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L'Humanité

Comment réguler les plateformes numériques de travail ?

Le débat

Avec la multiplication des nombreuses enseignes de service de type Uber, en particulier dans les zones urbaines, les salariés travaillent en dehors du droit du travail collectif. Cela doit changer. Pascal Savoldelli, sénateur PCF du Val-de-Marne et Circé Lienart, coordinatrice de la Maison des coursiers

Le management algorithmique ne doit pas cacher l’usage frauduleux du statut de travailleur indépendant. La transparence doit être imposée.

Le capitalisme de plateforme, dont le management algorithmique est la clé de voûte, s’immisce dans tous les pans de notre société, qu’il s’agisse de la livraison de repas, des transports, mais aussi de microtâches ou encore de services à domicile. L’algorithme, bras armé – ou main invisible – des responsables des plateformes, a le pouvoir de direction, de contrôle et de sanction sur les prestataires des services proposés, sur des travailleurs « indépendants » mais « dépendants économiquement ». Certains ont ainsi témoigné de « déconnexions » pouvant être associées à des licenciements abusifs dans un cadre salarié. Mais les travailleurs ne sont pas considérés comme des salariés par ces plateformes numériques qui refusent d’endosser la responsabilité d’employeur, alors que la subordination du travail est bien là. En témoignent différentes décisions de justice, allant de l’arrêt Take Eat Easy, en 2018, à l’arrêt Uber de la Cour de cassation en 2020, et plus récemment Deliveroo en 2022, condamné pour travail dissimulé.

Une directive européenne votée malgré le lobbying agressif des plateformes. 

Pour réguler ces pratiques, une directive européenne promeut la présomption de salariat, s’inspirant des travaux de la ministre du Travail espagnole Yolanda Diaz, communiste, qui a été la première à l’instaurer. La Commission européenne a entamé la rédaction d’une directive, promettant à la fois plus de transparence sur les algorithmes et une clarification du statut de ces travailleurs. Cette directive a été votée au Parlement européen, malgré le lobbying agressif des plateformes. Le message envoyé est clair : Uber, Deliveroo et consorts doivent cesser de tricher en contournant le droit du travail, avec l’usage frauduleux du statut de travailleur indépendant, et assumer leurs obligations d’employeurs. Plusieurs défis concernent le statut des personnes exerçant via ces plateformes. C’est ce que nous avons défendu avec le sénateur Fabien Gay, en déposant une proposition de loi au Sénat portant sur le statut de ces travailleurs et leur rattachement au Code du travail. Nous demandions que soit ouverte la possibilité de se faire assister d’un data scientist, pour comprendre l’algorithme et en ouvrir la boîte noire. Débattue en juin 2020, elle avait été rejetée par la majorité de droite et du centre au Sénat. Mais nous poursuivons notre engagement pour demander plus de transparence.

Les livreurs uberisés, dans l’angle mort de la loi immigration de Darmanin

Nous préparons une mise en débat, dans le cadre de la niche parlementaire du Groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste, prévue le 6 avril au Sénat, portant sur « la maîtrise de l’organisation algorithmique du travail ». Car il est crucial de proposer une définition juridique claire de l’algorithme comme pouvoir de direction et de contrôle d’un employeur sur des salariés. Cela afin d’éviter toute forme d’abus en matière de conditions de travail, mais aussi en termes de discrimination et de lutte contre le salariat déguisé. Il s’agit ainsi de nouveaux jalons, visant à proposer des outils, dans ce nouveau far west, permis par le merveilleux monde de l’ubérisation.

Aucun cadre légal n’existe pour limiter la précarisation. Le gouvernement fait le choix de la concurrence entre les salariés.

Cela fait plus de dix ans que les plateformes de travail sont arrivées en France et leur modèle économique n’est toujours pas rentable. Pourtant, les livreurs travaillent toujours plus pour toujours moins de rémunération. C’est le constat de mon quotidien de coordinatrice à la Maison des coursiers. Jusqu’où l’exploitation des livreurs par les plateformes et l’obstination du gouvernement iront ? Aucun cadre légal n’existe pour limiter cette précarisation et le seul espace de négociation proposé par le gouvernement (Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi – Arpe) était si inadapté qu’il a connu un taux de participation dérisoire (1,8 %). Malgré les requalifications de travailleurs en salariés pouvant faire jurisprudence et les condamnations pour travail dissimulé, ce modèle n’est pas remis en question.

Enquête. Le sabotage Made in France d'une directive européenne sur les droits des travailleurs ubérisés

Face à ce constat, plateformes comme gouvernement proposent une répression de la sous-location de compte par des livreurs sans papiers. Celle-ci est inefficace et ne fait qu’augmenter les prix des comptes sous-loués, précarisant encore plus ces livreurs. Pire, le gouvernement les maintient dans une situation irrégulière, en refusant les propositions conjointes du Clap (Collectif autonome des livreurs des plateformes), de la CNT-SO et de SUD commerces et services, telle l’acceptation des factures des livreurs, pourtant preuves de travail, au même titre que les bulletins de salaire.

La régularisation permettrait d’en finir avec la dégradation généralisée de l’emploi.

Sur les 700 livreurs que nous avons accompagnés, 75 % travaillent plus de six jours par semaine, 56 % livrent entre neuf et douze heures par jour et 84 % déclarent vouloir poursuivre ce métier de manière salariée. Mais, le gouvernement et les plateformes refusent de reconnaître la réalité de la subordination des livreurs. S’ils sont indépendants, c’est aux plateformes de proposer une véritable indépendance et de la prouver. Une directive européenne de présomption de salariat a été votée en février 2023. La France doit soutenir et renforcer cette directive, pour qu’elle soit actée par le Conseil de l’Union européenne.

Révélations Humanité. À la Poste, du travail au noir à grande échelle

Dans le cas des livreurs sans papiers, la régularisation est la seule solution pour que ces travailleurs soient intégrés au droit commun. Aucune étude ne prouve l’effet négatif de l’immigration sur les conditions de travail des Français, si… ces travailleurs sont dotés des mêmes droits ! De même que, depuis les années 1960, les femmes sont entrées sur le marché du travail sans effet spécifique sur le taux de chômage des hommes.

Le gouvernement fait le choix de solidifier le « modèle » économique des plateformes par l’exclusion des travailleurs sans papiers du droit du travail, de construire la concurrence entre travailleurs sans papiers et travailleurs en situation régulière, et d’entrer dans une valse dangereuse avec le RN. Le salariat et la régularisation permettraient de mettre un coup d’arrêt à la dégradation généralisée de l’emploi. À la suite de Frantz Fanon, nous disons à tous les travailleurs : quand vous entendez dire du mal des livreurs, tendez l’oreille, on parle de vous.

À lire Ubérisation et après ? de Pascal Savoldelli, éditions du Détour, 2021.

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Valeurs Actuelles

Ode à la Résistance en Paca

Les réseaux de la liberté, c’est le nom de la bande dessinée à paraître le 8 mars prochain aux éditions Plein Vent. Au cœur de l’intrigue : les réseaux de la Résistance destinés à sauver des juifs à partir de 1942, alors que les persécutions à leur encontre s’installent. La brutalité des mesures antisémites réveille la bravoure spontanée de centaines de Français de milieux différents. Ils seront des “Justes parmi les nations”, la plus haute distinction civile accordée aux non-juifs par Israël. Le projet des auteurs, Yvon Bertorello, Serge Scotto et Éric Stoffel : honorer leur mémoire.

Le récit s’appuie notamment sur les sources historiques de Yad Vashem, dont le soutien était une condition sine qua non au lancement du projet. L’institution dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah dispose d’une importante base de données constituée d’archives et de témoignages. Elle décerne après une enquête scrupuleuse le titre de Juste à ceux pour qui un descendant de rescapé en a fait la demande.

David Sztabholz, délégué général de Yad Vashem France, s’emploie à entretenir cette mémoire et à la transmettre. Un véritable défi, selon lui, alors que les Justes survivants sont « presque tous centenaires ». Animé d’un enthousiasme non feint, il salue le défi ambitieux au « résultat très fidèle d’un fantastique récit avec du suspense », qui « aborde l’histoire d’une manière simple et complète. Tout ce qui peut permettre de rappeler l’histoire de la Shoah est important », il y voit déjà une ressource pour l’enseignement. Selon lui, les Justes incarnent les valeurs républicaines et « montrent que tout le monde pouvait sauver des juifs ».

Les Alpes-Maritimes, théâtre de la résistance des Justes

Yvon Bertorello, ravi de mettre en avant « le destin extraordinaire de personnes ordinaires », bénéficie d’une formation d’historien. « L’histoire des Justes est trop peu connue, je voulais mettre en avant le courage de ces gens qui sont bien plus nombreux qu’on ne le croit », confie-t-il à Valeurs actuelles. « J’ai découvert des histoires et témoignages émouvants, rencontré des descendants d’enfants sauvés qui témoignent d’une reconnaissance intacte, se transmettant depuis trois générations », ajoute le scénariste. Il rappelle le rôle fondamental de l’Église catholique, « première contributrice des sauvetages », regrettant le silence occultant cette réalité. Mais selon lui, « l’Église peut marcher la tête haute ». Elle est la première institution internationale à mettre en garde contre le nazisme. Dès 1937, l’encyclique Mit brennender Sorge (Avec une brûlante inquiétude) de Pie XI, à destination de l’Église d’Allemagne, condamne fermement cette idéologie.

En première page de la BD figure la lettre pastorale de l’archevêque de Toulouse, d’août 1942, lue dans les églises de son diocèse. Invoquant une « France chevaleresque et respectueuse », il s’oppose publiquement aux déportations. Ce document historique marque un tournant dans l’attitude de l’Église de France.

Les trois premiers tomes de la BD font évoluer les personnages dans les Alpes-Maritimes. Un choix évident selon Yvon Bertorello : « Il était logique de s’intéresser d’abord à notre propre région. » Sur les 330 Justes de Paca, 141 sont maralpins. Dans plusieurs couvents comme à Peille, les sœurs ont caché des enfants juifs parmi des catholiques. « Ils suivaient la messe comme tous les autres. Pendant des années, tout le monde savait, personne n’a parlé », abonde l’auteur. Dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, un moine capucin a sauvé plus de 2 000 enfants à lui seul. C’est aussi dans la région qu’étaient implantés deux importants réseaux : celui de Pierre Merli, du nom d’un fonctionnaire de Vichy jouant double jeu, et le réseau Marcel. Ce dernier est dirigé par un couple de juifs réfugiés qui s’appuie sur le clergé local, dont l’évêque de Nice : 527 enfants ont été placés, l’évêque attribuant les faux papiers et répartissant les enfants au sein d’institutions religieuses ou dans des familles de fidèles. Tous ont été sauvés. C’est l’histoire que raconte ce premier album, dans le décor niçois.

Les informations que collecte Yvon Bertorello, c’est Serge Scotto et son “binôme habituel”, Éric Stoffel, qui les traduisent en BD. À l’instar du récit, le dessin de chaque planche répond à l’exigence d’épouser le réel. Les environnements, dont Frédéric Allali est spécialiste, témoignent d’une rigueur minutieuse. « On ne voulait pas faire d’erreurs », précise Éric Stoffel. « S’il y avait le moindre doute, Yvon retournait sur les lieux rien que pour les photographier », s’amuse l’artiste, qui revendique un travail plein « de respect et de sérieux », avec Michel Espinosa, l’autre dessinateur.

Convaincu de « l’importance de souligner la beauté de la volonté et des bons sentiments face au rouleau compresseur de l’horreur », contrebalançant le pessimisme de la banalisation du mal, Éric Stoff el propose d’adopter le regard de l’enfant. Le personnage principal de la BD, seul protagoniste fi ctif mettant chaque récit en relation, reste dans l’incompréhension. « J’étais touché par cette perspective. C’est lui qui a raison de ne pas comprendre. » L’ingénuité de ce petit garçon, c’est celle que proposent avec sobriété les Réseaux de la liberté et les tomes suivants pour revivre ces pages de l’Histoire.

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Valeurs Actuelles

La vie plus belle en cachemire

Avec le cachemire, tout commence par un fil tissé à partir du sous-poil d’une variété particulière de chèvre qui s’épanouit en Mongolie. Si sa démocratisation ne date pas d’hier, une nouvelle génération de griffes l’inscrit dans l’air du temps, tandis que les maisons historiques comme Hermès, Loro Piana, Éric Bompard ou Brunello Cucinelli rivalisent de créativité pour lui garder sa désirabilité. Et désormais, cette matière se porte aussi bien l’hiver que l’été.

​Le cachemire embellit-il la vie ? Oui, selon Alexandra Golovanoff. Ancienne journaliste de mode devenue créatrice, la jeune femme imagine des pulls avec un concept : « Le tricot qui rend beau. » Elle attache une importance primordiale aux couleurs, choisies pour embellir et s’harmoniser avec la peau, les cheveux, les yeux. Ce sont des « pulls cosmétiques ». Lancée en 2016, sa petite famille s’agrandit : aux mailles du quotidien s’ajoutent pantalons, robes, jupes, cardigans à boutons gansés et accessoires. Et pour l’été, elle mêle le coton au cachemire. Chaque pièce est fabriquée à la main à l’île Maurice où les artisans spécialisés dans la maille sont renommés dans le monde entier.

​Autre histoire de femmes autour du cachemire, celle de Kujten. La marque, fondée par Carole Benaroya et Stéphanie Eriksson en 2012, doit son nom au mont éponyme dominant l’Altaï en Mongolie, parce que toutes leurs collections de cachemire y sont produites. Les deux amies décident de faire du pull doux et confortable une alternative moderne et accessible à la blouse en soie. La capsule organique, unisexe et garantie sans teinture, à la palette naturelle de teintes, est largement plébiscitée. Dans son magasin étendard parisien situé avenue Victor-Hugo dans le XVIe arrondissement, la griffe a inauguré un spa du cachemire pour apprendre aux clients à laver et prendre soin de leurs achats destinés à durer toute une vie.

​Notshy, lancée en 1998 par Olivier Cricq et Jean-Pascal Candau, doit son succès au pull poncho en cachemire oversize (surdimensionné) avec au choix un col V, rond, chemise, à capuche. Spécialiste de la fibre naturelle depuis plus de vingt ans, la marque, engagée dans une démarche responsable, sensible à une mode éthique et à une production raisonnée, propose un cachemire 100 % durable et traçable. Pour aller encore plus loin, elle explore des procédures innovantes de fabrication pour réduire son incidence écologique, comme avec sa ligne sans teinture en 2019 ou celle en cachemire et polyester recyclé à partir de bouteilles plastiques. Et les collections capsules complètent la grammaire stylistique avec des collaborations inspirées, à l’instar de celles avec Ines de la Fressange et Mélanie Huynh, styliste et fondatrice de la marque de beauté Holidermie, qui explore l’univers des vêtements destinés au yoga.

​Quand le pull en cachemire rime avec modernité

​Dans un registre plus urbain, il faut regarder du côté de From Future. Pauline et Thomas de Hesdin font le pari, en 2018, de donner le goût de ce matériau noble, plutôt bourgeois, aux jeunes générations. Comment faire ? Commencer par le débarrasser de son image trop lisse et sage. Formes asymétriques, modèles à capuche, logos, messages positifs, couleurs qui claquent et images à l’avenant : ici, cachemire rime avec sportswear. Les quarante modèles ultradoux sont déclinés dans plus de trois cents coloris !

​Pour ancrer le cachemire dans l’air du temps, il faut à la fois imaginer des intemporels et les faire évoluer

​Pour ancrer le cachemire dans l’air du temps, il faut à la fois imaginer des intemporels et les faire évoluer. C’est le cas de Linnea Lund, fondée par Charlotte Björklund. En parallèle de ses indémodables disponibles toute l’année, la maison propose pour sa collection printemps-été des cachemires seconde peau au tomber léger et à la douceur satinée. Tricotés avec deux fils d’une extrême finesse, les vêtements, inspirés du vestiaire suédois, se parent de coloris printaniers ou des classiques marine, noirs, beiges ou ficelle.

​En lançant, il y a six ans, Extreme Cashmere, Saskia Dijkstra a donné un nouveau souffle à cette matière d’excellence, dont l’usage a été galvaudé par la fast fashion. Loin de ces ersatz à petit prix, l’experte s’est appuyée sur ses connaissances techniques en misant sur une qualité d’exception (de 450 g à 1 kg par pull !), grâce aux plus belles fibres prélevées sur des chèvres de Mongolie. Avec un positionnement haut de gamme – entre 275 euros et 875 euros le pull -, la griffe s’est construit son propre univers à contre-courant du style traditionnel des marques patrimoniales. Outre sa durabilité, ce qui la distingue, c’est la création d’un vestiaire unisexe et… en taille unique. Depuis sa fondation, Extreme Cashmere a conçu pas moins de 285 modèles, tous déclinés dans une palette de neuf couleurs.

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L'Humanité

Fin de vie : comment réglementer l’aide active à mourir ? (1/2)

Le débat

Si une large majorité de la convention citoyenne s’est exprimée en faveur d’une telle mesure, les conditions de sa mise en œuvre sont encore discutées dans la société. Un document sera bientôt remis au gouvernement. Avec les textes de Yoann Brossard, secrétaire général de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité et de Claire Fourcade, médecin de soins palliatifs à Narbonne et présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs.

Chaque année, des milliers d’aides à mourir sont réalisées sans définition législative. Il est temps d’encadrer ce recours afin de garantir liberté et dignité.

Yoann Brossard, secrétaire général de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité

Légiférer en faveur d’une aide active à mourir – euthanasie et suicide assisté –, c’est permettre d’apporter une réponse à certaines demandes de personnes atteintes d’une maladie en phase avancée ou terminale, et c’est aussi encadrer la pratique de cet acte. Comme le soulignait l’Institut national d’études démographiques (Ined) dans une étude de 2010 publiée en 2012, 0,8 % des personnes décédées en France ont reçu un « médicament létal ». Autrement dit, si on rapporte ce chiffre au nombre de décès annuels en France, plusieurs milliers d’aides actives à mourir sont réalisées chaque année. Dans quel cadre ? Avec quel consentement ? Sommes-nous assurés que la parole du malade a été respectée ?

La loi Claeys-Léonetti de 2016, en souhaitant encadrer des actes d’aide active à mourir pratiqués dans notre pays, comme en témoigne son article 3 autorisant le recours à la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès, a renforcé le rôle du médecin au détriment de la parole du citoyen. Loi hypocrite qui, de plus, en rendant les directives anticipées non opposables si celles-ci « apparaissent inappropriées ou non conformes à la situation médicale », néglige la parole du patient au profit d’une décision prise en dépit de sa volonté.

Dans un sondage d’octobre 2022, 82 % des Français considèrent que l’aide active à mourir est un soin. Yoann Brossard, secrétaire général de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité

Pratique encadrée par une loi, évitant ainsi toutes dérives, l’aide active à mourir viendrait donc compléter une offre de soins pour les personnes en fin de vie. Contrairement à ce qui est avancé par certains opposants, minoritaires mais bruyants, l’aide active à mourir n’est pas incompatible avec un développement des soins palliatifs. Rappelons qu’en Belgique, pays qui bénéficie depuis plus de vingt années d’un cadre législatif en la matière et qui, par son expertise, enrichit notre connaissance, 50 % des euthanasies sont pratiquées en lien avec les soins palliatifs et 5,5 % d’entre elles sont réalisées dans une unité de soins palliatifs. Aucune incompatibilité. Aucune dérive. Rappelons aussi que, dans un sondage d’octobre 2022, 82 % des Français considèrent que l’aide active à mourir est un soin.

Comme ils l’ont fait dans les années 1970 lors des débats sur l’IVG, les conservateurs s’époumonent à nous expliquer, à nous citoyens qui ne comprenons rien à rien, qu’ouvrir le droit à ce dernier soin – l’aide active à mourir, donc – engendrerait un changement de société dramatique. Et, comme à chaque fois que le droit offre une nouvelle liberté, il n’en est rien. L’histoire nous le démontre.

Une loi de liberté en fin de vie permettra, dans un cadre strictement défini, à celles et ceux qui pourraient en avoir besoin, un jour – peut-être vous, peut-être moi – de vivre sereinement leurs derniers instants et de choisir le moment d’éteindre la lumière, selon leur définition intime de la dignité, selon leurs propres convictions. Leur permettre d’être libres jusqu’au bout. « Se vouloir libre, c’est aussi vouloir les autres libres », disait Simone de Beauvoir.

Il existe déjà un ensemble législatif suffisant. Face à une mort médicalement assistée, battons-nous ensemble pour une « aide active à vivre ».

Claire Fourcade, médecin de soins palliatifs à Narbonne et présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs

L’« aide active à mourir » est mon métier. Chaque jour, j’aide activement – je l’espère – des personnes à mourir sereinement, soulagées et accompagnées. L’aide active à mourir est mon quotidien, comme celui des milliers de professionnels et bénévoles en soins palliatifs. C’est la mission qui m’anime quand je me tiens aux côtés de tout patient en fin de vie. Cette « aide active à mourir » est déjà réglementée : elle est encadrée par un ensemble législatif qui nous donne comme mission de veiller sur les plus vulnérables d’entre nous. Notre loi est un chemin de crête, fondé sur la liberté du patient et le refus de l’acharnement thérapeutique. Elle fixe un cadre collectif qui permet à la parole du patient ou de ses proches de guider les choix des soignants pour mettre en œuvre les conditions d’un départ digne.

Plutôt qu’une « aide active à mourir » entendue comme une mort médicalement assistée, battons-nous ensemble pour une « aide active à vivre ». Claire Fourcade, médecin de soins palliatifs à Narbonne 

Si l’on devait répondre à la question qui nous est posée, notre réponse pourrait s’arrêter là : l’aide active à mourir est déjà réglementée en France. Elle manque principalement de moyens pour s’appliquer sur le terrain et pour bénéficier à tous, à commencer par les exclus et les plus faibles. Elle manque également d’une ambition politique renouvelée pour former les soignants et informer les patients. Mais ce serait faire fi du présupposé idéologique désormais sous-jacent à ce terme : par « aide active à mourir », on entend désormais la mort médicalement administrée, soit l’euthanasie et le suicide assisté. Cette demande de mort intentionnellement provoquée agite avant tout la sphère médiatico-politique. Elle s’invite occasionnellement dans les demandes des patients, mais quoi de plus normal que la peur de la mort et la crainte de la souffrance ? Or, aucune loi ne viendra délivrer l’humanité de ses angoisses existentielles bien légitimes. La loi est là pour nous renvoyer ce message collectif : nous serons là à vos côtés ; nous sommes interdépendants.

En revanche, une loi dépénalisant la mort médicalement administrée serait une loi du renoncement. Renoncement face à la maladie, alors que la loi nous dit aujourd’hui de mettre en œuvre « tous les moyens » à notre disposition pour parvenir au « meilleur apaisement possible de la souffrance ». Renoncement face aux pressions économiques et sociales qui rognent le pacte de non-abandon qui nous lie collectivement, surtout en situation de vulnérabilité. Renoncement, enfin, face à un discours utilitariste qui voudrait nous faire croire que seule une existence performante et autonome vaudrait la peine d’être vécue. Comme si la perte de capacités engendrait une perte de dignité.

Plutôt qu’une « aide active à mourir » entendue comme une mort médicalement assistée, battons-nous ensemble pour une « aide active à vivre », permettant à chacun d’être entouré et d’être accompagné avec dignité. C’est là qu’est le véritable progrès social.

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New York Times - World

La policía y el ejército de Perú usaron fuerza excesiva contra manifestantes

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Una investigación de The New York Times revela que las fuerzas de seguridad dispararon municiones letales contra civiles desarmados, en las protestas de diciembre y enero.

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Por Brent McDonald y Ainara Tiefenthäler

Graphics by James Surdam

En el transcurso de cinco semanas, las fuerzas de seguridad de Perú respondieron repetidamente a las protestas antigubernamentales con lo que los expertos califican como fuerza excesiva, lo que incluye accionar escopetas con munición letal y disparar rifles de asalto contra los manifestantes que huían, así como ocasionar la muerte de personas desarmadas que estaban a cientos de metros de distancia, según revela una investigación de The New York Times.

Las protestas comenzaron a principios de diciembre, desencadenadas por la destitución y detención del presidente Pedro Castillo, quien intentó disolver el Congreso y gobernar por decreto. Tanto los militares como las fuerzas de la Policía Nacional han participado en las medidas represivas que se han concentrado en las provincias del sur, donde Castillo tenía su base de apoyo.

Algunos manifestantes exigen que se redacte una nueva Constitución que aborde los arraigados problemas de pobreza y desigualdad.

Cuarenta y ocho civiles han muerto y más de 970 han resultado heridos, según la Defensoría del Pueblo de Perú. La investigación del Times descubrió que la mayoría de las muertes fueron causadas por armas de fuego.

El Times analizó cientos de videos e imágenes, revisó informes de autopsias y balística y habló con testigos y expertos. Analizamos en detalle ocho muertes ocurridas en diciembre y enero en tres localidades —en las ciudades de Ayacucho, Juliaca y Macusani— para mostrar que los militares y la policía utilizaron tácticas letales, a menudo en aparente violación de sus propios protocolos, que estipulan el uso de fuerza razonable y proporcional al responder a disturbios civiles.

“El factor clave es que la policía no está utilizando la fuerza letal de forma proporcional”, afirmó Joel Hernández, de la Comisión Interamericana de Derechos Humanos. Hernández ayudó a efectuar una evaluación sobre el terreno de la violencia, y la calificó de “excesiva para el objetivo de controlar la protesta”.

Las protestas han desembocado en escaramuzas violentas entre agentes de la policía y manifestantes. Al menos 363 agentes de las fuerzas de seguridad habían sido heridos hasta finales de febrero, según el Ministerio de Salud. Con la intención de tomar aeropuertos y atacar edificios gubernamentales, los manifestantes han arrojado piedras con hondas y lanzaron explosivos improvisados. Un oficial de policía murió cuando una turba enfurecida quemó su vehículo. Las autoridades dijeron que los bloqueos de carreteras de los manifestantes provocaron accidentes de tráfico e impidieron el traslado a los hospitales, lo que contribuyó a la muerte de 11 personas.

La presidenta de Perú, Dina Boluarte, hizo campaña como líder de izquierda y aliada de los pobres de las zonas rurales, pero luego ha adoptado una línea dura contra los manifestantes. Boluarte ha dicho que la policía y el ejército respondieron conforme a la Constitución, las leyes y los protocolos del país, y culpa de las muertes a delincuentes violentos y armados.

“Eso no es una protesta pacífica. Eso es una acción violenta generada por un grupo de personas radicales”, dijo Boluarte en un discurso el 24 de enero, después de que 18 civiles fallecieran en Juliaca. Ese grupo de personas, de acuerdo con la presidenta, tienen una agenda política y económica “basada en el narcotráfico, en la minería ilegal y el contrabando”.

Pero en los cientos de imágenes y otros materiales examinados, el Times no encontró pruebas de que las armas caseras portadas por algunos manifestantes causaran muertes de civiles. Y la ministra de Relaciones Exteriores de Perú, Ana Cecilia Gervasi, declaró al Times en febrero que el gobierno no contaba con pruebas de que las protestas estuvieran siendo impulsadas por grupos criminales.

La fiscalía peruana está investigando a Boluarte y las acciones de su gobierno relacionadas con las protestas.

Tanto Boluarte, como el Ministerio de Defensa y la Policía Nacional del Perú no han respondido a las preguntas del Times.

Los videos e imágenes de este reportaje contienen escenas de violencia explícita.

Ayacucho: manifestantes baleados con fusiles de asalto

El 15 de diciembre, un día después de que Boluarte declaró un estado de emergencia nacional que le otorgaba a la policía mayores poderes para detener a personas e ingresar en propiedades privadas sin orden judicial y autorizaba al ejército a colaborar en el control de los disturbios civiles, un grupo de soldados peruanos apostados en Ayacucho acudió al aeropuerto local para desalojar a los manifestantes que se encontraban ahí.

Al final del día, 10 civiles habían muerto o recibido heridas mortales. Todos por armas de fuego.

En dos de los casos en Ayacucho analizados por el Times, las pruebas visuales y los documentos muestran que los soldados desplegaron un uso excesivo y letal de la fuerza contra los civiles.

Los videos muestran que alrededor de las 2:00 p. m., elementos de policía comienzan a disparar gases lacrimógenos contra unos 150 manifestantes reunidos en el aeropuerto, y que algunos respondieron lanzando o arrojando piedras. Más de una decena de soldados avanzaron con fusiles de asalto Galil. El Times tuvo acceso a un registro militar de las armas entregadas a los soldados destacados en Ayacucho que confirma que más de 80 efectivos recibieron fusiles Galil ese mismo día.

A medida que más manifestantes intentaban tomar el aeropuerto de nuevo, las imágenes muestran a los soldados haciendo que retrocedan y persiguiéndoles hasta las calles residenciales adyacentes, mientras disparaban de manera indiscriminada en dirección a los civiles que huían.

Un video grabado hacia las 6:30 p. m. capta a varios soldados en la esquina suroeste del aeropuerto disparando hasta 20 veces con fusiles de asalto Galil en dirección a un parque de la ciudad donde había gente escondida detrás de árboles y muros bajos de hormigón.

Los explosivos improvisados lanzados por los manifestantes detonaban a decenas de metros de los soldados, que parecían no inmutarse y seguían disparando.

A las 6:35 p. m., a dos cuadras de distancia, una cámara de seguridad situada frente a un parque municipal graba una bala que alcanza por la espalda a Christopher Michael Ramos Aime, de 15 años, cuando cruzaba la calle.

La bala alcanzó a Christopher con tal fuerza que le atravesó la parte superior del torso, saliendo por el hombro opuesto, según un informe de balística realizado por la policía peruana y consultado por el Times. El reporte estimaba que la bala, que no fue recuperada, tenía unos 5 milímetros de diámetro.

Las imágenes muestran a soldados disparando hacia donde estaba Christopher con fusiles de asalto Galil. Los soldados estaban a unos 90 metros de distancia, una distancia dentro del rango de alcance de 396 metros del arma, y dispararon proyectiles de 5,56 milímetros, consistentes con la bala que mató a Christopher, según un análisis del Times y la revisión de un experto forense que pidió permanecer en el anonimato porque no está autorizado para hablar con los medios de comunicación.

Momentos después, a una cuadra de distancia, José Luis Aguilar Yucra, de 20 años, cae muerto de un balazo en la cabeza. Un video muestra que estaba parado en la acera entre un grupo de personas cuando es impactado por una bala.

Aproximadamente en ese momento, parece que los soldados disparaban desde un muro del cementerio ubicado a 76 metros de distancia, un rango dentro del alcance de un fusil Galil, y en la línea de visión del sitio donde Aguilar Yucra estaba de pie.

Las imágenes muestran que, después de que los soldados se retiran el lugar, un grupo de personas recupera del pavimento más de una decena de casquillos usados, identificados por el Times como munición de 5,56 milímetros.

Según el informe de balística, la herida de bala en la frente de Aguilar Yucra corresponde a un proyectil de 5 milímetros, consistente con la munición utilizada por el fusil de asalto militar Galil.

El Ministerio de Defensa de Perú no ha respondido a las solicitudes de información sobre estos dos casos concretos, pero dijo en un comunicado el 16 de diciembre que su personal había sido atacado en el aeropuerto con “objetos contundentes, explosivos y armas de fuego artesanales”. En las imágenes analizadas, el Times no encontró indicios de que los manifestantes portaran armas.

Los videos parecen mostrar que tanto Christopher como Aguilar Yucra estaban desarmados y, como estipulan los protocolos militares, no representaban “un peligro inminente de muerte o lesiones graves” para los agentes ni para nadie cuando recibieron disparos.

Otras seis víctimas presentaban heridas de bala compatibles con el calibre de la munición disparada por los fusiles Galil, según los expertos forenses de la Policía Nacional. Un informe de balística muestra que la policía recuperó una bala de 5,56 milímetros en una de las víctimas.

Juliaca: el día más mortífero de las protestas

El 9 de enero, tras varios días de marchas, Juliaca se convirtió en el escenario de los enfrentamientos más mortíferos desde que comenzaron las protestas. Dieciocho civiles, entre ellos tres menores y un residente médico, murieron por disparos, según los registros hospitalarios y de autopsias obtenidos por el Times. Otras 70 personas resultaron heridas, al menos 31 de ellas por arma de fuego. Un suboficial de policía murió luego de que su patrulla fue incendiada esa noche.

Las imágenes, documentos y testimonios recogidos por el Times ofrecen un relato detallado de la respuesta militar y policial desplegada ese día contra los manifestantes en el aeropuerto local, y sugieren que los agentes policiales que estaban en la primera línea fueron responsables de la mayoría de las personas heridas de bala y fallecidas. Las imágenes y los documentos oficiales también señalan la participación de elementos de la policía en otros tiroteos con civiles sucedidos en el centro de la ciudad esa noche.

El tiroteo comenzó por la tarde, cuando cientos de manifestantes se dirigieron al aeropuerto de Juliaca, que estaba resguardado por las fuerzas de seguridad. Algunas personas intentaron tomar las instalaciones, lanzando piedras y disparando lo que parecían ser fuegos artificiales con lanzadores caseros. Los efectivos policiales disparaban gases lacrimógenos desde tierra y, finalmente, también lo hizo el ejército desde un helicóptero que volaba a baja altura.

Las imágenes del aeropuerto y las calles cercanas muestran a los agentes apuntando y disparando repetidamente armas de fuego en la dirección en la que estaban los civiles. Un video muestra a un soldado disparándole a la multitud. El Times, en consulta con expertos en armamento, pudo identificar los tipos de armas de fuego que usaban los oficiales de policía y los militares ese día, y las municiones que dispararon.

Poco antes de las 2:00 p. m., Gabriel Omar López Amanqui, de 35 años y padre de dos hijos, fue fotografiado lanzándole piedras a una fila de agentes de policía cerca del aeropuerto. Minutos después, le dispararon. En el informe de la autopsia se describen más de 70 pequeñas heridas penetrantes compatibles con perdigones o postas —un tipo de munición letal que suelen disparar las escopetas calibre 12—, algunas de las cuales le causaron lesiones mortales en el corazón y los pulmones.

Según el experto forense que analizó los documentos para el Times, es probable que la escopeta disparada contra López apuntara por encima de la cintura a una distancia de menos de 20 metros.

Pareciera que esa táctica viola los protocolos de la policía peruana, que establecen que ante manifestantes que lanzan objetos contundentes como piedras, los agentes deben usar balas de goma, apuntar a las extremidades inferiores y disparar a una distancia no inferior a los 35 metros.

Las directrices policiales también establecen que el primer paso para controlar a una multitud descontrolada debe ser detener a los actores violentos. Ese día fueron detenidas 11 personas en las protestas en Juliaca, según la Coordinadora Nacional de Derechos Humanos, un grupo de defensa de los derechos humanos.

Rápidamente las inmediaciones del aeropuerto se convierten en un caos, con varios muertos y decenas de heridos. Al anochecer, la multitud se dispersa, pero pequeños grupos de manifestantes seguían enfrentándose a los efectivos policiales en el centro de la ciudad, y al menos tres civiles más resultan muertos.

Uno de esos civiles es Eberth Mamani Arqui, quien estaba varias cuadras al oeste de una comisaría de la Policía Nacional con un grupo de más de una decena de personas. Las imágenes tomadas en ese momento muestran a agentes armados con equipamiento antidisturbios que corrían en dirección a la multitud. Un video capta a los civiles gritando a los agentes por la calle, cuando se oye un disparo y Mamani cae de espaldas al suelo.

Mamani, de 40 años, murió luego de recibir un disparo en el rostro. Era un operador de maquinaria pesada y tenía un hijo de 8 años.

A dos cuadras al norte de la comisaría de la Policía Nacional se produjo otro enfrentamiento, en el que al menos cuatro civiles fueron heridos de bala, dos de ellos mortalmente. Según el análisis de las imágenes grabadas durante aproximadamente una hora, se produjeron repetidos disparos de fusil en dirección a los peatones y manifestantes, algunos de los cuales lanzaban lo que parecen ser fuegos artificiales hacia los agentes.

A las 7:51 p. m., las imágenes de un circuito cerrado de televisión mostraban a un grupo de personas que arrastraron fuera del campo de visión de los agentes de policía a dos jóvenes que recibieron disparos mortales. En imágenes tomadas con un teléfono celular en el lugar, las víctimas yacían en la acera, sangrando abundantemente. El Times ha identificado a estas dos víctimas como Paul Franklin Mamani Apaza, de 20 años, y Brayan Apaza Jumpiri, de 15.

Según el informe de la autopsia de Mamani Apaza, el joven murió por un tiro de un proyectil de 7,62 milímetros en el pecho, que coincide con la munición de los fusiles de asalto Kalashnikov usados por los efectivos policiales.

Brayan tenía una bala alojada en la cabeza, según los testimonios, los informes médicos y la autopsia. Murió tras permanecer tres días en coma.

Los 18 civiles que resultaron heridos mortalmente en Juliaca el 9 de enero, excepto uno, murieron por disparos en la parte superior del cuerpo, cuatro de ellos en la cabeza. Los expertos forenses encontraron balas de 7,62 milímetros en cuatro de los cadáveres, incluido el de Mamani Apaza. Otras ocho víctimas también presentaban heridas compatibles con fusiles de asalto policiales y militares. Al menos tres víctimas, entre ellas López Amanqui, murieron por municiones letales que coinciden con las que usan las escopetas que portaban las fuerzas de seguridad en el aeropuerto.

Según la Policía Nacional, un agente murió y otro resultó herido en la madrugada del 10 de enero en Juliaca, cuando fueron atacados por una turba enfurecida que incendió su patrulla. Otros seis agentes heridos durante las protestas del 9 de enero fueron trasladados en helicóptero a un hospital de Lima.

En un discurso televisado dos semanas después, Boluarte afirmó que “no es la policía que está disparando” y que la mayoría de las muertes en Juliaca se debían a armas caseras o ilegales. “La policía no usa esas armas letales”, afirmó. El gobierno no ha aportado ninguna prueba que respalde esa afirmación.

Macusani: disparos a distancia

El 18 de enero, otros dos manifestantes, Sonia Aguilar Quispe y Salomón Valenzuela Chua, murieron por disparos mientras cientos de personas se concentraban en Macusani, una ciudad al sur de Perú. Los disparos que los mataron parecen haber sido efectuados por la Policía Nacional, según pruebas visuales, análisis de audio y relatos de testigos recogidos por el Times.

Por la tarde, tras una marcha pacífica en Macusani, las imágenes muestran a decenas de personas dispersas a lo largo de un camino de tierra que pasa por la comisaría de la Policía Nacional de la ciudad. Algunos manifestantes lanzan piedras, explosivos improvisados e insultan a los agentes que estaban dentro y fuera del edificio, en un perímetro de unos 90 metros de distancia. Los agentes de policía lanzaron gases lacrimógenos y se oyeron disparos esporádicos.

En un video que parece filmado desde el interior de la comisaría, un agente disparaba con un fusil de asalto Kalashnikov contra los manifestantes que estaban en un cerro. Una transmisión en directo de una hora de duración desde el exterior de la comisaría capta disparos repetidos desde la entrada del edificio. Los agentes también disparaban desde el techo de la comisaría.

Alrededor de las 5:50 p. m., se produjo una ráfaga de seis disparos en rápida sucesión que causaron conmoción en las personas que estaban en el cerro porque Aguilar Quispe recibió un disparo en la cabeza. Según los testimonios de los testigos, estaba de pie entre la multitud cuando la alcanzó la bala.

Aguilar Quispe, de 35 años y madre soltera de dos niños pequeños, llegó al hospital ya muerta, con el cráneo fracturado por la bala, según los informes de la autopsia.

El sonido de los disparos —uno de los cuales se cree que mató a Aguilar Quispe— fue captado en dos emisiones de video en directo: una se grabó cerca de la comisaría de policía y la otra en la protesta en lo alto del cerro, a menos de 45 metros de Aguilar Quispe.

El Times les pidió a dos expertos que analizaran el audio. Robert C. Maher, experto en acústica de disparos de la Universidad Estatal de Montana en Bozeman, dijo que el sonido de los disparos era coherente con disparos de rifle dirigidos en la dirección general de los manifestantes. Steven Beck, exasesor de acústica del FBI, dijo que la distancia del tirador coincidía con la ubicación de la comisaría.

Valenzuela, de 30 años, camionero, operador de maquinaria pesada y padre de cuatro hijos, se encuentra cerca cuando Aguilar Quispe fue abatida. Una media hora más tarde, él también recibe un disparo, a pocos pasos de distancia, y fallece al día siguiente de un disparo en el pecho, según consta en su autopsia.

Esa noche, una turba incendió la comisaría de la Policía Nacional de Macusani. Según las noticias locales, los agentes fueron rescatados en helicóptero. No se informó de ningún herido.

Responsabilidad del gobierno

En total, las 48 víctimas civiles de Perú tenían edades comprendidas entre los 15 y los 62 años. Entre las muertes analizadas se encuentran la de Sonia Aguilar Quispe, una mujer que estudiaba en el extranjero y regresó a casa para cuidar de sus padres; la de José Luis Aguilar Yucra, un joven padre que trabajaba en una tienda de refrescos, y la de Brayan Apaza Jumpiri, un estudiante de secundaria que decía que quería ser agente de policía.

Algunos familiares entrevistados por el Times expresaron su temor a las represalias de las autoridades y dijeron que las víctimas han sido tachadas de terroristas en los medios de comunicación locales.

“Mi hijo tenía un futuro adelante”, dijo Asunta Jumpiri Olbea, madre de Brayan, quien acababa de cumplir 15 años. “Mi hijo no es un terrorista. Ellos son terroristas y nos están matando como animales”.

El Ministerio Público de la fiscalía de Perú está investigando a Boluarte por posibles delitos de “genocidio, homicidio calificado y lesiones graves” relacionados con las protestas e intenta determinar la responsabilidad de cada muerte por arma de fuego. Al mismo tiempo, en un documento interno oficial del 27 de febrero el ministerio ha dicho que dejará de prestar servicios de investigación, incluido el uso de expertos forenses y balísticos —servicios que pueden ser cruciales para las investigaciones de derechos humanos—, a menos que lo soliciten específicamente los principales fiscales del país.

Hasta la fecha, no se ha acusado ni detenido a ningún militar o agente de policía en relación con las muertes ocurridas en las protestas.

John Ismay colaboró desde Washington. Julie Turkewitz colaboró desde Bogotá, Colombia. Mitra Taj colaboró desde Lima. Haley Willis colaboró desde Nueva York.

Brent McDonald es corresponsal sénior de video para el Times en Washington. Produce cortos documentales, reportajes en video e investigaciones visuales. @DocuBrent

Ainara Tiefenthäler es videoperiodista y trabaja en el equipo de Investigaciones visuales. Fue una de las periodistas galardonadas con el Premio Pulitzer 2022 de Reportaje Internacional por la cobertura del Times sobre la gran cantidad de víctimas civiles en los ataques aéreos liderados por Estados Unidos. @tiefenthaeler

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De Gaulle-Staline, les coulisses d’un pacte

« Connaissez-vous l’ambassadeur soviétique à Ankara ? Pensez-vous qu’il accepterait de transmettre un message à son gouvernement ? » Nous sommes en juillet 1941, à Beyrouth, au Liban. De Gaulle reçoit pour la première fois Géraud Jouve, délégué de la France libre pour la Turquie et les Balkans. Interloqué, celui-ci répond par l’affirmative. « Pouvez-vous le sonder, sans trop me découvrir ? », renchérit de Gaulle, révélant ainsi sa stratégie, aujourd’hui encore méconnue, de “coopération” avec l’URSS. Dès le lendemain, de Gaulle dicte en effet à Jouve un message à l’intention de Sergueï Vinogradov, l’ambassadeur soviétique à Ankara, lui proposant d’établir des relations « directes » mais « officieuses » entre la France libre et l’URSS.

Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais.

Un mois plus tôt, juste avant le déclenchement de l’attaque allemande contre le pays de Staline, de Gaulle avait déjà chargé deux de ses plus proches collaborateurs, René Cassin, secrétaire du Conseil de défense de l’Empire, et Maurice Dejean, directeur des Affaires politiques, d’une démarche similaire, « discrète mais nette », auprès de l’ambassadeur soviétique à Londres, Ivan Maïski, auquel il ira cette fois jusqu’à proposer la mise en place de « relations militaires » avec Moscou.

En échange de sa main tendue, de Gaulle obtient, le 26 septembre 1941, sa reconnaissance officielle par Staline comme « chef de tous les Français libres ». Devenant, à compter de ce jour, « l’allié de la Russie soviétique, dans la lutte contre l’ennemi commun ». « Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais », insistera-t-il auprès d’Alexandre Bogomolov, représentant de son pays auprès des gouvernements alliés en exil à Londres. « La France qui combat va lier son effort à l’effort renaissant de l’Union soviétique […] . Elle est, malgré son malheur provisoire, l’alliée désignée de la Russie nouvelle », déclare-t-il encore, publiquement cette fois, en janvier 1942. Staline, qui n’est pas homme à se contenter de paroles, exige alors le soutien de la France libre à son objectif de “second front”, qui doit selon lui s’ouvrir à l’ouest et non dans les Balkans, comme proposé par Churchill. Une stratégie à laquelle de Gaulle ne tarde pas à se rallier.

Son entrevue avec Molotov, à l’ambassade d’URSS à Londres, le 24 mai 1942, se déroule dans un climat des plus cordiaux. Au point, quelques jours plus tard, que de Gaulle fera cette stupéfiante demande à l’ambassadeur Bogomolov : « En cas de rupture totale avec les Américains et les Anglais, est-ce que le gouvernement de l’URSS serait prêt à m’accueillir, moi, mes gens et mes troupes, sur son territoire ? » Embarrassé, ce dernier recommande de « ne passe presser pour prendre une décision extrême ».

J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains.

Préparé et conduit à l’insu de la France libre, le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942 est un terrible coup pour de Gaulle, humilié par Churchill et Roosevelt qui lui préfèrent l’amiral Darlan. Mais ses “alliés” communistes vont lui venir en aide. Moins d’un mois plus tard, le 28 novembre, est mis au point ce qu’Henri-Christian Giraud, le petit-fils du général, a surnommé « le protocole caché » (De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988) : 18 points scellant l’alliance gaullo-communiste, parmi lesquels l’affirmation d’une épuration des « traîtres de Vichy ». Puis, le 4 décembre, de Gaulle déclare à Maïski : « J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains. »

Début 1943, le chef de la France libre, qui a encore le choix entre l’alliance avec les “rouges” ou avec Giraud, dont l’anticommunisme est notoire, choisit la première. En témoigne sa lettre aux membres du Comité central du PC, qui sera révélée en 1982.

De Gaulle lui-même en fera l’aveu: « J’ai joué ce jeu et je l’ai joué carrément. » Rien ne l’en détournera. Y compris les huit jours qu’il passera à Moscou à l’invitation d’un Staline ivre et tyrannique, avec lequel il signera un « pacte franco-soviétique » soutenant notamment le Comité polonais de Lublin, mis en place parles Soviétiques pour supplanter le “vrai” gouvernement réfugié à Londres.

Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle dressera du reste un portrait saisissant du dictateur, non dénué d’une certaine fascination. « Staline, écrit-il, était possédé de la volonté de puissance. Rompu par une vie de complot à masquer ses traits et son âme, à se passer d’illusion, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger… Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. Mais si âpre était sa passion qu’elle transparaissait souvent, non sans une sorte de charme ténébreux… »

« L’admiration et l’affection de la France pour Staline »

En novembre 1943 a lieu à Alger ce que le journaliste Jean Pierre-Bloch, chef des services “Action” de la France Libre, surnommera « le brumaire de De Gaulle » : l’intégration des communistes au Comité français de libération nationale (CFLN). Dont Giraud, dans le même temps, est évincé… Le procommuniste Emmanuel d’Astier de La Vigerie et le militant du PCF Étienne Fajon sont par ailleurs nommés commissaires à l’Intérieur et à l’Information — la police et la propagande.

Absent de la conférence de Yalta en février 1945, de Gaulle n’en confiera pas moins à Bogomolov qu’il était « globalement satisfait » de ses conclusions — livrant pourtant la moitié de l’Europe à l’URSS. Au lendemain de la capitulation allemande du 8 mai, il félicitera encore Staline, lui faisant part de « l’admiration et de l’affection de la France », ainsi que de « la reconnaissance de l’Europe tout entière ». C’est à ce prix, auquel s’ajoutent, en 1944, les nationalisations réclamées par les communistes, que le PC aurait renoncé à son objectif de “révolution”. Lors des élections législatives d’octobre 1945, celui-ci n’en deviendra pas moins le premier parti de France (26 % des voix). Mais la menace, pour l’heure, a été circonscrite. Trois mois plus tard, en janvier 1946, de Gaulle quitte le pouvoir. « Ce départ ne manque pas de grandeur », commentera Maurice Thorez.

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L'Humanité

L’art médical

Chronique

Cynthia Fleury

Le Moyen Âge a gagné en complexité et « modernité » avec le travail inestimable de l’historien Michel Pastoureau. Grâce à sa lecture, nous avons cessé de le rendre plus obscur qu’il n’est réellement et lui avons fait une place, essentielle, dans la conduite du progrès scientifique et socio-politique. Marilyn Nicoud, quant à elle, réunit sous sa direction des historiens de la santé et de la médecine (Andretta, Faure, Moulinier-Brogi, Rieder, Sueur) pour témoigner autrement des rapports des patients et de leurs médecins au Moyen Âge, en usant parfois du miroir de l’époque contemporaine, dans Souffrir, soigner, guérir (Vendémiaire, 2023). C’est vers le XIII e siècle que le métier de « physicien » s’est réglementé en Occident, face à la multiplication des charlatans, barbiers et autres apprentis apothicaires qui sévissent. Trois profils de soignants vont émerger, avec leurs réglementations spécifiques : le médecin, le chirurgien, l’apothicaire.

CHAQUE SEMAINE  Retrouvez la chronique philo de Cynthia Fleury

Les sources, issues de différents collèges de médecins, des « protomedicati » (organismes qui réglementent la pratique médicale), de livres de licence, des comptes rendus de réunions, de quantité de journaux tenus quotidiennement par les médecins, notamment quand ils sont de cour ou liés à de riches familles, nous permettent de mieux comprendre comment la responsabilité médicale et la consolidation des savoirs académiques se sont structurées à partir du XIII e siècle. L’ouvrage recèle un cahier central iconographique : une enluminure issue d’une copie (XV e siècle) du Canon d’Avicenne (XI e siècle) montre un patient alité, visiblement aisé, entouré d’une constellation de médecins échangeant leurs diagnostics lors de la « collatio » (discussion, consultation à plusieurs). D’autres illustrations montrent la vie active de « l’archipel hospitalier », avant sa grande révolution du XVIII e, et l’on voit les médecins s’affairer ensemble autour des lits des patients sur une fresque datée du XV e siècle.

Autre lieu déterminant au Moyen Âge, l’officine de l’apothicaire, où l’on vend et fabrique les médicaments et autres potions. Enfin, la figure du médecin itinérant, dont il fallait profiter du passage dans la ville pour se faire arracher une dent ou retirer un cristallin en cas de cataracte. Il faut attendre le XVIII e et la correspondance des médecins de cour pour accéder à une documentation extrêmement riche sur la santé des enfants princiers, qui est soumise à une vigilance soutenue, liée aux enjeux dynastiques. Il en est de même pour la question du corps de la reine, de ses menstruations à l’accouchement, en passant par la grossesse et les questions plus générales de fertilité. Strictement, rien n’échappe à leur surveillance autocratique. Bémol de leur puissance : le métier de médecin du souverain n’est pas sans danger : certes la mobilité sociale et la fortune, mais parfois aussi le bûcher.

La chronique de Cynthia FleuryPhilosophieSantéMédecine
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Quand le FLN importait la Guerre d’Algérie à Paris

Pétrifié. Il a beau, au cours de sa carrière, avoir été confronté aux faits divers les plus barbares, jamais l’ex-commissaire Roger Le Taillanter, policier de légende, n’oubliera cette nuit-là. Nous sommes à Drancy, à côté de Paris, en 1961. Il est 22 h 30. « Je suis resté un instant pétrifié sur le seuil du café algérien devant un spectacle hallucinant, raconte-t-il dans Le Grand, ma vie de flic (Plon, 1999) . Sept corps inertes gisent sur le dallage ou sur les banquettes. Certains des hommes ont encore dans leurs mains crispées des cartes à jouer. Tous sont criblés de balles à hauteur de la poitrine et de la tête. Le cafetier, lui, a été abattu derrière son comptoir. Le sol est inondé de sang dans lequel je marche sans m’en rendre compte, car il a coulé jusqu’à la porte et même traversé le trottoir jusqu’au caniveau. » Un épisode, un de plus, des terribles affrontements entre factions rivales d’indépendantistes algériens qui vont terroriser la capitale et sa région de 1954 à la fin 1962 : plusieurs milliers de morts au total, dont 902 pour la seule année 1958…

À l’origine, donc, de cette vague d’attentats et d’exactions, la plus importante de l’histoire de France, la lutte fratricide “importée” en métropole que se livrent le FLN et le MNA (Mouvement nationaliste algérien), en guerre ouverte depuis 1953. En conflit pour le leadership sur la rébellion, les deux partis s’affrontent aussi pour faire main basse sur le “nerf de la guerre” : le magot des “cotisations”, en réalité un gigantesque racket, imposées à ceux des 300 000 Nord-Africains vivant en métropole (dont la moitié en région parisienne) qui gagnent de l’argent. Sanctions infligées aux récalcitrants : ablation du nez ou d’une oreille, égorgement, strangulation ou noyade en cas de récidive… Auteur de La Guerre d’Algérie en France, 1954-1962 (Presses de la Cité, 1994), Raymond Muelle estime « les sommes collectées entre janvier 1955 et mars 1962 à 400 millions de francs » !

Attaques de commissariats, bombe à l’Assemblée

Mois après mois, une lutte à mort pour ce pactole s’engage en métropole entre le FLN et le MNA. Meurtres et exactions s’enchaînent. Partout en France, écrit l’historien, « les cadavres sont parfois enfermés dans des sacs, ou flottant au fil de l’eau, testicules en moins, gorge ouverte. Parfois le nez et les oreilles sont coupés, les yeux crevés ou bien, faute de temps, la tête a été écrasée à coups de barre de fer ou de pavé ». Fin 1957, le FLN, plus féroce, prend le dessus sur le MNA. Sa stratégie de la terreur s’intensifie. En plus de la population d’origine algérienne, les policiers français deviennent des cibles. Pour le seul premier trimestre 1961, 11 d’entre eux sont tués, 38 grièvement blessés. Une prime par nuit passée dans les “secteurs dangereux” est instaurée. Le service Action du Sdece (l’ancêtre de la DGSE) est mobilisé. La France est en état de siège. Un couvre-feu pour les musulmans est instauré à Paris.

Mais rien n’y fait. Afin de frapper l’opinion, le FLN ultradominant multiplie les attentats : attaques de commissariats parisiens, bombes à l’Assemblée, mais aussi à la préfecture de Melun, à celle de Saint-Étienne… En juillet 1958, tous les jours ou presque, la presse titre sur le « terrorisme nord-africain ». Un mois plus tard, et en quelques jours, une centaine de déflagrations et de mitraillages secouent la France : dépôts de carburant incendiés, locaux officiels plastiqués, voies ferrées sabotées, policiers criblés de balles, bombe découverte à la tour Eiffel… Jusqu’au bout, « la guerre devient furieuse, écrit Muelle. De véritables combats, des scènes de western se déroulent en plein Paris : grenadages, assauts contre les cantonnements, poursuites dans le métro »

Tous les terroristes arrêtés, ou presque, n’en seront pas moins libérés après les accords d’Évian…

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L'Humanité

FNSEA : Christiane Lambert présente son bilan et confirme son départ

Actu

Le 77e congrès annuel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) se déroulera les 29 et 30 mars au centre Jean Monnier à Angers. Dans la ville dont le ministre de la Transition écologique de la cohésion des territoires était le maire avant sa prise de fonction ministérielle, la présidente sur le départ veut donner sa vision de l’écologie en lien avec la production agricole et la souveraineté alimentaire du pays.

Voilà plusieurs semaines, Christiane Lambert, présidente de ce syndicat depuis six ans et éleveuse de porcs avec son mari dans le département du Maine-et-Loire, avait annoncé qu’elle ne solliciterait pas un nouveau mandat à l’issue de ce congrès. Hier au cours d’une conférence de presse tenue au siège parisien de la FNSEA, la présidente a confirmé son départ à l’issue du congrès d’Angers. Mais elle n’a évoqué le nom de la personne susceptible de lui succéder. Cette succession ne sera d’ailleurs pas officielle à la clôture du congrès le 30 mars, à Angers. Elle interviendra à l’issue d’un vote émis par le nouveau conseil d’administration du syndicat qui se réunira le 13 avril pour élire le nouveau bureau et donc la personne qui accédera à la présidence. En février dernier, le nom d’Arnaud Rousseau, céréalier en Seine-et-Marne, avait été cité dans la presse comme candidat déclaré à la succession de Christiane Lambert. Mais il n’était pas présent à la conférence de presse d’hier ou se trouvait Jérôme Despey, secrétaire général du syndicat, Yannick Fialip et Hervé Lapie, les deux membres de l’équipe sortante chargés de présenter le rapport d’orientation lors du congrès d’Angers.

Installer des jeunes et promouvoir la souveraineté alimentaire

Hier, les deux rapporteurs ont indiqué qu’ils allaient développer des sujets comme la souveraineté alimentaire de la France, l’installation des jeunes dans le cadre familial, comme hors cadre familial pour faire face au vieillissement des chefs d’exploitation. Ces enjeux sont aussi liés à l’accès au foncier pour les candidats à l’installation, ce qui suppose de légiférer en ce sens dans le cadre du projet de loi annoncé par Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, estiment les rapporteurs. Comme il est de coutume à l FNSEA, le ministre prendra la parole à Angers le 30 mars en clôture du congrès. La compétitivité de l’agriculture française et sa nécessaire adaptation au changement climatique seront également traitées dans le rapport d’orientation de ce congrès, ont indiqué les deux rapporteurs. Pour tenir compte du contexte planétaire dans lequel se tiendra ce congrès, des tables rondes auront lieu avec des invités extérieurs comme Sébastien Abis, et Valérie Masson-Delmotte. Le premier nommé, directeur général du club Demeter, est un observateur attentif et souvent critique des marchés agricoles mondialisés. La seconde, est directrice de recherche au CEA et chercheuse au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement du commissariat à l’énergie atomique. Elle intervient depuis quelques jours sur les enjeux climatiques mis en exergue par le rapport du GIEC rendu public en début de semaine.

Quand la France veut laver plus blanc que blanc

Hier, Christiane Lambert a centré la majeure partie de son intervention sur les incohérences des décisions politiques qui ont été imposées aux paysans français depuis plusieurs années par les gouvernements successifs en France, comme par la Commission européenne. Parmi d’autres exemples, elle a cité l’interdiction d’utiliser les néonicotinoïdes en France en 2023 sur les semis de betteraves sucrières, du fait d’une législation nationale plus répressive que la moyenne européenne, alors qu’une dizaine des pays membres de l’Union européenne ont obtenu des dérogations. Cela se traduit par une distorsion de concurrence aux dépens de la filière française. Producteur de betteraves à sucre en champagne, Hervé Lapie a expliqué que la betterave ne fleurit jamais entre le semis au printemps et la récolte en automne. Elle ne risque donc pas d’intoxiquer les abeilles. Sur d’autres dossiers, récents ou plus anciens, Christiane Lambert a pointé des décisions, souvent politiciennes et irréalistes, prises par plusieurs gouvernements. « Elles ont eu pour conséquences de réduire notre souveraineté alimentaire après avoir fait reculer notre souveraineté industrielle », a-t-elle affirmé. Elle a cité avec des arguments souvent proches de ceux souvent parus dans l’Humanité, d’anciens accords politiciens entre le Parti Socialiste et Europe Écologie Les Verts qui ont conduit à réduire la place du nucléaire dans notre mix énergétique entre 2012 et 2022 alors qu’il est question désormais de relancer la filière nucléaire face à ce constat d’échec.

Le double langage de la France de Paris à Bruxelles

Elle a enfin dénoncé les accords de libre-échange conclus entre l’Europe et de nombreux pays tiers demandé que la France ne les ratifie pas à commencer par celui conclu en 2019 avec les pays du Mercosur. À ce propos, les journalistes qui suivent les dossiers avaient reçu le 17 mars un communiqué de la Fédération nationale bovine de la FNSEA relatif à une réunion du Conseil environnemental européen à Bruxelles. Ce conseil tentait d’assimiler l’élevage à l’herbe à une activité industrielle polluante : « A Paris la position de la France sur la directive relative aux émissions industrielles était claire : nos élevages bovins familiaux français, basés sur une alimentation à l’herbe, ou composés de fourrages principalement produits sur l’exploitation n’avaient aucune place dans ce texte (…) Pourtant, ce jeudi à Bruxelles, c’est une tout autre position qu’à jouer la France ! En soutenant immédiatement la position formulée par la Présidence suédoise du Conseil, ce sont plusieurs milliers d’élevages bovins français qu’elle a consenti à assimiler à des installations industrielles à contraindre. Une aberration que le Parlement européen peut, heureusement, encore décider de refuser », lisait-on dans ce communiqué de la FNB.Peu de consommateurs le savent, mais beaucoup de décisions absurdes sont prises à Bruxelles sous l’influence de lobbyistes divers et variés contre nos paysans et notre souveraineté alimentaire. Du coup, cette souveraineté recule au point que seules les trois filières que sont les vins et spiritueux, les céréales et les produits laitiers sont encore excédentaires dans notre balance commerciale. Toutes les autres sont déficitaires dont la viande ovine, les volailles et les fruits pour plus de 50 % de la consommation.

fnseachristiane lambertAgriculture
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Sous les décombres, les germes d’une nouvelle société irakienne

Nos recommandations culturelles

Télévision Ce documentaire suit la création d’une radio libre dans un pays qui peine à se remettre de décennies de conflits et doit faire face, aujourd’hui, à une corruption endémique.

Laurent EtreDans les ruines de Mossoul

Jeune journaliste énergique et débrouillard, Ghadeer a dû fuir Mossoul, la principale ville du nord de l’Irak, lorsque celle-ci est tombée aux mains du groupe « État islamique » (EI), en 2014. Sa famille restée sur place l’avait alors incité à ne pas revenir, et à se chercher plutôt un avenir européen. Mais lui nourrissait un tout autre projet : rentrer dès que possible dans la ville de son enfance et, avec une poignée d’amis prêts à mettre en commun leurs maigres économies, monter une radio indépendante de toute tutelle politique, communautaire, religieuse ou économique. Une gageure dans un pays en proie à la corruption et aux violences confessionnelles.

Avant de se confier sur l’histoire à rebondissements de Radio One, Ghadeer déambule au milieu des ruines de l’ancienne cité, reprise à l’EI en 2017. L’occasion d’évoquer, sur fond d’images d’archives saisissantes, les différentes crises qui ont frappé l’Irak, à partir de la guerre avec l’Iran voisin, dans les années 1980. Puis les souvenirs de l’exil vers l’Europe, et plus particulièrement la Belgique, affluent. Des scènes glanées tout au long du périple ponctuent un récit forcément empreint d’émotion.

« Nous essayons de répandre de l’amour »

Et l’on parvient peu à peu au cœur du sujet : la ténacité impressionnante d’une jeunesse désormais engagée dans la construction d’un Irak moderne et fraternel. C’est à cette aspiration fondamentale que Radio One tend le micro, par-delà le suivi de l’actualité. « Nous essayons de répandre de l’amour », lâche Ghadeer, porté par son idéalisme. Et de poursuivre, entre deux considérations sur la dangerosité du métier de journaliste en Irak : « 90 % de ce qui s’est passé ici est lié à la haine, à la haine des autres, de leur couleur, de leur religion. »

Quoi qu’il en soit, pour Radio One, le succès n’a pas tardé à advenir. En couvrant notamment les manifestations dites de la « révolution d’octobre », en 2019, contre la corruption gouvernementale, la station a démultiplié ses audiences. Assez pour s’attirer les foudres de quelques politiques, tout en suscitant l’appétit d’hommes d’affaires locaux. L’équipe de journalistes et techniciens, à l’origine bénévole, a d’abord résisté aux pressions. Mais, confronté à des difficultés financières abyssales, le petit groupe d’amis s’est résolu, la mort dans l’âme, à vendre boutique. Reste l’espoir soulevé par une aventure humaine et médiatique hors du commun, et qui ne demande certainement qu’à renaître. Au travers de ce documentaire bouleversant, on perçoit l’immense appétit de démocratie et de citoyenneté de tout un peuple.

mossoulirakdaechradio
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Le petit braqueur et « l’enfant de la cavale »

Nos recommandations culturelles

Télévision Tomer Sisley interprète un voleur sans envergure mais aux grands rêves qui va entraîner dans sa fuite un garçon abandonné par sa mère. Un joli téléfilm plein de tendresse en deux épisodes.

Caroline ConstantComme mon fils

Victor (Tomer Sisley) ne voulait pas faire ce petit cambriolage dans un entrepôt. Parce qu’en liberté conditionnelle il peut « prendre cher » et vise du coup un boulot « genre légal ». Et s’il finit par céder devant l’insistance de son pote Samir, c’est qu’il est « à sec ». Seulement, l’opération tourne mal : quand ils sont découverts par des policiers, Samir fonce sur leur voiture et blesse gravement un agent qui décédera plus tard. La présence de Victor sur les lieux est vite avérée. Ce que la police ignore, c’est que, toujours grâce à Samir, Victor a hébergé Rose, une mère à la rue, avec son fils, Charlie (Jordan Delassus, épatant). Et que ladite mère a abandonné l’enfant chez lui. Le petit garçon a 6 ans, une langue bien pendue et de très grandes oreilles qui ont entendu toute la préparation du cambriolage : plutôt de mauvaise grâce, le braqueur embarque le gamin avec lui.

une fiction inspirée d’une histoire vraie

L’enfant est malicieux, futé, et surtout en manque total d’affection. Victor est un solitaire, un pirate comme il dit, sans attaches et complètement fermé aux autres. Ces deux solitudes se rencontrent et s’apprivoisent, dans la clandestinité. Charlie apprend à être émerveillé, ce qui n’est pas rien pour un enfant. Il apprend à se laver les dents et les cheveux, et même à compter (avec des billets de banque). Victor découvre l’affection, et l’ouverture aux autres. Il rencontre même une jeune femme, Margaux (Lizzie Brocheré), pas du tout effarouchée devant la situation hors du commun qui s’offre à elle. Évidemment, la police est sur les dents : la commissaire Claire Marsac (Constance Dollé), une femme qui prend le temps de comprendre, et son adjoint Benjamin Roméro (Phénix Brossard), une brute nerveuse et machiste, le traquent, et fatalement vont le retrouver…

Le point de départ évoque d’emblée le film de Clint Eastwood  Un monde parfait, avec Kevin Costner. Pourtant, il s’agit d’une tout autre affaire : Eastwood s’était inspiré d’une affaire sanglante, en 1963. Edgar Marie (le scénariste) et Franck Brett (le réalisateur), pour  Comme mon fils, ont adapté un livre français, l’Enfant de la cavale, paru en 2018 et écrit par Jean-Marie Drouet et Ludovic Guittet, qui y racontent leur propre histoire, en 1993. Soit l’alliance de ce petit braqueur et de cet enfant mal-aimé. Le point d’arrivée, sans en dire trop, est aussi beaucoup moins tragique que dans le film de Clint Eastwood. On se laisse facilement prendre par cette jolie histoire hors du temps, bien rythmée et interprétée.

Téléfilmtf1enfance
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Air cocaïne, sur la piste d’une histoire stupéfiante

Nos recommandations culturelles

Télévision Canal Plus propose une série documentaire retraçant, avec un sens certain de la mise en scène, une affaire digne d’un polar.

Laurent Etre

En quatre épisodes captivants, ce documentaire nous replonge dans les coulisses d’une affaire qui a défrayé la chronique, il y a dix ans : un trafic de drogue par voie aérienne entre la République dominicaine et la France. Les faits sont relatés essentiellement du point de vue de Frank Colin, qui se désigne lui-même comme « l’organisateur ». Mais le film donne la parole à la plupart des protagonistes, en alternant témoignages face caméra et scènes de reconstitution.

C’est le 20 mars 2013 que le grand public découvre l’histoire dans la presse, à la suite de l’arraisonnement d’un petit avion Falcon et de son équipage sur le tarmac de l’aéroport de Punta Cana. À bord de l’appareil, près de 700 kilos de poudre blanche. En fait, tout a commencé quelques mois auparavant, dans une boîte branchée de Saint-Tropez. Et de nombreux rebondissements vont encore advenir, en particulier l’exfiltration, en 2015, des deux pilotes retenus par les autorités dominicaines (ils seront acquittés en juin 2021 par la cour d’appel d’Aix-en-Provence), une opération menée en toute illégalité, sous des noms de code assez ridicules, avec le concours de plusieurs figures de l’extrême droite. Aujourd’hui encore, son financement reste obscur, le président du comité de soutien aux pilotes se contentant d’évoquer, devant la caméra, un « financement privé ».

De son côté, repéré par la police, Frank Colin avait tenté de se couvrir en se présentant comme un agent infiltré. Un ultime coup de bluff, qui a fait chou blanc. L’homme a désormais purgé sa peine d’emprisonnement, et tente de refaire sa vie, loin des mirages de l’argent facile. Si le documentaire se révèle assez trépidant et recrée admirablement toute une ambiance sulfureuse, il manque peut-être de structure, par sa profusion de détails et la multiplicité des intervenants.

trafic de drogueExtrême droitepilotescanal plus
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Comment notre environnement culturel peut se retrouver dans nos gènes

Entretien

Dans son dernier livre, Évelyne Heyer, professeure au Muséum national d’histoire naturelle, dévoile les mystères de l'évolution de notre patrimoine génétique en remontant jusqu’à nos origines. Un nouvel éclairage fascinant sur l’aventure humaine. Entretien.

Anna Musso

Évelyne Heyer est une référence en matière d’anthropologie génétique, la science qui étudie l’histoire et l’évolution du peuplement humain au prisme des données génétiques et culturelles des populations. Dans son dernier ouvrage, la professeure au Muséum national d’histoire naturelle et commissaire scientifique du musée de l’Homme, développe, de façon accessible, une trentaine de sujets d’actualité ou fondamentaux, pour comprendre d’où nous venons et réfléchir sur notre humanité. De Neandertal au boom des jumeaux au XXIe siècle en passant par la colonisation de l’Amérique, Évelyne Heyer apporte un nouveau regard sur la grande aventure humaine.

Pour aborder notre humanité en tant qu’Homo sapiens, vous évoquez le legs de Neandertal, ce cousin qui s’est croisé avec nos ancêtres. En quoi était-il différent de nous ?

Le mélange entre Sapiens et Neandertal s’est fait au moment où Sapiens s’est aventuré hors d’Afrique. Les populations qui ont leurs ancêtres uniquement en Afrique ont très peu de Neandertal. Toutes les autres en possèdent environ 2 % dans leur patrimoine génétique. La différence entre Neandertal et nous était assez faible, ce qui a rendu possible ce croisement, ces mélanges et descendances. Mais Neandertal est quand même une humanité différente, ne serait-ce que par la forme du crâne et son univers culturel.

Par exemple, les peintures dans les grottes ont été réalisées par Sapiens et non par Neandertal. Les petits bouts de gènes néandertaliens que nous possédons influencent, entre autres, notre immunité. Des travaux en cours tendraient à montrer que certains ont augmenté la probabilité d’avoir un Covid grave ou, au contraire, de protéger contre le virus, que d’autres encore seraient liés à des formes de diabète…

Dans les bouts de génome que Sapiens a reçu de Neandertal, plusieurs sont liés à la résistance aux pathogènes. Nous venions d’Afrique, et nous avons dû faire face à de nouvelles infections en arrivant en Europe et en Asie, alors que Neandertal était là depuis plusieurs centaines de milliers d’années, et donc adapté à ces pathogènes. Le fait de récupérer ses bouts d’ADN dans notre génome nous a permis de nous adapter et de mieux résister à certaines maladies ou de mieux cicatriser notre peau.

Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

Au fil du livre, vous rappelez que la notion de race humaine n’a aucun fondement scientifique…

Le racisme consiste à définir une hiérarchie et même une essence des êtres humains à partir des différences de couleur de peau dont il existe au moins 4 000 nuances ! Ainsi vous réduisez ce qu’est un individu à ce que vous croyez savoir de lui d’après sa couleur de peau. Se replonger dans notre passé permet de montrer, par exemple, que les premiers Européens, d’après nos connaissances actuelles, étaient de couleur de peau foncée. À la grotte de Lascaux, les peintres étaient noirs aux yeux bleus.

 Les choix culturels modifient les rythmes des migrations humanines. » 

Évelyne Heyer, professeure au Muséum national d’histoire naturelle

Dans mon livre, je donne aussi l’exemple de cette jeune femme danoise dont les scientifiques ont reconstitué la couleur de peau à partir de son ADN datant de 6 000 ans ; elle avait une peau de couleur foncée et des yeux bleus. Au XIXe et au début du XXe siècle, on pensait qu’il y avait des différences fortes entre les groupes humains qu’on appelait « races ». Mais la génétique a montré qu’il y a, en fait, très peu de différences parce qu’on est une espèce qui a toujours migré au fil de l’histoire, entraînant des mélanges.

Paléogénétique. La longue histoire du compagnonnage de l’âne et de l'homme

L’humain transmet non seulement ses gènes, mais aussi sa culture, influençant son évolution. Pouvez-vous nous préciser votre approche ?

C’est une des choses qui m’a fascinée chez les êtres humains, et c’est pourquoi je considère que je fais de l’anthropologie. Si on veut comprendre l’évolution des populations humaines, il faut toujours mélanger des éléments biologiques et culturels.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Je vous donne un exemple amusant. Prenons la capacité à digérer le lait. Nous sommes des mammifères, or, normalement, les mammifères adultes ne digèrent pas le lait : une vache ne boit pas de lait. Quel mécanisme génétique a permis à des humains de le faire ? C’est un avantage qui a évolué depuis plusieurs milliers d’années dans certaines populations qui ont changé de culture, élevé des animaux, bu leur lait frais et en ont fait une composante importante de leur alimentation. Ces mutations leur sont devenues avantageuses, elles ont mieux survécu et se sont mieux reproduites. Et, au fil des générations, ces mutations se sont répandues à tel point que, dans le Nord de l’Europe, par exemple, 90 % des adultes digèrent le lait. C’est un exemple où la culture s’inscrit à travers les générations dans nos gènes.

Vous parlez également de l’exemple du mariage ?

Dans les sociétés humaines, il existe de multiples manières de faire famille. C’est l’anthropologie de la parenté. Un des traits qui différencie les manières de faire famille est ce qu’on appelle la patrilocalité ou la matrilocalité. Quand un homme ou une femme de villages différents s’épousent et vont vivre dans le village du mari, on dit que la société est patrilocale. Si c’est le contraire, on dit qu’elle est matrilocale. Ces choix culturels modifient les rythmes des migrations humaines. Par exemple, dans notre espèce, 60 % des sociétés sont plutôt patrilocales car ce sont surtout les femmes qui ont migré, et cela se voit dans l’ADN. Le système de parenté influence les migrations et donc la diversité génétique des populations.

Paléogénétique. L’incroyable écosystème du Groenland... d’avant

En observant l’ADN de plusieurs populations, je saurai si elles sont plutôt patrilocales ou matrilocales. Des études réalisées à l’échelle de la planète montrent que notre espèce est plutôt patrilocale. Dans l’ADN, certains bouts ne sont transmis que par les femmes, l’ADN mitochondrial, et d’autres ne sont transmis que par les hommes, le chromosome Y. Ainsi, en comparant les données sur ces bouts d’ADN, on sait s’il s’est produit plus de migrations par les hommes ou par les femmes. Dans cet exemple, l’ADN sert à retracer des éléments forts de notre culture.

L’évolution ne cesse de se poursuivre, comment l’imaginez-vous avec le réchauffement climatique ou les épidémies ?

Chez les êtres vivants, il y a toujours une évolution génétique mais elle se déroule sur une très longue durée. Ce qui va changer en termes biologiques est lié au fait qu’on a plus de migrations à longue distance, avec les moyens actuels de transport et de communication. Des gens d’aspect différent vont donc se mélanger et créer de nouvelles apparences. On peut imaginer un visage aux traits chinois et noir de couleur de peau, avec des yeux bleus et des cheveux roux ! S’agissant du réchauffement climatique, le point d’interrogation est de savoir quelles migrations il va entraîner, et cette question demeure très débattue. Quant à notre espèce, elle ne va pas disparaître : elle est arrivée à s’acclimater à de nombreux environnements différents, par des adaptations aussi bien culturelles que biologiques.

La Vie secrète des gènesSciencesAnthropologiehomo sapiensNeandertal
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Histoire. Le sang de Lucrèce et l’histoire de Rome en représentation artistique

Nos recommandations culturelles

Didier Pinaud

Voici tout un livre sur l’image de Lucrèce après le viol qu’elle dut subir de la part de son mari, « le soudard Sextus Tarquin », comme l’avait qualifié Michel Leiris dans  l’Âge d’homme. L’historien de l’art Henri de Riedmatten nous raconte donc ici l’histoire de Lucrèce, illustre pour sa mort tragique qui aurait entraîné la chute de la royauté romaine. Aussitôt après son suicide accompli en présence de son père et de son mari, Lucius Junius Brutus secoua le poignard ensanglanté de la « suicidée de la société » et appela le peuple à la révolte, instituant alors la République. Ce processus de fondation a bien été déclenché par ce suicide de Lucrèce, morte de façon héroïque sous un régime qui promouvait la propriété sexuelle de l’homme sur la femme… Et ce qui reste de cette histoire, c’est l’art. On retrouve cette représentation historique dans ce très beau livre sous-titré Éros et politique à la Renaissance. Les peintres de la Renaissance se sont en effet emparés du suicide de Lucrèce, comme par exemple Lucas Cranach l’Ancien…

romePeintureantiquitélivres
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Essai. Une manifeste injustice culturelle

Nos recommandations culturelles

Stéphane Floccari

L’expression de « philosophie indienne » a longtemps été inaudible. Elle heurte encore parfois les oreilles de ceux qui, génération après génération, ont été formés à la tradition européenne de la philosophie, sous les titres de métaphysique, d’ontologie ou de science universelle. Celle qui, des présocratiques à Deleuze, a placé l’œil du concept au centre du visage cyclopéen du philosophe et mis dans sa bouche un nombre limité d’idiomes, tous issus du Vieux Continent. Circulant librement du grec au latin, de l’anglais au français et à l’allemand, plus marginalement à l’italien ou à l’espagnol, exceptionnellement au danois, la pensée philosophique a, depuis deux siècles, déclaré la pensée indienne indigne du titre de philosophie. Le goût et l’intérêt prononcé de philosophes tels que Hegel et Schopenhauer pour la pensée philosophique indienne n’ont pas suffi à inverser la tendance. C’est le mérite de Vincent Eltschinger et Isabelle Ratié d’instruire le procès en révision d’une manifeste injustice culturelle.

Une tradition jugée à tort non philosophique

Leur parti pris est de donner la priorité aux problèmes et non aux doctrines, en osant poser à une tradition jugée à tort non philosophique des questions qui, elles, le sont. Il en résulte une série d’études passionnantes consacrées à la conscience, à autrui, à la connaissance, à la vérité ou à Dieu. À lire cet épais et salutaire ouvrage, on se prend à espérer le texte d’un auteur de philosophie indienne à l’épreuve reine du baccalauréat. Chiche ?

PhilosophieEssaisInde
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Quidditch sans frontières

Chronique

Mejdaline Mhiri

Fin avril, 400 personnes se retrouveront, balai en main, dans la banlieue d’Épinal, en Lorraine, pour mener le combat le temps d’un week-end. Il ne s’agit aucunement d’une manifestation de technicien·nes de surface en lutte pour l’amélioration de leurs conditions de travail, mais d’un tournoi de quidditch. Ce « sport-fiction » issu de l’univers du jeune sorcier Harry Potter s’est popularisé dans l’Hexagone au point d’aboutir, en 2013, à la création d’une fédération, la FFQ.

Dès 2005, deux étudiants de l’université américaine de Middlebury avaient adapté des scènes du film en une discipline sportive. Comme les balais ne volent évidemment pas (vous aussi, vous vous êtes posé la question ?), il s’agissait d’établir des règles pour que l’intérêt sportif, la faisabilité, mais aussi le spectacle soient au rendez-vous. Ainsi, le souafle s’est mué en ballon de volley, le vif d’or en balle de tennis logée dans une chaussette accrochée au dos de l’arbitre, et les anneaux suspendus dans le vide en cerceaux. Plus banal mais plus réaliste aussi.

S’il y a peu de chance pour qu’un sort soit jeté en plein match, une obligation majeure est à respecter : chaque équipe doit être composée de sept membres dont au maximum quatre s’identifient au même genre. La FFQ se vante d’organiser « le seul sport de contact obligatoirement mixte à reconnaître la pluralité des genres ». Un état d’esprit porté à la fois sur la compétition, la bonne humeur et l’altérité. « Je n’en connais pas les raisons exactes mais ça fait partie de notre ADN, porté par la fédé internationale, partage Tess Harmand, présidente de la FFQ. Les personnes trans ou non binaires peuvent donc être elles-mêmes sur un terrain de quidditch. »

Avec plus de 300 licencié·es, la discipline demeure confidentielle en France mais veut transmettre ses valeurs. Également directrice du développement à la Fondation Alice Milliat, Tess Harmand détaille : « On n’a pas de chiffres concernant la pratique des personnes trans parce qu’on ne leur demande pas de s’identifier comme telle à l’inscription. Instinctivement, je dirais qu’il y a peut-être trois ou quatre personnes concernées. Ce n’est pas énorme mais c’est crucial pour nous. »Une commission égalité/mixité au sein de la FFQ veille à ce que chacun·e trouve sa place au quotidien. « On a une belle communauté parmi nos licencié·es mais les vieilles habitudes, avec les hommes qui mènent le jeu, peuvent vite reprendre le dessus si on n’y prend pas garde… » glisse-t-elle. Les 29 et 30 avril, vingt-quatre équipes venues de tout le continent s’affronteront pour remporter la coupe dans leur maison respective. Et ce, quelle que soit leur composition. 

sportharry potterLGBTLa chronique sportive de Mejdaline Mhiri
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Luiz Inacio Lula da Silva

Homme du jour

Vadim Kamenka

Pour son troisième mandat, le président du Brésil entend poursuivre son combat contre les discriminations raciales à l’image de son gouvernement, en grande partie noir et métis, qui reflète « le visage de la société brésilienne ». À Brasilia, Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé, mardi, aux côtés de sa ministre de l’Égalité raciale, Anielle Franco, icône de la lutte contre le racisme et la violence policière : « Le racisme est à la racine des inégalités, c’est pourquoi nous devons le combattre comme la vermine dans une plantation. »

Pour y parvenir, le chef de l’État de 77 ans a signé un arrêté pour que 30 % des hauts postes de fonctionnaires soient réservés aux personnes noires et métisses. Le pays de 213 millions d’habitants concentre la plus grande population noire en dehors de l’Afrique. Selon une étude réalisée en 2021, seuls 5 % des cadres des 500 plus grandes entreprises sont issus d’une minorité. Après le mandat de Jair Bolsonaro, son prédécesseur d’extrême droite qui avait relancé d’importantes discriminations, Lula, réélu en octobre dernier, s’engage à y parvenir d’ici à la fin 2025, alors que le Brésil a été le dernier pays du continent américain à avoir aboli l’esclavage, en 1888.

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Des artistes se mobilisent pour Roger Waters contre l’annulation de ses concerts en Allemagne

Actu

L’ancien leader de Pink Floyd est accusé d’antisémitisme parce qu’il défend les droits des Palestiniens. Une pétition a été lancée, déjà signée par des centaines de musiciens dont Peter Gabriel, Eric Clapton, et d’acteurs, dont Susan Sarandon et Julie Christie, ainsi que par des cinéastes comme Ken Loach et Terry Gilliam.

Pierre Barbancey

Depuis qu’il a pris position en faveur des droits du peuple palestinien, dénoncé l’occupation israélienne et appelé les artistes du monde entier à ne pas se produire en Israël, Roger Waters, ancien bassiste de Pink Floyd, doit faire face à des attaques à répétition. Ses prochains concerts prévus en Allemagne viennent d’être annulés par les autorités locales, comme à Munich et à Francfort où il devait se produire en mai. « Le maire de Munich et certains membres des partis politiques des Verts et du SDP, ainsi que d’autres porte-parole du lobby israélien m’ont calomnié, m’accusant d’être un antisémite et de faire l’apologie de Poutine. Je ne suis ni l’un ni l’autre. Je ne l’ai jamais été et ne le serai jamais », a-t-il écrit dans un communiqué.

Le musicien a également indiqué qu’il combattra ces interdictions en portant l’affaire en justice. Pour les municipalités allemandes incriminées, Waters serait antisémite parce qu’il a appelé au boycott culturel d’Israël et qu’il a comparé le régime israélien à celui de l’Afrique du Sud durant l’apartheid.

Une « campagne dangereuse »

Face à ces attaques répétées contre Roger Waters, de nombreux artistes ont décidé de briser le silence et ont lancé une pétition ( https://www.change.org/p/let-pink-floyd-s-roger-waters-perform-in-frankfurt-germany) dans laquelle on peut lire notamment : « Nous, artistes, musiciens, écrivains et autres personnalités et organisations publiques, sommes profondément troublés par les récents efforts des autorités allemandes pour discréditer et réduire au silence le musicien Roger Waters. »

Dans cette pétition, ses soutiens affirment également que l’effort pour diffamer Waters est une « campagne dangereuse qui associe délibérément la critique des politiques illégales et injustes d’Israël à l’antisémitisme ». Le texte souligne que ces positions ne sont pas propres à l’ex-Pink Floyd, ni « en dehors des limites de l’opinion publique dominante », et que de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch, B’Tselem d’Israël, diverses agences des Nations unies et les responsables sud-africains ont également défini Israël comme un État d’apartheid.

Enfin, la pétition demande à ceux qui ont annulé le concert de revenir sur leur décision et les pointe du doigt en affirmant qu’ils « préfèrent voir la musique de Waters supprimée plutôt que de s’engager sur les questions que sa musique met en lumière » et qu’ils devraient « considérer leur propre histoire d’antisémitisme, de racisme et de génocide et la façon dont ces phénomènes peuvent être stoppés aujourd’hui dans d’autres parties du monde, y compris dans la Palestine occupée ».

De nombreux signataires

Parmi les principaux signataires de la pétition à ce jour figurent les musiciens Brian Eno, Peter Gabriel, Nick Mason (ancien batteur de Pink Floyd) et Eric Clapton, les actrices Susan Sarandon, Julie Christie et Alia Shawkat, les cinéastes Ken Loach, Terry Gilliam et Ramin Bahrani, la dramaturge Caryl Churchill, les artistes Julian Schnabel et Dread Scott, les humoristes Alexei Sayle et David Cross, le journaliste John Pilger, les professeurs Noam Chomsky et Cornel West, l’historien Ilan Pappé et l’activiste politique Daniel Ellsberg.

Contrairement à ce que ses détracteurs voudraient faire croire, Roger Waters est loin d’être isolé dans le monde du spectacle. En 2018, par exemple, l’actrice israélo-américaine Natalie Portman avait refusé de se rendre en Israël pour recevoir un prix prestigieux récompensant le travail et le dévouement d’une personnalité envers la communauté et les valeurs juives. « J’ai choisi de ne pas participer parce que je ne voulais pas apparaître comme soutenant Benyamin Netanyahou, qui devait faire un discours à la cérémonie », avait-elle alors expliqué.

La femme du jour. Natalie Portman

Cela n’avait pas empêché une campagne dirigée contre elle, notamment par la ministre de la Culture de l’époque. « Comme beaucoup d’Israéliens et de juifs dans le monde, je peux critiquer la direction israélienne sans pour autant vouloir boycotter l’ensemble du pays », expliquait-elle. « Israël a été créé il y a exactement soixante-dix ans, pour servir de refuge aux survivants de l’Holocauste. Mais les mauvais traitements de ceux qui souffrent des atrocités aujourd’hui ne sont simplement pas en accord avec mes valeurs juives. Parce qu’Israël m’est cher, je dois m’opposer à la violence, à la corruption, aux inégalités et à l’abus de pouvoir. » Difficile de traiter Natalie Portman d’antisémite…

roger watersIsraël-PalestineAllemagnepeter gabriel
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Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page

Il était une fois

Le 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin

Jean-Yves Mollier

On pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.

Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous)  américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.

Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.

De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.

Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.

Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.

Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.

« Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.

Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.

Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).

C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.

Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.

Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.

En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.

EN SAVOIR PLUS

« Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.

« Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.

« Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.

livres
L'Humanité

À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres

Reportage

Russie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.

Vadim Kamenka

Rostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.

Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.

des millions de réfugiés du donbass passent par rostov

Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.

Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »

Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.

Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre. 

RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don
L'Humanité

Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire

Reportage

Ukraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.

Emmanuelle Chaze

Odessa (Ukraine), correspondance particulière.

Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.

Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.

les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses

La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».

Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.

Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »

Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire. 

Guerre en Ukraineodessa
L'Humanité

Un avocat qui cache bien des vertus

Actu

Dans les makis ou en tartare, l’avocat plaide pour une alimentation équilibrée. Gourmand en eau, ce fruit originaire de loin présente hélas un bilan écologique sans appel.

Noé Blouin

Au même titre que les galettes de maïs et le saumon, l’avocat est devenu incontournable dans tout bon article sur les brunchs sains et équilibrés du dimanche matin. Doux au goût, ce fruit venu de loin est effectivement un vrai concentré d’antioxydants (vitamines A, C et E), de minéraux, de fibres et de vitamines K et B9. Si certains lui reprochent sa haute teneur en lipides, équivalente à une cuillère d’huile, ceux-ci contiennent notamment des oméga 6 et 9. De la bonne graisse pour lutter contre le cholestérol.

La France, le plus gros consommateur en Europe

À l’instar de nombreux produits de notre gastronomie, l’avocat est arrivé sur le Vieux Continent par les cales des galions espagnols après la découverte du Nouveau Monde. Considéré comme un mets de luxe dans nos contrées, il était alors largement démocratisé outre-Atlantique et ce depuis plusieurs milliers d’années. Ce n’est que récemment que le fruit s’est éloigné de la cuisine tex-mex pour devenir un aliment commun en France, le pays européen qui en consomme le plus.

Parmi les nombreuses variétés existantes, la plus présente sur les étals de nos marchés est sans aucun doute le Hass, à la peau bosselée, qui doit son succès à sa facilité de conservation, idéale pour un marché basé sur l’exportation longue distance. Le Hass est un hybride, découvert par hasard dans les années 1920 par un postier californien à la main verte. Rudolf Hass avait ainsi planté trois noyaux d’avocats aux provenances diverses dans le jardin de sa maison de La Habra Heights. Après avoir hésité à couper le plan qui refusait tous ses greffons, il aurait finalement découvert ces « nouveaux » fruits étranges. Devant l’accueil chaleureux de sa famille et de son voisinage pour ces avocats différents, il aurait ensuite breveté son invention, sans en tirer grand bénéfice. Un siècle plus tard, son arbre a conquis le monde et un festival est même organisé chaque année en son honneur à l’endroit qui l’a vu grandir.

La question de la maturation

Le problème principal avec l’avocat, c’est de l’avoir à point au moment où l’on désire le manger. Le fruit n’est pas consommable dès qu’il est récolté, ni même souvent à l’achat. Il faut attendre que sa chair se ramollisse, un état mesurable uniquement par le toucher. Pour accélérer grandement la maturation, il est cependant possible de le mettre dans un sachet avec une banane, un kiwi ou une tomate, des fruits secrétant de l’éthylène.

Mais avant de se lancer dans ses nombreuses recettes, il est tout de même nécessaire de rappeler que la culture de l’avocat est une énorme consommatrice d’eau, demandant plusieurs centaines de litres pour un kilo de fruits. Sa consommation demande donc de la retenue. Afin de limiter au maximum l’impact environnemental du produit, il est donc nécessaire de bien vérifier s’il est labellisé et de connaître sa provenance, le pays producteur le plus proche étant l’Espagne. Sur les côtes corses, quelques exploitations proposent aussi des avocats, mais ces denrées sont difficiles à trouver au vu de la faible production.

Avocat rôti, œuf et truite fumée

 

 

Difficulté : facile

Temps de préparation : 20 minutes

Ingrédients pour 4 personnes : 2 beaux avocats Hass, 4 œufs de petit calibre, 4 tranches de truite fumée, 250 g de roquette, Ciboulette, Sel, poivre, 1 citron vert, Piment d’Espelette.

Préchauffer le four à 180 °C.

  1. Couper les avocats en deux et retirer les noyaux.
  2. Casser un œuf dans chaque partie centrale des avocats.
  3. Ajouter le sel, le poivre et une pincée de piment d’Espelette.
  4. Enfourner le tout pendant une quinzaine de minutes, jusqu’à ce que le blanc de l’œuf soit cuit.
  5. Découper les tranches de truites en petits carrés d’environ 1 cm de côté. En mélanger les deux tiers avec la roquette.
  6. Après avoir sorti les avocats du four, y ajouter un trait de jus de citron vert et le reste de la truite. Il ne reste plus qu’à dresser.
Bon et sain
L'Humanité

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Révélation

Jamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Thomas Lemahieu

Quand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.

Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Derrière l’ONG, une organisation  « présumée criminelle »

Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.

« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »

Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…

Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.

Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.

Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence

Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.

Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».

Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européen

Dans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.

L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.

En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Fight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…

Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes

Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.

Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.

Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.

Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.

« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve

Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »

Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir français

Sollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»

Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.

C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»

Parlement européenQatargateCorruptionMaroc
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Retraites : quand on veut, on ne peut pas

Chronique

Violaine de Filippis Abate

La motion de censure transpartisane ayant été rejetée à seulement 9 voix près, la réforme des retraites a été adoptée, décalant de deux ans l’âge légal de départ. Derrière cette loi qui suppose que tout le monde pourrait facilement travailler plus sans peine, se cache cette expression de Napoléon : « Quand on veut, on peut, quand on peut, on doit. » L’analyse du travail que fait notre gouvernement est coupée de toute réelle réflexion sur les inégalités structurelles. Pourtant, les chiffres sont édifiants. Les ouvriers ont une espérance de vie de sept ans inférieure à celle des cadres. Ils passeront en bonne santé seulement un tiers de leur retraite, contre deux tiers pour les seconds (source : CNRS). Décaler l’âge de départ, c’est aggraver encore ce différentiel.

Le gouvernement Borne échappe de justesse à la censure

On connaît la petite chanson qui consiste à dire « oui, mais rien ne les empêchait de faire un autre métier ». Les statistiques nous le démontrent encore une fois, les enfants de travailleurs pauvres restent pauvres. Une étude de 2022 rapporte que 57 % des individus ayant deux parents cadres sont diplômés du supérieur long, contre 8 % de ceux issus d’une famille ouvrière. Notre rapport au travail est pensé de façon égoïste et préserve encore les privilèges. Il n’y a aucune réelle volonté politique de s’interroger sur la notion de travail en elle-même, et sur les rapports entre classes sociales. La « pensée » de droite et d’extrême droite fustige toute analyse des blocages dits « systémiques » en hurlant qu’on assassine le libre arbitre. Mais c’est oublier un point matriciel : pour que le libre arbitre existe, encore faut-il être dans les conditions pour pouvoir l’exercer. Or, actuellement, soit l’État ne souhaite pas les mettre en place, soit il échoue à permettre à chaque personne de faire librement ses choix.

Le gouvernement Borne échappe de justesse à la censure

Chez les travailleurs pauvres, les femmes sont encore plus précarisées : 44 % d’entre nous ont des carrières incomplètes. Or, la pension minimale annoncée de 1 200 euros par mois est conditionnée à une carrière complète, à temps plein. Beaucoup, donc, n’y auront pas accès. Là aussi, on ne connaît que trop bien l’idée qui consiste à dire que s’arrêter après un enfant serait un choix, tout comme travailler à temps partiel. Mais quelle est notre réelle liberté à le faire quand, depuis l’enfance, on nous met dans le crâne qu’il est « naturel » de privilégier sa famille à sa carrière quand on est une femme ? Prendre en compte les blocages créés par notre société ne revient pas automatiquement à déresponsabiliser les individus, en les sauvant par l’épouvantail « système ». Au contraire, cela permet d’avoir un regard plus juste sur les parcours de chacune et de chacun. Car, aujourd’hui, et je l’affirme pourtant en tant que transclasse, la réalité c’est que, bien souvent, quand on veut, on ne peut pas.

La chronique féministe de Violaine de Filippis AbateMobilisations retraitesRéforme des retraitesFéminisme
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Réforme des retraites. Emmanuel Macron en flagrant déni de réalité

Actu

Dans un contexte déjà brûlant, le chef de l’État n’a su opposer que le mépris à la colère qui agite le pays lors de son passage télévisé. Lui qui dit « assumer l’impopularité » prend surtout le risque de saper les fondements de nos institutions.

Cyprien Caddeo

Les communicants du président promettaient un moment « d’apaisement et de convivialité ». Personne n’y croyait une seule seconde, mais on a quand même été déçu. Lors de son entretien télévisé de 13 heures, Emmanuel Macron a surtout donné en spectacle son inflexibilité, son arrogance, son paternalisme et sa déconnexion avec la réalité sociale du pays. Ce qui fait quand même beaucoup pour trente minutes de temps d’antenne.

Réforme des retraites. La gauche fustige un président « hors-sol »

Sans surprise, le président de la République a annoncé maintenir la réforme des retraites, balayant les options du retrait ou du référendum, et souhaite la mettre en œuvre avant la fin de l’année. Pas de remaniement en vue non plus : « Élisabeth Borne a toute ma confiance, elle doit élargir sa majorité », malgré la courte marge de neuf voix qui lui a permis d’échapper à la censure.

Les deux tiers des Français opposés au projet de loi ? Le prince « assume d’endosser l’impopularité » : « Nous devons avancer, c’est l’intérêt supérieur de la nation : face aux sondages et au court terme, je choisis l’intérêt national. » « Est-ce que vous pensez que ça me fait plaisir de faire cette réforme ? Non. Est-ce que j’aurais préféré mettre la poussière sous le tapis comme mes prédécesseurs ? Oui. » Son seul regret : « N’avoir pas su convaincre de la nécessité de cette réforme. » Satané manque de pédagogie.

Un cheveu de Tatcher sur la langue

Mais, si la réforme est nécessaire, « pourquoi ne pas l’avoir faite plus tôt, lors du premier mandat ? » l’interroge le journaliste de France 2 Julian Bugier. En 2017, la priorité était de lutter contre le chômage, répond Emmanuel Macron : « Depuis, on a eu le Covid, on a eu la guerre, nos comptes se sont dégradés, au moment de la campagne de 2022 la situation avait changé. »

Le président avoue donc que le but de la réforme est bien de participer à l’effort budgétaire pour ramener le déficit à 3 %, plutôt que de financer le système des retraites, qui n’est pas en péril. Un objectif pour lequel l’exécutif s’est tiré plusieurs balles dans le pied en asséchant ses propres recettes (suppression de l’ISF, baisse des impôts sur les entreprises…).

Réforme des retraites. Chaos post-motion de censure chez « Les Républicains »

Face à cela, il n’y aurait, selon le président, qu’un chemin : le sien. Un cheveu de Thatcher sur la langue, le chef de l’État a asséné « qu’il n’y a pas de majorité alternative » sur le plan politique et balayé toutes les options proposées par l’opposition : baisse des pensions, augmentation des cotisations ou des impôts. Quant aux syndicats, ils n’auraient pas joué leur rôle, selon lui : « Je regrette qu’aucune force syndicale n’ait proposé un compromis. » Il faut dire que le gouvernement n’en a jamais cherché.

Le chef de l’État corrige son propos… pour mieux l’empirer

Quant à la violence, Emmanuel Macron a clairement choisi de la nourir, n’y répondant que par son mépris dans l’espoir d’un pourrissement de la situation qui lui profiterait en dernier ressort. Après avoir déclaré devant les députés de sa majorité que « les meutes ne l’emportent pas sur les représentants du peuple », le chef de l’État a donc voulu corriger son propos… pour mieux l’empirer.

« Il y a des légitimités qui existent, les syndicats ont une légitimité, je les respecte » (à tel point qu’il a refusé de les rencontrer), a-t-il commencé, avant de comparer les manifestations spontanées qui ont enflammé le pays aux tentatives de putsch d’extrême droite à l’étranger : « Quand les USA ont vécu ce qu’ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu’il a vécu, (…) il faut dire “on respecte, on écoute” (…), mais on ne peut accepter ni les factieux ni les factions dans la République. » Un discours qui tient moins de la pommade que du jerrican d’essence.

Les colères qui se sont exprimées, « ce ne sont pas les retraites », considère de toute façon Jupiter, qui y lit des inquiétudes générales sur le travail, l’injustice et l’incertitude des choses. « Les gens ont peur des changements, ce monde est inquiétant », croit-il bon de disserter. Raison de plus, selon lui, pour maintenir son cap : « le plein-emploi, la réindustrialisation, l’ordre républicain ».

Comprendre : la réforme du RSA, une nouvelle loi travail, plusieurs lois immigration. « Je veux réengager avec les partenaires sociaux dans les prochaines semaines de nouveaux chantiers sur le travail », ose-t-il ajouter. Les mêmes syndicats qui n’ont jamais été entendus et défileront encore ce jeudi 23 mars contre la réforme. « Il se fout de notre gueule », soupire le numéro un de la CGT, Philippe Martinez. On fustigeait le silence du président ces dernières semaines. Quand il parle, c’est pire.

Réforme des retraitesEmmanuel Macron
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Ben voyons…

Billet

Maurice Ulrich

On ne s’attend pas particulièrement à voir le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, prendre des airs de Sainte-Nitouche, mais il n’y arrive pas mal. « Après l’adoption au 49.3 de la réforme des retraites, lui demandent les Échos dans un long entretien, êtes-vous soulagé de voir celle-ci entérinée ou inquiet du climat politique et social ? » C’est faire mine de croire, un peu vite, que la partie est jouée, mais Geoffroy Roux de Bézieux se veut serein, au-dessus de la mêlée. « Je ne suis ni soulagé ni inquiet. Ce n’est pas une victoire du patronat. » Ben voyons, non, c’est juste que, « il fallait faire cette réforme, sans nier son caractère complexe au plan politique et anxiogène pour une majorité de nos concitoyens ». Sinon, lui demande-t-on encore en résumé, certains estiment qu’on aurait pu revenir sur les baisses d’impôt des entreprises plutôt que d’économiser sur les retraites. « Ce serait une erreur économique majeure. La politique de l’offre, ça marche. Je compte sur Bruno Le Maire et Émmanuel Macron pour être les garants de cette politique. » Il peut.

le billet de Maurice UlrichRéforme des retraitesMedefgeoffroy roux de bézieux
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Orange Business : un plan social sur le dos des seniors ?

Actu

Le groupe de télécoms devrait dévoiler ce mercredi 22 mars un plan de suppression de 669 emplois dans sa filiale spécialisée dans les services aux entreprises. La moitié des salariés concernés auraient entre 46 et 55 ans. Une annonce qui illustre la contradiction du projet gouvernemental sur le recul de l'âge de départ à la retraite.

Samuel Ravier-Regnat

« Une catastrophe sociale. » Président de la CFE-CGC à Orange, Sébastien Crozier ne décolère pas de la décision que s’apprêterait à annoncer la direction d’Orange Business, filiale du groupe de télécoms spécialisée dans les services aux entreprises.

Selon des informations du journal le Monde et du site la Lettre A, l’opérateur va dévoiler mercredi 22 mars, à l’occasion d’un comité économique et social, un plan de suppression de 669 emplois en France, précisément au sein de l’entité SCE, qui compte 5 700 salariés.

L’employeur espère procéder à une rupture conventionnelle collective, mais devra se résoudre à un plan de départs volontaires s’il ne trouve pas d’accord majoritaire avec les organisations syndicales, pour le moment réticentes.

Le rôle de l'Etat, premier actionnaire du groupe

Les réductions d’effectifs espérées par Orange Business risquent de concerner essentiellement des « seniors », alerte la CGT, selon laquelle 46 % des salariés de SCE ont entre 46 et 55 ans. « Nous savons que les postes concernés par des menaces de suppression sont occupés par les salariés les plus anciens, ceux qui ont les plus gros salaires », dénonce Christian Mathorel, secrétaire général de la fédération des activités postales et de télécommunications de la CGT.

Et le syndicaliste de pointer le rôle de l’État, premier actionnaire du groupe, dont il détient 23 % des parts. « Dans le cadre de la réforme des retraites, le gouvernement dit qu’il veut prendre des mesures pour garder les seniors au travail. Mais le gouvernement donne son aval à un projet qui les fait partir d’une des plus grandes entreprises françaises. C’est complètement contradictoire », accuse-t-il.

42 000 travailleurs concernés depuis 2010 par le temps partiel senior

À Orange, la perspective d’un tel projet fait ressurgir le traumatisme de la « crise des suicides » quand plusieurs dizaines de salariés de l’ex-France Télécom avaient mis fin à leurs jours, entre 2007 et 2010, dans le contexte de plans de départs particulièrement brutaux. En 2019, l’affaire a valu à l’entreprise une condamnation historique pour « harcèlement moral institutionnel ».

Suicides chez Orange : la crainte d’un retour de la machine à broyer

Elle n’a pas entamé, pour autant, sa volonté de réduire sa masse salariale, par le biais notamment du dispositif de temps partiel senior, qui a concerné depuis 2010 quelque 42 000 travailleurs. « Avec un nouveau choc de réduction d’effectifs, on va avoir un fort risque de désorganisation de l’activité et de surcharge du travail », s’inquiète Sébastien Crozier, dont le syndicat est majoritaire à SCE.

La situation psychosociale est déjà préoccupante

Christian Mathorel redoute, lui aussi, les conséquences sociales d’une nouvelle vague de suppressions de postes. « On prend le risque de replonger les salariés qui partent comme ceux qui restent dans un état de mal-être et de stress », alerte-t-il, alors même que la situation psychosociale à Orange est d’ores et déjà préoccupante.

Selon les résultats d’un « baromètre salariés 2022 » réalisé cet automne, que nous avons pu consulter, seuls 5,1 % des employés de la société­ en France déclarent avoir « le sentiment que le bien-être au travail est une priorité pour Orange ». Et à peine plus de 10 % affirment se sentir « reconnus » dans leur travail. À écouter Christian Mathorel, ces résultats sont les plus mauvais depuis l’affaire France Télécom.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Fragilisée par une diminution de son ­bénéfice opérationnel de 35 % en l’espace de trois ans, Orange Business avait annoncé­ mi-février, par la voix de la directrice générale d’Orange, Christel Heydemann, un « plan intense de restructuration ».

Forte d’un chiffre d’affaires de 7,9 milliards d’euros en 2022, l’entreprise souffre d’une chute de ses activités historiques (comme l’installation de téléphones fixes dans les bureaux), concurrencées par l’explosion des applications de visioconférence et du télétravail.

Mais, pour Sébastien Crozier, le problème est ailleurs. « Au nom de la concurrence, l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution – NDLR) nous impose en permanence des règles qui dégradent nos marges et la profitabilité de nos activités. Pour ­réduire les coûts, l’entreprise cherche donc à délocaliser au maximum ses activités », ­déplore-t-il.

Une manifestation aura lieu, mercredi 22 mars, devant les locaux d’Orange à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis.

OrangeSuppression d'emploisRéforme des retraitestélécoms
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Direct retraites : sur TF1 et France 2, Macron tente de minimiser le mouvement social, les syndicats lui répondent

  • À la veille d'une nouvelle grande journée de mobilisation nationale, Emmanuel Macron n'a annoncé lors de son entretien télévisé ce mercredi 22 mars ni le retrait de sa réforme, ni un remaniement, ni une dissolution, ni le référendum réclamé par les oppositions.
  • Bien au contraire il assure que la réforme entrera en vigueur d'ici la fin de l'année. Fragilisé par une motion de censure couperet qui l’a manqué de peu, l’exécutif est dans une impasse.
  • Comme contrepartie à la colère sociale, il annonce « une contribution exceptionnelle » sur « des profits exceptionnels ».
  • Elisabeth Borne devra quant à elle « bâtir un programme de gouvernement » et « élargir » la majorité.
  • La réaction syndicale ne s'est pas fait attendre : Laurent Berger accuse Macron de « déni et de mensonge » concernant la position de la CFDT. Pour Philippe Martinez, les propos de Macron sont « du mépris pour les millions de personnes qui manifestent ».

Suivez toute l'actualité de cette journée de mobilisation et les réactions et commentaires à l'entretien télévisé d'Emmanuel Macron.

7 heures 53 min
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Algérie. Le voile s’affiche dans les facs

Actu

Dans le milieu universitaire, les islamistes mènent des campagnes pour généraliser le port du hidjab. Leurs idées se répandent dans la société, avec la bénédiction du pouvoir.

Nadjib Touaibia

Les faits ont lieu à la mi-mars au cœur de l’université des sciences et de la technologie, la plus grande du pays, située aux portes de la capitale, Alger. Plus d’une centaine d’étudiantes se coiffent d’un hidjab (voile islamique) décrété « halal », conforme en tous points de vue à la doctrine religieuse, lors d’une cérémonie officielle, sous la bénédiction de leurs mentors mâles, membres et dirigeants du très actif syndicat Union générale des étudiants libres (Ugel), branche du parti islamiste Mouvement de la société­ pour la paix (MSP, ex-­Hamas). Mission accomplie : « 150 étudiantes universitaires ont mis le hidjab islamique après une campagne menée par l’Ugel et sous l’égide de l’association de l’éducation », se réjouit l’organisation sur les réseaux sociaux.

Un prosélytisme acharné mené au grand jour

La « bonne nouvelle », largement relayée, fait aussitôt le tour de la communauté universitaire. Des photos circulent de jeunes femmes visiblement émues, la Toile s’embrase et l’événement commence, dit-on, à faire tache d’huile. Dans d’autres universités, des centaines d’étudiantes se prépareraient à franchir le pas, à se couvrir religieusement la tête dans l’enceinte universitaire.

Le syndicat savoure les résultats d’un prosélytisme acharné mené au grand jour, avec l’assentiment tacite de la direction de l’établissement et sous l’œil très indulgent des pouvoirs publics. L’événement est révélé par un journal arabophone à grand tirage, avec satisfaction. Le reste des médias garde le silence.

Des voix s’élèvent toutefois en Algérie pour alerter sur cette pratique et l’influence grandissante des islamistes dans des milieux sensibles de la société. Auteur d’une chronique vidéo quotidienne diffusée sur sa page Facebook, un journaliste du quotidien francophone le Soir d’Algérie s’adresse directement aux autorités. « Eux ont bossé (les islamistes – NDLR), et vous là-haut sur la colline qu’avez-vous fait, mis à part supprimer le français pour le remplacer par l’anglais, offrir des corans aux lauréats des concours de doctorat ou encore lancer les vigiles de la fac à l’assaut des jupes, des décolletés et des tenues trop serrées ? » interroge-t-il.

Reste que cette parole-là ne fait pas le poids, ni sur la Toile ni dans l’opinion. Les islamistes ont de plus en plus le vent en poupe dans « l’Algérie­ nouvelle » post-hirak. Ils doivent ce confort à la tolérance et à la complaisance du pouvoir à leur égard. Cette attitude fait l’affaire des partis concernés. Leurs militants se frottent les mains, ils voient là un feu vert pour domestiquer tranquillement la société.

Algérieislamistes
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Emmanuel Macron, un grand oral sur fond de répression

Actu

Le chef de l’État sort enfin de son mutisme, ce mercredi 22 mars, à 13 heures. Plus fragilisé que jamais, le gouvernement mise désormais sur la force policière pour briser le mouvement social.

Cyprien CaddeoStéphane GuérardEmbarek FoufaEmilio Meslet

Le prince daigne se montrer. Après avoir refusé la rencontre demandée par les syndicats et être resté absent du bras de fer législatif autour des retraites, Emmanuel Macron rompt enfin son silence, ce mercredi 22 mars. À ses termes, bien sûr.

L’interview, diffusée à 13 heures simultanément sur TF1 et France 2, aura lieu à l’Élysée. « Il fallait un cadre solennel », défend-on au palais. Mais pourquoi cette heure d’écoute, où ce sont essentiellement les retraités qui sont devant leur poste (soit le public le moins défavorable à la réforme) ? Justification lunaire de l’Élysée : « Nous avons fait le choix des territoires, le retour au domicile pour la pause méridienne est une tradition en province. » Voilà qui annonce des digestions difficiles.

Ni le retrait de sa réforme, ni un remaniement, ni une dissolution, ni le référendum

Car le président sort du bois, mais pour quoi dire ? Selon nos informations, à l’heure d’écrire ces lignes, Emmanuel Macron ne compte annoncer ni le retrait de sa réforme, ni un remaniement, ni une dissolution, ni le référendum réclamé par les oppositions. Fragilisé par une motion de censure couperet qui l’a manqué de peu, l’exécutif est dans une impasse.

Le gouvernement Borne échappe de justesse à la censure

Les députés LR lui ont indubitablement sauvé la peau en ne votant pas la censure. Si certains entendent camper dans l’opposition, d’autres envisagent désormais de demander un « accord de gouvernement ». Plusieurs ex-ténors de la Sarkozie, dont Rachida Dati et Jean-François Copé, y sont publiquement favorables (l’ex-président Nicolas Sarkozy, visiteur du soir d’Emmanuel Macron, pourrait jouer les entremetteurs), tout comme le député de la majorité Jean-Louis Bourlanges (Modem).

Les éléments de langage des députés Renaissance 

Une telle hypothèse permettrait de consolider une majorité absolue à l’Assemblée. Mais pas de calmer la colère, qui a passé un cap depuis l’utilisation du 49.3, le 16 mars.

Retraites. Qui sème le 49.3 récolte la censure ?

Le chef de l’État cherchera sans doute à jouer, à 13 heures, la carte de la nécessité « d’une nouvelle méthode pour gouverner », qui « associe davantage les citoyens » – les députés Renaissance déploient déjà ces éléments de langage depuis lundi.

Discours réchauffé et surtout inaudible, qui se heurtera alors aux images qui tournent en boucle, depuis ce week-end, de violences policières contre des manifestants. En plein déni de démocratie, le pouvoir n’a, en dernier ressort, qu’une méthode : la cogne.

🟡 Signalement n°5694

Un policier de la BRAV donne un violent coup de poing au visage d'un manifestant, qui s'effondre. Sa tête frappe le sol.#Paris, 20/03/23, Source 🎥 @xztim_#ReformeDesRetraites #MotionDeCensureTransPartisane #ViolencesPolicieres pic.twitter.com/sFsGl7XPC4

— Violences Policières (@violencespolice) March 20, 2023

Après le mépris, la matraque

Accentuer la répression, jouer le pourrissement afin de diviser le mouvement social et ensuite incarner l’ordre. La combine est connue et le gouvernement use à nouveau de cette stratégie de la tension. Après avoir été ignorée malgré une expression pacifique, la colère populaire monte d’un cran et une partie du mouvement social se raidit pour se faire entendre, tel que prédit par l’intersyndicale.

La Macronie, elle, répertorie 1 200 actions non déclarées et s’offusque à la moindre poubelle brûlée, geste que le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, qualifie « d’exaction ». Rien que dans la capitale, plus de 800 personnes ont été arrêtées, la plupart relâchées sans la moindre poursuite.

Pour le syndicat des avocats de France, « il y a une volonté d’intimider et de ficher »

Dans ce contexte, l’exécutif ressort les muscles et les gourdins comme les pelotons de voltigeurs. Le « maintien de l’ordre » a changé de visage depuis une semaine, avec un dispositif policier qui pose question, à commencer par l’utilisation des nasses, que le Conseil d’État juge pourtant illégales.

Partout dans le pays, des témoignages et des vidéos font état de nombreuses violences policières : députés gazés à bout portant, gardes à vue arbitraires, coups injustifiés, accusations d’agression sexuelle, journalistes empêchés de travailler…

La locataire de Matignon «  rend hommage à nos forces de l’ordre qui assurent la sécurité des manifestations »

« Vous faites le choix d’user de la matraque, de la répression syndicale et des réquisitions pour faire taire la contestation », a attaqué Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, face à la première ministre, lors des questions au gouvernement, qu’il accuse d’être à l’origine du « chaos ».

#RéformeDesRetraites : "Vous faites le choix d'user de la matraque et de la répression syndicale pour faire taire la contestation", lance @Fabien_Roussel. "Face au chaos que vous provoquez, nous appelons au respect du peuple et de la démocratie sociale."#Manifestations #DirectAN pic.twitter.com/4FfSAvJYlP

— LCP (@LCP) March 21, 2023

La gauche dénonce la répression d’une seule voix, mais les ministres, Élisabeth Borne en tête, la justifient sans vergogne, tout en renvoyant la patate chaude à la Nupes. «  Votre violence verbale a débordé dans la rue », a-t-elle lancé à l’insoumise Mathilde Panot.Et la locataire de Matignon de «  rendre hommage à nos forces de l’ordre qui assurent la sécurité des manifestations ».

De son côté, le préfet de Paris assure qu’il n’y a pas « d’interpellations injustifiées » et dit avoir besoin de « contexte » pour juger d’une vidéo où un policier frappe violemment un manifestant sans l’arrêter ensuite. Jusqu’ici, une seule des exactions policières fait l’objet d’un signalement auprès de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Réquisitions dans les raffineries

Le face-à-face a fait l’image du jour, ce mardi 21 mars. D’un côté, les cordons bleu foncé de police déployés en rangs serrés pour permettre à des camions-citernes d’entrer en catimini dans le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, où des personnels grévistes ont été réquisitionnés. De l’autre, des centaines de manifestants, arborant en majorité le rouge de la CGT, qui avancent vers le site pour soutenir les personnels en lutte et défendre leur droit de grève.

« Il y aura la ligne de la répression et la ligne des hommes et des femmes dignes, debout ! » clame Olivier Mateu, de la CGT Bouches-du-Rhône, en réaction à l’ordre de la préfète de police de réquisitionner trois salariés par quart en vue d’alimenter les stations-service à 40 % à sec dans le département, au tiers ou au quart entre le Gard, le Vaucluse, le Var et les Alpes-de-Haute-Provence.

 

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La veille au soir, le terminal pétrolier de Donges, en Loire-Atlantique, avait subi une évacuation manu militari. « Ils sont arrivés sans prévenir avec pour mandat et ordre de taper, pas de nous faire reculer, nous raconte Mathieu Pineau, de la CGT 44. Les jours précédents, on avait réussi à faire reculer deux bateaux. Pour le troisième, ils nous ont déblayés à coups de gaz, de matraques et de Flash-Ball. Je pense qu’on va revenir occuper le site. Mais on a compris à qui on avait affaire : ça a fini de nous faire détester Macron. »

L’efficacité de ces opérations coups de poing – au sens propre – est pourtant très relative. « Que ce soit en Normandie ou dans les Bouches-du-Rhône, les raffineries vont finir à l’arrêt en fin de semaine, excepté à Esso Fos-sur-Mer, d’où il ne sort plus grand-chose, mais où les salariés ne veulent pas arrêter les installations », résume Éric Sellini.

Pas de panne sèche pour la lutte au dépôt de Vern-sur-Seiche

Le représentant de la CGT chimie se montre aussi serein en ce qui concerne les ordres de réquisition. « Ils portent sur une durée de 48 heures et sont motivés de façon très vague. On a bon espoir que les juges les retoquent. C’est typique pour casser la grève. »

Face à la jeunesse, encore la force

Il se passe bel et bien quelque chose dans la jeunesse, après une mobilisation en demi-teinte les premières semaines. « Un nouvel élan s’empare des universités. Nous sommes mobilisés en réaction au 49.3 et à la répression constatée dans les cortèges ces derniers jours. On appelle les jeunes à s’allier aux grévistes, à aller sur les piquets de grève », confie Luaine, étudiante à Tolbiac.

Extension du domaine de la mobilisation étudiante

Le blocage de l’université du Sud-Est parisien a été voté lors d’une assemblée générale (AG) qui a réuni 1 000 personnes (étudiants, professeurs et administratifs), lundi 20 mars. Face à la crainte que la jeunesse ne s’embrase, la première réponse du pouvoir est encore une fois la force. Tolbiac fait office d’avertissement pour toutes les autres universités, qui s’organisent.

En réponse au blocage, un important dispositif policier s’est déployé autour du campus. Une manière d’étouffer la contestation par la démonstration de force. Des dizaines d’agents, dont des brigadiers motorisés de la Brav-M, ont bloqué l’entrée de la faculté. Une police agacée de voir la presse débarquer : « Ça sert à rien d’être là, vous n’avez rien à couvrir ici. »

À Paris-VIII, la grève jusqu’à vendredi, au moins…

La tension est montée d’un cran lorsque deux étudiants sont parvenus à escalader les grilles et passer de l’autre côté. Une jeune femme a été projetée violemment au sol par la police, du gaz lacrymogène a été employé face à des étudiants. Ils tentaient d’ouvrir un passage pour leurs camarades, entre 100 et 200 personnes, qui souhaitaient rejoindre une nouvelle AG inter-facs.

Les étudiants bloqués dénoncent une présence policière disproportionnée et une volonté de rendre la contestation inaudible. Mais la jeunesse compte bien inscrire cette effervescence dans la durée et construire un mouvement puissant. De Tolbiac à Fos, la colère ne désarme pas.

L'Humanité

Retraites. De l'incinérateur d'Ivry à la fac de Tolbiac, plusieurs centaines d'étudiants mobilisés

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Plusieurs centaines d'étudiants ont manifesté mardi après-midi pour demander le retrait de la réforme des retraites au départ de l'incinérateur de déchets d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), bloqué par des éboueurs, depuis le 6 mars.

Les manifestants, majoritairement des étudiants, ont défilé à partir de 15h en direction du quai d'Austerlitz à Paris, encadrés par des forces de l'ordre en nombre, à l'appel de la coordination interfacs et de la coordination nationale étudiante.

"Grève générale, totale, étudiants travailleurs, tous ensemble on est forts, tous ensemble on leur fait peur" ou "Et la rue elle est à qui ? Elle est à nous !", chantaient les étudiants, rejoints par des travailleurs, éboueurs mais aussi cheminots ou enseignants. "Préservons nos retraites des vautours", ou "Métro, boulot, tombeau", pouvait-on lire sur leurs pancartes.

Un mouvement reconductible qui explose

"Ce que le 49.3 veut nous imposer, la rue va le défaire. On va unifier toutes les colères, toutes les grèves pour un mouvement reconductible qui explose, qui déborde et qui fasse plier ce gouvernement" martèle Victor Mendez, étudiant à la fac de Nanterre. "On est dans un mouvement quotidien et jeudi doit être le point de départ d'un grand mouvement de grève reconductible", souligne le syndicaliste de l'Unef.

"Nous sommes mobilisés aujourd'hui aux côtés des éboueurs et des cheminots, pour montrer qu'on est tous ensemble. C'est une mobilisation intergénérationelle, contre la société qu'on nous propose", a renchéri la présidente de l'Unef, Imane Ouelhadj.

Cette convergence est essentielle

"Cette convergence est essentielle car c'est quand la jeunesse et le monde du travail s'unissent, que les gouvernants commencent à trembler." nous explique Mina Khalil, syndicaliste à la cgt.

Pour Grégory, 45 ans, cheminot à la gare d'Austerlitz, syndiqué à la CGT, "que ce soit les jeunes, les cheminots, les éboueurs, on est tous sur un même sujet, même combat !". "On n'est pas prêt de lâcher. On attend demain que Macron parle (à 13H00 en direct sur TF1 et France 2) pour foutre le feu aux poudres", a-t-il ajouté.

"Non seulement on a une réforme des retraites mais on est dans une espèce de course folle aux profits, à la production qui nous conduit dans le mur, on l'a vu avec le rapport du GIEC, donc il s'agit de leurs conditions de vie dans les années qui viennent", nous précise la députée EELV sandrine Rousseau, présente dans le cortège.

La contestation protéiforme contre la réforme des retraites a continué mardi, à travers la France.

Au seizième jour de la grève des éboueurs parisiens, deux des trois usines d'incinération desservant la capitale, celle d'Ivry-sur-Seine et celle d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), étaient "complètement bloquées" mardi comme la veille, selon le syndicat métropolitain qui les gère. La mairie de Paris a décidé d'actionner une cellule de crise.

Avec Afp

Réforme des retraites
L'Humanité

Fin des voitures thermiques en 2035, la confusion

Voix d'Europe

Jean-Jacques Régibier

Alors que l'interdiction des véhicules thermiques après 2035 semblait acquise suite au vote du Parlement européen, l'Allemagne, puis sept autres pays refusent d'appliquer cette date butoir, semant la confusion chez les consommateurs et dans l'industrie automobile qui emploie 13 millions de travailleurs en Europe. 

Pourquoi ce revirement, quelles conséquences et que va-t-il se passer maintenant ? Explications avec la députée européenne Karima Delli (les Verts), présidente de la commission du transport au Parlement européen. 

 

Parlement européen
L'Humanité

Grèce : le grand ras-le-bol après le drame ferroviaire qui a fait 57 morts

Voix d'Europe

Jean-Jacques Régibier

Après l'accident de chemin de fer qui a fait 57 morts près de Larissa, provoquant la colère et l'exaspération dans tout le pays, les manifestations massives se succèdent pour dénoncer la situation économique et politique catastrophique dans laquelle se trouve la Grèce, sans pour autant qu'émerge une alternative.

Le point sur ce moment crucial qu'affrontent les Grecs - à l'instar de ce qui se profile dans d'autres pays européens - avec le député européen Stélios Kouloglou (La Gauche).Un entretien réalisé par Jean-Jacques Régibier

Grèce
L'Humanité

Un 49.3 sous les huées... En vidéo, les réponses au coup de force du gouvernement

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Après le déclenchement du 49.3 annoncé par Elisabeth Borne afin d'imposer la réforme des retraites, le gouvernement doit composer avec une crise politique : les oppositions vont déposer vendredi des motions de censure alors que des manifestations de colère éclatent dans le pays.

Jeudi après-midi, l'exécutif a opté pour l'article 49.3 de la Constitution. Cette procédure, déclenchée pour la 11e fois par Élisabeth Borne, permet l'adoption d'un texte sans vote à l'Assemblée nationale, sauf si une motion de censure venait à renverser le gouvernement.

Le groupe des députés indépendants Liot projette de déposer une motion de censure "transpartisane", particulièrement surveillée par l'exécutif, et à laquelle devrait adhérer toutes les composantes de la Nupes.

"La mobilisation doit se poursuivre et nous allons déposer et défendre un RIP (référendum d’initiative partagée) afin que cette réforme ne soit jamais mise en application" a annoncé Fabien Roussel, députée communiste du Nord.

Tout en encourageant les "mobilisations spontanées dans tout le pays", Jean-Luc Mélenchon a annoncé vendredi que LFI allait "retirer" sa motion de censure pour soutenir celle de Liot qui a davantage de chances d'être votée par des députés de droite, défavorables à la réforme des retraites.

Le petit groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot), qui compte 20 députés de diverses tendances politiques, se retrouve désormais en position de pivot dans les tentatives de faire tomber le gouvernement.

Les motions de censure doivent être déposées moins de vingt-quatre heures après le déclenchement de l'article 49.3, soit avant vendredi en milieu d'après-midi. Puis il faudra attendre au minimum quarante-huit heures pour qu'elles soient débattues.

La mobilisation continue

Mais dans la rue, les opposants à la réforme sont bien décidés à ne pas abandonner le combat.

Depuis le milieu de l'après-midi, jeudi, des manifestants se sont rassemblés à l'appel de la CGT et Solidaires, place de la Concorde, non loin de l'Assemblée nationale où Elisabeth Borne a déclenché l'article 49.3.

Ils ont été rejoints peu après 16H30 par des manifestants massés près de l'Assemblée nationale et par un cortège de plus de 1.600 jeunes parti de la place de la Sorbonne, aux cris de "Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi" et "A bas le 49.3"

L'intersyndicale a appelé à "des rassemblements locaux de proximité" ce week-end ainsi qu'à une neuvième journée de grèves et de manifestations, le jeudi 23 mars. Elle a dénoncé un passage "en force" et dit mesurer "avec gravité la responsabilité que porte l'exécutif dans la crise sociale et politique qui découle de cette décision, véritable déni de démocratie".

Plusieurs responsables syndicaux dans les secteurs du transport et de l'énergie ont mis en garde contre de possibles "débordements" ou "actions individuelles" de salariés de la base.

Ce vendredi 17 mars, pendant environ une demi-heure, la circulation sur le périphérique parisien a été perturbée par des militants CGT à hauteur de la porte de Clignancourt.

Borne menacée

"Nous avons vocation à continuer de gouverner", a affirmé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, renouvelant sa "confiance" à la Première ministre Elisabeth Borne dont la position à Matignon semble menacée.

De son côté, le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui porte ce texte prévoyant notamment un recul de deux ans de l'âge de départ à la retraite, de 62 à 64 ans, a refusé de présenter le recours au 49.3 comme "un échec". "Il y a un texte et ce texte sera, si la motion de censure est rejetée, mis en oeuvre", a-t-il estimé.

"C'était une erreur de faire le 49.3 sur un texte comme ça vu l'état de notre démocratie. Il fallait aller au vote, quitte à perdre. Je suis sous le choc", a réagi le député MoDem Erwan Balanant.

Pour un responsable du groupe majoritaire, sous couvert d'anonymat, "c'est un crash. Il faut une dissolution".

Avec Afp.

Réforme des retraites
L'Humanité

A l'incinérateur d'Issy-les-Moulineaux, pour les « travailleurs essentiels »  : « C’est comme ça qu’on nous remercie ? »

Reportage

Trois salariés du site, en grève reconductible depuis le 7 mars contre la réforme des retraites, racontent la pénibilité de leur métier et le sentiment que les sacrifices consentis au début de la crise sanitaire n’ont pas été reconnus.

Samuel Ravier-Regnat

À l’entrée de l’incinérateur d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), derrière les grilles recouvertes de pancartes hostiles à la réforme des retraites, un feu de palettes se consume doucement. Autour, un café à la main, une poignée de salariés ressassent ce mardi 21 mars les événements de ces derniers jours : le 49-3, le rejet de la motion de censure contre le gouvernement, les manifestations qui s’accumulent et se tendent partout dans le pays.

Autant d’événements qui ont « galvanisé les troupes », assure Fatiha Lahrech, déléguée CGT du site, de même que les nombreuses visites de soutiens extérieurs –députés, énergéticiens, enseignants, étudiants… Ici, le piquet de grève tient depuis le 7 mars, et les protestataires alternent entre des actions de blocage et des barrages filtrants qui perturbent l’activité mais éloignent la menace d’interventions policières telles que celle survenue à l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine la semaine dernière.

Retraites. De l'incinérateur d'Ivry à la fac de Tolbiac, plusieurs centaines d'étudiants mobilisés

Crâne chauve et haute taille, Jean-Philippe Évrard – « appelez-moi Jipé » – fait partie des salariés mobilisés. Travailler à l’incinérateur jusqu’à 64 ans ? Le trentenaire, arrivé en 2018, assure qu’il n’en sera pas capable, ni lui ni ses collègues. « On travaille en trois-huit toute l’année, avec des périodes de travail de sept jours d’affilée. Moi, j’ai trois enfants. J’aimerais les voir pendant les week-ends, les jours fériés ou les vacances scolaires, mais je ne peux pas. On est fatigués et socialement décalés  », expose-t-il.

En sa qualité de rondier, Jean-Philippe Évrard parcourt tous les jours l’immense usine, du sous-sol privé de lumière du jour qui s’enfonce à trente mètres sous terre – « on ne sait jamais quel temps il fait dehors », déplore un collègue – au générateur de vapeur où les températures flirtent en temps normal avec les cinquante degrés, en passant par la fosse où s’entassent les ordures ménagères dont l’odeur nauséabonde imprègne les vêtements.

Fumée, poussière et vacarme

Sur son téléphone, Thibaut Trévidic, chef de bloc de 31 ans, fait défiler des vidéos pour donner à voir les conditions dans lesquelles se déroulent les interventions quotidiennes des équipes. Les coups de pelle répétés dans le sol, la fumée, la poussière, le vacarme.

« C’est un métier physique, usant. On ne peut pas faire ça toute sa vie », lâche-t-il. « Ici, il y a deux gars qui ont plus de 50 ans, qui ont trimé toute leur vie. Ils sont rincés. Ils ont des problèmes aux genoux tous les deux et ils ont été opérés », rapporte Julien Carton, 40 bougies, dont une quinzaine soufflées à l’incinérateur de déchets.

Et le chef d’équipe à l’épaisse barbe rousse de s’adresser à Emmanuel Macron et à ses ministres dans une bravade pince-sans-rire : « En ce moment, on a besoin de recruter. J’invite tous ces gens-là à postuler pour venir voir comment on travaille ici, s’ils pensent que nous sommes des nantis.  »

Car au-delà du recul de l’âge légal de départ à la retraite, les grévistes protestent aussi contre la suppression programmée du régime spécial des salariés des industries électriques et gazières (IEG), dont ils bénéficient bien qu’ils travaillent pour une entreprise privée, Urbaser.

Celui-ci permet à certains employés de liquider leurs droits de manière anticipée pour partir plus tôt à la retraite, en contrepartie de la pénibilité de leur métier. « Quand on commence un jeu, il y a des règles. On ne peut pas les changer en cours de route », accuse Thibaut Trévidic, qui s’interroge sur son avenir professionnel. « Si on nous retire tous nos avantages, quel intérêt a-t-on à continuer à faire ce métier ? Bientôt, plus personne ne voudra travailler ici », alerte-t-il.

« Une claque de plus » 

Ces derniers jours, la grève des éboueurs et des incinérateurs a provoqué pagaille et polémique dans la capitale, images virales de poubelles entassées sur les trottoirs à l’appui. « Ce qui se passe montre à quel point nous faisons un métier de service public, qui est essentiel au bon fonctionnement de l’économie  », souligne Julien Carton. Le confinement du printemps 2020, quand seuls les travailleurs « de première ligne » étaient autorisés à sortir de chez eux pour limiter la propagation du Covid, en avait déjà apporté la preuve.

Retraites. Les éboueurs déterminés à tenir jusqu’au 20 mars, au moins

Julien Carton s’en souvient avec amertume. « À l’époque, les équipes de six tournaient avec seulement trois employés, pour réduire les risques. On a charbonné de A à Z, comme les médecins ou les infirmiers, dans un lieu clos qui plus est. Et aujourd’hui, le gouvernement nous demande de travailler encore davantage. C’est comme ça qu’il nous remercie ? Pour nous, c’est une claque de plus », souffle-t-il.

Mardi, les salariés du site d’Issy-les-Moulineaux ont voté en assemblée générale la reconduction jusqu’au dimanche 26 mars de leur grève, de même que leurs collègues des deux autres incinérateurs d’Île-de-France, à Ivry-sur-Seine et Saint-Ouen.

Réforme des retraitesMobilisations retraitesPénibilitéincinérateurs
L'Humanité

Générations

Éditorial

Stéphane Sahuc

Les étudiants qui se mobilisent aujourd’hui sont à l’image de l’ensemble de la jeunesse dans sa diversité.

L’histoire fait quelquefois des clins d’œil. Que la mobilisation étudiante et de la jeunesse prenne de l’ampleur en ce début de printemps ne va pas manquer de rappeler à certains un autre 22 mars. Certes, une partie de la génération du printemps étudiant contre la société gaullienne est celle qui, aujourd’hui, soutient le plus fortement la réforme des retraites et Emmanuel Macron. Mais il faut bien reconnaître que cette génération de mars 2023 qui met en cause la « start-up nation », qui refuse le mythe du « winner » et du premier de cordée, a quelques points communs avec celle qui voulait en finir avec une société étouffante et corsetée. Des anciens d’ultragauche se sont reconvertis en libéraux bon teint à tendance réactionnaire, les fameux boomers, mais l’envie qui traversait cette jeunesse de renverser la table n’est pas réductible à ceux-là. Tout comme cette génération qui se lève contre la retraite à 64 ans n’est pas réductible aux influenceurs qui font leur beurre sur les réseaux sociaux.

À la différence de celle d’il y a plus d’un demi-siècle, la génération d’étudiants qui se mobilise aujourd’hui est à l’image de l’ensemble de la jeunesse dans sa diversité. Elle a d’ailleurs beaucoup à voir avec une autre génération : celle qui s’est soulevée dans les banlieues en 2005. Celle de leurs parents, donc. Une génération qui a subi l’atomisation et la précarisation du travail, et pour laquelle la grève est souvent financièrement impossible. Une génération qui a servi de terrain d’expérimentation aux violences policières. Après les quartiers populaires et la France des ronds-points, c’est au tour du mouvement contre les retraites de faire les frais de cette stratégie qui repose sur le triptyque nasses, gaz lacrymogène, arrestations musclées.

Si ce recours à la violence s’opère maintenant, c’est que l’irruption de la jeunesse dans ce mouvement qui se durcit sans se rabougrir inquiète le pouvoir, alors qu’il misait sur un effondrement après l’adoption de sa réforme par le 49.3. À défaut de gagner l’opinion, le gouvernement tente de lui faire peur. Après avoir agité le spectre du désordre et du chaos à l’Assemblée, il compte bien faire croire que celui-ci est désormais dans la rue.

Mobilisations retraitesJeunesseÉtudiantsRépression antisyndicale
L'Humanité

La gauche ouvre de nouveaux fronts face à Emmanuel Macron

Actu

Députés et sénateurs de gauche appellent à ne rien lâcher et manifesteront jeudi 23 mars. Ils ont déjà déposé deux recours devant le Conseil constitutionnel, ainsi qu’une demande de référendum d’initiative partagée.

Aurélien Soucheyre

« On a le droit d’employer le mot victoire ! » a lancé Élisabeth Borne, mardi 21 mars au matin, au sujet de la réforme des retraites, après que la motion de censure du gouvernement a été rejetée d’un rien, la veille. « C’est une victoire pour personne ! », lui répond le député Modem Bruno Millienne, pourtant membre de la majorité macroniste. Et certainement pas la fin de la mobilisation contre le projet du gouvernement.

« Macron est dans une situation intenable »

« La manifestation du 23 mars, aux côtés de l’intersyndicale, doit être la plus belle et la plus massive possible ! » appelle le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. « Le combat ne cessera pas », prévient Jean-Luc Mélenchon. « Puisque la censure parlementaire n’a pas fonctionné, le moment est venu de passer à la censure populaire », ajoute l’insoumis.

« Macron est dans une situation intenable. S’il continue de pratiquer l’autoritarisme, il ne contribuera qu’à alimenter la crise politique. La seule décision raisonnable est de retirer ce texte illégitime ou de le soumettre à référendum », observe le député communiste Pierre Dharréville.

Alors que les ministres macronistes invitent à passer « à autre chose », la gauche ne désarme pas au Parlement. « Si nous avions eu à voter sur la réforme, le gouvernement aurait été battu à plate couture. Le président ne peut pas demeurer l’acteur principal d’un pays bloqué et violenté », insiste le socialiste Boris Vallaud.

« Vous céderez »

« Vous céderez car vous ne tenez qu’à neuf voix, vous céderez car passer en force contre le peuple, contre les syndicats et contre le Parlement est une folie », ajoute l’insoumise Mathilde Panot. L’exécutif, lors des questions au gouvernement, vante les « 175 heures de débat », alors même que l’Assemblée n’a pas pu examiner la réforme en entier, avant d’être privée de vote avec le recours au 49.3.

49.3. Le bras d'honneur au peuple

À la multiplication des manifestations, partout dans le pays, et aux images de violences policières qui émergent, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, répond que « 394 policiers et gendarmes ont été blessés », sans un mot pour les manifestants pacifiques réprimés. « Votre gouvernement se comporte comme un gouvernement assiégé », alerte l’écologiste Cyrielle Chatelain.

« Dans la rue, dans les urnes, nous mettrons en échec la réforme »

« Votre coup de force est non seulement inadmissible mais dangereux, c’est la France et c’est la République que vous abîmez. Vous faites le choix de la matraque. Mais face au chaos que vous provoquez, nous ne répondrons pas par le chaos, mais par le respect de la démocratie sociale ! » lance Fabien Roussel. Le député estime que la « victoire est à portée de main ».

« Dans la rue, dans les urnes, nous mettrons en échec la retraite à 64 ans », assure-t-il. La gauche a plusieurs cartes en main et serre les rangs en proposant un référendum d’initiative partagée sur les retraites.

Elle a aussi déposé, mardi 21 mars, deux recours devant le Conseil constitutionnel (un issu de l’Assemblée, l’autre du Sénat), estimant que la réforme du gouvernement viole notre Constitution.

Retraites. Que contient le recours de la gauche au Conseil constitutionnel ?

Fabien Roussel voit même plus loin. « Face à un pouvoir ultraminoritaire dans le pays, j’appelle à construire une alternative de progrès, rassemblant l’ensemble des forces de gauche, travaillant avec les organisations syndicales. Construisons un pacte pour le redressement social et démocratique de la France, en vue d’une majorité et d’un gouvernement de la gauche et des écologistes », interpelle-t-il. Preuve que le bras de fer engagé, désormais, ne se résume pas qu’aux retraites.

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L'Humanité

Pour le syndicat des avocats de France, « il y a une volonté d’intimider et de ficher »

Entretien

La présidente du Syndicat des avocats de France, Claire Dujardin, fustige la répression violente du mouvement social, qui est montée d’un cran depuis l’utilisation du 49.3 par le gouvernement.

Alexandre Fache

«La violence se joint au déni démocratique. » Voilà comment le Syndicat des avocats de France (SAF) résume la répression des mobilisations, depuis l’utilisation du 49.3, à coups de « charges policières », « nasses » et autres « interpellations massives ». La présidente du SAF, Claire Dujardin, analyse la stratégie gouvernementale.

Voyez-vous, dans la répression actuelle des manifestations, une volonté d’intimider ceux qui se mobilisent ?

Oui, il y a une volonté d’intimider, pour mettre fin au mouvement social. Mais pas seulement : il y a aussi une volonté de ficher les manifestants. Avec ces nombreuses gardes à vue, dont l’immense majorité n’a donné lieu à aucune poursuite, des identités ont été relevées, des empreintes prises, des photos…

Qu’est-ce qui justifie légalement ces arrestations massives ?

En fait, c’est le Code pénal. Une circulaire avait autorisé de telles pratiques au moment de Notre-Dame-des-Landes. Cela a ensuite été utilisé largement contre les gilets jaunes. En l’état actuel du droit, les policiers peuvent interpeller des manifestants et les priver de liberté jusqu’à ce qu’ils soient présentés à un officier de police judiciaire.

Paris. Le pouvoir joue la carte d’une répression sans précédent

Les fonctionnaires remplissent pour cela des « fiches de mise à disposition », sur lesquelles sont inscrites les infractions qui leur sont imputées : « participation à une manifestation après sommation », « participation à un groupement en vue de commettre des violences », « entrave à la circulation », « dégradations », « rébellion », « outrage »…

Les personnes sont alors envoyées au commissariat, où les OPJ (officiers de police judiciaire – NDLR) leur notifient leurs droits, ouvrent la garde à vue et vérifient la réalité des infractions. C’est une procédure totalement injustifiable car, la plupart du temps, les dossiers sont vides.

Cette technique a été utilisée un peu partout en France ; ces derniers jours, elle a pris un caractère systémique. Cette « judiciarisation du maintien de l’ordre » a pour but de sanctionner les manifestants et de leur faire peur. Or, ces arrestations laissent des traces. Passer 10, 20, voire 40 heures en garde à vue est traumatisant.

Yona, 19 ans : « J’ai peur de me retrouver encore dans une cellule »

Les interpellés peuvent-ils refuser tout fichage ?

Oui, mais cela les expose à des poursuites supplémentaires, car le refus de fichage est en soi une infraction. Ainsi, il n’est pas rare de voir des personnes dont les procédures initiales tombent, mais qui sont tout de même poursuivies pour ce refus de fichage. Souvent, on arrive à obtenir des relaxes en pareils cas, mais il s’agit d’une arme de plus pour les policiers.

On a vu aussi réapparaître la technique de la nasse. Est-elle clairement illégale ?

Avec d’autres associations et syndicats, nous avons attaqué le Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) devant le Conseil d’État. En 2021, celui-ci a considéré que la technique de la nasse, telle que rédigée dans le SNMO, était illégale.

Le ministère de l’Intérieur a réécrit ce passage, que nous avons à nouveau attaqué. Nous attendons la décision du Conseil d’État. D’ores et déjà, celui-­ci a dit que cette pratique devait rester exceptionnelle, et laisser accessible une sortie aux manifestants. Il faudra regarder au cas par cas ce qui a été fait ces derniers jours…

Maintien de l’ordre : il serait « sage » d’encadrer la nasse

Quel peut être le rôle de la justice ?

Le procureur de la République est le garant du respect des libertés publiques et de la procédure durant la garde à vue. Quand il y a des interpellations aussi nombreuses, il doit être sur place, vérifier que les droits des personnes sont respectés, et les libérer si les infractions ne sont pas constituées.

En cas de poursuites, c’est ensuite au tribunal de valider ou non les éléments présentés. Comme avocats, nous pointons souvent l’imprécision de ces « fiches de mise à disposition », ou encore le fait que les contrôles réalisés dans le cadre d’une nasse, pratique illégale, sont de fait illégaux.

Depuis le début de la mobilisation contre cette réforme, l’immense majorité des manifestations s’est déroulée dans le calme. Craignez-vous que cela ne change ?

Le préfet de police de Paris met en avant le fait que les manifestations de ces derniers jours ne sont plus déclarées. Mais ce n’est pas parce qu’une manifestation n’est pas déclarée qu’elle doit être réprimée violemment, qu’on doit utiliser la matraque à tous vents, nasser les citoyens, et interpeller massivement. Ce que l’on craint, c’est de revoir, comme lors du mouvement des gilets jaunes, des blessés graves, des mutilations, voire des morts. Il faut croire qu’on n’a tiré aucune leçon de cette séquence.

Comment le SAF a-t-il prévu d’agir dans les jours qui viennent ?

Beaucoup de nos membres sont déjà mobilisés pour assister les manifestants, ils vont le rester. Nous avons ressorti des brochures pour rappeler aux citoyens, en particulier les plus jeunes, quels sont leurs droits. Nous assistons aussi des travailleurs, dans le cadre des réquisitions et des atteintes portées au droit de grève. Enfin, comme organisation, nous participons aux AG interprofessionnelles et continuons à demander le retrait de cette réforme.

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L'Humanité

Sauvage

Billet

Maurice Ulrich

La semaine va être chargée mais pas question d’avaler un café à la ­va-vite avant d’aller manifester. Les nutritionnistes insistent souvent sur l’importance du petit déjeuner pour bien démarrer la journée. Question de bon sens. On met du carburant dans le moteur au départ, pas à l’arrivée. Ça tombe bien car, comme l’écrit une critique gastronomique d’un grand quotidien, « restaurants et hôtels mettent en avant des formules sophistiquées de la collation matinale, érigée en repas à part entière » et, partout en France, « destinée aux touristes mais aussi à une clientèle ­locale et d’affaires », elle devient « un ­terrain de créativité pour les chefs ». Par exemple, le George V à Paris propose sa formule : viennoiseries, pain maison, café et chocolat grands crus, mousseline au caviar, omelette au homard bleu… Nous voulions aussi, explique le boulanger du palace, « remettre le côté naturel de la boulangerie au centre, qu’elle exprime son côté sauvage et primitif ». 76 euros la formule. En sortant du George V pour se frayer un chemin parmi les poubelles, ça peut peser un peu sur l’estomac.

le billet de Maurice UlrichRéforme des retraitesMobilisations retraites
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À Paris-VIII, la grève jusqu’à vendredi, au moins…

Actu

Pour la première fois, certains étudiants peu politisés de la faculté de Saint-Denis ont pris part aux manifestations. Ils ne lâchent rien et refusent la logique de la loi du marché.

Margot BonnéryYouness Machichi

La jeunesse va-t-elle rejoindre en masse les cortèges du 23 mars ? À Paris-VIII, étudiants et enseignants veulent le croire. Ce lundi, la journée a commencé au métro Saint-Denis-Université, avec un court blocage tenu par un groupe d’autonomes. Les unités de formation et de recherche se sont d’abord rassemblées sur ­l’esplanade. La valse des assemblées ­générales (AG) s’est engagée : cinéma, musique, philosophie, sociologie, sciences de l’éducation, communication, français langue étrangère, géographie, arts plastiques, danse. Au final, plus de 350 étudiants et ­personnels ont voté la grève pour la semaine entière.

« Le point de départ de cette mobilisation est la réforme des retraites qui veut nous faire travailler jusqu’à 64 ans et bien plus pour ceux qui font des études, avec des pensions de retraite amoindries et des conditions de vie dégradées », explique Alexandre, étudiant de 21 ans en troisième année de ­licence cinéma, habitué des mobilisations universitaires. Mais si la réforme des retraites est en première ligne, les revendications s’élargissent à l’état de l’université, aux conditions de vie des étudiants et au fonctionnement défaillant des institutions.

« Lorsque nos dirigeants votent la fin du repas à 1 euro pour tous les étudiants alors qu’on se prive sans cesse et que beaucoup d’entre nous font la queue pendant des heures pour avoir des colis alimentaires, on ne peut pas baisser la tête ! » continue Alexandre. Pour certains, comme Hamza, 21 ans, étudiant en anglais, cette mobilisation est aussi un premier engagement : « La politique ne m’intéresse pas vraiment, car depuis longtemps on se fait écraser. Mais il y a des moments comme aujourd’hui où, même peu politisé, je ne peux pas rester indifférent. »

« S’il y a jonction entre jeunes et travailleurs, ils sont foutus »

À l’université, les revendications ­rejoignent les batailles menées par le monde du travail : augmentation des salaires, conditions de travail, titularisation des précaires, etc. « Nous souhaitons le retrait des réformes libérales qui se font dans l’enseignement supérieur », tempête Jennifer Verraes, enseignante-chercheuse et maîtresse de conférence en cinéma. « Ces réformes successives sont de même nature que celle des retraites : elles appliquent les lois du marché, la logique est absolument la même. » Cette convergence est un point central à l’ordre du jour. « Le gouvernement a peur. Ils savent que, s’il y a une jonction entre la jeunesse et les travailleurs, ils sont foutus », avertit Hélène Nicolas, enseignante et syndiquée à la CGT Ferc Sup.

Ici, tous voient le 49.3, dégainé la semaine dernière par la première ministre Élisabeth Borne, comme un acte grave. Invitée pour ouvrir l’AG, la sociologue Monique Pinçon-Charlot, ancienne directrice de recherche au CNRS, ­dénonce même un « coup d’État antidémocratique ». « Les débordements qui se sont produits sont le fait d’un gouvernement qui est resté sourd à une mobilisation importante », analyse un enseignant au département de philosophie.

Ces derniers jours, les manifestations spontanées qui ont eu lieu à Paris ont été violemment réprimées par la ­police. Jeudi 16 mars, 300 interpellations ont eu lieu partout en France. Alors qu’il manifestait en soutien aux éboueurs en grève, Léo, étudiant de Paris-VIII, a été retenu en garde à vue pendant plus de 48 heures. Il a été libéré, mais le tribunal lui interdit de manifester à Paris jusqu’à son procès, en septembre.

L’AG de Paris-VIII a voté différentes actions : manifestation devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ce mercredi 22 mars, participation à la manifestation nationale, le lendemain, et assemblée générale, le vendredi, à Paris-VIII, pour décider de la suite du mouvement. À la tribune, Monique Pinçon-Charlot voit un nouvel horizon de lutte se dessiner : « La seule arme qu’on a, c’est la grève. Si on arrête toute l’économie réelle, le roi est nu. »

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Extension du domaine de la mobilisation étudiante

Actu

Depuis le recours au 49.3, la colère est montée d’un cran parmi la jeune génération. Pour la défense des retraites, mais aussi contre la précarité et la sélection universitaire.

Clara FangetEmbarek FoufaOlivier Chartrain

«Quoi qu’il se passe à l’Assemblée, nous continuerons le mouvement. » La promesse formulée lundi 20 mars par Antoine Tedesco, étudiant à l’université Paris- I et secrétaire local du syndicat l’Alternative, semble bien en passe d’être tenue. Le jeune syndicaliste s’exprimait avant le rejet des motions de censure par les députés, alors que se préparait, dans les locaux du centre Tolbiac de Paris-I, une assemblée générale interfacs qui allait appeler à amplifier le mouvement de grèves et de blocages en cours dans les universités.

Et dès le lendemain matin, la tendance à la hausse des assemblées générales (AG) puis, dans leur prolongement, des grèves, blocages et autres occupations, s’est confirmée dans de nombreux centres universitaires, à Paris comme dans le reste du pays.

À Paris-VIII, la grève jusqu’à vendredi, au moins…

Plus de 50 centres universitaires touchés

Dans la matinée, l’Alternative recensait ainsi une grosse dizaine d’établissements d’enseignement supérieur bloqués, 25 occupés – dont de nombreuses écoles d’architecture ou des Beaux-Arts, en mouvement depuis début mars pour les conditions d’études – et près d’une vingtaine où les cours auraient été banalisés. Soit plus de 50 centres universitaires touchés : sensiblement le même nombre que la semaine précédente.

Sauf que de nombreuses assemblées générales devaient encore se tenir, possiblement suivies de l’entrée en action d’autres universités, derrière les meneurs de mobilisation que constituent souvent Nanterre, Paris-VIII Saint-Denis, Tolbiac, à Paris, et aussi Rennes, Nantes, Strasbourg… en région.

Exemple : mardi matin, les centres Clignancourt de l’université Paris-IV, ceux de Lourcine et Cassin de l’université Paris-I, se mettaient en grève et blocage à leur tour. « C’est la suite de l’AG de Tolbiac, explique Nathan Kohn, de l’Unef Paris-I. Sur place, il reste quelques personnes pour bloquer, les autres se préparent pour rejoindre la manif de 14 h 30. »

Marquer la solidarité avec la grève des éboueurs et appeler à unir les différents mouvements

Rendez-vous fixé par la coordination interfacs le week-end précédent, cette manifestation a fini par rallier également la plupart des organisations. Le point de départ en a été symboliquement fixé devant le grand incinérateur d’Ivry-sur-Seine, une manière de marquer la solidarité avec la grève des éboueurs et d’en appeler à unir les différents mouvements en cours.

 

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Ainsi Ludovic, cheminot de 31 ans et membre du syndicat SUD rail : « Je ne calcule même plus mes jours de grève depuis le 19 janvier, car ça n’a pas de prix : j’ai des enfants, je me bats pour la génération future plus encore que pour la mienne. Il faut qu’on nous écoute, il n’y a plus le choix. »

Dans le cortège, Margot, 20 ans, étudiante à Paris-I, estime que « la réforme des retraites est injuste pour les travailleurs les plus précaires et les plus pauvres. Avec le report de l’âge de départ, plein de gens risquent de cotiser toute leur vie pour ne jamais voir la retraite ».

« Une politique déconnectée de la possibilité d’un avenir pour nous »

Et à ceux qui s’interrogent encore sur l’effet du recours au 49.3 sur la mobilisation, la réponse de la jeune femme fuse : « Le gouvernement bafoue totalement la démocratie, il faut se rebeller ! » En écho, Maïeul, étudiant à la Sorbonne, confirme que « la mobilisation se fait en ­réaction à cet abus de pouvoir » et que, loin d’éteindre la contestation, l’utilisation de cet artifice constitutionnel a, au contraire, fait croître la colère, chez les jeunes et les étudiants en particulier.

Erwan, de Paris-VII, qui pourtant se définit lui-même comme « très défaitiste », confie que « le fait d’être réuni là avec des idées, une communauté, ça me donne de l’espoir pour l’avenir ». Au-delà des retraites, il évoque aussi la colère plus ancienne contre « la précarité étudiante, les logements insalubres, le refus du repas à 1 euro ». Il n’est pas le seul à citer ce dernier exemple du mépris de la Macronie. Paul, également de Paris- VII, met en cause une « accumulation de choses qui nous mettent en colère, d’une politique trop libérale et complètement déconnectée de la possibilité d’un avenir pour nous ».

Jusqu'où laissera-t-on s'étendre la foule des étudiants qui vivent avec la faim ?

Chantal, 36 ans, n’est pas étudiante mais enseignante-chercheuse à Paris-Saclay et syndiquée au Snesup. Elle aussi évoque « la honte » qu’elle ressent : « Un étudiant sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté », mais aussi le problème de la sélection, avec Parcoursup pour entrer en licence et, bientôt, le même système pour les masters : « Une université, c’est censé être ouvert à tout le monde, pas seulement aux gens qui ont eu la chance d’être dans le bon lycée. »

Alors que la manifestation progresse vers Austerlitz, le prochain rendez-vous, sous la forme d’un rassemblement ce mercredi à 12 h 30, devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, promettait de ne pas voir retomber la mobilisation. Au contraire.

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Harcelée puis virée pour insuffisance

Chronique

Maude Beckers

Une victime de harcèlement moral perd quasi systématiquement son emploi, que ce soit parce qu’elle est poussée à la démission, à la rupture conventionnelle, ou parce que son état de santé n’est plus compatible avec celui-ci et qu’elle finit par être jugée inapte par la médecine du travail. Il arrive également qu’elle soit licenciée pour une prétendue insuffisance professionnelle. Il est alors essentiel que le juge, saisi de la contestation du licenciement, soit particulièrement vigilant pour vérifier non seulement la réalité de cette insuffisance professionnelle, mais également si cette dernière ne trouve pas son origine dans le harcèlement subi. C’est ce que le conseil de prud’hommes de Boulogne-Billancourt, en sa formation du départage, a fait dans un jugement du 13 janvier 2023.

Une salariée de la société BNP Paribas Real Estate Investment Management France, comptant près de huit années d’ancienneté, avait accepté une modification de ses fonctions. À cette occasion, elle ne bénéficiait cependant d’aucune formation particulière pour l’aider à se familiariser avec ses nouvelles tâches. Elle était en outre particulièrement exposée à l’animosité d’une de ses collègues de travail qui lui répondait de « se démerder » dans l’exécution de ses nouvelles missions et à la violence, notamment, de sa supérieure hiérarchique qui n’hésitait, pas à lui jeter un document à terre de façon humiliante. C’est dans ce contexte que, sept mois après, la salariée était licenciée pour insuffisance professionnelle et ce alors qu’elle avait toujours eu de bons entretiens professionnels jusqu’à la modification de ses tâches.

Le conseil de prud’hommes, dans une décision extrêmement bien motivée, reconnaissait l’existence du harcèlement moral en faisant une application très claire de l’aménagement de la charge de la preuve. Il retenait notamment, comme indice laissant présumer le harcèlement, le caractère très circonstancié des dénonciations de la salariée, les contestations peu détaillées de la supérieure, le manque de réaction totale de la DRH face à la dénonciation de la souffrance au travail, et le manque d’intérêt de la salariée de dénoncer des faits de cette nature au moment où elle le faisait. Le conseil de prud’hommes a conclu enfin à la nullité du licenciement, l’insuffisance professionnelle reprochée étant liée au harcèlement moral que la salariée avait subi « puisque isolée et sans formation adéquate, il lui était difficile de ne pas faire d’erreur dans l’exercice de ses fonctions, ce d’autant plus qu’elle ne pouvait pas compter sur le soutien de la direction des ressources humaines restée sourde à ses alertes ».

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Jusqu’au bout.

Chronique

Patrick Le Hyaric

Calfeutré en son palais, marchant sur la tête des corps intermédiaires, mettant les parlementaires sur la touche, le président libéral-autoritaire de la République entaille toujours plus les entrailles de la République pour servir capital.

Même en s’appuyant sur une alliance avec le parti officiel de la droite - lui-même en voie de délitement - Le président est minoritaire à l’Assemblée nationale. Et, il a senti le vent du boulet de la censure à neuf petites voix près. Va-t-il cette fois entendre le peuple et le parlement et jeter à la poubelle son refrain pour que cette loi aille « jusqu’au bout de son cheminement démocratique ». Décidément le mot« démocratie » est réduit pour lui en un vulgaire gargarisme puisque les députés de voter par des subterfuges législatifs, quand il refuse de recevoir une intersyndicale unie et porteuse des voix de l’immense majorité des salariés.

Quant au peuple debout, il lui réserve mensonges, menaces de réquisitions, canons à eau et lacrymogènes.

Vouloir à tout prix soutenir le capital, « rassurer les marchés » est incompatible avec l’intérêt général, avec l’unité de la société, avec un esprit public revitalisé.

Déjà fatigués, déprimé, éreinté par le travail, exaspéré par la pandémie, angoissé par les bruits de la guerre en Europe, rançonnés par une inflation galopante nos concitoyens ne supportent plus d’être les fantassins du capital à qui le pouvoir décide de voler deux années de vie.

Sans majorité réelle dans le pays, élu uniquement grâce au barrage citoyen dressé dans les urnes pour empêcher l’extrême droite d’accéder au pouvoir, ce président veut imposer sa loi des 64 ans contre deux Français sur trois et contre quatre salariés sur cinq. Au point d’amplifier gravement la crise démocratique.

Une loi qui met en cause le rapport au travail, le rapport à la vie ne peut être adopté sans vote. Tous les thuriféraires du pouvoir ont beau brandir tous les articles des règlements des assemblées, agiter comme un chiffon la Constitution au nom du droit, tout le monde a bien compris le sens du bras d’honneur fait à la démocratie, la violence coup de force déployé pour imposer une violente régression sociale.

Ce n’est pas parce qu’un article comme le couperet du 49-3 est inscrit dans la Constitution qu’il est synonyme de démocratie. Tout au contraire. Il y est inscrit pour bâillonner l’Assemblée. C’est ce que découvre l’immense majorité de nos concitoyens depuis des semaines.

Mieux, celles et ceux qui se sont déplacés pour choisir leur député en juin dernier s’aperçoivent que les effets de leur vote sont réduits au silence puisque le parlementaire de leur circonscription est empêché de se prononcer sur cette fameuse « mère des réformes ».

Même les députés du camp présidentiel, des ministres jusqu’à la première d’entre eux, ont dû attendre le dernier quart d’heure pour connaître le verdict du monarque « non éclairé ». Puis, ils ont été sommés de courir annoncer la sale nouvelle à l’Assemblée nationale, avec des mots, contraire à ceux qu’ils ânonnaient la veille.

C’est la goutte d’eau de trop d’un vase déjà bien plein des eaux usées antidémocratiques et antisociales. Elle fait déborder la crise politique sur le système institutionnel au point de faire naître une « crise de régime » aux issues incertaines. Les deux tiers des Français en sont à souhaiter la chute du gouvernement.

Dans de telles conditions, le mouvement social et revendicatif doit se poursuivre, prendre encore de l’ampleur. En même temps, les forces progressistes, la force communiste se trouve face à des responsabilités décuplées pour unir le monde du travail et de la création, la jeunesse en quête d’un avenir meilleur, comme les retraités, afin de construire avec elles et eux un débouché politique portant en son cœur un changement démocratique, social et écologique. Un changement où les travailleuses et travailleurs seraient respectées, rémunérés enfin à hauteur de leur effort et qualification.

Rebâtir la France, ses hôpitaux, développer l’enseignement et la formation, réindustrialiser, construire des logements ou développer les transports publics en commun tout en tenant compte des impératifs climatiques, revitaliser l’agriculture en tenant compte des exigences de santé et de biodiversité, réparer les réacteurs nucléaires… nécessitent de grand plan de créations d’emplois et de formation et d’engager un nouveau projet pour le travail. Ceux-ci ne doivent plus être soumis mais maître de leur travail et de la production. Cette visée émancipatrice devrait être inscrite dans une nouvelle Constitution.

Les parlementaires de la coalition de gauche et des écologistes – La Nupes - continuent le combat aux côtés des travailleurs et de la jeunesse. Ils défèrent avec d’autres le texte des 64 ans devant le Conseil constitutionnel pour à la fois dénoncer le véhicule législatif - d’une loi de finances utilisée pour la contre-réforme ; le recours à l’article 47-1 pour réduire le temps des débats, l’utilisation au sénat des articles 38,40, 44 et 44-3 pour terminer par le 49-3 de l’Assemblée nationale.

Toute une armada législative utilisée pour faire passer les articles de la loi sans s’embarrasser de l’opposition parlementaire.

Dès maintenant les organisations syndicales soutenues par les groupes de gauche du Parlement appellent à un référendum d’initiative partagée (RIP). Cette demande soutenue par plus de 200 parlementaires a été déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale le 17 mars et transmise au Conseil constitutionnel qui doit maintenant la valider. Cette initiative ne s’oppose pas à l’amplification du mouvement populaire en cours. Elle l’épaule et le prolonge.

Sans attendre, il est nécessaire ville par ville, entreprise par entreprise, village par village de lancer une grande campagne politique unitaire, avec l’objectif de recueillir le soutien de 4,7 millions de citoyennes et de citoyens.

Le lancement d’une telle initiative suspend l’application de la loi durant les neuf mois de campagne de collecte de ces signatures. La mobilisation massive pour le retrait de celle-ci laisse penser qu’il sera possible de réunir le nombre de signataires exigés puis de rendre majoritaire le Non au référendum.

Nous pouvons donc vivre un grand moment démocratique pour bloquer un rouage de la contre-révolution sociale et de débattre des enjeux fondamentaux de l’heure : le travail et sa rémunération, son sens, son utilité, les moyens de la justice sociale et de l’éradication de la pauvreté, le déploiement de services publics démocratisés, la nature d’une autre construction européenne, les voies pour la construction d’une nouvelle république sociale et démocratique.

Dans ces débats pointeront forcément les enjeux de la construction d’une alternative démocratique et progressiste en lien avec les citoyens. La nouvelle unité syndicale en osmose avec l’unité des forces progressistes peut augurer d’une nouvelle période pour ouvrir la voie à de profonds changements sociaux, démocratiques et écologiques.

Emmanuel Macrondémocratie
L'Humanité

Réfugiés climatiques

Chronique

Charlotte Recoquillon

Mohamed, dont la famille vote pour le principal parti d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), a hérité des terres agricoles de son père, dans la région de Sylhet. Un conseiller municipal de la Ligue Awami l’a approché pour lui racheter le terrain à un prix dérisoire, parce qu’il a lui-même un terrain à côté et qu’il veut construire un centre commercial. À la suite de son refus, des armes ou de la drogue sont cachées dans sa propriété et Mohamed est visé par de fausses accusations de trafic qui le conduisent à subir quelques mois de détention. À sa sortie, nouvelle affaire : cette fois, il y a un mort dans une bagarre générale et Mohamed est accusé d’avoir participé à l’assassinat. Il bascule dans la clandestinité et s’enfuit.

Cette histoire est typique, parmi les 10 554 premières demandes déposées en 2022 auprès de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Les Bangladais représentent la deuxième nationalité des demandeurs d’asile, derrière les Afghans qui restent largement majoritaires. Mais contrairement à ces derniers, il est rare que les Bangladais obtiennent le statut de réfugié, car, comme dans le cas de Mohamed, les motifs d’exil ne relèvent pas de leurs opinions politiques. Pourtant, avec une augmentation de près de 70 % des demandes, force est de constater qu’il se passe quelque chose au Bangladesh. En effet, la montée du niveau des mers, due au dérèglement climatique, et les inondations catastrophiques qui menacent le littoral bangladais, de faible altitude, et inondent d’eau salée les terres agricoles les plus fertiles forcent de plus en plus de personnes à fuir.

Le rapport 2022 de l’ONU sur la traite des êtres humains a même révélé une augmentation du nombre de cas dans ce pays, en particulier après le déplacement de millions de personnes en raison de cyclones dévastateurs et d’inondations. Il a souligné que les trafiquants d’êtres humains sont actifs dans les plus grandes forêts de mangroves du monde, les Sundarbans, et les zones côtières de la région de Khulnâ. Pourtant, pour la CNDA, il n’est pas possible d’accorder l’asile aux personnes impactées. « Au mieux », les Bangladais peuvent bénéficier de la protection subsidiaire, s’ils peuvent prouver avoir subi un traitement suffisamment inhumain et dégradant. Mais, dans un contexte où le dérèglement climatique s’accélère et ses effets s’aggravent, les tensions géopolitiques et les crises humanitaires vont pousser des millions de personnes à chercher un refuge. Et, en l’état, le droit d’asile ne permet pas de protéger ces réfugiés climatiques.

Réchauffement climatiqueréfugiés climatiquesbangladeshONU
L'Humanité

Pendant la crise, les affaires continuent

Chronique

Christophe Prudhomme

Alors que l’attention est focalisée sur le dossier des retraites, les affaires continuent dans le domaine de la santé, avec une accélération de la marchandisation du secteur. Quelques exemples sont éclairants. Citons d’abord le domaine du médicament, avec le chantage des laboratoires concernant les anciens et très bons médicaments qui sont mis sciemment en rupture de stock pour exiger une augmentation des tarifs. Le gouvernement a accepté une révision des prix de vente des génériques. Dans le même temps, les laboratoires, qui ont très largement augmenté leurs bénéfices pendant la crise sanitaire, se lancent dans des opérations financières de rachat de start-up dans des domaines à haute rentabilité, en délaissant de nombreuses priorités de santé publique. Le meilleur exemple en est Pfizer, dont le chiffre d’affaires a doublé entre 2019 et 2022, passant de 50 à 100 milliards de dollars, du fait d’un prix de vente de son vaccin très au-dessus des coûts de mise au point et de fabrication. Ainsi, la firme se permet de racheter pour 43 milliards de dollars une petite entreprise prometteuse sur de nouveaux médicaments anticancer.

3,6 millions de doses détruites : le grand gâchis des vaccins contre le covid

Si le cancer est bien un domaine où de nouveaux traitements sont attendus, on observe ces dernières années des dérives, avec la mise sur le marché de médicaments aux bénéfices très incertains, mais surtout très coûteux (jusqu’à plusieurs milliers d’euros la dose). En fait, le prix du médicament n’a rien à voir avec son coût. Il est lié au prix de rachat des brevets. Autre scandale : les avancées devraient être utilisées pour développer des vaccins, notamment contre le paludisme, qui tue plus de 600 000 personnes chaque année dans le monde, notamment des enfants. Mais ce type de produit n’intéresse pas l’industrie pharmaceutique, car ce marché, centré sur des pays pauvres, n’est pas rentable.

EHPAD : en finir avec le scandale Orpea

Encore un autre exemple de la gangrène de notre système : la nomination de Claude Évin comme médiateur chez Orpea. Ce monsieur est un ancien ministre socialiste de la Santé, nommé directeur général de l’ARS d’Île-de-France par Nicolas Sarkozy. Mais le pire, c’est qu’il est celui qui a ouvert le marché des maisons de retraite, permettant notamment la création d’Orpea par un médecin devenu, depuis, une des premières fortunes de France. Les affaires continuent donc avec toujours les mêmes profiteurs, grâce à Emmanuel Macron qui vient de sauver les actionnaires d’Orpea, en injectant des fonds publics dans le groupe par le biais de la Caisse des dépôts. Tout cela est légal, mais immoral. C’est pourquoi, face à un pouvoir politique qui bafoue la démocratie, la révolte est légitime, en utilisant tous les moyens qui permettent d’instaurer un rapport de force à même de le faire reculer. Et pas que sur la réforme des retraites.

Le billet du Dr Christophe PrudhommeSantélibéralismemédicaments
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Depuis la France, le ministre israélien Bezalel Smotrich nie l’existence des Palestiniens

Pas honte

Le ministre d’extrême droite est venu en France déclarer, lors d’une cérémonie en hommage à un ancien dirigeant du Betar : « Il n’y a pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien. » Sans que cela ne gêne qui que ce soit au gouvernement.

Pierre Barbancey

Le 13 mars, le député communiste Jean-Paul Lecoq envoyait un courrier à la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour s’inquiéter de la possible venue en France de Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances.

Il rappelait son profil : « Membre d’un parti d’extrême droite israélienne, ouvertement raciste, prônant le nettoyage ethnique des Palestiniens sur les terres occupées par Israël. » Et que Bezalel Smotrich se présente comme un « fasciste homophobe ». Un courrier resté sans réponse.

Gérald Darmanin était sans doute trop occupé à trouver le meilleur moyen de faire taire l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, expulsé de Jérusalem en décembre. Il n’a pas vu arriver Bezalel Smotrich sur le sol français ce dimanche. Il n’a même pas tenté d’empêcher ce sinistre personnage de s’exprimer. D’abord lors d’une cérémonie en hommage à un ancien dirigeant du Likoud France et du Betar, Jacques Kupfer, dont il a repris les déclarations avec plaisir : « Il n’y a pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien. » Ce qui ne gêne pas Gérald Darmanin. Mais qu’on ose critiquer la politique d’Israël alors, on est, aux yeux du ministre de l’Intérieur, un « antisémite ».

«Pas question d’envisager la création d’un État palestinien, d’un État du terrorisme »

Smotrich n’en est pas resté là. Interrogé par la chaîne I24 News, celui qui avait déclaré qu’Israël devait raser le village de Huwara, avant de faire une molle volte-face, a insisté : « Il n’est pas question pour nous d’envisager la création d’un État palestinien, d’un État du terrorisme. »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Emmanuel Macron, qui a reçu il y a peu Benyamin Netanyahou, chef du gouvernement auquel appartient Smotrich, sait maintenant à quoi s’en tenir. Inutile donc de parler d’une solution à deux États avec une telle coalition.

Au contraire, il convient désormais d’envisager des sanctions efficaces pour forcer Israël à respecter le droit international. À cet égard, les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale peuvent être délivrés contre tous les dirigeants. Y compris israéliens.

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Israël-Palestine
L'Humanité

Une famille palestinienne dans la peur

Un jour avec

À Al-Bustan, quartier de Jérusalem-Est occupé, les Al Ragaby vivent dans la crainte quotidienne de voir les soldats arriver avec des pelleteuses pour détruire leur maison.

Pierre Barbancey

Jérusalem-Est occupé, envoyé spécial.

Assise sur un fauteuil, les mains dressées devant le pauvre poêle à gaz qui diffuse une bien faible chaleur, Rameh Al Ragaby semble perdue. Elle roule des yeux, regarde à droite à gauche ses meubles et, dans la pièce adjacente, le réfrigérateur et la cuisinière. C’est une maison semblable à beaucoup d’autres dans ce quartier d’Al-Bustan, à Jérusalem-Est, fait de venelles labyrinthiques, de maisons simples et de patios au charme ancien. Pas de richesse ostentatoire mais une dignité, celle des petites gens qui ne demandent rien d’autre qu’à vivre en paix.

Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

Un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans

Mais en paix, Oum Rameh, comme on appelle affectueusement les dames d’âge mûr dans le monde arabe, ne l’est pas. À 54 ans, elle vit un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans. « Autour de nous, tous ceux qui avaient construit leur maison n’ont pas réussi à obtenir un permis malgré leurs demandes et bien qu’ils aient payé ce qu’il fallait à municipalité », souligne-t-elle à voix basse comme si elle craignait d’être entendue par des oreilles ennemies. « Alors, on a fait de même. C’est seulement quand nous avons fini que les autorités sont venues nous dire qu’on n’avait pas le droit de construire. »

Jérusalem-est. Expulsion sans appel pour une famille palestinienne

Elle se souvient de ce jour de 2002 où « beaucoup de soldats sont arrivés avec des fonctionnaires venus faire des photos » ; de son mari, déjà malade, qui fait une attaque. Et, par la suite, les amendes qui pleuvent, les tiroirs qui débordent de factures. Une fuite en avant. Puisque les permis de construire ne sont jamais délivrés, autant bâtir un étage lorsque la famille s’agrandit. Chez les Al Ragaby, comme chez nombre de Palestiniens, on fait comme on peut. D’autant plus que le père, Mohammad, 59 ans, ancien boulanger, ne peut plus travailler. La famille vit sur la pension d’invalidité et l’aide des enfants les plus âgés, dont certains vivent déjà ailleurs. Mohammad passe ses journées en visite à l’hôpital.

Sous prétexte de fouilles archéologiques

Al-Bustan, en réalité, fait partie de Silwan, un vieux quartier arabe de Jérusalem-Est, en contrebas de la vieille ville. En 2009, la municipalité de Jérusalem (la partie orientale est occupée depuis 1967), a publié son plan d’urbanisme. Celui-ci, comme le rappelle Gilles Devers dans son indispensable ouvrage Jérusalem-Est sous la protection du droit international (1), a été « en réalité initié par l’organisation de colons israéliens El-Ad. »

France-palestine. Des élus contre la casse de logements à Jérusalem-Est

Le processus est toujours le même. Sous prétexte de fouilles archéologiques, les autorités israéliennes décident de mettre la main sur l’ensemble d’une zone. En l’occurrence, ici, il s’agissait d’étendre les fouilles dans la soi-disant « cité de David » pour y construire un « parc biblique ». Ce plan prévoit l’appropriation de 70 % des terres de Silwan et a classé Al-Bustan en « zone ouverte », permettant l’expulsion de 88 maisons habitées par 1 500 Palestiniens.

« Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour »

En février 2022, les menaces se font réalité. La famille reçoit un ordre de démolition. Quand sera-t-il exécuté ? Mystère. Les recours en justice sont aléatoires et surtout coûteux. « J’ai peur pour les enfants », sanglote la mère. « S’ils détruisent notre maison, on ne saura pas où aller. À chaque instant, j’ai peur qu’ils arrivent et qu’ils abattent les murs. » Comme un défi, elle lance ce cri de désespoir à l’encontre des destructeurs israéliens : « Je les tuerai ou ils me tueront ! »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Sa fille Narmin, 20 ans, part tous les matins travailler, la boule au ventre, dans une crèche. « Je ne me sens pas en sécurité, je vois des soldats partout. Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour. » Elle arrête de parler, pousse un soupir et tente un sourire pour arrêter les larmes qui gonflent ses yeux. « Tout ça affecte ma vie. J’ai toujours peur pour mes parents. J’ai perdu tout espoir. »

Sa sœur Sadin, 15 ans, paraît plus insouciante. Elle a gardé un visage d’enfant quand celui de Narmin est déjà marqué. Sadin bondit presque pour dire qu’elle aime le sport, qu’elle voudrait être journaliste. Mais, au collège, dès qu’elle apprend que quelque chose se passe dans le quartier, elle appelle sa mère. « Elle peut me téléphoner dix fois par jour. » Sadin a peur. « Peur qu’on détruise notre maison, peur de perdre tous les cadeaux qu’on m’a offerts, peur qu’on casse mes baguettes avec lesquelles je joue de la batterie. »

Tout peut arriver, du jour au lendemain. Alors, la famille a rassemblé les documents importants (cartes d’identité, actes de naissance, de mariage…) et les a placés en sécurité. « Je veux vivre dans un endroit où, quand quelqu’un frappe à la porte ou si j’entends des pas, je n’ai pas peur », glisse Oum Rameh au moment du départ. Puis elle va se rasseoir près du poêle, dans l’incertitude.

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Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

Entretien

Hani Al Masri, chercheur et membre de la Fondation Yasser-Arafat, revient sur la situation au Proche-Orient et évoque la possibilité d’une nouvelle Intifada.

Pierre Barbancey

Ramallah (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Les territoires palestiniens occupés et Israël se trouvent-ils aujourd’hui dans une nouvelle situation ?

Oui, car le nouveau gouvernement extrémiste en place en Israël pense qu’il peut forcer les Palestiniens à accepter la solution israélienne sans leur donner aucun de leurs droits. Ce qui fait que la confrontation entre les deux parties est plus forte qu’auparavant.

Dans le village de Huwara (en Cisjordanie, où les colons ont incendié des maisons, ­détruit des voitures et tué une personne le 26 février – NDLR), ils ont tenté de répéter la Nakba (« catastrophe », lorsque les Palestiniens ont été forcés de quitter leurs villages en 1948 – NDLR). Donc c’est un moment crucial.

Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Dans le même temps, il y a une crise politique en Israël avec une forte opposition au gouvernement, non pas sur la ­politique menée vis-à-vis des Palestiniens mais sur le rôle de la Cour suprême. L’administration américaine et l’Union européenne s’inquiètent de ce gouvernement, mais elles ne font rien, ne tentent pas de faire pression, de mettre en place des sanctions ou de boycotter. Or, sans cela, rien ne changera.

Le but de la coalition au pouvoir en Israël reste l’annexion, le transfert de populations, le changement du statut sur l’esplanade des Mosquées, la confrontation militaire avec Gaza, peut-être la guerre avec le Hezbollah libanais et l’Iran. Ce gouvernement est dangereux pour les juifs, pour les Palestiniens et pour l’ensemble de la région.

Que faire alors que les jeunes essaient de trouver leur voie ?

À mon sens, les Palestiniens doivent adopter une nouvelle approche, une nouvelle politique. Le leadership palestinien répète les mêmes erreurs. En particulier, il pense que les Américains ou qu’une nouvelle élection en Israël pourront changer la situation.

Or, depuis plus de quarante ans, la politique israélienne vire à droite, en fait depuis 1977, lorsque le Likoud a gagné les élections pour la première fois dans l’histoire d’Israël. La gauche sioniste a quasiment disparu. Et on peut dire que cette droite actuelle n’est pas la même qu’auparavant, elle est plus extrémiste, plus proche des sionistes religieux.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Netanyahou a besoin de l’extrême droite, de Smotrich et Ben-Gvir. Ils sont sur la même longueur d’onde. Ils voient bien l’affaiblissement des pays arabes et pensent donc que le moment est venu d’aller jusqu’au bout.

La nouvelle génération de Palestiniens croit en la résistance. Mais le leadership palestinien ne fait pas ce qu’il devrait faire. Et les partis non plus. Ils ont besoin de se réformer, de changer, d’arrêter de se concentrer sur leurs propres intérêts au lieu de ceux du mouvement national.

C’est vrai aussi pour le Hamas, d’ailleurs, qui se contente de contrôler Gaza et d’utiliser la résistance en soutien à son administration et non pas comme un outil de libération. Le prix de cette stratégie est lourd. Vous pouvez vous défendre mais vous ne pouvez pas attaquer.

Les Palestiniens prennent maintenant des initiatives individuelles contre l’occupation, ce qui rend le « travail » des Israéliens très ­compliqué. Ces derniers ne savent pas comment gérer ce phénomène, surtout quand personne ne sait quand une opération peut avoir lieu car ce sont vraiment des actions individuelles.

Et cela dure ­depuis plus d’un an. Les accords d’Oslo ont fait que les Palestiniens sont encore sous occupation et les Israéliens disent maintenant que ces terres leur appartiennent. C’est la grande différence avec la période précédente.

Allons-nous vers une troisième Intifada ?

Nous nous dirigeons vers quelque chose de similaire mais ce ne sera pas la même chose. Dans les Intifada précédentes, le leadership dirigeait cette révolte. Aujourd’hui, il y est opposé et en a même peur. Par ailleurs, une Intifada a besoin d’un but. Aujourd’hui, quel est-il ? Il y a une division. Certains Palestiniens veulent reprendre toute la Palestine, d’autres parlent de la solution à deux États, d’autres encore un seul État ou un État islamique…

La condition pour qu’il y ait une Intifada est donc de savoir ce qu’on veut gagner. En ce moment, il y a une résistance populaire dans certaines villes, une résistance armée dans d’autres. L’Intifada, ce doit être partout. Auparavant, tous les Palestiniens participaient, pas seulement ceux de Jénine ou de Naplouse.

À Jénine, la résistance de tous les instants

Pour cela, il faut un leadership politique et un front palestinien uni. L’OLP jouait ce rôle. Mais depuis Oslo, l’OLP est comme dans un réfrigérateur. Beaucoup de partis ne veulent plus y participer car Abou Mazen (Mahmoud Abbas) prend les décisions tout seul, il n’y a même plus de Parlement.

La majorité des partis et des Palestiniens est contre sa politique. 80 % des gens sont en faveur de sa démission. Au sein du Fatah, la bataille est engagée pour sa succession et Abbas utilise cela pour les diviser car ils ont tous peur de l’après ! Israël, les États-Unis, l’Égypte, l’Union européenne préviennent tout coup contre lui car ils ne savent pas qui viendra après. Il est vieux et « il attend Godot ». Or, il devrait se concentrer sur l’unité palestinienne au lieu d’empêcher toute réforme et même la tenue d’élections.

En tant que personnalité indépendante, vous faites partie de ce qu’on appelle le dialogue national palestinien. Que s’y passe-t-il concrètement ?

Depuis le début je dis qu’il faut se mettre d’accord sur un programme politique et ensuite passer un accord sur les principes d’un partenariat. Parce que le Fatah ne peut plus diriger le mouvement palestinien seul. Il faut donc un accord pour donner de l’espace à tout le monde, y compris au Hamas. L’unité signifie partenariat. Or, Mahmoud Abbas n’en veut pas, tout comme le Fatah ne veut pas perdre son poids dans les institutions.

Quant au Hamas, son programme n’est pas un programme national à cause de ses relations avec les Frères musulmans, le Qatar et la Turquie, et il se concentre seulement sur Gaza. Il faut changer notre politique car tout a changé, y compris dans la région et dans le monde.

Après la guerre en Ukraine, rien ne sera comme avant. Il nous faut être prêt à changer et à recueillir des bénéfices des changements dans le monde, ou, au minimum, éviter des pertes. 

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Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

Reportage

Le nouveau gouvernement israélien tente d’accélérer l’annexion de la Cisjordanie. Parmi la jeune génération, même si l’OLP ne joue plus son rôle historique, la volonté d’en finir avec l’occupation demeure intacte.

Pierre Barbancey

Jérusalem-Est, Ramallah, Naplouse, Jénine (territoires palestiniens occupés), envoyé spécial.

Le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, n’a pas vraiment de couleur. Une expression qui peut paraître étrange mais c’est pourtant le sentiment qui frappe l’esprit et s’imprime sur la rétine. Des murs gris et tristes, des rues défoncées et des embouteillages rendus encore plus insupportables pour les piétons par la multiplication des motos et autres trottinettes électriques.

Les haut-parleurs des vendeurs de fruits et légumes crachent en boucle leurs messages enregistrés qui se mêlent au son rugueux des moteurs. La vieille ville de Jérusalem et l’esplanade des Mosquées ne sont pas loin. Il fut un temps où les habitants du camp pouvaient s’y rendre comme bon leur semblait. Chose impossible aujourd’hui.

Les plans gouvernementaux israéliens de colonisation ont relégué des pans entiers de l’ancien gouvernorat de Jérusalem en Cisjordanie, diminuant d’autant le pourcentage de Palestiniens vivant dans la ville sainte. Dans le même temps, la colonisation à Jérusalem-Est augmente la population juive. Un vase de Torricelli ethnico- religieux, en quelque sorte.

Il n'y a qu'un mot pour désigner cette vie : l'enfer

Pour les Palestiniens, il n’y a qu’un mot pour désigner cette vie : l’enfer. Zakaria, 30 ans, qui déambule dans ce camp où il est né, ne dit pas autre chose : « C’est comme être un animal enfermé dans une cage. » À l’instar de la plupart des jeunes ici, il n’a pas de travail régulier. « On vit tous la même chose. »

Parler de révolte à Shuafat est un mot trop faible. Il s’agit d’une combinaison de colère vive, d’espoir et de désespoir. Alors, lorsqu’en octobre 2022, Zakaria et ses amis ont appris qu’Oday Tamimi, 22 ans, qu’ils connaissaient si bien, avait mené une action devant la colonie israélienne de Maale Adumim, la réaction a été une explosion de joie.

Les forces d’occupation, à la recherche d’Oday Tamimi, ont investi le camp. « Ils ont arrêté tous ses proches, ont frappé ses parents », se souvient Zakaria. « C’était devenu une zone de guerre. » Quelque chose d’incroyable s’est passé qui devrait faire réfléchir les Israéliens mais également l’Autorité palestinienne.

L’avis de recherche lancé par l’armée stipulait qu’Oday avait le crâne rasé. Ni une ni deux, tous les jeunes du camp se sont également rasé le crâne. Ils étaient tous des Oday Tamimi. « Pour nous, c’est un héros », soutient avec admiration Zakaria. « Il a sacrifié sa vie pour dénoncer notre souffrance. On ne peut plus supporter ce qui se passe. » Oday a finalement été tué le 19 octobre 2022, mais sa mémoire continue de flotter dans le camp de Shuafat.

Les Palestiniens n’ont pas élu leurs représentants depuis… 2006

Depuis quelques mois, on assiste à un changement d’atmosphère en Cisjordanie occupée. Les multiples attaques des colons armés contre les paysans palestiniens et les raids de l’armée ont provoqué une réaction de la jeunesse palestinienne, celle née au moment des accords d’Oslo, en 1993.

Au point qu’on se demande désormais si une troisième Intifada n’est pas sur le point d’éclater. « J’étais diplomate pendant la deuxième Intifada et, comme mes collègues de la communauté du renseignement, je suis inquiet. Nous voyons aujourd’hui un rappel désagréable de certaines des réalités que nous avons déjà vues », déclarait début février William Burns, le patron de la CIA.

Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

À Ramallah, Jamal Juma, coordinateur de la Campagne populaire palestinienne contre le mur de l’apartheid et, depuis 2012, de la Coalition de défense de la terre, rappelle que « le nouveau gouvernement israélien veut annexer purement et simplement la Cisjordanie. Il ne cherche même plus à jouer le jeu comme les gouvernements précédents. Maintenant, ils veulent tout simplement donner 62 % de la Cisjordanie aux colons ». Ce qui va consister à « isoler les différentes régions de la Cisjordanie et à mettre en place des gouvernements autonomes ».

Jamal Juma pointe une contradiction. « Les Américains ne veulent pas qu’il y ait une explosion en Cisjordanie, contrairement au gouvernement fasciste israélien, qui pourrait ainsi profiter de la situation pour organiser son nettoyage ethnique. » Selon lui, pour mettre en échec les projets israéliens, il convient de « retrouver l’unité palestinienne. Mais l’Autorité palestinienne s’entend avec les États-Unis ».

Dans ce contexte d’un mouvement national très faible et de partis politiques déconsidérés, difficile de penser qu’un statu quo va demeurer. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre, car tout le monde hait l’Autorité palestinienne », prédit Jamal Juma.

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Les Palestiniens, sans véritable représentation politique, n’ayant pas élu leurs représentants depuis… 2006 (les élections prévues en mai 2021 ont été annulées par Mahmoud Abbas, 88 ans le 26 mars), se trouvent ainsi coincés entre l’occupation et une Autorité corrompue, mettant sous le boisseau l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). D’où cette recherche non pas d’une mais de multiples formes de résistance.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

À Jénine et à Naplouse, des jeunes ont formé des groupes armés. Jamal Hweil, qui combattait dans le camp de Jénine en avril 2002, rappelle que, « à l’époque, il y avait une unité de toutes les factions. Yasser Arafat nous soutenait. Maintenant, les jeunes s’expriment en résistant d’une façon différente, pas de façon idéologique. Ils veulent exprimer leur refus de l’occupation et de l’injustice. Ils disent aux Israéliens qu’ils n’entreront pas facilement dans le camp ».

À Jénine, la résistance de tous les instants

Dans ce même camp, Ahmed Awwas, 36 ans, explique aussi que « les jeunes veulent quelque chose de nouveau. Après l’échec de la lutte armée, après l’échec des négociations et des accords d’Oslo, ils cherchent comment faire ».

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens

Cette même recherche anime les étudiants de l’université de Beir Zeit, à Ramallah. Mahmoud Nawaj, coordinateur du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), assure : « Depuis quelques mois, nous recevons beaucoup plus d’adhésions. Les partis politiques n’attirent plus les jeunes, en revanche ils voient que ce qu’on fait fonctionne. On se fiche de savoir s’il faut un État ou deux. L’important, c’est d’en finir avec l’occupation, avec cet état d’apartheid. » Mahmoud Nawaj résume : « Les jeunes se tournent vers nous car ils peuvent s’exprimer et être actifs. »

Ce mouvement non violent (pourtant criminalisé dans certains pays, dont la France) peut-il aider à l’émergence d’une nouvelle Intifada ? « Pour que le soulèvement se transforme en une troisième Intifada, il faut une plateforme, être organisé », explique-t-il en souriant.

Ce devrait être le rôle de l’OLP mais celle-ci est corrompue et divisée. Tous les étudiants ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains sont dans l’impatience, à l’image d’Abed, 21 ans, étudiant en droit, et de Tarek, 25 ans, qui suit les cours de relations internationales. « Les Ukrainiens auraient le droit de se défendre et pas nous ? » demandent-ils rageusement lorsque nous les rencontrons dans un café.

«  On ne croit plus en la solution à deux États. La résistance armée, c’est mieux que la résistance diplomatique car personne ne respecte le droit international. La lutte armée est la seule solution. » Arwa, elle, un peu plus âgée et maintenant chercheuse, tente de tempérer : « Je crois en la résistance populaire pacifique, mais Israël pousse à la violence. »

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens. Une rencontre avec les différents représentants de partis palestiniens à Naplouse nous a permis de mesurer les difficultés politiques et l’incapacité, pour l’heure, d’organiser un mouvement.

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Hisham Sharabaty, de l’organisation des droits de l’homme al-Haq – ONG classée terroriste par Israël –, estime qu’ « il y a une tentative de changer les choses mais Israël tue immédiatement ceux qui prennent des responsabilités ». 

Par ailleurs militant communiste, il veut voir dans l’émergence de ces groupes « le retour à une certaine solidarité collective. Ces groupes redonnent espoir et fierté ». C’est sans doute là qu’il faut chercher les éléments de la résistance à venir, qu’il s’agisse d’une troisième Intifada ou du renouveau du mouvement national palestinien, qui s’est brisé sur les écueils d’Oslo. 

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Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Reportage

Le 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.

Pierre Barbancey

Huwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »

« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara

À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise-­ t-il.

Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.

La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille

Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.

Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara

« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »

 Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA

Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la ­population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.

Des « milices terroristes »

« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Dans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le commu­niqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »

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Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Actu

Le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.

Pierre Barbancey

Naplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.

Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.

Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Mais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».

Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.

Les Palestiniens sans recours

Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».

Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.

Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».

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Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Entretien

Alors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.

Pierre Barbancey

Yehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.

Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.

Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?

Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.

Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.

De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.

Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Il y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?

Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.

Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.

Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?

Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.

Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.

Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droite

Jusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.

Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.

Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?

C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.

Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?

Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.

Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?

On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…

C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.

S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.

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Proche-Orient.  ​​​​​​​Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique

Premier plan

Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage

Pierre Barbancey

Tel-Aviv (Israël), envoyé spécial.

Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.

La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.

Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »

Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirs

Voilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.

Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.

« Cette loi nous amène vers la dictature »

Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.

Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Ce n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.

Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».

Une mobilisation qui transcende les clivages

Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».

En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».

 Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte

Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».

La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »

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La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.

Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)

Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».

Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?

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Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Actu

Après le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.

Pierre Barbancey

Comment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.

Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! 

Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis

Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.

Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à Jénine

Les ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.

Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit «  profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.

L’obtention de permis de port d’armes facilitée

À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

C’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.

Israël-PalestinePalestineCisjordanieJénine
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Chez Ilévia, le « coup de marteau du 49.3 » galvanise les troupes

Reportage

Déclenchée à l’occasion d’une négociation sur les salaires, la grève dans les transports publics lillois voit son succès renforcé par la lutte contre la réforme des retraites.

Ludovic Finez

Villeneuve-d’Ascq (Nord), correspondance.

«Elle m’a licencié et maintenant elle veut me faire travailler deux ans de plus ! » Dorian Vallois s’est battu comme délégué CGT contre les 180 suppressions de postes à l’usine d’amidon Cargill, à Haubourdin (Nord). Son licenciement a été, contre l’avis de l’inspection du travail, validé par Élisabeth Borne, alors ministre du Travail, avant de devenir première ministre et d’endosser la retraite à 64 ans.

Industrie. À Haubourdin, Cargill sacrifie la ville et la moitié de son usine

Le militant est arrivé à l’aube, ce lundi 20 mars, devant le dépôt de bus de Villeneuve-d’Ascq, en soutien aux grévistes d’Ilévia, les transports publics de la métropole lilloise. Musique à fond, barrières métalliques, feux de palettes : aucun véhicule ne sort.

Pour le militant, il n’y a rien à sauver dans la loi : « Même la pénibilité, ce sont des conneries. » Dans son ex-usine, aucun ouvrier n’est considéré comme exposé au bruit, sous prétexte que la situation ne dure pas huit heures d’affilée. Dans son congé de reclassement, dix mois ne comptent pas comme cotisés : autant de rab avant la quille.

« J’ai eu une carrière hachée, mais est-ce une raison ? »

À ses côtés, Yves Estager, retraité de la communauté urbaine de Lille, ajoute : « Ma femme est également retraitée. Vivre avec 1 900 euros par mois à deux, ce n’est pas évident. J’ai eu une carrière hachée, mais est-ce une raison ? »

Frédéric Szolga se joint à la conversation. Éducateur spécialisé et délégué SUD, il encadre des enfants de 6 à 14 ans. « Nous sommes deux pour gérer en moyenne un groupe de dix-huit, précise-t-il. J’ai 53 piges et ça devient physiquement compliqué, je ne me vois pas faire ça jusqu’à 64 ans. » Quant aux beaux discours sur l’emploi des seniors, il n’en croit pas un mot, tant il constate dans son établissement les pratiques diverses pour « se débarrasser des anciens ».

La grande tartuferie de l’emploi des seniors

Ligne de métro à l'arrêt, un événement rare sur ce réseau, sans conducteur car automatisé

Dorian, Yves et Frédéric font partie des dizaines de militants venus prêter main-forte au dépôt de Villeneuve-d’Ascq, tandis que de nombreux autres ont fait de même aux dépôts de Sequedin et de Wattrelos. Ce lundi, aucun tram n’a circulé et seulement une poignée de bus. Signe de la forte mobilisation : une des deux lignes de métro était à l’arrêt toute la journée. Un événement rare sur ce réseau, sans conducteur car automatisé.

Reconduite à l’assemblée générale de 10 heures, la grève avait été enclenchée par la CGT, suivie par la CFDT, SUD et l’Unsa, après une réunion tendue de négociation annuelle obligatoire. En contrepartie d’une proposition d’augmentation salariale qui a fini par se rapprocher des 5 %, la direction veut alourdir le système de carence, en cas de congé maladie.

« Psychologiquement, l’utilisation du 49.3 a également mis un coup de marteau aux salariés de notre entreprise, où se posent beaucoup de problèmes de conditions de travail. Ils n’imaginent pas travailler jusqu’à 64 ans, ni atteindre le nombre suffisant de trimestres », souligne Mohamed Farhi, de la CGT Ilévia, joint au téléphone à la mi-journée. Ou quand un bras d’honneur à la démocratie galvanise les troupes plutôt que de les assommer.

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En Allemagne aussi, des postiers prêts à la grève illimitée

Actu

Les personnels de la Deutsche Post haussent le ton pour des hausses de salaires de 15 %. Tous les services publics sont en effervescence.

Bruno Odent

À l’heure où les Français se mobilisent pour leur retraite, les luttes sociales s’intensifient aussi outre-Rhin. Depuis des semaines, les débrayages se multiplient pour des hausses de rémunérations conséquentes à la poste et dans les services publics. 

La question est devenue ultrasensible dans le pays, où la flambée des prix se situe aux alentours de 10 %. « L’inflation, la hausse des prix alimentaires, de ceux de l’énergie, de l’essence ont dévoré le budget des employés. Beaucoup de familles ne savent plus comment s’en sortir », ​déplore Frank Werneke, le président du syndicat VerDi des services.

Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres

86 % des syndicalistes postiers prêts à la grève illimitée

Les négociations tarifaires (l’équivalent des conventions collectives françaises) n’ont pu déboucher sur aucun accord, compte tenu du refus de la partie patronale de bouger sur des hausses de salaires qui compensent réellement les pertes de pouvoir d’achat. VerDi exige une hausse de 10,5 % des salaires dans les hôpitaux, les jardins d’enfants, les transports urbains ou encore les aéroports, dont plusieurs ont été paralysés par les débrayages.

C’est à la poste allemande, entièrement privatisée, que la tension est la plus forte. Le syndicat des postiers affilié à VerDi revendique 15 % d’augmentation. Le patronat campait sur son refus et n’envisageait de hausses de salaires qu’à partir de… 2024.

Face au blocage, VerDi a lancé une consultation interne sur le lancement d’une « grève illimitée ». Le résultat est sans appel : quelque 86 % des syndicalistes postiers sont prêts à entrer dans un mouvement de ce type, très inhabituel d’un modèle social allemand centré sur la culture du compromis.

En 2022, des profits record pour Deutsche Post DHL

La direction de Deutsche Post DHL, qui célébrait devant la presse, quelques instants plus tôt, ses profits record en 2022 (8,4 milliards d’euros), a précipitamment fait savoir qu’elle était finalement prête à reprendre la négociation salariale, ce 10 mars. « Les patrons sont bien inspirés de prendre ce vote très au sérieux », a réagi Andrea Kocsis, dirigeante du syndicat des postiers.

Elle indiquait qu’ils portaient la responsabilité de ne plus traiter désormais « les revendications syndicales (que) par le mépris ». La direction de la Deutsche Post DHL avait disqualifié la demande du syndicat, dans les précédents rounds de négociations, comme « économiquement non viable ».

Le printemps social s’annonce chaud

Au sein de la Deutsche Post, privatisée, les conditions de travail et les rémunérations n’ont cessé de se détériorer sous l’effet de l’ubérisation massive de la gestion de l’entreprise. Un postier sur trois perçoit entre 1 400 et 2 100 euros net par mois.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Et un manque de personnel devenu chronique conduit notamment à un allongement des tournées des facteurs, sans compensation. Le printemps social s’annonce chaud en Allemagne, tant le ras-le-bol contre l’inflation et les pertes de pouvoir d’achat s’étend.

Les personnels des écoles, hôpitaux, transports, qui ont déjà débrayé, pourraient hausser le ton et emboîter le pas aux postiers. Sur la défensive, la fédération patronale réclame un durcissement de la réglementation du droit de grève, pourtant déjà très restrictive.

Le rédacteur en chef d'un jour : « La grève n'est pas une spécialité française »

La France serait le seul pays au monde à connaître de grandes grèves, selon certains éditorialistes. Ils sont bien mal informés… ou, plutôt, tentent de faire pression sur l’opinion publique, de diviser le monde du travail. La réalité est bien différente, comme le démontre l’actualité sociale européenne depuis des mois. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires est au cœur de nombreux conflits sociaux. Le mouvement social historique au Royaume-Uni ne fait que trop rarement la une de nos journaux, en dépit des grèves importantes et inédites dans de nombreux secteurs, comme dernièrement dans la santé. Que des infirmières choisissent la grève reconductible est symbolique du niveau de la colère.

En Espagne et au Portugal aussi, les luttes se démultiplient. Même l’Allemagne, pays cité pour la qualité de son dialogue social chez nos détracteurs locaux, connaît de nombreux mouvements de grève. Dans la métallurgie, l’automobile, les transports comme le rail ou l’aérien, etc., les salariés revendiquent et utilisent le droit de grève, pourtant très restreint outre-Rhin.

Ces quelques exemples démontrent combien, dans tous les pays, là où ce droit demeure, même restreint, la grève est un outil de lutte efficace pour obtenir satisfaction. C’est pourquoi patronat et gouvernement veulent le restreindre ou l’interdire. La grève n’a pas de nationalité, elle est internationaliste.

Allemagneluttes socialesLa PosteSalaires et pouvoir d'achat
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Un accord très chiche sur le partage de la valeur

Actu

Rémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.

Stéphane Guérard

Le nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.

En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».

Des mécanismes exonérés de cotisations

Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».

Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’inté­ressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.

À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.

Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale
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Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel

Actu

Agroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.

Cécile Rousseau

Le numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.

Des mesures d’austérité

Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».

Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».

À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.

Une mise en sous-traitance des usines Danone

Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.

Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.

Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.

Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.

DanoneSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne

Actu

Étranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.

Bruno Odent

Des millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.

Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ­ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».

Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel

Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.

Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement

La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.

AllemagnegrèvesSalaires et pouvoir d'achatSalaires rémunérations
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Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois

Actu

Numérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.

Pierric Marissal

La magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).

« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.

Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».

Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an

Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.

La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.

Harcèlement sexuel. Du très lourd chez Ubisoft

À cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction. 

jeu vidéoÉconomie numériqueubisoftSalaires et pouvoir d'achat
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Grand écart salarial chez Schneider Electric

Actu

GRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.

Cécile Rousseau

Branle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.

Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.

Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.

Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.

3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021

Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.

La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.

Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.

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L'Humanité

Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau

Actu

Pour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.

Cyprien Boganda

«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.

«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.

DécathlongrèvesSalaires et pouvoir d'achatInflation
L'Humanité

Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires

Reportage

Transports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.

Eva Leray

Bondoufle (Essonne), envoyée spéciale.

«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».

Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.

« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »

Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.

La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »

« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».

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L'Humanité

Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »

Entretien

Sylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.

Antoine Portoles

Depuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?

Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultra­libéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.

RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?

Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.

Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.

Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?

Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.

Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.

Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.

Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?

On oublie souvent que, dans les catégories ­populaires, une part ­significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.

Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »

Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ­ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.

Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.

Extrême droiteRassemblement nationalSalaires et pouvoir d'achatRéforme des retraites
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Paul Auster plaide avec force pour l’adieu aux armes

Nos recommandations culturelles

Le grand romancier américain publie un essai capital sur la violence dans son pays, où chaque année 40 000 de ses compatriotes peuvent mourir de blessures par balles.

Muriel Steinmetz

« Chaque année, environ 40 000 Américains meurent de blessures par balles, ce qui équivaut à peu près au nombre de morts annuel sur les routes et autoroutes américaines », écrit Paul Auster dans cet essai coup de poing qui retrace des siècles d’usage et d’abus des armes à feu dans son pays. Il y a près de « quatre cents millions d’armes déjà parmi nous ». À 76 ans, le grand romancier (une récente dépêche nous apprend qu’il souffre d’un cancer) mêle l’histoire collective à la sienne, entachée de violence. En janvier 1919, sa grand-mère abattait son mari de deux coups de fusil, dans leur cuisine de Kenosha, un bourg du Wisconsin. Elle sera acquittée pour « accès de folie momentané ». L’histoire a marqué son père. « Cette arme ruina sa vie » et, par ricochet, détruisit les membres de la famille. Auster relate un autre choc. Jeune apprenti matelot sur un pétrolier, il se lie avec un certain Lamar (24 ans), qui lui avoue se divertir, à terre, en se postant, fusil en main, sur un pont au-dessus de l’autoroute pour « tirer sur les voitures » !

Une première initiative engagée

Le texte est assorti de photographies en noir et blanc de Spencer Ostrander (gendre de l’auteur), prises en des lieux publics, d’une trentaine de fusillades ou tueries de masse à travers le pays avec, chaque fois, la date, le nom précis de l’endroit, le nombre de victimes. Sur un an en moyenne, les États-Unis comptent une fusillade par jour ! À New York, durant la pandémie, elles ont augmenté de 73 % entre mai 2020 et mai 2021. La vente légale d’armes est si forte que « les manufactures peinent à répondre à la demande ». La NRA (National Rifle Association), principal lobby pro-armes, a réussi à bloquer toute tentative de législation visant à un contrôle ou à une régulation.

On efface et on passe à autre chose

Étonnante, dans les clichés d’Ostrander, est l’absence de mémorial, ou de plaque commémorative. Souvent, un nouveau bâtiment remplace l’ancien. Le Café Race (six morts) va être transformé en « station de radio Internet ». On efface, on passe à autre chose. Auster, lui, ne laisse rien passer. Il consacre un chapitre à la psychologie invraisemblable du tueur de masse, à partir de huit exemples « tirés d’une profusion d’autres possibles ». Le tireur de Las Vegas déposa 22 valises dans sa suite d’hôtel, peu avant de passer à l’acte. Elles contenaient « 14 fusils AR-15 », « 100 cartouches », « 8 fusils de type AR-10, un fusil à verrou et un revolver ». Le tireur du multiplexe d’Aurora, « étudiant brillant », avait très minutieusement préparé son coup (muni d’un fusil de chasse et d’un semi-automatique, masque à gaz sur le visage et casque balistique, des écouteurs intégrés lui envoyaient de la « techno à plein volume » pour couvrir les hurlements de ses victimes). Dès l’âge de 11 ans, il fantasmait sur le fait de « tuer des inconnus en grand nombre ». Haine de soi et haine de l’autre, ce dans un pays où se procurer une arme, via le Second Amendement, n’est qu’un jeu d’enfant !

Il est un chapitre fort, tiré de conversations téléphoniques entre Paul Auster et son ami, Frank Huyler, écrivain et médecin urgentiste. Ce dernier lui communique des informations sur la prise en charge des blessés par balles. Les notes sont éloquentes : « Os touché – éclate selon l’arme (…) – fusil de chasse-terrible – carabine-terrible – destruction des tissus – pistolet – comme des pics à glace ».

Les États-Unis, un pays né et édifié sur la violence

Pour quelle raison les États-Unis sont-ils si différents des lois d’ailleurs ? Qu’est-ce qui fait d’eux le pays le plus « violent du monde occidental » ? Auster répond, dans un assez long chapitre, par l’examen précis de siècles d’usage des armes à feu, dans un pays né et édifié sur la violence, depuis le déplacement brutal des populations indigènes jusqu’à l’asservissement forcé de millions d’hommes. L’Amérique est LE pays de l’esclavage et de la ségrégation. Auster ajoute qu’il est divisé, « dès le tout début, pas seulement entre Blancs et Noirs ou colons et Indiens, mais entre Blancs et Blancs ». Les États-Unis d’Amérique ne constituent-ils pas la première nation sur terre « fondée sur les principes du capitalisme, ce système reposant sur la concurrence, et donc nécessairement sur le conflit », constate Paul Auster, qui ajoute qu’en son pays « l’individu prime par rapport au groupe et l’égoïsme triomphe sur la coopération ». On ne saurait mieux dire.

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Opex 360

Londres propose à Varsovie de l’aider à protéger son espace aérien après le don de MiG-29 à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

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La semaine passée, la Pologne a annoncé qu’elle livrerait quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine et que six autres ne tarderaient pas à suivre. Puis, la Slovaquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même type, ceux-ci ayant été retirés du service le 31 août dernier, après qu’un accord a été trouvé avec Varsovie et Prague pour assurer la protection de son espace aérien.

En effet, les MiG-29 slovaques devaient être remplacés par 14 F-16 « Viper », commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin… Mais ceux-ci ne seront pas livrés avant 2024… D’où un déficit capacitaire comblé par les forces aériennes polonaises et tchèques, dans le cadre de l’Otan.

Cela étant, c’est vers la Pologne que se porte l’attention du Royaume-Uni. C’est en effet ce que l’on peut conclure des propos tenus par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’un entretien accordé au quotidien allemand Die Welt.

« Nous examinerons très positivement une demande de la Pologne pour combler ses lacunes [après le don de MiG-29 à Kiev]. Nous l’avons déjà fait lorsque Varsovie a livré pour la première fois des chars T-72 à l’Ukraine, nous lui avions fourni le char Challenger 2. Il pourrait en aller de même pour les avions de chasse », a en effet déclaré M. Heappey. Et d’ajouter : « Pour nous, la question est de savoir dans quelle mesure nous reconstituerons les capacités militaires de ces forces aériennes qui renoncent à leur équipement ».

Pour rappel, en juillet 2022, le Queen’s Royal Hussars de la British Army avait effectivement déployé un escadron de 14 chars Challenger 2 en Pologne. « C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », s’était félicité Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, à l’époque.

Pour le moment, et contrairement à l’an passé, quand il fut question de livrer ses MiG-29 à l’Ukraine [ce qui n’avait pas pu se faire…], la Pologne n’a pas exigé d’autres avions de combats aux  » capacités opérationnelles équivalentes » pour les remplacer. Et pour cause : l’été dernier, elle a commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.

Quoi qu’il en soit, M. Heappey avait récemment évoqué une possible cession des Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » de la Royal Air Force [RAF] aux membres de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Mais aucun des pays concernés ne s’est logiquement dit intéressé.

Londres propose à Varsovie de l’aider à protéger son espace aérien après le don de MiG-29 à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

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La semaine passée, la Pologne a annoncé qu’elle livrerait quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine et que six autres ne tarderaient pas à suivre. Puis, la Slovaquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même type, ceux-ci ayant été retirés du service le 31 août dernier, après qu’un accord a été trouvé avec Varsovie et Prague pour assurer la protection de son espace aérien.

En effet, les MiG-29 slovaques devaient être remplacés par 14 F-16 « Viper », commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin… Mais ceux-ci ne seront pas livrés avant 2024… D’où un déficit capacitaire comblé par les forces aériennes polonaises et tchèques, dans le cadre de l’Otan.

Cela étant, c’est vers la Pologne que se porte l’attention du Royaume-Uni. C’est en effet ce que l’on peut conclure des propos tenus par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’un entretien accordé au quotidien allemand Die Welt.

« Nous examinerons très positivement une demande de la Pologne pour combler ses lacunes [après le don de MiG-29 à Kiev]. Nous l’avons déjà fait lorsque Varsovie a livré pour la première fois des chars T-72 à l’Ukraine, nous lui avions fourni le char Challenger 2. Il pourrait en aller de même pour les avions de chasse », a en effet déclaré M. Heappey. Et d’ajouter : « Pour nous, la question est de savoir dans quelle mesure nous reconstituerons les capacités militaires de ces forces aériennes qui renoncent à leur équipement ».

Pour rappel, en juillet 2022, le Queen’s Royal Hussars de la British Army avait effectivement déployé un escadron de 14 chars Challenger 2 en Pologne. « C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », s’était félicité Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, à l’époque.

Pour le moment, et contrairement à l’an passé, quand il fut question de livrer ses MiG-29 à l’Ukraine [ce qui n’avait pas pu se faire…], la Pologne n’a pas exigé d’autres avions de combats aux  » capacités opérationnelles équivalentes » pour les remplacer. Et pour cause : l’été dernier, elle a commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.

Quoi qu’il en soit, M. Heappey avait récemment évoqué une possible cession des Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » de la Royal Air Force [RAF] aux membres de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Mais aucun des pays concernés ne s’est logiquement dit intéressé.

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La semaine passée, la Pologne a annoncé qu’elle livrerait quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine et que six autres ne tarderaient pas à suivre. Puis, la Slovaquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même type, ceux-ci ayant été retirés du service le 31 août dernier, après qu’un accord a été trouvé avec Varsovie et Prague pour assurer la protection de son espace aérien.

En effet, les MiG-29 slovaques devaient être remplacés par 14 F-16 « Viper », commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin… Mais ceux-ci ne seront pas livrés avant 2024… D’où un déficit capacitaire comblé par les forces aériennes polonaises et tchèques, dans le cadre de l’Otan.

Cela étant, c’est vers la Pologne que se porte l’attention du Royaume-Uni. C’est en effet ce que l’on peut conclure des propos tenus par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’un entretien accordé au quotidien allemand Die Welt.

« Nous examinerons très positivement une demande de la Pologne pour combler ses lacunes [après le don de MiG-29 à Kiev]. Nous l’avons déjà fait lorsque Varsovie a livré pour la première fois des chars T-72 à l’Ukraine, nous lui avions fourni le char Challenger 2. Il pourrait en aller de même pour les avions de chasse », a en effet déclaré M. Heappey. Et d’ajouter : « Pour nous, la question est de savoir dans quelle mesure nous reconstituerons les capacités militaires de ces forces aériennes qui renoncent à leur équipement ».

Pour rappel, en juillet 2022, le Queen’s Royal Hussars de la British Army avait effectivement déployé un escadron de 14 chars Challenger 2 en Pologne. « C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », s’était félicité Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, à l’époque.

Pour le moment, et contrairement à l’an passé, quand il fut question de livrer ses MiG-29 à l’Ukraine [ce qui n’avait pas pu se faire…], la Pologne n’a pas exigé d’autres avions de combats aux  » capacités opérationnelles équivalentes » pour les remplacer. Et pour cause : l’été dernier, elle a commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.

Quoi qu’il en soit, M. Heappey avait récemment évoqué une possible cession des Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » de la Royal Air Force [RAF] aux membres de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Mais aucun des pays concernés ne s’est logiquement dit intéressé.

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La semaine passée, la Pologne a annoncé qu’elle livrerait quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine et que six autres ne tarderaient pas à suivre. Puis, la Slovaquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même type, ceux-ci ayant été retirés du service le 31 août dernier, après qu’un accord a été trouvé avec Varsovie et Prague pour assurer la protection de son espace aérien.

En effet, les MiG-29 slovaques devaient être remplacés par 14 F-16 « Viper », commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin… Mais ceux-ci ne seront pas livrés avant 2024… D’où un déficit capacitaire comblé par les forces aériennes polonaises et tchèques, dans le cadre de l’Otan.

Cela étant, c’est vers la Pologne que se porte l’attention du Royaume-Uni. C’est en effet ce que l’on peut conclure des propos tenus par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’un entretien accordé au quotidien allemand Die Welt.

« Nous examinerons très positivement une demande de la Pologne pour combler ses lacunes [après le don de MiG-29 à Kiev]. Nous l’avons déjà fait lorsque Varsovie a livré pour la première fois des chars T-72 à l’Ukraine, nous lui avions fourni le char Challenger 2. Il pourrait en aller de même pour les avions de chasse », a en effet déclaré M. Heappey. Et d’ajouter : « Pour nous, la question est de savoir dans quelle mesure nous reconstituerons les capacités militaires de ces forces aériennes qui renoncent à leur équipement ».

Pour rappel, en juillet 2022, le Queen’s Royal Hussars de la British Army avait effectivement déployé un escadron de 14 chars Challenger 2 en Pologne. « C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », s’était félicité Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, à l’époque.

Pour le moment, et contrairement à l’an passé, quand il fut question de livrer ses MiG-29 à l’Ukraine [ce qui n’avait pas pu se faire…], la Pologne n’a pas exigé d’autres avions de combats aux  » capacités opérationnelles équivalentes » pour les remplacer. Et pour cause : l’été dernier, elle a commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.

Quoi qu’il en soit, M. Heappey avait récemment évoqué une possible cession des Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » de la Royal Air Force [RAF] aux membres de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Mais aucun des pays concernés ne s’est logiquement dit intéressé.

Opex 360

L’armée allemande pourrait remplacer ses hélicoptères d’attaque Tigre par des H145M dotés d’une capacité antichar

par Laurent Lagneau · 19 mars 2023

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Initialement partie prenante au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, l’Allemagne a finalement décidé de passer son tour, laissant ainsi tomber la France et l’Espagne. Cette décision aurait été motivée par la disponibilité de la cinqantaine d’appareils en service au sein de la Heer [la composante terrestre de la Bundeswehr], celle-ci étant bien trop faible. En effet, et selon Christine Lambrecht, alors ministre de la Défense, seulement 9 étaient en état de vol en avril 2022…

Aussi, cela fait quelques temps qu’il est prêté l’intention à la Bundeswehr de remplacer ses Tigre. Et le candidat le plus souvent cité est l’AH-64E Guardian de l’américain Boeing. Cependant, à en croire Business Insider Deutschland, qui s’appuie sur des documents internes, le ministère allemand de la Défense a d’autres intentions.

En effet, celui-ci envisagerait l’achat, pour environ 3 milliards d’euros, de 82 hélicoptères légers H145M [dont 15 exemplaires sont déjà utilisés par le Kommando Spezialkräfte des forces spéciales allemandes] et de doter 24 d’entre-eux d’une capacité antichar.

Initialement destiné au marché civil, le H145 est diponible en version militaire depuis 2014, avec deux nouveaux moteurs Turbomeca Arriel 2E à régulation numérique [Fadec] et la possibilité d’emporter une nacelle canon, des roquettes à guidage laser [comme la FZ275 LGR de Thales] et des missiles anti-char, tel le Spike ER [Extended Range] de l’israélien Rafael, des essais ayant été conduit à cette fin en 2022.

À l’occasion du salon aéronautique ILA de Berlin. L’an passé, Airbus Helicopters avait proposé au ministère allemand de la Défense une nouvelle version de son H145M, celui-ci disposant d’un rotor à cinq pales afin de porter sa charge utile à près de deu tonnes. En outre, l’industriel avait annoncé la création de l’équipe « LUH SK – Team H145M », comprenant notamment Hensoldt Sensors, Hensoldt Avionics, Liebherr-Aerospace, Rohde & Schwarz, Safran Helicopter Engines et ZF Luftfahrttechnik.

« Nous avons un produit solide avec une disponibilité très élevée, des délais de livraison courts garantis et nous avons organisé le support du système d’armes avec un grand nombre d’entreprises allemandes. […] Avec la formation de l’équipe, nous offrons à la Bundeswehr une configuration complète qui peut être obtenue rapidement et efficacement », fit valoir, à l’époque, Wolfgang Schoder, le directeur général d’Airbus Helicopters Allemagne.

Cela étant, et toujours d’après Business Insider Deutschland, la conversion de 24 H145M en hélicoptères d’attaque ne ferait pas l’unanimité au sein de la Bundeswehr, certains y voyant une « décision purement politique qui ignore les besoins opérationnels ». Ce serait en tout cas l’avis exprimé par le Wehrtechnische Dienststellen 61 [WTD 61 – Centre technique de la Bundeswehr pour les aéronefs et les équipements aéronautiques, ndlr], celui-ci pointant notamment le manque de protection des équipages.

L’armée allemande pourrait remplacer ses hélicoptères d’attaque Tigre par des H145M dotés d’une capacité antichar

par Laurent Lagneau · 19 mars 2023

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Initialement partie prenante au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, l’Allemagne a finalement décidé de passer son tour, laissant ainsi tomber la France et l’Espagne. Cette décision aurait été motivée par la disponibilité de la cinqantaine d’appareils en service au sein de la Heer [la composante terrestre de la Bundeswehr], celle-ci étant bien trop faible. En effet, et selon Christine Lambrecht, alors ministre de la Défense, seulement 9 étaient en état de vol en avril 2022…

Aussi, cela fait quelques temps qu’il est prêté l’intention à la Bundeswehr de remplacer ses Tigre. Et le candidat le plus souvent cité est l’AH-64E Guardian de l’américain Boeing. Cependant, à en croire Business Insider Deutschland, qui s’appuie sur des documents internes, le ministère allemand de la Défense a d’autres intentions.

En effet, celui-ci envisagerait l’achat, pour environ 3 milliards d’euros, de 82 hélicoptères légers H145M [dont 15 exemplaires sont déjà utilisés par le Kommando Spezialkräfte des forces spéciales allemandes] et de doter 24 d’entre-eux d’une capacité antichar.

Initialement destiné au marché civil, le H145 est diponible en version militaire depuis 2014, avec deux nouveaux moteurs Turbomeca Arriel 2E à régulation numérique [Fadec] et la possibilité d’emporter une nacelle canon, des roquettes à guidage laser [comme la FZ275 LGR de Thales] et des missiles anti-char, tel le Spike ER [Extended Range] de l’israélien Rafael, des essais ayant été conduit à cette fin en 2022.

À l’occasion du salon aéronautique ILA de Berlin. L’an passé, Airbus Helicopters avait proposé au ministère allemand de la Défense une nouvelle version de son H145M, celui-ci disposant d’un rotor à cinq pales afin de porter sa charge utile à près de deu tonnes. En outre, l’industriel avait annoncé la création de l’équipe « LUH SK – Team H145M », comprenant notamment Hensoldt Sensors, Hensoldt Avionics, Liebherr-Aerospace, Rohde & Schwarz, Safran Helicopter Engines et ZF Luftfahrttechnik.

« Nous avons un produit solide avec une disponibilité très élevée, des délais de livraison courts garantis et nous avons organisé le support du système d’armes avec un grand nombre d’entreprises allemandes. […] Avec la formation de l’équipe, nous offrons à la Bundeswehr une configuration complète qui peut être obtenue rapidement et efficacement », fit valoir, à l’époque, Wolfgang Schoder, le directeur général d’Airbus Helicopters Allemagne.

Cela étant, et toujours d’après Business Insider Deutschland, la conversion de 24 H145M en hélicoptères d’attaque ne ferait pas l’unanimité au sein de la Bundeswehr, certains y voyant une « décision purement politique qui ignore les besoins opérationnels ». Ce serait en tout cas l’avis exprimé par le Wehrtechnische Dienststellen 61 [WTD 61 – Centre technique de la Bundeswehr pour les aéronefs et les équipements aéronautiques, ndlr], celui-ci pointant notamment le manque de protection des équipages.

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Initialement partie prenante au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, l’Allemagne a finalement décidé de passer son tour, laissant ainsi tomber la France et l’Espagne. Cette décision aurait été motivée par la disponibilité de la cinqantaine d’appareils en service au sein de la Heer [la composante terrestre de la Bundeswehr], celle-ci étant bien trop faible. En effet, et selon Christine Lambrecht, alors ministre de la Défense, seulement 9 étaient en état de vol en avril 2022…

Aussi, cela fait quelques temps qu’il est prêté l’intention à la Bundeswehr de remplacer ses Tigre. Et le candidat le plus souvent cité est l’AH-64E Guardian de l’américain Boeing. Cependant, à en croire Business Insider Deutschland, qui s’appuie sur des documents internes, le ministère allemand de la Défense a d’autres intentions.

En effet, celui-ci envisagerait l’achat, pour environ 3 milliards d’euros, de 82 hélicoptères légers H145M [dont 15 exemplaires sont déjà utilisés par le Kommando Spezialkräfte des forces spéciales allemandes] et de doter 24 d’entre-eux d’une capacité antichar.

Initialement destiné au marché civil, le H145 est diponible en version militaire depuis 2014, avec deux nouveaux moteurs Turbomeca Arriel 2E à régulation numérique [Fadec] et la possibilité d’emporter une nacelle canon, des roquettes à guidage laser [comme la FZ275 LGR de Thales] et des missiles anti-char, tel le Spike ER [Extended Range] de l’israélien Rafael, des essais ayant été conduit à cette fin en 2022.

À l’occasion du salon aéronautique ILA de Berlin. L’an passé, Airbus Helicopters avait proposé au ministère allemand de la Défense une nouvelle version de son H145M, celui-ci disposant d’un rotor à cinq pales afin de porter sa charge utile à près de deu tonnes. En outre, l’industriel avait annoncé la création de l’équipe « LUH SK – Team H145M », comprenant notamment Hensoldt Sensors, Hensoldt Avionics, Liebherr-Aerospace, Rohde & Schwarz, Safran Helicopter Engines et ZF Luftfahrttechnik.

« Nous avons un produit solide avec une disponibilité très élevée, des délais de livraison courts garantis et nous avons organisé le support du système d’armes avec un grand nombre d’entreprises allemandes. […] Avec la formation de l’équipe, nous offrons à la Bundeswehr une configuration complète qui peut être obtenue rapidement et efficacement », fit valoir, à l’époque, Wolfgang Schoder, le directeur général d’Airbus Helicopters Allemagne.

Cela étant, et toujours d’après Business Insider Deutschland, la conversion de 24 H145M en hélicoptères d’attaque ne ferait pas l’unanimité au sein de la Bundeswehr, certains y voyant une « décision purement politique qui ignore les besoins opérationnels ». Ce serait en tout cas l’avis exprimé par le Wehrtechnische Dienststellen 61 [WTD 61 – Centre technique de la Bundeswehr pour les aéronefs et les équipements aéronautiques, ndlr], celui-ci pointant notamment le manque de protection des équipages.

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Initialement partie prenante au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, l’Allemagne a finalement décidé de passer son tour, laissant ainsi tomber la France et l’Espagne. Cette décision aurait été motivée par la disponibilité de la cinqantaine d’appareils en service au sein de la Heer [la composante terrestre de la Bundeswehr], celle-ci étant bien trop faible. En effet, et selon Christine Lambrecht, alors ministre de la Défense, seulement 9 étaient en état de vol en avril 2022…

Aussi, cela fait quelques temps qu’il est prêté l’intention à la Bundeswehr de remplacer ses Tigre. Et le candidat le plus souvent cité est l’AH-64E Guardian de l’américain Boeing. Cependant, à en croire Business Insider Deutschland, qui s’appuie sur des documents internes, le ministère allemand de la Défense a d’autres intentions.

Business Insider Deutschland

En effet, celui-ci envisagerait l’achat, pour environ 3 milliards d’euros, de 82 hélicoptères légers H145M [dont 15 exemplaires sont déjà utilisés par le Kommando Spezialkräfte des forces spéciales allemandes] et de doter 24 d’entre-eux d’une capacité antichar.

Initialement destiné au marché civil, le H145 est diponible en version militaire depuis 2014, avec deux nouveaux moteurs Turbomeca Arriel 2E à régulation numérique [Fadec] et la possibilité d’emporter une nacelle canon, des roquettes à guidage laser [comme la FZ275 LGR de Thales] et des missiles anti-char, tel le Spike ER [Extended Range] de l’israélien Rafael, des essais ayant été conduit à cette fin en 2022.

À l’occasion du salon aéronautique ILA de Berlin. L’an passé, Airbus Helicopters avait proposé au ministère allemand de la Défense une nouvelle version de son H145M, celui-ci disposant d’un rotor à cinq pales afin de porter sa charge utile à près de deu tonnes. En outre, l’industriel avait annoncé la création de l’équipe « LUH SK – Team H145M », comprenant notamment Hensoldt Sensors, Hensoldt Avionics, Liebherr-Aerospace, Rohde & Schwarz, Safran Helicopter Engines et ZF Luftfahrttechnik.

avait proposé

« Nous avons un produit solide avec une disponibilité très élevée, des délais de livraison courts garantis et nous avons organisé le support du système d’armes avec un grand nombre d’entreprises allemandes. […] Avec la formation de l’équipe, nous offrons à la Bundeswehr une configuration complète qui peut être obtenue rapidement et efficacement », fit valoir, à l’époque, Wolfgang Schoder, le directeur général d’Airbus Helicopters Allemagne.

Cela étant, et toujours d’après Business Insider Deutschland, la conversion de 24 H145M en hélicoptères d’attaque ne ferait pas l’unanimité au sein de la Bundeswehr, certains y voyant une « décision purement politique qui ignore les besoins opérationnels ». Ce serait en tout cas l’avis exprimé par le Wehrtechnische Dienststellen 61 [WTD 61 – Centre technique de la Bundeswehr pour les aéronefs et les équipements aéronautiques, ndlr], celui-ci pointant notamment le manque de protection des équipages.

L'Humanité

Tout ce qu’on peut faire avec un livre

Nos recommandations culturelles

Claire-Louise Bennett fait avec Caisse 19 le récit d’une aventure dont la lecture et l’écriture sont, au même titre que la narratrice, les héroïnes. Une expérience « vraiment féconde ».

Alain Nicolas

« Comme si la seule chose qu’on puisse faire avec un livre était de le lire », remarque la narratrice, parlant du livre posé près d’elle. Il y a énormément de choses à faire, à l’en croire. Par exemple : « Nous pouvions nous interroger sur le genre de mots qu’il renfermait sans nous mettre dans tous nos états d’une façon ridicule. » Une pratique « vraiment féconde ». Fécondité de la présence du livre, de sa lecture imaginée : tout un programme, qui fait appel à l’expérience du lecteur face à la promesse de la page. Comment mieux entrer dans le roman que propose Claire-Louise Bennett ?

Des moments de vie

C’est une petite fille qui prend la parole pour dire le rapport qui s’établit, dès son « enfantillage », entre le livre et elle. Comment on y fait sa place, comment on entre jeune dans les pages de gauche et comment on sort vieilli des pages de droite pour rajeunir dès la page tournée. « Il s’agit d’une question de vie ou de mort en fait. » C’est que la lecture sert de matrice à tout ce que vivra, et racontera, la narratrice. Au collège, le vendredi après-midi ressemble furieusement au bas d’une page de droite, et le lundi matin au début d’une page de gauche.

Dans l’un des livres se trouve une phrase, une seule, « qui contient tout ».

Caisse 19 nous conduit ainsi de moments de vie en moments de vie. Pas de circonstance, d’explications, de continuité, mais, à l’image de cette caisse 19 de supermarché, des îlots de réalité émergents que le regard saisit, que le corps encaisse, que l’imagination et la mémoire rebâtissent.

Des pages blanches

Au centre, le livre pivote sur une histoire qu’a écrite jadis la narratrice, celle d’un homme qui « cherche désespérément à être pris au sérieux » et, pour cela, installe dans son palais – peut-être vénitien – une immense bibliothèque. Mais il s’aperçoit vite qu’il a été trompé : toutes les pages de tous les livres sont blanches. Alors un énigmatique docteur lui dit que dans l’un d’eux se trouve une phrase, une seule, « qui contient tout ». « Quiconque tombe dessus connaît un éveil immédiat et total. » On reconnaît l’influence de Borges ou de Calvino – qu’elle cite – mais surtout l’écho de ce stupéfiant premier chapitre.

Claire-Louise Bennett propose avec Caisse 19 un livre étonnant, où l’aventure personnelle est dite au ras des choses et des corps, depuis les scarabées courant sur les pages jusqu’aux premières règles d’adolescente. Une aventure qui se redouble et s’exprime dans une exaltation de lecture, d’écriture, un choc qu’on souhaite à tout amoureux des livres et de la vie de connaître.

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L'Humanité

Essai. Vive l’école de la République ! Vive l’an II !

Nos recommandations culturelles

L’historien Côme Simien revient sur les fondements révolutionnaires de l’école publique, page encore trop méconnue de cette décentralisation scolaire.

Michel Biard

« Nous entrerons dans la carrière, quand nos aînés n’y seront plus. » Qui connaît encore tous les couplets de la Marseillaise, là où ce chant faisait partie de ceux appris et entonnés par les écoliers de l’an II ? Si tous les aînés de Côme Simien n’ont pas encore quitté la « carrière », ce jeune historien y fait en tout cas une entrée remarquable avec cet excellent livre. On ajouterait volontiers, pour prendre quelque liberté avec un autre chant : « V’là la jeune garde ! »

L’école révolutionnée

Dans ce livre, l’auteur nous plonge dans deux univers successifs. Il étudie tout d’abord celui des écoles sous l’Ancien Régime, où le contrôle étroit de l’Église tend à se brouiller et où les maîtres étaient polyvalents ; enseignant, mais aussi assistant le curé et servant la communauté d’habitants (secrétaire greffier, sonneur de cloches, etc.). Chemin faisant, il renouvelle en profondeur le portrait collectif de ces maîtres d’école souvent « misérabiliste », tel qu’il s’est développé dans la littérature (ainsi avec Rétif de La Bretonne). Enfin et surtout, il analyse en détail le travail de ces maîtres d’école et le fonctionnement de ces dernières. Le second univers, en continuité mais aussi en rupture avec le précédent, est celui de l’école révolutionnée après 1789. Nos concitoyens relient presque tous la fondation de notre école laïque, publique et gratuite, au nom de Jules Ferry, mais qui connaît encore Bouquier ? Membre de la Convention nationale, il est le rapporteur de la loi qui porte son nom et applique la première réforme scolaire de la période révolutionnaire, adoptée en décembre 1793 (frimaire, an II).

L’âge d’or de la décentralisation scolaire et de l’école publique révolutionnaire se situe bien en l’an II, au moment de l’application de cette loi, soit en un temps passé dans l’historiographie comme celui d’une prétendue « centralisation jacobine ». Côme Simien estime à 20 000 le nombre des écoles créées en exécution de cette loi, soit une présence dans environ la moitié des communes, ce qui est considérable dans les conditions terribles de l’an II.

Abandon de la loi Bouquier

La fréquentation scolaire connaît alors son apogée, avant que deux autres lois viennent défaire en grande partie ces innovations, la loi Lakanal (novembre 1794) puis la loi Daunou (octobre 1795). Les écoles de l’an II étaient accessibles aux filles comme aux garçons, obligatoires et gratuites. Les enfants y étaient formés pour apprendre certes, mais aussi pour devenir de futurs citoyens. Avec l’abandon de la loi Bouquier, tour à tour l’obligation, la gratuité, la mixité possible vont disparaître, tandis que des écoles « privées » apparaissent en milieu rural sans toujours marquer un retour de l’emprise religieuse dans l’enseignement élémentaire. Cette page particulière de l’histoire scolaire française se referme en 1802 avec l’« ordre » consulaire puis impérial, instruire les élèves « dans le vrai sens de la Révolution » (pour reprendre les mots d’un instituteur) n’est alors plus qu’un rêve passé.

En notre début du XXI e siècle où les vocations enseignantes se heurtent à une dégradation accrue des conditions de travail dans l’éducation nationale, comme en témoigne l’effondrement du nombre des candidats au recrutement, la lecture du livre passionnant de Côme Simien s’impose pour découvrir comment les révolutionnaires ont été à la base de notre école publique.

LittératureHistoireécole publiqueRévolution française
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Développés en interne, LION, SINGE, LIANE et PANDA sont les nouveaux logiciels du Mirage 2000 D RMV

par Laurent Lagneau · 19 mars 2023

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Confiée à Dassault Aviation après avoir été maintes fois reportée, la modernisation de 55 Mirage 2000D mis en oeuvre par la 3e Escadre de Chasse [basée à Nancy] va bientôt franchir une nouvelle étape, avec la déclaration de capacité opérationnelle complète du nouveau standard de ce chasseur-bombardier, en service depuis le début des années 1990.

Dans le détail, cette opération a consisté à accroître la capacité d’emport de munitions, à intégrer une nacelle canon CC422 de 30 mm et à remplacer les missile air-air d’autodéfense Magic II par des MICA Infrarouge [IR]. Par ailleurs, l’interface homme-machine a été revue, avec une avionique modernisée, des écrans tactiles et de nouveaux logiciels.

Sur ce point, une photographie publiée par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] au moment de l’arrivée du premier Mirage 2000 RMV à Mont-de-Marsan, où il devait être pris en main par l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » et le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], en a intrigué plus d’un… dans la mesure où l’on y voyait le logo du système d’exploitation Microsoft Windows s’afficher sur un large écran destiné au navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Jusqu’à présent, peu de choses ont été dites sur ces nouveaux logiciels du Mirage 2000RMV. Cependant, le dernier numéro d’Air Actualités a apporté quelques précisions à leur sujet. Ainsi, au nombre de quatre, ils ont tous été développés en interne, par le département « Ingéniérie logicielle » du peu connu Escadron des systèmes d’information opérationnels et de cyberdéfense [ESIOC] qui, basé à Mont-de-Marsan, s’est vu confier quatre missions, dont le développement de programmes informatiques à vocation opérationnelle, la mise en oeuvre et le soutien de ces derniers, la lutte dans le cyberespace et la valorisation de la donnée par l’intelligence artificielle.

Le développement de ces programmes informatiques destinés au Mirage 2000D a été conduit en étroite coordination avec le 1/30 Côte d’Argent, selon la méthode AGILE [qui met l’accent sur la collaboration entre des équipes auto-organisées et pluridisciplinaires avec leurs clients, ndlr].

« Nous recueillons d’abord les besoins des responsables fonctionnels dans leur jargon. Ensuite, nous devons traduire leurs exigences dans un langage informatique, sous forme de texte ou de schéma [logigramme]. Nous devons penser tous les cas de figure possibles qui peuvent découler d’un clic », explique un officier analyste de l’ESIOC dans les pages d’Air Actualités.

Dans le détails, trois Applications Utilisateurs [AU] embarquées et un logiciel de préparation de mission ont été conçus, « sur mesure », par cette unité. Ainsi, LION [pour Logiciel intégré opérationnel de navigation] a été installé sur la visualisation tête basse [VTB] à l’avant du cockpit, tandis que LIANE [Logiciel intégré d’aide à la navigation embarquée] fonctionne sur une tablette fixée sur la cuisse du pilote. Quant au NOSA, il utilise SINGE [Système intégré de navigation et de gestion des équipements], qui « tourne » sur « un grand écran tactile de douze pouces en place arrière ».

Ces trois AU fonctionnent en réseau, permettant ainsi au pilote et au NOSA de partager la même image de la situation tactique [SITAC] en temps réel [terrains amis/ennemis, cibles, zones d’attente, etc]. « La plus-value, c’est qu’en cas de changementn nous pouvons tout mettre à jour en temps réel », note le capitaine « Yurick », un pilote de Mirage 2000 RMV, cité par Air Actualités.

LION, SINGE et LIANE sont alimentés en informations par le logiciel de préparation de mission PANDA [Programmation des applications de navigation des données aéronautiques], également mis au point par l’ESIOC.

« Les cartes et les points ne sont pas natifs à LION, LIANE et SINGE. Avant le vol, nous devons les créer sur PANDA, puis, par le biais d’un disque dur renforcé, nous les injectons dans les logiciels embarqués, directement depuis l’avion », explique le capitaine Yurick.

En outre, PANDA est aussi utilisé pour le débriefing, toutes les données de la mission [transmissions radio, images prises par les nacelles, trajectoires, etc…] lui étant retransmises.

Comme le souligne Air Actualités, le développement des systèmes d’armes relève généralement des industriels. Mais l’ESIOC « a su démontrer son utilité avec des logiciels conçu par et pour les Aviateurs. […] Un savoir-faire interne unique qui apporte une flexibilité et une réactivité inégalées à l’informatique embarquée, lui permettant de s’adapter continuellement et rapidement aux nouveaux besoins des forces », conclut-il.

Développés en interne, LION, SINGE, LIANE et PANDA sont les nouveaux logiciels du Mirage 2000 D RMV

par Laurent Lagneau · 19 mars 2023

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Confiée à Dassault Aviation après avoir été maintes fois reportée, la modernisation de 55 Mirage 2000D mis en oeuvre par la 3e Escadre de Chasse [basée à Nancy] va bientôt franchir une nouvelle étape, avec la déclaration de capacité opérationnelle complète du nouveau standard de ce chasseur-bombardier, en service depuis le début des années 1990.

Dans le détail, cette opération a consisté à accroître la capacité d’emport de munitions, à intégrer une nacelle canon CC422 de 30 mm et à remplacer les missile air-air d’autodéfense Magic II par des MICA Infrarouge [IR]. Par ailleurs, l’interface homme-machine a été revue, avec une avionique modernisée, des écrans tactiles et de nouveaux logiciels.

Sur ce point, une photographie publiée par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] au moment de l’arrivée du premier Mirage 2000 RMV à Mont-de-Marsan, où il devait être pris en main par l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » et le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], en a intrigué plus d’un… dans la mesure où l’on y voyait le logo du système d’exploitation Microsoft Windows s’afficher sur un large écran destiné au navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Jusqu’à présent, peu de choses ont été dites sur ces nouveaux logiciels du Mirage 2000RMV. Cependant, le dernier numéro d’Air Actualités a apporté quelques précisions à leur sujet. Ainsi, au nombre de quatre, ils ont tous été développés en interne, par le département « Ingéniérie logicielle » du peu connu Escadron des systèmes d’information opérationnels et de cyberdéfense [ESIOC] qui, basé à Mont-de-Marsan, s’est vu confier quatre missions, dont le développement de programmes informatiques à vocation opérationnelle, la mise en oeuvre et le soutien de ces derniers, la lutte dans le cyberespace et la valorisation de la donnée par l’intelligence artificielle.

Le développement de ces programmes informatiques destinés au Mirage 2000D a été conduit en étroite coordination avec le 1/30 Côte d’Argent, selon la méthode AGILE [qui met l’accent sur la collaboration entre des équipes auto-organisées et pluridisciplinaires avec leurs clients, ndlr].

« Nous recueillons d’abord les besoins des responsables fonctionnels dans leur jargon. Ensuite, nous devons traduire leurs exigences dans un langage informatique, sous forme de texte ou de schéma [logigramme]. Nous devons penser tous les cas de figure possibles qui peuvent découler d’un clic », explique un officier analyste de l’ESIOC dans les pages d’Air Actualités.

Dans le détails, trois Applications Utilisateurs [AU] embarquées et un logiciel de préparation de mission ont été conçus, « sur mesure », par cette unité. Ainsi, LION [pour Logiciel intégré opérationnel de navigation] a été installé sur la visualisation tête basse [VTB] à l’avant du cockpit, tandis que LIANE [Logiciel intégré d’aide à la navigation embarquée] fonctionne sur une tablette fixée sur la cuisse du pilote. Quant au NOSA, il utilise SINGE [Système intégré de navigation et de gestion des équipements], qui « tourne » sur « un grand écran tactile de douze pouces en place arrière ».

Ces trois AU fonctionnent en réseau, permettant ainsi au pilote et au NOSA de partager la même image de la situation tactique [SITAC] en temps réel [terrains amis/ennemis, cibles, zones d’attente, etc]. « La plus-value, c’est qu’en cas de changementn nous pouvons tout mettre à jour en temps réel », note le capitaine « Yurick », un pilote de Mirage 2000 RMV, cité par Air Actualités.

LION, SINGE et LIANE sont alimentés en informations par le logiciel de préparation de mission PANDA [Programmation des applications de navigation des données aéronautiques], également mis au point par l’ESIOC.

« Les cartes et les points ne sont pas natifs à LION, LIANE et SINGE. Avant le vol, nous devons les créer sur PANDA, puis, par le biais d’un disque dur renforcé, nous les injectons dans les logiciels embarqués, directement depuis l’avion », explique le capitaine Yurick.

En outre, PANDA est aussi utilisé pour le débriefing, toutes les données de la mission [transmissions radio, images prises par les nacelles, trajectoires, etc…] lui étant retransmises.

Comme le souligne Air Actualités, le développement des systèmes d’armes relève généralement des industriels. Mais l’ESIOC « a su démontrer son utilité avec des logiciels conçu par et pour les Aviateurs. […] Un savoir-faire interne unique qui apporte une flexibilité et une réactivité inégalées à l’informatique embarquée, lui permettant de s’adapter continuellement et rapidement aux nouveaux besoins des forces », conclut-il.

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Confiée à Dassault Aviation après avoir été maintes fois reportée, la modernisation de 55 Mirage 2000D mis en oeuvre par la 3e Escadre de Chasse [basée à Nancy] va bientôt franchir une nouvelle étape, avec la déclaration de capacité opérationnelle complète du nouveau standard de ce chasseur-bombardier, en service depuis le début des années 1990.

Dans le détail, cette opération a consisté à accroître la capacité d’emport de munitions, à intégrer une nacelle canon CC422 de 30 mm et à remplacer les missile air-air d’autodéfense Magic II par des MICA Infrarouge [IR]. Par ailleurs, l’interface homme-machine a été revue, avec une avionique modernisée, des écrans tactiles et de nouveaux logiciels.

Sur ce point, une photographie publiée par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] au moment de l’arrivée du premier Mirage 2000 RMV à Mont-de-Marsan, où il devait être pris en main par l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » et le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], en a intrigué plus d’un… dans la mesure où l’on y voyait le logo du système d’exploitation Microsoft Windows s’afficher sur un large écran destiné au navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Jusqu’à présent, peu de choses ont été dites sur ces nouveaux logiciels du Mirage 2000RMV. Cependant, le dernier numéro d’Air Actualités a apporté quelques précisions à leur sujet. Ainsi, au nombre de quatre, ils ont tous été développés en interne, par le département « Ingéniérie logicielle » du peu connu Escadron des systèmes d’information opérationnels et de cyberdéfense [ESIOC] qui, basé à Mont-de-Marsan, s’est vu confier quatre missions, dont le développement de programmes informatiques à vocation opérationnelle, la mise en oeuvre et le soutien de ces derniers, la lutte dans le cyberespace et la valorisation de la donnée par l’intelligence artificielle.

Le développement de ces programmes informatiques destinés au Mirage 2000D a été conduit en étroite coordination avec le 1/30 Côte d’Argent, selon la méthode AGILE [qui met l’accent sur la collaboration entre des équipes auto-organisées et pluridisciplinaires avec leurs clients, ndlr].

« Nous recueillons d’abord les besoins des responsables fonctionnels dans leur jargon. Ensuite, nous devons traduire leurs exigences dans un langage informatique, sous forme de texte ou de schéma [logigramme]. Nous devons penser tous les cas de figure possibles qui peuvent découler d’un clic », explique un officier analyste de l’ESIOC dans les pages d’Air Actualités.

Dans le détails, trois Applications Utilisateurs [AU] embarquées et un logiciel de préparation de mission ont été conçus, « sur mesure », par cette unité. Ainsi, LION [pour Logiciel intégré opérationnel de navigation] a été installé sur la visualisation tête basse [VTB] à l’avant du cockpit, tandis que LIANE [Logiciel intégré d’aide à la navigation embarquée] fonctionne sur une tablette fixée sur la cuisse du pilote. Quant au NOSA, il utilise SINGE [Système intégré de navigation et de gestion des équipements], qui « tourne » sur « un grand écran tactile de douze pouces en place arrière ».

Ces trois AU fonctionnent en réseau, permettant ainsi au pilote et au NOSA de partager la même image de la situation tactique [SITAC] en temps réel [terrains amis/ennemis, cibles, zones d’attente, etc]. « La plus-value, c’est qu’en cas de changementn nous pouvons tout mettre à jour en temps réel », note le capitaine « Yurick », un pilote de Mirage 2000 RMV, cité par Air Actualités.

LION, SINGE et LIANE sont alimentés en informations par le logiciel de préparation de mission PANDA [Programmation des applications de navigation des données aéronautiques], également mis au point par l’ESIOC.

« Les cartes et les points ne sont pas natifs à LION, LIANE et SINGE. Avant le vol, nous devons les créer sur PANDA, puis, par le biais d’un disque dur renforcé, nous les injectons dans les logiciels embarqués, directement depuis l’avion », explique le capitaine Yurick.

En outre, PANDA est aussi utilisé pour le débriefing, toutes les données de la mission [transmissions radio, images prises par les nacelles, trajectoires, etc…] lui étant retransmises.

Comme le souligne Air Actualités, le développement des systèmes d’armes relève généralement des industriels. Mais l’ESIOC « a su démontrer son utilité avec des logiciels conçu par et pour les Aviateurs. […] Un savoir-faire interne unique qui apporte une flexibilité et une réactivité inégalées à l’informatique embarquée, lui permettant de s’adapter continuellement et rapidement aux nouveaux besoins des forces », conclut-il.

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Confiée à Dassault Aviation après avoir été maintes fois reportée, la modernisation de 55 Mirage 2000D mis en oeuvre par la 3e Escadre de Chasse [basée à Nancy] va bientôt franchir une nouvelle étape, avec la déclaration de capacité opérationnelle complète du nouveau standard de ce chasseur-bombardier, en service depuis le début des années 1990.

capacité opérationnelle complète

Dans le détail, cette opération a consisté à accroître la capacité d’emport de munitions, à intégrer une nacelle canon CC422 de 30 mm et à remplacer les missile air-air d’autodéfense Magic II par des MICA Infrarouge [IR]. Par ailleurs, l’interface homme-machine a été revue, avec une avionique modernisée, des écrans tactiles et de nouveaux logiciels.

Sur ce point, une photographie publiée par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] au moment de l’arrivée du premier Mirage 2000 RMV à Mont-de-Marsan, où il devait être pris en main par l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » et le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], en a intrigué plus d’un… dans la mesure où l’on y voyait le logo du système d’exploitation Microsoft Windows s’afficher sur un large écran destiné au navigateur-officier système d’armes [NOSA].

photographie publiée

Jusqu’à présent, peu de choses ont été dites sur ces nouveaux logiciels du Mirage 2000RMV. Cependant, le dernier numéro d’Air Actualités a apporté quelques précisions à leur sujet. Ainsi, au nombre de quatre, ils ont tous été développés en interne, par le département « Ingéniérie logicielle » du peu connu Escadron des systèmes d’information opérationnels et de cyberdéfense [ESIOC] qui, basé à Mont-de-Marsan, s’est vu confier quatre missions, dont le développement de programmes informatiques à vocation opérationnelle, la mise en oeuvre et le soutien de ces derniers, la lutte dans le cyberespace et la valorisation de la donnée par l’intelligence artificielle.

Le développement de ces programmes informatiques destinés au Mirage 2000D a été conduit en étroite coordination avec le 1/30 Côte d’Argent, selon la méthode AGILE [qui met l’accent sur la collaboration entre des équipes auto-organisées et pluridisciplinaires avec leurs clients, ndlr].

« Nous recueillons d’abord les besoins des responsables fonctionnels dans leur jargon. Ensuite, nous devons traduire leurs exigences dans un langage informatique, sous forme de texte ou de schéma [logigramme]. Nous devons penser tous les cas de figure possibles qui peuvent découler d’un clic », explique un officier analyste de l’ESIOC dans les pages d’Air Actualités.

Dans le détails, trois Applications Utilisateurs [AU] embarquées et un logiciel de préparation de mission ont été conçus, « sur mesure », par cette unité. Ainsi, LION [pour Logiciel intégré opérationnel de navigation] a été installé sur la visualisation tête basse [VTB] à l’avant du cockpit, tandis que LIANE [Logiciel intégré d’aide à la navigation embarquée] fonctionne sur une tablette fixée sur la cuisse du pilote. Quant au NOSA, il utilise SINGE [Système intégré de navigation et de gestion des équipements], qui « tourne » sur « un grand écran tactile de douze pouces en place arrière ».

Ces trois AU fonctionnent en réseau, permettant ainsi au pilote et au NOSA de partager la même image de la situation tactique [SITAC] en temps réel [terrains amis/ennemis, cibles, zones d’attente, etc]. « La plus-value, c’est qu’en cas de changementn nous pouvons tout mettre à jour en temps réel », note le capitaine « Yurick », un pilote de Mirage 2000 RMV, cité par Air Actualités.

LION, SINGE et LIANE sont alimentés en informations par le logiciel de préparation de mission PANDA [Programmation des applications de navigation des données aéronautiques], également mis au point par l’ESIOC.

« Les cartes et les points ne sont pas natifs à LION, LIANE et SINGE. Avant le vol, nous devons les créer sur PANDA, puis, par le biais d’un disque dur renforcé, nous les injectons dans les logiciels embarqués, directement depuis l’avion », explique le capitaine Yurick.

En outre, PANDA est aussi utilisé pour le débriefing, toutes les données de la mission [transmissions radio, images prises par les nacelles, trajectoires, etc…] lui étant retransmises.

Comme le souligne Air Actualités, le développement des systèmes d’armes relève généralement des industriels. Mais l’ESIOC « a su démontrer son utilité avec des logiciels conçu par et pour les Aviateurs. […] Un savoir-faire interne unique qui apporte une flexibilité et une réactivité inégalées à l’informatique embarquée, lui permettant de s’adapter continuellement et rapidement aux nouveaux besoins des forces », conclut-il.

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Boeing a obtenu un contrat pour livrer 184 hélicoptères AH-64E Guardian à l’US Army et à des « pays partenaires »

par Laurent Lagneau · 18 mars 2023

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En Ukraine, les hélicoptères d’attaque subissent d’importantes pertes, notamment à cause des missiles anti-aériens portatifs [MANPADS] que les forces ukrainiennes ont reçu en masse avant le début de la guerre. Ainsi, depuis février 2022, les Russes en ont perdu au moins une soixantaine, dont 32 Ka-52 « Alligator », sur une flotte qui en comptait initialement près d’une centaine d’exemplaire.

En octobre dernier, le minstère britannique de la Défense [MoD] a mis cette attrition sur le compte des MANPADS mais également sur celui de la doctrine russe. « Les commandants russes ont probablement de plus en plus recours aux hélicoptères d’attaque pour des missions à haut risque, vues comme étant l’une des rares options disponibles pour fournir un soutien rapproché aux troupes au contact », a-t-il expliqué. En outre, il a été démonté que le Ka-52 pouvait être vulnérable à des munitions de petit calibre [malgré son blindage] et que sa maintenance laissait à désirer, en raison de déficiences en matière logistique.

Quoi qu’il en soit, certains en ont tiré des conclusions définitives. Tel est ainsi le cas du ministère japonais de la Défense, lequel envisage de retirer du service tous les hélicoptères d’attaque et de reconnaissance exploités par ses forces d’autodéfense en vue de les remplacer par des drones. En France, le standard Mk3 du Tigre [qui correspond à sa modernisation à mi-vie] serait menacé, même s’il n’est pas question de se séparer d’une telle capacité à court-terme.

A contrario, estimant que les pertes infligées aux Ka-52 russes est surtout une affaire de concept d’emploi, la British Army n’a pas l’intention d’abandonner ses AH-64E Guardian… puisqu’elle a récemment organisé un exercice afin d’adapter ses tactiques en fonction des retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine. « Nous avons dû complètement changer notre façon d’opérer à la fois dans les airs et au sol, pour exploiter au mieux les capteurs, les armes et les systèmes de communication améliorés de l’AH-64E, ainsi que ses meilleures performances de vol », a-t-elle expliqué. Et elle n’est visiblement pas la seule à voir les choses sous cet angle.

En effet, le 17 mars, Boeing a indiqué avoir été notifié d’un « contrat pluriannuel » pour livrer 184 AH-64E Guardian [ou Apache], dont 115 « remanufacturés » pour les besoins de l’US Army [avec 15 exemplaires en option] et 54 pour des « pays partenaires », dans le cadre des « ventes militaires à l’étranger » [FMS].

Ce contrat vient après que « la flotte ‘Apache’ de l’US Army a dépassé les cinq millions d’heures de vol, une étape importante prouvant que l’AH-64 est l’hélicoptère d’attaque le plus performant, le plus fiable et le plus polyvalent », a souligné Boeing.

« Dans le cadre du premier contrat pluriannuel, signé en 2017, Boeing a livré 244 Apache remanufacturés à l’US Army et 24 appareils neufs à un client international. L’ AH-64E , construit sur le site Boeing de Mesa, en Arizona, est l’hélicoptère de combat multirôle le plus avancé au monde. Il y a plus de 1275 Apache actuellement en service dans le monde », a par ailleurs rappelé le constructeur américain.

Parmi les clients internationaux qui recevront des AH-64E Apache dans le cadre de ce contrat figure l’Australie. C’est d’ailleurs le seul qui été cité dans le communiqué de Boeing. Pour rappel, Canberra en a commandé 29 exemplaires en janvier 2021 afin de remplacer les Tigre de l’Australian Army. Les premiers appareils entreront en service en 2025.

Boeing a obtenu un contrat pour livrer 184 hélicoptères AH-64E Guardian à l’US Army et à des « pays partenaires »

par Laurent Lagneau · 18 mars 2023

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En Ukraine, les hélicoptères d’attaque subissent d’importantes pertes, notamment à cause des missiles anti-aériens portatifs [MANPADS] que les forces ukrainiennes ont reçu en masse avant le début de la guerre. Ainsi, depuis février 2022, les Russes en ont perdu au moins une soixantaine, dont 32 Ka-52 « Alligator », sur une flotte qui en comptait initialement près d’une centaine d’exemplaire.

En octobre dernier, le minstère britannique de la Défense [MoD] a mis cette attrition sur le compte des MANPADS mais également sur celui de la doctrine russe. « Les commandants russes ont probablement de plus en plus recours aux hélicoptères d’attaque pour des missions à haut risque, vues comme étant l’une des rares options disponibles pour fournir un soutien rapproché aux troupes au contact », a-t-il expliqué. En outre, il a été démonté que le Ka-52 pouvait être vulnérable à des munitions de petit calibre [malgré son blindage] et que sa maintenance laissait à désirer, en raison de déficiences en matière logistique.

Quoi qu’il en soit, certains en ont tiré des conclusions définitives. Tel est ainsi le cas du ministère japonais de la Défense, lequel envisage de retirer du service tous les hélicoptères d’attaque et de reconnaissance exploités par ses forces d’autodéfense en vue de les remplacer par des drones. En France, le standard Mk3 du Tigre [qui correspond à sa modernisation à mi-vie] serait menacé, même s’il n’est pas question de se séparer d’une telle capacité à court-terme.

A contrario, estimant que les pertes infligées aux Ka-52 russes est surtout une affaire de concept d’emploi, la British Army n’a pas l’intention d’abandonner ses AH-64E Guardian… puisqu’elle a récemment organisé un exercice afin d’adapter ses tactiques en fonction des retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine. « Nous avons dû complètement changer notre façon d’opérer à la fois dans les airs et au sol, pour exploiter au mieux les capteurs, les armes et les systèmes de communication améliorés de l’AH-64E, ainsi que ses meilleures performances de vol », a-t-elle expliqué. Et elle n’est visiblement pas la seule à voir les choses sous cet angle.

En effet, le 17 mars, Boeing a indiqué avoir été notifié d’un « contrat pluriannuel » pour livrer 184 AH-64E Guardian [ou Apache], dont 115 « remanufacturés » pour les besoins de l’US Army [avec 15 exemplaires en option] et 54 pour des « pays partenaires », dans le cadre des « ventes militaires à l’étranger » [FMS].

Ce contrat vient après que « la flotte ‘Apache’ de l’US Army a dépassé les cinq millions d’heures de vol, une étape importante prouvant que l’AH-64 est l’hélicoptère d’attaque le plus performant, le plus fiable et le plus polyvalent », a souligné Boeing.

« Dans le cadre du premier contrat pluriannuel, signé en 2017, Boeing a livré 244 Apache remanufacturés à l’US Army et 24 appareils neufs à un client international. L’ AH-64E , construit sur le site Boeing de Mesa, en Arizona, est l’hélicoptère de combat multirôle le plus avancé au monde. Il y a plus de 1275 Apache actuellement en service dans le monde », a par ailleurs rappelé le constructeur américain.

Parmi les clients internationaux qui recevront des AH-64E Apache dans le cadre de ce contrat figure l’Australie. C’est d’ailleurs le seul qui été cité dans le communiqué de Boeing. Pour rappel, Canberra en a commandé 29 exemplaires en janvier 2021 afin de remplacer les Tigre de l’Australian Army. Les premiers appareils entreront en service en 2025.

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En Ukraine, les hélicoptères d’attaque subissent d’importantes pertes, notamment à cause des missiles anti-aériens portatifs [MANPADS] que les forces ukrainiennes ont reçu en masse avant le début de la guerre. Ainsi, depuis février 2022, les Russes en ont perdu au moins une soixantaine, dont 32 Ka-52 « Alligator », sur une flotte qui en comptait initialement près d’une centaine d’exemplaire.

En octobre dernier, le minstère britannique de la Défense [MoD] a mis cette attrition sur le compte des MANPADS mais également sur celui de la doctrine russe. « Les commandants russes ont probablement de plus en plus recours aux hélicoptères d’attaque pour des missions à haut risque, vues comme étant l’une des rares options disponibles pour fournir un soutien rapproché aux troupes au contact », a-t-il expliqué. En outre, il a été démonté que le Ka-52 pouvait être vulnérable à des munitions de petit calibre [malgré son blindage] et que sa maintenance laissait à désirer, en raison de déficiences en matière logistique.

Quoi qu’il en soit, certains en ont tiré des conclusions définitives. Tel est ainsi le cas du ministère japonais de la Défense, lequel envisage de retirer du service tous les hélicoptères d’attaque et de reconnaissance exploités par ses forces d’autodéfense en vue de les remplacer par des drones. En France, le standard Mk3 du Tigre [qui correspond à sa modernisation à mi-vie] serait menacé, même s’il n’est pas question de se séparer d’une telle capacité à court-terme.

A contrario, estimant que les pertes infligées aux Ka-52 russes est surtout une affaire de concept d’emploi, la British Army n’a pas l’intention d’abandonner ses AH-64E Guardian… puisqu’elle a récemment organisé un exercice afin d’adapter ses tactiques en fonction des retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine. « Nous avons dû complètement changer notre façon d’opérer à la fois dans les airs et au sol, pour exploiter au mieux les capteurs, les armes et les systèmes de communication améliorés de l’AH-64E, ainsi que ses meilleures performances de vol », a-t-elle expliqué. Et elle n’est visiblement pas la seule à voir les choses sous cet angle.

En effet, le 17 mars, Boeing a indiqué avoir été notifié d’un « contrat pluriannuel » pour livrer 184 AH-64E Guardian [ou Apache], dont 115 « remanufacturés » pour les besoins de l’US Army [avec 15 exemplaires en option] et 54 pour des « pays partenaires », dans le cadre des « ventes militaires à l’étranger » [FMS].

Ce contrat vient après que « la flotte ‘Apache’ de l’US Army a dépassé les cinq millions d’heures de vol, une étape importante prouvant que l’AH-64 est l’hélicoptère d’attaque le plus performant, le plus fiable et le plus polyvalent », a souligné Boeing.

« Dans le cadre du premier contrat pluriannuel, signé en 2017, Boeing a livré 244 Apache remanufacturés à l’US Army et 24 appareils neufs à un client international. L’ AH-64E , construit sur le site Boeing de Mesa, en Arizona, est l’hélicoptère de combat multirôle le plus avancé au monde. Il y a plus de 1275 Apache actuellement en service dans le monde », a par ailleurs rappelé le constructeur américain.

Parmi les clients internationaux qui recevront des AH-64E Apache dans le cadre de ce contrat figure l’Australie. C’est d’ailleurs le seul qui été cité dans le communiqué de Boeing. Pour rappel, Canberra en a commandé 29 exemplaires en janvier 2021 afin de remplacer les Tigre de l’Australian Army. Les premiers appareils entreront en service en 2025.

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En Ukraine, les hélicoptères d’attaque subissent d’importantes pertes, notamment à cause des missiles anti-aériens portatifs [MANPADS] que les forces ukrainiennes ont reçu en masse avant le début de la guerre. Ainsi, depuis février 2022, les Russes en ont perdu au moins une soixantaine, dont 32 Ka-52 « Alligator », sur une flotte qui en comptait initialement près d’une centaine d’exemplaire.

En octobre dernier, le minstère britannique de la Défense [MoD] a mis cette attrition sur le compte des MANPADS mais également sur celui de la doctrine russe. « Les commandants russes ont probablement de plus en plus recours aux hélicoptères d’attaque pour des missions à haut risque, vues comme étant l’une des rares options disponibles pour fournir un soutien rapproché aux troupes au contact », a-t-il expliqué. En outre, il a été démonté que le Ka-52 pouvait être vulnérable à des munitions de petit calibre [malgré son blindage] et que sa maintenance laissait à désirer, en raison de déficiences en matière logistique.

Quoi qu’il en soit, certains en ont tiré des conclusions définitives. Tel est ainsi le cas du ministère japonais de la Défense, lequel envisage de retirer du service tous les hélicoptères d’attaque et de reconnaissance exploités par ses forces d’autodéfense en vue de les remplacer par des drones. En France, le standard Mk3 du Tigre [qui correspond à sa modernisation à mi-vie] serait menacé, même s’il n’est pas question de se séparer d’une telle capacité à court-terme.

A contrario, estimant que les pertes infligées aux Ka-52 russes est surtout une affaire de concept d’emploi, la British Army n’a pas l’intention d’abandonner ses AH-64E Guardian… puisqu’elle a récemment organisé un exercice afin d’adapter ses tactiques en fonction des retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine. « Nous avons dû complètement changer notre façon d’opérer à la fois dans les airs et au sol, pour exploiter au mieux les capteurs, les armes et les systèmes de communication améliorés de l’AH-64E, ainsi que ses meilleures performances de vol », a-t-elle expliqué. Et elle n’est visiblement pas la seule à voir les choses sous cet angle.

En effet, le 17 mars, Boeing a indiqué avoir été notifié d’un « contrat pluriannuel » pour livrer 184 AH-64E Guardian [ou Apache], dont 115 « remanufacturés » pour les besoins de l’US Army [avec 15 exemplaires en option] et 54 pour des « pays partenaires », dans le cadre des « ventes militaires à l’étranger » [FMS].

Ce contrat vient après que « la flotte ‘Apache’ de l’US Army a dépassé les cinq millions d’heures de vol, une étape importante prouvant que l’AH-64 est l’hélicoptère d’attaque le plus performant, le plus fiable et le plus polyvalent », a souligné Boeing.

« Dans le cadre du premier contrat pluriannuel, signé en 2017, Boeing a livré 244 Apache remanufacturés à l’US Army et 24 appareils neufs à un client international. L’ AH-64E , construit sur le site Boeing de Mesa, en Arizona, est l’hélicoptère de combat multirôle le plus avancé au monde. Il y a plus de 1275 Apache actuellement en service dans le monde », a par ailleurs rappelé le constructeur américain.

Parmi les clients internationaux qui recevront des AH-64E Apache dans le cadre de ce contrat figure l’Australie. C’est d’ailleurs le seul qui été cité dans le communiqué de Boeing. Pour rappel, Canberra en a commandé 29 exemplaires en janvier 2021 afin de remplacer les Tigre de l’Australian Army. Les premiers appareils entreront en service en 2025.

Opex 360

Le Pentagone note une posture de plus en plus agressive des forces aériennes russes à l’égard de ses troupes en Syrie

par Laurent Lagneau · 18 mars 2023

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En septembre 2022, dans les pages d’Air & Space Forces Magazine, le général Alexus G. Grynkewich, le commandant de l’AFCENT, c’est à dire des forces aériennes américaines relevant de l’US CENTCOM, le commandement dédié au Moyen-Orient et à l’Asie Centrale, avait confié que la « cohabitation » avec l’aviation militaire russe en Syrie devenait de plus en plus « compliquée », alors que le soutien des États-Unis à l’Ukraine prenait de l’ampleur.

Pour rappel, quand la Russie lança son intervention militaire en Syrie, en 2015, un accord de « déconfliction » avait été trouvé avec la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [Opération Inherent Resolve – OIR] afin d’éviter tout incident dans l’esapce aérien syrie. Une ligne de communication avait ainsi été établie, de même que des procédures spécifiques.

Depuis, et alors que l’État islamique a été défait, les États-Unis ont maintenu environ 900 militaires en Syrie, notamment dans les provinces de Der ez-Zor et de Homs pour y protéger les puits de pétrole au profit des Forces démocratiques syriennes [FDS, essentiellement Kurdes] ainsi que dans le secteur stratégique d’Al-Tanf, dont le contrôle permet de verrouiller l’axe Damas-Bagdad et d’y entraîner le groupe rebelle syrien « Maghaweir al-Thowra » [« Les commandos de la Révolution]. En outre, la coalition poursuit ses vols de reconnaissance, dans le but d’éviter une résurgence de l’oganisation jihadiste.

Aussi, le général Grynkewich avait expliqué que, contrairement à l’accord de déconfliction, les forces russes envoyaient des avions de combat dans les zones où se trouvaient des troupes d’Inherent Resolve sans prévenir. « Avant, ils nous passaient un coup de fil. Maintenant, ils ont cessé de le faire », avait-il dit.

« La différence est que lorsque nous entrons dans l’espace aérien [qu’ils contrôlent], nous les prévenons. Et nous le faisons dans le but de combattre l’État islamique. Quand les Russes viennent vers nos positions, pour autant que nous puissions en juger, ils ne font rien contre l’État islamique », avait ajouté le chef de l’AFCENT, notant, au passage, une posture « plus agressive ».

Cela étant, aucun incident important n’a depuis été signalé… Mais pour combien de temps encore? En effet, témoignant devant le comité sénatorial des Forces armées, le 16 mars, le général Erik Kurilla, qui est à la tête de l’US CENTCOM, a dit avoir constaté une augmentation « significative » de vols militaires russes « agressifs » en Syrie.

Ainsi, selon le général Kurilla, les avions d’attaque au sol russes [Su-25 Frogfoot, voire Su-24 Fencer] survolent régulièrement les bases américaines en Syrie en étant « chargés d’armes ». Et cela « dans le but d’être provocateurs ». Et d’ajouter : « Ce n’est pas ce que nous attendons d’une force aérienne professionnelle ».

Cependant, a poursuivi le chef de l’US CENTCOM, de tels vols, qualifiés « d’agressifs », ne sont « pas nouveaux ». Mais, a-t-il continué, « nous avons constaté un pic important depuis le 1er mars ».

« Ce que nous constatons, c’est une augmentation récente du comportement non professionnel et dangereux des forces aériennes russes dans la région », a insisté le général Kurilla.

L’audition de celui-ci s’est tenue deux jours après que deux Su-27 « Flanker » russes ont été impliqués dans la perte d’un drone MQ-9 Reaper de l’US Air Force, dans la région de la mer Noire.

Le Pentagone note une posture de plus en plus agressive des forces aériennes russes à l’égard de ses troupes en Syrie

par Laurent Lagneau · 18 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En septembre 2022, dans les pages d’Air & Space Forces Magazine, le général Alexus G. Grynkewich, le commandant de l’AFCENT, c’est à dire des forces aériennes américaines relevant de l’US CENTCOM, le commandement dédié au Moyen-Orient et à l’Asie Centrale, avait confié que la « cohabitation » avec l’aviation militaire russe en Syrie devenait de plus en plus « compliquée », alors que le soutien des États-Unis à l’Ukraine prenait de l’ampleur.

Pour rappel, quand la Russie lança son intervention militaire en Syrie, en 2015, un accord de « déconfliction » avait été trouvé avec la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [Opération Inherent Resolve – OIR] afin d’éviter tout incident dans l’esapce aérien syrie. Une ligne de communication avait ainsi été établie, de même que des procédures spécifiques.

Depuis, et alors que l’État islamique a été défait, les États-Unis ont maintenu environ 900 militaires en Syrie, notamment dans les provinces de Der ez-Zor et de Homs pour y protéger les puits de pétrole au profit des Forces démocratiques syriennes [FDS, essentiellement Kurdes] ainsi que dans le secteur stratégique d’Al-Tanf, dont le contrôle permet de verrouiller l’axe Damas-Bagdad et d’y entraîner le groupe rebelle syrien « Maghaweir al-Thowra » [« Les commandos de la Révolution]. En outre, la coalition poursuit ses vols de reconnaissance, dans le but d’éviter une résurgence de l’oganisation jihadiste.

Aussi, le général Grynkewich avait expliqué que, contrairement à l’accord de déconfliction, les forces russes envoyaient des avions de combat dans les zones où se trouvaient des troupes d’Inherent Resolve sans prévenir. « Avant, ils nous passaient un coup de fil. Maintenant, ils ont cessé de le faire », avait-il dit.

« La différence est que lorsque nous entrons dans l’espace aérien [qu’ils contrôlent], nous les prévenons. Et nous le faisons dans le but de combattre l’État islamique. Quand les Russes viennent vers nos positions, pour autant que nous puissions en juger, ils ne font rien contre l’État islamique », avait ajouté le chef de l’AFCENT, notant, au passage, une posture « plus agressive ».

Cela étant, aucun incident important n’a depuis été signalé… Mais pour combien de temps encore? En effet, témoignant devant le comité sénatorial des Forces armées, le 16 mars, le général Erik Kurilla, qui est à la tête de l’US CENTCOM, a dit avoir constaté une augmentation « significative » de vols militaires russes « agressifs » en Syrie.

Ainsi, selon le général Kurilla, les avions d’attaque au sol russes [Su-25 Frogfoot, voire Su-24 Fencer] survolent régulièrement les bases américaines en Syrie en étant « chargés d’armes ». Et cela « dans le but d’être provocateurs ». Et d’ajouter : « Ce n’est pas ce que nous attendons d’une force aérienne professionnelle ».

Cependant, a poursuivi le chef de l’US CENTCOM, de tels vols, qualifiés « d’agressifs », ne sont « pas nouveaux ». Mais, a-t-il continué, « nous avons constaté un pic important depuis le 1er mars ».

« Ce que nous constatons, c’est une augmentation récente du comportement non professionnel et dangereux des forces aériennes russes dans la région », a insisté le général Kurilla.

L’audition de celui-ci s’est tenue deux jours après que deux Su-27 « Flanker » russes ont été impliqués dans la perte d’un drone MQ-9 Reaper de l’US Air Force, dans la région de la mer Noire.

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En septembre 2022, dans les pages d’Air & Space Forces Magazine, le général Alexus G. Grynkewich, le commandant de l’AFCENT, c’est à dire des forces aériennes américaines relevant de l’US CENTCOM, le commandement dédié au Moyen-Orient et à l’Asie Centrale, avait confié que la « cohabitation » avec l’aviation militaire russe en Syrie devenait de plus en plus « compliquée », alors que le soutien des États-Unis à l’Ukraine prenait de l’ampleur.

Pour rappel, quand la Russie lança son intervention militaire en Syrie, en 2015, un accord de « déconfliction » avait été trouvé avec la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [Opération Inherent Resolve – OIR] afin d’éviter tout incident dans l’esapce aérien syrie. Une ligne de communication avait ainsi été établie, de même que des procédures spécifiques.

Depuis, et alors que l’État islamique a été défait, les États-Unis ont maintenu environ 900 militaires en Syrie, notamment dans les provinces de Der ez-Zor et de Homs pour y protéger les puits de pétrole au profit des Forces démocratiques syriennes [FDS, essentiellement Kurdes] ainsi que dans le secteur stratégique d’Al-Tanf, dont le contrôle permet de verrouiller l’axe Damas-Bagdad et d’y entraîner le groupe rebelle syrien « Maghaweir al-Thowra » [« Les commandos de la Révolution]. En outre, la coalition poursuit ses vols de reconnaissance, dans le but d’éviter une résurgence de l’oganisation jihadiste.

Aussi, le général Grynkewich avait expliqué que, contrairement à l’accord de déconfliction, les forces russes envoyaient des avions de combat dans les zones où se trouvaient des troupes d’Inherent Resolve sans prévenir. « Avant, ils nous passaient un coup de fil. Maintenant, ils ont cessé de le faire », avait-il dit.

« La différence est que lorsque nous entrons dans l’espace aérien [qu’ils contrôlent], nous les prévenons. Et nous le faisons dans le but de combattre l’État islamique. Quand les Russes viennent vers nos positions, pour autant que nous puissions en juger, ils ne font rien contre l’État islamique », avait ajouté le chef de l’AFCENT, notant, au passage, une posture « plus agressive ».

Cela étant, aucun incident important n’a depuis été signalé… Mais pour combien de temps encore? En effet, témoignant devant le comité sénatorial des Forces armées, le 16 mars, le général Erik Kurilla, qui est à la tête de l’US CENTCOM, a dit avoir constaté une augmentation « significative » de vols militaires russes « agressifs » en Syrie.

Ainsi, selon le général Kurilla, les avions d’attaque au sol russes [Su-25 Frogfoot, voire Su-24 Fencer] survolent régulièrement les bases américaines en Syrie en étant « chargés d’armes ». Et cela « dans le but d’être provocateurs ». Et d’ajouter : « Ce n’est pas ce que nous attendons d’une force aérienne professionnelle ».

Cependant, a poursuivi le chef de l’US CENTCOM, de tels vols, qualifiés « d’agressifs », ne sont « pas nouveaux ». Mais, a-t-il continué, « nous avons constaté un pic important depuis le 1er mars ».

« Ce que nous constatons, c’est une augmentation récente du comportement non professionnel et dangereux des forces aériennes russes dans la région », a insisté le général Kurilla.

L’audition de celui-ci s’est tenue deux jours après que deux Su-27 « Flanker » russes ont été impliqués dans la perte d’un drone MQ-9 Reaper de l’US Air Force, dans la région de la mer Noire.

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En septembre 2022, dans les pages d’Air & Space Forces Magazine, le général Alexus G. Grynkewich, le commandant de l’AFCENT, c’est à dire des forces aériennes américaines relevant de l’US CENTCOM, le commandement dédié au Moyen-Orient et à l’Asie Centrale, avait confié que la « cohabitation » avec l’aviation militaire russe en Syrie devenait de plus en plus « compliquée », alors que le soutien des États-Unis à l’Ukraine prenait de l’ampleur.

Pour rappel, quand la Russie lança son intervention militaire en Syrie, en 2015, un accord de « déconfliction » avait été trouvé avec la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [Opération Inherent Resolve – OIR] afin d’éviter tout incident dans l’esapce aérien syrie. Une ligne de communication avait ainsi été établie, de même que des procédures spécifiques.

Depuis, et alors que l’État islamique a été défait, les États-Unis ont maintenu environ 900 militaires en Syrie, notamment dans les provinces de Der ez-Zor et de Homs pour y protéger les puits de pétrole au profit des Forces démocratiques syriennes [FDS, essentiellement Kurdes] ainsi que dans le secteur stratégique d’Al-Tanf, dont le contrôle permet de verrouiller l’axe Damas-Bagdad et d’y entraîner le groupe rebelle syrien « Maghaweir al-Thowra » [« Les commandos de la Révolution]. En outre, la coalition poursuit ses vols de reconnaissance, dans le but d’éviter une résurgence de l’oganisation jihadiste.

Aussi, le général Grynkewich avait expliqué que, contrairement à l’accord de déconfliction, les forces russes envoyaient des avions de combat dans les zones où se trouvaient des troupes d’Inherent Resolve sans prévenir. « Avant, ils nous passaient un coup de fil. Maintenant, ils ont cessé de le faire », avait-il dit.

« La différence est que lorsque nous entrons dans l’espace aérien [qu’ils contrôlent], nous les prévenons. Et nous le faisons dans le but de combattre l’État islamique. Quand les Russes viennent vers nos positions, pour autant que nous puissions en juger, ils ne font rien contre l’État islamique », avait ajouté le chef de l’AFCENT, notant, au passage, une posture « plus agressive ».

Cela étant, aucun incident important n’a depuis été signalé… Mais pour combien de temps encore? En effet, témoignant devant le comité sénatorial des Forces armées, le 16 mars, le général Erik Kurilla, qui est à la tête de l’US CENTCOM, a dit avoir constaté une augmentation « significative » de vols militaires russes « agressifs » en Syrie.

Ainsi, selon le général Kurilla, les avions d’attaque au sol russes [Su-25 Frogfoot, voire Su-24 Fencer] survolent régulièrement les bases américaines en Syrie en étant « chargés d’armes ». Et cela « dans le but d’être provocateurs ». Et d’ajouter : « Ce n’est pas ce que nous attendons d’une force aérienne professionnelle ».

Cependant, a poursuivi le chef de l’US CENTCOM, de tels vols, qualifiés « d’agressifs », ne sont « pas nouveaux ». Mais, a-t-il continué, « nous avons constaté un pic important depuis le 1er mars ».

« Ce que nous constatons, c’est une augmentation récente du comportement non professionnel et dangereux des forces aériennes russes dans la région », a insisté le général Kurilla.

L’audition de celui-ci s’est tenue deux jours après que deux Su-27 « Flanker » russes ont été impliqués dans la perte d’un drone MQ-9 Reaper de l’US Air Force, dans la région de la mer Noire.

Opex 360

Les six derniers élèves pilotes de chasse formés sur Alphajet ont reçu leur macaron à Cazaux

par Laurent Lagneau · 18 mars 2023

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En 2020, l’École de l’Aviation de Chasse [EAC] abandonna ses avions d’entraînements Alphajet pour des turbopropulseurs Pilatus PC-21 et quitta Tours pour rejoindre la base aérienne de Cognac, dans le cadre du projet FOMEDEC [Formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse], lequel avait commencé à être mis en oeuvre un an plus tôt, avec la formation d’une première promotion d’élèves pilotes et navigateurs officiers systèmes d’armes [NOSA].

En outre, dans le prolongement de FOMEDEC, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] lança le programme MENTOR, celui-ci consistant à remplacer la transition opérationnelle des pilotes fraîchement « macaronés » jusqu’alors effectuée sur Alphajet à Cazaux par une phase « complémentaire » devant également se dérouler à Cognac, toujours avec des Pilatus PC-21.

Pour l’AAE, cette réforme présente au moins deux avantages : elle permet de faire des économies, l’exploitation d’un PC-21 étant moins onéreuse que celle d’un Alphajet, avec un coût de l’heure de vol cinq fois moindre [1500 euros contre 7800 euros, ndlr] tout en familiarisant les futurs pilotes et navigateurs à l’avionique du Rafale.

Quoi qu’il en soit, les jours de l’Alphajet en tant qu’avion d’entraînement étaient comptés… D’autant plus que l’Escadron de transition opérationnelle 2/8 « Nice », qui en était équipé, fut mis en sommeil en 2022, tandis que les deux premiers PC-21 acquis dans le cadre du projet MENTOR furent livrés.

Cependant, et après le transfert de l’EAC à Cognac, l’Escadron de chasse 3/8 « Côte d’Or », qui, ordinairement, tient le rôle de « force adverse » au sein de l’AAE, reçut « temporairement » la mission de former une poignée d’élèves pilotes. Or, cette mission a pris fin le 16 mars, avec le « macaronage » de cette ultime promotion formée sur Alphajet.

« En recevant les brevets de pilote de chasse, la promotion composée de six officiers issus de l’École de l’air et de l’espace a ‘clôturé’ 59 années de formation de la filière chasse sur la base aérienne 120 Cazaux. Elle fut la dernière à recevoir ses ailes sur Alphajet, ainsi que la seule à avoir été formée entièrement au sein de l’escadron de chasse 3/8 ‘Côte d’Or’ à qui la mission de formation avait été attribuée temporairement. La formation sur Alphajet est donc désormais révolue », a en effet annoncé l’AAE.

Aujourd’hui, la dernière promotion de pilotes de chasse formés sur Alphajet termine sa formation. Le macaronage de cette ultime promotion marque la fin de la formation sur Alphajet. Désormais, l’ensemble de la formation chasse sera dispensée par l’EAC de Cognac, sur PC-21. pic.twitter.com/LRDVEoKhhW

— Armée de l'Air et de l'Espace (@Armee_de_lair) March 16, 2023

Cependant, l’Alphajet effectuera encore des tours de pistes en tant qu’avion d’entraînement dans la mesure où ces six pilotes brevetés doivent encore terminer leur transition opérationnelle. Après, il sera essentiellement utilisé par la Patrouille de France [qui pourrait le remplacer à l’horizon 2030] et pour les missions dites « Red Air » assurées par le 3/8 « Côte d’Or ».

Seulement, sur ce dernier point, il apparaît que les capacités de l’Alphajet sont limitées pour la préparation des équipages de l’AAE à la haute intensité.

« Les Alphajet ne possèdent pas toutes les capacités nécessaires permettant de ‘durcir’ la préparation opérationnelle. Il existe en effet plusieurs niveaux de Red Air. Ainsi, un haut niveau de prestation Red Air pourrait être conservé en interne et le reste des prestations envisagé au titre de l’externalisation et de la contractualisation en bornant bien les prestations », a récemment relevé un rapport parlementaire sur la préparation opérationnelle. Et celui-ci d’ajouter : « L’enjeu réside, néanmoins, dans la capacité à identifier des entreprises susceptibles de fournir une prestation représentative avec des capacités et des moyens spécifiques, tout en étant compétitive ».

Les six derniers élèves pilotes de chasse formés sur Alphajet ont reçu leur macaron à Cazaux

par Laurent Lagneau · 18 mars 2023

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En 2020, l’École de l’Aviation de Chasse [EAC] abandonna ses avions d’entraînements Alphajet pour des turbopropulseurs Pilatus PC-21 et quitta Tours pour rejoindre la base aérienne de Cognac, dans le cadre du projet FOMEDEC [Formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse], lequel avait commencé à être mis en oeuvre un an plus tôt, avec la formation d’une première promotion d’élèves pilotes et navigateurs officiers systèmes d’armes [NOSA].

En outre, dans le prolongement de FOMEDEC, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] lança le programme MENTOR, celui-ci consistant à remplacer la transition opérationnelle des pilotes fraîchement « macaronés » jusqu’alors effectuée sur Alphajet à Cazaux par une phase « complémentaire » devant également se dérouler à Cognac, toujours avec des Pilatus PC-21.

Pour l’AAE, cette réforme présente au moins deux avantages : elle permet de faire des économies, l’exploitation d’un PC-21 étant moins onéreuse que celle d’un Alphajet, avec un coût de l’heure de vol cinq fois moindre [1500 euros contre 7800 euros, ndlr] tout en familiarisant les futurs pilotes et navigateurs à l’avionique du Rafale.

Quoi qu’il en soit, les jours de l’Alphajet en tant qu’avion d’entraînement étaient comptés… D’autant plus que l’Escadron de transition opérationnelle 2/8 « Nice », qui en était équipé, fut mis en sommeil en 2022, tandis que les deux premiers PC-21 acquis dans le cadre du projet MENTOR furent livrés.

Cependant, et après le transfert de l’EAC à Cognac, l’Escadron de chasse 3/8 « Côte d’Or », qui, ordinairement, tient le rôle de « force adverse » au sein de l’AAE, reçut « temporairement » la mission de former une poignée d’élèves pilotes. Or, cette mission a pris fin le 16 mars, avec le « macaronage » de cette ultime promotion formée sur Alphajet.

« En recevant les brevets de pilote de chasse, la promotion composée de six officiers issus de l’École de l’air et de l’espace a ‘clôturé’ 59 années de formation de la filière chasse sur la base aérienne 120 Cazaux. Elle fut la dernière à recevoir ses ailes sur Alphajet, ainsi que la seule à avoir été formée entièrement au sein de l’escadron de chasse 3/8 ‘Côte d’Or’ à qui la mission de formation avait été attribuée temporairement. La formation sur Alphajet est donc désormais révolue », a en effet annoncé l’AAE.

Aujourd’hui, la dernière promotion de pilotes de chasse formés sur Alphajet termine sa formation. Le macaronage de cette ultime promotion marque la fin de la formation sur Alphajet. Désormais, l’ensemble de la formation chasse sera dispensée par l’EAC de Cognac, sur PC-21. pic.twitter.com/LRDVEoKhhW

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Cependant, l’Alphajet effectuera encore des tours de pistes en tant qu’avion d’entraînement dans la mesure où ces six pilotes brevetés doivent encore terminer leur transition opérationnelle. Après, il sera essentiellement utilisé par la Patrouille de France [qui pourrait le remplacer à l’horizon 2030] et pour les missions dites « Red Air » assurées par le 3/8 « Côte d’Or ».

Seulement, sur ce dernier point, il apparaît que les capacités de l’Alphajet sont limitées pour la préparation des équipages de l’AAE à la haute intensité.

« Les Alphajet ne possèdent pas toutes les capacités nécessaires permettant de ‘durcir’ la préparation opérationnelle. Il existe en effet plusieurs niveaux de Red Air. Ainsi, un haut niveau de prestation Red Air pourrait être conservé en interne et le reste des prestations envisagé au titre de l’externalisation et de la contractualisation en bornant bien les prestations », a récemment relevé un rapport parlementaire sur la préparation opérationnelle. Et celui-ci d’ajouter : « L’enjeu réside, néanmoins, dans la capacité à identifier des entreprises susceptibles de fournir une prestation représentative avec des capacités et des moyens spécifiques, tout en étant compétitive ».

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En 2020, l’École de l’Aviation de Chasse [EAC] abandonna ses avions d’entraînements Alphajet pour des turbopropulseurs Pilatus PC-21 et quitta Tours pour rejoindre la base aérienne de Cognac, dans le cadre du projet FOMEDEC [Formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse], lequel avait commencé à être mis en oeuvre un an plus tôt, avec la formation d’une première promotion d’élèves pilotes et navigateurs officiers systèmes d’armes [NOSA].

En outre, dans le prolongement de FOMEDEC, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] lança le programme MENTOR, celui-ci consistant à remplacer la transition opérationnelle des pilotes fraîchement « macaronés » jusqu’alors effectuée sur Alphajet à Cazaux par une phase « complémentaire » devant également se dérouler à Cognac, toujours avec des Pilatus PC-21.

Pour l’AAE, cette réforme présente au moins deux avantages : elle permet de faire des économies, l’exploitation d’un PC-21 étant moins onéreuse que celle d’un Alphajet, avec un coût de l’heure de vol cinq fois moindre [1500 euros contre 7800 euros, ndlr] tout en familiarisant les futurs pilotes et navigateurs à l’avionique du Rafale.

Quoi qu’il en soit, les jours de l’Alphajet en tant qu’avion d’entraînement étaient comptés… D’autant plus que l’Escadron de transition opérationnelle 2/8 « Nice », qui en était équipé, fut mis en sommeil en 2022, tandis que les deux premiers PC-21 acquis dans le cadre du projet MENTOR furent livrés.

Cependant, et après le transfert de l’EAC à Cognac, l’Escadron de chasse 3/8 « Côte d’Or », qui, ordinairement, tient le rôle de « force adverse » au sein de l’AAE, reçut « temporairement » la mission de former une poignée d’élèves pilotes. Or, cette mission a pris fin le 16 mars, avec le « macaronage » de cette ultime promotion formée sur Alphajet.

« En recevant les brevets de pilote de chasse, la promotion composée de six officiers issus de l’École de l’air et de l’espace a ‘clôturé’ 59 années de formation de la filière chasse sur la base aérienne 120 Cazaux. Elle fut la dernière à recevoir ses ailes sur Alphajet, ainsi que la seule à avoir été formée entièrement au sein de l’escadron de chasse 3/8 ‘Côte d’Or’ à qui la mission de formation avait été attribuée temporairement. La formation sur Alphajet est donc désormais révolue », a en effet annoncé l’AAE.

Aujourd’hui, la dernière promotion de pilotes de chasse formés sur Alphajet termine sa formation. Le macaronage de cette ultime promotion marque la fin de la formation sur Alphajet. Désormais, l’ensemble de la formation chasse sera dispensée par l’EAC de Cognac, sur PC-21. pic.twitter.com/LRDVEoKhhW

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Cependant, l’Alphajet effectuera encore des tours de pistes en tant qu’avion d’entraînement dans la mesure où ces six pilotes brevetés doivent encore terminer leur transition opérationnelle. Après, il sera essentiellement utilisé par la Patrouille de France [qui pourrait le remplacer à l’horizon 2030] et pour les missions dites « Red Air » assurées par le 3/8 « Côte d’Or ».

Seulement, sur ce dernier point, il apparaît que les capacités de l’Alphajet sont limitées pour la préparation des équipages de l’AAE à la haute intensité.

« Les Alphajet ne possèdent pas toutes les capacités nécessaires permettant de ‘durcir’ la préparation opérationnelle. Il existe en effet plusieurs niveaux de Red Air. Ainsi, un haut niveau de prestation Red Air pourrait être conservé en interne et le reste des prestations envisagé au titre de l’externalisation et de la contractualisation en bornant bien les prestations », a récemment relevé un rapport parlementaire sur la préparation opérationnelle. Et celui-ci d’ajouter : « L’enjeu réside, néanmoins, dans la capacité à identifier des entreprises susceptibles de fournir une prestation représentative avec des capacités et des moyens spécifiques, tout en étant compétitive ».

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En 2020, l’École de l’Aviation de Chasse [EAC] abandonna ses avions d’entraînements Alphajet pour des turbopropulseurs Pilatus PC-21 et quitta Tours pour rejoindre la base aérienne de Cognac, dans le cadre du projet FOMEDEC [Formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse], lequel avait commencé à être mis en oeuvre un an plus tôt, avec la formation d’une première promotion d’élèves pilotes et navigateurs officiers systèmes d’armes [NOSA].

En outre, dans le prolongement de FOMEDEC, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] lança le programme MENTOR, celui-ci consistant à remplacer la transition opérationnelle des pilotes fraîchement « macaronés » jusqu’alors effectuée sur Alphajet à Cazaux par une phase « complémentaire » devant également se dérouler à Cognac, toujours avec des Pilatus PC-21.

Pour l’AAE, cette réforme présente au moins deux avantages : elle permet de faire des économies, l’exploitation d’un PC-21 étant moins onéreuse que celle d’un Alphajet, avec un coût de l’heure de vol cinq fois moindre [1500 euros contre 7800 euros, ndlr] tout en familiarisant les futurs pilotes et navigateurs à l’avionique du Rafale.

Quoi qu’il en soit, les jours de l’Alphajet en tant qu’avion d’entraînement étaient comptés… D’autant plus que l’Escadron de transition opérationnelle 2/8 « Nice », qui en était équipé, fut mis en sommeil en 2022, tandis que les deux premiers PC-21 acquis dans le cadre du projet MENTOR furent livrés.

Cependant, et après le transfert de l’EAC à Cognac, l’Escadron de chasse 3/8 « Côte d’Or », qui, ordinairement, tient le rôle de « force adverse » au sein de l’AAE, reçut « temporairement » la mission de former une poignée d’élèves pilotes. Or, cette mission a pris fin le 16 mars, avec le « macaronage » de cette ultime promotion formée sur Alphajet.

« En recevant les brevets de pilote de chasse, la promotion composée de six officiers issus de l’École de l’air et de l’espace a ‘clôturé’ 59 années de formation de la filière chasse sur la base aérienne 120 Cazaux. Elle fut la dernière à recevoir ses ailes sur Alphajet, ainsi que la seule à avoir été formée entièrement au sein de l’escadron de chasse 3/8 ‘Côte d’Or’ à qui la mission de formation avait été attribuée temporairement. La formation sur Alphajet est donc désormais révolue », a en effet annoncé l’AAE.

Aujourd’hui, la dernière promotion de pilotes de chasse formés sur Alphajet termine sa formation. Le macaronage de cette ultime promotion marque la fin de la formation sur Alphajet. Désormais, l’ensemble de la formation chasse sera dispensée par l’EAC de Cognac, sur PC-21. pic.twitter.com/LRDVEoKhhW

— Armée de l'Air et de l'Espace (@Armee_de_lair) March 16, 2023

Aujourd’hui, la dernière promotion de pilotes de chasse formés sur Alphajet termine sa formation. Le macaronage de cette ultime promotion marque la fin de la formation sur Alphajet. Désormais, l’ensemble de la formation chasse sera dispensée par l’EAC de Cognac, sur PC-21. pic.twitter.com/LRDVEoKhhW

pic.twitter.com/LRDVEoKhhW

— Armée de l'Air et de l'Espace (@Armee_de_lair) March 16, 2023

March 16, 2023

Cependant, l’Alphajet effectuera encore des tours de pistes en tant qu’avion d’entraînement dans la mesure où ces six pilotes brevetés doivent encore terminer leur transition opérationnelle. Après, il sera essentiellement utilisé par la Patrouille de France [qui pourrait le remplacer à l’horizon 2030] et pour les missions dites « Red Air » assurées par le 3/8 « Côte d’Or ».

Seulement, sur ce dernier point, il apparaît que les capacités de l’Alphajet sont limitées pour la préparation des équipages de l’AAE à la haute intensité.

« Les Alphajet ne possèdent pas toutes les capacités nécessaires permettant de ‘durcir’ la préparation opérationnelle. Il existe en effet plusieurs niveaux de Red Air. Ainsi, un haut niveau de prestation Red Air pourrait être conservé en interne et le reste des prestations envisagé au titre de l’externalisation et de la contractualisation en bornant bien les prestations », a récemment relevé un rapport parlementaire sur la préparation opérationnelle. Et celui-ci d’ajouter : « L’enjeu réside, néanmoins, dans la capacité à identifier des entreprises susceptibles de fournir une prestation représentative avec des capacités et des moyens spécifiques, tout en étant compétitive ».

L'Humanité

Essai. Rebecca Solnit, penser la catastrophe

Nos recommandations culturelles

Dans Un paradis en enfer, l’écrivaine américaine examine les bouleversements politiques et sociaux nés des désastres et la part d’utopie qui peut en découler.

Sophie Joubert

En 2018, les lecteurs français découvraient Rebecca Solnit avec Ces hommes qui m’expliquent la vie, recueil d’articles féministes dont le titre a donné naissance au concept de mansplaining, aujourd’hui largement popularisé. Grâce aux éditions de l’Olivier, qui ont également publié son autobiographie, Souvenirs de mon inexistence, et deux autres livres de non-fiction, on accède aujourd’hui à un autre aspect de la pensée de cette intellectuelle américaine majeure qui a grandi en Californie et étudié à San Francisco, ville dévastée par un terrible tremblement de terre en 1906. Dans Un paradis en enfer, recueil d’articles initialement parus en 2009, elle analyse à partir de cinq cas et cinq villes (San Francisco, Mexico, Halifax, New York et La Nouvelle-Orléans) la manière dont les êtres humains traversent les catastrophes, qu’elles soient naturelles (ouragan, tsunami, séisme), politiques (attentat terroriste, guerre…) ou économiques.

 « Un gouvernement qui paraissait omnipotent »

Le propos de Rebecca Solnit n’est pas de faire l’éloge de la résilience individuelle, mais plutôt d’examiner une nouvelle façon de faire société et de créer des liens, l’émergence d’une utopie « sociale et communautaire » au milieu du désastre. Ainsi, en quelques jours, Anna Amelia Holshouser, coquette propriétaire d’un salon de beauté de San Francisco, est-elle devenue la fondatrice d’une soupe populaire pour les victimes du tremblement de terre. À Mexico, après le séisme de 1985, « les citoyens se sont découvert les uns les autres et ont pris conscience de leur puissance face à l’inanité d’un gouvernement qui paraissait omnipotent ». Soudain, des gens en situation de danger se mettent à collaborer, à s’entraider, comme les courtiers de Wall Street, à New York, secourant les victimes des attentats du 11 septembre 2001.

Se référant à la pensée de l’anarchiste russe Pierre Kropotkine et du philosophe anglais Thomas Paine, dont les écrits ont influencé les révolutions américaine et française, Rebecca Solnit déconstruit les fantasmes sur les mouvements de foule désordonnés et le chacun- pour-soi qui naîtraient des catastrophes, argument souvent utilisé par les gouvernements et les élites paniqués pour justifier le recours à la force. Dans l’article « Hobbes à Hollywood », elle montre comment les films catastrophes, qui fonctionnent comme un « monde inversé », attisent les peurs pour appeler au triomphe d’une autorité protectrice.

Une révolution politique et métaphysique

À rebours d’une époque qui valorise l’intime au détriment du politique, Rebecca Solnit appelle à se tourner vers « les communautés de don, la démocratie directe et participative, la société civile, la régénération urbaine, la communauté bien-aimée, la joie, la solidarité », à revoir en profondeur nos façons d’être, de penser et d’agir, à faire une révolution politique et métaphysique. Parue aux États-Unis au plus fort de la pandémie de Covid, la préface à l’édition révisée de 2020 rappelle que nous sommes entrés dans l’ère des catastrophes à répétition, liées au changement climatique. « Force est de constater que le paradis – en tant que transformation de l’économie énergétique, montée de la justice sociale, redistribution du pouvoir et de la richesse, reconnaissance de l’interconnexion – n’est plus une option pour améliorer nos existences. C’est la seule et unique voie vers la survie à long terme », écrit Rebecca Solnit. Puisse-t-elle être entendue.

EssaislivresTremblement de terrecatastrophes naturelles
L'Humanité

Maud Martha : une vie et celle de tant d’autres

Nos recommandations culturelles

Célèbre poétesse américaine du siècle dernier, Gwendolyn Brooks publie, en 1953, son premier et unique roman. Inspiré de sa propre vie. l’autrice y raconte le quotidien d’une femme noire des années 1940 à Chicago.

Lisa RompillonMaud Martha

En 1950, Gwendolyn Brooks, poétesse américaine, est la première femme noire à recevoir le prix Pulitzer. Trois ans après, ell publie Maud Martha, son premier et seul roman, oublié au détriment des ouvrages de ses contemporains, James Baldwin et Ralph Ellison. À l’heure de la réhabilitation de nombreuses œuvres d’artistes femmes, Maud Martha vient d’être traduite en français.

Le décor empreint de poésie tranche avec le malaise d’une société où pèse le racisme systémique.

L’évolution d’une femme racisée face aux discriminations

Entre fable et nouvelle, Maud Martha met en scène le quotidien d’une femme afro-américaine vivant dans le Midwest américain des années 1940. L’autrice construit un récit antispectaculaire centré sur un personnage principal dont on suit l’évolution : une enfant devenant épouse puis mère, une femme qui accepte d’habiter un appartement-kitchenette, admet d’être moins belle que sa sœur et trop noire pour son mari. Une femme racisée qui a conscience des discriminations, qui les observe. Gwendolyn Brooks décrit avec douceur la spontanéité et l’enthousiasme d’une anonyme qui s’autorise à rêver. Le décor empreint de poésie tranche avec le malaise d’une société où pèse le racisme systémique.

Avec ce personnage, Gwendolyn Brooks écrit sur toutes celles qui interrogent les discriminations qu’elles subissent, inscrites dans leur quotidien. Être l’héroïne d’une vie, c’est peut-être juste ne pas y renoncer.

LittératureÉtats-Unisracismediscriminations
Opex 360

Le Pentagone évalue le rapport « bénéfice/risque » de ses vols de drones au-dessus de la mer Noire

par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

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La vidéo produite par le Pentagone est formelle : la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper, alors en mission de renseignement dans l’espace aérien international de la mer Noire, a bien été causée par le comportement des pilotes des deux Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et contrairement à ce qu’a pu avancer Moscou, l’un des deux avions est bien entré en collision avec l’appareil américain.

Reste à voir si la manoeuvre des pilotes russes était intentionnelle. Dans son communiqué relatif à cet incident, le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a écarté cette hypothèse, en laissant entendre que la collision était accidentelle. Mais sans doute qu’il a soigneusement choisi ses mots pour éviter une possible « escalade ».

En attendant, les deux pilotes russes impliqués dans la perte du drone ont quant à eux été récompensés par leur ministre, Sergueï Choïgou, au motif qu’ils auraient empêché une « violation de l’espace aérien de la Fédération de Russie » par le MQ-9 Reaper… qui évoluait à environ 40/50 nautiques des côtes de la Crimée au moment des faits.

Quoi qu’il en soit, M. Choïgou a fait valoir que les « causes » de cet incident étaient liées à la « non-observation par les États-Unis de la zone de limitation des vols » établie unilatéralement par la Russie pour ses opérations militaires en Ukraine ainsi qu’au « renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie ». Et d »ajouter : « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation ».

Cela étant, l’incident du Reaper n’est pas le premier du genre… L’automne dernier, un Su-27 Flanker avait tiré un missile air-air à proximité d’un RC-135 Rivet Joint britannique, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire. Moscou mit cela sur le dos d’un « dysfonctionnement technique »… Ce qui ne convainquit par Londres, qui fit ensuite escorter avions « espions » par des chasseurs Eurofighter Typhoon, quitte à consommer le potentiel de ces derniers [et à poser des soucis à la Royal Air Force].

Qu’en sera-t-il pour les drones américains? Prendre une mesure identique à celle des Britanniques n’aurait pas de sens, sauf à considérer qu’elle en vaut vraiment la chandelle. Un Reaper ou Global Hawk [de type HALE, pour Haute Altitude Longue Endurance] pouvant rester des heures dans une zone « d’intérêt », cela supposerait, en plus des chasseurs supposés les escorter, des avions ravitailleurs. Ce qui serait d’autant plus onéreux et insoutenable que les drones doivent justement permettre d’économiser le potentiel des forces aériennes américaines.

Quoi qu’il en soit, selon CNN, le Pentagone est en train d’évaluer le rapport « bénéfice/risque » des missions menées par ses drones dans la région de la mer Noire… et de chercher des solutions pour éviter un nouvel incident avec les forces russes. Ce qui passerait, par exemple, par une modification des plans de vol afin de ménager la suceptibilité de Moscou. Seulement, deux arguments s’y opposent.

D’après un « haut responsable militaire » américain cité par CNN, le premier serait que des plans de vol ainsi modifiés pourraient avoir un « impact sur la collecte de renseignements liés à la guerre en Ukraine ». Quant au second, cela reviendrait à légitimer le comportement des pilotes russes.

En attendant, les vols de drones au-dessus de la mer Noire continuent. Ainsi, ce 17 mars, et selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, un RQ-4 Global Hawk [qui vole plus haut qu’un Reaper, soàt 18’000 mètres d’altitude, ndlr] a décollé de Sigonella [Italie/Sicile] et mit le cap vers la Crimée. Mais, a priori, sa mission a été « plus courte que d’habitude ».

FORTE10's mission has been much shorter than usual. pic.twitter.com/VuYwp2TIXQ

— Manu Gómez (@GDarkconrad) March 17, 2023

Le Pentagone évalue le rapport « bénéfice/risque » de ses vols de drones au-dessus de la mer Noire

par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

La vidéo produite par le Pentagone est formelle : la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper, alors en mission de renseignement dans l’espace aérien international de la mer Noire, a bien été causée par le comportement des pilotes des deux Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et contrairement à ce qu’a pu avancer Moscou, l’un des deux avions est bien entré en collision avec l’appareil américain.

Reste à voir si la manoeuvre des pilotes russes était intentionnelle. Dans son communiqué relatif à cet incident, le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a écarté cette hypothèse, en laissant entendre que la collision était accidentelle. Mais sans doute qu’il a soigneusement choisi ses mots pour éviter une possible « escalade ».

En attendant, les deux pilotes russes impliqués dans la perte du drone ont quant à eux été récompensés par leur ministre, Sergueï Choïgou, au motif qu’ils auraient empêché une « violation de l’espace aérien de la Fédération de Russie » par le MQ-9 Reaper… qui évoluait à environ 40/50 nautiques des côtes de la Crimée au moment des faits.

Quoi qu’il en soit, M. Choïgou a fait valoir que les « causes » de cet incident étaient liées à la « non-observation par les États-Unis de la zone de limitation des vols » établie unilatéralement par la Russie pour ses opérations militaires en Ukraine ainsi qu’au « renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie ». Et d »ajouter : « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation ».

Cela étant, l’incident du Reaper n’est pas le premier du genre… L’automne dernier, un Su-27 Flanker avait tiré un missile air-air à proximité d’un RC-135 Rivet Joint britannique, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire. Moscou mit cela sur le dos d’un « dysfonctionnement technique »… Ce qui ne convainquit par Londres, qui fit ensuite escorter avions « espions » par des chasseurs Eurofighter Typhoon, quitte à consommer le potentiel de ces derniers [et à poser des soucis à la Royal Air Force].

Qu’en sera-t-il pour les drones américains? Prendre une mesure identique à celle des Britanniques n’aurait pas de sens, sauf à considérer qu’elle en vaut vraiment la chandelle. Un Reaper ou Global Hawk [de type HALE, pour Haute Altitude Longue Endurance] pouvant rester des heures dans une zone « d’intérêt », cela supposerait, en plus des chasseurs supposés les escorter, des avions ravitailleurs. Ce qui serait d’autant plus onéreux et insoutenable que les drones doivent justement permettre d’économiser le potentiel des forces aériennes américaines.

Quoi qu’il en soit, selon CNN, le Pentagone est en train d’évaluer le rapport « bénéfice/risque » des missions menées par ses drones dans la région de la mer Noire… et de chercher des solutions pour éviter un nouvel incident avec les forces russes. Ce qui passerait, par exemple, par une modification des plans de vol afin de ménager la suceptibilité de Moscou. Seulement, deux arguments s’y opposent.

D’après un « haut responsable militaire » américain cité par CNN, le premier serait que des plans de vol ainsi modifiés pourraient avoir un « impact sur la collecte de renseignements liés à la guerre en Ukraine ». Quant au second, cela reviendrait à légitimer le comportement des pilotes russes.

En attendant, les vols de drones au-dessus de la mer Noire continuent. Ainsi, ce 17 mars, et selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, un RQ-4 Global Hawk [qui vole plus haut qu’un Reaper, soàt 18’000 mètres d’altitude, ndlr] a décollé de Sigonella [Italie/Sicile] et mit le cap vers la Crimée. Mais, a priori, sa mission a été « plus courte que d’habitude ».

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— Manu Gómez (@GDarkconrad) March 17, 2023

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La vidéo produite par le Pentagone est formelle : la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper, alors en mission de renseignement dans l’espace aérien international de la mer Noire, a bien été causée par le comportement des pilotes des deux Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et contrairement à ce qu’a pu avancer Moscou, l’un des deux avions est bien entré en collision avec l’appareil américain.

Reste à voir si la manoeuvre des pilotes russes était intentionnelle. Dans son communiqué relatif à cet incident, le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a écarté cette hypothèse, en laissant entendre que la collision était accidentelle. Mais sans doute qu’il a soigneusement choisi ses mots pour éviter une possible « escalade ».

En attendant, les deux pilotes russes impliqués dans la perte du drone ont quant à eux été récompensés par leur ministre, Sergueï Choïgou, au motif qu’ils auraient empêché une « violation de l’espace aérien de la Fédération de Russie » par le MQ-9 Reaper… qui évoluait à environ 40/50 nautiques des côtes de la Crimée au moment des faits.

Quoi qu’il en soit, M. Choïgou a fait valoir que les « causes » de cet incident étaient liées à la « non-observation par les États-Unis de la zone de limitation des vols » établie unilatéralement par la Russie pour ses opérations militaires en Ukraine ainsi qu’au « renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie ». Et d »ajouter : « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation ».

Cela étant, l’incident du Reaper n’est pas le premier du genre… L’automne dernier, un Su-27 Flanker avait tiré un missile air-air à proximité d’un RC-135 Rivet Joint britannique, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire. Moscou mit cela sur le dos d’un « dysfonctionnement technique »… Ce qui ne convainquit par Londres, qui fit ensuite escorter avions « espions » par des chasseurs Eurofighter Typhoon, quitte à consommer le potentiel de ces derniers [et à poser des soucis à la Royal Air Force].

Qu’en sera-t-il pour les drones américains? Prendre une mesure identique à celle des Britanniques n’aurait pas de sens, sauf à considérer qu’elle en vaut vraiment la chandelle. Un Reaper ou Global Hawk [de type HALE, pour Haute Altitude Longue Endurance] pouvant rester des heures dans une zone « d’intérêt », cela supposerait, en plus des chasseurs supposés les escorter, des avions ravitailleurs. Ce qui serait d’autant plus onéreux et insoutenable que les drones doivent justement permettre d’économiser le potentiel des forces aériennes américaines.

Quoi qu’il en soit, selon CNN, le Pentagone est en train d’évaluer le rapport « bénéfice/risque » des missions menées par ses drones dans la région de la mer Noire… et de chercher des solutions pour éviter un nouvel incident avec les forces russes. Ce qui passerait, par exemple, par une modification des plans de vol afin de ménager la suceptibilité de Moscou. Seulement, deux arguments s’y opposent.

D’après un « haut responsable militaire » américain cité par CNN, le premier serait que des plans de vol ainsi modifiés pourraient avoir un « impact sur la collecte de renseignements liés à la guerre en Ukraine ». Quant au second, cela reviendrait à légitimer le comportement des pilotes russes.

En attendant, les vols de drones au-dessus de la mer Noire continuent. Ainsi, ce 17 mars, et selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, un RQ-4 Global Hawk [qui vole plus haut qu’un Reaper, soàt 18’000 mètres d’altitude, ndlr] a décollé de Sigonella [Italie/Sicile] et mit le cap vers la Crimée. Mais, a priori, sa mission a été « plus courte que d’habitude ».

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La vidéo produite par le Pentagone est formelle : la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper, alors en mission de renseignement dans l’espace aérien international de la mer Noire, a bien été causée par le comportement des pilotes des deux Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et contrairement à ce qu’a pu avancer Moscou, l’un des deux avions est bien entré en collision avec l’appareil américain.

Reste à voir si la manoeuvre des pilotes russes était intentionnelle. Dans son communiqué relatif à cet incident, le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a écarté cette hypothèse, en laissant entendre que la collision était accidentelle. Mais sans doute qu’il a soigneusement choisi ses mots pour éviter une possible « escalade ».

En attendant, les deux pilotes russes impliqués dans la perte du drone ont quant à eux été récompensés par leur ministre, Sergueï Choïgou, au motif qu’ils auraient empêché une « violation de l’espace aérien de la Fédération de Russie » par le MQ-9 Reaper… qui évoluait à environ 40/50 nautiques des côtes de la Crimée au moment des faits.

Quoi qu’il en soit, M. Choïgou a fait valoir que les « causes » de cet incident étaient liées à la « non-observation par les États-Unis de la zone de limitation des vols » établie unilatéralement par la Russie pour ses opérations militaires en Ukraine ainsi qu’au « renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie ». Et d »ajouter : « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation ».

Cela étant, l’incident du Reaper n’est pas le premier du genre… L’automne dernier, un Su-27 Flanker avait tiré un missile air-air à proximité d’un RC-135 Rivet Joint britannique, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire. Moscou mit cela sur le dos d’un « dysfonctionnement technique »… Ce qui ne convainquit par Londres, qui fit ensuite escorter avions « espions » par des chasseurs Eurofighter Typhoon, quitte à consommer le potentiel de ces derniers [et à poser des soucis à la Royal Air Force].

Qu’en sera-t-il pour les drones américains? Prendre une mesure identique à celle des Britanniques n’aurait pas de sens, sauf à considérer qu’elle en vaut vraiment la chandelle. Un Reaper ou Global Hawk [de type HALE, pour Haute Altitude Longue Endurance] pouvant rester des heures dans une zone « d’intérêt », cela supposerait, en plus des chasseurs supposés les escorter, des avions ravitailleurs. Ce qui serait d’autant plus onéreux et insoutenable que les drones doivent justement permettre d’économiser le potentiel des forces aériennes américaines.

Quoi qu’il en soit, selon CNN, le Pentagone est en train d’évaluer le rapport « bénéfice/risque » des missions menées par ses drones dans la région de la mer Noire… et de chercher des solutions pour éviter un nouvel incident avec les forces russes. Ce qui passerait, par exemple, par une modification des plans de vol afin de ménager la suceptibilité de Moscou. Seulement, deux arguments s’y opposent.

selon CNN

D’après un « haut responsable militaire » américain cité par CNN, le premier serait que des plans de vol ainsi modifiés pourraient avoir un « impact sur la collecte de renseignements liés à la guerre en Ukraine ». Quant au second, cela reviendrait à légitimer le comportement des pilotes russes.

En attendant, les vols de drones au-dessus de la mer Noire continuent. Ainsi, ce 17 mars, et selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, un RQ-4 Global Hawk [qui vole plus haut qu’un Reaper, soàt 18’000 mètres d’altitude, ndlr] a décollé de Sigonella [Italie/Sicile] et mit le cap vers la Crimée. Mais, a priori, sa mission a été « plus courte que d’habitude ».

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March 17, 2023

Opex 360

L’Agence de l’innovation de Défense a (enfin) un nouveau directeur

par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

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Depuis qu’Emmanuel Chiva a pris les rênes de la Direction générale de l’armement [DGA], le 1er août dernier, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] n’avait pas de directeur à sa tête… Du moins, son numéro deux, qui était alors l’ingénieur général de l’armement [IGA] Patrick Aufort, avait-il été désigné pour assurer l’intérim.

Alors que l’innovation a été l’un des mots clés de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qui s’achève, avec un budget dédié passé de 723 millions d’euros en 2018 à plus d’un milliard en 2022, il semblerait que la vacance de la direction de l’AID n’ait pas suscité les vocations… Ou qu’il a été compliqué de trouver le profil idéal.

En décembre denrier, La Lettre A avait d’ailleurs avancé que le cabinet de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, attendait de M. Chiva une « short-list » de candidats pour diriger l’AID.

Quoi qu’il en soit, il aura fallu attendre plus de six mois pour connaître le nom du nouveau directeur de l’AID… Et finalement, il est apparu que l’IGA Aufort était le mieux placé pour assurer cette fonction. Pourquoi avoir attendu autant de temps alors que la solution était sous les yeux?

« L’IGA Patrick Aufort a été nommé, à compter du 15 mars 2023 directeur de l’Agence de l’innovation de défense [AID]. Il était, depuis octobre 2020, directeur adjoint de l’AID puis directeur par intérim depuis le 1er août 2022 à la suite de la nomination d’Emmanuel Chiva comme délégué général pour l’armement », a en effet annoncé le ministère des Armées, le 16 mars.

Pour rappel, créée en 2018, l’AID a la tâche de fédérer les initiatives en matière d’innovation au sein du ministère des Armées, avec le souci d’en assurer la coordination et la cohérence. En outre, elle se définit comme le « capteur des innovations d’opportunité au bénéfice de tous les utilisateurs finaux quels que soient leurs domaines : conduite des opérations, équipements, soutiens, fonctionnement, administration ».

Le rôle qu’aura à tenir l’IGA Aufort devrait gagner en importance dans les années à venir dans la mesure, où, dans sa vision stratégique qu’elle a dévoilée cette semaine, la DGA fait de l’anticipation l’une de ces cinq priorités. Et il est ainsi question de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance ». Aussi, l’AID aura évidemment une partition à jouer.

L’Agence se réjouit de la nomination de l’Ingénieur général de l’armement Patrick Aufort, en tant que directeur de l’Agence de l’innovation de défense.👏

Meilleurs vœux de succès pour les nombreux défis d’#innovation à relever !Lien vers la biographie : https://t.co/meedWIEA6d pic.twitter.com/8Q7oA8toYK

— Agence Innovation Défense (@Agence_ID) March 16, 2023

Selon sa notice biographique, l’IGA Patrick Aufort a commancé sa carrière 1994, en se spécialisant d’abord dans la guerre électronique, ce qui l’a amené à travailler comme « architecte du système d’auto-protection du Rafale ». Puis, au tournant des années 2000, il est devenu « architecte de marque Hawkeye » [l’avion de guet aérien de la Marine] avant de s’intéresser aux modifications des radars mis en oeuvre par les E-3F AWACS.

En 2006, il s’est occupé du Système de Commandement et de Conduite des Opérations Aérospatiales [SCCOA]. « Son action conduit à la réception des deux premiers niveaux d’informatisation opérationnelle des bases aériennes et au transfert du centre de commandement et de conduite des opérations aériennes à Lyon Mont-Verdun sans interruption de la posture permanente de sûreté », précise le document.

Après avoir pris part au programme de rénovation des avions de patrouille maritime Atlantique 2 [Standard 6] et dirigé le « segment de management de l’unité de management avions de missions et de support », l’IGA Aufort a été nommé directeur du centre d’expertise et d’essais de la DGA Essais propulseurs, puis, en 2018, du centre d’expertise et d’essais de DGA Ingénierie des projets, avant de rejoindre l’AID en octobre 2020.

L’Agence de l’innovation de Défense a (enfin) un nouveau directeur

par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

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Depuis qu’Emmanuel Chiva a pris les rênes de la Direction générale de l’armement [DGA], le 1er août dernier, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] n’avait pas de directeur à sa tête… Du moins, son numéro deux, qui était alors l’ingénieur général de l’armement [IGA] Patrick Aufort, avait-il été désigné pour assurer l’intérim.

Alors que l’innovation a été l’un des mots clés de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qui s’achève, avec un budget dédié passé de 723 millions d’euros en 2018 à plus d’un milliard en 2022, il semblerait que la vacance de la direction de l’AID n’ait pas suscité les vocations… Ou qu’il a été compliqué de trouver le profil idéal.

En décembre denrier, La Lettre A avait d’ailleurs avancé que le cabinet de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, attendait de M. Chiva une « short-list » de candidats pour diriger l’AID.

Quoi qu’il en soit, il aura fallu attendre plus de six mois pour connaître le nom du nouveau directeur de l’AID… Et finalement, il est apparu que l’IGA Aufort était le mieux placé pour assurer cette fonction. Pourquoi avoir attendu autant de temps alors que la solution était sous les yeux?

« L’IGA Patrick Aufort a été nommé, à compter du 15 mars 2023 directeur de l’Agence de l’innovation de défense [AID]. Il était, depuis octobre 2020, directeur adjoint de l’AID puis directeur par intérim depuis le 1er août 2022 à la suite de la nomination d’Emmanuel Chiva comme délégué général pour l’armement », a en effet annoncé le ministère des Armées, le 16 mars.

Pour rappel, créée en 2018, l’AID a la tâche de fédérer les initiatives en matière d’innovation au sein du ministère des Armées, avec le souci d’en assurer la coordination et la cohérence. En outre, elle se définit comme le « capteur des innovations d’opportunité au bénéfice de tous les utilisateurs finaux quels que soient leurs domaines : conduite des opérations, équipements, soutiens, fonctionnement, administration ».

Le rôle qu’aura à tenir l’IGA Aufort devrait gagner en importance dans les années à venir dans la mesure, où, dans sa vision stratégique qu’elle a dévoilée cette semaine, la DGA fait de l’anticipation l’une de ces cinq priorités. Et il est ainsi question de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance ». Aussi, l’AID aura évidemment une partition à jouer.

L’Agence se réjouit de la nomination de l’Ingénieur général de l’armement Patrick Aufort, en tant que directeur de l’Agence de l’innovation de défense.👏

Meilleurs vœux de succès pour les nombreux défis d’#innovation à relever !Lien vers la biographie : https://t.co/meedWIEA6d pic.twitter.com/8Q7oA8toYK

— Agence Innovation Défense (@Agence_ID) March 16, 2023

Selon sa notice biographique, l’IGA Patrick Aufort a commancé sa carrière 1994, en se spécialisant d’abord dans la guerre électronique, ce qui l’a amené à travailler comme « architecte du système d’auto-protection du Rafale ». Puis, au tournant des années 2000, il est devenu « architecte de marque Hawkeye » [l’avion de guet aérien de la Marine] avant de s’intéresser aux modifications des radars mis en oeuvre par les E-3F AWACS.

En 2006, il s’est occupé du Système de Commandement et de Conduite des Opérations Aérospatiales [SCCOA]. « Son action conduit à la réception des deux premiers niveaux d’informatisation opérationnelle des bases aériennes et au transfert du centre de commandement et de conduite des opérations aériennes à Lyon Mont-Verdun sans interruption de la posture permanente de sûreté », précise le document.

Après avoir pris part au programme de rénovation des avions de patrouille maritime Atlantique 2 [Standard 6] et dirigé le « segment de management de l’unité de management avions de missions et de support », l’IGA Aufort a été nommé directeur du centre d’expertise et d’essais de la DGA Essais propulseurs, puis, en 2018, du centre d’expertise et d’essais de DGA Ingénierie des projets, avant de rejoindre l’AID en octobre 2020.

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Depuis qu’Emmanuel Chiva a pris les rênes de la Direction générale de l’armement [DGA], le 1er août dernier, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] n’avait pas de directeur à sa tête… Du moins, son numéro deux, qui était alors l’ingénieur général de l’armement [IGA] Patrick Aufort, avait-il été désigné pour assurer l’intérim.

Alors que l’innovation a été l’un des mots clés de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qui s’achève, avec un budget dédié passé de 723 millions d’euros en 2018 à plus d’un milliard en 2022, il semblerait que la vacance de la direction de l’AID n’ait pas suscité les vocations… Ou qu’il a été compliqué de trouver le profil idéal.

En décembre denrier, La Lettre A avait d’ailleurs avancé que le cabinet de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, attendait de M. Chiva une « short-list » de candidats pour diriger l’AID.

Quoi qu’il en soit, il aura fallu attendre plus de six mois pour connaître le nom du nouveau directeur de l’AID… Et finalement, il est apparu que l’IGA Aufort était le mieux placé pour assurer cette fonction. Pourquoi avoir attendu autant de temps alors que la solution était sous les yeux?

« L’IGA Patrick Aufort a été nommé, à compter du 15 mars 2023 directeur de l’Agence de l’innovation de défense [AID]. Il était, depuis octobre 2020, directeur adjoint de l’AID puis directeur par intérim depuis le 1er août 2022 à la suite de la nomination d’Emmanuel Chiva comme délégué général pour l’armement », a en effet annoncé le ministère des Armées, le 16 mars.

Pour rappel, créée en 2018, l’AID a la tâche de fédérer les initiatives en matière d’innovation au sein du ministère des Armées, avec le souci d’en assurer la coordination et la cohérence. En outre, elle se définit comme le « capteur des innovations d’opportunité au bénéfice de tous les utilisateurs finaux quels que soient leurs domaines : conduite des opérations, équipements, soutiens, fonctionnement, administration ».

Le rôle qu’aura à tenir l’IGA Aufort devrait gagner en importance dans les années à venir dans la mesure, où, dans sa vision stratégique qu’elle a dévoilée cette semaine, la DGA fait de l’anticipation l’une de ces cinq priorités. Et il est ainsi question de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance ». Aussi, l’AID aura évidemment une partition à jouer.

L’Agence se réjouit de la nomination de l’Ingénieur général de l’armement Patrick Aufort, en tant que directeur de l’Agence de l’innovation de défense.👏

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Selon sa notice biographique, l’IGA Patrick Aufort a commancé sa carrière 1994, en se spécialisant d’abord dans la guerre électronique, ce qui l’a amené à travailler comme « architecte du système d’auto-protection du Rafale ». Puis, au tournant des années 2000, il est devenu « architecte de marque Hawkeye » [l’avion de guet aérien de la Marine] avant de s’intéresser aux modifications des radars mis en oeuvre par les E-3F AWACS.

En 2006, il s’est occupé du Système de Commandement et de Conduite des Opérations Aérospatiales [SCCOA]. « Son action conduit à la réception des deux premiers niveaux d’informatisation opérationnelle des bases aériennes et au transfert du centre de commandement et de conduite des opérations aériennes à Lyon Mont-Verdun sans interruption de la posture permanente de sûreté », précise le document.

Après avoir pris part au programme de rénovation des avions de patrouille maritime Atlantique 2 [Standard 6] et dirigé le « segment de management de l’unité de management avions de missions et de support », l’IGA Aufort a été nommé directeur du centre d’expertise et d’essais de la DGA Essais propulseurs, puis, en 2018, du centre d’expertise et d’essais de DGA Ingénierie des projets, avant de rejoindre l’AID en octobre 2020.

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Depuis qu’Emmanuel Chiva a pris les rênes de la Direction générale de l’armement [DGA], le 1er août dernier, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] n’avait pas de directeur à sa tête… Du moins, son numéro deux, qui était alors l’ingénieur général de l’armement [IGA] Patrick Aufort, avait-il été désigné pour assurer l’intérim.

Alors que l’innovation a été l’un des mots clés de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qui s’achève, avec un budget dédié passé de 723 millions d’euros en 2018 à plus d’un milliard en 2022, il semblerait que la vacance de la direction de l’AID n’ait pas suscité les vocations… Ou qu’il a été compliqué de trouver le profil idéal.

En décembre denrier, La Lettre A avait d’ailleurs avancé que le cabinet de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, attendait de M. Chiva une « short-list » de candidats pour diriger l’AID.

Quoi qu’il en soit, il aura fallu attendre plus de six mois pour connaître le nom du nouveau directeur de l’AID… Et finalement, il est apparu que l’IGA Aufort était le mieux placé pour assurer cette fonction. Pourquoi avoir attendu autant de temps alors que la solution était sous les yeux?

« L’IGA Patrick Aufort a été nommé, à compter du 15 mars 2023 directeur de l’Agence de l’innovation de défense [AID]. Il était, depuis octobre 2020, directeur adjoint de l’AID puis directeur par intérim depuis le 1er août 2022 à la suite de la nomination d’Emmanuel Chiva comme délégué général pour l’armement », a en effet annoncé le ministère des Armées, le 16 mars.

Pour rappel, créée en 2018, l’AID a la tâche de fédérer les initiatives en matière d’innovation au sein du ministère des Armées, avec le souci d’en assurer la coordination et la cohérence. En outre, elle se définit comme le « capteur des innovations d’opportunité au bénéfice de tous les utilisateurs finaux quels que soient leurs domaines : conduite des opérations, équipements, soutiens, fonctionnement, administration ».

Le rôle qu’aura à tenir l’IGA Aufort devrait gagner en importance dans les années à venir dans la mesure, où, dans sa vision stratégique qu’elle a dévoilée cette semaine, la DGA fait de l’anticipation l’une de ces cinq priorités. Et il est ainsi question de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance ». Aussi, l’AID aura évidemment une partition à jouer.

L’Agence se réjouit de la nomination de l’Ingénieur général de l’armement Patrick Aufort, en tant que directeur de l’Agence de l’innovation de défense.👏

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March 16, 2023

Selon sa notice biographique, l’IGA Patrick Aufort a commancé sa carrière 1994, en se spécialisant d’abord dans la guerre électronique, ce qui l’a amené à travailler comme « architecte du système d’auto-protection du Rafale ». Puis, au tournant des années 2000, il est devenu « architecte de marque Hawkeye » [l’avion de guet aérien de la Marine] avant de s’intéresser aux modifications des radars mis en oeuvre par les E-3F AWACS.

En 2006, il s’est occupé du Système de Commandement et de Conduite des Opérations Aérospatiales [SCCOA]. « Son action conduit à la réception des deux premiers niveaux d’informatisation opérationnelle des bases aériennes et au transfert du centre de commandement et de conduite des opérations aériennes à Lyon Mont-Verdun sans interruption de la posture permanente de sûreté », précise le document.

Après avoir pris part au programme de rénovation des avions de patrouille maritime Atlantique 2 [Standard 6] et dirigé le « segment de management de l’unité de management avions de missions et de support », l’IGA Aufort a été nommé directeur du centre d’expertise et d’essais de la DGA Essais propulseurs, puis, en 2018, du centre d’expertise et d’essais de DGA Ingénierie des projets, avant de rejoindre l’AID en octobre 2020.

Opex 360

L’Australie va passer une grosse commande de missiles de croisière américains Tomahawk

par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

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En 2020, lors de la présentation de la mise à jour de son Livre blanc sur la défense publié seulement quatre ans plus tôt, l’Australie avait annoncé une hausse de ses dépenses militaires de 40% et souligné la nécessité de doter ses forces armées de capacités de « dissuasion plus fortes » afin de « maintenant à distance » de ses infrastructures critiques d’éventuels adversaires [et en particulier la Chine…].

Et, à l’époque, il était question pour Canberra d’acquérir au moins 200 missiles de croisière antinavire AGM-158C LRASM [Long Range Anti-Ship Missile, d’une portée de 370 km] et d’investir l’équivalent de 5 milliards d’euros dans des programmes d’armes hypersoniques et/ou à la longue portée.

Un an plus tard, à la faveur de l’annonce de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], le Premier ministre australien, qui était alors Scott Morrison, évoqua l’achat de missiles de croisière américains BGM-109 Tomahawk [d’une portée supérieure à 1000 km].

Alors que les détails du plan devant permettre à la Royal Australian Navy d’obtenir huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] ont été dévoilés cette semaine, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains selon la procédure dite FMS [Foreign Military Sales] vient de publier un avis recommandant au Congrés d’accepter la vente potentielle à l’Australie de 220 missiles Tomahawk [dont 200 au standard Block V et vingt autres au standard Block IV All Up Rounds] pour un montant estimé à 895 millions de dollars, soutien compris.

À noter que le Japon entend suivre la même voie que l’Australie, avec une commande potentielle de 400 missiles Tomahawk auprès de Raytheon.

Quoi qu’il en soit, la DSCA justifie son avis en faisant valoir que « l’emplacement stratégique » de l’Australie « contribue de manière significative à assurer la paix et la stabilité économique dans la région » et qu’il est « vital pour l’intérêt des États-Unis », à l’aider à « développer et à maintenir une capacité d’autodéfense solide ». Et d’ajouter que ces missiles Tomahawk lui permettront de disposer d’une « capacité renforcée de dissuasion contre les menaces régionales » et de « renforcer sa défense intérieure ».

À l’antenne d’ABC Australia, le ministre australien de l’Industrie de la Défense, Pat Conroy, n’a pas tardé à se féliciter de la décision de la DSCA, même si celle-ci ne laissait guère de place au doute. Cependant, il a donné quelques précisions supplémentaires, en expliquant que ces Tomahawk seraient mis en oeuvre par les trois « destroyers » de la classe Hobart que possède la Royal Australian Navy… avant d’être installés à bord des futurs SNA du pacte AUKUS [ce qui arrivera, au mieux, dans une dizaine d’années]

« Nous sommes confrontés à la plus grande incertitude stratégique depuis 1945. Nous sommes confrontés à une course aux armements régionale et un gouvernement responsable comme le nôtre y fait face en investissant dans les meilleures capacités possibles », a par ailleurs justifié M. Conroy. « C’est ainsi que nous promouvons la paix et la stabilité, en mettant des points d’interrogation dans l’esprit de tout adversaire potentiel », a-t-il ajouté… sans citer la Chine.

L’Australie va passer une grosse commande de missiles de croisière américains Tomahawk

par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2020, lors de la présentation de la mise à jour de son Livre blanc sur la défense publié seulement quatre ans plus tôt, l’Australie avait annoncé une hausse de ses dépenses militaires de 40% et souligné la nécessité de doter ses forces armées de capacités de « dissuasion plus fortes » afin de « maintenant à distance » de ses infrastructures critiques d’éventuels adversaires [et en particulier la Chine…].

Et, à l’époque, il était question pour Canberra d’acquérir au moins 200 missiles de croisière antinavire AGM-158C LRASM [Long Range Anti-Ship Missile, d’une portée de 370 km] et d’investir l’équivalent de 5 milliards d’euros dans des programmes d’armes hypersoniques et/ou à la longue portée.

Un an plus tard, à la faveur de l’annonce de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], le Premier ministre australien, qui était alors Scott Morrison, évoqua l’achat de missiles de croisière américains BGM-109 Tomahawk [d’une portée supérieure à 1000 km].

Alors que les détails du plan devant permettre à la Royal Australian Navy d’obtenir huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] ont été dévoilés cette semaine, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains selon la procédure dite FMS [Foreign Military Sales] vient de publier un avis recommandant au Congrés d’accepter la vente potentielle à l’Australie de 220 missiles Tomahawk [dont 200 au standard Block V et vingt autres au standard Block IV All Up Rounds] pour un montant estimé à 895 millions de dollars, soutien compris.

À noter que le Japon entend suivre la même voie que l’Australie, avec une commande potentielle de 400 missiles Tomahawk auprès de Raytheon.

Quoi qu’il en soit, la DSCA justifie son avis en faisant valoir que « l’emplacement stratégique » de l’Australie « contribue de manière significative à assurer la paix et la stabilité économique dans la région » et qu’il est « vital pour l’intérêt des États-Unis », à l’aider à « développer et à maintenir une capacité d’autodéfense solide ». Et d’ajouter que ces missiles Tomahawk lui permettront de disposer d’une « capacité renforcée de dissuasion contre les menaces régionales » et de « renforcer sa défense intérieure ».

À l’antenne d’ABC Australia, le ministre australien de l’Industrie de la Défense, Pat Conroy, n’a pas tardé à se féliciter de la décision de la DSCA, même si celle-ci ne laissait guère de place au doute. Cependant, il a donné quelques précisions supplémentaires, en expliquant que ces Tomahawk seraient mis en oeuvre par les trois « destroyers » de la classe Hobart que possède la Royal Australian Navy… avant d’être installés à bord des futurs SNA du pacte AUKUS [ce qui arrivera, au mieux, dans une dizaine d’années]

« Nous sommes confrontés à la plus grande incertitude stratégique depuis 1945. Nous sommes confrontés à une course aux armements régionale et un gouvernement responsable comme le nôtre y fait face en investissant dans les meilleures capacités possibles », a par ailleurs justifié M. Conroy. « C’est ainsi que nous promouvons la paix et la stabilité, en mettant des points d’interrogation dans l’esprit de tout adversaire potentiel », a-t-il ajouté… sans citer la Chine.

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En 2020, lors de la présentation de la mise à jour de son Livre blanc sur la défense publié seulement quatre ans plus tôt, l’Australie avait annoncé une hausse de ses dépenses militaires de 40% et souligné la nécessité de doter ses forces armées de capacités de « dissuasion plus fortes » afin de « maintenant à distance » de ses infrastructures critiques d’éventuels adversaires [et en particulier la Chine…].

Et, à l’époque, il était question pour Canberra d’acquérir au moins 200 missiles de croisière antinavire AGM-158C LRASM [Long Range Anti-Ship Missile, d’une portée de 370 km] et d’investir l’équivalent de 5 milliards d’euros dans des programmes d’armes hypersoniques et/ou à la longue portée.

Un an plus tard, à la faveur de l’annonce de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], le Premier ministre australien, qui était alors Scott Morrison, évoqua l’achat de missiles de croisière américains BGM-109 Tomahawk [d’une portée supérieure à 1000 km].

Alors que les détails du plan devant permettre à la Royal Australian Navy d’obtenir huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] ont été dévoilés cette semaine, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains selon la procédure dite FMS [Foreign Military Sales] vient de publier un avis recommandant au Congrés d’accepter la vente potentielle à l’Australie de 220 missiles Tomahawk [dont 200 au standard Block V et vingt autres au standard Block IV All Up Rounds] pour un montant estimé à 895 millions de dollars, soutien compris.

À noter que le Japon entend suivre la même voie que l’Australie, avec une commande potentielle de 400 missiles Tomahawk auprès de Raytheon.

Quoi qu’il en soit, la DSCA justifie son avis en faisant valoir que « l’emplacement stratégique » de l’Australie « contribue de manière significative à assurer la paix et la stabilité économique dans la région » et qu’il est « vital pour l’intérêt des États-Unis », à l’aider à « développer et à maintenir une capacité d’autodéfense solide ». Et d’ajouter que ces missiles Tomahawk lui permettront de disposer d’une « capacité renforcée de dissuasion contre les menaces régionales » et de « renforcer sa défense intérieure ».

À l’antenne d’ABC Australia, le ministre australien de l’Industrie de la Défense, Pat Conroy, n’a pas tardé à se féliciter de la décision de la DSCA, même si celle-ci ne laissait guère de place au doute. Cependant, il a donné quelques précisions supplémentaires, en expliquant que ces Tomahawk seraient mis en oeuvre par les trois « destroyers » de la classe Hobart que possède la Royal Australian Navy… avant d’être installés à bord des futurs SNA du pacte AUKUS [ce qui arrivera, au mieux, dans une dizaine d’années]

« Nous sommes confrontés à la plus grande incertitude stratégique depuis 1945. Nous sommes confrontés à une course aux armements régionale et un gouvernement responsable comme le nôtre y fait face en investissant dans les meilleures capacités possibles », a par ailleurs justifié M. Conroy. « C’est ainsi que nous promouvons la paix et la stabilité, en mettant des points d’interrogation dans l’esprit de tout adversaire potentiel », a-t-il ajouté… sans citer la Chine.

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En 2020, lors de la présentation de la mise à jour de son Livre blanc sur la défense publié seulement quatre ans plus tôt, l’Australie avait annoncé une hausse de ses dépenses militaires de 40% et souligné la nécessité de doter ses forces armées de capacités de « dissuasion plus fortes » afin de « maintenant à distance » de ses infrastructures critiques d’éventuels adversaires [et en particulier la Chine…].

Et, à l’époque, il était question pour Canberra d’acquérir au moins 200 missiles de croisière antinavire AGM-158C LRASM [Long Range Anti-Ship Missile, d’une portée de 370 km] et d’investir l’équivalent de 5 milliards d’euros dans des programmes d’armes hypersoniques et/ou à la longue portée.

Un an plus tard, à la faveur de l’annonce de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], le Premier ministre australien, qui était alors Scott Morrison, évoqua l’achat de missiles de croisière américains BGM-109 Tomahawk [d’une portée supérieure à 1000 km].

Alors que les détails du plan devant permettre à la Royal Australian Navy d’obtenir huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] ont été dévoilés cette semaine, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains selon la procédure dite FMS [Foreign Military Sales] vient de publier un avis recommandant au Congrés d’accepter la vente potentielle à l’Australie de 220 missiles Tomahawk [dont 200 au standard Block V et vingt autres au standard Block IV All Up Rounds] pour un montant estimé à 895 millions de dollars, soutien compris.

les détails

À noter que le Japon entend suivre la même voie que l’Australie, avec une commande potentielle de 400 missiles Tomahawk auprès de Raytheon.

Quoi qu’il en soit, la DSCA justifie son avis en faisant valoir que « l’emplacement stratégique » de l’Australie « contribue de manière significative à assurer la paix et la stabilité économique dans la région » et qu’il est « vital pour l’intérêt des États-Unis », à l’aider à « développer et à maintenir une capacité d’autodéfense solide ». Et d’ajouter que ces missiles Tomahawk lui permettront de disposer d’une « capacité renforcée de dissuasion contre les menaces régionales » et de « renforcer sa défense intérieure ».

À l’antenne d’ABC Australia, le ministre australien de l’Industrie de la Défense, Pat Conroy, n’a pas tardé à se féliciter de la décision de la DSCA, même si celle-ci ne laissait guère de place au doute. Cependant, il a donné quelques précisions supplémentaires, en expliquant que ces Tomahawk seraient mis en oeuvre par les trois « destroyers » de la classe Hobart que possède la Royal Australian Navy… avant d’être installés à bord des futurs SNA du pacte AUKUS [ce qui arrivera, au mieux, dans une dizaine d’années]

« Nous sommes confrontés à la plus grande incertitude stratégique depuis 1945. Nous sommes confrontés à une course aux armements régionale et un gouvernement responsable comme le nôtre y fait face en investissant dans les meilleures capacités possibles », a par ailleurs justifié M. Conroy. « C’est ainsi que nous promouvons la paix et la stabilité, en mettant des points d’interrogation dans l’esprit de tout adversaire potentiel », a-t-il ajouté… sans citer la Chine.

L'Humanité

ART. Banksy comme vous ne l’avez jamais vu

Nos recommandations culturelles

Pierre BarbanceyBanksy

Le paradoxe n’est qu’apparent ! À l’époque de l’image et de la vitesse de l’information, dans une période où, via les réseaux sociaux, on voudrait nous faire croire que plus rien ne peut être dissimulé, voilà un artiste et non des moindres, Banksy, dont pratiquement personne n’a jamais vu le visage. À l’exception d’un journaliste britannique, Simon Hattenstone, qui a publié une interview dans le Guardian en 2003. Il le décrit ainsi : « Blanc, 28 ans, débraillé décontracté – jeans, T-shirt, une dent d’argent, chaîne en argent et boucle d’oreille en argent. Il ressemble à un croisement entre Jimmy Nail et Mike Skinner de The Streets. » Depuis, plus rien.

L’intrusion dans le champ politique

Heureusement, l’ouvrage qui vient d’être publié, sobrement intitulé Banksy, vient replacer cette figure artistique dans son contexte. Contexte créatif d’abord mais, plus largement, dans une expression qui revendique l’intrusion dans le champ politique. Soit directement par l’image et la phrase, soit par ses interventions dans le marché de l’art, de façon assez savoureuse. Que l’on songe à cette vente aux enchères en 2018 où, une fois l’adjudication prononcée, l’œuvre de Banksy – l’une des plus connues, Girl with balloon – a été déchiquetée.

« J’aime penser que j’ai le courage d’exiger des choses auxquelles personne d’autre ne croit plus : la paix, la justice, la liberté. » Banksy

Le livre de Stefano Antonelli et Gianluca Marziani, en reprenant chronologiquement le parcours de Banksy, permet, illustrations à l’appui, de mieux comprendre l’évolution du personnage, sa technique et son graphisme, ses interventions dans les rues et sa présence dans des galeries mais également la force de ses performances oscillant entre l’éclat de rire et la gravité. Entre un pochoir où un homme masqué jette – comme dans un affrontement avec la police – un bouquet de fleurs et ces figures sur un mur de Bethléem en Palestine, où l’on voit une jeune fille fouiller un soldat israélien. « J’aime penser que j’ai le courage de faire sentir ma voix sous une forme anonyme dans une démocratie occidentale et d’exiger des choses auxquelles personne d’autre ne croit plus : la paix, la justice, la liberté », explique Banksy. Un très beau livre pour découvrir un artiste hors du commun.

LittératuregraffitisgraphismeBanksy
France24 - Monde

Réforme des retraites : les contre-vérités d’Emmanuel Macron

Publié le : 22/03/2023 - 21:02

Romain BRUNET Suivre

Le président de la République a défendu sa réforme des retraites, mercredi, en usant de plusieurs contre-vérités pour justifier les options prises par son gouvernement. France 24 fait le point sur ces affirmations trompeuses.

Emmanuel Macron a reconnu, mercredi 22 mars, demander "des efforts" aux Français avec sa réforme des retraites qui prévoit de reculer l’âge légal de départ de 62 ans à 64 ans et a déclaré comprendre leur "colère légitime". Un aveu qui tranche avec la présentation de la réforme faite début janvier par sa Première ministre, Élisabeth Borne, qui parlait alors d’une "réforme de justice" et de "progrès".

En revanche, le chef de l’État a multiplié les contre-vérités et autres approximations pour justifier sa réforme et les options choisies. France 24 en dresse la liste et apporte les précisions nécessaires.

>> À lire : Retraites, pénibilité, Borne, dialogue social... L'essentiel de l'interview d'Emmanuel Macron

 

Emmanuel Macron s’appuie sur la démographie comme principale raison pour justifier sa réforme des retraites. Si ses chiffres sont exacts – il y avait bien autour de 10 millions de retraités lorsqu’il est sorti de l’ENA en 2004 et il devrait effectivement y avoir environ 20 millions de retraités en 2030 –, la nécessité d’une nouvelle réforme en raison de l’accroissement du nombre de retraités n’est pas avancée par le Conseil d’orientation des retraites (COR).

Si un déficit à venir de 0,1 % du PIB en 2023 à 0,8 % du PIB en 2050 est effectivement annoncé dans le dernier rapport du COR, publié en septembre 2022, celui-ci souligne toutefois : "Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite." Une affirmation répétée début 2023, à la fois à l’Assemblée nationale et au Sénat, par le président de cette institution, Pierre-Louis Bras.

Et pour cause, la dynamique démographie n’est pas nouvelle. Les précédentes réformes des retraites, et en particulier celles de 2010 et de 2014, en tenaient déjà compte. C’est ainsi que la part des dépenses de retraites dans le produit intérieur brut (PIB) devrait rester à peu près stable dans l’avenir, selon le COR. Même sans réforme, ces dépenses passeraient de 13,8 % du PIB en 2021 à 13,9 % en 2027, avant d'atteindre une fourchette de 14,2 % à 14,7 %, selon les scénarios, de 2028 à 2032. À plus long terme, entre 2032 et 2070, la part qu'elles représentent par rapport à la richesse nationale "serait stable ou en diminution", "dans une fourchette allant de 12,1 % à 14,7 %" en 2070, anticipe le COR.

Pour autant, le système de retraite sera bel et bien déficitaire dans les années à venir, ce qui peut justifier, politiquement, la nécessité de mener une réforme. Mais rien n’obligeait à changer l’âge de départ légal à la retraite.

>> À lire : Réforme des retraites : une communication gouvernementale souvent épinglée

 

Emmanuel Macron évoque justement les principaux autres leviers à sa disposition pour combler le déficit du système des retraites, se laissant aller, là aussi, à quelques inexactitudes. Si les ménages faisant partie des 10 % les plus pauvres touchent en moyenne une pension de 790 euros par mois, rappelons que les ménages parmi les 10 % les plus aisés reçoivent en moyenne une pension de 4 040 euros par mois, selon l'Observatoire des inégalités. Tous les retraités ne sont donc pas logés à la même enseigne.

Concernant les cotisations salariales, le chef de l’État a mis en avant les problèmes de pouvoir d’achat des Français pour justifier son refus d’explorer cette piste. Pourtant, 59 % des Français se disent prêts à cotiser davantage pour éviter de travailler plus longtemps, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche publié en janvier 2023.

Surtout, Emmanuel Macron exclut de demander le moindre effort aux entreprises, affirmant que "ce n’est pas comme ça que marchent les retraites". Faux : les pensions de retraites sont financées par les cotisations salariales et patronales, la part patronale étant même supérieure (60 %) à la part salariale (40 %).

>> À lire : Réforme des retraites : qui sont les gagnants et les perdants ?

 

Emmanuel Macron s’est efforcé durant toute son interview d’apparaître comme un président "responsable" qui accepte de mener "une réforme impopulaire" pour l’intérêt général des Français. Il a de surcroit regretté que les oppositions fassent le choix de laisser filer les déficits.

Pourtant, aucun parti d’opposition n’a nié les déficits à venir du système de retraite et leurs solutions ne reposent pas sur la dette. Ainsi, les partis de la Nupes (La France insoumise, Parti socialiste, Europe Écologie-Les Verts, Parti communiste), favorables à la retraite à 60 ans avec 40 années de cotisation, proposent de financer le système en augmentant les salaires – ce qui aurait pour effet d’augmenter les recettes de cotisations –, en imposant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, en créant un million d’emplois, en augmentant les cotisations des hauts revenus et en supprimant la plupart des exonérations de cotisations.

Le Rassemblement national, qui souhaite maintenir l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans mais avec la possibilité de partir à 60 ans pour les carrières longues, propose de son côté de financer le système grâce à un encouragement de la natalité, la réindustrialisation de la France et l’augmentation des salaires.

Si les propositions des oppositions sont ouvertes au débat et à la critique, il est toutefois notable qu’aucun parti d’opposition n’invoque le déficit pour financer les retraites.

>> À lire : Retraites : Les Républicains, nouvelle aile gauche de la macronie ?

 

Le président de la République est venu avec un graphique du journal Le Parisien pour montrer que les Français partent plus tôt à la retraite que leurs voisins européens. Si Emmanuel Macron a raison, il convient toutefois de nuancer cette affirmation.

Si la comparaison de l’âge légal de départ à la retraite montre effectivement de grandes disparités, il est préférable de comparer l’âge effectif de départ. Car pour avoir une retraite complète, les Français doivent actuellement cotiser 42 ans et sont donc souvent contraints de travailler au-delà de 62 ans – nombre d’entre eux ayant des carrières incomplètes doivent même aller jusqu’à 67 ans, âge d’annulation de la décote. Au contraire, les Allemands, par exemple, dont l’âge de départ est fixé à 66 ans, préfèrent souvent partir plus tôt, quitte à toucher une pension plus faible.

Ainsi, selon un rapport dressant un "panorama des systèmes de retraite en France et à l’étranger" publié en 2022 par le COR, l’âge moyen de liquidation des droits à la retraite en France était en 2019 de 62,6 ans pour les femmes et de 62,0 ans pour les hommes. La même année, cette moyenne était, pour les femmes, de 63,3 ans en Italie, 63,7 ans en Belgique, 64,3 ans en Espagne, 64,4 ans en Allemagne et en Suède et de 66,0 ans aux Pays-Bas. Pour les hommes, elle était de 62,5 ans en Belgique, 63,1 ans en Italie, 63,7 ans en Espagne, 64,0 ans en Allemagne, 64,4 ans en Suède et 66,0 ans aux Pays-Bas.

Un écart qui continue de se resserrer puisque la réforme Touraine de 2014 allonge progressivement la durée de cotisation à 43 annuités – l’actuelle réforme vise à accélérer ce processus – et que l’âge de départ effectif moyen à la retraite en France s’acheminait déjà, d’ici la fin des années 2030, vers les 64 ans, selon le COR.

>> À lire : Réforme des retraites : le 47.1, l’arme du gouvernement pour éviter l’obstruction

 

Emmanuel Macron a accusé les syndicats, et en particulier la CFDT, de n’avoir proposé aucun "compromis" sur sa réforme des retraites et d’avoir joué la politique de la chaise vide. "Déni" et "mensonge", a répondu Laurent Berger, le patron de la CFDT, "sur le fait qu'il n'y aurait de la responsabilité que dans un camp, sur le fait que la CFDT aurait proposé à son congrès une augmentation de la durée de cotisation, (...) sur le fait qu'on [n'aurait] pas fait de contre-propositions".

Si les syndicats sont unanimes pour s’opposer au recul de l’âge légal de départ à la retraite, ils défendent en revanche des propositions différentes. La CGT est ainsi favorable à un retour à la retraite à 60 ans, tandis que la CFDT propose un régime universel à points. Ils ont toujours été ouverts au dialogue depuis le début des discussions, à l’automne dernier, avec le gouvernement, mais ont déploré l’inflexibilité de l’exécutif sur les 64 ans.

Il est toutefois vrai que lors du Congrès de Lyon, en juin 2022, la direction de la CFDT avait essuyé un camouflet en étant contrainte par un vote interne de durcir sa résolution générale. Les délégués avaient adopté un amendement affirmant que "l'allongement de l'espérance de vie ne peut justifier une augmentation de l'âge moyen de liquidation", prenant ainsi le contre-pied de la formulation initiale, qui affirmait que "l'allongement de l'espérance de vie peut justifier une augmentation de l'âge moyen de liquidation".

>> À lire : Réforme des retraites : "Il arrive parfois que la rue gouverne"

 

Le président de la République a jugé que la contestation contre sa réforme des retraites était moins forte que les précédentes. C’est faux. Avec 1,28 million de manifestants partout en France le 7 mars, selon le ministère de l’Intérieur, et 3,5 millions selon la CGT, il s’agit – quelque soit le chiffre choisi – de la plus forte mobilisation de l’histoire de la Ve République.

En comparaison, la mobilisation contre la réforme des retraites de 2010 a rassemblé le 12 octobre entre 1,23 et 3,5 millions de personnes. Le 13 mai 2003, entre un million, selon les autorités, et deux millions, selon les syndicats, ont manifesté contre la réforme Fillon. Et en 1995, les manifestations contre le plan Juppé ont rassemblé à leur apogée, le 12 décembre, entre un million, selon les autorités, et deux millions de personnes, selon les syndicats.

Il est à noter que si les réformes de 2003 et 2010 sont effectivement entrées en vigueur, les mesures de 1995 liées aux retraites furent finalement abandonnées par le Premier ministre Alain Juppé. Les réformes de 1993 et de 2014 n’ont, elles, pas suscité de fortes contestations dans la rue.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 22 MARS

Réforme des retraites : après l’interview d’Emmanuel Macron, la colère ne faiblit pas

Retraites : l'opposition et les syndicats dénoncent "le mépris" d'Emmanuel Macron

Reforme des retraites

Retraites, pénibilité, Borne, dialogue social... L'essentiel de l'interview d'Emmanuel Macron

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À son tour, la Slovaquie annonce le don d’avions MiG-29 Fulcrum à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

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Les tabous concernant l’aide militaire à l’Ukraine finissent par tomber les uns après les autres. Ainsi, jusqu’à présent, les partenaires de Kiev étaient plutôt réservés sur d’éventuelles livraisons d’avions de combat, même si la Pologne fit part, quelques jours après le début de la guerre, de sa disponibilité à fournir ses MiG-29 « Fulcrum » à la force aérienne ukrainienne.

Cela étant, un an plus tard, et alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, réclame avec insistance des chasseurs-bombardiers de conception occidentale, et notamment des F-16 [ce que les États-Unis continuent de lui refuser], Varsovie a franchi le pas, le 16 mars, en annonçant le don d’un premier lot de quatre MiG-29 à Kiev dans les prochains jours. Et de réaffirmer son ambition de bâtir une « coalition » autour de la fourniture de ces avions, même si seulement deux autres pays de l’Otan en disposent encore.

À noter que, pour la force aérienne ukrainienne, l’apport des MiG-29 « Fulcrum » polonais est intéressant dans la mesure où ces appareils ont été portés aux standards de l’Otan…

Quoi qu’il en soit, l’annonce polonaise n’a pas fait changer d’avis l’administration américaine au sujet de la demande de Kiev relative aux F-16. « Cela ne change rien à notre analyse. Ce n’est pas sur la table », a en effet répété John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Cependant, et après des semaines de débats qui ont visiblement agacé Jaroslav Nav, son ministre de la Défense [il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque, a-t-il dit], la Slovaquie a emboîté le pas de la Pologne. En effet, ce 17 mars, son Premier ministre, Eduard Heger, a fait savoir que Bratislava fournirait 13 MiG-29 à Kiev.

#Slovak gov. just approved sending 13 #MiG29s to #Ukraine! Promises must be kept&when @ZelenskyyUa asked for more #weapons incl. fighter jets, I said we’ll do our best. Glad others’re doing the same. #Military aid’s🔑to ensure🇺🇦can defend itself&the entire #Europe against #Russia

— Eduard Heger (@eduardheger) March 17, 2023

« Le gouvernement slovaque vient d’approuver l’envoi de 13 MiG-29 en Ukraine! Les promesses doivent être tenues. Quand le président Zelensky a demandé plus d’armes, dont des avions de chasse, j’ai dit que nous ferons de notre mieux. Heureux que d’autres fassent de même », a affirmé M. Heger, via Twitter.

Pour rappel, la Slovaquie a décidé de retirer du service tous ses MiG-29 en septembre 2022… Et à l’époque, ses forces aériennes en alignaient seulement onze exemplaires [dix MiG-29AS et un MiG-29UBSn nldr]. D’où viennent les deux avions supplémentaires évoqués par son Premier ministre?

Comme ceux fournis par la Pologne, les MiG-29 slovaques ont été mis aux standards de l’Otan… Sauf que, contrairement à Varsovie Bratislava confia ce chantier à Russian Aircraft Corporation MiG [avec le concours d’entreprises occidentales]. Celui-ci fut réalisé entre 2007 et 2008, avec l’objectif de conserver ces avions jusqu’en 2030. Finalement, ils seront remplacés par 14 F-16 Viper, commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin.

Le retrait des MiG-29 slovaques avant la livraison des chasseurs-bombardiers américains a été rendu possible par un accord liant la Slovaquie à la Pologne et à la République tchèque, ces deux pays assurant désormais la surveillance de son espace aérien, dans le cadre de l’Otan.

Par ailleurs, M. Heger a également annoncé le don à l’Ukraine du système de défense aérienne 2K12 Koub [code Otan : SA-6 Gainful]. Conçu par l’Union soviétique dans les années 1960, il se compose d’un Tracteur-érecteur-lanceur 2P25, doté de trois missiles 3M9 d’une portée de 24’000 m, associé à un radar.

À son tour, la Slovaquie annonce le don d’avions MiG-29 Fulcrum à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

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Les tabous concernant l’aide militaire à l’Ukraine finissent par tomber les uns après les autres. Ainsi, jusqu’à présent, les partenaires de Kiev étaient plutôt réservés sur d’éventuelles livraisons d’avions de combat, même si la Pologne fit part, quelques jours après le début de la guerre, de sa disponibilité à fournir ses MiG-29 « Fulcrum » à la force aérienne ukrainienne.

Cela étant, un an plus tard, et alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, réclame avec insistance des chasseurs-bombardiers de conception occidentale, et notamment des F-16 [ce que les États-Unis continuent de lui refuser], Varsovie a franchi le pas, le 16 mars, en annonçant le don d’un premier lot de quatre MiG-29 à Kiev dans les prochains jours. Et de réaffirmer son ambition de bâtir une « coalition » autour de la fourniture de ces avions, même si seulement deux autres pays de l’Otan en disposent encore.

À noter que, pour la force aérienne ukrainienne, l’apport des MiG-29 « Fulcrum » polonais est intéressant dans la mesure où ces appareils ont été portés aux standards de l’Otan…

Quoi qu’il en soit, l’annonce polonaise n’a pas fait changer d’avis l’administration américaine au sujet de la demande de Kiev relative aux F-16. « Cela ne change rien à notre analyse. Ce n’est pas sur la table », a en effet répété John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Cependant, et après des semaines de débats qui ont visiblement agacé Jaroslav Nav, son ministre de la Défense [il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque, a-t-il dit], la Slovaquie a emboîté le pas de la Pologne. En effet, ce 17 mars, son Premier ministre, Eduard Heger, a fait savoir que Bratislava fournirait 13 MiG-29 à Kiev.

#Slovak gov. just approved sending 13 #MiG29s to #Ukraine! Promises must be kept&when @ZelenskyyUa asked for more #weapons incl. fighter jets, I said we’ll do our best. Glad others’re doing the same. #Military aid’s🔑to ensure🇺🇦can defend itself&the entire #Europe against #Russia

— Eduard Heger (@eduardheger) March 17, 2023

« Le gouvernement slovaque vient d’approuver l’envoi de 13 MiG-29 en Ukraine! Les promesses doivent être tenues. Quand le président Zelensky a demandé plus d’armes, dont des avions de chasse, j’ai dit que nous ferons de notre mieux. Heureux que d’autres fassent de même », a affirmé M. Heger, via Twitter.

Pour rappel, la Slovaquie a décidé de retirer du service tous ses MiG-29 en septembre 2022… Et à l’époque, ses forces aériennes en alignaient seulement onze exemplaires [dix MiG-29AS et un MiG-29UBSn nldr]. D’où viennent les deux avions supplémentaires évoqués par son Premier ministre?

Comme ceux fournis par la Pologne, les MiG-29 slovaques ont été mis aux standards de l’Otan… Sauf que, contrairement à Varsovie Bratislava confia ce chantier à Russian Aircraft Corporation MiG [avec le concours d’entreprises occidentales]. Celui-ci fut réalisé entre 2007 et 2008, avec l’objectif de conserver ces avions jusqu’en 2030. Finalement, ils seront remplacés par 14 F-16 Viper, commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin.

Le retrait des MiG-29 slovaques avant la livraison des chasseurs-bombardiers américains a été rendu possible par un accord liant la Slovaquie à la Pologne et à la République tchèque, ces deux pays assurant désormais la surveillance de son espace aérien, dans le cadre de l’Otan.

Par ailleurs, M. Heger a également annoncé le don à l’Ukraine du système de défense aérienne 2K12 Koub [code Otan : SA-6 Gainful]. Conçu par l’Union soviétique dans les années 1960, il se compose d’un Tracteur-érecteur-lanceur 2P25, doté de trois missiles 3M9 d’une portée de 24’000 m, associé à un radar.

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Les tabous concernant l’aide militaire à l’Ukraine finissent par tomber les uns après les autres. Ainsi, jusqu’à présent, les partenaires de Kiev étaient plutôt réservés sur d’éventuelles livraisons d’avions de combat, même si la Pologne fit part, quelques jours après le début de la guerre, de sa disponibilité à fournir ses MiG-29 « Fulcrum » à la force aérienne ukrainienne.

Cela étant, un an plus tard, et alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, réclame avec insistance des chasseurs-bombardiers de conception occidentale, et notamment des F-16 [ce que les États-Unis continuent de lui refuser], Varsovie a franchi le pas, le 16 mars, en annonçant le don d’un premier lot de quatre MiG-29 à Kiev dans les prochains jours. Et de réaffirmer son ambition de bâtir une « coalition » autour de la fourniture de ces avions, même si seulement deux autres pays de l’Otan en disposent encore.

À noter que, pour la force aérienne ukrainienne, l’apport des MiG-29 « Fulcrum » polonais est intéressant dans la mesure où ces appareils ont été portés aux standards de l’Otan…

Quoi qu’il en soit, l’annonce polonaise n’a pas fait changer d’avis l’administration américaine au sujet de la demande de Kiev relative aux F-16. « Cela ne change rien à notre analyse. Ce n’est pas sur la table », a en effet répété John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Cependant, et après des semaines de débats qui ont visiblement agacé Jaroslav Nav, son ministre de la Défense [il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque, a-t-il dit], la Slovaquie a emboîté le pas de la Pologne. En effet, ce 17 mars, son Premier ministre, Eduard Heger, a fait savoir que Bratislava fournirait 13 MiG-29 à Kiev.

#Slovak gov. just approved sending 13 #MiG29s to #Ukraine! Promises must be kept&when @ZelenskyyUa asked for more #weapons incl. fighter jets, I said we’ll do our best. Glad others’re doing the same. #Military aid’s🔑to ensure🇺🇦can defend itself&the entire #Europe against #Russia

— Eduard Heger (@eduardheger) March 17, 2023

« Le gouvernement slovaque vient d’approuver l’envoi de 13 MiG-29 en Ukraine! Les promesses doivent être tenues. Quand le président Zelensky a demandé plus d’armes, dont des avions de chasse, j’ai dit que nous ferons de notre mieux. Heureux que d’autres fassent de même », a affirmé M. Heger, via Twitter.

Pour rappel, la Slovaquie a décidé de retirer du service tous ses MiG-29 en septembre 2022… Et à l’époque, ses forces aériennes en alignaient seulement onze exemplaires [dix MiG-29AS et un MiG-29UBSn nldr]. D’où viennent les deux avions supplémentaires évoqués par son Premier ministre?

Comme ceux fournis par la Pologne, les MiG-29 slovaques ont été mis aux standards de l’Otan… Sauf que, contrairement à Varsovie Bratislava confia ce chantier à Russian Aircraft Corporation MiG [avec le concours d’entreprises occidentales]. Celui-ci fut réalisé entre 2007 et 2008, avec l’objectif de conserver ces avions jusqu’en 2030. Finalement, ils seront remplacés par 14 F-16 Viper, commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin.

Le retrait des MiG-29 slovaques avant la livraison des chasseurs-bombardiers américains a été rendu possible par un accord liant la Slovaquie à la Pologne et à la République tchèque, ces deux pays assurant désormais la surveillance de son espace aérien, dans le cadre de l’Otan.

Par ailleurs, M. Heger a également annoncé le don à l’Ukraine du système de défense aérienne 2K12 Koub [code Otan : SA-6 Gainful]. Conçu par l’Union soviétique dans les années 1960, il se compose d’un Tracteur-érecteur-lanceur 2P25, doté de trois missiles 3M9 d’une portée de 24’000 m, associé à un radar.

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Les tabous concernant l’aide militaire à l’Ukraine finissent par tomber les uns après les autres. Ainsi, jusqu’à présent, les partenaires de Kiev étaient plutôt réservés sur d’éventuelles livraisons d’avions de combat, même si la Pologne fit part, quelques jours après le début de la guerre, de sa disponibilité à fournir ses MiG-29 « Fulcrum » à la force aérienne ukrainienne.

Cela étant, un an plus tard, et alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, réclame avec insistance des chasseurs-bombardiers de conception occidentale, et notamment des F-16 [ce que les États-Unis continuent de lui refuser], Varsovie a franchi le pas, le 16 mars, en annonçant le don d’un premier lot de quatre MiG-29 à Kiev dans les prochains jours. Et de réaffirmer son ambition de bâtir une « coalition » autour de la fourniture de ces avions, même si seulement deux autres pays de l’Otan en disposent encore.

À noter que, pour la force aérienne ukrainienne, l’apport des MiG-29 « Fulcrum » polonais est intéressant dans la mesure où ces appareils ont été portés aux standards de l’Otan…

Quoi qu’il en soit, l’annonce polonaise n’a pas fait changer d’avis l’administration américaine au sujet de la demande de Kiev relative aux F-16. « Cela ne change rien à notre analyse. Ce n’est pas sur la table », a en effet répété John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Cependant, et après des semaines de débats qui ont visiblement agacé Jaroslav Nav, son ministre de la Défense [il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque, a-t-il dit], la Slovaquie a emboîté le pas de la Pologne. En effet, ce 17 mars, son Premier ministre, Eduard Heger, a fait savoir que Bratislava fournirait 13 MiG-29 à Kiev.

#Slovak gov. just approved sending 13 #MiG29s to #Ukraine! Promises must be kept&when @ZelenskyyUa asked for more #weapons incl. fighter jets, I said we’ll do our best. Glad others’re doing the same. #Military aid’s🔑to ensure🇺🇦can defend itself&the entire #Europe against #Russia

— Eduard Heger (@eduardheger) March 17, 2023

#Slovak gov. just approved sending 13 #MiG29s to #Ukraine! Promises must be kept&when @ZelenskyyUa asked for more #weapons incl. fighter jets, I said we’ll do our best. Glad others’re doing the same. #Military aid’s🔑to ensure🇺🇦can defend itself&the entire #Europe against #Russia

#Slovak#MiG29s#Ukraine@ZelenskyyUa#weapons#Military#Europe#Russia

— Eduard Heger (@eduardheger) March 17, 2023

March 17, 2023

« Le gouvernement slovaque vient d’approuver l’envoi de 13 MiG-29 en Ukraine! Les promesses doivent être tenues. Quand le président Zelensky a demandé plus d’armes, dont des avions de chasse, j’ai dit que nous ferons de notre mieux. Heureux que d’autres fassent de même », a affirmé M. Heger, via Twitter.

Pour rappel, la Slovaquie a décidé de retirer du service tous ses MiG-29 en septembre 2022… Et à l’époque, ses forces aériennes en alignaient seulement onze exemplaires [dix MiG-29AS et un MiG-29UBSn nldr]. D’où viennent les deux avions supplémentaires évoqués par son Premier ministre?

Comme ceux fournis par la Pologne, les MiG-29 slovaques ont été mis aux standards de l’Otan… Sauf que, contrairement à Varsovie Bratislava confia ce chantier à Russian Aircraft Corporation MiG [avec le concours d’entreprises occidentales]. Celui-ci fut réalisé entre 2007 et 2008, avec l’objectif de conserver ces avions jusqu’en 2030. Finalement, ils seront remplacés par 14 F-16 Viper, commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin.

Le retrait des MiG-29 slovaques avant la livraison des chasseurs-bombardiers américains a été rendu possible par un accord liant la Slovaquie à la Pologne et à la République tchèque, ces deux pays assurant désormais la surveillance de son espace aérien, dans le cadre de l’Otan.

Par ailleurs, M. Heger a également annoncé le don à l’Ukraine du système de défense aérienne 2K12 Koub [code Otan : SA-6 Gainful]. Conçu par l’Union soviétique dans les années 1960, il se compose d’un Tracteur-érecteur-lanceur 2P25, doté de trois missiles 3M9 d’une portée de 24’000 m, associé à un radar.

L'Humanité

Maryam Touzani tisse le fil d’amours réprouvées

Nos recommandations culturelles

CINÉMA La deuxième réalisation de la cinéaste marocaine confronte un couple d’artisans-commerçants à l’arrivée d’un apprenti et au réveil d’un cancer du sein.

Michaël MélinardLe Bleu du caftan,

Un bébé qu’on ne saurait voir, une sexualité qu’on ne saurait tolérer, Maryam Touzani interroge les hypocrisies de la société marocaine. Adam, son premier long métrage, explorait la relation ambiguë entre une femme célibataire sur le point d’accoucher et une veuve tiraillée entre le désir de l’aider et de la rejeter. Déjà, elle s’attachait à placer sous les projecteurs ce que d’ordinaire les Marocains préfèrent cacher sous le tapis. Elle s’offre une ­démarche similaire dans le Bleu du caftan autour d’un improbable et fragile triangle amoureux.

Halim (Saleh Bakri) est un maalem, littéralement « celui qui sait ». Le terme désigne ici un maître dans l’art du caftan, ces longues tuniques parées de broderies. Certains de ses confrères sont passés à la machine, il continue son travail à la main. À lui l’atelier situé dans l’arrière-boutique, pendant que son épouse, l’énergique Mina (Lubna Azabal), gère une clientèle exigeante, protégeant son mari des demandes incongrues et de tout ce qui pourrait entraver sa sérénité. L’arrivée de Youssef (Ayoub Missioui), un jeune apprenti, bouleverse l’équilibre de l’échoppe. Mina se méfie du nouveau venu, ne croit pas en sa soif d’apprendre. Peut-être craint-elle qu’il réveille la fougue endormie de son mari. En effet, Halim est attiré par les hommes. Au hammam, il assouvit ses ­désirs sans qu’on sache si Mina tolère cette sexualité ou ignore tout de ses escapades. Elle est jalouse, parfois injuste avec le nouveau venu. Mais elle est aussi rattrapée par d’autres préoccupations, telles le réveil de son cancer.

Une exaltation du quotidien

Prix de la presse internationale d’Un certain regard à Cannes, en 2022, primé dans de nombreux festivals (Angoulême, Chicago, Göteborg…), le Bleu du caftan ­réunit un couple singulier et ­intrigant. En Halim, le comédien palestinien Saleh Bakri porte tout le poids de la honte d’une ­inclination encore largement réprouvée. Mina, incarnée par Lubna Azabal, en est l’ossature, la colonne vertébrale. Il y a dans le récit de leur relation une exaltation du quotidien, une complicité tendre, un amour ­sincère qui fuit le spectaculaire. C’est une ­cigarette partagée à la fenêtre ou l’installation à la terrasse d’un café uniquement fréquenté par des hommes. Elle, le regard fier et la posture pleine d’assurance, lui, aux aguets, comme s’il craignait de se faire surprendre dans un parallèle implicite à ses amours clandestines.

C’est dans ces pas de deux que le film convainc le plus. Le Bleu du caftan séduit moins dans son ­approche trop programmatique. Telle la mise en miroir entre les traditions à préserver (le travail artisanal, la quête d’excellence) et celles à abolir (la répression hypo­crite de l’homosexualité). Ou encore le clin d’œil un peu appuyé entre le contraste de l’approche tactile, presque charnelle du travail du caftan et les rapports quasi platoniques du couple, à peine contredits par une scène d’amour. La belle promesse de scénario s’avère moins excitante à l’écran. Il n’empêche, cet hommage au caftan, à la beauté, à l’amour du travail bien fait figure aussi une exhortation à jouir et à aimer librement. Une douceur bienvenue dans ce monde de brutes. 

cinémaMarochomosexualitéMaryam Touzani
France24 - Monde

Retraites, pénibilité, Borne, dialogue social... L'essentiel de l'interview d'Emmanuel Macron

Publié le : 22/03/2023 - 14:15Modifié le : 22/03/2023 - 14:51

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Lors de son interview mercredi sur France 2 et TF1, Emmanuel Macron a souhaité que la réforme des retraites entre en vigueur d'ici la fin de l'année. Le président a dit entendre la "colère légitime" des Français et souhaiter "l'apaisement". Voici les points essentiels abordés pendant ces 35 minutes. 

Emmanuel Macron persiste et signe. Lors de l'interview accordée à TF1 et France 2, mercredi 22 mars, le président a confirmé que la reforme des retraites irait jusqu'au bout du "processus démocratique".

  • La réforme des retraites doit entrer en vigueur d'ici la fin de l'année

Le chef de l'État a ainsi réassuré vouloir maintenir la réforme des retraites et souhaiter son entrée en vigueur "d'ici la fin de la d'année". 

"Cette réforme, elle est nécessaire ça ne me fait pas plaisir, j'aurais voulu ne pas la faire, mais c'est pour ça aussi que j'ai pris l'engagement de la faire", a déclaré le chef de l'État. Selon lui, l'entrée en vigueur en fin d'année est nécessaire "pour que les choses rentrent en place", notamment que 1,8 million de retraités "commencent à être augmentés d'environ 600 euros par an en moyenne" et qu'"on commence à décaler l'âge légal de trois mois supplémentaires". 

Emmanuel Macron a cependant affirmé attendre la décision du Conseil constitutionnel pour promulguer la loi, conformément aux dispositions de la Constitution.

  • Prêt à endosser l'impopularité

"S'il faut endosser l'impopularité aujourd'hui, je l'endosserai", a aussi assumé le chef de l'État. "Moi, je ne cherche pas être réélu (...), mais entre les sondages de court terme et l'intérêt général du pays, je choisis l'intérêt général du pays", a-t-il assuré, ajoutant que "s'il faut derrière endosser l'impopularité aujourd'hui, je l'endosserai".

"Jamais les smicards n’ont autant vu leur pouvoir d’achat augmenter ces dernières années", poursuit le chef de l'État. "Il y a des gens en colère mais il y a des choses qui marchent. On ne peut pas regarder que ce qui ne marche pas", a-t-il complété, dans un contexte de forte inflation et de baisse du chômage.

Emmanuel Macron s'est cependant dit prêt à rouvrir la question de la pénibilité. "62 ou 64 ans, ce n'est pas le sujet" face à un travail pénible, "c'est 55 ou 58 ans", a-t-il affirmé. "L'usure professionnelle, la reconversion de fin de carrière", il faut, estime le président, en reparler avec les organisations syndicales.

  • "Réengager" un dialogue avec les partenaires sociaux sur les conditions de travail

Emmanuel Macron a dit entendre "le besoin de justice" exprimé dans les manifestations contre sa réforme des retraites. Il a cependant "regretté qu'aucune force syndicale n'ait proposé un compromis".

  • Confiant en la Première ministre Élisabeth Borne

Alors qu'Élisabeth Borne est sous le feu des critiques, Emmanuel Macron a assuré que la Première ministre avait toujours sa confiance "pour conduire cette équipe gouvernementale". Il l'a appelée à "bâtir un programme législatif, un programme de gouvernement (...) pour avoir à la fois moins de textes de loi, des textes plus courts, plus clairs, pour aussi changer les choses pour nos compatriotes de manière plus tangible".

  • Tolérance zéro pour la violence

Emmanuel Macron est aussi revenu sur ses déclarations de mardi, à l'Élysée, devant des parlementaires de sa majorité lorsqu'il a assuré que "la foule" n'a "pas de légitimité face au peuple qui s'exprime, souverain, à travers ses élus" - une réaction aux nombreuses manifestations spontanées organisées dans le pays depuis le passage en force de la réforme des retraites, et souvent émaillées de violences.   

Des propos qui visaient les élus ciblés par les violences, a-t-il assuré mercredi, citant l'invasion du Capitole par les partisans de Donald Trump et des lieux de pouvoirs à Brasilia par ceux de Jair Bolsonaro. "On ne peut accepter ni les factieux, ni les factions", a-t-il martelé. "On ne tolèrera aucun débordement" face aux "groupes qui utilisent la violence".

Le chef de l'État a également dénoncé les "agressions inacceptables" subies par des élus, notamment des parlementaires, dénonçant chez des manifestants des "groupes qui utilisent la violence".

Une neuvième journée de mobilisation interprofessionnelle est prévue jeudi à l'appel de l'intersyndicale.

Avec AFP et Reuters 

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} REVUE DE PRESSE

Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

Réforme des retraites : manifestations et tensions en France après le recours au 49.3

Lutte sociale

Enseignants contre la réforme des retraites : "Après la sidération du 49.3, la colère monte"

France24 - Monde

Les banques centrales, ces pompières pyromanes de la crise

Publié le : 22/03/2023 - 17:45

Sébastian SEIBT Suivre

La Réserve fédérale américaine doit décider, mercredi, si elle acte une nouvelle hausse des taux pour lutter contre l’inflation. Une option potentiellement explosive dans le contexte de la crise bancaire que les banques centrales cherchent pourtant à éteindre.

Tous les regards sont tournés vers elles. Des faillites de banques régionales aux États-Unis au sauvetage de Credit Suisse en Europe, les banques centrales sont attendues à chaque tournant de la crise qui secoue le système financier mondial depuis deux semaines.

La Reserve fédérale (Fed) américaine a été au cœur du plan d’action pour garantir les dépôts des clients de banques comme Silicon Valley Bank (SVB) ou First Republic Bank et renflouer autant que possible les établissements en difficulté. La Banque centrale européenne (BCE), de son côté, multiplie ces derniers jours les déclarations pour tenter de convaincre que Credit Suisse était un vilain petit canard dans un océan de banques européennes solides et en bonne santé.

Faire pleuvoir l'argent

Surtout, elles ont rouvert en grand les robinets à liquidités pour s’assurer que les caisses des banques restent bien remplies. “Aux États-Unis, par exemple, la Fed a déjà ajouté 300 milliards de dollars à son bilan depuis le début de cette crise”, souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France. Concrètement, cela signifie que la Réserve fédérale est prête à avancer sans attendre jusqu'à 300 milliards de dollars au total aux banques qui en feraient la demande.

Les principales banques centrales mondiales – Fed, BCE, Bank of England et Banque centrale du Japon – se sont aussi mises d’accord, dimanche 19 mars, pour agir de concert afin de faciliter l’accès aux liquidités en dollars au niveau mondial. “C’est le même type de dispositif qui avait été mis en place après la chute de Lehman Brothers en 2008 et à l’époque de la crise de la dette souveraine en Europe au début des années 2010”, note Alexandre Baradez. 

Et les banques ne se sont pas fait prier. Rien qu’aux États-Unis, elles ont emprunté 150 milliards de dollars en à peine une semaine, entre jeudi 9 et mercredi 14 mars. Une ruée vers les fonds “qui n’a pas d’équivalent, même en remontant à la crise des subprimes”, constate Alexandre Baradez. C’est dire s’il y avait une demande parmi les banquiers américains, inquiets de se retrouver à nu si tous leurs clients voulaient retirer en même temps leurs fonds – comme cela a été le cas avec Silvergate ou SVB. 

>> À lire aussi sur France 24 : Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos

Surtout, cette “capacité de réaction des banques centrales est phénoménale. Cette séquence prouve qu’elles semblent vraiment n’avoir aucune limite dans la création monétaire pour sauver des banques qu’elles jugent d’importance systémique”, note Alexandre Baradez. 

Peut-être se sentent-elles aussi un peu responsables. Ces super-pompiers financiers sont en effet montés au créneau pour éteindre un feu qu’ils ont contribué à allumer il y a un peu plus de deux ans. 

Victimes des Banques centrales ?

Le contexte ? La pandémie de Covid-19 et la grande inconnue de ses conséquences économiques. Face à cette situation inédite, “les banques centrales ont injecté des sommes massives dans l’économie. C’est grâce à l’argent qu’elles ont prêté aux États à des taux très bas que les gouvernements ont pu mettre en place leurs plans d’urgence permettant à leurs économies de survivre au choc”, souligne Alexandre Baradez.

Les banques ont dû s'adapter à cette politique des taux bas sur les prêts à court terme. “Comme ces titres ne rapportaient plus rien, les banques se sont tournées vers des obligations à beaucoup plus long terme, qui demeuraient plus rémunératrices”, note Nathalie Janson, spécialiste des questions financières à la Neoma Business School.

Ce qui explique pourquoi toutes les banques américaines en difficulté aux États-Unis avaient placé la quasi-totalité de leurs actifs dans ce type de produits financiers. 

Sauf que cette politique d’argent facile a engendré une forte inflation. Et quand les banques centrales ont décidé de mettre les prix au pas, elles n’y sont pas allées de main morte. Elles ont fermé le robinet à prêts et décidé de hausses des taux à une vitesse inédite. “Ce resserrement monétaire a été plus violent que celui démarré en 2014 pour mettre fin à la politique d’argent facile mise en place après la crise des subprimes”, remarque Alexandre Baradez. 

“Il était normal que ce revirement brutal fasse des victimes parmi les banques”, assure Nathalie Janson. La hausse rapide des taux d’intérêt depuis un an a rendu les placements à court terme bien plus rémunérateurs pour les investisseurs, qui se sont donc détournés des obligations à long terme, leur faisant perdre beaucoup de valeur. Conséquence : “Ceux qui avaient essentiellement des titres à long terme ont perdu beaucoup d’argent, à tel point que certains ont fait faillite”, résume le Financial Times.

“La politique des banques centrales a créé un contexte favorable à cette crise, mais les établissements qui ont fait faillite ont aussi commis l’erreur de ne pas diversifier leurs placements pour couvrir le risque de cette hausse des taux d’intérêt”, pointe Nathalie Janson. 

Lutte contre l'inflation ou sauvetage des banques ? 

Les efforts des banques centrales semblent avoir porté leurs fruits. Les Bourses mondiales sont reparties à la hausse mardi, suggérant que les marchés financiers avaient digéré le rachat en urgence de Credit Suisse par UBS et semblaient rassurés par les mesures prises pour renflouer les banques régionales américaines.

Mais le plus dur reste peut-être encore à faire. L’inflation n’a pas disparu et les banques centrales “risquent de se retrouver dans le rôle du pompier pyromane sans le vouloir”, souligne Nathalie Janson. 

En effet, après l’opération “sauvez le soldat bancaire”, elles pourraient être tentées de reprendre le chemin de la hausse des taux pour contenir la hausse des prix. C’est ce que la BCE a déjà commencé à faire vendredi, arguant que les batailles contre l’inflation et pour la stabilité financière pouvaient être menées de front. 

La Fed, amenée à trancher cette question mercredi, et la Bank of England, dont la décision sur une hausse des taux est attendue jeudi, vont-elles suivre l’exemple de la BCE ? “Surtout pas de hausse supplémentaire maintenant”, réclame le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung dans un éditorial publié mardi. Nul ne sait vraiment s’il n’y a pas d’autres banques au bord du précipice financier qui pourraient chuter en cas de nouveau resserrement monétaire. 

Mais le scénario d’une pause prolongée dans la politique de hausse des taux risque “d’installer les banques centrales dans un cycle sans fin d’injection de liquidités”, estime Nathalie Janson. Dans ce scénario, le pompier bancaire jetterait de l’huile sur le feu de l’inflation. “Et actuellement, on n’a pas d’autres solutions pour lutter contre l’inflation que d’utiliser le levier des taux directeurs”, précise cette spécialiste.

Un refus d’augmenter les taux “pourrait aussi être interprété par les marchés financiers comme le signe que les banques centrales estiment que le système bancaire est encore trop fragile”, note le Wall Street Journal. Certainement pas le message que les banquiers centraux voudraient faire passer à des Bourses qui recommencent à peine à avoir confiance dans le système bancaire.

C’est pourquoi “les banques centrales vont probablement décider d’une hausse des taux, mais moins forte que ce à quoi on aurait pu s’attendre s’il n’y avait pas eu ces faillites”, juge Alexandre Baradez. Le pari, expliqué par le Financial Times, est que les banques, échaudées par cette crise, vont de toute façon prêter moins d’argent, ce qui va ralentir l’activité économique et, tout naturellement, faire baisser l’inflation. Mais c’est le scénario rêvé d’un plan qui se déroulerait sans le moindre accroc.

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Crise bancaire : UBS va racheter Credit Suisse pour trois milliards de francs suisses

VILAIN CANARD BANCAIRE

Credit Suisse, la banque qui paie le prix de ses 1 001 scandales

La chronique de l’éco

Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux

L'Humanité

Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon

Enquête

À la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.

Rosa Moussaoui

Le 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le ­sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une ­résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant ­résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux ­adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »

Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas »  Christian Cambon 

Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdo­madaire marocain francophone Tel Quel.

Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».

« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».

Comme une atmosphère de Mamounia à Paris

Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-­président de la délégation parlementaire au renseignement.

En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.

Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.

Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.

Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.

Un ancien tortionnaire honoré

Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »

Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.

Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »

Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »

Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le Palais

Dans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.

Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».

« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »

« Notre allié le plus sûr au Maghreb »

Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’auto­détermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.

Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».

Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »

De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.

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L'Humanité

Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc

Actu

L’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.

Jérôme Skalski

Le Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.

L’expulsion de la délégation israélienne

Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Le sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.

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France24 - Monde

Retraites : l'opposition et les syndicats dénoncent "le mépris" d'Emmanuel Macron

Publié le : 22/03/2023 - 16:00

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Le chef de l'État s'est exprimé pour la première fois mercredi depuis l'adoption de la réforme des retraites par 49.3. Il a affirmé vouloir une entrée en vigueur de la loi "d'ici la fin de l'année" et être prêt à "endosser l'impopularité" de la réforme des retraites. Des propos qui ont tout de suite provoqué l'ire de l'opposition et des syndicats.

Immédiatement après l'interview télévisée d'Emmanuel Macron, mercredi 22 mars, pendant laquelle il a justifié ses choix face à la controversée réforme des retraites, les critiques ont fusé de toute part du côté de l'opposition. 

Jean-Luc Mélenchon a dénoncé les "traditionnelles marques de mépris" du chef de l'État. "La foule est au peuple ce que le cri est à la voix", a déclaré le leader des Insoumis en référence à un propos du président sur la "foule" qui n'aurait "pas de légitimité face au peuple qui s'exprime à travers ses élus".

"Il vit en dehors de toute réalité", a ajouté l'ancien candidat à la présidentielle dans une conférence de presse à Toulouse, brocardant "l'arrogance" de parler de pénibilité "alors même qu'il vient de retirer des critères de pénibilité".

"On a une fois de plus entendu la comédie des gens qui ne feraient rien" au chômage, "une fois de plus les menaces contre les gens qui hélas vivent au RSA", a-t-il encore déploré.

"Le président n'est pas là pour jeter des barils sur le feu. Ce n'est jamais de sa faute. Les syndicats sont contre ? C'est parce qu'ils ne voulaient pas discuter. Les Français sont contre ? C'est parce qu'ils n'ont pas compris le génie présidentiel ? Les oppositions sont contre ? Elles sont incapables de faire des propositions. Il faut arrêter avec ça", a fustigé quant à lui Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise à l'Assemblée nationale. 

#Macron a donc choisi le passage en force plutôt que d’écouter l’immense majorité des français et l’ensemble des syndicats. Le bras de fer aura donc lieu dans la rue et dans la grève.Déferlons par millions demain dans les rues de France !

March 22, 2023

"Emmanuel Macron est un tricheur et un menteur. Ils ont utilisé le 47-1 spécifiquement pour pouvoir utiliser le 49.3. Ils l'avaient en tête dès le début. Ils ont floué tout le monde", a embrayé Raquel Garrido, députée Insoumise.

 

Emmanuel Macron est un tricheur et un menteur. Ils ont utilisé le 47-1 spécifiquement pour pouvoir utiliser le 49.3. Ils l'avaient en tête dès le début. Ils ont floué tout le monde.RDV demain dans les rues du pays tout entier. #Macron13h pic.twitter.com/LGueyaHiLK

March 22, 2023

"Plus d'explosif sur un brasier déjà bien allumé"

Pour sa part, le socialiste Olivier Faure a regretté qu'Emmanuel Macron ait "mis plus d'explosif sur un brasier déjà bien allumé". "C'est hallucinant, il est dans un déni absolu", a-t-il ajouté depuis l'Assemblée nationale.

Marine Tondelier s'est dite pour sa part sur Twitter "glacée par la démonstration d'autosatisfaction du président" qui, à ses yeux, a tenu des "propos offensants".

Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a vu dans l'intervention du président "rien à même d'apaiser la colère légitime qui s'exprime contre la retraite à 64 ans". "Nous appelons au changement, au respect du monde du travail et de la démocratie sociale", a ajouté le communiste. "Nous, forces de gauche et écologistes, sommes prêts à gouverner".

"Comment ignorer à ce point les Français ?"

À droite aussi, les réactions se sont rapidement multipliées. Bruno Retailleau, patron des sénateurs Les Républicains a ainsi estimé que Macron avouait une "impuissance politique". "En contournant le Parlement dont il a peur parce qu'il y est minoritaire, le président de la République avoue son impuissance politique", a-t-il écrit sur Twitter. 

"Emmanuel Macron ne comprend pas. Il ne comprend pas les fractures immenses de la Nation. Il ne comprend pas que son autosatisfaction est une provocation de plus. Ne rien changer, attendre, bidouiller, c'est jouer avec le feu. Comment ignorer à ce point les Français ?", a de son côté fustigé le LR Aurélien Pradié. 

Le président des Républicains Eric Ciotti a estimé que les solutions proposées par Emmanuel Macron lors de son intervention télévisée mercredi n'étaient "pas à la hauteur de la crise politique et économique que nous vivons". 

"La seule vraie annonce de cette allocution est que le combat contre l'immigration de masse n'est plus une priorité pour le gouvernement" et "c'est une faute", a estimé dans un communiqué le député des Alpes-Maritimes en déplorant que le chef de l'État n'ait "pas su convaincre les Français" de la nécessité d'une réforme des retraites.

La seule vraie annonce de cette allocution est que le combat contre l’immigration de masse n’est plus une priorité pour le gouvernement. C’est une faute. Le projet de loi est enterré alors que jamais la situation n’a été aussi grave.

March 22, 2023

Marine Le Pen, quant à elle, a estimé mercredi que le président Emmanuel Macron, "un homme de plus en plus seul", avait "conforté le mépris" des Français. La patronne des députés RN à l'Assemblée nationale a reproché au président d'avoir accordé cet entretien à 13 h et d'avoir ainsi "défié symboliquement la France qui travaille (et) confortant ainsi le sentiment de mépris". "Il dit qu'il respecte, mais il insulte. Tous les Français, tout le temps", a-t-elle ajouté, accusant notamment le président "d'anti-parlementarisme". 

 

"Déni et mensonge"

L'entretien présidentiel a aussi immédiatement fait bondir les organisations syndicales, qui préparent une 9e journée de grèves et de mobilisations jeudi.

"Du foutage de gueule et du mépris pour les millions de personnes qui manifestent", a cinglé le patron de la CGT, Philippe Martinez.

"Déni et mensonge", a fulminé Laurent Berger, alors qu'Emmanuel Macron venait d'affirmer que le patron de la CFDT avait proposé "d'augmenter les durées" de travail lors du dernier congrès de la centrale de Belleville.

Emmanuel Macron a affirmé que la réforme repoussant l'âge de départ à la retraite à 64 ans doit être appliquée "avant la fin de l'année", sur TF1 et France 2, acceptant "d'endosser l'impopularité" et campant sur sa ligne de fermeté face aux débordements dans la rue.

Avec AFP

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Retraites : après le rejet des motions de censure, nuit de colère en France

Retraites : des rassemblements partout en France, barricades et charges à Paris

CLIMAT SOCIAL

Réforme des retraites : motions de censure et actions de colère après le 49.3

L'Humanité

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Enquête

[Mise à jour le 23 février]

BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.

Rosa Moussaoui

Dans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.

Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».

« Ingérence étrangère »

Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.

Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».

Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.

Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…

Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.

« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »

Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.

Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »

Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.

Un autre média concerné ?

La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.

Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.

« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».

Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.

Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française

Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

Dans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.

Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».

La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Omar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »

Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien

Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».

Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »

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France24 - Monde

🔴 En direct : l'Ukraine "répondra à toutes les attaques" de Moscou, réitère Volodymyr Zelensky

Publié le : 22/03/2023 - 07:28Modifié le : 22/03/2023 - 22:29

FRANCE 24 Suivre

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu sur le front près de Bakhmout, tandis que la marine russe dit avoir contré une attaque de drone mercredi sur le port de Sébastopol, en Crimée, péninsule annexée par Moscou. Suivez les dernières informations de la guerre en Ukraine heure par heure.

  • 22 h 17 : Washington rejette les plaintes de Moscou sur la livraison d'obus à uranium appauvri à Kiev

Les États-Unis ont rejeté mercredi les plaintes de la Russie, qui a critiqué l'annonce, par la Grande-Bretagne, de la livraison prochaine de munitions contenant de l'uranium appauvri à l'Ukraine. Moscou avait jugé qu'un tel choix représenterait une "aggravation sérieuse" du conflit, menaçant de "répliquer".

John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, a estimé que les arguments russes étaient "fallacieux".

  • 19 h 22 : l'Ukraine "répondra à toutes les attaques" de Moscou, assure Volodymyr Zelensky

L'Ukraine "répondra à toutes les attaques" russes, a lancé mercredi soir Volodymyr Zelensky, après une attaque de Moscou aux drones qui a fait au moins sept morts dans la région de Kiev, et une frappe contre un immeuble à Zaporijjia (centre-est).

"Nous répondrons de façon certaine à l'occupant à toutes les attaques contre nos villes (...) Toutes les frappes russes recevront une réponse militaire, politique et juridique", a-t-il assuré dans son allocution quotidienne, à l'issue d'un déplacement près de Bakhmout, sur le front, puis à Kharkiv (nord-est).

  • 17 h 16 : la Cour pénale internationale rejette les "menaces" suite au mandat d'arrêt contre Poutine

La Cour pénale internationale (CPI) a rejeté mercredi les "menaces" et les mesures annoncées contre son procureur et les juges impliqués dans la délivrance d'un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine pour crime de guerre lors de l'invasion russe.

La Présidence de l'Assemblée des États parties de la Cour, qui constitue son organe législatif, "déplore ces tentatives d'entrave des efforts internationaux visant à garantir la responsabilité des actes interdits par le droit international général", a-t-elle déclaré dans un communiqué.  

  • 15 h 56 : le comité du Nobel de la paix condamne les poursuites contre le lauréat Memorial

Le comité remettant le Nobel de la paix a condamné mercredi les perquisitions et les arrestations "infondées" en Russie visant l'ONG Memorial, colauréate du prix 2022.

Le comité norvégien "déplore l'arrestation et les poursuites visant Ian Ratchinski et d'autres membres éminents de Memorial. Les accusations à leur encontre sont infondées et doivent être abandonnées", a affirmé dans un communiqué sa présidente, Berit Reiss-Andersen.

  • 15 h 54 : la Chine n'a pas encore "franchi la ligne" de livraison d'armes létales à la Russie, assure Blinken

La Chine n'a pas encore "franchi la ligne" consistant à livrer des armes létales à la Russie en pleine guerre en Ukraine, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. "À ce jour, nous ne les avons pas vus franchir cette ligne", a-t-il déclaré en réponse à une question lors d'une audition devant le Sénat à Washington.

  • 15 h 50 : l'Ukraine aura besoin de 411 milliards de dollars pour son redressement et sa reconstruction 

L'Ukraine aura besoin de 411 milliards de dollars pour son redressement et sa reconstruction après la première année du conflit provoqué par l'invasion russe, lancée le 24 février 2022, selon une estimation publiée mercredi par la Banque mondiale (BM), l'ONU, l'Union européenne et le gouvernement ukrainien.

Alors que les combats se poursuivent, ces organisations et institutions anticipent un besoin immédiat de 14 milliards de dollars dès cette année, afin de réaliser "les investissements critiques et prioritaires" permettant de démarrer la reconstruction.

  • 13 h 50 : la Slovaquie reçoit une offre d' armes américaines d'une valeur d'un milliard de dollars

La Slovaquie a indiqué avoir obtenu des États-Unis une offre pour des armes d'une valeur de plus d'un milliard de dollars, à taux réduit, en compensation de ses treize chasseurs MiG-29 promis à l'Ukraine.

"La valeur de ce matériel est légèrement supérieure à un milliard de dollars (...) La Slovaquie paierait environ 340 millions de dollars", a déclaré sur Facebook le ministre slovaque de la Défense Jaroslav Nad, en ajoutant que l'offre américaine était proposée en échange "de 13 vieux MiG et d'une partie du système de défense aérienne".

  • 13 h 14 : la livraison d'obus à uranium appauvri serait une aggravation "sérieuse" du conflit, prévient Moscou

La livraison par Londres à l'Ukraine de munitions contenant de l'uranium appauvri, récemment évoquée par une responsable britannique, représenterait une "aggravation sérieuse" du conflit, a mis en garde le chef de la diplomatie russe.

"C'est un pas vers une aggravation supplémentaire, une aggravation sérieuse" du conflit, a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse à Sotchi, dans le sud de la Russie, évoquant notamment des conséquences sur la santé de la population et un risque de contamination des sols.

  • 13 h 04 : un mort et 25 blessés dans une frappe russe sur un immeuble d'habitation à Zaporijjia, selon le maire​​​​​​

Au moins une personne a été tuée et 25 blessées dans une frappe russe sur un immeuble d'habitation à Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, a annoncé le maire de la ville.

"Malheureusement, une personne blessée, qui se trouvait dans un état grave, est décédée. Selon des informations actualisées, 25 personnes sont actuellement hospitalisées", a indiqué sur Telegram Anatoli Kourtiev. Le président Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de "bombarder la ville avec une sauvagerie bestiale".

  • 12 h 33 : la Russie veut moderniser la défense antiaérienne de la ville de Moscou

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a annoncé mercredi prévoir cette année la modernisation de la défense antiaérienne de la capitale, Moscou, alors que les attaques de drones ukrainiens visant le territoire russe se multiplient.

"Cette année, nous achèverons la modernisation du système de défense antimissile de Moscou", a déclaré M. Choïgou, cité par les agences de presse russes.

Selon lui, deux nouvelles unités de défense antiaérienne seront notamment formées et dotées de systèmes de missiles air-sol de nouvelle génération S-350.

  • 12 h 21 : le président ukrainien Volodymyr Zelensky visite le front près de Bakhmout

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu mercredi sur la ligne de front dans la zone de Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine, a annoncé son service de presse.

"Région de Donetsk. Positions de première ligne des militaires ukrainiens en direction de Bakhmout. Honoré d'y être aujourd'hui et de décorer nos héros", a déclaré Volodymyr Zelensky dans un message sur Telegram en publiant une vidéo de ce déplacement.

  • 11 h 55 : la Pologne qualifie de "dangereux" l'axe Chine-Russie

Le Premier ministre polonais a qualifié de "dangereux" l'axe Chine-Russie, après que le dirigeant chinois Xi Jinping a achevé son séjour à Moscou.

La visite du dirigeant chinois "nous remplit d'inquiétude" car "l'axe Chine-Moscou est dangereux", a déclaré mercredi le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue japonais, Fumio Kishida.

Xi Jinping a quitté la Russie mercredi matin après un sommet avec le président russe Vladimir Poutine, les deux ayant loué mardi l'entrée dans une "nouvelle ère" de leur relation "spéciale" face aux Occidentaux.

  • 11 h 53 :  des missiles de défense côtière russes déployés sur les îles Kouriles 

Sergei Shoigu a déclaré qu'une division de systèmes de missiles de défense côtière Bastion avait été déployée à Paramushir, l'une des îles Kouriles, dont une partie est revendiquée par le Japon.

  • 11 h 22 : le bilan de l'attaque de drones russe passe à quatre morts

L'attaque de drones russe sur un lycée professionnel de Kiev a fait quatre morts, selon un dernier bilan.

"Plus de vingt drones meurtriers iraniens" lancés contre l'Ukraine, "ainsi que des missiles, de nombreux bombardements. Tout cela, c'est juste la dernière nuit de terreur russe", a dénoncé sur Twitter le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui condamne des "frappes criminelles".

  • 10 h 46 : le Kremlin pas surpris par la réaction "hostile" des Occidentaux au sommet Poutine-Xi

"En ce qui concerne la réaction des pays de l'Occident collectif, le fait que leur réaction sur tous les sujets était de nature inamicale et hostile n'est une nouvelle pour personne", a jugé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, après le sommet russo-chinois lors duquel Vladimir Poutine et Xi Jinping ont affiché leur alliance.

  • 9 h 32 : la marine russe dit avoir "repoussé" une attaque de drones sur Sébastopol

"La flotte de la mer Noire a repoussé une attaque de drones de surface contre (le port de Crimée de) Sébastopol", a déclaré sur Telegram le gouverneur de la ville, Mikhaïl Razvojaïev, installé par la Russie.

"Au total, trois objets ont été détruits", a-t-il ajouté, assurant que "la situation est sous contrôle". Selon lui, il n'y a eu aucune victime ni aucun navire endommagé, mais les explosions ont brisé des fenêtres dans des immeubles avoisinants. Parmi ces bâtiments figure un centre culturel appelé "La maison de Moscou", situé à côté du port et très connu en ville.

  • 8 h 31 : trois morts dans une attaque de drones russe dans la région de Kiev 

Trois personnes ont été tuées dans une attaque de drones russe ayant touché un lycée professionnel dans la région de Kiev dans la nuit de mardi à mercredi, a annoncé le service d'État des situations d'urgence.

Vers 07H00 (06H00 GMT) "trois personnes sont mortes, deux personnes ont été blessées et une personne a été sauvée", a indiqué sur Telegram le service d'État des situations d'urgence (DSNS), ajoutant que "quatre personnes se trouvent probablement sous les décombres".

L'administration militaire de la région de Kiev a fait état de son côté sur Telegram de trois morts et sept blessés dans une attaque sur un "site civil", sans donner plus de détails.

  • 7 h : Xi Jinping quitte Moscou après son sommet avec Poutine 

Xi Jinping a quitté Moscou après avoir loué avec Vladimir Poutine l'entrée dans une "nouvelle ère" de leur relation "spéciale" face aux Occidentaux. Le président russe a prudemment appuyé le plan chinois pour régler le conflit en Ukraine, tout en accusant Kiev de le rejeter.

L'initiative chinoise, qui préconise des pourparlers de paix, comporte des éléments qui peuvent "servir de base à un règlement pacifique (du conflit), quand ils y seront prêts en Occident et à Kiev", a lancé Vladimir Poutine.

"Right now there are changes, the likes of which we haven't seen for 100 years," Mr. Xi told Mr. Putin through an interpreter after the state dinner as the leaders bid farewell. "And we are the ones driving these changes together.” pic.twitter.com/0Q9cGfWLKl

March 21, 2023

 

  • 22 h 22 : l'Ukraine obtient un plan d'aide de 15,6 milliards de dollars du FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé être parvenu à un accord avec le gouvernement ukrainien eu vue de la mise en place d'un plan d'aide d'un montant total de 15,6 milliards de dollars.

Le plan doit permettre de "soutenir la reprise économique graduelle tout en créant les conditions d'une croissance de long terme dans un contexte de reconstruction après le conflit et sur le chemin de l'adhésion à l'Union européenne" (UE), a précisé le FMI dans un communiqué.

  • 22 h 15 : Zelensky salue des discussions "productives" avec le Premier ministre japonais

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est réjoui de discussions "productives" avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida, en visite à Kiev, en louant la "volonté très concrète" de Tokyo de "protéger" l'Ukraine face à "la terreur russe".

"Etant donné la puissance du Japon, de son leadership en Asie pour la défense de la paix et l'ordre international fondé sur des règles, ainsi que sa responsabilité en tant que président (tournant) du G7, les discussions d'aujourd'hui peuvent avoir un résultat mondial", a estimé M. Zelensky, dans son message vidéo quotidien.

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 18 MARS

Ukraine : Vladimir Poutine en visite en Crimée, jour de l'anniversaire de l'annexion

LE FIL DU 17 MARS

Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

LE FIL DU 21 MARS

Zelensky salue des discussions "productives" avec le Premier ministre japonais

L'Humanité

Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue

Histoire de la semaine

En vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.

Clément Garcia

L’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.

À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.

Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortune

Pionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.

L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL

Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»

Des  métalleux en prison

Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.

Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias

Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».

L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.

Subventions et répression

Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»

Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»

Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».

C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»

Une programmation cloisonnée

Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.

TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.

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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».

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France24 - Monde

Partygate : devant une commission parlementaire, Boris Johnson assure "ne pas avoir menti"

Publié le : 22/03/2023 - 20:10

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Prudent mais combatif, Boris Johnson s'est battu pied à pied mercredi pour convaincre de sa bonne foi la commission d'enquête parlementaire qui l'a pressé de questions pendant trois heures dans l'affaire du partygate.

L'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson a affirmé mercredi 22 mars, "la main sur le cœur", qu'il n'avait pas menti au parlement, lors d'une audition décisive pour son avenir politique devant une commission parlementaire enquêtant sur le partygate, ces fêtes à Downing Street en pleine pandémie.

"Je suis ici pour vous dire, la main sur le cœur, que je n'ai pas menti au parlement", a affirmé l'ancien leader conservateur de 58 ans au début de cette audition télévisée durant laquelle il n'a rien lâché pendant plus de trois heures, face au barrage de questions auquel il était soumis.

L'enjeu est considérable pour le tonitruant dirigeant désormais simple député : si la commission de sept députés, dont quatre conservateurs, conclut qu'il a intentionnellement menti au parlement sur les fêtes à Downing Street durant le confinement, Boris Johnson risque de perdre son siège de député, compromettant la suite de sa carrière politique.

>> À lire aussi : Partygate : les dates du scandale qui affaiblit Boris Johnson

"J'ai été entièrement transparent au parlement"

La commission a diffusé des photos des rassemblements à Downing Street, des témoignages, des extraits des déclarations de l'époque de Boris Johnson, le mettant face à ses contradictions. Devant les preuves avancées, il a tenté de répondre point par point, malgré quelques silences et hésitations.

"En tout temps, j'ai été entièrement transparent au parlement", a-t-il affirmé. "Je m'excuse d'avoir induit le parlement en erreur par inadvertance, mais dire que je l'ai fait délibérément est totalement faux". Boris Johnson s'est volontiers défaussé sur ses anciens conseillers.

Les fêtes arrosées à Downing Street pendant le Covid, révélées dans la presse pendant des mois, avaient suscité la colère des Britanniques, pour leur part strictement confinés, qui avaient dénoncé un "deux poids deux mesures" intolérable.

La commission parlementaire, accusée par les partisans de Boris Johnson de s'être lancée dans une chasse aux sorcières, doit déterminer s'il a menti délibérément à la chambre des Communes, notamment lorsqu'il a affirmé en décembre 2021 devant les députés que "les règles ont tout le temps été respectées" à Downing Street pendant la pandémie.

"Notre démocratie dépend de la certitude que ce que les ministres disent aux députés au parlement est la vérité. Et sans cette confiance, notre entière démocratie parlementaire est minée", a souligné la présidente de la commission Harriet Harman.

"J'accepte qu'une parfaite distanciation sociale n'était pas respectée (à Downing Street), mais cela ne veut pas dire, que ce que nous faisions était incompatible avec les règles", a tenté Boris Johnson, qui n'a exprimé aucun regret.

À propos d'une photo prise lors d'un rassemblement pour le départ d'un membre de son équipe, il s'est défendu: "Je comprends que les gens qui regardent cette photo penseront qu'il s'agissait d'un événement social. (...) Ce n'était pas un événement social. (...) Ce n'était pas une fête".

"S'il avait du respect, il démissionnerait"

Avant l'audition, la commission avait, dans un document de 110 pages, retracé les déclarations officielles de Boris Johnson et ce qui se passait alors à Downing Street.

En mai 2020, il demande à "l'ensemble du pays d'obéir aux règles", mais participe quelques jours plus tard à une garden party à Downing Street. Le 10 juin, il "exhorte tout le monde à continuer de faire preuve de retenue et de respecter les règles" et participe le 19 à une fête d'anniversaire organisée pour lui par son épouse Carrie.

Et en novembre 2020, à l'occasion d'une petite fête, toujours à Downing Street, il ironise sur le fait que "c'est probablement le rassemblement le moins respectueux de la distanciation sociale dans tout le Royaume-Uni".

Boris Johnson, tout au long de l'audition, a plaidé la bonne foi. Sa défense, assurée notamment par David Pannick, l'un des avocats les plus célèbres du pays, a coûté aux contribuables plus de 220 000 livres sterling (249 540 euros), selon les médias britanniques.

Les députés voteront sur les sanctions qu'il pourrait encourir, y compris une suspension qui, si elle dépasse 10 jours, pourrait déclencher une élection partielle dans sa circonscription, où sa majorité est faible.

Les déclarations de Boris Johnson ont déclenché la colère des familles de victimes de la pandémie, qui a fait plus de 220 000 morts au Royaume-Uni, le bilan le plus élevé en Europe après la Russie.

"S'il avait du respect, il démissionnerait de son siège de député et réfléchirait calmement à la douleur et à la souffrance qu'il a infligées", a commenté l'association "Bereaved Families for Justice".

Avec AFP

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L'Humanité

Fatiha et Driss Radi, au nom du fils

Un jour avec

Les parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.

Rosa Moussaoui

Dans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de  Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».

mis à l’épreuve d’un cruel isolement

Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.

Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».

Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.

guets-apens et violences policières

Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.

Salir, calomnier, bâillonner...

Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.

Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.

MarocMarocgateOmar Radi
France24 - Monde

Soupçons d'ingérence: le journaliste M'Barki se dit victime d'"accusations injustes"

Publié le : 22/03/2023 - 22:24Modifié le : 22/03/2023 - 22:22

Paris (AFP) – Rachid M'Barki, ex-journaliste de BFMTV licencié après des soupçons d'ingérence étrangère dans son travail, a clamé son innocence et estimé être la cible d'"accusations injustes", mercredi pour sa première prise de parole publique depuis sa mise en cause.

Il a été interrogé pendant deux heures par une commission d'enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, présidée par le député RN Jean-Philippe Tanguy.

"Ces dernières années, j'ai eu la satisfaction de co-présenter l'émission +Faites entrer l'accusé+, mais sans savoir que c'est moi qui me retrouverais sur le banc, spectateur de ma mise à mort professionnelle", a affirmé M. M'Barki.

"Il m'est reproché d'avoir failli à ma déontologie professionnelle en passant des informations non vérifiées à l'antenne et en laissant supposer que j'aurais été rémunéré pour cela. Tout cela est faux et relève de la calomnie pure", a-t-il affirmé, en dénonçant un "lynchage médiatique".

Présentateur des journaux de la nuit de BFMTV et de "Faites entrer l'accusé" sur RMC Story, il a été licencié en février pour faute grave par le groupe Altice, auquel appartiennent ces chaînes. Une plainte contre X pour corruption passive et abus de confiance a été déposée.

En cause, des soupçons d'ingérence étrangère dans son travail de présentateur des journaux de la nuit sur BFMTV. Cela concernait une douzaine de brèves illustrées en image, ayant notamment trait aux oligarques russes, au Qatar ou au Sahara occidental.

M. M'Barki a été mis en cause dans une enquête internationale du collectif de journalistes Forbidden Stories, à laquelle ont contribué pour la France la cellule investigation de Radio France et Le Monde.

Parue mi-février, cette enquête pointait les activités d'une société israélienne, surnommée "Team Jorge", spécialisée dans la désinformation au profit de différents clients, dont des Etats.

Sans mettre en doute l'ensemble de cette enquête, M. M'Barki a assuré que sa "prétendue implication" était "une fable".

"Si en tête de proue de cette enquête on peut brandir la tête d'un présentateur de journal télévisé d'un grande chaîne, dont le nom et le visage est un peu connu des Français, alors là on crée une affaire", a-t-il affirmé en visant le journaliste de Radio France qui a participé à l'enquête.

M. M'Barki a reconnu que le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, cité dans l'enquête de Forbidden Stories, était l'un de ses "informateurs". Mais il a assuré n'avoir eu "à aucun moment l'impression (...) qu'il pouvait travailler pour quelqu'un qui essayait de manipuler une information".

M. M'Barki a toutefois admis avoir fait passer à l'antenne des images fournies à sa demande par ce lobbyiste, notamment sur un forum économique entre le Maroc et l'Espagne organisé en juin dans le Sahara occidental.

"C'était des images neutres", a-t-il fait valoir. Relancé par un député, il a concédé qu'il aurait "peut-être fallu" mentionner sur ces images le fait qu'elles provenaient d'une source extérieure.

"C'est peut-être une erreur de ne pas l'avoir fait, est-ce que c'est mon erreur ou l'erreur de la hiérarchie qui a validé ces images" avant leur diffusion, s'est-il défendu.

A-t-il été manipulé? "Aujourd'hui, je dis que non", a-t-il martelé, revenant sur des déclarations publiées début février par le site Politico, qui avait fait état le premier des soupçons pesant sur lui.

La commission d'enquête doit entendre jeudi le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel.

© 2023 AFP

L'Humanité

Ignacio Cembrero

Homme du jour

Rosa Moussaoui

C’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.

Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.

pegasusMarocEspagneliberté de la presse
France24 - Monde

Wall Street dans le rouge après une modeste hausse des taux de la Fed

Publié le : 22/03/2023 - 22:04

New York (AFP) – La Bourse de New York a brutalement lâché du lest en fin de séance mercredi, réagissant à une modeste hausse des taux de la Fed, rendue moins agressive vis-à-vis de l'inflation à cause de la crise bancaire.

L'indice Dow Jones a perdu 1,63% à 32.030,11 points, le Nasdaq, à dominante technologique, a lâché 1,60% à 11.669,96 points et le S&P 500 s'est replié de 1,65% à 3.936,97 points.

La Banque centrale a relevé les taux d'un quart de point de pourcentage seulement et signalé qu'elle n'envisageait plus qu'une seule autre hausse de cet ordre à court terme.

Les taux au jour le jour se situent désormais dans la fourchette de 4,75% à 5,00%. L'inflation caracole à 6% sur l'année en février, selon l'indice des prix à la consommation CPI.

Dans le même temps le président de la Fed Jerome Powell s'est attaché à rassurer la planète finance sur la récence crise bancaire en indiquant que l'argent des épargnants américains était "en sécurité" et que le système bancaire restait solide.

Les récentes turbulences ont vu s'effondrer deux banques régionales américaines, Silicon Valley Bank et Signature Bank, tandis qu'en Suisse, le Credit Suisse a dû être racheté in extremis et à prix cassés par son concurrent UBS.

Sur le front des taux et de l'inflation, "le communiqué était plutôt +colombe+", c'est-à-dire favorable à une politique monétaire plus souple, a indiqué Peter Cardillo de Spartan Capital Securities. Mais Jerome Powell "a aussi dit qu'il était difficile de prévoir une récession", a-t-il nuancé.

Ce ton plus laxiste, un bref instant salué par les indices boursiers en séance, a finalement plombé Wall Street qui y voit une façon pour la Fed de compenser le durcissement des conditions financières provoqué par la crise bancaire, notait pour sa part Karl Haeling de LBBW.

"Les conditions financières se sont durcies et probablement davantage que les traditionnels indicateurs ne le montrent", a déclaré M. Powell. Le communiqué du Comité quant à lui a averti que la récente crise des banques était "susceptible (...) de peser sur l'activité économique".

Le patron de l'institution a aussi souligné que la Fed était "résolue à tirer les leçons de l'épisode" bancaire et averti qu'il faudrait davantage de régulation et de supervision.

"Dès qu'on évoque davantage de régulation, c'est un point négatif pour les actions", relevait Peter Cardillo.

Le marché obligataire lui a bien accueilli le ton modéré de la Fed, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans se détendant à 3,44% contre 3,60% la veille. Quant au dollar il s'est écroulé de près de 1% face à l'euro.

Du côté des valeurs, les titres des banques régionales américaines qui avaient fortement rebondi la veille, ont replongé. Ainsi First Republic a perdu 15,47% et Western Alliance Bancorporation presque 5%.

La banque californiène PacWest, qui a annoncé mercredi que ses dépôts avaient fondu de 20%, a vu son action chuter de 17,12% à 10,12 dollars.

Sur les onze secteurs du S&P, celui des banques (-2,44%) et de l'immobilier étaient les lanternes rouges.

L'action très volatile et mascotte des petits porteurs GameStop a bondi de 35,18%.

Le distributeur de jeux vidéo a engrangé son premier bénéfice en deux ans au quatrième trimestre mais bien davantage à cause des coupes dans ses coûts d'exploitation que grâce à la santé de ses ventes, en baisse.

La société spécialisée dans les lancements spatiaux pour petits satellites Virgin Orbit, en difficulté quelques mois après l'échec d'une opération importante, s'est envolée de 33,12% à 59 cents.

L'entreprise, dont les opérations avaient été mises en "pause" par le milliardaire britannique Richard Branson la semaine dernière "dans le but de conserver son capital", prévoit de reprendre son activité jeudi.

© 2023 AFP

Opex 360

Les forces russes déstockent de vieux chars T-54, produits dans les années 1950

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

Pour le moment, et même si, selon le renseignement britanniques, les forces russes auraient l’intention de le déployer, le T-14 Armata, censé marquer une rupture technologique par rapport aux chars qu’elles ont précédemment mis en service, n’a toujours pas fait son apparition en Ukraine… Ce qui n’est pas le cas du T-62, dont de nombreux exemplaires [191 selon les estimations] furent déployés dans la région de Zaporijjia [annexée depuis par la Russie] à partir de mai 2022.

Produits dans au début des années 1960, les T-62 avaient progressivement été remplacés par les T-72, mis en service lors de la décennie suivante. Cependant, ce n’était pas la première fois que l’armée russe les engageait dans des combats : ce fut le cas en Afghanistan, en Tchétchénie et, plus récemment, Géorgie [août 2008].

Cela étant, il a récemment été rapporté, sur la foi de vidéos diffusées via les réseaux sociaux, que l’armée russe venait de remettre en service des véhicules blindés de transport de troupe BTR 50 encore plus anciens puisque leur conception remonte au début des années 1950. Même chose pour le canon antiaérien automoteur ZSU-23-4 Shilka, autrefois utilisé par l’Armée rouge.

Mais la liste ne s’arrête pas là. En effet, d’autres images suggèrent que l’armée russe vient de déstocker des chars T-54 [et T-55], conçus juste après la Seconde Guerre Mondiale, sur la base du T-34, lequel joua un rôle essentiel contre les troupes nazies.

En effet, des T-54 ont été filmés alors qu’ils étaient transportés par chemin de fer depuis le Kraï du Primori [extrême-orient russe], où est implantée la 1295e base de réparation et de stockage de chars. Les T-62 précédemment envoyés en Ukraine en provenaient…

Russian T-54 tanks on their way to Ukraine. pic.twitter.com/DlED37q6qa

— Clash Report (@clashreport) March 22, 2023

Pour le moment, la destination de ces T-54 n’est pas connue. Mais il est probable qu’ils soient prochainement déployés dans les régions ukrainiennes actuellement sous contrôle russe.

Selon les analystes de la Conflict Intelligence Team [CIT, une organisation russe indépendante], deux modèles du T-54 auraient été déstockés : le T-54-3, produite entre 1952 et 1953 et dotée d’une nouvelle tourelle, ainsi que d’un viseur téléscopique TSh-2-22, ainsi que le T-54B, sortie en 1957, avec un canon rayé D-10T2S de 100 mm, un stabilisateur STP-2 Tsiklone et un viseur infrarouge.

Évidemment, il peut toujours être utile de déstocker de vieux chars [sinon, l’armée russe ne le ferait pas…]. Cependant, le cas des T-54 présente plusieurs inconvénient : leur blindage est insuffisant [alors que le Royaume-Uni a indiqué qu’il fournirait des obus perforants à uranium appauvri avec les 14 Challengers 2 promis à l’Ukraine] et ils sont dépourvus de conduite de tir et d’ordinateur balistique. En outre, le système de stabilisation de leur canon n’est pas à la hauteur… Et sans parler des munitions de 100 mm qu’ils utilisent… ou encore de leur état mécanique, ces chars ayant l’âge de leurs durites.

À noter, cependant, que l’armée ukrainienne utilise également des chars de conception aussi ancienne, à savoir des M55S qui, fournis par la Slovénie, dont dérivés du T-55 soviétique, dont la production débuta à partir de 1958. Mais à la différence des T-54/55 russes, ils furent modernisés dans les années 1990 et reçurent un canon canon L7/M68 de 105 mm [à la place de celui de 100 mm], d’un ordinateur de contrôle de tir et d’une nouvelle motorisation.

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Barkhane : Des opérateurs de drones Reaper armés ont reçu la Croix de la valeur militaire pour la première fois

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

Il y a quelques années, l’US Air Force peinait à trouver suffisamment de spécialistes pour mettre en oeuvre ses drones MQ-9 Reaper et RQ-4 Global Hawk. En effet, compte-tenu du rythme opérationnel [notamment lors des engagements en Afghanistan et en Irak], cette filière était alors perçue comme une voie de garage, les promotions étant plutôt rares, faute de pouvoir disposer de temps pour préparer les examens pour espérer atteindre le grade supérieur.

Un autre frein au recrutement était lié au manque de reconnaissance des opérateurs de drones. Et cela tenait au fait que, mettant en oeuvre des drones depuis le Nevada, à plus de 11’000 km des zones d’action, ils ne risquaient pas leur vie, contrairement à leurs camarades engagés sur des théâtres d’opérations. D’ailleurs, le Pentagone dut reculer quand il proposa de créer, à leur intention, une médaille devant avoir un rang égal, si ce n’est supérieur, à celles destinées à distinguer les militaires ayant connu l’épreuve du feu.

En France, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a jusqu’ici réussi à éviter de tels écueils. D’abord, les équipages de drone MQ-9 Reaper sont engagés au plus près de la zone d’action. Ainsi, ils ont été « projetés » au Niger, dans le cadre de l’opération Barkhane, désormais terminée. En outre, mais cela va changer à l’avenir, après la création d’une filière de télé-pilotes « ab initio », les pilotes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] sont généralement issus du personnel navigant, pourvu qu’ils aient au moins la qualification de sous-chef de patrouille.

Quant à la reconnaissance, les « équipages » de drones sont éligibles aux mêmes distinctions que leurs camarades.

Ainsi, le 21 mars, sur la base aérienne 709 de Cognac, et pour la première fois depuis que l’AAE met en oeuvre des drones MALE armés au sein de la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA], trois membres d’équipages de Reaper se sont vus remettre la Croix de la valeur militaire [CVM] au titre de leurs actions durant l’opération Barkhane.

« La cérémonie s’est déroulée en présence de l’ensemble des unités de la base aérienne et a mis à l’honneur des aviateurs qui se sont particulièrement distingués lors de missions de guerre en opérations extérieures, les récompensant pour leurs actions exemplaires au Sahel », a ainsi souligné le ministère des Armées.

Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE [CEMAAE], qui a évoqué des « actions décisives » au Sahel, a ainsi remis la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze à deux capitaines, l’un en tant que télépilote de Reaper, l’autre en qualité de « commandant d’escadrille et de coordinateur tactique ». La troisième médaille a été rémise par le général Vincent Coste, le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [AAC] à la capitaine « Lysiane », également coordinateur tactique.

Pour rappel, un « équipage » de drone MQ-9 Reaper se compose d’un pilote, d’un opérateur « capteur », d’un coordinateur tactique [qui est, en quelque sorte, le « chef d’orchestre » de la mission] et d’un opérateur « images ».

Le communiqué du ministère des Armées ne précisé la nature des actions qui ont valu à ces trois officiers la Croix de la valeur militaire… En outre, l’AAE et l’État-major des armées [EMA] sont discrets sur les missions effectuées par les Reaper au Sahel. Cependant, dans son dernier numéro, le magazine Raids a pu obtenir quelques chiffres restés longtemps sous le boisseau.

Ainsi, depuis décembre 2019, les Reaper engagés dans l’opération Barkhane ont largué 181 bombes guidées laser GBU-12, ce qui représente la « moitié des frappes aériennes françaises ». Et, depuis leur déploiement à Niamey, en 2014, ils ont « accumulé 55’000 heures de vol ».

« Armés depuis 2019, les Reaper assurent des missions de surveillance, reconnaissance, renseignement en temps réel, appui aérien, frappe de précision, protection de site ou encore, coordination des moyens aériens. Les drones sont indispensables à la réalisation des missions aériennes », a rappelé le ministère des Armées.

France24 - Monde

La colère des pêcheurs monte

Publié le : 22/03/2023 - 21:44

Paris (AFP) – Manifestation musclée à Rennes, lettre ouverte à Emmanuel Macron: les pêcheurs français alertent sur l'avenir de leur profession qu'ils voient menacée par un "déferlement d'attaques" réduisant à peau de chagrin leur terrain de chasse et leur raison d'être.

Ils étaient plusieurs centaines à Rennes mercredi, dans un épais nuage de lacrymogènes et sous les jets puissants des canons à eau pour dénoncer "les réglementations et la persécution de la direction des affaires maritimes", mais aussi le prix du gazole et le "désengagement" de l'Etat. La confrontation, musclée, a duré plusieurs heures.

"On voudrait nous rendre enragés qu'on ne ferait pas mieux", résume le comité national des pêches dans une lettre ouverte adressée au président Macron que l'AFP a pu consulter.

La souveraineté alimentaire, tout le monde en parle, mais quand il s'agit de la concrétiser, il n'y a plus personne", enrage le président du comité Olivier Le Nézet dans ce courrier.

Il évoque des "agressions" devenues "intolérables" parce qu'elles "remettent en cause le fondement de notre métier, nourrir les Français et les Européens", alors que la flotte française a diminué de plus d'un quart en 20 ans et que la pêche nationale ne représente que 25% du poisson vendu sur les étals.

Lundi, une décision du Conseil d'Etat a mis le feu aux poudres: la plus haute juridiction administrative française, saisie par des associations de défense de l'environnement, a donné six mois au gouvernement pour fermer certaines zones de pêche dans l'Atlantique afin de préserver les dauphins dont les échouages se sont multipliés dans le golfe de Gascogne.

"Double peine"

"Depuis cinq ans, nos pêcheurs sont à l'initiative de programmes scientifiques et techniques pour déterminer des solutions d'évitement (sonars répulsifs, filets spéciaux pour éloigner les cétacés, NDLR), pour concilier activités de pêche et protection des dauphins (...). Le Conseil d'Etat vient de tout remettre en cause", affirme Olivier Le Nezet.

Interrogé par l'AFP, M. Le Nezet a "évidemment condamné" les débordements violents à Rennes - un tracteur a été lancé en direction des forces de l'ordre - tout en soulignant la "détresse de toute une profession".

"Près de la moitié des 560 fileyeurs du golfe de Gascogne participent au plan d'action pour les dauphins. Ils cherchent des solutions avec des scientifiques. Cette décision du Conseil d'Etat, c'est une double peine", dit-il, estimant que c'est précisément la "bonne gestion" de la ressource halieutique dans le golfe de Gascogne qui attire les cétacés et explique au moins en partie l'augmentation des échouages.

"75% des ressources sont gérées durablement en Europe, il faut faire plus. Mais on ne peut pas demander du jour au lendemain à un chalutier de se transformer en fileyeur", tempête-t-il, évoquant le projet européen d'interdiction du chalut de fond dans les aires marines protégées (AMP).

Lors du Salon de l'agriculture, Emmanuel Macron avait assuré les pêcheurs de son soutien sur ce dossier, alors que la filière est confrontée à la coûteuse décarbonation de sa flotte et fait face à une crise des recrutements.

Le comité des pêches estime que la seule interdiction des chaluts de fond reviendrait à "faire disparaître un tiers de la flotte", car les AMP représentent actuellement 12% des eaux européennes, mais jusqu'à "74% des eaux en Bretagne".

Dans la Manche, où plusieurs aires ont des fonds sablonneux, le comité demande "comment expliquer à un chalutier qu'il ne pourra plus passer" pour ne pas abîmer les fonds, alors qu'"au moindre coup de tabac, des millions de mètres cube de sable sont déplacés?"

"On doit faire du cas par cas, examiner les particularités de chaque zone", plaide Olivier Le Nézet. Au président, il demande "une pause dans cette avalanche de mauvais coups".

© 2023 AFP

L'Humanité

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Révélation

Des accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés. 

Gaël De Santis

À 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.

À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».

Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.

Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Une idylle de longue date

Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.

Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.

Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».

Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du Maroc

En d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.

« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.

Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.

Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.

De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.

Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».

On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE

Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.

Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.

Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.

Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouie

Au mépris du droit international

Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.

Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.

L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.

Une mansuétude incompréhensible

Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.

« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.

En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.

Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.

Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.

Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraoui

Il est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.

La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».

Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC

La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…

Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UE

L’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.

Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.

« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.

« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.

L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.

Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sang

Le Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »

Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.

MarocParlement européenQatargateMarocgate
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Un commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace va être créé sur la base de Bordeaux-Mérignac

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

Dans le cadre du plan Altaïr, dévoilé en 2022, la Brigade des Forces spéciales Air [BAFSA], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP] et la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC] ont quitté le giron du Commandement des force aériennes [CFA] pour être ratachées directement au chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace [CEMAAE].

« Cette évolution supprime un échelon hiérarchique, simplifie le dialogue et accélère la prise de décision et les arbitrages par le niveau central », a ainsi récemment justifié le général Vincent Coste, l’actuel « patron » de la BAAC, laquelle devrait bientôt assumer la responsabilité des systèmes de défense sol-air, lesquels relèvent actuellement de la Brigade aérienne du contrôle de l’espace [BACE] et de la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL].

Cela étant, son périmètre s’étant réduit avec ces mouvements, le CFA va donc disparaître pour être remplacé par un « Commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace » [CTAAE]. Cette réforme se concrétisera en septembre 2023, sur la base aérienne [BA] 106 de Bordeaux-Mérignac.

Pour rappel, le CFA a fait l’objet de plusieurs réformes au cours de ces dernières années. En 2016, il avait ainsi fusionné avec le le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA] à l’occasion de son arrivée sur la BA 106, en provenance de la BA 102 de Dijon Longvic, dont la fermeture était alors programmée.

Quoi qu’il en soit, ce CTAAE sera « une des clés de voûte » qui permettra à l’armée de l’Air et de l4espace de « rester au rendez-vous des opérations », assure le ministère des Armées, via un communiqué diffusé ce 22 mars. Et d’ajouter : « Défense-sécurité, protection défense, appui au fonctionnement des bases aériennes, coordination technico-logistique ou encore rayonnement territorial » relèveront désormais de sa responsabilité.

Ce nouveau commandement s’inscrira dans le « sillon de son prédécesseur en étant étant responsable de la coordination technico-logistique et de l’appui au déploiement », poursuit le ministère des Armées. Et la nouveauté sera que ce CTAAE prendra la « responsabilité opérationnelle sur le champs ‘protection-défense’ et dans « son rôle fondamental d’appui de proximité au profit des bases aériennes, de leurs unités et de leur personnel ».

En outre, le CTAAE se verra confier le « pilotage et la gestion » des missions auxquelles prennent part les aviateurs sur le territoire national, comme Sentinelle et Hephaistos [lutte contre les feux de forêt].

Photo : Pompier de l’Air – La Brigade des Pompiers de l’Air restera sous la tutelle du CTAAE © AAE

France24 - Monde

États-Unis : le spectre d'une arrestation s'éloigne pour Donald Trump

Publié le : 22/03/2023 - 21:36

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L'éventuelle inculpation pénale de Donald Trump, dans le cadre d'une affaire de paiement de 130 000 dollars à une actrice de films X, Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une liaison, semble s'éloigner mercredi après l'annulation du grand jury qui devait voter sur la question. 

Nouveau coup de théâtre à New York : la justice a repoussé, peut-être jusqu'à la semaine prochaine, l'éventuelle inculpation pénale de l'ancien président des États-Unis Donald Trump, rapportent mercredi 22 mars plusieurs médias.

Le milliardaire républicain de 76 ans, qui rêve de "regagner" la Maison Blanche en novembre 2024, doit répondre devant la justice de l'État de New York d'une affaire de paiement de 130 000 dollars, juste avant sa victoire à la présidentielle de novembre 2016, à une actrice de films X, Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une liaison.

Après des années d'enquête par le parquet de Manhattan, son procureur Alvin Bragg, un élu démocrate, semblait le 13 mars dernier tout près d'annoncer une inculpation au pénal – qui serait historique – du 45e président américain (2017-2021).

C'est Donald Trump qui, depuis sa résidence de Mar-a-Lago (Floride), a déclenché samedi une tempête médiatique et politique en écrivant en majuscules sur son réseau Truth Social qu'il serait inculpé et "arrêté" mardi. Mais le procureur Bragg est resté mutique et rien ne s'est passé comme annoncé par l'ancien chef d'État.

Réunion du grand jury annulée

Mercredi matin, des médias américains, qui font le siège du palais de justice de Manhattan, spéculaient sur l'hypothèse qu'un grand jury – un panel de citoyens aux larges pouvoirs d'enquête qui travaille avec le procureur Bragg – vote une inculpation dans l'après-midi.

>> À lire aussi : Le procureur Alvin Bragg vs Donald Trump : l'affrontement de deux Amériques

Mais à en croire le New York Times et le média en ligne Insider, qui s'appuient sur deux sources judiciaires, la réunion du grand jury ce mercredi a été annulée. Insider avance que ce panel ne votera pas avant la fin de la semaine, même s'il devait se réunir jeudi. Le grand jury siège les lundis, mercredis et jeudis.

Interrogée par l'AFP, une porte-parole du procureur a refusé de "confirmer ou de commenter les questions liées au grand jury".

Et même inculpé, Donald Trump ne serait pas "arrêté" dans l'immédiat. Il faudrait attendre plusieurs jours pour qu'il comparaisse à Manhattan. Dans ce cas, après s'être volontairement "rendu" à la justice, il se ferait signifier les poursuites et serait, éventuellement et symboliquement, placé quelques minutes en état d'arrestation.

L'ancien président, qui a bouleversé l'équilibre des pouvoirs aux États-Unis depuis 2016, serait alors photographié, ses empreintes digitales relevées et il pourrait même être brièvement menotté.

New York se prépare

En attendant, New York se prépare. Tranquillement. Des manutentionnaires de la police de New York (NYPD) ont installé mardi des barrières métalliques devant le palais de justice et la Trump Tower de Manhattan.

Et, pour prévenir tout risque d'affrontements dans une ville à l'histoire violente, le NYPD a prévenu que "la présence de policiers en tenue allait augmenter dans les cinq arrondissements de la mégapole", même s'il n'y a "actuellement aucune menace crédible à New York".

Donald Trump, cerné par plusieurs dossiers judiciaires, assure, lui, n'avoir commis "aucun délit" et être victime d'une "chasse aux sorcières" menée par les démocrates.

L'affaire de l'actrice pornographique Stormy Daniels est juridiquement complexe. La justice new-yorkaise cherche à déterminer si Donald Trump est coupable de fausses déclarations, une infraction, ou de manquement aux lois sur le financement électoral, un délit pénal, en ayant versé de l'argent à cette femme, de son vrai nom Stephanie Clifford, juste avant la présidentielle de 2016, que le républicain avait remportée.

Dans quel but ? Pour qu'elle taise une supposée relation extraconjugale dix ans plus tôt, selon l'accusation. L'enquête s'était accélérée la semaine dernière. Michael Cohen, ancien avocat et désormais ennemi de Trump ayant payé Stormy Daniels, avait témoigné devant le grand jury. L'actrice a aussi coopéré avec les procureurs et ce même panel.

Donald Trump avait également été invité à s'exprimer devant ce grand jury, selon le New York Times et le Washington Post.

Il avait appelé samedi ses partisans à "manifester" et leur a donné rendez-vous à la prochaine présidentielle du 5 novembre 2024 pour "regagner" la Maison Blanche.

Il y a eu pour l'instant quelques dizaines de manifestants devant le palais de justice et la Trump Tower de New York, et à Palm Beach en Floride.

La principale crainte des autorités est une répétition des violences de l'assaut du Capitole à Washington le 6 janvier 2021, lorsque Donald Trump, battu dans les urnes en novembre 2020, avait appelé ses partisans à contester les résultats.

Il affirme toujours, sans fondement, que la victoire lui a été "volée" par le président Joe Biden.

Avec AFP

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Les États-Unis suspendus à une possible arrestation de Donald Trump mardi

PORTRAIT

Le procureur Alvin Bragg vs Donald Trump : l'affrontement de deux Amériques

Donald Trump assure qu'il va être "arrêté" le 21 mars et appelle à manifester

L'Humanité

Mondial. Le Maroc termine au pied du podium

Actu

Les Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.

Nicolas Guillermin

Première équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).

La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »

Rythme enlevé en début de rencontre

Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.

C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).

Les Marocains se créent quelques occasions

Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.

Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.

FootballMondial 2022 au Qatarcoupe du monde de footballMaroc
France24 - Monde

Nouvelle tentative de décollage pour la première fusée imprimée en 3D

Publié le : 22/03/2023 - 21:36Modifié le : 22/03/2023 - 21:59

Washington (AFP) – La troisième tentative sera-t-elle la bonne? La première fusée imprimée en 3D doit de nouveau tenter son vol inaugural mercredi, après deux précédents essais annulés à la dernière minute à cause de problèmes techniques.

Cette mission, baptisée "Good luck, have fun" ("Bonne chance, amuse-toi bien", en français), est scrutée de près car les fusées imprimées en 3D pourraient représenter une petite révolution dans l'industrie du lancement.

La fusée Terran 1 de l'entreprise californienne Relativity Space doit décoller depuis Cap Canaveral, en Floride. La fenêtre de tir s'ouvre à 22H00 heure locale (02H00 GMT jeudi), et se referme trois heures plus tard.

Au total, 85% de la masse de la fusée a été imprimée en 3D, et l'entreprise vise les 95% à l'avenir.

Avantage principal de la technique: simplifier grandement le processus de fabrication et réduire ainsi les coûts.

Avec ses grands robots d'impression 3D, la compagnie affirme diviser par 100 le nombre de pièces par rapport à une fusée traditionnelle. Elle met aussi en avant la rapidité de la méthode: 60 jours, de la matière première au produit fini.

Terran 1 mesure 33,5 mètres de haut et un peu plus de 2 mètres de diamètre. Son premier étage comporte neuf moteurs, également imprimés en 3D.

Elle devra être capable de placer 1.250 kg en orbite terrestre basse (des petits satellites, par exemple), ce qui en fait un lanceur léger. Mais ce premier vol ne contient pas de charge utile.

La fusée doit atteindre, 80 secondes après le décollage, le point où la force aérodynamique exercée sur l'engin est la plus élevée (max Q, dans le jargon). C'est l'étape cruciale du vol, selon le jeune patron de Relativity Space.

"Nous avons déjà prouvé au sol ce que nous espérons prouver en vol -- que lorsque la pression dynamique et la tension sur le véhicule sont au plus haut, les structures imprimées en 3D peuvent résister à ces forces", a tweeté début mars Tim Ellis.

"Sans précédent"

Après la séparation du premier étage de la fusée, le second devra poursuivre sa route jusqu'à atteindre l'orbite terrestre -- 8 minutes après le décollage.

Réussir cette étape dès le premier vol serait "sans précédent", selon Tim Ellis.

En effet, la fusée utilise du méthalox comme carburant, un mélange d'oxygène liquide et de gaz naturel liquéfié (essentiellement du méthane). Si elle réussit à atteindre l'orbite, il s'agirait de la première fusée utilisant ce carburant à y parvenir.

Relativity Space, qui promeut la vision de long terme d'une humanité vivant sur plusieurs planètes, fait valoir qu'il s'agit du carburant "du futur", le plus facile à produire sur Mars.

Les fusées en développement Vulcan, de United Launch Alliance (ULA), et Starship, de SpaceX, doivent également utiliser ce carburant.

Une première tentative de lancement de Terran 1 avait été abandonnée le 8 mars à cause d'un problème de température de carburant.

Puis, le 11 mars, le décollage avait été annulé à deux reprises dans les dernières secondes du compte à rebours, d'abord à cause d'un problème d'automatisation, puis à cause d'un souci de pression du carburant.

Demande en plein boom

Quel que soit le degré de réussite du vol inaugural de Terran 1, les données récoltées serviront aussi pour l'élaboration de sa grande soeur: Terran R.

Cette plus grosse fusée, également développée par Relativity Space, devra elle être capable de transporter 20.000 kg jusqu'en orbite basse.

La société a déjà signé pour 1,65 milliard de dollars de contrats, la majorité pour Terran R, selon Tim Ellis.

L'un d'eux a été passé avec l'entreprise OneWeb, dont la constellation de satellites doit fournir internet depuis l'espace.

Ce type de fusée "moyenne-lourde est clairement là où se trouve l'opportunité de marché la plus importante pour le reste de la décennie, avec une pénurie énorme actuellement dans cette classe de charge utile", avait tweeté Tim Ellis.

Un opérateur de satellite peut attendre des années avant d'obtenir une place dans les grosses fusées d'Arianespace ou de SpaceX.

Des dizaines de start-up se sont donc lancées ces dernières années pour répondre à une demande en plein boom.

Le nombre de satellites lancés est passé d'environ 120 en 2012 à plus de 2.700 en 2022, selon l'entreprise spécialisée Euroconsult.

© 2023 AFP

Valeurs Actuelles

[Vidéo VA+] Le village de Bélâbre se déchire autour de l’installation de migrants

A l’initiative du collectif Non au CADA à Bélâbre, une centaine de locaux, et de soutiens venus à l’appel du parti Reconquête se sont rassemblés sur la place de l’église afin de faire entendre leurs revendications au maire, qui fait aujourd’hui la sourde oreille. Les habitants, inquiets des répercussions sécuritaires que pourrait causer l’accueil de ces 38 migrants dans un bâtiment de taille modeste et dans un village tranquille, s’opposent fermement au projet, et réclament au maire l’organisation d’un référendum local sur la question. Le seul épicier du village a d’ors et déjà annoncé qu’il partirait ailleurs si jamais le projet devait aboutir.

En opposition à ces villageois, d’autres habitants soutenus par des militants d’extrême-gauche venus de toute la région (notamment à l’appel de l’organisation Extinction Rebellion Poitiers) se sont réunis place de la mairie en faveur de l’accueil de ces migrants derrière une banderole « Bélâbre Généalogique ». Ils soutiennent le projet initié par l’association Viltaïs, organisation pourtant pointée du doigt par la Cour des comptes à cause du train de vie démesuré de ses dirigeants. Le cortège s’est finalement approché de la place de l’église sous l’étroite surveillance des 84 gendarmes déployés afin de sécuriser les manifestations. Quelques échanges tendus ont eu lieu, sans néanmoins dégénérer vers la violence.

Des activistes ont néanmoins réussi à déjouer la vigilance des gendarmes et ont saboté le matériel de sonorisation apporté par les anti-CADA en sectionnant le câble d’alimentation. Une méthode d’intimidation qui n’a pas refroidit les opposants au centre d’accueil, qui se sont finalement réunis à quelques dizaines de mètres plus loin sur le perron de l’Eglise afin de prononcer quelques uns des discours, sans micro.

Marie-Odile Trusch, bélâbraise d’un âge honorable et porte-parole du collectif, n’a elle pas pu s’exprimer et a dû attendre le calme d’une conférence de presse organisée à l’écart du raffut des militants immigrationnistes pour dénoncer les diverses menaces, insultes, et autres diffamations subies par les membres du collectif, parfois par voie de presse.

Une manifestation locale, qui a eu une répercussion nationale, grâce à la venue du très médiatique avocat Pierre Gentillet, originaire d’une commune située à une trentaine de kilomètres de là et qui accueille déjà des demandeurs d’asile dont l’intégration ne semble pas avoir été aussi idyllique que semblent vouloir le présenter les pouvoirs publics.

« Battez-vous pour #Belabre » ! Discours de @Pierre_GTIL en soutien aux manifestants contre l’ouverture d’un centre pour demandeurs d’asile dans le village. Reportage à venir sur @Valeurs pic.twitter.com/MY9WJ1YkOt

— Jonathan Moadab (@MoadabJ) March 11, 2023

Les habitants du village ont fourni une contre-proposition au maire pour racheter la chemiserie pour en faire une entreprise tournée vers l’avenir et le web3. Bien qu’enclavée, cette commune du Berry dispose en effet d’un accès à la fibre optique.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Opex 360

Pour gagner du temps, les États-Unis vont livrer une ancienne version du char Abrams à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

Après plus d’un an de guerre, les chars mis en oeuvre par l’armée ukrainienne, de conception soviétique, sont « rincés ». Récemment, un chef de peloton a récemment confié au journal Kyiv Independant qu’il était de plus en plus difficile de faire fonctionner les T-64 restants de son unité, faute de moyens pour les réparer.

« Nous avons des situations où 3 à 5 chars sortent pour contrer une offensive et 2 à 3 d’entre eux ne tirent pas », a ainsi déclaré cet officier. « Aujourd’hui, ça pourrait bien marcher, ça démarre, tout va bien. Et demain ça s’éteint et on ne peut pas tirer », a-t-il ajouté. Un autre militaire ukrainien a dit la même chose à franceinfos. « Ce sont des engins [les T-64] des années 1970. Ils tombent souvent en rade », a-t-il dit, ajoutant qu’il « n’aurait pas assez de quatre heures pour faire la liste de toutes les pannes possibles ».

Le retour des beaux jours étant propice à de nouvelles offensives d’ampleur, il est donc urgent pour l’armée ukrainienne de se mettre en ligne de nouveaux chars. D’où la demande de Kiev auprès de ses partenaires occidentaux pour en obtenir.

Si la France a décidé de livrer des chars légers AMX-10RC, le Royaume-Uni livrera 14 Challenger 2, prélevés dans l’inventaire de la British Army. Mais l’aide la plus substantielle sera fournie par la « coalition Leopard », qui s’est engagée à envoyer une centaine de Leopard 2 en Ukraine [plus de 150 chars, selon Lloyd Austin, le chef du Pentagone]. Et ceux-ci sont en train de se déployer progressivement.

Quant aux États-Unis, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser la « réexportation » de Leopard 2 vers l’Ukraine, ils firent la promesse de livrer 31 M1A2 Abrams à l’armée ukrainienne… Mais dans l’immédiat étant donné qu’il fallait produire ces chars, ceux-ci devant être dans une configuration différente de celle utilisée par l’US Army.

Cependant, et afin de répondre plus rapidement aux besoins de l’armée ukrainienne, le Pentagone a finalement changé son fusil d’épaule… Le 21 mars, son porte-parole, le général Pat Ryder, a en effet annoncé que les États-Unis fourniront à l’Ukraine « le modèle M1A1 du char Abrams », dont près de 5000 furent livrés à l’US Army entre 1985 et 1992. « Cela « nous permettra d’accélérer considérablement les calendriers de livraisons et de fournir cette capacité importante à l’Ukraine d’ici à l’automne de cette année », a-t-il précisé.

Cela étant, celui-ci n’a rien dit au sujet des capacités dont disposeront ces chars, si ce n’est qu’elles seront « similaires » à celles du M1A2.

L’un des enjeux porte sur la chaîne logistique à mettre en place pour permettre à l’armée ukrainienne d’utiliser les chars américains, ceux-ci étant très gourmand en pétrole, avec leur turbine Honeywell AGT1500 de 1500 ch, laquelle « tourne » au carburant aéronautique, voire avec du gazole. Un autre concerne la formation des équipages et des techniciens ukrainiens, celle-ci prenant du temps.

Quoi qu’il en soit, le vrai défi pour l’armée ukrainienne sera de faire cohabiter des modèles différents de chars [Leopard 1, Leopard 2, M1A1 Abrams, Challenger 2, sans oublier les T-72 et autres T-64].

« Nous serons obligés pour chaque type d’engin d’organiser une gestion spécifique des pièces détachées, avec des stocks, des munitions et du personnel formés pour les réparer et les utiliser. […] Les Abrams sont différents des Leopard et si dans une brigade, il y a trop de variété, ça peut être tellement compliqué que l’on pourrait perdre en efficacité », a ainsi prévenu Orest Firmaniuk, officier de presse de la 1ère brigade blindée ukrainienne.

France24 - Monde

Poutine - Xi Jinping : amis indéfectibles ? La visite du président chinois à Moscou se poursuit

Publié le : 21/03/2023 - 20:26

Stéphanie ANTOINE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

Xi Jinping est en Russie ! Vladimir Poutine a accueilli le président chinois pour un sommet consacré au conflit en Ukraine et aux relations bilatérales entre Moscou et Pékin. Les deux chefs d'État ont mis en scène leur entente forgée sur leur rivalité réciproque face à l'Occident. Le président russe s'est dit prêt à discuter d'un plan de paix sur l'Ukraine présenté par Pékin. En Ukraine justement, le Premier ministre japonais a effectué une visite à Boutcha et Kiev, qualifiée d'"historique".

Une émission préparée par Élise Duffau, Léonore Jaury et Morgane Minair.

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  • Jean-Maurice RIPERT, Ancien ambassadeur de France en Chine et en Russie, ancien secrétaire général adjoint de l'ONU
  • Jean-Paul TCHANG, Économiste spécialiste de la Chine
  • Thierry WOLTON, Essayiste spécialiste des sociétés communistes et postsoviétiques, auteur de "Penser le communisme" (éditions Grasset, octobre 2021) et de "Histoire mondiale du communisme"
  • Cyril PLUYETTE, Rédacteur en chef adjoint au service Monde de l'Express, ancien correspondant en Chine
L'Humanité

Trois petits robots passés maîtres en cuisine

Actu

Le petit électroménager nous facilite la vie, surtout quand on veut une cuisine rapide, saine et vitaminée. Extracteur de jus, cuisson vapeur ou préparation du riz... rien de plus simple, il suffit d’appuyer sur le bouton.

André Goulven

Pour bien manger, mangez varié. Si l’on retrouve cette idée dans le discours de nombreux nutritionnistes, ce n’est pas pour rien. Avoir une alimentation diversifiée permet d’éviter les carences, en donnant à son corps tout ce dont il a besoin. Le manque de temps, la gestion du quotidien ou tout simplement le manque d’envie ont pourtant souvent raison des élans culinaires. C’est qu’éviter de manger la même chose semaine après semaine demande de se creuser un peu la tête et d’y consacrer de l’énergie… pas toujours évidente à trouver au moment de passer aux fourneaux. Afin d’y remédier et de s’ouvrir le champ de nouveaux plaisirs gustatifs, pourquoi ne pas se tourner vers de nouvelles acquisitions en matière de petit électroménager ? En plus d’un gain de temps certain, ces appareils permettent de s’essayer à autre chose. On peut alors se laisser imaginer des sushis maison réussis à coup sûr grâce à un cuiseur à riz, des fruits laissés un peu trop longtemps dans la corbeille mais sauvés grâce à un extracteur de jus, ou de délicieux plats sans matière grasse ajoutée et extrêmement rapides à préparer avec un cuit vapeur… Et ça tombe bien, « l’Humanité magazine » vous a sélectionné à l’avance chacun de ces produits.

Bain de vapeur

Disposer légumes et poisson en les répartissant sur les deux étages de la machine, ajouter de l’eau dans le réservoir, tourner la molette, patienter et… c’est prêt ! Plus besoin de beurre ou de contrôler la casserole toutes les deux minutes. Un bon point pour alléger son planning.

www.seb.fr

Juteux

Un bon jus d’orange fraîchement pressé pour bien commencer la journée, tout le monde apprécie. Avec cet extracteur de jus, il suffit d’appuyer sur un bouton. C’est aussi l’occasion d’essayer de nombreuses associations de fruits et de ne pas jeter ceux un peu trop mûrs.

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Bon riz

Extrêmement populaire en Asie, le « rice cooker » fait de plus en plus d’émules en France. En plus de cuire le riz automatiquement à la perfection, il le garde au chaud jusqu’au moment du service. Parfait pour la préparation du riz à sushi, souvent ratée à la casserole.

www.tefal.frConsommation
France24 - Monde

Zelensky salue des discussions "productives" avec le Premier ministre japonais

Publié le : 21/03/2023 - 07:04Modifié le : 21/03/2023 - 22:32

FRANCE 24 Suivre

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a rencontré Volodymyr Zelensky lors d'une visite à Kiev. Dans le même temps à Moscou, le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping ont célébré leur relation face aux Occidentaux. Voici le fil du 21 mars 2023.

Cette page n'est plus actualisée. Pour suivre l'actualité en Ukraine, c'est ici

  • 22 h 15 : Zelensky salue des discussions "productives" avec le Premier ministre japonais

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est réjoui de discussions "productives" avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida, en visite à Kiev, en louant la "volonté très concrète" de Tokyo de "protéger" l'Ukraine face à "la terreur russe".

"Étant donné la puissance du Japon, de son leadership en Asie pour la défense de la paix et l'ordre international fondé sur des règles, ainsi que sa responsabilité en tant que président [tournant] du G7, les discussions d'aujourd'hui peuvent avoir un résultat mondial", a estimé Volodymyr Zelensky, dans son message vidéo quotidien.

  • 21 h 59 : l'Ukraine obtient un plan d'aide de 15,6 milliards de dollars du FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé être parvenu à un accord avec le gouvernement ukrainien eu vue de la mise en place d'un plan d'aide d'un montant total de 15,6 milliards de dollars.

Le plan doit permettre de "soutenir la reprise économique graduelle tout en créant les conditions d'une croissance de long terme dans un contexte de reconstruction après le conflit et sur le chemin de l'adhésion à l'Union européenne", a précisé le FMI dans un communiqué.

  • 21 h 07: la Chine ne peut prétendre être "impartiale" en ce qui concerne l'Ukraine, juge la Maison Blanche

"On ne peut pas raisonnablement considérer que la Chine soit impartiale" en ce qui concerne l'Ukraine, a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, la critique américaine la plus directe à ce jour de la proposition de médiation chinoise dans le conflit.

Pékin "n'a pas condamné" l'invasion russe, "n'a pas arrêté d'acheter du pétrole russe" a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Ce dernier a par ailleurs accusé Pékin de "répercuter la propagande russe" sur le fait que la guerre en Ukraine serait le résultat d'une agression occidentale, alors que Vladimir Poutine et Xi Jinping ont loué mardi l'entrée dans une "nouvelle ère" de leur relation "spéciale".

  • 18 h 47 : Zelensky dit avoir "invité" la Chine à dialoguer sur l'Ukraine et "attendre une réponse"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé avoir "invité" la Chine à dialoguer et "attendre une réponse", au moment où son homologue chinois Xi Jinping est à Moscou pour sceller son alliance avec Vladimir Poutine.

"Nous avons proposé à la Chine de devenir un partenaire" pour la recherche d'un règlement du conflit en Ukraine, a déclaré le président ukrainien lors d'une conférence de presse. "Nous vous invitons au dialogue, nous attendons votre réponse", a-t-il ajouté, disant "recevoir des signaux, mais rien de concret" à ce stade.

  • 18 h 16 : la Russie "répliquera" si Londres fournit à Kiev des munitions avec de l'uranium appauvri, dit Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a menacé de "répliquer" si Londres fournit à l'Ukraine des munitions contenant de l'uranium appauvri, en réaction à des déclarations en ce sens d'une responsable britannique.

"Aujourd'hui, on a appris que le Royaume-Uni (...) avait annoncé non seulement la livraison de chars à l'Ukraine mais également d'obus contenant de l'uranium appauvri (...) Si cela se produit, la Russie sera contrainte de répliquer", a déclaré le président russe.

"Il semble que l'Occident ait vraiment décidé de combattre la Russie jusqu'au dernier Ukrainien, non pas en paroles mais en actes", a poursuivi Vladimir Poutine. 

  • 17 h 42 : Poutine accuse l'Ukraine de ne pas vouloir du plan de paix chinois, Xi pour un "règlement pacifique" du conflit

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé ne pas voir de "disposition" des autorités ukrainiennes à trouver une issue au conflit en Ukraine sur la base du plan de paix proposé par la Chine.

"Nous estimons que de nombreux points du plan de paix proposé par la Chine (...) peuvent servir de base pour un règlement pacifique (du conflit), quand ils y seront prêts à l'Occident et à Kiev. Toutefois, nous n'observons pas pour l'heure une telle disposition de leur côté", a déclaré le président russe, à l'issue de discussions avec son homologue chinois Xi Jinping.

De son côté, la Chine est favorable à un "règlement pacifique" du conflit en Ukraine, a déclaré le dirigeant chinois devant le président russe, Pékin cherchant à s'imposer comme médiateur entre Moscou et Kiev.

La Chine est "guidée constamment par les principes de l'ONU (...) et cherche un règlement pacifique", a déclaré Xi Jinping, selon ses propos traduits en russe, à l'issue des pourparlers au Kremlin. "Nous sommes toujours pour la paix et le dialogue", a-t-il souligné.

  • 17 h 08 : selon Paris, Pékin peut jouer un "rôle utile" en vue de négociations de paix

La France estime que la Chine peut jouer "un rôle utile pour convaincre la Russie d'accepter de bonne foi des négociations de paix" avec l'Ukraine, tout en estimant que Moscou ne semble pas enclin, "à ce stade", à mettre fin à la guerre.

Le ministère français a une nouvelle fois relevé que dans le "document de position chinois publié le 24 février" appelant à des négociations de paix, la Chine réaffirme son soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale des États.

"Malheureusement, nous ne constatons à ce stade aucune volonté de la Russie de mettre un terme à son agression de l'Ukraine en retirant ses troupes du territoire ukrainien", souligne-t-on au Quai d'Orsay. "Le président russe continue au contraire à affirmer que la Russie atteindra tous ses objectifs de guerre", poursuit-on de même source.

Pour autant, la Chine a un rôle à jouer "pour convaincre la Russie d'accepter de bonne foi des négociations de paix, en vue de la faire revenir au plein respect de la Charte des Nations unies", estime-t-on également au ministère français des Affaires étrangères.

  • 16 h 41 : à Boutcha, le Premier ministre japonais fait part de son "indignation"

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a fait part de sa "profonde indignation" après une visite à Boutcha en Ukraine, ville qui a été le théâtre d'atrocités imputées à l'armée russe, selon des journalistes de l'AFP.

"Alors que je pose le pied à Boutcha aujourd'hui et que je suis témoin de toutes les brutalités qui y ont été commises, j'éprouve un fort sentiment d'indignation", a dit Fumio Kishida, ajoutant que "le monde entier est choqué" par ces atrocités.

Le président Volodymyr Zelensky a salué la visite à Kiev de Fumio Kishida, "défenseur puissant de l'ordre international" et "ami de longue date de l'Ukraine". "Je suis heureux d'accueillir à Kiev le Premier ministre japonais Fumio Kishida, un défenseur véritablement puissant de l'ordre international et un ami de longue date de l'Ukraine", a-t-il déclaré sur Telegram, à l'issue d'une rencontre entre les deux dirigeants.

  • 15 h 48 : Poutine dit avoir eu des discussions "très importantes et franches" avec Xi, qui pour sa part dit vouloir "renforcer la coordination" entre Pékin et Moscou

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé avoir eu des discussions "très importantes et franches" avec son homologue chinois Xi Jinping, se disant confiant que les relations entre Pékin et Moscou allaient "se renforcer".

"Un échange de points de vue très important et franc sur les perspectives de développement des relations russo-chinoises vient de se tenir", a déclaré Vladimir Poutine à l'issue de discussions avec Xi Jinping au Kremlin. "Je suis convaincu que notre coopération variée et mutuellement bénéfique continuera de se renforcer".

"Les entreprises russes sont en mesure de répondre à la demande croissante de la Chine en énergie", a par ailleurs affirmé le président russe. Selon lui, l'objectif est de livrer à la Chine au moins 98 milliards de mètres cubes de gaz russe et 100 millions de tonnes de GNL russe d'ici 2030.

"Je propose de renforcer la coopération et la coordination" entre les deux pays, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré pour sa part Xi Jinping, selon la traduction officielle en russe de ses propos. "Je suis prêt à élaborer avec vous un plan pour le renforcement des relations bilatérales", a-t-il ajouté.

  • 15 h 40 : Xi doit dialoguer "directement" avec Zelensky, selon Stoltenberg

La Chine doit dialoguer "directement" avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky si elle veut que son plan de paix soit pris au sérieux, a estimé le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, alors que le président chinois et le chef de l'État russe Vladimir Poutine se sont réunis mardi à Moscou pour de nouvelles discussions.

"Il appartient à l'Ukraine de décider quelles sont les conditions acceptables pour toute solution pacifique", a rappelé Jens Stoltenberg au cours d'un point de presse au siège de l'Alliance atlantique à Bruxelles pour la présentation du rapport d'activités de l'Otan en 2022.

"La Chine doit comprendre le point de vue de l'Ukraine et dialoguer directement avec le président Zelensky", a-t-il soutenu. "Toute solution de paix pour l'Ukraine doit être fondée sur le respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Ukraine", a-t-il insisté.

"Un cessez-le-feu ou toute solution qui ne respecte pas la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine ne sera qu'un moyen de geler la guerre et de permettre à la Russie de reconstituer ses forces et d'attaquer à nouveau. Ce ne sera pas une paix juste et durable", a-t-il averti.

  • 15 h 22 : un responsable de l'ONG Memorial poursuivi pour avoir "discrédité" l'armée

Les autorités russes ont ouvert une affaire criminelle contre Oleg Orlov, l'une des figures de l'ONG Memorial, accusé d'avoir "discrédité" l'armée russe combattant en Ukraine, indique l'ONG, colauréate du prix Nobel de la paix.

Dans un message publié sur Telegram, Memorial a indiqué que Oleg Orlov était poursuivi pour "activités publiques visant à discréditer" les forces armées russes, un article du code pénal utilisé contre les détracteurs du conflit en Ukraine. S'il est inculpé, il risque une lourde peine de prison.

Plus tôt dans la journée, la police russe a mené des perquisitions aux domiciles d'au moins neuf employés ou de leurs proches, dont Oleg Orlov et le président de l'ONG, Ian Ratchinski, ainsi qu'au bureau de Memorial à Moscou. Selon Memorial, plusieurs d'entre eux ont été conduits au commissariat après ces perquisitions.

  • 14 h 36 : l'Ukraine boycottera les compétitions si Russes et Bélarusses y participent

La Fédération ukrainienne d'escrime a annoncé qu'elle allait boycotter toute compétition dans laquelle des sportifs russes et bélarusses seront engagés, en raison de l'invasion du pays par les troupes de Moscou, a-t-on appris mardi.

"Il a été décidé non seulement de ne participer à aucun duel en compétition avec des athlètes russes et bélarusses, mais aussi, pour nos athlètes, entraîneurs et arbitres, de ne participer à aucune compétition à laquelle participeront des athlètes russes ou bélarusses", a indiqué dans un communiqué la Fédération au lendemain d'une "réunion d'urgence" pour prendre cette décision.

La Fédération ukrainienne assure également vouloir contester la "décision illégale et honteuse" de sa Fédération internationale, qui a autorisé le 10 mars la réintégration des escrimeurs russes et bélarusses dans les épreuves du circuit mondial.

  • 13 h 40 : début du sommet entre Vladimir Poutine et Xi Jinping au Kremlin

D'après des images retransmises par les chaînes de télévision russes, le président russe a accueilli son homologue chinois avec une franche poignée de main, puis une fanfare militaire a joué les hymnes des deux pays. Après la cérémonie d'accueil, les deux dirigeants doivent avoir des discussions officielles, au lendemain d'un premier entretien "informel" qui a duré plus de quatre heures.

  • 13 h 23 : le Premier ministre japonais en visite à Boutcha

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida est arrivé mardi à Kiev. Puis il s'est rendu par le train à Boutcha, ville-martyre près de la capitale ukrainienne devenue symbole des atrocités de l'occupation russe.

Il doit ensuite rencontrer le président Volodymyr Zelensky. Son déplacement a été qualifié d'"historique" par Kiev. 

"Cette visite historique est un signe de solidarité et de coopération forte entre l'Ukraine et le Japon", a déclaré sur Facebook la vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères Eminé Djeppar en publiant des photos de M. Kishida sur le quai du train à Kiev. 

  • 11 h 38 : deux bombardiers russes survolent la mer du Japon alors que Kishida se rend en Ukraine

Deux bombardiers stratégiques russes ont survolé la mer du Japon pendant plus de sept heures, a déclaré mardi le ministère russe de la Défense dans un communiqué, publié au moment où le Premier ministre japonais entame une visite en Ukraine.

Moscou fait régulièrement voler des Tupolev Tu-95MS, capables de transporter des armes nucléaires, au-dessus des eaux internationales de l'Arctique, de l'Atlantique Nord et du Pacifique en guise de démonstration de force.

  • 10 h 46 : le plan de paix chinois au menu des discussions Xi-Poutine

Le Kremlin a affirmé que le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping ont eu des échanges de point de vue "approfondis" durant leur première journée officielle d'entretiens et ont discuté du plan de paix chinois pour l'Ukraine, sans donner plus de détails.

Xi Jinping a par ailleurs invité Vladimir Poutine en Chine cette année, selon l'agence de presse RIA, ainsi que son Premier ministre Mikhaïl Michoustine, ont rapporté les médias d'Etat chinois. 

  • 10 h 44 : Gazprom annonce des livraisons record à la Chine via le gazoduc "Force de Sibérie"

Le géant russe Gazprom a annoncé que des livraisons journalières record avaient été honorées à Pékin, hier, via le gazoduc "Force de Sibérie". Cet ouvrage parcourt l'Extrême-Orient russe en direction du nord-est de la Chine.

  • 9 h 39 : Xi Jinping dit avoir invité Vladimir Poutine à se rendre en Chine "cette année"

Le président chinois Xi Jinping, qui effectue une visite d'État en Russie, a indiqué avoir invité Vladimir Poutine à se rendre en Chine cette année, signe des liens qui unissent ces deux pays en pleines tensions avec l'Occident. "Hier (lundi), j'ai invité le président Poutine a venir en Chine cette année, quand il pourra", a-t-il déclaré lors d'un entretien avec le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine, selon des propos rapportés par les agences de presse russes.

  • 5 h 50 : nouvelles discussions Xi-Poutine à Moscou

Vladimir Poutine et Xi Jinping doivent se retrouver mardi 21 mars pour des discussions officielles au deuxième jour de la visite du président chinois en Russie. Les deux hommes devraient logiquement aborder à nouveau le conflit en Ukraine, Pékin ayant proposé le mois dernier un plan de paix, mais aussi leur coopération au sens large et l’approfondissement de leurs liens économiques, avec la signature attendue d’accords.

La visite d’État de trois jours de Xi Jinping en Russie est une occasion pour Vladimir Poutine de s’afficher avec un allié de poids, alors qu’il est de plus en plus isolé en Occident et visé depuis la semaine dernière par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

  • 4 h : le Premier ministre japonais Fumio Kishida en route pour l'Ukraine

Le Premier ministre du Japon Fumio Kishida est en route vers Kiev pour une visite surprise et une rencontre, mardi, avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a annoncé le ministère des Affaires étrangères nippon.

Fumio Kishida va "transmettre au président Zelensky son respect pour le courage et la persévérance du peuple ukrainien qui défend sa patrie sous son commandement, ainsi que la solidarité et le soutien infaillible à l’Ukraine du Japon et du G7", dont le pays d’Asie est l’hôte cette année, a déclaré le ministère dans un communiqué.

Fumio Kishida était le seul dirigeant membre du groupe à ne pas encore être allé à Kiev depuis l’invasion russe en février 2022. Il était régulièrement appelé à se rendre en Ukraine. En février, le président américain Joe Biden avait lui aussi effectué une visite surprise à Kiev.

  • 0 h 19 : des missiles de croisière russes détruits dans une explosion en Crimée, selon Kiev

Le ministère ukrainien de la Défense a déclaré lundi soir qu'une explosion dans le nord de la péninsule de Crimée a provoqué la destruction de missiles de croisière russes destinés à être utilisés par la flotte de la marine russe déployée en mer Noire.

Via les réseaux sociaux, la direction du renseignement du ministère a indiqué qu'une "explosion dans la ville de Dzhankoi, dans le nord de la Crimée temporairement occupée, a détruit des missiles de croisière russes Kalibr-KN alors qu'ils étaient transportés par voie ferrée". Ces missiles, a-t-elle ajouté, étaient destinés à être lancés depuis des bâtiments de la marine russe en mer Noire et disposaient d'une portée de plus de 2 500 kilomètres.

D'après le chef de l'administration locale, nommé par Moscou, la ville de Dzhankoi a été la cible d'attaques aux drones. Un homme de 33 ans a été blessé tandis qu'une maison, une école et un supermarché ont pris feu, a déclaré Ihor Ivine, cité par l'agence de presse TASS.

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 19 MARS

L'Ukraine dénonce le "cynisme" de Vladimir Poutine, en visite à Marioupol

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Ukraine : Vladimir Poutine en visite en Crimée, jour de l'anniversaire de l'annexion

LE FIL DU 17 MARS

Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

Opex 360

Le futur blindé Ajax de la British Army devrait entrer en service en 2025, soit avec huit ans de retard

par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

Notifié en 2014 à la filiale britannique du groupe américain General Dynamics Land Systems [GDLS UK] pour environ 4,5 milliards d’euros, le programme Scout SV, lancé pour remplacer les blindés CVR(T) de la British Army, aurait dû se concrétiser rapidement. En effet, les premiers véhicules blindés de combat « Ajax » [sur les 589 commandés] étaient attendus en 2017. Seulement, c’était sans compter sur les impondérables…

Pour rappel, développé à partir de l’ASCOD 2, l’Ajax a été imaginé pour le combat infovalorisé [ou collaboratif], ce qui suppose l’intégration de nombreux capteurs et autres systèmes de communication. Quant à son armement, il repose essentiellement sur une tourelle équipée d’un canon CT40 de 40 mm, utilisant des munitions téléscopée. Le souci est que cela s’est traduit par une prise de poids trop importante pour le châssis, celui-ci ayant été conçu pour un véhicule de 20 à 30 tonnes.

Résultat : lors des premiers essais, il est apparu que l’Ajax ne pouvait pas rouler à plus de 30 km/h sans être sujet à des vibrations « excessives » et bruyantes. Tellement bruyantes que les militaires britanniques chargés des évaluations ont dû faire tester leur audition [et certains seront d’ailleurs indemnisés pour des troubles de l’audition…]. Des soucis de mobilité furent également mis en lumière, le blindé étant par exemple incapable de faire une marche arrière sur des objets de 20 cm de haut.

À plusieurs reprises, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida d’interrompre les essais de l’Ajax « pas mesure de sécurité »… et de suspendre les paiements dus à GDLS UK tant que ces problèmes ne seraient pas réglés. Dans le même temps, certains n’hésitèrent pas à parler de « fiasco ». Et pour cause : en février 2022, l’Infrastructure and Projects Authority classa ce programme parmi ceux à « risque », alors qu’il affichait déjà un retard de cinq ans. En outre, le National Audit Office [NAO] y alla de ses critiques, celui-ci ayant concentré ses flèches sur la façon dont fut géré ce programme [exigences du cahier des charges trop nombreuses et évoluant au fil du temps, insuffisance des contrôles, notamment de la qualité, etc].

Quoi qu’il en soit, GDLS a, semble-t-il, trouvé les solutions pour remettre l’Ajax sur de bons rails. En tout cas, c’est ce qu’a récemment assuré Phebe Novakovik, sa Pdg, tout en disant s’attendre à une reprise des paiements du MoD d’ici la fin du premier semestre 2023, « compte tenu de la maturité du véhicule et de la situation du programme ».

Et cela vient d’être confirmé par Alex Chalk, le secrétaire d’État chargé des achats du MoD. « Les progrès s’étant poursuivis lors des essais de l’Ajax, le ministère de la Défense confirme les dates de mise en service révisées et la reprise des paiements à General Dynamics », a-t-il fait savoir, le 20 mars.

« Compte tenu des progrès satisfaisants, le MoD reprendra les paiements ce mois-ci, en commençant par un versement de 480 millions de livres sterling. Cela représente environ la moitié de ce qui a été retenu depuis décembre 2020. Le redémarrage des paiements à General Dynamics reflète le fait que le programme continue de retrouver une base solide », a ajouté M. Chalk.

Désormais, il est question de prononcer une capacité opérationnelle initiale [IOC] de l’Ajax entre juillet et décembre 2025. Ce qui fait un retard de huit ans par rapport aux prévisions initiales. Quant à la pleine capacité opérationnelle [FOC], elle pourrait être déclarée en 2028, voire en 2029.

Opex 360

Les forces ukrainiennes montrent le système français de défense aérienne Crotale NG en action

par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a assuré lors de ses récentes auditions parlementaires : les forces ukrainiennes sont très satisfaites des deux systèmes de défense aérienne Crotale NG qu’elles ont reçus à la fin de l’année 2022. « Tous les tirs de Crotale sont des tirs d’interception réussis », a-t-il ainsi déclaré au Sénat, le 28 février, avant d’en faire autant à l’Assemblée nationale, quelques jours plus tard.

Cependant, tous les tirs ne soldent apparemment pas par une « interception réussie ». C’est en effet ce que montrent des images du Crotale NG en action, diffusées sur les réseaux sociaux par les forces ukrainiennes. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’efficacité de ce système, puisque la séquence montrée se termine par la destruction d’un missile de croisière russe [dont le type n’a pas été précisé].

« Le système français de défense aérienne à courte portée Crotale NG est en service dans l’armée ukrainienne. Deux lancements visant un missile de croisière russe. Premier : cible manquée. Deuxième : coup au but! », a commenté le ministère ukrainien de la Défense.

French short-range air defense system "Crotale NG" is in service with the #UAarmy.Two launches targeting a russian cruise missile.First one: missed the target.Second one: Goooal!

🎥@GeneralStaffUA pic.twitter.com/3gWVbX33nJ

— Defense of Ukraine (@DefenceU) March 20, 2023

La courte vidéo [13 secondes] montre le départ des deux missiles depuis l’écran du poste de tir du système, celui-ci recevant des images en infra-rouge.

La Défense ukrainienne n’a pas précisé la date de cette vidéo. Il est possible qu’elle ait été prise le 9 mars dernier, quand les forces russes ont tiré une salve de 81 missiles [dont six armes hypersoniques Kinjal] contre des objectifs situés dans le centre, le sud et l’ouest de l’Ukraine. Seulement 34 d’entre-eux ont été détruits en vol, soit un taux d’interception de 42%…

Pour rappel, le Crotale NG est équipé d’un radar de surveillance pulse-Doppler fonctionnant en bande S, d’un radar de poursuite pulse-Doppler éméttant en bande Ku [avec une portée supérieure à 30 km], d’une caméra thermique à double champ [portée de 19 km] ainsi que de capteurs infrarouge. Et il est doté de huit missiles intercepteur VT-1, pouvant atteindre la vitesse de Mach 3,5 et ayant une portée pratique de 11’000 mètres. Le délai d’interception pour une cible évoluant à 8000 mètres est d’environ dix secondes.

Jusqu’alors, l’armée de l’Air & de l’Espace disposait de 12 systèmes Crotale NG… Mais il est question de les remplacer par des VL MICA à la faveur de la prochaine Loi de programmation militaire.

France24 - Monde

Réforme des retraites : après l’interview d’Emmanuel Macron, la colère ne faiblit pas

Publié le : 22/03/2023 - 10:51Modifié le : 22/03/2023 - 19:50

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À la veille d'une journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, Emmanuel Macron a souhaité mercredi que la réforme des retraites entre en vigueur en France d'ici la fin de l'année, lors d'une interview télévisée sur France 2 et TF1. Le président a estimé que la réforme, qui reporte notamment l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, n'était "pas un plaisir ni un luxe" mais une "nécessité". Des propos qui n'ont pas apaisé la colère des opposants à la réforme. Revivez cette journée sur notre liveblog.

Emmanuel Macron droit dans ses bottes. Lors de l'interview accordée à TF1 et France 2, mercredi 22 mars, le président a réitéré son souhait que la réforme des retraites entre en vigueur avant la fin de l'année.

Voici ce qu'il faut retenir de cette journée :

  • Emmanuel Macron a souhaité que la réforme des retraites entre en vigueur en France d'ici la fin de l'année.

  • Il a appelé à "réengager" un dialogue avec les partenaires sociaux sur les conditions de travail 

  • Le président a réitéré sa confiance en la Première ministre Élisabeth Borne. Elle devra "bâtir un programme de gouvernement" et "élargir" la majorité.

  • L'intervention du chef de l'État, attendue depuis des semaines, n'a pas produit dans l'immédiat l'effet d'apaisement escompté par l'Élysée, la CGT et surtout la CFDT fustigeant "mépris" et "mensonge" de sa part, tandis que l'opposition redoublait de critiques.

  • Pour l'heure, l'intersyndicale n'est pas disposée à tourner la page de la réforme des retraites, avec une neuvième journée de mobilisation massive prévue jeudi.

 

Ce liveblog est désormais terminé. Suivez l'actualité sur la réforme des retraites ici.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} REVUE DE PRESSE

Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

Réforme des retraites : manifestations et tensions en France après le recours au 49.3

Lutte sociale

Enseignants contre la réforme des retraites : "Après la sidération du 49.3, la colère monte"

Opex 360

La Macédoine du Nord est sans doute le premier pays de l’Otan à avoir livré des avions de combat à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

La semaine passée, la Pologne a fait savoir qu’elle livrerait à l’Ukraine quatre avions de combat MiG-29 Fulcrum de conception soviétique dans les « prochains jours ». Puis la Slovéquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même temps. Et certains commentaires ont souligné le caractère inédit de ces annonces étant donné qu’aucun pays de l’Otan n’avait jusqu’à présent assumé de fournir une aide de cette nature à Kiev. Seulement, ce n’est probablement pas tout à fait exact…

En avril 2022, alors qu’il était encore le porte-parole du Pentagone avant de devenir celui du Conseil de la sécurité nationale, à la Maison Blanche, John Kirby, s’était emmêlé les pinceaux en affirmant que les « Ukrainiens avaient à leur diposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Puis il corrigea le tir quelques heures après, en expliquant que Kiev avait en réalité reçu des pièces détachées lui permettant d’accroître la disponibilité de son aviation de combat. « Ils n’ont pas reçu d’avions entiers d’un autre pays », avait-il insisté.

Cela étant, trois mois plus tard, il fut rapporté que la Macédoine du Nord, membre de l’Otan depuis 2020, avait cédé à l’Ukraine quatre avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » [dont un Su-25B biplace]. Mais, à l’époque, Skopje garda le silence sur cette livraison.

Les quatre Su-25 en question avaient été acquis pour quatre millions d’euros… auprès de l’Ukraine, en 2001, c’est à dire lors de l’insurrection menée par la branche macédonnienne de l’Armée de libération nationale kosovare [UÇK-M]. Mais ils furent retirés du service peu après la fin des troubles. Il avait été question de les revendre en 2004… puis de les porter au standard de l’Otan quelques années plus tard… Ce qui ne put se faire.

Il aura fallu huit mois pour avoir la confirmation, par la ministre nord-macédonienne de la Défense, Slavyanka Petrovska, de la livraison de ces quatre avions à l’Ukraine. Cependant, ils n’ont pas été livrés en état de voler… Par conséquent, ils ont dû être « cannibalisés » par la force aérienne ukrainienne afin de pouvoir assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] de ses Su-25 « Frogfoot ».

Outre ces quatre avions d’attaques, Skopje a aussi fourni à Kiev des « armes d’infanterie, des systèmes d’artillerie, des chars de combat [des T-72, ndlr], des capacités anti-chars et anti-aériennes ainsi que des équipements et des munitions destinés à être utilisés par l’aviation militaire », a indiqué Mme Petrovska, sans donner plus de détails.

Et cette liste n’est sans doute pas terminée puisque Kiev a également demandé à Skopje Nord des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24 « Hind ». En janvier 2023, la « brigade aérienne de Macédoine du Nord » en disposait encore de cinq exemplaires. selon le « World Air Forces » édité par Flight Global.

Quoi qu’il en soit, la discrétion de la Macédoine du Nord au sujet de son aide militaire à l’Ukraine s’explique sans doute par ses relations difficiles avec la Russie, laquelle prit très mal son adhésion à l’Otan, synonyme de perte d’influence russe dans les Balkans.

France24 - Monde

Les manifestations en France risquent de perturber la visite de Charles III

Publié le : 22/03/2023 - 18:02

FRANCE 24 Suivre

Alors que le roi Charles III doit effectuer une visite en France du 26 au 29 mars, sa première visite d'État en temps que monarque, des inquiétudes grandissent que son déplacement ne soit perturbé par la mobilisation contre la réforme des retraites.

Le mouvement social en France contre la réforme des retraites pourrait avoir des conséquences sur l'organisation de la visite du roi Charles d'Angleterre du 26 au 29 mars, a déclaré mercredi 22 mars une source au palais de Buckingham.

"Nous suivons de près la situation et nous prenons conseil auprès du FCDO (Foreign, Commonwealth and Development Office) et de la partie française", a dit cette source. "Il pourrait y avoir un impact sur la logistique."

"Le programme est toujours en cours d'élaboration avec les deux parties", commente-t-on à l'Élysée.

Musée d'Orsay, château de Versailles et vignobles

Charles III est attendu pour une visite d'État en France du 26 au 29 mars. Le programme jusqu'ici dévoilé comprend une visite au musée d'Orsay, un dîner au château de Versailles, une cérémonie à l'Arc de Triomphe ainsi qu'un entretien au palais de l'Élysée.

Le couple royal doit également se rendre dans la région de Bordeaux pour visiter un vignoble biologique et observer les dégâts causés par les feux de forêt l'an dernier.

Plusieurs voix dans l'opposition ont appelé à l'annulation de cette visite de Charles III en raison du mouvement de contestation contre la réforme des retraites, qui s'est amplifié depuis le recours du gouvernement au 49.3 pour faire adopter la loi sans vote.

Des grèves reconductibles et des actions de blocage sont organisées dans plusieurs secteurs comme l'énergie ou les transports et des manifestations ont lieu quotidiennement pour demander le retrait du texte. L'intersyndicale a appelé à une neuvième journée de mobilisation nationale jeudi.

"Incroyable !", a réagi la députée écologiste Sandrine Rousseau sur BFM TV. "On va avoir Emmanuel Macron, le monarque républicain, qui va recevoir Charles III, qui va descendre les Champs-Élysées, qui va dîner à Versailles pendant que le peuple est en train de manifester dans la rue."

"Bien sûr, qu'il annule cette visite ! (...) Il se passe quelque chose dans le pays. Est-ce que vraiment la priorité c'est de recevoir Charles III à Versailles ?"

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FACE À FACE

Emmanuel Macron s'adresse aux Français : le chef de l'État tente de reprendre la main

Retraites : des policiers accusés de violence et des gardes à vue "arbitraires" critiquées

Retraites : des rassemblements partout en France, barricades et charges à Paris

Opex 360

MBDA et Nexter ont été retenus par la DGA pour le développement de la munition téléopérée COLIBRI

par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

En mai 2022, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] a lancé un appel à projets en vue de développer deux types de munitions téléopérées [encore appelées « rôdeuses »], dont l’efficacité, démontrée lors de la guerre du Haut-Karabakh d’octobre 2020, venait d’être confirmée dans les combats en Ukraine.

Le premier projet, appelé « LARINAE », vise mettre au point une munitions rôdeuse pouvant atteindre une cible potentielle dans un rayon de cinquante kilomètres. Quant au second, baptisé « COLIBRI », il consiste à développer un appareil du même genre, mais pour des objectifs situés à seulement cinq kilomètres de distance.

« Nous avons indiqué vouloir des solutions peu onéreuses, évidemment efficaces, prévoyant une autonomie fonction de la zone considérée et livrées très vite ; nous voulons aussi que les militaires soient capables de se former très rapidement », a récemment précisé Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement, à l’origine de ces deux appels projets puisqu’il dirigeait l’AID au moment de leur lancement.

L’enjeu de LARINAE et COLIBRI est de taille. Du moins il pourrait l’être… En effet, lors d’une audition parlementaire, en janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a affirmé que les « munitions rôdeuses » constituaient une « capacité clé » et que, l’un des objectifs de la prochaine Loi de programmation militaire serait d’en acquérir « plusieurs milliers » pour les besoins de l’armée de Terre. Et d’expliquer : « que de faire des stocks [de munitions] de manière indifférenciée, on va aussi s’intéresser à la nature même des systèmes d’armes pour regarder ce dont on peut avoir besoin en fonction de la nature de l’engagement et de la réactivité que l’on doit avoir ».

Quoi qu’il en soit, ce 21 mars, l’AID a annoncé qu’elle venait de retenir deux consortiums pour le projet COLIBRI [elle n’a en revanche rien dit au sujet de LARINAE].

« Le projet porté par les sociétés MBDA et Novadem et le projet développé par Nexter et une société française de drones [Delair?] ont été retenus parmi 19 propositions industrielles », a en effet indiqué l’AID, via un communiqué.

La sélection de deux projets, décrits comme « complémentaires », permettra à la Direction générale de l’armement [DGA] d’explorer « plusieurs axes technologiques et opérationnels », afin de répondre rapidement et efficacement aux besoins exprimés par les forces.

Ainsi, la solution proposée par MBDA et Novadem repose sur un drone à voilure tournante, plus facile à utiliser et à manoeuvrer. Elle « permettra d’explorer des cas d’usages en environnement urbain ou moins ouvert », souligne l’AID. Quant à celle soumise par Nexter et son associé, elle consiste à adapter un drone de surveillance à voilure fixe », mieux adapté pour les environnements « ouverts et possiblement plus vastes ».

« Les deux projets intègrent une charge pyrotechnique. Les premières démonstrations de ces munitions télé-opérées sont envisagées pour fin 2023 », précise l’AID. Elles permettront « d’alimenter la connaissance des capacités de ces types de solutions d’un point de vue technique et opérationnel, ainsi que les aspects relatifs à la sécurité de mise en œuvre », ajoute-t-elle.

Cet appel à projets inaugure une nouvelle approche en matière de programme d’armement, dans la mesure où il se concentre sur les effets à produire et non pas sur les spécifications techniques, tout en prenant en compte différents facteurs [coût, délais, etc].

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Marine nationale : Le premier Bâtiment ravitailleur de forces a mis le cap vers son futur port d’attache

par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

Mis sur cale en décembre 2021, puis lancé en avril 2022, le premier Bâtiment ravitailleur de forces [BRF] du programme FLOTLOG [Flotte Logistique], le « Jacques Chevallier », a quitté le chantier naval de Saint-Nazaire dans la nuit du 19 au 20 mars, pour une nouvelle campagne d’essais en mer, à l’issue de laquelle il rejoindre la base navale de Toulon, son port d’attache, après un détour par Brest. C’est en effet ce que vient d’annoncer Naval Group.

En réalité, le départ du BRF « Jacques Chevallier » aurait dû avoir lieu plus tôt, c’est à dire après la première cérémonie des couleurs, au cours de laquelle le pavillon français a été hissé pour la première fois à son bord.

« C’est un jalon important dans la prise en main par la Marine d’un nouveau bâtiment. Elle suit la prise d’armement pour essais [PAE] à l’occasion de laquelle le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri a été désigné commandant du premier équipage d’armement en janvier 2023 », avait expliqué la Marine nationale, le 3 mars dernier.

Seulement, le mouvement social contre la réforme des retraites a retardé d’une semaine le départ du navire pour son futur port d’attache.

Quoi qu’il en soit, souligne Naval Group, « le BRF ‘Jacques Chevallier’ a franchi une nouvelle étape en quittant son port constructeur avant sa réception par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr], pour le compte de la Direction générale de l’armement [DGA], et sa livraison à la Marine nationale à l’été 2023 ».

Le BRF doit arriver à Toulon d’ici la fin du mois de mars. Avant cela, les essais en mer auxquels il sera soumis se concentreront sur son système de ravitaillement à la mer [fourni par les Chantiers de l’Atlantique] ainsi que sur son système de combat et de communication [livré par Naval Group].

« Nous nous félicitons de l’excellent résultat obtenu grâce à la bonne coopération de nos équipes et de celles de nos différents partenaires. Nous allons maintenant poursuivre cette collaboration de qualité jusqu’à la livraison du navire au mois de juillet à Toulon », a commenté Laurent Castaing, le directeur Général des Chantiers de l’Atlantique.

« Le départ du navire pour son port d’attache est un jalon important pour la DGA, la Marine nationale, les Chantiers de l’Atlantique, Naval Group et tous nos partenaires industriels. Nous sommes fiers de faire partie de ce programme européen et restons pleinement engagés à offrir à la DGA et à la Marine nationale les meilleures expertises des secteurs civil et militaire dans la construction des navires de fort tonnage », a fait valoir Olivier de la Bourdonnaye, Directeur Bâtiments de surface de Naval Group.

Pour rappel, le programme FLOTLOG a fait l’objet d’un contrat de 1,7 milliard d’euros, notifié à Naval Group et aux Chantiers de l’Atlantique par le ministère des Armées, via l’OCCAr. Quatre BRF doivent être construits, selon le modèle du LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano, du constructeur italien Fincantieri. La construction du second, le « Jacques Stosskopf » doit commencer à Saint-Nazaire d’ici environ un an, alors que la coupe de sa première tôle a été réalisée en février 2022 au chantier naval de Castellammare di Stabia [Italie].

D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], les BRF auront une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, ils seront mis en oeuvre par un équipage de 130 marins. Dotés d’une double coque, ils disposent d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents permettant le soutien simultané de deux navires et d’une plateforme aéronautique pouvant accueillir un hélicoptère NH-90 ainsi qu’un drone aérien. Leur armement repise sur deux systèmes RAPIDFire de 40 mm, fournis par Thales et Nexter.

Photo : Marine nationale

L'Humanité

Taille des rosiers : le pourquoi du comment

Actu

Voici le printemps, c’est la période idéale pour tailler certains rosiers afin de les conserver touffus et florifères. Mais la coupe doit être adaptée à la vie de l’arbuste. En voici les principes et quelques exemples.

Marcel Guedj

Faut-il vraiment tailler ce rosier alors qu’il a si bien fleuri la saison précédente ? Oui, sans hésiter, précisément pour le voir refleurir abondamment. Sinon, il deviendrait hirsute et fleurirait moins bien. La taille consiste en effet à raccourcir les rameaux ayant fleuri pour détourner le flux de sève et favoriser de nouvelles pousses latérales à la base de l’arbuste (en plomberie, on appellerait ça une dérivation…), qui fleuriront à leur tour. Avec en prime l’avantage de rajeunir le sujet. Le tout est de savoir quand et comment.

Pour les variétés buissons et arbustes non remontantes (qui ne fleurissent qu’une fois, au printemps), cette taille doit intervenir en juin-juillet, juste après la floraison, car les roses de l’année suivante vont se former sur les nouveaux rameaux qui naissent après la taille. Pour les remontants (qui fleurissent plusieurs fois, du printemps à l’automne), la taille se pratique maintenant, en fin d’hiver (février-mars selon la zone géographique et le climat – voire mi-avril pour les zones montagneuses), hors des périodes de gel, avant que la végétation n’ait redémarré.

Respect de la charpentière

Il faut cependant adapter les principes généraux qui précèdent. Voici quelques exemples : on ne taille pas de la même façon un rosier buisson (ou à massif) remontant et un grimpant. Pour les premiers, on taille assez court, en rabattant les rameaux entre les deux tiers et la moitié de leur longueur environ (plus on taille court, plus l’arbuste va se fortifier). Pour les seconds, on respecte les charpentières qui structurent l’arbuste (sauf si elles sont mortes ou gênantes : dans ce cas on les supprime). On se contente de les palisser et de raccourcir les branches secondaires à une vingtaine de centimètres de leur naissance sur la charpentière.

Au passage, dans tous les cas, on supprime les branches malades et les gourmands (qui poussent sous le bourrelet de greffe) qui détournent la sève à leur profit. C’est le côté sauvage du rosier (l’églantier) qui réapparaît au détriment de la variété (greffée) de votre rosier. Équipez-vous pour tout cela de gants de jardin pour rosier, d’un sécateur propre et bien affûté pour ne pas écraser la tige lors de la coupe, et d’un coupe-branches pour les grosses charpentières. Et dites-vous que la nature saura bien corriger vos petites erreurs…

 

    Les 4 étapes de la taille d’un rosier buisson remontant

    • Couper le bois mort (sécateur ou coupe-branches selon le diamètre des rameaux).
    • Supprimer les pousses malades ou malingres, ainsi que celles qui se dirigent vers l’intérieur, cela pour aérer le centre de l’arbuste.
    • Éliminer les gourmands qui partent du pied, sous le point de greffe (bourrelet) reconnaissables à leur vigueur et leur développement rapide.
    • Tailler chaque branche juste au-dessus d’un bourgeon (par exemple le troisième ou le cinquième) orienté vers l’extérieur. Tailler toujours en biseau pour que l’eau ne puisse stagner.
    Jardinage
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    L’Union européenne débloque deux milliards d’euros pour livrer des munitions à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

    Si le sujet des avions de combat a donné lieu à maints débats au cours de ces dernières semaines, les forces ukrainiennes ont des besoins beaucoup plus urgents à satisfaire pour contrer l’offensive russe. Outre les systèmes de défense aérienne, celles-ci doivent impérativement refaire leurs stocks de munitions, notamment d’obus de 155 mm. Et pour cause : en moyenne, elles en tirent entre 10’000 et 20’000 par jour.

    D’ailleurs, Kiev a dit vouloir 350’000 obus par mois pour permettre à ses troupes de contenir les assauts russes maus aussi permettre à ces dernières de lancer des contre-offensives.

    D’où le plan de l’Union européenne [UE], qui, doté de deux milliards d’euros, vise à livrer au moins un million d’obus de 155 mm aux forces ukrainiennes et à regarnir les stocks des pays membres, dont certains sont déjà presque épuisés.

    Ce plan a fait l’objet d’un accord de principe, ce 20 mars, à l’occasion d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des Vingt-Sept. Mais il doit encore être approuvé par les chefs d’État et de gouvernement, lors du Conseil européen des 23 et 24 mars.

    Dans le détail, il est d’abord question de rembourser, à hauteur de un milliard d’euros, les munitions prélevées dans les stocks des États membres, au prix de « 1000 à 1300 euros » par obus, a précisé une source diplomatique auprès de l’AFP. Or, une telle munition vaut 4000 euros l’unité actuellement…

    Ensuite, un second milliard d’euros sera utilisé pour un achat mutualisé de munitions d’artillerie destinés aux forces ukrainiennes. Au regard des tarifs actuels, cette enveloppe permettra de livrer 250’000 obus à ces dernières. Soit de quoi tenir entre 12 et 25 jours… si la consommation observée jusqu’alors est la même.

    À noter que que le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a affirmé que l’objectif de fournir un million de munitions au cours de l’année prochaine n’était pas gravé dans le marbre » car « il est possible que nous ne puissions pas l’atteindre ».

    D’où le troisième volet de ce plan, lequel parle d’augmenter les capacités de production des industriels européens afin de « reconstituer les stocks des pays de l’UE et continuer à approvisionner les forces ukrainiennes ».

    More artillery ammunition for Ukraine as fast as possible. This was the main focus of today’s EU Foreign Affairs Council. I anticipate the swift adoption of big decisions which will bolster Ukraine’s capabilities on the battlefield. pic.twitter.com/oQpIZDa3EJ

    — Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) March 20, 2023

    « Plus de munitions d’artillerie pour l’Ukraine aussi vite que possible. C’était l’objet principal du Conseil des affaires étrangères de l’UE d’aujourd’hui. Je m’attends à l’adoption rapide de grandes décisions qui renforceront les capacités de l’Ukraine sur le champ de bataille », s’est félicité Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne.

    Les deux milliards d’euros de ce plan proviendront de la Facilité européenne pour la paix [FEP], un fonds abondé par les États membres en fonction de leur PIB. À que l’Autriche, Malte et l’Irlande ne participent au financement de livraisons d’armes. Un accord de principe a également été trouvé pour augmenter de 3,5 milliards d’euros la dotation de cette FEP.

    Cela étant, livrer des obus est une chose… Mais s’assurer que les forces ukrainiennes ont les moyens de les tirer en est une autre. En clair, le maintien en condition opérationnelle [MCO] des pièces d’artillerie qui leur ont été livrées [et d’autres doivent l’être encore] est crucial. Et celui-ci ne sera pas forcément aisé à assurer, compte-tenu de la diversité des canons donnés à Kiev.

    France24 - Monde

    Une crise mondiale de l'eau est "imminente", alerte l'ONU

    Publié le : 22/03/2023 - 01:48

    FRANCE 24 Suivre

    Une centaine de ministres et une douzaine de chefs d'État et de gouvernement se réunissent jusqu'à vendredi à New York au sujet des ressources en eau qui s'épuisent. Dans un rapport publié mardi, l'ONU prévient l'humanité "vampirique" qu'une crise mondiale est "imminente", alors que les pénuries d’eau "tendent à se généraliser".

    L'humanité "vampirique" épuise "goutte après goutte" les ressources en eau de la planète, a alerté l'ONU avant le début mercredi 22 mars d'une conférence pour tenter de répondre aux besoins de milliards de personnes, en danger face à une crise mondiale de l'eau "imminente".

    "Une surconsommation et un surdéveloppement vampiriques, une exploitation non durable des ressources en eau, la pollution et le réchauffement climatique incontrôlé sont en train d'épuiser, goutte après goutte, cette source de vie de l'humanité", s'alarme le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres dans l'avant-propos d'un rapport publié à quelques heures de cette conférence des Nations unies sur l'eau, inédite depuis près d'un demi-siècle. "L'humanité s'est engagée aveuglément sur un chemin périlleux", souligne-t-il. Et "nous en subissons tous les conséquences".

    Pas assez d'eau par endroits, trop à d'autres où les inondations se multiplient, ou de l'eau contaminée : si les situations dramatiques sont légion dans de nombreux endroits de la planète, le rapport de l'ONU-Eau et de l'Unesco publié mardi souligne le "risque imminent d'une crise mondiale de l'eau".

    "Combien de personnes seront touchées par cette crise mondiale de l'eau est une question de scénario", explique à l'AFP son auteur principal Richard Connor. "Si rien n'est fait, entre 40 et 50 % de la population continuera à ne pas avoir accès à des services d'assainissement et environ 20-25 % à de l'eau potable", note-t-il. Et même si les pourcentages ne changent pas, la population mondiale grossit et le nombre de personnes touchées avec.

    >> À lire aussi : Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France

    Pour tenter d'inverser la tendance et espérer garantir d'ici 2030 l'accès pour tous à de l'eau potable ou à des toilettes, objectifs fixés en 2015, quelque 6 500 participants, dont une centaine de ministres et une douzaine de chefs d'État et de gouvernement se réunissent jusqu'à vendredi à New York, appelés à venir avec des engagements concrets. Mais déjà, certains observateurs s'inquiètent de la portée de ces engagements et de la disponibilité des financements nécessaires pour les mettre en œuvre.

    Inégalités

    Pourtant, "il y a beaucoup à faire et le temps ne joue pas en notre faveur", commente Gilbert Houngbo, président de l'ONU-Eau, plateforme qui coordonne le travail des Nations Unies qui ne comptent aucune agence dédiée sur ce sujet. Aucune conférence de cette ampleur n'avait été organisée depuis 1977 sur cette question vitale mais trop longtemps ignorée.

    Dans un monde où lors des 40 dernières années, l'utilisation de l'eau douce a augmenté de près de 1 % par an, le rapport de l'ONU-Eau met en premier lieu en avant les pénuries d’eau qui "tendent à se généraliser", et à s'aggraver avec l'impact du réchauffement, jusqu'à frapper prochainement même les régions aujourd'hui épargnées en Asie de l'Est ou en Amérique du Sud.

    Ainsi, environ 10 % de la population mondiale vit dans un pays où le stress hydrique atteint un niveau élevé ou critique. Et selon le rapport des experts climat de l'ONU (Giec) publié lundi, "environ la moitié de la population mondiale" subit de "graves" pénuries d'eau pendant au moins une partie de l'année. 

    Une situation qui met aussi en lumière les inégalités. "Où que vous soyez, si vous êtes assez riches, vous arriverez à avoir de l'eau", note Richard Connor. "Plus vous êtes pauvres, plus vous êtes vulnérables à ces crises."

    "Maintenant ou jamais"

    Le problème n'est pas seulement le manque d'eau, mais la contamination de celle qui peut être disponible, en raison de l'absence ou de carences des systèmes d'assainissement. Au moins deux milliards de personnes boivent de l'eau contaminée par des excréments, les exposant au choléra, la dysenterie, la typhoïde et à la polio. Sans oublier les pollutions par les produits pharmaceutiques, chimiques, pesticides, microplastiques ou nanomatériaux. Pour assurer l’accès de tous à l’eau potable d'ici à 2030, il faudrait multiplier les niveaux d’investissement actuels par trois au moins, estime l'ONU-Eau.

    Et ces pollutions menacent aussi la nature. Les écosystèmes d'eau douce qui rendent des services inestimables à l'humanité, notamment en aidant à lutter contre le réchauffement et ses impacts, sont "parmi les plus menacés au monde" selon le rapport.

    "Nous avons brisé le cycle de l'eau", résume à l'AFP Henk Ovink, envoyé spécial pour l'eau des Pays-Bas, co-organisateurs avec le Tadjikistan de cette conférence. "Nous devons agir maintenant parce que l'insécurité liée à l'eau sape la sécurité alimentaire, la santé, la sécurité énergétique ou le développement urbain et les problèmes sociaux", a-t-il ajouté. "C'est maintenant ou jamais, l'opportunité d'une génération."

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Dérèglement climatique

    Face à la sécheresse, le monde agricole réfléchit à une meilleure gestion de "l'or bleu"

    Entretien

    Sécheresse : réutiliser les eaux usées, une technique "d'avenir" à appliquer "au cas par cas"

    En chiffres

    Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France

    L'Humanité

    Télétravail, ne négligez pas les pauses !

    Actu

    Si le télétravail semble offrir plus de latitude pour prendre les pauses nécessaires, quand la charge de travail est forte, la tentation est grande de ne pas s’arrêter. Les pauses sont pourtant indispensables tant à la concentration qu’à la santé.

    Mélanie Mermoz

    « Certains jours j’ai énormément de travail, je ne décroche presque pas les yeux de mon écran. D’autres jours, c’est plus cool, je prends un peu plus de temps pour moi, je vais faire une course, fais une petite sieste ou vais à un cours de sport », explique Sandra (1), chargée de communication. Avec la mise en place du travail hybride, une nouvelle organisation s’est progressivement mise en place pour les 26 % de salariés (2) qui pratiquent régulièrement le télétravail. Les tâches nécessitant des échanges sont effectuées au bureau tandis que celles qui demandent plus de concentration sont, elles, réalisées hors bureau. Quand on est face à un dossier tunnel, la tentation peut être forte de ne pas s’arrêter afin de finir plus tôt. Pour éviter des situations de surcharge et permettre des moments de déconnexion, la régulation de la charge de travail est primordiale !

    Qu’on soit en télétravail ou sur site, c’est la même réglementation qui s’applique concernant le temps de pause. Dès lors que le temps de travail atteint 6 heures, le salarié bénéficie d’un temps de pause de 20 minutes qu’il peut prendre à la fin de ces 6 heures ou avant (ce temps monte à 30 minutes pour les moins de 18 ans). En revanche, il n’existe pas de disposition spécifique concernant la pause méridienne. Si tous les professionnels de santé s’accordent sur la nécessité de prendre un vrai temps pour manger, dans les faits, la tentation est grande pour de nombreux télétravailleurs de manger sur le pouce, devant leur écran. « Quand je suis en télétravail, je grignote, je prends très rarement le temps de me préparer quelque chose à manger », observe Marion (1), ingénieure. Cette pratique n’est pas sans risques pour la santé, elle est notamment souvent la cause d’une prise de poids.

    Marcher, s’aérer, s’étirer

    Loin d’être un temps perdu, les pauses, ces respirations, tant physiques que mentales, sont en réalité indispensables. Elles permettent notamment que le cerveau s’approprie les informations reçues et que la mémoire puisse les traiter. Dans une de ses brochures consacrées aux risques en télétravail, l’Institut national de recherche et de sécurité invite les salariés à prendre des pauses régulières (5 minutes toutes les heures) « pour limiter la fatigue visuelle (en quittant l’écran des yeux) et pour se déconnecter mentalement », il recommande de profiter de cette pause pour se lever et faire quelques pas. « Faire quelques mouvements des poignets et des étirements du dos permet de lutter contre l’apparition des douleurs », rappelle Gérald Demortière, médecin du travail. Au moment du déjeuner, marcher une dizaine de minutes permet de s’aérer et de faire une peu d’exercice. Dans le télétravail, au moment des pauses, hommes et femmes ne sont toujours pas égaux. Pour ces dernières, les pauses sont plus souvent l’occasion de lancer une lessive ou de l’étendre, d’aller éventuellement faire une course pour le foyer. Cela leur permet de moins avoir le sentiment de courir en fin de journée, mais ne modifie pas la répartition inégalitaire des tâches domestiques, voire l’accentue !

    Télétravail
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    La réparation du porte-avions HMS Prince of Wales risque de coûter plus cher que prévu

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

    Depuis son admission au service, en décembre 2019, le second porte-avions britanniques, le HMS Prince of Wales, n’a pas été épargné par les avaries, avec notamment deux inondations de ses compartiments [dont une qui endommagea sérieusement son installation électrique, en octobre 2020]. La dernière en date est survenue en août dernier, avec une rupture d’un accouplement SKF au niveau de sa ligne d’arbres d’hélice à tribord, alors qu’il s’apprêtait à assurer la mission Westlant 22, en Amérique du Nord.

    Depuis, le porte-avions est en cale sèche, au chantier naval de Rosyth [Écosse]. Début janvier, la Royal Navy avait dit que les réparations seraient terminées d’ici le printemps. Et de préciser que le HMS Prince of Wales entrerait dans une « autre période de maintenance » portant sur ses installations aéronautiques avant d’être de nouveau opérationnel.

    Seulement, en février, il est apparu que la ligne d’arbre d’hélices à babord présentait aussi des signes de fatigue… D’où la décision d’effectuer des réparations à titre préventif. Évidemment, cela n’est pas sans conséquence, à la fois sur la facture du chantier ainsi que sur la disponibilité du navire.

    En effet, selon l’édition dominicale du quotidien The Times, le coût des réparations s’éleverait désormais à 20 millions de livres… et le porte-avions devrait quitter Rosyth à la fin du mois de mai.

    Une source du ministère de la Défense [MoD] a « déclaré que prolonger le séjour d’un porte-avions en cale sèche est extrêmement coûteux et a confirmé que la facture des réparations s’élevait désormais à 20 millions de livres sterling, alors que les estimations précédentes avançaient un montant de 3 millions de livres sterling », écrit le Sunday Times.

    Reste à savoir qui va payer la facture… alors que le consortium « Aircraft Carrier Alliance », créé par BAE Systems, Babcock et Thales pour la contruction des deux porte-avions de la Royal Navy, a été dissous.

    Pour le moment, l’enquête sur les causes de cette avarie subie par le HMS Prince of Wales n’a pas encore livré ses conclusions. Cependant, à en croire le journal britannique, les tests des lignes d’arbre – fournies par le norvégien Kongsberg – effectués lors de la construction du navire n’avaient identifié aucun problème.

    Quoi qu’il en soit, pour un ancien officier de la Royal Navy, cité par le Sunday Times, « quelqu’un a fait une grosse erreur dans le processus de construction, puis, dans le processus d’essai quelqu’un a accepté le risque que cette erreur représenterait pour le fonctionnement du navire ».

    France24 - Monde

    Credit Suisse, la banque qui paie le prix de ses 1 001 scandales

    Publié le : 18/03/2023 - 07:18

    Sébastian SEIBT Suivre

    La Suisse a été contrainte mercredi de débloquer 50 milliards de dollars pour venir en aide à Credit Suisse, première banque en Europe à trembler sous le choc des faillites bancaires aux États-Unis. Et ce n’est pas un hasard si c’est cette institution helvète qui se fissure : avec une histoire chargée de scandales en tout genre, elle semble la plus fragile en Europe.

    Cocaïne, yakuza, corruption en Afrique, espionnage, fraude fiscale, ou encore un Premier ministre plumé. Autant de sujets qui ne sont, traditionnellement, pas associés à une banque. Pourtant, chacun d’eux correspond à l’un des scandales qui a accompagné la lente descente aux enfers de Credit Suisse au cours des dernières années.

    Ce sont aussi autant d’affaires rocambolesques qui permettent de comprendre pourquoi la banque centrale suisse a dû débloquer en urgence, mercredi 15 mars, une ligne de crédit de 50 milliards de dollars pour Credit Suisse. Et surtout, comment les problèmes d’abord rencontrés par des banques régionales américaines ultra-spécialisées dans la tech comme la Silicon Valley Bank (SVB) se sont propagés à l’une des institutions majeures du système bancaire mondiale. 

    Crise de liquidités

    Car la SVB et la banque Silvergate ne jouent pas dans la même cour que Credit Suisse. Les deux banques américaines ont succombé car leurs activités étaient trop concentrées sur un seul domaine : les start-up de la Silicon Valley pour la première et les cryptomonnaies pour la deuxième. Elles n’avaient pas de plan B quand ces deux secteurs ont commencé à pâtir économiquement. "Credit Suisse est une banque bien plus diversifiée avec des clients venus d’horizon très différents", souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France.

    Mais, ces trois institutions ont toutes été prises au même piège. "Il y a une crise de liquidité qui affecte toutes les banques. C’est-à-dire qu’elles doivent faire face à un nombre grandissant de demandes de retraits et peinent à toutes les satisfaire", explique Alexandre Baradez. Elles ont certes les fonds nécessaires, mais ils sont placés dans des actifs à long terme. Pour avoir l’argent tout de suite, elles devraient les vendre, "ce qu’elles se refusent à faire car cela risquerait d’être interprété comme un signe de mauvaise santé financière par les investisseurs", précise Alexandre Baradez.

    D’où l’intérêt des 50 milliards de dollars débloqués pour Credit Suisse. "Pour n’importe quelle banque cela aurait largement suffi à lui permettre de faire face aux retraits. Mais dans le cas de Credit Suisse, cela reste à voir", assure Alexandre Baradez.

    Car si c’est ce pilier de la finance helvète est le premier touché en Europe, "c’est parce que la crise de confiance semble y être particulièrement aiguë", estime ce spécialiste. La faute à des années d’erreurs et de scandales que les responsables de cette banque mettent pudiquement sur le compte d’une "culture du risque mal gérée". 

    Des dictateurs et des mafieux

    L’histoire des affaires louches dans lesquelles cette "vénérable" institution fondée en 1856 a joué les premiers rôles remontent à loin. À la fin des années 1980 déjà, Credit Suisse a été accusée d’être la banque ayant aidé le dictateur philippin Ferdinand Marcos à dissimuler sa fortune. En 1995, une cour à Zurich a condamné Credit Suisse à rendre 500 millions aux Philippins ainsi spoliés, rappelle le Guardian.

    La banque a aussi hébergé l’argent détourné au Nigeria par le dictateur Sani Abacha durant son règne dans les années 1990. Et quand elle n’aidait pas des autocrates, Credit Suisse s’est acoquinée avec d’autres "mauvais garçons", comme les yakuzas. L’un de ses banquiers a aidé la mafia japonaise à blanchir environ cinq milliards de yens de l’époque (38 millions d’euros au taux de change de 2004), mais il a été acquitté au Japon en arguant qu’il n’était pas au courant de l’origine des fonds. 

    Du début du XXIe siècle à la seconde moitié des années 2010, Credit Suisse est passée d’un scandale d’évasion fiscale à l’autre, que ce soit en Italie, en Allemagne ou aux États-Unis. La justice américaine a même condamné la banque à une amende record de 2,6 milliards de dollars en 2014 pour avoir incité des milliers de riches contribuables à dissimuler leur fortune en Suisse. 

    Certains de ses clients les plus en vue se sont aussi plaints du traitement qui leur a été réservé. C’est le cas de l’ancien Premier ministre géorgien Bidzina Ivanichvili qui a accusé la banque d’avoir dilapidé son argent en 2018. Credit Suisse a affirmé que tout était de la faute d’un de ses banquiers, accusé d’avoir falsifié la signature de l’homme d’État pour faire des paris boursiers avec ses fonds. Le banquier s’est suicidé en 2020, et un tribunal des Bermudes a condamné la banque deux ans plus tard à verser plus de 500 millions de dollars à Bidzina Ivanichvili.

    Mais le pire était encore à venir : entre 2019 et 2022, Credit Suisse a connu "les pires années de son histoire", assure le Financial Times. Elle a perdu deux PDG, emportés par d’extravagantes affaires. Le premier, Tidjiane Thiam, a dû démissionner en 2020 après un scandale d’espionnage de plusieurs employés de la banque. Ensuite, c’est António Horta-Osório, un célèbre banquier portugais, appelé à la rescousse pour redresser Credit Suisse et qui a dû jeter l’éponge en 2022 pour avoir… violé à plusieurs reprises les règles sanitaires relatifs au confinement durant la pandémie de Covid-19.

    Entre-temps, la banque a été accusée en 2020 d’avoir manqué à ses obligations de vérifications et, de ce fait, financé un cartel de drogue bulgare. Deux ans plus tard, Credit Suisse est devenue la première banque à être poursuivie au pénal en Suisse dans le cadre de cette affaire.

    Des sommes folles perdues en un an

    Mais surtout, elle a perdu des sommes folles en 2021. Elle a misé près de 10 milliards de dollars dans Greensill Capital, un fonds d’investissement britannique, qui a fait faillite en 2021 et a perdu 5,5 milliards de dollars lors de l’effondrement très médiatique, la même année d’Archegos, un obscur fond spéculatif.

    À lire aussi sur France 24 : Archegos : comment un obscur fonds spéculatif a fait trembler Wall Street

    Une succession de faux pas et de scandales "qui a ébranlé la réputation de la banque et poussé certains clients fortunés à partir", assure le Financial Times. Depuis plusieurs mois, le Conseil d’administration a entamé une vaste campagne de mea culpa assurant que la priorité était de "changer la culture" de la banque. Les responsables n’ont demandé qu’une chose : qu’on leur laisse le temps, car transformer le vilain petit canard du secteur bancaire en cygne ne peut se faire en une nuit. 

    Et c’est justement ce dont Credit Suisse ne dispose plus depuis que la chute de SVB a tout accéléré… à commencer par l’exode de clients. Les autorités européennes ont beau répéter que le système bancaire européen est plus solide qu’aux États-Unis, "ce qui est vrai, notamment grâce à la réglementation mise en place après la crise de 2008, mais si Credit Suisse venait à tomber, il y aurait forcément d’autres victimes", reconnaît Alexandre Baradez. Et les marchés financiers semblent décidés à vouloir sanctionner Credit Suisse malgré le sauvetage helvète : vendredi, son action en Bourse clôturait en baisse de 8,01 %.

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} La chronique de l’éco

    Les autorités volent au secours du Credit Suisse

    La chronique de l’éco

    Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux

    Crise bancaire : Credit Suisse tente de rassurer après son effondrement en Bourse

    L'Humanité

    Heure d'été le 26 mars 2023 : on avance ou on recule ?

    En attendant que la France acte la fin du changement d'heure bi-annuel comme de nombreux autres pays, le passage à l'heure d'été revient dans la nuit du 25 au 26 mars 2023... Pour la dernière fois ? Et, au fait, on avance ou on recule ? On remet les pendules à l'heure.

    Daniel Roucous

    Ça fait 47 ans que les gouvernements successifs, depuis Giscard d’Estaing en 1976, avancent ou retardent chaque année, nos horloges ! Et ça fait 25 ans que le passage à l’heure d’hiver a lieu le dernier dimanche d'octobre et le passage à l’heure d’été le dernier dimanche de mars.

    Deux heures de plus que le temps universel

    Ainsi cette année, dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 mars 2023, à 2 heures du matin, il faudra ajouter 60 minutes à l'heure légale. Il sera alors 3 heures. Nous perdons ainsi une heure de sommeil... mais nous gagnons d'un coup une heure de luminosité naturelle en fin de journée.

    Ce changement d'heure nous ramène à deux heures de plus que le temps universel (T.U) contre une seule après le passage à l'heure d'hiver.

    Bien entendu, les smartphones ou tout autre appareil connecté passent à l'heure d'été automatiquement, sans qu'aucune intervention ne soit nécessaire.

    Un temps universel avec lequel nos édiles jouent au yoyo sous prétexte d’harmonisation européenne d’éclairage et, dernière lubbie, lutter contre l'éclairage artificiel. Ce T.U correspond au temps solaire moyen tenant compte de la correction due à la longitude (4 minutes par degré). Un décret du 8 mars 2017 a, à cet effet, mis à jour les dispositions réglementaires relatives au temps légal français.

    Les citoyens poussent pour ne plus changer d'heure

    1 Le calendrier du changement d'heure s'applique normalement jusqu'en 2032 inclus, date à laquelle l’impact sur les économies d’énergie devrait s’améliorer selon une étude de l'Ademe qui date maintenant de plus de 10 ans.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Cela dit, à la lecture des alertes régulières de l’ANPCEN (association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne), on est en droit de s’interroger sur l’impact quant à la limitation de l’éclairage artificiel.

    Cette association ne cesse d’alerter sur l’extension du parc d’éclairage public qui compterait 11 millions de points lumineux en France (+ 89% en 20 ans !) et ce malgré la réglementation.

    2 Le Parlement européen, poussé par 4,2 millions d'Européens qui avaient demandé que ça cesse lors d'une consultation publique en 2018, est résolu à mettre fin au changement d'heure deux fois pas an.

    Rebelote l'année suivante :  la Commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale avait lancé une consultation en ligne sur le sujet, entre le 4 février et le 3 mars 2019.

    Cette consultation sur la fin du changement d'heure avait reçu 2 103 999 réponses. Résultat : 61,16 % des citoyens ayant participé ont une expérience négative ou très négative du changement d'heure. Par ailleurs, 83,71 % des répondants souhaiteraient mettre fin au changement d'heure 2 fois par an. Enfin, en cas de suppression du changement d'heure, 59,17 % des participants choisiraient de rester définitivement à l'heure d'été.

    En France, le maintien définitif de l'heure d'été plébiscité

    Dans un communiqué de presse du 12 septembre 2018, le président de la Commission européenne proposait de tout arrêter en 2019. Comment et pour quelle heure ? Chaque Etat membre de l'Union européenne doit notifier à la Commission européenne son intention d'appliquer de façon permanente l'heure d'été ou l'heure d'hiver. Cependant il est conseillé aux États membres de "coordonner leurs choix afin de préserver le bon fonctionnement du marché intérieur et d'éviter la fragmentation qui pourrait survenir dans une situation où certains États membres décideraient de continuer à appliquer les dispositions relatives à l'heure d'été alors que d'autres les supprimeraient."

    Mardi 26 mars 2019, le Parlement européen a acté la fin du changement d'heures. Mais la directive n'est toujours pas adoptée.

    En France, c'est le maintien définitif de l'heure d'été qui a été plébiscité. Lors d'une consultation citoyenne des Français sur le changement d'heure réalisée par l'Assemblée nationale, 59 % ont voté en faveur de l'heure d'été.

    Chaque pays aurait dû normalement faire un choix avant le 1er avril 2020. Cependant, avec la pandémie de Covid-19, ces derniers ne se sont toujours pas mis d’accord et la fin du dispositif semble compromise pour 2021. 

    Aux États-Unis, un projet de loi pour rendre l'heure d'été permanente

    Rappelons que la directive européenne de 2001 relative au changement d'heure, transposée dans le droit français par arrêté du 3 avril 2001 du ministre de l'économie qui a pris effet le 1er janvier 2002, avait pour but d'harmoniser les dates auxquelles les états membres de l’Union européenne passent de l’heure d’hiver à l’heure d’été.

    Elle n’a jamais obligé à appliquer le principe même du changement d’horaire, ce d’autant que la France avance déjà d’une heure sur le Royaume-Uni, l’Irlande, le Portugal. Celles et ceux qui voyagent en Europe le savent bien.

    Les pays de l'UE sont répartis sur trois fuseaux actuellement :- Europe occidentale (UTC) : Irlande, Portugal et Royaume-Uni ;- Europe centrale (UTC+1) : Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie, Danemark, Espagne, France, Hongrie, Italie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Suède ;- Europe orientale (UTC+2) : Bulgarie, Chypre, Estonie, Finlande, Grèce, Lettonie, Lituanie et Roumanie.

    La faculté d’abandonner le mécanisme de changement d’heure a toujours été du ressort de chaque état en vertu du principe de subsidiarité… principe fondateur de l’Europe avec celui de la solidarité.

    La Russie et la Chine ont renoncé, depuis longtemps, au changement d’horaire pour revenir au temps universel comme la majorité des pays hors Union européenne.

    Aux États-Unis, le Sénat américain a approuvé à l’unanimité le 15 mars 2022 un projet de loi appelé Sunshine Protection Act qui rendrait l'heure d'été permanente à partir de l'année 2023. Mais la mesure n’a pas encore été adoptée par la Chambre des représentants, ni promulguée par le président Joe Biden.

    A quand enfin une décision similaire en Europe ?

    En lien :

    changement d'heuretransition énergétique
    France24 - Monde

    Manifestations, Conseil constitutionnel, référendum… Quelle suite à la réforme des retraites ?

    Publié le : 20/03/2023 - 20:35Modifié le : 20/03/2023 - 21:52

    Cyrielle CABOT Romain HOUEIX Suivre

    Après le 49.3 utilisé par le gouvernement Borne pour faire adopter la réforme des retraites, et le rejet des deux motions de censure déposées contre le gouvernement, quelles sont les suites à attendre ? Manifestations, hypothèse de dissolution, référendum d'initiative partagée et recours au Conseil constitutionnel… France 24 fait le point sur les prochaines étapes pour Emmanuel Macron et ses oppositions.

    Malgré le rejet lundi 20 mars des deux motions de censure déposées à l'Assemblée nationale après le recours du gouvernement au 49.3, les oppositions au projet de loi pour réformer les retraites ne désarment pas. Elles espèrent toujours faire reculer le gouvernement avant la promulgation de sa loi.

    À l'image de la coalition de gauche Nupes, elles souhaitent continuer à utiliser "tous les moyens à disposition" pour faire échouer cette réforme contestée des retraites, du soutien au mouvement social à un référendum d'initiative partagée en passant par le Conseil constitutionnel.

    • La rue ne désarme pas : un scénario CPE ?

    La suite pour la réforme des retraites pourra se jouer dans la rue. Dès la décision du gouvernement de recourir au 49.3 pour faire adopter son projet de loi, de nombreuses manifestations spontanées ont eu lieu dans plusieurs villes en France, notamment sur la place de la Concorde, à Paris pour dénoncer "un déni de démocratie" et un passage "en force" du projet. Après des semaines de mobilisation dans le calme, ces dernières ont souvent été émaillées de violences – signe d'un durcissement du mouvement.

    Outre la grogne populaire, du côté des syndicats et de l'opposition, les appels à continuer la mobilisation se poursuivent aussi. Alors que l'intersyndicale a d'ores et déjà lancé un nouvel appel à la mobilisation le jeudi 23 mars, le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a, de son côté, appelé à "passer à la censure populaire", "en tout lieu et en toute circonstance". 

    "Je forme le vœu que cette censure populaire s'exprime massivement, en tout lieu en toute circonstance, et qu'elle nous permette d'obtenir le retrait du texte", a-t-il déclaré lors d'un point presse près de l'Assemblée nationale. 

    Une forte mobilisation pourrait-elle suffire ? L'opposition brandit régulièrement l’exemple du contrat de première embauche (CPE) de 2006. Cette loi, qui prévoyait un CDI spécial jeunes avec une période d’essai de deux ans avait aussi été adoptée avec une utilisation du 49.3 par Dominique de Villepin. Cela avait entraîné plusieurs semaines de blocage dans des lycées et universités et des manifestations réunissant jusqu'à trois millions de manifestants. La loi a finalement été suspendue puis supprimée par un nouveau vote. 

    • L'étape suivante : le Conseil constitutionnel

    Outre le 49.3, les députés disposent d'autres outils pour lever le projet de loi. Parmi eux : le recours au Conseil constitutionnel. "Il y en aura plusieurs contre ce texte s’il est voté", assurait ainsi dès mardi 14 mars, Charles de Courson, député centriste du groupe Liot.

    Les députés opposés à la réforme comptent s’appuyer sur l’avis du Conseil d’État, qui avait alerté le gouvernement d’un risque d’inconstitutionnalité de certaines mesures de son projet et notamment son manque de chiffrage clair, celui présenté initialement par le gouvernement ayant été battu en brèche au fur et à mesure des débats.

    Il est…éclairant sur les fragilités juridiques de la réforme

    March 17, 2023

    La cheffe de fil des Insoumis à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, a promis que la gauche saisirait le Conseil constitutionnel, de même que le groupe Rassemblement national. 

    La saisine du Conseil constitutionnel permet par ailleurs de suspendre le délai de promulgation de la loi et doit être examinée dans un délai d’un mois. Grâce à l’article 61.3 de la Constitution, le gouvernement peut cependant demander au Conseil constitutionnel d’examiner le texte en urgence, ce qui réduit le délai à huit jours.

    Elisabeth Borne a d'ailleurs annoncé qu'elle allait saisir "directement le Conseil constitutionnel" pour un examen "dans les meilleurs délais", a indiqué lundi soir Matignon. La Première ministre souhaite ainsi que "tous les points soulevés au cours des débats puissent être examinés".

    • Vers un référendum d'initiative partagée ?

    Une demande de référendum d'initiative partagée (RIP) a aussi été soumise lundi au Conseil constitutionnel. Arme constitutionnelle à la disposition des parlementaires, le RIP prévoit la possibilité d'organiser une consultation populaire sur une proposition de loi "à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement", soit au moins 185 des 925 parlementaires (577 députés, 348 sénateurs). Elle doit aussi être "soutenue par un dixième des électeurs", soit 4,87 millions de personnes, dont les signatures doivent être recueillies dans un délai de neuf mois.

    Quelque 250 parlementaires, députés et sénateurs principalement de gauche, l'ont déposée sur le bureau de la présidente de l'Assemblée nationale vendredi 17 mars. Et alors que la réforme venait d'être adoptée au Parlement, cette demande a été transmise au Conseil constitutionnel qui doit désormais en vérifier la recevabilité. 

    Pour Valérie Rabault, vice-présidente socialiste de l'Assemblée nationale, la procédure permettrait de "bloquer pendant neuf mois la mise en œuvre de cette réforme". Mais "si un RIP est déclenché sur les retraites, il faut qu'il le soit avant la promulgation de la loi".

    • "Une seule solution, la dissolution" ?

    Le slogan fait florès dans les cortèges. La dissolution est agitée par Emmanuel Macron comme une menace récurrente depuis que les élections législatives de juin 2022 ne lui ont laissé qu'une majorité relative pour gouverner. Elle l'était encore à la veille du 49.3 pour espérer faire rentrer dans le rang les Républicains réticents à voter la réforme.

    Si ce scénario s'éloigne après le rejet des deux motions de censure, dans les rangs des soutiens de l'exécutif, les nouvelles législatives apparaissent comme une solution. Un responsable du groupe majoritaire affirmait ainsi récemment, sous couvert d'anonymat, que la séquence des retraites et le 49-3 est "un crash. Il faut une dissolution". Et repartir du bon pied en gagnant les élections qui reboosteraient le capital politique de la macronie.

    Reste que la manœuvre est hasardeuse. En 1997, Jacques Chirac avait tenté l'opération qui lui avait coûté sa majorité. Une éventuelle dissolution de 2023 pourrait aboutir aux mêmes conséquences…

    Sans boule de cristal, difficile de prédire qui pourrait sortir gagnant de ces hypothétiques législatives : la Nupes, à condition de s'entendre sur les investitures, pourrait faire un bond en capitalisant sur le mouvement social réussi. Mais les observateurs alertent sur le fait que le gagnant le plus probable risque d'être le RN, prospérant sur le mécontentement grandissant de la société française. L'Assemblée nationale risquerait alors d'être plus morcelée que jamais, rendant improbable l'existence d'une majorité.

    A minima, la séquence des retraites pourrait coûter son poste à Élisabeth Borne. Le président Emmanuel Macron pourrait changer de Premier ministre pour tenter de donner une nouvelle impulsion à son nouveau quinquennat. En attendant sa décision, Élisabeth Borne s'est dite lundi soir "déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires" au pays, après l'adoption par le Parlement de sa réforme très contestée des retraites.

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} REVUE DE PRESSE

    Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

    DANS LE RÉTRO

    Réforme des retraites : "Il arrive parfois que la rue gouverne"

    La question qui fâche

    Retraites : un déni de démocratie ?

    L'Humanité

    Montceau-les-Mines, ou l’histoire d’un chef-d’œuvre en terril

    Actu

    Fondée en 1856, la plus jeune commune de Saône-et-Loire est née par et pour le charbon. Bâtiments et monuments racontent la destinée de cette ville nouvelle avant l’heure où s’est écrit tout un pan de l’histoire sociale du pays.

    Lea Desportes

    Randonnée

    Difficulté : facileDurée : 1h30Distance : 4,4 km

    Le voyage en pays noir commence devant une élégante bâtisse rose (1). C’est dans ces murs que s’établit, au début des années 1820, l’administration qui exploite les houillères de Blanzy, un peu plus au nord.

    Perdu en plein bocage, le lieu-dit le Monceau présente pourtant un avantage. À ses pieds coule le canal du Centre, 114 petits kilomètres qui assurent depuis 1793 la jonction entre la Saône et la Loire, permettant de livrer le charbon bien au-delà de la région.

    Juste à côté, un grand édifice en forme de H (2) est ajouté au milieu du siècle pour abriter les bureaux et les ateliers centraux de la Compagnie des mines de Blanzy, constituée en 1833. Le médaillon qui surplombe le portail en fer forgé dessine les initiales de son fondateur, Jules Chagot.

    Chaque jour, des centaines d’ouvriers et d’employés traversaient la cour pavée et passaient sous le porche pour se rendre dans un quartier alors entièrement dédié à la fabrication et la réparation des outils et des machines utilisés par les mineurs.

    Une partie seulement des bâtiments, qui abritaient une forge, une fonderie, un moulin ou des écuries – les chevaux travaillaient en surface mais aussi dans les galeries –, a été conservée. Rue Saint-Éloi, l’ancienne charronnerie (3) se distingue par son architecture industrielle XIXe : façade en briques, hautes fenêtres et toiture en sheds.

    À la mine ou au balcon

    Pour se rendre sur la zone d’extraction du charbon, il faut s’éloigner encore un peu. Au visiteur de faire fonctionner ses jambes mais aussi son imagination. Le paysage minier a en effet totalement disparu, remplacé par les parcs Maugrand et Saint-Louis (4). Ici, pas de terrils à dévaler mais de vastes pelouses agrémentées de lacs, vestiges des puits et d’anciennes carrières qui se sont naturellement remplis d’eau. De fins poteaux indiquent l’emplacement de la quinzaine de puits d’extraction.

    Naturelles et artificielles, deux voies d’eau n’étaient sans doute pas de trop pour laver la fatigue des gueules noires après une journée dans le fond. Pour rejoindre le centre-ville, il leur fallait enjamber la rivière Bourbince et passer sur l’autre rive du canal. Créée par décret en 1856, Montceau-les-Mines, avec son plan orthogonal, a tous les attributs d’une ville nouvelle. Premier « cadeau » à la cité, tout entière à son service, la Compagnie lança, dès 1858, l’édification de l’église Notre-Dame (5).

    Elle mit aussi à disposition le terrain et finança pour moitié la construction de l’actuelle mairie (6) ! Sa façade principale donnerait sur la place, côté canal, pour que, disait-on, Léonce Chagot, neveu de Jules et premier édile, puisse contempler depuis le balcon ses possessions.

    Fonds du lavoir

    Sans doute n’aurait-il pas apprécié que la place serve de point de rassemblement, comme ce fut le cas lors des grèves qui se sont succédé au tournant du XXe siècle, exceptionnelles par leur ampleur. En juin 1899, sur un total de 11 500 salariés, près de 10 000 se sont mobilisés. Entre janvier et mai 1901, les mines connurent un arrêt de travail de 105 jours. Si les avantages obtenus furent modestes au regard de sa durée, une des grèves les plus longues du mouvement ouvrier français, cette « grande grève » accompagna la naissance du mouvement syndical. En 1908, le tout jeune syndicat choisit de construire son siège au 42 de la rue de l’Est, devenue Jean-Jaurès, autrefois très commerçante (7).

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    Le long de la voie ferrée, le bâtiment de trois étages se dresse dans l’alignement de la direction des houillères. Son style Beaux-Arts, tout en briques et pierres de taille, le pose également en contre-pouvoir. Au numéro 37, l’école communale des garçons (8), achevée en 1882 à la suite des lois Jules Ferry par le premier maire républicain de Montceau, se voit elle aussi de loin. Sa hauteur et sa superbe façade inspirée du néogothique imposent le respect dû au savoir et la différencient des établissements scolaires patronaux, confiés à des congrégations religieuses.

    La ville à angles droits n’y a pas été par quatre chemins pour tourner la page du charbon. Le 14 septembre 1993, le double chevalement du puits Darcy, le principal et le dernier en activité du bassin, est détruit en catimini. L’exploitation à ciel ouvert obtiendra un bref sursis, jusqu’en 2000.

    La bataille patrimoniale se joue à présent autour du lavoir des Chavannes. Vieille carcasse rouillée pour certains, cathédrale d’acier pour d’autres, tous s’accordent sur un point : les 800 000 euros promis par l’État, qui l’a cédé en 2021 pour un euro symbolique à la ville, ne suffiront pas à le sauver. En attendant de trouver les fonds, le gigantesque site de triage reste sur le carreau (9). Née du charbon, l’histoire de Montceau-les-Mines s’écrit désormais sans lui. Mais pour « changer de base », du passé faut-il toujours faire table rase ?

    Sur les deux rives de Chagot-ville

    1. La Maison d’administration, 52, quai Jules-Chagot. Construite dans les années 1820, agrandie en 1879.

    2.Les Ateliers du Jour, 52, quai Jules-Chagot. Bureaux et ateliers centraux, désaffectés après la fin de l’exploitation.

    3. Rue Saint-Éloi, l’ancienne charronnerie est devenue l’Atelier du coin, un atelier chantier d’insertion par l’art.

    4. Entièrement réhabilités et redessinés, les terrains des anciens puits d’extraction ont donné naissance à deux grands parcs paysagers.

    5. L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, 53, rue de la République.

    6. Mairie de Montceau-les-Mines, 18, rue Carnot.

    7. Au 42 de la rue Jean-Jaurès, la maison syndicale est inaugurée en 1909.

    8. L’ancienne école communale, au 37, rue Jean-Jaurès, est devenue le musée de l’École.

    9. Le lavoir des Chavannes, 40, quai du Nouveau-Port, fut l’un des plus grands lavoirs à charbon d’Europe.

    Découverte
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    France24 - Monde

    Présidentielle en Turquie : le parti prokurde apporte un soutien tacite à l'alliance de l'opposition

    Publié le : 22/03/2023 - 11:17

    FRANCE 24 Suivre

    Le parti prokurde HDP, troisième force politique turque, a annoncé mercredi qu'il ne présentera pas de candidat à la présidentielle du 14 mai. Une absence de candidature qui sonne comme un soutien tacite au candidat de l'alliance de l'opposition qui défiera l'actuel président Recep Tayyip Erdogan.

    Pas de candidat prokurde à la présidentielle turque. Le Parti démocratique des peuples (HDP), troisième force politique turque, a indiqué mercredi 22 mars qu'il ne présenterait pas de candidat à la présidentielle du 14 mai, une décision interprétée comme un soutien tacite au candidat de l'alliance de l'opposition qui défiera le président Recep Tayyip Erdogan.

    "Nous ne présenterons pas de candidat à la prochaine élection présidentielle", a déclaré la coprésidente du HDP Pervin Buldan, lors d'une conférence de presse. "La Turquie a besoin de réconciliation, pas de conflit", a lancé Pervin Buldan.

    Le HDP, dont le candidat à la présidentielle de 2018 avait terminé troisième avec 8,4 % des suffrages exprimés, est considéré comme le faiseur de rois du scrutin de mai que les sondages prédisent disputé.

    À l’écart

    La formation prokurde, elle-même alliée à des micro-partis de gauche et d'extrême gauche, a été tenue à l'écart de la coalition de l'opposition, qui réunit six formations politiques, de par la présence en son sein du Bon Parti (nationaliste).

    À moins de huit semaines de la présidentielle, l'annonce du HDP est vue comme susceptible de fragiliser les chances de réélection du président Erdogan, qui s'est maintenu au pouvoir depuis vingt ans en profitant des divisions de l'opposition.

    Le chef de l'État doit en outre affronter les conséquences du séisme dévastateur du 6 février qui a fait plus de 50 000 morts dans le pays.

    Le candidat de l'alliance de l'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, patron du CHP (Parti républicain du peuple, social-démocrate), avait multiplié ces derniers mois les contacts avec les cadres du HDP.

    Le "problème kurde"

    Lundi, il s'était entretenu avec ses deux coprésidents, Mithat Sancar et Pervin Buldan, s'engageant à l'issue de leur rencontre à résoudre le "problème kurde" une fois élu.

    Kemal Kiliçdaroglu a notamment dénoncé les "discriminations" contre la langue kurde en Turquie, ainsi que le remplacement dans le sud-est à majorité kurde du pays de dizaines de maires HDP par des administrateurs nommés par le gouvernement.

    Le HDP est accusé par le gouvernement turc d'être lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe armé qualifié de "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, et se trouve sous le coup d'une menace d'interdiction pour "terrorisme".

    Selahattin Demirtas, sa figure de proue, est lui-même emprisonné depuis fin 2016 pour "propagande terroriste".

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} L'anti-Erdogan

    Kemal Kiliçdaroglu, la "force tranquille" qui défie Recep Tayyip Erdogan

    Une manifestation anti-turque autorisée à Stockholm, Ankara annule la visite d'un ministre suédois

    Interview

    "Le Kurde est le bouc émissaire idéal dont Ankara et Téhéran ont actuellement besoin"

    France24 - Monde

    Attention à ces deux vidéos complotistes autour du vol MH370 qui refont surface

    Publié le : 22/03/2023 - 15:03

    Alexandre Capron Suivre

    Le vol MH370 de la Malaysia Airlines a disparu le 8 mars 2014. Un documentaire de Netflix sur le sujet, diffusé depuis mi-février, fait polémique en accordant la part belle à des théories complotistes autour du crash. À cette occasion, des vidéos manipulatrices autour de ce vol refont surface. La rédaction des Observateurs de France 24 analyse deux d’entres elles qui circulent notamment sur TikTok.

    La vérification en bref : 

    • Une vidéo vue sur TikTok plus de 5 millions de fois prétend montrer, grâce à un zoom sur Google Earth, l’endroit où l’avion du vol MH370 de la Malaysia Airlines se trouverait. Il s’agit en fait d’une image satellitaire "fantôme" montrant un avion survolant la Thaïlande.
    • Une autre vidéo sur TikTok vue plus de 1,3 million de fois affirme montrer que le vol MH370 aurait été entouré par trois objets sphériques avant de disparaître. L’origine de la vidéo n’a pourtant aucun rapport avec ce vol, et des analyses graphiques indiquent qu’il s’agit d’un montage.

    La série documentaire de Netflix consacrée à la disparition de l'avion de la Malaysia Airlines et des 239 personnes à son bord en mars 2014 fait polémique depuis sa sortie mi-février 2023. Elle est notamment critiquée par plusieurs experts aéronautiques pour faire la part belle à des théories complotistes, comme celle du détournement du vol par des avions américains ou par des pirates russes.

    Dans le sillage du documentaire, deux vidéos repérées par la rédaction des Observateurs de France 24 sont apparues sur TikTok, prétendant montrer les circonstances du crash ou l'endroit où l’avion s’est écrasé.

    Le vol MH370 de la Malaysia Airlines retrouvé sur Google Earth ?

    Une vidéo sur TikTok a engrangé plus de 5 millions de vues après avoir répondu à une question en anglais : "Pouvez-vous nous aider à retrouver l’avion disparu du vol MH370 de la Malaysia Airlines à Diego Garcia, qui a été détourné il y a neuf ans ?" (sic)

    La question reprend deux thématiques complotistes autour de ce vol, relayant qu’il aurait été abattu autour de l’île britannique de Diego Garcia où se trouve une base militaire américaine, ainsi que le fait que l’avion aurait été détourné par des pirates de l’air, deux versions non corroborées par les éléments connus de l’enquête.

    Vidéo archivée ici par la rédaction des Observateurs de France 24.

     

    Le zoom effectué par cet utilisateur est bien authentique, mais il ne montre pas la base de Diego Garcia : il l’a effectué sur la partie sud-ouest de la Thaïlande. La rédaction des Observateurs de France 24 a pu retrouver cette image satellitaire en faisant le même zoom ici. Il est donc exact qu’un avion soit visible à cet endroit sur Google Earth.

    Cependant, un détail a son importance : les images satellitaires permettant de voir cet avion datent du 5 mars 2018. Avant cette date, le 3 mars 2018, l’avion n’est pas visible, et après cette date, la première image satellitaire disponible en mars 2020 ne permet pas non plus de voir un avion.

    Or, début mars 2018, aucun article de média ou aucune information documentée ne fait état d’un crash d’avion dans cette partie de la Thaïlande.

     

     

    Une "image fantôme" satellitaire

    Mais alors, pourquoi voit-on un avion qui semble posé au milieu de la forêt ?

    Contacté, le service de presse de Google nous a renvoyés vers un article (en anglais) présentant une interview de Matt Manolides, un des experts en images satellitaires de l’entreprise. Il explique :

    La manière dont les images satellitaires sont collectées peut créer des illusions d'optique. [...] Comme les caméras satellite prennent plusieurs photos en même temps, mais dans des spectres différents de couleurs, un objet se déplaçant rapidement, comme un avion, peut sembler étrange, comme plusieurs avions identiques mais de couleurs différentes volant les uns sur les autres.

    Le halo "arc-en-ciel" visible autour de l’avion est effectivement typique de ce que les spécialistes de l’imagerie satellitaire appellent une "image fantôme" : ce phénomène apparaît lorsque plusieurs calques de photos satellitaires se superposent alors qu’un avion a été photographié dans une zone donnée. Le phénomène s’est déjà produit par le passé en Australie ou en Écosse, suscitant beaucoup de réactions d’internautes pensant avoir trouvé un avion abandonné voire même immergé.

     

    Comment prouver que cet avion ne se trouvait pas à cet endroit ?

    Pour prouver que la présence de cet avion n’est que le fruit d’un hasard de photos satellitaires, la rédaction des Observateurs de France 24 a contacté Sérgio Volkmer de la société d’images satellite Soar. Il détaille :

    La principale façon de vérifier si cet avion est vraiment écrasé au sol est de comparer les images du même lieu à différentes dates : il faut d’abord récupérer les coordonnées pour géolocaliser l’endroit. Puis rechercher cet endroit et vérifier ce que donnent les images de satellites gratuits [comme ceux de la NASA, NDLR].

    En procédant ainsi, on voit qu’il n’y a aucun signe d'accident dans cette forêt juste après la date supposée [le 5 mars 2018, NDLR]. La raison est simple : on sait que l’avion ne s’est pas écrasé en forêt, et que des débris ont été trouvés sur la côte de l'Afrique.

     

    Retrouvez la vérification de cet exemple résumée en 60 secondes dans la vidéo ci-dessous.

    Voir cette publication sur Instagram

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    Une vidéo montrant la disparition du vol MH370 à cause de trois sphères ?

    Une vidéo publiée sur TikTok et cumulant 1,3 million de vues au 20 mars prétend montrer une séquence exclusive documentant la disparition du vol MH370.

    On y voit des images de caméra thermique montrant un avion entouré de trois formes sphériques volant autour de lui. Au bout de quelques secondes, les trois sphères entrent en collision avec l’engin, qui disparaît instantanément.

    Un texte lu par voix automatisée commente la vidéo en français : "Netflix qui sort un documentaire sur le vol MH370, mais qui ne montre même pas cette vidéo déclassifier (sic) par le FBI." Le compte TikTok publie une autre vidéo montrant la même scène, mais filmée sans caméra thermique ici.

     

    Vidéo archivée ici par la rédaction des Observateurs de France 24.

     

    Une vidéo présente sur Internet depuis 2014 sans mention du vol MH370

    Ces vidéos sont loin d’être récentes, puisqu’on retrouve leur trace dès mai et juin 2014 sur YouTube. Elles avaient été publiées par le compte YouTube "RegicideAnon", depuis supprimé. Une archive de la première vidéo est visible ici et l’autre est disponible ici.

    Lors des publications initiales, les titres des deux vidéos font référence à "Airliner and UFOs" soit "avion de ligne et ovnis". Aucune mention du vol MH370 n’est faite dans les légendes des deux vidéos.

    La rédaction des Observateurs de France 24 a montré la vidéo à trois spécialistes des vidéos d’ovnis et des spécialistes des canulars sur Internet. Si aucun d’entre eux ne connaît avec certitude la source exacte, tous trois affirment connaître la vidéo et expliquent que tous les éléments pointent vers une vidéo inauthentique.

     

    Une probable création graphique

    Pour Scott Brando du compte Twitter spécialiste des vérifications d’objets volants non identifiés @Ufoofinterest, la vidéo est probablement une création graphique. Ce dernier a notamment retrouvé une version de la vidéo publiée sur Vimeo en août 2018 par un compte espagnol de passionnés de vidéos d’ovnis.

    Celui-ci précise dans sa légende "Un passionné de montage a créé une vidéo montrant comment aurait pu se passer la disparition du vol MH370 de Malaysia Airlines dans laquelle 239 âmes ont disparu le 8 mars 2014."

    Si cette légende ne peut constituer une preuve, la vidéo semble ainsi avoir circulé dans les sphères ufologiques en étant présentée comme une création graphique.

     

    Des incohérences dans l’image et dans la légende

    Pour Pascal Fechner, du média collaboratif Maybe Planet traitant des sujets parascientifiques, les affirmations présentes dans la vidéo sur Tiktok sont fantaisistes et attestent d’un "bien mauvais montage qui cherche à surfer sur la tragédie du vol MH370" :

    La vidéo mentionne des Awacs [des avions-radars destinés à surveiller un large espace aérien, NDLR] qui auraient filmé cette scène. C’est une référence directe à une théorie émise par la journaliste Florence de Changy [selon laquelle les Américains auraient volontairement brouillé les communications du vol MH370 pour empêcher une livraison d’armes en Chine, NDLR] mais qui a été réfutée par les connaisseurs du dossier.

    D’abord, un Awacs ne vole pas en stationnaire. Nous devrions avoir a minima un effet parallaxe avec les nuages. Or, là, on a une image fixe, ce n’est pas cohérent.

    Ensuite, si cette vidéo avait été déclassifiée [comme le compte TikTok l’affirme, NDLR], elle l'aurait été par le ministère de la Défense ou le Pentagone, pas par le FBI... Le FBI s'occupe des affaires internes aux États-Unis. Et si elle avait été déclassifiée, elle aurait depuis fort longtemps fait le tour de tout le monde ufologique, et des grands médias américains. Ce n'est pas le cas."

     

    Des détails eux aussi incohérents

    De son côté, Janne Ahlberg du compte Twitter @hoaxeye, qui a également vu circuler la vidéo, s’est penché plus en détail sur la vidéo publiée en 2014. Il estime que plusieurs détails plaident pour une vidéo montée de toutes pièces.

    J'ai téléchargé une copie haute résolution de la première vidéo, une prétendue séquence satellite où on voit en bas à gauche des lettres et des chiffres à moitié visibles sur l'écran [vidéo visible également ici, NDLR]. Je suis presque sûr que le vidéaste voulait que le spectateur croie que le satellite est le NROL-33 sur la base de ce que nous pouvons voir sur ce clip.

     

    NROL-33 est un véritable satellite militaire mais il a été lancé le 22 mai 2014 – soit après l'incident du vol MH370. Donc, si le vidéaste voulait que les téléspectateurs croient que les images proviennent du satellite NROL-33, cela ne peut pas être vrai.

    La personne qui a publié la vidéo supposée originale affirme que la vidéo viendrait d’un satellite. Or, aucun satellite n'est capable de prendre des vidéos comme celle-là. Supposons alors que la vidéo est faite à partir de photos satellite : je ne connais aucun satellite qui prendrait autant d'images d'un endroit sous la forme d'une séquence.

    Malgré de multiples éléments plaidant pour une vidéo fabriquée, celle-ci continue toujours à circuler en 2023.

    Mais selon HoaxEye, les récits autour de cette vidéo ont trop changé avec le temps pour en faire un contenu crédible.

    Ce qui est intéressant, c’est que beaucoup de versions de la vidéo qu’on retrouve sur Internet ont rogné ces chiffres. D'autres ont affirmé qu’un drone aurait pris la vidéo, ce qui est impossible à une telle altitude. D’autres encore assurent que la vidéo aurait été filmée au niveau du sol, ce qui a plus de sens, mais contredit la version originale de 2014. Il semble tout simplement que les gens ont changé le récit autour de cette vidéo parce qu'ils ont réalisé que l'histoire du satellite ne pouvait pas être vraie.

    Si vous avez repéré d’autres vidéos autour du vol MH370 refaisant surface récemment, n’hésitez pas à la soumettre à nos équipes via le compte Twitter @InfoIntoxF24.

    Télécharger l'application

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    L'Humanité

    Chine-Russie, relation d’une nouvelle ère

    Actu

    En pleine guerre en Ukraine, Pékin s’affirme comme le principal allié du Kremlin. La visite du président Xi Jinping à Moscou qui débute ce 20 mars confirme des rapports privilégiés et un tournant géopolitique.

    Vadim Kamenka

    Le président chinois, Xi Jinping, arrive, ce lundi 20 mars, à Moscou pour discuter de la « coopération stratégique » avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Il s’agit de sa première visite d’État en Russie en près de quatre ans.

    Depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, les deux dirigeants se rencontreront pour la deuxième fois, un premier dialogue avait eu lieu en septembre lors d’un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai en Ouzbékistan.

    Chine-Russie, une coopération et des arrière-pensées

    À l’époque, Xi Jinping et Vladimir Poutine avaient affiché leur volonté de se soutenir face aux pays occidentaux. Cette fois, ils devraient signer « une déclaration commune (…) sur l’approfondissement des relations de partenariat exhaustif et de relation stratégique entrant dans une nouvelle ère », a affirmé le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

    La Chine, qui n’a cessé de renforcer ses liens avec la Russie, a décidé d’envoyer un signal fort

    Cette visite d’État n’est pas anodine étant donné le contexte. La Chine, qui n’a cessé de renforcer ses liens avec la Russie, a décidé d’envoyer un signal fort. Le dirigeant chinois doit rester chez son voisin jusqu’au mercredi 22 mars pour y signer des documents bilatéraux importants.

    Pour le programme : « Ce sera une conversation en tête-à-tête, il y aura un déjeuner informel. Et dès le (mardi) 21 mars, se tiendra une journée de négociations », a précisé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Côté chinois, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, évoque un « déplacement pour l’amitié et la paix » et « un échange de vues approfondi avec le président Poutine sur les relations bilatérales et les grandes questions internationales et régionales d’intérêt commun ». La vraie question est de savoir si la forte convergence politique qui se manifeste peut devenir une alliance ou un pacte.

    Les deux pays ont désormais une même priorité stratégique : l’opposition à l’Occident et aux États-Unis. Dans ce nouvel ordre mondial que cherchent à défendre Pékin et Moscou, où la Chine s’affirme, d’autres puissances adhèrent : Brésil, Iran, Inde, Afrique du Sud, Congo, Mali… Ainsi, treize pays ont affirmé vouloir rejoindre l’organisation des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), dont l’Algérie, l’Égypte, l’Iran, Bahreïn, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Turquie, l’Afghanistan, l’Indonésie...

    « Les Russes et les Chinois peuvent être au diapason sur l’indivisibilité de la sécurité, sur les blocs et les alliances militaires»

    Si Pékin a refusé de condamner Moscou pour le conflit en Ukraine, il avait publié le jour anniversaire de l’invasion, le 24 février dernier, un document en 12 points à propos de la guerre. Ce texte pointait l’impératif du dialogue et de la négociation en vue d’une « solution pacifique ».

    Guerre en Ukraine. Nouvelle donne avec le plan de paix chinois

    Le ministère des Affaires étrangères rappelait aussi le « respect de la souveraineté des pays » et la ferme condamnation de l’emploi de l’arme atomique brandi à plusieurs reprises par Vladimir Poutine et des « attaques armées contre les centrales nucléaires ». Il reprenait aussi des propositions mentionnées le 21 février lors la présentation de son « initiative globale de sécurité ».

    Il est évident que les deux présidents vont échanger sur ces points. « Les Russes et les Chinois peuvent être au diapason sur certains comme l’indivisibilité de la sécurité, sur les blocs et les alliances militaires. Mais sur d’autres comme le respect de la souveraineté territoriale, il y a des points de divergence », note Igor Delanoë, le directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe.

    Igor Delanoë : « La Chine et la Russie partagent la perception d’un Occident menaçant »

    Après sa visite en Russie, le président chinois appellera Volodymyr Zelensky

    Pour de nombreux diplomates, la Chine veut maintenir une excellente image, notamment auprès des pays du Sud, et apparaître désormais comme un acteur majeur capable de promouvoir la paix. Au Moyen-Orient, la Chine a favorisé une médiation entre les Saoudiens et les Iraniens.

    Et le président chinois a précisé qu’au terme de sa visite en Russie, il appellerait le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « En ce qui concerne l’Ukraine, je doute que les Européens, les Russes et les États-Unis, qui considèrent ce continent comme leur pré carré, laissent les Chinois à la manœuvre pour mettre fin au conflit », estime un expert en relations internationales.

    En attendant, la décision du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, de viser Vladimir Poutine d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre peut-elle avoir un impact ? Ni la Chine ni la Russie n’ont reconnu les compétences de la CPI. Moscou a contesté cette décision et rappelé que d’autres États membres du Conseil de sécurité de l’ONU, dont les États-Unis, ne l’avaient pas ratifiée.

    Côté économique, le commerce bilatéral, qui a progressé de 29 % en 2022, a atteint les 189 milliards de dollars. Un niveau qui concerne les secteurs de l’énergie (pétrole, gaz), les semi-conducteurs, l’automobile, équipements militaires, etc. La part du pétrole russe dans les importations chinoises est proche de 17 %.

    L’un des enjeux de la visite portera aussi sur le futur gazoduc Power of Siberia II, qui doit passer par la Mongolie et pourrait fournir, à l’horizon 2030, 50 milliards de m3 de gaz supplémentaires par an. Les marques chinoises occupent désormais plus de 30 % du marché automobile russe. La stabilité de l’économie russe dépend désormais de la Chine, qui s’affirme en alternative à l’impérialisme américain.

    ChineRussiexi jinpingVladimir Poutine
    Valeurs Actuelles

    Euthanasie et suicide assisté : Bernard de la Villardière en tournée avec son documentaire

    Orléans le 14 mars, Lyon et Sartrouville le 16 mars, Brest le 17 mars, Paris le 20 mars, Strasbourg, Poitiers et La Rochelle le 23 mars. D’ici juin, le documentaire « Mourir n’est pas tuer, enquête sur la fin de vie » réalisé par Géraud Burin des Roziers et produit par Ligne de Front, la société de production de Bernard de la Villardière, doit en principe avoir bouclé le tour de l’Hexagone avec une trentaine d’étapes. Chacune d’entre elles donne lieu à une soirée traitant de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté en présence du duo de journalistes et des représentants de la Fondation Lejeune, qui a lancé la mobilisation « Tout mais pas ça !». « L’objectif est d’ouvrir le débat et de donner des éléments de compréhension sur un thème aussi capital que la vie et la mort, précise Lucie Pacherie, responsable de la mobilisation. Nous souhaitons ainsi permettre aux citoyens de se faire leur point de vue et de ne pas se contenter de la vision officielle qui reste au final de justifier et légitimer l’euthanasie. Or le fondement même de notre société repose précisément sur l’interdit de tuer ».

    Face aux impasses médicales et aux situations désespérées, le président Emmanuel Macron a chargé en septembre 2022 une convention citoyenne sur la fin de vie composée de 184 Français tirés au sort de plancher sur cette question hautement sensible. Ils remettront leurs conclusions sur la nécessité ou non de légaliser l’euthanasie le 2 avril au Conseil économique social et environnemental (Cese). Après synthèse, la troisième assemblée effectuera une nouvelle navette cette fois vers le Parlement donnant lieu à une proposition de loi qui devrait être votée dans le courant de l’été. « Le travail, en principe objectif, de la convention citoyenne sur la fin de vie est déjà orienté, regrette Lucie Pacherie. Ce groupe de quelques citoyens s’est majoritairement prononcé en faveur de l’euthanasie. Le Cese y est aussi favorable. Il est donc impératif de rééquilibrer le débat et notamment d’envisager les alternatives possibles à cette issue dramatique, notamment l’investissement réel en faveur des soins palliatifs ».

    Malaise des soignants

    Ne pas arriver en France à la situation des Pays Bas, de la Belgique et de la Suisse, où le suicide assisté ainsi que l’euthanasie par injection léthale sont autorisés dans les cas les plus extrêmes. Mais au contraire renforcer l’aide à une fin de vie la plus digne possible. Telles sont les finalités clairement exprimées par le documentaire réalisé et présenté par Géraud Burin des Roziers. Cet ancien officier de chasseurs alpins, devenu reporter de guerre et réalisateur, a frôlé à deux reprises la mort lorsqu’il était sous les drapeaux. Après une course en montagne où il a fait une chute de 40 mètres, puis à l’occasion d’un crash d’hélicoptère qui l’a laissé paraplégique, Géraud Burin des Roziers a finalement survécu.

    « Sans parti pris, l’ambition du documentaire est de montrer la réalité des centres de soins palliatifs en France et les nombreux progrès qui restent à faire dans ce domaine, explique le réalisateur. 26 départements, soit 25% du territoire, en sont dépourvus. L’expertise médicale en matière de douleur devrait être aussi renforcée avant d’envisager des solutions aussi radicales ». Le film met d’autre part en lumière la situation en Suisse et Belgique, aux nombreuses dérives très éloignées de l’image positive de la pratique de l’euthanasie souvent véhiculée. Le malaise immense des soignants spécialisés y est notamment relaté. Alors que 60% des Français seraient favorables à l’euthanasie dans les cas les plus critiques, Géraud Burin des Roziers met en garde lors de chaque soirée-débat devant une assistance composée en générale de plusieurs centaines de spectateurs: « si les vannes sont ouvertes, plus rien n’arrêtera le processus de mort assistée, y compris vis-à-vis des mineurs qui pourraient être aidés à mourir ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - Monde

    La Corée du Nord envoie des missiles de croisière au large de sa côte est

    Publié le : 22/03/2023 - 10:22Modifié le : 22/03/2023 - 11:02

    FRANCE 24 Suivre

    L'agence de presse sud-coréenne Yonhap a rapporté mercredi que la Corée du Nord aurait tiré plusieurs missiles de croisière au large de sa côte orientale. 

    Nouvelle salve de missiles en provenance de la Corée du Nord. Le régime de Pyongyang aurait tiré plusieurs missiles de croisière au large de sa côte orientale mercredi 22 mars, a rapporté l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

    "L'armée sud-coréenne a détecté plusieurs missiles de croisière lancés en mer de l'Est" par la Corée du Nord, a indiqué l'état-major interarmées sud-coréen (JCS), en référence au nom coréen de la mer du Japon. "Les caractéristiques détaillées sont en cours d'analyse par les services de renseignement sud-coréens et américains", a ajouté le communiqué.

    Le nombre de projectiles tirés n'était pas connu dans l'immédiat mais selon Yonhap, il pourrait s'agir de missiles de croisière stratégiques à longue portée.

    La Corée du Nord a multiplié les essais militaires ces dernières semaines. Elle a tiré un missile balistique intercontinental la semaine dernière et lancé une simulation de contre-attaque nucléaire contre les États-Unis et la Corée du Sud au cours du week-end.

    "Freedom Shield"

    Après une année record d'essais d'armes et de menaces nucléaires croissantes de Pyongyang, Séoul et Washington ont renforcé leur coopération en matière de défense et ont donné le 13 mars le coup d'envoi de leurs exercices militaires conjoints les plus importants depuis cinq ans. Baptisées "Freedom Shield", ces manœuvres doivent s'achever jeudi.

    L'armée sud-coréenne a affirmé qu'elle "mènerait à bien les exercices conjoints prévus dans le cadre de Freedom Shield, en adoptant une position de défense conjointe ferme".

    La Corée du Nord considère tous les exercices de ce genre comme les répétitions d'une invasion de son territoire et a averti à plusieurs reprises qu'elle y répondrait de manière "écrasante".

    Le lancement de mercredi intervient environ une semaine après que Pyongyang a procédé au tir d'essai de son missile le plus puissant, le Hwasong-17, son deuxième test de missile balistique intercontinental (ICBM) en 2023.

    Les médias d'État du Nord ont décrit le lancement de l'ICBM comme une réponse aux exercices "frénétiques" en cours entre les Etats-Unis et la Corée du Sud.

    En 2022, Pyongyang a qualifié d'"irréversible" son statut de puissance nucléaire. Le leader nord-coréen Kim Jong Un a récemment appelé à une augmentation exponentielle de sa production d'armes, y compris d'armes nucléaires tactiques.

    Début mars, il a également ordonné à son armée d'intensifier ses manœuvres militaires en vue d'une "guerre réelle".

    Avec AFP

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    Corée du Nord : Kim Jong-un a dirigé une simulation de "contre-attaque nucléaire"

    La Corée du Nord lance un missile balistique vers la mer du Japon

    La Corée du Nord tire un nouveau missile intercontinental

    France24 - Monde

    Retraites : Emmanuel Macron s'adresse aux Français pour tenter d'"apaiser" la colère

    Publié le : 22/03/2023 - 04:17

    FRANCE 24 Suivre Nabia MAKHLOUFI

    Alors que la contestation ne faiblit pas après l'adoption au forceps de la réforme des retraites, le président français Emmanuel Macron doit s'exprimer mercredi lors d'une interview télévisée à 13 h. Il a appelé mardi son gouvernement à "apaiser" et "écouter les colères", tout en estimant que "la foule" n'avait pas de "légitimité" face aux élus.

    Emmanuel Macron va s'adresser mercredi 22 mars aux Français lors d'une interview télévisée très attendue, pour tenter d'"apaiser" la colère contre sa réforme des retraites adoptée au forceps et d'expliquer comment il entend surmonter cette crise sans changer son gouvernement ni s'en remettre aux électeurs.

    Le chef de l'État, en retrait depuis janvier sur le dossier des retraites, répondra à 13 h, en direct à l'Élysée, aux journalistes Marie-Sophie Lacarrau de TF1 et Julian Bugier de France 2, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation syndicale jeudi et alors que les manifestations parfois émaillées de tensions se sont poursuivies dans le pays.

    À Paris, un face-à-face tendu avec échanges de jets de projectile et de gaz lacrymogène a opposé mardi soir quelques centaines de personnes aux forces de l'ordre place de la République. Quarante-six personnes ont été interpellées. D'autres cortèges ont eu lieu à Lille ou à Grenoble, ainsi qu'à Rennes et à Nantes, où des tirs de gaz lacrymogène ont été recensés, ainsi que des dégradations en marge du cortège.

    Blocage du port de du dépôt pétrolier de Lorient. Plusieurs dizaines de points de blocage ce matin en France : ports, dépôts, zones économiques, axes routiers... (@GuiheneufS) #Revolution #greve23mars #manifestations #manifestation #ReformesDesRetraitespic.twitter.com/pSv4IkX2rx

    March 22, 2023

    Plusieurs dépôts pétroliers restaient par ailleurs bloqués. Des incidents ont éclaté mardi à Fos-sur-Mer, près de Marseille, où les autorités ont procédé à des réquisitions de personnels en grève au moment où 12 % des stations-service du pays sont à court d'essence ou de gazole.

    Face à ces tensions, Emmanuel Macron a appelé mardi le gouvernement à "apaiser" et "écouter les colères", tout en assumant ses choix, selon des participants à une réunion avec les parlementaires de son camp au terme d'une journée d'intenses consultations.

    La "foule" n'a "pas de légitimité"

    "La foule, quelle qu'elle soit, n'a pas de légitimité face au peuple qui s'exprime souverain à travers ses élus", a-t-il toutefois mis en garde. "Il y a à l'Élysée un artificier qui se balade sur les tonneaux de poudre avec une torche", a réagi sur Twitter le chef des socialistes Olivier Faure, qui signe avec 2 500 élus PS une lettre ouverte au président publiée sur le site du JDD pour réclamer le retrait de cette réforme qui "dynamite notre contrat social".

    Il y a à l’Elysée un artificier qui se balade sur les tonneaux de poudre avec une torche. #Macron13h #ReformeDesRetraites #64ansCestNon https://t.co/NiOgJ8wUTV

    March 21, 2023

    Dans la matinée, le chef de l'État avait résumé aux ténors du gouvernement et aux dirigeants de la Macronie son état d'esprit, à l'heure de relancer son second quinquennat, déjà entravé au bout de onze mois à peine. "Pas de dissolution, pas de remaniement, pas de référendum", a-t-il dit selon un participant.

    Malgré l'adoption définitive lundi par le Parlement de sa réforme phare, l'ensemble des syndicats et la quasi-totalité des oppositions continuent de réclamer son retrait, vent debout contre le report de l'âge légal de la retraite de 62 à 64 ans.

    Le recours à l'article 49.3 de la Constitution pour faire passer le texte sans vote a ravivé la contestation, d'autant qu'il a été suivi d'une motion de censure contre le gouvernement rejetée de seulement neuf voix.

    Privé de majorité absolue depuis les législatives de juin, Emmanuel Macron n'a pas pu compter comme il l'espérait, sur les retraites, sur le soutien total des députés Les Républicains.

    Dans un entretien au Figaro, l'ex-Premier ministre Édouard Philippe lui conseille "d'élargir" sa base politique avec "une coalition" allant "des LR aux élus de la gauche qui ne se retrouvent pas dans la Nupes". Risqué, au vu du rejet exprimé par les oppositions.

    Et c'est reparti dans toutes les villes de France et Macron parle de victoire ! Plus déconnecté tu meurs ! pic.twitter.com/MnUJlpZs5T

    March 21, 2023

    "L'immobilisme", "pas une option"

    "Le problème, c'est le président de la République", a estimé le chef des députés LR Olivier Marleix. Emmanuel Macron "a mis le feu et fermé toutes les issues" en "passant en force", a dénoncé l'insoumis Jean-Luc Mélenchon, tandis que la patronne des députés Rassemblement national Marine Le Pen a prévenu dans un entretien à l'AFP que le président avait seul "les clés d'une crise politique qu'il a créée".

    Dans l'immédiat, le président a demandé à ses troupes de faire "d'ici deux à trois semaines" des "propositions" en vue d'un "changement de méthode et d'agenda des réformes", ce qui pourrait lui permettre de temporiser sans faire d'annonces fortes ce mercredi. Il avait déjà annoncé une "méthode nouvelle" au début de son nouveau mandat, sans résultat probant à date.

    Mardi soir, il a aussi promis d'"avancer" sur "la santé, l'école et l'écologie" tout en organisant "la société du plein emploi". Dans la majorité, les attentes sont fortes. "Où va-t-on, comment on fait, qu'est-ce qu'on change ?", veut savoir une députée de l'aile gauche du parti présidentiel Renaissance, qui prévient : "seul contre tous, c'est une erreur".

    Plusieurs voix l'incitent à "parler aux Français qui bossent", "du pouvoir d'achat", mais aussi de promettre de meilleures conditions de travail et rémunérations. Mais d'autres mettent en garde contre de nouvelles dépenses. "L'immobilisme n'est pas une option, c'est la garantie du déclassement", prévient Édouard Philippe.

    Avec AFP

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    Retraites : après le rejet des motions de censure, nuit de colère en France

    le fil du 20 mars

    Retraites : les motions de censure rejetées, la réforme adoptée

    LE FIL DU 21 MARS

    Pour Emmanuel Macron, "la foule" n'a pas de "légitimité" face aux élus

    L'Humanité

    Igor Delanoë : « La Chine et la Russie partagent la perception d’un Occident menaçant »

    Entretien

    Depuis plusieurs années, la coopération entre Moscou et Pékin s’est développée. La venue du président chinois sera l’occasion de redéfinir ce partenariat dit stratégique. Igor Delanoë, directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe, revient sur cette notion. Entretien.

    Vadim Kamenka

    Plusieurs convergences de fond existent entre les autorités chinoises et russes, notamment en matière politique, sur le besoin d’un nouvel ordre mondial multipolaire et désoccidentalisé.

    À partir de lundi, Xi Jinping entame une visite de trois jours en Russie. Que peut-on en attendre ?

    Il s’agit du premier déplacement important de Xi Jinping depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et sa réélection officielle, le 10 mars. Les deux chefs d’État s’étaient vus à Pékin, en février 2022, juste avant le déclenchement de la guerre, à l’occasion des jeux Olympiques. Ils avaient évoqué leur partenariat stratégique sans limite. Avec le conflit en Ukraine, les autorités chinoises ont pris leurs distances vis-à-vis de cette formule pour décrire la nature de leur relation avec le Kremlin. Inversement, les Russes persistent à conserver le narratif du partenariat stratégique sans limite. Cette visite sera donc l’occasion de renouveler les termes de cette coopération étant donné le nouveau contexte géopolitique qui existe depuis le 24 février 2022.

    L’autre objectif sera d’évoquer la montée en puissance dans la zone pacifique de l’Aukus (Australie, Royaume-Uni, États-Unis), qui a pris une nouvelle tournure avec la réunion à San Diego, le 13 mars. Les trois pays ont annoncé un partenariat pour la vente de sous-marins à propulsion nucléaire pour l’Australie. Russes et Chinois estiment devoir – chacun selon des modalités et des contextes différents – faire face à une pression occidentale : les premiers dans le cadre d’un conflit ouvert en Ukraine, les seconds dans la zone Asie-Pacifique.

    Cette visite marque-t-elle un tournant dans leurs rapports bilatéraux ?

    Étant donné la durée conséquente de cette visite pour un chef d’État, il est certain qu’il y aura des annonces. Les deux pays pourraient bien signer de nouveaux documents pour formaliser les différents volets de ce partenariat stratégique présenté comme « approfondi » qui s’étale jusqu’à 2030. En somme, ils vont présenter une feuille de route et discuter aussi du volet militaro-technique de cette coopération. Côté russe, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et le chef du service fédéral vont participer à ces échanges. Car les deux pays ont développé des partenariats dans ce domaine avec des exercices militaires communs, notamment sur la côte pacifique. Mais pas seulement. Ils effectuent actuellement un exercice naval dans le golfe d’Oman avec la marine iranienne. Un volet économique sera également abordé : nouveaux contrats énergétiques, nœuds logistiques, investissements chinois en Russie.

    Que signifie le concept de coopération stratégique ?

    Ce partenariat exprime plusieurs convergences de fond. En matière politique, les deux pouvoirs partagent une perception similaire d’un Occident menaçant et agressif. Quand on examine les deux documents chinois publiés à quelques jours d’intervalle sur la sécurité globale et sur la paix en Ukraine, Pékin critique en creux le rôle de l’Occident dans les affaires du monde. Moscou et Pékin fustigent la « mentalité de la guerre froide » et l’ « unilatéralisme » qui caractériseraient l’action des Occidentaux dans la gestion des affaires du monde et dénoncent l’utilisation abusive des sanctions dans les relations internationales en désignant les États-Unis. En clair, il y a des convergences très fortes sur la perception du rôle de l’Occident et, par extension, sur ce que devrait être le nouvel ordre mondial : multipolaire et passablement désoccidentalisé.

    Le partenariat économique, lui, demeure très dense. La Chine doit être désormais le premier partenaire commercial de la Russie. Dans la coopération militaro-technique, les Chinois sont en avance dans de nombreux domaines sur les Russes, mais il subsiste des niches potentielles si les deux partenaires souhaitent avancer dans cette direction. Avec l’affaire de l’Aukus et des sous-marins nucléaires, Vladimir Poutine avait proposé, en 2019, que les Russes puissent travailler avec les Chinois sur l’élaboration d’un système d’alerte avancée pour les tirs de missiles balistiques. Un sujet extrêmement sensible qui touche à la souveraineté et que les Russes étaient prêts à partager.

    Depuis le début du conflit en Ukraine, comment cette relation a-t-elle évolué ?

    Le déséquilibre qui existait avant dans la relation entre les deux économies a été confirmé et même accentué. Les dirigeants russes avaient parfaitement identifié cette situation particulièrement inconfortable et avaient cherché à diversifier « leurs partenariats asiatiques » avec le Japon, la Corée du Sud et le Vietnam, notamment. Mais la guerre en Ukraine a rebattu les cartes. Il ne reste plus que la Chine qui a maintenu ses liens et dans une moindre mesure le Vietnam. L’asymétrie dans ces relations n’en est que plus prononcée. Dans le cadre de ce conflit, les Chinois sont très anxieux face à la rhétorique nucléaire employée par les autorités russes. Cela ressort dans leurs documents stratégiques affirmant qu’il ne fallait pas que l’arme nucléaire soit utilisée.

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    France24 - Monde

    Catastrophe ferroviaire en Grèce : des élections anticipées auront lieu en mai

    Publié le : 22/03/2023 - 00:13

    FRANCE 24 Suivre Alexia KEFALAS

    Trois semaines après le pire accident ferroviaire qu'ait connu la Grèce, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a annoncé mardi que les élections qui devait se tenir d'ici à juillet seraient avancées au mois de mai. Il a aussi ouvert la voie à un autre scrutin dans la foulée en cas d'absence de majorité absolue ou de coalition.

    Trois semaines après la catastrophe ferroviaire en Grèce, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a annoncé mardi 21 mars que les élections se tiendraient en mai alors que son gouvernement est fragilisé après un accident qui a révélé une colère plus ancienne des Grecs à l'égard de leurs dirigeants.

    "Je peux vous dire avec certitude que les élections auront lieu en mai", a affirmé le chef du parti conservateur Nouvelle-Démocratie (ND) dans sa première interview télévisée depuis la collision frontale entre deux trains qui a fait 57 morts le 28 février au soir. Il n'a pas précisé la date exacte de ce scrutin législatif qui devait se tenir d'ici à juillet, à l'expiration du mandat actuel de son gouvernement.

    Mais il a ouvert la voie à un autre scrutin dans la foulée si le premier ne permet pas de dégager de majorité absolue ou si les partis ayant réalisé les meilleurs scores ne parviennent pas à former une coalition. "Un deuxième scrutin pourrait être nécessaire. C'est très probable", a-t-il souligné sur la chaîne privée Alpha.

    Le conservateur, au pouvoir depuis 2019, est sous pression depuis cette catastrophe qui a bouleversé le pays et fait descendre dans les rues des dizaines de milliers de Grecs en colère.

    Gestion calamiteuse

    Car si l'accident a été imputé à une erreur du chef de gare, il a aussi révélé de graves dysfonctionnements dans les chemins de fer grecs, la vétusté du réseau et les retards flagrants pris dans sa modernisation, notamment en ce qui concerne la sécurité et la signalisation.

    Le Premier ministre a en outre été vivement critiqué pour sa gestion jugée calamiteuse de cet accident notamment lorsqu'il a assuré d'emblée qu'il était dû à "une tragique erreur humaine".

    >> À lire aussi - En images : "Le pire accident de train de l'histoire en Grèce"

    Depuis il s'est employé à rectifier le tir en demandant pardon à plusieurs reprises aux familles des victimes ou en promettant la transparence absolue dans l'enquête judiciaire en cours pour établir les responsabilités. Mais dans les cortèges qui scandent "assassins" et réclament des comptes aux autorités accusées de négligences voire d'incurie, les appels à la démission de Kyriakos Mitsotakis se multiplient.

    Le 8 mars, au "pic" de la mobilisation, ils étaient au moins 65 000 dans les rues à crier leur ras-le-bol, dont 40 000 dans la capitale. Après des arrêts de travail dans plusieurs secteurs, la Grèce a connu une grève quasi générale le 16 mars avec une paralysie presque complète des transports.

    Déliquescence

    Les cortèges, de par leur ampleur, ne sont pas sans rappeler les grandes manifestations au début des années 2010 quand la Grèce secouée par la crise financière s'était vu imposer des mesures drastiques d'économie par ses créanciers, l'Unio européenne et le Fonds monétaire international. "Les manifestations après la tragédie à Tempé sont comparables à celles de 2011", juge ainsi l’institut Public Issue dans une récente analyse.

    Nombreux sont les Grecs qui s'alarment de la déliquescence des services publics dans un pays qui pour éponger ses dettes a dû privatiser des pans entiers de son secteur public, dont le transport ferroviaire de voyageurs et de marchandises vendu en 2017 à la société publique italienne Ferrovie Dello Stato Italiane (FS).

    Les derniers sondages réalisés après l'accident montrent que l'écart se ressert dans les intentions de vote entre la Nouvelle-Démocratie et la gauche radicale Syriza emmenée par Alexis Tsipras, prédécesseur de Kyriakos Mitsotakis. Avec entre 28,5 % et 30,2 % des intentions de vote, la ND ne devance plus son principal rival que de 3,5 à 4,1 points, selon les instituts.

    Les jeunes, notamment les étudiants, se retrouvent en tête des mécontents alors que médias et analystes estiment qu'ils ont souvent été sacrifiés ces dix dernières années.  Le quotidien Kathimerini évoquait récemment "la génération banqueroute et pandémie" à propos des moins de 25 ans également frappés par le chômage.

    Avec AFP

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    Des dizaines de milliers de Grecs crient de nouveau leur colère, des heurts à Athènes

    Catastrophe ferroviaire en Grèce : les manifestants réclament des comptes au gouvernement

    Catastrophe ferroviaire en Grèce : après les manifestations, le chef de la police limogé

    Valeurs Actuelles

    “Vous avez gâché toutes vos chances” : les malheurs de la Cour nationale du droit d’asile

    Demba* (tous les prénoms et les numéros de dossiers ont été changés) tape du pied nerveusement sur le sol. Il enfouit sa tête entre ses mains, la secoue fébrilement. Il passe ses mains imposantes dans sa barbe, dont les longs poils bruns glissent entre ses doigts. Scrutant le plafond, il observe la série d’écrans lui faisant face. Adossé à un siège en bois, ce réfugié nigérian plisse les yeux et essaye d’en déchiffrer les lignes administratives. « N°22670812* : rejet du recours ». « N°22432179* : rejet du recours ». « N°22146617* : statut de réfugié ». Il prend une grande respiration. Interpellé par les bruits avoisinants du couloir, il se penche pour tenter d’observer. Un homme surgit à toute vitesse dans sa direction. C’est son avocat, qui boutonne à la hâte sa robe noire. « Allez-y dépêchez-vous », le presse l’homme de loi en lui prenant l’épaule. « C’est votre tour. » Demba s’apprête à être entendu par un magistrat de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA).

    Ce jour-là, comme lui, une centaine de personnes y sont auditionnées. À Montreuil, en Seine-Saint-Denis, cette autorité judiciaire examine les recours des déboutés de l’asile en France par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). En 2022, 67 142 affaires y ont été jugées. 6 775 audiences ont été tenues l’année passée dans les 32 salles de la juridiction, soit 416 affaires traitées au quotidien. Ces auditions d’une heure permettent aux magistrats d’évaluer la véracité du témoignage et le sérieux de la demande d’asile. Leurs issues souvent incertaines… L’an dernier, seulement 21,5 % des demandes ont abouti positivement.

    Menacé de mort au Nigéria

    Dembe se présente timidement devant l’entrée de la salle 1. Ses parois sont recouvertes de panneaux contreplaqués. Le juge, le nez plongé dans son ordinateur, relève la tête. Il ajuste ses lunettes rectangulaires, observe Demba et son avocat s’approcher. Vêtu d’un blazer bleu, d’une chemise claire, les cheveux gominés, le juge surplombe la haute table rectangulaire devant laquelle le requérant s’assoit.

    Il se tourne vers un homme prenant des notes sur un carnet. Cheveux bruns courts, visage poupin, il s’agit du traducteur qui accompagnera sa prise de parole. Son intervention se fera en anglais. L’avocat se penche à l’oreille de son client, lui rappelle de « s’en tenir à sa version » et d’exposer « les raisons de sa venue ». « Je vous demande de répondre à mes questions », tonne le président de séance, qui a entendu leur conversation. Le rapporteur, assis à la droite de l’exilé nigérian, d’une voix aiguë, rappelle à la cour l’histoire de Demba. Âgé de 28 ans, il se dit menacé de mort dans son pays, persécuté car chrétien et pourchassé par un réseau occultiste. Après avoir déposé plusieurs plaintes dans son pays, en 2016, il raconte avoir subi des pressions de policiers et affirme qu’un proche a été assassiné par ce réseau. Kidnappé en Libye, il réussit à s’enfuir en Italie où les adeptes de ce culte tenteront de s’en prendre à sa vie.

    J’ai retrouvé une vie normale. Avant, je vivais dans la souffrance. J’ai connu une vie pauvre.

    Le jury mitraille le jeune nigérian de questions. « Plusieurs années après votre départ, pensez-vous encore courir un danger ? », questionne le juge. « Êtes-vous sûr de vous sentir plus en sécurité ici alors que vous expliquez avoir reçu des menaces en Italie ? », renchérit-il. Demba tire fébrilement les cordelettes de son sweat-shirt sportif. Il cherche du soutien dans le regard de son avocat. « La France m’a bien accueilli. C’est une société juste. Dans mon pays, on veut ma mort et celle de ma famille. À Turin, je faisais la manche. Je suis en sécurité ici », plaide-t-il.

    Le président de séance et ses assesseurs lui demandent de « citer d’autres groupes occultes », de revenir sur ses conditions de détention en Libye et sur « ses difficultés de ressortissant à Turin ». « Je suis intégré ici. J’ai retrouvé une vie normale. Avant, je vivais dans la souffrance. J’ai connu une vie pauvre. Je me sens bien », soutient-il. Le dossier de son client ouvert devant lui, l’avocat suit le déroulé des explications de Demba. La cour lui donne la parole. Il se lève, appuie fermement ses mains sur le rebord du bureau et entame sa plaidoirie.  « Ce témoignage est plausible. L’OFPRA n’a pas étudié dans la précision son dossier. Il a de quoi être inquiété s’il retourne au Nigéria. Il sera de nouveau menacé. À la CNDA, on a les capacités de protéger. Je vous demande au vu de ces considérations de lui accorder le bénéfice de la protection subsidiaire ». Décision rendue le 25 mars prochain.

    L’amour d’un père

    Dans les couloirs de la CNDA, un ballet ininterrompu de robes noires. Sac à dos à l’épaule, valise en main, dossiers sous les bras, les avocats se croisent et se recroisent. Lise* reconnaît un de ses collègues. « Ça a été, toi ? », demande-t-elle. « Non, l’enfer. Le juge a expédié le dossier », répond-il avec une pointe de déception dans sa voix. Cette petite femme, aux cheveux blonds bouclés, noués en chignon et aux lunettes rondes visées sur son nez fin, s’assoit à côté de Ranjit*, un demandeur d’asile bangladais. Il s’agrippe fermement à une chemise cartonnée. Lise le rassure et lui fait ouvrir son dossier. Sur des feuilles jaunies, des annotations chronologiques et thématiques écrites en bengali. Des photos et des polycopiés administratifs y sont soigneusement classés. Il porte un large blouson en cuir sur ses épaules, un survêtement noir du Real Madrid, des baskets grises délavées. Face à lui, un homme, les yeux rougis, lâche brutalement son sac à terre. La détresse se lit sur son visage. Un autre, masque sous le nez, fait les cent pas devant la fontaine à eau et récite à voix haute son témoignage. Il essuie la sueur qui perle à son front avec la manche de son pull.

    Dans la salle d’attente n°19, aux murs blancs impersonnels, Lise et Ranjit répètent leurs arguments. « Tu dois donner plusieurs exemples, raconter l’histoire de ta vie. Les projets que tu comptes mener ici et les raisons qui te poussent à protéger ta famille », lui conseille-t-elle, en anglais. Pendant près d’une demi-heure, Lise l’interroge encore et encore sur la cohérence de son témoignage et sa connaissance précise des événements. Une voix fluette venant de la salle d’audience les tire de leurs révisions : « S’il vous plaît maître, c’est à vous. »

    Julie pénètre d’un pas décidé. Ranjit observe, impressionné, le jury. Son regard s’appesantit sur les drapeaux européens et français dans le fond de la salle. Même configuration que dans la salle 1, la rusticité en plus. En bout de table trône le président de séance. À ses côtés, ses deux assesseurs, un traducteur et un rapporteur. La séance s’ouvre. Ranjit explique avoir fui son pays en raison de persécutions et de menaces intra-familiales. Au Bangladesh, cet ancien étudiant est poursuivi pour viol et meurtre.

     Ce que je veux, c’est revoir mon fils et tout faire pour qu’il ait un avenir.

    Le jury va tenter de déstabiliser Ranjit pour tirer au clair cette affaire. « Pouvez-vous revenir sur les accusations de viol ? Où en est la plainte déposée à votre encontre ? », demande un assesseur. « Vous expliquez être rentré dans la clandestinité pour fuir les menaces de l’entourage de votre compagne. Pourtant, vous leur avez fait des propositions pour un mariage. C’est contradictoire », l’interpelle le juge. Ranjit a la gorge nouée. Il livre timidement des bribes d’explications sur sa jeunesse, sa relation avec sa compagne défunte Dina*, l’accouchement compliqué de cette dernière et les menaces de sa famille. « Nous le savons déjà tout ça, nous l’avons lu dans votre dossier », le reprend fermement la cour.

    Il tourne la tête à gauche vers son traducteur, à droite vers son avocate. Celle-ci pointe du doigt les notes manuscrites qu’il a rédigées. Il se ressaisit. L’intéressé raconte qu’il a « toujours eu l’intention de l’épouser » et que la famille de Dina fait peser des menaces d’assassinat. Sa rencontre avec son ancienne conjointe est « la plus belle chance de sa vie ». Il assure que l’entourage de Dina et un de ses oncles se sont associés pour s’emparer de l’entreprise familiale. Ils font pression pour qu’il cède ses parts, contraint et forcé. Le regard du jury sur Ranjit change.

    Un léger sourire se dessine sur les lèvres de Lise, qui prend la parole pour défendre son client. « Il n’avait qu’un seul amour dans sa vie. Il était prêt à prendre tous les risques pour elle. Aujourd’hui, les histoires de menaces sont réelles. C’est pour ces raisons que je demande à la cour de le protéger », argumente-t-elle courageusement. « Ce que je veux, c’est revoir mon fils et tout faire pour qu’il ait un avenir », conclut-il pudiquement. « Bonne continuation », lui souhaite poliment le juge en retour.

    Audience ratée !

    Mais l’enthousiasme de certains est contrebalancé par la mauvaise foi des autres. Dans le grand hall de la Cour, un brouhaha polyglotte agite la pièce. Soudain, les notes d’une musique islamique retentissent. Avachi dans son fauteuil, ce requérant srilankais met son téléphone en haut-parleur pour écouter l’appel à la prière. Son avocat n’en revient pas. Il lui fait signe de la main d’arrêter sur le champ. Mais, ce dernier la repousse. Il peste dans sa langue et souffle. L’homme de loi est désemparé. Il attrape au vol une jeune femme, elle aussi sri-lankaise. Il lui demande de traduire ses propos pour que son client cesse son vacarme. La scène est surréaliste.

    Là, c’est une discussion musclée entre une mère de famille africaine et son avocat. « Pourquoi vous votre dossier est incomplet avant l’audience ? », demande inquiété l’homme de loi. Un classeur entre les mains, il liste les pièces manquantes et les preuves médicales des blessures qu’elle a subi L’avocat lui pose des questions similaires à ce qu’elle entendra en séance. La femme ne répond pas, souffle fort. Elle hausse les yeux. Puis, soudainement, elle jette son dossier à terre.

    « Non monsieur, non, vous n’avez pas à prendre la parole », l’avertit une première fois la juge.

    À ses côtés, Salif*, originaire de Mauritanie. Teint mat, cheveux courts, une fine moustache surplombe ses lèvres. Il a les yeux lourds. Ses mains sont enfoncées dans les poches de son jean. Il baille. Devant la CNDA, il est défendu par Grégoire*. Il relit le dossier de son client du jour. Soudain, un homme d’allure fluette, en doudoune verte, monte à la hâte les marches de l’escalier central. Salif sourit. Il lui fait signe de s’asseoir sous le regard médusé de son avocat. Amis d’enfance, les deux hommes se mettent à parler en arabe. Grégoire regarde sa montre. Durant le trajet vers la salle d’audience, l’avocat donne ses dernières recommandations. Mais il se fait couper la parole par l’ami de Salif, qui, toujours en arabe, lui donne d’autres conseils.

    Le Mauritanien fait son entrée en salle 21, se presse d’aller s’asseoir sans prendre le temps de saluer le jury. Il s’étend de tout son long sur le dossier de sa chaise, tandis que son ami prend place derrière lui. Et de dérouler son histoire : ses salles de cinéma incendiées par des islamistes locaux, son emprisonnement — à tort, martèle-t-il —, sa fuite pour le Mali puis, de là, vers la France en 2021. La cour cherche à le mettre en confiance. Mais, Salif n’y met pas vraiment du sien. Sur son ancienne activité professionnelle, il se contente de dire « qu’il tenait un cinéma et diffusait des DVD qu’on lui adressait depuis la France ». Son ami intervient une première fois, se lève un et complète les propos de son ami. « Non monsieur, non, vous n’avez pas à prendre la parole », l’avertit une première fois la juge.

    Sur les menaces qu’il a subi, Salif se contente, lacunaire, de préciser « qu’il a eu peur pour sa vie ». Son ami lui chuchote de dire autre chose. L’avocat de Salif, s’agace et lui « demande d’arrêter par respect envers la cour ». Les questions du jury, toujours conciliantes, s’appesantissent sur ses conditions de détention à la prison de Nouakchott. Il décrit péniblement « les grillages, les murs hauts ». Alors que l’interprète s’apprête à traduire sa réponse, ledit ami le coupe et répond une nouvelle fois à la place de Salif. Grégoire fulmine, la juge soupire, agacée. À l’issue de l’audience, les deux compères, hilares, s’imaginent que tout s’est bien passé. Mais, pas pour Grégoire : « Vous avez tué son dossier ! Et vous avez gâché toutes vos chances. »

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    France24 - Monde

    Des images détournées de Vladimir Poutine alimentent les rumeurs

    Publié le : 21/03/2023 - 22:02

    Anthony SAINT-LÉGER Suivre

    Vladimir Poutine à genoux devant Xi Jinping ? Un double du président russe lors de son déplacement à Marioupol ? Les images sur lesquelles s'appuient ces affirmations ont été soit fabriquées artificiellement, soit détournées de leur contexte original. Explications.

    LE FIL DU 19 MARS

    L'Ukraine dénonce le "cynisme" de Vladimir Poutine, en visite à Marioupol

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    Autodafé et gilet pare-balles de Poutine: gare aux infox pro-ukrainiennes

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    Vladimir Poutine accompagné de figurants lors de ses déplacements? Prudence !

    L'Humanité

    Ukraine. Bakhmout, une bataille symbolique aux milliers de morts

    Actu

    Depuis huit mois, les combats se sont intensifiés pour le contrôle de cette ville du Donbass. Détruite, elle pourrait être conquise par l’armée russe dans les prochains jours. En Russie, la rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit.

    Vadim Kamenka

    Dans le Donbass, en ce 386e jour de guerre en Ukraine, les affrontements pour la prise de Bakhmout concentrent l’essentiel des forces russes et ukrainiennes. La féroce bataille aux milliers de morts qui dure depuis plusieurs mois arrive à son épilogue.

    Ukraine. Dans le Donbass, Moscou prêt à tout ?

    La chute pourrait intervenir dans les jours qui viennent, Moscou continuant d’avancer vers le centre de la ville après l’avoir encerclée. Le temps pris par l’armée russe et les forces du groupe militaire privé Wagner interroge.

    Tactique ou épuisement humain et matériel ?

    Est-ce tactique ou le fait d’un épuisement humain et matériel ? Pour le général Vincent Desportes, « on a l’impression que, comme les Allemands voulaient saigner à blanc l’armée française en 1916 à Verdun, les Russes et Wagner veulent faire de même avec les soldats ukrainiens. Car ils ont l’avantage en termes de population avec 144 millions d’habitants, contre 44 millions pour l’Ukraine ».

    Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

    Côté ukrainien, le pouvoir, qui ne faisait pas de Bakhmout un enjeu stra­tégique, a complètement changé de discours ces dernières semaines. À l’instar du président Volodymyr Zelensky, l’ensemble des autorités civiles et militaires affirment désormais que sa défense est primordiale pour « la stabilité du front » et pour éviter la prise d’autres grandes villes proches comme Kramatorsk. «

     L’opération défensive dans cette direction est d’une ­importance stratégique primordiale pour dissuader l’ennemi », a affirmé, mardi 14 mars, Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces armées.

    Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes

    Pour de nombreux observateurs, Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes et de les fixer, tout en préparant simultanément la grande offensive de printemps. Car, Bakhmout n’a pas un intérêt stra­tégique majeur. Elle est devenue au fil des mois et des morts avant tout symbolique.

    « Cela ressemble à la bataille de Verdun lors de la Première Guerre mondiale. Les Français défendaient l’endroit comme les Ukrainiens défendent Bakhmout, car les autorités ne veulent pas ­lâcher, un affrontement devenu emblématique », juge le général Desportes.

    Encore récemment, le commandant des forces terrestres, Oleksandr Syrskyi, confirmait que « chaque jour de la défense de la ville nous permet de gagner du temps pour préparer les futures opérations offensives ». Mais les États-Unis, principal allié financier et militaire de l’Ukraine, commencent à douter du but réel de Kiev dans cette bataille.

    « La contre-offensive majeure au printemps »

    « Je ne veux certainement pas négliger l’énorme travail que les soldats et les dirigeants ukrainiens ont déployé pour défendre Bakhmout, mais je pense que c’est plus une valeur symbolique qu’une valeur stratégique et opérationnelle », a estimé le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin.

    Une interrogation partagée par plusieurs responsables de l’administration Biden qui s’inquiètent de la capacité de Kiev à mener désormais « la contre-offensive majeure au printemps », avance le site Politico.

    C’est dans ce contexte que les demandes répétées de Volodymyr Zelensky de bénéficier de munitions de la part de l’Union européenne pourraient être satisfaites.

    Bruxelles serait sur le point d’accepter un accord de 2 milliards d’euros. Un milliard pour réapprovisionner les stocks de l’Ukraine et un autre pour acheter des munitions aux pays qui ouvriraient leurs dépôts à Kiev.

    La stratégie d’une guerre longue en question

    Un autre tournant pourrait intervenir sur le terrain. Au bout d’un an de conflit, une avancée majeure semble se dessiner à Avdiivka, qui se trouve sur les hauteurs de Donetsk. Cette véritable ville fortifiée, qui demeure une place stratégique pour l’armée ukrainienne depuis 2014, subit un encerclement de l’armée russe.

    Objectif prioritaire dès l’invasion du 24 février 2022, elle permettrait de desserrer l’étau pour les habitants de Donetsk en proie aux bombardements. Si Avdiivka venait à tomber avant l’offensive ukrainienne, l’effet sur la ligne de front serait bien plus important qu’à Bakhmout. Elle briserait un point clé du système de défense de Kiev car la ville bénéficie de liaisons ferroviaire et terrestre.

    Donbass. "Nous sommes condamnées à revivre le même cauchemar"

    Le prix de ces batailles est tout aussi lourd pour la Russie. La rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit, alors que l’épuisement des soldats ne cesse d’être relayé. Dans des vidéos adressées aux autorités et au président russe Vladimir Poutine, de nombreux conscrits ont récemment dénoncé leurs conditions. La stratégie d’une guerre de longue durée, pariant sur l’épuisement de l’adversaire et sur une population plus importante, dévoile certaines limites.

    Russie. Nés sous Poutine, sous emprise et déboussolés

    Pour Marlène Laruelle, directrice de l’Institut pour les études européennes, russes et eurasiennes (Ieres) à Washington, « le problème dans ce type de guerre contemporaine est qu’il est difficile de définir la victoire. Une victoire complète, dans laquelle un camp récupère tout et l’autre perd tout, arrive rarement. Cela pourrait donc ressembler beaucoup plus à une longue ligne de cessez-­le-feu gelée, sans véritable victoire en vue ».

    Pour ­garantir la sécurité de l’Europe, seul un projet de paix peut permettre une sortie de la guerre. Pour l’instant, celle-ci préfère collecter des munitions.

    Guerre en UkraineBakhmoutPartition de l'Ukrainedonbass
    Valeurs Actuelles

    Attaquées et isolées, les librairies conservatrices font preuve de résilience

    Un tag rose bonbon souhaitant longue vie au Hezbollah ? Non, c’est ridicule. Pourtant, c’était bien ce qui était inscrit sur la devanture de la librairie des deux cités à Nancy, le 2 mars. Mais qu’ont-ils fait pour s’attirer les foudres de sympathisants du « parti de Dieu », l’organisation politique chiite active en Iran et au Liban, reconnue comme terroriste par certains Etats ?

    Selon Alexis Forget, co-fondateur du commerce, il s’agit probablement d’une « réponse à la réception de différentes associations : l’association Lorraine de solidarité franco-libanaise, et Chrétiens solidarité de Yann Baly, toutes les deux œuvrant justement pour les chrétiens d’Orient, et en particulier pour les chrétiens du Liban ». « On l’a sans doute payé sous forme de menace avec cette inscription. », poursuit-il.

    Cinq jours plus tard, le mardi 7 mars est un jour de grève contre la réforme des retraites. Et, passant par-là, certains manifestants n’ont pas pu résister. « A mort l’Etat, la police et les fachos », criaient-ils tout en exerçant leurs talents de calligraphes sur la vitrine de la librairie. Résultat : Intimidations, tags sauvages et une caméra dégradée. Silence radio du côté de la mairie. Cela ne semble choquer personne, comme une mauvaise habitude.

    Librairie attaquée ? Affaire classée 

    La « librairie nancéenne enracinée », est à bout de souffle. « Depuis octobre 2020, on a déposé une vingtaine de plaintes. Injures publiques, diffamation, dégradations, vols, agression sur nos clients, sur nous-mêmes. » Toutes classées sans suite…

    Une indifférence judiciaire qui rappelle celle que connaît leurs homologues parisiens de La Nouvelle Librairie. François Bousquet, son fondateur, affirme avoir déposé sept plaintes depuis son ouverture en septembre 2018. Là encore, aucune réponse. « Pourtant, on est dans le quartier du Sénat, donc il y a forcément de la vidéo surveillance. », s’étonne-t-il.

    Pour comprendre, il faut revenir en arrière. En effet, les premiers pas de la librairie sont mouvementés. Les hostilités commencent au premier grand évènement organisé par le commerce de livres : la dédicace du Destin Français, d’Éric Zemmour, prévue le 26 septembre 2018. C’est alors que le lieu est orné par des accusations d’antisémitisme sous forme de tags. Moins d’un mois plus tard, un article de l’express, publié le 10 octobre 2018 sous ce titre : une librairie d’extrême droite en plein Quartier latin, met le feu aux poudres. « Le journaliste a fait comprendre aux antifas qu’il y avait une anomalie dans ce quartier historiquement à gauche. », estime François Bousquet.

    Mais les actions prennent une autre dimension le 9 février 2019, à l’occasion d’une manifestation de gilets jaunes, dont le cortège comportait des détracteurs du 11 rue de Médicis. Ils décident alors de briser la vitrine à coups de pelle. Certains manifestants ont protégé les libraires, qui ont pu subtiliser l’arme du crime, qui est alors érigée en trophée au sein du commerce. Sordide histoire, dont le deuxième opus est sorti dans la nuit du 3 au 4 octobre 2019. Cette fois-ci, c’est un marteau qui sert à casser la devanture. « C’était la veille de la dédicace du livre Mémoires, de Jean-Marie le Pen. », précise François Bousquet. S’il note une accalmie depuis la période Covid, il s’attend à de nouvelles attaques, surtout dans le cadre d’invitation de personnalités publiques.

    Nous qualifier, c’est nous disqualifier

    « On a reçu un recommandé annonçant qu’il rompait le contrat car ça lui faisait mauvaise publicité. », explique Alexis Forget, en parlant du prestataire Internet qu’ils embauchaient. « Ça nous prive de nos ventes sur internet, et ça nous prive d’une bonne gestion en interne, notamment au niveau des stocks. », poursuit-il. « Nous qualifier, c’est nous disqualifier. », analyse François Bousquet. Les gérants de la librairie deux cités en font la malheureuse expérience. Et ils le payent argent comptant. « Pour l’instant, on ne peut pas se payer. », déplorent-ils.

    Double standard et isolement

    En cas de difficultés, il est naturel de chercher du soutien. Alexis Forget n’essaye plus d’en trouver, du moins pas du côté de la mairie de Nancy (majorité PS/EELV). Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Depuis 2020, il a multiplié, avec son collaborateur Sylvain Durain, les tentatives de contacter le service municipal de la sécurité, géré par l’adjoint Lionel Adam, en vain. « Que ce soit sur le plan judiciaire et politique, on se sent isolé. », explique-t-il. Contacté par la rédaction de Valeurs Actuelles, l’élu nancéen n’a pas donné suite à l’échange.

    Dans d’autres villes, les municipalités de gauche s’occupent du sort des librairies attaquées. A condition qu’elles soient anarchistes. C’est le cas de la Plume noire, à Lyon, dégradée par des opposants politiques il y a deux ans. Le lendemain de l’attaque, le 21 mars 2021, Grégory Doucet, maire EELV de la capitale des Gaules, réagit avec gravité sur Twitter : « Dégradations volontaires, intimidations, mise en danger : l’agression organisée à La Plume Noire hier est absolument révoltante et inacceptable. Nous sommes déterminés à lutter contre toute forme de haine et ne céderons rien face à la violence. »

    Un double standard qui ne se limite pas aux pouvoirs publics ou la presse, selon François Bousquet. « Le milieu de la librairie est gangréné par le gauchisme culturel. » Il explique son chemin de croix pour obtenir des subventions, essentielles pour un activité qui profite de nombreuses aides : « On bénéficie du prix unique, mais on ne peut obtenir les autres subventions (de la ville, du département et de la région), car on passe devant une commission, et là c’est totalement discrétionnaire. »

    A Nancy, même sentiment : « On a reçu aucune subventions depuis notre ouverture, que ce soit de la mairie, du département ou de la région. Alors que deux rues à côté, il y a une librairie associative d’extrême-gauche. Eux ont des subventions municipales en plus d’avoir la location gratuite de biens immobiliers, la licence pour la consommation sur place, etc. », affirme Alexis Forget.

    On ne peut entrer dans l’actualité que par effraction

    Face à cet isolement, la stratégie des librairies diffèrent. Les gérants des deux cités font appel à la solidarité. « Les différents soucis qu’on a connus ont été repris sur Internet. Je pense que maintenant, les gens commencent à nous connaître. Heureusement qu’on peut compter sur le soutien numérique de ces personnalités. », se réjouit Alexis Forget. Parallèlement, ils ont lancé une cagnotte pour pallier la dégradation de leurs finances. « On a quelques retours, jamais autant qu’on voudrait, mais c’est déjà ça. », ajoute-t-il.

    Ainsi, ils se penchent désormais sur l’avenir « On travaille sur un site Internet maison, sans passer par des professionnels du livre. On espère au moins avoir un site d’ici la fin du mois, pour avoir quelques retours financiers là-dessus. On poursuit notre effort au niveau évènementiel et culturel. »

    François Bousquet, quant à lui, préfère prendre la situation à revers. « On ne peut entrer dans l’actualité que par effraction. Donc ça devient un moyen de communication. » Pour lui, toute vitrine médiatique est bonne à prendre. A force, les attaques subies deviennent une arme de « guérilla culturelle ».

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    France24 - Monde

    Rapprochement Iran - Arabie saoudite : un espoir de paix pour le Yémen ?

    Publié le : 22/03/2023 - 12:01

    Laura WELFRINGER Stéphanie CHEVAL Meriem AMELLAL

    L'Iran, grande puissance chiite, et l'Arabie Saoudite, puissance régionale sunnite, semblent avancer vers un rapprochement durable depuis le rétablissement de leurs relations diplomatiques début mars. Un rapprochement qui aura des conséquences dans les pays de la région, en particulier au Yémen, plongé depuis des années dans une guerre d'influence entre chiites et sunnites.

    La Jordanie jouit d'une réputation de pays modéré. Pourtant, depuis la pandémie de Covid-19, des lois instaurées en même temps que l'état d'urgence sont utilisées pour museler les journalistes et les citoyens critiques de la monarchie hachémite. Mais certains continuent à résister. Reportage à Amman de Chloé Domat et Sophie Guignon.

    Également au sommaire de cette édition : les Iraniens vont devoir concilier Norouz et Ramadan, tout comme les Irakiens kurdes. Car, hasard du calendrier, le Nouvel An persan se déroule cette année en plein mois du jeûne.

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} un vent d'optimisme

    Le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, une première étape pour la paix au Yémen ?

    Islam : le ramadan commencera jeudi en France

    Le monde dans tous ses États

    Israël : une démocratie en danger

    L'Humanité

    Accord céréalier : le chantage de Moscou

    Actu

    En pleine guerre en Ukraine, l’initiative pour l’exportation de maïs et de blé n’a pas encore été prolongée.

    Vadim Kamenka

    À Genève, durant les négociations avec les Nations unies, la Russie a proposé de prolonger, lundi soir, l’initiative céréalière de la mer Noire (BSGI) pour une durée de soixante jours. Cet accord avait été signé en juillet 2022 entre l’ONU, l’Ukraine, la Russie et la Turquie, pour permettre l’exportation de ces denrées via les ports de la mer Noire durant cent vingt jours.

    Renouvelée le 19 novembre pour cent vingt jours, cette coopération s’achève ce 18 mars, alors qu’elle a permis d’exporter plus de 24 millions de tonnes de céréales, essentiellement du maïs et du blé, selon l’ONU. Près de la moitié des flux sont allés aux pays développés : la Chine, suivie de l’Espagne, de la Turquie, de l’Italie et des Pays-Bas.

    Un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix

    Sa reconduction tacite a été refusée par Moscou, qui a défendu l’abaissement de la durée de l’initiative à deux mois. Les autorités russes ont mis en doute le respect des contreparties prévues dans l’accord et d’autres volets concernant les exportations d’engrais. Sur ce dernier point, le Programme alimentaire mondial a d’ailleurs alerté sur un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix et une chute de la production agricole dans certains pays.

    Le responsable des pourparlers pour la Russie auprès de l’ONU, Sergueï Vershinine, a expliqué dans un communiqué que « si les exportations commerciales de produits ukrainiens se font à un rythme soutenu et rapportent des bénéfices considérables à Kiev, les restrictions imposées aux exportateurs agricoles russes sont toujours en place ».

    La Russie, qui a envahi l’Ukraine le 24 février 2022, a essuyé un dixième paquet de sanctions, le mois dernier. Sergueï Vershinine, également vice-ministre des Affaires étrangères, s’est fait même menaçant : « Notre position future sera déterminée par les progrès tangibles dans la normalisation de nos exportations agricoles, non pas en paroles mais en actes. Cela comprend les paiements bancaires, la logistique du transport, les assurances, le dégel des activités financières et l’approvisionnement en ammoniac via l’oléoduc Togliatti-Odessa ».

    « Préserver l’intégrité de l’accord »

    Le gouvernement ukrainien a immédiatement réagi. « L’accord sur “l’initiative céréalière de la mer Noire” implique au moins cent vingt jours de prolongation, la position de la Russie de le prolonger de seulement soixante jours contredit donc le document signé par la Turquie et l’ONU », a condamné sur Twitter le ministre des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov. Kiev attend désormais « la position officielle » des Nations unies et d’Ankara, en tant que « garants de l’initiative ».

    À trois jours de la date limite, les consultations persistaient « avec toutes les parties » et à « tous les niveaux », a répondu de manière diplomatique Jens Laerke, pour l’agence humanitaire des Nations unies (Ocha), affirmant que l’ONU fera tout « pour préserver l’intégrité de l’accord ». Aucune réaction à la proposition russe, ni sur les conséquences d’un non-renouvellement. « Nous verrons, samedi, ce qui se passera, samedi », a-t-il conclu à Genève.

    Guerre en UkrainecéréalesRussieUkraine
    France24 - Monde

    Brésil : les eaux polluées de la baie de Guanabara, loin du cliché touristique

    Publié le : 22/03/2023 - 14:26Modifié le : 22/03/2023 - 14:24

    Amin GUIDARA Louise RAULAIS Perrine JUAN

    À l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, direction Rio de Janeiro, au Brésil, où la baie de Guanabara est la carte postale de la ville. Ses eaux en font pourtant l'une des zones les plus polluées de la côté brésilienne. Une véritable décharge dans laquelle se déversent chaque jour les égouts ainsi que des déchets chimiques et plastiques. Des riverains tentent de se battre pour dénoncer cette pollution à grande échelle qui menace aussi la biodiversité de cette baie et la pêche artisanale.

    Selon une étude de l'Université d’État de Rio de Janeiro, pas moins de 90 tonnes de déchets  se déversent chaque jour dans la baie de Guanabara autour de laquelle vivent 12 millions de personnes. 

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

    Une crise mondiale de l'eau est "imminente", alerte l'ONU

    La pollution plastique des océans atteint un "niveaux sans précédent" depuis 15 ans

    Brésil : pluies diluviennes meurtrières près de Rio de Janeiro

    L'Humanité

    Selon Greenpeace, la France a triplé ses importations dʼuranium enrichi russe

    Actu

    Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif. Il atteste de la poursuite – et même de l’amplification – du lien commercial en matière de nucléaire entre la France et la Russie.

    Marion d'Allard

    Les faits sont décidément têtus. En dépit des interventions répétées de Paris visant à renforcer les sanctions internationales contre Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine, le secteur du nucléaire semble en être particulièrement épargné.

    Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi – déjà adopté par le Sénat après engagement de la procédure accélérée – « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif.

    L’ONG affirme que « la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en pleine invasion de l’Ukraine ». Pour la seule année 2022, « un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises » a été importé de Russie, estime l’organisation.

    Entre les mains du géant russe Rosatom

    Mais pas seulement. L’uranium naturel (que la France importe également) en provenance principalement d’Ouzbékistan et du Kazakhstan passe entre les mains du géant russe Rosatom, entreprise d’État créée en 2007 par Vladimir Poutine pour regrouper les activités civils et militaires. Un « outil géopolitique tentaculaire au service du Kremlin », « qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe », détaille Greenpeace.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Enfin, toujours pour 2022, poursuit l’ONG, « l’intégralité des exportations françaises d’uranium de retraitement a été envoyée en Russie et l’intégralité des importations d’uranium réenrichi en France provenait de Russie ».

    De son côté, le gouvernement français persiste et signe. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a ainsi réaffirmé, le 6 décembre 2022, « l’intransigeance » du gouvernement « quant au respect des sanctions » contre la Russie, ajoutant sans ciller que « la France n’est pas dépendante de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire ».

    Télécharger le rapport complet sur le site de Greenpeace.

    NucléaireGuerre en Ukrainesanctions économiquesRussie
    France24 - Monde

    Dans "John Wick : chapitre 4", Keanu Reeves électrise les rues de Paris

    Publié le : 22/03/2023 - 15:39

    Renaud LEFORT Marion CHAVAL Magali FAURE Louise DUPONT Suivre

    Dans ce numéro 100 % cinéma de «"À l'Affiche", Louise Dupont et Thomas Baurez reviennent sur les sorties de la semaine. À commencer par "John Wick : chapitre 4", nouveau volet de la saga lancée en 2014. Keanu Reeves et l'équipe du film étaient à Paris pour une avant-première exceptionnelle. Également au programme : Tilda Swinton, toujours aussi intrigante dans "Eternal daughter" de Joanna Hogg et "Le bleu du caftan", un film sensible sur l’homosexualité au Maroc réalisé par Maryam Touzani.

    Oscars 2023 : "Everything Everywhere All At Once" triomphe lors de la 95e cérémonie

    Reporters

    Cinéma : l'Arabie saoudite tisse sa toile

    A L'AFFICHE

    Keanu Reeves, 50 ans et pas une ride!

    L'Humanité

    Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

    Entretien

    Guerre en Ukraine.  Le pacifiste Oleg Bodrov décrit une société russe caporalisée pour l’effort de guerre et en appelle à la solidarité internationale.

    Gaël De Santis

    Moscou (Russie), envoyé spécial.

    Depuis l’invasion de l’Ukraine, décrétée par le président russe le 24 février 2022, le nombre de morts russes atteindrait 100 000. La société russe ne peut s’exprimer librement sur un tel sujet. Oleg Bodrov tente d’analyser ces douze derniers mois et estime que les sociétés civiles en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis, restent le principal espoir de paix.

    Quel est votre regard sur cette année de guerre ?

    L’année écoulée a été l’année la plus difficile de ma vie. À cause de l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de citoyens ukrainiens et russes sont morts. Un Ukrainien sur trois a été contraint de quitter son domicile pour échapper à la guerre. Des centaines de milliers de jeunes ont quitté la Russie pour échapper à la mobilisation.

    En quoi la société russe a-t-elle été impactée, voire transformée par ce conflit ?

    À l’intérieur de la Russie, les fondements de l’interaction entre la société et le pouvoir ont été détruits. Le pouvoir s’est isolé des sociétés civiles et il a brisé l’information et sa liberté. Le pays s’est transformé en un gigantesque camp de concentration : la Constitution ne fonctionne plus, les tribunaux sont politiquement biaisés, tous les médias indépendants sont fermés, la propagande de guerre est menée sur les chaînes d’État. Les opposants publics à la guerre sont soit en prison, soit payent des amendes gigantesques qui servent à soutenir la guerre. Les autorités essaient de me transformer – ainsi que mes amis et partenaires pacifistes dans d’autres pays – en ennemi. Et, dans le même temps, il n’existe plus aucun tabou sur le nucléaire. La prise de contrôle par des militaires d’une centrale est révélatrice de ce basculement. La capture de Zaporijjia l’illustre. Cela signifie que toute l’Europe est comme minée par ces centrales nucléaires. C’est une menace pour la sécurité de centaines de générations futures de notre planète.

    La paix semble s’éloigner au fur et à mesure que les semaines passent et que les massacres se multiplient…

    Les politiciens actuels en Russie, en Ukraine et dans les pays de l’Otan manquent de volonté politique pour la paix. L’interaction des diplomates russes avec l’Europe et les États-Unis a été perdue. Le processus est dirigé par les militaires, qui ne peuvent que tuer et détruire. Je me sens responsable de ce qui se passe. C’est très difficile à vivre. La Russie et « l’Occident collectif » parlent de leur volonté de « se battre jusqu’à la victoire », mais personne ne dit ce que signifie cette victoire. Nous avons besoin de nouveaux acteurs, de nouvelles parties prenantes (la Chine, par exemple) pour changer la tendance actuelle – la violence – et revenir au dialogue. Cela permettrait ensuite la consolidation de la paix. Les représentants des organisations de maintien de la paix, des droits de l’homme et de l’environnement peuvent devenir de tels acteurs. La solidarité de la société civile en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis est désormais le principal espoir. J’essaie d’initier une telle interaction.

    La société russe semble être prête à une guerre longue. Qu’en pensez-vous ?

    Malheureusement, oui ! Le 23 février, dans ma ville, Sosnovy Bor, un journal local a rapporté que 26 écoliers avaient prêté serment à l’organisation militaire d’enfants : Iounarmia (Jeune Armée). C’est-à-dire que dès l’enfance, sous le slogan du patriotisme, nos jeunes sont formés à une conscience militariste. Pire, la militarisation apparaît comme la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’installe durablement dans notre pays ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine.

    Quelle est votre réaction à l’annonce de la suspension des accords Start ?

    La suspension par la Russie de « l’accord sur les armements stratégiques offensifs » (Start III) signifie un nouvel élan à la course aux armements nucléaires et des turbulences politiques. Dans la société, l’idée de la possibilité de gagner une guerre nucléaire est promue, car la Russie a un potentiel suffisant. Je crois que le moment est venu de publier en Russie, en Europe et aux États-Unis un rapport sur les conséquences possibles d’une guerre nucléaire. Il est important que la société civile de notre planète soit solidaire et exige que les politiciens abandonnent ces plans absurdes.

    Guerre en UkraineUkraineRussiemouvement de la paix
    Valeurs Actuelles

    VA+ agressé : derrière la violence gratuite, l’inquiétude des journalistes de droite

    Au début des années 2000, l’écrivain Marc Dugain achevait son roman phare, Heureux comme Dieu en France. Deux décennies ont passé. La France s’est archipellisée, le sectarisme en a profité pour proliférer. A tel point que la maxime mériterait d’être actualisée. “Malheureux comme un journaliste de droite en France” sied mieux à l’époque. En 2023, l’adage prend même tout son sens. Baudouin Wisselmann a créé VA+, la chaîne Youtube de Valeurs actuelles, en 2019. Il y a quelques semaines, il se rend, accompagné de son cadreur, à Saint-Etienne. Déclassement économique, insalubrité, insécurité… Depuis plusieurs années, la commune de la Loire, classée parmi les plus pauvres de France, est à la dérive. Symbole de cette agonie ? Le quartier de Beaubrun-Tarentaize. En 2014, Le Monde publiait un article intitulé Saint-Etienne, capitale des taudis, avec, pour illustration, la photographie d’un immeuble vétuste de ce ghetto, détruit depuis lors. De vitrines baissées en commerces qui mettent la clé sous la porte, les habitants déplorent un quartier à l’abandon, délaissé par les pouvoirs publics. « A Beaubrun-Tarentaize vit une population aux revenus modestes, qui subit de plein fouet les conséquences de la mondialisation, et qui s’inquiète de la fermeture de nombreux commerces, confie Baudouin Wisselmann. Alors, logiquement, on décide d’interviewer des Stéphanois pour avoir leur ressenti sur la situation. »

    🔴 « Tu vas frapper un journaliste ? » – « Oui je m’en fous »

    À Saint-Étienne, @Baudouin_wissel et notre cadreur ont été pris à partie par des militants de gauche peu soucieux de la liberté de la presse.

    Reportage disponible sur @VAplus_ : https://t.co/5QnYQKl6U2 pic.twitter.com/PsPn1A7Ty3

    — Valeurs actuelles ن (@Valeurs) March 17, 2023

    Ce qui en agace certains. Plus particulièrement ce groupe de quadragénaires, capuches sur la tête, style altermondialiste, qui suit nos journalistes depuis plusieurs minutes. « On les avait déjà remarqués, mais on n’y prêtait peu attention, on pensait qu’ils étaient inoffensifs. Alors qu’on revient vers le centre-ville pour interroger une habitante, l’un d’eux lance : ne répondez pas, c’est des fachos ! Wesh les FAF ! » L’anathème, éculé, n’atteint plus Baudouin depuis longtemps. Le chef de VA+ tente de nouer un dialogue. « Viens discuter ! T’es stressé ? » En vain. En guise de réponse, l’un des opposants enfile un masque Covid. Avec ce tissu, il fait coup double : il sait qu’il échappe à la fois au débat et à la caméra. Un autre en profite pour faire valser la bonnette VA+. « Un classique. On est devenus champions du monde de ramassage de bonnettes » , ironise notre journaliste. Si seulement l’offensive s’était arrêtée là. La situation s’envenime. Les militants anticapitalistes décrètent l’équipe de VA+ persona non grata. L’un deux crache sur Baudouin. Qui décide de riposter. Les deux opposants en viennent aux mains. Ils sont seulement séparés in extremis par deux passants. « On n’a pas déposé de plainte car il n’y pas de blessure ni d’ITT, mais il y a un préjudice moral. Je suis père de famille, la question de la sécurité se pose. »

    Pour l’heure, VA+ sillonne la France sans garde du corps. Le jeune média a appris à grandir avec le dogmatisme de ses contradicteurs. Quoi qu’il en coûte. « C’est devenu notre quotidien depuis que notre chaîne a du succès [371 000 abonnés sur YouTube] », admet Baudouin Wisselmann.

    Censure et intimidations

    Les exemples sont légion. Comme ce jour de novembre 2021, dans les rues de Lyon. L’insécurité gangrène le quartier de la Guillotière. L’enclave lyonnaise est même devenue, à coup de cambriolages et de banditisme, une zone de non-droit au sein de la ville des frères Lumière. Alors VA+ décide de passer au peigne fin les environs. Alors qu’Armel de Marsac sonde des habitants du quartier, aux mains des trafiquants de drogue et des caïds, quelques membres du collectif la Fourmi Rouge l’observent, le scrutent. Rapidement, ils le prennent en filature. Durant de longues minutes, une sorte de course-poursuite s’engage. Les militants finiront par jeter l’éponge. Bis repetita à Marseille quelques mois plus tard. Une poignée de racailles l’invectivent dans la rue. « A titre personnel, j’ai déjà été pris à partie à Lille et Villepinte par des militants d’extrême-gauche. Ils nous ont pris notre bonnette, à chaque fois avant des meetings d’Eric Zemmour », rappelle Baudouin Wisselmann. Anne-Lorraine Rousseau, ex-journaliste de VA+, est bousculée alors qu’elle couvre une manifestation. « La gauche militante ne supporte pas qu’on fasse notre travail. Alors il décident de tout mettre en œuvre pour l’entraver ».

    Angles modifiés, quartiers sciemment évités, questions retoquées… Pour sauver sa peau, VA+ est contraint de se brider, voire de se censurer. Quid du microcosme journalistique ? La corporation semble s’habituer à ces dérives… lorsqu’elles touchent des journalistes de droite. Alors que les agressions de journalistes de France 3 ou BFMTV sont copieusement relayées dans la presse, les prises à partie par des militants féministes et antifa de Jordan Florentin (Boulevard Voltaire), en mars, et de Maud Koffler (ex-Livre-Noir), fin 2021, sont elles passées sous silence. « Après la publication de vidéo de mon agression sur Instagram, j’ai reçu des messages de soutien de quelques confrères, mais en perso seulement, déplore Baudouin Wisselmann. Comme si beaucoup d’entre eux ne souhaitaient pas s’exposer par peur d’éventuelles représailles. » 2023, ou craintif comme un journaliste en France ?

    Pour consulter le reportage intégral sur le délabrement de Saint-Etienne, rendez-vous sur l’offre Rejoindre de VA+

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    France24 - Monde

    Falloujah : l'héritage d'une guerre aveugle en Irak

    Publié le : 17/03/2023 - 12:14

    Lucile WASSERMANN

    Falloujah est l’une des villes qui a payé le plus lourd tribut à l'invasion de l'Irak il y a 20 ans. Largement acquise à l’ex-dictateur Saddam Hussein, elle est vite devenue le bastion d’une guérilla sunnite opposée aux Américains. L'instabilité vécue pendant ces années de guerre aura des conséquences bien au-delà du conflit. Elle cultivera un terreau fertile au jihadisme : Al-Qaïda en Irak se fera connaître avant de devenir le groupe État islamique (Daech). Un reportage de Lucile Wassermann.

    Le 20 mars 2003, le président des États-Unis George W. Bush lançait le début de l’opération "Iraqi Freedom" pour faire tomber le régime de Saddam Hussein. Une invasion jugée illégale par les Nations unies, et qui, on le sait aujourd’hui, reposait sur un mensonge d’État : la soi-disant possession d’armes de destruction massive par Saddam Hussein. Ces armes n’ont jamais été retrouvées depuis. Cette guerre, qui ne devait durer que quelques mois, se prolongera finalement jusqu’en 2011, provoquant la mort de centaines de milliers de personnes.

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} EXPRESS ORIENT

    Irak : un pays dans l'impasse, 20 ans après l'invasion américaine

    L’invité du jour

    Feurat Alani : l'invasion américaine de l'Irak "a ouvert les portes de l'enfer au Moyen-Orient"

    BILLET RETOUR

    Irak : vingt ans après la chute de Tikrit, ville natale de Saddam Hussein

    L'Humanité

    Walter Baier, solidaire des Français

    Un jour avec

    Le nouveau président du Parti de la gauche européenne (PGE) était à Paris, le 7 mars, pour soutenir la grève contre la réforme des retraites.

    Gaël De Santis

    Dans son combat contre le libéralisme, Walter Baier a fait escale à Paris. Mardi 7 mars, il est au plus bel endroit qui soit, au beau milieu des 700 000 Franciliens qui défilent dans la capitale pour dire non à la réforme des retraites d’Élisabeth Borne. Président du Parti de la gauche européenne (PGE), ce communiste autrichien de 69 ans est invité à s’exprimer face aux syndiqués et salariés, depuis le camion affrété par le PCF pour l’occasion. « Je suis venu porter toute notre solidarité aux travailleurs français dans cette lutte. Celle-ci a une très grande importance en Europe », fait-il valoir. À ses côtés, le communiste espagnol Ismael González, responsable à l’organisation d’Izquierda Unida, approuve : « Si vous tenez le coup, nous tiendrons le coup dans le reste des pays européens ! » Les manifestants qui passent applaudissent. Une délégation du Parti du travail de Belgique (PTB), elle aussi présente, acquiesce. « Il faut lutter, développer la solidarité. Dans tous les pays, nous avons le même ennemi, les riches, les élites. Nous devons combattre le système capitaliste sur tout le continent. Lier la lutte contre la régression sociale à celle en faveur de la paix », reprend le dirigeant autrichien.

    En aparté, il nous confie : « Vous vous battez pour le salariat français, mais également pour tous les Européens qui défendent l’État providence et les services publics. » La question européenne est au cœur des combats de Walter Baier. De 1994 à 2006, il est président du KPÖ, le Parti communiste d’Autriche. Il participe alors à la lutte contre l’entrée dans la majorité gouvernementale de droite du FPÖ, le parti d’extrême droite de Jörg Haider. Ce combat a un retentissement international. À Vienne convergent, en février 2000, les délégations de nombreuses forces de gauche européenne. De 2007 à 2019, il est dirigeant de Transform ! Europe, une fondation unie au PGE. Il se lie à cette occasion avec des membres du PCF, telle Élisabeth Gauthier, militante à Corbeil-Essonnes (Essonne), autrichienne elle aussi et cheville ouvrière d’Espaces Marx en France et de Transform ! Europe jusqu’à sa mort, en 2016. Aujourd’hui, il continue son compagnonnage dans les rues de Paris avec les Français élus avec lui à Vienne dans l’équipe dirigeante du PGE : Hélène Bidard, Frédéric Boccara, Vincent Boulet… Une étape parmi tant d’autres pour celui qui, depuis 2007, écume les divers rassemblements européens, qu’ils soient altermondialistes, antifascistes ou environnementalistes.

    Des réformes antisociales, il en a déjà vu en Europe. Pour lui, celle des retraites participe d’une « stratégie qui a commencé en 2008. Nous assistons à une offensive contre l’État providence. Des coups contre celui-ci ont déjà été donnés au Royaume-Uni, en Grèce, en Belgique. Cela arrive partout. C’est pour cette raison que je dis qu’on a affaire à un combat européen ». Dans tous les pays, la problématique est la même. « Avant tout, la question est de taxer les riches pour mobiliser les fonds nécessaires afin de sauver les services publics, les systèmes de santé et de retraite. C’est celle de la redistribution de la richesse, des revenus », souligne-t-il.

    Toutes les luttes sont liées. « Il est impossible de séparer le combat des femmes de celui de la classe travailleuse », dit-il à la veille de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « L’un des principaux combats et acquis du XX e siècle a été celui des femmes pour leur émancipation. Il a été une source importante de démocratie, de progrès social », souligne-t-il, en en tirant les leçons : « La lutte des femmes doit être reconnue dans son autonomie. Je pense que la gauche l’a désormais compris. »

    Autre combat du moment, celui pour la paix, que Walter Baier a fait sien depuis le début de son militantisme, dans les années 1980. Le 24 février, il participait à un rassemblement devant les locaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne. « Là-bas, j’ai prononcé un discours, raconte-t-il. J’y ai dit qu’il n’y a aucune interrogation sur le fait que la guerre a été commencée par la Russie, qu’il s’agit d’une violation du droit international. Mais j’ai également posé cette question : comment faire que cette guerre s’achève ? Nous avons appelé à des négociations, à un cessez-le-feu et au retrait des troupes russes du sol ukrainien. » Mais surtout, alerte-t-il, la sécurité en Europe présente un autre défi. « Il y a en Russie des centaines de missiles qui pointent des villes européennes. Il y a deux cents missiles visant des cités russes », rappelle-t-il, invitant les pays et parlementaires européens à relancer des traités de désarmement nucléaire.

    autricheRéforme des retraitesparti de la gauche européenneGuerre en Ukraine
    France24 - Monde

    Cinéma : l'Arabie saoudite tisse sa toile

    Publié le : 17/03/2023 - 15:08Modifié le : 17/03/2023 - 15:13

    Thomas PAGA Mathieu BEAUDOUIN

    Tournages, festivals avec pléiade de stars, studios modernes : la très rigoriste Arabie Saoudite ne lésine pas sur les moyens pour devenir une terre de cinéma. Montrer les beautés du pays permet aussi d'attirer des touristes et de s'offrir une image moderne, à l’opposé des graves atteintes aux libertés coutumières dans le royaume. La jeunesse se rue vers les cinémas créés dans tout le pays, accueillant aussi des spectatrices, une situation impensable voilà cinq ans. Un reportage de Thomas Paga et Mathieu Beaudouin.

    En Arabie saoudite, 70 % de la population a moins de 30 ans. Ces jeunes s’emparent d'un nouvel espace de liberté. Ils voient s’ouvrir de nouveaux secteurs du divertissement, à l’instar du festival de musique MDLBeast Soundstorm. Cet événement contribue, lui aussi, à forger une autre image de ce pays dirigé par le Premier ministre Mohammed ben Salmane.

    Mais cet agenda culturel ne suffit pas à faire oublier la nature liberticide du régime saoudien, régulièrement épinglé pour le non-respect des droits de l’homme. Selon un rapport récemment publié, les exécutions en Arabie saoudite ont ainsi presque doublé, avec plus de 1 000 condamnations à mort appliquées depuis l'accession au pouvoir du roi Salmane en 2015.

    #REPORTERS - L'#ArabieSaoudite 🇸🇦 fait son cinéma🎬 !Montrer les beautés du pays sur grand écran, c’est attirer de futurs touristes et s’offrir une image moderne.🎥 Le reportage de @ThomasPaga et @beaudouinmath ce soir à 21h10 sur #FRANCE24 ➡️ https://t.co/hc4BkDvdgS pic.twitter.com/tSve8QxsU5

    March 18, 2023

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} ARABIE SAOUDITE

    Affaire Khashoggi : la lune de miel entre Hollywood et l'Arabie saoudite est-elle finie ?

    ARABIE SAOUDITE

    L'Arabie saoudite mise sur le secteur du divertissement et du cinéma en particulier

    ARABIE SAOUDITE

    Arabie saoudite : première projection cinéma depuis trente-cinq ans à Riyad

    L'Humanité

    Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »

    Entretien

    GUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.

    Youness Machichi

    Dans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.

    Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?

    Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.

    Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.

    Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?

    Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.

    Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?

    L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.

    Guerre en UkraineChine
    Valeurs Actuelles

    Exercice Orion : l’armée française envoie un message au monde

    Le scénario est bien huilé. L’armée française vient en aide à l’État fictif Arnland, déstabilisé par une milice toute aussi fictive, soutenue par l’Etat Mercure. L’exercice se veut de grande ampleur. 7000 soldats engagés sur la phase 2, 2300 véhicules, 170 aéronefs et hélicoptères, un porte-avion, une centaine de drones…Toutes les armées sont sur le pied de guerre, dans cet exercice grandeur nature. Une première depuis trente ans.

    Conçu en 2020, l’exercice veut montrer la capacité d’anticipation de l’État-major des armées, à l’heure où de nouveaux conflits menacent l’intégrité de la zone d’influence de la France. « C’est un message envoyé à nos amis pour leur dire que vous pouvez compter sur nous et à nos ennemis pour montrer que l’on se prépare », éclaire le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française à l’ONU.

    Tandis que les grandes puissances se regardent en chien de faïence, la France veut marquer le coup et montrer à ses voisins qu’elle est la seule armée capable d’intervenir en premier sur un théâtre d’opérations. En témoignent les opérations aéroportées et amphibies qui ont eu lieu les 25 et 26 février derniers. A Castres et Sète, des centaines de soldats ont été déployés dans une manœuvre inédite qui rappelle le déploiement des troupes françaises au Mali, lors de l’opération Serval, en 2013.

    “L’armée est en bonne santé”, estime le général Dominique Trinquand

    Deux rapports de la commission défense de l’Assemblée nationale ont sonné l’alerte. Les voyants seraient au rouge. Le dernier rapport, publié le 17 février dernier révèle « une dégradation globale des stocks de munitions ». En cas de conflit “dur”, la France ne pourrait tenir que quelques semaines, alertent les parlementaires. « L’État-major n’attend pas que les députés se posent les questions pour anticiper et réfléchir », note le général Dominique Trinquand. Si le hasard du calendrier coïncide entre ces inquiétudes et le déroulement de l’exercice, c’est que « l’armée est en bonne santé », rassure-t-il.

    Le commandement de l’exercice Orion, installé à la base aérienne de Lyon-Mont-Verdun, a particulièrement scruté la capacité logistique et de coordination des armées. « Cela nous donne des enseignements pour la suite, il y a toujours des choses à améliorer », reconnait l’officier. Les 7000 soldats mobilisés ne sont alors plus que des pions sur une carte. « Au bout du compte, on sait qu’ils vont faire le boulot », poursuit le général Dominique Trinquand.

    Un rôle frustrant pour ces militaires qui auront passé quinze jours sur le terrain, entre déplacements et heures d’attente. Il leur aura fallu faire preuve de beaucoup de patience. « On n’aura pas tiré une cartouche en quinze jours », confie un soldat en route pour Cahors, ville qui doit être reprise à la milice, selon le scénario établi par le commandement. « La haute-intensité, c’est être capable de mobiliser tant d’hommes et de matériels pendant une longue durée », explique un officier.

    De la patience et de la désinformation

    Dans le rôle de la milice Tantale, le 1er régiment de chasseurs parachutiste (RCP), habillé de treillis couleur sable. Le scénario a prévu de les faire se replier à Cahors, commune où la topographie se prête bien à une bataille. Cernée par le Lot, qui dessine une boucle, trois ponts donnent accès à la ville, surplombée de collines. C’est ici que l’armée française, à la tête d’une coalition internationale, doit épauler le bataillon d’Arnland pour libérer la ville.

    Le soleil ne s’est pas levé et la plupart des habitants dorment. Sur l’un des points d’entrée de la ville, le pont Louis-Philippe, les miliciens guettent le moindre signe d’un débarquement adverse. « On cherche à savoir comment les autres vont procéder », explique l’un d’eux, derrière son FN Minimi de calibre 5,56. Aucun des deux camps n’a le scénario en amont, même si quelques-uns échangent leur position, en privé, pour aider “les copains”, reconnaît un militaire. L’apparition dans le ciel de deux rafales et un Atlantic, un avion de renseignement capable de prendre des images et capter les discussions radio de la force adversaire, laisse penser à un assaut imminent.

    Des miliciens aperçoivent des ennemis sur les hauteurs du sud de la ville. Il s’agit de la 13e demi-brigade de Légion étrangère. A sa tête, le capitaine Henry commande une unité blindée dotée de neuf chars AMx10 RC, neuf véhicules blindés légers et une centaine de légionnaires qui s’étalent sur plus d’un kilomètre. Placée sur le Mont-Saint-Cyr, la 13e DBLE vient de reprendre à l’ennemi ce point stratégique. Plusieurs équipes viennent d’ailleurs récupérer les nombreux blessés fictifs de la bataille nocturne. Du haut de ce point de vue, le capitaine Henry observe les mouvements à l’entrée de Cahors et n’hésite pas, au besoin, à simuler des tirs de chars capables d’atteindre 1.800 mètres de portée..

    Sur le pont Louis-Philippe, l’excitation commence à se faire sentir. « A chaque canard, j’ai l’impression de voir un homme-grenouille », s’exclame un tireur de la milice, aux aguets. L’assaut paraît imminent et devrait se dérouler au beau milieu des civils qui circulent naturellement sur l’un des principaux axes routiers du Lot. Au milieu des troupes, un sergent-chef déambule sans casque, ni équipement. Un simple bonnet de camouflage, une cigarette électronique dans la main, il est celui qui viendra désigner les futurs morts et blessés lors de l’affrontement. « S’ils font une mauvaise manœuvre ou une erreur, je leur tape sur l’épaule, cela veut dire qu’ils arrêtent le combat et sont considérés comme morts pour la séquence », explique-t-il à Valeurs actuelles. De quoi redoubler la frustration de certains soldats, voyant « sans raison », cinq personnes être désignées comme blessées, « juste pour entraîner les équipes médicales ».

    Après plus de quatre heures d’attente, aucune force adverse n’a pointé le bout de son nez. L’éventualité d’une première bataille s’éloigne de plus en plus. Pour coller à la réalité, l’armée investit tous les terrains. Celui notamment de la désinformation. « Twipper » est l’un des outils utilisés par les joueurs de l’exercice. Quelques officiers de communication en tenue de combattant filment le quotidien des hommes. « Le but est de pouvoir fournir les images rapidement pour contrer des vidéos accusatrices fomentées par l’adversaire », explique le lieutenant Hugo du 8e RPIMa. Une stratégie qui a déjà eu cours lors des récentes opérations extérieures. Au Mali, les Russes avaient découvert un charnier attribué aux forces françaises. L’armée avait répliqué en dévoilant les images des Russes, eux-mêmes, en train de reconstituer une fosse commune. Sur « Twipper », ministres, journalistes, élus, citoyens mais aussi des robots jouent leur rôle dans le climat conflictuel de l’exercice.

    Le rouleau compresseur en marche

    La milice patientera plus de 24 heures aux entrées de la ville. Pendant ce temps, l’armée française s’articule autour de Cahors. Au nord-est, une longue et violente rafale de tirs se fait entendre. Ce sont les Gurkhas, une unité de l’armée britannique recrutée au Népal. Connus pour leurs couteaux à la lame arrondie, ces guerriers asiatiques ne font pas dans la dentelle. « Si un homme dit qu’il n’a pas peur de mourir, soit il ment, soit c’est un Gurkha », disait un ancien maréchal de l’armée britannique indienne, Sam Manekshaw. Leur présence rappelle les accords franco-britanniques qui lient les deux rives de la Manche. La France se veut à la tête d’une coalition, capable de la diriger de son propre chef. A l’aide la troisième section du 8e Régiment parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa), sur l’autre versant, ils conquièrent un des premiers quartiers de Cahors, Les Arquiès, dans l’après-midi. « Une action simultanée pour forcer l’adversaire à faire une erreur », explique le capitaine Thibault du régiment castrais. Cahors est encerclée, assiégée. Le 17e régiment du génie parachutiste boucle l’est de la ville, la 13e DBLE le sud, et le 8e RPIMa au nord. L’assaut n’est plus qu’une question d’heure.

    L’orage et les vents violents sont derrière eux. Dans la nuit noire et humide, la troisième section du 8e RPIMa descend des Arquiès à pied. Sac à dos d’une trentaine de kilos sur les épaules, les hommes du 8 vivent leur dernière journée d’exercice. « C’est le jour de la bataille ! », s’impatiente un chef de groupe. Athlétique et jovial, il entraîne ses hommes avec fermeté et bienveillance, avec toujours un mot pour renforcer la camaraderie. La colonne progresse discrètement dans la périphérie de la ville. Après une pause pour se débarrasser des sacs, les troupes entrent dans Cahors. « Pas d’ouverture du feu avant 7 heures », ordonne la hiérarchie. Il va de nouveau falloir faire preuve de patience.

    Dans le même temps, une autre section arrive du pont ouest. Ils viennent d’être héliportés sur leur position et lancent les premiers combats. Les coups de feu résonnent dans la matinée. Dans la cité, quelques lumières s’allument, des volets s’ouvrent, les Cadurciens, prévenus à l’avance, découvrent leur quartier envahi par les militaires. « Autorisation pour prendre Lima 32 », annonce soudain la radio. « C’est parti pour le feu », enchaîne le capitaine Thibault. Au pas de course, la section rejoint le secteur nord du cimetière. L’adrénaline monte, l’excitation aussi. « Lima 32 » désigne une ligne artificielle cartographiée par l’armée. Les militaires progressent par étape. « Lima 30 », « Lima 31 ». Chacun désigne des secteurs d’un kilomètre carré à conquérir puis à sécuriser. « L’objectif est que chacun dans sa colonne avance simultanément pour se retrouver sur la même ligne », explique le gradé.

    Les coups de feu se rapprochent, la Forade n’est plus qu’à quelques mètres. Les premiers combats ont lieu. La milice se replie tandis que la section doit se réarticuler. Après la bataille, les militaires s’appliquent à ramasser toutes les douilles qui jonchent le sol et témoignent de la violence du contact. Quelques mètres plus loin, les Gurkhas engagent une autre équipe de la milice. Les échanges de tirs durent quelques secondes. La bataille de Cahors est lancée.

    Tel un rouleau compresseur, l’armée française qui épaule les bleus du bataillon Arnland déferle dans le centre de Cahors au milieu des badauds impressionnés. Devant le groupe scolaire Calvet, quelques miliciens se sont retranchés derrière les murets qui encadrent l’Arc de Diane. Les Gurkhas arrivent à leur tour. Le combat durera plus de cinq minutes. Les Népalais britanniques s’emparent du lieu. Quelques rues plus loin, la milice garde l’ancienne prison de Cahors. Cela fait plus de 24 heures que les hommes du 1er RCP, qui jouent le rôle de la milice, gardent ce bâtiment désaffecté, envahi par les rats. Un café à la main, le capitaine s’attend à une attaque imminente. Trois rues s’offrent à eux et garantissent l’incertitude quant à l’arrivée des forces alliées, à défaut de préserver le suspens sur le vainqueur. Soudain, les premiers uniformes apparaissent dans une petite ruelle. Le climat change radicalement. Le calme de cette petite ville de près de 20.000 habitants laisse place à des grenades à plâtre, des fumigènes pour couvrir la retraite des miliciens et des coups de feu éclatent pendant près de dix minutes. Le bataillon d’Arnland, composé de jeunes militaires formés depuis dix jours par le groupement des commandos parachutistes (GCP) au camp de Caylus, entre dans la prison. Le GCP les suit et prend le relais. Le combat s’intensifie dans les ruelles adjacentes.

    « La méthode et la procédure sont les mêmes qu’en réel », explique le commandant Guillaume du GCP de la 11e brigade parachutiste. Pour l’armée, l’évaluation de cet exercice ne se limitait pas à la capacité de ses troupes à combattre. L’occasion est toutefois belle pour les troupes de « s’entretenir et s’améliorer » sur un terrain qui « impose des difficultés et offre certains avantages », décrit le capitaine Thierry de la 13e DBLE. « On s’entraîne plus durement car le monde est devenu plus dangereux », poursuit-il. Reste à l’armée de faire son examen de conscience et de débriefer cet exercice à grande échelle. En attendant, la phase 3 de l’exercice continue dans les bureaux de l’État-major et les cabinets ministériels pour « entraîner la chaîne politico-militaire à la prise de décision au cours d’un engagement majeur ». La phase 4 interviendra du 19 avril au 5 mai pour une véritable “guerre à haute intensité”, sur les champs de Champagne entre les armées françaises et d’Arnland contre l’État de Mercure. Avec pour message subliminal de prouver la capacité de la France à tenir son rôle dans l’Otan.

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    France24 - Monde

    L'Afghanistan et le Pakistan frappés par un séisme meutrier de magnitude 6,5

    Publié le : 22/03/2023 - 07:22

    FRANCE 24 Suivre

    Un séisme de magnitude 6,5 a secoué mardi soir l'Afghanistan, le Pakistan et certaines parties de l'Inde provoquant la stupeur des habitants. De nombreuses personnes ont fui leur domicile et passé la nuit dehors. Au moins 12 morts ont été recensés dans les deux pays, selon un bilan provisoire. L'épicentre se trouve dans une région reculée du nord-est de l'Afghanistan à la frontière pakistanaise.

    Au moins 12 personnes sont décédées dans le fort tremblement de terre ressenti dans la soirée du mardi 21 mars en Afghanistan et au Pakistan. À proximité de l'épicentre du séisme, mais aussi à Kaboul, craignant les répliques du séisme de nombreux habitants ont passé la nuit dehors.

    Il était 21 h 17, heure locale en Afghanistan, (16 h 47 GMT) quand la terre a tremblé pendant de longues secondes. Depuis l'Asie centrale, les secousses ont été ressenties jusqu'à New Delhi, en Inde.

    L'épicentre du séisme, de magnitude 6.5, a été localisé dans le nord-est de l'Afghanistan près de la ville de Jorm, à la frontière avec le Pakistan et le Tadjikistan, à une profondeur de 187 km, selon l'institut sismologique américain USGS.

    En Afghanistan, les autorités ont recensé mercredi trois morts et 44 blessés, selon un bilan provisoire. Les liaisons téléphoniques et internet vers les régions reculées de ce pays pauvre et largement rural ont été coupées. 

    Les habitants fuient leurs habitations

    Mercredi, dans le district de Jorm, épicentre du séisme. Inamullah, un habitant du village de Soch, raconte à l'AFP qu'"entre 2 000 et 3 000 personnes" ont passé la nuit dehors. 

    "Nous avons tous eu peur et sommes restés éveillés toute la nuit. Il n'y a pas de victimes, mais de nombreuses maisons ont été endommagées. Jusqu'à présent, aucun fonctionnaire ne nous a rendu visite", a-t-il poursuivi.

    En Afghanistan, de nombreuses familles étaient sorties de chez elles pour célébrer Nowruz, le nouvel an Perse, lorsque les secousses se sont fait ressentir. 

    Un journaliste de l'AFP a indiqué que plusieurs de ses voisins avaient fui avec leurs enfants de leur immeuble situé dans le centre de Kaboul. "Ils se sont enfuis sans chaussures, en portant leurs enfants à la main", a-t-il précisé.

    Commerçant à Kaboul, Noor Ahmad Hanifi avait dressé mardi soir trois grandes tentes dans la rue pour abriter sa famille et ses voisins pour la nuit, après avoir fui son habitation.  

    Un séisme de magnitude 6,1 avait déjà fait plus de 1 000 morts en juin 2022 dans l'est de l'Afghanistan.

    Jonction des plaques tectoniques eurasienne et indienne

    Au Pakistan, les autorités de la province de Khyber Paktuhkhwa, au nord de la capitale, ont annoncé mercredi que neuf personnes avaient été tuées dans le tremblement de terre, dont deux femmes et deux enfants.

    "Il s'agit d'un tremblement de terre puissant et nous craignions des dégâts importants en raison de son intensité. C'est pourquoi nous avons lancé une alerte", a déclaré à l'AFP Bilal Faizi, porte-parole du service d'urgence pakistanais Rescue 1122 dans la province de Khyber Pakhtunkhwa. 

    "Heureusement, nos craintes se sont avérées fausses. Les habitants ont paniqué à cause de la magnitude du tremblement de terre, mais les dégâts ont été minimes", a-t-il ajouté.

    Le séisme s'est produit dans la région montagneuse de l'Hindu Kush, qui se trouve près de la jonction des plaques tectoniques eurasienne et indienne, a précisé le Centre Sismologique Euro-Méditerranéen (EMSC), qui a également relevé une magnitude de 6,5.

    Avec AFP et Reuters

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    Séisme en Turquie et en Syrie : le bilan humain et économique de la catastrophe, un mois après

    "C'est comme si c'était hier" : la Turquie pleure toujours ses morts, un mois après le séisme

    Séisme meurtrier en Équateur et au Pérou, d'importants dégâts

    Valeurs Actuelles

    La Provence au défi de la sécheresse

    La justice maralpine en faillite ?

    La mairie de Paris sommée par la justice d’annuler une subvention à SOS Méditerranée

    Déploiement de la CRS 8 à Marseille : l’habile coup de com’ de Gérald Darmanin

    Dans le sud de la France, l’armée française se prépare à la guerre de haute intensité

    Gloire et déchéance du football azuréen

    Le nouveau projet discret d’installer des migrants dans un village du Berry

    Farid Faryssy, l’insoumis qui fait trembler le Sud

    « Qu’on nous fiche la paix ! » : les défenseurs des traditions locales engagent le bras de fer avec les écologistes

    Tauromachie : la manifestation de ruraux qui va faire trembler les écolos

    France24 - Monde

    À Moscou, Xi et Poutine célèbrent leur relation "spéciale" face aux Occidentaux

    Publié le : 21/03/2023 - 22:14

    FRANCE 24 Suivre Kalidou SY

    Les présidents chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine, ont mis en scène avec force, mardi à Moscou, leur relation "spéciale" après un sommet au Kremlin qui visait avant tout à démontrer les liens entre la Russie et la Chine, dans un contexte de vives tensions entre ces pays et les Occidentaux.

    Vladimir Poutine et Xi Jinping ont loué, mardi 21 mars, l'entrée dans une "nouvelle ère" de leur relation "spéciale" face aux Occidentaux, le président russe appuyant prudemment le plan chinois pour régler le conflit en Ukraine, tout en accusant Kiev de le rejeter.

    L'initiative chinoise, qui préconise des pourparlers de paix, comporte des éléments qui peuvent "servir de base à un règlement pacifique (du conflit), quand ils y seront prêts en Occident et à Kiev", a lancé Vladimir Poutine.

    "Toutefois, nous n'observons pas pour l'heure une telle disposition de leur côté", a-t-il ajouté, au côté de Xi Jinping qui, pour sa part, a souligné que Pékin était "pour la paix et le dialogue" en Ukraine.

    À Kiev, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit avoir "invité" la Chine à faire partie du règlement du conflit et "attendre sa réponse", ajoutant "recevoir des signaux mais rien de concret".

    >> À voir : Vladimir Poutine - Xi Jinping : amis indéfectibles ?

    Vladimir Poutine et Xi Jinping s'exprimaient après un sommet au Kremlin qui, en l'absence de percée sur l'Ukraine, visait avant tout à démontrer la solidité des relations entre la Russie et la Chine, dans un contexte de vives tensions entre ces pays et les Occidentaux.

    Le président chinois a ainsi estimé que les relations entre Pékin et Moscou entraient dans "une nouvelle ère", après avoir signé avec son homologue russe une déclaration sur "l'approfondissement du partenariat stratégique" russo-chinois.

    Le maître du Kremlin, qui a déroulé le tapis rouge au président chinois pour cette visite d'État s'achevant mercredi, a salué la "nature spéciale des relations russo-chinoises".

    Dans une déclaration commune aux accents de guerre froide, les deux dirigeants ont aussi vivement attaqué l'Occident, accusant les États-Unis de "saper" la sécurité internationale pour conserver leur "avantage militaire", et exprimé leur "préoccupation" face à la présence croissante de l'Otan en Asie.

    "Des possibilités et des perspectives vraiment illimitées"

    Autre écho à la guerre froide, la Russie et la Chine ont affirmé qu'une guerre nucléaire ne devait "jamais" avoir lieu, dans la déclaration signée par Vladimir Poutine et Xi Jinping. Le président russe a aussi menacé de "répliquer" si Londres fournit à l'Ukraine des obus contenant de l'uranium appauvri, comme cela a été évoqué par une responsable britannique.

    Il a été nettement plus chaleureux avec son hôte chinois, lui donnant du "cher ami" et du "camarade Xi". Les deux dirigeants ont même trinqué au cours d'un dîner d'État à la "prospérité" des peuples russe et chinois. "La coopération russo-chinoise a des possibilités et des perspectives vraiment illimitées", s'est exclamé Vladimir Poutine pendant ce repas.

    Le déplacement à Moscou de Xi Jinping constitue un soutien important au chef de l'État russe qui est visé depuis la semaine dernière par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

    >> À lire : Russie-Chine : une relation renforcée par la guerre en Ukraine malgré une rivalité régionale

    Traité en paria par les Occidentaux depuis le début du conflit en Ukraine, Vladimir Poutine peut compter sur Pékin pour briser l'isolement : Xi Jinping l'a ainsi invité à se rendre en Chine cette année.

    Hasard du calendrier ? Alors que le président chinois montrait son soutien à Moscou, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, est arrivé mardi en Ukraine, où Volodymyr Zelensky a salué un "défenseur puissant de l'ordre international".

    Fumio Kishida est en particulier allé dans la ville-martyre de Boutcha, près de Kiev, où des soldats russes sont accusés d'avoir commis des atrocités lorsqu'ils l'occupaient, et a exprimé son "indignation".

    Le dirigeant japonais était le seul chef d'État ou de gouvernement d'un pays membre du G7 à ne pas encore avoir effectué un voyage dans la capitale ukrainienne depuis le début du conflit en février 2022.

    Nouveaux débouchés pour les hydrocarbures russes

    Face à la médiation chinoise sur l'Ukraine, les alliés de Kiev ont globalement exprimé leur scepticisme. Washington accuse même les autorités chinoises d'envisager de livrer des armes à la Russie, ce qu'elles démentent.

    Lundi, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait affirmé que le monde ne devait "pas être dupe face à toute décision tactique de la Russie, soutenue par la Chine ou tout autre pays, de geler le conflit (en Ukraine) selon ses propres conditions".

    Au-delà des considérations stratégiques, la rencontre entre les présidents russe et chinois a consacré le renforcement du partenariat économique entre leurs deux pays, notamment sur le plan des hydrocarbures.

    >> À voir : Xi Jinping tout puissant ? La Chine augmente son budget militaire pour 2023

    La visite de Xi Jinping en Russie intervient au moment où cette dernière a massivement réorienté son économie vers la Chine, face aux lourdes sanctions occidentales dont elle est la cible.

    Dans ce contexte, Vladimir Poutine a annoncé mardi avoir trouvé un accord avec son homologue sur le gigantesque projet de gazoduc Force de Sibérie 2, qui permettra à la Russie de fournir 50 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires par an.

    Plus tôt, le chef de l'État russe, soucieux de trouver de nouveaux débouchés aux hydrocarbures boycottés par l'Europe, avait assuré à Xi Jinping que son pays était "en mesure de répondre à la demande croissante de la Chine en énergie".

    Comme un symbole, le géant russe Gazprom a annoncé mardi avoir livré la veille une quantité "record" de gaz via le gazoduc transfrontalier "Force de Sibérie".

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Diplomatie

    Russie-Chine : une relation renforcée par la guerre en Ukraine malgré une rivalité régionale

    LE FIL DU 18 MARS

    Ukraine : Vladimir Poutine en visite en Crimée, jour de l'anniversaire de l'annexion

    LE FIL DU 17 MARS

    Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

    Valeurs Actuelles

    ChatGPT-Valeurs actuelles : qui dit la vérité ? Le “grand remplacement”, mythe ou réalité ?

    ChatGPT

    Le “grand remplacement” est une théorie complotiste qui prétend qu’il y a un plan délibéré pour remplacer les populations européennes d’origine par des immigrants musulmans venus d’Afrique et du Moyen-Orient. Cette théorie est souvent utilisée par les mouvements d’extrême droite pour alimenter la peur et la haine envers les immigrés.

    Cependant, il n’y a aucune preuve solide pour soutenir cette théorie. Les chiffres démographiques montrent que la population européenne continue de croître, bien que le taux de natalité soit en baisse dans certains pays. De plus, l’immigration est un phénomène diversifié et complexe, et il est trompeur de la réduire à un simple schéma de remplacement de population.

    En réalité, l’immigration a toujours été un élément important de la croissance et du développement des sociétés, y compris en Europe. Les migrants ont souvent apporté des compétences, des cultures et des perspectives nouvelles, contribuant ainsi à enrichir la société d’accueil. Bien que certaines formes d’immigration puissent poser des défis pour les gouvernements et les communautés locales, la réponse appropriée consiste à mettre en place des politiques équilibrées et humaines plutôt que de céder à la peur et à la haine.

    Enfin, il convient de noter que le discours sur le “grand remplacement” est souvent utilisé pour justifier la discrimination et la violence envers les immigrants et les musulmans. C’est une rhétorique dangereuse qui alimente les tensions et la division au sein de la société, et il est important de la condamner fermement. ChatGPT

    ​VA

    Le “grand remplacement” désigne le processus de substitution de la population française “de souche” par des populations issues du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. Créée par l’écrivain Renaud Camus en 2010, cette notion décrit à la fois les vagues migratoires successives ainsi que les changements culturels, de modes de vie, de coutumes, au sein de la société française. Une réalité déjà visible : en 1970, la France comptait 100 mosquées, contre 2 400 en 2023. Et source de crainte : le phénomène du “grand remplacement” inquiète près de 67 % des Français, selon un sondage Harris Interactive pour Challenges en 2021.

    Dépeint par le Monde comme un « fantasme » et une « idée mortifère », le “grand remplacement” correspond à une dynamique étayée par les données de l’Insee. L’organisme statistique nous apprend que les femmes descendantes d’autochtones ont moins d’enfants (1,8) que les femmes descendantes d’immigrés (2,02) et les femmes immigrées (2,73). Un chiffre implacable aux conséquences directes : entre 1998 et 2018, les naissances d’enfants dont les deux parents sont français ont chuté de 13,7 %, tandis que les naissances d’enfants dont au moins un des parents est étranger ont bondi de 63,6 %. Le nombre de naissances d’enfants dont les deux parents sont étrangers a progressé de 43 %. En 2018, près d’un tiers des enfants nés (31,4 %) a au moins un parent né à l’étranger. Dans certains pays, « les natifs au carré pourraient devenir minoritaires avant l’âge de 40 ans, d’ici à 2060 », alerte la démographe Michèle Tribalat.

    Les “petits remplacements” d’Hervé Le Bras

    Régulièrement qualifié de “théorie complotiste” par ses détracteurs, le constat du “grand remplacement” est largement partagé par la classe politique, à gauche comme à droite. Seule différence : la gauche préfère voir en ce bouleversement une chance plutôt qu’un danger. Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, privilégie, lui, le terme positif de “créolisation”, expression synonyme qui exalte le mélange des cultures.

    De son côté, le démographe Hervé Le Bras, bien qu’auteur d’un ouvrage intitulé Il n’y a pas de grand remplacement (Grasset, 2022), concède l’existence de “petits remplacements” à l’échelle locale, notamment en Seine-Saint-Denis, où résident près de 700 000 musulmans. Ce faisant, il ne fait que valider un phénomène qui n’en est qu’à ses débuts. Selon le Pew Research Center, en 2050, il y aura 18 % de musulmans en France si la submersion migratoire n’est pas jugulée.

    Édouard Lavollé

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    France24 - Monde

    Dix soldats tués dans de nouveaux combats au Yémen

    Publié le : 22/03/2023 - 08:25Modifié le : 22/03/2023 - 08:31

    FRANCE 24 Suivre

    Dix soldats ont été tués dans des combats avec des rebelles Houthis, malgré des efforts diplomatiques déployés par l'Arabie saoudite et l'Iran, qui soutiennent des parties opposées dans la guerre au Yémen après près de dix ans de conflit.

    De nouveaux combats contre les rebelles Houthis au Yémen ont fait dix morts parmi les soldats, ont indiqué mercredi 22 mars des sources militaires à l'AFP, malgré les efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit qui dure depuis 2014.

    Les affrontements ont eu lieu dans la province pétrolière de Marib, dernier fief du pouvoir dans le Nord et théâtre de combats sporadiques, même pendant une trêve des hostilités en vigueur depuis avril dernier.

    Arabie saoudite vs Iran

    Les rebelles Houthis soutenus par l'Iran ont attaqué une zone montagneuse et renforcent leurs effectifs dans la région, ont indiqué deux sources militaires à l'AFP. "Les Houthis ont lancé une attaque sur les collines surplombant le district de Harib, au sud de Marib, et ont avancé sur ce front, provoquant le déplacement de dizaines de familles", a déclaré l'une des sources, s'exprimant sous couvert d'anonymat.

    "Au moins 10 soldats ont été tués, ainsi qu'un nombre indéterminé" de combattants parmi les forces adverses, a ajouté la source dans ses propos confirmés par un deuxième officier militaire.

    Les combats interviennent un mois après la mort d'au moins quatre soldats dans le même secteur, et alors que l'Arabie saoudite et l'Iran, qui soutiennent des parties opposées dans cette guerre, ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques, donnant une lueur d'espoir aux Yéménites après près de 10 de conflit.

    >> À lire : Le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, une première étape pour la paix au Yémen ?

    Négociations

    Aussi, l'ONU a annoncé lundi un accord conclu en Suisse entre le gouvernement et les rebelles sur un échange de plus de 880 prisonniers, invitant les deux parties à poursuivre les négociations.

    L'échange de prisonniers est une bonne nouvelle pour des centaines de familles yéménites, mais "beaucoup reste à faire" pour mettre fin au conflit au Yémen, avait alors prévenu l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg.

    Mais la dynamique régionale actuelle et les "efforts diplomatiques sérieux entrepris à différents niveaux" pourraient aider à avancer dans cette direction, avait-il ajouté.

    Dans ce même contexte de rapprochement entre les deux poids lourds de la région, qui ont annoncé le 10 mars leur décision de rétablir leurs relations diplomatiques, l'ONU a annoncé lundi un accord conclu en Suisse entre le gouvernement et les rebelles sur un échange de plus de 880 prisonniers, invitant les deux parties à poursuivre les négociations.

    "Je suis heureux d'annoncer que les deux parties ont approuvé un plan visant à libérer 887 détenus", s'est félicité lundi l'envoyé de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, à l'issue de dix jours de discussions organisées sous l'égide des Nations unies et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). 

    "Efforts diplomatiques sérieux"

    Les participants ont "convenu de se réunir à nouveaux à la mi-mai pour discuter d'un nouvel échange de prisonniers", a-t-il ajouté, précisant que "l'échange aurait lieu dans trois semaines".

    L'échange de prisonniers est une bonne nouvelle pour des centaines de familles yéménites, mais "beaucoup reste à faire" pour mettre fin au conflit au Yémen, avait-il toutefois prévenu. 

    Mais la dynamique régionale actuelle et les "efforts diplomatiques sérieux entrepris à différents niveaux" pourraient aider à avancer dans cette direction, avait-il ajouté.

    La guerre civile déclenchée en 2014 a fait, selon l'ONU, des centaines de milliers de morts, des millions de déplacés, et plongé les deux tiers de la population dans le besoin d'aide, avec une situation proche d'une famine à grande échelle.

    Un cessez-le-feu négocié par l'ONU, entré en vigueur en avril 2022, a considérablement réduit les hostilités. Il a expiré en octobre, les belligérants n'étant pas parvenus à un accord permettant de le reconduire, mais les combats restent relativement rares.

    Avec AFP

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    Le Pentagone annonce une saisie par des "alliés" d'armes iraniennes destinées au Yémen

    Au Yémen, plus de 11 000 enfants tués ou blessés depuis 2015, selon l'ONU

    un vent d'optimisme

    Le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, une première étape pour la paix au Yémen ?

    France24 - Monde

    Le procureur Alvin Bragg vs Donald Trump : l'affrontement de deux Amériques

    Publié le : 21/03/2023 - 18:14

    Sébastian SEIBT Suivre

    Alvin Bragg pourrait devenir, dès mardi, le premier procureur à inculper un ex-président des États-Unis. En charge de l’affaire des pots-de-vin de l’ex-star du porno Stormy Daniels, il apparaît comme une sorte d’antithèse de Donald Trump.

    Il va peut-être marquer l’histoire américaine. De nouveau. Après être devenu en 2022 le premier procureur noir de New York, Alvin Bragg s’apprêterait à inculper Donald Trump. Ce serait alors la première fois qu’un ex-président se retrouve poursuivi au pénal aux États-Unis.

    C’est Donald Trump lui-même qui a accrédité la possibilité d'un tel scénario dès samedi 18 mars dans son style inimitable. En parlant de lui à la troisième personne, il a annoncé que “le principal candidat républicain et ancien président des États-Unis va être arrêté mardi [21 mars]”.

    Harlem à l’époque de l’épidémie de crack

    De multiples médias ont alimenté cette idée selon laquelle le bureau d’Alvin Bragg envisageait d'inculper Donald Trump dans l’affaire des pots-de-vin versés en 2016 à l’ancienne actrice pornographique Stormy Daniels.

    Parmi les multiples épées de Damoclès judiciaires suspendues au-dessus de la tête de Donald Trump, le fameux chèque de 160 000 dollars versé à l’ex-star du X pour la dissuader d'étaler leur relation en pleine campagne électorale est celle qui s’abat la première.

    Ce procureur, qui serait donc le premier à franchir le Rubicon d’une inculpation, présente un profil qui s’apparente, sous bien des aspects, à l’antithèse de Donald Trump.

    Car Alvin Bragg, outre sa couleur de peau, est aussi un progressiste assumé, qui a gravi tous les échelons de l’ascenseur social et assure ne vouloir entretenir aucune relation avec la politique.

    Sa trajectoire commence cependant dans la même ville : New York. Mais si le magnat de l’immobilier grandit dans un grand manoir d’un quartier huppé, le jeune Alvin Bragg habite, lui, à Harlem, en pleine épidémie du crack dans les communautés afro-américaines de New York.

    Le futur procureur new-yorkais a d’ailleurs souvent rappelé qu’avant ses 21 ans il avait déjà été mis en joue six fois, “trois fois par des policiers et trois fois par d’autres individus”. Il a aussi raconté comment il avait retrouvé une victime d’homicide sur le seuil de son appartement un peu plus tard.

    Ses parents – issus de la classe moyenne – ont tout fait pour le sortir de cet environnement. Ils ont notamment inscrit Alvin Bragg à Trinity School, l’une des écoles privées les plus prisées de New York, dès l’âge de quatre ans.

    “L’élu”

    Le jeune homme s’est frayé un chemin jusqu’à la non moins prestigieuse université de Harvard où il s’est formé au droit. À sa sortie, le Harvard Crimson – principal journal de l’université – a rédigé un panégyrique du jeune diplômé, sobrement intitulé “The anointed one” (l’élu ou celui qui est promis à un grand avenir).

    En tant qu’avocat, Alvin Bragg va alors se spécialiser dans les affaires de crimes en col blanc et dans la défense des droits civils. En 2021, ce sont aussi les idées qu'il mettra en avant en briguant le poste de procureur pour tout le comté de New York, l’une des juridictions les plus importantes du pays.

    Il remporte le vote en dominant notamment la favorite du camp démocrate new-yorkais : Tali Farhadian Weinstein, très connectée à l’élite intellectuelle de Manhattan et les milieux financiers de New York.

    Arrivé à son poste grâce au soutien des classes populaires, il s’engage alors à combattre “la justice à deux vitesses” et à prendre en compte en priorité les besoins des milieux défavorisés. D’entrée il tape fort – trop fort pour certains : il tente d’imposer une politique de peines alternatives pour certains délits mineurs (comme la simple détention d’arme sans permis) afin de lutter contre la surpopulation carcérale. 

    Mais face à une levée de boucliers de la police, des médias conservateurs et d’une partie des démocrates modérés de New York, il fait volte-face en 2022. C’est l’un des rares revirements d’un homme souvent décrit comme “imperturbable” et “imperméable à la pression politique”, souligne le site Politico.

    Ce profil d’homme du peuple obsédé par le sentiment d’impunité des riches et puissants fait que “le face à face avec Donald Trump était inévitable”, estime la chaîne CNN. 

    L’affaire Stormy Daniels n’est d’ailleurs pas le premier dossier dans lequel les deux hommes s’affrontent. Alvin Bragg s’est vanté d’avoir travaillé “sur plus de 100 dossiers mettant en cause Donald Trump et son administration à l’époque où il était président”, souligne la chaîne britannique BBC.

    Parmi ses principaux faits d’armes, ce procureur a réussi, en 2019, à faire payer Donald Trump deux millions de dollars pour des fraudes orchestrées par la Fondation Donald J.Trump. La même année, il fait tomber Allen Weisselberg, le directeur financier de tout l’empire Trump, pour fraude. En 2022, Alvin Bragg a aussi fait condamner Steve Bannon, l’un des principaux conseillers politiques de Donald Trump pour détournement de fonds.

    “Woke” et “agent de Soros” pour l’extrême droite

    L’ex-président a donc toutes les raisons de craindre une offensive d’Alvin Bragg. Il a ainsi lancé une offensive médiatique éclair pour tenter de discréditer le procureur qu’il qualifie de “raciste” (sic) et de “woke” (terme péjoratif pour les conservateurs afin de désigner les progressistes).

    Des insultes reprises par les médias ultra-conservateurs, qui y ont parfois ajouté une pincée de conspirationnisme. C’est ainsi qu’Alvin Bragg se retrouve réduit à un “agent de [George] Soros” pour le site Washington Examiner. Le milliardaire philanthrope hongrois d’origine juive est l’une des figures centrales de nombreuses théories de complot d’extrême droite aux relents antisémites. 

    Mais les extrémistes pro-Trump ne sont pas les seuls à s'en prendre à Alvin Bragg. Une partie des milieux modérés, conservateurs comme démocrates, regrette aussi que Donald Trump ne soit rattrapé avant tout par une histoire de sexe.

    Dans la galaxie des casseroles judiciaires de l’ex-président, le dossier Stormy Daniels peut sembler secondaire. Donald Trump est, en effet, aussi accusé d’avoir incité un soulèvement contre le Capitole et d’avoir emporté illégalement chez lui des documents classés “secret défense” après avoir quitté la Maison Blanche. Un éditorial du Wall Street Journal trouve ainsi la croisade anti-Trump d'Alvin Bragg déplacée et politiquement malvenue.

    Pour le prestigieux quotidien économique, une première inculpation de l’ex-président dans cette affaire “donnerait lieu à un cirque médiatique où le principal témoin de l’accusation – Michael Cohen – est l’ancien avocat discrédité de Donald Trump”. Un champ de bataille qui, pour le journal, conviendrait parfaitement à l’ex-président.

    Mais pour Kim Foxx, procureure du comté de Cook (qui comprend Chicago), ce genre de calcul politique échapperait à Alvin Bragg. Pour lui tout serait une “question d’équité et d’égalité devant la justice”, assure-t-elle au New York Times. Il voudrait ainsi prouver, selon elle, que personne n’est au-dessus des lois.

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    À la grand-messe des conservateurs américains, Donald Trump affirme sa différence sur l'Ukraine

    Les États-Unis suspendus à une possible arrestation de Donald Trump mardi

    Donald Trump assure qu'il va être "arrêté" le 21 mars et appelle à manifester

    Valeurs Actuelles

    [Info VA] A Callac, l’association pro-migrants Viltaïs installe des réfugiés soudanais… sur des matelas à même le sol

    Au Mans, le regain d’intérêt pour une chapelle menacée de destruction par la mairie socialiste

    Loi Evin, culpabilisation du consommateur… Et si on lâchait la grappe au vin français ?

    Callac, le village qui dit non aux migrants

    Au Mans, des jeunes se mobilisent contre la destruction de la chapelle Saint-Jospeh

    Avec « Femelliste », Dora Moutot et Marguerite Stern dénoncent les dangers de l’idéologie transgenre

    Excuses de Dieudonné : vraie pénitence ou énième provocation ?

    Dysphorie de genre, phalloplastie… « Enseignement surprise » sur la transidentité à la faculté de médecine de Lille

    Chauffage en berne, manque d’effectifs, toilettes bouchées… Dans l’enfer du service d’urgences de l’hôpital d’Orsay

    Expédition punitive, « Allah Akbar » : les gitans pris pour cibles à Montpellier

    L'Humanité

    Habib Benglia, un comédien haut en couleur

    Il était une fois

    Il y a un siècle, en 1923, Habib Benglia interprétait le rôle-titre de « l’Empereur Jones » sur une scène nationale, l’Odéon : une première pour un acteur noir. Dans le contexte colonial et raciste de l’époque, cet artiste aux multiples talents a réussi à s’imposer non seulement en tant que Noir, mais aussi comme acteur à part entière, ouvrant ainsi la voie à d’autres.

    Par Nathalie Coutelet, maîtresse de conférences HDR au département théâtre de l’université Paris-VIII, historienne des pratiques scéniques des XIXe et XXe siècles

    Nous fêterons cette année le centenaire de la création française, en 1923, de « l’Empereur Jones » d’Eugene O’Neill (1) sur les planches de l’Odéon, qui a marqué l’histoire du spectacle français surtout grâce au comédien Habib Benglia, premier comédien noir jouant un rôle important sur une scène nationale. Ce n’est cependant pas l’unique fait marquant d’une carrière protéiforme, intense et riche. Cet artiste a connu des succès avant et après, tant au théâtre qu’au cinéma, au music-hall, en danse et à la radio. En tout cas, cette pièce ne doit pas occulter la quarantaine de spectacles de théâtre, la trentaine de films, la douzaine de revues et galas de danse et la dizaine d’œuvres radiophoniques auxquelles il a participé.

    De Tombouctou à Paris

    Il est difficile de faire la part des choses entre la légende et la vérité au sujet du parcours qui a mené Habib Benglia de Tombouctou, au Soudan français (actuel Mali), à Paris. Lui-même a soigneusement entretenu un certain flou sur ses origines nomades – un père caravanier, justifiant sa naissance à Oran en 1895 – et le parrainage du maréchal Lyautey, expliquant son inscription pour des études en agronomie à Paris.

    Rafael Padilla, dit Chocolat, premier héros populaire noir

    Rencontrant de jeunes artistes dans un café où il récitait des vers, il aurait ainsi été présenté, par l’intermédiaire de la comédienne Régine Flory, à Cora Laparcerie et Jacques Richepin, qui l’ont engagé dans la pièce « le Minaret » en 1913 au Théâtre de la Renaissance qu’ils dirigent. Auparavant, il avait aussi joué dans « Champion de boxe » de Robert Bossis (1912). Ces deux œuvres indiquent les registres dans lesquels la présence, très inhabituelle sur la scène française, d’un comédien à la peau noire était particulièrement appréciée : l’exotisme et le sport. Au même moment, le cinéma recourait à ses services pour les mêmes raisons et il tournait « l’Étoile du Sud », « le Turco de Ginette » ou « le Goumier », dont les titres disent bien le potentiel exotique.

    Firmin Gémier fait appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes »

    La force d’Habib Benglia, toutefois, est d’avoir réussi à dépasser ce rôle de corps noir interprétant des rôles secondaires et très caractéristiques, et d’imposer son jeu pour des personnages de premier plan. En effet, après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il s’engage volontairement auprès de soldats algériens, il connaît une période faste. Les grands noms de la mise en scène Firmin Gémier et Gaston Baty font appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes », de Saint-Georges de Bouhélier, « les Mille et Une Nuits », de Maurice Verne, « Le Simoun », d’Henri-René Lenormand. À ce moment, sa voix, sa diction, considérée comme impeccable, son corps mobile et expressif constituent des atouts recherchés. C’est bien lui comme artiste que l’on désire, même si la couleur de sa peau entre souvent dans les considérations. Mais il appréciait par-dessus tout la danse, selon les témoignages de ses filles, et il participe à plusieurs revues aux Folies-Bergère (« Folies sur folies », 1922, « Un soir de folie », 1925) ou à l’Apollo (« Revue de mai », 1921), tout en mettant sur pied des galas de « Danses et musiques africaines », ou de « Danse et Poésie » (1925).

    Il est aussi convoité par les groupes d’avant-garde et prête son concours aux dramaturges nouveaux que sont Boussac de Saint-Marc, Herman Grégoire, Philippe Fauré-Frémiet ou Simon Gantillon, en même temps qu’il se plie aux formes classiques du répertoire shakespearien et moliéresque à l’Odéon, alors dirigé par Firmin Gémier. Un des rêves qu’il a régulièrement livrés à la presse lors d’interviews était celui d’incarner Othello, ce qu’il ne réalisera jamais.

    Un « racisme ordinaire »

    Il a toutefois joué dans « le Marchand de Venise », « le Songe d’une nuit d’été » et « la Mégère apprivoisée ». Il faut pleinement mesurer ce que représente la présence d’un acteur noir dans ces œuvres du panthéon occidental et sur une scène subventionnée, alors que ce n’est que dans les années 1990 que le public et la critique salueront les audaces d’un Peter Brook mettant en scène le formidable artiste Sotigui Kouyaté dans les pièces shakespeariennes aux Bouffes-du-Nord, et que le premier artiste noir intégré à la Comédie-Française, le trop oublié Georges Aminel, n’en sera pensionnaire qu’en 1967…

    Omar Sy, aussi charmeur et flambeur que Chocolat

    Prétendre qu’Habib Benglia, fort de cette reconnaissance théâtrale, n’était victime d’aucun racisme serait évidemment faux, et ce serait fort mal juger le contexte colonial dans lequel il a effectué son parcours artistique. D’après les coupures de presse, critiques et entretiens qui nous permettent de mesurer la façon dont il fut perçu, il s’agissait surtout de ce que l’on nomme un « racisme ordinaire », au détour de mots, d’expressions dont la violence est sans doute plus évidente et plus exacerbée pour nous aujourd’hui et qui faisaient partie de la « norme » de l’époque – peu remise en question.

    La présence d’un « Noir authentique » contribue au réalisme

    La première de ces violences, à n’en pas douter, est la récurrente mention de sa couleur de peau, mise en avant quel que soit le sujet. Jack Hylton, célèbre chef d’orchestre de jazz blanc, aurait même refusé de paraître sur la même scène que Benglia à Bruxelles, en 1928, en raison de sa couleur, suscitant les vives réactions de l’Union des artistes français. Toutefois, l’incroyable plasticité et tonicité de son jeu, la puissance de sa voix ont été assez unanimement louées, notamment dans « l’Empereur Jones », d’Eugene O’Neill, pièce pour laquelle l’Odéon accueillit donc un comédien noir. Si l’époque ne se préoccupait pas du tout de questions éthiques autour du « blackface », la présence d’un « Noir authentique » soigneusement notée par tous les articles contribue au réalisme et à l’attractivité du spectacle. Mais Benglia y est aussi décrit comme le « tragédien noir », un hommage à ses qualités vocales et corporelles en même temps qu’une réduction et une assignation à sa couleur de peau.

    Au cinéma, les films demeurés dans les mémoires collectives auxquels il a participé, tels que « le Roman d’un spahi », « la Grande Illusion » ou « les Enfants du paradis », ne lui ont offert que des rôles assez secondaires. Pour « Daïnah la métisse » de Jean Grémillon (1932), en revanche, il interprète le rôle principal, et la vedette blanche Charles Vanel, un second rôle. Le charisme d’Habib Benglia, le grain de sa voix, sa présence, ses dons mimiques et gestuels y éclatent. Les images et le son du film nous permettent de mieux saisir les compliments adressés à son jeu de mains et aux sonorités particulièrement prenantes de sa voix, par exemple dans « Maya », de Simon Gantillon – pièce jouée plus de 900 fois.

    Loin d’être un simple exécutant, il a su déployer une activité de création

    Ce grain de voix explique aussi son travail pour la radio, qui se développe rapidement et devient progressivement un média de masse. À partir des années 1930, Benglia y côtoie des noms célèbres tels que Pierre Schaeffer (« la Coquille à planètes ») et il offre son timbre aux œuvres de John Steinbeck (« les Raisins de la colère »), de Rudyard Kipling (« le Livre de la jungle ») et de Muse Dalbray (« le Petit Guinnarou », auquel collabore aussi Georges Aminel). Lorsque la France est occupée par l’Allemagne, c’est alors la radio qui lui fait des propositions de travail, mais Benglia passe en zone libre pour se mettre en sécurité et monte des spectacles, dont une « Revue nègre » avec d’autres artistes noirs réfugiés sur la Côte d’Azur, qu’il écrit et met en scène. Sa voix chantée a d’ailleurs aussi été utilisée dans des opérettes comme « Ces messieurs-dames », de Francis Carco (1932), « les Bootleggers », de Nino et Manuel Rosenthal (1933) et dans un opéra comme « Kerkeb », de Marcel Samuel-Rousseau (1951).

    À cette palette déjà si complète s’ajoute l’écriture poétique et dramatique. Habib Benglia a notamment donné des versions radiophoniques de ses pièces « Un soir à Bamako » (1950), « l’Oiseau de l’orage » (1951) et « le Mariage de Belzébuth » (1959). Il s’essaie aussi à la mise en scène aux côtés de Forzano pour « Gutlibi » (1928) et d’Yvan Noé pour « Marzouk » (1929), dont il crée les personnages éponymes (2). Loin d’être un simple exécutant, Habib Benglia a su déployer une activité de création. En outre, il peut légitimement être considéré comme un pionnier qui a ouvert la voie à d’autres artistes noirs après lui, en particulier au danseur Féral Benga, dont il parraine l’entrée aux Folies-Bergère. Certains rôles auraient été spécialement écrits pour lui, alors qu’il était une célébrité du Tout-Paris et que son jeu si sensible séduisait les metteurs en scène. Ce serait notamment le cas de « l’Attachée », d’Yves Mirande (1929), de « Marzouk », d’Yvan Noé (1929) ou encore de « la P… respectueuse », de Jean-Paul Sartre (1946).

    « La P… respectueuse », symbole des combats anticoloniaux et antiségrégationnistes de leur auteur, résonne avec la dernière partie de la carrière d’Habib Benglia, celle de l’engagement. À partir de 1948, dans le cadre des commémorations de l’abolition de l’esclavage, il milite pour obtenir des fonds afin de créer un centre artistique et théâtral de l’Outre-mer et organise les galas de la fête des étudiants de la France d’outre-mer chaque année. Dans un entretien en 1967 pour l’émission  « Présence de l’Afrique », il soulignait la nécessité de former des comédiens africains et de contribuer à des distributions plus représentatives de la pluralité ethnique de la France et du monde.

    La polyvalence des artistes de l’époque

    Les derniers rôles interprétés au cinéma confirment cette ambition politique, avec « les Racines du ciel » de John Huston d’après Romain Gary (1958) ou « Tam-tam » de Napolitano (1955), qui dénoncent les ravages de la colonisation européenne et de son acculturation forcée ; « Tamango », de John Berry d’après Mérimée (1958), ou « Lydia Bailey », de Jean Negulesco (1952), qui retracent respectivement la révolte des esclaves sur les bateaux négriers et le combat de Toussaint Louverture.

    Habib Benglia n’est jamais retourné à Tombouctou, lieu de ses origines, même s’il a tourné près de Bamako « L’Homme du Niger », de Jacques de Baroncelli (1939). Il demeure un comédien français, sans doute emblématique de la polyvalence des artistes de l’époque, qui effectuent d’incessants allers-retours entre théâtre, cinéma, radio et music-hall. Artiste indissociable de son contexte sociopolitique, il a participé aux spectacles de l’Exposition coloniale de 1931 – durant laquelle il dirige un cabaret, le Train bleu – aussi bien qu’à des œuvres dénonçant l’impérialisme et les discriminations. Sa carrière est toutefois exceptionnelle par sa richesse foisonnante. L’Odéon, durant la saison 2022-2023, a programmé « Othello », mis en scène par Jean-François Sivadier et interprété par Adama Diop. Un siècle après la création d’Habib Benglia dans « l’Empereur Jones », donc, un autre artiste réalise son rêve shakespearien.

    Histoire
    Valeurs Actuelles

    Réforme de la Police judiciaire : “Notre hiérarchie nous a fait comprendre que le débat était terminé”

    Valeurs actuelles. Le 3 mars 2023, dans un courrier adressé à l’ensemble des fonctionnaires de police, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a officialisé l’instauration de la réforme de la Police nationale pour la fin de l’année. Il y acte aussi pour le 1er juillet la fin de la police judiciaire sous sa forme actuelle. Quel est votre ressenti sur cette fin brutale ? Thierry. Le ministre avait dit qu’il tiendrait compte des résultats des audits et des commissions parlementaires. Les audits de l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN), de l’Inspection générale de l’administration (IGA), de l’Inspection générale de la Justice (IGJ), avaient une feuille de route cadrée et limitée. Elles ont néanmoins rendu 19 recommandations au ministre pour la mise en place de cette réforme. Le rapport de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale a relevé 42 points qui n’allaient pas dans cette réforme. Le rapport de la commission du Sénat en a quant à lui signalé 22, et a demandé un moratoire sur cette réforme en plaidant pour ne pas la mettre en place avant les Jeux olympiques, afin de ne pas désorganiser la Police nationale. Lors des auditions devant ces commissions, le ministre a affirmé qu’il suivrait ces recommandations. Il n’en a rien été. La réforme n’a pas bougé depuis juin. Les éléments avancés par le ministre le 3 mars dans son courrier sont des modifications à la marge du projet de juin. Nous avons été abasourdis, écœurés et en colère. Son courrier a été écrit avant l’avis du Sénat. Notre hiérarchie nous a fait comprendre que le débat était terminé. Je n’ai pas bien compris quand il avait commencé… Il n’y a eu aucun débat, c’était plié d’avance. Nous avons eu l’impression d’être pris pour moins-que-rien par notre administration.

    Notre hiérarchie nous a fait comprendre que le débat était terminé. Je n’ai pas bien compris quand il avait commencé…

    Aujourd’hui, dans un contexte sécuritaire dégradé, la France a-t-elle le luxe de se passer de sa police judiciaire ? Absolument pas. Aujourd’hui, la criminalité s’internationalise. Les bandits ne s’arrêtent plus aux frontières des villes, comme c’était déjà le cas en 1907 à la création des Brigades du Tigre. Bien au contraire. Il n’y a plus de frontières dans la criminalité et cette situation empire. La criminalité a suivi la marche du monde. Enlever à la France cet unique rempart face à la criminalité organisée, aux mafias, à la grande délinquance financière et aux crimes les plus graves (assassinat, enlèvement…) est une hérésie. On n’imagine pas demain l’Angleterre se séparer de Scotland Yard, pareil avec le FBI aux États-Unis. Ces services sont actuellement renforcés face à cette criminalité. La France fait le choix inverse. C’est incompréhensible !

    Pour l’année 2022, la PJ dispose d’un tableau de chasse important : 3948 malfaiteurs de haut vol écroués, 76 tonnes de cannabis et 21 tonnes de cocaïne saisis et un taux de résolution des affaires de 87 %, sans équivalent en Europe. Pourquoi le ministère de l’Intérieur s’empresse-t-il de réformer votre corps de métier ? Il faut une réforme de l’investigation. Cette filière va mal en France. On a des collègues de sécurité publique (SP) qui sont noyés dans les procédures face à cette délinquance de masse. De l’autre côté, la PJ a encore le temps d’enquêter et les moyens de le faire. On n’est pas surchargé par cette délinquance du quotidien. Cela nous permet d’avoir de très bons résultats sur nos enquêtes complexes. Je n’ai pas compris le but de cette réforme. Il est tentant de mélanger les chiffres de la PJ avec la SP pour augmenter les statistiques. Ce n’est pas comme cela qu’il faut le penser. Les enquêteurs de SP n’ont aucun moyen, sont noyés par les procédures. La PJ va être noyée à son tour. On va couler avec. Il faut réformer l’investigation, mais en ne détruisant pas ce qui fonctionne.

    La disparition de la PJ est un chèque en blanc pour la voyoucratie. Je suis très triste de ne pas avoir été écouté par la haute hiérarchie.

    En quoi cette réforme est-elle dangereuse pour la filière investigation de la Police nationale ? Nous n’aurons plus les moyens, ni le temps de lutter contre la délinquance du haut du spectre. On est 5600 en PJ, dont 3700 enquêteurs. Nous ne sommes pas assez nombreux pour résorber les stocks de procédures et traiter cette délinquance de masse comme le voudrait la réforme. Ça ne fera pas assez de renforts. À partir du moment où nous serons sous les ordres d’un seul chef, nous serons tous rassemblés sous une seule filière investigation. Il pourra choisir de répartir ses moyens en fonction de l’actualité de son département et non plus en fonction de l’actualité de la criminalité organisée. Les enquêteurs vont être pollués par cette délinquance du quotidien. Les enquêteurs de PJ n’auront plus le temps de lutter contre les infractions les plus graves. S’ils ne le font plus, qui le fera ? Personne. Malheureusement, cela n’améliorera pas le traitement des infractions du quotidien. Ce qui manque aujourd’hui à l’investigation du quotidien, c’est le temps et les moyens de gérer ses dossiers. Il y a une moyenne de 100 à 150 dossiers par personne en sécurité publique. En France, on travaille en moyenne 200 jours par an. Cent dossiers par tête, ça fait un dossier en deux jours. C’est impossible de sortir des enquêtes dans ce court délai avec cette masse de procédures.

    Une vie en PJ, c’est une vie d’abnégation.

    Au 1er juillet prochain, la police judiciaire n’existera donc plus sous sa forme actuelle. Comment cette réforme tend-elle à la faire évoluer ? Et qu’est-ce-qui vous inquiète avec cette nouvelle organisation de l’investigation ? Si on est noyé dans la délinquance du quotidien, on va perdre ce savoir-faire. On va perdre des collègues. Une vie en PJ, c’est une vie d’abnégation. Comme tout métier, il y a des spécialités. L’enquête ne s’apprend pas en une journée. Cette réforme va faire disparaître tout un état d’esprit. C’est ça le plus dramatique. Quand on va se rendre compte que cette réforme est inadaptée puis vouloir recréer la PJ, on aura perdu ce savoir-faire. On retrouvera des hommes et des femmes. Mais retrouver cette compétence va être long. On va prendre encore plus d’années de retard sur la criminalité organisée. Elle ne va pas nous attendre.

    Au sein des forces de Police, que restera-t-il de l’héritage des « Brigades du Tigre » ? Il restera des films, des belles histoires. Il va rester une nostalgie et un imaginaire. Mais, son efficacité et ce qu’elle représente n’existeront plus. La PJ, c’est une réalité. La disparition de la PJ est un chèque en blanc pour la voyoucratie. L’ANPJ nous a permis de nous exprimer. Je suis très triste de ne pas avoir été écouté par la haute hiérarchie. Je suis profondément écoeuré. On va continuer à expliquer que cette réforme n’est pas la bonne. Si cette réforme est mise en l’état comme ça, c’est la fin de toute une vie de flic.

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    France24 - Monde

    Enseignants contre la réforme des retraites : "Après la sidération du 49.3, la colère monte"

    Publié le : 21/03/2023 - 13:55

    David RICH Suivre

    Lundi, les syndicats enseignants ont lancé un mouvement d’action durant les épreuves de spécialisation du bac pour protester contre la réforme des retraites. Pour les professeurs mobilisés, il ne fait aucun doute que l’utilisation du 49.3 a attisé les braises du mouvement.

    Les épreuves écrites de spécialité du baccalauréat ont débuté lundi 20 mars en début d’après-midi, dans un contexte social pour le moins tendu. Aux quatre coins de la France, des professeurs ont organisé des rassemblements devant les lycées pour exprimer leur opposition à la réforme des retraites.

    Vendredi, douze syndicats avaient annoncé, dans un communiqué commun, un préavis de grève durant la période des épreuves. Ces organisations, dont Snes-FSU – premier dans le secondaire (collèges et lycées) –, la CGT Éduc'action ou bien encore Sud-Éducation, y appelaient les enseignants à poursuivre la mobilisation "y compris par la grève de surveillance lorsque cela est possible". 

    L’appel a suscité depuis d’intenses débats parmi les professeurs, très majoritairement opposés à la réforme mais soucieux d’accompagner au mieux leurs élèves.

    "Mesure symbolique"

    Conséquence de la réforme du lycée mise en place en 2019 par Jean-Michel Blanquer, les épreuves de spécialité du baccalauréat se tiennent pour la première année en mars au lieu de juin. En 2021, en raison du Covid-19, le gouvernement avait été contraint de reporter l’entrée en vigueur de cette mesure. Et il était cette fois bien décidé à la maintenir, malgré les appels à la grève.

    Dès vendredi, le ministère avait promis "des surveillants supplémentaires" afin de garantir le bon déroulement des examens, et des mesures pour empêcher d’éventuels blocages. En visite lundi au lycée Claude-Bernard, dans le 16e arrondissement de Paris, le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, a assuré qu'il n'y avait "pas de points d'inquiétude particuliers" dans les 2 600 centres d'examens ouverts.

    "Il n’était bien sûr pas question de bloquer des établissements et d’empêcher les élèves de passer leur bac", assure Jean-Paul Clot, enseignant mobilisé contre la réforme. "Pour nous, il s’agit avant tout d’une action symbolique en plein mouvement social, alors qu’avaient lieu à l’Assemblée les votes des motions de censure". Le professeur d’histoire au lycée du Parc Impérial de Nice était censé surveiller les épreuves de géopolitique. À la place, il a participé à un rassemblement interprofessionnel devant un autre établissement scolaire de la ville, et distribué des prospectus contre la réforme.

    Jean-Paul Clot explique avoir été surpris par l’utilisation de l’article 49.3 jeudi dernier pour passer la réforme, alors qu’un vote était censé avoir lieu à l’Assemblée nationale. "J’avais bien conscience que le gouvernement tenait obstinément à cette mesure mais je suis étonné qu’ils ne soient pas parvenus à s’assurer une majorité parlementaire", commente-t-il. Pour Sandrine Rousset, militante syndicale, également présente au rassemblement, il ne fait aucun doute que le passage en force de la réforme a galvanisé le mouvement : "Après la sidération, on le sent, maintenant c’est la colère qui monte".

     

    Le bac, "un tabou"

    Selon l’intersyndicale, près d’une centaine d’établissements étaient touchés lundi par le mouvement de grève, bien que celui-ci ait été suivi de manière très minoritaire par le corps enseignant. Certains professeurs ont rejoint le mouvement spontanément tandis que d’autres se sont rassemblés lundi en assemblées générales pour décider de participer ou non à la surveillance des épreuves. "C’était une décision difficile à prendre mais nous avons finalement décidé de ne pas faire grève", explique Maxime Pouvreau, représentant CGT et enseignant de mathématiques au lycée Joliot-Curie à Nanterre.

    "Certes, le bac offre un coup de projecteur médiatique, et donc une opportunité pour nous d’exprimer notre mécontentement. Mais nous connaissons bien nos élèves, nous les accompagnons pour cette épreuve et nous savons à quel point certains sont stressés". Dans cet établissement, seule une petite minorité d’enseignants a décidé de faire grève au lieu de surveiller les examens.

    Pour Isabelle Vuillet, secrétaire générale de la CGT Éduc'action, le sujet est hautement sensible : "Le bac est un sujet tabou chez nous, on n’y touche pas !", souligne-t-elle. "C’est comme le personnel hospitalier qui se doit d’être là pour ses patients, faire grève pendant les épreuves est un cas de conscience pour beaucoup d’enseignants". 

    Accumulation de griefs

    Alors que plusieurs secteurs stratégiques se sont engagés ces dernières semaines dans une grève reconductible – le ramassage et le traitement des déchets, les raffineries –, les enseignants ont jusqu’ici majoritairement concentré leurs efforts sur les grandes journées de mobilisation nationale pour faire entendre leur voix.

    "Il est vrai que nous avons parfois du mal à entretenir la mobilisation entre les grands rendez-vous syndicaux", reconnaît Isabelle Vuillet. "Il faut dire que même si la fermeture des petites classes peut poser problème, nos mobilisations n’ont pas le même impact que celles des grands secteurs industriels. Mais il ne faut pas s'y méprendre, la colère du corps enseignant est bien réelle", souligne-t-elle. 

    Pour nombre de professeurs, l’opposition au gouvernement ne se limite pas au recul de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Les précédentes mesures sur l’école, et en particulier la réforme du lycée, ne passe toujours pas. Les syndicats affirment que la tenue des épreuves de spécialité en mars, décidée afin que leurs résultats soient mieux pris en compte pour les admissions dans le supérieur, contraint à accélérer les programmes, au détriment des autres matières, générant un stress important pour les élèves et les professeurs.

    Le ministre Pap Ndiaye a affirmé lundi que le bilan de cette première session serait fait "le moment venu", affirmant des "ajustements dans les programmes" pourraient être envisagés.

    "Le gouvernement n’aura pas le choix : il finira bien par constater que cette course permanente pour boucler les programmes ne fonctionne pas", estime pour sa part Maxime Pouvreau. "Il en va de même pour les retraites, l’État ne peut pas ignorer indéfiniment l’opposition massive face à sa réforme. Il peut et doit reculer", insiste-t-il. Comme la plupart de ses collègues militants de la CGT, l’enseignant se dit déterminé à poursuivre le combat. Il défilera jeudi dans Paris lors de la neuvième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites.

    >> À lire aussi : Manifestations, Conseil constitutionnel, référendum… Quelle suite à la réforme des retraites ?

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Retraites : après le rejet des motions de censure, nuit de colère en France

    Scénarios

    Manifestations, Conseil constitutionnel, référendum… Quelle suite à la réforme des retraites ?

    le fil du 20 mars

    Retraites : les motions de censure rejetées, la réforme adoptée

    France24 - Monde

    "Je ne veux pas me cacher" : Diomande dénonce l'exploitation des sans-papiers dans le BTP

    Publié le : 22/03/2023 - 18:27Modifié le : 22/03/2023 - 18:48

    Alexandra RENARD Samia METHENI Suivre

    Depuis le printemps 2022, l'inspection du travail a révélé de nombreux cas de travailleurs sans-papiers sur les chantiers des futurs JO de Paris. Une situation qui a mis en lumière l'apport de cette main-d’œuvre clandestine dans le secteur du bâtiment. France 24 est partie à la rencontre de Diomande, un sans-papiers travaillant dans le bâtiment depuis quatre ans.

    Valeurs Actuelles

    Missiles, munitions de petits calibres, balles à blanc… un rapport parlementaire alerte sur la situation critique des stocks de munitions de l’armée française

    [Entretien] Éric Pauget : « La police municipale constitue la troisième force du pays et mérite un meilleur cadre institutionnel »

    « Les détenus ont une dette morale envers la société » : la députée LR Christelle d’Intorni veut renforcer le travail en prison

    Chocs post-traumatiques, procédures administratives, reconnaissance de la nation… L’ambitieux “Plan blessé” du ministère des Armées

    « Nous ne sommes pas des mercenaires, ni les pilleurs de l’Afrique » : des militaires français réagissent à la polémique du film Black Panther

    Services fermés, cars affrétés… en Île-de-France, ces mairies de gauche qui utilisent l’argent des contribuables pour lutter contre la réforme des retraites

    [Entretien] Thibault de Montbrial : “Les attaques au couteau en France sont un signal de l’ensauvagement”

    [Entretien] L’ancien patron des forces spéciales françaises alerte : « Envoyer les Leclerc en Ukraine serait un point de non-retour »

    La Cité de l’Histoire à travers les siècles

    Vols, agressions, cambriolages… Ce que révèle un rapport sur l’insécurité en Île-de-France pendant la pandémie

    L'Humanité

    Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance

    Il était une fois

    Pour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance

    L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.

    Le CNR : l’originalité d’une démocratisation

    Un phénomène qui se développe au départ de façon spontanée

    Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.

    Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.

    Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne

    Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.

    Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au Reich

    Les tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.

    Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du Vercors

    Métamorphoser les réfractaires en combattants

    Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.

    Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.

    La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.

    Henri Frenay « L’inventeur » de la Résistance

    Transformer les « camps refuges » en maquis combattants

    L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.

    Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.

    À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.

    Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances

    L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.

    Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.

    Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943

    Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-­pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).

    Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).

    Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.

    En savoir plus

    • Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
    • Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
    • Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
    • « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
    Résistance
    L'Humanité

    Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité

    Il était une fois

    Donner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2

    Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.

    « Une épreuve prolétarienne de masse »

    Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »

    Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».

    Une foule admirative des sportifs

    Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »

    Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »

    Un rendez-vous de l’athlétisme français

    Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.

    Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’or

    Une importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.

    « Le sport est un moyen et non un but »

    La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »

    Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.

    Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière

    L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.

    La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.

    La base de départ pour de futurs champions

    La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».

    La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.

    Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne

    Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.

    Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.

    Pour en savoir plus

    • Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
    • Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
    HistoireL'HumanitéCross de l'Humanité
    France24 - Monde

    Violences des gangs en Haïti : le point sur la situation

    Publié le : 22/03/2023 - 17:17

    Laura MOUSSET Suivre

    Selon les Nations unies, plus de 530 personnes ont été tuées par les gangs depuis janvier en Haïti, des violences qui se sont aggravées depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021. Désormais, les groupes criminels contrôlent plus de la moitié du pays le plus pauvre des Amériques. Ils font régner la terreur, obligeant des milliers de personnes à fuir. 

    L'Humanité

    Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne

    Il était une fois

    Le 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens

    Thomas Grillot

    C’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.

    Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.

    Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers

    Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.

    L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.

    Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.

    Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy 

    Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.

    Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.

    Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.

    Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890

    Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.

    C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.

    Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...

    C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.

    Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?

    Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.

    Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge

    C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.

    Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.

    1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

    Dans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.

    Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.

    Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis

    Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.

    Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.

    Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa

    Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.

    Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.

    Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux

    Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.

    Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.

    Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.

    Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».

    Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.

    La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.

    En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson

    D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.

    Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.

    (1)  L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.

    Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.

    Il était une fois... une autre histoire !

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

    Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

    A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

    amérindiensWounded Knee
    France24 - Monde

    Cambodge : les "toilettes flottantes", un équipement vital pour les populations du lac Tonlé Sap

    Publié le : 21/03/2023 - 17:54

    Laura MOUSSET Suivre

    Au Cambodge, 100 000 personnes vivent dans des maisons flottantes sur le lac Tonlé Sap, sans système d’assainissement. Les habitants se lavent, cuisinent et boivent l’eau dans laquelle ils font également leurs besoins. Cette eau souillée provoque des maladies, en particulier parmi les jeunes enfants. Pour répondre à ce danger sanitaire, des toilettes flottantes ont été installées. Mais cet équipement coûteux peine encore à se généraliser.  

    France24 - Monde

    Un réchauffement de + 1,5 °C en 2030, et après ? Pourquoi "chaque dixième de degré compte"

    Publié le : 22/03/2023 - 07:02

    Cyrielle CABOT

    La synthèse de neuf années de travaux du Giec sur le climat, publiée lundi, est venue rappeler la nécessité d'agir rapidement contre le dérèglement climatique. Alors que la possibilité de maintenir le réchauffement sous la barre des 1,5 °C semble s'éloigner, les experts rappellent que "chaque dixième de degré compte". 

    "L'humanité marche sur une fine couche de glace et cette glace fond vite", alertait le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lundi 20 mars. Et cette glace fond d'autant plus vite que le réchauffement climatique s'accélère. D'ici aux années 2030-2035, il atteindra 1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle, ont confirmé lundi 20 mars les experts du Giec dans leur nouveau rapport de synthèse, la somme des neuf dernières années de recherche représentant le consensus scientifique le plus à jour sur le climat.

    Une annonce qui apparaît comme une énième mauvaise nouvelle pour la planète alors que depuis la COP21 de 2015 en France ce seuil des + 1,5 °C était brandi comme une boussole des politiques climatiques. "Depuis les Accords de Paris, l'objectif affiché des États est de maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2 °C par rapport à l'ère pré-industrielle et de multiplier les efforts pour le limiter à 1,5 °C", rappelle Wolfgang Cramer, directeur de recherches au CNRS à l'Institut méditerranéen de biodiversité d'écologie marine et continentale. "Cela donnait un horizon et une cible précis pour les politiques climatiques."

    "Et effectivement, aujourd'hui, en regardant les différentes trajectoires possibles et les faibles efforts mis en place par les gouvernements, il paraît très difficile de tenir ce second objectif", poursuit le spécialiste, qui avait été l’un des auteurs principaux d'un précédent rapport du Giec publié en février 2022.

    Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Aujourd'hui, selon la synthèse publiée lundi, pour avoir une chance de maintenir le réchauffement à 1,5 °C, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre d'environ 45 % d'ici 2030 par rapport à aujourd'hui. Cela reviendrait à connaître chaque année la même baisse que celle vécue en 2020, en pleine pandémie de Covid-19, lorsque les économies du monde entier étaient à l'arrêt. 

    Une baisse colossale alors que la planète semble pour le moment prendre la trajectoire inverse. Selon le Giec, elle se dirige vers un réchauffement de 2,5 °C à la fin du siècle si les promesses faites par les États sont respectées, 2,8 °C en suivant leurs politiques actuelles. 

    >> À lire aussi : "Rapport du Giec : les chiffres clés d'une "bible" du climat qui ne voit pas tout en noir"

    Le réchauffement climatique, la "fièvre" de la planète

    Mais pour autant, il ne faut pas tomber dans le fatalisme, s'accordent à dire les experts. "Car nos actions actuelles vont aussi déterminer l'ampleur du dérèglement climatique à plus long terme", explique Wolfgang Cramer. "L'objectif, toujours, c'est de parvenir à rester le plus bas possible."

    "Cet objectif, de toute façon, c'était déjà trop… Nous le voyons aujourd'hui : nous sommes déjà à 1,2 °C de réchauffement et nous en subissons les conséquences avec la multiplication des canicules, sécheresses, inondations… ", poursuit-il.

    Pour comprendre l'importance de ces fractions de degrés supplémentaires, le spécialiste établit un parallèle avec un humain souffrant de fièvre. Habituellement, la température corporelle d'un individu est de 37 °C. Si on y ajoute 1 °C, il sera souffrant et aura légèrement mal à la tête. À 2 °C, il souffrira encore davantage. Mais à 3 °C, cela peut devenir dangereux, surtout si la personne est vulnérable. 

    Il en va de même pour la planète. "Les conséquences ne seront pas les mêmes à chaque degré et dans les différentes parties du globe. Pour les plus vulnérables, les conséquences seront bien plus importantes que pour celles qui le sont moins", explique-t-il. "1,5 °C vaudra toujours mieux que 1,6 °C, qui sera toujours préférable à 1,7 °C. Chaque dixième de degré compte". 

    Première menace sur la biodiversité

    Les illustrations des conséquences de cette "fièvre" de la planète sont nombreuses. Parmi elles : l'extinction  de la biodiversité. Le Melomys de Bramble Cay, un petit rongeur qui vivait sur de petites îles entre l'Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée a ainsi déjà disparu à cause du réchauffement climatique. "Les scientifiques ont montré que sa disparition est due à la submersion de son habitat", détaillait à France 24 en décembre dernier Camille Parmesan, directrice de recherche au CNRS et spécialiste des liens entre biodiversité et climat. "Nous avons aussi relevé la disparition de 92 espèces d'amphibiens, tués à cause de la prolifération d'un champignon. On a la preuve que celui-ci s'est développé parce que le dérèglement climatique, en modifiant les écosystèmes, lui a offert des conditions propices." Autre exemple flagrant : les coraux. À 1,5 °C, 70 à 90 % d’entre eux pourraient disparaître. À 2 °C, le chiffre monte à 99 %.

    Aujourd'hui, selon l'IPBES – les experts biodiversité de l'ONU – plus d'un million d'espèces sont menacées de disparition et "le dérèglement climatique est en passe de devenir la menace la plus importante qui pèse sur elles". "Plus il s'accentue, plus les écosystèmes sont perturbés, avec des conséquences sur la faune et la flore", notent-ils dans un rapport publié en 2021

    >> À lire aussi : "La biodiversité, à la fois victime et outil de lutte contre le réchauffement climatique"

    "Des phénomènes météorologiques plus nombreux et plus intenses"

    "Chaque degré supplémentaire se traduira aussi par des phénomènes météorologiques plus nombreux et plus intenses", insiste encore Wolfgang Cramer. "Avec toujours plus d'impacts pour les 3,3 milliards de personnes qui vivent dans des zones vulnérables." 

    Depuis quelques années, certains scientifiques travaillent en effet à la "science de l'attribution", qui vise à étudier les liens entre des phénomènes météorologiques extrêmes et le dérèglement climatique. À travers leurs travaux, ils confirment que les canicules, inondations ou ouragans augmentent en intensité, en ampleur ou encore en fréquence en lien avec le réchauffement climatique. Ils estiment, par exemple, que cela a rendu la canicule qui a touché l'Inde et le Pakistan en mars et en avril 2022 trente fois plus probable.

    "Face à ces menaces, nos efforts doivent aussi permettre de ralentir au maximum le réchauffement", abonde de son côté Gerhard Krinner, glaciologue et l’un des auteurs du résumé à l’intention des décideurs publié lundi. "C'est tout aussi important. Plus le réchauffement ira vite, moins la population aura de temps pour s'adapter. Cela augmentera le risque de pénuries, de famines ou de conflits."

    Sans compter, note le glaciologue, que certains changements seront irréversibles et doivent donc intervenir "le plus tard possible". "Une espèce éteinte, par exemple, ne pourra pas réapparaître", cite-t-il. "Un glacier fondu aura énormément de mal à se recréer. La montée des eaux, quant à elle, va se poursuivre pendant des siècles plus ou moins vite en fonction du réchauffement."

    La peur des points de bascule

    Enfin, les deux spécialistes mettent en garde contre les "points de bascule". "Ces événements, dont il est très difficile de savoir à quel stade du réchauffement climatique ils pourraient survenir et qui auraient des conséquences majeurs pour la planète", insiste Wolfgang Cramer. 

    "C'est le cas, par exemple, de la déstabilisation de la calotte glaciaire antarctique. La probabilité que cela arrive aujourd'hui est faible mais augmente avec le réchauffement avec des réels risques d'une accélération énorme de la hausse du niveau de la mer entre 1,5°C et 2°C." Concrètement, si les sols gelés (le pergélisol) de l'Antarctique venait à fondre, il libèrerait des milliards de gaz à effet de serre stockés dans sa glace. Cela réchaufferait alors la planète et accélérerait encore la fonte de la glace – un cercle vicieux. Parmi les autres exemples souvent cités : la transformation de la forêt amazonienne en savane ou encore la fonte de la calotte du Groënland.

    Tous ces scénarios peuvent être évités, martèlent les deux spécialistes. "Aujourd'hui, nous avons de nombreuses solutions en main, qui sont disponibles et efficaces, pour ralentir et limiter le dérèglement climatique. Les obstacles ne sont plus de l'ordre de l'innovation mais politiques", termine Wolfgang Cramer. "Les efforts que nous faisons maintenant feront toute la différence à long terme et peuvent encore nous éviter ces dixièmes de degrés supplémentaires", termine Gerhard Krinner.

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} COP15

    La biodiversité, à la fois victime et outil de lutte contre le réchauffement climatique

    Réchauffement climatique

    Rapport du Giec : les chiffres clés d'une "bible" du climat qui ne voit pas tout en noir

    L’invité du jour

    François Gemenne : "Il faut se battre pour chaque dixième de degré" de réchauffement du climat

    France24 - Monde

    Rapport du Giec : les chiffres clés d'une "bible" du climat qui ne voit pas tout en noir

    Publié le : 20/03/2023 - 16:06

    Sébastian SEIBT Suivre FRANCE 2

    Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a publié, lundi, sa très attendue synthèse du sixième rapport d'évaluation sur les changements climatiques. Un document d'une trentaine de pages qui souligne les dégâts déjà causés par le réchauffement de la planète et la difficulté d'atteindre l'objectif de limiter la hausse des températures. Mais les travaux des scientifiques démontrent aussi que l'effort en vaut la peine, y compris économiquement.

    C’est la nouvelle “bible” du changement climatique. La synthèse du sixième rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a été publiée lundi 20 mars et devient la référence en matière de connaissances scientifiques sur le réchauffement de la planète et ses conséquences.

    Ce document est le résultat d’une compilation de milliers d’études et de recherches dans ce domaine menée depuis fin 2014 et la publication de la précédente synthèse des experts du Giec.  

    Les auteurs de ce “résumé pour les décideurs” constatent l’ampleur des dégâts déjà occasionnés par ces changements du climat dans un monde soumis à des températures qui ont déjà augmenté de 1,1 °C par rapport à la période de référence, de 1850 à 1900. 

    Ils soulignent aussi l’insuffisance des efforts consentis par les États pour tenir les engagements pris à l’occasion des différents sommets sur le climat. L’objectif de rester dans les clous d’une hausse des températures comprise entre 1,5 °C et 2 °C d’ici 2100 semble de plus en plus inatteignable. Ainsi, “la hausse des températures pourrait dépasser les 1,5 °C d’ici dix ans si les émissions annuelles de CO2 restent au niveau actuel”, explique Gerhard Krinner, chercheur à l'Institut des géosciences de l'environnement et l’un des auteurs du rapport du Giec. 

    "Les bénéfices compensent largement les coûts"

    Mais tout n’est pas noir dans ce document hautement sensible politiquement et dont chaque phrase a été soigneusement soupesée en amont de la publication. “Il y a de multiples options disponibles et efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et permettre d’adapter [le monde] au changement climatique causé par l’Homme”, affirme même le Giec en préambule de ce document.

    C’est, notamment, “la première fois que le Giec prend position et juge bénéfique de manière générale un effort pour maintenir les températures sous le seuil d’une hausse de 2 °C”, souligne Jean-Charles Hourcade, économiste du climat au CNRS qui a participé à l’élaboration du rapport. 

    En effet, jusqu’à présent, ces scientifiques se contentaient seulement d’évaluer comment atteindre les objectifs climatiques et d’estimer à quel point c’était réaliste. Cette fois-ci, “ils affirment que les bénéfices des politiques pour limiter la hausse des températures compensent largement les coûts”, affirme Jean-Charles Hourcade.

    Une prise de position qui vise clairement à pousser les décideurs à s’engager davantage sur la voie des réformes et des investissements pour un avenir plus vert. Même si, à court terme, ces changements provoqueront des bouleversements sociétaux profonds. 

    Le meilleur programme d’action, d’après le Giec, “serait de réorienter l’essentiel des investissements [environnementaux] vers les pays en développement”, assure Jean-Charles Hourcade. C’est dans ces zones que chaque dollar investi aura le meilleur retour sur investissement pour la planète et l’économie. 

    Les chiffres clés du rapport du Giec

    1,1 °C. Entre 2011 et 2020, la température mondiale a été 1,1 °C au-dessus de celle entre 1850-1900. C’est cette dernière période qui sert de référence à tous les modèles élaborés par les scientifiques pour calculer notre trajectoire climatique et établir si, par exemple, nous pourrons contenir la hausse des températures à 1,5 °C ou 2 °C.

     

    3,2 °C. C’est la hausse médiane des températures prévue d’ici à 2100, en prenant en compte toutes les mesures déjà mises en œuvre par les États pour limiter leurs émissions. 

    En fait, elle devrait se situer entre 2,2 et 3,5 °C d’après les calculs des scientifiques du Giec. Dans tous les cas, les efforts consentis jusqu’à présent sont loin de suffire pour atteindre l'objectif d’une hausse de 2 °C maximum fixé en 2015 lors de la COP21 à Paris. 

     

    0,45 °C. Le Giec affirme que l'émission de 1 000 milliards de tonnes de CO2 en raison de l’activité humaine entraîne à chaque fois une hausse des températures globales de 0,45 °C.

    En se fondant sur les seules émissions de CO2 en 2018 – 38 milliards de tonnes –, la hausse des températures dépasserait les 1,5 °C d’ici 23 ans. Mais en réalité, ce seuil risque d’être atteint d’ici dix ans en raison des autres gaz à effet de serre comme le méthane qui contribuent aussi au réchauffement climatique.

     

    3,7 mm. C’est la hausse annuelle du niveau des mers en raison du réchauffement climatique entre 2006 et 2018, constate le Giec. La vitesse de ce phénomène s’est considérablement accélérée puisqu’entre 1971 et 2006, cette hausse annuelle était près de deux fois moins rapide.

    En tout, le niveau de la mer a déjà augmenté de 20 cm depuis le début du XXe siècle. Autrement dit, près d’un cinquième de la hausse globale a eu lieu entre 2006 et 2018 (4,4 cm).

     

    6 mètres. Sur le très long terme, le niveau des océans pourrait s’élever de près de 6 mètres, même si l’humanité parvient à maintenir la hausse des températures à 2 °C au maximum. 

    Le rapport du Giec indique, en effet, que dans ce scénario, le niveau des eaux devrait augmenter de 3 à 6 mètres durant les 2 000 prochaines années. De quoi changer dramatiquement la géographie du globe et faire disparaître une partie des terres aujourd’hui émergées.

    Même en limitant la hausse des températures à 1,5 °C, le niveau des mers augmenterait encore fortement – entre 2 et 3 mètres – en 2 000 ans.

     

    Entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes vivent dans des contextes qui les rendent très vulnérables aux effets du réchauffement climatique. Près de la moitié de la population mondiale est donc susceptible d’être affectée par des événements météo extrêmes, comme les sécheresses, les pluies torrentielles ou encore les séismes.

    Ce sont les populations vivant dans les pays les plus pauvres qui sont le plus à risque, soulignent à nouveau les scientifiques du Giec. Entre 2010 et 2020, la mortalité liée à des inondations, des sécheresses ou encore des ouragans était 15 fois plus forte dans les pays les plus pauvres par rapport aux régions où se trouvent les pays dits riches.

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} CONSCIENCE ÉCOLOGIQUE

    Réchauffement climatique : l’été 2022 a-t-il vraiment été un déclic pour les Français ?

    Rapport du Giec : des impacts de pire en pire mais des solutions sous notre nez

    Climat : la montée du niveau des océans sous-évaluée par les experts

    France24 - Monde

    Projet pétrolier Willow en Alaska : les écologistes dénoncent "l’effroyable trahison" de Joe Biden

    Publié le : 13/03/2023 - 22:31Modifié le : 13/03/2023 - 22:34

    David RICH Suivre

    Alors qu’il avait promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales, le président américain, Joe Biden, a donné, lundi, son accord à un projet d’extraction controversé dans le nord de l’Alaska, malgré l’intense mobilisation des écologistes. Une décision qui illustre les paradoxes de la politique américaine en matière climatique.

    Pour les défenseurs du climat aux États-Unis, c’est une trahison. Malgré la campagne acharnée menée par ces derniers contre le méga projet pétrolier Willow, dans le nord de l’Alaska, le président américain a donné son feu vert, lundi 13 mars,  au géant du secteur ConocoPhillips pour procéder à plusieurs forages dans cette région, particulièrement affectée par le réchauffement climatique.

    Fustigé pour son impact catastrophique sur l'environnement, le projet est néanmoins soutenu par une partie de la population locale, qui y voit une importante manne financière et des retombées bénéfiques en matière d’emplois. Tiraillé entre la défense des intérêts économiques et celle du climat, Joe Biden a finalement approuvé trois zones de forage contre les cinq initialement demandées par l'entreprise.

    L’or noir de l’Arctique

    La controverse autour du méga projet de forage dans l’Alaska débute en 2017. Suite à la découverte d’importants gisements de pétrole dans le nord-ouest de cet État, l’entreprise ConocoPhillips annonce un projet d’extraction ambitionnant d’atteindre jusqu’à 180 000 barils par jour. Problème, la zone en question, des terres fédérales qui portent l’appellation trompeuse de Réserve nationale de pétrole en Alaska, est en fait une vaste zone sauvage considérée comme un havre de paix pour la biodiversité et notamment les oiseaux migrateurs.

    Elle se situe par ailleurs dans l’Arctique, frappée de plein fouet par les effets du dérèglement climatique. "L'Alaska s'est réchauffé deux fois plus vite que le reste du pays, ce qui a eu des répercussions considérables" alertent les chercheurs du programme fédéral Global Change Research (USGCRP) dans un rapport, citant en exemple la disparition d’espèces sauvages ou bien encore la recrudescence des incendies de forêt.

    Bataille judiciaire

    En 2020, le président Donald Trump avait donné son accord à l’entreprise ConocoPhillips pour trois sites de forage. Mais trois organisations de défense de l’environnement avaient saisi la justice, et obtenu en août 2021 l’interruption du projet au motif que son impact sur les ours polaires n’avait pas été correctement évalué.

    Début février, le Bureau de gestion du territoire avait publié une nouvelle analyse environnementale du projet, privilégiant à nouveau l’option de trois sites de forage, finalement retenue par Joe Biden.

    Durant la campagne, le président américain avait fustigé à de nombreuses reprises le climato-scepticisme de Donald Trump et promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales. Mais le projet de ConocoPhillips suscite un fort engouement en Alaska, en proie à d’importantes difficultés économiques et dont les revenus reposent en grande partie sur l’industrie pétrolière. Ses défenseurs insistent par ailleurs sur l'importance d'assurer l'indépendance énergétique du pays dans le contexte de crise provoqué par l'offensive russe en Ukraine.

    "J'ai le sentiment que les habitants de l'Alaska ont été entendus", s’est félicité Mary Peltola, représentante démocrate de l'Alaska, lundi, suite à l’annonce de la décision. "L'État de l'Alaska ne peut pas porter seul le fardeau de la résolution des problèmes liés au réchauffement climatique."  

    "Bombe climatique"

    Pour faire passer la pilule auprès des défenseurs de l’environnement, le gouvernement américain a annoncé travailler sur des protections supplémentaires pour une vaste zone de la réserve nationale de pétrole. Il a également annoncé vouloir interdire de façon permanente les forages sur une grande zone de l'océan Arctique, bordant cette réserve. 

    Mais des ONG dénoncent les contradictions de la politique de Joe Biden, qui a promulgué en août un plan de 370 milliards d’euros pour la transition énergétique tout en poursuivant les investissements dans les énergies fossiles.

    "Malgré le leadership historique du président en matière de climat, son héritage comprendra désormais l'approbation d'une bombe climatique qui garantira des décennies d'émissions de gaz à effet de serre alors que le monde devrait s'éloigner des combustibles fossiles", a déclaré Karlin Itchoak, directeur régional principal de la Wilderness Society pour l'Alaska.

    Arctic protections need to fulfill @POTUS commitments to climate, biodiversity, and frontline communities. We stand w/ millions of climate allies speaking out to #StopWillow & will not back down until the Arctic is protected once and for all. pic.twitter.com/ytoKzHUgsT

    March 13, 2023

    "Willow est une effroyable trahison" fustige pour sa part la présidente du think tank The Climate Center, Ellie Cohen, estimant que le projet émettrait à lui seul 280 millions de tonnes de CO2 au cours des 30 prochaines années, soit l'équivalent de l'introduction de près de 2 millions de  voitures neuves à essence par an.  

    Ces dernières semaines, une vague de vidéos d'opposition au projet avait notamment déferlé sur le réseau social TikTok, alors qu’une pétition en ligne a recueilli plus de 3,3 millions de signatures. Plusieurs organisations ont déjà laissé entendre envisager un nouveau recours en justice pour barrer la route au projet Willow.

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

    Les États-Unis puiseront une nouvelle fois dans leurs réserves de pétrole

    Le fil du 27 décembre

    La Russie ne vendra plus son pétrole aux pays utilisant le prix plafond

    STOCKS D'ÉNERGIES

    Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole

    L'Humanité

    Arthur Ashe. Champion, et pionnier de l’histoire presque malgré lui

    Il était une fois

    Premier joueur noir titré en Grand Chelem, en 1968, le tennisman mort le 6 février 1993 est devenu l’icône de nombre de sportifs. Pourtant le gamin du Sud ségrégationniste a longtemps entretenu une distance avec le mouvement des droits civiques, avant de monter au filet des inégalités raciales.Par Patrick Clastres, historien du sport, professeur à l’université de Lausanne

    Né le 10 juillet 1943 à Richmond (Virginie) et décédé à New York le 6 février 1993, Arthur Ashe est le premier joueur de tennis afro-américain à avoir été sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis et le premier Noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1968. Depuis, il n’y a eu que Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.

    Coincé entre la vieille garde australienne des Laver, Rosewall et Newcombe et la génération montante des Connors, Vilas et Borg, il occupe le 3e rang mondial en 1968, 1970 et 1972. Connu pour son jeu plat et coupé, son élégance, son calme et son fair-play, Ashe remporte 27 titres chez les amateurs entre 1959 et 1968, puis 47 titres chez les professionnels, dont trois tournois du Grand Chelem (Forest-Hills 1968, Sydney 1970 et Wimbledon, 1975). Sa célébrité est telle que, à son décès, la ville de Richmond lui offre une statue, l’US Postal imprime un timbre à son effigie, Flushing Meadows donne son nom au court central, et Bill Clinton lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté.

    Trop fluet pour le football américain

    Arthur Ashe est né dans une des rares familles noires de la classe moyenne de Richmond, capitale de la Virginie, dans un Sud encore ségrégationniste. Ayant perdu sa mère à l’âge de 6 ans, il est éduqué par son père dans l’idée d’être exemplaire et de s’élever au sein de la société. Officier de la police municipale, Arthur Ashe Senior est en charge de la surveillance et de l’animation des 21 aires de jeux et de sport réservées aux Afro-Américains. Jugé trop fluet pour pratiquer le football américain, Arthur est initié au tennis en 1950, à l’âge de 7 ans, sur les courts du parc Brookfield.

    Trois ans plus tard, il est recommandé au médecin Robert W. Johnson, connu pour avoir entraîné la fameuse championne de tennis Althea Gibson, première femme noire à avoir remporté un titre du Grand Chelem en 1956, à Roland-Garros. Figure influente de l’American Tennis Association, la fédération noire de tennis, le Dr Johnson finance un camp d’entraînement dans le but de démontrer que les enfants et adolescents afro-américains peuvent adopter des manières civiles et courtoises sur les courts comme dans la vie. Dans les tournois scolaires interraciaux où les juniors s’arbitrent eux-mêmes, il conseille d’ailleurs à ses protégés de jouer même les balles qui sortent de 5 cm au cas où les juges de ligne blancs seraient tentés de tricher par racisme.

    Arthur finit par quitter Richmond en 1960 pour Saint-Louis (Missouri), où la ségrégation scolaire entre adolescents noirs et blancs vient de prendre fin. Mesurant ses progrès physiques, son nouveau coach Richard Hudlin l’encourage alors à changer de style de jeu et à pratiquer plus systématiquement le service-volée. Il devient champion scolaire des États-Unis en 1961 et franchit trois années de suite le premier tour des Internationaux des États-Unis.

    Fort de ses premiers succès chez les juniors, il obtient, en 1963, une bourse de tennis de l’université de Californie (Ucla). Pour couvrir l’intégralité de ses frais de scolarité, il intègre le corps des officiers de réserve, ce qui l’obligera, en août 1966, à s’engager dans l’armée comme lieutenant pour une durée de trente mois. Cet engagement lui impose certaines contraintes comme, par exemple, de ne pas faire de déclarations publiques.

    Son arrivée à Los Angeles lui permet une ascension fulgurante car il peut régulièrement s’entraîner avec son idole Pancho Gonzales, le meilleur joueur professionnel des années 1950 et du début des années 1960. Il devient, en 1963, le premier joueur noir à être sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis, et, en 1965, le 3e joueur amateur du pays. En 1966 et 1967, il perd à deux reprises en finale du championnat d’Australie contre Roy Emerson.

    A l'université de Californie, Arthur Ashe passe pour un « oncle Tom »

    Sur le campus de l’Ucla, ils sont nombreux ceux qui lui reprochent de ne pas utiliser sa récente notoriété pour défendre la jeunesse noire. Il passe alors pour un « oncle Tom », c’est-à-dire un traître soumis à l’ordre blanc, en ne voulant pas mélanger sport et militantisme.

    Par exemple, lors du tournoi de Wimbledon en 1964, il dénonce le refus du Soviétique Metreveli et du Hongrois Gulyás de rencontrer des joueurs sud-africains en déclarant que c’était là « une stratégie de la part des Russes » et que « des revendications politiques n’ont pas à être introduites dans le sport ».

    Le fait que le mouvement pour les droits civiques soit à son apogée dans les universités, dans le sport, et dans les médias américains a joué pour beaucoup dans la conversion militante d’Arthur Ashe qui reste toutefois ambivalente. Lors du prêche qu’il donne en mars 1968 à l’église du Rédempteur à Washington, il promet certes de contribuer à la lutte pour les droits civiques, mais il reprend aussi le discours des racistes blancs sur la responsabilité des Noirs quant à leur situation misérable : « Il y a tant de choses que nous pourrions faire, déclare-t-il, et que nous ne faisons pas à cause de notre paresse. » En avril, il soutient tout de même le boycott des jeux Olympiques de Mexico lancé par les athlètes africains mécontents de la décision du CIO de ne pas exclure l’Afrique du Sud.

    Martin Luther King lui écrit personnellement

    Le révérend Luther King lui écrit alors personnellement : « Votre éminence dans le monde des sports vous donne une autorité et une responsabilité toutes particulières. Il est réconfortant de voir que vous en faites profiter notre mouvement. » Il en prend de la graine au mois de juillet suivant à Wimbledon comme le prouve cette déclaration aux médias : « Ce sont mes grands succès sportifs qui me permettront d’obtenir une plus grande audience dans le combat pour l’amélioration du sort de mes frères de couleur. »

    Juste après sa victoire à l’US Open, le 9 septembre 1968, la première pour un athlète noir, il déclare à la presse n’être « ni un conservateur ni un modéré pour tout ce qui concerne les problèmes raciaux ». Et s’il réprouve la violence, il la juge bien utile « pour aider les gens à se réveiller ». Autre première pour un athlète noir, il est l’invité spécial de l’émission politique de CBS, « Face the Nation » : il s’y montre plus modéré et retrouve sa démonstration habituelle sur le devoir d’assimilation.

    La révolte des « Black Athletes » Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux de Mexico, en octobre 1968 (1), puis le refus des tennismen des pays de l’Est, au printemps 1969, de rencontrer en Coupe Davis leurs adversaires sud-africains ont eu un effet libérateur sur Ashe. Il va dès lors se lancer dans une croisade personnelle contre l’apartheid en se donnant pour objectif de remporter l’Open d’Afrique du Sud.

    Il va multiplier les actions et coups d’éclat contre l'apartheid

    Comme le gouvernement sud-africain lui a interdit d’entrer sur son territoire pour participer au tournoi de Johannesburg, à la fin de l’année 1969, il va multiplier les actions et coups d’éclat médiatiques. Il obtient de la Fédération internationale de tennis qu’elle exclut, en 1970, l’Afrique du Sud de la Coupe Davis. Cette même année, il est entendu par la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en charge de la question de l’apartheid. En 1971, il réalise une tournée de propagande pour le tennis en Afrique subsaharienne au cours de laquelle, d’ailleurs, il découvre un jeune talent dénommé Yannick Noah.

    Pretoria finit par céder et il obtient son visa pour l’Afrique du Sud en janvier 1973. Symboliquement, il choisit de commencer sa visite par le ghetto de Soweto, là même où la police massacrera des collégiens révoltés le 16 juin 1976. Puis, il se rend à l’université de Stellenbosch d’où il sort vainqueur d’une joute rhétorique avec le professeur d’anthropologie Christopf Hanekom, un redoutable défenseur du suprémacisme blanc. Mais sa défaite en finale contre Jimmy Connors lui laisse un goût amer, d’autant plus que certains militants locaux du Black Power l’ont accusé de jouer le jeu du gouvernement blanc en acceptant que les spectateurs soient séparés dans les tribunes selon des critères raciaux.

    Un dernier défi : remporter Wimbledon

    En 1975, alors qu’il est sur le déclin, il se lance un dernier défi : remporter Wimbledon. Cette année-là, il remporte le circuit professionnel World Championship Tennis (WCT) et dispute 14 finales, dont neuf victorieuses, pour 29 tournois joués. Sa finale victorieuse contre Jimmy Connors en quatre sets (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) est restée dans les annales. Sa stratégie du nœud coulant, faite de précision et de lenteur, anesthésie la fougue de son adversaire qu’il avait traité auparavant de « mauvais patriote ». Alors que « Jimbo » a préféré toucher des primes en tournois plutôt que représenter son pays en Coupe Davis, Ashe prend un malin plaisir à revêtir un survêtement siglé USA.

    Surtout, après la balle de match, il brandit son poing haut dans le ciel tout en baissant la tête. Pour les militants du Black Power, il ne fait guère de doute qu’il renouvelle, sept ans plus tard, le geste de Tommie Smith et John Carlos, à Mexico. Devant la presse, Arthur Ashe explique qu’il voulait plutôt rendre hommage à son entourage. C’était aussi un geste en direction de Connors qui l’accablait d’injures racistes à chaque changement de côté.

    Ses deux opérations du cœur l’obligent, en 1980, à quitter les courts et il devient le porte-parole de l’Association américaine du cœur. Dix ans plus tard, il lance sa fondation contre le sida après avoir révélé qu’il était devenu séropositif lors d’une transfusion sanguine.

    « Je suis un Noir, mais je suis par essence un capitaliste. Un étrange mélange. »

    Jusqu’à la fin de sa vie, Arthur Ashe reste persuadé de la capacité de la démocratie et du capitalisme américains à résoudre les discriminations raciales. Dans son autobiographie « Portrait in Motion » (1975), il déclare : « Je suis un Noir, un Américain noir, mais je suis par essence un capitaliste. C’est assurément un étrange mélange. » Et dans son ultime autobiographie, « Days of Grace » (1994 ; voir « En savoir plus ») : « La plupart des problèmes auxquels ont à faire face les Afro-Américains pourraient être résolus s’ils travaillaient davantage plutôt qu’à dénoncer le racisme du passé et du temps présent. »

    S’il ne nie pas la part de l’esclavage et du racisme dans la sujétion des Afro-Américains au sein de la société américaine – contrairement aux actuels néoconservateurs noirs –, il considère comme son premier devoir de réussir par lui-même et de se donner en modèle. Inversement, tout en croyant à l’assimilation par la réussite sportive, il encourage les parents noirs à inscrire leurs enfants dans les bibliothèques.

    Pour comprendre ses hésitations et ses ambivalences, il faut replacer le militantisme d’Arthur Ashe dans la longue histoire du conservatisme noir et de l’exceptionnalisme américain. Forgée par les Blancs bien avant la guerre civile, adoptée par certains affranchis noirs dans le nord du pays, et diffusée vers le Sud après 1865, cette croyance postule que les individus, et non la société, sont responsables de leur bonheur ou de leur malheur. Elle repose sur des idéaux libéraux et religieux : liberté, égalité des chances, confiance en soi, rationalité du marché, piété, respectabilité, humilité. Il aura fallu le contexte militant des années 1960 pour transformer le conservateur noir Arthur Ashe en militant des droits civiques et anti-apartheid.

    EN SAVOIR PLUS

    « Days of Grace. A Memoir », d’Arthur Ashe et Arnold Rampersad, Ballatine Books, 1994.

    « Arthur Ashe : Tennis and Justice in the Civil Rights Era », d’Eric Allen Hall, Johns Hopkins University Press, 2014.

    TennisségrégationnismeÉtats-Unis
    France24 - Monde

    Retraites : des policiers accusés de violence et des gardes à vue "arbitraires" critiquées

    Publié le : 21/03/2023 - 17:35

    FRANCE 24 Suivre

    Les manifestations spontanées contre la réforme des retraites donnent lieu à des gardes à vue "arbitraires" et à des violences commises par des policiers, accusent avocats, magistrats et politiques. La Première ministre a rappelé mardi que les forces de l'ordre avaient "un devoir d'exemplarité", tandis que pour le préfet de police de Paris, "il n'y a pas d'interpellations injustifiées".

    Des manifestants retenus plusieurs heures au commissariat, puis relâchés sans aucune poursuite, des policiers accusés de violences : avec les rassemblements spontanés contre le 49.3, avocats, magistrats et politiques dénoncent des gardes à vue "arbitraires" et des violences, y voyant, comme lors d'autres mobilisations ces dernières années, une "répression du mouvement social".

    "Face à ces violences [de manifestants contre la réforme des retraites, NDLR], je veux à nouveau rendre hommage à nos forces de l'ordre qui assurent la sécurité des manifestations. Et je le redis, ils ont un devoir d'exemplarité et ils en sont conscients, nos policiers comme nos gendarmes", a déclaré la Première ministre Élisabeth Borne, mardi 21 mars, devant l'Assemblée nationale, lors de la séance des questions au gouvernement. "Tout signalement est examiné", a-t-elle ajouté en réponse à une question de la cheffe de file des députés écologistes Cyrielle Chatelain.

     

    "Depuis des mois, nous avons bâti un compromis sur la #réformedesretraites dans le respect de nos institutions", rappelle @Elisabeth_Borne. "Comment osez-vous nous reprocher la violence dans la rue", ajoute-t-elle en rendant hommage aux forces de l'ordre.#DirectAN #QAG pic.twitter.com/KftTc5JV26

    March 21, 2023

     

    Au-delà des violences, le nombre important d’interpellations interroge. Sur les 292 personnes placées en garde à vue en marge du premier rassemblement spontané, jeudi 16 mars, place de la Concorde, émaillé d'incidents, seules neuf ont été présentées au parquet, notamment pour des rappels à la loi. Au total, 283 procédures ont ainsi été classées sans suite, pour infraction insuffisamment caractérisée ou absence d'infraction.

    Le lendemain, 60 personnes ont été placées en garde à vue : 34 procédures ont été classées, 21 ont mené à des mesures alternatives (rappel à la loi, avertissement probatoire...) et cinq à un procès.

    >> À suivre en direct : Emmanuel Macron n'envisage pas de dissolution ni de remaniement

    "C'était vraiment toutes sortes de profils : étudiants à l'ENS, médecins, sans-abris, mineurs, syndicalistes, enseignants, des gens qui sortaient d'un colloque et qui ont été nassés", décrit pour l'AFP Me Coline Bouillon, l'une des avocates ayant assisté des manifestants.

    Les personnes ont été placées en garde à vue pour "participation à un groupement en vue de la préparation de violences", ou "dissimulation du visage" et sont restées 24 h ou 48 h en garde à vue, a précisé l'avocate, qui parle de "gardes à vue-sanctions", avec des "dossiers irréguliers", "vides en termes de preuve de culpabilité".

    "Une instrumentalisation du droit pénal par le pouvoir politique"

    Un groupe d'avocats dont elle est membre entend déposer une plainte collective pour "détention arbitraire" et "entrave à la liberté de manifester".

    Dans un communiqué, le Syndicat de la magistrature (SM), classé à gauche, a lui aussi dénoncé lundi ces nombreux placements en garde à vue, y voyant une "répression du mouvement social".

    "Il y a une instrumentalisation du droit pénal par le pouvoir politique, afin de dissuader les manifestants de manifester et d'exercer cette liberté", estime également Me Raphaël Kempf, qui souligne l'absence de "réparation" ou "d'excuse".

    >> À lire : Manifestations, Conseil constitutionnel, référendum… Quelle suite à la réforme des retraites ?

    Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a dénoncé mardi sur France Info "cette pratique des arrestations abusives" tandis qu'Europe Écologie-Les Verts a demandé "l'arrêt des techniques de nasse, jugées comme illégales".

    Cette pratique avait déjà été critiquée pendant le mouvement des Gilets jaunes. "Le nombre ‘jamais vu’ d'interpellations et de gardes à vue intervenues ‘de manière préventive’", avait été relevé par le Défenseur des droits dans son rapport 2018, citant le 8 décembre où près de 2 000 personnes avaient été interpellées dans toute la France.

     

    Depuis janvier 2023, des manifestations ont lieu partout en France dans le cadre du mouvement social d’opposition au projet de réforme des retraites du gouvernement.Nous alertons sur le recours excessif à la force et aux arrestations abusives, signalé dans plusieurs médias.👇

    March 21, 2023

     

    "Depuis plusieurs années, nous documentons l'utilisation de lois trop vagues ou contraires au droit international pour arrêter, parfois poursuivre des manifestants pacifiques. Les autorités françaises doivent fournir un cadre législatif protecteur du droit de manifester", a twitté Amnesty International France.

    "Il n'y a pas d'interpellations injustifiées"

    Depuis une "quinzaine d'années", il y a une "judiciarisation du maintien de l'ordre", relève Fabien Jobard, directeur de recherches au CNRS et spécialiste de ces questions.

    Il cite notamment la loi dite Estrosi de 2010 qui crée le délit de "participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations" – initialement votée pour "lutter contre les violences de bandes et dans les stades" mais utilisée depuis en manifestation.

    Entre le "schéma répressif" et "préventif", où les arrestations ont lieu en amont des manifestations ou avant que d'importantes violences ou dégradations soient commises, "le curseur est de plus en plus du côté préventif", souligne-t-il.

     

    Laurent Nuñez (@NunezLaurent), préfet de police de Paris: "Il n'y a pas d'interpellations injustifiées" pic.twitter.com/pvG2XZnhyM

    March 21, 2023

     

    "Il n'y a pas d'interpellations injustifiées, je ne peux pas laisser dire ça", a déclaré le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, sur BFMTV. "On interpelle pour des infractions qui, à nos yeux, sont constituées", mais "48 heures [de garde à vue] pour essayer de matérialiser l'infraction, c'est court", a-t-il ajouté.

    Des consignes ont-elles été passées pour interpeller massivement ? "Non", affirme un haut gradé de la police, qui ajoute que "lorsque les profils à risques sont interpellés, ils ne sont plus en train d'agiter les autres".

    Mais avec ces nombreuses arrestations, la "manœuvre est risquée", ajoute un autre policier spécialiste de ces questions. Selon lui, elles "exposent les effectifs, monopolisent des agents" et "risquent de radicaliser les manifestants".

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 21 MARS

    Pour Emmanuel Macron, "la foule" n'a pas de "légitimité" face aux élus

    Lutte sociale

    Enseignants contre la réforme des retraites : "Après la sidération du 49.3, la colère monte"

    Retraites : après le rejet des motions de censure, nuit de colère en France

    New York Times - World

    The Latest: War in UkraineZelensky Makes Morale-Building Visit to War Zone in East

    Kyiv March 22, 11:27 p.m.

    Moscow March 23, 12:27 a.m.

    Washington March 22, 5:27 p.m.

    Here’s what we know:

    The trip came as President Xi Jinping of China left Moscow after pledging an enduring partnership with President Vladimir V. Putin of Russia. Here’s what we’re covering:

    Zelensky visited troops near Bakhmut, where fighting continues.

    A Russian official warns that the risk of nuclear war with the U.S. is the highest in decades.

    Prince William makes a surprise visit to Poland to thank troops.

    Russian strikes hit an apartment complex and two college dormitories, killing 8.

    Canada extends its deadline for Ukrainians to apply for temporary visa program to mid-July.

    Russia decorates the fighter pilots who harassed a U.S. Reaper drone that went down in the Black Sea.

    The I.M.F. agrees to a four-year loan package to help Ukraine.

    Zelensky visited troops near Bakhmut, where fighting continues.

    President Volodymyr Zelensky visited Ukrainian troops in the Bakhmut area, his office said on Wednesday, as Ukraine continues to put up a fierce fight for the ravaged eastern city that has become a focal point of the war.

    Mr. Zelensky’s morale-building trip came as President Xi Jinping of China left Moscow after days of high-profile, closely watched talks with Russia’s president, Vladimir V. Putin, that solidified their alliance as a bulwark against Western influence and are expected to help insulate Russia from Western sanctions over the war.

    The Ukrainian leader “heard reports on the operational situation” on the front line and distributed awards to service members, according to a statement from his office. It described the visit as “a working trip to the Donetsk region,” but did not specify the exact location. An image posted on Twitter by OKKO, a Ukrainian gas station chain, on Wednesday showed Mr. Zelensky posing with staff members at a branch in Kostyantynivka, about 15 miles from Bakhmut.

    Mr. Zelensky has said that he and his generals are determined to hold on to Bakhmut in Ukraine’s Donbas region despite Russia’s efforts to encircle the city, saying that the fight is wearing down Moscow’s forces and resources. The city has also become a potent symbol of Ukrainian resistance.

    The battle for Bakhmut, which began in the summer, has become one of Russia’s longest-running sustained assaults since it launched its full-scale invasion more than a year ago. The fighting has intensified in recent months, with Moscow throwing thousands of men from its armed forces and the Wagner private military company into a grinding and often block-by-block battle that has produced heavy casualties for both sides.

    The battle has also consumed a huge amount of Kyiv’s ammunition supplies, leading some Western and Ukrainian officials to warn that trying to hold Bakhmut, whose strategic significance is debated, could hurt Kyiv as it plans for an anticipated counteroffensive in the spring.

    Mr. Zelensky, who last visited Bakhmut publicly in December, said during his latest visit that he was “honored” to meet with troops, shake their hands and confer honors.

    “Thank you for protecting the state, sovereignty, the east of Ukraine,” Mr. Zelensky said, according to a statement from his office on Wednesday, which included images showing him posing for selfies with troops.

    The visit came days after Mr. Putin visited the southern Ukrainian city of Mariupol, now occupied by Russian forces after one of Moscow’s most brutal campaigns of the war.

    The trip to Mariupol, about 50 miles southeast of the Ukrainian-controlled town of Vuhledar — where Russian forces sustained heavy losses just weeks ago and where fighting is continuing — is believed to be the closest Mr. Putin has come to the front lines since Russia launched its full-scale invasion of Ukraine.

    — Enjoli Liston

    A Russian official warns that the risk of nuclear war with the U.S. is the highest in decades.

    MOSCOW — As President Xi Jinping of China concluded a three-day visit to Moscow, Russia’s deputy foreign minister said that the risk of nuclear war between his country and the United States was at its highest in decades.

    American support for Ukraine put Russia “in a de facto state of open conflict with the United States,” the Russian deputy foreign minister, Sergei A. Ryabkov, said during a conference in Moscow about Russia’s decision to suspend its participation in the New START arms reduction treaty.

    Currently, there is “an absolutely unprecedented level of hostility toward the U.S.” in Russia, he said.

    “I wouldn’t want to dive into a discussion about whether the likelihood of a nuclear conflict is high today, but it is higher than anything we have had for the past few decades, let’s put it that way,” Mr. Ryabkov said.

    In an interview on the sidelines of the meeting, Mr. Ryabkov said that the summit meeting between President Vladimir V. Putin and Mr. Xi underscored the existence of a new world order in which the United States was not the leading power.

    Some analysts have said the display of “brotherly” relations between Xi Jinping and Vladimir V. Putin during a three-day state visit that concluded Wednesday belies the real nature of the relationship: China is a more powerful partner in the alliance with an increasingly isolated and reliant Russia.

    Mr. Ryabkov did not see it like that.

    In the interview, Mr. Ryabkov said that the summit was clear proof that Russia was rejecting the global dominance of the United States in favor of a world led by China, in the hope of building the “multipolar” global order the Kremlin seeks.

    The message of the summit between the leaders was that “there is an alternative to American dictates,” Mr. Ryabkov said.

    “We would be happy to be in a family of civilized nations,” he said. “But we are now in a situation where, in fact, the old world order is being broken. And what we used to know, what was familiar, is being replaced by another world that is more unstable, probably more conflict-prone, but I hope a fairer one, where big brother will not dominate.”

    Mr. Xi was more concise when he bade farewell to Mr. Putin on Tuesday night, after a carefully choreographed set of meetings and a state banquet.

    “Right now there are changes, the likes of which we haven’t seen for 100 years,” Mr. Xi told Mr. Putin through an interpreter, according to a video taken by a journalist from the Kremlin media pool.

    “And we are the ones driving these changes together,” Mr. Xi said, before the two men shook hands.

    Valerie Hopkins

    The State of the War

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    Britain defends supplying Ukraine with weapons containing depleted uranium.

    Britain on Wednesday defended its decision to supply Ukraine with weapons made with depleted uranium, a day after President Vladimir V. Putin of Russia falsely claimed the material had a “nuclear component.”

    Britain’s government has confirmed that it would provide Ukraine with armor-piercing shells that contain depleted uranium, alongside its Challenger 2 tanks, which use them. Depleted uranium is a standard component in conventional anti-armor weapons that NATO countries have used for decades, and Britain said in a statement that the ammunition it was providing had nothing to do with nuclear weapons.

    The density of depleted uranium makes it an effective material for piercing heavy armor on the battlefield, and is used by many militaries. Among them are Russia’s, which upgraded its main battle tank to add the ability to fire depleted uranium shells, the Tass state news agency reported in 2018.

    James Cleverly, Britain’s foreign secretary, told reporters on Wednesday that there was “no nuclear escalation,” adding, “The only country in the world that is talking about nuclear issues is Russia.”

    Uranium, a heavy metal, must be enriched to be used for nuclear purposes. Depleted uranium, which is about two and a half times denser than steel, is a byproduct of that enrichment, still radioactive but at a much lower level.

    Mr. Putin’s false assertion came in a statement on Tuesday during his summit with China’s leader, Xi Jinping, who U.S. officials believe has been urging Russia not to use nuclear weapons in Ukraine.

    Depleted uranium has been used by militaries as far back as the 1990 Gulf War, so “this is nothing new and nothing unusual,” said Stuart Crawford, a defense analyst and former army officer in Britain. Mr. Crawford said that Russia uses depleted uranium in some of its ammunition, including 125-millimeter tank rounds.

    It is certainly not a “nuclear component” as Mr. Putin described it, he said.

    “Saying this ups the ante or escalates the conflict because of the nuclear aspect is just nonsense,” Mr. Crawford said.

    Questions have long followed the use of depleted uranium in some munitions and armor, as outside groups have raised environmental and safety concerns. A 2022 report from the United Nations Environment Program identified depleted uranium as a risk in the war in Ukraine, saying that while it does not release radiation that can penetrate healthy skin, it “does have the potential to cause radiation damage if inhaled or ingested,” which can happen when the material is pulverized on impact.

    The Pentagon has also deemed depleted uranium safe, though after the U.S. military used it in Iraq, some activists and others connected it to birth defects and cancers. Numerous studies have been conducted on a possible link, without firm conclusions.

    In 2013, Britain’s Ministry of Defense downplayed any health or environmental risks related to the use of depleted uranium. In a paper, it said that while the dust released on impact can sometimes be a health hazard, “all the research to date indicates that these circumstances are extremely unlikely to occur, and, if they do, will only affect very small groups who will be at much greater risk from the other hazards associated with armed conflict.”

    The Pentagon spokesman, Brig. Gen. Patrick S. Ryder, said in a briefing on Tuesday that, to his knowledge, the United States has not provided Ukraine with any ammunition that includes depleted uranium.

    Mr. Putin’s comments did not appear to be related to environmental or heath risks, but instead accused the West of escalating the war by sending weapons with depleted uranium and said Russia “will have to respond accordingly.” That appeared to be a veiled threat to wield Moscow’s nuclear arsenal in Ukraine, as Mr. Putin has warned of at times during the war.

    U.S. officials have said they have seen no effort by Russia to move or employ its nuclear weapons and believe the risk of their use is low, though worries linger.

    Daniel Victor and John Ismay

    Prince William makes a surprise visit to Poland to thank troops.

    Prince William made an unannounced trip to Poland on Wednesday to “personally thank” British and Polish troops supporting Ukraine’s armed forces as part of a two-day visit intended to highlight Britain’s support for Ukraine.

    William arrived in Warsaw and then traveled to the southeastern city of Rzeszow, roughly 50 miles from Poland’s border, where he told troops that “everyone back home thoroughly supports you.”

    The Prince of Wales has visited British troops in Rzeszow, Poland near the border of Ukraine to hear about the work they have been doing alongside the Polish Armed Forces. He personally thanked them for "defending our freedoms". pic.twitter.com/AF2kkcxced

    He also met with the Polish defense minister, Mariusz Blaszczak, who called the visit a “great honor” and emphasized that British and Polish troops were working “side by side” to strengthen not just Poland’s security, but the security of NATO’s entire eastern flank.

    Poland and the United Kingdom have been on the forefront of countries providing aid to Ukraine. Each pledged to send Western battle tanks earlier this year in an effort to coax other allies into doing the same, a move that proved successful. Poland’s president, Andrzej Duda, also said last week that his country would be the first NATO nation to give Ukraine fighter jets.

    William was the latest high-profile figure to visit Rzeszow during the war. The city serves as a vital hub of Western military and humanitarian aid. President Biden visited American troops stationed there last year and traveled through the city’s airport on his way to Kyiv in February. And President Volodymyr Zelensky of Ukraine has also visited, bestowing the honorary title of “Rescuer City” on Rzeszow for its role in supporting Ukraine.

    William was to meet Ukrainian refugees in Warsaw later Wednesday evening, according to a statement shared with Polish and British news media by Kensington Palace. On Thursday, he is expected to meet with Mr. Duda, but first, he is scheduled to lay a wreath at Warsaw’s Tomb of the Unknown Soldier, just as Queen Elizabeth II and Prince Philip did in 1996.

    Anushka Patil

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    Russian strikes hit an apartment complex and two college dormitories, killing 8.

    Russian missile and drone strikes killed at least eight people in Ukraine on Wednesday, and President Volodymyr Zelensky later vowed his country would “respond to every attack.”

    A series of predawn strikes set off air-raid sirens in region around the capital of Kyiv.

    At least seven people were killed and nine others were wounded, including a child, when a drone strike hit a college in Rzhyshchiv, about 50 miles southeast of the capital, local military officials said on Wednesday.

    The top floors of two dormitory buildings and another building were destroyed, according to Ukraine’s state emergency service. More than 200 people were evacuated from the dormitories after blasts started to shake the town at about 3 a.m., the police said. An ambulance driver responding to the scene was among those killed.

    Later in the morning, a Russian missile slammed into an apartment complex in the southern city of Zaporizhzhia, Ukrainian officials said, collapsing part of the structures and setting off a raging blaze that was captured on video.

    Rescue workers rushed to the scene, where two nine-story buildings had been hit, Ukrainian officials said. Ukraine’s Interior Ministry said one person died and at least 34 people were injured, including three children.

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine shared video on Twitter that he said showed the attack. The footage, which appeared to be taken from a nearby closed circuit television camera, has been corroborated by Storyful, a company that monitors social video.

    “Right now, residential areas where ordinary people and children live are being fired at,” he wrote. “This must not become ‘just another day’ in Ukraine or anywhere else in the world.”

    Later, in his nightly address to the nation, Mr. Zelensky vowed to punish Russia for the attacks on civilians. “We will certainly respond to the occupier for every attack on our cities,” he said.

    Yuriy Ihnat, a spokesman for the Ukrainian air force, said on Ukrainian television on Wednesday that investigators were still trying determine what type of missile had hit the complex, but that it appeared to have been fired from a “long-range multiple-launch rocket system.”

    Air raid alerts began blaring in the capital, Kyiv, shortly after midnight and sounded until around 4:30 a.m. The distant thunder of what sounded like interceptions by air defense systems could be heard in the center of the city.

    The Ukrainian military said it had shot down 16 of 21 Russian drones overnight.

    The southern port city of Odesa also came under Russian missile attack late Tuesday, Ukrainian officials said. One missile struck a three-story building on the grounds of a monastery, injuring three people, Andriy Yermak, the head of Ukraine’s presidential office, said in a statement.

    Two other missiles were shot down, he said.

    Marc Santora and Victoria Kim

    U.N. investigators say repression in Belarus, Russia’s ally, could amount to crimes against humanity.

    GENEVA — United Nations investigators said on Wednesday that Belarus is systematically resorting to torture and other abuses of detainees on a scale that may amount to crimes against humanity as President Aleksandr G. Lukashenko escalates his campaign of repression against political opponents, independent journalists, and human rights activists.

    In a statement, the office of the U.N.’s high commissioner for human rights cited “systematic, widespread and gross human rights violations,” including at least five deaths of people who were shot, beaten or mistreated for activities linked to anti-government protests in 2020. The statement noted that the police had detained tens of thousands of people in those demonstrations or the antiwar protests that followed Russia’s February 2022 invasion of Ukraine.

    Mr. Lukashenko is a close ally of President Vladimir V. Putin of Russia, and Belarus served as a staging ground for Russia’s invasion. But both leaders are now under scrutiny for human rights violations on a major scale. Last week, the International Criminal Court in The Hague issued an arrest warrant for Mr. Putin, accusing him of war crimes related to the conflict in Ukraine.

    In Belarus, detainees of all ages had experienced severe and prolonged beatings and ill-treatment that left some unable to walk, the U.N. statement said. Former prisoners reported conditions that amounted to inhuman treatment, it said, describing massively overcrowded cells where prisoners were only allowed to sit or lie down at night.

    The abuses may amount to crimes against humanity, “taking into account their intentionally directed, widespread and systematic nature against the civilian population,” Nada Al-Nashif, the U.N. deputy high commissioner for human rights, told the Human Rights Council on Wednesday.

    The U.N. investigators also documented more than a hundred cases of sexual or gender-based violence, including rape or threats of rape, “often directed by men towards men,” according to the statement released Wednesday, and most often committed by higher ranking officers.

    Larysa Belskaya, the Belarusian ambassador to the United Nations in Geneva, rejected the report as biased. “We don’t have political prisoners, we have people who broke the law,” she told the council. Visitors to Belarus would see “we have calm, clean cities and it is possible to speak in the streets with doctors, with teachers, with students and artists.”

    But as of March, Belarus held at least 1,459 political detainees and had convicted 2,416 people on charges of “extremism,” the U.N. statement said, and the crackdown is intensifying.

    The government has listed most independent journalists, including the Belarusian association of journalists, as “extremist,” Ms. Al-Nashif said. Nearly 800 nongovernmental organizations have been liquidated, another 432 organizations have closed to avoid criminal prosecution, and at least 100,000 people have fled abroad, according to the U.N. statement. This month, courts sentenced a Nobel Peace laureate and pro-democracy activist, Ales Bialiatski, to 10 years in jail and Sviatlana Tsikhanouskaya, an opposition leader who fled abroad, to 15 years.

    Ms. Al-Nashif expressed the United Nations’ concern over recent amendments to Belarusian laws. These enable the government to terminate the citizenship of Belarusians abroad convicted within Belarus of “extremism,” which includes insulting the president or calling for sanctions, and widening the application of the death penalty for actions that by international standards do not count as serious crimes or for treason.

    The amendments, she said, “provide broad license for abusive repression.”

    Nick Cumming-Bruce

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    Canada extends its deadline for Ukrainians to apply for temporary visa program to mid-July.

    The Canadian immigration ministry announced on Wednesday that it would extend the deadline on a visa program that allows Ukrainians to become temporary residents of Canada.

    The deadline had been set for this month, but now Ukrainians and their families have until July 15 to apply for a visa in the program. Those with visas will be allowed to travel to Canada until March 31, 2024, and will be able to “extend or adjust their temporary status” until then, according to a statement from the ministry.

    “We continue working to provide Ukrainians with a temporary safe haven and the vital settlement services and supports they need to thrive in communities across Canada,” Sean Fraser, Canada’s immigration minister, said in the statement.

    The special visa program, which began last year shortly after Russia’s full-scale invasion of Ukraine, eliminates many requirements and lifts limits on how many Ukrainians can apply for visas.

    It allows visa holders to stay in Canada as temporary residents for up to three years, according to the ministry. The Ukrainians are eligible to apply to work and study permits, financial support and “emergency accommodations” for up to two weeks after they arrive in the country.

    The humanitarian program may also help address Canada’s labor shortage, which has spawned efforts to grow the country’s population, including incentivizing immigration.

    “Look, folks, it’s simple to me: Canada needs more people,” Mr. Fraser said during a news conference about efforts to increase immigration in November. “Canadians understand the need to continue to grow our population if we’re going to meet the needs of the labor force, if we’re going to rebalance a worrying demographic trend, and if we’re going to continue to reunite families.”

    Canada has long pursued a strategy of recruiting immigrants to make up for its aging native-born population and low birthrate — and the strategy has broad public support. The country has set record targets, aiming to attract 1.45 million immigrants between 2023 and 2025. In October, the census agency announced that more than one in five Canadians was an immigrant.

    Vjosa Isai contributed reporting.

    Carly Olson

    Russia decorates the fighter pilots who harassed a U.S. Reaper drone that went down in the Black Sea.

    The Russian defense minister on Wednesday gave medals to the pilots of two Su-27 fighter jets that harassed a U.S. reconnaissance drone before it went down in the Black Sea last week, in the first direct confrontation between American and Russian militaries since the start of the war in Ukraine.

    The defense minister, Sergei K. Shoigu, decorated the two pilots with the Order of Courage, saying they had prevented the MQ-9 Reaper drone from entering airspace that Russia restricted for the purposes of conducting the war in Ukraine, the ministry said in a statement.

    The United States maintains that the drone was over international waters and has called its interception “reckless,” “unsafe,” and “unprofessional.”

    The Russian warplanes made high-speed passes dangerously close to the drone, dumping what appeared to be fuel on it, American officials have said. One of the fighters clipped the drone’s propeller as it passed, crippling the unmanned aircraft and forcing its operators to crash it into the sea, the U.S. has said, releasing video from the drone that showed damage to its propeller.

    One of the two Russian pilots, Maj. Vasily Vavilov, described in an interview released by the Russian defense ministry how the fighters “approached the unmanned aerial vehicle, identified it, and took maneuvers to stop it from fulfilling its task.” He added, “I am very proud to receive such a high award.”

    The other pilot, Maj. Sergei Popov, noted that the Russian warplanes had not used weapons. He also claimed the fighter planes did not make direct contact with the drone.

    The awards ceremony was the top news on one of the two Russian national news networks. It appeared to underscore the Kremlin’s attempt to portray the incident as proof that Russia can stand to the American military. The downing of the drone was applauded by many pro-invasion conservatives in Russia.

    Speaking about the episode on Wednesday, Russia’s deputy foreign minister, Sergei A. Ryabkov, said that the Americans “would run into our countermeasures” if the U.S. continued its reconnaissance flights over the Black Sea.

    “No American drones — reconnaissance, strike, strategic, whatever — can shake our determination,” said Mr. Ryabkov, according to Interfax, a Russian news agency.

    Ivan Nechepurenko

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    Radio intercepts capture Russia’s real-time hunt for the U.S. drone downed in the Black Sea.

    Audio recordings obtained by The New York Times appear to capture Russian military efforts to retrieve debris of the U.S. surveillance drone downed in the Black Sea last week.

    The intercepts, recorded by radio hobbyists who were monitoring publicly accessible airwaves last Tuesday, begin about eight hours after the MQ-9 Reaper drone encountered two Russian warplanes in the first recorded physical clash between Russia and the U.S. since Russia’s full-scale invasion of Ukraine last year.

    The exchanges provide an unusual, unfiltered window into wartime communications among Russian military personnel.

    The audio recordings, which are fragments of chatter that took place over a span of nearly four hours, captured conversations between crew members of multiple ships and aircraft at the crash site.

    Using call signs, the voices coordinate efforts to retrieve objects from the water, including parts of an engine’s casing, nose, wing and gas tank.

    There’s also a recurring series of transmissions about the vessels’ declining fuel reserves and concerns about whether they will have enough to make it back to shore. Several vessels eventually return to piers in Sevastopol, with one crew member indicating that he is passing by an area called Striletska Bay.

    These details help verify that these units are operating near the crash site.

    There is no indication that particularly sensitive U.S. technology is recovered, but the intercepts are rife with audio interference and military code words that make them sometimes difficult to understand.

    The Pentagon said that, after the drone was damaged, it took steps to prevent foreign forces from obtaining useful intelligence should it be found or recovered.

    “Whatever is left of that that’s floating will probably be flight control surfaces, that kind of thing — probably nothing of real intrinsic value to them in terms of re-engineering or anything like that,” John F. Kirby, a National Security Council spokesman, said during an interview with CNN last Thursday. “We’re not overly concerned about whatever they might get their hands on.”

    A statement from Russia’s Ministry of Defense on Friday said two fighter pilots had been honored with state awards for preventing the U.S. drone from entering Russian airspace. It claimed that there was no physical contact between the aircrafts, and that “quick maneuvering” caused the drone to fall into “unguided flight with a loss of altitude” and eventually crash into the sea.

    That contradicted the U.S. government’s version of events, which claimed that a Russian jet rammed the drone and damaged its propeller.

    The audio recordings indicate that some in the Russian military continue to use open, unencrypted radio channels for operational communications in Ukraine, as The Times previously has reported.

    Christoph Koettl and John Ismay contributed reporting.

    — Robin Stein, Aleksandra Koroleva and Dmitriy Khavin

    The I.M.F. agrees to a four-year loan package to help Ukraine.

    The International Monetary Fund and Ukraine have reached a preliminary agreement on a $15.6 billion loan to help the country close staggering budget deficits and recover from widespread damage to its infrastructure from Russian attacks, the lender said Tuesday.

    Announced hours after the leaders of Russia and China declared an enduring economic partnership aimed at weathering Western sanctions and other consequences of Moscow’s invasion, the loan by the Washington-based I.M.F. highlighted Western allies’ determination to continue supporting Ukraine to keep its government running as its military tries to fight back.

    The fund’s board is expected to review the four-year program in the coming weeks, according to a statement. The United States and European nations pushed for the package, which is intended to help Ukraine shore up its finances and stabilize an economy that has been battered by the war with Russia.

    Ukraine has pledged to institute changes to its economy, markets and budget as part of its application to become a member of the European Union.

    The fund, whose biggest contributor is the United States, has previously estimated that Ukraine is facing a budget shortfall of about $5 billion a month. The government has said that it plans to close the rest of the fiscal gap through financing from the United States and European Union.

    Russia’s invasion has gutted Ukraine’s industry, hampered exports and dampened consumer spending. The economy shrank 30 percent last year, the biggest decline since Ukraine’s independence from the Soviet Union in 1991, and could contract again this year. Attacks on the country’s energy grid in recent months have further damaged food production and distribution, and other industries, worsening economic uncertainty.

    The I.M.F. forecast that economic activity could contract as much as 3 percent or expand as much 1 percent in 2023.

    “In addition to the horrific humanitarian toll, Russia’s invasion of Ukraine continues to have a devastating impact on the economy,” Gavin Gray, an official with the I.M.F. who led the agency’s mission to Ukraine, said in a statement Tuesday.

    Ukrainian officials welcomed the deal, saying the support would help the country endure and rebuild in the thick of war. Still, Ukraine’s financial needs are believed to colossal: The Kyiv School of Economics estimated that war-related damage to the country’s infrastructure amounted to $127 billion as of September.

    “This program will help us finance all critical expenditures, maintain macro-financial stability and strengthen our interaction with other international partners,” Denys Shmyhal, Ukraine’s prime minister, wrote on Telegram.

    The United States had urged the agency to approve a full loan package. Treasury Secretary Janet L. Yellen, who on her visit to Kyiv last month made the case that supporting Ukraine’s economy was as important as supplying the country militarily, said on Tuesday that the plan was an important step.

    “An ambitious and appropriately conditioned I.M.F. program is critical to underpin Ukraine’s reform efforts, including to strengthen good governance and address risks of corruption, and provide much needed financial support,” she said in a statement.

    To demonstrate accountability, Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, recently fired or reassigned a series of officials, some of whom had been the subject of fraud or embezzlement accusations. Analysts said the moves were intended to reassure Western donors that even amid the war, Mr. Zelensky’s government was determined to root out corruption, which has long bedeviled Ukraine.

    Because of an editing error, an earlier version of a picture caption with this article misstated the timing of a meeting between Ukraine’s president and the managing director of the International Monetary Fund. It was in February, not on Monday.

    How we handle corrections

    Victoria Kim

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    The Russian authorities in Crimea report a drone attack for a second straight day.

    KYIV, Ukraine — The Russian-installed authorities in occupied Crimea said on Wednesday that they had repelled an attempted attack by air- and seaborne drones against the port of Sevastopol, home to the Russian Navy’s Black Sea Fleet, the second straight day that they said drones had targeted the peninsula.

    The Russian account of Wednesday’s episode could not be independently verified, and Ukrainian officials did not immediately comment. Russia’s governor in Crimea, Mikhail Razvozhaev, said that three drones had been destroyed and that Russian ships were undamaged.

    After explosions were heard before dawn in Sevastopol, Mr. Razvozhaev wrote on the Telegram messaging app that Russian ships had fought off an attack by maritime and airborne drones. “They tried to penetrate the bay,” he said, “our sailors fired at them from small arms.”

    Russia used military facilities in Crimea, which it illegally annexed in 2014, when it staged its full-scale invasion of Ukraine last year, and the peninsula serves as a critical supply hub for its forces. The facilities have been the targets of periodic attacks during the war; Ukrainian officials have maintained ambiguity about those strikes and do not directly take responsibility for them, although they often hint at their involvement.

    Kyiv has made it clear that it wants to hit critical military targets in Crimea and also wants to make Russian forces there feel vulnerable, keeping them unsure what capabilities Ukrainian forces have at their disposal. Those efforts have taken on added urgency as Ukraine prepares for an anticipated offensive aimed at driving Russian forces out of the south.

    On Tuesday, Ukrainian officials said an explosion in the Crimean city of Dzhankoi had taken out a train shipment of Russian Kalibr cruise missiles and damaged a critical rail juncture. They all but confirmed that their forces were behind the attack. Russian officials disputed the Ukrainian account of the damage, saying that their air defenses had shot down a drone and that fragments had landed in civilian areas.

    Dzhankoi, about 50 miles south of the Ukrainian mainland, is a hub of Russian roads and railways that helps supply occupation forces in southern Ukraine. For months, Ukraine and independent analysts had said that the city could be a target for Kyiv, and in the aftermath of the blast on Tuesday, Ukrainian military officials spoke openly about the importance of such attacks.

    Dnipro River

    Ukraine

    Kherson

    Sea of

    Azov

    Dzhankoi

    Russia

    Crimea

    Sevastopol

    Kerch

    Strait

    Kyiv

    Black Sea

    UKRAINE

    CRIMEA

    50 miles

    By The New York Times

    “One of the reasons for inflicting such damage was precisely either a complete termination or an obstacle to the logistics of the enemy groups stationed in our territory,” Col. Serhiy Baranov, a member of the Ukrainian military’s General Staff, told reporters.

    The attack Russia reported in Sevastopol on Wednesday was not the first to target the headquarters of Russia’s Black Sea Fleet. In late October, several maritime drones, apparently operated by remote control, were piloted into the bay past Russian defenses to attack ships in the Black Sea Fleet while they were at anchor.

    The Russian Defense Ministry said at the time that seven maritime and eight aerial drones were used, but downplayed damage to its fleet. Ukraine did not officially claim responsibility for the episode, though it came months after the United States, among other NATO allies, said it was supplying Ukraine with remote-controlled boats, even while, unusually, refusing to give details about that military aid.

    After that incident, President Volodymyr Zelensky of Ukraine announced the start of a fund-raising campaign to secure “a fleet of marine drones,” as Kyiv tries to develop its ability to strike at longer range by air and sea. Ukroboronprom, Ukraine’s main defense company, said in January that it had completed several stages of testing a long-range aerial drone.

    Ukraine is not known to possess any missiles that can reach targets in Crimea.

    Marc Santora

    Russia moves toward greater use of China’s currency.

    BEIJING — The leaders of China and Russia endorsed an expanded role for China’s currency, the renminbi, during a summit in Moscow this week, a step that would tie Russia’s economy closer to China’s.

    Buried in the two men’s joint statement on Tuesday was a call for “supporting the expansion of the use of local currency in bilateral trade, investment, credit and other economic and trade activities.” China’s top leader, Xi Jinping, left Moscow on Wednesday after days of meetings with President Vladimir V. Putin of Russia.

    Because Russia’s ruble has given way to the renminbi even for some transactions inside Russia, the statement amounted to support for growth in use of the renminbi instead of the dollar. China has sought to expand international usage of its currency for more than a decade, but it remains limited.

    The renminbi is difficult to use except for buying goods from China, so selecting the Chinese currency will bind Russia even more tightly to trading with the country.

    With most American and European companies exiting Russia after Mr. Putin’s invasion of Ukraine, Chinese companies have been rapidly expanding their role there in industries like the automotive sector.

    And broader use of the renminbi would make it easier for companies in China and its allies, like Russia, Iran and North Korea, to conduct international transactions without worrying about financial sanctions linked to using the dollar. It would also help insulate the Chinese economy from interest rate changes and other policy shifts in the United States.

    The renminbi might play a gradually increasing role in trade transactions involving China, said Mark Sobel, the U.S. chairman of the Official Monetary and Financial Institutions Forum, a research group that specializes in central banking and economic policy. But globally its role is still small, Mr. Sobel said, “and even if it creeps up, that role should remain highly limited.”

    Several issues — including China’s own policies — stand in the currency’s way.

    Finding renminbi to use outside China is difficult. Beijing has stringent limits on moving money into and out of the country, mainly to prevent wealthy people from moving their savings elsewhere. China also has tough restrictions on converting renminbi into other currencies and has recently imposed tight controls on its private sector, scaring off many foreign investors.

    Unlike the United States, China runs large trade surpluses. While dollars pile up outside the United States as American companies use them to pay for many imports, few renminbi are accumulating outside China.

    For fear of incurring sanctions, China’s energy companies have steered clear of increasing their purchases of Russian oil and gas. Small Chinese energy companies have ramped up purchases instead. The statement on Tuesday by Mr. Xi and Mr. Putin increases the pressure on Chinese oil and gas giants, like PetroChina and Sinopec, to do more of their international transactions in renminbi.

    These companies have preferred to use dollars because oil and gas are mainly traded in dollars on world markets. Chinese energy companies place big bets on world energy markets to offset possible financial losses on their own oil and gas production if global prices move in unexpected directions.

    Keith Bradsher

    Valeurs Actuelles

    Législatives partielles : des photos de campagne de candidates pro-majorité présidentielle truquées ?

    Alors qu’approchent des élections législatives partielles pour trois circonscriptions des Français de l’étranger, Juliette de Causans, Samira Herbal et Tatiana Boteva Malo ont été accusées par les internautes d’avoir retouché leurs photos respectives diffusées sur les affiches de leur parti. Les candidates appartiennent au mouvement Égalité, Europe, Écologie, qui dit soutenir Emmanuel Macron, selon Checknews de Libération. Sur les affiches de campagne 2023, les trois femmes apparaissent bien plus jeunes et souriantes que sur d’autres tracts diffusés lors des précédentes élections législatives de 2022.

    Des soupçons de retouche immédiatement niés par Juliette de Causans, candidate pour la 8e circonscription des Français de l’étranger (représentant notamment la Grèce, l’Italie ou encore Malte). Interrogée par Libération, celle-ci a affirmé que c’était bien elle sur la photo. Elle assure qu’elle n’est absolument pas « photoshopée », mais sous-entend qu’il pourrait s’agir d’une photo plus ancienne. Même chose pour Samira Herbal, candidate pour la 9e circonscription (Maghreb et Afrique de l’Ouest) qui admet que sa photo « a quelque temps », mais reconnaît également auprès du quotidien que les équipes de communication ont peut-être pu « éclaircir un peu » le cliché.

    Une pratique qui n’est pas illégale

    Si la retouche de photos de candidats peut paraître malhonnête, cela n’est pourtant pas interdit par la loi. Selon le spécialiste du droit électoral, Jean-Christophe Ménard : « ni le code électoral ni la jurisprudence n’interdisent aux candidats d’utiliser une photographie de leur visage qui ait été retouchée ou photoshopée ».

     

    Depuis les l’an dernier @JulietteCausans a appris à se servir de Photoshop et a changé de circo. Elle n’est toujours pas la candidate de la majorité présidentielle en revanche. @DeborahLieme est la seule candidate @Renaissance dans la 8ème circo des FdE. https://t.co/iDcJGETS4w pic.twitter.com/dUWfmiOUis

    — Renaissance – Français de l'étranger (FdE) (@renaissance_fde) March 19, 2023

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    New York Times - World

    France’s Pension Plan

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    Macron Denounces Violent Protests, Warning Against ‘Excesses’

    President Emmanuel Macron of France, in his first remarks since pushing through a rise in the retirement age, was firm and unapologetic.

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    By Roger Cohen and Aurelien Breeden

    PARIS — President Emmanuel Macron, addressing the French people for the first time since the tumultuous passing of a law that raises the retirement age to 64 from 62, denounced violent protests and said he would not tolerate their threat to the republic.

    Speaking in a televised interview with two journalists, Mr. Macron said he respected “the labor unions who defend their point of view.” But, alluding to the threat to democracy constituted by the assault of a mob on the United States Congress in 2021, he made clear that he would “not tolerate any violent excesses.”

    His tone was firm and unapologetic on the eve of another day of mass protests and strikes called for Thursday. Asked if he had made any mistakes, Mr. Macron said, “Having failed to convince people.”

    That was his only concession on his methods, which have included a last-minute recourse to a legal tool, article 49.3 of the Constitution, in order to avoid a full parliamentary vote on a change that has split the country. This course was perceived by his critics as antidemocratic.

    It would be easy, Mr. Macron said, to shirk his responsibilities and avoid an overhaul essential to the country’s financial stability and ability to invest in its future. “But if I have to shoulder unpopularity today, I shoulder it,” he said.

    Labor unions and opposition politicians reacted angrily to Mr. Macron’s defense of his approach. “He is in absolute denial,” Olivier Faure, the leader of the Socialist Party, said. “I fear that Macron has emptied more explosives on a fire that was already well lit.”

    But Mr. Macron was adamant. “Do you think it gives me pleasure to push through this reform?” he asked. “No.”

    But, he continued, “this reform is not a luxury, not a pleasure, it’s a necessity for the country.”

    He used a chart showing retirement ages of 65 or over in several other countries to illustrate his point, reverting to a professorial mode that has contributed to a persistent view of him as an aloof president.

    “We have a president who is too sure of himself,” said Philippe Martinez, the leader of the Confédération Générale du Travail, or C.G.T., France’s second-largest union, after Mr. Macron spoke. “This is serious.”

    The protests against retirement at 64, which brings France more in line with its European neighbors, have been generally peaceful over the past two months even as anger has mounted. But on Wednesday, protesters in Marseille set fire to wooden pallets and tires to block a highway; in Brest, dockers blocked the port; and in Paris, demonstrators from the C.G.T. union occupied a McDonald’s on the Champs-Élysées.

    Over the past week, violent nighttime clashes between police and protesters have erupted in several cities, including Paris, where there have been repeated chases between riot police firing tear gas and small groups of protesters lighting trash fires.

    “When groups, as they have this week, use violence without any rules because they are not happy with something, then that is no longer democracy,” Mr. Macron said. At a time when “the United States lived what it lived at the Capitol,” he continued, “we respect, listen, we try to advance for the sake of the country, but we cannot accept insurrectionists or factions.”

    Under the French system, today’s workers pay the pensions of a growing number of retirees, who now live longer. Over the medium term, the financial viability of this arrangement appears doubtful, even if Mr. Macron has not convinced French people of the urgency of the changes.

    Mr. Macron, 45, noted that there were 10 million pensioners when he started working, there are 17 million now and soon there will be 20 million. Failure to raise the retirement age, he said, would be tantamount to “making our children pay because today you refuse to act with clarity and courage.”

    His stance on Wednesday — that his course was the only responsible one for the country and generations to come — was a return to arguments Mr. Macron made last year. In recent months, the official narrative on the pension system has at different times been about justice, parlous public finances, even a left-wing program. The result has been confusion and growing resistance.

    Mr. Macron had made clear his resolve on Tuesday evening when he told members of his centrist Renaissance party and its allies, “If you believe in this democratic and Republican order, a riot cannot win the day over the representatives of the people.”

    Addressing a gathering at the presidential Élysée Palace, he continued, “The mob, whatever it is, has no legitimacy before the sovereign people expressing themselves through its elected representatives.”

    In effect, at a time when the nature of democracy is being vigorously debated in France’s Fifth Republic, with its Constitution that gives the president enormous power, Mr. Macron argued that his decision to ram through the pension overhaul without a full parliamentary vote on the bill itself was more democratic than the “democracy” of widespread street protest.

    His method was legal, and therefore, he said, he had the prerogative to use it; end of story, as Mr. Macron argued the case.

    Commenting on Mr. Macron’s remarks Tuesday, François Bayrou, one of Mr. Macron’s key centrist allies, told Franceinfo on Wednesday: “I wouldn’t have put it that way. Demonstrations have their legitimacy, but it is not a greater legitimacy than democratic legitimacy.”

    Mr. Macron has said very little about his pension overhaul over the past two months, leaving his prime minister, Élisabeth Borne, and his ministers on the front lines to defend it from the opposition and to convince a skeptical public. This approach appears to have failed, as the president himself acknowledged without offering concessions or any possible compromise.

    Speaking of Ms. Borne, who has faced intense criticism in the Parliament, Mr. Macron said, “She has my confidence to lead this government.” He added that, “even in this moment of political incandescence, there is no alternative majority.”

    This was an apparent allusion to the fact that while the extreme-right National Rally party of Marine Le Pen and the far left led by Jean-Luc Mélenchon hold considerable power in the National Assembly, or lower house, they agree on very little except the need to prevent the pension overhaul.

    While Mr. Macron stood firm on his pension changes, he outlined other measures to placate anger in the country, which he said was due partly to a “feeling of injustice.”

    “This feeling of injustice is saying, in a way, ‘When it comes down to it, we are always the ones who are working, who are asked to make an effort,’” Mr. Macron said of the many protesters who will have to work longer because of the change in the retirement age.

    The government, he said, would look into ways to ensure that when large companies collect “exceptional profits,” those profits are also shared with employees instead of being used only to buy back stock.

    Overall, however, Mr. Macron’s intransigent position in his remarks suggested that the dispute over the pension overhaul could last a long time. He had no response when asked when exactly French people could expect a return to calm.

    The president has taken on something much bigger than the retirement age: the nation’s deep attachment to social solidarity and the pervasive view that a long sentence of work is offset only by the liberating rewards of a retiree’s life.

    At a time of war in Europe, rising inflation, increasing energy costs, broad anxiety about economic prospects and growing distrust of the democratic institutions of the Fifth Republic, Mr. Macron’s determination to fight this battle now has crystallized resentments and brought into frontal conflict two views of French society and identity.

    Catherine Porter, Constant Méheut, Daphné Anglès, Liz Alderman and Tom Nouvian contributed reporting from Paris.

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    France24 - Monde

    "Ça y est, je suis libre !", savoure le journaliste français Olivier Dubois, ex-otage au Sahel

    Publié le : 21/03/2023 - 11:48Modifié le : 21/03/2023 - 16:25

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    L'ex-otage français Olivier Dubois est arrivé mardi à l'aéroport de Villacoublay, près de Paris, où il a retrouvé ses proches et été accueilli par le président Emmanuel Macron. Le journaliste français a passé deux ans aux mains d'un groupe jihadiste lié à Al-Qaïda dans le Sahel.

    Le journaliste français Olivier Dubois savoure sa liberté retrouvée après son retour en France et des moments "difficiles". L'ex-otage, qui a passé près de deux ans aux mains de jihadistes au Mali, a retrouvé ses proches sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, où il été également accueilli, mardi 21 mars, par le président français Emmanuel Macron.

    Sur le tarmac de la base militaire de Villacoublay, où il a atterri au lendemain de sa libération à Niamey, la joie semble incommensurable. Un large sourire ne le quitte plus alors qu'il vient de retrouver sa femme, ses deux enfants, sa sœur et son père.

    Les premiers échanges avec eux ? "Les mots fusent et on ne s'en souvient pas" mais l'émotion est forte. "C'est physique !", raconte-t-il. "Je me sens mieux, vraiment mieux", souffle-t-il. "Hier, je n'y croyais pas quand je suis arrivé à l'aéroport [de Niamey] et je commence à réaliser petit à petit", poursuit-il. "Là ça y est, j'ai vu ma famille, c'est effectif, je suis libre !". Sa sœur, Canèle Bernard, acquiesce en rigolant.

    Olivier Dubois reconnait qu'au cours de sa longue détention – 711 jours –, "il y a eu des épisodes difficiles. Mais je tiens à dire que je n'ai ni été maltraité, ni humilié, ni frappé, ni quoi que ce soit". Et il savoure sa chance d'être libre même s'il s'avoue "très, très fatigué" et qu'une partie de sa tête "est encore là-bas".

    Comment sa libération a-t-elle été possible ? "Évidemment ça m'intéresse mais je n'en sais rien du tout", explique-t-il. "Je sais que le Niger est impliqué, les services français aussi". Il souligne avoir demandé aux autorités "mais on n'a pas voulu me répondre, évidemment". Alors il avance des hypothèses : "échange de prisonniers, argent, les deux, je ne sais pas".

    "On bouge beaucoup, tous les mois, toutes les deux semaines"

    Ce qu'il sait en revanche, c'est que sa libération a été bien planifiée, puisqu'il a été informé le 7 mars qu'il allait "sortir dans 15 jours". Puis, aucune nouvelle jusqu'au 16 mars, date à laquelle il a été transféré en moto, puis en pick-up, pour être amené "sous un arbre" où il a attendu patiemment de retrouver la liberté.

    Deux jours avant celle-ci, il fait la connaissance de Jeffery Woodke, humanitaire chrétien américain qui avait, lui, été enlevé le 14 octobre 2016 au Niger. Ils ont été tous deux libérés au cours d'une extraction épique : il a fallu "deux nuits et une matinée" pour sortir du pays.

     

    Olivier Dubois avait été enlevé dans le nord du Mali mais a constamment changé de lieu de détention. Le dernier se situait dans la région de Kidal, dans le nord du pays, explique-t-il, tout en soulignant qu'un otage ignore où il se trouve "la plupart du temps".

    "On bouge beaucoup, tous les mois, toutes les deux semaines", raconte-t-il. "C'est eux qui vous font bouger, il y a des alertes, il y a des drones". Les départs sont alors précipités. Parfois, il est resté plus longtemps sans bouger, notamment "six mois dans des prisons à ciel ouvert". Une stabilité appréciable : on peut mettre en place des routines, avoir "nos habitudes". Cela donne aussi "plus de confort".

    "Pas dégouté du métier de journaliste"

    Interrogé sur ce qu'il compte faire à présent, il a assuré que cette malheureuse expérience ne l'avait "pas dégouté du métier de journaliste". "Mais je vais travailler un peu autrement", confie-t-il.

    À court terme, il sait qu'il doit se reconstruire psychologiquement et faire redescendre les émotions. "Il y a une sorte d'euphorie, j'ai été libéré hier, il y aura forcément une sorte de phase 'down'" à l'avenir, prévoit-il. "Il va falloir que je le gère". Et avant toute chose, retrouver le sommeil.

    À très court terme, ses projets sont simples : passer du temps avec ses proches "pour reconnecter la famille" et retrouver une vie normale. "Le reste, on verra après", conclut-il, alors que Dov Alfon, le patron de Libération avec qui il collaborait avant son enlèvement, a déjà assuré avoir des projets pour lui.

    Emmanuel Macron avait exprimé lundi son "immense soulagement" et a témoigné de sa "grande reconnaissance au Niger pour cette libération", après s'être entretenu au téléphone avec le journaliste.

    Au moins trois otages occidentaux sont encore détenus au Sahel : le chirurgien australien Arthur Kenneth Elliott, enlevé au Burkina Faso le 15 janvier 2016 ; l'officier de sécurité roumain Iulian Ghergut, enlevé le 4 avril 2015 au Burkina Faso. Enfin, un religieux allemand, le père Hans-Joachim Lohre, dont on est sans nouvelles depuis novembre 2022, est considéré comme ayant été enlevé au Mali.

    Avec AFP

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    Tchad : un ressortissant franco-australien enlevé dans l'est du pays

    Tchad : l'otage franco-australien captif pendant 48h est arrivé dans la capitale en "bonne santé"

    Libération

    Olivier Dubois, dernier otage français dans le monde, a été libéré

    Valeurs Actuelles

    Vague RN aux législatives, retour en force des LR, déclin de Falco et Muselier : le Var se réveille

    Une salle comble d’élus et administrés, un discours et des applaudissements. Rien d’inhabituel à Fréjus, où le maire RN, David Rachline, présentait ses vœux pour la nouvelle année, le 26 janvier. Si ce n’est la présence, traditionnelle mais cette année remarquée, du maire de la commune voisine de Saint-Raphaël, Frédéric Masquelier, et de la sénatrice Françoise Dumont, tous deux récemment intégrés à la pléthorique “équipe dirigeante” des Républicains. Voyant là un dangereux rapprochement de son parti avec le Rassemblement national, le sénateur LR Michel Bonnus, repris en chœur par la presse locale, s’était ému qu’ils aient été placés au premier rang : « Suis-je le seul surpris ? » Frédéric Masquelier, lui, ne l’est pas. Le président de l’agglomération Estérel Côte d’Azur, qui englobe la commune de son homologue lepéniste, s’habitue à ces piques — qu’il aime aussi distribuer —, comme une consécration de sa notoriété locale grandissante.

    Depuis qu’il a repris en main la fédération varoise des Républicains, avec Jean-Louis Masson, élu à la tête du conseil départemental en octobre dernier, l’édile se sent pousser des ailes. « Un vent de liberté souffle sur le Var. Nous ne sommes plus en deuxième division, nous sortons de la féodalité. » Dans son viseur, la baronnie établie autour d’Hubert Falco, maire de Toulon, qui capte l’essentiel des subventions du conseil régional, présidé par Renaud Muselier : 78 millions d’euros viennent d’être “débloqués” pour la métropole toulonnaise dans le cadre du “budget 100 % climat” de la région. À l’automne dernier, Saint-Raphaël s’était joint aux communes maralpines de Mandelieu-la- Napoule et Cannes pour dénoncer l’iniquité de traitement dont elles font l’objet par le conseil régional, qui distribue les deniers publics en fonction de ses affinités politiques.

    Muselier et Falco : les deux nouveaux macronistes vont désormais composer avec l’inattendu Mourad Boudjellal, propriétaire du Hyères Football Club, élu président de Renaissance dans le département, la semaine dernière. Dans ce tableau éclectique, Frédéric Masquelier dit ne pas désespérer. Les Républicains varois reprennent de la vigueur : Didier Bremond, vice- président du département, et Guillaume Decard, son adjoint à la mairie, comptent parmi ses “reprises” de guerre, un temps partis des Républicains mais à nouveau cooptés.

    François de Canson, le maire de La Londe-les-Maures, envoyé par Muselier pour briguer le conseil départemental, a été renvoyé dans les cordes par une fronde d’élus LR. La maire de Collobrières, Christine Amrane, a récemment été éjectée de la viceprésidence de la communauté de communes présidée par Canson, qui lui revenait de droit ? Une mesure de rétorsion contre ses prises de position, voire son absence de soutien au candidat de la région, veulent croire certains. Hubert Falco, baron à son couchant, embourbé dans l’affaire des frais de bouche dite Hubert Eats (ou des “frigos”), sera, lui, jugé en avril pour détournement de biens publics et recels. De quoi terrasser pour de bon l’empire Falco, en place depuis vingt et un ans ? « Si Balkany se présentait aujourd’hui, il serait élu dès le premier tour. Et je le déplore », élude un observateur local.

    Le binôme Masquelier-Rachline

    Dans le même temps, la “théorie de la copropriété”, vantée par Frédéric Masquelier et David Rachline, fait de Saint-Raphaël et Fréjus un nouveau pôle d’attractivité, débordant de projets communs : énergie, transports, future promenade des Bains… L’an dernier, un sondage commandé à l’Ifop par la collectivité raphaëloise validait l’adhésion des habitants des deux villes au partenariat noué par leurs maires : 83 % se disaient favorables. Malgré une enquête, jugée à charge, récemment publiée par l’Express, sur les pratiques politiques du maire de Fréjus, la popularité du binôme Rachline – Masquelier ne faiblit pas. Lorsque la racaille se fait trop entendre dans le quartier de La Gabelle, l’agglomération lui coupe les subventions. Lorsque les urgences du centre hospitalier intercommunal sont saturées, Masquelier prend sa plume pour étriller la bureaucratie, désignée coupable, dans le Figaro. Résultat : vingt lits supplémentaires ont été ouverts et huit personnels dépêchés, malgré l’émoi soulevé par la méthode jugée cavalière.

    S’il donne des sueurs froides aux plus prudes, le partenariat LR-RN de ces édiles est à l’évidence plus pragmatique que politique. Pressenti pour être parachuté dans une des huit circonscriptions que compte le département, le nouveau président du Rassemblement national, Jordan Bardella, était venu présenter ses candidats à Fréjus, à la veille des dernières législatives. Depuis, sept ont été raflées par le parti, une seule a été laissée à la majorité présidentielle. Laure Lavalette, la plus médiatique, Philippe Lottiaux, Stéphane Rambaud, Julie Lechanteux, Frank Giletti, Philippe Schreck et Frédéric Boccaletti sont autant de noms avec lesquels il faudra composer à l’avenir. « Les autres, ils ne bossaient pas ! Au moins, eux viennent me voir pour porter des sujets, comme sur la loi SRU », se réjouit encore Masquelier, qui prône une entente sur les dossiers, tout en se détachant d’un corpus avec lequel il conserve quelques incompatibilités.

    Le retour en force du RN

    Vingt-huit ans après avoir remporté la mairie de Toulon, avec Jean-Marie Le Chevallier, le “Front” tendance Marine est donc parvenu à se réimplanter durablement sur ces terres à la sociologie favorable. Département charnière, coincé entre des Bouches-du-Rhône populaires et des Alpes-Maritimes bourgeoises, le Var, avec ses nombreux pieds-noirs et commerçants de la classe moyenne en voie de paupérisation, ne pouvait que se donner au RN, à bras ouverts. « Prenez-nous au MOT [Marignane, Orange, Toulon, NDLR] », disaient à l’époque les frontistes, alors qu’ils avaient la main sur ces communes du littoral méditerranéen.

    « Le Var et nous, c’est une vieille histoire », rappelle le député RN Frédéric Boccaletti. Élu en juin dernier sur la circonscription de Six-Fours-les-Plages, l’élu est une mémoire encore vivace du territoire et du parti. Engagé très tôt aux côtés de Jean-Marie Le Pen, il décrypte les ressorts d’un retour en force : « C’est une terre très touchée par l’immigration, d’abord. Les électeurs des Républicains ont été très déçus par leurs élus, ensuite. Nous avons pu capitaliser sur cette colère. » Car la probité des élus, notamment LR, a été bien souvent mise à mal sur la Côte d’Azur. C’est le cas de Marc Giraud, ex-président du conseil départemental, condamné à l’automne 2022 pour une affaire d’emplois fictifs à la mairie de Carqueiranne. Il est aussi renvoyé devant le tribunal en avril avec Hubert Falco dans l’affaire des “frigos”.

    Trahison des électeurs et corruption des élites : ce n’est pas par hasard qu’Éric Zemmour, l’an dernier, avait tenté, en vain, d’y faire son trou, comme bien d’autres avant lui. C’est dans le Var que Sophie Cluzel, ex-secrétaire d’État, choisie comme tête de liste de la majorité aux élections régionales, a ses attaches. La Macronie y a d’ailleurs déployé toute son énergie pour ramener dans son giron ces terres qu’elle n’imaginait pas si droitières. Il fallait bien pour cela quelques transfuges.

    C’est attablé à un café de la place de la Liberté, à Toulon, à l’été 2020, qu’Emmanuel Macron avait su se mettre Hubert Falco dans la poche. Le triumvirat Falco-Muselier-Estrosi, rabatteur d’une droite déboussolée vers l’Élysée, était né. Le fort de Brégançon est son point de ralliement. Jamais un chef d’État sous la Ve République n’a passé autant de temps dans la résidence d’été présidentielle. Vladimir Poutine y a même été reçu en août 2019, en visite d’État. Nicolas Sarkozy, qui y a maintes fois séjourné, préférait la résidence de sa femme, au cap Nègre, où il continue de se rendre régulièrement. « Le Var, c’est un peu une carte postale de la vie politique française », synthétise un connaisseur de la toile de fond locale.

    De l’autre côté du massif rougeoyant de l’Estérel, les Alpes-Maritimes, aussi solidement ancrées à droite et démographiquement équivalentes, ne manquent pas de péripéties, qui accaparent tous les regards. La guerre Ciotti -Estrosi à son paroxysme, l’irruption sur la scène nationale de David Lisnard à Cannes, des circonscriptions et un conseil départemental tenus d’une main de fer par Les Républicains… Mais ne dites plus que le Var est endormi.

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    France24 - Monde

    Pourquoi ces images ne prouvent pas que Vladimir Poutine a envoyé un “double” à Marioupol

    Publié le : 21/03/2023 - 18:31

    Lise Kiennemann Suivre

    Vladimir Poutine a-t-il envoyé un “double” à Marioupol, dans le cadre d’un de ses derniers déplacements officiels ? C’est ce qu’affirment plusieurs publications partagées depuis le 20 mars 2023. Mais les images sur lesquelles elles s’appuient - prétendument prises lors des derniers déplacements du président et qui sont censées montrer des différences physiques au niveau de son visage - ne prouvent rien.

    La vérification en bref

    • Depuis le 20 mars 2023, des publications affirment que le président russe ne s’est pas vraiment rendu à Marioupol, ce dimanche 19 mars 2023, mais aurait envoyé un “double” à sa place.
    • Elles s’appuient sur trois images, présentées comme ayant été prises à trois dates et endroits différents, et censées montrer des différences physiques au niveau du visage du président russe. Celles-ci prouveraient que Vladimir Poutine utilise des “doubles” dans le cadre de certains de ses déplacements.
    • Mais les dates et les lieux associés à ces images ne sont pas corrects. 
    • Si des différences sont visibles, c’est que ces images ont été prises à plusieurs années d’intervalles et montrent différentes expressions faciales du président.

    Le détail de la vérification

    Ce dimanche 19 mars 2023, le Kremlin a rapporté que le président russe s'était rendu à Marioupol, ville de l’est de l’Ukraine occupée par l’armée russe depuis mai 2022 et dévastée par les bombardements.

    Mais cette visite “surprise” et annoncée après-coup par Moscou a alimenté les rumeurs. Selon plusieurs publications partagées sur Twitter, Facebook ou Telegram, ce serait en fait un “double” du président russe qui se serait présenté dans cette ville. 

    Ces allégations s’appuient sur une comparaison entre trois photos, présentées comme ayant respectivement été prises le 21 février 2023 à Moscou, le 18 mars 2023 à Sébastopol et le 19 mars 2023 à Marioupol.

    Sur ces images, des différences relatives à la forme du visage sont mises en évidence, pour prouver que ce n’est pas le vrai Vladimir Poutine qui s’est présenté dans la ville de Marioupol.

    Ce montage a notamment été partagé par Anton Gerashchenko, conseiller du ministre de l'Intérieur de l'Ukraine, dans une publication partagée près de 6 000 fois. “Selon vous, lequel est le vrai ?” interroge-t-il en anglais.

    On retrouve des allégations similaires dans des tweets en russe (voir cette publication partagée plus de 800 fois) ou en français.

    Or, ces images ne prouvent rien : elles ont été prises à différentes années, et capturent des expressions faciales différentes du président russe, expliquant les différences qui y sont visibles.

    Photo 1 : une image prise en 2020, et non en 2023

    Contrairement à ce que prétendent ces publications, la première image n’a ainsi pas été prise le 21 février 2023 à Moscou. 

    En isolant cette image et en réalisant une recherche d’image inversée (voir ici comment procéder), on la retrouve dans un article publié le 23 février 2020 par l’agence de presse russe Tass

    Le président russe avait donc à ce moment-là trois ans de moins, ce qui explique pourquoi il y montre un visage légèrement différent.

    Photo 2 : une image prise à Marioupol, et non à Sébastopol

    La deuxième photo est pour sa part extraite d’un reportage publié le 19 mars 2023 par le média russe Izviesta, comme l’indique cet article du média de vérification italien Open.online

    Ce reportage est notamment disponible sur la page Telegram du média. “Lors de son voyage de travail à Marioupol, Vladimir Poutine s'est entretenu avec les habitants. (...) Les habitants des nouvelles maisons ont également invité le président à venir voir comment ils s'étaient installés” peut-on lire en accompagnement de la vidéo. 

    L’image a été retournée pour faciliter la comparaison avec les deux autres photos. L’image correspond par ailleurs à un moment où Vladimir Poutine grimace, faisant apparaître un double menton et expliquant pourquoi cette image diverge des photos officielles du président russe.

    Sur d’autres extraits du reportage, le président russe est présenté sous des angles, qui permettent clairement de l’identifier.

    Contrairement à ce qu’indiquent les récentes publications, l’image n’a donc pas été prise à Sébastopol, mais à plus de 600 kilomètres de là, à Marioupol. 

    Photo 3 : une image extraite du même déplacement à Marioupol

    La troisième image apparaissant dans le montage apparaît d’ailleurs dans ce même reportage filmé à Marioupol. Elle correspond donc au même lieu et à la même date que la deuxième image, alors que les publications récentes leur associent des lieux et des dates différentes.

    Accusations de mises en scène des déplacements présidentiels

    Depuis le début de l’invasion russe, Vladimir Poutine est régulièrement accusé de recourir à des sosies lors de ses déplacements, dans des publications qui insinuent parfois que le président russe “se cache” parce qu’il aurait peur ou ne ferait pas confiance à son entourage.

    Ces suspicions sont parfois alimentées par les médias et les personnalités politiques ukrainiens. 

    Le média ukrainien The Kyiv Post a par exemple repris le montage photo partagé récemment, interrogeant le représentant du renseignement militaire ukrainien, Andriy Yusov, à ce sujet. "Un homme qui ressemble à Poutine a visité Marioupol” aurait simplement commenté celui-ci.

    En octobre 2022, le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Budanov, avait déclaré à la télévision ukrainienne que le président russe utilisait “au moins trois sosies” ayant eu recours à la “chirurgie plastique” pour lui ressembler davantage, comme le rapportait des tabloïds britanniques comme The Daily Mail. Des allégations qui n’ont jamais été prouvées de source indépendante.

    Vladimir Poutine a également été accusé à plusieurs reprises de recourir à des figurants lors de ses déplacements, le présentant comme un président paranoïaque. Des allégations sur lesquelles la rédaction des Observateurs de France 24 s’est déjà penchée.

    >> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Vladimir Poutine et la "figurante" : pourquoi cette affirmation est une intox

    >> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Ces photos ne montrent pas des "figurants" utilisés pour mettre en scène les déplacements de Vladimir Poutine

    Le président ukrainien est lui aussi la cible de publications trompeuses qui affirment que ses déplacements et interventions sont “mis en scène”. En octobre 2022, une vidéo avait par exemple été détournée pour affirmer que Volodymyr Zelensky tournait ses vidéos publiées sur les réseaux sociaux depuis un studio, et non depuis le terrain.

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    Известия (RUS)

    Столтенберг рассказал об использовании ВСУ до 7 тыс. снарядов в день

    Вооруженные силы Украины (ВСУ) используют в день от 4 тыс. до 7 тыс. артиллерийских снарядов. Об этом заявил генсек НАТО Йенс Столтенберг в среду, 22 марта.

    «Темп расходов на боеприпасы выше, чем текущий темп производства», — сказал он в беседе с The Guardian.

    Столтенберг высказал мнение, что США, Великобритания, Франция, Германия и другие западные государства должны были быть готовы поддерживать киевский режим оружием, боеприпасами и запасными частями в течение длительного времени.

    «Запад поставил на свою войну против России очень многое» Лавров подвел итоги деятельности российской дипломатии в 2022 году

    Ранее, 21 марта, в ежегодном отчете за 2022 год Столтенберг заявил, что НАТО согласовывает новые цели по производству ключевых видов вооружений. Он указал, что оружие не только отправят на Украину, но и оставят в резерве у стран — членов альянса.

    20 марта страны Евросоюза утвердили план передачи Украине 1 млн артиллерийских снарядов в ближайшие 12 месяцев.

    Совет Европейского союза 14 марта увеличил на €2,2 млрд объем Европейского фонда мира, из которого Евросоюз выделяет средства на оружие для Украины.

    Вместе с тем в феврале глава минобороны Великобритании Бен Уоллес заявил, что Вооруженные силы Украины должны научиться экономнее использовать боеприпасы, как это делают армии стран НАТО.

    Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины на фоне спецоперации России по защите Донбасса, о которой российские власти объявили 24 февраля 2022 года на фоне обострения ситуации в регионе из-за украинских обстрелов.

    Valeurs Actuelles

    Emmanuel Macron annonce que le projet de loi immigration sera “découpé” en “textes plus courts”

    Alors que l’examen au Sénat du projet de loi immigration était attendu pour le 28 mars prochain, le Gouvernement ne semble plus si pressé. Lors de son intervention ce mercredi 22 mars à 13 heures, le président de la République a annoncé que le projet serait finalement divisé en « plusieurs textes », qui seront examinés dans les « prochaines semaines » par le Parlement.

    Le chef de l’État a cependant réitéré sa volonté de mener à bien ce projet de loi. « Il y aura bien une loi immigration », a-t-il insisté, ajoutant que « nous n’avons pas le droit, dans notre pays, à l’arrêt et à l’immobilisme ».

    Un report qui a été convenu avec le président du Sénat, Gérard Larcher, dans le but de ne pas expédier l’examen d’un tel texte. « C’est une réforme extrêmement importante et indispensable, car nos capacités sont saturées », a ainsi expliqué Gérard Larcher au chef d’État, ajoutant que « si on veut la traiter de façon apaisée, on ne peut pas le faire dans une période aussi éruptive ».

    Un projet de loi sensible, y compris au sein de la majorité

    Annoncé depuis plusieurs mois, ce projet de loi ne convainc pas tellement, y compris au sein de la majorité. « Dans la majorité, les plus favorables au texte réclament des mesures plus fortes, quand les moins allants trouvent qu’on en a déjà beaucoup fait », explique la députée Renaissance, Caroline Janvier au Figaro. C’est la question des quotas qui divise le plus. L’aile gauche de la majorité ne veut pas entendre parler du volet des régularisations et estime qu’il est inutile de chercher à séduire Les Républicains. « Cela ne marchera pas, on aura la droitisation, mais pas les voix LR », indiquait un élu Renaissance.

    Et pour cause, le texte, qui prévoit notamment de régulariser des clandestins pour résoudre le problème des métiers en tension, a laissé quelques députés Républicains pour le moins sceptiques. Le 17 janvier dernier, Bruno Retailleau prévenait des risques d’une telle mesure : « Ce projet de loi va ouvrir encore plus les vannes de notre immigration. »

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    France24 - World

    Macron breaks silence on France’s bitter pension battle: the key takeaways

    Issued on: 22/03/2023 - 16:30Modified: 22/03/2023 - 16:32

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    French President Emmanuel Macron broke his silence on the bitter pension battle roiling the country in a televised interview on Wednesday, stressing that his contentious reform raising the pension age is necessary and will come into force later this year.

    Macron, whose approval rating has sunk to below 30%, was aiming to steady the ship and appease the anger that has swept the country since he rammed his deeply unpopular pension reform through parliament without a vote.

    Dismissing calls for a snap election or a referendum, he said the plan to raise France’s minimum retirement age from 62 to 64 would continue on its “democratic path” and come into force by the end of 2023.

    The French president also reaffirmed his faith in Prime Minister Élisabeth Borne, whose government narrowly survived a no-confidence vote triggered by Macron's use of special executive powers to bypass parliament.

    >> Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

    Here are the key takeaways from his interview with TF1 and France 2.

    • Pension reform to be enacted by year-end

    Macron said his disputed pension overhaul was “necessary” to balance France’s pension system over the coming years amid shifting demographics.

    “The longer we wait, the more it (the deficit) will deteriorate,” said the French president, whose government has failed to persuade the public – and indeed many economists – of the need for a reform.

    “This reform is necessary, it does not make me happy. I would have preferred not to do it,” he said, calling for the reform to come into force by the end of 2023.

    >> Protests, appeals, referendum: What’s next for France’s pension reform?

    Macron, whose support is highest among pensioners and older workers, said 1.8 million pensioners “will start seeing their pension increase by an average of 600 euros per year” as a result of the changes.

    • Ready to accept ‘unpopularity’

    The French president, who cannot seek re-election after his second term ends in 2027, said he was prepared to accept unpopularity over the contentious reform, which polls say is opposed by more than two-thirds of the French.

    “Between short-term opinion polls and the broader interest of the nation, I choose (the latter),” he said. “If it is necessary to accept unpopularity today, I will accept it.”

    Macron saw his approval rating plummet to 28% last week, according to an Ifop poll, his lowest level since the Yellow Vest crisis in 2019. The poll was conducted before he used special executive powers to force through his pension reform, further enraging his critics.

     

    • ‘Restart’ talks with unions on worker conditions

    Macron acknowledged the “call for justice” voiced by protesters during mass rallies against his pension reform, which critics say will primarily affect low-skilled workers who start their careers early and have physically draining jobs, as well as women with discontinuous careers.

    He promised to set up an “investment fund for the prevention of occupational wear and tear”, though he avoided using the word “pénibilité (arduousness), which has been a recurrent theme during protests.

    During his first term in office, Macron struck down certain criteria of pénibilité that allowed some workers to retire earlier owing to the exhausting nature of their jobs. He has in the past said he was “not a fan” of the word pénibilité, “because it suggests that work is a pain”.

    • Confidence in Prime Minister Borne

    Macron said his equally embattled Prime Minister Borne retained his confidence, brushing off calls for her to go.

    "She (Borne) has my trust to lead this government team," he said of the premier, whose approval rating has also slipped below 30%.

    Macron urged Borne to “build a legislative platform” that is “clearer, more concise” and that “changes things for our compatriots in a more tangible way”.

    • Yes to dissent, no to violence

    While acknowledging “legitimate protests”, the French president promised zero tolerance for violence following days of unrest triggered by his decision to bypass parliament.

    Lawyers, magistrates and politicians from the opposition have accused police officers of making hundreds of arbitrary arrests in an attempt to stifle the anti-government protests.

    Video footage of police brutality aimed at protesters and some journalists has prompted the country’s rights ombudswoman, Claire Hédon, to express her “concern”.

    Macron had ruled out bowing to pressure from protesters during a meeting with cabinet ministers on Tuesday evening, dismissing talks of a snap election or a referendum.

    “The crowd, whatever form it takes, has no legitimacy in the face of the people who express themselves through their elected representatives,” he said, glossing over the fact that he denied those representatives a vote on his pension reform.

    • Profit-sharing scheme for workers

    Seeking to regain the political initiative, and shake off the "president of the rich" tag that still dogs him, Macron said he wanted the government to take measures ensuring that companies share more of their profits with workers.

    “We have big companies that are in the process of buying back their own shares ... We need to find the right way but they must share (profits) more with their employees,” he said.

    Macron said he would ask the government to work on what he called an “exceptional contribution” by companies to the benefit of workers.

    Finance Minister Bruno Le Maire said the idea was to spur a "substantial" increase in contributions to profit-sharing schemes by companies with more than 5,000 employees that buy back their own shares.

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRANCE IN TURMOIL

    French opposition says Macron shows ‘contempt’ for workers in TV interview

    FRANCE IN TURMOIL

    Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

    FRANCE IN TURMOIL

    A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

    Известия (RUS)

    Рябков заверил в готовности России защищать себя всеми возможными средствами

    Россия будет защищать себя всеми доступными средствами от агрессивных действий других стран, в том числе США. Об этом 22 марта заявил замглавы МИД РФ Сергей Рябков.

    Так он прокомментировал заявление сенатора США Линдси Грэма, который 14 марта предложил сбивать российские самолеты в нейтральном воздушном пространстве после инцидента с крушением американского беспилотника.

    «Заявления эти надо воспринимать серьезно. Они отражают оттенок готовности сделать максимум, чтобы нанести нам урон во всех сферах, в военной репутационный урон тоже попытаться нанести. Это отражение того, что выступающие с такого рода заявлениями люди слабо себе представляют реалии ядерного века и совсем забыли о том, что РФ готова защищать себя от агрессивных выпадов всеми имеющимися в ее распоряжении средствами», — сказал Рябков в кулуарах дискуссионного клуба «Валдай».

    При этом он уточнил, что не имеет в виду ядерный арсенал России. По его словам, сейчас США ведут гибридную войну в отношении РФ.

    «Сейчас время, когда гибридная война приобретает всё более масштабные и изощренные формы, эта война против РФ ведется США и возглавляемой ими группой стран безоглядно, без просчета последствий того, что может случиться в итоге», — указал Рябков.

    Что посеяли: как американский БПЛА «Жнец» оказался на дне Черного моря Беспилотник MQ-9 Reaper опасно приблизился к берегам Крыма

    Ранее в этот день замглавы МИД России также заявил, что США своим намерением продолжать полеты беспилотных летательных аппаратов над Черным морем «нарываются» на контрмеры России. Он добавил, что в любом случае безопасность РФ будет обеспечена на 100%.

    Инцидент с американским беспилотником произошел 14 марта. Согласно первоначальному заявлению европейского командования Вооруженных сил США (USEUCOM), российский истребитель Су-27 при перехвате задел крылом винт дрона, после чего тот сам упал в международных водах Черного моря. В Минобороны РФ заявили, что самолет не применял бортовое вооружение и не вступал в контакт с беспилотником.

    На следующий день министр иностранных дел РФ Сергей Лавров заявил, что американская сторона игнорирует факт того, что отдельные районы Черного моря имеют ограниченный статус для полетов после начала СВО по защите Донбасса.

    16 марта координатор стратегических коммуникаций в Совете национальной безопасности Джон Кирби назвал незаконными авиаограничения России над Черным морем. Кроме того, Кирби указал, что США продолжат разведывательные миссии над Черным морем ради поддержки Украины.

    Valeurs Actuelles

    « Cette réforme est une nécessité » : Emmanuel Macron campe sur ses positions malgré les manifestations

    Une prise de parole très attendue. Emmanuel Macron a enfin pris la parole, cinq jours après le passage en force, avec le 49.3, de la très contestée réforme des retraites, lors d’une interview télévisée sur TF1 et France 2. Le président de la République reste déterminé à ce que cette dernière entre en vigueur « d’ici la fin de l’année », a-t-il annoncé.

    « Ce texte va poursuivre son chemin démocratique », avance l’homme politique. Tout juste 48 h après le rejet des motions de censure déposées pour empêcher l’adoption de cette réforme, Emmanuel Macron soutien, encore et toujours, que « cette réforme est nécessaire ».

    « Je ne cherche pas à être réélu »

    « Au moment où je vous parle, est-ce que vous pensez que ça me fait plaisir ? Non. J’aurais préféré ne pas la faire. », a confié au cours de son interview le président de la République. Malgré les nombreuses manifestations qui éclatent partout en France depuis deux mois, et qui s’intensifient depuis presque une semaine, l’homme d’État ne compte par revenir sa décision.

    Le Président se dit même « prêt à endosser l’impopularité ». « Entre les sondages, le court terme et l’intérêt général du pays, je choisis l’intérêt général », argumente-t-il, avant d’ajouter « je ne cherche pas à être réélu ».

    Cependant, il condamne ouvertement les manifestations violentes et les nombreux blocages qui ont été recensés ces derniers jours. « Qu’il y ait des manifestations pour dire qu’on est contre, c’est légitime. Mais quand il y a des blocages, il faut pouvoir les lever : c’est pourquoi j’ai demandé au gouvernement au maximum de négocier, et sinon de réquisitionner », notamment pour la mobilisation des éboueurs.

    « Elle a ma confiance »

    Lorsque le cas Elisabeth Borne est évoqué, là aussi, Emmanuel Macron ne flanche pas. Malgré une popularité en baisse, depuis l’annonce du recours au 49.3, le président de la République a défendu sa Première ministre. « Elle a ma confiance pour conduire cette équipe gouvernementale. » Avant de poursuivre : « Il faut continuer d’élargir cette majorité autant que possible. »

    « La réforme qu’on fait est très difficile », a reconnu Emmanuel Macron, avant d’exprimer son « regret » de ne pas avoir « su convaincre de la nécessité » de cette dernière. Désormais, l’objectif du Président est d’aller de l’avant et de regagner la confiance des syndicats et des forces politiques. « On doit apaiser et on doit rebâtir un agenda parlementaire et des réformes en réengageant un dialogue ».

    « Déni » et « mépris », les réactions politiques

    Après l’intervention du président de la République, les réactions dans la sphère politique ne se sont pas faîtes attendre.

    Le chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé les « traditionnelles marques de mépris » d’Emmanuel Macron, ajoutant que ce dernier « vivait en dehors de toute réalité ». L’ancien candidat à la présidentielle n’a pas apprécié les propos du chef de l’État qui avait qualifié de « foule » illégitime, les nombreux manifestants qui se sont mobilisés spontanément ces derniers jours. « La foule est au peuple ce que le cri est à la voix », lui a donc répondu Jean-Luc Mélenchon.

    Du côté du Parti socialiste, les réactions ne sont guère plus enthousiastes. Olivier Faure estime qu’Emmanuel Macron a « mis plus d’explosif sur un brasier déjà bien allumé », ajoutant qu’il était dans « un déni absolu ».

    Marine Le Pen, dont les propos étaient attendus, a tenu une conférence de presse à l’Assemblée nationale à la suite de l’interview du président de la République. La présidente du groupe Rassemblement national à la chambre basse a indiqué qu’à travers son discours, le chef de l’État « insulte tous les Français globalement. Tous ceux qui pourtant en vertu du respect de la Constitution manifestent, y compris ceux qui manifestent pacifiquement ». Quant à Élisabeth Borne, qui se trouve en difficulté depuis l’annonce du recours au 49-3, son autorité « est ruinée », estime Marine Le Pen.

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    France24 - World

    ‘Every tenth of a degree matters’: UN climate report is a call for action, not despair

    Issued on: 22/03/2023 - 16:57

    Cyrielle CABOT

    The latest report by the UN’s climate advisory panel has once again highlighted the need for urgent action against human-induced climate change, noting that the tools to prevent climate catastrophe already exist. While hopes of limiting global warming at 1.5C are rapidly fading, climate experts stress that “every additional tenth of a degree matters” to mitigate the already dire consequences of our planet warming. 

    The 36-page “summary for policymakers”, a synthesis of nine years of research by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), is a stark reminder that the devastating impacts of climate change are hitting faster than expected – and that failure to take decisive action could make some of those consequences irreversible. 

    “Humanity is on thin ice – and that ice is melting fast,” UN Secretary-General Antonio Guterres warned on Monday as he presented the report’s key findings. “Our world needs climate action on all fronts – everything, everywhere, all at once.” 

    The IPCC report says our planet is on course to reach 1.5 degrees Celsius above pre-industrial levels – considered a safer limit to global warming – in little over a decade. Its dire warning comes just eight years after the COP21 climate summit in Paris made the 1.5C threshold a beacon for climate policies. 

    “Since the Paris Accord, the stated objective of states has been to keep global warming well below 2C above pre-industrial levels – and to step up efforts to limit it to 1.5C,” says Wolfgang Cramer, a research director at the Mediterranean Institute of Marine and Terrestrial Biodiversity and Ecology (IMBE).  

    “This overall objective provided a horizon and a specific target for climate policies,” adds Cramer, who co-authored the IPCC’s last major report in 2022. “But when you look at the current trajectories and the poor efforts mustered by governments, it does indeed appear highly unlikely that we can meet that second target.” 

    The figures speak for themselves. The IPCC says greenhouse gas emissions would need to be slashed by 45% by 2030 for there to be any chance of capping global warming at 1.5C. That would mean annual cuts equivalent to the one witnessed at the height of the Covid-19 pandemic in 2020, when the world’s economies ground to a halt. 

    As things stand, humanity is well off the mark. According to the IPCC’s projections, our planet is on course for global heating of 2.5C by the end of the century if governments stick to their emissions pledges – and 2.8C if they stick to current policy. 

    The planet’s ‘fever’ 

    While the outlook is dire, it should not be cause for fatalism and inaction, experts caution.  

    “Our actions right now will determine the extent of global warming in the long run. The objective is to ensure it remains as low as possible,” says Cramer, for whom the 1.5C target “is already too high” to avert major consequences for the planet. 

    “We’re currently at 1.2C and already we are bearing the consequences, with an increase in heatwaves, droughts and flooding,” he explains. 

     

    To understand the significance of each fraction of a degree, Cramer draws a parallel with a human suffering from fever. Add one degree Celsius to the normal body temperature of 37C and the person will feel unwell and have headache. Add 2C and the suffering increases. At 3C it becomes dangerous, particularly if the person is vulnerable. 

    The same goes for our planet, Cramer adds.  

    “The consequences will differ at each degree and in different parts of the world: they will be most severe in places that are most vulnerable,” he says. “1.5C will always be better than 1.6C, which will always be preferable to 1.7C. Every tenth of a degree matters.” 

    Biodiversity under threat 

    The consequences of this global “fever” are increasingly evident, starting with the extinction of biodiversity.  

    In 2015, the year of the Paris Accord, the Bramble Cay Melomy, a small rodent that lived on a speck of land off the coast of Papua New Guinea, became the first known mammal to go extinct as a result of human-caused climate change. 

    “Scientists have shown that its disappearance was caused by rising sea levels submerging its habitat,” Camille Parmesan, a climate and biodiversity expert at the CNRS research centre, told FRANCE 24 in an interview in December. 

    “We have also documented the disappearance of 92 species of amphibians, killed because of the proliferation of a fungus that developed as a result of climate change modifying ecosystems,” Parmesan added.  

    >> ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

    Corals are another obvious casualty. At 1.5°C, 70% to 90% of reefs could disappear. At 2°C, the figure rises to 99%. 

    Experts at the UN-backed biodiversity agency IPBES say more than a million species are currently threatened with extinction, with climate change becoming the “most significant” menace. “The more it increases, the more ecosystems are disrupted, with consequences for wildlife,” an agency report stated in 2021. 

    Extreme weather 

    “Each additional degree will translate into increasingly frequent and severe weather events, with ever greater consequences for the 3.3 billion people who live in vulnerable areas,” adds Cramer. 

    For several years now, scientists have been investigating links between climate change and extreme weather events, a field known as “attribution science”. Their findings confirm that heatwaves, floods and hurricanes are increasing in intensity, magnitude and frequency as a result of global warming. Research has thus established that climate change made the devastating heatwave that hit India and Pakistan in March and April last year thirty times more likely. 

    In this context, “decision makers should also focus their efforts on slowing down global warming” – in addition to curbing it, says glaciologist Gerhard Krinner, one of the authors of the latest IPCC report.  

    “The faster climate change takes place the less time people will have to adapt,” he explains. “This in turn will increase the risk of severe shortages, famines and conflicts.” 

    Tipping points 

    Both experts flag the danger of reaching “tipping points” that would be extremely difficult to reverse, such as a destabilisation of the Antarctic ice cap.  

    While the likelihood of catastrophic ice-sheet melting is currently still low, “it increases as the planet warms and there is a real risk of the rise in sea levels accelerating dramatically at between 1.5C and 2C", Cramer warns.   

    Should the Antarctic’s permafrost come to melt, it would release vast amounts of greenhouse gases trapped under the ice, in turn further warming the planet and accelerating ice melt. Other examples of tipping points include the Amazon rainforest turning to savannah and Greenland’s ice cap melting. 

    Each of these scenarios can be avoided, the experts insist, provided there is a political will to do so. 

    “We now have multiple solutions that are readily available to slow down and limit climate change,” says Cramer, for whom “the obstacle is no longer innovation – but politics”.  

    “Today’s efforts will make all the difference in the long term,” adds Krinner. “We can still spare ourselves those extra tenths of a degree.” 

    This article was translated from the original in French.

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Science

    IPCC report calls for urgent climate action, but will governments listen?

    UN climate report a 'message of hope' despite impacts hitting faster than expected

    UN warns 'vampiric' water use leading to 'imminent' global crisis

    France24 - World

    French opposition says Macron shows ‘contempt’ for workers in TV interview

    Issued on: 22/03/2023 - 16:08

    FRANCE 24 Follow Clovis CASALI Follow

    French union leaders and opposition politicians on Wednesday reacted with outrage to a televised interview with President Emmanuel Macron in which he discussed planned pension reforms recently forced through government.

    In an interview broadcast on national television channels TF1 and France 2, Macron defiantly vowed to push through the deeply unpopular pensions reform.

    The president said he was prepared to accept unpopularity in the face of sometimes violent protests across France.

    >> Hundreds arrested as French protests continue after government survives no-confidence vote

    Aides said the televised discussion was aimed at "calming things down", as weeks of strikes against the reforms show little sign of abating, but initial reactions showed it might have quite the opposite effect.

    "Lies!" the moderate, reform-minded Laurent Berger, head of the CFDT, France's largest union, tweeted, accusing Macron of "rewriting history" after he said unions had not offered an alternative to his pension bill.

    Philippe Martinez, who leads the more hardline CGT union, told French media that Macron was mocking workers with what he called an "outlandish" interview.

    The union leader said the interview showcased the French President's "hypocrisy", adding that Macron's comments showed "disdain for the millions of people who have been protesting".

    Opposition politicians were also quick to criticise the president.

    LFI leader Jean-Luc Mélenchon also accused Macron of telling lies about pension reform in the interview and showing “typical contempt for the workers and the demonstrations”.

    Macron parle une fois de plus pour ne rien dire à part ses mensonges sur la #ReformeDesRetraites.Il nous accable de ses marques traditionnelles de mépris pour les travailleurs et les manifestations. La foule M. Macron, est au peuple ce que le cri est à la voix.#greve23mars pic.twitter.com/XwC39T67Oy

    March 22, 2023

    Macron “lives outside all reality", the far-left leader said at a press conference in Toulouse on Wednesday.

     

    Marine Le Pen, the leader of the far-right in parliament, said Macron had merely "reinforced the feeling of contempt" felt by the French

    The secretary of France’s Socialist Party, Olivier Faure, warned of a fierce reaction to the televised interview from the French public, saying Macron had “put even more explosives on an inferno that is already ablaze”.

    “It’s astonishing. He is in absolute denial,” Faure said from outside France’s National Assembly.

    (FRANCE with AFP, REUTERS)

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    President Macron hopes to heal divisions after bruising pensions fight

    AS IT HAPPENED

    Macron holds firm on pension reform bill as protests escalate

    In the press

    Will Macron 'Macronsplain' his way out of pension reform anger?

    Valeurs Actuelles

    Réforme des retraites, 49.3 : et Emmanuel acheva Macron

    ​Le macronisme abîme tout, et c’est même à cela qu’on le reconnaît. Cette réforme des retraites ne doit pas être lue comme le début des ennuis politiques d’Emmanuel Macron, à peine son second mandat entamé, mais comme l’aboutissement d’une stratégie au parfum nihiliste.

    ​Le macronisme est un relativisme, dont la formule “en même temps”, d’abord gimmick inoffensif, se révèle être le nœud de la tragédie. Cette réforme du système de retraites ne devait pas être de gauche : elle permettait une certaine résorption de son déficit structurel, répondait aux défis de la démographie en s’attaquant au totem de l’âge légal de départ à la retraite. Cette réforme ne devait pas être de droite : un tiers des économies réalisées était immédiatement réinvesti dans des compensations censées adoucir le traitement. Les petites pensions – regardez, messieurs dames ! – se voient relevées, les carrières longues font l’objet de toutes les attentions. Quand tout se vaut, rien ne vaut. “Bon à tout, donc propre à rien”, auraient renchéri nos grands-mères.

    ​Le macronisme est une arrogance, entamée dès 2017 avec l’annonce d’une réforme révolutionnaire, à points et “systémique”. Ce n’était même pas le système de retraites par répartition qu’Emmanuel Macron espérait sauver : il voulait montrer qu’une révolution autrement plus marquante était possible. À l’époque, les prudences de son Premier ministre, Édouard Philippe, militant pour une plus modeste réforme des retraites “paramétrique” arrachaient des sourires moqueurs aux champions de la disruption. Six ans plus tard, les ambitions ont été rognées à coups de renoncements sur le fond et de politiciennes négociations. Pour finir avec un 49.3 propice à l’éruption de l’opinion.

    Les Républicains, divisés, cocus de l’affaire, finiront définitivement étouffés par le macronisme

    ​Emmanuel Macron a considéré que le dialogue social était trop ancien monde et que Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, pourtant pas le plus mauvais bougre des syndicalistes français, n’était pas un partenaire suffisamment intéressant. Les Républicains ont été sommés de jouer ce rôle. À mi-chemin entre l’aiguillon et le dindon de la farce. Les voilà moins-disants sur l’âge légal, eux qui ont toujours milité pour un départ à 65 ans. Et se croyant indispensables. Ils finiront, eux qui ne sont déjà plus très nombreux, divisés. Ainsi que cocus : après des semaines de conciliabules avec un gouvernement passablement honni, on leur signifie qu’ils ne servent finalement à rien pour passer une réforme à la loyale, qu’il leur faut boire encore un peu de servitude, en ne votant pas une imprévue motion de censure.

    ​Ils ne sont pas au bout de leur peine. Dans les semaines qui viennent, la Première ministre, Élisabeth Borne, sera assez probablement remplacée par Gérald Darmanin, son actuel ministre de l’Intérieur. L’objectif pour le président de la République sera alors double. Mettre en place une politique plus propice à convaincre les classes populaires, en nommant à Matignon l’élu de Tourcoing toujours prompt à rappeler ses origines modestes et en distribuant de l’argent public. Sur ce dernier point, c’est toujours ainsi que l’ancien banquier Emmanuel Macron s’est sorti de la nasse. Quant à la deuxième partie de l’objectif, en nommant Gérald Darmanin à Matignon, elle consistera à débaucher des figures — ou ce qu’il en reste — des Républicains pour intégrer le gouvernement et ainsi étouffer définitivement cet allié déjà au bord de l’apoplexie.

    Même ceux qui font partie du gouvernement pleurent sur ces équipes pléthoriques d’incompétents et d’inconnus.

    ​Mortel pour Les Républicains ; cruel pour Élisabeth Borne ? Pas tant que ça. La Première ministre rejoint la longue cohorte de ces chefs de gouvernement français qui auront laissé sans rien dire le président gouverner à leur place. Elle a été recrutée parce qu’elle se savait plus technocrate que politique, qu’elle ne contestait pas les règles du jeu de contournement des institutions voulu par Emmanuel Macron, et accessoirement parce qu’elle hérissait moins l’entourage présidentiel que Catherine Vautrin, l’ancienne ministre de droite à laquelle Emmanuel Macron avait initialement pensé.

    ​Demandez aux vrais ministres ce qu’ils pensent du nivellement par le bas de la classe politique, depuis 2017, et vous ne serez pas surpris. Même ceux qui en font partie pleurent sur ces équipes pléthoriques d’incompétents et d’inconnus. Demandez aux vieux députés ce qu’ils pensent de cette majorité parlementaire, perdue et la plupart du temps insignifiante, qui accompagne l’exécutif comme une armée atone. Il n’y a même plus la tentative d’éclat que l’on retrouvait lors du premier quinquennat, quand le mathématicien Cédric Villani, le grand policier Jean-Michel Fauvergue ou le chiraquien Hugues Renson garnissaient les rangs de La République en marche au Palais-Bourbon.

    Les hasardeux paris présidentiels

    Confidence d’un ami intime du couple Macron, quelques semaines après sa réélection, en 2022 : « Emmanuel et Brigitte sont ravis d’avoir beaucoup de députés d’extrême gauche. Ils préfèrent que ce soit le bordel à l’Assemblée que dans la rue. » Ainsi vont les hasardeux paris présidentiels. Dynamiter le clivage droite-gauche pour mieux régner ? La droite déçoit, titube, mais le spectacle d’une vie politique chaotique n’élève aucun des observants. Mettre en scène Jean-Luc Mélenchon, favoriser l’élection d’élus d’extrême gauche en ânonnant “pas une voix pour l’extrême droite” lors des dernières législatives ? Puis singer la désolation face au tohu-bohu des insoumis et s’étonner que la rue s’embrase.

    ​La promesse de recomposition politique, portée la main sur le cœur par Emmanuel Macron dès son éclosion, se révèle aussi peu réalisée que celle d’apaiser le pays. Plus que jamais, la recomposition s’efface derrière la vorace décomposition, et la colère, la déception, la désillusion forment le triste ciment d’une nation.

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    France24 - Monde

    Mort d'Idriss Déby au Tchad : plus de 400 rebelles condamnés à la prison à vie

    Publié le : 21/03/2023 - 18:27

    FRANCE 24 Suivre

    La Cour criminelle de la cour d'appel de N'Djamena a condamné plus de 400 rebelles à la prison à perpétuité au Tchad pour "acte de terrorisme, mercenariat, enrôlement d'enfants dans l'armée et atteinte à la vie du chef de l'État", l'ancien président tchadien Idriss Déby Itno, tué au front en avril 2021.

    Plus de 400 rebelles ont été condamnés, mardi 21 mars, à la prison à perpétuité au Tchad, notamment pour "atteinte à la vie" de l'ancien président Idriss Déby Itno, tué au front en 2021 lors de leur offensive, a annoncé le parquet à l'AFP.

    "Plus de 400 personnes ont été condamnées" à la prison à vie pour "acte de terrorisme, mercenariat, enrôlement d'enfants dans l'armée et atteinte à la vie du chef de l'État", a affirmé le procureur général de N'Djamena Mahamat El-Hadj Abba Nana, sans donner de chiffres précis sur le nombre de personnes condamnées. Il ajoute que "24 personnes ont été acquittées" à l'issue de ce procès qui s'était ouvert il y a plus d'un mois.

    Les audiences de la Cour criminelle de la cour d'appel de N'Djamena se sont déroulées à huis clos dans l'enceinte de la prison de Klessoum, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de la capitale dans un pays régulièrement pointé du doigt pour des procès de masse.

    >> À lire : La répression au Tchad "a fait disparaître le peu d'espoir suscité par le dialogue national"

    Au printemps 2021, le plus puissant alors des groupes rebelles, le Front pour l'Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), avait lancé, à partir de ses bases arrières en Libye, une offensive en direction de la capitale N'Djamena.

    Le 20 avril, l'armée annonçait que le maréchal Déby, qui dirigeait le Tchad depuis plus de 30 ans d'une main de fer, avait été tué au front par les rebelles et nommait un de ses fils, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno, président de la République pour une période de transition, à la tête d'une junte militaire de quinze généraux.

    Ce verdict intervient trois mois après que 262 personnes, sur 401 accusées dont 80 mineurs, ont été condamnées à de lourdes peines de détention, après avoir été arrêtées avant, pendant et après une manifestation qui a tourné au bain de sang le 20 octobre 2022.

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} ANALYSE

    Mahamat Idriss Déby Itno reçu par Emmanuel Macron : "Deux présidents qui ont besoin l'un de l'autre"

    Tchad : le pouvoir affirme avoir déjoué une "tentative de déstabilisation"

    ENTRETIEN

    La répression au Tchad "a fait disparaître le peu d'espoir suscité par le dialogue national"

    France24 - Monde

    Islam : le ramadan commencera jeudi en France

    Publié le : 21/03/2023 - 20:01

    FRANCE 24 Suivre

    Le mois de jeûne musulman du ramadan en France débutera jeudi, a annoncé mardi la Grande mosquée de Paris, prônant ainsi la même date que le Conseil français du culte musulman, dont elle ne fait plus partie.

    Le mois de ramadan, un mois de jeûne, de prières et de partage pour les musulmans, commencera jeudi en France, a annoncé, mardi 21 mars, la Grande mosquée de Paris (GMP).

    Son recteur Chems-eddine Hafiz a confirmé cette date, dans un communiqué publié sur Twitter, à l'issue d'une rencontre appelée "Nuit du doute", destinée à fixer de manière solennelle le début de ce jeûne, en tenant compte à la fois de la méthode du calcul scientifique et de l'observation lunaire.

    "Après la consultation des calculs scientifiques, des données astronomiques universelles, et les observations de la lune, la commission (religieuse de la GMP, ndlr) a déterminé le premier jour du mois béni de ramadan en France (... ) au jeudi 23 mars", affirme la GMP.

     

    Les fédérations nationales musulmanes réunies à la Grande Mosquée de Paris pour la #NuitduDoute annoncent, dans un communiqué commun, que le début du mois béni de #Ramadan 2023-1444/H en France est fixé au jeudi 23 mars 2023 Inch'Allah : pic.twitter.com/aTNo4MHQw9

    March 21, 2023

     

    Le Conseil français du culte musulman (CFCM) – dont la GMP ne fait plus partie –, partisan de la méthode du calcul scientifique, avait annoncé la date de jeudi depuis plusieurs semaines.

    Durant le ramadan, un des piliers de l'islam, les croyants sont invités à s'abstenir de boire, de manger, de fumer et d'avoir des relations sexuelles, de l'aube (dès que l'on peut "distinguer un fil blanc d'un fil noir" dit le Coran) jusqu'au coucher du soleil.

    Les musulmans appelés à faire des dons

    Le ramadan est la période où d'importants dons sont consentis aux mosquées et salles de prières (environ 2 500 en France). Les musulmans sont invités à acquitter une aumône pour les pauvres, la zakât el-Fitr. Elle a été évaluée cette année à sept euros par personne, a indiqué le CFCM dans un précédent communiqué.

    Ce dernier a en particulier appelé les fidèles musulmans à s'associer aux organismes humanitaires et caritatifs "opérant dans notre pays et partout dans le monde, notamment dans les régions touchées par les derniers tremblements de terre en Turquie et en Syrie".

    La France compte entre cinq et six millions de musulmans pratiquants et non-pratiquants, selon plusieurs études sur le sujet (Pew Research Center, Institut Montaigne, Insee, Ined), ce qui fait de l'islam la deuxième religion du pays et de la communauté musulmane française la première en Europe.

    Le jeûne est prescrit aux musulmans pubères, mais des dispenses sont prévues pour les voyageurs, les malades, les personnes âgées, les femmes enceintes ou venant d'accoucher. Des compensations sont possibles pour les personnes empêchées ou dispensées (jeûne effectué ultérieurement, dons aux nécessiteux...).

    Le ramadan s'achèvera par l'Aïd el-Fitr, la fête de la rupture du jeûne, qui devrait avoir lieu le 21 avril selon les partisans du calcul scientifique.

    Avec AFP

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    En Iran, Nouvel An persan et ramadan s'entrechoquent sur fond de crise

    Exilé en Belgique, l'imam marocain Hassan Iquioussen placé en centre fermé pour être expulsé

    ANALYSE

    Turquie : à six mois de la présidentielle, la laïcité attise de nouveau les passions

    L'Humanité

    Réforme des retraites. La gauche fustige un président « hors-sol »

    Actu

    Dirigeants des partis de gauche et des syndicats dénoncent les propos d’un président arrogant et mensonger.

    Aurélien SoucheyreNada Abou El Amaim

    Les réactions ont été immédiates après l’entretien du président de la République sur la réforme des retraites, durant lequel Emmanuel Macron s’est montré inflexible et déterminé à avancer à marche forcée, malgré l’opposition des Français. « Il n’y a aucune réponse du président. Il a fait un bilan très positif de son action, donc c’est grave », a dénoncé Philippe Martinez. Le secrétaire général de la CGT ajoute que le chef de l’État « continue à faire l’amalgame entre impôts et cotisations ». « Soit il a une méconnaissance de notre système, et c’est très grave, soit il se fout de notre gueule, pour être très clair », tranche-t-il. Tout en rappelant que si, la CGT a fait des propositions alternatives sur les retraites, alors que le président affirme que les syndicats n’en ont fait aucune. « Déni et mensonge ! La CFDT a un projet de réforme des retraites. Macron, en 2019, l’avait compris, il avait repris notre ambition d’un système universel. Macron, en 2023, refait l’histoire et ment sur la CFDT, pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste », fustige ainsi Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.

    Soit il a une méconnaissance de notre système, et c’est très grave, soit il se fout de notre gueule, pour être très clair.» Philippe Martinez

    « Emmanuel Macron vient d’entrer en cohabitation avec les Français. Rien à même d’apaiser la colère légitime qui s’exprime contre la retraite à 64 ans », a également réagi Fabien Roussel. Le secrétaire national du PCF ajoute : « Nous appelons au changement, au respect du monde du travail et de la démocratie sociale. Nous, forces de gauche et écologistes, sommes prêts à gouverner. »

    Macron vide le jerrican sur un brasier qu’il avait déjà allumé.»Olivier Faure

    « Interview hallucinante d’un président qui ne reconnaît qu’une erreur : ne pas avoir réussi à convaincre. Il assimile les manifestants aux factieux du Capitole. Il explique qu’il n’existe aucune alternative à sa vision. Parle de respecter l’usure au travail après avoir rallongé de deux ans le travail… » dénonce Olivier Faure. « Ce président de la République ne comprend pas les Français. Il les présente comme des paresseux drogués aux aides publiques. Disqualifie les syndicats. Insulte notre histoire en refusant une légitimité à l’expression populaire. Macron vide le jerrican sur un brasier qu’il avait déjà allumé », ajoute le secrétaire national du PS.

     Sarkozy sur la forme. Fillon sur le fond. Pasqua sur le maintien de l’ordre.»Boris Vallaud

    « Sarkozy sur la forme. Fillon sur le fond. Pasqua sur le maintien de l’ordre. Vite la gauche », pointe Boris Vallaud. Le président du groupe PS à l’Assemblée nationale estime aussi que « les Français n’ont pas besoin d’un président qui se prend pour un père de famille donnant le sirop. Cette réforme est injuste, brutale et jugée inefficace par les économistes », en référence à un Emmanuel Macron qui a répété cette phrase : « Vous pensez que ça me fait plaisir de faire cette réforme ? »

    Hors-sol, arrogant, menteur, irresponsable. Il n’avait pourtant que quatre mots à prononcer : je retire ma réforme.» Mathilde Panot, présidente du groupe FI à l’Assemblée nationale

    « Comment peut-on mentir avec autant d’arrogance ? » s’interroge Jean-Luc Mélenchon au sujet des propos du président. « Il nous dit qu’il faut tenir compte de la pénibilité et de l’usure au travail alors même que le gouvernement vient de retirer des critères de pénibilité l’exposition aux matières chimiques dans le passage en force du 49.3… » signale l’insoumis. « Macron en direct depuis une réalité alternative. Hors-sol, arrogant, menteur, irresponsable. Il n’avait pourtant que quatre mots à prononcer : je retire ma réforme. Bravo à celles et ceux qui ont enduré ces trente minutes de vide absolu », fustige également Mathilde Panot, présidente du groupe FI à l’Assemblée nationale. « Macron mène une stratégie du chaos. Il humilie et néglige les syndicats », alerte le député FI François Ruffin, qui observe que le président, isolé, « arrive à faire l’union de François Ruffin, Laurent Berger, Charles de Courson et Léna Situations » contre lui.

    Macron mène une stratégie du chaos. Il humilie et néglige les syndicats.»

    François Ruffin, député FI

    « Cette interview est symbolique de l’exercice du pouvoir de Macron, qui pense avoir raison seul contre tout le monde », tance Cyrielle Chatelain. La présidente du groupe écologiste considère que le président « insulte les Français qui se mobilisent en les comparant à l’extrême droite ». « La première étape pour reconstruire la confiance avec les Français, c’est le retrait de cette réforme », insiste-t-elle. « Glacée par la démonstration d’autosatisfaction du président. Outre ses propos méprisants et même offensants, outre la vacuité de ce qu’il propose, quand va-t-il comprendre qu’il n’a pas le monopole de la responsabilité et de l’intérêt général ? » s’interroge enfin Marine Tondelier. La secrétaire nationale d’EELV ajoute : « Si vraiment Macron voulait la médaille d’or de l’intérêt général, il nous aurait davantage parlé du dernier rapport du Giec, sorti le 20 mars, et de ce qu’il compte faire pour que la planète soit encore habitable par nos enfants. Car les scientifiques le disent : c’est une urgence vitale. »

    Réforme des retraitesCGTCFDTParti socialiste
    France24 - Monde

    Le Premier ministre du Gabon "très étonné qu'on demande aux Africains de se justifier" sur l'Ukraine

    Publié le : 21/03/2023 - 17:15

    Christophe BOISBOUVIER Marc PERELMAN

    En visite officielle en France, le Premier ministre gabonais Alain-Claude Bilie-By-Nze a accordé un entretien à France 24 et RFI. Interrogé sur l'abstention du Gabon lors du récent vote de la résolution de l'ONU demandant le retrait des forces russes d’Ukraine, il a rappelé que son pays avait "condamné la violation du droit international". Il s’est dit aussi très étonné qu’on demande aux Africains "de justifier leur choix", ajoutant qu'il s'agissait d'une guerre "très loin du Gabon".

    Aux micros de France 24 et RFI, le chef du gouvernement gabonais Alain-Claude Bilie-By-Nze s'est exprimé sur la prochaine élection présidentielle prévue en août, lors desquelles les autorités gabonaises ont refusé la présence d'observateurs de l'Union européenne.

    "Nous avons fait le constat que les observateurs de l’UE ont contribué à aggraver la situation au Gabon, lors des dernières élections" s'est justifié le chef du gouvernement gabonais. 

    Ces élections, qui s'étaient tenues en août 2016, avaient été émaillées par des controverses et des violences à l'origine de plusieurs morts.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Emmanuel Macron au Gabon : "Cet âge de la Françafrique est bien révolu"

    INFLUENCE FRANÇAISE

    Business, Françafrique... Que faut-il retenir de la tournée africaine d'Emmanuel Macron ?

    LE FIL DU 23 FÉVRIER

    L'Assemblée générale de l'ONU exige le retrait "immédiat" des troupes russes d'Ukraine

    L'Humanité

    Réforme des retraites. Chaos post-motion de censure chez « Les Républicains »

    Actu

    Le vote de la motion de censure par 19 députés du parti de droite, en dépit des consignes de leurs chefs de file, ont mis le feu dans un mouvement au bord de la scission. Aurélien Pradié est à demi-mot menacé d’exclusion. Quant à la stratégie à adopter vis-à-vis du gouvernement, rien n’est tranché.

    Florent LE DU

    Éric Ciotti, qui pour justifier son vote contre la motion de censure disait ne pas vouloir « ajouter du chaos au chaos », doit maintenant appliquer ce mantra pour gérer son propre parti. Malgré l’appel du président de LR, 19 députés de son parti, sur 61, ont voté le texte transpartisan destiné à renverser le gouvernement. Le Niçois a été élu en décembre 2022 pour redresser un mouvement au bord de l’éclatement ; aujourd’hui, la scission n’a jamais été aussi proche...

    Réforme des retraites. Emmanuel Macron en flagrant déni de réalité

    Mardi matin, les cadres se sont réunis autour d’un conseil stratégique d’une rare tension. Du côté des partisans de la réforme, les tirs ont fusé contre Aurélien Pradié, qui a déjà été destitué de son poste de vice-président du parti et que certains envisagent d’exclure. « On n’a plus rien à se dire », a ainsi tranché Jean-François Copé, jugeant qu’Aurélien Pradié avait fait apparaître Emmanuel Macron comme « le seul réformateur », selon des propos rapportés par le Figaro.

    On a changé 125 fois d’amendements pour faire plaisir à Aurélien (…) On s’est ridiculisés. » Michèle Tabarot

    Ce que ne dit pas clairement la députée Michèle Tabarot, tout en lui reprochant vertement la responsabilité du marasme dans lequel se trouve le parti : « On a changé 125 fois d’amendements pour faire plaisir à Aurélien pour qu’il apporte un soutien au groupe. Et on apporte nos voix à FI qui veut mettre le chaos dans le pays (…) On s’est ridiculisés. » « Il faut que tu te positionnes, que tu dises quelles sont tes intentions. Si c’est pour nous envoyer un scud tous les jours… à un moment, il faudra se poser la question (de quitter le parti – NDLR) ! » a fini par lancer Éric Ciotti comme un ultimatum, toujours selon le Figaro. Aurélien Pradié, comme les 18 autres frondeurs de la droite, écartent pour l’instant un départ de LR, mais ils vont devoir, pour rester, donner des gages à la direction dans les semaines à venir.

    Un statut quo de la stratégie

    Au-delà de la sanction, c’est la question de la ligne politique et des futurs accords avec la Macronie qui se pose. Alors que l’élue parisienne Rachida Dati demande à son parti de « se mettre autour de la table pour trouver un accord de gouvernement », aucun autre cadre important de LR n’est allé dans ce sens. La ligne reste la même, selon le président du groupe à l’Assemblée, Olivier Marleix, celle de « l’opposition, tout en restant responsable, et voter les textes utiles à l’intérêt général ». Soit un statu quo de la stratégie qui a produit la situation délétère que connaît LR aujourd’hui.

     Les solutions proposées par le président de la République ne sont pas à la hauteur de la crise politique et économique que nous vivons. » Éric Ciotti

    Mercredi, Emmanuel Macron a « demandé à Élisabeth Borne d’élargir sa majorité autant qu’elle le pourra avec les femmes et les hommes de bonne volonté, de droite ou de gauche », en précisant qu’il ne s’agissait pas d’une coalition mais « peut-être texte par texte ». Chez LR, les réactions sont quasi unanimes pour fustiger les propos du chef de l’État : « Les solutions proposées par le président de la République ne sont pas à la hauteur de la crise politique et économique que nous vivons », a réagi Éric Ciotti. Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs LR, qui incitait fortement ses collègues à voter la réforme des retraites, a repoussé les appels du pied d’Emmanuel Macron : « À la place du projet de loi immigration, des petits textes à la découpe qui ne régleront rien… comme d’habitude. »

    Toutefois, à l’inverse, la pro-réforme des retraites Véronique Louwagie a salué « un président (qui) descend dans l’arène sur la question des retraites, il a même essayé de convaincre sur le fond ». Alors que certains comme Aurélien Pradié pourraient finir par être poussés vers la sortie, d’autres vont-ils sauter le pas vers la Macronie ?

    Les RépublicainsAurélien PradiéÉric CiottiRéforme des retraites
    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    She Posted Online About the War in Ukraine. Then She Faced a Prison Term.

    The case of Olesya Krivtsova, a Russian student who ended up on the Kremlin’s official terrorist list, has underscored the perils of using social media to criticize the Kremlin’s war in Ukraine.

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    By Valerie Hopkins

    Reporting from Arkhangelsk, in northern Russia

    Sitting in a small courtroom flanked by her two lawyers last month, Olesya Krivtsova was facing a stiff penalty for her fondness for posting on social media. Barely 20 and until this year a university student in northern Russia, she was accused of “justifying terrorism” and “discrediting the Russian armed forces,” and was facing up to a decade in prison.

    Her apparent crime? An Instagram post asking why Ukrainians had rejoiced when the main bridge to Russian-occupied Crimea was attacked in October.

    The post eventually landed Ms. Krivtsova on the Kremlin’s official list of terrorists and extremists. She was placed under house arrest and forbidden from using the phone or the internet.

    Ms. Krivtsova did not wait for a courtroom verdict: Last week, she fled the country.

    “I decided to leave because I was desperate,” Ms. Krivtsova said by telephone on Friday from Vilnius, Lithuania. “It is impossible to prove anything to the Russian court.”

    As the Kremlin intensifies its crackdown on free speech, social media platforms have become a more frequent target for punishment. The government is increasingly penalizing people for posts it considers critical of the fighting in Ukraine — with fines, imprisonment and, in extreme cases, temporarily losing custody of their children.

    In the Ryazan region south of Moscow, for instance, investigators opened a criminal case against a man who posted a joke about the Russian retreat from Kherson, in southern Ukraine. A student who ran an antiwar channel on the messaging app Telegram was denounced by the rector of his university for posts that criticized the Kremlin’s invasion of Ukraine as well as alleged Russian atrocities in Bucha and Mariupol. This month, he was sentenced to eight and a half years in a penal colony.

    The crackdown on social media comes as Russia also moves against activists, rights groups and news media outlets that express or report on antiwar sentiment, part of what critics say is a chilling effort to eliminate viewpoints that diverge from the Kremlin’s propaganda. President Vladimir V. Putin took the opportunity to burnish the state’s messaging this week as he appeared with China’s top leader, Xi Jinping, in Moscow.

    “This is the logic of intimidation,” said Sergei Smirnov, the editor in chief of the Russian news outlet Mediazona, which reports on the country’s criminal justice system. “We are dealing with a police state that believes that we should simply punish more severely so that there are fewer and fewer people who express their opinion openly.”

    Ms. Krivtsova’s case had resonated among rights activists and opponents of the war in Ukraine — as a symbol of bravery for ordinary Russians, but also as a cautionary tale for anyone who would dare follow in her footsteps. Her posts — on a private Instagram story available only to friends — were reported to officials by her fellow students at Northern (Arctic) Federal University, some of whom she knew personally.

    The State of the War

    “I understand if a person refuses to speak out for his safety, because the consequences are serious not only for the person, but for the whole family, for all their loved ones,” she told journalists before a recent court hearing. “Everything that I’m going through right now is terrible.”

    This week, the Russian government added her to the federal wanted list, and a court ruled that she be arrested in absentia, according to Russian news media.

    Almost 6,000 Russians have been accused of discrediting the Russian Army since the invasion, according to OVD-Info, a rights group that tracks political repression. Of those, more than 2,000 cases are related to comments posted on social media, the group said.

    Russia treats the first charge as an administrative offense, which usually comes with a fine or some prison time. But a repeat offense — which can even involve a social media post from years in the past — carries criminal liability and a potential sentence of 10 years.

    There are 447 defendants facing criminal charges for antiwar activity in Russia, according to OVD-Info. Most are charged with “disseminating false information,” but Ms. Krivtsova and several dozen others are charged with “justifying, promoting and inciting terrorism.”

    Ms. Krivtsova said she realized that her chances of being exonerated were greatly diminished after train tickets were purchased in her name. She denied buying the tickets and said she believed the security services had done so to imply that she would attempt an escape. The prosecution was unable to provide any evidence showing that she had bought them.

    Ms. Krivtsova said she believed that things in Russia would continue to deteriorate for some time.

    “When I committed this crime,” she said, referring to the charge of discrediting the military, “the sentence was for three years, now it is five. And I know that things will get worse, that there will be criminal liability not even for public expressions but for private beliefs. Everything is building toward that.”

    Since Russia’s full-scale invasion of Ukraine in February 2022, the state has placed even tighter limits on free speech, banning websites and social media platforms and making it a crime to share information about the war that did not come from a state source. Though Facebook and Instagram are banned in Russia, people still use them through workarounds, along with Telegram and VKontakte.

    The long arms of the bureaucratic state are enforcing the new policies — but they have help from ordinary people who are serving as its eyes and ears. Ms. Krivtsova said she was unaware that a group of students at her university had formed their own group chat to discuss the posts of students who oppose the war with a view toward denouncing them.

    Shortly after Mr. Putin ordered a full-scale invasion of Ukraine, Ms. Krivtsova posted comments on social media condemning the war. On May 9, the day Russia commemorates its contributions to defeating Nazi Germany in World War II, Ms. Krivtsova took her activity a step further: She printed and distributed leaflets around Arkhangelsk, a regional capital on the White Sea, pointing out that there are World War II veterans still living in Ukraine, some of whom had died under Russian shelling. She called for an end to the war.

    The next day, officials from the Center for Combating Extremism forced her to “apologize to the Armed Forces of the Russian Federation on camera,” she said. They also extracted a written confession and charged her with “discrediting” the armed forces.

    Ms. Krivtsova continued to express her opinions online, something that had been tolerated before the invasion.

    In October, after the Ukrainian attack on the bridge to Crimea, which Russia illegally annexed in 2014, Ms. Krivtsova wrote a post in which she sought to understand the source of many Ukrainians’ glee over the episode, which Moscow considers an act of terrorism. A screenshot appeared in her classmates’ chat group — with the comment that it was surely illegal.

    “Denunciation is the duty of a patriot,” one of the students wrote, according to screenshots of the discussion viewed by The New York Times.

    One friend in the group saw the chat and warned her. But she did not think her classmates would really go through with it.

    The head of her department lauded the students who denounced her.

    “Society is a social organism, and it can get sick,” said Artyom V. Makulin, the head of the humanities program. “Every society has an immune system.”

    He said he believed students like her had been under the influence of “ideological hypnosis.”

    Ms. Krivtsova said she had never met Mr. Makulin personally, but she said that did not stop him from writing a negative character reference about her for her court appearance.

    On campus, a vast majority of students approached by a Times journalist said they did not know about Ms. Krivtsova’s case. Those who did said they would not discuss the topic of the war online or even among their friends and classmates.

    One freshman history student, Aleksandr, who did not give his surname for security reasons, said it was “beyond scary” to study in an environment where students could condemn you to years in prison.

    In Vilnius, Ms. Krivtsova has a lot on her to-do list: finding an apartment, a job and a new set of clothes, because she left in disguise wearing a “terrible, shabby masculine jacket.” She said she had come to terms with the fact that she would probably never see her grandmother again.

    But she finally has one thing she could not have in Russia. In a video she posted after her escape, she showed herself cutting off the ankle bracelet she had worn during house arrest. A tattoo of a spider with Mr. Putin’s face that says “Big brother is watching” was visible on her other leg.

    She held up a drawing of a broken set of handcuffs accompanied by one word: “Freedom.”

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    France24 - Monde

    Laure Lavalette (RN) : "Politiquement, il n'est pas envisageable qu'Élisabeth Borne reste"

    Publié le : 21/03/2023 - 19:20

    Frédéric RIVIÈRE

    Au lendemain du vote sur les motions de censure sur le texte de la réforme des retraites, Laure Lavalette, députée du Rassemblement National, est l’invitée de "Mardi politique". La porte-parole du RN répond aux questions de Frédéric Rivière. Elle aborde la démission éventuelle d’Élisabeth Borne, le recours au 49.3, la suite du quinquennat d’Emmanuel Macron et la présidentielle 2027.

    Lutte sociale

    Enseignants contre la réforme des retraites : "Après la sidération du 49.3, la colère monte"

    LE FIL DU 21 MARS

    Pour Emmanuel Macron, "la foule" n'a pas de "légitimité" face aux élus

    Retraites : des policiers accusés de violence et des gardes à vue "arbitraires" critiquées

    Valeurs Actuelles

    Manifestations contre le 49.3 : des députés LFI demandent le démantèlement de la Brav-M au gouvernement

    Alors que des manifestations sauvages de plus en plus violentes s’organisent dans toute la France, après le passage en force de la réforme des retraites grâce au 49.3, des députés de La France insoumise ont envoyé un courrier au ministre de l’Intérieur. Un courrier qu’ont pu consulter nos confrères de France Info.

    En effet, Thomas Portes, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis ont demandé le « démantèlement à titre provisoire de la Brav-M ». Cette Brigade de répression de l’action violente motorisée a été créée en 2019, à la suite des manifestations intenses des Gilets Jaunes. Depuis, elle intervient au cours d’événements où violence et casseurs sont présents dans les rues. Elle est souvent source de polémiques, accusée d’être agressive lors des mobilisations.

    « Un emploi disproportionné de la force »

    Dans ce courrier, les trois députés LFI pointent du doigt les « dérives des techniques de maintien de l’ordre observées par les brigades de répression des actions violentes motorisées (Brav-M) » lors des dernières manifestations qui ont éclaté contre la réforme des retraites. Ils font état « d’un emploi disproportionné de la force ».

    « Loin d’assurer un retour à l’apaisement, leur intervention participe de l’augmentation des tensions », affirment-ils. Cette demande de dissolution, « à titre conservatoire » précisent-ils, intervient donc dans le cadre de la doctrine du ministre de l’Intérieur du « maintien de l’ordre ».

    Ils présentent à Gérald Darmanin des « témoignages récents d’exactions violentes et brutales commises par ces brigades à l’encontre des manifestants » qui, selon eux « entachent l’image de notre pays » auprès de la communauté internationale.

    Une pétition pour le démantèlement

    En plus de ce courrier, les trois élus ont décidé de déposer, ce mercredi 22 mars, une pétition sur la plateforme dédiée de l’Assemblée nationale pour demander, là aussi, le démantèlement des Brav-M.

    Pour rappel, une pétition qui arrive à recueillir au moins 500 000 signatures peut être, selon certaines conditions, débattue en séance publique, et donc potentiellement votée.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    L'Humanité

    Macron ou le déni

    Éditorial

    Cathy Dos Santos

    Emmanuel Macron, élu par défaut et flanqué d’un gouvernement en faillite et en sursis, aurait pu faire profil bas. C’est du moins ce que l’on était en droit d’attendre d’un président de la République conscient de la crise profonde qui traverse la France. Une crise qu’il a lui-même provoquée et qu’il assume, droit dans ses bottes, comme si des millions de jeunes et de salariés n’étaient pas dans les rues depuis des mois, comme si une majorité de l’opinion publique ne lui intimait pas l’ordre de revenir sur une réforme inutile, illégitime, et injustifiable. Il a allumé la mèche, soufflé sur les braises et croit pouvoir condamner le feu qui embrase le pays. Les jacqueries ne sont jamais le fruit de « factieux » ni de « factions », pour reprendre l’ignoble expression du locataire de l’Élysée. Les dirigeants de l’intersyndicale, à qui il a opposé un bras d’honneur, n’ont cessé de le mettre en garde. Qui sème le mépris et la misère récolte la colère.

    Le locataire de l’Élysée définitivement hors-sol

    Retenons deux choses de la prestation télévisée du chef de l’État dont les grévistes disaient qu’ils n’en attendaient rien, sauf le retrait de sa réforme honnie. Tout d’abord, le déni de réalité. « Si les Français étaient vraiment en colère, je n’aurais pas été réélu », a-t-il péroré. Balayer d’un revers de la main des millions de votes pour faire barrage à l’extrême droite et nier la puissance du rejet qu’il provoque démontrent à quel point le locataire de l’Élysée est définitivement hors-sol. Eu égard à la fonction qu’il occupe, cette déconnexion est d’une extrême gravité. Tout aussi inquiétant : la violence de ses propos à l’endroit des plus pauvres et des plus précaires, coupables, à ses yeux, des défaillances systémiques de l’économie et du monde du travail.

    Le président n’est plus habilité à parler de la légitimité du peuple. La meilleure démonstration reste encore cette neuvième journée de mobilisation, à l’appel d’une intersyndicale unie, soudée comme jamais. La répression aveugle et disproportionnée qui s’abat sur les opposants à la réforme n’y change rien. Au contraire. Elle attise une juste révolte et conforte la détermination d’une majorité agissante face à un pouvoir inique.

    EditorialEmmanuel MacronRéforme des retraitesSyndicats et réforme des retraites
    Известия (RUS)

    Всемирный банк оценил стоимость восстановления Украины в $411 млрд

    На восстановление и реконструкцию Украины потребуется не менее $411 млрд. Такие данные 22 марта приводит агентство Reuters со ссылкой на обновленный расчет Всемирного банка, сделанный совместно с Еврокомиссией, ООН и правительством Украины.

    В сообщении отмечается, что указанная сумма в 2,6 раза превышает ВВП Украины, согласно оценкам за 2022 год. Подготовленный Еврокомиссией, Всемирным банком и Киевом отчет охватывает один год с 24 февраля 2022 года.

    Отмечается, что Украина в текущем году нуждается в инвестициях на реконструкцию на сумму $14 млрд. Что касается размеров ущерба для энергетики страны, то они увеличились в пять раз по сравнению с июнем 2022 года.

    Нескромная помощь: за пять месяцев ЕС выделил Украине более €8,9 млрд Кто из стран объединения тратит на поддержку Киева больше всего и на что идут эти деньги

    Ранее, 20 февраля, президент Украины Владимир Зеленский заявил, что ожидает инвестиций от Германии, Франции и Италии для восстановления страны. По его словам, Украина решила отдать приоритет европейскому рынку. При этом в Африке Киев планирует расширить хранилища для сельскохозяйственной продукции. Также Зеленский отметил помощь США в наращивании передовых технологий на Украине.

    10 января премьер-министр страны Денис Шмыгаль заявил, что Украина рассчитывает получить в 2023 году, в том числе от западных партнеров, $17 млрд (680 млрд гривен) на первоочередное восстановление имущества, поврежденное в результате военных действий. По словам премьера, восстановление планируется начать в этом году. Источниками финансирования станут конфискованные российские средства, деньги бюджета Украины — 35 млрд гривен ($952,3 млн), а также средства доноров и помощь международных партнеров.

    Ранее, 9 сентября 2022 года, Еврокомиссия, Всемирный банк и киевские власти оценили стоимость восстановления Украины в $349 млрд. Тогда же отмечалось, что эта цифра может вырасти из-за продолжения конфликта.

    Ранее, 30 августа 2022 года, Зеленский заявил, что для восстановления страны понадобится $600–800 млрд. По его словам, об этой сумме говорили в июле в Швейцарии на форуме, когда обсуждали траты на восстановление Украины.

    Россия 24 февраля объявила о начале проведения спецоперации по защите мирного населения Донбасса. Она началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости.

    New York Times - World

    Uganda Passes Strict Anti-Gay Bill That Imposes Death Penalty for Some

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    The legislation, which now goes to the president, also calls for life in prison for anyone engaging in gay sex. Policies to stifle L.G.B.T.Q. rights have been on the rise in several African nations.

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    By Abdi Latif Dahir

    Reporting from Nairobi, Kenya

    Lawmakers in Uganda have passed a sweeping anti-gay law that can bring punishments as severe as the death penalty — the culmination of a long-running campaign to criminalize homosexuality and target L.G.B.T.Q. people in the conservative nation in East Africa.

    The law, which was passed late on Tuesday night after more than seven hours of discussion and amendments, calls for a life sentence for anyone engaging in gay sex. Even trying to have same-sex relations would be met with a seven-year prison term.

    The death penalty would be applied to people convicted of “aggravated homosexuality,” a sweeping term defined in the law as homosexual acts committed by anyone infected with H.I.V. or involving children, disabled people or anyone drugged against their will. Most of these acts are already crimes regardless of gender under the Ugandan penal code, but the death penalty has been added to this bill to target cases in which the perpetrator and victim are of the same sex.

    The parliamentary vote caps a struggle over gay rights in Uganda that has drawn international attention for nearly 15 years. It comes as anti-gay policies and discrimination have been on the rise in several African nations, including Kenya, Ghana and Zambia.

    The legislation in Uganda, called the Anti-Homosexuality Bill, also imposes a penalty of up to 1 billion Ugandan shillings, about $264,000, on any entity convicted of promoting homosexuality. People under 18 who are convicted of engaging in homosexuality face up to three years in prison, along with a period of “rehabilitation.”

    “This house will continue to pass laws that recognize, protect and safeguard the sovereignty, morals and cultures of this country,” Anita Annet Among, the speaker of the Ugandan Parliament, said after legislators finished voting.

    The bill will now go to President Yoweri Museveni, Uganda’s leader for nearly four decades, who has been an outspoken driver of anti-gay measures. He has in the past accused gay people of undermining the stability of Uganda, and in recent weeks he called them “deviants.”

    Mr. Museveni is also a close Western ally whose nation receives almost a billion dollars a year in development aid from the United States. He has pressed for anti-gay measures despite exhortations by Western nations to respect the rights of L.G.B.T.Q. citizens and in defiance of threats to cut aid.

    On Wednesday, Secretary of State Antony J. Blinken urged the Ugandan government “to strongly reconsider the implementation of this legislation,” saying that it would undermine the rights of Ugandans and “could reverse gains” in the fight against H.I.V. and AIDS.

    The bill’s passing was sharply criticized by rights groups and by a few lawmakers in Uganda who said that it infringed on the freedoms of Ugandans and further eroded the rights of gay people.

    Volker Türk, the United Nations human rights chief, called the anti-gay law “probably among the worst of its kind in the world” and said that it could “serve to incite people against each other.”

    Homosexuality is illegal in at least three dozen African countries, with sentences ranging from fines to life in prison. Around the world, a death penalty sentence for same-sex relations is imposed in only a handful of countries, including Iran and Mauritania, according to a survey by Human Rights Watch.

    The bill was introduced in early March by the lawmaker Asuman Basalirwa, who has said that homosexuality threatens family values and the safety of Ugandan children. Mr. Basalirwa did not respond to an interview request.

    But during an appearance at a public forum at Makerere University in the capital, Kampala, on Wednesday, Mr. Basalirwa doubled down, saying the law was needed because there was a “public outcry” over a plot to recruit schoolchildren into homosexuality — an allegation that rights advocates have said is baseless.

    In Uganda, a country of about 46 million people — about 85 percent Christian and 15 percent Muslim — religious leaders have jointly inveighed against homosexuality and what they say is its impact on the sanctity of family and children. Many religious leaders say that homosexuality is a Western import and have held protests and rallies urging legislators to introduce laws that would harshly penalize gay people.

    But even as anti-gay sentiment in Uganda has become pervasive, L.G.B.T.Q. people have become more public, mobilizing to defeat anti-gay legislation in court, holding small Pride parades, representing Uganda in international gay events and creating support groups for parents of gay children.

    The new laws, activists say, will aggravate the challenges already facing gay Ugandans.

    The authorities have in recent years regularly rounded up people whom they suspect of being gay or lesbian and arresting people at gay-friendly bars on what rights groups say are fabricated drug charges, subjecting some to invasive physical examinations. The authorities have raided and shut down the country’s only gay film festival. And last month, a major Ugandan military officer urged health officials not to treat homosexual people in government health centers.

    Last year, the authorities also closed down Sexual Minorities Uganda, an organization that supported L.G.B.T.Q. people in the country.

    Tigere Chagutah, the regional director for eastern and southern Africa at Amnesty International, called the bill “deeply repressive legislation” that would institutionalize hatred and prejudice. The president, he said in an emailed statement, “must urgently veto this appalling legislation, which was passed following a rushed vote.”

    While the vote happened quickly, the drive to outlaw homosexuality in Uganda has been long-running, drawing encouragement from evangelical Christians in the United States and international outrage from gay people and human rights advocates.

    Evangelical groups faced scrutiny and a backlash for their role, including a lawsuit by a Ugandan rights group in the United States. Since then, American evangelical organizations have operated out of the limelight, allowing local leaders and groups to feed the anti-gay sentiment in Uganda, said Nicholas Opiyo, a Ugandan lawyer and human rights activist.

    “They have been working very meticulously over the last five years in mobilizing a constituency, fanning public sentiments, in spreading misinformation as the basis for this law,” Mr. Opiyo said in a telephone interview.

    The legislation passed on Tuesday was a revised version of a harsh 2014 law signed by Mr. Museveni that punished “aggravated homosexuality” with life in prison.

    But the Ugandan Constitutional Court nullified the law that same year, saying that it had been passed in Parliament without the necessary quorum.

    In contrast, for the vote on Tuesday night, lawmakers filled parliamentary chambers. The vote count was 387 in favor and two opposed. But 168 lawmakers were absent.

    Mr. Opiyo said that he and other rights advocates planned to try to persuade the president not to sign the law. If he signs, they say, they will challenge it in court.

    Frank Mugisha, one of few openly gay activists in Uganda, said that he was already receiving calls and text messages from people worried for their lives. Some are thinking about leaving the country.

    “Society has been radicalized to hate L.G.B.T.Q. persons,” Mr. Mugisha, who has received regular death threats and blackmail in the past, said in a phone interview from Kampala. “The coming days will be very hard.”

    Musinguzi Blanshe contributed reporting from Kampala, Uganda.

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    France24 - World

    🔴 Live: Zelensky says Ukraine will 'respond to every blow' after Russian attacks

    Issued on: 22/03/2023 - 07:17

    FRANCE 24 Follow

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday said his country would "respond to every blow" after Russian strikes killed at least seven people in the Kyiv region, and claimed another victim in southern Zaporizhzhia. Follow our live blog for all the latest developments on the war in Ukraine. All times are Paris time (GMT+1).

    7:20pm: Zelensky says Ukraine will 'respond to every blow' after Russian attacks

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday said his country would "respond to every blow" after Russian strikes killed at least seven people in the Kyiv region, and claimed another victim in southern Zaporizhzhia.

    "We will certainly respond to every blow of the occupier on our cities," Zelensky said, adding that "today's Russian strikes on Zaporizhzhia, the night attack on the Kyiv region ... all Russian strikes will receive a military, political and legal response."

    5:05pm: ICC rejects 'threats' after Putin arrest warrant

    The legislative body of the International Criminal Court said Wednesday it regretted "threats" against the tribunal over its war crimes arrest warrant for Russian President Vladimir Putin.

    The presidency of the Assembly of States Parties, which groups ICC member countries, said in a statement there had been "threats against the International Criminal Court as well as measures announced against its Prosecutor and Judges".

    4:22pm: Nobel Peace committee 'deplores' actions against Russia's Memorial

    The Nobel Committee in charge of the Peace Prize on Wednesday condemned the legal actions and what it called "unfounded" charges against members of the prize-winning Russian human rights organisation Memorial.

    "The Norwegian Nobel Committee deplores the arrest of and legal actions taken against Jan Rachinsky and other leading members of Memorial," Berit Reiss-Andersen, chair of the committee, said in a statement.

    "The charges made against them are unfounded and must be dropped," she said.

    The rights group said Tuesday that Russian authorities had opened a criminal case against Oleg Orlov, the co-chair of Memorial, for "discrediting" the army after security officials raided the homes of several Memorial employees earlier in the day.

    Memorial established itself as a pillar of civil society by preserving the memory of victims of communist repression and campaigning against rights violations in Russia under President Vladimir Putin.

    3:40pm: Blinken says China has not 'crossed line' on lethal aid to Russia

    US Secretary of State Antony Blinken said Wednesday that China has not provided substantial military aid to Russia despite Beijing's ramping up of diplomatic support.

    "As we speak today, we have not seen them cross that line," Blinken said in response to a question as he testified before a US Senate committee.

    3:29pm: Ukraine needs $411 bn for reconstruction, recovery says World Bank

    Ukraine's reconstruction and recovery needs have grown to $411 billion, just over a year since Russia's invasion, the World Bank said Wednesday.

    The assessment, made jointly by Ukraine's government, the World Bank, the European Commission and the United Nations, is an increase from the $349 billion estimated in a report released in September.

    The latest evaluation expects Kyiv to require $14 billion for critical and priority reconstruction and recovery investments in 2023.

    Meeting these needs will call for $11 billion in financing beyond what Ukraine's government has already addressed in its 2023 budget, according to the assessment.

    3:00pm: Russia says risk of nuclear conflict at highest level in decades

    Russian Deputy Foreign Minister Sergei Ryabkov said on Wednesday that the probability of a nuclear conflict was at its highest level in decades, Russian news agencies reported.

    He also said there could be no talk of secret or open negotiations with Washington on restoring the New START nuclear arms reduction treaty, which Russia pulled out of in February.

    2:58pm: Ukrainian counter offensive in Bakhmut ‘expected to start in the next few weeks’

    President Volodymyr Zelensky on Wednesday visited military positions near Bakhmut in eastern Ukraine. The front line town has been scene of the longest and bloodiest battle since Russia's invasion, but a Ukrainian counter offensive is expected to start "in the next few weeks", says FRANCE 24's Gulliver Cragg, reporting from Kyiv.

     

    1:51pm: Slovakia offered $1 billion in US arms in trade-off for Ukraine aid

    Slovakia on Wednesday said it had received a US offer of $1 billion in helicopters (Bell AH-1Z Viper attack helicopters), missiles and other arms at a discounted rate in compensation for promising to send MiG-29 warplanes to Ukraine.

    "The value of this material is slightly over $1 billion ... Slovakia would pay around $340 million," Defence Minister Jaroslav Nad said on Facebook, adding that the US offer was in exchange "for 13 old MiGs and a part of the KUB air defence system" promised to Ukraine.

    1:19pm: Russian military court orders arrest of National Guard general for bribery

    A Russian military court on Wednesday detained the deputy commander of the central military district of Russia's National Guard, Major General Vadim Dragomiretsky, on charges of bribe-taking, state-owned news agency TASS reported.

    Senior lawmaker Alexander Khinshtein said on Monday that military investigators had opened a criminal case against Dragomiretsky after he was accused of receiving large sums in bribes.

    Khinshtein did not share details of the evidence for the case against Dragomiretsky, or his role in the case if any, but said the move was the result of efforts by the Federal Security Service and the National Guard. The National Guard could not immediately be reached for comment.

    Khinshtein said Dragomiretsky was suspected of receiving kickbacks from a contractor who reconstructed a military unit in the Moscow region, with preliminary data showing a transfer of 19 million rubles ($250,000).

    1:08pm: Russian strike on flats in southern Ukraine kills 1 at least and wounds dozens

    A Russian strike on a residential building in the southern Ukrainian city of Zaporizhzhia killed one and wounded at least 25 people including children, city officials said.

    "Twenty five people are currently in hospitals," mayor Anatoliy Kurtiev said on social media, adding that one person died of his wounds.

    1:01pm: Russia's Lavrov says UK sending depleted uranium shells to Ukraine makes situation more dangerous

    Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Wednesday that Britain's decision to supply depleted uranium shells to Ukraine (to be used by the tanks already supplied) took the situation to new and dangerous levels.

    1:00pm: China supports a UN-led investigation into the Nord Stream blast, government spokesperson says

    China supports a United Nations-led investigation into the Nord Stream blast, China's Ministry of Foreign Affairs spokesperson said in a tweet on Wednesday.

    The Nord Stream 1 and 2 pipelines built by Russia's state-controlled Gazprom connecting Russia and Germany under the Baltic Sea were hit by a series of unexplained explosions last September.

    China supports a UN-led investigation into the Nord Stream blast. We hope some Western countries at the UNSC will be mindful of their responsibility for truth, constructively participate in the negotiations of the draft resolution, and work for early consensus on the resolution. pic.twitter.com/PgA9p5CgXP

    March 22, 2023

    12:28pm: Zelensky visits Bakhmut front line in show of solidarity to troops

    President Volodymyr Zelensky on Wednesday visited military positions near the front line town of Bakhmut in eastern Ukraine, the scene of the longest and bloodiest battle since Russia's invasion, he said.

    "Donetsk region. The front line positions of the Ukrainian military in the Bakhmut area. I am honoured to be here today to award our heroes. To shake hands and thank them for protecting the sovereignty of our country," Zelensky said on social media.

    11:49am: Russian defence minister says Moscow air defence modernisation will be finished by end of year

    Russian Defence Minister Sergei Shoigu said on Wednesday that the modernisation of Moscow's air defence system would be completed this year, Russian state-owned news agency TASS reported. He also added that Bastion coastal defence missile systems had been deployed to Paramushir, one of the Kuril islands, some of which Japan claims as its territory.

    >> One year on, Russian military tech has proved weaker than expected in Ukraine

    Russian officials have blamed Kyiv for a string of drone attacks deep inside Russian territory since the beginning of the military campaign in Ukraine.

    10:54am: Kremlin dismisses 'hostile' reaction to Putin-Xi talks

    The Kremlin on Wednesday shrugged off the West's "hostile" reaction to the summit between President Vladimir Putin and Chinese leader Xi Jinping.

    "As for the reaction of the collective West, the fact that on all issues this reaction took on an unfriendly and hostile nature is not news to anyone," Kremlin spokesman Dmitry Peskov said. 

    10:27am: UK says supply of depleted uranium ammunition to Ukraine is not nuclear escalation

    Britain's Foreign Secretary James Cleverly said on Wednesday there was no nuclear escalation in the Ukraine war, speaking after Russian President Vladimir Putin condemned London's plan to supply Ukraine with ammunition containing depleted uranium.

    Britain had on Monday confirmed it was supplying Ukraine with that type of ammunition, which is used in weapons because it can penetrate tanks and armour more easily due to its density and other physical properties.

    "There is no nuclear escalation. The only country in the world that is talking about nuclear issues is Russia. There is no threat to Russia, this is purely about helping Ukraine defend itself," Cleverly said.

    9:07am: China 'stands on the right side of history', says Xi Jinping during Moscow visit

    "The presidents had a long talk and in it, they expressed that the US and NATO's inflammatory remarks and actions add fuel to the fire and they need to be counterbalanced by peace forces, aka China", FRANCE 24's Yena Lee reports from Beijing on the state visit held in Moscow between Chinese President Xi Jinping and Russian President Vladimir Putin which ended early this morning.

     

    7:55am: At least four killed and several wounded in Russian drone strikes on Kyiv region

    Four people were killed and another seven wounded in overnight Russian drone strikes on the Kyiv region, Ukrainian officials said on Wednesday morning. Reports indicate that the target attacked by the Russian drones was a vocational high school.

    The Kyiv Regional Military administration reported on its Telegram channel that a "civilian object" had been damaged and that rescuers were still working at the scene. The Ukrainian military said it had shot down 16 out of 21 Iranian-made Shahed drones launched at Ukraine overnight by Russia.

    7:47am: Russian official says Moscow urges US to avoid Ukraine escalation

    Russia is urging the United States not to continue down the path of escalation in Ukraine, Deputy Foreign Minister Sergei Ryabkov said on Wednesday, the Interfax news agency reported.

    7:41am: UK says Russia may be losing momentum in Bakhmut

    British military intelligence said on Wednesday there is a possibility that the Russian assault on the town of Bakhmut is losing the limited momentum it had obtained.

    This could be happening because "some Russian MoD units have been reallocated to other sectors", the Ministry of Defence tweeted in a regular bulletin. Ukrainian forces on Tuesday had repelled Russian attempts to advance into the centre of the small eastern city of Bakhmut.

    Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 22 March 2023.Find out more about Defence Intelligence's use of language: https://t.co/MXnbbMKdKA🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/21nhXFioD8

    March 22, 2023

    7:18am: Sevastopol suspends ferries after drone attack, governor says

    The Russian-backed administration in Sevastopol said on Wednesday that it had suspended ferry routes around the port city, shortly after the city's governor said a Ukrainian drone attack had been repelled by air defences.

    Writing on Telegram, Sevastopol Governor Mikhail Razvozhaev said that three "objects" had been destroyed, and that there had been no casualties or damage to Russia's Black Sea Fleet, which is based in Sevastopol. FRANCE 24 could not independently verify Razvozhaev's claims immediately.

    On Tuesday, an explosion in Dzhankoi, in the north of Crimea, was blamed on a Ukrainian drone strike by local officials. Sevastopol, along with the rest of the Crimean peninsula, was annexed by Russia in 2014, but is internationally recognised as part of Ukraine. There was no immediate reaction from Ukraine.

    7:09am: China's Xi departs from Russia

    China President Xi Jinping departed from Russia on Wednesday after finishing his state visit, Chinese state broadcaster CCTV reported.

     Xi's plane left Moscow's Vnukovo airport after being seen off by a guard of honour who played the Russian and Chinese national anthems, the RIA Novosti news agency said. 

    6:52am: Russian navy 'repelled' drone attack on Crimea's Sevastopol port, governor says

    The Russian navy "repelled" a drone attack on the port of Sevastopol in Moscow-annexed Crimea early on Wednesday, the Kremlin-backed governor of the city said.

    "The Black Sea Fleet repelled a surface drone attack on Sevastopol," Mikhail Razvozhayev, the Russian-backed head of Sevastopol, wrote on Telegram. "They tried to penetrate our bay, our sailors fired at them from small arms. Air defence was also working". 

    12:30am: IMF announces $16 billion for Ukraine's shattered economy

    The International Monetary Fund said on Tuesday it has reached a staff-level agreement with Ukraine for a four-year financing package worth about $15.6 billion, offering the country needed funds as it continues its battle against Russia's invasion.

    The agreement, which must still be ratified by the IMF's board, follows months of negotiations between IMF staff and Ukrainian authorities. The IMF said its executive board is expected to discuss approval in the coming weeks.

    (FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

     

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    ICC issues arrest warrant for Putin over war crimes in Ukraine

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    Известия (RUS)

    Доставка грузов помощи в аэропорт Алеппо приостановлена из-за ударов ВВС Израиля

    Гуманитарные грузы для пострадавших от землетрясения в Сирии временно не принимают в аэропорту Алеппо, сообщила в среду, 22 марта, пресс-служба российского Центра по примирению враждующих сторон (ЦПВС) в Сирии.

    «22 марта с 03:46 до 03:55 четыре тактических истребителя F-16 ВВС Израиля из восточной части акватории Средиземного моря нанесли ракетный удар, в результате которого в Алеппо повреждена инфраструктура международного аэропорта Эн-Найраб — взлетно-посадочная полоса и радиолокатор. Работа аэропорта приостановлена, в связи с чем доставка гуманитарных грузов временно не осуществляется», — отмечается в заявлении.

    Гуманитарная помощь в пострадавшие от землетрясения районы Сирийской Арабской Республики доставляется в рамках двусторонних отношений. Так, за минувшие сутки в Сирию прибыл один самолет с гуманитарным грузом, подчеркнули в ЦПВС.

    Руки Москвы: россияне собрали тонны гумпомощи для Сирии и Турции Общее число жертв в обеих странах уже превысило 29 тыс. человек

    Ранее в этот день Израиль нанес несколько ракетных ударов по району сирийского международного аэропорта Алеппо. Воздушную гавань закрыли для ликвидации последствий.

    12 марта три человека погибли после того, как два истребителя ВВС Израиля нанесли ракетный удар по Сирии. В этот же день система противовоздушной обороны (ПВО) САР отразила ракетный удар израильских ВВС в провинции Хама. Тогда сообщалось о трех раненых среди военных и зафиксированных разрушениях.

    Сирия и Израиль находятся в состоянии войны с 1948 года, когда была провозглашена независимость израильской земли. В 1967 году в ходе Шестидневной войны Израиль оккупировал часть Голанских высот, принадлежащих Сирии с 1944 года.

    В 1981 году израильский парламент в одностороннем порядке утвердил над ними суверенитет Израиля. Периодически стороны осуществляли попытки достичь мира, но безуспешно.

    L'Humanité

    États-Unis. Donald Trump, les raisons d’une possible arrestation

    Actu

    L’ombre d’une inculpation plane sur l’ancien président, qui aurait acheté le silence d’une ancienne actrice porno avec laquelle il a eu une relation extraconjugale. Le milliardaire tente d’instrumentaliser l’enquête à son bénéfice politique, alors qu’il veut être le candidat républicain en 2024.

    Christophe Deroubaix

    « La star du porno, l’ex-président et le FBI ». Ce pourrait être le titre d’un épisode d’une série dont nous abreuve TF1. Les barrières de la police de New York ont été dressées face à la tour Trump, où réside l’ancien locataire de la Maison-Blanche qui, fidèle à lui-même, s’étale sur les réseaux sociaux. Les caméras de télévision sont en poste, attendant l’arrivée, toutes sirènes hurlantes, des gros SUV noirs d’où surgiront des agents en costume et lunettes de soleil. Tout cela est pourtant bien réel et, pour la première fois de l’histoire du pays, un ancien président – Donald Trump, en l’occurrence – pourrait être arrêté.

    130 000 dollars pour le silence de Stormy Daniels

    Que lui reproche-t-on ? Potentiellement, de fausses déclarations, une infraction aux lois sur le financement électoral. Le tout encapsulé dans une seule et même affaire. Donald Trump aurait versé de l’argent à une certaine Stephanie Clifford juste avant l’élection présidentielle de 2016, qu’il a finalement remportée malgré un retard de 3 millions de voix sur Hillary Clinton. Le paiement avait pour but d’acheter le silence de cette femme, plus connue sous son nom de scène Stormy Daniels, avec laquelle le milliardaire, alors marié depuis un an à l’ancien mannequin Melania, aurait entretenu une liaison extraconjugale.

    Donald Trump, « principale cause » de l’assaut contre le Capitole selon l’enquête parlementaire

    C’est le très sérieux quotidien des milieux d’affaires, le Wall Street Journal, qui, début 2018, ouvre le bal des révélations. Un mois avant le scrutin, l’actrice porno aurait conclu un accord avec les avocats de Donald Trump moyennant son silence contre 130 000 dollars. Quelques mois plus tard, elle accorde une interview à 60 Minutes, l’émission-phare de CBS, évoquant cette relation sexuelle survenue en juillet 2006. Celui qui n’était pas encore entré dans l’arène politique et celle qui avait déjà quitté les plateaux de films X s’étaient rencontrés lors d’un tournoi de golf organisé au bord du lac Tahoe, à cheval entre les États de Californie et du Nevada. Ils auraient eu une relation sexuelle consentie, dont quelques détails seront fournis dans un livre,  Full disclosure (Divulgation complète), par Stormy Daniels, qui, ces derniers jours, affuble son ancien amant d’un soir du sobriquet de « Tiny » (minuscule).

    Bourdes et trahisons

    Dès la parution des premières révélations, Donald Trump dément. Mais son dossier s’alourdit quand Michael Cohen, son ancien avocat, confirme, dans une volte-face inattendue, la version de Stormy Daniels. Surnommé le « Pitbull », l’homme des basses œuvres juridiques du milliardaire reconnaît même lui avoir versé 130 000 dollars. Malgré cette « trahison », Donald Trump nie toujours. Pourtant, en mai 2018, un autre de ses avocats, l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani, qui ne s’est pas encore ridiculisé dans les recours en justice perdus contre le résultat de l’élection présidentielle de 2020, commet une bourde et affirme qu’il a remboursé l’argent à Michael Cohen. Ce dernier décide de plaider coupable et, en décembre 2018, écope d’une peine de trois ans de prison pour avoir réglé cet argent grâce au financement de la campagne électorale de l’ancien président.

    Assaut du Capitole : témoignage accablant contre Donald Trump

    Notons qu’en août 2016, The National Enquirer avait acheté pour 150 000 dollars les droits de l’histoire de Karen McDougal, ancienne playmate du magazine  Playboy, qui affirmait avoir eu une relation sexuelle avec le milliardaire. Le patron du tabloïd est un proche de Donald Trump ; l’histoire ne sera jamais publiée, le but de la manœuvre étant d’acheter l’exclusivité afin d’étouffer, une technique connue sous le nom de catch and kill (« attrape et élimine »).

    Une infraction aux lois sur le financement électoral

    Dernier épisode en date de ce feuilleton : le 13 mars, Michael Cohen a témoigné devant un grand jury à New York et confirmé ses déclarations précédentes, ouvrant la voie à une possible inculpation de Donald Trump, à tout le moins une convocation afin de s’expliquer. Si le versement à Stormy Daniels a bien été commandité par Donald Trump, cela s’apparenterait à une infraction aux lois sur le financement électoral, un délit pénal. Une condamnation l’empêcherait de se présenter à l’élection présidentielle de 2024, comme il en a annoncé l’intention.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    C’est ici que l’affaire judiciaire devient doublement politique : l’arrestation d’un ancien président des États-Unis constituerait une grande première et Donald Trump a décidé d’instrumentaliser l’enquête judiciaire, reprenant la plume d’un scénario qu’il ne maîtrise pas afin de laisser libre cours à sa passion favorite : se poser au milieu de la scène en martyr-sauveur. Samedi 18 mars, il annonce donc le jour de son arrestation (mardi) et appelle à une mobilisation de ses partisans. Peu importe que ni l’une et l’autre ne se produisent : victime d’une « chasse aux sorcières » de la part d’une justice « politisée » aux mains des démocrates (le procureur qui mène l’enquête, Alvin Bragg, a en effet été élu sous l’étiquette démocrate, comme il est de coutume aux États-Unis de se présenter à des postes avec le soutien de l’un des deux grands partis), voici le « serial looser » redevenu le champion de la base du parti républicain, la même qui estime que l’élection de 2020 a été « volée » par Joe Biden. Tactiquement coincé, son adversaire le plus dangereux dans le cadre de la prochaine primaire républicaine, Ron DeSantis, le gouverneur de la Floride, accuse le procureur de Manhattan d’être « financé par Soros », le milliardaire philanthrope, dépeint par l’ultra-droite, sur fond d’antisémitisme, comme le marionnettiste de « l’ultra-gauche »… tout en relativisant l’importance d’une éventuelle arrestation de Trump.

    Donald Trump, martyr de l’Amérique blanche éternelle 

    Comme à son habitude, Donald Trump va user la corde jusqu’à son dernier fil. Son équipe de campagne nourrit la dramaturgie à coups de tweets de cet acabit : « Des barricades sont en train d’être disposées autour du tribunal pénal de Manhattan, au moment où notre nation attend une annonce pour savoir si le président Donald J. Trump va être INCULPÉ bien qu’il n’ait commis AUCUN DÉLIT ». L’ancien président en rajoute des tonnes, donnant rendez-vous « le 5 novembre 2024, quand nous, le peuple, regagnerons la Maison- Blanche et rendrons sa grandeur à l’Amérique ».

    États-Unis Donald Trump crée son propre réseau social

    Dans cette sorte de poker menteur, c’est le procureur Alvin Bragg qui doit désormais faire son « annonce » et éventuellement trancher entre le juridique – mener l’enquête à son terme – et son implication politique – permettre à Donald Trump de se présenter en martyr de l’Amérique blanche éternelle. S’il était arrêté, l’ancien président serait, comme les autres justiciables, soumis au « perp walk » (1), à la prise d’empreintes digitales et pourrait même être menotté. Une aubaine pour le milliardaire, sauf s’il ne devait jamais ressortir libre du dépôt du palais de justice de Manhattan.

    donald trumpaffairesCorruption
    New York Times - World

    As Haiti’s Police Retreat, Gangs Take Over Much of the Capital

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    Even wealthier areas in the capital, Port-au-Prince, are no longer immune to violence as gangs attack police officers and destroy police stations.

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    By Andre Paultre and Chris Cameron

    Andre Paultre reported from Port-au-Prince, Haiti, and Chris Cameron reported from Washington.

    One by one, schools and hospitals have closed. Kidnappings are an everyday risk and gang warfare rages openly on the streets. But now, the chaos that has long consumed many parts of Port-au-Prince, the capital of Haiti, has spread: The national police, outgunned, outnumbered, underpaid and demoralized, have ceded control of most of the city to gangs.

    Almost no one is safe anymore, analysts and residents say. Even the wealthy who have long looked down at the gang-ridden city from their homes in the mountains above Port-au-Prince are no longer immune.

    Gangs operate with impunity across Port-au-Prince and increasingly in wealthy enclaves above the city, analysts say, tightening their grip by attacking police officers and destroying police stations.

    “Today, security in Haiti is not a matter of means,’’ said Youri Mevs, the managing partner of an industrial park who lives in the mountains overlooking the city. “It is a matter of avoiding the wrong place at the wrong time. And, the wrong place is almost everywhere, just as the wrong time is literally all the time.”

    Ms. Mevs said she was sending some of her relatives out of the country because of safety concerns.

    The spreading insecurity and the widespread collapse of law and order has led officials to take the astonishing step of telling residents that they should take their protection into their own hands and not count on the government.

    “We are asking for more citizen participation,” Gary Desrosiers, a police spokesman, said, citing the example of one Port-au-Prince neighborhood where “the population is standing up to prevent disorder.”

    The ruthless hallmarks of gang rule have advanced beyond the capital: More than 200 people were killed across the country in the first two weeks of March alone, mostly from snipers randomly shooting at people in their homes or on the streets, according to a United Nations report released this week.

    The assassination of Haiti’s president, Jovenel Moïse, in July 2021 unraveled the country, tipping it into terror and disarray: There is, effectively, no elected government. The acting prime minister is widely viewed as inept. There is no legislature since the terms of the last remaining members of Parliament expired in January, the judiciary is seen as fundamentally corrupt and the national police force appears on the brink of collapse.

    “The police are completely absent, the authorities are completely absent, the government is completely absent,” said Pierre Espérance, the executive director of the Haitian National Human Rights Defense Network.

    A United Nations official in Haiti said in December that gangs controlled about 60 percent of Port-au-Prince. Now analysts like Mr. Espérance estimate that the figure has risen to more than 90 percent.

    “The government is deeply concerned’’ about the violence, Jean-Junior Joseph, a spokesman for Ariel Henry, Haiti’s acting prime minister, said in a statement. He acknowledged that the police no longer have the capacity to take on the gangs.

    In a speech to the armed forces on Friday, Mr. Henry gave a sobering picture of the country’s condition. “Despair reaches such a level that the daughters and sons of the country only consider their future elsewhere,” he said.

    The national police force has shrunk to fewer than 9,000 members, according to the United Nations, from as many as 15,000 three years ago, after many officers quit or left the country, among other factors.

    “The government that is being paid to give us security is giving a clear statement that we are not about to protect you,” said Magali Comeau-Denis, a leader of the Montana Accord, an opposition group. “When you tell me to exercise self-defense, you tell me to engage myself in a civil war with the gangs.’’

    A spree of killings of Haitian police officers in January sparked outrage among the rank-and-file, many of whom abandoned their stations and checkpoints in all but a few areas. The prime minister’s residence, the National Palace and some government ministries remain under police patrol.

    “Government officials do not have a security problem, because they have a lot of bodyguards with big guns,” Mr. Espérance said.

    Police officials describe a force under siege — unable to protect themselves, let alone civilians. At least 12 police officers were killed in January, said Mr. Desrosiers, the police spokesman.

    Entry-level police officers earn less than $200 a month, which is higher than the minimum wage but still not enough for many officers to perform an increasingly lethal function, Gesnel Morlant, a spokesman for a Haitian police union, said.

    “If nothing is done, the police force could collapse in the weeks to come,” he said.

    The United States, Canada and other countries have provided security aid to Haiti, including anti-gang and SWAT training and armored vehicles. But police officials say even more is needed to counter the firepower of the gangs, which have armed themselves through shipments of powerful weapons trafficked into the country from the United States, including machine guns, according to a report released this month by the United Nations Office on Drugs and Crime.

    Mr. Henry’s government in October appealed for outside military intervention in Haiti to quell the violence, a remarkable request that underscored the dire situation in a country deeply resentful of foreign intervention. The political opposition called it an attempt to strengthen Mr. Henry’s tenuous claim to power.

    Biden administration officials are pushing to rally a multinational armed force to Haiti, though the effort has stalled, largely because no country wants to lead it. American military leaders do not want U.S. troops drawn into another open-ended peacekeeping mission after the chaotic withdrawal from Afghanistan in 2021.

    Canada had expressed interest in a leadership role, according to the Biden administration, but recently Prime Minister Justin Trudeau appeared to pull back, telling reporters that outside intervention in the past had not worked “to create long-term stability.”

    Brian Nichols, the top State Department official for the Western Hemisphere, visited Haiti recently and met with Mr. Henry and Frantz Elbé, the national police chief. Mr. Henry’s spokesman said the meeting focused on holding national elections and the need for more international support for the police.

    In Port-au-Prince, many residents are in a self-imposed lockdown, fearful of venturing out as gun battles erupt near neighborhoods that had been considered relatively calm.

    “There is an atmosphere of panic and paranoia, like in the Duvalier era,” said Leslie Voltaire, an urban planner and former presidential candidate, referring to the brutal decades-long dictatorship of François Duvalier and his son, Jean-Claude. He added that he has been without power for more than a month in his neighborhood in southern Port-au-Prince.

    Videos posted to social media in recent days show residents fleeing their homes in the capital as fires burn and smoke fills the air. Other videos show crowds of people fleeing gunfire, and groups of men armed with rifles patrolling the streets.

    The extreme violence has had a grim impact on the most vulnerable Haitians. Gangs have used sexual violence against women and girls to terrorize and pressure families to pay ransoms for abductees, according to a U.N. report released on Tuesday. Many children have also been forcibly recruited by armed gangs, the report said.

    Doctors Without Borders, the global humanitarian organization that is helping keep the Haitian health system functioning, said that the number of patients — including children, women and older people — arriving at its emergency center with gunshot wounds had surged in recent days.

    The group closed its hospital in Cité Soleil — the country’s largest slum — this month because patients and staff could not be assured protection.

    Heavily armed groups were battling just yards from the hospital compound’s gate, according to Vincent Harris, a medical adviser who worked at that hospital.

    “We had bullets flying over the hospital,” he said.

    Maria Abi-Habib contributed reporting.

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    France24 - World

    Former PM Boris Johnson denies lying to UK parliament over 'partygate'

    Issued on: 22/03/2023 - 20:44

    NEWS WIRES

    Former prime minister Boris Johnson Wednesday angrily denied he lied to Britain's parliament over the "Partygate" scandal as MPs held an inquisition that could decide his political fate.

    Opening the crunch hearing by a House of Commons committee, the ex-Conservative leader swore an oath on the Bible and declared that "hand on heart, I did not lie to the House".

    Johnson said it would have been "utterly insane" to lie about the gatherings in 10 Downing Street, many of which were found by police to have broken pandemic lockdown legislation that he introduced.

    "People who say that we were partying in lockdown, simply do not know what they are talking about," Johnson added, insisting that some booze-fuelled gatherings should have been viewed as workplace meetings.

    Privileges committee chairwoman Harriet Harman said the hearing went to the "heart of our democracy", because if MPs are wilfully misled by ministers, "we can't do our job".

    Harman is a veteran member of the Labour opposition party, dubbed the "Mother of the House" by dint of being the longest-serving woman in the Commons.

    The rest of the seven-strong committee has a majority drawn from Johnson's Conservative party -- and they proved to be his toughest interrogators.          

    'Flimsy'  

    The hearing confirmed that Johnson had relied on assurances given by political aides, rather than senior civil servants or government lawyers, when he told the House that all lockdown rules were followed.

    MPs were entitled to feel "a bit dismayed about the flimsy nature of this assurance", Harman told Johnson, who grew increasingly testy towards the hearing's conclusion.

    But rejecting the contention of Johnson loyalists that the hearing amounts to a "kangaroo court", Harman said the MPs were acting only "in the interests of the House".

    Johnson disavowed such language from his supporters, but insisted there was "not a shred of evidence" to find him guilty of contempt towards the House of Commons.

    Supporters insist Johnson was betrayed by Conservative colleagues when he was forced out of office last year, and are campaigning for his return ahead of a general election likely next year.

    But opinion polls suggest that Johnson remains toxic for a large swathe of the electorate, and the committee hearing reopened old wounds just as Prime Minister Rishi Sunak tries to revive Conservative fortunes.

    >> From Brexit to 'Partygate': Boris Johnson's divisive legacy as British PM

    Johnson's diminishing hold over the party was underlined even during the hearing, as the MPs paused to join a Commons vote on a post-Brexit deal agreed by Sunak with the European Union concerning Northern Ireland.

    Johnson, pro-UK unionists from Northern Ireland and a number of Tory Brexit hardliners voted against a key part of the deal.

    But Sunak won an emphatic victory, by 515 votes to 29.                

    'Culture'    

    If the committee decides that Johnson lied to parliament about the partying, it could recommend his suspension from the House of Commons. 

    If the full House agrees to a suspension of more than 10 sitting days, that could trigger a special election for his northwest London seat, if enough voters demand one.

    Hours before Wednesday's televised hearing, it published a larger 110-page bundle of evidence.

    It included a Downing Street official stating that Johnson "often saw and joined" gatherings in the complex during lockdowns, and that "he had the opportunity to shut them down".

    "He could see what was happening and allowed the culture to continue," the official added.              

    'Sickening' 

    On Tuesday, Johnson released his own 52-page dossier detailing his belief that he was truthful when he repeatedly told parliament that all regulations were respected.

    In hindsight, he recognised that he did "mislead" MPs, but only inadvertently and based on assurances given by top aides that the rules were being followed.

    Johnson was fined by police for one gathering, along with Sunak, his finance minister at the time. Dozens of other staff members also received fines.

    The former leader apologised and corrected the parliamentary record last May after previously insisting to MPs that the gatherings were above board.

    Johnson said that correction came at the earliest opportunity -- after London police and senior civil servant Sue Gray had concluded their own investigations.

    Johnson, 58, nearly died himself of Covid. But the campaign group Covid-19 Bereaved Families for Justice UK said his claim that he issued his Partygate denials "in good faith" was "sickening".

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Focus

    From Brexit to 'Partygate': Boris Johnson's divisive legacy as British PM

    New photos of UK PM Boris Johnson drinking reignite 'Partygate' row

    Boris Johnson says Putin threatened to target him with missile attack

    Известия (RUS)

    ФХР назвала бесполезным отстранение спортсменов РФ и Белоруссии от соревнований

    Отстранение сборных России по хоккею от участия в международных соревнованиях по надуманной причине не несет пользы и конструктива этому виду спорта. Об этом говорится в официальном заявлении Федерации хоккея России (ФХР), опубликованном в среду, 22 марта.

    «Формат таких соревнований, как чемпионат мира, предусматривает состязание между сильнейшими спортсменами планеты без дискриминации по национальному или этническому признаку. Россия — одна из ведущих стран мирового хоккея, входит в число лидеров по победам и медалям на самых престижных международных турнирах», — сказано в сообщении.

    ФХР продолжит предпринимать все усилия, чтобы вернуть сборные страны к международным турнирам.

    «Шанс попасть на МЧМ у этого поколения утерян» Старший тренер сборной России по хоккею Алексей Кудашов — о санкциях в отношении отечественного спорта и Олимпиаде в Пекине

    Ранее в этот день международная федерация хоккея (IIHF) продлила отстранение сборных России и Белоруссии от международных турниров. Совет IIHF определил, что пока небезопасно возвращать сборные России и Белоруссии к участию в соревнованиях. Ожидается, что федерация вернется к вопросу допуска сборных только в марте 2024 года.

    Впервые решение об отстранении российских и белорусских спортсменов было принято 28 февраля 2022 года. Так, команды не пустили на чемпионат мира 2022 года в Финляндии.

    Позднее независимый дисциплинарный совет IIHF отклонил апелляцию ФХР на отстранение сборных России от участия в международных соревнованиях.

    В тот же день IIHF лишила Россию права проведения молодежного чемпионата мира в 2023 году, который должен пройти в Омске и Новосибирске с 26 декабря 2022 года по 5 января 2023 года.

    France24 - World

    Trump arrest decision postponed as grand jury session called off

    Issued on: 22/03/2023 - 21:05

    NEWS WIRES

    The drama surrounding Donald Trump's possible indictment over hush money paid to a porn star took a new twist Wednesday, after a New York grand jury failed to convene as expected -- pushing back a decision, potentially into next week.

    Speculation that a historic indictment of a former president may be imminent has been building ever since Trump himself announced he was expecting to be arrested.

    But Wednesday's grand jury session was called off, unnamed law enforcement officials told multiple US outlets, without giving a reason. The New York Times reported that such interruptions are not unusual.

    With barricades outside Trump Tower and police on high alert, New York has been holding its breath over an expected indictment for days -- with tension peaking on Tuesday, the day Trump said he would be arrested. He wasn't.

    The jury panel usually meets on Thursdays too but Insider, which broke the news of the canceled meeting, quoted one source as saying it may not gather again this week, meaning the earliest a decision might come is Monday.

    The 76-year-old Republican would become the first former or sitting president to ever be charged with a crime if the panel eventually votes to indict.

    The unprecedented move would send shockwaves through the 2024 election campaign, in which Trump is running to regain office.

    It would also raise the prospect of a former leader of the free world being arrested, booked, fingerprinted and possibly handcuffed.

    The Times has reported that Trump favors the idea of being paraded in front of cameras by law enforcement, in what is known as a perp walk. Prosecutor Alvin Bragg likely wants to avoid any spectacle that could rile up Trump's base.

    Bragg formed the grand jury -- a citizens' panel tasked with deciding whether there is a case to answer -- in January following his investigation into $130,000 paid to Stormy Daniels in 2016.

    Grand juries operate behind closed doors to prevent perjury or witness tampering before trials, making it virtually impossible to follow their proceedings.

    A spokesperson for Bragg told AFP that she couldn't comment "on grand jury matters."

    Even once the panel takes a decision, it is unclear when Bragg would announce any charges.

    Legal experts have suggested it could take some time before Trump, currently at his Mar-a-Lago resort in Florida, is arraigned before a Manhattan Criminal Court judge.

    The payment to Daniels was made weeks before the 2016 election, allegedly to stop her from going public about a liaison she says she had with Trump years earlier.

    Trump denies the affair and has called the inquiry a "witch hunt." 

    Trump calls for protests            

    Trump's ex-lawyer-turned-adversary Michael Cohen, who has testified before the grand jury, says he made the payment on his boss's behalf and was later reimbursed.

    If not properly accounted for, the payment could result in a misdemeanor charge for falsifying business records, experts say.

    That might be raised to a felony if the false accounting was intended to cover up a second crime, such as a campaign finance violation, which is punishable by up to four years behind bars.

    Analysts say that argument is untested and would be difficult to prove in court. Any jail time is far from certain.

    An indictment would begin a lengthy process that could last several months, if not more. The case would face a mountain of legal issues as it moves toward jury selection and pose a security headache for Secret Service agents who protect Trump.

    Trump has called for demonstrations if he is charged, fueling fears of unrest similar to the January 6, 2021 riot at the US Capitol, but so far protests have been small and muted.

    New York police have erected barricades outside the courthouse and Trump Tower.

    Trump is facing several criminal investigations at the state and federal level over possible wrongdoing that threaten his new run at the White House, many more serious than the Manhattan case.

    They include his efforts to overturn his 2020 election loss in the state of Georgia, his handling of classified documents, and his possible involvement in the January 6 rioting.

    Some observers believe an indictment bodes ill for Trump's 2024 chances, while others say it could boost his support.

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} The Debate

    To indict or not to indict? Donald Trump vs the courts

    Trump says he expects to be arrested Tuesday, calls for protest from supporters

    US prepares for likely historic arrest of former president Trump

    France24 - World

    Macron holds firm on pension reform bill as protests escalate

    Issued on: 22/03/2023 - 10:49Modified: 22/03/2023 - 14:33

    FRANCE 24 Follow

    French President Emmanuel Macron on Wednesday defiantly vowed to push through a controversial pension reform, saying in a TV interview that he was prepared to accept unpopularity in the face of sometimes violent protests, and that he plans to enact the new law by the end of the year. Read our live blog below to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).

    7:56pm: Saint-Nazaire bridge closed until further notice

    The department of Loire-Atlantique in Western France has shut down Saint-Nazaire bridge.

    Earlier on Wednesday, protesters blocked the bridge in protest at the government's pension reform.

    Two gantries have allegedly been destroyed.

    Suite à d’importants dégâts, le pont de Saint-Nazaire est fermé jusqu’à nouvel ordre❌ Le service des bacs de Loire a élargi ses créneaux d’ouverture de 5h30 à 19h entre Basse-Indre <> Indret et entre Couëron <> Le Pellerin.+ d'infos👉https://t.co/I2VTEi4Dyq#SaintNazaire pic.twitter.com/0AeZdHBmnu

    March 22, 2023

     

    7:45pm: Growing protests in Paris

    Hundreds of protesters have gathered once again in Paris to protest against the deeply unpopular pension reform. Demonstrators have gathered at Metro station Stalingrad to march through the city.

    Des milliers de manifestants commencent à défiler dans les rues parisiennes en scandant : « de l'argent il y en a dans les caisses du patronnât » #ReformeDesRetraites #directAN #greve22mars #manif22mars #Manifestations #MotionDeCensureTransPartisane #Borne #Macron pic.twitter.com/qVAFVqZgr6

    March 22, 2023

    🔴 DIRECT - #Retraites : Plusieurs centaines de personnes se rassemblent sous le métro aérien à #Stalingrad pour une marche aux flambeaux. 👉 Les forces de l’ordre sont présentes mais en retrait. (🎥 Xztim_) #ReformeRetraites #Paris pic.twitter.com/lZa25YrJm7

    March 22, 2023

    6:55pm: Police violence 'extraordinary' during protests

    "The level of [police] violence has been extraordinary," Andrew Smith, historian of Modern France at Queen Mary University of London, told FRANCE 24.

    Citing recent violent clashes between police forces and protesters in the streets of Paris over the past few days, Smith said times are tough for Macron and democracy in France.

    Click on the player below to watch the interview in full. 

     

     

    5:58pm: Consumers face gas shortage across France as refinery workers go on strike

    Gas stations across the country are facing shortages as refinery workers continue to strike, blocking access to deposit centres.

    The government on Tuesday requisitioned refinery workers at the gas deposit of Fos-sur-Mer in southern France, provoking clashes between police officers and protesters.

    Meanwhile some departments have started to limit the purchase of gasoline.

    Activites at TotalEnergies' refinery in Normandy are expected to be halted this weekend, according to trade union CGT. 

    Dans le sud et à l'ouest de la #France 🇫🇷, les stations services sont en pénurie de certains carburants, face aux grèves dans les raffineries de pétrole pic.twitter.com/qMBQ3Dp6Sw

    March 22, 2023

    Le blocage se poursuit au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, des manifestations sont toujours sur place pic.twitter.com/sh1c9C8pU1

    March 22, 2023

    Pénurie de carburant dans les Alpes-Maritimes : la vente limitée à 30 litres pour les particuliershttps://t.co/jMgJ4NDq94 #carburants pic.twitter.com/drW7Ph6uUz

    March 22, 2023

     

    5:39pm: King Charles III visit to France may be disrupted by protests

    King Charles III risks facing rubbish-strewn streets, transport strikes and disruption to his visit when he travels to France next week for his first foreign trip.

    In a sign that his schedule is still up in the air, an aide to French President Emmanuel Macron told AFP on condition of anonymity Wednesday that "the programme is still being worked out by both sides".

    The British sovereign's planned tour, intended as a statement of cross-Channel friendship after years of arguments between London and Paris, comes with France in the grip of mass protests over pension reform.

    Thousands of tonnes of rubbish have piled up in the streets of Paris, where Charles is due to arrive on Sunday with Queen Consort Camilla, while trade unionists have warned they might target a planned stop in Bordeaux.

    5:28pm: French opposition says Macron shows ‘contempt’ for workers in TV interview

    French union leaders and opposition politicians on Wednesday reacted with outrage to a televised interview with President Emmanuel Macron in which he discussed planned pension reforms recently forced through government.

    Read the full story here. 

    5:25pm: Protests continue despite Macron's televised interview

    Protesters incensed at Macron's televised interview continue to demonstrate against the government's pension bill.

    Railway tracks in Marseille and a bridge in Saint-Nazaire are currently being blocked by protesters as they seek to make themselves heard by the Macron administration.

    Quelque 150 opposants à la réforme des retraites ont pris position sur les voies de la gare Saint-Charles à Marseille, empêchant la circulation des trains➡️ https://t.co/w1Rc6j9WHv pic.twitter.com/4XqII1KVco

    March 22, 2023

    ⚡🇨🇵VIDÉO - Réforme des #retraites : le pont de Saint-Nazaire, le plus long de France, est totalement bloqué. Du mobilier urbain a été incendié. "Que Macron vienne décharger les containers avec moi, il tient une semaine !", un docker en colère à France Bleu. (📹NC) pic.twitter.com/cFyYUjAU0q

    March 22, 2023

    4:39pm: King Charles set to face strikes and disruption in France on first foreign visit

    King Charles III risks facing rubbish-strewn streets, transport strikes and disruption to his visit when he travels to France next week for his first foreign trip.

    Read the full story here. 

    4:30pm: Macron breaks silence on France’s bitter pension battle: the key takeaways

    French President Emmanuel Macron broke his silence on the bitter pension battle roiling the country in a televised interview on Wednesday, stressing that his contentious reform raising the pension age is necessary and will come into force later this year.

    FRANCE 24's Ben Dodman takes a look at the key takeaways from Macron's speech. Read the full story here. 

    4:04pm: Macron has left protesters with no choice, MP says

    “The French have no other solution tomorrow [but] to come massively to the streets to try to make him understand some sense of what’s going on,” MP Raquel Garrido of the left-wing bloc NUPES told FRANCE 24's Clovis Casali.

    “He’s in that castle and no one actually gets to him ... it’s infuriating, it's exasperating, it's contrary to basic democratic standards,” she added.

     

    3:55pm: Rail traffic to be heavily disrupted on Thursday 

    Rail traffic in France will be heavily disrupted on Thursday, France's state-owned railway company (SNCF) has announced. 

    Trade unions have called for a ninth day of strikes and protests against the government's pension reform.

    3:49pm: Reduced flights from Paris due to ongoing strikes 

    Passengers should expect more disruption at French airports on Thursday due to strikes in France in protest against plans to increase the French retirement age, the DGAC civil aviation authority said on Wednesday.

    The DGAC added that it had asked airlines to reduce their programme of flights from Paris Orly airport by 30%.

    3:24pm: Politicians slam Macron over interview

    Marine Le Pen, leader of the far-right Rassemblement National group, slammed Macron's interview on Wednesday, saying that the president has deepened the people's feeling of "being disregarded".

    First secretary Oliver Faure of Parti socialiste condemned Macron for adding fuel to an "already bright burning fire".

    President Éric Ciotti of Les Républicains meanwhile accused Macron of not providing "enough solutions to the crisis".

    3:09pm: Very difficult for Macron to 'turn the page' on pension reform

    It will be very difficult for President Macron "to turn the page" on the controversial pension reform, Professor of Political Science at Paris 8 University Yves Sintomer told FRANCE 24 as he discussed Macron's televised interview.

    Sintomer also raised the question of the possiblity of governing France against "millions of people in the streets".

     

    2:52pm: Macron defiant in interview over controversial pension bill

    Unionists will not be happy over "what they have heard', FRANCE 24's French politics editor Marc Perelman said as he discussed Macron's interview, saying that the latter's hoping to "weather the storm". 

    The final outcome will probably show in the next few weeks more "in the streets of France than in the halls of parliament", he added.

     

    2:11pm: Union leaders denounce Macron's 'disdain' for protesters 

    Union leaders that have organised and led several demonstrations against the government's controversial pension reform said Emmanuel Macron's interview expressed contempt for protesters.

    CGT Union General Secretary Philippe Martinez said the interview showcased the French President's "hypocrisy", adding that Macron's comments showed "disdain for the millions of people who have been protesting".

    CFDT Union Gerneral Secretary Laurent Berger meanwhile accused Macron of lying about the union's lack of compromise on the pension reform.

    Déni et mensonge ! La CFDT a un projet de réforme des retraites. Macron 2019 l’avait compris il avait repris notre ambition d un système universelle.Macron 2023 refait l histoire et ment sur @cfdt pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste

    March 22, 2023

     

    1:53pm: Watch the replay of Macron's interview on pension reform

     

    1:38pm: Macron says prepared to accept unpopularity over pension reform

    Macron on Wednesday said he was prepared to accept unpopularity as a consequence of imposing a controversial pensions reform that has sparked uproar and protests.

    "Given a choice between opinion polls in the short term and the general interest of the country, I choose the general interest of the country," Macron said in a televised interview.

    "If it is necessary to accept unpopularity today I will accept it," he added, while acknowledging he had "not succeeded in convincing" the country over the reform.

    1:29pm: Prime Minister Élisabeth Borne to continue to lead government

    Macron said on Wednesday that Prime Minister Élisabeth Borne still had his confidence.

    Two days ago Borne's governement narrowly survived a no-confidence vote over a deeply unpopular pension reform.

    >>  After Macron’s use of ‘nuclear option’ on unpopular pension reform, what's next?

    "She has my confidence to lead this government," Macron said in the TV interview, adding that he has instructed the Prime Minister to enlargen majority in parliament.

    1:25pm: Macron aims to bring the country back to normal 'as soon as possible'

    Macron, in an interview with the TF1 and France 2 TV channels, said on Wednesday his government will aim to bring France back to normal "as soon as possible".

    Macron was speaking two days after his government barely survived a no-confidence vote over a deeply unpopular pension reform and as nationwide protests continued.

    1:18pm: Macron says big companies need to ramp up contribution

    Large corporations that reap super profits and operate share buybacks need to participate more in the current redistribution system, Macron said in a televised interview Wednesday, adding that the government is looking at an "exceptional contribution" plan.

    1:06pm: Macron seeks to implement pension reform by 'end of the year'

    In his interview, Macron said he hopes the recently passed pension reform would be implemented by the end of the year after examination by the Constitutional Council.

    "The longer we wait, the more it (the deficit) will deteriorate. This reform is necessary, it does not make me happy. I would have preferred not to do it," he added.

    12:24pm: Macron seeks to 'calm things down' with televised interview

    President Emmanuel Macron will look to "calm things down" with a televised interview on Wednesday amid growing anger across France over his plans to raise the retirement age, a source close to the centrist president said.

    The question is whether Macron can achieve this. Advisers said the 1200 GMT interview would not contain any major policy announcements.

    Neither a government reshuffle nor snap elections are on the cards, but rather an attempt to regain the initiative with measures to better involve citizens and unions in decision-making, political leaders in Macron's camp said.

    (FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

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    President Macron hopes to heal divisions after bruising pensions fight

    French government survives no-confidence votes over pension reform

    FRANCE IN TURMOIL

    After Macron’s use of ‘nuclear option’ on unpopular pension reform, what's next?

    France24 - World

    Moderna rebuked over plan to hike Covid vaccine to $130

    Issued on: 22/03/2023 - 22:06Modified: 22/03/2023 - 22:05

    New York (AFP) – Moderna's chief executive on Wednesday defended the US company's plan to quadruple the price of its lifesaving Covid vaccine to as much as $130 per dose as soon as government stockpiles run out.

    Democratic Senator Bernie Sanders lashed out at the price hike, denouncing the "unprecedented level of corporate greed" in the pharmaceutical industry. "And that is certainly true with Moderna," Sanders said.

    Moderna has so far charged between about $15 and $26 for doses of its vaccine, according to the Kaiser Family Foundation.

    The US government subsidized $1.7 billion of Moderna's research at the start of the pandemic and then purchased $10 billion worth of vaccine, Sanders said at a Senate hearing where the company's CEO Stephane Bancel was testifying.

    Sanders said Moderna was "thanking the taxpayers of the United States" by more than quadrupling the vaccine's price "at a time when it costs less than $3 to manufacture."

    Sanders noted several times at the hearing that Moderna conducted buybacks of its own stock and paid its own executives at its Cambridge, Massachusetts, headquarters handsomely.

    Bancel defended Moderna, saying the distribution system will change completely when the US government lifts a state of health emergency, perhaps as soon as May.

    Up until now, Moderna had only one customer, distributed its vaccine to only a few warehouses and did not have to pay for the cost of expired doses.

    By switching to a more traditional marketing approach, "we're going to have 10,000 customers" and have to "manage to deliver to 60,000 pharmacies, doctors' offices and hospitals," he added.

    Currently distributed in multidose vials, the vaccine will be sold mostly in single-dose vials or directly in prefilled syringes. And Moderna will have to take care of the unsold doses.

    The company expects a "90 percent reduction in demand," Bancel said. "We are losing economies of scale. We must assume the wastage risk and cost that the US government used to assume."

    Moderna also pledged to set up a program so that the uninsured or underinsured would not have to pay anything.

    When pressed by Sanders about the possibility of the company lowering its price for government-run health insurance programs, Bancel said discussions were underway with all customers.

    © 2023 AFP

    L'Humanité

    Chili. En route vers les 40 heures de travail hebdomadaires

    Actu

    Le Sénat chilien a approuvé à l’unanimité un projet de loi visant à réduire le temps de travail pour tous les salariés. Les députés doivent valider la réforme en avril.

    Youness Machichi

    À Valparaíso, 45 sénateurs ont voté favorablement pour la réforme du Code du travail. Cette réduction de la durée réglementaire de la journée de travail, passant de 45 heures à 40 heures par semaine, pourrait bénéficier à plus de 4 millions de salariés. La sénatrice Isabel Allende, du Parti socialiste, fille de l’ancien dirigeant chilien Salvador Allende, rappelle que « c’est une demande historique des travailleurs et travailleuses ». Plusieurs représentants syndicaux étaient d’ailleurs présents à la chambre haute, notamment les membres de la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), qui se sont félicités de l’initiative législative. Le projet de loi a été introduit en 2017 par la députée communiste Camila Vallejo, devenue ministre-secrétaire générale du gouvernement de coalition de Gabriel Boric.

    Une victoire importante pour le gouvernement de Gabriel Boric

    Quelques semaines après le rejet parlementaire de la réforme fiscale – souhaitant implanter un impôt sur les gros patrimoines – menée par le gouvernement Boric, la validation par le Sénat de la modification du Code de travail est une importante victoire pour la coalition de gauche au pouvoir. Il s’agit surtout d’une première étape cruciale avant sa validation par la Chambre des députés en avril prochain pour entrer définitivement en vigueur.

    Chili. Un pas vers une nouvelle Constitution

    Le passage aux 40 heures se fera de manière graduelle sur cinq ans « afin que les entreprises puissent s’adapter », déclare la ministre du Travail Jeannette Jara. Par ailleurs, ce texte législatif permet à tous les métiers pénibles (mines, pêche, bâtiments…) de pouvoir accéder à la semaine de quatre jours de travail et trois jours de repos. Le gouvernement précise bien évidemment que cette réforme n’aura pas d’incidence sur la rémunération. Plus de temps « autonome » pourrait être consacré à la famille et aux loisirs avec d’importants « gains de productivité », explique la ministre Jeannette Jara.

    ChiliGabriel Boriccode du travailtemps de travail
    New York Times - World

    France’s Pension Plan

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    On Paris Streets, Anti-Macron Protests Take On a Hint of Menace

    Peaceful solidarity alternates with the threat of violence, and all of France waits to see which way the standoff will turn.

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    By Catherine Porter

    Catherine Porter, a reporter based in Paris, tracked the protests over three nights for this article.

    During the French Revolution, the Place de la Concorde, the sprawling cobblestone square across the Seine from the National Assembly, was known as Revolutionary Square — the place where the newfound power of the street paraded on full display, in all its glory and horror.

    It was there that both King Louis XVI and Queen Marie Antoinette were guillotined before packed crowds.

    Over the past week, the square, which now resembles a chaotic traffic circle, reclaimed an echo of its former self as people overflowed it — drawn by instinct and word of mouth to protest the government’s decision to push through its unpopular pension law, moving back the retirement age by two years to 64.

    Arriving shortly after Prime Minister Élisabeth Borne forced through the bill with a constitutional measure, rather than a free vote in the National Assembly, they were propelled by indignation, anger and hope that their show of force on the streets would change things.

    “We are relieved, because we know the fight will continue,” said Lou Chesné, the leader of the Rosies, a troupe of dancers that led the crowd in a cheeky rendition of Gloria Gaynor’s “I Will Survive,” adapted to reflect the moment.

    The question now for President Emmanuel Macron and all of France is whether this opposition grows and hardens, and if so, what form the protests will take — strikes, marches, violence or a combination of them all.

    The first real indication of which direction things may turn will come on Thursday, when the country’s top unions have organized a national strike and protests across the country — their ninth in recent months, but the first since the law was passed.

    “Will the movement continue at the same level as before?” asked Pascal Perrineau, a political science professor at the Sciences Po university in Paris. “And will it begin to be tainted by violence?”

    Over the course of the last week since the government rammed through its law, the protests have shifted from traditional union-organized marches, with carnival-like elements, to something more menacing.

    Every night, “sauvage” — wild, improvised — protests have broken out. Groups gather and march together, dumping out the putrid bags and bins lining many streets because of the ongoing strike of garbage workers, and lighting the trash on fire.

    “Paris Rise Up,” they chant. “We decapitated Louis XVI. We will do it again, Macron.”

    The police have fortified their presence.

    After Parliament met again and failed to bring down the government on Monday, many demonstrators slipped out of the authorized protest zone on Place Vauban, which was surrounded by throngs of police trucks and officers in riot gear.

    The filmmaker and writer David Dufresne followed one group, streaming live, for eight hours. “It was like a game of cat and mouse,” he said, with the group dispersing at the arrival of police, and using social media to find one another and start again, 15 minutes later.

    Mr. Dufresne said he had the feeling he was living a moment in French revolutionary history like the Paris Commune in 1871, or the time in 1789 when a group like this stormed the Bastille prison, freed a handful of prisoners and took the supply of gunpowder.

    “You can say that’s romantic, outdated,” he said. “I don’t think so.”

    Gone are the giant union balloons, the dancing troupes and even many of the protest signs — the hallmarks of what many consider the classic French protest movement.

    Now the protesters are younger, many wearing masks and helmets.

    Before the police banned protests in the Place de la Concorde on Saturday, the protesters set fire to a giant wooden spool at the foot of the bridge leading to the National Assembly, taunting the phalanx of police in riot gear gathered shoulder to shoulder on the other side. A hulking armored water cannon rose behind them.

    A group of protesters gathered up cobblestones from a gaping pothole and hurled them at the riot police, who later rushed in at full sprint, their batons raised.

    “You have the impression that we aren’t in the same social movement that started last January,” when the government announced its intension to raise the retirement age, said Stéphane Sirot, a historian at Sciences Po who specializes in protest movements and unions. “These are really things that are new, but not shocking.”

    Some protesters over the last several days pointed out that the earlier union marches, despite their large numbers, had not worked; the government had passed its law anyway. They said it was time to try more confrontational actions, like those of the Yellow Vests who four years ago ransacked the Arc de Triomphe. They were arrested by the thousands, but they got the fuel tax repealed.

    “It made things change a little more,” said Etienne Chemin, 30, a computer programmer, sipping from a beer on the edge of the crowd last Friday night.

    Interior Minister Gérald Darmanin on Tuesday tabulated 1,200 undeclared protests across the country, which left considerable damage in their wake — parliamentary offices ransacked, Molotov cocktails hurled at government offices, the Lyon city hall attacked.

    In a televised interview Wednesday, Mr. Macron alluded to the mob that ransacked the U.S. Capitol. “When groups, as they have this week, use violence without any rules because they are not happy with something, then that is no longer democracy,” he said. “We respect, listen, we try to advance for the sake of the country, but we cannot accept insurrectionists or factions.”

    Over the first three nights of improvised protests, 425 people in Paris were arrested, but only 52 were charged, the Paris prosecutor’s office told Agence France-Presse. Familiar criticism about police violence and preventive arrests, raised during the Yellow Vest demonstrations, has already resurfaced.

    The new volatility of the protests presents a challenge not only for Mr. Macron but for the unions as well, as they try to keep the public on their side.

    The question is, if the unions can gain control of the movement, or if they find themselves overwhelmed,” Mr. Sirot said. “The two forms of protest could be complementary, if the unions succeed in keeping control over their own marches.”

    On Tuesday evening, the unions organized another official protest on the Place de la République. It offered a scene familiar to many French workers — giant balloons  floated above vans, speakers roared from the back of a flatbed truck, protesters waved union flags. A university band played Charles Aznavour’s “Emmenez-moi” on their horns and drums, near vendors who sold hot dogs and grilled chicken in baguettes.

    But later that night, the police swept in and the cat-and-mouse game ensued, offering another vision of where the country might be heading.

    Near the middle of the dense crowd, Angelique Del Ray, a philosophy professor, stood with her young daughter and held up a hand-drawn sign suggesting that the pension law belonged in the piles of garbage.

    Ms. Del Ray said she had protested every evening since last week, when the retirement law was pushed through. She harbored hope.

    “It’s important to keep up the pressure on him,” she said of Mr. Macron. “He is no longer democratically legitimate. We will push him to the wall.”

    Tom Nouvian and Constant Méheut contributed reporting from Paris.

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    L'Humanité

    Paris 2024. Pour les Jeux, l’État nous aura à l’œil

    Actu

    Le projet de loi olympique débattu à l’Assemblée nationale fait la part bien trop belle à la sécurité, beaucoup moins au sport.

    Éric Serres

    George Orwell, quand tu nous tiens ! Plus rien ne semble arrêter le gouvernement englué dans sa réforme des retraites, pas même lorsqu’il s’agit de parler sport. Après le rejet des motions de censure, les députés ont entamé, lundi soir, l’examen du projet de loi JO-2024, avec un volet répressif des plus gratinés, qui déchaîne déjà un très grand nombre de critiques et de défiances. Adopté avec une confortable majorité en première lecture au Sénat, dominé par la droite, ce texte comprend en effet un large volet sécuritaire, qui interroge.

    Mauvaise réponse au fiasco de la dernière finale de la Champions League au Stade de France

    On pense tout d’abord à l’article 7, sorte de mauvaise réponse au fiasco de la dernière finale de la Champions League qui se déroulait au Stade de France et qui opposait le Liverpool FC au Real Madrid.

    Pour rappel, le 28 mai 2022, des incidents avaient éclaté autour du stade et avaient été réprimés par les forces de police, malmenant les supporters des deux camps et rejetant la faute sur ces derniers. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, les jours suivants, avait pour son unique défense repris ce vieil anathème qui veut que les supporters de Liverpool soient tous des hooligans en puissance.

    Stade de France. Le Sénat charge la préfecture de police

    Depuis, pas une excuse, malgré les révélations qui se sont accumulées et qui ont mis en cause les supposées « forces de l’ordre ». Pis, seule l’UEFA,­ après une enquête externe, a décidé d’indemniser les spectateurs qui avaient acheté leur ticket. Que nenni côté gouvernement, qui est resté campé sur ses positions de collégien pris la main dans le sac : « M’sieur, c’est pas moi, c’est les autres ! »

    Un dispositif « disproportionné »

    C’est donc dans un esprit, que l’on pourrait qualifier de revanchard, que ce dernier a décidé de mettre en place, dans son texte de loi olympique, un système afin d’aider, soi-disant, à la protection des « manifestations sportives, récréatives ou culturelles ». L’une des solutions mises en avant ? Le couplage de la vidéosurveillance à un traitement algorithmique des images : souriez, vous êtes pisté !

    La loi olympique promeut l’ultra-surveillance

    Une idée très, trop, 1984, qui pose question, notamment à Stéphane Peu, député de Seine-Saint-Denis de la Gauche démocrate et républicaine-Nupes : « Je regrette la place tout à fait exorbitante prise par la sécurité dans cette loi olympique. Nous nous opposons en particulier aux mesures visant à une plus grande répression dans les stades. Nous regrettons cette manière de travailler sur les sujets du supporterisme. Quant à l’article 7, relatif à la vidéosurveillance algo­rithmique, parce qu’il vise à la pérennisation de ces dispositifs au-delà des Jeux, comme l’étude d’impact en témoigne, il vient polluer cette loi et porte une atteinte disproportionnée au droit. »

    Ce à quoi la députée EELV Sandra Regol, elle aussi inquiète du « cheval de Troie » gouvernemental, a ajouté : « Ce genre de dispositif de surveillance, qui va profiter à des sociétés privées, a été utilisé aux JO d’Athènes et à ceux de Pékin. Ils n’ont jamais été temporaires. »

    Bâillonner toute expression politique dans les stades

    Surveillance, flicage, tout passe dans le texte de loi. Pourquoi vouloir ainsi bâillonner toute expression politique dans les stades, comme il est proposé dans l’article 14 ? « Il faut parfois savoir y arborer un drapeau, en solidarité­ par exemple avec l’Ukraine, ou ­encore la Palestine », témoigne Stéphane Peu, ­rejoint encore une fois par Sandra Regol : « Le sport est politique ! Souvenez-vous des JO de Mexico où, pour dénoncer les inéga­lités dont sont victimes les Noirs américains, les ­sprinteurs Tommie Smith et John Carlos avaient le poing levé. »

    Mais, comme si ces deux points sécuritaires ne suffisaient pas à rendre cette loi olympique totalement hors sol et tellement libérale, s’y ajoutent des dispositions pour faciliter le travail le dimanche sans la moindre concertation avec les syndicats et en complet désaccord avec la charte sociale olympique, si souvent vantée.

    Le travail dominical s’invite aux JO 2024

    Que dire, enfin, du transport, talon d’Achille des JO ? Quid de l’ouverture à la concurrence des bus à l’instant même où débuteront les Jeux ? « Nous allons proposer, en mai, un projet de loi afin d’y surseoir », termine le député de Seine-Saint-Denis. Et le sport, et une politique sportive pour les Françaises et Français dans tout cela ? Ne cherchez pas, ou alors peut-être entre les lignes, à moins que l’on ne soit face à ce phénomène bien connu du monde de la presse, celui de la page blanche ? 

    Jeux olympiques Paris 2024sécuritélégislation
    Valeurs Actuelles

    [La touche de bon sens] Geoffroy Lejeune : “Crise de régime”

    Il fallait attendre que l’article 49.3 de la constitution soit déclenché, que les motions de censures soient rejetées, et que la réforme des retraites soit adoptée pour tirer, à froid, les enseignements de la séquence qui s’achève — ou qui commence, c’est selon. Que les lecteurs me pardonnent le retard de cette « touche de bon sens », mais j’espère qu’ils comprendront que l’issue du processus parlementaire change la nature des évènements.

    Un an de glissements

    Personne ne peut prédire la suite, mais essayons-nous malgré tout à la prospective après avoir enchaîné certaines affirmations incontestables :

    Du « consentement à l’impôt » au « consentement à la démocratie »

    Secouez tous ces éléments et vous obtiendrez la certitude qu’une crise de régime se profile. On dissertait autrefois dans les facultés de sciences politiques au sujet du « consentement à l’impôt », phénomène collectif induisant que la population soit convaincue de la bonne utilisation de l’argent public pour permettre à l’Etat de continuer à le collecter. Ce qui se produit aujourd’hui pourrait, par analogie, s’apparenter à une crise du « consentement à la démocratie », telle qu’elle est pratiquée en tout cas. Une partie — majoritaire — du peuple français assiste à la prise de décision contraire à ses souhaits grâce à des institutions mal élues et de plus en plus contestées. Les élections ne permettent plus de trancher les grands débats. Le dernier référendum organisé en France l’a été en 2005, et son résultat n’a pas été respecté.

    Pour pallier ce désamour, on invente le “grand débat”, sorte de tour de France monologal, les “conventions citoyennes” où des individus sélectionnés au hasard donnent leur avis sur des sujets qu’ils ne connaissent pas, ou bien on collecte des avis sur les réseaux sociaux pour ne rien en faire.

    Quand un pays n’arrive plus à ramasser ses déchets et qu’à la nuit tombée, certains y mettent le feu, l’engrenage de la violence est enclenché.

    Dans le même temps, le pays souffre, s’effondre ou se disloque. On perd notre influence à l’étranger, notre industrie déserte, notre indépendance disparaît, notre énergie double de prix, l’inflation galope, des puissances étrangères nous rachètent et notre classe politique singe le débat parlementaire au point de faire passer une cour de récré pour un haut lieu de l’esprit français.

    La violence qu’on voit dans les rues n’est que celle qui habite la société et que des institutions aujourd’hui inopérantes et un système incapable de produire de la légitimité étaient censés canaliser. On voit mal comment les choses pourraient s’améliorer, on distingue mal comment le président de la République pourrait éteindre cette colère qui couve de moins en moins et, avis aux optimistes qui pensent que tout cela va se tasser rapidement: on a dit pareil au moment des Gilets jaunes, et cela a recommencé.

    On se moque aussi des Cassandre ou des esprits chagrins qui disent que tout cela va mal finir, mais ceux-ci ont le mérite de poser une question : quand un pays n’arrive plus à ramasser ses déchets et qu’à la nuit tombée, certains y mettent le feu, l’engrenage de la violence est enclenché. Comment leur donner tort ?

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    Blinken seeks US funds for UN culture agency to counter China

    Issued on: 22/03/2023 - 21:46

    Washington (AFP) – US Secretary of State Antony Blinken called Wednesday on Congress to agree to $150 million to rejoin the UN culture agency UNESCO, saying the US absence was letting China write rules on artificial intelligence.

    Congress, then fully controlled by Blinken's Democratic Party, in December paved the way for the United States to restore funding to the Paris-based agency that was suspended in 2011 over its inclusion of a Palestinian state.

    President Joe Biden in his new budget has proposed $150 million in funding as part of a return to the UN Educational, Scientific and Cultural Organization.

    "I very much believe we should be back in UNESCO -- again, not as a gift to UNESCO, but because things that are happening at UNESCO actually matter," Blinken told a Senate committee as he presented the budget.

    "They are working on rules, norms and standards for artificial intelligence. We want to be there," he said.

    "China right now is the single largest contributor to UNESCO. That carries a lot of weight. We're not even at the table."

    The United States paid about 22 percent or $80 million of UNESCO's budget until 2011 when its admission of a Palestinian state triggered an end to the contributions under US law.

    Then president Donald Trump went further in 2019 by withdrawing the United States from UNESCO alongside Israel, accusing the body of bias against the Jewish state.

    As part of the giant omnibus spending bill approved at the end of 2022, Congress gave the president the power to waive the previous law and fund UNESCO if he determines that the move would counter Chinese influence.

    The United States has described China as the biggest global adversary to the United States including through its rapid progress in emerging technologies.

    © 2023 AFP

    L'Humanité

    ski freestyle. Perrine Laffont, plus que jamais la boss

    Éric Serres

    ski freestyle Assurée de remporter le gros globe de cristal, Perrine Laffont a terminé sa saison par une 30e victoire en Coupe du monde de ski de bosses, en dominant en finale l’Américaine Jaelin Kauf, sur les pistes kazakhes d’Almaty. Avec deux médailles d’or aux championnats du monde en simple et en parallèle, quatre victoires en Coupe du monde, onze podiums sur douze courses cet hiver, le gros globe du classement général et le petit globe des bosses parallèle, Perrine Laffont a repris sa domination de la discipline, un an après sa décevante quatrième place aux JO de 2022 à Zhangjiakou (Chine). « Je suis simplement contente que la saison soit terminée, ça a été dur et compliqué. C’est génial de terminer sur deux victoires », a commenté la Pyrénéenne de 24 ans. 

    ski freestyle
    New York Times - World

    At Al Aqsa Mosque, Shards of Stained Glass Tell a Story of Conflict

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    Artisans at the contested Jerusalem holy site, known to Jews as the Temple Mount, complain of Israeli interference with their work and face a constant struggle to keep up with repairs after violence flares.

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    By Raja Abdulrahim

    JERUSALEM — At a workshop on the edge of the Aqsa Mosque compound, Muhammad Rowidy spends hours hunched over panes of stained glass, painstakingly carving through white plaster to reveal geometric designs. While he works, there is a thought he can’t shake.

    “You see this,” he said, pausing and leaning back, “this takes months to finish, and in one minute, in one kick, all this hard work goes.”

    Mr. Rowidy and dozens of other Palestinian artisans and workers maintain and restore the historic mosques and other structures in the 35-acre Aqsa Mosque compound revered by Muslims as the Noble Sanctuary and by Jews as the Temple Mount. They are bracing for more unrest.

    The Muslim holy month of Ramadan starts on Wednesday and overlaps with the Jewish holiday of Passover in early April, raising worries that the larger numbers of worshipers and visitors to the contested site will increase the possibility of clashes.

    The artisans there — including a gold-leaf specialist, coppersmiths and wood carvers — fear that their meticulous work will be destroyed, as has happened in years past. Their frustrations have been intensified by the tighter control Israel has exerted over the compound in recent years, making repairs more difficult.

    The workers at the mosque, the third holiest site in Islam, need approval from the Israeli authorities for repairs or replacements, down to every broken window or smashed tile, according to the workers, administrators of the site, and Israeli rights groups.

    Jews believe that the compound is the location of two ancient temples and consider it the holiest site in Judaism. In recent years, Jewish worshipers have prayed inside the compound, a violation of an agreement that has been in place since 1967.

    With the overlapping holidays this year, there are concerns that increased visits and unauthorized prayers could provoke further clashes between the Israeli police and Palestinians, as has been the case in previous years.

    The atmosphere is already tense amid an escalation of violence in the Israeli-occupied West Bank. It has been the deadliest start of a year for Palestinians in the territory in more than two decades as settler violence increases and as Israel steps up lethal raids in response to a series of attacks by Palestinian armed groups.

    Clashes at the Aqsa compound between baton-wielding riot police shooting tear gas and sponge-tipped bullets and Palestinians throwing stones and fireworks have left a trail of broken windows and other damage in recent years. After the violence, Mr. Rowidy and his colleagues are left to pick up the pieces.

    Broken stained-glass windows line the top of the Qibli Mosque, one of two main structures inside the Aqsa compound, along with the Dome of the Rock, a gold-domed prayer hall.

    The artisans say it can sometimes take years to secure approvals for repairs.

    Bassam al-Hallaq, an architect who has worked at Al Aqsa Mosque for more than 40 years, overseeing artisans and workers, said that in 2019, the Israeli police detained and handcuffed him for hours after he tried to replace a tile without approval. He keeps newspaper clippings about his experience taped to a filing cabinet in his office as a reminder.

    “The occupation wants to assert that it is in control and nothing happens without their approval,” Mr. al-Hallaq said, referring to Israel’s hold on East Jerusalem. “They are not operating according to the agreement” governing the compound, he added.

    The Israeli police said that maintenance at the site was “not under the responsibility” of officers. But, to maintain security and order, the police said, “coordination and escort are required.”

    Incidents at the compound have often served as a spark in the broader Palestinian-Israeli conflict.

    In 2000, a trip to the site by Ariel Sharon, who later became Israel’s prime minister, surrounded by hundreds of police officers, set off the second intifada, or Palestinian uprising. More recently, the security minister in Israel’s right-wing government, Itamar Ben-Gvir, angered Palestinians and regional Muslim states by visiting the compound.

    Mr. al-Hallaq said the relationship between the compound’s workers and the police began to fray after Mr. Sharon’s visit. But the workers said that the situation had become particularly difficult in the past few years.

    The police did not respond to a question about why approval to fix all the windows at the Qibli Mosque had not been given.

    The Jerusalem municipality referred questions to the prime minister’s office. The prime minister’s office did not respond to the requests for comment.

    The compound’s oversight is handled by an Islamic trust called the Waqf, controlled and funded by Jordan under an unwritten agreement with Israel, which has overall security authority and maintains a small police station inside.

    Israel says that there has been no change to the status quo that has existed at the site since the country captured and annexed East Jerusalem, including the Old City and the Aqsa compound, in 1967. Much of the world sees that annexation as illegal and does not recognize Israeli sovereignty over East Jerusalem.

    The police have in the past few years increased their presence inside the compound, including monitoring the artisans’ work and escorting Jewish worshipers, said Yitzhak Reiter, president of the nonprofit Middle East and Islamic Studies Association of Israel who specializes in conflict resolution in holy places.

    The relationship between the police, the Waqf administrators and the artisans who work at the compound has devolved into a give-and-take, Mr. Reiter said.

    “So they negotiate every small piece of work and they expect to get something in return,” such as reviewing Friday sermons before they are delivered, he said of the Israeli authorities.

    During police raids into the compound and clashes last year, officers barricaded Palestinian worshipers, including some who had thrown stones, into the Qibli Mosque and padlocked the doors, damaging handles and wood, according to witnesses and videos. Officers then climbed onto the roof and broke windows to fire tear gas and sponge-tipped bullets at those inside. The Palestinians threw rocks back.

    Mr. Rowidy, 41, said it was easy to tell which side had broken which windows. Those completely smashed were done by the Israeli police with batons, he said. A video posted on Facebook during the unrest shows one of the windows being broken, with what appears to be a baton, from the roof outside.

    In comparison, Palestinians who threw stones had knocked large holes in the windows, he said.

    In the workshop, Bassam Ayesh, 42, watched Mr. Rowidy working on a semicircular window from the Qibli. The glass was damaged last year, initially by Palestinians, before being completely destroyed by Israeli officers, who used the opening to shoot tear gas and sponge-tipped bullets into the mosque, Mr. Rowidy said.

    “As we work on it, we say to each other, ‘How long will this last? Five minutes?’” said Mr. Ayesh, who draws the geometric designs for each window.

    Mr. al-Hallaq, the architect, studied in Greece before returning to work at the mosque he grew up praying in. Most of the workers learn their trade inside the compound as older generations pass down knowledge and techniques, Mr. Rowidy said.

    After Ramadan last year, the artisans took down the window’s wooden frame, removed the broken glass and plaster, and began a careful reconstruction.

    First, they set a new sheet of glass and poured plaster on both sides. Mr. Ayesh then drew the geometric design on the plaster in soft charcoal.

    Using a small pick, Mr. Rowidy slowly moved along the outlines, removing plaster bit by bit to reveal the glass underneath. In the workshop, the only sounds were the scratching of pick against plaster, a fan and a recitation of the Quran playing in the background.

    Outside, in the courtyard next to the Dome of the Rock, some of their colleagues worked to fix an underground pipe. Two police officers kept watch.

    Nearby, heavily armed police escorted Jewish worshipers around the compound. Some of them openly prayed.

    Taking a break from working on the window, Mr. Rowidy entered the Qibli Mosque and surveyed the broken windows, some dating to the Ottoman Empire, that he hopes to repair one day.

    “When a window like this gets broken, God, my heart gets broken with it,” he said, pointing at a large pink and blue window. “I’m worried about the days to come.”

    Hiba Yazbek and Gabby Sobelman contributed reporting.

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    France24 - Monde

    Russie-Chine : une relation renforcée par la guerre en Ukraine malgré une rivalité régionale

    Publié le : 21/03/2023 - 07:09

    Elie SAIKALI

    Le président chinois Xi Jinping est arrivé lundi à Moscou pour une visite officielle de trois jours. L'occasion pour lui et son homologue Vladimir Poutine de réaffirmer les liens qui unissent la Russie et la Chine alors que les deux voisins affichent une rivalité régionale.

    Le président chinois Xi Jinping a entamé lundi 20 mars une visite officielle de trois jours à Moscou, où il a été reçu par son homologue russe, Vladimir Poutine. Si les deux dirigeants se sont vus régulièrement depuis dix ans, cette rencontre est la première depuis la réélection de Xi Jinping à la tête de son pays et surtout depuis le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre du chef du Kremlin pour des crimes de guerre en Ukraine.

    Dans un article publié lundi dans un journal chinois, Vladimir Poutine a estimé que "les relations russo-chinoises ont atteint le point culminant de leur histoire" et que la qualité des liens entre Moscou et Pékin était "supérieure à celle des unions politiques et militaires des temps de la Guerre froide". Lors d’un sommet en Ouzbékistan en septembre, le président russe avait déjà salué son homologue chinois comme son "vieil ami".

    À son arrivée en Russie, Xi Jinping s’est de son côté dit persuadé que sa visite donnerait un "nouvel élan" à la relation sino-russe.

    Une relation renforcée

    Le 24 février 2022, Vladimir Poutine a durablement bouleversé la géopolitique mondiale en décidant d'envahir l'Ukraine. La guerre a contribué à renforcer les relations entre les deux pays qui faisaient déjà face au bloc occidental. Affecté par de lourdes sanctions, Moscou a réorienté une partie de son économie vers son grand voisin asiatique. La Chine a largement augmenté ses importations d'hydrocarbures (pétrole et gaz) provenant de Russie – sécurisant ainsi ses approvisionnements énergétiques –, tout en exportant des technologies et des voitures vers son voisin russe. Au total, les échanges commerciaux sino-russes ont enregistré une hausse de 34 % sur un an, atteignant en 2022 un montant record de 190 milliards de dollars (177 milliards d'euros), selon les douanes chinoises.

    "Du fait de la guerre et des sanctions, la Russie se prive d’un certain nombre de clients occidentaux, notamment de l’Union européenne, sur les produits gaziers et pétroliers. Elle en vend en Asie, notamment à la Chine", indique Emmanuel Véron, docteur en géographie et spécialiste de la Chine contemporaine et des relations internationales à l’Inalco. Un rapprochement sino-russe qui "se confirme, se densifie, s’intensifie depuis plus de dix ans" avec l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping et le retour à la présidence russe de Vladimir Poutine en 2012, ajoute Emmanuel Véron.

    "Les relations entre les deux pays n’ont fait que croître" depuis 1994, précise Cyrille Bret, chercheur associé sur la Russie et l’Europe orientale au sein de l’Institut Jacques Delors et enseignant à Sciences Po Paris, "après la résolution du différend frontalier à la frontière russo-chinoise entre la Sibérie et l’Extrême-Orient russe", mais aussi depuis "le traité d’amitié russo-chinois et la création de l’Organisation de la coopération de Shangaï (OCS) en 2001".

    Chaque crise avec l’Occident "est l’occasion de renforcer la coopération" russo-chinoise, indique Cyrille Bret, même si, au sujet de la guerre en Ukraine, la Chine a adopté une position d’équilibriste : Pékin ne condamne pas l’invasion russe, mais ne soutient pas explicitement Moscou pour autant.

    Sur le plan militaire, les deux pays procèdent à des exercices militaires conjoints, comme en septembre avec l’opération "Vostok 2022" en Extrême-Orient, malgré le conflit ukrainien. Plus récemment, l'armée russe a annoncé mercredi avoir effectué des exercices navals en mer d'Arabie conjointement avec la Chine et l'Iran.

    "Dissymétrie dans la relation sino-russe"

    Des liens forts qui ne doivent pas faire oublier les divergences et rivalités entre les deux voisins. Sur la question économique, la Chine, deuxième puissance mondiale, dispose d'un secteur technologique dynamique et d'une industrie manufacturière de pointe, au contraire de la Russie, dont l'économie était en 2022 environ dix fois plus petite, selon des estimations de la Banque mondiale. "La Russie a peur de la taille de la Chine, en termes de population et de PIB. Et Pékin a peur de l’imprévisibilité de Moscou dans ses relations avec l’Europe", indique Cyrille Bret. Emmanuel Véron évoque de son côté la "dépression démographique et économique" d'une Russie "investie par les acteurs chinois". L'expert met en avant l’exemple de la Sibérie. "Administrativement, la zone est russe. Mais économiquement et démographiquement, la force est chinoise", précise-t-il.

    Sur le plan diplomatique, Pékin et Moscou ne sont pas toujours sur la même longueur d'onde. Ce fut le cas notamment en 2016 lorsque la Russie a fait campagne pour l’adhésion de l’Inde – l’un des grands rivaux de la Chine en Asie – au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). "La réponse de la Chine a été immédiate. Elle a soutenu l’entrée du Pakistan, pour gêner l’Inde", explique Cyrille Bret.

    S’ajoute à cela une lutte d’influence en Asie centrale. Regroupant les anciennes républiques soviétiques du Kazakhstan, du Tadjikistan, du Turkménistan, du Kirghizstan et de l’Ouzbékistan, cette région est "sous influence séculaire russe depuis (l’impératrice) Catherine II", rappelle Cyrille Bret. La rivalité chinoise se concrétise notamment avec les "Nouvelles routes de la soie" du président Xi Jinping.

    "Il y a une dissymétrie dans la relation sino-russe. Les Russes se sentent déclassés chez eux, dépassés par la force économique et la puissance chinoises, mais aussi dans leur sphère d’influence historique post-soviétique", conclut Emmanuel Véron.

    Avec AFP

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    Au G20, la Russie et la Chine dénoncent les "menaces" des Occidentaux

    DANS L'OMBRE DU PRÉSIDENT

    Wang Yi en Russie, l'atout diplomatique de Xi Jinping

    LE FIL DU 17 MARS

    Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

    Valeurs Actuelles

    Retraites : pour Emmanuel Macron, la « foule » n’a « pas de légitimité » face « au peuple qui s’exprime à travers ses élus »

    Les mots sont forts. Mardi 21 mars, au lendemain du rejet des motions de censure contre le gouvernement par l’Assemblée nationale, le président de la République a reçu les parlementaires de la majorité à l’Elysée, rapporte Le Figaro. Emmanuel Macron a eu, d’après les participants à cette réception, des mots très durs envers les opposants à sa réforme. D’après le chef de l’Etat, « la foule » n’a « pas de légitimité face au peuple qui s’exprime souverain à travers ses élus (…) L’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple ».

    « Il n’y a pas de majorité alternative à la vôtre »

    Le Président a tenu à remercier les parlementaires de sa majorité en ces termes : « En démocratie, ça n’est pas parce qu’un texte passe à très peu de voix qu’il est illégitime. (…) Il a été démontré hier qu’il n’y avait pas de majorité alternative à la vôtre ». « Notre cap est clair. Nous devons garantir l’ordre démocratique et républicain », a martelé Emmanuel Macron, qui refuse qu’« une forme d’inversion des valeurs s’installe ».

    Cité par Le Figaro, le chef de l’État a également tenu à remercier ses ministres et a notamment souhaité « avoir un mot particulier pour Olivier Dussopt qui a porté le texte avec beaucoup de courage malgré les attaques odieuses ». Tout en saluant le travail du ministre délégué chargé des Comptes publics Gabriel Attal et du ministre délégué chargé des relations avec le Parlement Franck Riester.

    Alors que la colère ne retombe pas après l’adoption de la réforme des retraites, le président de la République doit s’exprimer mercredi 22 mars au journal télévisé de 13 heures TF1 et France 2.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    US raises interest rates despite banking turmoil

    The US central bank has raised interest rates again, despite fears that the move could add to financial turmoil after a string of bank failures.

    The Federal Reserve increased its key rate by 0.25 percentage points, calling the banking system "sound and resilient".

    But it also warned that fallout from the bank failures may hurt economic growth in the months ahead.

    The Fed has been raising borrowing costs in a bid to stabilise prices.

    But the sharp increase in interest rates since last year has led to strains in the banking system.

    Two US banks - Silicon Valley Bank and Signature Bank - collapsed this month, buckling in part due to problems caused by higher interest rates.

    Authorities around the world have said they do not think the failures threaten widespread financial stability and need to distract from efforts to bring inflation under control.

    Last week, the European Central Bank raised its key interest rate by 0.5 percentage points.

    The Bank of England is due to make its own interest rate decision on Thursday, a day after official figures showed that inflation unexpectedly shot up in February to 10.4%.

    Federal Reserve chairman Jerome Powell said the Fed remained focused on its inflation fight. He described Silicon Valley bank as an "outlier" in an otherwise strong financial system.

    But he acknowledged that the recent turmoil was likely to drag on growth, with the full impact still unclear.

    Economic impact

    Forecasts released by the bank show officials expect the economy to grow just 0.4% this year and 1.2% in 2024, a sharp slowdown from the norm - and less than officials projected in December.

    The announcement from the Fed also toned down earlier statements which had said "ongoing" increases in interest rates would be needed in the months ahead.

    Instead, the Fed said: "Some additional policy firming may be appropriate".

    The moves "signal clearly that the Fed is nervous", said Ian Shepherdson, chief economist at Pantheon Macroeconomics.

    Wednesday's rate rise is the ninth in a row by the Fed. It lifts its key interest rate to 4.75%-5%, up from near zero a year ago - the highest level since 2007.

    Higher interest rates mean the cost to buy a home, borrow to expand a business or take on other debt goes up.

    By making such activity more expensive, the Fed expects demand to fall, cooling prices.

    That has started to happen in the US housing market, where purchases have slowed sharply over the last year and the median sales price in February was lower than it was a year ago - the first such decline in more than a decade.

    But overall the economy has held up better than expected and prices continue to climb faster than the 2% rate considered healthy.

    Inflation, the rate at which prices climb, jumped 6% in the 12 months to February. The cost of some items, including food and airfare, is surging even faster.

    Before the bank failures, Mr Powell had warned that officials might need to push interest rates higher than expected to bring the situation under control.

    The bank projections show policymakers expect inflation to fall this year - but less than expected a few months ago.

    Still, they forecast interest rates of roughly 5.1% at the end of 2023 - unchanged since December - implying the Fed is poised to stop raising rates soon.

    Mr Powell described the effect of the recent turmoil as the "equivalent of a rate hike".

    He said the Fed may be able raise its key rate less aggressively, if the turmoil in the financial system prompts banks to limit lending, and the economy to slow more quickly.

    But he repeated that the Fed would not shy away from its inflation fight.

    "We have to bring down inflation down to 2%," he said. "There are real costs to bringing it down to 2% but the costs of failing are much higher."

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    Northern Ireland Trade Deal

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    U.K. Lawmakers Approve Key Measure of Northern Ireland Trade Deal

    An important element of the agreement known as the Windsor Framework, a Brexit provision negotiated with the European Union, was roundly endorsed in the British Parliament.

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    By Megan Specia

    LONDON — British lawmakers on Wednesday voted overwhelmingly in favor of a key component of a long-awaited deal on Northern Ireland trade rules, an emphatic victory for Prime Minister Rishi Sunak as he tries to resolve one of the most vexing legacies of Britain’s exit from the European Union.

    Despite the strong backing of the agreement, the leading unionist party in the North, which seeks to remain part of the United Kingdom, said that it did not accept the deal and would refuse to form a local government, signaling more political turmoil ahead.

    Several prominent members of the governing Conservative Party also broke ranks with the government and voted against the part of the deal that was under debate, including Boris Johnson and Liz Truss, two former prime ministers. Nonetheless, the measure passed in a landslide, 515 to 29.

    The vote on Wednesday was on just one element of the agreement, known as the Stormont Brake, which would allow Northern Ireland to block the implementation of any “significantly different” new European rules on goods. The measure was aimed at addressing the North’s concerns that Brussels would have too much control over its trade rules. But the leading unionist party, the D.U.P., rejected the Stormont Brake as insufficient.

    The lopsided nature of the vote was good news for Mr. Sunak, who has championed the broader trade deal, known as the Windsor Framework, that was negotiated with the European Union last month.

    The vote on the Stormont Brake on Wednesday was the first time that British lawmakers had had a chance to weigh in on the deal, so it had been seen as a measure of their approval.

    The D.U.P. said this week that it would not vote for the Windsor Framework agreement, and as the vote on the Stormont Brake approached, its leaders confirmed that they had no plans either to enter into a power-sharing government in Northern Ireland’s devolved local assembly, known as Stormont. Northern Ireland’s other largest parties, including a different unionist party, have said that they support the framework.

    Understand the Deal Over the Northern Ireland Protocol

    Healing a Brexit wound. Britain and the European Union struck a landmark agreement to end a festering dispute over post-Brexit trade rules known as the Northern Ireland Protocol, potentially resolving one of the most poisonous legacies of Britain’s exit from Europe’s trade bloc in 2020. Here’s what to know about the dispute and the renegotiated agreement:

    What is at issue? Northern Ireland is part of the United Kingdom, but it shares a land border with Ireland, an E.U. member. Negotiators have struggled to find a way to allow goods to move smoothly between Northern Ireland and the rest of the United Kingdom, without threatening the open border between Northern Ireland and Ireland.

    What is the Northern Ireland Protocol? The original protocol, signed in 2020, effectively left Northern Ireland half inside the European system and half inside the British one. The Irish border remained open, but that meant that to enforce differing customs rules, goods had to be checked when they crossed between Northern Ireland and the rest of the United Kingdom.

    Why was this a problem? The system of customs checks effectively created a trade border inside of Britain, down the Irish Sea. Some British companies stopped shipping goods to Northern Ireland, blaming the added paperwork. The situation enraged some Conservative Party lawmakers and many of Northern Ireland’s unionists — the largely Protestant part of the territory that wants to remain in Britain.

    How does the new deal address this? The latest agreement, called the Windsor Framework, looks to smooth over some of the  original protocol’s contradictions. One way is by creating a “green lane” with little bureaucracy for goods traveling from Britain to Northern Ireland that are destined to stay there. Goods headed on to Ireland will use a “red lane,” with full checks.

    What is at stake? Some in Brussels have spoken of a threat to the integrity of the E.U.’s single economic market, while some in London and Belfast have warned of a threat to the coherence of the United Kingdom. There are also concerns about the fragility of peace in Northern Ireland, a region where decades of sectarian violence left thousands dead.

    “I have consistently indicated that fundamental problems remain notwithstanding progress made,” Jeffrey Donaldson, the leader of the D.U.P., said in a post on Twitter before the vote. “Consequently there is not a sustainable basis at this stage to enable us to restore Stormont.”

    Speaking in Parliament a short time later, Mr. Donaldson said his party believed that the Windsor Framework agreement harmed Northern Ireland’s standing in the internal market of the United Kingdom, but he noted that he was willing to work with the government on “outstanding issues,” adding, “We’ve got to get it right.”

    The British government has made it clear there are no plans for substantial changes.

    Katy Hayward, a professor of politics at Queen’s University in Belfast, said that the rhetoric around the vote also exposed the deep divisions with unionism in Northern Ireland and the clear split between the party’s leader, Mr. Donaldson, and other harder-line members.

    “Longer-term I think the political leadership realizes this is kind of unsustainable as a position and they will have to make a decision at some point,” she said. Early polling has indicated there is frustration over the deadlock in establishing a local government.

    On Wednesday morning before the vote, Ian Paisley Jr., a hard-line D.U.P. member of Parliament and the son of the party’s founder, said the Windsor Framework would still set the nation apart from the rest of the United Kingdom and effectively make it a “no-man’s land” and border zone subject to European trade laws.

    “I do not see how unionists could possibly go back into government whilst this problem remains,” he said.

    Like the other nations in the United Kingdom, Northern Ireland has a locally elected assembly, and the ministers in it make decisions on a number of issues like health and social care, as well as education. But that assembly is contingent on power sharing between the country’s unionists and nationalist parties after a deal brokered during peace accords in the country.

    The D.U.P. had been refusing to enter government until the previous agreement to manage trade in Northern Ireland, known as the Northern Ireland protocol, was resolved. The party collapsed the Stormont executive in February 2022 because of its opposition to that trade arrangement.

    And after an election in May 2022 led to the largest nationalist party, Sinn Fein, winning the majority of seats in that legislature for the first time, the party again refused to form a government because of the protocol.

    London and Brussels had signed up to those trade rules for the territory in 2020, but it ignited protests almost immediately, and Britain had been pushing to renegotiate the deal ever since. And in that time, there has been no government in Stormont.

    In the absence of lawmakers, civil servants manage daily affairs, but many broader matters remain neglected and little is done to pass or carry out new policies.

    Mr. Paisley, asked during morning news briefing how he would explain that stance to the people of Northern Ireland who have not had a functioning local assembly for months, told reporters: “I’ll tell you this, we are not moving. We need this fixed. And this will be about who blinks first.”

    The new agreement from Mr. Sunak and the European Union had been expected to open a warmer chapter in British-E.U. relations after a prolonged stalemate. It was also expected to make way for the political problems in Northern Ireland to be resolved ahead of a visit by President Biden in April to celebrate the 25th anniversary of the Good Friday Agreement, which helped end decades of bloodshed in Northern Ireland known as “the Troubles.”

    But it appears that the possibility of re-establishing a functioning government in Northern Ireland may still be a long way off.

    Ms. Hayward said that despite the lack of support of the unionist party for the Windsor Framework, the agreement itself signaled a reset in U.K. and E.U. relations.

    “We’ve had a legacy here of years of contention around Northern Ireland post-Brexit and a lot of antagonism being stoked up toward either side,” she said. “So that causes the most lingering damage in Northern Ireland itself and the political system, most particularly the views of people across the political spectrum.”

    That is significant ahead of the Good Friday Agreement anniversary, because a positive relationship between Britain and Europe, and by extension Ireland, is essential for peace in Northern Ireland.

    But, she said, even though trying to restore power-sharing in Stormont is going to be “quite a difficult process that will require care and time,” the new agreement signaled a level of relationship repair between Britain and Europe, and Britain and Ireland, key factors in Northern Ireland’s fragile peace.

    “At least we have the foundation for that now,” she said.

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    France24 - Monde

    Le parlement éthiopien retire le TPLF de la liste des groupes terroristes

    Publié le : 22/03/2023 - 22:20

    Elom TOBLE Meriem AMELLAL

    Nouvelle étape dans le processus de paix en Ethiopie. Le parlement a retiré le Front de Libération du Peuple du Tigré (TPLF) de la liste des entités terroristes… C’est une avancée majeure dans l’application de l’accord de paix conclu en novembre et ayant mis fin à deux ans de conflit entre le TPLF et le gouvernement fédéral…

    Au Togo, la coalition de la société civile, «Veille Economique », composée de douze organisations a déposé plainte contre X au Palais de Justice de Lomé. Cette plainte intervient après la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui épingle la gestion de l’argent public alloué à la lutte contre la Covid en 2020.

    Première exposition en France pour l’un des doyens de la photographie ouest-africaine, Adama Sylla. Le sénégalais, 89 ans, largement méconnu hors de son pays a documenté pendant près d’un demi-siècle la société de sa ville d’origine, Saint-Louis au nord du Sénégal. Ses œuvres sont présentées  jusqu’au 22 avril dans deux galeries parisiennes : les galeries Talmart et La la land installées dans le quartier de Beaubourg.

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    BBC

    Boris Johnson clashes with MPs over Partygate denials

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    Watch: Key moments from Boris Johnson's Partygate grilling

    Boris Johnson has repeatedly insisted he did not intentionally mislead Parliament over Partygate in a heated grilling by MPs.

    The former prime minister began the marathon three-hour session with a Bible in his hands, as he swore: "Hand on heart, I did not lie to the House."

    He admitted social distancing had not been "perfect" at gatherings in Downing Street during Covid lockdowns.

    But he said they were "essential" work events, which he claimed were allowed.

    He insisted the guidelines - as he understood them - were followed at all times.

    But MPs challenged his assertions, with the committee head, Labour's Harriet Harman, at one point describing them as "flimsy", and saying they "did not amount to much at all".

    He also clashed repeatedly with Conservative MP Sir Bernard Jenkin, angrily telling the senior Tory he was talking "complete nonsense" by suggesting he had relied too much on what political advisers were telling him.

    The Privileges Committee is investigating statements Mr Johnson made to Parliament, after details of booze-fuelled parties and other gatherings in Downing Street emerged in the media from the end of 2021 onwards.

    If he is found by MPs to have deliberately or recklessly misled Parliament, he faces suspension from the Commons - a move that might trigger a by-election in his Uxbridge and South Ruislip constituency.

    Mr Johnson, with a legal adviser at his side, and supporters including former cabinet minister Jacob Rees-Mogg sat behind him, was in a combative mood as he took MPs' questions for the long-awaited session.

    The main thrust of his argument was that boozy gatherings in Downing Street and staff leaving dos had been "essential" work events, which he believed had been in line with the Covid guidelines in place at the time.

    He insisted statements he gave to the Commons - including when he told MPs in December 2021 that Covid rules and guidance were followed "at all times" - were made "on the basis of what I honestly knew and believed at the time".

    'Electrified fence'

    Shown a picture of himself surrounded by colleagues and drinks during a leaving do, Mr Johnson argued No 10 staff cannot have an "invisible electrified fence around them".

    "They will occasionally drift into each other's orbit," he said, accepting that "perfect social distancing is not being observed" in the image but denying it was in breach of the guidance.

    "I believe it was absolutely essential for work purposes," he said of the event for outgoing communications director Lee Cain in November 2020.

    "We were following the guidance to the best of our ability - which was what the guidance provided."

    This was the event he had in mind on 1 December 2021, when he told MPs all guidelines had been followed, he told Sir Bernard.

    Sir Bernard said: "I'm bound to say that if you said all that at the time to the House of Commons, we probably wouldn't be sitting here. But you didn't."

    'Reasonably necessary'

    Asked later in the session by Conservative MP Andy Carter if he should have made these arguments at the time, he said: "Perhaps if I had elucidated more clearly what I meant - and what I felt and believed about following the guidance - that would have helped."

    Other key moments included:

    Questioned on whether he would have told other organisations, if asked at a government pandemic press conference, whether they could hold "unsocially distanced farewell gatherings", Mr Johnson said: "I would have said it is up to organisations, as the guidance says, to decide how they are going to implement the guidance amongst them."

    He also insisted his birthday gathering, in June 2020 at the height of the pandemic, for which he was fined by police, had been "reasonably necessary for work purposes".

    And he defended the presence of luxury interior designer Lulu Lytle - who was revamping the Johnsons' Downing Street flat - because she was a "contractor" working in No 10.

    He said then Chancellor Rishi Sunak, who was also present, would have been "just as surprised as I was" about the fines they received.

    "I thought it was a completely innocent event," Mr Johnson said. "It did not strike me as anything other than an ordinary common or garden workplace event."

    'Scintilla of doubt'

    In another tetchy exchange with Sir Bernard, Mr Johnson was asked about his comments that it was "no great vice" to rely on political advisers for assurances before making statements to the House of Commons.

    Sir Bernard expressed surprise that Mr Johnson, if there was even "the thinnest scintilla of doubt" about whether rules were followed, would not have sought advice from civil servants or government lawyers.

    "If I was accused of law-breaking and I had to give undertakings to Parliament... I would want the advice of a lawyer," Sir Bernard told him.

    A clearly annoyed Mr Johnson told the senior Tory: "This is complete nonsense, I mean, complete nonsense.

    "I asked the relevant people. They were senior people. They had been working very hard."

    The committee will deliver its verdict on Mr Johnson by the summer.

    The full House of Commons would vote on any sanction it recommends. Mr Sunak has agreed to give Tory MPs a free vote on their conscience over Mr Johnson's fate.

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    Valeurs Actuelles

    “L’art peut choquer” : la ministre de la Culture défend un tableau accusé par une élue RN d’être pédopornographique

    Le 17 mars, la députée du Rassemblement national, Caroline Parmentier, accusait un tableau de l’artiste suisse, Miriam Cahn, de représenter une scène pédopornographique. Exposée au palais de Tokyo, cette œuvre sobrement intitulée « Fuck Abstraction ! », représente un individu, les mains liées, contraint à une fellation.

    Caroline Parmentier avait alors demandé à la ministre de la Culture que ce tableau à « caractère pédopornographique », soit décroché. L’artiste Miriam Cahn s’était alors défendue, indiquant qu’il ne s’agissait pas d’enfants dans son œuvre : « Ce tableau traite de la façon dont la sexualité est utilisée comme arme de guerre, comme crime contre l’humanité. »

    « L’art n’est pas consensuel »

    Interpellée de nouveau à l’Assemblée nationale, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a pris la défense de la peintre suisse. « Oui, l’art peut choquer, peut questionner, peut parfois susciter du malaise, voire du dégoût », a-t-elle plaidé en faveur du tableau incriminé, ajoutant que « l’art n’est pas consensuel, et la liberté d’expression et de création est garantie par la loi ».

    La ministre a qualifié l’accusation formulée par Caroline Parmentier de « coup de com’ » et l’a invitée à lire les explications de l’artiste, à échanger avec les médiateurs, pour ne « pas sortir une œuvre de son contexte ».

    Le palais de Tokyo, où l’œuvre est exposée, a annoncé renforcer son dispositif de médiation. Le directeur, Guillaume Désanges, explique ainsi que « dès le début de la polémique, nous avons renforcé cette invitation au dialogue en maintenant la présence d’un médiateur en permanence, de 12h à 22h, à moins de deux mètres de la toile ».

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    Известия (RUS)

    Активистка попыталась прервала выступление Блинкена вопросами о переговорах с РФ

    Госсекретарь США Энтони Блинкен едва начал выступление в сенате 22 марта, как некая активистка с плакатом, на котором госсекретаря просят договориться о мирных переговорах для разрешения конфликта на Украине, стала шуршать и размахивать им на заднем ряду.

    Бринкен намеревался объяснить на слушаниях в сенате проект бюджета Госдепартамента для решения вопросов, связанных с ситуацией на Украине. Ведомство запрашивает около $63 млрд в 2024 финансовом году, что составляет менее 10% от запроса Пентагона на $842 млрд, пишет Bloomberg.

    Когда госсекретарь начал обращение с приветствием к сенату, с задних рядов подскочил мужчина, а затем женщина с большими самодельным плакатами. Первая призвала Блинкена «быть дипломатом» и «прекратить прокси-войну, которая может привести США к мировому конфликту». Мужчина успел только привстать и пошуршать бумагой, когда к нему подошли охранники и предложили сесть. Затем они подошли к активистке, заставили убрать плакат и вывели из зала.

    Первый Блинкен комом: с чем госсекретарь США летит в Пекин И почему прорыв в китайско-американских отношениях маловероятен

    Блинкен ни разу не отреагировал на инцидент. Он поприветствовал сенат и начал речь о необходимости увеличения объемов бюджета для госдепа.

    В феврале Блинкен обещал, что Вашингтон выделит более $10 млрд на поддержку бюджета Украины и ее энергетической инфраструктуры.

    Продолжающаяся экономическая помощь со стороны США, отметил госсекретарь, помогла сплотить других международных доноров, включая обязательства Европейской комиссии, Японии, Канады и Великобритании.

    Также в феврале Блинкен заявил, что США не сомневаются в победе Украины. По его словам, украинские военные сражаются «за свою страну, за свое будущее, за свою землю».

    Президент РФ Владимир Путин 13 февраля выразил уверенность в победе страны в нынешнем противостоянии.

    Известия (RUS)

    Восемь человек погибли при взрыве на пиротехнической фабрике на юге Индии

    По меньшей мере восемь человек погибли и 16 пострадали во время взрыва на пиротехнической фабрике в штате Тамилнад на юге Индии. Об этом в среду, 22 марта, сообщило Xinhua.

    Уточняется, что пять человек погибли на месте, еще трое скончались по пути в больницу. Несколько пострадавших находятся в критическом состоянии.

    Само здание после взрыва обрушилось. Причиной случившегося стал пожар на производстве, причины которого устанавливаются.

    Полиция возбудила уголовное дело, проводится расследование инцидента.

    1 января в результате взрыва на пиротехническом заводе в городе Солапуре в индийском штате Махараштра погибли три человека. Еще трое получили ранения.

    France24 - Monde

    Quand le président tunisien Kaïs Saïed ravive une controverse frontalière avec la Libye

    Publié le : 22/03/2023 - 11:53

    Marc DAOU Suivre

    Calcul politique ? Rodomontade populiste ? Tunisiens et Libyens continuent de s’interroger sur la dernière polémique en date provoquée la semaine dernière par les propos du président Kaïs Saïed sur les bénéfices du champ pétrolier libyen de Bouri et un litige frontalier réglé dans les années 1980 par la Cour de justice internationale, à la demande des deux voisins.

    Après avoir provoqué un tollé en février en dénonçant la présence de "hordes de migrants clandestins" en Tunisie – des propos à l’origine de violences contre les migrants d'origine subsaharienne dans le pays –, le président Kaïs Saïed a suscité la semaine dernière une nouvelle controverse, cette fois avec la Libye voisine.

    Lors d’une visite effectuée le 16 mars dans les locaux de l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap), le chef de l’État a rouvert un dossier tombé dans les oubliettes de l’Histoire : celui du champ offshore libyen de Bouri, situé à 120 km au nord de la Libye et considéré comme l’un des plus grands gisements pétroliers en activité en Méditerranée. Selon la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’Unesco, ses réserves contiennent "4,5 milliards de barils de pétrole brut récupérable et 3,5 billions de pieds cubes de gaz naturel associé".

    Un litige frontalier réglé… en 1985

    Dans une vidéo diffusée par le site de la présidence tunisienne, Kaïs Saïed apparaît flanqué de la PDG de l’Etap, Dalila Chabbi Bouattour, avec laquelle il tient, face caméra, une carte des réserves d’hydrocarbures du pays. Pointant du doigt directement le champ offshore libyen, le président déplore que la Tunisie n’a reçu que des "miettes de Bouri", alors qu’un partage équitable de ses revenus pourrait "répondre à tous les besoins de la Tunisie et plus encore". Et ce, alors que le litige autour de la zone maritime frontalière entre la Libye et la Tunisie a été tranché en faveur de Tripoli par la Cour internationale de justice (CIJ) en 1982. Une décision confirmée trois ans plus tard par l’instance qui siège à La Haye.

     

    Kaïs Saïed rappelle ensuite qu’il existait, dans les années 1970, bien avant le recours à la CIJ, une intention de diviser le champ en deux moitiés égales avec la Libye, mais que cette solution avait été rejetée par la Tunisie alors présidée par Habib Bourguiba, au pouvoir entre 1957 et 1987.

    Sans surprise, ces propos à la fois critiques contre le premier président de la République tunisienne et semblant remettre en question la décision rendue par la CIJ ont provoqué un tollé au sein de la classe politique libyenne et sur les réseaux sociaux.

    "Les richesses de la Libye appartiennent au peuple libyen", a tonné le président de la commission de l’énergie au sein du Parlement libyen, Aïssa Aribi, dans une déclaration relayée dimanche par l’Agence de presse libyenne. 

    Pour sa part, le ministre libyen du Pétrole et du Gaz, Mohamed Aoun, s’est contenté de rappeler dans un communiqué de presse que la CIJ avait tranché le litige frontalier en faveur de la Libye, et que le président tunisien était "dans l’erreur". 

    Du côté des médias tunisiens, d’aucuns questionnent le timing et le but de la sortie présidentielle. "Il reste à s’interroger sur les motivations du président tunisien qui a cru devoir remettre sur le tapis cette affaire réglée depuis longtemps, écrit le site d’information en ligne Kapitalis. Que cherche-t-il à prouver ou à provoquer ? Sachant que les relations tuniso-libyennes, sans être vraiment au beau fixe, ne sont pas non plus à leur plus bas niveau et que les deux pays, qui font face à des tensions internes, se passeront volontiers de polémiques d’autant plus improductives qu’elles sont anachroniques voire insensées."

    Les experts eux aussi s'interrogent, confie un historien basé à Tunis, qui a requis l'anonymat par crainte de représailles professionnelles. "Les spécialistes des frontières terrestres et maritimes de la Tunisie se demandent encore quelle mouche a piqué Kaïs Saïed, rapporte-t-il. Même si, hélas, les Tunisiens sont désormais habitués à ce qu’il jette des anathèmes et des jugements à l’emporte-pièce."

    Et de poursuivre : "Heureusement que les Libyens sont restés sobres dans leurs réactions en rappelant leur droit souverain sur cette zone, car c’est ce qui permet, pour l’instant, de ne pas transformer cette polémique un peu absurde en crise diplomatique majeure, estime l’universitaire. À l’époque, la Libye et la Tunisie s’étaient accordées pour trancher leur litige en portant la question devant la justice internationale. Or lorsqu’on accepte la logique d’un compromis, on accepte la sentence de la Cour."

    "Lui seul décide de tout"

    Selon l’universitaire, cette "énième" polémique est le fruit "d’un calcul politique motivé par des raisons personnelles" puisque les déclarations du président lui semblent avoir été préparées, carte à l’appui.

    "Il a peut-être voulu montrer à l’opinion qu’il a hérité des erreurs du passé sur des questions clés comme les hydrocarbures, mais je vois surtout une manière pour lui de se distancer des problèmes actuels et de rehausser sa stature auprès de la population, ajoute l’universitaire. On ne peut même pas blâmer ses conseillers de ne pas l'avoir dissuadé de rouvrir ce dossier parce que lui seul décide de tout, au point même de se permettre de réécrire l’Histoire et de construire un nouveau récit nationaliste dans le but de construire sa propre image."

    Quitte, insiste-t-il, "à essayer, dès qu’il le peut, de ternir l’image de Habib Bourguiba, qui reste un chef historique et charismatique aux yeux des Tunisiens".

    >> À lire aussi : "Discours antimigrants en Tunisie : 'Une façon de faire oublier les problèmes du pays'"

    Critiqué à l’international, le président tunisien, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, est sous pression. Quelques semaines après l'Union africaine - qui avait condamné ses déclarations "choquantes" sur les migrants subsahariens -, c’est l’Union européenne qui s'est inquiétée ces derniers jours de la détérioration de la situation politique et économique dans le pays, où l'opposition dénonce un recul des droits et des libertés depuis le coup de force présidentiel.

    "Cette polémique inutile tombe mal alors que la Tunisie peine à se sortir de la crise internationale suscitée par les propos du président sur les migrants subsahariens. Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe d’une nouvelle crise diplomatique, a fortiori avec le voisin libyen, conclut l’universitaire basé à Tunis. D’autant plus que le pays est assez isolé sur le plan régional et international à cause de nos difficultés à la fois politiques à l’intérieur, mais aussi économiques et financières."

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Focus

    Tunisie : des migrants subsahariens partent dans l'urgence face au déferlement de haine

    Attaques antimigrants en Tunisie : la Banque mondiale suspend son principal programme

    Des centaines de Subsahariens évacués de Tunisie après une flambée de violences racistes

    BBC

    Multiple injuries after ship tips over at Edinburgh dockyard

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    Petrel began to tip to one side at Imperial Dock

    Thirty-five people have been injured after a ship tipped over at an Edinburgh dockyard.

    NHS Lothian said 23 people had been treated in hospital and 12 people at the scene of the incident at Imperial Dock, Leith.

    A major incident was declared after the research vessel Petrel became dislodged from its holding on a dry dock.

    People have been asked not to attend A&E at Edinburgh Royal Infirmary (ERI) unless it is an emergency.

    Pictures posted on social media showed the 3,000-tonne vessel, which is owned by the US Navy, leaning at a 45-degree angle.

    The US Consulate in Edinburgh said it was monitoring the situation and offering support to US citizens who were involved.

    "We thank the emergency services for their prompt response. Our thoughts are with all those affected by this incident," it added.

    The Scottish Ambulance Service said it was called at 08:30.

    Five ambulances, an air ambulance, three trauma teams, a special operations team, three paramedic response units and a patient transport vehicle were sent to the scene.

    NHS Lothian said 15 patients were taken to Edinburgh Royal Infirmary by ambulance with another two attending themselves, four to Western General Hospital and two to Victoria Hospital in Kirkcaldy.

    Another 12 people were treated and discharged at the scene.

    A spokesperson for NHS Lothian said eight were still in the Royal Infirmary, some with "serious injuries", and outpatient appointments, endoscopies and planned surgeries had been cancelled to "free-up our surgical staff".

    Jacquie Campbell, chief officer of acute services at NHS Lothian, said: "There are no plans at this time to postpone appointments or elective procedures tomorrow, but assessments continue and patients will be contacted directly if the situation changes."

    NHS Lothian has advised other people who require urgent care to contact their GP or call NHS 24.

    Police Scotland urged the public to avoid the area to allow access for emergency services.

    Supt Mark Rennie said all casualties had been accounted for by 13:20.

    He explained: "There is no risk to the wider public and inquiries are ongoing to establish the full circumstances of what has happened.

    "I would also like to thank the public for their patience while the emergency services undertook a very difficult job aiding casualties."

    HM coastguard sent teams from Fisherrow, South Queensferry and Kinghorn to the scene as part of the multi-agency response.

    Scottish Fire and Rescue Service said it had sent four fire engines and "a number of specialist resources".

    The Health and Safety Executive said it was aware of the incident and was making inquiries.

    Sailors' Society Chaplain Pauline Robertson told BBC Radio Scotland's Drivetime she had been listening to port staff who had witnessed the incident or were dealing with the aftermath.

    She said: "I think like everybody that has witnessed it or heard about it today, we're all just in shock and horror at the tragedy that just unfolded in front of us.

    "There is shock, horror, pain - every emotion you can imagine is being shown by staff. "

    The Sailors' Society also said it was supporting people affected by the incident.

    "Our thoughts and prayers are with everyone affected by this morning's accident in Leith. Sadly many are seriously injured. We are supporting those we can."

    James Welsh, 39, a scaffold foreman at Leith docks who was working near the Petrel as it fell, said he heard a loud noise but "not as noisy as you would think".

    He said one worker he sees every morning had put down his bag to "nip to the toilet", and when he came back the ship was over and he didn't know where his work mates were.

    "It's very scary - it just makes you evaluate everything," he said. "No one goes to work to be involved in any kind of accident.

    "We all want to go home for our mince and tatties to our wife and kids so I feel for anyone who is injured, and their family."

    Cammy Day, the leader of City of Edinburgh Council, said he was "deeply concerned" to hear of the incident, adding that emergency services were being supported to carry out their work.

    Leith councillor Adam McVey described the incident as "terrifying" for those on board.

    He said on Twitter: "Emergency services are responding to a major incident at Leith docks - a ship has been dislodged from its holding in strong winds.

    "My thoughts are with those who've been injured and hope everyone recovers quickly. Please avoid area."

    A spokesperson from Forth Ports said the incident happened at the facility of its tenant, Dales Marine Services.

    They said: "We are providing Dales with any support we can today. We cannot comment any further as the incident response is being led by the emergency services.

    "Our thoughts are with everyone involved in this incident."

    Dales Marine Services, which runs the dry dock, said the incident with the Petrel began at about 08:00 and the emergency services were called shortly after.

    A spokesperson said: "We can confirm that all those on board and at the facility have been accounted for and our priority is to ensure the wellbeing of all who have been affected."

    A US Navy spokeswoman said: "We continue to communicate with our contacts at the scene in order to understand what occurred, the actions being taken, and the long-term impacts.

    "Our thoughts and prayers are with those injured and their families, with hopes for a quick and full recovery."

    The weather was windy overnight with gusts of up to 38mph (61km/h) recorded inland at Gogarbank at 08:00, according to Met Office data.

    Leith dock, in the north east of Edinburgh, has a maritime history going back many centuries and is now home to the decommissioned Royal Yacht Britannia.

    The privatised Forth Ports has the largest enclosed deep water port in Scotland and has been selected to develop one of Scotland's first green freeports.

    The 76m (250ft) ship has been owned by the United States Naval Facilities Engineering and Expeditionary Warfare Center since October 2022, and operated by Oceaneering International.

    The vessel was previously owned by the estate of Microsoft co-founder Paul Allen.

    It was placed into long-term moorage in 2020 as a result of "operation challenges" during the Covid pandemic, and has not been used since.

    Before this, it had been used for deep water searches for shipwrecks and war graves at sea, including the lost World War Two heavy cruiser USS Indianapolis, which was discovered 18,000 feet (5.5km) beneath the surface.

    The RV Petrel was fitted out for the specialist searches before billionaire Mr Allen died in 2018, having already pledged to commit most of his fortune to philanthropy and non-profit scientific research.

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    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Une députée RN dénonce la présence d’un tableau “pédopornographique” au Palais de Tokyo

    « Je dénonce ce tableau de Miriam Cahn qui présente aux yeux de tous une scène de pédocriminalité. » Caroline Parmentier, députée du Rassemblement national (RN), s’est insurgée de la présence d’une œuvre de l’artiste suisse Miriam Cahn exposée au Palais de Tokyo à Paris, depuis le 17 février. Dans une vidéo publiée sur Twitter ce vendredi 17 mars, l’élue montre cette peinture intitulée Fuck Abstraction ! – qui attise déjà polémique depuis des semaines – représentant un acte sexuel entre ce qu’il semble être un adulte et un enfant. « Ce tableau représente un enfant à genoux, les mains ligotées dans le dos, forcé à une fellation par un adulte », a dénoncé Caroline Parmentier. Pour elle, il s’agit d’une « incitation et un clin d’œil à tous les pédocriminels et les prédateurs, agresseurs d’enfants ».

    Au Palais de Tokyo je dénonce ce tableau de Miriam Cahn qui présente aux yeux de tous une scène de pédocriminalité. Au nom de la protection de l’enfance, en tant que membre de la Délégation aux droits des enfants, je demande à la ministre de la Culture qu’il soit décroché. pic.twitter.com/atbLLNkOQ7

    — Caroline Parmentier (@Parmentier_RN) March 17, 2023

    Une vague d’indignation et une pétition

    Cela fait déjà quelques semaines que cette peinture crée la polémique. Une pétition demandant le « retrait des toiles à caractère pédopornographique de Miriam Cahn » a réuni pour l’heure près de 8 000 signatures.

    Le musée réagit

    Le 7 mars dernier, le Palais de Tokyo a répondu à la vague de critiques. Dans un communiqué partagé sur les réseaux sociaux, le musée parisien a justifié que l’œuvre est « issue du contexte de la guerre, vise à dénoncer ces actes barbares » et ne représente en aucun cas des enfants. Le Palais de Tokyo a en effet relayé la réponse de l’artiste Miriam Cahn : « Ce ne sont pas des enfants. Ce tableau traite de la façon dont la sexualité est utilisée comme arme de guerre. Le contraste entre les deux corps figure la puissance corporelle de l’oppresseur et la fragilité de l’opprimé agenouillé et amaigri par la guerre. » Le musée a pointé « une lecture biaisée » de la peinture : « L’œuvre « Fuck abstraction! », fait réagir sur les réseaux sociaux où elle apparaît généralement recadrée ce qui entraîne une lecture biaisée. »

    Exposition de Miriam Cahn : le tableau « fuck abstraction ! » qui représente des adultes est une dénonciation des crimes de guerre.

    Communiqué de presse du 7 mars 2023 ⤵️ pic.twitter.com/OgjOWld5fp

    — Palais de Tokyo (@PalaisdeTokyo) March 7, 2023

    Mais pour Caroline Parmentier, « rien ne justifie cette exposition, pas même la dénonciation des crimes de guerre », a-t-elle encore affirmé dans sa vidéo. La députée RN, également « membre de la Délégation aux droits des enfants », a ainsi réclamé « au nom de la protection de l’enfance » que le tableau « soit décroché ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    США назвали обычным применение боеприпасов с обедненным ураном

    Боеприпасы с обеденным ураном являются обычным вооружением и не несут радиоактивной угрозы. Об этом в среду, 22 марта, заявил координатор по стратегическим коммуникациям в Совете национальной безопасности Белого дома Джон Кирби.

    «Этот тип боеприпасов — довольно обычная вещь, он используется уже несколько десятилетий», — сообщил Кирби в ходе брифинга.

    Таким образом он прокомментировал поставки Украине снарядов с ядерным компонентом, инициированные британской стороной. При этом Кирби заверил, что Соединенные Штаты не поставляют подобных боеприпасов.

    Нечистая сила: чем опасна поставка Украине снарядов с обедненным ураном И как на применение оружия с ядерным компонентом ответит Россия

    Глава МИД России Сергей Лавров заявил, что поставки Лондоном снарядов с обедненным ураном Киеву станут дальнейшим шагом к «серьезному, качественному наращиванию эскалации». Он указал, что применение таких боеприпасов резко понизит, если вообще сохранит, возможности Украины производить качественное незараженное продовольствие.

    21 марта заместитель министра обороны Великобритании Аннабель Голди сообщила, что Лондон готов передать Киеву боеприпасы с обедненным ураном наряду с танками Challenger 2.

    В свою очередь президент РФ Владимир Путин заявил, что Россия вынуждена будет реагировать на поставку Украине оружия с ядерным компонентом. Как указал российский лидер, Запад таким образом подтвердил свое намерение воевать до последнего украинца.

    В 1999 году такие боеприпасы применялись в ходе бомбардировок Югославии военными НАТО. Как заявил в июле прошлого года профессор, ученый-токсиколог Радомир Ковачевич, из-за применявшихся снарядов с обедненным ураном негативные последствия для своего здоровья будут ощущать еще 60 будущих поколений сербов.

    Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины после начала спецоперации России по защите Донбасса. Решение о спецоперации было принято президентом Владимиром Путиным на фоне обострения ситуации в регионе из-за участившихся обстрелов со стороны украинских боевиков.

    France24 - Monde

    Le Parlement éthiopien retire le TPLF, parti des rebelles du Tigré, des entités terroristes

    Publié le : 22/03/2023 - 11:40

    FRANCE 24 Suivre

    La Chambre basse du Parlement éthiopien a annoncé que les députés éthiopiens avaient retiré mercredi le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti des autorités rebelles de cette région du nord éthiopien, de la liste des organisations terroristes.

    Le TPLF n'est plus considéré comme un parti terroriste en Éthiopie. Les députés ont retiré mercredi 22 mars le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti des autorités rebelles de cette région du nord éthiopien, de la liste des entités terroristes, a annoncé la Chambre basse du Parlement éthiopien.

    "La Chambre (...) a adopté la décision de retirer la désignation terroriste du TPLF à la majorité" des voix, indique la Chambre des représentants du Peuple d'Éthiopie sur son compte Facebook. Le TPLF était classé terroriste depuis le 6 mai 2021, plusieurs mois après le début d'un conflit avec le gouvernement fédéral, auquel a mis fin un accord de paix signé en novembre dernier.

    La pression américaine

    En visite à Addis-Abeba le 15 mars, Anthony Blinken avait lié la reprise d'un plus grand partenariat économique avec l'Éthiopie, interrompu à cause du conflit au Tigré, à "la réconciliation et l'établissement des responsabilités" dans les atrocités qui y ont été commises.

    Mardi à Genève, au lendemain des déclarations de M. Blinken, la commission de l'ONU chargée d'enquêter sur les accusations de violations répétées des droits humains commises ces dernières années au Tigré a souligné que l'accord de paix de l'an dernier ne devait pas empêcher d'enquêter sur les crimes de guerre et contre l'humanité.

    Cela "reste plus importante que jamais pour instaurer une paix durable dans le plein respect des droits humains", a déclaré le président de ce groupe d'enquêteurs, Mohamed Chande Othman, devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.

    >> À lire aussi : En Éthiopie, Antony Blinken va devoir déployer une "diplomatie schizophrénique"

    Une guerre de 500 000 morts 

    En septembre dernier, la commission onusienne avait affirmé avoir "des motifs raisonnables de croire que toutes les parties au conflit" - forces éthiopiennes et érythréennes comme forces rebelles - "ont commis des crimes de guerre et des violations des droits humains depuis que les combats ont éclaté en novembre 2020", a-t-il rappelé.

    L'Éthiopie a assuré mardi qu'elle allait "continuer à mettre en place toutes les mesures visant à faire rendre des comptes aux responsables (...) et faire en sorte que justice soit rendue à toutes les victimes".

    Le bilan exact est difficile à évaluer mais les États-Unis estiment que quelque 500 000 personnes ont péri durant le conflit au Tigré, plus que depuis l'invasion russe de l'Ukraine.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    En Éthiopie, Antony Blinken appelle à "enraciner" la paix au Tigré

    DIPLOMATIE D'INFLUENCE

    Pour Emmanuel Macron, un retour à la realpolitik vis-à-vis de l’Afrique

    stratégie d'influence

    En Éthiopie, Antony Blinken va devoir déployer une "diplomatie schizophrénique"

    Valeurs Actuelles

    Paris : une vaste opération de police démantèle un réseau de vendeurs de tours Eiffel

    Mardi 21 mars, une opération policière a été menée pour démanteler un réseau de vente de tours Eiffel miniatures.

    Six individus ont été interpellés aux alentours de la place du Trocadéro, dans le 8e arrondissement de Paris. De simples « camelots », explique une source proche du dossier au Parisien, avant d’ajouter que « ceux que l’on soupçonne de diriger le trafic ont également été arrêtés en Île-de-France et en province ». Si le nombre total d’interpellations n’est pas connu, leur garde à vue devrait durer 96 heures puisqu’il s’agit de « criminalité organisée ».

    Cette opération de police a été pilotée par la sous-direction de lutte contre l’immigration irrégulière ainsi que des effectifs du commissariat du 8e et du 16e arrondissements, venus en renfort. En effet, ce genre de réseaux de vente en criminalité organisée « est très communautaire ». L’ancien chef du département de lutte contre la criminalité organisée, Guillaume Fauconnier, indiquait en 2019 que ces réseaux qui sévissent « depuis plus de trente ans » sont généralement tenus par des ressortissants d’Afrique de l’Ouest en ce qui concerne le marché des « souvenirs », ou par les Indo-Pakistanais pour « les boissons et les fleurs ».

    Une lutte continue qui finit par aboutir

    Un marché pourtant peu florissant pour ces « camelots ». Un Gabonais explique ainsi gagner « 200 euros en un mois », en travaillant tous les jours.

    Ce n’est pas la seule opération de ce genre menée contre ces trafics illégaux. La préfecture de police indiquait l’été dernier avoir mené depuis avril pas loin de 34 opérations depuis le mois d’avril 2022. Celles-ci avaient abouti à 68 gardes à vue, ainsi que 119 rétentions administratives.

    Des chiffres significatifs, mais qui n’avaient pu amener à un démantèlement du réseau. C’est donc chose faite depuis mardi dernier. De quoi libérer la place en vue des prochains Jeux olympiques de 2024.

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    BBC

    Man Utd takeover: Ineos owner Sir Jim Ratcliffe and Qatar’s Sheikh Jassim submit improved bids

    Last updated on 4 hours ago4 hours ago.From the section Man Utd

    Ineos owner Sir Jim Ratcliffe and Qatari banker Sheikh Jassim have submitted improved bids to buy Manchester United.

    The two parties, the only publicly-declared bidders, met with United officials this month.

    Prospective owners had until 21:00 GMT on Wednesday to submit second, revised bids for the club.

    Ineos want to buy the combined Glazer shareholding of around 69%, but the Qataris are targeting 100% of the club.

    Both are understood to have held positive meetings while visiting Old Trafford and United's training ground.

    BBC Sport has learned that United officials met eight different potential investors over a 10-day period of high-level meetings recently, including Ratcliffe and representatives of Sheikh Jassim.

    The amount of their initial bids have not been disclosed (with reports both are in the region of £4.5bn), but they are clearly far below the £5-6bn valuation that the club's American owners - the Glazers - have established.

    Whether they - or any other prospective bidders - are able to submit an offer that persuades the Glazers to sell is the next key question.

    If not, and with United's fortunes improving significantly in recent months under manager Erik ten Hag, the Americans may well yet decide to retain the club and perhaps instead look to sell a minority stake to the likes of US hedge fund Elliott Investment Management.

    The Glazer family said in November they were considering selling United.

    Announcing its initial bid Sheikh Jassim's Qatari consortium said the offer "plans to return the club to its former glories".

    Described as a life-long Manchester United fan, Sheikh Jassim is chairman of Qatari bank QIB and the son of a former prime minister of Qatar.

    The Ineos group, owned by 70-year-old British billionaire Ratcliffe, has a history of investment in sport and owns French Ligue 1 club Nice and Swiss club Lausanne.

    Its sporting portfolio also includes high-profile sailing team Ineos Britannia - led by Sir Ben Ainslie - a five-year partnership with Formula 1 team Mercedes, and took over the British-based Team Sky in cycling in 2019.

    At the time of the first bid it was understood its proposal would emphasise Manchester-born Ratcliffe would be "a British custodian for the club" and would aim to "put the Manchester back into Manchester United".

    Известия (RUS)

    Столтенберг рассказал об использовании ВСУ до 7 тыс. снарядов в день

    Вооруженные силы Украины (ВСУ) используют в день от 4 тыс. до 7 тыс. артиллерийских снарядов. Об этом заявил генсек НАТО Йенс Столтенберг в среду, 22 марта.

    «Темп расходов на боеприпасы выше, чем текущий темп производства», — сказал он в беседе с The Guardian.

    Столтенберг высказал мнение, что США, Великобритания, Франция, Германия и другие западные государства должны были быть готовы поддерживать киевский режим оружием, боеприпасами и запасными частями в течение длительного времени.

    «Запад поставил на свою войну против России очень многое» Лавров подвел итоги деятельности российской дипломатии в 2022 году

    Ранее, 21 марта, в ежегодном отчете за 2022 год Столтенберг заявил, что НАТО согласовывает новые цели по производству ключевых видов вооружений. Он указал, что оружие не только отправят на Украину, но и оставят в резерве у стран — членов альянса.

    20 марта страны Евросоюза утвердили план передачи Украине 1 млн артиллерийских снарядов в ближайшие 12 месяцев.

    Совет Европейского союза 14 марта увеличил на €2,2 млрд объем Европейского фонда мира, из которого Евросоюз выделяет средства на оружие для Украины.

    Вместе с тем в феврале глава минобороны Великобритании Бен Уоллес заявил, что Вооруженные силы Украины должны научиться экономнее использовать боеприпасы, как это делают армии стран НАТО.

    Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины на фоне спецоперации России по защите Донбасса, о которой российские власти объявили 24 февраля 2022 года на фоне обострения ситуации в регионе из-за украинских обстрелов.

    L'Humanité

    Ce que les stades de foot révèlent des dérives du ballon rond

    Entretien

    Le foot a-t-il perdu un peu de son âme avec la construction de stades modernes ? La réponse est dans un ouvrage collectif auquel a participé le documentaliste François Michel. Entretien.

    Embarek Foufa

    Dans l’ouvrage collectif le Grand Footoir. Les dérives du football expliquées en 15 matches, sous la direction de Mickaël Correia et Sébastien Thibault (Solar), le documentaliste et auteur François Michel adopte un regard critique et éclairant sur les stades modernes, symboles des évolutions du sport le plus populaire.

    Votre chapitre « Le football au stade zéro » interroge ce que la transformation récente des stades dit de notre époque. En quoi cela incarne-t-il les dérives du ballon rond ?

    À partir des années 1990, les stades de football européens ont concentré un certain nombre d’évolutions assez représentatives de l’évolution du « sport roi », et que l’on pourrait résumer un peu caricaturalement en trois blocs : sécurisation, embourgeoisement, standardisation.

    La plupart des décisions furent prises au nom de la sécurité du public suite à de véritables drames, notamment celui de Hillsborough en 1989 – 97 fans de Liverpool périrent écrasés ou étouffés par la foule. Ces catastrophes servirent souvent de prétexte pour porter un discours généralisant imputant la responsabilité aux supporters seuls et non, par exemple, à une gestion policière déficiente.

    La solution britannique consista à supprimer les « standing zones » incriminées dans les mouvements de foule, qui étaient également les places les moins chères. En conséquence, une hausse considérable des prix intervint parallèlement à la recherche d’un nouveau public, plus familial, plus aisé et potentiellement plus consommateur.

    Ainsi, le fait d’adosser une marque au nom des stades (naming) s’est imposé comme une norme. Comment jugez-vous cette transformation ?

    C’est peut-être l’exemple le plus caricatural de la vénalité des clubs. Pour Marseille, accoler au nom d’un stade aussi emblématique que le Vélodrome le nom d’une firme (Orange – NDLR) équivaut à vendre une partie de son âme.

    Lire notre série sur les stades mythiques

    Les gens ne s’y trompent pas, puisque ces nouveaux noms ne sont pas utilisés par les supporters au quotidien. Au-delà d’offrir aux marques des panneaux publicitaires géants, il s’agit là de l’appropriation d’un patrimoine commun.

    En France, la généralisation des stades modernes s’est opérée à l’Euro 2016. Aujourd’hui, peut-on parler d’échec en termes de considération du public populaire et du patrimoine hérité des anciens stades ?

    Les logiques qui priment lors de leur conception ne sont souvent possibles que dans des zones urbaines moins tendues, donc plus difficiles d’accès. À Lyon, on est passé de Gerland, « incrusté » dans l’espace urbain, portant le nom du quartier qui l’entoure, à un stade-champignon installé en périphérie de la ville.

    Les stades construits pour l’Euro 2016 (Bordeaux, Lille, Nice) se distinguent par leur uniformité. Ils ont souvent représenté un coût considérable pour les contribuables, puisqu’il s’agissait principalement de « partenariats public-privé ».

    Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes

    C’est difficile de déterminer à partir de quand un projet de ce type devient « profitable » pour un territoire, mais on peut constater que ces stades étaient souvent surdimensionnés et sont rarement à guichets fermés. Le patrimoine architectural des anciens stades est souvent absent des considérations.

    Ces projets sont souvent inscrits dans des logiques urbanistiques et logistiques. En quoi celui du Nîmes Olympique, prévu pour les prochaines années, symbolise-t-il votre réflexion ?

    Le projet du stade Nemausus, porté par Rani Assaf, est en effet assez représentatif d’un certain nombre d’écueils évoqués dans le livre. Rani Assaf entend détruire l’actuel stade des Costières pour reconstruire au même endroit, mais en ajoutant un quartier avec commerces, équipements sportifs, logements.

    Le projet prévoit même des restaurants panoramiques type bodegas sur les coursives du stade et des chambres d’hôtel avec vue sur le terrain. Le foot n’est plus au centre de l’attention, mais plutôt en toile de fond. L’ensemble de ce projet architectural et urbanistique ne semble finalement prendre le « sportif », pour paraphraser Rani Assaf, que comme un prétexte.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    De façon verticale, il a augmenté les prix des places et supprimé les abonnements. Il mène une guerre personnelle contre les Gladiators, principal groupe de supporters du club. Dans ce contexte plombé, le club a quitté son stade historique pour un stade de transition et connaît les pires affluences de son histoire, sans que le président ne semble vouloir se remettre en question.

    Le matériel du groupe ultra des Gladiators est même interdit à domicile. Êtes-vous d’accord avec ceux qui avancent que le mouvement ultra représente le syndicalisme du football ?

    L’expression de Sébastien Louis qualifiant les ultras de « syndicalistes d’un football populaire » me semble très juste. Nous en avons la preuve au quotidien : les groupes ultras portent des revendications opposées aux tendances lourdes du foot business.

    Leur fonctionnement met en avant la notion de groupe, de collectif, là où la logique marchande ne voit qu’une addition d’individus consommateurs susceptibles de dépenser de l’argent. L’approche collective et la légitimité conférée par l’importance des groupes ultras dans l’animation du stade donnent davantage de poids à leur parole. Notons que cette lutte peut parfois coûter cher aux intéressés, puisque les restrictions de liberté sont nombreuses et récurrentes.

    Quelle marge de manœuvre reste-t-il pour les fans attachés à l’expérience du stade ?

    C’est peut-être la seule question qu’il faut se poser aujourd’hui. L’exemple de Nîmes prouve que des dirigeants peuvent entraver la liberté de supporter même dans des clubs d’importance moyenne à l’échelle nationale. Il est donc urgent de réfléchir collectivement à des moyens d’organisation pour riposter.

    Des initiatives comme celle du Collectif nantais me semblent intéressantes à décliner afin d’imaginer des contre- pouvoirs susceptibles de limiter le pouvoir de nuisance de certains dirigeants.

    Le cas du SC Bastia, renvoyé à l’échelon amateur il y a quelques années, et où les supporters sont devenus actionnaires d’une part du capital du club, me semble être un modèle vertueux. À terme, une version française des « socios » espagnols ne pourrait-elle pas être imaginée ? Dans tous les cas, il semble évident que la solution passera surtout par l’action collective. 

    Footballstadessupporters
    Valeurs Actuelles

    Manifestations contre la réforme des retraites : l’inquiétante remontée de terrain des forces de l’ordre

    Des journées qui n’en finissent pas. « On y est maintenant dès six heures du matin avec les blocages d’établissements scolaires et jusqu’à tard dans la nuit », confie un agent à Gérald Darmanin, ce mardi 21 mars. Le ministre de l’Intérieur est allé à la rencontre des forces de l’ordre mobilisées depuis plusieurs semaines sur les manifestations qui éclatent dans la capitale. Un échange rapporté par Le Parisien.

    Des mobilisations de plus en plus violentes et usantes depuis le passage en force de la réforme des retraites grâce au 49.3, il y a bientôt une semaine. Au cours de cet échange, tous évoquent des actions au moins aussi violentes, « voire un cran au-dessus » que celles des Gilets Jaunes. « Au moins, les Gilets jaunes avaient des revendications. Là, il s’agit de très jeunes qui viennent uniquement pour casser », partage un gardien de la paix.

    94 blessés en cinq jours

    En cinq jours, ce sont 855 manifestants qui ont été interpellés selon les chiffres du ministre, et 94 blessés sont à déplorer du côté des policiers. Les forces de l’ordre parlent d’un avant et après 49.3.

    Parmi les agents présents mardi soir, nos confrères rapportent qu’un policier a eu la main contusionnée, un autre a des acouphènes liés au cocktail Molotov qui l’a frappé et un suivant a eu les poumons légèrement brûlés. Les pavés lancés sur les policiers font également des dégâts dans les rangs. L’un des chefs opérationnels en a pris un en plein visage.

    Au milieu de cette tension, les gardiens de la paix doivent gérer la foule et contenir la violence, comme ils peuvent. « Ça caillassait tellement qu’on ne savait même plus qui visait qui. Des manifestants recevaient des pavés lancés par d’autres manifestants ! », explique l’un d’eux. « En quelques secondes, vous devez distinguer un black block d’un manifestant pacifique ou d’un journaliste. Ce n’est pas toujours évident. »

    L’IGPN saisie à deux reprises

    Gérald Darmanin n’a pas hésité à adresser son soutien aux forces de l’ordre, malgré les nombreuses critiques qui ont retenti sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Des critiques émanant notamment de « l’extrême gauche qui cherche à déstabiliser l’État en s’en prenant aux ouvriers de la sécurité », a condamné le ministre de l’Intérieur.

    Face à la presse, l’homme politique a déclaré que l’IGPN, la police des polices, avait été saisie à deux reprises pour des cas de violences policières présumées.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    France24 - World

    'Noose around your neck': Colombia's biggest drug cartel rules with fear

    Issued on: 22/03/2023 - 21:46Modified: 22/03/2023 - 21:44

    Taraza (Colombia) (AFP) – In the cities and towns of northwest Colombia, the ubiquitous graffiti "AGC" signals the ominous presence of the powerful Gulf Clan drug cartel.

    Spray painted onto walls, it is meant to instill fear in residents, and keep them mum, as the Clan embarks on a fast-escalating confrontation with the government in an area critical for its bustling cocaine trade, illegal mining and other lucrative criminal ventures.

    "To speak about the Clan is to put the noose around your neck," said a resident of Taraza, a town that has recently found itself at the cartel's mercy.

    Like many interviewed by AFP in the region, the resident would not divulge their name for fear of reprisal.

    Also known as the Autodefensas Gaitanistas of Colombia or AGC, the Gulf Clan is the biggest drug cartel in the world's largest cocaine producer.

    It has a long history of violence in an area dubbed the "Bermuda triangle" by locals because of the many people who have gone missing there, only to be found dead in the river nearby.

    Authorities accuse it of fomenting violence and vandalism by illegal gold miners in the northwest region protesting a clampdown on their operations and the destruction of their dredging machinery.

    In so doing, the Clan breached the terms of a ceasefire not even three months in, according to the government.

    The miners have set up roadblocks, attacked government buildings, a bank and civilians -- severely disrupting daily life and livelihoods.

    On Sunday, a dozen assailants on motorcycles set fire to two buses and four trucks on the National Route 25 -- a critical link between the Caribbean coast in Colombia's north and the second city of Medellin in the east.

    That prompted President Gustavo Petro to announce the "reactivation" of military operations against the cartel.

    The military and police deployed 10,000 armed personnel to the region, and the N25 roadblocks have been cleared.

    But a local journalist, also speaking on condition of anonymity, told AFP that for all intents and purposes, "the road remains under the control of the Gulf Clan."

    'Hostage' population

    The big trucks ferrying critical consumer products that usually bustle along the N25 now travel in convoys of dozens of vehicles.

    They are escorted by heavily-armed members of the security forces past the carcasses of the burnt vehicles still lying there.

    "The situation is under control," declared a soldier as he jumped onto a Humvee to join one of the elaborate security convoys whizzing past under the seemingly placid gaze of villagers.

    Not everyone is convinced.

    "Diana," who runs a modest truck stop restaurant along the route, was a witness to Sunday's attack.

    She was keen to show a video on her mobile phone of the two buses in flames, but refused to describe the events.

    According to the local journalist, the miners' protest started by targeting the government, but "ended up holding the population hostage."

    Gumercindo Castillo Bolario, a leader of the Taraza miners' group, insisted there were no links with the Clan, and accused the government of "stigmatizing accusations."

    Economic activity in Taraza has partly resumed since the military deployment there, with shops open at least in the mornings, and some bars pumping music.

    "People could no longer move around, go out and buy food," said driver "Faber."

    "Twenty days without work -- it was like the pandemic all over again."

    Andres, who manages a motel and restaurant attached to a gas station, told AFP "they" had "allowed us to open" in recent days.

    "Here, we do what we're told," added a grocery store owner, citing orders and threats relayed by the Clan via WhatsApp.

    'Total uncertainty'

    Despite a 2016 peace deal that saw the FARC guerrilla group disarm, fighting has continued as the Clan and other armed groups vie for control of illegal resources and trafficking routes.

    Petro declared a unilateral ceasefire with armed groups on New Year's Eve in pursuit of his ambitious plan for "total peace" after decades of violence.

    The truce remains in place with groups other than the Clan.

    "We don't know what will happen," a Taraza hotelier told AFP.

    "It is total uncertainty."

    © 2023 AFP

    Известия (RUS)

    Тело мужчины обнаружили в одной из гостиниц Москвы

    Тело мужчины обнаружили в номере одной из московских гостиниц 22 марта, о чем сообщил источник «Известий».

    По предварительной информации, охранник отеля пришел выселять из номера двух постояльцев. Один собрал вещи и ушел, а второй остался лежать без движения.

    «Охранник подошел, глянул, а там труп», — рассказал источник.

    Сотрудники отеля вызвали правоохранителей. Причина смерти и другие обстоятельства произошедшего устанавливаются.

    В начале марта бизнесмен из Санкт-Петербурга Андрей С. обнаружил в номере московской гостиницы мертвую жену и загадочную записку. Источник «Известий» рассказал 4 марта, что гендиректор архитектурной фирмы недавно приехал в столицу на несколько дней вместе с супругой.

    L'Humanité

    Retraites. Une 9e journée de mobilisation chauffée à blanc par Emmanuel Macron

    Actu

    L’intervention télévisée du chef de l’État, ce mercredi 22 mars, a remis du carburant dans le moteur intersyndical de la contestation sociale contre la réforme des retraites. Si bien que cette 9e journée de grèves et manifestations s’annonce massive.

    Stéphane Guérard

    Sacré chauffeur de mouvement social, ce président de la République ! En une intervention dans le 13 Heures de TF1 et France 2, ce 22 mars, Emmanuel Macron a attisé comme jamais la contestation de sa réforme des retraites.

    Les leaders des huit syndicats n’en revenaient pas de cette prestation jupitérienne

    Les leaders des huit syndicats unis contre le recul de l’âge légal de 62 à 64 ans n’en revenaient pas eux-mêmes de cette prestation jupitérienne. « Hors-sol » et « caricatural », pour Philippe Martinez (CGT). « Déni et mensonge », dénonçait Laurent Berger (CFDT). « C’est une provocation. (…) Il est parti sur la Lune, peut-être qu’il était avec Thomas Pesquet, je ne sais pas, quelque part dans la navette spatiale… » se demandait François Hommeril (CFE-CGC).

    Réforme des retraites. Emmanuel Macron en flagrant déni de réalité

    Quant à Laurent Escure (Unsa), il restait le souffle coupé après le parallèle fait par le président entre les cortèges informels de manifestants de ces derniers jours et les « factieux » ou « factions » de Trump et Bolsonaro attaquant la démocratie : « Non, mais M. le président… sérieusement ?? » a-t-il twitté. Avant de résumer : « Trêve de blabla… on veut le retrait ! »

    Ces petites phrases que Macron ferait mieux d’appliquer à sa politique 

    Ce jeudi 23 mars, ils devraient être encore plusieurs millions à partager cet objectif, pour cette 9 e journée nationale intersyndicale et interprofessionnelle, certainement marquée par un afflux d’étudiants dans les cortèges.

    Le précédent de la non application du CPE en 2006 est dans toutes les têtes

    Et peu importe que la réforme ait été adoptée par un court-circuitage parlementaire conclu d’un 49.3. Le précédent de 2006 et de la non-application du Contrat de première embauche (CPE) par le président d’alors, Jacques Chirac, après l’adoption de la loi portée par son premier ministre Dominique de Villepin, est dans toutes les têtes.

    Côté grèves, le nombre de préavis a grimpé très haut, si on se réfère aux mobilisations de ces deux derniers mois. La moitié des TGV Inoui et Ouigo et le tiers des TER rouleront ce jeudi, soit moins que le 15 mars ; 20 à 50 % des trains seront maintenus, selon les lignes du RER.

    Aucun train Intercités ne roulera, à l’exception de deux allers-retours Paris-Clermont et Paris-Brive. Les agents de la RATP entrent dans le conflit avec des lignes partiellement fermées et des stations où les rames ne s’arrêteront pas.

    Quant au personnel de l’Education nationale, il sera à nouveau très mobilisé, au regard des 40 à 50 % de professeurs du primaire déclarés grévistes, selon le Snuipp-FSU, premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires.

    Enseignement supérieur : le refus de la précarité, des études à la retraite

    Les éboueurs enchaîneront leur 18 e journée de grève

    Fer de lance de la lutte, les énergéticiens devraient aussi peser sur la production des centrales nucléaires et des barrages hydroélectriques, ainsi que sur les dépôts méthaniers et gaziers mis à l’arrêt. À leurs côtés dans les incinérateurs parisiens, les éboueurs enchaîneront leur 18 e journée de grève.

    A l'incinérateur d'Issy-les-Moulineaux, pour les « travailleurs essentiels »  : « C’est comme ça qu’on nous remercie ? »

    Dans les villes côtières comme Le Havre, Brest, Lorient, Boulogne-sur-Mer ou Marseille, l’opération « Ports morts » est reconduite par la CGT. L’intensification de la lutte des raffineurs se fera sentir, entre les actions de blocage des dépôts pétroliers, comme ce mercredi à Puget-sur-Argens (Var), Saint-Vincent-de-Paul et à Bassens, au nord de Bordeaux, et les occupations de raffineries.

    Une seule des quatre que compte TotalEnergies fonctionne, mais de façon très limitée, tout comme les deux sites d’Esso-ExxonMobil. Si bien que la pénurie d’essence s’aggrave.

    Annonce d’un déploiement sécuritaire d’envergure

    Côté manifestations, le mouvement social devrait user de toutes ses formes d’action mises en œuvre depuis début janvier. Des rassemblements et cortèges les plus classiques (plus de 250 comptabilisés par les syndicats, du bourg de Belle-Ile à Paris), aux occupations de la voie publique – comme en Savoie, où une opération péages gratuits a eu lieu ce mercredi, sur les autoroutes A43 et A430 –, jusqu’aux potentielles prolongations nocturnes qu’ont connues la plupart des grandes villes cette dernière semaine.

    Dans ce contexte, les syndicats ont accueilli fraîchement l’annonce d’un déploiement sécuritaire d’envergure, que les huit précédentes journées de mobilisation n’avaient pas connu. « Mobiliser 12 000 forces de l’ordre pour la grande journée de mobilisation interprofessionnelle unitaire de ce jeudi montre la fébrilité et l’absence de sérénité de ce gouvernement. (…) Alors que la crise sociale et politique s’installe, à quoi joue le chef de l’État ? Que cherche-t-il ? Des débordements issus de la colère ? » se demande ainsi la CGT.

    Interventions musclées et arrestations en nombre : le service après-vente du 49.3 façon Darmanin

    En écho à ce dispositif renforcé, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a envoyé ses instructions aux procureurs généraux et de la République quant au suivi d’éventuels incidents.

    Dans une « dépêche » dévoilée par l’AFP ce mercredi, le garde des Sceaux leur demande « une réponse pénale systématique et rapide » à l’encontre des manifestants interpellés en marge des rassemblements contre la réforme des retraites pour « troubles graves à l’ordre public », « atteinte aux personnes et aux biens » et « actes d’intimidation et menaces contre les élus ».

    Pour le syndicat des avocats de France, « il y a une volonté d’intimider et de ficher »

    Depuis le déclenchement du 49.3, jeudi 16 mars, plusieurs centaines de manifestants à travers la France ont été mis en garde à vue, puis libérés après un classement sans suite des griefs qui leur étaient imputés. Rien qu’à Paris, ce schéma sécuritaire a été appliqué à 425 personnes, de jeudi à samedi. Seules 52 ont fait l’objet de poursuites.

    Mobilisations retraitesRéforme des retraites
    New York Times - World

    In Testy Exchanges, Johnson Vows He Didn’t Intend to Mislead Parliament

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    Boris Johnson told a powerful committee that his statements over parties at his office were “made in good faith.” His political future may be at stake.

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    By Stephen Castle

    Reporting from London

    Facing a hearing that could curtail his political career, Britain’s former prime minister Boris Johnson denied lying to Parliament on Wednesday, but under sharp questions from lawmakers struggled to justify some of the misleading statements he made about lockdown-busting parties held in Downing Street.

    The session, before the powerful privileges committee in the House of Commons, is the culmination of months of recrimination over the so-called “partygate” scandal, one of several that contributed to Mr. Johnson’s downfall under pressure as prime minister last year.

    During a hearing that stretched to around three hours, Mr. Johnson was initially defiant. He insisted that while he may have misled lawmakers by telling them that no illegal gatherings took place, he had grounds to believe what he said was true at the time.

    But he was soon facing pointed questions from committee members, providing some answers that cast doubt on his claims and prompting one lawmaker to describe Mr. Johnson’s assurances as “flimsy.”

    Toward the end of the session, the exchanges became testy. When asked if he accepted that the committee would be fair, Mr. Johnson said that it would have been “utterly insane” of him to have deliberately lied to Parliament. He said for the committee to conclude that he did so would not only be unfair but also wrong.

    Mr. Johnson’s appearance was a vivid reminder of the drama that engulfed and ultimately helped wreck his leadership during a period of extraordinary turmoil in British politics.

    As the crisis around him ballooned, Mr. Johnson was ousted by his own lawmakers and replaced by Liz Truss, who lasted only six weeks — the shortest reign by any prime minister in British history — before resigning last fall. She was succeeded by Rishi Sunak, the current prime minister.

    More on Britain

    As the committee interrogated Mr. Johnson, Mr. Sunak fulfilled a promise to publish details of his tax declaration showing that he paid more than 1 million pounds in British income tax during the three previous financial years. Much of that related to capital gains generated by a single U.S. based investment fund, according to a letter from his accountant. He paid £432,000 in taxes in 2021-22, the letter showed.

    The immediate media focus on Wednesday was elsewhere, as Mr. Johnson laid out his defense at the televised event after swearing an oath on the Bible.

    Lying to Parliament is a significant transgression and carries the possibility of suspension or worse. If the committee proposes a suspension of 10 days or more — and lawmakers approved it — there could be a vote in Mr. Johnson’s constituency, Uxbridge, on whether to keep him as a representative. Losing such a vote, and his seat in Parliament, would end Mr. Johnson’s prospects of a political comeback any time soon.

    Within his Conservative Party, Mr. Johnson has a loyal following of supporters who see him as a vote-winner who could deliver another election victory. Last fall, after Ms. Truss’s resignation, Mr. Johnson wavered over whether to try to win his old job back before deciding not to run.

    He acknowledged to the committee on Wednesday that he had made misleading statements in Parliament when he assured it that there was no breach of lockdown rules. He said he took full responsibility for the Downing Street gatherings. “That was wrong, I bitterly regret it,” he said.

    But, despite being challenged over events he attended, Mr. Johnson denied he had knowingly misled lawmakers.

    “I am here to say to you, hand on heart, that I did not lie to the House,” he said. “When those statements were made, they were made in good faith on the basis of what I honestly knew and believed at the time.”

    Earlier, Mr. Johnson watched as video clips were played of several statements to Parliament in 2021 and 2022 that proved to be incorrect. Harriet Harman, the senior lawmaker who chaired the hearing, said the committee’s job was to ascertain how he could have given these assurances in good faith when he was himself present at some gatherings where rules were broken.

    When challenged about an event at which he was photographed proposing a farewell toast to a departing staff member, Mr. Johnson described the gathering as necessary for work reasons. He referred to the relatively cramped interior of Downing Street, claiming it made social distancing difficult.

    “People who say that we were partying in lockdown simply do not know what they are talking about,” he added.

    However, he struggled to justify why the event was permitted when going-away parties were not being held in other workplaces. He gave a vague reply when asked whether he would have told other employers that they could host similar events. Such decisions on interpreting official guidance, he said, would be up to the organizations concerned.

    Under questioning, Mr. Johnson said that he could not recall being given specific reassurances by any of his most senior civil servants that lockdown rules and guidance had been observed at all times in Downing Street. Instead, Mr. Johnson cited advice from two political aides.

    That prompted Ms. Harman to ask him whether Mr. Johnson had relied on “flimsy” reassurances. Another lawmaker suggested the former prime minister did not take proper advice before telling Parliament that no lockdown rules were broken.

    A judgment of Mr. Johnson’s intent could be critical, because the committee has said it is investigating whether his statements to Parliament were “inadvertent, reckless or intentional.” This may include examining “how quickly and comprehensively any misleading statement to the House was corrected.”

    Sparked by articles in The Daily Mirror and subsequently in other British newspapers, the “partygate” scandal grew with a steady stream of disclosures. One involved a cocktail party in May 2020, and another featured a party the night before the funeral of Prince Philip in April 2021. Downing Street issued an apology to Queen Elizabeth II for that episode.

    A report into the events compiled by a former senior civil servant, Sue Gray, included a photo of Mr. Johnson raising a glass at one of the gatherings.

    Mr. Johnson’s allies have criticized the committee, and questioned the neutrality of Ms. Harman because of comments she had previously made about him. They have also attacked the investigation by Ms. Gray, who has since left the civil service after being offered a job as a senior adviser to Keir Starmer, the leader of the opposition Labour Party.

    Mr. Sunak has promised that Conservative lawmakers will not be instructed how to vote if the committee recommends a suspension for the former prime minister.

    In recent weeks, Mr. Sunak has strengthened his leadership position, agreeing with the European Union on a new deal on post-Brexit trade rules and smoothing relations with President Emmanuel Macron of France. Mr. Johnson’s hearing is likely to remind viewers in Britain of some of the reasons he became highly unpopular.

    Voters do not appear nostalgic about Mr. Johnson’s time in office, according to one recent opinion poll, which found he had significantly worse ratings, both for competence and trustworthiness, than either Mr. Starmer or Mr. Sunak.

    But some analysts have said the hearing would be unhelpful to the Conservatives, given that the party’s opinion poll ratings may be edging up somewhat, though they still trail well behind the Labour Party.

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    France24 - World

    Williamson back on court but out two weeks for NBA Pelicans

    Issued on: 22/03/2023 - 21:44

    Washington (AFP) – Zion Williamson was cleared to resume on-court activities by the NBA's New Orleans Pelicans on Wednesday after a re-evaluation of his strained right hamstring, but he remains on the sidelines.

    The Pelicans said that even though Williamson can get back to workouts and practice sessions with teammates, he will not be re-evaluated for a return to competition for another two weeks.

    That means the injury-nagged 22-year-old power forward, picked first in the 2019 NBA Draft, might only return for the Pelicans' final three regular-season contests.

    By then, it might be too late for the playoff run that once seemed so solid.

    Williamson has not played since he suffered the injury on January 2, when New Orleans had a 23-14 record and was among the top contenders in the Western Conference.

    The Pelicans are now level with the Los Angeles Lakers for 11th in the West at 35-37, half a game behind 10th-place Utah for the last play-in position, but only 1.5 games behind Golden State for sixth.

    Williamson missed all of last season with a broken right foot and most of his rookie NBA campaign with a knee injury.

    This season, Williamson has averaged 26.0 points, 7.0 rebounds and 4.6 assists a game in 29 appearances for the Pelicans.

    © 2023 AFP

    Valeurs Actuelles

    [Tribune] Albert Batihe : “La haine imbécile anti-Bolloré”

    Quelle frustration !

    « Albert tu n’as pas honte de collaborer avec Canal +, un groupe raciste, d’extrême droite ? Qui plus est, dont le propriétaire a pillé l’Afrique ? »

    Et me revoilà replongé en 2007/2012, lorsque je collaborais avec le gouvernement du président Nicolas Sarkozy, sous la houlette de Jean Louis Borloo.

    « Tu dois faire profil bas car tu es noir. Si tu la ramènes tu es forcément perdant. »

    Soit je dis la vérité, je prends position pour l’Ogre et je suis forcément un traître à la cause, de surcroît lèche-bottes car forcément a la solde du Grand Méchant Vincent. (Oui je le vouvoie mais je l’appelle par son prénom. Donc je me ferai virer car l’opinion publique prendra le dessus). Soit je mens, et j’ai les honneurs de ma couleur de peau. Mais je suis aussi viré pour ne pas être assez corporate avec mes collaborateurs.

    Moi aussi étant patron noir français, ayant travaillé en Afrique, j’ai raisonné de la même façon que lui.

    — Vincent vous permettez que je m’exprime sur le sujet ? Il le faudra bien car moi ça me frustre et je n’ai pas ma langue dans ma poche. — C’est sympa Albert mais sincèrement non (Vincent, lui, me tutoie).

    Mais comment donc vous expliquer que moi aussi étant patron noir français, ayant travaillé en Afrique, plus précisément au Cameroun, j ai raisonné de la même façon que lui ? Que c’est d’ailleurs grâce a cela que j’ai pu obtenir certaines réussites là-bas ?

    Que dois-je faire de la réalité de cette fameuse affaire des plantations a l’huile de palme dont j’assurais la communication ? La vérité que je connais depuis des années, mais dont tout le monde se fout, pourvu que Bolloré soit coupable.

    La vérité, les travailleurs de la Socapalm sont mieux traités que la plupart des employés camerounais.

    Vous savez quoi ? Je n’appartiens à personne sauf à ma patrie, la France. Elle est là, ma force qui me guide.

    La vérité ? Jusque en 2000 la Socapalm était une société d’État qui ne générait pas un seul bénéfice et était en perte de vitesse constante, avant son rachat par un groupe belge dont Bolloré est actionnaire. Ils vont en faire une pépite. Une énorme réussite.

    Je suis allé moi même dans les plantations, incognito, en tant que “simple noir” pour y voir les conditions de travail avant de signer le contrat pour m’occuper de leur communication. Je n’aurais pas signé sinon Ne vous en déplaise, je ne suis pas un négrier, juste un “nègre de blancs“ (lisez mon livre). Résultat, leurs travailleurs sont mieux traités que la plupart des employés camerounais.

    Vous savez pourquoi ?

    Parce que sur le continent africain le Blanc est complexe par son histoire, donc il se sent redevable par rapport à ses ancêtres. Il ne fera pas un pas de travers et voudra rester dans les clous. S’il déborde — ça peut arriver, croyez moi — c’est forcément avec de la complicité non-blanche.

    Au Cameroun, avant l’ogre, il n’ y avait pas de train. Maintenant oui. Ce train je l’ai pris. Il nous change tellement la vie que c’est une aubaine. Mais là encore certains préfèrent voir le mal plutôt que le progrès.

    La Cameroun Airline n’existe plus. Il n’y a plus de vols assurés par une ligne d’État. Heureusement que les Belges et les Français sont là. Mais là aussi, je dois me taire. Faire semblant que c’est mieux sans.

    Au Cameroun, avant l’Ogre, il n’ y avait pas de train. Maintenant oui.

    Lequel d’entre vous a eu l’audace et le courage de poser ses couilles — excusez moi son oseille — sur la table, dans un continent instable où la plupart des chefs d’entreprise ne voient jamais la couleur de leur investissement ?

    Je suis Français et je n’ai pas honte de défendre les Français. Vincent Bolloré est l’un des nôtres au même titre qu’un Arnault, un Pinault qui font la fierté de la France a l’étranger.

    Ces gens sont des diplomates qui ont donné à d’autres Français la possibilité d’être considérés. Au même titre que nos ambassadeurs.

    Je ne défends pas Bolloré, il n’a pas besoin de moi. Ce serait plutôt l’inverse. Je défends la France.

    Nina Simone disait « le jour où l’on est libre, c’est le jour où l’on a plus peur, alors mes amis, moi, je n’ai plus peur de m’exprimer ».

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    L'Humanité

    Corinne Jac, aide-soignante  : « Je suis obligée de travailler plus longtemps pour pas grand-chose »

    Portrait

    À 57, Corinne Jac, l' aide-soignante applaudie durant le Covid, est privée de sa surcote par le projet de loi. La paramédicale à l’hôpital Saint-Louis, à Paris, regrette le manque de reconnaissance, trois ans après le confinement.

    Samuel Eyene

    Exercer le métier d’aide-soignante était une évidence pour Corinne Jac. « J’aime soigner les gens. Que ce soit un SDF ou un habitant du 16 e arrondissement, je ne fais pas de différence. Chacun a le droit à un égal accès aux soins ! »  lance-t-elle.

    Du haut de ses 57 ans, Corinne entame sa 34 e année dans le milieu hospitalier et à l’hôpital Saint-Louis où elle a fait toute sa carrière depuis 1989. D’abord en tant qu’agent hospitalier, puis comme aide-soignante, à partir de 2004. À l’hôpital toute la nuit, de 21 heures à 7 heures du matin, les tâches sont diverses. « J’occupe aussi bien un poste à l’accueil qu’en médecine ou encore au brancardage. Je peux aussi être sollicitée en unité d’hospitalisation. Je tourne sur ces différents postes à longueur de temps », liste celle qui est aussi élue Force ouvrière.

    A l'incinérateur d'Issy-les-Moulineaux, l’amertume des « travailleurs essentiels » du confinement : « C’est comme ça qu’on nous remercie ? »

    « Je peux partir cette année avec une retraite à 1 300 euros, mais ce n’est pas suffisant »

    Joviale, cette professionnelle de santé rigole volontiers tout au long de la discussion. Il faut croire que cela fait partie de sa personnalité. « J’ai toujours aimé rire et faire rire les gens, même au travail. J’appelle ça les “public relations” », s’amuse l’aide-soignante qui se considère comme une « tchatcheuse ».

    La mobilisation décolle dans de nombreux secteurs

    Pourtant, sa joie s’efface derrière l’amertume quand elle aborde le sujet de la réforme des retraites. De fait, vu son âge et son statut d’aide-soignante, Corinne aurait pu prétendre à une fin de carrière cette année. Mais le texte gouvernemental a chamboulé ses plans. « Je peux partir cette année avec une retraite à 1 300 euros, mais ce n’est pas suffisant, étant donné que j’ai encore une enfant à charge, regrette l’aide-soignante. J’avais prévu de partir à 60 ans, pour bénéficier d’une surcote au moment où ma fille serait au lycée. Mais la réforme va me contraindre de travailler plus longtemps pour pas grand-chose. »

    Je me retrouve avec des tendinites et des douleurs lombaires. » Corinne Jac, aide-soignante 

    Un coup de massue pour Corinne. Usée par ces années d’hôpital, la mère de famille vit des moments parfois plus difficiles que d’autres. « Ce n’est pas tous les jours facile de voir des gens blessés ou d’assister à des décès. Je me prends souvent la misère du monde en pleine figure. »

    Une seule exigence : le retrait de la réforme

    À la pénibilité psychologique s’ajoutent les douleurs physiques. « Je me retrouve avec des tendinites et des douleurs lombaires », confie-t-elle, encore marquée par les premières vagues de victimes du Covid en 2020. Alors considérée comme travailleuse de « première ligne », elle administrait des soins aux patients et était sur le pont en dépit du « manque de personnel, de matériel et de lits ».

    Le tout sous les applaudissements de la population. Trois ans plus tard, la reconnaissance qu’on lui portait est un lointain souvenir. «  Nous étions vus comme des héros, alors qu’aujourd’hui, nous sommes insultés, voire menacés de mort. La considération à notre égard a changé et le gouvernement ne nous a pas aidés », observe Corinne. Aujourd’hui en grève, cette aide-soignante n’exige qu’une chose : le retrait de la réforme des retraites. Et la mobilisation de ce 23 mars est une date qu’elle a cochée.

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    New York Times - World

    In a Brother Act With Putin, Xi Reveals China’s Fear of Containment

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    Instead of focusing on a solution to the war in Ukraine, the Chinese leader’s visit to Moscow reinforced China and Russia’s shared opposition to American dominance.

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    By Chris Buckley

    China’s leader, Xi Jinping, flew into Moscow this week cast by Beijing as its emissary for peace in Ukraine. His summit with President Vladimir V. Putin of Russia, however, demonstrated that his priority remains shoring up ties with Moscow to gird against what he sees as a long campaign by the United States to hobble China’s ascent.

    Talk of Ukraine was overshadowed by Mr. Xi’s vow of ironclad solidarity with Russia as a political, diplomatic, economic and military partner: two superpowers aligned in countering American dominance and a Western-led world order. The summit showed Mr. Xi’s intention to entrench Beijing’s tilt toward Moscow against what he recently called an effort by the United States at the full-fledged “containment” of China.

    Mr. Xi and Mr. Putin used the pomp of the three-day state visit that ended on Wednesday to signal to their publics and to Western capitals that the bond between their two countries remained robust and, in their eyes, indispensable, 13 months after Mr. Putin launched his invasion of Ukraine. They laid out their vision for the world in a nine-point joint statement that covered everything from Taiwan to climate change and relations with Mongolia, often depicting the United States as the obstacle to a better, fairer world.

    “It looks like a strategic plan for a decade or even more. It’s not a knee-jerk reaction to the war in Ukraine,” said Alexander Korolev, a senior lecturer at the University of New South Wales in Australia, who studies Chinese-Russian relations. Noting the statement’s repeated criticisms of the United States, he said: “The threat is no longer implicit and hypothetical; it’s very explicit.”

    Discussion of China’s murky proposal to end the war in Ukraine appeared only in the last section of their joint statement, offering no specifics about a way forward. In a warning to Western countries supporting Ukraine, it said that any settlement to the crisis must “prevent the formation of confrontational blocs that add fuel to the flames.”

    Instead, the leaders talked up plans to enhance economic cooperation and draw more Chinese investors to Russia. They declared their admiration for each other’s authoritarian rule, with Mr. Xi going as far as endorsing Mr. Putin for another term in power, indicating to Russians that he was sure that they should back Mr. Putin in elections a year away.

    Better Understand the Relations Between China and the U.S.

    The two nations are jockeying for influence on the global stage, maneuvering for advantages on land, in the economy and in cyberspace.

    “Xi Jinping in effect launched the re-election campaign for Putin,” said Maria Repnikova, a scholar at Georgia State University who studies political communication in China and Russia. “It seems like an important signal that highlights the extent of their friendship and that he’s really rooting for Putin.”

    But while Mr. Xi sought to show China’s commitment to Russia, he stopped short of writing Mr. Putin a blank check of support. Though Mr. Putin claimed that a new pipeline for delivering natural gas to China would be finished by 2030, Mr. Xi did not confirm the deal.

    China also calibrated the language used to describe its relationship with Russia. When Mr. Xi and Mr. Putin issued a joint statement last year, three weeks before Russia invaded Ukraine, they had said that Beijing and Moscow had a “limitless friendship.” This time, they sought to draw clearer boundaries, declaring that they are not in a traditional political and military alliance. Mr. Xi and other Chinese officials have also generally avoided reviving that rhetoric of “limitless friendship,” even though Mr. Putin still used it.

    Still, the symbolic support that Mr. Xi and Mr. Putin offered each other will have its own value for each leader, said Ms. Repnikova, the scholar at Georgia State University. She noted that the main state-owned broadcasters of the two countries also signed an agreement to share historical content, underscoring their shared interest in inoculating their populations against Western political influences.

    “It’s signaling that, however limited, it’s still a very important partnership — that China is not alone vis-à-vis the West, and Russia is definitely supported by China,” she said.

    Mr. Xi’s and Mr. Putin’s media operatives have cast their relationship as a brotherly bond, cemented over shots of vodka, birthday cakes and ice cream during more than 40 meetings. But Mr. Xi’s calculus toward Russia is not based on sentiment. It is founded in China’s broader strategic calculations that are likely to remain fixed, whatever the outcome of the coming spring battles in Ukraine.

    In Mr. Xi’s view, recently stated in unusually blunt terms, the United States is engaged in “all-around containment, encirclement and suppression of China” — a campaign of sanctions and diplomatic pressure that he says has brought “unprecedented severe challenges” to the country. To counter Western pressure, Mr. Xi wants to give Mr. Putin the political and economic support to secure their partnership, even if China may not want to wade into Russia’s war in Ukraine.

    “Xi is making a significant gesture of political support to Putin with this trip, basically demonstrating that the relationship will be resilient even in these straitened circumstances and that he is willing to live with the opprobrium of the West,” said Andrew Small, the author of “No Limits: The Inside Story of China’s War With the West.”

    Beijing had indicated that Mr. Xi would help promote talks between Russia and Ukraine as part of his visit, after Western powers urged China to use its influence over Russia to stop the war. But in the end, Mr. Small said, “There was even less of a simulation of a ‘peace mission’ than Chinese diplomats had pre-briefed.”

    The visit by Prime Minister Fumio Kishida of Japan to Kyiv this week in support of Ukraine, coinciding with Mr. Xi’s talks with Mr. Putin, appears likely to deepen Chinese views that the war has coalesced into a global contest also aimed at Beijing.

    Strong relations with Russia have become more crucial to China as its ties with the United States have deteriorated. A succession of events since last year appear to have hardened Mr. Xi’s wariness of Washington, even as he as sought to stabilize relations with President Biden.

    Chinese officials have pointed to U.S. restrictions on Chinese access to advanced semiconductors that are needed in anything from supercomputing to weapons development. They have also condemned moves by the United States and Britain to help Australia build nuclear-powered submarines, to counter China’s military growth.

    “Beijing is trying to emphasize to a mainly domestic audience that the United States is engaged in a multidomain, multipronged, and multi-actor effort to actively inhibit China’s continued rise,” said Jude Blanchette, the holder of the Freeman Chair in China Studies at the Center for Strategic and International Studies in Washington.

    Mr. Xi’s term of “all-around containment” is intended to summarize “an effort to slow Chinese growth, block its access to cutting-edge technologies, and to erode China’s ties with neighboring countries,” Mr. Blanchette said.

    According to this worldview, Ukraine, rather than being the victim of an unprovoked war by Russia, was caught up in a proxy battle by the United States and its allies against Moscow — and by extension, Beijing — aimed at reasserting American global dominance. That theme is echoed in many recent assessments of the conflict by Chinese state institutes and People’s Liberation Army analysts.

    “The eruption of the conflict between Russia and Ukraine was the inevitable outcome of the United States government’s long-term strategy,” Yang Guanghai, a professor at China’s National University of Defense Technology, wrote in a recent study of the war. “The U.S. position of exploiting Ukraine as a proxy will not change. Like Russia, China is also a primary target of the U.S. strategy of ‘great power competition.’”

    Any willingness by Mr. Xi to try mediating between Kyiv and Moscow, then, is likely to remain tightly constrained by his wider commitment to sticking close to Russia and Mr. Putin.

    In the wake of his meeting with Mr. Putin, Mr. Xi may reach out to President Volodymyr Zelensky of Ukraine. That would be Mr. Xi’s first call with the leader since the invasion began. Even if does so, the peace proposal that China has outlined is unlikely to gain favor in Kyiv because it implicitly echoes official Russian grievances with NATO that could limit Ukraine’s claims.

    In their joint statement, Mr. Xi and Mr. Putin criticized NATO’s efforts to pay more attention to Asia. The leaders held up China and Russia’s relationship as superior to traditional Western military blocs because it is “mature, stable, independent and resilient.” China’s official news agency, Xinhua, issued an article explaining why the two countries would not want to establish a formal alliance that obliged them to aid each other in wars.

    Some readers were not convinced. “It’s only in name that we’re not allies,” said one reader’s comment.

    Olivia Wang contributed reporting.

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    Известия (RUS)

    В Совбезе указали на прогрессирующую угрозу ядерного конфликта

    Угроза ядерного конфликта не исчезла — она только возросла. Об этом в среду, 22 марта, заявил зампредседателя Совета безопасности РФ Дмитрий Медведев.

    «Миновала ли угроза ядерного конфликта? Нет, не миновала. Она возросла. Каждый день поставок иностранного оружия на Украину в конечном счете приближает вот этот самый ядерный апокалипсис», — пояснил зампред Совбеза, отвечая на вопросы российских журналистов и пользователей в соцсети «ВКонтакте». Соответствующая видеозапись была опубликована в Telegram-канале политика.

    По новой на Новой: где Россия может возобновить ядерные испытания Необходимая инфраструктура и специалисты сохранились на полигоне в Арктике

    5 марта экс-кандидат в президенты США Тулси Габбард заявила, что президент страны Джо Байден подталкивает свой народ и весь мир к началу ядерной войны.

    До этого, 3 марта, американский политик, кандидат на пост губернатора штата Кентукки Джеффри Янг заявил, что чрезмерные амбиции Вашингтона представляют угрозу для всего мира. Он указал на риск начала ядерной войны, который, по его мнению, подпитывает «западный империализм».

    1 марта первый зампостпреда РФ при ООН Дмитрий Полянский заявил порталу Maverick News, что Россия не планирует прибегать к использованию ядерного оружия в ходе конфликта на Украине.

    BBC

    As always, the writing and the plot glitter with precision and dark wit

    The added thrill of a series' last season is knowing that anything goes. Empires and marriages can crumble or rebuild, characters can disappear or return out of nowhere. The fourth and final instalment of Succession teases all those possibilities for the scheming media mogul Logan Roy (Brian Cox) and his just-as-duplicitous children. All I can reveal without spoilers is that creator Jesse Armstrong has structured the season for maximum jaw-dropping effect. And that's just in the four episodes HBO made available to critics.

    More like this: - Hollywood's most misogynistic cliché - 11 of the best TV shows to watch in March - A wild tale of rock 'n' roll excess

    They reflect the show's bold ambition, and suggest why it is more than just a popular television show. Succession has become a cultural touchstone, a shorthand reference for business manoeuvres, excessive wealth and family dysfunction. The deft combination of a business plot – detailed, savvy and often prescient – with sibling rivalries and love-hate parent-child relationships is the essential genius of the series. Its off-screen resonance is a major sign of its brilliance.

    This season finds an ideal balance once more, capturing the emotion underneath the outsized lives of the Roy family as they flit around in private planes and wrangle over Logan's plan to sell old-school Waystar to a forward-looking media company, Gojo. The previous season ended with Kendall, Shiv and Roman conspiring to stop the sale, only to be outflanked because Shiv's husband gave Logan a heads-up. So, betrayals all around. The new season picks up 48 hours before the board of directors' vote on the sale, and we immediately wonder if that patricidal little trio, still trying to prevent it, can possibly hold together. They are headed for what Shiv calls "a coronation demolition derby".

    One reason Succession is so alluring is that it's simply fun to watch villains – yet the Roys are villains with profound feelings we have come to understand. That allows the characters to be deep and unpredictable, and the show to be a family portrait rather than a good-evil morality play. Self-important Kendall (Jeremy Strong) is trying to take charge, and is as despicable as ever. If you think that's harsh, just wait. He is the most damaged of the children, which Strong allows us to see underneath Ken's annoying hubris. Shiv (Sarah Snook) has the most complicated, push-pull relationship with her father. Self-protection steers her every move, in her marriage to Tom (Matthew Macfadyen) and in business. You never know which way she'll veer, but maybe she doesn't either. Roman (Kieran Culkin), who started out as a lightweight, has turned out to be valuable to Logan's business interests. He is also the most loving of the children, yet is conflicted between self-interest and loyalty to his father, whom he wants to trust. Culkin's dynamic, calibrated performance reveals all that without losing a bit of the sardonic edge that is Roman's signature. And the oldest son, Connor (Alan Ruck), remains a loose cannon with delusions of becoming US president. The neediness, anger and desire to be loved that is beneath all their alliances and deceptions has never been more apparent.

    As always, the writing and the plot glitter with precision and dark wit. Waystar's future may hinge on whether a pencil mark on a piece of paper is meant to underline or cross out a few words. One scene unites the Roys in a karaoke bar. It's a private room in a karaoke bar, but still. It's enough to make Roman call it torture, saying, "This is Guantanamo level".

    And the season includes sly callbacks to earlier episodes, creating a sense of coming full circle. It begins with a birthday party for Logan in his apartment, the same setting and occasion that introduced many of the characters in the series' very first episode, when the question of who might succeed him as head of the empire seemed imminent. Connor is the only one of the children at the celebration this time, but the others are not far from Logan's mind. Typically acerbic, he asks Tom, "Have you heard from the rats?"

    Logan, of course, is the towering figure, constantly thought to be losing his touch only to outsmart his children. After all, he taught them how to play this game, and he is the master. He is brutal and cruel to them, but then they often seem so much worse than he is. Cox has become better and better at capturing Logan's rage, ruthless grip on power, distrust and increasing isolation. No wonder he is so magnetic yet inscrutable to his rivals.

    Logan ties the series most firmly to the reality the show mirrors, and his character is the main reason Succession has become part of the off-screen cultural and political conversation. At the start, the series evoked questions about which mogul might have been the basis for Logan, possibly Rupert Murdoch or Sumner Redstone. Now the fictional Roys are reference points for those real-life family empires. A recent Esquire feature about a book detailing Redstone's messy legacy is headlined, The Sordid Family Saga that Makes Succession Look Tame. Two years ago, an article in The Telegraph was headlined How billionaire Sumner Redstone was a real-life Logan Roy.

    The Murdoch echoes are stronger than ever now that a defamation lawsuit against his Fox News Channel has put his grip on The White House in the headlines, amidst allegations that Fox's coverage helped Donald Trump in the 2020 election and his later attempts to cast doubt on its results. On this season's Succession, Logan keeps his Fox-like fictional channel, ATN, out of the Waystar deal, retaining his hold on political power. Similar to the Fox allegations, ATN played a kingmaking role in the US presidency. Yet Succession doesn't endorse its characters' perspectives. The show is non-partisan, cynical about all politics, making it clear that money means more than ideology.

    Armstrong and Cox have insisted that Logan is a mix of influences, but of course creators don't have to intend parallels. Sometimes a great show is so perceptive it just lands that way. "The thing about us is... we don't get embarrassed," Shiv said to a rival last season, a line that sums up a lot about how shrewdly Succession reflects the culture. "The US has entered an era of post-shame politics," is a headline from an NPR podcast this February, and an MSNBC political analyst, former US attorney Barbara McQuade, said in January, "We're living in a post-shame world". At times, Succession is so on point it barely seems like fiction.

    ★★★★★

    Succession season four premieres on HBO Max on 26 March, and on Sky Atlantic and Now TV from 27 March.

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    France24 - World

    Canada sees record population growth as immigration leaps

    Issued on: 22/03/2023 - 21:36Modified: 22/03/2023 - 21:34

    Ottawa (AFP) – Canada saw record-high population growth last year due to a surge in immigrants and temporary residents, the government statistical agency said Wednesday, adding that if the trend continues the nation will double its population in 26 years.

    As of January 1, the country's population hit 39,566,248 after adding 1,050,110 people over the previous 12 months -- a sizeable gain the likes of which has not been seen since the post-war baby boom of the 1950s.

    In the present day, however, international migration accounted for nearly all of the growth (95.9 percent) as Ottawa sought to bring in more and more immigrants to fill a labor shortage.

    "This marks the first 12-month period in Canada's history where population grew by over 1 million people," Statistics Canada said in a statement.

    With an increase of 2.7 percent, Canada last year by far led other Group of Seven industrialized nations and ranked among the top 20 in the world for population growth, the agency said.

    Almost all countries with a higher pace of population growth were in Africa, it noted.

    Faced with near-record low unemployment (5.0 percent) and an aging population -- with one in seven people in Canada between the ages of 55 and 64 years -- Prime Minister Justin Trudeau's liberal government doubled its target for welcoming newcomers since coming to power in 2015.

    A record 437,180 immigrants landed in Canada in 2022, and that number is scheduled to rise to 500,000 per year by 2025.

    The number of non-permanent residents granted work or study permits in Canada also spiked last year to 607,782. That was partly due to the welcoming of many thousands of people fleeing Russia's invasion of Ukraine, said Statistics Canada.

    Earlier Immigration Minister Sean Fraser announced that a program to help temporarily resettle Ukrainians in Canada, which was due to expire next week, would be extended another year.

    The government has also made it easier for Afghans facing instability to come to Canada, as well as Turks and Syrians following recent earthquakes that have killed more than 50,000 people in those two countries.

    While Canadians generally have positive views of immigration, the latest influx, according to Statistics Canada, will pose challenges in areas of housing, infrastructure and transportation, and services.

    © 2023 AFP

    L'Humanité

    Retraites. À Bobigny, les syndicats se mobilisent avant la journée du 23 mars

    ReportageRéforme des retraites

    Franck Cartelet

    Un rassemblement contre la réforme des retraites et appelé par l'intersyndicale du département de Seine-Saint-Denis, s'est tenu devant la préfecture de Bobigny.

    Environ 200 manifestants se sont rassemblés sur le parvis de la préfecture de Bobigny, en Seine-saint-Denis, à l'appel de l'intersyndicale du département. Cette mobilisation unitaire entend dénoncer le passage en force du gouvernement après l'utilisation du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites sans vote.

    colère très profonde

    Une colère très vive selon Khamta, professeure dans la ville des Lilas : "On est dans une période d'urgence écologique où rien n'est fait, les inégalités entre les hommes et les femmes persistent et cette réforme a été l'élément déclencheur de cette colère très profonde."

    Sa collègue Mina, présente à ses côtés, précise : " Le 49.3 nous montre que nous sommes dans une crise sociale mais également face à une crise démocratique importante. Le mouvement va se durcir et il faut participer à toutes les initiatives qui permettent d'exprimer cette colère face à un gouvernement illégitime."

    Le président Macron contre les travailleurs

    "C'est un rapport de force, un rapport de classe. Le président Macron contre les travailleurs. Il y a un allongement de la durée de travail dans des conditions toujours plus difficiles avec des rémunérations qui ne sont pas à la hauteur.", souligne Valérie Gila, agent de la fonction publique territoriale et militante FSU.

    Marie-George Buffet, venue soutenir les grévistes, explique au micro de l'Humanité : "La colère est profonde face au mépris du président de la République et cette colère va durer et s'approfondir. C'est bien que des gens se réunissent dans un quartier, un lycée, une faculté pour dire : on n'en veut pas de cette réforme."

    "Il faut des grandes journées d'action mais en parallèle, il faut des actions ciblées, de blocage, filtrage, parce qu'il nous reste que ça entre nos mains", conclut Romain Rassouw, responsable syndical de la CGT Energie 93.

    Réforme des retraites
    Valeurs Actuelles

    Paris : 9 000 tonnes de déchets toujours dans les rues malgré les réquisitions

    Il faudra encore prendre son mal en patience. Sacs-poubelles et bennes qui débordent feraient presque partie du paysage désormais. Plus de deux semaines après le début de la grève des éboueurs, le 7 mars dernier, des mesures ont enfin été prises. Non pas par la ville, mais par la préfecture de police de la capitale.

    Ce mardi 21 mars, dans un communiqué, l’institution s’est félicitée de « la mise en place d’un service minimum ». En effet, la réquisition de 674 agents effectuée quelques jours auparavant ont permis de désencombrer certains arrondissements. Pour autant, 9 300 tonnes de déchets n’ont toujours pas été ramassées, selon CNews.

    Des réquisitions « nécessaires »

    Dans son communiqué, la préfecture de police annonce vouloir « sauvegarder la salubrité publique ». Pour ce faire, Laurent Nuñez, préfet de police, a réquisitionné les services de la direction de la propreté et de l’eau de la ville de Paris. Un acte « nécessaire à la préservation de la situation sanitaire », qui a permis, par la suite, « la mise en place d’un service minimum ».

    Par la suite, 4 000 noms d’agents avaient été communiqués par la mairie de Paris, malgré le refus, en premier lieu, d’Anne Hidalgo, se disant « solidaire » du mouvement. Au total, pas moins de « 674 agents ont été visés par des réquisitions, 11 sociétés en régie ou concessionnaires ont été également réquisitionnées », soit 206 camions mis en service.

    Pour débarrasser la ville d’un maximum de déchets, la préfecture de police a par ailleurs annoncé avoir débloqué, avec l’aide des forces de l’ordre, quatre centres de tri. Bien que, en grande majorité, les trottoirs sont désormais à nouveau accessibles, il n’en reste pas moins que 9 300 tonnes de détritus n’ont toujours pas été ramassées.

    Cellule de crise activée

    La municipalité parisienne a décidé, à son tour, de prendre les choses en main. Elle a annoncé, ce mardi 21 mars, la mise en place d’une cellule de crise. « Elle se réunira tous les jours et permettra de faire le point sur la situation en présence des adjoints et des maires d’arrondissements », précise l’Hôtel de Ville dans un communiqué relayé par nos confrères.

    L’objectif sera « d’identifier et de prioriser les actions à engager et de prendre les décisions qui s’imposent afin d’assurer la continuité des services publics pour les Parisiens et les en informer en temps réel ». Une cellule de crise qui tombe à pic. Dans la même journée, les éboueurs parisiens ont à nouveau voté pour la reconduction de leur grève au moins jusqu’au lundi 27 mars.

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    New York Times - World

    Ship Tips Over at Edinburgh Port, Injuring Dozens

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    A research vessel previously owned by the Microsoft co-founder Paul G. Allen became dislodged while docked. The cause of the accident was under investigation.

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    By Euan Ward

    Reporting from London

    A research ship previously owned by the Microsoft co-founder Paul G. Allen toppled onto its side while at dock in Edinburgh on Wednesday, leaving dozens of people injured.

    The cause of the accident, which left the vessel tipped at a 45-degree angle, was under investigation, the police said. At least 33 people were injured, with 21 of them taken to hospitals, according to the Scottish Ambulance Service.

    The 250-foot-long vessel, the Petrel, was bought by Mr. Allen in 2016 and underwent extensive refitting to take part in expeditions to explore shipwrecks around the globe. In 2017, the Petrel was involved in the discovery, 18,000 feet beneath the Philippine Sea, of the remains of the U.S.S. Indianapolis, a cruiser that was sunk during World War II in one of the worst disasters in American naval history.

    After Mr. Allen’s death in 2018, his estate took control of the Petrel. The ship was placed in long-term moorage in Edinburgh in 2020 because of “operational challenges” during the pandemic and was ultimately sold last year to an undisclosed buyer, a spokesman for the Paul G. Allen Family Foundation said via email.

    In a statement about the accident in Edinburgh on Wednesday, the police said, “A ship on dry dock has become dislodged from its holding,” without mentioning any cause. A spokesman added that an investigation had been opened.

    After the ship toppled over, the Royal Infirmary of Edinburgh, one of the city’s main hospitals, asked people to avoid attending its emergency room if possible because of the high number of injured people expected from what it described as a “major incident.”

    Eight people remained in the hospital as of Wednesday evening, “some with serious injuries,” according to statement by the local National Health Service branch. Jacquie Campbell, a senior N.H.S. official in the area, said that it had canceled outpatient appointments and surgeries to free up the surgical staff.

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    BBC

    Friend who inspired Shamima Begum to join IS mocks her as non-believer

    Shamima Begum's best friend, who she says inspired her to join IS, has been tracked down by the BBC having escaped from a detention camp in Syria.

    Sharmeena Begum, no relation, dismissed her former friend, who wants to return to the UK, for "living off benefits" and mocked her as a non-believer.

    The BBC also found Sharmeena was fundraising online for members of the IS terror group, which is illegal.

    A top Syrian commander fears money like this is helping IS to regroup.

    Posing as an Islamic State (IS) sympathiser, a journalist from the Shamima Begum Story podcast contacted Sharmeena online after she escaped from Syria's Camp Hol prison for women who were with IS, and their children.

    Sharmeena is still in Syria, in hiding and using a different identity.

    She was a schoolmate of Shamima Begum, in Bethnal Green, east London, when, in December 2014, Sharmeena suddenly went missing. She had run away to join the self-styled Islamic State terror group in Syria.

    Found on social media

    Two months later Shamima and two other friends followed their ex-schoolmate to the so-called caliphate that had been set up by IS.

    Shamima went on to marry an IS fighter and have three children, all of whom died. After the collapse of IS in 2019 she was found living in a camp in Syria, and stripped of her British citizenship.

    Shamima maintains it was Sharmeena who convinced her to join IS and follow in her footsteps.

    The BBC tracked Sharmeena Begum down having been given a tip-off about a social media account she was using.

    During our exchanges with her, Sharmeena claimed her one-time friend was "just another individual, living off the benefits" who did not contribute at all.

    She says Shamima only came to Syria because "she just followed her friends into what became the biggest misery of her life".

    Despite speculation that Shamima Begum had worked in Hisba - the IS religious police - and made suicide belts, Sharmeena says such theories were "such an insult".

    She says Shamima did not leave her house unless her husband was away because he would not allow her out.

    In her exchanges with the BBC, she mocked Shamima as a failure and a non-believer, saying she had ruined the image of the women who had joined IS.

    A former IS member has told the BBC Sharmeena is fanatical even by the standards of IS. When asked if she regretted joining IS, Sharmeena skirted over the question, saying only she didn't want to come back to Britain and go to jail.

    It's difficult to know how seriously to take Sharmeena's description of her former schoolfriend's activities, given Shamima's legal attempts to return to the UK.

    For her part, Shamima said her one-time friend played a big role in convincing her to travel to Syria in the first place.

    "Sharmeena was, you know, talking to us face-to-face about, you know, coming to ISIS.

    "I was being manipulated into thinking this was the right thing to do and I was being manipulated with lies about where I would be going and what I would be doing.

    "I mean, in my opinion, even though Sharmeena probably is still radical. I will say she was also a victim of ISIS."

    Shamima herself has previously accepted she joined a terror group when she fled Britain and she understands the public anger towards her.

    While living in hiding, Sharmeema Begum has been fundraising with the proceeds getting into the hands of IS. She has been posting stories on social media and messaging platforms, about conditions in detention camps, and appealing for Bitcoin. She has cultivated followers around the world as she asks people to send her cash for the women held in the camps.

    Explosive belts

    It's not clear how much she has raised in total, but one account revealed 29 transactions with deposits totalling $3,000 (£2,450). She is also using other accounts and other cryptocurrencies.

    When asked why she was raising money for a terror group, Sharmeena claimed she was "simply feeding and clothing women and children who are poor".

    The commander of the Syrian Democratic Forces which guards detainees at Camp Hol, said IS is regrouping and is smuggling money into the camps, which can be used to buy weapons, and plan escapes and attacks.

    "If we... look at the camps, there are little children who are a few years old and are being raised on the ideology of how to kill," said Gen Newroz Ahmed. She says her people are among those being targeted and killed.

    The camp is home to more than 65,000 people and 57 nationalities, and guards there say they have found grenades, guns and explosive belts that have been smuggled in. They say 50 people have been murdered there in a six-month period.

    In January, the United States and Turkey announced joint action to disrupt the transfer of money to the Islamic State group.

    The Shamima Begum Story podcast is available on BBC Sounds and a feature length documentary of the same name, is on BBC iPlayer (UK only).

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    France24 - World

    NBA Clippers say George will miss 2-3 weeks with knee sprain

    Issued on: 22/03/2023 - 21:28

    Los Angeles (AFP) – Los Angeles Clippers swingman Paul George will miss the next two to three weeks of the NBA season with a sprained right knee, the club announced on Wednesday.

    The injury, suffered in Tuesday's 101-100 loss to Oklahoma City, means the 32-year-old US playmaker will miss at least seven games and could be sidelined for the remainder of the regular season.

    George is averaging 23.8 points, 6.1 rebounds, 5.1 assists and 1.5 steals a game for the Clippers this season.

    The eight-time NBA All-Star fell to the court in pain after being fouled by Canadian guard Luguentz Dort of the Thunder and was helped to the locker room.

    George, in his 13th NBA campaign, was a member of the 2016 US gold medal team at the Rio Olympics.

    Losing George for the final stretch run of the season could be a major setback for the Clippers' playoff hopes.

    The Clippers rank fifth in the Western Conference at 38-35 but are only two games ahead of 10th-place Utah in the fight for post-season positions.

    © 2023 AFP

    Известия (RUS)

    Эрдоган выразил надежду на переговоры с Путиным в ближайшие два дня

    Президент Турции Реджеп Тайип Эрдоган надеется провести переговоры с российским коллегой Владимиром Путиным в ближайшие 2-3 дня, о чем он заявил в среду, 22 марта.

    Как передает Hurriyet, лидеры обсудят зерновую сделку.

    «Господин Путин уже указывал на то, что зерно поставляется не в страны Африки, а в Европу. Он сказал: «Давайте отправим зерно в слаборазвитые африканские страны». Я ему ответил: «Вы отправляйте зерно, а мы сделаем из него муку и отправим в слаборазвитые страны». У нас есть такое соглашение», — сказал Эрдоган.

    Эрдоган заявил, что Турция всегда будет выступать за мир, защищать его, делать шаги для укрепления глобального мира, включая урегулирование украинского конфликта.

    Зерновая сверка: Африка ждет увеличения поставок продовольствия из РФ Почему страны континента не получают российскую сельхозпродукцию и удобрения в нужном объеме

    Ранее этим же днем министр обороны России Сергей Шойгу провел телефонные переговоры с министром национальной обороны Турции Хулуси Акаром. Министры обсудили результаты реализации «черноморской инициативы», вопросы сирийского и нагорнокарабахского урегулирования.

    18 марта официальный представитель МИД РФ Захарова сообщила, что Москва уведомила все стороны о продлении зерновой сделки на 60 дней не только устно, но и специальными нотами.

    Между тем российский постпред Василий Небензя напомнил, что Кремль посчитал целесообразным продлить зерновую сделку на 60 дней вместо 120. За это время, добавил дипломат, Западу следует выполнить свои обязательства и вывести из-под санкций все цепочки экспорта сельхозпродукции РФ.

    В конце октября прошлого года Путин отмечал, что Москва готова передавать бесплатно застрявшие в портах ЕС удобрения беднейшим странам, но Запад препятствует этому. Российского лидера возмутило решение снять запреты на удобрения исключительно для Евросоюза, ограничив таким образом поставки нуждающимся государствам.

    Продовольственная сделка была заключена 22 июля 2022 года в Стамбуле. Тогда министр обороны России Сергей Шойгу и генсек ООН Антониу Гутерриш подписали меморандум о содействии поставкам сельхозпродукции и удобрений из РФ на мировые рынки. Одновременно с этим украинская делегация подписала соглашение с Турцией и ООН об экспорте зерна

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Its Forces Under Siege, Ukraine Hits Distant, Russian-Held Crimea

    The Crimean Peninsula, which Russia seized in 2014, has been a staging ground for other attacks and an increasingly attractive target for Ukraine.

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    By Marc Santora

    KYIV, Ukraine — As swarms of Russian soldiers stormed Ukrainian lines in furious assaults around two cities in the east on Tuesday, Ukraine set the stage for its own advance by making strikes deep behind Russian lines, including what appeared to be a drone attack on a vital logistical hub in the occupied Crimean Peninsula.

    Russian forces have gained ground in recent days around the Ukrainian stronghold of Avdiivka in the eastern Donbas region, but the Ukrainians say Moscow is paying a heavy price in blood for every inch of ground it claims in its bid to encircle the long-battered city.

    Avdiivka, Ukrainian officials say, is rapidly turning into another Bakhmut, the eastern city that Russian forces have sought to capture by sending waves of lightly trained recruits on near-suicidal attacks.

    Despite suffering heavy losses of its own, the Ukrainian military has so far managed to mount a staunch defense in Bakhmut and Avdiivka, even as it holds troops and material in reserve for a looming counteroffensive. Western military analysts say such an operation may be Ukraine’s best chance to break the current deadlock.

    Ukraine is seeking to replicate a pattern that worked for it in the fall, when it reclaimed thousands of square miles by using newly acquired Western weapons and its own growing fleet of long-range drones to strike deep behind the Russian lines at command centers, ammunition depots and supply lines.

    In Russian-occupied areas of eastern and southern Ukraine on Tuesday, the Ukrainian Air Force said, fighter jets had launched 12 strikes on enemy personnel and military equipment clusters behind the front lines. Missile and artillery units hit three more clusters of enemy soldiers, the military said.

    But Ukrainian officials and military analysts have said that to succeed in retaking the occupied parts of the Kherson and Zaporizhzhia regions in Ukraine, Kyiv will have to disrupt the flow of weapons and supplies in and out of the Crimean Peninsula, which dangles off the southern coast of Ukraine like a pendant connected by the thinnest of chains. Russia annexed it illegally in 2014.

    In what appeared to be a drone attack in Crimea on Monday night, Ukrainian officials said an explosion in the city of Dzhankoi took out a train shipment of Russian Kalibr cruise missiles. The Russians disputed that account, saying their air defenses had shot down a drone, fragments of which landed in civilian areas. Dzhankoi is a key hub for Russian roads and railways about 50 miles south of the Ukrainian mainland.

    It was not possible to verify either claim independently, but the blast refocused attention on the strategic importance of Crimea as both a hub for the Russian military and a likely target for future Ukrainian strikes.

    Ukraine typically maintains a policy of strategic ambiguity about strikes in Crimea, but its military all but confirmed that it was behind the one on Monday.

    The State of the War

    “They need to deal with what happened,” Natalia Humeniuk, the spokeswoman for Ukraine’s southern command, said on national television on Tuesday, referring to the Russians. “They felt quite calm, especially at such a distance, and believed that they would have time to evacuate long before our weapons started responding to places of serious deployment.”

    A city of about 40,000 people, Dzhankoi was a staging ground for Russia’s invasion force a year ago. In September, when the Russians were forced to retreat from the city of Kherson in southern Ukraine, it became the central node for much of Russia’s logistical operations in the south.

    What we consider before using anonymous sources. Do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.

    Dzhankoi is home to the main rail lines running from southern Russia across the Kerch Strait into Crimea and on to Kherson, where Russian forces are arrayed on the eastern bank of the Dnipro River. A canal carrying fresh water from the Dnipro into Crimea runs through the town, where two major highways intersect.

    Satellite photos taken by the company Planet Labs in October appeared to show dozens of Russian attack helicopters at the airfield in Dzhankoi.

    Ben Hodges, a retired general and former commander of U.S. Army forces in Europe, has argued that one of the reasons the West should give Ukraine longer-range weapons is to enable strikes on Dzhankoi and other targets in Crimea.

    A senior Ukrainian official, speaking on the condition of anonymity to discuss military matters, said recently that disrupting rail and road links in Dzhankoi would paralyze supply lines from Russia to southern Ukraine as well as to the Russian Navy’s Black Sea Fleet, which is based in the Crimean port of Sevastopol.

    Dzhankoi has been targeted before.

    Last summer, after explosions at ammunition depots outside the city that burned for hours, a senior Ukrainian official, speaking on the condition of anonymity, said the blasts were the work of an elite Ukrainian military unit operating behind enemy lines.

    Mick Ryan, a retired Australian Army major general who is a fellow at the Lowy Institute, a Sydney-based research group, said that Ukraine would be able to collect intelligence on the Russian response to the blast in Dzhankoi as it planned future military operations.

    “It is an indication of how Ukraine will be able to conduct such strikes across Crimea,” he wrote on Twitter, adding that such attacks would probably become more frequent as Ukraine began counteroffensive operations in the south.

    But even as it tries to set the stage for that, Ukraine is defending its precarious hold on two key cities in eastern Ukraine against a relentless Russian onslaught.

    In Bakhmut, the battle remained perched on knife’s edge, with the confusion of fighting making it nearly impossible to tell who had the upper hand on any given day.

    “Bakhmut is holding,” Hanna Maliar, Ukraine’s deputy minister of defense, said on Tuesday.

    In Avdiivka, which is about 50 miles south of Bakhmut, the Russians have gained ground in recent days and are stepping up bombardment of the city center. One woman was killed and two other civilians were injured when a shell fired from a tank blasted the center of the city, which is largely abandoned, local officials said.

    Soldiers described brutal battles with many of the same features as Russian offensives over the winter that brought staggering casualties.

    “Russians are intensively attacking from both sides, from the south and the north,” Maj. Maksym Morozov, a member of the Special Forces regiment fighting in the area, told the Ukrainian news media on Monday night.

    The Russian tactic of using waves of soldiers was having some success.

    “First, cannon fodder goes to expose our firing positions,” Major Morozov said, referring to the soldiers, “and then professionals behind them quickly and accurately try to extinguish our firing lines.”

    But with Ukrainian artillery and tanks firing back, he said, Russian forces “have to pay a rather high price for this advance.”

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    L'Humanité

    Alain Sylvère Tsamas, salarié à Monoprix  : « On ne veut pas travailler jusqu’à l’arrivée du corbillard »

    Portrait

    Passer deux ans de plus dans le rayon boucherie du Monoprix d’Issy-les-Moulineaux, Alain Sylvère Tsamas, 49 ans, le refuse. Pourtant adoubé pendant la crise sanitaire, le salarié du commerce tente de faire comprendre à tous ses collègues l’extrême menace que représente la réforme des retraites.

    Marie Toulgoat

    Ces derniers jours, quiconque cherchait Alain Sylvère Tsamas dans son magasin Monoprix d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) aurait trouvé porte close. En cette semaine d’intenses mobilisations contre la réforme des retraites, et contre le déni de démocratie opéré par Emmanuel Macron et son gouvernement, le délégué syndical CGT était de tous les fronts.

    Lundi, il a participé au blocage d’une gare de Versailles, avant de tenter de s’inviter dans la permanence du député macroniste de la circonscription.

    Envahissement des rails de la Gare de Versailles Rives gauches, par les salariés du commerce et des cheminots de Versailles chantiers. pic.twitter.com/Meejd6Odp3

    — Collectif Cgt Monoprix Idf (@cgt_idf) March 20, 2023

    Mercredi, il envahissait un magasin Carrefour avant d’occuper le restaurant McDonald’s parisien des Champs-Élysées.

    En ce moment occupation de McDonald’s des des Champs-Elysées premier en france . #ReformesDesRetraites #greve23mars #GreveGenerale pic.twitter.com/7K7rnX4rW0

    — Yasser Prévention Sécurité Boum Boum (@yasser_boum) March 22, 2023

    Ce jeudi, il prendra part au cortège intersyndical dans la capitale. « Pour nous, depuis le 49.3, il n’y a plus de règles », nous résume-t-il de retour en boutique entre deux actions coups de poing. Impossible pour le travailleur de lever le pied. « S’il n’y a plus d’argent qui rentre dans les magasins, alors le patronat va devoir faire pression sur le gouvernement, et il sera obligé de céder. Quand on touche au porte-monnaie, le rapport de forces s’inverse », projette-t-il.

    Pour nous, depuis le 49.3, il n’y a plus de règles. » Alain Sylvère Tsamas, salarié à Monoprix, Issy-les-Moulineaux

    Les premiers à subir le soufflet de la réforme

    Pour Alain Sylvère Tsamas, la colère est grande face à l’entêtement du gouvernement. Considéré comme un travailleur essentiel pendant la pandémie, continuant de faire tourner sa supérette malgré la circulation du virus, celui-ci, comme ses collègues, attend toujours la reconnaissance promise par l’exécutif. Trois ans après le premier confinement, force est de constater que le compte n’y est pas.

    Infographie. La « deuxième ligne », 17 métiers essentiels... et mal lotis

    Pire, une « réforme mortifère » leur tombe dessus, en lieu et place de remerciements. « Nous, on ne veut pas travailler jusqu’à l’arrivée du corbillard », assure-t-il, le regard droit et l’allure fière, dans l’exigu local syndical du magasin. Le chef de rayon a des raisons de penser que le report de l’âge minimal de départ à la retraite leur réserverait un tel destin. « Beaucoup de nos collègues nous ont quittés quelques années seulement après leur départ en retraite », assure-t-il. D’autres, accablés par une pension trop menue, ont dû reprendre un travail.

    A l'incinérateur d'Issy-les-Moulineaux, l’amertume des « travailleurs essentiels » du confinement : « C’est comme ça qu’on nous remercie ? »

    Dans son magasin, s’attriste-t-il, peu nombreux sont ceux à accepter de se mettre en grève. La faute à des salaires trop bas et à la peur de finir le mois à sec.

    Chez Monoprix, la rémunération d’entrée ne dépasse pas le Smic d’un centime. Pourtant, assure le délégué syndical, ce sont les salariés du commerce, avec leur bas salaire et leur métier éreintant, qui vont les premiers subir le soufflet de la réforme. « On deviendra encore plus précaires. Avec nos salaires minables, nous aurons des pensions minables. Avec nos conditions de travail, nous n’aurons peut-être pas de retraite du tout », soutient l’élu du comité social et économique de sa supérette.

    « Ce gouvernement ne tient pas du tout compte de la pénibilité »

    Lui, même après vingt-deux ans d’ancienneté, redoute les effets que pourrait avoir sur sa santé un allongement de sa carrière. « J’ai 49 ans, j’ai mal au dos et mal aux genoux. Parfois, les week-ends, c’est dur de se lever, les douleurs nous lancent », raconte celui qui, tous les jours de 6 heures à midi, s’occupe du réassort du rayon boucherie et volaille du magasin. « Ce gouvernement ne tient pas du tout compte de la pénibilité. À me lever tous les jours à 4 heures moins le quart, j’ajoute à mes douleurs des problèmes de sommeil, je n’arrive pas à dormir plus de quatre ou cinq heures par nuit. » Bien qu’Alain Sylvère Tsamas semble être un exemple de ténacité, il doit bien reconnaître : « Cette vie-là, je n’en peux plus. Si elle était à refaire, je ne la choisirais pas. » Travailler jusqu’à 64 ans ? Inconcevable.

    Cette vie-là, je n’en peux plus. Si elle était à refaire, je ne la choisirais pas. » Alain Sylvère Tsamas, salarié à Monoprix, Issy-les-Moulineaux

    Alors, celui qui est à l’initiative des « samedis de la colère » après le premier confinement – lutte hebdomadaire pour les salaires et conditions de travail chez Monoprix – tente, coûte que coûte, de mobiliser ses collègues. « Une fois que le 49.3 est passé, beaucoup pensaient que c’était fini, qu’il n’y avait plus rien à faire. Mais c’est faux ! »

    La mobilisation décolle dans de nombreux secteurs

    Dans l’étroit local dédié aux élus du CSE de son magasin, qu’il a tapissé d’affiches décriant le travail dominical, le salarié peaufine son dernier tract syndical. Sur une petite étagère, une percussion repose, attendant la prochaine action pour que quelqu’un tambourine en rythme des slogans anti-réforme.

    « C’est Rachel Keke qui nous l’a donnée », sourit le cégétiste. Soutien de la première heure de l’ancienne femme de chambre victorieuse de l’Ibis Batignolles, désormais députée FI, Alain Sylvère Tsamas espère que le symbole de son amie saura motiver les salariés. « Elle a dit que la lutte paie toujours, et elle en est le meilleur exemple. Nous devons l’écouter. »

    Réforme des retraitesMobilisations retraitesmanifestationsPénibilité
    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Retraites : rassemblement d’opposants et violences place de la République à Paris

    La manifestation a dégénéré. Mardi 21 mars, plusieurs milliers d’opposants à la réforme des retraites ont manifesté place de la République à Paris, rapporte BFM TV. Cette manifestation, déclarée, a commencé aux alentours de 18 heures dans une ambiance calme et bon enfant. Des discours ont été prononcés par les représentants des syndicats, notamment ceux de la CGT, de Sud, et de Force Ouvrière. Cependant, vers 20 heures environ, l’ambiance s’est tendue. Les premiers jets de grenades lacrymogènes de la part des forces de l’ordre ont eu lieu lorsque certains manifestants ont commencé à incendier des poubelles, à proximité d’un scooter.

    Paris: la situation reste tendue place de la République pic.twitter.com/k93ArjMyRg

    — BFMTV (@BFMTV) March 21, 2023

    Un premier rassemblement place Vauban

    Les forces de l’ordre ont dû charger à plusieurs reprises pour permettre aux pompiers d’éteindre les divers feux déclenchés sur place. Les violences se sont ensuite déplacées dans les rues adjacentes à la place de la République, notamment la rue du Faubourg du Temple. 46 personnes ont été interpellées.

    La veille, une manifestation avait déjà réuni des opposants à la réforme des retraites place Vauban à Paris. Ils s’étaient ensuite déplacés vers plusieurs lieux du centre de la capitale, comme Opéra, la rue de Rivoli ou encore la place de la Bastille.

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    Известия (RUS)

    Доставка грузов помощи в аэропорт Алеппо приостановлена из-за ударов ВВС Израиля

    Гуманитарные грузы для пострадавших от землетрясения в Сирии временно не принимают в аэропорту Алеппо, сообщила в среду, 22 марта, пресс-служба российского Центра по примирению враждующих сторон (ЦПВС) в Сирии.

    «22 марта с 03:46 до 03:55 четыре тактических истребителя F-16 ВВС Израиля из восточной части акватории Средиземного моря нанесли ракетный удар, в результате которого в Алеппо повреждена инфраструктура международного аэропорта Эн-Найраб — взлетно-посадочная полоса и радиолокатор. Работа аэропорта приостановлена, в связи с чем доставка гуманитарных грузов временно не осуществляется», — отмечается в заявлении.

    Гуманитарная помощь в пострадавшие от землетрясения районы Сирийской Арабской Республики доставляется в рамках двусторонних отношений. Так, за минувшие сутки в Сирию прибыл один самолет с гуманитарным грузом, подчеркнули в ЦПВС.

    Руки Москвы: россияне собрали тонны гумпомощи для Сирии и Турции Общее число жертв в обеих странах уже превысило 29 тыс. человек

    Ранее в этот день Израиль нанес несколько ракетных ударов по району сирийского международного аэропорта Алеппо. Воздушную гавань закрыли для ликвидации последствий.

    12 марта три человека погибли после того, как два истребителя ВВС Израиля нанесли ракетный удар по Сирии. В этот же день система противовоздушной обороны (ПВО) САР отразила ракетный удар израильских ВВС в провинции Хама. Тогда сообщалось о трех раненых среди военных и зафиксированных разрушениях.

    Сирия и Израиль находятся в состоянии войны с 1948 года, когда была провозглашена независимость израильской земли. В 1967 году в ходе Шестидневной войны Израиль оккупировал часть Голанских высот, принадлежащих Сирии с 1944 года.

    В 1981 году израильский парламент в одностороннем порядке утвердил над ними суверенитет Израиля. Периодически стороны осуществляли попытки достичь мира, но безуспешно.

    BBC

    Jack Daniel's and dog toy in Supreme Court showdown

    The US Supreme Court will hear a case between whiskey brand Jack Daniel's and a company that made a lookalike squeaky toy for dogs.

    The dog toy says "Old No. 2 on your Tennessee Carpet", while the whiskey bottle reads "Old No. 7 Tennessee Sour Mash Whiskey".

    Jack Daniel's claims the toy infringes on its trademark.

    But the toy maker says it is an obvious parody and should be protected as free speech.

    "Freedom of speech begins with freedom to mock," said the toy company, VIP Products LLC, in court documents.

    But Jack Daniel's said the joke just is not funny.

    "Jack Daniel's loves dogs and appreciates a good joke as much as anyone. But Jack Daniel's likes its customers even more, and doesn't want them confused or associating its fine whiskey with dog poop," Lisa Blatt, attorney for Jack Daniel's, wrote in court papers.

    The filing continued to say the Arizona toy company was profiting "from Jack Daniel's hard-earned goodwill" and confusing consumers, by getting them to "associate Jack Daniel's whiskey with excrement". The toy costs about $20 (£16).

    The bottle of liquor says "40% alcohol by volume", while the "Bad Spaniels Silly Squeaker" chew toy reads "43% poo by volume" and "100% Smelly".

    The company also produces other similar toys that resemble other notable alcohol and soda brands.

    The case centres on the Lanham Act, which prohibits using a trademark that can cause customer confusion, and the US Constitution's First Amendment, which protects forms of parody and satire as necessary aspects of free speech.

    "The Bad Spaniels Silly Squeaker toy is indisputably a good-faith (and successful) parody," wrote Bennett Cooper, an attorney representing VIP Products, in a court filing.

    A lower court had previously ruled in favour of VIP Products, which led Jack Daniel's to seek further review from the Supreme Court.

    Major brands - such as Nike, Campbell Soup Company, Patagonia and Levi Strauss - have urged justices to side with Jack Daniel's.

    The Biden administration also supports Jack Daniel's claim, filing a brief that said First Amendment concerns do not override the Lanham Act, which protects trademarked brands from parodies that cause confusion. The brief also took issue with classifying the parody toy as a "non-commercial" expression, since it was a commercial product.

    Meanwhile free speech advocates have filed briefs in support of VIP Products.

    The Supreme Court is hearing arguments on Wednesday, and will likely issue its decision in June.

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    France24 - Monde

    Intelligence artificielle : en dépit des avancées vertigineuses, l'homme doit garder le contrôle

    Publié le : 17/03/2023 - 19:57

    Guillaume GRALLET Suivre

    De Baidu à Open AI en passant par Microsoft, Anthropic et Google, les annonces se succèdent dans l'intelligence artificielle.  Elles promettent des résumés de réunion, des conseils culinaires et financiers, ou encore la création de jeux vidéo en un temps record. Libératrice, l'intelligence artificielle s'invite dans tous les pans de notre vie. Et si on allait un peu trop vite ?

    Avec l'arrivée de GPT-4, le tout dernier modèle de langage d'Open AI, l'entreprise californienne qui a mis au point ChatGPT, promet de coder une réplique du jeu vidéo Pong en 60 secondes, de rédiger une plaidoirie d'avocat, ou encore de donner des conseils de sommelier comme d'investissements financiers. Le programme serait même capable de battre 90 % des juristes à l'épreuve qui permet de devenir avocat.

    De son côté, le logiciel d'images génératives Midjourney, qui a fait parler de lui avec une version élargie de La jeune fille à la perle, vient de sortir une nouvelle version. Enfin, le géant historique de l'informatique Microsoft a mis au point Copilot, un outil qui permet de prendre des notes, de faire des résumés de réunions, ou encore de générer facilement des tableaux. Ces changements sont-ils trop brutaux ? Une chose est sûre, l'humain doit garder le contrôle de ces machines.

    >> À voir aussi : Ces chercheurs africains qui créent une intelligence artificielle plus fine

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    Valeurs Actuelles

    Un député RN inaugure une mosquée : “La France change de visage, il va falloir que Reconquête s’y fasse”

    Le 17 mars dernier, le député du Rassemblement national, Joris Hébrard inaugurait une mosquée dans sa circonscription du Vaucluse. Cette mosquée loin d’être discrète est d’une superficie de 1.500 mètres carrés et dotée d’un dôme et d’un minaret, indique Le Point. Invité à la cérémonie d’ouverture de l’Association culturelle franco-turque du grand Avignon, sa présence n’a pas manqué d’étonner, voire de frapper de stupeur au sein du Rassemblement national.

    Joris Hébrard, proche de la communauté turque du Pontet, ne s’est pourtant pas vanté sur les réseaux sociaux de cette initiative. Pourtant, son collaborateur assure que le député du Vaucluse assume totalement : « Joris Hébrard assume totalement. Pourquoi aurait-il refusé de se rendre à l’inauguration, alors qu’en tant que parlementaire, il peut être reçu à l’ambassade de Turquie ? La communauté turque fait partie du Pontet, elle est dynamique, elle compte de nombreux entrepreneurs. » Et d’ajouter ironiquement : « La France change de visage, il va falloir que Reconquête ! s’y fasse », en référence au parti d’Éric Zemmour qui a mis en lumière cette affaire sur les réseaux sociaux.

    Le député ne veut « pas stigmatiser » une communauté qui vote pour lui

    Si Marine Le Pen n’a pas prévu de sanctionner le député, celle-ci a « désapprouvé très clairement […] l’initiative personnelle de ce député ». D’autres cadres du parti s’indignent : « C’est vraiment n’importe quoi, il tourne le dos à ce qui fait le cœur de la mobilisation de notre électorat », relaie Le Figaro.

    Son adversaire aux législatives de 2022, Farid Faryssy, tance l’élu : « Le député adhère à un parti xénophobe et fait du clientélisme local, c’est le RN façon provençale. » En effet, selon le chargé de presse de Joris Hébrard, l’élu « fait 60 % parce qu’une partie de la communauté turque vote pour lui, il ne va pas les stigmatiser ». Un clientélisme assumé, mais Xavier Magnin se veut rassurant : « Le fait d’inaugurer une mosquée n’en fait pas un musulman pour autant, il faut arrêter les amalgames et les raccourcis. »

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    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    ФХР назвала бесполезным отстранение спортсменов РФ и Белоруссии от соревнований

    Отстранение сборных России по хоккею от участия в международных соревнованиях по надуманной причине не несет пользы и конструктива этому виду спорта. Об этом говорится в официальном заявлении Федерации хоккея России (ФХР), опубликованном в среду, 22 марта.

    «Формат таких соревнований, как чемпионат мира, предусматривает состязание между сильнейшими спортсменами планеты без дискриминации по национальному или этническому признаку. Россия — одна из ведущих стран мирового хоккея, входит в число лидеров по победам и медалям на самых престижных международных турнирах», — сказано в сообщении.

    ФХР продолжит предпринимать все усилия, чтобы вернуть сборные страны к международным турнирам.

    «Шанс попасть на МЧМ у этого поколения утерян» Старший тренер сборной России по хоккею Алексей Кудашов — о санкциях в отношении отечественного спорта и Олимпиаде в Пекине

    Ранее в этот день международная федерация хоккея (IIHF) продлила отстранение сборных России и Белоруссии от международных турниров. Совет IIHF определил, что пока небезопасно возвращать сборные России и Белоруссии к участию в соревнованиях. Ожидается, что федерация вернется к вопросу допуска сборных только в марте 2024 года.

    Впервые решение об отстранении российских и белорусских спортсменов было принято 28 февраля 2022 года. Так, команды не пустили на чемпионат мира 2022 года в Финляндии.

    Позднее независимый дисциплинарный совет IIHF отклонил апелляцию ФХР на отстранение сборных России от участия в международных соревнованиях.

    В тот же день IIHF лишила Россию права проведения молодежного чемпионата мира в 2023 году, который должен пройти в Омске и Новосибирске с 26 декабря 2022 года по 5 января 2023 года.

    France24 - Monde

    Un pirate informatique de légende à la tête du bras cyber du renseignement militaire russe ?

    Publié le : 16/03/2023 - 18:37

    Sébastian SEIBT Suivre

    Evgueni Serebriakov, un célèbre pirate informatique russe, aurait été nommé à la tête de Sandworm, groupe de cybercriminels lié aux services de renseignement militaire russe, et réputé pour son agressivité en Ukraine, d’après le magazine américain Wired. 

    C’est un nom qui semble sorti d’un roman de science-fiction de Frank Herbert, auteur de la saga Dune. Mais Sandworm – "ver de sable" – n’a rien d’un monstre fictif : il s’agit de l’un des groupes de pirates informatiques russes les plus redoutés, qui représente le principal bras cyber du GRU, le service russe de renseignement militaire, d’après Washington

    Ce groupe de cybercriminels aux ordres de Moscou dispose d’un visage depuis mercredi 15 mars : Evgueni Serebriakov, en serait le nouveau patron, d’après le site Wired, qui affirme en avoir eu la confirmation par des responsables américains du renseignement. 

    Sandworm, présent en Ukraine depuis 2013

    Une promotion que Wired qualifie de rencontre entre l’un des cybercriminels russes "les plus téméraires et l’organisation de cyberpirates la plus agressive en Russie". Un cocktail qui, sur fond de guerre d’invasion en Ukraine, pourrait être de nature à  inquiéter Kiev.

    Les Ukrainiens connaissaient bien Sandworm avant l'arrivée supposée d’Evgueni Serebriakov à sa tête. "Cette région apparaît comme le terrain de jeu favori de ce groupe, même si on ne connaît pas avec certitude l’ensemble des opérations qu’il a menées dans le monde", note Benoît Grunemwald, expert en cybersécurité pour la société slovaque Eset, très présente en Ukraine où elle collabore avec les autorités pour parer aux cyberattaques depuis le début de la guerre. 

    À lire aussi sur France 24 : Guerre en Ukraine : "Il n'y a jamais eu une telle variété de cyberopérations dans un conflit"

    Ce groupe est "apparu sur nos radars dans cette région à partir de 2013, et y a maintenu une présence constante à travers de multiples attaques depuis lors", résume ce spécialiste. À l’époque, le lien entre Sandworm et le GRU n’avait pas encore été établi. 

    Mais il était clair que ces pirates informatiques n’appartenaient pas au commun des cybercriminels qui agissent avant tout par intérêt financier. "Les cibles choisies avaient généralement un intérêt stratégique pour les États", souligne Benoît Grunemwald. 

    Leurs principaux faits d’armes en Ukraine, avant l’offensive russe lancée en 2022, ont été de couper le courant dans une partie de Kiev en 2016, grâce au virus Industroyer, après avoir paralysé une partie des centrales électriques du pays – un an plus tôt, à l’aide d’un autre logiciel malveillant de leur confection.

    "C’est clairement un groupe spécialisé dans le cyber-sabotage, qui excelle dans la destruction de données ou d’installations", précise John Fokker, chef des renseignements sur la menace du centre de recherches de Trellix, une entreprise américaine de cybersécurité.

    Attaque contre la campagne de Macron en 2017

    Même si Sandworm a un tropisme avéré pour l’Ukraine, le groupe a su aussi exporter son savoir-faire sur d’autres territoires. Il est aussi responsable de la propagation, en 2017, de NotPetya, l’un des rançongiciels les plus destructeurs de l’histoire. Ce dernier a coûté plus d’un milliard de dollars aux centaines de victimes à travers le monde, selon les autorités américaines. 

    Ces cybercriminels se sont aussi illustrés sur la scène politique. Ils ont participé à la vaste opération russe de déstabilisation de l’élection présidentielle américaine de 2016 en subtilisant des documents sur les serveurs du parti démocrate. Un an plus tard, ces mêmes Russes ont été accusés d’avoir tenté de reproduire la manœuvre lors de l’élection française en visant les serveurs de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron. 

    À lire aussi sur France 24 : Le GRU, l'arme pas si secrète de Poutine

    Autrement dit, "Sandworm a comme spécialité les attaques contre les infrastructures électriques, mais le groupe sait s’adapter aux circonstances", résume Benoît Grunemwald. Du moment que les opérations font du bruit. C’est un détail qui a rapidement mené des experts en cybersécurité à soupçonner des liens entre Sandworm et le GRU, "un service de renseignement connu pour ses coups d’éclat", comme le souligne John Fokker. Mais il faudra attendre 2020 pour que Washington associe Sandworm à l’unité 74455, qui est la dénomination officielle du principal bras cyber du GRU.

    Un cybercriminel arrêté puis relâché aux Pays-Bas

    L’arrivée d’Evgueni Serebriakov à la tête d’un groupe très agressif comme Sandworm peut paraître logique. Ce Russe est, en effet, réputé pour être "techniquement très doué" et pour "aimer prendre des risques", souligne Wired. Son principal fait d’armes est, paradoxalement, l’opération au cours de laquelle il s’est fait arrêter. Et qui a échoué.

    En 2018, Evgueni Serebriakov a été interpellé par la police néerlandaise sur un parking situé devant le bâtiment de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye. Il portrait sur lui l’attirail du parfait cyber-espion venu écouter d’aussi près que possible les discussions relatives à la tentative d’empoisonnement par le GRU de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal, qui se déroulaient à ce moment dans l’enceinte de cette institution. 

    Arrêté en compagnie d'autres Russes, Evgueni Serebriakov a été remis aux autorités russes peu après. "Ce n’est pas étonnant, ils avaient tous des passeports diplomatiques, ce qui fait que les Pays-Bas ne pouvaient pas, par exemple, les extrader vers les États-Unis, comme cela avait été suggéré à l’époque. La seule chose qui a pu être faite est de les qualifier de persona non-grata dans le pays et de demander aux Russes de les récupérer", souligne John Fokker, qui a été membre des forces spéciales de la marine néerlandaise avant d’être spécialiste en cybersécurité chez Trellix. 

    En 2018, Evgueni Serebriakov travaillait déjà pour le GRU, mais au sein d’un autre groupe, spécialisé dans le cyberespionnage et à un échelon plus bas. Il avait déjà un CV bien rempli : il avait participé à des opérations en marge des Jeux olympiques de Rio et contre l’Agence mondiale antidopage en 2016, en plein scandale éclaboussant les athlètes russes.

    "C’est donc un agent très expérimenté qui, si c’est confirmé, a pris la tête de Sandworm", reconnaît John Fokker. Wired n’est d’ailleurs pas seul à avoir constaté qu’Evgueni Serebriakov est monté en grade. Christo Grozev, spécialiste de la Russie pour le site d’investigation Bellingcat, a fait la même déduction… après avoir obtenu des relevés téléphoniques de ce pirate. Il recevait des appels de généraux du GRU qui n’appellent pas directement le menu fretin des cyberespions, ce qui "m’a fait réaliser qu’il devait lui-même avoir été nommé à une position de commandant", a expliqué Christo Grozev à Wired.

    Reste à savoir quel impact une telle nomination pourrait avoir sur la cyberguerre en Ukraine. Les pirates informatiques russes ont été très actifs au début de l’invasion, mais sans faire d’importants dégâts. L’arrivée Evgueni Serebriakov pourrait être le signe que Moscou veut taper plus fort. Si cette nomination venait à être confirmée, "[cela] pourrait indiquer que quelque chose se prépare", note John Fokker. Trellix avait constaté que Sandworm s’était fait discret en Ukraine depuis quelques mois. Le calme avant la tempête ?

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} TECH 24

    Cyberattaques : au-dessus de nos têtes... du nouveau

    TECH 24

    Cyberguerre : l'autre front du combat contre l'Ukraine

    CYBERARMÉE

    Guerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme

    BBC

    Coppola Jr becomes film family's latest star, with viral TikTok clip

    Her mother is an Oscar-winning film-maker. Her grandfather shot one of the greatest movies, The Godfather.

    Now, Romy Coppola Mars has joined the family dynasty - with a TikTok that has inadvertently made her a viral star.

    In the clip, the 16-year-old daughter of Sofia Coppola and granddaughter of Francis Ford Coppola said she had been grounded for trying to charter a helicopter with her dad's credit card.

    "The Coppola dynasty continues to produce greatness," joked one new fan.

    The teenager seemingly did not intend to announce herself as the latest sensation in the family line, saying she was going against her parents' rule not to have a public social media account only because she was already grounded.

    "They don't want me to be a nepotism kid," she told her followers. "But TikTok is not going to make me famous, so it doesn't really matter."

    However, she was wrong about it not making her famous and her account was short-lived, apparently being deleted.

    this tiktok of sofia coppola’s daughter… this means so much to me pic.twitter.com/6AQtWNhAgG

    While the video may have disappeared from TikTok, it was captured before it did and has been viewed more than nine million times on one Twitter post.

    It begins with her in the kitchen inviting viewers to "make vodka pasta sauce with me because I'm grounded".

    She then reveals she had been punished by her parents "because I tried to charter a helicopter from New York to Maryland on my dad's credit card because I wanted to have dinner with my camp friend".

    Her father, Thomas Mars, is in French indie band Phoenix. At one point in the video, Romy holds up the Grammy Award he won in 2010.

    Returning to the recipe, she says she does not know the difference between a garlic bulb and an onion, before making an innocent face and holding up a kitchen knife.

    She then introduces her babysitter's boyfriend, explaining "my parents are never home, so these are my replacement parents".

    Part two

    One Twitter user wrote: "A perfect short film. We have a third generation of Coppola directors."

    Another replied: "It has dramatic tension, excellent scene-setting, good evocative props that indicate emotions (onions = tears), shocking family revelations, slapstick comedy, great dialogue... you're right."

    Another user added: "This is cinema… she'll be the greatest Coppola."

    At the end of her video, Romy promises to return with "part two, where I actually make the pasta".

    "Can't wait - it will be the best part two a Coppola will have ever made," another Twitter user joked - a reference to her grandfather's The Godfather Part II, which is regarded by some as better than the original film.

    A representative for her mother, who won an Oscar for Lost in Translation and made The Virgin Suicides and The Beguiled, declined to comment.

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    Известия (RUS)

    Рябков заверил в готовности России защищать себя всеми возможными средствами

    Россия будет защищать себя всеми доступными средствами от агрессивных действий других стран, в том числе США. Об этом 22 марта заявил замглавы МИД РФ Сергей Рябков.

    Так он прокомментировал заявление сенатора США Линдси Грэма, который 14 марта предложил сбивать российские самолеты в нейтральном воздушном пространстве после инцидента с крушением американского беспилотника.

    «Заявления эти надо воспринимать серьезно. Они отражают оттенок готовности сделать максимум, чтобы нанести нам урон во всех сферах, в военной репутационный урон тоже попытаться нанести. Это отражение того, что выступающие с такого рода заявлениями люди слабо себе представляют реалии ядерного века и совсем забыли о том, что РФ готова защищать себя от агрессивных выпадов всеми имеющимися в ее распоряжении средствами», — сказал Рябков в кулуарах дискуссионного клуба «Валдай».

    При этом он уточнил, что не имеет в виду ядерный арсенал России. По его словам, сейчас США ведут гибридную войну в отношении РФ.

    «Сейчас время, когда гибридная война приобретает всё более масштабные и изощренные формы, эта война против РФ ведется США и возглавляемой ими группой стран безоглядно, без просчета последствий того, что может случиться в итоге», — указал Рябков.

    Что посеяли: как американский БПЛА «Жнец» оказался на дне Черного моря Беспилотник MQ-9 Reaper опасно приблизился к берегам Крыма

    Ранее в этот день замглавы МИД России также заявил, что США своим намерением продолжать полеты беспилотных летательных аппаратов над Черным морем «нарываются» на контрмеры России. Он добавил, что в любом случае безопасность РФ будет обеспечена на 100%.

    Инцидент с американским беспилотником произошел 14 марта. Согласно первоначальному заявлению европейского командования Вооруженных сил США (USEUCOM), российский истребитель Су-27 при перехвате задел крылом винт дрона, после чего тот сам упал в международных водах Черного моря. В Минобороны РФ заявили, что самолет не применял бортовое вооружение и не вступал в контакт с беспилотником.

    На следующий день министр иностранных дел РФ Сергей Лавров заявил, что американская сторона игнорирует факт того, что отдельные районы Черного моря имеют ограниченный статус для полетов после начала СВО по защите Донбасса.

    16 марта координатор стратегических коммуникаций в Совете национальной безопасности Джон Кирби назвал незаконными авиаограничения России над Черным морем. Кроме того, Кирби указал, что США продолжат разведывательные миссии над Черным морем ради поддержки Украины.

    Известия (RUS)

    СКА обыграл «Торпедо» и вышел в полуфинал Кубка Гагарина

    Петербургский СКА в гостях одержал победу над нижегородским «Торпедо» в четвертом матче четвертьфинала плей-офф КХЛ со счетом 5:3.

    В первом периоде дважды забил нападающий «Торпедо» Сергей Гончарук, но вскоре одну шайбу отыграл защитник СКА Роман Рукавишников

    Второй период прошел без голов, пишет газета «Спорт-Экспресс».

    В третьем периоде забил хоккеист «Торпедо» Василий Атанасов, а затем СКА вырвались вперед благодаря четырем шайбам. Голы на свой счет записали Эмиль Галимов, Никита Гусев, Игорь Ожиганов и Марат Хайруллин.

    Общий счет в серии — 4:0 в пользу СКА. Команда вышла в полуфинал Кубка Гагарина.

    «Радулов знает, как вывести соперников из себя и заставить нервничать» Экс-вратарь ЦСКА и «Авангарда» Александр Фомичев — об итогах первого раунда плей-офф КХЛ и предстоящих полуфиналах конференций

    Ранее в этот же день казанский хоккейный клуб «Ак Барс» одержал третью победу над владивостокским «Адмиралом» в четвертьфинальной серии Кубка Гагарина. Счет в серии 3:1 в пользу команды из Татарстана.

    BBC

    Tyson Fury v Oleksandr Usyk: Promoter Frank Warren says fight could still be saved

    Last updated on 5 hours ago5 hours ago.From the section Boxing

    Promoter Frank Warren is planning further talks with Oleksandr Usyk's camp to try to salvage the undisputed heavyweight fight against Tyson Fury.

    The bout was pencilled in for 29 April at Wembley Stadium and Usyk had agreed a 70/30 purse split in Fury's favour.

    But the terms for an immediate rematch have proved a sticking point, with Team Usyk set to walk away.

    Warren said he was hoping to rescue the fight during further talks with Usyk's promoter on Wednesday afternoon.

    Representatives for unified champion Usyk say they have done everything within their power to make the bout happen.

    "I've sent [Usyk's promoter Alexander Krassyuk] a message and I've had one back. We're going to speak in a couple of hours' time," Fury's co-promoter Warren said.

    "I want the fight to happen. It's a very important fight for boxing, it's an important fight for Usyk whose dream is to unify the titles and it's an important fight for Tyson to go and do what he set out to do."

    Both parties still have until 1 April to agree a deal after the WBA said it would wait until that date before ordering Usyk to fight mandatory challenger Daniel Dubois.

    When Fury, 34, beat Derek Chisora in December to retain his WBC title, he said agreeing a deal with Usyk and his team for an undisputed fight would be easy - but that has not proven to be the case.

    After months of back and forth, Fury publicly declared 12 days ago he would not accept anything less than a 70/30 purse split in his favour.

    Usyk surprised everyone by accepting that offer, despite holding three of the four world titles, and subsequently informed governing body the WBA that terms had been reached.

    However, Fury then said he would not sign any deal that included a rematch clause - leading to a conference call on Sunday morning between all parties.

    Warren said "six or seven" outstanding issues were ironed out and he had managed to convince Fury to accept a rematch. The WBC champion agreed and the call ended with Team Fury optimistically preparing an official statement to announce the fight.

    Warren teased on Twitter on Sunday that news was imminent, but the two sides again clashed over the proposed terms of a rematch.

    According to Warren, Fury was against an immediate rematch in part as he did not want to be tied into two fights against Usyk as he was with Deontay Wilder, which meant he could not fight British rival Anthony Joshua.

    The purse splits for a proposed rematch appear, however, to be the key unresolved issue to unlocking Fury v Usyk.

    "It's very disappointing," Warren said. "I thought we would sort out the terms [for the rematch]. We've not been able to do it.

    "What they want and what Tyson is prepared to give are two different things.

    "The truth of the matter [is that] as a business decision, if he was to lose the fight or win the fight, Usyk will make more money from fighting Tyson in a return than defending the title against any of the three [mandatory] challengers - (Filip) Hrgovic, (Joe) Joyce or Dubois.

    "That's why he wants the rematch in there. I get that and understand that, but that's not what it's all about."

    Usyk, the WBA (Super), IBF, WBO and Ring magazine champion, would like a proposed rematch to happen in November or December, but there are fears among Team Fury that the four belts would have fractured by then.

    WBC president Mauricio Sulaiman contacted the Fury camp on Wednesday to say the governing body could not guarantee its support for an immediate rematch.

    Usyk, 36, wants a rematch clause like the one Joshua activated when they fought in 2021. The Briton was given the chance to immediately regain the titles and Usyk would want the same opportunity if he was beaten by Fury.

    But if the Ukrainian overcame Fury in their first fight, he would also expect an improved purse split in a rematch.

    There has not been an undisputed heavyweight champion since 1999 when Lennox Lewis beat Evander Holyfield - and never been one in the four-belt era.

    Warren is refusing to give up on rescuing the deal, but believes a "winner takes all" agreement is best considering there is no guarantee a rematch would include all four world titles.

    The veteran promoter said he does not expect to be able to stage an undisputed heavyweight fight on any other date than 29 April.

    "We don't want to wait," Warren said. "It's crazy isn't it. Why are we even talking about rematches?

    "The terms of [the rematch], that's the problem. That's become the problem. And it's overtaken everything else."

    France24 - World

    France pension reform: Presidential majority MP reports threats and intimidation

    Issued on: 22/03/2023 - 16:49Modified: 22/03/2023 - 16:55

    Clovis CASALI Follow

    The French government's decision last week to resort to Article 49.3 of the constitution to force the pension reform bill through parliament without a vote has prompted anger in the streets after weeks of mostly peaceful protests. Several MPs have since then reported threats and intimidation against them. To talk more about this, FRANCE 24's Clovis Casali is joined by Renaissance MP Hadrien Ghomi.

    Известия (RUS)

    Корреспондент «Известий» показал работу артиллерии на авдеевском направлении

    Военный корреспондент «Известий» Дмитрий Астрахань в среду, 22 марта, показал работу российской артиллерии на авдеевском направлении, а также рассказал о достижениях, достигнутых за время пребывания на позициях.

    По его словам, российские войска продолжают продвигаться вперед. За небольшое количество времени подразделения успели сменить друг друга на передовой. На кадрах видно, как артиллеристы отрабатывают удары по заданным целям.

    «Еще не так давно здесь работали танкисты, а сегодня уже с этого места работает тяжелая артиллерия, уже потянулись 152-миллиметровые орудия «Мста-Б». Фронт каждый день метр за метром продвигается вперед», — уточнил Астрахань.

    Также корреспондент показал стреляные гильзы, которые применяются для обстрела украинских позиций на разной дальности.

    «Огонь ведется по запросам пехоты, цели появляются и вблизи, и на максимальной дальности. Среди стреляных гильз можно хорошо увидеть, что вперемешку лежат и черные — от дальнобойных зарядов, и желтые. По разнице в длине хорошо видно, насколько отличается масса пороха», — пояснил военкор.

    Потери лиц: почему ВФУ не отступают из Авдеевки Украинские формирования готовы держаться за территорию ДНР, не обращая внимания на количество погибших

    Ранее, 17 марта, советник врио главы Донецкой Народной Республики (ДНР) Ян Гагин сделал прогноз относительно продвижения российских войск к Авдеевке. По его словам, ситуация на линии соприкосновения достигла точки кипения: в последние дни ВС РФ освобождено несколько локаций, особенно активно отмечается работа подразделений артиллерии. Так, российские силы могут окружить Авдеевку в течение ближайших недель.

    За день до этого врио главы ДНР Денис Пушилин упомянул, что взятие Авдеевки идет постепенно. Ситуация для ВС РФ осложняется тем, что город хорошо укреплен, а боевики регулярно подтягивают туда новые резервы по дорогам, над которыми установлен только условный контроль.

    Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

    BBC

    SANS TITRE

    Republic of Ireland 3-2 Latvia

    We are into three minutes of additional time with the Republic of Ireland happy to keep possession and see out the win.

    Republic of Ireland 3-2 Latvia

    Ray Houghton

    Former Republic of Ireland midfielder on RTE

    Will Smallbone was absolutely excellent, his partnership on that right hand side with Matt Doherty was excellent throughout the game. He's been my man of the match, he can be very proud of his debut tonight.

    Republic of Ireland 3-2 Latvia

    Will Smallbone has been awarded man of the match on his debut which included an assist.

    Has he played himself into contention to start against France on Monday?

    Republic of Ireland 3-2 Latvia

    Ray Houghton

    Former Republic of Ireland midfielder on RTE

    That was brilliant play from Johnston, memorizing footwork. He strikes it really well, thinks he beats the goalkeeper, but that's excellent defending.

    Republic of Ireland 3-2 Latvia

    That would have been some goal from Johnston!

    The winger jinks into the penalty area, evading the challenges of three players before seeing his goal bound effort blocked behind for a corner.

    He is certainly endearing himself to the home crowd on his debut.

    Republic of Ireland 3-2 Latvia

    Another few changes for the Republic of Ireland as James McClean comes on for the industrious Callum O'Dowda, who, like Ferguson, scored his first international goal this evening.

    Debutant Will Smallbone also makes way for Jeff Hendrick after assisting O'Dowda's opener

    Republic of Ireland 3-2 Latvia

    Evan Ferguson goes off to a rapturous applause as he is replaced by Troy Parrott having scored his first international goal in his first start.

    It seems safe to say that it won't be Ferguson's last goal for his country.

    Republic of Ireland 3-2 Latvia

    Jonston has another lively moment, in what is so far a bright and brief cameo.

    Ferguson slips the ball into him on the right channel, but the winfer's attempted pull back to the striker is cut out.

    Chiedozie Ogbene (65 mins)

    The substitutes have the desired and an immediate impact!

    Johnston weaves his way into the box before seeing his shot come back off the near post.

    Just when it seemed the chance had gone, Latvia fail to clear their lines and Ogbene gleefully nets his fourth international goal with his first touch to restore the Republic's lead.

    Republic of Ireland 2-2 Latvia

    Just after the hour mark and Stephen Kenny has turned to his bench for a triple substitution.

    Andrew Omobamide makes way for John Egan, who takes the captain's armband as Matt Doherty goes off for Chiedozie Ogbene.

    The final change sees Mikey Johnston make his international debut as he replaces Michael Obafemi.

    Can they spark the Republic of Ireland into life?

    Republic of Ireland 2-2 Latvia

    Ray Houghton

    Former Republic of Ireland midfielder on RTE

    Keith Andrews is having a chat with Stephen Kenny, obviously about changes they're embarking on, just to freshen things up and give a few players some much needed game time.

    Republic of Ireland 2-2 Latvia

    Despite a few half chances, the Republic of Ireland have failed to replicate their blistering start to the first period and have yet to test Steinbors.

    Republic of Ireland 2-2 Latvia

    Ferguson opens his body up before firing well off target.

    He was caught after shooting and is walking gingerly at the moment which is a sight no Republic of Ireland fans will want to see.

    Republic of Ireland 2-2 Latvia

    That strike from Uldrikis in the first half is one you can file under 'you don't save those'.

    Republic of Ireland 2-2 Latvia

    Just a minute into the second half and Latvia almost do the unthinkable and take the lead, but Gutkovskis again fails to find the target after being picked out in the area.

    The Republic of Ireland are struggling in central areas despite having three centre-backs.

    Republic of Ireland 2-2 Latvia

    The Republic of Ireland kick off the second period, can they regain their lead?

    HT: Republic of Ireland 2-2 Latvia

    Ray Houghton

    Former Republic of Ireland midfielder on RTE

    The players will know there was a lot of good things they did in that first half, but when you switch off defensively, as a team, in poor areas you get punished.

    HT: Republic of Ireland 2-2 Latvia

    The disbelief of Latvia's late first half equaliser is etched on the faces of the Republic of Ireland players and fans alike

    HT: Republic of Ireland 2-2 Latvia

    Andy Gray

    BBC Sport NI

    Well, who saw that coming?

    It was all going to plan when Callum O'Dowda and Evan Ferguson gave the hosts a two-goal lead.

    Then, out of the blue, the home crowd were stunned thanks to one screamer and one slightly more fortune strike.

    As friendlies go, this has been a good one.

    Republic of Ireland 2-2 Latvia

    The two sides go in level at the break, but the Republic of Ireland will be kicking themselves as to how they let a two goal lead slip after such a bright start.

    O'Dowda nodded them in front on six minutes before Ferguson added a second on 17 minutes as Stephen Kenny's side threatened to run away with the game.

    Yet, a wonder strike from Uldrikis got Latvia into the game and some poor defending in the last minute of the half allowed Zjuzins to equalise as all the early optimism faded.

    The Republic of Ireland fans will be hoping for a similar start to the second period as they had to the first to attempt to regain the lead.

    France24 - World

    King Charles set to face strikes and disruption in France on first foreign visit

    Issued on: 22/03/2023 - 16:39

    NEWS WIRES

    King Charles III risks facing rubbish-strewn streets, transport strikes and disruption to his visit when he travels to France next week for his first foreign trip.

    In a sign that his schedule is still up in the air, an aide to French President Emmanuel Macron told AFP on condition of anonymity Wednesday that "the programme is still being worked out by both sides".

    The British sovereign's planned tour, intended as a statement of cross-Channel friendship after years of arguments between London and Paris, comes with France in the grip of mass protests over pension reform.

    Thousands of tonnes of rubbish have piled up in the streets of Paris, where Charles is due to arrive on Sunday with Queen Consort Camilla, while trade unionists have warned they might target a planned stop in Bordeaux.

    Charles and Camilla were set to travel to the wine-producing city on the second leg of their visit on Tuesday, with a trip on its tramway reportedly on the agenda, as well as a visit to city hall where clashes took place at the weekend. 

    "Its almost certain that the king won't be able to take the tramway," Pascal Mesgueni, a local leader of the CFTC union in Bordeaux, told the Sud Ouest newspaper this week.  

    City transport operator Keolis has said there "will possibly be disruptions linked to the protests against pension reform." 

    Trade unions have called a nation-wide strike this Thursday, but their plans for next week remain unknown.

    A source in the railways section of the hardline CGT union said "there will be actions around the (royal) visit" amid speculation that the eco-minded monarch might have be planning to take the train from Paris to Bordeaux. 

    Arrangements for French journalists wanting to cover the trip are also unclear -- rare for a trip of such diplomatic and public interest -- with media organisations still waiting to hear about accreditation procedures. 

    Tricky optics

    The visit comes at a highly awkward moment for Macron, 45, who is set to host Charles III at a state banquet at the Versailles Palace outside the capital.

    The royal location is seared into French minds as the seat of late king Louis XVI, who was hauled off to Paris during the French revolution of 1789 and executed with a guillotine four years later.

    Macron is often accused by his opponents of being authoritarian and effigies of him have been repeatedly beheaded in public during protests in the past. 

    His decision to ram the pension legislation through parliament last week without a vote has dismayed even some of his allies.

    Left-wing MP Sandrine Rousseau, a senior member of the Greens party, criticised the idea of the spectre of Macron -- "the monarch of the republic" -- welcoming the British King "when people are in the streets." 

    "He (Macron) should cancel this visit," she told the BFM news channel on Wednesday. "Is it really the priority to welcome Charles III in Versailles? Of course not. 

    "Something is happening in French society.. the priority should be speaking to society which is rising up," she added. 

    Macron argues that raising the retirement age by two years to 64 is needed to save money and prepare the country for its ageing population.

    Agenda             

    After France, Charles and his wife are expected to travel to Germany.

    The choice of the two European nations and close allies was widely seen as an attempt to build bridges between Britain and its biggest European partners after years of strains linked to Brexit.

    According to the agenda given by Buckingham Palace, Charles was due to join Macron for a ceremony of remembrance and wreath laying at the Arc de Triomphe in Paris on Monday and also address lawmakers at the French Senate.

    While in the Bordeaux region, he was also set to pay a visit to an organic vineyard, as well as tour an area devastated by wildfires last summer during an extreme drought that affected much of western Europe.

    (AFP)

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    Charles III will travel to France, Germany on first state visits as king

    FRANCE IN TURMOIL

    Protests, appeals, referendum: What’s next for France’s pension reform?

    Truth or Fake

    Paris pension reform strike: Garbage, rats and fake news go viral

    L'Humanité

    Lydia Millet et l’écriture des oiseaux

    Nos recommandations culturelles

    Gil « new-yorkais déchu », voyage à pied jusqu’en Alabama sans savoir ce qu’il fuit, et retisse peu à peu ses liens avec les hommes.

    Alain Nicolas

    Un jour, Gil décide de quitter New York. Après avoir vendu son loft de Manhattan et acquis une maison à Phoenix après une visite virtuelle – on comprend vite que l’argent n’est pas un problème pour lui –, il se met en route pour l’Arizona. Pourquoi a-t-il choisi cet État si lointain ? Les images prises d’un drone sont impressionnantes, mais la raison est ailleurs. Gil veut mettre le maximum de distance, géographique et mentale, entre Manhattan et lui. Il veut sentir l’éloignement s’imprimer dans sa peau et ses os, au rythme imposé par la fatigue, le poids du sac, les étapes solitaires. Avec une lenteur appliquée, il suivra la chaîne des Appalaches, poursuivra vers le sud jusqu’en Louisiane, puis ce sera plein ouest, Texas, Nouveau-Mexique et Arizona.

    Cinq mois plus tard, il s’installe dans sa nouvelle maison, et découvre celle d’en face. « Typique de l’architecture du milieu du XX e siècle » , sa façade de verre ne dissimule rien. Quand ses nouveaux voisins emménagent, il a l’impression d’avoir le nez sur la vitrine d’un grand magasin, et fait tout pour ne pas avoir l’air de regarder chez eux. Pour ne pas les gêner, bien sûr, et, plus sûrement, pour ne pas leur donner l’occasion d’interagir avec lui. Peine perdue. La famille semble n’éprouver aucune gêne à se voir exposée à tous les regards. Très vite, la mère, une jeune femme élégante à la beauté sereine, se présente à sa porte, avec ses deux enfants, une adolescente de 15 ans et un garçon plus jeune. Elle s’appelle Ardis, et lui tend quelque chose enveloppé dans du papier d’aluminium. Une tarte. « Pas prêt pour une rencontre » est sa première pensée.

    Des tableaux, des ambiances plus qu’un récit huilé

    Gil n’est jamais prêt pour une rencontre. Pourtant, Lydia Millet n’en fait pas un personnage de reclus. Si sa solitude semble une protection contre ce qu’il a fui, une rupture douloureuse, il adopte face au monde et aux humains une posture de passivité poreuse et tendre. Les oiseaux qui ne cessent de voleter dans le récit y inscrivent, parfois cruellement, une beauté qui déverrouille cet homme apeuré. Dans cette nature où les traces de millions d’années font partie du présent, ils assurent le lien entre les dinosaures et les humains, et entre les humains. À sa manière habituelle, sans chercher à construire un récit huilé comme une mécanique, Lydia Millet propose des ambiances, des tableaux, construit un paysage mental et affectif où, avec subtilité et humour, des vies minuscules se mettent à l’échelle de la planète.

    LittératureÉtats-Unisoiseauxarizona
    France24 - World

    The AMX-10-RC: The French tank on its way to Ukraine

    Issued on: 22/03/2023 - 17:15Modified: 22/03/2023 - 17:31

    Fadile BHAYAT Follow

    In January this year, French president Emmanuel Macron announced the country would send a number of light tanks to Ukraine to help Kyiv in its fight against invading Russian forces. The tank in question is the AMX-10-RC, an armoured vehicle mounted on wheels rather than tracks but renowned for its speed and effectiveness in the field.

    New York Times - World

    Ferraris and Hungry Children: Venezuela’s Socialist Vision in Shambles

    After years of extreme scarcity, some Venezuelans lead lives of luxury as others scrape by. The nation of grinding hardship has increasingly become one of haves and have-nots.

    Chefs preparing a meal at Altum, a restaurant suspended on a crane over Caracas, the Venezuelan capital.Credit...

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    By Isayen Herrera and Frances Robles

    Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

    Isayen Herrera reported and Adriana Loureiro Fernandez photographed from Caracas, Venezuela. Frances Robles reported from Key West, Fla.

    CARACAS, Venezuela — In the capital, a store sells Prada purses and a 110-inch television for $115,000. Not far away, a Ferrari dealership has opened, while a new restaurant allows well-off diners to enjoy a meal seated atop a giant crane overlooking the city.

    “When was the last time you did something for the first time?” the restaurant’s host boomed over a microphone to excited customers as they sang along to a Coldplay song.

    This is not Dubai or Tokyo, but Caracas, the capital of Venezuela, where a socialist revolution once promised equality and an end to the bourgeoisie.

    Venezuela’s economy imploded nearly a decade ago, prompting a huge outflow of migrants in one of worst crises in modern Latin American history. Now there are signs the country is settling into a new, disorienting normality, with everyday products easily available, poverty starting to lessen — and surprising pockets of wealth arising.

    That has left the socialist government of the authoritarian President Nicolás Maduro presiding over an improving economy as the opposition is struggling to unite and as the United States has scaled back oil sanctions that helped decimate the country’s finances.

    Conditions remain dire for a huge portion of the population, and while the hyperinflation that crippled the economy has moderated, prices still triple annually, among the worst rates in the world.

    But with the government’s ease of restrictions on the use of U.S. dollars to address Venezuela’s economic collapse, business activity is returning to what was once the region’s wealthiest nation.

    As a result, Venezuela is increasingly a country of haves and have-nots, and one of the world’s most unequal societies, according to Encovi, a respected national poll by the Institute of Economic and Social Research of the Andrés Bello Catholic University in Caracas.

    Mr. Maduro has boasted that the economy grew by 15 percent last year over the previous year and that tax collections and exports also rose — though some economists stress that the economy’s growth is misleading because it followed years of huge declines.

    For the first time in seven years, poverty is decreasing: Half of the nation lives in poverty, down from 65 percent in 2021, according to the Encovi poll.

    But the survey also found that the wealthiest Venezuelans were 70 times richer than the poorest, putting the country on par with some countries in Africa that have the highest rates of inequality in the world.

    And access to U.S. dollars is often limited to people with ties to the government or those involved in illicit businesses. A study last year by Transparency International, an anti-corruption watchdog, found that illegal businesses such as food, diesel, human and gas smuggling represented more than 20 percent of the Venezuelan economy.

    Though parts of Caracas bustle with residents who can afford a growing array of imported goods, one in three children across Venezuela was suffering from malnutrition as of May 2022, according to the National Academy of Medicine.

    Up to seven million Venezuelans have simply given up and abandoned their homeland since 2015, according to the United Nations.

    And despite the Maduro administration’s new slogan — “Venezuela is fixed” — many scrape by on the equivalent of only a few dollars a day, while public-sector employees have taken to the streets to protest low salaries.

    “I have to do back flips,” said María Rodríguez, 34, a medical lab analyst in Cumaná, a small city 250 miles east of the capital, explaining that, to pay for food and her daughter’s school tuition, she relied on two jobs, a side business selling beauty products and money from her relatives.

    Yrelys Jiménez, a preschool teacher in San Diego de los Altos, a half-hour drive south of Caracas, joked that her $10 monthly salary meant “food for today and hunger for tomorrow.” (The restaurant that allows diners to eat 150 feet above the ground charges $140 a meal.)

    Despite such hardship, Mr. Maduro, whose administration did not respond to requests for comment, has focused on promoting the country’s rising economic indicators.

    “It seems that the sick person recovers, stops, walks and runs,” he said in a recent speech, comparing Venezuela with a suddenly cured hospital patient.

    The United States’ shifting strategy toward Venezuela has in part benefited his administration.

    In November, after the Maduro administration agreed to restart talks with the opposition, the Biden administration issued Chevron an extendable six-month license to pump oil in Venezuela. The deal stipulates that the profits be used to pay off debts owed to Chevron by the Venezuelan government.

    And while the United States still bans purchases from the state oil company, the country has increased black-market oil sales to China through Iran, energy experts said.

    Mr. Maduro is also emerging from isolation in Latin America as a regional shift to the left has led to a thaw in relations. Colombia and Brazil, both led by recently elected leftist leaders, have restored diplomatic relations. Colombia’s new president, Gustavo Petro, has been particularly warm to Mr. Maduro, meeting with him repeatedly and agreeing to a deal to import Venezuelan gas.

    With presidential elections planned next year and the opposition’s parallel government having recently disbanded, Mr. Maduro seems increasingly confident about his political future.

    Last year’s inflation rate of 234 percent ranks Venezuela second in the world, behind Sudan, but it pales in comparison to the hyperinflation seen in 2019, when the rate ballooned to 300,000 percent, according to the World Bank.

    With production and prices up, Venezuela has also started to see an increase in revenues from oil, its key export. The country’s production of nearly 700,000 barrels a day is higher than last year’s, though it was twice as high in 2018 and four times as high in 2013, said Francisco J. Monaldi, a Latin America energy policy fellow at Rice University.

    The Venezuelan government’s loosening of restrictions on dollars has made it easier for some people to use money sent from abroad. In many cases, no cash is actually exchanged. Venezuelans with means increasingly use digital apps like Zelle to use dollars in accounts outside the country to pay for goods and services.

    Still, U.S. officials call Venezuela’s economic picture somewhat illusory.

    “They were able to adjust to a lot of their problems after sanctions were implemented through dollarization,” according to Mark A. Wells, a deputy assistant secretary of state, “and so it starts to look over time that they are able to reach a status that basically helps the elites there, but the poor are still very, very poor.’’

    “So, it’s not that everything is more stable and better there,” Mr. Wells added.

    Mr. Maduro took office nearly 10 years ago and was last elected in 2018 in a vote that was widely considered a sham and was disavowed by much of the international community.

    The widespread belief that Mr. Maduro won fraudulently led the National Assembly to deem the presidency vacant and use a provision in the Constitution to name a new leader, Juan Guaidó, a former student leader. He was recognized by dozens of countries, including the United States, as Venezuela’s legitimate ruler.

    But as the figurehead of a parallel government that had oversight over frozen international financial accounts, he had no power within the country.

    In December, the National Assembly ousted Mr. Guaidó and scrapped the interim government, a move some observers considered a boost to Mr. Maduro. A number of opposition figures have announced that they will run in a primary scheduled for October, even though many political analysts are skeptical that Mr. Maduro will allow a credible vote.

    “What Maduro does have today is an opposition that is disjointed and dispersed,” Mr. Guaidó said in an interview. “He also has a majority of the people against him. He continues being a dictator without popular support, a destroyed economy, which was his own fault, with professors, nurses, older people and workers protesting right now as we speak.”

    Even people like Eugenia Monsalves, who owns a medical supply company in Caracas and sends her two daughters to private schools, is frustrated with the country’s direction.

    Though she is upper middle class, she said she still had to watch how she spends her money.

    She goes out to eat occasionally and has visited some of the city’s new luxury stores, but without buying anything.

    “The vast majority of Venezuelans live in a complicated situation, very complicated,” she said.

    Ms. Monsalves believes the Maduro administration needs to go, but she worries that the best candidates were forced into exile or disqualified. The opposition, she said, has not coalesced around what it most needs: a leader who can energize the electorate.

    “That’s what I most want, like many other Venezuelans,” she said. “But the truth is that without a clear vision from the opposition, a clear platform from a single candidate, I think it’s going to be hard.”

    Nayrobis Rodríguez contributed reporting from Sucre, Venezuela, and Julie Turkewitz from Necoclí, Colombia.

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    Valeurs Actuelles

    A Saint-Lys, des habitants proposent un projet alternatif contre l’implantation de migrants

    Les habitants de Saint-Lys ne se résignent pas. Dans cette commune de Haute-Garonne, à l’ouest de Toulouse, l’avenir des locaux d’une maison de retraite se dispute. L’établissement “La joie de vivre” doit déménager début avril 2023 et laisser place à un centre de préparation au retour (CPAR), qui accueillera entre 80 et 120 migrants d’ici la fin de l’année. Un collectif de saint-lysiens espère pourtant court-circuiter le projet et installer une résidence sénioriale qui profiterait à tout le village.

    Samedi 18 mars, ils étaient encore plusieurs centaines sous la halle du village, face à la mairie, à demander l’annulation de ce projet « démesuré » pour cette commune de 9.000 habitants. A quelques centaines de mètres de là, l’Ehpad vit ses dernières semaines dans ses locaux. Le 4 avril, il déménagera sur la commune voisine, Fonsorbes, laissant le bâtiment à Adoma, une association qui s’est spécialisée dans l’ouverture de centres pour migrants, partout en France.

    L’ombre de Callac plane sur Saint-Lys. Le village breton a réussi à obtenir gain de cause. Après plusieurs mois de mobilisation, le projet “Horizons”, devant implanter une centaine de migrants dans les Côtes d’Armor, a été abandonné. Forcément, cela donne des idées au collectif “Stop CPAR”, qui a pris la tête de la contestation au début de l’année 2023. En octobre dernier, c’est le maire socialiste lui-même, Serge Deuilhé, qui appelait ses administrés à se mobiliser contre ce projet « disproportionné » et « sans concertation » imposé par l’État. Depuis, la mairie fait profil bas. Seule une banderole “Non au CEPAR imposé par l’État” trône encore sur la façade.

    Un maire trop négligeant ?

    Si dès 2018, la maison de retraite avait annoncé son départ de Saint-Lys, la municipalité semble avoir loupé le coche et le maire se retrouve sous le feu des critiques de son opposition. « Il est fautif », désigne Patrick Lasseube, ancien édile de la commune en 2001 et 2008 et présent à la manifestation contre le CPAR. Selon lui, le projet aurait pu être évité. « Il suffisait de prendre les devants », analyse celui qui est resté conseiller municipal jusqu’en 2020, rappelant que la municipalité a un droit de préemption sur toute vente, dans un délai de deux mois. « Il ne l’a pas fait valoir », peste un membre du collectif. L’opérateur de l’Etat, Adoma, a saisi l’opportunité et racheté le bien pour 2 millions d’euros.

    La transaction n’a été rendue publique qu’en octobre 2021. Pourtant, selon la sous-préfète de Haute-Garonne, le maire avait été informé cinq mois plus tôt. « Un délai qui a empêché certains repreneurs potentiels de se positionner », soupire un manifestant. Reste un espoir : une rétractation. La date butoir de la signature définitive de l’acte de vente est prévue pour le mois de mai, après avoir déjà été repoussée de quelques mois. Le collectif “Non au CPAR” reste alors en embuscade pour s’emparer des lieux.

    Un projet alternatif porté par les habitants

    Plutôt que de simplement s’opposer à l’arrivée d’une centaine de migrants, le collectif d’habitants prône une solution alternative « pérenne et constructive ». « Il y a un besoin local » précise Bertrand Thierry, conseiller municipal d’opposition et l’un des membres du noyau du collectif. Si Callac est dans toutes les têtes, Nailloux a déjà réussi à déjouer les plans d’Adoma. Cette commune, située quelques kilomètres au sud de Saint-Lys, a ouvert un centre pour handicapés, en lieu et place d’un centre pour migrants, qui cristallisait la colère d’une partie de la population. « Ils ont certainement été aidés par le fait que leur maire soit le président du département », soupçonne un saint-lysien.

    Le collectif s’est donc attelé à dessiner un nouveau projet pour l’ancien bâtiment de “La joie de vivre”. Il propose désormais la création d’une maison médicalisée destinée en partie aux seniors. « 25,4% de la population a plus de 60 ans à Saint-Lys », rapporte Laura, lors de la manifestation du 18 mars dernier. Pour répondre à la demande d’une population vieillissante, cette ancienne maison de retraite paraît être l’endroit idéal avec ses 94 chambres de 17 à 34 m², des cuisines collectives et des salles communes. « A l’intérieur, tout est en parfait état », assure Jean-Louis, un membre de l’association.

    Selon les membres du collectif, un investisseur originaire du nord de la France serait d’ailleurs prêt à apporter son soutien au projet, assisté par de nombreux investisseurs locaux. Parmi eux, un commerçant qui se dit prêt à participer au développement d’infrastructures « répondant aux besoin de la ville ». Saint-Lys ne dispose toujours pas de maison de santé, bien que le projet soit dans les cartons depuis « une quinzaine d’années ». Seuls quatre médecins exercent sur la commune, classée en désert médical.

    Le projet a été posé par écrit et présenté à la préfecture de Haute-Garonne, ainsi qu’aux responsables d’Adoma. « Nous n’avons eu aucune réponse », déplore Raymond Sanchez, un des porte-paroles de l’opposition au CPAR. Un signe de “mépris” pour ces habitants qui haussent le ton dans la rue. Le 11 février dernier, ils étaient plus de 400 à défiler silencieusement. Le 18 mars, ils sont à nouveau plusieurs centaines à brandir pancartes et fumigènes. « La prochaine fois, nous pouvons frapper plus fort », prévient un organisateur qui souhaite à tout prix se faire entendre.

    Quel Saint-Lys pour demain ?

    « Qu’est-ce qui pourrait faire reculer le dossier à trente jours du déménagement ? », s’interroge, fataliste, l’ancien maire de la commune. L’ouverture du centre de préparation au retour ne devrait être effective que dans le second semestre de 2023, après plusieurs mois de travaux. Première inquiétude parmi les habitants : une potentielle augmentation de l’insécurité. « Ils n’auront rien à faire de la journée, l’ennui attire les bêtises », souligne un commerçant qui réfléchit désormais à employer deux vigiles pour son magasin. Un coût de 60.000 euros à l’année, qui s’ajoute à la hausse des prix de l’énergie, des salaires, des charges et de l’inflation.

    « Ils n’auront rien à perdre puisqu’ils seront reconduits chez eux », poursuit un habitant, déjà témoin d’actes d’incivilité de la part de migrants déjà hébergés dans un hôtel de la ville. Combien seront-ils véritablement ? L’incertitude demeure. Adoma avouait sans détour que « 120 personnes » lui permettrait une rentabilité du projet. Le maire de la commune souhaite abaisser le nombre à 80, dans ce foyer qui comporte près de 160 places. « On commence par un petit effectif, puis ça augmente progressivement », craint un habitant qui prend exemple sur la sous-préfecture voisine, Muret. « Un hôtel avait été réquisitionné, désormais, ce sont 500 migrants répartis dans tous les hôtels de la ville », assure-t-il.

    Si le CPAR n’héberge officiellement que des personnes volontaires au départ pour une durée maximale d’un mois, selon Adoma, un rapport du Sénat vient contredire le projet. Les migrants sont libres de ne pas repartir à l’issue de leur séjour. L’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) revendique un taux flatteur de 85% de retour au pays. « Un mensonge », selon Thierry Bertrand qui, s’appuyant sur le rapport d’information du sénateur François-Noël Buffet, évoque un taux de 35% en 2019 et 2020.

    En réunion publique, l’opérateur de l’Etat, Adoma, a annoncé qu’il « reproposera le bâtiment dans une dizaine d’années ». « Mais à quel prix et dans quel état ? », s’inquiète Raymond Sanchez. D’ici là, Adoma aura tout le loisir de disposer du bâtiment principal, voire de s’agrandir sur le terrain d’1,5 hectare.

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    New York Times - World

    Northern Ireland Trade Deal

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    What’s at Stake in Northern Ireland Trade Deal

    Britain and the European Union have long clashed over post-Brexit rules known as the Northern Ireland protocol. Here’s how their renegotiated agreement, the Windsor Framework, will work.

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    By Stephen CastleMegan Specia and Peter Robins

    LONDON — It’s a border that needs to exist in two places, and also nowhere.

    Britain’s 2016 vote to leave the European Union left many questions unanswered, but the most intractable, and potentially poisonous, was about Northern Ireland.

    The territory is part of the United Kingdom, but it shares a land border with Ireland, a member of the European Union. Negotiators have repeatedly struggled to find a way to allow goods to move smoothly across the Irish Sea between Northern Ireland and the rest of the United Kingdom, without threatening the open border between Northern Ireland and Ireland — dividing lines whose significance goes far beyond trade.

    In late February, almost seven years after the Brexit referendum, the two sides signed a new deal, called the Windsor Framework, that promises to smooth over at least some of those contradictions, and British lawmakers overwhelmingly backed a key part of the deal on Wednesday.

    The stakes are high. Some in Brussels have spoken of a threat to the integrity of the European Union’s single economic market; some in London and Belfast of a threat to the coherence of the United Kingdom; and there were concerns about the fragility of peace in Northern Ireland, a region where decades of sectarian violence left several thousand dead.

    In 2020, London and Brussels signed up to a set of trade rules for the territory, called the Northern Ireland protocol. But it ignited protests almost immediately, and Britain had been pushing to renegotiate ever since.

    Now Prime Minister Rishi Sunak has reached a new agreement with the European Union. If it succeeds, it could open a warmer chapter in Britain-E.U. relations. It has already cleared the way for a visit by President Biden in April to celebrate the 25th anniversary of the Good Friday Agreement, which helped end decades of bloodshed in Northern Ireland known as “the Troubles.”

    Here’s what to know about the new rules.

    What is the Northern Ireland Protocol?

    While the accord sounds like the title of a spy thriller, it’s actually a dry legal text that won’t be found on most people’s vacation reading lists.

    Both Britain and Ireland joined the precursor to the European Union in the 1970s, leading to the end of customs checks on merchandise moving between them. Parts of the border across Ireland were fortified during the Troubles, but after the Good Friday Agreement, such signs of division faded away, leaving a frontier so open that in places it is unnoticeable.

    No one wants checkpoints back, but when Britain left the European Union, Boris Johnson, then the prime minister, insisted on leaving its customs union and its single market, which allows goods to flow freely across European borders.

    Understand the Deal Over the Northern Ireland Protocol

    Healing a Brexit wound. Britain and the European Union struck a landmark agreement to end a festering dispute over post-Brexit trade rules known as the Northern Ireland Protocol, potentially resolving one of the most poisonous legacies of Britain’s exit from Europe’s trade bloc in 2020. Here’s what to know about the dispute and the renegotiated agreement:

    What is at issue? Northern Ireland is part of the United Kingdom, but it shares a land border with Ireland, an E.U. member. Negotiators have struggled to find a way to allow goods to move smoothly between Northern Ireland and the rest of the United Kingdom, without threatening the open border between Northern Ireland and Ireland.

    What is the Northern Ireland Protocol? The original protocol, signed in 2020, effectively left Northern Ireland half inside the European system and half inside the British one. The Irish border remained open, but that meant that to enforce differing customs rules, goods had to be checked when they crossed between Northern Ireland and the rest of the United Kingdom.

    Why was this a problem? The system of customs checks effectively created a trade border inside of Britain, down the Irish Sea. Some British companies stopped shipping goods to Northern Ireland, blaming the added paperwork. The situation enraged some Conservative Party lawmakers and many of Northern Ireland’s unionists — the largely Protestant part of the territory that wants to remain in Britain.

    How does the new deal address this? The latest agreement, called the Windsor Framework, looks to smooth over some of the  original protocol’s contradictions. One way is by creating a “green lane” with little bureaucracy for goods traveling from Britain to Northern Ireland that are destined to stay there. Goods headed on to Ireland will use a “red lane,” with full checks.

    What is at stake? Some in Brussels have spoken of a threat to the integrity of the E.U.’s single economic market, while some in London and Belfast have warned of a threat to the coherence of the United Kingdom. There are also concerns about the fragility of peace in Northern Ireland, a region where decades of sectarian violence left thousands dead.

    The protocol that he negotiated set out a plan to deal with this situation. It did so by effectively leaving Northern Ireland half inside the European system (and its giant market), and half inside the British one. The Irish border remained open, but to enforce differing customs rules, goods had to be checked when they crossed between Northern Ireland and the rest of the United Kingdom.

    That quickly ran into problems.

    Why didn’t Britain like it?

    The new system of customs checks effectively created a trade border inside the United Kingdom, down the Irish Sea. Some British companies stopped shipping goods to Northern Ireland, blaming the added paperwork, even as Britain unilaterally delayed implementing some of the more difficult requirements — such as one banning the import of chilled meat products like sausages.

    The situation enraged some lawmakers in Mr. Johnson’s Conservative Party and many of Northern Ireland’s unionists — the roughly half of the territory’s population, mostly Protestant, who want it to remain part of Britain.

    Unionist objectors said the terms threatened the unity of the United Kingdom. To them, it was as if new trade rules required checks for goods sent to California from the rest of the United States.

    Some Brexit supporters also saw the protocol as a means for the European Union to retain power over a part of the United Kingdom — a suspicion reflected in Britain’s desire to remove any role in the region for the European Court of Justice, the bloc’s top court.

    How does the Windsor Framework smooth trade?

    The British government was looking for ways to reduce the bureaucracy and to lower barriers to trade between Northern Ireland and the rest of the country, and several of its ideas ended up in the Windsor Framework.

    Many traders sending goods that will not travel beyond Northern Ireland will pass through a “green lane”: Based on a registration system and commercial transit data shared with the European Union, they will be exempted from requirements for detailed customs information, and from most but not all checks and controls.

    Goods headed on to Ireland will use a “red lane,” with full checks.

    What else is in the new deal?

    Dual regulatory systems will make food and medicine that are legal in mainland Britain readily accessible in Northern Ireland, even if Brussels has yet to approve a drug or has banned a food additive. And some of the rules that Britain had been delaying — such as the sausage ban, and a requirement for customs declarations on parcels from individuals and online businesses — are gone.

    Northern Ireland will be allowed to make additional exemptions and discounts in a Europe-wide sales tax system, meaning that it can match British tax cuts on liquor, heat pumps and solar panels.

    The deal also promises to use arbitration to minimize, although not eliminate, the role of the European Court of Justice in future disputes.

    But the biggest change may be what is known as the “Stormont Brake,” after Stormont Castle, the home of Northern Ireland’s government. Britain has promised to block implementation of any “significantly different” new European rules on goods if the Northern Ireland Assembly objects, using a process that takes a third of its 90 members to trigger.

    Who objects?

    To some of Northern Ireland’s unionists, the protocol isn’t just a practical problem: It’s a threat to their identity. They wanted it scrapped, not tweaked.

    The Democratic Unionists, the largest unionist party, have shown their strength of feeling on the issue by boycotting the Northern Ireland Assembly. That closes the territory’s locally elected executive, because the system is designed to operate only with the consent of both unionists and the territory’s nationalists, the roughly half of the population, mostly Catholic, who want reunification with Ireland.

    On the evening the deal was announced, the Democratic Unionists’ leader, Jeffrey Donaldson, was noncommittal. He said that “significant progress has been secured” but that “there remain key issues of concern.” In March, he gave a fuller and more negative assessment, declaring that the framework “does not deal with some of the fundamental problems” with post-Brexit arrangements, and needed “clarification, reworking and change.” His party has said it has no plans to rejoin the Assembly.

    The other main source of potential objections was Brexit hard-liners in Mr. Sunak’s Conservative Party. Many of his lawmakers have celebrated the deal, but it drew derision from some of the loudest critics of the protocol.

    British lawmakers held what may be their only vote on the framework — on legislation to implement the “Stormont Brake” — on Wednesday. The Democratic Unionists voted against it. So did Mr. Johnson, who said in a statement to local news media that the framework left Northern Ireland “captured by the E.U. legal order.”

    Still, with support from the opposition Labour Party, the measure passed by a crushing margin: 515 votes to 29.

    Why did it take so long to reach a new deal?

    As prime minister, Mr. Johnson negotiated the protocol with the European Union and pushed it through the British Parliament. But then he championed legislation that would have allowed Britain to unilaterally override parts of it, infuriating officials in Brussels.

    Both sides dug in their heels.

    With Mr. Johnson out of power, the European Union seemed more willing to engage with Mr. Sunak, who has tried hard to build bridges.

    E.U. leaders accepted that the protocol had its flaws, but there was only so far they were willing to go. If Brussels can’t control what enters its single market, they say, it could threaten the building blocks of European integration.

    Was anyone in Northern Ireland satisfied with the protocol?

    Yes. After elections for the Northern Ireland Assembly last year, the majority of its lawmakers represent parties that largely want to keep the protocol, albeit with some improvements. That’s because the protocol was designed to prevent the reintroduction of checks on goods at the politically sensitive land border with Ireland.

    A return of border checks could destabilize the peace process — which is underpinned by the Good Friday Agreement and has, among other things, allowed the border to remain open.

    It would particularly upset Sinn Fein, the biggest party after the election, which campaigns for Irish unification and is hostile to the return of any structures that divide the island.

    Some companies in Northern Ireland also benefited from the protocol, because it allowed them sell their goods across Europe’s huge internal market as well as in mainland Britain.

    So far, Sinn Fein has expressed cautious optimism about the new agreement.

    What happens next?

    The European Union will also need to make legislative changes to implement the agreement. Some of the changes will take a while; the British government’s paper on the agreement promises a new regime for business parcels starting in October 2024.

    As for Mr. Sunak, the vote on Wednesday suggests he is in an increasingly strong position. But he could be forgiven for not feeling entirely relaxed. The small band voting against his measure on Wednesday included not only Mr. Johnson but also Liz Truss — two former prime ministers forced out in the past year by their own Conservative lawmakers. They thought they were in strong positions once, too.

    Monika Pronczuk contributed reporting.

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    France24 - World

    French pension reforms: Macron 'won on the parliamentary side' but he lost 'politically'

    Issued on: 22/03/2023 - 15:12Modified: 22/03/2023 - 15:23

    Nadia MASSIH Follow

    French President Emmanuel Macron on Wednesday said he was prepared to accept unpopularity as a consequence of imposing a controversial pensions reform that has sparked uproar and mass protests. Macron, in an interview with the TF1 and France 2 TV channels, said his government will aim to bring France back to normal "as soon as possible", speaking two days after his government barely survived a no-confidence vote. For more, FRANCE 24 is joined by French political scientist Jean-Christophe Gallien.

    New York Times - World

    Jailed in Egypt at 17, He Wrote to Survive and to Share His Long Ordeal

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    The Saturday Profile

    Sentenced as a teenager to 15 years for “unlawful assembly,” Abdelrahman ElGendy started recording the abuses of prison life. The idea of someday publishing his memoir gave him a reason to live.

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    By Aida Alami

    Abdelrahman ElGendy envisioned the ending of his book would be inspiring, despite all the horrors he would have to recount.

    Starting at age 17, Mr. ElGendy spent six years and three months in squalid prisons in Egypt, and one way he survived, he said, was to imagine the memoir he would publish if he were ever freed.

    He knew the harrowing abuses he witnessed and endured during his detention — including guards whipping prisoners and beating them with batons and wooden chair legs — would make for a powerful story, if hard to read and even harder to share. But the thought of the book also gave him an existential purpose at a time when his life was little more than suffering.

    He knew he didn’t want his memoir to be about only pain and degradation. The idea that, somehow, it could also be about hope helped ease his despair, letting him dream that all he was going through could have a positive meaning in the end.

    “This is how I want readers to receive my work one day: What you’re holding between your hands, this is it. This is how I survived,” said Mr. ElGendy, now 27 and studying for a Master of Fine Arts degree at the University of Pittsburgh. His autobiography is his thesis project.

    Mr. ElGendy was arrested at 17 in Cairo in October 2013 as he sat in a car with his father while taking pictures and filming a protest.

    His prior activism had been short-lived: He had attended only a few protests, starting after his friend’s father was one of hundreds of people killed by Egyptian security forces in August of that year amid a brutal crackdown on the supporters of the recently ousted president, Mohamed Morsi.

    Earlier on the day of his arrest, he had fought with his parents, who were not politically active and didn’t want him to take any more risks. But a teacher he loved had recently been arrested, and he wanted to do something about it.

    They made a compromise: His father would take him to the protest and they would not leave the car.

    But plainclothes officers were standing nearby. They pulled the teenager out of the car, snatched his phone and beat him, he said. His father, pleading that they let his son go, was arrested, too.

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    They are shaping the world around them. These are their stories.

    Father and son spent days awaiting interrogation, crammed in a small cell with dozens of other people sleeping on top of each other. The teenager stood in a corner, fanning his frail father with a piece of cardboard.

    They were eventually tried as a group of 68, all in the same cage in a courtroom, and sentenced to 15 years in a maximum-security prison for the crime of “unlawful assembly.”

    After his conviction, the teenager was transferred to prison, where he was stripped naked and groped, he said, and had his head shaved. He said prisoners referred to the ritual as a “welcome party” and that it was designed to “tame and break” prisoners.

    His fear at suddenly being a teenage inmate in a country with a notoriously brutal penal system was compounded by guilt that his father, who owned a marketing research firm, was with him behind bars.

    The first time he wrote while in custody was after a court hearing in May 2014.

    While standing inside a police transport vehicle, he saw his reflection in the metal, which fed an urge to put down in words the cruelty and absurdity of the events that had led him there. He went back to his cell and scribbled his first essay, in Arabic.

    “Remnants of a lost dream and withering hope: I see them peeking from my reflection on the handcuff crushing my wrist,” he wrote.

    His cellmates cried when he read it to them, so he decided to smuggle the paper to his sister, who published it on Facebook. On her next visit, she shared readers’ reactions: shock, sadness and compassion. That encouraged him to continue, and writing became the way he would fill much of his time as he sat in his cell.

    Mr. ElGendy’s case wasn’t publicized like that of some high-profile prisoners. Protesters around the world did not chant his name, columns in international papers were not written asking for his release and editorial boards were not aware of his plight.

    His situation, after all, was not extraordinary; in fact, it was common in Egypt. He was just one of more than 60,000 political prisoners in Egyptian jails, including pretrial detainees, according to estimates by human rights groups last year. A New York Times investigation revealed the extent of the abuses suffered by the prisoners, including many who were accused only of having noncompliant political views.

    While in prison, Mr. ElGendy enrolled at Ain Shams University and eventually graduated with a degree in mechanical engineering. Egyptian law permits prisoners to sit for university exams.

    As a student, he was allowed to have books in English that his jailers thought were for class. He said he read over 300 books, studying and writing mostly at night beside the cells’ bathroom, where a dim light shone and when the prison was quieter.

    His determination to finish his degree, he said, was driven in part by the role he imagined his graduation would play in his memoir.

    “I’d be in the middle of a mental breakdown studying to finish my degree, and what keeps me going is thinking how anticlimactic it would be in the book when the protagonist doesn’t graduate after all this buildup,” he explained. Pushing him on, he added, was “this notion that whatever I experienced was not in absolute vain.”

    Mr. ElGendy hid his writing in the dirty laundry he gave his family during their monthly visits. His father was pardoned after three years in jail.

    His writing started receiving attention, and in 2018, the Egyptian publication Mada Masr, one of the only remaining independent voices in Egypt, ran his essays as a multipart series, “Anatomy of an Incarceration.”

    In one piece, he wrote about the anticipation of a family visit and the careful choreography required to leave his cell, where each inmate was given a bare 12 inches of space:

    “We tiptoed and hopped across the cell, not wanting to step on anyone’s head or stomach by mistake — those two hurt the most. We aimed for hands and feet only. I yelled that we were ready as we approached the cell door, and it opened with a bang to let us out for the first time in a week — an entire week spent rotting with 64 other prisoners in a tiny 4-by-5-meter cell.”

    With his sentencing upheld after an appeal, his only hope for early release was a presidential pardon. But he never received one. He was moved between seven jails in his six-plus years.

    Finally, it was determined that a clerical error had led to his being improperly tried as an adult.

    He was retried as a minor and released in January 2020. A prison guard woke him up to tell him the news. He left the prison as suddenly as he had entered it.

    Mr. ElGendy now lives in Pittsburgh, drawn by a strong creative nonfiction program. He spends his days writing his master’s thesis, working to release other prisoners and giving talks about human rights.

    In prison, he said, reading works of resistance by contemporary Egyptian authors — like the poetry of Mostafa Ibrahim and Tamim Al-Barghouthi and the novels of Ahdaf Soueif — shook and inspired him. “I’ve absorbed this idea of resistance through storytelling,” he said.

    “I dream that my book plays the same role for generations to come,” he added. “The stories exist, because I told them. I was there, this is what happened and you cannot rob me of my words.”

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    Valeurs Actuelles

    Toulouse : la statue du cardinal Saliège, compagnon de la libération, vandalisée avec des slogans anarchistes

    Les dégradations de statues se multiplient en France. Ainsi, CNews se fait l’écho, dimanche 19 mars, du buste du cardinal Saliège, posé au pied de la cathédrale Saint-Etienne à Toulouse (Haute-Garonne), qui a été vandalisé. Des slogans anarchistes « Ni dieu ni maître », et signés d’une lettre « A » majuscule entourée d’un cercle, ont été tagués.

    Scandalisé, le maire de Toulouse Jean-Luc Modenc a dénoncé cet acte de vandalisme. « En ce 19 mars, anniversaire des odieux assassinats antisémites de 2012, cet acte de profanation du buste du cardinal Saliège qui défendit les juifs persécutés en 1942 est lourd de sens et odieux. Notre détermination à défendre les valeurs démocratiques et humanistes est intacte », a écrit l’élu sur Twitter.

    En ce 19 mars, anniversaire des odieux assassinats antisémites de 2012, cet acte de profanation du buste du cardinal Saliège qui défendit les juifs persécutés en 1942, est lourd de sens et odieux. Notre détermination à défendre les valeurs démocratiques et humanistes est intacte. pic.twitter.com/Qydy0vwbQE

    — Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) March 19, 2023

    Une figure de la résistance contre l’occupant nazi

    Archevêque de Toulouse lors de la Seconde Guerre mondiale, le cardinal Jules Saliège, avait créé un réseau de soutien aux juifs persécutés. Ainsi, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Midi-Pyrénées a vivement condamné cette attaque. « Ces dégradations sont une étape supplémentaire dans les attaques contre ceux qui ont été à l’avant-garde de la lutte contre l’antisémitisme. S’attaquer au cardinal Saliège c’est s’attaquer à ceux qui, de Forain François Verdier à Marcel Langer, ont porté l’âme de notre ville et de nos valeurs durant la Seconde Guerre mondiale », s’insurge le Crif dans un communiqué repris par La Dépêche.

    Et d’ajouter : « Le Crif Toulouse se tient aux côtés de nos frères chrétiens et de l’ensemble des Toulousains qui sont choqués par cet acte qui s’attaque à la mémoire de celui qui fut Juste parmi les nations et un exemple de courage durant la Seconde Guerre mondiale. »

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    BBC

    Miami Open 2023 results: Emma Raducanu loses to Bianca Andreescu

    Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Tennis

    Emma Raducanu was knocked out of the Miami Open by Canada's Bianca Andreescu after an absorbing first-round match that showcased the huge potential both players still possess.

    The British number one, 20, lost 6-3 3-6 6-2 against 22-year-old Andreescu, who also won the US Open as a teenager.

    A tight contest ran away from Raducanu when Andreescu won the last four games.

    Two more Britons - Andy Murray and Kyle Edmund - play in the first round of the men's singles later on Wednesday.

    Former world number one Murray, 35, plays Serbia's Dusan Lajovic about 21:00 GMT, while Edmund continues his comeback from a knee injury against China's Yibing Wu at a similar time.

    Raducanu, ranked 72nd in the world, enjoyed a productive week in Indian Wells before moving on to Miami, having reached the last 16 in the Californian desert despite her preparation being hampered by a bout of tonsillitis and the recurrence of a wrist injury.

    While her build-up in Florida was more conventional, landing a first-round opponent with the calibre of former world number four Andreescu was a tough draw.

    The parallels between the pair are clear - primarily being teenage US Open champions who have been beset by injuries since, but also born in the same part of Canada with Romanian heritage.

    And so it teed up an intriguing contest between two exciting players who reminded everyone of their considerable talent in an enjoyable encounter.

    Raducanu, who won the New York title as a qualifier in 2021, was broken in her first service game of the match when she pushed a forehand wide and 31st-ranked Andreescu moved 2-0 ahead with what proved to be a critical break in the opening set.

    Former Miami finalist Andreescu continued to apply pressure on Raducanu's serve while dominating on her own, retaining composure to seal an opener which she had long controlled after the Briton had seen off three other set points.

    Raducanu's unforced errors had far outweighed her winners but she found her rhythm in the second set, looking comfortable on serve and returning with more quality.

    As the Briton moved 4-3 ahead with the set still on serve, her belief continued to grow.

    She cranked up the pressure in a gripping eighth game lasting 21 minutes, Andreescu showing incredible resistance and resilience to save six break points, but eventually buckling and enabling Raducanu to take the match into a decider.

    Both players took a long break before the third set - an indication of their mental and physical exertions - and the encounter resumed at the same intensity.

    Raducanu was unable to break Andreescu's serve from 0-40 in the opening game and that proved crucial as the 2019 US Open champion quickly turned what had been a delicately-poised battle in her favour.

    Meanwhile, defending women's champion Iga Swiatek has pulled out of the tournament on the eve of her first-round match with a rib injury.

    Poland's world number one Swiatek, 21, says the injury was caused by heavy coughing from an infection and she will also miss her nation's tie against Kazakhstan in the Billie Jean King Cup on 14-15 April.

    "Unfortunately, I'm still feeling a lot of discomfort and pain and I can't compete," said the reigning French Open and US Open champion.

    "I will keep you updated about where I play next, because it depends on my process of recovering and the recommendation of my medical team.

    "It's a truly difficult call to not play in Miami and BJK Cup, but health is the most important."

    France24 - Monde

    Faillite de la Silicon Valley Bank : "on est peut-être allés trop loin dans la Tech"

    Publié le : 15/03/2023 - 11:23Modifié le : 15/03/2023 - 11:26

    Elisabeth ALLAIN

    Faillite de la Silicon Valley Bank. Comment interpréter cette faillite ? Pour Pascal de Lima, chef économiste à la CGI Business Consulting, invité de France 24, "il y a une remise en cause des fondements économiques des start-up, de la Tech, quelque part, de toute la Silicon Valley, quelque part aussi, de tous les paris qu’on a pu faire sur ces entreprises de la nouvelle économie". Explications.

    Valeurs Actuelles

    Affaire Tiphaine Véron : l’ONU somme le Japon de relancer l’enquête

    Pour les Véron, ce sont les montagnes russes au pays des cerisiers en fleurs. L’ONU, via son Comité contre les disparitions forcées, enjoint le Japon à faire toute la lumière sur la disparition de Tiphaine Véron, évaporée le 29 juillet 2018 alors qu’elle visitait le site touristique de Nikko, à quelques kilomètres de Tokyo. Le Comité somme la police japonaise de relancer l’enquête, de coopérer avec la police française et de permettre à la famille d’avoir accès au dossier. Le Japon, signataire de cette convention internationale, est dans l’obligation d’y répondre d’ici au 14 avril 2023.

    Cela fait plus de quatre ans que la famille Véron, soudée, se bat pour qu’une enquête sérieuse soit enfin menée par les autorités japonaises, en coopération avec la police française. Quatre ans que tant d’interrogations sur sa disparition les torturent. Quatre ans qu’ils sont confrontés à un mur juridique absurde à la fois japonais et français. D’abord, l’inertie des autorités japonaises qui depuis le début de l’affaire se bornent à suivre une piste accidentelle malgré le nombre d’éléments penchant inexorablement vers celle criminelle. Ensuite, malgré l’appui des autorités françaises et du parquet de Poitiers d’où est originaire Tiphaine, la juge française en charge de l’instruction avait décidé, l’été dernier, de clore les investigations et de classer le dossier, sans même se déplacer au Japon en quête de nouveaux éléments.

    Nous avons désormais la conviction qu’une enquête en bonne et due forme sera enfin menée.

    En janvier dernier, le dossier de Tiphaine a été sauvé in extremis de l’oubli par Me Corinne Herrmann qui l’a placé sur la pile des “cold cases” du nouveau pôle de Nanterre dédié à ces affaires non résolues. L’avocate, qui a traqué Emile Louis et défendu le père d’Estelle Mouzin face au silence de Fourniret, est spécialiste de ces enquêtes criminelles dites “insolubles” à l’époque des faits, faute de preuves ou d’enquêtes initiales mal menées, mais que les moyens techniques et scientifiques modernes peuvent aider à résoudre. « Via l’ONU comme le pôle des “cold cases”, nous avons désormais la conviction qu’une enquête en bonne et due forme sera enfin menée pour retrouver la trace de notre soeur », nous confie Damien Véron qui a effectué son sixième voyage au Japon au mois de novembre, pour poursuivre ses recherches, maintenir la pression sur les autorités japonaises, mobiliser le pouvoir diplomatique et les médias nippons.

    Car depuis ce 29 juillet 2018, beaucoup de zones d’ombre noircissent le dossier Véron. Lorsqu’elle arrive au Japon pour un voyage de quelques semaines, Tiphaine tient à commencer son périple par la visite de Nikko, lieu sacré du bouddhisme et du shintoïsme. Après une nuit passée dans une auberge située au bord de la rivière Daiya, Tiphaine prend son petit-déjeuner dans le réfectoire et discute avec quelques touristes, hésitant sur son itinéraire au vu du temps pluvieux. Selon l’hôtelier, Tiphaine aurait quitté les lieux vers 10h du matin. Pourtant, les données GPS de son téléphone, récupérées plus tard par la famille et sans le moindre concours des autorités japonaises et françaises, montrent que Tiphaine surfe sur internet jusqu’à au moins 11h40. A partir de là, plus aucune trace d’elle.

    Le dossier de Tiphaine est désormais sur la pile des “cold cases” du nouveau pôle de Nanterre

    Alertée par l’hôtelier de la disparition d’une touriste française, la police locale s’entête alors sur une piste accidentelle : un typhon ayant balayé la région la veille et fait remonter, selon leurs dires, le niveau de la rivière qui s’écoule au cœur du site touristique de Nikko. Malgré les multiples dragages de ses eaux, aucun corps n’a jamais été retrouvé.

    Pourtant, plusieurs faisceaux d’indices accréditent une piste criminelle. D’abord, le comportement étonnant de l’hôtelier fuyant les interrogations de la famille à leur arrivée à Nikko peu après le signalement de sa disparition. Puis, il y a les traces de sang découvertes sur les murs de la chambre de Tiphaine, révélées par une solution au Luminol. Cette pièce pourtant capitale n’a jamais été versée au dossier. Sur place, la famille a découvert un étrange panneau, planté au cœur du site touristique, alertant les jeunes femmes qu’un faux guide rôdant dans les parages serait susceptible de les importuner. Ce dernier n’a jamais été auditionné par la police locale. Malgré la réputation paisible de la ville de Nikko, plusieurs corps démembrés ont été repêchés dans la rivière comme en atteste les pages de faits divers des canards locaux que la famille a pu décortiquer. Le Japon s’arracherait-il le titre de pays le plus sûr au monde au prix de nombreuses enquêtes criminelles jamais ouvertes ?

    « Tant de pistes jusqu’ici n’ont jamais été explorées ! Notre avocate Corinne Herrmann va déposer une demande d’actes auprès du juge d’instruction du pôle “cold cases” qui pourrait enfin se déplacer au Japon et tenter d’élucider le mystère de la disparition de Tiphaine », explique, confiant, Damien Véron. Car quelle que soit l’issue des investigations, si la vérité peut doucher l’espérance, l’ignorance rend plus insupportable encore l’absence.

     

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    SANS TITRE

    As food obsessions go, how about the American who allegedly tried to buy New Zealand in order to gain exclusive rights to a special soup? To be fair, this soup was made from a unique shellfish called toheroa, which had also dazzled royalty and even inspired a jaunty 1980s children's song called Toheroa Twist.

    "Everyone in the 1950s lived on toheroa," recalled Dargaville Museum committee member Ron Halliday in a 2019 YouTube documentary. "They were lovely, sweet food – and it gives you a lot of energy." He spoke of manual workers taking toheroa soup in a thermos to their jobs. "You could work all day on that."

    Toheroa are a clam that grow as large as a human hand and burrow in intertidal sands on just a handful of epic surf-swept beaches – mainly on the west coast of New Zealand's North Island, but also in isolated colonies at places like Oreti, a beach at the nation's southern tip.

    Succulent and sustaining, toheroa were a legendary delicacy for Māori coastal communities for centuries. "The toheroa was considered a taonga (treasure)," said Victoria University (Wellington) researcher Dr Ocean Mercier when she fronted a Science Learning Hub series made for New Zealand schools.

    "[The taste of] raw toheroa is like a really creamy sweetcorn chowder," said University of Waikato marine ecologist Phil Ross, when I asked if he had combined his years of scientific study of toheroa numbers and how to bring them back with actually eating them when opportunity arose. Others talk of a gamey taste to a meat that combines pale green body flesh with a long, creamy-white muscly "tongue" the animal uses to burrow – and which inspired its name (toheroa means "long tongue" in Māori).

    As well as eating them raw on the beach, Māori also traditionally cooked toheroa in a hāngī (an underground oven) or preserved them on strings of flax to dry in the sun. Dried toheroa were used for trade and as prestige food to serve guests visiting a Māori marae (community meeting house).

    Toheroa are mainly found on the west coast of New Zealand's North Island in places such as Ripiro Beach (Credit: Westend61/Getty Images)

    As the passion for toheroa spread into New Zealand's pakeha (white settler) community, other ways to eat them became popular, with devotees arguing over whether they were best minced up into fritters for frying – with additions like cinnamon or parsley – or turned into a soup celebrating what legendary 1960s TV chef  Graham Kerr called "the rarest food item in the world" in a recipe.

    Māori Robyn Boulter shared her toheroa memories in an evocative 2015 film. "My first recollection was going down the beach and seeing all these thousands of holes! We used to go down on our horses, jump off, dig them up and eat them just like that. Raw is beautiful." She was happy to cook toheroa fritters too. "I have only one recipe. Just toheroa, onion, egg, flour – that's it."

    Ross reveals the impact of his own debut tasting. "The first one I ate was when I went to the beach with a Māori expert who was showing me how to find them. He cracked one open then and there, and we ate it raw. I was a bit nervous but couldn't appear squeamish!" he said. "But it was so delicious. And that was first time I really understood why these were so special and so popular."

    Though Māori tribes were known to battle each other for access to particularly abundant toheroa beds – the term for sections of beach where large numbers of toheroa gather together in the sand – the key event in toheroa's culinary history came when the Prince of Wales (later Edward VIII) had his first taste of luscious green toheroa broth on a 1921 visit to New Zealand. So smitten was he by its distinctive taste that he shattered royal protocol to ask, Oliver Twist-style, if he could have some more.

    Ecologist Phil Ross studies toheroa numbers and how to bring them back (Credit: Phil Ross)

    This hearty expression of royal approval sparked media coverage across the British Empire, and the dish "fit for a king" quickly became a key fixture on New Zealand menus, before spreading across Britain's globe-spanning dominions. Toheroa soup – exported in gaudily labelled cans – was served at both high-end restaurants and humble diners in Britain, considered a favourite comfort food to combat the winter chill.

    The first toheroa cannery was established in the 1890s at Mahuta Gap by Ripiro Beach – New Zealand's longest stretch of sand – and the 1920s royal thumbs up saw others spring up across the country. From the 1920s to the 1960s, an average of 20 tonnes of toheroa was canned a year. There were dramatic spikes, though – 77 tonnes were put into tins in 1940, for example, partly to supply New Zealand troops heading abroad to fight in World War Two.

    There was also an explosion in the number of people heading for New Zealand beaches to dig toheroa for themselves. In the 1920s, the daily limit on toheroa was 50 per person, and the shellfish could be taken for 10 months of the year. From the 1950s, as toheroa numbers dwindled, authorities still allowed an open season of two months, but reduced the individual limit to 20 per day. On one weekend in 1966, an estimated 50,000 people poured onto Ripiro Beach like a hungry whirlwind, pulling an estimated one million toheroa from its sands.

    Toheroa stocks began to collapse – something that still angers Māori rights activists like Paturiri Toautu. "For us Māori this kai (food) was very precious. They were an integral part of our food source," he said. "But then the pakeha realised that serious money could be made from canning the toheroa and selling it overseas. So they built canneries, and within 20 years, our precious taonga was nearly extinct."

    Toheroa are a clam that grow as large as a human hand and burrow in intertidal sands (Credit: Phil Ross)

    Commercial harvesting was finally banned 50 years ago, and the last "open day", when people could plunge into the shallow surf to dig for their own taste of seafood heaven, was back in 1993. Now anyone caught harvesting toheroa illegally faces fines up to NZ$20,000 (about £10,300) or community service sentences – though that still doesn't deter everyone, with the NZ Herald reporting a prosecution as recently as September 2022.

    Only local Māori can still legally harvest this treasured form of kai moana (seafood) – and only then for special occasions such as tribal meetings or funerals. Serving toheroa also serves as a savoury manifestation of the key Māori principle of manaakitanga: generosity and hospitality that reflects the host's status and mana (prestige).

    Māori have teamed up with marine biologists to try and restore toheroa numbers. "Māori have always been scientists," explained Mercier in one of her Science Learning Hub broadcasts. "Our science has allowed us to live, work and thrive in the world for hundreds of years."

    This Māori knowledge of the environment and its myriad forms of life is called mātauranga, and its ancient insights have been appreciated by contemporary scientists for shedding light on some of the mysteries of toheroa life. "Modern science has a surprising lack of knowledge around toheroa biology and ecology," said Ross.

    Toheroa soup was served at both high-end restaurants and humble diners in Britain (Credit: Alamy)

    According to Māori mātauranga, microscopic baby toheroa roam in the water for up to 21 days after birth, before riding the surf foam and onshore winds to get blown into the sand dunes, where they nestle inside a dune grass called pingao (also known as golden sand sedge). After growing inside pingao, when ready to return to the ocean, the toheroa hitch a ride on flowerheads that sea breezes send tumbling from the dunes back down to the water's edge.

    Today, Māori coastal communities share their ecological insights with scientists who, in turn, show them how to carry out precise data gathering to monitor changing amounts of toheroa on different beaches.

    A key complement to this research involves educating children about toheroa and the need to change harmful human behaviours. For example, the pakeha love of driving cars on vast beaches like Ripiro may lead to young toheroa being crushed in the sand. 

    Māori author Betsy Young has combined toheroa conservation work with a children's book due to be published later this year. Written with fellow conservationist James Te Tuhi, The Journey of the Little Toheroa will weave together Māori and modern scientific knowledge.

    Anyone caught harvesting toheroa illegally faces hefty fines (Credit: Phil Ross)

    Young told me about joining her first project to enhance toheroa numbers, run by the Māori Women's Welfare League. "That was the best environment project anyone could have done on the amazing life cycle of the toheroa," she said. "We started a trust after that in 2005, winning many awards and going to schools to share stories about the pingao and its connection with toheroa."

    While toheroa numbers remain in a state of flux, there are signs this legendary shellfish may be on the way back. "I am always optimistic about the future of the toheroa," said Young. 

    She is echoed by Ross. "They are as abundant as I've seen them in 10 years. And there is a huge amount of young," he said. "So, I'm optimistic that if the environmental conditions are right, the capacity is there for toheroa to recover. The issue is the human element – the need to make big decisions on how we use land."

    BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future. 

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    Известия (RUS)

    Всемирный банк оценил стоимость восстановления Украины в $411 млрд

    На восстановление и реконструкцию Украины потребуется не менее $411 млрд. Такие данные 22 марта приводит агентство Reuters со ссылкой на обновленный расчет Всемирного банка, сделанный совместно с Еврокомиссией, ООН и правительством Украины.

    В сообщении отмечается, что указанная сумма в 2,6 раза превышает ВВП Украины, согласно оценкам за 2022 год. Подготовленный Еврокомиссией, Всемирным банком и Киевом отчет охватывает один год с 24 февраля 2022 года.

    Отмечается, что Украина в текущем году нуждается в инвестициях на реконструкцию на сумму $14 млрд. Что касается размеров ущерба для энергетики страны, то они увеличились в пять раз по сравнению с июнем 2022 года.

    Нескромная помощь: за пять месяцев ЕС выделил Украине более €8,9 млрд Кто из стран объединения тратит на поддержку Киева больше всего и на что идут эти деньги

    Ранее, 20 февраля, президент Украины Владимир Зеленский заявил, что ожидает инвестиций от Германии, Франции и Италии для восстановления страны. По его словам, Украина решила отдать приоритет европейскому рынку. При этом в Африке Киев планирует расширить хранилища для сельскохозяйственной продукции. Также Зеленский отметил помощь США в наращивании передовых технологий на Украине.

    10 января премьер-министр страны Денис Шмыгаль заявил, что Украина рассчитывает получить в 2023 году, в том числе от западных партнеров, $17 млрд (680 млрд гривен) на первоочередное восстановление имущества, поврежденное в результате военных действий. По словам премьера, восстановление планируется начать в этом году. Источниками финансирования станут конфискованные российские средства, деньги бюджета Украины — 35 млрд гривен ($952,3 млн), а также средства доноров и помощь международных партнеров.

    Ранее, 9 сентября 2022 года, Еврокомиссия, Всемирный банк и киевские власти оценили стоимость восстановления Украины в $349 млрд. Тогда же отмечалось, что эта цифра может вырасти из-за продолжения конфликта.

    Ранее, 30 августа 2022 года, Зеленский заявил, что для восстановления страны понадобится $600–800 млрд. По его словам, об этой сумме говорили в июле в Швейцарии на форуме, когда обсуждали траты на восстановление Украины.

    Россия 24 февраля объявила о начале проведения спецоперации по защите мирного населения Донбасса. Она началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости.

    France24 - Monde

    Football : Didier Deschamps nomme Kylian Mbappé capitaine de l'Équipe de France

    Publié le : 21/03/2023 - 00:46

    FRANCE 24 Suivre

    Plusieurs médias ont rapporté lundi que Didier Deschamps a désigné Kylian Mbappé capitaine de l'Équipe de France de football, en remplacement de Hugo Lloris. Antoine Griezmann, lui, est promu vice-capitaine des Bleus, à la place de Raphaël Varane.

    Kylian Mbappé a été désigné capitaine de l'équipe de France par le sélectionneur Didier Deschamps en remplacement de Hugo Lloris, qui a pris sa retraite internationale, a-t-on appris lundi 20 mars de source proche des Bleus, confirmant une information du Figaro et de L'Équipe.

    À 24 ans, Mbappé (66 sélections, 36 buts) a accepté cette nouvelle fonction après une discussion lundi soir avec son sélectionneur, a-t-on appris de même source. Deschamps s'est également entretenu avec Antoine Griezmann, promu vice-capitaine à la place de Raphaël Varane, qui a également pris sa retraite internationale après le Mondial-2022.

    L'attaquant du Paris SG, dont la première sélection en bleu remonte à mars 2017, disputera son premier match comme capitaine vendredi (20 h 45) contre les Pays-Bas au Stade de France en ouverture des qualifications à l'Euro-2024. 

    Pressenti depuis plusieurs semaines

    Champion du monde 2018 et vice-champion du monde 2022, Mbappé était pressenti depuis plusieurs semaines pour hériter du brassard, après avoir guidé les Bleus vers leur deuxième finale de suite au Qatar en décembre. 

    Le Parisien, leader technique et dont la voix porte de plus en plus dans le vestiaire, a marqué un triplé contre l'Argentine en finale et a réussi son tir au but, sans parvenir à offrir un troisième titre planétaire aux Tricolores (3-3, 4-2 t.a.b.). Il a également pris de l'importance dans la vie de groupe, relançant en 2022 la question du droit à l'image collectif, qu'il souhaite voir réformé. 

    Au premier jour du rassemblement lundi, Didier Deschamps avait laissé planer le suspense sur l'identité du futur capitaine, assurant en conférence de presse en début d'après-midi qu'il comptait "utiliser ces premiers jours pour en discuter avec les joueurs concernés". Les discussions se sont finalement tenues lundi soir au centre d'entraînement de Clairefontaine.

    Mbappé a la lourde tâche de remplacer Hugo Lloris, détenteur du brassard pendant plus de dix ans, la première fois en 2010. Ce dernier, homme de confiance de Deschamps, avait de larges responsabilités, notamment de représentation des Bleus à la Fédération ou auprès des médias. Il se rendait ainsi en conférence de presse à la veille de chaque rencontre qu'il disputait comme titulaire.

    Dans son club, Mbappé fait partie des vice-capitaines derrière le porteur N.1 du brassard, le Brésilien Marquinhos. Dimanche, lors de la défaite du PSG contre Rennes (2-0), il a par exemple été capitaine en l'absence de ce dernier. 

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} NOUVELLE ÈRE

    Équipe de France : place aux jeunes, Deschamps dévoile sa première liste des Bleus post-Mondial

    FOOTBALL

    Le gardien et capitaine des Bleus Hugo Lloris annonce sa retraite internationale

    Football : le sélectionneur Didier Deschamps prolonge avec les Bleus jusqu'en 2026

    Valeurs Actuelles

    Affaire Tiphaine Véron : la justice clôt le dossier

    La nouvelle, apprise la semaine dernière, a abasourdi le clan Véron : la juge d’instruction de Poitiers, d’où est originaire Tiphaine, a signifié à la famille la fin des investigations ouvertes pour « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire ». « C’est une honte qu’elle clôt le dossier et refuse de se rendre sur place. Nous ne lâcherons jamais Tiphaine et continuerons les investigations avec ou sans l’aide de la justice française », confie Damien Véron, le frère de Tiphaine à Valeurs actuelles. Avec sa sœur Sibylle, la fratrie soudée se démène depuis désormais quatre ans, avec leurs propres moyens, pour découvrir ce qui a pu arriver à leur cadette disparue mystérieusement au cours d’un voyage au Japon à l’été 2018. « La juge a estimé qu’elle n’obtiendrait aucun nouvel élément, la famille ayant elle-même mené les investigations en multipliant les voyages au Japon, et que, par ailleurs, la police française s’était déjà déplacée trois jours il y a quelques années sans pour autant verser au dossier de nouveaux éléments. C’est incompréhensible d’autant que nous avons l’appui des autorités françaises et du parquet pour organiser son déplacement ! », s’insurge maître Antoine Vey qui a repris il y a un an et demi le dossier et compte bien faire appel de la décision. En octobre dernier, lors de la venue d’Emmanuel Macron à Poitiers à l’occasion des États généraux de la Justice, une conseillère du président avait pourtant contacté la famille pour leur assurer du soutien de l’Élysée.

    De nombreuses zones d’ombre persistent

    Face à l’inertie des autorités japonaises depuis le début de cette affaire, la venue d’un juge français aurait pu enfin les contraindre à coopérer, à obtenir des pièces capitales pour explorer, de concert avec la justice française, la piste criminelle accréditée par plusieurs faisceaux d’indices.

    Car beaucoup de zones d’ombre noircissent le dossier. Ce 29 juillet 2018, Tiphaine, arrivée deux jours plus tôt au Japon, tient à commencer son périple par la visite de Nikko, lieu sacré du bouddhisme et du shintoïsme, situé à 150 kilomètres de Tokyo. Après une nuit passée au Turtle Inn, situé au bord de la rivière Daiya, Tiphaine prend son petit déjeuner dans le réfectoire et discute avec quelques hôtes, hésitant sur son itinéraire au vu du temps pluvieux. Selon l’hôtelier, Tiphaine quitte les lieux vers 10 heures. Mais les données GPS de son téléphone, récupérées plus tard par la famille, montrent qu’elle surfe sur Internet dans sa chambre jusqu’à au moins 11 h 40. À partir de là, plus aucune trace d’elle.

    La police de Tochigi, alertée par l’hôtelier de la disparition d’une touriste française, s’entête alors sur la piste accidentelle. Selon eux, un typhon a balayé la région la veille de l’évaporation de Tiphaine, faisant remonter le niveau de l’eau de la rivière Daiya qui s’écoule au cœur du site touristique de Nikko. Pourtant, aucun corps n’a jusqu’ici été retrouvé malgré les multiples dragages et survols des eaux de la rivière. Pis, les données hydrométriques récupérées par la famille attestent d’un niveau normal de l’eau ce jour-là.

    Près de 200 000 euros de frais pour la famille de Tiphaine

    Puis il y a le comportement étonnant de l’hôtelier fuyant les interrogations de la famille à leur arrivée à Nikko peu après le signalement de sa disparition. Les traces de sang sur les murs de la chambre de Tiphaine, révélées par une solution au Luminol. Une pièce capitale jusqu’ici jamais versée au dossier. Cet étrange panneau aussi, planté au cœur du site touristique, alertant les jeunes femmes qu’un faux guide rôdant dans les parages serait susceptible de les importuner. De même, malgré la réputation paisible de la ville de Nikko, plusieurs corps démembrés ont été repêchés dans la rivière comme en atteste les pages de faits divers des canards locaux. Le Japon semblant s’arracher le titre de pays le plus sûr au monde au prix de nombreuses enquêtes jamais ouvertes…

    Face à tant de pistes jamais explorées, pas question pour les Véron d’arrêter là les recherches. Ils s’autorisent encore l’espoir de la retrouver, sinon de lever le voile sur ce qui est arrivé à leur sœur. Pire que l’absence, l’ignorance. À l’automne, Damien s’envolera à nouveau vers le Japon accompagné d’Antoine Vey et peut-être de Jean-François Abgrall, un détective privé auquel ils ont fait appel, fin limier connu pour avoir confondu Émile Louis et Francis Heaulme. Cette nouvelle salve de recherches devrait coûter à la famille près de 50 000 euros. Un montant qui s’ajoute aux 140 000 euros déjà dépensés par les Véron depuis quatre ans. Pour les aider financièrement, une association « Unis pour Tiphaine » a été créée pour collecter les fonds et la fratrie vient de signer un livre, Tiphaine où es-tu ?, récemment publié chez Robert Laffont. Le clan continue son combat. Comme depuis quatre ans, sans l’aide de la France.

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    Известия (RUS)

    Глава МИД Венгрии обвинил США во вмешательстве в дела других стран

    Госдепартамент США публикациями своих докладов о состоянии прав человека вмешивается в дела других стран. Об этом 22 марта заявил глава МИД Венгрии Петер Сийярто.

    «Я потрясен тем, что каждый год Госдепартамент США берет на себя смелость делать такие заявления о других странах и внутренних проблемах, ситуациях в других странах. Откуда они это берут? Мне неизвестно ни об одном докладе министерства иностранных дел Боснии и Герцеговины, не говоря уже о моем министерстве, о правах человека и ситуациях в других странах», — сказал он после встречи с коллегой из Боснии и Герцеговины Элмедином Конаковичем.

    Сийярто заявил, что государства не должны давать оценку подобным вещам. Он назвал возмутительным то, что чиновники Вашингтона делают выводы о других странах на основе информации, полученной на средства самих же США.

    «Что касается ситуации в Венгрии, то пусть это решает венгерский народ. Мы не позволим кому-либо ставить под сомнение венгерскую демократию и волю венгерского народа, выраженную в ходе демократических выборов», — отметил министр.

    Затаившийся орел: зачем Госдеп построил «Китайский дом» Отношения США и КНР переходят на новый уровень соперничества

    20 марта посольство РФ в Вашингтоне назвало «циничным и лицемерным» публикацию Госдепартаментом доклада о правах человека в 20-ю годовщину вторжения США в Ирак. Сотрудники дипмиссии осудили подходы, при которых «качество демократии» оценивается по западным стандартам.

    Ранее, 10 марта, посол США в Будапеште Дэвид Прессман призвал венгерского премьера Виктора Орбана отвернуться от России и укрепить связи с Западом. Он отметил, что Орбан в настоящее время находится на перепутье, и это, по его мнению, важный для Венгрии момент, чтобы определиться со своим будущим.

    France24 - Monde

    Liga : le Barça assomme le Real au Camp Nou et file vers le titre

    Publié le : 19/03/2023 - 23:41

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    Dans un clasico décisif pour le titre, le FC Barcelone a largement dominé le Real Madrid (2-1), dimanche soir au Camp Nou. Les Catalans, qui disposent de douze points d'avance en tête, se retrouvent en position idéale pour gagner le championnat. 

    Le FC Barcelone fait un grand pas vers le sacre. Le Barça a raflé sur le fil le clasico retour comptant pour la 26e journée de Liga (2-1) face au Real Madrid, dimanche 19 mars.

    Le club catalan compte désormais douze points d'avance à douze journées de la fin. "On fait un championnat extraordinaire", savoure Xavi.

    Dans un Camp Nou plein à craquer (95 745 spectateurs, record de la saison), les Catalans ont mal débuté la partie, avec un but contre son camp de Ronald Araujo, qui a dévié un centre de Vinicius dans ses propres cages dès la 9e minute, puis ont égalisé juste avant la mi-temps, grâce à un but du droit de Sergi Roberto, bien placé à la retombée d'une frappe contrée.

    Et dans le temps additionnel (90e+2), Kessié, qui était pressenti pour débuter la partie à la place de Sergi Roberto (qu'il a remplacé à la 77e minute), a délivré les Catalans d'une reprise du plat du pied droit après un centre d'Alejandro Balde.

    Rejoint par tout le banc et tous ses coéquipiers, le milieu ivoirien a célébré son but avec effusion devant le bouillant virage nord du Camp Nou.

    Une fin de match inespérée : quelques minutes auparavant, les hommes de Xavi pensaient bien avoir perdu ce 253e clasico de l'histoire. Car à la 81e, Marco Asensio, à peine entré en jeu (76e à la place de Fede Valverde) a cru offrir la victoire aux Madrilènes... Mais son but du gauche, similaire au but de Kessié, a été annulé par l'arbitre vidéo en raison d'une position de hors-jeu.

    Prochain affrontement : la demi-finale retour de la Coupe du Roi

    En dehors du terrain, ce choc était teinté de polémiques. Les Merengues se sont joints aux poursuites judiciaires engagées contre les Catalans pour tentatives présumées d'influence sur les arbitres. 

    Le match de clubs le plus suivi du monde a fait du Barça la première équipe au monde à atteindre la barre des cent victoires contre la "Maison Blanche".

    Le Real peut presque déjà dire adieu à sa couronne de champion d'Espagne, qui semble désormais destinée au Barça de Xavi et devra très vite se concentrer sur la Ligue des champions, où il affrontera Chelsea en quarts.

    Mais les deux équipes se reverront très vite : dès le 5 avril, en demi-finale retour de la Coupe du Roi au Camp Nou, le Real aura l'occasion d'effacer ce revers et de rééquilibrer les comptes. Car cette saison, les Catalans ont remporté trois des quatre clasicos disputés.

    Avec AFP et Reuters

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    Le Barça surclasse le Real et remporte la 14e Supercoupe d'Espagne de son histoire

    TOUR DES STADES

    Foot européen : le PSG sombre, le Bayern assure et le Barça s'envole

    Liga : le Barça humilie le Real au Bernabéu

    BBC

    I have been in hospitals where mummies have gone into the CT scanner and there are Egyptologists, biomedical Egyptologists, and clinicians, and no one can agree what CT scans show – Campbell Price

    Mummies, like werewolves, vampires and witches, are the stuff of legend in the popular imagination. The idea of bodies from an ancient civilisation, mysteriously preserved for thousands of years, discovered in glittering tombs, has always held an allure: from the Victorians holding mummy "unwrapping" parties through to "Tutmania" in the 1920s following the discovery of Tutankhamun's tomb, to a wealth of movies from Hammer Horror flicks to Indiana Jones. 

    More like this:A controversial archaeological discovery – The ultimate paragon of male beauty– What to do with decaying masterpieces?

    Given all this, it's no wonder that myths and misconceptions about them abound. But a British exhibition aims to shed new light on this ancient practice – and maybe even shift our perspective.

    Curator Campbell Price says that the main intention of mummies was not to preserve the dead, but transform them into gods (Credit: Manchester Museum)

    Manchester Museum in the north of England reopened last month after a £15m redevelopment project – and their free opening exhibition, Golden Mummies of Egypt, showcases their incredible Egyptology collection. It includes eight mummies dating from the Graeco-Roman period (300BC to 300AD), brought to Britain by archaeologist Flinders Petrie, following his 1888–90 and 1911 excavations of a huge necropolis at Hawara, in the Faiyum region south of Cairo.

    The show has arrived home in Manchester after touring North America and China while the museum was shut for refurbishment. And now Campbell Price, the curator, is on something of a mission: to change how we think and talk about mummies.

    Flipping the mummy narrative

    For starters, and rather unusually these days, they are not including any X-rays or CT scans of the human remains below the wrappings; there is no bio-medical speculation on how old these people were when they passed away or how they died. Scans of the mummies were included while the show was on tour – but have now been removed (which involved reworking information displays at some cost), to reflect Manchester Museum's new thinking about how to present such sensitive artefacts. "We're stepping back from this desire to unwrap," says Price, adding that they hope to "flip the narrative" by refocusing the attention "from the inside – what we expect we have the right to see – on to the outside – what the Ancient Egyptians expected people to see."

    Rather than including arguably voyeuristic speculation over human remains, Golden Mummies focuses more on the astonishing casings that the Egyptians crafted for their dead to spend eternity in. 

    And this is the main myth that Price hopes to bust: mummies were not actually about preserving the dead – they were about transforming the dead into gods. The ostentatiously decorated coffins and casings don't reflect the person inside, but use divine, idealised imagery to help the spirit to live on in greater glory. By using iconography associated with funerary gods – the male god Osiris and the female god Hathor – it's as if the embalmers were offering reassurance that, yes, this person is ready for the afterlife.

    "There are texts that say 'the dead person is going to become a god' – that is what the mummification process is about," insists Price. "When we find mummies that are judged by modern people 'well-preserved', that may be a symptom, rather than an intention." 

    Some evidence for this can be found in the fact that the late-period mummies, like the ones in Manchester's show, often won't even have had their organs removed. The fact that ensuring the entire physical body was neatly preserved clearly wasn't always the aim arguably suggests that it may in fact never have been the sole or main intention – but rather just one aspect of a wider ritual around death.

    "A myth has developed in Egyptology itself, that in Ancient Egypt there's lots of experimentation [in embalming], they get it right for a few generations, and then 'forget' how to do it," Price says, sounding deeply unconvinced. "And it just declines, till you get to the Graeco-Roman period, where they so don't care about the inside that they're not removing the internal organs, they're just sloshing on resin, and they make it look pretty on the outside."

    He considers this a condescending and colonial interpretation, thinking it is more likely that the long-term physical preservation of the body was always simply less significant than the performed, ritual act of preparing the body for the afterlife – essentially, giving the dead a fabulous send-off.

    Looking around the exhibition, at the gilded masks and jewellery, the intricately painted hieroglyphs, patterns and scenes, it's impossible not to be struck by how vivid the mummies still are. Although now displayed horizontally, it is thought these later period mummies were likely stood upright to be publicly displayed and admired for years, possibly even generations, following their death – as a kind of "divine statue". With low lighting catching all that gold, the atmosphere in the exhibition does indeed feel reverential.

    Several of the exhibition's mummies fit the classic image that most people have – with their gold and blue, heavy-eyed 'death masks' (Credit: Julia Thorne)

    And it is this external deification that the show centres – rather than scanning coffins to see if the people inside were well-preserved, or if they had gammy knees or died of cancer. 

    "I want to get away from that biomedical interpretation, and focus on the becoming-a-god bit," says Price. "I'm not saying all those scientific inquiries are 'bad' and shouldn't be done. I'm just saying, it's a chance to look at the material in a different way."

    This is partly about respect; Manchester Museum's new director Esme Ward's stated mission for the institution is "to build understanding between cultures and a more sustainable world", with their core values being "inclusion, imagination and care". And when talking about showing care, in the case of this particular exhibition, it felt important for the team behind it to acknowledge that we were never meant to see under the mummies' wrappings.

    Some in the sector even suggest that mummies shouldn't be on display at all; in 2020, the Pitt Rivers Museum in Oxford removed a mummy, alongside other human remains such as shrunken heads, from its displays. The decision was made following audience research that showed visitors often understood the Museum's displays of human remains as "a testament to other cultures being 'savage', 'primitive"' or 'gruesome'… [reinforcing] racist stereotypes". The Museum said that the decision to remove human remains was an attempt to "show our respect for the communities around the world with whom we work".

    "It's fairly clear that the Ancient Egyptians involved in making works like this didn’t want them to be unwrapped," confirms Price. But it's not just sensitivity to this that has informed Manchester Museum's decision-making: he also isn't terribly convinced by the science available to us. "I have been in hospitals where mummies have gone into the CT scanner and there are Egyptologists, biomedical Egyptologists and clinicians, and no one can agree what CT scans show," he laughs. After all, CT scans were designed for living bodies, not dried-out corpses. "You can say 'this is evidence of a health condition', and someone else will say 'no it's an effect of mummification'. Something may appear like a calcified whatnot or a fossilised ding-dong – but actually you've got to own up to the public and say 'we do not know'." 

    The legacy of Western archaeologists unwrapping mummies (often destroying them in the process) also has the tang of colonial entitlement to it – from Victorians making macabre entertainment out of 'unrollings' through to the fact that some institutions continued to unwrap in the name of research right up until the 1980s. Since then, digital unwrapping has taken over – and of course, does not damage the mummies. And CT scans can offer astounding detail: from revealing amulets buried with the body right down to how hardened an artery was.

    The argument for 'unwrapping'

    Speaking out against 'unwrapping' is somewhat controversial: there will be many who think pursuit of knowledge trumps all other considerations, or that after thousands of years, it is overly reverential to worry about the feelings of the dead. "Some biomedical [Egyptologists] maybe have had their noses put out of joint; more hard scientists may be disappointed [by our exhibition]," acknowledges Price. And Manchester Museum is also placing itself in opposition to other notable institutions, such as the British Museum, whose Exploring Ancient Lives exhibition is literally about using scans to humanise the individuals inside their mummies.

    First seen at the museum itself in 2014, that exhibition has since been on a whopping international tour; it heads to Japan and Spain this year. No one from the British Museum was willing to discuss it for this piece, although in an article for BBC Culture in 2014, original curator John H Taylor said their intention was "to get back to the idea that these were once real, living people".

    Faiyum portraits were flat painted images attached to the casings of mummies in the later Roman period (Credit: Manchester Museum)

    The show, seen by more than 2m visitors, offers undoubtedly compelling insights and speculation into the sex, age, health and even diet of six mummified people. "It is only through the study of the individuals' carefully preserved remains that we are able to further our understanding of the people who lived thousands of years ago," the curators, Marie Vandenbeusch and Daniel Antoine, have written.

    One thing that their research does reveal is that there's often a gap between what the physical body was like in death, and the outward depiction on coverings, which feature idealised figures. This is most clearly seen in the case of mummified children, who were represented as adults – to allow them to live their best (after)life. For Price, this only supports the idea that mummies were less about celebrating the individual in death, and more about allowing them to transcend human frailty. 

    Lifelike mummy portraits – or are they?

    While several of Manchester Museum's mummies perfectly fit the classic image we all have – with their gold and blue, heavy-eyed visages – the exhibition also features late-style ones that look very different. These feature remarkably lifelike painted portraits; you'd assume they were from Renaissance Italy, perhaps, not Ancient Egypt. They are astonishing – and likely to jolt many viewers with their surprisingly direct gaze. These are the Faiyum portraits: they were flat, 2D painted images on thin wood, that were attached or bound to the outer casings of some mummies in the Roman period (100-300AD), and also intended for display.

    And they reflect another myth-busting fact – Ancient Egypt was not some high, mysterious, isolated culture, but a multicultural country. The mummies of the Graeco-Roman era often feature a "mish-mash of images", says Price. So, the show features a mummy labelled with a Greek name – Artemidorus – but featuring a Faiyum portrait, suggesting he may have been "a Roman elite person". And the casing is decorated with images of Egyptian gods, including Osiris, while stars decorating the shoulder of his casing reference Serapis – "a newly-minted god who seems to have been created to promote Egyptian-Greek cohesion," says Price. Why go for this Egyptian-Greek-Roman mash-up? "I suspect you are hedging your bets when you get to the pearly gates: let's appease all the gods!"

    Imagine you go to the chapel, and there are 20 mummified people there, you want your mummified relative to attract the attention and prayers of passers-by – so maybe you use that painted technique – Christopher Price

    When Flinders Petrie first found the mummies at Hawara he was dismissive of this incongruous multicultural style. But Victorian England soon went mad for the portrait mummies, in particular. Artists such as Holman Hunt and Laurence Alma-Tadema were influenced by an exhibition of them in 1888, and it's thought they even inspired Oscar Wilde to write The Picture Of Dorian Grey: his famous novel featuring a beautiful young man who, after his portrait is painted, never ages. 

    Of course, it's even more tempting to wonder about the real person beneath a Faiyum portrait – one can't help but assume they're a literal depiction of the deceased. But Price isn't having that either: he thinks these are also idealised depictions – the image of how the person might like to look for all eternity. It's true that the faces of the Faiyum portraits tend to be young, healthy, handsome – perhaps flatteringly so. "I think they are, at best, an idealised approximation of what the person looked like," says Price. "People would debate this I'm sure, but I think that they look like gods: images of divine-like beings."

    Mummified children were represented as adults, which Price believes supports the idea that the mummies were intended to transcend their human origins (Credit: Julia Thorne)

    He points to a Faiyum portrait in their collection that shows a man with laurel leaves in his hair and a line of gold leaf between his lips. The hairstyles in the portraits seem to follow changing fashions set by the Roman Emperor and Empress – also considered divine figures. Maybe it's fashion; maybe it's a bid for eternal life.

    Why does the style mutate so wildly, then, in the Graeco-Roman era – when both golden mummies and portrait mummies would have potentially been on display, side-by-side, at the same time? "I wonder if it's to get people's attention; in crude terms, clickbait," says Price. "Imagine you go to the chapel and there are 20 mummified people there, you want your mummified relative to attract the attention and prayers of passers-by – so maybe you use that painted technique, with its glint in the eyes…"

    One thing, however, is surely true: the Ancient Egyptians probably weren't banking on us still paying attention to their mummified relatives, thousands of years later. But their mission to make them look remarkable – whether that's via a gold and lapis mask or a sharp-eyed portrait eyeballing you down the millennia – certainly continues to work. Whether we find ourselves more interested in their god-like images, or drawn to what we might discover about the bodies beneath, mummies continue to hold an incredible, glittering fascination.

    Golden Mummies of Egypt is now booking at Manchester Museum. Holly Williams's novel What Time is Love? is out in paperback.

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    Valeurs Actuelles

    Affaire Véron : à la recherche de la disparue du Japon

    Au dernier étage de la maison familiale de Poitiers, une pièce rassemble toutes les choses auxquelles Tiphaine tenait. Dans sa bibliothèque, DVD et livres d’art côtoient Ionesco, Zweig et Dostoïevski, son auteur préféré. Sur une armoire fatiguée, trônent des poupées traditionnelles kokeshi, les yeux fixés sur un paravent qu’elle a peint elle-même à la manière d’une estampe japonaise. « Si Tiphaine revenait de captivité, et je n’ose imaginer dans quel état, la pauvre chou, je veux qu’elle retrouve ses repères. Alors nous avons reconstitué son univers », explique Anne, sa maman. Sur le palier, elle ouvre pour nous les portes d’un placard. À l’intérieur, avec les robes de sa fille suspendues à une tringle, une valise mauve. Celle que la famille a rapportée du Japon, ultime trace de Tiphaine avant sa disparition. « Je ne peux pas la regarder. Je n’ai jamais pu l’ouvrir », nous confie douloureusement Anne. Comme un reliquaire que l’on s’interdit de vénérer tant que le deuil est impossible.

    Ce 29 juillet 2018, le temps est pluvieux à Nikko, ville paisible et touristique située à une centaine de kilomètres au nord de Tokyo. La veille, un typhon se transformant en tempête tropicale a balayé la région. Tiphaine tient à commencer son périple par ce lieu sacré du bouddhisme et du shintoïsme, dont les temples et sanctuaires, nichés dans un écrin de verdure et perdus dans un entrelacs de montagnes et de cours d’eau, sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Après une nuit au Turtle Inn, situé au bord de la rivière Daiya, Tiphaine prend son petit déjeuner dans le réfectoire. Elle discute avec quelques hôtes, semble hésiter sur son itinéraire au vu du mauvais temps. Selon l’hôtelier, Tiphaine quitte les lieux vers 10 heures. Mais les données GPS de son téléphone, récupérées plus tard par la famille, montrent qu’elle surfe sur Internet dans sa chambre jusqu’à au moins 11 h 24. À partir de là, plus aucune trace d’elle.

    Malgré l’ouverture par le parquet de Poitiers d’une information judiciaire pour “enlèvement et séquestration”, l’enquête française se heurte au manque de coopération des autorités japonaises, s’obstinant à suivre la piste accidentelle, bien qu’aucun corps n’ait été jusqu’ici retrouvé, et rechignant à envisager celle criminelle. « Au Japon, près de 100 000 personnes disparaissent tous les ans. On les appelle les johatsu , les “évaporés”. Volontairement, des Japonais se volatilisent dans la nature pour échapper à l’opprobre d’un endettement, du chômage, et revendiquent le droit à l’oubli. Alors, en cas de disparition, nous avons découvert sur place qu’aucune enquête criminelle n’est menée », nous explique Damien, l’aîné de la fratrie. En ouvrant la valise de Tiphaine, les enquêteurs devront s’incliner devant ce cahier griffonné dans lequel elle avait minutieusement consigné les étapes de son périple, comme ses réservations d’hôtel, réfutant d’emblée toute hypothèse d’“évaporation” intentionnelle. Mais toute procédure au Japon dépend d’un indice indiscutable. Pourtant, sous les yeux de Damien, la police japonaise n’a-t-elle pas découvert des traces de sang sur les murs de la chambre de Tiphaine qu’une solution au luminol a révélées ? Ce compte-rendu n’a jusqu’ici jamais été versé au dossier.

    Derrière les salamalecs de ses habitants, les temples paisibles et les cerisiers en fleur d’un Japon de carte postale, se cache une réalité tout autre. N’a-t-on pas retrouvé le corps démembré d’une femme dans la rivière près de Nikko, le mois de la disparition de Tiphaine ? Et que dire de ce panneau, découvert par la famille, aux abords du sanctuaire Takinoo, alertant les jeunes femmes qu’un faux guide susceptible de les agresser rôde dans les parages ? Le Japon arracherait-il le titre de pays le plus sûr au monde au prix d’un grand nombre d’enquêtes jamais ouvertes ?

    Un fin limier qui a traqué Francis Heaulme et Émile Louis

    Trop de questions sans réponses soumettent la famille depuis deux ans et demi à la plus cruelle des tortures : l’incertitude. Pour éviter que Tiphaine ne tombe dans les limbes des dossiers “cold cases” et redonner un ultime souffle à l’enquête, la famille s’est adjoint récemment les services d’un ténor du barreau : Me Antoine Vey, l’ancien associé d’Éric Dupond-Moretti. « Avant d’accepter, j’ai d’abord rencontré la famille pour m’assurer qu’elle était prête à tout entendre à l’issue de l’enquête. J’ai découvert une famille très rationnelle en dépit de l’émotionnel, et qui a apporté énormément d’éléments factuels au dossier. Leurs questions sont légitimes, l’enquête est à trous et il est encore possible de reconstituer les pièces manquantes du puzzle », assure Me Vey à Valeurs actuelles . Dans ce sens, il vient de formuler une demande d’actes à la juge d’instruction de Poitiers. Si elle aboutit, une commission rogatoire internationale pourrait permettre à terme d’envoyer la police judiciaire sur place et d’avoir accès, avec le concours de la police japonaise, aux bandes de vidéosurveillance, comme au bornage du téléphone de Tiphaine, et autoriser des auditions de témoins. Autant d’investigations jamais réalisées par les enquêteurs nippons.

    Sur les conseils de Me Vey, les Véron ont également embauché un détective privé : Jean-François Abgrall, un ancien gendarme. Un Breton à la tête aussi dure que le granit, réputé pour sa méthode et sa ténacité. Le fin limier affiche à son palmarès l’arrestation du “routard du crime” Francis Heaulme, dont les confessions qu’il a recueillies ont permis d’innocenter Patrick Dils. C’est également lui qui a confondu le tueur en série Émile Louis à l’issue d’une longue traque. Abgrall accepte très peu de dossiers. Un ou deux par an tout au plus. Mais il a été touché par le clan Véron. Depuis, ils sont en contact via un fil de discussion Whats-App. « Je ne leur fais pas part de mes pistes. Une enquête, c’est les montagnes russes. Des sources se dégonflent. Je les protège psychologiquement », justifie Abgrall. « J’ai zéro hypothèse, zéro intuition, mais tout a un sens », explique-t-il, levant, au fil de l’entretien, le voile sur ses méthodes : avant de partir au Japon, au minimum un mois, enquêter sur le terrain, il repasse au peigne fin la traduction du dossier japonais, fixe des contacts sur l’archipel et ailleurs dans le monde, s’imprègne de la personnalité de Tiphaine et des lieux, en analysant le climat criminologique… « Deux ans plus tard, le temps devient un allié, les langues se délient » , assure Abgrall, confiant dans les réponses qu’il apportera à la famille. Aucune enquête ne lui a jusqu’ici résisté.

    Dans le salon des Véron, l’espérance renaît. On oscille à parler de Tiphaine tantôt au passé, tantôt au présent. Puis, on opte pour le conditionnel, temporalité qui mêle le plus justement espoir et raison. Parler d’elle ravive la douleur autant qu’il rend vivace son souvenir. « Il y a des jours où je pleure toute la journée, d’autres où je tiens », souffle Anne qui, d’un sourire, nous livre des bribes de sa fille qui aurait aujourd’hui 38 ans. Sa passion pour la Russie et le Japon, dont elle avait appris les langues toute seule ; son altruisme, elle qui était auxiliaire de vie scolaire auprès de handicapés et avait appris la langue des signes ; et ce piano collé au mur de la cuisine où elle jouait du Rachmaninov, au rythme duquel Anne aimait préparer la popote familiale. Anne la compare tendrement à l’Idiot de Dostoïevski, préférant la simplicité des enfants à la compagnie des adultes. Elle nous confie sa fragilité, aussi. Tiphaine était sujette à des crises d’épilepsie, mais son état s’était stabilisé depuis quelques années. Puis, son regard se perd et s’assombrit au souvenir de cet appel de l’ambassade du Japon, survenu ce 1er août 2018, annonçant la disparition de sa fille et faisant basculer définitivement le destin familial.

    Un dossier “en haut de la pile diplomatique”

    Trois jours plus tard, Damien, Sibylle et Stanislas, ses frères et sœur, atterrissent sur le tarmac de l’aéroport de Tokyo. Anne les rejoindra mi-août, contrainte de rester en France pour répondre aux requêtes de la police française après avoir signalé sa disparition au commissariat de Poitiers. Si Tiphaine a eu un accident, comme semble le privilégier la police japonaise de Tochigi, c’est une course contre la montre pour la secourir. Bien vite, la fratrie se heurte à une muraille culturelle. Face à l’inertie des autorités nipponnes, elle rameute la presse pendant qu’Anne écrit à Emmanuel Macron. Sur les écrans animés qui habillent les buildings de Tokyo, Anne, « bouffie par les larmes », crie son désespoir. Une battue sera finalement organisée et les eaux tumultueuses de la rivière Daiya draguées, quinze jours après la disparition de la jeune femme. Sans succès. Un mois après son arrivée, la famille est contrainte de rentrer avec le sentiment « atroce de l’abandonner à son sort » , décrit Anne. « Mais nous savions que nous allions revenir, pas question de lâcher la pression sur les autorités japonaises » , prévient Damien. Prêt à soulever des montagnes pour sa sœur, il y retournera un mois plus tard, en octobre 2018, et affiche au compteur pas moins de cinq voyages.

    A LIRE AUSSI >> L’appel à l’aide de la famille d’une Française disparue au Japon

    Dans la cour de l’Élysée, une voix ferme retentit. « Je suis la sœur de Tiphaine Véron, disparue au Japon ! », crie d’un souffle Sibylle. La sœur cadette est journaliste et est parvenue à se faire accréditer pour la visite du Premier ministre japonais Shinzo Abe à Emmanuel Macron. Une occasion rêvée pour pousser le dossier dans les arcanes diplomatiques. « Nous en parlerons, mais dans un cadre approprié » , répond Macron en se détournant du micro, visiblement agacé d’être ainsi interpellé. Du Japon, Damien suit la scène en direct sur Reuters, estomaqué par le toupet de sa sœur. Quelques minutes plus tard, Sibylle, encore sous le choc de sa propre impudence, est invitée à gravir les marches du perron et se retrouve entre Emmanuel Macron et Shinzo Abe. Tous deux lui assurent qu’ils vont veiller sur le dossier. Son culot paie. Quelques jours plus tard, la police de Tochigi reçoit un appel du Premier ministre en personne, la sommant de poursuivre les recherches. Un nouveau survol de la rivière avec hélicos et drones est entrepris sans résultat. Les investigations s’arrêteront là.

    Sur la table basse, Damien dépose un colis qui vient tout juste d’arriver. Tous les jours, la famille reçoit des marques de soutien venues de toute la France et du Japon, dont la communauté française est très engagée. « On n’a pas le droit de baisser les bras quand on est autant portés par cette solidarité », se ragaillardit Anne. Dans quelques jours, au Japon, une œuvre d’art sera vendue aux enchères au profit de l’association Unis pour Tiphaine, que la famille a créée pour financer les recherches, évaluées au total à 140 000 euros. Philippe Setton, le nouvel ambassadeur français au Japon, inaugurera l’événement virtuel. Avant sa prise de poste en octobre dernier, le dossier lui a été signalé comme devant faire l’objet d’une extrême vigilance. « Il est en haut de la pile diplomatique », nous assure l’ambassadeur, résolu à maintenir la pression sur les autorités japonaises. Et à ne pas laisser Tiphaine tomber dans l’oubli.

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    Известия (RUS)

    Трамп получил $1,5 млн на предвыборную кампанию на фоне его возможного задержания

    Бывший президент США Дональд Трамп получил на предвыборную кампанию $1,5 млн от своих сторонников после появления сообщений о том, что его могут арестовать. Об этом в среду, 22 марта, сообщил сайт телеканала Fox News.

    По данным канала, сторонники экс-главы государства получили электронные письма и видеоролики якобы от штаба предвыборной кампании Трампа, в том числе в социальных сетях. В материалах говорилось о задержании бывшего президента.

    В сообщениях экс-глава государства просил их подписать петицию против предъявления ему уголовных обвинений и пожертвовать от $500 до $3,3 тыс. на его предвыборную кампанию.

    «Если у вас дела идут плохо… ничего не отправляйте. Если у вас всё хорошо, что стало возможным благодаря… политике администрации [президента] Трампа, внесите свой вклад», — приводит телеканал слова экс-президента из якобы разосланного видеоролика.

    Охотники за поведением: каковы риски возможного задержания Трампа Почему происходящее способно сыграть на руку экс-главе государства в президентской гонке в 2024-м

    Ранее, 18 марта, Трамп рассказал, что по сообщению прокуратуры округа Манхэттен, он будет задержан 21 марта. Экс-глава США заявлял, что решение об аресте принял «коррумпированный и невероятно политизированный офис окружного прокурора Манхэттена». Трамп подчеркнул, что не совершал никаких преступлений, и призвал своих последователей в случае его ареста опротестовать будущие обвинения.

    Речь идет о старом уголовном деле о даче взятки за замалчивание скандала с участием порнозвезды Сторми Дэниэлс. В 2016 году адвокат Трампа Майкл Коэн отправил Дэниэлс €130 тыс. за то, чтобы она не рассказывала о своем романе с миллиардером в 2006 году. Женщина намеревалась пойти на телевидение незадолго до открытия избирательных участков.

    В субботу, 18 марта, американский предприниматель Илон Маск написал в Twitter, что возможное задержание Трампа поспособствует его переизбранию на выборах в 2024 году.

    Позже, 19 марта, прокурор округа Нью-Йорк Алвин Брэгг, аппарат которого проводит разбирательство в отношении бывшего президента Трампа, заявил, что не потерпит попыток запугивания и проведет полноценное расследование.

    Позже, 20 марта, директор Фонда изучения США имени Франклина Рузвельта (МГУ), американист Юрий Рогулев заявил «Известиям», что невиновность Трампа сможет гарантировать ему победу на выборах в 2024 году.

    После этого, 22 марта, стало известно, что перед началом слушания по иску генерального прокурора Нью-Йорка Летиции Джеймс против Дональда Трампа в суд Нижнего Манхэттена поступило сообщение об угрозе взрыва. По данным СМИ, затем заседание и вовсе отменили. Таким образом обвинение Трампу может быть предъявлено самое раннее в четверг.

    BBC

    SANS TITRE

    On a crisp winter morning in Schaerbeek, a vibrant neighbourhood in north-east Brussels, Marie-Christine Hache walks the aisles of BEES Coop supermarket filling her cart with organic fruit, vegetables, nuts, rice, pulses and pasta.

    For Hache, the burden of grocery shopping amidst record-high prices has been eased through her participation in one of two novel initiatives trialling "social security for food".

    The affordability of food is a growing concern for increasing numbers of households worldwide as people struggle to cope with the greatest cost of living crisis in a generation. With some forced to cut back on food to meet other essential expenses, food insecurity is on the rise around the world.

    The idea of social security for food might sound far-fetched. But through recently launched projects in Montpellier in France and Brussels in Belgium, burgeoning collectives of NGOs, farmers, researchers and citizens are experimenting with the idea that quality, nutritious and organic food should be accessible to everyone – regardless of income.

    "Eating healthy and having access to quality food is expensive and only a minority of the population can afford to do so," says Margherita Via, project manager at BEES Coop.

    Inspired by universal healthcare systems such as those in France and Belgium, civil society groups have proposed establishing a new branch of social security, under which each citizen would receive a monthly allowance enabling them to buy food meeting certain environmental and ethical criteria.

    Food banks provide urgent provisions in times of crisis, but researchers argue that they are not a long-term solution to unaffordable nutritious food (Credit: Getty Images)

    At its heart, the idea is about moving away from food as a commodity. "A total overhaul of [the agro-industrial food] system based on the right to food is necessary," says agronomist Mathieu Dalmais, who has led the movement since its inception in 2017 through his work with ISF-AgriSTA, one of 11 organisations working on the idea in France.

    As the costs of the modern, globalised industrial food system – biodiversity loss, labour exploitation, food waste, disease – have come into sharper focus in recent years, calls to transform it have intensified. Effectively addressing these issues requires a systemic approach, which is where social security for food comes in, explains Jonathan Peuch, advocacy officer on the right to food and nutrition at Fian Belgium.

    Under the proposed scheme for France and Belgium, each person (or parents for minors) would automatically receive a fixed sum every month through, for example, a designated card. Between €100-150 ($106-159/£88-133) monthly has been proposed for adults, and between €50-75 ($53-80/£44-67) for children.

    Like healthcare, the system would be financed through contributions from each citizen proportional to their income. In Belgium, Fian has proposed people earning €3,000 ($3,190/£2,650) gross monthly would contribute €150 ($159/£133) every month, those earning more would contribute more and those earning less would contribute less. Yet all would receive €150 monthly – in effect, helping redistribute wealth from those with the most means to those with the least.

    Further funding could be raised through a state contribution, for example from taxes on profits of multinational food companies or through increasing excise duties on nutritionally unhealthy products, such as alcohol or tobacco.

    "Politically, some people say [the idea] is utopic," says Peuch. "I don't think it's utopic, it's just a choice for society to say we're going to increase our contribution, and we want to put that money here."

    Only food products meeting certain criteria – such as organic certification, fair pay for farmers and workers, and short supply chains – would be able to be purchased with the allowance, which could be used wherever those products are sold. These criteria are intended to support a wider transformation of the food system to one that is more just and sustainable.

    Although organic foods are not healthier in terms of nutrients, studies show they expose consumers to fewer pesticides associated with human disease and antibiotic-resistant bacteria. Organic farming has less environmental impacts than conventional farming and can enhance biodiversity – increasing species richness by 30% and the number of organisms by 50%, according to meta-analyses comparing the two.

    With the rising cost of living, many people are having to make changes to the food they buy (Credit: Getty Images)

    France and Belgium's trials, which began earlier this year and last year respectively, will each run for 12 months, and the early results appear to be positive.

    In the Brussels trial, funded by the country's social welfare centre, participants from nearly 60 low-income households receive €150 monthly for one year – without having to make a contribution – to spend in one supermarket: BEES Coop. Via says so far participants are mainly purchasing dietary staples, with a small fraction allocated towards non-food items such as soap and toilet paper. Hache credits the intervention with improving her diet and easing her stress levels. "I can buy organic fruit and vegetables and bulk products in the quantities I want," she says.

    The project in Montpellier, supplemented by public and private grants, gets closer to the goal of wealthier participants contributing more for their food. For one year, each of the 400 participants, half of whom live in poverty, are required to contribute a voluntary amount between €1-150 (($1.1-159/£0.9-£133)monthly, and will receive €100 ($10/8£90) monthly, regardless of what they contributed. To prevent the allowance from being misused, the citizens' committee behind the project issue the funds in a local currency that can be spent at five supermarkets across the city.

    Emma Patterson, senior lecturer in public health nutrition at Stockholm's Karolinska Institute, says the intervention is an excellent way of addressing structural barriers like cost and accessibility. "There's good evidence to suggest working in a structural way is more effective than just providing information to people," she says.

    However, Patterson cautions that by restricting the funds to be spent only in certain shops, access may remain a barrier. "To have a wide impact, you need to involve ordinary supermarkets and make this available to everybody. Otherwise, you'd be benefiting people already in a position to make extra trips to special shops. You'd miss reaching out to the wider segment of the population that needs to be helped," she says.

    Enough food is produced to feed 10 billion people, yet much of the world's population is inadequately nourished and, globally, hunger, food insecurity and malnutrition are on the rise. Even before Russia's invasion of Ukraine, which sent global food prices skyrocketing, 3.1 billion people already could not afford a healthy diet.

    From the UK to Spain to Germany to Latvia, food bank demand is soaring across Europe. It's a similar story across the Americas. Food banks in Canada have reported record-breaking visits to food banks, in Argentina food banks are unable to meet demand and in the US food bank use is up one-third compared to before the Covid-19 pandemic.

    Peuch says having to ask for food isn't a dignified approach and that food aid, while serving a role in extreme situations, cannot be a long-term response to food insecurity. "Sometimes the state says to us, 'we have no food problem in our country because we have food aid.' But for us, food aid is not the right to food," he says. "It only provides limited quantity, and [when it comes to] quality, people cannot really choose."

    Patterson agrees it's important for people to have the freedom to choose their own food and for interventions to be designed and developed with dignity in mind.

    With food insecurity a growing concern throughout Europe, campaigners think a window of opportunity to usher in changes may be opening. "When you have to eat food that you don't want to buy, but you have to buy it because you don't have a choice… this makes people aware," says Peuch.

    Studies show lower household income is consistently associated with poorer diet quality, as low-cost diets rely on energy-dense but nutrient-poor foods. In Scotland, GPs have reported rising cases of malnutrition due to overreliance on such foods since the onset of the cost-of-living crisis. Poor nutrition is linked to the worldwide rise of micronutrient deficiencies, obesity and preventable diseases like heart disease, stroke and type 2 diabetes.

    Food insecurity is especially detrimental to the health, development and wellbeing of children, whose nutritional requirements are high during a time of rapid physical growth. Globally, childhood malnutrition is considered one of the largest public health challenges.

    The strain of poor nutrition on healthcare systems is significant. A study in Belgium, for example, found healthcare costs and lost productivity costs due to excess weight totalled €4.5bn ($4.8bn/£4bn) per year between 2013 and 2017.

    When food prices rise, rates of malnutrition have been seen to increase among the most food-insecure communities (Credit: Getty Images)

    An analysis by Jean-François Neven, an attorney of labour and social law, found establishing social security for food in Belgium is legally and institutionally possible. But making it a reality requires overcoming an obstacle which might prove even more difficult: changing the way we think.

    Despite Belgium and France being wealthier today than when they established their social security systems, Peuch says it's difficult for many people to think beyond their own interests and see social security as something positive from which we all win.

    Dalmais says capitalism makes this change in mindset difficult, and underappreciation of the flaws in our food system is also hindering change. The complexity of social security for food often frightens people, he says, who "prefer solutions that are simpler to implement, but naive and incapable of changing everything". Change has been slow at the political level, he says, though reception among citizens of the trials has been positive.

    France and Belgium's ongoing trials may only make small headway on these very large challenges. But they could at least help researchers answer basic questions about the feasibility of such a scheme on a broader scale, such as whether the monthly stipend is sufficient, if participants are satisfied, and what people choose to buy with the money (in these trials, participants are free to select whichever foods they prefer).

    Beyond these two trials, momentum in Europe is gathering. Two similar trials in Toulouse and Bordeaux in France are in the works, expected to launch within the next two years. Peuch anticipates the concept will continue to gain traction in Belgium, where already 67 organisations are part of the collective pushing social security for food forward.

    "[People] will say it's not possible, you're just dreaming," says Peuch. "But when you see the coalition behind it, really supporting the idea, it's making it more concrete and realistic."

    --

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    France24 - Monde

    Ski alpin : éternelle fille de l'hiver, Tessa Worley tire sa révérence

    Publié le : 19/03/2023 - 15:14

    FRANCE 24 Suivre

    Tessa Worley, l'un des plus grands palmarès du ski français, a décidé de mettre un terme à sa carrière, à l'âge de 33 ans, à l'issue du géant des finales de la Coupe du monde de ski alpin à Soldeu (Andorre), a annoncé, dimanche, la Fédération française de ski (FFS).

    Élevée dans un hiver permanent, la skieuse française Tessa Worley, 33 ans, a mis un terme, dimanche 19 mars, à Soldeu (Andorre), à une carrière exceptionnelle marquée par deux titres de championne du monde (2013 et 2017), laissant un vide en équipe de France.

    UNE REINE TIRE SA RÉVÉRENCE 👑 Merci pour tout Tessa Worley 🙏🇫🇷2⃣ globes de cristal en Géant 3⃣ titres de championne du monde 2⃣ médailles de bronze aux Mondiaux3⃣6⃣ podiums en Coupe du Monde dont 16 victoires !📸 Agence Zoom pic.twitter.com/NQXomzdcaB

    March 19, 2023

    Il y a une trentaine d'années, une Française et un Australien créent les remontées mécaniques et l'école de ski de la station où ils habitent six mois par an, pendant l'hiver, avec leurs deux enfants, dont une petite blonde très douée pour la glisse. C'était à l'autre bout du monde, à Mount Lyford, un minuscule village perdu en Nouvelle-Zélande, à deux heures de route de Christchurch et du premier hôpital.

    "Mount Lyford, c'était vraiment l'aventure, dit en souriant Tessa Worley. La station était au milieu de nulle part, très sauvage. Et on n'habitait même pas au village mais dans une maison complètement isolée, qu'on atteignait après une demi-heure de 4X4 sur des routes caillouteuses. J'ai apprécié cette vie perdue dans la nature, monter à la station, partir au ski, aller à la petite école et ses trois classes."

    Avec sa famille, Tessa, née le 4 octobre 1989 à Annemasse, traverse le globe tous les six mois entre la Nouvelle-Zélande et la Haute-Savoie, pour vivre dans un hiver sans fin. "Cette éducation a forgé mon caractère, estime Tessa Worley. Voyager, s'adapter, on déménageait tout un bazar tous les six mois. Avoir différents repères, me sentir bien à plusieurs endroits, je suis à l'aise avec ça."

    Plus de 17 ans sur le circuit

    Sans le savoir, la jeune fille prépare son avenir sur le circuit de Coupe du monde de ski alpin, la valise toujours prête, entre deux hôtels, en voiture ou dans les halls d'aéroport.

    Sortie de la petite enfance, Tessa Worley suit sa mère et s'installe définitivement en France. Elle rejoint la Fédération et le haut niveau à 15 ans, à Albertville. Avec ses amies Taïna Barioz, Anémone Marmottan, plus tard Nastasia Noens, elle forme une joyeuse bande.

    La championne éclot rapidement en Coupe du monde, gagne une première fois à Aspen (États-Unis) en novembre 2008, à seulement 19 ans, et s'installe parmi les meilleures, un cercle qu'elle n'a jamais quitté, avec 16 victoires sur le circuit en plus de ses deux titres mondiaux.

    À 33 ans, sa carrière fait figure d'exception : aucune autre skieuse n'a eu sa longévité, plus de 17 ans sur le circuit mondial, alors que les carrières de la plupart des championnes s'arrêtent tôt.

    Au carrefour des générations, Tessa Worley a skié contre les légendes Tina Maze, Lindsey Vonn et Anna Fenninger avant d'être opposée pendant des années à Viktoria Rebensburg et Lara Gut-Behrami, jusqu'à la meilleure skieuse de l'histoire Mikaela Shiffrin.

    Fin d'une époque

    Après ses débuts en fanfare, sa trajectoire aura été météorique jusqu'à décembre 2013, quelques mois après son premier titre mondial, où une grave blessure au genou droit à Courchevel l'avait privée des Jeux olympiques de Sotchi l'année suivante.

    D'autres blessures, moins graves, ont émaillé son parcours, mais la blonde aux yeux bleus est revenue de chaque difficulté avec une rage de vaincre difficile à déceler dans la douceur de ses apparitions publiques.

    Depuis plusieurs saisons, Tessa Worley était quasiment la seule skieuse française à jouer les victoires régulièrement, une pression qu'elle a toujours parfaitement assumée, alors que ses coéquipières Coralie Frasse-Sombet et Nastasia Noens arrêtent aussi, en plus des adieux chez les hommes d'une autre figure, Johan Clarey.

    Au moment de partir, la question de sa succession se pose, alors qu'une nouvelle génération pointe doucement le bout de ses spatules, notamment menée par Marie Lamure.

    Pendant toutes ces années effrénées sur les pentes glacées, jamais Tessa Worley n'a revu le Mount Lyford. "Après ma carrière, j'y retournerai, c'est sûr", avait-elle promis à l'AFP en 2021. Il est l'heure de redécouvrir ses racines, profondément ancrées dans la neige.

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} non-sens écologique

    L’Arabie saoudite organisera les Jeux asiatiques d’hiver 2029 en plein désert

    Ski alpin : Alexis Pinturault sacré champion au classement de la Coupe du monde

    SKI ALPIN

    Coupe du monde de ski : la Française Tessa Worley remporte le géant d'ouverture à Sölden

    France24 - World

    Why these images do not prove that Vladimir Putin sent a 'body double' to Mariupol

    Issued on: 22/03/2023 - 14:52

    Lise Kiennemann

    Did Vladimir Putin really use a body double during his recent visit to Mariupol, Ukraine? That's the question posed by several posts that began circulating on social media on March 20, 2023. However, while these posts claim to show evidence of physical differences in the president's face, the images they rely on are far from conclusive. 

    If you only have a minute:

    • Since March 20, there have been a number of posts circulating online claiming that the Russian president did not actually visit Mariupol on March 19, and that he sent a "double" in his place.
    • The claim is based on three images which are said to be taken in different locations on different dates, showing physical differences in Putin's facial structure. 
    • However, the dates and locations provided with these images are incorrect and the physical differences seen in the photos can be attributed to age and facial expression. 

    The fact-check, in detail

    The Kremlin reported on March 19 that the Russian president had visited war-ravaged Mariupol, a city in eastern Ukraine which has been occupied by the Russian army since May 2022. 

    But this surprise visit, only announced by Moscow after the fact, fuelled rumours online. According to a number of posts shared on Twitter, Facebook and Telegram, Putin actually sent a body double in his place. 

    The allegations are based on an image which compares three photos of the Russian president, said to have been taken on February 21 in Moscow, March 18 in Sevastopol, and March 19 in Mariupol. The image highlights differences in Putin's facial structure, presented as evidence that it was not he who appeared in Mariupol. 

    The image was even shared by Anton Gerashchenko, advisor to the minister of internal affairs of Ukraine, and shared more than 6,000 times. 

    However, these images do not prove anything: they were taken over the course of several years, and capture the Russian president's different facial expressions, which explains the visible differences.

    The first image taken in 2020, not 2023

    Contrary to the text written on the image, the first photo on the left was not taken on February 21, 2023 in Moscow. 

    We isolated the image and did a reverse image search (click here to find out how) and found it published by a Russian news agency in an article dated February 23, 2020.

    The photograph was therefore taken three years ago, before the beginning of the current invasion of Ukraine. This three-year gap could explain the subtle differences in Putin's facial features.

    The second photo taken in Mariupol, not Sevastopol

    The second photo is taken from a report published on March 19, 2023 by the Russian media Izviesta, as indicated in this article by the Italian verification media Open.online

    The report is available on the media's Telegram page. "During his working trip to Mariupol, Vladimir Putin spoke with the residents. [...] The residents of the new houses also invited the president to come and see how they had settled in," it says in the video. 

    A screenshot from this report was mirrored to better compare it to the other images of Putin shared online. The screenshot was taken at a moment in the video when the Russian president was grimacing, which may explain why his chin looks different from other official images. 

    In other parts of the video, however, we see the Russian president from other angles, from which he can be more easily identified. 

    And contrary to what was written on the misleading post, this image was taken in Mariupol, over 600 km away from Sevastopol.

    A final photo taken from the same trip to Mariupol

    The final photo of Putin, appearing at the left of the original image, is actually a screenshot taken from the same report filmed in Mariupol by Izviesta and published on March 19. Therefore, two of these images of the Russian president were taken at the same time and place.

    Accusations of staged official visits

    Since the beginning of the Russian invasion in February 2022, Vladimir Putin has often been accused of using look-alikes or body doubles during his travels. Some posts online accuse the president of hiding from public view, because he is afraid or doesn't trust his entourage.

    These suspicions are often fuelled by Ukrainian media and officials.

    The Ukrainian media outlet The Kyiv Post, for example, picked up on the three photos shared recently, asking Ukrainian military intelligence official Andriy Yusov about it. "A man who looks like Putin visited Mariupol," he commented simply.

    In October 2022, the head of Ukrainian military intelligence, Kyrylo Budanov, told Ukrainian television that the Russian president was using "at least three look-alikes" who had undergone "plastic surgery" to look more like him, as reported in British tabloids such as The Daily Mail. These allegations have never been independently proven.

    Vladimir Putin has also been repeatedly accused of using extras during his travels.

    >> Read more on The Observers: Is this blonde woman with Putin a ‘paid extra’ for photo-ops? Nope

    Meanwhile, Ukrainian President Volodymyr Zelensky has also been accused of staging his movements and visits. For example, posts from October 2022 used a video taken out of context to claim Zelensky was shooting his videos from a studio, not on the ground.

    Download the app

    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
    Известия (RUS)

    Российский военный рассказал о борьбе с украинскими дронами в зоне СВО

    Корреспондент «Известий» Дмитрий Астрахань 22 марта побывал на российских позициях на авдеевском направлении и пообщался с бойцами, которые ведут борьбу с украинскими беспилотниками.

    Боец с позывным Персей рассказал о том, как действует бригада «Кальмиус» 1-го армейского корпуса. В частности, у подразделения есть ружье с подавлением GPS-сигнала у дрона.

    «Целимся, чтобы он [беспилотник] попал в прицел, зажимаем курок, и через минут пять коптер садится на землю», — отметил военнослужащий.

    Он добавил, что недавно бойцам удалось посадить два таких дрона.

    Потери лиц: почему ВФУ не отступают из Авдеевки Украинские формирования готовы держаться за территорию ДНР, не обращая внимания на количество погибших

    В начале марта российские военные протестировали российское противодронное ружье «Гарпия» под Донецком.

    В январе сообщалось, что российские военные сбили гигантский дрон Вооруженных сил Украины под Артемовском (украинское название — Бахмут). Беспилотник имел шесть винтов и нес на себе четыре гранаты.

    Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

    France24 - Monde

    Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe

    Proposé par

    Publié le : 16/03/2023 - 17:31

    The green paths

    L'Institut du monde arabe de Paris et la Fondation pour le développement de l'art et de la culture de l'Ouzbékistan organisent une exposition qui nous plonge dans l'histoire et le savoir-faire ancestral de l'Ouzbékistan au tournant du XXe siècle.

    Jusqu'en juin 2023, l'Institut du monde arabe accueille une exposition consacrée aux textiles anciens de l'Ouzbékistan. Elle s’intitule : « Sur les routes de Samarcande. Merveilles de la soie et de l'or ». Les visiteurs de l'exposition peuvent découvrir, pour la première fois, des artefacts historiques uniques jamais vus en dehors de l'Ouzbékistan.

    Lors du salon du tourisme IFTM à Paris en septembre dernier, l'ambassadeur d'Ouzbékistan en France, Sardor Rustambaev, a déclaré que son pays était « un joyau caché de l'Asie centrale ». « Tout le monde connaît la Grande Route de la soie et la plupart des gens connaissent les villes de Samarkand ou de Boukhara. Cependant, peu d'entre eux savent qu'elles sont situées dans l'Ouzbékistan moderne ».

    L’exposition présente près de 300 pièces originales sur une surface de plus de 1 100 m², comprenant des bijoux, des objets précieux et des broderies, représentatifs des trésors de l'Ouzbékistan ancien.

    Plus tôt cette année, une autre exposition intitulée « Les splendeurs des oasis de l'Ouzbékistan » a eu lieu au Louvre. Elle présentait le pays d'Asie centrale comme un carrefour des civilisations et une pierre angulaire de l'ancienne Route de la Soie.

    Pour Rustambaev, les villes ouzbèkes font du pays un incontournable sur le continent asiatique : « Samarcande est une ancienne civilisation vieille de près de trois mille ans, soit le même âge que Rome. Nous avons toujours été au carrefour de différentes civilisations et nations, et faisant partie de la grande route de la soie, le pays a servi de pont entre l'Est et l'Ouest, entre le Nord et le Sud ».

    L'Ouzbékistan expose pour la première fois sa culture et son histoire uniques au public français, ainsi qu'aux milliers de visiteurs internationaux, impatients de percer les mystères de la Route de la soie.

    Sur les routes de Samarcande. Merveilles de soie et d'or, IMA, jusqu’au 4 juin 2023

    #Ouzbékistan #Tourisme #Expositions #Voyage #Histoire #Asie #Paris #Samarcande #Art #Musée #Peinture #Louvre

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    Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

    Известия (RUS)

    В Подмосковье неизвестный зарезал подростка и ранил еще одного

    Мужчина напал 22 марта с ножом на двух подростков в подмосковном Красногорске. По информации «Известий», преступление было совершено возле аптеки на Подмосковном бульваре.

    В результате нападения один из пострадавших погиб на месте, второго госпитализировали.

    Полиция объявила подозреваемого в розыск. «Известия» получили фото человека, которого ищут стражи порядка.

    Запредельная жестокость: нужно ли менять критерии для самообороны В Совфеде предлагают учитывать, какая из сторон конфликта физически слабее

    Ранее, 16 марта, нетрезвый мужчина напал с ножом на мать с ребенком в пункте выдачи заказов во Всеволожском районе Ленинградской области. Сотруднице пункта выдачи удалось нажать тревожную кнопку, на вызов прибыли бойцы Росгвардии. Они обезвредили злоумышленника и доставили в отдел полиции.

    France24 - Monde

    Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

    Proposé par

    Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09

    The green paths

    Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.

    Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.

    Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.

    "Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".

    Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.

    “Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".

    En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".

    En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.

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    Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe

    France24 - Monde

    Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école

    Proposé par

    Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50

    Unicef

    Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.

    “La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.

    Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.

    Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.

    C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.

    Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique

    Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.

    Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.

    L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.

    Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/

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    Известия (RUS)

    Глава Чувашии прокомментировал третий случай заражения сибирской язвой

    У еще одного жителя Чувашии выявлены признаки заражения сибирской язвой. Об этом 22 марта сообщил журналистам глава региона Олег Николаев.

    «Вчера в рамках мониторинга состояния здоровья тех людей, которые находились под наблюдением наших медработников, выявили определенные недомогания у еще одного человека, который участвовал в забое скотины. По тем данным, которые он предоставил, конечно же, есть все признаки того, что человек тоже заболел сибирской язвой», — рассказал он.

    Николаев уточнил, что этот человек успел покинуть Чувашию и отправиться на заработки в другой регион. Были приняты меры для изоляции больного.

    «В рамках взаимодействия медицинских организаций предприняты все регламентные нормы. Больной изолирован, находится под наблюдением. Анализы отобраны и находятся в лаборатории. Ну и, конечно же, наша система здравоохранения готова его транспортировать на территорию Чувашской Республики для того, чтобы уже здесь проводить все лечебные мероприятия», — дополнил глава региона.

    Иммунный запрет: в России создают новый метод лечения волчанки Ученые хотят повлиять на первопричину неизлечимой пока болезни

    О госпитализации этого пациента с подозрением на сибирскую язву в Подмосковье стало известно ранее в этот день. Сообщалось, что он прибыл на территорию области из Республики Чувашия. Специалисты организовали комплекс необходимых противоэпидемических мероприятий.

    В тот же день пресс-служба министерства здравоохранения Чувашии сообщила, что в регион доставили 750 доз вакцины против сибирской язвы. Прививки поставят тем, чья работа связана с повышенным риском заражения.

    15 марта в Чувашии госпитализировали двух человек с сибирской язвой. Позже выяснилось, что источником заражения стала туша быка.

    Научный сотрудник Института иммунологии и физиологии Уральского отделения РАН Михаил Болков заверил, что случаи сибирской язвы в Чувашии не приведут к вспышке заболевания.

    Сибирская язва — инфекционное заболевание, вызываемое бактериями Bacillus anthracis. Болезнь поражает кожу, легкие и кишечник заболевшего. Распространителями сибирской язвы являются больные сельскохозяйственные животные: быки, коровы, лошади, ослы, овцы, козы, олени и верблюды. Заболеть ею животные могут только в случае выпаса на скотомогильниках.

    New York Times - World

    The Tech Worker With a 4-Hour Commute From the West Bank to Tel Aviv

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    The Saturday Profile

    Moha Alshawamreh is among the few Palestinians who work in Israel’s tech industry. His commute shows both the inequities of life in the West Bank and an exception to them.

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    By Patrick Kingsley

    Patrick Kingsley reports on Israelis and Palestinians for The Times, and Laura Boushnak is a photographer. They spent several days with Moha Alshawamreh in Israel and the occupied West Bank.

    As hundreds of Palestinians filed through an Israeli checkpoint one recent Monday morning, most were dressed for a day of manual labor. But there was at least one striking exception.

    Moha Alshawamreh, 31, wore a button-up shirt and carried a computer. While many of his relatives and neighbors, mostly male, were headed to the construction sites of southern Israel — providing cheap Palestinian labor for some of the lowest-paid jobs in Israel — Mr. Alshawamreh was on his way to a tech firm in Tel Aviv.

    “Look at all these people,” Mr. Alshawamreh said that day in January, with a mix of sadness and empathy. “You don’t see any of them with a laptop or going to an office.”

    Mr. Alshawamreh, the son of a laborer and a stay-at-home mother, is an engineer for a firm that uses artificial intelligence to improve retail websites — and one of the very few Palestinians working in the Israeli tech industry, considered one of the world’s most innovative.

    He wound up there after a remarkable set of circumstances, including encounters with a book about the Holocaust, college half a world away and an Israeli pop star.

    His journey to work — through the turnstiles and security scanners of Israeli checkpoints — highlights the inequities between Palestinians and Israelis living in the West Bank, which is currently experiencing some of its deadliest violence in two decades. His journey through life — from an occupied village to a Tel Aviv skyscraper — highlights a rare exception to that imbalance.

    Mr. Alshawamreh said Israelis should know that his yearslong odyssey was “emotionally and mentally exhausting to the brink of tears.” Palestinians should see that “what I did proves that it is possible,” he added.

    Mr. Alshawamreh’s working week began in the village where he grew up, Deir al-Asal al-Fauqa, a sleepy hilltop community of about 2,000 Palestinians in the southern West Bank. The village lies just east of a gray wall, hundreds of miles long, that Israel built to curb Palestinian attacks from the West Bank, which Israel captured from Jordan during the Arab-Israeli War of 1967.

    To cross that wall and head to Tel Aviv, Israelis living in the nearest Jewish settlement — built in 1982 and considered illegal under international law by most countries — can drive north through a nearby checkpoint that Palestinians are barred from using. By that route, settlers can reach Tel Aviv in 75 minutes.

    But Mr. Alshawamreh must enter Israel on foot, through a separate checkpoint in Meitar, 10 miles by road to the south. That restriction doubles the distance of his commute and more than triples its duration.

    To reach the crossing, Mr. Alshawamreh rose at 5 a.m. and waited in the darkness for a southbound car pool.

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    By sunrise, he was among hundreds of Palestinians at Meitar filing through an airport-style security system that aims to stop gunmen from entering Israel. On the Israeli side, another car pool took him to Beersheba, the nearest big city in southern Israel.

    “It’s like moving from the third world to the second world to the first world,” he said of his commute.

    A chance discovery in Beersheba long ago set Mr. Alshawamreh on his current trajectory.

    Mr. Alshawamreh’s father, Meshref, 63, has worked as a day laborer in Beersheba for years. One day about 15 years ago, Meshref brought home a book he’d found in the city. It was “Man’s Search for Meaning,” by Viktor E. Frankl — an account of the author’s experience in Nazi concentration camps.

    20 miles

    Mediterranean

    Sea

    Jordan R.

    West

    Bank

    Tel Aviv

    JORDAN

    DESTINATION

    Jerusalem

    ISRAEl

    Dead

    Sea

    Deir al-Asal al-Fauqa

    GAZA

    STRIP

    ORIGIN

    Meitar

    Beersheba

    By The New York Times

    Mr. Alshawamreh, then a teenager, picked it up. He found more than he expected — a primer on the Holocaust, a subject sometimes dismissed or minimized in Palestinian discourse, and a lesson in resilience.

    Through Mr. Frankl’s writing, Mr. Alshawamreh concluded that “it is our decision whether we want to perish due to our trauma — or if we want to put meaning into it and thrive because of it.”

    Suddenly, Mr. Alshawamreh’s horizons expanded, he said. Before, he had simply expected to follow in his father’s footsteps. Now, he imagined something bigger.

    He won a scholarship to a university in Malaysia, earning his first degree in computer science. Then he earned another scholarship in South Korea, acquiring fluent Korean and a master’s degree in behavioral economics.

    Despite that résumé, jobs were hard to find back in the tiny Palestinian tech industry.

    More than half of college-level tech graduates in the West Bank fail to find work in the field, according to estimates by the Palestinian Internship Program, which is based in Israel and trains Palestinian would-be entrepreneurs. Overall unemployment in the territory is around 13 percent, contrasted with 4 percent in Israel and 46 percent in the Gaza Strip.

    Mr. Alshawamreh began to consider working in Israel. Though he grew up a few hundred yards from Israel, he first heard about its reputation as the “Start-Up Nation” while studying in South Korea. An idea took root: Could he find work in Tel Aviv?

    “Then I came home,” Mr. Alshawamreh said, “and reality hit.”

    An Israeli settler in the West Bank has no legal hurdle to working in Tel Aviv, but Mr. Alshawamreh needed a work permit to enter Israel as well as an employer willing to undergo the many bureaucratic contortions required to hire a Palestinian.

    Experts reckon there are only a few dozen Palestinians among the 360,000 workers in the Israeli tech sector, in addition to a few hundred working remotely from the West Bank.

    Then in 2018, a breakthrough: Mr. Alshawamreh won a three-month internship at an Israeli company building cancer-screening technology — and, with it, a work permit.

    Full-time work proved elusive. So, with his permit still valid, he instead became a rare Palestinian student at Tel Aviv University. He pursued a third degree — a master’s in business administration, half of it funded by the college, and lived in Tel Aviv.

    But without a job, Mr. Alshawamreh struggled to pay his share of the fees and was suspended halfway through. He emailed dozens of prominent Israelis and Palestinians, asking for help.

    One of Israel’s best-known pop stars, David Broza, unexpectedly wrote back. Moved by Mr. Alshawamreh’s plight, Mr. Broza let him stay in his home and helped raise the college fees.

    “I have no idea what took over,” Mr. Broza recalled recently. “But the next thing I know is I give him the key to my house.”

    Soon after, the suspension was lifted, allowing Mr. Alshawamreh to earn the M.B.A. But even with three degrees, work was scarce.

    It took another two years, scores of rejected job applications and a bout of depression before Mr. Alshawamreh finally found a full-time tech job at the Israeli firm Syte.

    His role involves speaking with clients and troubleshooting problems with their websites. He has grander ambitions; he hopes one day to found a Palestinian version of Uber. But this job is a start.

    Mr. Alshawamreh’s willingness to engage with Israelis has sometimes attracted criticism from fellow Palestinians.

    For critics, working in construction in Israel is acceptable, given the high unemployment in the West Bank. Reaping the benefits of Tel Aviv office life, however, is a step too far, in their view. They think such workers normalize the occupation by engaging too closely with Israelis.

    But to Mr. Alshawamreh, there will be little progress toward peace unless Palestinians and Israelis treat one another as partners.

    “My message is that we should learn more about each other,” he said. “Break the walls, talk — and put ourselves in each other’s shoes and see each other as two traumatized peoples.”

    His own journey has already enlightened Israeli colleagues.

    After catching a bus from Beersheba, Mr. Alshawamreh finally reached Tel Aviv shortly before 10 a.m., about four hours after leaving home.

    “It’s more than just commuting,” one of his Israeli colleagues, Linda Levy, said. She added, “He’s made me aware of things I had no clue existed in Israel.”

    Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem.

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    France24 - World

    UN warns 'vampiric' water use leading to 'imminent' global crisis

    Issued on: 22/03/2023 - 03:49Modified: 22/03/2023 - 08:55

    NEWS WIRES

    Humanity's "lifeblood" -- water -- is increasingly at risk around the world due to "vampiric overconsumption and overdevelopment," the UN warned in a report, published hours ahead of a major summit on the issue was set to begin Wednesday.

    The world is "blindly travelling a dangerous path" as "unsustainable water use, pollution and unchecked global warming are draining humanity's lifeblood," United Nations Secretary General Antonio Guterres said in a foreword to the report, released hours ahead of the first major UN meeting on water resources in nearly half a century.

    Co-hosted by the governments of Tajikistan and the Netherlands, the UN Water Conference will gather some 6,500 participants, including a hundred ministers and a dozen heads of state and government Wednesday through Friday in New York.

    Richard Connor, lead author of report, told AFP that the impact of the "world water crisis" will be a "matter of scenarios."

    "If nothing is done, it will be a business-as-usual scenario -- it will keep on being between 40 percent and 50 percent of the population of the world that does not have access to sanitation and roughly 20-25 percent of the world will not have access to safe water supply."

    With the global population increasing every day, "in absolute numbers, there'll be more and more people that don't have access to these services," he said.

    At the UN conference, governments and actors in the public and private sectors are invited to present proposals for a so-called water action agenda to reverse that trend and help meet the development goal, set in 2015, of ensuring "access to water and sanitation for all by 2030."

    The last conference at this high level on the issue, which lacks a global treaty or a dedicated UN agency, was held in 1977 in Mar del Plata, Argentina.

    Some observers have already voiced concerns about the scope of these commitments and the availability of funding to implement them.

    "There is much to do and time is not on our side," said Gilbert Houngbo, chair of UN-Water, a forum for coordinating work on the topic.

    The report, published by UN-Water and UNESCO, warns that "scarcity is becoming endemic" due to overconsumption and pollution, while global warming will increase seasonal water shortages in both areas with abundant water as well as those already strained.

    'Now or never'

    "About 10% of the world's population lives in a country where water stress has reached a high or critical level," the report says.

    According to the most recent UN climate report, published Monday by the IPCC expert panel, "roughly half of the world's population currently experience severe water scarcity for at least part of the year."

    Those shortages have the most significant impact on the poor, Connor told AFP.

    "No matter where you are, if you are rich enough, you will manage to get water," he said.

    The report notes the particular impact of existing water supplies becoming contaminated due to underperforming or nonexistent sanitation systems.

    "At least 2 billion people (globally) use a drinking water source contaminated with feces, putting them at risk of contracting cholera, dysentery, typhoid and polio," it said.

    That high number does not even take into account pollution from pharmaceuticals, chemicals, pesticides, microplastics and nanomaterials.

    To ensure access to safe drinking water for all by 2030, current levels of investment would have to be tripled, the report says.

    Freshwater ecosystems -- which in addition to water, provide life-sustaining economic resources and help combat global warming -- "are among the most threatened in the world," the report warns.

    "We have to act now because water insecurity is undermining food security, health security, energy security or urban development and societal issues," Henk Ovink, the Dutch special envoy for water, told AFP.

    "It's now or never as we say -- a once in a generation opportunity."

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Winter drought

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    Valeurs Actuelles

    Essonne : sa nièce lui a « manqué de respect », il lui donne un coup de hache en pleine rue

    Un acte d’une violence impressionnante. Le 23 octobre 2019, un homme alors âgé de 63 ans, attend sa nièce à un arrêt de bus, à Juvisy. Il dissimule sous sa veste une hache, et attaque la jeune fille. Heureusement, son sac à dos, où était rangé son ordinateur, amortit le coup.

    Plus de 2 ans se sont écoulés. Le procès du sexagénaire s’est ouvert ce mardi 21 mars. Devant la cour d’assises de l’Essonne, à Évry-Courcouronnes, il tente d’expliquer son geste. Un différend familial serait la raison de cette agression, raconte Le Parisien.

    « Elle porte mon nom et m’a manqué de respect »

    Tout commence il y a une dizaine d’années. Les parents de la victime décident de faire adopter leur fille par son oncle et sa tante. Cette dernière ayant la nationalité française, la jeune fille a vu des portes s’ouvrir pour son avenir, notamment en étudiant au lycée français de Pondichéry.

    Alors que sa nièce réussit brillamment dans son lycée, son oncle, plus « traditionaliste », tente de mettre fin à ses études en la déclarant morte, puis en essayant d’empêcher son arrivée en France. Cela crée des tensions dans la famille, et les ponts sont coupés avec l’agresseur.

    Quatre mois avant l’attaque, il tente de renouer le contact avec sa nièce, en vain. « Elle porte mon nom et m’a manqué de respect », explique-t-il à la barre. « Mon idée était de la rencontrer et de discuter. Je me suis dit qu’avec la hache, je pouvais faire peur. J’étais en colère. »

    Deux vertèbres fracturées

    Le jour de l’agression, les différents témoignages révèlent que l’homme n’a pas essayé de discuter avec la victime et l’a attaqué directement. « Je voulais lui faire peur verbalement en lui disant : ‘Enlève mon nom’. Mais en arrivant là-bas, ça s’est passé autrement. En une seconde, ça a changé. J’ai commis une faute. Ça a mal tourné. »

    Il a été révélé que cela faisait plusieurs jours que l’accusé repérait les habitudes de sa nièce. La jeune femme a eu deux vertèbres fracturées et a dû porter une minerve pendant trois mois. « J’étais incapable de me changer, de prendre une douche seule », sanglote-t-elle à la barre. Le verdict est attendu ce mercredi

    Essone : les dernières actualités

    Essonne : une rixe au couteau à Draveil fait deux blessés

    Essonne : un jeune homme violemment agressé à coups de marteau

    Essonne : un réfugié afghan de 12 ans suspecté d’avoir violé une adolescente dans un foyer

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    Экс-защитник СКА отказался смотреть ЧМ из-за отстранения сборной РФ

    Экс-защитник петербургского СКА Кирилл Сафонов не будет смотреть чемпионат мира по хоккею, так как без участия сборной России считает это мероприятие неинтересным. Об этом хоккеист заявил 22 марта «Известиям».

    Так Сафонов отреагировал на решение Международной федерации хоккея (IIHF) продлить отстранение сборных России и Белоруссии от международных турниров.

    «Я не смотрю чемпионат мира без участия России. Уверен, что там собираются классные хоккеисты, но привык болеть за наших, и без участия нашей сборной это мероприятие не представляет никакого интереса», — сказал Сафонов.

    Спортсмен напомнил, что сейчас в России идет плей-офф КХЛ. По словам Сафонова, в этом году команды в Лиге сбалансированы по составу, а за счет того что многие легионеры уехали, у российских хоккеистов появилась хорошая возможность себя проявить.

    «Много новых имен мы в этом плей-офф увидели. Пока нет международных турниров, наши ребята наигрываются. Я уверен, что, когда сборная России вернется на международный уровень, наша команда будет сильной и мы увидим наверняка новые имена и новых звезд», — отметил Сафонов.

    От борта: что ждет мировой хоккей после исключения России Наша сборная не сыграет на международных турнирах, а Новосибирск и Омск лишились МЧМ-2023

    Ранее в этот день стало известно, что IIHF продлила отстранение сборных России и Белоруссии от международных турниров. В связи с этим сезон-2023/24 пройдет без российских и белорусских команд. Ожидается, что федерация вернется к вопросу допуска сборных только в марте 2024 года.

    В ноябре 2022 года дисциплинарный совет Международной федерации хоккея на льду объявил выговор Федерации хоккея России (ФХК) за нарушение кодекса этики организации. Отмечается, что ФХК должна была предпринять действия, чтобы команды, клубы и лиги под ее юрисдикцией не демонстрировали поддержку специальной военной операции России на Украине.

    28 февраля 2022 года IIHF приняла решение об отстранении сборных России и Белоруссии от участия в международных соревнованиях на неопределенный срок. Команды уже пропустили чемпионат мира 2022 года в Финляндии.

    Позднее независимый дисциплинарный совет IIHF отклонил апелляцию Федерации хоккея России (ФХР) на отстранение сборных России от участия в международных соревнованиях.

    В тот же день IIHF лишила Россию права проведения молодежного чемпионата мира в 2023 году, который должен пройти в Омске и Новосибирске с 26 декабря 2022 года по 5 января 2023 года.

    Российских спортсменов стали отстранять от участия во многих международных спортивных соревнованиях после начала спецоперации РФ по защите Донбасса. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

    New York Times - World

    The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)

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    the Saturday Profile

    Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.

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    By Jason Horowitz

    ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.

    “I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.

    Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.

    It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.

    A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.

    With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.

    “It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”

    The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”

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    Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”

    She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.

    Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.

    Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.

    But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.

    She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.

    She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.

    “Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”

    One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.

    “Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”

    But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.

    Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”

    Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.

    But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”

    That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”

    Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”

    Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”

    The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.

    Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”

    She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.

    Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.

    “Well,” she said. “We’ll see.”

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    L'Humanité

    Dachau, laboratoire du système concentrationnaire

    Il était une fois

    Le 22 mars 1933, deux mois après l’arrivée au pouvoir d’Hitler, est ouvert, sous la houlette d’Heinrich Himmler, le camp de concentration de Dachau. Destiné tout d’abord aux opposants politiques - militants communistes en tête -, il accueillera in fine tous les indésirables du IIIe Reich : juifs, homosexuels, tsiganes, criminels de droit commun... Emblématique de la barbarie nationale-socialiste, Dachau servira de modèle pour tous les camps nazis.

    Bernard Frederick

    Le 30 janvier 1933, le maréchal Paul von Hindenburg, Reichspräsident et légende de la Première Guerre mondiale, nomme au poste de chancelier de la République de Weimar Adolf Hitler, dont le parti politique, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), a obtenu 33,1 % des voix lors des élections fédérales de novembre 1932, contre 20,4 % aux sociaux-démocrates et 16,9 % aux communistes. Hitler est contraint de former un gouvernement de coalition avec la droite nationaliste mais, dès le 1er février, il obtient d’Hindenburg la dissolution du Reichstag et de nouvelles élections, prévues le 5 mars.

    L’incendie du Reichstag, le 27 février 1933, provocation fomentée par les nazis, qui accusent les communistes, une semaine avant les élections, est le prétexte pour suspendre toutes les libertés civiles et arrêter des centaines de communistes, dont des députés, ainsi que des sociaux-démocrates. Ces mesures, parfaitement illégales, sont entérinées le 28 février par le « décret du président du Reich pour la protection du peuple et de l’État », qu’Hitler a obtenu du vieux maréchal. Et qui crée la « détention de protection » et suspend les droits civiques et les droits de l’homme « jusqu’à nouvel ordre ».

    C’est dans ce contexte que, le 20 mars 1933, Heinrich Himmler, préfet de la police de Bavière, annonce, lors d’une conférence de presse, que, le mercredi 22 mars, « s’ouvrira près de Dachau le premier camp de concentration. Il a une capacité de 5 000 personnes ». Il est destiné à l’incarcération d’opposants politiques : communistes, syndicalistes et sociaux-démocrates.

    Le camp est situé en Bavière, tout près de la petite ville de Dachau, à une vingtaine de kilomètres de Munich, sur un territoire marécageux et boisé. En 1916, une fabrique de munitions y avait été installée, avec des halls de production, des dépôts et des logements pour 8 000 ouvriers. Après l’arrêt de l’usine en 1920, les bâtiments se sont délabrés. Le lieu, entouré par un haut mur, n’en convenait pas moins parfaitement pour l’installation d’un camp de concentration.

    Les premiers détenus sont amenés au camp de Dachau, le 22 mars. Les nazis bavarois y ont placé environ 5 400 personnes en « détention de protection » jusqu’au 13 avril 1933. Quelque 1 600 d’entre elles sont alors relâchées et 3 700 restent incarcérées.

    Jusqu’en 1938, le nombre total de détenus oscillera entre 2 000 et 2 500. Les communistes allemands constituent le premier contingent. Ils sont ensuite rejoints par de plus en plus de sociaux-démocrates, d’hommes politiques issus de la bourgeoisie et des monarchistes.

    Les conditions de détention se dégradent très vite. Le 1er avril 1933, Himmler est nommé commandant de la police politique de Bavière et fait savoir dès le lendemain au commandant de la police de sûreté (Schutzpolizei) que « le camp de concentration de Dachau sera subordonné, avec effet immédiat, au chef de la police politique auxiliaire ». C’est-à-dire à lui-même. Le 10 avril, l’Oberführer SS Johann-Erasmus Freiherr von Malsen-Ponickau, s’adressant aux gardes, déclare que celui qui s’imagine que « les détenus à garder ont figure humaine » ou qui « ne supporte pas la vue du sang » est incapable d’y exercer des fonctions.

    Le premier commandant de Dachau est le SS-Standartenführer Hilmar Wäckerle, jusqu’en juin 1933, date à laquelle il est démis de ses fonctions en raison du scandale que provoque la mort de plusieurs prisonniers – il y a encore, à cette époque, des juges républicains. Le SS-Standartenführer Theodor Eicke est nommé par Himmler en remplacement de ­Wäckerle. Au moment de sa nomination, il se trouve dans une clinique psychiatrique.

    Sous Eicke, Dachau devient une base d’entraînement à la gestion des camps. Une discipline implacable, basée sur la terreur, y règne, et des châtiments cruels, pouvant aller jusqu’à la peine de mort, y sont appliqués. Extrait du règlement qu’il a rédigé : « Quiconque fait de la politique, tient des discours ou des réunions de provocation, forme des clans, se rassemble avec d’autres dans le but d’inciter à la révolte, se livre à une nauséabonde propagande d’opposition ou autre, sera pendu en vertu du droit révolutionnaire ; quiconque se sera livré à des voies de fait sur la personne d’un garde, aura refusé d’obéir ou se sera révolté sous quelque forme que ce soit, sera considéré comme mutin et fusillé sur-le-champ ou pendu. »

    Un système de travail forcé est introduit. Dans les premières années, des travaux exténuants visent à terroriser et punir les détenus ; à partir de 1938, cette main-d’œuvre est aussi utilisée pour l’agrandissement du camp. Puis, lorsque le régime recourt massivement au travail forcé des déportés dans le cadre de la « guerre totale », un vaste réseau de Kommandos (camps) extérieurs implantés près des usines y est créé, principalement pour l’armement aérien.

    Eicke invente aussi le costume rayé des prisonniers et les triangles de couleur pour indiquer leur statut : rouge pour les prisonniers politiques, vert pour les droits communs, rose pour les homosexuels, violet pour les Témoins de Jéhovah.

    Deux mois après l’arrivée d’Eicke, les meurtres commencent. Le député communiste allemand Franz Stenzer est abattu le 22 août 1933 ; le 27, un journaliste communiste est assassiné par Eicke lui-même. D’autres vont suivre.

    Eicke fait aussi de Dachau une école où il forme de nombreux commandants de camps de concentration existants ou à venir, comme Rudolf Höss, futur directeur d’Auschwitz. Le 4 juillet 1933, Himmler nomme Eicke inspecteur des camps de concentration, auxquels il va appliquer le modèle d’organisation qu’il a élaboré à Dachau, et commandant des unités SS Totenkopf (« tête de mort » en français ; elles assurent principalement la garde des camps).

    Après la Nuit de cristal, le pogrom organisé par les hitlériens dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, 11 000 juifs sont envoyés à Dachau. À partir de 1939, le camp se développe pour accueillir des milliers de déportés, représentant 38 nationalités. Entre 1933 et 1945, il a reçu plus de 200 000 détenus dans le camp central et dans les 183 Kommandos extérieurs. Au moins 28 000 prisonniers y sont morts entre juin 1940 et mai 1945, et certainement plus de 13 000 auparavant, 160 000 autres seront marqués à vie par les tortures, le travail forcé et les terribles conditions de détention.

    À Dachau, des médecins allemands effectuent des expériences sur des prisonniers. Y sont réalisés notamment des expérimentations à haute altitude avec une chambre de décompression et sur l’hypothermie pour l’armée de l’air, des procédés pour rendre l’eau de mer potable, des tests de nouveaux médicaments contre le paludisme et un anticoagulant, ainsi que, comme dans d’autres camps nazis, contre le typhus, la tuberculose, la fièvre typhoïde… Des centaines de déportés en sont morts ou ont gardé de graves séquelles de ces pratiques.

    Après l’attaque de l’URSS, en juin 1941, des prisonniers de guerre soviétiques, sélectionnés par la Gestapo parce qu’identifiés comme intellectuels, juifs ou fonctionnaires communistes, sont fusillés par les SS du camp au cours d’exécutions de masse. Plus de 4 000 sont ainsi assassinés en 1941-1942.

    La résistance s’est organisée à Dachau, d’abord autour des déportés communistes autrichiens, puis elle s’est internationalisée dans le Comité international des détenus, devenu par la suite Comité international de Dachau (CID).

    Devant l’avancée des Alliés, les SS commencent à évacuer des détenus du camp de Dachau – ils sont alors près de 68 000, sous-camps compris–, fin avril 1945. Quelque 25 000 prisonniers sont forcés de marcher en direction du Tyrol, ou sont emmenés dans des trains de marchandises. Plusieurs milliers y laissent la vie. L’arrivée à Dachau de déportés évacués d’autres camps provoque une épidémie de typhus. Le 28 avril, le dernier Kommando de travail, composé d’Allemands et d’Autrichiens dont beaucoup d’anciens des Brigades internationales, sorti du camp pour travailler, découvre les routes jonchées de cadavres des évacués, morts du typhus, d’épuisement ou abattus. Il décide de ne pas attendre l’arrivée des Américains. Otto Jendran, vétéran de la guerre d’Espagne, prend le commandement de cette troupe de résistants qui s’empare de l’hôtel de ville de Dachau. Après cinq heures d’une bataille inégale contre les SS, les insurgés tentent de s’enfuir, en vain pour la plupart.

    Le 29 avril 1945, les troupes de la 7e armée américaine entrent dans le camp de Dachau. Résistant communiste, Joseph Sanguedolce, futur maire de Saint-Étienne, est détenu dans le camp extérieur d’Allach. Il en raconte la libération : « Au matin du 29 avril, il n’y a plus de SS, les armes qui traînent sont récupérées par des détenus. Nous sommes coupés de l’extérieur (…). Les charniers grossissent. Les risques d’épidémie se précisent. Il y a moins d’une semaine de vivres (…). À l’intérieur des blocks, l’animation est grande. (Elle) cache mal l’anxiété qui nous étreint. Juste avant la tombée de la nuit, un sifflement suivi de détonations arrête nos ébats. Des obus (américains – NDLR) tombent sur des baraques dans le camp des juifs et celui des femmes. Il y a des morts et des blessés. (…) Le camp est entre nos mains, mais les Américains ne sont toujours pas là. Le Comité international a d’importantes dispositions à prendre (contre) l’épidémie de typhus. Le nombre de morts augmente considérablement. Le 30 avril au matin (…), au loin, des tanks américains passent ; bientôt, ils s’éloignent. (…) Soudain un cri : derrière les champs, surgissent des soldats (qui) avancent avec précaution. C’est une joie délirante. Des détenus pleurent, d’autres squelettes mus par on ne sait quelle force avancent et veulent voir les libérateurs. Ce sera pour beaucoup d’entre eux leur dernière satisfaction. » (1).

    Les Allemands ont fait une telle publicité sur le camp de concentration de Dachau lors de sa création qu’il est connu au-delà du Reich. En 1937, plusieurs journaux français publient des articles ou des reportages sur l’univers des camps, dont Dachau. Le magazine communiste « Regards » publie dans son édition du 7 janvier un texte du journaliste et militant antifasciste Stefan Priacel, parmi les premiers en France à dénoncer ce qui se passe à Dachau. Il base son article sur un reportage paru dans le journal nazi « Illustrierter Beobachter ». Il en traduit certains passages, à côté de photographies publiées à titre de propagande par cet hebdomadaire. « Il n’y a lieu ici de commenter ni ces photos, ni ces textes. Atrocement éloquents, ils disent ce que la plupart d’entre nous avaient hésité à écrire, par crainte d’être taxés d’exagération », souligne Stefan Priacel. Il poursuit : « Après nous avoir fait voir quelques ateliers, le “Illustrierter Beobachter” met sous les yeux de ses lecteurs des types de “sous-hommes” (Untermenschen). Trois têtes portent cette légende : “Trois représentants typiques de l’humanité inférieure au camp de concentration de Dachau. Un communiste. Un fainéant. Un criminel professionnel.”  En dépit des efforts du photographe et bien que le “communiste” porte une barbe de trois jours, le reporter n’est point parvenu à lui enlever un front large et intelligent, non plus que son regard douloureux et franc d’ouvrier allemand. » Ce n’était que le début, personne ne sait encore de quoi Dachau sera le nom.

    dachau
    Valeurs Actuelles

    Haute-Garonne : deux chefs d’entreprise percutent en voiture des voleurs de carburant

    C’était la fois de trop. Un trentenaire, accompagné de son père, a violemment percuté deux hommes d’origine géorgienne. Ces derniers venaient de leur voler du carburant à même le réservoir. Pris d’un élan de rage, le plus jeune a foncé, en voiture, sur les voleurs. L’un d’eux est grièvement blessé.

    Le conducteur et son père, des chefs d’entreprises, ont été interpellés à la suite de l’accident et ont été mis en examen, ce mardi 21 mars, pour violences avec arme, en réunion, rapporte La Dépêche.

    Une alarme anti-vol

    Ce n’était pas la première fois que les chefs d’entreprises se faisaient voler. Avec la montée des prix du carburant, un marché noir de l’essence se développe de plus en plus, et les principales cibles des voleurs ne sont autres que les sociétés de transports.

    L’entreprise des deux interpellés n’y a pas échappé. À plusieurs reprises, leurs réserves de carburant baissaient mystérieusement. Pour mettre fin au phénomène, le père et le fils ont décidé d’installer un système d’alarme anti-vol, qui se déclenche lorsque le siphon est forcé. Bingo. Dans les environs de 2 h du matin, ce mardi 21 mars, deux Géorgiens ont tenté de siphonner des réservoirs de poids lourds.

    Ni une, ni deux, le trentenaire a grimpé dans son véhicule et a coursé les deux pilleurs. Il n’a pas hésité à leur foncer dessus. L’un d’entre eux « est toujours en soin au service neurologique de l’hôpital. À ce stade des investigations, ses blessures sont très graves. Ses jours ne sont pas en danger, mais les plaies nécessitent 10 jours d’ITT », explique le procureur de la République à nos confrères.

    Garde à vue pour les deux entrepreneurs

    Le conducteur a été interpellé par les gendarmes dès leur arrivée sur les lieux de l’accident. Le père, qui a prévenu son fils du vol en cours et qui l’a laissé prendre le volant, a également été placé en garde à vue. Le parquet de Toulouse a estimé qu’il a joué un rôle dans ce drame.

    Les deux Géorgiens, âgés de 26 et 50 ans, sont aussi poursuivis pour vol en réunion. Ils devraient être jugés prochainement par le tribunal correctionnel de Toulouse.

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    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    New York Times - World

    The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most

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    The Saturday Profile

    Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.

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    By Constant Méheut

    Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.

    A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.

    And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.

    He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.

    Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.

    “This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”

    These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.

    His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.

    He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”

    The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.

    With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.

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    They are shaping the world around them. These are their stories.

    Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.

    “We wanted to repeat May 1968!” he said.

    Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.

    His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.

    In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”

    “I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”

    Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.

    Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.

    Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.

    Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.

    Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.

    “We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”

    In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.

    Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.

    His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”

    Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”

    But in the crowds, Mr. Reddé is popular.

    At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.

    “Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.

    Mr. Reddé is even a kind of human landmark.

    “We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”

    Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.

    “His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.

    Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.

    “He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.

    Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.

    Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.

    “Protesting rejuvenates,” he said.

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    BBC

    It might seem like a nice gesture to subsidise alcohol at these events, but it normalises alcohol within the workplace, which can be exclusionary for those who don’t drink – Emma Catterall

    Prosecco to toast a project wrap-up, cocktails at the Christmas party, an ‘al desko’ beer to end the week, payday drinks.

    Alcohol has long been a staple of workplace culture. In some industries, post-shift pints to unwind are par for the course; in others, drinking is woven into the fabric of the work itself, with client relationships built over boozy lunches and dinners. And yet, while the pandemic destabilised workplace social culture as we knew it, alcohol didn’t disappear. In many cases, especially early in the pandemic, pub happy hours simply moved to Zoom.

    In almost all spheres of life, regular alcohol consumption has been institutionalised, and even encouraged: it’s embedded in rites of passage, such as college and university; and carries through to the workplace as a bonding ritual, morale booster and stress reliever. Hosting meetings at bars and restaurants with drinks flowing is even part of some companies’ business strategy. In China, for instance, binge drinking is used as a kind of “moral contract”, in which potential business partners get drunk together to become friends, so they can trust each other not to harm the other person’s professional interests.

    In the UK, according to 2022 research from education charity Drinkaware, alcohol is more deeply ingrained in the private sector, with 86% of these employees more likely to say that there’s an expectation to drink at employer events than the public sector (15% versus 8%). They’re also 2.5 times more likely to have alcohol subsidised at work social events than in the public sector (23% vs 9%).

    Yet, as central as drinking is to workplace socialisation and strategy, there are signs that some companies are re-thinking the role of alcohol in professional settings.

    Some experts say this move is long overdue. After all, many workers don’t drink for personal reasons, and interactions involving alcohol at work can be fraught. Add to this the increasingly large cohort of Gen Zers who are driving deeper conversations about sobriety and normalising socialising without alcohol, and it raises questions: does alcohol have a place at work any longer – and should it?

    For employees who do opt out of alcohol at workplace events, there might be anxiety about their social and professional standing (Credit: Getty Images)

    Pressure to participate

    Although some employees welcome alcohol into their work lives, the emphasis on drinking culture in the workplace doesn’t sit well with all. And it’s often difficult to avoid.

    Research from 2019, conducted by researchers at the University of Stavanger in Norway, found that when employers or supervisors initiate drinking, employees feel obligated to participate. And among people in the UK, half of those surveyed by researchers at the University of Stirling in Scotland admitted to being pressured into drinking alcohol by colleagues and family. It also showed that generally, men felt coerced into drinking more often than women, with men 20% more likely to be encouraged into drinking by their colleagues and 37% more by their bosses.

    “It might seem like a nice gesture to subsidise alcohol at these events, but it normalises alcohol within the workplace, which can be exclusionary for those who don’t drink,” says Emma Catterall, evidence and research lead at Drinkaware. “Of course, peer pressure to drink is not unique to the workplace, but when we researched the topic in 2019, we found that co-workers were second only to friends as the main source of pressure to drink.” Their research shows colleagues are more influential than family members or spouses in encouraging people to drink more alcohol than they set out to.

    And plenty of people want things to change – one UK survey of more than 2,000 working adults revealed 43% of respondents say there’s too much pressure to drink when socialising with work colleagues, and 53% would like there to be less pressure to do so.

    For employees who do opt out, there might be anxiety about their social standing at work. “The most common concern is that workers might miss out on important bonding and networking opportunities,” says Gordon Sayre, an assistant professor of organizational behaviour at Emylon Business School, France. “What’s at stake will also depend on drinking norms within an organization, industry or culture. While many workplaces don't have any strong norms around drinking, others might have a long tradition of happy hours and going out with colleagues after work.”

    This can put workers in a Catch-22: conform and consume alcohol, jeopardising your own personal values, reputation and even safety; or duck out entirely, and potentially curtail your professional progression.

     A change in spirit

    There is evidence, however, that workplace culture is evolving away from a focus on alcohol. Throughout the past few years, for instance, large companies including Salesforce, Uber and Jet made moves to reduce or completely ban alcohol in the workplace.

    “Things have certainly changed in recent decades, with a gradual shift away from workplace socialising focused on alcohol,” says Andrew Misell, director for Wales at the charity Alcohol Change UK. “It’s part of a broader recognition of health and safety issues as well as appropriate and inappropriate behaviour and harassment in the workplace, that have helped to chip away at that traditional workplace drinking culture.”

    Even outside the 9-to-5, personal relationships with alcohol are shifting. Trends show Americans, for instance, are drinking less than they used to, with the average number of drinks consumed falling from 4.8 in 2009 to 3.6 in 2021, per Gallup data. According to UK data published by the NHS in 2022, there has been a gradual decrease in people’s maximum daily alcohol consumption. The proportion of adults who drank more than three units (women) or four units (men) on any day in the last week fell from 37% in 2009 to 30% in 2019.

    Conversations about sobriety and struggles with alcohol have also become less taboo, particularly in online communities like TikTok and Instagram. Global and national campaigns such as Dry January and Go Sober for October garner more adherents with each passing year. In 2013, 4,000 Britons took part in Dry January; by 2022, numbers reached more than 130,000.

    And among younger generations particularly, there’s more willingness to experiment with cutting down alcohol consumption and trying sobriety, in their personal and professional lives. In a survey of 4,000 UK students by Bright Network, a graduate careers and employment specialist, 45% of respondents said alcohol shouldn’t play a role in work social activities.

    WeWork kept beer on tap in their co-working spaces, but now offer alternative choices like seltzer based on feedback from members (Credit: Getty Images)

    “The more people you get, in any setting, who don’t drink, the less normal it becomes to do so, and this growing group of young people is having a broader influence,” says Misell. He’s intrigued to see what happens when young people who don’t drink move towards leadership positions, especially in sectors where boozing has been a core part of the culture. “Without anyone changing the rules, or making any bold statement, just with social pressure, I think we’ll see a greater shift away from alcohol-centred activities,” he says.

    Alcohol as a perk may also be losing its cool factor – and may even be increasingly seen as problematic. According to a survey of 2,400 workers and 250 employees in the UK from Totaljobs, more than one in three workers see drinking with colleagues as outdated. The open 24/7 beer fridges, Friday drinks trolley and booze-fuelled socials don’t sit as well with workers, and may be becoming less ingrained in corporate culture.

    Bonding without booze

    Many people are still happy to imbibe at employer-sponsored happy hours, holiday parties and corporate events.

    According to 2021 Drinkaware research, shared with the BBC, a quarter of working Britons say that alcohol played a fairly positive or very positive role in work social events, and only about 10% said it had a fairly or very negative impact. In the US, more than one-third (38%) of Americans believe after work drinks are a good way to bond and strengthen a team, according to 2023 data from provider of alcohol treatment resources Alcohol.org, from healthcare company American Addiction Centers.

    Still, the move away from booze-centric workplaces is already taking place. Once known for beer on tap as a signature perk, WeWork, an office-space leasing company that offers flexible workspaces around the world, has updated its offering based on feedback from members in various regions. Before the pandemic, alcoholic drinks were phased out in the US and replaced by cold brew coffee, kombucha and seltzer on-tap; in the UK, beer remains, but sits alongside seltzers, kombucha and barista coffees throughout the day.

    “It’s not about trying to ban all alcohol at work, but rather it means being more aware that not everybody wants to drink, and that too much can cause problems for workers and the organisation as a whole,” says Catterall. “Tactics like non-alcoholic options and bonding activities that aren’t dependent on alcohol not only create a more inclusive environment for non-drinkers where they feel equally valued, and are welcome, but a space where staff who do drink feel comfortable – then everyone wins.”

    France24 - World

    After Macron’s use of ‘nuclear option’ on unpopular pension reform, what's next?

    Issued on: 18/03/2023 - 18:48Modified: 18/03/2023 - 18:53

    Romain HOUEIX

    Several consequences could follow the French government’s use of Article 49.3 of the constitution to pass President Emmanuel Macron’s pension reform without a vote in the National Assembly on Thursday. They include a no-confidence motion against the government, the dissolution of the Assembly, and ongoing street protests. FRANCE 24 breaks down the options for the opposition and the president.

    After Prime Minister Élisabeth Borne on Thursday invoked the power inscribed in Article 49.3 of the constitution allowing the government to pass bills without a vote in the lower-house Assembly, opponents of pension reform still have cards to play. They hope to force the government to back down before the enactment of the controversial law, which includes a hike in the retirement age from 62 to 64.

    In the words of a Paris-region deputy and member of the left-wing NUPES (New Ecological and Social People’s Union) coalition, opposition lawmakers hope to use “all the means at their disposal” to sink pension reform. These include supporting organised protests, tabling a no-confidence vote in the government, launching a referendum to potentially kill the reform, and appealing to France’s Constitutional Council.

    A vote of no confidence in the government

    In the wake of Borne’s citation of 49.3 as opposition deputies sang La Marseillaise, France’s national anthem, and held placards saying “no!” to a retirement age of 64, deputies from two parliamentary groups tabled votes of no confidence in the cabinet she leads. The first came from the LIOT group (for Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) composed of centrists and moderates, and the second came from Marine Le Pen’s far-right National Rally (Rassemblement National or RN).

    Cosigned by the leftist NUPES group, the LIOT group’s multiparty motion is giving the government more cause for concern. It could receive support from other members of the left, the far right and even those members of the center-right Les Républicains (LR), who want to bring down the government and its pension reform. The small LIOT group thus finds itself at a pivot point amid opposition to Macron from both right and the left.

    Votes of no confidence must be tabled within 24 hours of the government’s triggering of Article 49.3, and debate may then begin after 48 hours, at a time set by an Assembly body that consists of deputies in various leadership positions. Debates on the two tabled no-confidence votes will begin in the Assembly on Monday, March 20 at 4pm, Paris time. A successful vote of no confidence must gain support from an absolute majority of deputies – 287, at present – which prevents a simple majority aided by abstentions from toppling a government.

    With this requirement, it is unlikely that a vote will pass. Even with the support of all 149 deputies in the NUPES, 88 in the RN and 20 in LIOT, the motion would fall short by 32 votes. To overcome this deficit, more than half the Les Républicains deputies would also need to support it, despite party president Éric Ciotti's opposition to such a course of action. That means a successful vote would need the support of unlikely defectors from Macron’s own Renaissance party or his parliamentary allies in Modem and Horizons. 

    If either of the no-confidence votes were to succeed, the pension reform law the government passed would be rejected. Macron could then opt to appoint a new prime minister, or retain his confidence in Borne – and, in that case, dissolve the National Assembly, a move that French president Charles de Gaulle made in 1962 during the only such vote that passed since the founding of France’s Fifth Republic.

    >> The Debate: French government overrides parliament over pensions, at what cost?

    Dissolving the National Assembly

    Macron has mentioned dissolving the Assembly as a recurring threat since last June’s legislative elections left his party with only a relative majority. It remained a threat on the eve of the forced passage of pension reform, in the hope of getting Les Républicains lawmakers who were reluctant to vote for the bill to fall in line.

    The idea of following in the footsteps of de Gaulle by dissolving parliament after a no-confidence vote would no doubt please Macron. Even some of his supporters see new legislative elections as a solution to the post-49.3 situation. An anonymous Renaissance deputy said that the build-up to the use of 49.3 amounts to “a crash. We need a dissolution” – which, with an ensuing elections victory, would boost Macron’s political capital.

    But the manoeuvre is risky. In 1997, then-president Jacques Chirac tried it and lost his majority in the Assembly. The same thing could happen to Macron in 2023 should he hazard the move.

    It is difficult to predict which party would prevail in fresh legislative elections. The NUPES leftists could capture many more seats by capitalising on the popular movement against pension reform. But observers warn that the hard-right RN, thriving on the growing discontent in French society, would be the most likely winner. The Assembly could then be more fragmented than ever, making the existence of a majority unlikely.

    More protests and strikes

    The next stage in the pension reform saga will also play out in the streets. After the government's decision to use 49.3, France’s group of trade unions met and denounced “a denial of democracy” and the passage of the bill “by force”.

    “Today, it is this exemplary social movement that demonstrates that the president of the Republic and his government have failed before the National Assembly," the eight main French unions wrote in their statement.

    The inter-union group called for “local rallies” over the weekend of March 18 and a ninth day of strikes and protests across France on Thursday, March 23.

    After weeks of peaceful mobilisations, the street protests could intensify in a way that escapes the control of the unions. Several spontaneous demonstrations took place in French cities after Borne used 49.3, leading to multiple incidents and arrests.

    >> French unions see threat of Yellow Vest rerun over Macron's retirement push

    Towards a popular referendum?

    The NUPES leftists prefer to reserve several options in their fight against Macron's pension reform. If a vote of no confidence fails, launching a type of referendum called a référendum d'initiative partagée (a shared-initiative referendum, or RIP) could be another option.

    A constitutional tool available to parliamentarians, the RIP allows for a popular referendum to be held on a bill if 185 French lawmakers (one-fifth of the combined 577 lower-house deputies and 348 upper-house senators) supports it. An RIP must also be supported by 4.87 million French voters, or a tenth of the electorate, whose signatures must be collected within nine months.

    The procedure would allow the pension plan’s opponents “to block the implementation of reform for nine months”, according to Socialist Deputy Valérie Rabault, a vice president of the Assembly. But “if an RIP is triggered” on [the question of] pensions, “it must be before the enactment of the law”, she said.

    However, according to French Communist Party Deputy Stéphane Peu, who along with Rabault is a member of NUPES, the left-wing coalition has had the support of the necessary 185 lawmakers since March 14, two days before Borne invoked 49.3. Peu’s bill will propose that “the retirement age cannot exceed 62”, he said.

    The Constitutional Council

    The RIP is not the last option for opponents if the no-confidence votes fail to pass. “There would have been several appeals to the Constitutional Council against this text had it passed by vote," said Charles de Courson, a LIOT deputy, on March 14.

    Mathilde Panot, the leader of the far-left La France Insoumise (France Unbowed, LFI) party in the Assembly, has promised that the left will appeal to the council. The NUPES will argue that the reform, which was inserted into the social security budget, is a legislative rider, since the text addresses more than just finances.

    Left-wing deputies intend to rely on the opinion of France’s Conseil d’État (Council of State), which had warned the government of a risk that certain measures in its pension reform plan, as well as the plan’s lack of clear calculations, were unconstitutional.

    This article is a translation of the original in French.

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRANCE IN TURMOIL

    Protests in Paris as Macron forces through controversial pension reform

    FRANCE IN TURMOIL

    A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

    FRANCE IN TURMOIL

    Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

    Valeurs Actuelles

    Lyon : les affrontements au couteau se multiplient depuis une semaine

    Trois rixes violentes en seulement un week-end. Entre vendredi 17 et dimanche 19 mars, trois agressions au couteau ont fait six blessés dans le quartier lyonnais de la Guillotière, rapporte Lyon Mag. La première a eu lieu vendredi 17 mars, aux alentours de la mi-journée. Peu avant midi, une bagarre a éclaté place Gabriel-Péri, à la suite d’un vol de téléphone portable dont les circonstances restent floues. Deux personnes ont été blessées par arme blanche. L’une d’elles aurait notamment reçu 8 jours d’ITT par un médecin. Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur ces faits.

    Six blessés

    Le soir même, une seconde rixe a éclaté, toujours dans le secteur de la place Gabriel-Péri. Les secours ont dû intervenir pour prendre en charge trois personnes, blessées elles aussi par arme blanche. Les circonstances de cette triple agression restent à élucider.

    Enfin, dimanche 19 mars, vers 14 heures, les forces de l’ordre sont intervenues pour une nouvelle rixe, elle aussi à proximité de la place Gabriel-Péri. Un jeune homme a été interpellé, blessé par arme blanche. Ses blessures étant sans gravité, son pronostic vital n’est pas engagé. L’agresseur présumé, un jeune homme âgé de 15 ans et de nationalité algérienne, a été interpellé et placé en garde à vue.

    Lyon : les dernières actualités

    Lyon : des habitants dénoncent l’allègement par la mairie écologiste d’un dispositif anti-rodéo

    Retraites : opposé à la réforme, le maire écologiste de Lyon furieux après des dégradations sur la mairie du 4e arrondissement

    Lyon : attaque au couteau dans un bus, trois personnes sont blessées

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    New York Times - World

    After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story

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    Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.

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    By Norimitsu Onishi

    TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.

    “Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”

    The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.

    “People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”

    A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.

    Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”

    Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.

    “It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.

    CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.

    In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”

    Explore The Times’s Saturday Profiles

    They are shaping the world around them. These are their stories.

    During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.

    “The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”

    Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.

    She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.

    Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.

    “My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”

    Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”

    After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.

    She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.

    “Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”

    In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.

    Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.

    “I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.

    Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.

    The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”

    A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.

    At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.

    “There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.

    She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.

    The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”

    But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.

    As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.

    “It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”

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    BBC

    Beethoven: Tests on hair prove composer's genetic health woes

    Beethoven had a likely genetic predisposition to liver disease and a hepatitis B infection months before his death, tests have revealed.

    A team of researchers led by Cambridge University analysed five locks of hair to sequence the composer's genome.

    They were, however, unable to establish a definitive cause of his hearing loss.

    Lead author, Tristan Begg, said genetic risk factors, coupled with Beethoven's high alcohol consumption, may have contributed to his liver condition.

    The international team analysed strands from eight locks of hair kept in public and private collections, in a bid to shed light on Beethoven's health problems.

    Five locks were deemed "authentic" by the researchers and came from a single European male.

    Ludwig van Beethoven was born in Bonn, Germany, in 1770 and died at the age of 56 in Vienna, in 1827.

    The prodigious composer and pianist suffered progressive hearing loss, which began in his mid to late 20s and led to him being functionally deaf by 1818.

    Mr Begg said the team surmised from the composer's "conversation books" - which he used in the last decade of his life - that Beethoven's alcohol intake was regular, but the volumes he consumed were difficult to estimate.

    "While most of his contemporaries claim his consumption was moderate by early 19th Century Viennese standards, this still likely amounted to quantities of alcohol known today to be harmful to the liver," he said.

    "If his alcohol consumption was sufficiently heavy over a long enough period of time, the interaction with his genetic risk factors presents one possible explanation for his cirrhosis."

    The team said, based on the genomic data, that Beethoven's gastrointestinal issues were not caused by coeliac disease or lactose intolerance.

    More health stories:

    Johannes Krause, from the Max Planck Institute of Evolutionary Anthropology in Germany, said: "We cannot say definitely what killed Beethoven but we can now at least confirm the presence of significant heritable risk and an infection with hepatitis B virus.

    "We can also eliminate several other less plausible genetic causes."

    Dr Axel Schmidt, of the Institute of Human Genetics at the University Hospital of Bonn, said: "Although a clear genetic underpinning for Beethoven's hearing loss could not be identified, the scientists caution that such a scenario cannot be strictly ruled out."

    Genetic genealogists also identified what they describe as an "extra-pair paternity event" - a child resulting from an affair - in Beethoven's direct paternal line.

    Mr Begg added: "We hope that by making Beethoven's genome publicly available for researchers, and perhaps adding further authenticated locks to the initial chronological series, remaining questions about his health and genealogy can someday be answered."

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    University of Cambridge

    Известия (RUS)

    ФРС США повысила ставку федеральным фондам до 4,75-5%

    Федеральная резервная система (ФРС) США 22 марта по итогам заседания повысила базовую процентную ставку на 25 б.п. — до 4,75–5% годовых, говорится в пресс-релизе регулятора.

    Ставка находится на максимально высоком уровне с 2006 года, когда она была 5,25% годовых.

    Кроме того, в ФРС указали, что банковская система США устойчива, однако последние события могут оказать давление на экономическую активность.

    Брать за брата: банки в США одолжили $164,8 млрд у ФРС Погасить разгорающийся кризис удается масштабными денежными вливаниями

    11 марта стало известно о банкротстве в США одного из крупнейших банков — Silicon Valley, а на следующий день закрылся нью-йоркский Signature Bank.

    13 марта президент Джо Байден обратился к гражданам США с речью о безопасности банковской системы страны и пообещал запросить конгресс и регуляторов банковского сектора «на предмет ужесточения правил» для кредитных организаций.

    В свою очередь вице-президента финансовой корпорации Lehman Brothers Лоуренса Макдональда 22 марта допустил, что еще 50 банков в США обанкротятся. Партнер Capital Lab Евгений Шатов в разговоре с «Известиями» заявил, что этот прогноз может реализоваться.

    France24 - World

    Iran’s Baloch population leads anti-regime protests six months after Mahsa Amini’s death

    Issued on: 16/03/2023 - 14:09

    Six months after the death of Mahsa Amini in police custody, protests have dwindled in many parts of Iran. But in Sistan and Baluchestan province on Iran’s eastern border, hundreds of protesters still gather every week after Friday prayers, despite crackdowns by authorities. 

    A crowd of men gathers in the town centre of Zahedan, the capital of Sistan and Baluchestan province, on March 10 in a video shared on social media by local human rights organisation Haalvsh. The men have just finished Friday midday prayers ­and are now chanting slogans together, calling for freedom for political prisoners in Iran.    

    Behind them stands the Grand Makki Mosque, led by imam Molavi Abdol Hamid. The largest Sunni Mosque in Iran has played a central role in continued protests against the Iranian authorities in the southeastern border province, Iran’s second-largest.

    In the rest of the country, protests sparked by the death of Mahsa Amini in police custody on September 16, 2022, for not properly following Iran’s hijab laws have dwindled. But for 23 weeks in a row, the Baloch ethnic group based in the southeast have taken to the streets despite paying a heavy price for their dissent. 

    According to the NGO Human Rights Iran, 530 people have been killed as a result of protests in Iran in the past six months. 

    In Sistan and Baluchestan province, one protest in particular stands out. On September 30 – now known as “bloody Friday” – security forces opened fire on protesters in Zahedan, killing at least 66 people, including children, says Amnesty International. 

    >> Zahedan's 'Bloody Friday': Reconstructing a massacre in Iran's Sistan and Baluchistan Province 

    Forced ‘confessions’, unfair trials 

    Rather than supressing unrest – as authorities might have hoped – the violent crackdown had the opposite effect.  

    Weekly protests resumed two weeks after 'Bloody Friday', despite increased surveillance. Along with a military presence and more security cameras in Zahedan, protesters had to contend with regular internet blackouts.  

    Hospitals started being monitored so those injured in protests could be tracked.   

    In early February, the Washington Post authenticated around 100 videos from Baloch protesters giving testimony of violence and intimidation being used against them. “Iran’s feared Revolutionary Guard Corps (IRGC) works in tandem with riot police and plainclothes agents to violently suppress demonstrations – carrying out arbitrary arrests, indiscriminate beatings and, in some cases, opening fire on civilians,” the paper reported. 

    A report published by Amnesty International in March found that at least 13 Balochs had been sentenced to death since January “following grossly unfair trials”. Among these, six young men who took part in protests were sentenced to death for arson and stone-throwing. 

    The report also found evidence of torture including sexual violence to produce forced “confessions”. Sources said that one Baloch detainee, Ebrahim Narouie, had needles stuck into his genitals. Another, Mansour Dahmardeh, was reportedly beaten so severely that his teeth and nose were broken.  

    ‘Social and economic despair’ 

    The protest movement in Iran’s poverty-stricken southeast has its roots in “social and economic despair”, says Stéphane Dudoignon, Iran specialist at France’s National Centre for Scientific Research.  

    In some parts of Sistan and Baluchestan province, the unemployment rate is up to 60% and investment in the region is rare. Climate change is also worsening living conditions by drying up seasonal lakes and causing a surge in cases of respiratory illness. 

    As a majority Sunni population, the Baloch are routinely discriminated against by the ruling Shiite theocracy. Such discrimination means they are systematically ruled out from holding state jobs, for instance, as well as being brutally singled out by the judicial system. 

    “The Baloch population is used to being targeted for a high number of executions,” says Dudoignon. “Even though they only make up 2% of the Iranian population they account for more than a third of annual executions.” 

    “The current unrest reflects the cumulation of different frustrations,” Dudoignon adds. “For years, the Baloch have not been able to express themselves and they’ve seized this opening to shine a light on their cause.” 

    Even so, the Friday protests are not only a rallying cry for the Baloch population – but for wider change in Iran. “They are taking part in a national movement,” Dudoignon says. 

    Imam Molavi Abdol Hamid, who leads Friday prayers in Zahedan each week, has framed their cause as Iranian ­– rather than Baloch – since the beginning of the protests, despite holding contradictory views on one key issue. 

    The Sunni leader is in favour of women wearing the Islamic veil, which has taken on a symbolic significance in national protests since Amini was arrested by morality police for allegedly failing to wear a head covering. 

    >> ‘I never wear a headscarf anymore’: Iranian women continue to defy Islamic regime 

    A shared desire for political change unites the imam and the Baloch population with the national movement. “The demands for democratisation that Molavi Abdol Hamid is advocating for are in line with those of many demonstrators across the country,” Dudoignon says.  

    “There is a connection between the fight of a blogger in Tehran, a metal worker, or a protester in Zahedan: They all see themselves [being treated] as second-class citizens with no hope of being given the status of a citizen will full rights.”

    This article has been translated from the original in French.

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Perspective

    Singer Ariana Vafadari on supporting protests in Iran through music and dance

    Mahsa Amini remains a symbol of resistance in Iran six months after her death

    Outrage as Iran hands down more death sentences over Amini protests

    Valeurs Actuelles

    Nîmes : muni d’un couteau et alcoolisé, il mord un policier en criant “Allah Akbar”

    Une arrestation qui n’a pas été de tout repos. Un policier nîmois a été mordu par un homme alcoolisé et armé d’un couteau, ce vendredi 17 mars, ont appris nos confrères de France Bleu Gard Lozère.

    Le policier serait intervenu à la suite d’un incident impliquant le suspect avec trois jeunes filles. Selon les informations de la chaîne locale, l’auteur de ce geste est suspecté, avec un complice, d’avoir menacé celles-ci en pleine rue.

    Soupçonné d’avoir crié « Allah Akbar »

    À l’arrivée des forces de l’ordre, les deux hommes, qui ont la vingtaine, sont retrouvés, ivres, et l’un deux muni d’un couteau. Lorsqu’un agent tente de le désarmer, il le mord violemment. Le policer en question s’est vu prescrire deux jours d’incapacité temporaire de travail (ITT).

    Lorsqu’il est enfin maîtrisé, il aurait crié « Allah Akbar », selon les sources de France Bleu Gard Lozère. Pour le moment, aucune information concernant un attentat déjoué n’a été communiquée, et rien n’indique si les menaces du suspect étaient avérées. Il risque jusqu’à huit ans de prison et 750 euros d’amende pour ces menaces, ainsi que deux ans d’inéligibilité.

    À la suite de ces événements, les deux individus ont été arrêtés et amenés au commissariat de Nîmes. Ils ont finalement été tous deux relâchés et comparaîtront prochainement devant la justice.

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    BBC

    Oldest most complete Hebrew Bible goes on display in Israel before sale

    The oldest most complete Hebrew Bible is on display in the Israeli city of Tel Aviv before its sale at an auction.

    The Codex Sassoon is thought to have been created about 1,100 years ago by a scribe in Egypt or the Levant.

    It is the earliest surviving example of a single manuscript containing all 24 books of the Hebrew Bible with punctuation, vowels, and accents.

    It will go under the hammer at Sotheby's in New York in May, where it could fetch $30m to $50m (£24m-£41m).

    It could become the most expensive historical document ever sold at auction if the winning bid exceeds the $43.2m paid two years ago for a rare first-edition copy of the Constitution of the United States.

    The Hebrew Bible comprises 24 books divided into three parts: the Pentateuch, the Prophets, and the Writings. Christians refer to them as the Old Testament.

    The text of the Hebrew Bible remained in flux until the early Middle Ages, when Jewish scholars known as Masoretes began to create a body of notes that standardised it.

    The Aleppo Codex, which was assembled around 930, is considered the most authoritative Masoretic text. However, damage from a fire in the Syrian city of Aleppo in 1947 means that only 295 of the original 487 pages survive today.

    The Codex Sassoon, which carbon dating shows was created around 900, is missing only 12 pages, according to Sotheby's.

    "It presents to us the first time an almost-complete book of the Hebrew Bible appears with the vowel points, the cantillation and the notes on the bottom telling scribes how the correct text should be written," Sharon Mintz, senior Jewish artefact specialist at the auction house, told AFP news agency.

    Centuries of annotations and inscriptions reveal that the manuscript was sold by a man named Khalaf ben Abraham to Isaac ben Ezekiel al-Attar, who later transferred ownership to his two sons, Ezekiel and Maimon.

    In the 13th Century, the codex was dedicated to a synagogue in Makisin, in north-eastern Syria.

    After the town was destroyed by either by the Mongols later in the 13th Century or by the Timurids at the start of the 15th Century, the manuscript was entrusted for safekeeping to Salama ibn Abi al-Fakhr.

    It then disappeared in history for 500 years before being acquired in 1929 by David Solomon Sassoon, who assembled the largest and most important private collection of Hebrew manuscripts in the world at his home in London.

    The Codex Sassoon has only been on public display once before in modern history - at the British Library in 1982.

    The curator of the ANU Museum of the Jewish People in Tel Aviv, Orit Shaham Gover, said she was expecting some 10,000 visitors to attend the "rare and moving" week-long exhibition of "the first Bible that survived history".

    "The Bible is the foundation of Jewish culture," she added. "As an Israeli and a Jew, I think it's very important that the people of Israel will get to see this highly important Bible."

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    Seine-Saint-Denis : elle tue son bébé de 3 mois à coups de couteau

    Une découverte macabre. Le corps d’un bébé de 3 mois a été retrouvé, sans vie, ce samedi 18 mars, dans une maison à Stains (Seine-Saint-Denis). La petite fille aurait été égorgée au domicile familial. La mère de l’enfant a été interpellée. Elle est suspectée d’avoir asséné un coup de couteau mortel au nourrisson.

    Selon les informations de nos confrères du Parisien , la police a été alertée par le SAMU peu avant 18 heures. Sur place, ils ont constaté que la petite fille de 3 mois présentait une plaie à la gorge, visiblement causée par un coup de couteau.

    La mère hospitalisée en psychiatrie

    À l’arrivée des forces de l’ordre, les parents de la petite fille ainsi que les grands-parents paternels et deux autres enfants du couple, âgés de 3 et 11 ans, étaient présents dans l’appartement. Les parents du nourrisson ont été interpellés et placés en garde à vue le soir du drame.

    La mère de famille présentant des signes d’instabilité, la police a fait venir un médecin afin de l’examiner. Selon une source proche du quotidien, l’examen médical a révélé que le régime de la garde à vue auquel elle venait d’être soumise était « incompatible » avec son état de santé. La femme aurait tenu des « propos délirants » et souffrirait d’une dépression post-partum assez sévère.

    Elle a par la suite été hospitalisée en unité psychiatrique. Une enquête a été ouverte et confiée à la Sûreté territoriale de la Seine-Saint-Denis pour déterminer les circonstances du drame.

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    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    Доходный дом Челышева загорелся на площади 1,3 тыс. кв. м в Самаре

    Доходный дом Челышева горит в Самаре, эвакуировано 60 человек. Об этом 22 марта сообщили в пресс-службе МЧС России.

    Площадь пожара составляет 1,3 тыс. кв. м.

    Согласно последним данным, в тушении пожара задействованы 80 человек и 25 единиц техники.

    По предварительной информации, пострадавших нет.

    Доходный дом купца Челышева был построен в 1899 году и является памятником культурного наследия федерального значения.

    В конце января в Санкт-Петербурге загорелась кровля исторического доходного дома Милицина. Огонь распространился на площади 80 кв. м, в течение двух часов возгорание удалось ликвидировать. Пострадавших в результате ЧП не было.

    France24 - World

    Cocaine production hits record high as post-Covid demand picks up in Europe

    Issued on: 17/03/2023 - 18:25

    Joanna YORK

    Global production of cocaine has jumped dramatically over the past two years following an initial slowdown caused by the Covid-19 pandemic, according to the first report dedicated to the global cocaine market from the United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC). 

    Cultivation of coca, the leaves of which are used to make the drug, reached a record high by soaring 35% from 2020 to 2021, the report released on Wednesday said. 

    Bolivia, Colombia and Peru – which have historically dominated the production of coca leaves – altogether cultivated an area of more than 300,000 hectares in 2021, UNODC said.

    Once harvested, a paste obtained by mixing chopped leaves with lime, cement, gasoline, and ammonium sulfate, is usually taken elsewhere to be turned into cocaine. 

    "The surge in the global cocaine supply should put all of us on high alert," says UNODC Executive Director Ghada Waly.  

    New trafficking routes 

    The steep growth in supply has been matched by increase in global demand for the drug over the past decade. 

    The world’s largest cocaine markets are traditionally concentrated among the wealthy populations of the Americas and parts of Europe. Cocaine is the second most commonly used illicit drug in Europe, behind cannabis, with an estimated 3.5 million adults in Europe using the drug in 2021.  

    During the Covid pandemic, wastewater analysis suggested that there was a slight reduction in cocaine use that correlated with restrictions that closed nightlife and entertainment settings.  

    However, an annual report from the UNODC in 2022 found that use has largely returned to pre-pandemic levels, and is expected to increase. “There are currently no signs that the upward trend in the availability of this drug, observed over the last few years, has changed,” it says. 

    Increasing cocaine shipments to Europe to meet surging demand has created new trafficking routes around the world.  

    Traffickers are becoming less reliant on Columbia as a point of departure and are increasingly transiting product through Central America and other countries in South America. Meanwhile, Africa and southeastern Europe are emerging as new trafficking hubs for supplies in transit to Western Europe, the UNODC report found. 

    Africa as a transit zone for cocaine on its way to European markets has substantially picked up in the last five years.#GlobalCocaineReport#CND66 #GIFP🇪🇺 pic.twitter.com/E3fFYMhh73

    March 16, 2023

    And cocaine is increasingly arriving directly from trafficking hubs to northern European ports. Cities such as Rotterdam and Hamburg "have eclipsed traditional entry points in Spain and Portugal for cocaine" arriving in Western Europe, it says. 

    >> Dutch PM under protection as the ‘Mocro Mafia’ drug cartel sows fear in the Netherlands 

    Seizures, ‘narco-tourism’ 

    Interceptions of cocaine shipments by law enforcement agencies around the world have also risen sharply, with seizures reaching a record high of nearly 2,000 tons in 2021.  

    In France, the government said in March that it had seized 27 tonnes of cocaine last year, a five-fold increase over the past 10 years. 

    In 2022, seizures went up 5% compared with 2021, according to Interior Ministry figures, with more than half of the narcotic coming from the West Indies and French Guiana in South America. 

    In a large-scale seizure on November 20, the French navy intercepted a Brazilian vessel carrying more than 4.6 tonnes of cocaine in international waters off the coast of Sierra Leone.  

    In early March, sealed bags containing 2.3 tonnes of cocaine, worth an estimated 150 million euros, washed up on the northern French coast. 

    Police were uncertain whether traffickers threw the drugs overboard deliberately to avoid arrest, or whether it came loose from their boats in heavy weather. 

    As residents of villages along the Normandy coast described an influx of unfamiliar people in luxury cars and 4x4s scouring the sand, local authorities issued a public warning about the risks of taking part in what they described as “narco-tourism”. 

    “The act of taking possession of one of these bundles and transporting it is a crime that carries a punishment of up to 10 years in prison,” local prosecutor Philippe Astruc told reporters. 

    Crime networks 

    Global cocaine manufacture reached an estimated 2,000 tons in 2020, continuing a "dramatic uptick" in production that began in 2014, when the total was less than half of today's levels, the report said. 

    Growth of the global amount of cocaine available for consumption has been contained as interceptions by law enforcement have increased. 

    Yet increasing purity levels of the drug remain a concern, as the availability of stronger and more dangerous product was found to be a driving factor in an increase in deaths and hospitalisations in Europe pre-pandemic. 

    The purity of cocaine available on the European market has increased sharply in the past decade, and in 2020 reached a level 40% higher than the index year of 2010.  

    Although global law enforcement efforts are mitigating consumption overall, they are still failing to cut off a complex, global network of criminality stretching from international groups to individual actors. 

    In Columbia, improved efficiency of production is thought to be due to the growing presence of Mexican and Balkan criminal groups since the demobilisation of the guerrilla group FARC.  

    Willing groups of port workers, transport companies and customs officials in Central and South America are as essential as Nigerian networks made up of interconnected cells that dominate smuggling activities in northwest Africa. 

    In Belgium, motorcycle gangs are hired as transport providers, and in France, more than a sixth of the cocaine consumed is smuggled inside the bodies of drug mules, often lured into the trade through poverty. 

    >> Cocaine routes: French Guiana’s drug mules  

    There is still room for this complex criminal network to grow. While the cocaine market remains quite concentrated in the Americas and parts of Europe, the report warns that there is a strong potential for a large expansion in Africa and Asia.  

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FEATURE

    Dutch PM under protection as the ‘Mocro Mafia’ drug cartel sows fear in the Netherlands

    Police bust cocaine 'super-cartel' in Europe and Dubai

    The France 24 Interview

    Colombian President Gustavo Petro: ‘The war on drugs was a failure’

    BBC

    Prince William makes surprise visit to troops near Ukraine border in Poland

    The Prince of Wales has thanked British troops for "defending our freedoms" in a secret visit to a military base in Poland near to the Ukraine border.

    Prince William's visit to Rzeszow in south-eastern Poland was kept under wraps over security concerns until he left and arrived in the capital Warsaw.

    He told British soldiers: "Thank you for all you are doing out here."

    He said he wanted to thank them in person for "keeping everyone safe" and "keeping an eye on what's going on".

    "So, just a big thank you for what you do on a day-to-day basis."

    He added: "You're doing a really important job out here and defending our freedoms is really important, and everyone back home thoroughly supports you."

    Rzeszow is just over an hour's drive from the Ukrainian border. The British Army have a base there to deliver support to Ukraine.

    Prince William's visit to Poland is at the request of the UK government, but the prince has been clear about his support for Ukraine from the start, tweeting his support to Ukraine just days after Russia's invasion.

    His trip to Poland marks him renewing that support.

    The heir to the throne also visited a Polish territorial army base in Rzeszow, before flying back to Warsaw where he visited a Ukrainian refugee centre and met some of the 300 women and children housed there.

    On landing in Warsaw, the prince said: "It's fantastic to be back in Poland.

    "Our nations have strong ties. Through our co-operation in support of the people of Ukraine and their freedom, which are also our freedoms and yours, these ties are further strengthened.

    "I'm here because I want to personally thank the Polish and British troops working in close and crucial partnership.

    "I also want to pay tribute to the inspiring humanity of the Polish people. You have opened your hearts as much as your homes."

    As part of his two-day trip, on Thursday the prince will meet the Polish President Andrzej Duda at the Presidential Palace.

    He will also lay a wreath at the Tomb of the Unknown Soldier, a monument dedicated to Polish soldiers who lost their lives in conflict.

    It is William's first trip to Poland since he visited in 2017 with his wife the Princess of Wales.

    Last May, before he was king, King Charles III travelled to Romania to meet Ukrainian refugees - the first visit from a senior royal to the region since the start of the Russian invasion of Ukraine.

    Poland is a strong ally of Ukraine one of the largest suppliers of military equipment.

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    Известия (RUS)

    Джонсон извинился перед парламентом за слова о вечеринках во время пандемии

    Бывший премьер-министр Великобритании Борис Джонсон извинился перед парламентом за то, что ввел его в заблуждение относительно вечеринок во время пандемии коронавируса. Об этом он заявил 22 марта на заседании палаты общин.

    «Я приношу извинения за непреднамеренное введение палаты в заблуждение. Однако сказать, что я сделал это безрассудно или намеренно, совершенно неправильно, как показывают доказательства», — заявил он.

    Джонсон назвал свои заявления по делу о вечеринках «честными, но непреднамеренно вводящими в заблуждение». Он отметил, что не был предупрежден о незаконности мероприятий на Даунинг-стрит, а также что он получал информацию о соблюдении антиковидных ограничений.

    Бывший премьер дал показания по делу о проведении вечеринок в разгар пандемии коронавируса, которое рассматривает парламентский комитет по привилегиям. Ему грозит отстранение от работы в палате общин на десять дней, что может запустить процесс лишения депутатского мандата.

    Вечеринка окончена: Борис Джонсон уходит в отставку Чем запомнился на посту один из самых эксцентричных политиков современности

    В конце 2021 года Джонсона и других членов правительства уличили в организации мероприятий во время локдауна. Газета The Mirror сообщала, что «винные вечеринки» проводились в резиденции на Даунинг-стрит в Лондоне на регулярной основе. Премьер-министр уверял, что присоединился к коллегам на вечеринке с напитками, чтобы «поблагодарить сотрудников» за тяжелый труд во время пандемии.

    31 января 2022 года Джонсон отказался уходить в отставку после публикации доклада о развлекательных мероприятиях, отметив, что понимает, насколько разгневаны британцы. Он подчеркнул, что, прежде чем делать выводы, необходимо дождаться результатов расследования полиции.

    Позднее, в апреле 2022-го, газета The Washington Post сообщила о том, что Джонсон и тогдашний министр финансов, а ныне премьер-министр Риши Сунак будут оштрафованы за нарушение коронавирусных ограничений на вечеринках в правительственных учреждениях во время пандемии.

    7 июля 2022 года Джонсон всё-таки объявил о своей отставке, после того как из его правительства ушли свыше 50 политиков. Решение было принято на фоне назначения британским премьером на должность заместителя главного организатора правящей Консервативной партии Криса Пинчера, обвиняемого в сексуальных домогательствах. Также Джонсона и его окружение обвинили в организации увеселительных мероприятий во время локдауна.

    France24 - Monde

    L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises

    Proposé par

    Publié le : 05/09/2022 - 11:10

    Banque mondiale

    Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.

    Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.

    Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.

    La flambée des prix

    L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.

    « Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

    Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.

    Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.

    S'attaquer aux causes profondes

    La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.

    Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.

    Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.

    La Grande muraille verte

    Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.

    La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.

    Des résultats tangibles

    « Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.

    En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.

    « Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.

    Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.

    Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 ​​000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.

    Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.

    Un avenir vert

    À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.

    « Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.

    Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa

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    BBC

    Are romance authors at risk from book-writing chatbots?

    Sales of romantic fiction continue to boom, but with the genre often accused of being formulaic, are its authors at risk of being replaced by book-writing chatbots?

    Julia Quinn is the author of the bestselling Bridgerton series of novels, which follow the love lives of eight siblings from a family of that name in 19th Century London.

    She says that the inspiration behind the books started with a duke.

    "Definitely the character of Simon came first," says Ms Quinn, in reference to the fictional Simon Basset, the brooding, troubled Duke of Hastings.

    "I came up with this tortured character, and then I thought, 'okay, well, he needs to fall in love with somebody who comes from the exact opposite background'."

    As the duke is estranged from his father, Ms Quinn decided that he needed "to fall in love with someone with just the best family ever that you could imagine in that time period". She adds: "And that's how the Bridgertons came around really, as a foil."

    It is this sort of characterisation and human touch that helps to make romance novels enduringly popular - and lucrative for successful authors in the genre.

    Seattle-based Ms Quinn is said to have more than 20 million books in print in the US alone, and the TV adaptation of Bridgerton is one of the Netflix's most-watched shows.

    But is rapidly-advancing technology about to threaten the livelihoods of romantic fiction authors?

    The problem is the release last autumn of ChatGPT - an advanced language processing technology, developed by OpenAI.

    The artificial intelligence (AI) was trained using text databases from the internet, including books, magazines and Wikipedia entries. In all 300 billion words were fed into the system.

    When prompted, ChatGPT can produce intricate writing that can appear to have been written by a human.

    It has made many headlines, with particular concern that it can be used by students to write their essays.

    ChatGPT can also be tasked to write pieces of fiction in a certain genre. And while the quality definitely isn't there yet, the technology will continue to get better.

    OpenAI launched the latest version of ChatGPT this week, and other firms are working on rival systems.

    Ms Quinn says she remembers reading some AI written romantic fiction a few years ago, "and it was terrible". "And so of course I said 'oh, it could never be a good one'."

    And then ChatGPT arrived. "It makes me really kind of queasy," admits Ms Quinn. However she adds that she remains optimistic that human creativity will come out on top.

    "I think so much in fiction is about the writer's voice," she says. "And I'd like to think that's something that an AI bot can't quite do."

    Jill Rettberg, an expert on chatbots, says it is "really important" to just understand how they work.

    "The autocorrect on your phone, if you say, 'I'm on my….' it will predict 'way'," says the co-director of the Center for Digital Narrative at the University of Bergen in Norway.

    "All these GPT things are exactly the same, just prediction, but with much, much more text."

    This innovation is unfolding during a romance-reading renaissance. Last year, sales of romantic fiction in the US shot up by 52.4%, compared with an increase of just 8.5% for adult fiction overall.

    Meanwhile, sales of the genre in the UK have increased more than two fold over the past three years.

    Jen Prokop, who co-presents the romance novel podcast Fated Mates, attributes part of this growth to social media. She says this helps fans connect with each other, and share their enthusiasm for the genre.

    "Now with the rise of TikTok, podcasts, Twitter... romance readers are finding each other," says Chicago-based Ms Prokop, who also reviews and edits romance literature.

    She adds that fans of the genre are also now far happier to admit it. "When we say romance is becoming more mainstream, or more popular, part of that, I think, is actually just that readers are saying, 'I'm not going to be ashamed of this anymore'."

    Helen Hoang, bestselling author of romance books set in modern times, says there is now much more diversity in the genre, both in terms of the fictional characters and the writers. She claims this is also helping to bring more readers in the fold.

    Her book The Kiss Quotient, published in 2018, tells the story of a young autistic woman who overcomes her fear of dating to fall in love with a man of Swedish and Vietnamese descent.

    "And I felt like it inspired publishers to really get on board with bringing in diverse authors, and these books that were featuring new kinds of narratives that you hadn't seen before," says Ms Hoang from her home in southern California.

    She adds that that she "can't see a robot or AI being able to create stories that really speak to the human experience, I just don't see it happening".

    "My experience with writing and with reading is it's not good unless the author has felt it before," Ms Hoang says.

    Yet she hopes that AI could in the future be used to help "make the writing process easier for authors, but it'll only be a tool, and it will never replace people".

    New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

    Victoria Baines, professor of information technology at Gresham College in London, says she can understand why some people think romantic fiction is "so formulaic". She adds that this is why it is in turn seen as a genre where you can get ChatGPT to "knock something out".

    Julia Quinn attributes the enduring popularity of the genre in part to the promise of a happy conclusion to the story. "I think that there is something comforting and validating in a type of literature that values happiness as a worthy goal," she says.

    Related Topics

    Известия (RUS)

    Поезда БКЛ впервые после отмены бесплатного проезда перевезли более 1 млн пассажиров

    Более миллиона пассажиров воспользовались Большой кольцевой линией (БКЛ) столичного метро 21 марта впервые после отмены бесплатного проезда. Об этом мэр Москвы Сергей Собянин сообщил в своем Telegram-канале в среду, 22 марта.

    «Всего с начала движения по всей линии проехали 17,6 млн пассажиров», — говорится в сообщении.

    По словам Собянина, запуск БКЛ позволил снизить нагрузку на многие востребованные станции до 30%, в том числе на «Калужскую», «Комсомольскую», «Нагатинскую», а также «Автозаводскую» МЦК, передает агентство городских новостей «Москва».

    «Свободнее стало и в поездах. Больше всего — между «Новослободской» и «Проспектом Мира» (минус 23%), «Ботаническим садом» и «Ростокино» МЦК (минус 16%), «Дубровкой» и «Крестьянской Заставой» (минус 12%)», — заключил градоначальник.

    Большая кольцевая линия на карте Москвы

    Накануне Собянин сообщил, что на БКЛ установлено более 250 современных эскалаторов, длина самого большого из них составляет 130 м. Он находится на станции «Марьина Роща», передает НСН.

    БКЛ запустили 1 марта, старт движению по видеосвязи дал президент России Владимир Путин.

    В эксплуатацию было введено девять новых станций БКЛ: «Марьина Роща», «Рижская», «Сокольники», «Текстильщики», «Печатники», «Нагатинский Затон», «Кленовый бульвар», «Каширская» и «Варшавская». Первые пять дней проезд по Большой кольцевой линии был бесплатным.

    Строительство БКЛ стало крупнейшим в России и одним из самых крупных во всем мире проектов метростроения. Специалисты построили 70 км линий, 31 станцию и три электродепо.

    France24 - Monde

    Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique

    Proposé par

    Publié le : 25/07/2022 - 13:17

    JICA

    Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.

    Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

    Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.

    « Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.

    En prélude à la TICAD8

    Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

    La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

    La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

    « En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

    Une nouvelle approche du développement

    Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

    Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

    Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.

    La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation

    La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

    Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.

    « Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

    La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

    Répondre aux défis par l'appropriation des solutions

    L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.

    Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

    Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »

    Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

    Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».

    Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

    Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).

    TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement

    Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

    « Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »

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    Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

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    L'Humanité

    « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », la lettre de Robespierre à Danton vendue 175 000 euros 

    Florent LE DU

    Comme un symbole, c’est à Versailles qu’a été vendue, dimanche 12 mars aux enchères, l’unique lettre de Robespierre à Danton conservée, datant du 15 février 1793. 175 000 euros pour ce morceau d’histoire qui témoigne de la relation affective entre les deux révolutionnaires, souvent présentés de manière abusive comme rivaux : « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », écrit le premier au second, endeuillé par le décès de son épouse.

    Un pan de notre histoire et de la naissance de la République en 1793

    Exposé au Musée (privé) des manuscrits de Paris jusqu’à sa fermeture en 2015, la lettre ne devrait donc plus être accessible au public, alors que l’État aurait pu se saisir de l’occasion pour l’acquérir.

    « Un vulgaire bout de papier, quelques lignes à peine, mais elles contiennent un pan de notre histoire et symbolisent une part du mystère de la Révolution française. Et donc de la naissance de la République en 1793 », s’est ému l’historien Loris Chavanette, demandant au gouvernement que l’État préempte le manuscrit. Une requête restée lettre morte.

    robespierredantonRévolution française
    France24 - World

    Turkey's pro-Kurdish party will not field candidate in election setback for Erdogan

    Issued on: 22/03/2023 - 11:17

    NEWS WIRES

    Turkey's main pro-Kurdish party said Wednesday it would not field a presidential candidate in May elections, giving tacit support to Recep Tayyip Erdogan's rival in the crucial vote.

    The decision by the Peoples' Democratic Party (HDP) reduces the possibility of a damaging split of the anti-Erdogan vote, boosting the chances of the opposition alliance's joint candidate, Kemal Kilicdaroglu. Winning more than 10 percent of the vote in the past three national elections, the HDP was widely seen as a kingmaker in the tightly contested race.

    "We will not field a candidate in the presidential elections," Pervin Buldan, the party co-chairwoman, told reporters.

    "We will fulfil our historic responsibility to end one-man rule in the coming elections," she said, condemning Erdogan's consolidation of power over his two decades as prime minister and president.

    The HDP's decision strips Erdogan of a key voting bloc in what is widely seen as Turkey's most important election of its post-Ottoman history. Erdogan enjoyed some support from Kurdish voters earlier in his rule.

    >> ‘A political quake as well’: Will Turkey’s calamity rattle Erdogan’s rule?

    His government once worked with HDP politicians in an effort to put an end to a decades-long fight by Kurdish insurgents for an independent state that has claimed tens of thousands of lives. But he now accuses the HDP -- parliament's third largest party -- of being the political wing of the PKK militants.

    The leftist party denies the charges and says it is being singled out for its fierce criticism of the government's social and economic policies. Erdogan and his far-right allies in parliament are now trying to dissolve the HDP over its alleged terror ties.

    >> Turkish opposition unites against 'weaker than ever' Erdogan ahead of elections

    Turkey's Constitutional Court on Wednesday rejected the HDP's request to delay the outcome of the case until after the May 14 election. The HDP was excluded from a six-party opposition alliance that has rallied around Kilicdaroglu's candidacy.

    The anti-Erdogan alliance includes staunchly nationalist parties that refuse to work with the HDP. Meeting with HDP leaders on Monday, Kilicdaroglu promised to remove restrictions on the Kurdish language and address other Kurdish concerns. 

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Presidential race

    Turkish opposition unites against 'weaker than ever' Erdogan ahead of elections

    Turkish opposition chooses Kemal Kilicdaroglu to challenge Erdogan in 2023 poll

    Turkish opposition alliance splits over anti-Erdogan candidate

    Известия (RUS)

    Зеленский присвоил Харькову звание «Город-герой Украины»

    Украинский лидер Владимир Зеленский присвоил городу Харькову почетное звание «Город-герой Украины». Об этом он сообщил 22 марта в своем Telegram-канале.

    По словам Зеленского, почетную награду он передал мэру города Игорю Терехову.

    «Он (город Харьков. — Ред.) защищает нашу независимость бок о бок с другими городами нашего государства», — написал Зеленский.

    Президент Украины добавил, что провел совещание, на котором обсуждалась ситуация в Харьковской области. В частности, были подняты вопросы обустройства фортификационных сооружений, восстановления инфраструктуры, оказания помощи местным жителям и обеспечения населенных пунктов электроэнергией.

    Разброс полетов: в Харькове уничтожен завод дронов-камикадзе Точный удар может надолго устранить угрозу массового использования ВФУ некоторых типов беспилотников

    28 февраля в Харькове переименовали 18 улиц, связанных с Россией. Топонимам, в частности Брянской и Кабардинской улицам, дали новые названия, а улицу Кремлевскую убрали с карты города.

    France24 - World

    N. Korea fires several cruise missiles off its east coast, says S. Korea

    Issued on: 22/03/2023 - 10:22

    NEWS WIRES

    North Korea fired multiple cruise missiles Wednesday, Seoul's military said, the latest launch which comes as South Korea and the United States stage major joint military drills.

    "The South Korean military has detected multiple cruise missiles launched into the East Sea" by North Korea, Seoul's Joint Chiefs of Staff said in a statement, referring to the body of water also known as the Sea of Japan.

    "Detailed specifications are being analysed by South Korea-US intelligence authorities," it added.

    After a record-breaking year of weapons tests and growing nuclear threats from Pyongyang, Seoul and Washington have ramped up security cooperation, and on March 13 kicked off their largest joint military drills in five years. Known as Freedom Shield, the drills run for at least 10 days.

    South Korea's military said it would "successfully complete the planned joint Freedom Shield drills under a firm joint defence posture".

    North Korea views all such exercises as rehearsals for invasion, saying they could be seen as a "declaration of war" and has repeatedly threatened to take "overwhelming" action in response. Wednesday's launch comes about a week after Pyongyang test-fired its largest and most powerful missile, a Hwasong-17 -- its second ICBM test this year.

    The North's state media described the ICBM launch as a response to the ongoing, "frantic" US-South Korea drills. North Korea declared itself last year an "irreversible" nuclear power and leader Kim Jong Un recently called for an "exponential" increase in weapons production, including tactical nuclear weapons.

    Kim also ordered the North Korean military this month to intensify drills to prepare for a "real war".

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

    North Korea says it fired ICBM as a warning to the US and South Korea

    North Korea fires two medium-range ballistic missiles in resumption of tests

    N. Korea says missile tests meant to ‘thoroughly’ counter S. Korean and US drills

    L'Humanité

    Les « frontières fantômes » au cœur de l’Europe

    Chronique

    Nicolas Offenstadt

    Voici un livre dense et savant que l’on aurait pu lire et savourer pour ses belles analyses de l’inscription du passé, de l’histoire dans l’espace, sur les lieux. Mais la guerre en Ukraine transforme « les Provinces du temps » (1) – quel beau titre –, de la géographe Béatrice von Hirschhausen, en outil pour penser ce présent de violence avec plus de profondeur. La chercheuse met au centre de son étude la notion de « frontières fantômes », qu’elle a élaborée, appuyée sur tout un ensemble de travaux collectifs et qu’elle définit ainsi : « Les traces laissées par des territorialités défuntes dans la géographie de pratiques sociales contemporaines. » Comment ne pas penser aujourd’hui à celles de l’URSS ?

    Son terrain est celui de l’Europe centre-orientale, qui a connu de multiples changements de frontières et de dominations, ballottée notamment entre les Empires – allemand, austro-hongrois, russe et ottoman. Il est donc particulièrement fécond pour penser ces strates du passé ancrées dans des espaces mouvants. On parcourt dans le livre l’Allemagne de l’Est, la Pologne, l’Ukraine et la Roumanie en particulier.

    Ces tracés invisibles, disparus depuis des siècles ou des décennies, semblent toujours opérer des clivages de part et d’autre de leur ligne « fantôme ». Ces différences touchent aussi bien aux choix politiques contemporains qu’à des pratiques d’aménagement local. Ainsi, les cartes électorales de l’Ukraine d’avant la guerre montrent des choix (pro-Russes ou pro-Européens) qui recoupent les anciennes frontières entre la Russie et l’empire des Habsbourg, et puis des partages plus récents. Mais les agressions et la guerre de la Russie vont assurément changer la « spatialisation » de l’Ukraine. On trouve également des résultats frappants pour les anciennes partitions de la Pologne. Les villageois de Roumanie, de part et d’autre de frontières d’autrefois, n’ont pas aujourd’hui les mêmes stratégies de modernisation, notamment pour l’adduction d’eau !

    À juste titre, la géographe se défie d’explications paresseuses qui ne verraient là qu’une forme de permanence des sociétés, des cultures locales, à travers le temps. Elle est donc allée enquêter sur le terrain, en particulier dans l’ouest de la Roumanie, pour voir comment les gens s’approprient ce passé, le bricolent entre leurs expériences de vie et les anticipations des futurs possibles : « Les territoires fantômes, par leur caractère éphémère, sont moins les manifestations d’inertie du passé que des chambres de résonance des enjeux du futur. »  En effet, les fantômes des frontières sont animés en fonction d’enjeux politiques présents, souvent fortement instrumentalisés par les nationalismes, ou selon des futurs qu’anticipent les habitants.

    Béatrice von Hirschhausen prend son temps, elle explicite toutes les étapes de sa démarche, comme en symbiose avec ce temps long dans lequel elle nous conduit. Dès lors, le livre n’est plus seulement un outil d’analyse politique ou un ouvrage de géographie théorique, mais aussi une vivante plongée dans ces différents mondes de l’entre-deux, si tendus aujourd’hui.

    Nicolas Offenstadt
    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Ukraine Dispatch

    In Stoic Ukraine, Stony Faces Are Starting to Crack and to Cry

    Although Ukrainians excel at putting up a brave front, a tremendous amount of suffering is being kept bottled up and sometimes bursts out.

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    By Jeffrey Gettleman

    KYIV, Ukraine — Hunched over a bowl of borscht in a crowded restaurant, the man was bragging about how many people he used to employ, all his political connections and how, if he ever had to, he could even kill someone and make the trouble “go away.”

    With his clean-shaven head, black sweatshirt and hands the size of bear paws, he certainly looked as if he could make good on that threat. And if this overtly macho owner of a construction company couldn’t do it himself, he kept dropping hints of his links to the Ukrainian underworld.

    But then his face suddenly softened, saddened.

    “All my life, all my life, when I had problem, I could fix it,” he said. “But now … with this war ...” — he couldn’t even finish his sentence. He covered his face with his hands and burst into sobs, tears plunking into his soup.

    Ukrainians are generally good at putting up a brave front. So much of the messaging from President Volodymyr Zelensky on down has been that they are tough, they are ready to sacrifice, they are “unbreakable” — that’s one of Mr. Zelensky’s favorite words.

    But as the war drags on, an almost unbearable amount of pain builds up. And just like the sudden outburst at the restaurant, which surprised everyone at the table, especially the man himself, so many people here try to conceal their suffering that it creates a precarious emotional landscape, full of unmarked cliffs.

    “People don’t want to open up, because they’re afraid that if they do, they’ll lose it,” said Anna Trofymenko, a psychotherapist in Kremenchuk, a city in central Ukraine.

    She had a metaphor for this tendency to bottle up emotions.

    “There are two types of people in this world — the avocado and the coconut,” she said.

    The avocado, she explained, is soft on the outside, hard on the inside. The coconut is the opposite.

    “We’re like coconuts,” she said.

    Even before the war, she said, Ukrainians tended to be stoic and reluctant to emote. She chalked this up to the lingering haze of Soviet times when the survival strategy was: Don’t stand out. Don’t draw attention to yourself. Don’t open up to strangers.

    The State of the War

    Yevhen Mahda, a leading political scientist in Kyiv, agreed.

    “During the Soviet Union,” he said, “every person was a small piece of a big machine. No one expressed their emotions. It wasn’t needed. No one cared.”

    Though younger Ukrainians don’t have the same baggage, “society doesn’t change so fast,” Mr. Mahda said. “It’s a process, it’s not a fairy tale, it’s not a Harry Potter book, it’s our life.”

    In Pokrovsk, an eastern town near the front line, I met a young woman sitting on an evacuation train. Her village had been relentlessly bombed, and she fled in a hurry. She carried 150 hryvnias in her pocket — about $4. But she was composed and neatly dressed, her carefully made up face a blank mask.

    I didn’t ask many questions, but at one point looked at her and said, “Sorry you’re going through this.” She looked right back at me and burst into tears.

    Ms. Trofymenko, the psychologist, explained this was part of the landscape, too. “As soon as you feel safe,” she said, “you let yourself go.”

    “You know, we seem very reserved, unemotional, with a lack of feelings,” she added. “But once you are inside, it’s a different story.”

    On the Poland-Ukraine border in the earliest days of the war, I watched one of the greatest refugee crises of modern times. An endless assembly of women and children streamed across the border, millions of them. Burdened by hastily packed, bulging suitcases and cast out of their own homes by circumstances that were upending history, they were tiny, vulnerable figures dwarfed by the long roads and huge skies.

    One woman in a green hoodie stopped for a rest along a Polish highway. Because of the rule that military-age Ukrainian men are not allowed to leave the country, she was alone. She had just parted with her husband, whom she had known since they were young. She, too, was dry eyed — at first.

    But after she shared her parting words to her husband, her composure cracked. Once she allowed herself to think about the man she loved and how she had no idea when, or maybe even if, she would see him again, and how it felt to clutch him that last time at the border, it was impossible to cauterize her feelings.

    As a journalist, covering huge traumatic events doesn’t necessarily get easier the more one does it. I sometimes feel my protective lining wearing down.

    Recently, I saw a photo of a building on fire in eastern Ukraine, not far from Pokrovsk. I looked closer and felt a pang of fear. Wait a sec, I said to myself. I’ve been to that building.

    It was in the same town, Chasiv Yar, where I had an unusual interaction with a Russian sympathizer. He told me and my translator, Alex, that he believed the Russians were “doing the right thing” by invading Ukraine. Alex and her family have suffered immensely from this war (as have just about all Ukrainians), but she did not argue with the sympathizer. As a journalist, that wasn’t her role.

    At the end of the interview, the Russian sympathizer, who was in his 70s, cheerful and full of life, plodded into his garden and started sawing down a bunch of grapes. He really appreciated the company, he said, and wanted to give us a gift.

    As he stretched toward the glistening fruit, I saw Alex’s eyes fill with tears.

    “What is it?” I asked.

    We had interviewed so many people who had lost everything, but I’d never seen her cry. She is tough. She is hard. She is, by her own admission, a coconut.

    Why was she crying now?

    “Because these people are good,” she said.

    If someone from the “other side” — as most Ukrainians and much of the West brand Russia and its supporters — could so happily offer fruit from his garden, what did that say about the complexities of war?

    We walked off with the grapes, filled with emotions that were not so easily buttoned down.

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    France24 - World

    Earthquake in Afghanistan, Pakistan kills at least 13

    Issued on: 22/03/2023 - 05:17

    NEWS WIRES

    At least 13 people were killed and more than 90 injured in Pakistan and Afghanistan after a magnitude 6.5 earthquake struck late on Tuesday, government officials said.

    At least nine people were killed and 44 injured in northwest Pakistan, a Pakistani government official said, and hospitals in northern Khyber Pakhtunkhwa province were put into a state of emergency overnight.

    At least four people were killed and 50 injured in Afghanistan, a health ministry official there said.

    Houses and buildings in both countries were also damaged, authorities said.

    The quake was felt over an area more than 1,000 kilometres (621 miles) wide by some 285 million people in Pakistan, India, Uzbekistan, Tajikistan, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Afghanistan and Turkmenistan, the European-Mediterranean Seismological Centre said.

    The epicentre was in the Hindu Kush mountains, in the sparsely populated northeastern Afghan province of Badakhshan, 40km southeast of Jurm village, at the considerable depth of 187km, the US Geological Survey said.

    In Pakistan's Khyber Pakhtunkhwa province senior provincial official Abdul Basit said that addition to the dead and injured, at least 19 houses were damaged.

    Shafiullah Rahimi, a spokesperson for Afghanistan's disaster mitigation ministry, said late on Tuesday that two people had been killed in the eastern province of Laghman.

    Large parts of South Asia are seismically active because a tectonic plate known as the Indian plate is pushing north into the Eurasian plate.

    A 6.1 magnitude earthquake in eastern Afghanistan killed more than 1,000 people last year.

    In 2005, at least 73,000 people were killed by a 7.6 magnitude quake that struck northern Pakistan.

    (Reuters)

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    Afghanistan ends search for survivors of devastating earthquake

    Taliban appeal for help as rescuers scramble to reach Afghan quake survivors

    PAKISTAN

    Pakistan, India and Afghanistan rocked by deadly earthquake

    Valeurs Actuelles

    Des pilotes ukrainiens formés par la France sur des avions de chasse Mirage 2 000

    Après avoir fourni à l’Ukraine des canons Caesar et des blindés AMX, la France s’investit davantage dans le conflit opposant l’Ukraine à la Russie. En effet, depuis plus d’un mois, une trentaine de pilotes ukrainiens reçoit un apprentissage accéléré sur les avions de chasse français Mirage 2 000, d’après des informations du Figaro.

    Ces fleurons de l’industrie française, conçus par Dassault, faisaient déjà l’objet de nombreuses questions depuis le 28 février dernier. En effet, lors d’une audition au Sénat, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait reconnu que des discussions étaient en cours avec les Ukrainiens à propos des formations possibles sur les Mirage 2 000. Mais lorsque le sénateur Philippe Folliot avait demandé si les douze Mirage 2 000-C, qui sont actuellement stockés, pouvaient être vendus ou cédés à l’Ukraine, Sébastien Lecornu n’avait pas répondu favorablement, indiquant que l’État se concentrait sur l’envoi de munitions.

    Une nouvelle étape dans la guerre

    La décision de former des pilotes ukrainiens à ces avions de chasse n’a en effet été prise que le 8 février, avant la visite de Volodymyr Zelensky à Paris, explique le ministère de la Défense. Pour autant, le ministère indique que seule la formation de « personnels militaires aériens » a débuté sur les bases aériennes de Mont-de-Marsan et de Nancy.

    Ce faisant, la France franchit une nouvelle étape dans la coopération avec l’Ukraine, et rejoint le rang des nations qui fournissent un apprentissage aux pilotes ukrainiens, aux côtés des États-Unis et du Royaume-Uni.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    L'Humanité

    Enseignement supérieur : le refus de la précarité, des études à la retraite

    Actu

    La montée de la mobilisation dans les universités pouvait se mesurer, mercredi 22 mars : étudiants et professeurs se sont retrouvés devant leur ministère pour dénoncer la sélection en master, la précarité étudiante et, bien sûr, la réforme des retraites.

    Olivier Chartrain

    Drôle d’endroit pour un rassemblement : la place Jacqueline-de-Romilly, où débouche le portail du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR), est bien étroite – et partiellement occupée, déjà, par des monceaux de poubelles et d’ordures qui s’entassent, comme dans tout le quartier. C’est pourtant bien là qu’à l’appel de l’assemblée générale ESR d’Île-de-France, plusieurs centaines de manifestants avaient choisi de se rassembler, mercredi 22 mars.

    Ce n’est même pas un algorithme, c’est juste une boîte aux lettres contrainte, un intermédiaire dépersonnalisé entre nous et les étudiants », Stéphanie Rossano, professeure de sciences et technologies à l’université de Marne-la-Vallée et membre du Snesup-FSU

    Sous les drapeaux syndicaux – Ferc et SNTRS-CGT, Snesup-FSU, Unef, l’Alternative… – et les banderoles, dont bon nombre signées de l’université Paris-VIII, en grève depuis lundi 20, enseignants-chercheurs, personnels des universités et étudiants se sont retrouvés pour dénoncer un « ministère ordurier, comme on le voit encore plus aujourd’hui », lance un porte-parole au milieu des sacs-poubelle.

    Extension du domaine de la mobilisation étudiante

    Lucie et Ethan, étudiants, se tiennent sous la banderole « Mon master, apprenti chômeur. Paris-VIII en colère ». Car ce mercredi 22 mars est aussi le jour d’ouverture de la nouvelle plateforme Mon master, présentée comme une « aide à l’orientation » des étudiants désireux d’intégrer un master.

    Or ce « Parcoursup des masters », comme beaucoup le résument, n’est pas pour rien dans la colère qui gagne les universités. « Nous sommes déjà la première génération à avoir subi Parcoursup, indique Lucie, et là on appréhende ce que ça va donner. » Pour Ethan, « tout le monde est en galère, personne ne sait comment ça va se passer, même les profs. Mais on voit où ça mène : un Parcoursup bis ».

    Mon master, « une politique de gestion des stocks, sauf qu’on parle d’êtres humains »

    Ce que confirme Stéphanie Rossano, professeure de sciences et technologies à l’université de Marne-la-Vallée et membre du Snesup-FSU, interrogée par ailleurs : « On découvre au fur et à mesure comment cela se passe. » Mais pour elle, les choses sont claires : « C’est un écran de fumée démagogique pour faire croire qu’on va améliorer le processus d’admission en master. Mais tant qu’il n’y a pas de nouvelles places ouvertes, cela se résume à une politique de gestion des stocks. Sauf que l’on parle d’êtres humains. »

    De son point de vue d’enseignante et responsable de master, « ce n’est même pas un algorithme, c’est juste une boîte aux lettres contrainte, un intermédiaire dépersonnalisé entre nous et les étudiants ». Elle déplore un calendrier bien plus contraint qu’auparavant qui stresse les candidats et met les enseignants sous contrainte, avec une gestion automatique – et non plus humaine – des désistements : « La plateforme remplira les places vides sans que l’on puisse intervenir, voir de qui il s’agit. » Au risque de voir retenus des candidats pas forcément parmi les plus motivés ou, surtout, d’en laisser échapper d’autres qu’une gestion plus humaine aurait permis de retenir.

    Il n’est jamais trop tôt pour s’occuper de sa retraite !

    « Avec cette plateforme, le nombre de vœux est désormais limité à 15 par étudiant, déplore la présidente de l’Unef, Imane Ouelhadj, donc cela va réduire nos chances de pouvoir accéder à un master de notre choix. Et on peut craindre que certains, s’ils se retrouvent avec 15 vœux refusés, soient dissuadés de poursuivre au-delà de la licence. » D’autant, remarque la jeune syndicaliste, qu’avec la mise en place précipitée (les décrets datent du 20 février) de ce dispositif rejeté par toutes les instances de concertation, « il n’y a personne pour accompagner les étudiants. Nous, syndicats, découvrons la plateforme, et les enseignants, eux, ne la maîtrisent pas ».

    À l’Inserm, 40 % des personnels sous statut précaire

    Retour au rassemblement. Un orateur dénonce « la précarité toujours plus violente » qui frappe les étudiants, le refus de voter la loi instituant le repas Crous à 1 euro, les bourses insuffisantes qui poussent de plus en plus d’étudiants vers les distributions alimentaires et « les condamnent à la faim et au froid ».

    Jean, ingénieur de recherche à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et syndiqué à la CGT, remarque que la précarité n’épargne pas les personnels, entre les enseignants-chercheurs vacataires payés sous le Smic et les non-enseignants, comme lui : « À l’Inserm, 40 % des personnels sont recrutés sous statut précaire, ils restent deux ou trois ans, il faut les former à chaque fois… »

    Il regrette « un gâchis énorme de gens motivés, alors qu’on a pourtant un grand besoin de développer la recherche publique en France, ne serait-ce qu’avec le changement climatique ». Lui ne s’inquiète plus pour sa retraite : « Ce sera à 67 ans de toute façon. Dans la recherche, on commence très tard : chez nous, les chargés de recherche sont recrutés, en moyenne, à 35 ans. Prendre en compte les années d’études pour la retraite, ce serait une avancée importante. »

    Une mobilisation étudiante à grande échelle

    Tel un coq à la tête tranchée, Macron continue sa folle épopée, faisant la sourde oreille au grondement du peuple. De grandes mobilisations sont donc à prévoir lors de cette quinzième journée de grève, notamment de la part de la jeunesse. D’après le syndicat étudiant l’Alternative, « 73 établissements d’enseignement supérieur sont en mouvement aujourd’hui et 63 l’étaient hier ». Certains ont bloqué ou occupé les bâtiments universitaires. Parmi eux, les facs de province de Grenoble, Lille-II et III, Lyon-II, Saint-Étienne, Pau, Tours, Bordeaux, Besançon, Caen, Dijon, Montpellier-III, Nantes et Toulouse-II. De nombreux campus d’Île-de-France sont aussi en mouvement, comme Condorcet, Lourcine, Dauphine, Sciences-Po, Clignancourt, Malesherbes, Michelet, Versailles Saint-Quentin et Saint-Charles.

    UniversitésEnseignement supérieurrechercheRéforme des retraites
    New York Times - World

    Restoring Glory of Angola’s Carnival, With a Puny Budget but Much Passion

    Angola Dispatch

    A singer and son of a music legend is trying to once again make the Carnival celebration a highlight of the year — and to make it a year-round force for positive change in Angola.

    Performing for Carnival in Luanda, Angola, last month. Once a cultural highlight that seized the streets of this port city, Carnival seems to barely register a blip these days.Credit...

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    By John Eligon

    Photographs by Gulshan Khan

    Reporting from Luanda, Angola

    The singer stood in a rubble-strewn courtyard in one of the hard-knock neighborhoods of Luanda, Angola’s capital, antsy as he got the performers in line for their final rehearsal before the big competition.

    “United Af-ri-caaaa,” a voice hummed over a loudspeaker before a percussion-heavy beat kicked in. More than a dozen young people facing the singer, Tony do Fumo Jr., swiveled their hips and arms and stomped their feet.

    The group of mostly teenagers, led by Mr. do Fumo, was preparing for its inaugural performance at Carnival, a celebration — and contest for prize money — that ushers in the Christian season of Lent. ​Pacing with the glare of a drill sergeant, he blew a whistle and waved an arm. The dancers froze. Another whistle and gesture, and they were back on beat, Mr. do Fumo bobbing along with them.

    The son of an Angolan music legend, ​Mr. ​do Fumo grew up under the tutelage of some of the country’s most prominent musicians. He has performed across the world before live crowds and on television. But the pressure for this performance was unlike any he’d ever felt.

    Once a cultural highlight that seized the streets of this port city in Africa’s southwest, Carnival in Luanda seems to barely register a blip these days. The swirl of colorful, flowing costumes, semba music and hip-shaking dances that make up the Mardi Gras-like festivities are mostly confined over three days to a quarter-mile waterfront stretch known as Marginal. Many blame the event’s decline on the distraction of life’s daily hardships and a lack of financial investment from a government stretched thin.

    Enter Mr. do Fumo, 38, a semba singer who performs with an immersive passion. He is among those trying to help restore Carnival’s glory — and change what it means to participate in it.

    Organizers have encouraged Angolans to form groups that not only perform in the event, but also engage in social and cultural activities year-round. That’s what Mr. do Fumo had in mind when, six years back, he started his Carnival group, União Jovens do Prenda, or the United Youth of Prenda, named for his former neighborhood in Luanda. It qualified for the competition — and the prize money awarded to the winners — for the first time this year.

    And he was hoping his group would win a much-needed infusion of cash to fund activities like buying wheelchairs, feeding the hungry and providing support to help young people resist gangs.

    By The New York Times

    Mr. do Fumo was born with art in his DNA; while his father sang, his mother danced. But his parents died when he was just 6, and he grew up struggling, in a rough neighborhood with relatives who had few financial resources. He has participated in Carnival since he was 8, and sees his group as a vehicle to help young people overcome difficult conditions, as he did, through culture.

    “When God gives you an opportunity to get something, it’s not only for you,” Mr. do Fumo said. “What I get for being an artist, I share with the community. We all eat the same food.”

    So there he was, only hours before the group was scheduled to compete on a Sunday afternoon late last month, frantically trying to make sure everything was right. He scurried around the courtyard outside his modest home in Cassequel — a two-room cement block with a corrugated tin roof — with paint flecks on his hands and an intensity on his face. His performers packed the rectangle under a punishing sun, the courtyard’s two papaya trees providing no shady relief.

    So much remained unfinished. A cardboard cutout of Africa that was supposed to be painted with each nation’s flag was only half-done. Fabric still needed to be stitched for costumes, and beads needed to be glued on. Posters needed final touches. One teenager ran green and yellow fabric through a sewing machine as he sat beneath a beach umbrella bearing a picture of Angola’s president, João Lourenço.

    Mr. do Fumo paced, sipping cola from a plastic bottle, barking commands and complaints.

    “There is no money!” he fumed. “There is nothing else I can do!”

    The government had allocated 1.3 million kwanzas for the group, but that had not yet been paid. Instead, to pay for the costumes and everything else, Mr. do Fumo had burned through 1.5 million kwanzas (nearly $3,000) of his own money, which he had been saving to buy a car. And that was barely enough.

    The top hats that went with the costumes were fashioned from cardboard and covered in cheap fabric. Most of the large posters the performers would carry were hand drawn, rather than professionally printed.

    “When it comes to culture, they should do more,” Mr. do Fumo said of the government.

    Filipe Zau, Angola’s minister of culture and tourism, conceded that funding was lacking. The challenge, he said, was that Carnival was no longer confined to urban centers, meaning there were more groups for the government to support. He said enticing more private sponsors, planning earlier and attracting foreign visitors were all part of the government’s strategy to raise more revenue to bolster Carnival, which in Angola dates back a century when Angolans spontaneously took to the streets to celebrate — and to mock their Portuguese colonizers.

    “It’s politically important, it’s culturally important, it’s socially important,” Mr. Zau said.

    In an ideal world, a vibrant Carnival would help uplift struggling neighborhoods like Cassequel. Gutters and streams around the community of tightly packed bungalows are filled with trash and mucky water, and a stench to go with it. Along the craggy dirt roads, women set up wooden stands to sell fruits and vegetables. Alcohol is often the main free time activity for many young people.

    Mr. do Fumo had no time to think about what might be in the future. Showtime was approaching. With the flair of a coach before the big game, he delivered some final instructions to the younger performers.

    Focus on the competition, not hanging out with friends. Drink water so you don’t faint. Keep your emotions in check. Breathe.

    “We are going to Marginal to bring the big prize to our community,” he roared, and the dozens of young people around him let out a big cheer before boarding the buses for the main Carnival venue.

    Somehow, when the moment came to perform before the judges on the street with the temporary bleachers, all of the scattered pieces in the courtyard seemed to click. Two performers led the charge, wheeling a painted banner bearing the name Jovens do Prenda set against a desert scape. The dancers sashayed right behind. Mr. do Fumo, in all white with a colorful top hat, bounced up and down amid the rows of dancers.

    When it was all done, they laughed and joked and returned to the courtyard at night, where the young performers huddled around Mr. do Fumo.

    “They really surprised me,” he said, pointing out that there was not a single professional dancer among the group. “The good thing was to see the commitment from my people and see them all together, united.”

    A few days later, the results were in: Jovens do Prenda placed 14th, out of 15 groups in its category. There would be no prize money this year.

    But Mr. do Fumo was already moving on.

    Shortly before Carnival, one of the group’s dancers had told him her house was in dire condition. After Carnival, it collapsed, Mr. do Fumo said. So he has started raising money to buy materials to build her a new house.

    “Let’s go now, let’s work,” he said.

    Gilberto Neto contributed reporting from Luanda.

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    France24 - World

    UN says that more than 530 killed in gang-related violence in Haiti this year

    Issued on: 22/03/2023 - 00:16Modified: 22/03/2023 - 00:17

    NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

    More than 530 people have been killed this year in gang violence in Haiti, the United Nations said Tuesday, with many killed by snipers shooting victims at random.

    The UN human rights office said it was concerned that extreme violence was spiralling out of control in Haiti.

    "Clashes between gangs are becoming more violent and more frequent, as they try to expand their territorial control throughout the capital and other regions by targeting people living in areas controlled by rivals," spokeswoman Marta Hurtado said.

    This year, up to March 15, "531 people were killed, 300 injured and 277 kidnapped in gang-related incidents that took place mainly in the capital, Port-au-Prince," she told reporters in Geneva.

    In the first two weeks of March alone, gang clashes left at least 208 dead, 164 injured and 101 kidnapped, Hurtado said.

    "Most of the victims were killed or injured by snipers who were reportedly randomly shooting at people in their homes or on the streets," she added.

    Students and teachers have been hit by stray bullets, and kidnappings of parents and pupils in the vicinity of schools has surged, forcing many to close.

    Without the protective school environment, "many children have been forcibly recruited by armed gangs", Hurtado said.

    Thousands displaced

    Haiti, the poorest nation in the Americas, has been gripped by a worsening political and economic crisis since the July 2021 assassination of president Jovenel Moise, and gangs now control more than half the country's territory.

    The chronic instability and violence have sent food prices surging, and half the population does not have enough to eat, Hurtado said.

    At least 160,000 people have been displaced and are living in precarious circumstances, with a quarter living in makeshift settlements with limited access to basic sanitation, she added.

    "Sexual violence is also used by gangs against women and girls to terrorise, subjugate and punish the population," Hurtado said, with gangs using sexual violence against abducted girls to pressure families into paying a ransom.

    UN human rights chief Volker Turk has urged the Haitian authorities to address the security situation immediately, by bolstering the police and reforming the judicial system.

    "To break the cycle of violence, corruption and impunity, all those responsible, including those providing support and finance to the gangs, must be prosecuted and tried according to the rule of law," Hurtado said.

    "We also call on the international community to urgently consider the deployment of a time-bound, specialised support force," she added.

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} HAITI

    Haiti set to form transitional government as president steps down

    Haiti gang violence soars as UN envoy appeals for international armed force

    UN’s Guterres calls for international troops to intervene in Haiti

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : la Cour pénale internationale émet un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine

    C’est une décision qui a été considérée comme « insignifiante » par Moscou, mais comme « historique » par Kiev. Plus d’un an après le début de la guerre en Ukraine, un mandat d’arrêt a été émis contre le président russe Vladimir Poutine, en raison de son implication dans des crimes de guerre perpétrés en Ukraine. Cette annonce a été faite ce vendredi 17 mars par la Cour pénale internationale (CPI), comme l’ont rapporté le même jour plusieurs médias, dont Le Figaro.  

    Des transferts d’enfants 

    Dans un communiqué cité par nos confrères, la CPI a indiqué que Maria Alekseyevna Lvova-Belova, commissaire présidentielle aux droits de l’enfant en Russie, faisait également l’objet d’un mandat d’arrêt. Dans ledit document, il est aussi précisé que le dirigeant russe « est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale [d’enfants] et de transfert illégal [d’enfants] des zones occupées d’Ukraine [en direction de] la Fédération de Russie ». La CPI a ajouté que lesdits « crimes auraient été commis sur le territoire ukrainien », mais aussi qu’il y avait « des motifs raisonnables de croire que [Vladimir] Poutine [était] personnellement responsable des crimes susmentionnés »

    En début de semaine, le New York Times avait publié un article dans lequel était indiqué que la CPI comptait lancer des poursuites en raison du transfert d’enfants vers la Russie, mais également pour des frappes dites délibérées envers des infrastructures civiles en Ukraine. Aussi, comme le souligne Le Figaro, Karim Khan – le procureur de la CPI – avait annoncé que les enlèvements présumés d’enfants faisaient « l’objet d’une enquête prioritaire », il y a quelques jours.

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    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    L'Humanité

    Immigration. Le gouvernement recule mais rien n’avance

    Actu

    Si la mise en stand-by du projet de loi du ministre de l’Intérieur met un peu plus en évidence les difficultés de l’exécutif à gouverner, elle ne représente pas pour autant un changement de logique en matière migratoire.

    Émilien Urbach

    Le projet de réforme du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) portée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, va passer à la moulinette. Le président de la République l’a annoncé, ce mercredi 22 mars, promettant « dans les prochaines semaines » l’arrivée de « plusieurs textes plus courts » sur la question migratoire. Cette déclaration s’inscrit dans le contexte de crise politique, démocratique et sociale depuis la décision d’Élisabeth Borne de faire passer en force sa réforme des retraites contre l’avis de la grande majorité des Français.

    « L’idéologie du Rassemblement national »

    « Ça aurait été une excellente nouvelle pour les personnes exilées si le chef de l’État avait décidé du retrait total de ce texte qui est purement et simplement une horreur, pointe Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH). Pour l’instant, ce n’est pas le cas et ce n’est pas satisfaisant. » Pour la responsable associative, ce revirement de l’exécutif est surtout le résultat d’un chantage des sénateurs LR qui ont, selon elle, défendu, au sein de la commission des Lois du Palais du Luxembourg, « un niveau inégalé de reculs sur les droits fondamentaux des personnes étrangères ».

    Les sénateurs de droite ont, en effet, au cours de la semaine dernière, sensiblement durci le texte de l’exécutif qui devait arriver en séance plénière à partir du mardi 28 mars. ​​​​​​​ « Les débats en commission ont été extrêmement houleux et agressifs, dénonce la sénatrice communiste Éliane Assassi. Certains des amendements défendus par “les Républicains” flirtent avec l’idéologie du Rassemblement national. » Et les rapporteurs, l’un centriste et l’autre LR, ne sont pas parvenus à se mettre d’accord, notamment sur les articles 3 et 4 de la loi, prévoyant respectivement la création d’un titre de séjour pour les travailleurs immigrés dans certains métiers en tension et le droit au travail pour certaines catégories de demandeurs d’asile. Le texte qui aurait dû, par la suite, être étudié à l’Assemblée nationale n’aurait, de fait, pas pu faire consensus entre les députés de droite et les macronistes. « Et l’exécutif n’a semble-t-il pas jugé bon d’avoir à user de sa dernière occasion, pour cette session parlementaire, d’utiliser le 49.3 », poursuit Éliane Assassi. Une façon pour la droite de faire, en quelque sorte, payer au gouvernement le coût de son ralliement sur la réforme des retraites.

    « Les débats en commission ont été extrêmement houleux et agressifs. » Éliane Assassi, sénatrice communiste

    Le résultat de ces manœuvres politiciennes n’est donc accueilli, par les associations et syndicats hostiles au projet de loi Darmanin, que par un soulagement en demi-teinte. « C’était insensé de poursuivre dans la direction fixée par le gouvernement, pointe Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade. Mais nous devons rester vigilants sur le morcellement annoncé de la loi. » Et Gérard Ré, du collectif immigration de la CGT, d’ajouter : « Cette annonce met à mal la maigre avancée que constituait malgré tout l’instauration d’un titre de séjour de plein droit pour les travailleurs des métiers en tension. » Le recul de l’exécutif sur sa loi immigration n’indique, quoi qu’il en soit, aucune inflexion des logiques répressives et stigmatisantes à l’égard des immigrés.

    ImmigrationlégislationLoi immigration Darmanin
    Valeurs Actuelles

    Le contact presse de Twitter automatisé pour envoyer un émoji “caca” comme réponse aux mails des journalistes

    Il est sûrement le milliardaire américain qui fait le plus parler de lui. Depuis son rachat du réseau social Twitter, Elon Musk enchaîne les polémiques et les annonces plus surprenantes les unes que les autres. Ce 19 mars, le patron de la plateforme a confirmé sa volonté de ne plus répondre aux journalistes. Et quoi de mieux qu’un émoji pour faire passer un message ?

    La boîte mail de l’équipe presse de la plateforme a été automatisée. Désormais, à la réception de n’importe quel message, un émoji « caca » est instantanément envoyé, rapporte BFMTV.

    press@twitter.com now auto responds with 💩

    — Elon Musk (@elonmusk) March 19, 2023

    Un service presse inexistant

    L’équipe de communication de Twitter est effectivement silencieuse depuis le mois de novembre 2022, date à laquelle elle aurait été décimée. Après avoir racheté Twitter pour 44 milliards de dollars, Elon Musk a licencié plus de 50 % de ses employés pour réduire les coûts de la société. Aujourd’hui, l’entreprise compte environ 2.000 employés.

    Le chef d’entreprise avait déjà par le passé démantelé le service presse de son autre entreprise, Tesla. Un refus catégorique donc de communiquer avec les journalistes de quelque façon que ce soit. En décembre 2022, il avait ainsi désactivé les comptes de plusieurs journalistes américains écrivant régulièrement sur Twitter, avant de finalement les réactiver après une pluie de critiques.

    Les polémiques, Elon Musk les enchaîne depuis le rachat de la plateforme. Les licenciements et démissions massifs, les changements majeurs de l’expérience utilisateur, ou bien encore la désactivation de plusieurs comptes. Des sujets dont il n’est pas prêt d’aborder avec la presse.

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    New York Times - World

    The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries

    Toronto Dispatch

    Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.

    Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times

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    By Norimitsu Onishi

    SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.

    Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.

    Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.

    “Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”

    Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.

    But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.

    Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.

    A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”

    “Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”

    Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.

    For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.

    “Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.

    The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.

    Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.

    To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.

    An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.

    “Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”

    “Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”

    Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.

    Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.

    “It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”

    When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.

    Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.

    “We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.

    Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.

    “Eight years the same,” he said.

    The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.

    “This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”

    At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.

    Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.

    “My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”

    Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.

    “If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”

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    France24 - Monde

    Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

    Proposé par

    Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

    Banque Africaine de Développement

    L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

    La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

    Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

    L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

    • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
    • L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
    • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
    • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
    • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

    L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

    • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
    • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
    • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
    • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
    • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

    Justice climatique

    Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

    BAD, un rôle pionner

    La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

    Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

    Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

    Le Ghana s’enflamme pour le solaire

    En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

    Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

    Rien que de l’eau

    D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

    Les chaussures qui jamais ne s’usent

    La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

    Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

     

    Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Valeurs Actuelles

    [Tribune] Nicolas Bay : Après les guerres et Daesh, quel sort pour les chrétiens et les Yézidis en Irak ?

    En 2017, après trois ans d’occupation synonyme d’exil forcé pour les minorités d’Irak, l’État islamique était vaincu. Après les crimes, les destructions, les autodafés et les exécutions de masse commis par Daesh contre les minorités ethniques et religieuses, des questions persistent : comment reconstruire une vie sur un tas de cendres ? Dans quelle Irak sont-elles revenues et essayent-elles à nouveau de vivre — quand elles ont pu le faire ?

    Une destruction des peuples

    Dans la lignée de mes déplacements en Arménie et au Kosovo aux côtés des chrétiens qui résistent, et à l’invitation de l’ancien ministre Yonadam Kanna, chef du parti assyrien d’Irak, je me suis rendu ces derniers jours à Erbil, à Mossoul et dans la plaine de Ninive, au nord-ouest du pays, pour comprendre. Comprendre ce que ces ethnies minoritaires ont traversé et ce qu’elles subissent encore aujourd’hui, abandonnées par la communauté internationale, livrées à elles-mêmes face aux manœuvres de l’Iran chiite et à un pouvoir central à Bagdad qui oscille entre impuissance et méfiance, voire hostilité, à l’égard de ces populations.

    Il est bien loin l’émoi international légitimement suscité par les images de Daesh paradant dans les rues de Mossoul en juin 2014 avec son cortège d’abominations. À l’époque, l’Occident parlait d’une voix unique et forte. Il était prêt à lutter contre l’État Islamique. Il l’a fait d’ailleurs, et notre pays n’a pas été en reste. Tous mes interlocuteurs ont témoigné leur reconnaissance envers la France qui a, d’une manière ou d’une autre, aidé ceux qui combattaient ou fuyaient l’État islamique dans le nord de l’Irak. Mais un silence assourdissant est depuis retombé sur les douleurs quotidiennes des minorités chrétiennes dans la région.

    Ils ont retrouvé leurs églises et monastères détruits, leurs maisons pillées, leurs proches qui n’avaient pas pu fuir convertis de force.

    Dans les années 1980, les chrétiens, composés notamment des chaldéens et des syriaques catholiques et orthodoxes, étaient environ un million en Irak. Ils seraient aujourd’hui 500 000, représentant à peine 1 % de la population irakienne. Cette baisse considérable s’est accélérée dans les années 1990 et n’a fait qu’empirer après la chute de Saddam Hussein en 2003. La cité assyrienne de Qaraqosh (ou Bakhida), plus grande ville chrétienne située dans la plaine de Ninive au Nord de l’Irak, à une trentaine de kilomètres de Mossoul, s’était presque vidée de ses 50 000 habitants qui ont fui Daesh en août 2014. Depuis sa libération en octobre 2016, un peu plus de la moitié d’entre eux seulement sont revenus de la province du Kurdistan dans laquelle ils avaient trouvé refuge.

    Ils ont retrouvé leurs églises et monastères détruits, leurs maisons pillées, leurs proches qui n’avaient pas pu fuir convertis de force. « Mes lèvres disaient la chahada, mais mon cœur priait le chapelet », raconte cette femme qui a, dès que possible, imploré l’absolution de celui qui est, depuis, devenu Monseigneur Najeeb, archevêque de Mossoul. Lui qui avait déjà dû quitter sa ville natale en 2007, menacé par des islamistes ayant inscrit son nom sur une liste de cibles à abattre, a dû la fuir à nouveau face à l’avancée de Daesh. Mossoul avait été rapidement prise grâce à l’accueil favorable d’une partie de la population sunnite. Mgr Najeeb est parti au dernier moment, emportant avec lui près de 800 manuscrits anciens écrits en araméen et en syriaque, les sauvant in extremis de la destruction.

    Un exil qui persiste

    Beaucoup d’autres chrétiens n’osent pas revenir tant les équilibres politiques et communautaires ont été bouleversés par l’irruption et le reflux de l’État islamique. J’ai pu assister à une tentative de coup de force des milices chiites voulant remplacer les forces chrétiennes locales et prétendant agir au nom du gouvernement pour prendre le contrôle de la plaine de Ninive. Durant les trois heures de négociations tendues qui s’en sont suivies entre chrétiens d’une part — soutenus par la population massée devant le palais épiscopal —, miliciens chiites d’autre part, et des représentants du gouvernement central de Bagdad dépêchés en urgence sur place, j’ai vu de mes yeux comme l’autonomie et la sécurité des chrétiens tenaient à un fil. Uniquement à leur volonté, à leur combativité, à leur désir ardent de vivre comme leurs ancêtres sur leur terre. « C’est notre quotidien », m’a confié avec un sourire à la fois amer et plein d’espérance, l’évêque des chrétiens syriaques de Qaraqosh. Deux jours après mon départ, sept chrétiens étaient enlevés dans les environs. Personne ne sait où ils sont.

    Le gouvernement de Bagdad ne fait en revanche aucun geste pour les Yézidis ; il n’aide pas beaucoup plus les chrétiens.

    La haine et les atrocités commises par l’État islamique ont pris des formes très diverses. Ainsi, le monde entier a été choqué par les images du musée de Mossoul, dont toutes les pièces ont été détruites à la masse ou à l’explosif. J’ai pu m’y rendre et constater le désastre. Des trésors uniques de la civilisation assyrienne ont été réduits à l’état de cailloux car, pour Daech, « les fausses idoles doivent être détruites ». Des experts français, mandatés par le Louvre, coordonnent patiemment les restaurations dans le musée de Mossoul, sachant que de nombreuses œuvres du patrimoine de l’humanité sont perdues à jamais. Dans le même temps, des ONG, telles SOS Chrétiens d’Orient, mènent un combat patient et admirable de générosité en aidant à la reconstruction des églises, des logements, et à l’éducation des enfants.

    Les Yézidis sont peut-être la communauté qui a été la plus meurtrie. Cette ethnie kurde pratique l’une des religions les plus anciennes de la Mésopotamie, ce qui la rend suspecte, objets de tous les fantasmes… et cibles de persécutions incessantes. Ils seraient environ 400 000 aujourd’hui en Irak. Les soldats du Califat ont méthodiquement massacré 12 000 d’entre eux, principalement dans la province du Sinjar que les Yézidis ont dû fuir en masse et n’ont toujours pas repeuplée. 7000 personnes sont encore portées disparues et environ 3000 femmes et adolescentes seraient toujours détenues comme esclaves sexuelles. Dans cette région où plongent leurs profondes racines, dont Lalesh est la ville sainte, l’État islamique s’est attelé à embrigader les enfants yézidis dès leur enfance pour éliminer toute attache identitaire et en faire des enfants-soldats. S’ils sont protégés par les peshmergas du Kurdistan, le gouvernement de Bagdad ne fait en revanche aucun geste pour eux. Il n’aide pas beaucoup plus les chrétiens.

    Un avenir incertain

    Aujourd’hui, après 20 ans de conflits et de guerre, conséquences de l’intervention américaine de 2003 qui a provoqué le chaos au prétexte de vouloir installer une démocratie libérale, l’islam est toujours une religion d’État en Irak. L’article 1er de la constitution dispose qu’aucune loi ne peut contrevenir aux principes de la charia. L’article 2 prétend certes donner des garanties aux minorités religieuses, mais tout le monde sait ici, qu’en cas de conflit, la charia a la préséance. Un exemple pour l’illustrer : un projet de loi est à l’étude pour interdire totalement la vente d’alcool sur l’ensemble du territoire irakien. Il s’agirait non seulement d’une mesure discriminatoire ciblée, le secteur étant économiquement important pour la communauté chrétienne, mais aussi d’une atteinte délibérée à la liberté de culte puisque le vin liturgique est une absolue nécessité pour célébrer la messe. Les persécutions, certes d’une autre nature, continuent donc.

    La survie des minorités d’Irak est désormais en jeu. Ces peuples historiques, présents bien avant l’émergence de l’Islam, semblent aujourd’hui menacés de disparaître du Proche et du Moyen-Orient. Pendant des siècles, la France a été la protectrice des chrétiens d’Orient. C’est le rôle que devrait aujourd’hui assurer une Europe civilisationnelle consciente de ses racines et de son devenir, par solidarité envers ces populations que le monde oublie. Vingt fois, sur place, ils nous l’ont dit avec sincérité : ils ne veulent pas d’argent, ils ne veulent pas émigrer chez nous. Ils ne cherchent qu’un soutien, une protection de la part de nos nations et des institutions européennes afin d’assurer la reconstruction de leurs villes, le retour des déplacés et la restauration du patrimoine saccagé par les islamistes.

    Ici, au pays des deux fleuves, comme au Kosovo et en Arménie, les communautés chrétiennes et Yézidis peinent à se réveiller de ce cauchemar qui a déjà trop duré. Elles ne veulent qu’une chose, la même que nous d’ailleurs : vivre en paix et en sécurité sur la terre de leurs ancêtres. Il faut les y aider.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    Известия (RUS)

    Valve представила игру Counter-Strike 2

    Студия Valve 22 марта представила игру Counter-Strike 2 (CS-2) и опубликовала на своем YouTube-канале три геймплейных ролика.

    В первом видео разработчики рассказали о создании реалистичного дыма, реагирующего на свет, выстрелы и взрывы.

    Во втором ролике продемонстрированы новая система освещения, переработанные карты и различные графические улучшения.

    Третий видеоролик посвящен частоте (тикрейту), с которой сервер обновляет данные об игре. По сведениям студии, в CS-2 эту систему значительно улучшили.

    В начале марта киберспортивный журналист Ричард Льюис писал, что тикрейт будет составлять 128 Герц. Онлайн-шутеры считают этот показатель эталонным, в настоящее время он поддерживается только в нескольких играх, например в Valorant от компании Riot Games.

    Закрытое тестирование CS-2 начнется 22 марта, а релиз состоится летом 2023 года, добавляет «Газета.Ru».

    Шутер в стороны: в 2023 году российские разработчики выпустят три громкие игры В их числе стрелялка по вселенной Warhammer и выживалка на аномальном советском острове

    Ранее сообщалось, что фантастический экшен Ghostwire: Tokyo от разработчика Tango Gameworks выйдет на Xbox Series X и в службе подписки Microsoft Game Pass 12 апреля.

    L'Humanité

    Logement. À quelques jours de la fin de la trêve hivernale, l’inquiétude des associations

    Actu

    La proposition de loi Kasbarian-Bergé, adoptée en deuxième lecture au Sénat, revient en discussion à l’Assemblée nationale le mercredi 29 mars. Alors que la trêve hivernale prend fin le 31 mars, le Collectif des associations unies alerte sur ce projet de loi qui vise à criminaliser les locataires précaires.

    Clara Fanget

    « On vit avec une menace quotidienne et un harcèlement permanent. La perte de mon appartement, c’est aussi une grosse honte vis-à-vis de mes enfants, car je ne peux même pas leur assurer un toit. » Après son divorce, Sonia se retrouve en situation d’expulsion. Pour cette mère de famille, les locataires précaires sont « jetés aux oubliettes par l’État. Le minimum pour garder sa dignité, c’est d’avoir le toit qu’on n’a pas ».

    Alors que le projet de loi Kasbarian-Bergé, adopté en deuxième lecture au Sénat, revient en discussion mercredi 29 mars à l’Assemblée nationale, les associations défendant le droit au logement s’inquiètent des conséquences d’une telle loi, d’autant plus que la fin de la trêve hivernale approche. Pour Manuel Domergue, porte-parole du Collectif des associations unies, ce texte est toujours « extrêmement délétère. Cette loi viendrait mettre en prison des gens qui n’ont pas d’autre tort que de vouloir se mettre à l’abri » !

    Une situation alarmante à l’aube de la fin de la trêve hivernale

    La trêve hivernale, qui prend fin le 1 er avril, sonne en effet le retour des expulsions sans relogement et des coupures d’énergie. Élie Lambert, membre du syndicat Solidaires 21, rappelle le contexte de crise actuel « qui ne disparaît pas, avec une explosion des charges locatives, des frais pour se nourrir et pour se chauffer. On en arrive, au lieu de protéger les locataires, à les expulser et les mettre à la rue. C’est extrêmement grave. » Saïd, menacé d’expulsion à partir du 1er avril, déplore un gros manque de considération de l’État : « On a utilisé tous les recours possibles que la législation nous accorde mais on n’a reçu aucune réponse. »

    La proposition de loi prévoyait une peine maximale de trois ans d’emprisonnement et jusqu’à 45 000 euros d’amende. Même si « les sénateurs ont légèrement allégé la loi – les locataires présentant des impayés ne seraient plus envoyés en prison s’ils partent d’eux-mêmes –, ce qui reste très inquiétant, ce sont les peines de prison de deux à trois ans pour les squatteurs, y compris les peines de deux ans pour ceux qui occupent des logements totalement vides comme des entrepôts, des usines désaffectées, des bureaux vides… » reprend Manuel Domergue.

    Vos droits Tous nos conseils pour mieux vous défendre !

    Pour rappel, le texte de loi prévoit aussi une « clause de résiliation de plein droit » dans les contrats de bail. Cela permettrait notamment d’accélérer les procédures judiciaires lors de non-paiement du loyer, et donc d’expulser plus rapidement le locataire.

    « On veut nous expulser sans nous assurer de logement »

    Youssouf, membre du Collectif Tchadien·nes et Soudanais·es en France, occupe un local à l’Île-Saint-Denis. Dans ces bâtiments abandonnés, 400 personnes vivent dans la peur de se retrouver à la rue à la fin de la semaine prochaine. « On a déjà perdu, porte de la Chapelle, des personnes qui sont mortes de froid, rappelle-t-il. Nous effectuons pour la plupart des métiers pénibles : nous nettoyons vos bureaux, ramassons vos poubelles, travaillons dans des chantiers… Malgré tout, on veut nous expulser sans nous assurer de logement. » Pour Youssouf, la situation actuelle ne permet aucune évolution : « Si on n’a pas d’hébergement on ne peut pas avoir de travail, et si on n’a pas de travail on ne peut pas avoir d’hébergement… »

    Les différents collectifs appellent à manifester le samedi 1er avril à la place de la Bastille dès 15 heures. Ils revendiquent l’arrêt des expulsions, la baisse des loyers, des charges et des prix de l’énergie, et exigent le retrait de cette proposition de loi.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    LogementLoi antisquat Kasbarian-BergéPrécaritéAssociations
    France24 - World

    British actor Tilda Swinton on playing two roles in 'The Eternal Daughter'

    Issued on: 22/03/2023 - 15:46

    Jennifer BEN BRAHIM Marion CHAVAL Magali FAURE Eve JACKSON Follow Clémence DELFAURE

    Oscar-winning actor Tilda Swinton has worked with some of the world's most gifted directors: Jim Jarmusch, Wes Anderson, Bong Joon-ho and the Coen brothers. Her latest film is her third with her longtime friend and collaborator, British director Joanna Hogg. "The Eternal Daughter" is a contemplation of life and death, with the British actor playing both the mother and the daughter. She speaks to Eve Jackson about the thrill of playing multiple roles in one project, the films of her career that always stay with her and why she loves being onscreen with her dogs. On the 30th anniversary of Sally Potter's "Orlando", she also talks about why Virginia Woolf's story about a time-travelling, sex-changing figure is not about gender.

    France24 - World

    Pollution in Brazil's Guanabara Bay spoils postcard image of Rio

    Issued on: 22/03/2023 - 14:43

    Amin GUIDARA

    Located beside the Brazilian city of Rio de Janeiro, Guanabara Bay is home to rich biodiversity and represents the livelihood of thousands of fishermen. But over the past few decades, its beauty has been tarnished by daily dumping of sewage, as well as chemical and plastic waste. According to a study by Rio de Janeiro State University, some 90 tonnes of waste are still dumped into the Bay every day, complicating the lives of the 12 million people who live nearby. Our correspondents Perrine Juan, Louise Raulais, Amin Guidara and Tim Vickery bring us this report to mark World Water Day.

    Plastic pollution in oceans has reached 'unprecedented' levels in 15 years

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    Lost at sea: The hidden cost of ghost gear

    France24 - World

    Exiled Pakistani journalist Taha Siddiqui on his graphic novel 'Dissident Club'

    Issued on: 22/03/2023 - 12:02

    Gavin LEE

    Taha Siddiqui is an award-winning former FRANCE 24 journalist who fled Pakistan after escaping a kidnapping attempt. He's now exiled in France and has since discovered he's on a kill list in Pakistan and can never return to his home country. In 2020, Taha opened a bar in Paris to help people in exile like himself, called The Dissident Club. That's also the name of his autobiographical story, which has just been published in France – not as a traditional first-person account, but in comic book format. He spoke to Gavin Lee on Perspective.

    "Dissident club : chronique d'un journaliste pakistanais exilé en France" by Taha Siddiqui and Hubert Maury is out now in French, published by Glénat.

    >> World Refugee Day: Exiled Pakistani couple founders of 'The Dissident Club' in Paris

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} IN THE WORLD PAPERS

    Amnesty condemns 'impunity' after France 24's Pakistan correspondent is beaten

    PAKISTAN

    Fleeing into oncoming traffic, Pakistani journalist escapes abductors

    FRANCE-MEDIA

    Pakistani journalist takes top French journalism prize

    L'Humanité

    Yoann Rispal et Murat Cetinkaya, bâtisseurs d’avenir

    Un jour avec

    Piliers de l’Association culturelle franco-turque du Val-de-Marne (ACFT 94), les deux hommes reviennent d’Anatolie, où ils ont pris la mesure des ravages causés par le séisme du 6 février. Au-delà de l’aide d’urgence, ils ont pour projet de financer la reconstruction d’une école dans un village sinistré.

    Eugénie Barbezat

    Cela faisait déjà un bon moment que les deux hommes auraient dû se rencontrer quand, en décembre 2018, la fête des solidarités du Val-de-Marne leur en a enfin donné l’occasion. Murat tenait le stand de l’ACFT 94, association qu’il a commencé à fréquenter peu après son arrivée en France, à l’âge de 15 ans, et qu’il préside depuis une décennie. Yoann, élu en charge des transports à Fontenay-sous-Bois, œuvrait sur celui placé juste à côté. « J’ai abordé Murat car j’avais repéré l’ACFT 94 depuis longtemps comme la porte d’entrée vers une partie occultée de ma culture… » confie Yoann.

    Ce qui a encore renforcé l’envie du jeune homme de s’investir dans l’association, c’est qu’elle fait figure de point nodal du département en termes de solidarité, d’éducation populaire, de mixité et d’émancipation. Autant de valeurs qui résonnent avec les engagements de l’élu communiste. « On organise des cours de français et de turc, du soutien scolaire, des ateliers artistiques, des conférences, des fêtes…, précise Murat. Et avec les ruches placées sur le toit de notre local, on produit même notre miel ! » Durant la crise sanitaire, l’association a assuré des distributions de paniers alimentaires à tous les Val-de-Marnais qui en avaient besoin. « Ce lieu est tout sauf communautaire, on est là pour partager nos cultures. Surtout, on s’attache à rester à distance des tensions politiques qui traversent la Turquie, et de toute ingérence », précise Yoann.

    « On a compris que les infrastructures étaient tombées et que c’était grave… »

    Si la grande salle conviviale ornée de tableaux colorés est le lieu où l’on partage les joies, elle est aussi celui on se serre les coudes en cas de malheur, comme lors du tremblement de terre meurtrier qui a ravagé une zone presque aussi grande que la France en Turquie et en Syrie, le 6 février. « Ce matin-là, à 6 h 25, j’ai reçu un message me demandant si j’avais des nouvelles de mes proches en Turquie. Quand, avec ma femme, nous avons constaté que nous n’arrivions à joindre personne, on a compris que les infrastructures étaient tombées et que c’était grave… » Originaire de Marach (Kahramanmaraş, sud du pays), Murat parvient quelques heures plus tard à entrer en contact avec un cousin qui lui explique qu’il va bien mais que la ville est détruite. En revanche, une cousine est, elle, portée disparue pendant plusieurs jours au fil desquels l’espoir de la retrouver vivante s’amenuise. « C’est finalement son corps sans vie qui a été extrait, enlacé avec ceux de ses trois enfants. Ils sont morts serrés les uns contre les autres, dans la même pièce… » soupire Murat.

    Tentés de se rendre immédiatement sur place, Marat et Yoann choisissent de différer leur voyage : « Les gens dormaient dehors, on ne voulait pas être un poids supplémentaire et gêner les opérations de secours », explique Yoann. Un mois après le séisme, ils décollent pour Ankara, louent une voiture et prennent la route vers le sud. « En arrivant dans la zone sinistrée, ça a été un choc terrible. On a pu parcourir plus de 300 km sans voir une seule maison débout », se rappelle Yoann, frappé de voir que certaines constructions ont résisté et d’autres pas. « Les bâtiments publics ainsi que les logements sociaux construits par l’État semblent avoir mieux tenu », remarque-t-il.

    Un appel aux dons est lancé pour financer le projet

    Sur place, après une visite dans la famille de Marat, les deux amis se mettent en quête d’un projet de reconstruction d’un bâtiment collectif utile à des enfants. Établissement scolaire, bibliothèque ? Leur rencontre avec le maire de Soğukpınarı est déterminante : ce sera l’école primaire du village . « De taille modeste, Soğukpınarı n’est pas prioritaire pour la reconstruction par rapport à des villes plus importantes, encore plus touchées. Mais si on souhaite que les gens n’en partent pas, il faut absolument de quoi scolariser les 120 enfants. » Dès leur retour, un appel aux dons est lancé pour financer ce projet évalué à 60 000 euros. La kermesse de l’association organisée le week-end dernier a déjà permis de recueillir un quart de la somme. Un bon début !

    Alors que nous nous apprêtons à quitter les actuels locaux de l’ACFT 94, à Valenton, un imposant squelette de béton nous fait face. C’est le futur centre culturel de l’association, en construction. Cinq étages où se déploieront des salles de classe, de conférences, d’activités, une garderie, des logements d’urgence, une immense bibliothèque et même un restaurant-terrasse sur le toit ! « Si vous saviez comme on a dû se battre pour qu’il puisse voir le jour », lâche Murat. Mais aujourd’hui, les signaux sont au vert, et si les choses se passent comme prévu, il sera inauguré en fin d’année, à peu près en même temps que la nouvelle école primaire de Soğukpınarı.

    Pour joindre l’ACFT 94 : Acft94@gmail.com ou 07 69 30 02 61

    Solidarité internationalesolidaritéSéisme Turquie/Syrieval-de-marne
    L'Humanité

    Commerce. Moscou et Pékin signent l’acte de naissance d’un immense gazoduc

    Actu

    Vladimir Poutine et Xi Jinping ont officiellement donné le feu vert à la construction de Force de Sibérie 2, un gazoduc reliant la Sibérie à la Chine. Un virage stratégique doublé d’une bombe climatique.

    Marion d'Allard

    Pour Vladimir Poutine, c’est « l’affaire du siècle ». Pour Xi Jinping, la garantie de sécuriser son approvisionnement énergétique et de faire face à l’explosion de la demande intérieure. Ce mardi, les dirigeants russe et chinois sont parvenus à un accord final concernant la construction d’un gigantesque gazoduc, Force de Sibérie 2, opéré par le géant russe Gazprom.

    À terme, il permettra de faire transiter 50 milliards de mètres cubes de gaz sur 2 600 kilomètres, depuis la Sibérie jusqu’au nord de la Chine via les steppes mongoles. Cette nouvelle infrastructure a vocation à compléter le gazoduc déjà existant, Force de Sibérie, qui relie l’Extrême-Orient russe à la Chine. Si « tous les accords ont été conclus » concernant ce projet, a déclaré Vladimir Poutine, ni lui ni son homologue chinois n’ont pour l’heure donner de détail quant au calendrier de mise en œuvre.

    Poutine cherche à écouler ses hydrocarbures

    Dans leur déclaration finale, les deux chefs d’État se sont également engagés à « poursuivre un partenariat encore plus étroit dans le secteur de l’énergie ». Le virage est clair, Vladimir Poutine cherche du côté de Pékin de quoi écouler ses hydrocarbures après que les sanctions prises par l’Occident depuis l’invasion de l’Ukraine ont largement compromis ses exportations vers l’Ouest.

    Chine-Russie, relation d’une nouvelle ère

    Ainsi,  « la coopération commerciale et économique est une priorité dans les relations entre la Chine et la Russie », a rajouté le président russe, le 21 mars, estimant que celle-ci « dépassera la barre des 200 milliards de dollars » en 2023. En dehors de l’exportation vers la Chine de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié issus des immenses gisements sibériens, Vladimir Poutine s’est également dit « prêt à créer (avec la Chine) un organe de travail conjoint pour le développement de la route maritime du Nord » qui traverse l’Arctique à la faveur de la fonte des glaces polaires. Objectif : faciliter le passage des supertankers vers l’Asie.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Derrière la stratégie commerciale d’un État qui ne jure que par l’extraction et l’exportation des énergies fossiles, se joue, aussi, l’avenir de la planète entière. Quarante-huit heures seulement après la publication du dernier rapport du Giec, qui intime aux gouvernements du monde entier de cesser tout nouveau forage s’ils veulent atteindre les objectifs climatiques qu’ils se sont eux-mêmes fixés, les annonces conjointes de Moscou et de Pékin concernant la création d’un immense gazoduc, l’exploration du sous-sol arctique et le passage de navires démesurés par le pôle Nord sont un très mauvais signal. Un scandale environnemental.

    RussieChinegazsanctions économiques
    France24 - World

    Saudi Arabia and Iran restore relations: A chance at peace for Yemen?

    Issued on: 22/03/2023 - 12:21Modified: 22/03/2023 - 12:23

    Stéphanie CHEVAL Nadia MASSIH Follow Laura WELFRINGER

    The two sides in Yemen's conflict have agreed to free nearly 900 people in a prisoner exchange. That deal comes less than two weeks after Saudi Arabia and Iran re-established diplomatic ties after years of hostility. The two regional powers have backed opposing sides in Yemen's war, and their rapprochement has galvanised efforts to end the conflict. We take a closer look.

    Meanwhile in Jordan, journalists say it's becoming harder to report freely there. The monarchy has long been a red line for the Jordanian press. Criticising the king would likely result in a heavy fine or a prison sentence. But now, stories about violence against women and corruption are increasingly off-limits too, as FRANCE 24's Chloé Domat and Sophie Guignon report from Amman.

    Finally, millions of people in the Middle East are celebrating Nowruz this week, a holiday that marks the start of spring. Unusually, this year's festivities coincide with the start of the holy month of Ramadan. What impact is that having on those who celebrate both events? We hear from some of those concerned.

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Diplomacy

    Détente between Iran and Saudi Arabia raises hopes for steps towards peace in Yemen

    The France 24 Interview

    Ex-Saudi intelligence chief 'hopes' deal with Iran will be game-changer for region

    Warring sides in Yemen agree to extend truce for two months

    New York Times - World

    Earthquake in Turkey and Syria

    Turkey Dispatch

    ‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks

    More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.

    People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...

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    By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac

    Photographs by Sergey Ponomarev

    Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.

    The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.

    On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.

    “We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.

    “I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.

    The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.

    The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.

    The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.

    In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.

    Deadly Quake in Turkey and Syria

    A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.

    Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.

    “We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”

    Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.

    “I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.

    On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.

    At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.

    “The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.

    Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.

    “I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.

    “We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.

    The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.

    On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.

    “I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”

    He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.

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    L'Humanité

    Eaux souterraines : la France à sec

    Actu

    Quelque 80 % des nappes phréatiques de l’Hexagone affichent un niveau plus bas que la normale, dû à la sécheresse de l’été 2022 et aux faibles précipitations de l’automne et de l’hiver. Quinze départements sont déjà en vigilance.

    Le bilan de santé des nappes phréatiques vient de paraître et il est alarmant. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a rendu public son rapport mensuel, attestant de réserves d’eau souterraines en France métropolitaine inférieures « aux normales mensuelles avec 80 % des niveaux modérément bas à très bas », contre 47 % en 2022, à la même période. Un état des lieux qui « laisse présager des situations tendues dès le début du printemps » si les pluies sont insuffisantes en mars et si la végétation reprend précocement, estiment les auteurs du rapport.

    Le triste record de plus de 32 jours consécutifs sans pluie, enregistré en début d’année, était annonciateur de ce que révèle ce nouveau rapport du BRGM, le 13 mars : « Les épisodes de recharge de l’automne et de l’hiver 2022-2023 restent très insuffisants pour compenser les déficits accumulés cette dernière année hydrologique. » Selon Météo France, l’hiver 2023 devrait en effet figurer « parmi les dix hivers les moins arrosés depuis 1959 », alors que le pays est déjà en « sécheresse météorologique préoccupante » depuis l’été 2021.

    La situation est d’autant plus inquiétante que la seule quantité de pluviométrie ne suffit pas à recharger les nappes souterraines. De ce point de vue, l’hiver qui se termine a cumulé les difficultés : les sols très secs comme les températures peu basses ont favorisé l’évaporation ou le ruissellement plutôt que l’infiltration des eaux, et le faible enneigement dans les Pyrénées et les Alpes n’alimentera que peu les cours d’eau et les sols. Surtout, pointe l’hydrogéologue Violaine Bault, « ce qui est inédit, c’est que toute la France est touchée ».

    des conséquences dramatiques

    Météo France estime que, dans les trois prochains mois, le « scénario » plus chaud que la normale « est le plus probable pour la France », laissant augurer la possibilité de nouvelles sécheresses à l’échelle de la métropole. « S’il ne pleut pas pendant cette fin d’hiver et surtout si on a un printemps et un été aussi secs que l’année dernière, on risque d’avoir toute la France couverte par des arrêtés de restriction d’eau », poursuit Violaine Bault. Quant aux pluies de début mars, elles « font du bien mais en aucun cas elles n’effaceront le déficit de recharge du début d’hiver », précise Pierre Pannet, directeur adjoint des actions territoriales au BRGM.

    Au début du mois d’août 2022, plus de 100 villes françaises étaient privées d’eau potable et 78 départements avaient atteint le niveau « en crise », soit l’alerte sécheresse maximale. Une deuxième année de crise entraînerait des conséquences dramatiques pour la végétation et l’agriculture, mais aurait également un impact sur le refroidissement des centrales nucléaires, l’alimentation en hydroélectricité, le transport fluvial ou la lutte contre les incendies, de plus en plus fréquents… avec les conflits d’usage qui en découlent. L’été dernier, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, évoquait une « situation que nous n’avons jamais connue ». L’année 2023 pourrait bien être pire.

    SécheresseEau
    France24 - World

    Iraq, 20 years on: Fallujah bears brunt of legacy of a brutal war

    Issued on: 17/03/2023 - 12:56

    Lucile WASSERMANN

    Fallujah is one of the cities that has paid the highest price for the US-led invasion of Iraq two decades ago. A stronghold of support for former dictator Saddam Hussein, it quickly became the scene of brutal guerrilla warfare. The instability created by the conflict produced long-lasting effects. In particular, it laid the foundations for jihadism, giving birth to al Qaeda in Iraq, which later evolved into the Islamic State group. FRANCE 24's Lucile Wassermann reports.

    On March 20, 2003, then-US president George W. Bush launched Operation Iraqi Freedom, aimed at bringing down the regime of Saddam Hussein. The invasion was deemed illegal by the United Nations, and as we know today, was based on a lie: Iraq's alleged possession of weapons of mass destruction. No such weapons were never found. Intended to last just a few months, the war ultimately dragged on until 2011, leaving hundreds of thousands of Iraqis dead. 

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} MIDDLE EAST MATTERS

    Two decades after invasion of Iraq, shadow of war still looms large

    REVISITED

    Tikrit: 20 years since the US invasion of Iraq, what has become of Saddam Hussein’s birthplace?

    Iraqi man living in Ohio plotted assassination of George W. Bush, FBI says

    Valeurs Actuelles

    Donald Trump craint d’être « arrêté » mardi 21 mars et appelle ses soutiens à manifester

    « Le candidat du parti républicain très loin devant et ancien président des États-Unis d’Amérique va être arrêté mardi de la semaine prochaine. » C’est par ce message publié sur le réseau social Truth Social que l’ancien président américain Donald Trump a annoncé samedi 18 mars son « arrestation » imminente, plus précisément le 21 mars, rapporte Le Figaro. Candidat déclaré à la primaire du camp républicain pour représenter le mouvement conservateur aux élections de 2024 et prendre sa revanche sur son adversaire, l’actuel président démocrate Joe Biden, Donald Trump serait, selon lui, menacé par une arrestation. Et ce, avant une possible inculpation dans une affaire de paiement, en 2016, visant à acheter le silence d’une actrice pornographique avec laquelle il aurait eu une liaison juste avant son mariage avec Ivana Trump.

    « Manifestez, reprenez notre nation ! »

    Dans la suite de son message, où il qualifie notamment les accusations portées contre lui par le magistrat démocrate de Manhattan en charge du dossier de « contes de fée », Donald Trump appelle ses partisans à se mobiliser en sa faveur : « Manifestez, reprenez notre nation ! ». Une exhortation qui n’est pas sans rappeler l’appel à la mobilisation qu’avait fait l’ancien président républicain le jour de la passation de pouvoir avec son successeur démocrate à la Maison-Blanche, le 6 janvier 2021.

    Cet appel avait eu pour effet de voir des centaines de partisans de l’ancien président prendre d’assaut le Capitole, lieu où siège le Congrès des Etats-Unis. Cette affaire a valu à Donald Trump d’être mis en examen, mais également d’être banni de certains réseaux sociaux, notamment son préféré, Twitter. Un bannissement levé pour Twitter par Elon Musk depuis novembre 2022 et pour les plateformes Facebook et YouTube, depuis le vendredi 17 mars.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    New York Times - World

    Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention

    Nepal Dispatch

    In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.

    Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

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    By Sameer Yasir

    Photographs and Video by Saumya Khandelwal

    For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.

    As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.

    “Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.

    Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.

    Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.

    Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.

    “Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”

    For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.

    Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.

    In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.

    Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.

    “We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”

    Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.

    Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.

    Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.

    The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.

    Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.

    The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.

    The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.

    But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.

    During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.

    The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.

    “When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”

    Their work has inspired other women in Nepal’s capital.

    “When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”

    Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.

    “But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”

    “Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”

    On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.

    Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.

    After the prayers, the nuns gathered outside.

    Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.

    She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.

    One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.

    And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?

    “Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”

    Bhadra Sharma contributing reporting.

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    L'Humanité

    Aux États-Unis, un bouclier pour des réserves naturelles

    Un geste en faveur de l’écologie. Ce mardi, Joe Biden a classé comme monuments nationaux deux gigantesques espaces naturels. Ce statut confère aux zones concernées un bouclier contre tout projet de construction immobilière ou économique. Il est aussi synonyme de retombées touristiques. Les territoires nouvellement promus d’Avi Kwa Ame, au Nevada, et de Castner Range, au Texas, sont d’immenses réserves naturelles chargées d’histoire. La terre d’Avi Kwa Ame est sacrée pour les peuples hopi et chemehuevi paiute. Ce territoire renferme de nombreux habitats fertiles qui favorisent la survie de plantes et d’animaux du désert des Mojaves. La protection de la zone de Castner Range permettra, elle, de garantir la sécurité de l’aquifère approvisionnant la région en eau potable. Cette zone comporte aussi des couloirs de migration qui abritent des lions de montagne, des renards nains… Le président américain envisage également de créer un sanctuaire marin dans le Pacifique.

    États-UnisEnvironnement
    Valeurs Actuelles

    Diplomatie de la paix : Pékin marque un point dans le Golfe

    Le 10 mars, depuis Pékin, à l’issue de quatre jours de négociations gardées secrètes, les Saoudiens et les Iraniens ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques et la réouverture de leurs ambassades respectives. Sous les auspices de Wang Li, le patron de la diplomatie chinoise, les envoyés spéciaux des deux frères ennemis ont enterré la hache de guerre après sept années de brouille et de soutien à des factions armées adverses au Yémen, au Liban et en Syrie. Véritable déflagration diplomatique, cet accord promet de faire avancer plusieurs dossiers sensibles, à commencer par celui du programme nucléaire iranien. Le rôle joué par la Chine a été décisif.

    Pékin, nouveau faiseur de paix au Moyen-Orient ?

    En ayant réussi à amorcer le règlement d’un différend géopolitique majeur dans le Golfe Persique, Pékin envoie un signal clair à Washington. Puissance militaire encore prépondérante au Moyen-Orient, l’Amérique n’est plus l’unique faiseuse de paix. Cette victoire est à mettre au crédit de Xi Jinping, le président chinois qui vient d’être réélu, pilote de la nouvelle stratégie de « puissance pacifique et responsable » de l’Empire du Milieu sur la scène internationale. Selon Jeffrey Feltman, membre de l’influent think tank américain Brookings Institution, cet accord souligne l’échec de l’administration Biden à négocier avec les Mollahs sur le nucléaire et constitue une « gifle pour l’administration Biden ».

    Ce succès diplomatique vient couronner plusieurs années d’efforts diplomatiques et commerciaux de la Chine dans le Golfe, où elle s’est imposée comme le principal partenaire économique de Riyad et Téhéran.

    Nouvelle grande puissance régionale

    L’Iran, qui est depuis 2006 sous sanctions occidentales, profite avec la Chine d’un débouché indispensable pour son pétrole et d’un fournisseur précieux de technologies. Toujours plus proche de Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, Téhéran soutient la vision d’un “monde multipolaire” portée par Vladimir Poutine et Xi Jinping, lequel dénonçait encore le 13 mars la « répression » américaine contre les pays qui n’appliquent pas les sanctions décrétées par Washington. Après avoir signé en 2021 un vaste accord stratégique sur vingt-cinq ans avec Pékin dans des domaines aussi variés que l’énergie, la sécurité, les infrastructures et les communications, le président iranien Raïssi s’est rendu à Pékin, il y a un mois, pour une première visite d’Etat depuis plus de 20 ans.

    La Chine s’est également imposée comme le premier partenaire commercial de l’Arabie Saoudite, dont elle est le principal client énergétique. La volonté du prince Mohammed ben Salmane de s’affranchir de la tutelle américaine s’est récemment accélérée. En octobre dernier, Riyad a refusé d’augmenter ses quotas pétroliers pour soulager les ménages américains confrontés à la flambée des cours, à la suite des sanctions appliquées contre le pétrole russe. Coïncidence ou pas, quelques semaines plus tard Xi Jinping était reçu en majesté à Riyad, dans un rapprochement bilatéral sans précédent.

    Inquiétudes à la Maison Blanche

    Les Etats-Unis sont sceptiques sur la portée et la mise en œuvre de l’accord. « Il reste à voir si lIran remplira ses obligations », a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche. Avec cet accord, Washington craint de perdre un peu plus la main sur les évolutions stratégiques de la région, que ce soit dans le règlement du conflit au Yémen ou dans l’avenir du programme nucléaire iranien. « Nous continuons à surveiller la Chine, qui tente de gagner de linfluence et de simplanter ailleurs dans le monde, dans son propre intérêt égoïste », a toutefois averti le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby. Le prochain déplacement de Xi Jinping est très attendu. Mais cette fois à Moscou.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    New York Times - World

    Ferrari, Prada y hambre: la visión socialista de Venezuela se tambalea

    Tras años de escasez extrema, algunos venezolanos viven con lujos mientras otros sobreviven con dificultad. El país se ha convertido cada vez más en una nación de ricos y pobres.

    Servicio en Altum, un restaurante que pende de una grúa en Caracas, Venezuela. Credit...

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    Por Isayen Herrera y Frances Robles

    Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

    Isayen Herrera y Adriana Loureiro Fernandez reportearon desde Caracas, Venezuela. Frances Robles reporteó desde Key West, Florida.

    CARACAS, Venezuela — En la capital, una tienda vende bolsos de Prada y un televisor de 110 pulgadas por 115.000 dólares. No muy lejos, un concesionario de Ferrari ha abierto, y un nuevo restaurante permite que los comensales acomodados disfruten de una comida sentados encima de una grúa gigantesca con vistas a la ciudad.

    “¿Cuándo fue la última vez que hicieron algo por primera vez?”, gritaba por el micrófono el anfitrión del restaurante a los clientes emocionados, mientras cantaban una canción de Coldplay.

    Esto no es Dubái ni Tokio, sino Caracas, la capital de Venezuela, donde una revolución socialista prometió igualdad y el fin de la burguesía.

    La economía de Venezuela colapsó hace casi una década, lo que provocó un enorme flujo de emigrantes en una de las peores crisis de la historia moderna de América Latina. Ahora hay indicios de que el país se está asentando en una nueva y rara normalidad, con productos cotidianos fácilmente disponibles, una pobreza que empieza a disminuir y asombrosas áreas de opulencia.

    Esto ha dejado al gobierno socialista del presidente autoritario de Venezuela, Nicolás Maduro, liderando un país en el que la economía está mejorando, la oposición batalla por unirse y Estados Unidos ha comenzado a reducir las sanciones petroleras que habían contribuído a obstaculizar las finanzas.

    Las condiciones siguen siendo terribles para una gran parte de la población, y aunque la hiperinflación que paralizó la economía se ha moderado, los precios siguen triplicándose anualmente, una de las peores tasas del mundo.

    Pero con la relajación por parte del gobierno de las restricciones al uso de dólares estadounidenses para hacer frente al colapso económico de Venezuela, la actividad empresarial está volviendo al que fue el país más rico de la región.

    Como resultado, Venezuela es cada vez más un país de ricos y pobres, y una de las sociedades más desiguales del mundo, según Encovi, una respetada encuesta nacional realizada por el Instituto de Investigaciones Económicas y Sociales de la Universidad Católica Andrés Bello.

    Maduro se ha jactado de que la economía creció un 15 por ciento el año pasado, con respecto al anterior, y de que la recaudación de impuestos y las exportaciones también aumentaron, aunque algunos economistas subrayan que el crecimiento de la economía es engañoso porque se produjo tras años de enormes caídas.

    Por primera vez en siete años, la pobreza está disminuyendo: la mitad del país vive en la pobreza, frente al 65 por ciento en 2021, según la encuesta de Encovi.

    Pero la encuesta también reveló que los venezolanos más ricos eran 70 veces más ricos que los más pobres, lo que pone al país a la par con algunos países de África que tienen las tasas más altas de desigualdad en el mundo.

    Y el acceso a los dólares estadounidenses está limitado a personas con vínculos al gobierno o a quienes están involucrados en negocios ilícitos. Un estudio del año pasado de Transparencia Internacional, una organización anticorrupción, halló que negocios ilegales como el contrabando de comida, gasolina, personas y gas representaban más del 20 por ciento de la economía venezolana.

    Aunque algunas zonas de Caracas están llenas de residentes que pueden adquirir una creciente variedad de productos importados, uno de cada tres niños en toda Venezuela sufría desnutrición en mayo de 2022, según la Academia Nacional de Medicina.

    Alrededor de siete millones de personas se han dado por vencidas y han huido de su patria desde 2015, según las Naciones Unidas.

    A pesar del nuevo mensaje del gobierno de Maduro —“Venezuela se arregló”—, muchos sobreviven con el equivalente a solo unos pocos dólares al día, y los empleados del sector público han salido a la calle para protestar por los bajos salarios.

    “Tengo que hacer maromas”, dijo María Rodríguez, de 34 años, analista de laboratorio médico en Cumaná, una pequeña ciudad ubicada a 400 kilómetros al este de la capital. Rodríguez dice que, para pagar la comida y la matrícula escolar de su hija, dependía de dos trabajos, un negocio paralelo de venta de productos de belleza y el dinero de sus familiares.

    Yrelys Jiménez, profesora de preescolar con estudios universitarios en San Diego de los Altos, una localidad ubicada a media hora en coche al sur de Caracas, bromeaba diciendo que su salario mensual de 10 dólares significaba “pan para hoy y hambre para mañana”. (El restaurante que permite que los comensales coman a 45 metros sobre el suelo cobra 140 dólares por comida).

    A pesar de estas penurias, Maduro, cuyo gobierno no respondió a las solicitudes de comentarios, se ha centrado en promover los crecientes indicadores económicos del país.

    “Parece que el enfermo se recupera, se para, camina y corre”, dijo Maduro en un discurso reciente, comparando a Venezuela con un paciente de hospital que se cura repentinamente.

    El cambio de estrategia de Estados Unidos hacia Venezuela ha beneficiado en parte a su gobierno.

    En noviembre, después de que el gobierno de Maduro accediera a reanudar las conversaciones con la oposición, el gobierno de Biden concedió a Chevron una licencia de seis meses, prorrogable, para extraer petróleo en Venezuela. El acuerdo estipula que los beneficios se utilicen para pagar las deudas que el gobierno venezolano tiene con Chevron.

    Y, mientras Estados Unidos sigue prohibiendo las compras a la petrolera estatal, el país ha aumentado las ventas de petróleo en el mercado negro a China a través de Irán, según los expertos en energía.

    Maduro también está saliendo del aislamiento de sus vecinos latinoamericanos porque un giro regional hacia la izquierda ha provocado el deshielo de las relaciones. Colombia y Brasil, ambos dirigidos por líderes de izquierda recientemente elegidos, han restablecido las relaciones diplomáticas. El nuevo presidente de Colombia, Gustavo Petro, ha sido particularmente cálido con Maduro, reuniéndose con él en repetidas ocasiones y acordando un acuerdo para importar gas venezolano.

    Con las elecciones presidenciales previstas para el próximo año y la reciente disolución del gobierno paralelo de la oposición, Maduro parece cada vez más confiado en su futuro político.

    La tasa de inflación del año pasado, del 234 por ciento, sitúa a Venezuela en el segundo lugar del mundo, por detrás de Sudán, pero palidece en comparación con la hiperinflación registrada en 2019, cuando la tasa se disparó hasta el 300.000 por ciento, según el Banco Mundial.

    Con la producción y los precios del crudo al alza, Venezuela también ha empezado a experimentar un aumento de los ingresos procedentes del petróleo, su exportación clave. La producción del país, de casi 700.000 barriles al día, es superior a la del año pasado, aunque fue dos veces mayor en 2018 y cuatro veces mayor en 2013, dijo Francisco J. Monaldi, investigador de política energética de América Latina en la Universidad Rice.

    La flexibilización por parte del gobierno venezolano de las restricciones sobre los dólares ha facilitado que algunas personas puedan usar el dinero enviado desde el extranjero. En muchos casos, no se intercambia dinero en efectivo. Los venezolanos con medios utilizan cada vez más aplicaciones digitales como Zelle para usar dólares en cuentas del extranjero para pagar bienes y servicios.

    Aun así, los funcionarios estadounidenses califican el panorama económico de Venezuela de ilusorio de alguna manera.

    “Fueron capaces de ajustarse a muchos de sus problemas tras la aplicación de las sanciones a través de la dolarización”, según Mark A. Wells, subsecretario de Estado adjunto, “por lo que con el tiempo empieza a parecer que son capaces de alcanzar un estatus que básicamente ayuda a las élites de allí, pero los pobres siguen siendo muy, muy pobres”.

    “Por lo tanto, no es que todo sea más estable y mejor ahí”, agregó Wells.

    Maduro asumió el cargo hace casi 10 años y fue reelegido en 2018 en unos comicios ampliamente considerados como una farsa y que fueron repudiados por gran parte de la comunidad internacional.

    La creencia generalizada de que Maduro ganó fraudulentamente llevó a la Asamblea Nacional elegida democráticamente a declarar vacante la presidencia en 2019 y utilizar una disposición de la Constitución para nombrar a un nuevo líder, Juan Guaidó, un exdirigente estudiantil. Fue reconocido por decenas de países, incluido Estados Unidos, como gobernante legítimo de Venezuela.

    Pero como figura principal de un gobierno paralelo que supervisaba las cuentas financieras internacionales congeladas, carecía de poder dentro del país.

    En diciembre, la Asamblea Nacional destituyó a Guaidó y eliminó el gobierno interino, una medida que algunos observadores consideraron como un impulso a Maduro. Varias figuras de la oposición han anunciado que se presentarán a las primarias previstas para finales de octubre, a pesar de que muchos analistas políticos son escépticos de que Maduro permita una votación creíble.

    “Lo que Maduro tiene hoy es una oposición desarticulada y dispersa”, dijo Guaidó en una entrevista telefónica. “También tiene a la mayoría del pueblo en su contra. Sigue siendo un dictador sin apoyo popular, una economía destruida por su propia culpa, con profesores, enfermeras, ancianos y trabajadores protestando ahora mismo mientras hablamos”.

    Incluso gente como Eugenia Monsalves, propietaria de una empresa de suministros médicos en Caracas y que envía a sus dos hijas a colegios privados, está frustrada con el rumbo del país.

    Aunque es de clase media alta, dice que tiene que cuidar cómo gasta su dinero.

    Sale a comer de vez en cuando y ha visitado algunas de las nuevas tiendas de lujo de la ciudad, pero sin comprar nada.

    “La gran mayoría de los venezolanos viven una situación complicada, muy complicada”, dijo.

    Monsalves cree que el gobierno de Maduro debe irse, pero le preocupa que los mejores candidatos hayan sido forzados al exilio o descalificados. La oposición, dijo, no se ha unido en torno a lo que más necesita: un líder que pueda energizar al electorado.

    “Eso es lo que yo más quisiera, así como muchísimos otros venezolanos”, dijo. “Pero la verdad es que de esta manera, y sin un panorama claro de la oposición, una propuesta clara de un candidato, lo veo muy difícil”.

    Nayrobis Rodríguez colaboró con reporteo desde Sucre, Venezuela, y Julie Turkewitz, desde Necoclí, Colombia.

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    France24 - World

    Saudi Arabia wields cinema as tool of soft power

    Issued on: 17/03/2023 - 16:24

    Thomas PAGA Mathieu BEAUDOUIN

    With film shoots, star-studded festivals and modern studios, the conservative kingdom of Saudi Arabia is sparing no expense to become a land of cinema. Showcasing the wonders of Saudi Arabia on the big screen also helps attract tourists and project a modern image of the country, which is usually better known for its serious attacks on personal freedoms. Young people are now rushing to multiplex cinemas created throughout the kingdom, which also welcome women – a situation that was unthinkable five years ago. Thomas Paga and Mathieu Beaudouin report.

    In Saudi Arabia, 70 percent of the population is under 30. Young people are benefiting from new entertainment sectors opening up, like the MDLBeast Soundstorm music festival. Such events also help forge a positive image of the country led by Prime Minister and Crown Prince Mohammed bin Salman.

    But this cultural agenda cannot obscure the repressive nature of the Saudi regime, which is regularly cited for its human rights violations. According to a recent report, executions in Saudi Arabia have almost doubled, with more than 1,000 death sentences carried out since King Salman ascended the throne in 2015.

    >> Watch our debate: Saudi Arabia bets on cinema: A smokescreen for human rights violations?

    🇸🇦🎬 #REPORTERS - #SaudiArabia has called lights, camera, action on a cinema boom.Movies bring a possibility for tourism, and create an acceptable face to #MBS's hardline actions.@ThomasPaga and @beaudouinmath's movie is on #FRANCE24 at 9:10 pm ➡️ https://t.co/zcwpqYFeXO pic.twitter.com/j7LHI9cria

    March 18, 2023

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} The Debate

    Saudi Arabia bets on cinema: A smokescreen for human rights violations?

    ENCORE!

    Haifaa al-Mansour: The director breaking boundaries for women in Saudi Arabia

    SAUDI ARABIA

    Saudi Arabia to diversify economy with ambitious plan for entertainment industry

    BBC

    Johnson on Partygate: We avoided physical contact but passed drinks

    This video can not be played

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    Former Prime Minister Boris Johnson has said Downing Street staff were not touching each other’s pens but did pass drinks at work events during Covid lockdown.

    Johnson has said he would not pretend guidance was "enforced rigidly", but adds "that's explicitly what the guidance provides for".

    He also listed a series of measures taken by his office to curb the spread of Covid.

    L'Humanité

    L’ONU remet l’eau sur la table

    Actu

    Ce 22 mars, s’ouvre le deuxième sommet des Nations unies consacré à l’eau, plus de quarante ans après la première édition. Une question centrale alors que la raréfaction de la ressource démultiplie les conflits et les crises humanitaires.

    Marion d'Allard

    Plus de deux milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable. Un quart de la population mondiale. L’eau est pourtant la ressource cardinale, l’élément fondamental qui garantit toutes les formes de vie sur Terre et, pour les êtres humains, il est le dénominateur commun de toutes les émancipations.

    Davide Faranda : « Nous devons nous dire que l’eau n’est pas une ressource infinie »

    Face à l’ampleur des conséquences sanitaires, sociales et économiques de l’inégalité d’accès à l’eau, l’Assemblée générale des Nations unies adoptait, en décembre 1992, une résolution instaurant une Journée mondiale de l’eau qui permettrait, chaque 22 mars dorénavant, une focalisation internationale.

    En 2050, la moitié de la population mondiale vivra dans des conditions de stress hydrique.

    Cette année, cette journée coïncide avec la tenue de la deuxième conférence des Nations unies sur l’eau, organisée au siège new-yorkais de l’ONU, plus de quatre décennies après la première édition de 1977, à Mar del Plata, en Argentine.

    Si, à l’époque, les observateurs saluent unanimement l’ouverture d’un dialogue global sur le sujet, les avancées sont depuis trop lentes, trop timides. « Sans changement radical au niveau international, on estime qu’en 2050, la moitié de la population mondiale vivra dans des conditions de “stress hydrique”, c’est-à-dire en manque d’eau », rappelle la coordination SUD, qui rassemble plus de 170 ONG françaises et internationales.

    Le rapport de synthèse du GIEC montre que lutter contre le réchauffement climatique, c'est aussi lutter contre les inégalités

    Pour la seule année 2022, poursuit la coordination, « les inondations au Pakistan ont fait plus de 1 700 morts, dont plus de 500 enfants, et les sécheresses consécutives dans la Corne de l’Afrique ont placé près de 21 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire élevée. Parmi elles, 3,4 millions sont en situation d’urgence au Kenya et en Somalie ».

    Le réchauffement climatique, facteur aggravant

    Les alertes ne sont pourtant pas récentes. Aggravée par le réchauffement climatique, la raréfaction de la ressource en eau est – et sera – le détonateur de conflit locaux et régionaux.

    Si, entre 2001 et 2018 , « 74 % des catastrophes naturelles mondiales étaient liées à l’eau », affirme l’Organisation météorologique mondiale, « l’augmentation des températures modifie les précipitations à l’échelle régionale et mondiale, et, partant, le régime des pluies et celui des saisons agricoles, ce qui a des répercussions majeures sur la sécurité alimentaire, la santé et le bien-être des populations », précisait, il y a quelques mois, son secrétaire général, le Finlandais Petteri Taalas.

    Dans son rapport publié en 2021 sur l’état des ressources dans le monde, l’Organisation météorologique mondiale établissait que, au regard de la moyenne hydrologique des trente dernières années, de larges zones dans le monde subissaient « des conditions plus sèches que la normale ».

    Particulièrement concernées, « la région de Rio de la Plata (entre l’Argentine et l’Uruguay – NDLR) qui connaît une sécheresse persistante depuis 2019, le sud et le sud-est de l’Amazonie, et des bassins d’Amérique du Nord, notamment ceux des fleuves Colorado, Missouri et Mississippi ».

    Mais pas seulement. « En Afrique, le débit de fleuves tels que le Niger, la Volta, le Nil et le Congo a été inférieur à la normale en 2021. Il en est allé de même dans certaines zones de la Fédération de Russie, de l’ouest de la Sibérie et de l’Asie centrale », détaille encore le rapport.

    L’hémisphère Nord n’est pas non plus épargné. Si rien n’est fait pour juguler la hausse des températures mondiales sous la barre des 2°C, la pénurie d’eau affectera, à terme, un tiers de la population du sud de l’Europe, frappant particulièrement les zones urbaines, alerte le Giec.

    L’assainissement au cœur du débat

    Coorganisée par les gouvernements du Tadjikistan et des Pays-Bas, la conférence onusienne sur l’eau, qui s’achèvera ce vendredi, est censée acter le passage de la parole aux actes et devra officiellement aboutir à « de nouveaux engagements, promesses et actions », le Water Action Agenda.

    Après 32 jours sans pluie… La carte des régions les plus touchées et les conséquences

    En ligne de mire, l’atteinte du 6e objectif de développement durable, adopté par les Nations unies en 2015 et censé être réalisé à horizon 2030. Rien n’est moins sûr. Mi-février, la Commission mondiale sur l’économie de l’eau publiait des perspectives alarmantes : en 2030, la demande mondiale d’eau douce dépassera de 40 % les ressources disponibles.

    À 99 % retenues dans les nappes souterraines, les réserves mondiales d’eau douce liquide s’épuisent sous l’effet combiné du réchauffement climatique, qui amoindrit leurs capacités de recharge, et des prélèvements non raisonnés. Une ressource naturelle « mal comprise et par conséquent mal gérée, voire gaspillée », tranche l’étude des Nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau, publiée l’an passé.

    Pourquoi l’été 2023 pourrait être celui d’une sécheresse historique

    Si l’urgence est à la préservation de cette ressource vitale, la question de l’assainissement sera également au cœur du rendez-vous onusien. Alors que 2,4 milliards de personnes ne bénéficient pas d’installations sanitaires « de base », « plus de 80 % des eaux usées résultant des installations humaines sont déversées dans les rivières ou la mer sans aucune dépollution », et chaque jour dans le monde, « 1 000 enfants meurent de maladies faciles à prévenir dues aux conditions d’assainissement et d’hygiène ».

    50 % de l’argent dépensé dans le monde pour l’achat d’eau en bouteille suffiraient à assurer un accès universel à l’eau potable, selon les Nations unies.

    Sur le terrain, les humanitaires ne parviennent pas « à répondre aux besoins », déplorent les ONG. En cause, « le manque de capacité des acteurs et le manque chronique de financements », tacle Action contre la faim, qui rappelle que « les appels humanitaires coordonnés par les Nations unies sont en général abondés à hauteur de 60 % seulement ».

    À l’occasion de la conférence de l’ONU, un collectif d’une quarantaine d’organisations humanitaires « porté par la Suisse et l’ONG Save the Children » interpellera les décideurs. Elles exigent que soient mis à disposition des acteurs de terrain « la capacité et les ressources nécessaires » pour agir, affirment que « la solution passe par des efforts financiers accrus pour répondre aux crises humanitaires » et exhortent « à ne pas cibler les infrastructures d’eau dans les zones de conflit ».

    Accès à l'eaugestion de l'eauONURéchauffement climatique
    France24 - World

    At least 10 soldiers killed in Yemen as renewed fighting hinders peace efforts

    Issued on: 22/03/2023 - 08:26Modified: 22/03/2023 - 08:27

    NEWS WIRES

    At least 10 soldiers were killed in renewed fighting in Yemen, military sources told AFP, despite diplomatic efforts to halt the long-running war in the Arab world's poorest country.

    The clashes took place in oil-producing Marib province, one of the main battlegrounds and the scene of sporadic fighting even during a lull in hostilities over the past year.

    Iran-backed Houthi rebels attacked a mountainous area and have been engaged in a build-up of forces in the region, two military sources told AFP.

    "The Houthis launched an attack on hills overlooking Harib district, south of Marib, and made progress on that front, causing the displacement of dozens of families," one of the sources said, speaking on condition of anonymity.

    "At least 10 soldiers were killed, in addition to an unknown number of attackers," the source added. The details of the clash were confirmed by a second military official.

    The fighting comes a month after at least four soldiers were killed in the same district, and dents new optimism after Saudi Arabia and Iran, who back opposing sides in what amounts to a proxy war, agreed to restore diplomatic ties.

    >> Détente between Iran and Saudi Arabia raises hopes for steps towards peace in Yemen

    An exchange of hundreds of prisoners was agreed this week and Hans Grundberg, UN secretary general's special envoy for Yemen, has said "intense diplomatic efforts" are underway to strike a peace deal.

    The Houthis seized control of Yemen's capital Sanaa in 2014, prompting a Saudi-led military intervention the following year and fighting that has left hundreds of thousands dead, through direct and indirect causes, and triggered one of the world's worst humanitarian crises.

    But a UN-brokered ceasefire that took effect last April brought a sharp reduction in hostilities and even though the truce expired in October, fighting has largely remained on hold.

    On Monday, after talks in Switzerland, the Huthis and Yemen's internationally recognised government agreed to exchange 887 prisoners -- 181 held in Houthi prisons and 706 rebels.

    During a Security Council meeting last week, UN officials said the detente between Saudi Arabia and Iran -- welcomed by both the Houthis and the Yemeni government -- should offer momentum toward peace.

    However, it is unlikely to solve all Yemen's problems. The influence of the two regional powers is only one dimension of a complex conflict in a country fractured along confessional, regional and political lines, analysts warn.

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

    British navy seizes Iranian weapons shipment suspected to be bound for Yemen

    UN report: More than 11,000 children killed or maimed in Yemen civil war

    Diplomacy

    Détente between Iran and Saudi Arabia raises hopes for steps towards peace in Yemen

    Valeurs Actuelles

    Donald Trump fait son grand retour sur Facebook après deux années d’absence

    Un retour en fanfare. Vendredi 17 mars, Donald Trump a partagé une vidéo avec sa communauté, sur ses comptes Facebook et YouTube, comme l’ont relaté plusieurs médias, dont BFM TV. Une première, depuis 2021, date à laquelle son profil avait été suspendu. L’ancien président des Etats-Unis a diffusé un spot de sa campagne, en vue de l’élection présidentielle de 2024. Dedans, figure un fragment d’une vidéo datant de son élection en 2016, dans laquelle il prononçait ces quelques mots : « Je suis désolé de vous avoir fait attendre. Des affaires compliquées. » Cette publication s’accompagne d’une légende dans laquelle on peut lire : « Je suis de retour. »

    L’assaut du Capitole à Washington en 2021 

    Ce vendredi également, mais plus tôt dans la journée, la plateforme de vidéos en ligne YouTube avait fait savoir sur Twitter qu’elle mettait fin à la suspension de l’ex-chef de l’Etat. Comme pour Facebook, Donald Trump en avait été exclu le 7 janvier 2021 – période à laquelle il était encore le chef l’Etat –, à la suite de l’assaut du Capitole survenu la veille à Washington. Il lui était reproché d’avoir encouragé ses partisans à prendre part à cette attaque perpétrée contre le Congrès. 

    1/ Starting today, the Donald J. Trump channel is no longer restricted and can upload new content. We carefully evaluated the continued risk of real-world violence, while balancing the chance for voters to hear equally from major national candidates in the run up to an election.

    — YouTubeInsider (@YouTubeInsider) March 17, 2023

    Ce vendredi, sur son compte Twitter, YouTube a précisé qu’« à partir d’aujourd’hui, la chaîne de Donald J. Trump [n’était] plus restreinte et [pouvait] mettre en ligne de nouveaux contenus ». Le géant américain a ajouté avoir « évalué le risque de violences dans le monde réel » tout en ayant à cœur de permettre aux « électeurs d’entendre de manière égale les candidats nationaux majeurs à l’approche d’une élection »

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    BBC

    Boris Johnson swears on Bible to tell truth

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    Boris Johnson has pledged to tell "the whole truth and nothing but the truth" in a Commons privileges committee hearing.

    A panel of MPs is examining if the former PM intentionally misled Parliament over lockdown-era parties.

    The ex-PM accepts that he misled the Commons but denies he did so on purpose, arguing that he relied on the advice of senior staff.

    Boris Johnson insists he did not lie to MPs about parties

    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Edouard Husson : “L’objectif pour les Etats-Unis est de rendre l’Union européenne plus dépendante d’eux”

    Valeurs actuelles. Dans leur déclaration commune, Joe Biden et Ursula von der Leyen répètent à de multiples reprises que les sanctions contre la Russie ont été efficaces et ont affaibli le régime de Poutine. N’est-ce pas l’inverse qui s’est produit ?

    Edouard Husson. Ursula von der Leyen travaillait aux sanctions contre la Russie avant même le déclenchement de la guerre, c’est pour cela qu’il est vital pour elle de déclarer que ces sanctions sont efficientes. Même chose pour les Etats-Unis. En réalité, les sanctions sont un échec. Malgré toutes les sanctions prises, l’économie russe est toujours debout. Hier, Poutine a déclaré qu’ils pourraient avoir des difficultés à long terme à cause de ces sanctions, mais qu’à court-terme, elles n’avaient pas fonctionné comme les Occidentaux l’espéraient.

    Il faut regarder plusieurs choses : l’inflation a baissé en Russie, la récession n’a été que de 2,5 % quand on s’entendait à ce qu’elle atteignent les 8-10 % pour l’année 2022, et surtout, les sanctions ont accentué l’augmentation des prix de l’énergie, ce qui a, de facto, fait rentrer plus d’argent dans les caisses de la Russie. D’autant plus que les sanctions n’ont été mises en place que progressivement. Et surtout, les marchés de substitution, ont permis à la Russie d’écouler une partie de sa production vers l’Inde ou la Chine. On sait aussi que l’Inde a fait des bénéfices considérables. Il y a aussi, dans les eaux internationales, des pétroliers qui transfèrent du pétrole russe vers d’autres pétroliers, sans qu’on puisse connaître la provenance de ce pétrole. 

    Vous dites que ces sanctions contre la Russie avaient commencé avant même le début de la guerre ?

    Il y avait des sanctions depuis l’invasion de la Crimée en 2014, mais je ne faisais pas référence à cela. Je parlais de la visite de madame von der Leyen à Washington en janvier 2022 et de la préparation de sanctions envers la Russie alors qu’on ne savait pas encore qu’il y aurait une invasion. C’est documenté. 

    Ces sanctions étaient déjà coordonnées avec les Etats-Unis ?

    Oui absolument. Je me suis même demandé, à l’époque, comment on pouvait ainsi court-circuiter le Conseil européen. Le texte a été présenté au Conseil européen tel quel, déjà rédigé. J’imagine que la France et l’Allemagne avaient été mises au courant, mais madame von der Leyen a agi en tant que présidente de la commission en outrepassant largement les pouvoirs que lui donnent les traités européens.

    Une action donc coordonnée alors que les impacts de ces sanctions ne sont pas les mêmes pour les États de l’Union européenne et pour les Etats-Unis. L’Europe n’a-t-elle pas, ce faisant, joué contre ses intérêts ?

    Il y a une doctrine américaine qui remonte à une vingtaine d’années, qui a été formulée brillamment par un géopoliticien américain, George Friedman, qui a créé le think tank Stratfor, et qui disait qu’un des objectifs essentiels de la politique étrangère américaine devait être de couper les liens économiques entre l’Allemagne et la Russie. Et ce qu’on remarque aujourd’hui c’est que madame von der Leyen est rentrée dans cette logique, au risque de jouer, en effet, contre les intérêts de son propre pays.

    Cet accord du 10 mars entre Biden et von der Leyen mentionne également le projet d’une coopération approfondie entre les Etats-Unis et l’Union européenne concernant l’extraction de minerai, « pour réduire les dépendances stratégiques non-voulues ». Il s’agit bien pour les Etats-Unis de s’affranchir de leur dépendance envers la Chine ?

    Oui, l’idée c’est de trouver d’autres fournisseurs que la Chine concernant les terres rares. Mais l’objectif pour les Etats-Unis est aussi de rendre l’Union européenne plus dépendante d’eux. Par des livraisons directes avec le gaz naturel liquéfié. Je ne juge pas la volonté euro-américaine de se confronter avec la Russie et la Chine, cependant, ce qui me frappe c’est que c’est extrêmement improvisé. On réalise cette substitution d’approvisionnement dans les pires conditions possibles.

    « Les pires conditions possibles », vous faites référence à la guerre en Ukraine ?

    Oui. Ça peut être un choix de l’Union européenne et des Etats-Unis d’affronter la Chine et la Russie. C’est ce qui est en train de se passer. Après un an de guerre, on voit clairement apparaître une confrontation entre deux blocs. Pourquoi pas, si les Occidentaux pensent que c’est leur intérêt, mais je pense que ça a été extrêmement mal préparé. On voit que la Russie a pu mettre en place de nouveaux services commerciaux.

    L’Arabie saoudite n’avait pas été mise au courant pas les Etats-Unis du bouleversement géopolitique qui se préparait, puisque aujourd’hui l’Arabie saoudite se réconcilie avec l’Iran sous l’impulsion de la Chine et commence à parler de transactions pétrolières en yuan, ce qui représente un camouflet énorme pour les Etats-Unis. L’état d’Israël reste très prudent pour ménager la Russie, donc le moins qu’on puisse dire c’est que tout ça est très improvisé, aussi bien du point de vue américain qu’européen.

    Vous avez parlé de “blocs”, sommes-nous en train de vivre une deuxième Guerre Froide ?

    Pour le moment, il est difficile de qualifier ce conflit, mais c’est ce qui semble se dessiner. On espère que ce conflit va rester froid. Mon hypothèse c’est que les Américains vont devoir négocier avec la Russie sur l’avenir de l’Ukraine et c’est pour cela qu’on assiste à une gesticulation autour de Taïwan pour donner l’impression qu’on ne cède pas face aux adversaires de l’Occident. La Chine a à la fois proposé une médiation et en même temps dit que si la médiation n’était pas acceptée, elle serait du côté de la Russie.

    Les Américains essayent de sauver la face, car le jour où il faudra discuter avec la Russie à propos de l’Ukraine, ce sera une énorme perte de prestige pour eux. Les Occidentaux étaient persuadés, il y a quelques mois seulement, que la Russie allait s’effondrer à la suite des sanctions.

    En lisant ce rapport et en vous écoutant, on a l’impression que ce sont les Etats-Unis qui imposent une ligne géopolitique et que l’Europe se contente de suivre…

    Oui, c’est le cas. Je regrette qu’il n’y ait aucune autonomie stratégique de l’Europe dans la gestion de ce conflit. Personnellement, je suis étonné que l’UE soit aussi va-t-en guerre alors que sa mission d’origine c’est justement le maintien de la paix. Pour moi qui suis le conflit depuis des années, je vous renvoie à mon livre Paris-Berlin : la survie de l’Europe (Editions Gallimard, 2019), je considère que la France et l’Allemagne n’ont pas joué leur rôle en ne faisant pas appliquer les accords de Minsk et je pense que cette guerre était tout à fait évitable.

    Quel pouvoir a réellement la Commission européenne si les états, la France par exemple, décidaient d’arrêter de livrer des armes à l’Ukraine ?

    On est confrontés à la question de l’application des traités européens et d’une éventuelle dérive dans l’application de ces traités européens. Car même s’il existe un porte-parole pour la politique étrangère de l’UE, monsieur Josep Borrell, je ne vois pas ce qui dans les traités justifie que la Commission prenne autant d’initiatives.

    Je pense qu’on assiste à une dérive fédérale de l’Union européenne. 

    Je pense que c’est parce que les états la laissent faire, voire sont d’accord. Mais personnellement je suis très opposé à la dérive que j’observe dans les institutions européennes. On l’a déjà observée pendant la crise du covid, lorsque la santé, normalement compétence des états nationaux, a été prise en charge par la commission européenne. Et là je trouve qu’on est dans un cas similaire. Je pense qu’on assiste à une dérive fédérale de l’Union européenne. 

    Est-ce qu’on peut encore parler d’une politique de “défense” de l’Ukraine quand l’Occident cherche ouvertement à isoler la Russie de ses alliés commerciaux et militaires ?

    Autant la majorité des pays à l’ONU a condamné l’attaque russe, autant la majorité des pays du monde n’a pas voté les sanctions. A part l’Amérique du nord et l’Europe, personne n’a accepté de voter les sanctions. Il y a eu une dizaine de délégations américaines en Inde pour essayer de la sortir de sa neutralité, mais celle-ci refuse toujours. Il faut avoir conscience du vrai rapport de force qui s’est installé.

    Il n’y a que le monde anglo-saxon et l’Union européenne qui sont favorables aux sanctions.

    Aujourd’hui, c’est le monde occidental qui est isolé sur la question des sanctions russes et c’est un bouleversement géopolitique. On ne s’y attendait pas. Les grands pays d’Amérique latine sont neutres, l’Afrique n’a pas voulu, les pays du Golfe, l’Inde et la Chine non plus. Il n’y a que le monde anglo-saxon et l’Union européenne qui sont favorables aux sanctions. C’est un changement gigantesque du point de vue du rapport de force mondial. 

    Ce bouleversement géopolitique dont vous parlez ne justifie-t-il pas la politique atlantiste d’Ursula von der Leyen ?

    Même si tout devrait plaider pour plus d’autonomie européenne, on a une atlantisation de la défense et de la politique européenne qui n’a jamais été aussi poussée. Objectivement, je pense que la vieille idée gaullienne d’une Europe européenne est morte. Peut-être reviendra-t-elle sous une autre forme un jour, mais en attendant on a un bloc atlantique de plus en plus soudé avec la possibilité de l’élargissement de l’OTAN à la Suède et la Finlande. Et il fait face au bloc de la Chine, de la Russie et de l’Iran. Car la Chine a besoin de la Russie, ne serait-ce que par rapport à Taïwan.

    Et puis il y a le reste du monde qui souhaite la fin de la guerre mais ne désavoue pas la Russie sur le fond. Même si formellement, les pays membres de l’ONU n’ont d’autre choix que de condamner l’invasion. L’ONU est fondé sur la souveraineté des Etats et l’intangibilité des frontières, il est donc difficile de ne pas condamner l’invasion russe. En revanche, on a un basculement sur les sanctions, vous le voyez sur l’impact très négatif qu’a eu le gel des actifs russes par l’UE et les Etats-Unis et qui accélère la substitution d’un système monétaire multipolaire dominé par le dollar.

    Sachant que d’autres sanctions sont annoncées, on imagine que la situation économique de l’Europe va continuer à s’aggraver dans les mois à venir…

    Oui, malheureusement les sanctions ont eu un effet boomerang. Et ce qui est le plus difficile à comprendre dans cette situation c’est que l’Allemagne accepte absolument la politique américaine alors que le gaz russe, peu coûteux, était un des secrets de la compétitivité industrielle allemande. On voit que le chancelier Scholz est depuis le début, mal à l’aise et contraint, mais il ne s’est pas opposé aux Etats-Unis. 

    Quelles mesures aimeriez-vous voir l’Union européenne prendre dans le contexte géopolitique actuel ?

    Ce que je souhaiterais c’est que l’Union européenne revienne à ses fondamentaux, c’est-à-dire la paix.

    Je pense que l’UE, si elle veut survivre en tant que telle, n’a pas d’autre choix que de se joindre à une médiation pour mettre fin au conflit en Ukraine. Et ce, avec la Chine. Parce que notre intérêt n’est pas d’entrer en confrontation avec la Chine. Ce que je souhaiterais c’est que l’Union européenne revienne à ses fondamentaux, c’est-à-dire la paix. Car la réalité sur le terrain c’est que la Russie grignote tous les jours le territoire ukrainien et a des capacités de frappe très destructrices. J’ai toujours pensé que plus tôt on mettrait fin à cette guerre, mieux l’Europe se porterait. 

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    France24 - World

    President Macron hopes to heal divisions after bruising pensions fight

    Issued on: 22/03/2023 - 05:32Modified: 22/03/2023 - 07:58

    NEWS WIRES Yinka OYETADE

    President Emmanuel Macron will go live on television Wednesday, hoping to heal deep divisions across France caused by a brutal fight over his pensions reform that has dented his popularity.

    With four years to go in his second mandate, Macron will also be looking to give his government fresh momentum as it reels from the political fallout of his decision to ram the reform plan through the National Assembly without a vote.

    The interview comes against a backdrop of smouldering tensions in the streets, with hundreds of demonstrators arrested and police officers accused of stifling legitimate protest.

    Before breaking his silence in a live television interview scheduled for 1:00 pm (1200 GMT) on Wednesday, Macron spent most of Tuesday talking to ministers, advisors and other political heavyweights about the way forward.

    People involved in the discussions told AFP that Macron has already ruled out any radical break with the political status quo.

    There will be no new prime minister to replace the incumbent Elisabeth Borne, no dissolution of the National Assembly and no referendum on the pensions reform which raised the retirement age to 64 years from 62.

    'A new chapter?'

    But Macron also called on his troops to provide ideas in the "next two to three weeks," aimed at "a change in method and a new reform agenda", one participant said, requesting anonymity.

    Transport Minister Clement Beaune told broadcaster France Inter on Tuesday that the government could open a "new chapter" with initiatives to improve the lot of ordinary French people, including their work lives and wages.

    But while Macron will try to turn the page on the arduous political and institutional process that got his reform through, he cannot do the same for social unrest that continues to shake France.

    Police arrested around 300 people within hours of the government surviving two no-confidence votes in the National Assembly over the pensions bill Monday.

    Some protesters burned trash bins, bikes and other objects, while others blocked traffic in parts of the country.

    Spontaneous protests by young people have seen nightly clashes with police since last week.

    There have been 1,200 unauthorised demonstrations since last Thursday, "some of them violent", said Interior Minister Gerald Darmanin.

    Lawyers, magistrates and some politicians accused police officers of having made what they called arbitrary arrests in an attempt to stifle anti-government protests.

    They cited as proof the fact that the vast majority of detained demonstrators were released after a few hours, without any charges.

     "Criminal law is being used by the government to deter demonstrators from exercising their right to demonstrate," said Raphael Kempf, a lawyer specialising in human rights and freedoms.

    Paris police chief Laurent Nunez rejected the allegations, telling the BFMTV broadcaster: "There are no unjustified arrests."

    'Resentment and hatred'

    A survey on Sunday showed Macron's personal approval rating at just 28 percent, its lowest level since the height of the anti-government "Yellow Vest" protest movement in 2019.

    Observers say street anger directed against Macron personally is worse than against any president since Charles de Gaulle, bordering on hatred with some demonstrators burning his effigy and calling for his execution.

    "Since the Yellow Vests, Emmanuel Macron has been the focus of huge amounts of resentment and hatred," said Anne Muxel, director of research at Sciences Po, an elite political science school.

    Even his allies acknowledge that Macron can come across as arrogant.

    "He's an excellent president," said one government advisor. "But he's a useless communicator."

    An official close to the presidency added: "He's a divisive president, he's loved or hated. But that's probably why he became president in the first place."

    Macron, who has vowed new approaches before, told his allies Tuesday that he was aware that "this is a difficult time" and that he wanted to "pacify" angry protesters, but "will not be rushed into anything".

    Meanwhile strikes and blockades at oil refineries continue, potentially creating severe fuel shortages.

    The streets of Paris also remain strewn with uncollected rubbish after a two-week strike by garbage workers.

    Another round of strikes and protests organised by trade unions for Thursday could again bring public transport to a standstill.

    (AFP)

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    Macron defiant as anger simmers over French pension reform

    Hundreds arrested as French protests continue after government survives no-confidence vote

    FRANCE IN TURMOIL

    Protests, appeals, referendum: What’s next for France’s pension reform?

    France24 - World

    Greek prime minister announces general elections in May after rail disaster

    Issued on: 21/03/2023 - 23:38

    NEWS WIRES

    Greek Prime Minister Kyriakos Mitsotakis said Tuesday that the country would hold a general election in May, as his government faces widespread anger over a train disaster that killed 57 people in February.

    "I can tell you with certainty that the elections will take place in May," he said in an interview with TV channel Alpha.

    The conservative government's mandate expires in early July.

    According to local media, elections had initially been planned for April, but the collision between two trains, the worst rail accident in Greek history, stunned the nation and led to a change in plans.

    The train disaster sparked weeks of angry and occasionally violent protests, and struck a massive blow to Prime Minister Kyriakos Mitsotakis and his government ahead of the elections.

    Most of the victims were university students returning from a long holiday weekend.

    Greece's transport minister resigned after the disaster, while the stationmaster on duty during the accident and three other railway officials have been charged and face possible life sentences.

    But railway unions had long been warning about problems, claiming the network was underfunded, understaffed and accident-prone after a decade of spending cuts.

    (AFP)

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    Greece sacks police chief after clashes over deadly train disaster

    Thousands take part in fresh Greek protest over deadly train crash

    Greek officials charged over train crash, PM promises 'transparency'

    Valeurs Actuelles

    Après le trafic de drogues, le chef des « Centristes » Nicolas Jeanneté soupçonné de détention d’images pédopornographiques

    Une affaire en entraine parfois une autre. Mardi 21 mars, alors qu’il avait été interpellé la veille pour des suspicions de trafic de drogues, le chef de file du parti Les Centristes, Nicolas Jeanneté, est désormais soupçonné de pédopornographie, rapporte Le Parisien. La saisie de l’ordinateur de l’élu au Conseil de Paris aurait révélé la détention de centaines de fichiers pédopornographiques. D’autres supports, saisis en perquisition, sont en cours d’exploitation et la brigade de protection des mineurs a d’ores et déjà été alertée de cette découverte. Une seconde enquête judiciaire, parallèle, pourrait être ouverte dans les prochaines heures pour traiter ce volet.

    Un élu vent debout contre la drogue

    Lundi 20 mars, Nicolas Jeanneté avait été appréhendé par la police pour des suspicions de trafic de drogues de synthèse qu‘il utiliserait au cours de soirées « chemsex ». L’élu de 57 ans se procurerait ces drogues via le Darknet, la partie cachée et clandestine d’Internet et les ferait livrer à l’adresse de l’entreprise de son fils adoptif. Ce dernier a également été interpellé, non sans mal, puisqu’il se serait rebellé durant l’opération de police, explique Le Parisien.

    Pourtant, l’élu avait à plusieurs reprises tenu publiquement des propos très durs sur ces substances illicites et dangereuses. « Malgré l’une des répressions les plus fortes en Europe, la France reste le pays où la consommation de cannabis, cocaïne et drogues de synthèse est l’une des plus élevées », dénonçait le conseiller municipal de Paris le 1er mars encore, soutenant « une vraie politique de lutte contre la drogue = prévention + répression + soins ».

    En attendant, sa garde à vue a été prolongé ce mardi soir.

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    BBC

    Cheers and applause as Uganda passes new bill banning identifying as LGBT

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    Uganda's parliament has passed a new law which criminalises identifying as LGBT, and threatens them with 10 years in jail.

    Musa Ecweru, MP for Amuria District, addressed lawmakers, saying homosexuals will have "no space in Uganda".

    It is the latest sign of rising homophobia in a country where homosexual acts are already illegal.

    Activists and LGBT people in Uganda have said that anti-homosexuality sentiment in the country is exposing them to physical and online violence, and that the bill may have far-reaching consequences for Ugandans in general.

    Read more on this story.

    France24 - World

    Did Russian ties to Koran-burning outside Turkish embassy derail Sweden’s NATO bid?

    Issued on: 21/03/2023 - 16:36

    Louise NORDSTROM Follow

    The timing couldn’t have been worse. Turkey had already threatened to derail Sweden’s NATO aspirations when a far-right extremist set fire to a Koran outside the Turkish embassy in Stockholm. On Friday, Ankara issued its verdict on Sweden and Finland’s joint NATO bid: For now, Turkey would only start ratifying Finland's application. Several reports have since emerged, meanwhile, pointing to suspected Russia ties among the organisers of the damaging Koran-burning protest.

    On January 21, far-right provocateur Rasmus Paludan travelled from Denmark to Sweden to set the holy book of Islam alight in what appeared to be a one-man show in front of the Turkish embassy in Stockholm.

    The act sent shockwaves across large parts of the Muslim world, sparking mass protests in Pakistan, Iraq, Iran, Lebanon, and of course in Turkey, where anti-Sweden rallies grew so violent that the Swedish embassy in Ankara was briefly forced to close.

    Politically, the Koran-burning was nothing short of a disaster for Sweden. For months on end, Sweden had tried to appease Turkey in exchange for its all-important ratification of its NATO membership application. But the road to such a blessing had already proved long and arduous – and in some cases even impossible. Ankara’s demands had grown from extradition requests of “Kurdish terrorists” in the name of Turkish national security to calling for Sweden to crack down on anti-Turkey protests in Stockholm and to fire a minister.

    Turkish President Recep Tayyip Erodgan said Sweden could no longer count on Turkey's support in joining the military alliance.

    READ MORE>> 'We humiliated ourselves': Sweden’s bid to join NATO meets continued resistance from Turkey

    Just 10 days prior to Paludan’s Koran-burning protest, Sweden had already seen its NATO bid almost scuppered after a group of Kurds had hung an effigy of Erdogan to a lamppost outside Stockholm’s City Hall.

    Infuriated by the move, Ankara immediately cancelled a planned visit to Turkey by Sweden’s parliament speaker – a clear indication that diplomatic ties between the two countries had now hit a new low.

    Sweden’s Prime Minister Ulf Kristersson called the protest an outright act of “sabotage against Sweden's NATO application”.

    ‘Sweden will be shocked’

    Then came Paludan’s Koran-burning stunt, which prompted Erdogan to announce, for the first time, that his country may only greenlight Finland’s NATO application, leaving Sweden behind.

    "If necessary, we can give a different response concerning Finland. Sweden will be shocked when we give a different response for Finland," Erdogan said.

    On paper, however, the Koran-burning was nothing out of the ordinary for Paludan. The Islamophobic extremist had already staged several similar events in both Sweden and his home country Denmark in the past. However, there was something odd about the protest that did not sit quite right with outside observers. Firstly, it was the timing – it was clearly a particularly sensitive moment in Sweden's NATO application. Secondly, Paludan had travelled from Denmark to Sweden with the sole purpose of staging the event.

    Finland’s former foreign minister Alexander Stubb immediately blamed it on Russia.

    “This should come as no surprise. Russia seems to be behind the burning of the Quran [Koran] in Sweden. This is what hybrid warfare of a rogue state looks like. In today's world everything can be weaponised,” he tweeted.

     

    This should come as no surprise.Russia seems to be behind the burning of the Quran in Sweden.This is what hybrid warfare of a rogue state looks like.In today's world everything can be weaponised. https://t.co/KPjO5noaIm

    January 26, 2023

     

    Stubb’s successor, Pekka Haavisto, chimed in, telling Finnish broadcaster YLE that Paludan’s ties to Russia had “been investigated and certain connections in his vicinity have been found", but without giving any evidence of his claims.

    Although Kristersson, the Swedish premier, did not comment on any such links, he said: “There are forces both within Sweden and outside who wish to hinder Sweden’s membership in NATO,” adding that: "It’s against that background we need to see the provocateurs who wish to worsen Sweden’s relations with other countries.”

    ‘How to fight back against liberalised, globalised West?’’

    In the days leading up to the event, it emerged that the idea of burning a Koran outside the Turkish embassy had not even come from Paludan himself. Instead, he claimed he had been contacted by two Swedish far-right activists who had convinced him to do it, and that one of them, Chang Frick, had even paid for his demonstration permit.

    Frick, who regularly does media spots for the far-right Sweden Democrats (SD), previously contributed to Ruptly, a subsidiary of the Russian state-owned media Russia Today. According to DN Frick has travelled to Russia on several occasions in recent years, and in 2017, he accompanied a fellow SD member who acted as an election observer in the Russian regional elections. During their visit, Frick claimed in a tweet to have met “real hotshots in Moscow”. When interviewed by a state-run broadcaster, he said that the elections had been carried out in a fair and just manner. “There’s nothing to criticise,” he said.

    In a recent interview with DN, however, he said that: “I’ve never had anything to do with the Russian state in any way, and I’m deeply critical against what it is doing in Ukraine.”

    The other man who was allegedly involved in organising the Koran-burning is an unnamed reporter who works for the far-right Swedish news website Exakt24. The website also has links to Russia, and its Editor-in-Chief, Erik Almqvist, has acted as an election observer there. In a video from a 2020 conference in Russia, Almqvist is seen asking Leonid Alutskij, the chairman of the Russian Duma’s Foreign Affairs Committee, how they could “together join our forces and fight back [against] the liberalised, globalised West".

    'Secret methods'

    Last week, just days before Turkey announced its decision on Sweden and Finland’s NATO applications, Swedish investigative programme Kalla Fakta (Cold Facts), revealed that Paludan too has Russian connections. According to the programme he has been connected to at least six people linked to the private Russian paramilitary Wagner Group via Russian social media network VKontakte. One of them is believed to be a recruiter and a senior member of the group, and has been accused by Ukraine of election meddling and influencing public opinion in favour of Russian interests in other countries.

    When confronted with this evidence by Kalla Fakta, Paludan denied the claims. He called the findings “ridiculous” and accused the reporter of having set up a fake profile in his name.

    “I would assume that the profile you have been checking isn’t my profile. It seems more like you might have cheated with this [the evidence] to create a VKontakte profile,” he retorted.

    But whether Paludan was consciously influenced by his Russian contacts or not, experts say an overall Russian involvement cannot be ruled out.

    “There’s reason to grow suspicious when events that have been set up so sophistically so clearly play into Russia’s hands,” Tony Ingesson, a senior lecturer in intelligence analysis at Lund University, told Swedish newspaper Aftonbladet, pointing to the logic that “the enemy of my enemy is my friend”.

    But, he added, “Russia uses secret methods so that people don’t realise they are being supported [in their acts]”.

    Jorgen Holmlund, an expert in intelligence analysis at the Swedish Defence University, agreed.

    “You can ask yourself why a Danish citizen travels here to work in a way that supports Russian interests,” he said. “Given what we already know about Russian election meddling, it’s not untoward for me to say that skillfully planted narratives to get others to act – consciously or not – are likely to be present here [in Sweden] as well”.

    On Friday, Turkey made a fateful decision on Sweden’s NATO process that – at least in the near term – was definitely not helped by a Koran-burning protest in Stockholm.

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    US urges Turkey to green-light Sweden and Finland’s NATO applications

    Finland edges closer to joining NATO, setting deadline for co-applicant Sweden

    Turkey's Erdogan says Finland may join NATO without Sweden

    Valeurs Actuelles

    Le directeur du parti “Nouveau Centre” accusé d’avoir vendu de la cocaïne au cours de soirées “chemsex”

    Mauvaise pub pour le parti « Nouveau Centre ». Selon les informations du Parisien, Nicolas Jeanneté directeur du groupe, a été interpellé et placé en garde à vue ce lundi 20 mars par la brigade des stupéfiants. L’élu à la mairie dans le 15e arrondissement est soupçonné d’avoir participé à un trafic de stupéfiants lors de soirées « chemsex ».

    Au cours de ces soirées, les participants ingèrent d’importantes quantités de drogues afin d’améliorer leurs performances sexuelles. Ici, des drogues de synthèse sont au centre du trafic.

    Trafic de drogues de synthèse

    Selon la source du quotidien, les enquêteurs de la brigade des stupéfiants ont découvert que l’homme politique se faisait livrer, directement à son domicile, par colis, des drogues de synthèse. Ils ont notamment retrouvé de la 3MMC, un dérivé de la cocaïne, dont les effets sont à mi-chemin entre la cocaïne et les amphétamines.

    Une perquisition est menée à son domicile en vue de rechercher d’autres stupéfiants. Les premiers éléments de l’enquête révèlent que Nicolas Jeanneté revendait ces substances illicites à ses partenaires de soirées au cours de soirées sexuelles, « chemsex ».

    Nicolas Jeanneté suspendu

    À la suite de sa garde à vue, qui peut durer jusqu’à 48 heures, le groupe Changer Paris, auquel fait partie l’interpellé, a réagi sur son Twitter. Le groupe, présidé par Rachida Dati, a annoncé sa suspension « à titre conservatoire ».

    C’est avec consternation que le groupe Changer Paris a appris le placement en garde à vue de l’un de ses membres au regard de charges qui contreviennent aux valeurs défendues par notre groupe. L’élu (Nouveau Centre) concerné fait dès à présent l’objet d’une suspension à titre… https://t.co/Tw6WKH1SVg

    — Changer Paris (@GpeChangerParis) March 20, 2023

    Philippe Goujon, maire du 15e arrondissement de la capitale, a confirmé nos confrères avoir pris la décision, avec Rachida Dati et Agnès Evren, de « lui retirer sa délégation à la sécurité dans un premier temps avant d’essayer d’obtenir sa démission du conseil ».

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    El País (ESP)

    SANS TITRE

    “Para el estreñimiento”, “para la acidez estomacal”, “para “los nervios””, “para el vigor sexual”… Quién no ha pasado por el puesto de hierbas del mercadillo medieval en el que hay una solución precisa y eficaz para cada problema de salud. Sin más control ni pauta de consumo que la que te “prescriba” el vendedor, su elocuencia y el ambiente es suficiente para que te lleves no una, sino varias bolsitas de hierbas (porque empezaste preguntando por algo para el dolor de rodillas y has acabado hablando de todos tus achaques).

    Ojo, todos mis respetos a la fitoterapia. Por supuesto que en los vegetales encontramos principios activos que en dosis controladas ejercen acciones biológicas concretas y que, de hecho, extraídos de las plantas o sintetizados en el laboratorio son la base de numerosos medicamentos. Pero esas formulaciones calculadas al milímetro distan mucho del “sírvase lo que quiera” de unas plantas que pueden tener esos mismos compuestos, pero en concentraciones desconocidas según el estrés que haya sufrido la planta, las condiciones de crecimiento, el suelo, el agua, el momento de la recolección y mil historias más (si es que son las que dicen ser).

    Magia en el supermercado

    No hace falta esperar al mercadillo de las fiestas patronales para toparte con reclamos similares: un paseo por tu supermercado es suficiente. Eso sí, no verás hierbas en estanterías sin ton ni son, sino formatos más sutiles y refinados, que para algo hay un departamento de marketing y otro de investigación y desarrollo capaces de convertir cualquier producto -incluso, seamos claros, cualquier engendro- en un evocador alimento que colmará las necesidades que no sabías que tenías.

    Los compuestos vegetales con aparentes beneficios sobre la salud se usan como reclamo en casi cualquier tipo de producto. Por supuesto se hace en presentaciones clásicas como las infusiones, sofisticándolas con ingredientes poco conocidos e incluyendo declaraciones sobre sus propiedades; menciones que pueden ir desde el discreto “relajante” al destroyer -“¿Qué no me atrevo a ponerlo, García? Esto es marketing y aquí hemos venido a jugar”- “quemagrasa”. Y hasta donde llegue tu imaginación: “inmunidad”, “descanso”, “drenante” Listo: alimentos mágicos para resolver problemas de salud complejos. Además, cumplen perfectamente con su función de hacer “efecto halo”: puedo comer fatal porque luego lo compenso con mi relaxing cup of infusion, a ser posible in Plaza Mayor un sábado tonto después de unos nuggets con cocacola y el tercer whiskazo.

    A continuación, vamos a identificar algunas de las plantas que llenan estos lineales, y a ver qué dice la ciencia sobre sus facultades.

    Equinácea

    Supuestamente es la clave para no tener catarros en todo el invierno. Se asegura que mejora las defensas naturales o que suaviza la boca y la garganta (entre otras propiedades). Revisado por Cochrane, una entidad científica de reconocido prestigio, se concluyó que no ha mostrado beneficios para tratar el resfriado y que, aunque podría haber algún efecto positivo, no es clínicamente relevante: lo sentimos mucho por los que compraron esté té.

    Propóleo

    No es un compuesto botánico, sino un material fabricado por las abejas que estas usan para construir sus colmenas. Se le atribuyen propiedades para “ayudar al tracto respiratorio superior” o “ayuda durante las estaciones frías” lo que en muchos casos se reinterpreta como una forma de “ayudar a las defensas”. Según Medline, podría ser eficaz para tratar la inflamación y las llagas bucales en algunos casos -cuando aparecen llagas producidas por medicamentos para el tratamiento del cáncer-, pero con unas condiciones particulares de uso (vía oral o enjuagues).

    Cola de caballo

    El rey de los productos diuréticos, también se asegura que ayuda a mantener el pelo y las uñas en perfecto estado de revista. Según Medline, aunque se usa con numerosos fines no hay suficiente información fiable para saber si es útil.

    Té verde

    El aliado supuestamente infalible para la pérdida de peso, aunque también se asegura que mejora la circulación. El National Center for Complementary and Intgrative Health, perteneciente a Instituto Americano de Salud, indica que “a pesar de que se han hecho muchos estudios sobre el té verde y sus extractos, no hay conclusiones sobre si es útil o no para esos múltiples objetivos con los que se usa”.

    Guaraná

    Otra supuesta herramienta para controlar el peso y “activar el metabolismo de las grasas”. También se indica para mejorar la inmunidad, suprimir el hambre o eliminar la fatiga; esto último podría ser gracias al efecto de la cafeína (la guaranina no es otra cosa que la cafeína de esta planta). Según Medline “aunque hay interés en utilizar guaraná con numerosos objetivos, no hay suficiente información fiable para saber si es útil”.

    Gingko biloba

    Se asegura que ayuda a mantener el bienestar mental, la memoria y la función cognitiva. El National Center for Complementary and Integrative Health indica que no hay evidencia concluyente de que sea útil para ninguna condición de salud. Otra infusión que esperamos que esté buena, porque útil, útil tampoco es.

    Más allá de las infusiones

    Tenemos también extractos de plantas que se comercializan libremente en formatos como pastillas, comprimidos, ampollas, polvos cualquier otra forma similar. Aunque presuman de supuestas propiedades, no se consideran medicamentos -lo que conlleva estrictas obligaciones en cuanto a su comercialización-, sino complementos alimenticios, por lo que se les aplica la legislación de los alimentos. Esto no está exento de controversia, como se explica en este estudio, ya que hay interpretaciones distintas al respecto: la diferencia sería que el medicamento tiene que cumplir una acción de mejorar, corregir o modificar funciones fisiológicas, y estas cualidades podrían aplicarse a algunos complementos botánicos.

    De hecho, puede ser que en un estado de la UE un producto se clasifique como complemento alimenticio y la misma sustancia en otro país sea un medicamento. Pero hagamos como que esto no está pasando y son complementos alimenticios sin controversia alguna. Sus envases prometen desintoxicarnos, depurarnos y ponernos a punto para la próxima Madrid Fashion Week, que con lo temerarios que son en sus declaraciones, yo con menos no me conformo.

    Pero la novedad es que también se usan en alimentos en los que no esperarías encontrar “melisa” o “propóleo”, como en un cacao soluble con ¾ partes de azúcar o en un chocolate -por no decir manteca de cacao- con un 25 % de azúcar.

    Es maravilloso, porque esta fantasía loca resuelve la eterna dicotomía a la que nos enfrentamos los consumidores: nos flipan los alimentos ultrapalatables, ultraazucarados y ultraperpetrados -gracias, Laura Caorsi, por el término- pero somos perfectamente conscientes de que para nuestra salud no son lo mejor. ¡Listo! Se incorpora un ingrediente fetiche con propiedades saludables y todo compensado. Es una estrategia clásica y ya te hablamos de ella en este artículo, pero con una vuelta de tuerca al emplear en sus recetas no nutrientes aislados o ingredientes comunes -o, al menos, con los que el consumidor ya está familiarizado-, sino hierbas variadas que por su propio carácter de “naturales” ya vienen acompañadas de buena fama y con las que se pueden usar reclamos bastante más ambiciosos porque su regulación es, ¿cómo decirlo?, una castaña.

    ¿Se pueden hacer alegaciones saludables libremente?

    No. Como ya sabes, las menciones del tipo “ayuda a tus defensas” o “contribuye a la función psicológica normal” son declaraciones de propiedades saludables y, para poder exhibirlas, deben estar autorizadas. Estos reclamos se hacen en base a la presencia de nutrientes o ingredientes aislados -vitaminas, minerales, fibra, betaglucanos de avena, etcétera-, de manera que si un alimento tiene una cantidad regulada de, por ejemplo, vitamina B6, puede decir efectivamente que ayuda a tus defensas, que contribuye a tu función psicológica, que reduce el cansancio y la fatiga o cualquiera de las 10 declaraciones permitidas legalmente para esta vitamina. Y así hasta 267 alegaciones.

    El proceso de autorización implica que aquella empresa que quiera hacer la declaración tiene que hacer una solicitud y presentar la evidencia científica que dé soporte a esa declaración. La Autoridad Europea de Seguridad Alimentaria evalúa esos estudios y emite una opinión en la que determina si efectivamente hay una base científica para la declaración o si, por el contrario, no se sustenta suficientemente. A partir de ahí, la Comisión Europea autoriza o no la declaración: un proceso controlado y garantista.

    Pero la normativa que lo regula ya tiene algunas lagunas importantes: una increíble es la posibilidad de hacer declaraciones de salud en cualquier alimento, por pernicioso nutricionalmente que sea; por eso ves bollos de chocolate enriquecidos con hierro que “contribuyen al desarrollo cognitivo de los niños”. Siendo justos, la norma tenía buenas intenciones, porque pretendía evitar que esto pasara catalogando los alimentos en perfiles nutricionales e impidiendo que los claramente insanos usaran estos reclamos, pero esa clasificación no se ha hecho todavía (y vamos casi 15 años tarde). Pero además, en su aplicación ostenta un segundo fallo garrafal. ¿Recuerdas que te he dicho que las menciones tienen que estar autorizadas para poder hacerse? Pues hay excepciones.

    Hecha la ley…

    Aquí viene el truco. Porque, ¿de verdad la alcachofa ayuda a desintoxicar el hígado a la vez que potencia la pérdida de peso? Cualquiera de estas declaraciones, y otras miles -sí, miles- atribuidas a plantas pululan impunemente en complementos alimenticios y alimentos que las contienen (ya has visto ejemplos), gracias, simplemente, a la dificultad que supone evaluar esas supuestas propiedades.

    Como se explica en este estudio de Science Direct, probar el efecto beneficioso de muchos nutrientes es relativamente sencillo. De hecho, muchos no es que tengan beneficios espectaculares, sino que simplemente son necesarios para funciones fisiológicas y eso es suficiente para considerarlo una declaración; por ejemplo “el calcio contribuye al mantenimiento normal de los huesos”. En el caso de los compuestos botánicos, probar una asociación entre su ingesta y el efecto beneficioso es mucho más complicado. Por eso, cuando empezaron a llegar las solicitudes, la EFSA emitió dictámenes negativos sistemáticamente ya que consideró que el “uso tradicional” no era prueba suficiente para avalar las propiedades, lo que llevó a la Comisión Europea a paralizar el proceso y dejar las peticiones “en espera”.

    En 2012 se publicó una lista de 2000 declaraciones en espera que pueden seguir utilizándose aprovechando el periodo transitorio contemplado en la normativa. En este documento puedes ver todas las peticiones con sus correspondientes declaraciones: te adelanto que no tienen desperdicio, y te reto a que encuentres el más disparatado. Reconozco que la capacidad de la mimosa para “nutrir el útero” y “mantener equilibrado el sangrado menstrual” me ha conquistado.

    En la Unión Europea son conscientes de que esto es un coladero, pero lamentablemente no se caracterizan por su agilidad de respuesta. En 2015 la Comisión Europea inicio un proceso dentro de su programa REFIT -un sistema para revisar y simplificar la legislación- para evaluar la norma que regula estas declaraciones, centrándose en las dos patas de las que cojea: los perfiles nutricionales y las declaraciones referidas a las plantas. La evaluación finalizó en 2020 y reconoce que, tal como están las cosas, los consumidores pueden estar comprando productos que incluyen declaraciones saludables relativas a plantas pensando erróneamente que estas propiedades están científicamente probadas y se ha evaluado su riesgo cuando NO es así.

    Un engaño sostenido

    La Comisión Europea está reconociendo nada menos que la vulnerabilidad y el posible engaño a los consumidores; y no se queda ahí. También dice que “la industria alimentaria se han beneficiado de la situación actual, ya que han podido seguir usando declaraciones de propiedades saludables en sustancias botánicas sin haber llevado a cabo los ensayos clínicos para avalar el uso de estas declaraciones”. No son anarcobolivarianosanticapitalistas arremetiendo contra una industria alimentaria que vende productos con reclamos sin ninguna evidencia. Es la Comisión Europea la que insinúa que esta situación es una competencia desleal frente a la industria farmacéutica, que tiene que cumplir con requisitos mucho más estrictos para vender las mismas plantas con declaraciones similares.

    La propuesta que hacen para arreglar este desaguisado no es sencilla, porque propone “dar una vuelta” a ver si el concepto de “uso tradicional” sirve como aval de eficacia -lo que había rechazado la EFSA, máxima autoridad científica de la UE- y, además, revisar la normativa sobre medicamentos tradicionales a base de plantas ya que pueden estar solapándose y la misma planta o compuesto botánico puede estar tratándose como alimento y como medicamento a la vez. Mal arreglo.

    Mientras esta situación siga así, ¿qué puedes hacer tú? Conocer el juego. Si una etiqueta llama tu atención sobre un ingrediente en particular -los exóticos se llevan la palma-, si hace promesas a las que te encantaría aferrarte, si parece demasiado bueno para ser verdad…déjalo fuera del carro. Solo es un artificio que apela a tu pensamiento mágico para condicionar tus elecciones alimentarias. Los alimentos que sí te convienen, como frutas, verduras, legumbres o frutos secos, no llevan reclamos.

    France24 - World

    Hundreds arrested as French protests continue after government survives no-confidence vote

    Issued on: 21/03/2023 - 08:13

    FRANCE 24 Follow

    Hundreds of people were arrested across France after sporadic protests broke out hours after President Emmanuel Macron's government narrowly survived a no-confidence motion in parliament on Monday over a deeply unpopular pension reform. 

    The failure of the vote will be a relief to Macron. Had it succeeded, it would have sunk his government and killed the legislation, which is set to raise the retirement age by two years to 64.

    But the anger was felt as protesters took to the streets in cities across the France, opposition lawmakers vowed to force a U-turn and unions prepared for nationwide action on Thursday.

    In some of central Paris' most prestigious avenues, firefighters scrambled to put out burning rubbish piles left uncollected for days due to strikes as protesters played cat-and-mouse with police for a fifth night.

    Police arrested another 234 people in the French capital on Monday night during clashes between protesters and security forces.

    What may concern the executive is the large number of young people in the demonstrations.

    Television images showed police briefly firing tear gas and charging at protesters in several towns with special motor bike officers seen striking out at protesters.

    That prompted the UN Special Rapporteur for Freedom of Association, Clément Voule, to say in a Twitter post that police should avoid using excessive force.

    The vote on the tripartisan, no-confidence motion was closer than expected. Some 278 members of parliament backed it, just nine short of the 287 needed for it to succeed.

    "We are coming to the end of the democratic process of this essential reform for our country," Prime Minister Elisabeth Borne said. "It is with humility and seriousness that I took my responsibility and that of my government."

    Opponents say this shows Macron's decision to bypass a parliamentary vote on the pension bill — which triggered the no-confidence motions - has already undermined his reformist agenda and weakened his leadership.

    All eyes now turn to the president who is due to speak to the nation on Wednesday afternoon, according to France Info radio.

    Macron will hold talks later on Tuesday with Borne, the heads of both houses of parliament and lawmakers in his political camp as he seeks to plot an exit to the political crisis.

    The key question in coming days will be whether Macron sticks with his existing government as he looks to freshen things up even if the potential paralysis in parliament will make governing more complicated.

    "Nothing is resolved and everything in the country continues so that this reform is withdrawn," Mathilde Panot, the parliamentary chief of the far-left La France Insoumise said.

    (FRANCE 24 with AFP and Reuters)

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    Pension protests pile pressure on Macron ahead of crucial vote for France

    Protests resume across France after Macron forced through contested pension reform

    AS IT HAPPENED

    Protests erupt in France as govt adopts new pension law

    Valeurs Actuelles

    Grèves contre la réforme des retraites : jusqu’au-boutisme et dérapages

    Emmanuel Macron pensait en avoir terminé avec les syndicats, comme il a détruit la gauche et la droite avec son hold-up lors des présidentielles de 2017 et 2022. Mais la réforme des retraites leur a redonné vie. Pire, et l’Élysée ne l’avait pas prévu, les organisations syndicales se sont liguées contre le gouvernement Borne, qui aligne les maladresses avec un rare professionnalisme. La nature a horreur du vide. Face à l’obstruction orchestrée par les députés de la Nupes à l’Assemblée nationale, qui a empêché tout débat serein sur la réforme et à une opposition qui ne dit pas si elle est pour ou contre ce projet, les syndicats s’affirment comme les seuls contradicteurs du gouvernement. Ils ne se privent pas de le montrer : CGT, Sud-Rail, CFDT… qu’ils soient réformistes ou contestataires, tous se succèdent sur les plateaux des chaînes d’info.

    Des vérités et des contre-vérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées.

    Il est vrai que ces jusqu’au-boutistes biberonnés à l’idéologie communiste sont d’excellents clients alignant les punchlines face aux représentants de la majorité et à des ministres qui encaissent ces petites phrases balancées tels les uppercuts d’un boxeur.

    ​Face à l’absence de réaction du gouvernement ou de l’opposition, les syndicats jouent une surenchère extrêmement dangereuse qui, dans le cas de la CGT, s’explique par la proximité du congrès pour trouver un successeur à Philippe Martinez. Sur les plateaux de télé, ils égrènent leurs idées d’extrême gauche, assènent leurs vérités et contrevérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées. Tous rêvent sans doute encore du grand soir, renverser le gouvernement et le capitalisme. Il est pourtant urgent d’entendre ce qu’ils disent.

    ​Olivier Mateu, entre Staline et Mélenchon

    ​Il se « fout d’être traité de stalinien ». « J’assume ! » dit-il. À 48 ans, le candidat à la succession de Philippe Martinez, Olivier Mateu, est l’homme clé de la CGT des Bouches-du-Rhône, l’une des plus importantes de France avec plus de 32 000 adhérents. Ce forestier-sapeur, détaché et payé par le conseil départemental, a adhéré dès l’âge de 12 ans aux Jeunesses communistes. Né à Port-de-Bouc d’un père soudeur, responsable local de la CGT et du Parti communiste français, la lutte des classes, il connaît : « Oui, on revendique clairement des conceptions de classe. » Dans son bureau, des portraits de ses idoles : Hugo Chávez, Fidel Castro, Che Guevara, Nicolas Maduro, ainsi qu’un drapeau palestinien et une affiche franco-française de la CGT remontant à 2016 avec le slogan : « la police pour les voleurs, pas pour les travailleurs ».

    ​Depuis quelques jours, le syndicaliste défraie la chronique avec ses prises de position, pas tant sur la réforme des retraites que sur la guerre en Ukraine. Interrogé par le journal la Provence puis sur CNews, il assure qu’il s’agit « d’une guerre entre les capitalistes américains et les capitalistes russes et comme dans toutes les guerres, ce sont les travailleurs et les populations qui morflent ». S’il se défend d’être pro-Poutine, il affirme « ne pas cracher sur la période où la Russie et l’URSS se revendiquaient du socialisme ».

    ​Et pour cause : en 2019, Olivier Mateu, déjà secrétaire général départemental CGT, a obtenu l’adhésion de sa fédération à la Fédération syndicale mondiale (FSM), autrement dit à l’internationale syndicale révolutionnaire (que la CGT avait quittée lors de la chute de l’URSS). Laquelle FSM avait soutenu, l’an dernier, les séparatistes pro-Russes dans le conflit ukrainien, scandant que « la FSM était et reste contre les pratiques fascistes du gouvernement ukrainien qui est une marionnette des États-Unis et de l’Otan ». À propos de fascisme, Olivier Mateu déclamait déjà lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, en janvier 2020 : « On va répondre par la lutte, on sait d’où on vient, les nôtres, ils n’étaient pas du côté des Allemands. Le Medef, il ne peut pas s’enorgueillir de ça. »

    ​Ambiance violente. Celui qui menaçait, il y a quelques jours, le préfet de « mettre le feu département », voire de déclencher la guerre à la première réquisition, affirme d’ailleurs que « la violence est du côté des travailleurs ». Et de confier à Mediapart : « Pour certains, je suis stalinien, pour d’autres, je suis mélenchonien, pour beaucoup, je suis un dangereux gauchiste. Le plus emmerdant, ce serait d’être rien ! »

    ​Sébastien Menesplier, Robin des Bois de l’Énergie

    ​Pour le secrétaire de la fédération CGT Mines-Énergie, originaire de Gironde, la situation est claire. « On s’arrêtera quand on aura gagné le retrait de la réforme des retraites », a récemment annoncé, sur BFM TV, cet homme qui a commencé sa carrière, en 1994, à la centrale nucléaire de Blaye en tant qu’électrotechnicien. Il y découvre le syndicalisme : « On m’explique que c’est la CGT qui commande ici, se souvient-il dans un portrait publié dans Libération. On me dit : “Jeune, t’as intérêt à bien choisir ton camp”. » En 1996, il adhère donc à la CGT et, trois ans, plus tard au Parti communiste. Entre l’atome et la CGT, il fait son choix : il devient secrétaire de section en 2002 et six ans après, arrive au siège de la CGT, à Montreuil. En 2017, il prend la tête de la FNME-CGT, poste où il est réélu.

    « Le syndicalisme de lutte, c’est tout ce qui fait sens pour moi ! » clame-t-il dans Libération. Quitte à « mettre la France à l’arrêt », reconnaît-il sur BFM TV, et à la plonger dans le noir. Cela repose sur « la convergence des ports, des docks, des cheminots, des industriels ». En clair, il faut chaque fois monter d’un cran pour peser toujours plus sur l’économie en agissant, d’abord, sur l’outil de travail face à un gouvernement qu’il trouve « arc-bouté » ! L’hôpital qui se moque de la charité… Tous les moyens sont bons, « l’occupation des sites stratégiques, très certainement dans les industries électriques et gazières, la baisse de la production d’électricité ».

    ​Premiers visés, les politiques : « On va aller les voir dans leurs permanences, on va aller discuter avec eux, et puis si d’aventure ils ne comprennent pas le monde du travail, on les ciblera dans les coupures qu’on saura organiser », prévenait-il, voilà quelques semaines. Des menaces suivies d’effets : « Les Robin des Bois ont agi vis-à-vis de l’intérêt général », a-t-il considéré sur LCI. Le secrétaire fédéral est conscient des conséquences locales : « La grève va de pair avec la désorganisation du travail dans les entreprises. » Après lui, le déluge ?

    ​ Fabien Villedieu, pro de la grève reconductible

    ​On reconnaît le délégué syndical Sud-Rail moins à sa détermination qu’à sa casquette vissée sur la tête : « Le gouvernement ne reculera pas uniquement avec des journées de 24 heures. Donc, on a été au bout de cette stratégie, maintenant, on passe la seconde », a-t-il averti sur Franceinfo. Sa passion pour la lutte syndicale remonte à ses années de lycéen, à Toulouse, où il a manifesté contre le plan Juppé avant d’adhérer d’abord à la CGT puis de passer chez Sud-Rail, en 2001. Le 2 juin 2003, il est muté à Paris. « Le 3, j’attaquais une grève de neuf jours pour défendre les retraites. Ma façon à moi de dire bonjour au patron ! » se targue-t-il à 20 Minutes. La retraite, déjà !

    Le mantra de Fabien Villedieu, conducteur de train sur la ligne D du RER, est aujourd’hui la grève reconductible pour faire plier le gouvernement : il en parle depuis un mois. « C’est l’élément le plus efficace pour gagner, revendique-t-il sur BFM TV. On a attendu la fin des vacances pour mettre en place la grève reconductible, ce n’est pas pour reprendre le travail trois jours après. »

    ​À ceux qui douteraient du succès face à l’essoufflement, le cheminot tance les salariés de la SNCF : « Mais ouvrez les yeux, bordel ! Six manifestations en un moins d’un mois, dont quatre qui dépassent le million, c’est historique. » Adepte du toujours plus, il veut « cranter la mobilisation », même s’il concède que la grève reconductible ne prend pas autant qu’il l’aurait voulu. Cela dit, la grève des éboueurs à Paris et de certains agents à la SNCF montre que le mouvement social contre le projet de réforme des retraites reste fort.

    ​Benjamin Amar, le provocateur

    ​Prof d’histoire-géo dans un lycée de Créteil, il est le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne et, surtout, un grand habitué des plateaux télé. Il est sans conteste l’un des plus violents des syndicalistes sur les chaînes d’info. Il vocifère, monopolise le débat, coupe la parole de ses interlocuteurs… rien ne l’arrête. Comme quand il provoque Pascal Praud en dénonçant le présentateur comme un « partisan du gouvernement ». Amar menace. Encore récemment, également sur le plateau de CNews : « Si le gouvernement veut s’amuser à jouer la carte de la répression syndicale, il va se retrouver avec un cocktail explosif. » À quelle “répression syndicale” fait-il allusion ? Il ne s’encombre pas des détails, on n’en saura rien.

    ​Benjamin Amar exulte, affirmant que de mémoire de syndicaliste, il n’a jamais vu une telle mobilisation contre une réforme. Certes, les manifestants sont nombreux, mais les records dans la rue sont loin d’être explosés ! Il n’hésite pas à asséner, encore, dans un débat sur Sud Radio, le 7 mars, qu’il n’y a aucune urgence pour le financement des retraites. Selon lui, si Mme Borne était un tant soit peu honnête, elle communiquerait les « solutions alternatives » que ses camarades lui ont mises sous le nez. Solutions que le gouvernement aurait balayées, ajoute-t-il, au motif que ça ne l’intéressait pas. Le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne n’entre jamais dans le concret et on attend toujours le détail de ses fameuses “solutions alternatives”. Il ose prétendre que la réforme des retraites n’était pas au cœur de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron !

    ​L’homme a été un moment présenté comme une figure montante au sein de la CGT, potentiel candidat à la succession de Philippe Martinez. Jusqu’à ce qu’il soit suspendu de tous les mandats, en février 2022, après une accusation de viol que la justice a classée sans suite, et en dépit de sa réintégration.

    ​Lionel Arbiol dans la quatrième dimension économique

    ​Le délégué CGT de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, commente régulièrement les mouvements de grève dans l’énergie, un des secteurs les plus durs de la CGT. Évoquant le début de pénuries de carburants, il y a quelques jours, il prédisait déjà une situation similaire à celle de l’automne dernier, lorsque les files d’attente s’allongeaient devant les rares stations-service approvisionnées.

    Actuellement, le syndicaliste explique que la réforme des retraites ne servirait pas à financer les retraites, mais serait utilisée pour la réindustrialisation de la France et les réformes de la santé et de la justice ! Il avance que ces secteurs ont été sinistrés par les gouvernements libéraux et qu’aujourd’hui il s’agit de faire payer la note aux Français. Tout un programme !

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    L'Humanité

    Anticiper l’effet des technologies

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Réfléchir avant d’agir. Ce vieux et sage adage prend un sens très précis, mais redoutable, lorsqu’on l’applique aux innovations issues des sciences et des techniques. Dans nos sociétés capitalistes, les actionnaires des entreprises privées sont pressés. Ils souhaitent les mettre en œuvre le plus rapidement possible. Objectif ? Que l’avantage concurrentiel qui en découle produise le maximum de profits. Ce mécanisme peut se révéler dangereux. Par l’usage massif d’un objet ou d’une substance dont les effets nocifs pour les êtres humains ou les écosystèmes ne se dévoilent qu’avec le temps. Pour limiter ce risque, il faut l’anticiper. Développer des recherches sur ces effets possibles, avant le déploiement sans limite et sans précautions des produits de l’innovation technologique. Et donc réfréner l’appétit de profits. Puis imposer des règles fondées sur l’intérêt général et celui des générations futures.

    Constellations : tout comprendre des projets d'Internet par satellite d'Elon Musk et Jeff Bezos

    Prenons un exemple où il est encore temps : l’usage de l’orbite terrestre. Certes, il existe depuis les années 1960 avec les premiers satellites. Mais le développement de technologies réduisant le coût de l’accès à cet espace ouvre la voie à une invasion inédite. Les « constellations » des géants du Net ou de SpaceX vont compter des dizaines de milliers de satellites. Cette invasion n’est pas sans risques, dont celui de déclencher, par chocs entre satellites ou avec des débris de plus en plus nombreux, une réaction en chaîne. Elle pourrait transformer certaines orbites les plus utiles en champs de mines. Écarter ce risque exige de le mesurer, puis de concevoir, signer et appliquer un traité mondial pour réglementer l’usage de l’espace circumterrestre, ce bien commun de l’humanité. Pour que cette démarche soit efficace, elle doit anticiper le risque et non le suivre. Or, s’il est encore temps pour l’orbite terrestre, il est déjà trop tard pour nombre des dégâts infligés aux écosystèmes marins, à la biodiversité terrestre ou pour un réchauffement climatique limité à 1,5 °C depuis la révolution industrielle.

    Pour anticiper, il faut une recherche publique puissante et libre, chargée de l’évaluation des risques. Cette activité ne peut rapporter aucun profit ; elle sera donc toujours réduite par les actionnaires. Il faut des dirigeants politiques soucieux de l’intérêt général et d’un avenir plus lointain que celui de leur pouvoir. Les citoyens peuvent évaluer à ces deux points si leur pays peut, ou non, appliquer le prudent adage.

    la chronique scientifique de sylvestre huetSciences
    L'Humanité

    Sous les cendres de Notre-Dame, les secrets des bâtisseurs

    Notre-Dame aurait été la première cathédrale gothique à faire un usage massif et innovant des agrafes, des pièces de fer mesurant de 20 à 98 cm qui permettaient de sceller des pierres entre elles et de renforcer une structure.

    Eugénie Barbezat

    Le terrible incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame, à Paris le 15 avril 2019, a néanmoins ouvert la voie à de nouvelles recherches. Après quatre ans de restauration, les scientifiques viennent de publier une enquête mettant en évidence le plus ancien emploi du métal pour la construction d’une cathédrale gothique. « L’accès à des endroits de l’édifice jusqu’alors inaccessibles a permis de détecter pour la première fois l’utilisation d’armatures en fer dans la cathédrale », expliquent-ils.

    Les plus anciennes remonteraient aux années 1160

    Parmi les tonnes de métal récupérées à la suite de l’incendie, l’équipe de recherche s’est intéressée aux milliers d’agrafes utilisées pour assembler les blocs de pierre : les plus anciennes d’entre elles remonteraient aux années 1160, correspondant aux prémices du chantier. Si ces découvertes ne compensent en rien la perte en termes de patrimoine architectural, elles nous éclairent sur les techniques de construction et les conditions de travail des ouvriers de l’époque.

    Rencontre virtuelle avec les compagnons de fortune de Notre-Dame de Parisnotre-dame-de-parisSciencesArchitecture
    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Putin y Xi celebran la colaboración de sus países, a pesar de la guerra de Rusia en Ucrania

    El presidente ruso, Vladimir Putin, le dio la bienvenida a Xi Jinping, el máximo dirigente chino, y mencionó brevemente el plan de paz de Pekín para Ucrania, sin dejar de subrayar la sólida cooperación entre Moscú y Pekín.

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    Por Valerie HopkinsChris Buckley y Anton Troianovski

    Valerie Hopkins reportó desde Moscú, Chris Buckley desde Taipéi (Taiwán) y Anton Troianovski desde Seúl.

    El presidente ruso, Vladimir Putin, y el máximo dirigente chino, Xi Jinping, iniciaron el lunes sus conversaciones en Moscú. Posaron uno al lado del otro demostrando una colaboración que no se ha visto afectada por la guerra que Rusia mantiene en Ucrania desde hace un año.

    Aunque la guerra y las fricciones que ha evidenciado estuvieron presentes en la reunión, Xi y Putin no hicieron comentarios públicos al respecto, a pesar de las múltiples consecuencias registradas el año pasado como las sanciones occidentales a Rusia, la crisis energética en Europa y la devastación en Ucrania.

    En vez de eso, los líderes hicieron todo lo posible por halagarse mutuamente y proyectar unidad en una serie de actos meticulosamente coreografiados. Xi es el líder mundial de más alto nivel que visita Rusia desde la invasión y se quedará tres días, mientras continúan las sangrientas batallas en el este de Ucrania. Además, su visita se produce solo tres días después de que la Corte Penal Internacional emitiera una orden de detención contra el líder ruso por crímenes de guerra.

    Las imágenes de la alianza, construida más con gestos simbólicos que con un tratado formal, ha avivado la ansiedad en Occidente ante la posibilidad de que China expanda su apoyo a Rusia más allá de la diplomacia o la economía —posiblemente con armas para que sean usadas en la guerra de Putin— y consolide un poderoso bloque opuesto a la OTAN y Estados Unidos.

    “Querido amigo, bienvenido a Rusia”, le dijo Putin a Xi, después de que el líder chino fuera recibido con una alfombra roja y una banda militar.

    Putin le dijo a su invitado que China era objeto de “envidia” porque su gobierno había construido un “sistema muy eficaz para desarrollar la economía y fortalecer el Estado”. Xi expresó su “profunda gratitud” a Putin y dijo estar “seguro de que el pueblo ruso seguirá apoyándolo firmemente”, según Xinhua, la agencia de prensa estatal china.

    Los mandatarios se sentaron junto a una pequeña mesa, cerca de una chimenea, en un entorno mucho más íntimo que la larga mesa en la que Putin mantuvo tensas reuniones con líderes occidentales antes de que Rusia invadiera Ucrania.

    Pero detrás de esta muestra de amistad hay un escenario geopolítico. China y Rusia se oponen a un orden mundial dominado por Estados Unidos y sus aliados, y eso parece pesar más que cualquier objeción que pueda tener Xi sobre la invasión de Ucrania.

    El secretario de Estado, Antony J. Blinken, criticó la visita, afirmando que equivale a una “pantalla diplomática para que Rusia siga cometiendo” crímenes de guerra. El tribunal internacional acusó a Putin de ser responsable del secuestro y deportación de niños ucranianos, y las fuerzas rusas siguen atacando zonas civiles.

    Según Blinken, el viaje “sugiere que China no siente la responsabilidad de hacer que el presidente rinda cuentas por las atrocidades cometidas en Ucrania”.

    Putin, en un artículo publicado en el Diario del Pueblo, el principal periódico del gobernante Partido Comunista de China, estableció paralelismos entre las amenazas que, según él, pesan sobre Rusia por parte de Occidente —y que, en su opinión, lo impulsaron a invadir Ucrania— y las preocupaciones de Pekín en materia de seguridad en Asia.

    Describió la cooperación entre Rusia y China como un contrapeso esencial a un Occidente que pretende dominar no solo Europa Oriental, sino también la región de Asia-Pacífico, y que pretende “contener el desarrollo de nuestros países”.

    “Son las relaciones ruso-chinas las que hoy representan prácticamente la piedra angular de la estabilidad regional, incluso mundial”, escribió Putin.

    Según un resumen chino de su reunión en el Kremlin, Xi le dijo a Putin: “La mayoría de los países apoyan la disminución de las tensiones, abogan por las negociaciones de paz y se oponen a echarle leña al fuego. Históricamente, los conflictos deben resolverse mediante el diálogo y las negociaciones”.

    Las cautelosas declaraciones de Xi coinciden con la delicada posición que China ha adoptado en relación con la guerra: simpatiza con las quejas de Rusia contra la influencia occidental y la OTAN, al tiempo que aboga por el diálogo para poner fin a los combates. En consonancia con esa ambigüedad, Xi se ha referido a los combates en Ucrania como una “crisis” o un “conflicto”, pero no como una guerra o una invasión.

    Al final del primer día de reuniones, no se evidenció algún progreso en el aspecto que más expectativas ha generado: saber si Xi podrá convencer a Putin para que inicie negociaciones de paz serias. Putin se limitó a afirmar que Rusia había “estudiado detenidamente” las propuestas de paz de China y que las tratará “con respeto”.

    Un portavoz de la Casa Blanca, John F. Kirby, dijo: “Veremos de qué salen hablando de esta reunión”. Al calificar a la alianza Pekín-Moscú como un “matrimonio de conveniencia”, dijo que armar a Rusia iría en contra de las declaraciones públicas de Xi acerca de que China quiere la paz.

    Para Putin, la visita de Xi también es una oportunidad para suavizar las tensiones suscitadas por los asesinatos de nueve ciudadanos chinos en una mina de oro en la República Centroafricana, un incidente que Xi ha condenado. Hay diversas afirmaciones sobre la identidad del grupo responsable de las muertes, pero algunos culpan a un grupo de mercenarios rusos.

    Las conversaciones de Xi y Putin continuarán el martes, cuando se les unirán delegaciones más amplias de funcionarios gubernamentales. También planean dirigirse a los medios de comunicación y celebrar un banquete estatal al que asistirán los líderes empresariales rusos.

    Ambos mandatarios se han reunido unas 40 veces desde que Xi se convirtió en líder nacional pero, aunque proyectan una relación más profunda que nunca, la guerra ha interrumpido sus relaciones, al tiempo que ha profundizado la dependencia rusa de China para el comercio y el apoyo diplomático.

    La guerra ha sido una fuente de inestabilidad para Pekín, y ha perjudicado los lazos chinos con los países europeos. También ha magnificado las tensiones económicas y energéticas mundiales en un momento en que Xi quiere centrarse en la reconstrucción económica de China después de la pandemia.

    En las últimas semanas, Xi ha tratado de reafirmar el papel global de China después de su aislamiento pandémico. Pekín se ha presentado como un potencial intermediario de la paz, organizando conversaciones que condujeron a un acuerdo significativo este mes entre Arabia Saudita e Irán y proponiendo un plan de 12 puntos que fue redactado en términos generales para poner fin a los enfrentamientos.

    El presidente de Ucrania, Volodímir Zelenski, dijo que agradecería la oportunidad de hablar con Xi, pero no está claro si los líderes tienen la intención de hablar.

    El ministro de Relaciones Exteriores de China, Qin Gang, habló por teléfono la semana pasada con el ministro de Relaciones Exteriores de Ucrania, Dmytro Kuleba, e instó a Ucrania y Rusia a negociar. “No importa cuán grandes sean las dificultades y los desafíos, no se le debe cerrar la puerta a una solución política”, le dijo Qin, según el Ministerio de Relaciones Exteriores de China.

    Pero hay obstáculos enormes.

    Putin, en su artículo del lunes, señaló que Rusia entablará conversaciones solo si retiene el control del territorio capturado en el este y el sur de Ucrania. El gobierno de Ucrania ha descartado ceder territorio a cambio de la paz.

    “El primer y principal punto es la capitulación o retirada de las tropas de ocupación rusas”, dijo Oleksiy Danilov, jefe del Consejo de Defensa y Seguridad Nacional de Ucrania, en un comunicado el lunes.

    Ni las fuerzas rusas ni las ucranianas han mostrado una desaceleración en la lucha a lo largo del frente en expansión. Cientos de soldados mueren o resultan heridos diariamente en cada bando, según los analistas militares.

    Incluso en el caso de que China desee desempeñar un papel para poner fin al derramamiento de sangre, es poco probable que Xi presione a Putin para evitar poner en peligro su asociación más amplia, según dicen muchos analistas. Xi considera que el vínculo de Pekín con Moscú es esencial para compensar el dominio global estadounidense.

    “Los países occidentales liderados por Estados Unidos han implementado la contención, el cerco y la represión general de China”, declaró en un discurso este mes.

    William Klein, un exdiplomático estadounidense radicado en Pekín, dijo que la visita a Moscú “demuestra claramente que China ve a Rusia como un socio estratégico indispensable”.

    “Independientemente de lo que China pueda pensar sobre la guerra, ve a Rusia como una clave para crear un contrapeso a la presión de Estados Unidos”, dijo Klein, que ahora es socio consultor de FGS Global. “No debería haber ninguna expectativa de que China recalibrará sus intereses fundamentales debido a esta guerra”.

    La pérdida del apoyo de Rusia podría dejar a China peligrosamente expuesta, según han argumentado los expertos en política exterior china, incluso después de la invasión de Putin.

    El mes pasado, Yang Jiemian, un experto en política exterior de Shanghái, escribió en un análisis que si “Rusia se debilita constantemente hasta el punto en que no puede, no quiere o no se atreve a luchar contra Estados Unidos y Occidente, eso haría que China enfrente circunstancias estratégicas muy desfavorables”.

    Marc Santora colaboró con reportes desde Kiev, Ucrania, Ivan Nechepurenko desde Tbilisi, Georgia; Olivia Wang desde Hong Kong y Michael Crowley y Katie Rogers desde Washington.

    Valerie Hopkins es corresponsal internacional de The New York Times y cubre la guerra en Ucrania así como Rusia y los países de la antigua Unión Soviética. @VALERIEinNYT

    Chris Buckley es corresponsal jefe de China y, después de criarse en Sídney, Australia, ha vivido en China durante la mayor parte de los últimos 30 años. Antes de unirse al Times en 2012, fue corresponsal de Reuters en Pekín. @ChuBailiang

    Anton Troianovski es el jefe de la corresponsalía de Moscú para The New York Times. Antes fue el jefe de la corresponsalía de The Washington Post en Moscú y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y en Nueva York. @antontroian

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    France24 - World

    'The nightmare is over': Journalist Olivier Dubois held hostage in Sahel returns to France

    Issued on: 21/03/2023 - 11:54Modified: 21/03/2023 - 12:06

    NEWS WIRES

    French journalist Olivier Dubois, 48, made an emotional return home on Tuesday following nearly two years in captivity in the Sahel, greeted by his family and President Emmanuel Macron at an airport near Paris.

    Dubois and US aid worker, 61-year-old Jeffery Woodke, who was seized in southwest Niger in October 2016 -- arrived in the Niger capital, Niamey, on Monday after being freed.

    Dubois stepped off the plane at Villacoublay air base on Tuesday and went straight to hug family members waiting for him on the tarmac.

    Macron also embraced him in front of the cameras, in a brief break from domestic political turmoil over his government ramming through a divisive pensions reform.

    "Yesterday, I couldn't believe it when I landed at the airport (in Niamey), but it's starting to sink in," Dubois told AFP.

    "I was not mistreated, nor humiliated or hit," he added.

    "There were some tough moments, but not physically tough."

    Dubois was kidnapped in Mali on April 8, 2021.

    'Tired but I'm fine'

    He said in a video released by his captors that he was taken by the Support Group for Islam and Muslims (GSIM), the main jihadist alliance in the Sahel, which is linked to Al-Qaeda.

    "I feel tired but I'm fine," he told journalists on Monday.

    "I want to pay tribute to Niger for its skills in this delicate mission and pay tribute to France, to all those who have helped me to be here today."

    Dubois had lived in Mali since 2015 and was freelancing for French daily Liberation when he was seized.

    🇫🇷 #OlivierDubois was taken by the Support Group for Islam and Muslims (GSIM), the main jihadist alliance in the Sahel, which is linked to Al-Qaeda. 🔴 Is it safe for journalists to report in the Sahel region? @RobParsonsF24 has the analysis ⤵️ pic.twitter.com/xyLQonYAlx

    March 21, 2023

    Details of the two men's release remain unclear, although Woodke on Monday thanked the "Nigerien, American and French governments", telling journalists: "Vive la France."

    Niger Interior Minister Hamadou Souley, who was at Niamey airport, said: "The hostages were picked up safe and sound by the Nigerien authorities before being handed over to the French and American authorities."

    The head of watchdog Reporters Without Borders (RSF), Christophe Deloire, said Tuesday he did not know why Dubois had been freed "or why now".

    Dubois is believed to have been the last French citizen held hostage by a non-state actor following the release in Mali of aid worker Sophie Petronin in 2020.

    'Nightmare is over'

    Paris considers six citizens officially confirmed to be behind bars in Iran as hostages of a state.

    The journalist's sister Canele Bernard on Monday told AFP: "It's just incredible, it's something that we've been hoping for two years."

    "The nightmare is over for him and for his family. He will be able to get on with living, although it will be hard for him to get over it."

    At Niamey airport on Monday, Woodke was at Dubois' side, leaning on a stick.

    Woodke was seized at gunpoint from his home in Abalak in the Tahoua region of southwestern Niger.

    The 61-year-old had served as a missionary and humanitarian aid worker in Niger for 32 years, according to a supporters' website.

    He was said to speak the local language Tamasheq fluently, as well as Fula and Arabic.

    US President Joe Biden welcomed the freeing of Woodke and thanked the government of Niger, calling it "a critical partner in helping to secure his release."

    Other Western hostages

    The Sahel has been ravaged by a jihadist campaign that began in northern Mali in 2012.

    In 2015, the insurgency swept into neighbouring Burkina Faso and Niger.

    The violence has killed thousands of people and displaced millions from their homes, and increased risks for journalists and humanitarian workers. 

    Two International Committee of the Red Cross employees kidnapped in Mali earlier this year were released on Sunday.

    At least three other Western hostages are believed to still be held in the Sahel.

    Romanian mineworker Iulian Ghergut and elderly Australian surgeon Arthur Kenneth Elliott were both abducted in Burkina Faso, in 2015 and 2016 respectively.

    German priest Hans-Joachim Lohre is believed to have been held hostage in Mali since late 2022.

    Niger is an important Western ally in the troubled region, hosting a French military base and a US drone base.

    (AFP)

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    France 'committed' to securing Olivier Dubois release 500 days after Mali abduction

    HOSTAGE RELEASE

    Journalist Olivier Dubois, last French hostage, released from captivity

    German hostage held in Sahel since 2018 freed, NGO says

    Valeurs Actuelles

    Notre-Dame vogue vers 2024

    Le compte à rebours est lancé. Le président Macron avait lui-même fixé le délai de reconstruction de Notre-Dame à cinq ans, au lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, avant de confier le chantier de restauration au général d’armée Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, qui a maintenu le cap. « Quand on fixe une mission, on fait tout pour la réussir. Je n’ai jamais douté que cela serait un combat, qu’il faudrait se battre. Mais nous sommes bien partis pour y parvenir : là où il y a une volonté, il y a un chemin », nous assure le militaire. Et c’est désormais les compagnons et artisans d’art qu’il souhaite à la fois valoriser et encourager.

    Combien d’artisans mobilisés ? Plus de 500 travaillent chaque jour dans la cathédrale et près d’un millier à travers la France. Les travaux sont de toute nature, de la reconstruction des voûtes à la restauration intérieure des sculptures ou des décors peints, en passant par le remontage des vitraux et du grand orgue à présent restaurés, ou encore la construction de la charpente en chêne de la flèche, en Meurthe-et-Moselle. Ils font appel à des savoir-faire ancestraux comme à des techniques contemporaines. « Nous sommes tous fi ers et enthousiastes ; cela ne veut pas dire que c’est facile tous les jours mais c’est une aventure collective magnifique », glisse Philippe Jost, directeur général délégué de l’établissement public. Et le général Georgelin d’ajouter : « Non seulement laloi donne mission à l’établissement public de valoriser les métiers d’art et du patrimoine, mais nous voulions aussi rendre hommage à la qualité du travail des artisans, à la générosité des compagnons, et montrer au public, malgré la fermeture de la cathédrale aux visiteurs, l’avancement des travaux. »

    Le général Georgelin n’a « jamais douté que la réouverture en 2024 serait un combat » mais il est en passe d’y arriver.

    Voilà donc l’Espace Notre-Dame, un lieu de 300 mètres carrés sous le parvis de la cathédrale. Une “maison du chantier et des métiers” ouverte au public qui donne un aperçu de l’ensemble des travaux entrepris. Dès l’entrée, un film aide à comprendre l’histoire de la cathédrale et les besoins architecturaux de sa sécurisation et de sa restauration depuis l’incendie. Une maquette géante présente à la fois ce qu’on nomme la “forêt” de Notre-Dame, les voûtes, le beffroi nord, la flèche… et permet de situer les différents travaux.

    Une tête d’ange retrouvée miraculeusement est exposée ​

    Des vestiges de l’incendie, il en faut pour rappeler l’étendue des dégâts. Ici une pièce de bois brûlé issue de la charpente, là un morceau de toiture de plomb qui avait fondu sous la chaleur et un ornement de la flèche – une statue d’un grand duc – disparue dans l’incendie. La couverture, qui recouvre la charpente, sera reconstruite à l’identique, en plomb. Des vitrines montrent des vestiges ou éléments restaurés, en attente de leur retour dans la cathédrale.

    Sur les quatre têtes d’ange qui ornaient l’oculus de la voûte de la croisée du transept, deux ont été miraculeusement retrouvées dans les décombres, après avoir chuté de 33 mètres. Une des deux est exposée. Cependant, elles étaient trop abîmées pour être replacées en l’état – les blocs de pierre dans lesquels ces têtes étaient taillées ayant une fonction structurelle. Les quatre têtes ont été refaites à l’identique, grâce à des tirages et des moulages élaborés à partir de photos et d’archives.​

    Autre exemple présenté, un panneau du vitrail de sainte Geneviève, patronne de Paris, issu du cloître de la sacristie. Si l’ensemble des vitraux a été épargné par les flammes – de même que les peintures murales et le grand orgue -, ils étaient très encrassés avant l’incendie et ont subi une avalanche de poussière ; ils nécessitent un nettoyage approfondi. Les vitraux des 39 baies hautes de la nef, du chœur et du transept ont été déposés et ont été restaurés par neuf ateliers de maîtres verriers à travers la France et un en Allemagne.​

    « On en a profité pour réparer les dommages antérieurs à l’incendie, dus aux effets du temps – certaines pièces de verre ont été remplacées, d’autres ont nécessité un recerclage en plomb, d’autres encore ont été recolorées pour jouer sur les ombres et les lumières » , explique un expert. Quant aux peintures murales, un chantier test mené sur deux chapelles – une aux murs peints, l’autre non -, à l’hiver 2020, lors de la phase de sécurisation, a permis de définir le protocole de nettoyage et de restauration, validé scientifiquement avant d’être appliqué aux intérieurs de l’édifice.

    La Cour des comptes a donné quitus pour la qualité de la gestion ​

    La valorisation de chaque corps de métier, voilà le fil rouge de cette maison du chantier et des métiers. « Mettre en valeur le savoir-faire mais aussi susciter des vocations », insiste le général. Si la main-d’œuvre ne manque pas à l’appel pour le chantier de Notre-Dame, l’établissement public souhaite bénéficier de l’extraordinaire intérêt qu’il génère auprès du grand public pour faire connaître les expertises indispensables à la renaissance de la cathédrale. « Nos appels d’offres ont obtenu les réponses nécessaires et les compétences sont au rende z-vous. Mais nous savons que les entreprises ont du mal à recruter. Ces métiers superbes ont besoin de se faire connaître pour attirer des vocations », abonde Philippe Jost. Non sans séduire dès le plus jeune âge. « Cet espace s’adresse aussi bien aux amoureux du patrimoine qu’aux scolaires. »

    ​Beaucoup réalisent l’ampleur des travaux effectués grâce à la générosité des donateurs. À elles seules, les trois premières fortunes françaises, les familles Arnault, Bettencourt et Pinault, ont donné environ 500 millions d’euros sur un total de 846 millions récoltés pour la restauration de Notre-Dame. Le général Georgelin peut être satisfait. L’automne dernier, la Cour des comptes a donné quitus à l’établissement pour la qualité de sa gestion. De l’aide financière, le diocèse en aura ensuite besoin pour l’aménagement intérieur. L’appel aux dons pour l’entretien du patrimoine religieux ne fait sans doute que commencer.

    www.rebatirnotredamedeparis.fr

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    L'Humanité

    Environnement. Purifier l’air des villes avec différentes essences d’arbres

    Actu

    Une étude montre que plus la diversité des arbres en ville est grande, plus les polluants de nature différente sont absorbés. Conifères ou feuillus, les arbres n’ont pas les mêmes spécificités pour capter les particules fines…  Explications.

    Jérémie Bazart

    Depuis plusieurs mois, ces pages se font l’écho de découvertes récentes à propos de l’impact des espaces arborés en ville sur la santé.

    Cette fois-ci, c’est vers la Suède qu’il faut se tourner. « On sait depuis plus de quinze ans, grâce à de la modélisation et des observations empiriques, que la végétation urbaine a le potentiel pour améliorer la qualité de l’air. En 2011, des chercheurs ont démontré l’importance du rôle des arbres urbains dans l’élimination de la pollution atmosphérique mais sans quantifier l’importance de cet effet », expliquent les chercheurs de l’université de Göteborg dans un article (1) paru fin 2022.

    Deux familles de polluants atmosphériques

    L’équipe s’est intéressée à deux familles de polluants atmosphériques qui appartiennent aux composés aromatiques polycycliques : celle des dibenzothiophènes (DTP), et celle des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP, voir encadré ci-dessous).

    Il existe en effet un lien, maintes fois prouvé, entre l’exposition aux polluants atmosphériques et un risque accru de maladies cardio-vasculaires et respiratoires.

    Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)

    Ces composés chimiques forment une famille de plus de 100 molécules émises dans l’atmosphère par des sources diverses. Les HAP sont liés à des processus de combustion incomplète de matières fossiles (charbon, gaz, pétrole) issues de processus industriels ou domestiques (fumée de la cuisine, feux de cheminée, tabagisme…).

    Leur durée de vie dans l’environnement varie fortement d’un composé à l’autre. Les risques associés à ces composés sont principalement liés à une exposition chronique, car les HAP présentent des concentrations dans l’environnement relativement faibles. Cependant, sur la durée, ils forment des dépôts sur les végétaux et contaminent aussi les eaux de surface. De fait, ils peuvent s’accumuler dans la faune et la flore.

    Plusieurs HAP sont classés par le Centre international de recherche sur le cancer comme des substances cancérogènes, mutagènes et cytotoxiques. C’est pourquoi leurs émissions, leur production et leur utilisation sont réglementées.

    Source : Airparif

    « Dans les villes, le trafic est la principale source de ces polluants, qui sont rejetés en raison d’une combustion incomplète dans les moteurs. Nous avons étudié les concentrations de ces polluants dans les feuilles des arbres du jardin botanique de Göteborg. Cette collection offre une occasion unique de tester de nombreuses espèces différentes avec des conditions environnementales contrôlées et une exposition aux polluants atmosphériques identique autorisant les comparaisons », poursuivent les auteurs dans leur article.

    Feuillus et conifères sont complémentaires

    Ils ont ainsi pu observer des changements dans le contenu, en polluants atmosphériques, des feuilles au fil du temps et détecter des variations entre les espèces. Leurs analyses ont porté sur 11 espèces d’arbres : 7 feuillus (comme le bouleau, le châtaignier ou le peuplier), 3 conifères à feuilles persistantes (de la famille des pins par exemple) et une à feuilles caduques (c’est le cas du mélèze).

    « Les résultats de notre étude montrent que les conifères absorbent généralement plus de HAP gazeux que les feuillus. Ce qui peut être considéré comme un avantage », affirment les botanistes. La publication explique que ces mêmes espèces agissent d’ailleurs comme une sorte de purificateur d’air en hiver, lorsque la pollution de l’air est généralement la plus élevée.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Par ailleurs, il semblerait également que leurs aiguilles absorbent les polluants atmosphériques durant de nombreuses années. Mais les feuillus ne sont pas en reste, puisqu’ils auraient un rôle important dans le nettoyage de l’air. En effet, la plus grande surface de contact de leurs feuilles aiderait les particules à se déposer…

    Vers une planification urbaine raisonnée

    « Les disparités d’absorption entre les espèces sont très importantes. Le mélèze, qui perd ses aiguilles chaque automne, a été le meilleur aux tests d’absorption des polluants », poursuivent les chercheurs. Cependant, les feuilles et les aiguilles ne décomposent pas les polluants, qui se retrouvent finalement dans le sol lorsqu’elles tombent et se décomposent.

    Toute l’actualité scientifiquedécryptée par nos journalistes spécialisésAnna Musso, Jérémie Bazart et Marie Cygler.

    Néanmoins, suffit-il de remplir les rues d’arbres pour améliorer la qualité de l’air ? Non, car, selon les botanistes, « une allée d’arbres dans un dédale de rues étroites peut réduire le débit d’air, ce qui a pour effet de concentrer localement les polluants. C’est pourquoi, lorsqu’il n’y a pas de vent, il est préférable de mettre en place une végétation plus basse, comme des haies par exemple ».

    La conclusion de l’article des chercheurs porte en fait sur l’intérêt d’une planification urbaine minutieuse. Ainsi, multiplier les espèces d’arbres ainsi que leurs tailles apporterait un élément supplémentaire dans la purification de l’air pour aménager des villes durables… tout en diminuant, bien sûr, les émissions de polluants.

    (1) « Differences in accumulation of polycyclic aromatic compounds (PACs) among eleven broadleaved and conifer tree species », dans « Ecological Indicators », décembre 2022

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    pollution de l'airarbres
    New York Times - World

    Las baterías usadas de coches estadounidenses enferman a los trabajadores mexicanos

    La extracción de plomo de baterías de automóvil, muchas de ellas procedentes de Estados Unidos, en algunas plantas de reciclaje del norte de México ha provocado altos niveles de contaminación por plomo, según un nuevo informe.

    Después de que unos análisis mostraron altos niveles de plomo en el cuerpo de Azael Mateo González Ramírez, su supervisor en una planta de baterías recicladas en el norte de México lo instó a seguir trabajando.Credit...Alejandro Cegarra para The New York Times

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    Por Steve Fisher

    Photographs by Alejandro Cegarra

    Una tarde de 2019, después de regresar a casa de su trabajo en una planta de reciclaje de baterías de automóviles en el norte de México, Azael Mateo González Ramírez dijo que tenía mareos, le dolían los huesos y sentía la garganta áspera. Luego le dio dolor de estómago, y sufrió episodios de diarrea.

    González trabajaba en una planta de Monterrey donde manipulaba baterías usadas de automóviles, muchas procedían de Estados Unidos, y extraer plomo era una parte del proceso. El trabajador, de 38 años, apilaba las baterías cerca de grandes contenedores de polvo de plomo.

    Según González, las pruebas médicas mostraron que tenía altos niveles de plomo en su cuerpo. Los expertos coinciden en que ningún nivel de plomo es seguro y que, con el tiempo, puede provocar daños neurológicos y gastrointestinales.

    Su supervisor insistió en que siguiera trabajando.

    La ciudad de Monterrey, ubicada a tres horas en coche desde Texas, se ha convertido en la mayor fuente de baterías de automóvil de Estados Unidos. En la última década se ha registrado un crecimiento constante del envío de baterías usadas estadounidenses a México, según la Agencia de Protección Ambiental de EE. UU. (EPA, por su sigla en inglés).

    El aumento de los envíos de baterías se produce mientras un informe publicado el lunes reveló que hay niveles significativamente altos de plomo en muchas instalaciones, lo que deja a los trabajadores en una situación vulnerable ante un metal tóxico que plantea graves riesgos para la salud humana.

    Las muestras de suelo tomadas afuera de seis plantas de reciclaje de baterías en Monterrey, en 2021, revelaron niveles de plomo muy por encima del límite legal en México, según el informe de Occupational Knowledge International, una organización de salud pública sin ánimo de lucro con sede en San Francisco, y Casa Cem, un grupo ecologista mexicano.

    Aunque la normativa mexicana estipula que las instalaciones deben eliminar el plomo del suelo contaminado y pueden ser clausuradas por infringir las normas medioambientales, los registros del gobierno mexicano muestran que en los últimos años se han cerrado pocas plantas.

    La laxitud de las leyes medioambientales mexicanas y su aplicación aún más laxa animan a las empresas estadounidenses a llevar baterías usadas en ese país, donde la mano de obra es más barata y los sindicatos son más débiles, señalaron los expertos en derechos laborales y salud ocupacional.

    “Los trabajadores de esas plantas son envenenados día tras día y, a menudo, ellos mismos no lo saben”, dijo Perry Gottesfeld, director de Occupational Knowledge International. “No reciben la formación necesaria, no disponen del equipo adecuado y no operan en instalaciones que tengan una ventilación adecuada”.

    En los últimos 10 años, el número de baterías de automóvil enviadas a México desde Estados Unidos ha crecido casi un 20 por ciento, según los registros de la EPA incluidos en el estudio de ambas organizaciones. Los datos de la EPA muestran que, en 2021, más del 75 por ciento de todas las baterías estadounidenses usadas se exportaron a ese país.

    En las plantas de reciclaje, el plomo se extrae de las baterías, se tritura, se funde y se convierte en lingotes que se utilizan para fabricar nuevas baterías.

    El mayor fabricante de baterías de automóviles del mundo, Clarios, con sede en Milwaukee, Wisconsin, compró dos plantas en Monterrey en 2019, y el informe encontró niveles de plomo en el suelo afuera de sus instalaciones que estaban muy por encima del límite legal en México de 800 partes por millón. (Las muestras en el reporte fueron probadas y analizadas por un laboratorio independiente).

    En una planta de Clarios, una muestra de suelo arrojó niveles de plomo de 15.000 partes por millón, mientras que en la otra instalación, una muestra mostró 3800 partes por millón de plomo.

    En 2021, Clarios cerró su última planta de reciclaje de baterías de automóviles en Estados Unidos en Carolina del Sur, tras una serie de multas de la EPA por infracciones relacionadas con la contaminación del aire, los residuos peligrosos y el transporte inadecuado de baterías de plomo.

    El envío de baterías a México le ahorraría a la empresa un 25 por ciento en costos de reciclaje, según una presentación de Clarios ante la Comisión de Bolsa y Valores.

    “Ciertamente, hay un ahorro de costos si no hay que preocuparse por actualizar las instalaciones para cumplir con las normas que están en vigor en EE. UU.”, dijo Gottesfeld.

    Una portavoz de Clarios declaró que en las instalaciones de la empresa se aplican “estrictos protocolos de seguridad y proporcionamos a nuestros empleados equipos de protección de última generación”.

    “Trabajamos con las autoridades locales en materia de salud, seguridad y medioambiente para garantizar que nuestras instalaciones no solo cumplen las normas, sino que son un punto de referencia para nuestro sector”, declaró Ana Margarita Garza-Villarreal, la portavoz.

    Aunque la agencia federal de medioambiente de México está facultada para cerrar las plantas que incumplan las normas medioambientales, los documentos muestran que solo en cuatro ocasiones, durante los últimos 23 años, las autoridades han cerrado temporalmente algunas secciones de las plantas de reciclaje de pilas por contaminación del aire y el suelo.

    La legislación mexicana exige que las plantas dispongan de sistemas de filtración para eliminar la propagación del polvo de plomo y que las empresas proporcionen mascarillas a los trabajadores. Pero algunos sistemas de filtrado están anticuados o se estropean, el uso de mascarillas no se aplica estrictamente y los contenedores de polvo de plomo se encuentran en zonas de trabajo que no están correctamente ventiladas, según las entrevistas realizadas por el Times a 15 trabajadores actuales y antiguos de plantas de reciclaje de baterías en Monterrey.

    Óscar Nuñez, de 32 años, dijo que trabajó en una planta de reciclaje propiedad de una empresa mexicana donde la ventilación no funcionaba bien y el polvo de plomo penetraba en sus guantes.

    “Era como una cárcel ahí”, dijo Núñez, quien renunció a los tres meses por temor a su salud.

    Elizabeth Coronado era enfermera en una planta de Monterrey propiedad del Grupo Gonher, donde trabajó González, y se encargaba de supervisar la salud de los trabajadores en zonas de alta exposición al plomo.

    De los aproximadamente 300 trabajadores cuyas muestras de sangre analizaba cada tres meses, dijo que un tercio de ellos tenía 50 microgramos de plomo por decilitro de sangre en su organismo. En 2022, el promedio de los trabajadores de reciclaje de baterías en Estados Unidos era de nueve microgramos, según un grupo comercial de baterías.

    Los expertos en plomo en Estados Unidos dicen que los trabajadores cuyo nivel de plomo alcanza los 30 microgramos de plomo por decilitro de sangre deben ser retirados de la fuente del metal.

    “Es alarmante”, dijo Coronado, quien dejó la planta en 2021 y ahora trabaja en una clínica local.

    Coronado dijo que la empresa solía darles a los trabajadores con altos niveles de plomo multivitaminas y leche pero, según los expertos, eso no hará nada para mejorar la exposición al plomo. Dicen que, en vez de eso, los tratamientos más eficaces incluyen darles a los pacientes medicamentos que se enfocan en el plomo presente en el cuerpo y lo elimina.

    El Grupo Gonher no respondió a una solicitud de comentarios.

    Aunque ninguna cantidad de plomo en el cuerpo es segura, niveles como los encontrados en los trabajadores de la planta de Gonher pueden tener graves consecuencias, dijo Michael Kosnett, experto en exposición al plomo en el lugar de trabajo y profesor adjunto asociado de la Escuela de Salud Pública de Colorado.

    “No debe tolerarse”, dijo. “Entre los efectos nocivos a largo plazo, más significativos, que se asocian al plomo en la sangre en las etapas de adolescencia o de mayor edad se encuentra un riesgo documentado de muerte por enfermedad cardiaca”.

    González dijo que se había ofrecido a tapar los contenedores que contenían polvo de plomo. Pero su supervisor le dijo que no era una prioridad.

    González aseguró que fue despedido de la planta en 2021 como parte de lo que la empresa le dijo que era una reestructuración. En sus cinco años en la planta, dijo, nunca había faltado un día al trabajo y cree que, en parte, fue despedido por las preocupaciones que planteó en repetidas ocasiones sobre la exposición al plomo.

    González Ramírez, quien ahora trabaja alquilando equipos de música para eventos privados, dijo que sus amigos que trabajan en la planta de reciclaje afirman que poco ha cambiado.

    “Hay mucho veneno ahí”, dijo.

    Chantal Flores y Lorena Ríos colaboraron con reportes desde Monterrey.

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    Valeurs Actuelles

    Hausse de la TVA sur le marché de l’art : la grande hypocrisie du gouvernement

    Valeurs actuelles. Bruxelles a adopté l’an dernier à l’unanimité une directive, qui doit à présent être transposée, qui multiplie par près de 4 le taux de TVA (de 5,5% à 20%) sur les importations d’œuvres d’art en provenance de pays autres que l’Union européenne. Quelles conséquences craignez-vous ? Eric Turquin. Le vrai sujet, c’est que le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait ; pire, c’est Bruno Le Maire, lui-même, qui a signé cette directive l’an dernier en tant que président du Conseil. C’est comme si un conseil municipal votait à l’unanimité pour qu’une autoroute traverse son village. Sans même prendre l’avis de ses habitants : ni les marchands d’art, ni les galeristes, ni les maisons de vente aux enchères n’ont été consultés. Nous aimerions entendre la ministre de la Culture s’exprimer sur le sujet. La France est le seul pays européen à disposer d’un marché d’art conséquent. Il représente 7 % du marché mondial et plus de la moitié du marché des 27 pays européens. Notre pays compte plus d’un millier de galeries, des fondations privées de renommée mondiale, qu’il s’agisse de la Fondation Louis Vuitton ou de la Pinault Collection à la Bourse du Commerce-, des maisons de ventes aux enchères Drouot, Artcurial, Christies et Sothebys qui appartiennent aujourd’hui à des Français. Le marché de l’art fait vivre des antiquaires et galeristes mais aussi des assureurs, des transporteurs, photographes, restaurateurs etc.

    Le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait.

    Les défenseurs du patrimoine ne seraient finalement pas si nombreux parmi nos gouvernants ? Cette directive illustre l’hypocrisie du système ; les défenseurs du patrimoine poussent des hauts cris quand un tableau d’un artiste français quitte la France mais taxeraient à l’importation la couronne de Charlemagne. En réalité, ce qui les intéresse, c’est l’augmentation des collections publiques, sans vraiment se soucier du patrimoine national qui comprend aussi les biens en mains privées qui entrent sur le territoire français. Souvenez-vous, lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %. C’est vous dire l’absurdité du système. Cette directive aura un double effet : pousser les collectionneurs à conserver les œuvres d’art hors de France et décourager les vendeurs étrangers de vendre en France.

    Est-ce le principe même de cette taxe qui est regrettable ? Le principe d’une taxe à l’importation sur les œuvres d’art est un contresens. Elle a été introduite en 1994 suite à une directive européenne et dès la fin des années 90, la commission des Finances de l’Assemblée nationale tirait la sonnette d’alarme, jugeant que cette taxe avait deux conséquences : un détournement de trafic de Paris vers Londres, pour bénéficier d’une détaxe de TVA, et une incitation, pour les vendeurs étrangers, à choisir les États-Unis plutôt que l’Europe. Ce fut le cas pour les Japonais, grands vendeurs des tableaux acquis très chers dans les années 1980 qui ont tous choisi New-York pour éviter les fameux 5,5 %, que les États-Unis ne prélèvent pas.

    Lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %.

    La taxe à l’importation vise à protéger le marché européen. Le système fiscal a été pensé pour encourager les exportations de produits industriels, de sucre, de blé… et décourage les importations de ces biens et protéger le marché intérieur. Autant l’export de biens et services industriels ou agricoles enrichit notre pays, autant en matière d’art, c’est le phénomène inverse. Si demain, un galeriste parisien a le choix pour vendre une œuvre entre deux clients, un musée français et un musée américain, il vendra hors TVA au second, plutôt qu’au premier. La France s’appauvrit par ses exportations d’œuvres d’art mais s’enrichit par leur importation. C’est pour cela qu’il est incompréhensible de vouloir taxer encore plus lourdement les importations d’œuvres d’art.

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    L'Humanité

    Télévision . Cabillaud, coup de griffes et ambition

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    La pêche en Islande ? Ce n’est pas le sujet le plus « sexy » de la terre, avouent les créateurs de Blackport. Pourtant, cette série âpre est l’une des révélations de l’année.

    Caroline ConstantBlackport

    Ce n’est ni une fiction policière ni une histoire d’amour. Mais un pan de l’histoire sociale et économique islandaise que raconte la série Blackport. Le tout en partant du cœur de son activité : la pêche. Avec des personnages hauts en couleur, éminemment romanesques, mais qui vont faire leur petite fortune sur le dos de leurs compatriotes, et changer l’économie du pays.

    L’action commence en 1983. Dans une petite bourgade de l’ouest de l’Islande, l’heure est à la crise : devant la surpêche de cabillaud, les autorités ont pris la décision d’instaurer des quotas. Seuls les chalutiers autorisés pourront désormais prendre la mer. Jon (Gisli Örn Gardarsson), maire de Blackport, tente de récupérer pour sa ville la gérance de l’un de ces chalutiers. Il a prévu d’en confier le commandement à son frère, Torfi, alcoolique invétéré. Quand l’affaire tourne vinaigre, Harpa (Nina Dögg Filippusdottir), la secrétaire de mairie et maîtresse de Jon, a l’idée de racheter le chalutier, avec un couple d’amis. La dame a de l’ambition : elle veut aussi mettre la main sur l’usine délabrée de conditionnement de poisson, et donner à son affaire une dimension internationale. Petit à petit, la pêche, qui constitue la base économique de ce pays, va être concentrée entre quelques mains de seigneurs, dont Harpa devient l’une des principales figures, tandis que Jon, de maire, devient député, puis ministre… de la Pêche.

    Une femme puissante dans un monde d’hommes

    La série s’étend de 1983 à 1991. On y croise évidemment des téléphones à cadran en bakélite et des Walkman, mais surtout une société malade, dans la misère, le dénuement et l’alcoolisme. La série met en avant une femme puissante, Harpa, dans une société et une époque qui ne leur font pas de cadeaux, encore moins quand elles sont d’origine modeste. « Dans un monde d’hommes, nous voulions des personnages féminins forts », assure Gisli Örg Gardarsson dans les colonnes de l’Humanité magazine du 16 mars. La série, au-delà même de la transformation de la société islandaise, montre aussi, hélas, que le problème de la surpêche et de ses conséquences sur l’océan et les hommes n’est pas nouveau.

    Blackport a été écrite et réalisée par une troupe de théâtre, la compagnie Vesturport de Nina Dögg Filippusdottir et Björn Hlynur Haraldsson. C’est un « projet local, sur notre histoire, qui nous tenait à cœur », et inspiré de faits réels, raconte l’interprète d’Harpa. La série, en huit épisodes, démontre une fois de plus que la matière sociale est un terreau d’histoires incroyables. Blackport a connu un gros succès d’audience en Islande, et a remporté le grand prix de Séries Mania en 2021.

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    New York Times - World

    Pandemia de la COVID-19

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    Nuevos datos vinculan los orígenes de la pandemia con perros mapache en el mercado de Wuhan

    En unas muestras que dieron positivo para coronavirus, un equipo de investigación internacional encontró material genético de animales, incluidas grandes cantidades que coincidían con perros mapache.

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    Por Benjamin Mueller

    Ben Mueller ha estado cubriendo el coronavirus, incluido sus consecuencias, tratamiento y orígenes, desde su aparición a principios de 2020.

    Un equipo internacional de expertos en virus declaró el jueves que encontraron datos genéticos de un mercado en Wuhan, China, que vincula el coronavirus con los perros mapache que se venden allí, lo que añade evidencia al argumento de que la peor pandemia en un siglo podría haber sido provocada por un animal infectado que estaba siendo vendido a través del comercio ilegal de vida silvestre.

    Los datos genéticos se extrajeron de muestras tomadas dentro y en los alrededores del Mercado Mayorista de Mariscos de Huanan desde enero de 2020, poco después de que las autoridades chinas clausuraran esas instalaciones debido a las sospechas de que estaban relacionadas con el brote de un nuevo virus. Para ese entonces, los animales ya no estaban allí, pero los investigadores tomaron muestras en paredes, pisos, jaulas de metal y carritos que a menudo se usan para transportar jaulas de animales.

    En las muestras que dieron positivo para coronavirus, el equipo de investigación internacional encontró material genético de animales, incluidas grandes cantidades que coincidían con perros mapache, afirmaron tres científicos involucrados en el análisis.

    La mezcla del material genético del virus y el animal no prueba que un perro mapache estuviera infectado. Incluso si un perro mapache hubiese sido infectado, no estaría claro que el animal haya propagado el virus a las personas. Otro animal podría haberle transmitido el virus a las personas, o alguien infectado con el virus podría habérselo transmitido a un perro mapache.

    Sin embargo, el análisis estableció que los perros mapache —animales peludos que están relacionados con los zorros y que se sabe que son capaces de transmitir el coronavirus— depositaron firmas genéticas en el mismo lugar donde se recolectó material genético del virus, afirmaron los tres científicos. Esa evidencia es consistente con un posible escenario en el que el virus haya “saltado” a los humanos desde un animal salvaje, explican los investigadores.

    Aún no se ha publicado el informe con todos los detalles de los hallazgos del equipo de investigación internacional. Su análisis fue divulgado por primera vez por The Atlantic.

    Con seguridad, los nuevos datos atizarán el debate sobre los orígenes de la pandemia, aunque no resuelva la interrogante de cómo se inició.

    En las últimas semanas, la llamada teoría de la fuga de laboratorio, que plantea que el coronavirus surgió de un laboratorio de investigación en Wuhan, ganó impulso gracias a una nueva evaluación de inteligencia del Departamento de Energía de Estados Unidos y audiencias dirigidas por el nuevo liderazgo republicano de la Cámara de Representantes.

    Pero los datos genéticos del mercado ofrecen algunas de las pruebas más tangibles sobre cómo el virus podría haberse propagado de animales salvajes, fuera de un laboratorio, a las personas. También sugiere que los científicos chinos no han proporcionado un recuento completo de la evidencia que podría completar los detalles sobre cómo se propagó el virus en el mercado de Huanan.

    Jeremy Kamil, virólogo del Centro Shreveport de Ciencias de la Salud de la Universidad Estatal de Luisiana, quien no participó en el estudio, afirmó que los hallazgos demuestran que “las muestras del mercado que tenían los primeros linajes de covid en ellos estaban contaminadas con lecturas de ADN de animales salvajes”.

    Kamil dijo que eso no llegaba a ser una evidencia concluyente de que un animal infectado había desencadenado la pandemia. Sin embargo, dijo que “eso realmente centra la atención, de manera profunda, en el comercio ilegal de animales”.

    Los científicos chinos ya habían publicado un estudio que analizó las mismas muestras del mercado en febrero de 2022. Esa investigación reportó que las muestras habían dado positivo para el coronavirus, pero sugirió que el virus provenía de personas infectadas que estaban comprando o trabajando en el mercado, en vez de los animales que se vendían allí.

    En algún momento, esos mismos investigadores, incluidos algunos afiliados al Centro Chino de Control y Prevención de Enfermedades, publicaron los datos sin procesar de las muestras tomadas en el mercado en GISAID, un archivo internacional de secuencias genéticas de virus (los intentos de contactar a los científicos chinos por teléfono el jueves 16 de marzo no tuvieron éxito).

    Florence Débarre, bióloga evolutiva del Centro Nacional de Investigación Científica de Francia, explicó en una entrevista que el 4 de marzo estaba buscando en esa base de datos información relacionada con el mercado de Huanan cuando, por casualidad, notó que aparecían más secuencias de lo habitual. Confundida sobre si contenían nuevos datos, Débarre los apartó. Al volver a iniciar sesión la semana pasada, descubrió que contenían una gran cantidad de datos sin procesar.

    Los expertos en virus habían estado esperando esos datos de secuencias sin procesar del mercado desde que se enteraron de su existencia en el informe chino de febrero de 2022. Débarre dijo que alertó a otros científicos, entre ellos los líderes de un equipo que el año pasado publicó un conjunto de estudios que señalaba al mercado como el lugar de origen.

    La semana pasada, un equipo internacional —que incluía a Michael Worobey, biólogo evolutivo de la Universidad de Arizona; Kristian Andersen, virólogo del Instituto de Investigación Scripps en California; y Edward Holmes, biólogo de la Universidad de Sídney— comenzó a extraer los nuevos datos genéticos.

    Una muestra en particular llamó su atención. Había sido tomada de un carrito vinculado a un puesto específico en el mercado de Huanan que Holmes visitó en 2014, dijeron los científicos involucrados en el análisis. Holmes descubrió que ese puesto contenía perros mapache enjaulados encima de otra jaula que contenía aves, es decir, exactamente el tipo de entorno propicio para la transmisión de nuevos virus.

    El equipo de investigación descubrió que la muestra tomada de un carrito en ese lugar a principios de 2020 contenía material genético del virus y de un perro mapache.

    “De manera relativamente rápida pudimos darnos cuenta de que al menos en una de estas muestras había mucho ácido nucleico de perro mapache, junto con ácido nucleico del virus”, afirmó Stephen Goldstein, virólogo de la Universidad de Utah que trabajó en el nuevo análisis (los ácidos nucleicos son los componentes químicos básicos que transportan la información genética).

    Después de que el equipo internacional tuvo acceso a los nuevos datos, algunos científicos involucrados en el análisis dijeron que se comunicaron con los investigadores chinos que subieron los archivos con una oferta para colaborar, siguiendo las reglas del archivo en línea. Acto seguido, las secuencias desaparecieron de GISAID.

    No se sabe con certeza quién los eliminó o por qué fueron eliminados.

    Débarre afirmó que el equipo de investigación estaba buscando más datos, incluidos algunos de muestras del mercado que nunca se divulgaron. “Lo importante es que todavía hay más datos”, dijo.

    Los científicos involucrados en el análisis afirmaron que algunas de las muestras también contenían material genético de otros animales y de humanos. Angela Rasmussen, viróloga de la Organización de Vacunas y Enfermedades Infecciosas de la Universidad de Saskatchewan en Canadá, trabajó en el análisis y afirmó que la presencia del material genético humano era de esperarse porque las personas compraban y trabajaban allí y los casos humanos de covid fueron vinculados al mercado.

    Sin embargo, Goldstein advirtió: “No tenemos un animal infectado, y no podemos probar definitivamente que había un animal infectado en ese puesto”. El material genético del virus es lo suficientemente estable, dijo, como para no tener claro cuándo con exactitud se depositó en el mercado. Goldstein afirmó que el equipo seguía analizando los datos y que no tenía la intención de que su análisis se hiciera público antes de publicar un informe.

    “Pero, como a los animales que estaban en el mercado no se les tomaron muestras en ese momento, esto es lo mejor que podemos obtener”, dijo.

    Benjamin Mueller es reportero de salud y ciencia. Anteriormente, cubrió la pandemia de coronavirus como corresponsal en Londres y la policía en Nueva York. @benjmueller

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    BBC

    Soccer AM: Sky confirms plans to cancel football show after 28 years

    Sky Sports is planning to cancel Soccer AM after nearly three decades on air.

    The programme has been a fixture on Saturday mornings since 1995, with its light-hearted mixture of football chat, celebrity guests and wacky games.

    The broadcaster is proposing the final edition should be on 27 May, at the end of the current football season.

    Sky noted the "evolving needs of our customers", adding: "We now go into a period of consultation to discuss the proposed changes with our people."

    A Sky spokesman told BBC News: "Soccer AM has played an important role in our coverage of football for the past three decades and we continually adapt to the evolving needs of our customers.

    "We are unable to provide more detail while these consultations are under way."

    According to the Sun, staff at the programme were told about the cancellation on Tuesday and that their jobs would probably be made redundant in May.

    Previously hosted by Helen Chamberlain and Tim Lovejoy, the programme is currently fronted by John Fendley and ex-footballer Jimmy Bullard.

    Pundit Chris Kamara, who was a regular on the show, was among those posting fond memories after hearing the news.

    Just heard that @SoccerAM is finishing at the end of the season. I had 14 years of going through Premier League & @EFL clubs dressing rooms. Training with Clubs for features & basically having a laugh 😂 Fun part of my time at Sky 🤣 pic.twitter.com/7FbqUonB2f

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    France24 - World

    'Japa': The mass exodus of Nigeria's youth

    Issued on: 09/03/2023 - 21:28Modified: 09/03/2023 - 21:37

    Sam BALL

    The term "japa" comes from the Yoruba word meaning to run or flee and, in recent years, has become something of a buzzword on the streets of cities such as Lagos as a growing number of often young, educated Nigerians look to move abroad to escape unemployment, inflation and low salaries. But this exodus is leaving the country facing a brain-drain, while some warn that those who leave may not find the life they are hoping for abroad.

    Valeurs Actuelles

    Trimestre anti-inflation : des associations de consommateurs dénoncent l’opération de Bruno Le Maire

    Lundi 6 mars, le gouvernement dévoilait de nouvelles mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français, alors même que l’inflation les touche de plein fouet. Un trimestre anti-inflation « dispositif massif, efficace, protecteur » selon les propres mots du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Seulement, cette opération commerciale ne semble pas avoir convaincu les consommateurs. En effet, trois associations ont écrit une lettre ouverte à la Première ministre, Élisabeth Borne, afin de lui faire part des critiques concernant ce « trimestre anti-inflation », indique le Figaro.

    Censée entrer en vigueur, du 15 mars pour se terminer au 15 juin, l’opération consiste à laisser la grande distribution décider librement d’un « prix le plus bas possible » sur une sélection de produits. Un manque de contrainte de la part de l’exécutif qui a fortement agacé les associations de consommations que sont l’UFC-Que-Choisir, Familles Rurales, ainsi que Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV). Pour ces dernières, le gouvernement « se contente aujourd’hui de s’en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu’elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing) ».

    Les marges minimales imposées aux distributeurs en ligne de mire

    Afin d’améliorer les mesures de cette opération, les associations proposent au gouvernement de plutôt suspendre la disposition « SRP+10 ». Celle-ci oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10% plus chers que les prix auxquels les enseignes les ont achetés. Cette disposition devait au départ protéger le revenu des agriculteurs, mais la suspension de cet « encadrement du seuil de revente » pourrait bien être très utile pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.

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    BBC

    Johnson's questionable comments on Partygate scandal

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    The Commons Privileges Committee will quiz former prime minister Boris Johnson on Wednesday. They'll ask if when he made these comments, he inadvertently, recklessly or intentionally misled Parliament.

    Mr Johnson accepts that some of his statements about lockdown parties at Downing Street turned out to be incorrect, but insists that he did not mislead MPs on purpose.

    Video journalist: Thomas Mason

    El País (ESP)

    SANS TITRE

    La col es una hortaliza característica de los meses más fríos del año que, a pesar de no gozar de gran popularidad, tiene unas cuantas ventajas: se pueden preparar con ella platos calientes –farcellets o rollitos de col, el trinxat o gratén de col blanca y queso azul– o fríos como una ensalada asiática de col, con zanahoria y perejil o con apionabo y chirivía, aguanta bastantes días en la nevera y rinde muchísimo (con una col alimentas a tu familia y la del vecino).

    En esta ocasión la mezclamos con naranja, frutos secos garrapiñados con un toque picante y una vinagreta de tomillo. Vamos por partes. Primero, la col: yo he utilizado col blanca pero se puede preparar también con col lombarda. Sea cual sea la elegida, puede que te resulte demasiado dura para comerla cómodamente en crudo por lo que, si tienes tiempo, te recomiendo que la ablandes con sal tal y como indicamos en la receta. Se trata de un mero proceso de osmosis: cuando añades sal a un vegetal esta provoca que parte de su agua sea expulsada y pierda así cierta estructura (algo que conviene hacer con la col, pero no con una lechuga, por ejemplo). Al mismo tiempo, la col se va aderezando, por lo que son dos puntos a favor para ese proceso.

    Segundo, los frutos secos garrapiñados: es sencillo prepararlos pero puedes ponerlos simplemente tostados si no te apetece hacer este paso o no quieres comer azúcar. El punto picante del pimentón le va muy bien a la col -muestra de ello es el kimchi- pero no tienes por qué dárselo sí o sí con esta especia, puedes sustituirlo por unas gotitas de cualquier salsa picante que te guste añadidas al aliño y chimpún.

    Los demás ingredientes y pasos de esta receta no tienen ningún tipo de ciencia. Si no te gusta la naranja o justo no tienes en casa también puedes preparar esta ensalada con mandarina o pomelo. Respecto al tomillo, te recomiendo encarecidamente que lo emplees fresco ya que su aroma es más ligero, herbal y cítrico que el seco. Esta ensalada va muy bien con carnes o pescados con cierto contenido graso: un lomo de salmón a la plancha o unas costillas de cerdo pueden ser su pareja perfecta.

    Dificultad

    Encontrar tomillo fresco.

    Ingredientes

    Para 4 personas, como guarnición

    • 500 g de col blanca
    • 1 naranja
    • 100 g de frutos secos a elección
    • 50 g de azúcar blanco
    • 50 g de agua
    • 1 cucharadita de pimentón ahumado picante
    • 1 cucharadita de mostaza de Dijon
    • 3 o 4 ramitas de tomillo fresco
    • 4 cucharadas de aceite de oliva virgen extra
    • Sal fina
    • Pimienta negra recién molida

    Preparación

    1. Cortar la col en juliana muy fina y ponerla en un bol. Añadir sal -la misma cantidad que utilizarías para aliñarla-, mezclar bien y dejar que repose en la nevera durante una hora como mínimo.

    2. En un cazo mezclar el agua y el azúcar, llevar a ebullición y no removerlo más. Cuando el azúcar se haya disuelto por completo y el almíbar tenga una consistencia viscosa, retirar del fuego (si tienes termómetro, hazlo cuando llegue a 117 ºC). Añadir los frutos secos y remover hasta que el azúcar se cristalice. Devolver el cazo al fuego y esperar hasta que el azúcar caramelice y tenga un tono marrón claro, removiendo de vez en cuando. Añadir el pimentón y una pizca de sal y mezclar. Extender los frutos secos lo más separados posible sobre un papel vegetal y dejar que se enfríen.

    3. Pelar la naranja a lo vivo -en el minuto 1:08 de este vídeo Mikel López Iturriaga te enseña cómo se hace-, cortar los gajos en dos o tres trozos y reservar algunos enteros para decorar.

    4. Exprimir el hollejo restante de la naranja sobre un cuenco o un bote con tapa. Añadir el aceite, las hojas de dos o tres ramitas de tomillo fresco, la mostaza, una pizca de sal -la col ya tiene- y pimienta negra recién molida. Mezclar todo muy bien hasta que emulsione, es decir, estén bien integrados todos los ingredientes.

    5. Aliñar la col y mezclar bien: dejar reposar entre 30 minutos y una hora nuevamente si se busca que se ablande aún más. Añadir los gajos de naranja cortados y una parte de los frutos secos garrapiñados cortados y mezclar suavemente.

    6. Servir y terminar con los gajos de naranja enteros, más frutos secos picados y unas hojitas de tomillo extra.

    Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

    France24 - World

    'All brothers at the front': Ukraine's Roma find acceptance in war

    Issued on: 09/03/2023 - 17:46

    Sam BALL

    The estimated 400,000 Roma scattered across Ukraine have long faced entrenched poverty, discrimination and segregation. But with Roma soldiers fighting on the front lines and members of the community helping Ukrainians in need behind it, some say attitudes are beginning to shift – and hope that it lasts.

    BBC

    The 'dear' friendship of Putin and Xi... in 62 seconds

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    Russia's Vladimir Putin has welcomed China's Xi Jinping to Moscow, as part of a two day visit.

    Appearing in front of cameras, the leaders called each other "dear friend". However, the relationship between the two countries has not always been so positive.

    BBC Russia editor Steve Rosenberg and China correspondent Stephen McDonell examine the complex history between the two presidents and question what the future holds for the nations.

    Video by James McFadden and Suneil Asar.

    Valeurs Actuelles

    « La Syndicaliste » : Henri Proglio riposte

    « En tant que Président d’honneur d’EDF dont le rôle est gravement mis en cause, je tiens à m’élever contre les propos malveillants et dénués de tout fondement, rapportés par certains médias », explique Henri Proglio. Il réagit après la sortie en salle, le 1er mars, du film La Syndicaliste, réalisé par Jean-Paul Salomé et Fadette Drouard, et des commentaires qui ont suivi. Ce film raconte l’histoire de Maureen Kearney, ancienne déléguée CFDT chez Areva, adaptée du livre du même nom, écrit par une journaliste de l’Obs, Caroline Michel-Aguirre.

    Le 17 décembre 2012, Maureen Kearney, qui se trouvait également être secrétaire du comité du groupe européen, est agressée chez elle. Quelques semaines auparavant, elle aurait reçu des menaces parce qu’elle s’était élevée contre un transfert secret de technologie d’Areva par EDF au profit d’un opérateur Chinois pour la construction d’un réacteur nucléaire, et qui ce serait traduit par une saignée sociale en France. Autant dire que pour la lanceuse d’alerte, son agression était forcément liée à cette affaire.

    Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement.

    « La coopération nucléaire avec la Chine s’est toujours faite dans un cadre étatique, connu de tous. Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement et la communication sur ce dossier répondait à toutes les règles d’information des syndicats et des autorités concernées », répond Henri Proglio qui estime avoir « toujours défendu l’action des syndicats et de leurs représentants » ; pour l’ancien patron d’EDF, ils sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises et il reconnaît avoir toujours eu avec eux « un dialogue constructif. » Une enquête pour « violences avec arme, viol, actes de torture et de barbarie, séquestration et menace », a été ouverte et a été refermée dans la foulée, les gendarmes ayant relevé pas mal d’incohérences dans le récit ; parallèlement une autre enquête pour « dénonciation de crime ou délit imaginaire », a été ouverte contre Maureen Kearney ; en 2018, elle est relaxée.

    Le livre fait aussi état d’une agression similaire, en 2006, contre l’épouse d’un ancien cadre de Véolia qui avait dénoncé une histoire de pot de vins. Or, Henri Proglio a présidé cette entreprise entre 2002 et 2012. Autant dire que beaucoup ont rapidement (trop peut-être) fait un lien – à charge – entre ces deux affaires et Henri Proglio.

    D’où sa réaction véhémente : « je n’accepterai aucune insinuation d’une quelconque implication dans les agressions de deux personnes dont j’ignorais même l’existence, écrit-il. Chaque jour apportant son lot d’insultes et de calomnies, par égard pour mes proches, pour les milliers de collaborateurs avec qui j’ai eu l’honneur de travailler chez Veolia et chez EDF, j’ai décidé de me dresser contre les imputations mensongères et les accusations abjectes me concernant, en dépit du mépris qu’elles m’inspirent. » Il a chargé ses avocats, Maîtres Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard, de saisir la justice pour toute diffamation.

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    Valeurs Actuelles

    Retraites : des grévistes coupent l’électricité de la permanence de Gérard Larcher

    Si mardi devait être un « jour noir », il l’a également été dans une moindre mesure pour Gérard Larcher. Lors de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la permanence parlementaire du président LR du Sénat, Gérard Larcher, a été ciblée par une coupure de courant, indique Libération, selon une source de la CGT. Une « mise en sobriété énergétique » qui a eu lieu mardi après-midi à 15 heures alors que le Sénat examinait le texte sur la réforme des retraites. Le courant a été rétabli à 19 heures.

    Plusieurs villes ciblées

    Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait été également victime d’une de ces « actions coups de poing », un peu plus tôt, dans sa ville d’Annonay, en Ardèche. Une action pleinement revendiquée par la GT Mines-Énergies, comme l’a indiqué son secrétaire général, ce mercredi dans une interview de France Bleu Drôme Ardèche : « Ce qu’il s’est passé hier à Annonay ou ailleurs, on le revendique, on l’assume et on en est responsable ».

    Olivier Dussopt a régi ce matin sur France Inter à cette action qu’il juge inacceptable. « Si l’objectif est de m’atteindre, couper l’électricité de ma commune en Ardèche alors que je suis à Paris, je ne suis pas sûr que ce soit très efficace. En tout cas, c’est très injuste », a ainsi déclaré le ministre du Travail. Plusieurs autres villes ont été touchées par ces coupures de courant, notamment à Saint-Vallier, dans la Drôme. L’entreprise Enedis a annoncé avoir déposé plainte dès mardi contre les organisateurs de ces coupures ciblées.

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    France24 - World

    Nigeria's education crisis: 20 million children out of school

    Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49

    Sam BALL

    Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.

    France24 - World

    Will Macron 'Macronsplain' his way out of pension reform anger?

    Issued on: 22/03/2023 - 09:48Modified: 22/03/2023 - 10:17

    Dheepthika LAURENT

    IN THE PRESS – Wednesday, March 22: The French papers look ahead to Emmanuel Macron's live TV interview amid ongoing nationwide anger over pension reforms. In the UK, former PM Boris Johnson is to defend his actions over the Partygate scandal in front of a parliamentary committee that could decide his political future. Also, Japan's baseball team defeats the US to win the World Baseball Classic championship. Finally, Robbie Williams delights by inviting two fans with terrible seats at his Paris concert up on stage!

    President Macron hopes to heal divisions after bruising pensions fight

    FRANCE IN TURMOIL

    Protests, appeals, referendum: What’s next for France’s pension reform?

    Macron defiant as anger simmers over French pension reform

    BBC

    UN warns against 'vampiric' global water use

    A United Nations report has warned of a looming global water crisis and an "imminent risk" of shortages due to overconsumption and climate change.

    The world is "blindly travelling a dangerous path" of "vampiric overconsumption and overdevelopment", the report says.

    Its publication comes before the first major UN water summit since 1977.

    Thousands of delegates will attend the three-day gathering in New York which begins on Wednesday.

    UN Secretary General Antonio Guterres says water, "humanity's lifeblood", is being drained by "unsustainable water use, pollution and unchecked global warming".

    The report, published by UN Water and Unesco, warns that "scarcity is becoming endemic" because of overconsumption and pollution, while global warming will increase seasonal water shortages in both areas with abundant water and those already strained.

    Richard Connor, the lead author of the report, said that about 10% of the global population "currently lives in areas that are high or critical water stress".

    "In our report, we say that up to 3.5 billion people live under conditions of water stress at least one month a year," he told the BBC.

    According to the most recent UN climate report, published Monday by the IPCC expert panel, "roughly half of the world's population currently experience severe water scarcity for at least part of the year".

    Mr Connor told reporters that "uncertainties are increasing" when it comes to global water supply.

    "If we don't address it, there definitely will be a global crisis," he said.

    UN Under Secretary General Usha Rao Monari, who is the official host of the UN Water Conference, told the BBC that resources would need to be managed more carefully in the future.

    "There is enough water on the planet if we manage it more effectively than we have managed it over the last few decades," she said.

    "I think we will have to find new governance models, new finance models, new models of using water and reusing water than ever before. I think that technology and innovation will play a very large role in looking at how to manage the water sector and the use of water."

    The summit, co-hosted by the governments of Tajikistan and the Netherlands, will gather some 6,500 participants, including 100 ministers and a dozen heads of state and government.

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    Valeurs Actuelles

    Montmartre, ses touristes et sa délinquance

    Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.

    Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.

    La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.

    Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.

    Un marché noir à ciel ouvert

    En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.

    Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.

    « Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »

    Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs

    Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.

    Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »

    Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »

    Un mécanisme bien huilé

    C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.

    Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.

    Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.

    Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. 

    « On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.

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    France24 - World

    Protests, appeals, referendum: What’s next for France’s pension reform?

    Issued on: 21/03/2023 - 21:43

    Cyrielle CABOT Romain HOUEIX

    After the French government this week survived two no-confidence votes sparked by the use of special executive power to push pension reforms through parliament, President Emmanuel Macron faces public outrage and constitutional appeals amid swirling rumours of a dissolution of parliament, a change of government and even a referendum on the new retirement measures. FRANCE 24 takes stock of what’s next in French politics.

    Following a series of dramatic days in French politics, controversial pension reforms were adopted on Monday the hard way. French Prime Minister Élisabeth Borne rammed through the bill in the National Assembly, the lower house, last week by invoking Article 49.3. The constitutional clause grants the government executive privilege to pass a bill without a parliamentary vote and gives the opposition the opportunity to respond with a no-confidence vote.

    On Monday, March 20, the government narrowly survived the no-confidence vote, paving the way for the adoption of the pension reforms, which extends the official retirement age from 62 to 64.

    But opponents of French President Emmanuel Macron’s pension reforms are not caving in and they still hope to force a government backdown before the new law is enacted.

    The far-left NUPES (New Ecological and Social Popular Union) alliance has vowed to use "all means” at their disposal to defeat the despised pension reform. These include mass protests, holding a public referendum to try to overturn the reforms, and appealing to the Constitutional Council with the aim of invalidating the law on procedural grounds.

    On the streets with an eye on the past

    The next steps are likely to be played out on the streets of French cities and towns. Spontaneous demonstrations started erupting on Thursday night, after the government invoked Article 49.3. Following Monday’s no-confidence votes, they turned violent, with some protesters erecting barricades, destroying public property and burning garbage that has been piling up in the French capital due to the waste workers strike over pension reforms. Hundreds were arrested after a night of protesters playing cat-and-mouse with riot police across France.

    In addition to the spontaneous displays of discontent, trade unions are continuing nationwide strikes, which have gripped France since the start of the year. French unions have called another day of strikes on Thursday, March 23. So far, the eight nationwide strikes called by the unions this year have been peaceful. Following the dramatic political events over the past few days and the unruly spontaneous demonstrations on the streets, there are heightened fears of violence.

    Jean-Luc Mélenchon, firebrand leader of the far-left France Unbowed (La France Insoumise, LFI) party, called for public protests at a press briefing near the National Assembly. "I hope that this popular discontent is expressed on a mass scale at any place under any circumstances, and that it enables us to obtain the withdrawal of the text," he said.

    In the past, mass protests have succeeded into forcing French governments to back down. The opposition regularly cites the example of the 2006 youth employment reforms under then prime minister, Dominique de Villepin. The law covering the New Employment Contract – CPE as it’s known in France – provided a two-year trial period for young people, and it was also adopted by invoking Article 49.3. Following mass protests however, the law was finally suspended and then abolished by a new vote.

    The next step: the Constitutional Council

    French opposition lawmakers have other tools at their disposal to try to rescind the new pension law. They include an appeal to France’s Constitutional Council. It is charged with ruling on the constitutionality of new laws before they can be implemented.

    The defeat of the no-confidence votes on Monday cleared the way for the adoption of new pension legislation, but the law does not yet have the green light for implementation. 

    A Constitutional Council appeal enables the suspension of the implementation deadline until it examines the new law within a one-month deadline. But under Article 61.3 of the French constitution, the government can ask the council to examine the text on an urgent basis, which reduces the deadline to eight days.

    On Monday night, Borne announced that she will refer "directly to the Constitutional Council" for an examination "as soon as possible", according to a statement from the prime minister’s office. The prime minister hopes that "all the points raised during the debates can be examined", the statement added.

    Referendum: putting it to the people

    Another option is a public referendum, or the referendum d’initiative partagée (RIP).

    An RIP request was also submitted to the Constitutional Council on Monday after the government survived the no-confidence votes.

    A constitutional weapon at the disposal of French parliamentarians, the RIP requires a complex combination of parliamentary and voter endorsements.

    French lawmakers organising a “popular consultation of a bill" require an endorsement of one-fifth of the members of both houses of parliament, or at least 185 of the 925 parliamentarians in the 577-member National Assembly and 348-member Senate.

    It must also be "supported by one tenth of the electorate", or 4.87 million people, whose signatures must be collected within nine months.

    Around 250 parliamentarians, mainly left-wing lawmakers from both houses, submitted an RIP request to the head of the National Assembly on March 17.  The request was transmitted to the Constitutional Council, which must now verify if the conditions for calling a referendum are met.

    According to Valérie Rabault, the Socialist vice-president of the National Assembly, the procedure would "block the implementation of this reform for nine months". But "if a RIP is triggered on pensions, it must be before the implementation of the law".

    Dissolving the National Assembly, firing the prime minister

    "Only one solution: dissolution,” has become a slogan over the past few days among opponents of the pension reform seeking a dissolution of the National Assembly.

    The possibility of the president dissolving the National Assembly was a talking point among his party members following the June 2022 parliamentary elections, when Macron’s centrist movement failed to win a majority in the lower house.

    Under the French constitution, the president has the right to dissolve the National Assembly, triggering fresh parliamentary elections. 

    Macron himself privately threatened to dissolve parliament in case of a parliamentary gridlock

    It was still a threat last week, before the government was forced to invoke Article 49.3 since Borne was not sure of getting the minimum 287 votes in the National Assembly needed to approve the pension reform.

    Following Monday’s tight no-confidence vote, the prospect seems even less likely.

    In any case, it’s a risky move. In 1997, then president Jacques Chirac tried the move, which cost him his majority.

    If new parliamentary elections are called, it’s also difficult to predict the results. Theoretically, the far-left NUPES coalition should make gains following the mass anti-pension reform mobilisation. 

    But analysts warn that the most likely winner of a re-election would be Marine Le Pen’s far-right National Rally, thriving once again on French discontent.

    The recent pension drama could cost Prime Minister Borne her job, according to many experts. They note that Macron could change his prime minister in a bid to give a new impetus to the rest of his second – and last – presidential term.

    Some analysts say Macron might wait a while before he changes the head of government. They note that the president may not want to be seen as throwing a prime minister, who stuck it out with a difficult reform, under the bus – or at least immediately.

    For now, the messaging from the Élysée presidential palace has been resolute. Following a meeting with his political allies on Tuesday, Macron declared he would not be "be rushed into anything", a participant told the AFP. The opposition and the electorate however may not be as patient.

    This article has been translated from the original in French.

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    California battles heavy floods, high winds and rain

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    Watch: 'Apocalyptic' winds rip through Bay Area

    At least two people have died after California was hit with another storm that brought high force winds, heavy rain, and more flooding.

    Millions of people remain under flood watch as the 12th atmospheric river this season pummels the state.

    Over 125,000 customers are without power, according to Poweroutage.us.

    California's severe weather is expected to subside on Wednesday, with forecasts suggesting the storm is headed inland.

    On Tuesday, parts of the Pacific Coast highway were shut down due to flooding.

    The highest rainfall levels have so far occurred in the San Francisco Bay Area, where the National Weather Service recorded as much as 4.4in (11.17cm) of rain in some regions.

    Part of the retaining wall on one interstate cracked on Tuesday before collapsing under pressure of heavy rain, the San Francisco Chronicle reported, and chunks of concrete fell down the rain-soaked hill.

    Traffic delays from the damage are expected to last weeks or even months, officials said.

    In another part of the Bay Area, a man driving a sewer truck was killed after high winds knocked a tree onto his vehicle, a local CBS affiliate reported.

    A train carrying 55 passengers through the Bay Area collided with another downed tree and derailed. No one was injured.

    Coastal flood advisories are in effect around San Francisco through Thursday.

    Thousands have been evacuated from two small California towns, Alpaugh and Allensworth, in the central part of the state in Tulare County.

    While some residents have been forced to wade through several feet of water to reach their homes in the aftermath of the storm's ferocity, additional high winds, rain and snowfall are predicted to continue in other parts of the US.

    As the storm tracks east and meets cooler temperatures, a winter weather advisory has been put in place from northern Nevada to Nebraska, where snow predictions range from 3in to 10in.

    A winter storm warning is also in effect in southern Nevada, north-western Arizona, and southern Utah.

    The National Weather Service has also issued a red flag warning in Texas, Oklahoma, Kansas, Colorado and New Mexico, where wind gusts are predicted to reach up to 55mph (88km/h).

    The atypical California rain defies years of historic droughts. Tens of trillions of gallons of rainwater have fallen on the state since the storms began in late December.

    The latest atmospheric river to hit the US southwest will stretch as far as the Rocky Mountains by Wednesday evening.

    Atmospheric rivers occur when water evaporates into the air and is carried along by the wind, creating long currents that flow in the sky like rivers flow on land. They can bring heavy rain and snowfall.

    The extreme flooding this season has caused some parts of California to lift restrictions on water use as the rainfall has helped to ease the state's historic drought. Experts have cautioned that the dry conditions could return next year.

    Several factors contribute to flooding, but a warming atmosphere due to climate change can make extreme rainfall more likely.

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    La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre

    J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.

    L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.

    Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.​

    Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    The many lives of French abbeys

    Issued on: 21/03/2023 - 17:19

    FRANCE 24 Follow

    Once important seats of Christian worship, and now treasures of the country's heritage, French abbeys often have surprising histories. That’s the case of Fontevraud abbey, in the former duchy of Anjou. Run by a woman during its heyday, the abbey was turned into a prison after the French Revolution. In Alsace, the abbey of Mont Sainte-Odile is famous for its supposedly miraculous spring water. Finally, on the outskirts of Montpellier, Valmagne abbey used to be a wine cellar. Visitors can still observe the gigantic barrels that were once used to store thousands of litres of wine.

    BBC

    Warnings against 'reckless' weight loss surgery abroad

    Seven British patients who travelled to Turkey for weight loss surgery died after operations there, a BBC investigation into the trend has found.

    Others have returned home with serious health issues after having had gastric sleeve operations, during which more than 70% of the stomach is removed.

    The operations, used to treat morbid obesity, are carried out in the UK.

    But, because it can take years to get one through the NHS, some people are looking abroad for treatment.

    Social media advertising has helped fuel interest in travelling overseas for weight loss surgery in recent years.

    Katie (not her real name) from Belfast first considered travelling to Turkey after seeing an advert online.

    Like many others, she had watched "before and after" weight loss videos on social media - the TikTok hashtag #gastric sleeve has had 292 million views in the UK in the past three years.

    Katie flew out for surgery in October 2021. Soon after the procedure, she says she was in agony, but the Turkish clinic told her it was just trapped gas.

    After flying home and "squealing" in pain, she was rushed to hospital with sepsis and pneumonia days later.

    Katie spent almost a year in and out of hospital, contracting sepsis on six separate occasions. NHS doctors were forced to remove her entire stomach.

    She says the procedure has left her constantly tired and unable to continue in her job as a support worker for the elderly.

    "It's the worst mistake I've ever made," she says. "It's ruined my life."

    Katie says her treatment and care were "nothing like" the promotional material she saw online.

    Weight Loss Surgery: Getting Thin Abroad

    Presenter Alex Hollywell-Rolfe investigates if it's safe to travel abroad for life-changing weight loss surgery.

    Watch the programme on BBC iPlayer (UK only) or on BBC Three at 21:00 on Tuesday 21 March.

    The BBC has spent months investigating the trend.

    British doctors say that they're treating an increasing number of patients who have travelled to Turkey and returned with serious complications.

    About once a week, a "very unwell" patient arrives at Newcastle Airport from Turkey and is taken straight to hospital, according to Dr Sean Woodcock, a consultant at Northumbria Healthcare NHS Foundation Trust.

    Dr Ahmed Ahmed, a leading surgeon and member of council at the British Obesity and Metabolic Surgery Society, says he's treated patients returning from Turkey who have had an entirely different operation to the one they understood they had paid for.

    There are no records of the number of people who have travelled to Turkey for this kind of treatment.

    But the BBC has learned that seven Britons have died after having weight loss surgery there since 2019.

    One of those was 25-year-old Joe Thornley. The first his parents knew of his death was when the police visited their home.

    Officers passed on a phone number for the Turkish clinic - which Mick, Joe's father, rang.

    "The doctor just turned around and says: 'Oh he had low blood pressure, he had a heart attack.'"

    After Joe's body was returned to the UK, a post-mortem examination revealed that he had actually died of internal bleeding at the site of his surgery.

    "We tried to ring the doctor back and he just wouldn't answer the phone, refused emails, everything," says Mick.

    Joe's friends say he told them he had been feeling unhappy after trying everything he could to lose weight. His mother says his death was "a nightmare".

    Treatment can be booked at some clinics in just a matter of minutes by messaging over WhatsApp. The cost can be as little as around £2,000 ($2455) - a fraction of the £10,000 ($12,274) charged by some private providers in the UK.

    The BBC has also been told that some people are being accepted for surgery who do not have a medical need for it.

    In the UK, weight loss surgery is usually only offered to someone with a Body Mass Index (BMI) of 40 or over. A person's BMI is calculated using a formula which involves dividing their weight by their height - a healthy BMI is considered to be between 20 and 25.

    We contacted 27 Turkish clinics to see if they would accept someone for treatment who was considered to have a normal Body Mass Index (BMI) - this is considered to be between 20 and 25.

    Six of the clinics we approached were happy to accept someone with a BMI of 24.5 for extreme weight loss surgery.

    Separately, the BBC also found that some clinics who refused the treatment actually then encouraged patients to put on weight, to enable them to be accepted for surgery.

    One said: "You need to gain 6.7kg to have sleeve surgery. I think you can easily eat some food and then lose weight easily." Another asked: "How soon can you gain weight?"

    Dr Ahmed says the practices are "reckless" and "unethical".

    "It's appalling - I've never come across a situation where somebody's being told to eat more to put their weight up. They should not be offering any kind of surgery at a normal BMI."

    The government says it is trialling new treatments for obesity and recommends that those travelling to Turkey consider risks and after-care needs.

    Dr Ahmed says the failure to provide this surgery has left the NHS with the twin costs of handling health complications caused by obesity and expensive after-care following botched surgery.

    The BBC has learned that the number of weight loss surgeries performed in England has fallen by a third from 6,818 procedures three years ago, to just 4,409 in 2022.

    But Dr Ahmed suspects that weight-loss tourism will continue while the long NHS waiting lists remain:

    "If you have to wait so long for a treatment to make you healthy, who's going to do that? If you can afford it, you're going to find other ways."

    For details of organisations in the UK, which offer advice and support with body image and mental health, go online to bbc.co.uk/actionline

    Have you travelled abroad for surgery? Share your experiences by emailing haveyoursay@bbc.co.uk.

    Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

    If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.

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    France24 - World

    Ethiopia takes Tigray's TPLF party off terrorism list

    Issued on: 22/03/2023 - 22:15

    Fraser JACKSON

    Tonight, Ethiopia takes Tigray's TPLF party off its terrorism list, there's international backlash against Uganda's recent passing of a severe anti-LGBTQ+ bill and Libya enjoys a resurgence of boxing. 

    Valeurs Actuelles

    Covid, discutons de tout et surtout des chiffres !

    Dans un essai corrosif, Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels, le statisticien Pierre Chaillot déconstruit point par point, chiffres et graphiques à l’appui, le récit officiel cataclysmique qui nous a été conté ces trois dernières années. Mortalité, tests, vaccins, saturation des hôpitaux, essais cliniques… tous les biais statistiques utilisés par les autorités pour jouer opportunément sur les peurs et nous soumettre à l’inacceptable y sont décortiqués.

    ​Valeurs actuelles. ​Vos ex-collègues de l’Insee décrivent pour l’année 2020 une « mortalité exceptionnelle » (+ 9 %). Comment expliquer que vous n’arriviez pas du tout à cette conclusion alors que vous appartenez à ce même institut d’État ?

    Pierre Chaillot. On ne compare jamais des choux et des carottes. Pour calculer un taux de mortalité, il faut prendre en considération plusieurs choses. D’abord, la population augmente et vieillit. En 2020, on bat le record du nombre de décès total. Inexorablement, ce nombre augmentera chaque année pendant au moins vingt ans, le temps que les baby-boomers décèdent. Ensuite, on ne compare jamais une année par rapport à la seule année précédente. Pourquoi ? Parce qu’en démographie, il y a un phénomène que l’on appelle l’effet moisson : certaines années sont marquées par un hiver rude ou une canicule provoquant une augmentation forte des décès. L’année suivante, le nombre de morts diminue. Tout simplement parce que les personnes fragiles et âgées ont déjà été fauchées, comme après la canicule de 2003. On repère des effets moissons environ tous les deux ou trois ans.

    ​C’est la raison pour laquelle comparer la mortalité de 2020 avec seulement celle de 2019 n’a pas de sens. C’est tout simplement tricher. Et ce n’est d’ailleurs pas la méthodologie habituelle de l’Insee… Lorsque l’on fait son métier de statisticien correctement, que l’on standardise les données, on constate que la mortalité de 2020 est identique à celle de 2015, marquée par un hiver rude et son lot de pathologies saturant les hôpitaux.

    ​Comment comprendre alors le décalage entre les images de services hospitaliers saturés, diffusées en boucle sur les chaînes d’information, et les chiffres déconcertants de l’ATIH révélant même une sous-utilisation des services hospitaliers en 2020 ?

    ​Ces chiffres ont été une surprise pour moi ! J’étais persuadé qu’il y avait eu une saturation hospitalière extrêmement forte au moment du premier confinement. En réalité, ce que nous a appris l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), c’est que l’activité Covid pendant cette période ne représentait que 2 % de l’activité… Pis, il manquait 50 % de patients dans les services par rapport à l’activité habituelle ! Cela s’explique en grande partie par les déprogrammations de soins et d’opérations.

    ​En revanche, il serait faux de dire qu’aucun service n’aurait été saturé. Sitôt la pandémie déclarée, le gouvernement a déclenché le plan Orsan REB, habilitant le 20 février 2020 seulement 38 hôpitaux dits de première ligne sur les 1 500 existant en France, à recevoir des patients estampillés Covid ou à tout le moins en difficulté respiratoire. Fatalement, vous créez un effet entonnoir immédiat ! Il est assez facile d’y envoyer les télés pour faire croire à la saturation de tous les hôpitaux de France.

    ​Vous reconnaissez malgré tout une surmortalité les premières semaines de la pandémie, le Covid aura quand même été une grande faucheuse !

    ​Lorsque vous tombiez malade, les consignes du gouvernement étaient claires : restez chez vous, prenez du Doliprane et si votre état empire, appelez le 15 ! On a empêché les médecins de ville de soigner. Alors les gens sont arrivés dans un état lamentable à l’hôpital. Par ailleurs, dès mai 2020, Santé publique France tire la sonnette d’alarme : il manquait 6 000 patients victimes d’AVC ou de crise cardiaque sur la période du confinement par rapport aux données habituelles. Donc, soit on a affaire à un méchant virus qui guérit les AVC et les crises cardiaques, soit on leur a tant fichu la trouille que les personnes victimes d’accidents cardiaques ont eu peur de se rendre à l’hôpital et sont mortes chez eux…

    Le rivotril ne doit pourtant surtout pas être inoculé en cas d’insuffisance respiratoire, sauf à vouloir accélérer la mort​

    Quant aux Ehpad, ce qui s’y est passé est absolument scandaleux. On a une surmortalité qui démarre pile au moment de la publication du décret du 23 mars 2020, qui sera rebaptisé décret Rivotril, privilégiant le palliatif. Les ventes de Rivotril augmentent même de 227 % en avril 2020. C’est à cette période que l’AP-HP met en place des groupes d’intervention rapide, permettant à des médecins d’injecter du Rivotril à toute personne âgée présentant de graves difficultés respiratoires, sur la base d’un simple coup de fil et sans prévenir les proches. Il suffit de lire la notice du Vidal pour savoir que ce produit ne doit surtout pas être inoculé en cas d’insuffisance respiratoire, sauf à vouloir accélérer la mort… Finalement toutes les décisions prises se résument en un mot : l’abandon.

    ​Une dirigeante de Pfizer a reconnu qu’aucun des essais du laboratoire ne portait sur l’analyse de la transmission. Qu’en est-il des cas graves ? La vaccination empêche-t-elle réellement d’aller à l’hôpital ?

    ​Quand on analyse les essais cliniques de Pfizer, de Moderna, comme les comptages du ministère de la Santé, aucun ne s’attelle à démontrer que le vaccin protégerait des formes graves. Ils cherchent seulement à prouver que le vaccin protégerait d’un test positif. Dans le cadre des essais, plusieurs indices montrent qu’on testait très peu les vaccinés et systématiquement les non-vaccinés. D’ailleurs, dans les deux essais il y a autant de morts de chaque côté, même plutôt plus du côté des vaccinés chez Pfizer.

    la seule chose contre laquelle ce vaccin protège est de faire un test

    ​Il y a des tas de biais utilisables pour démontrer l’efficacité d’un vaccin. D’une part, la mise en place d’un passe sanitaire : ainsi, les vaccinés n’ont plus besoin de faire de test pour accéder aux bistrots et les non-vaccinés sont obligés de se tester. Vous avez donc logiquement des positifs qui apparaissent chez les non-vaccinés. En réalité, la seule chose contre laquelle ce vaccin protège est de faire un test. D’autre part, en regardant les chiffres du ministère de la Santé, je me suis aperçu qu’il y avait en plus un problème d’appariement. C’est-à-dire qu’ils ont comparé des données issues de différentes instances. Non seulement, ils n’ont absolument aucune idée du nombre de vaccinés dans la population éligible (selon leurs chiffres, cela varie de 7 à 14 %), mais ils ont fait disparaître la moitié des décès, notamment ceux qui les arrangent, dans une étude censée comptabiliser le nombre de morts estampillés Covid à l’hôpital en juin 2021. J’ai aussitôt refait les calculs et démontré leur “erreur” dans une vidéo devenue virale qui a contraint le gouvernement à un addenda [un ajout d’annexe, NDLR]. Du jamais-vu de mémoire de statisticien !

    ​Selon vos calculs, il n’y a pas eu de surmortalité en 2020 due au Covid. Qu’avez-vous pu constater en 2021, depuis l’apparition des vaccins ?

    ​Il n’y a pas d’hécatombe non plus en 2021, nulle part en Europe. En revanche, en affinant les résultats, on constate des hausses de mortalité suspectes pile au moment des campagnes de vaccination, pour quasi tous les pays et toutes les tranches d’âge. En regardant les données EuroMomo (base européenne de la mortalité), on voit que le nombre de décès des jeunes Européens (tranche d’âge 15-44 ans) est sorti de la moyenne. Ces chiffres sont toujours en ligne, mais il faut savoir les trouver. Le seul constat que l’on peut faire, c’est que les courbes de vaccination et de mortalité se suivent. Mais pour établir un possible lien de causalité, il nous faudrait croiser la date de la vaccination avec celle du décès, données qui existent mais que les autorités refusent de nous livrer malgré nos nombreuses requêtes.

    ​Pourquoi, malgré les nombreux cas d’effets secondaires renseignés par la pharmacovigilance et dont on sait qu’ils sont sous-estimés (à peine 10 % des cas sont remontés), aucun signal de vigilance, de prudence, voire de simple précaution, ne soit lancé ?

    ​L’omerta est totale. Depuis le début, nous constatons des records de remontée de pharmacovigilance partout. Il suffi t de regarder les données de l’ANSM en France, du Vaers aux États-Unis, d’EudraVigilance pour l’Europe… Les autorités savent très bien que l’on n’a jamais eu autant d’effets indésirables déclarés pour aucune autre vaccination ! Et qu’ils sont par ailleurs largement sous-estimés tant le questionnaire est long et fastidieux, et qu’il est souvent difficile pour un médecin d’assumer un possible lien entre son geste et la pathologie qu’elle a déclenchée. Puis, lorsqu’une personne décède, il est quand même rare qu’elle fasse sa propre déclaration en pharmacovigilance ! Pourtant, même la dernière étude Epi-Phare montre une augmentation des problèmes cardiaques chez les jeunes.

    ​Malgré tous ces éléments, il y a une véritable chape de plomb sur ce sujet. Il est interdit de critiquer la vaccination. Comme dans tous les précédents scandales sanitaires touchant les labos, il faudra attendre un certain nombre d’années avant que la vérité n’éclate, défendue par une minorité agissante face à la toute-puissance des labos.

    ​Vous nous faites replonger dans l’enquête parlementaire du Sénat après la gabegie financière contre l’épidémie de grippe H1N1 en 2009. On y retrouve étonnamment les mêmes ingrédients que pour la crise du Covid. Dix ans plus tard, les décisions prises ont été l’exact inverse de celles préconisées par le Sénat…

    ​On y retrouve effectivement les mêmes prêcheurs d’apocalypse, comme l’épidémiologiste Neil Ferguson et ses modèles catastrophistes instillant la peur. Lors du H1N1, Ferguson avait prédit au moins 100 000 morts alors que nous avons péniblement atteint les 300… Cela fait trente ans qu’il annonce n’importe quoi et pourtant, les autorités du monde entier continuent de l’écouter. On retrouve la même mécanique conduisant à taxer de “complotiste” toute personne souhaitant prendre part à un débat contradictoire. Le rapport du Sénat pointe aussi largement du doigt les conflits d’intérêts, notamment ceux liant les laboratoires pharmaceutiques et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont les décisions ont toujours arrangé les labos.

    ​Par exemple, au moment du H1N1, l’OMS a changé la définition d’une pandémie : désormais, il ne faut plus un certain nombre de malades et de morts mais l’observation d’un virus pour qu’une pandémie soit déclarée ! De quoi favoriser in fine la vente de vaccins… À l’issue de l’enquête parlementaire, les scientifiques ont préconisé de ne surtout pas vacciner en population générale lorsque le virus sévissait déjà, et nous avons à nouveau fait tout le contraire.

    ​Pour vous, les cabinets de conseil tels McKinsey sont désormais une des nouvelles pièces maîtresses de « l’escroquerie pandémique ».

    ​Ce n’est pas tout à fait nouveau. Les cabinets de conseil étaient déjà très présents lors de la crise du H1N1. C’est à partir de Nicolas Sarkozy que l’on commence à avoir une prise de pouvoir de l’extérieur, via des sociétés de ce type, prenant peu à peu le pas sur le Parlement. Mais leur usage s’est exacerbé sous Emmanuel Macron comme l’a dévoilé récemment un rapport du Sénat. Toute la crise sanitaire a été pilotée par des cabinets de conseil, laissant largement le Parlement de côté. Sauf qu’ils ont des accointances très fortes avec “Big Pharma” puisque cette industrie fait partie de leurs clients, mais aussi avec les politiques. C’est ahurissant qu’en toute impunité, Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel, a validé la constitutionnalité de lois parfaitement liberticides alors même qu’elles favorisaient le business de son propre fils, Victor, un des directeurs associés de McKinsey ! Combien de politiques pantouflent à l’issue de leur carrière dans ces cabinets en échange de bons procédés ?

    ​S’exprimer sur le Covid en tenant un discours à contre-courant du récit officiel vous étiquette d’emblée complotiste et fait de vous la cible d’une armée de fact-checkers. Qu’êtes-vous venu faire dans cette galère ?

    ​Je n’ai pas fait exprès ! Initialement, j’avais ma chaîne YouTube sur laquelle je “décodais” les chiffres de l’économie. Mais dès janvier 2020, on n’en avait plus que pour le coronavirus tueur, alors je me suis penché sur les chiffres. C’est ainsi que j’ai publié ma première vidéo remettant en perspective les chiffres de mortalité annoncés en Chine et me suis retrouvé au milieu d’une bataille rangée entre des fous furieux qui prédisaient que la population mondiale allait être décimée, et d’autres qui criaient à l’arnaque et alertaient sur les prémisses d’un totalitarisme. Alors j’ai continué à creuser et suis devenu peu à peu la cible des fact-checkers m’accusant de raconter des mensonges avec de vrais chiffres. Faire parler les chiffres est pourtant mon métier : je suis statisticien, formé par l’Insee, en détachement depuis avril 2019. Mes analyses comme mes propos n’engagent en aucun cas l’institut.

    ​Covid 19, ce que révèlent les chiff res offi ciels : mortalité, tests, vaccins, hôpitaux, la vérité émerge, de Pierre Chaillot, L’Artilleur, 480 pages, 22 €.

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    BBC

    Ending sewage dumping will mean higher water bills - report

    Stopping the dumping of sewage into rivers and the sea will require huge infrastructure spending and will probably push up water bills, according to a new House of Lords report.

    Raw sewage discharge through storm overflows is meant to be an emergency last resort during heavy rain but the government says it happens too often.

    The system "relies on releasing polluted water", says the report.

    It blames successive governments, regulator Ofwat, and water companies.

    The root cause of the UK's sewage problem is not contested: the system was designed and built by the Victorians and there simply hasn't been enough investment in the drains and treatment plants needed to cope with a growing population and more intense storms.

    That means raw sewage regularly being discharged with rainwater into rivers and onto beaches.

    "For decades the focus has always been on supplying cheap good quality water to the population. The environmental objectives have not been focused on," says Lord Cromwell, a member of the House of Lords Industry and Regulators Committee, which published the report.

    "It is going to be hugely expensive to put this right."

    Most see the solution as building a waste water system that manages rainwater and waste water separately, so they no longer go to the same place to be treated.

    But estimates for how much this updated sewage network might cost vary widely. The Lords report says they had heard estimates that range from tens of billions to hundreds of billions of pounds over decades.

    Last year the government published its Storm Overflows Discharge Reduction Plan, which will it says compel water companies to invest £56bn over the next 25 years.

    That cost will almost certainly will be passed on to customers, with the Lords report saying there will need to be a "social tariff" for those unable to pay the higher rates. It did not say how much it expected bills to rise.

    Responding to the report the Department for Environment Food and Rural Affairs (Defra) called the £56bn plan the "largest infrastructure programme" in the water companies' history.

    "We know that more needs to be done, which is why we will go further and faster to hold companies to account in delivering for customers and our environment," a Defra spokesperson said.

    The Lords report also called for the water regulator Ofwat to push for greater transparency from water companies. Despite rising public awareness, companies still don't have to provide comprehensive information on what, when and how much they release.

    At present they release data on how many hours their storm overflows are open each year. In 2021 that came to a grand total of more than 2.6 million hours in England. There is no routine monitoring of the volume of the outflow, its contents or the quality of most of the UK's waterways.

    In a statement Ofwat welcomed the Lords report calling it "helpful and detailed". The regulator says it intends to do more to hold water companies to account, pointing out that it is currently investigating six companies.

    Executive pay

    Higher bills are likely to focus more attention on how much profit water companies make and how much their executives are paid.

    Earlier this week Ofwat said water companies should "take account" of environmental performance when deciding whether to pay dividends. The peers are clearer, saying water company bosses should not receive large bonuses while their companies pollute and calling for "greater individual accountability (at water companies) and sanctions for egregious environmental crimes".

    In response to a BBC request for comment, trade body Water UK said it welcomed the committee's recommendation that the government provide Ofwat with guidance on the increased level of investment needed to further improve environment and water security. It made no comment on the peers' call for executive pay to be linked to environmental pollution.

    Follow Jonah on Twitter @jonahfisherbbc

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    Water companies 'letting down' customers

    BBC

    Stocks rebound as US and UK seek to calm investors

    Stock markets around the world have bounced back after the US and UK governments again reassured markets about banks' stability.

    Investors have recently been unnerved by a string of bank failures.

    But US stock markets were higher after Treasury Secretary Janet Yellen signalled the US government would protect people's deposits if another bank collapsed.

    In the UK, the FTSE closed 1.79% higher after gains in top bank shares.

    NatWest, Prudential and Barclays shares gained about 5%, while Standard Chartered and Lloyds also traded higher.

    Ms Yellen said "the situation is stabilising, and the US banking system remains sound" in a speech on Tuesday.

    This follows the collapse of Silicon Valley Bank and Signature Bank earlier this month.

    The failures were triggered by depositors rushing to withdraw money after anxiety over the banks' health.

    And last week, a group of the biggest US banks raised $30bn (£24.5bn) in funds for regional lender First Republic Bank, but its share price still crashed by more than 45% on Monday.

    Ms Yellen said the US intervention in the two bank collapses was necessary to "protect the broader banking system", after promising that all depositors in both banks would be protected.

    She added that similar action could be taken if if the same happens to other smaller banks, indicating that savers would not lose their money if another bank were to collapse.

    UK reassurance

    Meanwhile, in the UK Chancellor Jeremy Hunt told MPs that the UK's financial system is "fundamentally strong" after facing questions from Labour's shadow chancellor Rachel Reeves.

    Ms Reeves asked whether the system is "adequate to protect taxpayers and depositors" and if the government can be confident that no other UK banks are vulnerable to failure after Silicon Valley Bank UK's collapse.

    There has also been further instability, including Swiss bank Credit Suisse having to be rescued by rival UBS.

    Mr Hunt said that markets are unsettled, but the UK financial system is "fundamentally strong" and UK banks are have enough money - much more than before the 2008 financial crisis.

    "We continue to monitor the situation carefully," he added.

    The Bank of England along with six central banks around the world, including the US Federal Reserve, joined forces on Monday to help contain the spread of the crisis by boosting dollar flows into the financial system.

    It means that banks can borrow dollars from the central bank through the course of the seven-day-a-week facility.

    But so far, no banks have used the so-called swap line, suggesting that stress levels in the UK banking system are currently low.

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    Le match ChatGPT / Valeurs Actuelles : Vaccins contre le Covid : vous avez dit sûrs et efficaces ?

    ChatGPT

    ​Depuis l’apparition de la Covid-19, le monde entier a connu une crise sanitaire sans précédent. Les gouvernements, les scientifiques et les chercheurs ont travaillé ensemble pour développer des vaccins sûrs et efficaces afin de protéger la santé publique et réduire la propagation du virus. Les vaccins ont été développés rapidement, mais leur efficacité a été largement documentée et confirmée par des données scientifiques.

    ​Les vaccins contre la Covid-19 ont montré une forte efficacité pour prévenir la maladie et les formes graves de la maladie. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna ont une efficacité de 95 % pour prévenir les infections symptomatiques de Covid-19, tandis que le vaccin AstraZeneca a une efficacité de 76 % contre les infections symptomatiques. De plus, une étude menée au Royaume-Uni a montré que le vaccin Pfizer-BioNTech était efficace à 96 % pour prévenir les hospitalisations liées à la Covid-19.

    ​Les vaccins ont également montré une efficacité contre les variantes du virus qui ont émergé depuis l’apparition de la maladie. Une étude menée en Israël a montré que le vaccin Pfizer-BioNTech était efficace à 94 % pour prévenir les infections liées à la variante Delta, tandis que le vaccin AstraZeneca était efficace à 67 % pour prévenir les infections liées à cette même variante.

    ​Les avantages des vaccins l’emportent sur les risques potentiels

    ​Les vaccins ont été soumis à des essais cliniques rigoureux avant leur approbation par les autorités réglementaires dans le monde entier. Ces essais ont suivi des protocoles stricts pour évaluer l’efficacité et la sécurité des vaccins. Par exemple, le vaccin Pfizer-BioNTech a été testé sur plus de 43 000 personnes lors de son essai clinique de phase III, tandis que le vaccin Moderna a été testé sur plus de 30 000 personnes.

    ​Les autorités sanitaires dans le monde entier recommandent fortement la vaccination pour aider à protéger la santé publique et à réduire la propagation du virus. Selon les données de l’OMS, plus de 11 milliards de doses de vaccins ont été administrées dans le monde entier à ce jour.

    ​Il est important de noter que tous les vaccins ont des effets secondaires possibles, mais ces effets sont généralement mineurs et temporaires, tels que des douleurs au site d’injection, de la fièvre, de la fatigue ou des maux de tête. Les avantages des vaccins contre la Covid-19 l’emportent largement sur les risques potentiels.

    ​Il est également important de souligner que la vaccination est un moyen crucial pour protéger les personnes vulnérables et les populations à risque. Les données montrent que les personnes non vaccinées sont plus susceptibles de contracter la maladie et de nécessiter une hospitalisation, ce qui peut mettre une pression considérable sur les systèmes de santé.

    ​En fin de compte, les vaccins contre la Covid-19 sont un outil essentiel pour lutter contre la pandémie et leur efficacité est documentée scientifiquement

    Valeurs Actuelles

    « La technologie à ARNm n’a jamais délivré le moindre produit jusqu’à ce jour : ni un vaccin ni aucun autre médicament. […] J’ai été surpris quand ils [les scientifiques, NDLR] m’ont suggéré que c’était la façon de poursuivre », a confessé Albert Bourla, le patron de Pfizer, dans les colonnes du Washington Post, le 10 mars 2022. Et pour cause, au regard de l’avancée de la recherche sur cette technologie avant l’apparition du Covid, on comprend sa surprise : cela faisait plus de vingt ans que les chercheurs tentaient de mettre au point des vaccins à ARNm pour traiter des pathologies allant du cancer au VIH en passant par Zika, la grippe aviaire ou la rage. Tous les essais cliniques se sont soldés par des échecs et aucun d’entre eux n’a dépassé la phase II. Pourtant, dans le cas de la Covid, seulement neuf mois auront suffi aux laboratoires pour concevoir ces vaccins à ARNm et obtenir dans la foulée, en moins de trois mois, une autorisation de mise sur le marché conditionnelle. Une validation obtenue en accéléré, avant même que les essais cliniques n’aient été achevés : d’après le site ClinicalTrials.gov, qui recense l’ensemble des essais cliniques enregistrés, Pfizer n’achèvera la phase trois de ses essais qu’en février 2024.

    ​Soixante-dix mille décès recensés par la base de pharmacovigilance de l’OMS

    ​Alors que l’humanité se presse pour recevoir l’antidote, la pharmacovigilance de tous les pays remonte un nombre d’événements indésirables et de décès suspectés d’être en lien avec ces vaccins plus qu’alarmant : plus de 11 millions d’effets indésirables et plus de 70 000 décès recensés par VigiAccess, la base de pharmacovigilance de l’OMS.

    ​Au-delà de la “sûreté” de cette technologie assénée par les autorités tout au long de la campagne vaccinale, ces injections sont-elles efficaces ? Au micro d’Apolline de Malherbe, en juillet 2021, Olivier Véran l’assure : « En vous vaccinant, vous réduisez par douze le risque de contamination des autres. » Pourtant, comme le reconnaîtra, en octobre dernier, une dirigeante de Pfizer, devant le Parlement européen, aucun des essais du laboratoire n’a étudié son efficacité sur la transmission. Une bombe lâchée à Bruxelles portant un coup de grâce au mythe seriné du “tous vaccinés, tous protégés”.

    « Ces vaccins ne protègent pas totalement contre la transmission, c’est un concept différent du vaccin que vous connaissez […] Est-ce qu’il y a des effets secondaires des vaccins ? Laréponse est oui ! […] Est-ce qu’on a une vision de long terme des vaccins ARN ? Non ! » , résume, en une phrase, nos doutes à leur endroit Jean-François Delfraissy, l’ancien président du Conseil scientifique, devant le Sénat, en juillet 2021.

    Patricia de Sagazan

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    France24 - World

    Ethiopia's parliament removes Tigray rebel party from terror list

    Issued on: 22/03/2023 - 11:26Modified: 22/03/2023 - 11:27

    NEWS WIRES

    Ethiopia's parliament on Wednesday removed the rebel Tigray People's Liberation Front (TPLF) from an official list of terrorist groups, a key step in the peace process following the two-year conflict in the country's north.

    "The house has approved the decision to lift the TPLF's terrorist designation with a majority vote," the parliament said on Facebook. The move will strengthen the November 2022 peace deal between the TPLF and the federal government, it said.

    "It was remarked during the discussion of the draft decision that lifting TPLF's terrorist designation is indispensable to uphold the peace agreement held between the federal government and TPLF," it said.

    The TPLF, which once dominated Ethiopian politics, was officially designated a terrorist organisation in May 2021, six months after the war erupted.

    During the brutal conflict, the TPLF briefly came close to marching on the capital but was beaten back by forces loyal to Prime Minister Abiy Ahmed.

    Under the terms of the peace deal signed in South Africa's capital Pretoria, the TPLF agreed to disarm in return for the restoration of access to Tigray, which was largely cut off from the outside world during the war. 

    Since the deal, there has been some resumption of basic services and aid deliveries to Tigray, which has faced dire shortages of food, fuel, cash and medicines. 

    Access to the region of six million people remains restricted, and it is impossible to verify independently the situation on the ground. The conflict broke out when the TPLF attacked military installations, setting off a major offensive by Abiy's government with backing from Eritrea.

    (AFP)

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    Blinken arrives in Ethiopia as part of bid to boost US engagement in Africa

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    Valeurs Actuelles

    [Sagazan] Covid : le livre de Pierre Chaillot, une bombe lâchée sur le récit officiel

    « On peut discuter de tout, sauf des chiffres », a martelé Olivier Véran tout au long de la crise sanitaire. Tout esprit cartésien, dont le doute méthodique nourrit par essence la quête de la vérité, aurait dû être profondément choqué par cette phrase, balayant d’un revers de main toute possibilité de débat contradictoire. Le doute n’est-il pas, au contraire, le signe d’une tournure saine de l’esprit ? Acquiescer sans se questionner, tel les chats en plastique placés à l’entrée des restaurants japonais, celui d’une forme de paresse intellectuelle ?

    Ces trois dernières années, aux prêcheurs d’apocalypse et autres “alarmistes”, l’accès aux plateaux télé. Aux “rassuristes” et aux “sceptiques”, le qualificatif d’abominables “anti-vax complotistes”. Un bâillon usité jusqu’à la nausée, poussant ceux qui s’interrogent, privés de facto de débat contradictoire, à piocher çà et là dans les méandres du net, des informations la plupart du temps non vérifiées sur des sites alternatifs qu’ils se partagent compulsivement sur des boucles Telegram, alimentant leur défiance à l’égard d’un récit officiel de plus en plus bancal.

    « Nous devons discuter de tout, et surtout des chiffres », démontre sur près de 500 pages, le statisticien Pierre Chaillot dans son essai paru chez L’Artilleur : Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels. Nous l’avons rencontré il y a quelques jours à Nantes pour une discussion aussi bouillonnante que critique sur ses conclusions. Ses démonstrations sont autant de bombes lâchées sur chacune des digues protégeant le récit officiel. Autant de cailloux, faisant dérailler les rouages d’un argumentaire hygiéniste implacable présenté comme incontestable. Nettoyées des multiples biais méthodologiques, les données officielles sur la mortalité, les tests, l’efficacité vaccinale, la saturation des hôpitaux, etc., révèlent une tout autre vérité que celle assénée ces trois dernières années.

    Selon les calculs du statisticien, « la » Covid est loin d’être la grande faucheuse responsable d’une hécatombe en 2020. En prenant en considération le vieillissement inexorable de la population et en comparant la mortalité de 2020 avec les données standardisées de la mortalité lissée sur les trois dernières années, les décès 2020 sont quasi identiques à ceux de 2015, année parmi les moins mortelles qu’a connues la France…Sans rentrer dans les détails de calculs, Pierre Chaillot prend en considération, entre autres, dans sa démonstration, ce qu’il appelle l’« effet moisson » : la grippe de 2016 ayant été virulente et fatale à un grand nombre de personnes âgées, il est normal que les années suivantes soient marquées par une plus faible mortalité. Par conséquent, pour calculer une surmortalité sur une année, jamais un institut sérieux ne compare les décès bruts d’une année par rapport à ceux de l’année précédente, mais bien en lissant, au préalable, les données de référence.

    Le scandale du “décret Rivotril”

    Autre bombe lâchée dans son essai : les signes d’une mortalité post-vaccinale. « En un an et demi de vaccination Covid-19, nous approchons les 40 000 décès officiellement annoncés sur l’ensemble Europe et Etats-Unis. Jusqu’alors, quelques dizaines de décès suffisaient à stopper une campagne de vaccination », écrit Pierre Chaillot. En compilant les données du site Euromomo (European mortality monitoring), il constate que depuis l’été 2021, le nombre de décès des 15-44 ans européens est sorti de la « moyenne normale ». « Mais de quoi peuvent bien mourir nos jeunes depuis l’été 2021 ? » interroge-t-il. Pour démontrer une possible mortalité liée au vaccin anti-covid, il lui faudrait accéder aux statistiques de décès selon l’âge, le statut vaccinal et la date de vaccination. Les données existent, affirme-t-il, mais le ministère de la Santé se refuse à les donner aux chercheurs indépendants. Avec Laurent Toubiana, épidémiologiste de l’Inserm, ils se battent pour les obtenir : leur pétition déposée au Sénat a jusqu’ici été étonnamment censurée par la chambre…

    Si Pierre Chaillot reconnaît une surmortalité les premières semaines du confinement, il ne l’attribue pas pour autant à la virulence du Covid. Pour lui, ce sont les choix en matière de soins qui auraient été fatals à nos aînés : les restrictions de prescription imposées à la médecine de ville auraient eu comme conséquence l’arrivée souvent trop tardive de patients en soins critiques à l’hôpital. Quant à la peur panique instillée par le gouvernement dès sa déclaration de « guerre » contre le virus, celle-ci aurait dissuadé les personnes ayant fait une crise cardiaque, un AVC… de se rendre à l’hôpital, précipitant leur mort faute de soins.

    Enfin, et là réside un véritable scandale qui devra tôt ou tard éclater, le « décret Rivotril » a précipité, selon les calculs de l’auteur, la mort de plus de 24 000 de nos aînés de mars 2020 à mars 2021. Pour arriver à ce chiffre, Pierre Chaillot a récupéré les données de ventes en pharmacie dudit calmant. En avril 2020, ses ventes bondissent de 227%. Pour se procurer du Rivotril, il faut bénéficier d’une ordonnance sécurisée. Mais grâce ou plutôt à cause de ce décret, les conditions de son autorisation de mise sur le marché ont été allégées. Pourtant, comme l’indique le Vidal, le Rivotril  est un médicament à ne surtout pas utiliser en cas d’insuffisance respiratoire… Il a pourtant été injecté par des Brigades d’Intervention Rapide (mises en place par l’APHP), aux cas suspectés de Covid au sein des Ehpad, accélérant de facto la mort. Une euthanasie pratiquée sans même consulter la famille des pensionnaires, tenue scandaleusement à distance de leurs parents pendant de longs mois, poussant certains pensionnaires survivants à « glisser » d’abandon vers le sommeil éternel, prouvant s’il le fallait que l’on pouvait mourir de « chagrin ».

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    BBC

    The revolution underway in India's diamond industry

    Chintan Suhagiya is only 26, but already has seven years experience working in India's diamond industry.

    Starting out, he ferried diamonds around his company, based in the world's diamond polishing capital, Surat in western India.

    But over the years he learnt how to inspect diamonds and now he grades their quality, using specialist equipment.

    His career has been transformed by a seismic shift in the diamond industry. Until two years ago, all the diamonds he inspected were natural - pulled from the ground at diamond mines.

    Now he works with diamonds grown in special machines, part of the industry that barely existed 10 years ago but, thanks to improved technology, has seen explosive growth.

    Lab-grown diamonds (LGDs) so closely resemble natural diamonds that even experts have to look closely.

    "No naked eye can tell the difference between natural and lab-grown diamonds," says Mr Suhagiya.

    "The natural diamonds and lab-grown diamonds are so similar that once, even after a lab test there was a confusion about the origin of a diamond. The diamond had to be tested twice to make sure that it was a lab-grown," he says.

    Natural diamonds are formed at great heat and pressure deep underground and, since the 1950s, scientists have been trying to recreate that process above ground - resulting in two techniques.

    The High Pressure High Temperature (HPHT) system is where a diamond seed is surrounded by pure graphite (a type of carbon) and exposed to temperatures of about 1,500C and pressurised to approximately 1.5 million pounds per square inch in a chamber.

    The second process is called Chemical Vapour Deposition (CVD) and involves putting the seed in a sealed chamber filled with carbon-rich gas and heating to around 800C. The gas sticks to the seed, building up a diamond atom by atom.

    While those techniques emerged in the late 20th Century, it's only in the last 10 years that the process has been refined so that lab-grown diamonds can be made at the right price and quality to be sold as jewellery.

    "In the beginning, it was harder, because there were very few machines and very few scientists able to do it... over the last seven years, as more expertise became available in the market, we've seen really big growth," says Olya Linde, a Zurich-based partner with Bain and Company's Natural Resources practice.

    Ms Linde says that since the early 2000s the cost of producing lab-grown diamonds has halved every four years.

    These days, a one carat diamond - a popular size and common in engagement rings - made in a lab would be around 20% cheaper than its naturally-formed equivalent.

    Those falling costs have attracted entrepreneurs.

    Snehal Dungarni is the chief executive of Bhanderi Lab Grown Diamonds, which he started in 2013. It uses the CVD process to make diamonds.

    "We are able to monitor the growth of the diamond, atom by atom, at the highest degree of purity.

    "Comparatively they are cost and time-effective and save mining and extraction costs - making them human and environmentally kind," he says.

    India has long played a key role in the diamond industry - it's estimated that nine out of 10 of the world's diamonds are polished in Surat.

    Now the government wants India to become a key player in the lab-grown diamond business.

    The nation already produces around three million lab-grown diamonds a year, accounting for 15% of global production, according to the Ministry of Commerce and Industry. China is the other big producer, with a similar market share.

    In January, in an effort to boost the sector further, the Indian government abolished a 5% tax on imported diamond seeds and announced funding to help India develop its own diamond seed production.

    "As global prosperity increases, the demand for diamonds will increase," says Vipul Bansal, joint secretary at the Ministry of Commerce.

    More technology of business:

    With 30 years in the traditional diamond industry, Hari Krishna Exports is India's leading producer of cut and polished diamonds.

    But this year director Ghanshyambhai Dholakia founded a lab-grown diamond business.

    "In the next three to four years, we will see a massive demand and growth in lab-made diamonds," he predicts.

    But will the new business take market share from his traditional diamond business?

    "Both natural and lab-made diamonds cater to different consumer segments. And demand exists in both segments," says Mr Dholakia.

    "LGD has opened a new consumer market - middle class in India - who have money and will be able to afford a lab-grown diamond," he says.

    It might take some time for that market to take off in India, though. Most LGDs made in India are exported to the US.

    "The Indian market is still not ready, so we as council are promoting exhibitions and events to create a place for LGDs. In three to four years India will be ready," says Shashikant Dalichand Shah, chairman of the Lab Grown Diamond and Jewellery Promotion Council.

    Mr Shah is chairman of Nine Diam, a diamond trading company founded by his great grandfather.

    He agrees that manufactured diamonds will have a very different place in the market from those that have been mined.

    "A diamond made in a laboratory or a factory is an artificial diamond. So a buyer who knows and loves diamonds will always go for a real diamond," he says.

    He adds that the relative scarcity of natural diamonds means they will hold their value better.

    "Lab-grown diamonds lose their value after buying, whereas in a natural diamond 50% of the value is retained after buying," he says.

    While that may be the case, lab-grown diamonds offer jewellery designers greater flexibility.

    "Natural diamonds are so expensive you always want to maximise the diamond from the natural stone. Lab-grown diamonds you can design as you want," says Ms Linde.

    "We've seen jewellery where they have cut holes in the diamonds so they dangle and sparkle more."

    The world's biggest jeweller, Denmark's Pandora, is switching to lab-grown diamonds. Explaining the move in 2021, the company's chief executive said it would broaden the market for diamonds and make his business more environmentally friendly.

    Back in Surat, Chintan Suhagiya is happy with his move into the LGD industry, and thinks many others will find work in the sector.

    "The lab-diamond industry is going to provide jobs to millions. This will be an unstoppable industry," he says.

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    Valeurs Actuelles

    Marseille-Provence 2013 : il y a dix ans, la cité phocéenne devenait la capitale européenne de la Culture

    Le 12 janvier 2013, Marseille et la Provence devenaient la capitale européenne de la culture. Vingt-huit ans après la création de l’événement et après Paris en 1989, Avignon en 2000 et Lille en 2004, cette manifestation culturelle revenait en France, en Provence et à Marseille. Cette désignation, survenue en septembre 2008, a permis à la deuxième ville de France d’entreprendre de grands projets et de se débarrasser de son image de ville infréquentable. Les efforts entrepris pour être à la hauteur de ce rendez-vous ont été considérables. La cité phocéenne a eu un peu moins de 5 ans pour se transformer et elle l’a fait. Le chantier était long et audacieux. Un bateau amiral en est fièrement sorti. Il a paradé çà et là durant 12 mois.

    Pendant une année, plus de 500 manifestations culturelles se sont succédé sur les bords de la Méditerranée. Parmi les plus emblématiques, des expositions de qualité comme Ici, ailleurs, une sélection d’œuvres d’une quarantaine d’artistes issus du pourtour méditerranéen à la Friche de la Belle de Mai, Le noir et le bleu, un rêve méditerranéen au MuCem mais aussi de nombreux spectacles vivants ou de rue avec en figure de proue le Cirque en capitale et ses 200 représentations, la TransHumance réunissant plusieurs milliers de personnes et d’animaux dans les rues de la cité phocéenne et autres Août en danse, Mix Up et Opéra Slam. Des animations plébiscitées sur l’instant mais peu nombreuses à avoir survécu et à être parvenues à se faire une place durable dans le paysage culturel marseillais. Celles qui ont émergé, en revanche, l’ont fait avec brio. Le meilleur exemple étant celui des arts du cirque avec la création de la Biennale du cirque (BIAC), « une référence, en pointe pour le cirque contemporain », selon Guy Carrara, le co-directeur d’Archaos, la compagnie qui a créé la BIAC. C’est aussi le cas de plusieurs lieux culturels comme le Frac (Fond régional d’art contemporain), le MaMo, le centre d’exposition de la Cité Radieuse, le Silo, un ancien bâtiment industriel aménagé en salle de spectacle qui accueille concerts, one-man-shows, ballets et pièces de théâtre quotidiennement, le Château Borély qui après une très belle restauration héberge le musée des arts décoratifs, de la faïence et de la mode, ou celui de la Buzine, devenu le siège de la Cité du cinéma. Tous ces sites qui ont été largement dépoussiérés pour accueillir diverses expositions à l’occasion de cette année spéciale conservent aujourd’hui tous ses bienfaits. Grâce à l’événement, ils ont trouvé ou retrouvé une vocation et de leur superbe.

    Une évolution structurelle

    Tout comme l’ensemble de la ville car si la capitale de la culture a logiquement eu des bienfaits sur le plan culturel, elle en a aussi eu pour l’architecture et l’urbanisme. « On avait beaucoup de projets dans les cartons et MP2013 a permis de les déclencher », explique Rémy Marciano, architecte marseillais et professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille. Il ajoute : « Ça a confirmé le potentiel de Marseille à produire une architecture locale et forte. Ça a été un point de départ ». Parmi les bâtiments sortis de terre à l’occasion de la manifestation culturelle, deux ont vu le jour sur l’esplanade du J4. Il s’agit de la Villa Méditerranée et du MuCem. Le premier, propriété du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, a été imaginé par l’architecte italien Stefano Boeri. S’il s’agit d’une prouesse architecturale avec son avancée en porte-à-faux de 40 mètres de long s’élevant à 19 mètres au-dessus d’un bassin de 2 000 m3, cela n’a pas suffit à le rendre populaire. Le bâtiment, en 2013 comme les années suivantes, a été montré du doigt par bon nombre de Marseillais pour son inutilité. Rémy Marciano reconnaît qu’à sa construction, sa fonction n’était pas bien définie : « Il y a eu un flottement sur la programmation et sur l’usage ». Durant près de 10 ans, l’édifice régional, destiné originellement à accueillir des conférences, des réunions et des expositions, n’était en quelque sorte qu’une coquille vide. Depuis juin 2022, ce n’est plus le cas. Le bâtiment a changé de vocation pour abriter le musée Cosquer Méditerranée comprenant une reconstitution de la Grotte Cosquer, une grotte paléolithique découverte en 1991 par le plongeur Henri Cosquer dans la calanque de la Triperie. Une reconversion réussie puisque la Villa Méditerranée ne désemplit plus. 400 000 visiteurs y sont attendus chaque année. Le succès a été long à se dessiner mais il est bel et bien au rendez-vous.

    Celui, en revanche, qui n’aura pas dû attendre pour se faire une place, c’est son voisin, le MuCem. Le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, œuvre de Rudy Ricciotti et qualifié de « bâtiment identitaire » par le professeur d’architecture, a très rapidement conquis le cœur des Marseillais. Sa  façade en résille de béton n’a laissé personne indifférent. Pas moins que la passerelle de 130 mètres de long qui le relie au Fort Saint-Jean, lui aussi rénové pour l’occasion, et permet à l’ensemble de redoubler d’intérêt. En témoignent les 550 000 visiteurs en moyenne reçus chaque année. Autre grande réussite directement liée à MP2013, la rénovation du Vieux-Port. Avec elle, le cœur de la ville a totalement changé de physionomie. Anciennement très encombré par les voitures et grisonnant, il se pare désormais de belles pierres dans des tons clairs et offre de grands espaces piétonniers. L’ombrière créée par Norman Foster, en plus d’apporter un peu de fraîcheur, lui donne également un caractère singulier. Là encore, l’événement culturel a eu de nombreux bienfaits et a donné une belle impulsion à la ville en matière de rénovation urbaine. Les efforts menés sur le Vieux-Port ont été étendus à l’hyper centre et les rues environnantes ont été réhabilitées ou sont en cours de réhabilitation. Le grand échec de MP2013, à savoir la très onéreuse rénovation du hangar portuaire du J1, fermé au public depuis la fin de l’exposition consacrée au Corbusier, mis à part, l’événement a été très bénéfique pour la structure et l’architecture de la deuxième ville de France.

    Enfin, le secteur à avoir su tirer profit de ce sommet culturel  est incontestablement le tourisme. Avant 2013, Marseille était une ville peu fréquentée par les touristes qu’ils soient internationaux, nationaux, régionaux ou professionnels. Son image n’était pas bonne et la ville n’était pas pensée pour accueillir des visiteurs extérieurs. Le métro fermait ses portes à 21 heures ce qui limitait fortement les déplacements tardifs comme les transferts de la Gare Saint-Charles aux hôtels du centre ville et les centres de congrès comme les lieux d’intérêts n’étaient pas fléchés rendant le parcours des non initiés pour le moins difficile. Pour Maxime Tissot, directeur de l’office du tourisme de Marseille, l’année 2013 a permis une prise de conscience collective et a marqué le début d’une nouvelle ère touristique : « On a ouvert cette ville et on a arrêté d’être uniquement entre nous. C’était un événement structurant qui a énormément apporté car il a permis à Marseille de changer de dimension ». En effet, cette année spéciale a donné un nouvel élan à la cité phocéenne. Marseille a changé d’image. Elle est passée de ville infréquentable à ville attractive. Et, comme le dit le directeur de l’office du tourisme : « Le soufflé n’est pas retombé ». Mieux, il a continué à monter. Marseille est aujourd’hui dans le top 50 des destinations de tourisme d’affaires et reçoit plus de 5 millions de visiteurs chaque année contre 4 millions en 2012. Grâce à Marseille- Provence 2013, la cité phocéenne est véritablement devenue une ville touristique. L’offre culturelle y est plus importante qu’elle ne l’a jamais été et les infrastructures sont désormais adaptées aux besoins. De bonnes choses  pour les différents événements qui attendent la ville dans les mois à venir. L’expérience capitale de la culture  servira sans aucun doute à faire de la Coupe du Monde de Rugby, de la venue du Pape François, de l’arrivée de la flamme olympique et bien sûr de l’accueil des épreuves de voile des Jeux Olympiques 2024 des succès. Les retombées devraient une nouvelle fois être très positives. La navire Marseillais tient le cap.

    Marseille : les dernières actualités

    Marseille : un député alerte Éric-Dupond-Moretti après les menaces proférées par un djihadiste déjà incarcéré

    Réforme des retraites : après le blocus d’un lycée à Marseille, un député LFI visé par deux plaintes pour violence

    Marseille à couteaux tirés

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    BBC

    Why sleeper trains are being revived across Europe

    There's no doubt that Julia Senninger is a train aficionado.

    Living in the Swedish capital Stockholm, the 33-year-old regularly travels by rail, not only to visit her family in Luxembourg, but also to her holiday destinations.

    She favours train travel over flying mainly for environmental reasons. Yet she adds that trains are simply more enjoyable, especially sleeper services.

    "It's so much more fun," says Ms Senninger. "You meet more people, and you more have interesting conversations."

    She is in luck, as sleeper trains are continuing to make a comeback in mainland Europe, with a number of new services being launched since last summer, or due to start later this year, or in 2024.

    Back in October, Ms Senninger and her husband travelled on the then newly-launched sleeper service from Stockholm to Hamburg, Germany's second-largest city. This is run by Swedish railway company SJ.

    The service departs Stockholm every day at 5.30pm and arrives into Hamburg at 6.30am.

    "We booked the train as soon as it launched," says Ms Senninger, who works for a firm of architects.

    "It still sounds like a long time, but you go to sleep, and it's such a nice atmosphere on the train."

    The carbon footprint is just a fraction of a flight. Flying from Stockholm to Hamburg results in around 250kg of carbon dioxide emissions per passenger, according to calculation website EcoPassenger. By contrast, the C02 released by travelling via electric-powered train is just 26kg.

    Global Trade

    More from the BBC's series taking an international perspective on trade.

    The SJ night train has nine coaches, and capacity to carry 400 passengers. Dan Olofsson, head of tendered services at SJ, says the new service was proposed by the Swedish government, "as they wanted to move more people towards climate-friendly travelling, and one of the solutions was the night train between Sweden and Germany".

    The service is powered by renewable energy, and Mr Olofsson says it is typically being used by Swedes to connect them to other rail services from Hamburg.

    "Hamburg isn't the main destination for most travellers, but is an important hub for people to reach more destinations in Germany and France and so on," he says.

    "We have people wanting to travel on it to reach ski resorts, but then also to have meetings in Brussels. That's why we arrive early in Hamburg."

    The company plans to extend the route to Berlin from April. It will compete with an existing provider of night trains between Stockholm and Hamburg and Berlin - Snälltåget.

    There was much buzz among train fans earlier this year when news emerged that Belgian-Dutch train firm European Sleeper was to begin transporting people overnight from Brussels and Amsterdam to Berlin.

    "I'm a big train night fan," says European Sleeper co-founder Chris Engelsman. "It's adventurous, romantic and efficient."

    He rolls off lists of his favourite journeys, including Vienna to Kyiv, and Milan to Sicily, which also includes a boat ride. "The holiday starts when you board the train."

    Starting services from the end of May, European Sleeper will initially run trains three times a week, with each departure able to hold about 500 people.

    But why between Brussels and Berlin? "There's no other night train on this route," says Mr Engelsman. "About six years ago German railways ended the night train service. I was frustrated about it as it always seemed pretty well booked."

    European Sleeper intends to extend its route to Prague, the Czech capital, from next next year.

    French night train business Midnight Trains says it wants to "reawaken the enchanting experience of the night train" when it launches its first luxurious services from Paris in 2024. Aiming to ultimately serve more than 10 destinations include Rome, Porto and Edinburgh, it claims its trains will be like "hotels on rails" that have old-fashioned "glorious roaring 20s charm".

    Meanwhile, existing sleeper train service Nightjet, which is owned by Austrian Railways, will later this year start operating its Brussels-Vienna and Paris-Vienna lines on a daily basis, up from three times a week.

    Cat Jones is the founder and chief executive of flight-free travel agency Byway Travel. She says that the returning popularity of sleeper trains are "putting the joy back into travel".

    "The point of travel is the experience rather than just the arrival," she says. "People are connecting that the holiday starts when the door opens on the train."

    However, depending on the location, and especially if starting from the UK, travelling by train can often be more expensive than flying. Trains fares in the UK can in fact be 50% more costly than flights, according to a 2021 study by consumer choice magazine Which?.

    "Like flying, you do need to book ahead to find a cheaper price," says Mark Smith, founder of train guide website Seat61. "But you need to remember airlines pay no duty on fuel.

    "Some countries charge VAT on train journeys, but no-one does on air tickets. But then sleeping on a train overnight saves a hotel bill."

    He adds that even if long-distance rail travel can be more expensive, "we're seeing lots more people choose the train".

    "It used to be that people had a flying phobia or just liked trains, but now everyone is trying to cut their carbon footprint and wants a more enjoyable journey," says Mr Smith.

    "People want to get away from the stress of the airport, and once they travel by train and see more scenery from the window, and saunter to the hotel easily when they arrive in the city, they want to do it again."

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    France24 - World

    Golf with no stream: Burkina Faso's eco-friendly golf course

    Issued on: 22/03/2023 - 16:08Modified: 22/03/2023 - 16:12

    When Burkina Faso makes the headlines these days, it's usually because of turmoil or suffering -- its jihadist insurgency, repeated military coups or grinding poverty. But in one intriguing aspect, the landlocked Sahel country is at the forefront: its sole golf club is a pioneer in bringing water conservation to this thirstiest of sports.

    Valeurs Actuelles

    Wokisme : la BBC adapte une œuvre de Charles Dickens en y insérant un fort message anticolonial

    Quand la littérature classique britannique est adaptée à la sauce woke. Samedi 18 mars, la BBC a annoncé que son adaptation en mini-série d’une œuvre de l’écrivain britannique Charles Dickens contiendrait un fort message anticolonial, rapporte le Daily Mail. Créée par le réalisateur de l’emblématique série Peaky Blinders, cette minisérie en six épisodes, adaptée du roman Les Grandes Espérances, doit sortir prochainement sur les écrans.

    L’Empire britannique « construit sur les mensonges d’hommes blancs privilégiés »

    Cette fiction mettra notamment en scène un personnage décrivant l’Empire britannique de l’époque de l’intrigue comme étant « construit sur les mensonges d’hommes blancs privilégiés », une critique évidemment absente du roman originel de Charles Dickens.

    Stephen Knight, le scénariste, a expliqué dans un entretien qu’il ne craignait pas les réactions de spectateurs conservateurs : « Tout le monde a le droit de réagir comme il le souhaite », a-t-il expliqué.

    L’un des acteurs principaux de cette série, Fionn Whitehead, a décrit l’Empire britannique comme « une chose horrible », dans une interview lors de la promotion de l’émission, défiant tous ceux qui n’étaient pas d’accord. « L’Empire était une chose horrible qui impliquait de nombreux Britanniques qui asservissaient, pillaient et détruisaient de nombreuses cultures à travers le monde. » « Il a été alimenté par la cupidité. S’il y a quelqu’un qui se promène en croyant que l’Empire était une bonne chose, il se leurre », a-t-il ajouté.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    England's high streets championed in photographs

    From the calls of merry market traders to the toots of check-out tills, there are many visuals and sounds that make up a high street in England.

    A three-year project by Historic England is looking to preserve these memories in a photograph exhibition to "breathe life back into high streets".

    The touring show features 65 images of shops, restaurants and businesses and the "heroes" behind them.

    Historic England said they championed an "often-overlooked fixture".

    People from across the UK were invited to send in their images and document what their high street meant to them.

    A panel then selected their favourite photographs showing "a sense of community, belonging and pride".

    The images will be projected as an outdoor exhibition in locations in London, Derby, Bristol, Hastings, Middlesbrough, Norwich, Bradford and Stoke-on-Trent from 22 March.

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    Historic England

    France24 - World

    Ohio train derailment reveals wider safety problem with hazardous chemicals

    Issued on: 21/03/2023 - 17:45

    Shirli SITBON

    A month and a half after a train derailed in East Palestine, Ohio, spilling toxic chemicals, the population of the US town is still concerned for its health. The main chemical on board was vinyl chloride, a carcinogenic gas that causes dizziness and headaches. Meanwhile, fingers are being pointed at the railway company that operated the train and its alleged safety failings. FRANCE 24's Science Editor Shirli Sitbon takes a closer look at the chemical spill's impact on residents' health and the environment.

    Business Daily

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    In the press

    'Put people over politics': Ohio town slams lack of action after catastrophic chemical spill

    ‘Why are they being hush-hush?’ Ohio villagers anxious, enraged after toxic train spill

    BBC

    Ghost signs: Bradford's faded adverts photographed

    The flaky remnants of adverts painted onto the walls of Bradford buildings years ago are being recorded by photographer Jenna Greenwood.

    Known as ghost signs, images of the faded advertising for cigarettes, medicines and even a cinema have been put together in a fanzine.

    "I wanted to document them before they disappeared," Ms Greenwood said.

    "The landscape in Bradford is changing quite rapidly, and we're losing quite a lot of our buildings and shopfronts.

    "It's a look into what we used to have - they say 'bold will hold' and there's a lot of truth in that - they still look good".

    Ms Greenwood, who grew up in the West Yorkshire city but now lives in Tadcaster, North Yorkshire, took me on a tour of some of her favourite signs, starting with one on the side of a terraced house on Reevy Road, Wibsey.

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    The faded advertisements for cigarettes, medicines and a cinema are collated in a fanzine.

    The painted hoarding is advertising cinema tickets for The Empire, which originally opened as a music hall in 1899, but became a picture house in 1918 after the opening of nearby theatre The Alhambra led to a decline in ticket sales.

    The black and white typography is still visible, if faded.

    "It's definitely up there with my favourites," she said. "It is still really bold and just as clear as the day it was painted".

    We moved on to see signs for Parkinson's sugar-coated pills, and Player's Navy Cut cigarettes, all within a few kilometres of each other.

    Ms Greenwood, who works as an artist and signwriter, drew inspiration from Leeds documentary photographer Peter Mitchell, who photographed the city from the 1970s onwards.

    His Instagram account Strangely Familiar is named after one of his collections and has gained 96,700 followers.

    She said: "After seeing how a lot of the things he has photographed now don't exist, I wanted to create a record of the stuff in Bradford for other people to enjoy in 30 years.

    "These signs were made to last 10 or 20 years, and we just don't get that now.

    "It's the contrast between things being made to last and the really transient advertising that we see now that really interested me.

    "Certainly in my lifetime, we've gone from paste-up billboards to electric advertising spaces that rotate every five seconds.

    "We are so desensitised to advertising now. Whereas these were made to last".

    The 37-year-old said it's the "old charm of the original artworks" which interest her, rather than the ones which have been re-painted.

    She saw a lot of signs old and new during trips in the United States, another thing which prompted her to start the fanzine.

    "I did quite a lot of road trips in California, where signwriting is still a prevalent profession.

    "A lot of buildings there stay up after the businesses have gone. That piqued my interest, and then when I was back home, because they were relevant to me I started noticing them more, and I thought, I need to start taking pictures before they disappear".

    The 24-page A5-sized collection was published last May, with issue number two now under way.

    "Usually if I'm driving or walking somewhere and I see a new ghost sign, I think my first instinct is excitement - and sort of like a bit of promise as well," she said.

    "It's a peek into history that we never knew that we had".

    Bradford councillor Si Cunningham, who worked on the city's UK City of Culture 2025 bid, said the ghost signs were evidence of Bradford's industrial past but also showed its links to the creative industries.

    He said: "The ghost signs that Jenna is celebrating are effectively early marketing for a lot of the businesses that were thriving at the time.

    "One of the huge drivers behind us being awarded UK City of Culture is having a city that is rich in urban graphic design, to an extent that there have often been pilgrimages to the city by people who are interested in these ideas.

    "You might find that people are just as inspired by the urban landscape as they are the rural landscape that surrounds us here".

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    Bradford City Council

    Strangely Familiar - Peter Mitchell Photography

    France24 - World

    In China's Yunnan province, forests provide haven for biodiversity

    Issued on: 21/03/2023 - 13:32

    Yena LEE Follow

    Located in south-western China, Yunnan province is the same size as Germany. It's home to almost 20,000 plant and 2,000 animal species, most of which are protected and unique to the region. Yunnan is a haven of biodiversity and a showcase for environmental protection in China, where scientists and nature lovers are fighting to preserve its rare ecosystems. Our correspondents Lou Kisiela, Antoine Morel, Yan Chen and Yena Lee report.

    Perspective

    How video games can connect people with wildlife – and help protect it

    Down to Earth

    Superpredator: Can humans and wolves coexist?

    Focus

    Biodiversity hotspot Gabon offers safe haven to endangered species

    Valeurs Actuelles

    Jeep Avenger, coqueluche de 2023

    PHILOSOPHIE

    Elle arrive en avril. La plus petite Jeep produite, depuis la célèbre Willys du Débarquement, est 100 % électrique. Cet Avenger vient d’être intronisé en Europe “Car of the Year” ou “Coty”, bref, “voiture européenne de l’année”. Un prix couru, distribué depuis soixante ans par un jury de journalistes spécialisés. Ce cénacle courtisé représentait 22 pays européens en 2023. Il a donc craqué pour l’esthétique très réussie de ce micro-SUV bien dans le style maison : haute ceinture de caisse, capot plat, calandre ajourée à sept fentes, épaulements marqués, soubassements protégés. En guise de clin d’œil, les designers ont logé dans une alvéole du bouclier avant une petite plaque reproduisant la face avant de la Jeep du D-Day. La marque se livrait déjà à ce genre de facéties sur le Grand Cherookee ou le Renegade, par exemple, en disséminant de petits rappels visuels sur la carrosserie, dans l’habitacle ou apposés sur les vitrages.

    TECHNIQUE

    L’intérêt est ailleurs. L’Avenger profite du Meccano de Stellantis depuis que Jeep a intégré ce groupe tentaculaire. La plate-forme électrique e-CMP est celle des Peugeot 2008, DS3 Crossback et Opel Mokka. La machinerie développe ici 156 chevaux et fonctionne en 400 volts. Batterie de 54 kilowattheures produite en Chine. En charge maximale, vous récupérez 30 kilomètres d’autonomie en trois minutes et 80 % du plein d’énergie en vingt-quatre minutes. Quand les superchargeurs sont disponibles et opérationnels… En courant alternatif classique, avec la prise fournie de série sur borne à 11 kilowatts, vous attendrez cinq heures trente pour un plein. Rayon d’action : 400 kilomètres, et même 550 si vous ne faites que de la ville. Pompe à chaleur de série pour échapper à la voracité d’un chauffage à résistance traditionnel. L’auto, saine à conduire, offre divers modes de gestion de l’énergie, selon le style de pilotage (Eco, Normal, Sport).

    AMBIANCE

    On s’assied. Design intérieur flatteur, biton, rectiligne, limpide. Planche de bord rehaussée d’un écran large et surtout beaucoup de rangements, jusqu’à 34 litres, au-dessus, en dessous. L’un des bacs, au pied de la console centrale, peut accueillir un sac à main. Équipements de confort et de sécurité dernier cri dès la version de base, attendue autour de 36 500 euros, hors bonus. La finition haut de gamme Summit débutera à 42 500 euros. À noter sur cet Avenger : la garde au sol de 200 millimètres et de bons angles d’attaque et de sortie qui autorisent quelques écarts dans la “verte” ; un antidérapage modulable également (boue, neige, sable). Une version 4×4 pourrait suivre.

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    BBC

    Appeal made for photos for Derby night out exhibition

    The organisers of a new exhibition are appealing for photographs from Derby's dancing past.

    We Danced in Derby, a nostalgic exhibition, is running at Déda as part of a photography festival.

    To compliment the exhibition, the organisers are seeking pictures of people out in Derby during the 60s and 70s or parents and grandparents in their finery.

    The organisers said they were excited to see what would get sent in.

    They were also hoping they would receive stories of nights out from days gone by.

    The images can be sent to Déda - a city dance centre - directly on email or people can visit the centre's cafe and scan in the pictures from original prints, at a booth which will be available until 29 April.

    Parmjit Sagoo, a producer with Format, which is organising the festival, said: "Do you have some old photos from the 1960s and 70s tucked away in an old tin or envelope or memories?

    "We'd love to hear from you to help us present a celebration of how We Danced in Derby.

    "We are excited to see what amazing images from Derby's historic nightlife are waiting to be revealed."

    The exhibition celebrates how the 1960s changed the way people danced and the music that inspired this transformation.

    Created in collaboration with Roger Smith, a local writer and heritage researcher, it features images of the popular Derby social venues of the time, alongside visual, written and oral history of memories

    It will be on display in Déda until 9 April.

    A further dance-themed exhibition, Radical Souls, which includes work by international artists, will run at the Quad Gallery until 2 July.

    We Danced in Derby is part of Format's International Photography Festival which features exhibitions across Derby including Quad, Déda, Artcore and the Museum of Making.

    Follow BBC East Midlands on Facebook, on Twitter, or on Instagram. Send your story ideas to eastmidsnews@bbc.co.uk.

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    Two tone and ska drama a 'love letter'

    Valeurs Actuelles

    Généreuse, La Régalade

    Une vaste salle à manger de 40 couverts, positionnés de chaque côté de la salle. Du bois pour le cadre bistrot. Mais aussi une table d’hôtes de 16 couverts installée juste devant les cuisines du chef Bruno Doucet, ce qui permet d’observer leur ballet magnifique et calme tout au long du repas.

    ​Dans l’assiette on craque littéralement pour la belle terrine gourmande à partager dès l’arrivée, et ça, on adore. Le reste des plats suit les saisons et varie entre un carpaccio de tête de veau et dés de betterave rouge, sauce ravigote et petits croûtons, une chair de tourteau et épeautre dans une bisque d’étrilles, et le joli risotto crémeux à l’encre de seiche, poêlée de gambas rôties, ail et persil ; entre un agneau en deux cuissons avec le quasi bien rôti, l’épaule en parmentier au jus perlé, et la poularde onctueuse aux morilles.

    Les desserts bien sûr sont régressifs comme ce superbe saint-honoré à l’allure déstructuré avec ses petits choux caramélisés d’un côté, sa crème fouettée de l’autre. Le service est rapide et sympathique.

    ​Un menu à 49 euros servi le midi et le soir nous intéresse bien.

    ​La Régalade, 106, rue Saint-Honoré, Paris Ier. Tél. : 01.42.21.92.40.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    France24 - World

    The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

    Presented by

    Issued on: 16/03/2023 - 17:42Modified: 16/03/2023 - 17:46

    The green paths

    Paris’s Institut du monde arabe (The Arab World Institute) and Uzbekistan’s Art & Culture Development Foundation are hosting an exhibition that plunges us into the history and ancestral skills of Uzbekistan at the turn of the 20th century.

    Until June 2023, Paris’s Institut du monde arabe is hosting an exhibition dedicated to Uzbekistan’s ancient textiles and entitled “On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold”. Visitors to the exhibition are able to discover, for the first time, unique historic artefacts never before seen outside Uzbekistan.

    Speaking at the IFTM Trade show in Paris last September, Uzbekistan’s ambassador to France, Sardor Rustambaev, said his country was “a hidden gem of Central Asia.” “Everybody knows about the Great Silk Road and most of the people know about the cities of Samarkand or Bukhara. However, not many of them know that they are located in modern Uzbekistan.”

    The show presents nearly 300 original pieces across an exhibition area of more than 1,100 m², including jewellery, precious objects and embroideries representative of the treasures of ancient Uzbekistan.

     Earlier this year, another exhibition entitled “The Splendours of Uzbekistan's oases”, took place at the Louvre. It displayed the Central Asian country as a crossroads of civilisations and a cornerstone of the ancient Silk Road.

    “Samarkand is an almost three-thousand-years-old ancient civilisation, which is the same age as Rome. We were always at the crossroads of different civilisations and nations, and being part of the Great Silk Road, it served as a bridge between East and West, between North and South,” Rustambaev said.

     For the first time, Uzbekistan is showcasing its unique culture and history to the French public as well as to the thousands of international visitors eager to see the mysteries of the Silk Road unveiled.

     On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold is at the Institut du monde arabe until June 4, 2023.

     #Uzbekistan #Tourism #Exhibition #Travel #History #Asia #Paris #Samarkand #Art #Museum #Painting #Louvre

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    Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

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    Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

    BBC

    St Patrick's Day: The Paddys and Pats tackling Irish stereotypes

    A photography exhibition capturing the stories of people named Paddy, Pat, Patrick and Padraig is being showcased in New York.

    The portraits of 50 Irish men are being displayed outside Grand Central Station as part of the city's St Patrick's Day celebrations.

    Dublin-based film-maker Ross O'Callaghan is behind the project that has been years in the making.

    One of his main aims is to counter common Irish stereotypes.

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    A photography project by a Dublin based filmmaker is capturing the stories of people named Paddy, Pat, Patrick or Padraig

    Last week the longstanding US Comedy show Saturday Night Live attracted some criticism ahead of the Oscars for a sketch featuring impressions of Colin Farrell and Brendan Gleeson.

    It included jokes about Irish people's consumption of alcohol and portrayed the Irish accent as incomprehensible.

    Speaking about his exhibition, Mr O'Callaghan said: "I wanted to tell the true story of the Irish male experience in contemporary Ireland.

    "Through personal stories and lived history across several generations of Paddies, looking at how much has changed and the values have stayed the same."

    'I'm humbled by it'

    The search for participants began in March 2021 but the ambition had always been to bring the exhibition to New York when it was completed.

    A large-scale immersive experience of the portraits was launched on Broadway this week ahead of the exhibit opening.

    Examples of the audio-visual installation are also displayed on a giant digital billboard in Times Square.

    The 50 portraits are now open to the public outside Grand Central Station, at Pershing Square.

    Slaughtneil-based architect Paddy Bradley is among those who feature and he was the inspiration for the project.

    He said when the artist first told him about the idea "he talked about the idea of different Paddies who have all done interesting things".

    "I'm humbled that the idea came from my story," he continued.

    "For me to say, 'I'm a Paddy from Ireland', I think it's one of the greatest things you can say," he added.

    "We are a friendly people but we all strive to better ourselves."

    'I'm peak Paddy'

    The completed series of portraits feature several people from Northern Ireland, including Olympic boxer Paddy Barnes.

    Comedian and TV presenter Patrick Kielty, from County Down, said it was a natural fit for him.

    "When I think about it I probably could say I'm peak Paddy," he said.

    "I was called Patrick, went to school in St Patrick's Grammar in Downpatrick and it was another Paddy - Pat O'Hare, my teacher - who got me into performing."

    Paddy Smyth is an Irish activist with cerebral palsy.

    Commenting on his involvement, he said: "When you hear the word Paddy abroad you don't think of an Irish disability activist who's gay so I love Ross's vision for this project.

    "I'm Paddy many things, and modern Ireland is diverse."

    The exhibition will also be showcased in the New York Irish Centre in Queens from 12 to 19 April to coincide with the centre's events commemorating the 25th anniversary of the Good Friday Agreement.

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    France24 - World

    Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

    Presented by

    Issued on: 31/01/2023 - 15:00

    The green paths

    From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism

    Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.

    Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.

    “Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”

    Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.

    “UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”

    All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”

    In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.

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    Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

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    The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

    France24 - World

    Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

    Presented by

    Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33

    The green paths

    The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world

    Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.

    Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”

    Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.

    Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”

    With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.

    In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.

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    France24 - World

    West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises

    Presented by

    Issued on: 05/09/2022 - 11:22

    World bank

    As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.

    In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.

    These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.

    Soaring prices

    The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating  a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes. 

    « Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.

    Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.

    The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.

    Tackling root causes

    The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.

    The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.

    The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than  four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.

    The Great Green Wall

    As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.

    The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.

    Tangible results

    “Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.

    By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.

    “Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.

    His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.

    About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.

    In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.

    Green future

    As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.

    “When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.

    Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa

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    France24 - World

    Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

    Presented by

    Issued on: 29/06/2022 - 19:54

    JICA

    The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

    "Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

    The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

    Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

    For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

    Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

    The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

    “In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

    The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

    Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

    Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

    Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

    At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

    Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

    “The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

    TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

    During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

    TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

    “When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

    Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

    Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

    “TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

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    Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

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