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Ugandan activist Vanessa Nakate: 'Not all climate action is climate justice'

Issued on: 22/03/2022 - 12:38

Stuart Norval Follow

Ugandan climate activist Vanessa Nakate began her activism back in 2019 by staging a solo climate protest at the gates of the Ugandan parliament, before going on to co-found both the Rise Up Movement and Fridays for Future Uganda. She is currently in Paris as part of a delegation of Ugandan and Tanzanian activists who are fighting to drum up opposition to a huge oil pipeline under construction in East Africa. She joined us for Perspective to tell us more about her activism, her hopes for her meeting with Pope Francis and how she feels about being dubbed the African Greta Thunberg.

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Climate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’

'Delay means death': UN climate report urges world to adapt now

UN climate chief says stakes ‘never been higher’ in fight against global warming

Opex 360

La Russie met un terme aux discussions sur un traité de paix avec le Japon

par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

À l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.

En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.

Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.

Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.

Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.

Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.

Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.

À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.

Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.

Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.

« En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.

« Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.

L'Humanité

La spéculation devient préoccupante sur les produits alimentaires

Actu

L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe a interrompu les exportations de céréales par  ces deux pays. Du coup,  la demande des pays importateurs de blé  auprès de la France augmente tandis notre stock de report de fin de campagne diminue. Si la sécheresse observée en mars se poursuit en avril, les rendements céréaliers baisseront cet été et la spéculation en cours continuera au niveau planétaire au détriment des populations pauvres.

Gérard Le Puill

Ici-même le 15 mars  dernier, nous consacrions un article  à l’analyse du Bureau de recherches géologiques et minières  (BRGM) sur le niveau de recharge  anormalement bas de plusieurs nappes phréatiques en France  durant l’automne et l’hiver dernier.  Le temps sec et ensoleillé  qui prédomine sur tout le pays en ce mois de mars ne va rien arranger. Au lendemain de la publication de la note du BRGM, la secrétaire  d’Etat  Bérangère Abba, chargée  de la Biodiversité,  réunissait le «Comité d’anticipation  et de suivi hydrologique» pour un examen détaillé de la situation et pour «anticiper le risque de sécheresse en France métropolitaine cet été». 

Reprenant l’analyse du BRGM, le communiqué de la secrétaire d’Etat  indiquait que « depuis septembre dernier, le territoire  accuse un déficit pluviométrique marqué en région Grand-Est , dans le nord de la région Nouvelle Aquitaine, en Bretagne ainsi que dans le sud-est  et la Corse (…)Sans attendre  les préfets seront sensibilisés sur la situation et mobilisés afin d’accompagner les acteurs économiques  dans la mise en place de mesures d’anticipation. Une attention particulière sera porte au secteur agricole», ajoutait le communiqué, sans plus de détail.

 

Des pays importateurs privés de blé russe et ukrainien 

Dans les exploitations céréalières,  les semis de blé et d’orge de printemps viennent d’avoir lieu. Ils vont être suivis par les semis de maïs, de tournesol et de betterave sucrière. Si le temps sec persiste,  la germination des graines sera irrégulière et tardive. Du coup, les corbeaux  et d’autres oiseaux  mangeront une bonne partie des semis, ce qui contribuera aussi à réduire les rendements l’été prochain. D’une manière plus générale, un printemps avec un important déficit de pluviométrie fera souffrir la végétation et réduira les  rendements des céréales semées dès l’automne 2021 et, plus encore,  celles semées à partir du printemps 2022.

Dans les salles de marché où se font les cotations au jour le jour sur le prix des céréales,  les spéculateurs sont déjà à l’affût. Pour leurs achats sur le marché à terme, soit  20 à 30% des transactions, ils arrivent  à piloter l’évolution globale des cours. Ils parient à la fois  sur la réduction des stocks de report de fin de campagne  dans les pays exportateurs  et sur les conditions météorologiques  qui donneront une idée des rendements dans les principaux pays exportateurs.  Les exportations de  l’Ukraine sont à l’arrêt  pour les raisons que l’on sait. Celles de la Russie  sont en baisse de 8%  afin de contenir les prix sur le marché intérieur. Or il faut savoir que l’Egypte achetait  85% des blés qu’elle importe en Russie et en Ukraine. Il en allait de même pour 74% des importations de la Turquie, de 51% pour le Liban et 41% pour la Tunisie.

 

Spéculation sur l’eau d’irrigation en Australie et aux Etats-Unis 

Voilà aussi pourquoi, les risques de sécheresse dans plusieurs  pays exportateurs créent aujourd’hui une situation angoissante dans beaucoup de pays importateurs blé et de céréales fourragères. Dans le Kansas et au Texas  les cultures de blé tendre américain  souffrent déjà de la sécheresse. Hier soir, dans le cadre de la journée mondiale de l’eau, la chaîne parlementaire LCP a rediffusé le documentaire intitulé « Main basse sur l’eau». Il a été tourné en 2019 en Australie et aux Etats Unis  par Jérôme Fritel. Des témoignages de  financiers montraient à quel point ils sont  déjà en train de s’emparer de cette ressource dans ces deux pays en se disant que le réchauffement climatique va leur permettre de s’enrichir au détriment de la population, fut-ce en privant les plus pauvres de l’accès à ce bien commun. 

En France, alors que le prix de la tonne de blé tendre est passé de 255€ le  8 février dernier à 394€ le  15 mars, les prix risquent encore d’augmenter.  L’Algérie et d’autres pays s’était détournés des blés produits en France  ces dernières années au profit de ceux  produits en Russie et en Ukraine,  car ils ont un taux de protéines plus élevé  que ceux de nos plaines céréalières  spécialisées en rotations courtes. Nécessité faisant loi, certains pays se tournent à nouveau vers la France  pour importer du blé tendre. Mais, le 8 mars dernier, FranceAgriMer indiquait que le stock de report de fin de campagne en France sera en baisse cette année et passera  sous la barre des 3 millions de tonnes, soit moins de 10% de la récolte de l’été 2021. Entre temps,  notre pays  a exporté 7,81 millions de tonnes de blé tendre dans les pays membres de l’Union européenne et 9,70 millions de tonnes vers les pays tiers.

 

Vers de probables émeutes de la faim d’ici l’été 

Alors que le blé tendre sert à faire du pain et des pâtisseries, le blé dur est transformé en pâtes et en semoule pour le couscous. Son prix rendu au port de La Palice pour l’exportation atteignait  470€ la tonne le 21 mars, soit une hausse de 145€ sur un an.  Alors que les pays musulmans vont faire le ramadan  du 2 avril au 2 mai, on sait que la semoule de couscous joue un rôle important durant cette période  au moment de la rupture du jeûne. On imagine dès lors  que les achats de précaution dès à présent par les ménages qui en ont les moyens peuvent  aussi vider les magasins  et favoriser la spéculation dans les salles de marché au détriment des populations les plus pauvres de ces pays.

Nous sommes peut-être au début d’un printemps qui verra, au fil des semaines, se développer des difficultés d’approvisionnement en pain, en semoule et en pâtes avec des prix en hausse dans de nombreux pays, ce qui provoquera  des émeutes de la faim. Parallèlement la hausse des prix des céréales fourragères, comme des graines oléagineuses et protéagineuses met déjà en difficulté les éleveurs de volailles, de porcs, de vaches laitières et de bovins de boucherie en France  via la hausse des prix des aliments composés. D’où la demande du gouvernement d’une nouvelle négociation des prix entre les distributeurs et leurs fournisseurs en cette période  de campagne électorale.  Cela aura aussi des répercussions  pour les consommateurs avec une augmentation des prix  des produits laitiers et de la viande.

agriculture
Opex 360

La 4e Brigade d’Aérocombat participe à l’exercice Chergui 2022 au Maroc

par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

Si la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.

Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».

Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.

Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.

L’exercice Chergui au #Maroc, c’est parti ! L’entrainement débute par des entrainements techniques et des reconnaissances pour les pilotes de combat franco-marocains. #CapaciTerre #StrongerTogether pic.twitter.com/B8wWJk3jNw

— 4e brigade d’aérocombat (@4e_BAC) March 13, 2022

Pour rappel, la composante aérienne des FAR met en oeuvre, comme l’ALAT, des Gazelle et des Puma. Mais elle est aussi dotée d’hélicoptères de facture américaine [CH-47 Chinook acquis d’occasion auprès de l’US Army en 2015, Bell 205, Bell 206 et Bell 2012]. Elle doit recevoir prochainement des AH-64E « Apache » [ou Guardian], commandé à Boeing en 2019.

Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.

Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».

Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».

Photo : Archive / EMA

France24 - Monde

Vanessa Nakate : "Les pays riches et responsables doivent payer pour la crise climatique"

Publié le : 22/03/2022 - 11:55

Pauline PACCARD Suivre

Activiste pour le climat et cofondatrice de Rise Up Movement et Fridays For Future Uganda, Vanessa Nakate fait partie d'un groupe de représentantes de la société civile ougandaise actuellement en Europe. Elles témoignent des impacts négatifs de projets pétroliers de Total en Ouganda et Tanzanie, en matière de droits humains et d'environnement. Ils dénoncent également les menaces et harcèlement auxquels certains d'entre eux font face en tant que défenseurs des droits et de l’environnement. 

La jeune militante écologiste ougandaise Vanessa Nakate, 25 ans, milite contre un projet pétrolier de Total dans un parc naturel de son pays. Sur France 24, elle en appelle au soutien du gouvernement français.

En novembre 2021, elle a fait la une du célèbre hebdomadaire américain Time magazine. Une reconnaissance internationale pour cette militante qui a multiplié pendant plusieurs années les actions pour réveiller les consciences sur la crise climatique dans son pays.

"L'une des réalités assez horribles de cette crise climatique est que ceux qui sont les plus impactés sont les moins responsables" assène la militante, rappelant que le continent africain représente moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) mondiales, alors qu'il est le plus touché par les effets du réchauffement climatique.

Vanessa Nakate regrette que malgré l'extraction de ressources - notamment de pétrole en Afrique australe - censée participer au développement économique des régions, la pauvreté demeure forte. "Les bénéfices sont rapatriés dans les pays d'origine des projets alors que la pollution reste", déplore-t-elle.

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Vanessa Nakate, militante écolo et porte-voix de l'Afrique

ENVIRONNEMENT

Revers judiciaire pour Total et son projet d'oléoduc géant en Ouganda et en Tanzanie

OUGANDA

Nakabuye Hilda Flavia, figure de l'écologie en Ouganda : "Greta Thunberg est mon inspiration"

L'Humanité

Quand la souveraineté alimentaire redevient d’actualité

Actu

La nouvelle phase spéculation en cours sur le blé, le maïs et le tournesol suite à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, nous invite à réfléchir sur l’importance de la production agricole dans un pays comme la France. Cela passe par une juste rémunération du travail des paysans, ce qui ne fut pas le cas durant les quinquennats de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron.

Gérard Le Puill

Nous avons fait état la semaine dernière de l’annonce par le gouvernement d’une nouvelle phase de négociation entre les distributeurs et leurs fournisseurs sur les prix d’entrée en magasin des produits alimentaires. La négociation annuelle, commencée en novembre, s’était achevée le 1er mars. Mais la guerre en Ukraine a relancé la spéculation sur le pétrole et le gaz, ainsi que sur le blé, le maïs et le tournesol dont les prix ont respectivement augmenté de 36%, 30% et 40% en deux semaines. Les spéculateurs parient sur le fait que l’interruption des exportations de blé, de maïs et de tournesol par l’Ukraine vont augmenter les risques de pénurie au niveau planétaire  et renchérir durablement les prix. Surtout que la Russie projette aussi de réduire ses exportations afin de ne pas favoriser l’augmentation des prix sur son marché intérieur.

En France, les premières victimes  de la hausse des prix des céréales et des oléagineux sont les éleveurs qui achètent des aliments du bétail  pour les porcs, les volailles,  les vaches, les chèvres  et les brebis  laitières, sans oublier les herbivores que l’on engraisse pour la boucherie. D’où la demande formulée par le gouvernement de renégocier les contrats annuels à peine signés. Car les hausses de 3 à 4% obtenus  par les milliers de PME que compte l’industrie agroalimentaire pour les prix d’entrée en magasin, ne permettront pas à ces dernières  de s’en sortir si elles doivent payer les prix des matières premières agricoles en tenant compte des coûts de production.

 

L’aliment pour les porcs atteint 70% des coûts de production

Suite à la première réunion tenue à Bruxelles la semaine dernière sur la crise dans la filière porcine on pouvait lire dans  le bulletin « Culture viande » du 17 mars édité par le syndicat des industriels de la viande, le commentaire suivant: «A la lumière des évènements en Ukraine, c’est l’alimentation animale qui a fait l’objet des discussions de la première réunion. Le prix des aliments pour porcs qui a grimpé de 30%, va  selon les experts,  afficher une nouvelle hausse de 30%. Le coût de l’aliment dans le prix du porc représente aujourd’hui 70% des coûts de production, contre 62%, il y a quelques mois. L’autosuffisance et l’indépendance en matière d’alimentation animale sont des objectifs pour l’Europe, mais la réalité est tout autre: de nombreux pays, dont l’Espagne, ont au cours de cette réunion, alerté sur leur stock d’alimentation animale qui ne dépasse pas 15 jours!».

Or les éleveurs de porcs sont victimes de prix trop bas depuis la fin de l’été  2021, suite au recul des commandes de la Chine en provenance des pays membres de l’Union européenne. Ces exportations européennes furent en forte hausse pendant deux ans car la peste porcine africaine  avait considérablement réduit la production chinoise. Mais la Chine a reconstitué son cheptel et a réduit parallèlement ses importations. Du coup, la concurrence intra-européenne a fait chuter les cours  tandis que les coûts de production vont augmenter durablement du fait de la spéculation sur les céréales.

 

La France a perdu 651 000 vaches en cinq ans

L’augmentation du prix du pétrole et du gaz augmente aussi les coûts de production de l’agriculture comme de l’industrie agro-alimentaire. Pour faire pousser l’herbe dans les prairies, on utilise des engrais azotés dont la production est très gourmande en gaz. L’augmentation du prix de pétrole augmente aussi les coûts de production via le prix du fioul pour les tracteurs agricoles et celui du gazole pour les camions qui transportent vers les laiteries le lait collecté  dans les exploitations. D’où ce cri d’alarme exprimé  par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) le 17 mars dernier : « La FNPL veut pouvoir défendre le maintien du troupeau laitier sur tous les territoires et pour cela il faut des axes forts: des aides conjoncturelles dédiées, car pour nous il est inenvisageable que les pouvoirs publics laissent se mettre en place une décapitalisation du cheptel laitier français .Et une réouverture des négociations commerciales sur les prix des produits laitiers qui doivent impérativement partir du prix payé aux producteurs pour construire un prix de vente comme le stipule la loi Egalim2».

La décapitalisation évoquée par la FNPL est déjà en cours pour le cheptel laitier comme pour celui des bovins allaitants que sont les races à viande dont la charolaise, la limousine et la blonde d’Aquitaine. En Cinq ans, le nombre de vaches qui donnent naissance à un veau par an a diminué de 651.000 têtes, soit en recul global d’environ 7% dans les deux troupeaux. Faute d’obtenir un prix suffisant pour le lait comme pour la viande au départ de la ferme, des éleveurs ont vendu des animaux reproducteurs afin de pouvoir payer les traites.

Il est acquis que cette sous-rémunération des éleveurs doit cesser sous peine de remettre en cause notre souveraineté alimentaire. Il est également certains que les prix alimentaires qui ont déjà augmenté de 3 à 4% en moyenne,  et même de 13% pour les pâtes alimentaires, vont encore augmenter durant les prochains mois. Cela montre aussi qu’il devient urgent d’augmenter les salaires comme les pensions de retraites alors que le pays va voter dans moins de trois semaines pour élire le président de la République, puis au mois de juin pour élire les députés. 

spéculationagriculture
Opex 360

Thales et CS Group fourniront les systèmes de lutte anti-drones du programme PARADE

par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

Ces dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.

Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.

D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.

Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.

« Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.

« Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage. Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.

Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.

Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.

France24 - Monde

Les réseaux sociaux au cœur de la bataille ukrainienne

Publié le : 04/03/2022 - 19:08

Guillaume GRALLET Suivre

La guerre de l'information est aussi celle de l'influence qui se démontre en ligne. Aperçu dans #Tech24.

Suppression de comptes, propagande relayée par des activistes dont le visage a été imaginé par l’intelligence artificielle ou encore faux commentaires sur des sites de restaurants : l'affrontement qui se déroule au sol et dans le ciel prend aussi la forme d'une bataille d'influence qui se joue sur les réseaux sociaux.

Ces plateformes, d'où sont lancés des appels à la cyberrésistance, permettent aussi l'échange d'informations par "Osint" ("open source intelligence"), une méthode open source permettant de repérer des ennemis mais qui peut se retourner contre les auteurs des publications.

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Valeurs Actuelles

Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021

La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.

C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.

Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »

Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.

Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Tennis : à 25 ans, la numéro 1 mondiale Ashleigh Barty prend sa retraite

Publié le : 23/03/2022 - 05:07

FRANCE 24 Suivre

À seulement 25 ans, l'Australienne Ashleigh Barty, numéro 1 mondiale de tennis et trois titres du Grand Chelem en poche, tire sa révérence au plus haut de sa gloire. Dans une vidéo publiée mercredi, elle s'est dite "absolument épuisée".

La numéro 1 mondiale de tennis Ashleigh Barty a créé la surprise en annonçant sa retraite à seulement 25 ans, mercredi 23 mars, dans un message vidéo.

"Aujourd'hui est une journée difficile et remplie d'émotion pour moi parce que j'annonce ma retraite du tennis", a déclaré l'Australienne sur Instagram. "Je suis tellement heureuse, et je suis tellement prête et je sais juste maintenant dans mon cœur qu'en tant que personne, c'est la bonne décision", dit-elle, en larmes, aux côtés de son ancienne partenaire de double Casey Dellacqua.

A career that has inspired the world 💙Thank you @ashbarty, for everything. We wish you the best in your retirement, and we’ll always be here cheering you on for the next chapter.Forever a champion 🏆 pic.twitter.com/eMv9ABhKB8

March 23, 2022

Numéro un mondiale depuis 2019, elle a remporté trois titres du Grand Chelem en simple, à Roland-Garros en 2019, puis à Wimbledon en 2021 et à l'Open d'Australie cette année. Elle était devenue en janvier la première championne locale en 44 ans à remporter l'Open d'Australie, rejoignant le club exclusif des couronnées du Grand Chelem sur trois surfaces différentes.

"J'ai tout donné"

"Le succès pour moi, c'est savoir que j'ai tout donné, tout ce que je pouvais. Je suis comblée, je suis heureuse, et je sais combien de travail il faut pour donner le meilleur de soi-même", a dit la triple championne du Grand Chelem. "C'est juste que je n'ai plus ça en moi. Je n'ai plus l'énergie physique, la volonté émotionnelle et tout ce qu'il faut pour se dépasser au plus haut niveau", a-t-elle poursuivi, ajoutant être "absolument épuisée".

"Je suis tellement reconnaissante pour tout ce que le tennis m'a donné, il m'a donné tous mes rêves et plus encore", a ajouté la championne. "Mais je sais que le moment est venu pour moi de m'éloigner, de poursuivre d'autres rêves et de poser les raquettes."

"Merci d'avoir été une incroyable ambassadrice pour ce sport et pour les femmes du monde entier", a tweeté la Women's Tennis Association (WTA). "Tu nous manqueras beaucoup, Ash".

For every young girl that has looked up to you.For every one of us that you've inspired.For your love of the game.Thank you, @ashbarty for the incredible mark you've left on-court, off-court and in our hearts 💜 pic.twitter.com/6wp9fmO439

March 23, 2022

Avec AFP

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L'Humanité

 Près de Kiev, les habitants «se demandent s'ils vont rester vivants»

Reportage

À Brovary, près de Kiev, des bénévoles tentent d’aller chercher les habitants des villages occupés par l’armée russe. Reportage

Pierre Barbancey

Brovary, Jytomyr, Korosten (Ukraine), envoyé spécial.

Sergueï, sexagénaire, ne peut rejoindre les forces armées. Pourtant, il fait partie de ces « héros anonymes » des temps de guerre. Il est né en Russie, possède un passeport ukrainien depuis 1976. Il proclame sans ambages à l’adresse de Vladimir Poutine: « Je n’ai pas demandé à être libéré. »

Venu du village de Bobrovytsia qu’il a pu quitter, Sergueï s’emploie maintenant, en dehors de tout circuit officiel, à venir en aide à ceux qui sont restés coincés et se terrent dans les sous-sols, parce que l’armée russe patrouille dans les ruelles et pour éviter les bombardements. Chaque matin, avec les voitures de ses amis, il sillonne les sentiers dans la forêt. « Parfois, les soldats ukrainiens nous indiquent des directions, mais ils ne nous accompagnent pas. Il faut faire très vite car c’est dangereux. » Sergueï évoque aussi ces soldats russes qu’il a rencontrés à Bobrovytsia. « Sept d’entre eux sont venus parler. Ils étaient très jeunes. Ils disaient qu’ils ne voulaient pas faire la guerre. Ils demandaient aux gens de rester chez eux pour ne pas être tués et proposaient même des bonbons. Les plus anciens, en revanche, sont très violents. »

« Je vis au jour le jour »

Anatoly, 60 ans, est chauffeur de bus scolaire. Il a été officiellement réquisitionné par les autorités pour ramener des familles qui tentent de fuir. « Les gens passent par la forêt, alors on prend les petits chemins, en partie escortés par l’armée ukrainienne. Ce n’est pas toujours facile », raconte l’homme en tirant sur sa cigarette, des cernes sous les yeux et une barbe de trois jours. Il poursuit : « Les Russes prennent les hameaux, pillent les maisons, dérobent les cochons dans les fermes, l’essence… Tout, quoi ! » Lorsqu’on l’interroge sur la guerre, les événements, l’avenir, Anatoly nous regarde, ahuri. « Je ne pense rien, je vis au jour le jour. » Un quotidien qui lui fait côtoyer la mort. Son secret pour continuer? « J’ai une icône dans mon bus. Je mets le moteur en marche, je fais un signe de croix et je pars. »

En Ukraine, nous vivons une guerre civile depuis Huit ans.

À la mairie de Brovary, Alexeï Dorochenko aide à la coordination des couloirs humanitaires avec l’armée russe. La veille, près de 1 200 personnes – dont 30 enfants – de quatre villages différents ont été évacuées. Quarante bus ont été mobilisés. « Le convoi des bus vides doit être précédé d’une ambulance, précise-t-il. En général, on demande aux gens de se rassembler au centre du village avec leurs voitures, s’ils en ont. Mais la communication n’est pas toujours facile. Parfois, il y a beaucoup plus de monde que prévu. Tout change tout le temps. Les Russes peuvent être à un endroit un jour et partis le lendemain. »

À Zhytomyr, Ihor, 67 ans, devant sa maison en ruines. © Chris McGrath / Getty Images/AFP

Pas toujours facile d’embarquer dans un de ces bus. Aleksandra, 18 ans, étudiante en sociologie à Kiev, y est parvenue. Elle a laissé son village de Rosariv, 1 500 habitants, à présent deserté. Les soldats russes se trouvaient dans la localité d’à côté. À Brovary, dans une crèche aménagée, la jeune fille aux nattes tressées et retenues par un ruban jaune d’un côté, bleu de l’autre, se remémore la trentaine de maisons détruites par les tirs d’artillerie entre les deux armées. « Avec mes parents et mes cinq frères et sœurs, nous nous sommes réfugiés dans le sous-sol. Pendant trois jours, nous sommes parvenus à sortir quelquefois. Mais, ensuite, les bombardements ont été si intenses, que nous sommes restés enfermés vingt-quatre heures. On se demandait si on allait rester vivants. »

Encore émue, la jeune fille se souvient de son arrivée à Brovary. « Il y avait de la lumière, pas d’explosion. J’ai ressenti un grand calme. J’étais heureuse. » Aleksandra veut rester optimiste. « Je crois en l’avenir. Je suis persuadée qu’on va gagner et qu’on va retrouver une vie normale. »

La vie normale… Jula voudrait bien aussi la retrouver. Pour l’heure, elle n’a que le désespoir. Son mari et son fils ont été mobilisés. Nous la croisons alors qu’elle marche le long d’une route, son passeport à la main, pour retourner dans le village de Zalesie, à 10 km de là. Elle est en pleurs. « Les gens n’ont plus rien, les Russes tuent les chiens pour les manger, assure-t-elle dans un sanglot. Mes voisins sont encore là-bas. » Au dernier check-point, où seule l’armée passe, les soldats lui offrent du thé, un gâteau et ravivent le feu. Puis ils lui demandent de repartir à Brovary.

« Les frontières ne seront plus comme avant »

À l’ouest de Kiev, Jytomyr, entourée de bases militaires et même d’un aéroport, reste une cible privilégiée. À Korosten, à 70 km de la frontière biélorusse, les sirènes d’alerte retentissent jusqu’à six fois par jour. De nombreuses maisons ont également été détruites. « Ma fille de 29 ans est morte là », dit tristement un homme qui ne veut pas dire son nom, en montrant des ruines. Un enfant a eu les jambes arrachées.

« Avant, beaucoup de Biélorusses venaient ici », déplore Sergueï, chef de la brigade de surveillance civile de la ville. Maintenant, plus personne ne franchit la frontière à part les soldats qui lancent des ponts mobiles sur la rivière Pripiat, depuis que le vrai pont a été détruit par les Ukrainiens pour empêcher une invasion.

Le centre commercial de Kiev, détruit dans la nuit du 20 au 21 mars. © Thomas Peter/Reuters

« C’est tragique, s’emporte Boris Ostov, 75 ans, ancien soldat de l’armée rouge, en servant une première tournée de sa vodka maison, aromatisée à l’ail. Nous vivons une guerre civile depuis huit ans en Ukraine. On espérait une solution, mais pas comme ça. » Il reste sceptique sur l’expression de « dénazification » utilisée par le président russe. Mais il fait remarquer qu’il y a trois ans, une rue de Jytomyr a été baptisée Stepan Bandera, du nom du dirigeant nationaliste ukrainien ayant collaboré avec les nazis. En 2016, la même chose s’était passée à Kiev. « C’est depuis 2014 et l’arrivée au pouvoir de gens inconnus, bizarres qui ont commencé à faire renaître le nom de Bandera », souligne-t-il. Il reconnaît cependant que «  Zelensky fait preuve de force. C’est important. Mais les frontières de l’Ukraine ne seront plus comme avant ».

Bien d’autres choses ne seront plus comme avant. Olga Hamoutovska, une sportive championne de tir à l’arc, qui vit aussi à Jytomyr, l’avoue sans détour. « Ça fait peur, ça fait mal. C’est comme si ton voisin pensait que ta maison lui appartient. Moi, je me suis réveillée le 24 février (date du début de la guerre – NDLR) avec deux explosions. Donc, il faut se défendre. » La jeune femme précise: « Avant, je ne me rendais pas compte de la nationalité. Maintenant, je suis fière d’être ukrainienne, de porter les couleurs de mon pays lors des compétitions internationales. »

Sur le réseau social TikTok, particulièrement utilisé par les jeunes, les échanges sont rudes. « Dès que tu commentes une vidéo, mets un “like” ou écris “Vive l’Ukraine”, tu peux être sûr que tu vas avoir des commentaires prorusses. » Aujourd’hui, elle ne veut penser qu’à une chose. « Dans un mois, nous avons une compétition. Il faut arrêter la guerre. »

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La capitale ciblée par l’artillerie

À Kiev, après un mois de guerre, les bombardements russes semblent se concentrer sur des objectifs militaires, à l’image de la roquette qui a frappé, dimanche soir, un centre commercial d’un quartier où les forces ukrainiennes dissimulaient pièces et munitions d’artillerie. Huit personnes ont été tuées, vraisemblablement des soldats. Des parties de missiles, abattus par la DCA (défense antiaérienne) ukrainienne, ont toutefois fait des dégâts sur des immeubles et causé des victimes civiles. Des drones suicides ou larguant des bombes sont également employés par l’armée russe au-dessus de la capitale. Mercredi, la ville était toujours sous couvre-feu, sans doute pour redisposer les défenses antiaériennes et les batteries de lance-roquettes. Les zones d’Irpin et de Liutij étaient toutes deux, mercredi, le théâtre d’intenses tirs d’artillerie.

Guerre en Ukraine
Opex 360

Le Kosovo demande l’appui des États-Unis pour rejoindre l’Otan

par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle provoquer une nouvelle vague d’adhésions à l’Otan? Sans doute car certains pays – neutres – de l’Union européenne [UE] s’interrogent sur la conduite à tenir… Si l’Irlande et l’Autriche n’envisagent pas de rejoindre l’Alliance, du moins pour le moment, d’autres sont d’autant plus prêts à franchir le pas que leurs opinions publiques y sont désormais favorables.

Tel est le cas de la Finlande, qui se ménageait la possibilité de rejoindre l’Otan sans pour autant se décider à lancer les démarches pour cela. Jusqu’alors plutôt réticente à une telle éventualité, son opinion publique a basculé depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut Taloustutkimus, 62% des Finlandais seraient désormais prêts à voir leur pays adhérer à l’Alliance et à renoncer ainsi à sa tradition de non-alignement.

La tendance est identique en Suède, où une enquête de l’institut Demoskop a montré que 51% des personnes interrogées estiment que leur pays devrait rejoindre l’Otan. Jamais une telle proportion n’avait été atteinte jusqu’à présent.

Si la Finlande et la Suède décident de faire partie de l’organisation atlantique, leur adhésion ne devrait être relativement rapide. En tout cas, elle ne devrait pas poser de problème particulier, en raison, notamment, de leur appartenance à l’UE. En revanche, il en ira tout autrement pour le Kosovo, qui a bien l’intention de rejoindre l’Otan. Qui à revoir les procédures actuellement en vigueur.

« Dans cette situation exceptionnelle, nous ne pouvons pas nous comporter comme d’habitude. Par conséquent, l’adhésion à l’UE comme à l’Otan ne peut pas se faire selon les mêmes méthodes que par le passé », a en effet affirmé Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. « Il est impératif que Bruxelles, en tant que capitale de l’Otan et de l’UE, repense à une nouvelle façon de s’élargir dans les Balkans occidentaux », a-t-il insisté, le 9 mars.

Cette insistance à rejoindre l’Otan et l’UE s’explique par le fait que Pristina craint l’attitude de la Serbie, alliée de la Russie, ainsi qu’une nouvelle déstabilisation des Balkans occidentaux.

En tout cas, ce sont les justifications données par la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, dans un courrier adressé à son homologue américain, Joe Biden, afin d’obtenir l’appui des États-Unis pour facilier cette adhésion à l’Otan.

« Nous sommes exposés aux efforts persistants de la Russie pour saper le Kosovo et déstabiliser l’ensemble des Balkans occidentaux », a écrit M. Sadriu. Aussi, « l’adhésion du Kosovo à l’Otan est devenue un impératif », a-t-elle fait valoir.

« Nous exprimons notre espoir et nos attentes que les Etats-Unis se serviront […] de leur influence pour soutenir activement et faire avancer le processus complexe d’adhésion à l’Otan pour le Kosovo », a echaîné la président kosovare.

La demande de Pristina n’a pas que très peu de chance d’aboutir [en théorie du moins… tant les usages sont bousculés ces dernier temps]. D’abord, il faudrait que cette ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008 [soit neuf ans après l’opération militaire menée par l’Otan contre la Serbie, ndlr] soit reconnue par l’ensemble des membres de l’Alliance. Ce qui n’est pas le cas, l’Espagne, la Roumanie, l’Espagne, la Grèce et la Slovaquie ne reconnaissant pas le Kosovo. Or, la règle de l’unanimité étant de mise pour accueillir un nouveau membre au sein de l’Otan, le voeu de Pristina est irréalisable en l’état.

Cela étant, le Kosovo n’a pas forcément besoin de rejoindre l’Otan… puisque des troupes de l’Alliance y sont déjà déployées depuis 1999, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les États-Unis y maintiennent une présence militaire assez importante [l’équivalent d’un bataillon].

Cependant, il est vrai que le mandat de la KFOR prendra fin à un moment ou à un autre. Et celui-ci viendra quand les conditions seront « réunies » et selon la situation sécuritaire.

Le Kosovo demande l’appui des États-Unis pour rejoindre l’Otan

par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle provoquer une nouvelle vague d’adhésions à l’Otan? Sans doute car certains pays – neutres – de l’Union européenne [UE] s’interrogent sur la conduite à tenir… Si l’Irlande et l’Autriche n’envisagent pas de rejoindre l’Alliance, du moins pour le moment, d’autres sont d’autant plus prêts à franchir le pas que leurs opinions publiques y sont désormais favorables.

Tel est le cas de la Finlande, qui se ménageait la possibilité de rejoindre l’Otan sans pour autant se décider à lancer les démarches pour cela. Jusqu’alors plutôt réticente à une telle éventualité, son opinion publique a basculé depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut Taloustutkimus, 62% des Finlandais seraient désormais prêts à voir leur pays adhérer à l’Alliance et à renoncer ainsi à sa tradition de non-alignement.

La tendance est identique en Suède, où une enquête de l’institut Demoskop a montré que 51% des personnes interrogées estiment que leur pays devrait rejoindre l’Otan. Jamais une telle proportion n’avait été atteinte jusqu’à présent.

Si la Finlande et la Suède décident de faire partie de l’organisation atlantique, leur adhésion ne devrait être relativement rapide. En tout cas, elle ne devrait pas poser de problème particulier, en raison, notamment, de leur appartenance à l’UE. En revanche, il en ira tout autrement pour le Kosovo, qui a bien l’intention de rejoindre l’Otan. Qui à revoir les procédures actuellement en vigueur.

« Dans cette situation exceptionnelle, nous ne pouvons pas nous comporter comme d’habitude. Par conséquent, l’adhésion à l’UE comme à l’Otan ne peut pas se faire selon les mêmes méthodes que par le passé », a en effet affirmé Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. « Il est impératif que Bruxelles, en tant que capitale de l’Otan et de l’UE, repense à une nouvelle façon de s’élargir dans les Balkans occidentaux », a-t-il insisté, le 9 mars.

Cette insistance à rejoindre l’Otan et l’UE s’explique par le fait que Pristina craint l’attitude de la Serbie, alliée de la Russie, ainsi qu’une nouvelle déstabilisation des Balkans occidentaux.

En tout cas, ce sont les justifications données par la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, dans un courrier adressé à son homologue américain, Joe Biden, afin d’obtenir l’appui des États-Unis pour facilier cette adhésion à l’Otan.

« Nous sommes exposés aux efforts persistants de la Russie pour saper le Kosovo et déstabiliser l’ensemble des Balkans occidentaux », a écrit M. Sadriu. Aussi, « l’adhésion du Kosovo à l’Otan est devenue un impératif », a-t-elle fait valoir.

« Nous exprimons notre espoir et nos attentes que les Etats-Unis se serviront […] de leur influence pour soutenir activement et faire avancer le processus complexe d’adhésion à l’Otan pour le Kosovo », a echaîné la président kosovare.

La demande de Pristina n’a pas que très peu de chance d’aboutir [en théorie du moins… tant les usages sont bousculés ces dernier temps]. D’abord, il faudrait que cette ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008 [soit neuf ans après l’opération militaire menée par l’Otan contre la Serbie, ndlr] soit reconnue par l’ensemble des membres de l’Alliance. Ce qui n’est pas le cas, l’Espagne, la Roumanie, l’Espagne, la Grèce et la Slovaquie ne reconnaissant pas le Kosovo. Or, la règle de l’unanimité étant de mise pour accueillir un nouveau membre au sein de l’Otan, le voeu de Pristina est irréalisable en l’état.

Cela étant, le Kosovo n’a pas forcément besoin de rejoindre l’Otan… puisque des troupes de l’Alliance y sont déjà déployées depuis 1999, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les États-Unis y maintiennent une présence militaire assez importante [l’équivalent d’un bataillon].

Cependant, il est vrai que le mandat de la KFOR prendra fin à un moment ou à un autre. Et celui-ci viendra quand les conditions seront « réunies » et selon la situation sécuritaire.

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle provoquer une nouvelle vague d’adhésions à l’Otan? Sans doute car certains pays – neutres – de l’Union européenne [UE] s’interrogent sur la conduite à tenir… Si l’Irlande et l’Autriche n’envisagent pas de rejoindre l’Alliance, du moins pour le moment, d’autres sont d’autant plus prêts à franchir le pas que leurs opinions publiques y sont désormais favorables.

Tel est le cas de la Finlande, qui se ménageait la possibilité de rejoindre l’Otan sans pour autant se décider à lancer les démarches pour cela. Jusqu’alors plutôt réticente à une telle éventualité, son opinion publique a basculé depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut Taloustutkimus, 62% des Finlandais seraient désormais prêts à voir leur pays adhérer à l’Alliance et à renoncer ainsi à sa tradition de non-alignement.

La tendance est identique en Suède, où une enquête de l’institut Demoskop a montré que 51% des personnes interrogées estiment que leur pays devrait rejoindre l’Otan. Jamais une telle proportion n’avait été atteinte jusqu’à présent.

Si la Finlande et la Suède décident de faire partie de l’organisation atlantique, leur adhésion ne devrait être relativement rapide. En tout cas, elle ne devrait pas poser de problème particulier, en raison, notamment, de leur appartenance à l’UE. En revanche, il en ira tout autrement pour le Kosovo, qui a bien l’intention de rejoindre l’Otan. Qui à revoir les procédures actuellement en vigueur.

« Dans cette situation exceptionnelle, nous ne pouvons pas nous comporter comme d’habitude. Par conséquent, l’adhésion à l’UE comme à l’Otan ne peut pas se faire selon les mêmes méthodes que par le passé », a en effet affirmé Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. « Il est impératif que Bruxelles, en tant que capitale de l’Otan et de l’UE, repense à une nouvelle façon de s’élargir dans les Balkans occidentaux », a-t-il insisté, le 9 mars.

Cette insistance à rejoindre l’Otan et l’UE s’explique par le fait que Pristina craint l’attitude de la Serbie, alliée de la Russie, ainsi qu’une nouvelle déstabilisation des Balkans occidentaux.

En tout cas, ce sont les justifications données par la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, dans un courrier adressé à son homologue américain, Joe Biden, afin d’obtenir l’appui des États-Unis pour facilier cette adhésion à l’Otan.

« Nous sommes exposés aux efforts persistants de la Russie pour saper le Kosovo et déstabiliser l’ensemble des Balkans occidentaux », a écrit M. Sadriu. Aussi, « l’adhésion du Kosovo à l’Otan est devenue un impératif », a-t-elle fait valoir.

« Nous exprimons notre espoir et nos attentes que les Etats-Unis se serviront […] de leur influence pour soutenir activement et faire avancer le processus complexe d’adhésion à l’Otan pour le Kosovo », a echaîné la président kosovare.

La demande de Pristina n’a pas que très peu de chance d’aboutir [en théorie du moins… tant les usages sont bousculés ces dernier temps]. D’abord, il faudrait que cette ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008 [soit neuf ans après l’opération militaire menée par l’Otan contre la Serbie, ndlr] soit reconnue par l’ensemble des membres de l’Alliance. Ce qui n’est pas le cas, l’Espagne, la Roumanie, l’Espagne, la Grèce et la Slovaquie ne reconnaissant pas le Kosovo. Or, la règle de l’unanimité étant de mise pour accueillir un nouveau membre au sein de l’Otan, le voeu de Pristina est irréalisable en l’état.

Cela étant, le Kosovo n’a pas forcément besoin de rejoindre l’Otan… puisque des troupes de l’Alliance y sont déjà déployées depuis 1999, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les États-Unis y maintiennent une présence militaire assez importante [l’équivalent d’un bataillon].

Cependant, il est vrai que le mandat de la KFOR prendra fin à un moment ou à un autre. Et celui-ci viendra quand les conditions seront « réunies » et selon la situation sécuritaire.

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle provoquer une nouvelle vague d’adhésions à l’Otan? Sans doute car certains pays – neutres – de l’Union européenne [UE] s’interrogent sur la conduite à tenir… Si l’Irlande et l’Autriche n’envisagent pas de rejoindre l’Alliance, du moins pour le moment, d’autres sont d’autant plus prêts à franchir le pas que leurs opinions publiques y sont désormais favorables.

Tel est le cas de la Finlande, qui se ménageait la possibilité de rejoindre l’Otan sans pour autant se décider à lancer les démarches pour cela. Jusqu’alors plutôt réticente à une telle éventualité, son opinion publique a basculé depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut Taloustutkimus, 62% des Finlandais seraient désormais prêts à voir leur pays adhérer à l’Alliance et à renoncer ainsi à sa tradition de non-alignement.

La tendance est identique en Suède, où une enquête de l’institut Demoskop a montré que 51% des personnes interrogées estiment que leur pays devrait rejoindre l’Otan. Jamais une telle proportion n’avait été atteinte jusqu’à présent.

Si la Finlande et la Suède décident de faire partie de l’organisation atlantique, leur adhésion ne devrait être relativement rapide. En tout cas, elle ne devrait pas poser de problème particulier, en raison, notamment, de leur appartenance à l’UE. En revanche, il en ira tout autrement pour le Kosovo, qui a bien l’intention de rejoindre l’Otan. Qui à revoir les procédures actuellement en vigueur.

« Dans cette situation exceptionnelle, nous ne pouvons pas nous comporter comme d’habitude. Par conséquent, l’adhésion à l’UE comme à l’Otan ne peut pas se faire selon les mêmes méthodes que par le passé », a en effet affirmé Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. « Il est impératif que Bruxelles, en tant que capitale de l’Otan et de l’UE, repense à une nouvelle façon de s’élargir dans les Balkans occidentaux », a-t-il insisté, le 9 mars.

Cette insistance à rejoindre l’Otan et l’UE s’explique par le fait que Pristina craint l’attitude de la Serbie, alliée de la Russie, ainsi qu’une nouvelle déstabilisation des Balkans occidentaux.

En tout cas, ce sont les justifications données par la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, dans un courrier adressé à son homologue américain, Joe Biden, afin d’obtenir l’appui des États-Unis pour facilier cette adhésion à l’Otan.

« Nous sommes exposés aux efforts persistants de la Russie pour saper le Kosovo et déstabiliser l’ensemble des Balkans occidentaux », a écrit M. Sadriu. Aussi, « l’adhésion du Kosovo à l’Otan est devenue un impératif », a-t-elle fait valoir.

« Nous exprimons notre espoir et nos attentes que les Etats-Unis se serviront […] de leur influence pour soutenir activement et faire avancer le processus complexe d’adhésion à l’Otan pour le Kosovo », a echaîné la président kosovare.

La demande de Pristina n’a pas que très peu de chance d’aboutir [en théorie du moins… tant les usages sont bousculés ces dernier temps]. D’abord, il faudrait que cette ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008 [soit neuf ans après l’opération militaire menée par l’Otan contre la Serbie, ndlr] soit reconnue par l’ensemble des membres de l’Alliance. Ce qui n’est pas le cas, l’Espagne, la Roumanie, l’Espagne, la Grèce et la Slovaquie ne reconnaissant pas le Kosovo. Or, la règle de l’unanimité étant de mise pour accueillir un nouveau membre au sein de l’Otan, le voeu de Pristina est irréalisable en l’état.

Cela étant, le Kosovo n’a pas forcément besoin de rejoindre l’Otan… puisque des troupes de l’Alliance y sont déjà déployées depuis 1999, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les États-Unis y maintiennent une présence militaire assez importante [l’équivalent d’un bataillon].

Cependant, il est vrai que le mandat de la KFOR prendra fin à un moment ou à un autre. Et celui-ci viendra quand les conditions seront « réunies » et selon la situation sécuritaire.

L'Humanité

Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français

Vidéo

Lors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi 23 mars 2022, le président ukrainien a exhorté la France à la livraison d’armes -celles-ci passent actuellement par une enveloppe de l'Union européenne- et exhorte les entreprises françaises à cesser de commercer avec la Russie. Volodymyr Zelensky a réclamé une fois de plus l’adhésion de son pays à l’Union européenne.

Lina Sankari

Interpeller la représentation nationale et, par là-même, la société. Les parlementaires français arboraient, hier après-midi, un macaron jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, pour l’occasion. Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

Comme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Sénat et à l’Assemblée nationale, dont les travaux sont clos depuis un mois du fait des échéances électorales, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie.

La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.

Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État a fait référence, et non à la Résistance comme beaucoup s’y attendaient. « L’armée russe ne distingue pas les établissement visés », a-t-il dit en référence au bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol et aux crimes de guerre. Volodymyr Zelensky a habilement fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.

Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie »

Le président ukrainien a également demandé un renforcement des sanctions, dans des mots peu amènes pour les entreprises françaises qui continuent de commercer avec la Russie. Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie, qui doivent cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices ». Volodymyr Zelensky a enfin poussé à ce que Paris assume son « leadership » afin que la présidence française de l’Union européenne soit l’occasion de valider la demande d’adhésion de l’Ukraine.

L'Humanité

Ukraine. Un mois après la guerre éclair, le bourbier

Décryptage

Le président russe a envahi ce pays depuis un mois. Ce conflit criminel décrété par le Kremlin, qui a déjà causé des milliers de morts et une crise humanitaire, s’enlise, semblant refléter une erreur stratégique de la part de Moscou.

Vadim KamenkaChristophe DeroubaixMarc de Miramon Lina Sankari

Vladimir Poutine a décrété l’invasion de l’Ukraine dans la nuit du 23 au 24 février. L’offensive visait des installations militaires et plusieurs localités : Kharkiv, Kiev, Marioupol, Odessa. Un mois et des milliers de morts plus tard, qui s’ajoutent aux 14 000 victimes du conflit dans le Donbass depuis 2014, la Russie détient, à l’exception de la ville assiégée de Marioupol, les pourtours de la mer d’Azov et a avancé le long de sa frontière terrestre et de celle de la Biélorussie (voir carte ci-dessous). Néanmoins, aucune grande ville, excepté Kherson, n’est tombée.

1. Pour Poutine, une guerre déjà perdue ?

À 4 heures du matin, le 24 février, le président russe prend la parole dans un discours télévisé. Il annonce :  « Conformément aux traités d’amitié et d’assistance mutuelle avec les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ratifiés par l’Assemblée fédérale le 22 février de cette année, j’ai pris la décision de mener une opération militaire spéciale. » Vladimir Poutine venait de reconnaître, deux jours plus tôt, l’indépendance des deux républiques autoproclamées. Il déclenche une guerre, avançant comme objectifs « la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine » et la protection des « personnes victimes d’intimidations et de génocide par le régime de Kiev depuis huit ans ». Critiquant « l’expansion de l’Otan », il dénonce l’absence de prise en compte des demandes de Moscou concernant sa sécurité.

Quatre semaines plus tard, l’offensive « s’enlise malgré toutes les destructions », a affirmé, mercredi, le chancelier allemand Olaf Scholz. Les importantes difficultés militaires font douter d’un succès sur le terrain. « Tout dépend du but de Vladimir Poutine. Est-ce s’arroger l’accès à la mer d’Azov, fortifier le Donbass et obtenir quelques victoires symboliques, ou faire capituler Volodymyr Zelensky ? La seconde option semble désormais peu probable », analyse une journaliste russe.

Avant le conflit, les diverses demandes diplomatiques russes portaient sur la neutralité de l’Ukraine, sa démilitarisation et la renégociation d’une architecture de sécurité en Europe avec les États-Unis. La pression verbale et militaire exercée par Poutine l’a emmené jusqu’à la guerre, pour ne pas faire face à un échec. « Englué dans une surenchère meurtrière, il provoque le rapprochement de l’Otan de ses frontières, une Ukraine surarmée avec une perspective réelle d’association et le retour des États-Unis et de l’Alliance atlantique en Europe », analyse l’historien Andreï Gratchev. Pour sortir de cet échec, quelle que soit l’issue de la guerre, l’idée de faire passer une défaite pour une victoire est évoquée par Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences en science politique à l’université de Nanterre : « Il est possible d’obtenir une concession de la part de Kiev et de la présenter en interne comme un succès. Mais on n’en prend pas le chemin. » Et Poutine s’enferme dans un discours fasciste et la répression.

2. Le regain du sentiment national ukrainien

Depuis quatre semaines, le conflit a servi de catalyseur pour unifier le pays contre l’envahisseur. Les bombardements quotidiens, les centaines de morts, les destructions ont réveillé un sentiment national dans la société et sur l’ensemble du territoire. « On se souvient tous du jour de l’attaque. Au fur et à mesure des jours et du sang versé, tous souhaitent combattre et aider pour stopper cette agression », témoigne Sveta à Odessa, sur les bords de la mer Noire. La résistance des Ukrainiens a surpris Vladimir Poutine, persuadé que sa guerre éclair et la destruction des installations militaires suffiraient au soulèvement des populations russophones dans l’Est, voire à  leur adhésion et la capitulation. Au contraire, les liens économiques, culturels, familiaux avec la Russie sont devenus secondaires. « Au niveau régional, la Russie veut montrer que la guerre réside dans la défense du russe. Ce qui est faux. De nombreux russophones depuis 2014 s’opposaient déjà à Vladimir Poutine et défendaient l’indépendance de l’Ukraine », nous expliquait récemment l’écrivain Andreï Kourkov. Une erreur stratégique de Poutine, qui voit désormais de nombreux Ukrainiens russophones dans l’Est et le Sud se tourner vers l’ukrainien par élan national. Après huit années de guerre au Donbass, dans les villes reprises par l’armée russe, un ras le bol s’affirme sur cette nouvelle page du conflit au nom de la paix. « Détruire et tuer, cela ne résout rien », condamne Tania.

3. Un enlisement comme en Afghanistan ?

Vladimir Poutine a surestimé la force de frappe de son armée, tout en sous-estimant la puissance du sentiment national ukrainien. Pour autant, ces deux erreurs majeures d’appréciation expliquent-elles, à elles seules, l’enlisement militaire de la troisième armée la plus puissante au monde, qui évolue, de plus, sur une topographie familière, les plaines ukrainiennes ne présentant pas franchement les mêmes problèmes opérationnels que les montagnes afghanes ? À l’évidence, l’aide apportée par les Occidentaux est déterminante. Depuis le début, Washington revendique le partage de renseignements, facteur nodal dans les conflits armés. La livraison d’armes des pays occidentaux a évidemment renforcé la capacité militaire ukrainienne. Selon l’ancien général américain Ben Hodges, interviewé par l’Express, « les jours prochains seront déterminants pour l’issue du conflit. Nous sommes à un moment décisif, car les Russes sont en sérieuse difficulté ».

4. États-Unis et Chine, les grands vainqueurs ?

La rivalité entre les États-Unis et la Chine s’annonçait comme la matrice géopolitique du XXIe siècle. L’invasion d’un pays souverain par un pays membre du Conseil de sécurité est-elle de nature à rebattre ces cartes ? Après un mois de conflit, la position de Washington est clairement renforcée. Alors que, dans un premier temps, les pays européens se sont placés sur la ligne de front diplomatique (sanctions, question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, fourniture d’armes à l’armée ukrainienne), Washington a retrouvé et même renforcé depuis sa place de leader. Son bras armé – l’Otan – est passé d’un état de « mort cérébrale » (diagnostiqué par Emmanuel Macron) à celui d’alliance relégitimée.

Quant à la défense européenne, le sommet du 24 mars à Bruxelles va entériner sa sujétion à l’organisation atlantiste, avec la bénédiction directe de Joe Biden. D’une certaine façon, le président états-unien voit prendre forme sa coalition des démocraties, pour laquelle il avait tenu un sommet en décembre dernier. Sauf que l’autonomisation de certains « alliés » sur ce sujet (Israël et Inde) lui dénie la possibilité de se décréter nouveau chef du « monde libre » comme le fit, en son temps, Ronald Reagan.

La Chine, elle, manie la prudence. Pékin appelle à des pourparlers, assure comprendre les craintes de son allié russe liées aux velléités d’élargissement de l’Otan tout en rejetant le séparatisme de Donetsk et Louhansk qui évoque, à ses yeux, la situation taïwanaise. Pour autant, la deuxième puissance mondiale n’est à l’origine d’aucune initiative diplomatique connue. Si elle permet à Pékin de jauger les réactions de son rival états-unien, la crise ukrainienne entrave toutefois sa stratégie économique des nouvelles routes de la soie qui s’accommodent mal d’une dégradation de la sécurité en Europe.

La Chine ne peut prendre le risque de se couper des marchés d’exportation occidentaux et du système financier international pour sortir la Russie de son isolement. En revanche, les autorités chinoises pourraient en profiter pour renforcer leur emprise sur le puissant voisin, devenu, depuis l’annexion de la Crimée en 2014, le premier partenaire économique du pays. Une forme de vassalisation qui ne dit pas son nom.

5. Des négociations de paix incertaines

Face à un Vladimir Poutine inflexible sur ses objectifs de guerre, la marge de manœuvre de Volodymyr Zelensky paraît bien étroite, même si le président ukrainien a reconnu le caractère « nécessaire » des futures négociations qui ne s’annoncent « ni faciles ni agréables ». En pilonnant Marioupol et en encerclant Kiev tout en avançant vers le port stratégique et russophone d’Odessa, l’armée russe vise la capitulation du gouvernement de Zelensky.

Pour la Russie, il symbolise une Ukraine tournée vers l’Ouest, favorable à l’adhésion à l’Union européenne et à l’Otan, voire à une sortie du mémorandum de Budapest (qui garantit, entre autres, le statut du pays comme puissance non nucléaire), comme l’a évoqué le président ukrainien lors de la dernière conférence de Munich sur la sécurité en février 2022, quelques jours avant le déclenchement de l’offensive russe. En clair, Moscou exige le retour d’un État tampon, voire croupion à ses portes, tandis que Kiev prétend faire valoir ses droits de peuple libre et souverain, quitte à faire basculer les équilibres sécuritaires issus d’un monde post-guerre froide, adoptés dans la douleur afin de limiter les risques de conflit nucléaire. Volodymyr Zelensky a d’ailleurs promis qu’il soumettrait les termes d’un hypothétique accord de paix à référendum.

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La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre

Actu

Recherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.

Anna Musso

Les répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.

l’iss va-t-elle quitter son orbite ?

Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17  lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.

« C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.

Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.

Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.

« Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.

Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.

« La science au service de la paix »

De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.

En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »

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Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

Décryptage

Le réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.

Marine Cygler

Réduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux

Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.

Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.

Conséquences darwiniennes

Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Mais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.

Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.

Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend

Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »

La perdrix des neiges repoussée en altitude

Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.

De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.

Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux
Le Figaro

Adieu la Fiac, bonjour Paris+

Valérie DuponchelleBéatrice de Rochebouët

DÉCRYPTAGE - ArtBasel met en avant Paris mais reste en fond d'écran de cette nouvelle foire qui détrône ainsi sa rivale historique. Son nouveau directeur surprend par sa jeune expérience. Réactions à prévoir.

Adieu la Fiac, bonjour Paris + ? C'est en grand secret que le franco-américain Marc Spiegler, 53 ans, «global director of Art Basel » depuis 2012, a reçu hier Le Figaro pour dévoiler le nom tant attendu de cette rivale suisse qui a balayé sans tirs de semonce la Fiac, ancrée à Paris depuis 1974 et au Grand Palais depuis 2006. Le titre «Paris +, par Art Basel» est un moyen diplomatique de mettre en avant d'abord la France, le nom de la plus puissante marque de foire d'art lui faisant suite, pour apparaître de toutes les façons sans équivoque sur les affiches, les communiqués ou les cartes VIP. "Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour" ou "D'amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux", tout le monde a lu Le Bourgeois gentilhomme de Molière. Personne n'est vraiment dupe de cette litote.

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Pas «d'ArtBasel Paris» à la place de la Fiac, donc, nom qui aurait fait mauvais effet en ces temps de mondialisation chaotique et contestée. «Dans le processus de l'offre d'appel, il était précisé de créer un nouveau nom spécifique pour Paris. D'où ce nom hybride», nous explique Marc Spiegler qui compte «profiter de l'écosystème de la capitale» et «englober la culture au sens large, de la mode au design, du cinéma à la musique, sans oublier le rap et sa scène franco-africaine». Le nom de Paris+ témoigne de la vision d'une foire qui «ne veut pas jouer seule mais plus grand», dans une capitale qui bouillonne de culture. Les contraintes étaient considérables, sait-on de bonne source : impossible d'utiliser «ArtBasel Paris» ou «Grand Palais», pas d'anglicisme , obligation d'utiliser le mot «Paris».

Le titre n'est pas sans rappeler celui du M+, musée tant attendu de 65.000 m2 donnant sur la baie de Hongkong ouvert avec retard en 2021 dans un contexte politique très tendu et comptant bien rivaliser avec les plus grands musées d'art contemporains occidentaux. Une ville que Marc Spiegler connaît bien pour y avoir implanté Art Basel Hongkong, en 2013, petite sœur de ArtBasel Miami Beach, onze ans plus tard.

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Quels ont été les conseillers de l'ombre de cette nouvelle entité venue de Suisse ? « Bâle n'est pas loin de Paris. Après 15 ans comme journaliste et 15 ans à la tête d'ArtBasel, je connais assez de personnes qui ont pu nous donner de bons conseils pour créer cette nouvelle foire à Paris», admet Marc Spiegler sans donner de noms. Nous savons que Martin Béthenod qui co-dirigea la Fiac avec Jennifer Flay, de 2004 à 2010, avant de rejoindre l'univers de la Collection Pinault, a fait partie de ces conseils clef sans vouloir prendre plus part à l'aventure.

Marc Spiegler évite tout commentaire sur ses rivaux perdants. Et ne dévoile rien des négociations avec son ami Chris Dercon, 64 ans, le Flamand président de la Rmn-Grand Palais depuis le 1er janvier 2019, qui a déclenché l'appel d'offres, pour faire entrer ce loup dans la bergerie. Se retranchant derrière l'appel d'offres, il lui laisse la légitimité du débat avec ses autorités de tutelle, la Présidence de la République et le Ministère de la Culture. Il n'a pas «encore eu l'honneur de les rencontrer», dit-il d'un sourire.

Deuxième va-tout, le nom du directeur (ou de la directrice) de la nouvelle foire d'art moderne et contemporain qui doit succéder à la Fiac au Grand Palais Éphémère en octobre. Depuis quelques jours, le genre masculin l'emportait sur le genre féminin, dans les rumeurs du palais. Mais personne n'imaginait à cette place stratégique Clément Delépine, 39 ans, tout juste connu jusque-là comme co-directeur de Paris Internationale, petite foire sympathique mais mineure, au programme Off de la Fiac et avec une dernière édition 2021 décevante.

Un profil de critique et commissaire indépendant, passé par les institutions comme le Swiss Institute contemporary de New York, et le monde des galeries, Galerie Mitterrand à Paris et Bortolami Gallery à New York, qui rappelle assez celui de Guillaume Désanges, nommé par le Président de la République sur proposition de Roselyne Bachelot en janvier à la tête du Palais de Tokyo. Un nom qui devrait faire bouillonner de rage quelques-uns, surtout dans les galeries françaises, qui attendaient une grande pointure du sérail pour être entendues et défendues.

David contre Goliath ? Comment passe-t-on d'une foire satellite à la reine des foires ? «Beaucoup de gens nous ont écrit pour nous proposer des noms. La liste s'est petit à petit resserrée avec l'idée d'une nouvelle génération. J'ai toujours aimé dans Paris Internationale son côté frais et sérieux. C'est ce que toute foire doit être. Le rôle d'un directeur est d'assurer le succès au client donc aux galeries. Clément (Delépine) en a géré un certain nombre plus ou moins tout seul. Maintenant, il va en gérer un plus grand nombre avec le support de notre équipe d'ArtBasel Paris que l'on va constituer à Paris et de moi-même», rassure Marc Spiegler qui fait valoir son jeune âge à son arrivée à la tête d'ArtBasel, il y a 15 ans.

Profil du vainqueur ? «On me propose de devenir Goliath, avec l'infrastructure d'ArtBasel et de maintenir l'esprit de David. J'en suis absolument ravi. Je suis entouré de gens d'expérience et Marc (Spiegler) reste là pour me guider. Jennifer qui rejoindra l'équipe en 2023 sera également de très bon conseil. Elle a toujours été quand j'étais à Paris internationale », dit ce jeune homme, a priori assez effacé derrière la personnalité plutôt brute de décoffrage de Marc Spiegler qui fut un reporter sans pitié du marché de l'art avant d'en tirer les ficelles. Sous couvert d'un sain changement de générations et l'envie de rajeunir l'équipe de lancement de Paris +, cette nomination apparaît aussi comme un moyen d'en contrôler tous les verrous.

Dans cette équipe qui doit se mettre vite à l'œuvre et fédérer une profession plutôt agressive, pas de noms médiatiques qui auraient fait leurs preuves de leader à la tête d'une entreprise. Nommée vice-présidente de Christie's France en 2019, Virginie Aubert, directrice déléguée de Paris+, est restée longtemps la femme de l'ombre et n'a pas vraiment imprimé sa marque en opérant la stratégie de développement de l'antenne française de la maison de François Pinault. Maxime Hourdequin, 37 ans, le directeur adjoint de Paris +, a comme pedigree d'avoir été directeur adjoint de la Fiac sous le règne de Jennifer Flay qui a quitté récemment la tête de la Fiac après négociations avec son employeur, RX France.

Seul scoop majeur de cette annonce orchestrée comme le D Day et le plan «Fortitude» : l'arrivée de cette même Jennifer Flay, 64 ans, dans l'équipe de Paris+ en mars 2023, lorsque sa clause de non-concurrence sera échue, comme présidente du Comité consultatif. Depuis la dernière Fiac en octobre 2021 où elle s'était faite singulièrement discrète, la plus Parisienne des Néo-Zélandaises avait disparu des radars. On la disait en arrêt maladie. Elle ne répondait à aucune de nos questions réitérées. Presque tout le marché de l'art lui attribuait pourtant un rôle déterminant dans la gestation de cette OPA hostile d'ArtBasel contre la Fiac.

Et le même petit monde lui promettait un avenir radieux dans la future foire victorieuse, malgré son âge souvent synonyme de retraite à l'heure du remplacement des générations. «Un passage à l'ennemi» pour beaucoup qui l'avaient supputé, voire prédit. Le directeur d'ArtBasel, Marc Spiegler, cash dans ses formules mais diplomate dans ses objectifs, dément catégoriquement lui avoir parlé de son projet avant l'appel d'offres qui a mis le feu aux poudres. Cette initiative inédite avait été lancée en catimini début décembre par l'établissement public du Grand Palais Rmn. Et entériné le 26 janvier dans un long communiqué sans appel, comme si les dés en avaient été jetés depuis longtemps.

Quel avenir pour le marché français dans ce Paris+ ? Déterminant, le choix des membres du Comité de sélection, la tête pensante d'une foire et lieu de bien des enjeux de pouvoir. Ils sont au nombre de sept pour le comité principal où New York domine (Anton Kern, galeriste et par ailleurs fils de Georg Baselitz, Christoph Van de Weghe, déjà très puissant à la foire de Maastricht, la TEFAF). Et trois pour le secteur des galeries émergentes. Soit au final 4 galeries françaises sur onze galeries qui auront leur mot à dire sur l'identité de Paris + qui se traduira concrètement par le plan de la foire : Georges-Philippe Vallois, ancien président du Comité des galeries d'art, Niklas Svennung, fils de Chantal Crousel et tête de sa galerie ultra-conceptuelle, Florence Bonnefous d'Air de Paris et Isabelle Alfonsi de la Galerie Marcelle Alix.

Dès lundi prochain, Clément Delépine se met au travail pour la 1ère édition de Paris +, en octobre prochain. «Il faut faire les choses en vitesse mais nous avons une équipe pour cela. C'est clair que cela va être compliqué pour la sélection. Tout de nos projets ne sera pas réalisé cette année. Il faudra viser 2023, voire 2024. La concurrence va être sévère mais cela garantit la qualité des exposants» admet Marc Spiegler. Ce choix sera un combat sans pitié, tant Paris est devenue une place alléchante, y compris pour les 280 galeries attendues à la foire historique d' ArtBasel en juin à la MessePlatz de Bâle.

Comment sera réduite la «waiting list» des candidats quand on sait que le Grand Palais éphémère n'en contient que 160, 180 maximum. En clair, qui va trinquer le plus ? Sans doute la tranche intermédiaire des galeries parisiennes établies, peu enclines à se soumettre. Le nouveau plan des galeries au Grand Palais Éphémère et les places d'honneur qui font l'objet de toutes les convoitises seront l'acte deux de cette dramaturgie.

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De Léonard de Vinci à Cy Twombly, en passant par Michel-Ange et Picasso: l'exposition insolite met en lumière le jardin secret des plus grands artistes, qui, à l'origine, n'était pas destiné au regard du public

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L'Humanité

La bonne nouvelle. Les meurtriers présumés de Martin Aramburu arrêtés

Actu

Mercredi 23 mars, après trois jours de cavale, les deux principaux suspects du meurtre par balles de l’ancien international argentin de rugby Federico Martin Aramburu ont été arrêtés. Loïk Le Priol a été appréhendé en Hongrie, alors qu’il « se rendait en Ukraine pour se battre », a précisé la police hongroise. Romain Bouvier a été interpellé à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe). Le Priol, 27 ans, est un ancien du GUD (Groupe union défense), groupuscule d’extrême droite dont nombre d’anciens membres gravitent dans l’entourage de Marine Le Pen. Ancien commando de marine, radié de l’armée en 2016 pour raisons disciplinaires, il avait ensuite fondé une marque de prêt-à-porter, Babtou solide, prisée des identitaires. Il était connu pour sa violence et doit passer devant la justice, en juin, pour avoir tabassé et torturé un autre ancien du GUD. Pendant qu’on nous fait prendre des vessies « woke » pour des lanternes d’alarme, l’extrême droite, elle, tue.

GUDidentitairesExtrême droitemeurtre
Le Figaro

Après l’or olympique, le duo Papadakis-Cizeron rêve d’un cinquième titre mondial

Jean-Julien Ezvan

Les champions olympiques de danse sur glace tenteront, à Montpellier, de confirmer leur suprématie.

Le 14 février dernier à Pékin, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron touchent enfin l’or de leurs rêves. Le fruit d’une longue aventure, eux qui sont associés depuis le milieu des années 2000. Une prestation magistrale leur ouvre les portes de la légende tricolore (vingt ans après Marina Anissina et Gwendal Peizerat).

Après les émotions olympiques («On voulait ce titre, on s’est entraînés pour arriver à la dernière seconde et savoir si oui ou non on allait être champions olympiques, c’était un peu irréel, on a atteint notre objectif, il y a eu une sorte de gros soulagement», raconte Guillaume Cizeron), les têtes d’affiche du patinage français retrouvent la scène et relèvent avec enthousiasme un nouveau défi, les championnats du monde organisés à Montpellier (les premiers en France depuis ceux de Nice en 2012).

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En s’appuyant sur la force de leur histoire et les mêmes programmes qu’à Pékin. «C’est l’année parfaite pour des championnats du monde en France. Il ne pouvait pas y avoir un meilleur timing pour nous», glisse Guillaume Cizeron. «On a envie d’être champions du monde. Mais avec moins de pression. Durant les quatre dernières années, ce qu’on voulait c’était être champions olympiques, on l’a été, le reste, c’est du bonus. On a envie de bien patiner. Les championnats du monde après les Jeux, c’est toujours une compétition un peu spéciale. On était complètement prêts pour les JO, il s’agit donc de se maintenir. C’est comme une dernière célébration. C’est une belle façon de rencontrer notre public, de célébrer notre titre en France avec notre famille. Cela va être une belle compétition», résume Gabriella Papadakis.

«Beaucoup d’enjeux»

«C’est une occasion à ne pas rater. On va surfer sur le coup de projecteur “Gabriella et Guillaume” pour continuer à faire parler de nos disciplines, de nos champions et susciter des vocations. C’est un championnat qu’on ne peut pas rater sur différents volets: sportif, communication, financier. Il est important de réussir l’événement sur tous ces aspects. Il y a beaucoup d’enjeux», assure Nathalie Péchalat, la présidente de la Fédération française des sports de glace.

Consciente du rôle que le couple de danseurs doit tenir, Gabriella Papadakis souligne: «Un titre de champion olympique c’est pour toujours. C’est un peu éternel. Les Jeux, c’est une compétition qui est regardée par le monde entier, pas seulement les fans. Cela permet de faire connaître le patinage à un public plus large. On a eu une médiatisation qu’on n’a jamais eue, c’est formidable pour le patinage, qui n’est pas le sport le plus populaire en France. Cela va beaucoup aider le patinage chez nous, c’est la plus belle des choses.»

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Interrogée sur le secret de la réussite du précieux couple, Nathalie Péchalat évoque «son engagement, son talent, sa capacité de travail. Et c’est un ensemble de choses qui fait que les deux sont bien dans leur époque. C’est même eux qui donnent les lignes directrices de la danse sur glace. Ils ont parfois fait des choix risqués, mais qui ont payé. Et sur un niveau plus technique, c’est la qualité de patinage qu’ils ont, le fait d’enlever toute notion d’effort, pour arriver à rendre juste beau tout ce qu’ils présentent sans accroc. On a l’impression qu’ils flottent au-dessus de la glace. Et il y a tout ce qui est connexion entre les deux partenaires, ce qui permet au public, au jury d’être touchés par l’émotion qui se dégage de leur couple.»

Complicité artistique

Une complicité artistique sculptée depuis de longues années à Montréal, au cœur d’une école réputée: «On bénéficie de trois coachs de grande envergure. Il y a cette volonté de s’enrichir d’intervenants extérieurs. La facilité avec laquelle on a accès aux infrastructures est assez extraordinaire, cela facilite les choses. Et il y a une émulation avec plusieurs très bons couples (onze en compétition aux JO de Pékin). S’entraîner ensemble permet à chacun de progresser. Il y a aussi un état d’esprit spécifique à Montréal. Tous ces facteurs font cette belle réussite», détaille Guillaume Cizeron.

Après la parenthèse Montréal pour se ressourcer après les JO et la fenêtre d’exposition Montpellier lors des championnats du monde (avec des passages vendredi et samedi), rien n’est défini pour la suite de la carrière d’un duo en or (cinq titres de champions d’Europe, quatre de champions du monde, un sacre olympique). Les champions olympiques sont «dans le flou», reconnaît Guillaume Cizeron (27 ans). «On se laisse un peu de temps pour voir quels vont être nos prochains objectifs. On est encore dans cet état d’esprit, d’avoir un peu de répit», complète Gabriella Papadakis (26 ans)…

Championnats du monde de patinage artistique. Jeudi: hommes (programme court) à 11 h 15 ; couples (libre) à 18 h 20. Vendredi: danse (danse rythmique) à 11 heures ; dames (libre) à 18 heures. Samedi: hommes (libre) 10 h 55 ; danse (libre) à 17 h 05. Dimanche: gala à 14 h 30. Sur France Télévisions et Eurosport.

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L'Humanité

30 °C au-dessus des normales de saison en Antarctique : « On sort du cadre naturel »

Entretien

Depuis quelques jours, le pôle Sud connaît une vague de chaleur exceptionnelle. Plusieurs records de température sont tombés. Une illustration concrète des effets du réchauffement climatique que nous explique le climatologue Gerhard Krinner, directeur de recherche au CNRS et auteur du Giec.

Emilio Meslet

L’humanité se serait volontiers passée de ces piteux records. En Antarctique, c’est l’automne. Le froid devrait revenir mais les températures atteignent des sommets, dépassant parfois de plus de 30 °C les normales de saison. Le 18 mars, plusieurs stations météorologiques ont enregistré des chaleurs extrêmes : il faisait - 17,7 °C sur la base russe de Vostok (contre - 32,7 °C pour le précédent record mensuel) ou 4,9 °C à celle de Dumont d’Urville, la base française (contre 3,4 °C pour le précédent record mensuel). À Concordia et ses 3 000 mètres d’altitude, un record absolu est même tombé : - 12,2 °C. Pour Gerhard Krinner, climatologue spécialiste des régions polaires, directeur de recherches au CNRS et auteur du rapport du Giec, le réchauffement climatique en est à l’origine.

Quelles conséquences immédiates peuvent avoir ces températures record ?

Au centre de l’Antarctique, ça n’a pas d’impact direct. Il devrait faire - 50 °C, il fait - 10 °C, mais il gèle toujours. En revanche, sur la côte, le mois de mars a été extrêmement chaud au moment où la glace de mer se reforme. Et avec des températures positives, ça n’arrivera pas. Ce qui risque d’avoir des conséquences pour toute la saison. À 10 kilomètres vers l’intérieur du continent, un glacier peut vite atteindre plusieurs centaines de mètres d’altitude. Avec ce genre d’événement, il perd de 10 à 20 centimètres d’épaisseur. À long terme, cela contribue à la réduction de la masse de la calotte glaciaire, mais ce n’est pas une catastrophe immédiate.

Est-ce un phénomène naturel ?

En Antarctique, la variabilité météorologique est très forte. D’une année sur l’autre, le climat peut fortement varier ; d’une semaine sur l’autre, les températures aussi. Par contre, des températures de -13 °C au mois de mars, à cet endroit, c’est absolument exceptionnel. Cela sort du cadre naturel qu’on connaissait.

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Dans quelle mesure peut-on alors incriminer le changement climatique ?

Si on m’avait posé cette question il y a dix ou vingt ans, j’aurais répondu que, pour ce type d’événement individuel, on ne peut pas être sûr. Aujourd’hui, il est possible de relier ces phénomènes directement au réchauffement climatique, avec des indices statistiques très poussés. Ce qui arrive n’est pas une surprise : il a été prédit depuis longtemps que le climat allait se réchauffer. Il y a trente ans, au moment du premier rapport du Giec, c’était une prédiction ; aujourd’hui, c’est la réalité. Le problème avec le changement climatique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une catastrophe qui arrive du jour au lendemain. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour le limiter et ces événements vont se multiplier.

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Que risque de provoquer l’accélération de ce type de phénomène ?

La perte de masse de la calotte de glace entraîne l’augmentation du niveau de la mer. Cet événement individuel de quelques jours ne causera pas de hausse mesurable du niveau de la mer, mais leur fréquence l’accélère.

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Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

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L'Humanité

Les militants de la Base, QG des luttes

Un jour avec

À la veille de nouvelles mobilisations, le mouvement de lutte contre le réchauffement climatique s’organise à la Base. Histoire de ce lieu où tout peut partir d’une bière.

Pia de QuatrebarbesPia de Quatrebarbes

Pendant longtemps, ils ont bricolé dans leurs studios d’étudiants. « Les banderoles de 25 mètres dans de tout petits espaces, les réunions chez les uns et les autres, on perdait un temps fou à chercher des endroits pour se réunir », se souvient Élodie Nace, porte-parole nationale d’Alternatiba et d’ANV-COP21 (pour Action non violente). Depuis février 2019, le mouvement climat a son QG, la Base, acronyme de base d’action sociale et écologique. Un lieu pour conquérir les rues et les esprits.

Au 31, rue Bichat, dans le 10e arrondissement de Paris, sous la verrière d’un ancien atelier de confection, 700 m² s’étalent sur trois étages. En bas, un bar associatif fait de bric et broc à l’adhésion libre, ou comment une bière amène parfois à l’engagement. « Ça fait rentrer plein de gens. Pour certains, cela sera seulement quelques heures de bénévolat. Pour d’autres, c’est le début d’un engagement plus profond. Il y a toujours du monde, il se passe toujours quelque chose ici », s’enthousiasme Élodie Nace.

Ne pas se faire confisquer son avenir

Autour du comptoir, la conversation s’engage sur le rapport de forces pour faire bouger les lignes climatiques, la dernière action de désobéissance civile ou seulement la vie du quartier. En l’espace de trois ans, près de 18 000 personnes sont passées au bar. Le soir, à la Base, cela bouge encore : des conférences sur le rapport du Giec, mais aussi sur l’agroécologie ou une maraude pour l’association la Cloche. « Et puis on fait la fête aussi, la lutte est joyeuse », reprend celle qui s’est engagée en 2015 pendant la COP21 à Paris.

Dans le canapé, Élodie Nace raconte « sa » Base. Celle qui a vu grandir le climat comme préoccupation d’une génération tout entière qui n’entend pas se faire confisquer son avenir. « Un lieu comme celui-là change tout, on peut mener la bataille, on est au cœur de la ville, des lieux de pouvoir. » Elle en est persuadée : en 2019, « sans la Base, jamais la n’aurait eu cette puissance. On était 100 000 à Paris ! » lâche-t-elle.

« Le climat est complètement absent des débats »

Avant une mobilisation, c’est ici que tout se joue. Les chevilles ouvrières battent le rappel, font le lien avec toutes les organisations. « On fait des briefings, des formations, des ateliers de pancartes », explique la porte-parole. Le 12 mars, la marche Look Up, référence au film Netflix , réalisé par l’Américain Adam McKay, visait à interpeller les candidats à la présidentielle. Celle prévue le 9 avril, comme les mobilisations de la jeunesse du 26 mars, organisées par Youth for Climate, poursuivent le même objectif : augmenter la visibilité de la question climatique, sachant qu’en février, l’espace consacré à ce thème ne représentait que 2,6 % du temps médiatique, selon les calculs de l’institut Onclusive (ex-Kantar) pour le collectif l’Affaire du siècle. La guerre en Ukraine n’a depuis rien arrangé. De quoi révolter les défenseurs de l’environnement. « À quelques semaines du premier tour, le climat est complètement absent des débats. On espère que cela va créer un électrochoc », explique la jeune femme.

Neuf alternatibases en france

Mais ce QG a un prix : 17 000 euros mensuels rien que pour le loyer. « Très vite, la question du modèle économique se pose », explique Eva Carron, chargée de mission à la Base. Ici, le bar ramène un tiers du loyer. Le reste provient des espaces supérieurs loués comme bureaux à d’autres organisations. Et enfin, les dons qui affluent. « En plein confinement, alors qu’on a dû fermer le bar, beaucoup de gens nous ont filé un coup de main, le propriétaire a aussi accepté des délais de loyer », continue Eva Carron.

À Paris, la Base, dans cette forme-là, prendra bientôt fin. Le bail aurait dû s’achever le 15 février. « On a obtenu un délai jusqu’au 30 avril. On va pouvoir être présent jusqu’à la fin de la présidentielle, organiser des actions. » Les militants se sont mis en quête d’un nouveau lieu. « Mais c’est très compliqué dans une ville si chère, et on veut être indépendant », poursuit Élodie Nace.

Mais la Base parisienne a essaimé et laisse des héritiers. À Nantes, Marseille, mais aussi à Lyon, Grenoble, Bagnolet, Rouen ou dans la vallée de l’Arve (Haute-Savoie). En tout, neuf Alternatibases ont éclos en France. « Chacune à un modèle économique, une taille, une programmation différents. Mais toutes incarnent concrètement des alternatives et ont un bar associatif », explique Juliette Caroulle, coordinatrice du réseau des Alternatibases. Pour que partout, du houblon germe l’engagement.

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Le Figaro

Vladimir Fédorovski: «Poutine est le continuateur de Staline»

Yves Thréard

ENTRETIEN - L’écrivain franco-russe tente de décrypter la psychologie du maître du Kremlin, qui est persuadé d’être envoyé par la Providence pour défendre la grande Russie.

La publication de Poutine, l’Ukraine. Les faces cachées, prévue aux Éditions Balland en septembre prochain, a été accélérée en raison de l’actualité. Ce livre est le résultat d’une enquête sur la psychologie et les références historiques dont se prévaut le maître du Kremlin, «espion fourbe, homme politique blessé et tsar fantasmé», selon l’ancien diplomate et conseiller de Mikhaïl Gorbatchev. Pour cet ouvrage, l’auteur franco-russe a recueilli beaucoup de témoignages et consulté nombre d’archives confidentielles.

LE FIGARO. - Votre père, combattant de la Deuxième Guerre mondiale, était ukrainien. Comment vivez-vous l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe?

Vladimir FÉDOROVSKI. - Ce sont des journées tragiques pour moi, parmi les pires de mon existence. Écrivain d’origine russo-ukrainienne, ancien diplomate et acteur de la fin de la guerre froide, aux côtés de Gorbatchev, je vois, en quelques jours, tout mon travail anéanti! Durant toute ma vie, j’ai travaillé pour éviter cette escalade. Depuis quelques mois, je sentais néanmoins le risque de rupture entre la Russie et l’Occident de plus en plus grand, et je disais qu’il serait profond et très grave.

Une rupture, selon vous, serait définitive entre la Russie et l’Occident?

Nous sommes entrés dans le monde de tous les dangers, bloc contre bloc, avec la perspective d’une alliance ouvertement anti-occidentale entre la Russie et la Chine, et éventuellement l’Iran. L’apparition d’une nouvelle guerre froide et d’un nouveau rideau de fer n’est pas à exclure.

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Quand a commencé cette rupture?

Il faut remonter à ce que nous avons fait, avec détermination, au moment de la chute du communisme, dans les années 1990. Nous avons voulu construire un nouveau monde et définir l’architecture de la sécurité européenne. Mais, comme le disait le grand ambassadeur américain, que j’ai eu la chance de connaître, George F. Kennan, inventeur de la théorie de l’endiguement contre l’expansionnisme soviétique, ne pas avoir associé la Russie à l’Europe était la plus grande erreur de l’Occident depuis Jésus-Christ! Aujourd’hui, nous payons cher cette erreur, car la majorité des Russes a la conviction que l’Occident, à l’époque, ne voulait pas tuer le communisme mais la Russie. Puis, il y a eu la politique d’élargissement de l’Otan, la Yougoslavie, etc.

L’élite postcommuniste russe n’a-t-elle pas aussi une part de responsabilité?

Bien sûr. Au lieu de créer le nouveau monde, au début des années 1990, elle a commencé à voler, avec la complicité des banques occidentales. Cent vingt milliards de dollars sortaient chaque année du pays, alors que 50 % de la population frôlait le seuil de pauvreté. L’idée d’une alliance avec l’Occident a ainsi été discréditée durant les années de Boris Eltsine. À mon époque, avec Gorbatchev, 80 % des Russes étaient pro-occidentaux. Aujourd’hui, c’est à peine 10 à 15 %. La posture de Vladimir Poutine est le reflet de cette évolution.

La situation est-elle plus dangereuse que pendant la guerre froide?

À l’époque, il y avait des accords conclus, des limites à ne pas franchir. Nous savions toujours distinguer la propagande de la politique réelle. Maintenant, le mélange des genres est tel que cela devient compliqué. Poutine renforce l’Otan, mais pour l’instant, paradoxalement, l’Otan renforce Poutine, même si, depuis quelques jours, je constate des fléchissements dans l’opinion publique russe: elle commence à pencher en faveur d’une solution négociée du conflit.

Certes, Poutine est un tsar fantasmé mais toute tentative de diplomatie n’est pas encore totalement vaine. La démarche de « désescalade » de Macron n’appartient pas au passé, mais à l’avenir

Comment jugez-vous les sanctions occidentales contre la Russie?

Je préfère rester prudent sur le résultat de ces sanctions. Le pouvoir d’achat des Russes va sans aucun doute considérablement diminuer, mais leur situation était nettement plus dramatique sous Eltsine. Les Russes vivaient 10 fois moins bien que sous Poutine. Et ils ont une grande capacité de résilience. À dire vrai, la Russie peut survivre non seulement grâce à l’alliance avec les Chinois, mais, surtout, grâce à l’immensité de ses richesses agricoles. Les sanctions vont avoir aussi des répercussions négatives en Europe, avec la flambée des prix des sources d’énergie.

Certains pensent qu’une alternative pro-occidentale est envisageable en Russie…

C’est une illusion. Au mieux, un pari aléatoire. Les Américains sont en effet persuadés que des clans vont s’affronter au Kremlin et que Poutine sera finalement évincé. Mais, pour cela, il faudrait une défaite militaire. Historiquement, la révolution russe est le produit de la défaite militaire du conflit russo-japonais en 1905. Historiquement aussi, l’éviction de Khrouchtchev, en 1963 par l’armée, intervient un an après son recul dans la crise de Cuba. Dans le cas de la crise ukrainienne, un nouvel Afghanistan peut-il fonctionner? Pas pour l’instant. Tous les sondages confirment que l’alternative à Poutine ne serait pas pro-occidentale mais plutôt néostalinienne.

Dans votre livre, vous tentez de donner quelques clés pour déchiffrer la personnalité de Poutine…

C’est un garçon de la rue des années 1960. À Leningrad, où il a grandi, il ne pardonne jamais, c’est un psychorigide. C’est de là que vient son jusqu’au-boutisme. Par ailleurs, c’est un excellent judoka qui bouscule l’adversaire et, comme tous les Russes, un joueur d’échecs. Enfin, il agit comme l’espion qu’il a été: il utilise un triple langage. Il est capable de faire croire à ses interlocuteurs qu’il est comme eux, notamment dans ses rapports avec les dirigeants occidentaux. Il se rêve en Staline, qui a tenu tête aux Occidentaux et qui a gagné la guerre contre les nazis, devenant ainsi un symbole d’ordre et de sécurité.

À la lumière de mon enquête, j’ai le sentiment qu’il est absolument persuadé d’être envoyé par la Providence pour défendre la Russie. Non pas pour reconstruire l’Union soviétique, comme on le dit trop souvent, mais pour assurer la grandeur de la Russie. Choisi par hasard comme une marionnette au tournant des années 2000, il est devenu marionnettiste, le successeur, le continuateur de Staline et de tous ces grands tsars qui ont construit la quintessence de la grandeur russe. Les figures de Gorbatchev, un crétin doublé d’un traître pour Poutine, et d’Eltsine, un crétin doublé d’un ivrogne, ont été pour lui des antithèses humiliantes.

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Quel regard portez-vous sur les contacts entre Poutine et Macron?

J’étais un soutien passionné de la démarche du président français pour arrêter cette guerre. À tel point que je serai le premier à proposer sa candidature au prix Nobel de la paix s’il réussissait… Certains médias le critiquent sans se rendre compte qu’il est le seul à pouvoir négocier avec Poutine. Il faut arrêter cette guerre au plus vite. Certes, Poutine est un tsar fantasmé mais toute tentative de diplomatie n’est pas encore totalement vaine. La démarche de «désescalade» de Macron n’appartient pas au passé, mais à l’avenir. Elle peut empêcher une nouvelle guerre mondiale.

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LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.

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GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

Guerre en Ukraine : Macron est le seul dirigeant européen à ne pas s'être «couché» devant les États-Unis, estime Lavrov

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L'Humanité

L’optimisme français masque-t-il la réalité du Covid ?

Actu

pandémie Avec l’émergence du variant BA-2, très contagieux, l’Organisation mondiale de la santé et certains épidémiologistes s’interrogent sur la pertinence de la levée des restrictions sanitaires. Le gouvernement, pour sa part, se veut rassurant.

Nadège Dubessay

L’accalmie aura été de courte durée. Le nombre de nouveaux cas positifs au Covid est reparti à la hausse. Plus de 180 000 ont été comptabilisés le 22 mars (contre 116 000 sept jours plus tôt). Le taux d’incidence est en hausse de 36 %, avec 928 cas pour 100 000 habitants. Le nombre de patients à l’hôpital ne baisse plus. Le 22 mars, les hôpitaux accueillaient 20 742 malades du Covid, contre 20 919 patients le 15 mars.

Dans le même temps, le nombre de malades en soins critiques continue de décroître, avec 1 604 patients le 22 mars, contre 1 783 une semaine auparavant. Lors d’une conférence de presse organisée le 22 mars, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait que plusieurs pays européens, dont la France, ­l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni, avaient levé trop « brutalement » leurs mesures anti-Covid et faisaient ainsi face à une remontée des cas, d’autant que le variant BA-2 se révèle extrêmement contagieux.

Selon Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, ce nouveau variant « circule de plus en plus ». Sur RMC, il alertait : « À chaque fois, on a un variant encore plus contagieux », s’inquiétant d’une potentielle « nouvelle vague à l’hôpital ». Alors que 5 millions de personnes vaccinées n’ont pas reçu la troisième dose de rappel, il précisait : « Si on n’a fait que les deux injections l’année dernière, on a quand même un risque de faire une forme sévère avec ce variant aussi. »

une décrue espérée en avril

Côté gouvernement, on tente de se dédouaner et de justifier la levée des restrictions sanitaires. « BA-2, comme Omicron, parce qu’il est très contagieux, déjoue partiellement les mesures classiques de freinage. Dans ce cas, il n’y a pas lieu d’imposer à toute la population française des restrictions vécues par beaucoup comme excessives au regard de la dangerosité actuelle », a expliqué Olivier Véran. Le ministre de la Santé se veut rassurant : « On s’attend à voir monter les contaminations jusqu’à fin mars, avant une décrue en avril. Il n’y a pas de signal inquiétant en réanimation », a-t-il assuré.

Un optimisme pas forcément partagé par tous. Même si le masque n’est plus obligatoire depuis le 14 mars, des professionnels de la santé ont lancé le hashtag #JeGardeLeMasque sur les réseaux sociaux. L’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l’université de Genève, souligne que ne pas le porter, c’est « s’exposer à une contamination plus grande avec une forte charge virale infectante et donc une forme plus grave de la maladie ». Il déplore qu’aujourd’hui « les personnes les plus vulnérables se retrouvent un peu démunies et laissées seules à devoir éviter les complications graves d’infections ou de réinfections à venir ». « Les Français auront les vagues qu’ils méritent », a lâché sur BFMTV, lassé, Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon, à Paris. Hans Kluge, le directeur de l’OMS pour l’Europe, s’est dit « vigilant » sur la situation épidémique actuelle, tout en affirmant rester « optimiste ». Un optimisme que chacun espère pouvoir partager, enfin.

coronavirus covid-19
L'Humanité

Pierre Semard, l’indomptable

Actu

engagement Le 7 mars 1942, le dirigeant ouvrier était fusillé par les nazis. Il participa à la création de la CGT-U et à la réunification de la CGT. Il fut aussi secrétaire général du PCF.

L’histoire du mouvement ouvrier est bien souvent remisée au rang des antiquités. Elle n’aurait plus aucun sens aujourd’hui au nom de la transformation du monde. Ainsi, évoquer Pierre Semard pourrait être associé à une forme de nostalgie d’une époque définitivement révolue. Comment cet homme, alors que rien ne l’y prédestinait, est-il encore aujourd’hui une des personnalités historiques les plus estimées au sein de la CGT et notamment chez les cheminots ?

La vie de Pierre Semard nous plonge dans une période de transition du mouvement ouvrier. Né en 1887, il entre très jeune dans le monde du travail. La CGT, constituée en 1895, en est à ses balbutiements. Il intègre les chemins de fer dans la Drôme. Affecté au secrétariat du chef de gare de Valence, il prend ses premières responsabilités syndicales. En 1917, il devient responsable de l’union CGT Drôme-Ardèche. En 1919, il est le dirigeant incontesté des cheminots de la Drôme. En février 1920, son charisme et son activité contribuent à une grève massive dans le département. À l’issue de cet épisode, Semard prend une dimension nationale. S’opposant à la direction fédérale, il va contribuer au changement de majorité. C’est le début de l’affrontement interne au sein de la CGT entre révolutionnaires et réformistes. En juin 1921, il se retrouve à la tête de la fédération CGT des cheminots, une organisation alors éclatée puisque des syndicats refusent que la fraction révolutionnaire prenne l’ascendant.

Cette fédération n’est pas reconnue par la CGT, qui exclut Semard du comité confédéral national. La fédération doit quitter les locaux rue Baudin pour s’installer à la Grange-aux-Belles. Semard va alors jouer un grand rôle dans la création de la CGT-U. Il porte au sein de cette organisation sa vision du syndicalisme en plaidant pour l’adhésion à une internationale révolutionnaire. Et dans le même temps, au sein du Parti communiste naissant, il combat le contrôle du parti sur l’activité syndicale. Il porte cette orientation avec Gaston Monmousseau au congrès de l’ISR (Internationale syndicale rouge), où il obtient gain de cause.

Pour un syndicalisme de masse n’affichant aucune doctrine

En 1923, il est emprisonné à la Santé pour avoir agi contre l’occupation de la Ruhr. Lors du 2e congrès de la CGT-U en 1923, fidèle à ses convictions, il s’oppose aux commissions syndicales constituées par le PC et plaide pour un syndicalisme de masse ouvert et n’affichant aucune doctrine. Malgré ses positions tranchées, il entre au comité central du parti en janvier 1924 et en devient secrétaire général au lendemain du Ve congrès de l’Internationale communiste. La mort de Lénine marque un virage dans les concessions faites aux organisations françaises. Semard prône une rupture avec le sectarisme et l’autoritarisme, il souhaite une politique de débat. Sa confirmation comme secrétaire général en juin 1926 suscite de grandes discussions à Moscou.

Ses positions contre la guerre du Maroc lui valent un nouvel emprisonnement, durant lequel il est écarté de la direction du parti. En 1933, il revient vers le syndicalisme et est élu secrétaire général de la fédération unitaire en juin 1934.

Face à la montée du péril fasciste, Semard porte la voix de l’unité d’action tant sur le plan syndical entre les deux CGT que politique entre communistes et socialistes. Il favorise les fusions de syndicats locaux puis de réseaux et, le 24 novembre 1935, il est élu cosecrétaire général des fédérations unifiées. Il est à la tête de la délégation qui négocie les accords de 1936 pour les cheminots. À la création de la SNCF, en janvier 1938, il entre au conseil d’administration (CA) comme représentant des salariés. Toutefois, il est très critique sur cette forme de nationalisation. Dans son discours à la conférence des conducteurs à la Mutualité, il dira : « La nationalisation reste à faire. » Au lendemain de la grève de novembre 1938, il est révoqué du CA de la SNCF et rétrogradé au rang de facteur en écritures.

À la suite du pacte germano-soviétique, les ex-confédérés les démettent, lui et ses camarades, de leurs ­responsabilités le 25 septembre 1939. Pour s’opposer à cette mesure antistatutaire, il décide avec Raymond Tournemaine de bloquer en banque les cotisations syndicales. Une plainte de ses opposants conduit à son arrestation et son incarcération à la Santé. Bien que l’accusation ne tienne pas, il est condamné à la prison le 6 avril 1940 pour le seul fait d’être communiste. Le 9 mai, il est révoqué de la SNCF.

Début 1942, alors qu’il devrait être ­libéré, il est transféré de Bourges au camp de Gaillon. Le 6 mars, lorsqu’il apprend un nouveau transfert vers la prison d’Évreux, il sait qu’il s’agit de son dernier voyage. Le 7 mars 1942, désigné comme otage, il est fusillé par les nazis.

L’Humanité clandestine publie le 1er mai un texte présenté comme sa dernière adresse aux cheminots, dans laquelle il salue l’Armée rouge et Staline et où il appelle les cheminots à l’action contre les nazis. L’ignominie de cet assassinat renforce les réseaux de la Résistance cheminote jusqu’à la grève insurrectionnelle du 10 août 1944.

Le 7 mars 1945, un immense cortège traverse Paris, de la gare de Lyon au cimetière du Père-Lachaise. La dépouille de Semard est escortée par des milliers de militants communistes et de la CGT. Semard est entré dans l’histoire, il symbolise l’engagement sans faille, la discipline du militant et la fidélité à ses idéaux.

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Enquête À la source des multiples filons de « l’or gris »

Prescription culture

Nicolas Mathey

Lors de sa parution, le livre a défrayé la chronique. Il a nécessité trois années d’investi­gation et l’auteur, Victor Castanet, a entendu 250 témoins. D’où ses révélations sur la gestion des établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) chez Orpea. Il multiplie les témoignages précis de salariés, mais aussi des familles de résidents. On découvre vite que trois personnes ont fait d’Orpea une machine à fric, en maltraitant les pensionnaires : le docteur Marian, fondateur du groupe, le directeur général, Yves Le Masne (« débarqué » au moment de la publication), et le délégué général Jean-Claude Brdenk. Ce dernier mettait une pression permanente sur chaque directeur d’établissement, exigeant des marges bénéficiaires sur les repas des résidents, sur les couches et autres protections.

Essais
L'Humanité

A la bonne vôtre !

Chronique

Vincent Roy

Aller au café, c’est un art de vivre. Oui mais voilà : en 1900, notre pays comptait 500 000 estaminets (le terme est impropre car le « café » en est la forme moderne), en 1960, 200 000 caboulots ou estaminets (termes encore antérieurs au nom « café ») et en 2016, 39000 bistrots. Bon, cet art de vivre boit la tasse. Pour quelles raisons ? Dans le désordre, l’exode rural, le confort des habitats (son amélioration), la télévision, la disparition des usines et des ateliers… Pourtant, est-il un lieu plus propice à l’expression de l’humanité ? Blondin n’a-t-il pas dit que, selon lui, la plus belle expression de la langue française était « Remettez-nous ça » et que l’on prenait surtout, dans ces débits de boissons, « des verres de contact » !

            En France, le café est d’abord parisien : le premier voit le jour en 1689, c’est le Procope. Ses clients : Voltaire, Camille Desmoulins, Rousseau, Danton, Robespierre et j’en passe. Les salons, subitement, sont concurrencés. C’est le nouvel endroit pour refaire le monde. Le Procope, bientôt, va lancer la mode de ces établissements richement décorés. Les provinciaux viennent dans la capitale pour les visiter. On s’y réchauffe, on y joue aux cartes, on y fait des plans de batailles amoureuses, on y intrigue, les espions ont leur place aux comptoirs. On y écrit aussi. On peut « y être seul tout en étant dans la vie », note Ariane Charton qui préface habilement Le goût des cafés.

            L’occasion est belle de se replonger dans les textes des écrivains, et ils sont légions, qui célébrèrent ces tavernes, « refuges ordinaires des oisifs » ou « asiles des indigents » comme le relève Louis-Sébastien Mercier dans ses Tableaux de Paris (1871). La province, assez vite, n’est pas en reste : Balzac, dans Les Paysans (roman inachevé), souligne l’importance d’un café, « véritable caisse de résonnance de tous les commérages de la région ».

            Maupassant, Hemingway, Zola, Aragon, Huysmans, Maupassant, Baudelaire, Hugo (cette liste est loin d’être exhaustive), ont tous trouvé l’inspiration dans ces lieux d’observation. Les relire, par le biais de cette anthologie, c’est trouver des compagnons de table. On refait le monde ? A la vôtre.

Le goût des cafés

Mercure de France

114 p.

8.50 euros

L'Humanité

Essai Découvrir Tchouang-Tseu et Héraclite

Actu

Gérard Le Puill

Pendant d’Héraclite, le sujet, qui paraît également chez Allia, cet essai fait dialoguer le philosophe grec avec un classique de la pensée chinoise. Jean-François Billeter y décèle une même approche du sujet, empêché par une vision particulière de la réalité et des autres, et une même critique du langage, impuissant à rendre compte de cette réalité mouvante. Cette lecture du deuxième chapitre du Tchouang-Tseu permettrait de comprendre pourquoi le Tchouang-Tseu et l’œuvre d’Héraclite sont restés méconnus, mal compris. « Je vois donc se dessiner un grand parallélisme qui va d’Héraclite et du Court Traité jusqu’à nous : en Europe et en Chine, deux traditions qui doivent être soumises à la critique et dépassées parce qu’elles sont devenues incapacitantes. » Il est toujours temps de mieux connaître le sujet, de ne pas nous laisser égarer par le langage.

OrpeaEhpad
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Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

Décryptage

Alors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.

Marie ToulgoatMarion d'Allard

Les prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

1. Remettre à plat l’imposition

Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.

Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.

Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.

2. Taxer les profits des pétroliers

Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.

En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.

3. Bloquer les prix par décret

Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.

Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.

Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.

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Le cerveau augmenté, mythe ou réalité ?

Agoras

La 24e édition de la Semaine du cerveau, qui s’est déroulée en France jusqu’au 20 mars, donne l’occasion de questionner l’intelligence artificielle, de repenser les rapports de cet organe central au corps, à la société et à l’environnement. Regards croisés entre un philosophe, un psychiatre et un neuropsychologue.

Anna MussoAnna Musso

L’imaginaire des technosciences dans la Silicon Valley peut-il aider et même suffire à comprendre le vivant ? L’humain pense-t-il uniquement avec son cerveau ou avec tout son corps ?

Tristan Desiles Cette approche peut aider et aide déjà d’ailleurs à explorer notre fonctionnement cérébral, mais je doute qu’elle soit suffisante étant donné la complexité du cerveau. Pour savoir si l’homme pense avec son cerveau ou avec son corps, il serait bon de définir ce que l’on entend par la pensée. En sachant que tout notre corps est déjà présent dans notre cerveau, par la sensorialité ou encore la motricité. Le concept de pensée me semble personnellement intimement lié au cerveau.

Serge Tisseron Le rôle de ce qu’on appelle l’embodiment, c’est-à-dire la pensée incarnée dans un corps, est de plus en plus pris en compte aujourd’hui. La pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais elle est au contraire étroitement dépendante de ses informations sensorielles, venant de l’extérieur et de l’intérieur de lui. Mais la question de l’intelligence artificielle (IA) ne concerne pas seulement le fait de lui donner une expérience sensible du monde. C’est de façon plus générale la question des données qui l’alimentent. L’IA est toujours inséparable de sa place dans une chaîne qui commence par les données qui lui sont fournies (les big data), qui continue avec son programme – les fameux algorithmes –, puis passe par son action sur le monde, et se termine par l’utilisateur qui peut accepter ou refuser cette action. Il ne suffit pas qu’une machine soit capable d’accomplir un travail ou de prendre des décisions à notre place pour que cela nous enchante. Il existe deux représentations extrêmes de la relation entre un humain et un robot qui font obstacle à leur cohabitation. La première voit l’homme comme asservi au programme de la machine : l’intelligence artificielle concevrait, l’homme exécuterait. La seconde se situe exactement à l’opposé : l’être humain concevrait et la machine réaliserait. Ces deux imaginaires sont des obstacles importants à leur introduction. Le plus dramatique serait qu’aucun des neuroscientifiques ne pose comme préalable un grand débat citoyen sur ces questions qui engagent pourtant notre avenir à tous. Quels robots voulons-nous et, plus encore, quels robots ne voulons-nous pas ?

Jean-Michel Besnier La préoccupation des technosciences est moins de comprendre que de maîtriser. Décrypter le génome pour le manipuler et augmenter les performances cognitives et sensorimotrices, agir sur les télomères (les extrémités de nos chromosomes – NDLR) pour limiter les effets du vieillissement, modéliser le fonctionnement du cerveau pour le dupliquer et le transférer : c’est bien plus important pour elles que de comprendre comment nous faisons société grâce au langage et aux symboles constitutifs des cultures. On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps – ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. Mais on peut aussi réduire cela à l’idée que les organismes sont des machines à capter et émettre des informations – ce qui nous apparente aux machines pensantes fonctionnant au deep learning. Il est bien difficile de sauver la cause d’une représentation humaniste de l’humain quand on se situe depuis le pragmatisme des technosciences.

Peut-on isoler le cerveau et le traiter comme une machine ou un ordinateur qui échange et traite des informations et impulse des comportements ? N’est-ce pas la vision de la cybernétique ?

Serge Tisseron Le développement de l’IA est porté par deux projets ou, si on préfère, deux désirs. Le premier est de créer un « résolveur de problèmes universel » capable de rivaliser avec la polyvalence de l’intelligence humaine. C’est le projet avancé en 1956 par John McCarthy à la conférence de Dartmouth (atelier scientifique considéré comme l’acte de naissance de l’intelligence artificielle en tant que domaine de recherche autonome – NDLR). Le second est de créer une machine capable de se faire passer pour un humain. C’est le projet d’Alan Turing : une intelligence artificielle se reconnaîtrait par le fait qu’un interlocuteur interagissant avec elle, sans la voir, pense avoir affaire à un humain. Le second de ces projets est accessible dans un avenir proche, mais le premier est hors de portée.

Tristan Desiles Si on veut faire la comparaison entre l’humain et l’ordinateur, notre cerveau serait plutôt comme le processeur de la machine. Seul il n’est pas vraiment utile ; il est nécessaire de le relier à d’autres éléments pour avoir un ensemble fonctionnel. Notre cerveau en effet reçoit, traite et émet des informations qui se manifestent sous la forme de pensées, de comportements, de langage ou d’autres modalités. Cependant, la ressemblance s’arrête selon moi ici. Notre fonctionnement à nous, humains, est éminemment plus complexe. Par exemple, notre façon de traiter les informations va être dépendante de nombreux facteurs, là où les machines traitent généralement une même donnée de la même façon. On peut illustrer cela avec les impacts de la culture, de l’âge, de la vie personnelle, des stimulations passées… La plasticité de notre cerveau implique des connexions différentes chez chaque individu, alors que les ordinateurs sont tous les mêmes à la sortie de l’usine. La cybernétique utilise la comparaison avec la robotique comme postulat de base d’une étude des systèmes complexes comme le nôtre. C’est une science qui cherche à nous comprendre par le biais des machines avec lesquelles nous partageons certaines caractéristiques mais pas toutes…

Jean-Michel Besnier La vision cybernétique a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit. Elle a cédé à un dualisme digne de Descartes et a même imaginé qu’on puisse séparer le corps et l’esprit. Mais les neurosciences lui ont rappelé qu’un cerveau coupé d’un environnement qui lui impose de se modifier sans cesse était indispensable à sa survie. Un cerveau plongé dans un bocal de formol est condamné à mourir… Tant pis pour l’approche technicienne du problème. C’est la phénoménologie qui dit le plus vrai du cerveau. Le biologiste Francisco Varela avait raison…

Le rêve des neuroscientifiques, est-ce l’homme-machine et le projet de dupliquer le cerveau-ordinateur, ou un cerveau-machine comme l’imaginent Elon Musk ou Google. Est-ce possible, et est-ce même souhaitable ?

Tristan Desiles Elon Musk ou Google sont avant tout des entrepreneurs. Les neuroscientifiques n’ont, à mon sens, pas les mêmes rêves. Les scientifiques ont principalement comme but la compréhension, le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences. Dans les concepts d’homme-machine, de cerveau-ordinateur… on semble laisser de côté une des caractéristiques humaines principales, à savoir les émotions. Cependant, c’est un champ d’études très important dans les neurosciences. Je doute donc que ce soit le souhait de ces personnes. La création d’un homme-machine n’est actuellement pas possible car nous n’avons tout simplement pas toutes les connaissances sur l’humain. Nous sommes pour l’instant en mesure d’imiter certaines actions comme le mouvement, la parole, certains aspects de la perception, mais on est loin d’un être humain. Est-ce souhaitable ? Sur un plan personnel, je vous répondrai que non. Nous sommes déjà bien assez sur Terre et puis… nous connaissons déjà la recette pour fabriquer des vrais humains. Si le but est de fabriquer des robots pour des tâches spécifiques, pas besoin de recréer des humains a priori.

Serge Tisseron Lorsque ces machines diront « je » en simulant des émotions, trois risques nous guetteront : oublier qu’elles sont connectées en permanence à leurs programmeurs ; les croire capables d’émotions alors qu’elles ne feront que les simuler ; et même préférer leur compagnie à celle des humains. Déjà, les voix données aux chatbots (programmes informatiques qui simulent et traitent une conversation humaine – NDLR) suivent les stéréotypes sociaux, avec le risque de les renforcer. Et une fois que nous serons en confiance avec ces machines, nous deviendrons extrêmement vulnérables à leurs suggestions. Il est urgent de créer un cadre éthique clair et précis.

Jean-Michel Besnier Je ne sais si les neuroscientifiques rêvent. Ils peuvent imaginer résoudre des pathologies (comme la maladie de Parkinson) avec de la stimulation neuronale profonde, être capables de lire dans la pensée, vouloir augmenter la mémoire ou modifier l’humeur en agissant sur les neurotransmetteurs… mais ils sont souvent réalistes. Le projet du Human Brain, à Lausanne, de dupliquer un cerveau ne les mobilise plus beaucoup et le Mind uploaping (téléchargement d’un cerveau) ne les mobilise guère plus. Reste que Stanislas Dehaene (neuroscientifique, professeur au Collège de France – NDLR) travaille encore à réaliser une conscience artificielle…

Quel peut être l’apport de la psychanalyse, des sciences humaines et sociales et de l’art pour compléter ou corriger ces approches des neurosciences ?

Jean-Michel Besnier Les sciences humaines et sociales (SHS) ont leur rôle à jouer : elles savent l’importance de la dimension symbolique de l’humain. Elles savent que l’humain est compliqué et elles ne cèdent pas à la tentation de le réduire à des dispositifs techniques. Elles n’ont pas une conception rudimentaire de la conscience et savent relativiser les prétentions à l’artificialiser. Elles cherchent au mieux à rendre compatibles les données objectives (par exemple, celles de la neuro-imagerie) avec les ressentis phénoménologiques (par exemple, la conscience réflexive ou l’expérience de la douleur). Mais, pour être capable d’interagir et de réguler les ambitions des neurosciences, il faut aller un peu à la paillasse, et les théoriciens des SHS sont trop rares à s’y engager…

Serge Tisseron Là où les concepteurs d’intelligence artificielle pensent les choses en termes de performances des machines, les sciences humaines les pensent en termes de relations entre les humains et les machines. Elles se préoccupent des conditions pour que les hommes et les machines puissent collaborer. C’est notamment l’objectif de la cyberpsychologie, ou psychologie de l’homme en interrelation avec ses technologies. Elle étudie la façon dont les outils utilisés par l’Homme le transforment et peuvent être mises au service de son asservissement ou au contraire de son épanouissement. C’est l’angle mort des recherches des ingénieurs.

Tristan Desiles Les sciences humaines travaillent de concert avec les neurosciences, encore une fois dans le but de mieux nous comprendre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à travers le prisme de sa spécialité. C’est évidemment nécessaire, compte tenu de la complexité de notre fonctionnement. L’art est souvent là pour nous rappeler notre potentiel créatif et émotionnel, ce qui est également une différence majeure par rapport aux machines. Il est également là pour observer les avancées de la science, parfois en les critiquant, parfois en les soulignant, mais l’art permet toujours de proposer une vision alternative aux changements de notre monde.

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Samuel Moutama

Homme du jour

Pierric Marissal

Comment la situation a-t-elle pu déraper à ce point ? Samuel Moutama se le demande. Ce mercredi, le secrétaire adjoint de SUD PTT Réunion est passé en conseil de discipline, en vue d’un possible licenciement pour faute grave. Le 10 février, dans un établissement postal de Saint-Denis, le syndicaliste distribue un appel à ne pas comptabiliser les absences liées au Covid dans le calcul d’une prime. Lui intimant l’ordre de se taire, la directrice du site l’attrape par le bras pour le mener vers la sortie. Sur le coup, Samuel Moutama se foule le genou. L’incident passé, ce dernier envoie une lettre à la direction déplorant le comportement de la cadre. Résultat : mise à pied pour dénonciation calomnieuse et prise de parole non autorisée. « Il sert d’exemple alors que de nombreuses mesures disciplinaires contre les syndicalistes ont cours à La Poste », dénonce son syndicat. Pi. M.

Répression antisyndicalela posteile de la réunion
L'Humanité

Théâtre Dickinson en scène

Prescription culture

La poétesse américaine Emily Dickinson (1830-1886) a produit une œuvre d’une puissance haletante, composée dans sa chambre, qu’elle a choisi de ne pas quitter pendant une trentaine d’années. Cette claustration volontaire, qui ne l’empêchait pas d’entretenir une correspondance frénétique, a inspiré à l’autrice de théâtre Catherine Benhamou une pièce délicate et flamboyante. Au fil de son existence, elle explore le lien que cette artiste cloîtrée entretint avec sa famille et ses pairs, avec la nature et son propre corps, et évidemment avec l’inspiration poétique. Cet enfermement traduit une souffrance délirante, et aussi un acte politique, comme seule possibilité d’existence pour une femme créatrice. La poétesse accéda à la paradoxale liberté de l’écriture au prix de la disparition au monde de son corps. Un texte féministe d’une grande intensité.

Littérature
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Europe. L'ami encombrant des ultraconservateurs

Actu

Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, central dans la réorganisation de l’extrême droite des pays de l’Est, et l’ex-ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini se voient reprocher leur proximité avec Vladimir Poutine.

Gaël De Santis

La guerre en Ukraine se transforme en caillou dans la chaussure pour les alliés d’extrême droite de Vladimir Poutine, partout en Europe. Ces dernières années, Russie unie, le parti présidentiel, a noué des collaborations avec diverses forces politiques du continent. Certaines, russophones, comme le Parti du centre en Estonie, siègent avec les libéraux et macronistes du groupe Renaissance au Parlement européen. Cette formation a coupé les ponts avec Moscou, il y a deux semaines.

Moscou un modèle qui mêle nationalisme, « souverainisme » pour Matteo Salvani

La plupart partagent les bancs les plus à droite à Strasbourg avec les amis de Marine Le Pen. Ainsi, le 6 mars 2017, le secrétaire de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, s’est affiché fièrement sur les réseaux sociaux, vantant un « accord historique (…) à Moscou entre (son parti) et Russie unie de Poutine ». La Russie ultraconservatrice servait de modèle au parti d’extrême droite représentant des intérêts des chefs d’entreprise du nord de l’Italie, qui avait pris un tournant populiste, appelant à sortir de l’UE, à restaurer la chrétienté et à réduire les pouvoirs du Parlement. Aussi Salvini voyait-il dans l’homme fort de Moscou un modèle qui mêle nationalisme, « souverainisme » mal compris et libéralisme économique. La proximité de Salvini avec le Kremlin lui a été rappelée au début du mois par le maire de Przemysl, en Pologne, quand il s’y est rendu pour s’afficher avec les réfugiés ukrainiens et se racheter une virginité. Wojciech Bakun lui a offert un t-shirt représentant Poutine…

La guerre en Ukraine divise l’extrême droite italienne. Frères d’Italie, la formation de Giorgia Meloni, héritière du néofascisme, et qui devance désormais la Ligue dans les sondages, se place farouchement du côté de l’Otan. Une tradition qui remonte aux années de plomb des années 1970 et au rapprochement avec Israël dans les années 1990 et 2000. Les populistes du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, eux, ont un autre problème : la division. Certains élus souhaitent que le Parlement, qui doit entendre par vidéo Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, puisse aussi écouter Vladimir Poutine au nom de… « l’égalité ».

Le pro-russe, Viktor Orban s’oppose aux sanctions économiques

Dans les pays de l’Est, aussi, Vladimir Poutine avait tissé sa toile. Viktor Orban, le premier ministre ultraconservateur de Hongrie, souhaite le maintien de son pays dans l’Alliance atlantique et a condamné l’invasion russe. Mais, ces dernières années, partageant la vision national-libérale de Poutine, il a noué des partenariats, notamment gaziers, avec ce dernier. Cela contribue à diviser une extrême droite européenne qui cherche depuis des années à cohabiter au sein d’un même groupe au Parlement européen. Les célébrations de l’Amitié entre la Pologne et la Hongrie devaient se tenir à Bochnia, les 18 et 19 mars. Elles ont été repoussées. Le président Andrzej Duda, partisan d’une intervention de « maintien de la paix » de l’Otan, semblait ne pas souhaiter s’afficher avec un Orban considéré comme pro-Russes. L’homme fort de Budapest s’isole également d’autres pays du groupe de Visegrad (République tchèque, Slovaquie) et de la Slovénie qui s’opposent à la guerre de Poutine.

Il semble que « Viktor Orban continue de pousser l’agenda de Vladimir Poutine au sein de l’Europe », relève le politologue Attila Antai. Il s’oppose aux interdictions d’importations de gaz et de charbon russes, que prônent certains pays. Faute de rencontrer Andrzej Duda, le dirigeant magyar s’est affiché, le 19 mars, avec Aleksandar Vucic, le président serbe, proche lui aussi du Kremlin, pour célébrer l’entente entre Budapest et Belgrade, et promouvoir l’adhésion du pays balkanique à l’UE. Vucic avait mis trente-six heures à réagir à l’invasion russe.

En conséquence, « le principal message de l’opposition libérale pour les élections législatives » du 3 avril en Hongrie est de « transformer le scrutin en référendum entre l’Est et l’Ouest », explique Attila Antai, qui déplore les amalgames qui peuvent être faits entre « Poutine, dont les actes sont condamnables, et les Russes ».

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Ukraine. La réécriture mémorielle en temps de guerre

Actu

Le président Zelensky doit s’adresser au Parlement français. À chacune de ses interventions, il puise dans le passé douloureux des pays auxquels il s’adresse afin de solliciter un engagement accru.

Vadim KamenkaLina Sankari

Depuis une dizaine de jours, Volodymyr Zelensky multiplie les interventions devant les parlements étrangers. En tee-shirt kaki, le président ukrainien interpelle par visioconférence les députés britanniques, canadiens, états-uniens, allemands et israéliens sur les conséquences de l’invasion russe, le 24 février. Ce mercredi, il doit s’adresser aux élus français.

Adhésion de l’Ukraine à l’UE : la pression de Zelensky

L’objectif est d’obtenir davantage de Paris, qui a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. À chacun de ses discours, l’ancien comédien cherche à frapper les esprits. Il dresse ainsi un parallèle entre les pans les plus douloureux de l’histoire des pays auxquels il s’adresse et la guerre actuelle. Une instrumentalisation qui vise à obtenir un soutien massif des gouvernements occidentaux.

Au congrès des États-Unis, le président ukrainien avait lancé : « Souvenez-vous de Pearl Harbor, ce terrible matin du 7 décembre 1941, quand votre ciel était noir des avions qui vous attaquaient. Souvenez-vous. Souvenez-vous du 11 Septembre, ce jour terrible de 2001 où le diable a essayé de transformer vos villes en champs de bataille, où des gens innocents ont été attaqués depuis le ciel. (…) Notre pays vit aujourd’hui la même chose. » Autant de références à des actions éclairs qui entraînèrent les États-Unis dans la guerre.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

« la menace nazie », un casus belli

Le dirigeant ukrainien a également sollicité la mémoire des parlementaires allemands en évoquant le mur de Berlin. Il reprend à son compte les propos tenus par le président libéral états-unien Ronald Reagan en 1987 – « Détruisez ce mur, donnez à l’Allemagne le rôle de leader qu’elle mérite » – et implore : « Ce n’est pas un mur de Berlin mais un mur en Europe centrale entre la liberté et la servitude, et ce mur s’agrandit à chaque bombe. » Et d’incriminer l’Allemagne, dont les liens économiques avec la Russie ont, selon lui, fourni « le ciment » de ce « nouveau mur ». Des associations ont condamné la partie de son discours consacrée aux victimes ukrainiennes de l’Allemagne nazie pour justifier une intervention militaire de l’Otan avec une zone d’exclusion aérienne. « Je m’adresse à vous au nom des Ukrainiens âgés, ceux qui sont nombreux à avoir survécu à la Seconde Guerre mondiale, qui ont réussi à se sauver sous l’Occupation, il y a quatre-vingts ans. De ceux qui ont survécu à Babi Yar », affirme-t-il.

Ce massacre de 34 000 juifs, en septembre 1941, reste la plus importante extermination de la Shoah, menée en l’espace de quarante-huit heures par les commandos des Einsatzgruppen. Seulement, l’Ukraine connaît une bataille mémorielle autour de cette période qui n’échappe pas à la réécriture. « Car la collaboration avec les Einsatzgruppen se fait en assassinant les communistes, les juifs, avec le soutien de bataillons composés de nationalistes ukrainiens (OUN) et de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA). Aujourd’hui, les gouvernements en ont fait des combattants de la liberté et des héros, comme Stepan Bandera », rappelle le directeur du comité juif ukrainien, Eduard Dolinsky.

Ce type de parallèle a créé une véritable polémique en Israël. Jouant sur son propre héritage juif, le président ukrainien a tenté une leçon d’histoire hasardeuse en évoquant, devant la Knesset, la « solution finale » et la « question ukrainienne ». Quitte à faire sienne une forme de relativisme : si tout devient « solution finale », la déportation et l’extermination perdent leur unicité. Le président ukrainien a estimé que l’invasion russe de l’Ukraine était une tragédie pour « les juifs et le monde entier » : « Notre peuple est maintenant en train d’errer dans le monde, à la recherche d’une place, tout comme vous avez erré autrefois », a cru bon d’ajouter Zelensky.

En convoquant un imaginaire puissant, Poutine entend mobiliser sa propre population. Jean Geronimo, enseignant-chercheur

Une manière de renvoyer dans les cordes le président russe, qui a fait de la « dénazification » de l’Ukraine un casus belli. Et désormais un point non négociable des pourparlers. En 2014, lorsque la Russie annexe la Crimée, la lutte contre les « nazis » servait déjà de justification. « Le président russe cherche à provoquer une réaction de l’Occident face aux crimes de guerre qui ont lieu depuis 2014 dans le Donbass. En convoquant cet imaginaire puissant, il entend également mobiliser sa propre population. Pour mémoire, les Soviétiques ont perdu 27 millions de vies dans le combat contre l’Allemagne nazie », relève Jean Geronimo, enseignant-chercheur à Grenoble-III. L’instrumentalisation de l’histoire par les deux présidents rivaux permet de justifier, voire d’élargir la guerre. Pas de s’investir plus avant dans les pourparlers.

Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez nos analyses et décryptages.

L’essentiel pour comprendre la situation en Ukraine

  • L’Ukraine, qui nourrit un projet d’adhésion à l’Otan, est au centre des tensions entre les États-Unis, l’Europe et la Russie.
  • Vladimir Poutine dénonce le rapprochement des bases militaires de l’Otan de ses frontières et reproche aux dirigeants européens et états-uniens de refuser d'accorder à la Russie les « garanties de sécurité » qu'elle demande depuis l'automne 2021. Poutine fait ainsi le lien depuis plusieurs mois entre le conflit au Donbass (dans l'est de l'Ukraine) et la question plus large du rôle de l'Otan en Europe.
  • Les pays occidentaux reprochent eux à Moscou de vouloir recréer une « sphère d’influence » et son emprise sur des pays qui veulent s'en détacher.
  • Depuis avril 2021, les Russes ont déployé près de 150 000 militaires à proximité de la frontière ukrainienne.
  • Lundi 21 février, Vladimir Poutine a reconnu l'indépendance des deux territoires séparatistes de l'Est de l'Ukraine (Lougansk et Donetsk). Il a ordonné à l’armée russe de « maintenir la paix » dans ces deux entités dont les frontières ne sont pas aujourd'hui clairement définies. Une première étape avant le déclenchement d'une opération militaire sur le sol ukrainien le 24 février.
  • Moscou a ainsi mis fin aux accords de Minsk de 2015, conclus entre les dirigeants allemand, français, russe et ukrainien, pour régler le conflit créé en Ukraine en 2014. Ces accords prévoyaient un cessez-le-feu, mais également une autonomie du Donbass au sein de l’État ukrainien.

Aux origines du conflit en Ukraine, en 2014 :

  • Début 2014, avec le soutien des États-Unis, des manifestations pour l’accord d’association avec l’Union européenne, place Maidan, entraînent l’installation d’un pouvoir dont les premières mesures sont hostiles aux droits des russophones du pays.
  • Moscou a alors annexé la Crimée, où la majorité de la population est russe et où se trouvait l’une de ses principales bases à l’étranger, Sébastopol.
  • Dans l’est du pays, des insurgés russophones se sont emparés du Donbass, créant les républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk.
  • Le conflit qui éclate alors dans le Donbass a déjà fait près de 14 000 morts et plus de deux millions de déplacés. Le 24 février 2022, avec l'opération militaire déclenchée par Poutine en Ukraine, c'est une nouvelle guerre qui commence.

Pour aller plus loin

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Esther Tellermann : « Une poésie d’extrême pudeur »

Entretien

Elle a choisi d’écrire avec son temps, en vers courts, et se défie du lyrisme propre au XIXe siècle. Elle a enseigné en lycée et en collège, avant de pratiquer la psychanalyse, qui a encore aiguisé son regard sur le monde.

Muriel Steinmetz

La 24e édition du Printemps des poètes, dont notre journal est partenaire, se poursuit jusqu’au 28 mars. Pour l’occasion, nous rencontrons Esther Tellermann, dont le premier recueil fut couronné par un prix de l’Académie française. D’autres suivirent, publiés pour l’essentiel chez Flammarion, mais aussi aux éditions Unes : Sous votre nom (prix Max-Jacob), Trois Plans inhumains, Distance de fuite, Encre plus rouge, Une odeur humaine, Terre exacte, Corps rassemblé, etc.

Qu’en est-il de votre notion de la poésie ?

J’écris en vers. Je considère la poésie comme très différente de la prose. En peu de mots, elle permet d’aller au plus profond, de nouer l’intime, le regard sur le monde, la pensée acquise par la lecture et l’expérience. De ce nouage entre la sensation, la langue, l’expérience et la pensée surgissent quelques mots, sentences ou formules : le poème.

S’agit-il d’effusion ?

Le XXe siècle a voulu se séparer d’une tradition trop lyrique de l’expression du moi. J’ai publié mon premier livre en 1986 (Première apparition avec épaisseur – NDLR). Je me devais de continuer une forme née au XXe siècle. Il y avait alors débat entre la revue Action poétique, les objectivistes américains, une nouvelle poésie blanche, etc. Influencée par le désir d’effacer tout lyrisme et l’expression du sentiment, je garde cette position d’extrême pudeur, même si je m’oriente, depuis peu, vers l’expression d’un « je » qui n’est pas forcément ma personnalité, mon moi conscient, mais qui exprime pourtant un ressenti au-delà de la seule sensation.

La sentence de Lautréamont « la poésie doit être faite par tous » est-elle encore valide ?

Elle peut être faite par tous. J’en ai eu l’expérience en tant qu’enseignante en collège, puis en lycée technique. La poésie a pu se construire avec les élèves, surtout au collège, dans ce laps de temps où la pensée n’est pas encore totalement formatée par les idéologies et où une certaine liberté s’exprime vis-à-vis de la langue.

Depuis quand écrivez-vous de la poésie ?

Mon parcours me prédestinait à une carrière universitaire. Je n’ai pas écrit de thèse. J’ai enseigné – j’en ai été heureuse – en collège, puis en lycée technique. Mon désir d’écriture s’est exprimé tard. J’ai publié un premier texte en 1986, à 36 ou 37 ans. Cette forme m’a rencontrée librement, en me sortant des carcans de la critique universitaire, par exemple le structuralisme.

J’ai d’abord été influencée par les écrivains qui m’entouraient : Yves Bonnefoy, André du Bouchet, Jean Daive. Je m’en suis affranchie en me rapprochant de la poésie allemande, celle de Georg Trakl et Paul Celan. Mes vers sont de plus en plus courts, tout en parlant du monde, à la façon de Saint-John Perse, qui, lui, composait en versets. J’écrivais en voyage. J’avais l’impression d’exprimer une confiance, une beauté du monde après l’avoir contemplé. La poésie me permettait une sorte de réconciliation avec la dureté que nous éprouvons dans notre quotidien, dans la relation entre les hommes et dans l’Histoire.

Certains disent que vous vous approchez de ce qu’on nomme la littéralité, une certaine abstraction…

Je crois que c’est un contresens. Je pense être assez concrète. On considère la poésie contemporaine comme plutôt abstraite. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas un sens donné, construit, une narration, une description menée, une histoire, une fiction, et qu’on utilise des fragments qui s’entremêlent, que c’est abstrait. Regardez la matérialité de certains peintres comme Fautrier ! Ne ­reste-t-il pas pour autant abstrait ?

On est contraint d’écrire avec son siècle. À l’absence de représentation – tronquée, fragmentée – je mêle la matière. Elle me vient avec les mots français, elle désigne les pierres, les arbres, la nature. Je pense être au plus près d’un réel nommable.

Et vous êtes psychanalyste…

Avant d’être analyste, j’ai été analysée et analysante. La psychanalyse est souvent intervenue dans ce que je compose. J’avais l’impression de me laisser aller, non à l’écriture automatique des surréalistes, mais à une plongée dans l’inconnu par le passage à l’acte de l’écriture. La psychanalyse m’a permis de bouger dans ma subjectivité, dans mon rapport à autrui. Dans mon récit fictionnel Première version du monde, je suis plus analyste qu’analysante. J’y ai tenté d’exprimer la folie de l’humain et la folie du monde.

L’acte poétique est un acte critique. Il y a comme une nécessité, la volonté de dire, non par une idéologie mais par la langue et le poème, en renouant avec des fondamentaux et des valeurs perdues. Nous sommes actuellement face à une forme d’errance subjective qui s’exprime dans tous les phénomènes, identitaires, communautaristes, de race, de nation, de sexe. Nous vivons dans l’inflation de l’image et d’une pseudo-liberté promise. Cette liberté subjective est un leurre. La posture poétique est marginale. Quand vous écrivez de la poésie, vous êtes « parlé ». On est très loin de la pseudo-liberté revendiquée en permanence.

Nous sommes tous ancrés dans la langue. Que faisons-nous de cette détermination ? Peut-elle nous mener à la création subjective ? L’acte, la posture poétique, est aux antipodes de l’inflation de l’image et de l’infatuation de soi. Le lien social est délité au profit de cet individualisme, exacerbé par le libéralisme et ses propositions.

Votre poésie relève-t-elle d’une mémoire de la douleur à ne pas perdre ?

On a souvent dit que j’étais écrivain de la Shoah. Mes parents sont immigrés, nés tous les deux à Varsovie. Mon père est resté apatride, ma mère a été naturalisée à sa naissance. Ils ont fui les pogroms de Pologne sous domination russe. Certains membres de ma famille ont été déportés. J’ai vécu dans le récit de cette narration. Quand on naît après la guerre, qu’on se réveille sur cette épouvante, quelque chose de la confiance dans le langage est perdu. Il m’a fallu retrouver cette confiance par l’écriture. Mes textes donnent souvent « parole aux morts qui n’ont pas pu avoir de sépulture », a-t-il été dit à mon sujet. La question de la guerre, du conflit, de la torture, me bouleverse. Il y a quelque chose d’irrémédiablement destructeur chez l’homme, que Freud a nommé la pulsion de mort, et qui se répète dans l’Histoire. Mon texte Guerre extrême parle de cette guerre permanente entre humains. J’aime l’explication de Freud qui est aussi psychique, ce qui n’exclut pas les raisons politiques, économiques et sociales des guerres. J’ai voulu parler de la souffrance de tout peuple, d’un universel de la souffrance, pas uniquement du peuple juif dans la Shoah.

Vous vous êtes imprégnée de l’œuvre de Beckett…

Dans le Dépeupleur, il approche au plus près la folie. On parle du handicap physique, des maladies, rarement de la schizophrénie ou de la paranoïa. Beckett, dans une langue laconique, approche la capacité de l’humain à toucher aux limites de la raison.

 Guerre extrême. Ce titre résonne à cette heure…

Je l’ai écrit en 1999, au Vietnam. Jeunes, nous manifestions contre cette guerre. Il y avait aussi celle d’Algérie. Petite, en 1962, j’ai assisté, depuis mes fenêtres du boulevard Voltaire, à la charge de la police au métro Charonne. Cette Guerre extrême, c’est celle que les hommes continuent à mener aujourd’hui, où nous voici au bord d’un conflit international. Affamer le peuple russe est aussi une forme de guerre. Et détruire le peuple ukrainien… On dépasse les limites de la raison économique et politique. Le pouvoir ! Dans mon premier récit, je dis que tout est dans Shakespeare. Nous sommes dans un moment déceptif par rapport aux grands récits, avec des retours du pire, des nationalismes, de l’extrême droite, de folie étatique. J’ai été adhérente au Parti communiste. Je garde la formation qu’il m’a donnée ainsi que mon regard critique, mais la question de la guerre et le malaise dans la civilisation vus par Freud sont essentiels pour comprendre cette folie du pouvoir.

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Les législatives, l’autre casse-tête de la gauche

Actu

Dans l’élan de la présidentielle, la gauche pourrait se trouver désunie, en juin, lors du renouvellement de l’Assemblée nationale. Le PCF a transmis cette semaine une adresse à ses partenaires.

Naïm Sakhi

La gauche parviendra-t-elle à se rassembler pour les législatives ? Prévue les 12 et 19 juin, l’élection des députés sera d’autant plus compliquée que la gauche peine à élargir son socle électoral durant la présidentielle. Pour l’heure, ses trois groupes – PS, FI et GDR, dans lequel siègent les communistes – rassemblent 58 députés. « L’état de la gauche est très faible. Au-delà de conserver nos élus, nous devons créer les conditions pour gagner collectivement de nouvelles positions », souligne Pierre Lacaze, responsable aux élections du PCF.

Une ambition qui pourrait se heurter aussi bien à une volonté de transformer le scrutin en un troisième tour de la présidentielle qu’au risque d’abstention dans les catégories populaires. S’alarmant du danger qu’encourt la gauche si elle venait à être quasiment absente de l’Hémicycle dans la future législature, le PCF a envoyé, cette semaine, une missive aux forces de gauche.

Un « pacte d’engagement commun » à gauche

« Nous souhaitons travailler au plus grand nombre de rassemblements », assure Pierre Lacaze. Le responsable PCF se dit « assez confiant » au sujet des 9 députés communistes sortants qui se représentent. Mais, dans l’Allier et dans la 4e  circonscription de Seine-Saint-Denis, où Jean-Paul Dufrègne et Marie-George Buffet passent la main, le dirigeant souligne « un enjeu supplémentaire ». Les élus sortants devraient cependant être candidats suppléants. Du reste, les communistes ciblent « dix à quinze » circonscriptions gagnables, « en fonction des rassemblements qui se construiront ».

Une dynamique que réclame, depuis près d’un an, Fabien Roussel, en formulant le vœu d’un « pacte d’engagement commun » à gauche pour les législatives. Un appel qui n’a pour l’heure pas été fructueux. Pour arriver à conclure un large accord, les différentes formations devront « réussir à conjuguer le poids médiatique de la présidentielle et l’implantation dans les territoires », note Pierre Lacaze. Ces dernières semaines, les communistes, qui ont déjà investi près de 350 candidats en métropole, ont multiplié les échanges avec les socialistes et les insoumis.

EELV et la FI attendent le 11 avril pour s’engager

Chez les écologistes, l’objectif affiché est de retrouver un groupe, dont le seuil est fixé à 15 députés. Une tâche compliquée, d’autant plus qu’aucun des 10 députés du pôle écologiste n’est issu d’EELV ; ils ont été élus en 2017 sous les étiquettes LaREM et PS. Ce week-end, le conseil fédéral des Verts a acté une première salve d’investitures. EELV cible 16 circonscriptions jugées très favorables. Parmi lesquelles Strasbourg, où la porte-parole Sandra Regol se présente. Le secrétaire national Julien Bayou concourra dans la capitale pour la 5e circonscription de Paris, tout comme l’ex-candidat aux municipales David Belliard (7e), la porte-parole Eva Sas (6e) et Sandrine Rousseau (9e). Pour l’heure, EELV, qui réserve une centaine de circonscriptions à ses partenaires du pôle écologiste, n’a pas entamé de « négociations ouvertes » avec les autres formations de gauche, assure Hélène Hardy. « Si elles interviennent, ce sera à partir du 11 avril », poursuit la responsable aux élections.

Conditionner les accords aux législatives en fonction de l’issue de la présidentielle est une position partagée par les insoumis. « Nous serons prêts à tous les scénarios, assure Paul Vannier, coresponsable des élections à la FI, mais nous préférons discuter sur les bases d’une qualification de Jean-Luc Mélenchon au second tour. » Dans l’optique de « construire une future majorité », autour du candidat de l’Union populaire, les insoumis ont fait parvenir, la semaine dernière, des courriers au PCF et à EELV. Des « partenaires potentiels » de gouvernement, précise le dirigeant insoumis.

Un soutien aux insoumis dans 30 circonscriptions

Aux écologistes, la FI propose un ralliement aux 10 députés du pôle écologiste, en plus de 5 candidats EELV, en échange d’un soutien aux insoumis dans 30 circonscriptions. « Une opération de communication », selon Hélène Hardy, loin de satisfaire la formation écologiste qui a investi des candidats face à des cadres de la FI, dont Adrien Quatennens, Mathilde Panot, mais aussi Alexis Corbière.

« Les insoumis sont ceux que nous avons le plus rencontrés », note Pierre Lacaze, soulignant que, « fin février, ils ont mis fin à des discussions pourtant bien entamées ». Dans son courrier, la FI table sur un soutien réciproque aux élus sortants, n’excluant pas « la possibilité d’élargir (les) discussions ». Pour l’heure, la France insoumise dispose de 450 binômes « chefs de file », notamment face à des députés PCF.

Reste la question du PS. En 2017, les socialistes étaient parvenus à maintenir un groupe de 25 députés PS et apparentés. « Avec Anne Hidalgo à 2 %, cela donne 18 députés », mesure un membre de la direction, auprès du JDD. « C’est un calcul arithmétique, mais il faudra tenir compte des réalités locales », nuance un parlementaire. Et, symbole des difficultés du PS, François Hollande envisagerait de se présenter en Corrèze. L’ancien président entend prendre ainsi toute sa place dans l’hypothèse d’une reconstruction d’un PS qu’il a lui-même plongé dans la crise.

Législatives 2022gauchepierre lacazepcf
Le Monde

La victoire d’une nageuse transgenre crée la polémique aux Etats-Unis

Lia Thomas s’est imposée sur une épreuve des championnats universitaires américains de natation, suscitant les critiques de ses adversaires avant que l’affaire ne prenne un tour politique.

LETTRE DE NEW YORK

La photo du podium a fait le tour des réseaux sociaux, surtout dans les milieux conservateurs. A droite, trois jeunes nageuses se congratulent, serrées les unes contre les autres, tandis que sur la gauche, éloignée du groupe, Lia Thomas arbore sa médaille d’or.

Si cette dernière semble seule, ce jeudi 17 mars, lors de ces championnats universitaires américains de natation, qui se déroulaient à Atlanta (Géorgie), c’est qu’il y a quatre ans elle nageait encore dans le bassin des garçons. Transgenre, Lia Thomas concourt et gagne désormais avec les filles, ce qui suscite la défiance d’une partie de ses adversaires et une vive polémique aux Etats-Unis. Le 17 mars, elle a remporté, à 22 ans, le 500 yards (457 mètres) nage libre, une première pour une athlète transgenre.

Aux Etats-Unis, le Parti républicain relance son offensive contre les personnes transgenres

La première nageuse à critiquer ouvertement la situation a été la Hongroise Reka Gyorgy, de l’université de Virginia Tech, privée de qualification pour la phase finale de la compétition (elle a terminé 17e, pour seize places), en raison, selon elle, de la présence de Lia Thomas. « Je voudrais critiquer les règles de la NCAA [l’association sportive universitaire américaine] qui lui permettent de rivaliser avec nous, qui sommes biologiquement des femmes », déplore Reka Gyorgy. « Je pense que c’est irrespectueux envers les nageuses biologiquement féminines », écrit-elle, après avoir pris soin de souligner qu’elle « respecte Lia Thomas ». « Je suis convaincue qu’elle n’est pas différente de moi ou de tout autre nageur de haut niveau qui s’est réveillé à 5 heures du matin toute sa vie pour l’entraînement du matin… Elle fait ce qui la passionne et mérite ce droit. »

« Biologiquement, Lia détient un avantage injuste sur la concurrence dans la catégorie féminine. » Des coéquipières de Lia Thomas

En janvier, seize coéquipières de Lia Thomas étaient montées au créneau, mais anonymement, de peur des représailles. C’est Nancy Hogshead-Makar, médaillée d’or olympique de natation en 1984, directrice de Champion Women, une organisation de défense du sport féminin, qui avait posté la missive à l’université de Pennsylvanie et l’Ivy League, qui rassemble les facultés américaines les plus prestigieuses : « Biologiquement, Lia détient un avantage injuste sur la concurrence dans la catégorie féminine, comme en témoigne son classement, qui est passé du rang 462 en tant qu’homme au rang 1 en tant que femme. »

L’Arkansas en guerre contre les personnes transgenres : « Partir était la meilleure solution pour protéger notre fils »

L’université de Pennsylvanie et l’Ivy League avaient soutenu, début janvier, Lia Thomas. « Penn » s’est engagée « à offrir un environnement accueillant et inclusif pour tous les étudiants athlètes », tandis que l’Ivy League a exprimé un « engagement indéfectible à fournir un environnement inclusif à tous les étudiants athlètes, tout en condamnant la transphobie et la discrimination sous quelque forme que ce soit ». Les autorités sportives de l’Ivy League ont formellement conseillé aux nageuses de ne pas parler à la presse.

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Le Monde

CMA CGM envisagerait une acquisition

Pertes & profits. Il s’appelle Oleg Belozerov, dirige la Société des chemins de fer russes (RZD) et figure, depuis quatre ans, sur la liste des patrons sanctionnés par les Etats-Unis pour leur proximité avec Vladimir Poutine. Jusque-là, rien que de très banal. Mais l’homme préside aussi le conseil de surveillance de Gefco (Groupages express de Franche-Comté), la société de transports française créée par Peugeot et détenue à 75 % par RZD depuis un accord signé avec PSA en 2012. Belozerov et RZD, ou comment s’en débarrasser ?

Guerre en Ukraine : les entreprises françaises présentes en Russie sous le feu d’appels au boycott

Des clients ont renoncé aux services de Gefco, actif dans 41 pays, dont la France (3 400 emplois), pour un chiffre d’affaires de 4,22 milliards d’euros. « La guerre a entraîné des difficultés majeures » pour sa filiale russe, reconnaît Luc Nadal, président du directoire, dans un entretien aux Echos du 24 mars. Indépendamment des sanctions, explique-t-il, le secteur automobile, qui représente les trois quarts de son activité, est frappé par les pénuries de composants électroniques et de métaux et par des ruptures de chaînes d’approvisionnement.

Gefco ne réalise certes que 2 % de son résultat opérationnel en Russie. Mais qui voudrait recourir aux services d’un logisticien dont le principal actionnaire participe de fait à l’effort de guerre russe en acheminant hommes et équipements jusqu’aux frontières de l’Ukraine ? A Paris, le ministère de l’économie et des finances suit le dossier de près. Un nouveau casse-tête pour Bercy, différent de celui des entreprises qui, à l’inverse, ont beaucoup investi en Russie, comme TotalEnergies dans le gazier Novatek, Société générale dans Rosbank ou Renault dans AvtoVAZ.

PSA cède 75% de sa filiale logistique Gefco aux chemins de fer russes

Début 2021, RZD avait décidé de se désinvestir de Gefco, dont Stellantis détient 25 % du capital, et même mandaté de grandes banques d’affaires pour réaliser l’opération. Malgré les sanctions frappant M. Belozerov et la « SNCF russe » elle-même, y compris par l’Union européenne, « il n’existe aucune contrainte portant sur la transaction, ni légale ni administrative », affirme M. Nadal. Quel sera le nouveau tour de table d’une société revenue, selon son patron, « sur le pack » des sociétés européennes et américaines du secteur ?

Plusieurs investisseurs sont intéressés, même s’ils se font discrets en ces temps troublés. CMA CGM envisagerait une acquisition. Numéro trois mondial des porte-conteneurs, l’armateur marseillais se diversifie à grande vitesse dans la logistique, aidé par son résultat exceptionnel de 17,9 milliards de dollars (16,3 milliards d’euros) en 2021. Précision d’importance : pour éviter tout faux pas, le Trésor français informe le redoutable office américain de contrôle des sanctions de l’avancée du dossier.

L'Humanité

Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.

Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !

C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.

Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.

Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie
Le Monde

Madeleine Albright, ancienne secrétaire d’Etat américaine, est morte

Cheffe de la diplomatie des Etats-Unis entre 1997 et 2001, dans l’administration du président démocrate Bill Clinton, elle avait été la première femme à occuper ce poste.

L’ancienne secrétaire d’Etat américaine Madeleine Albright, première femme à occuper ce poste au sein d’un gouvernement américain, est morte mercredi 23 mars à l’âge de 84 ans.

Cheffe de la diplomatie entre 1997 et 2001, dans l’administration du président démocrate Bill Clinton, Madeleine Albright est morte des suites d’un cancer a annoncé sa famille dans un communiqué qui salue « une défenseuse infatigable de la démocratie et des droits humains ».

Madeleine Albright, drapée d'Amérique

Madeleine Albright est la fille d’une famille juive qui, à deux reprises, dut fuir son pays, d’abord chassée par les nazis puis par les communistes, avant de choisir l’exil, définitif, en Amérique. Elle était née Marie-Jana Körbelova, le 15 mai 1937, à Prague, alors capitale de la Tchécoslovaquie, fille du diplomate tchèque Josef Korbel dont le dernier poste a été celui d’ambassadeur de République tchèque en Yougoslavie, en 1948.

Avant de prendre la tête de la diplomatie américaine, elle occupa le poste d’ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’ONU (1993-1997), où elle imprima sa marque, notamment lors de l’offensive américaine au Kosovo.

Le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, a qualifié sa mort de « dévastatrice ». « C’était une pionnière », a-t-il salué. « En tant que première femme secrétaire d’Etat, elle a littéralement ouvert la voie à une grande partie de notre profession. »

En 2012, le président Barack Obama lui avait décerné la médaille de la liberté, la plus haute distinction civile des Etats-Unis, déclarant que sa vie et sa carrière étaient une source d’inspiration pour les Américains.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

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L'Humanité

Gagner la paix et changer la société

Chronique

Patrick Le Hyaric

Dans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.

Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.

 Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.

Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont  déclaré prêts à organiser des médiations.

Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.

Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.

L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement  de ses richesses agricoles et de son sous-sol.

C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.

Quelle hypocrisie , quel enfumage  quand pendant les discussions sur la  « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.

D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.

Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.

Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.

Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.

L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.

En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.

De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.

Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.

Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.

Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre  RSA.

Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.

Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.

Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »

Entretien

Avec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.

Patrick Kamenka

Présidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français

Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.

Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?

La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.

Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?

Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.

Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?

Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.

Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.

Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?

La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.

Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.

Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?

Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.

UkraineGuerre en UkraineSolidarité Ukraineodessa
L'Humanité

Mots pour la paix

Événement

Fabien Gay

La guerre fait rage depuis maintenant trois semaines, semant la mort, le chaos et la destruction. La guerre totale que mène l’autocrate du Kremlin frappe des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, obligés de fuir les bombes et les armes. Selon les ONG et l’Organisation internationale pour les migrations, il y a maintenant plus de trois millions de réfugiés dans les pays voisins, dont près de 1,4 million d’enfants et 1,85 million de déplacés à l’intérieur du pays en guerre.

Ces chiffres démontrent, s’il le fallait encore, que la guerre frappe de plein fouet toujours et d’abord les peuples. Obligés de fuir, ils abandonnent tout derrière eux et se retrouvent très rapidement en difficulté pour avoir accès à l’eau, l’alimentation, un toit, un travail… Tous les peuples qui fuient les guerres, la misère ou l’oppression sont dans cette situation. Notre devoir est donc d’accueillir dignement tous les réfugiés, sans distinction, car il ne peut y avoir de tri dans la fraternité. À l’inverse de ceux qui nous proposaient il y a encore quelques semaines, en pleine primaire des droites, d’ériger des murs pour ne pas accueillir de réfugiés, nous répondons qu’il est au contraire important de construire des ponts de solidarité et des couloirs humanitaires sécurisés pour les accueillir.

Chaque jour, l’Humanité décrypte les enjeux autour de la guerre et réalise des reportages avec ses envoyés spéciaux, qu’il faut saluer pour leur travail et leur courage. Engagés pour la paix et le cessez-le-feu immédiat, nous avons voulu également, fidèle à notre longue tradition, nous engager pour la solidarité concrète. Avec notre partenaire le Secours Populaire Français et ses partenaires locaux en Moldavie et en Pologne, nous avons lancé une grande opération de solidarité et de collecte de dons et de mots pour la paix.

Comme vous avez pu le voir à travers les reportages de notre envoyé spécial à la frontière polono-ukrainienne, les besoins sont immenses. Les rangs de réfugiés, désœuvrés et manquant de tout, grossissent chaque jour.Nous devons assistance à ces millions de personnes. Après une semaine de mobilisation, l'action des abonné·e·s, des ami·e·s et lecteurs·trices est à la hauteur de notre histoire faite de solidarité internationale.

Je veux saluer votre participation, qui nous honore : nous avons aujourd’hui collecté près de 60 000 euros.Je vous invite à amplifier cette démarche jusqu'à notre soirée de solidarité, que nous organiserons début avril et au cours de laquelle nous remettrons intégralement la somme récoltée au Secours Populaire Français.

Nous comptons sur vous.

Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.

Envoyez-nous vos messages pour la paix.

Vos mots pour la paix

17 mars 2022

Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.

Jacques Olichon, Plérin

***

Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.

Honte aux agresseurs.

Respect pour le peuple ukrainien.

Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.

Hervé Le Berre, Rennes

***

Vive la paix !

Solidarité.

Élisabeth Caumont Dartiguelongue

***

Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.

Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.

Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray

***

Mot pour la paix

Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.

L’OTAN n’a rien à faire en Europe.

Solidarité avec les populations.

France Di Giusto, Assas

***

On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…

André et Jeanne Albertini, Eureux

***

Dans l’espoir d’une PAIX durable.

Claudette Hubert, Meaux

***

STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE

Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville

***

Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.

VIVE LA PAIX…

Michel Hoguin, Coudrecieux

***

En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.

Pour un retour à la paix au plus vite.

Gilbert Sinquin, Chateaulin

***

Halte à la guerre.

La paix doit devenir un droit de l’Homme.

16 mars 2022 

« Je peux bien dire qu’il fait beau 

Même s’il pleut sur mon visage 

Croire au soleil quand tombe l’eau » 

Louis Aragon, Le Fou d’Elsa 

*** 

L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité. 

C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale. 

Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement. 

De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde. 

*** 

Chers amis,  

J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.  

Bon courage à tous. 

Françoise. 

*** 

Vive la paix et vive la vie 

« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert 

Foutez-nous la PAIX. 

M. et Mme Rouanet 

*** 

Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements. 

Une pensée pour ce peuple qui souffre. 

Bien cordialement 

M. et Mme Marzaiolli 

*** 

C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense. 

Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire… 

Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité. 

Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain… 

René Bailly 

*** 

À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là. 

J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte. 

Il faut l’arrêter !!! 

*** 

« La paix, rien que la paix, toute la paix » 

Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.  

Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes ! 

Mobilisation internationale ! 

Mouvement vers la paix ! 

Jacqueline Guillien  

***  

Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible. 

Edmond et Joséphine Le Boubennec 

*** 

Guerre à la guerre. 

Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique. 

Faisons taire tous ceux qui poussent au crime. 

(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie) 

Alain Zamponi 

*** 

Pour un cessez-le-feu immédiat. 

J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix. 

Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.  

Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde. 

Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité. 

Jacqueline Dietrich 

*** 

Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent. 

Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix. 

Fraternellement, 

Daniel Mauve 

*** 

Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien. 

Michel Coste 

*** 

Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine. 

En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs). 

Eugène Crepeau 

*** 

Message pour la paix en Ukraine. 

Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde. 

Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » ! 

VICTOIRE à L’UKRAINE ! 

André Canqueteau 

*** 

La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre. 

Solidarité avec le peuple ukrainien. 

Christian Coutarde 

*** 

Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux. 

Evelyne 

*** 

À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés. 

Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens. 

Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.  

STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières. 

Gérard Lucas 

*** 

Mon message pour la PAIX en Ukraine. 

Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts. 

Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité. 

À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples ! 

Gaby et Georges Grivolo, Malay 

*** 

Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre 

Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières 

Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine 

Solidarité avec les pacifistes russes 

Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens 

Colette et Georges Jorda, Nanterre 

*** 

Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument. 

Alain Dautherives, Nîmes 

*** 

La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées… 

Non à la guerre. 

Oui au droit de vivre en paix. 

Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles. 

Très vite il faut arrêter les combats. 

Jean-Paul Brezillon, Sète. 

*** 

Il n’y a rien de plus horrible que la guerre. 

Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle. 

Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre. 

Vivent les pacifistes du monde entier. 

Catherine Carmel, Bagneux 

*** 

Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible ! 

Il est de notre devoir d’y contribuer ! 

Sylviane Luquet, Paris 

*** 

Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique… 

Francis Peyron et Yvette Zappaterra 

*** 

Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie. 

Michel Velez, Saint-Verand 

*** 

La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête. 

Michelle Tual, Montreuil 

*** 

Un humain tue un humain. 

Sommes-nous civilisés ? 

NON à la guerre assassine en Ukraine 

OUI à la Paix 

OUI à la solidarité entre les peuples 

OUI au désarmement nucléaire dans le monde. 

Merci à l’Huma et au Secours Populaire. 

Josette et Jacky Tello, Bédarieux 

*** 

J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre. 

Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts. 

Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ». 

Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle. 

Claude Allies, Breil-sur-Roya 

*** 

Question : Comment en est-on arrivé là ? 

Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête. 

Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses. 

Pensons très fort aux correspondants sur place. 

Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer 

*** 

De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple. 

Robert Courrier, Gentilly 

*** 

Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine. 

Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre 

*** 

Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité. 

Clara et Guy 

*** 

Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.  

La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité. 

Marie-Claude 

*** 

J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde. 

Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis 

*** 

HALTE À LA GUERRE 

Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine 

Pour la protection des civils 

Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays 

Si tu veux la paix, prépare la paix. 

Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt 

*** 

Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits. 

Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement. 

Nadine, communiste de toujours 

Nadine Sicard, Millau 

*** 

Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?! 

À bas les « grands » de ce monde !! 

[«] Quelle connerie la guerre [»] !!! 

Jacques Gastaud, Belvédère 

*** 

Solidarité entre les peuples du monde entier. 

À bas la guerre… 

Vive la paix 

En finir avec Poutine. 

Janine Buferne 

*** 

PAIX 

1. Je voudrais faire un poème 

Immense, sur tout ce que j’aime 

Être le chantre des oiseaux et des fleurs 

Des femmes, et des élans du cœur 

2. Chanter les mères berçant tendrement 

Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant 

Que les frimousses roses et fraîches 

Mais hélas, on écrase des crèches 

3. J’aimerais être un artisan 

Qui sur son métier se penchant 

Créerait des objets merveilleux 

Pour le confort, et le goût des yeux ! 

5. Pour des nobles causes prêter mes bras 

Des combats pacifiques être le soldat 

Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers 

Détruisent des usines et des chantiers 

6. Être un laborieux paysan 

Qui jour et nuit creuserait son champ 

Ensemençant la terre entière 

Pour voir se lever des récoltes fières 

7. Savoir la faim à jamais disparue 

Par le vertueux sillon de la charrue 

À chacun sa croute et sa pierre 

Mais hélas, on brûle des rizières 

8. Je voudrais être un grand professeur 

Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs 

La bonne et saine éducation 

À tous les êtres de toutes les nations 

9. De la culture être le prophète 

L’instruction serait alors une fête 

Où tous et chacun auraient son rôle 

Mais hélas, on bombarde des écoles 

10. Je voudrais être un grand prêtre 

Donner le bonheur à tous les êtres 

Réunir sur une grande place 

En famille, toutes les races 

11. Distribuer le pain et le vin 

Rendre à tous ce qui leur appartient 

Le blanc et le noir seraient frères 

L’amour laverait la misère 

12. Serait-ce donc un rêve insensé 

Que règne enfin sur la terre la PAIX 

Où on entendrait un grand écho 

La joie des enfants, le chant des oiseaux 

Robert Pagnossin 

*** 

Chers amis 

Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien. 

Fraternelles salutations 

Georges Bernard, Echirolles 

*** 

Bonjour, 

À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine. 

En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.  

En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau. 

Avec mes amicales salutations 

Julien Buisson, Briançon 

*** 

Message pour la paix. 

La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées. 

Un monde humain, solidaire, fraternel.  

Être citoyen du Monde. 

Un moyen : le désarmement. 

Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ». 

*** 

La guerre, quelle connerie ! 

Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ? 

Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ? 

Soutien au peuple ukrainien 

Jack-André 

*** 

À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants. 

Courage et espoir en une paix retrouvée. 

*** 

Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas. 

Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin 

*** 

Camarades 

Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN ! 

Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc. 

- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur ! 

- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre ! 

Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire » 

- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS » 

Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury 

*** 

Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien. 

Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix. 

Bernard Comte, Arlay 

***  

D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité. 

Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine 

*** 

Je vous souhaite la PAIX au plus vite. 

Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne 

*** 

Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur. 

Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée. 

Nicole Chaumont, Chatellerault 

*** 

NON à LA GUERRE 

Et si NOS GOUVERNANCES 

1. CESSAIENT LEURS LEÇONS 

2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION 

3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs. 

Enfin un seul costume pour tous 

Tendresse – Humanité. 

GARANT D’UN AVENIR ici-bas 

Martine Gramond, Argenteuil 

*** 

Aux enfants d’Ukraine 

Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence. 

Monique Longuenesse, Taillade 

*** 

Nous vous aimons tous… 

Nicole et Marc Perrin, Saou 

*** 

« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel 

La barbarie plus forte que la culture ! 

Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach. 

Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières ! 

Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac 

*** 

Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés. 

Rien ne peut justifier cette agression barbare. 

Il est urgent que cela cesse. 

Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix. 

Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ? 

Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité. 

Désarmement. 

Philippe Lamotte, Le Mans 

*** 

Chers Camarades, 

Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert. 

Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ? 

Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ». 

La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. » 

Victor Kowalyk, Cusset 

*** 

Quelle connerie, quelle saloperie la guerre ! 

Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre. 

Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours. 

Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre. 

Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid. 

Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois. 

Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.  

Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout. 

Sommes-nous encore humains ? 

Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre. 

Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 : 

Non, non plus de combats 

La guerre est une boucherie 

Ici comme là-bas 

Les hommes n’ont qu’une patrie. 

Non, non plus de combats 

La guerre fait trop de misères 

Aimons-nous peuples d’ici-bas 

Ne nous tuons plus entre frères. 

René Borriglione, Nice 

Solidarité UkraineMots pour la paix
Le Monde

Guerre en Ukraine : l’OTAN estime que 7 000 à 15 000 soldats russes sont morts dans le conflit

L’OTAN estime que l’armée russe a perdu – en comptabilisant tués, blessés, prisonniers et disparus – entre 30 000 et 40 000 hommes au combat en quatre semaines de guerre en Ukraine.

C’est n’est qu’une estimation. Au vingt-huitième jour de la guerre en Ukraine, les armées russes font du surplace mais, surtout, elles semblent enregistrer des pertes très importantes. L’OTAN a estimé, mercredi 23 mars, qu’entre 30 000 et 40 000 soldats russes ne sont plus en état de combattre, en comptabilisant tués, blessés, prisonniers et disparus, en quatre semaines de guerre en Ukraine. De 7 000 à 15 000 soldats russes seraient morts.

A titre de comparaison, environ 15 000 soldats russes sont morts en Afghanistan entre 1979 et 1989. C’est la première estimation publique par l’OTAN du nombre de victimes russes depuis le début de la guerre, le 24 février.

Un responsable militaire de l’OTAN a déclaré que l’estimation de l’alliance était fondée sur des informations provenant de responsables ukrainiens, sur ce que la Russie a publié – intentionnellement ou non – et sur des renseignements recueillis auprès de sources ouvertes. Ce responsable s’est exprimé sous couvert d’anonymat, conformément aux règles fixées par l’OTAN. Il a ajouté que cette estimation de 30 000 à 40 000 victimes russes est dérivée de ce qu’il a appelé un calcul standard selon lequel, en temps de guerre, une armée compte trois soldats blessés pour chaque soldat tué.

« Mon fils est mort, je ne comprends pas comment il a été envoyé en Ukraine »

498 morts selon Moscou

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, Moscou s’est borné à annoncer le 2 mars son seul et unique bilan de 498 soldats tués, tandis que l’Ukraine affirme que l’armée russe, elle, a perdu « environ 15 600 hommes » et que les portraits de soldats russes tués ou capturés sont diffusés sur les réseaux sociaux ukrainiens.

🇺🇦 Загальні бойові втрати противника з 24.02 по 23.03 орієнтовно склали / 🇬🇧 The total combat losses of the enemy… https://t.co/pLAusfPkb4

Guerre en Ukraine : la Russie adopte de lourdes peines réprimant les « mensonges » sur son action à l’étranger

De son côté, le Pentagone a fourni une estimation de 2 000 à 4 000 morts russes en deux semaines, mais des sources du renseignement américain, citées par le New York Times, avançaient, le 16 mars, un bilan de 7 000 soldats tués en trois semaines. Lors d’une conférence de presse, mercredi, John Kirby, le porte-parole du département de la défense, relevait que le moral des unités russes était bas, affectant leur cohésion et leur capacité à combattre.

Guerre en Ukraine : de l’offensive ratée au carnage, un mois de guerre de l’armée russe

Le Monde avec AP et AFP

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L'Humanité

" Le 24 février, la guerre a éclaté ". Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

Le débat

Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.

« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.

De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.

UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Clémence Apetogbor et Pierre Bouvier

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
  • Au vingt-neuvième jour de l’attaque contre l’Ukraine, les forces russes ne contrôlent ni la capitale, Kiev, ni la ville portuaire stratégique de Marioupol, dans le Sud, mais poursuivent les bombardements sur plusieurs villes. Le Pentagone a estimé, mercredi, que l’armée russe prenait des « positions défensives ». Les Ukrainiens les ont ainsi repoussés à 55 kilomètres du centre de Kiev.
  • Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé mercredi soir dans une vidéo les citoyens du monde entier à descendre dans les rues pour protester contre l’invasion russe. Plus tôt, il s’était adressé au Parlement français, déclarant attendre de la France qu’elle aide l’Ukraine à mettre fin à cette « guerre contre la liberté, l’égalité et la fraternité » et à adhérer à terme à l’Union européenne.
  • Le président ukrainien a aussi exhorté les sociétés tricolores à quitter la Russie et à cesser d’être les « sponsors de la guerre », citant Auchan, Leroy Merlin et Renault. Ce dernier, menacé d’un boycott par le ministre des affaires étrangères ukrainien, a cédé à la pression et annoncé mercredi dans la soirée la suspension de l’activité de son usine à Moscou.
  • L’OTAN va déployer quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie, pour renforcer ses défenses contre la Russie sur son flanc oriental, et est préparée à protéger les alliés contre une attaque nucléaire, a annoncé mercredi son secrétaire général. L’organisation a par ailleurs estimé que de 7 000 à 15 000 soldats russes avaient été tués depuis le début de la guerre.
  • Une journaliste russe, Oksana Baulina, a été tuée mercredi dans un bombardement à Kiev, a annoncé dans la soirée le média en ligne pour lequel elle travaillait, The Insider.
  • Moscou utilisera l’arme nucléaire en Ukraine en cas de « menace existentielle » contre la Russie, a déclaré, mardi, Dmitri Peskov, sur CNN International. La journaliste de la chaîne américaine demandait au porte-parole du Kremlin de dire s’il était « convaincu » que le président russe, dont il est très proche, n’aurait pas recours à l’arme nucléaire en Ukraine.
  • Plus de 3,5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de la guerre, selon le décompte de l’Organisation des Nations unies publié mardi. Près de 200 000 réfugiés ont été évacués en train de Pologne vers d’autres pays, a annoncé, mardi, la compagnie PKP PLK, qui gère le réseau ferroviaire polonais.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

Récit. L’armée russe en Ukraine : de l’offensive ratée au carnage

Reportage. Dans l’ouest de l’Ukraine, avec le bataillon de Loutsk : « Fils, debout, la guerre a commencé »

Tribune. Sandra Laugier : « Zelensky, même dans son nouveau rôle de chef de guerre, se pose en président citoyen »

Entretien. Oleh Baturin, journaliste ukrainien, enlevé dans la région occupée de Kherson : « Ils m’ont menacé de mort »

Décryptages. Les Européens sont prêts à acheter du gaz ensemble, comme ils l’ont fait pour les vaccins contre le Covid-19

Lettre de… En Slovaquie, le désinformateur était payé par Moscou

Récit. Affaire Navalny : l’opposant envoyé en prison pour neuf ans

L'Humanité

Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité

Le débat

Pierre Laurent

Est-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.

La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »

Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.

Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.

La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.

L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.

Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.

Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.

C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.

Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.

Tribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
Le Monde

Oksana Baulina, journaliste russe, tuée dans un bombardement à Kiev

La reporter, qui travaillait pour le média indépendant en ligne « The Insider », a été tuée par une roquette pendant qu’elle était en train de filmer les dommages causés par une précédente frappe sur un centre commercial de la capitale ukrainienne.

Pendant qu’elle était en train de filmer les dommages causés par une précédente frappe sur un centre commercial du raïon (quartier administratif) Podilsky, dans le nord-ouest de la capitale ukrainienne, Oksana Baulina, une journaliste russe, a été tuée mercredi par une roquette, a annoncé dans la soirée le média indépendant en ligne pour lequel elle travaillait, The Insider. Un autre civil a été tué et deux personnes qui accompagnaient la journaliste ont été blessées, selon un communiqué de son journal.

Avant de rejoindre The Insider, Mme Baulina était productrice pour la Fondation anticorruption dans son pays. Celle-ci ayant été classée comme « organisation extrémiste » par les autorités, la journaliste avait dû quitter la Russie et continuait à travailler pour The Insider sur le thème de la corruption. Elle s’était rendue en Ukraine en tant que correspondante, où elle avait fait plusieurs sujets à Kiev et Lviv, toujours selon son média, qui a exprimé ses « profondes condoléances » à sa famille et ses amis.

« Nous continuerons à couvrir la guerre en Ukraine »

« Nous continuerons à couvrir la guerre en Ukraine, y compris les crimes de guerre russes, de même que les bombardements aveugles sur les zones d’habitation qui provoquent la mort de civils et de journalistes », ajoute The Insider, un média en ligne indépendant fondé en 2013 par le journaliste Roman Dobrokhotov et qui a désormais son siège à Riga, la capitale de la Lettonie.

Guerre en Ukraine : Reporters sans frontières dénonce des attaques délibérées contre la presse

En comptant Oksana Baulina, six journalistes ont été tués en Ukraine depuis le début de l’offensive russe, le 24 février. Le 1er mars, Evgueni Sakoun, caméraman de la chaîne locale Kyiv Live TV, est tué dans le bombardement de la tour de télévision de la capitale ukrainienne. Quelques jours plus tard, l’Agence France-Presse relaye la mort du journaliste ukrainien Viktor Doudar lors de combats près de Mykolaïv. Le 13 mars, alors qu’il circule dans un véhicule civil, le documentariste américain Brent Renaud, qui avait collaboré à plusieurs reprises par le passé avec le New York Times, est visé par des tirs à Irpin et meurt sur le coup. Le lendemain, le Franco-Irlandais Pierre Zakrzewski et l’Ukrainienne Oleksandra Kuvshinova, qui travaillaient pour la chaîne américaine Fox News, ont été également tués.

Guerre en Ukraine : deux journalistes d’une équipe de Fox News tués près de Kiev

Le Monde avec AFP

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Tribunes pour la paix en Ukraine

Le débat

Les armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.

Une solidarité internationaliste concrète

Benoît Teste, secrétaire général de la FSU

L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.

Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.

Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.

Regard depuis l’autre rive de la Russie

Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)

La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.

Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.

Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !

La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.

Faire de la paix une priorité politique

Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France

Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.

La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.

Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?

Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.

Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.

Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.

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L'Humanité

La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure

Tribune

Nedim GÜRSEL

Nedim Gürsel Écrivain

Vous n’avez qu’à regarder les images de Vladimir Poutine qui défilent nuit et jour sur les écrans de télévision. Il est petit, pour ne pas dire trapu, mais solide. Il a des regards rusés pour ne pas dire ceux d’un renard. Il montre non seulement ses muscles mais aussi ses dents pointues. La nuit, se transforme-t-il en Dracula, je n’en sais rien, mais le jour, il ne se contente pas seulement de traverser les couloirs du Kremlin hantés par les fantômes du passé sanglant de la Russie, il monte aussi à cheval, il pilote un avion de combat, met à terre son adversaire au judo. Bref, il est fort, et comme dans la fable de La Fontaine, «  La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Ce n’est même pas la peine de le montrer tout à l’heure.

Alors le loup finira par déchiqueter l’agneau, ses arguments sont impeccables, même s’ils paraissent quelque peu exagérés. Et personne n’interviendra pour empêcher le crime, car il s’agit d’un crime pur et simple. Vous allez voir, l’assassin reviendra sur le lieu du crime pour déclarer son innocence. Devant nos yeux, un État démocratique et souverain sera anéanti, un peuple créatif sera massacré. Car le peuple ukrainien est créatif, imaginatif, je dirais même génial. Vous n’avez qu’à lire ou à relire Gogol. Faute de ne pouvoir écrire dans sa langue maternelle, il s’exprima en russe, mais décrit à merveille la beauté de son pays et Kiev, sa ville bien-aimée. Le Dniepr aussi, qui la traverse.

« L’air fraîchit soudain ; ils sentirent la proximité du Dniepr. Et voici qu’il scintille au loin, raie sombre qui se détache de l’horizon. On sentait le souffle de ses vagues glacées, on le voyait s’étendre, toujours plus proche, et occuper enfin toute la moitié de l’horizon. C’était l’endroit où le fleuve, resserré jusque-là par des rapides, finissait par rentrer dans ses droits et grondait comm e une mer qui s’étale en liberté. »

Je me souviens d’une promenade en bateau en compagnie de ma traductrice russe, bien avant que le président russe mène en bateau les Européens, qui, contrairement aux Américains, n’étaient pas capables de prévoir ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire le désastre. Car il s’agit bel et bien d’un désastre, d’une guerre totale menée par un pays puissant contre un pays pacifique qui a besoin d’aide.

Quant le bateau avait quitté l’embarcadère, nous avions cherché une place sur le pont supérieur, en vain. Les tables étaient toutes prises depuis longtemps. Les gens de Kiev, après avoir commandé un verre de vodka, étaient déjà occupés à manger leurs victuailles. Malgré le tintamarre des enfants courant sur le pont, le grincement de vieilles tables héritées de l’époque soviétique s’accordant au bruit des hélices, le grondement des machines couvrant le vacarme des passagers enivrés par la vodka dans la chaleur d’août, on eût dit que le bateau s’était immobilisé au milieu du Dniepr. La ville de Kiev avait sur ses hauteurs à sa droite des coupoles dorées et en contrebas le long de ses quais des entrepôts de charbon, ainsi que des usines désaffectées aux cheminées inertes. À gauche, sur l’île Trukhaniv, qu’on n’avait jamais aménagée en zone habitable, des arbres se dressaient, tout verdoyants. Sur le rivage, j’avais aperçu des baigneurs. Ceux-ci ne savaient pas que, des années plus tard, ils allaient recevoir de leur frère aîné des bombes sur la tête et non des baisers.

« C’est un grand fleuve que le Dniepr, écrit Gogol, riche en bras morts, en épaisses jonchaies, en gouffres et en bancs de sable ; le miroir de ses eaux scintille, assourdi par le cri perçant des cygnes, sillonné par le vol rapide de la grèbe orgueilleuse, tandis que les courlis, les maubèches au bec rouge et d’innombrables oiseaux de toutes espèces se cachent dans ses roseaux et sur ses berges. »

Eh bien, que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que des ruines, et le grand fleuve charrie les corps des enfants morts. Je ne dirai pas, comme Prévert , « Quelle connerie la guerre ! », mais « Il faut arrêter Poutine avant qu’il ne soit trop tard ! » Kiev n’est pas encore tombée, alors que les civils meurent et que la résistance s’organise. Quant à Gogol, originaire de ce pays malheureux qu’il a tant aimé et chanté, il ne cesse de se retourner dans sa tombe.

le Voyage en Iran. En attendant l’imam caché, Tribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
Le Monde

L’Ukraine a-t-elle été créée par la Russie ?

vidéo Trois jours avant le début de la guerre, Vladimir Poutine a longuement exposé dans un discours sa version de l’Histoire, selon laquelle l’Ukraine « a été entièrement créée par la Russie ». Qu’en est-il réellement ?

24 août 1991. Alors que le bloc soviétique est en train de s’écrouler, les Ukrainiens votent à plus de 92% pour leur indépendance. Mais l’histoire de ce pays est bien plus ancienne. Il faut remonter au Xe siècle pour comprendre les racines de la culture ukrainienne, à l’époque ou Kiev était une capitale qui rayonnait dans toute l’Europe centrale et Moscou encore un village.

Explication en vidéo avec la participation d’Alexandra Goujon, maîtresse de conférences en sciences politiques à Science Po Paris et à l’Université de Bourgogne et Rory Finnin, spécialiste de l’Ukraine à l’Université de Cambridge.

Sources :

L’Ukraine, de l’indépendance à la guerre, Alexandra Goujon, le Cavalier Bleu, 2021

Atlas de l’Ukraine, François de Jabrun

Atlas des Vikings, John Haywood, Decitre, 2005

Carte de l’expansion viking du VIIIe au XIe siècle

Lire aussi :

How the West Gets Ukraine Wrong — and Helps Putin As a Result, Politico

L’agression russe en Ukraine marque le retour de la guerre impériale, Le Monde

Guerre en Ukraine : « La guerre est en train de diviser Ukrainiens et Russes pour toujours », Le Monde

Anna Moreau et Adrien Vande Casteele(Motion design) (avec AFP et Reuters)

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Le Monde

Pourquoi la guerre d’Algérie a éclaté : aux origines de la colère

vidéo Pour comprendre comment est né le nationalisme algérien, il faut plonger au cœur du système colonial français, un système fondé sur l’inégalité de ses administrés. Retour en archives sur les racines de la colère.

Le 1er novembre 1954, une série d’attentats et de sabotages frappent l’Algérie. Bilan : huit morts. Ces attaques contre le système colonial français sont orchestrées par le Front de libération nationale (FLN), un parti indépendantiste algérien. Près de huit ans plus tard, le 18 mars 1962, le FLN et la France signent les accords d’Evian. C’est la fin de la guerre d’Algérie. L’Algérie devient indépendante. Pourtant, l’idée d’une Algérie indépendante est née bien plus tôt, dans les années 1920, en métropole. Et non dans l’Algérie coloniale, qui nourrit les ferments de la colère des indépendantistes. Dans ces trois départements d’Afrique du Nord vivent environ un million de citoyens Français, essentiellement d’origine européenne. Et 9 millions de Français musulmans d’Algérie. Des « indigènes », comme on dit à l’époque.

Sources :

Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-1962, ouvrage collectif (La découverte - 2012)

Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale, Sylvie Thénault (Odile Jacob, 2012)

Travail sur l’Algérie, Alexis de Tocqueville (1841)

L’Algérie et les Algériens sous le système colonial, Gilbert Meynier (Insaniyat, 2014)

La famine de 1866-1868, Bertrand Taithe (Revue d’histoire du XIXe siècle, 2010)

Droit colonial et code de l’indigénat, par Olivier Le Cour Grandmaison (La Découverte/Zones, 2010)

Histoire du système d’enseignement colonial en Algérie, Aïssa Kadri (ENS Editions, 2007)

De la « légalisation » de la violence en contexte colonial, Isabelle Merle (Politix, 2004)

Karim El Hadj et Elisa Bellanger

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L'Humanité

Nous sommes du côté des jeunes et des peuples

Le débat

Léon Deffontaines Secrétaire général du MJCF Jeanne Péchon Secrétaire nationale de l’UEC

En agressant l’Ukraine, Vladimir Poutine a précipité l’Europe dans une escalade militaire périlleuse. Cet acte transgresse la souveraineté territoriale d’un pays et d’un peuple. Sous les bombardements, des centaines de milliers de civils sont contraints de se terrer ou de fuir leur pays.

La surenchère guerrière de l’Union européenne est, quant à elle, inquiétante. L’envoi d’armes en plein cœur d’un conflit peut entraîner sa généralisation à l’ensemble du continent et du monde. La seule position tenable est celle de la paix, rien que la paix et uniquement la paix. Tous les défenseurs d’une position va-t-en-guerre sont irresponsables. Seule la recherche d’une solution politique et diplomatique, en dehors de l’Otan et sous l’égide de l’ONU, pourra garantir la paix. Nous devons réclamer un nouveau traité de sécurité collective en Europe, incluant la Russie. Pour cela, il est essentiel de travailler dans un cadre multilatéral aux Nations unies.

La France doit tout faire pour que soit organisé un grand sommet européen, en toute indépendance des États-Unis, afin de mettre tous les pays d’Europe – y compris la Russie, la Biélorussie et, bien évidemment, l’Ukraine – autour de la table des négociations. Un cessez-le-feu doit être la garantie préalable à toutes ces négociations.

Nous sommes du côté du peuple ukrainien et de tous ces jeunes qui voient leur avenir broyé par les volontés belliqueuses de Vladimir Poutine. Les premières victimes des guerres sont les peuples eux-mêmes.

Tribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

Les concepteurs du vaccin 100% cubain

Un jour avec

À Cuba, les scientifiques Dagmar Garcia Rivera et Vicente Vérez Bencomo ont élaboré la série de sérums Soberana malgré le blocus et les sanctions. Une prouesse qui ne demande qu’à s’exporter.

Lina SankariLina Sankari

Lorsqu’il était petit, le docteur Vicente Vérez Bencomo passait des heures tournevis en main. Inlassablement, il démontait et remontait ses petites voitures pour comprendre leur fonctionnement. « La première qualité d’un scientifique est la curiosité », s’amuse le directeur général de l’Institut Finlay de Cuba, spécialisé dans la recherche de vaccins, sans se départir de ce demi-sourire qui ne le quitte jamais. Issu d’une famille pauvre, il n’aurait jamais pu entamer d’études sans la révolution de 1959, concède-t-il. Il a poursuivi un cursus d’ingénierie chimique à Moscou sans se douter qu’il sauverait des vies. Par millions.

Vaccin. Cuba brise la domination d'un secteur monopolisé

Lorsque sa première fille naît, en 1984, la Grande Île est frappée par une virulente épidémie de méningite B. Il voit des parents porter des enfants déjà morts à l’hôpital. « On était terrifié par cette situation », se souvient-il. Une équipe de scientifiques cubains élabore un vaccin : « Le soulagement que cela nous a procuré en tant que parents a agi comme une révélation. C’est à ce moment que j’ai su ce que je voulais faire. » Directrice de recherches à l’Institut Finlay, Dagmar Garcia Rivera abonde : « Travailler à des vaccins pour les enfants donne une autre sensibilité. En tant que scientifique, en tant que mère, c’est très émouvant de commencer des essais cliniques avec des parents qui acceptent de nous confier leurs enfants. »

60 millions de doses

Vicente Vérez Bencomo participe alors à la création du vaccin national à base d’antigènes synthétiques contre la méningite Haemophilus influenzae de type B, car le sérum élaboré à l’étranger est trop cher pour Cuba. « À l’époque, la dose était vendue 40 dollars et il en fallait quatre pour protéger les enfants. Fabriquer notre propre remède était une question de survie. Sur le plan mondial, c’est le premier vaccin à être élaboré à partir d’un procédé chimique. »

À Cuba, un vaccin et une expertise porteurs d'espoir pour les pays du Sud

Les choses n’ont pas beaucoup changé. Soixante ans après sa mise en place, le blocus états-unien continue d’étrangler Cuba et la réactivation par Donald Trump du titre III de la loi dite Helms-Burton produit des effets d’autant plus mortifères en temps de crise. Lorsque le Covid-19 fait son apparition, les scientifiques cubains s’activent. « Pfizer a bénéficié de 4 milliards de dollars de subventions du seul gouvernement américain pour la recherche de son vaccin. Si nous n’avions pas élaboré notre propre sérum, nous aurions probablement été les derniers au monde à être servis. Les États-Unis devaient sans doute penser que nous ne survivrions pas au Covid et à la situation économique et sanitaire qui en découlait. Le nom de notre série de vaccins Soberana (souveraineté) dit tout de notre démarche », développe Vicente Vérez Bencomo.

Le directeur général de l’Institut Finlay assure que cette réussite – la production de 60 millions de doses au total – tient à la volonté politique et au soutien populaire ressenti lors de la phase de développement. « Nous ne pouvions pas trahir cette confiance, nous avons mis toute la passion nécessaire pour répondre à ce défi », admet-il. Pour Dagmar Garcia Rivera, la « reconnaissance de la société cubaine envers la communauté scientifique » est un moteur extraordinaire.

Protectionnisme européen

Début mars, les deux chercheurs entament un voyage à Turin. La ville italienne, particulièrement meurtrie au début de la pandémie de Covid, se souvient de la contribution des médecins cubains. Lorsque l’île développe son vaccin, des scientifiques italiens font part de leur intérêt pour les essais cliniques et se rendent à Cuba. Le déplacement de Dagmar Garcia Rivera et Vicente Vérez Bencomo en Italie est aujourd’hui motivé par les bons résultats du vaccin développé pour les enfants. Avant la réouverture des écoles le 15 novembre dernier, 95 % des petits Cubains sont couverts.

À Cuba, un vaccin et une expertise porteurs d'espoir pour les pays du Sud

La Grande Île devient la seule nation à réaliser une campagne complète destinée aux mineurs avant l’apparition du variant Omicron. Le pays peut ainsi étudier l’incidence de la nouvelle forme du virus sur cette population et, par ricochet, sur la transmission aux adultes. Les résultats sont encourageants. Les scientifiques italiens veulent comprendre. Les deux chercheurs cubains effectuent ainsi une tournée qui les amène dans les laboratoires pharmaceutiques, au ministère de la Santé et à l’Agence italienne du médicament.

Mais le parcours est semé d’embûches. « Le rhum et le tabac cubain passent encore mais un vaccin, c’est beaucoup pour le système protectionniste européen », plaisante Vicente Vérez Bencomo sans en démordre. Car, après l’Iran, l’Argentine et le Mexique seraient en passe d’homologuer Soberana 2 et ainsi d’ouvrir la porte au sous-continent. Une contribution majeure à la santé mondiale, loin de la spéculation des grands laboratoires.

CubaBlocus de CubaCovid-19vaccins Cuba
Le Monde

Climat : comment cultiver quand il n’y a plus de saisons ?

vidéo Entre gelées records et canicules à répétition, depuis plusieurs années les agriculteurs se battent chaque saison pour préserver leurs récoltes des aléas climatiques extrêmes. Mais comment font-ils exactement ?

Les gelées d’avril 2021 resteront certainement dans les mémoires des agriculteurs français. Après un hiver doux, une vague de froid s’est abattue sur le pays. Résultat : des dégâts catastrophiques qui touchent de nombreuses filières. Les plus touchées sont la viticulture et l’arboriculture.

Cet épisode est marquant par son intensité et son étendue, mais il n’est malheureusement pas nouveau. Cela fait plusieurs années que les agriculteurs s’inquiètent des conditions climatiques imprévisibles et/ou extrêmes avec lesquelles ils doivent compter.

Alors comment faire pour continuer de cultiver dans ces conditions ?

Rencontre avec ces agriculteurs et agricultrices qui réinventent leurs pratiques pour faire face au changement climatique. Sources :

Anna Moreau et Elisa Bellanger

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L'Humanité

Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

Actu

Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

Vadim Kamenka

Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.

Des entreprises détenues par son groupe d’amis

Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

Lire aussi Pandora papers. Tony Blair, Dominique Strauss Kahn, Abdallah II... ou le gotha mondial de l’évasion fiscale

Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2

Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

UkraineVolodymyr Zelenskypandora papersévasion fiscale
Le Monde

Fin du calme à Lviv, où une usine a été bombardée par les Russes

vidéo La région de Lviv, jusqu’ici relativement épargnée par les forces russes, a été bombardée vendredi 18 mars à l’aube.

Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, la région de Lviv, dans l’ouest du pays, a accueilli quelque 200 000 personnes. Parmi elles, des déplacés internes venus de régions où les combats font rage, mais aussi des personnes en transit, décidées à quitter le pays. Le 18 mars, les forces russes ont toutefois mis fin au calme relatif qui régnait sur la ville : une usine, située tout près de l’aéroport, a été visée par six missiles.

« Cette nouvelle frappe est une preuve supplémentaire que l’ennemi ne combat pas les troupes ukrainiennes », assure Maksym Kozytsky, gouverneur de Lviv. Il assure en effet que les Russes combattent « les populations civiles, les enfants, les femmes, et les réfugiés », et que pour eux, « rien n’est sacré ».

Guerre en Ukraine : avec les volontaires des checkpoints à Lviv

Service vidéo du Monde

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Le Monde

Crise en Ukraine : que veut la Russie de Vladimir Poutine, trente ans après la fin de la guerre froide ?

vidéo Au début des années 1990, la Russie et le monde occidental voulaient bâtir un monde nouveau. On vous raconte ce qu’il s’est passé depuis dans notre série « Mappemonde ».

Trente ans après la fin de la guerre froide, le fossé entre la Russie et l’Occident n’a jamais été aussi grand. Entre 2014 et 2019, au moins 13 000 personnes sont mortes en Ukraine. Quant à la Crimée, péninsule ukrainienne depuis 1954, elle appartient désormais à la Russie. De leur côté, les Etats-Unis et l’Europe ont en grande partie tourné le dos à la Russie. Depuis l’annexion de la Crimée, le G8 est devenu le G7… sans la Russie. Et de lourdes sanctions économiques ont été prises à son encontre. Des deux côtés, les provocations à coups de gigantesques démonstrations guerrières ou d’installations d’infrastructures militaires sont de plus en plus nombreuses.

Pourtant, au début des années 1990, la Russie et le monde occidental s’entendaient pour mettre fin à la guerre et bâtir un monde nouveau. A l’époque, Mikhaïl Gorbatchev parle de « maison commune européenne », et une alliance militaire incluant les Etats-Unis, l’Europe et la Russie est même envisagée. Trente ans plus tard, c’est avec l’Asie que la Russie noue alliance militaire et contrats économiques. Alors, que s’est-il passé ? On vous le raconte dans ce troisième épisode de notre série « Mappemonde ». Pour voir les autres épisodes : https://www.youtube.com/playlist?list=PLFuK0VAIne9LhQy5THa8YrrZbyWaIRqPc

Sources :

– La Russie de Poutine en cent questions – Tatiana Kastouéva-Jean : https://bit.ly/2KKCjKo

– Rapport annuel de Rosstat (service fédéral des statistiques russe) 2018 : https://bit.ly/2riT7B4

– Déclaration des chefs d’Etat membres de la coopération de Shanghaï, 2005 https://bit.ly/2OcVH4K

Marceau Bretonnier et Asia Balluffier

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Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette «  guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.

Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.

Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».

Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».

« L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».

L'Humanité

A VOTÉ #5: Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?

Vidéo

La campagne de Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, s’enlise. Meetings critiqués, sondages en chute libre, soutiens qui se désistent pour rejoindre la concurrence… Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce phénomène, et en interroge les conséquences pour les Républicains et pour la droite dans cette vidéo.

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Le Monde

Volodymyr Zelensky demande une « aide militaire sans restriction » à l’OTAN

Le président ukrainien dénonce également « des conditions inégales » de combat à Kiev.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a demandé jeudi 24 mars aux pays de l’OTAN de fournir « une aide militaire sans restriction » à son pays, pour qu’il puisse faire face à l’armée russe, que Kiev affronte pour l’instant « dans des conditions inégales ».

« Pour sauver les gens et nos villes, l’Ukraine a besoin d’une assistance militaire sans restriction, parce que la Russie utilise, sans restriction, tout son arsenal contre nous », a déclaré M. Zelensky dans un message vidéo publié sur son compte Telegram à l’attention des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, réunis en sommet extraordinaire à Bruxelles. « L’armée ukrainienne résiste depuis un mois dans des conditions inégales ! Je répète la même chose depuis un mois maintenant », a-t-il souligné.

Guerre en Ukraine : le retour contrarié de la machine de guerre russe

Chars et avions de chasse

Il a en particulier renouvelé ses demandes d’avions de chasse et de chars, pour, entre autres, « débloquer » Marioupol, Berdiansk et Melitopol, des villes du sud de l’Ukraine assiégées ou occupées par l’armée russe. « Vous avez des milliers d’avions de chasse. Mais on ne nous en a pas encore donné », a-t-il lancé. « Vous avez au moins 20 000 chars. (…) L’Ukraine a demandé un pour cent de tous vos chars ! Donnez-les-nous ou vendez-les-nous ! Mais nous n’avons toujours pas de réponse claire. »

Le président ukrainien a par ailleurs accusé la Russie d’utiliser des bombes au phosphore sur des cibles ukrainiennes. « Ce matin (…), il y a eu des bombes russes au phosphore. Des adultes ont été tués et des enfants ont été tués à nouveau », a affirmé M. Zelensky, relayant des accusations émises jeudi par le gouverneur de la région de Louhansk (dans l’Est) après des bombardements sur la localité de Roubijne.

Un autre responsable local de Louhansk avait déjà accusé le 13 mars les forces russes d’utiliser des bombes au phosphore. Et un responsable d’Irpin, à la périphérie nord-ouest de Kiev, avait relayé mercredi sur les réseaux sociaux des accusations similaires au sujet de faits s’étant déroulés dans sa ville.

Guerre en Ukraine : de l’offensive ratée au carnage, un mois de guerre de l’armée russe

Le Monde avec AFP

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L'Humanité

VIDÉO. « Plus de salaires, moins de précaires! », manifestation pour le pouvoir d'achat à Paris

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À moins d’un mois de la présidentielle, des milliers de manifestants ont défilé ce jeudi 17 mars à l’appel d’une intersyndicale, revendiquant des propositions fortes et concrètes en faveur du pouvoir d’achat des Français.

Les questions des salaires et du pouvoir d’achat doivent être au coeur de la campagne présidentielle, martèlent les syndicats. Des milliers de manifestants ont battu le pavé ce jeudi dans « plus de 150 points de rassemblement », à l’appel d’une intersyndicale regroupant CGT, FSU, Solidaires, Unsa et plusieurs organisations lycéennes.

Alors que l’inflation poursuit son ascension (+3,6% en un an selon l'Insee) et que la guerre en Ukraine menace de peser sur ses chiffres futurs, le pouvoir d’achat cristallise les inquiétudes des manifestants.

Un pouvoir d'achat bloqué depuis des années

« On ne sort plus, il n’y a plus de cinéma, plus de restos, plus de sorties annexes, et pour les enfants, cela signifie également moins d’activités extra-scolaires », déplore Émilie Thevenet-Kayser, enseignante en SEGPA qui défile aux couleurs de l’UNSA. « J’ai 4 enfants, et financièrement, c’est impossible de tous les inscrire à une activité. Cette année, ils ne font rien » regrette-t-elle, faisant écho au pouvoir d’achat « bloqué » des enseignants depuis 2010, sur lequel le léger dégel de 2017 n’a pas eu de réelle incidence.

Émilie Thevenet-Kayser et ses collègues sont descendus dans la rue car ils ne croient pas à la dernière promesse d’Emmanuel Macron, annoncée à moins d’un mois des présidentielles: dégeler ce fameux point d’indice des fonctionnaires avant l’été. « Ce n’est qu’une promesse électorale » analyse-t-elle, face à cette annonce floue et incertaine. « Nous voulons des vraies mesures, actées », et qui passent par des augmentations salariales significatives.

Ces revendications sont également portées par la CGT. Dans les colonnes de l’Humanité, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT insiste : « La seule solution contre la vie chère, c’est l’augmentation des salaires et des pensions », accompagnée d'une baisse de la TVA sur les produits pétroliers et énergétiques.

« Pas de salaire inférieur à 1 700 euros » 

Pour Gaëlle Martinez, déléguée générale Solidaires pour la fonction publique, il est d’autant plus impératif d’agir que le conflit ukrainien accentue « l’urgence salariale » des derniers mois. « Cela se voit notamment avec les gens qui ont des difficultés à se chauffer, ou encore avec les prix des denrées alimentaires qui augmentent », développe-t-elle.

Alors que le gouvernement a annoncé, quelques jours auparavant, une réduction de 15 centimes par litre de carburant à partir du 1 er avril, Gaëlle Martinez affiche sa grande déception: « Pour nous, ce sont que des « mesurettes », qui ne répondent absolument pas aux besoins de la population », reproche-t-elle au gouvernement. Du côté des contre-propositions, Solidaires revendique, par exemple, qu’aucun salaire ne soit inférieur à 1 700 par mois, ainsi qu’une augmentation de 400 euros des salaires dès maintenant.

Parmi les manifestants, tous dénoncent le discours porté par la droite et l’extrême-droite, proposant de baisser les cotisations sociales afin d’augmenter artificiellement le montant des salaires, tout en appauvrissant, mécaniquement, les caisses de l’État et les services publics.

Le Monde

A Lviv, un studio de danse offre refuge aux artistes ukrainiens fuyant la guerre

Nataliia Mogolivets et Elena Pikhulya, responsables du lieu, ont tissé un réseau européen pour trouver du travail aux danseuses qui s’exilent.

« Tant que nous ne sommes pas en danger et que nous pouvons continuer à travailler, nous ne quitterons pas Lviv, affirme tranquillement Nataliia Mogolivets, chorégraphe et pédagogue, directrice du Shakti Yoga Shala and Dance Studio. La ville [située à 70 kilomètres de la Pologne] n’a été bombardée que deux fois, pour le moment et nous devons soutenir la population. » Jointes en visio lundi 21 mars, Nataliia Mogolivets et Elena Pikhulya, présidente de l’association et professeure, dégagent une fermeté et une solidité magnétiques alors que la guerre en Ukraine fait rage.

Devant des peintures de postures de yoga très colorées, les deux femmes, qui ont ouvert le lieu de 800 mètres carrés en 2014, détaillent leur quotidien avec simplicité. Dès le premier jour de l’intervention armée de la Russie, elles ont décidé de transformer le centre en abri pour les réfugiés, accueillant plus d’une centaine de personnes en moyenne, auxquelles elles procurent repas, lits, douches chaudes et soins médicaux. « Nous avons d’abord aidé les étudiants en danse avec leur famille qui fuyaient Kiev, Kharkiv et d’autres villes lourdement bombardées », racontent-elles. Très vite, les amis des amis et d’autres fugitifs, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, les ont sollicitées. « Certaines personnes ne restent que deux ou trois jours avant de quitter l’Ukraine, d’autres sont ici pour plus longtemps, car ne désirant pas partir. Nous avons toujours eu un sentiment fort de responsabilité sociale et persévérons. »

Guerre en Ukraine : « Ne pas fuir, ne pas ressentir de peur me donne l’énergie de travailler », l’art de la résistance

Autodéfense, premiers secours et dessin

Epaulées par vingt-cinq volontaires, les deux artistes multiplient leurs activités. Si trois de leurs six studios sont transformés en dortoirs, les autres affichent un programme de cours variés. Parallèlement aux ateliers de danse et de yoga, ainsi que de relaxation, elles ont ajouté des initiations à l’autodéfense données par un spécialiste, aux premiers secours et au dessin pour les enfants. « La santé est notre objectif principal, mais nous ne sommes pas seulement un abri pour les gens qui sont effrayés et confus, ajoute Nataliia Mogolivets. Nous voulons leur transmettre des connaissances et des compétences dont ils peuvent se servir maintenant. Un autre défi est de garder ce grand espace propre en essayant que ces 150 personnes forment une sorte d’équipe qui respecte des règles élémentaires. »

A l’instigation de Nataliia Mogolivets et Elena Pikhulya, le centre est aussi devenu un point de distribution de médicaments, qui arrivent en majorité d’Europe et sont acheminés dans les hôpitaux et les maternités. Avec l’aide d’associations internationales et des soutiens privés, les deux femmes ont tissé un réseau européen pour trouver du travail aux danseuses contemporaines, classiques ou orientales, qui désirent s’exiler. Nataliia Mogolivets, membre du Conseil international de la danse de l’Unesco pour l’Ukraine, collabore avec son homologue française, la chorégraphe et chercheuse Jeanne Morel, qui contacte les directeurs de compagnies et de ballets.

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L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.

Envoyez-nous vos messages pour la paix.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : « Par le passé, les forces russes ont montré une propension à remplacer le manque d’hommes par davantage de violence »

Un mois après l’offensive russe, quel bilan militaire tirer du conflit ? Yohann Michel, chercheur sur les questions militaires et de défense à l’IISS, a répondu à vos questions lors d’un tchat.

Au vingt-neuvième jour de l’attaque contre l’Ukraine, les forces russes ne contrôlent ni la capitale, Kiev, ni la ville portuaire stratégique de Marioupol, dans le Sud, mais poursuivent les bombardements sur plusieurs villes. Le Pentagone a estimé, mercredi 23 mars, que l’armée russe prenait des « positions défensives ». Les Ukrainiens ont ainsi repoussé les Russes à 55 kilomètres du centre de Kiev.

Yohann Michel, chercheur sur les questions militaires et de défense à l’IISS (International Institute for Strategic Studies, Institut international d’études stratégiques), a répondu aux questions des lecteurs du Monde pour dresser un bilan militaire, un mois après le début de la guerre.

Gene78 : Plusieurs hauts gradés russes auraient été tués dans cette guerre. Qu est-ce que ça nous révèle sur la stratégie russe et son armée ? Et quelles peuvent en être les conséquences sur la suite ?

Yohann Michel : Plusieurs hauts gradés ont effectivement été tués depuis le début des combats. Plusieurs explications sont possibles et non mutuellement exclusives. La première : des difficultés de communications (réseaux perturbés ou inexistants) ont forcé certains généraux et officiers supérieurs a se déplacer pour rencontrer leurs homologues et ont été plus vulnérables à cette occasion. D’autres hauts gradés ont visiblement été neutralisés en même temps que leur état-major.

Ces pertes sont importantes parce qu’elles réduisent l’organisation d’unités de combats ainsi que la cohérence des opérations russes. Les pertes en généraux sont particulièrement observées mais ce sont bien les officiers supérieurs et subalternes qui manqueront le plus sur le long terme.

Guerre en Ukraine en direct : « Il y a la volonté de terroriser, de faire fuir, et de démoraliser la population civile ukrainienne »

Georges : Militairement parlant, le temps vous semble-t-il jouer plutôt en faveur des forces ukrainiennes ou des forces russes ?

Le temps joue en défaveur des deux camps : la Russie voit son économie frappée et ses forces armées souffrent de bien des manières, mais la capacité des forces ukrainiennes à durer n’est pas claire ; il est difficile d’avoir une idée claire du taux de rotation des unités ukrainiennes. L’ensemble des grandes formations semblent engagées depuis au moins la première semaine du conflit, une rotation des unités subalternes entre le front et l’arrière est possible, mais difficile à estimer. Pour les deux camps il y a une limite au temps qu’une unité peut passer sur « le front » avant de voir son efficacité se dégrader.

Georges : A la vue des différentes cartes d’avancées des forces russes, on se demande comment les armées des deux camps peuvent tenir une ligne de front aussi longue pendant aussi longtemps. A quoi ressemble le dispositif sur le terrain ?

Les cartes sont de merveilleux outils mais elles ont leurs limites : il faut conserver une certaine distance vis-à-vis de celles-ci. Privilégier les cartes montrant des axes de progressions et les routes, plutôt que de larges zones présentées comme « tenues ». En dehors du Donbass, les lignes de front ont mis du temps à se constituer et ne sont pas encore stables partout. C’est justement en train d’évoluer avec des unités russes qui semblent commencer à fortifier leurs positions, pour l’instant de façon relativement sommaire.

Tori : Une armée russe qui s’enlise, des Ukrainiens régénérés en moyens par l’aide occidentale. Une retraite russe est inévitable ?

L’armée russe n’est pas enlisée partout. Il faut faire attention à ne pas résumer des situations assez diverses, suivant les axes/front. Si, au nord-est de Kiev, les forces russes semblent en difficulté (pour l’instant relative), ce n’est pas le cas au sud-est, où elles conservent des moyens et semblent capables de progresser, en particulier lorsque Marioupol sera définitivement tombée entre leurs mains. L’aide occidentale, importante au début du conflit, doit maintenant s’adapter à un conflit plus long, ce qui pose la question de la production industrielle européenne et nord-américaine. Rien n’est inévitable à ce stade.

Mathieu : A quel point les pertes de l’armée russe l’affaiblissent ?

Cela dépend des pertes en elles-mêmes. Comme je le disais plus haut : les pertes en officiers supérieurs et subalternes ont un impact important sur la cohésion et l’efficacité des unités. Ce sont des pertes plus difficilement remplaçables que celles de généraux. Au début du conflit, certaines unités de reconnaissances et de troupes aéroportées auraient subi de fortes pertes. Ce sont des troupes dont l’entraînement est supérieur aux autres, et également (en théorie) mieux équipées. Troupes professionnelles, elles seront difficilement remplaçables à court terme.

Guerre en Ukraine : le front au nord-ouest de Kiev sous un déluge de feu

Mais le potentiel des forces armées russes est loin d’être épuisé : cette opération a sa propre inertie. Si la Russie interrompait ses opérations maintenant, elle aurait perdu une part non négligeable de celui-ci, mais serait (probablement) rapidement capable d’en reconstituer une partie. Le capital en ressources humaines est le plus sensible (mais aussi l’un des plus difficiles à estimer).

Camille : Le nombre de soldats russes n’étant pas illimité, comment la Russie peut-elle militairement contrôler les grandes villes ukrainiennes ?

Il est difficile de voir comment l’armée russe pourrait contrôler les grandes villes ukrainiennes avec les forces actuellement disponibles et mobilisées. C’est pour cette raison qu’une partie des analystes était sceptique concernant une telle opération il y a un mois : les forces russes sont actuellement insuffisantes pour contrôler ces grandes villes. Mais, par le passé, les forces russes ont montré une propension à remplacer le manque d’hommes par davantage de violence (Tchétchénie ou Syrie étant des exemples marquants).

Espoir : Sait-on approximativement la composition de l’armée d’invasion russe, entre combattants aguerris, mercenaires et jeunes paumés ?

Il faut effectivement conserver une certaine distance vis-à-vis des communications officielles et non officielles : les journalistes ont l’habitude, ainsi que les chercheurs (d’où l’intérêt de les suivre). Les forces russes étaient, au début du conflit, principalement constituées de soldats professionnels. Néanmoins des conscrits étaient présents, notamment dans les unités de logistiques (mais pas uniquement). Ceux-là auraient parfois été forcés de signer des contrats pour être officiellement professionnels… Il y a également des groupes de mercenaires, mais ils ne semblent pas représenter une part importante des forces russes.

« L’utilisation d’une arme nucléaire, même de « petite charge » est fortement improbable. Les armes nucléaires ne sont pas des armes « normales » et ne seront pas utilisées à la légère »

Professionnels ou non, les soldats russes dans leur majorité sont de jeunes hommes qui n’ont bien souvent aucune expérience des opérations récentes des armées russes (à la différence de leurs cadres). Ce qui n’est pas surprenant ou anormal : ce serait le cas dans bien des forces armées de la planète. Il y a des signes qui tendent à montrer qu’une partie d’entre eux ne savait effectivement pas pourquoi ils étaient engagés, et certains ne soutiennent pas politiquement cette opération. Mais il est difficile de savoir quelles conséquences cela aura sur des opérations qui s’installent désormais dans la durée.

« Mon fils est mort, je ne comprends pas comment il a été envoyé en Ukraine »

PseudoPasInspiré : Nous recevons régulièrement des rapports sur le mauvais état de la logistique russe. Qu’en est-il du côté ukrainien ?

Cela va dépendre de la zone de combat, mais il semble que les armes occidentales livrées aient rapidement atteint les différentes unités. Ce qui tend à montrer que la logistique ukrainienne résiste plutôt bien à la pression russe. En tout cas, pour l’instant.

Cad : Concrètement, si la Russie utilise une arme nucléaire de petite charge, quels sont les dégâts ?

L’utilisation d’une arme nucléaire, même de « petite charge » est fortement improbable. Les armes nucléaires ne sont pas des armes « normales » et ne seront pas utilisées à la légère. Les responsables occidentaux ont bien signalé à leurs homologues russes que toute utilisation d’arme nucléaire changerait le positionnement des forces de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Je serai en désaccord avec certains collègues ici, mais je considère que toute arme nucléaire est stratégique, quelle que soit sa charge. Les Russes le savent et ils en tiendront compte. Leur emploi est donc particulièrement improbable.

DidierK : On peut penser que l’OTAN recueille nombre d’informations sensibles sur l’armée russe. Ces renseignements sont-ils partagés avec les forces ukrainiennes ?

Plusieurs pays occidentaux ont signalé plus ou moins officiellement qu’ils partageaient le renseignement collecté avec les forces ukrainiennes. A ma connaissance, la France n’a pas officiellement signalé un partage de renseignement. Quelques excellents articles ont été écrits sur le sujet !

Guerre en Ukraine : « Aux Etats-Unis, le syndrome de l’Irak et celui de l’Afghanistan ne se sont pas dissipés »

GG : Peut-on craindre une offensive russe ou biélorusse sur la partie ouest de l’Ukraine pour bloquer l’approvisionnement occidental ?

La région du nord-ouest de l’Ukraine n’est pas une région particulièrement propice à une offensive de grande ampleur. Les forces russes encore disponibles en Biélorussie semblent limitées et l’armée biélorusse seule ne semble pas en mesure de mener des opérations de grande ampleur (manque d’entraînement aux opérations de grandes unités, faibles moyens C2, unités mécanisées avec de vraies lacunes…). Mais la simple menace d’une opération force les Ukrainiens à conserver des forces en réserve pour faire face cette menace. Comme du côté d’Odessa la simple menace théorique a des effets concrets sur les forces ukrainiennes.

Loisach21 : Avez-vous une idée du coût de cette guerre pour la Russie ?

C’est sans doute du côté des sanctions économiques et du soutien politique au régime que se trouve la principale vulnérabilité de la Russie dans cette guerre. Mais il est difficile d’en mesurer l’ampleur et donc leur impact à court et moyen termes.

Bida : Qu’est-ce qui est le plus surprenant dans ce conflit, pour les spécialistes ?

Pour de nombreux spécialistes, les objectifs de guerre russes ont été sans doute l’aspect le plus surprenant : beaucoup pensaient les forces russes trop peu nombreuses pour tenter une opération telle que celle-ci. Les choix politiques russes ont visiblement été fondés sur une mauvaise analyse de leurs moyens et de la résistance ukrainienne. A titre personnel, je me suis trompé : j’avais estimé que l’armée de l’air ukrainienne serait incapable de poursuivre ses opérations après deux jours de combats. J’ai eu tort.

Jer : L’armée ukrainienne a-t-elle les moyens de passer d’une organisation défensive à une action offensive ?

Si elle parvient à conserver des réserves en dehors des combats, un matériel suffisant (peut-être grâce à des livraisons depuis l’étranger) et qu’elle parvient à dégager sa capitale : probablement. Néanmoins certaines contre-offensives, bien que limitées, ont eu un impact notable sur les forces russes. Mais il reste difficile d’avoir une vision suffisante pour estimer cette capacité…

Michel Goya : « A long terme, on voit mal comment l’armée russe pourrait se sortir du piège d’une guérilla généralisée »

Adam : Les soldats russes savent-ils qu’ils visent des infrastructures civiles comme des écoles ou hôpitaux, ou ont-ils juste des coordonnées à viser ?

Le soldat qui charge le tube de son canon : pas sûr. Le pilote, sans doute. Mais ceux qui donnent les ordres sont vraisemblablement au courant des objectifs visés. Certaines scènes documentées sont des crimes de guerre clairs. Plusieurs équipes de chercheurs travaillent d’ailleurs à les documenter. Néanmoins conservons en tête que de nombreux soldats des deux camps sont dans une situation particulièrement compliquée : stress, peur… Leur liberté n’est pas totale.

Jaeger : Toute l’aviation ukrainienne a-t-elle été détruite où ne sortent-ils plus les avions parce qu’ils ont perdu la supériorité aérienne ?

L’armée de l’air ukrainienne semble toujours mener des opérations aériennes. Celles-ci sont relativement rares et limitées, mais semblent malgré tout encore avoir un impact sur les forces russes. Les forces ukrainiennes n’ont jamais eu la supériorité aérienne, mais la vraie surprise, c’est que les Russes n’ont pas réussi à détruire complètement les forces aériennes ukrainiennes. En particulier après un mois d’opération, alors que le rapport de force était particulièrement inégal au début du conflit.

David : Quel signal envoie Moscou en faisant appel aux Tchétchènes et Syriens ?

Il y a un double intérêt : le premier est de faire peur aux Ukrainiens. Leur réputation de dureté et les crimes de guerre qu’on leur attribue permettaient de faire passer un message simple : « Rendez-vous ou ce seront eux qui seront employés contre vous. » La mobilisation de combattants venant de pays étrangers permet également de donner l’impression que la Russie est soutenue par ses partenaires non occidentaux et a ainsi un objectif de propagande : présenter un « front antioccidental ». L’utilité purement militaire de certains de ces contingents sera probablement négligeable.

Dub : Que sait-on des forces Ukrainiennes encore présentes dans Marioupol ?

Les combats se poursuivent. Il est difficile de savoir quelles sont les unités constituées encore engagées dans les combats. L’infanterie de marine ukrainienne était particulièrement engagée dans cette ville, ainsi qu’un des bataillons d’Azov.

Jo : Qui forme l’armée ukrainienne aux différents armements fournis par l’étranger ?

Les forces ukrainiennes avaient été formées avant le conflit à l’utilisation et au maniement d’une partie de ces armes. Des formateurs ukrainiens avaient été initiés, notamment par des soldats britanniques ou canadiens. Ces instructeurs UKR continuent donc de former les soldats ukrainiens. Certains volontaires étrangers ayant une expérience militaire et technique semblent désormais participer à l’apprentissage.

Olivier13 qui se pose bcp de questions : Quels moyens supplémentaires peuvent être livrés à l’Ukraine pour lutter contre les raids aériens et les bombardements, qui vont sans doute encore s’intensifier si l’armée russe rentre dans une guerre de position ?

Les besoins semblent importants en matière de défense antiaérienne mais ce ne sont pas les seuls : des systèmes d’artillerie seraient ainsi très utiles aux forces ukrainiennes. L’utilisation de drones par la Russie est également de plus en plus importante : des systèmes antidrones seraient donc également utiles.

Guerre en Ukraine : « L’OTAN devrait appliquer des sanctions ciblées contre les kleptocraties africaines alliées du Kremlin »

Clara : Savez-vous comment les chercheurs en Russie analysent le conflit ? Avez-vous recours à des sources russes afin d’élaborer votre analyse ?

Les chercheurs russes que l’on côtoyait avant guerre sont comme nous : ils ont un accès incomplet aux informations mais ils connaissent généralement les moyens de contourner la censure et faire le tri. Certains soutiennent les opérations militaires, d’autres non. Il est désormais plus difficile d’échanger avec eux mais des canaux de communication existent.

Tris : Les effectifs de l’armée russe dans leur ensemble, pas seulement ceux qui envahissent l’Ukraine, sont-ils connus ?

Mon travail, en temps normal, est justement d’estimer ces forces. On estimait que les forces d’actives russes étaient aux alentours de 900 000 hommes. Néanmoins il faut bien comprendre que seule une fraction de ces forces sont des forces de combat. Les forces russes engagées dans les opérations en Ukraine représentent aux alentours de 75 % des forces de combats normalement disponibles dans l’armée russe. C’est beaucoup mais une mobilisation des (ou une partie de) réserves reste possible.

DMZ : Comment expliquer l’emploi important de matériel ancien voire obsolète par les Russes (jusqu’à un T64 !) quand des matériels plus modernes semblent rester en réserve ?

Les T-64 sont principalement utilisés par les forces ukrainiennes. Des deux côtés les chars « anciens » ont généralement été modernisés : ajout de blindages réactifs, systèmes de visés modernes, stabilisation du canon… bref : pas mal de choses ont changé et rendent ces véhicules capables de participer à ces opérations. Des deux côtés. La proportion de chars « modernes » perdus est globalement cohérente avec les parcs disponibles avant guerre. On note même une surreprésentation de certains modèles modernes (comme les T-80BVM) qui montrent que certaines des meilleures unités russes ont essuyé des pertes importantes.

Guerre en Ukraine : le grand retour de l’armée américaine en Europe

Le Monde

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L'Humanité

VIDÉO. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

Vidéo

À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, les Amis de l’Humanité ont organisé un débat réunissant historiens, journalistes et spécialistes, disponible en intégralité dans cette vidéo.

Ce débat a réuni Pierre Audin, fils de Maurice et Josette Audin, l’historien Gilles Manceron et Charles Silvestre, l’ancien rédacteur en chef adjoint de l’Humanité et coordinateur de l’« appel des douze », tous trois co-auteurs de l’ouvrage « La vérité est en marche, rien ne l’arrêtera ».

Autour de ces auteurs, le débat proposé par les Amis de l’Humanité - animé par la journaliste Latifa Madani et introduit par Jean-Emmanuel Ducoin, rédacteur en chef de l'Humanité et secrétaire national des Amis de l'Humanité - a également accueilli Florence Beaugé, ancienne journaliste au Monde, et l’historien Benjamin Stora, auteur du rapport « Mémoire et vérité ».

Retrouvez en ligne et dans les kiosques le hors-série spécial de l’Humanité sur les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie: France Algérie 1962/2022 - Mémoires à vif, composé de 100 pages de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, de textes inédits d’écrivains et de poètes, de témoignages, de reportages et d’archives, accompagnés d’une riche iconographie.

 

Le Monde

Nicolas Liucci-Goutnikov : « Il est normal qu’un pays jeune comme l’Ukraine s’interroge sur ce qu’il est et ce que sont ses artistes »

Le conservateur du musée du Centre Pompidou souligne, dans un entretien au « Monde », à quel point le concept de nationalité est inopérant dans l’art, qui traverse les frontières.

Conservateur au Musée national d’art moderne (MNAM) du Centre Pompidou, Nicolas Liucci-Goutnikov est d’origine russe, et une partie de sa famille vit en Ukraine depuis la période soviétique. Dès les premiers jours de la guerre, il a proposé de libérer une salle pour montrer une partie de la collection d’art ukrainien de l’institution.

Quelle est l’histoire des collections d’art ukrainien du MNAM ?

Il faut remonter en 2016, à l’exposition « Kollektsia ! », qui dévoilait une donation de 500 œuvres russes et soviétiques par des collectionneurs russes. En 2017 vient me voir un couple d’Ukrainiens très sympathiques. Ils me disent représenter des collectionneurs désirant faire la même chose pour l’Ukraine, dont l’art est très riche, et qui pourraient nous aider à monter une collection. Leur détermination à démontrer qu’il existait des formes d’art singulière, propres à l’Ukraine, m’a beaucoup touché.

Comment avez-vous procédé pour acquérir ces œuvres ?

Pendant deux ans, j’ai effectué des voyages à Kiev, Kharkiv, Odessa. On a fait le tour du pays pour rassembler une collection montrant ce qu’est l’art en Ukraine dans sa diversité. Aujourd’hui, nous avons réussi à rassembler une cinquantaine d’œuvres. Quand la guerre a éclaté, le musée a aussitôt libéré de l’espace pour exposer une série de vidéos du R.E.P. Group (Revolutionary Experimental Space), l’un des moteurs de la jeune génération, et des photos de l’école de Kharkiv. Nous essaierons d’étendre l’accrochage d’ici à juin.

Nombre d’artistes ukrainiens sont labellisés comme russes dans nos musées, ce qui irrite au plus haut point la communauté artistique ukrainienne, qui réclame une « décolonisation ». Comment réagir à cette colère ?

La violence extrême du moment rend ces demandes rien moins que compréhensibles. Le sujet est néanmoins complexe. Malevitch est né dans l’actuelle Ukraine, d’une famille polonaise et développe sa carrière dans l’actuelle Russie : quelle nationalité lui assigner ? Plus encore, cette question est-elle vraiment pertinente ? Pour moi, Malévitch, comme tout artiste, est avant tout une individualité nourrie de différentes cultures. Cela ne veut toutefois pas dire que certains concepts-clefs de l’histoire de l’art ne doivent pas être revus. Bien au contraire. Nombreux sont les historiens d’art qui s’attachent ainsi à déconstruire l’idée d’«  avant-garde russe » pour montrer que cet adjectif « national » oblitère l’extrême diversité des artistes qui la composent. Cela me paraît extrêmement nécessaire.

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Le Monde

« Pour la classe moyenne »

Chronique. Les « guerres lointaines » de l’Amérique, celles qui marquèrent le début du siècle, pèsent sur la politique de Joe Biden en Ukraine. Les situations ne sont pas comparables mais, outre-Atlantique, le syndrome de l’Irak et celui de l’Afghanistan ne se sont pas dissipés. Ces mauvais souvenirs de semi-défaites, le président américain les a en tête quand il débat avec ses alliés européens – cette semaine, à l’OTAN à Bruxelles – de la guerre en Ukraine.

Avant même le début de l’agression russe, Joe Biden a dit qu’aucun soldat américain n’irait se battre pour Kiev. Le « leader » de l’OTAN avait « téléphoné » sa position à l’avance à son homologue russe : pas de participation directe au combat des Ukrainiens. Au moment d’engager ses troupes, Vladimir Poutine savait. Ce qui ne l’a pas empêché de dénoncer le bellicisme naturel de l’OTAN pour justifier l’attaque menée contre un pays qui ne menaçait aucunement la Russie. L’homme du Kremlin mène une « guerre de choix », pas de nécessité.

Face à la Russie, les Etats-Unis entravés par leurs propres lignes rouges

Le président américain a de très bonnes raisons pour faire valoir sa position. Il aurait pu, cependant, choisir de rester dans le flou ou l’ambiguïté – comme il le fait concernant Taïwan, l’île autonome dont la Chine veut prendre le contrôle. L’Ukraine n’est pas membre de l’Alliance atlantique et ne bénéficie pas d’une protection automatique. Une confrontation directe entre les Etats-Unis et la Russie peut transformer la guerre russo-ukrainienne en un conflit de beaucoup plus grande ampleur. Elle peut mettre à l’épreuve la pratique que les uns et les autres ont de la théorie de la dissuasion, qui sous-tend que les armes nucléaires en leur possession ne doivent jamais être utilisées.

Contrairement à Donald Trump, son prédécesseur, Biden a situé sa politique étrangère dans un environnement particulier : la rivalité entre démocraties et autocraties. Or l’Ukraine, en voie de démocratisation, est agressée, aussi gratuitement qu’injustement, par un régime russe de plus en plus dictatorial. Elle est liée à l’Union européenne par un accord de partenariat. Principal grief de Moscou : l’Ukraine se dérussifie et s’occidentalise. Ambition affichée par Poutine : ramener ce pays sous la tutelle russe.

« Poutine, l’agresseur de l’Ukraine, n’est pas le produit de l’extension de l’OTAN ni des humiliations de l’Occident »

Mais Biden a aussi annoncé qu’il mènerait une politique étrangère « pour la classe moyenne ». A une opinion publique américaine souffrant de « fatigue stratégique », il a promis de poursuivre le désengagement des Etats-Unis du « grand Moyen-Orient » et de tirer un trait sur la série de « guerres lointaines » – Afghanistan, Irak, Libye – conduites depuis 2001. D’où sa sortie peu glorieuse d’Afghanistan, en août 2022, permettant aux talibans de revenir à Kaboul… et à Vladimir Poutine d’imaginer que les Américains ne sont plus d’humeur à jouer partout les « gendarmes du monde ». La nécessité de paramétrer sa politique étrangère entre ces deux pôles – la défense de la démocratie, le moral de ses électeurs – explique, en partie, le profil de la réponse de Biden à la guerre de Poutine.

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Le Monde

Élection présidentielle 2022

L'élection présidentielle 2022 permettra d'élire le ou la futur(e) président(e) de la République pour un mandat de cinq ans. Le premier tour aura lieu dimanche 10 avril 2022, et le second tour entre les deux premiers candidats dimanche 24 avril 2022.

Comprendre les électionsQui sont les candidats ?Tableau de bordProgrammesEmmanuel MacronValérie PécresseMarine Le PenÉric ZemmourJean-Luc MélenchonYannick JadotFabien RousselAnne HidalgoPhilippe PoutouNathalie ArthaudNicolas Dupont-AignanJean LassalleFragments de FranceElections législatives 2022RésultatsFragments de campagne Article réservé à nos abonnés

Emmanuel Macron en passe de parachever sa conquête de la droite

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Un flou savamment entretenu sur le chiffrage des programmes de la présidentielle

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Dans le Sud-Est, la grande migration des éléphants de la droite

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Emmanuel Macron envoie des cartes postales aux outre-mer

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Édition du jour

Daté du vendredi 25 mars

Lire le journal numérique Le Monde Mémorable Apprenez, comprenez, mémorisez Leçon du jour Prix Goncourt Testez gratuitement Tribune Article réservé à nos abonnés

Budgets participatifs : il faut « donner aux citoyens de nouvelles capacités d’agir »

Face à la tentation abstentionniste qui mine les élections démocratiques, le chercheur Jonathan Maurice rappelle, dans une tribune au « Monde », les résultats de démarches participatives mises en place dans des pays aussi divers que le Portugal, la Corée du Sud ou l’Allemagne, pour associer les citoyens aux décisions et résister à la tentation d’une centralisation extrême de la décision.

Publié aujourd’hui à 15h00 Jonathan Maurice

Appel à témoignages

Vous avez plus de 60 ans, retraité·e ou non, parlez-nous de votre vie de senior et de votre place dans la société

Racontez-nous comment vous vivez votre retraite – ou future retraite –, parlez-nous de vos attentes pour que la société garantisse à chacun de « bien vieillir » et de ce que vous attendez de l’élection présidentielle sur le sujet.

Publié aujourd’hui à 12h14, mis à jour à 12h57 Le Monde

Live Article se déroulant en direct

Valérie Pécresse contrainte de mener campagne « à distance » après avoir été diagnostiquée positive au coronavirus

« Testée positive au Covid, je poursuis la campagne à distance et dans le respect des règles sanitaires », a affirmé la candidate des Républicains sur Twitter.

Publié aujourd’hui à 11h08, mis à jour à 16h05 Brice Laemle Marie Pouzadoux

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Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky ravive le débat sur les sanctions économiques contre la Russie

Le président ukrainien a insisté sur le devoir qu’avaient les entreprises hexagonales de quitter la Russie. Une mesure qui divise la classe politique française, avant la présidentielle.

Publié aujourd’hui à 10h37 Mariama Darame

Analyse Article réservé à nos abonnés

La question de la dette, centrale pendant des décennies, a disparu de la campagne

Face à des urgences comme la transition écologiques et la guerre, et après deux ans de crise liée au Covid-19, la rigueur budgétaire ne semble plus être un enjeu ni pour les candidats, ni pour l’opinion, ni même pour les économistes.

Publié aujourd’hui à 10h25, mis à jour à 10h37 Elsa Conesa

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Le manque de débat pénalise les émissions politiques

Pendant la campagne présidentielle, les audiences apparaissent en forte baisse par rapport à la même période de 2017. Le manque de suspense et l’absence de confrontation entre les principaux candidats expliquent ce désintérêt.

Publié aujourd’hui à 10h16, mis à jour à 10h23 Sandrine Cassini

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Marine Le Pen présente un budget bancal de son projet pour la présidentielle

La candidate du Rassemblement national a détaillé les recettes et les dépenses de son programme, qu’elle juge « à l’équilibre », mais elle multiplie les hypothèses de financement très contestables.

Publié aujourd’hui à 10h01, mis à jour à 10h13 Franck Johannès Ivanne Trippenbach

Article réservé à nos abonnés

Eric Zemmour ne s’attarde pas sur le chiffrage de ses « 400 propositions »

Le candidat d’extrême droite a présenté son projet pour l’élection présidentielle, à la Maison de la chimie, mercredi, sans précisions budgétaires.

Publié aujourd’hui à 09h56, mis à jour à 10h07 Franck Johannès Ivanne Trippenbach

Critique Article réservé à nos abonnés

« La France contre elle-même » : critiques et éloge d’un pays divisé

Richard Werly, journaliste franco-suisse au « Temps », a sillonné les territoires de l’ancienne ligne de démarcation entre la France libre et la zone d’occupation nazie. Dans son ouvrage, il décrit comment l’ancienne fracture « raconte à sa manière la France d’hier et d’aujourd’hui ».

Publié aujourd’hui à 05h00 Alain Beuve-Méry

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Comme François Mitterrand, Emmanuel Macron a eu la volonté d’instrumentaliser la place de l’extrême droite dans les médias »

« Jupitérien » par sa vision d’une présidence incarnée et verticale, Emmanuel Macron s’assume comme l’héritier de son lointain prédécesseur socialiste et de sa conception du pouvoir, analyse, dans une tribune au « Monde », l’historien de la presse Alexis Lévrier.

Publié aujourd’hui à 04h15, mis à jour à 10h31 Alexis Lévrier

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Emploi et handicap : les candidats à la présidentielle ont passé leur grand oral

Manques de moyens, discrimination, défaut de formation, trop de tracasseries administratives : les approches des prétendants affichent de notables différences concernant la question de l’emploi des personnes en situation de handicap.

Publié hier à 22h00 Anne Rodier

Comptes de campagne 2017 : l’association prestataire de Jean-Luc Mélenchon de nouveau mise en examen, cette fois pour « tentative d’escroquerie aggravée »

L’association L’Ere du peuple a été mise en examen le 3 février pour des poursuites aggravées par rapport à celles prononcées au printemps 2021, dans le cadre de l’enquête sur les comptes de campagne du candidat LFI, ouverte en 2018.

Publié hier à 20h22, mis à jour hier à 20h27 Le Monde avec AFP

Chronique

Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Les infos politiques du jour

La candidate du Rassemblement national et celle du Parti socialiste ont participé, mercredi, au Handébat, organisé par plusieurs associations. Toutes deux s’opposent au gouvernement sur le calcul de l’allocation aux adultes handicapés.

Publié hier à 19h00 Service politique

TotalEnergies annonce une action en diffamation contre Yannick Jadot, pour l’avoir accusé d’être « complice » des « crimes de guerre » en Ukraine

Le candidat écologiste à l’Elysée a réitéré ses attaques contre le géant pétrolier qui maintient « l’essentiel de ses activités en Russie » mercredi en fin de journée, et a appelé à ce qu’Emmanuel Macron « impose » le départ du groupe français de Russie.

Publié hier à 18h17, mis à jour hier à 20h32 Le Monde avec AFP

Allocation déconjugalisée, ministère de plein exercice, accompagnants scolaires : les propositions des candidats sur le handicap

Seules Anne Hidalgo et Marine Le Pen, candidates à l’élection présidentielle 2022, se sont rendues en personne au « grand oral » organisé sur le sujet, mercredi 23 mars.

Publié hier à 17h12, mis à jour hier à 19h24 Le Monde

Live Article se déroulant en direct

Macron promet que le travail conditionnant le RSA pourra être « rémunéré au moins au SMIC », Jadot engage un bras de fer contre TotalEnergies : retrouvez l’actualité politique du 23 mars

Alors que le candidat écologiste accuse le groupe français d’être « complice de crimes de guerre » en Ukraine, en raison du maintien de ses activités en Russie, TotalEnergies a annoncé qu’il lançait « une action en diffamation » contre M. Jadot.

Publié hier à 16h42, mis à jour hier à 21h48 Brice Laemle Marie Pouzadoux

Sur TF1, « Les Visiteurs » vont vite chasser la soirée électorale du premier tour

La chaîne a choisi de programmer le film culte de Jean-Marie Poiré le 10 avril au soir, après une courte couverture des résultats du premier tour. Une première pour une présidentielle.

Publié hier à 14h53, mis à jour à 07h25 Le Monde avec AFP

Article réservé à nos abonnés

Des enseignants « dans le flou » de la campagne présidentielle

A moins de trois semaines du premier tour, et quelques jours après l’exposé par le président candidat d’un « nouveau pacte » à leur intention, nombre d’enseignants font part de leurs doutes quant au bulletin à glisser dans l’urne, le 10 avril.

Publié hier à 14h00 Mattea Battaglia

Richard Ferrand s’oppose à un embargo sur le gaz russe

Aux yeux du président de l’Assemblée nationale, les sanctions « ne servent pas à punir les Français » soucieux de leur pouvoir d’achat.

Publié hier à 11h43, mis à jour hier à 12h58 Le Monde avec AFP

Entretien Article réservé à nos abonnés

« Le prochain président, quel qu’il soit, fera plus pour la condition animale »

Pour la philosophe Corine Pelluchon, la domination de l’humain sur la nature et les autres êtres vivants est aujourd’hui questionnée. Un mouvement auquel n’échappent pas les candidats à l’élection présidentielle, qui portent une attention inédite au bien-être animal.

Publié hier à 11h00, mis à jour hier à 14h56 Mathilde Gérard

Reportage Article réservé à nos abonnés

Entre chrétienté et « remigration », la droite et l’extrême droite s’affichent à la soirée de « Valeurs actuelles »

Eric Zemmour, Valérie Pécresse, Marlène Schiappa, Marion Maréchal, Eric Ciotti et Jordan Bardella ont participé à un grand meeting des droites radicales, mardi, au Palais des sports, à Paris.

Publié hier à 09h11, mis à jour hier à 10h54 Ivanne Trippenbach

Carte Blanche Article réservé à nos abonnés

Aux élections, voter en notre âme et inconscience ?

Des expériences d’associations implicites montrent que notre cerveau a déjà fait son choix avant même que nous en ayons conscience, explique la neuropsychologue Sylvie Chokron dans sa Carte blanche.

Publié hier à 06h00 Sylvie Chokron

Reportage Article réservé à nos abonnés

François Hollande soutient Anne Hidalgo et se positionne pour l’après-élection

Invité par la candidate socialiste à son meeting de Limoges, l’ancien président a rappelé sa loyauté tout en laissant entrevoir la création d’un nouveau mouvement politique « pour reconstruire la gauche de responsabilité ».

Publié hier à 03h01, mis à jour hier à 09h13 Laurent Telo

Décryptages Article réservé à nos abonnés

La proposition du candidat Macron de conditionner le RSA à une activité provoque la polémique

L’opposition et les syndicats dénoncent des emplois au rabais, quand la majorité assure qu’il s’agirait d’« accompagner » les près de 2 millions de bénéficiaires du revenu de solidarité active vers un « vrai » contrat de travail.

Publié hier à 01h37, mis à jour hier à 10h40 Alexandre Lemarié

Enquête Article réservé à nos abonnés

La condition animale, un sujet plus visible dans la campagne à l’élection présidentielle

Mentionné dans la quasi-totalité des programmes des candidats, le bien-être animal est désormais pris au sérieux, même si l’investissement des partis est à géométrie variable.

Publié hier à 00h42, mis à jour hier à 08h19 Abel Mestre Mathilde Gérard

François Hollande apporte son soutien à Anne Hidalgo mais appelle déjà à « reconstruire la gauche » après l’élection

L’ex-président s’était jusque-là peu impliqué dans la campagne d’Anne Hidalgo, à l’exception d’une rencontre lors d’un déplacement de la candidate à Tulle, son fief corrézien.

Publié le 22 mars 2022 à 21h07 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 21h19 Le Monde avec AFP

Emmanuel Macron face aux craintes des Français sur France Bleu

Le président de la République, candidat à l’élection présidentielle 2022, était sur France Bleu, mardi, pour répondre aux questions et aux critiques d’électeurs issus des classes populaires et moyennes.

Publié le 22 mars 2022 à 19h01, mis à jour hier à 08h47 Claire Gatinois

Chronique

Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Les infos politiques du jour

Le candidat écologiste a exhorté, mardi, ses soutiens à « un vote positif » en sa faveur au premier tour et refusé d’envisager dès maintenant la stratégie qu’il suivrait s’il n’est pas qualifié au second.

Publié le 22 mars 2022 à 19h00 Service politique

Live Article se déroulant en direct

François Hollande lance un appel à la reconstruction d’une « gauche de responsabilité », « dès le lendemain » du scrutin présidentiel : retrouvez l’actualité politique du 22 mars

L’ancien chef de l’Etat était présent au meeting de la candidate socialiste à Limoges mardi soir et a affirmé, au sujet de la future reconstruction de la gauche : « J’y prendrais toute ma part, car c’est tout le sens de ma vie ».

Publié le 22 mars 2022 à 18h34 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 21h03 Brice Laemle Marie Pouzadoux

« Des formations ou des immersions en entreprise » : Elisabeth Borne précise la proposition d’Emmanuel Macron sur les contreparties au RSA

A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, la ministre du travail a précisé les contours de l’une des mesures-phares du président de la République sortant.

Publié le 22 mars 2022 à 16h37 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 18h15 Le Monde avec AFP

Elections 2022 : pourquoi les accusations de trucage de vote ne reposent sur rien

Quitte à s’arranger avec les faits, des militants de gauche radicale et d’extrême droite distillent la thèse selon laquelle les élections de 2022 seront pipées. Celle-ci trouve un relais chez certains candidats.

Publié le 22 mars 2022 à 16h21 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 19h05 William Audureau

Eric Zemmour franchit une étape de plus dans la radicalité en proposant un ministère « de la remigration »

A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat Reconquête ! a promis de « faire repartir un million » d’étrangers en cinq ans, s’il est élu.

Publié le 22 mars 2022 à 10h43, mis à jour hier à 10h17 Le Monde avec AFP

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Le candidat Emmanuel Macron remet sur la table l’idée du conseiller territorial à l’approche de l’élection présidentielle

Adoptée sous Nicolas Sarkozy, abrogée par François Hollande, cette réforme viserait à redonner de l’intelligibilité dans l’administration des pouvoirs locaux en fusionnant les conseillers départementaux et régionaux. Mais sa mise en œuvre paraît délicate.

Publié le 22 mars 2022 à 10h19 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 19h34 Patrick Roger

Article réservé à nos abonnés

Accaparé, Emmanuel Macron délègue, sur le terrain, la campagne électorale à ses « doublures »

Edouard Philippe, Eric Dupond-Moretti, Gérald Darmanin et d’autres ministres sont chargés de vanter le programme du candidat à l’élection présidentielle 2022 retenu à Paris par un agenda surchargé.

Publié le 22 mars 2022 à 10h17 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 12h35 Claire Gatinois

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Emmanuel Macron assume l’option d’un projet social dur pour l’élection présidentielle

Avec les contreparties au RSA et la retraite à 65 ans, le président candidat veut porter des réformes potentiellement explosives en cas de réélection le 24 avril.

Publié le 22 mars 2022 à 10h08 Claire Gatinois

Éditorial

Présidentielle : sur les droits de succession, des propositions qui manquent de courage

Depuis cinq ans, Emmanuel Macron insiste sur la nécessité de lutter contre les inégalités à la naissance. Mais ses propositions, comme celles des candidats de droite et d’extrême droite, perpétuent un système qui ne profite qu’à une infime minorité aisée.

Publié le 22 mars 2022 à 09h55 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 10h06 Le Monde

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Il nous faut construire une santé participative au quotidien, avec les patients et les usagers »

La « promesse » de la loi Kouchner sur les droits des malades réclame d’être « relancée » affirme, dans une tribune au « Monde », Christian Saout, représentant des usagers au collège de la Haute Autorité de santé. Il propose de confier le débat public à des autorités indépendantes et de l’appuyer sur les associations de terrain pour aller vers les populations les plus éloignées du système de santé.

Publié le 22 mars 2022 à 06h00 Christian Saout

Analyse Article réservé à nos abonnés

Pourquoi la suppression de la redevance menace l’indépendance de l’audiovisuel public

La proposition du candidat Emmanuel Macron obligerait l’Etat à financer directement les médias concernés, qui craignent un interventionnisme plus marqué.

Publié le 22 mars 2022 à 05h45 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 09h52 Sandrine Cassini

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Emmanuel Macron, grand favori à l’élection présidentielle, face au risque de la démobilisation

Donné gagnant de la présidentielle depuis des mois, le président candidat espère réaliser le meilleur score possible les 10 et 24 avril afin d’asseoir sa légitimité.

Publié le 22 mars 2022 à 02h24 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 12h28 Alexandre Lemarié

Chronique Article réservé à nos abonnés

« La campagne présidentielle est un puissant révélateur de la faiblesse des novices »

La victoire en 2017 d’un candidat jeune et hors système a débridé les ambitions au-delà de toute raison. Cinq ans plus tard, les primo-candidats à l’élection présidentielle sont à la peine, au point d’apparaître davantage usés que les vétérans, observe dans sa chronique Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».

Publié le 22 mars 2022 à 01h31 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 11h19 Françoise Fressoz

Enquête Article réservé à nos abonnés

Les « zones à faibles émissions » dans le collimateur de nombreux candidats à l’élection présidentielle

Dispositif central dans la lutte contre la pollution de l’air, les ZFE sont attaquées de toutes parts, au moment où les métropoles chargées de les mettre en œuvre se heurtent à de nombreux obstacles.

Publié le 22 mars 2022 à 01h29 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 12h31 Stéphane Mandard

Chronique

Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Les infos politiques du jour

Fabien Roussel, Anne Hidalgo et Yannick Jadot ne cachent plus leurs divergences idéologiques avec La France insoumise, rejettent l’idée d’un ralliement avant le premier tour de l’élection présidentielle et semblent déjà se projeter vers les législatives.

Publié le 21 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 19h39 Service politique

Tribune Article réservé à nos abonnés

« La société des communs offre un nouveau récit et un socle programmatique dont la gauche française doit se saisir »

Un collectif d’élus, de chercheurs, de militants associatifs, d’entrepreneurs et de décideurs publics, parmi lesquels Manon Aubry, Thomas Piketty, Axelle Lemaire ou Noël Mamère, lance un appel pour que la campagne électorale soit l’occasion de promouvoir un « nouveau contrat social », afin de « reconnecter les institutions publiques » à « la vitalité des acteurs engagés sur le terrain ».

Publié le 21 mars 2022 à 15h30 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 16h16 Collectif

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Anne Hidalgo et Yannick Jadot agitent l’épouvantail Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle 2022

Candidats en difficulté, la socialiste Anne Hidalgo et l’écologiste Yannick Jadot concentrent leurs forces contre l’« insoumis » Jean-Luc Mélenchon pour préparer la recomposition post-présidentielle.

Publié le 21 mars 2022 à 15h00 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 15h41 Laurent Telo

Live Article se déroulant en direct

Pour Jean Castex, « le RSA est un progrès social, mais l’objectif n’est pas d’y rester » : l’actualité politique du 21 mars

Pour Marine Le Pen, la proposition d’Emmanuel Macron de conditionner le versement du RSA à l’exercice d’une activité, « c’est un mi-temps à 6 euros l’heure ».

Publié le 21 mars 2022 à 14h11 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 21h23 Brice Laemle Julien Lemaignen

Marine Le Pen s’oppose à la proposition de Jean-Luc Mélenchon d’amnistier les « gilets jaunes » condamnés

A moins de trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat insoumis a annoncé que s’il est élu il « amnistiera tous les “gilets jaunes” condamnés ».

Publié le 21 mars 2022 à 12h03 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 14h43 Le Monde

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« Tout, dans notre système démocratique, semble tendre à ce que les citoyens n’aient que peu d’influence »

Au contraire des démocraties parlementaires qui nous entourent, la Ve République privilégie la désignation d’un chef à la sélection de programmes politiques, ce qui fait « douter de son caractère démocratique », estime dans une tribune au « Monde » le professeur de droit public Arnaud Le Pillouer.

Publié le 21 mars 2022 à 11h30 Arnaud Le Pillouer

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Quand Eric Zemmour tentait de manipuler l’auteur de la loi de 1972 sur le racisme

L’ancien député gaulliste Alain Terrenoire, auteur de la loi dite « Pleven », est plus que jamais convaincu de l’utilité de son texte et s’agace de la version qu’en donne le polémiste.

Publié le 21 mars 2022 à 08h17 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 10h21 Franck Johannès

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« Le vainqueur de l’élection présidentielle 2022 pourrait bien se trouver à court de carburant démocratique »

Pour que les électeurs retrouvent le chemin des urnes, la démocratie doit se « ressourcer» en associant davantage les Français à son fonctionnement, estime, dans une tribune au « Monde », le président du Conseil économique social et environnemental Thierry Beaudet.

Publié le 21 mars 2022 à 05h45 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 08h15 Thierry Beaudet

Tribune Article réservé à nos abonnés

Election présidentielle 2022 : « Une réélection à l’ombre d’un conflit pourrait saper la capacité du président à gouverner demain »

Un plébiscite « facilité par des circonstances dramatiques » – la guerre en Ukraine – et un débat démocratique contraint pourraient aller de pair avec un mandat à la légitimité plus étroite que jamais, analysent, dans une tribune au « Monde », les politologues Antoine Bristielle et Tristan Guerra.

Publié le 21 mars 2022 à 05h15 Antoine Bristielle Tristan Guerra

Enquête Article réservé à nos abonnés

Une lobbyiste du vin au cœur du quinquennat et de la campagne électorale d’Emmanuel Macron

Des documents obtenus par « Le Monde » révèlent comment Audrey Bourolleau, ex-conseillère du chef de l’Etat, a défendu à l’Elysée les intérêts du secteur de l’alcool, après avoir été la déléguée générale de l’organisation de lobbying de la filière viticole.

Publié le 21 mars 2022 à 05h14 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 20h51 Stéphane Horel

Reportage Article réservé à nos abonnés

« Ne vous dérobez pas », l’argument moral lancé par Jean-Luc Mélenchon aux électeurs de gauche

A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat de l’Union populaire a réuni ses supporteurs dans une grande marche parisienne, comme en 2012 et 2017. Et tenté d’imposer le vote Mélenchon comme une nécessité.

Publié le 21 mars 2022 à 03h14 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 08h16 Julie Carriat Jérémie Lamothe

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Valérie Pécresse, dos au mur, cherche à sauver sa campagne

Reléguée à la cinquième place, la candidate LR à l’élection présidentielle élabore avec son équipe la feuille de route de ses cent premiers jours à l’Elysée, une manière de montrer qu’elle n’abandonne pas la partie.

Publié le 21 mars 2022 à 01h32 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 10h08 Solenn de Royer

Jean-Luc Mélenchon a appelé les électeurs à leur « responsabilité morale » et au « choix de société », à l’approche du premier tour de l’élection présidentielle

La France insoumise organisait dimanche 20 mars une « marche pour la VIe République » à Paris, qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Le candidat a pris la parole pour clore l’événement, place de la République.

Publié le 20 mars 2022 à 20h19 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 22h23 Le Monde avec AFP

Le cabinet McKinsey « paiera ce qu’il doit à l’Etat français », affirme Bruno Le Maire

Le ministre de l’économie et des finances a assuré que « toutes les procédures sont déjà engagées » contre le cabinet de conseil, accusé de n’avoir payé aucun impôt sur les sociétés pendant dix ans grâce à des pratiques d’optimisation fiscale.

Publié le 20 mars 2022 à 16h03 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 16h10 Le Monde avec AFP

Yannick Jadot, Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon, Jordan Bardella, Philippe Poutou et Nicolas Bay étaient les invités de « Questions politiques »

Les candidats d’EELV, du PCF, de LFI, du NPA ainsi que le président du RN et le vice-président de Reconquête ! étaient les invités de France Inter, de France Télévisions et du « Monde » ce dimanche, de midi à 13 heures.

Publié le 20 mars 2022 à 12h00 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 13h02 Le Monde

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L'Humanité

Réfugiés : les uns arrivent, les autres sont expulsés !

Actu

En Essonne, 49 jeunes migrants risquent d’être remis à la rue sans solution d’ici vendredi. Ils dénoncent une mesure visant à faire de la place aux réfugiés ukrainiens.

Loan Nguyen

« On doit être sortis sous quarante-huit heures, sinon la police va nous expulser », s’insurge Sekou Keita (*), 15 ans, visiblement paniqué. Ce mineur, venu seul de Guinée, a passé environ trois semaines à la rue avant que la préfecture de l’Essonne ne lui accorde, mi-janvier, une mise à l’abri en hôtel, à Ormoy. Les services de l’État s’apprêtent à le remettre à la rue, sans solution de relogement, comme 48 autres jeunes, une semaine avant la fin de la trêve hivernale...

Pour aller plus loin

« C’est d’une brutalité sans nom », dénonce l’association Utopia56

« Ils nous ont dit que, si on voulait rester, il fallait faire une demande d’asile », explique le jeune homme, courrier officiel à l’appui. Sauf qu’une telle procédure signifierait abandonner leur recours pour être pris en charge par l’aide sociale à l’enfance. En effet, les jeunes hébergés dans cet hôtel ont tous vu leur minorité contestée par la Croix-Rouge, prestataire de service pour le département de Paris. Une décision malheureusement courante, donnant lieu de la part des demandeurs à un recours devant le juge des enfants, qui doit prochainement se prononcer sur leur situation administrative.

« On ne voit pas bien sur quelle base légale la préfecture s’appuie. C’est d’une brutalité sans nom », dénonce Pierre Mathurin, coordinateur parisien de l’association Utopia56, qui aide les personnes exilées lors de maraudes. Pour les jeunes comme pour l’association qui les accompagne, la nécessité de mettre à l’abri les milliers d’Ukrainiens arrivant en France ne serait pas étrangère à l’empressement des services de l’État à faire sortir ces mineurs de leur hébergement. « C’est à partir du moment où des Ukrainiens ont commencé à venir à l’hôtel qu’ils ont poussé pour qu’on sorte », affirme Sekou Keita. « Le directeur (de Grandissons ensemble, la structure qui héberge les mineurs, mais aussi des demandeurs d’asile – NDLR) nous a dit que l’hôtel allait fermer, mais les Ukrainiens et les familles qui sont là, on ne leur demande pas de sortir à eux ! » souligne-t-il.

Faire de la place aux Ukrainiens

Si la préfecture de l’Essonne nie les expulser pour faire de la place aux Ukrainiens, sur le terrain le doute subsiste. « On voit bien depuis quelques semaines, depuis que les premiers Ukrainiens ont commencé à arriver en France, qu’on leur donne la priorité. Par exemple, on a été très surpris de n’avoir aucune mise à l’abri depuis deux semaines des demandeurs d’asile afghans, dont le campement déborde à Pantin », regrette Pierre Mathurin.

Du côté de la préfecture de l’Essonne, on explique que le recours des jeunes devant le juge des enfants n’étant pas suspensif, « (ces) personnes sont donc considérées comme majeures et relèvent du droit commun ». « Elles se trouvent par conséquent en situation irrégulière sur le territoire national, et ne peuvent donc plus être prises en charge dans ces sites temporaires. Elles peuvent solliciter l’hébergement de droit commun (115) ». En attendant, les jeunes attendent la peur au ventre que la police les sortent de leur chambre d’hôtel, mais refusent d’évacuer les lieux.

(*) Le prénom et le nom ont été modifiés.

migrantsUkraineGuerre en Ukrainemineurs étrangers migrants
L'Humanité

Volodymyr Zelensky fustige les « sponsors » français de la guerre

Actu

Lors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi, le président ukrainien a exhorté Paris à la livraison d’armes, demandé aux entreprises françaises de cesser de commercer avec la Russie, et l’adhésion de son pays à l’Union européenne.

Lina Sankari

Interpeller la représentation nationale et, par là-même, la société. Les parlementaires français arboraient, hier après-midi, un macaron jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, pour l’occasion. Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence.

Video Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français.

Comme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Sénat et à l’Assemblée nationale, dont les travaux sont clos depuis un mois du fait des échéances électorales, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie.

(voiraussi:742462: Lire aussi]

La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.

Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État a fait référence, et non à la Résistance comme beaucoup s’y attendaient. « L’armée russe ne distingue pas les établissement visés », a-t-il dit en référence au bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol et aux crimes de guerre. Volodymyr Zelensky a habilement fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.

Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie »

Le président ukrainien a également demandé un renforcement des sanctions, dans des mots peu amènes pour les entreprises françaises qui continuent de commercer avec la Russie. Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie, qui doivent cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices ». Volodymyr Zelensky a enfin poussé à ce que Paris assume son « leadership » afin que la présidence française de l’Union européenne soit l’occasion de valider la demande d’adhésion de l’Ukraine.

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Volodymyr Zelenskyassemblée nationaleGuerre en Ukraine Volodymyr ZelenskyGuerre en Ukraine
Le Monde

Présidentielle 2022 : qui sont les douze candidats ?

Maxime Vaudano Agathe Dahyot (design)

Publié le 02 juin 2021 à 16h16 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 09h40

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DécryptagesDouze candidats ont récolté les parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle d’avril 2022.

On sait désormais qui s’élancera sur la ligne de départ de l’élection présidentielle de 2022. Le Conseil constitutionnel a annoncé le lundi 7 mars la liste officielle des candidats au scrutin suprême, qui ont franchi la barre des 500 parrainages d’élus indispensables à une qualification pour le premier tour.

L'article a été publié sur la base des candidats déclarés et possibles à cette date. Il sera mis à jour au fil des prochains mois en fonction des annonces.

Des dizaines de prétendants éliminés au fil des mois

Voici les principaux prétendants à l'élection présidentielle, classés par date de candidature. Les profils grisés se sont finalement retirés de la course.

La liste officielle des candidats :

Les candidats éliminés de la course :

Maxime Vaudano

Agathe Dahyot design

L'Humanité

Ma guerre en mer Noire vue depuis la Turquie

Tribune

Par Enis Coskun Avocat, Secrétaire général fondateur du Comité de la paix de Turquie, dissous par le coup d’État militaire de 1980.

L’intolérable invasion de l’Ukraine par la Russie met en lumière la tension extrême qui entoure les rivages de la mer Noire. Etat riverain, exclusivement responsable du contrôle des détroits reliant la mer Noire à la Méditerranée, la Turquie est au cœur des enjeux régionaux. Ce statut, hérité de la Convention de Montreux de 1936, place la Turquie en situation de responsabilité et de vulnérabilité.

En application de la Convention, la Turquie a fermé le Bosphore et les Dardanelles aux navires de guerre des pays belligérants. Le risque existe que les Etats-Unis ou l’Otan demandent l’ouverture du détroit pour leurs navires. Si la Turquie y agréait, contrevenant aux dispositions de la Convention, elle entrerait de plain-pied dans le conflit et renforcerait l’engrenage guerrier.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Les Etats-Unis veulent faire de la mer Noire un lac otanien. Le mouvement d‘intégration des pays riverains, débuté après la désintégration du pacte de Varsovie, s’étend aujourd’hui à l’Ukraine et à la Géorgie. Cette orientation stratégique de l’Otan est provocatrice et ruine les principes et l’objet même de la Convention qui avait contribué à faire de la mer Noire une zone de paix. C’est ainsi, en l’appliquant strictement, que la Turquie avait refusé l’ouverture de ses détroits aux navires de guerre d’Hitler.

L’Ukraine est devenue le terrain d’affrontement de puissances capitalistes, de la Russie et des pays de l’Otan. Tout doit être fait pour mettre fin à la guerre et à l’invasion du pays.

Quel rôle pour la Turquie ? Membre de l’Otan, la Turquie entretient des relations importantes avec la Russie comme avec l’Ukraine. Coincé entre deux partenaires commerciaux clés pour la survie d’une économie nationale aux abois, tenu par des accords militaires contradictoires, le gouvernement turc tente de protéger ses intérêts.

Les répercussions de cette guerre seront terribles pour le pays. Inflation record, dévaluation de la livre turque, augmentation du coût de la vie et du coût de l’énergie, la crise est déjà sévère.  La Turquie est dépendante des importations de blé russe et ukrainien. Les échanges avec la Russie pèsent pour 35 milliards de dollars, avec l’Ukraine pour 7,5. Le gaz naturel provient presque exclusivement de la Russie. L’année dernière, près de 4,5 millions de touristes Russes et deux millions d’Ukrainiens ont visité la Turquie.

Dans cette situation, deux priorités s’imposent. D’une part, empêcher toute participation de la Turquie dans le conflit et veiller à ce qu’elle demeure neutre, pour sa sécurité et pour la paix mondiale. D’autre part, empêcher toute accentuation de l’autoritarisme et des violations des libertés fondamentales dans le pays. A un an d’une élection présidentielle déterminante, le pouvoir, en perte de vitesse, pourrait décider de reporter les élections en arguant des menaces de guerre. Erdogan a engagé une politique de médiation en organisant des pourparlers entre belligérants en Turquie. Il faut espérer que sa démarche, indépendamment de sa volonté de redorer son blason, ouvrira la voie à un cessez-le feu et à la paix.

La paix doit être notre seule boussole, rejetant tout alignement dans un camp, faisant primer l’intérêt des peuples et refusant les sentiments de haine à l’égard du peuple russe.

Guerre en UkraineTribunes pour la paix en Ukraine
L'Humanité

André Markowicz : « Ce n’est pas la culture russe qui est dans les chars de Poutine »

Entretien

Ukraine Écrivain et poète, traducteur des œuvres complètes de Dostoïevski et du théâtre de Tchekhov, André Markowicz revient sur la guerre, le nationalisme et toutes les attaques contre la culture russe.

Sophie Joubert

Écrivain, poète, traducteur, éditeur

Créateur en 2019, avec Françoise Morvan, des éditions Mesures, André Markowicz tient sur sa page Facebook un journal en ligne consacré, depuis le 24 février, à la guerre en Ukraine. Pour l’écrivain, Vladimir Poutine ira jusqu’au bout du conflit.Il dénonce également le massacre de la culture par le pouvoir russe.

Comment réagissez-vous à l’actualité, notamment au bombardement de civils dans le théâtre de Marioupol ?

Le mot « enfants » était écrit partout en grosses lettres, on ne pouvait pas ignorer qu’il n’y avait là que des civils. Il y a, d’un côté, une incapacité à prendre la ville militairement, un rouleau compresseur qui n’arrive pas à gagner du terrain, et, de l’autre, la vengeance et les bombes pour faire un maximum de morts en frappant les femmes et les enfants. C’est absolument délibéré. En termes de crime de guerre, on est au niveau de la Tchétchénie et de la Bosnie.

Vous qui avez consacré votre vie à transmettre la culture et la littérature russes, quel a été votre sentiment au moment de l’invasion ?

J’ai eu honte. Je voyais depuis des années une rhétorique militariste et belliciste, mais j’ai été surpris que Poutine passe à l’action. L’Ukraine et la Russie font partie de la même civilisation, d’autant que les villes bombardées, celles où ont lieu les combats les plus durs, sont russophones. Ensuite, j’ai vu à l’œuvre une espèce de malédiction de l’histoire russe, une opposition entre le pouvoir et la vie des gens.

Vous parlez dans votre journal d’une attaque menée contre la culture russe…

Ce qui compte d’abord, ce sont les morts. Ensuite et seulement ensuite, du point de vue même de la Russie, c’est un crime contre la culture, la suite d’une destruction systématique. Gogol et Boulgakov, comme beaucoup d’autres artistes ou poètes, sont nés en Ukraine et écrivaient en russe. C’est comme si l’armée russe leur tirait dessus.

Comment analysez-vous le nationalisme russe ?

La référence de Poutine, c’est l’Empire russe, pas l’Union soviétique. Depuis des années, je dis qu’il dirige le pays selon la triade d’Ouvarov, le ministre de l’Intérieur de l’empereur Nicolas Ier : autocratie, orthodoxie, principe national. C’est la base de la doctrine, s’il y en a une. Poutine utilise en plus le vieux fond selon lequel la Russie doit dominer le monde slave. Ce courant panrusse et panslave, qui remonte au XIXe siècle, est très présent chez Alexandre Douguine, un proche de Poutine. Je m’élève avec la même force contre le nationalisme russe et contre le nationalisme ukrainien. Il se trouve que l’Ukraine est sous les bombes. L’évolution démocratique avait fait perdre de l’importance aux nationalistes ukrainiens qui représentent entre 3 et 5 % des électeurs. L’agression de Poutine leur redonne une légitimité. À Marioupol, parmi ceux qui résistent aux assassins de Kadyrov (les miliciens tchétchènes mobilisés par Poutine – NDLR) et aux bombes russes, il y a le régiment Azov qui compte dans ses rangs des néonazis. Ce régiment marginalisé grâce à l’action du président Zelensky se retrouve, à cause de Poutine, à l’avant-garde de la lutte. C’est une des autres horreurs de cette guerre. Poutine se bat contre toute évolution démocratique des pays limitrophes. Son ennemi, c’est la démocratie dans le monde. Le bombardement du théâtre de Marioupol est le signe qu’il va aller jusqu’au bout.

Avez-vous des contacts en Russie ?

Les gens avec qui je suis en contact sont tous indignés, atterrés, abattus par ce qu’il se passe. Mais ils font partie de « l’élite intellectuelle » qui peut avoir accès à d’autres informations. Mais, dans les émissions de propagande, l’unique son de cloche, c’est que les Ukrainiens sont des nazis qui massacrent des populations russophones. Ces émissions se basent sur cette fiction monstrueuse qu’est la « russophobie », l’idée que dès qu’on met en cause le régime de Poutine, on hait la Russie. La crise économique qui s’installe va faire changer l’opinion de façon radicale. On va se retrouver dans une situation bien pire que celle des années 1990.

Que pensez-vous des sanctions vis-à-vis des artistes russes et du boycott de la culture russe en Europe ?

Je trouve cela lâche, criminel, idiot que certaines institutions occidentales hésitent à parler de la culture russe. Cela profite à Poutine. Je suis favorable aux sanctions envers les artistes qui, comme le chef d’orchestre Valery Gergiev, ont fait allégeance à Poutine. Ils doivent être sanctionnés en tant que complices de crimes. Ce n’est pas la culture russe qui est dans les chars de Poutine. Ce ne sont ni Dostoïevski, ni Pouchkine, ni Tolstoï, ni Boulgakov qui tirent sur les enfants ukrainiens. On se rend compte aussi qu’en Occident, personne ne connaît la culture ukrainienne. Les éditions Seghers me demandent une préface pour un Poètes d’aujourd’hui consacré à Taras Chevtchenko, le poète national ukrainien. Depuis 1964, personne ne l’a traduit en France. Ce n’est pas la faute de Poutine.

Comment ce conflit résonne-t-il avec votre histoire personnelle ?

Mal. Toute ma vie, toute mon éducation, tout mon travail s’est tourné vers cette culture russe massacrée par le pouvoir. Les poètes que nous avons publiés aux éditions Mesures ont été étouffés ou tués par la dictature : Daniil Harms, Alexandre Blok ou Kari Unksova, poétesse et militante féministe assassinée par le KGB en 1983. L’Ukraine et tous ces pays sont marqués par l’Holocauste.C’est pourquoi je reste très réservé sur la doctrine officielle ukrainienne et sur les lois mémorielles qui interdisent de remettre en cause le fait que les nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale étaient des patriotes. S’ils étaient des patriotes, qu’en est-il des partisans juifs persécutés ? Ces lois mémorielles, malgré l’agression monstrueuse de Poutine, restent un problème. Il est pour l’instant au second plan, mais je ne peux pas être indifférent à un nationalisme qui érige des statues à Roman Choukhevytch, qui était un officier SS. Je voudrais que les forces démocratiques d’Ukraine restent majoritaires comme elles l’étaient avant la guerre. Et que les Ukrainiens ne se détournent pas de la culture russe.

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Le Monde

Quelles sont les dates-clés de l’élection présidentielle 2022 ?

Les deux tours de l’élection à la présidence de la République se dérouleront les dimanches 10 et 24 avril 2022. Voici l’ensemble du calendrier concernant cette élection.

A moins de trois mois de l’élection présidentielle, les prétendants se bousculent pour occuper la fonction suprême de la Ve République. Si les électeurs français doivent surtout retenir les dates des deux tours de scrutin – les 10 et 24 avril 2022 –, le calendrier des candidats à l’Elysée comporte bien d’autres étapes.

Au cours d’une conférence de presse tenue le 25 janvier, le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, a précisé le calendrier des dernières semaines de la campagne.

  • 1er juillet 2021 : début du décompte des dépenses de campagne

Bien avant l’élection présidentielle, chaque candidat doit déclarer en préfecture le mandataire financier de son choix pour collecter les fonds destinés au financement de sa campagne.

Il s’agit d’une personne physique ou d’une association de financement électoral qui perçoit et enregistre les dons, recettes, apports personnels du candidat, contributions de partis politiques… Elle règle les dépenses et sera tenue de déclarer les comptes de campagne du candidat pour lequel elle est mandatée.

  • Automne 2021 : désignation de la plupart des candidats

Chaque candidat est libre de faire connaître publiquement sa candidature quand il le souhaite. Les grandes formations politiques ont décidé de leurs candidats à l’automne : Yannick Jadot a été désigné à la fin de septembre, lors de la primaire écologiste, Anne Hidalgo a été investie candidate du Parti socialiste à la mi-octobre, et Valérie Pécresse a remporté le congrès des Républicains.

Qui sont les candidats déclarés et pressentis pour 2022 ?

Du côté de la majorité, Emmanuel Macron n’a pas encore annoncé s’il se représentait ou non, même s’il peaufine actuellement sa stratégie de candidature.

  • 4 mars 2022 : limite d’inscription sur les listes électorales

Depuis le 1er janvier 2020, il est possible de s’inscrire sur les listes électorales jusqu’au sixième vendredi précédant le jour du scrutin. La date limite est ainsi fixée au vendredi 4 mars pour le premier tour, et au vendredi 18 mars pour le second. Il est possible de vérifier son inscription à partir du site de l’administration française.

Pour voter, il est nécessaire :

– d’être majeur le jour du scrutin (né au plus tard le 9 avril 2004, ou le 23 avril 2004 dans le cas du second tour) ;

– d’être français (les résidents d’un autre pays de l’Union européenne ne peuvent pas participer à l’élection présidentielle) ;

– de résider ou de payer ses impôts dans la commune dans laquelle vous souhaitez voter. Les Français résidant à l’étranger peuvent voter, à condition d’être inscrits sur la liste électorale d’une mairie ou sur une liste consulaire (il n’est plus possible depuis 2019 d’être inscrit à la fois sur une liste communale et consulaire) ;

– de disposer de ses droits civils et politiques.

  • 4 mars 2022 : limite de dépôt de la déclaration d’intérêts et d’activités

Conformément à la loi organique du 15 septembre 2017, les candidats ont non seulement l’obligation de disposer des cinq cents signatures, mais aussi de remettre une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d’intérêts et d’activités. Ils doivent la déposer au plus tard le 4 mars au Conseil constitutionnel, qui la transmettra à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, qui sera chargée de la publier « au moins quinze jours » avant le premier tour.

Cette même loi oblige le président de la République à déposer également auprès du Conseil constitutionnel « une déclaration de situation patrimoniale » de fin de mandat. Celle d’Emmanuel Macron a été publiée au Journal officiel le 9 décembre dernier.

  • 7 mars 2022 : publication de la liste définitive des candidats

Le décret de convocation des électeurs est publié jeudi 27 janvier, donnant officiellement le départ de la course aux parrainages. Chaque candidat doit obtenir le parrainage de cinq cents élus (maires, députés, sénateurs, conseillers régionaux et départementaux…) d’au moins trente départements pour prendre part à l’élection.

Ils sont recueillis par le Conseil constitutionnel, qui les publie au fur et à mesure de leur transmission, deux fois par semaine, le mardi et le jeudi. Les élus ont jusqu’au vendredi 4 mars, à 18 heures, pour faire parvenir au Conseil constitutionnel, par voie postale exclusivement, le formulaire et l’enveloppe officiels qu’ils recevront de l’Etat.

Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, proclamera la liste définitive des candidats le lundi 7 mars, soit environ un mois avant le premier tour, celui du 10 avril.

  • 28 mars 2022 : lancement de la campagne officielle

La campagne officielle débute deux semaines avant le premier tour du scrutin, le 28 mars. Elle est suspendue entre la veille du premier tour et la publication officielle des deux candidats finalistes du second tour. Elle prendra fin la veille du second tour.

La règle de l’équité du temps de parole entre les candidats (ou présumés jusqu’à la publication officielle de la liste des candidats) qui s’appliquait dans la période précédente est remplacée au cours de cette période par la règle de l’égalité du temps de parole entre les candidats.

Election présidentielle 2022 : comprendre les règles du temps de parole dans les médias
  • 10 avril 2022 : premier tour de l’élection présidentielle

Les électeurs français sont convoqués le dimanche 10 avril. Le ministère de l’intérieur a néanmoins précisé que certains départements et collectivités d’outre-mer voteront le samedi (à la Guadeloupe, à la Martinique, en Guyane, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et en Polynésie française) pour tenir compte du décalage horaire.

Des résultats provisoires seront communiqués au cours de la soirée par les médias et les instituts de sondage, à partir de 20 heures, à la fermeture du dernier bureau de vote. Le ministère communique les résultats par commune au fil du dépouillement. La publication des résultats au Journal officiel indiquera la reprise de la campagne.

  • 24 avril 2022 : second tour de l’élection présidentielle

Le second tour du scrutin se tiendra le dimanche 24 avril, ou – comme pour le premier tour – la veille, dans certains territoires d’outre-mer.

Les estimations seront communiquées dans la soirée par les médias et les résultats partiels seront publiés au fil du dépouillement par le ministère de l’intérieur, avant une proclamation définitive.

  • 13 mai 2022 au plus tard : passation de pouvoirs

La prise de fonction du président nouvellement élu doit avoir lieu au plus tard le dernier jour du mandat du président sortant, soit le 13 mai. Le président du Conseil constitutionnel procédera alors à ce moment-là à la lecture solennelle des résultats.

  • 24 juin 2022 au plus tard : dépôt des comptes de campagne

Les comptes de campagne clôturés doivent être remis au Conseil constitutionnel, qui dispose de six mois pour en vérifier la validité et déterminer le montant à rembourser aux candidats. Il dépend des résultats obtenus par les candidats : 47,5 % du plafond de dépenses pour ceux qui ont obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés au premier tour et seulement 4,75 % de ce plafond pour les autres.

Romain Imbach

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Le Monde

Election présidentielle 2022 : dans le Sud-Est, la grande migration des éléphants de la droite

En moins de deux ans, les présidents du parti Les Républicains des grandes collectivités de PACA, Nice, Toulon et Marseille, ont rejoint le camp présidentiel et lancé une recomposition nationale.

Sur la scène, Renaud Muselier, Martine Vassal et Hubert Falco encadrent Gabriel Attal et Gérald Darmanin et entament à pleine voix La Marseillaise. Sans la présence du porte-parole du gouvernement, numéro un à l’applaudimètre, on pourrait presque s’imaginer revenu quelques années en arrière, dans le final enfiévré d’un meeting du parti Les Républicains (LR). Ce samedi 12 mars, c’est pourtant bien une réunion publique de soutien à la réélection d’Emmanuel Macron qui se tient au Dock des Suds, salle de spectacle de Marseille.

Le casting est symbolique. Voir ainsi le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), la présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence et le maire de Toulon, tous piliers historiques de l’UMP puis de LR, concrétise un bouleversement majeur. La migration d’une grande partie de la droite du Sud-Est vers le camp présidentiel et le soutien à Emmanuel Macron.

Christian Estrosi manque à l’appel, mais son absence n’est que fortuite. Le président de la Métropole Nice-Côte d’Azur est l’hôte, mercredi 23 mars, d’un grand meeting régional dans sa ville, en présence de l’ancien premier ministre Edouard Philippe et du ministre de la santé, Olivier Véran. A Marseille, il a dépêché son premier adjoint, Anthony Borré, nouveau responsable Horizons – le parti fondé par Edouard Philippe – en PACA, et son conseiller politique Pierre-Louis Cros.

Christian Estrosi rejoint Horizons, le parti de l’ancien premier ministre Edouard Philippe

« Le président a besoin de poids lourds électoraux derrière sa candidature. Ce soir, il a aligné tout le monde », savoure la conseillère régionale Sabrina Agresti-Roubache, amie personnelle du couple Macron et « go-between », comme elle se définit, « intermédiaire » entre l’Elysée et Marseille. En prise directe avec Jean-Marie Caillaud, le conseiller territoires d’Emmanuel Macron, c’est elle qui a décroché son téléphone pour convier les ex-ténors de LR au premier meeting de campagne dans les Bouches-du-Rhône. Cette productrice audiovisuelle a aussi orchestré le ralliement d’élus de second rang, comme celui du maire du 5e secteur de Marseille, Lionel Royer-Perreaut, démissionnaire de LR début février 2022.

Comment Emmanuel Macron veut assécher l’électorat de LR

Lente conversion

Les « marcheurs » de la première heure ont trouvé un surnom à ces transfuges : les « réfugiés politiques ». Face à ceux qui les combattaient il y a quelques mois encore, les députés de la majorité présidentielle, eux, affichent la « bienveillance » souhaitée par Emmanuel Macron. « La droite du Sud-Est a donné le “la” à la droite nationale. Les élus fréquentables sont déjà avec nous. Ne restent à LR que les ciottistes, qui, c’est écrit, finiront avec Zemmour », assure ainsi Mohamed Laqhila, député MoDem d’Aix-en-Provence.

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L'Humanité

Regain d’intérêt des Français pour la production agricole

Chronique

Après deux ans de pandémie sans rupture dans l’approvisionnement des magasins, les consommateurs français se disent sensibilisés sur le rôle important des paysans pour assurer notre souveraineté alimentaire. On peut penser que la nouvelle spéculation planétaire sur les céréales depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe va encore accroître cette sensibilité. Il restera à voir ce que seront les comportements d’achat en magasin.

Gérard Le Puill

Le récent Salon de l’Agriculture s’est tenu au moment où l’armée russe entrait en Ukraine. Cette invasion est intervenue, alors que nous vivions depuis deux ans avec la Covid 19. Ces deux années n’ont pas provoqué de rupture dans la chaîne alimentaire en France. Elles ont, parallèlement, favorisé une prise de conscience des consommateurs français sur des sujets comme la souveraineté alimentaire, mais aussi ce que l’on nomme l’agroécologie. Avant même la tenue du Salon, un sondage réalisé par « Opinionway » à la demande de l’association « Terre et Humanisme » avait été réalisé auprès de 1027 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus.

83 % des personnes interrogées considéraient que le métier d’agriculteur est insuffisamment valorisé aujourd’hui. 92 % de ces mêmes personnes souhaitaient que le modèle actuel d’agriculture conventionnel évolue et, concernant cette évolution, 91 % estimaient que l’agroécologie était la voie à suivre. Ils étaient encore 87 % à considérer l’agroécologie comme solution alternative au modèle actuel d’agriculture dit conventionnelle et au métier de paysan. Toutefois, quand on leur demandait de donner une définition de cette agroécologie, 73 % des personnes interrogées avouaient se sentir mal informées sur le sujet tandis que 17 % disaient savoir de quoi il s’agit.

Il est vrai que l’agroécologie met en pratique des méthodes qui ne peuvent être appréhendées qu’à partir d’un certain niveau de connaissance en agronomie. En font partie les semis mélangés de graminées et de légumineuses, car les légumineuses captent l’azote de l’air pour en faire un fertilisant gratuit. Ce qui permet aussi de faire pousser les graminées en les faisant bénéficier d’une fertilisation azotée sans apport de nitrate alors que la production industrielle de cet engrais chimique est gourmande en gaz.

Désormais retraité de l’agriculture, l’éleveur breton André Pochon avait mené ce combat en faveur des associations de graminées et de légumineuses à contre-courant des pratiques adoptées dans les années de 1970 à 2000 par ses collègues. Durant toutes ces années, les producteurs de lait en Bretagne cultivaient beaucoup de maïs destiné à l’ensilage pour nourrir les vaches. Cette pratique a grandement contribué à augmenter le taux de nitrates dans l’eau des rivières et à nourrir les algues vertes sur le littoral breton. D’autant plus que cette pollution s’ajoutait à celle des déjections des élevages de porcs et de volailles, très chargées en azote et utilisées comme fertilisants. Désormais, on voit de plus en plus de mélanges de trèfle et de ray-grass dans les pâturages bretons. On peut penser que la cherté actuelle des engrais azotés sera de nature à promouvoir les pratiques agroécologiques dans cette région comme ailleurs dans les prochaines années. Mais rien n’est gagné d’avance.

Ces mélanges de graminées et de légumineuses fonctionnent aussi pour produire du grain. Dans certaines fermes passées en agriculture biologique, donc sans utilisation d’engrais chimiques, la légumineuse qu’est le pois protéagineux capte aussi l’azote de l’air et permet à la graminée qu’est le blé de profiter de cet apport naturel en azote pour accroître le rendement. Les graines mûrissent au même moment, sont récoltées à la moissonneuse-batteuse et sont ensuite séparées dans une trieuse. Le blé servira à faire du pain bio et le pois protéagineux nourrira des poules pondeuses, des volailles de chair, ou des porcs et des vaches laitières dans des élevages en agriculture biologique.

Mais revenons à notre sondage. Il nous dit que 60 % des personnes interrogées disent qu’elles possèdent ou souhaitent cultiver un potager. Toutefois, cette enquête ne donne aucune précision sur la proportion de personnes possédant d’un potager. Chez les propriétaires d’un pavillon avec terrain, il suffit de regarder par-dessus la haie pour constater que les pelouses que l’on tond sont dix à vingt fois plus nombreuses que les potagers que l’on cultive dans nos différentes régions. Dans un pays qui compte quelque 16 millions de maisons individuelles, beaucoup de ménages pourraient capter plus de carbone et faire des économies sur leur budget alimentation en cultivant un potager en en plantant quelques arbres fruitiers, sans oublier de recueillir dans une citerne l’eau de pluie qui tombe sur le toit de la maison.

Ce sont aussi ces petits gestes qui réduiront le bilan carbone de notre assiette au quotidien en ce XXIe siècle marqué par une accélération du réchauffement climatique.

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L'Humanité

Tragédie sur les bords du Colorado

Chronique

Jean-Claude Lebrun

L’auteure s’est fait connaître en 2017 avec Transcolorado, primé par le très perspicace Festival du premier roman de Chambéry. On retrouve dans ce troisième livre le grand fleuve nord-américain, sorte d’horizon impassible de l’inégal affrontement qui mit aux prises, dans l’Utah, des descendants des tribus navajos et l’administration fédérale. L’histoire d’une expropriation et d’un exil dans la seconde moitié du XXe siècle, racontés par Hokee, née du viol d’une Amérindienne par un général blanc responsable du Bureau of Indian Affairs. En fait, victime d’une double spoliation : comme métisse, condamnée par les siens à vivre en marge ; comme membre d’une tribu, soumise à la violence étatique contre les populations dans les réserves. Une situation qui la désignait naturellement pour tenir le rôle de la narratrice et donner au récit son plein sens.

Une nouvelle fois, Catherine Gucher se poste à la jonction de l’intime et du collectif. Dans une première partie, son héroïne ostracisée par la tribu, le clan de l’Homme qui marche, vit isolée sur un surplomb rocheux, en position d’observatrice des uns et des autres en contrebas. Façon pour elle de scruter la diversité des comportements face aux autorités. C’est que, depuis quelque temps, d’inquiétantes explosions retentissent dans les parages. On a ouvert des mines à ciel ouvert, qui bientôt pollueront les eaux, détruiront l’habitat, apporteront chez les Navajos l’alcoolisme et la maladie. Face à la beauté hiératique de ces paysages ancestraux, ici superbement restituée, un peuple martyrisé descend aux enfers. Et devra finalement quitter ses montagnes, s’installer à la périphérie de la ville de Moab, où l’exploitation d’une autre mine a démarré. Non plus de houille mais d’uranium. Le tableau s’assombrit encore. Embarquée dans la même galère que les siens, la narratrice se rend maintenant utile dans le pauvre hôpital local. On essaie d’y soigner des maladies inconnues, on fait face à des malformations croissantes chez les nourrissons.

Le roman de Catherine Gucher, en même temps qu’il ­s’attache à la trajectoire personnelle de Hokee, faite d’abnégation et de don de soi, d’accès progressif au savoir et à la conscience sociale, raconte un véritable ethnocide pour le profit des compagnies et de l’État. Une fiction, aux allures d’acte d’accusation, portée par une figure de femme émouvante et combative. En décembre 2020, Joe Biden nommera une Amérindienne responsable des ressources naturelles et des réserves indiennes. Premier rai de lumière dans cette longue nuit.

Le Monde

Mobilisation des jeunes et des plus pauvres

Tribune. Les sondages laissent augurer une abstention élevée à la prochaine élection présidentielle. Aux dernières municipales, un électeur sur deux s’était abstenu ; deux sur trois lors des régionales. Six semaines avant le prochain scrutin, plus de la moitié des Français ignoraient sa date !

Face à ce désintérêt pour les élections, lourd de menace pour la démocratie, de nombreux pays se tournent aujourd’hui vers des solutions innovantes donnant aux citoyens de nouvelles capacités d’agir.

De quoi s’agit-il ? Alors que le président Macron annonce vouloir développer en France une participation citoyenne s’il est réélu, sans donner plus de détails, connaître les expériences déjà menées dans différents pays permet d’éclairer le champ des possibles. Nées au Brésil à la fin des années 1980, diffusées en Amérique du Sud dans les années 1990, ces méthodes sont en effet utilisées désormais dans des pays aussi divers que la Corée du Sud, le Canada, l’Allemagne, le Portugal…

Tout commence par des appels, lancés dans un territoire donné, sur des sujets qui peuvent concerner toutes sortes de domaines : la culture, la solidarité, les infrastructures… Les citoyens (individus ou groupes constitués) y répondent par des propositions.

Afin d’éliminer celles qui sont irréalistes sur le plan budgétaire ou technique, un premier tri est effectué par un collectif composé d’élus, de fonctionnaires et de citoyens. Les projets jugés recevables sont alors débattus par une assemblée ad hoc avant d’être soumis au vote des habitants. Les plus appréciés sont mis en œuvre.

La démocratie autrement. 1|6 : Le budget participatif

Ce type de démarches a des résultats intéressants. Des recherches ont montré qu’elles parviennent à mobiliser les jeunes et les personnes les plus pauvres, populations qui votent particulièrement peu. En faisant discuter les habitants de sujets qui les concernent directement, elle les implique davantage que l’élection d’un représentant.

La méthode aide aussi à lutter contre la corruption, car les citoyens, qui ont ainsi la possibilité de choisir entre différents investissements publics, s’impliquent ensuite dans le suivi des projets, et les contrôlent davantage.

Le risque des groupes de pression

En France, des expériences ont été lancées à petite échelle ces dernières années. Paris a des budgets participatifs depuis 2014, Grenoble depuis 2017, Bordeaux depuis 2019. De petites villes et des départements y recourent aussi, comme le Gers, qui consacre, depuis 2018, 3 % de son budget d’investissement à des projets proposés, choisis et contrôlés par les citoyens.

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Le Monde

Avis consultatif

Tribune. Mort de Robert Boulin, naufrage du Bugaled Breizh, affaire Bernard Borrel, disparition de Mehdi Ben Barka, assassinats de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, de RFI… Ces noms sont forcément connus. Autant de noms, autant d’affaires non élucidées qui butent sur l’obstacle du secret-défense, souvent opposé aux juges enquêteurs.

Notre Collectif « Secret défense-Un enjeu démocratique » regroupe dix-huit dossiers dont certaines pièces, considérées comme sensibles, demeurent inaccessibles. Pourquoi ? Parce que les institutions et les administrations françaises, au nom de la protection légitime des intérêts fondamentaux de l’Etat, opèrent des classifications massives et abusives.

Souvent, un juge n’obtiendra, en réponse à ses demandes, que des documents anodins, les autres étant soit caviardés – ainsi, sur un rapport de dix pages, une seule sera lisible ! – soit retenus sans explication.

Il va de soi que les intérêts vitaux de la nation doivent être protégés en maintenant secrètes certaines informations, mais il nous est insupportable que l’usage extensif et dévoyé du secret-défense bloque les enquêtes judiciaires et fasse de la victime un adversaire à combattre, voire à abattre.

Le secret-défense de plus en plus utilisé par les services de police judiciaire

Dans la procédure actuelle, les archives visées sont transmises à la Commission du secret de la défense nationale (CSDN) composée de cinq membres (trois choisis par le président de la République sur une liste de six membres du Conseil d’Etat, de la Cour de cassation ou de la Cour des comptes, et deux parlementaires respectivement désignés par le président de l’Assemblée nationale et celui du Sénat).

Or, l’avis de cette commission n’est que consultatif. Seule l’administration ayant classé initialement l’information décide, de manière discrétionnaire, de sa déclassification sans devoir motiver sa décision ni être l’objet d’un véritable contrôle juridictionnel. Le pouvoir politique, via ses administrations, est donc juge et partie.

Déni de justice

Le dévoiement actuel du secret-défense entretient de profondes injustices dans toutes les familles concernées : tant celles de personnalités politiques tels Robert Boulin, Thomas Sankara ou Mehdi Ben Barka, de fonctionnaires au service de l’Etat comme le magistrat Bernard Borrel à Djibouti, que celles de professionnels de l’information tels Ghislaine Dupont et Claude Verlon au Mali.

Ce terrible déni de justice frappe aussi les proches des citoyens soudain foudroyés par le hasard tels les passagers du vol Ajaccio-Nice en 1968, les habitants de la « Maison des têtes » à Toulon en 1989, les marins du Bugaled Breizh et d’autres encore. Or aucune des dix-huit affaires regroupées dans notre collectif ne met en danger l’intérêt vital de la nation. Le sentiment d’injustice n’en est que plus vif.

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L'Humanité

Familles : les mères seules à la peine

Chronique

Pierre Ivorra

En France, en 2020, selon l’Insee, près d’une famille sur quatre est monoparentale, c’est-à-dire avec un seul parent s’occupant d’un ou plusieurs enfants. Leur nombre grandit : elles ne représentaient que 20 % des familles en 2011. Cela illustre la crise du mariage et du couple dans une société elle-même en crise. Dans 85 % des cas, ces parents, qui vivent sans conjoint et avec des enfants, sont des femmes. Et ce sont ces dernières qui cumulent le plus les difficultés, qui sont accablées par le manque de moyens. 48 % de ces familles monoparentales ont un enfant, 35,5 % deux, 12 % trois et 4,9 % quatre ou plus. 45 % de ces femmes sont plus fréquemment en situation de pauvreté, contre 22 % pour les hommes. Elles sont aussi moins souvent propriétaires de leur logement, plus souvent locataires, notamment dans le parc social, sont moins souvent en emploi (67 %, contre 81 % pour les hommes), davantage au chômage (18 % contre 10 %). Moins, moins... À croire que notre société les condamne à une moindre humanité.

Pour ces familles monoparentales, femmes et hommes confondus, les pensions alimentaires représentent en moyenne 18 % de leurs ressources, davantage pour les femmes. Quand on sait qu’aujourd’hui encore entre 30 et 40 % de ces dus sont partiellement ou totalement impayés, on mesure l’ampleur des problèmes auxquels ces femmes sont confrontées. À quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le gouvernement a décidé qu’à partir du 1er mars 2022, la Caisse nationale des allocations familiales (CAF) et la Mutualité sociale agricole prélèveront automatiquement la somme due sur le compte du conjoint qui doit verser la pension alimentaire. Si le débiteur ne règle pas ce qu’il doit, la CAF versera une allocation minimale de 124 euros à l’autre parent par mois et par enfant, puis lancera les démarches pour aller récupérer les sommes dues. Mais, pour le moment, seules les nouvelles pensions alimentaires actées par un juge, dans le cadre d’un divorce avec enfants, sont concernées. Ce n’est qu’après le scrutin présidentiel, le 1er janvier 2023, que le dispositif sera élargi à tous les autres types de séparations et de divorces. On se demande cependant si avant ou après le vote, la CAF aura les moyens de jouer ce rôle.

Pour redresser la situation de ces femmes, une tout autre politique familiale doit être mise en œuvre, permettant d’accompagner les couples à la fois dans leur vie commune et lors de leur séparation, parallèlement à une action pour éradiquer la pauvreté, la précarité, le chômage. Forcément cette politique tournera le dos à celle de Macron.

Le Monde

S’engager pour le plaisir

Tribune. Dans le cadre de l’élection présidentielle de 2022, le Comité national olympique du sport français vient de dévoiler ses propositions. Concernant les pratiquants et les éducateurs, il fixe comme objectif « une France qui bouge » et réclame « de rendre accessible trente minutes d’activité physique et sportive par jour et pour tous », de « lutter contre la sédentarité des jeunes » et « de porter une politique ambitieuse en faveur du sport santé ».

Ces orientations marquent un changement du discours sur la politique sportive. Nous assistons, depuis les années 2000, à une transformation du rapport entre le phénomène sportif et ses usages politiques. Jusqu’alors envisagé comme un vecteur d’intégration des jeunes, il est aujourd’hui considéré comme un moyen privilégié de la santé publique. Le sport était au service de la citoyenneté. Il est désormais un facteur de promotion de la santé. Ce changement est lié à la situation de la France, très préoccupante en matière d’activité physique de la jeunesse.

« L’EPS assure un “service universel” pour la pratique physique et sportive des enfants de la République »

D’après une étude du Lancet de 2019, les jeunes Français (11-17 ans) sont parmi les moins actifs des pays occidentaux (au 22e rang sur 25), ce qui entraîne des effets négatifs, scientifiquement démontrés, sur leur santé. Seuls 13 % d’entre eux réalisent une heure d’activité physique quotidienne d’intensité modérée, conformément aux recommandations de l’OMS. Le rapport de la Cour des comptes (« La Santé des enfants », 2021) ou l’avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (2020) soulignent cette situation et son impact sur la santé.

La pratique sportive impose un effort répété et soutenu. Elle est reconnue comme la forme d’activité physique qui permet le mieux d’atteindre les recommandations pour la santé. C’est celle qui est la plus partagée chez les jeunes. Mais, si on envisage la pratique du sport comme un devoir à accomplir au nom d’une santé à recouvrer et non comme un droit à pratiquer lié au plaisir éprouvé, alors les propositions envisagées risquent de produire l’ennui, l’abandon ou l’évitement et non l’attrait, l’adhésion ou la persévérance. C’est le risque d’un sport sur ordonnance.

A ce propos, des travaux montrent que les jeunes qui exercent une activité physique et sportive pour seul motif de santé sont les plus à risque d’abandonner. A l’inverse, ceux qui s’engagent pour le plaisir sont les plus enclins à maintenir une participation de longue durée. Les conséquences positives d’une expérience sportive en matière de santé ne peuvent se substituer aux buts réels, concrets et agréablement vécus des pratiquants.

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L'Humanité

L’égalité ne relève pas du « miracle »

Chronique

Violaine de Filippis Abate

Avocate

Interrogé sur son bilan relatif à l’égalité femmes-hommes, Emmanuel Macron déclarait récemment qu’on ne changeait pas une société en cinq ans. Si l’argument tenait en 1974, lorsque Françoise Giroud, nommée au secrétariat d’État à la Condition féminine, déclarait : « Il n’y a pas de secrétariat d’État aux miracles », tel n’est plus le cas, un demi-siècle plus tard.

Grande cause du quinquennat, qui serait reconduite comme telle en cas de réélection. Cinq nouvelles années qui serviraient à quoi pour l’égalité, si ce n’est à voter encore des textes dont ni la rédaction formelle ni le contenu de fond ne se montrent à la hauteur du but affiché ? Le président se contente-t-il de survoler les textes proposés par son ministère et de l’en féliciter à la vue de leurs titres ? Une bonne « façade », et rien de plus, comme le soulignait encore récemment l’association Osez le féminisme !

Si la liste des mesurettes est longue, celle des mesures d’impact est courte. Prévoir des sanctions au caractère « éventuel » pour dissuader les entreprises qui ne respecteraient pas les quotas en matière d’égalité ? Se servir d’un index de notation dont les critères seraient à revoir en majorité ? Par ailleurs, les membres du corps médical et judiciaire ne sont toujours pas formés de façon satisfaisante aux violences physiques ­et/ou sexuelles. Les victimes sont expertisées par des experts médicaux et jugées par des magistrats qui n’y connaissent rien, ou presque.

L’égalité ne relève pas du « miracle » mais d’un vrai ministère de l’Égalité acharné et non guidé par un désir de faire carrière en politique. Aux vraies mesures, le placard et aux fausses, le joli papier cadeau. Ces points ne sont même pas abordés sur la page de LaREM : « Le programme d’Emmanuel Macron pour l’égalité entre les femmes et les hommes. » Pourtant, il est bien mentionné que la nécessité est désormais de changer les mentalités. On rappellera donc qu’on ne change pas 300 000 ans de patriarcat sans obstination et compétence acérée. Organiser des campagnes de sensibilisation ne suffit plus, il faut mettre en œuvre des dispositifs qui fonctionnent, et pas se contenter d’approximatifs et timides pas en avant.

La droite libérale, incarnée par Macron, a déjà démontré qu’elle était capable d’agir pour les droits des femmes (la loi Veil a été votée sous Giscard). Alors, puisque Manu ne va pas rentrer chez lui, j’ai envie de lui crier ce mot d’ordre modeste à la hauteur de nos espoirs même pas déçus car inexistants : eh, déconne pas, Manu ! Tu gonfles la taulière.

Le Monde

Dépression et anxiété

Tribune. A bien des égards, la pandémie a testé la résilience de notre système de santé, c’est-à-dire sa capacité à absorber plusieurs chocs sans compromettre durablement le bien-être des Français. Avec quels résultats ?

Les données récemment publiées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (« The impact of Covid-19 on health and health systems » – « l’impact du Covid-19 sur les systèmes sanitaires » –, OCDE) montrent que, si la France a consacré des moyens considérables pour faire face à ces chocs, certaines déficiences ont malgré tout été aggravées.

D’un côté, trois indicateurs suggèrent que le système français a plutôt bien répondu à la pandémie.

Tout d’abord, l’écart d’espérance de vie entre les Français et les Européens, historiquement favorable à la France (+ 1,7 année), est resté stable entre 2019 et 2020.

Ensuite, entre janvier 2020 et décembre 2021, la surmortalité en France a été 10 % plus basse que celle observée dans la moyenne des pays européens de l’OCDE.

Enfin, l’accès aux soins a été maintenu grâce notamment au recours massif aux téléconsultations pendant les confinements et à l’augmentation de la capacité en lits de réanimation.

De l’autre, la crise a contribué à fortement accroître – en France comme dans d’autres pays – la prévalence des problèmes de dépression et d’anxiété, qui a notamment doublé lors du premier confinement. Et la pandémie a accru l’importance de problèmes structurels : pénurie de travailleurs, difficultés de coordination et d’intégration des soins, manque de transparence sur la qualité des soins, désinformation, problèmes de formation continue des personnels de santé, etc.

Finalement, si la France n’a pas plus mal encaissé le choc que les autres pays de l’OCDE, la crise nous a appris au moins deux leçons.

Tout d’abord, faute de ressources humaines adaptées, nous sommes mal préparés à faire face à des pics de besoins de santé.

Ensuite, nos politiques de santé sont insuffisamment centrées sur les intérêts des personnes et ne privilégient pas assez la recherche de valeur des soins.

Loi « grand âge » : histoire d’une promesse non tenue

Sous l’impulsion de l’Union européenne, le gouvernement français a répondu à ces enjeux en 2021 par un programme d’investissement massif dans le système de santé. Le plan national de relance et de résilience consacre en effet 6 milliards d’euros pour moderniser les secteurs sanitaire et médico-social, et améliorer l’offre de soins en ville et à l’hôpital.

Ce plan nous permettra-t-il de mieux nous préparer aux chocs futurs ? Cette question est centrale car notre système de santé doit anticiper un nouveau choc, celui de la transition démographique. La crise a montré que le secteur du grand âge était mal préparé pour faire face à des pics de demande de soins. Or nous entrerons dès 2030 dans une période charnière, marquée par l’entrée aux âges « critiques » (75-85 ans) des « baby-boomeurs », c’est-à-dire aux âges auxquels les risques de perte d’autonomie – et les besoins associés – augmenteront fortement.

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Le Monde

A l’agenda jeudi 24 mars

Live animé par Brice Laemle et Marie Pouzadoux

Un direct quotidien. A dix-sept jours du premier tour de l’élection présidentielle et un peu plus de deux mois des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes… Retrouvez-nous du lundi au vendredi, à partir de 7 h 30, et les week-ends de grande actualité politique sur Lemonde.fr et sur l’application mobile du Monde.

Dans le poste. La candidate socialiste, Anne Hidalgo, a été interrogée dans l’émission « Les 4 Vérités », sur France 2 à 7 h 40, tandis que Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) a répondu aux questions de France Inter à 7 h 50. L’écologiste Yannick Jadot était l’invité de Franceinfo à partir de 8 h 30. Marine Le Pen, candidate d’extrême droite (Rassemblement national), sera au « 20 heures » de TF1.

Avenir du secondaire. Le SNES-FSU, syndicat d’enseignants du collège et du lycée, organise un grand oral sur l’avenir de leurs établissements, en fin de journée. Aucun candidat ne sera présent, mais plusieurs équipes de campagne ont envoyé un représentant : celles de Yannick Jadot, de Jean-Luc Mélenchon, de Fabien Roussel, d’Anne Hidalgo, de Nathalie Arthaud, de Philippe Poutou et d’Emmanuel Macron.

« Elysée 2022 ». L’émission de France 2 « Elysée 2022 » poursuit son programme en invitant quatre candidats à l’élection présidentielle, jeudi soir à partir de 20 h 20 : Valérie Pécresse, Fabien Roussel, Jean Lassalle et Nathalie Arthaud, avec un temps de parole différencié selon les candidats, dans le respect des règles d’équité renforcée édictées par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique.

Nos articles pour approfondir

Les essentiels de la campagne

Le Monde

Covid-19 : l’OMS juge la levée des mesures de restriction trop « brutale »

Le nombre de nouveaux cas en France ou encore en Allemagne a rebondi depuis le début du mois de mars, mais Hans Kluge, le directeur de l’OMS en Europe, reste « optimiste ».

Plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni, ont levé trop « brutalement » leurs mesures anti-Covid-19 et se retrouvent confrontés à une nette remontée des cas sous l’effet du sous-variant BA2, a déploré, mardi 22 mars, l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Lors d’une conférence de presse en Moldavie, le directeur de l’OMS en Europe, Hans Kluge, s’est dit « vigilant » sur la situation épidémique actuelle sur le continent, tout en affirmant rester « optimiste ».

Pour l’heure, le nombre de cas de Covid-19 est à la hausse dans 18 des 53 pays de la zone de l’OMS Europe, selon l’organisation sanitaire. « Les pays, où nous observons une hausse particulière, sont le Royaume-Uni, l’Irlande, la Grèce, Chypre, la France, l’Italie et l’Allemagne », a souligné M. Kluge. « Ces pays ont levé les restrictions brutalement de trop à pas assez », a estimé le responsable onusien.

Au Royaume-Uni, une résurgence préoccupante du Covid-19

« Le nombre d’hospitalisations ne baisse plus »

Selon les données de l’OMS, le nombre de nouveaux cas en Europe avait nettement chuté après un pic à la fin de janvier, mais il remonte depuis le début de mars. Au cours des sept derniers jours, plus de 5,1 millions de nouveaux cas et 12 496 décès ont été enregistrés dans la zone OMS Europe, portant le total de cas détectés depuis le début de la pandémie à près de 194,4 millions et le nombre de décès à plus de 1,92 million.

En France, le nombre moyen de personnes atteintes par le Covid-19, calculé sur une semaine, continue de progresser : la moyenne quotidienne s’établissait dimanche à environ 89 000 cas contre un peu plus de 65 200 une semaine plus tôt. Une remontée qui s’illustre aussi en milieu scolaire : 3 184 classes étaient fermées vendredi, contre 2 693 classes, une semaine avant.

Plus inquiétant, le nombre de nouvelles admissions à l’hôpital s’est stabilisé. « Depuis deux jours, le nombre d’hospitalisations ne baisse plus », a noté, lundi, le ministre de la santé, Olivier Véran, dans Le Parisien.

Covid-19 : plus de masque en entreprise, plus de protocole, un quasi-retour à la normale

Le Monde avec AFP

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L'Humanité

L’échec de la stratégie de Lisbonne

Chronique

Sylvestre Huet

Il y a vingt-deux ans, en mars 2000, les gouvernements de l’Union européenne tenaient réunion au Portugal. Ils y établirent la « stratégie de Lisbonne ». Peu modestes, grave défaut pour un responsable politique, ils affirmèrent l’ambition de construire « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ».

Parmi les moyens mobilisés au service de cet objectif imprudemment formulé, l’investissement dans la recherche était central. Une économie de la « connaissance » ne pouvant guère surgir de l’ignorance que la recherche scientifique doit faire reculer, en découlait logiquement l’idée d’augmenter l’effort public et privé.

D’où le but fixé aux gouvernements de l’Union européenne : atteindre collectivement « 3 % du produit intérieur brut consacré à la recherche et au développement ». Ce but collectif supposant que les pays les plus avancés – Allemagne, France, Royaume-Uni, Pays-Bas ou Suède – aillent au-delà pour compenser les résultats anticipés moins bons de l’Europe centrale et du Sud.

La France en était alors à 2,09 % de son PIB, en diminution puisqu’elle atteignait 2,32 % en 1993. Où en sommes-nous ? À 2,19 % en 2019 (le chiffre de 2020, augmenté en raison de la récession économique due au Covid, est sans intérêt). Dont moins de 0,8 % pour les laboratoires publics. Quant à la recherche privée, elle progresse insuffisamment malgré l’une des plus grosses niches fiscales : le crédit d’impôt recherche, d’environ 6 milliards d’euros par an, dont 4 milliards croqués par les grandes entreprises, sans résultats. Difficile d’échouer aussi lamentablement.

Emmanuel Macron n’a pas fait mieux que Nicolas Sarkozy et François Hollande. Le président-candidat fait d’ailleurs comme ses deux prédécesseurs : promettre que son deuxième mandat sera celui d’un investissement plus fort dans la recherche. Comme il vient de faire voter une loi pluriannuelle qui ne le permet pas, en douter est prudent.

Les citoyens soucieux de voir leur pays relever le défi de « l’économie de la connaissance » noteront que Fabien Roussel propose l’embauche de milliers de chercheurs, d’universitaires et d’ingénieurs pour les laboratoires publics, les pôles publics proposés pour l’énergie ou les médicaments permettant à l’État de fixer des objectifs sociaux et environnementaux à une recherche industrielle plus forte.

la chronique scientifique de sylvestre huet
Le Monde

Guerre en Ukraine : le grand retour de l’armée américaine en Europe

Le seuil symbolique de 100 000 soldats prépositionnés a été franchi ces dernières semaines.

C’est l’une des conséquences majeures de la guerre en Ukraine, passée relativement au second plan jusqu’à présent, le signe d’un changement de pied stratégique aussi brusque qu’inattendu de la part de la première puissance militaire mondiale. Le renforcement, ces dernières semaines, de la présence militaire des Etats-Unis en Europe, avec le seuil symbolique de 100 000 hommes prépositionnés franchi, devait être particulièrement mis en avant lors du sommet de l’OTAN, jeudi 24 mars, à Bruxelles, en présence de Joe Biden. Un sommet qui s’inscrit dans un marathon diplomatique, le président américain étant attendu le même jour à une réunion du G7 et de l’Union européenne, puis en Pologne, vendredi.

Alors que depuis de nombreuses années les Etats-Unis étaient engagés dans un discret retrait de leurs forces sur le Vieux Continent afin de les redéployer en Indo-Pacifique, face à la montée de l’expansionnisme économique et militaire chinois, avec l’escalade des tensions entre Kiev et Moscou, entre janvier et mars, environ 20 000 soldats américains ont été renvoyés sur le sol européen. Soit une augmentation de 25 % en quelques semaines, qui ramène la présence militaire des Etats-Unis en Europe à un niveau que cette dernière n’avait plus connu depuis plus de quinze ans, et qui représente environ le tiers de sa présence à la sortie de la guerre froide.

Entre l’OTAN et l’UE, une relation compliquée à construire sur fond de guerre en Ukraine

Sur le strict plan comptable, le Pentagone a toujours eu un nombre élevé de soldats en Europe, en particulier en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Belgique et en Pologne. Les bases étatsuniennes s’étendent de la Bulgarie au Groenland, de la Grèce à la Finlande. Avant la guerre en Ukraine, l’armée américaine, qui est une armée de masse (1,4 million de soldats d’active), avait ainsi quelque 67 000 soldats positionnés de manière permanente en ces divers endroits – chiffre auquel s’ajoutaient 13 000 hommes d’unités en rotation complémentaires.

« Marée remontante »

Mais en à peine trois mois, ces effectifs ont retrouvé leur niveau de 2005, date à laquelle les Etats-Unis étaient engagés à la fois en Afghanistan et en Irak. Leur répartition exacte est volontairement laissée relativement floue par le Pentagone. Il apparaît néanmoins que l’essentiel des renforts arrivés depuis janvier est allé en Pologne, où plus de 10 000 soldats américains sont désormais officiellement déployés (soit une hausse de plus de 7 000). Environ 2 500 militaires sont aussi désormais répartis entre la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie, tandis que quelque 1 500 hommes sont maintenant positionnés en Slovaquie, 350 en Bulgarie et 200 en Hongrie.

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Le Monde

A Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, un orphelinat pour les enfants ayant fui les zones de combat

Thomas d'Istria (Lviv (Ukraine), envoyé spécial))

Publié aujourd’hui à 11h34, mis à jour à 12h24

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ReportageUn établissement accueille les pensionnaires, âgés de 3 à 17 ans, qui ont quitté les zones de combat ou ont perdu leurs parents depuis le début de l’invasion russe.

Les enfants de l’orphelinat patientent dans l’abri souterrain. Certains jouent et se font des passes avec des ballons de football. D’autres, assis à même le sol ou sur des matelas usés, portent des regards tristes sur les murs défoncés. L’air de la cave est poisseux, humide, il sent le renfermé. Les plus âgés traînent dans l’escalier qui mène à l’extérieur et scrutent leur téléphone, l’air habitué.

Les sirènes d’alerte antibombardement ont résonné une énième fois dans les rues de Lviv lundi 21 mars. Quelques jours plus tôt, une frappe aérienne a touché la grande ville refuge de l’ouest de l’Ukraine et détruit une usine de fabrication d’avions. Svetlana Gavriliuk, la directrice de l’orphelinat, craint un bombardement sur l’établissement, qui accueille une trentaine d’enfants réfugiés des régions touchées par la guerre. Celle-ci redoute également une attaque « depuis la Biélorussie », située à plus de 250 kilomètres au nord, et dont le territoire sert de base arrière aux forces russes.

La guerre déclenchée le 24 février par le président russe, Vladimir Poutine, a déjà fait 10 millions de déplacés à travers le pays, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Parmi eux, des enfants, des orphelins, séparés de leurs parents par les services sociaux ou par la guerre. D’après le HCR, 100 000 jeunes Ukrainiens, dont la moitié sont handicapés, vivent dans des institutions ou des internats.

Guerre en Ukraine : les Roms « derniers des derniers parmi les réfugiés » à Oujhorod, à la frontière slovaque

Comme de nombreux autres lieux dans les villes à l’ouest de l’Ukraine, l’orphelinat de Svetlana Gavriliuk sert d’espace de refuge pour ces enfants fuyant les combats, ou d’étape vers une organisation d’accueil basée à l’étranger. « Il y a une rotation constante, explique la directrice. Nous avons des enfants qui arrivent et d’autres qui partent. »

« Des enfants arrivent ici par eux-mêmes »

Dans le jardin en partie recouvert d’une aire de jeu, elle décrit les arrivées continues. « Ceux-là viennent de l’est de l’Ukraine, dit-elle en désignant l’abri où se cachent des pensionnaires âgés de 3 à 17 ans. Des orphelinats du pays les ont évacués et les ont ramenés ici, dans des convois humanitaires. » « Nous avons des parents qui mettent leurs enfants dans des trains et nous appellent pour que nous allions les récupérer à la gare, poursuit la femme, les yeux embués. Je crois que ces gens le font parce qu’ils partent se battre, je ne sais pas. Nous avons aussi des enfants qui arrivent ici par eux-mêmes… »

Alors qu’une deuxième sirène, annonçant la fin de l’alerte, retentit, les jeunes sortent de l’abri et retournent à leurs activités. Certains jouent sur les sacs de sable disposés le long du bâtiment et de l’accès à la cave. Les groupes se reforment.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : le front au nord-ouest de Kiev sous un déluge de feu

Les contre-offensives ukrainiennes se poursuivent à mesure que l’armée russe se rapproche de la capitale.

Les salves de tirs d’artillerie sont si intenses, à certains moments, qu’on ne les distingue plus les unes des autres. Le bruit ressemble à un grondement continu, et il devient difficile de discerner les explosions. Un déluge de feu s’abat sur les combattants de la première ligne. Des nuages de fumée noire obscurcissent l’horizon. Les fronts du nord-ouest de Kiev se sont de nouveau embrasés, ces derniers jours, et la capitale ukrainienne a, pour la première fois, mercredi 23 mars, été frappée par l’artillerie russe – les bombardements étant jusqu’à présent dus à des raids aériens et des tirs de missiles.

Guerre en Ukraine en direct : « Il y a la volonté de terroriser, de faire fuir, et de démoraliser la population civile ukrainienne »

Au dernier checkpoint avant la ligne de front d’Irpin – fermée à la presse depuis la mort de trois journalistes dans le secteur –, les soldats ukrainiens fument tranquillement des cigarettes. Les ambulanciers et les volontaires civils ont, pour leur part, prudemment quitté le carrefour, très exposé, à l’orée de la forêt, et se sont mis à l’abri entre deux bâtiments. L’artillerie ukrainienne, située légèrement à l’arrière, participe aux combats : obus et roquettes sifflent au-dessus des têtes et s’envolent vers les positions russes.

L’armée ukrainienne affirme être en train de mener des opérations de contre-offensive aux portes de Kiev. Deux informations semblent converger dans ce sens. Premièrement, sur le front est, les forces russes qui avaient atteint les abords de Brovary ont été repoussées. Deuxièmement, sur le front ouest, la ville de Makariv, près de la route de Jytomyr, a été reconquise. Concernant les bourgades d’Irpin, de Boutcha et d’Hostomel, aux abords immédiats du nord-ouest de Kiev, la situation reste en revanche confuse. Des annonces de diverses sources ukrainiennes non officielles, selon lesquelles les forces russes y seraient encerclées, ne sont aucunement confirmées, rien n’indiquant qu’elles aient été coupées de leurs arrières au nord.

Soixante-treize morts et 297 blessés

A Kiev, l’approche de l’armée russe se fait même davantage sentir qu’auparavant. Car, outre que des missiles s’abattent désormais régulièrement dans les districts du nord et de l’ouest de la ville, l’artillerie russe a frappé mercredi le quartier Nyvky (à environ 10 kilomètres du front). Des immeubles ont été grêlés d’éclats et des vitres de commerces brisées. Des traces d’obus de mortier étaient visibles sur l’asphalte des rues environnantes. Cette salve d’artillerie a blessé quatre personnes, selon la mairie de Kiev. Le district Chevtchenko a également été touché mercredi par des tirs de roquettes. Le bilan officiel de civils touchés dans la capitale ukrainienne est désormais de 73 morts et 297 blessés.

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L'Humanité

Face à la guerre en Ukraine que disent les candidats

Actu

À droite comme à gauche, les solutions divergent face à la crise géopolitique, confortant la position du président sortant.

Lola RuscioAurélien Soucheyre

L’invasion russe en Ukraine bouleverse une campagne présidentielle déjà ankylosée par le Covid. Du jour au lendemain, la course à l’Élysée a cédé la place à une tout autre séquence politique. Les bombes sur Kiev ont poussé les candidats à réorienter leur campagne, avec un objectif : montrer leur esprit de responsabilité.

Mais, comme souvent en situation de crise, c’est surtout le président sortant qui tire son épingle du jeu. Archi-favori dans les sondages, où il gravite autour de 30 % au premier tour, Emmanuel Macron a creusé l’écart avec ses principaux adversaires et est donné vainqueur au second tour dans tous les cas de figure. Le chef de l’État paraît survoler la campagne, se permettant de refuser le débat, tandis que ses adversaires consacrent une partie de leur énergie à s’écharper entre eux.

Anne Hidalgo et Yannick Jadot ont profité de la crise géopolitique pour constituer un front anti-Mélenchon. Autre point d’achoppement : la livraison de matériel militaire à l’armée ukrainienne. La candidate du PS et son homologue d’EELV y sont favorables, quand le communiste Fabien Roussel et l’insoumis Jean-Luc Mélenchon s’y opposent fermement. En ces temps confus, à l’approche du premier tour, l’Humanité décrypte les positions des principaux candidats.

Fabien Roussel (PCF)

« La France a une voix originale à porter pour affirmer que la solution n’est pas militaire », estime Fabien Roussel. Le candidat du PCF souhaite que tout soit « mis en œuvre pour, d’un côté, apporter la solidarité au peuple ukrainien et, de l’autre, obtenir un cessez-le-feu le plus rapidement possible et empêcher l’embrasement du conflit ». Quitte à « durcir les sanctions politiques, diplomatiques et économiques » déjà prises, afin « d’isoler Poutine pour le forcer à venir s’asseoir à la table des négociations ». Le communiste, qui prône une sortie de la France de l’Otan et une dissolution de cette organisation, souhaite construire une Europe de la paix « garantissant la sécurité collective de tous sur le continent » en bâtissant « une nouvelle alliance » entre pays, selon les principes à « actualiser » du traité de Paris de 1990. L’enjeu ? Éviter une augmentation des dépenses militaires qui « rendrait cette poudrière encore plus forte ». Favorable à un large accueil de réfugiés, le candidat veut aussi bloquer les prix des matières premières, baisser les taxes sur l’énergie et assurer la « souveraineté énergétique, alimentaire, sanitaire et industrielle » de la France pour que le peuple ne paie pas la note de cette guerre.

Jean-Luc Mélenchon (FI)

Opposé à la guerre en Ukraine, partisan de la paix et de l’indépendance des peuples, le candidat insoumis défend un cessez-le-feu, l’exigence de la sortie de l’armée russe du territoire ukrainien, ainsi que la tenue d’une conférence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Il s’est distingué de ses concurrents à l’Élysée en estimant qu’imposer des sanctions à la Russie serait inefficace pour obtenir une issue pacifique au conflit et a pointé le risque qu’elles pèsent sur le pouvoir d’achat des Français. Jean-Luc Mélechon, qui revendique une diplomatie du « non-alignement », prône dans son livret programmatique consacré à l’Europe une sortie progressive de l’Otan, perçue comme un « outil d’inféodation aux États-Unis d’Amérique ». La première étape consisterait à quitter le commandement intégré de l’Alliance, puis l’organisation elle-même. Il souhaite lancer, à moyen terme, l’ouverture d’une conférence sur les frontières européennes, avec des objectifs clairs : « Promouvoir la paix et la coopération transfrontalière. »

Anne Hidalgo (PS)

La socialiste s’est démarquée à gauche en demandant un embargo sur le pétrole et le gaz russes. Face à la hausse des prix, Anne Hidalgo propose une baisse de la « TVA sur l’essence à 5,5 % » et le « plafonnement des prix à la pompe hors taxes ». Elle souhaite que l’Europe « sorte rapidement des énergies fossiles en augmentant les énergies renouvelables ». La candidate plaide aussi pour « l’interruption immédiate du système Swift de transactions financières entre la Russie et le reste du monde », estimant que« toutes les sanctions économiques et financières possibles doivent être prises ». Elle soutient également la livraison par la France de matériel militaire à l’armée ukrainienne. Enfin, la maire PS de Paris a annoncé le déblocage d’une aide de 1 million d’euros « pour les associations, ONG et acteurs de terrain qui organisent la collecte et l’acheminement de produits de première nécessité en Ukraine ou dans les pays frontaliers, et préparent l’accueil des réfugiés ukrainiens » dans la capitale.

Yannick Jadot (EELV)

Le candidat EELV est de ceux capables de déclarer que « les discours de paix sont des discours d’abandon des Ukrainiens », tout en affirmant que « l’écologie, c’est à la fois la paix, le climat et le pouvoir d’achat ». La paix, car c’est le « seul moyen de pression » sur Poutine, passe à ses yeux par « arrêter d’importer du gaz et du pétrole russes ». Le climat, car pour pallier les manques il faudra réaliser une transition vers les énergies durables. Et le pouvoir d’achat, car sur le long terme, cela permettra un contrôle des prix. Sur le front de la diplomatie et des alliances, Yannick Jadot souhaite que la France reste dans l’Otan, et participe à la construction d’une « Europe de la défense », avec la constitution d’une force militaire commune et « l’harmonisation des équipements des armées », en donnant la « priorité » aux fournisseurs européens. L’écologiste précise que, selon lui, « l’Ukraine ne doit pas intégrer l’Otan, ni l’Union européenne, mais doit être une démocratie ». Favorable aux sanctions économiques contre la Russie et aux livraisons d’armes à l’Ukraine, il souhaite « étendre le régime de sanctions à la Biélorussie, qui est devenu un pays belligérant ».

Emmanuel Macron (LaREM)

En tant que chef des armées, Emmanuel Macron a demandé un cessez-le-feu, s’est dit favorable aux sanctions contre la Russie et a engagé la livraison d’armes de Paris à Kiev. En réponse à l’agression russe en Ukraine, qui marque selon lui « le retour brutal du tragique dans l’histoire », le président-candidat axe également sa campagne autour de deux piliers : « Souveraineté » et « indépendance ». Il pousse en faveur d’une plus grande « autonomie stratégique » de l’Union européenne et promet que la France respectera ses engagements vis-à-vis de l’Otan en dépensant 2 % de son produit intérieur brut pour sa force militaire. Le premier objectif, lit-on dans son programme, sera la « modernisation » des armées, ce qui passerait par la livraison « de plus de 60 chasseurs Rafale supplémentaires », de « 5 nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque » et de « 1 250 nouveaux véhicules blindés polyvalents ». Il compte bien s’appuyer sur le conflit en Ukraine pour promouvoir « l’Europe de la défense », en lien avec l’Otan.

Valérie Pécresse (LR)

La candidate LR s’est distinguée en affirmant que la France doit être « au rendez-vous de sa tradition humaniste du droit d’asile », tout en indiquant « préférer » un accueil des Ukrainiens « dans les pays limitrophes pour qu’ils puissent rentrer chez eux le plus rapidement possible ». Celle qui a constitué son propre « cabinet de défense » de campagne (composé de Michel Barnier, Michèle Alliot-Marie et Gérard Longuet, entre autres), souhaite « durcir les sanctions » contre la Russie et « avancer sur l’Europe de la défense » en lien avec l’Otan, qu’elle qualifie de « pilier majeur de l’équilibre et de la sécurité » du continent. Valérie Pécresse se dit à ce sujet défavorable à une entrée de l’Ukraine dans l’Alliance atlantique. Concernant les hausses de prix en France, elle invite à baisser les taxes, s’oppose à un embargo « total » sur le gaz et le pétrole russes, et défend à terme une « indépendance énergétique de l’Europe ». Elle propose enfin un « bouclier pour protéger les agriculteurs des conséquences de la crise ».

Marine Le Pen (RN)

La candidate du RN, admiratrice de Poutine de longue date, a fini par déclarer que le dirigeant russe n’est « plus le Poutine » dont elle avait sollicité le soutien en 2017. Des tracts édités en début d’année dans lesquels on la voit serrer la main de l’agresseur de l’Ukraine ont même été envoyés au pilon. Une telle proximité fait désormais tache. Marine Le Pen a pourtant reçu, en 2014 et 2020, le soutien financier de la Russie et a souvent dit son accord avec le projet nationaliste et idéologique du Kremlin. Celle qui dit n’avoir « pas d’admiration particulière » pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky estime que c’est la « volonté d’intégrer l’Ukraine dans l’Otan qui crée une forme d’inquiétude de la part de la Russie », tout en ajoutant que « la décision de Vladimir Poutine est un acte éminemment regrettable ». Elle appelle à retrouver le chemin « du dialogue et de la paix », et s’oppose à des « sanctions économiques qui ne sont pas efficaces ». Elle se dit aussi « très réservée » sur les livraisons d’armes à Kiev. Sur le plan économique, elle défend enfin un « quoi qu’il en coûte » pour le monde agricole. Plusieurs cadres RN continuent de revendiquer leurs liens avec Moscou.

Éric Zemmour (Reconquête)

Depuis longtemps admiratif de l’autocrate Vladimir Poutine, Éric Zemmour a condamné l’invasion en Ukraine, mais peine à masquer son penchant pour la guerre. L’armée est bien au cœur de son projet nationaliste : il promet de porter à 70 milliards d’euros le budget de la défense dès 2030. Le candidat d’extrême droite plaide pour l’arrêt de l’extension de l’Otan à l’Est, en contrepartie d’un cessez-le-feu et du retrait de l’armée russe « des zones séparatistes ». Il se prononce également pour « quitter le commandement militaire intégré de l’Otan », s’éloignant ainsi des positions ultra-atlantistes du Front national de Jean-Marie Le Pen. « Nous ne serons les obligés de personne, ni des Américains, ni de l’Otan, ni des Russes, ni des Chinois, ni de l’Europe », a-t-il déclaré, prenant soin d’ajouter « ni même de l’ONU ». Celui qui hurle au « grand remplacement » refuse aussi d’accueillir sur le sol français les réfugiés ukrainiens. Il préfère que la Pologne s’en occupe, parce qu’ « ils pourront plus facilement rentrer chez eux quand la guerre sera finie »(sic).

Guerre en UkrainePrésidentielle 2022 Guerre en UkrainePrésidentielle 2022
Le Monde

Guerre en Ukraine : les Roms « derniers des derniers parmi les réfugiés » à Oujhorod, à la frontière slovaque

Florence Aubenas (Oujhorod (Ukraine), envoyée spéciale)

Publié aujourd’hui à 11h46, mis à jour à 12h28

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ReportageLa ville de l’ouest de l’Ukraine, qui rassemble la plus grande communauté rom du pays, accueille désormais ceux ayant dû fuir l’avancée des forces russes.

Comme les autres, Ivan a pris sa place dans la file d’attente au centre d’aide d’Oujhorod, une ville de l’ouest de l’Ukraine, à la frontière slovaque. En un mois de guerre et des millions de réfugiés, la scène est devenue désespérément connue : des vivres et des vêtements sont alignés sous une tente blanche, où chacun se sert selon ses besoins. Parfois, il y a des nappes en dentelle. Vous voulez aussi du thé chaud ? Du café ? L’immense solidarité des Ukrainiens a bouleversé le monde.

Ça y est, Ivan s’avance à son tour. Un volontaire l’arrête. Il ne doit toucher à rien. Se mettre de côté. Attendre. Quelqu’un va s’occuper de lui. On lui demande : « Est-ce que vous êtes propre ? » Puis on finit par lui glisser un paquet de biscuits en le poussant dehors. Ivan détale en le pressant contre lui, tout en glorifiant Dieu pour cette journée bénéfique. Cette fois, il n’est pas ressorti sans rien. Ivan est rom, le nom revendiqué par les Tziganes en Ukraine. « Parmi les réfugiés, ils sont les derniers des derniers », constate Serhii Cicak, 35 ans, juriste et rom lui-même. En quelques jours, 2 000 d’entre eux ont débarqué à Oujhorod.

Le pasteur Nikolaï, évangéliste respecté à Kharkiv, a hésité longtemps avant de quitter la deuxième ville du pays, l’une des plus touchées, dans l’Est. « On ne savait pas ce qui nous attendait. » Mais poussées par la faim et les bombardements, sept familles forment finalement un maigre convoi, dont le pasteur prend la tête. La fuite dure dix jours à travers le pays, sans direction précise, courant « d’un trou à l’autre », ainsi que le pasteur désigne les abris. Arrivé dans l’Ouest, le convoi veut poser bagage. « Chaque village nous disait : tout est réservé. Et il nous renvoyait ailleurs, une partie de ping-pong », se souvient Oxana, vendeuse au marché et elle aussi du voyage.

A Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, un orphelinat pour les enfants ayant fui les zones de combat

A Oujhorod, 120 000 habitants et une économie plutôt prospère, on les a vus arriver par petits groupes éclatés, familles en morceaux, voitures bondées, partis d’Odessa, de Kharkiv ou de Donetsk. « Les réfugiés que nous accueillons ont des contacts, une stratégie, ils essaient au moins de calculer où aller. Les Roms non. Ce sont les seuls à n’avoir aucun plan », raconte Vitaliy Glagola, élu municipal chargé des volontaires. Ils se retrouvent là sans pouvoir expliquer ni pourquoi ni comment. Ils y sont, voilà tout, comme si l’histoire les y avait conduits à leur insu : ici, dans le massif des Carpates, s’étaient déjà réfugiés des Roms pendant la seconde guerre mondiale pour échapper aux camps de concentration nazis. Presque tous l’ignoraient. « Mais les montagnes ont des yeux, elles nous protègent, on le sent », avance un jeune homme.

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Le Monde

Volodymyr Zelensky : son tour du monde virtuel

A chaque pays, son discours. Devant les parlementaires français, le président ukrainien a évoqué, mercredi, la devise de la République et Jean-Paul Belmondo, avant d’appeler les entreprises françaises à « quitter le marché russe ».

L’exercice est devenu rituel, presque mécanique. Chaque jour ou presque, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, prend la parole en visioconférence devant des parlementaires étrangers pour entretenir la mobilisation de la communauté internationale autour de l’Ukraine, pilonnée par l’armée russe depuis le début de l’offensive, le 24 février. A chaque fois, il apparaît dans ce qui est devenu son costume de guerre – tee-shirt kaki et barbe de trois jours –, puis il adapte son discours à l’auditoire.

Après les Etats-Unis, le Japon, le Canada, la Suisse, Israël, l’Italie et l’Union européenne, c’était au tour de la France, mercredi 23 mars. Face aux parlementaires français, M. Zelensky a fait appel à la devise nationale, « Liberté, Egalité, Fraternité ». « Nous attendons de la France, de votre leadership, que vous puissiez faire en sorte que la Russie cherche la paix pour mettre fin à cette guerre contre la liberté, l’égalité et la fraternité, contre tout ce qui a rendu l’Europe unie, libre et diverse », a déclaré le président.

Volodymyr Zelensky au Parlement canadien : « Je voudrais que vous ressentiez ce que nous ressentons »

Pour l’occasion, il fut aussi question des « ruines de Verdun », comparées aux photos du martyre de Marioupol. Le chef de l’Etat ukrainien a également évoqué les négociations menées pendant huit ans par l’Allemagne et la France face à la Russie dans le cadre du « format Normandie », pour tenter de parvenir à la paix dans le Donbass. « Tous ces efforts ont été écrasés par l’artillerie russe », s’est-il désolé.

La présence des entreprises françaises en Russie

« Demain, cela fera un mois que l’Ukraine se bat héroïquement contre la Russie. On a besoin de plus d’aide pour que la liberté ne perde pas », a-t-il poursuivi, appelant les entreprises françaises, en particulier Leroy-Merlin, Auchan et Renault, à « quitter le marché russe ». « Les principes valent plus que les profits », a-t-il insisté. L’enseigne de bricolage Leroy-Merlin est très implantée en Russie, son deuxième marché derrière la France, avec 36 000 salariés travaillant dans 107 hypermarchés répartis dans 62 villes. Auchan est, lui aussi, emblématique de la grande distribution en Russie, où il exploite 231 magasins, pour un chiffre d’affaires de 3,2 milliards d’euros, soit plus de 10 % de son activité globale.

Guerre en Ukraine : Renault, sous pression, suspend son activité en Russie

Le président Zelensky a conclu en invoquant une autre figure nationale, plus inattendue : « Personne ne doit plus risquer sa vie en Ukraine, nous ne devons plus nous dire adieu sous les bombes, mais quand l’heure vient, nous devons pouvoir nous dire au revoir comme la France a pu le dire à Belmondo. » L’acteur français, mort en septembre 2021, est très populaire en ex-URSS.

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L'Humanité

Présidentielle. Fabien Roussel lance la mobilisation pour la « dernière étape »

Actu

En meeting à Nantes, devant une salle comble, le candidat PCF a appelé ses soutiens à organiser tous les soirs, à 18 heures, des « Apé’Roussel » pour convaincre les indécis et les abstentionnistes.

Clotilde Mathieu

On s’amasse dans le hall de la Cité des congrès devant l’écran installé pour la soirée. à Nantes, ce lundi soir, la salle prévue pour le meeting de Fabien Roussel ne peut pas accueillir les quelque 1 500 participants, certains encore indécis, venus des quatre coins des Pays de la Loire ou de Bretagne. Aux militants communistes des premières heures se mêlent désormais ceux qui ont été séduits par le candidat des « jours heureux ». Romain est de ceux-là, il a fait le déplacement depuis le Finistère. « J’étais dégoûté et puis je l’ai entendu sur France Inter, depuis je ne le quitte plus », raconte le jeune étudiant.

D’autres sont curieux, comme Benjamin, venu avec son père Sami, qui salue un candidat « du quotidien », « proche de la réalité », « clair, franc et qui rend heureux ». Ces deux Nantais se laissent encore un peu de temps pour réfléchir à un vote qui sera celui des idées, mais aussi de « la reconstruction de la gauche » dans laquelle « les communistes et Fabien Roussel pourraient peser », estime le plus jeune, qui hésite avec la candidature insoumise.

La  « majorité des propositions » séduisent l'ancienne électrice PS

Le bulletin communiste tente aussi des électeurs socialistes, nombreux dans cette ville administrée par Johanna Rolland, la directrice de campagne d’Anne Hidalgo. C’est le cas de Marie, qui ne souhaite plus voter PS. Déjà en 2017, déçue par François Hollande, elle avait choisi de soutenir Jean-Luc Mélenchon. Mais, juge-t-elle, « pendant le quinquennat de Macron, il n’a servi à rien. Il a juste pété des câbles ». Alexandrine, électrice de Benoît Hamon en 2017, s’est, elle, laissée convaincre de venir au meeting par un ami communiste. Si elle tique sur le nucléaire, la « majorité des propositions » énoncées, notamment les plus sociales, la séduisent. à leurs côtés se trouvent aussi des personnalités politiques qui soutiennent désormais Fabien Roussel, dont Fabienne Padovani, conseillère départementale PS, ou encore Liêm Hoang-Ngoc, ex-soutien du candidat FI et membre de la Nouvelle Gauche socialiste. « Cette candidature, c’est aussi celle qui nous permet de faire voter les classes populaires. C’est en cela qu’elle est utile », affirme l’ancien député européen.

« les jours heureux, ça donne de l’oxygène »

« C’est comme ça les jours heureux, ça grandit », lance Fabien Roussel, sourire aux lèvres, à son arrivée dans une salle chauffée à blanc, après le passage de la fanfare des Juju. « Parler des jours heureux, ça donne de l’oxygène, face à ceux qui vous vendent de la haine en barre tous les jours, les Le Pen, les Zemmour », poursuit-il. Sans compter que « ça change aussi de ceux qui vous vendent du sang, de la sueur et des larmes. Les Macron et Pécresse, qui se battent tous les deux pour savoir qui va toucher les droits d’auteur sur leur programme », tacle le député du Nord. Une présentation de « cinq heures pour cinq ans de punitions », fustige-t-il encore à propos du président sortant avant de pointer la « copie blanche » de celui-ci sur le pouvoir d’achat, alors qu’il s’agit de la « principale préoccupation des Français », et de dérouler ses propres propositions.

Présidentielle. Pour Fabien Roussel, le pouvoir d’achat est l'urgence absolue

Après avoir détaillé comment il compte stopper la finance, arrêter les voyous en col blanc, et lancé une ode aux agents des services publics, Fabien Roussel choisit Nantes pour déclarer « l’urgence culturelle ». Une ville où, l’an dernier, les intermittents du spectacle ont occupé l’Opéra durant cent neuf jours. « Tout simplement, explique-t-il, parce que la culture, aujourd’hui, est menacée comme jamais par une marchandisation en forme de rouleau compresseur. » Outre l’augmentation des financements à 1 % du PIB, soit « une augmentation de 30 % par rapport au niveau actuel », il propose une grande loi-cadre après « l’organisation d’états généraux de la culture, dans tout le pays, pour associer toutes les forces vives de la nation, à l’image de ce qu’a pu faire Jack Ralite ».

Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien Roussel

« Nous avons une autre ambition pour ce scrutin » que celle de savoir qui « doit débattre avec Emmanuel Macron au second tour », assure Fabien Roussel, balayant, sans le citer, le recours au « vote efficace », défendu depuis quelques jours par les partisans de Jean-Luc Mélenchon. « L’avenir de la France vaut plus, c’est un vote décisif pour les années à venir », insiste-t-il. À dix-neuf jours du premier tour, le candidat propose à ses soutiens, tous les soirs de cette « dernière étape », d’organiser des « Apé’Roussel ». Une façon de compter sur le nombre et la convivialité en mobilisant amis, voisins, parents, « pour leur présenter notre programme, notre volonté de prolonger ce combat bien au-delà du 10 avril ».

Comparateur de programme

Présidentielle 2022pcfFabien Roussel
Le Monde

Le jeu d’équilibriste du chancelier Olaf Scholz devant le Bundestag

Le dirigeant social-démocrate s’est clairement opposé à une zone d’exclusion aérienne ou à l’envoi d’une mission de paix de l’OTAN en Ukraine.

Le 27 février, trois jours après le début de la guerre en Ukraine, Olaf Scholz avait pris tout le monde de court, y compris certains de ses ministres qui n’avaient pas été mis dans la confidence, en annonçant devant le Bundestag que l’Allemagne allait porter ses dépenses militaires à 2 % de son produit intérieur brut (contre 1,5 % aujourd’hui) et affecter un fonds spécial de 100 milliards d’euros à son armée. « Nous vivons un changement d’époque », avait déclaré le chancelier allemand dans un discours qui annonçait une rupture avec la politique de défense et de sécurité menée par son pays depuis la fin de la guerre froide.

Guerre en Ukraine : face à Poutine, un déni européen

Mais la rupture n’est pas l’aventure. Car si l’Allemagne est prête à changer de cap, elle sait aussi jusqu’où elle ne veut pas aller. C’est ce qu’a expliqué Olaf Scholz, mercredi 23 mars, dans un nouveau discours au Bundestag, dont l’objectif était avant tout de rassurer une opinion publique que cette guerre, à deux heures de vol de Berlin, inquiète de plus en plus.

Sur ce plan, il s’est voulu très clair. D’abord en opposant une fin de non-recevoir à « ceux qui réclament une zone d’exclusion aérienne ou l’envoi d’une mission de paix de l’OTAN en Ukraine », comme le propose la Pologne. « Aussi difficile que ce soit, nous ne céderons pas », a affirmé le chancelier allemand. « L’OTAN ne sera pas un cobelligérant », a-t-il promis, évoquant « les centaines de lettres et d’e-mails que [lui] adressent chaque jour des concitoyens (…) qui se demandent si cette guerre va venir jusque chez [eux] ».

Jeu d’équilibriste

Deuxième engagement : l’Allemagne ne renoncera pas à court terme aux livraisons de gaz ou de pétrole en provenance de la Russie. « Le faire du jour au lendemain reviendrait à plonger notre pays et toute l’Europe dans la récession », a mis en garde Olaf Scholz. Des centaines de milliers d’emplois seraient menacés. Des secteurs industriels entiers seraient en difficulté. »

Cette mise au point était attendue, en particulier des milieux économiques. « L’Union européenne [UE] n’est pas préparée à un embargo complet et à court terme sur les produits énergétiques », a déclaré, mercredi, le président de la puissante Fédération des industriels allemands, Siegfried Russwurm. « Un tel embargo mettrait en danger l’unité de l’UE et sa capacité d’agir sur le plan politique et économique », a-t-il prévenu. Le chancelier a entendu le message : « Les sanctions ne doivent pas frapper les Etats européens plus durement que les dirigeants russes. Nous ne rendons service à personne en mettant en péril la substance même de notre économie », a-t-il dit.

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L'Humanité

En campagne, l’exécutif joue dans la zone grise

Actu

Gouvernement Jean Castex et ses ministres assurent le service après-vente du programme qu’Emmanuel Macron a livré jeudi, sans s’embarrasser des risques de confusion.

Julia Hamlaoui

Les membres du gouvernement ne sont pas de ceux qui s’embarrassent du mélange des genres. Ils défilent sur les plateaux pour assurer la promotion, non plus des réformes du président, mais du programme du candidat Macron. Le premier ministre lui-même a ainsi été invité au JT de TF1, lundi soir. « J’interviens en soutien du candidat Emmanuel Macron pour dire à mes concitoyens combien je pense nécessaire qu’ils lui donnent le mandat », a d’emblée précisé Jean Castex. Une prise de position qu’autorise la circulaire du secrétariat général du gouvernement. Celle-ci détaille les obligations visant à ce que les moyens de l’État ne puissent être utilisés à des fins de campagne durant la période de réserve, qui a été officiellement ouverte le 18 mars. Mais elle n’empêche pas les membres du gouvernement d’intervenir, à condition de ne pas le faire ès qualités.

Reste la zone grise. Sur TF1, par exemple, le premier ministre revient sur des dispositions arrêtées dans l’exercice de ses fonctions. « On a décidé de faire une remise à la pompe de 15 centimes, j’ai demandé que les producteurs ajoutent 10 centimes », a-t-il notamment expliqué. Puis il a vanté le report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, promu cette fois-ci par le candidat Macron, et qu’il juge « indispensable ».

cafouillage sur le rsa

À défaut de porte-parole de sa campagne, ce sont les ministres, restés en poste et donc présentés avec cette étiquette, qui se chargent, depuis l’annonce du programme du président sortant, du service après-vente. Parfois dans la cacophonie. Dès le lendemain, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal est ainsi revenu sur l’idée de contraindre les allocataires du RSA à « 15 à 20 heures d’activité ». Ce seront « des activités qui mènent à l’insertion sociale et professionnelle, des mises en situation professionnelle, des formations (…), des activités d’engagement – il y a une palette très large », a-t-il défendu, alors que les associations comme les candidats de gauche dénoncent une forme de travail gratuit.

La ministre du Travail, Élisabeth Borne, est elle aussi montée au créneau pour tenter de déminer le terrain. « Il ne s’agit pas d’imposer aux allocataires du RSA de faire des travaux d’intérêt général sans être payés », assure-t-elle dans un entretien à l’Obs publié mardi. Mais Jean Castex ne semble pas du même avis : « Il y aura des droits, mais aussi davantage de devoirs. Il y aura entre 15 et 20 heures par semaine de formation, de travail d’intérêt général, de stage », a-t-il déclaré sur TF1. Au gouvernement comme en campagne, la Macronie a du mal à accorder ses violons.

campagne électoralePrésidentielle 2022Emmanuel Macronjean castex
Le Monde

Le Danemark adopte une « loi spéciale » pour accueillir les Ukrainiens

Le dispositif va permettre au pays scandinave d’harmoniser ses conditions d’accueil avec celles de l’Union européenne. Mais le vote de la loi fait polémique dans le royaume, où elle est jugée discriminatoire.

Le Danemark aurait-il abandonné sa politique migratoire ultrarestrictive ? C’est en tout cas l’impression que pourrait donner la « loi spéciale », adoptée par le Parlement à Copenhague, le 16 mars, et qui vise à faciliter l’accueil des Ukrainiens fuyant l’invasion russe dans leur pays. Mais, pour les ONG et défenseurs du droit d’asile, le texte et les débats qui ont accompagné son vote ont surtout révélé le caractère discriminatoire de la politique d’accueil du pays.

Proposée par le gouvernement social-démocrate, la loi spéciale vise à aligner les conditions d’accueil des réfugiés ukrainiens sur celles de l’Union européenne. Ayant négocié une exemption sur la justice et les affaires intérieures après le rejet par référendum du traité de Maastricht en 1992, le Danemark n’a pas ratifié la directive sur la protection temporaire, activée le 4 mars à Bruxelles, pour les Ukrainiens.

Avec les réfugiés ukrainiens, les Européens retrouvent le sens de l’accueil

A Copenhague, le ministre de l’immigration, Mattias Tesfaye, a justifié l’adoption du texte par « l’énorme pression » qui menaçait le système d’asile, « si tous les réfugiés ukrainiens devaient faire l’objet d’une évaluation individuelle pour savoir s’ils ont droit à une protection au Danemark ». M. Tesfaye table sur l’arrivée d’au moins 20 000 personnes dans les prochains mois, alors que son pays de 5,8 millions d’habitants a enregistré 2 095 demandes d’asiles en 2021.

Protection automatique

Grâce à la loi spéciale, les Ukrainiens obtiendront automatiquement la protection temporaire pour deux ans renouvelables. Ce statut leur donnera le droit de travailler, de scolariser leurs enfants et d’accéder aux soins et à l’aide sociale. Chargées de leur accueil, les communes devront également leur fournir des logements.

Dès le 24 février et le début de l’offensive russe, la première ministre, Mette Frederiksen, avait fait savoir que le Danemark accueillerait les Ukrainiens à bras ouverts. A des journalistes qui lui rappelaient ses déclarations en janvier 2021, quand elle visait « zéro demandeur d’asile », la cheffe des sociaux-démocrates avait rétorqué que sa politique avait toujours été de soutenir les réfugiés « dans leur voisinage ». « Nous considérons l’Ukraine comme faisant partie de notre voisinage », a-t-elle précisé.

Guerre en Ukraine : les Roms « derniers des derniers parmi les réfugiés » à Oujhorod, à la frontière slovaque

L’argument est depuis répété inlassablement par les sociaux-démocrates, y compris par le ministre du développement, Flemming Moller Mortensen, afin de justifier le financement de l’accueil des Ukrainiens par l’aide publique au développement, à hauteur de 2 milliards de couronnes (près de 268,6 millions d’euros). « C’est la politique du gouvernement que les réfugiés soient aidés dans leur région immédiate », a-t-il expliqué à l’agence Ritzau. Or « maintenant, malheureusement, nous nous retrouvons dans une situation où nous-mêmes, au Danemark, sommes devenus une zone de voisinage de la guerre de Poutine en Ukraine. »

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L'Humanité

Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves

Actu

Éducation. Le sujet est l’une des priorités du candidat LaRem. Ses propositions visent à réaliser le « marché scolaire » promis en 2017 et esquissé dans un discours à Marseille. En s’en donnant les moyens, cette fois.

Olivier Chartrain

Après la conférence de presse du 17 mars, une forme de sidération s’exprimait dans les milieux enseignants. Pourtant, le programme présenté par le président-candidat ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire, il a raclé les fonds de tiroirs pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces trente dernières années. Mais c’est logique : le reste, son homme de main – Jean-Michel Blanquer – l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement serait, ni plus ni moins, l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.

1. Concurrence à tous les étages

Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer classes, écoles et établissements entre eux… Certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, mais « là, on passe un cap », estime Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation », abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action.

Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers

Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, coprésidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), pour qui il faut au contraire « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Pour Guislaine David, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ».

C’est en effet le modèle des charter schools (écoles sous contrat) qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves.

L’État ferme les yeux sur les « dérives » des écoles privées hors contrat

2. Pour le personnel, c’est marche ou crève

Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat qui, pour faire avaler la pilule, promet d’y consacrer 6 milliards d’euros par an pendant cinq ans.

Parmi ces « nouvelles missions », le remplacement obligatoire des absents, le suivi individualisé des élèves ou la formation hors temps d’enseignement. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça », ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que, selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème, c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ! »

Rentrée 2022 : coupes claires dans les collèges et lycées

L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée », relève Nageate Belahcen, pour qui la proposition de Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut, c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimal de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David. On va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses. »

Plus inclusive malgré tout ? Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement ». Et non devenir les bouche-trous officiels du système.

3. Le « livret ouvrier » de la voie professionnelle

Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération payée par l’État pour les lycéens en stage, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », selon Emmanuel Macron.

Quelles propositions sur l'éducation ? Voir notre comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle.

« Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de professeurs », note Axel Benoist, cosecrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les professeurs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent.

Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : Pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Ils n’apprendraient pas un métier mais un poste, tout étant déjà productifs ». Une approche « utilitariste », dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme.

InserJeunes. Les lycées professionnels mis en danger par un dispositif orienté

De son côté, Isabelle Vuillet rappelle les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.

Éducation nationaleEmmanuel MacronPrésidentielle 2022jean-michel blanquer
Le Monde

Comment la guerre en Ukraine affecte notre santé mentale

Niveaux d’alerte et de vigilance inhabituels, peur de l’avenir, troubles anxieux, insomnies… Psychiatres et lecteurs témoignent des conséquences de l’irruption d’un conflit aux portes de l’Europe, après deux ans de crise sanitaire.

La promesse d’une accalmie sur le front du Covid-19, l’approche du printemps… Mi-février, le retour des « jours heureux », enfin, pouvait sembler à portée de main. Un espoir anéanti le 24 février, quand la Russie a attaqué l’Ukraine. Comment ce conflit, aux portes de l’Europe, affecte-t-il notre état psychique ?

Les guerres, c’est une évidence, altèrent d’abord la santé psychique des populations directement exposées à leur violence. En 2019, l’OMS a réalisé un bilan des études sur le sujet. Résultat : dans les pays qui ont subi un conflit au cours des dix années précédentes, plus d’une personne sur cinq (22,1 %) souffre de dépression, de troubles anxieux, de stress post-traumatique, de troubles bipolaires ou de schizophrénie. Ces troubles sont d’intensité modérée à grave chez près d’une personne sur dix (9,1 %).

Comparées à la détresse des populations ukrainiennes, nos angoisses, de fait, restent une réaction de privilégiés. « Au regard des événements dramatiques en Ukraine, nos états d’âme me paraissent bien futiles », souligne Joël (les personnes dont le nom n’est pas cité ont souhaité rester anonymes), en réponse à un appel à témoignages lancé par Le Monde. « Difficile de ne pas culpabiliser quand notre quotidien reste inchangé, j’essaie d’agir à ma manière en participant à des collectes, témoigne, de son côté, Tiphaine, 30 ans. Difficile également de garder espoir, alors que les mauvaises nouvelles s’enchaînent, qu’au même moment le rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] est publié. » Mais s’apitoyer sur elle-même lui semblerait « indécent » quand elle voit le courage du peuple ukrainien.

Fort sentiment d’identification

« On a forcément honte de se plaindre, on n’est pas sous les bombes, la vie ici continue normalement, mais “l’Ukraine” – comme on disait “le virus” – a envahi nos vies », renchérit Sophie Mangon, 68 ans. Hier, c’était la diffusion du SARS-CoV-2 que l’on pouvait redouter. Aujourd’hui, c’est la contagion du conflit.

L’empathie pour celles et ceux qui subissent ce malheur, bien sûr, est un facteur d’anxiété majeur. « Comme pour la Syrie, comme pour l’Afghanistan, je rêve la nuit de ces événements tragiques, je pense à toutes les personnes innocentes dont la vie est détruite et qui subissent des violences qui semblent venir d’un autre siècle », écrit aussi Tiphaine. Face à ce désastre qui s’abat sur le peuple ukrainien, un effet psychologique bien connu entre en jeu : « Plus nous nous sentons proches d’une population, plus nous nous identifions à elle », rappelle Coraline Hingray, psychiatre au CHRU de Nancy.

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L'Humanité

Présidentielle. Cloué au sol, le PS joue à nouveau la carte Hollande

Actu

Au plus bas dans les sondages, Anne Hidalgo s’affiche ce mardi avec l’ancien chef d’État, lors d’un meeting à Limoges. Son quinquennat a pourtant plongé le PS dans la crise.

Naïm Sakhi

De meeting en meeting, Anne Hidalgo n’en finit plus d’essayer de se maintenir à flot. À chaque grand rendez-vous, ses proches promettent un moment « charnière », qui verra la maire de Paris repartir à la hausse dans les sondages. Un nouvel épisode a lieu ce mardi à Limoges, dans lequel François Hollande sera l’invité d’honneur. Un soutien qui n’était pas acquis d’avance, tant la socialiste fait pâle figure dans cette campagne. L’ex-président s’était même imaginé en sauveur providentiel du PS, fin janvier, alors que son mandat est loin d’être étranger au déclin de la formation. « Les 2 % dans les sondages, c’est 600 000 voix. Pour nous, c’est totalement improbable », résume un socialiste. Impensable aussi, il y a encore dix ans, lorsque François Hollande accédait à la présidence de la République.

Présidentielle 2022. En se rapprochant d’Hollande, Hidalgo change de cap

Imaginez, en 2012, les socialistes étaient à l’Élysée, en plus d’être majoritaires à l’Assemblée nationale et au Sénat, tout en étant à la tête de quasiment toutes les régions de France. Mais qu’ont-ils fait de ces succès électoraux ? « Le PS s’est fait dévitaliser, et le grand anesthésiste, c’est François Hollande », mesure Christian Paul, ancien député frondeur et proche de l’éphémère candidate Christiane Taubira. À tel point que ce parti n’apparaît plus crédible pour diriger le pays, tandis que sa base militante s’érode sans cesse.

Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction. 

S’il reste implanté localement, avec des élus à la tête de grandes villes et de cinq régions, le PS ne dénombre plus que 22 000  adhérents actifs quand il en comptait encore plus de 174 000 en 2012. Mais, « très mal préparé, l’attelage qui a fait la force du PS a explosé à l’épreuve du pouvoir », analyse Rémi Lefebvre. Le politologue ajoute qu’« autrefois, l’atout du PS était d’occuper un énorme espace politique, central à gauche, allant de Manuel Valls à Gérard Filoche ». Un espace qui a volé en éclats. « Le quinquennat Hollande a pris des orientations éloignées des engagements de gauche, en étant notamment incapable de réguler une économie prédatrice », assure Christian Paul.

« Le parti s’est vassalisé au pouvoir »

Dès ses premiers pas à l’Élysée, François Hollande renonce à renégocier les traités européens. Il tourne aussi le dos à la gauche avec des réformes telles que celle sur l’ANI (accord national interprofessionnel), les retraites, le Cice, le projet de déchéance de nationalité et les lois Macron et El Khomri, toutes deux adoptées à coups de 49-3 face à une majorité socialiste récalcitrante. « Faute de s’attaquer aux injustices sociales, la ligne incarnée par le premier ministre Manuel Valls a même été de mettre en avant des batailles identitaires, classiquement le panache du camp conservateur, voire de l’extrême droite, en plus d’un tournant libéral sur le plan économique », se désole Christian Paul, qui s’investit chez les frondeurs tout en voyant venir la défaite de 2017.

Un virage confirmé lors du congrès de Poitiers, en 2015, qui promeut à sa tête Jean-Christophe Cambadélis. L’ex-frondeur, leader de la motion alternative, se souvient : « En additionnant notre courant avec les proches de Martine Aubry, nous représentons la moitié du bureau national du PS. Dès lors, il n’y a plus eu de vote interne. Le parti s’est vassalisé au pouvoir. » Aux yeux du député Francis Chouat, un proche de Manuel Valls qui siège désormais avec les macronistes, le PS était en réalité déjà divisé au moment de sa victoire de 2012, avec pour « seul moteur de l’unité l’antisarkozysme ».

Fin janvier François Hollande s'était imaginé en sauveur providentiel.

Plus encore, François Hollande et Manuel Valls ambitionnent une transformation du PS en une sorte de « parti démocrate », définitivement installé au centre. Le projet va finalement leur échapper, au profit d’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie jusqu’à l’été 2016. « Non seulement Macron a volé le bébé du PS et son électorat, mais aussi en partie celui de la droite. Il a créé un nouvel espace politique », commente Rémi Lefebvre. « Ce qui avait déçu les électeurs de gauche en 2017, c’était que François Hollande n’y aille pas. Beaucoup ont voté Macron en opposition à Hamon », veut croire l’ancien secrétaire d’État Patrick Kanner. Reste que l’ex-chef de l’État a bien été contraint de renoncer à briguer un second mandat, du fait de son impopularité, avec seulement 4 % d’opinions favorables et des intentions de vote calant autour des 8 %. Guère beaucoup mieux que les 6,4 % des suffrages finalement recueillis par Benoît Hamon.

Des scores que jalouserait aujourd’hui Anne Hidalgo. Le PS pensait pourtant pouvoir se relancer. D’abord à travers « l’inventaire » critique du quinquennat Hollande effectué sous la houlette d’Olivier Faure, premier secrétaire du parti. Ensuite en faisant fructifier ses résultats honorables obtenus lors des municipales de 2020 et des régionales de 2021. Mais, lors de ces scrutins locaux, « la prime au sortant a joué. Le trompe-l’œil est total, d’autant que l’abstention a totalement faussé les résultats », observe Rémi Lefebvre.

Des ralliements à Macron

Après un coup de barre à gauche en début de campagne, sans résultat, Anne Hidalgo entend désormais chasser sur les terres des déçus du macronisme et met en scène le soutien de François Hollande. « Ce week-end encore sur les marchés, j’ai constaté que des électeurs socialistes de 2012, qui ont voté Macron en 2017, sont gênés par le discours du candidat, clairement ancré à droite. Ils s’interrogent », assure Patrick Kanner. Avant la guerre en Ukraine, 36 % des électeurs de François Hollande de 2012 s’apprêtaient à voter Macron en 2022. « C’est central pour comprendre ce qu’il se passe au PS », précise Rémi Lefebvre.

Depuis l’offensive russe, Anne Hidalgo, loin du costume rassembleur enfilé en décembre, a aussi choisi de tomber à bras raccourcis sur Jean-Luc Mélenchon, dépeignant l’insoumis en un « agent » qui servirait « les intérêts de Poutine ». Derrière ces attaques, le PS espère jouer le coup d’après. « La probabilité qu’il accède au second tour est très faible. Et d’être élu encore plus. Le phénomène autour de Jean-Luc Mélenchon disparaîtra avec sa personne », glisse Patrick Kanner. Et d’ajouter : « Nous visons l’après, la reconstruction d’une gauche de gouvernement. »

En attendant, le navire PS continue à prendre l’eau. Plusieurs de ses membres ont récemment annoncé leur ralliement à Emmanuel Macron, à l’instar des anciennes ministres Marisol Touraine et Élisabeth Guigou. L’ancien maire de Paris et prédécesseur d’Anne Hidalgo, Bertrand Delanoë, a également, comme en 2017, fait part de son soutien au chef de l’État. Le PS a déjà fait une croix sur l’Élysée. Ils espèrent surtout sauver leur groupe à l’Assemblée. « Conserver un groupe de quelques députés n’a rien de glorieux », remarque Rémi Lefebvre, au sujet d’un parti qui dominait encore l’Assemblée il y a cinq ans.

Présidentielle 2022Anne HidalgoFrançois Hollandeparti socialiste
Le Monde

Réduction de l’usage des pesticides : les raisons d’un échec

Un rapport d’inspection resté jusqu’à présent confidentiel analyse les incohérences et le manque de détermination de l’Etat pour diminuer de moitié l’usage des produits phytosanitaires dans l’agriculture française.

Le constat est connu : le plan Ecophyto n’a pas tenu sa promesse de réduire de moitié le recours aux produits phytosanitaires, ni même freiné la dépendance de l’agriculture française aux pesticides. Lors de son lancement, en 2008, il était envisagé d’y parvenir en dix ans. Or en 2018, les ventes d’insecticides pour les cultures avaient augmenté de 6 %, celles d’herbicides de 25 % et de fongicides de 34 %, avant une légère inflexion depuis. L’ambition affichée a donc été reportée à 2025, grâce à un programme repensé et rebaptisé Ecophyto II, puis II + en y intégrant l’hypothétique fin du glyphosate. L’Union européenne s’est d’ailleurs à son tour fixé le même objectif – bénéfique pour la santé et l’environnement – de diviser par deux la consommation de ces produits chimiques.

Réautorisation du glyphosate en Europe : la qualité des études réglementaires en cause

L’affaire apparaît mal engagée à la lecture du rapport conjoint de l’Inspection générale des finances, du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, et de celui de l’environnement et du développement durable, rendu public mercredi 23 mars. Son titre annonce une évaluation des actions financières engagées au nom d’Ecophyto. En fait, si les auteurs estiment certes « légitime de s’interroger sur l’efficacité des dépenses publiques importantes qui [y] ont été consacrées », ils s’emploient surtout à livrer une analyse implacable des raisons d’un échec, prévisible dès le départ selon eux.

« En premier lieu, la mission considère que le plan actuel ne peut pas réussir. Sa poursuite en l’état pose la question de la crédibilité de l’action publique », écrivent-ils. Modifier les comportements vis-à-vis des produits phytosanitaires dans les campagnes françaises exige plus de clarté de la part du principal acteur chargé du dossier : le ministère de l’agriculture, surtout un objectif politique plus affirmé et moins d’incohérence de la part de l’Etat. Par exemple, l’autorisation d’exporter des substances interdites sur le territoire français et qui vont ensuite jouer sur les prix des récoltes importées ne contribue pas à « crédibiliser l’objectif » d’Ecophyto. Celui-ci ne s’est au demeurant doté d’indicateurs d’impact ni sur la santé humaine, ni sur celle des plantes, ni sur la biodiversité.

Un an dans les tiroirs ministériels

La mission suggère de lancer un autre plan en 2023, en même temps que les nouvelles règles de la politique agricole commune (PAC). Elle propose plusieurs scénarios avec des doses variables de mesures de différenciation des produits de l’agriculture non conventionnelle à soutenir, d’incitation conduisant à une réduction des pesticides pour tous les agriculteurs et de réglementation contraignante, qui restent à équilibrer dans le temps.

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L'Humanité

Présidentielle. Philippe Poutou veut « donner la parole aux luttes sociales »

Actu

Le candidat trotskiste se présente comme le relais des mobilisations au sein de cette élection présidentielle. Sauf que cette troisième candidature peine sérieusement à être entendue des électeurs.

Lola Ruscio

À l’approche du premier tour, Philippe Poutou, qui plafonne à 2 % dans les sondages, ne vise pas la qualification mais entend, comme en 2017, mettre son grain de sel dans le débat présidentiel. Sa motivation à porter une candidature « révolutionnaire » n’a pas changé d’un iota depuis la précédente campagne. Lors d’un débat télévisé, l’ancien ouvrier licencié de chez Ford s’était alors fait remarquer face à François Fillon (LR), empêtré dans le Penelopegate, et à Marine Le Pen sur l’affaire des assistants parlementaires du FN. « Nous, quand on est convoqués par la police, on n’a pas d’immunité ouvrière, on y va », avait-il lancé devant des millions de spectateurs. Si cette réplique choc lui avait valu une certaine reconnaissance du public, les votes n’ont pas suivi. Au soir du premier tour, son parti avait enregistré seulement 1,09 % des voix, loin des 4 % recueillis en 2002 et 2007 par Olivier Besancenot.

Les mêmes thèmes de prédilection

Depuis, Philippe Poutou, également conseiller municipal sous l’étiquette Bordeaux en luttes, a rempilé pour une troisième campagne présidentielle après une confrontation interne avec Anasse Kazib qui a abouti au départ du courant Révolution permanente du NPA. Les thèmes de prédilection du candidat sont eux toujours les mêmes : refus du souverainisme, défense inconditionnelle de la liberté de circulation et d’installation, désarmement de la police, dénonciation de l’argent accumulé par les milliardaires sur le dos des travailleurs… « Nous voulons incarner une voix de rupture avec le capitalisme et donner la parole aux luttes sociales dans une période où le néolibéralisme montre ses limites, on le voit, avec la crise climatique, sanitaire et la guerre en Ukraine », développe Antoine Larrache, membre de l’équipe de campagne du candidat. Avant de poursuivre : « Les changements radicaux ne peuvent venir que des luttes sociales, ça ne passe pas par l’élection présidentielle. On y va parce qu’on a des choses à dire et on espère être utile dans le débat public, y compris pour lutter contre l’extrême droite et les propositions antisociales d’Emmanuel Macron. »

Comme en 2017, le leader NPA entend mettre son grain de sel dans le débat présidentiel.

S’inquiétant du fait que le débat démocratique n’ait pas lieu, le NPA a envoyé un courrier, le 17 mars, aux formations de gauche les invitant à défendre une « position commune » afin « d’exiger un débat entre les candidat.e.s ». « Pour l’instant, pas de réponse, mais cela va certainement venir parce que l’on a un intérêt commun à ce qu’il y ait une véritable confrontation », a indiqué Philippe Poutou sur France Inter, ce week-end. « La démocratie, ce n’est pas juste la question du temps de parole dans une élection présidentielle ou la question des institutions. C’est aussi comment on arrive à faire respecter les droits sociaux », a poursuivi le syndicaliste, en défendant un salaire minimum de 1 800 euros net « pour tout le monde » et la sixième semaine de congés payés. Des propositions que le candidat du NPA pourra défendre lors de ses prochaines réunions publiques prévues à Marseille, le jeudi 24 mars, et le vendredi 25 mars, à Quimper dans le Finistère.

philippe poutouPrésidentielle 2022
Le Monde

A Shanghaï, les confinements au son des haut-parleurs

La ville chinoise fait face à des centaines de cas quotidiens depuis mars, mais jusqu’ici la municipalité s’efforce d’appliquer une politique ciblée, avec plus ou moins de succès.

Dans la soirée du mardi 22 mars, les groupes WeChat, le principal réseau social en Chine, bruissent de rumeurs : « Shanghaï va être totalement confinée à partir du 24 ! » Immédiatement, les applications de livraison sont dépassées par les commandes. D’autres se précipitent dans les supermarchés encore ouverts. La municipalité a beau publier un communiqué pour réfuter la rumeur, rien n’y fait. Car la mesure semble crédible : depuis deux semaines déjà, les confinements locaux se multiplient, et la plupart des 26 millions d’habitants de la métropole ont déjà fait l’expérience d’une forme ou une autre de confinement. Mais cette approche ciblée semble patiner. Malgré les milliers de résidences fermées pour quatorze jours, le nombre de cas quotidiens continue d’augmenter. En dix jours, le nombre d’infections quotidiennes est passé de moins de 100 cas à 983 cas, jeudi 24 mars.

Pour Shanghaï, la bataille a commencé au début du mois, avec des cas de contamination parmi les employés d’un hôtel réservé à la quarantaine de personnes arrivant de l’étranger. Le 12 mars, la ville impose à toute personne souhaitant entrer ou sortir de Shanghaï de présenter un test PCR négatif et ferme les écoles. Les unes après les autres, des centaines de résidences sont mises sous cloche parce que des personnes y ont été testées positives, ou sont cas contacts. Shanghaï, qui a jusqu’ici réussi à gérer l’épidémie sans confinement majeur, se veut le modèle de la stratégie de « zéro Covid dynamique », censée proposer une approche plus ciblée entraînant moins de perturbations pour la société.

En Chine, des métropoles à nouveau confinées après une explosion des cas d’Omicron

Dans notre résidence du centre-ville, l’annonce du confinement a eu lieu le 16 mars, par le son d’un haut-parleur brandi à 7 heures du matin par un volontaire du comité de résidents, organisme de proximité du Parti communiste. « Chers camarades résidents, aujourd’hui, un test aura lieu à 11 heures du matin. » La résidence est alors fermée pour quarante-huit heures, le temps de tester deux fois tous les habitants. A 11 heures, le haut-parleur passe à nouveau à travers les ruelles de maisons de briques rouges, construites dans l’ancienne concession française des années 1930. Les habitants, jeunes Chinois aisés, expatriés, et vieux Shanghaïens, se dirigent vers le square adjacent où des tentes ont été dressées.

Le ton monte

Sous une pluie fine, une file désordonnée s’avance. Il faut télécharger un QR code accessible depuis l’application WeChat, qui sera scanné par un employé en combinaison intégrale, puis ouvrir grande la bouche devant un membre du personnel de santé. Dix prélèvements salivaires sont rassemblés dans un tube à essai : les tests sont groupés, ce qui permet à la Chine de tester aussi massivement. Quand un échantillon se révèle positif, dix personnes doivent être testées à nouveau. Depuis début mars, les laboratoires de Shanghaï ont analysé plus de 30 millions d’échantillons.

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L'Humanité

Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien Roussel

Tribune

Par Anicet Le Pors et Charles Fiterman, anciens ministres

Le vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel. L’élection présidentielle d’avril prochain peut être l’occasion de mettre un coup d’arrêt aux politiques néolibérales et autoritaires qui affaiblissent et divisent la France et d’ouvrir une phase nouvelle de progrès social et humain, appuyée sur un rassemblement des forces populaires et démocratiques les plus larges, sans volonté hégémonique d’aucune d’entre elles. Servir cet objectif, c’est voter utile. Le mieux placé parmi les candidats en présence pour incarner ce vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel.

Nous fondons ensemble ce choix sur plusieurs raisons essentielles. Fabien Roussel porte des propositions et un combat déterminé pour faire reculer les inégalités sociales, améliorer la vie du plus grand nombre, libérer les forces de création du carcan de la recherche de la rentabilité financière maximale pour quelques-uns. Il appuie cet objectif sur des propositions concrètes de réindustrialisation du pays, de relance des activités agricoles, sur un nouvel élan culturel, tout cela inscrit dans une transition écologique responsable. Il est le seul à proposer une démocratisation profonde des institutions et des pratiques politiques, marquées notamment par la suppression de l’élection au suffrage universel du Président de la République, mettant ainsi fin au système monarchique dans lequel nous vivons.

Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction. 

Enfin, Fabien Roussel tient un langage clair, franc, honnête, à l’écart des phrases pompeuses et des mots ronflants. Il n’est pas habité par l’obsession de poursuivre une aventure personnelle. Il est disponible pour rassembler les forces sociales et politiques nécessaires au changement, dans le respect de chacune d’entre elles, dans une coopération efficace et loyale au service des engagements pris en commun.

Il est tourné vers l’avenir. Fabien Roussel, c’est donc bien le vote le plus utile pour porter les espoirs de la France qui travaille et qui crée.

anicet le porscharles fitermanFabien RousselPrésidentielle 2022
L'Humanité

Sébastien Menesplier : « Sortir l’énergie du marché, c’est assurer les tarifs les moins chers »

Entretien

La fédération CGT mines-énergie vient de clore son 7e congrès sur fond d’explosion des prix et d’une guerre en Ukraine qui déstabilise le secteur. Son secrétaire général nous en dit plus.

Marion d'Allard

En augmentation constante depuis des mois, les tarifs de l’énergie (électricité et gaz) se conjuguent, pour les consommateurs, à une remontée historique des prix des carburants à la pompe. Une situation aggravée par la guerre en Ukraine, qui a mis la question de la souveraineté énergétique au centre du débat public. Dans un tel contexte, EDF anticipe des résultats 2022 en chute libre. Plombée par le bouclier tarifaire du gouvernement, qui oblige l’énergéticien public à vendre son électricité à perte à ses concurrents privés, affaiblie par des problèmes de corrosion qui handicapent son parc nucléaire, l’entreprise vient de lancer une augmentation de capital pour renflouer ses caisses. Pour la CGT, la gravité de la situation exige la sortie de l’énergie, dans son ensemble, des mécanismes de marché. Le secteur devant être placé sous maîtrise publique totale.

EDF vient d’annoncer une augmentation de capital de plus de 3 milliards d’euros avec une participation de l’État à hauteur de 2,7 milliards d’euros. Cette recapitalisation est-elle une bonne nouvelle ?

C’est, une fois encore, un pansement sur une jambe de bois. Car tant que l’énergie, et en l’occurrence l’électricité, ne sera pas sortie des logiques de marché, EDF sera toujours en difficulté. Les comptes de l’entreprise ont été plombés par l’augmentation de l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique – NDLR), sur décision de l’État. Et même si l’État venait à annoncer une renationalisation d’EDF, nous ne crierions pas victoire. Nous ne donnons pas à ce mot le même sens. Renationaliser, c’est faire de l’énergie un bien de première nécessité, c’est revenir à une forme de souveraineté dans laquelle l’État organise la réponse aux besoins. Si réellement il s’agissait de renationalisation, EDF devrait changer de statut juridique, redevenir un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) et non plus une société anonyme. Enfin, la gestion de l’entreprise serait démocratisée. Rien de tout cela n’a été fait, ni même envisagé. Donc, quand Emmanuel Macron évoque une « reprise de contrôle capitalistique », ce que cela recouvre demeure très flou. D’autant qu’il y a aujourd’hui trois acteurs majeurs dans le secteur : EDF, Engie et TotalEnergies – qui s’implante de plus en plus avec les énergies renouvelables, mais également en rachetant quelques moyens de production thermiques. Si l’État veut reprendre la main en montant au capital des entreprises publiques, quid de Total ? C’est la raison pour laquelle, dans notre programme progressiste de l’énergie, nous en appelons au retour à deux Epic nationalisés avec une gestion démocratisée.

Emmanuel Macron confirme également, s’il était réélu, la construction immédiate de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR, la multiplication par dix de la puissance solaire et la création d’une cinquantaine de parcs éoliens en mer. Ces annonces vont-elles dans le bon sens ?

Là encore, derrière ces annonces, dont on ne peut pas dire qu’elles sont mauvaises, il n’y a rien de bien concret. Prenons les six EPR. Nous apprenons qu’ils devraient être exploités par EDF. Mais qui va les construire ? Quand ces programmes vont-ils commencer ? Combien vont-ils coûter ? Quel sera le niveau de la maîtrise publique ? Toutes ces questions n’ont pas de réponses. Nous nous félicitons que la France engage un programme pour relancer la filière nucléaire, pour construire de nouveaux outils de production pilotables, mais nous souhaitons surtout que tout cela soit réalisé sous maîtrise publique totale et que l’État donne les moyens à EDF de faire face à l’enjeu. Bien entendu, il faut travailler avec des industriels et des sous-traitants, mais il va d’abord falloir évaluer les compétences et assurer la formation à ces métiers très spécifiques. C’est ce que l’on a fait par le passé, avec le parc nucléaire historique. Il faut rouvrir les écoles de métiers.

« Nous avons besoin d’une autre stratégie en matière de stockage du gaz sur notre territoire. Il faut que la puissance publique reprenne la main et impose à Engie une autre politique en la matière. »

L’invasion russe en Ukraine a aussi remis l’énergie au centre des débats, sur fond d’augmentation historique des prix. La France et l’UE entendent en finir avec leur dépendance au gaz russe. Est-ce faisable ?

Nous avons besoin d’une autre stratégie en matière de stockage du gaz sur notre territoire. Il faut que la puissance publique reprenne la main et impose à Engie une autre politique en la matière. Si nos stockages avaient été pleins, si cette situation avait été anticipée, nous n’en serions pas là. La France ne produit pas de gaz, mais, avec une autre stratégie et une meilleure gestion, nous aurions fait en sorte de moins dépendre du gaz russe. Par ailleurs, même si la filière gazière est nécessaire et implique des coopérations et des liens à l’international, dépendre d’un fournisseur quasi unique est un problème. Encore une fois, il faut revoir l’organisation de ce service public. Et la première chose à faire est de sortir de ce marché à cause duquel nous ne maîtrisons pas les prix. Si l’énergie, dans son ensemble, n’était plus soumise aux lois du marché, nous pourrions assurer pour les usagers des tarifs les moins chers possible. Aujourd’hui, l’Union européenne tente de trouver d’autres fournisseurs que la Russie. Mais ça ne doit pas se traduire par des importations de gaz de schiste. Ce n’est absolument pas une énergie d’avenir. Nous devons travailler à construire des filières de gaz vert, de biométhane entre autres.

Le 7e congrès de la Fédération nationale mines-énergie CGT vient de s’achever. Vous en avez été réélu secrétaire général. Quels sont les grands enjeux de votre prochain mandat ?

Ma première satisfaction est d’avoir vu notre bilan d’activité voté à l’unanimité. C’est une première et ça signifie que nous avons réussi, pendant ce mandat et malgré la crise sanitaire, à mettre en œuvre un syndicalisme de transformation sociale porteur de luttes gagnantes. Nos orientations sont désormais tracées, avec comme objectif de gagner notre programme progressiste de l’énergie. À l’approche de l’élection présidentielle, nous avons également décidé de nous adresser aux candidats pour faire en sorte que l’énergie, qui est un enjeu de société, bénéficie d’une politique offensive et mieux organisée, appuyée sur une industrie solide, de nouvelles garanties collectives et un meilleur service public, pour les salariés et pour les usagers.

Énergiefnme-cgtsébastien menesplierPrésidentielle 2022
Le Monde

Les membres fondateurs de l’IHU demandent la délocalisation d’un congrès accueillant des figures antivax

L’institut du professeur Didier Raoult doit accueillir fin mars, à Marseille, un colloque rassemblant des personnalités mettant en cause le consensus scientifique sur le Covid-19 et la gestion de la crise sanitaire.

C’est la dernière provocation de Didier Raoult, dont le bilan est déjà bien lourd dans le domaine. L’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection qu’il dirige toujours, a prévu d’accueillir dans son auditorium à Marseille, les 30 et 31 mars, un congrès réunissant de nombreuses figures du mouvement antivax.

Intitulé « Covid-19, premier bilan des connaissances et controverses scientifiques », ce colloque est organisé par l’association Réinfo Liberté, structure de support du collectif Réinfo Covid de l’anesthésiste marseillais Louis Fouché et par le syndicat Enseignement, recherche, libertés ! Une structure moins connue dont les statuts ont été déposés en juillet 2021 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), et dont l’objet est de « dénoncer la politique dite sanitaire d’un gouvernement et d’une majorité présidentielle qui ont depuis deux ans perdu toute mesure, tout repère et toute éthique ».

Didier Raoult poussé vers la sortie par les partenaires de l’institut hospitalo-universitaire de Marseille

Parmi les intervenants du congrès, outre des membres de l’IHU, on retrouve le biologiste américain Robert Malone, auteur de messages alarmistes sur la sûreté des vaccins à ARN messager, le médecin Pierre Kory, apôtre de l’utilisation de l’ivermectine dans le traitement du Covid-19, ou l’épidémiologiste français Laurent Toubiana, auteur d’une étude sur la surmortalité en 2020 récusée par le milieu scientifique. Le casting a été réuni sous la houlette de Laurent Mucchielli, sociologue au CNRS, un temps réputé pour ses travaux sur la délinquance et qui, depuis le début de la pandémie, publie des analyses sur la crise sanitaire qui lui ont valu des rappels à l’ordre de sa tutelle.

« Délocalisation » du congrès demandée

L’international Covid Summit sera ouvert par un discours de Didier Raoult, puissance invitante. Comme à son habitude, le microbiologiste marseillais se range derrière l’argument du débat scientifique pour promouvoir un événement dont il connaît parfaitement le positionnement. Si l’IHU reçoit ce congrès pendant deux jours, c’est, explique le professeur marseillais sur Twitter, « par souci de liberté d’expression, sans le censurer ni le cautionner ». C’est pourtant bien d’une caution qu’il s’agit et elle ne passe pas auprès des représentants des six membres fondateurs de la fondation IHU, dont certains, au plus fort de la vague antivax, ont été visés par des menaces de mort et ont vu leurs adresses personnelles mises en ligne.

Sur les réseaux sociaux, les méthodes radicales des pro-Raoult

Après avoir hésité à réagir pour ne pas donner plus d’écho à l’événement, cinq des six membres fondateurs Aix-Marseille Université, les hôpitaux universitaires de Marseille, l’Institut de recherche pour le développement, l’Etablissement français du sang et le service de santé des armées ont finalisé mercredi 23 mars un communiqué commun. Ils y demandent à la direction de l’IHU de « renoncer à la tenue de cette rencontre » et une « délocalisation » du congrès. « L’intitulé et la nature des participants et des associations partenaires ne laissent aucun doute sur les objectifs », écrivent les signataires. « Nul manquement à l’exigence de rigueur et d’excellence que nos institutions respectives poursuivent ne saurait être toléré », poursuit le communiqué qui précise que les « membres fondateurs n’ont pas été concertés et ne sont en rien associés à cette réunion ».

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L'Humanité

Le RSA sous condition, nouvelle arme antisociale de Macron

Actu

S’il est réélu, le président prévoit d’imposer entre quinze et vingt heures d’activité aux bénéficiaires de l’allocation. Une mesure stigmatisante empruntée à la droite et à la limite de la légalité.

Florent LE DU

Une politique de droite, antisociale et totalement assumée. En présentant son programme, le 17 mars, Emmanuel Macron a annoncé la teneur de son possible deuxième mandat. Tandis que les cadeaux fiscaux aux entreprises et aux riches vont se multiplier, les pauvres seront sommés de se retrousser les manches. Une mesure emblématique symbolise cette philosophie : conditionner le versement du revenu de solidarité active (RSA) à « quinze à vingt heures d’activité » par semaine. Une sorte de bénévolat imposé via un chantage sur leurs maigres ressources (les allocataires du RSA touchent 565 euros pour une personne seule vivant en métropole) ou un mi-temps sous-payé, sans contrat ni droits sociaux. « On va donc remplacer des travailleurs qui touchent un salaire par des gens au RSA », s’est indigné Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Faire travailler les bénéficiaires du RSA pour environ 7 euros de l’heure a provoqué la même sidération du côté du Secours catholique : « M. Macron, pour les personnes au RSA qu’on accompagne, travailler, avoir une activité comme vous dites, elles en rêvent ! Mais pour un salaire qui leur permet de vivre dignement. »

Une nouvelle doctrine de la  Macronie

Pour rappel, le RMI (revenu minimum d’insertion), ancêtre du RSA, créé en 1988, n’a rien d’un « cadeau » mais constitue un filet de sécurité, conçu pour obéir à une exigence à valeur constitutionnelle, selon laquelle « tout être humain qui, en raison de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ». Le RSA constitue ainsi un acte de solidarité et de protection indispensable, en particulier pour ceux qui ne peuvent travailler, en raison de difficultés personnelles ou du fait de la conjoncture actuelle. Un contexte économique qui reste problématique, même si Emmanuel Macron, pour justifier sa proposition, met en avant un taux de chômage en baisse, à 7,4 %. Un chiffre pourtant faussé, notamment parce qu’il ne comprend pas les exclus de Pôle emploi, alors qu’en un an le nombre de radiés a augmenté de 44,9 %.

Surtout, conditionner le RSA à « une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle, soit de formation, soit d’emploi », obéit à une nouvelle doctrine de la Macronie, « celle de dire que les devoirs ouvrent les droits, et non l’inverse », soutient Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement (et de la campagne de son président-candidat, visiblement). Mettant l’accent sur « l’insertion », Emmanuel Macron prétend combattre « l’idée qu’on traiterait la pauvreté ou la précarité uniquement à travers des prestations monétaires ». Le RSA n’est pourtant pas « uniquement » une « prestation monétaire ». Dès 1988, le RMI portait l’idée que « l’insertion est le deuxième droit après l’allocation », selon Michel Rocard, alors premier ministre. Un accompagnement est même déjà prévu dans le dispositif, mais celui-ci manque de moyens. Entre 2013 et 2018, les dépenses d’insertion liées au RSA ont diminué de 6 %, et ces moyens ont continué de baisser depuis le début du quinquennat Macron, qui n’a rien mis en place pour y pallier. Le 13 janvier dernier, la Cour des comptes a ainsi pointé les « graves lacunes de l’accompagnement social et socioprofessionnel » des allocataires.

« Une logique qui se nourrit de préjugés tenaces »

L’argument d’Emmanuel Macron est donc biaisé, mais celui-ci insiste, en osant vendre sa proposition comme un moyen de « reconnaître la dignité de chacun ». Une justification insupportable pour les associations de lutte contre la pauvreté, qui ont unanimement dénoncé cette proposition. ATD Quart Monde déplore « une logique qui se nourrit de préjugés aussi faux que tenaces », selon laquelle « les allocataires des minima sociaux seraient des “assistés” qui “profitent du système”, alors qu’une majorité d’entre eux se démènent chaque jour ».

Même au sein de la Macronie, certains ne sont pas dupes. Comme Olivier Noblecourt, délégué à la lutte contre la pauvreté du gouvernement entre 2017 et 2020 : « Avec ce clin d’œil antipauvre, il les stigmatise. (…) On prend le problème à l’envers. Le RSA, c’est beaucoup de personnes en souffrance, il ne faut pas l’oublier », a-t-il confié à Mediapart. Car – il est visiblement nécessaire de le rappeler – ce n’est pas par choix que les bénéficiaires du RSA survivent avec quelque 500 euros par mois. Tandis qu’Oxfam observe qu’« en France, il y a treize fois plus de demandeurs d’emploi que d’emplois vacants », l’économiste Henri Sterdyniak précise qu’« une majorité de personnes au RSA ne peuvent pas travailler ».

Un projet également défendu par  Pécresse

Si Emmanuel Macron s’est bien gardé de parler d’« assistanat », sa proposition s’inscrit dans une histoire politique récente clairement imprégnée de cette rhétorique, dont Nicolas Sarkozy avait fait l’une de ses marques de fabrique. En mai 2011, Laurent Wauquiez (LR), dénonçant les « dérives de l’assistanat, cancer de la société française », a été le premier à mettre sur la table cette idée, en déposant une proposition de loi pour contraindre les bénéficiaires du RSA à « assumer » cinq heures hebdomadaires de « service social ». Il y a onze ans, une certaine forme de sérieux et d’humanité traversait encore les rangs politiques sur ce sujet, et les propos de Laurent Wauquiez avaient suscité un tollé, y compris à droite. Mais, en 2022, Valérie Pécresse propose désormais la même mesure que celle présentée un mois plus tard par Emmanuel Macron. Un alignement entre LR et LaREM qu’incarne d’ailleurs parfaitement une femme politique : Brigitte Klinkert. L’actuelle ministre déléguée à l’Insertion, ancienne LR, a été la première, en 2016, à conditionner le RSA à sept heures de « travail bénévole » dans le Haut-Rhin, département qu’elle présidait. Le préfet comme le tribunal administratif avaient jugé cette mesure illégale. Puis le Conseil d’État, en 2018, a estimé qu’elle pouvait être appliquée, uniquement si ce travail est réalisé sur la base du volontariat.

Pour mettre en œuvre sa proposition, Emmanuel Macron devra donc mener bataille auprès du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel pour qu’elle ne soit pas retoquée. D’ici là, les citoyens français ont aussi le pouvoir de le faire, en disant stop à la casse sociale du président de la République.

Présidentielle 2022rsaEmmanuel Macron
Le Monde

Pourquoi la Chine n’est pas prête à abandonner l’objectif de zéro Covid

Faible taux de vaccination des seniors, manque d’infrastructures médicales, peur du virus : malgré une politique zéro Covid toujours plus coûteuse, la Chine n’est pas prête à changer de stratégie.

Des milliers de cas par jour, une province entière confinée, le Jilin, au nord-est, et des métropoles en partie refermées, Shanghaï et Shenzhen : la Chine fait face à sa plus forte vague de Covid-19 depuis le début de l’épidémie à Wuhan, fin 2019. Jeudi 24 mars, le pays a déclaré 4 732 cas, dont 2 722 asymptomatiques. Le variant Omicron, à la fois moins sévère et plus contagieux, met à l’épreuve la stratégie zéro Covid en vigueur dans le pays depuis deux ans. La situation peut-elle remettre en cause cette approche très stricte consistant à réagir dès le premier cas, à tester massivement et à fermer s’il le faut des villes entières ? Pas pour l’instant : la Chine n’est pas prête, répondent les responsables sanitaires. S’il rouvrait ses portes, le pays risquerait une « vague de sortie » massive et meurtrière, dans un territoire immense et peu immunisé.

Shenzhen, capitale chinoise de l’électronique, verrouillée par le Covid-19

Le président chinois, Xi Jinping, a d’ailleurs rappelé le 17 mars que le temps était à la « persévérance ». Tout en invitant à « prendre des mesures plus efficaces pour parvenir à une prévention et à un contrôle maximum avec le coût le plus faible possible, à minimiser l’impact de l’épidémie sur l’économie et la société », d’après l’agence Chine nouvelle. Mais, pour les dirigeants locaux, engager des mesures radicales reste l’option la plus sûre, car nombre de responsables ont été sanctionnés pour avoir laissé filer l’épidémie, mais rarement pour avoir pris des mesures trop strictes.

« Avec sa stratégie zéro Covid, la Chine s’est engagée dans une impasse dont elle aura du mal à sortir »

L’abandon de l’objectif de tolérance zéro face au virus n’est pas à l’ordre du jour, insistent les autorités de santé chinoises. « Certains pays du monde ont relâché les mesures et ne font plus rien. Mais la vision du gouvernement chinois et du Parti communiste est de mettre la santé et le peuple au premier plan. Si nous choisissions de baisser la garde maintenant, tous nos efforts passés auraient été en vain, a déclaré Liang Wannian, le chef du groupe d’experts chargé de la réponse à l’épidémie de Covid-19 en Chine, en conférence de presse le 22 mars. Surtout face à Omicron, dont la transmission est très rapide, nous ne pouvons pas rester passifs, parce que nos ressources sont déséquilibrées (entre villes et campagnes) et que la vaccination des personnes vulnérables n’est pas encore complètement en place. » Pour le responsable, la stratégie zéro Covid permet de gagner du temps, avec l’espoir que des traitements et des vaccins plus efficaces émergent, ou qu’une mutation rende le virus moins dangereux.

Explosion des cas

Le principal point faible de la Chine aujourd’hui est la vaccination des personnes âgées : alors que 87 % de la population générale est vaccinée, seuls 51 % des plus de 80 ans ont reçu deux doses et 20 % ont reçu une troisième dose, a indiqué le 18 mars la Commission nationale de la santé. Une dose de rappel d’autant plus importante que les vaccins chinois à virus inactivés sont moins efficaces que ceux à ARN. D’après une étude présentée en preprint le 22 mars par l’Université de Hongkong, l’efficacité de Sinovac n’est que de 72 % contre les cas graves et mortels après deux doses chez les plus de 60 ans, mais grimpe à 98 % après une troisième dose. Selon les chiffres du gouvernement, le taux de mortalité pour les plus de 80 ans est de 15 % sans vaccin, de 2,9 % avec deux ou trois doses Sinovac, et de 1,51 % avec deux ou trois doses du vaccin BioNTech. Mais, contrairement à Hongkong, la Chine n’a pas autorisé la commercialisation du produit de BioNTech.

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Le Monde

La Suède dit oui à un projet minier très controversé

Si elle est construite, la mine de fer à ciel ouvert de Kallak, dans le nord du pays, empiétera sur les pâturages des éleveurs de rennes et bloquera les chemins de transhumance.

« Ce n’est pas que nous prenons les questions environnementales à la légère, mais oui, nous aimons les mines, nous les sociaux-démocrates. (…) Alors oui, j’espère pouvoir ouvrir et autoriser plusieurs nouvelles mines. » Les propos du ministre de l’industrie, Karl-Petter Thorwaldsson, le 30 novembre 2021, lors de la présentation du gouvernement dirigé par Magdalena Andersson, avaient alerté les opposants au projet de mine de fer de Kallak (« Gallok » en sami), dans le nord du pays. Mardi 22 mars, leur inquiétude s’est confirmée. Le gouvernement a donné son feu vert à un des projets miniers les plus controversés de ces dernières décennies en Suède. Le permis s’accompagne d’une douzaine de conditions que la compagnie britannique Beowulf Mining devra honorer, afin notamment de « contrecarrer les perturbations pour l’élevage de rennes », a précisé M. Thorwaldsson.

Avant de pouvoir commencer l’exploitation de la mine, la société devra aussi obtenir une autorisation, délivrée par le tribunal foncier et environnemental, ainsi qu’un permis de construire auprès de l’inspection suédoise des mines et de la commune de Jokkmokk : deux institutions favorables au projet. « Je pense qu’il y aura une mine. C’est une si grosse trouvaille », a fait remarquer le ministre de l’industrie.

Chez les Sami, le dernier peuple autochtone d’Europe, la déception est énorme, même si la décision était plus ou moins attendue. Pour Hakan Jonsson, président du Sametinget, le Parlement sami, les conditions imposées à la société minière ne sont que des « pansements sur de profondes blessures ». Venue soutenir les opposants au projet, début février, l’activiste Greta Thunberg a dénoncé dans un tweet « une approche de court terme, raciste, coloniale et hostile à la nature ». Amnesty International, pour sa part, regrette un choix qui « ne respecte pas le principe du consentement libre, préalable et éclairé ainsi que le droit des peuples autochtones, et ne pose pas les bases d’une réconciliation entre l’Etat suédois et le peuple sami ».

En Suède, l’Eglise présente ses excuses aux Sami

D’après les forages menés par la compagnie minière, le site de Kallak, à quelques kilomètres du cercle polaire, abrite « le plus gros gisement ininterrompu de minerai de fer à bandes de quartz ». Beowulf Mining veut y construire une mine à ciel ouvert, que la société compte exploiter pendant quatorze ans, pour une production annuelle de 10 millions de tonnes de minerai de fer.

« Un signal  »

La mine ne se trouve pas seulement en territoire sami, sur les pâturages utilisés par les éleveurs de rennes : les infrastructures nécessaires au traitement et au transport du fer devraient bloquer des chemins de transhumance et traverser un site classé en 1996 au Patrimoine de l’humanité par l’Unesco, en raison de sa « valeur universelle exceptionnelle ». Le 3 février, dans une lettre conjointe, José Francisco Cali Tzay et David R. Boyd, rapporteurs spéciaux des Nations unies pour les droits des peuples autochtones et les droits de l’homme et de l’environnement, ont d’ailleurs exprimé leur « inquiétude » à l’égard du projet, dont ils estiment qu’il « menace les droits des Sami ».

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Le Monde

Election présidentielle 2022 : sur le chiffrage des programmes, un flou savamment entretenu

Alors que le sujet de la dette est devenu secondaire, le financement des mesures et le cadrage budgétaire des candidats à l’Elysée sont souvent lacunaires.

Les mots sont lâchés. Répondant, mardi 22 mars, aux questions des auditeurs de France Bleu, Emmanuel Macron a admis avoir reproduit, pour compenser la hausse des prix des carburants, « un “quoi qu’il en coûte” à la pompe ». N’en déplaise à ses ministres, Bruno Le Maire, à l’économie, en tête, qui, depuis des semaines, martèlent que le contexte d’inflation galopante – qui a déjà amené le gouvernement à mettre depuis septembre 2021 près de 30 milliards d’euros sur la table – n’a rien à voir avec les vastes plans de soutien et de relance des deux années de pandémie. Le candidat Macron aurait-il les poches plus pleines que le président ?

Davantage de promesses que de sources d’économies et de financements détaillés, c’est un classique des campagnes présidentielles. Mais, en la matière, 2022 va plus loin que 2017. Les apparences sont trompeuses, puisque plusieurs prétendants à l’Elysée se sont exprimés spécifiquement sur le chiffrage de leur programme : Jean-Luc Mélenchon, le 12 mars, Eric Zemmour et Marine Le Pen, mercredi 23 mars. Reste que présenter un programme en apparence équilibré, en faisant correspondre dépenses et recettes, ne garantit pas la crédibilité d’un projet politique. « Un tableau, on y met ce qu’on veut ! », rappelle l’économiste Mathieu Plane, de l’Observatoire français des conjonctures économiques.

« Le “quoi qu’il en coûte” est passé par là »

« Par rapport à 2017, la question du chiffrage budgétaire est passée au second voire au troisième rang des préoccupations des candidats, et notamment ceux traditionnellement identifiés comme budgétairement prudents », souligne Philippe Martin, patron du Conseil d’analyse économique, un think tank rattaché à Matignon. « Entre-temps, les taux d’intérêt ont baissé, le “quoi qu’il en coûte” est passé par là et le récit sur la dette a changé », résume celui qui participa à l’élaboration du programme d’Emmanuel Macron il y a cinq ans.

Dernier candidat à présenter son programme, Emmanuel Macron ne fait pas exception. L’ancien ministre de l’économie de François Hollande, qui, en 2017, avait présenté son projet détaillé dans un long entretien aux Echos, a laissé les observateurs sur leur faim. Malgré une conférence de presse de plus de quatre heures, jeudi 17 mars, le chef de l’Etat a laissé de larges zones d’ombre dans la manière de financer les 50 milliards d’euros « d’effort budgétaire » qu’il promet sur cinq ans.

Election présidentielle 2022 : Macron candidat, des projets sans débat

Quelque 15 milliards sont censés provenir des grandes réformes (retraites, assurance-chômage, plein-emploi), 15 autres d’un volet « réformes de fond » et de « simplification » (mise en place de l’e-carte Vitale, impôt minimal sur les multinationales, régulation et bonne attribution des prestations sociales, facturation électronique…). Enfin, 20 milliards d’euros d’économies proviendraient du ralentissement de la croissance des dépenses des collectivités et de l’Etat. Et ce, alors même que plusieurs mesures annoncées avant la présentation du programme (hausse du budget de la défense et de la sécurité, dégel du point d’indice des fonctionnaires) ne sont pas budgétées. Quant à la croissance attendue en 2027 – qui ne figure pour l’heure dans aucun document –, elle s’élèverait à 1,8 %, indique l’équipe de campagne du président sortant. Le dernier programme de stabilité transmis à Bruxelles il y a un an, bien avant la guerre en Ukraine, tablait sur moins (1,4 %).

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Le Monde

Election présidentielle : la question de la dette, centrale pendant des décennies, a disparu de la campagne

Face à des urgences comme la transition écologiques et la guerre, et après deux ans de crise liée au Covid-19, la rigueur budgétaire ne semble plus être un enjeu ni pour les candidats, ni pour l’opinion, ni même pour les économistes.

Pour qui rêve de se lancer dans une carrière politique, c’est sans doute le moment idéal. Pour la première fois depuis plusieurs décennies, la contrainte budgétaire semble avoir disparu. Et la crédibilité des candidats en matière de gestion des deniers publics n’est une préoccupation ni pour l’opinion, ni pour les candidats, ni même pour les économistes. Il y a quelques mois encore, analystes, élus et sondeurs prédisaient une élection en partie centrée sur la question de la dette. Une évidence après deux ans de « quoi qu’il en coûte », plus de 150 milliards d’euros dépensés en mesures de soutien, un déficit à 7 % du produit intérieur brut et une dette dépassant les 115 %. Il n’en a rien été.

La campagne, pourtant dominée par les enjeux économiques et sociaux avec la thématique du pouvoir d’achat et de l’inflation, semble avoir éludé la question des moyens. Exception faite pour la réforme des retraites, proposée par une partie des candidats, les programmes ne sont, pour la plupart, pas financés. La droite et l’extrême droite promettent des milliards venus de la lutte contre la fraude sociale, la gauche des milliards venus de la fraude fiscale, tandis qu’Emmanuel Macron mise sur les fruits d’une croissance rendue plus incertaine par la guerre en Ukraine.

Comment leur en faire le reproche ? Selon la dernière enquête réalisée par Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean Jaurès pour Le Monde, la question de la dette et du déficit public figure à l’avant-dernière place des dix principaux sujets de préoccupation pour les Français (12 % des sondés), loin derrière la délinquance (16 %) ou les inégalités sociales (17 %), dans un classement dominé par le niveau de vie (53 %), la guerre en Ukraine (44 %) et l’environnement (26 %). Comme si le « quoi qu’il en coûte », si fortement soutenu par le pays pendant la crise liée au Covid-19, avait noyé la question de la dette.

Election présidentielle 2022 : sur le chiffrage des programmes, un flou savamment entretenu

La situation est inédite : « Je n’ai pas en tête une campagne où l’on ait aussi peu parlé de la dette », admet Frédéric Dabi, directeur de l’institut IFOP. Il y a cinq ans, le candidat de la droite François FiIllon avait fait du sérieux budgétaire la pierre angulaire de son programme, et l’avait imposée dans le débat. En 2012, François Hollande attaquait Nicolas Sarkozy sur ses « comptes dégradés », alors que deux agences de notation venaient de retirer à la France son « triple A », garant de la qualité de sa signature. « Contrairement à aujourd’hui, l’excuse de la crise financière n’était absolument pas audible », rappelle M. Dabi. Cinq ans auparavant, c’était François Bayrou, le « troisième homme » , qui avait fait de la dette le marqueur politique de sa candidature, à laquelle il avait réussi à arrimer une partie de la droite. Même en 2002, la campagne de Lionel Jospin avait été polluée, en partie du moins, par l’affaire de la « cagnotte » qu’il était censé avoir cherché à dissimuler.

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L'Humanité

Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

Reportage

À la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage

Émilien Urbach

Cantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.

Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »

Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

Ici, la voiture est indispensable

Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »

Une précarité grandissante

Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

Le sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »

La colère gronde contre les compagnies pétrolières

Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »

Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.

Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »

Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »

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Le Monde

Emmanuel Macron en passe de parachever sa conquête de la droite

Le socle d’électeurs du président de la République sortant s’est droitisé depuis 2017. Certaines figures de LR commencent à évoquer la possibilité d’une coalition.

Christian Estrosi n’occupe son bureau de maire de Nice « que » depuis 2008, mais le lieu raconte une vie politique sur près de trois décennies. Celle d’un engagement constant à droite, que le parti s’appelle RPR, UMP ou Les Républicains (LR). Quelques photos souvenirs se glissent entre des dessins de Niki de Saint Phalle représentant des personnages bigarrés. L’une figure monsieur le maire aux côtés de Jacques Chirac et de son épouse, Bernadette, les cheveux recouverts d’un austère voile noir. Une autre le montre en compagnie de Nicolas Sarkozy.

Une petite dernière s’est frayé un chemin dans ce panthéon, en 2021. On y voit l’élu entouré d’Emmanuel et Brigitte Macron. « Pour mon ami Christian Estrosi. Je t’embrasse », a dédicacé le chef de l’Etat. Dès 2017, le Niçois manifestait de l’aménité envers l’ancien ministre de François Hollande, qui ambitionnait de « dépasser » le clivage droite-gauche.

Aujourd’hui, son soutien pour ce « grand président », candidat à sa réélection les 10 et 24 avril, est devenu franc et massif. Mais comme le sexagénaire commence à connaître son Macron, il ne se risque pas à le qualifier d’homme de droite. « Emmanuel Macron, c’est le meilleur représentant du dépassement dont nous avons besoin. J’ai toujours été gaulliste, il incarne une certaine idée de la France et de la Résistance, portée par le général de Gaulle », justifie-t-il.

Election présidentielle 2022 : dans le Sud-Est, la grande migration des éléphants de la droite

Par déformation, sans doute, l’ex-LR (il a quitté le parti en 2021) ne peut néanmoins pas s’empêcher de surligner tous les marqueurs de droite supposés que l’on retrouve dans le programme du président candidat : report à 65 ans de l’âge légal de départ à la retraite, allégement des droits de succession… « Certains, à gauche, et qui ont de la sympathie pour Emmanuel Macron, le trouvent trop à droite, convient Christian Estrosi. Certains, à droite, et qui ont de la sympathie pour lui, trouvent qu’il n’y vient pas assez. » Ce qui souligne déjà une direction.

L’expérience et la stature

L’élection présidentielle de 2022 pourrait marquer un phénomène inédit : la réélection d’un chef de l’Etat dont le barycentre basculerait de gauche à droite. Si le locataire de l’Elysée conserve une grande partie de l’électorat social-démocrate qui a fait son succès il y a cinq ans, son socle a tôt fait de se droitiser au cours du quinquennat. La verticalité de son exercice du pouvoir et son libéralisme économique ont contribué à organiser cette migration, qui pourrait faire d’Emmanuel Macron le candidat favori d’un camp tenu, en 2017, par François Fillon.

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Le Monde

Eric Zemmour ne s’attarde pas sur le chiffrage de ses « 400 propositions »

Le candidat d’extrême droite a présenté son projet pour l’élection présidentielle, à la Maison de la chimie, mercredi, sans précisions budgétaires.

A la Maison de la chimie, mercredi 23 mars, Eric Zemmour a présenté un semblant de chiffrage de ses « 400 propositions », en affirmant qu’il était « le candidat du réel ». Il dit pouvoir dégager « 65 milliards d’euros en année pleine » pour financer ses ambitions – un chiffre proche de celui de Marine Le Pen, qui mise, elle, sur 68,3 milliards. Mais il ne s’est pas perdu dans les détails, et son budget manque sinon de sérieux, du moins d’arguments.

Comme il le martèle souvent, Eric Zemmour espère trouver 20 milliards d’euros en supprimant les aides sociales aux étrangers extra-européens pour financer, entre autres, « la baisse de la CSG pour les travailleurs et retraités modestes ». Il n’a pas précisé combien de personnes seraient touchées – seuls 2,4 millions d’immigrés non européens vivent en France, selon l’Insee. Selon les calculs du Monde d’après les statistiques des organismes sociaux, cela représenterait au maximum 6 milliards d’euros pour tous les étrangers, y compris les citoyens européens, loin des 20 milliards annoncés. Le candidat a été bien en peine de détailler son calcul. « Vos chiffres, ce sont les chiffres pour les médias, pour dire qu’on ne dépense pas beaucoup d’argent pour les étrangers, a-t-il esquivé. Il n’y a pas que ça. C’est toutes les prestations sociales qu’il faut supprimer, donc ça rallonge la liste. »

Election présidentielle 2022 : sur le chiffrage des programmes, un flou savamment entretenu

Eric Zemmour, qui aime les comptes ronds, estime encore que la lutte « contre les gaspillages, les dépenses non prioritaires et la désorganisation de l’Etat » rapporterait 15 milliards d’euros, en taillant dans le budget de tous « les ministères non régaliens » et surtout la culture (3,3 milliards dans le projet de loi de finances 2022) ou l’art contemporain, en supprimant les bourses des étudiants absentéistes, la moitié de l’aide publique au développement (2,5 milliards) et l’aide médicale d’Etat (1 milliard).

Quinze autres milliards seraient trouvés grâce à la lutte « contre la bureaucratie et les surcoûts de la décentralisation », en réduisant le nombre d’élus locaux ou les dotations de collectivités territoriales. « Ce n’est pas seulement la lutte contre la bureaucratie », a-t-il défendu en citant des économies sur l’immigration, déjà prises en compte dans un autre chapitre. Il s’en est remis à un futur audit administratif : « Ce que je veux c’est, après l’élection, faire vraiment une étude non pas par le cabinet McKinsey, mais par nos hauts fonctionnaires et la Cour des comptes pour voir où il y a des dépenses excessives. »

Election présidentielle : la question de la dette, centrale pendant des décennies, a disparu de la campagne

Coûteuses ambitions

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L'Humanité

«  80 kilomètres à faire pour aller travailler »

Actu

À Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.

Marie-Noëlle Bertrand

Bourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.

« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.

« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.

Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. «  Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.

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Le Monde

Marine Le Pen présente un budget bancal de son projet pour la présidentielle

La candidate du Rassemblement national a détaillé les recettes et les dépenses de son programme, qu’elle juge « à l’équilibre », mais elle multiplie les hypothèses de financement très contestables.

Marine Le Pen a dévidé d’un ton morne, mercredi 23 mars, à son siège de campagne, une aride avalanche de chiffres pour soutenir la faisabilité de son programme présidentiel. Toujours suspectée de manquer de crédibilité, la candidate du Rassemblement national (RN) a présenté la liste des recettes et des dépenses en six tableaux, et revendiqué, avec force commentaires techniques, de présenter le projet « le plus sérieux ». Un cabinet d’audit indépendant devait valider ses hypothèses financières : aucun n’a accepté.

Pour financer son programme, elle table sur des rentrées de 68,3 milliards d’euros chaque année, avec deux gros postes d’économies controversés : l’immigration et la fraude sociale. Elle promet de trouver 16 milliards d’euros en réduisant de 75 % l’immigration familiale, les flux de l’asile et l’aide médicale d’Etat, ainsi qu’en réduisant les aides sociales versées aux étrangers vivant en France. « On veut couper les pompes aspirantes », résume Renaud Labaye, son directeur de cabinet. Mais dans son estimation, déjà présentée le 2 décembre 2021, la candidate se réfère aux 7 millions d’« immigrés », alors que 2,5 millions d’entre eux sont français, et multiplie les hypothèses très contestables.

Marine Le Pen espère aussi récolter 15 milliards d’euros par an de fraude fiscale et sociale, son « autre grande mesure d’économies ». Comment récupérer la totalité de sommes qui échappent encore aux services fiscaux et aux caisses de sécurité sociale ? Elle ne le dit pas et invite « à être optimiste », alors que l’Etat recouvre déjà 11 milliards de fraude fiscale en 2021.

Pour réaliser ces économies, Marine Le Pen devra déroger au droit de l’Union européenne (UE). Elle vise les citoyens européens au même titre que les autres étrangers, ce qui l’obligerait à renégocier les traités ou à s’acquitter de fortes sanctions. Elle projette de récupérer 5 milliards d’euros sur la contribution budgétaire de la France à l’UE… au risque de mettre en péril des politiques bénéficiant au pays, comme la politique agricole commune, ou de priver le pays des fonds du plan de relance européen (40 milliards prévus). Curieusement, la candidate du RN a planifié les recettes issues d’un impôt minimal sur les sociétés (5 milliards) et d’une taxe carbone aux frontières européennes (1 milliard), deux mesures portées par Emmanuel Macron dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’UE.

Election présidentielle 2022 : sur le chiffrage des programmes, un flou savamment entretenu

Dépenses cumulées

Elle propose aussi « 10 % d’économies » sur le fonctionnement des agences et opérateurs de l’Etat, généreusement évaluées à 8 milliards d’euros. Les opérateurs emploient 405 000 agents et bénéficient de 64 milliards d’euros de financements publics : son plan supposerait de sabrer dans le budget des plus gros, comme Pôle emploi (48 000 salariés) ou le CNRS (28 000). « Je reste persuadée que ce que l’on va découvrir comme source d’économies en arrivant au pouvoir est colossal, a-t-elle évacué. Je n’ai pas chiffré. Ce sera la bonne nouvelle de notre arrivée au pouvoir. »

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L'Humanité

Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent

Actu

La flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.

Bruno Odent

Des centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.

L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.

La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public

Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz ­et à son gouvernement de coalition – SPD­-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.

La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.

Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowatt­heure que sur le front climatique.

Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules ­l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.

Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe
Le Monde

Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky ravive le débat sur les sanctions économiques contre la Russie

Le président ukrainien a insisté sur le devoir qu’avaient les entreprises hexagonales de quitter la Russie. Une mesure qui divise la classe politique française, avant la présidentielle.

Des parlementaires émus, des mots pour l’histoire et une guerre qui continue de dominer le débat politique français. A dix-huit jours de l’élection présidentielle, l’intervention devant la représentation nationale du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, mercredi 23 mars, a rappelé que la guerre en Ukraine marquerait la campagne électorale, peut-être jusqu’au bout. « Cela fera demain un mois que les Ukrainiens se battent pour leur liberté », a déclaré M. Zelensky.

Du Palais-Bourbon au Palais du Luxembourg, députés et sénateurs réunis en nombre dans leurs hémicycles respectifs ont écouté pendant une quinzaine de minutes la prise de parole, à la fois solennelle et martiale, du président de la République ukrainienne. Campé derrière son bureau, à Kiev, et vêtu de son éternel tee-shirt militaire kaki, le drapeau bleu et jaune de l’Ukraine à ses côtés, M. Zelensky a pris à témoin les élus mais aussi, à travers eux, l’ensemble des citoyens français sur la guerre menée par le Kremlin. Entre plusieurs références à l’histoire et à la culture françaises, le président ukrainien a demandé un soutien en matériel d’armement.

Surtout, il a appelé les entreprises françaises encore présentes sur le marché russe, comme Renault (qui a décidé de suspendre son activité industrielle en Russie mercredi 23  mars au soir), Auchan et Leroy-Merlin, à le quitter. « Ils doivent cesser d’être les sponsors de la machine de guerre de la Russie », a dit M. Zelensky.

Guerre en Ukraine : Renault, sous pression, suspend son activité en Russie

Son discours – dont la compréhension a parfois été rendue difficile par la traduction simultanée – a été précédé d’un propos liminaire du président du Sénat, Gérard Larcher, puis du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. « L’Ukraine appartient à la famille européenne », a salué le premier, quand le second a condamné « les bombardements indiscriminés visant les populations civiles ». Plusieurs salves d’applaudissements et une minute de silence à la mémoire des victimes du conflit ont ponctué ce moment inédit, également marqué par la présence de l’ambassadeur d’Ukraine à Paris, Vadym Omelchenko.

Une étape supplémentaire dans cette tournée sans précédent des parlements occidentaux, entamée par M. Zelensky au lendemain du début de l’offensive russe en Ukraine, le 24 février. Les parlements européens, britannique, canadien, puis le Congrès américain, le Bundestag, en Allemagne, la Knesset, en Israël, les parlements italien et même japonais hier et aujourd’hui… Le président ukrainien s’est ainsi adressé à tous les élus des États membres du G7.

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L'Humanité

Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe

Actu

Les tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.

Diego ChauvetMarion d'Allard

Poussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.

1. Les plus modestes paient le prix fort

Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et tenir  jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.

2. Une augmentation sur fond de tensions internationales

L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.

3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire

« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».

4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle

Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.

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Le Monde

Emmanuel Macron envoie des cartes postales aux outre-mer

Le président candidat à l’élection présidentielle a préparé l’envoi de courriers d’engagements personnalisés pour chaque territoire ultramarin.

L’enjeu est loin d’être négligeable quand 1,6 million d’électeurs sont inscrits dans les outre-mer, sans compter les « diasporas » installées en métropole. En 2017, Marine Le Pen était arrivée en tête au premier tour sur l’ensemble des territoires ultramarins en recueillant 21,9 % des suffrages, triplant ainsi son résultat obtenu cinq ans plus tôt. Une première dans l’histoire de la Ve République. Emmanuel Macron, lui, avec 20,4 %, n’arrivait qu’en quatrième position, à seulement quelques encablures de la candidate d’extrême droite, mais il entend bien, cette fois, rebattre les cartes.

A un peu plus de deux semaines du premier tour, le président sortant vient de s’adresser aux électeurs ultramarins dans un double format. Télévisé, tout d’abord, lors d’un entretien d’une heure trente sur Outre-mer La 1re, réalisé mercredi 23 mars, qui doit être diffusé par les neuf stations ultramarines. Répondant aux questions de deux journalistes de la chaîne et de neuf jeunes de ces territoires, il a longuement défendu son bilan et plaidé pour l’« émancipation réelle » des territoires ultramarins. Une rupture avec l’objectif d’« égalité réelle » promu par la loi du 28 février 2017.

Par un courrier, ensuite, distribué prochainement dans toutes les boîtes aux lettres et dont Le Monde a pu prendre connaissance. Particularité : ces lettres recto verso en quadrichromie adressées par M. Macron à ses « chers compatriotes » et « chers amis » des territoires d’outre-mer sont adaptées à chacun de ces derniers. Il en résulte autant de versions – similaires sur le fond mais singularisées – pour la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, autant de territoires dans lesquels il s’est déplacé pendant son quinquennat.

Le projet de loi spécifique à Mayotte en cours de finalisation

Ainsi ne manque-t-il pas de rappeler, pour chacun d’entre eux, les « visages », les « rencontres », les « échanges », les « souvenirs » qu’il lui reste de chacun de ses déplacements. Il tient aussi à souligner les « engagements » qu’il y avait pris et qu’il a « tenus », quitte à enjoliver parfois la réalité et à dissimuler les insuffisances de l’Etat face aux problèmes structurels auxquels sont confrontés les outre-mer. Et, à l’aune de chaque territoire, il détaille comment il veut « poursuivre le chemin engagé ».

Atouts considérables

Tant lors de son entretien que dans ces courriers, un même fil rouge se dégage. « Longtemps, pour de bonnes raisons, nous avons voulu le “rattrapage” des écarts entre l’Hexagone et [le territoire concerné], écrit M. Macron. Le destin de nos outre-mer ne se résume pas à reconstituer ou à reproduire le modèle hexagonal. Non, le destin [du territoire] n’est pas de rattraper perpétuellement des retards : il est d’être en avance sur les défis de demain. »

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Le Monde

Federico Martin Aramburu : après quatre jours de cavale, deux militants d’extrême droite arrêtés pour le meurtre de l’ancien international de rugby argentin

Le premier suspect, Loïk Le Priol, 27 ans, a été retrouvé en Hongrie, mardi 22 mars, à la frontière avec l’Ukraine. Son complice présumé, Romain B., 31 ans, a été interpellé dans la Sarthe.

La cavale de Loïk Le Priol a soudainement pris fin dans la petite de ville de Zahony, en Hongrie. C’est à ce dernier point de passage frontalier avant la frontière ukrainienne, à 1 800 kilomètres de Paris, que le militant d’extrême droite a été arrêté, dans la soirée de mardi 22 mars. Soupçonné d’avoir tiré sur l’ancien international de rugby argentin Federico Martin Aramburu, tué par balles à la sortie d’un bar parisien, samedi 19 mars, le jeune homme de 27 ans, ancien militaire et militant d’extrême droite, était visé par un mandat d’arrêt européen émis par les autorités françaises.

Trois couteaux de combat ont été saisis dans son véhicule. Il a déclaré avoir « un passé militaire et qu’il allait en Ukraine pour se battre », selon un communiqué de la police hongroise, qui l’a immédiatement placé en détention. « Il tentait probablement de se réfugier dans un pays en guerre pour se faire oublier », souffle une source proche de l’enquête.

A 2 000 kilomètres de Zahony, son complice présumé, Romain B., 31 ans, lui aussi militant d’extrême droite, a été interpellé à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), mercredi 23 mars, par la brigade de recherche et d’intervention de Nantes. Il a été placé en garde à vue.

Un militant d’extrême droite principal suspect dans le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu

Lundi, la compagne de Loïk Le Priol avait déjà été mise en examen pour « complicité d’assassinat » et « refus de remettre la convention de déchiffrement d’un moyen de cryptologie » – c’est-à-dire le code pour accéder à un téléphone. Elle a été placée en détention provisoire. L’étudiante de 24 ans, prénommée « Lison », était au volant de la Jeep à bord de laquelle Romain B. serait monté pour rejoindre la victime et lui tirer dessus. Elle aurait également aidé les deux hommes à prendre la fuite. Son avocat, Me Florian Lastelle, appelle à la « pudeur » quant à sa cliente, qui clame ne pas avoir de responsabilité dans le meurtre.

Fait d’armes au sein du GUD

Retour sur les faits. Au petit matin, samedi 19 mars, Federico Martin Aramburu a été tué à Paris, dans le 6e arrondissement, abattu de plusieurs balles sur un trottoir du boulevard Saint-Germain. Son ami et ancien joueur du Biarritz olympique comme lui, Shaun Hegarty, est choqué mais indemne à ses côtés. Quelques minutes plus tôt, ils étaient encore attablés au Mabillon, un bar du Quartier latin.

Le jour se lève, et tourne mal. Dans le groupe voisin, quelqu’un leur aurait lancé « Je suis d’ici moi, je suis Français de France ». « Il s’agissait de propos à connotation pour le moins identitaire », avance une source proche de l’enquête, alors que Federico Martin Aramburu, doté d’un fort accent argentin, venait d’obtenir la nationalité française. Un jeune homme s’approche ensuite du même groupe, demande une cigarette et se fait éconduire agressivement. Les deux anciens rugbymen interviennent. Le videur s’interpose.

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Le Monde

Lutte contre le trafic de drogue : un bilan du quinquennat Macron en trompe-l’œil

Le candidat à la présidentielle de 2022 s’est dit contre la légalisation du cannabis, à revers de sa position de 2017. Pour dissuader les consommateurs, la place Beauvau s’est appuyée sur l’usage massif des amendes forfaitaires délictuelles et le harcèlement des points de deal, sans résultats véritablement probants.

« Je ne suis pas favorable à la légalisation du cannabis. » En une seule phrase, prononcée le 17 mars à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) à l’occasion de la présentation de son programme, le candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Macron a déminé un terrain sur lequel ses adversaires, à gauche essentiellement, entendaient l’attirer. Accessoirement, il a également réduit au silence les voix issues de sa propre majorité parlementaire, dont celle de la députée du Loiret, Caroline Janvier, rapporteuse thématique d’une mission d’information de l’Assemblée nationale et favorable à la légalisation encadrée de la vente de cannabis. Depuis le début de son quinquennat, et surtout avec l’arrivée de Gérald Darmanin au ministère de l’intérieur, le président de la République s’est évertué à faire oublier les déclarations du candidat Macron de 2017 : « Je crois, s’était-il avancé sur France Inter le 4 septembre 2016, que la légalisation a une forme d’efficacité. »

Désormais, plus question de légalisation, ni même de dépénalisation. Ainsi qu’il l’avait déclaré au Figaro en avril 2021, la lutte contre les trafics de stupéfiants doit être regardée comme « la mère de toutes les batailles » et le commerce illicite de drogue comme la principale source des incivilités, des règlements de comptes, des vols ou des agressions constatés dans le pays. La corruption d’élus ou d’agents publics, le blanchiment et la grande délinquance financière, contre laquelle les moyens alloués à la justice restent dérisoires, sont souvent omis de cet inventaire.

Auteur en 2020 d’un rapport intitulé « Cannabis : pour une autre stratégie policière et pénale » pour la fondation Terra Nova, Mathieu Zagrodzki, chercheur associé au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, perçoit dans cet accent mis sur la lutte contre la « délinquance du quotidien » générée par le trafic de drogue, « une approche beaucoup plus rémunératrice pour le pouvoir politique, qui rend son action visible au plus grand nombre quand le démantèlement de réseaux structurés ou de circuits financiers est largement imperceptible dans l’opinion ».

Doctrine de tolérance zéro

Les chiffres des saisies, publiés à échéances régulières et volontiers accompagnés de déclarations d’autosatisfaction des autorités, démontrent certes une activité soutenue des forces de l’ordre, pour lesquelles la lutte antidrogue est devenue pourvoyeuse d’utiles indicateurs statistiques – de ceux qui conditionnent l’octroi de primes ou favorisent un avancement. De ce point de vue, l’année 2021 a été marquée par une hausse sensible des saisies : 96 tonnes de cannabis (+ 12 % par rapport à 2020), 23 tonnes de cocaïne (+ 101 %) et 1,2 tonne d’héroïne (+ 24 %). A elles seules, les douanes ont mis la main sur un million de doses d’ecstasy, soit une hausse de 30 % des volumes constatés en 2020. Saluant des résultats « historiques », Beauvau avait également avancé le chiffre de 625 démantèlements de points de deal sur près de 4 000 identifiés sur le territoire. De tels éléments témoignent d’abord, et surtout, d’un trafic exponentiel qu’aucune stratégie déployée depuis bientôt un demi-siècle ne paraît en mesure d’assécher.

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L'Humanité

Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »

Actu

Coûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, ­experte en mobilités bas carbone. Entretien.

Marie-Noëlle Bertrand

Laura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project

L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.

Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?

Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».

Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?

Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.

Où porter les efforts en priorité ?

Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.

La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…

Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.

Peut-on aller vite ?

Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.

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Le Monde

L’intervention embarrassante de Dupond-Moretti dans la nomination des juges

Parmi les près de mille magistrats appelés à changer de poste en septembre, le ministre de la justice a biffé, à quelques semaines de la présidentielle, le nom du juge d’instruction Serge Tournaire, qui a travaillé sur des affaires, notamment Bygmalion, impliquant Nicolas Sarkozy.

Des considérations politiques ou personnelles ont perturbé le jeu complexe, mais classique, des nominations de magistrats. Selon plusieurs sources, Eric Dupond-Moretti, ministre de la justice, est intervenu pour bloquer la nomination d’au moins trois juges du siège, pour des raisons sans rapport avec leurs compétences.

Le 18 février, la direction des services judiciaires du ministère a publié la grande « transparence » annuelle. Il s’agit de la liste des mutations géographiques et fonctionnelles qui interviendront à la rentrée de septembre. Près d’un millier de magistrats sont, cette fois, concernés. On y trouve des hauts magistrats comme Alain Vogelweith, ex-membre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), actuel président de chambre à la cour d’appel de Lyon, qui va rejoindre celle d’Aix-en-Provence, ou Hélène Cazaux-Charles, ancienne conseillère justice de Manuel Valls à Matignon, nommée avocate générale à la Cour de cassation, mais aussi des magistrats moins capés obtenant un poste de juge des enfants à Fort-de-France ou celui de juge des contentieux de la protection au Mans.

Dès la publication de cette liste, chacun s’y rue pour y chercher son nom. Il est fréquent de candidater sur plusieurs postes à la fois sans connaître ses chances, alors que dix ou vingt personnes peuvent être en concurrence sur un même poste.

Poste stratégique

La surprise est venue des postes restés non pourvus, en particulier en Ile-de-France. Au point que Jean-Michel Hayat, premier président de la cour d’appel de Paris, a adressé, dès le 18 février au soir, un e-mail aux présidents des neuf tribunaux judiciaires qu’il chapeaute (Paris, Bobigny, Créteil, Evry, etc.) pour les rassurer. « La lecture de la transparence de ce jour est de nature à susciter une réelle perplexité, eu égard aux mouvements qui avaient pu être annoncés, escomptés ou qui apparaissaient prévisibles », écrit M. Hayat dans cette missive que Le Monde a pu consulter. Avant d’ajouter : « Je crois utile de vous préciser, sur la base des précisions fournies ce soir par Monsieur le directeur des services judiciaires, qu’une transparence complémentaire devrait être diffusée d’ici une quinzaine de jours. » Mais rien n’est venu.

Parmi ce millier de noms, un trou saute aux yeux : celui de premier vice-président chargé de l’instruction au tribunal de Paris. Marc Sommerer, doyen des juges d’instruction du pôle financier, atteint par la limite des dix années sur une telle fonction, partira à l’été. Un appel à candidatures a été lancé par le ministère de la justice le 29 novembre 2021 pour ce poste exposé et technique.

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L'Humanité

Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts

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Depuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.

Julia HamlaouiNaïm Sakhi

Gilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère !  »  « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.

Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total  ! » martèle-t-il.

« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.

Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes
Le Monde

Au procès des attentats du 13-Novembre, les éboueurs, l’ordinateur et le plan de la terreur

Dans un ordinateur utilisé par les terroristes, les enquêteurs ont retrouvé le plan détaillé des attaques. Mais aussi quelques curiosités : des films de Sacha Guitry et une captation vidéo de « Cyrano de Bergerac ».

Le 22 mars 2016 au petit matin, un camion de ramassage passe devant le 4, rue Max-Roos, à Bruxelles. Avant d’enlever un sac-poubelle, les éboueurs entreprennent d’en explorer le contenu. A l’intérieur, ils trouvent un ordinateur, qu’ils décident de sauver de la benne. A quelques kilomètres de là, peu avant 8 heures, deux terroristes se font exploser à l’aéroport bruxellois de Zaventem. L’attentat fait seize morts.

Lorsque le camion de Bruxelles Propreté repasse dans le quartier en fin de matinée, la rue Max-Roos est bouclée. Un chauffeur de taxi a indiqué à la police l’adresse des kamikazes et des perquisitions sont en cours. Les éboueurs sont pris d’un doute et inspectent l’ordinateur. Le fond d’écran s’affiche : une photo de sept hommes cagoulés posant devant le drapeau de l’organisation Etat islamique. Ils remettent aussitôt la machine à un policier belge.

Au procès des attentats du 13-Novembre, l’intrigante révélation de Mohamed Abrini

C’est ainsi qu’une des découvertes les plus spectaculaires de l’enquête sur les attentats du 13-Novembre et ceux de Bruxelles a échappé de peu à la destruction.

A l’intérieur de cet ordinateur, parmi des centaines de fichiers effacés, les enquêteurs sont parvenus à reconstituer l’arborescence d’un dossier intitulé « 13 novembre », détaillant par le menu le plan des attaques. Les circonstances de cette découverte, qui ne figurent pas dans le dossier d’instruction français, étaient restées confidentielles jusqu’à ce qu’un enquêteur belge les dévoile devant la cour d’assises spéciale de Paris, mercredi 23 mars.

Le Bataclan, première cible des terroristes ?

Le procès du 13-Novembre vient d’ouvrir un de ses derniers chapitres consacrés à l’élaboration de ces attentats, celui des ultimes préparatifs entre le 7 et le 13 novembre 2015. Le dossier découvert dans la poubelle de la rue Max-Roos en constitue une des clés de voûte : il permet de dater la finalisation du projet et d’en comprendre les plans initiaux.

Cette arborescence de fichiers avait été supprimée de l’ordinateur, qui était en outre équipé du logiciel de cryptage TrueCrypt. Elle a été reconstituée « à partir de l’historique de consultations », explique l’enquêteur. Seuls les noms des fichiers sont accessibles, pas leur contenu. Cette donnée technique, on le verra, n’est pas sans effet sur l’interprétation d’autres fichiers a priori moins sensibles retrouvés sur le disque dur : une captation vidéo de Cyrano de Bergerac, la pièce d’Edmond Rostand, et trois classiques du cinéma français.

Au procès des attentats du 13-Novembre, la bureaucratie de la barbarie

Premier enseignement de l’arborescence des attentats : le projet a été finalisé très tardivement. Le dossier « 13 novembre » a été créé le 7 novembre 2015, six jours seulement avant les attaques. Il est constitué de cinq sous-dossiers créés trois jours plus tard : « Groupe Omar », qui correspond au commando des terrasses, dirigé par Abdelhamid Abaaoud, alias Abou Omar ; « Groupe Français », qui contient un fichier image « Bataclan.jpg » ; « Groupe Iraquiens », qui désigne le commando du Stade de France ; « Groupe Schiphol », qui semble décrire un projet d’attentat à l’aéroport Schiphol d’Amsterdam ; et, enfin, « Groupe métro ».

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Le Monde

De retour d’Ukraine, un militant néonazi français interpellé et mis en examen

Agé de 37 ans, il développait depuis plusieurs années, sur Internet, des thèses associant un virulent antisémitisme aux théories du complot les plus farfelues.

De l’Ukraine, où il vivait exilé depuis plusieurs années, Mathieu B. provoquait en duel ses contradicteurs de la fachosphère française et appelait à l’instauration d’une « République blanche de Bourgogne », patrie virile et fantasmée de guerriers aryens voués au « nettoyage » ethnique d’une Europe « métissée ». Mais lorsque les bombes russes ont commencé à pleuvoir sur son pays d’adoption, ce trentenaire français a sauté avec femme et enfants dans une voiture, direction la plus proche frontière.

Le 18 mars, les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), assistés de leurs collègues du groupe d’observation et de surveillance de Marseille, l’ont interpellé sur la voie publique, dans le sud de la France, où il conserve des attaches familiales.

Voyage au cœur de la « Fachosphère »

Les enquêteurs, saisis par le pôle national de lutte contre la haine en ligne du tribunal judiciaire de Paris, après une plainte déposée en octobre 2021 par l’Observatoire juif de France, une association disposant d’une plate-forme de signalement en ligne, exerçaient depuis plusieurs mois une surveillance discrète sur ce militant suprémaciste. Après avoir déployé d’importants moyens techniques et obtenu son inscription dans plusieurs fichiers de coopération policière internationale, les gendarmes de l’OCLCH ont été avisés, le 28 février, quatre jours après le début de l’offensive russe en Ukraine, que Mathieu B. avait franchi la frontière hongroise – un pays où il a vécu un temps – et faisait désormais route vers la France.

La suite des opérations a pris la forme d’une enquête classique, avec filatures et identification des points de chute, avant l’interpellation puis la saisie de matériel informatique au cours de perquisitions, des éléments dorénavant en cours d’analyse par les services cyber de la gendarmerie.

Théories et complot tripartite

Encore en partie consultables, les vidéos publiées en ligne suscitent l’effroi autant que la consternation. Effroi parce que cet homme adepte des sports de combat, coiffé d’un large béret, le visage mangé par des lunettes de soleil noires, y entame ses interventions par un salut nazi avant de déployer une logorrhée raciste et antisémite d’une extrême virulence. Les juifs ? « Même très jeunes, ils ont cette aptitude à aller grappiller à droite à gauche », assène-t-il dans une vidéo, fin 2017. Les Indiens ? « Des gens qui se lavent une fois tous les deux mois. » Le reste de ses interventions se mesure à l’aune de son propre racisme, revendiqué et qu’il qualifie lui-même d’« inné ». Même l’extrême droite française, à ses yeux « enjuivée », serait manipulée, notamment, par le mouvement américain Nation of Islam, connu pour ses thèses conspirationnistes.

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Le Monde

Vous avez plus de 60 ans, retraité·e ou non, parlez-nous de votre vie de senior et de votre place dans la société

Élection présidentielle 2022 Société

Appel à témoignages Racontez-nous comment vous vivez votre retraite – ou future retraite –, parlez-nous de vos attentes pour que la société garantisse à chacun de « bien vieillir » et de ce que vous attendez de l’élection présidentielle sur le sujet.

Publié aujourd’hui à 12h14, mis à jour à 12h57

Lecture : 1 min

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Du Covid-19 aux scandales des Ehpad en passant par l’abandon de la grande loi promise sur la dépendance, le dernier quinquennat a été jalonné d’événements qui ont mis au cœur des débats la situation des « personnes âgées », des « aînés », des « seniors ». Souvent pour constater que les réponses politiques à l’enjeu du vieillissement de la population française étaient insuffisantes.

A dix jours de l’élection présidentielle, Le Monde organisera, le 1er avril, une journée spéciale consacrée aux seniors et à leur place dans la société d’aujourd’hui et de demain.

« Fragments de campagne », une opération spéciale du « Monde » pour aborder les sujets de fond de la présidentielle

En amont, nous souhaiterions vous entendre, recueillir vos témoignages, vos histoires, vos avis, vos impressions. Vous avez plus de 60 ans, racontez-nous, vous, comment vous vivez : êtes-vous retraité·e ? Toujours en activité ? Entre les deux, obligé·e de travailler pour compléter votre retraite ? Comment avez-vous préparé ou réorganisé votre vie à la retraite : participez-vous à la vie associative, à la garde de vos petits-enfants, ou à d’autres activités ? Comment vivez-vous de votre pension de retraite ?

Alors que nous sommes à quelques jours de l’élection présidentielle, et que le vote des seniors est prépondérant à chaque élection, vous sentez-vous écouté·e par les candidats et les représentants politiques ? Qu’est-ce qui, pour vous, serait indispensable pour que la société garantisse à chacun de « bien vieillir » ? Les propositions sur les seniors détermineront-elles votre vote ?

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L'Humanité

Éditorial. Ça gronde

Éditorial

Cédric Clérin

Mobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.

Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.

La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?

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Le Monde

Election présidentielle 2022 : le tableau de bord des parrainages, sondages et temps de parole

Raphaëlle Aubert Manon Romain Gary Dagorn

Publié le 22 février 2022 à 17h05, mis à jour à 16h24

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Éditorial. L’énergie mérite mieux

Éditorial

Laurent Mouloud

Le gouvernement pensait avoir calmé la colère des Français en dégainant un chèque « inflation » de 100 euros en décembre 2021. Mais, faute de prendre le problème à bras-le-corps, la hausse vertigineuse des prix de l’énergie vient de nouveau lui mordre les mollets. Poussée par l’envolée des cours du pétrole, la facture à la pompe ne cesse de grimper depuis le début de l’année. Le litre de gazole a dépassé pour la première fois 1,60 euro, bien au-dessus du 1,53 euro qui avait précipité la crise des gilets jaunes en 2018. Même tendance concernant l’électricité, dont la facture, indexée sur le marché du gaz, aurait dû grimper de 35 % au 1er février. Contrairement aux insinuations de l’exécutif, les difficultés de pouvoir d’achat des Français n’ont rien d’un simple « ressenti ». Elles sont une réalité quotidienne, notamment pour les plus précaires.

Face à cette situation, un premier constat s’impose : celui de l’impuissance du gouvernement à trouver des réponses de long terme. Décidées à la suite du mouvement des gilets jaunes, les suppressions de hausse de la taxe carbone et autres manœuvres dilatoires n’ont rien changé sur le fond. Quatre ans plus tard, le compte n’y est pas pour les ménages. Pis, pour contenir la hausse des prix du courant à 4 % en 2022, le gouvernement exige d’EDF qu’il augmente de 20 % le volume d’électricité nucléaire vendu à prix bradé à ses concurrents exsangues. Soit huit milliards spoliés à l’entreprise publique pour maintenir sous respirateur artificiel le marché « libéralisé » et camoufler l’échec patent de l’ouverture à la concurrence. Un tour de passe-passe dénoncé par les salariés de l’entreprise, en grève le 26 janvier.

L’énergie ne peut rester prisonnière de ces logiques mercantiles et des aléas géopolitiques. Ce bien de première nécessité mérite une politique de grande ampleur. Lutter contre la hausse des prix des carburants passe par une action ambitieuse sur la fiscalité, le développement et la gratuité des transports collectifs, la taxation des grands groupes pétroliers… L’électricité, elle, doit être soumise à une maîtrise publique pleine et entière, hors du marché. Des mesures d’une tout autre ambition que cette politique des petits chèques à visée électorale.

Editorialhausse des prixÉnergieTarification de l'énergie
Le Monde

Guerre en Ukraine : parcourez les infox et les fausses images qui circulent depuis le début de l’offensive russe

Romain Geoffroy Léa Sanchez (développement) Thomas Steffen (design) William Audureau Assma Maad

Publié le 04 mars 2022 à 17h49 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 18h51

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DécryptagesVidéos truquées, photomontages, archives décontextualisées… Le conflit est marqué par une multitude de contenus trompeurs. Les Décodeurs vous aident à faire le tri.

Depuis le début de l’invasion de l'Ukraine par la Russie survenue le 24 février, Les Décodeurs recensent les principales fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Ce contexte incertain, anxiogène, et effrayant, d’une guerre actuellement menée en Europe est, en effet, propice à la diffusion de fausses informations.

Guerre en Ukraine : attention à ces anciennes vidéos recyclées en ligne

Particularité de ce conflit : celles-ci sont principalement visuelles. Aux premières heures de la guerre, les vidéos décontextualisées ou truquées de bombardements de l’armée russe sur Kiev ont pullulé en ligne. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également été ciblé par cette désinformation, accusé d’avoir fui la capitale ukrainienne, ou de s’être rendu sur le front dans le Donbass.

Afin de ne pas tomber dans le piège, nous vous proposons un outil pour vérifier les images les plus virales relayées en ligne, et vous permettre de voir comment elles ont été utilisées dans la guerre informationnelle que se livrent pro-ukrainiens et prorusses.

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : comment l’OTAN s’est élargie en Europe de l’Est

    Gary Dagorn

    Publié le 12 mars 2022 à 05h44 - Mis à jour le 16 mars 2022 à 16h57

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    DécryptagesLoin d’être une provocation, comme Vladimir Poutine l’affirme pour justifier sa guerre en Ukraine, l’élargissement de l’OTAN vers l’Est n’a pas été décidé sans prendre en compte les intérêts de la Russie.

    Créée lors de la guerre froide, longtemps opposée à son adversaire communiste, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) s’est soudainement retrouvée sans ennemi en 1991, lorsque l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et le Pacte de Varsovie ont été dissous.

    L’Alliance atlantique a survécu péniblement aux premières années qui ont suivi et s’est longtemps cherché un but. L’élargissement à l’Europe centrale et orientale, ainsi que la menace du terrorisme international pesant sur les pays occidentaux après le 11 septembre 2001 ont permis de justifier en partie sa pérennisation. Mais l’isolationnisme des Etats-Unis entrepris par le président Donald Trump en 2017, que son successeur Joe Biden n’a pas complètement remis en cause, et leur inquiétude sur les ambitions chinoises dans la zone Indo-Pacifique ont fragilisé la raison d’être de l’Alliance ces dernières années, et ont donné du crédit à l’idée d’une défense européenne.

    Déclarée en état de « mort cérébrale » par le président français, Emmanuel Macron, en 2019, l’OTAN s’est retrouvée à nouveau soudée après l’invasion des forces russes déclenchée le 24 février en Ukraine. Pour justifier les tensions puis l’attaque de son voisin, le président russe, Vladimir Poutine, n’a eu de cesse d’accuser cette alliance militaire de « trahison », pour s’être étendue vers l’Europe de l’Est entre 1997 et 2004, après la chute de l’empire soviétique.

    Russie-Occident, vingt ans d’autoradicalisation de Poutine

    1991-1993 : les pays de l’Est frappent à la porte de l’OTAN, qui refuse

    Après la dissolution politique de l’URSS, en 1991, plusieurs anciens pays membres du Pacte de Varsovie se tournent vers l’OTAN pour assurer leur sécurité militaire, surtout vis-à-vis de Moscou.

    Près de cinquante ans de domination soviétique ont rendu les populations d’Europe de l’Est profondément méfiantes concernant les intentions du pouvoir russe, bien que le premier président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine, ait achevé à Moscou ce qui restait du communisme. Car le nouveau pouvoir n’est pas sans ambition sur le devenir de « ses » anciens satellites et des anciennes républiques soviétiques.

    Rappel : en 1955, l'OTAN face au Pacte de Varsovie

    En 1991, le président russe crée la Communauté des Etats indépendants (CEI), une organisation intergouvernementale proposant une intégration économique, politique et militaire aux Etats nouvellement indépendants issus de l’URSS. Dix d’entre eux en deviennent membres, sous la pression de Moscou, tandis que le Turkménistan et l’Ukraine déclinent l’invitation. Mais cette intégration va lentement échouer en raison du poids politique écrasant de Moscou, qui empêche ces pays plus faibles de disposer d’une quelconque marge de manœuvre. A tel point que certains forment des alliances entre eux, à l’instar de l’Organisation pour la démocratie et le développement (GUAM), créée en 1997 avec la Géorgie, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et la Moldavie (et anciennement l’Ouzbékistan).

    C’est dans ce contexte que, dès 1991, nombre d’anciens satellites européens de Moscou frappent à la porte de l’OTAN, qu’ils voient comme l’assurance d’échapper à la tutelle russe. D’autant que Moscou n’hésite pas, au nom de la défense des russophones, à intervenir militairement, comme l’illustre le conflit en Transnistrie, une région sécessionniste de Moldavie, en 1992.

    La Russie voit cette émancipation d’un mauvais œil et le fait savoir aux Occidentaux, lesquels freinent dès le début les volontés d’adhésion exprimées par ces pays. Fin décembre 1991, l’OTAN crée alors le Conseil de coopération nord-atlantique, un forum de dialogue qui n’offre aucune garantie de sécurité, au grand dam des pays concernés.

    Les Occidentaux ont-ils promis à la Russie que l’OTAN ne s’élargirait pas vers l’Est ?

    C’est une des questions centrales dans la dégradation progressive des relations entre dirigeants russes et occidentaux. Depuis les années 1990, les premiers ont régulièrement accusé les seconds d’avoir trahi leur promesse originelle. « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’Est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières », avait accusé Vladimir Poutine le 18 mars 2014, après avoir illégalement repris la Crimée à son voisin ukrainien.

    Le président russe s’appuie sur les multiples promesses faites par les leaders américains, britanniques, français ou allemands à Mikhaïl Gorbatchev en 1990, année d’intenses négociations diplomatiques destinées à fixer les conditions de la réunification allemande. « Rien n’avait été couché sur le papier. Ce fut une erreur de Gorbatchev. En politique, tout doit être écrit, même si une garantie sur papier est aussi souvent violée, avait affirmé Vladimir Poutine, interrogé en 2015 par le réalisateur américain Oliver Stone. Gorbatchev a seulement discuté avec eux et a considéré que cette parole était suffisante. »

    Entre février et mai 1990, Mikhaïl Gorbatchev avait en effet reçu l’assurance que « l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’Est », en particulier de James Baker, le secrétaire d’Etat américain. Helmut Kohl, Margaret Thatcher et George Bush père ont aussi tenté de le rassurer en lui soutenant que l’Alliance atlantique ne s’étendrait pas au-delà de l’Allemagne réunifiée. Ces échanges sont détaillés par le projet National Security Archive de l’université George Washington, qui s’appuie sur de nombreux documents déclassifiés.

    La version de Vladimir Poutine a été de nombreuses fois critiquée par les membres de l’OTAN, qui expliquent que le contexte de 1990 n’était pas celui de 1991. En 1990, les assurances des Occidentaux sont données alors que l’URSS et ses satellites sont encore liés par l’alliance militaire du Pacte de Varsovie, ce qui rendait inimaginable une extension de l’OTAN. Les événements de 1991 changent la donne : la chute de l’Union soviétique provoque en neuf mois l’émergence de quinze nouveaux pays souverains. Les frontières soviétiques, que les Occidentaux ne souhaitaient pas menacer un an plus tôt, ne sont plus les mêmes : en vertu du droit international, elles ne correspondent plus à l’URSS, mais à celles de la seule Fédération de Russie. Aucune promesse n’aurait ainsi été faite concernant des pays comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie. Une conclusion que soutiennent plusieurs historiens et spécialistes de la question.

    Mikhaïl Gorbatchev lui-même a conforté cette lecture des événements. Interrogé par Russia Beyond en 2014, un média d’Etat financé par le gouvernement russe, sur ce qui l’a poussé à ne pas demander aux Américains de traduire leur promesse en traité contraignant, le dernier dirigeant de l’URSS avait répondu :

    « L’élargissement de l’OTAN n’a pas du tout été un sujet de discussion, et n’a pas émergé pendant cette période. Un autre enjeu que nous avons mis sur la table a été de garantir que les infrastructures militaires de l’OTAN n’avanceraient pas et que des forces armées additionnelles ne seraient pas déployées sur le territoire de ce qui était alors la RDA. L’affirmation de Baker a été faite dans ce contexte… Tout ce qui a pu être fait et tout ce qui devait être fait pour concrétiser cette obligation politique a été fait. Et respecté. »

    Un épisode éclaire tout de même en partie les raisons pour lesquelles le gouvernement de Boris Eltsine a pu se sentir dupé. Le 22 octobre 1993, le secrétaire d’Etat américain Warren Christopher vient s’entretenir quarante-cinq minutes avec Boris Eltsine pour lui soumettre l’idée du Partenariat pour la paix avancée par le président américain Bill Clinton. Ce partenariat lui est présenté comme une façon d’inclure la Russie dans le processus. « Il n’y aurait aucun effort pour ignorer ou exclure la Russie de sa pleine participation à la sécurité future de l’Europe », indique Warren Christopher.

    Boris Eltsine, qui pousse depuis deux ans pour que l’Occident reconnaisse à son pays le rôle de grande puissance, est séduit par le principe, mais l’interrompt pour vérifier qu’il a bien compris et qu’il y aura un partenariat et pas d’adhésion, faisant référence à l’OTAN. Le secrétaire d’Etat lui répond : « Oui, c’est le cas, il n’y aura pas même de statut secondaire. » « C’est une brillante idée, un trait de génie ! », s’exclame Boris Eltsine, qui se montre soulagé devant son interlocuteur, mentionnant explicitement les tensions autour de l’OTAN. Le président russe, qui combat activement les conservateurs sur la scène politique intérieure, a en effet besoin de montrer des résultats avec les « partenaires » américains pour se maintenir au pouvoir.

    Du Partenariat pour la paix à l’élargissement de l’OTAN

    En janvier 1994, lors d’une visite officielle en Russie, Bill Clinton affirme à Boris Eltsine que l’OTAN « envisage clairement une expansion », mais tente de le ménager en ajoutant que le Partenariat pour la paix est la priorité de son administration. Une assurance qu’il lui répète à l’occasion d’un déjeuner privé le 27 septembre 1994.

    Le Partenariat pour la paix est créé en 1994. Rejoint cette année-là par 34 pays européens et asiatiques, dont la Russie, il prévoit des coopérations militaires bilatérales entre ces pays signataires et l’OTAN. Mais il ne répond pas aux attentes des anciens satellites de Moscou, comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie, qui, réunis dès février 1991 au sein du groupe de Visegrad, demandent avec insistance à être intégrés à l’OTAN. L’interventionnisme militaire russe en Tchétchénie (1994-1996) ne fait que les motiver davantage. Initialement réticente, l’administration Clinton va peu à peu changer d’avis.

    Les discours des responsables de l’OTAN se faisant de plus en plus explicites, Boris Eltsine accuse son homologue américain, dans un discours retentissant au sommet de Budapest le 6 décembre 1994, de vouloir partitionner l’Europe. « Pourquoi plantez-vous les graines de la méfiance ? », demande-t-il aux seize membres de l’OTAN.

    Ces avertissements russes inquiètent une partie de l’administration américaine, mais fin 1994, l’idée d’un élargissement de l’OTAN s’est quasiment imposée dans le cercle du président Clinton.

    1994-2004 : avec le soutien de Clinton et Kohl, l’OTAN s’élargit vers l’Est

    Le premier changement de ton intervient en janvier 1994, lors du sommet de Bruxelles, où l’Alliance se dit explicitement ouverte à de nouvelles adhésions. Dans la foulée, le président Clinton, en visite à Prague, déclare aux côtés des premiers ministres tchèque, polonais, hongrois et slovaque, qu’il ne s’agissait plus de savoir si l’OTAN allait s’élargir, mais « quand et comment ». En septembre 1995, l’OTAN publie des prérequis qui doivent servir de base de négociations. Le texte précise que l’Alliance n’installera pas d’armes nucléaires sur le territoire des nouveaux membres, une déclaration d’intention censée répondre aux craintes russes.

    S’ensuivent deux ans de discussions intenses avec cinq pays, avant que le premier feu vert n’intervienne. Au printemps 1997, Bill Clinton, qui soutient Boris Eltsine depuis son élection, est confiant : il vient de signer avec son homologue russe l’« acte fondateur », le premier accord entre l’OTAN et la Russie destiné à relancer la coopération entre les deux parties. Le président américain annonce alors la future intégration de la Pologne, de la République tchèque et de la Hongrie, invitées officiellement à rejoindre l’Alliance atlantique lors du sommet de Madrid, un mois plus tard. Le moment passe « dans l’Histoire comme marquant la fin de l’ordre de Yalta », selon le premier ministre polonais, Wlodzimierz Cimoszewicz. Le premier ministre tchèque, Vaclav Klaus, qualifie l’invitation de « couronnement du processus de transformation d’après-novembre 1989 ». En Hongrie, le rattachement à l’OTAN est approuvé à 85,3 % lors d’un référendum à l’automne 1997.

    1999 : premier élargissement de l'OTAN vers l'Est

    Trois anciens régimes communistes rejoignent l'Alliance atlantique.

    Les pays de la première vague saluent l'« événement historique »

    Le pouvoir russe, lui, n’est pas aussi enthousiaste. Juste après l’annonce, le ministre des affaires étrangères russe Evgueni Primakov condamne une « faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la seconde guerre mondiale ».

    Ce premier élargissement a un goût d’échec pour les Russes. Les nombreuses tentatives de Boris Eltsine de dissuader Bill Clinton n’ont pas fonctionné. Mais le président russe lui-même savait le processus inéluctable, du moins pour certains pays comme la Pologne, qui avait manifesté une détermination constante de s’arrimer à l’Ouest. C’est ainsi qu’en 1993, le premier ministre polonais a réussi à arracher à Boris Eltsine un communiqué conjoint, qui signalait que l’entrée de la Pologne dans l’OTAN « ne serait pas contraire aux intérêts d’autres Etats, y compris la Russie ».

    M. Clinton et M. Eltsine, à Helsinki, traitent de leur désaccord sur l'OTAN

    Les protestations russes ne sont cependant pas sans inquiéter les diplomates occidentaux, lesquels sont partagés sur l’opportunité d’élargir davantage l’OTAN à l’Est, malgré les demandes répétées et insistantes de dix pays, qui forment au printemps 2000 le groupe de Vilnius, comprenant :

    • l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, candidates de longue date ;
    • la Slovaquie, éconduite en 1997 car ne respectant pas certains critères ;
    • la Roumanie et la Slovénie, écartées en 1997 pour ne pas froisser les Russes ;
    • la Bulgarie ;
    • la Croatie ;
    • l’Albanie ;
    • la Macédoine, dont la candidature est bloquée par la Grèce en raison d’un conflit portant sur le nom du pays.

    Les discussions avec ces dix pays s’ouvrent, mais l’Alliance tente de prioriser les candidatures afin de ralentir autant que possible le processus, comme elle l’avait fait en 1997, année où elle avait refusé neuf des douze candidatures qu’elle avait reçues. Les négociations aboutissent en 2002 à l’invitation de sept nouveaux Etats (les trois pays baltes, la Slovaquie, la Slovénie, la Roumanie et la Bulgarie), dont l’intégration est effective en 2004.

    2004 : deuxième élargissement de l'OTAN vers l'Est

    Six anciens satellites et membres de l'URSS rejoignent l'Alliance atlantique aux côtés de la Slovénie.

    Ce second élargissement provoque de nouvelles protestations de certains politiques russes. Le président du comité de défense à la Douma Viktor Zavarzine appelle le gouvernement à revoir les dispositifs militaires de défense du pays, craignant que les Occidentaux ne massent des troupes près de la frontière russe. Ce qu’ils ne feront pas (à l’exception de l’arrivée en 2004 de quatre avions F-16 belges). De son côté, le Kremlin, qui n’a jamais montré une opposition ferme à un nouvel élargissement, minimise l’adhésion des pays baltes à l’OTAN. Deux ans plus tôt, Vladimir Poutine avait déjà déclaré que l’adhésion des pays baltes à l’OTAN ne serait pas une « tragédie ».

    L’élargissement va ensuite se poursuivre uniquement dans les Balkans. La Croatie et l’Albanie sont intégrées en 2009, le Monténégro en 2017 et la Macédoine du Nord en 2020, après avoir réglé son différend avec la Grèce.

    Qui a perdu la Russie ?

    L’Ukraine : une adhésion longtemps restée incertaine

    Le cas de l’Ukraine est différent. La candidature du pays « frère » de la Russie, indépendant depuis 1991, n’a eu de cesse d’être déclinée par certains pays membres de l’OTAN, qui redoutaient de fâcher définitivement les Russes. En 2008, lors du sommet de Bucarest, le président américain George W. Bush propose au reste de l’Alliance d’inviter officiellement l’Ukraine et la Géorgie, décision à laquelle la France et l’Allemagne mettront leur veto.

    L’Alliance indique cependant à l’issue du sommet que ces deux pays sont amenés à devenir membres de l’OTAN dans le futur et que d’intenses discussions doivent préparer leur intégration. Bien que la Constitution ukrainienne interdise le stationnement de troupes étrangères sur le sol national, la nouvelle fait sortir Vladimir Poutine de ses gonds. « Mais qu’est-ce que l’Ukraine ? Même pas un Etat ! s’exclame-t-il lors de la réunion du conseil Russie-OTAN. Une partie de son territoire, c’est l’Europe centrale, l’autre partie, la plus importante, c’est nous qui la lui avons donnée ! »

    Le chef de l’Etat russe prévient ses partenaires européens et américain que si le pays intégrait l’OTAN, elle cesserait d’exister sous sa forme actuelle, faisant référence à la Crimée, péninsule du sud du pays offerte à l’Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954. Peuplée par une grande majorité de russophones hostiles à un rapprochement avec l’Ouest, la péninsule offre surtout un accès stratégique à la mer Noire pour les Russes via le port militaire de Sébastopol. Une attache que les Ukrainiens auraient dû reprendre au plus tard en 2017, selon l’accord conclu avec Kiev.

    L’intervention militaire russe en Géorgie en 2008, qui marque la première démonstration de force de Vladimir Poutine, va nettement refroidir les volontés occidentales de poursuivre les discussions avec les Ukrainiens. L’invasion illégale de la Crimée en 2014 et le soutien des Russes aux séparatistes du Donbass ont ensuite enterré les espoirs ukrainiens d’adhésion à l’Alliance atlantique.

    Aux origines de la guerre en Ukraine, vingt ans de propagande russe dans le Donbass

    Gary Dagorn

    L'Humanité

    Pouvoir d’achat. Après les 100 euros de Castex, le PCF appelle à redoubler de mobilisation

    Actu

    Le « chèque inflation » annoncé par le premier ministre jeudi ? « Toujours ça de pris », estime Fabien Roussel qui juge cependant que la réponse de l’exécutif n’est à la hauteur ni des attentes ni des besoins. Le candidat du PCF à la présidentielle appelle à des rassemblements devant les préfectures jusqu’au 21 novembre et sera dès ce vendredi à un péage francilien pour inviter les automobilistes à l’action.

    Julia Hamlaoui

    L’opération « Emmanuel Macron, président du pouvoir d’achat » menée par le premier ministre, jeudi au JT de TF1, a bien du mal à convaincre. Le PCF, qui a fait de la question son cheval de bataille depuis la rentrée, appelle même à redoubler de mobilisation. Le « chèque inflation » pour ceux qui gagnent moins de 2000 euros net par mois (lire le détail des annonces de Jean Castex : Un simple chèque de 100 euros face à la hausse continue des prix)  ? « C’est toujours ça de pris pour ceux qui en ont besoin, répond le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. Quand on défend le pouvoir d’achat comme nous le faisons depuis des mois, lorsque le gouvernement lâche 100 euros pour 38 millions de nos concitoyens, on ne va pas mégoter. C’est le fruit de toutes les mobilisations politiques, syndicales, associatives, des gilets jaunes… »

    Mais il y a bien un « mais ». Et pas des moindres pour le député du Nord qui se rendra dès la fin d’après-midi vendredi au péage de Senlis pour appeler les automobilistes à l’action : « C’est de la gestion à la petite semaine de la France et des difficultés des Français », tacle-t-il. Pour le prétendant du PCF à l’Élysée, au total, « le gouvernement distribue beaucoup de chèques aux multinationales, aux riches, et un peu aux classes populaires et moyennes » pour faire bonne mesure. L’exécutif reste bien loin de « l’ambition de redonner le pouvoir de vivre à chacun, de redonner du sens au travail et donc de revaloriser les salaires et les retraites », déplore-t-il taxant au passage le gouvernement d’être « à côté de ses pompes ». Alors que Jean Castex a estimé jeudi à « 80 euros en moyenne » le surcoût de la facture de carburant sur l’année, Fabien Roussel « conteste ces chiffres » : « Le prix de l’essence a augmenté de 30 centimes en un an, c’est plutôt 300 à 350 euros de plus en un an pour un automobiliste moyen », assure-t-il.

    Après avoir organisé une semaine d’actions locales début octobre, le PCF appelle désormais à des rassemblements devant les préfectures. Son candidat sera devant celle de Lille, lundi prochain. « Jusqu’à la veille du 21 novembre où nous tiendrons un grand rassemblement à Paris, mobilisons-nous devant les préfectures, les sous-préfectures, partout pour interpeller les représentants l’État », invite Fabien Roussel déterminé à faire entendre ses propositions. À commencer par l’augmentation des salaires, dont le Smic à 1 800 euros brut, et des pensions de retraite, avec un minimum à 1 200 euros. Mais aussi pour « un nouvel âge de la sécurité sociale » sécurisant les parcours professionnels afin « d’éradiquer le chômage ». Ou encore la « baisse des taxes sur les produits de premières nécessités, notamment l’alimentation et l’énergie ».

    Quant aux prix des carburants qui s’envolent, si Jean Castex a estimé hier que jouer du levier fiscal est une solution coûteuse qui « de l’avis général n’a pas marché », le candidat communiste qui défend « une taxe flottante pendant six mois » n’en démord pas : « Ça coûte peut-être le double de son chèque inflation, réplique-t-il, mais ça compense vraiment la hausse du prix de l’essence ».

    pcfcarburantsjean castex
    Le Monde

    Des « gilets jaunes » aux grandes réformes, les consultants en première ligne du quinquennat Macron

    Luc Martinon Manon Romain Adrien Sénécat Maxime Vaudano

    Publié le 17 mars 2022 à 11h45 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 14h36

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    EnquêteL’Elysée et le gouvernement ont commandé près de 1600 missions à des cabinets de conseil depuis 2017. En propulsant parfois ces organismes privés en première ligne des grands chantiers de la présidence Macron.

    Un simple renfort ou un ministère de la santé bis ? En confiant un rôle-clé aux consultants de McKinsey dans l’organisation de la campagne de vaccination contre le Covid-19, en 2021, le gouvernement a propulsé le cabinet de conseil américain sous les projecteurs. Ce choix a suscité incompréhension et indignation face à une telle intrusion du privé dans la machine gouvernementale.

    « L’ampleur de cette crise a nécessité de mobiliser, en un temps record, des renforts importants en nombre et en expertise », s’est justifié le ministre de la santé, Olivier Véran, lors d’une audition récente au Sénat. Selon lui, tout est « très clair » : les cabinets de conseil sont là pour « éclairer le décideur public », mais l’Etat reste maître à bord en toutes circonstances.

    Un choix exceptionnel, dicté par l’urgence ? Rien n’est moins sûr. Car le recours du gouvernement aux cabinets de conseil a été massif tout au long du mandat d’Emmanuel Macron, et ce bien avant la pandémie. Dans le cadre de son enquête « Consultocratie : un quinquennat de conseils », Le Monde a dénombré près de 1 600 missions réalisées en cinq ans par des cabinets de conseil privés pour le compte des ministères et de leurs agences. Un chiffrage inédit, réalisé en croisant une extraction minutieuse des bases de données de marchés publics avec la liste des prestations révélée par le récent rapport d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseil.

    Invisibles, mais omniprésents, quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question que s’est posée la commission sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui rend son rapport le 17 mars. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.

    De simples aides à la décision ? Le gouvernement l’assure, mais les contre-exemples sont là : McKinsey, le Boston Consulting Group (BCG), Accenture ou encore Capgemini se sont retrouvés à de nombreuses reprises en première ligne de l’action gouvernementale depuis 2017. Leurs consultants ont été appelés à la rescousse pour déminer au pas de charge des dossiers, parce que les administrations de l’Etat n’étaient pas jugées assez qualifiées ou étoffées pour les assumer. Avec une latitude qui, bien souvent, interroge.

    Etrange mélange des genres

    L’influent McKinsey a ainsi contribué, à partir de 2018, à une curieuse opération, en coproduction avec la présidence, à mi-chemin entre le marketing et la politique : Tech for Good. Ce sommet annuel, organisé à l’Elysée par Emmanuel Macron avec les grands patrons du numérique, est l’occasion de mettre en scène les annonces d’Uber, Facebook ou Microsoft en faveur de l’emploi, de la formation ou de la recherche, dans le but de montrer que ces entreprises innovantes peuvent contribuer au bien commun.

    Qui sont les consultants et pourquoi l’Etat fait appel à eux, en 7 questions

    A l’Elysée, l’initiative est pilotée par Cédric O, à l’époque conseiller au numérique du président. Mais les chevilles ouvrières de ce grand raout sont les consultants de « Mac » mis à la disposition de la présidence de la République. Le cabinet, étroitement lié à l’entourage d’Emmanuel Macron, ne se contente pas d’organiser les débats et de produire des rapports pour nourrir les échanges. Certains de ses hauts dirigeants rejoignent les groupes de travail chargés de formuler des propositions sur l’éducation ou la diversité, aux côtés de représentants de Facebook, d’Airbus ou d’IBM.

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    Le Monde

    Comparez les programmes des candidats à l’élection présidentielle 2022

    Service politique Les Décodeurs

    Publié le 16 février 2022 à 16h19, mis à jour à 15h17

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    DécryptagesDe Nathalie Arthaud à Anne Hidalgo, en passant par Yannick Jadot ou Valérie Pécresse, retrouvez les promesses des candidats et candidates à l’élection.

    Comment améliorer notre système de santé, préserver le pouvoir d’achat de la population, lutter contre le changement climatique, assurer la sécurité de tous ? Quelle réponse à la guerre en Ukraine ? Quelle politique migratoire souhaitons-nous ? Quelle dette publique laisserons-nous à nos enfants après la crise du Covid-19 ? Ces enjeux, et bien d’autres, sont au cœur des débats de la campagne présidentielle et devraient guider la décision des électeurs pour le scrutin des 10 et 24 avril.

    Les douze candidats qui ont recueilli les cinq cents parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle sont désormais connus : Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Philippe Poutou, Fabien Roussel et Eric Zemmour.

    Notre comparateur de programmes synthétise près de mille propositions de ces personnalités politiques, qui représentent un large spectre idéologique allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, et ce qui les différencie sur une centaine de thématiques. Nous y avons ajouté, le 17 mars, les propositions du président sortant, entré tardivement en campagne.

    Cet outil, qui permet de filtrer les propositions par thème ou par candidat, sera mis à jour régulièrement au fil de la campagne présidentielle.

    Assma Maad, Brice Laemle, Charles-Edouard Ama Koffi, Jérémie Baruch, Jérémie Lamothe, Julien Lemaignen, Léa Prati, Manon Romain, Marie Pouzadoux, Mathilde Damgé, Pierre Breteau, Romain Geoffroy, Romain Imbach, Simon Auffret et William Audureau

    Anne-Aël Durand et Jonathan Parienté

    Melina Zerbib et Thomas Steffen

    Pierre Breteau et Maxime Ferrer

    Comment nous avons travaillé

    Ce comparateur synthétise les propositions figurant sur les sites officiels des candidats, complétées par certaines interventions médiatiques majeures ou des précisions que nous avons demandées, au début de février, à leurs équipes de campagne respectives.

    Nous avons défini une centaine de thèmes, mais nous n’affichons que ceux qui mettent en regard les propositions d’au moins quatre candidats. Le programme complet de chacun d’entre eux est disponible en cliquant sur son nom.

    Les candidats et les thématiques sont amenés à évoluer au fil de la campagne. Cet article est le fruit d’un travail collectif. Si vous constatez une erreur, vous pouvez la signaler à : comparateur2022@lemonde.fr.

    Service politique

    Les Décodeurs

    Le Monde

    Qui sont les soldats du régiment Azov, accusés d’être les « néonazis » de l’armée ukrainienne ?

    Des photos des membres de ce groupe militaire sont très partagées dans le but de montrer que l’armée ukrainienne est « infestée de néonazis ». Ils sont pourtant peu représentatifs des forces armées du pays.

    C’est devenu un argument majeur des prorusses pour défendre la guerre en Ukraine : l’armée de Kiev serait infestée de néonazis. Alors que le président russe, Vladimir Poutine, a justifié son invasion par une volonté de « dénazification » de l’Ukraine, de nombreux internautes partagent ces dernières semaines des photos de soldats ukrainiens avec des symboles nazis : ceux du régiment Azov. Ils affirment que, en soutenant l’Ukraine militairement, les pays occidentaux armeraient ainsi des ultranationalistes.

    Omer Bartov : « En parlant de “dénazifier” l’Ukraine, Poutine veut justifier sa politique expansionniste »

    Quelles sont les origines de ce régiment Azov qui se bat aujourd’hui contre l’invasion russe dans plusieurs villes du pays ? Quels sont ses liens avec le reste des forces armées ukrainiennes ? Les soldats qui le composent doivent-ils tous êtres étiquetés « néonazis » ?

    A l’origine, un bataillon de volontaires néonazis pour combattre les prorusses du Donbass

    Quand la guerre éclate dans le Donbass en avril 2014, l’armée ukrainienne est désorganisée et le gouvernement craint de perdre le contrôle de ce territoire au profit de la Russie, comme ce fut le cas le mois précédent en Crimée. Pour contrer les séparatistes prorusses, le gouvernement autorise des bataillons de volontaires indépendants de l’armée à combattre. Plusieurs formations armées d’extrême droite apparaissent.

    Parmi elles, on trouve le « Corps noir », qui prendra rapidement le nom de « bataillon Azov » en référence à la mer qui borde la Crimée et le sud-est de l’Ukraine. Il s’agit d’une unité d’une centaine de volontaires aux idées nationalistes et néonazies, dont certains sont « issus du hooliganisme et du paramilitaire », explique Adrien Nonjon, chercheur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), spécialiste de l’extrême droite et du nationalisme ukrainien.

    Originaire de Kharkiv, le fondateur du bataillon, Andreï Biletski, dirige alors le parti xénophobe, antisémite et raciste Assemblée sociale-nationale (SNA). Azov va utiliser la même symbolique inspirée du nazisme que celle du SNA. Son emblème, un wolfsangel (« crochet de loup ») inversé, rappelle beaucoup l’emblème de la 2e division allemande SS « Das Reich ». Autre symbole du mysticisme nazi, un « soleil noir » représentant un svastika arrondi à plusieurs rayons est aussi incorporé un temps sur le logo du bataillon.

    Sur Internet, les références assumées au IIIe Reich par certains membres du groupe sont documentées. Des photos sont régulièrement partagées par des militants prorusses souhaitant décrédibiliser l’armée ukrainienne, comme celle – remontant au moins à 2017 – où un homme pose, Kalachnikov au bras, devant plusieurs drapeaux, dont un d’Azov et un nazi aux couleurs ukrainiennes. Une autre, remontant au moins à 2015 selon Libération, montre un groupe d’hommes en pantalon treillis autour d’un portrait d’Adolf Hitler, dont l’un est vêtu d’un tee-shirt Azov.

    En juin 2014, les hommes du bataillon Azov participent au combat qui permet aux forces ukrainiennes de reprendre le contrôle de Marioupol, la grande ville portuaire de l’oblast de Donetsk, dans l’est du pays. Cette victoire contre les séparatistes prorusses appuyés par Moscou forge d’eux une image héroïque aux yeux de la population ukrainienne.

    Un régiment de la garde nationale depuis novembre 2014

    L’accord de Minsk I, en septembre 2014, prévoit notamment de « procéder au retrait du territoire ukrainien des formations armées et du matériel militaire illicites, ainsi que des combattants irréguliers et des mercenaires ».

    Les bataillons ont alors le choix entre rejoindre la garde nationale ukrainienne ou se dissoudre. En novembre 2014, le bataillon Azov devient officiellement un régiment de la garde nationale, sous la tutelle du ministère de l’intérieur ukrainien.

    Les mots pour comprendre la crise ukrainienne : Donbass, accords de Minsk, « format Normandie »

    « Cela leur a permis de se légitimer, de recruter plus largement et d’obtenir des armes modernes. C’est devenu une unité d’élite de la garde nationale », retrace Adrien Nonjon. Des Ukrainiens sont séduits, des combattants étrangers (des Géorgiens, des Russes, des Biélorusses et même quelques Français) viennent grossir les rangs d’un régiment qui passe d’une centaine de soldats à sa création à près de 2 500 à la fin de 2017, selon une enquête du magazine allemand Spiegel. Ses soldats sont réputés durs, et certains crimes de guerre dans le Donbass (tortures, viols) leur ont été attribués en 2016 par des rapports des Nations unies ainsi que d’Amnesty International et Human Rights Watch.

    De nombreux volontaires s’engagent dans le régiment Azov sans pour autant être militants d’extrême droite. « [Le] rejoindre (…) n’était qu’un moyen de se battre pour leur pays de la façon qu’ils jugeaient la plus efficace, écrivait, en 2016, Viatcheslav Likhatchev, historien et expert en sciences politiques, dans une note de l’Institut français des relations internationales. Cependant, toutes les nouvelles recrues étaient endoctrinées aux idées d’extrême droite, souvent xénophobes. »

    Pour Michael Colborne, chercheur et journaliste pour le site d’enquête Bellingcat et auteur d’un livre publié en 2022 (en anglais) sur « le mouvement Azov », seule une minorité des soldats du régiment sont aujourd’hui portés par des idées d’extrême droite ou néonazies. En 2015, un porte-parole de la brigade, Andriy Diachenko, affirmait au site du quotidien américain USA Today que « seuls 10 % à 20 % des membres du groupe [étaient] nazis ».

    Cette minorité constitue le noyau du régiment et continue ses provocations à la haine raciale, comme récemment lorsque des soldats se sont filmés enduisant de graisse de porc leurs balles destinées aux militaires tchétchènes musulmans qui aident la Russie.

    Au camp d’entraînement des petits soldats d’Ukraine

    Malgré cela, « ce n’est pas une milice qui peut faire tout ce qu’elle veut, rappelle Michael Colborne. Elle n’est pas indépendante et doit répondre aux ordres de l’Etat ukrainien ». Comme le souligne Adrien Nonjon, « l’objet de leur intégration au sein de la garde nationale a été justement d’empêcher que ces bataillons se retournent contre l’Etat ».

    Un parti d’extrême droite fondé avec des vétérans du régiment Azov

    Le fondateur du régiment, le suprémaciste blanc Andreï Biletski, tente d’exploiter la popularité d’Azov sur le terrain politique. Aux élections législatives de 2014, il décroche un siège de député.

    En 2016, il fonde le parti d’extrême droite Corps national avec des vétérans du régiment. « C’est un mouvement national révolutionnaire d’extrême droite prônant une troisième voie, estimant que l’Ukraine ne doit se ranger ni du côté de l’Eurasie, ni [du côté] de l’Occident, décrit Adrien Nonjon. Il met en avant un nationalisme soldatique selon lequel la guerre est le meilleur moyen pour que la nation parachève sa solidification. »

    Dans son article de 2016, l’historien ukrainien Viatcheslav Likhatchev écrivait : « Azov est l’exemple le plus éclatant de la légalisation, voire de l’héroïsation, de l’ultranationalisme dans le discours public ukrainien. »

    En 2017, des proches de Corps national et des vétérans du régiment Azov ont également créé une « milice nationale », qui veut « lutter contre la criminalité de rue, le trafic de drogue et l’alcoolisme public, selon un article du Guardian.

    Une extrême droite quasi inexistante aux élections

    Mais tous ces efforts pour transformer la popularité d’un régiment en bulletins de vote semblent avoir échoué. Lors des législatives de 2019, Andreï Biletski perd son mandat de député. L’alliance entre les partis ultranationalistes Svoboda, Secteur droit et Corps national n’obtient que 2 % des voix.

    « Azov a grandi trop vite pour se constituer une base solide, estime Adrien Nonjon. Le milieu nationaliste ukrainien est extrêmement divisé et Corps national n’a pas su adapter son programme aux problèmes des Ukrainiens. Du fait de la menace russe, on peut aussi considérer que tous les partis ukrainiens sont aujourd’hui nationalistes, pour la défense de leur nation. »

    Guerre en Ukraine : parcourez les infox et les fausses images qui circulent depuis le début de l’offensive russe

    Bien que la galaxie constituée autour d’Azov ait connu un échec dans les urnes, Michael Colborne souligne que des ultranationalistes comme Andreï Biletski ont réussi à s’intégrer et à être normalisés dans le paysage politique ukrainien. De par sa grande liberté de parole et sa capacité à multiplier ses branches (militaire, politique…), Azov a également bénéficié d’une forte popularité au sein des mouvements d’ultradroite occidentaux. Des néonazis américains, norvégiens et même français se sont ainsi rendus en Ukraine pour rencontrer ses membres.

    Un régiment qui représente moins de 2 % des forces armées ukrainiennes

    Difficile de dire précisément combien de personnes compte actuellement le régiment Azov. Michael Colborne estimait ce chiffre à 2 000 avant la guerre avec la Russie. Adrien Nonjon avance plutôt un chiffre situé entre 3 000 et 5 000 membres (avec les réservistes).

    Le conflit en cours rend l’évaluation beaucoup plus difficile en raison des recrutements massifs auprès de la population. De plus, « l’Etat ukrainien et le régiment entretiennent délibérément le flou sur les effectifs exacts car il s’agit d’une information militaire hautement stratégique », rappelle le chercheur de l’Inalco.

    Selon l’International Institute for Strategic Studies, l’Ukraine comptait au total, au début de cette année, 196 000 soldats et 60 000 membres de la garde nationale. Le régiment ne représenterait donc pas plus de 2 % des forces armées du pays.

    Retrouvez tous nos articles sur la crise ukrainienne dans notre rubrique.

    Romain Geoffroy

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    Le Monde

    Covid-19 : pourquoi ne connaît-on pas le nombre de personnes contaminées depuis le début de l’épidémie ?

    Plusieurs travaux sont en cours pour tenter d’évaluer le pourcentage de Français infectés tandis qu’une équipe de chercheurs estime qu’il est « de 65 % à 70 % ».

    Depuis le début de l’année, environ un Français sur cinq a été reconnu positif au SARS-CoV-2, selon les données collectées sur SI-Dep – la base de données qui recense, depuis mai 2020, les résultats des tests virologiques. Combien de personnes ont contracté le Covid-19, depuis le début de l’épidémie en France, il y a plus de deux ans ? « Il n’y aura jamais de données brutes » en la matière, prévient l’épidémiologiste et modélisateur Mircea Sofonea, de l’université de Montpellier.

    Si l’on additionne le nombre de personnes déclarées positives dans les indicateurs issus de la base de données SI-Dep, on atteint près de 24 millions de cas. On peut y ajouter près de 140 000 infections recensées par les autorités sanitaires avant la mise en production de ce fichier (lorsque les malades du Covid-19 étaient recensés de manière assez artisanale).

    Mais ce calcul est très imparfait, pour plusieurs raisons :

    • Un dépistage massif tardif. Lors des premiers mois de l’épidémie, les tests virologiques étaient réservés aux malades les plus graves. D’après les estimations de Santé publique France (SPF), seule une infection sur vingt-quatre était comptabilisée de mars à mai 2020. Il faut attendre l’été qui suit la première vague pour que le dépistage s’élargisse.
    • Une politique et une offre de dépistage mouvantes. Le taux de détection du virus varie fortement dans le temps. Les raisons peuvent être personnelles : ainsi, les Français se sont fait davantage tester au moment des fêtes, au moment de retrouver leur famille. Mais c’est surtout la politique de dépistage qui a changé à maintes reprises pendant ces deux années. Les tests ont d’abord été PCR exclusivement, puis antigéniques, accessibles sur ordonnance puis librement, avec des rendez-vous plus ou moins faciles à obtenir selon les périodes, etc. A partir du 15 octobre 2021, l’arrêt du remboursement des dépistages dits « de confort » pour les majeurs non vaccinés a, par exemple, entraîné une baisse du dépistage chez les adultes non vaccinés et asymptomatiques, et des infections sont passées inaperçues.
    • Des personnes contaminées jamais testées. « Toutes les personnes contaminées ne se font pas tester, soit parce qu’elles ne sont pas symptomatiques et qu’elles n’y pensent pas soit parce qu’elles n’ont pas accès au test pour diverses raisons », résumait Clara Blondel, chargée de projets scientifiques, lors du point épidémiologique organisé par SPF, le 11 mars.
    • Les autotests non comptabilisés. Depuis la fin de l’année 2021, l’utilisation des autotests s’est généralisée, notamment chez les enfants, mais ces dépistages ne sont pas comptabilisés dans SI-Dep. En théorie, un résultat positif doit être confirmé par un test antigénique ou RT-PCR, mais rien ne permet d’assurer que cette règle est respectée. Sans compter que la fiabilité des résultats n’est pas sans limites.
    • Des réinfections comptées plusieurs fois. Les personnes qui ont eu la malchance de contracter le Covid-19 à plusieurs reprises ont pu être comptabilisées plusieurs fois dans les indicateurs fournis par les autorités sanitaires. SPF a identifié 417 000 personnes ayant effectué au moins deux tests positifs à plus de deux mois d’intervalle entre le 1er janvier 2021 et le 27 janvier 2022. Mais en raison de l’absence de système d’information spécifique avant mai 2020 et de changements dans l’étape de pseudonymisation des données de celui-ci début 2021, ce décompte n’inclut pas « les événements de réinfection possible avec un premier épisode en 2020 », souligne SPF dans une publication récente. Il n’existe pas de données disponibles sur les réinfections survenues depuis cette publication. A titre de comparaison, les autorités sanitaires anglaises ont détecté 800 000 réinfections possibles sur 17,1 millions de cas confirmés depuis la fin janvier 2020.
    Covid-19 : avec le variant Omicron, des réinfections de plus en plus fréquentes

    D’autres méthodes pour compléter le bilan officiel

    Dès le début de l’épidémie, plusieurs équipes de chercheurs ont voulu estimer le nombre de personnes atteintes du Covid-19 avec d’autres méthodes que les tests virologiques. Il s’agissait notamment de « répondre à une question : est-ce qu’on a atteint l’immunité collective ? », explique Mircea Sofonea.

    • Des premières estimations basées sur les données hospitalières

    En France, dès le début de l’épidémie, des chercheurs de l’Institut Pasteur, de Santé publique France et de l’Inserm ont associé les données hospitalières françaises et l’enquête menée à bord du Diamond-Princess, un navire de croisière placé en quarantaine début 2020, pour déterminer les taux d’hospitalisation et de létalité du Covid-19. Selon cette extrapolation, environ 3,5 millions de personnes (entre 2,1 millions et 6 millions) auraient été concernées au 11 mai 2020, d’après leurs travaux publiés dans la revue Science le 13 mai 2020.

    • Les limites des enquêtes sérologiques

    L’arrivée des enquêtes de séroprévalence, qui recherchent dans des prélèvements sanguins la présence d’anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2, a donné un autre point de vue. La relation entre présence d’anticorps et infection par le SARS-CoV-2 a toutefois été peu à peu modifiée par la vaccination – on distingue les anticorps dirigés contre la protéine spike (S), qui peuvent être aussi bien issus d’une infection que d’une vaccination et ceux dirigés contre la protéine de nucléocapside (N), issus uniquement d’une infection mais qui seraient détectables moins longtemps que les premiers.

    Dans tous les cas, les résultats de ces études doivent être analysés avec précaution : « On sait que les anticorps diminuent avec le temps, si bien qu’il est difficile d’interpréter les données de séroprévalence », souligne Simon Cauchemez, responsable de l’unité modélisation mathématique des maladies infectieuses de l’Institut Pasteur. En outre, tous les cas ne font pas « de séroconversion, c’est-à-dire le fait de produire des anticorps », abonde M. Sofonea.

    Les enquêtes sérologiques ont toutefois permis aux chercheurs de l’Institut Pasteur de développer une nouvelle méthode : il s’agit de déterminer la probabilité d’être hospitalisé lorsqu’on est infecté « en comparant le nombre d’hospitalisations qu’il y a eu durant la première vague avec le nombre d’infections estimées par la grande enquête de séroprévalence Sapris durant cette vague ».

    Connaissant le nombre de personnes hospitalisées, il devient ainsi possible « de reconstruire le nombre d’infectés » au cours du temps, détaille M. Cauchemez. Mais cette méthode a dû cesser d’être utilisée « avec l’émergence de nouveaux variants plus sévères et avec la vaccination de la population, car ces deux facteurs modifient la probabilité (…) d’hospitalisation dont nous avons besoin », explique M. Cauchemez.

    • « Entre 65 % et 70 % » de Français contaminés au moins une fois

    Plusieurs travaux de modélisation sont en cours. A l’Institut Pasteur, M. Cauchemez explique que les équipes sont en train de « développer une approche plus complexe qui permettra tout à la fois d’estimer le nombre de Français ayant été infectés mais également de quantifier les différents profils d’immunité [par exemple vacciné et infecté, etc.] ». Mais ce travail est « assez compliqué ».

    L’approche de M. Sofonea se base sur la mortalité hospitalière, « la donnée la plus fiable qui existe ». Il faut ensuite « remonter au nombre de cas infectés : c’est plus compliqué, car il faut utiliser la probabilité de décéder en étant infecté, qui varie » dans le temps, en raison de plusieurs facteurs, comme le variant concerné, l’amélioration des techniques de prise en charge ou la montée en puissance de la vaccination. Si la méthodologie est toujours en voie d’amélioration, son équipe estime à « entre 65 % et 70 % » le nombre de Français contaminés au moins une fois depuis le début de l’épidémie.

    Retrouvez tous nos articles sur le SARS-CoV-2 et le Covid-19 dans notre rubrique

    Sur l’épidémie :

    Et aussi :

    Léa Sanchez

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    L'Humanité

    Bande dessinée « On ne naît pas homme... »

    Prescription culture

    Pierre Serna

    En 1915, Kafka écrivit un petit récit connu de tous, la Métamorphose. Un homme se réveillait en insecte et devait vivre le restant de sa vie ainsi. En 1917, il réitéra une métamorphose en sens inverse, celle d’un singe devenu homme à force d’efforts et venant présenter lui-même son cas aux membres d’une académie. En 2022, Mahi Grand en offre une interprétation remarquable qui pose des questions vertigineuses. Qu’est-ce que le concept d’un singe capturé ? Une cage ! De telle sorte que s’il veut sortir de son enfermement, la seule solution est de ne plus être singe.

    Un singe hors d’une cage n’en est plus un. Mais alors, comment devenir un homme ? Par l’imitation. Cela commence par apprendre à cracher, puis fumer et enfin boire du schnaps jusqu’à plus soif. En clair, être un homme, c’est faire l’humain, imiter les autres pour reproduire ce qu’ils font de façon identique. Un être humain est un singe qui a trouvé une issue à sa cage en répétant mécaniquement ce que font les autres.

    À ce compte, les académiciens ne sont que des hommes-singes démasqués par le singe-homme. Implacable, la leçon s’impose : se sentir bien n’est que réaliser à quel point on est enfermé dans le monde des hommes. Terrible, la seconde leçon s’abat, lourde de sens : dans ce monde de mâles dominants, ce sont toujours les guenons qui sont exploitées. Une très forte mise en images de l’inhumaine humanité.

    bande dessinée
    Le Monde

    Guerre en Ukraine : Poutine sème le trouble, en imposant le paiement en roubles du gaz russe

    Cette étrange demande, qui laisse les analystes dubitatifs et soulève des questions juridiques, a fait bondir le prix de la matière première.

    A quoi joue Vladimir Poutine autour des sanctions économiques ? Mercredi 23 mars, le président russe a annoncé une curieuse décision, qui, une nouvelle fois, a fait grimper les prix de l’énergie, quasiment un mois jour pour jour après le déclenchement de la guerre en Ukraine. « J’ai décidé de passer au paiement en roubles pour les exportations de gaz naturel aux pays dits “hostiles”. » Plus question de dollars ou d’euros, les paiements doivent désormais être effectués dans la monnaie russe.

    M. Poutine donne une semaine à sa banque centrale fédérale pour organiser cela. La mesure vise en particulier l’Union européenne, ultradépendante des livraisons russes, qui représentent environ 40 % de sa consommation gazière. Après cette déclaration, le prix du gaz aux Pays-Bas, la référence en Europe, a bondi de 34 %, avant de terminer la journée en hausse de 9 %. Le baril de pétrole de brent a progressé de 5 %, à 121 dollars (110 euros), un niveau historiquement élevé.

    Comment l’Europe peut réduire son ultradépendance au gaz de la Russie

    Pris au dépourvu, gouvernements, analystes et autres acheteurs de gaz se perdaient en conjectures pour expliquer ce geste. Contacté mercredi en fin de journée, le ministère français de l’économie indiquait expertiser son impact potentiel. En Allemagne, le ministre de l’économie, Robert Habeck, a estimé que cela revenait à ne pas respecter les contrats de livraison, dont la devise est spécifiée à l’avance.

    Contre-sanction

    La compagnie gazière française Engie soulève de même la question de la légalité d’une telle décision : « Nos contrats prévoient un paiement du gaz en euros, il n’y a pas de clauses qui permettent au vendeur de changer de devise », a déclaré sur Franceinfo son président, Jean-Pierre Clamadieu. « Nous allons essayer de comprendre ce que veut dire cette position qui pour l’instant ne nous a pas été notifiée par notre contrepartie, qui est Gazprom. »

    Les contrats d’approvisionnement d’Engie auprès de Gazprom s’étalent de 2006 à 2030. S’ils changent en cours de route les modalités de paiement pour le gaz, « les Russes pourraient être peu à peu en train de creuser la tombe de leurs contrats de long terme », estime Marc-Antoine Eyl-Mazzega, chercheur à l’Institut français des relations internationales.

    M. Poutine avance un argument nationaliste, affirmant que l’euro, le dollar ou encore la livre sterling sont des monnaies « compromises »

    A ce stade, l’annonce de M. Poutine laisse les observateurs dubitatifs. Depuis l’imposition des sanctions américaines et européennes, la Russie est justement en manque de devises étrangères, près de la moitié des réserves de sa banque centrale ayant été gelées, soit environ 300 milliards de dollars. Moscou devrait donc être ravi de recevoir des devises. Alors comment expliquer un tel geste ? M. Poutine avance un argument nationaliste, affirmant que l’euro, le dollar ou encore la livre sterling sont des monnaies « compromises » après les « décisions illégitimes » de geler les réserves. Il s’agirait donc d’une contre-sanction.

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : Renault, sous pression, suspend son activité en Russie

    Le constructeur français cherche un moyen de se désengager du pays en limitant la casse. Cette décision pourrait toutefois lui coûter quelques milliards d’euros.

    La pression était devenue trop forte, et ne pas réagir face à l’invasion russe en Ukraine n’était plus tenable. Le groupe Renault – le constructeur automobile de taille mondiale le plus implanté dans le pays de Vladimir Poutine – a annoncé, mercredi 23 mars, dans la soirée, la suspension de son activité industrielle en Russie dans un court communiqué qui a suivi une réunion extraordinaire de son conseil d’administration.

    Guerre en Ukraine : les entreprises françaises présentes en Russie sous le feu d’appels au boycott

    Il s’agit d’une annonce-choc et majeure pour l’entreprise française, détenue à hauteur de 15,01 % par l’Etat, car Renault ouvre désormais la porte à un départ définitif de Russie. Or, ce marché est l’un des plus importants pour l’ex-Régie, plus précisément son deuxième pays après la France en matière de ventes de véhicules (presque 500 000 immatriculations en 2021). Le groupe au losange y possède des activités en propre – une usine dans la capitale – et, surtout, il est propriétaire (à 67,7 %) du constructeur historique AvtoVAZ (marque Lada). Au total, la Russie représente pas moins de la moitié du résultat opérationnel de la division automobile de Renault.

    La Russie, deuxième marché après la France

    D’abord, pour ce qui concerne sa marque propre, « les activités de l’usine Renault de Moscou sont suspendues à partir de ce jour », indique le constructeur français dans son communiqué. Le site moscovite, qui a produit quelque 80 000 véhicules en 2020, était arrêté depuis le 29 février par manque d’approvisionnement, et n’avait repris ses opérations que ces trois derniers jours, après l’arrivée d’un lot de pièces. « L’entreprise a terminé les voitures qui étaient en cours de fabrication, elle a vidé les lignes, puis tout fermé », détaille un bon connaisseur de l’entreprise.

    Entre KGB et transformation industrielle, la saga russe de Renault

    En ce qui concerne le sort des activités proprement russes, la situation est nettement plus compliquée. « Le groupe évalue les options possibles concernant sa participation dans AvtoVAZ, tout en agissant de manière responsable envers ses 45 000 salariés en Russie », explique prudemment Renault. Ce n’est pas dit clairement, mais le groupe tricolore semble bien chercher une porte de sortie définitive pour ces installations qui peuvent produire environ 400 000 véhicules par an. Sauf que, selon une source interne, il y a une impasse : « Se séparer de la participation de Renault dans AvtoVAZ est un casse-tête : les transactions financières avec la Russie sont interdites, mais il n’est pas question de lâcher l’entreprise pour rien, après tout ce que nous y avons entrepris. »

    C’est en 2008 que, parrainé par Vladimir Poutine et Carlos Ghosn, Renault entre au capital du constructeur russe. D’abord à 20 %, pour parvenir graduellement aux deux tiers des parts. Le groupe a investi près de 2 milliards d’euros dans l’entreprise. Il a modernisé les deux sites industriels (Izhevsk et l’usine géante de Togliatti, qui emploie 35 000 personnes), il a rajeuni et modernisé la gamme, il a rationalisé l’organisation industrielle, apportant les savoir-faire et l’organisation de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. L’ancien combinat est devenu rentable à partir de 2017, tout en s’arrogeant une part de marché de 28 %.

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    Le Monde

    Au Royaume-Uni, alors que le pouvoir d’achat s’effondre, le gouvernement choisit de ne pas intervenir

    La facture énergétique des Britanniques va augmenter de 54 % le 1er avril. Le même jour, les cotisations sociales vont augmenter de 1,25 point.

    Dans exactement une semaine, les foyers britanniques vont subir un violent double choc sur leur pouvoir d’achat. Le 1er avril, le plafond de leur facture d’électricité et de gaz, encadré par le régulateur, va augmenter de… 54 %. En moyenne, cela correspond à presque 700 livres sterling (840 euros) supplémentaires par foyer par an. Le même jour, les cotisations sociales, prélevées à la source sur les salaires, vont augmenter de 1,25 point (de 12 % à 13,25 % dans la majorité des cas). En ajoutant le choc d’inflation provoqué par la guerre en Ukraine, le pouvoir d’achat des Britanniques va baisser de 4 % cette année, le plus fort recul depuis les années 1970, selon les calculs de la Resolution Foundation, un groupe de réflexion. Bien qu’un peu moins pessimistes, les prévisions officielles du gouvernement britannique tablent sur un recul de 2,2 % du pouvoir d’achat, « la plus forte baisse sur une seule année, depuis que les statistiques comparables sont disponibles, en 1956-1957 ».

    Les Britanniques font face à un fort recul de leur pouvoir d’achat

    La réaction des pouvoirs publics ? Quelques aides périphériques, non négligeables mais qui sont loin de compenser le choc. Au Royaume-Uni, pas de « bouclier tarifaire » ni de « quoi qu’il en coûte ». Rishi Sunak, le chancelier de l’Echiquier, avait prévenu, dès le 19 mars : « On ne peut pas aider tout le monde, parce que c’est trop cher. »

    Mercredi 23 mars, en présentant son minibudget de printemps, il a confirmé cette stratégie. M. Sunak ne reste pas tout à fait les bras ballants. Il réduit de 5 pence par litre les taxes sur les carburants pendant un an, augmente de 500 millions de livres sterling les aides au chauffage pour les foyers les plus pauvres et instaure une TVA à 0 % pour les matériaux améliorant la performance énergétique des maisons (panneaux solaires, isolation…).

    « Le plus fort choc depuis une génération »

    Mais pour le chancelier de l’Echiquier, il convient avant tout de faire attention aux finances publiques. « Emprunter plus n’est pas sans risque. Je l’ai déjà dit à l’automne : [mon objectif est de] diminuer les emprunts et la dette. »

    Comme partout ailleurs, le choc de la pandémie de Covid-19 sur les finances publiques est effectivement important. La dette publique est passée d’environ 80 % du produit intérieur brut à presque 100 %. Pendant deux ans, le Royaume-Uni a eu recours aux mêmes outils que le reste de l’Europe : chômage partiel, prêts garantis par l’Etat, hausse des aides sociales… Mais, depuis l’automne 2021, M. Sunak fait tout pour tourner la page. Il a notamment supprimé le chômage partiel.

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : les entreprises françaises présentes en Russie sous le feu d’appels au boycott

    Le président ukrainien a exhorté les firmes tricolores à cesser d’opérer en Russie. La décision de Renault de suspendre ses opérations à Moscou pourrait ébranler Auchan et Leroy-Merlin.

    « Renault, Auchan, Leroy-Merlin doivent cesser d’être les sponsors de la machine de guerre de la Russie, arrêter de financer le meurtre d’enfants et de femmes, les viols. » Devant le Parlement français, en visioconférence depuis Kiev, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté, mercredi 23 mars, les entreprises françaises présentes en Russie à « quitter » le pays. « Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices », a-t-il ajouté. Dans la soirée, le groupe Renault, dont l’Etat est actionnaire, annonçait suspendre ses opérations et étudier ses options pour sa filiale AvtoVAZ.

    Guerre en Ukraine : Renault, sous pression, suspend son activité en Russie

    Leroy-Merlin, lui, persistait dans ses intentions d’y maintenir ses opérations. Et pourtant, de toutes parts, les enseignes détenues par l’Association familiale Mulliez reçoivent l’injonction de tirer le rideau en Russie. A commencer par l’enseigne de bricolage, qui y réalise 5 milliards d’euros de ventes. Lundi 21 mars, déjà, le député ukrainien Oleksiy Goncharenko, sur son compte Twitter, avait fustigé Leroy-Merlin, dont « les impôts payés en Russie financent des missiles ». Avec des images chocs à l’appui : celles des ruines de l’un des plus grands magasins Leroy-Merlin, détruit lors du bombardement du centre commercial Retroville, dans le nord-ouest de Kiev, par l’armée russe, dimanche 20 mars. Sur la Toile encore, des salariés ukrainiens de l’enseigne ont lancé une pétition pour obtenir la fermeture de tous ses magasins russes. Leroy-Merlin est aussi la cible d’appels au boycott sur le Net.

    En dépit des décisions de retrait ou de suspension d’activité prises par 400 entreprises étrangères présentes en Russie, selon le décompte de l’université américaine Yale, la mobilisation contre les firmes qui s’obstinent à y conserver leurs actifs prend de l’ampleur. En Suisse, le 21 mars, au lendemain de la visioconférence du président Volodymyr Zelensky lors d’une manifestation pour la paix, à Berne, Actares, association d’actionnaires militants, a demandé au géant suisse Nestlé, « instamment », de considérer l’injonction du président ukrainien à plier bagage. Le lendemain, le collectif Anonymous a revendiqué avoir piraté la base de données de Nestlé.

    Guerre en Ukraine : les entreprises françaises du numérique sous le choc

    Liste noire des firmes étrangères en Russie

    Sur Facebook, LinkedIn, Twitter et Instagram, les hashtags #stopputin ou #exitrussia fleurissent sur les comptes de multinationales. Le collectif Boycott Russia y martèle ainsi son « Cessez de financer la guerre en Ukraine ». Lancée avec l’appui de Dmytro Dubilet, fondateur de la start-up Monobank, ancien membre du gouvernement ukrainien, et de « 5000 à 7000 bénévoles », cette campagne recense les firmes étrangères présentes en Russie. Son site publie une lettre ouverte à adresser aux dirigeants de ces entreprises. En quelques jours, son audience a atteint un niveau honorable : 730 000 vues sur Twitter et 438 000 sur Instagram.

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    Le Monde

    Sous pression, TotalEnergies amorce une timide réduction de son activité en Russie

    Le groupe pétrogazier n’achètera plus du pétrole russe en 2023, mais continue ses lucratives activités gazières.

    TotalEnergies (ex-Total) commence-t-il à céder sous la pression ? Depuis le début de la guerre en Ukraine menée par l’armée russe, le 24 février, la compagnie dirigée par Patrick Pouyanné se distinguait en étant le seul groupe pétrolier occidental à continuer ses activités en Russie. Mardi 22 mars, dans un communiqué inhabituellement long et détaillé, TotalEnergies a finalement adopté une position intermédiaire : le groupe annonce la fin de tout achat de pétrole ou de produits pétroliers russes. Une décision qui sera effective « dans les meilleurs délais et au plus tard à la fin de l’année 2022 », promet le texte. La décision vaut aussi pour le gazole, qui sera désormais importé en plus grands volumes de l’Arabie saoudite.

    Mais le groupe maintient, en revanche, ses activités les plus importantes dans le pays : les livraisons de gaz et ses participations dans de grands projets de gaz naturel liquéfié (GNL) dans l’Arctique. Ces mesures ont été prises en raison de l’« aggravation du conflit », précise la compagnie française. Le 1er mars, elle s’était contentée de promettre qu’elle ne financerait plus de nouveaux projets en Russie. Cette première mesure contrastait avec les orientations radicales prises par les autres grandes compagnies pétrolières européennes, telles que le britannique BP, le néerlandais Shell ou l’italien ENI, qui ont annoncé la fin de tous leurs engagements en Russie dès le début de la guerre.

    « L’histoire jugera vos choix », prévient le conseiller économique Oleg Ustenko, au nom du président ukrainien

    Le gouvernement français, après avoir haussé le ton, a semblé laisser TotalEnergies libre de ses choix. La décision du groupe intervient alors que l’Union européenne (UE) doit discuter, jeudi 24 mars, de la possibilité d’un embargo à moyen terme sur le pétrole russe. Une option vigoureusement soutenue par les Etats-Unis. Le président américain, Joe Biden, a déjà annoncé que son pays se passerait de l’« or noir » de Moscou – sachant que les Etats-Unis sont bien moins dépendants que l’UE aux importations.

    Courrier accusateur

    Le pouvoir ukrainien a également TotalEnergies dans son viseur. Patrick Pouyanné a ainsi reçu, lundi, un courrier accusateur de la part d’Oleg Ustenko, le conseiller économique du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Dans ce courrier, dont Le Monde a obtenu une copie, M. Ustenko demande au PDG de Total de soutenir l’Ukraine en « mettant fin à toutes les relations commerciales avec l’industrie russe des combustibles fossiles » et de « couper le flux de trésorerie finançant le meurtre en masse d’innocents ».

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    Le Monde

    Mort de Steve Wilhite, inventeur du format GIF

    Le créateur du premier format utilisé pour diffuser des animations en ligne est mort des suites du Covid-19.

    Steve Wilhite, inventeur du format d’image GIF, est mort à l’âge de 74 ans de complications liées au Covid-19, a annoncé sa famille. En 1987, alors qu’il travaillait pour CompuServe, à l’époque le principal fournisseur d’accès à Internet américain, il avait mis au point le .gif, un format qui permettait de diffuser des images compressées sans perte de qualité, particulièrement adaptées à la diffusion sur le réseau Internet naissant.

    Facebook achète Giphy, la très populaire plate-forme de gifs

    En 1989, l’équipe de M. Wilhite avait publié une nouvelle version de ce format, permettant de créer des animations. Cette innovation, à une époque où il était quasi impossible de diffuser des vidéos en ligne, avait rendu le gif très populaire. Le nom est passé dans le langage commun dans les années 1990 pour désigner de courtes animations. Des millions de GIF animés, détournements, parodies et petits clips mythiques, sont toujours très utilisés en ligne.

    En 2013, M. Whilhite avait apporté sa réponse à un débat de vingt-cinq ans concernant la prononciation du format qu’il a inventé : « Le dictionnaire d’Oxford accepte les deux prononciations, “djif” et “guif”, mais ils se trompent », expliquait-il alors au New York Times. « Ça se prononce “djif”» Son gif préféré était le « dancing baby », animation-phare des années 1990, avait-il également dit au New York Times.

    via GIPHY

    Le Monde

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    Le Monde

    Instagram propose de nouveau un flux chronologique à l’ensemble de ses utilisateurs

    Sans revenir vraiment à un fil similaire à celui qu’il proposait à ses débuts, le réseau social propose un onglet de visualisation qui échappe aux tris de l’algorithme.

    Instagram propose désormais à ses utilisateurs l’option d’afficher un fil de messages chronologique, et non plus seulement géré par un algorithme de classement. Le président-directeur général (PDG) de l’entreprise, Adam Mosseri, l’a annoncé mardi 23 mars sur son compte Twitter.

    Le réseau social de photographies et vidéos, détenu par Meta (ex-Facebook), avait au préalable testé cette fonctionnalité et annoncé son déploiement dès janvier. En plus du fil Instagram habituel, géré par l’algorithme, les internautes pourront cliquer sur deux fenêtres de navigation supplémentaires :

    • Dans l’onglet « Abonnements », ils verront apparaître les contenus postés par les comptes auxquels ils sont abonnés dans l’ordre chronologique où ils ont été publiés.
    • L’onglet « Favoris », lui, affichera les contenus des comptes que l’utilisateur aura désignés comme ses préférés.

    Ces options, disponibles sur iOS et Android, ne seront pas actives sur ordinateur, précise le site d’actualité sur les nouvelles technologies américain TechCrunch.

    Des recommandations toxiques

    Il ne s’agit pas d’un retour au fil d’origine d’Instagram, qui était, jusqu’en 2016, chronologique. « Nous croyons en la personnalisation », assure Adam Mosseri dans la vidéo qu’il a tweetée le 23 mars, rappelant que la page principale de l’application continuera d’être proposée et régie de la même façon. Actuellement, ses algorithmes de classement automatiques prennent en compte de très nombreux indices – notamment les comptes que les utilisateurs aiment (« likent ») régulièrement –, censés déterminer quelles photos et vidéos sont le plus susceptibles d’intéresser ces derniers.

    Plus récemment, ce système de sélection et de recommandation a essuyé de nombreuses critiques d’associations et de chercheurs, qui considèrent qu’il fait primer de nombreux contenus nuisibles. Les documents révélés à la fin de 2021 par l’ancienne employée de Facebook Frances Haugen montraient, entre autres, que les contenus publiés par des célébrités étaient fortement mis en avant dans les fils des internautes, et pouvaient avoir des conséquences négatives pour le bien-être et l’estime de soi d’une partie des utilisateurs d’Instagram.

    Instagram peut avoir des effets néfastes sur les adolescents, selon une étude menée par Facebook

    Pauline Croquet

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    Le Monde

    On a testé « Ghostwire Tokyo », le jeu vidéo de chasse aux fantômes dans la capitale japonaise

    Cette exploration d’un Tokyo hanté propose un superbe environnement à explorer mais des combats qui deviennent rapidement répétitifs.

    Le Karakasa-Kozo est un être surnaturel tiré du folklore japonais dont l’allure est inoubliable. Cet esprit, qui appartient à la famille des yokai, ressemble à un parapluie doté d’un gros œil, d’une langue qui pend et d’une jambe unique avec laquelle il avance par petits bonds. Cette créature, que l’on rencontre dans Ghostwire Tokyo, est à l’image de ce jeu de chasse aux fantômes, disponible le 25 mars sur Playstation 5 et PC : plus amusant qu’effrayant, il est doté d’une bizarrerie mémorable mais se révèle avant tout bancal.

    Comme le laisse supposer son titre, Ghostwire Tokyo se déroule dans la capitale japonaise. Il aurait même pu légitimement s’appeler « Ghostwire Shibuya », car une bonne partie de l’aventure se tient dans ce quartier branché : son carrefour bondé – un des lieux iconiques du Japon moderne – sert de point de départ à l’aventure. Durant la cinématique inaugurale, la zone se retrouve engloutie par un mystérieux brouillard au contact duquel les habitants se volatilisent, ne laissant que leurs vêtements au sol. Akiko doit son salut à l’esprit d’un homme surnommé KK, qui prend le contrôle de son corps. Ce parasite se mue finalement en un puissant compagnon, qui dote le jeune homme de pouvoirs surnaturels.

    Une ambiance unique

    Une fois aux commandes d’Akiko, nous partageons sa vision à la première personne et entendons la voix de KK qui nous lance aux trousses de celui qui a orchestré la catastrophe. Nos premières joies résident dans la déambulation dans un Tokyo qui n’a rien d’une carte postale : le quartier exploré se révèle labyrinthique et jonché de poubelles, de taches de sang ou de vêtements abandonnés, et les quelques bâtiments que l’on peut visiter sont tout aussi inhospitaliers, éclairés par la lumière blafarde des néons.

    La ville surpeuplée se montre encore plus oppressante maintenant qu’elle est déserte. Depuis le rayonnage des magasins jusqu’à la signalétique des chantiers, l’attention portée aux moindres détails renforce l’immersion dans ce Tokyo contemporain, hanté et diablement photogénique. Nous nous délectons d’y découvrir un « love hotel » sordide caché entre deux buildings, de prier devant la statue d’un Jizo, un bouddha qui accompagne les morts, pour augmenter nos capacités, ou de collecter un objet unique dans une ruelle étroite.

    Une narration habile se manifeste aussi dans plusieurs quêtes secondaires, dont certaines s’inspirent des contes et légendes du pays. D’autres sont plus proches du fait divers et racontent des zones d’ombre du Japon contemporain, à l’image d’une mission mettant en scène une vieille femme tourmentée par un propriétaire cupide.

    Des combats répétitifs

    Cependant, tel le yokai parapluie unijambiste, le jeu de Tango Gameworks se trouve en perpétuel déséquilibre. L’exploration pâtit d’une interface qui nous flèche le parcours comme si l’on avait enclenché un GPS. Le jeu redoute d’ailleurs tellement que l’on s’égare que des nuages bleus représentant des âmes à apaiser sont disséminés partout afin de s’assurer que tout potentiel détour soit récompensé.

    L’expérience souffre plus généralement de son système de combats. Les pouvoirs magiques du héros, qui nécessitent une jolie gestuelle du personnage, sont globalement amusants. Mais l’éventail des aptitudes se montre peu à peu limité. Quant aux affrontements, ils sont de moins en moins surprenants : les monstres se repèrent d’abord en activant le sixième sens du personnage, qui les surligne à distance, puis leur intelligence artificielle est aussi faible que leur barre de vie.

    Ajoutez à cela des munitions qui manquent rarement et des consommables qui permettent de restaurer sa vie éparpillés partout, et la routine s’installe bien vite au fil des heures de jeu. Les monstres qui ont envahi la ville nous font de moins en moins peur, car ils ne nous tuent presque jamais.

    En fin de compte, nous nous sommes souvent demandé pourquoi le studio fondé par le créateur de Resident Evil, Shinji Mikami, nous traite cette fois-ci de façon aussi douce. Les trouvailles atypiques et le sens aiguisé du détail morbide sont pénalisés par une assistance omniprésente et le recours à des formules éculées du jeu d’action. De quoi laisser la drôle d’impression que Ghostwire Tokyo n’avance qu’à cloche-pied.

    L’avis de Pixels :

    On a aimé :

    • l’ambiance nocturne, pluvieuse et brumeuse d’un Tokyo dont les habitants se sont volatilisés ;
    • les histoires paranormales bizarres et surprenantes ;
    • le studio japonais qui puise habilement dans le folklore nippon et les légendes urbaines tokyoïtes.

    On a moins aimé :

    • les munitions abondantes, les aliments pour récupérer de la vie disposés partout et les ennemis très prévisibles ;
    • les actions qui tendent à se répéter au fil de l’aventure ;
    • l’écran saturé d’indications qui nous dictent en permanence quoi faire et où aller.

    C’est plutôt pour vous si :

    • vous rêvez de visiter (ou de revoir) Tokyo ;
    • vous êtes incollable sur la culture japonaise ;
    • vous êtes fatigué d’Elden Ring et vous cherchez un jeu sans prise de tête.

    Ce n’est plutôt pas pour vous si :

    • vous êtes amateur ou amatrice de jeux de tirs dynamiques ;
    • vous cherchez le successeur spirituel de Resident Evil ;
    • vous n’avez – comme à peu près tout le monde – pas dégoté de PS5 et vous ne possédez pas de PC.

    La note de Pixels :

    13 000 pas dans la nuit/20 000 esprits capturés grâce à nos Katashiro.

    Pierre Trouvé

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : les Etats-Unis anticipent une recrudescence des cyberattaques

    Le président américain, Joe Biden, citant des « renseignements en constante évolution », a affirmé lundi que la Russie réfléchissait à des attaques informatiques contre les Etats-Unis.

    Cela fait plusieurs semaines que l’administration américaine encourage les entreprises américaines à se préparer à d’éventuelles cyberattaques en marge de la guerre en Ukraine, mais cette fois la menace semble avoir passé un cran : le président américain Joe Biden, citant des « renseignements en constante évolution », a averti lundi 21 mars que la Russie réfléchissait à des attaques informatiques visant les Etats-Unis. Jusqu’ici, la Maison Blanche avait certes incité le secteur privé à renforcer ses défenses informatiques, mais avait précisé ne pas disposer d’information crédible sur une attaque imminente.

    Cet avertissement, très rare en ce qui concerne les cyberattaques, fait écho aux mises en garde de Washington et de l’appareil sécuritaire américain dans les semaines précédant l’invasion russe de l’Ukraine. Les Etats-Unis avaient à plusieurs reprises fait état de renseignements en leur possession annonçant une invasion russe.

    La Maison Blanche ne précise pas de quelle nature sont ces « renseignements » quant à une future offensive numérique, et ne donne ni date, ni indication concernant les cibles potentielles. Selon Anne Neuberger, conseillère de M. Biden pour la cybersécurité, les autorités américaines ont détecté des « travaux préparatoires » en lien avec des pirates informatiques étatiques. Selon le New York Times, le gouvernement américain a partagé ces informations, de manière confidentielle, avec le secteur privé la semaine dernière.

    Interrogé à ce sujet par des journalistes, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a nié ces accusations. « La fédération de Russie, contrairement à de nombreux pays occidentaux, y compris les Etats-Unis, ne s’adonne pas à du banditisme d’Etat » a-t-il déclaré, cité par l’agence de presse Reuters.

    Guerre en Ukraine : pourquoi les cyberattaques semblent, pour l’heure, limitées

    « L’intérêt national est en jeu »

    L’alerte de la Maison Blanche vise plus spécifiquement les « infrastructures critiques », comme les réseaux de communication, d’électricité ou d’eau. « La plupart des infrastructures critiques appartiennent au secteur privé » note le président américain, soulignant pour elles la nécessité d’« accélérer les efforts pour fermer [leurs] portes numériques ». « L’intérêt national est en jeu » a souligné le président américain lors d’une table ronde avec des représentants du monde des entreprises, peu de temps avant son communiqué officiel. « Un des outils que [Vladimir Poutine] est le plus susceptible d’utiliser est les cyberattaques. Ils ont des capacités cyber très sophistiquées. [Poutine] ne les a pas utilisées à ce jour, mais cela fait partie de ses tactiques » a-t-il averti.

    L’Ukraine reconnaît « une énorme perte de communication » après la cyberattaque contre le satellite KA-SAT

    Une crainte partagée par les experts, qui sont nombreux à penser que le chef du Kremlin pourrait utiliser les cyberattaques comme un moyen de contrecarrer l’Occident sans pour autant s’engager dans un conflit ouvert. « Les sanctions occidentales et l’aide apportée à l’Ukraine pourraient conduire les hackers russes à se déchaîner contre l’Occident, en envoyant un message clair : “Arrêtez, on peut rendre ça bien pire pour vous » écrit par exemple Chris Krebs, l’ancien directeur de l’agence américaine de cybersécurité, dans le Financial Times.

    Martin Untersinger

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    Le Monde

    Facebook, les failles de l’empire

    Le plongeon historique essuyé en Bourse par le réseau social illustre les doutes sur son dynamisme, ainsi que sur son modèle publicitaire et ses filiales Instagram ou WhatsApp. Le cofondateur, Mark Zuckerberg, se veut rassurant.

    Parmi les documents internes à Facebook qu’a fait fuiter, en octobre 2021, la lanceuse d’alerte Frances Haugen, un élément est passé relativement inaperçu : la peur du réseau social et de sa filiale Instagram d’être dépassés auprès des jeunes et de se faire ringardiser par TikTok, le réseau social champion des vidéos courtes. « Sur Instagram, le contenu n’est pas aussi drôle et intéressant que sur TikTok. Ce qu’on y trouve est souvent assez basique et moins amusant, et il y a beaucoup de contenus copiés », assenait un adolescent, figurant parmi les 35 utilisateurs interrogés dans le cadre d’une étude, parue en avril 2021.

    « Facebook Files » : pour le réseau social, deux mois de tourmente médiatique et politique

    Dans un autre document, daté de mars 2021, les auteurs relevaient des tendances « préoccupantes » : « TikTok a doublé [en 2020] son temps par utilisateur et les ados y passent deux à trois fois plus de temps que sur Instagram » ; « La migration d’ados d’Instagram vers Facebook est minimale » ; les utilisateurs de Facebook nés après 2000 effectuent des visites plus fréquentes, mais « plus courtes et superficielles »…

    Le 2 février, ces tourments confidentiels sont devenus une réalité publique. Pour la première fois depuis sa création, en 2004, le réseau social Facebook a annoncé avoir, au quatrième trimestre 2021, perdu des utilisateurs quotidiens (un million de personnes). Une goutte d’eau parmi son 1,93 milliard d’usagers ou les 2,82 milliards combinés de Facebook, Instagram et WhatsApp. Toutefois, le spectre du recul plane aussi sur les trois réseaux de l’entreprise, qui a été renommée Meta : ils n’ont gagné que 10 millions d’utilisateurs en trois mois.

    Facebook perd des utilisateurs, pour la première fois de son histoire

    Conjugués à des résultats publicitaires jugés décevants (+ 37 % de chiffre d’affaires total, à 118 milliards de dollars, soit 107 milliards d’euros, pour 2021, mais + 20 % au quatrième trimestre), ces chiffres ont valu à Meta de perdre 26 % de sa valeur en une séance et de voir ainsi 251 milliards de dollars de capitalisation boursière partir en fumée. Un record dans l’histoire de la Bourse.

    « Facebook est en train de mourir », écrivait le site d’information Protocol, début février 2022. Attaquée sur le terrain de l’éthique depuis l’élection de Donald Trump, en novembre 2016, l’entreprise de Mark Zuckerberg montre aujourd’hui des failles dans le business. « Son modèle économique s’est pris un uppercut », résume Daniel Ives, analyste chez Wedbush Securities.

    La menace TikTok

    Pour Meta, le premier front est lié à TikTok : que faire face à l’explosion des vidéos courtes, de quelques secondes, popularisées par le réseau chinois ? Face aux analystes, Mark Zuckerberg se veut rassurant. « Nous avons déjà vécu avec succès des transitions : le passage du Web au mobile, puis du fil d’actualité [qui classe les contenus sur la page d’accueil d’un utilisateur Facebook] aux stories », affirme-t-il. Constatant l’essor d’Instagram, puis de WhatsApp, Facebook les avait rachetés. Puis, confronté au succès des « stories » de Snapchat, le groupe avait copié ce format de vidéos verticales de quelques dizaines de secondes. Pour contrer TikTok, Mark Zuckerberg compte dorénavant sur Reels, sa réplique maison des vidéos courtes, déployée sur tout Facebook en février, et présente sur Instagram depuis 2020.

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    L'Humanité

    Récit Colette Fellous raconte la vie avec Marguerite Duras

    Prescription culture

    Didier Pinaud

    Colette Fellous, qui a suivi tous les séminaires de Roland Barthes de 1972 à 1976, où elle avouera avoir appris la vie, et à dire « je », fut aussi une grande amie de Marguerite Duras qui disait de la vie qu’elle lui servait à écrire, ce qui fit d’elle « un écrivain majeur » soutient Colette Fellous dans ce récit qui est aussi un essai intitulé le Petit Foulard de Marguerite D. Le petit foulard de soie léopard que Duras portait si souvent était leur secret à elle deux, jusqu’à aujourd’hui où Colette Fellous nous dévoile que c’est elle qui le lui avait offert en 1987, comme elle lui avait offert aussi un parfum Guerlain, mais avec beaucoup moins de succès…

    Barthes disait : « J’ai une maladie, je vois le langage », comme l’avait relaté Colette Fellous dans la Préparation de la vie (Gallimard, 2014). Elle y racontait que Barthes était devenu son guide vagabond, qui apparaissait et disparaissait, un peu comme les Coréens dans le roman Emily L. (Minuit, 1987), que Colette Fellous désigne comme le plus beau livre de Marguerite Duras, laquelle le lui confirmait volontiers – « le plus complet, le plus ambigu, le plus douloureux, le plus vrai ». Colette Fellous revient sur l’entretien qu’elle avait eu avec elle, tout comme elle avait orchestré le célèbre dialogue télé­visé entre Marguerite Duras et Jean-Luc Godard… Ça s’était passé rue Saint-Benoît, chez Marguerite Duras : « Les yeux de Godard écoutaient la voix de Marguerite », dit Colette Fellous. Chacun sait que ces deux voix-là ne s’éteindront jamais, ni celle de Godard ni celle de Duras : « C’est par le manque qu’on dit les choses, le manque à vivre, le manque à voir. Par le manque de lumière qu’on dit la lumière, le manque de désir qu’on dit le désir, par le manque de l’amour qu’on dit l’amour. Je crois que c’est une règle absolue. »

    marguerite duras
    Le Monde

    Guerre en Ukraine : TikTok expose et recommande de fausses informations sur la guerre en Ukraine à ses utilisateurs

    Qu’ils naviguent sur la page d’accueil ou fassent des recherches dans l’application, les internautes se retrouvent confrontés à des contenus mensongers ou de propagande à propos du conflit, selon le constat de NewsGuard.

    Moins de quarante minutes : c’est le temps de navigation sur TikTok qu’il suffit d’effectuer lors de sa première connexion pour se retrouver confronté à des « contenus faux et trompeurs sur la guerre en Ukraine », selon une expérience menée par l’entreprise NewsGuard, spécialisée dans la lutte contre la propagation des fausses informations et l’évaluation de la fiabilité de l’information en ligne, qui a publié sur son site un compte rendu à ce sujet, lundi 21 mars. « Par ailleurs, l’enquête de NewsGuard montre que chercher des termes génériques liés au conflit, comme “Ukraine” ou “Donbass” pousse TikTok à suggérer de nombreuses vidéos contenant de fausses informations dans les vingt premiers résultats », avance le rapport, précisant qu’il s’agit à la fois de « d’infox pro-Russie » et « pro-Ukraine ».

    Pour en venir à cette conclusion, six analystes de cette société, connectés entre le 11 et le 16 mars depuis différents pays (Suisse, Italie, Allemagne, Etats-Unis et Royaume-Uni) ont créé de nouveaux comptes et ont procédé à deux types de navigation parmi des contenus en français, italien, allemand et anglais :

    • créer un nouveau compte, aller sur la page d’accueil « Pour toi » de TikTok, faire défiler les vidéos et regarder dans leur intégralité celles en lien avec l’invasion russe. Les analystes se connectaient pendant des sessions de quarante-cinq minutes correspondant à la moyenne basse du temps de visionnage par jour des utilisateurs ;
    • faire des recherches par mots-clés, comme « Ukraine », « Russie », « guerre », « Kyiv » (ou « Kiev »), et « Donbass » pour voir ce que recommandait TikTok.
    TikTok autorise les vidéos de dix minutes

    « Toutes les vidéos sont mises sur le même plan »

    « Nous cherchions à savoir ce qui se passe sur TikTok pour un utilisateur lambda qui s’intéresse un tant soit peu au sujet de l’Ukraine et ce que proposait l’algorithme sur ce sujet, recontextualise Chine Labbé, rédactrice en chef et vice-présidente Europe et Canada de Newsguard, installée à Genève. D’autant que cette appli a connu une expansion rapide et qu’elle est utilisée par de très jeunes internautes. » L’expérience n’a pas été menée avec des plates-formes concurrentes ou appréciées par un jeune public, comme YouTube.

    Si les analystes sont au départ tombés sur de nombreuses vidéos humoristiques mettant en scène le président russe Vladimir Poutine, ils ont également constaté avoir été confrontés à plusieurs pastilles problématiques. « Certaines étaient fausses, mensongères, d’autres sans contexte ou avertissement, certaines provenant de médias de confiance mais avec des contenus pouvant choquer », détaille Chine Labbé. « Toutes les vidéos, qu’il s’agisse d’informations fiables ou de propagande du Kremlin, sont mises sur le même plan. Il est difficile pour l’utilisateur de hiérarchiser », regrette-t-elle.

    « Si l’expérience réalisée n’imite pas les comportements standards d’un utilisateur, nous continuons d’aborder la question de la guerre en Ukraine avec des équipes de sécurité renforcées afin de supprimer toute désinformation nuisible », a réagi TikTok auprès du Monde, sans expliciter ce qu’elle considère comme un « comportement standard ». « Nous collaborons également avec des organismes indépendants de vérification des faits pour nous aider à ce que TikTok reste une plate-forme sûre et authentique », a-t-elle ajouté.

    Toutefois, certaines vidéos citées en exemple dans le rapport – à l’instar de celle d’un tiktokeur francophone affirmant à tort que « toutes les images de cette pseudo-guerre sont fausses » – étaient toujours consultables dans la matinée du 23 mars, selon les constats du Monde.

    TikTok coupe la Russie du reste du monde en bloquant les contenus étrangers

    Pauline Croquet

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    Le Monde

    Vie de bureau, entretiens d’embauche et demandes de rançon : dans les arcanes de Conti, PME cybercriminelle

    Florian Reynaud

    Publié hier à 08h00, mis à jour à 05h37

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    EnquêteA la fin du mois de février, peu après le début de la guerre en Ukraine, un anonyme a publié des dizaines de documents contenant des discussions internes entre membres de ce groupe criminel.

    « Ce n’est pas un serveur DNS, qu’est-ce que tu fous ? » Nous sommes le 30 septembre 2020, et un pirate informatique à la peine, proche d’un important groupe criminel, est en train de se faire sermonner par ce qui semble être son partenaire.

    En ligne, les deux hommes discutent depuis plus d’une semaine d’une potentielle victime, une grande entreprise du milieu du cinéma dont ils cherchent à prendre le contrôle du réseau. Leur objectif est d’en exfiltrer des données puis de déployer un rançongiciel, un outil qui va paralyser tout le système. S’ils y parviennent, ils afficheront alors sur un ou plusieurs écrans du réseau une note de rançon, demandant à la victime de payer jusqu’à plusieurs dizaines de millions de dollars pour obtenir la clé de déchiffrement.

    Ces dizaines de documents s’étalent sur une période de deux ans

    Cet échange fait partie d’une masse inédite de communications entre membres de Conti, l’un des plus importants groupes cybercriminels au monde, qui ont été dérobées et diffusées en ligne à partir du 28 février, et que Le Monde a consultées. Ces dizaines de documents, contenant au total des dizaines de milliers de lignes de texte en russe, s’étalent sur une période de deux ans et proviennent de différentes messageries.

    Rançongiciels : comment les autorités françaises remontent la trace des cybercriminels

    L’origine de cette fuite est incertaine. Certains experts ont spéculé qu’il s’agissait d’un partenaire ukrainien de Conti échaudé par les déclarations officielles en faveur du gouvernement russe, publiées sur le blog officiel du groupe, tandis que le compte Twitter « ContiLeaks » présente la personne à l’origine de cette fuite comme un chercheur en sécurité informatique. Ces derniers mois, des médias et des entreprises spécialisées avaient déjà commencé à publier des informations très sensibles sur Conti, confortant la thèse d’un enquêteur infiltré.

    Une centaine de collaborateurs

    Ces documents confirment, en tout cas, la taille dantesque de cette organisation de malfaiteurs, comparée à d’autres groupes cybercriminels. « Quand on parle de cybercriminalité, on imagine un jeune de 25 ans, souligne David Sancho, analyste dans l’équipe d’enquête de l’entreprise Trend Micro. En réalité, ici, c’est un quinquagénaire avec deux enfants à l’université qui travaille dans un bureau avec cent personnes. » Un message interne publié en juillet 2021 par l’une des têtes pensantes du groupe, surnommée « Mango », cite près d’une centaine de collaborateurs, dont soixante-deux dans l’équipe principale.

    Les membres du gang doivent gérer un flux constant de recrutements et disposent même, pour cela, de responsables des ressources humaines pour mener les entretiens d’embauche, comme au sein d’une société traditionnelle. Si de nombreux recrutements ont lieu sur des forums russophones privés, Conti a, comme le souligne l’entreprise Check Point, diversifié ses méthodes, contactant directement des profils de développeurs, par exemple, sur des sites d’offres d’emploi russes, comme Headhunter.ru.

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    L'Humanité

    Anthologie Langage, langue à-jeu

    Prescription culture

    Nicolas Mathey

    Dans les années 1960, le pataphy­sicien Noël Arnaud prononça une série de conférences consacrées aux usages ­bizarres et décalés de la langue, qu’il nomma charabias, galimatias et autres turlupinades.

    L’écrivain Patrick Fréchet, qui publie une anthologie de textes littéraires inspirée du plan de ces conférences, nous donne enfin et heureu­sement accès à ce festival de langues parodiques, inconnues, jargonnantes, hybrides…

    Parmi ces délices de création poétique, on trouve aussi l’argot des malfaiteurs, le jobelin de François Villon.

    Au chapitre des injures, le divin marquis. Le feu d’artifice se conclut par des amphibilogies et des néolangages : « langue à-jeu », du poète Jean-Pierre Brisset en 1883, « sauvages langaisons », du Julio Cortazar de Marelle en 1963. Kouic est aussi drôle et profond que Couik, l’oiseau du temps des ­cavernes. N.  M.

    Littérature
    Le Monde

    Un « politoscope »

    Le livre. Au premier abord, le lecteur se dira sans doute qu’il a déjà lu et entendu ces lamentos sur l’effet néfaste des réseaux sociaux sur le débat public et sur les risques d’influence des opinions par certains groupes d’intérêt. D’autant plus qu’avec la guerre en Ukraine et la campagne présidentielle française, l’époque est propice à ce genre de suspicions. Mais si dans son livre, Toxic Data, l’agrégé de mathématiques David Chavalarias propose en effet une critique de plus contre les Gafam, les ingérences russes ou chinoises, son analyse est par plusieurs points assez originale.

    Les illustrations centrales en couleurs, que sans doute peu de lecteurs ont déjà vues, témoignent déjà d’un regard différent sur ces thèmes. On y voit des nuées de points en tas, ou bien dispersés, reliés entre eux plus ou moins fortement. C’est ce que l’auteur, mathématicien de formation, appelle un « macroscope » : un dispositif d’étude à grande échelle de ce qui se passe sur un réseau social comme Twitter et qui permet, par la collecte et l’étude de millions de tweets, de voir d’où part une information, comment un mot-clé circule, comment se forment les communautés politiques, et les voir éclater, se recomposent ou se rapprochent d’une autre…

    En spécialiste des systèmes complexes, dont les réseaux sociaux font partie, il défend l’idée que pour mieux corriger les effets négatifs de ces ogres numériques sur les opinions il convient d’abord de disposer des outils pour les « voir ».

    Plusieurs exemples montrent l’intérêt d’une telle approche. Ce « politoscope », comme il a été baptisé, a permis d’éclairer le fait que le terme « islamo-gauchisme », repris par des ministres, est bien un concept venu de l’extrême droite. Il aide aussi à repérer quels camps diffusent le plus de fausses informations. Il documente l’émergence de la communauté antivax et antipasse sanitaire.

    Les comportements sociaux de chambre d’échos, de bulles de filtre, de polarisation, d’astroturfing, etc., sont bien sûr présents mais vus à l’aune de la science des réseaux et des sciences cognitives, ce qui permet de mieux les comprendre. L’un de ces résultats, tiré d’un théorème mathématique de 1976, est même assez déprimant : plus les interactions sociales sont fortes, plus le comportement collectif est imprévisible aux yeux des individus (rendant instables les situations), mais plus l’entité qui a les informations sur ces interactions peut les prévoir…

    Très inquiet de ces influences sur la santé de nos démocraties et conscient que les choix se jouent parfois à un nombre de voix largement atteignable par des influenceurs, l’auteur esquisse 18 propositions pour éviter les dérèglements. Certaines sont de bon sens : vérifier ses sources, savoir se déconnecter… D’autres sont difficiles à réaliser, comme « surveiller » les algorithmes, « redonner les données au peuple »… D’autres encore sont plus inattendues, comme le recours au jugement majoritaire pour les élections, ou les « preferendums », qui permettent de nuancer le contenu des votes et éviter les jugements binaires et l’inévitable polarisation.

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    Le Monde

    Les déboires du projet international de réacteur ITER

    Le futur réacteur à fusion expérimental est épinglé par l’Autorité de sûreté nucléaire pour des questions techniques, tandis que la gestion humaine de ce projet pharaonique est critiquée.

    Sur le chantier pharaonique du prototype de réacteur nucléaire à fusion ITER du site de Cadarache (Bouches-du-Rhône), il n’y a pas que les ouvriers qui s’activent. Les ingénieurs ont dû changer leurs priorités pour répondre rapidement à la longue liste de demandes de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), afin que l’assemblage de cette machine unique au monde se poursuive dans le calendrier prévu.

    Les requêtes de l’ASN, sous forme d’un courrier adressé par son président au directeur général de l’organisation internationale ITER, ont été révélées le 21 février par le site d’information New Energy Times, très critique sur l’énergie de fusion. La missive n’est pas une bonne nouvelle. Elle indique qu’en l’état l’assemblage du réacteur ne peut commencer, notamment l’étape-clé et irréversible du soudage des deux premiers éléments entre eux, sur neuf, constituant la chambre à vide de 19,4 mètres de diamètre et 11,4 mètres de haut, dans laquelle les réactions de fusion doivent avoir lieu.

    Contrairement à la fission nucléaire qui casse des noyaux d’uranium pour libérer de l’énergie, ici, comme dans les étoiles, des noyaux d’hydrogène léger sont forcés à se marier. Pour que cette fusion ait lieu, il est nécessaire de rapprocher et de chauffer à 150 millions de degrés les noyaux suffisamment longtemps pour produire plus d’énergie que celle nécessaire à l’amorce de la réaction. Cette technique, dite « tokamak », utilise des champs magnétiques intenses pour confiner la matière.

    Le projet ITER, décidé en 2006 et qui réunit six pays et l’Union européenne, doit faire la démonstration de la viabilité de cette solution à grande échelle à partir de 2025, pour un coût de construction d’environ 20 milliards d’euros. En 2012, lors de l’accord de l’ASN pour commencer le chantier, trois étapes dites « point d’arrêt » avaient été prévues comme autant de rendez-vous à honorer pour la poursuite des opérations. En 2014, pour le coulage de la chape de béton (le radier), et en 2016, pour des dispositifs de chauffage externes, ces étapes avaient été franchies.

    Garantir la sûreté

    Mais, le 25 janvier, un an après sa demande de « levée du troisième point d’arrêt », ITER a reçu la réponse négative de l’ASN : « Le point d’arrêt lié à l’assemblage tokamak ne pourra pas être levé (…). En conséquence, l’assemblage du tokamak ne peut être engagé. » Ce dernier devait avoir lieu « vers la fin 2022 », explique Laban Coblentz, directeur de la communication d’ITER. Il ajoute : « Le chantier n’est pas arrêté. Ce courrier n’interrompt pas le travail. C’est une phase habituelle de dialogue avec le régulateur. Il faut dire aussi que nous avons affaire à une machine qui est la première du genre et qui très complexe. »

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    Le Monde

    Des bénéfices aussi pour les employeurs

    Dix mille pas et plus. Prendre un cours de yoga avec des collègues à l’heure de la cantine, faire une pause à la salle de sport pour soulever de la fonte ou disputer un set de ping-pong… En termes d’offres sportives – comme sur bien d’autres plans –, on a vraiment de la chance, au Groupe Le Monde. En France, c’est moins d’une entreprise sur cinq (18 %) qui propose une activité physique ou sportive (APS) à ses collaborateurs, comme le souligne un rapport des députées Aude Amadou (La République en marche) et Maud Petit (MoDem) réalisé à la demande du premier ministre, Jean Castex, et rendu le 14 mars à la ministre des sports, Roxana Maracineanu.

    Sport au travail, un bénéfice négligé

    Quelques jours après l’adoption de la loi sur la démocratisation du sport, leurs recommandations pour développer les pratiques sportives au travail sont un nouveau pas en termes de politique de santé publique pour favoriser les comportements actifs et lutter contre la sédentarité et ses conséquences.

    Au terme de « sport en entreprise » jusqu’ici consacré, elles suggèrent d’abord de substituer celui d’ « APS en milieu professionnel » pour évoquer une offre « qui vise la santé et le bien-être sans nécessairement rappeler la dimension de compétition entre salariés, et donc sans attente de performance induite », et élargir aux administrations, « pas toujours proactives sur la question ».

    Facteur de bien-être et de santé pour les employés, la pratique d’APS en milieu professionnel est aussi bénéfique pour leurs employeurs et les dépenses publiques, détaille le rapport, faisant référence à une étude de 2015 réalisée notamment par le Medef. Selon celle-ci, l’absentéisme (qui coûte chaque année 60 milliards d’euros et correspond à 17,2 jours d’absence par salarié) est ainsi réduit de 5,6 %, les dépenses de santé de plus de 300 euros par an par personne, et le turnover des effectifs de 3,2 %. Et la productivité fait, elle, un bond de 6 % à 9 %. Sans compter l’enjeu d’image. « Dans un contexte concurrentiel où la qualité de vie au travail devient un critère de choix pour les salariés qui veulent postuler, la pratique d’une APS en entreprise est une réelle plus-value, d’autant plus si elle est associée à une culture d’entreprise », écrivent Aude Amadou et Maud Petit.

    Le (sport au) travail, c’est la santé

    Les deux députées, qui ont visité plusieurs dispositifs, citent notamment l’exemple de Poissy (Yvelines), où les 850 personnels de la mairie peuvent, depuis 2017, pratiquer deux heures d’activité (marche nordique, badminton, relaxation…) par semaine sur leur temps de travail. Bilan : une diminution du stress au travail, une amélioration du climat social et de la condition physique des salariés, avec une baisse de 750 jours/an de l’absentéisme, soit 100 000 euros d’économies pour la collectivité.

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    L'Humanité

    Lecture au petit bonheur et en pleine ville !

    Prescription culture

    Essai Dans son livre, Inventons un nouvel art de vivre populaire, Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, propose un plaidoyer pour une politique urbaine à hauteur d’humain.

    Jean-Philippe Milesy

    Saint-Just voulant résumer l’œuvre de la Révolution proclamait : « Le bonheur est une idée neuve en Europe ! » Près de deux cent trente ans après l’exécution du révolutionnaire par les thermidoriens, le bonheur réapparaît au cœur du débat politique. C’est d’abord Michaël Foessel, philosophe et professeur à l’École polytechnique, qui publie Quartier rouge : le plaisir et la gauche (Presses universitaires de France, 2022) et qui revendique que « dans le projet égalitaire de la gauche, il y a aussi une promesse sensuelle ».

    C’est ensuite Fabien Roussel qui, curieusement, s’attire bien des foudres pour revendiquer ouvertement et concrètement la « France des Jours heureux » et le bonheur au cœur de son programme. C’est enfin l’ouvrage que publie Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, et qu’il a intitulé Inventons un nouvel art de vivre populaire. C’est sur ce dernier opus que nous nous arrêterons ici.

    Gennevilliers est un territoire complexe. Ancienne terre d’accueil des impressionnistes, elle est devenue le premier port fluvial de France et accueille de nombreuses entreprises, dont une usine Safran (aéronautique, 1 500 personnes), mais aussi le siège du Groupe Up (économie sociale). Cataloguée « ville ouvrière », avec la condescendance que cela revêt trop souvent, sa population est très « normale », correspondant pour l’essentiel à la composition sociale de la France.

    Patrice Leclerc dans son livre revient clairement sur des idées pourtant très répandues comme l’impératif de « mixité sociale » ou les discours sur « l’ascenseur social » qui lui paraissent perpétuer une certaine « humiliation » des classes populaires. Pour autant, il rejette l’idée que les quartiers ouvriers seraient des « ghettos », et il ne cantonne pas ses programmes aux seuls logements sociaux. Ces quartiers sont, en associant leurs habitants aux projets de développement, devenus des terres du bien-vivre. Le maire qu’il est s’est parfois retrouvé en porte-à-faux devant le premier accueil fait à certains de ses projets. Il s’agit de discuter, convaincre et parfois aussi céder. Mais la clé de ce « nouvel art de vivre » est bien la mobilisation de l’ensemble des acteurs autour de projets de vivre en commun. Et, de fait, la commune des Hauts-de-Seine se développe dans une certaine harmonie autour de services publics locaux, qu’il s’agisse d’éducation ou de santé, et d’insertion de la ville dans son territoire, qu’il s’agisse de l’établissement public territorial (EPT) Boucle nord de Seine ou de l’ensemble métropolitain.

    « Coexistence », « droit au beau », « émancipation », « culture » sont parmi les mots-clés de la politique conduite depuis des années par les municipalités, communistes, qui se sont succédé depuis les années 1930 et qui se sont toujours donné la peine d’évoluer à l’écoute de leurs électeurs et plus largement de leur population.

    L’abeille qui figure sur la couverture de cet ouvrage est sans doute le symbole du travail patient mené collectivement pour assurer ce nouvel art de vivre populaire.

    Essaispatrice leclercgennevilliers
    Le Monde

    Passerelles insoupçonnées

    Le prix Abel de mathématiques a été attribué, mercredi 23 mars, à l’Américain Dennis Sullivan, 81 ans, « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie dans son sens le plus large, et en particulier dans ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques », a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Alors que la médaille Fields est attribuée à un mathématicien de moins de 40 ans, le prix Abel est plus proche du prix Nobel (inexistant en mathématiques) et récompense l’ensemble d’une carrière.

    Vers la fin du XVIIe siècle, Leibniz rêvait de manipuler des formes, à la manière des symboles abstraits de l’algèbre. Il donna le nom d’analysis situs à cette théorie, qu’il ne pourra pas développer et qui ne sera solidement mise en place qu’à la fin du XIXe siècle, par Henri Poincaré. Dans cette théorie, qu’on appelle aujourd’hui topologie, on considère que la surface d’une sphère est équivalente à celle d’un cube, car on peut déformer l’une en l’autre, si on les imagine fabriqués en caoutchouc. En revanche, la sphère n’est pas équivalente à une chambre à air. On étudie des courbes, des surfaces et plus généralement des « variétés » bien plus compliquées, dans des dimensions quelconques. Parmi les contributions majeures de Sullivan, on peut citer sa théorie de l’homotopie rationnelle, qui permet de comprendre la structure topologique des variétés en leur associant des objets de nature algébrique, qu’on peut en principe calculer, réalisant en quelque sorte le rêve de Leibniz.

    Sullivan passe sans effort d’un chapitre des mathématiques à l’autre et découvre des passerelles insoupçonnées qui le conduisent à des points de vue entièrement nouveaux. Il établit par exemple un « dictionnaire » entre deux théories qu’on croyait indépendantes (les groupes kleiniens et la dynamique holomorphe). Il lui suffit alors de traduire un théorème de l’une pour obtenir la solution d’un problème important dans l’autre, qui résistait pourtant depuis près de soixante-dix ans (le théorème du domaine non errant). Il n’est ni géomètre, ni topologue, ni algébriste, ni analyste : il est un peu tout cela à la fois. Très peu de mathématiciens ont un sens aussi aigu de la profonde unité des mathématiques. Depuis quelques années, il essaye d’exporter ses idées topologiques dans un problème majeur de dynamique des fluides. Les experts ne sont pas (encore) convaincus, mais cela conduira peut-être à un succès retentissant.

    C’est aussi par son charisme exceptionnel que Sullivan est remarquable. Il a été pendant de nombreuses années une plaque tournante dans la communauté mathématique. Toujours entouré de chercheurs très divers, en particulier très jeunes, il a une incroyable capacité d’écoute, de partage, de motivation et d’encouragement. Il est à l’opposé de l’image d’Epinal du mathématicien solitaire. Lorsqu’il était professeur à l’IHES, à Bures-sur-Yvette (Essone), il fallait le voir à l’heure du thé mettre en contact des mathématiciens de tous bords et de tous âges qui ne se connaissaient pas, en toute simplicité. Son séminaire à New York est très fréquenté et n’a rien à voir avec un exposé traditionnel : les questions fusent de toutes parts et le conférencier doit être préparé à parler pendant de nombreuses heures, jusqu’à l’épuisement général. Il est l’un des premiers à avoir enregistré ces séminaires sur des cassettes vidéo VHS, dès le début des années 1980. Ce sont aujourd’hui des collectors.

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    Le Monde

    Trouble du déficit de l’attention chez l’adulte, le grand oublié des troubles du neurodéveloppement

    Méconnu du grand public, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) toucherait 2,5 % des adultes. Anxiété, dépression, addiction, délinquance, précarité financière : le TDAH et ses comorbidités affectent toutes les sphères de l’existence.

    En février 2021, Rachel apprend qu’elle souffre d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). C’est un soulagement pour l’employée de Pôle emploi. « Je n’étais pas dingue », affirme-t-elle dans un sourire pendant que sa main gauche malaxe un accessoire antistress. « J’ai vécu trente-cinq ans avec la sensation que quelque chose ne tournait pas rond chez moi, ça me torturait, confie-t-elle. Le diagnostic a changé ma vie et ma perception de moi-même. »

    En parallèle de son bilan, Rachel met des mots sur ses difficultés en calcul (dyscalculie), en orthographe (dysorthographie), et à coordonner ses gestes ou à les planifier (dyspraxie). « On estime qu’entre 25 % et 30 % des personnes souffrant d’un trouble “dys” ont un TDAH associé », précise Anne Claret-Tournier, psychiatre et responsable de la consultation TDAH adulte au sein du service psychiatrie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).

    Le TDAH concernerait 5,9 % des jeunes et 2,5 % des adultes selon la Déclaration de consensus international de la Fédération mondiale du TDAH, qui s’est basé sur plusieurs méta-analyses pour formuler ses conclusions. « La triade classique des symptômes cliniques est le trouble attentionnel et exécutif, l’hyperactivité et l’impulsivité », détaille la docteure Claret-Tournier. Comme d’autres troubles du neurodéveloppement tels que l’autisme, il s’agit d’un trouble spectral avec des intensités différentes, sans profil type – son repérage arrive plus tard chez l’enfant, lors de l’entrée à l’école primaire. Les retentissements fonctionnels dans la vie quotidienne sont variables et peuvent toucher aussi bien la sphère familiale, professionnelle, que sociale. La frontière entre le normal et le pathologique est fine : « On parle de “trouble” quand son impact dans la vie de la personne devient significatif », explique Clémence Cabelguen, psychiatre au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Nantes.

    En France, de nombreuses personnes échappent au diagnostic. « Il y a une méconnaissance profonde du TDAH par le grand public et les soignants, surtout chez l’adulte, commente la docteure Cabelguen. Beaucoup considèrent qu’il s’arrête à l’adolescence. » Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, appelé DSM, ne l’a d’ailleurs intégré pour l’adulte qu’à partir de 2013. Les symptômes persistent pourtant après la majorité chez deux tiers des patients. Quant à la Haute Autorité de santé (HAS), ses premières recommandations sur le TDAH chez l’enfant à destination des médecins de premiers recours – généralistes en tête – datent de 2014, laissant plusieurs générations sans diagnostic pendant l’enfance. Le 8 mars, l’association HyperSupers TDAH lançait à ce propos une série de questions aux candidats à la présidentielle à travers des vidéos. Dans la première, Nathan, 26 ans, les interrogeait, face caméra : « Comment envisagez-vous de faciliter l’accès au diagnostic du TDAH adulte ? »

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    L'Humanité

    Liliane Giraudon et la polyphonie des Amazones

    Prescription culture

    Poésie De la mythologie de la guerre des sexes au deuil amoureux, un livre pour questionner ce que les femmes font à la poésie et ce que la poésie fait d’elles.

    Alain Nicolas

    Penthésilée, reine des Amazones, fut, selon Homère, tuée par Achille. Kleist inverse l’issue du combat. Le poète allemand fait du héros grec la proie partagée de Penthésilée et de ses chiens : « Elle, la gorge ; eux, la nuque. » Liliane Giraudon, en évoquant cette réversion du mythe, n’en fait pas une revanche : « On n’en finit plus de ces combats. » Pour autant, il ne s’agit pas de déposer les armes, mais de constater la vanité de « la restau­ration inutile des scènes historiques ». « Le héros est une chose traînée derrière un char. » « Achille appartient à l’art et à la pourriture. » Et, surtout, « le conte de fées est un déchet ». Si cette parole est assez forte pour servir de titre à une des sections de Polyphonie Penthésilée, elle n’empêche pas de questionner frontalement « ce que les femmes font à la poésie ».

    « Ce que les femmes font à la poésie/pourrait se renverser/en ce qu’il est advenu d’elles. »

    Liliane Giraudon remet en cause la « logique patriarcale du supérieur » dans tous les domaines, imposant la présence puissante et crue du corps et le « tumulte » de la langue.

    « Ils disaient qu’ils disaient quand ils disaient/hommes pleins d’hommes/une poésie patriarcale bien verticale/manifestes comiquement phalliques/­à nous le fatras/la prose horizontale. »

    De cette guerre cependant, de ce « pourrissoir », on ne saurait se satisfaire : « Vous seul êtes un vous/autant de je que de toi. » « Ni moi sans vous », poursuit-elle en écho à l’ancienne déclaration d’Iseut à Tristan. Dédiée à Jean-Jacques Viton et Henri Deluy, morts il y a juste un an à quelques semaines d’intervalle, Polyphonie Penthésilée a été écrite de leur vivant. C’est un livre de deuil, où le quotidien des derniers moments afflue et affleure, dans ces corps dont un détail suffit à montrer la détresse. On ignore parfois si une ligne se connecte à un paragraphe ou à un autre, plus sûrement aux deux. C’est peut-être là que joue la polyphonie que le titre annonce.

    Qui parle et à qui ? Le livre est un bruissement de voix, d’« amazones dans leurs petites armures » que Liliane Giraudon invite à parler sous son nom, sans en faire taire la pluralité, sans les assigner au « poétique », au « genre en littérature/pâle relique maintenue sous perfusion/par les besoins de l’industrie ». Polyphonie Penthésilée échappe aux catégories, laissant cependant l’autrice dans ce poignant face-à-face avec la langue :

    « Je me réjouis/Ce soir d’être si seule vérifiant/Navrée/Que tendrement peut s’écrire/Et pas déchirablement. »

    LittératurepoésieFéminisme
    Le Monde

    Des fourmis enrôlées dans la lutte contre le cancer

    Une équipe française a entraîné  l’insecte à distinguer des cellules cancéreuses, dans l’espoir qu’il puisse un jour entrer dans la panoplie des moyens de dépistage des tumeurs.

    Dans l’insectarium du Laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée (LEEC), à l’Université Sorbonne Paris Nord (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis), la science fourmille. Dans une atmosphère maintenue à 24 °C, Baptiste Piqueret a entraîné près de 130 fourmis à détecter olfactivement les composés volatils organiques (COV) émis par des cellules cancéreuses, grâce à un système de récompense. Les premiers résultats de ses travaux, conduits sous l’égide de Patrizia d’Ettorre et Jean-Christophe Sandoz, respectivement professeure du LEEC et directeur de recherche au CNRS, ont été publiés le 21 février dans la revue iScience.

    Dans l’étude en question, Baptiste Piqueret a exposé les fourmis à l’odeur d’un échantillon de cellules cancéreuses humaines chauffées à 37 °C, comme le corps humain, en plaçant de l’eau sucrée à proximité. La fourmi se baladait ensuite librement jusqu’à trouver la récompense, qu’elle allait boire, en « antennant ». « Chez les fourmis, les antennes sont l’équivalent du nez chez l’homme. Elle va en quelque sorte renifler son environnement et se rendre compte qu’il y a une odeur à côté de la récompense et associera les deux. »

    Dans la deuxième partie du test, les chercheurs présentaient l’odeur de cellules cancéreuses et une odeur de cellules non cancéreuses pour voir si les fourmis pouvaient faire la différence, cette fois sans récompense. L’exercice était réalisé trois fois de suite et prenait entre une demi-heure et une heure, « selon les capacités d’apprentissage et la personnalité des fourmis », ajoute le post-doctorant. De nouvelles fourmis étaient utilisées pour chaque apprentissage afin de ne pas fausser les résultats de l’étude. « On regarde où la fourmi cherche et le fait qu’elle passe plus de temps à chercher autour de l’odeur qu’elle a apprise nous prouve que l’apprentissage est réussi », synthétise Patrizia d’Ettorre. Afin de vérifier les résultats de l’étude, 50 % des fourmis ont été entraînées à détecter le cancer alors que l’autre moitié a été entraînée à détecter l’absence de cancer.

    Avec l’appui de l’Institut Curie, du CNRS et de l’Inserm, trois types de cellules cancéreuses ont été utilisés pour l’étude : un de l’ovaire et deux du sein. Un taux de réussite de 95 % a été atteint pour la première phase de l’étude. Si la fourmi est capable de les détecter, c’est parce que « les cellules fonctionnent comme des petites usines avec des produits qui entrent et des produits qui sortent », schématise Baptiste Piqueret, qui donne l’exemple de deux cellules du sein, une cancéreuse et une non cancéreuse. Le métabolisme de la cellule malade lui fera utiliser et excréter des composés différents ne présentant pas la même odeur que ceux des cellules saines.

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    Le Monde

    Une technique pour nettoyer les panneaux solaires sans eau

    Une équipe de chercheurs du MIT viennent de breveter une solution sèche qui éjecte les grains de poussière des panneaux photovoltaïques.

    La poussière qui se dépose sur les panneaux solaires fait baisser leur efficacité, de 50 % en deux mois pour les environnements les plus défavorables. Préserver la performance nécessite donc des nettoyages réguliers qui utilisent souvent de l’eau, et qui représentent jusqu’à 10 % du coût de maintenance d’une installation. Une équipe du MIT estime que, pour la capacité mondiale installée, la quantité d’eau correspond aux besoins de deux millions de personnes. Ces chercheurs viennent de tester et breveter une solution sèche qui éjecte les grains de poussière des panneaux. Ils la considèrent comme moins chère que ses concurrentes, et sans risque de court-circuit dans les environnements très humides. Cette technique bénéficie de l’humidité ambiante qui permet aux grains de se charger électriquement et d’être expulsés du panneau solaire, même dans un désert.

    Le Monde

    Opérette : « Là-haut !», une farce lyrique pour goûter à l’éternité

    A l’Athénée, à Paris, l’œuvre de Maurice Yvain bénéficie d’une cure de jouvence grâce aux Frivolités parisiennes.

    Les Années folles n’ont pas usurpé leur surnom et, dans le registre léger qui a été si important pour le public réchappé de la première guerre mondiale, elles ont donné naissance à d’innombrables productions lyriques, que l’on redécouvre aujourd’hui par la grâce de compagnies qui excellent dans l’esthétique volage.

    Il en va ainsi pour Là-haut !, une opérette de Maurice Yvain, présentée à l’Athénée, jusqu’au 31 mars, par Les Frivolités parisiennes. Enchaînement de situations cocasses plus que parcours dramatique construit, le livret d’Yves Mirande et de Gustave Quinson tire un peu le diable par la queue, mais l’histoire n’a pas pour ambition d’être vraisemblable.

    Allitération burlesque

    Elle se déroule d’abord au paradis, où l’insouciant Evariste Chanterelle, mort le jour de ses 33 ans, est accueilli par un saint Pierre lassé par deux millénaires d’exercice. Alerté par Frisotin, l’ange gardien de sa femme Emma, sur les éventuels écarts de conduite de la jeune veuve avec son cousin, le nouvel arrivant obtient « une permission de minuit » pour retourner sur terre et voir de quoi il retourne. L’expédition ciblée se transforme en voyage de groupe, puisque quatre anges à la féminité ravageuse (« Les Elues ») s’invitent au côté d’Evariste et de Frisotin, tout comme Maud, une vierge à la sensualité débordante, frustrée par un accès précoce à l’éternité.

    D’un niveau bien supérieur à celui des scènes parlées, le texte des morceaux chantés (les lyrics, comme on disait à l’époque) est dû à Albert Willemetz, un maître du genre, orfèvre dans l’allitération burlesque et dans le calembour sans complexe. Evariste, par exemple, promet à saint Pierre de rentrer à l’heure et donc de se montrer « dign’ ding dong » de la faveur qui lui a été faite. A sa dulcinée il lance « mon aimée, mon Emma, vois mon émoi ». Sans oublier les officiants d’une délirante cérémonie, qui soufflent, in fine, à l’ex-enfant timide « Ose, Anna, ose Anna. »

    Créé en 1923, Là-haut ! repose sur une partition moins homogène que celle de Ta bouche, qui, un an plus tôt, avait valu une large consécration à Maurice Yvain. L’opérette jazzy, écrite à l’intention de Maurice Chevalier (Evariste) et de Dranem (Frisotin), recèle d’ailleurs quelques allusions à sa devancière. Le nom de l’héroïne (Emma, après Eva), le commentaire de l’action par un chœur de chipies (quatuor dans Là-haut !, trio dans Ta bouche) et le même séducteur opportuniste dans les deux œuvres : « Le cousin Martel, le fils du gros industriel. »

    Direction impeccable

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : « Ne pas fuir, ne pas ressentir de peur me donne l’énergie de travailler », l’art de la résistance

    Des plasticiennes, en Ukraine et en France, témoignent de la manière dont elles tentent de construire un autre récit de la guerre et de soulager les souffrances de la population.

    Partir ? Pourquoi ? Alevtina Kakhidze refuse de quitter sa maison de Muzychi, à 26 kilomètres de Kiev, en Ukraine. « Je reste pour comprendre ce qui se passe. En tant qu’artiste, c’est important pour moi d’offrir une autre perspective », nous éclaire la plasticienne, jointe par WhatsApp. Chaque jour, elle diffuse ses dessins sur les réseaux sociaux, chronique de son pays en guerre. « Dessiner est ma clé vers la réalité, raconte celle qui avait déjà accompagné ainsi les combattants de Maïdan, en 2014. C’est en dessinant leurs histoires que j’ai dépassé l’émotion et compris que c’était une affaire collective. Pour le peuple ukrainien, c’était important de casser la narration de la propagande russe. » Aujourd’hui, elle en ressent plus encore l’urgence.

    Nicolas Liucci-Goutnikov, conservateur au Centre Pompidou, « Il est normal qu’un pays jeune comme l’Ukraine s’interroge sur ce qu’il est et ce que sont ses artistes »

    Son mari, bénévole, se démène pour aider les villageois. Beaucoup de ses proches artistes ont rejoint les bataillons. D’autres font dessiner les enfants dans les abris de Kiev. De plus en plus choisissent l’exil, elle ne saurait les en blâmer. « Du Portugal à la Suède, j’ai reçu mille propositions d’hébergement. Mais cela ne résoudra pas le problème : je ne peux amener tout mon pays avec moi. Et je crains qu’il n’y ait plus, nulle part, de lieu sûr. Poutine n’arrêtera pas avec l’Ukraine. Donc, finalement, je suis en sécurité ; ne pas fuir, ne pas ressentir de culpabilité ou de peur, me donne l’énergie de travailler, de penser. Réfléchir ce type d’événements terribles à travers l’art, c’est un privilège. Je me suis déjà habituée à l’idée que je pourrais être tuée. »

    Alevtina Kakhidze, dessinatrice : « Depuis le début de la guerre en 2014, j’ai détruit tout ce qu’il y avait de russe en moi. Un processus très douloureux »

    Née en 1974 à Zhdanivka (alors en URSS), Alevtina Kakhidze a grandi non loin de Donetsk, avant de se former à Kiev, puis aux Pays-Bas, pour devenir artiste. « Ma culture, ma langue maternelle sont russes. Mais, depuis le début de la guerre en 2014, j’ai détruit tout ce qu’il y avait de russe en moi. Un processus très douloureux », raconte-t-elle, en évoquant le souvenir de sa mère, bloquée à Donetsk et morte d’une crise cardiaque en traversant un checkpoint. A Saint-Pétersbourg, lors de la biennale Manifesta en 2014, elle défie le pouvoir en dénonçant la guerre de Crimée dans ses dessins et performances.

    Les sujets qui fâchent Vladimir Poutine sont à « Manifesta »

    Quand on lui demande l’heure idéale pour l’interview, elle plaisante : « Oh, vous savez, avec la guerre, j’ai tout mon temps ! » En fait, ses journées sont chargées. « Travailler, dessiner, écrire, nourrir les chiens et les tortues des voisins qui ont fui, arroser leurs plantes. » Lire Kant, aussi. En s’inspirant de la pédagogie de Joseph Beuys (1921-1986), elle aide les enfants du coin à développer leur imaginaire. Humour et philosophie, elle leur offre ses armes. Mais « la situation est de plus en plus difficile. On ne s’attendait pas à ce que cela dure, on n’a plus que des patates à manger, fini les croissants. C’est très effrayant de rester, bien sûr, je me dispute tout le temps avec moi-même. Mais, mentalement, je vais très bien. J’ai toujours travaillé en solitaire, l’isolement ne me fait pas peur ».

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    Le Monde

    Pauline Dauvin (Disney+) : « Notre ambition est que la fiction française soit consommée à l’étranger »

    La vice-présidente chargée des contenus originaux de Disney+, qui lance, cette année, ses premières productions françaises, estime que la plate-forme se distingue notamment par une politique qualitative d’auteurs.

    A l’occasion de la projection d’Oussekine en clôture du festival Series Mania qui se déroule à Lille, la vice-présidente chargée des contenus originaux de Disney+ expose les ambitions et la méthode de la firme américaine en France.

    Disney+ lance cette année ses premières productions originales françaises. Quelle est la stratégie de la plate-forme en France ?

    Nous sommes convaincus que la production locale est indispensable pour ancrer la marque Disney+ en France. Pour la développer, nous suivons trois axes. Nous voulons d’abord élargir le nombre de contenus disponibles sur la plate-forme et l’ouvrir aux adultes. Avec le lancement de la chaîne Star [catégorie de Disney+ destinée aux profils adultes], Disney+ se positionne comme une plate-forme adaptée à tous les publics.

    Nous voulons aussi compléter ce que les studios américains produisent, l’idée n’étant pas de faire des remakes mais de proposer des créations originales françaises uniques. Par exemple, Parallèles sera lancé partout dans le monde en même temps. Notre ambition est que la fiction française soit consommée à l’étranger.

    Nous souhaitons, enfin, mener une politique qualitative, « d’auteurs ». Nous refusons de formater les projets, on veut que les séries ressemblent à leurs créateurs, que l’on puisse accompagner leur vision. Nous voulons être surpris et surprendre nos abonnés.

    Comment développez-vous les productions originales françaises ?

    Cela passe par un travail avec les auteurs, scénaristes et créateurs sur un temps qui peut être long. Par exemple, les discussions autour de Week-end Family ont commencé en 2019. Pour Kaiser Karl [adaptation du livre de Raphaëlle Bacqué, grand reporter au Monde, sur Karl Lagerfeld], le temps d’écriture s’annonce long, car le livre n’est pas conçu pour être une série.

    « Week-end Family », sur Disney+ : la sitcom à l’américaine emménage à Paris au bord du canal Saint-Martin

    Ce sont les producteurs qui nous soumettent des projets portés par des auteurs qu’ils ont eux-mêmes repérés. Ce sont eux qui identifient les talents. Cela fait vingt ans que Disney développe de la fiction en France via Disney Channel, donc nous faisons déjà partie de la communauté créative. Nous connaissons déjà un certain nombre de créateurs et d’auteurs, mais c’est quand les producteurs nous apportent le projet que l’on en évalue l’intérêt.

    Quel rythme de diffusion visez-vous ?

    Nous lançons six programmes originaux français cette année (Oussekine, Parallèles, Week-end Family, Les Amateurs, Soprano et un épisode de Noël de Week-end Family), mais nous ne sommes pas encore à notre vitesse de croisière. Actuellement, pour une série qui ira jusqu’au bout, nous en développons entre deux et trois. Et nous prenons les projets à toutes les étapes, du moins avancé au plus abouti.

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    Le Monde

    Clément Delépine dirigera la nouvelle foire d’art contemporain Paris + par Art Basel

    L’ex-codirecteur de Paris Internationale sera épaulé par Virginie Aubert, ancienne vice-présidente de Christie’s France.

    En lieu et place de la FIAC, un acronyme familier qu’il faudra oublier, la nouvelle foire parisienne d’art contemporain, qui se tiendra du 20 au 23 octobre au Grand Palais éphémère, se nomme Paris + par Art Basel, un libellé pour le moins alambiqué. « L’appel d’offres insistait sur la nécessité de créer une marque spécifique pour Paris », justifie Marc Spiegler, patron d’Art Basel. L’événement, souligne-t-il toutefois, profitera du puissant réseau du géant helvétique, et du savoir-faire de ses équipes.

    L’ambition, signifiée par le « + », est d’être plus qu’une foire : le catalyseur d’un environnement culturel, associant musique, design, mode et cinéma. Pour l’heure, toutefois, aucun programme concret n’est annoncé, mais une intention est affichée, celle d’organiser à moyen terme performances, interventions dans la ville, concerts, le tout siglé « Paris + ».

    Le Grand Palais dit adieu à la FIAC

    Pour diriger ce salon augmenté, Marc Spiegler a choisi Clément Delépine, 40 ans, qui cumule une double expérience dans les galeries – chez Bortolami, à New York, et auprès de Jean-Gabriel et Edward Mitterrand, à Paris – et dans les foires, en tant que codirecteur de Paris Internationale, un salon aussi pointu que rafraîchissant, qui depuis six ans valorise la scène émergente, en octobre, en parallèle de la FIAC. « Une vingtaine de noms nous ont été suggérés, explique Marc Spiegler. Celui de Clément était proposé par des acteurs très différents les uns des autres, ce qui est bon signe. Il ne fait pas partie d’une clique. Il sait écouter et résoudre les problèmes. »

    Préserver la continuité

    Clément Delépine sera épaulé par Virginie Aubert, ancienne vice-présidente de Christie’s France, nommée directrice déléguée du salon. Et parce qu’il n’est pas question de faire table rase du passé, le casting est complété par un ancien de la FIAC, Maxime Hourdequin, qui renoue avec sa précédente fonction de directeur adjoint. Jennifer Flay, enfin, qui dix-huit ans durant a incarné le visage de la FIAC, devrait rejoindre l’équipe en mars 2023 : à l’échéance de sa clause de non-concurrence, elle sera appelée à présider le futur conseil consultatif du salon. « On ne veut pas renverser la table et rompre une dynamique qui existait, mais aller plus loin », précise Marc Spiegler, qui s’engage à préserver aussi la proportion d’exposants français, actuellement de l’ordre de 28-30 %.

    La composition du comité de sélection de Paris + veille aussi à préserver cette continuité. Six des dix membres figuraient déjà dans le comité de sélection de la FIAC, notamment Niklas Svennung, directeur de la galerie Crousel, Isabelle Alfonsi, cofondatrice de Marcelle Alix, et Florence Bonnefous, de la galerie Air de Paris. A ces piliers s’ajoute désormais Georges-Philippe Vallois, président d’honneur du Comité professionnel des galeries d’art, réputé pour ses qualités fédératrices et son expertise à cheval entre l’art moderne et contemporain.

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    Le Monde

    Architecture : Sciences Po prend du galon dans le 7e arrondissement de Paris

    L’établissement s’est doté d’un nouveau site dans un ancien noviciat, place Saint-Thomas-d’Acquin, lui donnant la stature d’un campus luxueux.

    L’Institut d’études politiques de Paris fête son 150e anniversaire en grande pompe, après une année de ­turbulences intenses marquée par le scandale de l’affaire Duhamel – le politologue, ex-président de la Fondation nationale des sciences politiques, qui finance l’établissement, accusé d’inceste sur son beau-fils (l’affaire a été classée sans suites car prescrite). L’ouverture, le 28 janvier, du nouveau site de la place Saint-Thomas-d’Aquin (7e arrondissement), ancien noviciat de l’ordre dominicain reconverti en armurerie après la Révolution française, lui donne la stature nouvelle d’un campus parisien luxueux. Acheté 93 millions d’euros en 2016, ce nouveau complexe de 14 000 mètres carrés aura permis à l’école de se délester des immeubles dont elle était locataire dans le quartier pour se recentrer sur les deux grands complexes situés de part et d’autre du boulevard Saint-Germain : le site historique de la rue Saint-Guillaume et celui-ci, qui rassemble désormais quatre écoles niveau master, neuf centres de recherche transversaux, la bibliothèque de recherche et la deuxième partie de la bibliothèque générale, ainsi que le tout nouveau McCourt Institute.

    Affaire Duhamel : l’enquête classée sans suite pour prescription

    L’ancienne armurerie de la place Saint-Thomas-d’Aquin communique, en outre, directement, désormais, avec le 13 de la rue de l’Université, site historique de l’Ecole nationale d’administration (ENA) désormais intégré, lui aussi, à Sciences Po. L’école n’en reste pas moins un archipel, mais le nombre de bâtiments qui le composent est passé de 20 à 12.

    A contre-courant de la dynamique à l’œuvre dans l’enseignement supérieur, qui voit les établissements d’enseignement parisiens se relocaliser en périphérie, sur le campus Condorcet (Seine-Saint-Denis) ou à Saclay (Essonne), l’opération visait à doter Science Po d’un campus urbain, de même nature que ceux de la London School of Economics et de New York University. Elle s’inscrit dans la stratégie d’internationalisation de l’école mise en œuvre par Richard Descoing et poursuivie par son successeur, Frédéric Mion, contraint à la démission en février dans le cadre de l’affaire Duhamel.

    Prestige historique

    Le coût total, 188 millions d’euros, n’est pas modique, mais le résultat est là : l’architecture en pierre du XVIIe siècle, ses trois cours communicantes, les arcades qui rappellent la vocation monacale du lieu, exaltent le prestige historique ultra-parisien de cette fabrique des élites, tandis qu’un nouveau bâtiment lui apporte une dynamique contemporaine.

    La maîtrise d’ouvrage a été déléguée au promoteur Sogelym Dixence, qui a travaillé avec un groupement d’architectes réunissant l’agence Wilmotte et associés (mandataire, qui a pris en charge la réhabilitation de l’ancien), l’architecte des monuments historiques Pierre Bortolussi et l’agence Moreau Kusunoki, connue pour avoir été la malheureuse lauréate du concours du Guggenheim Helsinki, musée américain dont les habitants de la ville ont finalement refusé l’implantation.

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    Le Monde

    Iris Knobloch présidera le Festival de Cannes en 2023

    Malgré des oppositions au sein du conseil d’administration, l’ex-patronne européenne de WarnerMedia succédera à Pierre Lescure.

    Iris Knobloch sera la première femme à présider le Festival de Cannes en 2023. Son profil à la fois international et très ancré dans les affaires diffère radicalement de celui de ses prédécesseurs. Pierre Viot fut grand commis d’Etat, Gilles Jacob critique de cinéma et Pierre Lescure, qui ne terminera pas son troisième mandat à la tête du Festival après l’édition 2022, a dirigé Canal+. La PDG d’I2PO, une SPAC (société d’acquisition à vocation spécifique) consacrée à l’industrie du divertissement depuis juillet 2021 est aussi administratrice de Lazard et vice-présidente du conseil d’administration d’Accor.

    Elle a travaillé pendant onze ans chez Warner Bros à Los Angeles, puis à Londres avant de présider, de 2006 à 2020, la filiale française de la major hollywoodienne. Iris Knobloch s’est vu confier en octobre 2020 la présidence de WarnerMedia en France, Allemagne, Benelux, Suisse et Autriche. Allemande d’origine, cette avocate de formation a été reçue aux barreaux de New York, de Californie et d’Allemagne. Elle a été élue pour trois ans, mercredi 23 mars, à la présidence du Festival au cours du conseil d’administration par dix-huit voix pour, six contre, trois votes blancs et un nul.

    Iris Knobloch pressentie à la présidence du Festival de Cannes en 2023

    Candidate du ministère de la culture, elle était donnée favorite, mais son élection n’allait pas de soi et avait déjà provoqué quelques remous.

    Sept organisations professionnelles du cinéma représentant les salles, les réalisateurs, les producteurs et les distributeurs s’étaient plaints dans une lettre à Pierre Lescure d’un manque de transparence et de dialogue dans le processus d’élection. La question même du profil retenu et du fait qu’il n’ait pas été débattu auparavant perturbait les opposants. Au point où le report de l’élection a fait l’objet d’un vote.

    Conflits d’intérêts

    En défendant sa candidature, Iris Knobloch a cité François Truffaut : « Le cinéma est un mélange parfait de spectacle et de vérité » et rappelé que Warner avait financé bon nombre de films hexagonaux. Pour éviter tout risque de conflit d’intérêts, la candidate s’était munie d’une consultation détaillée d’un avocat et s’est engagée à « se déporter » (ne pas participer au vote) quand se posera la question du renouvellement du partenariat avec Kering (puisque I2PO est codétenue par Artémis, la holding de la famille Pinault). De plus, elle a promis que sa SPAC n’investirait ni dans la distribution ni dans la production cinématographique ou audiovisuelle. C’est la seule administratrice à se plier à de telles contraintes.

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    Le Monde

    Olivier Mantei : « Jusqu’à présent, la Philarmonie de Paris accueillait le « monde ». Elle doit maintenant aller vers lui »

    Le nouveau directeur général de la Cité de la musique-Philharmonie de Paris, Olivier Mantei, nommé en novembre 2021 à la suite de Laurent Bayle, revient, dans un entretien au « Monde », sur sa première saison, présentée à la presse mardi 22 mars.

    En novembre 2021, Olivier Mantei a pris le poste de directeur général de la Cité de la musique-Philharmonie de Paris pour un mandat de cinq ans, succédant à Laurent Bayle. A 56 ans, le Nantais, venu du monde de la production, a d’abord été codirecteur des Bouffes du Nord, à Paris, puis directeur de l’Opéra-Comique depuis 2015. Exigence artistique, pluridisciplinarité et souci de la transmission sont au cœur des préoccupations du nouvel homme fort de La Villette, rencontré avant la conférence de presse qui annonce, mardi 22 mars, sa première saison.

    Olivier Mantei va diriger la Philharmonie de Paris

    Vous avez été l’un des premiers à vous exprimer dans les jours qui ont suivi l’attaque de l’Ukraine par la Russie. Cette situation va-t-elle affecter votre programmation ?

    La brochure a été éditée avant la guerre et la programmation sera évidemment réajustée en fonction des dispositions prises par le gouvernement. Ainsi, nous n’inviterons pas les formations soutenues par le gouvernement russe ainsi que ceux qui les dirigent. Idem pour les artistes qui ont pris position en faveur de Vladimir Poutine. Pour les autres, nous ne couperons pas les liens et ne leur demanderons pas de se prononcer, au risque de se mettre en danger dans leur pays. A contrario, nous ne programmerons pas un artiste seulement parce qu’il est ukrainien.

    Quels sont vos premiers constats après ces quelques mois passés à la tête de la Philharmonie ?

    Je n’étais pas en terre inconnue. Avec Laurent Bayle, nous avons organisé, en 2003, alors que j’étais encore producteur indépendant, la première biennale d’art vocal à la Cité de la musique. J’arrive dans une maison qui fonctionne, dont les enjeux sont complexes et protéiformes, donc passionnants. La Philharmonie est à la fois un outil de création qui touche tous les arts et un pôle d’excellence, jusque dans le domaine de la pédagogie et de l’éducation. Le double projet de Malraux – concilier l’exigence artistique tout en démocratisant la culture – semble enfin à portée de main.

    Vous parlez d’un horizon fixé à 2025...

    J’ai effectivement dessiné un cap. 2025 marquera le centenaire de la naissance du compositeur Pierre Boulez, les trente ans de la Cité de la musique, et les dix ans de la Philharmonie. Cela pourrait être l’aboutissement d’un cycle. La plupart des institutions musicales demeurent tournées vers le passé. La Philharmonie est au contraire focalisée sur son présent et regarde vers l’avenir. On la sent à la fois ancrée dans son territoire, mais aussi beaucoup plus réceptive aux variations du temps. Jusqu’à présent, elle accueillait le « monde », les phalanges européennes, américaines. Elle doit maintenant aller vers lui. C’est-à-dire produire ses contenus, et les diffuser sous son propre label, comme c’est déjà le cas avec l’Orchestre de Paris.

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    L'Humanité

    POésie Cent huit auteurs pour dire le monde maintenant

    Prescription culture

    Muriel Steinmetz

    Cette anthologie du Printemps des poètes réunit 108 poètes francophones contemporains autour de « l’Éphémère », thème de cette édition. Les plus jeunes sont nés dans les années 1990. Les plus âgés dans les années 1930. La plupart des textes sont des inédits. La force des voix féminines est impressionnante. Les nouveaux talents pullulent. De nombreux textes entrent en résonance avec le bruit du monde, d’autres sont décalés. L’ensemble s’offre comme un révélateur de ce qu’est la poésie aujourd’hui. Elle peut être dans la tonalité de l’événement et d’un présent qu’on pensait impensable.

    Violence et barbarie sont dénoncées. La révolte, l’espoir, l’inquiétude et la quête de liberté côtoient la pandémie avec ces « étudiants confinés », ces « milliers de malades éphémères intubés ». La menace écologique surgit, avec l’hypothèse d’une « fermeture définitive de la planète ». Le danger nucléaire se lit sur « les meubles couverts de poussière atomique ».

    On croise des peintres, Tintoret, Tiepolo, pour ne citer qu’eux, des musiciens comme John Coltrane, Chet Baker. Résonne la voix d’Artaud et se lisent parfois, en creux, les figures d’Aragon, Walser, Pessoa, Walter Benjamin... Souvent bousculée, la langue se mue en chant, voire en cri. Certains vont à la ligne à plaisir, ne craignent plus le vers.

    Au fil des pages, nous sommes en gare de Morlaix, à Istanbul, en Chine, dans une rue de Nantes… Sont aussi évoquées les forêts primaires, les neiges plus si éternelles, le permafrost. Internet, Instagram, le casque Sony sans fil disent l’époque connectée.

    Les formes sont multiples : « Prose poétique narrative, slam, poésie de la quotidienneté, poésie blanche ou élégiaque, interrogations métaphysiques, lyrisme ordinaire, intertextualité, cut-up, jeux oulipiens, et même, pourquoi pas, queue de comète du surréalisme », écrit Jean-Yves Reuzeau en préface.

    printemps des poètes
    Le Monde

    Paris 2024 : le basket se cherche un nouveau site olympique

    Les organisateurs et la Fédération internationale de basket n’ont pas retenu le hall 6 du parc des Expositions à Paris, une semaine après la fronde des basketteurs français.

    Les organisateurs des Jeux olympiques de Paris 2024 (Cojop), en accord avec la Fédération internationale de basket (FIBA), ont décidé, jeudi 24 mars, de ne plus retenir le hall 6 du Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris comme site de compétition pour la phase préliminaire du tournoi olympique de basket-ball.

    Les équipes du Comité d’organisation de Paris 2024 (Cojop) assurent que leur décision n’est pas liée à la fronde des basketteurs français, menée notamment par Evan Fournier depuis une semaine, mais par des considérations techniques : le hall de la Porte de Versailles, rénové il y a deux ans en pleine pandémie de Covid, n’offrirait pas des garanties de luminosité conformes aux standards internationaux des grandes salles de basket. Il apparaissait trop compliqué de créer un éclairage répondant aux exigences de diffusion audiovisuelle sans éblouir directement les joueurs – ou indirectement par réflexion sur le parquet.

    Difficile, pourtant, de ne pas voir dans la volte-face de Paris 2024 une réponse à la fronde des stars du basket français. Eux qui sont habitués à évoluer dans les plus grandes salles du monde goûtaient peu à la mi-mars de devoir jouer dans un hall qui accueillait encore au début du mois de mars le village des ânes du Salon de l’agriculture. Question de prestige également : si tous les sports sont égaux aux Jeux olympiques, le basket – le sport collectif roi aux JO – comme l’athlétisme ou la natation, attirent le plus grand nombre de téléspectateurs.

    « Comment peut-on accepter de voir le basket, le sport collectif le plus populaire aux JO être envoyé dans le parc expo ? Plafond trop bas, salle pas adaptée », avait raillé sur Twitter Evan Fournier.

    Isidore de Braize et moi arrivant au Hall 6 du Parc expo pour le premier match des Jeux Olympiques ⁦@Paris2024⁩. .… https://t.co/s4zs0gMSb2

    Rudy Gobert, parmi les meilleurs pivots de la NBA – le championnat nord-américain de basket – avait rebondi : « Je ne vais pas jouer dans une salle où je me cogne la tête quand je shoote, donc ça n’a pas de sens. » Quant à Nicolas Batum, auteur d’un dunk magistral contre la Slovénie en demi-finale olympique, il interpellait directement les équipes de Paaris 2024 : « Allez-vous vraiment laisser le meilleur sport collectif jouer dans cet endroit ? Je ne sais pas qui sont les responsables mais vous devez faire mieux pour le basketball ! »

    « Autour de la table dès la semaine prochaine »

    Les « responsables » se défendent toutefois d’avoir cédé aux plaintes des stars du ballon orange, qu’un élu connaisseur du dossier prend pour des « caprices » de millionnaires. Un membre du Cojop rappelle que le choix du hall 6 avait été arrêté, en accord avec les critères exigés par la FIBA, dès décembre 2020, après la revue de concept des organisateurs qui avait abouti à la redéfinition de la carte des sites olympiques.

    Les JO de Paris 2024 réduisent la voilure

    Depuis la fin des Jeux de Tokyo, les échanges entre le Cojop et la FIBA étaient réguliers, ajoute-t-il, notamment sur l’emplacement des tribunes, la portance du hall 6 – sous lequel est construit un parking – les problèmes d’humidité liés à la climatisation et la question de la lumière.

    Les organisateurs de Paris 2024 ont soumis à l’instance internationale de basket les résultats des expertises menées sur ces différentes contraintes techniques, les trois premières répondant positivement aux standards internationaux.

    Seul le rapport sur l’éclairage, remis à la FIBA le 18 mars, soit deux jours après la prise de parole des basketteurs bleus, laissait apparaître des valeurs légèrement au-dessus de la norme. Comme à Rio en 2016 certes, mais au Brésil, la salle de basket avait un plafond plus haut (9 m pour le hall 6, conforme toutefois aux 7 m minimum requis par la FIBA).

    Reste désormais à trouver un nouveau point de chute pour le basket. Jean-Philippe Gatien, le directeur des sports au sein de Paris 2024, avait assuré à L’Equipe à la mi-mars qu’il n’existait « pas de plan B », ni de « délocalisation » possible – Orléans avait récemment argué de sa proximité géographique avec Paris pour accueillir le tournoi olympique préliminaire.

    Les organisateurs assurent qu’ils vont se mettre « dès la semaine prochaine » autour de la table avec la FIBA, le Comité international olympique et les équipes de la ville de Paris pour trouver une alternative. Les possibilités sont réduites : l’Arena en cours de construction de la porte de la Chapelle ? Le palais omnisports de Paris-Bercy – qui accueillera déjà le basket à partir des quarts de finale –, théâtre de la gymnastique artistique ? Un autre lieu ?

    S’ils ne sont pas encore dans le « money time », les organisateurs se seraient bien passés d’un tel contretemps, qui risque, une nouvelle fois, de les obliger à revoir la carte des sites.

    Nicolas Lepeltier

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    Le Monde

    Le pactole de la discorde

    22 mars 202224 mars 2022ecosport

    Les clubs de Ligue 1 se réunissent ce jeudi 24 mars 2022 pour discuter de la répartition des sommes issues de la cession de 13 % des parts de la société commerciale nouvellement créée par la LFP. Les clubs doivent choisir entre une répartition égalitaire, qui pourrait rééquilibrer le championnat national ou une répartition favorable aux « gros » clubs, qui permettrait d’améliorer leur compétitivité à l’échelle européenne. Âpres discussions en perspective.

    La Ligue de Football Professionnel (LFP), jusqu’ici association loi 1901 agissant par délégation de la Fédération Française de Football, s’est vue dotée, en 2021, de la prérogative de créer une société commerciale pour la commercialisation et la gestion de ses droits d’exploitation audiovisuelle. En cédant jusqu’à 15 % du capital de cette société à un tiers, la LFP s’offre la possibilité de faire rentrer des liquidités dans les caisses (bien vides) du football français. Cette opportunité vient d’être saisie par la Ligue et le fonds CVC, lauréat du processus d’enchères, s’apprête ainsi à acquérir 13 % des parts de cette société commerciale contre 1,5 milliards d’euros.

    De l’argent frais aujourd’hui contre une dime sur les recettes demain

    Si ce montant valorise à 11,5 milliards d’euros le football professionnel français, il reste encore à déterminer quelle sera la contrepartie annuelle de cet apport d’argent frais. En Espagne, CVC a acquis 8,2 % de la Liga pour 1,994 milliards d’euros et obtiendra, en contrepartie, 11 % des droits audiovisuels de la ligue pendant 50 ans. C’est le revers de la médaille dans ce genre d’accord : l’argent frais immédiatement disponible est obtenu en contrepartie d’une dime sur les recettes futures…

    Un tiers du pactole pour le Paris Saint Germain ?

    L’autre élément d’incertitude est la clé de répartition de ces « liquidités miraculeuses » qui vont déferler sur le football français. La question est presque philosophique : faut-il répartir cet argent équitablement (ou même favoriser les petits clubs et rééquilibrer les forces en présence dans l’esprit d’une draft à l’américaine) ou faut-il allouer l’essentiel de la manne aux têtes d’affiche au prétexte qu’elles drainent les téléspectateurs et donc les droits audiovisuels ? De façon très concrète le Paris Saint Germain réclamerait 30 % du montant du pactole distribué, en conformité avec l’adage « on ne prête qu’aux riches ». Si l’on suivait cette logique, il reviendrait sans doute une quinzaine de pourcents à Marseille et Lyon, … et il ne reviendrait à chaque club de deuxième partie de tableau que 1 à 2 % de la somme totale.

    Des miettes pour le football des terroirs

    Si l’on tient compte de la nécessité de rembourser les sommes du Prêt Garanti par l’État, d’une aide accordée à la Fédération et de la constitution d’une réserve, ce ne seraient plus 1,5 milliards, mais seulement 1,1 milliards qui seraient distribués, et ce selon l’échéancier suivant : 40 % en 2022, 30 % en 2023 et 30 % en 2024. Autant dire que, sous l’hypothèse d’une clé de répartition très favorable aux gros clubs, Clermont, Brest ou Troyes ne peuvent guère espérer toucher plus de 5 à 8 millions d’euros cette année…

    Des locomotives et les ingrédients de la discorde

    Il n’est pas sûr que tous les clubs professionnels français « non européens » aient anticipé cette réalité un peu morose. Et, à juste titre, ils pourront objecter que, à l’heure de renflouer le football tricolore après le fiasco MediaPro et la crise sanitaire, il serait opportun d’œuvrer au rééquilibrage des forces en présence, à l’image de ce qui se passe au sein de la très populaire Premier League. Tel n’est pas le projet de Vincent Labrune, le président de la LFP, qui a indiqué, lors de son audition au Sénat le 8 décembre dernier, vouloir donner priorité à 4 ou 5 locomotives du football français pour bien figurer dans les compétitions européennes. Tous les ingrédients sont donc réunis pour que le pactole de la société commerciale devienne rapidement le « pactole de la discorde ».

    Non classé
    L'Humanité

    Bruno Reidal, paysan du Cantal, assassin ordinaire

    Prescription culture

    Cinéma Vincent Le Port filme l’histoire vraie d’un jeune homme en proie à des pulsions meurtrières. Un premier long métrage de très belle facture.

    Marie-José Sirach

    Le 1er septembre 1905, un jeune paysan séminariste de 17 ans est arrêté pour le meurtre d’un enfant de 12 ans. Un meurtre commis de sang-froid. Son forfait accompli, l’assassin se livre à la gendarmerie. L’affaire fait grand bruit dans les journaux de l’époque. L’atrocité du crime – la décapitation au couteau –, l’âge des protagonistes, le mutisme de l’assassin… Son cas est alors confié au professeur Lacassagne, médecin légiste, fondateur de l’école lyonnaise de la criminologie moderne, qui suggère à Bruno Reidal d’écrire sa vie, sans rien omettre.

    C’est à partir de ces écrits trouvés dans les archives de Lacassagne que Vincent Le Port a construit son film. Des confessions qui laissent entrevoir l’intelligence de ce jeune paysan, son goût pour la lecture, sa fascination, son rapport mystique à Dieu et à la religion, la violence des liens intrafamiliaux, la rudesse du monde paysan, sa condition sociale. Reidal est un petit paysan qui regarde, avec envie, avec amertume, nous ne le saurons jamais, les autres séminaristes, beaux jeunes hommes élégants issus des rangs de la petite bourgeoisie provinciale, quand lui marche dans des sabots rembourrés de paille.

    Une vie faite d’interdits et de désirs empêchés

    Le film est d’une grande pudeur et, pourtant, rien ne nous est caché, ni du geste criminel ni de cette confession portée par la voix off de celui qui incarne Reidal à l’image, Dimitri Doré, au jeu minimaliste fascinant. Les plans sur des paysages aux couleurs chaudes contrastent avec la noirceur des intérieurs miséreux des paysans, ces maisons au sol en terre battue, sans fenêtres pour mieux se protéger du froid. Le lieu du crime même est d’une beauté apaisante qui se heurte à la violence du geste meurtrier. Le réalisateur suit à la lettre le récit de Reidal, sa scolarité rythmée par les travaux à la ferme ; sa réussite scolaire et les frustrations qu’elle provoque ; sa ferveur religieuse où la vie et le péché se confondent. La vie de Bruno Reidal est une vie faite d’interdits, de désirs empêchés, de pensées sombres, noires, cruelles et terribles qui vont le conduire à commettre l’irréparable.

    Il y a quelque chose d’envoûtant dans le filmage de Vincent Le Port. La beauté de cette nature primitive filmée évoque des tableaux de maîtres. Les compositions de groupes, au sein de l’école, de la ferme familiale, ces reconstitutions des cartes postales d’antan en noir et blanc, témoignages précieux même si scénarisés qui nous sont parvenus, s’approchent au plus près de la condition des paysans d’alors. Le film est dominé par le poids de l’Église, de ses commandements aussi stricts que des coups de trique, auxquels voudrait se soumettre Bruno Reidal. Mais, aux prises avec ses pulsions meurtrières et sexuelles, il est impuissant à les contenir. Le film ne juge pas. Il nous permet de comprendre combien la frontière est ténue entre folie et normalité. L’itinéraire de Bruno Reidal est bien celui d’un enfant qui n’a pu lutter contre ses démons. Ses aveux disent la violence intérieure, ce glissement pro­gressif vers la folie. Ils racontent une société corsetée par des dogmes religieux incapables d’entendre la douleur et la détresse de ses enfants.

    cinéma
    Le Monde

    Football : l’Italie doit être de nouveau d’attaque pour rallier la Coupe du monde 2022

    Huit mois après leur victoire à l’Euro, les Italiens sont contraints de passer par les barrages. Un itinéraire bis qui débute jeudi contre la Macédoine du Nord.

    Les 31 000 sièges du stade Renzo-Barbera n’ont pas mis longtemps à trouver preneurs pour le match Italie-Macédoine du Nord, jeudi 24 mars. Que l’enceinte palermitaine fasse le plein pour le premier tour de barrages de qualification à la Coupe du monde 2022 relève d’un petit événement. Depuis la crise sanitaire – et alors que la fin des jauges est prévue pour le 1er avril dans les stades en Italie –, aucune rencontre ne s’est déroulée à guichets fermés. Un soutien populaire bienvenu et qui ne sera pas de trop pour porter une Nazionale en quête d’un second souffle.

    Après ses fameuses « nuits magiques » de juin et juillet 2021 et sa victoire à l’Euro, l’Italie n’a pas réussi à prolonger l’ivresse. Son incroyable série d’invincibilité de 37 matchs sans défaite a pris fin en octobre face à l’Espagne (2-1) en Ligue des Nations. Pire, les joueurs de Roberto Mancini ont raté leur aller direct pour le Qatar et la Coupe du monde, devancés par des Suisses plus réguliers lors des éliminatoires.

    L’Italie sacrée pour l’ensemble de son œuvre face à des Anglais attentistes

    Comment les champions d’Europe en titre en sont arrivés à passer par cette session de rattrapage ? Indulgent, Alberto Zaccheroni avance l’idée d’un contrecoup prévisible. « Il faut que notre équipe nationale retrouve cette envie d’étonner son monde, que, comme à l’Euro, tous les joueurs titulaires ou remplaçants donnent leur maximum, confie l’entraîneur champion d’Italie avec l’AC Milan en 1999. Sinon tu deviens prévisible. »

    Naturalisations en série

    Mais résumer les difficultés de la Nazionale à une simple décompression post-titre occulte tout le reste. C’est un fait, l’Italie n’a pas un incroyable talent en attaque, encore moins depuis que Federico Chiesa chauffe le banc de l’infirmerie. L’absence du joueur de la Juventus est « un coup dur pour l’ensemble du football italien », selon son coéquipier Giorgio Chiellini.

    En l’absence du dynamiteur de défenses du dernier Euro, les regards pleins d’espoirs se posent à nouveau sur Ciro Immobile. D’une régularité sans pareille avec la Lazio Rome depuis six ans, le meilleur buteur des championnats européens en 2020 avec 36 buts peine à se montrer aussi efficace en équipe nationale. « Je ne comprends pas pourquoi il n’a pas le même rendement », concède Zaccheroni, qui le considère pourtant « comme un attaquant de tout premier plan ». « Peut-être qu’il se sent moins en confiance, moins important qu’à la Lazio où il est capitaine et où il sait qu’il va jouer tous les week-ends… », avance le technicien.

    Face à cette pénurie de talents en attaque, on a prêté l’envie à Roberto Mancini de donner une énième seconde chance à Mario Balotelli, dont le talent versatile pointe aujourd’hui à Adana Demirspor en Turquie. Sur le gong, le sélectionneur lui a préféré João Pedro, fraîchement naturalisé italien. L’attaquant né au Brésil, capitaine de Cagliari, n’est pas le seul dans ce cas puisque comme lui, Rafael Tolói (Atalanta) et Luiz Felipe (Lazio) ont intégré le groupe modelé par Mancini durant l’année écoulée.

    Un paramètre qui indique que l’état-major transalpin n’hésite pas à convoquer des joueurs étrangers naturalisés – qui évoluent en Serie A depuis au moins six ans – pour combler les manques générationnels. Le procédé n’enchante guère Alberto Zaccheroni. « Ce n’est pas sérieux d’avoir fait ça. Les joueurs de l’équipe d’Italie doivent être nés ici ou être arrivés très jeunes. Si tout le monde procède ainsi, on crée un marché des transferts à l’échelle des nations et cela n’a pas de sens ! »

    Le spectre du raté de 2018

    D’autres voix se sont élevées pour protester contre ce procédé considéré comme opportuniste et court-termiste. Reste qu’il vient suppléer une relève encore trop timide en attaque en particulier, mais pas seulement. Les chiffres publiés récemment par La Gazzetta dello Sport sur le temps de jeu des jeunes espoirs italiens âgés de moins de 21 ans l’expriment : en Serie A, ils ne représentent que 4 % du temps de jeu total.

    À l’approche de l’échéance depuis le camp de base de Coverciano, l’équivalent italien de Clairefontaine, Roberto Mancini appelle au calme et à la concentration. A se souvenir, aussi, du beau jeu déployé aux yeux du Vieux-Continent. Et, surtout, à ne pas penser au pire, à une potentielle deuxième Coupe du monde de rang manquée après le raté de 2018.

    Le football italien n’a jamais connu une telle humiliation et, dans l’histoire, seuls la Tchécoslovaquie (1976), le Danemark (1992) et la Grèce (2004) ont loupé un Mondial après avoir été roi d’Europe. Une perspective que ne veut pas expérimenter Marco Verratti, présent en 2017 lors du traumatisant barrage perdu face à la Suède (1-0, 0-0) . « Tout a changé depuis, a voulu rassurer le milieu du PSG en conférence de presse. Mancini nous a relevés alors que nous étions détruits puis nous a emmenés jusqu’à la victoire au championnat d’Europe (…) Nous sommes une équipe complètement différente, avec une mentalité complètement différente. Et nous voulons tout faire pour aller au Qatar. »

    Avant de penser à la phase finale, ou même au second barrage qui se déroulera chez le vainqueur de Portugal-Turquie, Zaccheroni met en garde : « Ce serait une erreur de penser à autre chose qu’à la Macédoine du Nord car, eux, ils vont faire le match de leur vie. S’ils battent l’Italie, ils seront des héros. Il faudra que la Nazionale soit concentrée du début à la fin. C’est la clé. » Reste à ne pas se tromper de porte.

    Andréa Chazy

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    Le Monde

    Quentin Fillon Maillet : « Je ne me voyais pas sans médaille olympique ni le globe, c’était ça ou rien »

    Vainqueur de la Coupe du monde et quintuple médaillé olympique, le biathlète jurassien est revenu sur les moments forts de la meilleure saison de sa carrière.

    Deux jours après avoir remporté le gros globe du classement général de la Coupe du monde de biathlon, un mois après être rentré des Jeux de Pékin avec cinq médailles olympiques – dont deux titres – dans sa valise, Quentin Fillon Maillet s’est plié de bonne grâce, lundi 21 et mardi 22 mars, à l’exercice de la promotion médiatique dans un grand hôtel parisien.

    Vêtu d’un simple tee-shirt rouge, en jean baskets, le Jurassien est apparu détendu, presque à l’aise devant les médias, le globe et les médailles glanées aux JO posés devant lui.

    Avant de disputer le championnat de France au début d’avril à Prémanon sur ses terres du Jura, puis de « partir en vacances au soleil » avec sa compagne, « QFM » est revenu mardi pendant presque une heure devant Le Monde, Le Figaro, Le Parisien et Ouest-France, sur les moments forts de l’hiver 2021-2022. Une saison, la meilleure de sa carrière, qui l’a vu devenir le successeur incontesté de Martin Fourcade, le symbole française du biathlon.

    En biathlon, Quentin Fillon Maillet, enfin paré de cristal

    Vous avez couru après ce titre de meilleur biathlète du monde depuis deux ou trois saisons. Que ressentez-vous maintenant que vous êtes au sommet de votre discipline ?

    Du bonheur. L’enchaînement des courses a été tellement intense. En fait, même pendant les Jeux olympiques, j’ai très peu profité ; on est très vite repartis sur le circuit de Coupe du monde, il fallait encore faire attention avec le Covid. Donc, les émotions sont restées assez contenues. Et puis, dès que j’ai franchi la dernière ligne d’arrivée à Oslo [lors de la dernière étape de la saison], que j’ai touché le gros globe, les petits aussi [Quentin Fillon Maillet a remporté les classements des spécialités de sprint et de poursuite], l’émotion est vraiment ressortie.

    Biathlon : deuxième du sprint à Oslo, Quentin Fillon Maillet s’adjuge le petit globe de la spécialité

    Depuis tout petit, je rêvais d’être le meilleur biathlète du monde : je suis en train de vivre mon rêve. Et j’espère qu’il va continuer encore longtemps.

    Quel est le tournant de la saison à partir duquel vous avez su que le gros globe ne pouvait plus vous échapper ?

    J’ai envie de dire après les Jeux. Ce n’était pas encore acquis mathématiquement, mais j’avais une certaine avance au classement, un ascendant psychologique sur mes adversaires – ce qui a peut-être joué sur la fin de saison de Johannes Boe [meilleur biathlète de l’hiver dernier et triple médaillé olympique à Pékin, le Norvégien a mis fin à sa saison au retour des JO], je m’étais reposé après les Jeux…

    En fait, je ne me voyais pas ne pas gagner le gros globe. Comme aux Jeux, je ne me voyais pas rentrer sans médaille. Ce n’était pas une certitude absolue à ce moment-là, mais les choses étaient claires pour moi : je devais aller chercher le globe de cristal, je m’en donnerais les moyens et c’est ce que j’ai fait.

    Vous avez remporté dix courses cet hiver en comptant vos deux titres olympiques dans l’individuel et le sprint. Quelle victoire vous a donné la plus grande satisfaction ?

    Je pense qu’une de mes courses les plus abouties est la poursuite du Grand-Bornand [le 18 décembre 2021]. Ce jour-là, je fais un 20/20 au tir, j’ai un contrôle de la course quasi absolu et, à la fin, ça a donné de super choses.

    Après, gagner ou être régulièrement sur le podium cette fin de saison, c’est aussi quelque chose de très fort, parce que je me rends compte que je n’ai pas peur de mes adversaires. J’ai une stratégie bien planifiée et j’ai un certain ascendant psychologique sur mes adversaires directs.

    Beaucoup pensaient que je pourrais avoir un contrecoup après les Jeux, mais je suis resté très concentré sur mon objectif.

    Cet hiver, vous avez gagné tout ce dont peut rêver un biathlète. Quels objectifs vous fixez-vous pour la saison prochaine ?

    C’est vrai, le gros globe et une médaille d’or olympique, c’est le Graal dans le biathlon. Mais il reste toujours un titre de champion du monde et les petits globes de la mass start et de l’individuel à aller chercher. Terminer deuxième du globe de la mass start à seulement quatre points, ça me frustre, mais me motive pour la suite.

    Et puis, je ne prends pas seulement plaisir dans les victoires, mais aussi en essayant chaque année d’être un meilleur biathlète. Ça passe par des détails techniques, mais ce sont ces petites évolutions infimes qui me procurent un grand bonheur.

    Vous n’avez pas peur de vivre ce qu’a vécu Alexis Pinturault cet hiver ? Sacré meilleur skieur du monde en 2021, il a perdu confiance et a traversé la saison sans aucune victoire.

    Je n’ai pas trop abordé le sujet avec Alexis pendant les Jeux, je ne voulais pas l’embêter avec ça, mais je vais en discuter avec lui. Je finis la saison bien fatigué, mais pas complètement usé. Je ne reprendrai la préparation de la saison prochaine que quand je serai certain d’être à 100 % sur le plan mental.

    JO 2022 : Alexis Pinturault en échec dans sa quête de l’or olympique

    Avez-vous eu des moments de doute au cours de l’hiver ?

    Plein. Au départ de chaque course, il y a toujours cette appréhension : « Est-ce que je suis capable d’y arriver ? » Le tir parfois peut instiller le doute : « Est-ce que je vais réussir à faire une bonne course derrière ? » La plupart du temps, ça se passait très bien. Mais les moments de doute sont beaucoup plus nombreux que les sensations d’extrême confiance.

    Vous êtes désormais parmi les sportifs français les plus médaillés dans l’histoire des Jeux olympiques. Appréhendez-vous votre nouveau statut et votre nouvelle dimension médiatique ?

    Gagner un gros globe, c’est autrement plus difficile que d’avoir à gérer toutes ces sollicitations, ça ne me fait pas peur, je suis bien entouré. Quand je suis rentré des Jeux, la place de mon village [Saint-Laurent-en-Grandvaux, dans le Jura] était pleine à craquer pour m’acclamer, c’étaient mes Champs-Elysées à moi. Si je transmets des émotions positives, tant mieux.

    On me donne aussi plus d’importance qu’avant : je discute avec des personnalités sportives ou politiques, la ministre des sports m’écrit régulièrement des SMS pour me féliciter. De recevoir l’accolade de Martin Fourcade, de Jean-Claude Killy, de Raphaël Poirée ou encore d’Ole Einar Bjoerndalen, c’est flatteur, ils savent la difficulté pour aller chercher de tels objectifs.

    Financièrement aussi, vos victoires sont une belle opération [65 000 euros par médaille d’or, 25 000 pour l’argent, soit 205 000 euros au total]. Vous allez pouvoir renégocier vos contrats publicitaires et de sponsoring…

    Cette saison me permet de très bien gagner ma vie ; bien en dessous de certains sportifs, mais, pour moi, c’est déjà énorme. Comme pour la popularité, l’argent n’est pas quelque chose qui me motive, mais c’est du bonus. Et ma nouvelle notoriété va me permettre de bien me « vendre », ça va m’ouvrir des portes [Quentin Fillon Maillet devrait être invité par Amaury Sports sur la huitième étape du Tour de France 2022 entre Dole et Lausanne, le 9 juillet].

    Comment avez-vous reçu l’annonce de la retraite sportive d’Anaïs Bescond et Simon Desthieux, vos partenaires en équipe de France ?

    Avec un peu de tristesse. Anaïs, je m’en doutais un peu plus que celle de Simon. Ce sont deux équipiers avec qui je m’entraîne souvent sur le site de Prémanon [Jura]. Simon, c’est un de mes plus fidèles coéquipiers de chambre et d’entraînement, on a passé énormément de temps ensemble, plus qu’avec ma propre compagne, on a partagé plein de moments. J’ai énormément de respect pour leurs carrières et les personnes qu’elles sont. Mais je n’ai pas fini de les voir.

    Nicolas Lepeltier

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    Le Monde

    Soixantième anniversaire des accords d’Evian : Macron opte pour une commémoration apaisée

    Durant son quinquennat, le chef de l’Etat a fait de l’Algérie un axe fort de sa politique mémorielle. Lors de la cérémonie samedi à l’Elysée, il a évité le sujet de la colonisation.

    Chacun a ses souvenirs. Une couleur, une odeur, une douleur. Chacun a ses souffrances. Différentes, taiseuses, brûlantes. Chacun a son Algérie. Dans la tête, dans le cœur, dans le sang. « Vos histoires sont toutes incomparables. Elles sont toutes singulières. Elles sont toutes irréductibles », leur a lancé Emmanuel Macron. Samedi 19 mars, à 12 h 28, soixante ans jour pour jour après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au lendemain de la signature des accords d’Evian, qui mettent fin à plus de sept années de conflit entre la puissance coloniale et le Front de libération nationale (FLN), le président de la République a choisi de convier – et rassembler – à l’Elysée différents témoins qui portent en eux les blessures de la guerre d’Algérie.

    Il y a eu des rapatriés, des militaires, des appelés, des harkis, des familles de disparus, des indépendantistes ou des militants contre l’indépendance et des juifs d’Algérie. Ces mémoires ont accepté – certains ont refusé l’invitation comme l’ambassadeur d’Algérie – de se retrouver ensemble au cœur du palais de la République pour commémorer une date, loin de faire l’unanimité, mais « symbole de vies bouleversées par la guerre d’Algérie et ses conséquences de blessures vives et de fractures entre les acteurs d’un même drame », a résumé Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants.

    Avant de prendre la parole, le chef de l’Etat a tenu à les écouter en permettant à quatre d’entre eux de dire quelques mots. Jean-Pierre Louvel, un appelé du contingent, Lalia Ducos, une Algérienne indépendantiste, Messaoud Guerfi, un harki, et Marie-Rose Antoine, une pied-noir d’origine espagnole, ont raconté leur guerre d’Algérie devant le chef d’état-major Thierry Burkhard.

    « La matrice d’une grande partie de nos traumatismes »

    Le symbole est fort : quatre mémoires, parfois rivales, assises côte à côte, se succèdent. Les récits de quelques minutes se multiplient, se mélangent, se conjuguent aussi. L’émotion est là, l’Algérie aussi, bien présente dans la salle des fêtes de l’Elysée. On sent la nostalgie, le mal de ne plus y être pour certains et l’épreuve qu’a été ce conflit. « Je voulais rassembler aussi toutes ces mémoires et nous permettre d’avancer dans cette histoire et sa transmission pour nous-mêmes et pour notre avenir. Alors, pendant ces quelques années, j’ai tenu beaucoup de mains, je ne les lâcherai pas et j’ai un rêve : c’est qu’elles se tiennent les unes les autres », leur a répondu Emmanuel Macron.

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    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : les pieds-rouges ou la solidarité internationaliste

    Après l’indépendance de l’Algérie, en juillet 1962, quelques dizaines de milliers de militants français anticolonialistes affluent dans le pays pour « réparer les dégâts » de la guerre. S’ils ont « le cœur à gauche », la majorité d’entre eux n’ont aucune attache partisane.

    Longtemps, les pieds-rouges n’ont pas existé. Invisibles, inaudibles, absents des romans nationaux où ils n’avaient pas place. A l’inverse des pieds-noirs, dont l’exode spectaculaire a marqué les esprits et la culture française, l’arrivée de ces jeunes Européens dans l’Algérie indépendante est passée presque inaperçue. Pas d’Albert Camus ni d’Enrico Macias parmi eux. Hormis quelques figures de la lutte anticoloniale, comme celle du communiste Henri Alleg, auteur de La Question (Minuit, 1958), ou celle de la « porteuse de valises » Hélène Cuenat, évadée de la prison de la Petite Roquette, en février 1961, et que la presse française avait baptisée « la Tigresse », aucun de ces extravagants migrants, emplis de curiosité et d’espérance dans la révolution algérienne, soucieux de « réparer les dégâts » de la guerre et du colonialisme, n’est célèbre, ni même connu. Certains le deviendront plus tard, mais pour d’autres raisons, à l’instar d’un Gérard Chaliand ou d’une Marceline Loridan. En cet été 1962, l’« été Far West », selon le mot du médecin militant Michel Martini, personne ne les remarque.

    "La Question" d'Henri Alleg, histoire d'un manuscrit

    Le terme de pied-rouge a-t-il été inventé par l’écrivain Kateb Yacine, soucieux de célébrer l’« homme nouveau », version algérienne, ou par le journaliste Edmond Brua, raillant ces « bolcheviques » débarquant à Alger, à contre-courant des pieds-noirs, dans un pays dont ils ne savent rien ? Son origine demeure obscure. Drôle de nom, en tout cas, que celui de pied-rouge – drôles de gens surtout !

    Une tribu hétéroclite

    Pour commencer, ils ne sont pas nombreux : quelques dizaines de milliers, tout au plus, chacun jalousement attaché à son lien singulier avec l’Algérie. S’ils ont « le cœur à gauche », ces anticolonialistes sont rarement des têtes politiques, ni des militants chevronnés. Médecins, instituteurs, agronomes, étudiants, artistes ou journalistes, certains ont déserté l’armée française ou se sont insoumis, quelques-uns ont fait partie des réseaux de soutien au Front de libération nationale (FLN), d’autres sont des syndicalistes ou des membres d’associations chrétiennes.

    Cette tribu hétéroclite compte en son sein des communistes et quelques trotskistes. Mais la majorité n’a aucune attache partisane. « La révolution, à l’époque, on ne pouvait pas la faire en France », expliquera Eugénie Dubreuil. Issue d’une famille modeste de province, la jeune femme est alors membre de la Fédération anarchiste. « La France, c’était Charonne, c’étaient les Algériens jetés à la Seine, ce pourrissement de la vie politique, cet étouffement ! Moi, j’avais envie de vivre, d’avancer. C’est surtout ça, je crois, qui m’a convaincue d’aller en Algérie. L’envie de vivre, oui ! Plus que la révolution. » Elle fera le saut en 1963, rejoignant son amoureux, Georges Chatain, reporter à l’hebdomadaire Révolution africaine, alors dirigé par l’avocat Jacques Vergès. Eugénie Dubreuil devient enseignante à l’Ecole des beaux-arts d’Alger.

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    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : Emmanuel Macron veut continuer à « apaiser » les mémoires de la guerre d’Algérie

    Lors de son discours, samedi, le chef de l’Etat a fait valoir que cette date, contestée par certains de ses opposants à la présidentielle, n’était « ni le début de la paix ni la fin de la guerre », mais « un jalon » qui « ne peut être renié ».

    Il compte continuer sur la voie ouverte depuis cinq ans pour réconcilier les mémoires douloureuses de la guerre d’Algérie. « Il y aura immanquablement des moments d’énervement, mais nous y arriverons », a plaidé Emmanuel Macron samedi 19 mars, lors de son discours proclamé à l’Elysée, dans le cadre de la commémoration du soixantième anniversaire des accords d’Evian.

    Le chef de l’Etat, candidat à sa propre succession, a, en effet, affirmé qu’il entendait continuer à « tendre la main » aux autorités algériennes, même si les initiatives prises depuis le début de son quinquennat n’ont pas permis d’améliorer durablement les relations avec Alger.

    Guerre d’Algérie : le kaléidoscope mémoriel d’Emmanuel Macron

    Le 19 mars 1962, « un jalon » qui « ne peut être renié »

    M. Macron prenait la parole devant les 200 invités réunis lors d’une cérémonie, à laquelle n’assistait justement aucun représentant officiel algérien. Pour l’occasion, une centaine de lycéens et de collégiens étaient, en revanche, présents, ainsi que des témoins de toutes les mémoires du conflit : appelés, combattants indépendantistes, harkis et rapatriés.

    « Beaucoup me diront : vous faites tout cela, mais vous n’êtes pas sérieux parce que l’Algérie ne bouge pas. (…) Tous mes prédécesseurs ont été confrontés à la même chose », a déclaré Emmanuel Macron, avant d’ajouter : « Je pense que le jour viendra où l’Algérie fera ce chemin ».

    Lors de son discours, il a souligné que cette date de commémoration du 19 mars, contestée par plusieurs porteurs de mémoire du conflit et certains de ses opposants à l’élection présidentielle, « ne fut ni le début de la paix ni la fin de la guerre » mais « fut un jalon » qui « ne peut être renié ».

    Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires

    Il est également revenu sur l’ensemble des gestes mémoriels qu’il a engagé depuis le début de son mandat en faveur de la reconnaissance des différentes mémoires du conflit, notamment sur les recommandations émises par le rapport de l’historien Benjamin Stora, spécialiste de la colonisation et de la guerre d’Algérie.

    Depuis 2018, le chef de l’Etat a ainsi reconnu la responsabilité de l’armée française dans la mort du mathématicien communiste Maurice Audin et dans celle de l’avocat nationaliste Ali Boumendjel, durant la bataille d’Alger en 1957. Il a aussi reçu séparément des représentants des harkis et des pieds-noirs à l’Elysée, et qualifié d’« impardonnable pour la République » la tuerie de la rue d’Isly à Alger, qui a eu lieu le 26 mars 1962.

    Vendredi, le président Abdelmadjid Tebboune a déclaré que le dossier mémoriel entre les deux pays devait « inévitablement être traité d’une manière responsable et équitable dans un climat de franchise et de confiance ». Mais les « hideux crimes de la colonisation ne seront pas oubliés et ne sauraient être frappés de prescription », a-t-il prévenu dans un message à l’occasion de cet anniversaire, célébré en Algérie comme une « fête de la Victoire ».

    Un dossier qui s’invite dans la campagne présidentielle

    A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, ce dossier mémoriel s’est aussi imposé aux autres candidats. Depuis le Loiret, la candidate du RN, Marine Le Pen, a réaffirmé que, selon elle, « la colonisation avait contribué au développement de l’Algérie ». « Sous le mandat d’Emmanuel Macron, l’histoire n’est pas équilibrée. Tant qu’il reste comme seule politique de passer sa vie à s’excuser sans rien demander en contrepartie à un gouvernement algérien qui ne cesse d’insulter la France, (…) on n’arrivera pas à cet équilibre », a-t-elle jugé.

    Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paix

    La candidate s’oppose au maintien de la date du 19 mars 1962 pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie, tout comme Valérie Pécresse, prétendante à l’Elysée des Républicains. Cette dernière s’est engagée, vendredi, à trouver « une autre date » de commémoration, car « 80 % des victimes civiles sont tombées après les accords d’Evian », a-t-elle déclaré. Eric Zemmour a revendiqué vouloir établir une relation avec l’Algérie « dans le respect mais sans repentance » et promis de mettre fin aux « accords migratoires » convenus avec le pays en 1968, dans une tribune publiée dans Le Figaro.

    Anne Hidalgo, candidate du PS, tenait, en sa qualité d’édile de Paris, la tête de la cérémonie d’hommage de la capitale à toutes les victimes de la guerre d’Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc, au cimetière du Père-Lachaise.

    Le candidat communiste Fabien Roussel a, lui, commémoré cette date dans un message vidéo. « Soixante ans plus tard, nous n’oublions pas ce jour si important pour la paix et tous les efforts qu’il a fallu déployer pour qu’il arrive », déclare-t-il. Le prétendant à l’Elysée du PCF plaide pour que « s’instaure une ère nouvelle », « de confiance », entre les deux pays et « que la vérité soit totalement faite sur les crimes du colonialisme ».

    « Parti d’Algérie en juillet 1962, mon grand-père, Marcel, savait qu’en France rien ni personne ne les attendait »

    Le Monde avec AFP

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    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : une indépendance assombrie par l’« été de la discorde »

    En juillet et août 1962, la course au pouvoir déchire dans des combats meurtriers le mouvement nationaliste algérien.

    « Sebaâ snine barakat ! » (« sept ans ça suffit ! »). Les 29 et 30 août 1962, les Algériens descendent dans les rues du pays. Dans la journée du 29, de violents affrontements ont opposé, entre elles, des unités qui se revendiquent de l’Armée de libération nationale (ALN) à Alger et dans le centre du pays. L’insécurité s’installe dans la capitale. La guerre civile guette. Martyrisée après huit années de guerre, la population est à bout.

    Ces jours sanglants sont l’aboutissement de dissensions que connut le Front de libération nationale (FLN) au cours de la guerre et qu’il ne parvint jamais à surmonter, sans projet politique homogène – au-delà de la libération du pays – et écartelé entre plusieurs centres de décision : une direction basée à l’extérieur du pays ; des régions militaires autonomes (wilayas) en Algérie. Son objectif ultime atteint, l’indépendance, un autre conflit débute : celui de la course au pouvoir entre la poignée d’hommes qui, en 1954, se sont lancés dans le pari fou d’affronter militairement la puissance coloniale après plus de cent vingt ans d’occupation.

    Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paix

    Trois mois plus tôt, en mars 1962, alors que le cessez-le-feu issu des accords d’Evian entre en vigueur, les maquis de l’intérieur sortent exténués de la guerre. Leurs effectifs ont été décimés. Un quart seulement des combattants qui ont rejoint l’ALN entre 1954 et 1962 a survécu. « Ceux qui ont traversé la guerre étaient des survivants », racontera plus tard le commandant Azzeddine, l’un des cadres de la wilaya IV (centre du pays) qui, de retour dans les maquis au début de l’année 1962 après un exil en Tunisie, est marqué par l’ampleur des pertes subies dans le djebel. « Mais mon Dieu, ils sont donc tous morts ? […]. Nos maquis se sont affaiblis, je n’ai jusqu’à présent croisé que des embryons de sections disséminés dans la nature », écrira-t-il dans ses mémoires.

    Une rancœur tenace

    L’ALN ne comptait plus alors qu’à peine 10 000 hommes en armes après sept ans de combats dans des conditions épouvantables. La « bataille d’Alger », en 1957, a porté au cœur de la capitale la sale guerre et la répression à son paroxysme, avec des milliers de morts et de disparus. L’organisation indépendantiste y a perdu des cadres politiques ou intellectuels de premier rang, tels que Larbi Ben M’hidi.

    Les chefs politiques survivants sont contraints à l’exil. C’est le début de la coupure entre la direction du FLN – « l’Extérieur » – et une Algérie combattante isolée par la construction de barrages électrifiés aux frontières et coupée de renforts et d’armes. Beaucoup de partisans, ayant le sentiment d’avoir été abandonnés, nourriront une rancœur tenace à l’égard de « ceux des frontières ».

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    Le Monde

    L’Algérie est partout aujourd’hui

    Tribune. Ce n’est plus mon histoire, mais c’est encore la mienne. Pour moi, le 19 mars sonne de façon paradoxale. Je n’étais pas né et pourtant, chaque année, je ressens le besoin de penser à ce qu’il s’est passé à ce moment-là. Sans doute parce que mon père est né un 18 mars et qu’il y a comme une continuité entre les deux événements : l’histoire de mon père et l’histoire de son pays, qui est aussi le mien. Pour moi, les deux sont liés et leur lien relève de l’évidence. Or, ça ne l’est plus, ou ça ne l’a même jamais été pour beaucoup d’autres, comme moi Français d’origine algérienne.

    Chez nombre de « jeunes », enfants ou petits-enfants de l’immigration algérienne, la distance qui sépare la représentation exaltée, fantasmée, du pays d’origine de leur connaissance réelle de sa culture et de son histoire, est souvent considérable.

    Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires

    Il y a beaucoup de raisons à cela, mais reconnaissons-le : en France, pour de nombreux enfants issus de l’immigration algérienne, le 19 mars 1962 ne signifie plus grand-chose. A peine est-ce un bruit sourd qui remonte chaque année à la surface, un grondement que l’on entend de loin et auquel, après avoir tendu l’oreille un instant, on ne prête plus attention.

    Cela interroge : comment un événement aussi central dans notre histoire récente que la fin de la guerre d’Algérie, mais aussi au sein de nos familles, a-t-il pu ainsi passer à la trappe de nos mémoires ?

    Il me semble d’abord que, malgré la mobilisation de nombreuses associations et personnalités engagées, malgré le travail considérable des historiens, nous sommes encore en France, en 2022, les victimes collectives et collatérales de ce que Benjamin Stora appela en 1991, dans un livre qui fit date, La gangrène et l’oubli.

    Trente ans après, au fond, très peu de choses ont changé. Le 19 mars – en réalité l’ensemble de la guerre d’Algérie et plus encore la colonisation de ce pays par la France – demeure pour nombre de jeunes Français d’origine algérienne un phénomène évanescent et parfois même davantage : un trou noir, un vaste silence.

    Certains pourraient s’en réjouir, considérant que c’est là le symptôme d’un processus d’assimilation en cours qui gomme les aspérités identitaires et broie les questionnements existentiels. Plus la mémoire s’estompe, plus l’identité s’éclaire, en quelque sorte. Ce que l’on observe va néanmoins à rebours de ce raisonnement.

    De façon là aussi paradoxale, l’Algérie est partout aujourd’hui. Elle écume aux lèvres des nostalgiques de l’empire, ou de ceux, peut-être encore plus nombreux en ces temps de campagne électorale, qui s’efforcent de les imiter, espérant glaner ici ou là quelques voix de plus à l’appui de leur sombre dessein. Elle se dresse, fière et rageuse, à travers les drapeaux que de jeunes Français d’origine algérienne arborent lors de compétitions sportives et, même disons-le franchement, pour un oui ou pour un non.

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    L'Humanité

    Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen

    Actu

    La candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.

    Benjamin König

    C’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.

    Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !

    Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.

    Des gages aux patrons

    Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…

    Course à l’échalote

    Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.

    Présidentielle 2022 : tous nos articles sur la campagne

    Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.

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    L'Humanité

    La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

    Actu

    ENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.

    Julia Hamlaoui

    Travailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?

    « L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».

    La question de ce fameux nombre de trimestres de ­cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.

    Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans

    Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance   chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e  semaine de congés payés ».

    La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».

    Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des ­revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. «  Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un ­minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.

    Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.

    Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.

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    L'Humanité

    Le bruit et la fureur du désordre amoureux, selon Doillon

    Prescription culture

    Cinéma Quatre films des débuts du cinéaste sont en salles. Il y montre une audace rare, parfois dérangeante, dans la conduite du récit amoureux où la place de la famille et des enfants est centrale.

    Vincent Ostria

    Jacques Doillon est une des grandes figures de la génération de la post-nouvelle vague française, avec Jean Eustache, André Téchiné et Philippe Garrel, qui ont poursuivi le travail de leurs aînés sur un mode intimiste en lui ajoutant souvent un zeste de marasme bergmanien. Cocktail dramatique que Doillon accommode en plus à la famille et à l’enfance. Une mini-rétrospective intitulée « Le jeune Doillon » permet de voir ou revoir quatre de ses premiers films, à la fois singuliers et proches, où éclate sa vision cinglante du désordre amoureux.

    Une Notion d’enfermement et de prise de tête lancinante

    On trouvera par exemple dans la Femme qui pleure (1979) un dispositif et des situations déjà esquissés dans son premier vrai long métrage, les Doigts dans la tête (1974), sur deux jeunes prolos parisiens. Chris, apprenti boulanger, s’empêtre dans sa relation simultanée avec deux jeunes filles qu’il n’hésite pas à présenter l’une à l’autre. Principe qu’on retrouve en version bourgeoise bohème dans la femme qui pleure. Le psychodrame prend alors un tour plus grinçant et la dimension documentaire des Doigts dans la tête (sur les petits métiers et la vie quotidienne à Paris) disparaît. D’où le sentiment de vase clos et d’étouffement produit par cette œuvre incandescente où Doillon se confie – dans une rare apparition en tant qu’acteur – le rôle du salaud candide.

    La notion d’enfermement et de prise de tête lancinante baigne également l’étrange Drôlesse (1979), huis clos campagnard très primitif. Mais la dimension amoureuse entre une fille de 11 ans et son ravisseur de 17 ans reste métaphorique et platonique. La singularité du film provient de son jeu avec les limites (on craint presque le drame pédophile, dévié in extremis). Sa force, c’est son archaïsme – jusque dans les accents exotiques des autochtones –, ses contrechamps romantiques sur la campagne, mais aussi l’étrangeté bressonnienne de ses héros, François, le kidnappeur, et Mado, la « drôlesse » (qui rappelle Mouchette, héroïne de Bresson). Ce n’est ni la première, ni la dernière gamine du cinéma de Doillon, qui tourna un film entier avec une petite fille de 4 ans (Ponette).

    Dans la Vie de famille (1984), c’est Mara Goyet, également 11 ans, qui donne la réplique au vétéran Sami Frey (en père fantasque). Ce film sort des normes doilloniennes puisque c’est un road movie entre Midi et Espagne. Conte buissonnier inondé de soleil estival, la Vie de famille dépayse la dialectique du conflit sentimental cher au cinéaste. Mais les scènes d’altercation violente qui l’ouvrent et le ferment restent intenses et concentrées, parfois presque malsaines (voir comment le père se jette sur sa belle-fille et la viole presque).

    Il y a quelque chose de sulfureux chez Doillon, qui agite en tous sens les rapports amoureux et familiaux, et met au premier plan des hommes inconstants et abusifs – souvent châtiés pour leur comportement. Anti-politiquement correct, il flirte avec les limites, au risque de se brûler et de heurter le spectateur.

    jacques doillon
    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : « En 1962, l’Algérie vivait le temps des possibles »

    Pour l’historienne Malika Rahal, l’accession du pays à l’indépendance, en juillet 1962, a mêlé l’effervescence festive à l’apparition de failles au sein de la société algérienne.

    Malika Rahal est historienne chargée de recherche au CNRS, directrice de l’Institut de l’histoire du temps présent. Autrice d’une biographie d’Ali Boumendjel, avocat proche du Front de libération nationale (FLN) assassiné en 1957 (Belles Lettres, 2011 ; réédition poche La Découverte, 2022), elle vient de publier Algérie 1962, une histoire populaire (La Découverte, 496 p., 25 euros), une radioscopie de la société algérienne au moment du grand bouleversement de l’accession à l’indépendance.

    Vous écrivez que l’année 1962 a fait l’objet en Algérie d’un « récit de la déploration ». Qu’entendez-vous par là ?

    En Algérie, certains y voient le mauvais départ de l’Algérie indépendante. L’année 1962 fournit une explication commode de tous les malheurs qu’on a pu connaître après, de ce qui ne va pas dans le présent. Je dis « malheur » entre guillemets, parce que c’est le sens de ce récit-là que de rattacher au mauvais départ de 1962 toutes les difficultés politiques ou le blocage démocratique qui suivront.

    Et ce « mauvais départ », ce serait l’été de la discorde, c’est-à-dire les conflits internes au mouvement nationaliste tout juste vainqueur ?

    Le mauvais départ serait en effet la crise interne au Front de libération nationale durant l’été 1962. Celle-ci oppose, en gros, le gouvernement provisoire de la République algérienne à l’armée des frontières (branches de l’Armée de libération nationale en Tunisie et au Maroc) qui, associée à Ahmed Ben Bella, le premier président de la République algérienne, en sort vainqueur. Le conflit est assez dur, il y a des morts. Il est traumatisant pour les gens qui y assistent, parce que des Algériens se battent contre des Algériens. Il en est resté le souvenir d’une grande déception. Dans le récit qui va se construire, l’épisode devient l’origine mythologique des déconvenues ultérieures. La révolution serait mal partie.

    Mais avant d’en arriver à cette discorde, il y a la flambée de violence qui accompagne les accords d’Evian et le départ des Français d’Algérie. Vous soulignez en particulier le poids de la rumeur, notamment celle du sang volé…

    C’est un des paradoxes de l’année 1962. Au moment où la guerre se termine, on assiste à des paroxysmes de violence. En réalité, ce n’est pas si paradoxal quand on connaît les autres sorties de guerre. On a toutefois ici des mécanismes particuliers parce que coïncident fin de guerre et fin d’empire. Ce qui m’a vraiment fascinée en étudiant cette période, c’est le degré de violence produit par l’Organisation de l’armée secrète (OAS) et le soutien populaire qu’elle a reçu pendant quelques mois de la part des Français d’Algérie. Une des explications est le désespoir, tout simplement, de ces Français d’Algérie dont le monde va disparaître.

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    L'Humanité

    Retraites. Le Pen retour aux fondamentaux...ultra-libéraux

    Actu

    Promesse phare de son programme de 2017, la retraite à 60 ans a été rayée d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite. Après l’abandon de la sortie de l’euro, ses mesures fiscales ou les exonérations de cotisations promises aux patrons, c’est une étape de plus vers un retour à la ligne libérale pure et dure de son père.

    Julia Hamlaoui

    L’embarras a été de mise toute la semaine dans les rangs du RN. Sans prévenir personne, Marine Le Pen a opéré un virage stratégie sur une question essentielle : la retraite. Sous la pression de l’ultralibéralisme assumé d’Eric Zemmour, le vernis « social » de celle qui se targue de parler aux classes populaires se craquelle chaque jour un peu plus. Promesse phare de son programme de 2017, le retour à la retraite à 60 ans a été rayé d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite, qui renoue avec les fondamentaux économiques de son père.

    Le scénario s’est joué en plusieurs actes. À l’occasion du premier meeting de Marine Le Pen à Reims le 5 février, qui valait « convention présidentielle », son site de campagne est dévoilé. Il contient 22 mesures dont celle portant sur les retraites. En la matière, il s’agit de « refuser tout allongement de l’âge de départ à la retraite » et de « permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, pendant quarante annuités, de prendre leur retraite à 60 ans », est-il indiqué . Dans la foulée, l’équipe de campagne plaide l’erreur de ponctuation : « Il manque une virgule, plaide dans le Monde Philippe Ballard, directeur de la communication.  Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, virgule, et tous les autres auront aussi quarante annuités pour partir à la retraite. Rien ne change ! » Mais en fait non. Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen persiste et signe : « Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans ». Exit donc la retraite à 60 ans pour tous qu’elle avait piquée à la gauche, histoire de séduire un électorat déçu, mais qu’elle ne pouvait financer faute de s’attaquer à la répartition de la valeur ajoutée. D’ailleurs, son entourage tente de minimiser, plaidant une simple « inflexion » liée au contexte budgétaire post-crise sanitaire.

    Ce virage à 180 degrés a déjà été opéré sur d’autres sujets (lire notre décryptage Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale). La sortie de l’euro a disparu des radars tandis que l’idée que la «  dette doit être remboursée » est désormais assumée. Outre convaincre les libéraux tentés par un autre candidat d’extrême droite, « ce ­retour à une orthodoxie économique vise à se présidentialiser », avance Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Ses mesures fiscales sont du même tonneau, entre maintien de la flat tax et suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Elle propose aussi comme perspective aux jeunes chômeurs « une dotation en fonds propre égale à leur apport » pour créer leur entreprise – presque du Macron dans le texte. Quant à l’augmentation des salaires, comme les autres candidats à droite et à l’extrême droite, face à l’impératif d’agir pour le pouvoir d’achat, Marine Le Pen procède à un tour de passe-passe. Elle propose d’exonérer de cotisations patronales les hausses de 10 % accordées à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic. Des cotisations qui sont censées participer au financement de la protection sociale… des salariés.

    Gageons que ce retour à la doxa libérale aura au moins le mérite de mettre en lumière l’arnaque sociale qu’a toujours été le programme de l’extrême droite.

    Présidentielle 2022réforme des retraitesRetraite à 60 ansMarine Le Pen
    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : paradoxe, l’indépendance algérienne a amplifié l’émigration vers la France

    Les accords, signés le 18 mars 1962, pérennisent le principe de la libre circulation entre les deux rives de la Méditerranée. Mais ni le départ forcé des pieds-noirs ni l’exode massif des Algériens après l’indépendance n’avaient été anticipés.

    Pourquoi des centaines de milliers d’Algériens partisans voire militants de l’indépendance de leur pays ont-ils émigré vers la terre de leur ancien colonisateur ? Pourquoi ce flux a-t-il redoublé sitôt l’émancipation de l’Algérie actée par les accords d’Evian, le 19 mars 1962 ? Cette réalité inscrite dans les chiffres – 70 000 arrivées d’Algériens par semaine en France au dernier trimestre de 1962 ; 350 000 Algériens en France en 1962, 820 000 vingt ans plus tard – est l’un des grands non-dits franco-algériens. Un mouvement massif que l’on a préféré oublier à Alger comme à Paris.

    Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paix

    Côté algérien parce qu’il reflète le chaos de l’après-indépendance et l’ambiguïté des relations avec la France. Côté français parce qu’il n’avait nullement été anticipé ni souhaité. Des deux côtés parce que le pernicieux « mythe du retour » a longtemps été entretenu et que l’afflux de travailleurs algériens dans l’ancienne métropole correspondait en réalité à un intérêt convergent : soupape à chômeurs et transfert de devises pour Alger ; main-d’œuvre bon marché et docile pour le patronat français au cœur des « trente glorieuses ».

    Attentisme des émigrés algériens

    Presque par raccroc, les accords d’Evian pérennisent le principe qui va se révéler ensuite crucial et controversé : la libre circulation entre les deux rives de la Méditerranée. Ce droit, acquis seulement depuis 1947 pour les musulmans d’Algérie, va s’appliquer après 1962 aux ressortissants de l’Etat nouvellement indépendant. « Sauf décision de justice, tout Algérien muni d’une carte d’identité est libre de circuler entre l’Algérie et la France », stipulent les accords. Combiné à la disposition prévoyant que « les ressortissants algériens résidant en France, et notamment les travailleurs, auront les mêmes droits que les nationaux français, à l’exception des droits politiques », le texte paraphé en 1962 instaure au bénéfice des Algériens le droit d’entrer et de s’établir librement en France. Symétriquement, les accords garantissent le droit des Français installés en Algérie d’aller et venir à leur guise entre les deux pays.

    Les 60 ans des accords d’Evian : l’exode des pieds-noirs, un arrachement douloureux

    Mais tandis que le départ dramatique des pieds-noirs rendra cette dernière disposition sans objet pour eux, la libre circulation accordée aux Algériens facilitera l’immigration vers la France sans que cette conséquence ait été prévue. « Les négociateurs d’Evian pensaient que les travailleurs algériens quitteraient les usines françaises pour rentrer en Algérie et que les Français d’Algérie resteraient, analyse l’historien Benjamin Stora. Ils se sont trompés sur ces deux aspects centraux. »

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    Le Figaro

    Un navire russe de transport de troupes détruit en mer d'Azov

    Mayeul Aldebert

    Le navire en question pourrait avoir été touché par une frappe ukrainienne de missile balistique Tochka.

    La marine ukrainienne a affirmé ce jeudi avoir détruit un navire de transport de troupes russe ancré dans le port de Berdiansk, ville ukrainienne contrôlée par la Russie et située à proximité de Marioupol sur la mer d'Azov.

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    «Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l'Ukraine!», a écrit la marine dans un message sur son compte Facebook, accompagné de trois photos : un gros plan du navire non endommagé, et deux photos montrant, de loin, de la fumée dans le port et un bateau en feu. D'autres vidéos ont été publiées sur les réseaux sociaux, qui laissent peu de doute sur le type de navire touché.

    Le navire en question aurait possiblement été touché par une frappe ukrainienne de Tochka, un missile balistique tactique de courte portée qui avait déjà été utilisé lors d'une frappe à Donetsk le 14 mars, selon les autorités russes. Ces mêmes missiles sont d'ailleurs également tombés près de Berdiansk ces derniers jours, dont certains ont été interceptés par la défense aérienne de la Russie, ont rapporté les médias russes.

    Identifié comme étant un navire de classe Alligator par l'analyste américain H.I. Sutton, le navire touché était accompagné de deux autres bâtiments russes de la classe Ropucha, construits également pour l'assaut amphibie. Ces deux navires amphibie auraient aussi été endommagés. Et au moins l'un d'eux se serait d'ailleurs éloigné précipitamment du port pour fuir les frappes ukrainiennes.

    1500 tonnes de cargaison

    Selon l'agence Tass, qui citait la chaîne de télévision Zvezda du ministère russe de la Défense, le navire de transport de troupes et de matériel appartenant à la Flotte de la mer Noire était le premier navire russe de guerre russe à arriver à Berdiansk, le 21 mars. «L'arrivée de ce grand navire de débarquement dans le port de Berdiansk est un événement important, qui ouvre des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique en utilisant pleinement l'infrastructure de Berdiansk», disait Zvezda en citant un officier de la flotte russe.

    Le navire, qui peut transporter jusqu'à 1500 tonnes de cargaison, «est en train de décharger sous nos yeux des véhicules blindés qui renforceront notre déploiement», ajoutait la même source. Des vidéos publiées ces derniers jours par les médias russes montraient bien des débarquements de blindés dans le port ukrainien.

    L'armée russe ne donne que très rarement des informations sur ses pertes. Le port de Berdiansk est situé à 80 km à l'ouest du port stratégique de Marioupol, dont les Russes tentent de s'emparer depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février. Marioupol est assiégée depuis la fin février et pilonnée sans répit. Si des milliers de véhicules chargés de civils ont pu quitter la ville la semaine dernière, quelque 100.000 personnes y sont toujours coincées dans des conditions de dénuement total, selon Kiev, et plus de 2500 personnes y ont déjà péri.

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    Cette région du sud-est de l'Ukraine est l'une de celles où les forces russes ont le plus progressé depuis le début du conflit, même s'ils ne peuvent revendiquer le contrôle total que d'une seule ville d'importance, Kherson.

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    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

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    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    L'Humanité

    Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle

    Actu

    Le 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.

    Diego Chauvet

    «Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.

    Un grand coup de pression dans la campagne

    Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».

    Smic à 1 400 euros net et blocage des prix

    Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.

     Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon

    Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.

    Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire
    Le Monde

    Climat d’épouvante

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    Tribune. Pour contrer l’invasion russe de l’Ukraine, les pays membres de l’OTAN ont choisi de livrer une guerre économique agressive à la Russie. Ils devraient également appliquer des sanctions ciblées contre les kleptocraties africaines alliées du Kremlin et sous influence de l’armée de l’ombre de Vladimir Poutine, le Groupe Wagner. Ces mesures viseraient à combattre la montée en puissance d’Etats criminels, satellites de la Russie, utilisés comme des réservoirs de ressources naturelles et humaines pour soutenir, à long terme, l’effort de guerre russe.

    En retrait depuis la chute de l’empire soviétique, le Kremlin a renforcé son activité diplomatique sur le continent africain à partir de 2017, en promouvant un discours très anti-occidental et des accords de type « armes et protection contre ressources minières et stratégiques ». Ce rapprochement, confirmé par le premier sommet Russie-Afrique, qui s’est tenu à Sotchi en octobre 2019, n’a rien d’anodin.

    « Ce camp est devenu un centre de torture » : au Mali, l’armée et Wagner accusés d’exactions sur des civils

    Historiquement, l’Afrique a surtout été considérée pour ses réserves de ressources stratégiques. Sur fond de pillage colonial exercé par les puissances européennes, le continent a joué un rôle essentiel au cours de la seconde guerre mondiale en participant à l’effort de guerre aux côtés des pays alliés. Avec la menace d’une troisième guerre mondiale, le Kremlin entend lui aussi s’assurer d’une contribution africaine.

    C’est ainsi que la Centrafrique, longtemps considérée comme un pré-carré français, a fait son entrée en 2018 dans la sphère d’influence russe. Ce pays riche en ressources naturelles, classé 188 sur 189 selon l’indice de développement humain et décimé par deux décennies de conflits armés meurtriers, est devenu en quatre ans un modèle que Moscou entend exporter à d’autres pays africains. Estimée à quelque 2 000 hommes, la présence du Groupe Wagner y a profondément modifié le paysage politico-sécuritaire et économique.

    The Sentry, l’organisation pour laquelle je travaille, a confirmé le financement par le groupe russe de vastes campagnes de propagande anti-françaises, anti-ONU et anti-occidentaux. Au cours de l’année 2020, un véritable hold-up électoral s’est joué, sur fond de guerre d’influences, forçant le second mandat du président Faustin-Archange Touadéra et une quasi-mise sous tutelle du pays par le Groupe Wagner.

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    Le Monde

    En Tunisie, le renouveau des semences paysannes

    La pandémie et la crise du prix du blé due à la guerre en Ukraine ont remis au centre du débat la problématique de la sécurité alimentaire dans le pays.

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    Youssef Hammouda et sa femme Samira supervisent le tri des graines dans leur ferme de Zaghouan, dans le nord de la Tunisie. Face au tamis, il faut de la dextérité et de la patience pour séparer le blé « mahmoudi » des autres graines et des mauvaises herbes. Cette semence locale qui a été transmise à Youssef par sa famille est précieuse, « plus saine et plus robuste » que les variétés importées, selon le cultivateur.

    Il en a distribué à d’autres agriculteurs de la région et vend une partie de son blé à une coopérative de deux cents femmes, Lella Kmar Beya, qui le transforment en couscous traditionnel et bio. « Nous n’avons jamais utilisé d’engrais car la graine est de bonne qualité et résiste aux aléas climatiques », souligne-t-il.

    Malgré la pandémie, le Sud tunisien renouvelle son offre touristique

    Un tel circuit de production est devenu rare en Tunisie. Considéré, dans l’Antiquité, comme le « grenier à blé de Rome », le pays importe aujourd’hui 50 % de ses besoins en céréales, dont 84 % du blé tendre, utilisé pour la fabrication du pain, et près de 50 % du blé dur, pour celle du couscous. Cette dépendance aux marchés extérieurs s’était fait ressentir pendant la crise du Covid-19, à cause de la fermeture des frontières et de la perturbation des échanges mondiaux de produits alimentaires. Elle est à nouveau prégnante : l’Ukraine en guerre est l’un des principaux exportateurs de blé et de céréales vers la Tunisie et la hausse mondiale du cours accentue les inquiétudes autour des stocks, faisant craindre pour la sécurité alimentaire dans les mois à venir.

    « Multiplier les variétés locales »

    Les semences paysannes, parce qu’elles sont bien adaptées au terroir tunisien, sont mises en avant comme l’une des alternatives pour mieux faire face à ce genre de chocs, et revenir à une agriculture plus adaptée au changement climatique. Elles ne pourront pas se substituer complètement aux produits importés, mais « il faut relancer le débat sur la nécessité de cultiver et multiplier ces variétés locales », plaide Karim Daoud, agriculteur et membre du Synagri, le second syndicat agricole du pays.

    Présidente de l’Association tunisienne pour la permaculture, Rim Mathlouthi milite elle aussi, depuis 2014, pour la réhabilitation des semences qui faisaient autrefois la richesse du sol tunisien. « Nous faisons de la pédagogie, nous rendons visibles les agriculteurs comme Youssef et nous les mettons en contact avec d’autres lors de la fête annuelle des semences paysannes », explique-t-elle. « L’objectif est de préserver une agriculture qui a pratiquement disparu dans les années 1970 à cause de l’arrivée des semences hybrides étrangères, prétendument plus performantes, mais très exigeantes en engrais et autres intrants. »

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    Le Figaro

    Mobilisation nationale des retraités ce jeudi pour l'augmentation des pensions

    Baptiste RENAUT

    Face à la hausse du coût de la vie, l'intersyndicale a réclamé la «réindexation des pensions sur l'évolution des salaires».

    Une large union de syndicats de retraités appelle à une mobilisation nationale pour le pouvoir d'achat et les droits des retraités ce jeudi 24 mars. Des rassemblements doivent avoir lieu dans une trentaine de villes françaises, dont Paris, Marseille, Lyon et Bordeaux. Le groupement intersyndical appelant à la mobilisation comprend une dizaine de membres, dont la CGT, l'Union confédérale des retraités FO, la CFTC, la CFE-CGC, FSU, Solidaires, Retraités de la fonction publique, LSR ou encore Ensemble & Solidaires.

    À lire aussiLes syndicats peinent à mobiliser sur les salaires

    L'intersyndicale réclame l'indexation des retraites sur les salaires

    Les représentants des syndicats alertent sur l'inflation des prix et la hausse du coût de la vie pour les retraités et réclament l'augmentation de leur pouvoir d'achat. «Nous ne voulons pas de prime, mais une véritable augmentation des pensions de retraite», a déclaré plus tôt cette semaine Marc Bastide, secrétaire général de l'UCR-CGT. Face à la hausse du coût de la vie, l'intersyndicale a réclamé la «réindexation des pensions sur l'évolution des salaires» et un «rattrapage» du gel des pensions. «C'est bien simple : depuis une dizaine d'années, on a perdu l'équivalent d'un mois de pension», détaille auprès de La Nouvelle République Daniel Clemente, secrétaire départemental de FSU Retraités dans l'Indre.

    À lire aussiRéforme des retraites: les syndicats opposés à un relèvement de l’âge légal de départ

    Les syndicats dénoncent également le coût de la santé pour les retraités et revendiquent la prise en charge de l'autonomie par l'Assurance-maladie. Ils demandent par ailleurs un renforcement des services publics, notamment dans les zones rurales. À midi, des rassemblements et des réunions publiques avaient déjà été recensés à Caen, Limoges, Périgueux ou Lille. Le cortège parisien partira à 14 heures de la place de la Bastille pour se diriger vers la place de la République.

    À VOIR AUSSI -Réforme des retraites: Emmanuel Macron confirme sa volonté de repousser l'âge de la retraite à 65 ans

    Report de l'âge de départ à la retraite: des économies de 10 à 18 milliards d'euros d'ici 2030 selon les candidats

    L'Institut Montaigne a chiffré les économies possibles en fonction des réformes proposées par Éric Zemmour, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron.

    Chèque énergie : tout savoir sur le dispositif d'aide qui concerne près de 5,8 millions de foyers

    Les premiers chèques seront envoyés le 30 mars. Le montant dépend des revenus et de la composition du ménage.

    Départ à la retraite: quatre astuces pour partir plus tôt sans y perdre

    NOS CONSEILS - Un départ anticipé est la plupart du temps synonyme de décote sur votre pension. Mais il existe des astuces pour s’arrêter tôt sans y laisser de plumes.

    L'Humanité

    Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

    Actu

    La majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.

    Florent LE DU

    Cinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des ­retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).

    « C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »

    le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux

    Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?

    D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.

    un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans

    Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains  », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.

    Repousser l’âge de départ à la retraite ­continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une ­retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la ­réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.

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    L'Humanité

    Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat

    Enquête

    Le président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien

    Aurélien Soucheyre

    Emmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.

    Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !

    La retraite pour les riches

    Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »

    « Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.

    La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

    Les arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »

    L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.

    Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

    Des institutions verrouillées

    « Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.

    « Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.

    Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.

    Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.

    Enfumage sur l’énergie

    Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».

    Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».

    « Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».

    « En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.

    Une grande attaque contre la Sécu

    L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.

    Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.

    Grande sécu, grosse manip’

    D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.

    Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.

    En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?

    Les services publics dans le viseur

    Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.

    Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.

    Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.

    Vers un durcissement sécuritaire

    Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».

    Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.

    Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »

    La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.

    C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?

    C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.

    En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?

    Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.

    En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?

    À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.

    Emmanuel Macronbilan macronÉducation nationaleSanté
    Le Monde

    L’Afrique paie déjà le prix de la guerre en Ukraine

    Le choc inflationniste provoqué par le conflit fragilise encore davantage la sécurité alimentaire du continent et risque d’exacerber la frustration sociale.

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    En Egypte, le prix du pain non subventionné a augmenté de 25 %, voire de 50 %, dans certaines boulangeries depuis la fin de février. Au Mali, le coût de l’huile de cuisson monte en flèche. En Afrique du Sud, le gouvernement réfléchit à instaurer un plafonnement des tarifs de l’essence et à rationner la quantité de carburant vendue aux automobilistes.

    De nombreux pays africains ont refusé de se prononcer à l’ONU sur l’invasion russe en Ukraine, signifiant que cette guerre n’était pas la leur. Pourtant, le continent en ressent déjà amèrement les effets, à travers les hausses des prix alimentaires et de l’énergie.

    « Et ce choc ne pouvait pas arriver à un pire moment, se désole le directeur du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), Abebe Aemro Selassie. Deux ans de pandémie ont essoré les ménages et les budgets des Etats. Sur le continent, aujourd’hui, la résilience est très faible. »

    Ainsi, « sans se trouver dans le voisinage direct du conflit, l’Afrique risque d’en subir les conséquences plus durement qu’ailleurs, car elle sort de la crise sanitaire plus fragile que d’autres régions du monde, confirme Cécile Valadier, analyste auprès de l’Agence française de développement (AFD). La reprise post-Covid n’était déjà pas très franche et les vulnérabilités budgétaires sont élevées ».

    Des pénuries récurrentes

    La principale inquiétude concerne la sécurité alimentaire du continent. La Russie et l’Ukraine sont des fournisseurs majeurs de blé et les craintes de pénurie ont fait flamber les cours depuis le début du conflit. L’Afrique du Nord est particulièrement exposée du fait de sa dépendance aux importations. En Egypte, par exemple, où le pain est une composante essentielle du régime de la population (102 millions de personnes), le pays importe plus de la moitié du blé qu’il consomme. Environ 80 % de ces achats proviennent des deux pays belligérants.

    Guerre en Ukraine : au Moyen-Orient et en Afrique, l’approvisionnement en blé inquiète

    En guise de riposte, le gouvernement a interdit temporairement les exportations de blé, de farine ou de lentilles. Il réfléchit surtout à élargir son dispositif de pain subventionné auquel il consacre déjà plus de 2,5 milliards d’euros par an. La situation est tout aussi complexe dans les autres pays de la région. En Tunisie, la marge de manœuvre est étroite pour un gouvernement qui subventionne, lui aussi, le prix de la baguette, mais doit composer avec un déficit public abyssal. Tunis assure avoir des stocks de céréales pour trois mois. Mais la population est déjà confrontée à des pénuries récurrentes de semoule ou de farine.

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    L'Humanité

    Éditorial. Projet de société

    Éditorial

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Par Jean-Emmanuel Ducoin

    Les hasards du calendrier s’avèrent parfois facétieux, sinon taquins. Ainsi donc, ce lundi 24 janvier, à la même heure, deux hommes donnaient une conférence de presse. D’un côté, le candidat communiste Fabien Roussel exposait les grandes lignes de son programme. D’un autre côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, détaillait les propositions du patronat pour la présidentielle. Vous l’avez compris : le choc des idées. Et, bien au-delà, deux projets de société absolument frontaux. Deux visions du monde, en quelque sorte.

    PCF / Medef : une élection, deux projets que tout oppose

    Salaires, emploi, retraites, fiscalité, temps de travail, aides aux entreprises, rôle de l’État, etc. Les sujets de débat et de discorde ne manquent pas, au moment où se profile une séquence électorale décisive pour l’avenir du pays. Nous connaissons le dilemme. Est-il possible, oui ou non, de rompre avec le libéralisme politique et économique par lequel toute visée de développement authentiquement humaniste se confronte à la sauvagerie de l’argent, des profits et de la haute finance du capitalisme globalisé. Avec la droite et son extrême, sans oublier Emmanuel Macron bien sûr, le système n’a rien à craindre. Ce qu’ils nomment tous « réformes » ne sont rien d’autre que la continuation de la contre-révolution néolibérale qui atomise le monde du travail et continue de creuser les inégalités.

    Le choc des idées et, bien au-delà, deux visions du monde.

    Soyons clairs : l’ambition programmatique des « jours heureux » n’est pas un rêve désincarné. Les propositions, concrètes, disent « quelque chose » de l’ampleur de la tâche en tant qu’exigence de gauche. Le Smic à 1 500 euros net ; 500 000 emplois en plus dans les services publics ; un revenu étudiant à partir de 850 euros ; la nationalisation d’EDF ; le triplement de l’ISF. Les exemples foisonnent et participent désormais du débat public – avec d’autres –, sachant que les Français placent largement en tête de leurs préoccupations la crise sociale et le pouvoir d’achat, comme en témoigne un sondage Ipsos pour France Inter.

    Un petit rappel, comme pour s’en inspirer. Le geste que posèrent les révolutionnaires de 1946 en créant le régime général consistait à socialiser une part importante de la valeur dans un régime unique qu’ils gérèrent eux-mêmes pour produire une autre valeur que la valeur capitalistique. Au XXIe siècle, l’enjeu se situe au moins au même niveau !

    Présidentielle 2022geoffroy roux de bézieuxpcfMedef
    Le Figaro

    Présidentielle 2022 : positive au Covid-19, Valérie Pécresse «poursuit la campagne à distance»

    Jean Cittone

    La candidate des Républicains a annoncé la nouvelle sur Twitter. Elle va donc se faire représenter pendant plusieurs déplacements prévus en fin de semaine.

    La nouvelle tombe à 17 jours du premier tour. Valérie Pécresse, candidate des Républicains, a été testée positive au Covid. Si elle annonce poursuivre «la campagne à distance et dans le respect des règles sanitaires». Elle précise également sur Twitter que «toutes nos réunions sont maintenues grâce à la mobilisation de l'équipe».

    Son déplacement prévu ce vendredi à Bordeaux n'aura pas lieu, mais sera remplacé par un meeting en présence de Patrick Stefanini et Thibault de Montbrial. Ses autres déplacements prévus, notamment dans les Bouches-du-Rhône et dans le Vaucluse, sont également compromis. Également attendue ce jeudi soir sur France 2 à l'occasion de l'émission Élysée 2022, la candidate devrait tout de même y participer, mais par visioconférence.

    Parmi les douze candidats en lice, plusieurs ont également été victimes du coronavirus. Emmanuel Macron a été testé positif au coronavirus en décembre 2020, et Nicolas Dupont-Aignan en décembre 2021. Cette nouvelle intervient cependant à un moment critique pour la candidate, en peine chute dans les intentions de vote.

    À VOIR AUSSI - Présidentielle: Pécresse veut modifier la Constitution pour «remettre de l'ordre dans la rue et dans nos comptes»

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    Sur France Info, l'ancien favori de la droite indique que l'élection n'est pas «fichue» pour son parti.

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    Rachida Dati: «Le soir du premier tour s’ouvrira une crise de légitimité profonde à la mairie de Paris»

    ENTRETIEN - La maire LR du 7e arrondissement de Paris n’est pas surprise par les difficultés de la campagne présidentielle d’Anne Hidalgo.

    Présidentielle 2022 : Fabien Roussel hésite à classer Staline parmi ses «camarades» face à des enfants

    Avec d'autres candidats, le communiste sera l'invité de l'émission «Au Tableau», diffusée dimanche soir sur C8.

    Le Monde

    SANS TITRE

    Editorial du « Monde ». Vitrine de la démocratisation de l’Afrique de l’Ouest après la fin d’une longue dictature en 1991, le Mali a commencé à se décomposer dans les années 2010, affaibli par la corruption de son régime et ébranlé par une rébellion touareg alliée aux islamistes, renforcée par les combattants et les armes « libérés » par la chute du colonel Kadhafi en Libye. L’intervention militaire française, déclenchée en 2013 à la demande de Bamako, a sans doute empêché le pays de tomber, jusqu’à présent, entre les mains des djihadistes.

    Mais son échec, sanctionné par la décision de retrait annoncée le 17 février par Emmanuel Macron, accélère le raidissement de la junte qui a pris le pouvoir en mai 2021, dans le sens d’une rupture brutale avec la France, d’un rapprochement avec la Russie et d’un écrasement des libertés.

    Les contours du retrait militaire français du Mali se précisent

    La décision, annoncée le 18 mars par les autorités maliennes, de « suspendre » la diffusion des programmes de Radio France internationale (RFI) et de la chaîne France 24 est la dernière en date des manifestations de cette inquiétante dérive. Le motif invoqué par les militaires maliens est la retransmission de reportages où s’expriment des victimes d’exactions commises par l’armée malienne et, probablement, par des mercenaires du groupe privé russe Wagner. Or ces actes de torture et ces meurtres visant des civils sont documentés tant par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies, qui les a qualifiés de « graves violations du droit international », que par des enquêtes du Monde et de Jeune Afrique.

    La coupure des émissions des chaînes françaises accusées par la junte de chercher à la « déstabiliser » s’inscrit dans un climat marqué par la multiplication des menaces visant à faire taire toutes les voix critiques et les opposants. Les militaires au pouvoir, qui ont privé d’accès aux soins l’ancien premier ministre Boubèye Maïga qu’ils avaient fait incarcérer, ont une part de responsabilité dans son décès, lundi 21 mars.

    Alarmante, l’atteinte à la liberté d’information cible aussi les médias maliens, auxquels les militaires interdisent de relayer les enquêtes de RFI et de France 24. Le silence imposé à ces médias très populaires vise à priver les Maliens d’informations fiables, pour mieux imposer la propagande antifrançaise des militaires et leur alliance avec Moscou.

    De fait, la censure des programmes français marque une nouvelle avancée de l’influence russe en Afrique de l’Ouest. La junte malienne joue sur la frange de l’opinion prompte à justifier sa décision par le « précédent » que constituerait l’interdiction par l’Union européenne des outils de propagande russes que sont RT et Sputnik, au titre de sanction contre l’agression de l’Ukraine. Alors que des mercenaires russes défendent le pouvoir en place à Bamako, la coupure de RFI et de France 24 laisse le champ libre à Moscou pour investir l’espace médiatique laissé vacant.

    Guerre en Ukraine : le Mali et la Centrafrique restent arrimés à la Russie

    Le refus de certains pays africains de condamner la guerre en Ukraine à l’ONU encourage la Russie à pousser ses pions en Afrique en cherchant à attiser la colère contre l’ex-colonisateur. Dans les années 1950-1990, la guerre froide Est-Ouest a alimenté les conflits en Afrique. Le retour d’un climat comparable ne fait que compliquer l’équation de la politique de la France à l’égard de l’Afrique. S’ajoutant aux appétits chinois et à l’agressivité des djihadistes, les ambitions de Vladimir Poutine, accueillies avec bienveillance par certains Africains, pèsent désormais aussi sur le continent.

    Le Monde

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    L'Humanité

    Les retraités bientôt dans la rue : « Le rapport de force est bouillonnant »

    Actu

    Lors d’une conférence de presse, l’UCR-CGT a rappelé ses revendications pour améliorer le quotidien des pensionnés touchés de plein fouet par la précarité. De nombreuses actions sont prévues dans les semaines à venir.

    Les aînés font entendre leur voix. L’Union Confédérale des Retraités-CGT tenait jeudi une conférence de presse pour rappeler l’urgence de la situation. « Nos revendications prennent la forme d’un triptyque », explique Marc Bastide, secrétaire général de l’UCR-CGT.

    La première d’entre elles : l’augmentation des pensions. Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%. Après des années de gel et de baisse, ce minuscule coup de pouce ne change rien à la précarisation endémique des retraités hexagonaux.

    Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%.

    Au quotidien, les conséquences sont palpables. Faute de moyens, nombre d’entre eux font l’impasse sur certains soins. Quant au déclin des services publics de proximité, il ajoute à l’isolement des aînés. « Il ne s’agit pas d’être contre les nouvelles technologies. Mais aujourd’hui, 30% des retraités n’ont pas accès au numérique. Et quand on arrive à la Poste, on se retrouve livré à nous-même face à des automates. Il y a un manque criant de personnel », expose le cégétiste. Les retraités demandent également la mise à disposition d’un bulletin de retraite, afin de pouvoir évaluer le poids des cotisations et de l’imposition et de pouvoir mieux gérer leur budget.

    Combien me faut-il pour vivre ?

    En ce début d’année, et afin de coller au plus près des préoccupations, l’UCR-CGT a lancé une grande consultation auprès de ses adhérents. Celle-ci porte sur deux grandes questions : de quoi-ai-je besoin ? Combien me faut-il pour vivre ? Ce sondage fait suite à celui commandé par l’organisation auprès de Harris interactive. « Il s’agissait pour nous d’avoir une photographie en temps réel de la situation des retraités », explique Catherine de la CGT.

    Mobilisation des retraités. « Il est temps que le gouvernement cesse de nous prendre pour des nantis »

    Cette étude révèle notamment que l’énergie, l’alimentation et la santé représentent respectivement 89%, 87% et 64% des postes de dépense des sondés. Cette consultation, « inscrite dans un processus revendicatif », vient s’ajouter à un ensemble d’actions prévues dans les semaines à venir. « Le rapport de force est bouillonnant (…) Il s’agit de le porter vers le haut et d’imposer les questions sociales dans cette présidentielle qui commence », précise Marc Bastide.

    Tous se donnent rendez-vous lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour la hausse des salaires et des pensions le 27 janvier prochain.

    Emile Leauthier

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    Le Monde

    Le Nigeria au bord du black-out à cause de la hausse du prix des carburants

    Alors que le réseau national électrique est à bout de souffle, population et entreprises dépendent largement des générateurs à essence pour vivre et travailler.

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    Accoudé contre son 4X4, le front humide, Stephen peste contre la chaleur de midi et l’attente interminable pour récupérer les bidons de gazole qui serviront à alimenter le générateur de la société pour laquelle il travaille, à Lagos. Des jeunes du quartier font la queue à sa place dans une station-service toute proche. « C’est devenu beaucoup trop cher de se faire livrer par camion certains jours, alors il faut que je fasse le déplacement moi-même, avec mes jerricanes », explique le chauffeur.

    Le prix du gazole, qui avoisine habituellement 225 nairas le litre (0,50 euro) au Nigeria, a doublé puis triplé, jusqu’à frôler les 800 nairas le 18 mars. Une conséquence de l’invasion russe en Ukraine qui a fait s’envoler les cours du brut sur les marchés mondiaux.

    La guerre en Ukraine risque d’aggraver l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest

    « Nous avons éteint notre générateur au diesel en début de semaine, car cela nous coûtait vraiment trop cher », se désole Henry, le comptable de Solar Kitchen, une cantine proprette nichée dans une petite rue du quartier d’Ikoyi. Il pointe du doigt l’imposante machine, installée juste à côté de la porte d’entrée : « Nous sommes passés en urgence sur un générateur à essence, moins coûteux mais aussi moins puissant. Donc nous ne pouvons plus alimenter tous nos appareils électriques, notamment les climatiseurs et certains frigos. »

    Bien qu’il soit le premier producteur de pétrole brut d’Afrique, le Nigeria doit importer la quasi-totalité de son carburant, car aucune de ses quatre raffineries n’est opérationnelle. Une situation paradoxale, qui expose le consommateur aux fluctuations du marché. Pour éviter une flambée des prix à la pompe, le gouvernement nigérian subventionne massivement l’essence, dont le prix est fixé à 165 nairas. Mais, ces derniers temps, les stations-service peinent à satisfaire la demande.

    Gabegie

    En février, une grave pénurie de carburant a fait grimper les prix jusqu’à 1 euro le litre d’essence sur le marché parallèle. Comme souvent, ce sont des problèmes de gestion qui expliquent cette gabegie : en début de mois, la compagnie nationale pétrolière – la NNPC – a annoncé que 100 millions de litres d’essence frelatée avaient été importés par erreur et devaient être retirés du marché. Les autorités ont également évoqué un retard des cargos transportant le pétrole raffiné à cause de la guerre en Ukraine.

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    L'Humanité

    Hôpital, retraites, immigration : ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron

    Le président de la République, interrogé mercredi soir sur TF1, a défendu "quoi qu'il en coûte" son bilan pour mieux préparer sa candidature. Tour d'horizon

    Julia HamlaouiFlorent LE DU

    Comment, quand on n’est pas encore candidat, occuper la scène de la campagne présidentielle ? En la matière, Emmanuel Macron ne manque pas de ressources. Après une conférence de presse fleuve sur l’Europe la semaine dernière,  une allocution depuis l’Elysée en novembre essentiellement consacrée à ses projets de réformes, et la multiplication des visites dans « la France des territoires », le président de la République s’est invité pendant près de deux heures sur TF1 ce mercredi 15 décembre. De quoi susciter l’ire de ses adversaires, candidats déclarés pour 2022, dont plusieurs - de Fabien Roussel (PCF) à Valérie Pécresse (LR)  en passant par Yannick Jadot (EELV) ou Jean-Luc Mélenchon (FI) - ont saisi le CSA. Certains exigeant que TF1 consacre une telle émission à tous les prétendants à l’Elysée. 

    Présidentielle. Macron sur TF1, un temps d’antenne contesté

    Et ils ne s’y étaient pas trompés. Sur le plateau, le chef de l’Etat a pris le temps de vanter son bilan pour mieux promouvoir sa candidature, tentant, jusqu’à manier le pathos parfois,  de rompre avec son image méritée de président des riches. « Si la question c'est ''est-ce que vous avez de l'ambition pour le pays au-delà du mois d'avril prochain ?''. Mais bien sûr, d'évidence », a-t-il répondu interrogé sur son souhait de se présenter à un nouveau mandat, tout en réaffirmant son statut de président « dans un moment où il y a beaucoup d'agitation, de ressentiment, des décisions difficiles (à prendre) pour passer le cap de la cinquième vague »

    Satisfecit sur la gestion de la crise du Covid

    La première partie de l’émission, intitulée « Où va la France ?», a été consacrée à la gestion de crise sanitaire. Avant de passer au satisfecit, Emmanuel Macron a rappelé les « trois piliers » de la stratégie de l’exécutif : vaccination, renforcement des gestes barrières, et passe sanitaire. Pas de nouvelles annonces pour autant, la vaccination des enfants étant laissée à l’appréciation des parents. « Je pense que c’est souhaitable mais c’est le choix des parents. Les enfants ont le virus, ils tournent très vite chez les enfants qui ont rarement des formes graves, même si ces dernières semaines des dizaines » de ces cas ont été recensés, a-t-il tout de même  prévenu. Au-delà de la 3e dose et des suivantes - pour lesquelles il a promis que tout serait fait pour en garantir l’accès-, le chef de l’Etat a également préparé les esprits à une autre forme de rappel : face à des « variants (qui) parfois peuvent résister un peu mieux », « il est vraisemblable qu’on aille » vers «  un autre type de rappel qui s’ (y) adapte »

    Mais c’est davantage en regardant dans le rétroviseur qu'Emmanuel Macron a dressé un bilan flatteur. « Nous étions conscients que ce virus était redoutable. La ministre de la Santé nous avait alerté en étant plus alarmiste que l'OMS », a-t-il commencé alors même que Agnès Buzyn déclarait fin janvier 2020 que « le risque d'importation (du virus) depuis Wuhan est pratiquement nul » et que « le risque de propagation est très faible ». Et qu’elle mènera par la suite campagne pour les élections municipales dont le deuxième tour a été annulé en catastrophe.

     Alors qu'état d’urgence conférant de nombreux pouvoirs à l’exécutif et conseils de défense se sont succédés, il a insisté à plusieurs reprises sur les débats au parlement – « je défie quiconque de montrer une démocratie qui a fonctionné aussi intensément que la démocratie française», a-t-il martelé - se gardant de préciser que le confinement, par exemple, n’en avait pas fait l’objet.  Et d’ajouter, interrogé sur les privations de liberté : « je préfère le terme de société de vigilance ou de responsabilité que société de contrôle ». 

    Rien à redire, ou presque, non plus sur la gestion des masques qui ont fait défaut au début de la crise. « C’est facile de gagner le tiercé avec le résultat des courses », a-t-il défendu tout en reconnaissant que « nous nous sommes retrouvés démunis ». Une situation dont il a renvoyé la responsabilité aux équipes de gestion sanitaire antérieures et à la mondialisation – avec laquelle, bien sûr, il ne s’agit pas de rompre. 

    Quant à l’hôpital au bord de l’asphyxie : « La situation de l'hôpital ne date pas de cette crise. En 2018, je mets fin à 15 années de déflation pour former plus de médecins et repartir en réinvestissant. Je le fais en 2018, sans doute, trop peu, au regard de la crise », a justifié le président, renvoyant aux Ségur pour ce qui est des rémunérations et à sa volonté de s'attaquer à un « hôpital qui s’est bureaucratisé » pour le reste.  Les soignants en manque criant de personnel apprécieront, puisque la clé semble résider pour l’hôte de l’Elysée dans « une organisation plus souple »

    Le président des riches tente de se défaire de l’étiquette

    Emmanuel Macron s’est également saisi de l'occasion pour tenter de muer en président compatissant et empathique. « Cette crise m'a fait toucher plus directement les inégalités insupportables qui peuvent exister. J'ai vécu des moments très marquants pour moi auprès de nos compatriotes », livre-t-il. La caméra passe alors en gros plan (ne manquait plus que les violons) le temps de deux anecdotes : l’une avec un maire de Seine-Saint-Denis lui disant que si les enfants n'allaient pas à l'école, ils ne mangeaient pas, et l’autre auprès des infirmières de Mulhouse qui n’en pouvaient plus. Le tout pour mieux mettre en scène les décisions de réouverture des écoles et du Ségur.

    « Je n'ai jamais été ça (le président des riches). Je sais d'où je viens (citant ses parents médecins hospitaliers et une grand-mère enseignante, NDLR). Mes valeurs ne sont pas celles d'un président des riches », a-t-il également affirmé, aidé par des journalistes lui demandant s’il avait finalement été plus « socialiste que libéral ». Et d'entonner, à l'appui de la démonstration, le refrain que ses lieutenants scandent depuis des semaines : « Nous avons aujourd'hui un taux de chômage qui est le plus bas depuis quinze ans ». Omettant de préciser que les radiés de la réforme de l'assurance chômage comme les contrats précaires n'y sont pas pour rien. Quant à ses sorties sur le « pognon de dingue », « les gens qui ne sont rien » ou le fait de trouver un boulot en « traversant la rue », « je suis arrivé avec une volonté de bousculer, mais je ne mesurais pas suffisamment deux choses : nous sommes dans une société de la décontextualisation (...) Ensuite, il y a des mots qui peuvent blesser », a-t-il plaidé. 

     Sa politique elle ne ment pas et c’est bien au service des classes aisées qu’il l’a menée.  

    Emmanuel Macron n’a cessé de s’en défendre, allant jusqu’à contester les chiffres donnés par ses intervieweurs démontrant une baisse du pouvoir d’achat pour les plus pauvres. Outre des réductions d’impôts, qui n’ont que peu concerné les Français les plus précaires, le président de la République n’a, pour justifier son action auprès « des plus modestes », mis en avant que deux mesures. L’augmentation du minimum vieillesse et celle de l’Allocation adulte handicapé, « de 100 € pour ateindre 900 € par mois » - alors même qu’il promettait en 2017 qu’elle passerait « au-dessus du seuil de pauvreté », aujourd’hui supérieur à 1000 € par mois.

    La désindustrialisation ? La faute aux impôts

    Se targuant de « très bons résultats économiques », Emmanuel Macron s’est aussi félicité de la casse sociale qu’il orchestre, avec deux réformes emblématiques. Celle de l’assurance-chômage d’abord : « Une réforme qui n’a pas été faite depuis plus de 15 ans qui fait que le travail est plus incitatif. Et on dit il ne faut plus travailler quatre mois mais six mois dans l’année, ce qui change quand même pour beaucoup de monde », a-t-il expliqué au mépris de la réalité de l’emploi et surtout de ceux qui ont perdu leurs allocations.Quant à la réforme, inachevée, des retraites, le chef de l’État y tient, mais souhaite un nouveau texte, qui repousserait l’âge de départ  : « Il est maintenant clair, tous les rapports objectifs le montrent, qu’il faudra travailler plus longtemps. » S’il dit s’être rendu compte, depuis le printemps 2020 et la suspension de la réforme « qu’on doit adapter ce temps de vie au travail, en fonction des difficultés de certaines tâches », la suppression des régimes spéciaux n’est pas remise en cause.« On doit produire plus », a conclu Emmanuel Macron, avant d’insister sur son modèle économique : « On n’a pas de grandes nations sans des gens qui investissent dans les entreprises. » Le président de la République a ainsi défendu la suppression de l’impôt sur la fortune : « Nos compatriotes les plus aisés partaient, allaient investir ailleurs, c’est pour cela que notre pays s’est désindustrialisé ». Absolument pas du fait d’un libéralisme rampant dont il a dressé les louanges mercredi soir.

    La suppression de l’ISF a d’ailleurs été au cœur d’une des périodes les plus importantes du mandat d’Emmanuel Macron : la mobilisation des Gilets jaunes – qualifiée de « crise » sur le plateau de TF1. Avant de finalement reconnaître une « France qui se sent invisible », le président de la République a d’abord abordé ce sujet uniquement sous le prisme des « violences » commises par certains Gilets jaunes, comme à l’Arc-de-triomphe et au Puy-en-Velay. « Nous avons vécu un moment où la violence est revenue dans la rue, où la violence a été légitimée. J’ai vu les esprits se dissoudre. Une espèce de désagrégation des valeurs. La violence est là parce qu’il y a du ressentiment, des peurs, que les réseaux sociaux l’ont désinhibée », a-t-il déclaré sans jamais prendre sa part de responsabilité dans cette situation. Une violence que beaucoup de manifestants ont également subie, « parce qu’ils se sont exposés », a estimé Emmanuel Macron.

    Sur la sécurité, justement, le chef de l’État a cherché à se départir des accusations de « laxisme » venus de sa droite, en évoquant « plus de policiers qu’il y en avait au début de mon quinquennat ». Des forces de police qui ont par ailleurs été « formées » sur la prise en charge des femmes victimes de violences, « une des priorités de mon quinquennat », sur laquelle il a peiné à afficher de réelles évolutions. Quant à l’affaire Nicolas Hulot, qui en 2018, alors ministre, avait déjà fait l’objet d’accusations de violences sexuelles, Emmanuel Macron a justifié le soutien qu’il lui avait alors apporté : « Il a nié avec beaucoup de forces. Il n’y avait aucune procédure judiciaire en cours. Donc il est resté ministre, quel était l’autre choix que nous aurions pu faire ? »

    Les dernières minutes de ce long entretien accordé à TF1 ont été consacrées aux questions de l’immigration – qu’il veut « choisie » - et de l’islam. « Il y a au sein même de la société des femmes et des hommes qui ont appris qu’il fallait haïr cette république et que leur avenir était dans l’obscurantisme. Nous avons mis en place une série d’actions très concrètes. Des contrôles des associations, des mosquées, des écoles. Il faut convertir les esprits, c’est un combat culturel, civilisationnel », a dévelopé Emmanuel Macron, tout en insistant sur la nécessité d’ « éviter à tout prix l’amalgame entre ce projet de division, et l’islam ». « Il faut qu’ils puissent vivre dignement et calmement dans notre société », a-t-il ajouté, alors même que certains de ses discours et déclarations de ses ministres, notamment en marge de la loi sur les séparatismes, à l’automne 2020, ont parfois attisé le sentiment de stigmatisation de nombreux musulmans.

    Emmanuel Macron a ensuite conclu ses deux heures d’entretien sans annoncer sa candidature à la prochaine présidentielle. Même si cet exercice d’autosatisfecit a démontré que la campagne pour sa réélection avait bien commencé.

    Retrouvez ici notre décryptage : Économie. Pouvoir d’achat, chômage… foire aux intox en Macronie.

    Emmanuel MacronCovid-19ISFréforme des retraites
    Le Monde

    Des racines et des rêves : la sélection musicale du « Monde Afrique » #98

    Andreia chante le Cap-Vert de sa mère, Pierre Kwenders gravit le mont Kilimandjaro et Meskerem Mees nous entraîne dans son monde imaginaire.

    Chaque mercredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, rendez-vous avec des artistes issus des diasporas cap-verdienne, congolaise et éthiopienne, mais qui puisent autant dans leurs origines que dans leur imagination pour livrer des morceaux irrésistibles.

    « Sao Vicente », d’Andreia

    A l’entendre, on la croirait tout droit venue du Cap-Vert. Mais c’est bien en France, dans une cité de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), qu’est née Andreia Lima. Ce qui ne l’a pas empêchée de passer tous ses étés dans le pays de sa mère, où elle s’est imprégnée, au contact des habitants, et particulièrement de ses tantes, du riche patrimoine musical. C’est donc tout naturellement qu’on retrouve, aux côtés de sonorités afropop ou caribéennes, des influences de l’archipel lusophone dans son premier EP de sept titres, Nha Mundo, à paraître vendredi 25 mars. Le morceau São Vicente, dont le clip est sorti début mars, est dédié à l’île qui abrite Mindelo, « capitale culturelle » du Cap-Vert et lieu de naissance de Cesaria Evora.

    « Kilimanjaro », de Pierre Kwenders

    On connaissait le mont Kilimandjaro, point culminant de l’Afrique avec ses 5 891 mètres d’altitude. C’est désormais aussi un sommet de sensualité grâce à Pierre Kwenders, qui lui dédie son nouveau morceau, paru mardi 22 mars. Dans le clip, le visage du chanteur se greffe au corps d’icônes africaines et américaines telles que Fela Kuti et Whoopi Goldberg, mais aussi dans des scènes de films comme La Noire de…, d’Ousmane Sembène, et La Haine, de Mathieu Kassovitz. Né à Kinshasa (RDC) et installé à Montréal depuis deux décennies, le cofondateur du collectif « afrocentré » Moonshine sortira fin avril son troisième album, Josée Louis and The Paradox of Love, à la croisée de la rumba congolaise, de l’électro, de la pop et du jazz.

    « Where I’m From », de Meskerem Mees

    D’origine éthiopienne, Meskerem Mees est née en Belgique. Mais sur le morceau Where I’m From, dont le très beau clip sorti fin février mêle images filmées et animées, elle ne parle d’aucun de ces deux pays, mais d’un monde imaginaire où « on trouve du vin à la place de l’eau dans le ruisseau » et où « il n’y a ni roi, ni reine et c’est très bien ainsi ». S’accompagnant à la guitare acoustique et épaulée par la violoncelliste Febe Lazou, la jeune artiste a fait paraître en novembre 2021 son premier album, Julius, un petit bijou pop-folk de treize titres enchanteurs qui doivent plus à Bob Dylan qu’à Mulatu Astatke ou Jacques Brel. « Je transforme les émotions et les pensées en histoires et en chansons », précise-t-elle. La magie opère.

    Echos de Tunisie : la sélection musicale du « Monde Afrique » #97

    Retrouvez tous les coups de cœur musicaux de la rédaction dans la playlist YouTube du Monde Afrique.

    Pendant près d’un mois, du 26 mars au 22 avril, le festival Banlieues bleues s’installe pour la 39e fois au nord de Paris, de Nanterre (Hauts-de-Seine) jusqu’à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). Une vingtaine de concerts, spectacles et performances sont prévus dans quinze lieux différents et les artistes africains seront bien représentés.

    Ainsi, le 2 avril à La Courneuve, la rappeuse sénégalaise T.I.E partira à la recherche des nouvelles représentations de genre, accompagnée par une soixantaine de participants et six artistes du collectif Les Femmes sauvages. On la retrouvera le 6 avril à Pantin aux côtés des rappeurs Mike Ladd et Juice Aleem, avant d’embarquer le 8 avril, toujours à Pantin, dans « l’éthiotranse » du groupe Kutu, emmené par le violoniste Théo Ceccaldi et les chanteuses Haleluya Tekletsadik et Hewan Gebrewold.

    Le 16 avril à Pierrefitte, place à Sam Mangwana, légende de la rumba congolaise ; et le 22 avril à Aubervilliers, ce sont les Maliennes Ami Yerewolo et Rokia Koné qui clôtureront le festival.

    Plus d’informations ici : www.banlieuesbleues.org

    Fabien Mollon

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    Le Figaro

    Les catholiques de France appelés à prier pour la paix en Ukraine vendredi

    EN COURS : Mis à jour le 24 mars 2022 à 16:32

    Le diocèse de paris invite évêques, prêtres et fidèles catholiques à prier vendredi pour la paix en Ukraine, à l'invitation du pape François, qui consacrera le même jour la Russie et l’Ukraine à la Vierge Marie.

    Mgr Georges Pontier, administrateur apostolique du diocèse de Paris, présidera «une messe pour la paix en Ukraine à la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre en la fête de l'Annonciation», «en union avec le pape François», précise le diocèse de Paris dans un communiqué. Seront présents: le nonce apostolique en France Celestino Migliore, ainsi que le père Ihor Rantsya, recteur de la cathédrale Saint-Vladimir-le-Grand de Paris (Eglise gréco-catholique ukrainienne). La démarche déclinée dans plusieurs diocèses en France.

    >> LIRE AUSSI - «Guerre en Ukraine: les efforts du pape François»

    Le sommet du G7 a commencé à Bruxelles

    Un véritable marathon diplomatique a lieu ce jeudi à Bruxelles. Les chefs d'État et de gouvernement occidentaux se sont rassemblés ce matin au nom de l'Otan, entament en début d'après-midi une réunion du G7, elle-même suivie d'un sommet de l'Union européenne.

    Ces trois sommets, selon la Maison-Blanche, ont avant tout pour objectif de consolider l'arsenal de sanctions déjà prises, éviter les tentatives de contournement de Moscou, et renforcer dans la durée le positionnement de l'Otan en Europe de l'Est. Chacun accueille une intervention en visioconférence de Volodymyr Zelensky, en direct depuis Kiev.

    Ce matin, l’Alliance a décidé un renforcement des positions de son flanc oriental. Elle a également annoncé équiper ses forces, ainsi que celles de l'Ukraine, contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires.

    >> LIRE AUSSI - Ce qu'il faut savoir sur les trois sommets en cours à Bruxelles

    À VOIR AUSSI - Ukraine: l'Otan équipe ses forces contre une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique

    Six civils tués, 15 blessés dans un bombardement à Kharkiv

    Le gouverneur de la région du nord-est de l’Ukraine a indiqué sur Telegram qu’au moins six civils ont été tués et 15 autres blessés jeudi dans un bombardement russe à Kharkiv. «Selon des données préliminaires, six civils ont été tués et 15 autres blessés et hospitalisés», a écrit Oleg Syniegoubov.

    Le bombardement, effectué avec des «armes de longue portée», a touché un bureau de poste près duquel des habitants locaux recevaient de l'aide humanitaire. Un nouveau «crime des occupants russes», a-t-il dénoncé.

    Le Russe Serebrennikov, interdit de quitter Moscou, en ouverture du Festival d'Avignon, selon ses organisateurs

    Une pièce du metteur en scène et réalisateur russe Kirill Serebrennikov, toujours frappé d'une interdiction de quitter Moscou, ouvrira le Festival d'Avignon en juillet, a annoncé jeudi la manifestation théâtrale. «On ne sait pas pour l'heure s'il va être présent à Avignon. On le souhaite bien sûr ardemment», a expliqué à l'AFP le directeur du festival Olivier Py, précisant que «la programmation de cette pièce a été décidée il y a deux ans, bien avant l'invasion russe de l'Ukraine».

    Les Occidentaux veulent empêcher la Russie d'utiliser son or

    Les pays du G7 et de l'Union européenne sanctionneront toute transaction impliquant les réserves d'or de la Russie, pour éviter que Moscou ne contourne ainsi les mesures d'isolement financières prises par les Occidentaux, a annoncé la Maison-Blanche jeudi dans un communiqué. Un haut responsable de l'administration américaine a par ailleurs assuré que les pays du G7, qui tiennent un sommet extraordinaire jeudi à Bruxelles à propos de la guerre en Ukraine, étaient «unis» pour considérer que «les organisations internationales et les instances multilatérales ne devaient pas poursuivre leurs activités avec la Russie comme si de rien n'était».

    Guerre en Ukraine: la Bulgarie rappelle son ambassadeur à Moscou

    La Bulgarie a annoncé jeudi rappeler son ambassadeur à Moscou pour protester contre des propos de la représentante russe à Sofia sur la guerre en Ukraine. «Nous allons rappeler pour consultations notre ambassadeur en Russie», a déclaré le premier ministre bulgare Kiril Petkov à la presse. «Chaque diplomate sait ce que cela signifie en termes diplomatiques. (...) Généralement, l'autre pays doit faire de même», a-t-il ajouté.

    Le ministère bulgare des Affaires étrangères a confirmé à l'AFP le prochain retour à Sofia de l'ambassadeur de Bulgarie à Moscou, Atanas Krastin. Cette décision survient après une série de vifs échanges entre Kiril Petkov et l'ambassadrice russe Eleonora Mitrofanova. Celle-ci avait affirmé lundi que «le peuple bulgare ne soutenait pas la rhétorique et les actions de son gouvernement concernant l'opération spéciale en Ukraine», dans des propos à la chaîne de télévision publique Rossiya-24. Le chef du gouvernement bulgare a jugé «inacceptable» qu'elle se permette «de parler au nom du peuple bulgare», déplorant un comportement «mal élevé».

    Pour Lloyd's of London, la guerre en Ukraine aura un impact «majeur» dans l'assurance

    L'invasion russe de l'Ukraine aura un impact «majeur» sur le marché de l'assurance en 2022, avertit jeudi Lloyd's of London, qui assure toutefois que le conflit ne menace pas sa solvabilité et annonce avoir renoué l'an dernier avec les bénéfices. «L'invasion russe de l'Ukraine aura des impacts à court, moyen et long terme sur les performances et le bilan de Lloyd's», a indiqué le célèbre marché de l'assurance dans un communiqué, citant notamment l'exposition liée aux sanctions ou l'impact du conflit sur ses opérations.

    L'exposition directe de Lloyd's à la Russie et à l'Ukraine est faible, inférieure à 1% son activité mondiale, mais des risques indirects existent dans les secteurs de «l'aviation, de la marine, du crédit commercial et de (l'assurance du) risque politique», selon lui. Lloyd's of London assure «travailler en étroite collaboration avec les gouvernements et les régulateurs du monde entier pour nous assurer que nous interprétons et appliquons rapidement les exigences en matière de sanctions».

    Le gouvernement britannique avait notamment annoncé début mars interdire l'accès des entreprises russes d'aviation et de l'aérospatiale aux services d'assurance et de réassurance basés au Royaume-Uni. L'assureur juge «difficile d'évaluer l'impact financier complet de cette crise à ce stade précoce», mais affirme que rien n'indique qu'elle l'empêchera de «satisfaire aux exigences réglementaires en matière de capital ou de respecter ses obligations financières».

    Sanctions contre la Russie: Washington vise la Douma et les industries de défense

    Les États-Unis ont annoncé jeudi de nouvelles sanctions financières contre la Russie, visant le monde politique, des oligarques et l'industrie de défense, en réponse à l'invasion de l'Ukraine. Ces mesures, qui impliquent en particulier un gel des avoirs aux États-Unis, concernent en particulier 328 députés de la Douma - ainsi que l'institution elle-même - et 48 «grandes entreprises publiques» du secteur de la défense, selon un communiqué de la Maison-Blanche.

    Guerre en Ukraine: les États-Unis prêts à accueillir 100.000 personnes

    Les États-Unis ont annoncé jeudi être prêts «à accueillir jusqu'à 100.000 Ukrainiens et autres personnes fuyant l'agression de la Russie», selon un communiqué de la Maison Blanche publié alors que le président Joe Biden participe à plusieurs réunions internationales à Bruxelles. Washington va par ailleurs débloquer «plus d'1 milliard de dollars en financements supplémentaires» pour renforcer l'aide humanitaire en Ukraine mais aussi pour faire face aux «impacts graves» du conflit ailleurs dans le monde, notamment à «l'augmentation nette de l'insécurité alimentaire», selon la même source.

    La Finlande va envoyer de l'aide militaire supplémentaire à l'Ukraine

    La Finlande va envoyer du matériel militaire supplémentaire à l'Ukraine, a annoncé jeudi le pays nordique, trois semaines après une première cargaison d'armes. Pour des «raisons de sécurité», le détail de cette nouvelle livraison ne sera pas rendu public, a expliqué à l'AFP Miikka Pynnonen, un conseiller du ministère de la Défense. Le 28 février, la Finlande avait annoncé l'envoi de 1500 armes antichar, de 2500 fusils d'assaut et de munitions pour soutenir l'Ukraine face à l'invasion russe, rompant avec sa doctrine de ne pas livrer d'armes à des zones de guerre.

    Le pays, riverain de la Russie, s'interroge actuellement sur une éventuelle candidature d'adhésion à l'Otan du fait de la menace russe, même si Helsinki a écarté une demande dans l'immédiat. Plusieurs pays dont le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Suède ont annoncé cette semaine de nouvelles livraisons d'armes à l'Ukraine après des appels du président ukrainien Volodymyr Zelensky à accroître l'aide militaire.

    Le Kremlin balaye les interrogations sur l'absence publique du ministre de la Défense

    Le Kremlin a indiqué jeudi que le ministre russe de la Défense avait informé le président Vladimir Poutine de l'évolution du conflit en Ukraine, balayant les interrogation suscitées par l'absence d'apparitions publiques de Sergueï Choïgou depuis deux semaines. Lors d'une réunion du conseil de sécurité russe, Sergueï «Choïgou a fait son rapport sur le déroulement de l'opération militaire spéciale», a déclaré aux agences russes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

    >> LIRE AUSSI : «Joe Biden, président de guerre»

    Précédemment, ce dernier avait dans un briefing avec la presse rejeté des spéculations de médias sur l'état de santé du ministre, qui n'a pas fait d'apparition publique depuis environ deux semaines. «Le ministre de la Défense a beaucoup à faire actuellement (...) ce n'est pas vraiment le moment de faire dans l'activité médiatique», a-t-il dit. Sergueï Choïgou est d'ordinaire un visage très familier des écrans de télévision. Vladimir Poutine et lui se mettent régulièrement en scène dans des séjours dans la taïga sibérienne, au volant de véhicules tout-terrain, buvant le thé ou cueillant des champignons.

    Expulsion de diplomates: Moscou accuse Varsovie d'une «escalade dangereuse dans la région»

    La Russie a accusé jeudi la Pologne d'une «escalade dangereuse dans la région», après l'expulsion par Varsovie de 45 diplomates russes accusés d'espionnage.

    «Varsovie a procédé à une escalade dangereuse dans la région, guidée non pas par ses intérêts nationaux, mais par les principes de l'Otan fondés sur une russophobie ouverte élevée au rang de politique officielle», a dénoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, promettant une réponse «qui fera réfléchir les provocateurs polonais».

    La Pologne refuse de payer en roubles le gaz russe

    Le groupe gazier polonais PGNiG a annoncé jeudi qu'il continuerait à régler ses achats de gaz russe conformément au contrat en cours et refuserait les paiements en roubles réclamés par Moscou. L'Allemagne - pour qui un tel changement représente une «rupture de contrat» - et l'Autriche ont déjà rejeté cette demande formulée mercredi par le président russe Vladimir Poutine. «Le contrat, dont je ne peux révéler les détails, fixe le mode de paiement. Il n'est pas prévu qu'une partie puisse le modifier selon son bon vouloir», a-t-il déclaré, selon l'agence PAP. «Nous remplirons ce contrat conformément à nos engagements», a-t-il conclu.

    Le contrat en cours, dit «contrat Yamal», expire à la fin de l'année. La Pologne compte se dégager bientôt complètement de sa dépendance du gaz russe grâce notamment au gazoduc Baltic Pipe qui l'approvisionnera en gaz norvégien via le Danemark, et à son terminal gazier du port de Swinoujscie recevant du gaz naturel liquéfié acheminé par bateau.

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    L’ambassade russe en France publie puis supprime une caricature vulgaire sur «la solidarité européenne» face aux Etats-Unis

    Cette critique est revenue de nombreuses fois de la part de la Russie. Les pays européens «se coucheraient» devant les Etats-Unis, selon les récents propos du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

    Ce mercredi, l’ambassade russe en France a publié sur Twitter une caricature vulgaire illustrant cette critique. Intitulée «la solidarité européenne en action», le dessin a rapidement été supprimé.

    Le CICR a discuté avec Moscou sur la protection des civils en Ukraine

    Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer a déclaré jeudi avoir discuté avec ses interlocuteurs russes de la nécessité de protéger les civils dans le conflit en Ukraine. «Nous avons bien sûr discuté du droit international humanitaire, de la convention de Genève, concernant la conduite des hostilités» et du fait «que les civils doivent être protégés», a-t-il dit lors d'une conférence de presse avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

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    Peter Maurer a aussi indiqué avoir discuté avec Lavrov de «prisonniers de guerre, de civils détenus en Russie, ainsi qu'en Ukraine», tout comme de la question du rapatriement des corps de soldats tués, alors qu'aucune estimation fiable du nombre de morts en un mois de conflit n'a été rendue publique d'un côté comme de l'autre.

    De son coté, Sergueï Lavrov a jugé la venue de Peter Maurer «très opportune». Il a une nouvelle fois accusé les autorités ukrainiennes d'empêcher les évacuations de civils vers le territoire sous contrôle russe, alors que Kiev veut évacuer au contraire ses citoyens vers les terrains sous son contrôle. Selon le président du CICR, une autre rencontre est encore prévue au ministère russe de la Défense.

    Les Occidentaux envisagent de livrer à l'Ukraine des missiles anti-navire

    L’information vient d'une haute responsable américaine. Cette source a indiqué jeudi que les Etats-Unis «ont entamé des consultations (avec leurs alliés) pour fournir des missiles anti-navire à l'Ukraine», soulignant toutefois que ce scénario présentait des «défis techniques».

    Elle a par ailleurs affirmé que lors du sommet de l'Otan à Bruxelles, «beaucoup» de dirigeants avaient estimé que «la Chine (devait) prendre ses responsabilités dans la communauté internationale» et qu'il fallait «continuer à demander à la Chine de ne pas soutenir la Russie dans son agression».

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    Sans l'Ukraine, les voisins de la Russie «en danger», dit Zelensky à la Suède

    Sans le combat mené par l'Ukraine face à l'invasion russe, tous les voisins de la Russie seront en danger, a mis en garde jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours devant le Parlement suédois. «Si l'Ukraine ne résistait et ne se défendait pas (...) cela signifierait que tous les voisins de la Russie seraient en danger à partir de maintenant», a affirmé le dirigeant ukrainien dans un discours par visioconférence.

    «Cela signifierait que vous êtes en danger, car seule la mer vous sépare de cette politique agressive» de la Russie, a-t-il mis en garde. Volodymyr Zelensky a cité des émissions de télévision en Russie où des experts parlent ouvertement d'une attaque sur le Gotland, une île suédoise à la situation stratégique au milieu de la mer Baltique. «La Russie est entrée en guerre avec l'Ukraine car elle veut aller plus loin en Europe, ils veulent détruire la liberté en Europe», a affirmé le président ukrainien.

    Zelensky accuse la Russie d'utiliser des «bombes au phosphore» en Ukraine

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi la Russie d'utiliser des «bombes au phosphore» en Ukraine, un mois après le début de l'invasion russe.

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    «Ce matin (...) il y a eu des bombes russes au phosphore. Des adultes ont été tués et des enfants ont été tués à nouveau», a lancé Volodymyr Zelensky dans un message vidéo publié sur son compte Telegram à l'attention des chefs d'État et de gouvernement de l'Alliance atlantique, réunis en sommet extraordinaire à Bruxelles.

    Le président ukrainien demande à l'Otan «une aide militaire sans restriction»

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé jeudi à l'Otan de fournir «une aide militaire sans restriction» à son pays, pour qu'il puisse faire face à l'armée russe que Kiev affronte pour l'instant «dans des conditions inégales».

    «Pour sauver les gens et nos villes, l'Ukraine a besoin d'une assistance militaire sans restriction. De même que la Russie utilise, sans restriction, tout son arsenal contre nous», a déclaré Volodymyr Zelensky dans un message vidéo publié sur son compte Telegram, à l'attention des chefs d'État et de gouvernement de l'Alliance atlantique, réunis en sommet extraordinaire à Bruxelles.

    L'Allemagne envisage de «suspendre» la fermeture de certaines centrales à charbon

    Le gouvernement allemand a annoncé jeudi qu'il se donnait la possibilité de «suspendre» la fermeture de certaines centrales à charbon pour remplacer le gaz russe, mais garde l'objectif d'une sortie de cette énergie fossile en 2030.

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    «La fermeture de centrales à charbon pourra être suspendue jusqu'à nouvel ordre après examen par l'Agence fédérale des réseaux», mais «nous maintenons l'objectif d'une sortie du charbon, idéalement d'ici 2030», indique un accord signé entre les partis de la coalition d'Olaf Scholz, présenté jeudi.

    Nucléaire : la France renforce la crédibilité de sa dissuasion

    Mercredi, la France a procédé à un «tir de qualification» du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré (ASMPA) rénové, dépourvu de sa charge militaire. L'ASMPA équipera les avions des forces aériennes stratégiques, celles qui assurent la dissuasion aérienne de la France. «Ce programme d'armement répond à la volonté du président de la république qui s'est engagé pour ces forces à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l'environnement international», explique le ministère des Armées.

    Dans le contexte actuel, cet essai supervisé par la Direction générale à l'armement, n'a rien d'anodin. Les États-Unis, à l'inverse, avaient reporté début mars un essai de tirs de missiles balistiques intercontinentaux baptisé Minuteman III. La dimension de leur dissuasion n'est pas la même, et l'exercice aurait pu contribuer à alimenter la tension.

    Les Occidentaux ne se préparent pas moins pour autant. Pour la première fois, la marine française aurait déployé trois sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) à la mer, selon le journal Air et Cosmos. L'information n'a été ni démentie ni confirmée par l'état-major.

    Nouvelles sanctions de Londres visant des entités russes et bélarusses

    Le gouvernement britannique a annoncé jeudi une nouvelle série de sanctions visant 59 personnalités et entreprises russes et six bélarusses, en réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

    Sont visées des entreprises comme le géant russe des diamants Alrosa ou le groupe privé de services militaires Wagner, ou encore le fondateur de Tinkoff Bank Oleg Tinkov, l'influent patron de la première banque russe Sberbank, Guerman Gref, ainsi que Polina Kovaleva, fille de la maîtresse supposée du ministre des Affaires étrangères Sergeï Lavrov.

    Boris Johnson appelle à cibler les réserves d'or russes

    Le premier ministre britannique Boris Johnson a appelé jeudi à accroître encore «la pression» sur le gouvernement du président russe Vladimir Poutine en raison de l'invasion de l'Ukraine, en empêchant notamment la Russie d'utiliser ses importantes réserves d'or. «Nous devons faire plus et nous devons faire plus sur le plan économique», a déclaré le dirigeant à la radio LBC avant sa participation à un sommet extraordinaire de l'Alliance atlantique à Bruxelles, un mois après le début de la guerre.

    «Pouvons-nous faire plus pour l'empêcher d'utiliser ses réserves d'or, en plus de ses réserves de devises?», a-t-il poursuivi à propos du président russe Vladimir Poutine. Une partie des réserves de devises étrangères de la Banque centrale russe à l'étranger ont été gelées par les Occidentaux, limitant sa capacité d'action, mais celle-ci a accumulé d'importantes réserves d'or lui permettant de faire face aux sanctions économiques.

    Après une vague de sanctions occidentales visant des intérêts russes, «mon message aujourd'hui à l'Otan est qu'il y a moyen pour le monde de continuer à intensifier la pression sur Poutine», a affirmé Boris Johnson. «Plus nous faisons pression maintenant, surtout sur des choses comme l'or, plus je pense que nous pourrons abréger la guerre, abréger le massacre en Ukraine».

    Guerre en Ukraine: plus de la moitié des enfants ont été déplacés

    Plus de moitié des enfants en Ukraine ont dû quitter leur foyer pour fuir l'insécurité et les combats déclenchés par l'invasion de l'armée russe le 24 février, a indiqué l'Unicef jeudi.

    «Un mois de guerre en Ukraine a entraîné le déplacement de 4,3 millions d'enfants - plus de la moitié de la population enfantine du pays, estimée à 7,5 millions», a détaillé le Fonds des Nations unies pour l'enfance dans un communiqué.

    L'échange de prisonniers, signe encourageant des discussions entre Kiev et Moscou

    Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué ce mercredi avoir procédé à deux échanges de prisonniers, un événement rare avant la mise en œuvre d'un cessez-le-feu.

    Lire notre décryptage : Guerre en Ukraine : l'échange de prisonniers, signe encourageant des discussions entre Kiev et Moscou

    Kiev affirme avoir détruit un navire russe de transport de troupes en mer d'Azov

    La marine ukrainienne a affirmé jeudi avoir détruit un navire de transport de troupes russes ancré dans le port de Berdiansk, ville proche de Marioupol sur la mer d'Azov. «Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l'Ukraine!», a écrit la marine dans un message sur son compte Facebook, accompagné de trois photos: un gros plan du navire non endommagé, et deux photos montrant, de loin, de la fumée dans le port et un bateau en feu, sans qu'on y distingue clairement le bateau.

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    Selon l'agence Tass, qui citait la chaîne de télévision Zvezda du ministère russe de la Défense, ce navire de transport de troupes et de matériel appartenant à la Flotte de la mer Noire était le premier navire russe de guerre russe à arriver à Berdiansk, le 21 mars. «L'arrivée de ce grand navire de débarquement dans le port de Berdiansk est un événement important, qui ouvre des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique en utilisant pleinement l'infrastructure de Berdiansk», disait Zvezda en citant un officier de la flotte russe.

    Le navire, qui peut transporter jusqu'à 1.500 tonnes de cargaison, «est en train de décharger sous nos yeux des véhicules blindés qui renforceront notre déploiement», ajoutait la même source. L'information était invérifiable dans l'immédiat. L'armée russe ne donne que très rarement des informations sur ses pertes.

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    Au moins 4 morts et 6 blessés dans un bombardement près de Lougansk

    Au moins quatre personnes sont mortes, dont deux enfants, et six autres ont été blessées dans des frappes russes sur la localité de Roubijné, près de Lougansk, dans l'Est de l'Ukraine, a indiqué jeudi le gouverneur de la région, Serguiï Gaïdaï. Le gouverneur a ajouté que le bilan risquait de «s'avérer bien supérieur». «L'aviation russe a commencé à larguer des bombes au phosphore sur Roubijné», a-t-il accusé.

    D'autres responsables de cette région ont accusé les Russes d'utiliser de telles bombes ces derniers jours, accusations invérifiables dans l'immédiat. «Les Russes agonisent, ils n'arrivent pas à avancer, voilà pourquoi ils ont commencé à utiliser des armes lourdes», a déploré M. Gaïdaï. Des frappes russes ont aussi touché Lyssytchansk et Novodroujesk, deux villes situées à 80 km au nord-ouest de Lougansk, a-t-il par ailleurs indiqué, sans donner plus de détails.

    Poutine a commis une «grosse erreur», selon Stoltenberg

    Le président russe Vladimir Poutine a commis une «grosse erreur» avec l'invasion Ukraine dont il a «sous-estimé» la résistance, a affirmé jeudi Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, avant l'ouverture d'un sommet extraordinaire de l'Alliance. «Le président (ukrainien) Zelensky va s'adresser aux dirigeants de l'Alliance et ils vont examiner leur soutien pour aider l'Ukraine à exercer son droit à l'autodéfense», a expliqué Jens Stoltenberg. L'Otan va également discuter de la nécessité de «réinitialiser ses défenses sur son flanc oriental», a-t-il ajouté.

    Pourrait-on frapper des cibles russes en Ukraine sans entrer en guerre contre Moscou ?

    Alors que le martyr des villes ukrainiennes émeut les opinions publiques, chacun s'interroge sur la possibilité de ripostes militaires contre la Russie. Sur LCI, le général en retraite, en deuxième section, Michel Yakovleff a plaidé pour une «réponse appropriée à l'agression». En faisant «marcher la machine à invention», l'ancien vice-chef d'état-major au SHAPE, le quartier général allié, a avancé l'idée que «légalement parlant on a le droit de tirer sur une batterie (d'artillerie) qui tire sur les civils». Pour l'officier en retraite, une telle mesure permettrait de riposter au bombardement russe sans agresser la Russie. Qu'en est-il ? Serait-il possible de frapper des cibles russes sans entrer en guerre contre Moscou ? Nous avons vérifié.

    L'échange de prisonniers, signe encourageant des discussions entre Kiev et Moscou

    L'échange avait duré seulement 15 minutes, sur une route poussiéreuse à une cinquantaine de kilomètres de la capitale géorgienne Tbilissi où les forces armées russes étaient fermement retranchées. Quinze prisonniers géorgiens, transportés en hélicoptères jusqu'au lieu de rendez-vous, contre cinq prisonniers russes, deux jours après le cessez-le-feu qui mettait fin à la guerre de Géorgie, en août 2008. Contrairement à cet épisode (rarement) documenté d'échange de prisonniers, Russes et Ukrainiens ont annoncé, alors même que les combats font rage en Ukraine, avoir procédé à un échange de prisonniers avant un quelconque cessez-le-feu. Un événement rare avant la mise en œuvre d'un cessez-le-feu. Lisez notre décryptage.

    L’éditorial du Figaro : «Joe Biden, président de guerre»

    Un sommet extraordinaire va discuter ce jeudi de la «réponse potentielle» de l’Otan en cas de recours à l’arme nucléaire par la Russie. Un «aléa» que les États-Unis prennent «on ne peut plus au sérieux», selon le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. On se pince en l’écrivant: un mois exactement après que Vladimir Poutine a donné l’ordre d’envahir l’Ukraine, voilà où en est l’Europe. Non seulement à contempler la possibilité d’une guerre atomique, mais à exhiber son désarroi, sa peur viscérale et son impréparation chronique en cherchant la «bonne réponse».

    Espérons que Joe Biden n’a pas franchi l’Atlantique juste pour rassurer ses alliés avec quelques promesses rituelles et des tapes dans le dos. Qu’il le veuille ou non, c’est en président de guerre qu’il va marcher sur un tapis de braises. Lisez la suite de l’éditorial du Figaro, signé Philippe Gélie.

    Zelensky appelle à manifester contre l'invasion russe

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé un vibrant appel aux citoyens du monde entier à manifester contre l'invasion russe de son pays, un mois jour pour jour après son commencement. «Allez-y avec des symboles ukrainiens pour défendre l'Ukraine, pour défendre la liberté, pour défendre la vie!», a lancé le chef de l’État dans la nuit de mercredi à jeudi via un message vidéo en anglais. «Retrouvez-vous sur les places, dans la rue, montrez-vous et faites-vous entendre!»

    LIRE AUSSI >> L’appel de Volodymyr Zelensky à la France

    «Exprimez-vous, manifestez depuis vos bureaux, vos maisons, vos écoles et vos universités, manifestez au nom de la paix !», a martelé le président. «Le monde doit arrêter la guerre». Il s'est également adressé aux Russes: «Si vous le pouvez, quittez la Russie et ne payez pas vos impôts pour cette guerre», a-t-il dit.

    Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes

    La guerre se rapproche et les autorités de Kryvyï Rih s’y préparent sans relâche. Aux abords de cette importante cité minière et industrielle, où ont grandi le président Volodymyr Zelensky et son épouse Olena, des engins de chantier érigent des talus et creusent de larges tranchées. Selon les autorités locales, les Russes ont été repérés à dix-sept kilomètres seulement de la ville. Là où la topographie l’impose, jusqu’à huit lignes de défense ont été aménagées en cercles concentriques. Deux villages situés sur la route du Dniepr ont été frappés, dans la nuit de lundi à mardi, par des roquettes russes qui ont détruit plusieurs maisons, sans faire de victimes. Lisez le reportage de notre envoyé spécial, Cyrille Louis.

    L’Otan, le G7 et l’Union européenne se réunissent aujourd’hui à Bruxelles

    Alors que l'invasion russe entre dans son deuxième mois, trois sommets - Otan, G7 et Union européenne - attendent en un seul jour à Bruxelles les chefs d'État et de gouvernement occidentaux à Bruxelles. Selon la Maison Blanche, il s'agira surtout de consolider l'arsenal de sanctions déjà prises, pour éviter les tentatives de contournement de Moscou, et de renforcer dans la durée le positionnement de l'Otan en Europe de l'Est. «Ce que nous aimerions entendre est que cette fermeté partagée que nous avons vue au cours du mois dernier durera autant qu'il le faudra», a déclaré Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, arrivé mercredi soir dans la capitale belge et qui doit ensuite se rendre en Pologne vendredi.

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    Washington doit par ailleurs annoncer jeudi «un ensemble de sanctions qui concernent à la fois des personnalités politiques» et «des oligarques», a fait savoir Jake Sullivan. L'Otan va déployer quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie pour renforcer ses défenses contre la Russie sur son flanc oriental, a annoncé son secrétaire général Jens Stoltenberg.

    À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Volodymyr Zelensky «attend des mesures significatives» de l'OTAN et de l'UE

    Le point sur la situation militaire, au 29e jour de guerre

    La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» lancée par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Il s'agit bien d'une invasion du pays qui ne se limite pas à la région orientale du Donbass, tenue pour partie par des séparatistes depuis 2014 dont Moscou a reconnu l'indépendance le 21 février dernier.

    Au 29e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées, surtout au Nord autour de Kiev, et dans le Nord-Est près de Kharkiv. Des contre-attaques ukrainiennes sont néanmoins signalées près de la capitale, certaines sources évoquant même l'encerclement de ces forces russes dans cette zone.

    LIRE AUSSI >> Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    Les choses bougent davantage dans le Sud-Est de l'Ukraine, les Russes avançant à Marioupol et parvenant par ailleurs à prendre en tenaille peu à peu les troupes ukrainiennes leur faisant face dans le Donbass. Inversement, au Sud-Ouest, les percées russes lancées assez loin ces derniers jours ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement face à des contre-attaques ukrainiennes efficaces.

    Bonjour et bienvenue dans ce direct

    Bienvenue dans ce nouveau direct où nous allons suivre la 29e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février. Suivez minute par minute les dernières informations liées à ce conflit.

    Retrouvez toutes les informations sur la journée de mardi ici.

    Les catholiques de France appelés à prier pour la paix en Ukraine vendredi

    Le diocèse de paris invite évêques, prêtres et fidèles catholiques à prier vendredi pour la paix en Ukraine, à l'invitation du pape François, qui consacrera le même jour la Russie et l’Ukraine à la Vierge Marie.

    Mgr Georges Pontier, administrateur apostolique du diocèse de Paris, présidera «une messe pour la paix en Ukraine à la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre en la fête de l'Annonciation», «en union avec le pape François», précise le diocèse de Paris dans un communiqué. Seront présents: le nonce apostolique en France Celestino Migliore, ainsi que le père Ihor Rantsya, recteur de la cathédrale Saint-Vladimir-le-Grand de Paris (Eglise gréco-catholique ukrainienne). La démarche déclinée dans plusieurs diocèses en France.

    >> LIRE AUSSI - «Guerre en Ukraine: les efforts du pape François»

    Le sommet du G7 a commencé à Bruxelles

    Un véritable marathon diplomatique a lieu ce jeudi à Bruxelles. Les chefs d'État et de gouvernement occidentaux se sont rassemblés ce matin au nom de l'Otan, entament en début d'après-midi une réunion du G7, elle-même suivie d'un sommet de l'Union européenne.

    Ces trois sommets, selon la Maison-Blanche, ont avant tout pour objectif de consolider l'arsenal de sanctions déjà prises, éviter les tentatives de contournement de Moscou, et renforcer dans la durée le positionnement de l'Otan en Europe de l'Est. Chacun accueille une intervention en visioconférence de Volodymyr Zelensky, en direct depuis Kiev.

    Ce matin, l’Alliance a décidé un renforcement des positions de son flanc oriental. Elle a également annoncé équiper ses forces, ainsi que celles de l'Ukraine, contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires.

    >> LIRE AUSSI - Ce qu'il faut savoir sur les trois sommets en cours à Bruxelles

    À VOIR AUSSI - Ukraine: l'Otan équipe ses forces contre une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique

    Six civils tués, 15 blessés dans un bombardement à Kharkiv

    Le gouverneur de la région du nord-est de l’Ukraine a indiqué sur Telegram qu’au moins six civils ont été tués et 15 autres blessés jeudi dans un bombardement russe à Kharkiv. «Selon des données préliminaires, six civils ont été tués et 15 autres blessés et hospitalisés», a écrit Oleg Syniegoubov.

    Le bombardement, effectué avec des «armes de longue portée», a touché un bureau de poste près duquel des habitants locaux recevaient de l'aide humanitaire. Un nouveau «crime des occupants russes», a-t-il dénoncé.

    Le Russe Serebrennikov, interdit de quitter Moscou, en ouverture du Festival d'Avignon, selon ses organisateurs

    Une pièce du metteur en scène et réalisateur russe Kirill Serebrennikov, toujours frappé d'une interdiction de quitter Moscou, ouvrira le Festival d'Avignon en juillet, a annoncé jeudi la manifestation théâtrale. «On ne sait pas pour l'heure s'il va être présent à Avignon. On le souhaite bien sûr ardemment», a expliqué à l'AFP le directeur du festival Olivier Py, précisant que «la programmation de cette pièce a été décidée il y a deux ans, bien avant l'invasion russe de l'Ukraine».

    Les Occidentaux veulent empêcher la Russie d'utiliser son or

    Les pays du G7 et de l'Union européenne sanctionneront toute transaction impliquant les réserves d'or de la Russie, pour éviter que Moscou ne contourne ainsi les mesures d'isolement financières prises par les Occidentaux, a annoncé la Maison-Blanche jeudi dans un communiqué. Un haut responsable de l'administration américaine a par ailleurs assuré que les pays du G7, qui tiennent un sommet extraordinaire jeudi à Bruxelles à propos de la guerre en Ukraine, étaient «unis» pour considérer que «les organisations internationales et les instances multilatérales ne devaient pas poursuivre leurs activités avec la Russie comme si de rien n'était».

    Guerre en Ukraine: la Bulgarie rappelle son ambassadeur à Moscou

    La Bulgarie a annoncé jeudi rappeler son ambassadeur à Moscou pour protester contre des propos de la représentante russe à Sofia sur la guerre en Ukraine. «Nous allons rappeler pour consultations notre ambassadeur en Russie», a déclaré le premier ministre bulgare Kiril Petkov à la presse. «Chaque diplomate sait ce que cela signifie en termes diplomatiques. (...) Généralement, l'autre pays doit faire de même», a-t-il ajouté.

    Le ministère bulgare des Affaires étrangères a confirmé à l'AFP le prochain retour à Sofia de l'ambassadeur de Bulgarie à Moscou, Atanas Krastin. Cette décision survient après une série de vifs échanges entre Kiril Petkov et l'ambassadrice russe Eleonora Mitrofanova. Celle-ci avait affirmé lundi que «le peuple bulgare ne soutenait pas la rhétorique et les actions de son gouvernement concernant l'opération spéciale en Ukraine», dans des propos à la chaîne de télévision publique Rossiya-24. Le chef du gouvernement bulgare a jugé «inacceptable» qu'elle se permette «de parler au nom du peuple bulgare», déplorant un comportement «mal élevé».

    Pour Lloyd's of London, la guerre en Ukraine aura un impact «majeur» dans l'assurance

    L'invasion russe de l'Ukraine aura un impact «majeur» sur le marché de l'assurance en 2022, avertit jeudi Lloyd's of London, qui assure toutefois que le conflit ne menace pas sa solvabilité et annonce avoir renoué l'an dernier avec les bénéfices. «L'invasion russe de l'Ukraine aura des impacts à court, moyen et long terme sur les performances et le bilan de Lloyd's», a indiqué le célèbre marché de l'assurance dans un communiqué, citant notamment l'exposition liée aux sanctions ou l'impact du conflit sur ses opérations.

    L'exposition directe de Lloyd's à la Russie et à l'Ukraine est faible, inférieure à 1% son activité mondiale, mais des risques indirects existent dans les secteurs de «l'aviation, de la marine, du crédit commercial et de (l'assurance du) risque politique», selon lui. Lloyd's of London assure «travailler en étroite collaboration avec les gouvernements et les régulateurs du monde entier pour nous assurer que nous interprétons et appliquons rapidement les exigences en matière de sanctions».

    Le gouvernement britannique avait notamment annoncé début mars interdire l'accès des entreprises russes d'aviation et de l'aérospatiale aux services d'assurance et de réassurance basés au Royaume-Uni. L'assureur juge «difficile d'évaluer l'impact financier complet de cette crise à ce stade précoce», mais affirme que rien n'indique qu'elle l'empêchera de «satisfaire aux exigences réglementaires en matière de capital ou de respecter ses obligations financières».

    Sanctions contre la Russie: Washington vise la Douma et les industries de défense

    Les États-Unis ont annoncé jeudi de nouvelles sanctions financières contre la Russie, visant le monde politique, des oligarques et l'industrie de défense, en réponse à l'invasion de l'Ukraine. Ces mesures, qui impliquent en particulier un gel des avoirs aux États-Unis, concernent en particulier 328 députés de la Douma - ainsi que l'institution elle-même - et 48 «grandes entreprises publiques» du secteur de la défense, selon un communiqué de la Maison-Blanche.

    Guerre en Ukraine: les États-Unis prêts à accueillir 100.000 personnes

    Les États-Unis ont annoncé jeudi être prêts «à accueillir jusqu'à 100.000 Ukrainiens et autres personnes fuyant l'agression de la Russie», selon un communiqué de la Maison Blanche publié alors que le président Joe Biden participe à plusieurs réunions internationales à Bruxelles. Washington va par ailleurs débloquer «plus d'1 milliard de dollars en financements supplémentaires» pour renforcer l'aide humanitaire en Ukraine mais aussi pour faire face aux «impacts graves» du conflit ailleurs dans le monde, notamment à «l'augmentation nette de l'insécurité alimentaire», selon la même source.

    La Finlande va envoyer de l'aide militaire supplémentaire à l'Ukraine

    La Finlande va envoyer du matériel militaire supplémentaire à l'Ukraine, a annoncé jeudi le pays nordique, trois semaines après une première cargaison d'armes. Pour des «raisons de sécurité», le détail de cette nouvelle livraison ne sera pas rendu public, a expliqué à l'AFP Miikka Pynnonen, un conseiller du ministère de la Défense. Le 28 février, la Finlande avait annoncé l'envoi de 1500 armes antichar, de 2500 fusils d'assaut et de munitions pour soutenir l'Ukraine face à l'invasion russe, rompant avec sa doctrine de ne pas livrer d'armes à des zones de guerre.

    Le pays, riverain de la Russie, s'interroge actuellement sur une éventuelle candidature d'adhésion à l'Otan du fait de la menace russe, même si Helsinki a écarté une demande dans l'immédiat. Plusieurs pays dont le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Suède ont annoncé cette semaine de nouvelles livraisons d'armes à l'Ukraine après des appels du président ukrainien Volodymyr Zelensky à accroître l'aide militaire.

    Le Kremlin balaye les interrogations sur l'absence publique du ministre de la Défense

    Le Kremlin a indiqué jeudi que le ministre russe de la Défense avait informé le président Vladimir Poutine de l'évolution du conflit en Ukraine, balayant les interrogation suscitées par l'absence d'apparitions publiques de Sergueï Choïgou depuis deux semaines. Lors d'une réunion du conseil de sécurité russe, Sergueï «Choïgou a fait son rapport sur le déroulement de l'opération militaire spéciale», a déclaré aux agences russes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

    >> LIRE AUSSI : «Joe Biden, président de guerre»

    Précédemment, ce dernier avait dans un briefing avec la presse rejeté des spéculations de médias sur l'état de santé du ministre, qui n'a pas fait d'apparition publique depuis environ deux semaines. «Le ministre de la Défense a beaucoup à faire actuellement (...) ce n'est pas vraiment le moment de faire dans l'activité médiatique», a-t-il dit. Sergueï Choïgou est d'ordinaire un visage très familier des écrans de télévision. Vladimir Poutine et lui se mettent régulièrement en scène dans des séjours dans la taïga sibérienne, au volant de véhicules tout-terrain, buvant le thé ou cueillant des champignons.

    Expulsion de diplomates: Moscou accuse Varsovie d'une «escalade dangereuse dans la région»

    La Russie a accusé jeudi la Pologne d'une «escalade dangereuse dans la région», après l'expulsion par Varsovie de 45 diplomates russes accusés d'espionnage.

    «Varsovie a procédé à une escalade dangereuse dans la région, guidée non pas par ses intérêts nationaux, mais par les principes de l'Otan fondés sur une russophobie ouverte élevée au rang de politique officielle», a dénoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, promettant une réponse «qui fera réfléchir les provocateurs polonais».

    La Pologne refuse de payer en roubles le gaz russe

    Le groupe gazier polonais PGNiG a annoncé jeudi qu'il continuerait à régler ses achats de gaz russe conformément au contrat en cours et refuserait les paiements en roubles réclamés par Moscou. L'Allemagne - pour qui un tel changement représente une «rupture de contrat» - et l'Autriche ont déjà rejeté cette demande formulée mercredi par le président russe Vladimir Poutine. «Le contrat, dont je ne peux révéler les détails, fixe le mode de paiement. Il n'est pas prévu qu'une partie puisse le modifier selon son bon vouloir», a-t-il déclaré, selon l'agence PAP. «Nous remplirons ce contrat conformément à nos engagements», a-t-il conclu.

    Le contrat en cours, dit «contrat Yamal», expire à la fin de l'année. La Pologne compte se dégager bientôt complètement de sa dépendance du gaz russe grâce notamment au gazoduc Baltic Pipe qui l'approvisionnera en gaz norvégien via le Danemark, et à son terminal gazier du port de Swinoujscie recevant du gaz naturel liquéfié acheminé par bateau.

    À VOIR AUSSI - Pour Varsovie, la Russie n'est plus «autoritaire» mais «totalitaire»

    L’ambassade russe en France publie puis supprime une caricature vulgaire sur «la solidarité européenne» face aux Etats-Unis

    Cette critique est revenue de nombreuses fois de la part de la Russie. Les pays européens «se coucheraient» devant les Etats-Unis, selon les récents propos du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

    Ce mercredi, l’ambassade russe en France a publié sur Twitter une caricature vulgaire illustrant cette critique. Intitulée «la solidarité européenne en action», le dessin a rapidement été supprimé.

    Le CICR a discuté avec Moscou sur la protection des civils en Ukraine

    Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer a déclaré jeudi avoir discuté avec ses interlocuteurs russes de la nécessité de protéger les civils dans le conflit en Ukraine. «Nous avons bien sûr discuté du droit international humanitaire, de la convention de Genève, concernant la conduite des hostilités» et du fait «que les civils doivent être protégés», a-t-il dit lors d'une conférence de presse avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

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    Peter Maurer a aussi indiqué avoir discuté avec Lavrov de «prisonniers de guerre, de civils détenus en Russie, ainsi qu'en Ukraine», tout comme de la question du rapatriement des corps de soldats tués, alors qu'aucune estimation fiable du nombre de morts en un mois de conflit n'a été rendue publique d'un côté comme de l'autre.

    De son coté, Sergueï Lavrov a jugé la venue de Peter Maurer «très opportune». Il a une nouvelle fois accusé les autorités ukrainiennes d'empêcher les évacuations de civils vers le territoire sous contrôle russe, alors que Kiev veut évacuer au contraire ses citoyens vers les terrains sous son contrôle. Selon le président du CICR, une autre rencontre est encore prévue au ministère russe de la Défense.

    Les Occidentaux envisagent de livrer à l'Ukraine des missiles anti-navire

    L’information vient d'une haute responsable américaine. Cette source a indiqué jeudi que les Etats-Unis «ont entamé des consultations (avec leurs alliés) pour fournir des missiles anti-navire à l'Ukraine», soulignant toutefois que ce scénario présentait des «défis techniques».

    Elle a par ailleurs affirmé que lors du sommet de l'Otan à Bruxelles, «beaucoup» de dirigeants avaient estimé que «la Chine (devait) prendre ses responsabilités dans la communauté internationale» et qu'il fallait «continuer à demander à la Chine de ne pas soutenir la Russie dans son agression».

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    Sans l'Ukraine, les voisins de la Russie «en danger», dit Zelensky à la Suède

    Sans le combat mené par l'Ukraine face à l'invasion russe, tous les voisins de la Russie seront en danger, a mis en garde jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours devant le Parlement suédois. «Si l'Ukraine ne résistait et ne se défendait pas (...) cela signifierait que tous les voisins de la Russie seraient en danger à partir de maintenant», a affirmé le dirigeant ukrainien dans un discours par visioconférence.

    «Cela signifierait que vous êtes en danger, car seule la mer vous sépare de cette politique agressive» de la Russie, a-t-il mis en garde. Volodymyr Zelensky a cité des émissions de télévision en Russie où des experts parlent ouvertement d'une attaque sur le Gotland, une île suédoise à la situation stratégique au milieu de la mer Baltique. «La Russie est entrée en guerre avec l'Ukraine car elle veut aller plus loin en Europe, ils veulent détruire la liberté en Europe», a affirmé le président ukrainien.

    Zelensky accuse la Russie d'utiliser des «bombes au phosphore» en Ukraine

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi la Russie d'utiliser des «bombes au phosphore» en Ukraine, un mois après le début de l'invasion russe.

    >> LIRE AUSSI : Démission d'Anatoli Tchoubaïs, conseiller du Kremlin et symbole de la Russie post-soviétique

    «Ce matin (...) il y a eu des bombes russes au phosphore. Des adultes ont été tués et des enfants ont été tués à nouveau», a lancé Volodymyr Zelensky dans un message vidéo publié sur son compte Telegram à l'attention des chefs d'État et de gouvernement de l'Alliance atlantique, réunis en sommet extraordinaire à Bruxelles.

    Le président ukrainien demande à l'Otan «une aide militaire sans restriction»

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé jeudi à l'Otan de fournir «une aide militaire sans restriction» à son pays, pour qu'il puisse faire face à l'armée russe que Kiev affronte pour l'instant «dans des conditions inégales».

    «Pour sauver les gens et nos villes, l'Ukraine a besoin d'une assistance militaire sans restriction. De même que la Russie utilise, sans restriction, tout son arsenal contre nous», a déclaré Volodymyr Zelensky dans un message vidéo publié sur son compte Telegram, à l'attention des chefs d'État et de gouvernement de l'Alliance atlantique, réunis en sommet extraordinaire à Bruxelles.

    L'Allemagne envisage de «suspendre» la fermeture de certaines centrales à charbon

    Le gouvernement allemand a annoncé jeudi qu'il se donnait la possibilité de «suspendre» la fermeture de certaines centrales à charbon pour remplacer le gaz russe, mais garde l'objectif d'une sortie de cette énergie fossile en 2030.

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    «La fermeture de centrales à charbon pourra être suspendue jusqu'à nouvel ordre après examen par l'Agence fédérale des réseaux», mais «nous maintenons l'objectif d'une sortie du charbon, idéalement d'ici 2030», indique un accord signé entre les partis de la coalition d'Olaf Scholz, présenté jeudi.

    Nucléaire : la France renforce la crédibilité de sa dissuasion

    Mercredi, la France a procédé à un «tir de qualification» du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré (ASMPA) rénové, dépourvu de sa charge militaire. L'ASMPA équipera les avions des forces aériennes stratégiques, celles qui assurent la dissuasion aérienne de la France. «Ce programme d'armement répond à la volonté du président de la république qui s'est engagé pour ces forces à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l'environnement international», explique le ministère des Armées.

    Dans le contexte actuel, cet essai supervisé par la Direction générale à l'armement, n'a rien d'anodin. Les États-Unis, à l'inverse, avaient reporté début mars un essai de tirs de missiles balistiques intercontinentaux baptisé Minuteman III. La dimension de leur dissuasion n'est pas la même, et l'exercice aurait pu contribuer à alimenter la tension.

    Les Occidentaux ne se préparent pas moins pour autant. Pour la première fois, la marine française aurait déployé trois sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) à la mer, selon le journal Air et Cosmos. L'information n'a été ni démentie ni confirmée par l'état-major.

    Nouvelles sanctions de Londres visant des entités russes et bélarusses

    Le gouvernement britannique a annoncé jeudi une nouvelle série de sanctions visant 59 personnalités et entreprises russes et six bélarusses, en réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

    Sont visées des entreprises comme le géant russe des diamants Alrosa ou le groupe privé de services militaires Wagner, ou encore le fondateur de Tinkoff Bank Oleg Tinkov, l'influent patron de la première banque russe Sberbank, Guerman Gref, ainsi que Polina Kovaleva, fille de la maîtresse supposée du ministre des Affaires étrangères Sergeï Lavrov.

    Boris Johnson appelle à cibler les réserves d'or russes

    Le premier ministre britannique Boris Johnson a appelé jeudi à accroître encore «la pression» sur le gouvernement du président russe Vladimir Poutine en raison de l'invasion de l'Ukraine, en empêchant notamment la Russie d'utiliser ses importantes réserves d'or. «Nous devons faire plus et nous devons faire plus sur le plan économique», a déclaré le dirigeant à la radio LBC avant sa participation à un sommet extraordinaire de l'Alliance atlantique à Bruxelles, un mois après le début de la guerre.

    «Pouvons-nous faire plus pour l'empêcher d'utiliser ses réserves d'or, en plus de ses réserves de devises?», a-t-il poursuivi à propos du président russe Vladimir Poutine. Une partie des réserves de devises étrangères de la Banque centrale russe à l'étranger ont été gelées par les Occidentaux, limitant sa capacité d'action, mais celle-ci a accumulé d'importantes réserves d'or lui permettant de faire face aux sanctions économiques.

    Après une vague de sanctions occidentales visant des intérêts russes, «mon message aujourd'hui à l'Otan est qu'il y a moyen pour le monde de continuer à intensifier la pression sur Poutine», a affirmé Boris Johnson. «Plus nous faisons pression maintenant, surtout sur des choses comme l'or, plus je pense que nous pourrons abréger la guerre, abréger le massacre en Ukraine».

    Guerre en Ukraine: plus de la moitié des enfants ont été déplacés

    Plus de moitié des enfants en Ukraine ont dû quitter leur foyer pour fuir l'insécurité et les combats déclenchés par l'invasion de l'armée russe le 24 février, a indiqué l'Unicef jeudi.

    «Un mois de guerre en Ukraine a entraîné le déplacement de 4,3 millions d'enfants - plus de la moitié de la population enfantine du pays, estimée à 7,5 millions», a détaillé le Fonds des Nations unies pour l'enfance dans un communiqué.

    L'échange de prisonniers, signe encourageant des discussions entre Kiev et Moscou

    Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué ce mercredi avoir procédé à deux échanges de prisonniers, un événement rare avant la mise en œuvre d'un cessez-le-feu.

    Lire notre décryptage : Guerre en Ukraine : l'échange de prisonniers, signe encourageant des discussions entre Kiev et Moscou

    Kiev affirme avoir détruit un navire russe de transport de troupes en mer d'Azov

    La marine ukrainienne a affirmé jeudi avoir détruit un navire de transport de troupes russes ancré dans le port de Berdiansk, ville proche de Marioupol sur la mer d'Azov. «Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l'Ukraine!», a écrit la marine dans un message sur son compte Facebook, accompagné de trois photos: un gros plan du navire non endommagé, et deux photos montrant, de loin, de la fumée dans le port et un bateau en feu, sans qu'on y distingue clairement le bateau.

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    Selon l'agence Tass, qui citait la chaîne de télévision Zvezda du ministère russe de la Défense, ce navire de transport de troupes et de matériel appartenant à la Flotte de la mer Noire était le premier navire russe de guerre russe à arriver à Berdiansk, le 21 mars. «L'arrivée de ce grand navire de débarquement dans le port de Berdiansk est un événement important, qui ouvre des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique en utilisant pleinement l'infrastructure de Berdiansk», disait Zvezda en citant un officier de la flotte russe.

    Le navire, qui peut transporter jusqu'à 1.500 tonnes de cargaison, «est en train de décharger sous nos yeux des véhicules blindés qui renforceront notre déploiement», ajoutait la même source. L'information était invérifiable dans l'immédiat. L'armée russe ne donne que très rarement des informations sur ses pertes.

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    Au moins 4 morts et 6 blessés dans un bombardement près de Lougansk

    Au moins quatre personnes sont mortes, dont deux enfants, et six autres ont été blessées dans des frappes russes sur la localité de Roubijné, près de Lougansk, dans l'Est de l'Ukraine, a indiqué jeudi le gouverneur de la région, Serguiï Gaïdaï. Le gouverneur a ajouté que le bilan risquait de «s'avérer bien supérieur». «L'aviation russe a commencé à larguer des bombes au phosphore sur Roubijné», a-t-il accusé.

    D'autres responsables de cette région ont accusé les Russes d'utiliser de telles bombes ces derniers jours, accusations invérifiables dans l'immédiat. «Les Russes agonisent, ils n'arrivent pas à avancer, voilà pourquoi ils ont commencé à utiliser des armes lourdes», a déploré M. Gaïdaï. Des frappes russes ont aussi touché Lyssytchansk et Novodroujesk, deux villes situées à 80 km au nord-ouest de Lougansk, a-t-il par ailleurs indiqué, sans donner plus de détails.

    Poutine a commis une «grosse erreur», selon Stoltenberg

    Le président russe Vladimir Poutine a commis une «grosse erreur» avec l'invasion Ukraine dont il a «sous-estimé» la résistance, a affirmé jeudi Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, avant l'ouverture d'un sommet extraordinaire de l'Alliance. «Le président (ukrainien) Zelensky va s'adresser aux dirigeants de l'Alliance et ils vont examiner leur soutien pour aider l'Ukraine à exercer son droit à l'autodéfense», a expliqué Jens Stoltenberg. L'Otan va également discuter de la nécessité de «réinitialiser ses défenses sur son flanc oriental», a-t-il ajouté.

    Pourrait-on frapper des cibles russes en Ukraine sans entrer en guerre contre Moscou ?

    Alors que le martyr des villes ukrainiennes émeut les opinions publiques, chacun s'interroge sur la possibilité de ripostes militaires contre la Russie. Sur LCI, le général en retraite, en deuxième section, Michel Yakovleff a plaidé pour une «réponse appropriée à l'agression». En faisant «marcher la machine à invention», l'ancien vice-chef d'état-major au SHAPE, le quartier général allié, a avancé l'idée que «légalement parlant on a le droit de tirer sur une batterie (d'artillerie) qui tire sur les civils». Pour l'officier en retraite, une telle mesure permettrait de riposter au bombardement russe sans agresser la Russie. Qu'en est-il ? Serait-il possible de frapper des cibles russes sans entrer en guerre contre Moscou ? Nous avons vérifié.

    L'échange de prisonniers, signe encourageant des discussions entre Kiev et Moscou

    L'échange avait duré seulement 15 minutes, sur une route poussiéreuse à une cinquantaine de kilomètres de la capitale géorgienne Tbilissi où les forces armées russes étaient fermement retranchées. Quinze prisonniers géorgiens, transportés en hélicoptères jusqu'au lieu de rendez-vous, contre cinq prisonniers russes, deux jours après le cessez-le-feu qui mettait fin à la guerre de Géorgie, en août 2008. Contrairement à cet épisode (rarement) documenté d'échange de prisonniers, Russes et Ukrainiens ont annoncé, alors même que les combats font rage en Ukraine, avoir procédé à un échange de prisonniers avant un quelconque cessez-le-feu. Un événement rare avant la mise en œuvre d'un cessez-le-feu. Lisez notre décryptage.

    L’éditorial du Figaro : «Joe Biden, président de guerre»

    Un sommet extraordinaire va discuter ce jeudi de la «réponse potentielle» de l’Otan en cas de recours à l’arme nucléaire par la Russie. Un «aléa» que les États-Unis prennent «on ne peut plus au sérieux», selon le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. On se pince en l’écrivant: un mois exactement après que Vladimir Poutine a donné l’ordre d’envahir l’Ukraine, voilà où en est l’Europe. Non seulement à contempler la possibilité d’une guerre atomique, mais à exhiber son désarroi, sa peur viscérale et son impréparation chronique en cherchant la «bonne réponse».

    Espérons que Joe Biden n’a pas franchi l’Atlantique juste pour rassurer ses alliés avec quelques promesses rituelles et des tapes dans le dos. Qu’il le veuille ou non, c’est en président de guerre qu’il va marcher sur un tapis de braises. Lisez la suite de l’éditorial du Figaro, signé Philippe Gélie.

    Zelensky appelle à manifester contre l'invasion russe

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé un vibrant appel aux citoyens du monde entier à manifester contre l'invasion russe de son pays, un mois jour pour jour après son commencement. «Allez-y avec des symboles ukrainiens pour défendre l'Ukraine, pour défendre la liberté, pour défendre la vie!», a lancé le chef de l’État dans la nuit de mercredi à jeudi via un message vidéo en anglais. «Retrouvez-vous sur les places, dans la rue, montrez-vous et faites-vous entendre!»

    LIRE AUSSI >> L’appel de Volodymyr Zelensky à la France

    «Exprimez-vous, manifestez depuis vos bureaux, vos maisons, vos écoles et vos universités, manifestez au nom de la paix !», a martelé le président. «Le monde doit arrêter la guerre». Il s'est également adressé aux Russes: «Si vous le pouvez, quittez la Russie et ne payez pas vos impôts pour cette guerre», a-t-il dit.

    Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes

    La guerre se rapproche et les autorités de Kryvyï Rih s’y préparent sans relâche. Aux abords de cette importante cité minière et industrielle, où ont grandi le président Volodymyr Zelensky et son épouse Olena, des engins de chantier érigent des talus et creusent de larges tranchées. Selon les autorités locales, les Russes ont été repérés à dix-sept kilomètres seulement de la ville. Là où la topographie l’impose, jusqu’à huit lignes de défense ont été aménagées en cercles concentriques. Deux villages situés sur la route du Dniepr ont été frappés, dans la nuit de lundi à mardi, par des roquettes russes qui ont détruit plusieurs maisons, sans faire de victimes. Lisez le reportage de notre envoyé spécial, Cyrille Louis.

    L’Otan, le G7 et l’Union européenne se réunissent aujourd’hui à Bruxelles

    Alors que l'invasion russe entre dans son deuxième mois, trois sommets - Otan, G7 et Union européenne - attendent en un seul jour à Bruxelles les chefs d'État et de gouvernement occidentaux à Bruxelles. Selon la Maison Blanche, il s'agira surtout de consolider l'arsenal de sanctions déjà prises, pour éviter les tentatives de contournement de Moscou, et de renforcer dans la durée le positionnement de l'Otan en Europe de l'Est. «Ce que nous aimerions entendre est que cette fermeté partagée que nous avons vue au cours du mois dernier durera autant qu'il le faudra», a déclaré Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, arrivé mercredi soir dans la capitale belge et qui doit ensuite se rendre en Pologne vendredi.

    LIRE AUSSI >> Joe Biden, chef de guerre malgré lui du camp occidental

    Washington doit par ailleurs annoncer jeudi «un ensemble de sanctions qui concernent à la fois des personnalités politiques» et «des oligarques», a fait savoir Jake Sullivan. L'Otan va déployer quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie pour renforcer ses défenses contre la Russie sur son flanc oriental, a annoncé son secrétaire général Jens Stoltenberg.

    À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Volodymyr Zelensky «attend des mesures significatives» de l'OTAN et de l'UE

    Le point sur la situation militaire, au 29e jour de guerre

    La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» lancée par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Il s'agit bien d'une invasion du pays qui ne se limite pas à la région orientale du Donbass, tenue pour partie par des séparatistes depuis 2014 dont Moscou a reconnu l'indépendance le 21 février dernier.

    Au 29e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées, surtout au Nord autour de Kiev, et dans le Nord-Est près de Kharkiv. Des contre-attaques ukrainiennes sont néanmoins signalées près de la capitale, certaines sources évoquant même l'encerclement de ces forces russes dans cette zone.

    LIRE AUSSI >> Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    Les choses bougent davantage dans le Sud-Est de l'Ukraine, les Russes avançant à Marioupol et parvenant par ailleurs à prendre en tenaille peu à peu les troupes ukrainiennes leur faisant face dans le Donbass. Inversement, au Sud-Ouest, les percées russes lancées assez loin ces derniers jours ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement face à des contre-attaques ukrainiennes efficaces.

    Bonjour et bienvenue dans ce direct

    Bienvenue dans ce nouveau direct où nous allons suivre la 29e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février. Suivez minute par minute les dernières informations liées à ce conflit.

    Retrouvez toutes les informations sur la journée de mardi ici.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

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    L’Islam au XXIe siècle : une association engagée pour un islam européen, éclairé et inclusif

    Fondée à Paris en 2019, l’association L’Islam au XXIe siècle entend faire connaître les courants progressistes de la religion musulmane. Son cycle de conférences annuel vient d’avoir lieu à l’Unesco.

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    « En Iran, le zoroastrisme est le symbole du libre choix et de la grandeur préislamique »

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    Le masque, objet sacré bien avant d’être un accessoire médical

    Cet accessoire à l’origine réservé au domaine du religieux continue, en dépit de sa fonction sanitaire, de mobiliser nos imaginaires contemporains.

    Publié le 30 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 30 janvier 2022 à 15h32 Emmanuelle Picaud

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Véronique Margron : « J’ai toujours eu conscience que le désir de vivre n’allait pas de soi »

    « Je ne serais pas arrivée là si… » Chaque semaine, « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de sa vie. La religieuse revient sur les origines de sa vocation et sur le « choc » des révélations du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Eglise.

    Publié le 30 janvier 2022 à 01h20 - Mis à jour le 31 janvier 2022 à 11h06 Solenn de Royer

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La Caste des chastes » : comment le célibat obligatoire des prêtres pervertit l’Eglise

    Dans un essai sans concession, le sociologue italien Marco Marzano analyse le rapport des prêtres à leur intimité. Il dénonce une institution rendue « schizophrène » par l’exigence de chasteté, et au sein de laquelle la sexualité est omniprésente, mais cachée.

    Publié le 26 janvier 2022 à 05h00 Benjamin Sèze

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Thich Nhat Hanh, le vieux sage bouddhiste et l’enfant

    Figure majeure du bouddhisme engagé, le maître zen vietnamien Thich Nhat Hanh, né en 1926, s’est éteint le 22 janvier. « Le Monde des religions » revient sur le parcours et la pensée de ce militant de la paix.

    Publié le 25 janvier 2022 à 19h00 Marie-Laurence Cattoire

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Les arts martiaux initient à une spiritualité par le corps »

    Plus que des techniques de combat, les arts martiaux constituent une voie d’initiation spirituelle imprégnée par le bouddhisme zen, dont le spécialiste Pierre-Yves Albrecht dévoile la profondeur métaphysique dans son essai « La Sagesse martiale ».

    Publié le 23 janvier 2022 à 01h43 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 13h07 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    Théâtre : « Que faut-il dire aux hommes ? », ou la foi poétique et sensible de croyants sans histoires

    En tournée en France à partir du 18 janvier, la dernière création de Didier Ruiz met en scène sept croyants, femmes et hommes, qui narrent leur chemin de foi singulier.

    Publié le 18 janvier 2022 à 17h00 Virginie Larousse

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Brahmanes indiens et druides celtiques partagent une origine commune »

    Un essai du chercheur Mathieu Halford, écrit en collaboration avec l’historien Bernard Sergent, explore les nombreuses similitudes entre brahmanes indiens et druides celtes, ainsi qu’entre leurs sociétés, faisant l’hypothèse d’une origine indo-européenne commune.

    Publié le 16 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 19 janvier 2022 à 15h41 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Itinéraire d’un arabisant », récit d’un double amour

    Dans son dernier ouvrage, l’historien André Miquel revient sur son parcours cahoteux, qui a commencé par un voyage en Méditerranée et l’a conduit à devenir un spécialiste de la langue arabe.

    Publié le 13 janvier 2022 à 11h00 Philippe-Jean Catinchi

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Deux livres-plaidoyers pour une meilleure connaissance de l’histoire du judaïsme en France

    La présence juive attestée depuis l’époque gallo-romaine vaut à la France un patrimoine aussi riche que singulier. Deux ouvrages interrogent la place jugée minorée de cet héritage dans le récit national.

    Publié le 12 janvier 2022 à 07h00 Youness Bousenna

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « L’islam de Sayyid Qutb, un combat total contre un adversaire à la fois juif, chrétien, athée »

    L’intellectuel égyptien Sayyid Qutb est une référence pour les mouvances islamistes. L’islamologue et politologue Olivier Carré donne les clefs d’une lecture capitale pour cerner les mouvements extrémistes de l’islam.

    Publié le 09 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 09 janvier 2022 à 11h20 Youness Bousenna

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Regard zen sur le monde : « Qu’est-ce que le Vide ? »

    Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tōzan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien singulier. Aujourd’hui, il évoque une cérémonie majeure de l’initiation des moines : assaillis de questions philosophiques, ils voient leur vivacité d’esprit mise à l’épreuve.

    Publié le 06 janvier 2022 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Tōzan Sans

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Quelles sont les sources les plus anciennes sur Jésus ?

    Les sources antiques évoquant Jésus en disent davantage sur les premiers chrétiens que sur l’identité à proprement parler du fondateur du christianisme.

    Publié le 02 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 09h34 Jérémy André

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Un apéro avec Matthieu Ricard : « L’époque vit une épidémie de narcissisme, il faut éviter la contagion »

    Chaque semaine, « L’Epoque » paie son coup. Avec l’interprète du dalaï-lama, qui publie ses « Carnets d’un moine errant », ce sera un thé au jardin des Tuileries et une méditation sur cet Himalaya qui lui manque tant.

    Publié le 01 janvier 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h33 Michel Dalloni

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Jésus a-t-il vraiment existé ? Les arguments des historiens face à la thèse mythiste

    Née à la fin du XVIIIe siècle, la thèse « mythiste » conteste la réalité historique de Jésus. Si elle a suscité et suscite encore de nombreux débats, elle se trouve aujourd’hui largement décrédibilisée.

    Publié le 25 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Virginie Larousse

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Christianisme : quatre livres à découvrir à l’approche de Noël

    Manuscrits de la mer Morte, sens chrétien des mots, dictionnaire sur Jésus… « Le Monde des religions » vous propose une sélection de quatre livres récemment publiés sur le christianisme.

    Publié le 21 décembre 2021 à 08h00 Youness Bousenna

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Le yoga n’aurait jamais rencontré une telle audience s’il n’avait pas comblé une attente de l’Occident »

    Souvent galvaudé, le yoga n’est ni un sport, ni une religion, ni une simple technique de bien-être. Revenant sur l’histoire plurimillénaire de cette pratique, l’universitaire Ysé Tardan-Masquelier livre une histoire intellectuelle du yoga inédite et stimulante.

    Publié le 19 décembre 2021 à 01h25 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 18h56 Virginie Larousse

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Leili Anvar : « Le corps n’est pas contradictoire avec la quête du divin, il lui est même indispensable »

    Célèbre dans tout le monde arabo-musulman, l’histoire de Leyli et Majnûn est bien plus que le récit d’un amour impossible. C’est une véritable initiation spirituelle, indique, dans un entretien au « Monde », Leili Anvar, spécialiste de littérature persane, qui vient de traduire cette œuvre mythique aux éditions Diane de Selliers.

    Publié le 12 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 13 décembre 2021 à 08h04 Virginie Larousse

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Le cléricalisme, ennemi des républicains, devenu ennemi des catholiques

    Si le terme, apparu dans le langage courant au milieu du XIXe siècle, a désigné un temps la volonté des catholiques de s’ingérer dans les affaires de l’Etat, il pointe aujourd’hui un mal interne à l’Eglise : celui de l’excès de pouvoir des prêtres.

    Publié le 08 décembre 2021 à 07h30 - Mis à jour le 10 décembre 2021 à 17h38 Luc Chatel

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    « Vous êtes, Eric Zemmour, l’exutoire de nos mauvaises pensées, de notre impuissance »

    Au-delà de l’accablement que constitue la candidature du polémiste d’extrême droite, celle-ci nous oblige, estime le philosophe Adbennour Bidar, dans une tribune au « Monde », à sortir de l’impuissance, à agir et à rassembler contre ce qui menace la démocratie : la tentation de la haine.

    Publié le 08 décembre 2021 à 05h15 - Mis à jour le 08 décembre 2021 à 14h11 Abdennour Bidar

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Frédéric Lenoir : « Jung propose une spiritualité en dehors de toute croyance religieuse »

    Passionné par la question du sacré, Carl Gustav Jung a consacré une partie de ses travaux à relégitimer la spiritualité, estimant qu’il existe dans la psyché humaine une dimension religieuse. Entretien avec Frédéric Lenoir, qui vient de publier une biographie du psychiatre suisse.

    Publié le 05 décembre 2021 à 01h21 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 18h45 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La Fin de la chrétienté » : le pamphlet de Chantal Delsol contre la postmodernité

    Dans son dernier essai, la philosophe déplore la disparition, sous nos yeux, de la civilisation chrétienne et juge délétère l’« inversion normative » qui est, selon elle, promue aujourd’hui. Un lamento réactionnaire paresseux.

    Publié le 01 décembre 2021 à 06h00 Matthieu Giroux

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Torah, Bible, Coran : les interpréter, est-ce les trahir ?

    Les textes sacrés des trois monothéismes sont-ils écrits une fois pour toutes et leurs grilles de lecture sont-elles définitivement verrouillées ? Les traduire, est-ce les trahir ? Quelle latitude entre la lettre et l’esprit ? Eléments de réponse.

    Publié le 28 novembre 2021 à 01h22 - Mis à jour le 28 novembre 2021 à 11h18 Alice d'Oléon

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Dans les diocèses de France, les demandes faites au service de l’exorcisme sont très nombreuses »

    Si le mot fascine, la réalité de l’exorcisme reste mal connue du grand public. L’anthropologue Olivia Legrip-Randriambelo, qui vient de publier une anthologie de textes sur le sujet, fait le point sur cette pratique toujours utilisée aujourd’hui.

    Publié le 21 novembre 2021 à 01h28 - Mis à jour le 21 novembre 2021 à 09h35 Matthieu Giroux

    « Arts de l’Islam », une exposition pour changer les regards

    Portées par une volonté politique forte, les dix-huit expositions organisées partout en France par le Musée du Louvre ont vocation à faire émerger une meilleure compréhension de l’Islam. Une gageure à l’heure où le sujet cristallise les polémiques.

    Publié le 19 novembre 2021 à 07h00 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Brother » : un religieux au cœur du ghetto new-yorkais

    Sobre et touchant, le documentaire d’Arnaud Fournier Montgieux nous entraîne dans les pas d’un religieux franciscain engagé auprès des plus pauvres du ghetto de Newark.

    Publié le 16 novembre 2021 à 18h00 Gaëtane de Lansalut

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Qui est Iris Ferreira, première rabbine ordonnée en France ?

    Première femme rabbine ordonnée en France, Iris Ferreira, qui appartient au courant juif libéral, est aussi une auteure de romans fantasy pour jeunes adultes.

    Publié le 14 novembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 19h04 Linda Caille

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    « La religion la plus anthropocentrique » : les racines chrétiennes de la crise écologique

    Le christianisme nous aurait-il coupés de la nature ? Le débat est vif depuis que l’interprétation occidentale de cette religion a été dénoncée, dans les années 1960, comme la « matrice » de la modernité et de l’exploitation brutale des ressources de la planète.

    Publié le 12 novembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 14 novembre 2021 à 09h56 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    Dans la revue « Gradhiva », des livres envoûtants par milliers

    Dans son dernier numéro, la revue d’anthropologie du Musée du quai Branly se penche sur les représentations et les usages magiques du livre et de l’écriture à travers des articles fascinants.

    Publié le 12 novembre 2021 à 06h00 - Mis à jour le 18 novembre 2021 à 08h13 Virginie Larousse

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Le père Gabriel Ringlet, franc-prieur catholique

    Prêtre belge atypique, Gabriel Ringlet se distingue par ses prises de position iconoclastes sur des sujets aussi sensibles que l’euthanasie, le mariage des prêtres, l’ordination des femmes ou les abus sexuels.

    Publié le 07 novembre 2021 à 08h00 Luc Chatel

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Pourquoi les rites funéraires sont éternels

    Pratiqués depuis près de 350 000 ans, les rites funéraires sont un élément essentiel des sociétés humaines. Pour autant, la relation au corps sans vie varie en fonction des cultures et connaît des évolutions inattendues en contexte sécularisé.

    Publié le 31 octobre 2021 à 02h06 - Mis à jour le 01 novembre 2021 à 09h30 Marie Chabbert

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Le massacre de la Saint-Barthélemy s’est joué entre voisins »

    C’est une vision inédite du massacre de 1572 que l’historien Jérémie Foa offre dans son ouvrage « Tous ceux qui tombent ». Reconstituant une microhistoire soucieuse de nommer les victimes anonymes, il exhume les « vies minuscules » emportées.

    Publié le 24 octobre 2021 à 01h30 - Mis à jour le 24 octobre 2021 à 09h44 Youness Bousenna

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Véronique Margron : « Sauver une vie l’emporte sur tout secret »

    La théologienne et présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France s’élève, dans une tribune au « Monde », contre l’usage du secret après la publication du rapport de la commission sur les abus sexuels dans l’Eglise.

    Publié le 20 octobre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h52 Véronique Margron

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Rapport Sauvé : « Dans l’Eglise catholique, le tabou sur le droit demeure très marqué »

    Le droit canonique n’a pas réussi à uniformiser les politiques répressives au sein de l’Eglise, constate, dans une tribune au « Monde », le professeur de droit Louis-Léon Christians, pour qui le pardon a pris le pas sur la sanction, reléguant la justice au second plan.

    Publié le 20 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h53 Louis-Léon Christians

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Qu’est-ce que le Mawlid ou fête de la nativité du Prophète ?

    Fête musulmane non canonique, le Mawlid commémore la naissance du prophète Mahomet. Elle est célébrée cette année le 19 octobre.

    Publié le 19 octobre 2021 à 08h00 Kamel Meziti

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Dr Denis Mukwege : « Je me sens petit face au courage des femmes »

    Engagé depuis la fin des années 1990 contre les violences sexuelles faites aux femmes, le Prix Nobel de la paix revient sur les racines de ce combat dans un livre, « La Force des femmes », à la fois autobiographie et hommage appuyé à celles qu’il considère comme des « héroïnes ».

    Publié le 17 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 27 octobre 2021 à 15h49 Virginie Larousse

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Qu’est-ce que la confession, ou sacrement de pénitence et de réconciliation ?

    Cette pratique qui n’a pas toujours existé dans l’Eglise catholique s’est invitée dans le débat public depuis que mardi 12 octobre, le ministre de l’intérieur en France, Gérald Darmanin, a nuancé son secret.

    Publié le 17 octobre 2021 à 02h17 - Mis à jour le 17 octobre 2021 à 09h39 Justine Rodier

    Critique Article réservé à nos abonnés

    En Chine, la religion fait de la résistance

    Deux ouvrages, « Le Renouveau éclatant du spirituel en Chine » et « Chine et terres d’islam », analysent respectivement le succès du religieux dans l’empire du Milieu malgré la répression, et les relations intérieures et extérieures de la puissance communiste avec l’islam.

    Publié le 15 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 15 octobre 2021 à 07h21 Frédéric Lemaître

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Prière de ne pas abuser » : la brutale remontée des souvenirs d’abus sexuels

    Père jésuite, Patrick C. Goujon a été sexuellement abusé par un prêtre lorsqu’il était enfant. Enfoui pendant des années, le souvenir de ces agressions a surgi brutalement il y a six ans.

    Publié le 14 octobre 2021 à 06h00 Benjamin Sèze

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Pédocriminalité : « Pour se réformer, l’Eglise doit s’appuyer au plus vite sur les laïcs qui sont à son service »

    La théologienne Anne Soupa, qui vient de lancer un appel à la « démission collective des évêques » catholiques après le rapport Sauvé, estime, dans une tribune au « Monde », que le choix de l’Eglise est aujourd’hui entre s’effacer ou renaître.

    Publié le 12 octobre 2021 à 00h18 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h08 Anne Soupa

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Pédocriminalité dans l’Eglise : « C’est l’idée même d’institution chrétienne qui est en crise »

    « Simples paroissiens », jeunes professeurs de philosophie, Paul Colrat et Foucauld Giuliani soulèvent, dans une tribune au « Monde », la question du « sens qu’il y a à mener une existence chrétienne en lien avec une institution » ayant failli à sa mission.

    Publié le 11 octobre 2021 à 18h00 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h09 Paul Colrat Foucauld Giuliani

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Génie de la France », d’Abdennour Bidar : pour une laïcité mystique

    Dans un essai puissant, le philosophe explore la laïcité en tant que révolution politique, mais surtout métaphysique. Un concept dont la portée radicale, estime-t-il, nous échappe encore.

    Publié le 10 octobre 2021 à 08h00 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La communion qui vient » ou comment être catholique en politique

    Ils « ne représentent personne », et c’est peut-être ce qui fait la fraîcheur de cet essai, dans lequel trois trentenaires cherchent à redéfinir l’engagement politique des catholiques. Tout en alertant sur les dérives identitaires qui frappent une partie des croyants.

    Publié le 06 octobre 2021 à 13h00 Matthieu Giroux

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Enfer, purgatoire, paradis : comment Dante et sa « Divine Comédie » ont modelé l’imaginaire de l’Occident

    Mort en 1321, le poète florentin Dante Alighieri a produit une œuvre à l’influence monumentale qui a façonné l’imaginaire occidental de l’au-delà, en particulier notre vision de l’enfer et celle d’un purgatoire alors naissant.

    Publié le 03 octobre 2021 à 04h27 - Mis à jour le 03 octobre 2021 à 14h40 Youness Bousenna

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »

    Il y a encore quelques jours, il s’appelait Clément Sans. Ordonné moine bouddhiste zen dans la tradition Soto, il s’appelle désormais Tōzan, « la montagne des pêches ».

    Publié le 01 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 01 octobre 2021 à 15h49 Matthieu Giroux

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « L’Eglise a été façonnée à la fois par une forte présence de prêtres homosexuels et par un discours très hétéronormatif »

    « En sacralisant le prêtre, l’Eglise en a fait un être à part, dégenré et désexualisé », relève Josselin Tricou. Dans son livre « Des soutanes et des hommes », le sociologue analyse la masculinité atypique de ceux que l’Eglise catholique place au sommet de sa hiérarchie.

    Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h39 Luc Chatel

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    « Des soutanes et des hommes »

    Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 Luc Chatel

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    Le Figaro

    Sur les réseaux sociaux, les ambassades russes sont entrées en «opération spéciale»

    Océane HerreroClaudia Cohen

    ENQUÊTE - Sur Telegram et sur Twitter, la Russie met de côté le langage diplomatique pour adopter une communication agressive à l'égard des pouvoirs occidentaux et des médias.

    Des laboratoires américains en Ukraine travaillent-ils activement sur l’élaboration d’armes biologiques ? C’est ce que soutient mordicus le ministère des Affaires étrangères russe sur les réseaux sociaux. La vidéo a immédiatement été partagée sur le compte Twitter de l’ambassade russe en France, entre deux messages évoquant la présence de nazis «au niveau gouvernemental» en Ukraine. Et ce, malgré le fait que le président Volodymyr Zelensky soit de confession juive. Depuis le début de l’invasion du pays, il y a maintenant un mois, l’ambassade se montre en effet beaucoup plus vindicative et outrancière qu’à l’accoutumée sur les réseaux sociaux.

    À lire aussiGuerre en Ukraine: l’interdiction du média Russia Today entrave l’influence du Kremlin en Europe

    L’institution n’hésite pas à dénoncer les «fake news» des médias et des autorités occidentaux. Elle affirme ainsi que «les habitants de Marioupol quittent les zones dangereuses via des couloirs humanitaires», alors que «pendant longtemps, ils étaient encerclés par les nationalistes de l'Azov». Le week-end dernier, dans une vidéo de deux minutes devenue virale, elle a promu le hashtag «StopHatingRussians» en utilisant l'image d'un husky sibérien refoulé d'une fête pour chiens à cause de son origine. Le clip comptabilise déjà plus de 700.000 vues.

    «Cette posture agressive est nouvelle, et ne concerne pas seulement l’ambassade de Russie en France», explique Maxime Audinet, spécialiste de la Russie et chercheur à l'IRSEM. «Partout dans le monde, la plupart sont plus agressives dans la justification du récit et de la posture russe». La stratégie des institutions, présentes dans une centaine de pays comme la France, l’Espagne, la Suisse, le Royaume-Uni ou les États-Unis, se concentre sur Twitter, mais se déporte désormais aussi sur Facebook et Telegram. L’ambassade russe en France (suivi par plus de 30.000 abonnés sur Twitter) a ainsi fait la promotion de sa boucle sur la messagerie cryptée, dans l’anticipation d’un potentiel «blocage» de son compte Twitter.

    En attendant, les comptes Twitter des représentations russes dans le monde partagent les contenus publiés par les unes dans les autres et créent ainsi un maillage étroit d’informations relativistes à propos de la guerre, avec un ton de plus en plus éloigné du langage châtié de la diplomatie. «Cela s'inscrit dans un contexte de trumpisation de la communication, qui s'extrait du langage diplomatique pour embrasser cette posture plus agressive», poursuit Maxime Audinet. «Ce qui pose question aux ambassades occidentales, qui se demandent si elles doivent adopter ou non une telle posture». Ce phénomène s'observe parallèlement à la fermeture dans l’Union européenne fin février des médias russes RT et Sputnik, principaux relais de la propagande russe. Dans la foulée de cette décision européenne, les réseaux sociaux avaient fait le choix de suspendre les comptes de ces médias dans d’autres régions du monde.

    Sinisation de la communication

    Cette stratégie de communication offensive n’est pas tout à fait nouvelle. L’ambassade russe au Royaume-Uni était, avant même le début du conflit, connue pour sa communication particulièrement belliqueuse en ligne. Mais surtout, les ambassades russes se rapprochent de plus en plus de la «diplomatie du loup guerrier» chinoise, un concept qui se réfère à l’usage décomplexé d’une rhétorique de la confrontation, en particulier sur les réseaux sociaux. L’ambassadeur chinois Lu Shaye avait d’ailleurs été convoqué il y a un an par Jean-Yves Le Drian après que le compte Twitter de la représentation chinoise avait qualifié le chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) Antoine Bondaz de «petite frappe».

    «Il y a des similitudes dans la stratégie de communication russe et chinoise, notamment sur l’usage de la désinformation et de rumeurs. L’objectif est avant tout de faire le buzz», juge Antoine Bondaz. «Dans le cas chinois, cette stratégie était contre-productive dans le cadre des relations bilatérales avec la France. Mais elle ciblait finalement le public chinois, puisque les communications de l’ambassadeur étaient ensuite relayées en Chine. La question est de savoir si la Russie poursuit le même objectif».

    Le narratif russe est en tout cas fervemment défendu par un site, waronfakes.com. Créé début mars, il reprend les codes du fact-checking et publie jusqu’à six articles par jour pour dénoncer les «fake news» des médias et des autorités d’Occident, comme le fait que l’industrie pétrolière «vivrait une crise aiguë». Des contenus hâtifs et grossièrement traduits en plusieurs langues - chinois, espagnol, anglais - par de prétendus «administrateurs de plusieurs (sic) canaux non-politiques russes sur Telegram». Or ce site dispose de son onglet propre sur le site du ministère des Affaires étrangères russe, qui le «coordonne», estime Maxime Audinet. Plusieurs articles ont ainsi été relayés par différentes ambassades russes sur leurs comptes.

    «C'est la vérité qui va toujours éclater»

    Celles-ci ont également renforcé leur communication par mail auprès de plusieurs médias ou organismes, tel que Reporters sans frontières (RSF). Elles envoient chaque jour des bulletins de propagande, ponctués des sections «activités criminelles et irresponsables des nationalistes ukrainiens» et «situation humanitaire en Ukraine». À cet égard, les Ambassades mettent en avant de fausses informations cherchant à alimenter le mythe selon lequel la Russie apporterait «quotidiennement aux Ukrainiens des denrées alimentaires, de l’eau potable ou des produits de premières nécessités». La phrase de fin est souvent la même : «C’est la vérité qui va toujours éclater».

    Cette guerre informationnelle, menée à travers des comptes officiels de la diplomatie, plonge les réseaux sociaux dans l’embarras. Ils se retrouvent pris en étau entre la pression des entités institutionnelles et gouvernementales, la nécessité de protéger leurs utilisateurs exposés à de la désinformation et les véhémences de la Russie, qui les accuse d’entrave à la liberté d’expression. Ces derniers jours, les régulateurs européens et américains ont exhorté Twitter, Facebook et Google à renforcer leur politique de régulation vis-à-vis des Ambassades russes. «Nous appelons les plateformes à appliquer avec diligence leurs politiques et leurs règles, en tenant compte du fait qu’un vaste réseau de comptes d'Ambassades et de ministères est utilisé par le Kremlin pour distiller sa propagande et justifier son agression militaire en Ukraine», martèle Vera Jourova, vice-présidente de la Commission européenne. «Elles doivent prendre des mesures immédiates contre les contenus contraires à la loi et à leurs conditions d’utilisation».

    L’UE souhaite renforcer «de façon urgente» son règlement autour de la désinformation, ajoutant que «les plateformes tech doivent être tenues responsables» et faire preuve de plus de transparence autour de leur travail de modération. «En général, et en dehors de circonstances exceptionnelles, cela n’est pas, et cela ne devrait pas être le rôle de gouvernements de dire aux plateformes quels comptes devraient être bloqués», tient tout de même à préciser Vera Jourova.

    Messages d'avertissement

    Avant la mise en garde des institutions, les plateformes avaient déjà entrepris début mars une salve d’initiatives. Twitter a par exemple glissé des pastilles sur les comptes des ambassades, afin de signaler leurs liens avec le Kremlin. Tout au long du mois de mars, le réseau social a également ajouté plusieurs messages d'avertissement sous certains tweets jugés «problématiques». Tout comme Facebook, Twitter a même décidé de purement et simplement retirer une flopée de publications qui affirmait que l'hôpital pour enfants de Mariupol n'avait pas été détruit par les bombes. «Plusieurs photos et vidéos publiées par ces comptes visaient à remettre en doute la véracité de faits violents, qui se sont produits. Cela va à l’encontre de notre politique d’utilisation», a précisé Twitter.

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    Pour l’heure, les réseaux sociaux résistent donc à l’appel de certains politiciens de démocraties occidentales de suspendre temporairement les comptes officiels de la diplomatie russe. Interrogé, Facebook explique «ne pas considérer la suppression de comptes dont les contenus sont en désaccord avec ce que nous pensons». La plateforme de Mark Zuckerberg souligne par ailleurs que ces contenus servent à connaître au quotidien la position des Russes face à la guerre en Ukraine. Au-delà de Bruxelles, la campagne internationale de distorsion systématique des faits est aussi suivie de près par le Quai d’Orsay. «Le ministère est résolu à lutter de manière constante et avec fermeté contre les actions de désinformation, quelles qu’elles soient», glisse une source diplomatique.

    Contactée par Le Figaro, l'Ambassade de Russie en France n'a pas répondu à nos sollicitations.

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    Le Monde

    Histoire d’une notion : l’apocalypse ou l’histoire sans fin de la fin du monde

    Mille fois annoncée, la fin des temps hante nos imaginaires depuis la plus haute Antiquité. Puissante force de mobilisation politique, elle peut aussi, au contraire, mener à l’immobilisme.

    Histoire d’une notion. Depuis la période de paix qui s’est ouverte en Occident à partir du début des années 1960, on croyait ce mot relégué aux antiques textes religieux ou aux vieux grimoires ésotériques. Voilà pourtant l’apocalypse de retour. Elle est sur toutes les lèvres, en une de nombreux journaux, dans les titres d’essais et de séries récemment sortis. Sommes-nous au bord d’une apocalypse écologique ? Menacés d’une apocalypse nucléaire ? Face à ces dangers terrifiants, la notion d’Apocalypse cognitive, titre d’un ouvrage du sociologue Gérald Bronner (PUF, 2021), ferait presque figure de moindre mal.

    Si, dans le langage actuel, le terme d’« apocalypse » a fini par désigner la fin du monde, tel n’est pas son sens d’origine – le terme grec « apocalupsis » signifie « révélation », « dévoilement ». Il s’agit, au départ, d’un genre littéraire lancé par des auteurs juifs à partir de 200 avant notre ère, lequel met en scène les fins dernières et l’arrivée du Messie annoncée par les Ecritures, en écho à certains textes de la Bible hébraïque (Isaïe, Amos, Ezéchiel, Daniel, etc.).

    Le plus célèbre récit de la littérature apocalyptique est celui attribué à Jean, qui a écrit son Apocalypse à la fin du Ier siècle de notre ère. Bien que ce livre du Nouveau Testament soit perçu comme plein de fureur et de sang, il ne constitue pas, à proprement parler, une narration de la fin du monde. Aujourd’hui, les spécialistes l’interprètent davantage comme un discours symbolique ancré dans le contexte que connaissaient les jeunes communautés chrétiennes d’Asie mineure, agitées par des conflits internes. Pour autant, le livre est bien porteur d’une réflexion eschatologique (sur la fin des temps), invitant ses lecteurs à choisir soigneusement leur camp avant le retour du Seigneur.

    Signes annonciateurs

    De fait, toutes les traditions religieuses se sont interrogées sur la fin des fins, et n’ont eu de cesse de chercher à percer les signes annonciateurs du cataclysme. Au fil de l’histoire, des événements dramatiques ont semblé préfigurer la grande catastrophe – de la destruction du Temple de Jérusalem en 70 de notre ère aux guerres de religion du XVIe siècle, en passant par la chute de l’Ancien Régime en France ; de la révolte des Taiping dans la Chine du XIXe siècle, qui provoqua la mort de 30 millions de personnes, aux immenses tragédies du XXe siècle (plus de 120 millions de morts).

    La peur de l’apocalypse climatique, entre catastrophisme et clairvoyance

    En somme, le monde n’en finit pas de finir. Souvent annoncée, régulièrement ajournée, l’apocalypse hante nos imaginaires. A en croire certains textes, elle se serait même déjà produite : le Déluge biblique ne met-il pas en scène une forme d’apocalypse ? Qu’importe si les prophéties qui se hasardent à en donner la date se sont révélées inexactes. Une légende rapporte ainsi que Bouddha avait prédit que le monde serait détruit vingt-cinq siècles après sa prédication ; ce qui devrait donc déjà avoir eu lieu. De leur côté, les disciples de Zoroastre, pragmatiques, ont procédé à quelques modifications de leur calendrier pour reporter l’échéance fatidique.

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    L'Humanité

    Justice. Jean-Paul Delevoye condamné… en catimini

    Actu

    L’ex-haut commissaire aux retraites de Macron a été condamné, jeudi, à quatre mois de prison avec sursis et 15000 euros d'amende pour des mandats non déclarés à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Grâce à la procédure du « plaider coupable », il s’en sort plutôt bien…

    Benjamin König

    Voici deux ans, le scandale avait fait grand bruit et conduit à la démission de celui qui était alors haut commissaire chargé des retraites au gouvernement. Jean-Paul Delevoye avait « omis » de déclarer » pas moins de quatorze mandats et liens d’intérêt, particulièrement sensibles puisqu’il cachetonnait alors dans des organismes de formation du secteur des assurances, notamment le groupe IGS. Une proximité avec le monde de l’assurance privée scandaleuse pour celui qui précisément était chargé de démanteler le système de retraites solidaires. Deux ans après, cette omission lui vaut condamnation : dans le cadre d’une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, il a écopé de quatre mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende. Mais aucune peine d’inéligibilité n’a été prononcée : un moindre mal alors que Jean-Paul Delevoye avait alors violé la Constitution, qui interdit expressément « le cumul entre une fonction de membre du gouvernement et toute activité professionnelle ». Et en octobre 2020, le journal Libération révélait que Jean-Paul Delevoye aurait en plus bénéficié d’un logement de fonction généreusement attribué par IGS, entre 2017 et 2019. À une époque où il avait donc déjà intégré le gouvernement d’Édouard Philippe. Il n’a aujourd’hui plus aucune fonction ou mandat public.

    jean-paul delevoyeréforme des retraitesaffaires
    Le Monde

    « L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »

    La guerre menée par la Russie en Ukraine est aussi religieuse, analyse l’historien Antoine Arjakovsky, qui explique comment ce conflit oppose le patriarche de Moscou, devenu idéologue de l’impérialisme du Kremlin, à une Eglise orthodoxe d’Ukraine qui s’est émancipée de la tutelle russe en 2019.

    Directeur de recherche au Collège des bernardins, l’historien Antoine Arjakovsky est à la fois spécialiste du christianisme orthodoxe et fin connaisseur de l’Ukraine, où il a fondé un institut d’études œcuméniques en 2004, à Lviv. Président de l’Association des philosophes chrétiens et lui-même orthodoxe, il est notamment l’auteur de Qu’est-ce que l’orthodoxie ? (« Folio », Gallimard, 2013) et de Russie-Ukraine. De la guerre à la paix ? (Parole et silence, 2004). Son prochain ouvrage, Qu’est-ce que l’œcuménisme ?, paraîtra le 17 mars aux Editions du Cerf.

    L’invasion russe intervient dans un contexte religieux singulier, marqué par l’indépendance de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine en 2019. Comment s’est construite l’architecture du christianisme oriental ?

    L’Eglise orthodoxe est une communion de quinze Eglises autocéphales – pouvant élire elles-mêmes leur chef – et d’une vingtaine d’Eglises autonomes. Parmi ces Eglises autocéphales, la prééminence va à celle de Constantinople, car elle a constitué le deuxième siège des Eglises chrétiennes après Rome, et avant Alexandrie, Antioche et Jérusalem.

    Cet ensemble, qui forme ce qu’on a nommé la « Pentarchie », a constitué la structure de l’Eglise durant tout le premier millénaire, et ses dissensions ont été réglées à l’occasion de sept grands conciles œcuméniques [le premier a eu lieu en 325 à Nicée, et le dernier en 787, également à Nicée]. Après de premières scissions, le concile de Florence va réaffirmer l’union des Eglises en 1439. Mais la prise de Constantinople par les Ottomans musulmans, en 1453, marque un éloignement décisif des Eglises orientales à l’égard de Rome, celles-ci lui reprochant son manque de soutien.

    Ainsi, à partir du XVe siècle, une nouvelle communion d’Eglises orientales se distingue, dont la primauté revient à Constantinople. Elles commencent alors à être appelées « orthodoxes ». Ce terme polysémique signifie au sens le plus courant « ce qui est fidèle à une norme » : en l’occurrence, les chrétiens orthodoxes se définissent par leur fidélité aux conclusions des sept conciles œcuméniques du Ier millénaire.

    « L’Eglise orthodoxe de Kiev a été la toute première à être évangélisée, en 988 : elle constitue l’Eglise chrétienne originelle en terre slave »

    Ces derniers ont essentiellement conduit à deux affirmations théologiques. La première est l’unicité de Dieu comme personne, et sa triple révélation comme Père, Fils et Saint-Esprit ; la seconde porte sur la double identité de Jésus-Christ, qui pour tous les chrétiens orthodoxes est à la fois divine et humaine. Cette orthodoxie de la foi prend au XVe siècle une signification confessionnelle car, après l’échec du concile de Florence, les chrétiens ont commencé à être désignés par des adjectifs : catholiques, protestants et orthodoxes.

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    Le Monde

    Au Japon, « les dernières chamanes vendent de l’espoir, mais elles en redonnent aussi aux plus désespérés »

    Philippe Pons (Tokyo, correspondant)

    Publié le 13 mars 2022 à 08h00

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    EntretienHéritières de traditions ancestrales en voie de disparition, les chamanes du Japon contribuent à tisser des liens entre les mondes visible et invisible. La sociologue Muriel Jolivet est allée à la rencontre des dernières d’entre elles.

    La modernisation du Japon n’a en rien entamé une foule de petites croyances et de rites, parmi lesquels la communication avec les défunts. Cette pratique a été ravivée à la suite de la disparition de 2 500 personnes dont les corps n’ont jamais été retrouvés, sur les 19 650 victimes du tsunami du 11 mars 2011. Elle propose de retisser les liens outre-tombe avec ces « morts sans lien » qui peuvent devenir des fantômes.

    La sociologue Muriel Jolivet vit au Japon depuis de longues années. Auteure d’une dizaine d’ouvrages sur la société nippone, elle est allée à la rencontre de ces chamanes qui, dit-on, ont la capacité de faire descendre sur elles l’esprit des morts, de les faire parler par leur bouche et auxquelles des médecins ont parfois recours pour affiner leur diagnostic. Un volumineux et passionnant reportage reposant sur une impressionnante documentation japonaise, ponctué de portraits de chamanes, de descriptions de lieux et de rencontres, rassemblés dans Les Dernières Chamanes du Japon. Rencontre avec l’invisible au pays du Soleil Levant (Véga, 2021).

    Vous avez travaillé une dizaine d’années à cette enquête. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous intéresser au monde des chamanes ?

    En plus de quarante ans d’enquêtes sociologiques sur le Japon, je suis souvent tombée sur des récits de revenants, de communication avec les morts, de visites chez des chamanes qui me semblaient anecdotiques. Peu à peu, j’ai pris conscience de l’importance et de la fréquence de ces rituels dans la société japonaise. Les chamanes renvoient à une spiritualité complexe dans laquelle se mêlent shintoïsme [polythéisme animiste], bouddhisme ésotérique et folklore local.

    Il existe des chamanes du nord au sud de l’Archipel. Comment avez-vous choisi les lieux de vos enquêtes ?

    Les régions du Tohoku et d’Okinawa sont des lieux prédisposés. Les chamanes itako du Tohoku s’inscrivent dans une longue tradition, car c’était un des rares débouchés qui s’offraient aux malvoyantes, souvent victimes d’une rougeole. Les autres options étaient de devenir masseuse ou goze, chanteuses itinérantes qui s’accompagnaient au shamisen [luth japonais à trois cordes] et se déplaçaient à cinq ou six, au rythme d’une vingtaine de kilomètres parcourus à pied chaque jour. La moins malvoyante servait de guide aux autres, chacune une main posée sur l’épaule de celle qui la précédait.

    Les itako étaient placées très jeunes en apprentissage auprès d’une aînée, à qui elles servaient de bonne à tout faire. L’instruction se faisait oralement au contact de leur initiatrice, ou shisho, avec qui elles vivaient en osmose. La formation n’était pas simple, car il leur fallait mémoriser toutes les invocations selon les rituels.

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    Le Monde

    « Faire confiance au bol »

    Le 15 septembre 2021, Clément Sans est devenu moine zen. Ordonné sous le nom de Tozan (« la montagne des pêches »), le jeune Français est désormais rattaché à un temple au Japon. Chaque mois, il nous envoie une lettre qui nous fait partager son quotidien singulier et presque hors du temps, rythmé par les longues heures de méditation, les travaux des champs et la mendicité.

    Lettre de mars 2022. Nous avons décidé de quitter le temple au milieu de la nuit. Comme les grains d’un chapelet s’étirant dans la nuit, nous descendons la montagne enneigée, bien en ligne, éclairés uniquement par la lune. Rejoignant après une longue marche le petit village situé dans la vallée, nous montons dans un bus scolaire qui nous dépose à la gare la plus proche. De là, nous rejoignons en groupes distincts les métropoles de Kobé, Osaka et Kyoto. Durant plusieurs jours, nous allons pratiquer takuhatsu, la mendicité rituelle des moines japonais.

    Notre temple insistant sur la pratique ascétique et la méditation, nous ne faisons pas de rites funéraires, comme c’est pourtant l’usage dans l’immense majorité des temples japonais.

    Ayant une vie monacale sobre et refusant tout argent pour officier des cérémonies, et bien que vivant en autonomie alimentaire grâce aux légumes et au riz que nous cultivons, nous devons couvrir certaines dépenses obligatoires, allant de notre électricité à nos assurances santé.

    « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »

    Originellement, la pratique de la mendicité était l’unique moyen pour les moines de se nourrir. Il fallait donc mendier chaque jour pour continuer l’ascèse monacale. Dans le Japon moderne où le statut des moines est fiscalement encadré, la mendicité est avant tout considérée comme une pratique spirituelle en elle-même.

    Takuhatsu, qui signifie littéralement « faire confiance au bol (à aumône) », implique d’abord notre foi et notre gratitude envers la vie : ce qui est nécessaire pour soutenir notre quotidien est déjà là, toujours offert à nous. Plus qu’un moyen de subsistance, c’est notre enseignement bouddhique sur le don et l’offrande qui se synthétise par cette pratique.

    Je suis affecté à Kyoto, ville que je connais pour y avoir travaillé avant mon entrée au temple. J’ai sous ma responsabilité trois autres moines, avec lesquels je partage une petite chambre dans une auberge située dans le centre de l’ancienne capitale impériale. Chaque jour, nous revêtons nos kimonos et kolomo traditionnels, enfilons nos waraji, sandales de cordes tressées, nous coiffons d’un kasa, chapeau de paille arrondi et évasé empêchant de voir le visage du moine, le religieux devant toujours s’effacer derrière sa pratique.

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    L'Humanité

    Bricolage. Vous ne pouvez plus voir votre mur en peinture…

    Actu

    Le bon matériel, le bon produit et une sérieuse préparation : voilà ce qu’il vous faudra pour badigeonner d’un geste sûr et sans coulure vos murs. Nos conseils pratiques et astuces insoupçonnées.

    Marcel Guedj

    Matériel

    • Papier abrasif et cale à poncer
    • Éponge, seau et lessive St Marc
    • Rouleau
    • Brosse à rechampir
    • Brosse plate
    • Camion avec grille d’essorage
    • Ruban adhésif de masquage bleu
    • Bâches en plastique
    • Escabeau

    Si le plafond est aussi à peindre (ce que nous verrons dans un autre article), commencer par lui pour ne pas risquer de tacher les murs qui auraient été peints auparavant.

    Tout est une question d’organisation

    1. Protéger le sol (et les meubles si vous n’avez pas pu les sortir de la pièce) avec des bâches.
    2. Préparer les surfaces est essentiel. Elles doivent être lisses et planes, donc restaurées (rebouchage des trous et des fissures, enduit de lissage si besoin), Comment reboucher une fissure égalisées (ponçage minutieux) et propres (dépoussiérage, lessivage). Et maintenant, par où commencer la peinture du mur ?
    3. Coller des longueurs de ruban adhésif de masquage (bleu de préférence, car il est plus facile à décoller par la suite) en bordure des surfaces limitrophes pour ne pas risquer de déborder : plinthes, boiseries, huisseries, plafond…
    4. Il est recommandé d’appliquer une sous-couche (ou primaire), cela afin de « bloquer » le support avant de passer à la peinture de finition qui n’en sera que plus résistante.
    5. Passer une première couche de finition. Bien mélanger la peinture et ne pas trop en charger le pinceau (les pros parlent de brosse) pour commencer à peindre les bords d’un angle supérieur, le long des rubans. Poursuivre avec le rouleau, en croisant perpendiculairement les passes, de manière à progresser par mètre carré. Laisser sécher selon les indications figurant sur le pot Passer une seconde couche si besoin.

    Conseil et astuce

    Ne faites pas l’erreur du débutant qui charge beaucoup – trop – le pinceau ou le rouleau, pensant ainsi mieux couvrir le mur. Vous ne feriez que provoquer des éclaboussures et des coulures. Il suffit de tremper les poils de la brosse jusqu’au premier tiers et de bien essorer le rouleau en le faisant rouler sur la grille du camion (petit bac spécial en plastique), dont il existe des versions bon marché, jetables après utilisation.

    Bricolagemurs
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    Le Monde

    L’Islam au XXIe siècle : une association engagée pour un islam européen, éclairé et inclusif

    Fondée à Paris en 2019, l’association L’Islam au XXIe siècle entend faire connaître les courants progressistes de la religion musulmane. Son cycle de conférences annuel vient d’avoir lieu à l’Unesco.

    Devant l’assistance du grand auditorium du palais de l’Unesco, à Paris, le 17 février, l’imame Ani Zonneveld, 59 ans, Malaisienne installée à Los Angeles (Etats-Unis), s’apprête à conclure son intervention intitulée « Mettre en pratique le “vrai islam” ». « En Occident, dit-elle, nous [les musulmans] serons toujours l’autre, donc j’en reviens à mes racines, à savoir la prière du prophète Mohamed. »

    Une douce mélodie pop à cordes s’élève, et l’imame entonne de sa voix cristalline ces paroles inspirées d’une des prières favorites du prophète Mahomet : « O Allah, grant my light in my heart, light in my grave, light in front of me, light behind me [« Allah, accorde-moi/donne-moi la lumière dans mon cœur, dans ma tombe, devant et derrière moi »] ». Un peu surpris, l’assistance et les orateurs se redressent et écoutent l’imame Zonneveld chanter sa foi et son engagement en faveur de la liberté d’expression, nécessaire, comme elle l’a développé dans son intervention, « pour créer une culture musulmane occidentale ».

    Les 16 et 17 février, la conférence organisée par l’association L’Islam au XXIsiècle a réuni trente intervenants de dix nationalités différentes autour du thème « Islam et identités : entre culte et cultures ». Retransmise sur Internet, la conférence était aussi traduite simultanément en arabe. « Nous souhaitons créer des ponts et ainsi faire descendre un discours académique jusqu’à la masse des fidèles, les représentants d’un islam classique, transmis de génération en génération », explique Eva Janadin, 32 ans, déléguée générale de l’association et cofondatrice à Paris de la mosquée spirituelle et progressiste Simorgh. « Nous voulons valoriser des figures féminines et masculines, précise-t-elle, mais des figures tirées de nos propres ressources, de nos textes. »

    A Paris, deux femmes imams dirigent une prière mixte

    Des théologiens, des géographes, des sociologues et des acteurs de terrain se sont succédé pour décrire les modalités d’un islam européen, éclairé et inclusif. Comment alors diffuser des idées sans être dans la confrontation ? Comment accompagner la culture du commentaire des textes sacrés avec ceux qui ne sont pas familiers de l’exégèse coranique mais qui en sont curieux ?

    Néo-islamisation et vide de sens

    La première table ronde, consacrée à « l’impasse d’un islam hors culture », a permis à Benjamin Hodayé, agrégé d’histoire et doctorant, de rappeler le portrait d’une génération de militants du djihad, la « chair à canon » de cette idéologie de la lutte armée. « Nous constatons un retour du religieux chez les jeunes générations [musulmanes], beaucoup plus religieuses que les personnes qui ne sont pas musulmanes et beaucoup plus religieuses que leurs propres parents. »

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    L'Humanité

    La gemmothérapie, ou les vertus des bourgeons

    Actu

    Jeune pousse de la phytothérapie, cette méthode qui utilise les végétaux au stade embryonnaire se distingue par sa facilité d’utilisation, le peu de contre-indications et surtout une très forte concentration en vitamines, minéraux et principes actifs. Explications.

    Marie Mersier

    Branche récente de la phytothérapie, la gemmothérapie tout comme l’aromathérapie, l’autre discipline de cette belle arborescence thérapeutique, se base sur l’utilisation des plantes et de leurs bienfaits afin de prévenir et soigner certains maux. La particularité de la gemmothérapie, et son atout majeur, est qu’elle s’articule autour des bourgeons et jeunes pousses d’arbres et arbustes : ginkgo, frêne, noyer, vigne, etc. Chaque bourgeon – ou tissu embryonnaire végétal – contient de façon ultra-condensée toutes les propriétés et bienfaits d’une plante adulte. Que du bon et de l’efficace, donc. Même si les alchimistes du Moyen Âge avaient déjà inclus les bourgeons dans quelques remèdes de l’époque, il faudra attendre le XXe siècle et un médecin homéopathe belge, le Dr Pol Henry pour que l’approche naturelle et thérapeutique de la « gemmo » se développe.

     

    Macérâts glycérinés

    Afin d’extraire tout le potentiel des bourgeons, ceux-ci sont récoltés juste avant leur éclosion au printemps. Ils vont ensuite macérer dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine végétale, puis être filtrés et conservés dans un flacon opaque. Que l’on souhaite traiter des désagréments passagers ou procéder à un traitement de fond, les macérâts de bourgeons agissent en solo et/ou en synergie sur l’ensemble de notre métabolisme et ont de multiples vertus, telles que le drainage, la régulation hormonale, l’amélioration de la circulation sanguine ou encore le renforcement des défenses immunitaires.

     

    Précautions d’usage

    Dans la pratique, comment cela se passe ? La gemmothérapie est adaptée à tous les âges. Quelques gouttes, entre 5 et 15 par jour, à diluer dans un verre d’eau que l’on prendra en dehors des repas sous forme de cure ponctuelle (environ 21 jours) ou sur une durée de quelques mois. N’oublions pas qu’il est toujours préférable de se faire accompagner par un professionnel avant de s’y mettre – naturopathe ou pharmacien averti –, car même si les contre-indications sont modérées, certains principes de précaution s’appliquent. Par exemple lors d’une grossesse, en cas de chimiothérapie, troubles hormonodépendants, etc.

    Si chaque bourgeon peut avoir ses propres spécificités, et donc son champ d’application, ils sont parfois polyvalents. Parmi les incontournables, le bouleau et le cassis, que l’on peut intégrer dans une cure afin de rebooster tout l’organisme (1). Le cassis est antioxydant, anti-inflammatoire, et antiallergique et le bouleau draine (foie, reins…) tout en reminéralisant. Le romarin constitue également un allié pour la détox printanière. En cas de grosse fatigue, le chêne stimule les glandes endocriniennes et permet donc à l’organisme de repartir de plus belle.

    www.la-royale.comBien-être
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    « En Iran, le zoroastrisme est le symbole du libre choix et de la grandeur préislamique »

    Grâce à Nietzsche, nous connaissons le nom de Zarathoustra, mais savons-nous qui il était vraiment ? Etait-il une divinité, un prophète, un personnage historique ? Et qu’en est-il de la religion qui porte son nom ? Le point avec le professeur Michael Stausberg, qui vient de consacrer un livre à ce sujet.

    La religion à laquelle Zarathoustra a donné naissance est l’une des plus anciennes du monde. Elle est encore pratiquée de nos jours, surtout en Iran et en Inde. En perdurant dans les marges malgré l’essor des monothéismes abrahamiques, le zoroastrisme permet à certaines minorités de se singulariser spirituellement. Pour cause : le message de Zarathoustra est souvent interprété comme encourageant la liberté de choix en opposition à un certain dogmatisme religieux. Cela explique la force de séduction du zoroastrisme et l’intérêt qu’il suscite chez les curieux et les chercheurs.

    Professeur de sciences religieuses à l’université de Bergen, en Norvège, Michael Stausberg met à la disposition du lecteur les connaissances les plus récentes sur le zoroastrisme, son histoire, son corpus, sa philosophie et ses rites, dans son ouvrage Zarathoustra et sa religion (Les Belles Lettres, 162 pages, 19 euros).

    Le nom de Zarathoustra est surtout familier du grand public grâce à Nietzsche et à son livre « Ainsi parlait Zarathoustra » (1883). Pourquoi le philosophe a-t-il choisi cette figure afin d’incarner sa pensée ? Sa lecture est-elle fidèle à l’idée que les zoroastriens se font de leur « prophète » ?

    Michael Stausberg : Même si Nietzsche était un philologue professionnel, il ne s’est guère soucié, dans ses œuvres philosophiques, de l’exactitude historique à propos de Zarathoustra. Pendant des siècles, Zarathoustra a frappé l’imaginaire des philosophes européens. Il était notamment associé à l’astrologie et à la magie. Pline l’Ancien (23-79) et saint Augustin (354-430) ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance.

    Je pense que c’est un motif qui a frappé Nietzsche. Rappelez-vous la place centrale qu’occupe le rire dans son Zarathoustra. De plus, Zarathoustra était lié aux idées de lumière et d’obscurité, de bien et de mal. Or, repenser la moralité était un programme-clé de la nouvelle philosophie de Nietzsche !

    Y a-t-il eu un Zarathoustra historique ? Existe-t-il des controverses dans ce domaine comparables à celles concernant Jésus ?

    Il existe des sources textuelles très anciennes, les Gathas, qui dépeignent un certain Zarathoustra au IIe millénaire avant notre ère. Il est possible qu’il ait été une sorte de poète rituel d’inspiration divine. Si la comparaison avec Jésus peut sembler trompeuse, la discussion sur le Jésus historique a conduit certains chercheurs à imaginer quelque chose comme une vie ou une biographie de Zarathoustra.

    « Pline l’Ancien et saint Augustin ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance »

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    Le Figaro

    Nucléaire : la France renforce la crédibilité de sa dissuasion

    Nicolas Barotte

    Paris a procédé à un «tir de qualification» du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré (ASMPA) rénové, dépourvu de sa charge militaire.

    La France tient sa posture. Un mois après le début de la guerre en Ukraine, et alors que la Russie cherche les moyens de sortir de son impasse opérationnelle, les signes de tension donnent une dimension nucléaire à la crise. «Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l'utilisation des armes nucléaires. Et s'il s'agit d'une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine», a déclaré mardi 22 mars le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Ce n'est pas la première fois que la Russie agite cette menace. En face, les puissances occidentales en disent le moins possible, pour ne pas nourrir l'escalade, mais elles se préparent.

    À lire aussiGuerre en Ukraine: les défis d’une reconstruction des armées pour la France

    À VOIR AUSSI - Zelensky met en garde contre une éventuelle catastrophe nucléaire dans un discours devant le Parlement japonais

    Mercredi, la France a procédé à un «tir de qualification» du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré (ASMPA) rénové, dépourvu de sa charge militaire. L'ASMPA équipera les avions des forces aériennes stratégiques, celles qui assurent la dissuasion aérienne de la France. «Ce programme d'armement répond à la volonté du président de la république qui s'est engagé pour ces forces à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l'environnement international», explique le ministère des Armées. Dans le contexte actuel, cet essai supervisé par la Direction générale à l'armement, n'a rien d'anodin. Les États-Unis, à l'inverse, avaient reporté début mars un essai de tirs de missiles balistiques intercontinentaux baptisé Minuteman III. La dimension de leur dissuasion n'est pas la même, et l'exercice aurait pu contribuer à alimenter la tension.

    Les Occidentaux ne se préparent pas moins pour autant. Pour la première fois, la marine française aurait déployé trois sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) à la mer, selon le journal Air et Cosmos. L'information n'a été ni démentie ni confirmée par l'état-major. En matière de dissuasion, aucune communication n'est autorisée, pour éviter toute erreur d'appréciation. Si les FAS sont la partie visible de la dissuasion, et permettent un « dialogue stratégique » en adressant des messages, les SNLE constituent la partie invisible de la force française. Indétectables sous la mer, ils assurent à la France la possibilité de riposter à toute attaque nucléaire.

    En renforçant sa posture, la France montre qu'elle est prête à toute éventualité. Mais elle veille à maîtriser l'escalade. Il reste encore de nombreux «barreaux sur l'échelle du perroquet» avant d'en arriver au seuil de confrontation. La Russie connaît et décrypte les messages. Elle aussi, au-delà des déclarations qui visent à faire peur, est censée maîtriser ce langage.

    À VOIR AUSSI - L'Otan apportera un «soutien supplémentaire» à l'Ukraine contre les menaces nucléaires et chimiques

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    L'Humanité

    Le rôle des parents quand un adolescent consomme du cannabis

    Actu

    À l’âge des expérimentations et de la transgression des règles, des adolescents peuvent se laissent tenter par le cannabis. Au-delà de l’inquiétude légitime des parents, l’enjeu est alors de comprendre les raisons de cette consommation sans dramatiser ni banaliser, afin de mieux les aider.

    Noé Blouin

    L’expérimentation du cannabis est en recul chez les jeunes. 39 % des adolescents de 17 ans ont déclaré en 2017 avoir déjà expérimenté la marijuana ou ses dérivés, contre plus de 50 % en 2002, selon les chiffres de l’enquête sur la santé et les comportements de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (1). La consommation quotidienne baisse également, perdant 2 points par rapport à 2014 (7,2 %). Malgré ces résultats encourageants, la France demeure parmi les pays européens dont la jeunesse consomme le plus cette substance. Au même titre que les « premières cuites », le premier joint peut ainsi s’avérer un passage banal dans l’adolescence, une période où l’appel du défi et de l’expérimentation est plus fort que celui de la prudence.

     

    Anxiété, dépression et addiction

    Cette incursion dans le monde des drogues peut faire paniquer les parents. Comme le tabac, l’alcool ou les jeux d’argent, c’est surtout la dimension addictive et les effets à long terme du cannabis qui posent problème, à un âge où la construction cérébrale n’est pas encore terminée. Les dangers de la plante et de sa molécule psychoactive, le THC, sont, en effet, bien réels et peuvent provoquer de lourdes séquelles psychiques et sociales. Sa consommation agit à court terme sur la mémoire immédiate ; elle peut altérer la perception et l’attention. Elle comporte des risques sur la santé mentale, comme l’anxiété, les symptômes dépressifs, voire psychotiques.

    Chez l’adolescent, le cerveau est toujours dans sa phase de maturation et des études ont montré que ces substances peuvent provoquer des dommages plus importants que chez l’adulte. Dans les cas les plus graves, un seul joint peut servir à déclencher des troubles schizophréniques, pour peu que le consommateur possède un terrain favorable. Avec le temps, le corps développe une tolérance au produit, cela induit qu’une quantité plus importante sera nécessaire pour obtenir le même effet. Des problèmes comme l’isolement ou l’agressivité envers son entourage sont à déplorer en cas de prises régulières, tout comme des problèmes financiers liés à l’achat continu du produit.

    Comment réagir alors, lorsque son adolescent se retrouve confronté à de tels risques ? En amont, cela passe évidemment par l’éducation. Sans forcément diaboliser le produit, auquel il sera sûrement confronté, il faut qu’il en connaisse les risques. S’il est pris la main dans le sac, il est d’abord important de déterminer sa consommation. Pour ce faire, mieux vaut laisser d’abord ses sentiments de côté pour éviter la confrontation directe. Il convient d’instaurer un vrai dialogue, de poser des questions sur ses habitudes vis-à-vis du cannabis, de savoir ce qu’il en pense, ce qu’il connaît du produit qu’il consomme et des raisons pour lesquelles il s’est mis à fumer.

     

    L’aide d’un professionnel de santé

    Des indices extérieurs peuvent aussi aiguiller les parents afin de savoir s’il s’agit d’une addiction ou d’une simple expérimentation – à risque certes, mais moins inquiétante – comme la chute des notes scolaires, un isolement continu dans sa chambre ou à l’inverse de nombreuses sorties, ou le refus de parler de son quotidien. Si le lien semble rompu ou si une addiction se révèle, l’appui d’un tiers reste la meilleure solution. L’aide d’un professionnel de santé, médecin, psychologue ou psychiatre est importante pour déterminer l’ampleur de l’accoutumance et mettre en place un programme de suivi. Partout en France, des centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie accueillent et aident des jeunes plongés dans cette spirale (2). Enfin, les consultations jeunes consommateurs proposent une prise en charge complète pour les adolescents et leur famille.

    3 questions à.... Camille Naudin, psychologue clinicienne en psychiatrie

    « Il faut créer une discussion authentique »

    Camille Naudin Psychologue clinicienne en psychiatrie

    Comment réagir lorsque l’on s’aperçoit que son adolescent consomme du cannabis ?

    Parfois, les parents pensent qu’ils peuvent faire changer leur adolescent en ayant un discours très éducatif. Cela est souvent contre-productif. L’idée est plutôt d’amener l’ado à explorer sa propre motivation au changement, qu’il ait la sensation que cela émane de lui. Avoir uniquement des motivations extrinsèques ne va pas forcément aider le jeune à bouger. Il vaut mieux libérer la parole et voir avec lui quels sont les intérêts derrière sa consommation, quels bénéfices il en tire. Si le jeune consomme, c’est qu’il cherche à compenser quelque chose. Plus les parents seront concentrés sur le comportement à problèmes, sans penser aux bénéfices que cela amène à l’adolescent, plus ils auront tendance à passer à côté de quelque chose. Il faut adapter ensuite sa réaction aux conduites à risques, au rythme de consommation, et bien tenir compte de ces différents facteurs. Les parents peuvent aussi faire part de leur inquiétude, non pas pour manipuler émotionnellement les enfants, mais pour créer une discussion authentique.

    Quels sont les bénéfices qu’ils peuvent tirer d’une consommation de cannabis ?

    Il y a une grande part de désirabilité sociale, de faire des choses pour se sentir appartenir à un groupe, en l’occurrence, de fumer avec l’idée que cela les rendrait plus attrayants aux yeux de leurs pairs. On fume également pour l’expérience ou encore, dans un autre registre, pour gérer des angoisses. La comorbidité entre les addictions relève aussi du psychotraumatique. Lorsque les jeunes ont vécu un événement traumatisant, ils vont plus avoir tendance à intérioriser et à réguler les futurs événements stressants en consommant. Face à de jeunes patients, on commence toujours par statuer sur le volume, la fréquence de sa consommation de drogue – si elle est stable, et constante, ou si elle peut évoluer en fonction de son seuil émotionnel ou de son environnement. Puis on essaye de comprendre quel événement l’a poussé à commencer.

    Faut-il obligatoirement consulter un professionnel de santé ?

    Si l’adolescent consomme une petite quantité de cannabis pendant des fêtes, entre amis ou encore tous les six mois, ce n’est pas un trouble psychologique. Ce n’est pas parce que l’adolescent a essayé de la drogue une fois qu’il est accro. Mais, dans les cas où cette consommation est plus régulière ou qu’une addiction se confirme, il s’agit d’un trouble psychopathologique. Le mieux est alors de se tourner vers un professionnel car, dans ces cas, l’entourage n’est pas toujours le mieux placé pour agir, en raison des croyances familiales, de la pression sociale, etc. La prise en charge des familles est aussi très importante, car il ne faut pas que leur propre anxiété vienne interférer dans le processus.

    Famille
    Le Monde

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le souverain pontife se rendra à Kinshasa, Goma et Juba en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques de ces deux pays en proie à des violences récurrentes.

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le pape François se rendra en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud du 2 au 7 juillet, deux pays africains en proie aux violences et auxquels il manifeste une attention particulière. Le souverain pontife, 85 ans, se rendra d’abord en RDC du 2 au 5 juillet, dans les villes de Kinshasa et Goma, avant de visiter Juba, capitale du Soudan du Sud, du 5 au 7 juillet, en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques des deux pays, a annoncé le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, jeudi 3 mars.

    « Le pape vient raviver l’espérance du peuple congolais, qui a besoin de la paix, de la sécurité et du bien-être », a réagi Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), lors d’une conférence de presse à Kinshasa, quelques minutes après l’annonce du Vatican. Selon le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, cette visite est « un don inestimable à notre pays, à notre peuple, un peuple qui passe aujourd’hui des moments difficiles ».

    Au moins 40 personnes massacrées sur un site de déplacés en République démocratique du Congo

    La RDC, pays de quelque 90 millions d’habitants en proie à des conflits armés persistants, compterait 40 % de catholiques, 35 % de protestants ou affiliés aux églises du réveil, 9 % de musulmans et 10 % de kimbanguistes (une église chrétienne née au Congo), selon des estimations. C’est un Etat laïc, mais la religion est omniprésente dans le quotidien des Congolais. L’Eglise catholique, en particulier, a parfois joué un rôle de premier plan dans la politique locale.

    Goma, la ville principale de la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays, est le théâtre de violences de groupes armés depuis plus de vingt-cinq ans. La dernière visite d’un pape à Kinshasa remonte à août 1985, quand Jean-Paul II avait passé deux jours dans le pays, qui s’appelait alors Zaïre.

    Instabilité chronique

    La visite au Soudan du Sud sera la première d’un pape depuis la création du pays, en 2011. Eprouvé par une instabilité chronique, ce pays pauvre de 11 millions d’habitants a sombré dans une sanglante guerre civile, entre 2013 et 2018, opposant les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir. Elle a coûté la vie à près de 400 000 personnes et forcé des millions d’autres à fuir leur foyer.

    Malgré un accord de paix signé en 2018 et prévoyant un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale, des querelles persistent entre les deux rivaux au sommet de l’Etat et les violences se poursuivent. Selon un rapport de l’ONU publié mardi, au moins 440 civils ont été tués entre juin et septembre 2021 dans des affrontements entre factions des deux camps.

    Soudan du Sud : au moins 440 civils tués entre juin et septembre 2021 dans le sud-ouest du pays

    Le Saint-Siège s’est directement impliqué dans les négociations en tenant un rôle de médiateur. En 2019, François avait même convié au Vatican Salva Kiir et Riek Machar pour une retraite spirituelle à l’issue de laquelle il s’était agenouillé devant eux en leur implorant de faire la paix, un geste symboliquement fort qui avait marqué les esprits.

    Depuis son élection en 2013, François s’est rendu à quatre reprises en Afrique, notamment au Kenya, en Ouganda, en Centrafrique, en Egypte et au Maroc. Son dernier déplacement africain remonte à septembre 2019 : il s’était alors rendu au Mozambique, à Madagascar puis à l’île Maurice. Ce voyage apostolique sera le deuxième du pape argentin à l’étranger en 2022, après sa visite à Malte prévue les 2 et 3 avril.

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    Le Monde avec AFP

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    L'Humanité

    Recettes. Une grosse légume qui fait les dessous du gratin

    Actu

    En chemise ou robe de chambre, en purée, en soufflé, rissolée ou sautée... la pomme de terre, toujours prête à toutes les variations, est aussi gourmande et nutritive. Version primeur ou longue conservation, elle garde la frite. Polyvalente, conviviale et indémodable.

    Gaëlle Brière

    La pomme de terre est aujourd’hui un incontournable de nos menus. Son origine remonte à environ 8 000 ans, époque à laquelle elle poussait de façon sauvage sur les hauts plateaux de la cordillère des Andes. Au XVIe siècle, elle traverse l’Atlantique lors du retour des conquistadors espagnols. Sa consommation en Europe demeure alors timide car, par méconnaissance, on la juge toxique. Elle est essentiellement réservée aux animaux, jusqu’à ce qu’un apothicaire, Antoine-Augustin Parmentier, mette en valeur ses qualités, au XVIIIe siècle. On peut donc lui dire merci, car la pomme de terre est un petit bijou nutritif et gustatif qui pousse localement et dont le coût, même s’il a connu une certaine augmentation ces dernières années, ne plombe pas le porte-monnaie.

    Féculent riche en glucides complexes, la pomme de terre est rassasiante et source d’énergie. Bien qu’on lui reproche parfois de favoriser la prise de poids, c’est plutôt un mode de cuisson trop riche – à base d’huile, par exemple, si on parle des frites – qui est en cause. Elle constitue par ailleurs un très bon apport en vitamine C, en minéraux (notamment magnésium et fer), ainsi qu’en protéines et fibres. Tous ces petits bonus nutritifs seront encore plus présents et disponibles dans les pommes de terre « primeurs », et si on privilégie une cuisson vapeur.

    Nouvelle, d’avril à juillet

    Plus ou moins dodues, à la chair ferme ou légèrement farineuse, parmi toutes les variétés de pommes de terre, on peut distinguer deux grandes familles : celles de conservation et les primeurs. Les premières sont disponibles toute l’année, même si la pleine saison s’étend de septembre à mars. Citons par exemple la Bintje ou la Spunta, deux variétés qui s’adapteront très bien à la préparation des frites, d’un ragoût ou encore en purée ou au four (éviter de les faire bouillir, car elles se désagrègent). Variété à chair ferme la plus cultivée en France, la Charlotte offre une très belle tenue à la cuisson et se cuisine ainsi en gratin, à la vapeur, sautée, ou en chips maison. Les pommes de terre primeurs ou nouvelles sont quant à elles plantées en février et récoltées avant pleine maturité, d’avril à juillet. L’idéal est d’en acheter de petites quantités et de les consommer rapidement, car elles ne se conservent pas plus d’une semaine dans le bac du réfrigérateur. Elles sont délicieuses juste rissolées avec leur peau, comme la pomme de terre de Noirmoutier ou celle de l’île de Ré, la seule à bénéficier d’une AOC. Cuisiner les pommes de terre ouvre un incroyable champ de créativité et de goûts. Elles apportent du liant aux soupes et se retrouvent dans d’innombrables plats traditionnels ou régionaux (gratin dauphinois, aligot, hachis parmentier, raclette, etc.). On les adore également tièdes, dans des salades à base de poisson émietté avec des câpres, de l’huile d’olive et de la fleur de sel. Enfin, la chair noir-violet de la pomme de terre Vitelotte et son parfum un peu sucré apporteront un brin d’originalité à vos assiettes.

    Salade tiède de pommes de terre primeurs aux algues

    Ingrédients pour 4 personnes : 1 kg de pommes de terre primeurs, 1 oignon de Roscoff émincé, 5 cl d’huile d’olive, 1 citron (jus et zeste), 1 gousse d’ail rosé écrasée, 2 cuillères à soupe d’algues déshydratées en paillettes (dulse, wakamé, nori, laitue de mer, disponibles en boutique bio ou sur greenweez.com), 1 petit bouquet de persil plat ciselé, Sel et poivre du moulinPréparation : 25 minutesDifficulté : facile

    1. Brosser délicatement les pommes de terre, ne pas les éplucher et les couper en deux ou en quatre, selon leur taille. Les mettre dans une casserole, ajouter une pincée de sel et couvrir d’une grande quantité d’eau.
    2. Porter à ébullition et cuire 10 minutes jusqu’à ce qu’elles soient juste tendres. Ne pas trop les cuire, sinon elles deviendront trop molles. Égoutter et laisser refroidir quelques instants.
    3. Pendant la cuisson des pommes de terre, préparer l’assaisonnement dans un petit bol. Mélanger dans un bol l’huile d’olive, l’ail, les paillettes d’algues, le zeste et le jus du citron. Saler et poivrer au goût.
    4. Mettre les pommes de terre chaudes dans un plat, puis ajouter l’oignon émincé, le persil. Arroser de vinaigrette et mélanger délicatement. Saler si besoin.
    5. Le plat est meilleur s’il est dégusté tiède. Toutefois, on peut aussi le confectionner à l’avance et laisser refroidir à température ambiante avant de servir. Voici quelques idées de variantes : ajouter des câpres, des morceaux de poisson fumé, une cuillerée de moutarde et, à la place du persil, essayer le romarin, la coriandre ou l’aneth ciselés. Faire également une salade de Primaline aux algues et curcuma, lieu jaune fumé avec du vinaigre de cidre.

    Accords parfaits

    Artisanal. Saké français

    Fabriqué à partir de riz et de koji (un ferment), le saké est un alcool brassé au Japon depuis 2000 ans. Avec une teneur en alcool similaire à celle du vin (entre 13 et 15 %), il accompagne les repas de l’apéritif au dessert et étonne par la délicatesse de ses saveurs. Formé au Japon, Wakaze a adapté les techniques de brassage aux conditions françaises et élabore un saké au cœur de la région parisienne à base de riz cultivé en Camargue et d’une levure biologique qui apporte des notes fruitées, florales et minérales.Nigori Saké, 19,50 euros.

    Belles cuvées. Foire aux vins de printempsActeur incontournable des vins de nouvelle génération, le Petit Ballon célèbre le retour des beaux jours lors d’une foire aux vins du 23 mars au 19 avril. On pourra dénicher en ligne, et à prix avantageux, une sélection de blancs frais et fruités ou de rouges, dont ce Métaphysique des cuves de la vigneronne Julie Karsten. Un très joli côtes-du-rhône gourmand et généreux, issu d’un assemblage grenache-syrah-cinsault. Le domaine est mené dans le respect de l’environnement pour des vignes joyeuses et des vins vivants.Métaphysique des cuves, 9,50 euros, au lieu de 11,50 euros.

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    Bon et sain
    Le Monde

    Dans l’Ain, la « génération climat » à la conquête de la France périurbaine

    Jean-Laurent Cassely (envoyé spécial dans l'Ain)

    Publié le 21 mars 2022 à 10h53 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 18h02

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    ReportageOriginaire du département, Lumir Lapray, 29 ans, candidate aux législatives, tente d’incarner une vision de l’écologie en phase avec les modes de vie des zones rurales et périurbaines, et de faire concilier deux cultures a priori éloignées.

    « T’es végétarien ? Parce que, dans l’Ain, ce ne sera pas évident pour trouver un resto. » Nous ne le sommes pas, mais si Lumir Lapray s’en enquiert, c’est que ce régime alimentaire est fréquent dans son entourage, celui des jeunes militants du mouvement climat. Rendez-vous est pris dans un restaurant asiatique de Meximieux, petite ville au centre propret avec ses agences immobilières, ses opticiens, ses cafés et sa boulangerie. Lumir Lapray nous demande de passer directement commande de trois bo buns (avec du bœuf) et s’excuse de son retard lorsqu’elle arrive avec son compagnon, Arthur Joliveau, 35 ans.

    On comprendra bientôt que cette cadence sans temps mort est la norme pour la jeune femme de 29 ans, qui court en permanence d’un point à un autre du département depuis qu’elle s’est lancée dans un projet particulièrement audacieux : être élue députée sous une étiquette de gauche citoyenne et écologiste aux élections législatives de juin dans la deuxième circonscription de l’Ain, « un territoire à 96,5 % périurbain » dans l’orbite de Lyon, détaille Lumir Lapray, qui connaît son Insee sur le bout des doigts.

    Jérôme Fourquet : « Une civilisation périurbaine a émergé, avec ses lotissements, ses ronds-points, ses zones commerciales et ses entrepôts Amazon »

    La circonscription s’étend en diagonale le long de l’autoroute A42 qui relie Lyon à Genève, depuis les portes de la lointaine banlieue lyonnaise jusqu’à la plaine de l’Ain et les contreforts du Haut-Bugey. Composite, le territoire se présente à l’automobiliste comme une succession de vastes champs céréaliers constellés ici et là de lotissements de maisons dont les toits à quatre pentes dépassent de murs ou de haies végétales. C’est également un carrefour logistique grâce à sa localisation stratégique, ce qui explique qu’on y croise entrepôts et camions autant que cyclistes et chasseurs.

    Dans ce département aux racines rurales mais dont l’économie est tournée vers l’industrie – au point d’être le deuxième de France pour la part qu’elle occupe dans l’emploi total –, Marine Le Pen est arrivée largement en tête en 2017, avec 25 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle. Les électeurs de la circonscription, plusieurs fois redécoupée, ont voté avec une constance impressionnante pour toutes les nuances de la droite républicaine depuis le début des années 1980 : UDF, RPR, UMP puis LR, reconduisant le sortant Charles de la Verpillière, qui ne se représente pas, à trois reprises depuis 2007.

    Barbecues, bagnole et animaux

    Une écolo dans la France des pavillons et des barbecues, de la bagnole et des animaux de compagnie ? Pour beaucoup, à commencer par son propre camp, associer ce type d’espace à cette culture politique est une contradiction dans les termes, admet la jeune femme dont le projet existentiel consiste à « raccrocher le périurbain au progressisme ». « Le mouvement climat a capté qu’il fallait qu’il embarque les banlieues », analyse-t-elle en citant l’exemple du mouvement Alternatiba qui, après un premier QG dans le Xe arrondissement de Paris, la Base, a ouvert une maison de l’écologie populaire à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. « En comparaison, le périurbain et le rural restent encore sous les radars du mouvement, à cause de cette image beauf et conservatrice qu’il renvoie malheureusement. La plupart des gens de mon réseau sont incapables de placer l’Ain sur une carte. » Et chez EELV, dont la jeune primo-candidate espère obtenir l’investiture, on ne se bouscule pas pour le job.

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    Découverte. La « cabane à lapins » d’Émile Zola

    Actu

    Après dix ans de travaux, la maison ayant appartenu à l’auteur de « l’Assommoir », à Médan (Yvelines), a rouvert ses portes. Cette résidence un brin hétéroclite, qui s’est agrandie au fil des succès de l’écrivain, est désormais complétée par un musée consacré à l’affaire Dreyfus.

    Sabine Jeannin

    C’est un charmant village de quelques rues et sentes, entre le coteau et la Seine, où le poète Ronsard se promena bien avant Zola, Cézanne ou Maeterlinck. Bourg de grande banlieue et pourtant déjà campagnard, Médan semble immuable, même si sa population s’est multipliée par huit depuis la fin du XIXe siècle.

    On se demande comment Émile Zola, cet historien de la société si impliqué dans la vie de son époque, a bien pu se retrancher huit mois de l’année dans le calme de ce bourg, de 1878 à 1902. Il chante pourtant les louanges de cette tranquillité à Gustave Flaubert lorsqu’il lui annonce, dans sa lettre du 9 août 1878, avoir déniché « une cabane à lapins, dans un trou charmant entre Poissy et Triel, au bord de la Seine (…) ; cet asile champêtre (…) a le mérite d’être loin de toute station et de ne pas compter un seul bourgeois dans son voisinage. Je suis seul, absolument seul ; depuis un mois, je n’ai pas vu une face humaine ».

    Le lieu "a le mérite de ne pas compter un seul bourgeois dans son voisinage" Émile Zola

    Achetée avec les droits d’auteur de « l’Assommoir », ladite masure ne ressemblait pas à la propriété que l’on peut aujourd’hui visiter. Elle ne comprenait alors que la partie centrale, ouvrant sur un jardin bordé par la ligne des Chemins de fer de l’Ouest.

    Avec le temps, le bâtiment va prendre de l’ampleur et une silhouette quelque peu hétéroclite : une grande tour carrée, appelée la tour Nana, puis une tour hexagonale, baptisée Germinal, financées par le succès des romans éponymes, viennent encadrer la maisonnette d’origine.

    Puis, pour loger ses amis, l’écrivain construit un pavillon (dénommé Charpentier, du nom de son éditeur), agrandit le jardin, plante une allée de tilleuls au bout de laquelle il fait bâtir une ferme, installe des serres, un potager, achète une parcelle de l’île de Médan (île de Platais), juste en face de son jardin, sur laquelle il fait remonter un kiosque norvégien rescapé de l’Exposition universelle de 1878, détruit en 1933.

    Un esprit cosmopolite

    À Médan, Zola profite de la campagne. Il canote avec ses amis sur la Seine, part en promenade sur les bords du fleuve avec son chien Pinpin, pratique le cyclisme avec sa femme, Alexandrine.

    C’est également à bicyclette qu’il rejoint son deuxiè­me foyer, chez Jeanne Rozerot et les deux enfants qu’elle lui a donnés, à Triel-sur-Seine, à l’orée de la forêt de l’Hautil (allez y faire un tour, elle est magnifique), puis plus tard à Verneuil-sur-Seine.

    Ici, on peut voir encore la maison de Jeanne dans le tournant de la rue Bazincourt. Le jardin d’autrefois, où les enfants jouaient, a été transformé en allée privée (allée Jeanne-Rozerot). Malheureusement, le trajet entre Médan et Verneuil, bucolique il y a cent vingt ans, passe aujourd’hui par des artères que la circulation automobile rend peu agréables à parcourir à vélo…

    L’intérieur de la maison Zola rend compte de l’esprit cosmopolite de l’écrivain, de son goût du mélange, qui puise à toutes les cultures et à toutes les époques : cheminée Renaissance et objets décoratifs asiatiques dans le cabinet de travail, carreaux de Delft, cuirs de Cordoue et vitraux médiévaux dans la salle à manger, vitraux Art nouveau dans le salon-billard, obsession du confort moderne (calorifère dans la salle de bains), boiseries dans la lingerie à l’étage de la tour Germinal, où le cœur de l’écrivain chavira en croisant le regard de la tendre Jeanne, lingère employée par Mme Zola…

    En haut de la tour Nana se trouve l’antre de Zola, où nul ne pouvait pénétrer hormis le chien Pinpin. Son immense cabinet de travail, pareil à un atelier d’artiste, éclaboussé de lumière, ouvre par une large baie, sur le parc et la Seine.

    Éveil de la conscience ouvrière

    Assis à ce bureau, l’écrivain poursuit la saga des Rougon-Macquart, dont « Germinal ». Il fait jaillir sur le papier les dures conditions de travail, l’éveil de la conscience ouvrière, la sourde révolte qui gronde. Pour nourrir ce livre, Zola s’était rendu fin février 1884 dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Il visite les corons d’Anzin et de Bruay, descend dans les profondeurs de la fosse Renard.

    Le 2 mars, jour où il quitte le bassin minier, commence la grève des mineurs d’Anzin, longue de cinquante-six jours, qui prendra fin aux conditions imposées par la Compagnie. Le 2 avril, en pleine grève, Zola rédige la première page de « Germinal »… Les mineurs de Denain n’oublieront jamais l’écrivain et, en 1902, accompagneront son cortège funéraire en scandant : « Germinal ! Germinal ! »

    En quittant Médan, alors que s’allument les premières étoiles, on repense à la lettre où Zola explique à Alexandrine sa décision de lancer son combat en faveur de Dreyfus : « J’ai la certitude intérieure qu’une fois encore, je vais à mon étoile. »

    La cause d’Alfred Dreyfus, douze années de combat judiciaire

    Le musée Dreyfus rend hommage au combat d’un homme, officier courageux et intègre, victime d’un complot qui le conduisit au bagne de l’île du Diable (Guyane). Capitaine de l’armée française, Alfred Dreyfus (1855-1935) fut injustement condamné pour espionnage pour le compte des Allemands, en 1894. Absence de preuves, mensonges, faux témoignages, parjures : l’affaire, qui dura douze ans, jusqu’à la réhabilitation du capitaine, et lia les destins d’Alfred Dreyfus et d’Émile Zola, fut une nauséeuse machination aux relents antisémites. Installé sur deux étages dans une dépendance de la maison Zola, le nouveau musée se veut un lieu de réflexion sur le droit, la justice, la tolérance, et interroge le rôle des médias, le fonctionnement de la justice ainsi que la place des intellectuels dans la société.

    Découverteémile zolayvelines
    Le Monde

    En ligne, en présentiel, en institut privé ou à l’université : dans la jungle des cours d’anglais

    Les formations en langues sont particulièrement prisées sur la plate-forme du CPF. Après l’apparition de nombre d’acteurs peu scrupuleux, le marché est en cours de régulation.

    Esma Chaïb, 34 ans, se débrouillait très bien en anglais au lycée. Mais depuis dix ans qu’elle vit en France, elle a beaucoup perdu. « Moi qui adore le contact, je ressens désormais un vrai blocage pour parler, faute de vocabulaire », regrette-t-elle. En 2021, elle décide donc de s’inscrire à une formation chez My English School, à raison de deux cours par semaine pendant trois mois.

    D’après la Caisse des dépôts, 18 % des demandes de formation validées en 2021 sur la plate-forme du compte personnel de formation (CPF) concernaient l’apprentissage des langues vivantes, soit un total de 380 358 dossiers. Un record ! Elles sont dans le top 3 des formations les plus achetées. Les parcours certifiants en anglais tiennent le haut du pavé, notamment le Toeic (Test of English for International Communication), qui, à lui seul, a fait l’objet de 82 539 dossiers en 2021, près de deux fois plus qu’en 2020.

    Avec la mise en œuvre de la loi Avenir professionnel, promulguée en septembre 2018, beaucoup d’officines privées se sont engouffrées dans la brèche. « Auparavant, pour convertir ses heures de CPF en euros et obtenir un financement, il fallait passer par les opérateurs de compétences (Opco), ce qui pouvait prendre trois à six mois », rappelle Déborah Guillotin, présidente de My English School, basée à Lyon. Le temps ensuite que la formation soit effectuée et que les Opco procèdent au paiement, les organismes de formation pouvaient attendre jusqu’à deux ans pour récupérer les fonds.

    Des cadeaux contre l’utilisation du CPF

    Depuis la mise en place du « parcours d’achat direct » sur la plate-forme Moncompteformation, en novembre 2019, ils touchent 25 % d’acompte dans un délai de trente jours après le début de la formation, et le solde trente jours après sa clôture. Plus besoin donc d’avoir deux ans de trésorerie d’avance. « Comme il y avait très peu de contrôles au début, on a vu émerger sur le marché beaucoup de nouveaux acteurs, pas toujours très sérieux », rapporte Guillaume le Dieu de Ville, cofondateur de Lingueo. Certains organismes sollicitent des influenceurs, qui proposent à leurs abonnés sur les réseaux sociaux de bénéficier de « cadeaux » – ordinateurs, tablettes – à prix réduits pour toute formation financée avec le CPF.

    Le CPF, terrain de chasse des escrocs

    D’autres vont beaucoup plus loin. Dominique Dirand, un médecin de 74 ans encore en activité, en a fait les frais. « Il y a un mois et demi, un homme très sympa m’a appelé sur mon portable pour me parler de mes droits à la formation », raconte-t-il. « Comme je n’étais jamais allé sur le nouveau site Moncompteformation, j’ai accepté volontiers l’aide qu’il me proposait. » Dominique lui livre sans se méfier son numéro de Sécurité sociale. Sans qu’il le comprenne vraiment, il se voit inscrit d’office à une formation de neuf heures de cours d’anglais en distanciel – programme qu’il n’a jamais suivi. Le tout pour 1900 euros, pris sur son CPF. Quand Dominique a constaté l’arnaque, il a réussi à annuler son inscription. Mais il aurait très bien pu ne pas s’en rendre compte.

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    Le Figaro

    La réussite exceptionnelle du lycée international de Valbonne, prisé des expatriés de la Côte d’Azur

    REPORTAGE -Planté au sein de la technopole de Sophia-Antipolis, dans les Alpes-Maritimes, le Centre international de Valbonne propose un collège et un lycée dotés de sections internationales. Cet établissement public se distingue par ses résultats exceptionnels.

    À travers les grandes baies vitrées de son bureau, Éric Petit dispose d’une vue imprenable sur les collines verdoyantes qui entourent le campus de 13 hectares. «Ce matin, je suis tombé sur un sanglier dans mon jardin», s’amuse le proviseur en expliquant que l’établissement a été construit, à la fin des années 70, en pleine nature.

    On est ici à Valbonne, au cœur de la technopole de Sophia-Antipolis. Fondée en 1969, elle draine chaque jour près de 40 000 salariés pour 2500 entreprises. Le Centre international de Valbonne lui-même compte 2350 élèves. 750 sont au collège, 1150 au lycée, 400 en classes préparatoires aux grandes écoles, auxquels il faut ajouter une cinquantaine de «mineurs non accompagnés», de jeunes migrants hébergés ici. Chargé de faire fonctionner ce joyeux mélange, Éric Petit, 58 ans, est à la fois le principal du collège, le proviseur du lycée et le directeur du Centre international de Valbonne, l’Établissement public administratif (EPA) qui gère la restauration et l’internat du campus.

    Ce qui fait toute la différence avec les lycées que j’ai pu connaître, c’est le nombre de très bons élèves

    Après une carrière à Sarcelles, Tourcoing ou encore Villiers-le-Bel, Éric Petit ne regrette pas l’exil sur la Côte d’Azur. «Quand les élèves ont faim, les professeurs se régalent», aime à dire cet ancien prof d’histoire. «Ils sont motivés et porteurs de projets. Ici, l’engagement citoyen est naturel, que ce soit pour l’environnement ou pour une collecte pour l’Ukraine», détaille-t-il. «Ce qui fait toute la différence avec les lycées que j’ai pu connaître, c’est le nombre de très bons élèves. Ailleurs, on en trouve aussi, mais ici on en a un nombre impressionnant», remarque-t-il. Confirmation lors de la dernière session du baccalauréat, en 2021, où le taux de réussite a atteint 99,73%. Sur 377 candidats, 376 ont été reçus, dont près d’un tiers avec une mention très bien. Deux tiers, au total, sont diplômés avec une mention B ou TB. Il y a trois ans, une élève a même terminé première au concours général en anglais.

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    Une école prisée des familles d’expatriés

    Croisés avant la réunion trimestrielle de parents, Jean-Christophe et Sandrine, dont le fils Oscar vient d’entrer en 5e, goûtent l’ambiance de Valbonne. Revenus il y a peu des États-Unis où ils s’étaient installés, ils ont déjà noué des liens dans un milieu qui compte beaucoup d’anciens expatriés. À Valbonne, 80% des élèves sont Français et 20% proviennent de 51 autres nationalités. Le lycée international, imaginé à l’origine sur le modèle des lycées français à l’étranger, n’est pas à proprement parler une école internationale, car l’enseignement s’effectue en français. Mais les élèves passent un bac Option internationale (OIB) après avoir suivi un cursus, depuis le collège, dans une section internationale. Au collège, ils s’inscrivent en anglais, allemand, italien, espagnol ou chinois. Au lycée, où la section anglaise devient américaine, se rajoute une section russe. Cela implique des heures supplémentaires, par rapport à un lycéen lambda, en littérature et histoire-géographie enseignées dans la langue du pays. Pas de quoi décourager Aline et Lisa, 15 ans, inscrites en Esabac, la filière italienne. «Les professeurs sont exigeants, mais en venant ici, on s’y attendait, on savait qu’on travaillerait plus», lancent les deux lycéennes.

    Un recrutement sélectif à partir de la 6e

    Valbonne est un lycée public, mais non de secteur. Cela signifie que tous les élèves sont sélectionnés à l’entrée au collège, en 6e, avec un test de langue française et un autre dans celle de la section choisie (plus de la moitié en anglais). Les professeurs, souvent dotés d’une expérience à l’étranger, sont recrutés sur profil. Est-ce la raison des résultats flatteurs? Pas seulement, pour le proviseur. «J’ai travaillé au lycée Simone-Veil de Valbonneoù il n’y a pas de sélection, les résultats au bac sont également très bons», constate Éric Petit.

    Des frais de scolarité en section anglaise et allemande

    Pour lui, c’est l’environnement familial qui explique en grande partie la réussite. «Beaucoup de parents d’élèves travaillent sur Sophia, sont ingénieurs ou chercheurs, ils se sont forgés grâce à l’école. C’est plus facile pour leurs enfants de se projeter, ils mettent leurs pas dans les traces de papa-maman», observe-t-il. Il n’y a pas ici de frais de scolarité mais, dans les sections anglaise et allemande, faute d’un partenariat avec ces pays, les parents doivent contribuer au coût des enseignants natifs, de 990 à 2600 euros par an.

    Des équipements sportifs à la hauteur

    Le cadre aussi est propice à la réussite. Si l’internat mériterait quelques travaux de rafraîchissement, les élèves disposent d’équipements sportifs (piscine, terrains de rugby ou de foot) et culturels à la hauteur, dont une salle de cinéma refaite à neuf et un studio de radio. L’Observatoire de la Côte d’Azur a installé ici un télescope performant. L’établissement, dont les classes préparatoires sont réputées dans la filière économique, est très versé dans les géosciences. En 2017, il avait organisé les Olympiades internationales de cette matière, une première en France. Le tutorat entre pairs ou l’aide aux devoirs le soir pour les internes participent aussi du succès de l’établissement.

    On se sent bien encadrés, parfois même un peu trop, mais c’est parce que les professeurs veulent qu’on réussisse

    Les élèves admettent bien volontiers que leurs professeurs sont «exigeants», mais ne s’en plaignent pas. «On se sent bien encadrés, parfois même un peu trop, mais c’est parce que les professeurs veulent qu’on réussisse», reconnaît Alicia, 16 ans, qui se réjouit d’avoir pu monter ici une équipe de «cheerleader», «un sport entre gym et danse». La jeune fille est inscrite avec une cinquantaine d’autres lycéens dans la seule section française de l’établissement, celle de l’Internat de la réussite pour tous (IRPT). Celle-ci accueille sur critères sociaux des élèves de quartiers sensibles de Nice ou Antibes. Ce qui est tout à fait en accord avec la devise de l’école: «Enrichissons-nous de nos différences».

    Yvan Colonna est mort, trois semaines après son agression par un détenu radicalisé en prison

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998, est mort ce lundi, après avoir été violemment agressé en prison le 2 mars dernier par un détenu djihadiste.

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    Ferrandi et Alessandri, complices de Colonna, transférés «d'ici la mi-avril» dans une prison corse

    Cette décision s'inscrit dans un contexte de vives tensions en Corse, après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles le 2 mars et son décès lundi.

    Notre palmarès des 80 meilleurs lycées publics et privés de France

    EXCLUSIF - L’absence des épreuves de spécialité, annulées en 2021 en raison du Covid, n’a pas freiné la montée des établissements privés dans notre palmarès, qui prend en compte la capacité à faire progresser les élèves.

    Le Monde

    Management, marketing, finance… Comment les masters sélectionnent à l’université

    Entre mars et avril, la campagne de sélection pour intégrer un master à la rentrée 2022 bat son plein. Dans les masters qui touchent à la gestion des entreprises, les notes restent le critère le plus important. Mais le savoir-être, l’expérience et le parcours peuvent faire la différence.

    De plus en plus de candidats et des dossiers de mieux en mieux ficelés : voilà le constat que font de nombreux directeurs de master en gestion d’entreprise, notamment au sein des IAE, les écoles de management internes aux universités. De quoi, forcément, accroître un peu plus la concurrence. « Depuis cinq ou six ans, la compétition est plus forte. Les étudiants se préparent mieux et obtiennent de meilleurs scores aux tests demandés en management et en anglais », constate Antonin Ricard, directeur de l’IAE d’Aix-Marseille, qui a vu le nombre de candidats en master passer de 4 500 en 2019 à 5 300 en 2021. « A partir du moment où le nombre de candidats augmente, on peut se permettre d’être plus exigeant sur l’ensemble des critères de sélection », relève ainsi Olivier Herrbach, directeur de l’IAE de Bordeaux.

    Comment les candidats peuvent-ils se démarquer ? En cette période de constitution des dossiers pour la rentrée 2022, nous avons interrogé des responsables de master relatifs à la gestion des entreprises (finance, management, marketing, audit, ressources humaines, logistique, gestion d’actifs, achats, RSE…). Si les notes constituent le principal critère d’évaluation, la personnalité, le parcours ou le projet professionnel sont autant d’éléments qui comptent.

    1- Les notes et les scores aux tests, toujours aussi importants

    De nombreux responsables pédagogiques le reconnaissent, « avoir d’excellentes notes » reste suffisant pour intégrer les masters proposés par les IAE en management, ressources humaines, marketing, contrôle de gestion ou encore finance d’entreprise. « Même si c’est compliqué à admettre, les notes restent un prédicateur de réussite professionnelle », estime Olivier Herrbach, directeur de l’IAE de Bordeaux, où le taux de sélection dans les masters est inférieur à 10 %. Avoir de bonnes notes témoigne, selon lui, « d’un minimum de voilure intellectuelle et d’une capacité à respecter les règles du jeu ».

    Candidater, par exemple, à un master en marketing « avec des résultats très faibles dans cette matière en licence, c’est rédhibitoire », relève Christian Varinard, directeur de l’IAE de Lyon, où le taux de sélection se situe entre 25 % et 30 %. A Rennes, Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, directrice de l’IGR-IAE depuis 2018, ne recrute presque aucun étudiant ayant obtenu moins de 14 de moyenne générale en licence 3. « Mais on peut retenir un candidat avec 13 s’il a une expérience qui nous semble vraiment intéressante », dit-elle.

    Quand les entreprises regardent au-delà des diplômes pour recruter

    Dans certains masters, les équipes pédagogiques remontent jusqu’aux notes du bac. Pour Elisabeth Bertin, responsable du master contrôle de gestion et audit interne à l’IAE de Bordeaux, « les notes obtenues en français sont un indicateur assez fiable de la qualité de l’expression et de l’aptitude à la compréhension ». Même si la note remonte à plusieurs années. A l’université de Lille, Jean-Christophe Statnik, directeur de la mention finances, a, lui aussi, pris l’habitude de remonter jusqu’au bac mais pas pour les mêmes raisons.

    Il a constaté chez les candidats de meilleurs résultats universitaires depuis le début de la crise sanitaire. Une évolution, selon lui, due « aux modalités de contrôle » des connaissances, et non à une évolution du niveau : « Les examens effectués à distance faussent notre sélection, c’est pourquoi on remonte jusqu’au bac. » Les résultats obtenus aux différents tests d’aptitude en management du type Score IAE Message et TAGE MAGE ainsi que les tests de langue (TOEFL et TOEIC) font aussi la différence.

    2- L’oral, un moyen de gagner des points

    Les équipes pédagogiques interrogées sont unanimes : l’oral est non seulement une étape indispensable pour sélectionner les meilleurs profils mais il permet aussi aux candidats qui n’ont pas d’excellents résultats académiques – les « dossiers tangents » – de faire la différence. « Un élément indispensable pour tester la motivation », qui permet notamment d’analyser le savoir-être et la capacité d’interaction, « des qualités très importantes dans notre domaine », rappelle Valérie Mathieu, directrice du master marketing et management des services à l’IAE d’Aix-Marseille. « Je suis sensible à la capacité d’écoute, à la propension à arrêter soi-même son discours et à l’aptitude à instaurer un dialogue », détaille l’universitaire, sensible à « l’empathie relationnelle ».

    « Le candidat doit avoir une approche stratégique : quels sont les éléments de mon parcours qui vont faire naître l’envie de me recruter », détaille Olivier Herrbach

    A l’oral, on note aussi « la capacité de la personne à présenter son parcours et son projet professionnel : voilà mes compétences, voilà ce que j’ai fait et voilà pourquoi je suis là », énumère Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, de l’IAE de Rennes, qui note une différence entre les candidats issus d’un IUT et ceux passés par un parcours universitaire. Les premiers « sont mieux préparés, ont déjà été mis en situation », alors que les seconds sont « moins organisés, plus stressés ». « On le sait, donc on pondère », dit-elle. « Le candidat doit avoir une approche stratégique : quels sont les éléments de mon parcours qui vont faire naître l’envie de me recruter », détaille Olivier Herrbach de l’IAE de Bordeaux.

    Le plus souvent, il s’agit d’un entretien individuel, qui se tient à distance depuis le début de la crise sanitaire, mais certains masters organisaient également, jusqu’au début de l’épidémie, un entretien collectif avec une dizaine de candidats. « Nous les faisions s’exprimer sur différents sujets liés à l’actualité qui concernent la culture managériale avec des questions plus techniques », décrit la responsable pédagogique du master contrôle de gestion et audit interne à l’IAE de Bordeaux. Un métier dans lequel, dit-elle, il est important de « savoir convaincre sans s’imposer et tout en restant humble ». Elle se souvient ainsi d’un candidat « qui avait pris le lead, animé l’entretien, en posant des questions à ses camarades avec beaucoup d’humilité, c’était très intéressant ».

    Un master pour accélérer la transition écologique de la mode

    3- Défendre un projet professionnel réaliste

    La compétition étant de plus en forte, les équipes pédagogiques veillent à recruter des étudiants dont le projet professionnel est en « adéquation » avec le contenu de la formation. Pour le vérifier, ils épluchent les lettres de motivation et abordent la question en entretien. « Si l’étudiant me dit : “je veux être directeur RH ou travailler dans le marketing”, ça me gêne beaucoup. Il arrive d’ailleurs que la lettre de motivation ne soit pas très claire sur ce point », remarque Elisabeth Bertin, responsable pédagogique d’un master contrôle de gestion et audit interne à Bordeaux.

    Le jury tente d’ailleurs de vérifier, à l’oral, si l’étudiant s’est renseigné sur le contenu des cours, s’il a pu s’entretenir avec des étudiants du programme, s’il en a discuté avec un maître de stage. De quoi, encore une fois, mesurer sa « réelle motivation, au-delà du prestige de la formation ». Ainsi, à l’IAE de Rennes, on fuit ceux qui « ont vu de la lumière et sont entrés ». « Même s’ils sont encore dans un cheminement, on demande au candidat qu’il se soit renseigné sur le contenu des cours. »

    4- La singularité du parcours et l’expérience, un vrai « plus »

    Si les notes sont moyennes, le CV peut faire la différence, que ce soit pour les stages ou pour les autres expériences professionnelles. « C’est important que les candidats aient une expérience d’entreprise mais qu’ils aient aussi une réflexion sur leur expérience », pointe Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, de l’IAE de Rennes. A l’IAE d’Aix-Marseille, la direction veille à diversifier son recrutement : 30 % de ses étudiants sont issus d’autres parcours que la très classique licence écogestion. « Beaucoup viennent de lettres, de droit, de prépas scientifiques », énumère Antonin Ricard, son directeur. De quoi diversifier les groupes de travail.

    Dans certains masters, les membres du jury sont aussi sensibles à la capacité des candidats à « assumer » un parcours non linéaire, preuve d’une « grande maturité ». « Le parcours constitue l’épaisseur d’une personne, c’est plus par les détours que par les lignes droites que l’on se construit et que l’on apprend sur soi », relève Valérie Mathieu, de l’IAE d’Aix-Marseille. Elle se souvient d’un candidat qui avait échoué en médecine : « Il nous avait dit combien il avait eu du mal à accepter cet échec et à s’en remettre mais que, aujourd’hui, il savait pourquoi il était là. » Une exception, car « bien souvent, remarque-t-elle, l’étudiant n’a pas conscience de la richesse de son parcours ». « Je me bats pour qu’ils indiquent sur leur CV leur job d’étudiant, car ils n’arrivent pas à valoriser cette expérience… Alors que, quand on en discute avec les recruteurs, c’est parfois la ligne qui fait la différence. »

    Deux masters plutôt qu’un : chez les jeunes diplômés, l’art de cultiver la distinction

    Autre point fort, un engagement dans l’associatif, l’humanitaire ou une passion qui reflète, bien souvent, de traits de personnalités. « Un sportif de haut niveau, remarque Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, c’est un candidat qui n’a pas peur de l’effort, qui donne le meilleur de lui-même et qui est endurant sur la distance. Un candidat investi dans l’associatif montre la capacité à donner de soi, à agir en collectif. » « Avoir un engagement n’est pas une condition nécessaire, mais c’est un sérieux avantage sur un CV », estime Antonin Ricard. Surtout depuis que son IAE a fait évoluer le contenu de sa formation en y intégrant, il y a quelques années, une expérience entrepreneuriale et, plus récemment, un engagement citoyen.

    Feriel Alouti

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    Le Figaro

    Paris : un homme condamné à 20 ans de prison pour avoir tenté de tuer sa voisine

    Guillaume Poingt

    Abdelaziz A., 50 ans, avait poignardé sa victime - une mère de famille de 43 ans -, à de multiples reprises avant de prendre la fuite.

    Un homme de 50 ans, Abdelaziz A., a été condamné mercredi 23 mars à 20 ans de prison par la cour d'assises de Paris pour deux tentatives de meurtre dans la capitale en 2019. Cette peine est associée à une période de sûreté des deux tiers et à une interdiction définitive du territoire français. «C'est un très bon verdict à la hauteur de la sauvagerie de l'attaque et des conséquences pour ma cliente. C'est une miraculée», réagit auprès du Figaro Me Virginie Le Roy, avocate d'une des deux victimes.

    À lire aussi«Je ne le pensais pas capable de ça» : la stupeur des proches de l'homme qui a enlevé et séquestré une conductrice de taxi

    Il est 8h50, le 20 septembre 2019, quand Alexia* dépose sa fille à l'école maternelle dans le 10e arrondissement de Paris. Cette femme brune de 43 ans entre quelques minutes plus tard dans le jardin Villemin, où elle entend soudain une voix l'appeler. Il s'agit d'Abdelaziz, son ancien voisin. «Je suis amoureux de toi, je veux coucher avec toi», lui dit l'homme. Puis il se rue sur elle et lui assène trois coups de couteau : deux au thorax et un à la gorge. L'arrivée de trois jardiniers municipaux met fin à l'agression. Abdelaziz A. finit par lâcher son couteau et détale en direction de la gare de l'Est. «J'ai un enfant de trois ans qui est à l'école, j'ai peur de mourir», chuchote Alexia à un employé municipal. La mère de famille est transportée à l'hôpital Bichat (18e arrondissement) en état d'urgence absolue. Allongée dans l'ambulance, elle aperçoit la fenêtre de la classe de sa fille tout en se sentant partir. Une fois à l'hôpital, elle doit subir une intervention chirurgicale et bénéficie même d'une thoracotomie de ressuscitation pour recoudre son cœur. «S'il n'y avait pas eu les trois jardiniers, elle serait morte. Ils ont mis l'agresseur en fuite et ont eu les bons gestes. Puis les secours sont arrivés vite», explique Me Virginie Le Roy.

    Une précédente tentative de meurtre

    La police et la justice font rapidement le lien avec une précédente affaire. En mars 2019, Sophia*, une voisine d'Alexia, était victime d'une tentative de meurtre dans son appartement, recevant plusieurs coups de couteau au corps et au visage. L'agresseur ? Abdelaziz A. Sophia avait contracté un mariage blanc avec le frère du mis en cause. Ce dernier aurait demandé à Abdelaziz A. de tuer Sophia car elle refusait de l'aider dans ses démarches administratives.

    Alexia avait été entendue par les enquêteurs dans cette procédure car elle voyait régulièrement Abdelaziz dans le cadre d'une relation amicale de bon voisinage. Il lui avait déjà porté sa poussette dans l'escalier et avait pris le café chez elle à quelques reprises. Abdelaziz était en cavale depuis cette première tentative de meurtre. L'homme né en Algérie en 1972, connu sous cinq identités différentes, faisait l'objet d'un mandat de recherche.

    Suivie par son futur agresseur

    Avant sa violente agression du 20 septembre 2019, Alexia était suivie depuis plusieurs jours par son futur agresseur. Il rôdait dans le 10e arrondissement de Paris. La mère de famille n'avait pas prévenu la police, par peur des représailles, mais avait tout de même contacté les services de mairie pour changer de logement.

    Alexia avait croisé Abdelaziz dans la rue le 13 septembre 2019. Il s'était montré insistant, l'avait attrapée par le bras puis l'avait accompagnée à la pharmacie, avant de lui laisser un papier avec son numéro de téléphone. Il lui avait aussi donné rendez-vous dans un café le 16 septembre. Un rendez-vous auquel elle ne s'était pas rendue. Le lendemain, le 17, un individu avait sonné au domicile d'Alexia puis déposé un DVD pornographique dans sa boîte aux lettres. Le jour de son agression, Abdelaziz lui avait reproché de ne pas être venue au rendez-vous du 16.

    Abdelaziz A. est même allé jusqu'à tenter de joindre Alexia après l'agression, le 7 octobre, avec un téléphone volé à la gare de Strasbourg. L'homme sera finalement interpellé le 15 octobre 2019. Tout au long de l'instruction, puis au cours du procès, il a nié avoir agressé Alexia tout en reconnaissant la connaître et la considérer comme une amie. «On a son ADN, de la téléphonie, de la vidéosurveillance et des témoins mais il n'a jamais accepté de dire que c'était lui. Il a baissé la tête et n'a jamais regardé les victimes», déplore Me Virginie Le Roy. Alexia a éclaté en sanglots à l'annonce du verdict. «Elle est heureuse. On a une peine lourde mais justifiée qui lui permet d'envisager l'avenir sereinement», conclut son avocate.

    *Les prénoms ont été modifiés.

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    Une femme d'une trentaine d'années est en garde à vue après la découverte par son compagnon de deux bébés congelés à leur domicile à Marolles-en-Brie.

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    Abdallah Miladi, 35 ans, est suspecté du meurtre de Maxime Rendu, un ingénieur de 23 ans.

    Militants aspergés d'essence, frappés ou insultés : des soutiens d'Éric Zemmour ciblés dans plusieurs villes

    Des partisans du candidat ont été agressés ou violemment pris à partie au cours des derniers jours.

    L'Humanité

    Paris : Le Salon des vignerons est ouvert à l’Espace Champerret

    Actu

    Gérard Le Puill

    Après avoir été annulé deux années de suite pour cause de pandémie Covid 19, le Salon de printemps des vignerons indépendants a ouvert ce vendredi 18 mars à 10 heures à l’Espace Champerret à Paris. Les vignerons sont des exploitants familiaux qui vendent directement la majeure partie, voire la totalité de leur production au départ de l’exploitation, ainsi que sur différents salons régionaux. Pour se prévaloir de ce logo, ils ont choisi de respecter les terroirs, de travailler la vigne en limitant les produits de traitement, de vinifier le raisin au moment de la récolte, puis de mettre en bouteille après des durées d’élevage variées en cuve ou en barrique.

    Discuter avec ces hommes et ces femmes - de plus en plus nombreuses dans le métier- est toujours passionnant, tant pour apprécier le breuvage que l’on déguste sur le salon que pour connaître le potentiel de garde de chaque vin, surtout quand on achète des bouteilles de l’année de naissance de ses enfants ou de ses petits enfants. Depuis deux ans, la vie de beaucoup de vignerons indépendants a été rendue plus difficile en raison de l’annulation d’un grand nombre de salons. Certains ont également été victimes de gelées de printemps, puis d’orages dévastateurs en été, ce qui a réduit les volumes de production et augmenté le prix de revient de chaque bouteille.

    salon des vignerons indépendantsBon et sain
    Le Monde

    Emmanuel Macron et Valérie Pécresse pour un renforcement de l’autonomie des universités

    Les deux candidats à l’élection présidentielle y voient le gage d’une institution innovante et professionnalisante. Un dessein qui répond aux attentes d’établissements qui cherchent à se différencier.

    L’université de demain, c’est en allant « jusqu’au bout de l’autonomie » qu’ils l’imaginent. En usant des mêmes termes, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron se démarquent des autres candidats à l’élection présidentielle, assumant une ligne libérale où les universités auraient, chacune, une carte différente à jouer, sous la houlette d’un chef d’établissement ayant totale maîtrise sur le recrutement des enseignants-chercheurs. A l’heure actuelle, chaque université dispose d’un plafond d’emplois strictement défini par le ministère de l’enseignement supérieur, en dessous duquel elle peut recruter à travers des appels à candidatures nationaux. Seuls les enseignants ayant obtenu une qualification du Conseil national des universités peuvent postuler.

    Adapter les formations aux métiers d’avenir, multiplier les cursus de premier cycle courts et professionnalisants, libérer les capacités d’innovation : la candidate du parti Les Républicains et le président candidat partagent le même vocable, avec l’intention de redorer le blason d’une institution universitaire largement perçue comme à la traîne, derrière une armée de grandes écoles qui, elles, seraient agiles.

    Election présidentielle 2022 : les universités cherchent à peser dans la campagne

    Initiatrice, en 2007 – lorsqu’elle était ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche –, de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités, dite LRU, qui a « donné un souffle de liberté », selon ses mots, Valérie Pécresse veut en impulser l’« acte 2 », en passant « d’un système de législation à un système de contrat ». Devant les représentants de France Universités, le 3 mars, elle a souhaité que « l’Etat négocie avec les universités de vrais contrats d’autonomie », avec un volet budgétaire et une « prime à la coopération » pour encourager universités et grandes écoles à travailler ensemble.

    « Capacité à innover »

    Lors de la conférence de presse où il a dévoilé son programme, le 17 mars, et dans la continuité de son discours de clôture lors du congrès annuel de France Universités deux mois plus tôt, le candidat Emmanuel Macron a affiché sa volonté de « donner une pleine autonomie [aux universités]et aller au bout des réformes commencées il y a une dizaine d’années ». Il a évoqué « la mise en place d’outils nouveaux d’évaluation et de gestion », qui pourraient prendre la forme d’indicateurs sur l’implication des enseignants-chercheurs dans l’innovation, projette Louis Vogel, « relais » pour l’enseignement supérieur dans l’équipe de campagne du candidat. « Dans le déroulé de carrière d’un enseignant-chercheur, on pourrait tenir compte non seulement de ses publications, mais aussi de sa capacité à innover », explique l’ancien président de l’université Paris-II-Panthéon-Assas, également maire de Melun.

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    Valeurs Actuelles

    Monseigneur Matthieu Rougé : « Il n’y a pas de vote catholique, mais des catholiques qui votent »

    Marion Maréchal : “Emmanuel Macron a fait du mépris sa marque de fabrique”

    [Exclusif] Marion Maréchal rallie Eric Zemmour : “Avec lui, je sais qu’il n’y aura ni compromission dans les idées ni renoncement dans les actions”

    Les Hijabeuses ou la défaite de la République

    Alexandre Jevakhoff : « Nous commençons une nouvelle Guerre froide »

    Présidentielle : les fantômes de la campagne LR

    L’Église au défi de la conversion des musulmans

    Euthanasie, IVG, bioéthique : à l’aube de la présidentielle, la bataille se poursuit

    « Il ferait bien de regarder la poutre dans son œil avant de nous traiter d’irresponsables » : cette jeunesse “emmerdée” par Emmanuel Macron

    Sidération chez les catholiques après la charge du Vatican contre la messe traditionnelle

    Le Figaro

    Démission d'Anatoli Tchoubaïs, conseiller du Kremlin et symbole de la Russie post-soviétique

    Hugues Maillot

    FOCUS - Figure libérale respectée, Anatoli Tchoubaïs a été l'artisan des grandes et douloureuses réformes des années 1990. Il est notamment le concepteur de la privatisation par coupons.

    Anatoli Tchoubaïs, père des privatisations russes après la chute de l'Union soviétique en 1991, a démissionné de son poste de conseiller du président Vladimir Poutine sur le dossier climatique, a confirmé le Kremlin. «Oui. Tchoubaïs a démissionné de son plein gré. Mais s'il est parti ou non (du pays), c'est son affaire», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l'agence russe Interfax, confirmant de nombreuses sources anonymes dans les médias russes. Ni Dmitri Peskov ni les médias russes n'ont donné la raison de cette démission, et Anatoli Tchoubaïs lui-même ne s'est pas exprimé publiquement jusqu'à présent.

    À lire aussiGuerre en Ukraine : cette garde rapprochée qui a encore accès à Vladimir Poutine

    Des sources anonymes ont indiqué à Bloomberg que la démission était due à son désaccord avec l'intervention militaire en Ukraine. Il s'agit du responsable le plus haut placé à démissionner depuis le début de l'offensive russe le 24 février. Le quotidien Kommersant indique, photos à l'appui, que Anatoli Tchoubaïs a été vu à Istanbul, en Turquie, qui accueille déjà des milliers de Russes ayant fui le pays depuis le début du conflit.

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    Une démission symbolique

    «Que les choses soient claires : d'un point de vue politique, ce n'est pas très important, au sens où Monsieur Tchoubaïs n'était plus au centre du pouvoir depuis l'arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin», tempère Arnaud Dubien, directeur de l'Observatoire franco-russe, dans une vidéo publiée sur YouTube par la Chambre de commerce et d'industrie franco-russe (CCI). En revanche, cette démission est hautement symbolique. Anatoli Tchoubaïs est le «symbole d'une époque, le symbole des privatisations, le symbole de la Russie post-soviétique», souligne le spécialiste.

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    Figure libérale respectée, Anatoli Tchoubaïs a été l'artisan des grandes et douloureuses réformes des années 1990. Il est notamment le concepteur de la privatisation par coupons et a mené une politique de libéralisation de l'économie russe en tant que ministre dans le gouvernement de Boris Eltsine. En janvier 1996, il démissionne pour diriger la campagne présidentielle de ce dernier, qui est élu à la surprise générale. Jusqu'à sa démission, il était représentant spécial de Vladimir Poutine sur le dossier climatique depuis fin 2020. Il est l'un des seuls progressistes de l'époque à être resté au gouvernement tout en maintenant des liens avec les Occidentaux.

    Un «moment de vérité» dans les milieux politiques russes

    Pour Arnaud Dubien, cette défection signe «la fin de la Russie post-soviétique». Elle est aussi le signe d'un «moment de vérité» à l'œuvre dans les milieux politiques à Moscou, depuis le début de la guerre en Ukraine. «On voit que ceux qu'on appelle les libéraux systémiques, ceux qui étaient restés au sein du pouvoir, se positionner de façon très différente», analyse le directeur de l'Observatoire franco-russe. Arkadi Dvorkovitch, ancien vice-premier ministre, a par exemple lui aussi quitté ses fonctions de président de la fondation Skolkovo, après avoir vivement critiqué l'invasion de l'Ukraine. À l’inverse, Dmitri Medvedev, lui aussi ancien premier ministre mais surtout ex-chef de l'État, «multiplie les prises de position très dures», explique Arnaud Dubien. «D'autres se taisent, comme Alexeï Koudrine», le président de la Cour des comptes, ajoute le spécialiste.

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    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    Le Monde

    Emploi et handicap : les candidats à la présidentielle ont passé leur grand oral

    Manques de moyens, discrimination, défaut de formation, trop de tracasseries administratives : les approches des prétendants affichent de notables différences concernant la question de l’emploi des personnes en situation de handicap.

    Le grand oral préélectoral sur la question du handicap s‘est tenu, mercredi 23 mars, à la Maison de la Radio à Paris.

    Deux candidats à la présidentielle se sont déplacés – Anne Hidalgo et Marine Le Pen –, sept ont envoyé des représentants : Adrien Quatennens pour Jean-Luc Mélenchon, Michelle Demessine représentant Fabien Roussel, Philippe Mouiller pour Valérie Pécresse, Laurence Trochu porte-parole d’Eric Zemmour et enfin Sophie Cluzel secrétaire d’Etat du gouvernement Macron chargée des personnes handicapées. Ils ont exposé leurs réponses sur l’emploi et l’allocation adultes handicapés (AAH).

    La France compte aujourd’hui 12 millions de personnes en situation de handicap. Mais si le taux de chômage s’est amélioré pour l’ensemble de la population active, il reste deux fois plus élevé pour cette catégorie.

    Cinq cents questions d’internautes

    Dans la dernière étude de l’Adapt (Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées) publiée le 17 février, 37 % des personnes en situation de handicap disent avoir subi une discrimination au cours d’une recherche d’emplois, contre seulement 16 % pour l’ensemble de la population. « La France parle beaucoup d’une société inclusive. Mais elle reste très théorique », a introduit Eric Blanchet, le président de l’Adapt.

    Sur les cinq cents questions d’internautes collectées avant l’ouverture de la séance, beaucoup portaient sur les ressources financières. Les adultes en situation de handicap se heurtent, à deux écueils de taille dans leur parcours professionnel : le non-respect par les entreprises du quota de 6 % d’obligation d’emploi des personnes en situation de handicap, et les conditions d’attribution de l’allocation adultes handicapés versée en fonction des revenus du foyer.

    Le télétravail thérapeutique : un soutien à l’emploi handicapé

    Dans les interventions successives, la question du handicap semblait prioritaire pour tous les candidats à l’élection présidentielle, mais les philosophies changent. Pour les Insoumis, la « logique est de passer d’une politique de l’offre à une gouvernance par les besoins », qui se traduirait par plus de moyens et plus « de moyens de contrôle ». « Dans notre Constitution, l’emploi est un droit (…). On a besoin de mettre fin au désengagement de l’Etat. »

    Le Rassemblement national aborde le sujet du handicap en termes de lutte contre les discriminations et prône l’exemplarité de l’Etat. « La place que nous faisons au handicap révèle notre humanité (…). Je vais inscrire dans la Constitution le principe de non-discrimination du handicap », a déclaré Marine Le Pen.

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    Valeurs Actuelles

    “Zemmour contre la France” : révélations sur un procès inique à la Cour européenne des droits de l’homme

    Damien Rieu attaque le lieutenant de Valérie Pécresse : la vérité sur l’islamo-droitisme

    Le Covid va-t-il emporter la démocratie ?

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    L’héritage perdu du général de Gaulle

    L’Union européenne au défi de la crise migratoire

    2022 au défi de la crise migratoire

    Comment le féminisme se laisser gangrener par le progressisme

    [Info VA] La main tendue de Thierry Mariani aux élus LR de Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L’Europe schizophrène face à la crise polonaise

    Le Monde

    Les licenciements massifs chez la compagnie de ferries P & O révèlent la faiblesse du droit du travail britannique

    L’entreprise, qui s’est séparée de 800 salariés, souhaite réembaucher du personnel à des conditions bien moins avantageuses.

    Jeudi 17 mars, 800 salariés britanniques de la compagnie de ferries P & O ont appris par le biais d’une vidéo préenregistrée, qu’ils étaient tous licenciés avec effet immédiat. Près d’une semaine plus tard, mercredi 23 mars, les ferries de la société britannique assurant la liaison cruciale entre Calais et Douvres étaient encore à quai, et cette annonce brutale n’en finit pas de faire des vagues au Royaume-Uni. Les manifestations se succèdent – à Douvres, Hull, Liverpool ou Londres –, et l’opposition travailliste tance le gouvernement conservateur de Boris Johnson d’agir pour renforcer un droit du travail pas assez protecteur.

    « Jeudi, on a appris qu’on devait ramener les bateaux à quai et attendre une annonce de l’entreprise. Des collègues m’ont dit qu’ils voyaient des agents de sécurité sur le quai, je leur dis de ne pas les laisser monter », raconte Philip Lees, membre de Nautilus, un des principaux syndicats d’officiers de marine britannique, et licencié lui aussi le 17 mars. « A 11 heures, un directeur des ressources humaines a fait l’annonce sur [la messagerie] Teams, les équipes avaient cinq minutes pour quitter le navire, les personnels de la sécurité étaient agressifs, ils avaient des menottes. C’était brutal, planifié comme une opération militaire. J’étais choqué et très en colère », témoigne ce salarié, qui a consacré trente-trois ans de sa carrière à P & O.

    La compagnie P&O Ferries licencie 800 marins britanniques

    Depuis, M. Lees comme des centaines de collègues défilent pour réclamer leur réinsertion et l’interdiction de la pratique, prohibée ailleurs en Europe, du « fire and re-hire » – le licenciement avec réembauche dans la foulée, à des conditions bien moins avantageuses (il suffit pour l’employeur de justifier de conditions économiques dégradées). « P & O propose déjà aux officiers qu’il vient de licencier des réembauches, mais en sous-traitance, avec des conditions de travail et de salaire dégradées et un contrat de droit maltais », assure au Monde Mark Dickinson, le secrétaire général de Nautilus. « En 2021, un changement législatif a été tenté [par les travaillistes], mais la majorité conservatrice s’y est opposée », précise-t-il.

    « La sécurité nous inquiète »

    Autre faiblesse de la législation britannique : « L’obligation d’un salaire minimum pour les salariés des ferries et cargos, quels que soient leur nationalité et leur pavillon, n’a été adoptée qu’en 2020, et il y a encore trop de marins qui sont juste payés à ce salaire minimum », affirme James Stockbridge, officier de marine employé d’une autre compagnie venu défiler en solidarité avec les ex-P & O, à Londres, lundi 21 mars. Sans compter que cette loi ne s’applique que sur les eaux territoriales britanniques.

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : les entreprises françaises face au dilemme de quitter la Russie

    Laetitia Lienhard

    La pression est montée d'un cran sur ces sociétés présentes en Russie alors que le président ukrainien en personne les a pointées du doigt, ce mercredi.

    Alors que Volodymyr Zelensky a exhorté, ce mercredi, devant le Parlement français, les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir «la machine de guerre» russe et à quitter ce pays, elles se retrouvent face à ce dilemme politique et économique. Le Figaro dresse un bilan du choix des principales entreprises françaises présentes en Russie.

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    Les entreprises qui ont décidé de suspendre leurs activités

    Le constructeur automobile français Renault, qui a été publiquement ciblé par le président ukrainien pour ses activités en Russie, a annoncé mercredi soir suspendre immédiatement les activités de son usine de Moscou et évaluer «les options possibles concernant sa participation» dans sa grosse filiale russe, AvtoVAZ.

    En ce qui concerne les banques françaises, BNP Paribas et le Crédit Agricole ont fait le choix de suspendre leurs activités en Russie près d'un mois après l'invasion de l'Ukraine. Ces décisions ne devraient cependant pas peser trop lourdement sur les résultats des deux banques. Dès le début du conflit, BNP et le Crédit Agricole ont indiqué être assez peu présents et exposés sur les marchés russes et ukrainiens.

    Nombre de groupes français ont également d'ores et déjà décidé de suspendre leurs opérations dans ce pays. C'est le cas des géants du luxe comme LVMH, Kering et Hermès, mais aussi d'Airbus, Safran et Alstom.

    À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Renault suspend son activité à Moscou

    Les entreprises qui restent en Russie

    Adeo, la holding de Leroy Merlin à qui le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé mercredi, parmi d'autres entreprises, de quitter la Russie, a répondu qu'une fermeture serait considérée comme une «faillite préméditée», «ouvrant la voie à une expropriation qui renforcerait les moyens financiers de la Russie». Adeo a en revanche assuré avoir «décidé au début du conflit de suspendre les nouveaux investissements» en Russie, où le groupe déclare compter 45.000 collaborateurs pour une grosse centaine de magasins.

    Autre enseigne de l'Association Familiale Mulliez fortement implantée en Russie, Auchan qui compte 231 magasins russes pour un chiffre d'affaires de 3,2 milliards d'euros, soit plus de 10% de son activité mondiale. Auchan n'a pas souhaité faire de commentaire après l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le Parlement français.

    La Société Générale n'a pas bloqué ses services en Russie où elle est très présente. Sa filiale Rosbank compte en effet comme un poids lourd du marché bancaire russe, avec 12.000 employés et 2 millions de clients.

    Enfin, la plateforme de covoiturage BlaBlaCar, très présente en Russie où elle exploite aussi des bus, reste dans le pays mais va cesser d'y investir. «BlaBlaCar maintient un service sur place, mais isole son activité en Russie du reste de l'entreprise et annule tous les projets de développement liés à ce marché», a précisé la société française dans un communiqué, disant «(assumer) sa responsabilité d'employeur à protéger les 100 employés de sa filiale et sa communauté.»

    Arrêter d'acheter du gaz russe ?

    De son côté, le géant français TotalEnergies a décidé de ne plus conclure ou renouveler des contrats d'achat de pétrole et de produits pétroliers russes d'ici fin 2022. Mais le groupe refuse de renoncer au gaz. Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a affirmé mercredi que son groupe ne pouvait pas renoncer au gaz russe, expliquant avoir souscrit «des contrats de 25 ans».

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    Sur ce point, pour Jean-Pierre Clamadieu, président du groupe énergétique français Engie, l'éventuelle décision de cesser d'acheter du gaz russe appartient aux gouvernements européens. «Si nous décidions d'arrêter d'acheter du gaz russe, ça suppose immédiatement des décisions des pouvoirs publics pour faire face à une forme de pénurie», a-t-il estimé mercredi sur France Info. «Et du coup nous sommes vraiment convaincus que c'est une décision qui doit être prise par la puissance publique et probablement par l'Europe, parce que c'est elle qui a la capacité à prendre de telles décisions et à l'accompagner des mesures qui seraient nécessaires», a-t-il ajouté.

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    Une start-up bordelaise a mis au point un bracelet connecté qui permet d'alerter ses proches en cas d'agression

    Le bijou, qui envoie également la localisation exacte, a reçu un Innovation Award au Consumer Electronics Show (CES) 2022 de Las Vegas.

    Un chauffeur de taxi porte plainte contre Tesla France

    Un chauffeur de taxi parisien, en Tesla, avait provoqué un accident mortel en décembre. Il a porté plainte contre la marque automobile pour «mise en danger de la vie d'autrui.»

    Crash de China Eastern Airlines : la compagnie immobilise ses Boeing 737-800 NG

    Alors que l'enquête se poursuit sur les causes du crash d'un de ses avions Boeing en Chine, la compagnie cloue au sol ses avions du même modèle.

    Regarder la vidéo
    Le Figaro

    Covid-19 : le rebond du nombre de tests de dépistage se confirme

    Le Figaro

    La semaine dernière, près de trois millions de tests ont été validés par un professionnel de santé. Un nombre en hausse depuis quinze jours.

    Après plusieurs semaines de baisse, la demande de tests de dépistage repart à la hausse. D'après la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), rattachée au ministère de la Santé, la semaine dernière, près de trois millions de prélèvements ont été validés par un professionnel de santé. Un nombre en hausse pour la deuxième semaine consécutive, de 18% sur sept jours, et de 28% sur deux semaines.

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    La barre des 500.000 tests quotidiens a de nouveau été franchie le 14 mars, pour la première fois depuis le 21 février. Un niveau qui reste certes faible par rapport au record quotidien, atteint le 10 janvier. La demande augmente dans toutes les tranches d'âge, et plus particulièrement chez les moins de 16 ans et les 41-65 ans. Comme les semaines précédentes, les plus jeunes privilégient les tests antigéniques, contrairement à leurs aînés.

    Sans surprise, cette reprise observée depuis deux semaines va de pair avec le rebond épidémique engendré par le sous-variant Ba.2, plus contagieux, et désormais majoritaire dans l'Hexagone. La fin des «vacances scolaires d'hiver» a également joué, selon la Drees. Pour l'heure, si le rebond du nombre de tests se confirme, la demande reste bien inférieure aux niveaux observés entre décembre et janvier : sur le dernier mois de l'année 2021, plus de 30 millions de tests ont été validés, et plus de 45,7 millions en janvier. Un rythme jamais vu jusqu'ici. À titre de comparaison, 16,36 millions de tests ont été rapportés en février et, sur les vingt premiers jours de mars, 7,37 millions de prélèvements.

    Alors que la majeure partie des restrictions sanitaires ont été levées, l'exécutif mise sur un rebond mesuré des contaminations d'ici avril. Mi-mars, l'institut Pasteur a publié des prévisions tablant sur une «hausse des admissions à l'hôpital dans les jours qui viennent». Mais, même dans le pire des cas, le pic du rebond resterait très inférieur à celui de janvier. «Nous sommes extrêmement vigilants», commentait le ministre de la Santé, appelant les personnes fragiles à continuer «de se protéger» et de porter le masque.

    À VOIR AUSSI - Covid-19: est-il raisonnable de lever le passe vaccinal ?

    Réouverture partielle de la Bourse de Moscou pour les obligations

    La Bourse de Moscou, fermée depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le mois dernier, a annoncé…

    Gare du Nord: le trafic RER B et D interrompu jusqu'à 16 heures ce mardi

    En cause de l'interruption du trafic des trains, un incident sur les voies.

    Le chef de la diplomatie ukrainienne appelle au «boycott» mondial de Renault

    Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a appelé mercredi à un «boycott» mondial du constructeur…

    Le Monde

    De jeunes Américains mettent en scène leur démission sur TikTok

    Ces derniers mois, aux Etats-Unis, TikTok, YouTube et Reddit ont vu se multiplier les vidéos de jeunes employés annonçant leur départ de l’entreprise. Au risque de rebuter de futurs employeurs.

    Quand l’employeur de Gigi Gonzalez, Northern Trust Asset Management, lui a dit de revenir au bureau, la conseillère financière a décidé de démissionner. Et elle a utilisé le micro de TikTok pour informer ses followers. « J’ai besoin de quitter la roue du hamster pour me concentrer sur moi-même, a-t-elle expliqué. Je vous le raconte, pas pour frimer, mais pour vous montrer que c’est possible. »

    La jeune femme de 32 ans a quitté sa ville californienne de San Diego. Le coût de la vie y était trop cher. Elle s’est installée à Phoenix, dans l’Arizona, puis à Chicago (Illinois). Elle a fait des économies, remboursé ses dettes et est devenue une influenceuse à plein temps. Au début, Mme Gonzalez comptait 135 followers. Mais elle fait dorénavant l’éducation financière de 180 000 jeunes amateurs sur les réseaux sociaux. « Vous pensez à prendre votre première carte de crédit ? », demande-t-elle sur une vidéo, en dansant sur une musique indienne. Et d’énoncer ses premiers conseils : « Déposez un peu d’argent sur la carte, refusez les commissions annuelles… »

    Mme Gonzalez s’inscrit dans la tendance des démissionnaires en masse. Aux Etats-Unis, 4,5 millions de personnes ont quitté leur emploi en novembre 2021, et presque autant, 4,3 millions, en décembre. Un certain nombre d’entre eux, jeunes et souvent en début de carrière, mettent en scène leur départ sur TikTok, YouTube, Reddit… et amassent les fans. Leurs vidéos, réunies sous le hashtag #quitmyjob et #iquitmyjob (« jedémissionne »), ont été vues par plus de 280 millions d’internautes. Chez les chasseurs de têtes, ils suscitent colère, surprise, interrogations… et parfois un brin d’admiration pour leur créativité.

    « C’est la catastrophe assurée, s’emporte Jessica Schaeffer, la vice-présidente chargée du marketing de Lasalle Network, un expert en recrutement de Chicago. Les carrières sont longues et les mémoires aussi, poursuit-elle. Le monde est très petit. Vous pourriez bien, d’ici quinze ans, avoir affaire à quelqu’un qui connaît votre ancien employeur. » Et bien sûr, il jettera votre CV à la poubelle. Pour Mme Schaeffer, ces vidéastes « manquent de maturité. Ils ne savent pas comment quitter correctement un emploi, en avertissant à l’avance leur employeur ».

    « Ecoutez-les »

    Steven Rothberg, le fondateur de College Recruiter, se veut plus nuancé. Les millions de vues sur TikTok ne l’impressionnent guère. « Les followers vont regarder les vidéos pendant quelques jours puis ce sera fini, assure-t-il. Il y a très peu de chances qu’un employeur potentiel les voie. » Et même si c’est le cas, « so what ? », lâche-t-il. « Le jeune demandeur d’emploi dans l’hôtellerie, la restauration, la construction… a dû répondre à vingt, trente offres. Il finira bien par trouver. » C’est, en tout cas, ce qui est arrivé à Montez Braxton, un employé de McDonald’s qui s’est filmé, pendant sa pause. « Je n’y retourne pas, a-t-il dit, ça craint. » Il a retrouvé un poste de chauffeur chez Amazon.

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    Le Monde

    Grève à la RATP contre les effets de la future concurrence

    Le trafic sera perturbé, vendredi 25 mars, dans les bus et les trams. Les salariés de l’entreprise sont les premiers visés par la réorganisation du travail liée à l’ouverture à la concurrence du monopole historique de la Régie des transports parisiens.

    Les syndicats de la RATP l’avaient promis : après leur grève coup de poing du 18 février, qui a paralysé une grande partie du réseau de transport public parisien, il y aurait un nouveau rendez-vous social à l’approche du printemps. Ce sera chose faite vendredi 25 mars, avec une nouvelle journée de mobilisation des salariés de la Régie des transports, laquelle s’annonce moins perturbée que la précédente.

    La direction de la RATP a indiqué, mercredi 23 mars, que le trafic serait quasi normal sur le réseau ferré souterrain (métro et RER), avec de « légères perturbations » sur cinq lignes (les métros 2, 5, 8, 9 et 13). En revanche, le réseau de surface sera plus touché, avec un tram sur deux ou trois (aux heures de pointe) et un tiers des lignes de bus interrompues, 50 % des véhicules circulant là où la desserte est maintenue.

    RATP : dernier contrat avec Ile-de-France Mobilités, avant la concurrence

    C’est donc une grève à front renversé par rapport à la précédente, où le métro avait été paralysé et où le moteur principal de la colère était la question des salaires. Là, ce sont les conducteurs de bus et de tramway qui se mobilisent contre les effets attendus de la concurrence, laquelle va concerner au premier lieu les 16 000 machinistes bus et 1 000 traminots de la Régie (sur 45 000 salariés de l’établissement public RATP).

    « Les machinistes vont perdre six jours de congés par an »

    L’entreprise est en pleine négociation avec les syndicats sur une nouvelle organisation du travail qui se mettra en place lors du basculement dans un système concurrentiel du réseau historique de bus de la RATP, le 1er janvier 2025 (2029 pour les trams, mais ils sont inclus dans la négociation). A cette date, les machinistes auront basculé soit chez le concurrent (Transdev ou Keolis, qui ont marqué leur intérêt pour ce marché), soit dans RATP Cap Ile-de-France, une nouvelle filiale de la RATP spécialement créée pour répondre aux appels d’offres.

    Pour croître en 2022, Keolis vient défier la RATP dans les transports parisiens

    Or tous devront se conformer à un « cadre social territorialisé » (CST), dont les caractéristiques d’organisation du travail sont mieux-disantes que celles de la convention collective du secteur, mais moins protectrices pour les salariés que celles en vigueur à la RATP. La nouvelle organisation du travail entrera en vigueur le 1er juillet

    « Tout l’enjeu des négociations, qui doivent se terminer courant avril, est de rapprocher nos règles maison de ce CST », souligne Jean Agulhon, le DRH de la RATP. Cela explique le coup de pression de la grève et l’attitude des syndicats, qui rejettent d’emblée les propositions de la direction. « Les machinistes devront travailler quarante minutes de plus par jour qu’aujourd’hui et ils vont perdre six jours de congés par an », détaille Bertrand Hammache, délégué central CGT. Les salariés craignent aussi une augmentation des services avec coupures, plus longs et morcelés. « Sur la division bus, on atteint 70 % de grévistes, note Arole Lamasse, délégué UNSA RATP. C’est une réponse claire à la direction du groupe. »

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    Le Monde

    Devenir coach pour « redonner du sens à sa vie » : une reconversion dans l’air du temps

    Coach de manageurs, coach de vie, facilitateur… Ces métiers attirent toujours plus de cadres en quête de sens qui entendent transformer leur expérience en expertise. Et qui espèrent, en devenant indépendants, gagner en qualité de vie.

    Sur le tableau, des schémas représentent des montagnes à gravir ou des personnages reliés par des flèches. Ce matin-là, un groupe de huit inscrits au diplôme « Pratiques du coaching » de l’université Paris-VIII revient sur les séances menées par chacun dans le cadre de la formation. Devant les autres participants, Anne Thouin, 47 ans, évoque ses doutes. « Parfois, je me demande si je ne vais pas au-delà de mon rôle de coach avec mes clients, si je ne déborde pas sur le cadre de la thérapie », raconte cette ancienne enseignante, qui a décroché de l’éducation nationale pour se lancer dans le coaching. Nabil Tak Tak, le coordinateur pédagogique de la formation, précise à voix basse : « Ils sont bien aiguillés sur ce point : nous ne sommes pas des psychologues. »

    Dans cinq groupes similaires, de futurs reconvertis travaillent ainsi la posture du coach. Ils apprennent à poser le cadre d’une séance et à guider le client vers son objectif en utilisant notamment la psychologie positive. Ce diplôme, organisé sur trois jours par mois pendant un an, est proposé en formation continue pour des profils de niveau bac + 3 au minimum – dans les faits, le plus souvent des cadres qui voient dans le coaching une manière de réinventer leur vie professionnelle. Une reconversion dans l’air du temps : le nombre de coachs a augmenté de 33 % entre 2015 et 2019, selon une étude internationale d’une des principales associations professionnelles, l’International Coach Federation. En France, 1 600 coachs sont accrédités aujourd’hui par cette structure, deux fois plus qu’il y a sept ans. Et le Syndicat interprofessionnel des métiers de l’accompagnement, du coaching et de la supervision (Simacs) compte 5 000 adhérents.

    « Si à 40 ans t’as pas fait ta reconversion, t’as raté ta vie ! » : le coaching de jeunes actifs, un business florissant

    Avec des parcours facturés de quelques centaines d’euros à 20 000 euros l’année (5 000 euros à Paris-VIII), nombre de centres de formation se sont positionnés sur ce créneau florissant. Les responsables du diplôme « Pratiques du coaching » de Paris-VIII ont, eux, décidé de réduire leurs capacités d’accueil : les deux promotions sont passées de 50 à 35 étudiants chacune. « On ne veut pas sursaturer un marché qui l’est déjà. Aujourd’hui, tout le monde veut devenir coach », explique Nabil Tak Tak. L’attrait pour cette profession, il l’associe à une « quête de sens, nourrie par des actualités anxiogènes », et à l’urgence de se « rendre utile », par exemple face au constat de dysfonctionnements dans le monde de l’entreprise, dont proviennent souvent ces aspirants coachs.

    Confiance en soi, parentalité, orientation…

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    Le Monde

    « Cultures et management international » : s’adapter aux pratiques locales

    Les cultures nationales influent en profondeur sur l’exercice du management, expliquent les auteurs de celivre issu d’une quarantaine ­d’années d’investigations menées dans une cinquantaine de pays.

    Au Japon, « la communication tacite et l’évitement du conflit » structurent les échanges. Un interlocuteur préférera, par exemple, « ne jamais opposer de refus, laissant l’autre comprendre le sens de ses propos sans qu’il ait eu à les formuler », expliquent les auteurs de Cultures et management international (Presses des Mines). Une sorte de « télépathie culturelle » qui pourra plonger les professionnels occidentaux non avertis dans l’incompréhension et le désarroi.

    Que se passe-t-il quand « des cultures se rencontrent » ? Tel est l’objet de l’essai de Philippe d’Iribarne, Jean-Pierre Segal, Sylvie Chevrier, Alain Henry et Geneviève Tréguer-Felten. Au fil des pages, ils enchaînent les immersions dans des entreprises à travers le monde pour saisir les « malentendus destructeurs » comme les « coopérations fécondes ». Ces études de cas sont le résultat d’une quarantaine d’années d’investigations menées dans une cinquantaine de pays par les auteurs, qui coopérèrent au sein du groupe de recherche Gestion & Société.

    L’argot de bureau : le « kaizen » ou l’éloge de la régularité

    Leur constat : l’influence culturelle affleure derrière l’ensemble des pratiques managériales. De la direction d’une équipe à la gestion des clients, de l’art de décider à la mise en œuvre d’une démarche éthique, les rapports sociaux engagés dans chacune de ces actions « sont à la source d’émotions et de réactions parfois très vives ». Ce qui apparaîtra à certains collaborateurs comme une norme souhaitée pourra heurter les salariés d’une autre nationalité.

    La recherche de « l’efficacité collective »

    La question du leadership en donne un bon exemple. Selon les pays, la définition que se font les salariés d’un « bon chef » varie : aux Etats-Unis, la personnalité du leader importe, son charisme joue. Il doit savoir motiver ses équipes par ses qualités propres. Outre-Atlantique, on « travaille “pour” son chef ». Les choses sont différentes en Allemagne. Le manager y est en premier lieu le garant d’une efficacité collective, à travers sa capacité à clarifier le partage des tâches. En France, enfin, la motivation des salariés viendra avant tout de la confiance que leur chef saura leur témoigner.

    Que l’on se trouve en Afrique, en Europe ou en Asie, les interprétations d’une même consigne, d’une même décision, apparaissent multiples. Les risques de crispation, de désengagement ou de résistance le sont tout autant. Les auteurs appellent donc à se saisir du sujet de la « compréhension de la logique culturelle des partenaires (…), une des clés de l’efficacité collective ».

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    Le Figaro

    «Je veux que la paix soit signée pour mon anniversaire» : avec les réfugiés ukrainiens à Paris

    Luc Lenoir

    REPORTAGE - Au Centre «Accueil Ukraine» de la porte de Versailles, des centaines de réfugiés obtiennent chaque jour leur autorisation de séjour.

    Des adolescents se chamaillent. Les filles portent des jupes ou pantalons colorés sur d'énormes et martiales boots en skaï. Les garçons ont une coupe de cheveux à la slave, les cheveux collés au gel sur le front. On reprend un peu de café, apporté par une volontaire, ou on triture son gobelet vide. Les mines sont variées. Dans la matinée de ce mercredi 23 mars, une longue file d'attente s'est dessinée le long du pavillon 2 du Parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris. La foule est composée d'Ukrainiens qui ont débarqué à Paris pour obtenir les papiers qui les diront officiellement «réfugiés».

    À lire aussiRéfugiés ukrainiens : notre dispositif d'accueil est-il déjà saturé ?

    À VOIR AUSSI - La France pourra accueillir «au moins 100.000 Ukrainiens», annonce Emmanuel Macron

    Avenue Ernest Renan, dans le quinzième arrondissement, la préfecture d'Île-de-France gère en effet, avec plusieurs associations, le centre «Accueil Ukraine», qui a déjà accueilli plus de 6000 personnes, soit environ un tiers des arrivées comptabilisées en France à ce jour. Il est secondé par d'autres points d'entrée similaires à Nice, Strasbourg, et dans les préfectures.

    À lire aussi«Ce que Soljenitsyne disait de l’Ukraine»

    Protection temporaire

    Dans ce hall de gare sans trains, le voyage est administratif. Plusieurs centaines de personnes attendent d'entamer un chapelet de guichets. Luba, la quarantaine, encadre sa fille et son petit garçon, tout en bavardant avec un couple plus âgé. «Je ne connais rien à la France ! Mais j'ai un oncle qui s'était marié ici, et j'ai des cousines, retrace-t-elle. Je suis arrivée de Kiev par la Pologne, l'Allemagne, jusqu'à la gare de l'Est. Mais je vais demander un hébergement près d'elles, à Lyon». La fatigue n'a pas ôté à Luba son air bourru. Elle nous quitte pour disputer vertement ses enfants éparpillés, avant de rire avec eux tout aussi subitement.

    Première étape pour les réfugiés : le stand de la préfecture de police, qui, après un entretien de quelques minutes, délivre la «protection temporaire» garantie par l'Union européenne aux Ukrainiens, ou a minima une autorisation provisoire d'un mois, le temps de «vérifications». Le sort des non-ukrainiens semble parfois incertain, entre statut temporaire, retour au pays, et possible demande d'asile. «C'est en cours de décision», précise-t-on sur place. Dans ce premier sas, beaucoup de familles discutent aux guichets, souvent avec l'aide d'un traducteur bénévole. Des jeunes hommes sont là. Sauf exception, ils ne sont pas originaires d'Ukraine. Une loi y interdit le départ du territoire des hommes de 18 à 60 ans. La plupart sont d'origine subsaharienne ou des Balkans. Dembe, alors qu'il s'apprêtait à entrer dans la file extérieure, nous indique qu'il était «livreur à Kiev» et qu'il souhaite retrouver des proches en Espagne. Les premiers chiffres faisaient état d'un tiers de non-ukrainiens parmi les réfugiés sur les dix premiers jours.

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    À VOIR AUSSI - Ukraine: comment la France accueille les réfugiés

    Ensuite viennent les guichets réservés à l'Office français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII). «C'est ici que les arrivants activent leurs droits» liés à la protection temporaire, nous décrit-on. Allocation (d'un montant de 400 euros pour une personne seule, jusqu'à plus de mille euros pour une famille de trois enfants), autorisation de travail, etc. Les réfugiés passent ensuite dans une autre grande salle, où il est question d'hébergement. À charge pour les services de l'État de répartir les réfugiés en fonction de leurs connaissances éventuelles dans une région et les logements encore disponibles. Une mission délicate, compte tenu d'un système d'accueil déjà proche de ses limites. Direction la Bretagne pour une sexagénaire qui garde un garçon de cinq ou six ans, peut-être son petit-fils. Elle observe autour d'elle, puis le regarde tendrement jouer sur sa Game Boy.

    Les réfugiés semblent conscients des efforts consentis par la France. Pas d'esclandre, pas d'air déçu, mais en revanche, pas non plus de moue de pitié. Toujours dans la file d'attente Vasyl, la trentaine, garde un regard dur. Il ne précise pas pourquoi il a quitté l'Ukraine malgré la mobilisation, mais garde aussi ses plaintes pour lui : «On sait qu'on va être bien aidés, à nous de bien nous comporter. Le seul problème, c'est le travail. Je suis technicien, je ne sais pas ce que je vais pouvoir faire ici».

    Plus loin, près de 500 lits de camp permettent de faire une sieste, voire de passer une nuit ou deux, confirme un représentant de Coallia, association spécialiste de l'hébergement de personnes vulnérables. Les travailleurs sociaux gèrent la partie logistique du site, avec l'Armée du salut, France Terre d'Asile et d'autres structures. Une garderie est disponible, où quelques enfants dessinent ou jouent aux dames avec une volontaire. À quelques dizaines de mètres - et sur une autre planète -, le Parc des expos abrite également Rétromobile ou le salon de la franchise...

    Pour les déplacés d'Ukraine, le lieu devrait avant tout constituer le point final d'un périple, et le point de départ d'une nouvelle vie. À la sortie, nous croisons Anna et Martha, qui prennent le soleil depuis une demi-heure, avant d'entamer les démarches. Le drame semble s'apaiser sur fond de printemps. L'une vient de Kiev, l'autre de Lviv. Elles habitent depuis quelques jours chez des amis respectifs dans la capitale. «Il faut qu'on travaille», se presse Anna, qui attend de reprendre une activité dans l'informatique, son employeur en Ukraine ayant aussi des bureaux en France. Elle se dit aussi impatiente de «retourner en Ukraine», Martha est plus hésitante. Elle «aime bien Paris»... Pensent-elles que la guerre va cesser bientôt ? «Oui, en mai», exige Anna. Pourquoi en mai ? «Parce que c'est mon anniversaire !».

    À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Les réfugiés ukrainiens continuent d'affluer à la frontière polonaise

    «Ce n'est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!»: à Cergy, les étudiants de l'Essec face à l'insécurité

    RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.

    Notre palmarès des 80 meilleurs lycées publics et privés de France

    EXCLUSIF - L’absence des épreuves de spécialité, annulées en 2021 en raison du Covid, n’a pas freiné la montée des établissements privés dans notre palmarès, qui prend en compte la capacité à faire progresser les élèves.

    Détenus étrangers dans les prisons françaises: une note de plus en plus salée

    INFO LE FIGARO - Ils viennent d’Afrique pour plus de la moitié, et les dispositifs de rapatriement ne sont presque jamais activés.

    Le Monde

    Les salariés français d’Airbus vont être augmentés

    Direction et syndicats se sont entendus sur un accord prévoyant une augmentation de l’enveloppe salariale de 6,8 % sur deux ans en France.

    Pour les uns, c’est la plus forte progression de salaires depuis vingt ans chez Airbus, et la plus importante du secteur. Pour les autres, cette hausse des rémunérations accordée par le numéro un mondial de l’aéronautique ne permettra pas de rattraper l’inflation. Les négociations annuelles obligatoires se sont achevées, mardi 22 mars, par un accord conclu entre la direction et trois syndicats : FO, la CFE-CGC et la CFTC.

    Les salariés bénéficieront d’une enveloppe d’augmentation de 6,8 % sur deux ans, découpée en deux parties. Entre juillet 2022 et juin 2023, la hausse de la rémunération des personnels d’Airbus aviation commerciale pourra atteindre 3,9 %, dont 2 % d’augmentation générale et 1,9 % d’augmentation individuelle. A partir de juillet 2023, les rémunérations des salariés bénéficieront d’un nouveau coup de pouce de 1 %, auquel pourra s’ajouter 1,9 % d’augmentation individuelle.

    Comment Airbus a détrôné Boeing

    Selon nos informations, les salariés des autres divisions du groupe, Airbus Defence & Space et Airbus Helicopters, devraient avoir droit respectivement à 7 % et 6,6 % d’augmentation entre 2022 et 2023. Pour certains syndicats, la direction est « loin du compte », se désole notamment Patrice Thébault, délégué syndical central CGT d’Airbus aviation commerciale. Selon lui, la hausse des rémunérations « ne permet pas de rattraper l’inflation », prévue par la Banque de France entre 3,7 % et 4,4 % en 2022. Dominique Delbouis, coordinateur FO pour le groupe Airbus, plaide que « plus de 80 % des salariés bénéficieront des augmentations individuelles ». Selon l’accord, l’augmentation individuelle des ouvriers ne pourra être inférieure à 45 euros mensuels, tandis que celle des cadres sera au moins de 100 euros.

    « Clause de revoyure »

    Pour faire face à l’évolution de la situation économique, très instable au sortir de la pandémie de Covid-19 et en raison de la guerre en Ukraine, l’accord conclu comporte une « clause de revoyure » qui est conditionnée à l’inflation et à la situation de l’entreprise. De son côté, le coordinateur FO rappelle que syndicats et direction ont déjà prévu de « renégocier les salaires en mars 2023 pour la période 2023-2024 ».

    Le syndicat pointe aussi du doigt les 4,2 milliards d’euros de bénéfices engrangés par le groupe en 2021 et surtout les 1,2 milliard d’euros versés aux actionnaires sous forme de dividendes

    Au début des négociations salariales, FO avait tenté d’obtenir de la direction une augmentation des salaires de 4 % pour 2022. Une demande retoquée par Airbus. Outre les hausses de rémunérations, les salariés toucheront une prime d’intéressement de 3 692 euros bruts, à laquelle devrait s’ajouter dans les prochaines semaines une prime de participation aux bénéfices d’un montant presque équivalent, signale M. Delbouis. Mécontente, la CGT dénonce « la politique salariale d’Airbus, qui est en réalité une baisse du pouvoir d’achat des salariés ». Elle fait savoir que « les primes, ce n’est pas du salaire, et [qu’]elles ne permettent pas le déroulement de carrière ».

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    Le Monde

    Le jambon-beurre est-il de droite ?

    podcast Du repas de Noël aux discours électoraux, l’alimentation est devenue politique. Dans ce podcast, Marie Aline et Nicolas Santolaria, journalistes à « M Le magazine du Monde », décortiquent ce nouvel outil de communication.

    Le Bloc identitaire et sa soupe populaire au porc, les apéros pinard à la Goutte-d’Or, à Paris, ou, plus récemment, les déclarations de Fabien Roussel, candidat du Parti communiste français à l’élection présidentielle, sur « le bon vin » et « la bonne viande »… ce que l’on mange est devenu un sujet politique.

    Et cette évolution n’a pas échappé à certains youtubeurs d’extrême droite, qui mettent en scène des repas gargantuesques où ils débattent de la théorie du « grand remplacement » entre le foie gras et la côte de bœuf.

    De quelle manière l’alimentation a-t-elle fait irruption dans le débat public ? Et comment s’en servent les partis politiques ? Marie Aline et Nicolas Santolaria, journalistes à M, le magazine du Monde, analysent dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde » le poids politique de la gastronomie.

    Un épisode produit par Garance Muñoz, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Morgane Tual.

    « L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.

    Pour en savoir plus sur la politisation de l’alimentation :

    La France, une société d’héritiers ?

    Garance Muñoz

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    Le Monde

    Podcast. Climat : ils ne marcheront plus à petits pas (1/5)

    Le podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus » part à la rencontre de jeunes qui s’engagent. Premier épisode de cette série, avec un reportage sur le thème du climat.

    Ils voient la planète brûler mais ne regardent pas ailleurs. Ils sont jeunes, ont à peine terminé leurs études mais sentent déjà que le temps est compté. Avant eux, des rapports alarmants ont documenté les conséquences du réchauffement climatique. Avant eux, des militants ont déjà tiré la sonnette d’alarme. Mais ils ne baissent pas les bras et s’engagent à leur tour. Leur engouement, leur colère, leurs angoisses, leurs aspirations, ils les convertissent en actions sur le terrain. Plus question de transiger, encore moins d’abdiquer. Le climat est devenu leur priorité.

    Pour le premier épisode du podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus », la journaliste Judith Chetrit est allée à la rencontre des bénévoles du mouvement citoyen Youth for Climate, notamment de Léna Lazare, qui s’organisent à la veille d’une grève nationale pour l’écologie. Un podcast réalisé en partenariat avec Les Champs Libres et la métropole de Rennes, à l’occasion du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars à Rennes.

    « Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix-off : Judith Chetrit. Production éditoriale et voix-off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.

    Joséfa Lopez

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    Le Monde

    Une famille congolaise, l’amour d’une vie, un inédit de Jack Kerouac… Nos idées de lectures

    Chaque jeudi dans « La Matinale », la rédaction du « Monde des livres » vous propose sa sélection littéraire.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    L’épopée d’une vie, et même de plusieurs, concentrée en vingt-quatre heures : tel est le pari du Québécois Alain Farah dans Mille secrets mille dangers. Un pari brillamment réussi, comme celui, inverse, de JJ Bola dans Nulle part où poser sa tête : le destin d’une famille congolaise, entre Kinshasa et Londres, sur plusieurs décennies. Longue durée aussi pour Serge Rezvani, dont le nouveau livre continue de célébrer l’amour qui le lia à sa femme pendant plus de cinquante ans. Unité de temps et de lieu, en revanche, chez le sociologue américain Eric Klinenberg, qui analyse les effets de la canicule qui frappa Chicago pendant l’été 1995, faisant des centaines de morts. Et, pour finir ces allers-retours dans le temps, une résurrection : le premier roman inédit de Jack Kerouac, L’océan est mon frère.

    ROMAN. « Mille secrets mille dangers », d’Alain Farah

    Alain Farah aime James Joyce, Le Parrain, de Francis Ford Coppola, et les jeux vidéo. Ainsi peut-on commencer la présentation de Mille secrets mille dangers, le troisième roman de l’écrivain québécois, qui mixe et fond ces influences au fil de ses 500 pages absolument épatantes, alternativement burlesques et déchirantes.

    Au premier, l’auteur emprunte, entre autres, le principe d’Ulysse (1922), se déroulant sur une seule journée. Au deuxième, qui s’ouvrait par des noces, il adresse un clin d’œil appuyé en choisissant que ces vingt-quatre heures soient celles d’un mariage. En l’occurrence, celui d’un certain Alain Farah, le 7 juillet 2007. Les troisièmes ont été la première école de fiction de ce dernier, et il en a gardé une manière formidablement ludique d’envisager l’art de la narration.

    A partir du point fixe que constitue l’évocation du mariage, ses moments de grâce et ses couacs nécessairement innombrables, le récit se déploie à travers le temps et aborde mille questions, mille sujets – l’immigration au Québec, la religion, l’héritage que l’on lègue à ses enfants, les névroses familiales, le présent éternel de la maladie, l’addiction aux médicaments, le deuil…

    Mille secrets mille dangers tisse ensemble la joie et la peine comme il tresse le présent, le passé et le futur. Comme, aussi, il trame une langue où le français se teinte de québécismes, de mots d’anglais ainsi que d’arabe. Cette langue pourtant étonnamment claire, aux phrases simples, parvient à nous rendre extraordinairement proche l’épopée – minuscule et immense – vécue par son personnage. Raphaëlle Leyris

    ROMAN. « Nulle part où poser sa tête », de JJ Bola

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    Le Figaro

    Revivez le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

    John Timsit

    La percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, la question corse qui intervient dans la campagne et la négociation dans la crise ukrainienne étaient au centre de ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

    Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

    À lire aussiPrésidentielle 2022: la candidature d'Emmanuel Macron suspendue à la crise diplomatique

    Pour le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Marie Visot, rédactrice en chef adjointe au service Économie du Figaro, de Patrick Saint-Paul, rédacteur en chef du service International du Figaro, et de Wally Bordas, journaliste au service Politique du Figaro.

    À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»

    Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?», «Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?», et «Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?»

    En hausse dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?

    Va-t-il retrouver la dynamique de 2017 ? C'est en tout cas ce que le leader insoumis espère dans ces derniers jours de campagne. Jaugé à 14-15% dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon compte sur sa capacité à mobiliser ses troupes et à jouer la carte du vote utile à gauche pour confirmer sa troisième place, voire se faufiler pour affronter Emmanuel Macron. Alors qu'il a su effectuer une nouvelle démonstration de force dimanche dernier place de la République, à Paris, Jean-Luc Mélenchon sait que la marche reste haute. D'autant que Marine Le Pen, à la deuxième place, conforte sa position depuis quelques jours et rehausse le seuil du second tour.

    Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?

    Après l'agression d'Yvan Colonna dans sa prison il y a trois semaines, la Corse avait connu plusieurs jours de violences. Des tensions qui avaient poussé Gérald Darmanin à se rendre sur l'île de Beauté et à laisser entendre que le gouvernement pourrait aller «jusqu'à l'autonomie» et donc céder du terrain aux indépendantistes. Une déclaration qui a provoqué l'ire des oppositions qui accusent Emmanuel Macron de laisser la rue dicter sa politique en pleine campagne électorale.

    Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?

    Alors qu'Emmanuel Macron multiplie les appels diplomatiques avec ses homologues ukrainien et russe pour tenter de résoudre le conflit qui fait rage à l'est de l'Europe, les combats sur le terrain ne se calment pas. D'autant que si l'armée de Vladimir Poutine n'avance pas aussi vite que le dirigeant russe le souhaiterait, les villes de Marioupol, d'Odessa et la capitale Kiev restent sous une forte pression militaire. Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décidé de faire quelques pas vers l'apaisement, en demandant notamment une rencontre avec le maître du Kremlin.

    » Voir l'émission du mardi 22 mars :

    Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

    Présidentielle 2022 : Fabien Roussel hésite à classer Staline parmi ses «camarades» face à des enfants

    Avec d'autres candidats, le communiste sera l'invité de l'émission «Au Tableau», diffusée dimanche soir sur C8.

    Rachida Dati: «Le soir du premier tour s’ouvrira une crise de légitimité profonde à la mairie de Paris»

    ENTRETIEN - La maire LR du 7e arrondissement de Paris n’est pas surprise par les difficultés de la campagne présidentielle d’Anne Hidalgo.

    Présidentielle 2022 : en cas de défaite de Pécresse, Guillaume Larrivé exhorte la droite à «construire une majorité» autour de Macron

    Avec une candidate LR qui ne décolle pas dans les sondages, le député LR de l'Yonne considère qu'il est «responsable d'envisager publiquement, les scénarios du second tour, puisque l'avenir de la France en dépend».

    Le Monde

    « Plumes », « L’Ombre d’un mensonge », « Bruno Reidal »… Les films à l’affiche cette semaine

    Chaque mercredi, les journalistes de la rubrique cinéma du « Monde » proposent leurs critiques des films à découvrir en salle.

    Cette semaine au cinéma, les couples se forment au large de l’Ecosse entre deux éclopés de la vie dans L’Ombre d’un mensonge, de Bouli Lanners, les familles se serrent les coudes, comme celle, égyptienne, de Plumes, dont le père se transforme, du jour au lendemain, en poulet, et les amoureux attaquent au couteau, comme dans l’ombrageux Bruno Reidal, auteur d’un meurtre sanglant dans le Cantal du début du XXe siècle.

    • A ne pas manquer

    « Plumes » : nid-de-poule kafkaïen

    D’où qu’on le regarde, c’est avec quelque chose d’obstinément nouveau que Plumes se présente à nous, après son passage par Cannes et la Semaine de la critique, en juillet 2021. Là où le jeune cinéma d’auteur international croule souvent sous les références, cet objet braque, irrécupérable, semble inventer dans son coin un langage bien à lui, abrupt et à l’uppercut. Venu d’Egypte, il est le fait d’un jeune réalisateur, Omar El Zohairy, né en 1988, qui signe là son premier long-métrage, après deux courts remarqués.

    Plumes est une fable grinçante sur la misère au quotidien. Dans un lotissement d’usine, une mère de famille veille sur son mari ouvrier et leurs trois enfants. Lors de la fête d’anniversaire de l’aîné, un magicien maladroit exécute un tour foireux, au cours duquel le mari, engouffré dans une malle, disparaît, remplacé par une poule. S’est-il transformé ? Rien ne le dit, mais tout porte à le croire pour la pauvre ménagère qui se retrouve seule, ses bambins sur les bras, et, à la place de l’homme à la faveur duquel la société alentour est bâtie, ce gallinacé bête comme chou qui ne suffit plus à empocher le salaire du mois.

    S’engage alors pour elle un véritable parcours du combattant, où le moindre sou est compté. Avec une brutalité détonante et un burlesque au noir, Plumes décrit un monde kafkaïen sans solidarité où tout se monnaie et où les institutions marchent sur la tête. Mathieu Macheret

    Film égyptien, français, néerlandais et grec d’Omar El Zohairy. Avec Demyana Nassar, Samy Bassouny, Fady Mina Fawzy, Abo Sefen Nabil Wesa, Mohamed Abd El Hady (1 h 52).

    « L’Ombre d’un mensonge » : syncope amoureuse

    A 56 ans, Bouli Lanners s’abandonne enfin aux sentiments. Laissant de côté son humour pince-sans-rire qui a marqué d’une plaisante fantaisie ses précédents films (Eldorado ; Les Géants ; Les Premiers, les Derniers), l’acteur et réalisateur s’autorise sa première grande histoire d’amour. Il est allé pour cela en Ecosse, et plus précisément sur l’île de Lewis – un bout de terre battu par les vents et les pluies, régi par la très austère Eglise presbytérienne, boudée par les touristes.

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    Le Figaro

    Notre palmarès des 80 meilleurs lycées publics et privés de France

    Sophie de Tarlé

    EXCLUSIF - L’absence des épreuves de spécialité, annulées en 2021 en raison du Covid, n’a pas freiné la montée des établissements privés dans notre palmarès, qui prend en compte la capacité à faire progresser les élèves.

    Pour ce classement 2022 des lycées du Figaro, nous avons distingué les quarante meilleurs lycées publics d’une part et les quarante meilleurs lycées privés d’autre part. Cela peut surprendre, mais si nous avions établi un classement général, nous aurions eu 89 lycées privés sur les 100 premiers… Année après année, le privé continue de dominer ce palmarès établi d’après les indicateurs de valeur ajoutée des lycées (Ival) compilés par les équipes de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) au ministère de l’Éducation nationale. En plus des indicateurs classiques (taux de réussite au bac, taux de mentions, capacité à garder les élèves de la seconde au bac), figure la «valeur ajoutée». Un indicateur «qui évalue l’apport propre du lycée à la réussite de ses élèves», comme l’explique Fabienne Rosenwald, directrice de la Depp. «Nous calculons pour chaque lycée des taux de réussite attendus au vu des profils d’élèves accueillis. La valeur ajoutée est le taux observé, moins le taux attendu», explique-t-elle.

    Si ces indicateurs sont communs, chaque média les pondère comme bon lui semble, ce qui explique que le palmarès du Figaro est exclusif.

    À lire aussiDécouvrez le classement 2022 des meilleurs lycées

    Cette valeur ajoutée s’avère du reste bien utile pour départager ces écoles, tant le taux de réussite au bac est haut. En 2021, 93,7 % (97,5 % dans la voie générale!) des candidats ont eu leur bac. Et un quart des lycées ont obtenu 100 % de réussite à l’examen. Quand on pense qu’on parlait d’un taux de réussite record en 2000 avec… 79,5 % de réussite au bac!

    À VOIR AUSSI - Henri-IV et Louis-le-Grand: le combat d’un professeur pour maintenir l’excellence

    Dans le classement établi par le Figaro, Stanislas, dans le 6e à Paris, écrase la concurrence, réussissant la prouesse d’avoir non seulement des résultats exceptionnels (100 % de réussite au bac, 100 % de mention) mais aussi de faire progresser ses élèves. Il faut dire que «Stan» sait les faire travailler: ses études surveillées après les cours sont largement suivies, même au lycée.

    Dans le public, c’est le Lycée franco-allemand de Buc qui domine, comme beaucoup d’autres lycées internationaux d’ailleurs (Valbonne à Nice, Saint-Germain-en-Laye…). Il est vrai que ces établissements dotés de sections internationales ont plus de liberté que les autres lycées publics: ils peuvent recruter les professeurs, sélectionnent leurs élèves, et ont souvent plus de moyens financiers pour faire vivre l’établissement. Ce qui permet de développer un fort attachement des élèves à leur école, gage de réussite.

    À lire aussiÀ Paris, l’avenir incertain des lycées d’élite

    À Paris, le lycée Henri-IV (2) et Louis-le-Grand (7) gardent aussi une bonne place dans le palmarès. Il est vrai que, jusqu’à présent, ces deux établissements parisiens avaient la main sur le recrutement de leurs élèves. En 2022, ce ne sera plus le cas puisqu’ils ont intégré Affelnet, le logiciel qui affecte les élèves dans le public. La question est de savoir s’ils verront, ou non, chuter leurs résultats. Ce classement montre en effet que, si certains lycées publics sont capables de rivaliser avec le privé, c’est bien parce qu’on leur a laissé une grande marge de liberté.

    Yvan Colonna est mort, trois semaines après son agression par un détenu radicalisé en prison

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998, est mort ce lundi, après avoir été violemment agressé en prison le 2 mars dernier par un détenu djihadiste.

    Regarder la vidéo

    «Ce n'est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!»: à Cergy, les étudiants de l'Essec face à l'insécurité

    RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.

    Détenus étrangers dans les prisons françaises: une note de plus en plus salée

    INFO LE FIGARO - Ils viennent d’Afrique pour plus de la moitié, et les dispositifs de rapatriement ne sont presque jamais activés.

    Le Monde

    « This Is Going To Hurt », « Pachinko », « Atlanta », « En thérapie » : notre choix de séries

    Chaque mardi, « La Matinale » propose une sélection de séries à (re)découvrir sur petit écran.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Au moment où les jours allongent et embellissent, les invitations à rester chez soi se font plus pressantes. Dans les jours qui viennent, deux nouvelles séries remarquables – l’une médicale et britannique, l’autre historique et américano-coréenne – font leur apparition pendant que Paper Boi et le docteur Dayan reprennent du service.

    « This Is Going To Hurt » : un obstétricien au bout du rouleau

    D’abord populaire, la série médicale n’a cessé ces dernières années de pousser plus loin la sophistication, essentiellement en plaçant au centre de son récit les tourments que l’exercice de la médecine inflige à ses praticiens, ainsi que la dégradation pernicieuse des conditions de travail à l’hôpital public. Adaptation – par lui-même – des mémoires du médecin britannique Adam Kay, This Is Going to Hurt promet de faire mal. Et rien ne nous est épargné de la brutalité des situations auxquelles est confronté cet obstétricien incarné, avec humour et une grâce infinie, par Ben Whishaw.

    Césariennes en urgence, naissances prématurées, bizarreries gynécologiques… Une fois le haut-le-cœur passé, il n’est pas besoin de beaucoup se forcer pour suivre Adam dans les couloirs de cet hôpital glauque où il finit sa formation, sadise sa jeune interne et se fait lui-même humilier par des mandarins. Que l’auteur du livre sur lequel la série se base en soit également le scénariste et le réalisateur fait de This Is Going to Hurt une série extrêmement personnelle, entièrement racontée à travers les yeux du personnage principal, comme pour prendre le spectateur à témoin d’un scandale se déployant sous ses yeux. La grande réussite de la série, présentée en avant-première au festival Séries Mania, en ce moment à Lille, est de doubler cette chronique hospitalière du portrait, tendre et délicat, d’un jeune gay mal sorti du placard, en quête d’amour et de reconnaissance. Audrey Fournier

    « This Is Going to Hurt », série créée par Adam Kay. Avec Ben Whishaw, Ambika Mod, Michele Austin, Alex Jennings (R.-U., 7 × 52 minutes). Deux épisodes jeudi 31 mars à 21 h 10 sur Canal+. A la demande sur MyCanal.

    « Atlanta » : une saison entourée de mystère

    Pas grand-chose n’aura filtré de cette troisième saison très attendue des tribulations d’Earn (Donald Glover, également créateur de la série), de son cousin rappeur Paper Boi et de sa copine Vanessa. Tout juste sait-on que la série s’est délocalisée d’Atlanta à l’Europe, où Paper Boi est en tournée. Pour le reste, il faudra faire confiance à la folle inventivité de Glover et de sa bande, qui ont en deux saisons (et une poignée d’épisodes inoubliables, tel ce numéro de « whiteface » sidérant en saison 2) fait d’Atlanta une des créations les plus radicales, libres et politiques du moment. Présentée en avant-première à Séries Mania, la saison trois devrait très vite être suivie par une quatrième et ultime salve d’épisodes, qui mettra un point final à cette expérience télévisuelle sans équivalent. Au. F.

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    Le Monde

    Pop, folk, rock, classique… Retour sur nos albums coups de cœur

    Le lundi, le service culture du « Monde » vous propose ses choix en matière de musique.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    L’équipe de la rubrique Musiques vous propose une sélection d’albums, publiés en février et qui ont été appréciés et chroniqués dans nos pages. Soit, dans l’ordre de leur commercialisation : une nouvelle aventure collective du trio formé par le pianiste Andy Emler, le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard ; le cinquième album studio du groupe new-yorkais Big Thief ; un recueil qui met en avant l’art de la transcription de la pianiste Béatrice Berrut ; les dix perles pop folk du quatrième disque du groupe écossais Modern Studies ; l’album du retour du duo Tears For Fears après dix-huit ans de silence phonographique ; un solo de la chanteuse et violoncelliste Ana Carla Maza.

    « The Useful Report », d’Andy Emler, Claude Tchamitchian et Eric Echampard

    Le pianiste Andy Emler retrouve le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard, force rythmique, et bien au-delà, de son fastueux MegaOctet, pour un quatrième album en trio, The Useful Report.

    Onze compositions, dont certaines semblent naître d’improvisations, d’une phrase mélodique qui va en développement, dans des enchaînements qui ont la forme de suites (The Document et The Real, dans une même poussée d’énergie musicienne, The Fake et The Lies, avec une place de choix donnée à la contrebasse, The Resistant, dans le style dansant drum and bass, traité en acoustique, qui mène vers l’espace aérien de The Endless Hopelude).

    Sophistiqué dans l’écriture et l’exécution, avec des dynamiques rythmiques qui viennent parfois en contradiction avec le tempo de base, des choix harmoniques qui ne soulignent pas systématiquement la mélodie, ce nouveau voyage avec le trio emporte par sa lisibilité, son élan collectif. Sylvain Siclier

    1 CD La Buissonne/PIAS (sortie le 11 février).

    « Dragon New Warm Mountain I Believe in You », de Big Thief

    Un divorce, puis une rupture sentimentale qui vire à la dépression : le bilan de ces deux années de pandémie n’a pas été glorieux pour deux membres du quartette folk rock américain Big Thief, mené par le guitariste Buck Meek et la chanteuse Adrianne Lenker.

    Ce cinquième album studio double pourtant la mise avec vingt compositions en offrande. Dans la veine folk rock brute de U.F.O.F. et Two Hands, parus tous deux en 2019, Dragon New Warm Mountain I Believe in You se pose comme une thérapie collective pour les New-Yorkais, un besoin viscéral de créer.

    Fidèle à son propre petit écosystème lo-fi, produit encore une fois par le batteur James Krivchenia, Dragon recèle des trésors d’harmonies gracieuses, parfois curieuses, tels le réverbéré Little Things façon Cocteau Twins, ou les percussions envoûtantes de Time Escaping ; un violon et une guimbarde s’invitent sur le traditionnel et enjoué Sud Infinity : quelques exutoires électriques aussi, façon Neil Young (Love Love Love). Dans le registre de la complainte douce-amère, le falsetto de Lenker, tout à la fois fragile et confidentiel, se transfigure sur les bouleversants Flower of Blood et Certainty. Si toutefois un sentiment de redite se manifeste sur la longueur, en prenant le parti de réduire l’opus à un format simple, Dragon s’inscrit dès lors à la hauteur de ses prédécesseurs. Franck Colombani

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    Le Figaro

    Louer son bien en colocation : notre classement des villes où il faut absolument investir

    Paul Carcenac

    CLASSEMENT EXCLUSIF - Parmi 108 communes de France, découvrez celles qui se prêtent le mieux à ce mode de location qui permet d'optimiser la rentabilité d'un bien.

    La colocation a tout bon. Les jeunes la plébiscitent (la moyenne d'âge des occupants s'établit à 28 ans) en particulier les étudiants qui y voient un moyen de faire des économies sur leur loyer. Les propriétaires bailleurs aussi l'apprécient : cette stratégie permet de muscler la rentabilité d'un bien. En effet, une surface plus importante coûte moins cher à l'achat, si l'on ramène le prix au m2. En outre, en louant plusieurs chambres, les revenus mensuels seront 20 à 30% supérieurs à ceux qu'apporterait un bail classique. 

    Pour découvrir où cette opération a le plus de chance d'être un succès, nous avons compilé les données sur plusieurs critères pour 108 villes françaises : les prix des T4/T5 et leur évolution sur 5 ans, le loyer moyen pratiqué pour la location d'une chambre, et plusieurs subtilités démographiques comme le taux de 20-39 ans dans la population générale où l'évolution du nombre d'étudiants (voir méthodologie et résultats détaillés en bas de page).

    Découvrez les résultats détaillés en bas de page

    Numéro 1 : Talence, pour profiter du dynamisme bordelais

    Talence a de nombreux atouts. La ville accueille entre autres l'un des plus importants campus de l'université de Bordeaux, deux écoles d'ingénieurs, une école de commerce (Kedge)... Autant dire que la demande locative est au rendez-vous. Sa proximité avec l'hypercentre de Bordeaux (15 minutes en tram) séduit aussi les jeunes. À partir de là, il faut dénicher une belle affaire : les «résidences des années 70, avec de grands appartements à rénover de 70 ou 80m2 pour environ 200.000 euros se prêtent à la colocation. En louant 4 chambre pour 500 euros chacune, vous pouvez donc en tirer 2000 euros par mois, suggère Cédric Claverie, directeur de l'agence Human Immobilier à Talence. Aucun risque de vacance locative avec ce genre de stratégie, vous aurez entre 30 et 40 appels par jour!»

    Numéro 2 : Villeurbanne joue la proximité avec Lyon

    Villeurbanne pointe en 2e position de notre classement, profitant de sa proximité avec Lyon et de sa position de pôle universitaire majeur de la région Rhône Alpes. «La commune est parfois considérée comme un arrondissement de Lyon à part entière», note Bruno Vial, directeur de l'agence Nestenn Villeurbanne Ouest. Les prix, toutefois, sont très disparates de 5000 euros le m2 près du parc de la Tête d'Or à 1500 euros pour des zones marquées par un habitat plus populaires, moins recherchées.

    Reste un obstacle législatif qui peut entamer la rentabilité : la ville est soumise à l'encadrement des loyers. «On va avoir un marché de particulier à particulier qui sera hors la loi», regrette ce grand connaisseur du marché local.

    Numéro 3 : Palaiseau, pour miser sur le futur

    Au sud de Paris, dans l'Essonne, la ville de Palaiseau est desservie par trois stations du RER B. En 2026, elle devrait accueillir la ligne 18 du Grand Paris Express. L'engouement autour de la commune est surtout lié au plateau de Saclay, qui se revendique comme la Silicon Valley à la française, avec des écoles prestigieuses qui ouvrent les unes après les autres, dans la lignée de Polytechnique, et de grandes sociétés qui y installent des centres de R&D : Sanofi, Danone, Thales, Nokia, EDF, Safran... «Ici, l'essor de la colocation est apparu il y a environ 2 ans, juste avant le Covid», estime Armand Caillet, agent immobilier Safti qui travaille sur le secteur. Les prix à la location pratiqués pour une chambre sont intéressants pour le propriétaire bailleur : ils peuvent grimper jusqu'à 600 euros par mois. «Palaiseau connaît un essor et va continuer cette croissance dans les années à venir», continue le professionnel de l'immobilier. « La ville, dont la dynamique va se poursuivre avec ce qu'est en train de devenir le plateau de Saclay, est encore très compétitive en termes de prix, de taxe foncière, de charges...»

    Méthodologie et résultats détaillés

    Pour établir le classement des villes les plus indiquées, nous avons sélectionné les 108 communes de France métropolitaines avec plus de 3000 étudiants. Nous avons ensuite établi une note sur 20, en comparant différents critères :

    • Les prix des T4/T5 en février 2022 (source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier )
    • Leur évolution sur les 5 dernières années (source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier)
    • Les tarifs mensuels moyens de location d'une chambre (source : LocService.fr)
    • L'évolution du nombre d'étudiants dans la ville sur 10 années - 2008 - 2018 (Source : Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation)
    • La densité de population âgée de 20 à 39 ans (source : INSEE)

    L'immobilier de luxe n'a plus peur de s'intéresser au viager

    NOS CONSEILS - Un temps réservée à des enseignes spécialisées, la pratique se diffuse désormais dans des réseaux haut de gamme. Avec certaines adaptations.

    Bercy lance un service pour identifier les successions vacantes

    Le site permet de suivre l‘avancement et la clôture de dossiers dont les héritiers ne sont souvent pas connus.

    Héritage: mieux donner grâce à l’assurance-vie

    NOS CONSEILS - Bien maniée, l’assurance-vie est très adaptée aux grands-parents souhaitant gratifier leurs descendants.

    Publié il y a 17 min
    Le Monde

    Une ville, des envies, cinq possibilités : Grenade

    Palais sublimes, patios tranquilles, tapas copieuses, déambulations rock… Autant de bonnes raisons de s’échapper dans la ville andalouse.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Suivre les traces du poète qui exprime l’âme de la ville, retrouver les splendeurs arabes de la cité, se glisser dans les maisons-jardins dissimulées sur les collines, mais découvrir aussi l’esprit rock de la cité et profiter de ses généreuses tapas… Grenade, la preuve par cinq.

    Marcher sur les pas de Lorca

    Grenade et sa province habitent son œuvre, il en dit comme personne la séduction. A Fuente Vaqueros, la maison natale de Federico Garcia Lorca (1898-1936) est devenue musée comme, à Valderrubio, la propriété familiale et celle des voisines qui inspirèrent La Maison de Bernarda Alba. A Grenade, ville de sa jeunesse où le poète revint avant son assassinat par les franquistes, un centre abrite ses archives. Sa statue est assise au café Chikito, près de celle de Mariana Pineda (1804-1831), exécutée pour ses idées libérales et héroïne de la première pièce du dramaturge. Sa poésie baigne les collines de l’Alhambra et de l’Albaicin d’une « lumière salée par la nostalgie de la mer », flotte dans les jardins du Generalife où « les eaux sont des torrents de rose », vibre dans les grottes de Sacromonte quand un musicien flamenco chante sa « lune gitane » et que « la guitare fait pleurer les songes ».

    Universolorca.com, Valderrubioenlorca.com, Andalucia.org (les paysages de Grenade qui ont inspiré le poète)

    Plonger dans l’héritage arabo-andalou

    On ne peut (re)venir à Grenade sans visiter les palais nasrides de l’Alhambra, dentelles de marbre et de stuc, miracles de fontaines et de bassins où l’on tente de préserver l’émotion malgré la cohue touristique. Mais l’héritage arabo-andalou se retrouve aussi dans le quartier de l’Albaicin, que l’on découvre en compagnie d’Amélie Laigle, guide francophone, passionnée et joyeuse : le Corral del carbon, ancien caravansérail du XIVe siècle, les bains islamiques du Banuelo et, sur la colline, le ravissant palais de Dar-al-Horra, où vivait Aïcha, la mère de Boabdil, dernier sultan de Grenade. Renouant avec ce passé, la jolie mosquée inaugurée en 2003 et son jardin offrent le calme et la vue sur l’Alhambra. Et l’Orient rêvé coule dans le luxueux décor du hammam Al Andalus, construit sur d’antiques bains.

    Alhambra-patronato.es, Hammamalandalus.com

    Une ville, des envies, cinq possibilités : Turin

    Se perdre dans les « carmenes »

    Les Carmenes, maisons-jardins des collines, incarnent l’art de vivre grenadin. Ils mêlent le luxe de la vue sur les palais nasrides ou sur la plaine de la Vega à l’intimité sensuelle des vergers parfumés et du murmure de l’eau. Certains sont accessibles quand ils sont musées comme la maison du peintre Max Moreau, celle de Manuel de Falla – le compositeur ami de Lorca –, ou l’imposante demeure éclectique du peintre Rodriguez Acosta. Si le Carmen de los Martires est un parc très fréquenté, certains espaces verts sont encore de doux secrets comme le Carmen de la Victoria qui appartient à l’université. Le Mirador de Morayma, restaurant créé dans une maison-jardin par un amoureux de la culture et de la gastronomie locales, est un incontournable avec ses terrasses ouvertes sur l’Alhambra et la Sierra Nevada, ses pièces couvertes de tableaux et sa bonne cuisine grenadine.

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    Le Monde

    Warhol, espions, Russie, soignants : les replays du week-end

    Chaque samedi, « La Matinale » propose une sélection de programmes à (re) voir ou à (re) écouter en différé.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Ce week-end, de la Russie, bien sûr, mais pas que. Andy Warhol fait son éternel retour dans un documentaire magique de sept heures qui révèle un artiste méconnu. La Ville Lumière dévoile elle aussi sa part d’ombre, avec les milliers d’espions qui arpentent les mille et un lieux de Paris pour y exercer leur métier en toute discrétion. Enfin, nous découvrirons la ferveur, sinon la foi des soignants qui, depuis deux ans, malgré les conditions de travail, se refusent à dénigrer leur métier. Parce que soigner reste, disent-ils, « le plus beau métier du monde, quand même ».

    Ces citoyens qui rêvent d’« une autre Russie »

    La répression non pas à visage humain, mais à hauteur d’hommes et de femmes. Telle est l’ambition du documentaire de Stéphane Bentura, Russie, le poison autoritaire, sur Arte : montrer le nouveau durcissement opéré dans ce pays depuis plusieurs mois et la façon dont il affecte la vie de ceux et celles qui réclament un autre choix. Le film prend le parti de laisser longuement la parole à ces « citoyens ordinaires qui veulent une autre Russie », sans pour autant prétendre en faire une majorité. Il rappelle, aussi, à quel point l’empoisonnement d’Alexeï Navalny a constitué un tournant majeur dans l’histoire récente du pays, prélude d’une intensification des répressions contre toutes les voix critiques.

    « C’est une dictature postmoderne, avec une façade pseudo-démocratique, des parodies d’élections et de procès, mais le fond est le même qu’en Union soviétique », assène Vladimir Kara-Murza, vice-président du mouvement Russie ouverte, victime de deux empoisonnements, qui a envoyé sa famille à l’étranger, mais refuse, lui, de partir. On entend aussi, par intermittence, la voix de ceux qui sont satisfaits. Celle du pouvoir aussi. Piotr Tolstoï, par exemple, un ancien collègue du réalisateur, journaliste en poste à Moscou au début des années 1990, quand la démocratie était un horizon. Pour lui, le problème, c’est la génération « qui a été élevée à une époque où l’idée nationale russe avait été abandonnée ». Générationnel ou autre, le film pose bien le constat d’une coupure : un pays dans lequel vivent « deux mondes que tout sépare », et qui se tournent le dos. Benoît Vitkine

    Russie, le poison autoritaire, documentaire de Stéphane Bentura (Fr., 2021, 53 min). Disponible sur arte.tv jusqu’au 15 avril.

    Dans l’intimité méconnue et paradoxale d’Andy Warhol

    Les documentaires sur l’un des rares artistes du XXe siècle à être connu du grand public ne manquent pas. Citons, entre autres, Andy Warhol, le pape du pop art (2 DVD Arte Editions, 2006), de Ric Burns, un film en deux parties de près de quatre heures, ou Andy Warhol’s America (2022), de Francis Whately, trois heures passionnantes pour la BBC sur ce que l’Amérique a fait de Warhol et Warhol de l’Amérique. Mais le travail titanesque effectué par Andrew Rossi pour The Andy Warhol Diaries, produit par Ryan Murphy, dépasse largement ces cadres et ces durées par ses six épisodes qui totalisent quelque sept heures passionnantes, riches en documents d’archives publics et privés rares, voire inédits. Elles révèlent un Warhol intime méconnu.

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    L'Humanité

    Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

    Actu

    L’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.

    Jérémie Bazart

    «Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille ­seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.

    Les objectifs de la France pour 2030

    ♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.

    Les prix des carburants à la pompe ­atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (­pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du ­robinet serait de bon augure, et pas si ­insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette ­réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

    L’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ­ingénieurs utilisent des catalyseurs », ­expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le ­potentiel de production de l’hydrogène.

    Des composants peu coûteux et abondants

    Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le ­nickel et le fer.

    L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.

    De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des ­catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydro­gène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie ­réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.

    Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité ­décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.

     

    Le dihydrogène : des atouts et des limites

    Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.

    scienceshydrogènecarburantsrapport du giec
    Le Monde

    « Un général, des généraux », « La Forêt », « Immonde ! », « Dai Dark »… Douze albums BD à découvrir

    Chaque mois, « La Matinale » vous propose une sélection d’ouvrages récemment sortis, chroniqués par la rédaction.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Alors que le Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême bat son plein et a décerné, mercredi soir 16 mars, son Grand Prix à la Québécoise Julie Doucet, les chroniqueurs BD et manga du Monde livrent leurs derniers coups de cœur de l’hiver avec une dizaine de titres conseillés aux lecteurs de « La Matinale ».

    « Un général, des généraux » : une hilarante relecture de l’histoire

    C’est l’histoire d’un coup d’Etat réussi… ou pas. Un putsch fomenté par des généraux qui voulaient garder l’Algérie française. Mais dont le grand gagnant, le général de Gaulle, sera celui qui donnera l’indépendance aux Algériens.

    Dans un album hilarant, Nicolas Juncker et François Boucq revisitent les événements de mai 1958, ces trois semaines qui virent la France à deux doigts de la guerre civile et se conclurent par la naissance de la Ve République. « Une des plus belles arnaques de l’histoire de la politique française », selon les auteurs, qui décrivent avec minutie et force caricatures les événements ayant amené militaires dépassés et politiques aux abois à se jeter dans les bras du « Grand Charles ». Une relecture de l’histoire à se tordre les côtes. Cédric Pietralunga

    « Un général, des généraux », de François Boucq et Nicolas Juncker, Le Lombard, 144 p., 22,50 €.

    « Dai Dark » : l’espace ténébreux et dangereux

    Bien que biberonnée à Alien, de Ridley Scott, et The Thing, de John Carpenter, Q Hayashida revendique une SF affranchie de ses poncifs visuels et scénaristiques, à l’équilibre entre autodérision, ingrédients horrifiques et trituration de la matière organique.

    Celle qui a d’abord conquis avec sa fantasque et crasseuse série postapocalyptique Dorohedoro, rempile dans Dai Dark avec un univers spatial ténébreux et dangereux qu’arpente un ado de 14 ans vêtu d’un uniforme en décomposition et dont les os recèlent des propriétés magiques. Désossage garanti. Pauline Croquet

    « Dai Dark », tome I, de Q Hayashida, traduit du japonais par Florent Gorges, Soleil-Delcourt, 208 p., 11,95 €.

    « Otoshiyori, trésors japonais » : sublime hommage au grand âge

    Quelle place la société nippone accorde-t-elle à ses aînés ? L’illustratrice Isabelle Boinot, qui s’est rendue dans l’Archipel à plusieurs reprises, a tenté de répondre à cette question dans un album empreint d’une douceur immense.

    Elle y dresse la topographie des cafés, gares et autres endroits fréquentés par les personnes âgées qu’elle a rencontrées et établit un inventaire poétique, de la boîte de sablés au beurre aux petits rubans d’emballage, sans oublier les indispensables animaux de compagnie. Une démarche tendre et pleine de grâce (les aquarelles sont sublimes), érudite tout en restant modeste. Alexis Duval

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    Le Figaro

    «Joe Biden, président de guerre»

    Philippe Gélie

    L’éditorial du Figaro, par Philippe Gélie.

    Un sommet extraordinaire va discuter ce jeudi de la «réponse potentielle» de l’Otan en cas de recours à l’arme nucléaire par la Russie. Un «aléa» que les États-Unis prennent «on ne peut plus au sérieux», selon le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. On se pince en l’écrivant: un mois exactement après que Vladimir Poutine a donné l’ordre d’envahir l’Ukraine, voilà où en est l’Europe. Non seulement à contempler la possibilité d’une guerre atomique, mais à exhiber son désarroi, sa peur viscérale et son impréparation chronique en cherchant la «bonne réponse».

    À lire aussiJoe Biden en Europe pour cimenter le front anti-Poutine

    Espérons que Joe Biden n’a pas franchi l’Atlantique juste pour rassurer ses alliés avec quelques promesses rituelles et des tapes dans le dos. Qu’il le veuille ou non, c’est en président de guerre qu’il va marcher sur un tapis de braises. Le voilà chef d’un pacte de défense au bord d’un conflit ouvert avec la Russie - non par volonté, mais par un risque croissant de contagion. À Moscou, le ton monte contre la Pologne et les pays Baltes, qu’on veut punir de leur «insolence». Poutine brûle de tester la «solidarité» de l’Otan, dont il doute depuis longtemps.

    Comme son prédécesseur, Donald Trump, Joe Biden ne voulait pas sauver le monde, encore moins l’Europe. Avec la Chine, il s’était choisi un adversaire sur mesure, deuxième économie mondiale et contre-modèle en compétition avec la démocratie. Il n’avait pas de temps à perdre avec cette «puissance régionale» qu’est devenue la Russie - dixit Obama -, ni avec ce Vieux Continent éternellement accroché au bouclier sécuritaire américain. Aujourd’hui sonne l’heure de vérité: l’Amérique va-t-elle revenir en Europe, quitte à délaisser un peu le défi chinois? Ou va-t-elle faire comprendre à ses alliés qu’il est temps de se débrouiller sans elle?

    L’Otan joue ici sa raison d’être: quel est l’avenir d’une alliance militaire qui a peur de la guerre au point de ne fixer aucune ligne rouge à l’adversaire? Ce serait pourtant la meilleure façon de nous protéger: faire comprendre à Poutine qu’il n’est pas seul maître du jeu.

    «Vladimir Poutine n'est pas un homme seul»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Aveuglé par la confiance en son modèle après la chute du communisme, l'Occident n'a pas su anticiper les tensions géopolitiques actuelles, explique Michel Guénaire. Pourtant, la Russie est forte de ses relations avec la Chine et ses alliés.

    Samuel Fitoussi et Pierre Valentin: «Sur les campus américains, hystérie sanitaire et wokisme s’embrassent»

    TRIBUNE - Dans les plus prestigieuses universités américaines, les étudiants progressistes sont devenus des princesses au petit pois, surprotégés, hygiénistes et traumatisés par la liberté d’expression, analysent finement les deux jeunes auteurs.

    Guerre en Ukraine: «Quelles conséquences pour les pays du Caucase et d'Asie centrale ?»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Quatre semaines après le début de l'invasion russe en Ukraine, le chercheur Bayram Balci estime que la Russie comme les États ex-soviétiques du Caucase et de l'Asie centrale ont beaucoup à perdre en termes de développement démocratique, économique et social.

    Le Monde

    Entre décombres de la guerre et ruines antiques, le Moyen-Orient de Mathieu Pernot

    Claire Guillot

    Publié hier à 07h00, mis à jour hier à 11h26

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    En imagesTripoli, Homs, Palmyre… Mathieu Pernot est parti sur les pas de son grand-père, photographe amateur qui habitait Beyrouth et qui a sillonné la région dans les années 1920. Ses images racontent la vie qui continue dans ces zones dévastées par les conflits.

    C’est par un vieil album de photos de famille qu’a commencé l’aventure de Mathieu Pernot à travers les ruines du Moyen-Orient. Son grand-père, enseignant et photographe amateur installé au Liban, avait parcouru le bassin méditerranéen dans les années 1920, visitant Tripoli, Homs, Palmyre. De son voyage dans les protectorats français et britanniques, il avait rapporté des images assez attendues, réunies dans un album soigné : ruines antiques majestueuses, souks animés et déjeuners chics en canotier et costume blanc.

    Les pays visités, bouleversés par des décennies de guerres et de catastrophes, n’ont aujourd’hui plus grand-chose à voir avec ce tableau idéalisé de l’Orient. Mathieu Pernot a décidé de partir sur les traces de son grand-père au Liban, en Syrie et en Irak, où d’innombrables décombres contemporains s’ajoutent désormais aux ruines antiques.

    « C’était très naïf de ma part de croire que je pouvais aller dans ces lieux et cela a été très compliqué. » Mathieu Pernod

    « Je ne suis pas un photographe de guerre ni un grand voyageur, reconnaît le photographe qui a reçu pour ce projet le prix de la Fondation Henri Cartier-Bresson. C’était très naïf de ma part de croire que je pouvais aller dans ces lieux et cela a été très compliqué, surtout en Syrie, où l’accès des Français sur les territoires ­contrôlés par le régime de Bachar Al-Assad est quasi impossible. »

    Commençant par Beyrouth en septembre 2019, il a réussi à y retrouver l’appartement familial, resté miraculeusement intact. Mais très vite, son voyage s’est placé sous le signe de la catastrophe : quelques mois plus tard, le 4 août 2020, l’immeuble était sérieusement touché par l’explosion d’un stock de nitrate d’ammonium dans le port.

    Au Liban, bataille mémorielle autour des silos à grains du port de Beyrouth

    Les effroyables destructions qui ont accueilli Mathieu Pernot au Liban annonçaient celles qu’il allait rencontrer en Syrie, pays ravagé par la lutte acharnée du régime de Bachar Al-Assad contre les rebelles, et en Irak, territoire marqué par la guerre contre l’organisation Etat islamique (EI).

    L’esthétique des ruines

    Dans ses images, les couches d’histoire anciennes et récentes se juxtaposent et parfois se télescopent. Les ruines antiques qu’appréciait son grand-père sont parfois préservées, comme dans la cité gréco-romaine de Baalbek au Liban. Ailleurs, elles ont été réduites à des tas de pierres en vrac, comme à Palmyre, en Syrie, cette extraordinaire cité antique en grande partie détruite par l’EI entre 2015 et 2017.

    « Ça m’intéresse d’être dans l’entre-deux, entre le fracas de la guerre et la reconstruction. » Mathieu Pernot

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    Le Figaro

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    L'Humanité

    Russie et coopération

    Chronique

    Sylvestre Huet

    L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces ­réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.

    En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.

    Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.

    L’apport russe à la science mondiale n’est pas ­négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de ­recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.

    La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population ­paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.

    la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en Ukrainevladimir poutine
    Le Monde

    Etonnant recul sur son pays d’adoption

    « Vous avez commencé cette guerre, vous pouvez l’arrêter », a tout ­récemment lancé Arnold Schwarzenegger à Vladimir Poutine, dans une vidéo qui a dépassé les 35 millions de vues rien que sur Twitter. L’acteur américain d’origine autrichienne rappelait son admiration pour Iouri Vlassov, l’haltérophile soviétique, né en Ukraine, qui a placé le futur acteur sur le chemin du culturisme, avant de dénoncer la propagande de Poutine au sujet de la guerre en Ukraine. Ce n’était plus le Monsieur Univers devenu star de cinéma qui s’exprimait, mais bien l’ancien gouverneur de Californie.

    I love the Russian people. That is why I have to tell you the truth. Please watch and share. pic.twitter.com/6gyVRhgpFV

    March 17, 2022

    La carrière à la fois politique et artistique ­d’Arnold Schwarzenegger ne pouvait qu’attirer l’attention du Monde. Il est frappant de constater que le quotidien du soir s’intéresse très vite à l’acteur. Dans son édition du 8 avril 1982 est mentionné le premier rôle vedette de l’ancien culturiste, celui de Conan le barbare, dans le film du même nom de John Milius. Le fait que ce dernier ait signé le scénario d’Apocalypse Now, de Francis Coppola, explique en partie l’aura dont ­bénéficie Conan le barbare, mais le phénomène Schwarzenegger retient d’emblée l’attention de la critique du Monde Colette Godard, ­frappée par « l’impressionnante musculature de Monsieur Univers ».

    Celle-ci continue de suivre l’acteur et propose, le 31 août 1984, une interview de lui à l’occasion de la sortie de la suite, Conan le destructeur, de Richard Fleischer. Nous sommes à une époque où Schwarzenegger n’est pas pris au sérieux, et le cinéma à la testostérone, dont il deviendra, tout au long des années 1980, l’emblème avec Sylvester Stallone, se trouve moqué et méprisé.

    Pourtant, l’entretien réalisé par Le Monde impose d’emblée une personnalité qui possède un corps et un cerveau, manifestant un étonnant recul sur son pays d’adoption tout en anticipant sa future carrière politique : « Il y a deux domaines (…) où on ne peut rien prévoir, explique Schwarzenegger : la politique et le show-business. Et il est bien certain que la vogue des héros positifs coïncide avec celle de Reagan. Dans les années 70, on détruisait les idoles, on dénonçait les faiblesses des hommes politiques. Aujourd’hui, regardez les JO, la fièvre nationaliste, ­drapeaux et main sur le cœur. Aujourd’hui, on n’aime pas les perdants. Et moi, je suis d’accord. Il ne s’agit pas de morale politique, c’est seulement que les modèles sont nécessaires. Mieux vaut des modèles de héros braves, forts, agissant dans un but moral. Il est important que l’homme qui dirige un pays soit fort. Sinon, tout s’en va en lambeaux comme ça s’est passé avec Jimmy Carter. »

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    Le Figaro

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    Isabelle Lasserre

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Depuis le début de la guerre en Ukraine, les Occidentaux ont une politique: permettre aux Ukrainiens de gagner la guerre, ou en tout cas de ne pas la perdre, sans avoir à s’engager eux-mêmes militairement. Cette politique s’est incarnée dans des sanctions sans précédent prises contre la Russie et par des fournitures d’armes, de plus en plus nombreuses, au gouvernement de Kiev. Mais au 26e jour de guerre, la fermeté occidentale n’a pas fait plier Vladimir Poutine et les images de la ville martyr de Marioupol bombardée sans interruption, celles des frappes contre des maternités, un théâtre et des supermarchés, les pleurs des enfants et le désespoir des babouchkas finissent par poser une question, à laquelle personne n’est aujourd’hui capable de répondre: combien de temps les Européens vont-ils pouvoir laisser Vladimir Poutine écraser l’Ukraine sans réagir militairement? C’est le sens des interventions successives du président Volodymyr Zelensky devant les Parlements nationaux. Mercredi, il s’adressera par vidéo aux élus français et nul doute qu’il plaidera à nouveau pour que les Occidentaux instaurent en Ukraine une zone d’exclusion aérienne pour empêcher aux bombardiers russes de voler. Une mesure jusque-là refusée en raison des risques qu’elle ferait peser sur l’extension du conflit.

    À lire aussiLes plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    Le malaise grandit chaque jour dans les sociétés européennes. Depuis la révolution de Maïdan, les Ukrainiens brandissent les drapeaux européens et affirment leur attachement à la démocratie. Sur le terrain, ils se battent avec acharnement pour défendre leur liberté et les valeurs de l’Europe. Combien de temps celle-ci pourra-t-elle rester hors du conflit?

    Une folie

    Les Européens se sont bien gardés de rendre publiques leurs lignes rouges, s’ils en ont. Que se passera-t-il si Vladimir Poutine lance une attaque chimique contre une ville ukrainienne? Quelle sera la réaction des Occidentaux s’il applique à Kiev, la capitale, le même sort qu’à Marioupol, en la bombardant intensément? Comment répondront-ils si le président russe commet la folie de lancer une arme nucléaire tactique contre son voisin? Que feront-ils si Vladimir Poutine, voulant tester leur détermination et celle de l’Otan, envoie un missile à la frontière polonaise ou à celle des pays Baltes? À toutes ces questions, les responsables européens n’ont pas de réponse publique.

    Dans les années 1990, les Bosniaques avaient dû attendre trois ans avant que l’Otan mette fin à leurs souffrances avec une intervention militaire contre les Serbes, lancés à la conquête de la Bosnie par Slobodan Milosevic après l’éclatement de l’ex-Yougoslavie. Mais l’adversaire, à l’époque, n’était pas une puissance nucléaire. Et, sur ce point, tous les responsables européens sont pour l’instant unanimes: ce serait une folie d’affronter militairement la Russie.

    À lire aussiGuerre en Ukraine: pourquoi la Russie a lancé des missiles hypersoniques

    À VOIR AUSSI - Ukraine: L’assaut des forces russes sur Marioupol est un «crime de guerre majeur» selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell

    «Le destin de l’Europe» se joue pourtant en Ukraine, a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, car c’est là-bas que «la démocratie s’y dresse contre l’autocratie». C’est aussi là-bas que s’y détermine l’avenir du système international, attaqué et déconstruit par la Russie de Vladimir Poutine, aidée dans cet objectif par la Chine. Les ambitions du maître du Kremlin, qui veut rétablir sa zone d’influence sur les terres de l’URSS et de l’empire, pourraient, selon certains, s’étendre à la Moldavie, à la Géorgie, voire aux États baltes. «Elles pourraient sonner la fin de la paix en Europe et entraîner la victoire des forces autocrates sur les démocraties occidentales», prévient un diplomate. Si les Européens échouent à arrêter la folie guerrière de Vladimir Poutine, quelle influence l’Union européenne conservera-t-elle encore dans le monde quand les armes se seront tues?

    La violence de l’attaque russe contre l’Ukraine a réveillé les Européens, qui, depuis trente ans, vivaient dans le mythe de la fin de l’Histoire et ont si longtemps été dans le déni vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine, lequel a pourtant assis son pouvoir par la guerre en rasant Grozny, et n’a cessé depuis d’agresser ses voisins et l’Union européenne. En quelques jours, le président russe a réussi l’exploit de mettre fin à la neutralité suédoise et au pacifisme allemand.

    L’Otan sort renforcée

    La liberté a un prix, mais les démocraties, qui l’estiment acquise, sont-elles prêtes à le payer pour les Ukrainiens? Passé l’électrochoc des premières semaines, l’élan de solidarité vis-à-vis des réfugiés durera-t-il? Les images des villes bombardées produiront-elles toujours autant d’indignation? Malgré les promesses de certains pays, notamment la Pologne et l’Allemagne, d’augmenter leur budget défense, c’est bien l’Otan qui sort renforcée de la guerre et pas l’autonomie stratégique européenne dont rêve la France. L’Allemagne a voté les sanctions contre la Russie, mais quand il s’agit d’envisager de mettre fin aux importations de gaz russe en Europe, qui financent la guerre en Ukraine à hauteur de 800 millions d’euros par jour, Berlin appuie sur les deux freins.

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    Entre le coût de l’action et celui de l’inaction, le chemin que peuvent emprunter les Européens est particulièrement étroit et le juste milieu difficile à trouver. À Budapest en 1956, puis à Prague en 1968, ils avaient préféré s’abstenir. Mais finalement l’Europe n’en est pas morte pour autant.

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    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    Le Monde

    Pragmatisme et sentiments

    Une mini-fête foraine s’est installée sur le parvis de la mairie de mon arrondissement. Elle attire tous les enfants du quartier, ce qui n’est pas pour me déplaire. Avec un peu de chance, un enfant privé de manège choisira mon épaule pour épancher sa frustration. Alors que je m’enfonce dans la petite foule, une balle en mousse vient cogner mon pied, poursuivie par trois garçonnets essoufflés. Ils ont 8 ou 9 ans, et ressemblent à des personnages de bande dessinée : un petit roux, un grand brun et un châtain clair tout bouclé.

    « Pardon, pardon, madame, c’était pas fait exprès ! »

    Ils sont là pour l’anniversaire d’un copain.

    « On a mangé le gâteau aux Smarties tout à l’heure ! Et là, on joue au ballon prisonnier. »

    La question du goûter est donc réglée – Riri, Fifi et Loulou me mâchent tout le travail. A côté de nous, j’entends des adultes discuter de la guerre en Ukraine. Je demande donc au petit trio à quoi lui faisait penser, jusqu’à présent, le mot « guerre ».

    « Ben, que des gens sont morts, un peu ?

    Moi, avant, ça me faisait penser à un désert et y’a des centaines de pays différents qui viennent se mettre des flèches dans le ventre, se donner des coups d’épée…

    — Et aujourd’hui, ça te fait penser à autre chose ?

    — Oui, à la tristesse, la peur, l’isolement. Et la mort. »

    Paroles d’enfants : « Si t’es tout seul et que t’as ton doudou, t’es pas tout seul »

    Ils se mettent à discuter entre eux de la situation ukrainienne :

    « En fait, moi, je sais pas trop ce que ça dit…

    — Mais siiii ! On en a parlé un tout petit peu à l’école. Y’a la guerre en Ukraine et y’a des personnes qui partent pour aller dans un autre endroit, par exemple à “Bugarest”. Comme ça, si elles ont les moyens, eh ben elles ont pas à rester voir la guerre.

    — En fait, l’Ukraine a quelque chose, elle est très stratégique, parce que déjà elle a la mer Noire, et en fait Vladimir Poutine il voudrait avoir la mer Noire parce que c’est stratégique. Parce que souvent tous les lacs en Russie ils gèlent l’hiver et même des fois un peu l’été dans le Nord, alors que la mer Noire elle gèle pratiquement jamais et aussi parce qu’il y a beaucoup de trafic pour faire passer les bateaux militaires, de marchandises… »

    Loulou est donc spécialiste de géopolitique. Je leur demande s’ils aimeraient en parler davantage, à l’école par exemple. Les avis divergent :

    « Non, mais on se préoccupe pas de ça. Nous, on a d’autres choses à faire ! Même si on y pense tout le temps dans notre tête…

    — Moi, je préfère savoir ce qui se passe dans le monde que rien savoir.

    — Ça dépend, en vrai. Si c’est positif, oui, mais sinon pas trop. »

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    Le Monde

    Me Irène Terrel, l’avocate historique des ex-brigadistes italiens, remonte au front

    Lucas Minisini

    Publié hier à 13h58, mis à jour à 05h38

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    PortraitDepuis quarante ans, cette avocate défend des exilés italiens, anciens militants d’extrême gauche, condamnés à de lourdes peines pour activités terroristes en Italie. Jusqu’à leur arrestation, le 28 avril 2021, sur décision du président Macron. Elle plaide une nouvelle fois, depuis le 23 mars, contre leur extradition devant la chambre d’instruction de la cour d’appel.

    « J’imaginais qu’un jour j’irais manger une pizza avec mon père, là où il a grandi, en Italie », souffle Félix, 30 ans. Son père, exilé italien, a été interpellé au printemps 2021. Assise près du jeune homme, au sous-sol d’une cantine italienne du nord de Paris (les noms de famille ne sont pas publiés à la demande des intéressés), le mardi 8 mars, Concetta, 63 ans, répond qu’ils en « rêvaient » tous. Claudio, Pascale et Marie, les trois autres personnes présentes ce jour-là, approuvent. Mais tous savent aussi que c’est impossible.

    Malgré une « grande angoisse » et beaucoup de « confusion », la petite troupe, soudée, tente de ne pas perdre espoir. Ils se raccrochent à un nom, souvent évoqué dans leurs discussions : Me Irène Terrel, l’avocate de leur mari, de leur épouse ou de leur père. Ces anciens militants radicaux de l’extrême gauche italienne la connaissent, pour certains, depuis quarante ans. D’autres sont devenus des « amis » de l’avocate. Pendant les « années de plomb » (1968-1982), ils ont été accusés d’avoir eu un rôle lors d’attentats terroristes.

    Comment la France a décidé d’arrêter sept anciens activistes italiens

    A l’époque, tous sont condamnés à de lourdes peines de prison. Parfois à la perpétuité. Comme plusieurs centaines d’anciens activistes, ils fuient leur jugement et trouvent refuge en France à partir des années 1980 et 1990. Ils y fondent des familles, travaillent et envisagent un avenir paisible. Loin de la lutte et de l’Italie.

    Tout change le 28 avril 2021. A 6 heures du matin, sept d’entre eux (Roberta Cappelli, Marina Petrella, Giovanni Alimonti, Enzo Calvitti, Narciso Manenti, Giorgio Pietrostefani et Sergio Tornaghi) sont arrêtés, en France, par la police antiterroriste. Trois autres (Maurizio Di Marzio, Luigi Bergamin et Raffaele Ventura) suivront peu de temps après.

    Surnommées les « Ombre rouges » par la presse italienne, en référence aux Brigades rouges, ces dix personnes ont été interpellées sur décision d’­Emmanuel Macron, en réponse aux demandes d’extradition insistantes formulées par l’Etat italien depuis plusieurs années. Les dossiers sont examinés par la chambre de l’instruction, à la cour d’appel, à partir du mercredi 23 mars, chaque semaine, pendant un mois. Dans le sous-sol du restaurant, Concetta résume : « Nous sommes maintenant entre les mains d’Irène Terrel. »

    Alerté par l’abbé Pierre

    Rien ne pouvait laisser penser que Me Terrel, aujourd’hui septuagénaire, allait devenir le conseil de dizaines de ces « exilés » italiens, symbole d’un pan tragique de l’histoire de leur pays. A l’époque, la jeune Irène Terrel, ancienne étudiante en lettres, philosophie et droit, à Paris, choisit de devenir avocate pour « créer une passerelle face à l’institution qui écrase l’individu », raconte celle qui a un temps travaillé avec Gisèle Halimi. « L’essentiel pour moi est de conjuguer le droit, l’humain et le politique. »

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    L'Humanité

    Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes

    Entretien

    À l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.

    Anna Musso

    Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences

    En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes ­engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.

    Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?

    La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.

    Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?

    En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…

    Est-ce spécifique à la France ?

    Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.

    La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.

    Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?

    On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.

    À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?

    Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…

    Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?

    Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.

    En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.

    Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?

    Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.

    Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?

    La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !

    https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars
    Le Monde

    Le Monde passe à table

    GastronomieLes chefs Vins & autres plaisirs liquidesVignobles & vigneronsLes recettesLes bonnes adressesLes sélectionsTechniques & basiques Article réservé à nos abonnés

    Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude

    Article réservé à nos abonnés

    Raisin le plus courant du Bordelais, le merlot est en surchauffe

    La mandarine, un produit, deux possibilités

    Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Édition du jour

    Daté du vendredi 25 mars

    Lire le journal numérique Reportage Article réservé à nos abonnés

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Deux nouveaux trois-étoiles, Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, six nouveaux deux-étoiles, 87 étoiles vertes, 41 primo-accédants au classement ont été distingués pour la cuvée 2022 du Michelin, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Cognac, en Charente.

    Publié le 22 mars 2022 à 18h21, mis à jour hier à 10h16 Elvire von Bardeleben

    Brève

    Guide Michelin 2022 : la sélection intégrale des nouveaux établissements étoilés

    Publié le 22 mars 2022 à 18h20 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 18h23 Le Monde

    Fiche

    La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien Cantenot

    Fils d’un boulanger et d’une passionnée des légumes, Julien Cantenot, qui organise des ateliers autour du pain, a fait de la tarte salée l’un de ses emblèmes.

    Publié le 17 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : Kokoro, c’est dans la poche

    La petite table parisienne lancée en 2013 par Sakura Mori et Frédéric Charrier, tous deux passés par L’Arpège d’Alain Passard, propose une expérience hors du commun, mêlant avec habileté les saveurs et les textures. Et sans prétention.

    Publié le 17 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Cinq bonnes adresses pour déguster fermenté

    Piment vert fermenté, miso fumé, asperges blanches en bocal… La fermentation s’invite depuis quelques années sur les tables parisiennes et de province. De quoi surprendre ses papilles sans forcément dépenser une fortune.

    Publié le 17 mars 2022 à 15h00 Léo Pajon

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Passion fermentation, ou la confrérie du bocal

    Plonger dans la saumure carottes et choux, fabriquer son propre miso… Dopée par le confinement et le souci anti-gaspi, la technique de la lacto-fermentation séduit une communauté d’amateurs et de chefs étoilés, qui partagent leurs découvertes gustatives

    Publié le 17 mars 2022 à 00h02, mis à jour hier à 19h41 Léo Pajon

    Portrait

    La cantine rasta de Coralie Jouhier et Daqui Gomis

    Chez Jah Jah, dans le 10e arrondissement de Paris, le jeune couple sert une cuisine végétale qui puise dans le répertoire culinaire de leurs origines afro-caribéennes.

    Publié le 16 mars 2022 à 17h00 Léo Bourdin

    Le sando ne fera-t-il qu’une bouchée du sandwich ?

    Ce mets japonais, encore confidentiel il y a deux ans, se diffuse désormais sur l’ensemble du territoire français, en format salé ou sucré.

    Publié le 15 mars 2022 à 18h00 Elvire von Bardeleben

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Flan, savon, ex-libris, papier peint, sabots, verre soufflé : des retours remarqués

    Que ces interrogations vous taraudent ou qu’elles ne vous aient jamais effleuré l’esprit, elles sont l’occasion de découvrir ce qui, en matière de mode, décoration, design, parfum, gastronomie ou voyage nous inspire, séduit, interpelle. Les réponses, forcément subjectives, dessinent ce qui fait « Le Goût de M ».

    Publié le 14 mars 2022 à 20h00 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h57 Sophie Abriat, Marie Godfrain, Sabine Maida et Litza Georgopoulos

    Portrait

    Charlotte, Valentin et Julie de Sousa, une autre façon de parler champagne

    A la tête de la communication de la maison familiale pionnière dans les vins biologiques, Charlotte de Sousa étend son savoir-faire au public des malentendants en leur organisant des visites spécifiques et en publiant des vidéos traduites en langue des signes.

    Publié le 14 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 10h54 Laure Gasparotto

    Article réservé à nos abonnés

    Vapoter, est-ce déguster ?

    Arôme banane, earl grey, pop-corn… Mi-cuisiniers, mi-parfumeurs, les fabricants de liquides pour cigarettes électroniques jouent avec des saveurs de plus en plus complexes.

    Publié le 13 mars 2022 à 12h00 Léo Bourdin

    Fiche

    La râpe Microplane, une invention accidentelle

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 12 mars 2022 à 10h00 Léo Bourdin

    Ephemera, le premier resto sous l’eau (ou presque)

    Des dauphins qui défilent sur écrans géants, tandis que résonne en fond sonore le chant des baleines… Le premier restaurant immersif de France vient de poser son décorum marin à Paris pour dix-huit mois. Une drôle d’expérience… mais des assiettes inventives.

    Publié le 11 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 15 mars 2022 à 05h51 Léo Pajon

    Portrait

    William Ledeuil, passeur de saveurs

    Tel un père bienveillant, le chef étoilé continue de transmettre aux nombreux talents qu’il a vus éclore ces codes qui font sa marque de fabrique : « Le sens de l’approvisionnement, l’exigence du produit, du travail bien fait – et ce petit coup de punch qui revient dans les assaisonnements. »

    Publié le 11 mars 2022 à 16h39 Léo Bourdin

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Lasagnes du jardin, bolo écolo, à la carbonara… tous les goûts sont dans les pâtes

    Mets populaire par excellence, les pâtes sont ce grand basique que chacun, de l’étudiant fauché au parent débordé, peut agrémenter avec les moyens du bord. Comme ces classiques absolus, revisités par la journaliste culinaire Camille Labro.

    Publié le 11 mars 2022 à 00h32 - Mis à jour le 12 mars 2022 à 12h16 Camille Labro

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Jacky Ribault : « Je suis plus utile ici, à Noisy-le-Grand, que dans les quartiers bobos de Paris »

    Déjà à la tête de deux belles tables, à Paris et à Vincennes, le chef étoilé Jacky Ribault a créé une brasserie moderne à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Une démarche relevant du défi, dans le désert gastronomique que représente le département.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 11h15 Léo Pajon

    Témoignages

    André Tan : « Dans notre culture, la table est l’un des seuls endroits où l’on se retrouve et où l’on peut exprimer ses sentiments »

    Avec son groupe Mamahuhu, André Tan a ouvert plusieurs restaurants asiatiques innovants à Paris. Celui qui a grandi dans les odeurs de cuisine garde de son enfance un plat favori, le gua bao, petit bun vapeur à garnir.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Le gua bao : la recette d’­André Tan

    Le cofondateur de Mamahuhu a grandi dans les odeurs de cuisine du restaurant familial et garde de son enfance son plat favori, un petit bun vapeur à garnir.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : Au Brigand, à Lille, volupté et convivialité ch’ti

    Bistronomie et mixologie se sont invitées dans ce lumineux restaurant Lillois, tenu par Florine Verhellen et son compagnon, Frédéric Le Bordays.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Les Berthillon, depuis l’an de glace 1954

    C’est le glacier le plus célèbre de Paris. Les touristes du monde entier s’y pressent pour déguster ses sorbets et autres gourmandises préparés sur place. Une aventure au délicieux parfum d’antan, débutée dans les années 1950, sur l’île Saint-Louis.

    Publié le 10 mars 2022 à 00h46 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 04h31 Clément Ghys

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    La crème de la crème ! Notre sélection des 15 meilleurs millefeuille

    Qu’ils se la jouent alcoolisés au kirsch, aromatisés à la vanille de Madagascar, crémeux au beurre salé ou croustillant sous la dent, ces millefeuille vous taperont dans l’œil.

    Publié le 08 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 09 mars 2022 à 15h13 Gilbert Pytel

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Pommard ou pomerol ? Face-à-face entre vins rouges de Bourgogne et de Bordeaux

    Ils se ressemblent à l’oreille, au prestige, pas tout à fait en bouche. Ne confondez plus pommard et pomerol.

    Publié le 06 mars 2022 à 00h30 - Mis à jour le 07 mars 2022 à 12h37 Ophélie Neiman

    Fiche

    La patate douce, un produit, deux possibilités

    Originaire d’Amérique tropicale, cette plante rampante et grimpante se consomme pour ses feuilles, comparables à des pousses d’épinard, ou à ses tubercules, bouillies, rôties, ou frites.

    Publié le 05 mars 2022 à 11h15 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h55 Camille Labro

    Témoignages

    Nathalie Rykiel : « J’aime la cuisine simple, je ne pèse pas, je ne mesure pas, c’est à l’inspiration et c’est à chaque fois différent ! »

    Désormais autrice, la fille de la créatrice Sonia Rykiel, avec qui elle a longtemps travaillé, évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Compote de saison : la recette de Nathalie Rykiel

    La fille de la créatrice Sonia Rykiel évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre. A l’image de ses compotes.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : à Paris, +400° Laboratorio, temple de la margherita

    Après les pizzerias Popine et Bijou, le pizzaiolo de compétition Gennaro Nasti ouvre une nouvelle adresse dans le 11e arrondissement de Paris.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Jeunes chefs, pasta et sushis : les palaces parisiens se dévergondent

    Avec moins de touristes internationaux qui franchissent leurs portes, ces hôtels ultra-luxe doivent séduire une clientèle plus locale. Finie la haute gastronomie guindée. Place à des restaurants où l’ambiance est à la décontraction et la cuisine à la fusion.

    Publié le 03 mars 2022 à 00h56 - Mis à jour le 04 mars 2022 à 14h15 Elvire von Bardeleben

    Le vin blanc de Gigondas se récoltera aux prochaines vendanges

    Alors qu’elle a fêté ses 50 ans pour ses rouges et ses rosés, l’appellation bâtie autour du village du Vaucluse se déclinera aussi en blanc à partir du millésime 2022.

    Publié le 27 février 2022 à 19h15 - Mis à jour le 28 février 2022 à 14h56 Laure Gasparotto

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Reda Kateb : « Le vin est comme un océan et moi, je reste dans un petit coin en baignade surveillée »

    L’acteur est à l’affiche des « Promesses », avec Isabelle Huppert, un long-métrage qui explore les ressorts de la politique, en pleine campagne présidentielle. Sans se targuer d’être un spécialiste, il évoque volontiers son rapport au vin, fait de souvenirs et de coups de cœur.

    Publié le 27 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h09 Rémi Barroux

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Vins du Rhône : la création du saint-andéol, une appellation à la longue maturation

    Il a fallu quasi vingt ans pour que les vignerons ardéchois de quatre communes puissent ajouter la dénomination locale « saint-andéol » sur l’étiquette de leurs côtes-du-rhône-villages rouges.

    Publié le 27 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h38 Rémi Barroux

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Les toquades de l’époque : éloge de l’œuf mayo

    Monument protéiné de la cuisine de comptoir, cette entrée figure à la cinquième place du classement mondial des plats les plus commandés sur Deliveroo. Cocorico !

    Publié le 27 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h08 Léo Bourdin

    Enquête

    De la fraîcheur en bouteille, la quête des vignerons du Rhône sud

    Confrontés à des étés plus chauds, les producteurs sont mis au défi de maîtriser le degré d’alcool de leurs vins.

    Publié le 26 février 2022 à 18h15 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 10h47 Laure Gasparotto

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Vignerons en Rhône méridional ou l’art de la fraîcheur en pays chaud

    Trois domaines, trois appellations de la région viticole – gigondas, vacqueyras et costières-de-nîmes. Et un même souci porté à la précision de leurs cuvées.

    Publié le 26 février 2022 à 18h00 Laure Gasparotto Rémi Barroux Stéphane Davet

    Fiche

    Le moule à falafel, promesse de boulettes parfaites

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 26 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h06 Léo Bourdin

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Les rouges du Rhône méridional, la sélection du « Monde »

    Parmi 330 références dégustées, Laure Gasparotto en a retenu 79 issues de 22 appellations différentes. Une belle palette pour découvrir toutes les nuances de rouges, de Grignan au nord à Nîmes au sud, du mont Ventoux à l’est au duché d’Uzès à l’ouest.

    Publié le 25 février 2022 à 18h15 Laure Gasparotto

    Podcast

    Mory Sacko : « Le plus beau compliment, c’est de me dire que ma cuisine est intelligente »

    L’ancien candidat de « Top Chef », à la tête du restaurant Mosuke, à Paris, est l’invité du podcast « Le Goût de M », en accès libre sur toutes les plateformes dès le vendredi.

    Publié le 25 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h51 M le magazine du Monde

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    « Des gens me font confiance pour leur fournir un bel alcool avec leur récolte » : ces distillateurs qui ravivent leur métier

    Ils ne sont plus que 800 bouilleurs ambulants en France, qui transforment en eau-de-vie les fruits des particuliers. Une nouvelle génération tente de redynamiser cette activité traditionnelle des campagnes, aidés par une clientèle de néoruraux.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h50 Jordan Pouille

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Les vignobles du Rhône méridional affichent un dynamisme conquérant

    Loin de s’endormir sur ses sarments, la région viticole ne cesse d’innover et peut s’enorgueillir d’avoir vu naître plusieurs appellations dans les vingt dernières années. Une reconnaissance qui, à son tour, entraîne une montée en gamme et ouvre de nouveaux débouchés.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 Ophélie Neiman

    Fiche

    Les pancakes taïwanais : la recette d’Alice Tuyet

    De l’eau, de la farine et de l’huile… Assemblés avec soin ensemble, ces ingrédients deviennent des pancakes ronds et feuilletés. Encore meilleurs accompagnés d’une sauce au soja et au gingembre.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Témoignages

    Alice Tuyet, restauratrice : « J’ai appris le langage des légumes en même temps que l’allemand »

    Après un blog puis un podcast culinaires, Alice Tuyet a ouvert Plan D, sa première adresse parisienne de street food. A Zurich, en Suisse, où elle a vécu trois ans, elle avait commencé à réfléchir à une cuisine de plus en plus végétale.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Camille Labro

    Critique

    Resto : Bouillon ou les plaisirs de la chair

    A Marseille, la jeune cheffe et bouchère Auregan Dean, 26 ans, vient d’ouvrir à toute allure ce nouvel établissement pour carnivores gourmets et décomplexés.

    Publié le 24 février 2022 à 17h00 Marie Aline

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Le sursaut de la grenouille française

    Alors que la plupart des batraciens consommés en France sont importés, Patrice François, poissonnier dans la Drôme, a créé le premier élevage de grenouilles d’Europe. Et le raniculteur fournit les tables les plus prestigieuses de l’Hexagone.

    Publié le 24 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Margherita Nasi

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Cinq idées reçues sur le tonneau

    Pour être bien élevé, un vin doit-il forcément passer par la case barrique ?  Age, volume, essence… tout compte, fût-ce pour la beauté de l’art

    Publié le 20 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h56 Ophélie Neiman

    Fiche

    Le kiwi, un produit, deux possibilités

    Mûr à point, ce fruit se mange coupé en deux et à la petite cuillère. Mixé, il se transforme en un jus tonique.

    Publié le 19 février 2022 à 11h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h54 Camille Labro

    Décryptages

    L’Australie chante les louanges de sa gastronomie

    L’ambassade d’Australie met les petits plats dans les grands pour promouvoir sa cuisine. Mais existe-t-elle vraiment ?

    Publié le 18 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 23 février 2022 à 11h02 Léo Pajon

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilités

    En salade ou en aromate, frais ou en condiment, en accompagnement ou en plat principal : « M Le magazine du Monde » propose de décliner en cuisine ces ingrédients simples et faciles à trouver.

    Publié le 18 février 2022 à 00h06 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro

    Critique

    Resto : Le Mezquité pimente le Pas-de-Calais

    Julien Szyndler et son épouse, Laura Flores Szyndler, mêlent les influences nordistes et mexicaines dans leur restaurant du Touquet qui fait la part belle à la souris d’agneau autant qu’au mezcal. Le tout dans le respect de méthodes de cuisson ancestrales.

    Publié le 17 février 2022 à 17h30 Marie Aline

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Les poissons de Loire, ces chairs méconnues

    Rouelle de silure cuite à la vapeur anisée d’agastache, alose grillée en pavé accompagnée de beurre de coques, filets d’aspe saumurés servis mi-cuits… la cuisine des poissons d’eau douce, longtemps délaissée, se réinvente sur les bords du « fleuve royal ».

    Publié le 17 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 14 mars 2022 à 10h36 Stéphane Davet

    Fiche

    Les crêpes beurre-sucre : la recette d’Hélène Pietrini

    Quand elle était enfant, la directrice générale de La Liste adorait consommer des crêpes au marché des Lices, à Rennes. Aujourd’hui, elle aime les préparer dans toute leur simplicité.

    Publié le 17 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro

    Témoignages

    Hélène Pietrini : « L’obsession du bien-manger a été ma colonne vertébrale éducative »

    Originaire de Bretagne, la directrice générale de La Liste, une application qui sélectionne les meilleurs restaurants à travers le monde, a grandi dans une famille férue de bons plats et de gastronomie.

    Publié le 17 février 2022 à 17h00 Camille Labro

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Chaud devant ! Trois recettes pour une Saint-Valentin l’eau à la bouche

    Pour conquérir l’être convoité, entretenir la flamme de votre bien-aimé ou juste pour prolonger la soirée… notre sélection de trois secrets de chef, révélés par Victoire Loup, journaliste gastronomique.

    Publié le 14 février 2022 à 00h25 Léo Pajon

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Les plats en trompe-l’œil, la grande illusion en cuisine

    Mâcher une éponge, picorer dans un cendrier, croquer une fleur… Certains chefs mettent leur virtuosité au service de mets faussement immangeables ou confondants de réalisme. Quand d’autres ont trouvé d’ingénieux moyens de nous faire avaler, à notre insu, du céleri-rave.

    Publié le 13 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 14 février 2022 à 12h13 Stéphanie Noblet

    Chronique

    Le moulin à légumes, l’ennemi juré des grumeaux

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 12 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h43 Léo Bourdin

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    « Le Thermomix, j’en parle tout le temps » : comment les robots-cuiseurs ont envahi les foyers français

    C’est une communauté de passionnés qui se décline plutôt au féminin. Elles disent que leur robot cuiseur, quelle qu’en soit la marque, les a libérées. Et vantent les mérites de cet aide ménager qui a envahi un foyer français sur six.

    Publié le 11 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 15h25 Pascale Krémer

    Témoignages

    Guillaume Chupeau : « Il y a beaucoup de belles vues dans le monde et pas assez de restaurants pour en profiter »

    Ancien publicitaire, Guillaume Chupeau a créé Ventrus, un restaurant itinérant et écoresponsable, où l’on mange en profitant des plus beaux panoramas. Le plat de toujours de ce bon vivant : le porc aux oignons brûlés de sa mère.

    Publié le 10 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Le porc aux oignons brûlés : la recette de Guillaume Chupeau

    Le créateur du restaurant itinérant Ventrus a emprunté à sa mère ce plat qui se tient en équilibre précaire entre oignons carbonisés et caramélisés.

    Publié le 10 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : un Capitaine au long cours

    C’est dans une impasse du Marais, à Paris, que Baptiste Day a ouvert, en 2017, son propre restaurant, Capitaine. Fort de son amour des voyages, il y développe une cuisine de bistrot imaginative aux saveurs d’ailleurs.

    Publié le 10 février 2022 à 17h00 Marie Aline

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    « Il rend les légumes sexy » : les toqués du chef Ottolenghi

    Ses livres de recettes sont les nouvelles coqueluches des cuisiniers amateurs, un sésame pour initiés redonnant un peu de magie au chou-fleur ou au céleri.

    Publié le 10 février 2022 à 16h48 - Mis à jour le 10 février 2022 à 16h50 Guillemette Faure

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Les meilleures tables locavores de Bordeaux

    Des saint-jacques de l’île de Ré chez Maison nouvelle, la nouvelle table de Philippe Etchebest, de la kefta de bœuf du domaine girondin des Faures servie chez Casa Gaïa… Notre sélection de lieux proposant les plus beaux produits de la région.

    Publié le 10 février 2022 à 10h14 Léo Pajon

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    « Top Chef » recommence ce soir : testez-vous avec trois recettes signées Philippe Etchebest

    Avec le pilier de la cuisine bordelaise, réalisez poulet basquaise, salade de haricots tarbais et cœurs de canard accompagnés de pommes sarladaises, à l’aise, Blaise !

    Publié le 10 février 2022 à 10h08 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h28 Léo Pajon

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    L'Humanité

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Actu

    Une étude portant sur 258 rivières du globe révèle une pollution généralisée issue des résidus de nos armoires à pharmacie. Les cours d’eau des pays où la population a accès aux traitements, mais où il n’y a pas d’assainissement des eaux usées, sont les plus pollués. Avec quelles conséquences ? Explications

    Marine Cygler

    La pollution est partout. Dans les sols, dans l’air et aussi dans l’eau. De nouveaux travaux de recherche viennent de le montrer : sur 258 rivières analysées dans une centaine de pays des cinq continents, toutes présentaient une pollution aux médicaments.

    Ce sont les résultats, publiés le 14 février dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences », d’une vaste étude internationale, dirigée par l’université d’York (Royaume-Uni), qui révèlent, entre autres, que les cours d’eau de zones géographiques jusque-là non étudiées – Amérique du Sud, Asie du Sud et Afrique subsaharienne – sont les plus pollués.

    L’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus

    Quand on prend un médicament pour se soigner, ses résidus finissent dans les eaux usées et tout ou partie dans les rivières avec un impact potentiellement négatif sur les poissons, les crustacés, la flore… L’ensemble des rivières analysées représente l’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus.

    Cancer. Les explications de Jean-Philippe Girard sur sa découverte porteuse d'espoir

    Pour faire un état des lieux mondial, 61 médicaments parmi les plus couramment utilisés (antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires, antidépresseurs…) ont été recherchés dans 258 rivières, depuis des grands fleuves comme l’Amazone ou encore le Mékong, jusqu’à de modestes cours d’eau. En France, des prélèvements ont été réalisés dans la Seine, dans le canal Saint-Martin, dans l’Ardières, dans le ruisseau de Saint-Didier ou celui de Vernay (département du Rhône). Le prélèvement et l’analyse suivaient un protocole identique pour tous les échantillons. L’étude a commencé en 2018.

    Le facteur socio-économique

    Quatre ans après, quels sont ses résultats ? Si toutes les rivières sont contaminées par des résidus de médicaments, les chercheurs se sont rendu compte que le degré de pollution des cours d’eau est corrélé aux conditions socio-économiques du pays. Les sites les plus contaminés se trouvent dans les pays à faibles revenus : les populations ont maintenant accès aux médicaments, mais il n’y a pas de système de traitement des eaux usées domestiques. Certains de ces pays concentrent aussi les usines de fabrication de médicaments. C’est le cas du Pakistan, où les concentrations en sub-stances médicamenteuses sont très élevées, en moyenne de 70,8 µg/L avec un maximum mesuré de 189 µg/L.

    Apprendre à lutter au quotidien contre l’anxiété

    Un enjeu du développement durable est l’accès à une eau propre pour tous. Un acquis dans les pays riches, un objectif à atteindre dans les pays à plus faibles revenus qui ne l’ont pas (encore) mis en place.

    «Des molécules peuvent se combiner et créer une toxicité»

    3 questions à... Jeanne Garric, directrice de recherche émérite à l'Inrae (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)

    Comment quantifier cette pollution sur la faune et la flore ?

    En laboratoire, on a pu mettre en évidence les effets d’un médicament ou de quelques médicaments ensemble sur différentes espèces. Ils peuvent par exemple modifier la croissance et perturber la reproduction des poissons. Sur le terrain, on est rarement face à la seule pollution médicamenteuse, sauf à la sortie des usines de médicaments. Dans certains pays d’Asie, comme l’Inde, l’étude des rivières aux abords de ce type d’usine, où les concentrations de médicaments sont très importantes, a confirmé les effets biologiques. Les antibiotiques ciblent les bactéries de l’environnement, les antidépresseurs ont un impact sur certains mollusques et des communautés d’algues sont perturbées par d’autres médicaments. Cela dit, on oublie souvent les substances issues de la médecine vétérinaire. Certains animaux reçoivent beaucoup de médicaments, qui sont rejetés dans la nature sans passer par la station d’épuration.

    Les médicaments sont-ils la principale cause de pollution des eaux ?

    Non, loin de là car les concentrations et les effets des substances pharmaceutiques sur l’environnement ne sont pas les plus préoccupants. Il y a des pollutions beaucoup plus toxiques. Notre principale préoccupation, ce sont les pesticides qui sont plus actifs et plus dangereux, mais aussi les biocides, les désinfectants, présents dans certains rejets ménagers et industriels. Les engrais conduisent, eux, à l’eutrophisation (multiplication des algues). On s’inquiète aussi des rejets de métaux dans les rivières. La difficulté est d’identifier les mécanismes par lesquels tous ces polluants agissent sur la biodiversité. Seule, une molécule peut sembler inoffensive, mais la réalité est plus subtile. Les effets peuvent s’additionner, provoquant alors une toxicité. Par exemple, les bêtabloquants utilisés en cardiologie agissent tous sur le même type de récepteur, si bien que, lorsqu’il y a plusieurs bêtabloquants dans l’eau, leurs effets s’ajoutent. Un animal qui possède un récepteur similaire sur ses cellules subira un effet dû à l’addition de ces polluants. Dans d’autres cas, il y a une synergie : une molécule anodine peut rendre la membrane d’une cellule plus perméable, autorisant l’entrée dans la cellule d’un autre polluant présent dans l’eau…

    Qu’en est-il des réglementations de l’eau ?

    En Europe, il existe une directive-cadre qui fixe les concentrations à ne pas dépasser pour certaines substances. Certains médicaments sont surveillés, mais pas tous car, étant donné leurs effets et leurs concentrations dans les milieux, ce ne sont pas des substances dangereuses individuellement. Il faut cependant s’inquiéter du phénomène d’antibiorésistance : les antibiotiques rejetés dans la nature vont sélectionner des bactéries résistantes. Imaginons que des gènes de résistance apparaissent en Afrique à cause d’antibiotiques dans l’eau et d’une absence de traitement des eaux usées, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’arrivent pas jusqu’en Europe. C’est pourquoi la question de la pollution de l’eau ne peut se limiter à un phénomène local. Cette étude permet de rappeler la notion de « limite planétaire » : combien de temps pourra-t-on continuer à vivre ainsi et à jeter tous ces polluants dans l’eau ? Je plaide d’ailleurs pour la mise en place d’un Giec sur la pollution, à l’instar de celui sur le climat.

    sciencespollutionrivièresSanté
    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    Alexis FeertchakService Infographie

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 28e jour de l'invasion, situation stable, avec des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées trois fois par jour.

    La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» lancée par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Il s'agit bien d'une invasion du pays qui ne se limite pas à la région orientale du Donbass, tenue pour partie par des séparatistes depuis 2014 dont Moscou a reconnu l'indépendance le 21 février dernier.

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    La carte suivante montre l'avancée des troupes, les principales frappes et les territoires contrôlés par les forces russes. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand pays d'Europe par sa superficie (603.548 km²), devant la France (543.940 km²).

    Au 28e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées, surtout au Nord autour de Kiev, et dans le Nord-Est près de Kharkiv. Des contre-attaques ukrainiennes sont néanmoins signalées près de la capitale, certaines sources évoquant même l'encerclement de ces forces russes dans cette zone. Les choses bougent davantage dans le Sud-Est de l'Ukraine, les Russes avançant à Marioupol et parvenant par ailleurs à prendre en tenaille peu à peu les troupes ukrainiennes leur faisant face dans le Donbass. Inversement, au Sud-Ouest, les percées russes lancées assez loin ces derniers jours ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement face à des contre-attaques ukrainiennes efficaces.

    Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays dans une attaque éclair. Les combats, qui s'annoncent longs, se déroulent désormais aux abords des grandes villes de la moitié est de l'Ukraine, que Moscou souhaite encercler, ce qui entraîne des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.

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    Si le rapport de force général reste en faveur des Russes, les Ukrainiens montrent depuis le 24 février une résistance farouche. Moscou ne contrôle qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Kharkiv, Marioupol, Mykolaïv et surtout Kiev. Cette stabilisation de la situation militaire ne présage nécessairement de la suite : le chef d'état-major de l'Armée de terre française, le général Burkhard, a dit craindre un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes. Une possibilité si la pression russe qui s'exerce au Nord, au Sud ou à l'Est changeait brutalement la situation localement - par exemple dans le Donbass -, ce qui pourrait produire un effet domino. Mais un enlisement long reste une autre hypothèse, les Russes manquant pour l'instant de réserves - notamment en hommes - pour renverser rapidement la situation. L'hypothèse que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas la fin de la guerre - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

    Passons en revue les fronts.

    À l'Est, Kharkiv en ligne de mire

    À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais loin d'avoir encerclé la deuxième plus grande ville d'Ukraine. Depuis le premier jour de l'invasion, des combats ont lieu aux abords, voire à certains moments à l'intérieur de la cité d'1,4 million d'habitants où les tirs d'artillerie se multiplient, occasionnant des destructions importantes et des morts parmi la population civile. Depuis longtemps, l'on savait que, si invasion il devait y avoir, Kharkiv, située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, serait un verrou clé. Vu la difficulté des combats urbains, Moscou a tenté d'en faire le siège en l'encerclant, plutôt que de la prendre par un choc frontal, coûteux en hommes et en matériels. Néanmoins, cette manœuvre d'enveloppement semble à l'arrêt depuis plusieurs jours.

    Plus au Nord, le front de l'Est a avancé rapidement avec une percée au-delà de Konotop, mais qui s'est désormais stabilisée. Cette ville de 80.000 habitants, encerclée depuis plus d'une semaine, ne semble pas être la priorité des Russes. L'on imagine bien en revanche le réel objectif de cette opération puisque, dans cette direction, les forces russes peuvent aller en ligne droite jusqu'à Kiev [dont il sera question plus bas dans l'article]. Les troupes les plus avancées sont désormais aux portes de la capitale ukrainienne, mais la ligne de front n'évolue guère depuis plusieurs jours.

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    Une opération terrestre dans le Donbass est aussi menée du côté des séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient visiblement de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours autour des forces ukrainiennes, ainsi menacées d'encerclement. Plus de la moitié de la ville d'Izyoum est passée côté russe. En ligne de mire aussi, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Là encore, d'intenses combats ont lieu et les combattants ont commencé d'avancer ces derniers jours à l'intérieur de la ville. Le bombardement d'une maternité puis d'un théâtre ont été qualifiés de «crime de guerre» par Volodymyr Zelensky tandis que plus de 2100 civils ont été tués, selon son maire de la ville, d'où partent par ailleurs des couloirs humanitaires afin d'évacuer la population. Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

    Au Sud, percée vers le Dniepr

    La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. Sur le front du Sud, l'armée russe a avancé aussi depuis la Crimée dans le but notamment de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Cet objectif a été atteint dès le 1er mars, selon le ministère russe de la Défense, car les troupes russes venues de Crimée, après avoir conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le lendemain, ont réussi à encercler Marioupol.

    Là encore, Moscou privilégie donc une manœuvre d'encerclement déjà mise en œuvre par les séparatistes du Donbass en 2014 lors de la bataille décisive de Debaltseve. Il s'agit d'une vieille tradition militaire soviétique connue sous le nom de «kotel» - chaudron en russe -, d'autant plus utile que Marioupol est très bien défendue depuis 2014 avec la présence, notamment, du bataillon ukrainien d'extrême-droite Azov.

    Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord en sont d'autres.

    Remontant vers le nord-ouest, les forces russes contrôlent, depuis le 2 mars, la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la Crimée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant ainsi sur l'autre rive, et est aux portes d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, où de rudes combats ont eu lieu. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces derniers jours, se sont même approchées d'Odessa, troisième ville du pays - 100 km à vol d'oiseau de Mykolaïv - et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint. Le maire d'Odessa redoute des bombardements contre la cité balnéaire. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer.

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    Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la centrale nucléaire de Zaporijié (la plus grande d'Europe avec 6 réacteurs), située précisément le long du Dniepr au sud de cette grande ville qui pourrait être un prochain objectif. Sur l'autre rive, l'on notera une autre percée vers le Nord, depuis Mykolaïv, qui coïncide en termes de direction avec une autre centrale nucléaire, celle de Konstantinovka (3 réacteurs), située à Youjnooukraïnsk. Si les Russes s'en emparaient, ils contrôleraient ainsi 2 des 4 centrales nucléaires ukrainiennes en activité (et 9 des 15 réacteurs), les deux autres centrales, celles de Rovno et de Khmelnitski, se situant dans l'ouest de l'Ukraine.

    Néanmoins, dans cette vaste région, ces derniers jours ont été marqués par des contre-attaques ukrainiennes qui ont fait reculer les forces avancées russes situées les plus au Nord et les plus à l'Ouest. Celles-ci ne sont plus loin, néanmoins, de Kryvyï Rih. Il est probable que les Russes manquent en réalité de combattants pour avancer massivement à l'ouest et au nord du Dniepr et préfèrent se concentrer pour l'instant à Marioupol et plus largement dans le Donbass. Une victoire locale dans cette région orientale du sud de l'Ukraine leur permettrait de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord - illustration du risque de «domino» mentionné par le CEMAT français.

    Au Nord, la bataille de Kiev

    Le front le plus stratégique est celui du Nord, mais il est aujourd'hui largement immobilisé, voire marqué par des contre-attaques ukrainiennes.

    Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie voisine, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle - dès le premier jour de l'invasion, le 24 février - de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, accidentée en 1986. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Là encore, les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.

    Une triple offensive vise donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourg nord-ouest de la capitale et s'est depuis installée dans le quart sud-ouest. C'est dans cette direction qu'ont été signalés d'importants renforts symbolisés par une colonne de blindés, de chars et de camions qui s'étirait sur plus de 60 km. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, notamment à Makariv. Les Ukrainiens évoquent même le fait que les Russes seraient encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel - une information non confirmée à ce jour.

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    De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.

    Dans ces conditions, l'objectif de Moscou semble être l'encerclement de la cité, pour l'instant loin d'être réalisé. La bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonce longue. Si les Russes décident de faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, il leur faudra contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre. Et l'on ne parle plus de combats dans de grands espaces où les chars peuvent avancer rapidement, mais de combats urbains structurellement beaucoup plus difficiles pour l'attaquant.

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    Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les prestigieuses VDV reconnaissables à leurs marinières et à leurs bérets bleus - à l'aéroport de fret Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale sans que les Ukrainiens n'aient le temps de réagir. Sauf que ces derniers ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV à Gostomel, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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    Un recours croissant à l'artillerie

    Les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à une résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays, à proximité de la frontière polonaise. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires déployés en mer Noire et en mer d'Azov ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

    Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue, ce qui a des effets d'autant plus graves pour les populations civiles que les combats se déroulent désormais aux abords et dans les villes. Depuis dix jours, conformément à une vieille tradition militaire soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour de Kiev, de Kharkiv et de Marioupol, les principales villes assiégées ou en passe de l'être.

    De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu'un emploi de plus en plus soutenu dans le ciel ukrainien des chasseurs-bombardiers Soukhoï Su-24 et Su-34, de même que des avions d'attaque au sol Su-25.

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    Des lance-roquettes multiples TOS-1, montés sur des châssis de chars T-72, ont aussi été observés pour la première fois en Ukraine. Ce déploiement est significatif dans la mesure où les TOS-1 sont mis en œuvre par des unités NBC (nucléaires, biologiques, chimiques) et non par l'artillerie car les projectiles utilisés sont thermobariques (avec deux charges explosives et un liquide volatil, ils combinent effets thermiques - thermos en grec - et effets de pression - baros en grec -, NDLR).

    Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «La moitié du stock a déjà été consommé», estime l'historien Michel Goya, ancien colonel des troupes de marine. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain - information à considérer avec prudence. Le lendemain, Moscou a affirmé de nouveau avoir utilisé une «arme hypersonique», sans préciser laquelle, cette fois contre un dépôt de carburant. Ces missiles, qui entrent dans la catégorie des armes dites «stratégiques», représentent surtout un message adressé aux Occidentaux et font partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

    Une forte résistance ukrainienne

    Côté ukrainien, l'équipement d'origine soviétique est assez similaire à celui utilisé par les Russes. En revanche, Kiev peut s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles portatifs anti-chars Javelin ou des missiles portatifs anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. L'on observe que les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont équipées de cages «anti-Javelin» dont l'efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent.

    Les Ukrainiens disposent aussi de drones de combat turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou plus récemment dans le Haut-Karabagh. Des vidéos montrent l'attaque réussie de plusieurs convois russes, y compris de systèmes anti-aériens Buk, Tor ou Pantsir qui ont été détruits avant même d'avoir pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, notamment à Kiev. Des images montrent que plusieurs aéronefs russes - y compris des modernes Su-30 ou Su-34 - ont été abattus ces derniers jours par des missiles sol-air, sans compter les hélicoptères dont on sait - depuis la guerre d'Afghanistan (1979-1989) - qu'ils sont particulièrement vulnérables aux missiles Stinger.

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    La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises et une «guérilla» ukrainienne particulièrement efficace. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

    Vers une victoire russe ?

    Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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    Quid de la suite ? «La progression russe s'est ralentie au cours de la semaine. On a assisté à plusieurs pauses opérationnelles, dues bien sûr à la résistance ukrainienne mais aussi à la réorganisation russe (...) On observe une usure rapide des deux parties, plus qu'attendue (...) Le rapport de force initial [en faveur des Russes] pèse toujours. (...) L'issue du conflit dépend donc de la capacité à encaisser ces pertes dans la durée», a commenté ce week-end Olivier Kempf, général (2S) de l'Armée de Terre, sur Twitter. Le chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) de poursuivre : «A court terme, les Russes peuvent espérer un gain tactique visible (soit l'encerclement de Kiev, soit une dislocation du front du Donbass) qui d'une part, leur permettra de réarticuler leur dispositif sur les autres objectifs, d'autre part les mettra en position de force dans les négociations tenues parallèlement».

    Même son de cloche du côté de Michel Goya, qui rappelle sur son blog La Voie de l'épée que les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». L'ancien officier donne quelques ordres de grandeur applicables à la guerre en Ukraine : pour des villes comme Marioupol ou Kharkiv, les combats se comptent en «semaines», voire en «mois» pour la capitale, Kiev. L'«opération militaire spéciale» russe va donc durer. Et mobiliser autant d'hommes sur le temps long n'est pas chose aisée. Washington estime que la Russie déploie en Ukraine la quasi-totalité des forces qu'elle avait amassées aux frontières du pays, soit de 150.000 à 200.000 soldats formant de 150 à 200 «groupes tactiques de bataillon» (BTG en russe), unités interarmes censées être le fer de lance des opérations.

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    Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Il est fait état depuis le début de l'invasion d'importantes colonnes de véhicules militaires aperçus dans le sud-ouest de la Biélorussie. Et d'ailleurs, l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est extrêmement affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?

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    Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne dans les prochaines semaines, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est de l'ordre du possible, mais à quel prix ?

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    L'Humanité

    Astronomie. Des tardigrades envoyés vers les étoiles

    Actu

    Des scientifiques envisagent de propulser dans l’espace ces « oursons d’eau » microscopiques au métabolisme ultrarésistant. Avec l’espoir d’en apprendre plus sur les effets du vide spatial sur la biologie animale.

    Anna Musso

    C’est un projet fou mais pourtant bien réel qui a été publié fin janvier dans la revue  Acta Astronautica. Une équipe de scientifiques américains envisage d’envoyer des milliers de petits astronautes au-delà des limites de notre système solaire ! Des aventuriers d’un genre bien particulier puisqu’il s’agit de tardigrades, ces animaux microscopiques ultrarésistants appelés aussi « oursons d’eau ».

    Dans le cadre du projet  Starlight, développé depuis 2015 avec la Nasa, Philip Lubin et Joel Rothman, professeurs à l’université de Californie, proposent de propulser depuis la Terre, à l’aide d’un réseau de lasers, un vaisseau équipé de voiles solaires à une vitesse équivalente à 20-30 % de celle de la lumière. Ce qui «  n’a jamais été fait auparavant », précise Philip Lubin.

    Certes, les tardigrades n’en sont pas à leur premier voyage dans l’espace : depuis 2007, des sondes les ont propulsés en orbite autour de la Terre, sur la Lune ou encore dans la station spatiale internationale. « Mais les catapulter à bord d’un vaisseau vers l’espace lointain avec un laser est un pari scientifique inédit », confirme Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire de l’Aging (CNRS/IBMM/Université de Montpellier/Faculté de Pharmacie) . Selon l’article des Américains, l’énergie requise par le système laser consommerait un dixième de tout le réseau électrique des États-Unis, mais cette énergie ne serait requise que durant quelques minutes, le temps du lancement.

    Une odyssée interstellaire pour tester la biologie animale

    Pour envoyer les petites bêtes dans l’espace, les chercheurs envisagent de fabriquer des plateformes miniatures, des StarChips, équipées de circuits intégrés pour la détection, la collecte et la transmission de données. Ces minuscules engins, larges comme la paume de la main, pourraient atteindre des « vitesses relativistes » (proches de celle de la lumière dans le vide) et ainsi voyager jusqu’à  Proxima Centauri, l’étoile la plus proche de notre Soleil. Le tout en une vingtaine d’années, alors que de tels voyages interstellaires demeurent impossibles pour les humains.

    «  La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. » Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire

    Aujourd’hui, il faut déjà plusieurs décennies pour atteindre seulement les confins de notre système solaire avec une propulsion utilisant la combustion de carburant. Pour expérimenter leur projet, les chercheurs américains prévoient de placer des tardigrades, embarqués sur leur minuscule vaisseau, dans un état comparable à une hibernation, appelée « biostase » ou « animation suspendue », pour qu’ils volent dans cet état jusqu’à destination.

    Pourquoi des tardigrades seront envoyés en éclaireur dans l’espace

    Les bestioles seraient alors réveillées pour analyser à distance les effets d’une telle odyssée interstellaire sur la biologie animale et permettre d’extrapoler les effets sur des êtres humains. Comme le souligne Simon Galas, « mesurer les effets de l’environnement spatial sur l’homme en réalisant des mesures et des expérimentations sur divers organismes est une activité qui ne s’est jamais arrêtée depuis les débuts de la conquête spatiale. La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. »

    Un être multicellulaire d’un millimètre à la robustesse exceptionnelle

    Mais, au fait, qu’est-ce donc qu’un tardigrade ? Un animal minuscule tout potelé, avec huit pattes et une bouille bizarre. Ou plus précisément, un être multicellulaire et microscopique mesurant à peine un millimètre, qui fait preuve de capacités extraordinaires, comme subsister à des températures allant de - 273 °C, soit le zéro absolu, jusqu’à 340 °C… Ces champions de la survie résistent aux chocs, à la dessiccation (élimination de l’humidité d’un corps), à la congélation dans l’azote liquide, à l’action combinée du vide spatial et des radiations cosmiques.

    Quasiment indestructible, c’est l’animal le plus résistant de la planète. Présent partout, du sommet de l’Himalaya au désert du Sahara, sa robustesse exceptionnelle vient de sa capacité à modifier son mode de fonctionnement, en se plongeant dans un état de stase, un mode ultime appelé la cryptobiose. Alors, il se recroqueville et se vide de toute son eau. Son métabolisme est quasiment à l’arrêt, comme si son organisme était mort. Dans cet état, il peut survivre des décennies, avec un record actuel de trente ans, « grâce à des protéines spécifiques, ou encore des sucres, qui dans son corps remplacent l’eau », précise Simon Galas. Pour ressusciter, il suffit au tardigrade d’être réhydraté.

    Et si le tardigrade était une espèce extraterrestre ?

    Les petites bestioles « peuvent revenir littéralement à la vie après une période de vie suspendue à l’état de cristal vivant, que l’on appelle en science l’état anhydrobiotique, ajoute Simon Galas, expert ès tardigrades.  L’anhydrobiose est un état de vie ralentie induit par une déshydratation. Dans cet état particulier, les tardigrades sont capables de résister à des conditions extrêmes ». Cette étonnante capacité de résistance n’a pas fini d’intriguer le monde scientifique.

    Des biologistes se sont même demandé si le tardigrade ne serait pas une espèce extraterrestre. Du coup, il paraît assez logique de les envoyer vers les étoiles ! Quant à ce qu’il pourrait advenir s’ils venaient à survivre et à s’adapter dans l’espace, «de tels changements incontrôlés générés par de nouvelles mutations ne sont pas à exclure », prévient Simon Galas, qui se veut toutefois rassurant : «Sans nourriture disponible, son acclimatation à l’espace s’arrêtera net.»

    sciences
    Le Monde

    Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude

    Installé dans la Samaritaine, à Paris, Plénitude sert une cuisine où légumes, viandes et poissons sont « de simples condiments » destinés à mettre en valeur le répertoire saucier. Portrait d’un « autodidacte nordiste ».

    Ce n’est arrivé qu’une fois en trente ans : qu’un nouveau restaurant arrache dès sa première année d’existence les trois étoiles. Après Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen en 2015, Arnaud Donckele vient d’accomplir ce tour de force pour la table Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc à Paris, inaugurée en septembre 2021 dans les locaux rénovés de la Samaritaine. Avec la villa Madie à Cassis (Bouches-du-Rhône), il fait partie des deux restaurants à accéder à la distinction suprême pour cette cuvée du guide France 2022 célébrée à Cognac, en Charente, le 22 mars.

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Arnaud Donckele, Normand de 44 ans, n’est pas né de la dernière pluie. Depuis 2005, il est le chef de la Vague d’Or, à Saint-Tropez (Var), pour laquelle il a déjà obtenu trois étoiles en 2013. En 2016, LVMH a acquis l’établissement et fait rentrer le chef dans son réseau d’hôtels de luxe. Le groupe lui a confié les clés de Cheval Blanc Paris – en plus de Saint-Tropez – en 2018. Pendant trois ans, il a copiloté les travaux du restaurant et affiné un projet culinaire exceptionnel.

    Chez Plénitude, il donne libre cours à son obsession : les sauces. « Paris m’a permis de dire au monde où se situait ma vraie passion. Ce que je ne pouvais pas faire à Saint-Tropez, car j’avais commencé une autre histoire [autour du terroir local] », explique le chef. Les rapports de force y sont inversés : légumes, viandes et poissons sont « de simples condiments » destinés à mettre en valeur le répertoire saucier. « Vinaigrette, émulsion à chaud ou à froid, sabayon, siphon, glace, sauce vierge à manger… il y a tellement de possibilités ! » énumère Arnaud Donckele avec enthousiasme.

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    Avec patience et passion, le chef bâtit des cathédrales liquides où les éléments, foisonnants, participent chacun au soutien de l’édifice. Une de ses classiques, « Lady Godiva », se compose, entre autres, d’un consommé de langoustine, d’eau de péridium, de jus d’haliotis, d’une réduction de miel de châtaigner et échalote, d’un vinaigre de chardonnay, de beurre des têtes de langoustine, d’huile de pépins de courge, d’une infusion de romarin, d’une liaison au corail… Un liquide d’une telle sophistication a évidemment des affinités électives. « On ne peut pas servir Lady Godiva avec du homard ou de la langouste », affirme Arnaud Donckele. Il faut une chair tendre et douce comme la langoustine pour apporter « fraîcheur et sensualité » à ce velouté.

    Dans un monde de la cuisine devenu obsédé par Instagram, le chef apprécie l’absence de photogénie des sauces, « des flaques », dit-il en souriant. « Elles incarnent l’essence de la cuisine, car on ne peut pas les copier, même en ayant la recette. Les éléments qui la composent comme l’orange ou le basilic sont tellement changeants que seul le palais peut atteindre la justesse. » « Arnaud possède une cuisine savante très rigoureuse. C’est une horlogerie suisse avec des sentiments », résume Alain Ducasse qui l’a recruté en 1998 au Louis XV à Monaco.

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    Le Monde

    L’idéal du débutant

    Avant de démarrer cette chronique, je ne savais pas que le merlot portait un si joli nom. Je n’avais pas la ref, aurais-je dit avec vingt ans de moins. Merlot, ou encore merlau, comme on l’écrivait parfois au XVIIIe siècle, signifie en patois gascon « petit merle ». A partir de là, les avis divergent. Est-ce en référence à sa couleur, proche du plumage des merles noirs ? Ou parce que les merles apprécient particulièrement les raisins de cette variété ? En tout cas on le surnomme, quoique trop rarement, « le petit merle ». Et si vous connaissez le chant du merle, combien il est mélodieux, jamais lassant, si facile à reconnaître, il y a de quoi penser que le merlot est un cépage des plus charmants.

    C’est vrai, car déjà, à l’œil, il est beau. Des baies sphériques, de taille moyenne, en grappes coniques, parfois ailées, des feuilles vert foncé, aux lobes bien découpés, c’est une vigne de carte postale. Mais surtout, c’est une superstar. Incontournable. Le Jean Dujardin du vignoble. Cépage le plus planté en France, avec 112 000 hectares en 2015 (dernier relevé de l’Organisation internationale de la vigne et du vin), presque dix fois plus que dans les années 1950, il est le raisin le plus courant du Bordelais, où il recouvre près de la moitié du vignoble. En somme, LA référence. On le retrouve dans le Sud-Ouest, le Languedoc, en rouge comme en rosé.

    Et ce n’est pas tout. Il cartonne aussi à l’international, puisque c’est le deuxième raisin noir de cuve (destiné au vin) le plus exploité au monde, derrière le cabernet sauvignon, son compagnon d’aventure bordelais. En 2015 toujours, il représentait une superficie de 266 000 hectares, avec une présence dans 37 pays. En Californie ? Bien sûr, tout comme dans les Etats américains de Washington, New York et en Virginie. En Australie ? Evidemment. Au Chili, en Argentine, au Canada ? Oui, oui, oui. Mais également en Afrique du Sud, en Israël, dans le nord de l’Italie, en Espagne, en Suisse, en Croatie, en Belgique, en Bulgarie, en Slovénie, en Hongrie, en République tchèque.

    Pourquoi un tel assentiment ? Parce que le merlot est plutôt facile à cultiver, fertile et vigoureux, mûrissant bien. Mieux encore, il permet de produire des vins denses à la robe sombre, ronds en bouche, riches en alcool et aux tanins agréables, aux arômes de fruits rouges et noirs, de pruneau, de chocolat, de réglisse, de confiture. Dans les pays qui favorisent les choix par cépage, le verre de merlot est l’idéal du débutant, facile à boire jeune, plus gourmand que le pinot noir, plus souple que le cabernet sauvignon. Il est le rouge des occasions simples, d’une sortie de travail, d’un apéro dînatoire, d’une pizza, le compagnon pas bégueule, impossible à contrarier, une sorte de Belmondo de la vigne.

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    Le Monde

    La mandarine, un produit, deux possibilités

    Ce fruit de bouche s’épluche aisément et se mange tel quel. Fraîche et hachée, son écorce agrémente salades de fruits, volailles, poissons…

    Joyau parfumé de l’hiver, la mandarine commune, ou Citrus deliciosa, se récolte souvent jusqu’au début du printemps. Cultivée en Chine depuis des millénaires, elle tient vraisemblablement son nom des mandarins, qui l’appréciaient particulièrement – à moins que cela ne soit une référence à la couleur vive des robes de ces hauts fonctionnaires de l’ancien Empire chinois.

    Peu calorique, la mandarine est riche en vitamine C, acide folique, carotène et fibres douces.

    Arrivée en Europe au début du XIXe siècle, elle s’est vite répandue et a été très cultivée sur tout le pourtour méditerranéen, avant d’être supplantée par la clémentine, plus douce et contenant moins de pépins, issue, elle, d’une hybridation naturelle entre la mandarine et l’orange douce. Souvent confondue avec cette dernière, la mandarine a pourtant un arôme incomparable, et son huile essentielle est très recherchée en parfumerie.

    Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilités

    Ce fruit est légèrement aplati, avec une peau peu adhérente jaune orangé issu d’un arbre de taille moyenne, à port étalé et sans épines. Ses cousines proches sont la grosse mandarine King (Citrus nobilis), également appelée mandarine d’Indochine, les Citrus reticulata, qui regroupent des petits hybrides (tangerine, tangelo…), et la mandarine Satsuma (Citrus unshiu), originaire du Japon et très précoce (souvent l’un des premiers agrumes sur les étals). Peu calorique, la mandarine est riche en vitamine C, acide folique, carotène et fibres douces.

    La pulpe

    De la taille d’un petit poing, la mandarine est un fruit de bouche qui s’épluche aisément et se mange tel quel. Frais, ses quartiers juteux et acidulés décorent et rafraîchissent un gâteau, une tarte, une salade et font un jus délicieux (à combiner avec d’autres agrumes). Cuite au sirop, confite ou rôtie entière, voire glacée façon citron givré, elle se prête à toutes sortes de confections gourmandes.

    La peau

    La peau de la mandarine doit absolument être conservée : c’est la plus parfumée des écorces. Fraîche et hachée, elle agrémente salades de fruits, gâteaux, volailles, poissons, boissons. Séchée, elle peut être concassée et conservée pour aromatiser marinades et bouillons au fil du temps, à moins d’être brûlée pour ­parfumer divinement la maison.

    Camille Labro

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    Le Figaro

    La météo du jeudi 24 mars : les trois quarts de la France au soleil

    Le Figaro

    À l’exception du Sud-Ouest où le ciel sera nuageux, le temps est ensoleillé sur une majeure partie du territoire, accompagné de températures printanières.

    C'est une journée ensoleillée qui s'annonce en ce jeudi 24 mars. À l’exception du Sud-Ouest, où quelques nuages gris sont à prévoir dans l'après-midi, le soleil brille sur le reste de la France, selon La Chaîne Météo*. Les températures sont fraîches le matin, avec quelques gelées blanches attendues dans le Nord et dans l'Est au lever du jour, mais remontent dans l'après-midi, offrant un temps digne d'un début de mois de mai.

    À lire aussiParlez-vous météo?

    La météo dans votre région

    Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le soleil brille dès le matin, accompagné d'un léger vent. Le temps reste ensoleillé l'après-midi, tandis que les températures sont douces. Il fera notamment 16°C à Brest.

    Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, c'est une journée très ensoleillée qui s'annonce. À noter quelques gelées blanches dans les plaines au lever du jour. La douceur est de retour l'après-midi, avec des températures pouvant atteindre les 20°C.

    Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le temps est très ensoleillé dès le matin, à l'exception des reliefs où quelques nuages peuvent se former. Des gelées blanches sont également à prévoir dans la matinée en Alsace. Le soleil continue de briller l'après-midi, accompagné de températures dignes d'un mois de mai.

    Dans le Sud-Ouest, si le soleil brille sur le littoral atlantique le matin, le ciel est légèrement voilé sur les Pyrénées et le Roussillon. Les nuages gagnent du terrain l'après-midi, avec un peu de grisaille aux alentours de Biarritz, tandis que le vent souffle sur le Midi. Les températures restent douces, avec 17°C attendus à Bordeaux.

    Dans le Sud-Est, c'est une belle journée qui s'annonce avec un soleil généreux dès le matin. La matinée sera néanmoins fraîche, avec des températures parfois négatives. L'après-midi, le soleil continue de briller, même si quelques éclaircies se forment vers Marseille. Les températures, quant à elles, demeurent élevées. Il fera notamment 17°C à Nice et 16°C à Bastia.

    *La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

    La météo du mardi 22 mars : du soleil sur les trois quarts de la France

    À l’exception du littoral atlantique qui sera nuageux le matin, le soleil brillera sur la majeure partie du territoire, accompagné de températures printanières.

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    La météo du week-end : un dimanche ensoleillé, excepté dans le Sud

    Ce dimanche 20 mars marque le début du printemps.

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    La météo du lundi 21 mars : une journée printanière excepté dans le Sud

    Le soleil sera au rendez-vous sur tout le territoire sauf dans le croissant sud où il sera chassé par quelques nuages.

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    Le Monde

    Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »

    Cet arrière-petit-fils d’un meunier a ouvert sa boulangerie à Paris, en 2019, dans un beau local avec pignon sur rue. Puis il a commencé à organiser des workshops autour du pain dans son lumineux Atelier P1.

    « La passion du bien manger est une histoire familiale. J’avais d’un côté un arrière-grand-père meunier en Bourgogne et un grand-père, directeur de moulin à Annecy, qui a monté avec mon père une chaîne de boulangeries locales en Savoie. De l’autre côté, une grand-mère maternelle auvergnate, passionnée de bonne bouffe et pionnière du bio, qui a transmis toutes ces valeurs à ma mère. J’allais déjà faire des courses avec elle à La Vie claire quand j’avais 2 ans ! La cuisine végétale a toujours été son obsession, même si elle n’est pas végétarienne.

    Depuis que je suis tout petit, ma mère n’a quasiment jamais cuisiné autre chose que des légumes, pour le déjeuner comme pour le dîner : pas de plats en sauce traditionnels, mais plutôt de belles salades, des légumes au four, des galettes de céréales, du bon poisson. Une cuisine du Sud, à l’huile d’olive. Résultat, je n’aime pas trop le beurre, j’adore les légumes, et je préfère de loin le salé au sucré. Avec elle, j’ai appris l’amour d’une nourriture bio, végétale et savoureuse, tandis qu’avec mon père j’ai abordé l’entrepre­nariat, le management, la gestion d’une production.

    « Tous les jours, nous proposons une dizaine de pains différents, aux blés anciens, complet, graines, épeautre, sarrasin. »

    La boulange en tant que telle, je l’ai plutôt apprise grâce à des formations à l’Ecole internationale de boulangerie, fondée par Thomas Teffri-Chambelland. C’est pour moi la seule école de boulangerie digne de ce nom en France. Ailleurs, les propos sont très en retard : on ne parle quasiment pas de bio, de ferments naturels ni de blés de population [mélanges de variétés anciennes]…

    Je suis arrivé à Paris en 2014, à 28 ans. J’ai travaillé dans une chaîne de restauration italienne tout en sachant déjà que je voulais me consacrer au pain. Après ma formation, j’ai créé un atelier de ­boulangerie chez moi. Personne ne faisait cela à l’époque, cela a très bien marché : j’ai organisé au moins une centaine d’ateliers dans ma cuisine.

    La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien Cantenot

    Lorsque j’ai ouvert ma boulangerie, en juin 2019, dans un beau local avec pignon sur rue et un fournil ouvert à la lumière du jour, je savais que je voulais y proposer des ateliers. Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale, au levain, au pain bio, aux gestes traditionnels qu’on a oubliés.

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    Tous les jours, nous proposons une dizaine de pains différents, aux blés anciens, complet, graines, épeautre, sarrasin, des petites gammes sucrées et salées, toujours un sandwich végan et une tarte salée rustique. C’est une tarte 100 % végétale, comme celles que me préparait ma mère – une pâte à l’huile d’olive et au beurre de coco et tournesol, très légère et friable, dont la garniture varie selon les saisons.

    Lorsque nous avons ouvert, au début de l’été, j’ai confectionné exactement celle que faisait ma mère, aux tomates, pistou et olives. C’est devenu l’emblème de la maison. On la décline aussi aux poireaux, lait de coco, moutarde ou encore, en hiver, avec du panais, de la courge ou de la patate douce. C’est un plat simple et modulable qui régale même les plus carnivores d’entre nous. »

    Atelier P1, 157, rue Marcadet, Paris 18e.

    Camille Labro

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    Le Figaro

    Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

    Camille Lestienne

    TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.

    • Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.

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    • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

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    • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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    • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
    • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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    Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

    1. Où en est la campagne de vaccination?

    En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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    2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

    Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

    • Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

    L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

    • Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

    Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

    • Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

    • Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

    Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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    3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

    L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

    En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

    L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

    Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

    4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

    Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

    Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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    Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

    Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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    Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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    5. Pourquoi se faire vacciner?

    La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

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    Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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    6. Doit-on craindre des effets secondaires?

    Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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    L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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    Le Figaro

    «L'île de l'orgie» de Jeffrey Epstein est à vendre pour 125 millions de dollars

    Léa Mabilon

    Également baptisé «île de la pédophilie», Little Saint James fut, entre 2001 et 2019, le refuge idéal pour le trafic sexuel de mineures du magnat américain.

    Située dans l'archipel des îles Vierges dans les Caraïbes, l'île Little Saint James appartenait au milliardaire américain Jeffrey Epstein, accusé d'agressions sexuelles et viols sur mineures, et décédé en août 2019 dans sa cellule de prison. Baptisée par les médias «île de la pédophilie» ou «île de l'orgie», elle abritait, parmi d'autres endroits, le trafic sexuel du magnat de l'immobilier. Comme l'a rapporté le Wall Street Journal , ce 23 mars, l'île vient d'être mise sur le marché, vendue avec sa comparse l'île Great Saint James, pour la modique somme de 125 millions de dollars (soit près de 113 millions d'euros). L'argent de la vente devrait couvrir les frais des procès et le coût de l'entretien des propriétés.

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    Massages érotiques

    Contrairement à l'île Great Saint James, que Jeffrey Epstein avait acquise en 2016, soit trois ans avant son incarcération, la Little Saint James a son passif. Achetée en 1998 par ce dernier, elle se déploie sur 28 hectares, est dotée d'un héliport, d'un quai privé, d'une station-service, de deux piscines, de trois plages privées et d'un complexe résidentiel. Or, c'est dans l'intimité de cette grande demeure que le financier américain aurait réduit de nombreuses jeunes filles, âgées de 12 à 17 ans, en esclaves sexuelles, sous l'œil de sa complice Ghislaine Maxwell. Cette dernière a été reconnue coupable de six chefs d'accusations, le 29 décembre 2021.

    Entre 2001 et 2019, le duo aurait ainsi fait venir des dizaines de mineures, prétextant d'abord des «massages» rémunérés, transformés en faveurs sexuelles. Les jeunes filles auraient ensuite été séquestrées sur l'île (confiscation de passeports et menaces répétées) avant d'être «vendues» à des personnalités issues du réseau de Jeffrey Epstein et Ghislaine Mawxell. Parmi leurs principales accusatrices, Virginia Roberts Giuffre affirme avoir été victime de leur traite, et contraintes à des relations sexuelles avec le prince Andrew quand elle avait 17 ans. Mi-décembre, un accord à l'amiable a finalement été conclu entre Virginia Giuffre et le duc d'York.

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    Un immense portefeuille

    Les îles Little Saint James et Great Saint James s'ajoutent à l'immense patrimoine immobilier du milliardaire américain, composé d'un manoir dans l'Upper East Side à Manhattan, vendu pour 51 millions de dollars en mars 2021, et d'une maison de Palm Beach cédée pour 18,5 millions de dollars le même mois. Reste encore sur le marché ces deux acquisitions faussement paradisiaques, ainsi qu'un appartement parisien et plusieurs maisons au Nouveau-Mexique.

    Allongement de l'IVG : qu'est-ce que cela change pour les femmes ?

    Le 23 février dernier, le Parlement votait une loi permettant d'allonger l'IVG de 12 à 14 semaines. Une mesure adoptée après des mois de débats houleux.

    Les Afghanes n'ont plus le droit de faire du sport, et autres interdictions des talibans

    De retour au pouvoir en Afghanistan, les talibans affirmaient avoir changé. S'ils juraient vouloir accorder certains droits aux femmes, leurs premières mesures en août 2021 laissaient entrevoir le retour à une vie de recluses des Afghanes. Ce 23 mars, ils ont ordonné la fermeture des établissements secondaires pour filles.

    Le Figaro

    Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine : un allègement trop rapide?

    Camille Lestienne

    Alors que le rebond de l'épidémie se confirme, l'OMS juge que la levée des restrictions a été trop brutale en France et en Europe.

    Bonjour,

    Beaucoup le pensent, l'OMS le dit. Alors que les contaminations repartent à la hausse en France et en Europe, la levée des restrictions aurait été trop rapide. Et pourtant, ne vaut-il pas mieux apprendre à vivre avec le virus tout en continuant à le contrer par la vaccination et les traitements? La Chine choisit, elle, de continuer sa stratégie zéro Covid alors qu’Hongkong commence à alléger (un peu) les contraintes.

    Et sinon, quoi de neuf sur le Sars-CoV-2? Bonne nouvelle, la transmission du virus de la mère à l'enfant né ou à naître est très limitée selon une étude. On apprend aussi que les hommes ont payé en 2021 un plus lourd tribut à la maladie. Enfin, retrouvez le portrait de l'épidémiologiste Martin Blachier, activiste télévisuel et «rassuriste» controversé.

    Bonne lecture,

    Camille Lestienne, journaliste au Figaro.

    1. Une levée des restrictions trop brutale?

    Trop rapide. Serions-nous allés trop vite dans la levée des restrictions? C'est ce qu'a déploré mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) face à la nouvelle envolée des contaminations. «Les pays où nous observons une hausse particulière sont le Royaume-Uni, l'Irlande, la Grèce, Chypre, la France, l'Italie et l'Allemagne», a souligné Hans Kluge, le directeur de l'OMS en Europe. «Ces pays ont levé les restrictions brutalement de “trop” à “pas assez”». D'autant plus que le «sous-variant» d'Omicron, le BA.2, est une fois et demie plus contagieux que l'original, selon une étude. Mais si «la pandémie de Covid-19 semble jouer le jeu de l'éternel recommencement, repoussant sans cesse une fin maintes fois annoncée», l'heure n'est plus à l'inquiétude, analyse Vincent Bordenave du service Sciences du Figaro. Grâce à la vaccination, la stratégie de «vivre avec le virus» apparaît possible. Et cela malgré le rebond actuel qui devrait être absorbé assez facilement par notre système de soins. «Si cela se confirmait, nous nous dirigerions ainsi vers une sorte de normalisation du virus, avec des vagues successives de moins en moins importantes», ajoute le journaliste.

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    Les chiffres à retenir en France

    • 1564 malades en soins critiques (-40 depuis la veille)
    • 20.653 patients hospitalisés (-89 depuis la veille)
    • 145.560 nouveaux cas détectés (contre 108.832 il y a une semaine)
    • 91 décès en 24 heures à l'hôpital (141.319 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)

    Source : Santé publique France au 23 mars

    Accros au masque. Après l'allègement des mesures sanitaires le 14 mars dernier, c'est au tour de l'isolement des cas contact d'être abandonné. Depuis lundi, les personnes non vaccinées qui ont été en présence d'une personne positive au Covid-19 n'ont plus à s'isoler. Même régime pour les élèves non vaccinés des collèges et des lycées. Le port du masque en intérieur est en revanche «fortement recommandé pendant 7 jours après la survenue du cas confirmé», souligne le ministère de l'Éducation nationale. Des établissements scolaires privés bretons vont cependant plus loin et ont décidé de réimposer le masque en intérieur malgré les décisions gouvernementales. Une «décision unilatérale et non réglementaire», dénonce le rectorat de Rennes. Quant aux Cinémas, commerces... Est-il légal de continuer à imposer le port du masque aux salariés et aux visiteurs ? Il leur faudrait apporter une justification fondée sur une analyse des risques spécifiques à leur activité.

    2. Vu de Chine

    En Chine, pas de relâchement. La semaine dernière, le président Xi Jinping a ordonné de poursuivre la politique du zéro Covid et ses stricts confinements. Et pourtant, la faible immunité collective du pays est perçue par les plus critiques du régime comme un point faible par rapport à l'Occident. À cela s'ajoute la moindre efficacité des vaccins chinois par rapport à celle des vaccins à ARN messager dont le pays est dépourvu. «Beaucoup d'experts peinent à comprendre comment la Chine, si prompte à se mesurer aux Occidentaux, a laissé passer le train de l'ARN messager», rapporte Keren Lentschner du Figaro économie. À Hongkong, toujours en proie à une flambée épidémique, un assouplissement des restrictions a été entamé. Ce n'est pas encore suffisant pour des scientifiques réputés qui exhortent les autorités à considérer le Covid comme une maladie endémique et à mettre l'accent sur la vaccination, faute de quoi Hongkong «restera un port fermé pour toujours».

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    3. Quoi de neuf sur le Covid?

    Transmission limitée au bébé. Selon des chercheurs de l'OMS et de l'université de Birmingham (Royaume-Uni), la transmission du Covid-19 de la mère à l'enfant né ou à naître est limitée. «Le taux global de positivité du Sars-CoV-2 chez les bébés nés de mères infectées est faible» (inférieur à 2%), écrivent les auteurs de l'étude, et plus encore si on se limite à l'exposition au virus durant l'accouchement et immédiatement après (moins de 1%). Attention toutefois, le Covid reste dangereux pour la femme enceinte qui risque davantage de développer une forme sévère et/ou d'accoucher prématurément. D'où l'importance de la vaccination avant ou lors de la grossesse.

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    Un vaccin français? Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva, basée à Saint-Herblain, près de Nantes, pourrait arriver sur le marché en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué jeudi dernier son directeur général, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé et pourrait convaincre les récalcitrants à l'ARN messager.

    Les chiffres de la vaccination en France

    • 54,2 millions de personnes ont reçu une première dose (80,5% de la population).
    • 53,3 millions de Français ont un schéma vaccinal complet (79,1% de la population).
    • 39,4 millions de doses de rappel administrées.

    Source : Ministère de la Santé au 23 mars

    4. Le portrait

    Le Figaro Magazine s'est intéressé à Martin Blachier, figure incontournable et controversée des plateaux de télévision depuis le début de la crise sanitaire. Tour à tour «affoliste» ou «rassuriste», l'épidémiologiste de 36 ans s'est imposé dans la sphère médiatique et publie aujourd'hui un livre Méga gâchis. Histoire secrète de la pandémie. Il y dézingue à tout va l'Institut Pasteur qui «prévoit presque tout et son contraire, histoire probablement de ratisser large et de ne pas être contredit» ou, encore, le Conseil scientifique, coopté «sans aucun contradictoire, sans aucune procédure officielle», rapporte Judith Waintraub.

    5. Masque et passe

    Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:

    Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.

    Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.

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    6. Les réflexes à conserver

    Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:

    • Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
    • Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
    • Utiliser des mouchoirs à usage unique
    • Eviter de se toucher le visage
    • Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
    • Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades

    7. Que faire en cas de symptômes ?

    La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.

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    En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.

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    Valeurs Actuelles

    La non-campagne du candidat-président

    Emmanuel Macron a-t-il fait campagne, un peu, beaucoup, pas du tout ? Qui pouvait ignorer son intention de se représenter ? Depuis des mois, chaque déplacement était pour lui l’occasion de distiller une mesure ou de sortir son carnet de chèques. Il est passé à l’acte avec le débat sans risques à Poissy, répondant à des citoyens sélectionnés par le maire, Karl Olive, son ami. Puis il a présenté son programme lors d’une conférence de presse. Elle a duré quatre heures quinze. On pensait à l’Évangile de saint Jean : « Au commencement était le Verbe […] et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. » Emmanuel Macron n’est pas le Jésus qui fait des miracles mais il habite parmi nous. Il est le plus bavard des présidents de la Ve République. C’est un incontinent du verbe. On se souvient de ses one-man-show devant les maires, pendant la crise des “gilets jaunes”. Il voulait leur démontrer sa connaissance des problèmes et avait avalé des montagnes de dossiers. Personne ne dira jamais qu’il est un paresseux. Il travaille beaucoup et dort peu. Ses prestations pouvaient durer jusqu’à six heures. On regardait l’assistance : une majorité d’hommes assis sans bouger, maraboutés ! Et lui ne se demandait pas s’ils avaient besoin d’une pause, de se désaltérer, de souffler. Le plus surprenant ayant été sa réception des intellectuels à l’Élysée avec un buffet assez chiche dont les invités se plaignaient le lendemain. Nos penseurs, pas tous des juniors, étaient arrivés vers 19 heures. L’affaire s’est terminée vers 2 heures du matin. Tous ne sont pas restés jusqu’au bout, certains s’éclipsant à partir de 22 heures. Juché dans l’empyrée de l’intellect, Emmanuel Macron aurait pu y passer la nuit, stupéfiant tout le monde par son trop-plein de vitalité. Un exercice très narcissique.

    Les crises, une aubaine pour la non-campagne d’Emmanuel Macron

    Bien avant l’invasion russe, la campagne présidentielle s’annonçait sans enjeu, tant son élection apparaît comme l’hypothèse la plus probable. La guerre en Ukraine n’a fait que renforcer ses chances. En 2017, il avait été élu sur la base d’une grande ambition et d’une grande espérance. Mais tout ce que l’on serait en droit de lui reprocher lui aura finalement servi. Son “quoi qu’il en coûte” face à la pandémie du Covid, l’ouverture des vannes de la dépense, l’ont consacré “protecteur de la nation”, si ce n’est “sauveur” aux yeux de certains. Il a encore aligné des milliards d’investissements lors de sa conférence de presse. Financés comment ? Mystère. Il n’a pas prononcé le mot “dette”. Il joue sur du velours parce que dans la tête des Français elle n’existe pas. “L’argent, on en trouve toujours, c’est bien qu’il y en a”, disent-ils. Mélenchon, qui connaît une petite poussée dans les sondages, plaide, inconscient, qu’on ne la remboursera jamais.

    Jusqu’où ira la chance ?

    La plupart de ses réformes sont du “copié-collé” du programme de Valérie Pécresse. De la « contrefaçon », dit-elle. Est-il de droite, de gauche ? « Je m’en fiche royalement, totalement, présidentiellement », clame-t-il. Sa formule “Plus forts et heureux tous ensemble” est aussi un emprunt à Fabien Roussel, le candidat communiste. Le président coucou s’en fiche. Dans sa tête, il est déjà réélu. La preuve. Que fera-t-il s’il est battu ? Interrogé, il marque un temps, preuve qu’il n’y avait pas réfléchi.

    La campagne est-elle terminée avant d’avoir commencé ? À partir du 28 mars, le principe d’égalité de temps de parole et d’antenne, avec le même accès aux tranches horaires, sera accordé aux candidats et à leurs soutiens. Ce qui veut dire que onze candidats lui taperont dessus. Il sera seul contre tous. La surprise peut-elle toujours venir ?

    Marcel Gauchet, philosophe, historien, le décrit en « miraculé de la politique », presque “un élu des dieux”. On revient à l’Évangile. Des conditions de son élection il y a cinq ans, grâce à l’affaire Fillon, jusqu’à sa réélection, tout s’est conjugué en sa faveur. Il a la baraka. Ce qui fait enrager les autres candidats qui prédisent déjà les malheurs qui lui tomberont sur la tête dès qu’il sera réélu, et ils les énumèrent. Responsable de la décomposition politique, celle-ci risque de s’accélérer.

    Privé de ces amortisseurs que sont les élus expérimentés, c’est du terrain qu’il lui faut craindre le pire. La France est un tapis de braises.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    Trois recettes fermentées qui en ont dans le bocal

    Faire fermenter des fruits et des légumes, c’est bien. Les sublimer dans l’assiette, c’est encore mieux ! La preuve avec ces recettes proposées par la chef Malika Nguon, autrice d’un ouvrage spécialisé.

    Les livres sur la fermentation pullulent aujourd’hui. L’avantage de celui de Malika Nguon, Cuisine et fermentations (Ulmer, 2021), c’est son accessibilité : on y retrouve la cuisine de bistrot, très familiale, qu’elle propose au restaurant parisien Ferment. « Quand j’ai fait mon CAP cuisine, on ne m’a pas appris les techniques de fermentation qui sont pourtant à la base de nombreux produits : fromage, saucisson, vin… explique Malika Nguon. Je voulais écrire un bouquin qui puisse reprendre les bases, simplement, et surtout les traduire en plats. » Création d’un bocal, recette de fermentation par salage, ou avec une saumure : la cheffe reprend les fondamentaux avant d’en venir au « gros morceau » de l’ouvrage, la préparation de 40 bocaux associés à 40 recettes. Celles qu’elle propose ici célèbrent les légumes et les fruits des beaux jours.

    Bocal de concombres/Soupe froide de concombres et yaourt

    Pour le bocal (saumure de 3 jours) :

    10 g de gros sel

    500 ml d’eau non chlorée

    2 concombres

    1 c. à c. de graines de coriandre et de baies rose

    Préparation :

    Commencer par dissoudre 10 grammes de gros sel dans l’eau dans le verre doseur. Laver les concombres et les couper grossièrement avec peau et pépins. Les placer dans le bocal en les tassant, ajouter les graines de coriandre et de baies roses.

    Verser la saumure pour recouvrir les légumes en laissant 2 centimètres de vide en haut du bocal. Placer le poids de fermentation afin que les légumes soient complètement immergés. Fermer hermétiquement et coller l’étiquette en écrivant soigneusement la date du jour, les aliments et épices du bocal.

    Laisser fermenter trois jours à température ambiante pour que les concombres gardent un peu de leur texture (avec le temps, le concombre perd de sa consistance). Vous pouvez déguster au bout de sept jours. Une fois ouvert, conserver au frigo pendant plusieurs semaines.

    Pour la soupe Pour 2 personnes

    Préparation : 20 minutes Ingrédients :

    3 ou 4 tronçons de concombres fermentés 1 concombre entier cru 1 c. à s. d’huile de lin 1 yaourt entier non pasteurisé

    Préparation :

    Ouvrir votre bocal, sortir les tronçons de concombres, les couper en dés. Laver le concombre frais, émincer grossièrement. Ajouter tous les éléments dans le blender : le concombre fermenté, le concombre cru émincé, l’huile de lin, le jus de fermentation et les assaisonnements. Mixer le tout jusqu’à l’obtention d’une texture onctueuse.

    Laisser au frigo une petite heure, la soupe se déguste et se savoure bien froide ! Dresser dans un bol avec une bonne cuillère de yaourt. Ajouter un filet d’huile de lin et dégustez bien frais. Vous pouvez agrémenter la soupe avec du jus de fermentation de concombres frais.

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    Le Monde

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Deux nouveaux trois-étoiles, Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, six nouveaux deux-étoiles, 87 étoiles vertes, 41 primo-accédants au classement ont été distingués pour la cuvée 2022 du Michelin, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Cognac, en Charente.

    Pour la première fois, le Michelin s’est échappé de Paris : sa cérémonie du guide France s’est déroulée le 22 mars au théâtre L’Avant-Scène à Cognac (Charente). « 80 % des étoilés en France se situent hors de la région parisienne », justifie Gwendal Poullennec, directeur international des guides Michelin. Ce projet de délocalisation déjà prévu pour 2021 avait été contrarié par le Covid-19 et se poursuivra dans les années à venir, répondant à la volonté du Bibendum de « refléter la diversité des terroirs et de mettre en valeur le travail des producteurs ».

    Deux cents chefs ont fait le déplacement et assisté au sacre de deux quadragénaires normands, Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, les seuls trois-étoiles de cette promotion. Le premier décroche la timbale seulement six mois après l’ouverture du restaurant Plénitude, niché dans l’hôtel Cheval Blanc à Paris qui appartient au groupe de luxe LVMH. Le second est à son compte ; il a repris la Villa Madie à Cassis (Bouches-du-Rhône) en 2013, avec son épouse Marielle Droisneau qui officie en salle.

    Si le petit monde de la gastronomie spéculait sur le nombre de macarons qu’allait décrocher Arnaud Donckele, la consécration de Dimitri Droisneau est une surprise. Discret et sédentaire, il ne se montre pas à la télévision et ne parle que boulot sur Instagram. Passé par les fourneaux du Bristol, de Lucas Carton et de Bernard Pacaud, il « possède une cuisine subtile, percutante, une ode au Sud », précise le guide.

    Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude

    Cette année, pas de vagues. L’ensemble du territoire français est représenté. Le Michelin récompense des stars du secteur (Hélène Darroze, Anne-Sophie Pic, Pierre Gagnaire, Alain Ducasse, Gilles Goujon), mais aussi des anciens de « Top Chef » qui ont fait leur trou (Victor Mercier, Guillaume Pape, Matthias Marc) et des chefs moins médiatiques dont le talent et l’implication ne font aucun doute (David Bizet, Julien Dumas…). Dans cette dernière catégorie, certains tels qu’Alexandre Couillon ou Alexandre Gauthier stagnent toujours à deux étoiles, contrariant les pronostics et permettant aux détracteurs du Michelin de critiquer l’éternelle opacité de ses choix.

    « Des menus plus succincts »

    Du côté des étoiles retirées, rien de nature à provoquer un séisme comme ce fut le cas en 2020 quand Bocuse avait été rétrogradé. Les déclassements sont pour la plupart liés à des fermetures ou à des changements de concept, comme au Plaza Athénée. Alain Ducasse y avait obtenu trois étoiles, son successeur Jean Imbert n’en récupère qu’une pour l’instant. L’élément le plus surprenant de cette sélection est l’absence de femmes, qui ne sont que trois parmi les 49 nouveaux gradés : Hélène Darroze (en Provence), Anne-Sophie Pic (à Megève) et Alessandra Del Favero (en tandem avec Oliver Piras à Paris). « Même s’il y a beaucoup de femmes dans les restaurants, peu occupent des postes à responsabilité en cuisine. On le déplore. Mais le rôle du Michelin est d’évaluer des expériences, pas de faire des quotas », estime Gwendal Poullennec.

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    Le Figaro

    Elles ont tué leur nouveau-né : plongée dans l'existence de ces mères auteures de néonaticides

    ENTRETIEN - Dans Les Violences inaudibles, paru le 11 février, la sociologue Julie Ancian s'interroge : comment une mère peut-elle tuer ses bébés ? Pour répondre, elle a rencontré cinq femmes auteures de néonaticides.

    Elles font, bien souvent, figure de monstres ou de folles. Durant six ans, la sociologue Julie Ancian a enquêté sur ces mères auteures d'un néonaticide, un homicide commis sur un nourrisson de moins d'1 jour. Son ouvrage, Les Violences inaudibles (1), évoque ses rencontres avec cinq d'entre elles, jugées coupables du meurtre de leur nouveau-né. Il soulève une interrogation fondamentale : comment une mère peut-elle tuer ses bébés ?

    L'enquête est la première à faire parler ces femmes. «Ces mères sont tellement stigmatisées qu'elles ne s'autorisent pas à prendre la parole pour raconter comment elles en sont arrivées là», commente Julie Ancian. Au travers d'entretiens, mais également de conversations avec des professionnels de justice et d'une analyse d'archives, la sociologue déconstruit le mythe de la mère impitoyable en prise au coup de folie. Dans son livre, elle aborde les facteurs qui ont conduit à ces tragédies : la pauvreté, les violences conjugales, ou encore un difficile accès à la contraception. Une enquête fournie, qui porte un regard neuf sur ces mères dont l'existence a basculé.

    Charge mentale et désunion

    Madame Figaro. - Qui sont les femmes que vous avez rencontrées ? Quels sont leurs points communs ?Julie Ancian. D'un point de vue socio-économique, ces mères auteures de néonaticide appartiennent souvent à des milieux précaires. La majorité d'entre elles avaient un emploi à faible revenu - serveuse, femme de ménage, aide-soignante - au moment du passage à l'acte, et leur compagnon se trouvait dans la même situation financière. Ces ménages sont souvent décrits comme endettés, vivant dans des logements modestes. Les couples sont aussi généralement désunis. Ces femmes ont un vécu de solitude et des charges mentales très élevées.

    Qu'en est-il de leur diagnostic psychiatrique ?Contrairement à ce que l'on pense, aucun diagnostic psychiatrique ne ressort particulièrement. Après l'affaire Véronique Courjault (une mère de famille qui a tué trois de ses nouveau-nés, et congelé deux d'entre eux, NDLR), le déni de grossesse a souvent été associé aux cas d'infanticides, mais en réalité, il a rarement été diagnostiqué.

    Des conjoints violents

    Comment ces femmes expliquent-elles leur geste ?Elles ne se l'expliquent pas, mais en me racontant leur vie, leurs questionnements durant les semaines qui ont précédé l'acte, elles m'ont donné des éléments qui permettent une interprétation. Ainsi, on voit que la majorité d'entre elles étaient en effet désemparées face à une grossesse qui s'imposait comme «impossible», parce que leur compagnon n'en voulait pas ; et ce, indépendamment de leur propre volonté d'avoir un enfant ou non.

    La majorité d'entre elles était désemparée face à leur grossesse

    Qu'est-ce qui les a empêchées d'exprimer, au préalable, leur détresse émotionnelle auprès de leur entourage ?Elles sont souvent avec des hommes violents, en tout cas indifférents au bien-être de leur compagne. Ils semblent suspecter les grossesses mais faire comme si elles n'existaient pas. Christine, dont je parle dans le livre, voulait garder l'enfant, mais elle s'est empêchée de révéler à son compagnon qu'elle était enceinte. Elle essayait de trouver les mots mais il était très brutal et répétait sans cesse qu'il n'en voulait pas.

    Justement, quelle place occupent les conjoints dans les procès de ces femmes ?Elles en parlent peu. Elles ont peur qu'ils soient arrêtés, et que leurs enfants soient placés en famille d'accueil. Ce sont de bonnes mères, attentives au bien-être de leurs enfants. Elles savent aussi que si la cour a le sentiment qu'elles cherchent à se disculper en chargeant le compagnon, cela sera mal vu.

    En vidéo, la bande-annonce de Post-partum le documentaire

    Des «biais de classe et de genre»

    Quelles sont les peines prononcées à l'issue des procès des mères auteures de néonaticides ?Les verdicts sont très contrastés. Sur les 54 cas de néonaticides que j'ai étudiés, certaines femmes ont écopé de quelques mois de prison avec sursis, quand d'autres ont été condamnées à 15 ans de prison ferme. Les crimes présentent pourtant des caractéristiques similaires : celles d'une grossesse non-voulue, dissimulée à l'entourage, d'un accouchement solitaire, non-médicalisé, et d'un bébé tué dans les 24 heures suivant sa naissance. Durant mon travail d'enquête et d'analyse, je me suis rendue compte que les peines n'étaient pas corrélées à la gravité des faits, mais aux récits formulés lors des journées d'audience. En clair, plus les accusées semblent monstrueuses, froides, indifférentes, mauvaises épouses et mères, plus elles sont condamnées lourdement.

    Plus les accusées semblent monstrueuses, froides, mauvaises épouses et mères, plus elles sont condamnées lourdement

    Vous montrez aussi que ces femmes se heurtent aux aprioris des acteurs du monde judiciaire...Il y a chez eux des biais de classe et de genre. Quand ce sont des hommes, ils sont souvent peu réceptifs aux difficultés rencontrées par des femmes, qui plus est issues de milieux précaires. C'est une réalité parfois trop éloignée d'eux. Ils partagent l'idée, très répandue dans la société française, qu'aujourd'hui toutes les femmes ont les moyens nécessaires pour éviter ou interrompre des grossesses non-désirées. Or il existe des inégalités sociales dans le domaine de la santé reproductive, notamment en raison de leur absence de connaissance sur la contraception, ou encore de l'accès difficile aux structures médicales en milieu rural. Par ailleurs, les magistrats font preuve d'une certaine indulgence vis-à-vis des compagnons, ils ne questionnent pas la qualité de la relation conjugale. Enfin, en sachant que dans la plupart des cas, ces hommes ne voulaient pas d'enfants, il est scandaleux de savoir qu'ils ont pu, pour certains, être indemnisés pour un préjudice de privation de paternité.

    Pourquoi le néonaticide est-il si inaudible dans notre société ?Outre cette idée très tenace que toutes les femmes auraient un accès simple à la contraception et à l'IVG, la maternité est sacralisée. Les travaux actuels sur le regret d'être mère ont pu faire vaciller ce mythe, mais il reste d'actualité, notamment chez ces acteurs judiciaires, à la morale familialiste qui est parfois forte. Certains cultivent l'idée qu'une femme, au fond d'elle, est toujours une mère, et qu'une mère doit chérir ses enfants. La société avait une bien plus grande indulgence envers ces femmes au XIXe siècle, quand l'accès à la contraception n'était pas massivement démocratisé. On ne cherchait pas d'explication psychiatrique au geste, on reconnaissait que la misère et la détresse les avaient probablement poussées à agir ainsi.

    La honte

    Comment vivent-elles leur procès ?Elles ont honte. Il est difficile pour elles de partager les détails de l'homicide commis, avec toutes les personnes en présence, parmi lesquelles des proches... En plus des précisions sur l'accouchement, qu'elles ont beaucoup de difficultés à décrire, la cour leur pose de nombreuses questions sur leur intimité. Pour savoir s'il est crédible que le conjoint n'ait pas remarqué la grossesse, la cour demande par exemple quelles positions sexuelles ces femmes adoptaient durant les rapports. Mais dans l'immense majorité, elles ne fuient pas leurs responsabilités. Elles reconnaissent qu'elles sont coupables, qu'elles ont fait beaucoup de tort et répètent qu'elles méritent d'être punies.

    Elles reconnaissent qu'elles sont coupables, qu'elles ont fait beaucoup de tort et qu'elles méritent d'être punies

    Dans quel état d'esprit se trouvent-elles aujourd'hui, parfois plusieurs années après le ou les néonaticide(s) commis ?Elles espèrent retrouver une vie normale après avoir quitté la prison et payé leur dette à la société. Ce qui a changé dans leur état d'esprit, c'est qu'elles ont trouvé une voix. Ces femmes, habituées à se taire, n'ont pas pu demander d'aide, n'ont pas réussi à s'opposer à leur conjoint. Elles assurent qu'elles sont désormais capables de parler.

    (1) Les Violences inaudibles, de Julie Ancian, paru le 11 février 2022, Éd. Seuil, 278 p., 20 €.

    Le Monde

    Guide Michelin 2022 : la sélection intégrale des nouveaux établissements étoilés

    Le guide Michelin a dévoilé mardi 22 mars son palmarès en France, avec notamment deux nouveaux établissements qui entrent dans la liste prestigieuse des trois-étoiles.

    • Deux nouveaux trois-étoiles

    La Villa Madie, à Cassis (Bouches-du-Rhône)

    Plénitude - Cheval Blanc Paris, à Paris 1er

    • Six nouveaux deux-étoiles

    Lalique, à Bommes (Gironde)

    Duende, à Nîmes (Gard)

    Palais Royal Restaurant, à Paris 1er

    Table - Bruno Verjus, à Paris 12e

    L’Oiseau Blanc, à Paris 16e

    Le Blue Bay, à Monaco

    • 41 nouveaux une-étoiles

    Le Gavrinis, à Baden (Morbihan)

    Restaurant Hostellerie Cèdre & Spa, à Beaune (Côte-d’Or)

    L’Alter-Native, à Béziers (Hérault)

    La Rotonde - Hôtel du Palais, à Biarritz (Pyrénées-Atlantique)

    La Table d’Asten, à Binic (Côtes-d’Armor)

    Auberge du Vert Mont, à Boeschepe (Nord)

    La Bastide de Capelongue, à Bonnieux (Vaucluse)

    Maison Nouvelle, à Bordeaux (Gironde)

    L’Embrun, à Brest (Finistère)

    Château de Beaulieu - Christophe Dufossé, à Busnes (Pas-de-Calais)

    Le Favori - Les Sources de Cheverny, à Cheverny (Loir-et-Cher)

    Ekaitza, à Ciboure (Pyrénées-Atlantique)

    Sylvestre Wahid - Les Grandes Alpes, à Courchevel (Savoie)

    Origine, à Dijon (Côte-d’Or)

    Le 1862 - Les Glycines, à Les Eyzies-de-Tayac (Dordogne)

    Le 1825 - La Table gastronomique, à Gesté (Maine-et-Loire)

    Le Kléber - La Maison Bonnet, Grane (Drôme)

    Sources, à Lorient (Morbihan)

    Une Table au Sud, à Marseille (Bouches-du-Rhône)

    La Dame de Pic - Le 1920, à Megève (Haute-Savoie)

    Jardin des Sens, à Montpellier (Hérault)

    La Chabotterie, à Montréverd (Vendée)

    La Maison dans le Parc, à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

    Granite, à Paris 1er

    Auberge Nicolas Flamel, à Paris 3e

    Ogata, à Paris 3e

    AT, à Paris 5e

    Contraste, à Paris 8e

    Il Carpaccio, à Paris 8e

    Jean Imbert au Plaza Athénée, à Paris 8e

    FIEF, à Paris 11e

    Bellefeuille - Saint James Paris, à Paris 16e

    Don Juan II, à Paris 16e

    Substance, à Paris 16e

    Sushi Shunei, à Paris 18e

    Hélène Darroze à Villa La Coste, au Puy-Sainte-Réparade (Bouches-du-Rhône)

    Ceto, à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes)

    Les Belles Perdrix de Troplong Mondot, à Saint-Emilion (Gironde)

    Ronan Kervarrec - Le Saison, à Saint-Grégoire (Ile-et-Vilaine)

    La Tête en l’Air, à Vannes (Morbihan)

    Le Grand Contrôle, à Versailles (Yvelines)

    Par ailleurs, deux établissements se voient rétrograder de deux à une étoile : Les Cèdres, à Grange-les-Beaumont (Drôme) et Les Hauts de Loire, à Onzain (Loir-et-Cher).

    Le Monde

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    Valeurs Actuelles

    Présidentielle : Mélenchon est le candidat le plus complaisant avec l’islamisme, selon un sondage

    A moins de trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, les douze candidats tentent de défendre leur programme pour convaincre les électeurs. Un sondage Ifop publié le 23 mars et relayé par Marianne a scruté « le rapport des Français à l’islam, la laïcité et à la menace terroriste ». L’institut a ainsi posé la question suivante aux sondés : « D’après vous, parmi les candidats à l’élection présidentielle, lequel vous paraît le plus complaisant avec l’islamisme ? ». Les résultats ne se sont pas fait attendre puisque Jean-Luc Mélenchon est arrivé bien en tête des réponses avec 25% des votes.

    Yannick Jadot en bas du tableau

    Derrière lui arrivent l’ex-candidate Christiane Taubira et ses 9% ainsi qu’Emmanuel Macron et ses 8%. 6% des sondés pensent que Marine Le Pen est complaisante avec l’islamisme, et 5% le pensent au sujet d’Eric Zemmour. Anne Hidalgo, Fabien Roussel et Valérie Pécresse ferment la marche. Seuls 3% de sondés estiment que la candidate socialiste est complaisante avec l’islamisme, contre 2% pour le communiste et la candidate LR. Enfin, 1% des personnes interrogées jugent que Yannick Jadot est complaisant avec l’islamisme.

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    Le Figaro

    Voyage et Covid-19 : la liste actualisée des pays classés en vert et orange

    Claire RodineauPierre Morel

    DÉCRYPTAGE - Les règles imposées par les autorités françaises pour les voyages à l'étranger diffèrent en fonction de la couleur des destinations, désormais classés en vert ou en orange. 23 pays sont passés en vert ce samedi, dont les États-Unis, la Tunisie ou les Seychelles.

    Avec la flambée du variant Omicron à travers le monde, les autorités françaises mettent à jour régulièrement leurs recommandations de voyage vers les pays étrangers. En vigueur depuis le 9 juin 2021, la classification par couleur des pays du monde dépend du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Si elle était initialement composée de trois puis quatre couleurs, n'y figurent depuis le 4 février plus que deux : vert, le niveau le plus favorable, et orange, le plus défavorable.

    Qu'est-ce que ce code couleur change concrètement pour nos déplacements ? Aux deux teintes correspond un niveau de restrictions au départ et au retour, qui se décline selon que l'on est vacciné ou non. Cette grille de lecture a évolué pour les voyageurs vaccinés, qui, à destination et en provenance de tous les pays, ne sont plus soumis à l'obligation de motif impérieux ni de test PCR.

    À lire aussiPasse vaccinal : ce qui change pour vos voyages depuis le 15 février

    A priori, rien de bien compliqué, donc. Sauf que, et c'est là que le bât blesse, chaque État reste libre d'imposer des mesures supplémentaires aux voyageurs, comme des tests des quarantaines, voire une pure et simple interdiction d'accès. Classé en «vert» par le gouvernement et l'Europe, le Japon n'accepte pas, par exemple, la venue des touristes étrangers, dont les Français. Et il y a presque autant de règles que de pays...

    Selon une recommandation non contraignante adoptée par les pays membres de l'Union européenne et entrée en vigueur le 1er mars, les voyageurs vaccinés de toute nationalité peuvent désormais entrer sur le territoire des Vingt-Sept sans motif essentiel ni test PCR. Cela ne change rien pour les déplacements à destination de la France : les autorités françaises accueillent déjà les vaccinés sur son territoire sans restriction majeure.

    Voici donc les règles imposées par les autorités françaises, comme l'explique le site du gouvernement :

    À lire aussiCovid-19 et voyage : quels pays peuvent visiter les Français ? Notre carte actualisée

    Vers ou en provenance d'un pays vert

    La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation négligeable ou modérée du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : les pays de l'espace européen (27 États membres + Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, Suisse et Vatican), auxquels s'ajoutent l'Afrique du Sud, l'Angola, l'Arabie saoudite, l'Argentine, les Bahamas, le Bahreïn, le Bangladesh, le Bénin, le Bhoutan, la Bolivie, le Botswana, le Burkina Faso, le Burundi, le Cap Vert, le Cambodge, le Cameroun, le Canada, la Colombie, les Comores, le Congo, la Corée du Sud, la Côte d'Ivoire, Cuba, Djibouti, les Émirats arabes unis, l'Égypte, l'Équateur, l'Eswatini, les États-Unis d'Amérique, l'Éthiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Guinée équatoriale, la Guinée Bissau, le Honduras, Hong Kong, les Iles Fidji, l'Ile Maurice, les Iles Samoa, l'Inde, l'Indonésie, l'Irak, la Jamaïque, le Japon, le Kazakhstan, le Kenya, le Koweït, le Laos, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, le Maroc, la Mauritanie, le Mozambique, le Myanmar, la Namibie, le Népal, le Nicaragua, le Niger, le Nigeria, la Nouvelle-Zélande, Oman, l'Ouganda, le Pakistan, le Panama, le Paraguay, le Pérou, les Philippines, le Qatar, le Rwanda, la République démocratique du Congo, la République dominicaine, Saint-Christophe-et-Niévès, le Salvador, le Sénégal, les Seychelles, le Soudan, le Soudan du Sud, le Sri Lanka, Taïwan, la Tanzanie, le Tchad, le Timor Oriental, le Togo, la Tunisie, le Vanuatu, le Venezuela, le Vietnam, la Zambie et le Zimbabwe.

    Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, que l'on soit vacciné ou pas. Mais toujours sous réserve que le pays en question autorise l'accès aux voyageurs français et en fonction des modalités qu'il aura définies (voir notre carte du monde pays par pays).

    Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays vert :

    VOIR AUSSI - Les Vingt-Sept s'accordent pour éviter d'imposer des tests aux vaccinés lors de leurs voyages au sein de l'UE

    Vers ou en provenance d'un pays orange

    La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation active du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent et ne présentant pas d'échappement vaccinal ou immunitaire».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : tous les pays n'étant pas inclus dans les listes des pays «verts». Par exemple, en Europe, le Royaume-Uni et les pays des Balkans comme la Bosnie-Herzégovine ou l'Albanie. La Turquie en fait aussi partie.

    Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, mais uniquement si l'on est vacciné et que le pays accepte les touristes français. Les non-vaccinés doivent, eux, justifier d'un motif impérieux, familial ou professionnel. Le tourisme n'en fait pas partie.

    Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays orange :

    Vers ou en provenance d'un pays rouge

    Selon le site du gouvernement, un pays pourra être classé rouge en cas «d'urgence caractérisée par l'apparition d'un variant susceptible de présenter un risque de transmissibilité accrue ou d'échappement immunitaire».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : aucun.

    Pourrait-on y voyager ? Non. Le classement d'un pays en rouge impliquerait l'obligation de présenter un motif impérieux pour voyager, l'obligation de présenter un test négatif au départ et l'obligation de se soumettre à un test à l'arrivée conditionnant le placement en quarantaine décidé par les préfets et contrôlé par les forces de l'ordre.

    Cet article fait l'objet de mises à jour régulières en fonction de l'actualité.

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    L'Humanité

    L’inconnu au fond des mers

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Connaît-on notre monde ? Y a-t-il encore des découvertes à venir susceptibles de nous révéler des faces encore cachées de la vie sur notre planète ? Une étude océanographique vient de le réaffirmer avec force (1). Réalisée par une équipe internationale (Norvège, Suisse, France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, États-Unis), elle visait l’exploration de la diversité de la vie marine par une analyse de l’ADN contenu dans 1 700 échantillons prélevés à différentes profondeurs dans les océans et dans les sédiments marins.

    De quoi mesurer la biodiversité des eucaryotes (les êtres dotés d’un noyau cellulaire et donc sans les bactéries et virus) dans toutes les mers du globe où ces échantillons ont été prélevés entre 2010 et 2016 lors de 15 expéditions océanographiques. Les chercheurs y ont ajouté les résultats similaires des expéditions de la goélette Tara et des navires espagnols Hespérides et Sarmiento de Gamboa, qui ont fait le tour du monde pour recueillir des échantillons de plancton. Résultats ? Les deux tiers des séquences d’ADN découvertes dans les sédiments des abysses ne correspondent à aucune de celles déjà répertoriées dans les banques de données mondiales. Outre cet apport massif de questions nouvelles – à quels organismes inconnus appartiennent ces séquences ? –, les biologistes ont ainsi pu étudier les relations complexes entre la biodiversité du plancton des couches d’eau proches de la surface et celle des fonds marins en fonction des régions océaniques. En particulier la « pompe à CO2 », qui, par la chute au fond de l’eau des organismes morts, permet le stockage durable du gaz à effet de serre dans les sédiments. Oui, il reste tout un monde à découvrir.

    Ce résultat majeur est également une leçon de politique scientifique. Pour l’obtenir, il a fallu déployer des moyens lourds (navires, outils de séquençage massif, bases de données génétiques), une coopération internationale large et une longue durée. Ces moyens peuvent faire défaut. Ainsi, les biologistes français, privés des cryo-microscopes électroniques nécessaires malgré leurs demandes répétées, n’ont pu contribuer à l’élucidation de la structure moléculaire du Sars-Cov-2. Une durée en contradiction avec la précarisation des jeunes chercheurs et ingénieurs. Une coopération large, à rebours des compétitions acharnées entre scientifiques prônées par les gouvernements de Sarkozy, Hollande et Macron.

    Sciences Advancesla chronique scientifique de sylvestre huetbiologiesciences
    Le Monde

    Dans le marché des arts décoratifs, les femmes (re)prennent leur place

    Plusieurs créatrices, un temps oubliées ou boudées, voient leurs œuvres de plus en plus prisées. La récente vente organisée par Christie’s autour de la Française Line Vautrin en témoigne.

    Le 8 mars, Christie’s a voulu célébrer à sa façon la Journée internationale des droits des femmes avec une vente à Paris entièrement consacrée à Line Vautrin (1913-1997), créatrice française connue pour ses miroirs sorcière et ses boîtes dorées truffées de messages chiffrés, rébus et symboles. A l’exception de Gros & Delettrez, qui honorait le même jour un siècle de créations au féminin, aucune autre maison n’a choisi de s’aligner sur le calendrier. Pour Frédéric Chambre, directeur général de Piasa et spécialiste de design, il n’y a pas de débat : « Les collectionneurs ne font pas la différence entre les œuvres des femmes ou des hommes, et heureusement ! » Son confrère Elie Massaoutis, responsable des ventes de design chez Phillips, abonde : « Les gens sont attachés aux œuvres de grande qualité, peu importe qu’elles aient été créées par des hommes ou des femmes. » Après tout, c’est une femme, l’Irlandaise Eileen Gray (1878-1976), qui détient le record pour un meuble du XXe siècle jamais passé en vente : 22 millions d’euros, pour son fauteuil aux dragons cédé chez Christie’s, en 2009, lors de la vente Bergé-Saint Laurent. Pourtant, l’égalité des sexes est loin d’être acquise : selon une enquête d’Artnet, les femmes ne représentaient, en 2019, que 2 % du marché de l’art.

    Design : les femmes s’exposent au grand jour

    Leur sort dans les arts appliqués n’est guère plus enviable. Quand le design faisait sa révolution en renouvelant nos modes de vie, peu de créatrices ont pu imposer leur nom. L’histoire a certes retenu Gae Aulenti (1927-2012), en Italie, et Charlotte Perriand (1903-1999), en France. Mais les héritiers de cette dernière ont dû se battre pour que sa contribution soit pleinement reconnue pour des meubles longtemps attribués aux seuls Prouvé et Le Corbusier. D’autres talents, qui œuvraient pour les ateliers d’art des grands magasins, tels Pomone au Bon Marché ou Primavera au Printemps, ont tout bonnement été oubliés. Ainsi, de Colette Gueden (1905-2001), dont une série de six chaises s’échange pour moins de 600 euros sur le site Selency. « Son nom est pourtant indissociable de Primavera, tout comme celui de Charlotte Chauchet-Guilleré [1878-1964], l’épouse d’un des fondateurs qui œuvra dans l’ombre », insiste Flavien Gaillard, spécialiste chez Christie’s.

    « Supplément d’âme »

    Depuis quelques années, toutefois, femmes designers, décoratrices et céramistes tiennent leur revanche, à la faveur de saines relectures de l’histoire. On redécouvre l’Américaine Elizabeth Eyre de Lanux (1894-1996), dont les meubles réalisés sur une courte période, entre 1927 et 1933, peuvent désormais atteindre de 40 000 à 50 000 euros. Ou la Franco-Hongroise Anton Prinner (1902-1983), qui, habillée en homme et coiffée d’un béret, séduisit Picasso et Brauner avant d’être oubliée. « Ces femmes, décrypte Sabrina Dolla, spécialiste design chez Artcurial, ont en commun une personnalité hors norme, une détermination sans faille en plus de leur talent évident, ce qui rajoute un petit supplément d’âme aux œuvres, une histoire qui cadre bien avec les questionnements actuels de notre société sur le genre. »

    Line Vautrin a, elle, marqué de sa fantaisie l’art de l’après-guerre. Après avoir ouvert une boutique en 1943, rue du Faubourg-Saint-Honoré, elle transforme un ancien hôtel particulier du Marais en showroom et en atelier. Avant de se retirer des affaires et de tomber dans un relatif oubli, dont elle sort en cédant son fonds en 1986 à Drouot. C’est le déclic ! Les marchands David Gill et Naïla de Monbrison la remettent sous les feux des projecteurs. D’autres galeries comme celle d’Aline Chastel, qui participe à partir du 5 avril au PAD, ou L’Arc en Seine prennent le relais. Mais ce n’est que deux ans après sa mort, en 1999, que le Musée des arts décoratifs lui consacre une exposition. La vente de la collection de sa fille, Marie-Laure Bonnaud-Vautrin, chez Christie’s en 2015, la propulse à un autre niveau, avec le record de 421 500 euros pour un miroir sorcière. Si les miroirs s’arrachent, les bijoux aussi se disputent autour de 4 000 à 7 000 euros. « Les prix ont généralement doublé, voire triplé pour les modèles les plus rares en quinze ans », relève Sabrina Dolla. Et le succès ne se dément pas : le 8 mars dernier, Christie’s totalisait 3,2 millions d’euros. Ses acheteurs résident désormais à New York, Londres, Tokyo ou Los Angeles. C’est que Line Vautrin colle à l’air d’un temps « qui plébiscite les pièces facilement reconnaissables, décoratives, ludiques et joyeuses », remarque Elie Massaoutis.

    Au tour des céramistes de percer

    D’autres revivals n’ont pas rencontré le même succès. La galerie américaine Demisch Danant a bien tenté de stimuler les prix des créations anciennes de Maria Pergay (née en 1930), en surfant sur la vogue de l’esthétique des années 1970 et un certain chic à la française qui avait conquis les Etats-Unis comme l’Arabie saoudite. En 2016, Artcurial adjugeait pour 120 800 euros son « tapis volant », un lit de repos aux courbes sensuelles, en acier inoxydable. Depuis, toutefois, les prix ont sensiblement baissé. Trois ans plus tard, la même maison vendait ce modèle pour 78000 euros. Et, en juin dernier, Phillips le cédait pour 94 500 dollars (85 750 euros). Pour Sabrina Dolla, le cas de Maria Pergay, représentée en France par la galerie Jousse, reste un « épiphénomène » : « Sa production est relativement limitée, son marché reste marginal. »

    C’est dans la céramique que les femmes sont parvenues à s’imposer le plus. « Tous les grands noms que l’histoire a retenus sont des hommes, surtout par les quantités de pièces produites, note Flavien Gaillard. Mais souvent les céramistes étaient en couple : Juliette Derel et Jean Rivier, Roger et Jacotte Capron, Georges et Suzanne Ramié, les Ruelland. » Celles qui ont œuvré en solitaire sortent désormais du bois. Figure singulière de La Borne, ce village de potiers très prisé du Cher, Elisabeth Joulia (1925-2003) voit ses prix s’aligner sur ceux de ses confrères, autour de 20 000 euros pour les pièces importantes.

    Même reconnaissance pour Guidette Carbonell (1910-2008), qui, avec ses grands panneaux de faïence, a accompagné les architectes, exposé dans la prestigieuse galerie Jeanne Bucher en 1949. Pour elle aussi, l’écart avec ses pairs s’est résorbé. « Sa cote a dépassé celle de Pol Chambost ou du couple Ruelland », précise Sabrina Dolla. Quant à la Britannique Lucie Rie (1902-1995), elle « distance de loin les résultats de Jacques et Dani Ruelland ou Chambost réunis », indique Elie Massaoutis.

    D’autres encore, comme Denise Gatard (1908-1991), Vera Szekely (1919-1994) ou Valentine Schlegel (1925-2021), dont le marchand Thomas Fritsch exposera au PAD une « bouteille femme » aux côtés de vases de Suzanne Ramié, devraient voir leurs prix se raffermir dans les prochaines années.

    Salon PAD (Design + Art), aux Tuileries, à Paris, du 5 au 10 avril 2022. Padesign.com

    Roxana Azimi

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    Le Figaro

    Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

    Le Figaro

    FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

    Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).

    À VOIR AUSSI - Covid-19: est-il raisonnable de lever le passe vaccinal ?

    À lire aussiLa fin du masque, symbole de libération après deux ans de Covid

    Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.

    Comment activer le passe sanitaire ?

    Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :

    • Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
    • Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
    • Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
    • Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.

    Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?

    Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:

    • Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
    • Les maisons de retraites, Ehpad.
    • Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.

    Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.

    En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.

    Puis-je voyager sans passe sanitaire ?

    Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.

    En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.

    À lire aussiOù peut-on voyager ? Notre carte des pays ouverts et des restrictions pour les touristes français

    Jusqu'à quand?

    Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.

    À lire aussiCovid-19 : le passe vaccinal va-t-il disparaître «momentanément» ?

    En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.

    À VOIR AUSSI - Les faux passes sanitaires, la nouvelle traque menée par l'État

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    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

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    Le Monde

    Le « réflexe Livret A », de la crise sanitaire à la guerre en Ukraine

    En février, le Livret A a collecté près de 3 milliards d’euros. Si son taux de rémunération est passé de 0,50 % à 1 %, il reste bien inférieur à l’inflation.

    Le graphique de la semaine

    En février, le taux du Livret A a gagné 0,5 point... et son encours trois milliards d'euros

    Caisse des dépôts et consignations

    Pour le Livret A, l’année 2022 a démarré sur les chapeaux de roue. Après une collecte nette (les dépôts moins les retraits) de 6,25 milliards d’euros en janvier, c’est 2,94 milliards qui ont été engrangés en février par ce livret d’épargne non fiscalisé, selon la Caisse des dépôts.

    Si l’on ajoute les chiffres du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), produit aux modalités très proches de celles du Livret A, la collecte nette de février atteint 3,48 milliards, et celle réalisée depuis le début de l’année, 10,28 milliards. De quoi porter l’encours total de ces deux livrets à 479,9 milliards d’euros – 352,5 milliards pour le Livret A et 127,4 milliards pour le LDDS.

    Qui a droit à un livret rémunéré 2,2 % net de fiscalité ?

    La somme collectée durant les deux premiers mois de 2022 est très similaire à celle enregistrée pendant la même période en 2021 (10,96 milliards d’euros). Elle dépasse largement les niveaux d’avant-crise sanitaire (7,13 milliards en 2019 puis 6,08 milliards en 2020).

    Epargne de précaution

    En cause, d’après Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, « le relèvement du taux », mais aussi « le contexte sanitaire marqué par la résurgence du Covid-19 » et « la crise ukrainienne [qui] a, par ailleurs, conforté les ménages français à maintenir un fort volant d’épargne de précaution ».

    En 2021, les Français ont épargné près de 50 milliards d’euros de plus sur le Livret A et l’assurance-vie

    Le taux de rémunération de ces deux livrets a en effet été doublé le 1er février. Il est passé à 1 % après avoir stagné à son plus bas historique, 0,50 %, pendant deux ans. « L’effet taux perdure, en règle générale, entre trois et quatre mois », précise M. Crevel.

    Attention, qui dit hausse récente du taux ne dit pas protection de l’épargne placée contre l’inflation. « Le Livret A est le placement de référence des périodes de crise, le relèvement du taux amplifiant ce réflexe. Pour autant, avec une inflation se rapprochant des 4 %, le taux réel du Livret A est négatif de près de 3 points. Il faut remonter au début des années 1980 pour retrouver un tel écart entre l’inflation et le rendement du Livret A », note M. Crevel.

    L’épargne réglementée au défi de l’inflation

    A quand une prochaine augmentation du taux du Livret A et du LDDS ? A priori le 1er août 2022, puisque le calcul, qui prend en compte pour moitié l’inflation des six derniers mois, pour moitié les taux d’intérêt interbancaires à court terme, est théoriquement semestriel.

    Le gouverneur de la Banque de France est toutefois autorisé au 15 avril de chaque année à proposer par courrier à Bercy une révision pour le 1er mai, s’il estime « que la variation de l’inflation ou des marchés monétaires le justifie », indique l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée. Interrogée par Le Monde, la Banque de France n’a pas souhaité s’exprimer sur ses intentions pour l’instant.

    Aurélie Blondel

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    Le Monde

    Fiscalité : comment sont imposées les SCPI

    Les revenus tirés des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) sont taxés comme des loyers perçus en direct, dans le cadre de la location classique d’un bien immobilier non meublé. Et elles comptent pour l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).

    Les dividendes que versent régulièrement les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) aux investisseurs, les « porteurs de parts », sont issus de la location des immeubles qu’elles gèrent. Ils sont donc, à ce titre, considérés comme des revenus fonciers. Pour les épargnants, l’imposition de ces derniers peut prendre deux formes.

    A la triple condition d’être déjà propriétaires d’un bien locatif, d’en percevoir des revenus fonciers et de toucher chaque année un total de loyers et de revenus issus de leurs SCPI de moins de 15 000 euros (avant imputation des charges et des intérêts d’emprunt), les particuliers sont soumis par défaut au régime du microfoncier.

    Il permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire de 30 % sur l’intégralité des revenus fonciers bruts. Les 70 % restants sont intégrés aux autres revenus (salaires, pensions de retraite, etc.) et imposés au barème classique de l’impôt sur le revenu. « Ces revenus fonciers sont en outre soumis chaque année aux prélèvements sociaux de 17,2 % », rappelle Olivier Rozenfeld, consultant senior pour le groupe Harvest.

    Ces SCPI qui ouvrent droit à des avantages fiscaux

    Ceux qui ne répondent pas aux critères précédemment énoncés, ou qui décident de renoncer au microfoncier, sont imposés au régime réel. Dans ce cas, ils déduisent des revenus fonciers bruts qu’ils encaissent l’intégralité de leurs charges (frais de gestion, intérêts d’emprunt, etc.). Le solde restant étant ensuite imposé avec leurs autres revenus au barème classique, avec en plus, les prélèvements sociaux de 17,2 %.

    Plus-values exonérées après trente ans

    Petite subtilité pour les SCPI investissant dans des actifs localisés à l’étranger : pour éviter que les revenus tirés de ces biens ne subissent une double taxation (ils ont déjà été fiscalisés dans le pays où est situé l’immeuble), ils ne génèrent pas d’impôt supplémentaire en France pour les porteurs de parts. Et comme il s’agit de revenus de source étrangère, ils échappent aussi aux prélèvements sociaux.

    Attention, ces revenus entrent quand même dans la base taxable des épargnants : ils peuvent donc, mécaniquement, faire grimper leur tranche marginale d’imposition.

    Immobilier : qui doit payer l’impôt sur la fortune immobilière ?

    Au moment de la revente, le régime de taxation classique des plus-values immobilières s’applique : si les parts sont cédées plus cher qu’elles n’ont été achetées, la différence est soumise à une taxation forfaitaire de 19 % au titre de l’impôt sur le revenu, et aux prélèvements sociaux de 17,2 %.

    Toutefois, à partir de la sixième année de détention, un abattement est appliqué sur la base taxable. Il y a deux barèmes.

    Il vous reste 30.23% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

    Le Figaro

    Passe vaccinal : ce qui change pour vos voyages depuis le 15 février

    La rédaction du Figaro Voyage

    En France, la durée de validité du certificat de vaccination et du certificat de rétablissement passe de six à quatre mois. Un simple test négatif ne permet plus d'accéder à la plupart des lieux publics.

    Pour les voyages en France

    Le projet de loi instaurant le «passe vaccinal», adopté par l'Assemblée nationale le 16 janvier, est entré en vigueur le 24 janvier. Ce dispositif, qui succède au passe sanitaire, ne change rien aux conditions de voyage des personnes vaccinées ou immunisées après une infection. Pour les non-vaccinés, en revanche, le test négatif n'est plus accepté nulle part ou presque. La preuve de vaccination et le certificat de rétablissement sont les deux seuls documents permettant d'accéder à la plupart des lieux publics (transports interrégionaux, restaurants, musées...). Il concerne tous les Français de 16 ans et plus. Les enfants de 12 à 15 ans restent quant à eux soumis au passe sanitaire et peuvent donc continuer à utiliser un test négatif.

    À VOIR AUSSI - Covid-19 : Le passe vaccinal est-il adapté face à Omicron ?

    Les lieux soumis au passe vaccinal sont les mêmes que ceux déjà soumis au passe sanitaire. Pour vos loisirs, il s'agit :

    • Des hébergements touristiques de type campings et centres de vacances, avec unique contrôle au début du séjour. Dans les hôtels, les clients n'ont pas à présenter de passe vaccinal sauf s'ils accèdent aux activités listées par la loi (restaurant, bar, salle de sport, piscine, spa...). Il n'est pas obligatoire pour le room service, ni pour le petit déjeuner si celui-ci est accessible aux seuls clients de l'hôtel ;
    • Des restaurants et les bars ;
    • Des transports en commun interrégionaux, à savoir les cars longue distance, les avions (vols nationaux uniquement, ceux vers la Corse et les territoires d'outre-mer restant soumis au passe sanitaire) et les trains (TGV inOui, Ouigo, Intercités et trains de nuit). Les personnes non vaccinées peuvent néanmoins emprunter des moyens de transport à condition de justifier d'un motif impérieux d'ordre familial ou de santé et de disposer d'un test négatif de moins de 24 heures ;
    • Des remontées mécaniques ;
    • Des navires et bateaux de croisière ;
    • Les activités de loisirs (cinémas, musées, salles de spectacles, etc.).

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    Pour conserver la validité du passe vaccinal, il est nécessaire d'être à jour dans sa vaccination contre le Covid-19. Depuis le 15 janvier, les Français de plus de 18 ans n'ayant pas reçu de rappel de vaccin sept mois après leur dernière injection (deux doses) ou infection au Covid-19 voient leur passe sanitaire désactivé. À partir du 15 février, ce délai sera abaissé à quatre mois (3 mois pour l'éligibilité au rappel, plus 1 mois de délai supplémentaire pour réaliser son rappel). Le site monrappelvaccincovid.ameli.fr, mis en place par l'Assurance maladie, permet de connaître la date de fin de validité de votre passe si vous ne faites pas le rappel.

    À noter : lorsque vous recevez une dose de rappel, il faut attendre sept jours avant que le nouveau QR code s'active. Que faire si vous avez été infecté par le Covid-19 après votre vaccination ? «Les personnes qui ont été testées positives au Covid-19 avant d'avoir pu recevoir leur dose de rappel peuvent utiliser leur certificat de rétablissement [c'est-à-dire leur test positif, NDLR] pour que leur 'passe sanitaire' reste valide en attendant de faire leur rappel. Il est néanmoins recommandé de faire votre rappel à partir de trois mois après votre infection», détaille le site du gouvernement. À partir du 15 février, ce certificat de rétablissement sera valable quatre mois (au lieu de six).

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    Pour les voyages à l'étranger

    Si les règles changent au niveau national, elles restent indépendantes de celles qui régissent les voyages en Europe et ailleurs dans le monde. Dans l'Union européenne, depuis le 1er février 2022, la validité du certificat de vaccination est limitée à 270 jours (neuf mois) après schéma vaccinal complet. La Commission européenne précise qu'il s'agit d'une durée maximale : certains États peuvent décider de la réduire davantage, comme la France, donc, à partir du 15 février (quatre mois au lieu de neuf).

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    Certaines personnes, notamment celles qui ont été vaccinées il y a entre sept et neuf mois, pourraient toujours faire valoir leur certificat de vaccination pour leurs voyages dans l'UE... mais pas en France. En dehors de l'Union européenne, la durée de validité du certificat de vaccination (mais aussi du certificat de rétablissement) dépend de chaque pays. Pour entrer en Israël, par exemple, il est nécessaire que la dernière dose ait été administrée moins de 180 jours (six mois) avant l'entrée sur le territoire. Il est important de vérifier les règles en vigueur dans chaque pays en consultant notre carte ou le site France Diplomatie.

    Publié le 14 janvier, cet article fait l'objet de mises à jour régulières.

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    L'Humanité

    Boire à la gourde en plastique, un geste écolo mais pas détox !

    Actu

    Une équipe de chercheurs danoise a trouvé des milliers de substances chimiques dans l’eau du robinet stockée dans les populaires bouteilles en plastique réutilisables. Plusieurs de ces éléments seraient potentiellement dangereux pour la santé humaine. Explications.

    Jérémie Bazart

    Avec les enjeux environnementaux liés aux déchets constitués par les bouteilles en plastique ou les enjeux énergétiques liés à leur production, l’usage des bouteilles réutilisables renforce la conscience verte qui nous anime… mais pourrait bien allumer le bouton rouge de notre alerte santé. Dans une étude qui vient d’être publiée dans « The Journal of Hazardous Materials » (1), deux chimistes de l’université de Copenhague, au Danemark, ont étudié les substances chimiques libérées par ces gourdes dans les liquides qu’elles contiennent.

    Perturbateurs endocriniens

    Les chimistes ont mené leur étude sur des gourdes neuves, d’autres déjà réutilisées, et ils ont analysé leur passage au lave-vaisselle, après plusieurs rinçages à l’eau du robinet (ce qui est l’usage classique qui est fait de ces gourdes). Ils ont mené une recherche générale, non ciblée, de substances présentes dans l’eau à l’aide d’un chromatographe en phase liquide et d’un spectromètre de masse. « Nous avons, grâce à ces outils d’analyse éprouvés, souhaité rechercher toutes les substances présentes, et non pas seulement les substances suspectées d’être présentes », expliquent les chimistes dans un communiqué.

    Ils ont détecté plus de 400 substances différentes dans le plastique de la bouteille et plus de 3 500 substances dérivées du savon pour lave-vaisselle. « Ce qui est intéressant, c’est qu’une grande partie de ces substances nous sont toujours inconnues. Et, pour les substances identifiées, la toxicité d’au moins 70 % d’entre elles reste inconnue », poursuivent les scientifiques.

    Parmi ces substances dangereuses, on trouve des photo-initiateurs (IP), substances connues pour avoir des effets potentiellement nocifs sur la santé des organismes. Ils seraient en effet des perturbateurs endocriniens et des substances cancérigènes. Par ailleurs, les chercheurs ont trouvé une variété d’adoucissants plastiques, d’antioxydants, de plastifiants, d’agents de glissement et d’agents de démoulage utilisés dans la fabrication du plastique, ainsi que du diéthyltoluamide (DEET), la substance active contenue dans les sprays antimoustique… C’est à se demander s’il reste encore de l’eau !

    Un effet cocktail inconnu

    Les chercheurs avancent une explication à ce cocktail douteux… « Le lavage use le plastique et augmente ainsi la lixiviation (2). C’est pourquoi les substances les plus toxiques que nous avons identifiées ont été amenées après que la bouteille a été nettoyée dans le lave-vaisselle, expliquent les auteurs. Mais ce n’est pas parce que ces substances se trouvent dans l’eau que l’eau est toxique et nous affecte, nous, les humains. Le problème est que nous ne savons tout simplement pas. Mais, en principe, ce n’est pas bien de boire des résidus de savon ou d’autres produits chimiques. » Il est vrai qu’il est dommage de se soucier autant de la qualité de l’eau du robinet pour la gâter avec une gourde en plastique !

    Au-delà de l’analyse, quantitative, l’étude illustre le peu de connaissances sur les produits chimiques émis par les matériaux avec lesquels nos aliments et boissons entrent en contact (voir encadré) et constitue un véritable plaidoyer pour une meilleure réglementation dans la production de ces bouteilles dont l’avenir est assuré (voir encadré). Enfin, l’article rappelle que la production de bouteilles en plastique biodégradables (elles aussi analysées dans l’étude) ne signifie pas que les bouteilles sont nécessairement constituées de composés naturels. Au lieu de cela, on peut supposer que les plastifiants migreront plus facilement dans l’eau potable des consommateurs. Le greenwashing ne passe pas au lave-vaisselle…

    Matériaux au contact des aliments : un texte flou

    Extrait du règlement (CE) n° 1935/2004. « Il s’applique aux matériaux et objets qui, à l’état de produits finis, sont destinés à être  (ou sont) mis en contact (...) avec l’eau qui est destinée à la consommation humaine. Les matériaux et objets doivent être fabriqués conformément aux bonnes pratiques de fabrication afin que, dans les conditions normales ou prévisibles de leur emploi, ils ne cèdent pas aux denrées alimentaires des constituants en une quantité susceptible de présenter un danger pour la santé humaine. »

    Marché des gourdes, jusqu’à plus soif…

    Le commerce des gourdes en plastique est en pleine expansion depuis quelques années et des investisseurs l’ont bien compris. Quelques chiffres :

    – Le marché mondial devrait peser 11 milliards de dollars en 2030.

    – Il croît de près de 4 % depuis 2018.

    – Les gourdes en polymères représentent 30 % du marché mondial, car elles restent plus économiques que celles en métal ou en verre.

    – En France, le marché connaît un taux de croissance à deux chiffres depuis 2018 (Decathlon a annoncé un taux de croissance de 28 % de la vente de gourdes en 2019) et l’arrivée de gourdes connectées (qui alertent lorsqu’il faut boire, mesure la quantité d’eau bue et donc le nombre de bouteilles en plastique économisées, autonettoyantes, doseuses de goût, etc.).

    sciences
    Valeurs Actuelles

    Macron contre Pécresse : la stratégie du photocopieur

    Lorsqu’on lui demandait s’il aurait pu faire de la politique, le regretté Jean d’Ormesson avait un jour répondu : « Impossible ! Je suis toujours porté à penser que mon adversaire a raison contre moi. » Pourtant, Emmanuel Macron, qui semble atteint du même trouble, s’inspirant souvent des idées de ses adversaires, ne s’en tire pas si mal… Le voilà président depuis cinq ans et, à dire vrai, plutôt bien parti pour rempiler. À l’occasion de sa conférence de presse, jeudi dernier, chacun a pu constater que, fidèle à son habitude, le président candidat avait parfois pastiché le programme de ses concurrents.

    À Valérie Pécresse, il reprend l’idée de conditionner le RSA à l’exercice d’une activité. À Yannick Jadot, il copie-colle l’ambition d’un vaste plan de rénovation thermique des logements. Il veut aussi développer une véritable stratégie pour notre espace maritime, idée lancée par Jean-Luc Mélenchon. À Éric Zemmour, il emprunte la volonté de supprimer la redevance télé. Pour privatiser le service public ? Il n’en dit mot.

    Visiblement, durant ces derniers mois de précampagne, Emmanuel Macron a pris des notes, reprenant dans chaque projet ce qu’il y avait de mieux. Le tout donne un ensemble aux allures de “best of”, et où il y a, comme on dit vulgairement, “à boire et à manger”. À droite et à gauche. Jacobin et girondin. Libéral et étatiste. Emmanuel Macron, depuis son arrivée en politique, a toujours refusé les étiquettes. Et c’est vrai qu’elles sont enfer-mantes, simplistes, réductrices. Mais en entretenant le flou, on finit par faire tomber la politique dans une sorte de nihilisme où tout se vaut, où le combat des idées n’a plus lieu d’être puisqu’il ne repose sur rien. Seule reste alors la communication, arme maîtresse du macronisme.

    Son inspiratrice préférée reste, semble-t-il, la candidate LR… Entre Macron et Pécresse, les projets paraissent jumelés. En déplacement à Nîmes, la candidate a ainsi fustigé « un président caméléon qui dit à tout le monde ce qu’il a envie d’entendre ». Il n’en fallait pas davantage pour que, sur les réseaux sociaux, les militants LR fassent circuler une image où Emmanuel Macron se voyait comparé à… une photocopieuse.

    Le président cambrioleur

    Valérie Pécresse en est consciente, Emmanuel Macron chasse sur ses terres, celles du centre droit et de la droite modérée. Le président de la République sait que beaucoup d’électeurs LR sont tentés de voter pour lui… Ils lui reconnaissent une certaine audace, une capacité à présider, et disent parfois qu’après tout, selon l’expression consacrée, “il a bien géré la crise”. Le réflexe “légitimiste” joue aussi face à la situation ukrainienne. La tentation de Macron est claire : après avoir brisé le PS en 2017, il voudrait plier Les Républicains, pour agrandir encore et encore le large continuum central qu’il a déjà constitué autour de lui.

    Valérie Boyer, sénatrice LR des Bouches-du-Rhône, compte bien ne pas se laisser faire. Jointe par Valeurs actuelles, elle tonne contre un président qui a « présenté son projet après tout le monde pour refaire le même coup qu’en 2017 ». À son avis, entre Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, ce n’est pas « bonnet blanc et blanc bonnet ». La candidate LR « fait ce qu’elle dit. Elle n’est pas dans la séduction mais dans la conviction. Elle ne prend pas les Français pour des idiots ». Tout le contraire d’un président dont le projet aurait des airs d’ « arnaque » : « Il est au pouvoir depuis dix ans. Pourquoi ferait-il demain ce qu’il n’a pas fait hier ? » Valérie Boyer pointe également la responsabilité de la presse, « dithyrambique », estime-telle, à l’endroit du président sortant. Une certitude, en pillant le programme de la concurrence, il anesthésie le débat.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Patinage artistique: Surya Bonaly, l’exil glacé d’une ex-championne

    Gilles Festor

    PORTRAIT - Installée aux États-Unis depuis plus de deux décennies, la plus grande patineuse tricolore revient en France en tant que marraine des Championnats du monde.

    Elle a conservé le sourire éclatant qui ponctuait chacun de ses programmes et la silhouette fine et musculeuse qui tranchait sur le blanc des patinoires. Comme aux plus belles heures de sa carrière, Surya Bonaly continue d’entretenir avec soin ce mètre cinquante-six qui lui a permis de régner sur le patinage artistique en Europe dans les années 1990 (cinq titres entre 1991 et 1995). Pour conclure son déjeuner, elle s’autorise quand même une petite pâtisserie au chocolat. «Je vais me faire violence cette fois, mais j’essaie toujours de faire attention», assure l’ancienne reine du patinage.

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    À 48 ans, la Niçoise a pourtant le corps cabossé d’une athlète de haut niveau. «J’ai longtemps tiré sur la corde. Ça ne se voit pas forcément mais j’ai des problèmes de dos, de genoux, de hanche…, avoue-t-elle entre deux bouchées de son fondant. Je le cache. Je n’ai pas envie de me plaindre, mais il m’est arrivé de me rouler par terre de douleurs au réveil», dévoile celle à qui l’on doit le fameux salto arrière avec réception sur un pied, un saut qui porte son nom. En 2015, elle a opté pour une opération au dos pour en finir avec «le bourrage de pilules et d’antidouleurs».

    Une intervention indispensable, car c’est toujours à la sueur de son front que Surya Bonaly gagne sa vie, sur une patinoire à Las Vegas où elle vit désormais. «C’est un peu Nice, mais sans la mer. Je suis toute la journée dans mon frigo et quand je sors, je retrouve le soleil et la chaleur», plaisante-t-elle en évoquant le Nevada. Après une étape dans le Minnesota, elle a élu domicile à une vingtaine de minutes de la cité du jeu où elle donne des cours à de jeunes pousses pour 90 dollars de l’heure. Des élèves qui n’ont pas forcément tous vocation à devenir des champions. La fille de l’acteur Omar Sy fait partie de ses protégées: «C’est un petit bout de 4 ans, rigolote comme tout, mais les JO, ce n’est pas encore pour demain pour elle.»

    L’Eldorado des galas

    Surya Bonaly est tombée amoureuse des États-Unis dès 1997. À l’époque, Tatiana Tarasova, une entraîneur russe, l’attire dans ses filets pour préparer les JO de Nagano. «Une désillusion, regrette-t-elle. Elle ne voulait pas me pousser, car j’aurais pu faire de l’ombre aux Russes.» Au Japon, la bondissante patineuse, blessée, ne prendra que la 10e place. Elle tournera alors le dos au monde amateur très conservateur qui privilégie alors la grâce au détriment des sauts difficiles mis en avant par la Française. Sans regret.

    En ­France, le patinage ne payait pas. On me donnait l’équivalent de 500 euros de vêtements, mais ça ne payait pas mon appartement

    S’ouvre alors le circuit professionnel, avec ses paillettes et ses lucratives tournées. Elle fait un carton auprès du public qui se délecte des combinaisons endiablées de ce bout de femme rebelle. «Aux États-Unis, j’étais la petite black qui faisait le backflip (son salto arrière était interdit chez les amateurs), s’amuse-t-elle, se souvenant d’une période faste. En France, le patinage ne payait pas. On me donnait l’équivalent de 500 euros de vêtements, mais ça ne payait pas mon appartement. Là-bas, au début des années 2000, c’était l’âge d’or

    La championne a sillonné le monde, se produisant même en Corée du Nord, à la demande du pouvoir en place. Une expérience insolite. «On était en vase clos et on ne rencontrait personne. On visitait la ville avec photos et passages obligés sous le regard d’un garde du corps et d’un traducteur, une sorte d’espion, qui nous interdisait de dire certaines choses. En 2011, les gens n’étaient pas au courant de la mort de Michael Jackson deux ans plus tôt. Ça m’avait marquée», se remémore la triple vice-championne du monde.

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    L’Eldorado des galas a pris fin au bout d’une décennie en même temps que le corps de la Franco-Américaine (depuis 2004) se fatiguait. Récemment, elle a fait l’objet d’un documentaire Netflix, Losers, sur l’émouvante beauté de l’échec des champions, aux JO, où elle n’est jamais montée sur le podium (4e en 1994). «J’ai appris juste avant la sortie que cela s’appellerait comme ça! Je leur ai dit: “Quoi? C’est Losers?” , raconte-t-elle avec humour. Mais ils m’ont rassurée et c’est vrai que c’était bien.» Deux productions sur sa carrière sont aussi dans les cartons, dont une pour le cinéma.

    Un effacement logique

    Aujourd’hui, Surya Bonaly s’autorise toujours quelques acrobaties, avec parcimonie. «Au bout de 30 minutes, j’ai mal, mais je fais encore des doubles axels, sans échauffement. Ça épate mes élèves», rit l’ex-championne discrète dans le milieu du patinage français. Un effacement logique. Une fois chez les pros, elle a volontairement coupé avec le milieu, la tête plongée dans le guidon de ses spectacles. Pour se protéger aussi, elle et sa famille. «Ma mère a été fracassée par certains articles, elle ne voulait plus mettre un pied en France. Cela nous a un peu gâché la vie. Chez moi, ça s’est cicatrisé heureusement», pose sans amertume la nonuple championne de France à la personnalité clivante, à l’image de son patinage.

    Si le public français m’a appréciée, c’est aussi parce que j’ai refusé de faire un patinage plat et ennuyeux

    «À refaire, je ne changerais rien de ma carrière. C’est important de faire ce que l’on aime en gardant sa personnalité. Si le public français m’a appréciée, c’est aussi parce que j’ai refusé de faire un patinage plat et ennuyeux», conclut Surya. Une popularité intacte qu’elle savoure, mercredi soir, sur la patinoire de Montpellier lors de la cérémonie d’ouverture des Championnats du monde. Pour un dernier tour de piste et quelques pirouettes dont elle a le secret.

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    Valeurs Actuelles

    Marlène Schiappa au Grand Débat des Valeurs : « La violence ne doit jamais remplacer le débat d’idées »

    Présente mardi soir au Grand Débat des Valeurs organisé par Valeurs actuelles, la ministre chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a ouvert le bal de la soirée. Face à Charlotte d’Ornellas, la seule représentante de la majorité présidentielle est venue parler de démocratie, de la guerre en Ukraine, et du bilan d’Emmanuel Macron en matière de sécurité et d’immigration. En guise d’introduction, Marlène Schiappa insiste particulièrement sur la nécessité du respect du débat. « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle, remplace ce débat d’idées », annonce-t-elle, sous les applaudissements de la salle. « Je crois à la démocratie, je ne supporte pas l’entre-soi. » « C’est très important, particulièrement dans une campagne présidentielle de pouvoir partager nos projets, c’est normal en démocratie que les ministres soient interrogés sur leurs bilans », poursuit-elle. Un discours qui tranche avec l’étrange campagne du président sortant. À la veille de l’élection présidentielle, Marlène Schiappa semble seule en macronie à accepter d’engager le débat, qui plus est face à un public peu acquis aux idées portées par le gouvernement.

    Un plaidoyer pour la démocratie face à la violence

    Alors que la campagne se déroule dans une atmosphère délétère, où de nombreux militants, de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour notamment, sont l’objet d’agressions violentes, la ministre se montre ferme. « C’est une question de principe, pas de personne : la démocratie doit pouvoir s’exercer sereinement, sans attaque physique », lance-t-elle. « La violence ne doit jamais remplacer le débat d’idées. » Interrogée sur la dissolution de groupes ultraviolents antifas, la ministre est moins à l’aise. Soucieuse de démontrer la fermeté du gouvernement, elle esquive et rappelle l’action du ministère de l’Intérieur contre les mouvements islamistes, le CCIF, Baraka City, etc.

    Alors que la discussion s’est jusque-là passée dans le calme, la tension monte lorsque Marlène Schiappa évoque la dissolution du groupe Génération identitaire : « Nous menons une action contre tous les collectifs qui menacent la République et qui sont violents, quelles que soient leurs motivations, et ça a été le cas de Génération identitaire », commence-t-elle. Un brin chahutée par une salle chauffée à blanc, la ministre ne se démonte pas et répond en souriant : « Je savais que je n’allais pas me faire des amis », s’amuse-t-elle.

    Immigration et sécurité : des objectifs et des incohérences

    Interrogée ensuite sur la question de l’immigration et des réfugiés ukrainiens dans les pays voisins de l’Ukraine, la ministre prône une solidarité sans faille : « Nous avons une solidarité à avoir avec la Pologne, mais aussi la Moldavie qui accueillent beaucoup de personnes qui arrivent d’Ukraine », affirme-t-elle. Mais là encore, Marlène Schiappa a quelque peu du mal à répondre lorsqu’on lui demande quelle est la position du gouvernement à l’égard des sanctions de pays comme la Pologne et la Hongrie par l’Union européenne. Préférant parler du droit d’asile et de l’accueil des réfugiés en France, elle loue l’initiative de la prise en charge d’enfants ukrainiens malades en urgence de soin. Le public, qui s’attendait probablement à ce que la ministre réponde à la question de la journaliste, s’agite avec force. « Vous huez les enfants malades ? », s’indigne Marlène Schiappa. Malaise. Charlotte d’Ornellas tente de lui expliquer qu’il ne s’agit pas du sujet des enfants malades. Finalement, sur la question des sanctions de l’Union européenne à l’égard de la Pologne et de la Hongrie, la ministre ne répondra pas, préférant parler d’Europe « unie et solidaire ». On comprend qu’Emmanuel Macron n’entend pas soutenir la levée des mesures à l’égard de ces pays que l’Europe prétend soutenir à l’heure de la guerre.

    L’entretien se poursuit avec le bilan d’Emmanuel Macron en matière d’immigration et de sécurité. Le président de la République avait annoncé, dans une interview accordée à Valeurs actuelles en 2019, sa volonté d’imposer l’exécution à 100 % des occupations de quitter le territoire français (OQTF). Ce chiffre, loin d’être atteint à la veille de la présidentielle, est de seulement 10 %, comme le rappelle Charlotte d’Ornellas. « Je ne partage pas le constat, commence-t-elle, gênée, enfin, je ne partage pas tout à fait le constat ». « Il y a eu la pandémie », tente-t-elle d’expliquer, reprenant le sempiternel argument dégainé par le gouvernement pour justifier un bilan catastrophique. Réaction immédiate de la salle. « Vous huez la pandémie ? », demande la ministre, faisant mine de ne pas comprendre.

    Un bilan assumé, un programme en copier-coller

    Finalement, elle reconnaît l’insuffisance de l’État en matière d’exécution des OQTF. Toutefois, elle parvient à défendre sa position, ayant obtenu pas moins de 1 300 expulsions de clandestins ayant commis des agressions sexuelles. Cette fois, le public applaudit à l’unanimité. Elle en profite pour annoncer une mesure du programme d’Emmanuel Macron. Il y a comme un air de déjà-vu. Le président sortant promet d’imposer une politique de « chantage aux visas », avec les pays refusant de reprendre leurs ressortissants expulsés du territoire français. Une mesure dont l’annonce tombe à point, alors que les candidats de droite, tels Éric Zemmour et Valérie Pécresse, ont tous la même mesure inscrite sur leurs programmes.

    En matière d’islamisme, la ministre déléguée au ministère de l’Intérieur défend la fermeté sans faille du gouvernement, incarnée dans la loi contre le séparatisme. Pour elle, c’est une réussite. Interrogée sur l’existence d’un séparatisme culturel, elle répond volontiers qu’il s’agit de s’attaquer au « terreau du terrorisme », en luttant contre le communautarisme. Dans le lot, il y a également l’interdiction de verser de l’argent public aux associations islamistes. Au passage, la ministre lance un petit tacle au maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, pour la plus grande joie du public.

    Le débat se finit dans la même ambiance, entre applaudissements et protestations. Sur la question de la défense des mœurs françaises, Marlène Schiappa, selon son mantra, répond avec conviction. « Je crois que les droits des femmes font profondément partie de la République, lance-t-elle, à chaque fois qu’un attentat islamiste se produit sur notre sol, c’est notre mode de vie à la française et à l’européenne qui est attaqué. » Malgré quelques incohérences et les réactions d’un public survolté, Marlène Schiappa aura finalement réussi à tenir la barre dans la tempête.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    Le Monde

    Voitures de collection : les « Young Timers » sur les chapeaux de roues

    Ces automobiles, produites dans les années 1980-1990, en édition limitée ou par de grands constructeurs, connaissent un engouement fort auprès d’une nouvelle génération de collectionneurs.

    Les spécialistes s’accordent sur au moins un point : l’appellation « Young Timer » désigne des voitures fabriquées à partir des années 1980. Savoir où elle s’arrête est plus compliqué.

    Pour Paul-Emile Coignet, spécialiste automobile de la maison de ventes Aguttes, il existe en fait deux classifications : « Légalement, une voiture doit avoir trente ans d’âge pour obtenir une carte grise de collection qui lui permet de rouler à peu près partout, en s’affranchissant des règles Crit’Air. Cela limiterait donc les Young Timer aux années 1980 et 1990, mais, pour les amateurs de voitures anciennes, une Young Timer peut dater des années 2000. » Quoi qu’il en soit, elles captent une nouvelle génération de collectionneurs, qui ont entre 40 et 60 ans, et sont en général peu intéressés par les véhicules plus anciens, devenus pièces de musées.

    Lors de la vente Bonhams du 3 février, maintenue malgré le report du salon Rétromobile à la mi-mars, quelques bolides ont illustré par de belles enchères la bonne santé de ce marché : une Jaguar XJ220 de 1994, fabriquée à moins de 350 exemplaires, a atteint 335 000 euros, et la Bugatti EB110 de 1996, avec 10 000 kilomètres au compteur, 1 817 000 euros. « C’est un nouveau record du monde pour la Bugatti, et ces deux modèles cochaient toutes les cases, se félicite Paul Gaucher, spécialiste automobile au département Europe de la maison de ventes anglaise. Ce sont des modèles qui ont marqué leur époque et fait rêver de jeunes conducteurs qui peuvent aujourd’hui se les offrir. »

    Ces montres de luxe dont la cote s’envole

    Un rêve qui peut être bien plus accessible si l’on s’intéresse à des voitures plus courantes de l’époque. Pour exemple, la collection de Richard Romagny, ancien pilote du Dakar, dispersée le 22 novembre 2021 par Artcurial. Elle a invité les amateurs à une véritable traversée dans l’histoire des voitures populaires : une Peugeot 205 GTI 1,6 l adjugée 26 000 euros, une BMW Z3 2,8 l coupé 32 000 euros ou une Citroën Dyane 6, vendue 16 000 euros…

    Ferrari toujours mythique

    « Ces voitures sont encore très nombreuses sur le marché, analyse Paul-Emile Coignet, la valeur se joue donc sur les détails, l’historique, le kilométrage, la couleur, la configuration, une éventuelle préparation mécanique particulière… Lorsqu’elles sont un peu particulières, la cote monte. » Il cite le cas des Peugeot 205 Turbo 16, modèles sportifs du début des années 1980. Il en existe une version, appelée « série 200 » fabriquée à 200 exemplaires seulement (nombre minimal pour qu’un constructeur puisse faire courir sa voiture en rallye). « Nous la vendions 150 000 euros avant 2018, elle est maintenant estimée à 250 000 euros, et la dernière présentée en vente a fait 412 000 euros. »

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    Le Monde

    « A Grenoble, les chercheurs nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques »

    Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse, analysent le rôle des universitaires dans leur ville.

    Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse-professeure en urbanisme et aménagement du territoire à l’université Grenoble-Alpes, témoignent des liens étroits et anciens qui existent sur leur territoire entre chercheurs et gouvernance locale.

    Parmi les villes choisies pour incarner les « Capitales vertes de l’Europe », Grenoble-Alpes Métropole est la première à s’être dotée d’un conseil scientifique. Pourquoi ?

    Christophe Ferrari : Parce que la question de l’environnement et des transitions écologiques est avant tout une question scientifique. C’est certes aussi un sujet politique, mais les orientations politiques doivent s’appuyer sur des travaux de recherche. L’écologie relève de la science, elle n’est pas un dogme.

    Magali Talandier : Avec cette proposition faite en 2019 par le président de la métropole, le maire de la ville et le président de l’université de l’époque, l’idée était d’avoir une sorte de GIEC local, un groupe de chercheurs qui veillent sur l’impact des politiques publiques en matière d’environnement et de transition. Ce conseil scientifique a ensuite été mandaté pour accompagner le projet « Capitale verte » et aussi le plan Climat, air, énergie de la métropole.

    Ce lien entre recherche et action publique est-il nouveau ?

    M. T. : Non. L’articulation entre la recherche, l’industrie et la gouvernance locale est ancienne à Grenoble. Cela fait partie de son ADN. Depuis longtemps, ce territoire s’inscrit dans une logique de clusters d’entreprises et de laboratoires de recherche qui travaillent ensemble et génèrent des innovations. On a d’ailleurs coutume de dire que le modèle grenoblois a inspiré l’idée de pôle de compétitivité.

    Ce lien entre industrie et recherche embarque la gouvernance locale, car ces innovations sont aussi à l’origine de projets structurants pour le territoire. Sans compter que bien des élus sont issus du milieu scientifique. Grenoble est un laboratoire à ciel ouvert à double titre, d’abord parce que la collectivité fait appel aux travaux des chercheurs afin d’avoir des résultats scientifiques sur des sujets qu’elle juge prioritaires, mais aussi parce que de nombreux scientifiques prennent ce territoire comme terrain d’expérimentation pour leurs recherches.

    C. F. : Cette hybridation entre chercheurs, entreprises et collectivités est en effet ancienne. Le programme Popsu (plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines) auquel nous prenons part en est une illustration. Depuis longtemps, nous cofinançons des thèses qui nous permettent de développer une réflexion sur la base d’éléments locaux. Eléments qui améliorent notre compréhension des phénomènes du territoire. La recherche nous permet de sortir des faux débats et de débattre des vrais sujets.

    Cet apport de la recherche conduit-il à approcher différemment l’action publique ?

    C. F. : Les chercheurs nous apportent à la fois la contradiction et des éléments qui nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques. Ils peuvent aussi faire émerger des approches qui n’étaient pas du tout dans le « scope » métropolitain et sur lequel il faut pourtant avancer. Par exemple, le programme de recherche MobilAir, qui a identifié le nombre de morts prématurées dues à la mauvaise qualité de l’air, nous a permis d’objectiver le débat et ainsi d’accélérer toute notre stratégie Air. Les élus peuvent être convaincus de certaines choses, mais lorsqu’ils se confrontent à la démonstration du scientifique, ils s’acculturent avec la réalité des sujets. La question de la santé publique est ainsi devenue un sujet non contesté.

    A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus

    C’est ce qui nous a conduits à étendre la zone à faibles émissions (ZFE), mise en place en 2018 sur dix communes, aux vingt-sept de la métropole, toutes sensibilités politiques confondues. Ou encore à développer l’offre de location et les aides à l’achat de vélo électrique, qui n’étaient pas dans nos priorités mais se révélaient par la recherche être un outil particulièrement utile pour accélérer les changements de mobilité. De même, le fait de découvrir que 45 % des particules dans l’air de Grenoble, et même 70 % en hiver, étaient dues au chauffage non performant nous a conduits à augmenter la prime Air Bois et à équiper des foyers d’analyseurs de particules, pour les sensibiliser et les convaincre de changer de mode de chauffage.

    M. T. : Un autre exemple est le travail d’enquêtes dans les quartiers sensibles qui a donné naissance à l’idée de se doter, en 2012, d’un indicateur de bien-être [soutenable et territorialisé], iBEST. Cet indicateur, renouvelé tous les quatre ans, permet d’accompagner l’action publique avec d’autres outils d’analyse que les indicateurs habituels quantitatifs sur l’emploi, le revenu…

    Quelle est la place des citoyens dans cette dynamique ?

    M. T. : Les liens entre les chercheurs et le milieu associatif sont nombreux et, là encore, anciens. Mais la labellisation Capitale verte nous fournit une occasion exceptionnelle de partager la recherche avec le plus grand nombre. Chaque mois, sur un thème donné, le conseil scientifique propose un partage des savoirs lors de conférences, mais aussi dans des formats plus originaux comme des pièces de théâtre, des expositions photo, des déambulations urbaines.

    Des artistes ont été en résidence pendant un mois dans un laboratoire de recherche, pour comprendre et échanger avec les scientifiques afin de pouvoir ensuite restituer les résultats. En passant par des approches sensibles, on espère attirer un public plus large, mais aussi le toucher en faisant passer les messages de façon moins anxiogène, moins négative, moins péremptoire.

    C. F. : Nous sommes aussi en train de mettre en place une convention citoyenne pour le climat, qui sera pilotée par un comité scientifique. Et nous construisons un centre de sciences, un lieu dédié à la rencontre entre les scientifiques et les citoyens qui permettra au public de s’initier aux sciences de la Terre, de l’Univers et du climat.

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Laetitia Van Eeckhout

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    Le Monde

    A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus

    Deuxième métropole universitaire française, la Ville rose tente de maintenir sa tradition de collaboration entre élus et recherche, pour accompagner la complexification des enjeux de sa croissance.

    La Ville rose et les chercheurs, une histoire d’amour au pays de Jean Jaurès et de Jean Tirole, le Toulousain Prix Nobel d’économie en 2014 ? Fabrice Escaffre, géographe et maître de conférences à l’université Jean-Jaurès, a participé au comité de suivi du programme local de l’habitat (PLUI-H) mis en place par la métropole : « Nous intervenions en tant qu’experts, au côté de bureaux d’études, d’organismes ou de techniciens, se souvient-il. Il serait cependant très prétentieux de dire que toutes nos préconisations sur la mixité sociale, les connexions ou la gouvernance ont été suivies. »

    Fin juin 2018, une stratégie foncière est adoptée à l’unanimité lors du conseil de métropole : 7 000 logements seront construits par an, dont 35 % de logements sociaux. Avec une maîtrise d’ouvrage directe des chantiers à hauteur de 50 %, une définition du cahier des charges, du budget et du calendrier des travaux. Karine Traval-Michelet, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de l’habitat, parle alors « d’une harmonisation rendue possible après un travail titanesque réalisé avec le comité de suivi », au sein duquel siègent plusieurs universitaires.

    La Toulouse School of Economics obtient le statut de grand établissement et s’affranchit des autres universités de la ville

    « Il existe, à Toulouse, une vraie culture historique de l’échange entre universités, chercheurs et élus. Même si ces relations se heurtent à des conflits idéologiques, éthiques ou simplement relationnels », analyse Pierre-Emmanuel Reymund, responsable de la prospective et de l’innovation au sein de la métropole, qui dit pourtant « souffler à l’oreille des élus depuis 2003 ». Toulouse Métropole, ses 37 communes et 800 000 habitants, grossit de 8 000 nouveaux habitants par an. Elle affiche un contingent de 130 000 étudiants, soit le deuxième de France après la région parisienne, avec tous les chantiers que cela implique en matière de transport, de logement, de développement économique, de transition écologique. Toutes les analyses sont donc bonnes à prendre.

    Onze propositions de chercheurs

    En 2020, en plein confinement doublé de la campagne municipale, Jean-Luc Moudenc, le maire et président de la métropole (Les Républicains), sollicite Jean Tirole pour qu’il rédige un rapport sur l’après-Covid-19. Le Prix Nobel, déjà au travail pour Emmanuel Macron, passe la main à Marion Guillou, ancienne présidente nationale de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). « J’ai accepté à la condition que la région Occitanie soit cocommanditaire, pour éviter toute politisation et en imposant des personnalités crédibles, qui font autorité », précise Mme Guillou. En octobre 2020, les seize membres, dont l’ancienne astronaute Claudie Haigneré, le climatologue Hervé Le Treut ou l’ancienne ministre Geneviève Fioraso, remettent leurs onze propositions pour « Toulouse, territoire d’avenir ». Seront-ils entendus ? « Il y a un suivi de ce rapport et nous allons nous en inspirer sur certains points », assure Pierre-Emmanuel Reymund.

    Pour l’instant, seule la proposition de développer le « tourisme estudiantin » a été retenue. Celle de la création de grands pôles industriels a été abandonnée. « Trop coûteuse et compliquée », déplore M. Reymund. Des regrets, sur un autre plan, émis par Marc Ivaldi, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à Toulouse School of Economics (TSE), créée par Jean Tirole. Ce spécialiste des transports a été « consulté plusieurs fois sur la troisième ligne de métro, avec un travail intéressant et transparent mais pas forcément écouté ». Ses propositions sur la gouvernance ou l’installation d’un péage urbain ont, par exemple, été retoquées.

    Immobilier : à Couffouleux, non loin de Toulouse, « les habitants ont peur que leur commune ne devienne une ville-dortoir »

    En revanche, Marie-Pierre Gleizes, professeure à l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT), se félicite : elle mène depuis 2013 le projet neOCampus. Sur le site de l’université Paul-Sabatier, il rassemble onze laboratoires, sous la houlette, entre autres, de la métropole. L’enjeu ? « Construire un campus connecté, innovant, intelligent et durable pour 38 000 étudiants sur 450 000 mètres carrés de bâtiments. Une ville dans la ville », résume-t-elle. Jean-Luc Moudenc rappelle pour sa part que « des projets emblématiques comme le Muséum, en 2008, la troisième ligne de métro ou le plan 100 000 arbres sont issus de travaux de comités scientifiques de très haut niveau ». Têtes chercheuses comprises.

    Un conseil de développement présidé par une chercheuse

    Dès 2013, alors que le statut des métropoles évolue, s’installe le Conseil de développement (Codev) de l’agglomération. Un lieu d’expertise citoyenne et de débat qui place à sa tête Marie-Christine Jaillet, sociologue, directrice de recherche au CNRS. « Nous avons travaillé sur la politique de la ville dans son ensemble avec le souci constant de rendre plus intelligible les problématiques, d’alerter, de pousser les élus à faire un pas de côté », explique cette experte des évolutions métropolitaines, qui est aujourd’hui responsable scientifique de Popsu Métropoles, la plate-forme nationale d’observation des projets et des stratégies urbaines. Mobilités, gestion des densités urbaines, mixités sociales, approche de l’espace urbain, place du vélo, ville agile… Une préconisation concrète retenue par la collectivité toulousaine ? « La possibilité offerte aux petites entreprises d’accéder aux marchés publics », retient sans aucun doute Mme Jaillet.

    Pour Pierre Cohen, ancien maire socialiste entre 2008 et 2014, « si on arrive à réduire les antagonismes entre les uns et les autres, on peut produire une dynamique qui sert la collectivité ». L’ancien édile avait entamé un « travail avec les trois présidents d’université pour structurer les relations et faire naître des projets concrets ». Fruit toujours vivant de cette volonté, Le Quai des savoirs, le long bâtiment des allées Jules-Guesde, anciennement propriété de la ville et de la faculté de médecine, rénové pour 35 millions d’euros. Face au terminus du tramway, achevé à la même période, il accueille des espaces dédiés à la culture scientifique et abrite la Comue (communauté d’universités et d’établissements), instance de l’université fédérale de Toulouse, regroupant l’administration des trois grandes universités.

    En 2014, c’est Jean-Luc Moudenc qui, en reprenant les rênes locales et celles de la métropole, s’entoure justement d’universitaires pour traiter les grands dossiers : le professeur de droit Jean-Michel Lattes aux transports, le neurologue François Chollet à la santé, le chirurgien Daniel Rougé aux affaires sociales. Troisième ligne de métro, développement de l’Oncopole (cet immense institut du cancer) ou gestion de l’action sociale sont encore aujourd’hui sur les bureaux de ces vice-présidents. « Nous serions bien idiots de ne pas nous appuyer sur le vivier universitaire », souligne Jean-Luc Moudenc. Il avoue avoir « beaucoup consulté les chercheurs, informellement, pour penser des projets techniques et de long terme ». Et a maintenu le rôle du Codev, en le saisissant, en 2022, de nouveaux rapports sur « le patrimoine, les relations urbain-rural, la place pour la jeunesse et celle de la femme ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Philippe Gagnebet(Toulouse, correspondant)

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    Le Figaro

    Tire-lait, allaitement de ses jumeaux... En photos et vidéo, la maternité sans tabou d'Ashley Graham

    Ashley Graham a posté une nouvelle série de photos sans filtre, montrant son quotidien de mère de trois enfants, trois mois après la naissance de ses jumeaux.

    La maternité, toute la maternité, sans filtre. Ashley Graham est une habituée des clichés on ne peut plus réalistes de la grossesse et du post-partum. Mardi 22 mars, la mannequin américaine a posté une nouvelle série de photos sur son compte Instagram, montrant son quotidien de mère de trois enfants dont des jumeaux, Roman et Malachi, nés le 7 janvier.

    «Mon voyage de post-partum»

    Le 10 février, Ashley Graham confiait sur le réseau social avoir hâte de partager son «voyage de post-partum» avec sa communauté de 17,1 millions d'abonnés. La mannequin a ainsi posté plusieurs photos de son quotidien. On la voit tirer son lait, allaiter l'un de ses nourrissons ou encore montrant une tâche de montée de lait sur son vêtement gris. Elle a également posté des photos de son mari Justin Ervin et de leur fils aîné, Isaac, 2 ans, ainsi qu'une vidéo dans laquelle elle aide ses jumeaux à digérer en leur tapotant le dos, un nouveau-né sur chaque épaule.

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    Pourquoi vous devriez retirer vos chaussures en rentrant chez vous

    Deux scientifiques ont examiné les polluants à l'intérieur de nos maisons. Parmi eux, des micro-organismes rapportés de l'extérieur via nos semelles de chaussures, et qui peuvent être dangereux.

    Le Monde

    En Côte d’Ivoire, face à l’urbanisation sauvage, le parc du Banco, « poumon vert » d’Abidjan, se barricade

    La réserve de 3 474 hectares, décrétée forêt protégée en 1929, est notamment menacée par les coupes de bois des habitants et l’explosion démographique.

    Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du « Monde Afrique » depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du « Monde Afrique ».

    « Nous avons notre Grande Muraille de Chine ! », s’exclame Victor, un ouvrier sur le chantier : au cœur d’Abidjan, le parc national du Banco se protège contre une urbanisation sauvage qui ne cesse d’empiéter sur les limites du « poumon vert » de la capitale économique ivoirienne.

    D’ici trois mois, un mur long de 10 kilomètres devrait ceinturer ce parc qui jouxte les communes les plus populaires de la plus grande métropole du pays. L’objectif : stopper « l’extension d’Abidjan » qui se fait « sans la moindre préoccupation de la préservation ou de la restauration du patrimoine naturel », avait critiqué fin octobre 2021 le ministre ivoirien des eaux et forêts, Alain Richard Donwahi.

    L’inquiétude des étrangers non ukrainiens qui ont fui en France

    Forêt classée depuis 1929, le Banco est avec Tijuca à Rio de Janeiro au Brésil, le seul parc constitué de forêt dense primaire situé au cœur d’une grande agglomération. « En six ans, l’explosion démographique suivie d’un boom des constructions anarchiques ont grignoté le parc du Banco », affirme à l’AFP l’écologiste ivoirien, Tom Thalmas Lasme.

    L’immense réserve de 3 474 hectares, érigée en parc national en 1953, « abrite une trentaine de végétaux en voie de disparition en Afrique de l’Ouest », ajoute t-il. Mais les riverains n’hésitent pas à s’infiltrer dans le parc pour abattre des arbres et en faire du bois de chauffe ou pour en chasser les animaux.

    « Indispensable »

    Longé par une voie express sur sa partie ouest, le parc a aussi été victime de « plusieurs incendies causés par les mégots de cigarettes jetés maladroitement par des automobilistes », rappelle aussi Roger Manet, un riverain de 58 ans.

    Alors l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) qui gère la faune et la flore protégées du pays a entrepris la construction de ce mur, dont les travaux sont financés par le Japon et le gouvernement ivoirien.

    Guerre en Ukraine : les rêves brisés des footballeurs africains contraints à la fuite

    « Pour éviter que ce poumon vert d’Abidjan ne disparaisse à cause de la déforestation et pour renforcer son assise foncière, nous avons érigé une clôture en béton, explique Adama Tondossama, directeur général de l’OIPR. La forêt du Banco absorbe le gaz carbonique et rejette l’oxygène indispensable aux 6 millions d’Abidjanais. » Cette réserve naturelle permet également « la régulation du régime de pluviométrie et joue un rôle important dans la recharge de la nappe phréatique approvisionnant la ville d’Abidjan en eau potable », explique le lieutenant colonel Fousséni Coulibaly, responsable du parc du Banco.

    La barrière doit également permettre de sécuriser la forêt, présentée parfois comme « un refuge pour évadés », en raison de sa proximité avec la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), la plus grande prison du pays. Et d’en faire « une destination pour les touristes », insiste le patron de l’OIPR, qui rappelle que la forêt dispose de 80 km de pistes cyclables.

    « C’est la première fois qu’on visite une forêt aussi proche d’une grande ville. C’est intéressant de pouvoir couper un peu de la ville un peu bruyante pour venir en forêt et profiter de la nature », se réjouit Laurent Pigagnon, un Mauricien en promenade dominicale dans la forêt. « On doit tout faire pour préserver cette forêt, abonde Issiaka Kamaté, un autre promeneur. Sans elle, on aurait beaucoup de malades à Abidjan. »

    « Pour les générations futures »

    L’entretien de cette grande forêt urbaine coûte 200 millions de francs CFA par an (305 000 euros), selon l’OIPR, qui espère davantage de « subventions du gouvernement afin de la préserver pour les générations futures ».

    La Côte d’Ivoire dispose de 14 parcs et réserves qui s’étendent sur 2 millions d’hectares, représentatifs des différents écosystèmes du pays, selon l’OIPR.

    Arthur Gué Cissé, l’homme le plus rapide de Côte d’Ivoire

    Le pays n’a plus que 3 millions d’hectares de forêts, contre 16 millions dans les années 1960, en raison de la déforestation massive engendrée par la culture du cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial. Chaque année, selon les chiffres officiels, pas moins de 300 000 hectares disparaissent.

    Le Monde avec AFP

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    Le Figaro

    Anne Hathaway évoque ses difficultés pour avoir un troisième enfant

    L'actrice a révélé dans les colonnes du Wall Street Journal, le mardi 22 mars, qu'elle aimerait avoir un troisième enfant. Elle s'est néanmoins exprimée avec sincérité sur les difficultés liées à la maternité.

    «Je nous verrais bien en avoir un autre», a-t-elle déclaré. Anne Hathaway a en effet révélé dans les colonnes du Wall Street Journal, le mardi 22 mars, qu'elle aimerait avoir un troisième enfant. Celle qui avait accueilli deux garçons, Jonathan et Jack, en 2016 et 2019, s'est néanmoins exprimée sur les difficultés liées à ce projet d'une nouvelle grossesse.

    «Les gens ont tendance à présenter la grossesse, le fait d'avoir des enfants, d'une certaine façon, comme si tout était positif, a-t-elle confié. Mais je sais de ma propre expérience… Que c'est beaucoup plus compliqué que ça.» L'actrice a par ailleurs loué la sincérité de certaines mères, qui partagent leurs douloureuses expériences sur les réseaux sociaux. «Et lorsque vous découvrez que d'autres partagent votre douleur… a-t-elle poursuivi. Je pense juste que ce sont des informations utiles, car je ne suis plus seule à souffrir.»

    En vidéo, Anne Hathaway explique pourquoi elle a arrêté de boire

    «De quoi faudrait-il avoir honte ?»

    Anne Hathaway souhaite en effet que les femmes brisent le silence sur leurs difficultés éventuelles à mener une grossesse à terme. «De quoi faudrait-il avoir honte ? a-t-elle déclaré. C'est un deuil et cela fait partie de la vie.» La comédienne s'est également exprimée sur la manière dont la maternité avait changé son existence. «Je n'avais pas complètement les pieds sur terre avant d'être mère, a-t-elle affirmé. Cela n'est pas parce que je manquais d'intégrité, mais la maternité m'a donné envie de tenir ma parole. Cela impliquait de mettre un terme à toutes les absurdités qui me traversaient parfois l'esprit.» Et l'actrice de conclure : «Cela passe par des petites pauses que vous vous accordez parfois, quand vous savez que vous n'êtes pas au meilleur de vous-même.»

    Sept idées reçues sur les effets du changement de saison sur le corps

    Besoin d'une cure détox au printemps, déprime en hiver... Plusieurs professionnels démêlent le vrai du faux de l'impact du changement de saison sur l'organisme.

    Elles ont tué leur nouveau-né : plongée dans l'existence de ces mères auteures de néonaticides

    ENTRETIEN - Dans Les Violences inaudibles, paru le 11 février, la sociologue Julie Ancian s'interroge : comment une mère peut-elle tuer ses bébés ? Pour répondre, elle a rencontré cinq femmes auteures de néonaticides.

    Pourquoi les muscles s'affaiblissent avec l'âge ?

    Douleurs à l'effort, manque de souplesse et endurance... Jusqu'à 50 ans, la masse musculaire diminue progressivement et perd en tonicité. Explications et solutions.

    L'Humanité

    Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

    Il était une fois

    Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

    Pascal Cauchy

    L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

    Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

    Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

    Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

    1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

    Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

    Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

    Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

    Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

    L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

    La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

    Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

    Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

    La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

    Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

    Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

    Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

    La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

    Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

    Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

    L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

    Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

    En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

    De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

    L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

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    Valeurs Actuelles

    Macron, le candidat Potemkine

    Il a les yeux cernés. Une barbe qu’il néglige comme pour mieux laisser voir que le temps n’est pas à ce genre de détails. Il n’est pas jusqu’à ses costumes qu’il délaisse le week-end pour un simple tee-shirt ou un sweat à capuche. La campagne présidentielle ? Quelle campagne ? Après avoir l’avoir menée sans être candidat, voilà qu’Emmanuel Macron est candidat sans mener campagne.

    La crise sanitaire hier, la guerre en Ukraine aujourd’hui le dispensent, croit-il, de cette confrontation qu’espéraient tant ces adversaires. Le chef de l’État a un « call » avec Poutine, un « call » avec Zelensky, un « call » avec Biden. Une caméra le filme dans les escaliers de l’Élysée, chemise blanche impeccable, cravaté de près, accompagné de Nemo, son chien, à son bureau, l’air grave. Éclairage d’ambiance. Musique. Tout y est. Une minisérie Netflix. Tout est propre, léché comme une cuisine de palace. Les Français en sont réduits au rang de simples spectateurs, condamnés au pop-corn.

    Au mieux, ce sont des figurants. Les journalistes de France Inter, les premiers, ont révélé le pot aux roses : à Poissy, en déplacement le 7 mars chez son ami, le maire Karl Olive, la moitié de ceux qui étaient invités à interroger le président candidat appartenaient à la majorité municipale. Les questions étaient choisies, sinon dictées, écrites par l’Élysée. Une campagne sous contrôle, verrouillée. Une démocratie Potemkine.

    Les débats ? Quels débats ? Le chef de l’État, dans une inversion totale du temps démocratique, assure qu’il mènera « un nouveau grand débat permanent » sitôt sa réélection acquise. Une manière de clore la campagne. De l’achever avant même qu’elle ait vraiment commencé. De la rendre impossible. D’enjamber la présidentielle. De différer ce qui devrait être l’objet même de cette campagne.

    Le 17 mars, Emmanuel Macron consent à présenter son programme et à répondre à ceux qui, déjà, remettent en cause sa future légitimité

    Comment ne pas comprendre ceux qui, comme Gérard Larcher, expriment leur crainte de voir la campagne escamotée. Le président du Sénat, qui confesse volontiers être en campagne permanente, connaît les risques de ce genre d’impasse volontaire. Au Figaro qui l’interrogeait le 15 mars, lui si souvent cotonneux, enrobant, ne mâche pas ses mots : « S’il n’y a pas de campagne, la question de la légitimité du gagnant se posera. Notre pays fracturé, endetté et confronté à de multiples problèmes a besoin de ce débat. Le président de la République veut être réélu sans jamais avoir été réellement candidat, sans campagne, sans débat, sans confrontation d’idées. Tous les candidats débattent sauf lui. C’est un paradoxe ! »

    Il n’est pas le seul à évoquer cette question de la future légitimité du président. Philippe de Villiers, soutien de d’Éric Zemmour, ne manque pas, à son tour, de souligner l’ubuesque de la situation : « Il n’y aura donc pas de campagne, pas de débat, pas de confrontation. Ainsi en a décidé Emmanuel #Macron. Les médias ont acquiescé. Le futur président sera illégitime. La paix civile est en danger. C’est une sorte de coup d’État post-démocratique. »

    Dans un premier temps, Emmanuel Macron se garde de réagir et s’en tient au script initial. Pourquoi changer ses plans ? Les sondages sont flatteurs : 30 %, 31 %, selon les instituts. Certains, dans son entourage, tiquent. « Il faut éviter la “karl-olivisation” de la campagne », souffle un ministre. Le 17 mars, Emmanuel Macron consent à présenter son programme et à répondre à ceux qui, déjà, remettent en cause sa future légitimité : « Un président du Sénat ne devrait pas dire ça. »

    Premier au concours de circonstances

    Certes, celui qui, au soir du second tour, l’emportera sera bien le président légitime, mais le chef de l’État ne peut ignorer que s’il a toujours été premier au concours de circonstances et bénéficie d’une chance orgueilleuse à chacune de ses campagnes – en 2017, le Penelopegate et l’affaire des costumes de François Fillon s’étaient imposés comme l’unique sujet de controverses d’une campagne prise en otage par le Parquet national financier -, il ne pourra pas éternellement compter sur la guerre pour occulter les sujets qui préoccupent les Français, hantés par les fins de mois toujours plus difficiles, et la fin de la France qu’ils sont nombreux à redouter. D’autant que déjà, les effets de cette crise internationale se font sentir dans les poches déjà vides de nombre d’entre eux et mettent en évidence les choix parfois hasardeux du président et ses volte-face tardives.

    « Le débat civique n’est pas un luxe réservé au temps apaisé », avertissait Alexis Brézet, le directeur de la rédaction du Figaro, au lendemain de l’annonce de la candidature d’Emmanuel Macron. C’est bien là tout le problème. « En refusant une confrontation démocratique, Emmanuel Macron joue avec le feu », avance Christian Jacob, le président des Républicains. Pire, il attise les braises encore chaudes de cette France des ronds-points méprisée par les élites. Le président peut bien promettre, sitôt reconduit à l’Élysée, des conventions citoyennes à tour de bras, le risque est grand que ce débat permanent soit trop tardif et biaisé.

    L’invention d’une démocratie Canada Dry ne saurait dissiper les tensions qui traversent le pays

    Ces subtilités ne sauraient raviver notre démocratie malade faute d’être représentative. Déjà, en 1993, Alain-Gérard Slama pointait dans l’Angélisme exterminateur, essai sur l’ordre moral contemporain ce péril. « La majorité consensuelle dicte sa norme et il suffit que quiconque semble suspect de s’en écarter, pour être, soit identifié aux extrêmes, soit, dans le meilleur des cas, considéré comme inaudible. […] Plus les extrêmes prospèrent, plus le centre se trouve fondé à présenter ses choix comme non négociables et plus il est naturel que les citoyens raisonnables souhaitent sa victoire. Mais plus aussi, il est inévitable que d’immenses frustrations se lèvent dans le silence. Le débat politique n’a pas eu lieu. » Nous y sommes.

    L’invention d’une démocratie Canada Dry ne saurait dissiper les tensions qui traversent le pays ni faire oublier à beaucoup la société de surveillance qui s’est subrepticement mise en place pendant la crise sanitaire. Certains parlaient alors d’Emmanuel Macron, comme d’un « démocrateur » quand d’autres accusaient le chef de l’État d’avoir imposé une « dictature sanitaire ». L’invasion de l’Ukraine par Poutine aura permis au président de se débarrasser de cette image et de ne pas souffrir de son bilan. L’émotion est aujourd’hui encore le meilleur argument des partisans du “cercle de la raison”.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

    Il était une fois

    Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

    Hassane Zerrouky

    La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

    En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

    Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

    Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

    Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

    « Premier pas vers la restauration du califat »

    Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

    En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

    La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

    En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

    Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

    Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

    Le « djihad » contre le « taghut »

    À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

    Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

    « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

    Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

    Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

    Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

    C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

    À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

    Le Figaro

    Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    Cyrille Louis

    REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

    Envoyé spécial à Kryvyï Rih

    La guerre se rapproche et les autorités de Kryvyï Rih s’y préparent sans relâche. Aux abords de cette importante cité minière et industrielle, où ont grandi le président Volodymyr Zelensky et son épouse Olena, des engins de chantier érigent des talus et creusent de larges tranchées.

    Selon les autorités locales, les Russes ont été repérés à dix-sept kilomètres seulement de la ville. Là où la topographie l’impose, jusqu’à huit lignes de défense ont été aménagées en cercles concentriques. Deux villages situés sur la route du Dniepr ont été frappés, dans la nuit de lundi à mardi, par des roquettes russes qui ont détruit plusieurs maisons, sans faire de victimes. «Pour le neuvième jour consécutif, des colonnes de vingt à trente véhicules testent nos défenses et tentent de faire des percées en direction du faubourg d’Inhuletzkyi. Mais nos lignes tiennent bon et nous avons même détruit l’un de leurs chars», se félicite le responsable de l’administration militaire, Aleksander Vilkul.

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    L’armée russe, qui a surgi de la péninsule de Crimée aux premières heures de la guerre, et s’est dans la foulée emparée de Kherson, a par la suite fait marche vers l’ouest, avec Odessa en ligne de mire. Mais l’opposition rencontrée à Mykolaïv, où les combattants ukrainiens mènent une résistance farouche et reprennent désormais l’initiative, semble l’avoir contrainte à revoir ses plans. Après avoir tenté, en vain, de contourner cet obstacle par le nord-ouest en attaquant Voznessensk, elle a déployé une partie de ses effectifs en direction de Kryvyï Rih. «S’ils s’intéressent à notre ville, c’est à la fois pour s’emparer de son appareil industriel sans égal et parce qu’ils s’ouvriraient ainsi la route de Dnipro et de Zaporijjia», analyse Aleksander Vilkul.

    L’anxiété devient palpable

    Uniforme vert olive, barbichette blanche et regard pénétrant, l’homme pèse chaque mot et surveille le téléphone sur lequel lui parviennent les nouvelles du front. Devant lui, une carte d’état-major. Les responsabilités qu’il vient d’endosser semblent lui aller comme un gant, même s’il n’y était guère préparé. Dans une autre vie, Aleksander Vilkul fut tour à tour conducteur d’engin dans une mine de fer, puis ingénieur, avant de se lancer en politique au sein du parti prorusse de Viktor Ianoukovitch. Une fois celui-ci devenu président, il en fut pendant deux ans le vice-premier ministre, avant que la révolution de Maïdan ne porte un coup à cette carrière prometteuse. En 2019, il n’est arrivé qu’en huitième position à l’élection présidentielle remportée par Volodymyr Zelensky. Mais son ancrage dans l’opposition ne l’a pas empêché d’être récemment choisi pour diriger la défense de sa ville.

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    Cette nomination, selon son entourage, témoigne de l’union sacrée qui prévaut aujourd’hui en Ukraine. Y compris à Kryvyï Rih, ville majoritairement russophone et qui partage de forts liens avec la région industrielle de Donetsk. «Je parle très régulièrement aux autorités de Kiev et mon seul objectif est de défendre ma ville et mon pays», assure Aleksander Vilkul, qui refuse cependant de dire s’il est en contact direct avec le président. Dimanche dernier, il a été apostrophé par un ancien compagnon de route devenu le porte-voix du Kremlin, qui l’a appelé à ouvrir sa ville aux soldats russes. «Sale traître! lui a répondu Vilkul. Allez vous faire enc…, toi et tes maîtres…»

    Dans les rues de Kryvyï Rih, où les sirènes résonnent plusieurs fois par jour, les magasins restent ouverts mais l’anxiété devient palpable. «J’ai peur pour ma fille», murmure Ioulia Vassilievka, avant de se détourner pour cacher les larmes qui lui montent au visage. Son mari, Evegueni, se dit convaincu que les Russes s’apprêtent à attaquer la ville et prévoit de mettre sa famille à l’abri dans l’ouest du pays avant de revenir se battre. «Le gouvernement local nous dit que tout est prêt pour résister à l’ennemi, mais je ne sais pas si je peux leur faire confiance», soupire-t-il.

    «C’est difficile de ne pas s’inquiéter»

    Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté Kryvyï Rih - soit près d’un habitant sur six. Au tout début de l’invasion russe, deux bases militaires y ont été frappées par des missiles tirés de navires déployés en mer Noire. Comme l’une d’elles contenait d’importants stocks de munitions et d’explosifs, le quartier a dû être évacué pendant l’intervention des démineurs. Le lendemain, un avion de transport de troupes et trois avions de chasse russes tentaient de se poser sur l’aéroport. «Ils étaient tout près de réussir mais nous les avons bloqués in extremis en garant des camions en travers de la piste», raconte Alexander Vilkul.

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    «Quand on voit ce qui se passe à Marioupol, c’est difficile de ne pas s’inquiéter», admettent Alexei et Svetlana Stovpovietz qui, depuis le début de la guerre, se mobilisent pour soutenir l’armée et la défense territoriale. «J’aide à préparer des trousses médicales d’urgence pour les soldats», explique Svetalana, infirmière. «J’ai participé à la confection de checkpoints», renchérit son mari. Élu régional sous les couleurs de Serviteur du peuple, le parti de Volodymyr Zelensky, Alexei Stovpovietz se dit impressionné par la façon dont celui-ci préside le pays en temps de guerre.

    Notre seul problème, ce sont les missiles et l’aviation russes. Alors s’il vous plaît, écrivez-le dans votre journal: nous supplions les Occidentaux de nous aider à leur fermer l’accès à notre ciel

    L’ancien humoriste, enfant de Kryvyï Rih, n’a sans doute pas toujours été prophète en sa ville. Mais l’aplomb et la simplicité dont il fait preuve depuis l’invasion russe semblent lui valoir ces jours-ci une large adhésion. «Bien sûr qu’on est fiers», lance le maire adjoint Sergei Miloutin, un colosse débonnaire qui a le même âge que Zelensky et dit l’avoir bien connu lorsqu’ils participaient à des concours de stand-up au sein d’équipes rivales. «Il a été élevé ici et son caractère s’est forgé à l’image de cette ville belle mais rude. Kryvyï Rih, c’est avant tout la solidarité, la camaraderie et le sens des responsabilités sans lesquels la vie à la mine ou à l’usine n’est pas possible.» Son père, un professeur d’informatique renommé, et sa mère, ancienne ingénieure, habitent toujours la «Fourmilière», une vaste cité-dortoir construite à l’époque de l’URSS face à la mairie. Selon Irina Zinovieva, qui dirige le musée d’histoire de la ville et a bien connu le futur président au début des années 2000, «le fait que ses parents n’aient pas changé de vie montre que Zelensky n’est pas un politicien comme les autres».

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    À l’écart du centre-ville, les hauts fourneaux et les cheminées qui dessinent une silhouette si caractéristique sont pour la plupart à l’arrêt. L’ancienne usine Kryrivizhstal, rachetée en 2005 par Arcelor-Mittal dans le cadre des privatisations et qui emploie 25.000 personnes, a annoncé sa mise en sommeil dès le début de la guerre. Kryvyï Rih, depuis, retient son souffle. La ville minière, dont les premiers gisements de fer furent mis en exploitation vers 1880 par une société française, et qui se présente comme la capitale européenne de la sidérurgie, se demande ce qui l’attend.

    Aleksander Vilkul, le chef de l’administration militaire, se veut rassurant. Il a réquisitionné une centaine d’engins de chantier pour édifier tambour battant les fortifications de la ville et dit avoir stocké suffisamment de nourriture et de médicaments pour tenir un siège. «Nous avons assez d’hommes, d’armes et de motivation pour nous défendre face aux Russes, assure-t-il. Notre seul problème, ce sont leurs missiles et leur aviation. Alors s’il vous plaît, écrivez-le dans votre journal: nous supplions les Occidentaux de nous aider à leur fermer l’accès à notre ciel.»

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    Valeurs Actuelles

    Déchainement de violences contre les forces de l’ordre dans la banlieue lyonnaise

    Trop banal pour être médiatique ? Comme chaque week-end, une série de violences gratuites ont éclaté contre les forces de l’ordre dans plusieurs banlieues françaises. Et particulièrement dans la banlieue est de Lyon, où la police fait état de « plusieurs épisodes de violences urbaines visant les forces de l’ordre », pour la seule journée de dimanche, nécessitant « l’usage de 32 moyens collectifs de défense », selon les informations recueillies par Valeurs actuelles, et dont voici le détail :

    Dans la soirée du 19 mars, vers 22h, à Vaulx-en-Velin, commune située à quelques kilomètres de Lyon, deux équipages de police procèdent à un contrôle d’identité lorsqu’ils sont la cible de jets de projectiles de la part d’un groupe de voyous, que les agents parviennent à disperser en faisant usage de leur lance-grenade Cougar. Mais pour quelques minutes seulement, puisqu’une quinzaine d’assaillants reviennent rapidement à la charge, contraignant les policiers à faire usage de huit grenades lacrymogènes CM6.

    Coup de feu dans les 8e et 9e arrondissement : trois clandestins algériens interpellés

    Quasi simultanément ce même soir, vers 22h, à Vénissieux, autre banlieue lyonnaise sous tension, les policiers de la brigade spécialisée de terrain (BST) sont la cible de jets de projectiles et tirs de mortiers d’artifice. Fait extrêmement rare, les agents parviennent à interpeller un des assaillants, âgé de seulement 14 ans, ce qui ne suffira pas à calmer les ardeurs du quartier puisque dans la nuit, vers une heure du matin, les mêmes faits se reproduisent contre la police.

    En rouge, les différents lieux où des incidents ont éclatés, dont des attaques contre la police.

    Dans le 9e arrondissement de Lyon, un peu plus tôt, entre 20h et 22h, les policiers du Raid étaient par ailleurs intervenus dans un appartement après que plusieurs coups de feu ont été tirés depuis la fenêtre d’un appartement à l’aide d’un fusil de chasse. Rapidement repéré, l’appartement était fouillé par la police, qui trouvait un fusil de chasse ainsi que de nombreuses munitions. Trois individus qui fréquentaient le domicile étaient interpellés et placés en garde à vue. Djamel G., Karim M. et Zayed H, les trois suspects, tous de nationalité algérienne et en situation irrégulière, étaient âgés respectivement de 16, 18 et 24 ans.

    Au même moment, aux alentours de 21h, rapporte Lyon Mag, une fusillade a éclaté sur un point de deal situé près d’une barre d’immeubles du quartier de la Duchère, dans le 9e arrondissement de Lyon. Selon les informations du média local, une Kalashnikov a été utilisée, ainsi qu’une grenade offensive, blessant quatre adolescents.

    Le lendemain, dimanche 20 mars, les violences reprennent de plus belle dès le milieu de l’après-midi. Vers 15h45, à Vénissieux, dans la cité des Minguettes classée comme quartier de reconquête républicaine (QRR), deux policiers de la BST sont insultés et la cible de projectiles par une vingtaine d’individus. Après plusieurs tirs de lance-grenade, les agents parviennent à quitter les lieux sans encombre, mais sans parvenir à rétablir l’ordre durablement, puisque peu après 20h une vingtaine d’assaillants s’en prennent à une patrouille de la BST en jetant des projectiles, avant d’être dispersés par un tir de lance-grenade.

    Un peu plus au nord, dans la banlieue de Lyon, c’est à Rillieux-la-Pape que les policiers ont essuyé une série d’attaques ciblées. Première étincelle sur le bucher de la sécurité publique, un signalement pour des rodéos urbains dans rue Jules Michelet. Avec l’appui de la police municipale, les forces de l’ordre mettent en place un dispositif de surveillance du quartier. Profitant de la chute accidentelle d’un des motards, les policiers tentent de l’interpeller mais sont pris pour cible par une quinzaine de voyous, encapuchonnés et le visage dissimulé, qui leur jettent des projectiles.

    Les policiers tentent une médiation avec des « habitants du quartier, plus âgés »

    Pour faire face, les forces de l’ordre répliquent encore une fois au lance-grenade, puis entament « une médiation avec des habitants du quartier, plus âgés, permettant un retour au calme », indique la même source policière. Un calme toutefois relatif, à nouveau troublé vers 21h, lorsqu’un incendie de véhicule est signalé à la police. Il s’agit d’une Suzuki Swift qui finira complètement brûlé, faute de possibilité d’intervention. Une fois sur place, les agents aperçoivent deux voyous en train de filmer la scène et comprennent du même coup qu’il s’agit d’un guet-apens. Une quinzaine de voyous surgissent pour attaquer les policiers, qui appellent du renfort et parviennent à faire face en répliquant en tirant 12 grenades lacrymogènes CM6, cinq LBD et une grenade MP7. Les assaillants, repliés derrière des voitures stationnées, finissent par prendre la fuite à l’arrivée des renforts, mais aucune interpellation n’aura lieu.

    Plus au nord, dans la commune voisine de Bron, toujours en banlieue lyonnaise et toujours dans la soirée du 20 mars, aux alentours de 20h, deux équipages de police étaient ciblés par une dizaine d’individus, dissipés par six coups de lance-grenade. Et ce, alors que presqu’au même moment, un équipage de police étaient lui aussi ciblé à Vaulx-en-Velin.

    Contacté par Valeurs actuelles, Ludovic Cassier, secrétaire départemental SGP Police Rhône, indique que ce genre d’incidents se produit presque tous les week-ends, mais aussi durant la semaine, et qu’a priori aucune interpellation supplémentaire n’aurait eu lieu, faute de pouvoir identifier les auteurs « qui se dispersent aussitôt ». Et faute de caméras de surveillance.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Ukraine Live Updates: With Biden in Europe to Rally Allies, U.S. Vows to Take In 100,000 Refugees

    Kyiv March 24, 5:45 p.m.

    Moscow March 24, 6:45 p.m.

    Washington March 24, 11:45 a.m.

    The United States also vows to donate $1 billion to help European countries take in people fleeing the war. As President Biden holds urgent meetings with European leaders, Ukraine says it destroyed a Russian landing ship at a strategic southern port.

    Marc Santora and Michael D. Shear

    Here are the latest developments.

    As President Biden met on Thursday with world leaders for an extraordinary day of three summits in Brussels focused on the Ukraine war, the United States said it would take in 100,000 refugees fleeing the fighting.

    The West is working to solidify its stance against Russia over the invasion of Ukraine. At the same time, the outgunned Ukrainian forces are several days into a counteroffensive that has scored some successes. On Thursday, the Ukrainians claimed to have added to their momentum by destroying a Russian landing ship at a southern Ukrainian port in Russian-occupied territory.

    If confirmed, the attack would be a blow to the already beleaguered Russian forces struggling with logistical and resupply issues. The Russians had said the port was important to their efforts to bring supplies to their troops.

    The three summits — with NATO, the Group of 7 and the European Union — come as concern is rising among Western leaders that President Vladimir V. Putin of Russia may turn to unconventional weapons as its advance falters. NATO allies agreed on Thursday to provide Ukraine with equipment and training to deal with the fallout from any possible Russian attack using chemical, biological or nuclear weapons, and NATO is increasing its own preparedness for such an event, according to the alliance’s secretary general, Jens Stoltenberg.

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine appeared via video link at the closed-door NATO meeting that started the day and made another urgent plea for help. “I am sure you already understand that Russia does not intend to stop in Ukraine,” he said, according to a transcript of his remarks released by the Ukrainian government. “Does not intend and will not. It wants to go further.”

    In other major developments:

    In addition to accepting 100,000 Ukrainian refugees into the country, the United States will donate $1 billion to help European nations deal with the surge of migrants, a person familiar with the decision said. More than three million Ukrainians have poured into Poland and other countries.

    Russia’s assault on Ukraine has driven more than half the country’s children from their homes, the United Nations children’s agency said on Thursday, calling it one of the largest displacements of children since World War II.

    Mr. Biden is not expected to press his European counterparts to cut off their flow of Russian energy. Instead, European leaders are expected to announce steps they will take, with the help of the United States, to reduce their dependence on it.

    The Moscow Exchange resumed partial trading on Thursday for the first time in nearly a month. The index rose 4 percent, probably buoyed by government policies aimed at avoiding a sell-off.

    Ivor Prickett

    Fierce fighting continued in Irpin, northwest of Kyiv, and civilian evacuations continued with it. At an aid station on the outskirts of Kyiv, evacuees were inspected by Ukrainian security forces and treated for medical issues. They then boarded buses heading toward Kyiv’s main train station.

    Matina Stevis-Gridneff and Monika Pronczuk

    NATO boosts its readiness, and Ukraine’s, for any possible Russian use of weapons of mass destruction.

    BRUSSELS — NATO allies agreed to provide Ukraine with equipment and training to deal with the fallout from a possible Russian attack using chemical, biological or even nuclear weapons, and the alliance was increasing its own preparedness for any such event, NATO’s secretary general, Jens Stoltenberg, said on Thursday.

    Mr. Stoltenberg, who was speaking to reporters after a NATO summit in Brussels on Thursday, said that the alliance was worried Russia might deploy chemical or biological weapons — which are banned by international treaty — because it appeared that Moscow was creating a false narrative that the West was about to use them.

    “We are concerned partly because we see the rhetoric and we see that Russia is trying to create some kind of pretext accusing Ukraine, the United States and NATO allies for preparing to use chemical and biological weapons,” he said, “and we have seen before that this way of accusing others is actually a way to create a pretext to do the same themselves.”

    President Biden attended the NATO summit, the first in a series of back-to-back summits with allies in Brussels on Thursday.

    Mr. Stoltenberg said that the alliance would offer Ukraine detection equipment, protection and medical support, as well as training for decontamination and crisis management to deal with the impact of any use of weapons of mass destruction. Such efforts would include civilian and military experts measuring radiation or chemical isotopes levels.

    “We are also enhancing allies’ preparedness and readiness for chemical, biological and nuclear threats,” Mr. Stoltenberg said.

    The alliance’s top military commander, Gen. Tod D. Wolters, “has activated NATO’s chemical, biological, radiological and nuclear defense elements,” he added, “and allies are deploying additional chemical and biological and nuclear defenses.”

    That step means that NATO teams expert in detecting and dealing with contamination after a chemical, biological, radiological or nuclear attack are placed on increased alert, from previously being on standby, to facilitate early detection should such an attack take place. Mr. Stoltenberg pointed out that the use of such weapons inside Ukraine could contaminate neighboring NATO members.

    “Many people fear that Russia will use such weapons and accuse Ukraine of doing it, so it is important to precisely determine who, where and when did it so there’s no ambiguity,” said Gustav Gressel, a senior policy fellow at the European Council of Foreign Relations.

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    Megan Specia

    The head of Kharkiv’s regional government said six people were killed and another 15 were injured when Russian forces fired on a post office where residents of the city were receiving humanitarian aid.

    Rick Gladstone

    The United Nations Population Fund, a leading provider of reproductive health care services, said it had shipped more than 13 metric tons of supplies, medicines and equipment into Ukraine. The agency said the shipments help cover the immediate reproductive health needs for 500,000 people. At the start of the war, there were an estimated 256,000 pregnant women in Ukraine with 80,000 expected to give birth in the next three months, the agency said.

    Ivan Nechepurenko

    Russia said on Thursday that it had offered pensioners and public workers in the areas of Ukraine under Russian control a one-time payment of about $100. The first payments have already been made, according to Aleksandr Chupriyan, the acting head of Russia’s emergency situations ministry.

    Michael D. Shear

    The NATO summit has ended and President Biden has just begun a smaller meeting with leaders of the G7, the world’s wealthiest democracies. The group is expected to deal less with the military questions that were at issue during the morning session. Instead, the G7 is expected to focus more on strengthening the sanctions that have been imposed on Russia over the past month and how to ensure they are observed by other nations around the world.

    Eshe Nelson

    Russia’s stock index reopens and rises with government intervention.

    After shutting down for almost a month, the Russian stock market reopened for limited trading on Thursday. Just 33 companies, all listed in the benchmark MOEX index, were allowed to trade on the Moscow Exchange for four hours and ten minutes.

    The MOEX index rose 4.4 percent, but it was probably buoyed by significant government policies intended to avoid a sell-off, including a measure to bar foreigners from selling stocks.

    The Russian central bank said on Wednesday there would be a ban on short selling the stocks, a type of trade involving a bet that a company’s share price will fall. Previously, the government had said it would instruct its sovereign wealth fund to channel up to $10 billion into local stocks to stop their prices from plummeting. And in late February, the central bank barred brokers from executing sell orders by foreigners.

    The White House called the partial reopening a “a Potemkin market opening.”

    It was the first opportunity for local stock trading since Feb. 25. The day before trading was halted, the index dropped to a record low after Russia invaded Ukraine. It then partially rebounded.

    On Thursday, the index rose as much as 11.8 percent shortly after trading began, but then lost most of that gain. Just 33 of the 50 stocks in the benchmark index were tradable.

    “This is not a real market and not a sustainable model — which only underscores Russia’s isolation from the global financial system,” Daleep Singh, the U.S. deputy national security adviser for international economics, said in a statement on Thursday. “The United States and our allies and partners will continue taking action to further isolate Russia from the international economic order as long it continues its brutal war against Ukraine.”

    On the Russian exchange, shares in oil and gas companies rose, including Gazprom, which gained 13 percent; Rosneft, which rose about 17 percent; and Novatek, which rose 19 percent. The mining companies EN+ Group and Norilsk Nickel also climbed by about 3 percent and 10 percent respectively. Shares in VTB, a bank that has recently come under sanctions, fell nearly 6 percent. Shares in Aeroflot, the Russian airline, dropped 16 percent.

    Overseas, Russian stocks have been ejected from indexes after losing most of their value.

    Matina Stevis-Gridneff

    NATO’s chief, Jens Stoltenberg, says the alliance will provide Ukraine with detection equipment, protection and medical support, and training for decontamination and crisis management in case of any Russian chemical, biological, radiological or nuclear attack. He says that NATO countries are also enhancing their own preparedness in the event of such an attack.

    Michael D. Shear

    President Biden will announce additional Russian sanctions on Thursday, a senior administration official told reporters in Brussels. The sanctions will include more than 300 members of the Duma, Russia’s lower Parliament, plus other elites close to President Vladimir V. Putin and 40 Russian defense companies.

    Michael D. Shear

    Zelensky calls on NATO members to do more to help Ukraine’s military.

    BRUSSELS — President Volodymyr Zelensky of Ukraine made another urgent plea for help to President Biden and members of the NATO alliance on Thursday, telling them in a closed-door session that his country was under siege, trapped “in the ‘gray zone’ between the West and Russia,” according to a transcript of his remarks released by the Ukrainian government.

    Mr. Zelensky spoke via video link from Ukraine’s capital, Kyiv, as alliance members gathered here for the first of three back-to-back summits designed to bolster the world’s unity of opposition to Russia's monthlong invasion of the country.

    He argued that NATO should come to Ukraine’s defense even though his country is not a formal member of the defensive alliance set up after World War II.

    “Yes, we are not in the alliance. And I do not make these claims. But Ukrainians never thought that the alliance and the allies were different,” he said. He said he understood the position, often expressed by Mr. Biden, that American troops would not be sent to Ukraine to fight directly with Russians.

    “I am sure you already understand that Russia does not intend to stop in Ukraine,” he said. “Does not intend and will not. It wants to go further.”

    A senior U.S. administration official who watched the address described Mr. Zelensky’s remarks as “eloquent” and noted that Ukraine’s president did not call for a no-fly zone or admission to the NATO alliance.

    But Mr. Zelensky did refer to his previous requests for a no-fly zone and did not mince words in his remarks, according to the transcript.

    “On Feb. 24, I addressed you with a perfectly clear, logical request to help close our skies,” he said, referring to previous requests for the allies to impose a no-fly zone over his country to keep Russian planes away. “In any format. Protect our people from Russian bombs and missiles. We did not hear a clear answer.”

    “And you see the consequences today,” he added a moment later. “How many people were killed, how many peaceful cities were destroyed?”

    Mr. Zelensky has become more and more pointed in his criticism of the restraint from the United States and other countries as Russian forces have savaged many Ukrainian cities, especially in the south.

    On Thursday, he criticized the allies for failing to provide fighter jets that Ukraine could use to defend against the air attacks. The White House and the Pentagon have said such support would not prove especially effective, and could be used by Russia as a pretext to draw the United States into a more direct conflict.

    But Mr. Zelensky waved aside such concerns.

    “Ukraine asked for your planes. So that we do not lose so many people. And you have thousands of fighter jets! But we haven’t been given any yet,” he said. “To save people and our cities, Ukraine needs military assistance — without restrictions.”

    The senior Biden administration official said that after Mr. Zelensky’s remarks the NATO members engaged in a conversation about the possibility of providing anti-ship missile systems to Ukraine.

    But that could take time, and Mr. Zelensky closed his remarks with a plea for immediate action.

    “NATO has yet to show what the alliance can do to save people,” he told the leaders. “To show that this is truly the most powerful defense union in the world. And the world is waiting. And Ukraine is very much waiting. Waiting for real actions. Real security guarantees. From those whose word is trustworthy. And whose actions can keep the peace.”

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    Michael D. Shear

    The Biden administration says the U.S. will accept 100,000 refugees from Ukraine.

    BRUSSELS — The United States will accept 100,000 Ukrainian refugees into the country and will donate $1 billion to help European countries deal with the surge of migrants fleeing Russia’s invasion, a person familiar with the decision said on Thursday.

    More than three million Ukrainians have poured into Poland and other countries as the forces of President Vladimir V. Putin of Russia have bombarded civilian areas in cities across Ukraine.

    United States officials have repeatedly said they expect that most Ukrainian refugees will want to stay in Europe, close to their homes. But President Biden, who is in Brussels for three back-to-back summits with allies, is expected to announce that the administration will accept 100,000 refugees who want to come to America.

    It is not clear what legal path those refugees will take. Officials said some might be welcomed under the United States’ formal refugee program. Others may be given visas or be granted “humanitarian parole,” a form of entry often given to people fleeing violence or war in countries around the world.

    A senior administration official said special efforts were being made to expand and develop new programs with a focus on welcoming Ukrainians who have family members in the United States.

    The announcement by Mr. Biden would significantly increase the United States’ role in dealing with the unfolding humanitarian crisis caused by the war in Ukraine, which has displaced millions of people in a matter of weeks.

    Last September, Mr. Biden capped total refugee admissions from around the world to 125,000 for the fiscal year ending in September. But the administration has not taken in anywhere close to that number, and has already worked around the cap by bringing tens of thousands of Afghan refugees into the United States after the end of the war there.

    Michael D. Shear

    The United States will accept 100,000 Ukrainian refugees into the country and will donate $1 billion to help European countries deal with the surge of migrants fleeing Russia’s invasion of their country, a source familiar with the decision said Thursday.

    Gaia Pianigiani

    Russian crew aboard a superyacht possibly linked to Putin have left their jobs, workers say.

    Russian crew members on a mysterious $700-million luxury yacht that U.S. officials say could be owned by President Vladimir V. Putin of Russia abruptly left their jobs and the Tuscan coastal town where it is undergoing repairs a couple of weeks ago amid scrutiny of the vessel, local union leaders and workers say.

    The crew members had been fixtures in the small port of Marina di Carrara since the fall of 2020, when the 459-foot-long yacht, Scheherazade, arrived at a dry dock less than four months after being built. No owner has been publicly identified.

    “They were replaced by a British crew,” said Paolo Gozzani, the local leader of Italy’s General Confederation of Labor trade union, on Wednesday. “I don’t know and don’t care whether the yacht is indeed Putin’s or not, but I worry about the repercussions on shipyard workers if police impound or confiscate the vessel.”

    Workers at the shipyard and regular visitors to its private lounge confirmed that the Russians had routinely supervised the work done on the yacht and had drinks at the bar or played pool there in the evenings. The yacht, estimated by the website SuperYachtFan to cost about $700 million, has two helicopter decks, a swimming pool with a retractable cover that converts to a dance floor and a gym.

    This week, the research team of Aleksei A. Navalny, the Russian opposition leader, published a video in which it argued, based on a 2020 crew manifest, that a dozen of the Russian crew members of the Scheherazade either worked for or had a connection with Russia’s Federal Protective Service. The team drew the conclusion that the yacht must belong to Mr. Putin or some of his closest aides.

    The Scheherazade’s real ownership is hidden by various shell companies. American officials said this month they had found initial indications that it was linked to Mr. Putin but would not describe what information they had.

    In an interview with The New York Times this month, the yacht’s captain, Guy Bennett-Pearce, declined to disclose the name of the owner, but denied that Mr. Putin owned or had ever been on the yacht. Mr. Bennett-Pearce said Thursday he wouldn’t comment further until an investigation by Italian authorities’ was finished.

    Italy’s financial police have been looking into Scheherazade’s ownership for weeks. Italian investigators wouldn’t comment on Thursday, saying that the investigation was continuing.

    In a speech to Italy’s Parliament this week, Ukrainian President Volodymyr Zelensky urged Italy to prevent Russians from vacationing in the country, as well as to freeze their assets, bank accounts and yachts, “from the Scheherazade to the smallest ones.”

    Italian authorities have frozen over 800 million euros in assets from Russian oligarchs on the European sanctions list, including villas in Sardinia, Tuscany, Liguria and the Lake Como area, and three yachts.

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    Mark Landler

    Britain adds the Wagner Group and others to its sanctions list.

    LONDON — Britain imposed sanctions on a further 65 Russian companies and individuals on Thursday, including the Wagner Group, a private military force with ties to President Vladimir V. Putin, which has sent mercenaries into Ukraine.

    Among the other targets are Polina Kovaleva, the glamorous stepdaughter of Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, and Galina Danilchenko, who was installed by Russian forces as a puppet mayor in the Ukrainian city of Melitopol. The Ukrainian foreign ministry said Russians had abducted the previous mayor, Ivan Fedorov.

    Ms. Kovaleva, 26, who cultivated a high profile on social media, has become a vivid symbol of the privileged lifestyles of relatives of Mr. Putin’s associates. Protesters gathered in front of an apartment house in the affluent London borough of Kensington where she reportedly lives to demand she be placed on a blacklist.

    The British government said Ms. Danilchenko, a former member of the Melitopol City Council who urged residents in a televised speech to adapt to the “new reality” of Russian occupation, was the first person it had placed under sanctions for collaborating with Russian forces since they invaded Ukraine a month ago.

    How the Wagner Group would be sanctioned was not immediately clear, given that it is a shadowy organization. Last month, European security officials said about 300 Wagner mercenaries with experience in Libya and Syria filtered into two separatist regions in eastern Ukraine to lay the groundwork for the Russian invasion; the British statement on sanctions referred to reports that it had also sent mercenaries to try to assassinate President Volodymyr Zelensky.

    The sanctions also targeted Kronshtadt, a weapons manufacturer that is a major producer of Russian drones; Alrosa, the world’s largest diamond producer; and Alfa Bank, one of Russia’s largest private banks, whose co-founders, Mikhail Fridman, Petr Aven and German Khan, were recently blacklisted by Britain.

    “These oligarchs, businesses and hired thugs are complicit in the murder of innocent civilians and it is right that they pay the price,” the British foreign secretary, Liz Truss, said in a statement. “Putin should be under no illusions — we are united with our allies and will keep tightening the screw on the Russian economy to help ensure he fails in Ukraine.”

    Britain, under heavy pressure to crack down on a flood of corrupt money from Russian oligarchs, has imposed sanctions on hundreds of people, including the billionaire owner of the Chelsea soccer club, Roman Abramovich. These latest measures came ahead of a European Union summit meeting, largely focused on sanctions, which Brussels did not invite Prime Minister Boris Johnson to attend.

    Emily Rhyne, Simon Ostrovsky and Ben Laffin

    Ukrainians pouring into tiny Moldova find a welcoming but strained country.

    CHISINAU, Moldova — As Ukrainian refugees flood into Moldova, one of Europe’s poorest countries says it is reaching a breaking point. With a population of just 2.6 million, Moldova has taken in 107,000 people, making it the highest per-capita recipient of those fleeing the war with Russia. They now account for over 4 percent of Moldova’s population.The New York Times traveled to the country in March and met Ukrainians who have recently sought refuge there.

    The country’s foreign minister, Nicu Popescu, told Times reporters that Moldova had planned for far fewer refugees — about 15,000. “It’s already bad now, but within days it can get significantly worse,” he warned.

    As a non-European Union state, the country has had to fend largely for itself. Private citizens have taken in 90 percent of the Ukrainians who have arrived, including Veronika Khoronzhuk.

    Ms. Khoronzhuk escaped the southern city of Mykolaiv with a newborn and a 5-year-old, as well as a friend who was injured by a Russian artillery shell.

    “We didn’t tell the children it was a war,” she said. “We escaped the storm. There is no storm here.”

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    Michael D. Shear

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed a closed-door meeting of NATO members via videolink, pleading again for more military aid from Western nations, but he did not call for a no-fly zone or admission to the alliance, according to a senior Biden administration official who was present for the remarks. Biden and the NATO members then discussed further military assistance, the official said, including the possibility of providing anti-ship missile systems to Ukraine.

    Marc SantoraIvan Nechepurenko and Haley Willis

    Ukrainian forces claim to destroy a Russian landing ship.

    Ukraine’s military said on Thursday that it had destroyed a Russian ship at a port under Russian occupation in southern Ukraine, in what would be a success for the Ukrainians as they seek to keep Russia from reinforcing and resupplying its forces as they struggle to gain momentum.

    Russia has faced logistical challenges across Ukraine in its monthlong invasion, and its forces have largely stalled in their efforts to advance on major cities. They have been most successful in the south, where an early push out of Crimea and amphibious assaults launched by naval infantry allowed them to gain control over parts of the coastlines of the Black Sea and Sea of Azov.

    The port of Berdyansk, which Russia captured in late February, has offered Moscow a way to bring reinforcements and supplies closer to critical areas of fighting in Mariupol and across Ukraine’s eastern front.

    Videos and photos reviewed by The New York Times confirmed that a Russian ship was on fire at the port. At least two Alligator-class landing ships are listed in active service in Russia’s Black Sea Fleet: the Orsk and the Saratov.

    “The destroyed ship in Berdyansk could carry up to 20 tanks, 45 armored personnel carriers and 400 paratroopers,” the Ukrainian deputy defense minister, Anna Malyar, said in a statement on Thursday. “This is a huge target that was hit by our military.”

    The Ukrainian military said it had destroyed the Orsk, but it was not immediately clear from the visual evidence which ship was destroyed. Videos show other Russian ships, also appearing to have small fires with smoke rising, leaving the port while the Alligator-class vessel burns.

    The Ukrainians have claimed to have damaged or destroyed several Russian warships over the course of the war. Those reports have not been independently verified.

    The Russians have not commented on the report out of Berdyansk.

    But on Monday, Zvezda, a Russian television network run by the country’s defense ministry, published a video report from there that showed a Russian landing ship offloading armored vehicles.

    The report said that 10 Russian landing ships were involved in the operation to resupply forces in the area, which has been the site of some of the most intense fighting, with the port city of Mariupol just 40 miles away.

    The report quoted a Russian Navy officer who said the arrival of landing ships to Berdyansk was “a landmark event that will open logistical possibilities to the Black Sea Navy.”

    Eshe Nelson

    Russia’s stock index rose about 4 percent after limited stock trading was allowed on the Moscow Exchange for the first time in a month. Government policies, including ordering the sovereign wealth fund to buy stocks and banning short selling -- a bet that a company’s share price will fall -- probably helped lift prices.

    Anton Troianovski

    President Vladimir V. Putin of Russia held a security council meeting to discuss the war in Ukraine, the Kremlin said, but his remarks were not televised. His spokesman, Dmitri S. Peskov, said that Defense Minister Sergei K. Shoigu briefed Putin in the meeting — a notable statement given that Shoigu has been out of the public eye for nearly two weeks.

    The New York Times

    ‘The Daily’ examines how Chechnya could foreshadow the next steps in Ukraine.

    From the outside, Russia’s relentless bombardment of Ukraine looks indiscriminate and improvised, but the approach mirrors tactics devised decades ago in Chechnya. The New York Times journalist Carlotta Gall, who covered the Chechen conflict, explains on a new episode of “The Daily” podcast why wars fought by Russia some 30 years ago could inform what happens next in Ukraine.

    Listen to ‘The Daily’: Ukraine Puts Putin Playbook to the Test

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    Anton Troianovski

    While Western leaders meet, we may also hear from President Vladimir V. Putin of Russia. He will hold a meeting with his security council, the Kremlin said. Some of Putin’s remarks at such security council meetings are typically televised.

    Marc Santora

    Ukraine’s military said it had destroyed a Russian ship at a port near Berdiansk, an area under Russian occupation. “The destroyed ship in Berdiansk could carry up to 20 tanks, 45 armored personnel carriers and 400 paratroopers,” the deputy defense minister, Anna Malyar, said in a statement. “This is a huge target that was hit by our military.” The Russians have not commented on the report or on videos that Ukrainian officials said showed the ship being destroyed.

    Megan Specia

    In the latest accusations that Russian soldiers are forcibly taking Ukrainian residents into Russian teritory, the Mariupol city council said that about 15,000 people had been taken from the besieged city into Russia. Tens of thousand of people have been trapped in the city for weeks amid the fighting.

    Michael D. Shear

    Biden resets America’s relationship with NATO after the Trump years.

    BRUSSELS — When Donald J. Trump arrived here in 2017 for the first time as president, he sent shivers through NATO by explicitly refusing to endorse the alliance’s mutual defense pledge and berating members for what he called “chronic underpayments” for their defense.

    It was a moment of discord and division, sowed by a U.S. president who was openly disdainful of NATO’s collective responsibilities and more interested in “America First” than he was in global unity.

    Five years later, President Biden arrives here in a very different posture. Russia’s invasion of Ukraine has drawn the 30 NATO nations closer together, and Mr. Biden has used the crisis as an opportunity to do what Mr. Trump eventually did only reluctantly: firmly promise to defend any NATO ally that is attacked.

    During his four years in office, Mr. Trump vented repeatedly about a longstanding NATO issue — the failure of some European countries to make good on their 2014 pledge to increase military spending gradually to 2 percent of economic output, with 20 percent of that spending on military equipment.

    By 2018, Mr. Trump’s anger about the financial contributions of other NATO members had grown so fierce that he told his top national security officials that he saw no point in being a member of the alliance. The United States pulling out of NATO would have effectively destroyed the World War II-era organization, a result that Mr. Trump appeared to embrace, calling it a drain on America.

    Mr. Trump’s complaints had an effect: While he never pulled out of the alliance, his threat did convince some of Europe’s wealthiest countries to spend more on their collective defense, just as Mr. Trump had wanted.

    And now, with Russia’s military actively engaged in a war on the edge of NATO territory, it may be Mr. Biden’s legacy — with Mr. Putin’s help — to have helped stitch back together a strong military relationship between the United States and its European partners.

    Mr. Biden said as much on Monday before leaving Washington for Brussels.

    “The one thing I’m confident, knowing Putin fairly well — as well as, I guess, another leader could know one another — is that he was counting on being able to split NATO,” Mr. Biden told business leaders during a roundtable at the White House.

    “He never thought NATO would stay resolved — stay totally, thoroughly united,” the president said. “And I can assure you: NATO has never been stronger or more united in its entire history than it is today, in large part because of Vladimir Putin.”

    Nick Cumming-Bruce

    More than half of Ukrainian children have been forced from their homes by war, a U.N. agency says.

    GENEVA — Russia’s assault on Ukraine has driven more than half the country’s children from their homes, the United Nations children’s agency said on Thursday, calling it one of the largest displacements of children since World War II.

    Some 4.3 million Ukrainian children from a total estimated child population of 7.5 million have been displaced by the one-month-old conflict, UNICEF said. This includes 1.8 million children who have taken refuge in neighboring countries and more than 2.5 million who are in temporary shelter within the country.

    United Nations monitors in Ukraine have reported that 81 children have been killed since the start of Russia’s invasion and 104 have been injured. But they emphasize their assessment of civilian casualties is conservative and that the real toll in civilian life will be much higher.

    “This is a grim milestone that could have lasting consequences for generations to come,” Catherine Russell, UNICEF’s director, said in a statement. “Children’s safety, well-being and access to essential services are all under threat from nonstop horrific violence.”

    The World Health Organization has recorded 64 attacks on health care facilities in the conflict, its director, Tedros Adhanom Ghebreyesus, said on Wednesday, adding that it was in the process of verifying reports of further attacks.

    The United Nations says an estimated 1.4 million people in Ukraine lack access to safe water and 4.6 million people either have limited access to water or are at risk of being cut off. It also reports that over 450,000 children between the ages of 6 months and 23 months need complementary food support.

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    Nick Cumming-Bruce

    Half of Ukraine’s seven and half million children have been displaced from their homes since Russia invaded the country a month ago, the U.N. children’s agency says. It is the one of the largest displacements of children since World War II.

    Michael D. Shear

    President Biden shook hands with NATO leaders, including President Recep Tayyip Erdogan of Turkey, as they took a formal photo at the start of their summit. The group of leaders will now head to their meeting for opening remarks and then a closed-door session amid the war in Ukraine.

    Michael D. Shear

    President Biden arrived at NATO Headquarters to begin a day of back-to-back summits in an effort to keep America’s allies united against Russia’s war in Ukraine. The president smiled as he was greeted by Jens Stoltenberg, the secretary general of NATO. But he faces steep challenges as the allies seek new measures to punish President Vladimir V. Putin of Russia for the war.

    Marc Santora

    Most of the wildfires in the radioactive forest that surrounds the Chernobyl nuclear plant appear to have been brought under control, according to Ukraine’s ecology minister, Ruslan Strelets. The area around the plant is under Russian control, but the fires — common there in spring and summer — are being monitored by NASA satellites.

    Ada Petriczko

    NATO’s military presence in Eastern Europe has been building rapidly.

    Even before NATO officials announced plans on Wednesday to increase the alliance’s military strength in Eastern Europe, the allies had already stepped up the number of troops stationed in the region in response to Russia’s invasion of Ukraine.

    About 40,000 troops are currently deployed under direct NATO command across Estonia, Latvia, Lithuania, Poland, Slovakia, Hungary, Romania and Bulgaria. That is a twofold increase since Russian troops entered Ukraine on Feb. 24.

    The largest contingent is stationed in Poland, with 10,500 allied troops, on top of Poland’s 120,000 troops. The country’s battle group is led by the United States.

    NATO has 30 members, 28 of them European. Across the alliance, NATO can count on nearly 3.5 million troops and other personnel.

    About 100,000 U.S. troops are currently deployed in Europe, according to the alliance’s data.

    Speaking at a news conference before Thursday’s NATO summit in Brussels, the group’s secretary general, Jens Stoltenberg, said that he expected the alliance to make a decision on doubling the number of battlegroups on its eastern flank.

    That would mean deploying more NATO troops to Bulgaria, Hungary, Romania and Slovakia. He said the alliance would also increase support to Ukraine and to other partners at risk from Russian pressure.

    “I expect leaders will agree to strengthen NATO’s posture in all domains, with major increases in the eastern part of the alliance on land, in the air and at sea,” Mr. Stoltenberg said.

    President Vladimir V. Putin of Russia has said the eastward expansion of NATO and Ukraine’s desire to join the alliance represents a threat to Russia and justifies the invasion.

    Marc Santora

    Ahead of President Biden’s meetings with European and NATO leaders, President Volodymyr Zelensky of Ukraine renewed his calls for them to supply more weapons. He said the decisions made at the meetings would help determine who is a friend and ally.

    Megan Specia

    Some 294 civilians, including 15 children, have been killed in the Kharkiv region in the northeast of Ukraine since the war began, the regional police department said in a statement. “People do not leave bomb shelters almost around the clock,” the statement said.

    Michael D. Shear

    Biden is not expected to urge European allies to go without Russian oil and gas.

    BRUSSELS — One of the biggest punishments Western nations could impose on President Vladimir V. Putin of Russia for his invasion of Ukraine would be to shut off the flow of energy — oil, gas, and coal — from Russia into Europe. Doing so would rob Mr. Putin of one of his last remaining ways to generate cash for his collapsing economy.

    Yet President Biden will not press his European counterparts to make that move when he meets with them during a special summit of the Group of 7 industrialized nations on Thursday afternoon, his top aides said.

    Cutting off Russian energy would also turn off the lights for many European countries, which import as much as a third of their energy from Russia. The leaders of several of the countries — including Germany — have made clear that they have no intention of asking their citizens to suffer those consequences.

    Instead, Mr. Biden and the European leaders are set to announce steps that they will take, with the help of the United States, to reduce their dependence on Russian energy by finding new sources of oil, gas and coal from other nations.

    Jake Sullivan, Mr. Biden’s national security adviser, declined to say what those steps were on Wednesday. But he said that finding a way to wean Europe off Russian energy has been “the subject of intense back-and-forth over the course of the past few days and weeks.”

    Speaking to reporters aboard Air Force One as Mr. Biden flew to Brussels, Mr. Sullivan said the leaders planned to make an announcement on Friday about those efforts, which he said involved both short-term steps to make more oil and gas available to Europe in the near term, and longer-term steps to ensure that Europe is not dependent on Russia in the years ahead.

    It is not clear how those steps could immediately put pressure on Mr. Putin to stop his daily bombardment of Ukraine. A recent ban by the Biden administration on importing Russian oil appeared to do little to deter Mr. Putin, though the United States imports far less energy from Russia than European nations do.

    “Our focus now is not on — over the course of the next couple of days — is not on a particular sanctions move we’re asking Europe to make on this,” Mr. Sullivan said. “It is, rather: How do we put in place a strategy that is not just a long-term strategy but is a short-term strategy to help reduce dependence and to create more freedom and flexibility.”

    Given the limits on Europe’s willingness to ban Russian energy, Mr. Biden is set to announce a new set of American sanctions on prominent Russian officials, wealthy business leaders and other public institutions this week.

    And Mr. Biden and the Group of 7 leaders will unveil a new proposal aimed at ensuring that other countries are not able to evade the economic and financial sanctions already imposed on Russia by the United States and other countries.

    “There will be, you know, a specific example of what that means discussed at the meeting and rolled out tomorrow,” Mr. Sullivan said on Wednesday.

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    Victoria Kim

    The Moscow Exchange resumed partial trading for the first time in nearly a month. Only 33 stocks were allowed to trade, and foreigners were banned from selling. Russian stocks last traded on the exchange on Feb. 25, shortly after the war’s start.

    David E. Sanger

    NATO’s secretary general, Jens Stoltenberg, repeated his statements from Wednesday that “any use of chemical weapons would fundamentally change the nature of the conflict.” But when pressed, he said he would “not speculate” about how NATO might respond if chemical agents, borne by the winds, would drift from Ukraine into NATO territory.

    David E. Sanger

    “President Putin has made a big mistake, and that is to launch a war, to wage war, against an independent sovereign nation,” Jens Stoltenberg, the NATO secretary general, said as he prepared to receive the leaders of 30 countries in the military alliance for an extraordinary summit. He said he expected other NATO nations to join Germany in increasing defense spending.

    Michael D. Shear and Matina Stevis-Gridneff

    One day, three summits: President Biden seeks to hold allies together in the Ukraine crisis.

    President Biden’s trip to Europe includes a rare day of three back-to-back global summits on Thursday as the world’s leaders gather in a variety of forums to discuss their response to Russia’s war in Ukraine.

    Here is a look at the three summits and the organizations involved:

    NATO: On Thursday morning, Mr. Biden was joining leaders of the 30 countries that make up the North Atlantic Treaty Organization, a group formed after World War II to promote a common defense. On the agenda: Whether, and how, to provide more robust weapons to Ukraine and how to shore up NATO’s own defenses in Poland and along the eastern front with Russia.

    Mr. Biden and the others were also to discuss the grim scenarios of a possible further expansion of Russian attacks into NATO countries, and how the alliance would respond.

    G7: After the NATO gathering, Mr. Biden will join the leaders of the Group of 7, the world’s largest wealthy democracies, to continue the discussion about Ukraine. The meeting, which includes the leaders of Britain, Canada, France, Germany, Italy, Japan and the United States, was called by Chancellor Olaf Scholz of Germany, who is the current president of the G7.

    The group is expected to confront the refugee crisis sparked by millions of Ukrainians fleeing Russia’s forces, and to discuss what more the world can do to punish President Vladimir V. Putin for his aggression.

    European Council: Mr. Biden will then cross Brussels to join the 27 leaders of European Union member states. The summit, known as a European Council, was the long-planned regular meeting of E.U. leaders that happens every quarter, but Mr. Biden was invited in view of the bloc’s close coordination with the United States on sanctions and all other measures responding to Russia’s invasion of Ukraine.

    The group is likely to focus on expanding sanctions as well as a push by Mr. Scholz to enhance enforcement measures to ensure that Russia is not able to evade the pain of the sanctions. The E.U. leaders will continue their meeting on Friday, after Mr. Biden has left for Poland.

    Overlapping memberships: NATO and the European Union both have their headquarters in Brussels and their origins in the years after World War II, but the differences between them are important. NATO was built as a military bulwark against Soviet power, while the European Union is a political and economic bloc that grew from efforts to unite the formerly warring nations of Western Europe through trade.

    Twenty-one countries now belong to both, including a swath that once fell under the Soviet sphere of influence. But the 27 E.U. members include several countries that have stayed outside NATO, often because of traditions of neutrality, like Austria, Ireland and Sweden. The 30 NATO members include the United States, by far its dominant military partner, and Canada, alongside several countries that have left or declined to join the European Union (Britain, Iceland, Norway) or have applied to join it (Albania, Montenegro, North Macedonia, Turkey).

    The Group of 7, meanwhile, was formed during the economic upheavals of the 1970s to facilitate discussions between the leaders of the Western world’s most powerful economies; it now includes European Union leaders, alongside those from Britain, Canada, France, Germany, Italy, Japan and the United States.

    Daisuke Wakabayashi

    Google says some people in Russia are having trouble accessing its News app.

    Google says that some people are experiencing difficulties accessing the Google News app and website in Russia, even though there are no technical issues on its end.

    Google’s comments, on Wednesday, came on the heels of a report from the Interfax News Agency that Roskomnadzor, Russia’s internet regulator, had blocked the service in the country, accusing Google News of reporting false information about the country’s invasion of Ukraine.

    Google stopped short of saying that the news site was being throttled or blocked in the country. The company said in a written statement that it had “worked hard to keep information services like News accessible to people in Russia for as long as possible.”

    It is not clear whether Google News, which aggregates information from a variety of media organizations, is widely used in Russia. This month, Google said it would no longer permit articles from Russian state media to appear on Google News. In addition, YouTube said it was blocking access to all Russian state media globally, citing its policy against content “denying, minimizing or trivializing well-documented violent events.”

    Also, Google has suspended its advertising business in the country.

    The possible action against Google News would be the latest in a series of moves to prevent access within Russia to popular internet platforms, including Facebook, TikTok, Twitter and Instagram. In recent weeks, Russia has also ratcheted up criticism of YouTube, also a Google property, accusing the site of allowing threats against Russians on the platform.

    Le Monde

    Un testing de SOS-Racisme remet en lumière les discriminations raciales à la location immobilière

    Sur 136 agences, réparties en France, 49 % ont accepté de pratiquer une sélection discriminatoire.

    Trois ans après son premier testing de pratiques discriminatoires auprès d’agences immobilières d’Ile-de-France, SOS-Racisme l’a renouvelé, en 2022, auprès de 136 agences dans la France entière. La méthode innove : plutôt que présenter des candidatures de locataires, des membres de l’association se sont fait passer, par téléphone, pour des bailleurs privés dont le nom, fictif, sonnait « vieille France », cherchant à louer un appartement mais refusant d’emblée tout locataire d’origine étrangère ou supposée telle, insistant sur les profils « arabe et noir, afin d’éviter les problèmes de voisinage », précisaient-ils.

    Le constat, publié lundi 21 mars, montre un léger progrès par rapport à 2019, puisque 51 % des agences contactées ont refusé tout net de pratiquer cette sélection discriminatoire et illégale, contre 48 % il y a trois ans. « Non, on ne peut pas faire de discrimination, a ainsi répondu une employée de l’agence Nestenn de Marseille. C’est grave ce que vous me dites, je ne peux pas, je n’ai pas le droit et je peux être attaquée pour cela. » « Je vous arrête tout de suite, a répondu une autre, du réseau L’Adresse, à Toulouse. Si vous trouvez une agence qui vous accepte, allez-y, parce que moi, je n’accepterai pas ce genre de demande. » « Premièrement, ce genre de discrimination est strictement illégale, a rétorqué un gestionnaire de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) de Toulouse, et si j’ai ce genre de directive, je ne la suivrai pas. »

    Selon SOS-Racisme, les discriminations raciales à la location existent encore en Ile-de-France

    Dans 34 agences, soit environ 25 % des testés, l’administrateur de biens a cependant accepté la sollicitation sans sourciller : « C’est des choses qu’on va pas mettre sur l’annonce parce qu’on n’a pas le droit, mais on fera en sorte que, sur l’accession des locataires, on fasse attention à ça », a promis une agence Fnaim du sud de la France. David Chouraqui, directeur général du réseau Square Habitat, filiale du Crédit agricole, dont trois agences sont montrées du doigt par ce testing, ne cache pas sa colère : « Ces pratiques sont graves et ne correspondent pas à nos valeurs, je vais donc étudier en détail ces cas litigieux », promet-il.

    « Une certaine impunité »

    Enfin, 23 % des professionnels contactés adoptent une attitude ambiguë, rappelant l’illégalité de la consigne mais laissant au propriétaire le soin de l’appliquer : « Normalement, j’ai pas le droit, parce que c’est de la discrimination, et si le dossier est solvable, s’il est bon, je suis dans l’obligation de vous le proposer, a argumenté un agent Guy Hoquet de l’ouest de la France. Après, vous restez décisionnaire », conclut-il. « Dans la loi, je vais vous dire “non, c’est pas possible” ce serait un problème de discrimination, avançait un autre, du réseau L’Adresse, également dans l’Ouest. Mais c’est à vous de prendre la décision. »

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    Le Figaro

    Des ballerines ukrainiennes trouvent refuge au ballet national de Berlin

    Julie Guillaud

    Deux cents danseuses, forcées à quitter leur pays à cause de la guerre, peuvent continuer à pratiquer et espérer poursuivre leur carrière dans une autre compagnie européenne.

    Danser quoi qu'il arrive. Forcées de quitter leur pays en guerre, 200 ballerines ukrainiennes ont pu compter sur l'hospitalité du Staatsballett de Berlin pour continuer leur pratique. Ce foyer temporaire leur offre un espace d'entraînement, un logement, des vêtements et des conseils de carrière. Bien qu'il existe près de 70 ensembles de danse dans le pays, tous ne sont pas exclusivement axés sur la danse classique, comme la plupart des compagnies d'Europe de l'Est.

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    À lire aussiLe Kiev City Ballet trouve refuge au Théâtre du Châtelet

    Christiane Theobald, directrice artistique par intérim du Staatsballett berlinois, affirme avoir contacté d'autres directeurs de compagnie en Europe afin que les danseuses puissent trouver un nouvel emploi. Elle a souligné combien il était crucial pour les danseuses de continuer à s'entraîner régulièrement, même si les représentations publiques sont suspendues pour le moment. «L'important est que l'entraînement quotidien puisse être mené à bien», a-t-elle déclaré à l'Associated Press. «Si vous avez des phases où vous ne pouvez pas du tout le faire, alors vous ne pourrez jamais vous rattraper».

    La danse est censée connecter les gens, pas exclure qui que ce soit

    Mercredi, une trentaine de danseuses, dont huit réfugiées, se sont entraînées à l'opéra de Berlin. Iana Salenko, danseuse étoile ukraino-allemande au Ballet de Berlin, a également participé à la session. Née à Kiev, elle partage l'embarras de ses collègues. «Je comprends ce qu'ils ressentent maintenant, a-t-elle confié pour Reuters. Ils veulent juste abandonner, ils ne savent pas comment continuer avec cette situation. Alors bien sûr, si je peux aider, ça me rend heureux. Et ils sont vraiment heureux, ils sont juste reconnaissants pour tout ce que je peux faire». Tout comme Christiane Theobald, la danseuse leur a fait passer des auditions dans des compagnies de ballet à travers l'Europe. À défaut, elle leur a présenté des opportunités dans d'autres domaines d'emploi, comme l'opéra.

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    Il n'y a pas que les danseurs ukrainiens qui rêvent d'un poste permanent au ballet de Berlin. Leurs consœurs russes rêveraient de le rejoindre et sont les bienvenus, selon Christiane Theobald. «Il est de notre devoir de nous assurer qu'une russophobie n'émergera pas et que nous continuerons à nous apprécier comme avant la guerre. La danse ou l'art en général est censée connecter les gens, pas exclure qui que ce soit» a-t-elle commenté.

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    L'actrice Chulpan Khamatova quitte la Russie et dénonce la guerre en Ukraine

    Dans une interview diffusée sur YouTube dimanche, l'artiste russe a annoncé s'être réfugiée en Lettonie: «Je ne suis pas capable d'ignorer ce que je vois de mes propres yeux».

    Oscars 2022: la liste complète des films en compétition

    Le western de Jane Campion, The Power of the Dog, récolte 12 citations contre 10 pour Dune, le space opera de Denis Villeneuve. Suivi de près par West Side Story et Belfast avec 7 nominations chacun.

    Le Temps des secrets, la fin de l'insouciance de Marcel Pagnol sur grand écran

    En salle mercredi, le film de Christophe Barratier adapte pour la première fois au cinéma le troisième tome des souvenirs de l'écrivain. Ceux de son dernier été avant le lycée, célébration d'un paradis perdu dans la garrigue, entre Aubagne et Allauch.

    Le Figaro

    «Sutom», jeu à succès dérivé de «Motus» sur Internet, va s’arrêter

    • Par  Damien Mercereau
    • Mis à jour le 24/03/2022 à 13:11
    • Publié le 24/03/2022 à 12:40

    Après avoir reçu une mise en demeure de France Télévisions, le créateur du jeu de mots dérivé de l’émission «Motus» a annoncé qu’il préférait fermer son site ce vendredi 25 mars.

    Depuis le 31 août 2019, «Motus» n’est plus diffusé sur France 2. Après une trentaine d’années d’existence, le jeu présenté par Thierry Beccaro avait pris fin. «J’étais venu vous dire que je m’en vais. Mais il ne faut pas pleurer comme ça. Demain ou dans un mois, vous n’y penserez plus», avait déclaré l’animateur à l’occasion de la dernière. Mais le jeu de mots adapté du format néerlandais intitulé «Lingo» a gardé de nombreux adeptes et trouvé un second souffle sur Internet. En France, le 8 janvier dernier, l’ingénieur en informatique Jonathan Magano a pris l’initiative de lancer «Sutom» en s’inspirant de «Wordle», développé en octobre 2021 par le Gallois John Wardle et racheté par le New York Times .

    » LIRE AUSSI - «Motus»: quand Thierry Beccaro essayait d’expliquer les règles du jeu lors de la première

    Chaque jour sur sutom.nocle.fr, un mot de 6 à 9 lettres était à deviner en six essais avec la possibilité, à la fin, de partager sa performance sur Twitter. Comme «Wordle», le principe simple et ludique de «Sutom» a séduit de plus en plus d’internautes. Outre l’accès gratuit au jeu, Jonathan Magano a même laissé le code source à disposition. «J’ai codé ça en quelques heures pour m’amuser et je n’ai rien inventé», nous avait-il confié il y a quelques semaines. Popularisé sur Twitch, «Sutom» enregistre à son apogée près de 250.000 connexions en une journée et des applications lancées de manière opportunistes sous le même nom, sans aucun lien avec le site, tentent de profiter de ce succès.

    » LIRE AUSSI - 25 ans de «Motus»: 5 choses à savoir sur l’émission culte

    Jeudi, Jonathan Magano a annoncé qu’il allait procéder à la fermeture de son site le 25 mars. «Vendredi 11 mars, j’ai reçu un courrier d’avocat de la part de France Télévisions qui m’a demandé de ne plus utiliser le nom “Sutom”, a-t-il expliqué sur Twitter. Ils sont dans leur bon droit [...] puisqu’ils ont la marque “Motus”. À aucun moment ils ne m’ont demandé de couper le jeu, juste de changer le nom. J’ai demandé s’il était possible de discuter, et de trouver un terrain d’entente, mais ils ont refusé, ce qui me désole. J’aurais aimé avoir leur accord sur la charte graphique, les sons, et tout ce qui est en rapport avec “Motus”. Pour éviter tout problème juridique à l’avenir, je préfère arrêter le jeu.»

    Le Figaro

    Trois outils pour mieux transmettre son patrimoine à redécouvrir d’urgence

    NOS CONSEILS - Des solutions existent pour privilégier les jeunes générations à moindre coût.

    Avec l’allongement de la durée de vie, les décès surviennent à des âges où les héritiers directs, quinquagénaires, sont déjà dotés d’un patrimoine conséquent. Cet héritage tardif leur est en général bien moins utile qu’il ne le serait à la génération qui suit. Ce constat n’est pas nouveau. Pour y remédier, la loi du 23 juin 2006 réformant les successions et les donations a mis à la disposition des familles plusieurs outils - méconnus - pour encourager les «sauts de générations». Le but? Éviter que le patrimoine reste concentré entre les mains des plus de 70 ans. La loi de 2006 a également légalisé des dispositifs qui permettent d’organiser la transmission de son patrimoine sur deux générations.

    1 - La renonciation à succession

    Au décès d’un de leurs parents, les enfants peuvent décider de renoncer à leur part d’héritage, au profit de leurs propres enfants (les petits-enfants du défunt). Ce saut de génération bénéficie d’une fiscalité favorable puisque la transmission n’est taxée qu’une seule fois. En effet, les petits-enfants «représentent» leurs parents dans la succession et ont droit à leur abattement en ligne directe. Concrètement, s’ils sont deux petits-enfants, ceux-ci se partagent, à égalité, non seulement la part d’héritage de leur parent mais aussi l’abattement légal de 100 000 €, alors que l’abattement «normal» est de 1 594 € entre grand-parent et petit-enfant. Ils recueillent donc chacun 50 000 € sans payer de droits. Cela laisse aussi intacts les abattements fiscaux dont les enfants pourront profiter, si leurs parents décident, en plus, de leur consentir une donation. «Mais attention, prévient Nathalie Couzigou-Suhas, notaire à Paris, la renonciation ne peut porter que sur la succession entière et il est interdit de renoncer en faveur d’un seul enfant.»

    2 - Le cantonnement du conjoint

    Grâce au cantonnement, le conjoint survivant peut renoncer partiellement à sa part d’héritage afin de favoriser ses enfants ou beaux-enfants. Il peut décider de ne prendre qu’une partie des biens laissés par son époux via une donation au dernier vivant (sauf indication contraire de l’acte) et conserver, par exemple, un logement ou un compte titres. Les autres biens qu’ils ne souhaitent pas garder rejoignent la succession et sont partagés entre les autres héritiers. Cet acte de générosité n’est pas considéré comme une libéralité. Les héritiers ne paient aucun droit de donation sur la part supplémentaire reçue, seulement des droits de succession (s’ils sont dus).

    3 - Legs graduel ou résiduel

    On peut aussi organiser la transmission de biens qu’on souhaite voir rester dans la famille à deux bénéficiaires successifs. Il est ainsi possible de léguer, par testament, une maison ou un portefeuille titres à un enfant puis à un petit-enfant (né ou à naître). Le second recueillera les biens au décès du premier. Cette transmission peut être graduelle ou résiduelle. Avec un legs graduel, le premier bénéficiaire doit conserver le bien. Il ne peut ni le vendre, ni le donner, ni le transmettre à la personne de son choix. À son décès, le second légataire devient propriétaire du bien transmis. Avec un legs résiduel, le premier bénéficiaire n’a pas l’obligation de conserver le bien. À son décès, le second légataire ne recevra donc rien s’il l’a vendu ou donné. «La fiscalité est attractive car les droits de succession payés par le premier bénéficiaire viennent en déduction de ceux payés par le second, explique Jean-François Lucq, directeur de l’ingénierie patrimoniale de Banque Richelieu France. De plus, celui-ci est réputé hériter du testateur et non du premier gratifié, ce qui écarte l’application d’un barème des droits de succession confiscatoire entre parents éloignés. En pratique, un même bien est transmis à deux générations successives, avec une seule taxation.» Seule la plus-value éventuellement prise par le bien donne lieu à taxation pour le second légataire. Autre usage de ces legs suggéré par Nathalie Couzigou-Suhas: «Je recommande notamment le legs résiduel en présence d’un enfant vulnérable, souffrant d’un handicap, et sans postérité. À son décès, le bien ira à ses frères et sœurs. Le legs résiduel est moins infantilisant et offre plus de latitude au donataire qui peut ainsi vendre le bien s’il a besoin de liquidités.»

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    Publié il y a 26 min

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    L'Humanité

    Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

    Il était une fois

    Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

    Patrick Apel-Muller

    Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

    Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

    Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

    À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

    Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

    « Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

    C’est le temps des choix, des apprentissages

    La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

    Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

    Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

    Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

    Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

    En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

    Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

    Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

    Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

    Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

    « Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

    Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

    Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

    Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

    Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

    Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

    « Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

    À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

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    Valeurs Actuelles

    Ces citoyens bénévoles qui luttent contre la pédocriminalité sur Internet

    Il est 17 heures, c’est la sortie des classes. Une jeune collégienne de 11 ans rentre chez elle et sort son téléphone pour surfer sur les réseaux sociaux. Sur l’un d’entre eux, parmi les plus utilisés au monde, les demandes d’amis affluent. Des hommes pour la plupart, nettement plus âgés, envoient des messages pour entamer une conversation avec l’adolescente. Le piège est tendu. Au fur et à mesure de la discussion sur la messagerie, les inconnus multiplient les messages suggestifs, jusqu’à parfois envoyer des photos à caractère pornographique.

    La situation, aussi inquiétante qu’elle puisse paraître, n’est pourtant pas un cas isolé. L’association Les Enfants d’Argus, fondée par Cédric Teynat, lutte contre la pédocriminalité sur les réseaux sociaux. Créée il y a deux ans, pendant le confinement, l’association utilise une méthode singulière pour tenter d’endiguer ce phénomène massif. Les pédocriminels, qui contactent des enfants et des adolescents vulnérables sur les réseaux sociaux, sont aux aguets, et le phénomène s’est considérablement amplifié depuis la pandémie.

    Pour agir, la petite équipe d’une trentaine de bénévoles s’organise pour mettre en place une procédure spécifique. Elle se divise en deux parties. D’abord, les intercepteurs lancent l’hameçon sur les réseaux sociaux. Pour cela, l’association crée de faux profils d’enfants sur les plateformes. Selon Cédric Teynat, les réponses ne se font pas attendre : le faux profil reçoit entre 150 et 200 demandes d’amis en quelques jours par des hommes adultes. Ils cherchent ensuite à entrer en conversation avec l’enfant virtuel. Les intercepteurs, après une formation rigoureuse, sont chargés de gérer le profil de l’enfant virtuel, et de poursuivre la conversation.

    Une procédure rigoureuse et légale

    L’entreprise est délicate, car il ne s’agit surtout pas de faire de l’incitation. Pour Natsu, bénévole sous pseudonyme de l’association, « il faut vraiment faire attention à ne jamais inciter. Nous ne prenons jamais l’initiative d’engager la conversation, ni d’encourager les messages suggestifs ». Le but des Enfants d’Argus est de contribuer à l’interception et au signalement des pédocriminels qui agissent sur Internet. « L’incitation, si elle n’est pas illégale, peut vraiment poser des problèmes si l’homme est arrêté et passe devant la justice, explique-t-il, cela risque de compromettre la procédure judiciaire, car la défense ne se privera pas de plaider pour son client qui se présentera comme avoir été victime d’un piège. »

    « On ne se rend pas compte de l’ampleur du phénomène, affirme Cédric Teynat, les demandes d’invitation pour nos profils d’enfants virtuels sont massives. » Le président de l’association prévient : « Les profils sont très différents, la pédocriminalité est un phénomène massif, qui concerne tous les milieux, toutes les origines et toutes les religions. Les enfants présents sur les réseaux sociaux sont vraiment vulnérables. » Selon une enquête du Conseil de l’Europe datée de 2010, un enfant sur cinq a subi ou va subir des violences sexuelles. Par ailleurs, 70 à 85 % des enfants agressés dans le cercle intrafamilial, selon cette même enquête. L’association n’agit donc que sur les 5 % restants.

    La procédure est rigoureuse. Si ce type d’association peut faire penser à des organismes citoyens des pays anglo-saxons, particulièrement présentés dans les séries policières, Les Enfants d’Argus ne réalisent pas d’actions sauvages. « Ce n’est pas un show, explique le président de l’association Cédric Teynat, la meilleure solution pour arrêter ces criminels est de travailler en collaboration avec la police. Tout ce que nous faisons est légal, c’est très important, toute action sauvage, comme l’arrestation de pédocriminels par nous-mêmes, est absolument contreproductive. » L’association ne se rend que sur les réseaux sociaux, où le phénomène est déjà majeur. Pas besoin de se rendre sur le Darknet, ce réseau non accessible avec les moteurs de recherche traditionnels, il y a déjà bien à faire sur la toile. On n’est loin du cliché de groupes de citoyens traquant les pédocriminels jusque dans la rue. « Nous nous appuyons sur la loi », précise-t-il. En effet, l’article 227—22-1 du code pénal prévoit que les propositions sexuelles faites à un enfant par un adulte en utilisant des moyens électroniques est puni de deux ans d’emprisonnement. Mais c’est à la justice de punir ces criminels.

    « Ce que nous voulons, c’est que ces personnes soient interpellées et jugées. Pour cela, nous avons eu un long temps où il nous a fallu créer un lien de confiance avec la police et les procureurs », explique le président de l’association. Grâce aux enquêteurs, qui forment la seconde partie des bénévoles, Les Enfants d’Argus parviennent à identifier le pédocriminel, en récoltant toutes les informations nécessaires, comme son nom, son adresse, ses antécédents judiciaires. Le tout est ensuite organisé en dossier, que transmet l’association aux autorités.

    Tout est réalisé de manière extrêmement rigoureuse, car la moindre erreur peut faire tomber le dossier à l’eau. Pour cela, tout est prévu. Le dossier contient les captures d’écran, la demande d’invitation de l’adulte jusqu’à l’intégralité de la conversation sur la messagerie, prouvant l’absence d’incitation des bénévoles derrière l’enfant virtuel. En cas d’envoi de photos pédopornographiques, le président contacte immédiatement les autorités. Prudence, parce que la simple détention de ce type d’images, ne serait-ce que par un téléchargement, est absolument illégale.

    Ces actions ultra-sensibles nécessitent des conseils, avec des formations très poussées pour les bénévoles. « Nous sommes aidés par de nombreux professionnels, des policiers, des juristes, des avocats, des détectives privés et des procureurs, afin d’être le plus rigoureux possible », prévient Cédric Teynat. « Une fois le dossier terminé, nous nous arrêtons là, c’est à la police d’agir ensuite, nous ne sommes pas des gens qui se font justice eux-mêmes », rappelle-t-il. Peu à peu, l’association a réussi à obtenir la confiance de la police et du parquet, grâce à leur travail rigoureux. Toutefois, Les Enfants d’Argus n’est pas intégrée dans la procédure judiciaire. Les suites des interpellations sont communiquées par la police, mais pas de manière systématique. « Jusque-là, nous avons connaissance de 24 pédocriminels jugés et incarcérés à la suite des signalements que nous avons faits, explique-t-il, mais le chiffre est sans doute bien supérieur ».

    Un engagement pointilleux

    Le travail de l’association est impressionnant. Cédric Teynat explique qu’au vu du nombre important d’invitations sur les réseaux sociaux, les bénévoles intercepteurs ne peuvent pas en traiter plus d’une dizaine. C’est un travail de longue haleine, qui nécessite du temps et de l’investissement pour poursuivre les conversations sur les messageries. Cette partie de l’action de l’association est aussi très délicate et nécessite une finesse d’esprit, du tact, de la prudence et de la créativité pour éviter toute erreur. Il y a quelques mois, l’un de ces bénévoles recevait des messages d’un pédocriminel sur le profil de l’enfant virtuel. Après des semaines de recherches pour tenter d’obtenir son identité en vain, le bénévole, avec agilité, tente un coup de génie. Le pédophile, passionné de moto, finit par envoyer la photo de son permis sur la messagerie pour convaincre l’enfant virtuel qu’il faisait bien de la moto.

    De l’agilité, de l’audace et de la créativité sont réellement nécessaires pour réussir. Par ailleurs, le recrutement et la formation des membres de l’association sont très strictes. « Il faut tout vérifier, notamment pour empêcher les infiltrations de pédophiles, ce qui s’est déjà produit dans d’autres associations », explique Natsu. Ce bénévole est engagé avec Les Enfants d’Argus depuis plus d’un an. « Il faut montrer une grande motivation, il y a une lettre de motivation à fournir et un entretien, poursuit-il, et bien sûr, il faut un casier judiciaire vierge. »

    Pour Natsu et Cédric Teynat, ce n’est pas un engagement à prendre à la légère. Il nécessite fidélité et investissement sur le long terme. Des intercepteurs aux enquêteurs, les heures consacrées à l’association varient de quelques heures par semaine à parfois plusieurs heures par jour. Un travail difficile, parfois éprouvant. La plupart des membres de l’association ont eux-mêmes été des victimes de pédocriminels ou sont proches de victimes. « Certains considèrent que leur engagement dans l’association est aussi une forme de thérapie », explique Natsu.

    Tout reste à faire

    Un travail qui porte ses fruits. L’association a contribué à faire arrêter plusieurs dizaines de pédophiles et continue sans relâche la lutte sur Internet. Mais pour Cédric Teynat, le traitement des dossiers par la justice est parfois décourageant. « Il existe des lois, même si elles ne prévoient pas de peines suffisamment lourdes, rappelle-t-il, et pourtant, elles sont rarement appliquées ! Il arrive que des récidivistes ne prennent que du sursis, c’est fou. » Pour le président de l’association, il faudrait revoir le système. Un pédocriminel condamné à cinq ans d’emprisonnement ne pourrait passer que deux années en prison grâce aux remises de peine. « Je considère que l’idéal pour les violeurs d’enfants serait la prison à vie dans des conditions dignes, et qu’ils puissent avoir un travail pour indemniser les victimes », souhaite-t-il. Car pour Cédric Teynat, le vrai problème est la récidive, qui concerne la grande majorité des pédocriminels. « Les experts nous disent que certains ne sont plus dangereux en sortant de prison, mais c’est totalement faux », s’exclame le président. « Nous le voyons de façon très concrète, il arrive qu’un de nos enfants virtuels retombe sur un pédocriminel que nous avions déjà fait arrêter une première fois. »

    Aujourd’hui, ces bénévoles souhaitent une véritable reconnaissance d’un problème endémique par la classe politique. Mais surtout, c’est sur la prévention qu’insiste l’association, qui a également mis en place un service d’écoute et d’accompagnement des victimes. Pour Cédric Teynat, beaucoup ne se rendent pas compte du danger des réseaux sociaux pour les enfants. « Il faut une vraie prise de conscience, parce que ça arrive tous les jours », insiste-t-il. Lorsque nous lui demandons la raison de son engagement, celui-ci n’hésite pas : « Et vous, pourquoi vous ne le faites pas ? » Si une partie de la société civile s’engage pour arrêter ce fléau sur les réseaux sociaux, tout reste encore à faire.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Live Updates: North Korea’s First ICBM Test in 5 Years Escalates Tensions

    The test, held before a NATO meeting over the war in Ukraine, drew condemnation from the U.S., Japan and South Korea, and spurred tit-for-tat missile launches by the South.

    Here’s what you need to know:

    The test is the North’s first intercontinental missile firing since 2017.

    South Korea launches ‘retaliatory’ missiles from the ground and the air.

    The White House called the launch ‘a brazen violation’ of U.N. sanctions.

    South Korea is shifting to a new, more hawkish president.

    North Korea still faces technological hurdles to clear in its ICBM quest.

    What’s in North Korea’s weapons arsenal?

    Kim Jong-un has taken his weapons program beyond his forebears’ imaginations.

    Last time, China, the U.S. and Russia agreed on sanctions. That may not happen now.

    The test is the North’s first intercontinental missile firing since 2017.

    SEOUL — North Korea on Thursday launched its first intercontinental ballistic missile since 2017, dramatically escalating tensions with the Biden administration at a moment when the world has been gripped by the devastation of war in Ukraine.

    The missile flew at an extremely steep angle, covering a distance of 683 miles before it crashed into waters west of Japan 71 minutes after liftoff, according to Makoto Oniki, Japan’s deputy defense minister. The missile reached an altitude of 3,728 miles, officials said.

    The data suggested that the missile launched on Thursday was more powerful than the Hwasong-15, the last ICBM North Korea tested, South Korean officials said. In its last and only test flight, conducted in November 2017, the Hwasong-15 flew 53 minutes. It reached an altitude of 2,796 miles while covering a distance of 596 miles.

    Both Mr. Oniki and South Korean defense officials called the missile launched on Thursday a “new ICBM.” Before the launch on Thursday, the United States and South Korea had warned that North Korea might test its new Hwasong-17 ICBM under the guise of a satellite launch. The Hwasong-17, North Korea’s largest known ICBM, was first unveiled during a military parade in October 2020, but as of Thursday it had never been tested.

    The launch on Thursday was North Korea’s boldest weapons test in years, and it marked the end of the self-imposed moratorium on nuclear and ICBM tests that the country’s leader, Kim Jong-un, announced before he embarked on diplomacy with President Donald J. Trump in 2018.

    North Korea conducted its last ICBM test in November 2017, after which it claimed that its nuclear-tipped ICBM could strike any part of the continental United States. Earlier that year, it tested what it called a thermonuclear bomb in its sixth underground nuclear test. Since his diplomacy with Mr. Trump ended in 2019 without any agreement on ending sanctions or eliminating the North’s nuclear arsenal, Mr. Kim has vowed to build more diverse and powerful nuclear missiles.

    Choe Sang-Hun

    South Korea launches ‘retaliatory’ missiles from the ground and the air.

    The South Korean military said it fired ballistic missiles off its east coast on Thursday to demonstrate its “retaliatory” and “precision strike” capabilities after North Korea conducted its most powerful intercontinental ballistic missile test to date.

    Less than two hours after the North Korean launch, South Korea fired one Hyunmoo-2 missile and one Army Tactical Missile System. Hyunmoo is South Korea’s main ballistic missile, and the country has been building new versions of it in recent years, tipping them with increasingly powerful warheads designed to penetrate and destroy underground bunkers. South Korean aircraft also fired two JDAM bunker-buster missiles.

    South Korea has said that North Korea is using those hideaways to store key military assets and as a secure site for its leaders during a conflict.

    The missile tests by South Korea on Thursday came with Seoul’s strong condemnation of the North’s ICBM launch.

    “North Korea violated its own moratorium on ICBM tests that it had promised to the international community,” the South Korean military said in a statement. “This is a serious threat to peace and stability of the Korean Peninsula and the international community, as well as a clear violation of the U.N. Security Council resolutions.”

    With its missile tests on Thursday, South Korea’s military said it had confirmed its “capabilities and readiness to deliver precision strikes at the origin and command and support facilities of a North Korean missile launch.”

    South Korea and the United States military conducted similar missile drills in response to North Korea’s ICBM launches in 2017. In one of those drills, an American missile traveled the exact distance between its launching point and the location where North Korea’s leader, Kim Jong-un, watched one of his ICBM launches, according to “Rage,” a book by Bob Woodward.

    Choe Sang-Hun

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    The White House called the launch ‘a brazen violation’ of U.N. sanctions.

    The United States called North Korea’s launch of a new intercontinental ballistic missile that fell west of Japan “a brazen violation” of U.N. Security Council resolutions that “needlessly raises tensions and risks destabilizing the security situation in the region.”

    President Biden and his national security team “are assessing the situation” and consulting allies, the White House said after the launch. Mr. Biden is in Brussels as part of a day full of talks with NATO and Group of 7 leaders about the war in Ukraine.

    He spoke briefly with Fumio Kishida, Japan’s prime minister, at the NATO summit. It wasn’t immediately clear what they discussed.

    Before the launch on Thursday, the White House had announced that North Korea had begun testing a new intercontinental ballistic missile in recent days.

    And South Korean officials predicted that North Korea might disguise a test launch for a new ICBM as a space satellite launch. A few weeks ago, Kim Jong-un visited North Korea’s space station with the order to develop technology so that rockets could be launched with “multipurpose satellites,” specifically mentioning the possibility of a “military reconnaissance satellite,” according to the North’s official Korean Central News Agency.

    Multiple resolutions from the U.N. Security Council ban North Korea from launching rockets ​to put satellites into orbit because the country has used such rockets ​as a platform to develop and test long-range ballistic missiles. But North Korea has insisted that it is its sovereign right to launch satellites into orbit.

    North Korea’s latest provocation comes after a record-breaking number of projectile missile launches by the regime. In January alone, the county fired 11 projectiles.

    “This action demonstrates that the DPRK continues to prioritize its weapons of mass destruction and ballistic missile programs over the well-being of its people,” the White House said, using the acronym for the Democratic People’s Republic of Korea.

    “We urge all countries to hold the DPRK accountable for such violations and call on the DPRK to come to the table for serious negotiations,” according to the statement. “The door has not closed on diplomacy, but Pyongyang must immediately cease its destabilizing actions.”

    Michael D. Shear contributed reporting.

    Jin Yu Young and David E. Sanger

    South Korea is shifting to a new, more hawkish president.

    North Korea’s provocative intercontinental ballistic missile launch came less than three weeks after the South elected a president who has promised to pivot away from dialogue and engagement to a more hawkish stance against North Korea.

    Yoon Suk-yeol, a former firebrand prosecutor who won by a narrow margin, has called the current administration’s approach to North Korea “subservient” and pledged to take a tougher posture against the North.

    “Peace is meaningless unless it is backed by power,” Mr. Yoon, of the conservative People Power Party, said during the campaign. “War can be avoided only when we acquire an ability to launch pre-emptive strikes and show our willingness to use them.”

    He said sanctions imposed against North Korea should remain in place until the country fully denuclearizes, and said he would reinstate some joint military exercises with U.S. troops that have been pared back in recent years. He is set to take office in May.

    Mr. Yoon’s predecessor, Moon Jae-in, a son of North Korean refugees who fled during the Korean War, has spoken personally and emotionally about engagement and détente with the North. He has met with the North Korean leader, Kim Jong-un, three times. One meeting, in 2018, was in Pyongyang, the capital of North Korea, where Mr. Moon spoke before a packed stadium.

    Mr. Moon pushed for a formal end to the Korean War, but after talks between the United States and North Korea stalled without concrete results, North Korea has largely turned a cold shoulder to his overtures. His five-year term is coming to an end with little progress to show in getting North Korea to give up its arsenal of weapons or join the international community.

    North Korea even made a show of blowing up in 2020 a $15 million liaison office South Korea built in the border region to improve communications between the two nations.

    This is not the first time North Korea has turned to provocation timed with a transition of power in South Korea. In 2013, two weeks before the last conservative president, Park Geun-hye, took office, the North announced it had conducted an underground nuclear test.

    Victoria Kim

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    North Korea still faces technological hurdles to clear in its ICBM quest.

    SEOUL — Although North Korea has conducted four intercontinental ballistic missile tests like the one on Thursday, the country has never launched a missile on a trajectory that could potentially hit another continent.

    ​Its ICBMs have soared extremely high, reaching a top altitude of up to 3,852 miles, but they all fell into waters west of Japan.

    Launches at those angles were designed to prevent the missiles from flying over Japan, an act that would be considered extremely provocative by the United States and its allies. But they left open one of the biggest mysteries about the North Korean program: Can its missiles ​actually ​fly across an ocean and hit an intercontinental target?

    “It’s clear that the North Korean missiles are powerful enough to cover an ICBM range,” said Lee Byong-chul, an expert ​in nuclear proliferation at Kyungnam University’s Institute for Far Eastern Studies in Seoul.

    “But one unanswered question is whether ​the country has mastered the so-called reentry technologies, which ​you need to protect the nuclear warhead from the intense heat and friction as the ICBM crashes through the earth’s atmosphere.”

    It remained unclear whether the launch on Thursday had demonstrated any significant progress with the reentry technologies or even if it had anything to do with testing a multiple independent reentry vehicle, or MIRV.

    To become the bona fide nuclear power North Korea ​says it is, the country also needs to make its ICBMs smaller and lighter so that they c​an carry bigger and more powerful payloads with the same amount of fuel.​

    North Korea’s newest ICBM — the Hwasong-17​ — was the biggest mobile ICBM the world had seen when it was first unveiled during a military parade in October 2020​. The Hwasong-17 is designed as a MIRV missile that carries multiple nuclear warheads, missile experts say.

    North Korea has conducted six nuclear tests, but all of them took place in underground tunnels. Ri Yong-ho, then foreign minister of North Korea, warned in 2017 that the North’s leader, Kim Jong-un, was considering testing “an unprecedented scale hydrogen bomb” over the Pacific in response to ​then President Donald ​J. ​Trump’s threat ​to “totally destroy” ​his country.

    An atmospheric nuclear test would be the first such test globally since China detonated a device in 1980. Professor Lee doubted that North Korea would go so far as to attempt such a daring provocation. But one of the country’s logical next steps could be launching a dummy ICBM over the Pacific Ocean to demonstrate that its missile can travel an intercontinental range.

    “That itself will be an extremely provocative maneuver, one the North would attempt only when it was sure about its technologies,” Professor Lee said.

    When tensions ran high over Mr. Trump’s threat to rain down “fire and fury” on North Korea in 2017, it warned that it would fire four ballistic missiles in a “ring of fire” around Guam, home to major American military bases in the Western Pacific.

    Choe Sang-Hun

    In photos: A history of North Korea’s missile launches.

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    What’s in North Korea’s weapons arsenal?

    Under Kim Jong-un, North Korea’s arsenal has grown rapidly, especially its nuclear program and missile fleet. The expansion of the arsenal has become a growing threat to the United States and allies in the region.

    Here’s what’s in it.

    Nuclear warheads

    North Korea has used nuclear weapons as its biggest bargaining tool, building more powerful ballistic missiles that can carry nuclear warheads. The country conducted six increasingly sophisticated underground nuclear tests between 2006 and 2017. The last four of them happened under Mr. Kim.

    As of January, North Korea had 40 to 50 nuclear warheads and could produce enough fissile material for six or seven bombs a year, according to an estimate by the Arms Control Association. Mr. Kim has also said that his country plans to build a nuclear-powered submarine to deliver nuclear weapons to its adversaries more stealthily.

    Long-range missiles

    In 2017, Mr. Kim claimed that his country had the ability to launch a nuclear strike against the continental United States. North Korea test-fired its Hwasong-14 and Hwasong-15, the country’s first intercontinental ballistic missiles, that year. It also fired its intermediate-range ballistic missile, Hwasong-12, over Japan and threatened an “enveloping” strike around the American territory of Guam.

    After 2017, Mr. Kim had stopped testing nuclear weapons and long-range missiles but threatened to end his moratorium when talks with the Trump administration collapsed in 2019.

    Whether North Korea has mastered the technology needed to send an intercontinental nuclear warhead into space and then guide it back through the earth’s atmosphere to its target is still unclear. The Hwasong-17, North Korea’s largest known ICBM, was first unveiled during a military parade in October 2020, but as of Thursday it had never been tested.

    Increasingly sophisticated missiles

    North Korea’s short-range ballistic missile program has made big advances.

    When North Korea resumed missile tests in 2019 following the collapse of the Kim-Trump talks, the tests featured three new missiles that used solid fuel, military experts said. Unlike its older missiles that used liquid fuel, these are easier to transport and hide and take less time to prepare. At least two of those missiles could also perform low-altitude maneuvers, making them harder to intercept. The North has also stockpiled thousands of tons of chemical and biological​ weapons​ ​agents​ that it can deliver with its missiles​​.

    John Yoon

    Kim Jong-un has taken his weapons program beyond his forebears’ imaginations.

    Four years ago, Kim Jong-un, North Korea’s third-generation leader, declared he had achieved the “great historic cause of completing the state nuclear force.”

    With a series of nuclear and missile tests in 2017, he appeared to do what his father, Kim Jong-il, and his grandfather, Kim Il-sung, North Korea’s founder, had only dreamed of doing. He built an arsenal to counter what they claimed was an existential threat posed by the United States.

    The country’s ICBMs, the first of which was test-fired on July 4 of that year, marked a significant step toward developing the ability to directly threaten the continental United States. Mr. Kim, 38, cheekily called it an Independence Day “gift.”

    The raft of ICBM launches and nuclear tests that year cemented Mr. Kim’s authority within North Korea just six years into his rule. And it managed to unite the United States, Russia and China, who moved to impose sanctions to curb the rapid military buildup.

    Since his father died in 2011, Mr. Kim has conducted 129 significant missiles tests, more than four times the amount of launches during the 63 years that his father and grandfather ruled North Korea, according to a North Korea Missile Test Database maintained by the California-based Center for Nonproliferation Studies.

    Thursday’s test is a return to military activity not seen from Mr. Kim since April 2018, when he said the country needed no further testing in its nuclear or long-range missiles programs. He pivoted to a whirlwind of diplomatic gestures with President Donald J. Trump and his South Korean counterpart, Moon Jae-in.

    But diplomatic efforts have stalled since President Biden took office last year. And it appears that there is little hope of turning around North Korea’s isolated economy from within. In that environment, Mr. Kim’s provocative missile test may offer him two ways to move the status quo: a return to more engagement with the West, and an important burst of nationalism for his domestic audience, reaffirming his hold on power and his cherished self-image as a champion against the United States.

    Victoria Kim

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    Last time, China, the U.S. and Russia agreed on sanctions. That may not happen now.

    North Korea’s missile test on Thursday was expected to invite swift condemnation from Washington and its allies​. But it was unclear whether Russia and China would agree to impose more penalties on North Korea through the U.N. Security Council.

    The United States, China and Russia set aside their differences to impose devastating sanctions in 2017 after North Korea’s nuclear test and three ICBM tests. They agreed to ban all U.N. members from importing any of North Korea’s key exports, such as coal and iron ore. North Korea was also banned from importing some of the crude oil it needs for civilian purposes.

    This time, though, the atmosphere surrounding the Russian invasion of Ukraine could act as a shield for the North, with Russia and China all likely to veto any American attempt to impose new sanctions.

    The North Korean launch also caught South Korea as the country prepares to transition from President Moon Jae-in to the president-elect, Yoon Sung-yeol.

    At home, North Korea has been gearing up to celebrate in the 110th birthday of Kim Il-sung, the grandfather of North Korea’s leader, Kim Jong-un, and the country’s founder. Domestically, the ICBM test could serve to highlight the weapons-program accomplishments under Mr. Kim’s rule, even though the economy remains hobbled by the pandemic, as well as by decades of harsh international sanctions.

    Choe Sang-Hun

    South Korea and Japan strongly condemn North Korea’s launch of a new ICBM.

    North Korea’s first test of an intercontinental ballistic missile in more than four years drew immediate and strong condemnations from South Korea and Japan.

    Officials in both nations accused North Korea of threatening regional peace and international security.

    Moon Jae-in, South Korea’s president, “strongly denounced” the move in a meeting with his national security council, in a shift from what had previously been carefully worded statements to keep open opportunities for dialogue and engagement with North Korea’s leader.

    “This launch means Chairman Kim Jong-un has himself broken the moratorium on ICBMs he promised the international community, causing grave threat to the international community and clearly violating U.N. Security Council resolutions,” Mr. Moon said, according to a statement from his office. Mr. Moon’s term ends in May.

    Japan’s prime minister, Fumio Kishida, called the launch “an unacceptable reckless act.”

    “The series of North Korean acts threaten the peace and safety of Japan, the region and the international community. They simply cannot be accepted,” the prime minister said in Brussels, where he is attending the G7 summit.

    Japan’s Ministry of Defense said in a statement that the missile, which landed within the country’s exclusive economic zone less than 100 miles from its coast, threatened Japan’s peace and security and that of the region and the international community.

    Both countries said they were in close talks with U.S. officials and counterparts in other nations to assess the situation and heighten alertness.

    In Beijing, a Chinese foreign ministry spokesman, Wang Wenbin, reiterated the government’s longstanding calls for talks in a more muted reaction.

    “We hope that relevant parties focus on the overall situation of peace and stability on the Peninsula, stick to the right direction of dialogue and consultation, and work together to advance the process of political settlement of the Korean Peninsula issue,” Mr. Wang said.

    China has largely urged North Korea and the United States to resolve the impasse themselves, although Beijing has called for sanctions relief and a pause of American military exercises with Seoul in exchange for Pyongyang freezing its nuclear and missile tests.

    Makiko Inoue and Claire Fu contributed reporting.

    Victoria Kim

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    With the world focused on the war in Ukraine, another challenge rises.

    North Korea’s missile launch drew attention to the nuclear power at a time when the rest of the world was focused on another crisis: Russia’s war in Ukraine.

    Pyongyang’s provocation heightened an already tense mood one month after Russia’s invasion began. As the intercontinental ballistic missile launched, some of the world’s biggest economic and military leaders, including President Biden, were meeting in Brussels to determine how they would respond to Russia’s aggressions and the humanitarian and refugee crisis building around Ukraine.

    Now, North Korea is signaling its intent to perfect the capability to project a nuclear threat all the way to the United States — even as fears grow that the Russia-Ukraine war could spiral down into a nuclear exchange with just one accident or misunderstanding, after President Vladimir V. Putin of Russia put his country’s nuclear forces on high alert.

    Thursday’s missile launch comes after 11 other rounds of missile tests that North Korea has conducted this year, more than it launched in all of last year. Together, the tests send a clear message: The North’s leader feels he is being ignored and wants to push world leaders like Mr. Biden to re-engage.

    It may come down to the country’s devastated economy and trying to eventually negotiate for help in return for ratcheting back North Korea’s weapons program. Over the years, Mr. Kim has clearly come to believe that the best way to grab the world’s attention is with weapons, and that the most effective time to test them is when the world can least afford the instability.

    The Ukraine crisis could also mean that the North will face fewer penalties than it did in 2017. Then, Russia, China and the United States all agreed that sanctions on North Korea were warranted. Now, with Russia and the United States dangerously at odds, and with tensions between China and the U.S. also growing, there seems to be little chance of that happening again.

    John Yoon

    In photos: Kim Jong-un watches past missile launches.

    Le Figaro

    Pourquoi il faut relire La Condition humaine, d'André Malraux

    LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - Dans ce grand roman d'avant-guerre, l’auteur nous partage ses considérations sur l'absurde, le destin et la douleur. Une véritable méditation sur le tragique de l'action, souligne Pascal Bruckner.

    Pascal Bruckner est romancier et philosophe, auteur notamment du Sanglot de l’homme blanc (1983), des Voleurs de beauté (prix Renaudot, 1997) et d’Un bon fils (2014). Il a été élu à l’Académie Goncourt en 2020.

    C’est l’un des incipits les plus fameux de la littérature du XXe siècle avec celui de L’Étranger de Camus. « Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? L’angoisse lui tordait l’estomac. »

    Tragédie en six actes, ce roman de 1933 relate comment, en 1927, l’Armée révolutionnaire de Chang-Kaï-Shek, en marche sur Shanghaï, s’appuie sur les cellules communistes pour fomenter l’insurrection avant de les faire assassiner en masse par une société secrète criminelle. Il faut replacer ce livre dans son contexte : l’avant-guerre, la montée et la répression du communisme, la fin des empires coloniaux et leurs louches tractations. Mais il est difficile de convaincre un lecteur de 2022 que les troupes communistes, dont Mao Tsé-toung prendra le commandement seulement en 1934 pour la Longue Marche, représentaient la justice face au Kuomintang, symbole de la répression et de la corruption.

    «La Condition humaine», un livre de la sélection «Le meilleur du prix Goncourt»

    Le meilleur du prix Goncourtsur le Figaro Store

    L’Histoire a tranché et la petite île de Taïwan incarne aujourd’hui la liberté et la démocratie face au monstre totalitaire de Pékin. Malraux, comme il le relatera dans ses Antimémoires, rencontrera Mao Tsé-toung en 1967 et en tirera un récit épique, entre légende et embellissements historiques. Les témoins laissent entendre que Mao Tsé-toung n’aurait proféré que des banalités, n’ayant aucun intérêt pour la France, mais Malraux, écrivain épique, ne pouvait admettre que le grand révolutionnaire chinois se fût adressé à lui comme à un vulgaire témoin. Qu’importent les petits arrangements avec la vérité lorsqu’il s’agit de peser sur l’Histoire et de prendre les siècles à témoin.

    Peu de gens savaient à l’époque que le Grand Timonier figurerait aux côtés de Hitler, Staline et Pol Pot comme l’un des pires criminels du XXe siècle. Seuls quelques dinosaures, issus de la grande bourgeoisie, lui vouent encore un culte et nous adjurent de recommencer à Paris la geste révolutionnaire chinoise.

    La violence n'intéresse Malraux que s'il peut en tirer des considérations générales sur l'absurde

    Quant au roman lui-même, il est devenu avec le temps un objet littéraire intrigant. Je l’avais lu avec passion à vingt-cinq ans, je l’ai repris avec inquiétude, craignant, à tort, de n’être plus ébloui comme le jeune homme que j’avais été. Notre passé proche semble souvent plus éloigné de nous-mêmes que les siècles antérieurs. Il y a deux œuvres dans cette fiction existentialiste : le récit d’une révolution écrasée dans le sang et une pensée en acte sur l’amour, le sexe, la douleur et la mort. Ce qui passionne l’auteur n’est pas la description de la misère et de l’exploitation, il n’avait pas cette fibre humanitaire si répandue de nos jours, mais la réaction de personnages confrontés à des situations limites.

    Tous, le professeur Gisors, opiomane communiste, son fils Kyo qui dédiera sa vie à son idéal, Tchen le terroriste déchiqueté par la bombe qu’il voulait lancer sur la voiture de Chang-Kaï-Shek, le Russe Katow passé des bolcheviques aux Blancs avant de revenir au communisme, Ferral l’homme d’affaires crapoteux forment des petits laboratoires d’idées. La violence n’intéresse Malraux que s’il peut en tirer des considérations générales sur l’absurde, le destin et la douleur. Quelques scènes magnifiques ponctuent cette méditation sur le tragique de l’action, la plus belle, la plus forte étant le sacrifice de Katow, véritable saint laïc : alors qu’il attend d’être jeté dans le foyer d’une locomotive, comme le seront les deux jeunes gens étendus et liés contre lui, dans la pénombre d’une gare-prison, il offre sa capsule de cyanure dans un geste de solidarité fraternelle à l’un d’eux.

    À lire aussiDécouvrez la collection exceptionnelle «Le meilleur du prix Goncourt»

    Tout le livre semble écrit en état de transe, comme si les situations limite élevaient chaque homme au-dessus de lui-même pour rester à la hauteur de l’événement. Il faut se battre pour « ce qui de son temps aura été chargé du sens le plus fort et du plus grand espoir ». Seule une vie digne de ce nom mérite que l’on meure pour elle car « mourir est passivité mais se tuer est un acte ». « Tous ces frères dans l’ordre mendiant de la Révolution » ont quêté la seule grandeur accessible de leur époque, le combat pour la dignité des opprimés. Peut-être qu’un Malraux contemporain décrirait ces hommes et ces femmes, musulmans, chrétiens ou agnostiques, engagés en Asie, en Afrique ou au Moyen-Orient contre le djihadisme, ce nihilisme à visage divin. L’écriture de La Condition humaine est cinématographique, inspirée des grands romanciers américains ; Malraux préfacera magnifiquement Sanctuaire de Faulkner en le décrivant comme l’intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier.

    Dans La Condition humaine, la rapidité des plans est servie par une écriture haletante où s’entrechoquent les conceptions du monde, les intérêts divergents. Et si les personnages se réduisent parfois à leurs idées, des consciences prises avec les forces brutes de l’Histoire, ils nous touchent par leurs faiblesses quand ils redeviennent des êtres de chair et de sang qui hésitent et sombrent mais avec grandeur. L’auteur n’écrit pas une fiction ordinaire mais une chanson de geste où chacun est supposé s’extraire de la médiocrité. Seules les formules lapidaires sont à même de contenir l’épouvante, la barbarie, ces épreuves qu’un monde absurde oppose à la conscience aiguë de la tragédie.

    Malraux s'est imposé comme un semeur de rêves, jetant des milliers de jeunes gens dans le mythe de l'action, du voyage, de l'engagement

    Reste que Malraux, mythomane magnifique, gentleman cambrioleur, aventurier sans scrupules, alcoolique et opiomane ravagé de tics, déchiffreur inspiré des œuvres d’art, ne s’est pas trompé face à l’abjection franquiste et nazie. Il a pris les armes quand il le fallait, contrairement à tant de consciences de gauche qui ont brodé sur l’engagement tout en quêtant l’approbation de la Kommandantur pour publier leurs livres. Chef d’escadrille en Espagne, même si les historiens insistent sur son incompétence en matière d’aviation, il prendra part à la Résistance tardivement en mars 1944, puis se fera nommer colonel à la tête de la brigade Alsace-Lorraine.

    On sait la passion qu’il voua ensuite au général de Gaulle, le hissant avant d’autres au rang de Paladin des temps modernes. L’intelligentsia parisienne l’a boudé pour son ralliement à la droite et l’a brocardé comme un barde crachoteur, une Pythie mécanique, « intelligent par hasard », dira de lui méchamment Roland Barthes. Pourtant, André Malraux fera toujours plus rêver que les petits professeurs de la Rive gauche, experts en travaux de dentelle et autres crochets. En trois livres, parus de 1928 à 1936,

    Les Conquérants, La Voie royale, La Condition humaine, Malraux s’est imposé comme un semeur de rêves, jetant des milliers de jeunes gens dans le mythe de l’action, du voyage, de l’engagement. Si l’adolescence est l’âge de l’absolu, c’est bien l’éternel adolescent, admirateur du colonel Lawrence, commentateur génial de l’art mondial, que l’on chérit en l’auteur de L’Espoir. Le plus beau roman que Malraux ait écrit est sans nul doute sa propre existence. La mort transforme la vie en destin, a-t-il écrit. Malraux s’est éteint mais sa vie, énigmatique et fascinante, lui vaut une place unique dans le panthéon littéraire du XXe siècle.

    Vol. 2 : André Malraux – La Condition humaine, ISBN 978-2-8105-0944-7 Prix public : 12,90 € – 384 pages. Parution le 24 mars 2022 en kiosque (le 7 avril 2022 en librairie).

    > Vous pouvez obtenir cet ouvrage de la collection «Le meilleur du Prix Goncourt» au tarif de 12,90 euros.

    J'EN PROFITE

    Un recueil des discours du président ukrainien Zelensky, publié en français en mai 2022

    Les éditions Grasset ont précisé lundi que les profits de la vente du livre seront reversés à un organisme de soutien au peuple ukrainien.

    Un prologue inédit du roman Shining de Stephen King, publié en français

    Divulgué pour la première fois ce jeudi, par l'hebdomadaire Le 1 des libraires, ce chapitre avait été écarté du livre lors de la sortie du roman en 1977.

    L'Humanité

    L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

    Il était une fois

    Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

    Gaël De Santis

    Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

    Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

    La « partitocratie » est à son comble

    Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

    Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

    À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

    Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

    Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

    C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

    Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

    Une mort civile des suspects

    Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

    Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

    Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

    Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

    Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

    Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

    Le tribunal populaire et médiatique

    Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

    À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

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    Le Monde

    Election présidentielle 2022 : les « zones à faibles émissions » dans le collimateur de nombreux candidats

    Dispositif central dans la lutte contre la pollution de l’air, les ZFE sont attaquées de toutes parts, au moment où les métropoles chargées de les mettre en œuvre se heurtent à de nombreux obstacles.

    Les zones à faibles émissions, aussi connues par leur sigle ZFE, vont-elles survivre à la campagne présidentielle ? Pierre angulaire de la politique antipollution de l’air du gouvernement, les ZFE visent à interdire progressivement les voitures les plus anciennes des agglomérations sur la base des vignettes Crit’Air. Or, elles sont remises en cause, aussi bien à droite qu’à gauche. A l’extrême droite, on promet tout simplement de les supprimer. Dans son programme, Eric Zemmour (Reconquête !) affiche son intention de « mettre fin à toute interdiction de circuler en ville en fonction du type de véhicule ». Au Rassemblement national, les ZFE sont comparées à des « zones de non droit » que Marine Le Pen promet de lever si elle est élue.

    A l’autre bout du spectre politique, Fabien Roussel (PCF) dénonce la perspective d’une « bombe sociale ». Dans un tract imprimé à 2 millions d’exemplaires et glissé ces derniers jours sur le pare-brise des automobilistes, le candidat communiste alerte : « Une voiture sur quatre va être exclue des métropoles. » Une critique partagée par Jean-Luc Mélenchon. Eric Coquerel (député de Seine-Saint-Denis) a précisé la position du candidat de la France insoumise, le 14 mars, devant les acteurs de la filière automobile : « Nous sommes pour mettre fin aux ZFE dans leur configuration actuelle, car ce dispositif est discriminatoire sur le plan social. »

    La droite sénatoriale veut neutraliser les zones à faibles émissions

    Chez les Républicains, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, estime que « les ZFE (et l’interdiction du diesel) nous mènent vers les “gilets jaunes” puissance 10 ». Le conseiller de la candidate Valérie Pécresse plaide pour reporter leur déploiement après 2025, estimant que « les calendriers sont intenables pour une partie de nos concitoyens ».

    Muscler les mesures d’accompagnement

    En 2017, le candidat Macron promettait de « diviser par deux le nombre de jours de pollution ». Cinq ans plus tard, pas un mot sur la pollution de l’air dans son programme ni sur les ZFE, un dispositif pourtant porté par son gouvernement. Ce n’est pas une machine arrière, assure le député (LRM) du Rhône Jean-Luc Fugit, qui préside le Conseil national de l’air : « Il s’agit de s’intéresser à tout ce qui doit accompagner la mise en place des ZFE, et de ce côté-là, le candidat Emmanuel Macron me semble être le seul à avoir la vision d’ensemble nécessaire, et le bilan qui permet de l’appuyer. »

    Sur le terrain, les collectivités locales, qui ont la tâche de les mettre en œuvre, se heurtent à plusieurs obstacles. Les élus parisiens demandent de longue date au gouvernement de muscler les mesures d’accompagnement (comme la prime à la conversion) et de légiférer pour instaurer le contrôle automatique sans lequel les ZFE restent aujourd’hui largement virtuelles. Aussi, la Métropole du Grand Paris, la première à avoir mis en place une ZFE, a décidé de desserrer l’étau : la prochaine étape (l’interdiction des véhicules Crit’Air 3, soit les voitures à essence immatriculées avant 2006 et les voitures diesels en circulation depuis 2011) qui devait intervenir en juillet a été repoussée à 2023.

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    Le Figaro

    «Ce n'est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!»: à Cergy, les étudiants de l'Essec face à l'insécurité

    Nicolas Daguin

    RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.

    Tout commence par un mail anonyme adressé au Figaro en novembre 2021. Un certain «Tyler», qui se présente comme un étudiant de l'Essec - l'une des premières écoles de commerce en France -, souhaite nous faire part du climat d'insécurité qui se serait installé autour du campus, situé à Cergy (Val-d’Oise). La situation aurait «énormément empiré» ces derniers temps et serait «devenue invivable», selon ses mots. Il est question d'agressions, de vols avec violence et même de tentatives d'enlèvements. Le jeune homme affirme aussi que «nombre d'étudiants [seraient] traumatisés et ne [voudraient] plus prendre de cours terminant après le coucher du soleil par peur de rentrer seuls la nuit».

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    S'il n'a personnellement jamais été victime d'aucune agression, Tyler assure que plusieurs de ses camarades n'ont pas eu sa chance. Ce dernier en veut pour preuve le groupe Facebook «ESSAFE», créé en 2017. «Nous l'avons ouvert après avoir constaté une recrudescence des agressions autour du campus, dans l'idée de pouvoir permettre aux étudiants de s'organiser entre eux au cas où ils devaient rentrer/venir seuls à l'école», explique Matthieu*, l'un de deux fondateurs du groupe, qui a depuis terminé son cursus à l'Essec. «On ne pensait pas que ce groupe allait devenir si important et s'inscrire dans le temps, le but était d'avoir une solution ''temporaire'' parmi tant d'autres à ce problème», relève-t-il.

    «Une cible de choix»

    Cinq ans après sa création, «ESSAFE» comptabilise près de 5000 membres à son actif. Chaque mois, ce sont ainsi plusieurs dizaines d'étudiants qui font part de leurs mésaventures et qui s'avertissent des secteurs à éviter en temps réel. «Faites gaffe les gars après le tunnel du port dans le jardin y a 3 mecs capuchés qui coursent les gens», «Attention à vous au niveau du portique de l'Essec, j'ai failli me faire agresser par trois mecs mais j'ai réussi à me barrer en courant et en ouvrant rapidement la porte de la résidence!», ou encore : «Attention un groupe vole à la sortie du RER à la gare de Cergy. Ils arrachent les sacs à main». Les alertes en ce sens abondent.

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    En outre, début septembre 2020, un document en ligne regroupant les témoignages d'étudiants de l'Essec, mais aussi d'autres établissements de Cergy a été créé. Il cumule aujourd'hui 82 témoignages, dont certains font état d'agressions d'une extrême violence. «La situation est alarmante. Ce n’est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!», regrette Laura*, une étudiante de l'Essec qui a elle-même été victime d'une violente agression en août alors qu'elle rentrait chez elle après une soirée, à quelques dizaines de mètres seulement de l'école. La jeune femme assure qu'«un homme capuché» lui a donné un coup de taser au niveau de la joue, sans aucune raison apparente, avant de disparaître dans la nuit.

    «J'ai vu ma vie défiler devant mes yeux»

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    «C'est un phénomène que l'on connaît bien et qui dure depuis de nombreuses années, concède Laurent Laffont, le directeur de la sécurité de l'Essec. Nos étudiants ne sont pas spécifiquement visés par les jeunes désœuvrés qui traînent sur Cergy mais ils constituent une cible de choix car ils sont perçus comme ayant de l'argent et possédant des objets de valeur.»

    «Une délinquance d'acquisition ou d'opportunité»

    Un état des lieux partagé en substance par le commissaire divisionnaire de Cergy-Pontoise, Anthony Clementy. «Il règne dans le secteur du Grand Centre de Cergy, où se situe l'Essec, un sentiment d'insécurité évident, avec une délinquance qui fait quasiment partie du décor. Mais tout cela est à relativiser. Ce n'est pas pire qu'ailleurs en Île-de-France, observe le policier. On a d'un côté la présence d'une population en voie de déshérence et qui crée le sentiment d'insécurité, avec des SDF et des étrangers en situation irrégulière qui squattent les parties communes de certains immeubles et la gare RER, et de l'autre, une population assez jeune, qui s'adonne à une délinquance d'acquisition ou d'opportunité. Ces derniers sont des mineurs âgés pour la plupart d'une quinzaine d'années et qui habitent Cergy ou Pontoise. Ce sont eux qui s'attaquent aux étudiants, entre autres.» Par délinquance d'acquisition, le commissaire Clémenty entend notamment les vols avec violence, phénomène particulièrement prolifique à Cergy. Depuis 2017, entre 10 et 17 plaintes ont été déposées chaque année pour ce motif par des étudiants de l'Essec.

    Chaque action, autrement dit chaque fait d'agression rapporté, fait l'objet d'une réaction, que ce soit par le signalement aux autorités, l'accompagnement dans le dépôt de plainte voire jusqu'au tribunal lors des procès

    Soucieuse de la sérénité de ses étudiants, la direction de la prestigieuse école de commerce a fait de la question sécuritaire l'une de ses priorités. «On travaille au quotidien pour apporter le plus de sécurité possible à nos étudiants. Chaque action, autrement dit chaque fait d'agression rapporté, fait l'objet d'une réaction, que ce soit par le signalement aux autorités, l'accompagnement dans le dépôt de plainte voire jusqu'au tribunal lors des procès», pointe Laurent Laffont. Au total, ce sont 26 agents qui sont employés par l'école pour gérer la sécurité sur le campus et au niveau des résidences étudiantes. «Certains sont missionnés pour patrouiller le soir autour du parc François Mitterrand - qui est une zone sensible à certaines heures - tandis que d'autres escortent les étudiants dans leur résidence ou à la gare RER

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    Depuis le 28 janvier, l'école a par ailleurs mis en place un système de navettes pour raccompagner les élèves chez eux. Deux minibus de neuf places chacun circulent ainsi quotidiennement de 18h à 0h30. «On expérimente ce système jusqu’au 30 avril, dans l'objectif de le pérenniser dès le 1er septembre prochain», détaille encore Laurent Laffont. L'Essec s'est aussi dotée d'un vaste dispositif de vidéoprotection. 75 caméras sont réparties rien que sur le campus, sans compter celles installées au niveau des résidences étudiantes.

    Déploiement d'une Brigade de Tranquilité Nocturne

    En outre, l'Essec met l'accent depuis plusieurs années sur le volet préventif. «Au moment de la rentrée les étudiants sont briefés sur les comportements à adopter et surtout ceux à éviter. On les invite à la prudence, en ne rentrant pas seuls chez eux par exemple ou en ne traversant pas certaines zones quand il fait nuit. On conseille encore aux jeunes filles de ne pas s'installer en rez-de-chaussée, pour qu'elles n'attirent pas l'attention d'une certaine population. L'objectif n'est pas de les effrayer mais de les avertir. Dans cette mission de sensibilisation, on travaille aussi beaucoup avec la mairie et la police. Le commissaire divisionnaire de Cergy participe d'ailleurs à cette réunion annuelle», appuie Laurent Laffont.

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    Côté mairie, on vante la mise en place, dès le mois de mai prochain, d'une nouvelle unité de la police municipale, baptisée «Brigade de Tranquillité Nocturne» (BTN), et qui s’appuiera sur trois volets : médiation, prévention et tranquillité. «La sécurité est une compétence qui relève de la responsabilité de l'État. La police municipale ne remplace pas et ne doit pas remplacer la police nationale. [...] Pour autant, la ville prend sa part et met en œuvre une politique de tranquillité publique», souligne Jean-Paul Jeandon, le maire (PS) de Cergy.

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    Forte de 13 agents, cette brigade aura pour mission de «faire respecter les arrêtés du maire, notamment en matière d'interdiction de vente d'alcool à partir d'une certaine heure, de lutter contre les nuisances étudiantes et plus largement contre tous les tapages nocturnes et d'assurer une présence renforcée dans les trois centralités de la ville et notamment aux alentours des trois gares RER», comme l'explique la municipalité par voie de communiqué. La BTN fonctionnera six jours sur sept du lundi au samedi de 17h à 2h du matin. Soit deux équipages de trois policiers municipaux qui sillonneront la ville pendant ces périodes.

    *Les prénoms ont été modifiés

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    Le Figaro

    «Ça ne vous regarde pas»: Marion Maréchal recadre sèchement Cyril Hanouna au sujet de sa vie privée

    • Par  Damien Mercereau
    • Mis à jour le 24/03/2022 à 10:55
    • Publié le 24/03/2022 à 10:55

    Invitée à débattre face à Valérie Pécresse mercredi soir dans «Face à Baba» sur C8, l’ancienne député du Rassemblement national n’a pas voulu parler de ses relations avec sa tante Marine Le Pen.

    Première intervenante du nouveau numéro de «Face à Baba» consacré à Valérie Pécresse mercredi soir sur C8, Marion Maréchal a accepté, pour la première fois, de prendre part à un programme de Cyril Hanouna. «On ne va pas vous garder trop longtemps. Si le bébé arrive, je peux intervenir», a déclaré l’animateur à la nièce de Marine Le Pen enceinte depuis six mois maintenant. «Ça va, je ne suis pas malade, je vous rassure», lui a-t-elle répondu avec le sourire. «Tomber enceinte, ce n’est pas tomber malade, c’est ce que j’ai dû expliquer à mes collègues députés quand j’ai eu mon troisième enfant», a souligné Valérie Pécresse qui avait, quelques instants plus tôt, parlé de sa vie de famille et de ses enfants.

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    Après avoir demandé à Marion Maréchal les raisons de son ralliement à la candidature d’Éric Zemmour pour l’élection présidentielle, Cyril Hanouna a voulu savoir si elle avait «des nouvelles de Marine Le Pen». «Ça ne vous regarde pas», lui a-t-elle répondu assez sèchement avant d’ironiser. «Et vous votre grand-mère, elle va bien? Votre dîner de Noël s’est bien passé?» Puis de reprendre un ton sérieux: «Ça ne vous regarde pas, ce sont mes histoires personnelles». L’animateur de «Face à Baba» a tenté une dernière approche pour obtenir une réponse: «Donc cela veut dire oui». En vain. «Vous en déduisez ce que vous voulez mais je ne vais pas parler de ma vie familiale et personnelle ici. On parle de politique, le sujet n’est pas une histoire de famille», a rétorqué celle qui a été membre du Front national puis du Rassemblement national pendant une dizaine d’années.

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    Si la thématique de «Face à Baba» est prioritairement celle de la politique depuis le lancement de l’émission sur C8 en décembre dernier, Cyril Hanouna s’autorise à aborder des questions d’ordre personnel avec ses invités. Le 16 mars, il avait notamment évoqué avec Marine Le Pen la question de son célibat et des relations avec son père Jean-Marie Le Pen. Mercredi soir, l’émission a réuni 1.128.000 téléspectateurs en moyenne jusqu’à 22h25 (5,3% de PDA) selon Médiamétrie. C8 a terminé en tête des audiences des chaînes de la TNT et troisième chaîne nationale sur la cible des 25/49 ans, devant France 2 et France 3 (9% de PDA).

    L'Humanité

    En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

    Il était une fois

    Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

    Bernard Frédérick

    Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

    Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

    La revanche de Vichy

    Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

     Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

     Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

    Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

    Condamner le gouvernement du Front populaire

    Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

    Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

    Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

    « Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

    Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

    Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

    Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

     De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

    Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

    Léon Blum et Édouard Daladier accusent

    Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

     Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

    Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

    Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

    Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

    En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

    Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

    Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

    Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

    Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

    Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

    www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier
    Valeurs Actuelles

    Port du voile dans la rue : 6 Français sur 10 y sont opposés

    Le port du voile continue à diviser mais une tendance se dessine dans la société française. Selon un sondage CSA pour CNews paru le 24 mars, 37% des sondés se sont dit « totalement pour » l’interdiction du port du voile dans la rue, et 24% « plutôt pour », soit un total de 61%. Le voile semble davantage déranger les hommes qui sont 65% à être favorables à son interdiction contre 58% des femmes, soit tout de même plus de la moitié. Côté âge, ce sont en grande majorité les plus de 65 ans qui voient d’un mauvais œil le port du foulard à 75% contre 44% chez les 18-24 ans.

    Une question de sensibilité politique

    Le sondage indique aussi que les habitants de communes rurales sont plus nombreux qu’à Paris ou dans les grandes villes à vouloir interdire le port du voile, à 66% dans les villages contre 52% dans l’agglomération parisienne. Enfin, sans surprise, ce sont notamment les​ électeurs de droite qui se prononcent en ce sens et qui font partie des 6 Français sur 10 à souhaiter que le voile ne soit pas autorisé dans la rue, notamment au Rassemblement national, et encore plus chez Reconquête !. Au contraire, les électeurs de La France insoumise sont 61% à être contre l’interdiction du port du voile à 61%. Pour rappel, seul le voile intégral est pour l’heure prohibé dans l’espace public.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Pyongyang a tiré un missile intercontinental, Séoul réplique avec l'envoi de plusieurs missiles

    La Corée du Nord a réalisé une dizaine de tirs de projectiles de ce genre depuis le début de l'année. En réponse, son voisin du Sud a tiré «depuis le sol, la mer et les airs».

    La Corée du Nord a tiré jeudi 24 mars un missile balistique intercontinental (ICBM) qui est arrivé jusque dans la zone maritime économique exclusive du Japon, rompant un moratoire qu'elle s'était auto-imposé depuis 2017 sur ce type d'essai d'arme, au risque de déclencher une spectaculaire montée des tensions dans la région. Le premier ministre japonais, Fumio Kishida, a dénoncé «un acte scandaleux qui ne peut être pardonné».

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    Le président sud-coréen Moon Jae-in a confirmé, dans un communiqué, que le projectile lancé jeudi 24 mars par Pyongyang en direction de la mer du Japon était un ICBM. Il s'agit «d'une rupture de la suspension des lancements de missiles balistiques intercontinentaux promise par le président Kim Jong-un à la communauté internationale», a-t-il déploré. «Elle représente une sérieuse menace pour la péninsule coréenne, pour la région et pour la communauté internationale», a-t-il ajouté. L'armée sud-coréenne a annoncé jeudi avoir tiré plusieurs missiles en réponse à cet essai. «En réponse au lancement d'un ICBM par la Corée du Nord, nos armées ont conjointement tiré des missiles depuis le sol, la mer et les airs», à partir de 16h25 (07h25 GMT) en mer du Japon, a indiqué l'état-major interarmées de Séoul dans un communiqué.

    Un nouvel ICBM ?

    Les Etats-Unis «condamnent avec force» le tir du missile et prendront «toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du territoire américain, de la Corée du Sud et du Japon», selon un communiqué de la Maison Blanche. Cet acte nord-coréen «est une violation insolente de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations-Unies et augmente inutilement les tensions» dans la région, a réagi la porte-parole de l'exécutif américain Jen Psaki, dans ce texte publié au moment où le président Joe Biden rencontre les alliés des Etats-Unis à Bruxelles. Les résolutions des Nations unies interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaires et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques. Ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type d'arme depuis le début de l'année. Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.

    «Nos analyses indiquent que le missile balistique a volé pendant 71 minutes et est tombé vers 15h44 (06h44 GMT) dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima» dans l'île septentrionale d’Hokkaido, a déclaré le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki. «Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6000 km, ce qui était beaucoup plus haut que le (missile) ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM», a-t-il ajouté.

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    Il a précisé que le ministère japonais de la Défense n'avait reçu aucune information faisant état de dégâts causés à des navires ou des avions, qualifiant cependant ce tir de «menace sérieuse» pour la sécurité du Japon. «Au moment où le monde fait face à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la Corée du Nord poursuit ses tirs qui aggravent unilatéralement les provocations contre la communauté internationale, ce qui est absolument impardonnable», a déclaré Makoto Oniki.

    Échec la semaine dernière

    Selon Séoul, un essai de missile par la Corée du Nord le 16 mars dernier s'est soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime a gardé un silence complet sur cet événement. «Pyongyang a essayé de lancer un ICBM à l'aéroport de Sunan la semaine dernière mais a échoué», a affirmé à l'AFP Go Myong-hyun, chercheur à l'Institut d'études politiques Asan. «Alors il a mené le lancement d'aujourd'hui pour maquiller ce ratage et parce qu'il doit maîtriser les technologies d'ICBM dès que possible». Cet essai survient alors que la Corée du Sud est en période de transition présidentielle, le chef de l'État sortant Moon Jae-in devant céder son fauteuil en mai au conservateur Yoon Suk-yeol, élu au début du mois et qui a promis d'adopter une ligne plus dure face aux provocations du Nord.

    Beaucoup d'analystes s'attendaient à ce que Pyongyang, qui célébrera le 15 avril le 110e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, fondateur du pays et grand-père de Kim Jong Un, se livre à une démonstration de force pour marquer cette fête, la plus importante du calendrier politique nord-coréen. Kim Jong-un a déclaré l'an dernier qu'améliorer les capacités militaires du pays était prioritaire pour le régime. Priorité parmi les priorités: développer un missile balistique intercontinental capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles des États-Unis.

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    Ce missile, le Hwasong-17, a été surnommé le «missile monstre» par les analystes militaires. Il a été montré lors d'une parade à Pyongyang en octobre 2020. On ignore à ce stade si c'est ce missile qui a été testé jeudi. Les États-Unis et la Corée du Sud accusaient déjà le régime nord-coréen d'en avoir récemment testé certaines parties depuis le début 2022, sous couvert de ce qui a été présenté comme des essais de lancement de satellites.

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    L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?

    LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    ‘A Frightening Repeat’: Ukrainian World War II Survivors Face Conflict Again

    Nearly 80 years after Ukraine emerged from a devastating world war that killed more than five million of its people, Russia’s invasion has stirred memories that the country had struggled to overcome.

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    By Emma Bubola

    Borys Zabarko was 6 years old when the Nazis invaded what is now Ukraine in 1941 and his hometown, Sharhorod, became a Jewish ghetto. Women, children and old men slept in packed rooms with no bathrooms or water, he said. As typhus epidemics raged, the ground was too cold to dig graves, and bodies were thrown on top of each other. Mr. Zabarko’s father and uncle, who fought with the Soviet army, died in combat.

    After the liberation, Mr. Zabarko said he became convinced that nothing like that would ever happen again.

    Now 86, he spent a recent night in the freezing train station in Lviv, in the west of Ukraine, standing on a crowded platform, as he tried to get on a train to escape another war.

    “It’s a frightening repeat,” he said by phone from Nuremberg, Germany, where he fled with his 17-year-old granddaughter, Ilona, before eventually settling in Stuttgart. “Again, we have this murderous war.”

    Most Ukrainians watched in shock in recent weeks as their country was hit by violence and destruction on a scale they had never seen before, with children killed, mass graves, and bombing of homes and hospitals.

    For some older Ukrainians, Russia’s invasion has revived painful memories of World War II, in which more than five million people were killed in Ukraine, even if the toll and scale of the current conflict is incomparable.

    Echoes of the world war have been omnipresent since the Russian invasion of Ukraine.

    Dumskaya.net, a news website in Odessa, ended articles with a sentence adapted from one that local newspapers used during World War II. Instead of “Death to the German occupiers,” it now read “Death to the Russian occupiers.” An anti-tank hedgehog that was used in 1941 was pulled out of a museum and deployed to a street in Kyiv.

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine, the grandson of a Red Army veteran, repurposed language from that conflict, describing a “patriotic war” underway, a reference to the Great Patriotic War of the Soviet Union against Nazi Germany.

    For Ukrainians, “World War II is the single most unifying emotional touchstone,” said Markian Dobczansky, a historian at the Harvard Ukrainian Research Institute. While the Ukrainian state is evoking those memories, the Ukrainian people also “make that connection on their own,” he said.

    Alexandra Deineka, 83, was 3 years old when she lost several fingers after a bomb hit her house in Kharkiv. This month, the house, in which she still lives, was bombed again, and part of her roof destroyed. “The same story like many years ago,” said her grandson, Dmytro Deineka. “The same, same.”

    When Mr. Zabarko heard air-raid sirens on a recent morning, he ran for an underground garage. There, he found people who had slept the night, hiding from the missiles and bombs dropping on the city, including mothers with children in strollers who were afraid to leave. His mind immediately went back to 1941.

    “The feelings are the same,” he said, “it’s death that flies above you.”

    After spending days sheltering in his apartment, his granddaughter was suffering from unbearable anxiety, he said, and his daughter begged him to take her out of Ukraine. They both got sick with Covid, after traveling by train in overcrowded carriages.

    “We believed that we and our children and our grandchildren would live a peaceful life,” he said, “and now there is another war with people dying, blood spilling.”

    After Germany invaded what is now Ukraine, it ceded the region of Transnistria to its ally in Romania, which deported thousands of Jews to Sharhorod, confining them there.

    After the war, Mr. Zabarko became a historian, wrote books about the Holocaust and headed an association of survivors. Now, he feels as if his life’s work had fallen on deaf ears.

    “This is my personal tragedy,” he said, “If we had learned those lessons, we wouldn’t have war in Ukraine, we wouldn’t have any war.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    He added: “For many this is the first time, but we know what war leads to, we lived through it.”

    About 1.5 million Jews were killed in Ukraine’s Holocaust. At Babyn Yar in Kyiv, nearly 34,000 were killed in just two days, in one of the worst mass murders of Jews during the Holocaust.

    Among those victims were the aunt and grandmother of Svetlana Petrovskaya, who had fled Kyiv with her mother after the Nazi invasion.

    On March 1, The Babyn Yar Holocaust Memorial Center in Kyiv said that Russian forces had struck the site.

    “Now the Putin bombs are bombing Babyn Yar,” said Ms. Petrovskaya, 87, a history teacher. “One cannot fathom this.”

    After Ms. Petrovskaya and her mother had fled on a cattle train, her father became a prisoner of war. When the family returned to Kyiv in 1944, Ms. Petrovskaya and other children picked up bricks after school and helped rebuild the city.

    Eighty-two years later, Ms. Petrovskaya left Kyiv on a bus with older people and children, ending up in Budapest, after gathering her jewels, some books of poems, her late husband’s pipes, and letters he had received from his former students.

    “I am a strong person and I did not cry when my husband died but I burst into tears when I left Kyiv,” she said. “It was so much like 1941.”

    After spending hours in the bomb shelters as shells hit near her house, Ms. Petrovskaya overcame her initial reluctance and agreed to leave Kyiv in early March.

    “I never ever, ever thought I would become a refugee again,” she said, “I want to be buried next to my husband.”

    In the 1940s, local collaborators helped the Nazis perpetrate the Holocaust but most Ukrainians, more than three million, fought in the Red Army against the Nazis.

    One of the fighters was Ihor Yukhnovskyi, a physicist and former vice prime minister of Ukraine. Mr. Yukhnovskyi grew up under Polish rule in what is now Western Ukraine and lived under German and Soviet occupation.

    “Ukrainian people did so much during World War II; Russia owes Ukraine a great debt,” Yukhnovskyi, 96, said in by phone from his house in Lviv. “It’s very sad that the president of Russia does not have a basic form of respect.”

    In 1991, he was a member of Parliament advocating for Ukraine’s independence. Now, his grandson has been conscripted to fight.

    “To think that we will give that up is completely absurd,” he said.

    Ida Lesich and her mother were among the more than two million people whom the Nazis sent to labor camps in Germany. In 1943, her mother died in the camp after months breaking rocks, and Ms. Lesich grew up in an orphanage in Kyiv.

    In a phone call from Kyiv, which she is refusing to leave, Ms. Lesich, 85, said that for all her life she had stored away memories of the war. But as bombs started falling on Ukraine, they came back.

    “Putin doesn’t treat people like people,” she said. “He is killing the innocent.”

    When she was 22, Maria Stasenko’s husband was enlisted by the Soviet army. She and her 4-year-old son stayed in Dnipro, even as her house was occupied by German soldiers. Now her grandson is the one preparing to fight.

    “I am living through my third war,” Ms. Stasenko, 102, who was born just after the end of World War I, said in a phone call from her house outside of Dnipro. “I never thought there would be another one.”

    During World War II, Ms. Stasenko volunteered in her city, helping repair destroyed train tracks. Now, like many of the war survivors, she is too old to escape, unable to seek refuge, trapped with their memories and fears. “I am not sure I am going to make it this time.”

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    France24 - Monde

    En direct : l'Otan va équiper l'Ukraine contre les attaques chimiques, biologiques et nucléaires

    Publié le : 24/03/2022 - 06:52Modifié le : 24/03/2022 - 16:45

    FRANCE 24 Suivre

    Alors que l'invasion russe entre dans son deuxième mois, trois sommets au sujet de la guerre en Ukraine se tiennent jeudi à Bruxelles, où le président américain Joe Biden est arrivé mercredi soir. Le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé "une aide militaire sans restriction" à l'Otan, qui a annoncé la fourniture à Kiev d'équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires. Suivez la situation heure par heure.

    • 16 h 36 : l'ONU "exige" la cessation "immédiate" de la Guerre en Ukraine

     L'Assemblée générale de l'ONU regroupant 193 États a adopté à une écrasante majorité de 140 voix une nouvelle résolution qui "exige" de la Russie un arrêt "immédiat" de la guerre en Ukraine.

    Lors d'un vote de l'Assemblée générale réunie depuis mercredi au siège des Nations unies à New York, 140 pays ont voté pour, 38 se sont abstenus et cinq ont voté contre. Le 2 mars, lors d'un vote qualifié d'"historique" par l'Assemblée générale, 141 pays avaient approuvé une première résolution non contraignante qui "exige(ait) que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine". Cinq États, dont la Russie, avaient voté contre et 35 s'étaient abstenus.

    • 16 h 28 : près de 3,7 millions de réfugiés

    Près de 3,7 millions de personnes ont fui l'Ukraine et les combats déclenchés par l'invasion de l'armée russe fin février, selon le décompte de l'ONU publié jeudi.

    Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer. 

    L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine.

    • 16 h 25 : Russes et Ukrainiens échangent des prisonniers

    Russes et Ukrainiens ont procédé jeudi à des échanges de prisonniers, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Facebook.

    "En échange de dix occupants capturés, nous avons récupéré dix de nos militaires", a-t-elle écrit, affirmant qu'il s'agissait du "premier véritable échange de prisonniers de guerre" avec la Russie depuis le début de son offensive en Ukraine.

    Par ailleurs, onze marins civils russes, rescapés d'un navire ayant coulé en mer Noire près d'Odessa, ont été envoyés en Russie contre le retour en Ukraine de 19 marins civils capturés par les Russes.

    • 15 h 02 : les États-Unis vont envoyer du gaz naturel liquéfié en Europe

    Les États-Unis vont livrer davantage de gaz naturel liquéfié (GNL) à l'Europe via le Royaume-Uni, a déclaré l'ambassadrice britannique à Washington.

    L'Union européenne veut réduire sa dépendance au gaz russe en raison de la guerre en Ukraine et des sanctions occidentales contre la Russie. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui doit rencontrer vendredi à Bruxelles le président américain Joe Biden, a exprimé la volonté d'obtenir à cette occasion un engagement des États-Unis sur des approvisionnements supplémentaires en GNL pour les deux prochains hivers.

    • 14 h 56 : l'Otan équipe ses forces contre une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique

    L'Otan va fournir à l'Ukraine des équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires et va également protéger ses forces déployées sur le flanc oriental contre ces menaces, a annoncé le secrétaire général de l'Alliance.

    Les Alliés sont "préoccupés" par la possibilité de l'utilisation de telles armes en Ukraine après l'invasion russe et "sont convenus de fournir des équipements pour aider l'Ukraine à se protéger contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires", a expliqué le Norvégien Jens Stoltenberg à l'issue d'un sommet extraordinaire des dirigeants de l'Alliance.

    • 14 h 29 : des civils tués dans un bombardement russe à Kharkiv

    Au moins six civils ont été tués et quinze autres blessés, jeudi, dans un bombardement russe à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, a indiqué le gouverneur régional sur Telegram. 

    "Selon des données préliminaires, six civils ont été tués et quinze autres blessés et hospitalisés", a écrit Oleg Syniegoubov, précisant que le bombardement avait touché un bureau de poste près duquel des habitants locaux recevaient de l'aide humanitaire.

    >> À voir, notre Entretien : "Moscou commet un génocide contre le peuple ukrainien", prévient le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov

    • 14 h 27 : l'Otan annonce l'envoi de renforts en Europe de l'Est

    Les dirigeants des trente pays membres de l'Otan se sont entendus sur l'envoi de renforts dans quatre pays de l'est de l'Europe (Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie) pour pouvoir faire face à toute éventualité au regard de la guerre en Ukraine, "qualifiée de menace pour la sécurité mondiale".

    Dans un communiqué publié à l'issue du sommet extraordinaire de l'Alliance atlantique à Bruxelles, les dirigeants mettent en garde la Russie contre toute tentation d'utiliser des armes chimiques en Ukraine, et la Chine contre tout soutien militaire ou économique à l'effort de guerre russe.

    • 14 h 18 : Washington vise la Douma et les industries de défense

    Les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions financières contre la Russie, visant le monde politique, des oligarques et l'industrie de défense, en réponse à l'invasion de l'Ukraine.

    Ces mesures, qui impliquent en particulier un gel des avoirs aux États-Unis, concernent en particulier 328 députés de la Douma – ainsi que l'institution elle-même – et 48 "grandes entreprises publiques" du secteur de la défense, selon un communiqué de la Maison Blanche.

    • 14 h 15 : les États-Unis prêts à accueillir 100 000 Ukrainiens

    Les États-Unis ont annoncé être prêts "à accueillir jusqu'à 100 000 Ukrainiens et autres personnes fuyant l'agression de la Russie", selon un communiqué de la Maison Blanche publié alors que le président Joe Biden participe à plusieurs réunions internationales à Bruxelles.

    Washington va par ailleurs débloquer "plus d'un milliard de dollars en financements supplémentaires" pour renforcer l'aide humanitaire en Ukraine mais aussi pour faire face aux "impacts graves" du conflit ailleurs dans le monde, notamment à "l'augmentation nette de l'insécurité alimentaire", selon la même source.

    • 14 h 00 : possible "suspension" des fermetures de centrales à charbon allemandes

    Le gouvernement allemand a déclaré qu'il se donnait la possibilité de "suspendre" la fermeture de certaines centrales à charbon pour remplacer le gaz russe, mais garde l'objectif d'une sortie de cette énergie fossile en 2030. L'Allemagne est particulièrement touchée par les effets de la guerre sur le coût de l'énergie en raison de sa dépendance aux hydrocarbures russes, en particulier le gaz, qui représente quelque 55 % de ses importations.

    • 13 h 50 : la Pologne refuse de payer en roubles le gaz russe

    Le groupe gazier polonais PGNiG a annoncé qu'il continuerait à régler ses achats de gaz russe conformément au contrat en cours et refuserait les paiements en roubles réclamés par Moscou. L'Allemagne – pour qui un tel changement représente une "rupture de contrat" – et l'Autriche ont déjà rejeté la demande formulée mercredi par le président russe Vladimir Poutine de paiement en roubles uniquement. 

    • 13 h 04 : la Suisse gèle plus de 5,6 milliards d'euros d'avoirs russes

    Le gouvernement helvète a gelé environ 5,75 milliards de francs suisses (5,62 milliards d'euros) d'avoirs russes sous le coup de sanctions en Suisse, et ce chiffre est susceptible d'augmenter, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental. Il s'agit notamment d'un certain nombre de propriétés situées dans des cantons qui abritent des stations touristiques, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse à Berne.

    • 12 h 07 : Zelensky demande à l'Otan "une aide militaire sans restriction"

    Le président ukrainien a demandé "une aide militaire sans restriction" à son pays pour qu'il puisse faire face à l'armée russe que l'Ukraine affronte pour l'instant "dans des conditions inégales".

    "Pour sauver les gens et nos villes, l'Ukraine a besoin d'une assistance militaire sans restriction. De même que la Russie utilise, sans restriction, tout son arsenal contre nous", a déclaré Volodymyr Zelensky dans un message vidéo publié sur son compte Telegram, à l'attention des chefs d'État et de gouvernement de l'Alliance atlantique, réunis en sommet extraordinaire à Bruxelles.

    Devant l'Otan, le président ukrainien a par ailleurs accusé la Russie d'avoir utilisé des bombes au phosphore lors de ses opérations militaires en Ukraine.

    • 11 h 45 : plus de la moitié des enfants ukrainiens ont été déplacés

    Quelque 1,8 million d'enfants ukrainiens ont traversé la frontière pour se réfugier dans les pays voisins et 2,5 millions sont déplacés à l'intérieur du pays, d'après l'Unicef. "Un mois de guerre en Ukraine a entraîné le déplacement de 4,3 millions d'enfants [au total], plus de la moitié de la population enfantine du pays, estimée à 7,5 millions", a détaillé le Fonds des Nations unies pour l'enfance dans un communiqué.

    "La guerre a provoqué l'un des déplacements d'enfants à grande échelle les plus rapides depuis la Seconde Guerre mondiale", a souligné la directrice générale de l'Unicef, Catherine Russell."C'est une triste réalité qui risque d'avoir des conséquences durables pour les générations à venir. La sécurité des enfants, leur bien-être et leur accès aux services essentiels se voient menacés par une violence horrible et ininterrompue", a-t-elle ajouté.

    Au moins 81 enfants ont été tués en Ukraine et 108 blessés, d'après le dernier décompte publié mercredi par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), qui souligne que les bilans réels sont probablement très supérieurs.

    • 10 h 36 : nouvelles sanctions britanniques contre 59 entreprises et personnalités russes

    Le Royaume-Uni a gelé les actifs des banques russes Gazprombank et Alfa Bank, ainsi que ceux de la compagnie maritime publique Sovcomflot, dans le cadre de la dernière série de sanctions annoncées jeudi. Les chemins de fer russes, l'entreprise de défense Kronshtadt, principal producteur de drones russes, et la société militaire privée Wagner sont eux aussi ciblés par cette nouvelle série de restrictions. 

    Parmi les personnalités sanctionnées, figurent le magnat du pétrole Evgeny Shvidler, le fondateur de la banque Tinkoff Oleg Tinkov, et German Gref, le PDG de la plus grande banque russe Sberbank. Londres a annoncé qu'elle visait également Polina Kovaleva, qui est la belle-fille du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. D'après le gouvernement britannique, Polina Kovaleva possède une propriété de 4 millions de livres à Londres.

    • 10 h 00 : sommet extraordinaire de l'Otan consacré à l'Ukraine

    Les pays de l'Alliance atlantique se réunissent à Bruxelles ce jeudi matin pour discuter de la nécessité de "réinitialiser ses défenses sur son flanc oriental", a indiqué le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, peu avant le début de la réunion. 

    "Le président [ukrainien] Zelensky va s'adresser aux dirigeants de l'Alliance et ils vont examiner leur soutien pour aider l'Ukraine à exercer son droit à l'autodéfense", a précisé Jens Stoltenberg.

    Quatre nouveaux groupements tactiques de l'Otan vont être créés en Roumanie, en Hongrie, en Bulgarie et en Slovaquie, et l'Alliance va renforcer les quatre déjà constitués en Pologne et dans les trois pays Baltes. Actuellement, plus de 100 000 militaires américains sont déjà présents en Europe et plus de 40 000 troupes sont sous commandement direct de l'Otan dans la partie orientale de l'Alliance.

    • 9 h 05 : bombardement meurtrier près de Louhansk 

    Au moins quatre personnes sont mortes, dont deux enfants, et six autres ont été blessées dans des frappes russes sur la localité de Roubijné, près de Louhansk, dans l'est de l'Ukraine, a indiqué jeudi le gouverneur de la région, Serguiï Gaïdaï.

    Le gouverneur a ajouté que le bilan risquait de "s'avérer bien supérieur", accusant les Russes d'utiliser des bombes au phosphore. D'autres responsables de cette région ont accusé les Russes d'utiliser de telles bombes ces derniers jours, accusations invérifiables dans l'immédiat.

    • 8 h 45 : un mois après le début de la guerre : quel bilan sur le terrain ?

    Après quatre semaines de combats, l'armée russe s'est "enlisée" en Ukraine, explique notre chroniqueur international. Les forces russes n'ont quasiment pas avancé depuis le 4 mars. Plusieurs phénomènes expliquent cela : les Russes ont sous-estimé l'influence du climat, notamment du phénomène de "raspoutitsa" et la capacité de résistance des Ukrainiens. Décryptage.

    • 7 h 26 : Odessa compte sur ses catacombes en cas d'attaque 

    Les frappes des navires russes sur Odessa, lundi, ont décuplé l'angoisse des habitants de cette ville du sud. En journée, des femmes et des enfants se réfugient dans des catacombes, où se sont rendus nos envoyés spéciaux. Une partie de ces quelque 2 500 kilomètres de tunnel a été équipée d'Internet pour rester informé et isolé contre le froid, afin de servir d'abri à long terme en cas d'attaque de grande ampleur.

    • 6 h 30 : marathon diplomatique à Bruxelles

    Trois sommets – Otan, G7 et Union européenne – attendent en un seul jour à Bruxelles les chefs d'État et de gouvernement occidentaux. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit s'exprimer en vidéoconférence lors de ces sommets.

    Le président américain Joe Biden est arrivé mercredi en Europe, afin de cimenter l'unité des Occidentaux dont les options de représailles contre la Russie se réduisent au fur et à mesure que la guerre en Ukraine se poursuit.

    "Ce que nous aimerions entendre [de la part des alliés des Américains] est que cette fermeté partagée que nous avons vue au cours du mois dernier durera autant qu'il le faudra", a déclaré son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, lors d'un échange avec la presse à bord d'Air Force One, en route pour Bruxelles.

    • 5 h 15 : la participation de Poutine au G20 irait "trop loin"

    "La Russie a envahi l'Ukraine. C'est un acte violent et agressif qui fait voler en éclats l'état de droit international", a souligné le Premier ministre australien Scott Morrison lors d'une conférence de presse à Melbourne. "Et l'idée de s'asseoir autour d'une table avec Vladimir Poutine... à mes yeux, va trop loin".

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    Russie vs Occident : le spectre des attaques contre les câbles Internet sous-marins

    CYBERARMÉE

    Guerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme

    EXCLUSIF

    Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

    Le Figaro

    «L'État français assassin»: en Corse, la dépouille d'Yvan Colonna escortée par plus de 2000 personnes

    REPORTAGE - Une foule impressionnante se tenait le long de la route entre l'aéroport d'Ajaccio et l'espace funéraire où le corps du nationaliste reposera jusqu'à ses obsèques.

    Trois semaines après la violente agression qui a coûté la vie à Yvan Colonna, le corps du berger de Cargèse a été ramené par un avion de ligne, mercredi 23 mars, à 22 heures, sur le sol natal du nationaliste. Décédé lundi à l'hôpital Nord de Marseille, Yvan Colonna repose désormais dans un espace funéraire de la périphérie d'Ajaccio, dans l'attente de ses obsèques qui se dérouleront vendredi, à Cargèse.

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    Il est 22 heures 45. Alors qu'il s'apprête à quitter l'aéroport de Campo dell'Oro, le corbillard qui transporte la dépouille d'Yvan Colonna et ses proches doit fendre une foule impressionnante, massée sur les 3 kilomètres qui séparent le tarmac de l'espace funéraire. Les passagers du vol en provenance de Marseille peinent à se frayer un chemin sur l'unique voie qui permet de rejoindre Ajaccio. Plus de 2.000 personnes escortent le militant nationaliste. Sur les bords de cette route d'ordinaire plongée dans la pénombre, en raison de sa proximité avec la piste d'atterrissage, des centaines de bougies ont été allumées et de nombreux fumigènes rougissent la nuit ajaccienne. Un «statu francese assassinu» (L'État français assassin) retentit depuis la foule, il sera le seul à briser le silence de cathédrale. Selon les volontés de la famille, le calme et le recueillement ont été les mots d'ordre du retour sur l'île d'Yvan Colonna.

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    Le deuil fut respecté

    Roulant au pas, le cortège funéraire suit le corbillard, à l'intérieur duquel la foule peut apercevoir le cercueil d'Yvan Colonna, drapé dans une bandera, le drapeau à la tête de maure que des centaines de personnes présentes arborent sur les épaules.

    Il aura fallu près d'une heure pour que le cortège rejoigne la morgue. Quelques dizaines de mètres avant le portail d'entrée des pompes funèbres, le cercueil est extrait du corbillard puis est porté en procession par les proches du défunt. Gilles Simeoni, président du conseil exécutif et ancien avocat d'Yvan Colonna, soutient le mouvement, empoigne la bière et effectue quelques mètres en relayeur.

    Sur le parvis de l'espace funéraire, l'hymne de la Corse, Dio vi salvi regina, est entonné par la foule. Le cercueil regagne le corbillard qui s'engouffre dans le parking barré par une imposante barrière métallique. La famille d'Yvan Colonna affiche une présence discrète et digne, reçoit l'affection de nombreux visiteurs.

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    La foule s'éparpille dans le calme, la solennité de l'instant tranche avec les troubles violents que connaît la Corse depuis l'agression d'Yvan Colonna. Dès l'annonce du rapatriement, un appel au rassemblement avait été lancé sur les réseaux sociaux ce mercredi après-midi. Le deuil fut respecté. Il se poursuivra ce jeudi, à l'espace funéraire où l'affluence est attendue, puis vendredi à Cargèse.

    Près de vingt-trois ans après avoir pris le maquis, une nuit du mois de mai 1999, c'est dans un corbillard qu'Yvan Colonna retrouvera son village. L'église latine est déjà prête à accueillir la messe en son honneur. La dernière demeure du nationaliste, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Claure Erignac, se trouve à l'entrée du village. Parmi les soutiens, la tristesse prime, l'indignation aussi : «Cela fait 20 ans qu'il clame son innocence et on nous reproche de soutenir un assassin».

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    RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.

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    L'Humanité

    En 1942 : les camps de la honte du président Roosevelt

    Il était une fois

    C’est un chapitre méconnu de l’histoire états-unienne : le 19 février 1942, en réponse à l’attaque de Pearl Harbor, un décret instaure le déplacement et la détention de 120 000 personnes d’origine japonaise dans des camps à travers le pays. Ils devront attendre 45 ans pour que le Congrès américain présente ses excuses... Récit

    Dominique Bari

    Le 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise, et sans déclaration de guerre, la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaï. L’événement précipite les États-Unis dans la guerre et attise la xénophobie à l’encontre des personnes d’origine japonaise vivant sur le territoire américain.

    Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle a pris corps dès la fin du XIXe siècle, ciblant plus généralement les populations asiatiques accusées de voler les emplois agricoles des Américains blancs. « Les Chinois et les Japonais ne sont pas des citoyens authentiques. Ils n’ont pas l’étoffe de citoyens américains », éructait déjà, le 7 mai 1900, James Duval Phelan, le maire de San Francisco.

    Dans les premières décennies du XXe siècle, le racisme anti-Nippons se nourrit de l’évolution politique dans la région Asie-Pacifique. La montée en puissance du régime militariste impérial japonais après sa victoire sur la Chine en 1895 et ses ambitions en Asie et dans le Pacifique suscitent les inquiétudes de Washington.

    En 1924, le Congrès prohibe l’immigration des Asiatiques. Ceux qui sont déjà installés ne sont plus autorisés à devenir citoyens américains. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis ont accès à la nationalité. La Californie interdit aux Japonais de posséder des terres et à toute personne de cette ascendance d’épouser un Blanc.

    Après Pearl Harbor, l’agression nipponne s’accélère : la Thaïlande est envahie le 8 décembre 1941, Guam le 13, l’île de Wake et Hong Kong le 25, et Manille le 27. La suspicion à l’encontre des citoyens japonais ou américains d’origine japonaise atteint son paroxysme alors que Washington redoute une invasion ennemie sur la côte Ouest.

    Une rumeur enfle selon laquelle la population de Hawaï d’origine nipponne a participé à des actions de sabotage au bénéfice de l’empire. Ces accusations d’une « cinquième colonne » sont soutenues par le secrétaire à la Marine, Frank Knox. Le 16 décembre, le « San Francisco Chronicle » titre : « Le secrétaire à la Marine accuse la cinquième colonne de l’attaque. » La une du « Los Angeles Examiner » renchérit : « Preuve de la trahison de la cinquième colonne. »

    Preuve que le puissant chef du FBI lui-même, J. Edgar Hoover, met en doute. Dans une note du 17 décembre au ministre de la Justice, Francis Biddle, il reconnaît n’avoir « aucune information sur les sources de renseignement du secrétaire à la Marine ». Il n’en reste pas moins qu’entre le 7 et le 11 décembre, le FBI procède à 1 370 arrestations dans la communauté visée. Il sera avéré plus tard qu’aucun de ces détenus n’avait de lien avec Tokyo ou n’était impliqué dans l’attaque de Pearl Harbor.

    Le 14 février 1942, le général John L. DeWitt, chargé de la sécurité militaire pour l’ouest du pays, réclame l’exclusion de ce territoire de toute la population d’ascendance japonaise. Elle se chiffre à 126 947 personnes.

    Le 19 février 1942, le président Roosevelt accède à sa demande et promulgue le décret 9066 autorisant l’incarcération de « certains groupes ethniques comme mesure de prévention d’actes d’espionnage ou de sabotage ». Ralph Carr, gouverneur républicain du Colorado, est l’un des rares à s’opposer à cette décision.

    Dans les jours qui suivent, l’État américain met en place des mesures radicales de ségrégation : couvre-feu, blocage des comptes bancaires, patrimoine confisqué ou gelé, interdiction de s’éloigner au-delà de 8 km de son domicile. Les agents du FBI épaulés par les militaires enchaînent les raids sur les foyers des immigrants.

    Dès mars, sont affichés des ordres d’évacuation dans les quartiers ciblés de la Californie, de l’Oregon, de l’État de Washington et de l’Arizona. Ce sont des familles entières qui sont victimes de ces rafles. Elles n’ont le droit d’emporter avec elles que le strict nécessaire et abandonnent tous leurs biens.

    À la date du 5 juin 1942, tous les Nippo-Américains de la côte Ouest sont internés (soit 1,2 % de la population de Californie) ; 62 % sont des « Nisei », des Japonais américains de seconde génération, donc de citoyenneté américaine, et 38 % des « Issei », des Japonais de première génération résidant aux États-Unis. Chaque famille se voit attribuer un matricule, porté sur les étiquettes accrochées aux bagages et sur les vêtements.

    Les déportations se font en deux temps. Ces « étrangers ennemis » sont d’abord enfermés, sous la direction de l’armée, dans des centres de regroupement, installés dans des champs de foire et des hippodromes. Santa Anita, à Los Angeles, fut le plus vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries.

    Entre mars et août 1942, ils furent déportés dans des camps dits de « relogement », les « relocation centers » créés à cet effet et contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Sous surveillance étroite, des trains fermés les amènent dans des régions désertiques, inhospitalières, battues par des vents arides, avec « des hivers rigoureux » et des étés « insupportablement chauds et humides », selon la commission d’enquête du Congrès constituée dans les années 1980.

    Celle-ci décrit dans son rapport des baraquements « lugubres, bâtis à la hâte, avec du papier goudronné pour toute isolation », et des camps clôturés par du « fil de fer barbelé », gardés par la police militaire depuis des miradors munis de mitraillettes et de projecteurs.

    Quiconque fait mine de franchir les limites du camp est abattu. Isolement, ségrégation, voire séparation des familles et manque de nourriture sont le lot commun de plus de 110 000 Japonais déportés et répartis dans dix camps implantés en Californie, Arizona, Utah, Wyoming, Colorado, Arkansas. Plus de 5 000 enfants vont naître en détention et près de 2 000 personnes y mourir.

    La contre-offensive américaine de l’été 1942 dans le Pacifique avec la victoire de Midway, en juin, et celle des îles est des Salomon, les 23-25 août, précédée par le débarquement de l’armée américaine à Guadalcanal, le 7 août, réduisent les craintes d’une attaque japonaise sur le continent américain. Les camps ne ferment pas pour autant. Ils ont fonctionné jusqu’en décembre 1945 pour celui de Manzanar en Californie, qui a compté jusqu’à 10 046 internés, et jusqu’en mars 1946 pour celui de Tule Lake, où l’on en a dénombré jusqu’à 18 789.

    La résignation parmi les réprimés ne fut pas toujours de mise. En juillet 1942, une grève éclate au Santa Anita Assembly Center, puis au Poston War Relocation Center (Arizona) et à Manzanar. En septembre, le Tule Lake Relocation Center (Californie) est utilisé comme centre d’isolement pour les « fauteurs de troubles ». L’ouverture d’autres camps de cette nature à Moab dans l’Utah et à Leupp en Arizona témoigne d’une résistance à cette ségrégation raciale essentiellement parmi les « Nisei ». Yoshiki Hirabayashi et Fred Korematsu en sont devenus les symboles en contestant la valeur constitutionnelle de l’ordre d’évacuation en masse et de détention. Condamnés pour délit, ils portèrent leur cas devant la Cour suprême, qui confirma en 1944 la constitutionnalité des ordonnances justifiée par « la nécessité militaire », avalisant ainsi la procédure d’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains.

    L’effort de guerre exigeant de la main-d’œuvre et des soldats, les autorités ont appelé les internés à travailler pour pallier l’insuffisance de bras dans l’agriculture et dans l’industrie contre une rémunération misérable. Elles reviennent aussi sur leur décision prise au début du conflit d’exclure de la conscription les Nippo-Américains. Dans les camps, des centaines de jeunes gens refusent de s’engager tant que leurs familles ne sont pas libérées.

    D’autres, quelque 30 000 Nisei, répondent à l’appel et intègrent les 100e et 442e bataillons d’infanterie qui combattent en Italie et en France. L’engagement est l’occasion de prouver leur loyauté. Après la guerre, le président Truman saluera officiellement ces unités exclusivement composées de Nisei et abondamment décorées, mais les préjugés à leur encontre seront longs à vaincre.

    Le 21 novembre 1945, les derniers détenus quittent Manzanar puis, à leur tour, le 30 mars 1946, ceux de Tuke Lake Relocation Center, avec pour seul viatique 25 dollars et un ticket de bus – la même somme que celle allouée aux criminels à leur libération. Spoliés de leurs biens, leur réinsertion est délicate, et les rescapés se murent dans le silence.

    En 1948, le Congrès adopte la Loi de réparation pour les évacués (Evacuation Claims Act) qui concède quelques indemnités, sans pour autant reconnaître explicitement le caractère injustifié de leur détention. La troisième génération de l’immigration japonaise, les Sansei, ne veut pas en rester là. Sous leur pression, une commission spéciale d’enquête est constituée en 1980 ; elle conclut que les incarcérations résultaient d’« un préjudice racial, une hystérie de guerre et de ratés politiques ». La Cour suprême reconnaît alors que l’exclusion sociale, la privation des droits constitutionnels, ainsi que la détention dans des camps ont constitué une violation flagrante des droits des citoyens d’origine japonaise.

    En 1988, le Congrès américain présente officiellement ses excuses pour les injustices passées et octroie en réparation 20 000 dollars aux 60 000 survivants des camps. Dans une dizaine d’États, le 19 février, date de la promulgation du décret inique, devient un « Jour du souvenir ». En 1989, les législateurs californiens inscrivent dans les programmes scolaires cette sombre période de l’histoire américaine en qualifiant les internements de « mesures racistes et hystériques dues à la guerre ». Mais il faudra attendre février 2020 pour que l’État de Californie vote la formulation d’excuses officielles sur son rôle dans les incarcérations.

    Une décision qui s’inscrit dans des débats nationaux de la politique anti-immigration de Trump, contre laquelle se sont dressés nombre d’anciens détenus nippo-américains et leurs enfants, dont ceux de Fred Korematsu. L’enfermement des familles, la séparation des enfants de leurs parents ravivent de douloureux souvenirs qui font dire à cette ancienne victime âgée de 82 ans, Kiyoshi Katsumoto : « Cela peut se reproduire. Nous, en tant que citoyens, devons vraiment comprendre ce qu’est ce pays. »

    Il était une fois ...une autre histoire

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

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    Le Monde

    Location de biens, arrêt de la production à bas prix... Des entreprises réinventent tout pour sortir du modèle productiviste

    Vendre l’usage d’un bien plutôt que sa possession, réduire notre consommation de ressources, développer la coopération plutôt que la guerre des prix… C’est la promesse de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, séduisante sur le papier mais complexe à mettre en œuvre.

    « J’ai voulu créer une imprimerie qui serve vraiment à quelque chose » : c’est ainsi que Julien Da Costa, patron de la TPE Flex’Ink, installée dans le Pas-de-Calais, résume son parcours pour réinventer son modèle économique. Son histoire est le symbole d’une économie à bout de souffle, basée sur l’impérieuse nécessité d’augmenter les volumes de vente et sur la pression toujours plus forte sur les prix. Pendant quinze ans, Julien Da Costa a travaillé en tant que commercial dans l’imprimerie familiale, spécialisée dans les étiquettes de boîtes de conserve. Mais, dans les années 2000, le secteur est bousculé par l’arrivée de concurrents en ligne, plus gros, moins chers et installés à l’étranger. « Le cercle vicieux s’est alors enclenché pour nous, raconte l’entrepreneur. Nous avons dû réduire nos marges, piloter l’entreprise de manière plus drastique en chronométrant chaque tâche, trouver des systèmes d’intensification de la production avec, en bout de chaîne, une pression de dingue sur l’atelier et les équipes dans les bureaux. »

    Turn-over, mal-être au travail et épuisement sont les symptômes de cette agonie silencieuse de l’économie de marché. En quelques années, c’est toute l’entreprise qui surchauffe et finit par déposer le bilan. Fin de l’histoire ? Non. Julien Da Costa aime son métier, il ne veut pas le lâcher. Il rejoint alors un groupe de travail du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) sur le thème de « l’économie de la fonctionnalité et de la coopération » (EFC) pour se « déformer » de la logique de volume et invente, au terme de trois ans de recherche et développement avec ses clients, une autre manière d’être imprimeur.

    « Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens » Elisabeth Laville (Utopies)

    Au lieu de vendre un volume d’impressions fixe, « qui finissaient pour la plupart à la poubelle ou dans les placards de [ses] clients », il les forme à imprimer la juste quantité et leur offre la possibilité de mettre à jour leur document en ligne pour une réimpression contre un abonnement mensuel. « Moins j’imprime, plus je suis rentable », résume Julien Da Costa, qui tire ses bénéfices non plus des impressions, mais des abonnements souscrits par ses clients.

    Le concept d’économie de la fonctionnalité a émergé dans les années 1980, développé par l’architecte Walter Stahel et repris par le philosophe Dominique Bourg dans les années 2000. « Dans sa forme la plus basique, c’est le passage du produit au service, détaille Elisabeth Laville, fondatrice et directrice d’Utopies, cabinet de conseil en développement durable. On va louer plutôt que posséder, vendre l’usage plutôt que le bien lui-même. » La valeur du produit se retrouve alors dans les bénéfices que le consommateur en retire, ce que l’économiste Philippe Moati appelle les « effets utiles ». Au lieu de posséder une voiture en ville, le consommateur va en louer une quelques heures, disponible dans sa rue, sans se soucier de son entretien ou des frais d’assurance. « Cela démocratise l’idée que la possession est une servitude, poursuit Elisabeth Laville. Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens. »

    Passage du produit au service

    Un cheminement qui devrait plaire aux citoyens de l’Hexagone qui se déclarent favorables à 80 % à l’idée que « l’important, c’est de pouvoir utiliser un produit plus que de le posséder », selon le dernier Observatoire du rapport des Français à l’économie circulaire de L’ObSoCo (L’Observatoire société et consommation), publié en 2019. « En dix ans, on a vu émerger cette prise de conscience des consommateurs qu’ils ont un rôle à jouer dans la transition écologique, détaille Véronique Varlin, directrice associée de L’ObSoCo. Ils sont en attente vis-à-vis des entreprises qu’on leur donne les moyens d’agir, de consommer de manière responsable. »

    Vendre avant de fabriquer : quand la précommande bouscule la mode

    Depuis quelques années, les offres de location de biens pour les particuliers se sont ainsi multipliées : Seb loue des appareils culinaires, Decathlon des packs complets pour le camping ou encore Bocage commercialise des abonnements pour des chaussures. A priori, une bonne idée pour réduire l’utilisation de ressources. « Ces offres ont un certain succès, sont séduisantes sur le plan intellectuel, mais c’est tellement à la marge dans le chiffre d’affaires de ces grands groupes qu’on ne peut pas parler d’une évolution réelle », relativise Elisabeth Laville. Tout au plus c’est « une manière de fidéliser les clients, de faire exister sa marque dans l’esprit du consommateur », poursuit Laurence Grandcolas, fondatrice de MySezame, start-up qui forme les dirigeants et leurs équipes aux transformations et innovations business liées aux enjeux sociétaux.

    Elle alerte aussi sur les « effets rebonds » de cette forme d’économie de la fonctionnalité. Dans le secteur automobile, le leasing (location avec option d’achat) – qui représente 47 % des financements de voitures neuves en 2021 contre 21 % en 2015, selon le cabinet C-Ways – « ne fait que recréer des effets de surconsommation en changeant plus souvent encore de modèle de voiture, poursuit la spécialiste. L’économie de la fonctionnalité est une bonne idée pour la planète à condition qu’elle s’accompagne d’une prise en compte du cycle de vie complet du bien ».

    De belles réussites dans le B to B

    Pour être vraiment vertueux sur le plan écologique, il est donc indispensable d’aller un cran plus loin dans la réflexion. « Comment rester rentable tout en faisant en sorte que les clients consomment moins ? » C’est la question que l’équipe du laboratoire d’intervention et de recherche Atemis (Analyse du travail et des mutations des industries et des services) s’est posée au début des années 2000, sous la houlette de l’économiste Christian du Tertre. « Pour y arriver, il faut forcément changer le modèle d’affaires et apporter des services qui vont permettre une performance d’usage des biens et de générer une autre source de revenus, détaille le chercheur. La rentabilité devient alors fondée sur la réduction d’usage. Et pour obtenir cette performance, on comprend que l’entreprise a besoin de la coopération des usagers. » C’est ainsi que le cadre théorique de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération est né.

    Sur le marché « business to business », l’EFC compte quelques belles réussites, « les mêmes que l’on cite depuis vingt ans », tacle Elisabeth Laville. Ce sont les cas de Xerox, Michelin et Signify (le nom de Philips Eclairage, depuis 2018). Xerox ne vend plus des photocopieurs aux entreprises mais les loue avec un service de gestion de leur parc, d’approvisionnement en papier et cartouches d’encre. Michelin vend des kilomètres plutôt que des pneus aux grands groupes de transport de marchandises en Europe de l’Ouest et dans les mines de surface d’Amérique latine.

    Ainsi, « le premier effet positif de l’économie de la fonctionnalité va être de pousser les entreprises non plus à produire au prix le plus bas, mais à innover pour fabriquer un produit le plus performant possible, explique Gaël Quéinnec, directeur prospective chez Michelin. L’une des difficultés de l’innovation, c’est de réussir à en extraire toute la valeur. Si par exemple on met au point un pneu qui dure en moyenne 20 % de kilomètres en plus, on ne va pas réussir à le facturer 20 % plus cher, tout simplement parce que les gens vont douter de la promesse. Avec la logique de l’EFC, il y a un partage de la valeur avec le client. » Ainsi les clients de Michelin sont formés au bon usage de leurs pneus avec, en ligne de mire, la perspective de faire des économies en achetant des kilomètres, plutôt qu’en en étant propriétaires.

    Accompagner les TPE-PME

    Enfin, dans le secteur de l’énergie et de l’éclairage, Signify ne vend plus des ampoules à ses clients industriels, mais « un engagement de performance » sur l’éclairage d’une usine, d’un entrepôt, d’un aéroport ou encore d’une ville. La bascule vers ce modèle s’est opérée avec l’arrivée des ampoules à LED dans les années 2010, une rupture technologique qui bouleverse toute l’entreprise, à commencer par son modèle économique. D’un produit « consommable », jetable, l’ampoule à filament, Signify passe à un produit avec une durée de vie de plus de vingt ans et un prix quatre fois plus élevé à son lancement. « C’est un de nos clients qui nous a dit : Ne me vendez pas vos produits, vendez-moi de la lumière », raconte François Darsy, chef de marché industrie et tertiaire. Le modèle est simple : pour l’équipement d’une usine, Signify prend en charge financièrement tous les travaux pour l’optimisation du système d’éclairage, assure son entretien et se rémunère sur les économies d’énergies (consommation jusqu’à cinq fois moindre) réalisées à long terme par son client.

    « Partout, des adaptations majeures seront à apporter pour faire face aux impacts du réchauffement »

    C’est l’architecte hollandais Thomas Rau, visionnaire sur la durabilité des bâtiments et l’architecture circulaire, qui fait le premier cette demande à Philips pour équiper ses nouveaux bureaux. « Le modèle de l’EFC est vertueux sur le plan de l’utilisation des ressources, les économies d’énergie oscillent entre 50 et 90 %, affirme François Darsy. Mais pour que le deal soit intéressant, il faut des clients avec un usage intensif de l’éclairage. »

    Une approche à saluer donc, « avec un triple alignement d’intérêt entre l’entreprise, le client et la planète qui fait toute sa force », estime Laurence Grandcolas, mais qui reste toujours limité dans la part du chiffre d’affaires de ces grands groupes. Moins de 10 % au niveau mondial pour Michelin, 16 % en 2020 pour Signify qui projette de doubler cette part d’ici à 2025. Ainsi depuis 2010, le laboratoire Atemis concentre ses efforts sur les TPE-PME, avec la création de clubs d’entreprises sur tout le territoire et de parcours d’accompagnement de dirigeants. Un travail de dentelle et de longue haleine, qui permet d’aboutir à des résultats prometteurs, comme celui de l’imprimeur Julien Da Costa, qui ambitionne de créer un nouveau standard pour son secteur. Le premier club du genre, le club NOE, est né en 2014 dans les Hauts-de-France, porté par le CJD, la chambre de commerce et d’industrie, la région, le réseau Alliance et Atemis.

    Il compte aujourd’hui 80 membres, tous confrontés aux mêmes impasses de l’économie de marché. Ainsi le chauffagiste Dumont ne vend plus simplement des chaudières, mais des « solutions de performance énergétique » pour le confort et la santé des occupants de locaux. La TPE Les Paniers de Léa, qui vendait des corbeilles de fruits à des particuliers sur leur lieu de travail, propose désormais un programme complet pour changer de comportement alimentaire. « La démarche EFC nécessite du temps et une gymnastique intellectuelle, analyse Delphine Cabalion, animatrice du Club EFC Grand Est chez Initiatives durables. Par exemple, sur la question de la rémunération des commerciaux, poussés à vendre plus pour décrocher des primes, il faut imaginer une autre forme de rémunération. Cela oblige les entreprises à repenser leur métier, à développer de nouvelles compétences… c’est de la conduite de changement. »

    « Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies », Christian du Tertre (Atemis)

    L’Institut européen de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, lancé par Atemis en 2014, fédère ainsi une dizaine de clubs en France et reçoit le soutien de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. La démarche EFC se révèle aussi intéressante à l’échelle d’un territoire pour repenser les grandes fonctionnalités de la vie : se nourrir, se déplacer, habiter, se former, se soigner etc. « La fin des voitures, ce n’est pas seulement sortir de la propriété, détaille Christian du Tertre. Il faut s’intéresser au système de mobilité dans sa globalité et apporter des réponses adaptées à chaque bassin de vie. »

    Indice de réparabilité : les notes des constructeurs surévaluées, d’après une association

    Ainsi l’Ademe et Atemis ont lancé, en 2020, le programme de recherche-intervention Territoires de services et de coopérations (Coop’ter). « Depuis quarante ans, l’économie se résume à la seule dimension monétaire, poursuit le chercheur. Nous avons oublié de nous demander si ce que nous produisons est utile pour les personnes et les territoires. Cela implique de sortir du principe de concurrence et d’inventer ce que j’appelle des écosystèmes coopératifs territorialisés qui requièrent une multiplicité d’acteurs. Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies. » Etre utile à la société : et si c’était le rôle de l’économie ?

    Cet article a été rédigé dans le cadre de la conférence organisée par « Le Monde », « De la propriété à l’usage des biens : la fin de l’accumulation ? », qui se tiendra le 22 mars, à Châtellerault en partenariat avec l’Etape de l’innovation Novaq. Avec la participation de Gaël Quéinnec (Michelin), François Darsy (Signify), Véronique Varlin (ObSoCo), Laurence Grandcolas (MySezame) et Christian du Tertre (Atemis). Pour s’inscrire : www.adi-na.fr/agenda/etape-de-linnovation-novaq-economie-a-impact-positif-de-la-propriete-a-lusage-des-biens-la-fin-de-laccumulation.

    Julia Zimmerlich

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    Le Figaro

    François Hollande candidat aux législatives : «Il en a parfaitement le droit», estime Olivier Faure

    Claire Conruyt

    «Je ne vois pas de quel droit je pourrais m'y opposer», a assuré le premier secrétaire du Parti socialiste sur RTL.

    C'est une possibilité loin d'être écartée : François Hollande envisagerait de se présenter aux élections législatives en Corrèze. Sur RTL, Olivier Faure estime, jeudi 24 mars, qu'il en a «parfaitement le droit».

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    «Je ne vois pas de quel droit je pourrais m'y opposer, a assuré le premier secrétaire du parti de la rose. C'est un socialiste, il a parfaitement le droit d'être candidat. Il aura le logo du Parti socialiste et il sera investi parfaitement.»

    Olivier Faure a toutefois indiqué que la reconstruction du parti ne pourrait se faire «de la même façon que nous l'avons construit les années précédentes». Selon le député de Seine-et-Marne, c'est sur la «nouvelle génération» qu'il faut compter. Celle «qui a éclos notamment au moment des municipales» et qui doit «prendre toute sa place» : «On ne va pas recommencer le PS avec les éléphants d'hier. On doit sauter le pas.»

    François Hollande ferait-il partie de ces «éléphants» d'hier ? «Pour moi, la place d'un ancien président est de chercher à faire émerger la génération qui vient, d'être de ceux qui sont des passeurs et non des empêcheurs», conclut Olivier Faure.

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    Le Figaro

    L'apparition étourdissante de Kate Middleton en robe de bal lors d'une réception en Jamaïque

    La duchesse de Cambridge étincelait dans une robe de princesse en tulle parsemée de cristaux, ornée de bijoux royaux, au dîner du gouverneur général de Jamaïque.

    Il était une fois... une princesse nommée Catherine. Au cinquième jour de sa tournée des Caraïbes, Kate Middleton a ravi son assemblée dans une robe évanescente verte, la deuxième couleur du drapeau jamaïcain pour honorer ses hôtes. Verte émeraude des bijoux à la robe, la duchesse de Cambridge s'est avancée éblouissante dans une robe de bal bustier Jenny Packham. La création de la styliste londonienne était parementée de cristaux argentés, qui fleurissaient de son décolleté en tulle bouffant à sa taille de guêpe. Épinglés à sa robe, plusieurs insignes, notamment celui de la grand-croix de l’Ordre royal de Victoria, de teinte jaune, venaient parachever cette aquarelle aux couleurs du drapeau de la Jamaïque. Ses bijoux, d’or et d’émeraudes, prêtés par la souveraine, rappelaient la raison de leur présence en Jamaïque. Honorer la reine du Commonwealth, Elizabeth II, et célébrer son jubilé de platine.

    Tournée émeraude

    En 2019, à l’occasion d’une tournée officielle au Pakistan, la duchesse de Cambridge avait également revêtu une robe vert émeraude. Elle avait ébloui dans une création de la même styliste indépendante Jenny Packham lors d'une réception donnée par le haut-commissaire britannique au Pakistan. Jenny Packham, la duchesse de Cambridge et le vert émeraude, ou la recette de l'envoûtement.

    Dans une robe Vampire's Wife, Kate Middleton capte tous les regards lors de sa dernière soirée au Bélize

    À l’occasion de la tournée du couple princier aux Caraïbes, Kate Middleton portait une longue robe de soirée mêlant tradition anglaise et culture bélizienne.

    Emmanuel Macron en sweat à capuche à l'Élysée : le vêtement qui en dit long

    Le président candidat s'est offert une apparition sur les réseaux sociaux en sweatshirt à capuche. Un vêtement qui lance sa campagne ?

    La charge mentale de Vinted : elles ont fini par lâcher l'appli

    «Tu ne le portes plus ? Vends-le !» lance l'accroche de la plateforme de seconde main . «Pas si simple», répondent des utilisateurs découragés . Sa logistique parfois fastidieuse et ses interactions pénibles ont en effet eu raison de leur enthousiasme.

    Le Figaro

    Vers une garde d'enfants «pour tous»? Les pistes pour construire un service public de la petite enfance

    Agnès Leclair

    Un rapport, réalisé à la demande de Matignon, s'inquiète de la pénurie de professionnels et propose notamment de mieux indemniser le congé parental.

    Vers une garde d'enfants pour tous ? La proposition d'un service public de la petite enfance fait son chemin. Emmanuel Macron, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse ou encore Anne Hidalgo s'y sont déclarés favorables. Une promesse séduisante mais aussi un serpent de mer. Et si l'idée d'un droit à la garde d'enfant s'impose dans la campagne présidentielle, reste à définir ses contours. Mardi, le CESE a rendu public un rapport sur ce thème, réalisé à la demande de Matignon. Aujourd'hui, quatre enfants sur dix ne bénéficient pas d'une place d'accueil, rappelle en préambule ce document.

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    Le chemin à parcourir pour arriver à la création d'un service public reste donc encore long. Malgré les engagements des gouvernements successifs à multiplier les places de crèches, la politique actuelle d'accueil du jeune enfant «est loin de satisfaire les exigences d'égalité, d'accessibilité inconditionnelle, de continuité sur le territoire et d'adaptation aux besoins que l'on est en droit d'attendre d'un service public», notent les auteurs du rapport, Marie-Andrée Blanc (présidente de l'Union nationale des associations familiales) et Pascale Coton (groupe CFTC).

    Pénurie de professionnels

    La pénurie de professionnels de la petite enfance constitue un premier obstacle de taille à la mise en place d'un tel service public. «Aujourd'hui, on est au pied du mur. Dans certaines crèches, des places existent en théorie mais ne peuvent pas être attribuées à des familles, faute de personnel», rappelle Marie-Laure des Brosses, présidente du Mouvement mondial des mères en France. Un «comité de filière» sur la petite enfance planche actuellement sur la valorisation de ces métiers en tension. Il devra faire des propositions sur «les salaires, le renforcement des formations, les perspectives de carrière ou encore la valorisation des compétences», préconise le rapport.

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    Autre piste : réduire le reste à charge pour les familles, en particulier les plus modestes, qui recourent aux assistantes maternelles. Aujourd'hui, ce reste à charge est plus important que celui des familles qui obtiennent une place en crèche. «Les taux d'effort sont loin d'être les mêmes pour tous les modes d'accueil et constituent un obstacle majeur pour les familles modestes», notent ses auteurs. «Ce serait une vraie avancée. Les seules politiques mises en œuvre depuis dix ans visent à développer les crèches. Aujourd'hui, il y a une prise de conscience qu'il faut préserver et même favoriser la diversité des modes de garde, à domicile ou chez les assistantes maternelles qui s'apprêtent à partir en masse à la retraite», observe Marie-Laure des Brosses.

    Pour les enfants les plus jeunes, avant l'âge d'un an, le rapport suggère de mieux indemniser le congé parental afin que les parents qui le souhaitent puissent rester auprès de leur bébé durant les premiers mois de vie. À l'exemple de la Suède, il pourrait être indemnisé à hauteur de 75 % des revenus professionnels, «avec un plafond à déterminer».

    Simplification de la gouvernance

    Construire un «véritable» service public suppose aussi de le matérialiser dans un lieu. Les inégalités sociales entre les parents dans l'accès à l'offre d'accueil sont en effet «renforcées par un système insuffisamment transparent et lisible». Afin d'aider les parents à se repérer dans un système complexe, les «Relais petite enfance» pourraient devenir un «guichet unique» qui les aide à s'informer et à trouver un mode de garde.

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    Enfin, alors que les compétences sur l'accueil des jeunes enfants, et en premier lieu des crèches, sont éclatées entre les Caisses d'allocation familiales (CAF), le département et les communes, le rapport suggère de faire des communes le chef de file de cette politique. «Cette compétence devra être assortie de moyens financiers suffisants pour garantir la qualité et l'accessibilité de l'accueil et être mise en œuvre en concertation avec tous les acteurs de la petite enfance», précise le rapport. Cette mesure technique n'est pas sans importance. La simplification de la gouvernance de ce système permettrait de lui affecter des objectifs clairs, notamment de création de places, pointait déjà le sociologue Julien Damon dans son rapport remarqué, dévoilé en octobre dans le cadre de la Conférence des familles.

    Yvan Colonna est mort, trois semaines après son agression par un détenu radicalisé en prison

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998, est mort ce lundi, après avoir été violemment agressé en prison le 2 mars dernier par un détenu djihadiste.

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    «Ce n'est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!»: à Cergy, les étudiants de l'Essec face à l'insécurité

    RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.

    Ferrandi et Alessandri, complices de Colonna, transférés «d'ici la mi-avril» dans une prison corse

    Cette décision s'inscrit dans un contexte de vives tensions en Corse, après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles le 2 mars et son décès lundi.

    L'Humanité

    Il y a 10 ans : le meurtre de Trayvon Martin et les ferments de Black Lives Matter

    Il était une fois

    26 février 2012. La mort à 17 ans de Trayvon Martin, tué par un vigile qui le trouvait suspect, émeut l’Amérique. L’acquittement du meurtrier, couvert en Floride par une loi instaurant le concept « d’homicide justifiable» – un véritable permis de tuer – crée l’embrasement. Une jeunesse multiraciale se lève. La révolte va donner naissance au puissant mouvement Black Lives Matter, « les vies des noirs comptent ».

    Michel Muller

    Il est un peu plus de 19 heures, ce 26 février 2012 à Sanford, une petite ville de Floride. Trayvon Martin, un adolescent de 17 ans, rentre dans la résidence fermée Twin Lakes, où habite son père et chez qui il réside depuis une semaine. Grand et filiforme, Trayvon a un visage encore enfantin et sa peau est « noire ». Il vient d’acheter une cannette de thé glacé et un sachet de bonbons pour son amie, Rachel Jeantel. Il pleut, il fait froid et Trayvon se couvre la tête avec la capuche de son sweat-shirt.

    Ce « hoodie » est un marqueur vestimentaire de mauvais augure, bien plus aux États-Unis qu’ailleurs, pour les « braves citoyens respectueux et défenseurs de la loi et de l’ordre ». C’est à ce moment-là qu’il constate qu’un homme le suit en voiture, s’arrête, en descend et se rapproche de lui. Inquiet, Trayvon téléphone à Rachel, qui lui demande à quoi ressemble cet homme : « À un “creepy ass-cracker” », (1) lui dit-il. « Tu ne connais pas le coin, il s’agit peut-être d’un violeur », lui répond son amie.

    « Pourquoi vous me poursuivez ? Lâche-moi, lâche-moi ! » sont les derniers mots de Trayvon avant la rupture de la communication. Des voisins proches entendent des appels à l’aide puis un coup de feu. Arrivée sur les lieux, la police constate que l’adolescent a été tué d’une balle dans le cœur. Le tueur, George Zimmerman, resté sur place, est un Latino-Américain âgé de 28 ans qui avait décidé, comme l’y autorise la législation de Floride, de veiller à la tranquillité de la résidence. Ce que, bien sûr, Trayvon ne pouvait pas savoir, d’autant que son assassin ne s’était même pas identifié.

    Le racisme règne sur la vie quotidienne états-unienne

    Les échanges de ce « vigile volontaire » avec la police révèlent l’ampleur du racisme non dit, implicite et accepté comme tel qui règne sur la vie quotidienne états-unienne. Ce n’est que le 16 mars que la police rend publique une partie des appels de Zimmerman et de témoins au commissariat. Tout « naturellement », le choix des échanges à publier, donc à remettre au procureur, s’est opéré entre le chef de la police et le « city manager » (gérant municipal) (2), Norton Bonaparte.

    22 mars 2012. Un mois après l'assassinat de l'adolescent, son meurtrier est toujours libre. Des manifestations éclatent dans tout le pays pour réclamer son arrestation. © Julie Fletcher/AP

    Zimmerman : « Ce type fait comme s’il était en train de faire un mauvais coup, ou il est drogué… quelque chose comme ça. Il observe, regarde toutes les maisons… et maintenant il se dirige vers moi. Il a mis sa main dans sa poche de ceinture. Il a quelque chose de louche. » Le policier : « OK. Et le gars, il est blanc, noir ou hispanique ? » « Noir », lui répond le « vigile », en indiquant qu’il porte un « hoodie ». « Ces foutus voyous, ces encu… ils s’échappent toujours ! Merde, il se met à courir ! » Apparemment, Zimmerman est sorti de sa voiture : « Vous le poursuivez ? » demande le policier. « Oui », répond Zimmerman. « OK », lui répond le policier. Et la conclusion tombe, sans appel : « Nous n’avons pas besoin que vous fassiez cela. »

    Une loi adoptée sous l’impulsion du lobby des armes à feu

    Zimmerman n’est pas arrêté, ni inculpé dans un premier temps. Sans que ce ne soit dit formellement, c’est sous couvert de la loi « stand-your-ground » (tenez votre position) que l’assassin sera jugé : il « avait le devoir de ne pas battre en retraite », selon les instructions données par le procureur au jury – même si la police lui avait intimé le contraire – et il avait le droit de « tenir tête et d’affronter la force par la force, y compris la force mortelle, s’il estimait raisonnablement qu’il devait agir ainsi pour éviter la mort ou une atteinte grave à son intégrité corporelle ».

    La Floride a été le premier État, en 2005, à adopter cette loi sous l’impulsion du lobby des armes à feu – la National Rifle Association (NRA) – et d’un puissant groupe de pression de droite, le Conseil d’échanges législatifs américain (Alec), financé par les frères Koch, multimilliardaires, et soutenu notamment par la chaîne commerciale Walmart. Depuis, plus de la moitié des États ont fait de même. La Floride est même allée plus loin : c’est au procureur de prouver que la loi ne bénéficie pas à l’accusé, et non à l’avocat de prouver le contraire. Ainsi, le nombre d’« homicides justifiés » y a été multiplié par 2,5 depuis 2005.

    Acquitté par un jury composé de six femmes, dont une seule Noire

    Le procès de Zimmerman ne s’est tenu qu’en juin 2013. Le tueur a été acquitté le 13 juillet par un jury composé de six femmes, dont une seule Noire. Le témoignage de l’amie de Trayvon est particulièrement douloureux et significatif d’une structure mentale raciste dominante aux États-Unis, que subissent les « personnes de couleur », notamment dans les couches les plus pauvres. Souffrant tout à la fois de misère sociale, d’un système éducatif intrinsèquement ségrégué et dévalué, elles sont, de ce fait, assignées à un statut d’êtres inférieurs. C’est dès son plus jeune âge qu’un enfant « de couleur » états-unien découvre dans le regard des autres que sa peau est noire.

    Mal à l’aise, bouleversée, Rachel ne répond que succintement et de manière confuse aux questions. À l’avocat de Zimmerman, Don West, qui lui demande « pourquoi », selon elle, le qualificatif de « creepy ass-cracker » a une signification « raciale » – c’est ainsi que Trayvon a qualifié Zimmerman –, elle répond : « Oui ». « C’est donc Trayvon Martin qui a mis de la race dans cela », insinue Don West. « Non », dit la jeune fille. Et l’avocat d’insister : « Vous ne pensez pas que c’est un commentaire racial ? » « Non », confirme-t-elle.

    Mais pour le jury, il est clair que Trayvon a accusé le « vigile » de racisme. Don West en tire parti : si « creepy ass-cracker » est une expression péjorative définissant un Blanc raciste et qu’elle a été utilisée par Trayvon, un Noir, et que d’autre part Zimmerman n’a pas prononcé d’insultes de même ordre (bien qu’il l’ait fait, comme en témoigne son appel au commissariat), ce dernier n’a donc pas « ciblé racialement Trayvon », c’est donc bien Trayvon qui est l’agresseur raciste... Tout le monde en déduit que c’était Trayvon Martin qui était un « danger » pour la vie de Zimmerman. Pour enfoucer le clou, la juge Debra S. Nelson donnera au jury l’instruction suivante : « Zimmerman a certes ciblé Trayvon, mais il ne l’a pas fait racialement. »

    « Protéger les entreprises » contre les « émeutiers gauchistes »

    Autre moment tragique provoqué par l’avocat pour démontrer que ces « gens-là » ne sont décidément pas du même monde que les bons et respectables citoyens blancs cultivés : Don West demande à Rachel de lire une lettre qu’elle a envoyée à la mère de Trayvon, mais qu’elle a demandé à une amie étudiante d’écrire à sa place. « Êtes-vous capable de lire ce document suffisamment bien pour nous dire s’il s’agit bien de cette lettre ? » lui demande-t-il. « Non », répond Rachel. Et devant l’insistance indécente de l’avocat, elle explique : « Je ne comprends pas l’(écriture) cursive. » (3).

    En 2016, le quarterback Colin Kaepernick met un genou à terre lors de l’hymne national, pour éveiller les consciences.

    © Thearon W. Henderson/Getty Images/AFP

    Malgré de notables changements intervenus depuis l’acquittement de Zimmerman – grâce aux puissantes protestations antiracistes – dans la qualité de la justice accordée aux victimes de crimes racistes, un scénario similaire s’est produit récemment. Dans la soirée du 25 août 2020, une importante manifestation a lieu à Kenosha (Wisconsin) pour protester contre des tirs de policiers qui ont paralysé un père de famille noir, Jacob Blake, et dont les auteurs n’ont pas été inquiétés par la justice. Kyle Rittenhouse, un adolescent de 17 ans qui se proclame défenseur des braves gens, adepte par ailleurs des « protecteurs du serment » à la nation (Oath Keepers, un groupe d’extrême droite), prend son fusil de guerre AR 15 et quitte son Antioche natal, dans la banlieue de Chicago (Illinois), pour Kenosha, où il dit vouloir « protéger les entreprises » contre les « émeutiers gauchistes ». Il tue deux manifestants et en blesse un autre – tous blancs et non armés – qui tentent de le désarmer. Il est déclaré non coupable le 19 novembre 2021. Donald Trump a immédiatement invité le gamin dans son palais, à Mar-a-Lago en Floride, le qualifiant de « héros de l’Amérique ». Quant à Zimmerman, il a vendu aux enchères son pistolet meurtrier et récolté plus de 130 000 dollars.

    Un Afro-Américain a huit fois plus de risques qu’un Blanc d’être tué par un policier et huit fois moins de chances qu’un Blanc de sortir libre d’un tribunal (4). Selon une étude publiée le 2 octobre 2021 par la revue médicale « The Lancet », de 1980 à 2019, 30 800 personnes, dont plus de 60 % de Noirs, ont été les victimes mortelles de violences policières aux États-Unis. En 2019, les polices états-uniennes ont été responsables de 13 % des morts par balles policières dans le monde, alors que le pays ne compte que pour 4 % de la population mondiale.

    En 2020, les États-Unis ont connu les plus puissantes manifestations de leur histoire contre le racisme

    Ces chiffres montrent, s’il en était besoin, combien la montée en force du combat contre le racisme structurel – une notion que même Joe Biden a été amené à employer – est devenue le cœur des révoltes et des soulèvements aux États-Unis. Révoltées par le meurtre de Trayvon et l’acquittement de son meurtrier, trois jeunes femmes noires militantes des droits humains à divers titres, Patrisse Cullers, Alicia Garza – toutes deux militantes queer se réclamant du marxisme – et Opal Tometi – fondatrice et responsable de la seule organisation états-unienne de défense des migrants (Black Alliance for Just Immigration lance en 2013 le mouvement Black Lives Matter (5).

    Depuis, il a pris une ampleur telle – avec les quelque 150 organisations qui s’en réclament – que, pendant l’été 2020, les États-Unis ont connu les plus puissantes manifestations de leur histoire contre le racisme, mais aussi contre les inégalités et pour la justice sociale.

    « Une nation qui continue au fil des ans à dépenser davantage pour sa défense militaire que pour le progrès social approche de sa mort spirituelle. » Ces paroles, prononcées par Martin Luther King en avril 1967, sont prophétiques. Comme il l’avait proclamé quelques jours avant son assassinat, le 4 avril 1968, les combats contre le racisme et l’exploitation de classe sont intimement liés. Une étape qualitative de cette formidable marche vers l’émancipation humaine a été franchie au cours de cette décennie aux États-Unis. Mais aussi, les forces de refus – dont Donald Trump se veut l’actuel thaumaturge – redoublent de férocité au risque de la destruction même de la démocratie dans ce pays, le plus puissant militairement au monde.

    www.huffpost.comwww.cairn.info

    Il était une fois ...une autre histoire

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : Jadot «persiste» et accuse TotalEnergies d'être «complice de crimes de guerre»

    Claire Conruyt

    Attaqué en diffamation par le groupe, le candidat écologiste a dénoncé le «cynisme» de son PDG.

    La semaine dernière, Yannick Jadot accusait TotalEnergies d'être «complice des crimes de guerre» en Ukraine et de participer «aux atrocités, au financement de la guerre». Une «honte» pour la France, avait-il alors affirmé.

    À lire aussiIncarnant l'écologie réaliste, Yannick Jadot emporte une primaire pour la deuxième fois

    En guise de réponse, le groupe a fait savoir à l'AFP qu'il avait engagé «sans délai une action en diffamation» à l'encontre du candidat écologiste, dénonçant des «propos inacceptables». Sur RTL, le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, déclarait hier : «Quand Monsieur Jadot accuse les 100.000 salariés de Total [de crimes de guerre], c'est gravissime, c'est une insulte.»

    Une forme de «cynisme», rétorque ce matin le candidat écologiste sur France Info. «Monsieur Pouyanné est en colère sur cette guerre au nom de ses actionnaires. Moi, je suis en colère au nom des Ukrainiennes et des Ukrainiens qui sont aujourd'hui victimes d'atrocités de guerre.» Yannick Jadot «confirme» donc, «persiste» et accuse TotalEnergies d'être «complices de crimes de guerre» en Ukraine. «Total veut me faire taire en pleine campagne électorale présidentielle ? s'est ensuite agacé le candidat. Cela fait trente ans que je fais de l'écologie et que je mène ces combats-là. On a toujours eu les menaces des lobbys. (...) Les écologistes ne reculeront pas.»

    «Il a raison !», a déclaré la candidate du parti Lutte ouvrière Nathalie Arthaud sur France Inter, défendant les déclarations de Yannick Jadot : «Je suis pour les exproprier, ces grands groupes, (...) pour qu'on confisque tous ces bénéfices de guerre.» De son côté, le député LFI Alexis Corbière a jugé la formule de Yannick Jadot «trop brutale». Et en a profité pour critiquer cet adversaire de Jean-Luc Mélenchon : «Il faut mesurer ses propos. Je pense que Yannick Jadot est dans la campagne présidentielle, il en rajoute beaucoup pour être entendu.»

    Anne Hidalgo n'a également voulu reprendre les termes du candidat écologiste. Ce, tout en considérant qu'il fallait que les entreprises françaises suivent l'exemple de Renault, qui a annoncé suspendre ses activités en Russie. «Que ce soit Total ou Leroy Merlin, il faut que toutes les entreprises françaises s'engagent. C'est une façon d'arrêter Vladimir Poutine», considère la candidate socialiste sur France 2. Le président du Rassemblement national Jordan Bardella estime quant à lui sur CNEWS que «retirer totalement nos entreprises en Russie, c'est se tirer une balle dans le pied».

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    Avec d'autres candidats, le communiste sera l'invité de l'émission «Au Tableau», diffusée dimanche soir sur C8.

    France24 - Monde

    Îles Kouriles : la guerre en Ukraine ravive les tensions entre le Japon et la Russie

    Publié le : 24/03/2022 - 09:02

    Lou ROMÉO

    Au sein de l'archipel des Kouriles, quatre îles cristallisent les tensions entre la Russie et le Japon sur fond de guerre en Ukraine. "Territoires du Nord" pour Tokyo, "Kouriles du Sud" pour Moscou, elles sont d'une importance symbolique pour le Japon mais revêtent un fort intérêt stratégique pour la Russie dans la zone Asie-Pacifique. 

    L'annexion par la Russie en août 1945 de quatre îles de l'archipel des Kouriles, bouts de terre volcaniques battus par les vents à l'extrémité nord du Japon et à proximité de la ville russe de Vladivostok, empêche la signature d'un traité de paix entre les deux puissances depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Moscou a finalement annoncé, mardi 22 mars, l'arrêt des pourparlers de paix, en représailles aux sanctions adoptées par le Japon dans le sillage des pays occidentaux après l'invasion de l'Ukraine.

    Peu peuplées mais riches en poissons, en métaux et en pétrole, ces quatre îles sont en effet d'une importance géostratégique majeure pour la Russie. Situées sur la mer d'Okhotsk, elles ouvrent un couloir pour la marine et les sous-marins russes vers le Pacifique et constituent un verrou face à la présence militaire américaine au Japon.

    "Indicateur des tensions géopolitiques"

    "La situation des Kouriles est un indicateur des tensions géopolitiques : la Russie, une puissance euroasiatique, veut défendre son flanc pacifique face à l'importante relation qui unit le Japon aux États-Unis", souligne Karoline Postel-Vinay, chercheuse à Sciences Po et au Ceri spécialisée sur le Japon, contactée par France 24.

    Pour comprendre l'importance de ces îles pour la Russie, il faut se plonger dans l'histoire japonaise. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, 130 bases américaines sont en effet recensées au Japon, explique Arnaud Nanta, historien du Japon au CNRS, contacté par France 24.

    Après sa capitulation lors de la Seconde Guerre mondiale et les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, le pays asiatique a inscrit dans sa Constitution de 1947 un principe de pacifisme absolu qui l'empêche de développer son armée au-delà de la stricte autodéfense. Il est depuis placé de facto sous la protection des Américains. Mais à l'instar de ce qui s'est passé en Allemagne, le contexte géopolitique pourrait "ouvrir une brèche" dans le consensus antiguerre japonais, analyse Karoline Postel-Vinay.

    La posture de l'actuel Premier ministre japonais, Fumio Kishida, semble en effet trancher avec celle de son prédécesseur. Shinzo Abe avait mené une vingtaine de rencontres cordiales avec le gouvernement russe pour régler la question des Kouriles et essayer d'empêcher un rapprochement entre la Russie et la Chine. En s'alignant sur les sanctions occidentales et en employant délibérément le terme d'"invasion" pour parler de la situation en Ukraine, Fumio Kishida rompt avec l'habituelle discrétion du Japon en matière de relations internationales.

    >> À lire : Pourquoi le Japon refuse de se pencher sur les crimes de son passé impérialiste

    Mais ce n'est pas très étonnant, selon Karoline Postel-Vinay. "Les Japonais sont très dépendants de leur alliance avec les États-Unis et n'avaient pas vraiment d'autre choix que de s'aligner sur la position occidentale envers la Russie, remarque la chercheuse. Et si les îles Kouriles ont une importance symbolique pour le Japon, elles ne suscitent que peu d'intérêt au sein de la population."

    Aux dires des chercheurs, à l'exception de quelques nationalistes, plus personne au Japon ne se soucie donc vraiment ces îles inhospitalières peuplées de 20 000 habitants seulement. Et ce, d'autant plus, que des relations commerciales, maintenant suspendues, existaient entre entreprises japonaises et russes autour des richesses naturelles de l'archipel. 

    >> À voir : L'Asie centrale, une région si convoitée

    Point central du dispositif militaire russe dans le Pacifique

    "Même si les Kouriles repassaient sous contrôle japonais, il faudrait un effort considérable – et peu réaliste – pour les ré-industrialiser, estime Arnaud Nanta. Ces îles conservent une importante symbolique, affective, pour le Japon, mais elles sont surtout extrêmement stratégiques pour la Russie, puisqu'elles constituent un point très important de son dispositif militaire dans le Pacifique."

    Les efforts de Shinzo Abe pour établir des relations cordiales avec la Russie  afin de récupérer les îles Kouriles et éloigner la Russie de l'influence chinoise avaient ainsi peu de chances d'aboutir.

    >>À lire : Pearl Harbor, l'attaque surprise japonaise qui fit entrer les États-Unis en guerre

    "La Russie cherche à développer sa présence en Asie-Pacifique depuis le milieu des années 2000 mais encore plus vigoureusement depuis 2014, explique Isabelle Facon, spécialiste de la Russie à la Fondation pour la recherche stratégique, contactée par France 24. Avant cela, la politique étrangère russe était focalisée sur ses voisins, qu'elle voit comme sa sphère d'influence, et ses relations avec l'Occident. Dans sa politique de rééquilibrage, tout ce qui soutient sa position dans la zone Pacifique, qui n'est par conséquent pas très développée, est central et les îles Kouriles y jouent un rôle important."

    Toute la flotte Pacifique de la Russie est basée à proximité des Kouriles et de l'île russe de Sakhaline. En 2020, le pays a de surcroît adopté dans sa Constitution un article interdisant toute "aliénation" du territoire de la Fédération de Russie. "L'argumentaire de Moscou vis-à-vis de l'Otan pour justifier l'invasion de l'Ukraine est finalement le même que celui qui se développe sur le front extrême-oriental de la Russie, remarque Arnaud Nanta. Les Chinois et les Russes ne veulent pas que les Américains disposent de bases dans la moitié ouest du Pacifique. Et les Kouriles pourraient être une porte d'entrée pour les Américains si l'archipel passait sous contrôle nippon."

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    Guerre en Ukraine : quel intérêt la Chine aurait-elle à aider militairement la Russie ?

    ANALYSE

    Entre Russie et Occident, la Chine confrontée au "dilemme ukrainien"

    Le Débat de France 24

    Ukraine : Xi Jinping allié de V. Poutine ? Pékin demande à Washington de ne pas nuire à ses intérêts

    L'Humanité

    Farce

    Billet

    Maurice Ulrich

    « J’attendrai/Le jour et la nuit/J’attendrai toujours »… Nicolas Sarkozy. À moins de trois semaines du premier tour, l’ancien président n’a toujours donné aucun signe de soutien à Valérie Pécresse. À dire vrai, on imagine plutôt un coup de poignard, et bien planté. Le choix d’Emmanuel Macron. François Hollande, en revanche, était aux côtés d’Anne Hidalgo mardi soir à Limoges. À son arrivée à l’Élysée, le PS avait la majorité à l’Assemblée, était à la tête de la quasi-totalité des régions, des départements et des grandes villes… On connaît la suite. Avec un tel soutien, sa candidate risque de passer sous la ligne de flottaison. Mais on dit que François Hollande joue le coup d’après. Il prépare toujours son retour et se présenterait en sauveur du parti. Première étape, une candidature aux législatives à Tulle, puis la préparation du congrès du PS avec en prévision quelques nuits des petits canifs. Si ça ne marche pas, il pourrait tenter la présidence d’une association locale. C’est le côté farce de l’histoire quand elle se répète.

    Le Figaro

    Le ghetto juif de L’Isle-sur-la-Sorgue dévoile ses secrets

    Vincent Bordenave

    REPORTAGE - Les fouilles d’une des plus vieilles synagogues du pays se terminent dans cet ancien territoire pontifical.

    Envoyé spécial à L’Isle-sur-la-Sorgue

    La clôture est récente, mais l’entrée est marquée par un somptueux portail vieux de plusieurs siècles. En arrivant, on distingue une petite dizaine de tombes qui confirment qu’il s’agit bien d’un cimetière. Pourtant, sur le reste du terrain, il n’y a que de l’herbe et des arbres. Jusqu’à la Révolution française, les Juifs n’avaient pas le droit de marquer leurs sépultures. Ils n’avaient pas le droit de vivre et devaient se cacher pour mourir. Ils survivent donc. Dans le Vaucluse, la ville de L’Isle-sur-la-Sorgue travaille à une mise en valeur de leur patrimoine méconnu. Dans le centre-ville de récentes fouilles préventives viennent de se terminer (1).

    Le cimetière a, lui, fait l’objet d’une étude il y a une dizaine d’années et n’a jamais été officiellement fermé, même si la dernière inhumation remonte à 1939. Impossible cependant de connaître le nombre de personnes enterrées dans ce lieu, et faute de stèles, on ne sait même pas de quand il date. «Les archives nous indiquent qu’on y enterrait déjà en 1465, mais il est tout à fait crédible que ce soit antérieur, c’est même peut-être le plus vieux cimetière juif du pays, précise François Guyonnet, archéologue et directeur du patrimoine à L’Isle-sur-la-Sorgue. Il y avait sûrement un moyen de déterminer l’emplacement des sépultures, peut-être avec des plantes. Quel qu’il fût, il a été totalement effacé. Tout juste sait-on que le cimetière a été agrandi à partir de 1736. Les responsables de la communauté juive locale ont acheté un terrain adjacent.»

    La synagoge a été construite au XVIe siècle, à cette époque, les Juifs avaient encore une liberté de circulation dans la ville et dans la région

    Pour en savoir plus, il faudrait lancer des fouilles approfondies, remuer la terre et déterrer les os, «mais c’est un sujet délicat puisqu’il n’y a pas de menace sur le site, continue François Guyonnet. Et puis il y a beaucoup d’autres endroits à fouiller et à comprendre avant.» Car à deux kilomètres de là, les fouilles ont bien lieu en ville, notamment sur le site de l’ancienne synagogue. «Il s’agit d’une des seules synagogues connues en France pour cette période, précise Émilie Porcher, archéologue à la ville de L’Isle-sur-la-Sorgue en charge du chantier de fouille. Et pour cause, la pratique du judaïsme était interdite partout ailleurs. Elle a été construite au XVIe siècle, à cette époque, les Juifs avaient encore une liberté de circulation dans la ville et dans la région.»

    Des conditions de vie très difficiles

    Car à partir de 1624, les Juifs de L’Isle-sur-la-Sorgue sont obligés de vivre dans un ghetto, tout comme ceux de Carpentras, d’Avignon et de Cavaillon. Expulsés du royaume de France en 1394 sous Charles VI, ce sont même les seuls endroits où ils restent tolérés sous la protection du pape. Le territoire avignonnais, appelé le Comtat Venaissin, étant propriété papale depuis 1274 (9 papes et 2 antipapes ont d’ailleurs résidé à Avignon entre 1309 et 1418).

    Plus que de ghetto, «on parle en fait de carrière, précise François Guyonnet. Autrement dit de rue. Le mot ghetto correspond plus aux Juifs d’Italie pour l’époque. Il s’appliquera ensuite aux Juifs d’Europe de l’Est. Le pape autorise les Juifs à vivre sur ces territoires, à la fois car il veut montrer, qu’en bon chrétien il pardonne le crime originel d’avoir vendu le Christ aux Romains. Mais il tient à montrer également aux populations, combien le peuple juif souffre de cette faute originelle et leur impose des conditions de vie très difficiles.» Ces carrières sont coupées du reste de la ville, fermées par deux portes à l’entrée et la sortie. Aucune fenêtre d’immeuble ne doit donner sur les rues extérieures.

    À L’Isle-sur-la-Sorgue, la synagogue est située à côté de l’entrée, en haut de la rue. La salle basse qui accueillait les femmes est la seule partie accessible pour les équipes de fouilles. La salle haute, réservée aux hommes, a été rasée et remplacée par les écuries Abraham, encore debout aujourd’hui. «Il s’agit d’une des rares familles à ne pas avoir quitté L’Isle après 1791, quand le Comtat Venaissin a été rattaché à la France révolutionnaire, continue Émilie Porcher. Dès lors que les Juifs bénéficient de la liberté de culte, ils vident les ghettos. La synagogue n’a plus lieu d’être, car rares sont ceux qui restent à L’Isle-sur-la-Sorgue. Elle sera d’ailleurs abandonnée en 1856.»

    Le prêt d’argent était interdit aux catholiques, ça a donc longtemps été l’une des rares professions qu’ont pu exercer les Juifs avec celles de maquignons ou de fripiers

    En plus de la synagogue, deux immeubles sont toujours debout. Tous deux sont de belle facture et encore habités. Des petits balcons auxquels est suspendu du linge ornent la façade du premier. Construit à la fin du XVIIIe siècle par la famille Carcassonne, il donnait directement sur la synagogue. Le second est en bas de la rue. Construit entre 1760 et 1765 par deux frères, David-Aaron et Issac Beaucaire, il est en forme de fer à cheval pour gagner un maximum de place, tout en créant un puits de lumière, sans doute pour lutter contre l’obscurité due aux murs extérieurs sans ouverture. Si des fenêtres ont été rajoutées depuis, l’obscurité y est encore très prégnante, on n’ose imaginer ce qu’il devait en être il y a cinq siècles. L’escalier central est toujours là. Les premières marches ont disparu, effacées par le temps. «Les Beaucaire ont fait appel aux meilleurs architectes de l’époque pour construire cet immeuble, commente François Guyonnet. Ils ont dû se faire avoir par un fournisseur qui leur a donné des pierres de mauvaise qualité, puisque cet escalier qui n’a que 250 ans est ruiné à l’extrême.» À chaque étage, des portes, certaines scellées d’autres non, donnaient sur les nombreux appartements. «On imagine la vie qui animait cette cage d’escalier avec des familles qui passaient d‘une porte à l’autre, la porte d’entrée sans doute tout le temps ouverte», raconte François Guyonnet.

    Dans le ghetto, la vie s’organise autour de l’espace central. Cette rue sur laquelle donnaient toutes les ouvertures des habitations. «Sans lumière, la plupart des juifs devaient exercer leur profession sur la place située au centre de la carrière, mais même là, la lumière devait être faible, raconte l’archéologue. Il y avait probablement des immeubles enjambant cette rue, obstruant encore plus la luminosité.» Totalement coupée du reste de la population, une langue locale se développe, le shuadit, mélange de français, d’occitan et d’hébreu.

    À lire aussiLuc Ferry: «Qu’est-ce qu’être juif?»

    Il y a un paradoxe à voir cette société juive mise au ban et exclue des cadres de vie, et certaines de ces familles monter en puissance au XVIIIe siècle grâce à l’édit de tolérance de Louis XV qui leur permet de commercer dans le royaume de France. Elles deviennent suffisamment riches pour acheter de nouveaux terrains pour agrandir le ghetto ou le cimetière. «Le prêt d’argent était interdit aux catholiques, ça a donc longtemps été l’une des rares professions qu’ont pu exercer les Juifs avec celles de maquignons ou de fripiers, raconte François Guyonnet. Les Beaucaire ont ainsi fait fortune en achetant et revendant du bétail. Si la plupart des Juifs quittent la ville lorsque le Comtat Venaissin devient français en 1791, ceux qui restent ont une place très importante. On retrouve des Juifs au sein de conseil municipal pendant la IIe République, et le premier maire de la IIIe République de L’Isle-sur-la-Sorgue est d’ailleurs un Israël Abram.»

    Les fouilles bientôt terminées, la ville travaille à mettre en valeur les immeubles, un espace culturel et mémoriel devrait ouvrir au dernier étage de l’immeuble Beaucaire et les vestiges de la synagogue seront inclus dans un aménagement de l’espace public.

    (1) L’archéologie du judaïsme est le thème d’un colloque organisé par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) du 23 au 25 mars à Paris.

    Covid-19 : 24.179 nouveaux cas en 24 heures, 162 morts dans les hôpitaux français

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

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    PSYCHOLOGIE - Certains changements de comportement peuvent annoncer un épisode psychotique aigu et méritent une consultation médicale.

    Jusqu'à la fin du siècle, le printemps ne démarrera plus jamais le 21 mars

    Cette année, le printemps démarre le dimanche 20 mars. Il démarrera même régulièrement le 19 mars à partir du milieu du siècle, mais plus jamais le 21 avant... 2102. Le Figaro vous explique pourquoi.

    L'Humanité

    Des associations anti-homophobie attaquent Zemmour

    Négationnisme L’abjection serait presque passée inaperçue dans le torrent d’insanités prononcées par le candidat de Reconquête !... Six associations anti-homophobie portent plainte contre Éric Zemmour pour contestation de crime contre l’humanité. En cause, cette phrase de son dernier livre, La France n’a pas dit son dernier mot : « La déportation en France d’homosexuels en raison de leur “orientation sexuelle”, comme on dit aujourd’hui, est une “légende”. » Les associations accusent Éric Zemmour d’avoir « falsifié l’histoire pour justifier ses positions homophobes ». Le polémiste est déjà passé par la case procès pour ses propos sur le maréchal Pétain, qui aurait, selon lui, sauvé des juifs français. Il avait été relaxé en première instance. Le verdict du procès en appel sera rendu après la présidentielle. C. C.

    Le Monde

    Quand Clermont-Ferrand se réinvente pour « faire métropole », en s’appuyant sur la recherche

    Lorsqu’elle est devenue métropole, la ville auvergnate s’est tournée vers son riche terreau universitaire, pour se forger une nouvelle identité.

    Plaine de Sarliève, à l’entrée sud de Clermont-Ferrand. Une grande étendue de monoculture intensive, balafrée par l’A75 et grignotée par l’urbanisation. D’ici dix à quinze ans, elle aura été profondément transformée. A la place de ce vaste vide : du maraîchage, des vergers, des élevages de poules, de brebis, des chemins de balade bordés d’arbres et de haies, des ateliers de sensibilisation ouverts au public…

    Ancienne capitale régionale – statut qu’elle a perdu en 2016 avec l’avènement des grandes régions –, Clermont-Ferrand est devenue, le 1er janvier 2018, une métropole, soit une communauté urbaine de 21 communes rassemblant près de 290 000 habitants. Un moment charnière qui a porté Olivier Bianchi, maire (PS) de la ville depuis 2014 et président de Clermont-Auvergne Métropole depuis sa création, à se tourner vers le riche terreau universitaire de sa ville, pour se forger une nouvelle identité. « Les élus ont de plus en plus besoin d’être nourris d’expertise, souligne l’édile. La recherche permet de renforcer ce qui est de l’ordre de l’intuition, elle nous apporte un éclairage solide, étoffé, objectivé. »

    « Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole. » Grégory Bernard, adjoint au maire de Clermont-Ferrand

    « Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole », reconnaît Grégory Bernard, adjoint au maire et conseiller métropolitain délégué au PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) et aux opérations d’aménagement. « Au moment où la métropole prenait son envol, les éclairages de la recherche nous ont clairement orientés et poussés à passer un autre cap : ils nous ont fait prendre conscience que nous pouvions forger la métropole en nous concentrant sur la qualité de vie et la résilience du territoire, plutôt que de nous intéresser aux projets de grande envergure, de développer coûte que coûte une politique d’attractivité. »

    Agriculture urbaine

    Sur la plaine de Sarliève, les premiers arbres et haies ont été plantés à l’initiative de la Ferme de Sarliève. Une jeune société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) – à laquelle les élus vont être associés – qui s’attache à répondre au défi de la relocalisation de l’alimentation, tout en préservant l’environnement et en stoppant le grignotage des terres agricoles. Celle-ci s’est vu confier, par une famille propriétaire de terres sur la plaine, 80 hectares où elle va développer des parcelles d’agriculture bio avec des porteurs de projets agricoles en panne de foncier. « Nous voulons arriver à influencer l’aménagement des terres autour qui restent urbanisables », insiste Corinne Dupasquier, bénévole à la retraite, administratrice de Terre de liens Auvergne, une des trois associations à l’origine de la Ferme. L’endroit, idéalement situé, aiguise l’appétit des promoteurs.

    Le modèle de valorisation des sols que cherche à promouvoir la Ferme de Sarliève, la métropole entend l’étendre au reste de la plaine comme à tous les territoires agricoles bordant la collectivité. Pour cela, elle va créer sa propre SCIC, qui permettra d’aider les différentes communes concernées à racheter des terres et à y installer des maraîchers.

    « Sachant que 2 hectares de maraîchage, c’est au minimum un emploi, ce qui fait donc potentiellement plusieurs milliers d’emplois », insiste Grégory Bernard. Aussi, la métropole va-t-elle, là encore, s’appuyer sur un projet de recherche de l’UMR Territoires, « Ferments », conduit par les géographes Salma Loudiyi et Marie Houdart. Ce programme, explique la première, s’attache à suivre et analyser les différentes étapes et leviers du développement de la Ferme de Sarliève tout comme ses difficultés et controverses.

    « Même s’il peut y avoir débat lorsque les élus en viennent à la concrétisation, à la traduction en politiques publiques, une chose est sûre : tout en révélant un potentiel d’agriculture urbaine, la recherche nous a poussés à changer de focale sur la question du zéro artificialisation, relève Grégory Bernard. Car dépassant la seule approche quantitative du sujet, elle s’interroge sur l’usage, la valorisation de ces parties de territoire que longtemps on n’a pensé qu’à construire, pour en faire des supports d’activité humaine autre que de l’urbanisation. »

    Marges métropolitaines

    Et le potentiel existe au sein de la métropole : quelque 250 hectares de terres seraient en déprise agricole, sans compter 250 hectares de friches industrielles. « Ce sont là autant d’espaces parfois accessibles, souvent encore clos et soustraits aux regards comme aux pratiques, qui portent en eux des enjeux importants de reconquête et de relocalisation agricole. Et qui pourraient être valorisés en conciliant pratique agricole et pratiques métropolitaines récréatives », note Géraldine Texier, enseignante-chercheuse à l’UMR Ressources de l’Ecole d’architecture de Clermont.

    La métropole va créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine du Bédat, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.

    Avec son collègue David Robin, ils ont travaillé sur les marges métropolitaines, notamment sur la plaine du Bédat, située en bordure du quartier populaire nord. Leurs investigations ont conduit la métropole à inscrire cette autre plaine dans le PLUI, appelée à devenir un « parc agricole, naturel et urbain », où l’on pourra se promener, faire du sport, cultiver un jardin, faire du maraîchage.

    Aujourd’hui, ce territoire enclavé entre la voie ferrée et une zone logistique mêle jardins partagés, parcelles céréalières et maraîchères, espace pour les gens du voyage, déchetterie d’encombrants… Malgré la proximité avec la nature et la rivière Bédat, la marche à pied y est très difficile et prive les habitants d’un immense territoire à parcourir. La métropole, qui entend aujourd’hui valoriser ce territoire, va commencer par créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.

    La reconquête du quartier Saint-Jean, au cœur de Clermont, est plus avancée. Ce vaste triangle de 40 hectares est en partie en friche depuis la fermeture des abattoirs municipaux et de plusieurs entreprises de la filière viande. S’il accueille différentes d’activités économiques, ainsi que des logements locatifs sociaux et privés, l’environnement urbain y est pour le moins peu avenant. Ce quartier, dont la métropole veut faire le standard de la ville durable de demain, a été lui-même un terrain de jeu de l’école d’architecture pour reconstruire la ville sur elle-même. Ses recherches ont permis de poser les champs des possibles, sur la construction bas carbone et en circuit court.

    « Le juge de paix, c’est la démographie » : à Clermont-Ferrand, un dynamisme de l’emploi alimenté par les grandes entreprises

    Le premier élément sorti de terre, en passe d’être terminé, est le futur lycée Saint-Jean, qui ouvrira en septembre 2022. En bois du Massif central et isolé à la paille de Limagne (vaste territoire naturel auvergnat), il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Doit suivre un gymnase à proximité avec les mêmes qualités. Le tout entouré d’un grand parc de nature et de pistes cyclables.

    Au moment où la métropole clermontoise ambitionne de devenir capitale européenne de la culture – projet cher au maire Olivier Bianchi – « en forgeant un récit territorial qui embarque le citoyen, relève David Robin, la reconquête de lieux pour les ouvrir aux publics, la réintroduction du paysage, de la nature, de telle sorte que des continuités piétonnières puissent être établies, contribuent à la fabrication d’un territoire culturel ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Laetitia Van Eeckhout

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    Le Figaro

    Julien Denormandie défend le «chèque alimentaire» de Macron contre les «inégalités nutritionnelles»

    Cette mesure doit soutenir le pouvoir d'achat des ménages modestes et des classes moyennes, tout en les faisant pivoter vers des produits biologiques ou produits en circuits courts.

    C'est une des propositions du candidat Macron : la mise en place d'un «chèque alimentaire» destiné aux ménages les plus modestes. L'objectif, défendu par le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Julien Denormandie, est de permettre de lutter contre les «inégalités nutritionnelles» en allouant une somme chaque mois pour acheter des produits en circuits courts ou issus de l'agriculture biologique.

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    «Un poulet brésilien n'a rien à voir avec un poulet élevé en France, où les antibiotiques de croissance sont interdits depuis quinze ans», a ainsi illustré le ministre de l'Agriculture. Or les contours de cette mesure restent flous à ce stade. L'idée, issue de la convention citoyenne pour le climat en 2020, avait réussi à séduire le gouvernement qui l'avait fait figurer dans la loi Climat et Résilience d'août 2021. Pourtant un mois plus tard, Bruno Le Maire annonçait que cette mesure ne pourrait voir le jour avant l'année 2022, avouant que ce dispositif était «très compliqué à mettre en œuvre», et qu'il fallait s'assurer qu'il «puisse fonctionner».

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    Désormais, elle est donc remise au goût du jour par le candidat Macron en campagne. Dans un contexte de hausse des prix de l'énergie et des biens de consommation, Emmanuel Macron veut y voir une manière de soutenir le pouvoir d'achat des ménages précaires, mais aussi les «classes moyennes», a-t-il précisé mardi sur France Bleu. Une manière aussi de faire face aux «surcoûts» entraînés par la crise, et qui ne devraient pas cesser de peser sur le portefeuille des Français dans les semaines à venir. «Les prix vont continuer à augmenter», a ainsi admis Julien Denormandie. «Mais nous essayons de baisser les coûts de production [des agriculteurs]», a-t-il ajouté.

    Selon l'Insee, après avoir déjà atteint 3,6 % en février, l'inflation devrait dépasser les 4% sur un an en mars. En cause : la flambée des prix de l'énergie liée à la guerre en Ukraine, qui a des conséquences en cascade sur les prix des produits. Au deuxième trimestre, l'inflation pourrait encore grimper autour de 4,5 %.

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    Valeurs Actuelles

    Insécurité à Nice : derrière les galets, la rage

    Aux Moulins, il n’y a pas de problème. C’est un exemple formidable, déclarait Christian Estrosi le 24 juin 2020, à quelques jours du second tour des élections municipales. Un mois plus tard, c’est entouré de CRS et avec un hélicoptère au-dessus du quartier que le fraîchement réélu maire de Nice se rendait dans ce “quartier prioritaire”, après une fusillade en plein jour. Accompagné du préfet, il était alors pris à partie, encerclé… Ce qui se voulait une démonstration de force tournait à l’humiliation.

    Cette fusillade n’était alors pas un fait isolé. L’été 2020 fut ainsi marqué par une explosion des règlements de comptes avec armes à feu, mais aussi des coups de couteau. Quelques mois auparavant, le candidat Estrosi faisait tout pour éviter le sujet de l’insécurité lors des élections municipales, préférant se concentrer sur le développement des pistes cyclables. Pourtant, sondage après sondage, les Niçois continuent d’affi rmer que la sécurité est bien leur première préoccupation !

    Et Christian Estrosi, dont la municipalité commande ces sondages réguliers pour évaluer l’humeur des Niçois, l’impact de sa politique ou encore la popularité de ses opposants, le sait bien. Faute de résultats probants — les coups et blessures volontaires ont augmenté de 10,5 % entre 2017 et 2021. Le soutien d’Emmanuel Macron fait donc ce qu’il fait encore de mieux : de la communication.

    Grandiloquence des paroles et impuissance des actes

    En février 2021, une pleine page de publicité achetée (avec l’argent des contribuables niçois) dans l’infl uent quotidien local Nice-Matin affi chait « Nice ville la plus sûre de France ». L’ennui est que la revendication audacieuse s’appuyait sur un site Internet inconnu où avaient été recueillis 60 avis… Vergougna, aurait dit mon arrière-grandmère en niçois.

    les coups et blessures volontaires ont augmenté de 10,5 % entre 2017 et 2021. Le soutien d’Emmanuel Macron fait donc ce qu’il fait encore de mieux : de la communication

    Christian Estrosi était tout fi er aussi de relayer en décembre 2021 que Nice était la commune déployant le plus de moyens pour la sécurité. Las, au même moment, des policiers étaient violemment attaqués dans le quartier de l’Ariane à l’occasion du tournage d’un clip de rap. C’était oublier un peu vite qu’une politique ne s’évalue pas qu’en vertu des moyens qu’on lui octroie, mais surtout au regard des résultats qu’on obtient.

    « Nous faisons face à une augmentation des incivilités, des comportements agressifs et des trafi cs dans le parc HLM », déplorait le 14 mars, dans les colonnes de Nice-Matin, un important élu estrosiste. Qu’en aurait donc pensé le Christian Estrosi qui déclarait lors de sa première candidature à la Mairie : « Quand je vois des immondices s’amonceler au bas des fenêtres de certaines tours, quand je vois des carcasses de voitures joncher les parkings, quand je vois des boîtes aux lettres défoncées, des halls d’immeubles dévastés, quand plusieurs jours, voire plusieurs semaines, des ascenseurs demeurent hors service, contraignant les personnes âgées à monter quelquefois dix à quinze étages à pied, j’ai honte » ?

    C’était en 2007, quinze ans plus tard ces mots pourraient être les miens.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Le Figaro

    Pourquoi les femmes sont-elles minoritaires dans la mode?

    Hélène Guillaume

    DÉCRYPTAGE - Lors de la Fashion Week, on comptait une créatrice pour deux designers hommes derrière les défilés. Un déséquilibre qui n’est pas nouveau, mais qui étonne dans un secteur se voulant à l’avant-garde des sujets de société.

    Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Lors de la dernière Fashion Week de Paris (hiver 2022-2023), on comptait derrière les défilés 14 femmes pour 27 hommes. La sous-représentation des créatrices était la même dans le calendrier milanais (15 contre 31), un peu moindre chez nos amis londoniens et carrément inversée, au nouveau rendez-vous danois de Copenhague (mais dont les enjeux n’ont rien à voir avec les nôtres). Cette disparité n’est-elle pas curieuse en 2022, alors que la mode se targue d’être à la pointe des avancées sociétales?

    Loin de nous l’idée de prétendre que les femmes habillent mieux leurs pairs que les designers hommes. Mais on se souvient (certes, sans l’avoir vécue) de la période 1920-1930 marquée par une forte émancipation féminine et l’œuvre des Coco Chanel, Elsa Schiaparelli, Jeanne Lanvin, les sœurs Callot, Madeleine Vionnet, Mme Grès. Des visionnaires qui ont changé le vestiaire de leurs contemporaines et endossé le costume de chefs d’entreprise gérant des maisons comptant des centaines, parfois des milliers d’ouvrières. Beaucoup plus récemment, entre 2010 et 2017, une génération avait pris la tête des studios de grandes marques dans le sillage du phénomène Phoebe Philo chez Celine, suivie par une immense communauté de clientes (qui attend son retour sur scène avec sa propre marque dont le lancement est prévu ce printemps).

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    Chez LVMH, il y a encore cinq ans, elles étaient à l’œuvre chez Givenchy, Kenzo, Fendi, Celine et chez Dior qui nommait pour la première fois, depuis la création de la maison en 1947, une directrice artistique, Maria Grazia Chiuri. Aujourd’hui, du côté du prêt-à-porter féminin du groupe, l’Italienne est unique en son genre… Chez l’éternel concurrent, Kering, c’est pire avec, à ce jour, une seule représentante, Sarah Burton chez Alexander McQueen. À noter tout de même l’exception de nos trois institutions, Chanel avec Virginie Viard (longtemps, le bras droit de Karl Lagerfeld), Dior donc, et Hermès avec Nadège Vanhee-Cybulski (chose encore plus rare, les collections masculines du sellier sont également signées par une femme, Véronique Nichanian, et ce, depuis trente-quatre ans). Et bien sûr, le cas à part de la griffe Chloé, créée par Gaby Aghion en 1952 et qui a vu à sa tête de rares hommes (dont Lagerfeld) et beaucoup de femmes, de Stella McCartney (qui défile en son nom à Paris) à Phoebe Philo (encore elle) et actuellement, l’Américano-Uruguayenne, Gabriela Hearst.

    Choisir son combat

    Le philosophe et professeur à l’Institut français de la mode, Benjamin Simmenauer, n’est pas surpris par ces données qui ne font que refléter ce qu’il se passe dans le reste de la société. «Comme la start-up nation qui prétend rebattre les cartes et demeure majoritairement un monde d’hommes, la mode aime à se penser avant-gardiste en matière de questions sociales. Mais on retrouve les mêmes freins qu’ailleurs, d’autant qu’elle est un lieu de pouvoir donnant une visibilité extrême. Un directeur artistique n’est pas un créatif isolé du reste du monde, il dirige des centaines de collaborateurs dans un contexte ultra-compétitif. Alors dans l’esprit des patrons, des DRH, on s’oriente plutôt vers des profils masculins. Cette industrie reste conservatrice dans ses fonctionnements même lorsqu’elle dit valoriser l’inclusivité.»

    C’est bien tout le problème: la mode a, ces dernières années, mieux embrassé certains justes combats de la jeunesse (non par philanthropie, mais parce que les moins de 30 ans sont devenus des clients très importants), à savoir l’intégration des minorités et la représentation de la diversité, que d’autres. Ainsi, ces concessions d’un milieu historiquement élitiste et exclusif, ont-elles été accordées aux dépens de la moitié de l’humanité? Comme si le mouvement féministe, qui a changé le cours des choses dans de nombreux domaines, du sport au cinéma, n’avait pas eu d’emprise sur la mode.

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    Anouck Duranteau-Loeper, DG d’Isabel Marant et présidente de la chambre syndicale de la mode féminine, se qualifie elle-même de «philophile, pradaphile et chanelophile» (en référence à Phoebe Philo, Miuccia Prada et Chanel par Virginie Viard) et bien sûr, en inconditionnelle d’Isabel Marant, «parce que ces femmes créent avec un filtre de réalité, en se demandant pour chaque pièce “en quelle occasion je porterais ça?”, “est-ce que je me sentirais bien?”, “est-ce que c’est too much?”». Elle rappelle aussi qu’une nouvelle garde existe, incarnée par Christelle Kocher, Ester Manas et Marine Serre. Ce qui ne l’empêche pas d’admirer Balenciaga (dont Demna, le directeur artistique, se méfie trop du glamour pour tomber dans le cliché), d’avoir aimé le dernier show de Rick Owens et de suivre de près le jeune Ludovic de Saint Sernin. Cette sous-représentation, elle l’explique avant tout par une tendance stylistique: le streetwear (et son corollaire le sportswear). «Cette mouvance culturellement masculine n’a pas été favorable aux créatrices qui sont plutôt liées à un design dit plus féminin et sophistiqué. Or, ces deux dernières années, la pandémie a provoqué un boom des ventes de sweat-shirts et une chute des robes et des tailleurs… Mais on sent que le vent tourne, que les femmes demandent à nouveau une certaine sophistication. Les grands groupes ont la faculté de changer leur direction artistique en très peu de temps. Je suis convaincue que nous allons bientôt voir la relève féminine.»

    Certes, nombre de designers ont eu et ont encore une vision stéréotypée des femmes. Mais aujourd’hui, c’est aussi une esthétique embrassée par des créatrices comme Nensi Dojaka, qui revendiquent une forme de sexy, fait par les femmes pour les femmes, se réappropriant ce qui était autrefois un fantasme masculin

    C’est ce que semblent nous dire les derniers défilés de façon un peu caricaturale dont l’esthétique néobimbo, très courte et ultra-taille basse, laisse peu de place à l’imagination. Durant cette Fashion Week, on avait autant l’impression d’assister à un revival du tout début 2000 que de vivre dans un long épisode d’Euphoria, la série sur la vie d’adolescents américains à ne pas mettre entre toutes les mains. «On ne peut pas réduire cette tendance au “male gaze”, cette théorie sur le regard que posent les réalisateurs de cinéma majoritairement masculins, sur les actrices et leurs personnages, tendant à déréaliser l’identité féminine, poursuit Benjamin Simmenauer. Certes, nombre de designers ont eu et ont encore une vision stéréotypée des femmes. Mais aujourd’hui, c’est aussi une esthétique embrassée par des créatrices comme Nensi Dojaka, qui revendiquent une forme de sexy, fait par les femmes pour les femmes, se réappropriant ce qui était autrefois un fantasme masculin. L’interprétation d’une collection dépend des intentions.

    Reste que si on a passé l’âge de la microjupe et des brassières (et nous sommes nombreuses sur la planète dans ce cas), que garder de ces défilés? «Il y a bien cette tendance “over sexy”, mais on a aussi vu un positionnement des marques de luxe sur des produits très bien faits, pensés pour leurs clientes, nuance Alix Morabito, directrice des projets spéciaux et du trade marketing des Galeries Lafayette. Je pense notamment au “tailoring” et à la sensualité loin de la femme-objet de la collection Prada (signée par Miuccia Prada et Raf Simons), celle de The Row (des sœurs Olsen), de Bottega Veneta (Matthieu Blazy) ou de Saint Laurent (Anthony Vaccarello). Mais il est vrai qu’à un niveau de prix plus accessible, l’époque est peu propice à un vestiaire à la fois réaliste et singulier.» Alors, quand on lui demande chez qui s’habiller, elle répond (comme nombre de femmes croisées sur ces défilés): «Isabel Marant, Lemaire (dessinée par Sarah-Linh Tran et Christophe Lemaire), Gauchère (la marque de Marie-Christine Statz), Marine Serre, Ami (d’Alexandre Mattiussi).» Quatre femmes pour deux hommes… ou le principe de réalité.

    Obsession du selfie et fin de pandémie, le visage est au centre de toutes les attentions

    DÉCRYPTAGE - En ces dernières années de selfies, de zoom et de masques sous pandémie, on a assisté au retour en fanfare du maquillage, des chokers, des couvre-chefs et des coupes courtes. Le visage, nouvelle tête d’affiche?

    Ces influenceurs qui changent le visage de la critique de mode

    DÉCRYPTAGE - Apparue ces derniers mois sur Instagram, Twitter et TikTok, une nouvelle génération de passionnés décrypte les défilés et tendances pour la jeunesse.

    Une saison à fleur de peau

    «La nature ne fait rien en vain», disait Aristote. Les joailliers non plus, qui trouvent depuis toujours dans la faune etla flore deux sources inépuisables d’inspiration et l’occasion de se surpasser techniquement.

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Belarusian Exiles in Ukraine Join the Fight Against a Common Foe: Russia

    Eager, but ill equipped, some of Belarus’s exiles have formed a battalion in their host country, saying its fight against Vladimir Putin’s domination is the same as their homeland’s.

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    By Valerie Hopkins

    LVIV, Ukraine — In Belarus, Konstantin Suschik was a graphic designer who used his skills to support the opposition movement against President Aleksandr G. Lukashenko, the strongman who has held power for nearly 28 years. The movement collapsed in a wave of repression after hundreds of thousands of people protested Mr. Lukashenko’s fraudulent re-election in 2020.

    Now Mr. Suschik is fighting against him — and against his patron, President Vladimir V. Putin of Russia — not by designing political campaigns but with a Kalashnikov assault rifle. And not in Belarus, but in Ukraine.

    Mr. Suschik, 31, is one of hundreds of Belarusian dissidents who have joined the Kastus Kalinouski battalion, a volunteer unit that is helping to defend Ukraine as part of the official army. Unlike the thousands of foreign fighters who have poured into Ukraine to fight against Russia, Mr. Suschik was already living in exile in Kyiv, one of thousands of Belarusians who fled to Ukraine to avoid prison for their activism at home.

    “As soon as the war started, we decided to stay here because there is actually nowhere to run, our country is lost under occupation,” said Mr. Suschik, in a telephone interview from a training center in an undisclosed suburb of the Ukrainian capital, as shooting could be heard in the distance.

    “Kyiv is being bombed and we realized this is probably the only such real chance — the last chance — to win back Belarus, protect Ukraine and actually make this world a better place.”

    From the outset of the war, Mr. Lukashenko has allowed Moscow to use Belarus, which has a 674-mile border with Ukraine, as a staging ground. Russian forces have poured into Ukraine from Belarus in an attempt — so far unsuccessful — to take Kyiv. Western intelligence agencies are watching closely for signs that Belarus may send in its own troops to assist the Russian attack.

    “We have a common enemy, Putin and Lukashenko,” said Sergey Bespalov, a former journalist from the Belarusian capital, Minsk, who went into exile in Ukraine and then joined the battalion. “These are the two people who unleashed this war.”

    Mr. Bespalov, speaking in a phone interview, said the fate of Ukraine and Belarus were intermingled.

    “If Kyiv falls, it will be bad for everyone, including Belarus,” he said. “Belarus is already occupied. Russian troops are in Belarus. Russian supplies are being sent from Belarus, Russian soldiers are being treated there, and from the territory of Belarus missiles target Ukraine.”

    The Belarusian opposition leader, Svetlana Tikhanovskaya, expressed on Twitter her support for the battalion, posting photos of billboards designed by Mr. Suschik.

    “Together forever,” she wrote, using the red and white colors of the Belarusian opposition movement and the yellow and blue of Ukraine’s flag.

    The battalion was formed in the days after the full-scale invasion began. Belarusians who had been part of other groups, as well as new recruits, announced the unit, named after a 19th-century Belarusian who led an uprising against the Russian Empire, on March 9. The posts on their social media channels end with “Glory to Ukraine! Long Live Belarus!” Both are slogans of each country’s pro-democracy movements.

    “Every Belarusian is responsible for the situation in Ukraine,” read one fund-raising request posted to Telegram on March 10. “Because silence is also murder.”

    Mr. Suschik said that more Belarusians were arriving to join the battalion, which has “hundreds and hundreds” of members, though there was no way to confirm his claim. Many are coming from places like Poland and Lithuania, which both host large Belarusian communities following the crackdown that began in 2020.

    “This is important for me and for many people to disassociate from Lukashenko’s regime, which is supported by only a small part of society, from the majority who support Ukraine or would definitely not participate in the invasion,” said Pavel Slunkin, a former Belarus diplomat who quit the service in 2020 and is an analyst at the European Council for Foreign Relations.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Four days after the war, Mr. Lukashenko held a referendum, widely seen as rigged, that renounced Belarus’s non-nuclear status, raising the specter that Russia could deploy short-range nuclear weapons in Belarus.

    “These people in the battalion reveal another image,” Mr. Slunkin said. “They show to Ukraine that Belarusians are demanding freedom and helping to fight for freedom in Ukraine.”

    He added: “In 2020, the fight between democracy and autocracy took place in Belarus. But Belarus didn’t receive enough support. Now the fight is in Ukraine.”

    Mr. Slunkin said that he also believed the exiles’ involvement was important for the nation’s long-term reputation, since many Belarusians abroad, most of whom left because of Mr. Lukashenko, were seen as coming from an aggressor country and could face prejudices over the war, similar to what has sometimes happened to Russians who have fled Mr. Putin’s crackdown.

    Many of the tens of thousands of Belarusians who had fled to Ukraine are now on the move again, Mr. Slunkin said, but they face problems because many never got a residency permit, and, therefore, do not have the same rights to legal protection in the European Union as Ukrainian refugees. Many are also penniless because Ukraine has frozen the bank accounts of Belarusian citizens.

    Both newly minted soldiers, Mr. Suschik and Mr. Bespalov said that since their country was used as a staging ground by Russia, they had been met with suspicion in the early days of the war and were questioned by the police. While their primary motivation was defeating Mr. Putin and Mr. Lukashenko, both said that they also wanted to show Ukraine and the world that Belarusians did not support the destruction wrought by the war.

    “Our main mission here is not to lose what we have achieved in 2020,” Mr. Suschik said, referring to Belarus’s protest movement, which won global acclaim for its bravery. “And not to become allies of our enemy, so that Belarusians around the world are not perceived as the same invaders and enemies.’’

    Mr. Lukashenko dismissed the Belarusian fighters as crazy during a meeting on March 15 with representatives from his country’s security agencies, and he accused them of stealing the money they raised.

    “They shout, ‘No to war, no to war!’ everywhere, and form battalions of insane citizens,” he said. Even if the diaspora or someone abroad collects money and sends it to them, 99 percent of this money will settle in their pockets.”

    In fact, the battalion is not particularly well equipped. One Belarusian man in the Czech Republic began collecting money for the battalion to buy bulletproof vests.

    “Even Somali pirates are better equipped than some of our guys,” the man, Kirill Yakimovich told Radio Free Europe/Radio Liberty. He has raised thousands of dollars to buy equipment for them.

    People inside Belarus are helping in other ways, too, like disabling the railway tracks used to resupply the Russian soldiers across the border.

    “There is no railway connection between Ukraine and Belarus currently,” Oleksandr Kamyshin, the director of Ukraine’s national railway company told Current Time, a Russian-language media outlet supported by the U.S. government. “I am grateful to Belarus’s railway workers for what they are doing,” he said.

    Two Belarusian volunteers have already died: Ilya Hrenov, a former computer programmer who had served as part of the Belarusian Territorial Defense Company of the Azov Battalion, was killed after fighting in the battles for Bucha, outside Kyiv, on March 4.

    On March 13, Aleksei Skoble, 31, who had been fighting for Ukraine since the war began in 2014, was also killed.

    Russia is recruiting Belarusians to fight, too. The Ukrainian Defense Ministry said Wednesday that it had information that Belarusians were being offered a salary equivalent to $1,000 to $1,500 per month to fight for Moscow, as well as benefits for studying at Russian universities.

    Mr. Suschik and Mr. Bespalov said that they were willing to die as part of Ukraine’s war, even if they ended up fighting their own compatriots.

    “I understand that if this threat is not stopped now, then my country simply will not exist,” Mr. Bespalov said. But, he added, he was convinced of Ukraine’s eventual victory and believed that the battle would then continue in his home country.

    “As soon as there is a signal, as soon as we win, everyone is waiting for the liberation of Belarus,” he said. “And many Ukrainians say they are ready to help us with this.”

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    L'Humanité

    La France insoumise agitée par une nouvelle mise en examen

    Actu

    Justice. L’association l’Ère du peuple, dispositif au cœur de la campagne 2017 de Jean-Luc Mélenchon, a été mise en examen le 3 février. Les mis en cause dénoncent « une instruction à charge », à quelques jours du premier tour de la présidentielle.

    Diego Chauvet

    À deux semaines et demie du premier tour de la présidentielle, le site d’information Mediapart a publié une nouvelle information sur l’enquête judiciaire visant la France insoumise. Le 3 février, l’association l’Ère du peuple, au cœur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017, a été mise en examen pour « escroquerie aggravée », « tentative d’escroquerie aggravée » et « faux et usage de faux ».

    Fondée en 2015, cette association a été le cinquième fournisseur, en termes de chiffre d’affaires, de la campagne présidentielle de la France insoumise. Elle a livré des prestations « intellectuelles », telles que des meetings, ou matérielles (locaux, matériel informatique…). Pour une facture totale de 440 027 euros pour la France insoumise, selon Mediapart.

    Les législatives, l’autre casse-tête de la gauche

    Une surfacturation des prestations ?

    Or, la justice s’intéresse, selon le site d’investigation, à la possibilité d’une surfacturation de ces prestations. L’association aurait engrangé « d’importantes marges ». Les soupçons se portent également sur la réalité du travail des quatre permanents de l’association, dont trois appartenaient à l’équipe de campagne du candidat Jean-Luc Mélenchon en 2017 : parmi eux Bastien Lachaud et Mathilde Panot, élus ensuite députés.

    Bastien Lachaud avait déjà été mis en examen pour les mêmes chefs d’accusation en octobre 2021, en plus de celui de « prêt illicite de main-d’œuvre ». L’Ère du peuple avait, elle, été mise en examen en juillet 2021, pour le même motif. Le président de la structure, Bernard Pignerol, avait alors déclaré que « la montagne accouchait d’une souris », au sujet de cette enquête judiciaire qui poursuit la France insoumise depuis l’épisode mouvementé des perquisitions d’octobre 2018. Les prestations de la société Mediascop, de Sophia Chikirou, sont également épluchées par les enquêteurs depuis lors.

    « Une nouvelle démonstration du vide »

    Si les investigations judiciaires avancent lentement, cette mise en examen du 3 février constitue un nouvel épisode logique pour les mis en cause, puisque Bastien Lachaud avait lui-même été mis en examen. Pour autant, dans leur réponse à Mediapart, Bernard Pignerol comme Manuel Bompard réfutent ces accusations.

    Pour le président de l’Ère du peuple, « cette mise en examen supplétive est la preuve d’une instruction à charge. Elle vient uniquement corriger une incohérence juridique, voire une faute procédurale. Il était absurde de mettre en examen un salarié pour “escroquerie” et “faux” sans que l’association qui l’embauchait soit inquiétée pour les mêmes chefs d’inculpation ». Selon lui, « les juges tâtonnent à l’aveugle dans ce dossier ». Pour Bernard Pignerol, l’association n’a dégagé que « 7 000 euros de bénéfices pour un chiffre d’affaires pour cette activité de plus de 400 000 euros entre 2016 et 2017 ».

    Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, estime que cette mise en examen est « une nouvelle démonstration du vide et de l’amateurisme total de cette enquête qui dure depuis maintenant quatre ans et qui permet de nouvelles fuites à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle ».

    france insoumiseJean-Luc MélenchonjusticePrésidentielle 2022
    France24 - Monde

    Quel bilan tirer un mois après le début de l'offensive de l'armée russe ?

    Publié le : 24/03/2022 - 10:51

    Bilal TARABEY Bilal TARABEY

    Un mois après le début de l'offensive russe en Ukraine, il semble que la guerre-éclair souhaitée par Vladimir Poutine se heurte à la résistance ukrainienne. Explication de la stratégie et de la progression des forces russes avec Bilal Tarabey, chroniqueur international à France 24.

    Il y a un mois tout juste, des soldats russes franchissaient la frontière ukrainienne, dans la nuit du 23 au 24 février. Après l'offensive rapide des premiers jours, il semble que les troupes russes s'enlisent sur le front ukrainien après un mois de combats. Leurs forces n'ont quasiment pas avancé depuis le 4 mars, explique Bilal Tarabey, chroniqueur international à France 24. Plusieurs phénomènes expliquent cela : les Russes ont sous-estimé l'influence du climat, notamment du phénomène de "raspoutitsa" et la capacité de résistance des Ukrainiens. Décryptage.

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    Valeurs Actuelles

    Un ferry à Marseille mis à disposition pour accueillir des réfugiés ukrainiens

    Le bel élan de solidarité continue à Marseille. En effet, les initiatives populaires se multiplient et c’est au tour de l’entreprise Corsica Linea de proposer d’accueillir des réfugiés ukrainiens à bord d’un ferry accosté dans le port maritime de la ville, relaie La Provence

    Jusqu’à 1 600 personnes logées sur le ferry

    Pour loger les victimes de la guerre qui arrivent dans la ville portuaire, le « Méditerranée », qui relie normalement Marseille à Alger, a été choisi pour cette opération financée par le ministère de l’Intérieur. Le plus gros bateau de l’armateur corse possède tous les équipements nécessaires pour permettre aux réfugiés ukrainiens d’être logés sur place. De plus, le navire sera amarré à la gare maritime la plus proche du centre-ville pour faciliter leur circulation. Jusqu’à 1 600 personnes pourront ainsi vivre à bord dès le 29 mars 2022. 

    Cette opération est le fruit d’une mobilisation entre plusieurs acteurs locaux. La région PACA, qui gère les lycées et l’apprentissage, prendra en charge la formation des jeunes Ukrainiens. Les représentants du patronat s’engagent également à trouver des stages voire des emplois à ces réfugiés. D’autres actions de solidarité financées localement sont prévues comme la gratuité des transports, des dons matériels, ou encore la mise à disposition d’équipements numérique.

    Marseille : les dernières actualités

    Un chef d’entreprise marseillais reconditionne des gilets pare-balles de la police pour les civils ukrainiens

    Des carnavaliers de Marseille condamnés à de la prison avec sursis pour avoir blessé des policiers

    Après les trahisons, les LR marseillais veulent « redresser la première formation politique des Bouches-du-Rhône »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    « Nos futurs », la parole à la relève

    Du 22 au 27 mars, Le « Monde Campus«  est partenaire de « Nos futurs », un événement hybride autour des jeunes pour imaginer le monde de demain.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars 2022 à Rennes. A deux semaines du premier tour de la présidentielle, les enjeux seront nombreux et la voix des jeunes comptent. Pour leur permettre d’exprimer leurs doutes, leurs inquiétudes, partager leurs idées, Le Monde Campus, les Champs Libres et la Métropole de Rennes, avec le soutien des étudiants de Sciences Po Rennes, proposent d’échanger sur une question centrale : quelle société durable et soucieuse du vivant pouvons-nous construire ensemble ? Autour de thématiques sociétales - climat, travail, alimentation, médias, sexualité / genre et engagement - d’invités inspirants et de formats variés, les portes des Champs Libres seront ouvertes pour encourager les jeunes, et les moins jeunes, à échanger.

    A cette occasion, Le Monde Campus recevra tous les jours des invités à venir débattre de chaque thématique comme la militante écologiste Camille Etienne, le fondateur d’Act up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, des personnalités engagées comme le sous-chef rennais du restaurant IMA, « étoile verte » Michelin Martin Gastard, la sociologue Danièle Linhart, le plus jeune maire de France Hugo Biolley ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc. Une rencontre avec deux journalistes du Monde sera également proposée pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique.

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    Au total, une vingtaine d’invités seront réunis pendant ce festival pour partager leur vision d’un monde durable. Des témoignages à retrouver dans des vidéos « Quizz box », diffusées chaque jour sur les réseaux sociaux du Monde Campus et des Champs Libres. Le Monde Campus produira également une série de podcasts. Des reportages sur le terrain à la rencontre de jeunes qui agissent pour sauver la planète, produire mieux, lutter contre les violences sexuelles et sexistes, s’informer et faire bouger les lignes en politique. Des podcasts diffusés la semaine du 21 mars sur Le Monde.fr et les plateformes d’écoute mais également proposés en écoute publique lors de l’événement.

    A cette programmation, s’ajouteront des rencontres intimistes « Tranches de vie », des expositions, des ateliers DIY, un concours d’éloquence, un live Twitch, des espaces de dialogue,...proposés par Les Champs Libres. Le programme complet à venir.

    La programmation des tables rondes et écoute des podcasts du Monde Campus :

    MERCREDI 23 MARS

    18H30-20H : Réinventer le travail, utopie ou révolution silencieuse ?

    Plus d’autonomie, de télétravail, un métier qui a du sens, une plus grande place donnée à la vie perso, une entreprise avec des valeurs... les 18-34 ans n’entretiennent pas le même lien à l’emploi que leurs aînés. La crise sanitaire a accéléré cette mutation. Quel sens donnent-ils au travail ? Le marché de l’emploi peut-il s’adapter ? Comment faire bouger les lignes, tout en trouvant sa place ?

    Invités : Matthieu Fleurance, co-auteur de « Va t’faire vivre », membre du « Collectif Travailler Moins » (CTM) ; Danièle Linhart, sociologue, directrice de la recherche au CNRS, spécialiste de l’évolution du travail, des nouvelles formes de mobilisation des salariés et de la place du travail dans la société ; Camille Campion, co-fondateur de l’école de cinéma d’animation « Creative Seeds » aux méthodes managériales innovantes ; Marine Miller, journaliste au Monde Campus, autrice de « La Révolte, enquête sur les jeunes élites face au défi écologique”.

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 16H à 17H :  rencontre avec Aya Salama et Sébastien Allix du parti politique Allons Enfants, dont le but est de réconcilier les jeunes avec la politique.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    JEUDI 24 MARS

    16H30-18H : Alimentation, la grande rupture est-elle possible ?

    Nourrir 9 milliards d’humains en favorisant le bien-être animal et la santé des consommateurs, sans détruire la planète. C’est le triple objectif qui se pose aujourd’hui. Mais pour surmonter ces défis écologiques et humains, notre alimentation doit évoluer. Comment ? A quoi ressembleront les assiettes de demain ? Comment réinventer nos modes de production et de consommation ?

    Invités : Martin Gastard, sous-chef du restaurant « IMA » à Rennes, étoile verte au Guide Michelin ; Charlotte Brochard, gérante du restaurante la Petite Ourse à Rennes ; Tom Rial, à la tête d’« Une ferme du Perche » qui défend le maraîchage bio intensif sur petite surface, inspiré de la méthode du québécois Jean-Martin Fortier ; Christophe Brusset, ancien dirigeant au sein de groupes agroalimentaires, lanceur d’alerte contre la malbouffe, auteur de  « Vous êtes fous d’avaler ça! »  et  « Les imposteurs du bio » .

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 15H à 16H : rencontre avec Tom Rial, à la tête d’« Une ferme du Perche » qui défend le maraîchage bio intensif sur petite surface, inspiré de la méthode du québécois Jean-Martin Fortier.

    VENDREDI 25 MARS

    16H30-18H : Les réseaux sociaux, passage obligé pour les médias ?

    Peu adeptes de la télévision et de la radio, les 15-34 ans n’en sont pas moins férus d’actualité. Chaînes Youtube, comptes Tik Tok et Snapchat, stream sur Twitch, sites internet de médias traditionnels...pour s’informer, les plateformes, et notamment les réseaux sociaux, sont nombreuses. Les médias traditionnels doivent-ils prendre ce virage ? Comment s’adresser à ces jeunes nés à l’heure du numérique et capter leur attention ? Comment lutter contre les fausses informations ?

    Invités : Samuel Etienne, journaliste, animateur, streamer sur France Info, France 2, France 3 et Twitch ; Salomé Saqué, journaliste pour le média Blast et chroniqueuse sur LCP ; Syrielle Mejias, journaliste sur Tik Tok / Snapchat du Monde

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 15H à 16H : rencontre avec Sarah Ouagueni, jeune professeure d’histoire-géographie à Roubaix, qui fait de l’éducation aux médias avec ses élèves de 4e et produit avec eux des émissions de radio.

    SAMEDI 26 MARS

    15H-16H30 : Sexualité et genre : la révolution est-elle en marche ?

    Révolution du désir, consentement, sexualités variées, acceptation de soi,... la parole se libère autour de la sexualité et du genre. Sur les réseaux sociaux, de nombreux comptes se font une spécialité de répondre aux questions sans tabou et diffuser un message de liberté sexuelle assumée. Même message dans certaines séries qui balayent les codes et décomplexent ceux qui le souhaitent. Mais la parole s’est-elle vraiment libérée ? Cette ouverture d’esprit a-t-elle un impact sur les comportements et l’estime de soi ? Assumer sa sexualité est-il un acte militant ?

    Invités : Didier Lestrade, journaliste, écrivain, fondateur d’Act Up Paris et du magazine Têtu ; Lexie, chercheuse et autrice sur les transidentités ; Thomas Guiheneuc, intervenant en prévention santé de l’association « Liberté Couleurs » ; Charline Vermont, enseignante, autrice, sexothérapeuthe, créatrice du compte Instagram @Orgasmeetmoi

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    17H-18H30 : Le traitement de la crise climatique dans Le Monde

    Une rencontre avec Audrey Garric, journaliste au Monde, chargée de la rubrique Climat au service Planète, et Gilles van Kote, directeur délégué aux relations avec les lecteurs, pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique. Les médias en font-ils trop... ou pas assez ? Leur traitement est-il anxiogène ? La pandémie a-t-elle éclipsé la crise climatique ? Peut-on être traiter du climat et ne pas être un journaliste engagé ? Une heure et demie d’échanges sur ces questions et toutes celles que vous vous posez.

    DIMANCHE 27 MARS

    14H30-16H : S’engager, est-ce vraiment utile ?

    Ils boudent parfois les urnes, mais prennent la parole et s’engagent sur les grands sujets de société. Du climat au sexisme en passant par les violences policières, le racisme ou les inégalités, les 15-34 ans veulent « se sentir utiles ». Comment ? Leurs actions ont-elles une portée ? Que ressentent-ils face au monde qui les entoure ?

    Invités : Camille Etienne, activiste pour la justice sociale et climatique, ; Hugo Biolley, plus jeune maire de l’Hexagone à la tête du village de Vinzieux ; Amine Kessaci, président et fondateur de l’association « Conscience » ; Claire Thoury, présidente du « Mouvement associatif », spécialiste des questions d’engagement et autrice d’un doctorat intitulé « L’engagement étudiant dans un monde d’individualisation : construction identitaire et parcours politiques ».

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Nos futurs, du 22 au 27 mars 2022 aux Champs Libres à Rennes. Gratuit. Pour recevoir toute l’actualité de l’événement, inscrivez-vous à la newsletter #NosFuturs.

    Le Monde

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Fed Up With Deadly Propaganda, Some Russian Journalists Quit

    At least four state television employees have publicly resigned, citing regret for their roles in promoting false narratives about Ukraine.

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    By Anton Troianovski

    Dmitri Likin spent more than two decades helping shape the look of Russian state television, but he says neither he nor his friends ever watched the news.

    It is an illustration of the kind of bargain long made by some employees of the Kremlin propaganda machine — people who valued the steady work and the creative challenge, even if they did not agree with the mission of their workplace.

    It was only this month, after President Vladimir V. Putin invaded Ukraine, that Mr. Likin resigned as the longtime art director for Channel 1, the Russian state television network that is a major player in the Kremlin’s sprawling propaganda apparatus. He insisted that he was “not a politician,” but that the invasion meant he was now part of an operation with a “life-exterminating” agenda.

    “In Russia, television is made for people who for one reason or another are too lazy to use alternative sources of information,” Mr. Likin said in a phone interview, reflecting on his audience. “These are simply people who lack education, or who lack the habit of analysis.”

    Mr. Putin’s invasion of Ukraine has led some Russians who long worked for the government to cut ties with it, a sign of how the Kremlin is struggling to keep society fully unified behind the war. Thousands have been arrested protesting the invasion of Ukraine, tens of thousands have fled the country, and on Wednesday, Mr. Putin’s climate envoy, Anatoly Chubais, became the first senior government official reported to have quit since the invasion began on Feb. 24.

    There have been at least four high-profile resignations at Russia’s state television channels, a crucial pillar of Mr. Putin’s dominance over the country’s domestic politics. Marina Ovsyannikova, the Channel 1 staff member who interrupted a live news broadcast last week to unfurl an antiwar poster that said, “They’re lying to you here,” offered the most striking act of protest. Others, like Mr. Likin, have gone more quietly, providing a glimpse of the ferment inside Mr. Putin’s system — and a reminder of the immense power of television in shaping how most Russians see the war.

    “People are just depressed — clinically depressed,” Zhanna Agalakova, a Channel 1 correspondent who resigned this month, said of some of her colleagues left behind. “Many thinking people are sensing their own guilt. And there is no exit, you understand? Simply asking for forgiveness is not enough.”

    All of Russia’s national television networks are controlled by the Kremlin, and while their influence has declined with the rise of YouTube and social media, they remain the public’s single main source of news. About two-thirds of Russians relied on state television last year to get their news, down from 90 percent in 2014, according to surveys by the Levada Center, an independent Moscow pollster.

    During the war, the state television channels have delivered to Russians a picture of the conflict that is the polar opposite of what people see in the West: The Russians are the good guys, as they were when fighting Nazi Germany in World War II, bringing liberation to Ukrainian lands seized by neo-Nazis funded by the hegemonic West. Pictures of dead civilians and destroyed homes are falsely branded either fake or the consequence of the Ukrainians shelling themselves.

    “Local residents are saying that the Ukrainian military is deliberately shooting at residential buildings,” a Channel 1 reporter said in a segment broadcast on Wednesday from the Ukrainian city of Mariupol, the target of some of the fiercest Russian bombardment of the war. “Others are saying the nationalists were ordered to destroy the city as much as possible before retreating.”

    Most Russians, pollsters say, buy into the message beamed into their living rooms — especially since the war is being presented as a logical extension to the narrative of enmity and grievance toward the West that Russian television has been promoting for years. And most state television journalists have, for now, stayed in their jobs, amping up to a fever pitch the message of Russia struggling for its right to exist. Liliya Gildeyeva, an anchor who quit the state-run channel NTV, told the Russian outlet The Insider this week that she could not judge her colleagues who had stayed behind — and acknowledged that she herself had made compromise after compromise, realizing only when the war started how far she had gone.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    “When you gradually give in to yourself, you do not notice the depth of the fall,” she said.

    The shock of the war appears to be what pushed tens of thousands of Russians into a historic exodus in recent weeks, packing planes to destinations that were still accepting flights from Russia, like Turkey and Armenia. While some were journalists and activists fleeing possible arrest, many others were tech workers and other young professionals who suddenly no longer saw a future for themselves in Russia.

    Some members of Russia’s elite, too, have headed for the exits. News of the most high-profile departure so far came on Wednesday when Bloomberg News reported that Mr. Chubais, the Kremlin’s climate envoy, had quit over the war in Ukraine and left the country. The Kremlin confirmed that Mr. Chubais had stepped down. He was seen as one of the few liberal-minded officials remaining in Mr. Putin’s government, and his leading role in Moscow’s 1990s economic reforms made him unpopular in much of Russian society.

    It is far from clear if the grumblings among some of the elite could in any way destabilize Mr. Putin’s government. Mr. Likin, the former Channel 1 art director, said he believed that people like him who were willing to resign over their principles made up a “tiny minority” of Russia’s populace.

    “A lot of people don’t work for an idea,” Ms. Agalakova, the former Channel 1 correspondent, said of her ex-colleagues who stayed behind. “People have a family, have loans and have some kind of need to survive.”

    Those who quit state television jobs, and especially those who speak out, face an uncertain future. Ms. Agalakova spoke by phone from Paris, where she had been based as a correspondent, and said that some of her acquaintances stopped communicating with her after she quit. Mr. Likin said he planned to stay in Russia and continue his parallel career as an architect. He said he could imagine returning to television if it “changes its agenda from a life-exterminating one to a life-affirming one.”

    Government-sponsored polls claim that most Russians support Mr. Putin’s invasion, though analysts caution that people are even less likely to answer surveys truthfully at a time of war. Years of propaganda on Russian television, Ms. Agalakova now recognizes, prepared the ground for war, in particular by subverting Russians’ remembrance of their country’s World War II sacrifice into support for the Kremlin’s current policies.

    “Of course, when the concept of Nazism is thrown into society, as though it is literally in our backyard in Ukraine, everyone reacts instantly,” Ms. Agalakova said, referring to the Kremlin’s false claims that Russia is fighting Nazis in Ukraine. “This is a shameless game. This is a fraudulent game.”

    Amid the propaganda barrage, Russians who distrust television have found ever fewer places to turn for more accurate news. Since the start of the war, the liberal Echo of Moscow radio station has been shut down, the TV Rain independent television channel has gone off the air for the security of its staff, and access to Facebook and Instagram has been blocked by the government.

    On Tuesday, Russian authorities announced that a popular journalist, Aleksandr G. Nevzorov, was under criminal investigation for posting about the Russian bombing of Mariupol on his Instagram page. It was the latest effort to sow fear among critics of the war by trumpeting the enforcement of a new law that hands out as many as 15 years in prison for any deviation from the official narrative about what the Kremlin calls a “special military operation” in Ukraine.

    Denis Volkov, the director of the Levada polling center, says the real test for Russian public opinion is still to come as the economic hardships touched off by Western sanctions filter through society. Still, he said he thought that the Kremlin’s narrative of a West subverting Ukraine in order to destroy Russia, and of Russia’s waging a noble fight to protect its people abroad, has become so strongly ingrained in the television-viewing public that it was unlikely to be dislodged anytime soon.

    “What seems to fit is accepted, what doesn’t fit is simply rejected,” Mr. Volkov said of how many Russians perceive the news to agree with the television narrative. “What is true or not true doesn’t matter.”

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    France24 - Monde

    "Vu de Russie" : un mois de guerre de communication en Ukraine

    Publié le : 24/03/2022 - 13:58Modifié le : 24/03/2022 - 16:05

    La chronique "Vu de Russie" analyse comment les Russes vivent au quotidien cette guerre en Ukraine. La journaliste Elena Volochine, ancienne correspondante en Russie, décrypte pour France 24 les images des chaînes de télévision russes pour voir comment celles-ci traitent de la guerre en Ukraine.

    Valeurs Actuelles

    Un espace réservé aux musulmans dans un cimetière en Seine-Saint-Denis

    La municipalité de Saint-Denis va voter, ce jeudi 24 mars 2022, en faveur de l’aménagement d’un « carré n°39 » réservé aux personnes de confession musulmane, rapporte Le Parisien. Ainsi, dès avril prochain, les familles des défunts pourront enterrer leurs proches dans le cimetière communal de la ville où les tombes seront orientées en direction de La Mecque.

    « C’est la République qui fait face à ses devoirs pour tous ses concitoyens »

    170 emplacements pour les musulmans vont être créés dans le cimetière. « Quand on a décidé de rouvrir la vente des concessions l’an dernier, il nous est apparu logique d’avoir une approche égalitaire par rapport à l’ensemble des confessions, surtout dans notre territoire qui a une population de religion musulmane très importante », a affirmé le maire Mathieu Hanotin (PS). « On ne pouvait pas l’exclure de cette réouverture de notre cimetière. C’est la République qui fait face à ses devoirs pour tous ses concitoyens », a-t-il ajouté. 

    Le maire socialiste évoque également la pandémie de Covid-19 qui a provoqué un afflux dans les cimetières. « Cela a occasionné une pression supplémentaire et a fortiori, sur les carrés musulmans, car les rapatriements ont longtemps été impossibles », a-t-il poursuivi. 

    Une décision qui intervient alors que selon des chiffres donnés en 2013 par Philippe Galli, préfet de la Seine-Saint-Denis, il y a environ 700 000 musulmans en Seine-Saint-Denis, soit près de la moitié de la population du département.

    Saint-Denis : les dernières actualités

    Seine-Saint-Denis : percutés par une voiture en fuite, deux policiers ouvrent le feu et blessent les deux passagers

    Agression homophobe en Seine-Saint-Denis : les témoins évoquent “une déferlante de coups”

    “S’ils reviennent, on fout le feu” : excédés par les Roms de Rosny-sous-Bois, des riverains attaquent leur campement

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    René Bouscatel : «La bonne santé du rugby professionnel se répercute sur le XV de France»

    David Reyrat

    ENTRETIEN - Le président de la Ligue nationale de rugby, en charge du Top 14 et de la Pro D2, revient sur les efforts consentis par les clubs pros, qui ont abouti au Grand Chelem des Bleus.

    Le Figaro - Le Grand Chelem est une victoire pour tout le rugby français. Quelles sont les répercussions pour sa partie professionnelle, le Top 14 et la Pro D2 ?René Bouscatel - Ce ne sont pas des retombées directes. Mais il était important pour la Ligue et pour les clubs de donner tous les moyens à l'équipe de France de réaliser de belles performances. La première étape est atteinte, avec ce Grand Chelem. Il reste la seconde, la Coupe du monde 2023 en France. Ce Grand Chelem, c'est un éclairage sur la qualité du rugby français, les joueurs et les clubs. Avec des retombées indirectes, je l'espère : une conquête de nouveaux publics, de nouveaux partenaires. C'est un coup de projecteur très fort sur notre sport en général et, par ricochets, sur le rugby des clubs professionnels.

    Tous les Bleus évoluent en Top 14, certains il y a peu en Pro D2. Cela démontre le niveau, la valeur, de ces deux championnats.Ça démontre le niveau des clubs professionnels français, la qualité de nos championnats, la montée en puissance de la Pro D2. Mais nous le savions déjà, il n'y a qu'à voir nos très bons résultats en coupe d'Europe… Cette bonne santé du rugby des clubs se répercute sur le XV de France. Les efforts consentis par les clubs et la politique depuis quelques mois de la LNR de collaborer plus directement et plus positivement avec la Fédération portent ses fruits. On met nos meilleurs éléments à disposition du XV de France dans de meilleures conditions, et ça se ressent. La victoire appartient en effet aux joueurs et, accessoirement, au staff.

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    Cette réussite du XV de France, c'est également une conséquence des quotas imposés par la Ligue de Joueurs issus de la formation française (JIFF)… Bien sûr, ça a permis de faire jouer de plus en plus de jeunes, de leur donner plus de temps de jeu. Ils sont donc plus nombreux et se révèlent plus tôt. C'est également l'effet des doublons (sourire). Certains clubs font plus jouer de jeunes pour compenser l'absence des internationaux. Résultat, il n'y a pas que trente joueurs de haut niveau postulant à l'équipe de France mais le double ! On l'a vu l'été dernier lors de la tournée en Australie où l'équipe censée être B a donné beaucoup de fil à retordre aux Wallabies. Après, il y a ces bons effets et de moins bons. Je pense à l'inflation des salaires des joueurs français, de plus en plus demandés…

    Les clubs ont consenti de gros sacrifices en libérant 42 joueurs, dont 28 qui n'ont pas du tout joué en championnat lors des deux mois de compétition ?On peut se plaindre des doublons, et je m'en plains, mais certains clubs font des efforts fantastiques en faveur de l'équipe de France qu'il convient de saluer. Je leur tire un grand coup de chapeau d'accepter cette situation dans l'intérêt général, sans pousser à l'extrême leurs intérêts particuliers… Mais c'est le prix à payer. Et les clubs l'acceptent sans trop rechigner, même lorsque cette situation les met en difficulté. Lorsqu'un club a deux ou trois joueurs sélectionnés, on peut toujours trouver des solutions. Mais quand c'est dix ou onze, c'est un gros handicap. Aux conséquences sportives mais également économiques, par rapport au remplissage des stades, aux partenaires…

    Que répondez-vous aux supporters, en particulier ceux du Stade Toulousain, qui jugent que ces nombreuses et longues absences ont nui à l'équité sportive du Top 14 ?J'insisterai sur les effets bénéfiques. Ça permet l'éclosion plus rapide d'un plus grand nombre de jeunes joueurs. Et que la magie du Top 14, ce sont ses phases finales. On peut se permettre une certaine iniquité sportive causée par les doublons mais, in fine, on recommence un nouveau championnat avec des matches éliminatoires.

    Il n'existe pas de solution miracle pour réduire le nombre de doublons ?D'abord, et c'est important de le rappeler, il ne faut pas augmenter le nombre de matches internationaux. On est déjà au maximum, au taquet (3 tests en novembre, 5 matches du Tournoi, 3 tests en juillet, NLDR). On négocie actuellement la prochaine convention avec la FFR. Il n'y aura pas de retour en arrière de notre part mais j'espère qu'il n'y aura pas de fuite en avant. Je ne le crois pas... Après, une solution pourrait passer par un autre format de championnat. Mais l'attractivité actuelle du Top 14 et de la Pro D2 est liée au passage à la poule unique. Si on veut moins de matches, il faut donc moins de clubs. Je me suis engagé à ne pas réformer les formats jusqu'à l'après-Coupe du monde. Les clubs discuteront alors. Faut-il réduire leur nombre ? Revoir la formule ? Ne rien changer ? Je ne peux pas vous donner la réponse. Il faudra un consensus dans l'intérêt général, et non dans l'intérêt particulier de chaque club.

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    En revanche, il n'y aura pas de doublons pendant la Coupe du monde 2023 (8 septembre au 28 octobre) organisée en France ?Nous jouerons trois journées avant la Coupe du monde avant de nous arrêter, oui. Ce qui va être compliqué à gérer. Les clubs vont se préparer, disputer trois matches, avant une grande coupure de presque deux mois. Mais c'est le prix à payer dès lors que l'on a la chance d'avoir ce grand événement en France qui va donner un coup de projecteur sur l'équipe de France, pour laquelle nous souhaitons toute la réussite possible, et sur le rugby français, amateur et professionnel.

    À plus court terme, lors de la tournée de novembre 2022 et du Tournoi 2023, cette mise à disposition de 42 joueurs va-t-elle être reconduite ?On discute actuellement la nouvelle convention avec la Fédération. Mais un équilibre a été trouvé et il n'y a pas de raisons de revenir en arrière. À condition, je le répète, de pas ajouter de nouvelles rencontres internationales. Comme disait un de mes entraîneurs, et je n'en ai pas eu beaucoup au Stade Toulousain (Guy Novès, NDLR), on charge la barque tous les ans un peu plus et, après, on se retrouve au fil de l'eau…

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    Encore décisif face à l’Angleterre, le capitaine des Bleus jouit d’une cote au zénith auprès des supporteurs.

    New York Times - World

    A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway

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    Afghanistan Dispatch

    Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.

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    By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

    Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.

    ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.

    Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.

    It is the only store for miles.

    “I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.

    That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.

    While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.

    The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.

    There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.

    But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?

    Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.

    Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.

    Reporting From Afghanistan

    “About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.

    He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.

    From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.

    He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.

    Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.

    A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.

    Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields starched and their wells dry.

    “I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.

    A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.

    “We are hungry,” Wahdat said.

    With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.

    Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.

    The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.

    Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.

    The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.

    “I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”

    A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.

    Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.

    Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.

    But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.

    Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.

    “I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”

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    Valeurs Actuelles

    À Nice, tous les compteurs de la délinquance sont dans le rouge

    Dans son rapport, le ministère de l’Intérieur dresse un premier constat : la délinquance n’est pas répartie de manière uniforme dans le département où six villes rassemblent la majorité des violences, relaie Nice-Matin. « On constate de façon générale que la délinquance est plus dense dans les zones urbaines et peuplées, que rurales. On note aussi des particularités relatives à la nature des actes. À Nice, par exemple, les quartiers populaires sont particulièrement touchés par ce qui est lié à l’économie souterraine », a indiqué la directrice départementale de la sécurité publique (DDSP), Nadine Le Calonnec. 

    En revanche, les délits, impliquant généralement des biens privés (cambriolage, vol, vol de véhicules à moteur, vol à l’étalage et vandalisme), sont moins présents sur ces territoires. « Ces quartiers sont plus touchés par le trafic de stupéfiants, le port d’armes et le recel d’objets volés », a souligné l’enquête. Dans cette catégorie, Beaulieu-sur-Mer arrive en tête, avec 21,6 cas de vols pour 1 000 habitants. Viennent ensuite Isola (19,9 pour 1 000), Nice (18,6), Saint-Jean-Cap-Ferrat (16,8) et Villeneuve-Loubet (13,5).

    Nice, ville la plus touchée par les autres formes violences

    En hausse au niveau national, les agressions sexuelles le sont également dans la métropole niçoise. On passe de 223 plaintes en 2016 à 411 en 2021 à Nice, de 20 à 34 à Cagnes, de 10 à 12 à Saint-Laurent-du-Var, de 9 à 29 à La Trinité et de 9 à 19 à Vence.

    Les violences physiques non crapuleuses (coups et blessures volontaires, mauvais traitement et abandon d’enfants) augmentent « de façon inquiétante depuis plusieurs années », affirme Nadine Le Calonnec. Des faits qui peuvent être commis entre membres d’une même famille. Au niveau local, les villes les plus atteintes par les violences intrafamiliales sont Nice et Saint-André-de-la-Roche (3,7 plaintes déposées en 2021 pour 1 000 habitants), Saint-Laurent-du-Var (3,2 pour 1 000 habitants), Villefranche-sur-Mer et Villeneuve-Loubet (2,8 pour 1 000 habitants). 

    La ville dirigée par Christian Estrosi cumule également le plus de plaintes pour les violences volontaires. Nice est passée de 6,5 dépôts de plainte pour 1 000 habitants en 2016 à 7,8 en 2021.

    Nice : les dernières actualités

    Insécurité à Nice : derrière les galets, la rage

    Le chef de Reconquête ! dans les Alpes-Maritimes quitte son poste, craignant l’arrivée de Philippe Vardon

    Reconquête ! dépose plainte après une opération frauduleuse contre l’élu RN de Nice Philippe Vardon

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

    Publié le : 23/03/2022 - 22:49

    Gwendoline DEBONO Gwendoline DEBONO

    La ville de Kiev est toujours sous le feu de l'armée russe, près d'un mois après le début de l'invasion de l'Ukraine. Les combats se poursuivent en lisière de la ville et dans la ville d'Irpin, au nord-ouest de la capitale, où les derniers civils sont évacués. L'envoyée spéciale de France 24, Gwendoline Debono, a suivi durant une journée ces allers-retours à haut risque menés par des médecins volontaires. 

    Leur ambulance jaune est synonyme de délivrance pour les habitants toujours bloqués près des fronts où combattent les troupes ukrainiennes face à l'armée russe. Taras est médecin en France et d’origine ukrainienne et il a décidé de quitter la Corse, où il exerçait quand la guerre a débuté en Ukraine, pour devenir médecin volontaire dans la zone de conflit.

    Taras fait toujours équipe avec Sergei, le chauffeur. Ce jour-là, ils vont chercher des civils pris au piège dans la ville d’Irpin à la lisière de Kiev, la capitale ukrainienne. Des habitants en détresse sont conduits en sécurité.

    Mais Tara et Serguei sont souvent pris dans des tirs croisés, qui les empêchent d'approcher. Ils doivent se mettre à couvert et attendre, alors que les forces ukrainiennes tentent de repousser les positions d’artillerie russes.

    Les troupes russes envoient parfois des salves de mortier sur le point d’évacuation, alors que Taras et Serguei tentent de faire monter des habitants dans l'ambulance. La violence d'un tir fait trembler le véhicule de Taras qui en perd l'équilibre. Le médecin peine à enjoindre les habitants d'une maison à se réfugier dans son ambulance : le fracas de trois autres détonations couvre sa voix.

    Ils répertorient les éclats sur leur véhicule sans blindage. Lors de cette journée, il n'y aura pas eu de blessés. Demain, Sergei et Taras iront sauver d’autres hommes, femmes et enfants à bord de l’ambulance.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Reportage en Ukraine : dans le dédale des catacombes d'Odessa avec ses habitants

    Décryptage

    Vu de Russie : comment la télévision russe traite la guerre en Ukraine ?

    L'Humanité

    Éditorial. Un mois déjà

    Éditorial

    Fabien Gay

    Un mois déjà que le bruit et la terreur, celle des armes, des canons et des missiles semant la mort, le chaos et la destruction, sont le quotidien du peuple ukrainien.

    Un mois déjà que l’autocrate sanguinaire du Kremlin Vladimir Poutine a décidé, en envahissant l’Ukraine, de commettre un acte irréparable au regard du droit international, contre la souveraineté d’un État, contre la paix.Un mois déjà que des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, dont 1,4 million d’enfants, sont obligés de fuir, abandonnant tout derrière eux pour tenter de se mettre à l’abri dans une autre ville de leur pays éloignée de la ligne de front, ou en franchissant la frontière polonaise ou moldave.

    Un mois déjà que le mouvement de protestation contre la guerre et pour la paix immédiate, mais aussi pour la solidarité internationale envers les réfugiés, sans distinction, grandit partout sur la planète, et également chez le peuple russe, dont il faut saluer le courage, car il subit répression, arbitraire et emprisonnement de la part de son gouvernement.

    Un mois déjà que les journalistes du monde entier, dont ceux de l’Humanité, couvrent cette guerre pour nous en faire découvrir la triste réalité, nous aider à la comprendre et l’analyser, parfois au péril de leur vie. Nous pensons à nos cinq confrères décédés.

    Un mois déjà que les profiteurs de guerre gonflent artificiellement les prix des matières agricoles, de l’énergie, de l’essence, pour faire payer la note à tous les peuples et engranger des profits record. Un mois déjà que les va-t-en guerre, les mêmes que lors des conflits en Libye, Syrie ou Afghanistan, défilent sur tous les plateaux ou organisent des soirées, nous exhortant à l’escalade. Pourtant, seule la désescalade, avec un cessez-le-feu immédiat, pourra éviter plus de chaos, de blessés et de morts.

    Un mois de trop. Il est temps que les armes se taisent, que les chars russes retournent à Moscou et qu’un couloir humanitaire sécurisé et pérenne reste ouvert. Et que la force de la diplomatie reprenne son droit pour redessiner un avenir de paix durable dans toute la région.

    Guerre en Ukraine
    Le Monde

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Depuis l’assassinat de son frère aîné, le jeune homme de 18 ans milite pour améliorer les conditions de vie dans son quartier de Frais-Vallon, dans le nord de Marseille, et partout en France. Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents.

    Amine Kessaci est chez lui à Frais-Vallon. Dans ce quartier du 13e arrondissement de Marseille, dans le nord de la ville, où vivent quelque 6 000 habitants, le jeune homme de 18 ans salue tous les passants, souvent par leur prénom. Il a passé son enfance ici, parmi les barres d’immeubles, déménageant seulement du bâtiment N au bâtiment E. « Vivre à la cité, c’est vivre avec la solidarité, la mixité, l’envie de faire société ensemble. Dès qu’une personne tombe, tout le monde se presse pour la relever », constate le Phocéen.

    Président de l’association Conscience, qu’il a fondée en juillet 2020, il se bat pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers défavorisés partout en France. Il y a les façades en piteux état à rénover, les ascenseurs aux bruits inquiétants – quand ils ne sont pas en panne –, les immeubles infestés de rats. Et puis, le trafic de drogue, qui gangrène la cité et qui a notamment causé la mort du frère aîné d’Amine. Le 29 décembre 2020, Brahim, 22 ans, était retrouvé calciné dans une voiture, plus au nord de la ville. Quelques mois plus tôt, il avait déjà reçu plusieurs balles de fusil. « Dans ma cité, il y a eu des morts. J’en compte presque une cinquantaine, déplore Amine Kessaci. Malheureusement, pour les jeunes impliqués dans les réseaux, la fin se résume souvent par la case prison ou la case cimetière. Je veux me battre contre ça. »

    « Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics » Kheira, une habitante du Frais-Vallon

    Le jeune Marseillais met toute son énergie dans ce combat. Et quand il ne travaille pas ses cours de préparation, en ligne, à Sciences Po, il y consacre aussi tout son temps. Dans les nouveaux locaux de Conscience, prêtés par la municipalité, à Saint-André (15e arrondissement), où il reçoit, les murs sont nus et la pièce principale n’est meublée que du strict nécessaire : des tables et des chaises. Dans cette salle de réunion, Amine Kessaci accueille des mères des quartiers. « Il est l’épaule sur laquelle on peut se reposer, confie Kheira, qui habite le Frais-Vallon depuis vingt-quatre ans. Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics. Il déniche même des petits boulots pour les jeunes. » Les rendez-vous, comme les coups de fil, s’enchaînent toute la journée. La routine pour le président de Conscience, qui, à peine majeur, a déjà un emploi du temps surchargé, avec, notamment, deux ou trois allers-retours par mois à Paris.

    Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents. Pull noir Calvin Klein sur les épaules, cheveux bouclés en bataille, visage encore juvénile, Amine semble rodé à l’exercice de la communication. Il est déjà intervenu dans certains médias français, il a même suscité l’intérêt de journalistes allemands, italiens et espagnols. Cette activité intense lui convient très bien. « Je suis un acharné, je ne compte pas mes heures », confie le président derrière son bureau où trônent son ordinateur portable et les pochettes colorées des différents dossiers à gérer. Une phrase placardée sur la porte de la pièce résume finalement le personnage : « La meilleure manière de commencer, c’est d’arrêter de parler et de s’y mettre. »

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Voter pour la première fois

    Ces derniers jours, Amine Kessaci s’investit particulièrement dans la campagne présidentielle. Avec une dizaine d’autres jeunes, il fait partie du projet « Ta voix compte », dont le but est de « faire entendre la voix des jeunesses et porter leurs idées aux candidats ». Plusieurs parmi ces derniers ont déjà répondu aux sollicitations. Dans le cadre d’une autre initiative, l’association Conscience a aussi acheté un minibus pour faire la tournée des quartiers nord, inciter les gens à aller voter et leur fournir, si besoin, quelques informations-clés (les dates des deux tours de l’élection et l’emplacement de leur bureau de vote). Amine ne sait pas encore pour qui il va voter, mais ce sera à gauche. « Je suis très impatient d’être devant l’urne et de voter pour la première fois, s’enthousiasme le jeune homme. C’est comme un rêve qui va se réaliser. »

    Amine Kessaci n’a pas attendu sa majorité pour s’engager. Né à Marseille d’un père mécanicien dans l’automobile et d’une mère femme de ménage, tous deux algériens, le gamin des quartiers nord mène ses premiers combats dans le cercle familial. « Je militais déjà à la maison pour qu’on soit égaux entre frères et sœurs », affirme l’avant-dernier d’une fratrie de six enfants. Dès ses 13 ans, il suit son père, en situation irrégulière, dans les manifestations. « Il a bénéficié de l’aide du Réseau éducation sans frontières, qui s’était mobilisé au Vieux-Port. Il risquait d’être expulsé », se souvient-il. Au lycée, même son choix de passer un bac pro gestion et administration devient politique. « Mes profs voulaient que je fasse un bac L. Je trouvais ça fou qu’on discrimine encore les bac pro, qu’on les voie comme des jeunes de quartiers populaires qui n’ont pas d’avenir », fulmine-t-il.

    Au sein de son établissement, le lycéen ne passe pas inaperçu. Léa Duvernay, professeure d’anglais au lycée Jean-Baptiste-Brochier (10e arrondissement marseillais), évoque un élève « comme on en a très rarement. Il était un peu timide au début, mais il s’est rapidement présenté comme délégué de classe et a pris ce rôle très au sérieux, à seulement 14 ans. Très vite, il a proposé sa candidature à toutes les instances de la vie lycéenne et tout le monde a connu Amine ». Se mobiliser pour que les élèves reçoivent des équipements dans leur foyer ou manifester pour que deux camarades en situation irrégulière ne soient pas expulsés : Amine Kessaci est de toutes les luttes. « Il était devenu indispensable, reconnaît son ancienne professeure. Un vrai porte-parole, toujours prêt à aider les autres. » Il est d’ailleurs réélu délégué chaque année, jusqu’à ce qu’il obtienne son baccalauréat, avec la mention très bien, en juin 2021.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    Sortir de Frais-Vallon pour étudier dans un autre quartier de Marseille – « une chance », selon lui – a permis à Amine de prendre du recul sur les conditions de vie dans sa cité. « Quand on disait le mot “bac”, mes camarades de classe pensaient tout de suite au diplôme, et mes potes du quartier à la brigade anticriminalité. J’ai pris conscience de toutes nos inégalités », raconte le militant. A la fin de son année de première, au terme d’une expérience de plus d’un an au Parlement régional de la jeunesse en PACA, dont il sort déçu, il crée d’abord l’association Conscience écologique, aidé par sa professeure, qui en devient la vice-présidente et met en place des opérations de nettoyage dans les quartiers. « Histoire de vraiment changer les choses sur le terrain », assure-t-il.

    Une possible carrière politique

    La suite, Amine Kessaci la raconte avec le regard qui se perd parfois dans le vide. « On s’est rendu compte que l’écologie toute seule ne menait à rien, qu’il fallait une justice sociale. On s’est ouvert à diverses thématiques : éducation, transports, services publics, logements insalubres, précarité alimentaire… Puis il est arrivé ce qui est arrivé à mon frère », confie-t-il, jouant avec les manches de son pull comme pour cacher son émotion.

    Le jeune homme se souvient très bien de l’appel de sa mère, apprenant que des corps ont été découverts calcinés dans une voiture, affolée à l’idée que Brahim, qu’elle n’a pas vu depuis des jours, puisse se trouver parmi eux. Pendant une semaine, le temps que les corps soient officiellement identifiés, Amine Kessaci ne veut pas y croire : « J’avais toujours vu mon grand frère comme un super-héros intouchable, je pensais qu’il s’était enfui, qu’il se cachait et qu’il reviendrait. » Le petit frère est finalement mis au repos par son médecin pendant un mois. « Il s’est refermé sur lui-même. Il n’arrivait plus à parler à personne, se remémore Léa Duvernay. Quand il est revenu, il s’est senti d’autant plus investi sur cette problématique de la criminalité. »

    Aujourd’hui, le jeune homme parle ouvertement de la mort de son frère. Il insiste simplement pour dire que ce n’était pas « un règlement de comptes », mais bien « un homicide ». « Quand on parle de règlements de comptes, on oublie que ce sont des êtres humains, souvent jeunes, qui sont morts, et non juste des sauvages qui se sont entretués », précise-t-il. Pour aider les autres familles de victimes, son association, dès lors appelée seulement Conscience, a mis en place une cellule psychologique, composée d’une psychologue bénévole et d’un avocat, accompagnés de mères du collectif. Prochain objectif : signer une convention avec les bailleurs sociaux pour que les familles puissent facilement déménager et faire leur deuil. La mère d’Amine est d’ailleurs partie vivre dans un village à côté de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), à 50 kilomètres de Frais-Vallon.

    A Marseille, le chantier de la Savine, otage de règlements de comptes entre trafiquants

    Les dernières activités d’Amine Kessaci dans sa cité ont fini par attirer l’attention de l’Elysée. En septembre dernier, il a ainsi pu discuter avec Emmanuel Macron lors de sa visite dans les quartiers nord de Marseille. Le jeune militant rencontre régulièrement Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la ville. De quoi envisager un avenir en politique ? Le jeune Marseillais ne serait pas contre. « Déjà quand il était enfant, il préférait regarder Public Sénat plutôt que les dessins animés », s’amuse sa mère, Wassila Benhamdi. Une dizaine d’années plus tard, le garçon n’a pas changé d’habitudes et reste un spectateur régulier de la chaîne parlementaire.

    Amine Kessaci passera les épreuves d’entrée à Sciences Po, le 23 avril. « La veille du second tour [de l’élection présidentielle], c’est peut-être un signe », glisse l’étudiant. Par la suite, il aimerait intégrer l’Institut national du service public, qui a remplacé l’Ecole nationale d’administration. « Il est fait pour la politique, estime Léa Duvernay. Il est honnête et ça fera du bien. » N’a-t-il pas peur de devenir le genre d’élu corrompu que tous deux rejettent ? « Je sais qu’il y aura toujours les mamans du quartier pour me rappeler la vraie vie, veut-il convaincre. Et comme j’habiterai encore à Frais-Vallon, même si je suis élu, je serai encore dans la réalité au quotidien. Je n’imagine pas vivre ailleurs qu’au quartier. »

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Cet article fait partie d’un dossier réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs libres et Rennes Métropole.

    Robin Richardot

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    France24 - Monde

    De Lviv à Kiev, instantanés de l'Ukraine en guerre

    Publié le : 23/03/2022 - 21:44

    David GORMEZANO Suivre

    Avec le déclenchement par Moscou de son "opération militaire spéciale", l’intégralité du territoire ukrainien est devenue une zone de guerre. De la frontière polonaise à la capitale Kiev, une équipe de France 24 est allée à la rencontre d'Ukrainiens, civils ou militaires, plongés brutalement dans ce conflit meurtrier. Carnet de route.

    Les aéroports du pays sont tous fermés depuis le 24 février. Il faut donc franchir par la route la frontière entre la Pologne et l'Ukraine, vendredi 11 mars. Après le poste-frontière de Hrebenne se dressent les premiers checkpoints, où des civils ukrainiens en armes surveillent les allées et venues des véhicules et contrôlent parfois les identités. Il reste 70 kilomètres pour atteindre la ville de Lviv – encore épargnée par le conflit à ce moment-là – où se sont repliées la plupart des ambassades occidentales.

    À la gare de cette "capitale culturelle" de l'Ukraine, des écriteaux "cars gratuits vers la Pologne", vestiges des scènes de panique de la première semaine du conflit, sont encore visibles. Devant l'Opéra national, des familles se prennent en photo. Sur les murs, des affiches encouragent les citoyens à résister à l'invasion russe. L'alcool est interdit et le couvre-feu commence à 22 h.

    #Ukraine️ Sur les affiches de guerre, dans la belle ville de #Lviv au passé autrichien et polonais, la #Russie est un ours aux genoux brisés ou un aigle impérial bicéphale aux têtes coupées pic.twitter.com/RacF924ybO

    March 12, 2022

    De Lviv à Kiev

    Sur la route en direction de la capitale, la plupart des stations-service sont approvisionnées en carburant. Camions et véhicules traversent sans encombres le centre du pays, ces "terres noires" ukrainiennes, grenier à blé de l'Europe. À l'approche de Kiev, nous rejoignons une route longeant le Dniepr, le grand fleuve qui traverse l'Ukraine du nord au sud. Là, le trafic se raréfie, les contrôles aux barrages se font beaucoup plus insistants, les habitants craignant des infiltrations d'agents russes. Tout visage ou véhicule inconnu paraît suspect. Dans une ambiance lugubre, nous entrons dans la capitale ukrainienne. Des blocs de béton et des dispositifs antichar barrent les autoroutes et les grandes avenues désertes.

    "Poutine est le diable"

    Dimanche 13 mars, la capitale se réveille dans un silence glacial. Quelques fidèles assistent à la messe au monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or. Des noms et des portraits des combattants ukrainiens morts au Donbass depuis 2014 recouvrent par endroits les murs entourant le bâtiment. Le métropolite Épiphane, primat de l'Église orthodoxe d'Ukraine, nous dit avoir prié pour ceux qui sont bombardés, pour ceux qui sont dans les abris et pour le salut du pays. Il répète que Vladimir Poutine est l'incarnation du "diable" et que cette guerre n'est rien d'autre qu'un "affrontement entre le bien et le mal".

    Un peu plus tôt dans la matinée, les autorités ukrainiennes ont annoncé qu'à Lviv, une base servant aux exercices militaires conjoints entre les forces ukrainiennes et celles de l'Otan avait été bombardée dans la nuit. En s'attaquant pour la première fois à l'ouest de l'Ukraine, les forces russes démontrent qu'elles peuvent cibler n'importe quel endroit dans le pays.

     

    "Je sais que demain, il n'y aura peut-être plus d'eau ou d'électricité"

    Lundi 14 mars, dans les rues de Kiev, de rares passants font la queue devant les pharmacies et les supermarchés encore ouverts. Nous rencontrons Yuri, qui contemple la ville depuis le balcon de son appartement, situé au 13e étage. Sa femme et sa fille se sont réfugiées en Suède. Mobilisable comme tous les hommes de 18 à 60 ans, il nous explique que "la guerre va être longue car Poutine déteste les Ukrainiens".

    Dans cette immense tour du sud de la ville, seules quelques familles sont restées. Selon la municipalité, près de la moitié des habitants ont quitté Kiev. Dans un autre quartier de la capitale, nous tombons nez à nez avec un jeune homme, Edward, valise à la main et larmes aux yeux, qui nous explique qu'il veut rejoindre la France.

    Sur le seuil de la maison qu'il vient de quitter nous attendent quatre femmes vivant dans l'attente de la grande catastrophe qu'elles pensent imminente : des bombardements massifs ou l'encerclement de la ville par les troupes russes. Elles dorment à la cave. Natalia, dont le compagnon se bat à Marioupol avec l'armée ukrainienne, nous confie son sentiment de rage mais aussi sa certitude que l'Ukraine gagnera la guerre.

    >> À lire : "Dans une ville sous le feu russe, les habitants de Kiev retiennent leur souffle"

    "J'ai rompu avec ma famille russe"

    Mardi, au petit matin, des immeubles d'habitations ont été touchés, comme la veille, par des frappes russes à l'intérieur du périmètre de la ville. L'ancien boxeur Vitali Klitschko, maire de Kiev, arrive sur les lieux, gilet pare-balles sur le dos. "C'est un moment difficile et dangereux", assure-t-il alors que les pompiers finissent d'éteindre l'incendie. Entourés de journalistes et de passants effarés, les services de secours ont extrait quatre corps de l'édifice.

    Non loin de là, plusieurs immeubles ont été endommagés par une puissante explosion. Les vitres ont volé en éclat et les résidents jettent par les fenêtres débris, mobilier ou châssis de portes détruits. Au huitième étage, Nina, une vieille dame bien maquillée, a fait sa valise et attend son gendre pour quitter son appartement, devenu inhabitable.

    Née à Saint-Pétersbourg, fille d'un militaire au temps de l'Union soviétique, elle n'a pas de mots assez durs envers la Russie. "Je les déteste, ce sont des hordes de sauvages. Je me sens désormais ukrainienne", souligne-t-elle. Kiev est placée sous couvre-feu pour 36 heures ; les habitants ont interdiction de sortir de chez eux, sauf pour rejoindre un abri.

    "Nous avons des tanks, de l'artillerie, des munitions"

    Lorsque Moscou a lancé son "opération spéciale" en Ukraine, les militaires russes ont immédiatement tenté de prendre la capitale ukrainienne d'assaut en s'emparant de l'aéroport de Hostomel et en envoyant des éléments armés dans la ville. Au prix d'une résistance acharnée, l'armée ukrainienne les a repoussés ; pendant des jours, des combats sanglants se sont déroulés dans les communes limitrophes de Kiev. À Irpin tout particulièrement, mais aussi à Bucha ou à Brovary. C'est sur ce front, au nord de Kiev, que nous nous rendons jeudi 17 mars.

    Notre accompagnateur militaire nous demande de ne prendre aucune image qui pourrait révéler la localisation précise des tranchées, bunkers et autres lignes de défense que nous parcourons. En chemin, nous découvrons sur le bas-côté des dizaines de caisses vides de missiles antichar, dont les fameux Javelin, "made in USA", devenus des symboles de la résistance ukrainienne à l'invasion russe.

    [INFOWAR] Mème issu des premières heures du conflit, le Saint Javelin, fourni par les anglais à l'Ukraine avant le début des hostilités et ayant permis d'infliger semble-t-il des dégâts douloureux à l'arme blindée russe. pic.twitter.com/wFGrGAmhgi

    February 25, 2022

    En fin de journée, les autorités ukrainiennes accusent les troupes russes d'avoir bombardé et détruit le théâtre de Marioupol, où 500 à 1 200 civils dont de nombreux enfants se seraient réfugiés. Une semaine plus tard, le bilan humain de cette attaque n'est toujours pas connu.

    "Je veux faire mon travail"

    À Kiev, les explosions localisées n'ont pas cessé. Mais peu à peu, les habitants semblent s'habituer à l'attente, à l'angoisse. Dans un supermarché, les employés s'affairent à garnir les rayonnages. Parmi eux, Galyna nous dit qu'elle "se grouille" pour venir au travail, parce qu'elle connaît "ses" clients depuis longtemps, qu'ils ont besoin d'elle et qu'elle se sent plus en sécurité au travail que chez elle. Âgée d'une soixantaine d'années, elle semble en avoir vu d'autres et espère que la paix viendra.

    Les accès au sud de la ville restent ouverts à la circulation et la capitale ne souffre pas de pénurie alimentaire, sauf pour le pain, toujours un peu difficile à trouver.

    >> À lire : "À Kiev, entraide et solidarité pour résister à tout prix"

    Des chefs d'entreprise participent à leur façon à l'effort de guerre, à l'image de ce patron qui a reconverti sa société de peinture industrielle en plateforme logistique au service des combattants.

    >> À voir : "À Kiev, les habitants entrent dans la résistance pour leur survie"

    Des ultranationalistes à la réputation sulfureuse

    Depuis la révolution de Maïdan et le déclenchement de la guerre au Donbass, les groupes ultranationalistes ukrainiens sont observés avec méfiance par l'Ouest et qualifiés de nazis par l'Est. Pour Moscou, leur existence justifie à elle seule l'invasion de l'Ukraine.

    Le plus célèbre de ces groupes, le "Régiment Azov", est intégré à l'armée ukrainienne et combat actuellement les troupes russes à Marioupol. De notre côté, nous rencontrons l'Organisation des nationalistes ukrainiens (Oun), que nous suivons à l'entraînement dans les bois autour de Kiev, guidés par Oleg Magdych, un ancien pasteur encadrant l'unité de jeunes volontaires.

    Faire exploser le Kremlin, comme Tom Cruise dans "Mission impossible 4"

    Alors que les températures s'adoucissent et que le printemps pointe le bout de son nez, la rencontre avec une petite troupe de théâtre a vite pris l'allure d'une réunion de copains. Les blagues et de grands éclats de rire fusent avant que le tragique ne reprenne le dessus. Les Russes "assassinent" le pays et l'heure est à la solidarité et au combat, jusqu'à la victoire finale, assènent Alex et ses amis trentenaires. L'histoire de l'Ukraine et de son envahissant voisin est jonchée de cadavres et d'atrocités, ajoutent-ils, regrettant que l'Europe ne soit pas parvenue plus tôt à considérer la Russie comme un ennemi mortel. Trois semaines de guerre ont définitivement balayé toute forme de pacifisme.

    >> À lire : "À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis"

    En quittant Kiev

    Lundi 21 mars, la capitale se réveille en découvrant les images de "Retroville", un centre commercial flambant neuf complètement détruit par une puissante frappe russe.

    L'explosion a été entendue dans toute la ville et a fait au moins huit morts sans que l'on puisse déterminer avec exactitude si les victimes sont civiles ou militaires. L'armée russe affirme que ce centre commercial à la mode servait de dépôt d'armements et de munitions.

    La capitale ukrainienne retient son souffle depuis des jours et la menace se rapproche encore un peu plus. Avant de quitter la ville, nous rencontrons devant la gare un ancien de la Légion étrangère et un infirmier militaire français venus s'engager avec l'armée ukrainienne.

    #Ukraine A la gare de #Kiev ce matin, brève rencontre avec deux volontaires venus signer un engagement avec l'armée ukrainienne. "Malachenko" est luxembourgeois et ancien légionnaire. Boris est français et infirmier militaire. "Nous sommes venus pour défendre nos valeurs" pic.twitter.com/yuLiwRyiIZ

    March 21, 2022

    Scruté par le monde entier, le conflit russo-ukrainien fait planer le spectre d'une troisième guerre mondiale. De leur côté, les habitants de Kiev se préparent à un nouveau couvre-feu de 36 heures, partagés entre la crainte d'une longue guerre sale et la conviction irréductible que l'Ukraine s'en sortira.

    Ce reportage a été réalisé du 11 au 21 mars 2022 avec James André, Jonathan Walsh, Oleksii Gordieiev, Natalia Parubocha et toutes les équipes de France 24.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

    Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"

    REPORTAGE

    À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis

    Le Monde

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    A Lunas, dans l’Hérault, une bande de vingtenaires confrontent leurs angoisses face à la crise climatique et mobilisent leur énergie afin d’y remédier.

    La bâtisse, sur trois étages, a l’allure d’un centre de colonies de vacances. C’est d’ailleurs ce qu’a pensé sa future propriétaire, un jour où elle passait par Lunas, petit village de l’Hérault, au beau milieu des monts des Cévennes méridionales. Elle a donc décidé d’acheter cette maison pour en faire un éco-lieu qu’elle pourrait mettre à disposition d’associations. L’espace semble en effet idéal pour repenser un chemin d’action pour la planète. Ce jour de février, une bande de vingtenaires assis dans le jardin sont réunis dans ce but, invités à identifier ce qui pourrait freiner leur engagement écologiste.

    Emmitouflée dans son écharpe, Laurine Capdeville, 22 ans, se lance. « Pour l’instant, je suis dépendante de mes parents, de leur manière de consommer et de leur vision de l’avenir et du travail », constate l’étudiante ingénieure, qui pense difficile de mettre en place, dans son cadre actuel, les alternatives de vie « bas carbone » esquissées la veille avec le groupe. Dans ces conditions, elle n’envisage pas de bifurquer radicalement de manière immédiate, ni d’abandonner la perspective d’un futur diplôme. Pour autant, elle éprouve un mal-être profond à constater que son mode de vie n’est pas en accord avec ses valeurs écologistes. « Ne pas agir, c’est comme être assise dans une maison en feu et dire que tout va bien », affirme-t-elle.

    Mobiliser l’intelligence collective

    Face à elle, deux camarades écoutent sans intervenir. Quand retentit le gong qui ouvre leur temps de parole, ils esquissent des conseils – en parlant à la première personne, sans jamais être prescriptifs. « A ta place, j’enclencherais des discussions sur ce point avec mes parents, même si cela risque d’être difficile. Mais j’essaierais de ne pas me mettre la pression pour être 100 % cohérente tout le temps. Me dire aussi que l’année d’études qui me reste est une chance pour mûrir mon projet », propose ainsi l’un des participants.

    Tous écolo-imparfaits ! Nos petits arrangements avec la culpabilité écologique

    Dans ces petits ateliers, menés par l’association et « école itinérante » Fertîles – en lien avec le mouvement La Bascule –, l’enjeu est de dépasser le sentiment d’impuissance face à la crise écologique en mobilisant l’intelligence collective. Et d’apaiser du même coup les angoisses qui tenaillent intimement cette jeune génération, sommée de se positionner face aux conséquences déjà inéluctables du dérèglement climatique, dans un monde qui n’a pourtant pas l’air de vouloir changer. Le temps d’une semaine en immersion, une quinzaine de jeunes de moins de 30 ans, étudiants ou diplômés d’écoles d’ingénieurs, tous écolos, viennent chercher des clés concrètes pour s’engager pleinement dans leur vie quotidienne et professionnelle. Mais aussi le soutien d’un groupe.

    « J’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. Une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes » Constance, 22 ans

    « Ce sont des jeunes qui ont conscience qu’il y a un problème, mais ne savent pas comment agir, analyse Raphaëlle Colas des Francs, elle-même ingénieure de formation et coordinatrice du parcours. On leur montre qu’ils ne sont pas seuls. On les sécurise, dans leur bascule, en leur disant qu’ils peuvent utiliser les compétences qu’ils ont déjà acquises au profit de la transition et agir en tant que citoyens, consommateurs mais aussi ingénieurs. » Les participants sont alors formés aux enjeux écologiques actuels, se voient présenter des secteurs et des métiers dans lesquels ils pourront concourir à limiter la hausse des températures à 2 degrés : le reconditionnement, l’économie de la fonctionnalité, la planification de la « résilience alimentaire », les transports et la filière du vélo…

    « Nos Futurs », la parole à la relève

    Constance Pons, 22 ans, est venue « s’outiller ». En fin de cursus à l’école Sup’EnR de Perpignan, l’étudiante a du mal à reconnaître ses aspirations écologistes dans ses cours et se sent « un peu perdue ». Durant le premier confinement, où elle s’est plongée dans divers documentaires sur le climat et séries comme L’Effondrement, sur Canal+, elle a été assaillie par un sentiment d’angoisse sur l’avenir. « J’étais déjà sensibilisée, mais cela a été un moment de bascule, où j’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. C’était vraiment une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes », se souvient la jeune femme.

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    Depuis, elle a progressivement modifié son mode de vie : abandonner le smartphone, se déplacer en stop ou en train, ne plus rien acheter de neuf… Mais elle veut sentir qu’elle fait aussi « aussi [s]a part » professionnellement et ainsi trouver des modèles d’inspiration pour guider ses choix, en dehors d’un modèle classique du métro-boulot-dodo et du CDI à tout prix – qui rebute d’ailleurs beaucoup des jeunes du stage. « Ici, je me sens profondément à ma place », confie Constance, à propos de cette semaine immersive.

    Trouver « la force d’agir »

    C’est avant tout l’expérience collective qui est recherchée par les participants, comme moteur d’engagement et de motivation. La formation est fondée sur la convivialité : repas végans pris en commun, jam de musique le soir… « On tient à montrer qu’une vie sobre peut être très joyeuse », insiste Raphaëlle Colas des Francs. Des règles de collectivité ont été transmises aux participants en début de stage, avec un langage de communication spécifique qu’on retrouve dans d’autres milieux militants pour permettre une meilleure écoute. Et dénouer la parole : « Ils se livrent ici sur des choses qu’ils n’ont parfois jamais dites à des proches », observe-t-elle.

    « Je venais chercher des épaules, témoigne Alice, 25 ans, qui a grandi à Nancy. Dans mon entourage, je me heurte à un mur quand j’aborde le sujet, et cela me stresse beaucoup, l’impression que personne ne se bouge. Je ressens souvent une grande solitude. » La signature de son premier CDI dans une grande entreprise agrochimique a été, pour l’ingénieure, le déclencheur d’un vrai malaise. « Je me suis enfermée dans un confort dont j’ai une peur bleue de me séparer. Et en même temps je ne me sens pas à ma place dans un job où j’ai trop peu d’impact. » Rencontrer des gens qui partagent ses convictions lui permet d’envisager plus sereinement des alternatives. « La dynamique collective est hyperpuissante », dit-elle.

    Simplicité, sobriété… La conversion aux « low tech » de jeunes ingénieurs

    Assis en tailleur face au groupe, Adrien Acket, 23 ans, explique aussi : « Avant cette semaine, je pensais que continuer la transition allait être très difficile. » Etudiant à l’Estia, à Biarritz, il s’est spécialisé dans le développement durable, mais ses enseignements ne lui semblaient pas assez complets. Adrien est allé chercher par lui-même des informations, qui ont généré chez lui un « grand choc ». Il en est ressorti très abattu. Se sentir moins seul lui redonne aujourd’hui « la force d’agir », confie-t-il. Un objectif que l’association Fertîles veut faire perdurer au-delà du stage, en créant une communauté d’anciens. Un réseau sur lequel se reposer, pour tenir dans la longueur ce « marathon » que représente l’engagement.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole

    Alice Raybaud(Envoyée spéciale à Lunas (Hérault))

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    L'Humanité

    Guillaume Meurice joue de « la taquinerie artistique »

    Actu

    De ses huit années de chroniques sur France Inter, l’humoriste a tiré un livre d’anecdotes et de réflexions. Rencontre dans un café parisien.

    Emile Leauthier

    À l’angle du boulevard Edgar-Quinet, le Café de la Place déploie sa terrasse aux premières heures du jour. Les tables qui picorent l’asphalte profitent d’un doux soleil printanier. Quelques bières matinales déploient leurs ailes liquides et dorées, mêlant une touche d’amertume à l’odeur de café grillée. Attablé derrière la baie vitrée de l’établissement, l’humoriste et chroniqueur Guillaume Meurice. Fort d’une actualité sur plusieurs fronts, l’homme débarque avec un nouveau livre. Intitulé les Vraies Gens, l’ouvrage est à la fois le journal de bord de ses chroniques dans Par Jupiter, sur France Inter, ainsi qu’un recueil d’anecdotes et de réflexions.

    Vêtu d’une veste à capuche, il raconte, avec un verbe pétillant d’humour et de générosité, entre deux gorgées de café noir et de Perrier citron, les origines des micros-trottoirs qui ont fait son succès : « L’idée vient d’Alex Vizorek. On se connaît depuis longtemps. Lors de l’un de mes premiers spectacles, je m’amusais à faire des caméras cachées dans la rue. Du coup, Alex connaissait ma petite affinité avec le fait d’emmerder les gens alors qu’ils ne m’ont rien demandé, explique-t-il en riant. Quand lui et Charline ont monté l’émission, il m’a dit : “Et si on te donnait un micro pour que tu ailles poser des questions dans la rue ou sur les marchés ? On te laisse carte blanche”. » Ainsi est né le Moment Meurice.

    Un style, fait de finesse et de rebondissements malicieux

    Au fil du temps, l’humoriste impose son style, fait de finesse et de rebondissements malicieux sur les propos, souvent contradictoires, de ses interlocuteurs. Un goût de la « taquinerie artistique » qui provient en grande partie de son enfance. « Mes parents tenaient un magasin dans un petit village perdu dans la campagne. Tout le monde y passait pour acheter son journal. Mon père adore discuter avec les gens. À la maison, on a toujours parlé politique pendant les repas, se souvient-il. D’ailleurs, les copains qui venaient manger chez moi pensaient qu’on s’engueulait. Alors qu’on s’amusait comme ça. » Après huit années de chroniques, l’envie de raccrocher ne se fait pas sentir. « Je m’amuse toujours autant. Même si les thématiques sont récurrentes, le jeu est de trouver à chaque fois un angle différent. »

    L’iniquité de l’accueil des réfugiés en France

    Outre cet art de la rhétorique rondement maîtrisé, ses micros-trottoirs sont devenus populaires en raison de la virulence de certaines personnes interrogées, même si les sujets traités balaient un large spectre. « On retient surtout les propos oppressifs, alors que je fais pas mal de trucs, dont des choses absurdes, comme le championnat de France des mangeurs de sushis. » S’il est cependant une chose que ses chroniques illustrent, ce sont les contradictions qui régissent chaque individu, ces paradoxes qui poussent tout un chacun à opter pour un déni confortable, que l’on essaie de justifier autant que possible. « C’est pour ça que mes chroniques sont marrantes. Les gens sont pleins de contradictions. Au lieu de les assumer, ils vont chercher des explications, le plus souvent farfelues », explique-t-il, amusé.

    Chaque chronique est donc autant d’occasions pour ce trublion du langage de les mettre en lumière. Ainsi, au-delà de l’humour, ses micros-trottoirs acquièrent une dimension sociologique. Les contradictions sont au cœur de son livre, qui esquisse le portrait du règne de la dissonance cognitive, abondamment illustré par nombre d’exemples. Parmi eux, l’iniquité de l’accueil des réfugiés en France. Il interroge la légitimité que s’octroient les pays occidentaux de barrer le passage à des désespérés.

    L’acuité de ce thème semble avoir atteint son zénith depuis le commencement de la guerre en Ukraine, mettant en lumière une flagrante inégalité de traitement. « L’actualité m’a un peu rattrapé. Dans le livre, je cite cette phrase de Cédric Herrou : “Si c’était des bateaux emplis de fillettes aux yeux bleus, on les accueillerait”. »Aujourd’hui, on accueille sans problème les Ukrainiens et les Ukrainiennes, en arguant d’un « devoir d’humanité », alors qu’on laisse mourir des gens parce qu’ils sont noirs. L’être humain n’aime généralement pas se considérer comme un salaud. Alors comment justifier ça ? » Autant de questions et de réflexions à retrouver dans un livre qui provoque malgré tout le rire, la réflexion. Et qui, par le cortège de valeurs qu’il charrie, fait du bien au cœur.

    guillaume meuricefrance interPar Jupiter !livres guillaume meurice
    France24 - World

    No, the infamous Canadian sniper Wali has not been killed in Ukraine

    Issued on: 23/03/2022 - 15:52Modified: 24/03/2022 - 13:37

    A number of viral posts on social media have claimed that a Canadian sniper, dubbed "the world's deadliest sniper", was killed within hours of arriving in Mariupol, Ukraine, where he had gone to fight. However the man, nicknamed Wali, is still alive and well. He told the FRANCE 24 Observers team that he thinks the disinformation around his death serves to dissuade foreign fighters from going to Ukraine. 

    A former soldier of the 22nd regiment of the Canadian Armed Forces turned computer scientist, Olivier Lavigne-Ortiz, nicknamed Wali, went to Ukraine to fight against the Russian invasion by joining the International Legion of Territorial Defense of Ukraine in early March.

    He's well-known for his previous involvement in conflict zones, such as Afghanistan or Iraqi Kurdistan where he fought against the Islamic State group. He's also an adept sniper. 

    But according to several posts online published between March 12 and 16, the young man died in Mariupol, Ukraine. Some of these posts claimed he was killed just "20 minutes after arriving at the front lines", and others claimed to have video of the shooter who killed him. One rumour said it was a female Russian sniper who shot him.

    These claims were bought to our attention by a Twitter user who asked us to verify the info.

    A rumour denied twice

    The Canadian fighter himself denied the rumours of his death on his own social media accounts. On March 14 in a Facebook post, he explained, "Don't worry about my safety. I am already far from the base that was bombed yesterday. I was there before, but briefly."

    The group of fighters that Wali had joined, the Norman Brigade, also posted a statement on Facebook to explain:

    Wali is not in Mariupol. The rumors about his death started to appear around March 13th and the Norman Brigade's commanding officer has allegedly communicated with him on March 15th in the morning. [...] Wali is a free spirit and I had to send him to another unit of his choice because he was bypassing clear instructions and OPSEC guidelines. This is not a game. He was becoming a danger for the mission , for his family and for himself. 

    After a few days of silence during which the misinformation intensified, Wali posted again on his Facebook page on March 22, this time with a photo of himself in a ball pit. He said: 

    The rumours that I had died in battle were completely ridiculous. The truth is that we took ground from the enemy as well as causing casualties. Unfortunately, we also lost comrades, dead and wounded.

    'There was a torrent of messages asking me if I was dead or not'

    The FRANCE 24 Observers team was able to speak with Wali by video call on March 22:

    I was the last person to hear of my own death, and the first person to  deny it. On the front line, we're not allowed to have our phones. They're turned off and left in a safe place. When I came back from the combat zone for a rest period on March 21, I turned on my phone. There was a torrent of messages asking me if I was dead or not.

    I never actually went to Mariupol: I started fighting in an area near the Dnieper River. Then, after a dispute with the brigade commander, I returned to Kyiv. When I learned that I was pronounced dead, I decided to take this picture in an old abandoned day-care centre. It was my way of announcing that these rumours were ridiculous, and that everything was fine with me. The rumours were so strong that as long as I didn't respond to them, they would flourish.

    However, to me it's just crude, amateur trolling. I find it hard to understand the strategy behind this misinformation, because for me it was easy enough to deny. Those who spread these fakes lose all credibility once the denial is published. It shows that they have no argument left, and are ready to throw anything on social networks. They may also be losing the disinformation war on the internet.

    Misinformation first shared in China

    According to Checknews, the fact-checking unit of French newspaper Libération, the reports of Wali's death were first leaked on Chinese websites which cited Russian-speaking sources. The claim was then spread widely, including on several Facebook and Twitter pages in West Africa. 

    Let's take a look at the propaganda of the Chinese media. The Chinese are spreading a rumor: the Canadian sniper Wali was killed by Russian special forces 20 minutes after he arrived in the battlefield pic.twitter.com/6dSIaNT0a3

    March 13, 2022

    Chinese Spy-on-line mentions False News that Wali was dead when he has arrived to Ukraine a day.#UkraineWar#Ukraine️ pic.twitter.com/eDwQ2bvfcM

    March 15, 2022

    The fighter told us that he didn't look too closely into the origins of these rumours, however he has an idea about why they might have started to spread.

    It's a war of symbols for reasons of prestige. I am not essential to the war effort, but I am one of the best known foreign volunteers in Ukraine. So for propaganda purposes, it's good to say I have died, in order to slow down the flow of volunteers who may want to join the fighting in Ukraine. My 'quick' death would send the message that even experienced fighters can be killed easily. 

    Download the app

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    El País (ESP)

    Ganadería extensiva, un oficio a demanda

    Cuando el ministro de Consumo, Alberto Garzón, dijo en aquella entrevista con The Guardian que la agricultura extensiva era medioambientalmente más sostenible que las macrogranjas, poco podía imaginar que semanas después a este lado de los Pirineos se armaría la marimorena a costa de un tipo de cría animal que repite la misma fórmula desde que al Homo Sapiens le dio por criar animales en vez de salir cada mañana a cazarlos: pequeñas cabañas de pastoreo, muchas horas de prado y una relación muy próxima, casi familiar, entre el ganadero y sus animales, que no se da ni por asomo en una macrogranja.

    Además, este tipo de ganadería apuesta por razas autóctonas, esas que llevan desde la noche de los tiempos viviendo en tal o cual región, están aclimatadas a su orografía y meteorología, y algunas de las cuales andan en peligro de extinción. El Catálogo Oficial de Razas de Ganado de España del Ministerio de Agricultura reconoce 46 razas bovinas, 51 ovinas, 22 caprinas y 16 porcinas autóctonas en España. La mezcla entre el menú que comen los animales y su propia genética hace que un filete de vaca pirenaica no sepa ni de lejos igual que una andaluza, o que un cordero asturiano sea mucho más suave al paladar que un hornazo castellano. Luego, para gustos los colores.

    Vedella Brunec

    “Somos campesinos como los de toda la vida, pero adaptados a los nuevos tiempos, con venta online envasada al vacío”, declara Assumpta Codinachs, de Vedella Brunec, una granja militante de la cría extensiva y ecológica de vaca bruna en la Vall Fosca, en el Pirineo de Lleida. “Tolera muy bien novelas los inviernos gélidos y el calor del verano. Es similar a la charolesa o la limusina. Disfruta de nuestros pastos pirenaicos y tiene una carne gustosa que infiltra bien la grasa”, explica. Puestos a llevarla a la mesa, Codinachs reconoce que a todo el mundo le gusta el chuletón, pero “tú te haces un estofado de la tierra, con patatas, zanahorias y cebolla y eso es una maravilla”.

    Casa Masover

    Una historia similar cuentan en Casa Masover, con vaca bruna ecológica que puede disfrutarse en su propio restaurante o comprar online. Garantizan que solamente comercializan las terneras de nuestra explotación, y supervisan todo el proceso de producción desde el inicio al fin. “Desde la alimentación vegetal producida al 100% por nosotros y el Pallars, maduración de las canales, despiece y envasado de la ternera”, aseguran. También destinan parte de sus beneficios al mantenimiento y recuperación de los prados de montaña, donde la en las últimas décadas han visto como la masa forestal iba creciendo por falta de mantenimiento y esfuerzo.

    Una publicación compartida de Casa Masover (@casamasover)

    Verín Biocoop

    En Galicia, la Xunta reconoce cinco razas autóctonas: cachena, vianesa, frieiresa, caldelá y limiá. “Llevan desde la prehistoria en esta tierra y ahora están en peligro de extinción”, declara José Luis Vaz, presidente de la cooperativa Verín Biocoop. En su explotación de Outeiro, en el ayuntamiento de Riós (Orense) campa a a sus anchas la vianesa, una vaca de color chocolate, fácil de reconocer por su frondoso ‘flequillo’ castaño pelirrojo. “Es un animal de poco rendimiento morfológico, o sea, de menos kilo por canal si la comparas con la rubia gallega, la limusina o charolesa, que son razas de aptitud cárnica importante. Tiene menos cantidad de carne, pero de mayor calidad, con una textura, jugosidad y color bárbaros”, apunta Vaz.

    Las vacas pastan a su aire en los prados gallegos durante el buen tiempo y para el invierno, José Luis les prepara un variado de hierba seca de cortada en las fincas vecinas. “La vaca se alimenta bien y eso se nota en la relación de los ácidos grasos de su carne, con una relación de 1 a 3 entre los omega 3 y los omega 6, propio de la ganadería extensiva, frente a la de 1 a 30 propio de la ganadería intensiva. La primera es saludable y la segunda, no tanto”.

    La vianesa da la talla en el entrecot o el chuletón, pero Vaz firma también por un caldeiro al estilo gallego, unos espaguetis con carne picada o sus famosas hamburguesas con sal marina gruesa, ajo, perejil y manzana. “Las diseñó Marcelo Tejedor, el primer cocinero gallego con Estrella Michelín. Las hacemos con carne de primera, paletillas y piernas enteras, nada de aprovechar restos”, exclama. El restaurante Culler de Pau, en O Grove (Pontevedra), es uno de sus más fieles clientes.

    Carne de la Sierra de Guadarrama

    En el centro de la Península encontramos la Indicación Geográfica Protegida Carne de la Sierra de Guadarrama, con razas avileña-negra ibérica, limusina, charolesa y sus cruces. Marian Planes, presidenta de la Asociación de Ganaderos de Colmenar Viejo, una de las que se integran en esa IGP, destaca que en la ganadería extensiva los animales viven sanos y felices. “Ves a los terneros que después de mamar juegan entre ellos. Eso es bienestar animal y claro que se nota en la carne”, apunta. Es una carne con buena infiltración de grasa en el interior del músculo y con depósitos grasos intramusculares que le dan jugosidad, sabor y firmeza que se traduce en filetes y chuletas lustrosos y de grosor uniforme.

    En Zahara de los Atunes (Cádiz), Rafael Trujillo se decanta por la retinta combinada, una cita a ciegas entre vacas de raza retinta con toros de raza charolesa o limusina. Las vacas pastan cerca del mar y cuando no queda hierba, Trujillo les pone heno de prado con certificado ecológico y hasta realiza su propio pienso combinando cebada, trigo, sorgo, habas y sal marina de Chiclana. “Esta alimentación le da a la carne un sabor muy especial. Es una carne más roja, con más infiltración de grasa entreverada entre las fibras musculares, no concentrada en un solo punto”, declara. Para disfrutarla, no lo duda: chuletón, lomo, solomillo y las partes más grasas, para el churrasco.

    Astursabor

    El tamaño medio de una explotación de ganado ovino y caprimo – ovejas y cabras, en lenguaje de la calle – es de unas 250-300 cabezas, según datos del Ministerio de Agricultura. El rebaño de Judith Naves es bastante más modesto: 60 ovejas xaldas y 10 vacas asturianas de la montaña, también llamadas vacas casinas por considerarse originarias del municipio de Caso y catalogadas en peligro de extinción.

    Judith quiso ir más allá de la vida pastoril y darle vidilla a lo aprendido en sus estudios de marketing creando Astursabor, una marca made in Asturias de platos cárnicos cocinados en el Principado a partir de todas las razas autóctonas: Faba Asturiana IGP con Oveja Xalda, Cerdo Asturcelta guisado a la sidra, Caldereta de Cordero Xaldu, Potro Asturcón al Vino de Cangas… “La oveja xalda lleva en Asturias desde tiempos de los celtas. Es un animal en peligro de extinción, pequeño, ágil y con poca grasa. Muy buena para guisar, pero al no tener grasa infiltrada no queda bien al horno, algo que sí te da un cordero de Castilla. Gusta a aquellos a quienes les tira para atrás el sabor y olor fuerte de otras razas”, declara.

    La xalda no es la única oveja en peligro de extinción. También lo están la churra lebrijana; la guirra, procedente del Norte de África y de la que solo quedan unos pocos ejemplares en algunas granjas valencianas; y la canaria de pelo. Esta última vive días de gloria y no solo porque su cría ha experimentado un repunte en los últimos años, con rebaños en Fuerteventura y El Hierro. También por formar parte del elenco de Eternals, la última película de Marvel, que eligió a esta oveja de aptitud lechera, de gran tamaño y pelambrera hippy que ya vivía con los guanches antes de la llegada de los españoles. Las de la peli, por cierto, pertenecen a la ganadería y quesería La Pared, en Fuerteventura.

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    Atilano Anllo

    Por paradójico que resulte en un país donde del cerdo nos gustan hasta los andares, hay razas autóctonas porcinas en peligro de extinción. Es el caso del gochu asturcelta, del que ya hay documentados jamones en tiempos de los romanos, o la negra canaria. Atilano Anllo prefiere el porco celta, una raza autóctona de Galicia, adaptada a la marcha, a la vida en el bosque y al clima lluvioso. “Era una raza muy abundante en la posguerra, pero empezó a retroceder en beneficio de otras con más carne. Quisimos recuperarla, pero criándola en libertad en una finca de Vilalba con robles, castaños y lo normal de la vegetación atlántica”, explica Atilano Anllo, gerente e hijo del fundador de la cabaña.

    Estos gorrinos con alma gourmet comen setas, castañas, hierbas y un complemento de cereales. “Es muy importante que se muevan por la pradera, porque es un animal con tendencia a ganar grasa y si no logramos que se mueva y se infiltre, la carne no es buena. Así que para tener calidad suprema el cerdo tiene que caminar”, declara Anllo. Tienen 50-60 cabezas en la finca y con ellos elaboran embutidos y jamones de gran calidad.

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    Cooperativa Ganadera del Valle de los Pedroches (COVAP)

    En la Cooperativa Ganadera del Valle de los Pedroches (COVAP) apuestan por el cerdo 100% ibérico, criado en en libertad, con una producción sostenible y bajo un modelo de trazabilidad 3600. Su menú diario consiste en bellota y pastos naturales y, como si se tratara de un Gran Hermano gorrinil, cuentan con cámaras en la Finca Rosalía Muñoz Ruíz para poder ver en streaming cómo los cerdos comen, pasean o se rebozan en le barro. No sea que haya incrédulos que no den por bueno lo de que los animales viven a cuerpo de rey. En su web venden solomillo, pluma, secreto, lomo, presa y carrillada de bellota.

    Establecimientos especializados

    Desde su carnicería de Pamplona, Alberto Ederra reconoce no querer “que aumente el consumo de carne, sino que su consumo se haga de una manera más responsable, respetuosa, sostenible y saludable”. Tiene claro que hay que parar el cambio climático y que la ganadería extensiva es una de las palancas para combatirlo. Además, cree que es más nutritiva y saludable que la de ganadería industrial. “Tiene un alto contenido en vitaminas y proteínas, más betacarotenos antioxidantes y de tres a cinco veces más ácidos grasos linoleicos, que hacen que sus grasas sean más saludables”, explica Ederra.

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    En su establecimiento cada pieza lleva nombre y apellido. La ternera de raza pirenaica es de la cuadra Aralarko, del valle de la Sakana en Lakuntza; la raza betizu (en peligro de extinción) se cría en Goizueta con Juanjo Elizalde y la rubia gallega es de Cárnicas LyO, que solo selecciona animales de paisano (aldeano). El cerdo basetxerri es kilómetro cero y procede de Navarra o País Vasco; y el cordero de pasto, criado en libertad, le llega desde una finca de 40 hectáreas en la ribera de Navarra junto a las Bardenas Reales.

    La misma filosofía mantienen en el restaurante Rocacho: uso de materias primas procedentes de pequeños productores nacionales y respetuosos con el medio ambiente. “Son animales que viven en libertad en el campo y comen lo que les da la tierra. Eso se nota en la calidad de la carne”, declara Jairo Soria, chef ejecutivo del restaurante. “¿Mi pieza favorita? Sin duda, el chuletero y el solomillo”.

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    Este restaurante es el único de Madrid donde se puede degustar el famoso chuletero de buey de El Capricho, conocido a nivel internacional como uno de los grandes templos de la carne rica de verdad. El mérito es de José Gordón, toda una institución carnívora y una referencia en carnes maduradas.

    Gordón cuenta con una cabaña de 250-300 bueyes de 15 razas autóctonas ibéricas. “Visito los pueblos de la montaña leonesa, Asturias, Galicia, Portugal, buscando esas gentes tan especiales. Entro en sus cuadras, les pregunto qué les das, dónde pacen, come bien, en definitiva, veo lo que comen, luego le palpo sus grasas, en el pecho, en la falda, encima del rabo. Es aquí en este proceso de selección dónde comienza realmente la maduración, pues si las grasas no son buenas o son insuficientes estaremos condicionados antes de empezar”, explica.

    Huye de las grasas blandas, señal de que el animal se ha cebado rápidamente y de que lleva muchas papeletas de que no se haya infiltrado en el músculo o lo haga en vetas bastas y gruesas. Las horas finales del animal se viven en El Capricho como un ritual donde hasta el último minuto se vela por su dignidad. “Procuro que lleguen el día antes al matadero, que estén cómodos, con agua y paja, porque el viaje siempre provoca estrés y el estrés es uno de los grandes enemigos, ya que causa el bloqueo de vasos sanguíneos, la sangre no fluye, quedándose en el músculo y apareciendo lo que vulgarmente llamamos fiebre o encendido de la carne. La carne oscurece, pierde sabor y el corte se pega a las manos”, explica Gordón. Insiste también a los operarios que eviten en lo posible el uso de barras eléctricas. “Una muerte digna es primordial desde el aspecto moral y desde la perspectiva de la calidad de la carne. Cuando maltratas algo, ese maltrato de una u otra forma te lo vas a comer”.

    “Yo me quito el sombrero cuando te cuentan que han de hacer encaje de bolillos para poder ir a una boda y no dejar desatendido al ganado, o cuando han estado hasta las tres de la mañana con una vaca porque tenía un parto difícil. Eso es amor y pasión por tus animales y por el territorio”, declara María Turiño desde la Secretaría de la Plataforma por la Ganadería Extensiva y el Pastoralismo y Ganaderas en Red, un grupo de ganaderas comprometidas con el medio rural, la ganadería extensiva y dispuestas a acabar con el heteropatriarcado que aún impera en el sector primario. Ahí es nada.

    Pero es clave para reconectar con lo que comemos y que, como advierte el periodista Michael Pollan, explica buena parte de cómo maltratamos al planeta. En la ganadería extensiva los animales llevan una vida relajada, deportiva -a fin de cuentas, hacen kilómetros de sol a sol pastando a sus anchas por valles y dehesas- y gourmet (no es lo mismo engullir pienso que un buffet libre de hierba, leguminosas, bellotas, ramas de encinas o acebuches, plantas aromáticas…). “Todo eso que comen proporciona a la carne unas características de calidad, olor y sabor excepcionales”, apuntan las expertas.

    Le Figaro

    Coup de foudre sur les circuits : Charlotte Siné, la Monégasque qui a conquis Charles Leclerc, le pilote prodige de F1

    Leonie Dutrievoz

    Supportrice numéro 1 de son compagnon Charles Leclerc, l'étudiante en architecture était aux premières loges du Grand Prix de Bahreïn lorsque le pilote a passé la ligne d'arrivée, le 20 mars.

    «Je deviens folle, je ne peux pas le croire !», a écrit Charlotte Siné dans sa story Instagram, lorsque son compagnon Charles Leclerc a passé la ligne d'arrivée en première position. À l'occasion du Grand Prix de Bahreïn qui s'est tenu le dimanche 20 mars, la jeune Monégasque de 21 ans s'est rendue sur le circuit de Sakhir pour soutenir son petit ami depuis 2019. Une présence qui a peut-être porté chance au pilote de la Scuderia Ferrari, qui a pris la première place sur le podium, devant son coéquipier Carlos Sainz et Lewis Hamilton.

    À lire aussiOn a vu la série "Formula One" avec la pilote Inès Taittinger

    Sous le soleil de Monaco

    Née en septembre 1999, Charlotte Siné est la fille d'Emmanuel Siné, directeur général de One Monte-Carlo Société des Bains de Mer, la plus ancienne et la plus grande société de divertissement de Monaco, qui possède notamment centres commerciaux, hôtels, restaurants et casinos au sein de la principauté. Sous le soleil de la principauté, la jeune fille grandit entourée de ses parents et de sa sœur, et se met à documenter sa vie sur son compte Instagram, suivi par 424.000 abonnés. Voyages en famille, restaurants entre copines, sorties en bateau… Elle se crée rapidement une communauté qui aime «liker» ses tenues et suivre son quotidien de rêve.

    En parallèle, elle poursuit des études d'architecture, et s'intéresse de près à l'univers de la mode. Elle a d'ailleurs créé sa propre marque de personnalisation de chaussures, SINECREATIONS.

    Le grand amour

    En 2019, Charlotte Siné croise la route de Charles Leclerc, Monégasque lui aussi. Sur son compte Instagram, elle poste une photo d'eux sur une piste de ski italienne en guise d'officialisation. Le couple se serait rencontré grâce à Giada Gianni, l'ancienne petite amie du champion de course automobile, également une amie de Charlotte Siné. Le 22 juin 2021, ils font leur première apparition publique sur le tapis rouge de la 60e cérémonie des Nymphes d'or à Monte-Carlo.

    Depuis, tous deux semblent filer le parfait amour et la jeune femme documente volontiers leurs sorties sur ses réseaux sociaux. Elle l'accompagne sur tous les circuits, que ce soit en Italie ou au Bahreïn, et son cœur bat désormais au rythme des tours de Ferrari et des victoires de son compagnon, auquel les passionnés prédisent encore bien des succès.

    Harry et Meghan prennent officiellement leurs distances avec la famille royale

    Dans un message personnel diffusé par le palais de Buckingham, le prince Harry et son épouse ont indiqué prendre leurs distances avec leurs engagements royaux. La famille royale a réagi à cette annonce dans la foulée.

    «Dès qu'il mettait son costume, je tombais amoureuse de lui» : Léa Seydoux raconte l'alchimie sur son dernier tournage

    Invitée dans l'émission «Boomerang» sur France Inter mercredi 16 mars, Léa Seydoux s'est confiée sur sa vie d'actrice. Elle relate notamment son dernier tournage, L'Histoire de ma femme, et l'alchimie avec son partenaire à l'écran, l'acteur néerlandais Gijs Naber.

    MacKenzie Scott, l'ex-femme de Jeff Bezos qui partage ses milliards sans compter

    En 2019, son divorce d’avec Jeff Bezos, fondateur et ex-PDG d’Amazon, avait fait d’elle la troisième femme la plus riche du monde. Sa fortune, estimée à 53 milliards de dollars, elle la partage sans compter, en toute discrétion. Pleins feux sur une révolutionnaire du don, qui est aussi romancière.

    France24 - Monde

    Présidentielle 2022, mode d'emploi : quels pouvoirs pour le nouveau président élu ?

    Publié le : 24/03/2022 - 16:31

    Le premier tour de la présidentielle approche. Pour mieux comprendre ce scrutin et ce qu'il engendre, France 24 vous propose une nouvelle chronique baptisée "Présidentielle 2022, mode d'emploi". Cette semaine, Florence Villeminot se penche sur les nombreux pouvoirs conférés au nouveau président une fois élu.

    Le Monde

    Des expériences viscérales

    Il y a un peu plus qu’un clin d’œil dans l’homophonie entre le « no future » du mouvement punk et « Nos futurs », titre du festival qui se tient du 22 au 27 mars, à Rennes. Ce « Nos futurs » a été choisi par les jeunes qui, depuis plusieurs mois, ont conçu l’événement. Etudiants, notamment à Sciences Po Rennes et à l’université Rennes-II, étudiants en design du lycée Bréquigny (ce sont eux qui ont réalisé l’affiche), lycéens membres du conseil régional des jeunes, ils ont accepté, à la demande des Champs libres et du Monde, en partenariat avec la métropole de Rennes, d’inventer un événement sur les transitions.

    Très vite, il est apparu que l’option « no future » n’en était pas (ou plus) une pour ces jeunes, sans doute parce que l’absence de perspectives est désormais tout sauf théorique face à l’intensité des crises climatique, sanitaire et désormais géopolitique. « Nos futurs » décrit à la fois la variété des scénarios envisageables, leur conviction d’une nécessaire alliance avec les générations qui les ont précédés, et bien sûr la conscience aiguë du rôle particulier que tiendra leur génération.

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    Au fil, des mois, ces jeunes ont eu à choisir de quelles transitions parler. Ils ont imaginé les formes les plus engageantes pour toucher leurs semblables. Ils ont identifié les intervenants susceptibles de les éclairer, de les inspirer ou de les émouvoir. Seront ainsi présents, entre autres, la militante écologiste Camille Etienne, le cofondateur d’Act Up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, d’autres personnalités engagées, comme le chef rennais Julien Lemarié, récompensé d’une « étoile verte » par le Michelin pour sa gastronomie durable, l’éleveuse à l’origine des abattoirs mobiles, Emilie Jeannin, le plus jeune maire de France, Hugo Biolley, ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc, de l’association Liberté Couleurs. Le programme du festival fait la part belle à des formes engageantes : ateliers DIY (do it yourself : « faites-le vous-même » ), scènes ouvertes, conférences interactives, conception d’un fanzine, dégustations de « nourriture du futur »… Le rapport des jeunes au politique s’est déplacé et passe aujourd’hui par le corps, et par une nouvelle façon de faire dialoguer intime et politique – thématique qui sera également présente dans les débats.

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps agitent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention

    C’est ce fil de l’intime et du politique, au cœur des nouvelles formes d’engagement des nouvelles générations, que nous avons décidé d’explorer dans ce supplément. Partout, des expériences viscérales guident leurs révoltes et leurs espoirs. A commencer par le sentiment d’urgence qui les tenaille alors qu’elles sont confrontées aux conséquences inéluctables de la crise écologique et sommées de se positionner dans un monde qui leur est légué mal en point. L’action écologiste, de préférence vécue en collectif, permet à des jeunes engagés de dépasser « l’éco-anxiété », mal du siècle qui touche ceux que minent les effets anticipés du dérèglement climatique. Des engagements qu’on retrouve jusque dans nos assiettes, avec une volonté de consommer bon et mieux, en respectant notre planète.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    Dans cette nouvelle donne, cette jeunesse n’entend plus s’informer et travailler comme ses aînés : l’enjeu en partie personnel – celui bien connu d’une quête de sens ou d’un équilibre entre vie privée et professionnelle – est là encore fondamentalement politique, tant il bouscule la définition même de la valeur travail et la manière dont nos organisations la mettent en œuvre. Mais, pour cette génération, ce sont aussi les enjeux les plus intimes qui sont interrogés à l’aune du politique. Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps provoquent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention. Des révolutions intimes et collectives ?

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Le Monde

    Emmanuel Davidenkoff, Alice Raybaud et Joséfa Lopez

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    France24 - World

    Live: Russia may be preparing pretext for chemical attack, NATO chief warns

    Issued on: 24/03/2022 - 07:34Modified: 24/03/2022 - 14:56

    FRANCE 24 Follow

    NATO’s Secretary-General Jens Stoltenberg on Thursday warned that Russia may be preparing a pretext to use chemical weapons in its war against Ukraine as leaders of the Atlantic alliance gathered for a summit in Brussels attended by US President Joe Biden. Follow FRANCE 24’s liveblog for the latest updates on the situation in Ukraine. All times are Paris time (GMT+1).

    2:54 pm: Russia may be seeking pretext for chemical attack

    Russia may be trying to create a pretext for the use of chemical weapons in Ukraine by accusing the United States and its allies of preparing such an attack, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said on Thursday.

    “We are concerned partly because we see the rhetoric and we see that Russia is trying to create some kind of pretext accusing Ukraine, the United States and NATO allies of preparing to use chemical and biological weapons,” he told reporters after a NATO summit in Brussels, adding any use of chemical weapons would have widespread consequences.

    2:40 pm: Washington sanctions Russia's Duma

    The United States has announced a fresh round of sanctions targeting the 328 members of the Russian Duma, dozens of Russian defence companies as well as the chief executive of Sberbank.

    Treasury Department said US authorities may also sanction gold-related transactions involving Russia.

    2:25 pm: NATO to beef up eastern flank

    NATO leaders meeting in Brussels have agreed to beef up their eastern flank and warned Moscow against the use of chemical arms in Ukraine.

    "We remain united and resolute in our determination to oppose Russia's aggression, aid the government and the people of Ukraine, and defend the security of all allies," a joint statement said after th talks attended by NATO's 30 member countries.

    Alliance members agreed to set up four more battlegroups in Bulgaria, Hungary, Romania, and Slovakia, as well as warning China not to support Russia's war.

    2:16 pm: Ukrainians 'very motivated' to fight for their land

    A month since Russia invaded Ukraine, President Volodymyr Zelensky has urged NATO to provide Lyiv with "unrestricted" military aid. The appeal came as Ukraine claimed battlefield gains against the Russians.

    Speaking to FRANCE 24, Markiyan Lubkivsky, adviser to Ukraine’s defense minister, said that Ukrainians are "very motivated to fight for every square metre of their territory".

    12:14 pm: Zelensky calls for 'unrestricted military assistance' from NATO

    Ukraine's Volodymyr Zelensky has urged NATO to provide Kyiv with unrestricted military aid in a message via video link.

    "To save people and our cities, Ukraine needs military assistance without restrictions. In the same way that Russia is using its full arsenal without restrictions against us," the Ukrainian leader told NATO representatives gathered in Brussels.

    Earlier, Zelensky appealed for EU membership in a video address to the Swedish parliament, adding that Ukrainians were fighting for the security of the whole of Europe.

    "We are not fighting just for the people of Ukraine, but for Europe's security and we have shown that we deserve to be a fully fledged member of the EU," he said.

    11:46 am: UN says over half of Ukrainian children displaced by war

    More than half of all children in Ukraine have been displaced from their homes since Russia launched its full-scale invasion on February 24, the United Nations said Thursday.

    "One month of war in Ukraine has led to the displacement of 4.3 million children -- more than half of the country's estimated 7.5 million child population," the UN children's agency Unicef said.

    Displaced children make up nearly half of the over 10 million people who have been forced to flee their homes since the invasion began. More than 1.8 million children have fled Ukraine as refugees, while another 2.5 million are now displaced inside their war-ravaged country, the UN said.

    "The war has caused one of the fastest large-scale displacements of children since World War II," Unicef chief Catherine Russell said. "This is a grim milestone that could have lasting consequences for generations to come," she warned.

    11:27 am: Unprecedented trio of NATO, G7 and EU summits in one day

    Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy urged Western nations gathering in Brussels on Thursday to take "serious steps" to help Kyiv fight Russia's invasion, as an unprecedented one-day trio of NATO, G7 and EU summits got underway.

    11:14 am:  Abramovich played early role in Ukraine peace talks, says Kremlin

    The Kremlin on Thursday said sanctioned Russian billionaire Roman Abramovich played an early role in peace talks between Russia and Ukraine, but the process was now in the hands of the two sides' negotiating teams.

    "He did take part at the initial stage," Kremlin spokesperson Dmitry Peskov told reporters. "Now the negotiations are between the two teams, the Russians and Ukrainians."

    11:03 am: Stoltenberg set to get extension as NATO chief, say reports

    NATO Secretary General Jens Stoltenberg is set to extend his term as head of the alliance by another year due to the war in Ukraine, Norwegian broadcaster TV2 and daily Dagens Naeringsliv  reported on Thursday, citing unnamed sources.

    Stoltenberg's term expires on Oct. 1 and he had been due to take up a post as central bank governor of his native Norway by the end of 2022.

    09:15 am: Putin made 'big mistake' invading Ukraine, says NATO chief

    NATO chief Jens Stoltenberg on Thursday accused Russian President Vladimir Putin of making a "big mistake" by invading Ukraine, as leaders gathered to discuss overhauling the alliance's eastern defences. 

    "President Putin has made a big mistake and that is to launch a war against an independent sovereign nation. He has underestimated the strength of the Ukrainian people, the bravery of the Ukrainian people and their armed forces," Stoltenberg said ahead of a NATO summit in Brussels. 

    08:38 am: Turkey calls for increased ceasefire efforts

    Turkey called for ramped up efforts to achieve a ceasefire in Ukraine and vowed to continue its "mediation and facilitation" work between Moscow and Kyiv, ahead of a NATO summit where leaders will discuss Russia's invasion.

    NATO member Turkey shares a maritime border with Ukraine and Russia and has good ties with both. While supporting Ukraine and criticising Russia, Ankara has also opposed sanctions on Moscow and launched mediation efforts.

    07:12 am: Putin attending G20 summit 'a step too far', says Australian PM 

    Allowing Russian President Vladimir Putin to sit with other world leaders at this year's G20 summit would be "a step too far", Australia's Prime Minister Scott Morrison said Thursday.

    Putin has already been invited to the G20 heads of state summit in November by this year's host Jakarta, and he intends to be there, Russia's ambassador to Indonesia said this week. But Morrison objected, citing Russia's war in neighbouring Ukraine. 

    06:45 am: Zelensky urges global protests against Russia's war

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday urged citizens around the world to take to the streets to protest Russia's invasion of his country.

    "Come with Ukrainian symbols to support Ukraine, to support freedom, to support life," Zelensky said in a video address in English. "Come to your squares, to your streets, make yourselves visible and heard."

     

     

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    Valeurs Actuelles

    Comment Saint-Raphaël veut terrasser la bureaucratie

    Qui n’a jamais été confronté au moins une fois à toute cette paperasse qui agace et décourage ? Fléau national, la bureaucratie engendre des coûts faramineux pour les collectivités et une perte de temps considérable pour les élus et les citoyens. Pour y faire face, à l’échelle locale, Frédéric Masquelier, maire de Saint-Raphaël (Var), a pris la décision de nommer un référent “antibureaucratie”. Son rôle ? « Recevoir toutes les réclamations en rapport avec un excès ou une disproportion de bureaucratie, afin d’établir un rapport annuel et mettre en place des changements. »

    Frédéric Heudiard, 8e adjoint et actuel délégué aux relations avec les usagers du service public, occupera ce rôle inédit en France. Avec l’ambition de prouver que la bureaucratie n’est pas une fi n en soi et que des solutions existent pour en sortir partiellement. « On ne peut pas supprimer la bureaucratie, cela n’a pas de sens, mais il faut réduire les démarches, qui sont souvent un calvaire pour les usagers, soutient Frédéric Masquelier, récemment nommé au poste de secrétaire départemental du parti Les Républicains dans le Var. Lorsque l’on doit lancer des projets nécessaires, comme lutter contre les inondations, il n’y a pas de raison que cela prenne des années. Les démarches doivent être simples et ne pas passer par une communauté d’agglomération, un service de la ville ou un délégataire, qui n’assume pas de prendre la personne par la main pour lui trouver une solution immédiate. »

    Si le numérique a simplifié certaines démarches en accélérant des procédures (demande de passeport, réédition des permis de conduire, immatriculation d’un véhicule), la puissance de l’appareil pourrait rapidement être rattrapée par les réalités bureaucratiques de la société. Une véritable « bureaucratie déshumanisée » que déplore Frédéric Masquelier.

    « Cela résulte d’une administration qui ne fait pas confiance aux citoyens, en ajoutant des couches de normes, d’obligations, de vérifications, le tout en prenant son temps, car c’est le meilleur moyen de ne pas prendre de risque. La société est devenue allergique au risque. »

    Maire de Saint-Raphaël (35 000 habitants) depuis 2017, avocat de profession, il a dû faire face à de nombreuses contraintes qui l’ont poussé à prendre ce rôle officieux de porte-parole “antibureaucratie”, afin de mieux dénoncer ces dérives et d’agir en conséquence.

    « Les règles ne peuvent pas être uniformes, sans tenir compte de la réalité du terrain. Une des dernières lois dans ce domaine est celle du recul du trait de côte, où l’on veut imposer des servitudes d’urbanisme aux maires qui seraient identiques, que vous soyez proches des plages de l’Atlantique ou de celles de la Méditerranée. » Une aberration qui inquiète un grand nombre d’élus.

    « C’est l’un des débats majeurs des prochaines années, en rapport avec la question de la liberté. Devons-nous vivre dans une société entièrement prise en main, avec un revenu garanti, où l’on vous dit comment faire pour manger, conduire et élever vos enfants ? C’est un vrai sujet de société », alerte l’élu auprès de Valeurs actuelles.

    La loi SRU, cheval de Troie des Alpes-Maritimes et du Var

    Depuis 2014, David Lisnard, maire de Cannes, s’est lui aussi penché sur cette épineuse question. « Il a été l’un des premiers à dénoncer ce phénomène, assure Frédéric Masquelier, qui échange régulièrement à ce sujet avec le président de l’Association des maires de France (AMF). C’est en quelque sorte lui qui a ouvert la voie. »

    Quelques semaines après le début de son premier mandat, le président de la communauté d’agglomération Cannes Pays de Lérins a en effet attribué de nouvelles prérogatives, toujours en vigueur, à son 1er adjoint. À savoir gérer la performance publique, en optimisant la performance budgétaire. Avec un objectif clair et assumé : lutter contre la bureaucratie.

    « Nous voulions éviter les doublons, les triplons, qui font perdre beaucoup trop d’argent, nous explique le maire de Cannes, qui préfère ironiser sur le sujet en évoquant la « France des Cerfa », ces formulaires administratifs réglementés qui gangrènent le pays. Depuis 2014, grâce à cette mesure, nous avons baissé la dette en cours de 61 millions d’euros, tout en augmentant notre investissement. »

    Une recette qui nécessite deux ingrédients incontournables : l’optimisation du dialogue social et celle de la masse salariale. « Nous avons réduit les effectifs, sans mouvement de grève en retour, tout en revalorisant les rémunérations des agents essentiels. » Moins de dépenses pour plus d’efficacité, un cocktail gagnant sur la Croisette.

    Symbole de cette bureaucratie abusive et de cette centralisation qui omet les réalités du terrain, la loi SRU, relative à la solidarité et au renouvellement urbain, pénalise un grand nombre de petites et moyennes communes dans le pays. C’est le cas notamment en Paca, dans les Alpes-Maritimes et le Var, où de nombreuses villes sont contraintes de payer des amendes considérables étant dans l’incapacité d’atteindre les 25 % de logements sociaux. La faute à un territoire souvent inadapté.

    Se débrouiller pour trouver des solutions pour construire en zone inondable

    La commune de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes) a d’ailleurs payé la somme de 777 544 euros pour ne pas avoir rempli les conditions de la loi SRU. Un triste record. « Et encore, elle a été divisée par deux après les inondations de 2019 sur intervention du préfet. Avant, on payait 1,4 million d’euros », nous révèle Sébastien Leroy, maire LR de la capitale du mimosa. « Nous sommes à environ 9 % de logements sociaux, avec 80 % du territoire inconstructible et on exige que je produise 2 000 logements sociaux, soit 6 000 en tout…, souffle-t-il. Les conseillers de Mme Wargon [ministre déléguée au Logement, NDLR] m’ont précisé que les inondations ne pouvaient en aucun cas remettre en cause les objectifs de SRU et que je pouvais me débrouiller pour trouver des solutions pour construire en zone inondable. Cette loi est tout simplement délirante mais le terme “social” l’a rendue inattaquable en bloc. »

    Une loi qui, selon Frédéric Masquelier, démontre toute « l’ignorance des territoires » par les pouvoirs en place. « Quelle folie de mettre toutes les villes sur la même ligne, fustige-t-il. À Saint- Raphaël, ville moyenne de province, nous sommes sur un territoire protégé, sur demande de l’État. Et pourtant, on nous impose d’ériger des immeubles de cinq ou six étages, qui ne correspondent en rien à notre géographie. » Une incohérence dans les décisions, qui pousse le maire de la station balnéaire varoise à militer pour la création d’un ministère “antibureaucratie” dans les années à venir. « C’est une demande de liberté basée sur la confiance envers les élus locaux. Un maire n’a pas vocation à être sous traitant de politiques publiques. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Portrait de juge à la mode de la défunte Strip-tease

    Actu

    plateforme. En reprenant les codes de la collection documentaire belge, deux réalisateurs suivent une juge d’instruction bruxelloise au bagou âpre et au sens de l’humour décapant.

    Caroline Constant

    Dans son bureau bruxellois, la juge d’instruction Anne Gruwez reçoit la lie de la société. Des hommes qui tabassent leur femme au quotidien. Des petits délinquants. Des prostituées. Le défunt dispositif Strip-tease a passé trois ans avec elle, dans son bureau, avec la police, sur des terrains d’enquête. Et les deux réalisateurs Jean Libon et Yves Hinant ont livré ce drôle de documentaire qui témoigne de l’énorme boulot qu’induit son métier. Mais qui dresse surtout le portrait d’une femme unique en son genre, qui manie l’humour et parfois l’autorité pour asseoir sa fonction. Et de repartie, au moins dans les deux tiers du film, Madame la juge n’en manque pas. À un homme soupçonné d’avoir « tabassé Bobonne », elle dit simplement : « Je ne serre jamais la main des malfrats. » À un autre, elle lance exaspérée : « Ce n’est pas mon boulot de vous faire crever et ce n’est pas intéressant non plus pour la société ! » Elle tape la causette avec une prostituée sur ses pratiques sadomasochistes, comme dans un salon de thé. D’ailleurs, son bureau est accueillant pour les policiers, les archivistes, les légistes : elle a un pot de bonbons à leur disposition, qu’elle invite à croquer pendant qu’elle déguste des sucreries. La juge, qui roule dans une vieille 2 CV bleue en écoutant Offenbach à fond, aime aussi partager la voiture des policiers, à cause du gyrophare : « Napoléon disait que le juge était le personnage le plus important de l’empire. Poussez-vous, misérables rampants ! » crie-t-elle dans l’habitacle en désignant les passants. Elle a d’ailleurs une vision de la géographie assez particulière, qui dépend des affaires qu’elle y a traitées. Bien sûr, cette personnalité excentrique, de par ses longues années de travail, connaît les procédures parfaitement, tout autant que les profils des « clients », comme elle les appelle. L’humour et la colère sont souvent des façons d’être pour se protéger de la violence du monde. Dans le film, elle relance une affaire de vingt ans qu’elle aimerait voir résolue : le meurtre, à quelques semaines d’intervalle, de deux prostituées. Parce qu’elle prend très à cœur le sort de « ces dames ». Mais, comme souvent dans Strip-tease, on peut être surpris par la manière de jouer avec la caméra. La gravité gagne en fin de film, lorsqu’une mère infanticide vient raconter en toute décontraction son forfait. On n’entend plus alors que le cliquetis du clavier.

    Strip-tease est une collection documentaire diffusée depuis 1992 sur la RTBF puis sur France 3. Sans commentaire, sans contextualisation, elle montre la réalité sous un jour très cru. Le film Ni juge ni soumise a été le premier du genre à sortir au cinéma. Netflix a la bonne idée de proposer une séance de rattrapage pour ceux qui l’auraient loupé à sa sortie, en 2019. Une série de fiction, Marianne, inspirée de la juge Anne Gruwez et de cet épisode de Strip-tease, est en tournage pour France 2, avec Marilou Berry dans le rôle-titre.

    justicebruxellesdocumentaireNetflix
    France24 - World

    From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

    Issued on: 24/03/2022 - 08:58

    David GORMEZANO

    One month has passed since Russia launched its "special military operation" on February 24, turning Ukraine into a war zone. On a journey from the Polish border to the Ukrainian capital of Kyiv, FRANCE 24 met civilians and soldiers suddenly plunged into a brutal and bloody conflict.

    Ukraine’s airports have all been closed since the start of the war, so we cross the border from Poland by road on March 11. After the border post at Hrebenne, we come across the first checkpoints where armed Ukrainian civilians monitor the comings and goings of vehicles and sometimes check their identities. There are still 70 kilometres to go to reach the city of Lviv – still untouched by the conflict as we approach. Most Western embassies have withdrawn there. 

    At the train station of this "cultural capital" of Ukraine, signs reading "free buses to Poland", remnants of the panic scenes of the first week of the conflict, are still visible. In front of the National Opera, families pose for pictures. On the walls, posters encourage citizens to resist the Russian invasion. Alcohol is forbidden and a strict curfew kicks in at 10pm. 

    #Ukraine️ Sur les affiches de guerre, dans la belle ville de #Lviv au passé autrichien et polonais, la #Russie est un ours aux genoux brisés ou un aigle impérial bicéphale aux têtes coupées pic.twitter.com/RacF924ybO

    March 12, 2022

    From Lviv to Kyiv 

    On the road to the capital, most petrol stations are stocked with fuel. Trucks and cars are still driving through the centre of the country, the Ukrainian "black soil", the breadbasket of Europe, without any trouble. As we approach Kyiv, we join a road along the Dnieper, the great river that crosses Ukraine from north to south. Here, traffic becomes scarce and checks at the roadblocks are much more stringent, as locals fear infiltration by Russian agents. Any unknown face or vehicle is considered suspicious. We enter the Ukrainian capital. Concrete blocks and anti-tank devices block the highways and deserted avenues. 

    ‘Putin is the devil’ 

    On Sunday March 13, the capital wakes in frozen silence. A few worshippers brave the bitter cold to attend Mass in St Michael's Golden-Domed Monastery. Names and portraits of Ukrainian fighters who have died in Donbas since 2014 cover the walls in places around the building. Metropolitan Epiphanius, primate of the Ukrainian Orthodox Church, tells us he has been praying for those who are being bombed, for those who are in shelters and for the salvation of the country. He repeats that Russian President Vladimir Putin is the incarnation of the "devil" and that this war is nothing more than a "confrontation between good and evil". 

    Earlier in the morning, Ukrainian authorities announced that a base in Lviv used for joint military exercises between Ukrainian and NATO forces had been bombed overnight. By attacking western Ukraine for the first time, Russian forces are demonstrating that they can target any location in the country. 

    ‘Tomorrow there may be no water or electricity’ 

    On Monday, March 14, in the streets of Kyiv, rare passers-by queue outside pharmacies and the only supermarkets that are still open. We meet Yuri, who is looking over the city from the balcony of his 13th-floor apartment. His wife and daughter have fled to Sweden. Like all men aged 18 to 60, Yuri can be mobilised at any time. He explains that "the war will be long because Putin hates Ukrainians". 

    In this huge tower in the south of the city, only a few families have remained. According to authorities, almost half of the inhabitants have left Kyiv. In another district of the capital, we come face to face with Edward, a young man with a suitcase in hand and tears in his eyes, who explains that he wants to go to France. 

    On the threshold of the house he has just left behind, we meet four women waiting for the great catastrophe they believe is mere minutes away: massive bombings or the encirclement of the city by Russian troops. They sleep in the cellar. Natalia, whose partner is fighting in Mariupol with the Ukrainian army, confides feelings of rage but, no less, her certainty that Ukraine will win the war. 

    >> Kyiv residents hold their breath as Russian troops strike fear and loathing

    ‘They are hordes of savages’ 

    In the early hours of Tuesday morning, apartment buildings inside the city's perimeter are hit by Russian air strikes, as they had been the day before. Former world heavyweight champion Vitali Klitschko, mayor of Kyiv, arrives at the scene, bullet-proof waistcoat on his back. "It's a difficult and dangerous time," he says as firefighters finish putting out the blaze. Surrounded by journalists and frightened passers-by, the emergency services pull four bodies from the building. 

    Nearby, several buildings are damaged by a powerful explosion. Windows are shattered and residents are throwing debris, furniture and destroyed door frames out the windows. On the eighth floor, Nina, an elderly lady, has packed her suitcase and is waiting for her son-in-law to collect her from her apartment, which has become uninhabitable. 

    Born in St. Petersburg and the daughter of a military officer during the Soviet Union, she feels only disgust for Russia. "I hate them, they are hordes of savages. I feel Ukrainian now," she says. Kyiv is under a 36-hour curfew; residents are forbidden to leave their homes, except to reach a shelter. 

    ‘We have tanks, artillery, ammunition’ 

    When Moscow launched its "special operation" in Ukraine, the Russian military immediately tried to storm the Ukrainian capital by seizing Hostomel airport and sending armed elements into the city. The Ukrainian army fought them off with fierce resistance, and for days there was bloody fighting in the municipalities bordering Kyiv – in Irpin in particular, but also in Bucha and Brovary. We head to this area north of the capital on Thursday, March 17. 

    Our military escort asks us not to take any pictures that could reveal the precise location of the trenches, bunkers and other defence lines we are walking through. On the way, we discover on the side of the road dozens of empty crates of anti-tank missiles, including the US-made Javelins that have become symbols of Ukrainian resistance to the Russian invasion. 

    At the end of the day, Ukrainian authorities accuse Russian troops of having shelled and destroyed the Mariupol theatre, where 500 to 1,200 civilians, including many children, had taken refuge. A week later, the human toll of this attack remains unknown. 

    ‘I rush to get to work’ 

    In Kyiv, the localized explosions have not stopped. But little by little, the inhabitants seem to be getting used to the wait, and to the anxiety. In a supermarket, employees are busy stocking shelves. Among them, Galyna tells us that she "hurries" to work because she has known "her" customers for a long time, they need her and she feels safer at work than at home. In her sixties, she says she has seen it all before and hopes that peace will come. 

    Access points to the south of the city remain open to traffic and the capital is not suffering from food shortages, except for bread, which is difficult to find. 

    >> ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    Business leaders are participating in the war effort in their own way, like entrepreneur Dmytro Tymoshenko, who has converted his industrial paint company into a logistics platform for the fighters. 

    >> Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    Since the Maidan revolution in 2014 and the outbreak of war in Donbas, Ukrainian ultranationalist groups have been viewed with suspicion by the West and labelled Nazis by Russia. For Moscow, their existence alone justifies the invasion of Ukraine. 

    The most famous of these groups, the "Azov Regiment", is integrated into the Ukrainian army and is currently fighting Russian troops in Mariupol. We meet the Organisation of Ukrainian Nationalists (Oun), who we watch training in the woods around Kyiv, guided by Oleg Magdych, a former pastor supervising the unit of young volunteers. 

    Blowing up the Kremlin with Tom Cruise

    As the weather turns warmer and spring begins to set in, a meeting with a small theatre group quickly turns into a reunion of friends. There is a need to joke and laugh before confronting the tragedy and horror. The Russians are "murdering" the country and it is time for solidarity and combat, until the final victory, say Alex and his 30-year-old friends. The history of the relationship between Ukraine and its invading neighbour is littered with corpses and atrocities, they add, regretting that Europe did not come to see Russia as a mortal threat earlier. Three weeks of war have definitively wiped out any form of pacifism. 

    >> A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war 

    Leaving Kyiv 

    On Monday, March 21, the capital wakes up to the images of "Retroville", a brand new shopping centre completely destroyed by a powerful Russian strike. The explosion was heard throughout the city and killed at least eight people, although it is not clear whether the victims were civilians or soldiers. The Russian army claims the fashionable shopping centre was being used as a weapons and ammunition depot. 

    The Ukrainian capital has been holding its breath for days and it feels now like the threat is getting closer. Before leaving the city, we meet a former member of France's Foreign Legion and a French military nurse who have come to join the Ukrainian army. 

    Watched by the whole world, the Russian-Ukrainian conflict raises the spectre of a third world war. For their part, the inhabitants of Kyiv are preparing for a new 36-hour curfew, torn between the fear of a long, dirty war and the conviction that Ukraine will pull through. 

    This report was produced from March 11 – 21 2022 with James André, Jonathan Walsh, Oleksii Gordieiev, Natalia Parubocha and all the FRANCE 24 teams. It was adapted from the original in French.

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    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    EXCLUSIVE

    Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    New York Times - World

    Russia’s Attacks on Civilian Targets Have Obliterated Everyday Life in Ukraine

    By Keith CollinsDanielle IvoryJon Huang, Cierra S. Queen, Lauryn Higgins, Jess Ruderman, Kristine White and Bonnie G. WongMarch 23, 2022

    In the weeks since Russia began its invasion, at least 1,500 civilian buildings, structures and vehicles in Ukraine have been damaged or destroyed. More than 953 civilians have been killed, including at least 78 children, according to the United Nations high commissioner for human rights, who noted that the real toll was likely to be considerably higher.

    Sumy

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    The map above shows some of the buildings and other civilian infrastructure attacked in the first weeks of the war. This devastation, identified and cataloged by The New York Times, included at least 23 hospitals and other health-care infrastructure, 330 schools, 27 cultural buildings, 98 commercial buildings, including at least 11 related to food or agriculture, and 900 houses and apartment buildings.

    The Times examined thousands of verified photos and videos; descriptions and visual evidence from official announcements from Ukrainian military and government agencies; and reporting from Times journalists and wire photographers working on the ground. Because of the difficulties in getting comprehensive reporting of events in wartime, the tallies are undercounts. But the breadth of evidence identified by The Times shows how, in just a few weeks, normal everyday life for many people in Ukraine has been obliterated as Russia is investigated for potential war crimes.

    School in Kyiv

    Apartments in Kyiv

    School in Kharkiv

    Shopping mall in Kyiv

    City square in Sumy

    Apartments in Kyiv

    School in Byshiv, Kyiv

    Houses in Byshiv, Kyiv

    House in Malyn, Zhytomyr

    Church in Malyn, Zhytomyr

    Apartment in Kharkiv

    School in Zhytomyr

    Shopping mall in Kyiv

    Apartment in Kharkiv

    Apartments in Kyiv

    Church in Malyn, Zhytomyr

    Residences in Borodianka, Kyiv

    Buses in Novoiavorivsk, Lviv

    School in Kharkiv

    Stadium in Chernihiv

    Apartment in Volnovakha, Donetsk

    Church in Zhytomyr

    Car wash in Baryshivka, Kyiv

    Apartments in Kyiv

    School in Kyiv

    Kyiv

    Trolleybus in Kyiv

    Heating plant in Zhytomyr

    Hotel in Chernihiv

    Food storage in Brovary, Kyiv

    House in Kyiv

    Apartments in Kyiv

    Restaurant in Kyiv

    Apartments in Kyiv

    Apartments in Kyiv

    School in Stanytsia Luhanska

    Kitchen in Mykolaiv

    Hospital in Melitopol, Zaporizka

    Onion warehouse in Mykolaiv

    Apartments in Kyiv

    Grocery store in Hostomel, Kyiv

    Residential street in Mykolaiv

    Apartment in Mariupol

    Homes in Chernihiv

    Apartment in Kyiv

    With the beginning of the invasion came aggressive airstrikes against military and government buildings and airports in Ukraine. Soon after, Russia appeared to shift many of its attacks to highly populated areas with important civilian infrastructure.

    Russian attacks have damaged preschools, post offices, museums, sports facilities and factories. Power and gas lines have been severed; bridges and railway stations blown up. At least 10 houses of worship have become targets, including a now-crumpled church in Malyn.

    Civilians have been killed in their cars. Remnants of a missile were found in a zoo. At least one war memorial in the small city of Bucha took gunfire. A car wash in Baryshivka, east of Kyiv, was reduced to rubble. Onions spilled from a warehouse that was destroyed in Mykolaiv, where several residential neighborhoods have been shelled to pieces and the morgue has overflowed with bodies.

    UKRAINE

    Mariupol

    In Mariupol, residents have been subjected to an unending onslaught by Russian forces, and bodies are being buried in mass graves. Last week, an adviser to the city government said that the official death toll was 2,400 civilians, well above the conservative estimate given by the U.N. The next day, Russian forces bombed the city’s Drama Theater, where hundreds of people had been sheltering, most likely increasing the toll. The word “children” was written in Russian in giant letters on the pavement on both sides of the building, clearly visible from the sky.

    Maternity hospital

    Drama Theater

    Apartment

    Hospital

    Hospital

    Hospital

    Commercial area

    Church

    Residential apartments

    Hospital

    Warehouse

    A recent analysis of satellite imagery found at least 391 buildings with evidence of damage in a Mariupol area dotted with schools and health facilities. An analysis of photos, videos and reports from the ground found that at least 69 civilian structures in the city have become targets, including at least one church. Visual evidence and reports from Mariupol have been especially limited because the city has been bombarded by Russian forces for weeks.

    The top prosecutor at the International Criminal Court has opened a formal investigation into alleged war crimes and crimes against humanity. Under international humanitarian law, combatants and commanders are supposed to take steps to minimize harm to civilians or “civilian objects,” like homes, buildings, other infrastructure or vehicles that are not being used for military purposes. In some cases, they are supposed to warn the occupants ahead of an attack.

    Depending on the circumstances of an attack, targeting civilian structures or indiscriminately bombing densely populated areas could be violations of law, said Laurie Blank, a clinical professor of law at Emory University.

    Videos and photos from Ukraine indicate that Russian forces have used cluster munitions in populated civilian neighborhoods. Some countries have agreed not to use the weapons under a treaty because they are imprecise and sometimes leave unexploded submunitions, which can pose a lasting threat to people in the area. Russia and Ukraine have not signed the treaty, but use of the munitions in populated areas may be seen as an indiscriminate attack.

    International law experts cautioned that photos and videos of ruined schools and other institutions do not necessarily prove that a war crime or crime against humanity has been committed. Details of each instance must be investigated thoroughly, including the intent of an attack and the circumstances surrounding the event. (For example, if a school or a grocery store was being used as a military staging ground, it could potentially be considered a justified target according to international law.)

    “There is only so much we can learn from photographs,” said Alexandra Meise, an associate teaching professor at Northeastern University School of Law. “As much as a photograph is worth a thousand words, as the saying goes, a photograph cannot necessarily tell you intent or the legitimacy of a military objective.”

    Still, experts said that documenting damage to civilian infrastructure could be an important first step in investigating potential violations of law and in telling the story of hardships faced by civilians on the ground.

    UKRAINE

    Kharkiv

    In the region of Kharkiv, home to Ukraine’s second-largest city, government officials have said that more than 60 schools have been damaged after relentless shelling.

    Barabashova market

    School

    Apartment building

    Tram

    Sports complex

    Apartment

    Tram depot

    Cafe

    Apartment

    Apartment building

    Apartment building

    Leila Sadat, professor of international law at Washington University in St. Louis and special adviser to the International Criminal Court prosecutor since 2012, said that the pattern of widespread attacks involving civilian structures should be investigated to see if there were violations of law.

    Ms. Sadat said the burden of proof to show that a structure was a justified military target and that the attack was proportionate should be on the aggressor. It would not be enough, for example, to argue that soldiers were present in a building or even that a structure was being used by both civilians and military personnel, she said.

    “And to the extent that we’re seeing strikes on a daily basis,” she said, “that’s just, at best, a level of carelessness that is incompatible with proper conduct of a war under humanitarian law.”

    There have been at least 62 confirmed attacks on health care personnel and health-related infrastructure, like hospitals and ambulances, in Ukraine, according to data provided by the World Health Organization. These have resulted in at least 15 deaths and dozens of injuries.

    The Times identified by location at least 23 health care facilities and vehicles that have been damaged during the invasion. This included a maternity hospital in the besieged city of Mariupol that was bombed, killing at least three people, according to government officials, including at least one child.

    Despite photographs and video of the blasted-out hospital in Mariupol, including footage of victims of the bombing and corroboration by the United Nations, Russian officials denied having hit it, or alternatively said it had not been used as a hospital.

    One image, a pregnant woman lying on a stretcher, carried by men across fallen branches with a smoldering hospital in the background, appeared on the front pages of newspapers, including The Times.

    The Associated Press, one of the few news organizations that, at the time, was able to send dispatches from Mariupol, reported later that both she and her baby had died.

    How we reported this article

    The Times collected and cross-referenced data on attacks on civilians and civilian infrastructure, defined as nonmilitary infrastructure, primarily from these sources:

    Announcements in social media posts and press releases by Ukrainian military and government agencies.

    Pictures taken by photographers for The Times, Getty Images, Agence France-Presse, the Associated Press, Reuters or the European Pressphoto Agency.

    Video clips from social media that have been verified by The Times’s Visual Investigations unit.

    Interviews with witnesses and residents; on the ground observation; and other reporting by Times journalists in Ukraine.

    Reports by nongovernmental organizations.

    Source: East View Geospatial (urban area map data)

    Additional work was contributed by Matthew Bloch, Alain Delaqueriere, Scott Reinhard, Julie Walton Shaver, Charlie Smart and Tim Wallace. Reporting was contributed by Ainara Tiefenthäler, Sarah Kerr, Evan Hill, Haley Willis, Brenna Smith, Christiaan Triebert, Christoph Koettl, Dmitriy Khavin, Muyi Xiao and Blacki Migliozzi.

    Valeurs Actuelles

    Ivre au volant, « l’accompagnateur cycliste » du maire écolo de Lyon démissionne

    Un employé de la mairie de Lyon a été contrôlé par les gendarmes alors qu’il rentrait chez lui dans un véhicule appartenant à la municipalité, fin février, rapporte 20 Minutes, mercredi 23 mars. Le chauffeur était en état d’ivresse avec 1,2 gramme d’alcool par litre de sang. Présenté comme « l’accompagnateur cycliste » du maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, le fonctionnaire a présenté sa démission dans la foulée.

    Un léger accident signalé

    En plus de son état d’ivresse, un léger accident aurait même été constaté, nécessitant alors des réparations chez un garagiste du 8e arrondissement de la ville. « Un comportement délictuel ne permettant pas de poursuivre ses missions, la Ville de Lyon a accepté sa démission. Il appartient désormais à la justice d’instruire son dossier et de décider de la suite judiciaire » de cette affaire, a indiqué la mairie. 

    Les fonctions qu’exerçait l’employé sont difficiles à déterminer, hormis celle d’accompagner le maire de Lyon dans ses trajets quotidiens entre l’Hôtel de Ville et ses déplacements officiels. D’après Le Progrès, il serait un ancien collègue de l’écologiste au moment où celui-ci travaillait pour l’organisation Handicap International.

    Lyon : les dernières actualités

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    L'Humanité

    Gérard Lanvin nous parle d'une histoire de France qui mérite d’être racontée

    Entretien

    Le comédien signe son retour à la télévision avec une histoire simple de Résistance et de solidarité dans la France de 1942. Il nous évoque son personnage, un paysan sauveur de familles de juifs.  Entretien

    Caroline Constant

    Comédien et chanteur, Gérard Lanvin et Mathilde Seigner incarnent dans ce téléfilm un couple de paysans, Virgile et Blanche, en 1942. Ils habitent près de la ligne de démarcation. Et font passer, par solidarité, des familles de juifs en zone libre.

    Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette histoire ?

    Le fait que ce soit un film historique : il raconte une époque dont il faut continuer à parler. Les générations se succèdent, et nous devons être dans la transmission. J’ai appris ça de mes anciens, de mes parents qui ont vécu ces guerres, y ont participé dans la Résistance. Cette histoire, ces faits d’armes, cet héroïsme constituent une histoire de France qui mérite d’être racontée à ces générations qui arrivent, pour nourrir leur réflexion, parce que tout recommence tout le temps. L’homme passe son temps à se détruire, à se détester, à se faire du mal. Alors que tout le monde est si content quand tout va bien. Elle est bizarre, cette nature humaine.

    Vos personnages, Virgile et Blanche, n’ont aucune hésitation à être solidaires, malgré les risques encourus…

    Ils sont d’un naturel paisible. Ils ont un instinct de survie digne de ces paysans, que j’aime et que je soutiens. Ils savent cultiver, faire de l’élevage, vivre en autonomie. Et ils font vivre aussi les autres, c’est-à-dire les villes, grâce à leur travail. Parce qu’on élève le coq à la campagne, on le mange en ville. Blanche et Virgile se retrouvent dans un endroit, près de la ligne de démarcation, où il est possible de sauver des vies, particulièrement celles de petits juifs. Un toubib qu’ils connaissent bien, joué par Philippe Torreton de façon magnifique, leur propose de faire passer des gens en zone libre. Le film pose une question : sommes-nous capables de devenir un tantinet héroïques ? Une situation vous le propose, à vous de décider. C’est l’instant d’un moment, une réflexion sur une demande précise : il suffit de dire oui ou non.

    Vous aviez dit dans l’Humanité en 1999 : « La solidarité ? C’est le mot phare. À un moment, quoi qu’il arrive, dans le monde entier, devant la misère humaine, ces drames que l’on voit tous les jours, on a envie d’être solidaires. » Vous rapprochez ces propos de ce téléfilm ?

    Bien sûr. Mon idéal, c’est la fraternité, la solidarité, l’amour. Ce sont peut-être des mots un peu obsolètes pour les jeunes générations, avec la technologie pourrie qu’on a inventée pour que tout le monde se foute sur la gueule, et que les cerveaux ne puissent pas prendre de repos. Avant, nous avions le temps de la réflexion, de la digestion, de la compréhension des choses. Aujourd’hui, c’est instantané. Et ça rend les gens fous.

    Les générations se succèdent, et nous devons être dans la transmission. J’ai appris ça de mes anciens, de mes parents qui ont vécu ces guerres, y ont participé dans la Résistance.

    Ce sont aussi vos retrouvailles avec Fabien Onteniente…

    Avec Fabien, nous avons tourné deux gros succès, 3-0 et Camping, que personne ne voulait produire. Je m’entends très bien avec Fabien, depuis longtemps. C’est un bosseur, et j’aime les bosseurs. Sur un scénario de ce type, nous avons travaillé des jours ensemble, pour trouver de la complicité. Avec Mathilde Seigner, c’est allé très vite, parce que nous appartenons à la même famille d’acteurs : nous sommes instinctifs, et nous avons de grandes gueules qui nous ont causé quelques gros soucis. Mais ce n’est pas grave : Il ne faut jamais avoir de regrets d’avoir dit ce qu’on pensait.

    Et votre retour à la télévision ?

    Nous, acteurs, dépendons du désir des autres. Aujourd’hui, nous croisons de jeunes producteurs, plein d’envie et de force, de volonté, d’amitié et de respect. C’est ce qui manquait jusqu’à présent. Obligatoirement, on me propose pas mal de choses intéressantes. J’ai fait un téléfilm avec Sylvie Testud, qui sortira en octobre, sur la dépendance aux médicaments de nos jeunes adolescents. Je suis acteur, j’ai déjà fait mes preuves au cinéma. Et ce sont les autres qui doivent décider de m’embaucher ou pas.

    Pourquoi ce passage à la chanson, avec des paroles assez dénonciatrices ?

    Mon fils est un grand bluesman. Pendant le premier confinement, j’ai écrit, il a composé, au départ sans objectif particulier. Abdelmalik est venu chanter avec moi, puis notre chanson sur les féminicides, Appel à l’aide, a été très écoutée sur les réseaux. Idem pour un pamphlet sur nos trois dernières présidences people, Le dire et le faire. Quand je les chante en public, les gens reprennent le refrain. J’ai un groupe formidable de musiciens et de choristes. Et le public aussi. Et il y a toute cette énergie qui fait que, tout à coup, on est dans un idéal d’échanges : il y a la musique, le seul plaisir sensuel absolu, sans vice.

    Et donc l’Olympia le 27 mai.

    Avec mon nom sur le fronton de cet Olympia mythique… C’est assez particulier, parce que c’est mon fils qui mise en route cette histoire, c’est lui qui produit mon album. Je travaille pour et avec mon fils, c’est assez formidable. Là, nous allons faire le concert des Bikers Harley. Jouer devant 2000 mecs, ce n’est pas rien. Surtout avec des textes que j’ai écrits et qui sont concernants sur notre époque. C’est le constat de l’an XX.

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    New York Times - World

    China Plane Crash

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    China Eastern Pilots Were Highly Experienced, Adding to Crash’s Mystery

    Two industry veterans were at the controls of Flight 5735, which took a sudden dive in good weather. At the crash site in southern China, search crews found wing and engine parts on Thursday.

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    By Austin Ramzy and Keith Bradsher

    The pilot of the China Eastern Airlines flight that crashed in southern China with 132 people aboard was an industry veteran with more than 6,000 hours of flying time. His co-pilot was even more experienced, having flown since the early days of China’s post-Mao era, training on everything from Soviet-model biplanes to newer Boeing models.

    Together, the men operating Flight 5735 had more than 39,000 hours of flying experience, the equivalent of four and a half years nonstop in the cockpit, adding to the mystery of why the plane plunged from a cruising altitude of 29,000 feet into a wooded mountainside on Monday.

    How they piloted the Boeing 737 will be closely examined as investigators seek to explain what is probably China’s worst air disaster in more than a decade. Experts have said it is unlikely that anyone survived the crash.

    On Thursday, rescuers said they had found engine components, part of a wing and other “important debris” as they searched the mountainside in a rural part of the Guangxi region for a fourth day.

    A four-foot-long piece of debris suspected to be from the plane was found more than six miles from the main crash site, said Zheng Xi, the commander in chief of the Guangxi Fire Rescue Corps. As a result, search teams will widen the area they are combing, he added.

    At the main crash site, a state broadcaster showed the workers digging with shovels around a large piece of wreckage that the reporter described as a wing, which bore part of the China Eastern logo and was perched on a steep, barren slope fringed by dense thickets of now-flattened bamboo. Heavy rains had left the roads slick and inundated the earth with muddy pools.

    A day earlier, the workers had found a black box, believed to be the cockpit voice recorder, which could provide investigators with crucial details. Officials said it was damaged but that its memory unit was relatively intact. The plane’s second black box, which records flight data, has yet to be recovered.

    China Eastern officials have described the crew as having no health problems or faults on their records. Their past performance was “very good,” Sun Shiying, the chairman of China Eastern Airlines’ Yunnan branch, said on Wednesday. When reached by phone, an airline representative declined to answer further questions about the crew.

    China Eastern did not identify the crew by name, but the state-owned Ta Kung Pao newspaper and Phoenix Magazine in Hong Kong identified the pilot as Yang Hongda and the first co-pilot as Zhang Zhengping.

    Mr. Zhang, who was born in 1963, was one of China’s most experienced pilots, having taken up flying as a teenager in Yunnan Province in the early 1980s, according to a 2018 profile by CAAC News, the Civil Aviation Administration of China’s newspaper. He was selected from among thousands who applied to aviation school. There, he trained on a copy of a Soviet-model biplane. Later, after joining China Yunnan Airlines, he flew Antonov An-24s, a turboprop model once common in Chinese commercial aviation, according to the article.

    After China Yunnan purchased its first Boeing models, Mr. Zhang traveled to Seattle in 1988 to train on the Boeing 737-300, the newspaper said. He later learned to fly the Boeing 767, a wide-body aircraft. Over his career as a commercial pilot with China Yunnan, which later merged with China Eastern, Mr. Zhang flew four different models of aircraft and accumulated 31,769 hours of flight experience.

    “At China Eastern Airlines Yunnan company, he is one of the few veteran pilots, a mentor to young captains, and a witness to the rapid growth of Yunnan’s aviation industry since the era of reform and opening up began 40 years ago,” the newspaper said, referring to the market reforms begun in China after the Mao era.

    The airline commonly paired young pilots with older pilots, and Mr. Zhang had mentored more than 100, CAAC News said. Mr. Yang was one of them.

    Mr. Yang, the son of a China Eastern pilot, had steadily progressed up the ranks at the airline, Phoenix Magazine said. He had begun flying 737s in 2018, the airline said. He was 32 and had a daughter who had just celebrated her first birthday, the newspaper Southern Weekly, based in the city of Guangzhou, reported.

    In addition to Mr. Zhang and Mr. Yang, a second co-pilot with 556 hours of experience was also on the flight. The three had valid health certificates and met all other requirements to fly, the airline said. Their “family conditions were stable,” Mr. Sun said.

    Experts said that investigating the crash, which involved a sudden dive from cruising altitude in good weather, would require a close look at both the aircraft and the pilots, including the possibility that the plane was deliberately brought down. But they stressed that the cause was far from determined.

    “Certainly an intentional downing is always a part of any investigation, and especially with this particular flight profile,” said Hassan Shahidi, chief executive of the Flight Safety Foundation, a nonprofit organization created after World War II to promote aviation safety. But he cautioned that it was “premature to jump onto any possibilities.”

    Steven C. Marks, a Miami lawyer who specializes in lawsuits against Boeing and Airbus that allege equipment failures, said he was skeptical that a pilot had intentionally caused the crash, particularly given the likelihood that others would have intervened.

    “If the captain were intending to commit suicide, they’d have to overcome the other flight crew members,” Mr. Marks said.

    Liu Yi, Li You and John Liu contributed research.

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    France24 - World

    A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled

    Issued on: 24/03/2022 - 11:15

    FRANCE 24 Follow

    On February 24, Russian President Vladimir Putin launched a “special military operation” against Ukraine, marking the start of the biggest military offensive in Europe since World War II. One month on, Russia's invasion remains largely frustrated by the dogged resistance of Ukrainians, with no end in sight for a conflict that has killed thousands of people and displaced millions of civilians.

    Despite the relentless shelling of a number of Ukrainian cities, Russia is still far from taking control of the country. FRANCE 24’s international affairs editor Philip Turle says there are a number of contributing factors that can explain why the invasion has not gone according to plan.

    Vladimir Putin thought he could roll into Ukraine and the Ukrainians would roll over (...). But it's not gone that way," Turle said. “Since 2014, the Ukrainians have become much more wary of Russia’s intentions. This is something Putin overlooked when he launched the invasion."

    The other reason is that the Russians have failed to take control of the main cities, he added. “Even Kharkiv, which is on the border with Russia, is still not completely in Russian hands. The only city (under Russian control) is Kherson. Kyiv has not fallen. There is incessant fighting and bombardement in Mariupol but much of the city is still in the hands of the Ukrainians.”

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    From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

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    ‘We just want to stay alive’: Sheltering from Russian bombs in Odesa’s catacombs

    ON THE GROUND

    Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin

    Le Monde

    « Quelle place la ville doit-elle accorder au soin ? », une conférence Le Monde Cities à Paris

    « Le Monde » organise une soirée de débats sur le lien entre ville et santé, mardi 5 avril à Paris, à l’occasion du vernissage de l’exposition « Soutenir. Ville, architecture et soin » qui s’ouvre au Pavillon de l’Arsenal.

    Le lien entre santé et ville est ancien. La ville s’est en effet construite comme un rempart contre des périls venus de l’extérieur et une nature hostile, mais aussi contre des ennemis de l’intérieur : les famines et les épidémies. Lèpre, choléra, variole, rougeole, scarlatine, typhoïde, peste, tuberculose… Autant d’infections qui ont façonné l’urbanisme et l’architecture des villes. Et contre lesquels les autorités ont toujours cherché à lutter, avec plus ou moins de succès.

    L’évolution du système de soin, jusque dans ses dimensions territoriales et architecturales, a fortement marqué l’histoire de ce lien entre ville et santé, notamment avec la transformation des pratiques hospitalières et la question de l’accessibilité aux équipements communs. Comme l’expliquent la philosophe Cynthia Fleury et l’architecte Eric de Thoisy, architecture et soin sont « consubstantiels, se soutiennent » : l’architecture transforme le soin et le soin transforme l’architecture. Ce faisant, l’état de santé d’une population ne dépend pas seulement de la qualité du système de soin qui lui est proposé, mais aussi de l’urbanisation et des conditions de vie associées.

    Ces différentes facettes du lien entre ville et santé seront au cœur de la soirée de débats qu’organise, le 5 avril de 18h30 à 20h, « Le Monde » au Pavillon de l’Arsenal, 21 boulevard Morland, Paris 4e. Accès libre (sur inscription), à l’occasion du vernissage de l’exposition « Soutenir. Ville, architecture et soin ».

    Inscrivez-vous en cliquant sur ce lien.

    18H30 : Introduction

    Cynthia Fleury, philosophe, professeur au CNAM, titulaire de la chaire de philosophie du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences et Eric de Thoisy, architecte, directeur de la recherche de l’Agence d’architecture SCAU.

    18h45 Table ronde : « L’architecture qui guérit ou rend malade. Hier, aujourd’hui, demain »

    Nicolas Castoldi, directeur délégué à l’APHP

    Fany Cérèse, architecte, associée de l’Atelier Architecture Humaine

    19H10 « Les enjeux de la “seniorisation” de la société, pour la ville »

    Serge Guérin, sociologue

    19H25 Table ronde : « Métabolisme la ville du care ou Ville, urbanisme et santé »

    Chris Younes, philosophe, professeure à l’Ecole Spéciale d’Architecture

    Michel Lussault, géographe, directeur de l’Ecole urbaine de l’université de Lyon

    19H50 « Une prise de conscience non sans failles »

    Georges Vigarello, historien, directeur d’études à l’Ehess

    Cette conférence est conçue et organisée par Le Monde en partenariat avec le Pavillon de l’Arsenal.

    Pour vous inscrire, cliquez sur ce lien.

    Laetitia Van Eeckhout

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    L'Humanité

    Drôle, de Fanny Herrero : une série plaisante à regarder, mais...

    Prescription culture

    Netflix. Fanny Herrero, créatrice de Dix pour cent qui contait les aventures d’agents artistiques, a entrepris Drôle, série sur les coulisses du stand-up. Avec un résultat intéressant mais mitigé.

    Caroline ConstantDrôle,

    Que dit le stand-up de notre société ? Que dit-il de son besoin d’expression, du désir artistique, de notre monde culturel ? Quels destins et quelles sagas peuvent s’y raconter ? Alors que ce phénomène prend de l’ampleur, Fanny Herrero, qui avait créé pour France 2 la fameuse série Dix pour cent, s’est penchée sur ce monde. En six épisodes, avec quatre personnages phares, et l’aide de vrais stand-upeurs pour l’écriture des sketchs (Shirley Souagnon, Jason Brokerss, Thomas Wiesel, Fanny Ruwet et même Marina Rollman sont crédités au générique), la série raconte quelques mois dans la vie de quatre jeunes artistes.

    Bling s’est brûlé les ailes

    Nezir (Younès Boucif, excellent) est livreur chez Uber Eats. Sur son vélo, il répète et affine ses vannes à l’envi. Dans la vraie vie, il galère : il vit seul dans une cité de banlieue avec son père invalide et ils manquent tous les deux cruellement d’argent. Nezir est le moteur de la série, dans son rapport à l’écriture, à la diction des mots justes et dans ses galères quotidiennes. Il est ami avec Aïssatou (Mariama Gaye, que l’on a vue notamment dans Gloria, l’an dernier). Par le biais d’une vidéo virale, la jeune femme rencontre une célébrité fulgurante, qui bouleverse sa vie de couple, ses projets de jeune maman et l’oblige à se poser des questions sur son écriture.

    Critique Tout sur les séries !

    Bling (Jean Siuen, vu dans le téléfilm la Maladroite, avec Isabelle Carré), lui, a été sous le feu des projecteurs et s’est brûlé les ailes. Comment revenir sur le devant de la scène quand on est désorganisé comme lui et chargé d’alcool et de drogue ? Enfin, Apolline (Elsa Guedj), issue d’un milieu très bourgeois, s’interroge sur la direction à prendre dans sa vie, après « Hypokhâgne, Khâgne, ses cinq années d’école du Louvre ».

    Ces quatre personnages se retrouvent soir après soir au Drôle Comedy Club, une scène de stand-up où ils se produisent. À eux quatre, ils représentent des stéréotypes : Nezir est le type bourré de talent qui va grandir dans l’ombre. Aïssatou est l’étoile montante, ivre de son succès. Bling est la star déchue et Apolline, la (fausse) candide.

    La banlieue comme un monde vide

    C’est aussi la limite de cette série, plaisante sans être géniale : les personnages ne sont que des fonctions, on n’accède ni à leurs émotions, ou si peu, ni à leur univers, ou vraiment en marge. Là où Dix pour cent avait des seconds rôles si forts (on pense à Philippine Leroy-Beaulieu, Ophelia Kolb ou à François Civil), ceux-ci ne sont qu’esquissés, en mode caricatural : le père formidable de Nezir (Mouss Zouheyri), la mère rigide d’Apolline (Pascale Arbillot) Le mari d’Aïssatou, surtout, dont l’intimité jetée en pâture au public, et qui ne fonctionne qu’en injonctions auprès de sa femme, aurait sans doute mérité mieux. Et si Paris est magnifiquement filmé, du vélo de Nezir le plus souvent, sa banlieue apparaît comme un monde vide, dans la cité comme dans le RER, ce qui en dit long sûrement sur ceux qui écrivent dessus mais n’y habitent sans doute pas…

    La série n’est pas malhonnête en soi. Est-elle révolutionnaire ? Non. Apporte-t-elle un quelconque point de vue sur le monde du stand-up ? Non plus. Sur la précarité des jeunes artistes, le mode d’écriture ? Pas plus. Elle est plaisante à regarder, les acteurs y sont plutôt bons. Mais elle ne vaut sans doute pas tout le bruit qu’on entend depuis dix jours à son propos.

    Séries téléviséesNetflixstand-up
    France24 - Monde

    Renault: les salariés français dans l'incertitude après la suspension des activités en Russie

    Publié le : 24/03/2022 - 16:18Modifié le : 24/03/2022 - 16:16

    Paris (AFP) – La suspension des activités de Renault en Russie suscite jeudi une certaine fébrilité chez les salariés du constructeur français, même si les usines hexagonales sont peu exposées.

    "Depuis deux ou trois ans Renault n'est pas en super grande forme, on n'avait pas besoin de ça dans le contexte actuel, c'est une angoisse supplémentaire", s'inquiète Jean-François Pibouleau, délégué syndical central CGT.

    "La crise des composants comme l'évolution de la situation géopolitique dans un contexte d'économie ouverte (...) met en évidence la vulnérabilité des grands groupes comme le nôtre", a de son côté réagi la CFDT dans un communiqué, appelant à créer "des plaques de production" 100% intégrées.

    L'impact de la suspension des activités russes de Renault s'annonce dans un premier temps limité car "on ne reçoit aucune pièce de Russie", assure Jean-François Pibouleau pour qui "la crise des semi-conducteurs" reste l'ennui majeur du moment.

    Seule l'usine du Mans fournissait quelques éléments à la Russie, notamment "des châssis ou des éléments tournants", d'après la CGT.

    "L'impact sera beaucoup plus financier, sur les résultats", estime Mariette Rih, déléguée syndical centrale FO.

    Renault a averti être "contraint de revoir ses perspectives financières pour l'année 2022 avec une marge opérationnelle du groupe de l'ordre de 3%", contre plus de 4% précédemment.

    Par anticipation, Renault prévoit d'enregistrer une charge d'ajustement de 2,195 milliards d'euros dans ses comptes du premier semestre, soit la valeur de ses actifs en Russie.

    Le constructeur français dispose d'une usine en nom propre près de Moscou, qui emploie 2.500 personnes et produit des SUV Duster, Kaptur, Arkana, et des Nissan Terrano.

    Tous les salariés "ont été mis en congé", a précisé Jean-François Pibouleau. "On a demandé aux RH (ressources humaines) de nous tenir informés rapidement de ce qu'ils prévoient pour que les salariés souffrent le moins possible", a-t-il complété.

    Renault contrôle surtout 69% de AvtoVAZ, le grand constructeur russe qui produit les deux voitures les plus vendues en Russie, les Lada Vesta et Granta. Les 40.000 employés de l'usine de Togliatti sont en congé depuis le 16 mars pour trois semaines en raison d'une pénurie de composants importés. Le constructeur français a prévu d'évaluer "les options possibles concernant sa participation".

    Mercredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait dénoncé devant l'Assemblée nationale française la présence de Renault en Russie tandis que le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, appelait à un boycott.

    "Nous ne sommes pas d'accord avec ça car le boycott, ce sont les salariés qui le subissent immédiatement", a déploré la CGT.

    © 2022 AFP

    Le Monde

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    Le Figaro

    «C'est quoi votre morning routine ?» : cette vidéo hilarante où Xavier Niel et François-Henri Pinault répondent aux questions posées aux femmes

    Morgane Miel

    Le collectif Sista et le fonds de dotation Mirowa Forward lancent une campagne dénonçant le traitement des femmes dirigeantes et entrepreneures dans les médias. Et posent à huit hommes dirigeants les questions habituellement réservées aux femmes.

    Elles sont présentées tantôt comme «la première femme à occuper ce poste dans l'entreprise», ou encore «la seule femme patronne d'une entreprise du Cac 40», «une des trop rares femmes dirigeantes de la tech…». Le 1er mars, le collectif Sista, qui se bat pour plus d'égalité dans le financement des entreprises créées par des femmes, a lancé, en lien avec le fonds de dotation spécialisé dans la finance durable Mirowa Forward, une campagne de sensibilisation au traitement des femmes dirigeantes et des entrepreneures dans le monde des médias.

    Une campagne choc, dotée de vidéos où l'on peut voir huit dirigeants, parmi lesquels Xavier Niel, François-Henri Pinault ou encore Cédric O, Nicolas Hiéronimus (L'Oréal) et Frédéric Mazzella (BlaBlaCar) répondre à de (vraies) questions relevées dans les interviews de grandes dirigeantes dans la presse généraliste nationale. Quelle tenue portiez-vous pour votre prise de fonction ? Quels obstacles avez-vous rencontrés sur votre chemin ? Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie perso ? Et bien sûr : c'est quoi votre morning routine? Voilà, en résumé, le type de sujets que les médias, féminins y compris, réservent encore trop souvent aux femmes dirigeantes – jamais aux hommes.

    «Exceptionnel», «atypique»...

    Et si Madame Figaro, forte de son expertise dans les sujets business et d'empowerment depuis bientôt quinze ans, n'est pas forcément épinglée par l'étude, celle-ci, menée sur un corpus de 118 articles provenant de 19 titres de la presse généraliste, est instructive pour tous. Car même les plus vigilants auteurs, dont nous espérons faire partie, véhiculent sans s'en rendre compte les biais inconscients nourris par notre culture, notre éducation, notre société.

    À lire aussiDès l'adolescence, les filles doutent plus de leur talent que les garçons

    Ainsi, révèle l'étude, le caractère «exceptionnel» de la fonction ou de la présence d'une femme dirigeante dans un milieu historiquement masculin lui est généralement rappelé – l'adjectif «atypique», par exemple, étant employé dans 85,7% des cas à propos d'une femme. Les verbes d'action (prendre, lancer, décider...) sont généralement réservés aux hommes, quand ceux associés aux femmes (expliquer, rappeler, raconter...) sont plutôt des verbes renvoyant au lien, à la pédagogie, la transmission ou la médiation.

    Des biais inconscients mais tenaces

    Quand les hommes sont présentés comme des experts, et interviewés comme tels dans 80% des sujets «d'éclairage», les femmes, elles, sont présentées… comme des femmes. L'expression «la jeune femme» apparaît cinq fois plus dans les articles que l'expression «le jeune homme», renvoyant toujours celles qui font carrière à leur jeunesse, une certaine illégitimité, l'idée qu'elles seraient d'éternelles débutantes – quand on pourrait évoquer plutôt leur expérience. Enfin, un article sur trois interroge les femmes sur leur engament féministe ou sur la parité quand les questions de diversité sont quasi absentes des interviews masculines.

    À lire aussi«Elle est dépassée» : comment bien vieillir en entreprise ?

    En résumé : si le traitement médiatique a beaucoup fait, dans les journaux féminins, pour faire progresser les sujets de parité et de progrès dans la carrière des femmes, chacun peut mieux faire, en prenant conscience de ces biais inconscients qui collent à la peau même des plus engagés. Comme le souligne Tatiana Jama, cofondatrice de Sista : «Ces biais sont très difficiles à désamorcer et ils sont un frein redoutable à la promotion des femmes dans le milieu professionnel. Les repérer et les comprendre, c'est déjà les déconstruire». Message reçu !

    Clara Chappaz, la French Tech : "Oui, on peut avoir la trentaine, un poste de direction et une famille"

    Nouvelle directrice de la Mission French Tech, Clara Chappaz veut accompagner les championnes de demain qu'elle veut plus vertes, plus performantes, plus inclusives.

    Le Monde

    « Le Monde », une indépendance éditoriale totale et absolue

    L’indépendance de la rédaction du « Monde » se fonde sur un dispositif unique dans le paysage médiatique international : une stricte séparation des pouvoirs éditorial et actionnarial et un droit d’agrément exercé par le pôle d’indépendance en cas de changement d’actionnaire de contrôle.

    Depuis sa fondation, en décembre 1944, Le Monde s’est construit sur des valeurs d’indépendance par rapport aux pouvoirs, qu’ils soient politiques, économiques ou autres. Des actionnaires extérieurs contrôlent la majorité du capital depuis 2010, mais plusieurs dispositifs encadrent ou limitent leurs pouvoirs. Ils donnent notamment aux journalistes et salariés de l’entreprise des droits de regard sur la gouvernance et l’actionnariat, et leur garantissent une totale indépendance éditoriale. De par ces droits spécifiques détenus par les salariés, le groupe Le Monde est une entreprise de presse à part. L’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde et des autres titres du groupe est absolue.

    • Un pouvoir actionnarial de la rédaction et des sociétés de personnels

    Le Monde a longtemps appartenu à ses « actionnaires internes », et notamment à ses journalistes, réunis au sein de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), créée en 1951.

    L’histoire du « Monde », 75 ans de combats pour l’indépendance

    Quand, en 2010, pour des raisons financières, le groupe Le Monde a dû chercher des actionnaires extérieurs et céder la majorité de son capital, les sociétés de personnels et la Société des lecteurs du Monde (SDL) ont auditionné les différents candidats au rachat et voté pour choisir l’offre retenue. C’est ainsi que Pierre Bergé (mort en 2017), Xavier Niel et Matthieu Pigasse (le « trio BNP ») sont devenus propriétaires du groupe Le Monde, au sein d’une holding nommée Le Monde libre (LML).

    Les actionnaires historiques se sont alors rassemblés dans le pôle d’indépendance du groupe Le Monde, constitué de :

    • la Société des rédacteurs du Monde (SRM, rassemblant les journalistes) ;
    • la Société civile des publications de La Vie catholique ;
    • la Société des lecteurs du Monde ;
    • la Société des cadres du Monde ;
    • la Société des employés du Monde ;
    • la Société des personnels du Monde ;
    • la Société des personnels de Courrier international ;
    • l’Association des actionnaires minoritaires du Monde.

    En 2020, le pôle d’indépendance contrôle 25,4 % du capital de la Société éditrice du Monde (qui publie Le Monde mais également Télérama, Courrier international, La Vie et détient 35 % des parts du HuffPost ainsi que 51 % du Monde diplomatique). 72,5 % du capital est détenu par LML, où l’on retrouve Xavier Niel, Matthieu Pigasse et le groupe espagnol de presse Prisa.

    En avril 2021, les actions possédées par Xavier Niel ont été transférées dans un fonds de dotation (le « Fonds pour l’indépendance de la presse ») et sont statutairement incessibles : elles ne peuvent pas être vendues à un nouvel actionnaire. Autre protection, la modification de ces statuts ne peut pas intervenir sans l’aval du pôle d’indépendance.

    La SRM a également le pouvoir de valider, ou non, la désignation du directeur du journal proposé tous les six ans par les actionnaires, ce dernier devant recueillir au moins 60 % des votes des journalistes. Avec le président du directoire nommé par les actionnaires, le directeur du Monde forme le directoire du groupe Le Monde, qui dirige l’entreprise.

    • Une charte d’éthique et de déontologie publique

    L’arrivée de nouveaux actionnaires s’est accompagnée de la signature entre ces derniers et les sociétés de journalistes et de personnels, en 2010, d’une charte d’éthique et de déontologie précisant notamment les « droits et devoirs des actionnaires du Monde ». Ces derniers se sont en particulier engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ».

    La relation avec les actionnaires repose sur deux principes fondamentaux :

    • ils donnent au groupe Le Monde la capacité de se développer et de mettre en place son autonomie financière ; ils en supervisent la gestion ;
    • ils n’interviennent en aucune façon sur le contenu éditorial par respect de l’indépendance de la rédaction.

    Un comité d’éthique et de déontologie veille au bon respect de la charte. Composé de représentants des personnels, de la direction et de la Société des lecteurs, ainsi que de personnalités qualifiées et indépendantes, il peut être saisi par une société de journalistes du groupe Le Monde, par une direction de rédaction ou bien par le président du directoire. Il émet des avis ou recommandations qui peuvent être publiés à sa demande.

    • Un droit de regard sur tout nouvel actionnaire contrôlant

    Ces dispositifs ont été renforcés en 2017 par l’obtention d’une « action d’indépendance » sanctuarisant les droits du pôle d’indépendance (et donc des personnels), même en cas de dilution de ce dernier dans le capital du groupe. S’il ne devait conserver qu’une seule part de capital, le pôle d’indépendance peut :

    • bloquer l’arrivée d’un nouvel actionnaire de la Société éditrice du Monde au-delà de 33,34 % ;
    • empêcher une modification des statuts si celle-ci a un impact sur ses droits ;
    • disposer d’un droit de première offre en cas de changement de contrôle de LML avec un délai de six mois pour constituer l’offre.
    Ce que change le nouvel accord entre les personnels du « Monde » et les actionnaires du groupe

    En 2019, à la suite de l’arrivée surprise d’un nouvel actionnaire, Daniel Kretinsky, dans la structure juridique détenant les parts de Matthieu Pigasse, une nouvelle pierre a été apportée à cette architecture unique dans la presse française : après une mobilisation de la rédaction, des personnels, des lecteurs et de personnalités extérieures, le pôle d’indépendance a obtenu un « droit d’agrément » s’appliquant à toutes les sociétés contrôlant directement ou indirectement le groupe Le Monde. Ce nouveau droit donne au pôle la capacité de bloquer l’entrée d’un nouvel actionnaire qui ne respecterait pas les équilibres mis en place depuis plus de dix ans entre la rédaction et les propriétaires de l’entreprise.

    « Même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous… » : le soutien des lecteurs du « Monde » dans son combat pour l’indépendance

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    France24 - World

    North Korea test-fires first intercontinental ballistic missile since 2017

    Issued on: 24/03/2022 - 08:24

    NEWS WIRES

    North Korea fired a new intercontinental ballistic missile on Thursday, Tokyo and Seoul said as they voiced outrage at Pyongyang's most powerful launch since 2017.

    South Korea's military said it had fired missiles from ground, sea and air in response.

    Pyongyang has launched nearly a dozen weapon tests this year in an unprecedented spree in defiance of UN sanctions.

    But long-range and nuclear tests such as the one conducted on Thursday have been paused since leader Kim Jong Un met then-US president Donald Trump for a bout of doomed diplomacy, which collapsed in 2019.

    Thursday's launch was a "breach of the suspension of intercontinental ballistic missile launches promised by Chairman Kim Jong Un to the international community," South Korea's President Moon Jae-in said in a statement.

    "It poses a serious threat to the Korean peninsula, the region and the international community," Moon said, adding that it was a "clear violation" of UN Security Council resolutions.

    The missile was fired on Thursday afternoon from Sunan – likely the same site as a failed test last week – and had a range of 6,200 kilometers (3,850 miles), Seoul's Joint Chiefs of Staff said.

    The missile flew for 71 minutes and landed in Japan's territorial waters, according to the Japanese government.

    "This is such an outrageous, unforgivable act," Japan's Prime Minister Fumio Kishida said in Brussels where he was due to meet with members of the Group of Seven.

    North Korea was threatening "the peace and safety of Japan, the region and the international community," he added.

    "This cannot be accepted."

    Monster missile   

    Nuclear-armed North Korea has long coveted an ICBM that can carry multiple warheads and, the US and South Korea say, has been testing the Hwasong-17, a giant ICBM first unveiled in October 2020.

    Despite biting international sanctions over its weapons programs, Pyongyang has doubled-down on Kim's drive to modernise the military, and last week test-fired what analysts said was likely the Hwasong-17.

    That launch ended in failure, exploding mid-air in the skies above the capital.

    "Pyongyang attempted to fire an ICBM at the Sunan airport last week but failed," said Go Myong-hyun, senior researcher at the Asan Institute for Policy Studies.

    "So it carried out today's launch to make up for that failure and because it has to complete the ICBM technology right away," he told AFP.

    The moratorium was "virtually scrapped" anyway, Go said, when North Korea conducted two tests for what it called a "reconnaissance satellite".

    "What is also key is whether Pyongyang will make today's launch official," he added.

    Key anniversary

    Analysts say that North Korea uses ostensibly peaceful satellite development as a fig leaf for full-range ICBM development as there is significant overlap in technology.

    The United States and South Korea had this month warned that Pyongyang was preparing to test-fire an ICBM at full range, after what they called a spate of tests disguised as space launches.

    Seoul and Washington said these were likely tests of components of the Hwasong-17.

    North Korea will mark the 110th anniversary of the birth of founder Kim Il Sung on April 15, and analysts predict Pyongyang will conduct an ICBM or satellite launch as part of the celebrations.

    "Kim Jong Un feels it's very important to prove his leadership's competency before the 110th birthday anniversary of Kim Il Sung, especially to his own people in North Korea," said Cheong Seong-chang of the Center for North Korea Studies at the Sejong Institute.

    The North has carried out three ICBM tests, the last in November 2017, of a Hwasong-15 – deemed powerful enough to reach the continental United States.

    "Kim Jong Un wants to ultimately establish himself as a leader who has successfully developed both nuclear weapons and ICBMs," Ahn Chan-il, a North Korean studies scholar, told AFP.

    North Korea is also taking advantage of Washington's deteriorating relationships with China and Russia, following Moscow's invasion of Ukraine, he said.

    "Kim probably feels this is the perfect time to develop ICBMs while repeatedly reminding the world that the North, unlike Ukraine, is a nuclear-armed country."

    South Korea is also going through a presidential transition, with Moon set to hand power to successor Yoon Suk-yeol in May, which creates foreign policy confusion, Hong Min, a researcher at the Korea Institute for National Unification, told AFP. 

    "Everything is very disorganised and all over the place," he said. 

    "For the incoming administration, it is highly likely that they are not yet prepared," he added.

    (AFP)

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    North Korea claims it conducted test of spy satellite

    Suspected North Korean missile launch fails, says South Korea

    North Korea testing new intercontinental ballistic missile system, US says

    Valeurs Actuelles

    Lyon : Grégory Doucet veut faire dissoudre des associations identitaires

    Vers de nouvelles dissolutions d’associations identitaires ? Le maire de Lyon, Grégory Doucet (EELV), a écrit un courrier au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avec une demande dans ce sens le 27 janvier dernier concernant plusieurs associations lyonnaises de ce type, rapporte Rue89 Lyon. Quelques mois après la dissolution de Génération Identitaire, l’édile écologiste souhaite voir disparaître des associations qui occupent toujours les locaux de GI à Lyon, au 8 montée du Change. En particulier une salle de sport, l’Agogé, et une association, Les Remparts.

    Justifications vagues et imprécises

    Ces justifications sont cependant assez vagues : l’édile écologiste invoque de supposées violences imputables aux identitaires, sans réellement pouvoir prouver ses accusations. De même, il affirme qu’il y a plusieurs autres associations hébergées dans les anciens locaux de Génération Identitaire, sans pouvoir dire lesquelles. « Il n’y a pas que ces deux associations. Il y a en réalité de multiples associations qui ont établi leur siège social dans ces locaux et qui investissent les lieux. C’était même déjà le cas avant la dissolution de Génération Identitaire », tente d’expliquer Mohammed Chihi, l’adjoint à la Sécurité du maire de Lyon.

    Lyon : les dernières actualités

    Ivre au volant, « l’accompagnateur cycliste » du maire écolo de Lyon démissionne

    À Lyon, les Daltons s’en prennent à la préfecture

    Lyon : une fusillade éclate dans le quartier de La Duchère, quatre jeunes blessés

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Pluie de (tout petits) billets pour les footballeuses

    Chronique

    Mejdaline Mhiri

    Cahin-caha, la Fédération française de football (FFF) tente de suivre la progression des féminines. Le 16 mars, le comité exécutif de l’instance annonçait des « aides exceptionnelles » à leur égard. Chacun des douze clubs de D1 Arkema empochera 50 000 euros. De plus, les dotations financières en Coupe de France passent de 140 000 à 520 000 euros, redistribués entre les participantes de la compétition. Magnifique. L’argent coule à flots !

    Mais comment expliquer cette arrivée massive de fonds ? Il s’agit d’abord de tenir une promesse. Courant 2021, tout comme leurs homologues masculins mais à une échelle moindre, les pensionnaires de D1 et D2 féminine devaient bénéficier d’une augmentation de leurs subventions (6 millions d’euros), découlant des droits télévisuels versés par Mediapro. Sauf que le projet a capoté, plongeant les concernés dans une situation économique périlleuse.

    Il s’agit également de réduire un écart de plus en plus gênant. Jusqu’à présent, en Coupe de France, les joueuses devaient atteindre les demi-finales pour que leur parcours soit récompensé financièrement (pour les masculins, c’était le cas dès le septième tour). De même, alors qu’elles se contentaient d’un maillot toutes les deux rencontres, quand les hommes recevaient maillots, shorts et chaussettes pour chaque match, les footballeuses profiteront désormais de tenues complètes dès le quatrième tour. Souvenez-vous, la saison dernière, les Rennaises dénonçaient cette discrimination en jouant en culotte.

    En février, c’était au tour d’Ada Hegerberg, ballon d’or 2018, de tacler la « 3F », à la suite de l’annonce de la candidature française pour l’Euro 2025. « Organiser des compétitions internationales, cest bien. Sinvestir dans notre championnat, cest mieux. On est à la ramasse et la Coupe du monde 2019 na eu aucun impact», désapprouvait-elle sur Twitter. Et, en effet, ce n’est qu’en décembre 2021 qu’une commission « Football féminin de haut niveau » a vu le jour à la FFF. Présidée par le Lyonnais Jean-Michel Aulas, ce dernier admettait dans l’Équipe du 8 mars que du retard était en train d’être pris sur d’autres nations.

    À titre de comparaison, en Angleterre, où se déroulera l’Euro en juin, la situation évolue vitesse grand V. Il y a un an, la Football Association (FA) concluait un accord de diffusion avec Sky Sports et la BBC (8 millions de livres par saison). En décembre, elle établissait un partenariat sur trois ans avec la banque Barclays (30 millions de livres). En janvier, on apprenait qu’en cas de maternité ou de maladie une couverture santé allait être ajoutée aux contrats des sportives. La semaine dernière, le Guardian révélait que la FA allait multiplier par huit la dotation financière en coupe féminine, atteignant les 2,5 millions de livres. Alors, on ressort le carnet de chèques ?

    La chronique sportive de Mejdaline MhirifootballÉgalité hommes femmeségalité professionnelle
    New York Times - World

    In Reversal, Australia Agrees to Send Offshore Refugees to New Zealand

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    Under the arrangement, first offered in 2013, New Zealand will take in 150 refugees a year for three years from Australia’s widely criticized detention system.

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    By Natasha Frost

    MELBOURNE, Australia — After refusing to budge for years, the Australian government announced on Thursday that it had accepted an offer from New Zealand to resettle some refugees it currently or formerly held in its widely criticized system of offshore detention centers.

    The arrangement — to take in 150 refugees a year for three years — was first offered in 2013 by John Key, then New Zealand’s prime minister, to Julia Gillard, his Australian counterpart. It came after Australia had introduced a policy that prevented those arriving by boat from ever settling in the country and held them on Nauru, a Pacific island nation, and Manus Island in Papua New Guinea.

    Human rights groups deemed the detentions a violation of international law.

    It was not immediately clear why the Australian government changed its mind. Over the years, Australia had suggested that allowing the arrangement would only encourage more people to make dangerous sea crossings to try to enter the country. The government had also pointed to the possibility that former refugees who became New Zealand citizens would eventually attempt to settle in Australia. All refugees who enter New Zealand are put on a path to citizenship.

    Kris Faafoi, New Zealand’s immigration minister, said on Thursday, “We are pleased to be able to provide resettlement outcomes for refugees who would otherwise have continued to face uncertain futures.” He added, “New Zealand has a long and proud history of refugee resettlement, and this arrangement is another example of how we are fulfilling our humanitarian international commitment.”

    Under the new arrangement, the 150 spots will come out of New Zealand’s total annual refugee quota of 1,500 people. Each person will be screened through the United Nations High Commissioner for Refugees and be subject to the same procedure as other people seeking asylum in New Zealand, Mr. Faafoi said in a statement.

    Refugees can already register for the program, which will most likely have a processing time of about 12 months, advocates said.

    Australia has detained more than 3,000 refugees and asylum seekers on Nauru and Manus. About 112 people remain on Nauru, while hundreds of others have been brought to the Australian mainland temporarily for medical and other reasons.

    The detention centers have drawn the attention of news media around the world, and human rights groups have cited the cruelty of the conditions under which the refugees live.

    “We’re talking about extremely harsh conditions,” Graham Thom, the refugee coordinator at Amnesty International Australia, said of life in the offshore centers. “There were all sorts of reports around assault and sexual assault, harassment and, again, suicides because of the mental health damage and physical health damage.”

    In 2016, a 23-year-old Iranian refugee on Nauru died after setting himself on fire during a visit by officials from the United Nations refugee agency, in an apparent protest of Australia’s policies. Within a week, a 21-year-old Somali refugee set herself ablaze on the same island, sustaining critical injuries.

    Behrouz Boochani, a Kurdish-Iranian refugee and award-winning writer who was held in a detention center on Manus Island until it closed in 2017, became a prominent voice for the hundreds of people exiled on the island.

    Dr. Thom suggested that the Australian government had pivoted, in part, because “the length of time and the cost” of the detentions had become burdensome. Housing the 112 people on Nauru cost Australian taxpayers nearly $220 million every six months, he said.

    “Things like that were starting to weigh on the government when, clearly, pressure is on the budget elsewhere,” he added.

    Elizabeth Young, an advocate for the Asia Pacific Refugee Rights Network based in New Zealand, said of the government’s about-face, “It wasn’t until Peter Dutton stopped being the home affairs minister that it really started being talked about for the first time, publicly, as an actual possibility.”

    In a statement, Karen Andrews, who succeeded Mr. Dutton last year, stuck to the government’s hard line on illegal immigration. She said that no one who had attempted to travel to Australia illegally by boat would be permitted to settle in the country.

    “Australia remains firm — illegal maritime arrivals will not settle here permanently,” she said on Thursday. “Anyone who attempts to breach our borders will be turned back or sent to Nauru.”

    Abul Rizvi, a former deputy secretary of Australia’s immigration department, said there was little evidence to suggest that New Zealand would become a pathway for asylum seekers to eventually settle in Australia. It will take refugees many years to become New Zealand citizens, by which point most will have jobs and connections within that country, he said.

    “The New Zealand labor market at the moment is very robust — unemployment is well below Australia’s rate of unemployment,” Dr. Rizvi said. “If you came to Australia, you don’t have access to any sort of social support if you’re a New Zealand citizen. What would drive them to come to Australia?”

    He said that the current Australian government had prolonged the situation.

    “The only reason that they could have been doing this for as long as they’ve been doing it is because they thought there was some political mileage from it,” he said.

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : comment moins dépendre de l'énergie russe ?

    Publié le : 24/03/2022 - 16:13Modifié le : 24/03/2022 - 16:24

    Moins dépendre de la Russie pour l'énergie, le sujet fait consensus parmi les 27 pays de l'Union européenne. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le prix du gaz et de l'électricité flambent. Pour faire baisser la facture et gagner en dépendance énergétique, la commission européenne envisage des achats groupés.

    Valeurs Actuelles

    [Info VA] Hauts-de-Seine : un vigile dans le coma après avoir été violemment agressé à La Défense

    C’est une violente agression qui s’est déroulée ce mercredi soir 23 mars. Selon nos informations, un agent de sécurité a été roué de coups par un individu au centre commercial « Westfield Les 4 Temps » de La Défense, dans les Hauts-de-Seine. Sur les images de vidéosurveillance, que s’est procuré Valeurs actuelles, on aperçoit un homme avec une sacoche s’approcher à toute vitesse du vigile. Il le fait ensuite tomber au sol avant de lui asséner plusieurs coups de poing au visage.

    🔴 [Info @Valeurs] Un vigile a été violemment agressé mercredi soir au centre commercial de la Défense (92), indique une source policière. L'agent de sécurité est dans le coma. L'auteur est en fuite. pic.twitter.com/wynrS6FNTK

    — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 24, 2022

    Agresseur en fuite

    Plusieurs témoins de la scène ne sont pas intervenus et l’agresseur a ensuite pris la fuite. Selon une source policière, l’agent de sécurité se trouve actuellement dans le coma. Pour l’heure, le motif de l’attaque n’est pas connu. Une enquête a été ouverte pour tenter d’identifier et retrouver l’auteur des faits.

    Hauts-de-Seine : les dernières actualités

    Nanterre : l’équipe de tournage de “Lupin” dépouillée par une vingtaine d’individus, le butin estimé à 300.000 euros 

    Hauts-de-Seine : un gang de jeunes revendiquait ses vols de montres Rolex dans des clips de rap

    Le Mont-Valérien vandalisé par un tag anti-passe sanitaire, une plainte va être déposée

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    La fièvre bleue du samedi soir

    Actu

    Au French Flair, pub du boulevard de Clichy, à Paris, l’ambiance était à son comble pour suivre le Crunch et soutenir le XV de France.

    C’est un coup de sifflet dont on se rappellera toute sa vie. 22 h 48 samedi soir, Grégory Alldritt tape le ballon en touche et les supporters français exultent. Douze ans après leur dernier sacre, les Bleus remportent le grand chelem après une ultime victoire face aux meilleurs ennemis anglais.

    Dans les rues de la capitale, l’ambiance des grands soirs était au rendez-vous bien avant que ne débute ce Crunch historique, à ranger parmi les plus belles victoires du sport français. Dans le 9e arrondissement, à quelques kilomètres du Stade de France, le pub French Flair ne faillit pas à sa réputation de repère de l’Ovalie. Bière, transpiration et chansons paillardes sont au menu du soir de ce bar qui regroupe passionnés de rugby et simples curieux en quête de frissons. « On est mieux ici qu’au stade », s’amuse un jeune supporter, maillot tricolore floqué du numéro 10 de Romain Ntamack sur le dos. Une heure avant le coup d’envoi, l’atmosphère est déjà à la fête, comme un signe que la soirée ne peut que bien se terminer. Certains tiennent quand même à tempérer les ardeurs. « Les Anglais n’ont rien à perdre, ils veulent nous faire tomber de notre piédestal », prédit un observateur méfiant.

    « La meilleure équipe de l’hémisphère Nord »

    20 heures, l’effervescence retombe légèrement alors que débute le journal télévisé de France 2, diffusé sur les quatre télévisions. Très vite, le rugby reprend ses droits. Dans l’Hexagone, 9 millions de téléspectateurs­ sont devant leur écran. La Marseillaise fait trembler les murs tandis que God Save the Queen est copieusement sifflé. Même Pink Floyd et les Rolling Stones, encadrés au-dessus du comptoir, semblent se faire tout petits. La première période voit un XV de France serein et dominateur. « Ils vont passer une mauvaise soirée, on est juste plus forts », avance un téléspectateur. À la pause, les aficionados sont conquis. « Les Français font le nécessaire pour gagner, le match semble déjà plié. C’est la meilleure équipe de l’hémisphère Nord. Ils sont incroyables ! » lance Chris, Écossais amoureux du beau jeu. Pourtant, la reprise est plus timide côté Tricolores et Freddie Steward parvient à ramener le XV de la Rose à 5 points des Bleus. « Il faut remettre la main sur le ballon », s’agace un supporter. Mais l’infime inquiétude qui parcourt le public est de courte durée. Lorsque le capitaine Antoine Dupont, après un gros travail de Grégory Alldritt, s’en va héroïquement inscrire l’essai qui scelle le titre français, les spectateurs exultent et les pintes de bière volent jusqu’au plafond. Rien n’a semblé pouvoir arrêter les joueurs de Fabien Galthié et l’inébranlable assurance de leurs supporters, au terme d’une partie maîtrisée avec flegme et sang-froid.

    rugbytournoi des 6 nationséquipe de france de rugby
    Le Monde

    L’histoire du « Monde » au fil des années

    Entre la parution du premier numéro du journal, le 18 décembre 1944, et les arrivées dans le nouveau siège du groupe et sur le réseau social TikTok, en 2020, le journal et l’entreprise qui l’édite ont considérablement évolué.

    Le Monde met en ligne une nouvelle rubrique, « Le Monde & Vous », pour expliquer ce qu’est le journal, les ressorts de son indépendance et comment la rédaction travaille. Cet article s’inscrit dans cette rubrique.

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    Le Figaro

    «Crime d'honneur» : un Franco-Kurde accusé d'avoir massacré le petit copain de sa fille devant la justice

    Esther Paolini

    RÉCIT - Muhittin Ulug est jugé à Beauvais pour avoir poignardé à mort le petit ami de sa fille. D'origine kurde, il n'aurait pas supporté que celui-ci ne soit pas de la même communauté.

    Lorsque les pompiers pénètrent dans la salle de bains du pavillon des Ulug le 24 juillet 2014, c’est une scène d’horreur. Un jeune homme nu gît dans une mare de sang, les jambes recroquevillées contre le buste, le corps lardé de plaies. La dépouille est celle de Julien Videlaine, 19 ans, aspirant militaire sur la base aérienne de Creil et petit ami de la fille du propriétaire. Très vite, la piste d’un «crime d’honneur» émerge : Muhittin Ulug, un Franco-Kurde de 44 ans, n’acceptait pas la relation de sa fille avec un homme d’une autre origine. Huit ans plus tard, il comparaît pour meurtre à partir de jeudi devant la cour d’assises de l’Oise. Le procès a failli ne jamais avoir lieu, l’accusé ayant tenté d’échapper à la justice française en s’enfuyant en Turquie.

    «Sa fille lui échappait»

    Julien Videlaine et Nuzan Ulug, 19 ans également, se fréquentaient depuis près de deux ans quand il a été sauvagement poignardé à mort. Étudiant dans le même lycée, ils ne partageaient pas la même culture mais sont vite tombés amoureux. Lui est né d’une mère kabyle et d’un père chrétien, élevé dans des valeurs «de tolérance, humanistes et modernes», décrit l'avocate de la famille, Maître Justine Devred. Nuzan est issue d’une fratrie de six enfants dont les parents sont des Kurdes de Turquie, très attachés à leur identité d’origine. «L’amour est plus fort que tout», se répétait Julien. Mais Nuzan, elle, sent quotidiennement le poids des traditions sur ses épaules. Son père tient à la marier avec un homme de sa communauté. Il l’a menacé et couvert d'insultes après avoir appris leur relation. Il ne voit pas non plus d’un bon œil ses études d’esthéticienne. «Elle était très portée sur son apparence et il ne supportait pas ça. Il avait l’impression que sa fille lui échappait», analyse l’avocate.

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    Ce soir-là, la mère de famille et les frères et sœurs sont en voyage en Belgique, tandis que le père travaille à son restaurant. La voie est libre pour les deux tourtereaux, qui s'apprêtent à passer une soirée en tête à tête chez les Ulug, profitant de la grande baignoire familiale. À partir de cet instant, la version initiale de la fille et celle du père divergent. Mais il y a une certitude : le rendez-vous idyllique va tourner au drame. Dans la soirée, le père tente de joindre par téléphone sa fille qui ne décroche pas. Muhittin Ulug quitte précipitamment son travail, pris d’inquiétude ou suspectant que sa fille voit son petit ami en cachette. Arrivé à son domicile, il se munit d’un grand couteau de cuisine avant de surgir dans la salle de bains où se trouve le couple dans le plus simple appareil. Animé d’une haine féroce, il se serait ensuite acharné contre Julien, tandis que sa fille alertait les secours, en vain. L’autopsie attestera de 30 coups de couteau «très puissants» infligés à la victime, dont sept au niveau du thorax et une plaie béante au niveau du crâne. «Une violence inouïe», constate l’avocate. Neuf plaies seront constatées au niveau des mains et des bras, signe que Julien s’est débattu jusqu’au bout pour échapper à son meurtrier.

    Quatre ans de cavale

    Le père de famille prend aussitôt la fuite à travers l’Europe pour gagner la ville de Batman en Turquie, où la population est à majorité kurde. Pour le père de Julien, Claude Videlaine, commence un long calvaire pour réussir à rapatrier le responsable de la mort de son fils. Des nuits sans dormir, des journées au téléphone avec le Quai d’Orsay. À l’époque, Arnaud Dumontier, le maire (LR) de Pont-Sainte-Maxence où résidait la victime, mais aussi Éric Woerth, le député de l’Oise, se mobilisent pour la famille et en appellent à François Hollande pour réclamer sa remise à la France. Un mandat d’arrêt international est délivré, mais la coopération entre Paris et Ankara est pour le moins fragile.

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    Surtout, selon des propos du député, l’intéressé avait une «proximité avec le PKK» (Parti des travailleurs du Kurdistan), ce qui aurait compliqué les démarches des autorités locales. Il faut finalement attendre octobre 2019 pour que Muhittin Ulug soit enfin extradé en France. Placé en garde à vue, le mis en cause garde le silence, puis affirme avoir cru à un cambriolage. Il pensait qu’on agressait sa fille à l’étage et se justifie donc d’avoir attaqué l’individu au couteau pour la protéger. Le Franco-Kurde se présente comme un père aimant, qui n’a jamais tenté de contrôler la vie sentimentale de sa fille et qui aurait volontiers «proposé un café» à son petit copain s’il l’avait connu. Pourtant, «le traditionalisme, voire le fondamentalisme» de l'accusé ressort constamment dans le dossier, assure l’avocate.

    «Un crime d'honneur ne peut être lavé que par le sang»

    Au retour de son père, Nuzan a changé subitement de version. Devant le juge, elle certifie qu’il ne connaissait pas Julien, dit avoir menti sur certains détails sous l'effet du choc afin de donner du crédit au récit de son père. Pendant cinq ans, elle avait pris des distances avec son univers familial, s’était réfugiée dans un foyer parisien sous une autre identité, de peur des représailles de ses oncles. «Dans leur tradition, un crime d’honneur ne peut être lavé que par le sang», rappelle Me Devred. Mais à son retour, elle semble être «revenue progressivement dans le giron familial».

    Pour la famille de Julien, c’est un coup de poignard dans le dos. «Cette jeune femme est la dernière personne qu’a chérie Julien.» Reste à savoir si Nuzan, comme son père, vont maintenir cette version durant les quatre jours d’audience. Contacté par Le Figaro, l'avocat de l'accusé, Me Frank Berton, n'a pas souhaité s'exprimer avant le début de l’audience. Les parents de Julien espèrent qu’il ne s’enfermera pas derrière «une fausse vérité». Depuis la mort de leur fils, «ils ne vivent plus, ils survivent.» Avec son père, Julien partageait la passion du football. Depuis, à chaque soirée de match, la place à ses côtés est vide sur le canapé.

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : environ 10 millions d'Ukrainiens ont fui leur foyer, selon l'ONU

    Publié le : 24/03/2022 - 15:55Modifié le : 24/03/2022 - 16:32

    Depuis le début de l'invasion russe, environ 10 millions de personnes ont fui l'Ukraine, dont 3,6 millions sont partis à l'étranger, principalement en Pologne, selon l'ONU. Plus de la moitié des enfants en Ukraine ont dû quitter leur foyer pour fuir l'insécurité et les combats déclenchés par l'invasion de l'armée russe le 24 février, a indiqué l'Unicef jeudi 24 mars. Tarek Kai, reporter à France 24, est allé à la rencontre de ces réfugiés en Ukraine et en Pologne.

    Valeurs Actuelles

    Des gendarmes visés par des tirs de projectiles en Haute-Savoie

    Dans le quartier du Crozet, à Scionzier (Haute-Savoie), la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars a été émaillée d’incidents, rapporte France 3 Régions. Les sapeurs-pompiers ont dû intervenir pour des feux de poubelles. Une première équipe de la gendarmerie locale les a accompagnés avant que des renforts, du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) ne soient appelés à cause d’une situation très tendue sur place.

    Un homme placé en détention provisoire 

    Les gendarmes ont fait face à une quinzaine d’individus et ont été la cible de projectiles, selon la procureure de la République du tribunal de Bonneville, Karline Bouisset. Un pavé a notamment brisé la vitre d’un véhicule frôlant la tête d’un gendarme, sans faire de blessé. 

    Un jeune homme, majeur, a été interpellé et placé en garde à vue. Il n’était pas connu des services de police. Compte tenu de la gravité des faits et de la multiplicité d’auteurs, la procureure de la République a ouvert une information judiciaire pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, actes de destruction par un moyen dangereux et destruction du bien d’autrui en réunion ». « Les agissements de ce groupe d’individus causent, au sein du quartier du Crozet et, plus largement, de la commune de Scionzier, un sentiment d’insécurité inacceptable. Les actes de violence commis sur des militaires de la gendarmerie nationale sont intolérables et seront poursuivis avec la plus grande fermeté », a indiqué le tribunal de Bonneville. Le suspect encourt une peine d’emprisonnement de 10 ans et 150 000 euros d’amende.

    Haute-Savoie : les dernières actualités

    Haute-Savoie : sans permis, un jeune de 19 ans arrêté à 205 km/h sur l’autoroute

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Grand chelem et entente cordiale : comment le rugby français a réussi sa transformation

    Actu

    Pour le dernier match du tournoi des Six Nations, l’équipe de France, en s’imposant (25-13) face à l’Angleterre, concrétise le travail de deux ans du staff, de la fédération et des clubs, qui dorénavant avancent main dans la main vers la Coupe du monde 2023.

    Éric Serres

    Douze années, « p… c’est long ! », mais le plaisir est d’autant plus immense. Samedi soir, le Stade de France éclairé en extérieur aux couleurs tricolores a vibré plus que jamais, a chanté a cappella, et à gorge déployée, les hymnes et n’a pas résisté à un clap de fin initié par les joueurs, afin de célébrer le dixième grand chelem de l’histoire du XV de France et l’avènement, cette fois-ci confirmé,­ d’une jeune génération dorée à l’or fin dans les clubs et dans les sélections. Battre les Anglais est toujours un peu spécial, mais les laisser sur leur fin, leur faim (25-13), avec un « sorry, good game » pour poignée de main, quel plaisir.

    Mais ce bonheur vient de loin et de l’union sacrée obtenue par Fabien Galthié : « Le staff a été formidable. Ça ne date pas d’aujourd’hui, ça fait deux ans et demi. Le travail réalisé avec passion, engagement, sans concession nous a permis d’aller chercher cette victoire ce soir et de conclure ce tournoi par un grand chelem. Je n’arrive pas encore à ­réaliser, c’est ça le truc. On est encore sous tension… Wow !, quel chemin, quel chemin… (Quelle différence avec les grands chelems remportés comme joueur en 1997, 1998, 2002 ?) Vingt ans d’écart ! » Ajoutons à ces mots ceux du patron de la Ligue nationale de rugby : « C’est tout le rugby français qui a gagné », pour rappeler que les clubs jouent ­dorénavant le jeu en attendant la Coupe du monde en France en 2023. Mais revenons au match…

    Une défense de fer et d’acier trempé

    Les Bleus face aux hommes de la Rose, qui leur avaient promis entre les lignes « du sang et des larmes », ont répondu quasiment présent dans tous les domaines, excepté­ ce trou d’air habituel entre la 40e minute et la 50e. Eddy Jones eut beau cibler Antoine Dupont comme arme fatale à ranger chez l’armurier, il n’en fut rien. L’arrière-garde britannique et son botteur Markus Smith eurent beau prendre pour souffre-douleur l’arrière Melvyn Jaminet, supposé mal à l’aise dans les airs, il n’en fut presque rien. Le jeune ouvreur anglais s’est certes évertué tout au long de la rencontre à illuminer de chandelles le ciel dyonisien, Jaminet lâcha bien quelques ballons sous la pression, mais il fut suppléé à bon escient par d’autres, mettant fin aux espoirs de destruction par « carpet bombing ». Enfin, dans leurs tentatives de jeu au large, au près et parfois en travers, les Anglais ont rencontré pendant 80 minutes ce que Shaun Edwards a mis en place depuis deux saisons avec succès, une défense de fer et d’acier trempé.

    Maintenant, passé l’euphorie d’une victoire et d’un grand chelem, sans doute prolongée tard dans la nuit vers la rue de la Soif, l’avenir reste en construction jusqu’à la Coupe du monde en France. « Quand tu gagnes, ça veut dire que tu travailles bien, que tu construis la bonne équipe. Demain, on sera n°2 mondial avec une équipe jeune qui va encore grandir et s’améliorer. Il n’y a aucune raison pour que l’équipe ne continue pas à progresser. C’était bien de jouer avec cette tension qui nous a d’un coup sauté dessus. Il faut vivre ces matchs, ces finales, pour continuer à grandir et acquérir du vécu commun. C’était notre 25e match. Le 46e sera la finale de la Coupe du monde. » L’objectif est clair pour le sélectionneur et les fondamentaux sont bien là. Pas ceux d’antan qui faisaient du « combat » le gage de toutes les réussites, mais ceux inculqués aujourd’hui par le staff tricolore : défense au sol – grattage pour les initiés –, longueur dans le jeu au pied de déplacement et, pour parachever le tout, attaques fulgurantes dans les moments forts. Le XV de France s’est abreuvé de cela tout au long du tournoi afin de mettre à genoux ceux qui voulaient garder espoir. Encore samedi soir, comme il y a une semaine contre les Gallois, la « british corps » a eu le sentiment pendant 80 minutes d’être passée de peu à côté. Eddie Jones (sélectionneur de l’Angleterre), roi de l’auto­com – il faut protéger ses arrières ! – n’a pas dit autre chose. S’il a reconnu que la France méritait son titre, il n’a pu s’empêcher d’expliquer : « Nous avons eu beaucoup d’opportunités pour marquer, mais nous n’avons pas su les transformer. » Une semaine plus tôt, le Gallois Dan Biggar faisait part de la même frustration après la défaite de son équipe face aux Bleus : « On était meilleurs que l’équipe de France. Nous l’avons mise sous pression de nombreuses fois. Mais ce sont les Français qui ont gagné. » Ce discours a longtemps été celui des Tricolores, proches de l’exploit, mais qui par étourderie, faute d’inattention se faisaient punir. Dorénavant le père Fouettard a changé de camp.

    rugbytournoi des 6 nationséquipe de france de rugby
    Le Figaro

    Périscope N° 71 : Ukraine, quel risque de contagion ?

    Philippe Gélie

    LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un regard à 360° sur la scène internationale, par Philippe Gélie.

    Chers abonnés,

    Tout d'abord je vous dois des excuses: la guerre en Ukraine m'a tenu éloigné de cette lettre pendant un mois, même si une douzaine d'éditoriaux sur le sujet ont, entretemps, maintenu le lien avec les lecteurs du Figaro. La guerre n'est certes pas finie – loin de là sans doute –, mais je vais m'efforcer de reprendre le fil de nos échanges hebdomadaires. En commençant par une question cruciale: au-delà de l'Ukraine, y a-t-il un risque de contagion en Europe? Beaucoup s'inquiètent de savoir si nous sommes à l'orée d'une «Troisième guerre mondiale»: faut-il prendre ce risque au sérieux?

    Ukraine, quel risque de contagion ?

    Aléas. On prête à Adolf Hitler cette remarque pour une fois sensée: «Le commencement de chaque guerre, c'est comme ouvrir la porte d'une pièce obscure: on ne sait jamais ce qui se cache dans le noir.» Vladimir Poutine a lancé l'invasion de l'Ukraine, confiant que ses forces d'assaut allaient percer les défenses adverses, pénétrer jusqu'au cœur du pouvoir à Kiev, tuer ou capturer le président Zelensky et le remplacer par un régime à sa botte. Un mois plus tard, la donne a changé: les forces russes progressent poussivement et s'en remettent à la méthode éprouvée du pilonnage pour aplatir la résistance – en même temps que la population civile – sous les bombes.

    Plan B. De nombreux observateurs estiment que le chef du Kremlin est déjà passé au «Plan B» - sans être toujours d'accord sur sa nature. Selon les experts du renseignement américain, la priorité de Poutine est désormais d'annexer assez de territoires dans l'Est ukrainien pour établir une liaison terrestre entre le Donbass et la Crimée, deux régions sous son emprise depuis 2014. Dans le New York Times, Thomas Friedman analyse le «Plan B» comme la création délibérée d'un exode, via les bombardements aveugles des villes et de cibles civiles, afin que les Européens sous pression tordent le bras de Zelensky et menacent de le lâcher s'il n'accepte pas les demandes russes.

    Objectifs. Les mécomptes de l'armée russe en Ukraine n'ont pas encore altéré les exigences du Kremlin. Durant les négociations qui se poursuivent avec la partie ukrainienne, Moscou demande toujours la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée, l'abandon du Donbass par Kiev et le renoncement formel de l'Ukraine à tout rapprochement avec l'Ouest, notamment toute adhésion à l'Otan. Ces revendications sont celles d'un vainqueur – ou d'un pouvoir dominant incontestable. La Russie n'est pas actuellement dans cette position. C'est pourquoi il faut se poser la question des étapes suivantes dans la stratégie du Kremlin.

    Voies d'escalade. Il y a mille façons par lesquelles une guerre peut échapper au contrôle de ses protagonistes, de la bavure accidentelle à la montée en puissance délibérée. Que se passera-t-il si la Russie invoque la «légitime défense» pour frapper à la frontière polonaise un convoi d'armes à destination des Ukrainiens? Si la Biélorussie entre en guerre au côté de la Russie? Si un missile russe détruit un satellite occidental en orbite? Si des massacres à répétition rendent de moins en moins tenable la posture de neutralité des Occidentaux? Si Moscou est soupçonnée – ou convaincue – d'avoir recours à des armes chimiques? Si Poutine juge bon d'utiliser une bombe nucléaire tactique en Ukraine? S'il lance une cyberattaque massive – voire une agression physique – contre un État membre de l'Otan?

    La perspective d'un conflit nucléaire, autrefois impensable, est maintenant de retour dans le domaine du possible.

    Arsenal. Toutes ces hypothèses ne relèvent pas de plans tirés sur la comète par des commentateurs apeurés. La plupart sont explicitement brandies par la partie russe, voire déjà à l'œuvre comme dans le cas de la cyberguerre. Dès la première semaine de guerre, Moscou a fait usage de bombes thermobariques à effet de souffle, dont les explosions sont comparées à celle de l'usine AZF à Toulouse. Deux jours après que Sergueï Ryabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, a qualifié les livraisons d'armes à l'Ukraine de «cibles légitimes» , un missile a été tiré en guise d'avertissement aux Occidentaux sur la base de Yavoriv à l'ouest, par où transite l'aide à l'Ukraine. La mise en alerte de l'arsenal atomique russe au troisième jour de la guerre et les allusions fréquentes de Poutine à sa capacité nucléaire ont rappelé aux spécialistes que le déploiement de bombes nucléaires tactiques sur un théâtre d'opérations figure dans la doctrine stratégique russe depuis un oukase présidentiel de 2020.

    Doctrine. Le pari très – trop? – audacieux que représente l'invasion de l'Ukraine (un pays légèrement plus grand que la France) élève considérablement les enjeux pour le chef du Kremlin – peut-être jusqu'à sa survie politique –, donc les risques pour le reste du monde. Le 22 mars, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rappelé que, dans la doctrine russe, la bombe atomique ne pouvait être utilisée que «s'il s'agit d'une menace existentielle pour notre pays». Or, la présence de l'Otan sur son flanc ouest est précisément présentée par Poutine comme une menace vitale et imminente justifiant l'invasion de l'Ukraine.

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    Lignes grises. La frilosité occidentale se manifeste dans le fait qu'aucune ligne rouge n'a été tracée devant Vladimir Poutine. Le président américain, Joe Biden, avait annoncé à l'avance qu'il n'enverrait pas de troupes pour sauver l'Ukraine, se privant de la dimension dissuasive du doute dans les calculs de l'agresseur. Depuis que Moscou est passé à l'acte, les Européens s'en remettent à une double stratégie: pression économique maximale sur la Russie et fournitures d'armes à l'Ukraine. Le problème de cette approche est qu'elle est dépourvue de «profondeur»: on peut toujours augmenter les pressions ou l'aide, mais il n'y a pas d'étape suivante en cas d'insuccès. Par conséquent, si les Européens et l'Otan se retrouvent entraînés dans la guerre, ce sera contre leur volonté – autrement dit, sans l'avoir anticipé et s'y être préparés.

    Tentation. La faiblesse affichée par ses adversaires soumet Poutine à la tentation: celle de tester les limites de l'inertie occidentale. Il a déjà tiré des missiles hypersoniques, dépourvus de valeur tactique sur le terrain, mais signal que la Russie est prête à mettre la barre très haut. D'autres provocations risquent de suivre: Joe Biden voit dans les fausses allégations des Russes sur la possession d'armes chimiques ou biologiques par Kiev «le signe clair qu'eux-mêmes envisagent d'utiliser ces armes, comme ils l'ont fait dans le passé» en Syrie. Les Européens, eux, en sont déjà à faire des stocks d'iode en cas d'attaque atomique…

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    Pourquoi s'inquiéter ? Vladimir Poutine est déjà dans une posture de fuite en avant. Sa stratégie du pilonnage des populations civiles - la même qu'en Tchétchénie dans les années 90 – ne lui garantit pas la victoire. Kiev est quatre fois plus étendue que Grozny. Mais elle risque cette fois de le conduire devant la justice internationale, le dissuadant de faire marche arrière. Surtout – c'est sans doute ce qu'on mesure le moins bien à l'Ouest – Poutine est, pour ce qui le concerne, déjà en guerre contre l'Occident. C'est l'Occidentalisation de l'Ukraine à ses frontières qu'il ne tolère pas. Et à ses yeux, l'aide militaire apportée à Kiev ainsi que l'isolement économique de Moscou constituent des actes de guerre. Pourquoi se priverait-il de frapper ceux qui le frappent, si on ne l'en dissuade pas?

    Paranoïa. Pour comprendre le climat qui prévaut en Russie, en tout cas dans les milieux pro-Poutine et dans les médias accessibles à la majorité de la population, je vous soumets tel quel ce message envoyé par une amie russophone:

    «J'ai regardé hier soir la grande émission dominicale de Vladimir Soloviev sur RTR Planeta, c'était absolument terrifiant. D'abord une glorification de l'action de Poutine et un rappel du “triomphe du retour de la Crimée”, puis des reportages mensongers et odieux sur les tortures et humiliations que l'Ukraine ferait subir aux populations russophones. Mais surtout, l'idée qu'il ne faut pas céder un pouce face au nazi Zelensky car la dénazification reste l'objectif principal, il faut punir l'Occident collectif, ce tas de voleurs et de bandits avec lesquels on est en guerre. Comme “ils” préparent des armes chimiques à travers tout le territoire de l'Ukraine, et “menacent la Russie qu'ils haïssent viscéralement”, il faut “leur donner une leçon”, notamment à la Pologne et aux Baltes qui se conduisent de manière insolente. L'un des participants a évoqué l'utilisation d'une bombe nucléaire dans ce contexte, un autre a suggéré de rétablir un corridor jusqu'à Kaliningrad, en envahissant la Lituanie. Bref, j'ai eu l'impression de voir en direct l'émergence du fascisme russe.»

    Nota Bene. Dernière note adressée le 23 mars par un observateur à Moscou: «Deux dominantes dans le buzz officiel, dont on sait maintenant qu'il prélude à l'action: 1/ La Pologne désignée comme prochaine cible. 2/ L'entrée dans le conflit de l'armée biélorusse.»

    Bonne semaine tout de même !

    À lire

    • Amitié. le groupe interparlementaire d'amitié France-Russie, présidé par Gérard Longuet, dénonce la «campagne de désinformation scandaleuse et absurde» menée par l'ambassade de Russie à Paris contre l'Ukraine. «Dans ce contexte, le groupe (...) se réunira le 12 avril prochain pour examiner les suites à donner à son activité».
    • Gaz. l'Europe pourrait se passer des deux tiers de ses importations de gaz russe d'ici à trois ans, selon une étude des think-tanks Ember, E3G, RAP et Bellona. Le tiers restant pourrait être acheminé par le réseau de gazoducs existant à partir d'autres pays producteurs.
    • Justice. Poutine pourrait-il être jugé pour crimes de guerre? The Economista étudié la question.

    Parlons-en:

    Partagez vos remarques ou posez vos questions par courriel à periscope@lefigaro.fr. À la semaine prochaine.

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    New York Times - World

    4 Die After Falling From Balcony in Swiss Resort Town

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    The police, who are investigating the cause, said the people were most likely members of the same family, including an 8-year-old girl, her parents and aunt. A boy, 15, was in the hospital in critical condition.

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    By Emma Bubola

    Four people, apparently members of the same family, died after falling from the balcony of their seventh-floor apartment in Montreux, western Switzerland, on Thursday, the police said in a statement. A fifth person, a teenage boy, who also fell from the balcony, was hospitalized in serious condition, they said.

    The five people have not been officially identified, but the police said they were believed to be members of a family of French nationals: a 40-year-old man, his 41-year-old wife, her twin sister, and the couple’s 8-year-old daughter, along with the sole survivor, the couple’s 15-year-old son.

    Alexandre Bisenz, a spokesman for the Vaud canton police, said that it was likely that the people had jumped from the balcony. The police are trying to determine the exact circumstances and causes of the incident, and they said they had ruled out the presence of other people in the apartment at the time.

    According to a preliminary investigation, the police said, two police officers knocked at the door of the family’s apartment on Thursday morning at about 7 a.m. to hand a summons to the father in connection with the home-schooling of one of the children.

    The police officers heard a voice coming from the apartment asking them to identify themselves. After they did so, the officers did not hear any further sounds coming from the apartment, and they prepared to leave the building.

    They were still in the building when a witness called the police to say that some people had fallen from a balcony, said Jean-Christophe Sauterel, the police spokesman in Vaud, the canton where Montreux is situated. Montreux, a Swiss resort on Lake Geneva, is a tourist hot spot famous for its jazz festival.

    Michelle Steiger, 72, a neighbor, said the family involved in the episode was very discreet and that the residential building was inhabited by many families with children.

    Mr. Sauterel said the local authorities usually send the police to visit individuals who fail to respond to repeated written summons. He said that one of the children living in the apartment was being home-schooled, which is legal in Switzerland, but requires routine checks on the process. When parents do not respond to solicitations for these checks, they can be summoned by the police, he said.

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    France24 - World

    EU summit on Ukraine war: Bloc divided over new sanctions against Russia

    Issued on: 24/03/2022 - 16:34Modified: 24/03/2022 - 16:37

    Catherine NICHOLSON Follow

    European Union leaders won't agree to new sanctions against Russia during their two-day summit starting on Thursday, Dutch Prime Minister Mark Rutte said. "I do not expect concrete new sanctions today," Rutte said on arrival for the meeting of the bloc's 27 national leaders. FRANCE 24's European Affairs Editor Catherine Nicholson tells us more.

    Valeurs Actuelles

    Policiers agressés à Viry-Châtillon : les recours de deux jeunes rejetés, leur peine de 18 ans de prison confirmée

    Le recours de deux hommes âgés de 23 ans a été rejeté par la Cour de cassation. Ce mercredi 23 mars, leur condamnation à 18 ans de prison pour tentative de meurtre sur des policiers ont ainsi été confirmées, relaie BFM TV. Ils ont été condamnés dans le cadre de l’affaire des policiers brûlés de Viry-Châtillon. Les faits remontent au 8 octobre 2016. Une dizaine d’individus avaient pris d’assaut deux voitures de police stationnées à proximité du quartier de la Grande Borne, en plein jour. Certains jeunes avaient lancé des cocktails molotov sur les fonctionnaires de police. Deux agents avaient été blessés dont un gravement. En avril 2021, la cour d’assises des mineurs de Paris avait condamné cinq jeunes à des peines allant de 6 à 18 ans de réclusion. Huit autres avaient été acquittés, provoquant la colère des défenseurs de la police et de l’avocat des deux policiers blessés.

    Des peines « légalement appliquées » par la cour d’assises

    La Cour de cassation a précisé, dans un arrêté rendu public ce mercredi, que « les peines ont été légalement appliquées » par la cour d’assises des mineurs de Paris, relate BFM TV. Il est précisé dans l’arrêté : « Lorsque des violences ont été exercées volontairement et simultanément, dans une intention homicide (…) l’infraction peut être appréciée dans son ensemble. » Et ce, sans être obligé de « préciser la nature des violences exercées par chacun des accusés sur chacune des victimes ». Les avocats des deux individus, toujours placés en détention, n’ont pas souhaité commenter la décision, relate BFM TV.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Départ à la retraite: quatre astuces pour partir plus tôt sans y perdre

    NOS CONSEILS - Un départ anticipé est la plupart du temps synonyme de décote sur votre pension. Mais il existe des astuces pour s’arrêter tôt sans y laisser de plumes.

    Pour huit Français sur dix, profiter le plus longtemps possible de sa retraite est la principale motivation de départ, selon une enquête de décembre 2021 publiée par la Drees*. Voici quelques pistes à explorer pour partir le plus tôt possible sans y perdre au change.

    1. Partir avant l’âge légal avec la retraite anticipée pour carrière longue

    La première chose à faire est de vérifier si vous remplissez les conditions pour partir en retraite, dès 60 ans, dans le cadre du dispositif de retraite anticipée pour carrière longue. Pour en profiter, il n’est pas nécessaire d’être effectivement entré jeune dans la vie active mais seulement d’avoir validé 5 trimestres avant la fin de l’année civile de vos 20 ans. Quatre trimestres peuvent même suffire si vous êtes né en octobre, novembre ou décembre. Peu importe la nature de ces trimestres: il peut s’agir de trimestres obtenus en contrepartie de votre service militaire ou de petits boulots d’étudiant, voire de stages accomplis dans le cadre de vos études, dès lors que vous avez reçu un salaire et pas une indemnité exonérée de cotisations sociales.

    Vous devez, en outre, justifier de la durée d’assurance requise pour le taux plein: 168 trimestres si vous êtes né en 1962 ou 1963 ; 169 trimestres si vous êtes né en 1964, 1965 ou 1966… Seuls les trimestres cotisés sont, en principe, retenus dans ce décompte, sachant que certains trimestres non cotisés sont pris en compte dans les limites suivantes: 4 trimestres de service militaire, 4 trimestres de maladie ou d’accident du travail, 2 trimestres d’invalidité ; 4 trimestres de chômage et la totalité des trimestres de maternité(à ne pas confondre avec les majorations de durée d’assurance pour enfant).

    2. Lever le pied dès 60 ans avec la retraite progressive

    Encore largement méconnue - 32 % seulement des nouveaux retraités interrogés dans le cadre de l’enquête effectuée par la Drees connaissaient ce dispositif -, la retraite progressive permet de travailler à temps partiel (entre 40 et 80 % d’un temps plein) et de percevoir une partie de ses pensions de retraite. La quotité versée est inverse à la quotité travaillée. Par exemple, en passant à 60 %, vous allez percevoir 40 % de vos pensions de retraite, qui viendront s’ajouter à votre salaire à temps partiel. Les conditions d’accès à ce dispositif sont peu contraignantes: il suffit d’avoir 60 ans et au moins 150 trimestres validés, trimestres assimilés au titre du chômage, de la maladie et majorations de durée d’assurance compris (pour enfants, pour congé parental…). Principal intérêt de ce dispositif: il vous permet d’améliorer le montant de votre retraite. Lorsque vous arrêterez définitivement de travailler, on recalculera son montant pour tenir compte des droits supplémentaires acquis pendant cette période à temps partiel.

    Lorsque ce dispositif est mis en place par voie d’accord collectif, il est généralement prévu que vous continuerez à cotiser pour votre retraite sur la base d’un temps plein et que vous pourrez percevoir tout ou partie de votre indemnité de départ en retraite, également calculée sur la base d’un temps plein, de manière anticipée de façon à compenser une partie du manque à gagner. Si rien de tel n’est prévu dans votre entreprise, il faudra obtenir l’accord de votre employeur pour réduire votre temps de travail - à moins que vous ne soyez déjà à temps partiel - mais aussi négocier tous ces aspects financiers si vous ne voulez pas que cette période ait un impact trop lourd sur le montant de votre retraite.

    Depuis le 1er janvier, les cadres en forfait jours ainsi que les mandataires sociaux relevant du régime des salariés peuvent, en principe, bénéficier de ce dispositif. «Sauf que les textes réglementaires permettant l’entrée en vigueur de cette mesure n’ont toujours pas été publiés et que certains assurés ont eu la mauvaise surprise de voir leurs dossiers refusés», témoigne Nicolas Strady, directeur des opérations retraite du cabinet de conseil Ma réforme des retraites. Pourtant, ce n’est pas la consigne qui avait été donnée aux caisses de retraite, la Cnav nous ayant même précisé «qu’il leur avait été demandé de conserver les dossiers, dans l’attente de la publication du décret d’application, afin de garantir aux assurés une date d’effet à compter du 1er janvier 2022».

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    3. Racheter des trimestres de cotisation

    Si vous êtes entré tardivement sur le marché du travail, il est probable que vous n’aurez pas la durée d’assurance requise pour bénéficier de vos pensions de retraite à taux plein dès 62 ans. La solution? Racheter vos trimestres manquants pour compléter artificiellement votre durée d’assurance. Par exemple, si vous aviez calculé que vous deviez travailler jusqu’à 64 ans pour bénéficier du taux plein, racheter 8 trimestres peut vous permettre de partir dès 62 ans avec à peu près la même retraite que celle que vous auriez perçue en travaillant jusqu’à la date prévue.

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    Encore faut-il que vous ayez des trimestres à racheter, c’est-à-dire des périodes pendant lesquelles vous n’avez pas ou pas assez cotisé pour votre retraite: années d’études supérieures, années civiles incomplètes, années d’expatriation. Reste un obstacle de taille: le coût du rachat, même s’il est entièrement déductible de vos revenus imposables. Il faut compter entre 3329 € et 4439 € pour racheter un trimestre à 61 ans avec l’option la moins coûteuse qui permet de supprimer la décote.

    4. Négocier une rupture conventionnelle pour partir avant l’âge de la retraite

    Si vous n’avez pas de trimestres à racheter ou pas d’argent à consacrer à cette opération, une solution plus radicale consiste à négocier une rupture conventionnelle avec votre employeur. «Si l’idée est de partir le plus tôt possible, vous pouvez l’envisager dès 59 ans. Mais même si vous avez 62 ans ou plus, vous pouvez négocier une rupture conventionnelle dès lors que vous n’avez pas la durée d’assurance requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein», explique Dominique Prévert, du cabinet Optimaretraite. À partir de 55 ans, les seniors ont, en principe, le droit à trois années d’allocation-chômage. Mais cette durée d’indemnisation peut être prolongée pour les chômeurs d’au moins 62 ans jusqu’à ce qu’ils obtiennent une retraite à taux plein, et au plus tard jusqu’à 67 ans. Conséquence: si vous négociez une rupture à partir de 59 ans, vous pourrez être indemnisé par Pôle emploi pendant une période qui peut atteindre 8 ans (de 59 ans à 67 ans), pendant laquelle vous allez continuer à accumuler des droits et à l’issue de laquelle vous êtes assuré d’obtenir votre retraite à taux plein.

    Ce dispositif est une véritable aubaine, surtout pour les cadres: il leur permet de percevoir des indemnités chômage non seulement bien souvent supérieures au montant de leur retraite, mais surtout de continuer à acquérir des points Agirc-Arrco calculés sur la base de leur dernier salaire et non sur le montant de leur allocation-chômage. Pour bénéficier de ce maintien de droit, il faut avoir au moins 62 ans et être indemnisé depuis au moins un an, être affilié depuis 12 ans à l’assurance chômage, dont une année continue ou deux années discontinues dans les cinq dernières années, et avoir validé au moins 100 trimestres pour sa retraite.

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    L'Humanité

    Les SAM s’agacent des déstabilisations judiciaires

    Actu

    Industrie Tandis qu’à Viviez les salariés veillent sur leur outil de production, à Rodez un rassemblement a lieu, ce jeudi, pour contrer une procédure d’expulsion qui mettrait en péril l’avenir de la fonderie.

    Bruno Vincens

    Toulouse (Haute-Garonne), correspondance.

    Ne jamais abandonner l’usine. Surveiller jour et nuit les machines et les moules. Empêcher la saisie des outils de travail. Depuis quatre mois, les métallos de la SAM assurent une présence continue dans la fonderie d’aluminium de Viviez, même si la production est à l’arrêt. L’enjeu est clair : pour mieux trouver un repreneur, pour préserver la plus grande part des 333 emplois, la SAM ne doit pas être dépouillée de ses atouts, mais se trouver en capacité de redémarrer au plus vite. Sauf que les mandataires du cabinet toulousain Egide, chargés de la liquidation judiciaire de la fonderie aveyronnaise, raisonnent différemment : leur but est de vendre tout ce qui peut l’être pour rembourser les créanciers (Urssaf, GRDF…).

     

    Empêcheurs de liquidation

    Les mandataires, qui n’entretiennent pas les meilleures relations avec les métallos de la SAM, ont dépêché le 24 février des huissiers à Viviez pour constater l’occupation de la fonderie. Et aujourd’hui, jeudi, trois représentants du personnel sont assignés à 11 heures devant le tribunal de Rodez : Ghislaine Gistau, Sébastien Lallier et David Gistau. En visant ces trois figures de la lutte, syndicalistes CGT, les mandataires recherchent l’expulsion de tous les empêcheurs de liquider sans contrainte.

    En fait, le trio syndical a déjà été assigné, le 1er mars, devant le tribunal de Rodez. Celui-ci avait seulement décidé de laisser la médiation se poursuivre pendant trois semaines. Durant ce laps de temps, les métallos de Viviez ont accepté d’éteindre les fours où est fondu l’aluminium et de les vidanger. Ainsi les mandataires ont la satisfaction de ne plus voir la facture de gaz s’alourdir !

    La première étape de la médiation s’achève ce jeudi avec cette nouvelle assignation devant le tribunal. On ne sait si celui-ci rendra immédiatement sa décision ou s’il se donnera deux ou trois jours de réflexion. L’expulsion peut-elle être prononcée ? « Il n’est pas question de quitter le site », prévient David Gistau. L’avocat des métallos de la SAM, Me Renaud Frechin, renchérit : « S’ils partent, l’usine sera vite démantelée, j’en fais le pari ! »

    Car la fonderie aveyronnaise recèle, outre les machines-outils, les fours et les moules, un imposant stock de pièces en aluminium destinées initialement aux voitures Renault. Or le cours de l’aluminium avait grimpé avant même l’invasion russe de l’Ukraine, deux pays exportateurs de ce métal devenu précieux. Et depuis le début du conflit, tous les records sont battus. Aujourd’hui, ce « trésor de guerre », selon l’expression de David Gistau, est évalué à 3,8 millions d’euros. Un atout supplémentaire pour la SAM.

    Si la fonderie de Viviez se voyait dépossédée de ses actifs, cela pourrait contrarier le seul projet de reprise aujourd’hui sur la table, celui du groupe MH Industries, basé dans le département voisin du Lot. Une étude en cours, financée en grande partie par la région Occitanie, évalue les modalités de ce projet, qui donne aux salariés métallurgistes des raisons d’espérer.

    Le personnel de la SAM est mobilisé sur le front industriel – maintenir une fonderie en activité – et sur le front social. Il s’agit d’obtenir de Renault des indemnités de licenciement supralégales. Car la firme au losange était le véritable donneur d’ordres. En abandonnant son sous-traitant aveyronnais, la multinationale l’a mis dans une situation impossible. Aussi 291 salariés de la SAM attaquent le constructeur automobile devant le conseil de prud’hommes. Des procédures qui s’annoncent toutefois très longues.

     

    Convergence des luttes

    La pérennité de la SAM, premier employeur privé du bassin de Decazeville, est vitale pour tout ce territoire déjà sinistré. Voilà pourquoi, ce jeudi encore, Rodez sera le lieu de convergence des luttes pour sauver la fonderie. On viendra de tout l’Aveyron et des départements proches pour se rassembler devant le tribunal et soutenir les trois syndicalistes convoqués. Après l’audience, la mobilisation se poursuivra l’après-midi dans un jardin public avec des prises de parole, notamment celle de Frédéric Sanchez, secrétaire de la fédération CGT de la métallurgie. Un concert est également prévu.

    « La SAM est devenue un dossier symbolique », estime Me Frechin. Selon l’avocat des salariés, « on théorise actuellement sur la réindustrialisation. Avec la fonderie, il s’agit de passer aux travaux pratiques » ! Les métallos de Viviez attendent maintenant la décision du tribunal de Rodez. Pour David Gistau, « on n’imagine pas que la justice nous empêche de sauver notre outil de travail ».

    fonderie SAMdecazevillerodezmétallurgie
    France24 - Monde

    Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’éducation ?

    Publié le : 23/03/2022 - 17:57Modifié le : 23/03/2022 - 18:00

    Romain BRUNET Suivre

    Savoirs fondamentaux, gratuité des fournitures scolaires, augmentation de la rémunération des enseignants : France 24 fait le point sur les principales propositions des candidats à l’élection présidentielle concernant l’éducation.

    Sujet de préoccupation majeur des Français, l’éducation donne souvent l’occasion de constater que le clivage droite-gauche existe toujours. Entre les candidats à l'élection présidentielle mettant l’accent sur la discipline et le mérite des élèves comme des enseignants, et ceux qui font de l’école pour tous et de l’égalité des chances leur priorité, il y en a pour tous les goûts. Tour d’horizon des principales propositions formulées dans les programmes.

    La candidate de Lutte ouvrière souhaite créer des postes supplémentaires dans l'Éducation nationale et interdire le financement privé des établissements de l'enseignement supérieur.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de sécurité ?

    Le candidat de Debout le France (DLF) souhaite donner la priorité aux savoirs fondamentaux : s’assurer que les élèves maîtrisent la lecture et l’écriture en sortie de primaire en augmentant les heures consacrées au français en les passant de 9 heures à 15 heures hebdomadaires avec mise à niveau obligatoire pour les enfants en retard et la mise en place d’un soutien personnalité dès la fin de la maternelle. Il compte également revenir à la notation chiffrée, supprimer l’enseignement d’initiation aux langues étrangères (EILE), revenir à un baccalauréat avec davantage d’épreuves écrites et rétablir et développer les internats d’excellence et les bourses au mérite.

    Nicolas Dupont-Aignan veut revaloriser le métier d’enseignant en augmentant les salaires de 20 % dans un premier temps, puis de 20 % supplémentaires en contrepartie d’heures de soutiens scolaires. Il promet de revenir sur la réforme du concours du CAPES et de ne plus envoyer les enseignants débutants dans les établissements les plus difficiles.

    Le député de l’Essonne veut aussi revaloriser les voies professionnelles et technologiques en faisant de l’alternance une cause nationale pour viser un million de contrats, soit un doublement des effectifs actuels, en diversifiant l’offre nationale en l’adaptant aux technologies et métiers nouveaux.

    Il souhaite par ailleurs faire du harcèlement scolaire une grande cause nationale en excluant les élèves coupables et en rendant possible la suspension des allocations familiales de leurs parents, sensibiliser les élèves aux dangers des réseaux sociaux et poursuivre la création d’établissements spécialisés, en internat et avec mesures de sécurité renforcée, afin d’y accueillir les exclus définitifs. Il entend conditionner le versement des allocations familiales à l’assiduité scolaire et autoriser le port de l’uniforme.

    Il veut interdire l’écriture inclusive, interdire aux parents accompagnateurs le port de signes religieux, et verser l’allocation de rentrée scolaire (ARS) sous forme de bons d’achats proportionnés aux revenus des familles.

    Concernant l’enseignement supérieur, le candidat de DLF promet de réaffirmer le principe de la gratuité, de refuser toute procédure de recrutement hors examen unique dans les grandes écoles, d’interdire toute forme de recrutement ou de sélection par tirage au sort, de conditionner le maintien légal des étudiants étrangers en France à leurs résultats et de conditionner les bourses sur critères sociaux à l’assiduité et aux résultats. Il s’engage enfin à construire de nouvelles résidences universitaires avec un tarif d’accès dégressif en fonction des ressources mais conditionné aux résultats et à interdire le port de signes religieux.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?

    La candidate socialiste promet d’augmenter la rémunération des enseignants au niveau de celle des cadres et compte organiser des états généraux de la pédagogie dès 2022 pour déployer des pédagogies ouvertes, inclusives et collaboratives. Elle souhaite mettre fin aux ghettos scolaires en obligeant les départements à adopter un "plan mixité". Elle veut repenser l’enseignement civique en y mettant au cœur la transmission des valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité, laïcité, lutte contre toutes les discriminations (antisémitisme, racisme, LGBTQIphobies, sexisme). Elle compte faire de la lutte contre le harcèlement une grande mobilisation du quinquennat.

    Anne Hidalgo promet de supprimer Parcoursup au profit de "règles justes et humaines d’accès à l’enseignement supérieur". Elle souhaite garantir un accompagnement individualisé aux jeunes qui décrochent scolairement et vise 60 % de chaque classe d’âge diplômés de l’enseignement supérieur, contre 38 % aujourd’hui. La maire de Paris veut également donner la possibilité de travailler et d’étudier en alternance grâce à des horaires et des programmes adaptés. Elle compte enfin mettre en place un programme majeur d’éducation artistique à l’école.

    Le candidat écologiste souhaite l’organisation d’une conférence de consensus avec l’ensemble de la communauté éducative pour "faire la place aux pédagogies favorisant l’accrochage scolaire et aux apprentissages par l’expérience". Il promet le recrutement d’au moins 65 000 enseignants, l’augmentation de 20 % des salaires des enseignants, le rétablissement de l’entrée progressive dans le métier, la réforme de la carte scolaire pour favoriser une politique de mixité sociale et scolaire, le recrutement de 2 000 médecins scolaires, de 1 000 assistants sociaux et de 3 000 infirmiers pour assurer une couverture des besoins adaptée, le rétablissement des réseaux d’aide spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) dans le premier degré et la reconnaissance des 125 000 accompagnants d’élève en situation de handicap (AESH) comme membres à part entière des équipes éducatives et pédagogiques.

    Yannick Jadot souhaite que l’élaboration des programmes soit confiée à une autorité indépendante et entend valoriser la voie professionnelle, "indispensable à la transition écologique". Il entend renforcer l’éducation à la démocratie et mettre en place un "véritable" service public d’orientation.

    Sur l’enseignement supérieur, le député européen promet le remplacement de Parcoursup par un système transparent pour qu’aucun bachelier ne soit laissé sans inscription dans une de ses filières souhaitées, la création de 100 000 places en première année, en particulier dans les formations courtes préparant aux métiers de la transition (BTS et IUT) et dans les filières des métiers de la santé et du social, l'ouverture de formations hors des grandes métropoles. Il veut aussi l’annulation de la hausse des droits d’inscription pour les étudiants étrangers, un accès possible en Master à l’ensemble des étudiants ayant obtenu une Licence, la création de 8 000 à 10 000 postes d’enseignants-chercheurs, l’intégration des classes préparatoires aux universités, la construction de résidences universitaires et l’augmentation du budget de la recherche de 0,76 % à 1 % du PIB.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’agriculture ?

    Le candidat du parti Résistons ! souhaite revaloriser le statut et le salaire des enseignants – qui devrait être de 2 181 euros net selon lui pour être comparable aux années 1970 –, alléger les programmes scolaires en insistant sur les savoirs fondamentaux, créer une nouvelle discipline pour maîtriser les outils numériques et revenir sur la réforme du baccalauréat.

    Jean Lassalle promet de valoriser l’alternance et les filières professionnelles en développant au collège et au lycée les enseignements permettant de découvrir "des matières concrètes et artisanales (bois, céramique, verre, sculpture, cuisine, textile, cuir…)" et en aidant financièrement les entreprises à embaucher des apprentis. Il compte instaurer des voyages linguistiques à l’étranger et des séjours à la montagne ou à la campagne au collège et au lycée grâce à des aides étatiques et locales de 500 euros par élève et par année scolaire.

    La candidate d’extrême droite veut restaurer l’efficacité du système éducatif en organisant une remise à plat des méthodes pédagogiques et des contenus, et en repositionner l’école comme vecteur de transmission de l’Histoire de France et de son patrimoine. Pour cela, elle compte augmenter le nombre d’heures de cours des élèves du primaire, donner la priorité en primaire à l’enseignement du français et des mathématiques et limiter le nombre d’élèves par classe à 20 en grande section de maternelle et en CP et à 30 dans le secondaire. Elle veut faire du brevet des collèges un examen d’orientation vers l’enseignement général et technologique, l’enseignement professionnel ou l’enseignement des métiers par l’apprentissage. Elle promet l’abrogation de la réforme Blanquer du baccalauréat pour lui redonner un statut de diplôme "reconnu et valorisant". Elle entend supprimer les enseignements de langue et de culture d’origine (ELCO), rétablir le port d’un uniforme à l’école primaire et au collège et supprimer toute forme de discrimination positive dans l’enseignement secondaire et supérieur.

    Marine Le Pen compte mettre fin à "la doctrine laxiste en matière disciplinaire" en supprimant les allocations familiales et les bourses scolaires en cas d’absentéisme des enfants et de perturbations graves et répétées au sein des établissements scolaires et en instaurant des sanctions-plancher pour protéger les enseignants et mettre fin "à la doctrine du 'pas de vague'". Mais la député du Rassemblement national va plus loin : elle est favorable à l’utilisation systématique par l’institution scolaire de l’article 433-5 du Code pénal relatif aux outrages à une personne chargée d’une mission de service public qui prévoit une peine de six mois de prison et 7 500 euros d’amende et à la généralisation de la vidéoprotection dans le secondaire. Elle veut également interdire le port du voile par les accompagnatrices de sorties scolaires.

    Elle promet enfin de revaloriser le métier d’enseignant en augmentant les salaires de 3 % par an pendant cinq ans, de revoir le recrutement des professeurs et les principes de gestion du corps enseignant.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats pour la culture ?

    Le président sortant souhaite augmenter les heures de français et de mathématiques en primaire et en 6e et mettre les mathématiques dans le tronc commun du lycée. Il veut aussi augmenter la pratique du sport avec 30 minutes par jour d’éducation physique en primaire dès 2022 et 2 heures en plus par semaine au collège.

    Il compte généraliser et renforcer les délégués "non au harcèlement scolaire" au collège et donner plus de moyens aux plateformes dédiées (3018 et 3020). Il entend augmenter jusqu’à 35 heures le temps de travail des accompagnants des élèves en situation de handicap pour les revaloriser et mieux aider les enfants.

    Emmanuel Macron propose la découverte, de la 5e à la 3e, de plusieurs métiers, dont les métiers techniques et manuels et souhaite faire du lycée professionnel une voie d’excellence avec des stages en entreprise en augmentation de 50 % et la rémunération des jeunes.

    Il promet d’ouvrir toutes les places nécessaires dans les filières du supérieur qui correspondent aux besoins du pays, mais aussi de réguler les filières qui ne mènent pas assez à l’emploi. Il entend donner plus de libertés aux établissements pour le recrutement d’une partie de l’équipe pédagogique et garantit enfin des augmentations pour les enseignants qui acceptent de nouvelles missions.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de santé ?

    Le candidat insoumis promet d’assurer l’égalité devant l’école grâce à la gratuité réelle de l’éducation publique, y compris les cantines, le transport, les activités périscolaires, la fourniture aux élèves des manuels scolaires ainsi que des fournitures sans marque. Il compte également mettre en place "une véritable politique d’éducation prioritaire", réduire partout les effectifs par classe pour faire mieux que la moyenne européenne qui est à 19 et instaurer une nouvelle carte scolaire pour mettre fin à la ségrégation scolaire. Il compte étendre la scolarité obligatoire à 18 ans en proposant, si besoin, une garantie d’autonomie à partir de 16 ans. Il souhaite garantir la variété des langues vivantes enseignées et leur apprentissage dès le CP

    Jean-Luc Mélenchon propose de revaloriser les personnels de l’Éducation nationale en rattrapant le gel du point d’indice depuis 2010 et en mettant à jour les grilles salariales. Il compte aussi renforcer les moyens de l’école avec un plan pluriannuel de recrutement, renforcer les formations des enseignants en intégrant, notamment, la sociologie de l’éducation, la pédagogie, la psychologie de l’enfant et de l’adolescent, et la lutte contre les discriminations. Il souhaite renforcer les effectifs de la vie scolaire et de la médecine scolaire. Il promet également la création d’un véritable service public d’accompagnement du handicap avec un nouveau corps de personnels. Il veut rétablir le diplôme national du baccalauréat, en abrogeant les réformes du lycée, de la voie professionnelle et du collège.

    Le député des Bouches-du-Rhône souhaite par ailleurs "faire de l’école le levier de la bifurcation écologique et démocratique" en intégrant l’enjeu écologique dans les programmes de la maternelle au lycée et en renforçant l’éducation à l’égalité, contre le sexisme et les discriminations.

    Pour l’enseignement supérieur, il veut garantir la gratuité et pour tous les bacheliers l’accès sans sélection à la formation de leur choix en démantelant le système Parcoursup. Il compte également mettre fin à la précarité des doctorants et jeunes chercheurs par la titularisation des personnels effectuant des missions pérennes et en abrogeant la loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030. Il promet d’augmenter le budget des universités et des centres de recherche, de lancer un grand plan pour l’immobilier universitaire, incluant la construction et la rénovation de laboratoires, d’amphithéâtres et de lieux de vie sociale, citoyenne et étudiante, de construire 15 000 logements supplémentaires par an et de rénover les logements existants. Enfin, son programme annonce la mise en place d’une garantie d’autonomie de 1 063 euros pour tous les étudiants.

    >> À lire : Présidentielle : les candidats déroulent leurs propositions en faveur des femmes

    La candidate du parti Les Républicains veut une école de la transmission des savoirs qui donne la priorité à l’enseignement des fondamentaux. Pour cela, elle compte augmenter de 2 heures par semaine l’apprentissage du français et d’une heure l’apprentissage des mathématiques à l’école primaire. Elle entend instaurer un examen à l’entrée du collège pour valider les acquis fondamentaux et créer une 6e de consolidation pour aider ceux ayant du retard. Elle souhaite réintégrer les mathématiques dans le tronc commun au lycée, offrir du soutien scolaire gratuit grâce à une "réserve éducative nationale" composée de professeurs retraités et d’étudiants rémunérés et créer des externats d’excellence ouverts jusqu’à 20 h en zones prioritaires pour les devoirs, le sport et la culture.

    Pour les enseignants, Valérie Pécresse promet une revalorisation de leur salaire en début de carrière et lorsqu’ils acceptent des missions supplémentaires ou enseignent dans des établissements difficiles. Elle compte recruter 10 000 enseignants et surveillants et permettre l’autonomie des établissements.

    La présidente de la région Île-de-France se dit favorable à un égal accès à l’enseignement supérieur. Pour cela, elle compte réformer Parcoursup, restaurer les bourses au mérite pour les bacheliers mention Très Bien et revaloriser les bourses étudiantes. Enfin, elle propose la mise en place de "l’université au lycée" avec l’aménagement d’une première année d’enseignement supérieur à distance dans les lycées des territoires ruraux.

    >> À lire : Décentralisation : les propositions des candidats pour les territoires

    Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) souhaite augmenter de 33 % les salaires des enseignants et unifier leurs statuts de la maternelle à l’université. Il promet la titularisation de l’ensemble des contractuels, un statut de fonctionnaire pour les AESH et les AED et le recrutement massif de personnels pour avoir 20 élèves maximum par classe et 12 en éducation prioritaire. Philippe Poutou compte également nationaliser l’enseignement privé. Il s’engage enfin pour la construction de bâtiments scolaires afin d’avoir 500 jeunes maximum par établissement.

    Le candidat communiste promet d’augmenter le budget de l’Éducation nationale de 45 % pour atteindre 80 milliards d’euros. Il souhaite mettre en place le droit à la scolarité dès 2 ans et augmenter le temps scolaire pour parvenir à 27 heures par semaine en primaire et 32 heures au collège, dans le but de mettre fin aux devoirs à la maison. Il promet le recrutement de 90 000 enseignants dont la formation sera renforcée, l’augmentation des salaires de 30 %, la gratuité de tout ce qui est nécessaire aux parcours éducatifs et la réduction des effectifs (15 élèves maximum en petite section, 20 maximum pour le reste du primaire, 25 maximum dans le secondaire), notamment en éducation prioritaire (12 élèves par classe maximum). Il compte abroger les réformes du lycée et du baccalauréat.

    Fabien Roussel souhaite créer un véritable métier d’accompagnement des élèves en situation de handicap, sous statut de la fonction publique, avec un salaire digne et une formation ambitieuse. Il propose aussi la mise en place d’un plan de construction et d’amélioration des établissements publics et de leur équipement.

    Le député du Nord souhaite augmenter le budget de l’enseignement supérieur de 14 à 20 milliards d’euros, le recrutement de 15 000 enseignants-chercheurs, la construction de quatre nouvelles universités, un plan national d’équipement et l’augmentation des contrats doctoraux pour les jeunes chercheurs. Il promet enfin la suppression de Parcoursup, une rémunération minimum au Smic pour les alternants et une allocation de 850 euros par mois pour les étudiants.

    >> À lire : Pour ou contre l'Otan : le débat surprise de la présidentielle

    L’autre candidat d’extrême droite prévoit la création d’un grand ministère d’État du Savoir et de la Transmission regroupant l’Instruction publique, l’Enseignement supérieur et la Culture. Il souhaite recentrer l’enseignement autour des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) à l’école primaire et contrôler leur acquisition en fin de primaire en instaurant un Certificat de fin d’études. Il promet de revenir sur la réforme du lycée et refaire du baccalauréat un examen national. Il entend également protéger les enfants "de toute propagande idéologique à l’école", interdire l’écriture inclusive, instaurer un enseignement et une pratique véritables de la musique en primaire et au collège, mettre fin au collège unique en instituant des classes de niveaux et permettre à tous les collégiens et lycéens de suivre un enseignement de latin et de grec.

    Éric Zemmour promet surtout de rétablir la discipline et le respect de l’autorité à l’école via la suspension des allocations familiales des parents d’élèves perturbateurs ou absentéistes, la transformation des Conseillers principaux d’éducation en Surveillants généraux ayant pour but exclusif le maintien de l’ordre scolaire, l’éloignement des élèves perturbateurs dans des internats de réinsertion et le port obligatoire de la blouse à l’école primaire.

    Il propose d’établir une sélection plus stricte des enseignants et de revaloriser leur salaire grâce à des "primes d’excellence professorale" fondées sur la qualité de la transmission du savoir évaluée grâce de plus fréquentes inspections.

    Sur l’enseignement supérieur, il souhaite "refonder l’université" en désengorgeant les filières saturées et sans débouchés professionnels en introduisant des numerus clausus ciblés, mais aussi en mettant fin à la discrimination positive dans les filières sélectives et en réorientant les moyens pour former plus d’ingénieurs dans toutes les filières. Il entend faciliter l’accès aux bourses sociales et au mérite pour les enfants des classes moyennes et supprimer les bourses pour les étudiants absentéistes. Il compte sélectionner au mérite les étudiants étrangers. Il promet enfin d’investir dans la recherche en portant la dépense publique et privée de recherche et développement à 3 % du PIB, en augmentant les salaires des chercheurs au mérite et en lançant de grands programmes d’innovation (cryptographie quantique, spatial, intelligence artificielle en robotique mobile).

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    ÉLYSÉE 2022

    Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?

    Valeurs Actuelles

    Des carnavaliers de Marseille condamnés à de la prison avec sursis pour avoir blessé des policiers

    Présentés en comparution immédiate au tribunal correctionnel, quatre carnavaliers ont été condamnés, mardi 22 mars, à des peines de 4 à 5 mois de prison à la suite des incidents qui ont émaillé le carnaval de la Plaine à Marseille, le week-end dernier, rapporte La Provence. Deux d’entre eux ont aussi reçu l’obligation de se rendre à un stage de citoyenneté. Le procureur avait requis de son côté, six mois de prison ferme.

    Plusieurs individus condamnés ont affirmé ne plus se souvenir des événements en raison des effets de l’alcool. D’autres personnes qui plaidaient coupables ont écopé d’amendes ou de 35 heures de travaux d’intérêt général (TIG).

    Un carnaval qui tourne au drame

    Dimanche 20 mars, alors que se déroulait le carnaval de la Plaine dans le 6e arrondissement de Marseille, des individus s’en sont pris aux installations publiques. Peu après 20 heures, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour sécuriser la place Jean-Jaurès, où se déroulait l’évènement. En effet, un certain nombre de personnes ont commis diverses dégradations sur du mobilier urbain, taguant des caméras de vidéosurveillance de la ville, et endommageant des pylônes électriques, au point de faire sauter le courant. Les forces de l’ordre et les pompiers sont donc intervenus. Mais ils ont subi des jets de projectiles divers, blessant trois policiers.

    Marseille : les dernières actualités

    Un ferry à Marseille mis à disposition pour accueillir des réfugiés ukrainiens

    Un chef d’entreprise marseillais reconditionne des gilets pare-balles de la police pour les civils ukrainiens

    Après les trahisons, les LR marseillais veulent « redresser la première formation politique des Bouches-du-Rhône »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    La charte d’éthique et de déontologie du groupe Le Monde

    La charte est entrée en vigueur mardi 2 novembre 2010.

    Sommaire :

    Préambule

    La présente Charte a pour objet de rappeler les principes essentiels d'indépendance, de liberté et de fiabilité de l'information, et de préciser les droits et devoirs des journalistes, des dirigeants comme des actionnaires. Elle aura force obligatoire entre les parties (sociétés ou associations des journalistes des différents titres, actionnaires, dirigeants du groupe Le Monde, directeurs des publications et des rédactions), et sera reprise par les statuts des sociétés du groupe Le Monde. En cas de changement à la tête d'un des titres du groupe, elle s'imposera en termes identiques à leurs nouvelles directions de la rédaction et de la publication.

    Cette Charte, commune à l'ensemble des publications et sites du groupe Le Monde, s'ajoute aux chartes et accords adoptés précédemment par chacun de ces titres. Ces textes, qui sont annexés à la présente Charte, restent pleinement valides à la seule exception de celles de leurs dispositions qui seraient contradictoires avec celles de la présente Charte. Toute modification apportée à cette Charte doit être approuvée par vote au sein des publications et ne prend effet que dans celles qui l'ont effectivement approuvée.

    La vocation des titres du groupe Le Monde est de fournir, sur tout support, une information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée. Les journalistes doivent porter un regard critique sur l'information et faire écho au pluralisme des opinions.

    Les journalistes disposent des moyens nécessaires pour exercer rigoureusement leur métier, collecter et vérifier les informations, indépendamment de toute pression extérieure. Ils s'interdisent toute manipulation et plagiat, ne relaient pas les rumeurs, évitent le sensationnalisme, les approximations et les partis-pris. Ils doivent éviter tout lien d'intérêt avec les acteurs des secteurs sur lesquels ils écrivent, et s'engagent à déclarer tout conflit d'intérêt.

    Des principes déontologiques communs aux rédactions du groupe Le Monde seront rappelés en annexe de la Charte d'éthique et déontologie, sans distinction de valeur et de force juridique avec le contenu de celle-ci.

    L'indépendance éditoriale des journaux du groupe Le Monde à l'égard de ses actionnaires, des annonceurs, des pouvoirs publics, politiques, économiques, idéologiques et religieux est la condition nécessaire d'une information libre et de qualité. Aucun texte ne peut leur être imposé, aucune orientation ne peut leur être dictée par une intervention ou une contrainte extérieure.

    Les actionnaires du groupe Le Monde garantissent l'indépendance économique de ses titres au sens de la présente Charte, mais se gardent d'intervenir dans leurs choix éditoriaux et leur traitement de l'information.

    La ligne éditoriale de chaque titre, dans sa version papier comme dans sa version en ligne, ne saurait être guidée ni infléchie par les intérêts des annonceurs, pas plus que par ceux d'autres titres du groupe. Les directeurs de rédaction (ou leurs délégataires) sont les responsables éditoriaux de la ligne et du contenu de leur publication.

    Au sein de chaque titre du groupe Le Monde, il existe un responsable de l'équilibre économique et de la gestion, distinct du responsable des contenus éditoriaux. En aucun cas, l'un de ces deux responsables ne peut prendre de décision ayant un impact sur le domaine de compétences de l'autre sans avoir obtenu l'accord de ce dernier.

    Deux Comités d'éthique et de déontologie distincts, chargés respectivement du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons, des sites du Monde Interactif et de ses applications numériques d'une part, et de l'ensemble des magazines (le "Pôle Magazines") et de leurs déclinaisons numériques d'autre part, sont chargés de veiller au respect de cette Charte.

    Ils veilleront notamment à ce que soit observé l'ensemble des principes contenus dans la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (Munich, 1971), dont la pérennité est indispensable à l'indépendance éditoriale et qui constitue le socle déontologique de la profession de journaliste. Ces principes s'appliquent à la réalisation de tous les contenus éditoriaux produits par les rédactions du groupe, quels que soient leurs supports de diffusion.

    Cette Charte sera publiée pour tout ou partie dans les différents titres du groupe dès son entrée en vigueur et restera accessible en intégralité et à tout moment sur chacun de leurs sites.

    Devoirs et droits des actionnaires

    Les actionnaires du groupe Le Monde disposent des pouvoirs que leur confère le droit des sociétés. A ce titre, ils veillent à la bonne marche économique du groupe et de ses publications, à la définition de sa stratégie et de ses axes de développement. Pour assurer l'indépendance financière et politique des titres et sites du groupe, et pour en garantir l'indépendance et la liberté d'expression, chacun s'engage au respect des valeurs et principes définis au présent Code.

    Les actionnaires proclament leur attachement à l'indépendance éditoriale de ses publications. Ils s'engagent à respecter la présente Charte, ainsi que les chartes spécifiques en usage dans chaque rédaction du groupe. Tout nouvel actionnaire, majoritaire ou minoritaire, devra prendre le même engagement. Les sociétés du groupe Le Monde ne pourront enregistrer les mouvements ou souscriptions de valeurs mobilières donnant accès au capital qu'en contrepartie de l'adhésion et de la signature de la présente Charte par leurs bénéficiaires.

    Les actionnaires, leurs représentants et les membres des conseils de surveillance du groupe Le Monde ne prennent pas part aux choix éditoriaux. Ils n'assistent aux conférences de rédaction que sur invitation de la direction du journal ou de la rédaction, mais n'y interviennent pas. Ils s'interdisent en outre de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication.

    La structure actionnariale du groupe Le Monde fera l'objet d'une publication annuelle sur support papier et/ou numérique par chaque titre du groupe. A cette occasion, un rappel des intérêts détenus par les principaux actionnaires sera également effectué.

    Les actionnaires s'engagent à ne pas imposer de partenariats commerciaux au groupe avec les sociétés au capital desquelles ils figurent ou qui leur sont liées commercialement. De même, ils s'engagent à ne pas empêcher ou faire obstacle à des partenariats du même type avec des sociétés qui se trouveraient en concurrence avec les leurs.

    Lorsqu'un actionnaire du groupe Le Monde ou une entreprise dirigée ou détenue par l'un de ces actionnaires est citée dans un article publié par un titre du groupe Le Monde, cette particularité est signalée dans le corps de l'article, dans sa titraille ou dans une note de bas de page.

    Gouvernance

    Les actionnaires et membres des conseils de surveillance s'engagent à veiller à ce que, dans le cadre d'une expression publique, leurs déclarations ne puissent pas engager le groupe Le Monde, sauf dans le cas d'une communication décidée par le conseil de surveillance.

    La qualité de membre d'un directoire du groupe est incompatible avec :

    - un mandat électif national ou local (hors mandats municipaux dans des villes de moins de 30 000 habitants

    - des fonctions de direction, d'encadrement ou de représentation d'un parti politique ou d'un syndicat

    - des condamnations définitives à des peines de prison ferme liées aux sujets suivants : (i) incitation à la haine raciale ou pour discriminations ; (ii) financement illicite de partis politiques ; (iii) atteinte aux personnes.

    Devoirs et droits des journalistes

    Le présent Code reconnaît la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, adoptée en 1971, à Munich, dans les termes suivants :

    Déclaration des devoirs et des droits des journalistes

    Préambule

    Le droit à l'information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain.

    De ce droit du public à connaître les faits et les opinions procède l'ensemble des devoirs et des droits des journalistes.

    La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l'égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics.

    La mission d'information comporte nécessairement des limites que les journalistes eux-mêmes s'imposent spontanément. Tel est l'objet de la déclaration des devoirs formulés ici.

    Mais ces devoirs ne peuvent être effectivement respectés dans l'exercice de la profession de journaliste que si les conditions concrètes de l'indépendance et de la dignité professionnelle sont réalisées. Tel est l'objet de la déclaration des droits, qui suit.

    Déclaration des devoirs

    Les devoirs essentiels du journaliste, dans la recherche, la rédaction et le commentaire des événements, sont :

    1/ Respecter la vérité, quelles qu'en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité ;

    2/ Défendre la liberté de l'information, du commentaire et de la critique ;

    3/ Publier seulement les informations dont l'origine est connue ou les accompagner, si c'est nécessaire, des réserves qui s'imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et documents ;

    4/ Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents ;

    5/ S'obliger à respecter la vie privée des personnes ;

    6/ Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ;

    7/ Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement ;

    8/ S'interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage, en raison de la publication ou de la suppression d'une information ;

    9/ Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n'accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs ;

    10/ Refuser toute pression et n'accepter de directive rédactionnelle que des responsables de rédaction.

    Tout journaliste digne de ce nom se fait un devoir d'observer strictement les principes énoncés ci-dessus.

    Reconnaissant le droit en vigueur dans chaque pays, le journaliste n'accepte, en matière d'honneur professionnel, que la juridiction de ses pairs, à l'exclusion de toute ingérence gouvernementale ou autre.

    Déclaration des droits

    1/ Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d'information et le droit d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique.

    Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu de motifs clairement exprimés ;

    2/ Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de son entreprise, telle qu'elle est déterminée par écrit dans son contrat d'engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale ;

    3/ Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou à sa conscience ;

    4/ L'équipe rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l'entreprise.

    Elle doit être au moins consultée, avant décision définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion de journalistes ;

    5/ En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu'à une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique.

    Publicité

    Dans chacun des titres du groupe Le Monde, sur support papier ou numérique, comme dans leurs suppléments ou numéros spéciaux, l'espace rédactionnel et l'espace publicitaire ou promotionnel doivent se distinguer sans aucune ambiguïté. La typographie, l'iconographie et la mise en page de la publicité ou des publi-reportages ne doivent pas prêter à confusion avec le contenu rédactionnel.

    Les impératifs publicitaires ne peuvent pas être évoqués pour influer sur les choix éditoriaux des titres du groupe Le Monde. Les journalistes ne contribuent pas, même de manière anonyme ou à titre gracieux, à la conception, à la rédaction, à l'illustration ou à la mise en page d'une publicité ou d'un publi-reportage publié dans un des titres du groupe.

    Les annonceurs n'ont aucun droit de relecture et d'intervention sur les contenus, y compris dans les suppléments et numéros spéciaux qu'ils auraient contribué à financer.

    Protection des marques

    Les marques du groupe Le Monde ne doivent pas être utilisées dans un cadre incompatible avec les valeurs du groupe. Les Comités d'éthique et de déontologie sont compétents pour apprécier et juger tout risque d'atteinte à l'image de la marque concernée.

    En cas d'accord entraînant un risque de ce type, le président du directoire de la Société éditrice du Monde (SEM) (ou, si elle est distincte de la SEM, le représentant légal de la maison mère du Pôle Magazine) devra saisir le Comité d'éthique et de déontologie concerné, dans un délai lui permettant de se prononcer avant tout engagement irrévocable. A défaut, le Comité d'éthique et de déontologie pourra être saisi par l'un quelconque de ses membres. Il pourra interdire toute utilisation de la marque, en dehors du secteur de la communication et des médias, dont il estimera qu'elle porte atteinte à l'image de cette marque.

    Rôle et pouvoir des sociétés de journalistes

    Instance représentative élue, le bureau des sociétés des journalistes (SDJ) ou de leur équivalent (associations de journalistes, sociétés de rédacteurs, etc.) de chaque publication a pour interlocuteur naturel et permanent la direction de sa rédaction du titre. En cas de litige, il peut saisir le Comité d'éthique et de déontologie compétent.

    Confronté à un problème d'ordre déontologique, tout journaliste est en droit de saisir le bureau de sa SDJ, afin que ce dernier en prenne connaissance, le soumette à la direction de la rédaction en vue de trouver une solution. La direction de la rédaction et la direction de la publication peuvent également saisir le bureau de la SDJ.

    La SDJ d'une publication est préalablement informée, dans un délai raisonnable, de toute décision relevant de la politique de développement du titre (notamment création ou acquisition d'un site internet, support audiovisuel et d'un nouveau produit ou d'une nouvelle activité). En cas de projet de changement de formule, la SDJ est informée par le directeur de la rédaction ou le directeur de publication. En cas de projet de modifications touchant au circuit de réalisation, et postérieurement à l'information des élus du personnel, le directeur de la rédaction en informera la SDJ concernée.

    Rôle et pouvoir des comités d’éthique et de déontologie

    Les Comités d'éthique et de déontologie, auquels les statuts des sociétés du groupe le Monde se réfèrent expressément, ont pour objet de veiller au respect de la présente Charte d'éthique et de déontologie dans les différentes publications et sites du groupe. Ils n'ont pas compétence pour se prononcer sur le contenu d'un article, ni pour prononcer des sanctions à l'encontre des journalistes.

    En cas de litige sur l'interprétation ou l'application de la Charte, le Comité d'éthique et de déontologie concerné peut être saisi par deux de ses membres, par une SDJ, la direction de la rédaction ou par le président du directoire. Dans un délai d'un mois à dater de la saisine, et après avoir auditionné les personnes de son choix, le Comité émet un avis et/ou des recommandations qui seront communiqués aux journalistes intéressés, à la direction de la rédaction concernée et au président du directoire, et qui pourront être publiés à sa demande. La direction du titre concerné s'engage à répondre de façon circonstanciée, et dans un délai de quinze jours, à l'avis ou aux recommandations du Comité d'éthique et de déontologie.

    Les Comités d'éthique et de déontologie se réuniront sur convocation de leur président ou à la demande d'au moins deux de leurs membres, et au moins deux fois par an. Ils établiront un rapport annuel qui rendra compte des sujets dont ils auront été saisis ainsi que des avis et recommandations rendus, rapport qui sera tenu à la disposition de toute personne intéressée et distribué aux journalistes des titres et sites concernés.

    Le Comité d'éthique et de déontologie du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons et du site lemonde.fr sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la Société des Rédacteurs du Monde (SRM), un représentant de la Société des Rédacteurs du Monde Interactif (SRMIA), un représentant des Sociétés des Cadres et Employés du Monde, un représentant de la Société des Lecteurs du Monde, le président du directoire de la société Le Monde SA (LMSA) ou son délégataire, le directeur du Monde ou son représentant, le directeur de la rédaction du Monde ou son représentant, deux personnalités qualifiées et indépendantes, nommées par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes concernées (SRM et SRMIA), une représentant de l'Association Hubert Beuve-Méry ou, en cas de dissolution de cette dernière, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par la Société des lecteurs du Monde et agréée par la SRM et la SRMIA, qui présidera le Comité.

    Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.

    Par ailleurs, à chaque fois que Le Monde.fr figurera à l'ordre du jour du comité, le responsable éditorial du Monde.fr y participera.

    Le Comité d'éthique et de déontologie du Pôle Magazines sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la SCP PVC, un représentant de la Société de journalistes de Télérama, un représentant de la Société de journalistes de La Vie un représentant de la Société de journalistes de Courrier international, le président du directoire de la société LMSA ou son délégataire, le directeur de la rédaction de Télérama, le directeur de la rédaction de La Vie, le directeur de la rédaction de Courrier international, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes du Pôle Magazines, qui présidera le Comité, un membre de l'Association Georges-Hourdin (étant entendu qu'il ne pourra avoir occupé précédemment de fonctions exécutives dans une publication du Groupe).

    Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.

    DOCUMENTS DU COMITÉ D’ÉTHIQUE

    Le règlement intérieur du Comité d’éthique et de déontologie du Monde

    Synthèses d’activité annuelles :

    MODIFICATIONS DE LA CHARTE D'ÉTHIQUE ET DE DÉONTOLOGIE

    Toute modification de la Charte d'éthique et déontologie du groupe Le Monde devra faire l'objet d'un vote des Assemblées générales de la SEM et de LMSA et avoir été préalablement approuvée par les deux Comités d'éthique et de déontologie et par les conseils de surveillance de la SEM et de LMSA.

    La Société des rédacteurs du Monde

    La Société des rédacteurs du Monde interactif

    La Société des journalistes de Télérama

    La Société des rédacteurs de La Vie

    La Société des journalistes de Courrier international

    Le Monde Libre

    Le Pôle d'indépendance du groupe Le Monde

    Le président du directoire de la Société éditrice du Monde et du Monde SA

    La directrice de la rédaction du Monde

    Les rédacteurs en chef du Monde.fr

    La directrice de la rédaction de Télérama

    Le directeur de la rédaction de La Vie

    Le directeur de la rédaction de Courrier international.

    ANNEXES

    Principes déontologiques

    Interviews : Les interviews publiés sous forme “Questions-réponses” ne doivent pas être relus par les personnes interrogées, ou alors dans le seul but d'éviter toute erreur factuelle ou de compréhension. Si la personne interrogée modifie substantiellement la teneur de ses propos, l'auteur de l'interview peut, avec la direction de la rédaction, refuser de publier l'entretien.

    Voyages de presse : Est qualifié de voyage de presse un déplacement organisé à des fins promotionnelles et pris en charge par un organisme extérieur. Le recours aux voyages de presse doit rester exceptionnel et se justifier professionnellement. L'acceptation d'un voyage de presse doit faire systématiquement l'objet d'une discussion avec un responsable hiérarchique, afin d'en déterminer l'intérêt et la nécessité. Tout journaliste peut refuser de participer à un voyage de presse, sans avoir à s'en justifier. La participation à un voyage de presse ne saurait valoir engagement du journaliste ou de sa rédaction à publier un article en résultant.

    La mention “Envoyé spécial” ne peut être utilisée, en cas de publication d'un article, que dans l'hypothèse où les frais de transport ont été pris en charge par le journal concerné. Dans le cas contraire, il ne peut être fait mention que du lieu où ont été collectées les informations. Cadeaux : Les journalistes s'engagent à refuser tout cadeau d'une valeur supérieure à 70 euros, ou de nature à mettre en cause leur indépendance. En cas de prêt de produits en vue de la rédaction d'un article, la mise à disposition des produits ou matériels ne peut dépasser une durée de trois mois.

    Droits de réponse et rectificatifs : Les droits de réponse sont publiés conformément à la loi. Tout journaliste concerné par la publication d'un droit de réponse doit être informé avant ladite publication. Il en va de même pour les rectificatifs.

    Conflits d'intérêt : Les journalistes du groupe n'acceptent pas de traiter un sujet autour duquel apparaît un conflit d'intérêt personnel. Ils ne couvrent pas un domaine dans lequel un membre de leur famille ou de leur entourage proche occupe une fonction d'autorité. Ils n'achètent pas d'actions d'une société dont ils suivent les activités pour leur journal.

    Toute chronique d'un ouvrage ou d'une œuvre dont l'auteur travaille régulièrement pour le titre ou le site qui la publie doit faire mention de cette qualité de collaborateur.

    NB. D'autres principes rédactionnels peuvent figurer dans les textes et chartes propres aux différents titres du groupe.

    Déclarations d’intérêt

    Déclaration d'intérêt de Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde

    Déclaration d’intérêt de Jérôme Fenoglio, directeur du Monde et membre du directoire du groupe Le Monde

    Le Monde

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    New York Times - World

    What We Know About Brittney Griner’s Detention in Russia

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    The W.N.B.A. star was stopped at an airport outside Moscow and accused of carrying hashish oil in her luggage. But much about the case remains unclear.

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    By Emma Bubola

    As tensions rose between Russia and the United States, the Russian authorities detained Brittney Griner, a W.N.B.A. star, on drug charges. The Russian Federal Customs Service announced Ms. Griner’s detention on March 5 but said she was stopped at the Sheremetyevo airport near Moscow last month. A Texas congressman later said that Ms. Griner was detained on Feb. 17.

    On March 17, a Russian court extended Ms. Griner’s detention to May 19.

    The detention of Ms. Griner, 31, a seven-time W.N.B.A. All-Star center for the Phoenix Mercury and a key figure in two champion Olympic teams, came during an inflamed standoff between Russia and the United States over Russia’s invasion of Ukraine and pulled the player in the middle of the most acute crisis between the two countries since the Cold War.

    Here is what we know so far about Ms. Griner’s detention.

    Russia is talking about potentially serious charges.

    The Russian Federal Customs Service said that a sniffer dog had prompted it to search the carry-on luggage of an American basketball player at the Sheremetyevo airport near Moscow, and that it had found vape cartridges containing hashish oil. A state-owned Russian news agency then identified the player as Ms. Griner.

    Hashish oil is a marijuana concentrate that has a high concentration of the psychoactive chemical THC, and it is commonly sold in cartridges that are used in vape pens. The Russian Federal Customs Service said that customs officers had noticed vapes after scanning the traveler’s bag.

    The customs service said that a criminal case had been opened into the large-scale transportation of drugs, a charge that could carry a sentence of up to 10 years in prison.

    It released a video of a traveler who appeared to be Ms. Griner going through airport security with a trolley suitcase and a small backpack, followed by footage of someone examining a package that appeared to be from the traveler’s suitcase.

    “Brittney has always handled herself with the utmost professionalism during her long tenure with USA Basketball,” U.S.A. Basketball said on Twitter.

    The timing of the detention remains murky. Its political implications do, too.

    The screening at the airport occurred in February, according to the Customs Service. Representative Colin Allred, Democrat of Texas, said that Ms. Griner had been detained on Feb. 17 and that he was working with the State Department to get her back to the United States.

    “We’re trying to make sure that anything we do is helpful in terms of her getting released,” Mr. Allred told The New York Times on March 10. “It is an extremely sensitive situation.”

    Griner’s agent, Lindsay Kagawa Colas, said in a statement on Saturday that she was “in close contact with” Griner, but declined to provide details about the situation in Russia.

    “We are not able to comment further on the specifics of her case but can confirm that as we work to get her home, her mental and physical health remain our primary concern,” Colas said.

    It is still unclear whether Russia might have targeted Ms. Griner as leverage against the United States, which has led a widespread effort to impose harsh sanctions on Russia and its elite.

    A Russian court has extended her detention by two months and has denied an appeal from her legal team, which had hoped to have her transferred to house arrest. (The W.N.B.A. season begins May 6.)

    Ms. Griner is “OK” and has seen her Russian legal team multiple times a week while she has been in custody, according to a person with knowledge of the situation who asked not to be identified publicly because of the sensitivity of the matter.

    On March 7, Jen Psaki, the White House press secretary, said that she had “seen the reports” about Griner’s detention but that federal privacy law prevented the U.S. government from discussing a person’s detention without their written consent.

    A day earlier, Secretary of State Antony J. Blinken also cited privacy constraints when he declined to comment on the detention at a news conference. Mr. Blinken also did not respond to a question about whether Russia had announced her arrest as retaliation for the economic, military and diplomatic pressure the United States has leveled against Russia in recent days.

    But American officials have repeatedly accused Russia of detaining U.S. citizens on doubtful pretexts.

    “This follows a pattern of Russia wrongly detaining & imprisoning US citizens,” Representative Joaquin Castro, Democrat of Texas, wrote on Twitter on March 5, citing the case of Trevor Reed, a former U.S. Marine whom a Russian court sentenced to nine years in prison in 2020 on charges of violence against police officers that his family and supporters described as fraudulent.

    On the same day, the State Department released an updated advisory urging American citizens to leave Russia immediately given the “potential for harassment against U.S. citizens by Russian government security officials.”

    Ms. Griner was in Russia to play. Many W.N.B.A. stars rely on income from overseas leagues.

    Ms. Griner has played for the Russian team UMMC Ekaterinburg for several years during the W.N.B.A. off-season.

    Many American players compete with high-paying Russian teams: About 70 W.N.B.A. players have decided to play with international teams instead of resting during the off-season this year, with more than a dozen in Russia and Ukraine.

    A W.N.B.A. spokeswoman said on March 5 that all the others had already left Russia and Ukraine.

    The financial incentives are compelling. W.N.B.A. players make a fraction of what their male counterparts do, with their maximum salary in 2022 at $228,094 while the top N.B.A. players are paid tens of millions of dollars.

    International women’s teams, which tend to have more government and corporate financial support than those in the W.N.B.A., can pay hundreds of thousands of dollars a season, and sometimes more than $1 million.

    What to Know About Brittney Griner’s Detention in Russia

    What happened? In February, Russian authorities detained Brittney Griner, an American basketball player, on drug charges, after she was stopped at an airport near Moscow. A Russian court later extended her detention and denied an appeal from her legal team.

    Why is she being detained? Officials in Russia said they detained Griner after finding vape cartridges that contained hashish oil in her luggage. The officials said a criminal case has been opened into the large-scale transportation of drugs, which can carry a sentence of up to 10 years.

    Why was she in Russia? Griner was in Russia playing for an international team during the W.N.B.A. off-season. Trading rest for overseas competition is common among the league’s players for many reasons, but often the biggest motivation is money.

    Does this have anything to do with Ukraine? Griner’s detention comes during an inflamed standoff between Russia and the United States over Russia’s invasion of Ukraine, but it is still unclear whether Russia might have targeted Griner as leverage against the United States.

    How is the United States approaching the situation? U.S. officials were finally able to see Griner and said she is doing well. Family and friends have been maintaining silence in the hopes of a back-channel resolution, but some frustrated supporters say that the government is not doing enough.

    Some observers criticized the gender pay gap in American basketball in connection to Ms. Griner’s detention.

    The public statements are cautious, but supporters are rallying around Ms. Griner.

    Mr. Blinken said the State Department would “provide every possible assistance” to any American held by a foreign government.

    “Whenever an American is detained anywhere in the world, we of course stand ready to provide every possible assistance,” Mr. Blinken said. “And that includes in Russia.”

    But U.S. authorities said that Griner has been denied consular assistance.

    “For all detainees, and that includes Ms. Griner, we’re deeply concerned about our inability to access any of these U.S. citizens in recent months,” Jalina Porter, the U.S. State Department’s deputy spokeswoman, said at a news briefing on Friday.

    She added that the embassy in Moscow was continuing to press for consular assistance, though so far unsuccessfully. “We are closely engaged on this case and are in frequent contact with Ms. Griner’s legal team,” she said.

    Those close to Griner appear to be trying to generate as little public noise as possible and have said little about Griner’s situation beyond expressing their support and hopes for her safe return home.

    “What we’re trying to do now, of course, is be helpful and not do anything that’ll place Brittney in any kind of danger or make her situation worse,” said Representative Colin Allred, Democrat of Texas, who said he was working with the State Department to have Griner released.

    The W.N.B.A. said in a statement that Ms. Griner “has the W.N.B.A.’s full support and our main priority is her swift and safe return to the United States.”

    The Mercury also released a statement saying that they “love and support Brittney” and that their main concern was her safety, her physical and mental health and her safe return home.

    Politicians and public figures have also shown support for Griner, including Hillary Clinton, who wrote on Twitter “Free Brittney.”

    “Thank you to everyone who has reached out to me regarding my wife’s safe return from Russia,” Ms. Griner’s wife, Cherelle T. Griner, posted on Instagram on Saturday, adding, “We continue to work on getting my wife home safely.”

    Jonathan Abrams, Lara Jakes and Michael Crowley contributed reporting.

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    Le Monde

    Podcast. Alimentation : produire et nourrir, nouvelle génération (2/5)

    Le podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus » part à la rencontre de jeunes qui s’engagent. Deuxième épisode de cette série, avec un reportage autour de l’alimentation.

    Nourrir 9 milliards d’humains. En respectant le bien-être animal, la santé des consommateurs et en sauvegardant notre planète. Ce sont les défis qui se posent aujourd’hui. Mais quand on imagine l’assiette de demain, que voit-on ? Pour certains, la question ne se pose pas : ce sera du beau, du bon, du local et au meilleur prix. Appelez-les les idéalistes, les utopistes. Ils sont jeunes et réfléchissent à des alternatives pour produire différemment et en vivre. C’est le pari de Tom Rial, jeune maraîcher. Il a installé son exploitation bio sur une petite surface dans le Perche en Normandie, nommée Une ferme du Perche, et compte bien en vivre. Avec son équipe, ils creusent leur propre sillon.

    La journaliste Judith Chetrit est allée à leur rencontre pour ce deuxième épisode du podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus », réalisé en partenariat avec Les Champs Libres et la métropole de Rennes, à l’occasion du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars à Rennes.

    « Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix-off : Judith Chétrit. Production éditoriale et voix-off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.

    « Nos futurs, la parole à la relève », le podcast du « Monde Campus » sur les jeunes et l’engagement

    Joséfa Lopez

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    Valeurs Actuelles

    Deux sans papiers mis en examen pour le viol d’un handicapé dans les Pyrénées-Orientales

    Les faits se sont déroulés dans le village d’Enveitg dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars. Sur un chemin aux abords de l’ESAT, un établissement qui accueille des personnes en situation de handicap mental ou psychique et leur permet de travailler, un jeune handicapé de 20 ans, aurait été violenté par plusieurs individus afin de lui dérober des effets personnels puis contraint à faire une fellation à l’un d’eux, relaie Le Figaro. Le parquet a ouvert une information judiciaire pour viol, vol avec violences ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours, recel de ce vol et non-assistance à personne en danger.

    Deux étrangers et sans domicile fixe mis en examen

    Deux individus de 20 et 28 ans ont été mis en examen et placés en détention provisoire, mardi 22 mars, selon le journal. Les suspects sont « deux hommes étrangers sans titre (de séjour, NDLR) et sans domicile fixe », a indiqué le procureur de la République, Jean-David Cavaillé. 

    Après avoir été rapidement interpellé par les gendarmes de la brigade de Bourg-Madame, l’individu de 20 ans a été mis en examen pour « viol et vol avec violences » alors que celui âgé de 28 ans sera jugé pour « recel et non-assistance en personne en danger ».

    Perpignan : les dernières actualités

    Perpignan : des réfugiés ukrainiens veulent envoyer des gilets pare-balles aux civils restés sur place

    Perpignan : entre les défections au RN et les mouvements sociaux, Louis Aliot sous pression

    Perpignan : en colère contre le maire Louis Aliot, les policiers municipaux en grève

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Présidentielle : positive au Covid-19, Valérie Pécresse va faire campagne "à distance"

    Publié le : 24/03/2022 - 16:22

    FRANCE 24 Suivre

    Le candidate Les Républicains à l'élection présidentielle a été testée positive, jeudi, au Covid-19 et va par conséquent poursuivre sa campagne "à distance" lors des prochains jours.

    Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour Valérie Pécresse. La candidate du parti Les Républicains à l'élection présidentielle a annoncé sur son compte Twitter, jeudi 24 mars, qu'elle avait contracté le Covid-19 et qu'elle poursuivrait sa campagne "à distance".

    "Testée positive au Covid, je poursuis la campagne à distance et dans le respect des règles sanitaires. Toutes nos réunions sont maintenues grâce à la mobilisation de l'équipe", a-t-elle affirmé.

    Testée positive au #COVID je poursuis la campagne à distance et dans le respect des règles sanitaires. Toutes nos réunions sont maintenues grâce à la mobilisation de l’équipe.

    March 24, 2022

    Valérie Pécresse, qui a été testée positive jeudi après-midi, devait se rendre à Bordeaux vendredi mais "le meeting sera animé par quelqu'un d'autre", a-t-on indiqué dans son entourage, sans donner plus de précisions. Son déplacement de samedi dans les Bouches-du-Rhône "est annulé", a-t-on ajouté.

    >> À lire aussi : "Présidentielle : pour Valérie Pécresse, un premier meeting pour relancer une campagne qui patine"

    La candidate LR avait présenté jeudi matin un projet de réforme de la Constitution pour "rétablir l'ordre". Elle avait participé mercredi soir à une émission télévisée avec Marion Maréchal, Fabien Roussel et Adrien Quatennens.

    En difficulté dans les sondages – ceux-ci lui accordent entre 10 % et 12 % d'intentions de vote – et lâchée par plusieurs figures de la droite (Jean-Pierre Raffarin, Éric Ciotti, Renaud Muselier notamment) ayant apporté leur soutien à Emmanuel Macron, Valérie Pécresse vit une campagne présidentielle difficile. Le temps de la victoire à la primaire LR en décembre et de la dynamique que celle-ci avait engendrée semble désormais bien loin.

    Avec AFP

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    Nouveau coup dur pour Valérie Pécresse, désavouée par Jean-Pierre Raffarin

    ÉLYSÉE 2022

    Présidentielle : des adhérents fictifs chez Les Républicains ont pu voter à la primaire

    ÉLYSÉE 2022

    Présidentielle : pour Valérie Pécresse, un premier meeting pour relancer une campagne qui patine

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    A Town on Ukraine’s Edge, Determined to Escape Its Past

    Przemysl’s history has been intertwined with war. This time, like much of Poland, it wants to do things differently.

    Przemysl, Poland, has opened its doors to Ukrainians fleeing the war. Its train station is a major transit point.Credit...

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    By Monika Pronczuk and Jeffrey Gettleman

    Photographs by Erin Schaff

    PRZEMYSL, Poland — Since the war broke out in Ukraine, the elegant little city of Przemysl, less than 10 miles from the Polish-Ukrainian border, has been transformed into a massive aid machine.

    Restaurants are feeding refugees instead of regular customers. School gyms are hosting Ukrainians instead of football games. The local newspaper is raising money for psychological support for Ukrainian and Polish children traumatized by the war.

    This town has considered just about every possible need of those fleeing Russian bombs — even taking in their pets.

    “We have to help,” said Radek Fedaczynski, a local veterinarian who has been working day and night to spirit out as many Ukrainian dogs and cats as he can (and a stork and baby goat). “It’s our destiny.

    This generous attitude might seem surprising, given Przemysl’s complicated and violent history. This part of Poland endured horrible bloodletting throughout the 20th century, including at the hands of Ukrainian nationalists.

    But after Russia’s invasion of Ukraine, this town seems to have made an instinctive and collective decision to put the bad blood behind it. Like much of Poland itself, Przemysl (pronounced PSHEH-mihsh-ul) sees the fight in Ukraine almost as its own fight, and it has welcomed the Ukrainian refugees with an outpouring of support, marking a poignant reset in the long and complex Polish-Ukrainian relationship.

    During World War II, which is now on the minds of many of Przemysl’s 60,000 residents, Nazis and Soviets took turns invading the city, wiping out civilians. Przemysl’s Jewish community, once a third of the population, was reduced to a few families. As the war was finally ending, bloodshed exploded between Ukrainians and Poles, with Ukrainian nationalists massacring Poles in large numbers and Poles striking back in revenge.

    Przemysl has once again put on its war paint. Its trains are taking Ukrainian fighters into the conflict; its bridges are carrying weapons and material to the front; and foreign troops are stomping down its charming, windy, cobbled streets. But this time they are Americans, part of the NATO force based in Poland.

    The biggest focus has been helping the 500,000 Ukrainian refugees who have passed through the town, mostly women and children, said the mayor, Wojciech Bakun.

    Mr. Bakun co-founded a nationalist political party that had been accused of spreading anti-Ukrainian views before Russia’s invasion. But he has exchanged his business suit for a khaki military jacket and his office in a 16th-century yellow townhouse for the town’s train station, a major refugee transit point, to lead the growing aid efforts.

    “I’m not going to explain history to a three-year old who just crossed the border,” he said about his change of attitude.

    Many residents said the same thing: Times have changed, and with more than a million Ukrainian workers already in Poland before Russia’s invasion, that sense of otherness between Ukrainians and Poles has gradually worn down.

    The aid efforts are having a therapeutic value as well. Helping others, several residents said, has helped take their minds off the war.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    A good chunk of the population, especially older residents, are preoccupied with the idea that the Russians might storm across the border. Each time the Russians bomb deeper into western Ukraine, sometimes just a few miles from Polish territory, this fear grows.

    “Anything is possible,” said Jan Jarosz, the head of the National Museum of Przemysl.

    As he gazed out of his office windows, which look over the town and the San River, he said: “If I were Putin, I’d bomb those two bridges. Everything goes through those bridges.”

    He was referring to Przemysl’s main railway bridge (which many fighters going back into Ukraine have used) and a highway bridge across the San River that serves as one of the busiest conduits of supplies and matériel into western Ukraine.

    Under a secret pact during World War II, Nazis and Soviets divided Poland, and Przemysl, between themselves. The San River that snakes through town was the border. It separated the Nazi-occupied part, where the Jews were put in a ghetto, from the eastern side of town, which was incorporated into the Soviet Union as part of the Ukrainian Soviet Socialist Republic, where all signs of Polishness were brutally repressed.

    Divided families stood on opposite river banks and shouted news to each other. All around them, Russian and German troops hunkered down, sometimes in old fortifications built by generations of invaders to control this area.

    Today the new soldiers in town are from the 82nd Airborne Division. The other evening, a busload of Americans, dressed in camouflage and combat boots, marched up to Przemysl’s most popular doughnut shop, which serves hunky oblong pastries (without a hole) stuffed with Nutella or rose jam. The United States has doubled the number of troops it usually stations in Poland, a member of the NATO alliance, to roughly 9,000. When asked what they were doing here, one soldier responded, “To assure and deter.”

    Despite all the conflict it has weathered, Przemysl is still a beautiful little city with a 13th- century fortified castle, ornamented Baroque churches, bumpy stone streets and antique charm at every turn. The town even plays a centuries-old bugle call three times a day from its clock tower to mark time passing by.

    For centuries, Ukrainians have played an important role in shaping the city’s multicultural heritage. A sizable community of ethnic Ukrainians, has lived here for decades and numbers around 2,000 today. Relations between them and ethnic Poles have steadily improved. But when there’s trouble in Ukraine, trouble can bubble up here, too.

    A few years ago, not long after Russia invaded the Crimean Peninsula and wrested it away from Ukraine, nationalists in Przemysl attacked a Ukrainian church procession. The police quickly arrested the culprits. But ethnic Ukrainians suspected that some of Przemysl’s municipal officials had stoked the thugs and that Russia was using Facebook and other social media to sow hatred between Poles and ethnic Ukrainians.

    “As long as Russia and Ukraine are at war, Russia will keep doing this,” said Kasia Komar-Macynska, a young ethnic Ukrainian community leader.

    For Dr. Fedaczynski, the veterinarian, and his four-legged patients, little of this matters. His center, the ADA Animal Hospital, is the closest animal hospital to the border, and the first logical stop for any living thing needing shelter from the war.

    Nearly every day he sends a pet rescue squad into Ukraine or receives a truckload of anxious animals coming out of the war.

    His hospital has been coordinating closely with animal shelters in Ukraine to rescue animals from large shelters, private houses and nearly deserted apartment blocs, even military airports. Some Ukrainian pet owners have sent their animals out of besieged cities while they themselves remain behind, with the hope that they will be reunited one better day.

    After the animals arrive at Dr. Fedaczynski’s clinic, his staff examines, vaccinates and puts chips in them. They have rescued more than 600 so far — Chihuahuas, German shepherds, one Egyptian cat, hundreds of other cats, a mutt named Rocky Balboa, the stork with a broken beak and a 10-day-old goat named Sasha.

    The animals are often too traumatized to move. To ease their suffering, the hospital staff takes them for walks, lets the dogs romp around together on special playgrounds and plays classical music to a room full of caged cats so they can fall asleep more easily.

    Dr. Fedaczynski said it really helped the Ukrainians who stayed in their war-torn country to know that their pets were safe. But it helps him too.

    When the war erupted in Ukraine, he said, it was like “the worst dreams came true.”

    “When you think about it, you can go crazy, so you need to do something,” he explained. “It makes you feel good.”

    Erin Schaff contributed reporting.

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    Le Figaro

    David Cronenberg présente ses calculs rénaux comme un projet artistique en NFT

    «Ils font partie du mystère de mon essence, de la réalité de mon corps», affirme le réalisateur de 79 ans, dont un NFT mettant sa mort en scène s'était adjugé plusieurs milliers de dollars en septembre.

    Un bon NFT est-il possible sans petits calculs ? David Cronenberg, le réalisateur canadien de La Mouche et des Promesses de l'Ombre, veut prouver que non. Connu pour ses audaces et, parfois aussi, pour ses excentricités, le cinéaste de 79 ans a souffert de calculs rénaux ; et c'est ainsi que se cristallisa l'idée d'un projet artistique. Ses calculs, aussi honnis soient-ils, ne constituent-ils pas, après tout, une part de lui-même ? Plutôt que s'en débarrasser, David Cronenberg les a conservés. Et entend les vendre en NFT le 29 mars.

    À lire aussiOscar 2022: The Power of the Dog, Belfast, Coda… Tout savoir sur les films les plus attendus

    Intitulés Kidney Stones and Inner Beauty («Calculs rénaux et beauté intérieure»), l'objet numérique NFT qui sera mis en vente sur la plateforme spécialisée SuperRare représente une mise en scène d'une poignée des concrétions pierreuses du réalisateur disposées en nature morte. Un assortiment pensé en référence à son film Faux-semblants (1988), dans lequel un personnage regrette qu'il n'y ait pas de concours de beauté pour l'intérieur du corps humain. À moins qu'il ne s'agisse d'une publicité anticipée pour son prochain film, Crimes of the Future, également cité comme inspiration par le cinéaste. En postproduction, le long métrage met en scène Viggo Mortensen dans le rôle d'un plasticien-chirurgien opérant sur lui-même au cours de performances visant à exposer ses organes au public.

    «L'art a toujours le dernier mot»

    «Chaque calcul a une beauté qui lui est propre, que ce soit en termes de structure, de couleur et de matière organique, explique David Cronenberg dans un communiqué de SuperRare cité par le média américain spécialisé The Film Stage . Tout cela fait partie du mystère de mon essence, de la réalité de mon corps, à l'intérieur comme à l'extérieur.» A cinq jours de la vente annoncée du NFT de David Cronenberg, la page du réalisateur sur la plateforme SuperRare reste cependant vide. Aucun prix de vente n'a non plus été indiqué.

    Aussi étonnant soit-il, Kidney Stones and Inner Beauty ne sera pas pour autant le premier NFT consacré au Canadien le plus iconoclaste du septième art. Le cinéaste avait mis en vente en septembre dernier un court métrage sur son propre décès, intitulé The Death of David Cronenberg («La mort de David Cronenberg»). Réalisé par sa fille, Caitlin Cronenberg, l'objet numérique a été adjugé pour 25 ethers, soit 75.000 dollars environ. Signe qu'entre les souffrances rénales et même la mort, éventuelle, de l'artiste, «l'art, selon les mots de David Cronenberg, a toujours le dernier mot». Encore faut-il le calculer à l'avance.

    L'actrice Chulpan Khamatova quitte la Russie et dénonce la guerre en Ukraine

    Dans une interview diffusée sur YouTube dimanche, l'artiste russe a annoncé s'être réfugiée en Lettonie: «Je ne suis pas capable d'ignorer ce que je vois de mes propres yeux».

    Oscars 2022: la liste complète des films en compétition

    Le western de Jane Campion, The Power of the Dog, récolte 12 citations contre 10 pour Dune, le space opera de Denis Villeneuve. Suivi de près par West Side Story et Belfast avec 7 nominations chacun.

    Le Temps des secrets, la fin de l'insouciance de Marcel Pagnol sur grand écran

    En salle mercredi, le film de Christophe Barratier adapte pour la première fois au cinéma le troisième tome des souvenirs de l'écrivain. Ceux de son dernier été avant le lycée, célébration d'un paradis perdu dans la garrigue, entre Aubagne et Allauch.

    France24 - Monde

    Ukraine : les frappes sur les supermarchés alimentent la peur d’une pénurie de nourriture

    Publié le : 21/03/2022 - 17:23Modifié le : 23/03/2022 - 17:14

    Pariesa Young Suivre

    L’attaque qui a détruit un centre commercial de Kiev le 20 mars, faisant au moins huit morts, n’est pas la première à viser un lieu de ravitaillement agro-alimentaire. Des images montrent que depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, des supermarchés sont détruits, faisant craindre une stratégie délibérée de la Russie qui pourrait causer des pénuries. 

    Le centre commercial Retroville se trouvait à une dizaine de kilomètres au nord-ouest du centre de Kiev. La plupart du bâtiment a été détruit le 20 mars, comme le montrent des vidéos publiées le lendemain. Selon le New York Times, aucun équipement militaire ou véhicule n’ont été trouvés dans les décombres. Selon la Russie, le centre servait de dépôt d’armements.

    Aftermath of the attack in Kyiv. pic.twitter.com/cJTjZp0BqC

    March 21, 2022

    Les photos du centre commercial que l’on peut retrouver sur Google Maps et qui datent d’avant la frappe montrent qu’il contenait entre autres des magasins agro-alimentaires, comme un supermarché de la chaîne Novus et des restaurants. Au début de l’invasion russe le 24 février, le centre avait annoncé qu’il fermait temporairement mais maintenait ses enseignes agro-alimentaires ouvertes, avec une capacité de fonctionnement limitée. 

    Des clients tués 

    À Myla, à une vingtaine de kilomètres de Kiev, une enseigne Megamarket a été touchée par un bombardement, la première semaine de mars, comme le montrent des images satellite.

    Russia's deliberate destruction of Ukraine's food stores and grocery shops is painfully evident from @planet satellite imagery, with large grocery stores destroyed and deliberately targeted.This is the newly constructed Megamarket in Myla, destroyed in the first week of March. https://t.co/2r4muTDKCu pic.twitter.com/YC70QktvU4

    March 21, 2022

    À Kharkiv, la seconde ville d’Ukraine, les civils ont été particulièrement touchés par les frappes russes. Un supermarché a été visé le 6 mars. Des vidéos publiées sur Telegram montrent de nombreuses personnes tuées et blessées à l'extérieur de l’enseigne. 

    De nombreux supermarchés et lieux de ravitaillement ont été détruits à Kharkiv. 

    D’autres vidéos partagées en ligne montrent des supermarchés endommagés à Kharkiv ou aux alentours, à Chuhuiv

    Ces attaques se produisent alors que d'importantes pénuries ont déjà été signalées en Ukraine, en particulier à Kiev et Kharkiv. Moins d’une semaine après le début de l'invasion russe, le ministère de ukrainien de l’Intérieur estimait déjà que 40 000 personnes dans l’est du pays manquaient déjà d’une offre adéquate de nourriture. 

    L’Ukraine a été contrainte de fermer ses ports et d’arrêter ses importations notamment de nourriture. Des employés de supermarchés se sont mobilisés pour continuer d’assurer la vente de produits alimentaires malgré la situation. 

    Le Programme alimentaire mondial a commencé pour sa part a distribuer de l’aide le 4 mars, en Ukraine ainsi qu’auprès des réfugiés. D’autres organisations internationales sont mobilisées dans ce but. 

    Télécharger l'application

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    France24 - Monde

    Présidentielle 2017 : poursuites aggravées pour l'association prestataire de Mélenchon

    Publié le : 24/03/2022 - 12:45

    FRANCE 24 Suivre

    L'association L'Ère du peuple, prestataire de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2017, a été mise en examen notamment pour "escroquerie aggravée" le 3 février dans l'enquête sur les comptes de campagne du candidat LFI.

    À moins de trois semaines du premier tour de l'élection présidentielle (10 avril), l'association L'Ère du peuple, prestataire de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2017, voit sa mise en examen aggravée dans l'enquête sur les comptes de campagne du candidat de La France insoumise (LFI), a révélé, mercredi 23 mars, le média en ligne Mediapart.

    Dans ce dossier, les juges d'instruction se penchent depuis 2018 sur l'utilisation des fonds publics par l'équipe du candidat LFI pour sa campagne du précédent scrutin présidentiel.

    L'Ère du peuple, une association à but non lucratif fondée en 2015 par des fidèles de Jean-Luc Mélenchon afin d'assurer notamment la logistique de ses meetings, avait facturé 440 027 euros au candidat pour des locations de salles ou de matériel informatique et des prestations intellectuelles de ses quatre salariés. Parmi ces derniers, on compte les députés Bastien Lachaud, déjà mis en examen, et Mathilde Panot.

    >> À lire : Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour

    La Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) avait relevé une différence de 152 688 euros entre les salaires versés aux députés et les montants facturés pour leurs prestations au mandataire. Selon Mediapart, cela a permis à l'association de dégager une marge de 66 % et 59 % concernant les deux députés.

    Le 29 mars 2021, les juges d'instruction avaient choisi d'accorder à l'association le statut plus favorable de témoin assisté pour les principales infractions de l'enquête portant sur des soupçons d'escroquerie et de surfacturations, ne mettant en examen l'association que pour "prêt illicite de main-d'œuvre".

    "Le dossier accouche d'une souris", s'était réjoui auprès de l'AFP Manuel Bompard, l'ex-directeur de cette campagne.

    Fausses factures

    Mais selon une source judiciaire contactée mercredi et confirmant les informations de Mediapart, les juges ont aggravé le 3 février les poursuites à l'issue d'un interrogatoire, prononçant la mise en examen de l'association pour "escroquerie et tentative d'escroquerie aggravée" et "faux et usage de faux".

    Depuis le printemps 2021, de nouvelles auditions ont révélé que des missions facturées par L'Ère du peuple étaient en réalité réalisées par d'autres prestataires, selon Mediapart. L'association de Bernard Pignerol aurait alors émis de fausses factures pour justifier les frais.

    Contactés par l'AFP, ni Bernard Pignerol, président de L'Ère du peuple, ni Me Mathieu Croizet, son avocat, n'étaient disponibles pour réagir. Auprès de Mediapart, le conseiller d'État Pignerol a estimé que ces nouvelles mises en causes sont "la preuve d'une instruction à charge".

    >> À voir : Alexis Corbière : "Je crois que la présence de Jean-Luc Mélenchon au second tour est possible"

    Elles viennent "uniquement corriger une incohérence juridique voire une faute procédurale. Il était absurde de mettre en examen un salarié pour 'escroquerie' et 'faux' sans que l'association qui l'embauchait soit inquiétée pour les mêmes chefs d'inculpation", a développé Bernard Pignerol.

    Le 22 septembre, en effet, soit six mois après la première mise en cause de L'Ère du peuple, le député LFI Bastien Lachaud, qui était alors salarié en tant que trésorier de l'association, avait été mis en examen principalement pour "prêt illicite de main-d'œuvre, faux, escroquerie et tentative d’escroquerie".

    Jean-Luc Mélenchon conteste toute infraction

    Bastien Lachaud, comme les trois autres employés, dont Mathilde Panot, aurait dû être rémunéré par la campagne du candidat ou le parti et non par le prestataire, estime le juge d'instruction en charge du dossier. Mathilde Panot et Bastien Lachaud, devenus députés ensuite, étaient en même temps membres de l'équipe de campagne.

    Les juges d'instruction ont également mis en examen le 29 avril Marie-Pierre Oprandi, mandataire financière du candidat Mélenchon, pour "prêt illicite de main-d'œuvre" et "usage de faux".

    Candidat à la présidentielle 2022, Jean-Luc Mélenchon conteste toute infraction, dans cette enquête et dans la seconde information judiciaire, toujours en cours, concernant l'emploi des assistants parlementaires de LFI au Parlement européen. Après la révélation de la mise en examen du député Lachaud, il avait dénoncé une "manipulation" pour "pourrir (sa) campagne".

    Selon le site d'investigation en ligne, les enquêteurs s'intéressent aussi aux factures émises par d'autres structures dirigées par des proches de LFI, dont le total surfacturé approcherait un million d'euros.

    Parmi elles figure la société de conseil Mediascop, dirigée par Sophia Chikirou, proche du chef du parti et sa directrice de communication lors de la campagne de 2017. Elle avait été entendue en audition libre fin 2018 par la police anticorruption (OCLCIFF), chargée des investigations.

    Cette nouvelle étape procédurale pourrait suggérer d'autres auditions prochaines de responsables LFI.

    Avec AFP

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    Valeurs Actuelles

    “Dieu” a riposté “contre celui qui a blasphémé” : les révélations de l’agresseur d’Yvan Colonna

    Trois semaines après la violente agression qui a coûté la vie à Yvan Colonna dans la prison d’Arles, les enquêteurs tentent d’en savoir un peu plus sur les motivations de son agresseur. Mis en examen pour « tentative d’assassinat terroriste », Franck Elong Abé en a dit davantage sur les huit minutes qui ont précédé la mort du nationaliste corse, révèle Libération. L’individu au profil désormais établi, passé notamment par les talibans en Afghanistan, a expliqué devant les enquêteurs de la Police judiciaire de Marseille avoir agi selon les volontés de Dieu. « Je considère que Dieu a frappé Yvan Colonna à travers mes mains. Dieu s’est servi de mes mains pour riposter contre celui qui a blasphémé », a-t-il lâché.

    Son passage à l’acte serait consécutif à une haine qu’il aurait mûrie pendant plusieurs jours, narre Libération. Franck Elong Abé, qui se présente comme un instrument « du créateur de la Terre et du ciel » et du « Mektoub » (le destin), raconte que le 2 mars, la journée commence froidement entre les deux hommes. Présent dans la salle de sport, Yvan Colonna le voit arriver et le salue. Mais ce dernier ne répond pas. C’est alors qu’il va lui « sauter dessus ». Lors d’une des auditions dont Libération a eu accès au procès-verbal, Frank Elong Abé explique : « Instantanément, l’ordre m’est venu d’agir […] J’ai bondi au niveau de la tête, les pieds en avant. […] Il criait [le nom du surveillant] trois ou quatre fois. » Puis il poursuit dans les détails : « Il m’a dit ‘enculé’, quelque chose comme ça. Je pense qu’il était surpris et stupéfait. […] Je lui ai mis un coup de pied au niveau du cou et sa tête tape le sol et c’est là qu’il perd connaissance. »

    Un « acharnement » sur Colonna

    Libération précise que le récit du suspect est détaillé, « presque robotique ». Il décrit notamment comment il a tenté de l’étrangler. Lorsqu’il l’a vu « respirer », il a utilisé un sac-poubelle « pour l’étouffer ». Un récit étayé par les images de vidéosurveillance auxquelles Libération a eu également accès. La suite est encore plus macabre. Entendant un surveillant arriver, il explique aux enquêteurs avoir eu « le comportement d’un gamin qui venait d’avoir fait une bêtise » et aurait même pensé à faire « du bouche-à-bouche ». Il dira sur place aux gardiens de la prison qu’Yvan Colonna a fait un malaise, et restera très calme de bout en bout. Selon Libération, conscient qu’il serait confondu par les caméras de vidéosurveillance, Franck Elong Abé va retourner dans sa cellule et se parer d’un qamis, un couvre-chef islamique.

    Après avoir visionné les images, la directrice adjointe en charge de détentions décrira un « acharnement » sur le nationaliste corse. Si dans la prison, aucun élément n’avait permis de laisser présager d’une telle agression, selon l’ancien taliban, des éléments l’auraient convaincu de passer à l’acte, à commencer par deux phrases prononcées par Yvan Colonna : « Moi, je crache sur Dieu », aurait-il dit un jour, puis « Si Dieu existe, qu’il me fasse mourir maintenant », aurait-il prononcé lors d’un débat sur la croyance. Un autre homme proche des deux détenus a confié aux enquêteurs que Franck Elong Abé lui avait dit : « Je ne parle plus à Yvan car il s’est moqué de ma religion. » Visiblement conscient de son acte, devant les enquêteurs, l’individu a terminé en faisant preuve d’un certain fanatisme : « Je préfère être en prison toute ma vie que de devoir répondre à Dieu de ma lâcheté de ne pas l’avoir défendu. Beaucoup de gens tuent par amour et vous les comprenez, moi je défends la cause de Dieu et, là, vous ne comprenez pas. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: l’Amérique contrainte d’opérer un revirement stratégique

    Isabelle Lasserre

    ANALYSE - Contre son gré, Joe Biden a dû se saisir à deux mains de ce dossier explosif.

    L’Asie attendra. Après Barack Obama et Donald Trump, Joe Biden avait lui aussi juré de détourner le regard de l’Europe et du Moyen-Orient pour se concentrer sur l’Asie, et plus spécialement sur la Chine. Mais de la même manière que certaines guerres s’imposent même quand on les fuit, il est difficile d’échapper aux appels géopolitiques quand on est la première puissance mondiale.

    À lire aussiL’Ukraine, un conflit chaud de la guerre froide Chine/États-Unis?

    En moins d’un mois, le retour de la guerre en Europe a aspiré Joe Biden et avec lui toutes ses résistances, vers le Vieux Continent. Contre son gré, le président américain a dû se saisir à deux mains de ce dossier explosif, dont les ondes de choc se propagent déjà dans le monde entier et qui se rapproche chaque jour un peu plus des frontières de l’Alliance atlantique. Face à une puissance nucléaire qui menace d’utiliser des armes de destruction massives, les dirigeants américains ne peuvent pas faire comme si de rien n’était. Joe Biden se rend donc en Europe pour participer au sommet extraordinaire de l’Otan et au Conseil européen à Bruxelles. Il fera aussi escale pendant deux jours en Pologne. C’est déjà la troisième fois depuis son investiture, en janvier 2021, qu’il se déplace sur le continent européen. «Les États-Unis sont obligés de repivoter vers l’Europe», résume Alexandra de Hoop Scheffer, directrice du bureau parisien du German Marshall Fund (GMF).

    Remontée en puissance

    En quelques semaines, la longue réflexion menée par le Pentagone à la demande de Joe Biden quand il est arrivé à la Maison-Blanche, est devenue obsolète. «Ses conclusions sont en train d’être reconsidérées. Le Pentagone envisage désormais une remontée en puissance américaine en Europe», poursuit Alexandra de Hoop Scheffer. En «mort cérébrale», selon Emmanuel Macron, l’Otan a été ressuscitée par l’agression russe, malgré les progrès réalisés en apparence par l’autonomie stratégique européenne. Pour la première fois, 60 % des Finlandais se disent favorables à l’adhésion de leur pays. La question du renforcement de l’Alliance sur le flanc est de l’Europe sera au cœur des discussions de Bruxelles. «Mais le retour des Américains en Europe se fait beaucoup sous la pression des pays de l’est de l’Alliance», ajoute la directrice du GMF à Paris.

    C’est un paradoxe : il y aura sans doute plus de troupes américaines en Europe à la fin du mandat de Joe Biden qu’à son début

    Les pays Baltes, Estonie en tête, mais aussi la Pologne et la Roumanie, qui se sentent particulièrement vulnérables face à la Russie, demandent à l’Otan et aux États-Unis une présence militaire permanente et renforcée. C’est en Pologne, un pays qui joue un rôle primordial dans la guerre, car il accueille les réfugiés et voudrait fournir, au-delà des armes qui transitent par son territoire des avions aux Ukrainiens, que les attentes seront les plus vives. «C’est un paradoxe : il y aura sans doute plus de troupes américaines en Europe à la fin du mandat de Joe Biden qu’à son début», remarque Benjamin Haddad, le directeur Europe de l’Atlantic Council.

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    Pour autant, le retour provisoire de l’Amérique en Europe n’annule pas le pivot vers l’Asie. Ce virage qui s’est fait contre la volonté des responsables américains n’a pas remis en cause les fondamentaux de la diplomatie américaine, tournée vers la Chine. Les premiers mois du mandat de Joe Biden, marqués par le retrait chaotique d’Afghanistan et la formation d’une nouvelle alliance Aukus - Australie, Grande-Bretagne, Amérique - qui a chassé les Français de la région en coulant le contrat de sous-marins qu’ils avaient avec l’Australie, ont clairement rappelé quelles étaient les priorités du président américain. Quant aux lignes rouges de Joe Biden sur l’Ukraine - pas de forces engagées dans le conflit et pas de zone d’exclusion aérienne - elles n’ont pas changé. Autre preuve que le pivot asiatique, même s’il est ralenti, n’est pas annulé, les Américains laissent les Européens gérer la crise au niveau diplomatique. C’est Emmanuel Macron et non Joe Biden, qui s’entretient régulièrement avec Vladimir Poutine au téléphone. «C’était déjà le cas sous Barack Obama avec le processus de Minsk. La Maison-Blanche délègue aux Européens le soin de diriger la partie diplomatique», commente Benjamin Haddad.

    Joe Biden va sans doute rappeler à ses partenaires européens, malgré l’Ukraine, sa volonté de créer un front uni contre la Chine. À long terme, c’est toujours la menace chinoise qui prime. Mais elle est désormais imbriquée à la crise russe. «Une possible alliance pragmatique entre la Chine et la Russie, qui renforceraient leur coordination militaire pour déstabiliser leur voisinage, c’est le cauchemar des Américains. La Chine et la Russie ne peuvent pas être déliées», explique Alexandra de Hoop Scheffer. L’«amitié sans limites» promise par la Chine à la Russie avant l’invasion de l’Ukraine ira-t-elle jusqu’à constituer un bloc compact et autoritaire en lutte contre les démocraties libérales? C’est toute la question.

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    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

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    BBC

    SANS TITRE

    In Kherson - the only large Ukrainian city captured by Russian forces - Mayor Igor Kolykhaev has posted on his Facebook page to say a huge new Ukrainian flag has been draped over the local city council building.

    He says: "On the night when the city council was fired, the rope on which our state flag was held was interrupted. Today we found the opportunity to hang a new one."

    Local officials have previously said there was no support for Moscow's actions in Ukraine among the city's largely Russian-speaking population.

    Residents have staged regular, peaceful protests in the city, urging Russian troops to "go home".

    EU countries should consider imposing sanctions on energy imports from Russia to stop the war in Ukraine, according to Latvia's prime minister.

    Arturs Karins says he thinks energy sanctions would be a way to "stop money flowing into Putin's war coffers".

    Karins, who is attending a summit with EU leaders in Brussels, adds: "The most logical place to move forward is in oil and coal. We have to stop Putin. Because if we do not stop Putin, Putin will not stop."

    Quentin Somerville

    BBC News, Kharkiv

    The tale of Kharkiv is the story of the army that didn't fail, and an army that failed to win. Defying widespread expectations that it would collapse in short order, Russian forces have been unable to breach the Ukrainian army's lines around the north-eastern city and have not managed to encircle it.

    Russia invaded at 05:00 on 24 February. The night before, 22-year-old Vlad and his brother-in-arms Mark, also 22, were at a fellow private's wedding.

    When they learned of the attack, Vlad and Mark joined their battalion - the 22nd Motorised Infantry - and headed straight to the front lines. They have been there ever since.

    A month on, while Russian missiles still strike at the city centre and at least half the 1.4m population have fled, there are neighbourhoods that remain untouched.

    Against the regular beat of Russian artillery outside, I ask Mark and Vlad what they are fighting for.

    Vlad's reply is short and to the point, "For peace in Ukraine." Mark shoots him a glance, "My comrade says for peace in Ukraine," he laughs, then he swears and asks: "Who knows? These people came to our land. No-one was waiting for them here, no-one was calling them."

    Do they think of the soldiers on the other side, I wonder. Vlad says he has a message for them: "Run. Run away. Either you stay here in the ground or you go back home."

    He pauses, but then adds: "Don't kill kids, destroy homes and families."

    This time it is Mark who is to the point:

    Go back home while you are still alive."

    Read Quentin Sommerville's full report

    Anna Vorosheva, a businesswoman from Mariupol, has been telling the BBC about her plans to return to the devastated southern city to bring supplies and help others leave.

    She left Mariupol on 18 March and is currently in Zaporizhzhia, about 200km (120 miles) away.

    She told the BBC World Service's Newshour programme: "My conscience won't let me go any further. Not one single car or service is going in, unless it's driven by individuals, by volunteers... to take supplies in, help people come out.

    "I completely understand the risk. But buses are not getting to people. They're having to go 35 kilometres on foot. I'm a 45-year-old woman and strong. But there are women and children and old people and they can't make it out."

    Vorosheva described conditions there.

    "If you want to know [what it's like in Mariupol], you should go in to your cellar, turn out the light, take no food or water, so it's freezing cold. Don't wash yourself, go to the toilet in the street, not have nappies for babies or for old people," she said.

    "People who are ill are rotting to death in their beds. There's no water to cook your pasta. There are no communications. Since 1 March there's been no telephones, no radio, no TV, no internet."

    Imogen Foulkes

    BBC News, Geneva

    After one month of war, more than half of Ukraine's children - 4.3 million of an estimated 7.5 million - have now been displaced, the UN children's organisation Unicef says.

    Of those, 1.8 million have fled to neighbouring countries, while 2.5 million are internally displaced inside Ukraine.

    "This is a grim milestone that could have lasting consequences for generations to come," Unicef's executive director Catherine Russell said.

    "Children’s safety, wellbeing and access to essential services are all under threat from non-stop horrific violence."

    As well as the trauma of witnessing war and having to flee their homes, Ukraine's children are suffering because of attacks on health, education and other basic services, the organisation said. An estimated 1.4 million Ukrainians have no access to safe water, 4.6 million have only limited supplies.

    Unicef also reports a drop in regular childhood vaccinations against polio and measles across the country.

    Toby Luckhurst

    BBC News, Krakow

    Marik, a 22-year-old Moroccan studying in Zaporizhzhia, south-eastern Ukraine, remembers getting a call from a friend in Dnipro at 05:00 on 24 February.

    "She called and said: 'There are some lights in the sky, maybe the invasion has begun.' I said: 'Stop joking, that's impossible, it's not.'" Minutes later, he saw on Telegram that Russian President Vladimir Putin had ordered the start of the attack.

    Within an hour, he had thrown his belongings together and boarded a train to Lviv in the west. Marik shows me dozens of videos of him and his fellow students on the 22-hour trip across the country.

    Once in western Ukraine, a friend drove them as close to the border with Poland before traffic forced him to turn back. Marik and his friends walked the last 40km (25 miles) overnight to the frontier.

    There, officials put the international students in one line and fleeing Ukrainian women and children in another.

    It was like hell. We slept in the queue, standing. People made fires, it was so cold.

    After three days in line, he finally crossed into Poland.

    Now in Krakow, Marik says he will wait in the city in the hope the war ends quickly. If it does not, he'll go back to his hometown of Oudja in eastern Morocco.

    But the medical student is keeping busy. His university has kept classes going online, despite the war.

    "Because Ukraine is so strong," he says. "We have a war, but we study!"

    Lucy Williamson

    BBC News, Lviv

    Two Ukrainian soldiers crossed paths in Lviv’s garrison church today.

    Taras, a former soldier, was here to remember his relatives fighting in the war. Igor, one of its first victims, was here to be remembered himself – his coffin, led into the church by comrades in camouflage, behind a Ukrainian flag. Mourners followed, clutching bunches of blue and yellow flowers.

    Killed in Donetsk in the first few days of this war, Igor is only now being returned to his family for burial.

    As the priest began to chant, his twin brother kept one hand on the dark wooden coffin, the other stayed resting on his mother, weeping in a chair beside him.

    Around them, all along the walls, were the faces of soldiers killed in previous conflicts here.

    Taras knows several of them. He pointed out the photographs of the men he served with in 2014. He's now waiting to be called up again, and has four family members already serving in the Ukrainian army, including his daughter and son-in-law.

    He points to the mourners gathered for Igor’s funeral.

    "I want you to understand," he said, "that in war there is no 'my children' and 'your children' – they are all everyone’s children.

    "You can't ask other people's children to put their hands in the fire for you. I’m ready for the worst, and I understand that I might receive bad news. But this is the price for centuries of freedom."

    Nato leaders today agreed to extend Jens Stoltenberg's term as secretary general for an extra year, as the Western military alliance continues to respond to Russia's invasion of Ukraine.

    Confirming the decision in a tweet, Stoltenberg said the West faces "the biggest security crisis in a generation", adding: "We stand united to keep our alliance strong and our people safe."

    Stoltenberg has held the position since October 2014.

    If you’ve just joined us here’s a quick summary of what Nato secretary general Jens Stoltenberg spoke about at his news conference:

    That marks the end of the press conference from the Nato secretary general as he has to now attend a G7 meeting. We'll be bringing you more from Brussels, where the summits are happening, through the afternoon.

    Stoltenberg says he's concerned because Russia is trying to accuse Ukraine and its allies of preparing to use chemical weapons - he says accusing others is a way to create a pretext to do the same themselves.

    Those accusations against Ukraine and Nato allies are false.

    Any use of chemical weapons will "totally change the nature of the conflict" as it would be "a blatant violation of international law" and be extremely dangerous.

    It would affect not only people in Ukraine but also potentially Nato countries because of the spread of contamination.

    He notes Russia has used chemical agents in the past - including in Salisbury.

    This issue highlights the importance of ending the war he says, adding that "this is a dangerous situation".

    Stoltenberg is asked about President Zelensky’s address and his appeal for one percent of Nato’s tanks and aircraft.

    Stoltenberg says we all listened "carefully” to President Zelensky and adds Nato allies provide significant support to Ukraine - but says he won’t go into details of what equipment has been spoken about.

    He says Nato will do what they can to support Ukraine with weapons so they can defend themselves.

    More from the joint statement issued by the leaders of Nato, who say they are taking measures to ensure the security and defence of allies "across all domains and with a 360-degree approach".

    "We are increasing the resilience of our societies and our infrastructure to counter Russia's malign influence," the statement adds, including against cyber-attacks.

    The leaders praised the people of Ukraine, who they say have "inspired the world with heroic resistance to Russia’s brutal war."

    The statement goes on to urge Russia's President Vladimir Putin to "immediately stop this war and withdraw military forces from Ukraine".

    It calls on Belarus to "end its complicity" in Russia's invasion.

    Nato secretary general Jens Stoltenberg is now taking questions from reporters.

    He says Putin’s invasion of Ukraine has changed our security environment for the long term and Nato is prepared for the “long haul”.

    He reiterates that the alliance has increased its presence in the east and today agreed four new battlegroups which will be sent to Slovakia, Hungary, Bulgaria and Romania.

    Stoltenberg says Nato allies are coordinating efforts when comes to energy security.

    This includes diversifying sources of supply and reducing dependence on Russian oil and gas.

    Asked about China, he says Nato's message is they should join the rest of the world in condemning the "brutal war against Ukraine" and not support Russia with economic or military support.

    Stoltenberg spells out what Nato has agreed to do further to help Ukraine.

    He says there is a "new security reality".

    On land, there will be substantially more forces in the Eastern part of the alliance at a higher state of readiness. In the air, more jets will be deployed, and at sea, there will be carrier strike groups, submarines and combat ships on a persistent basis.

    And as well as more military supplies, cyber defences are being strengthened too and Nato will also help Ukraine defend itself against nuclear and biological threats.

    Leaders of the Western military alliance Nato have agreed to strengthen their defences in the east in response to Russia's invasion of Ukraine.

    "We have activated Nato's defence plans, deployed elements of the Nato Response Force, and placed 40,000 troops on our eastern flank," they announced in a joint statement following talks in Brussels.

    Alliance chief Jens Stoltenberg earlier said four new battlegroups will be sent to Slovakia, Hungary, Bulgaria and Romania.

    Nato secretary general Jens Stoltenberg begins his news conference, saying the Russian invasion is the biggest threat to security in generation.

    People of Ukraine have shown courage and determination fighting for their freedom and future.

    "We stand with them," he says.

    Nato chief Jens Stoltenberg's news conference is now under way.

    Stay with us for all the latest updates.

    President of the European Council Charles Michel has been speaking in Brussels, where Nato heads have been meeting.

    He says Putin "must be defeated" and in order for that to happen, "we need to support Ukraine as much as possible" - including by implementing sanctions.

    Nato, G7 countries and EU members are working together and are "rock solid, united", because "this war must stop" so that international law and diplomatic principles are protected, he adds.

    We're expecting to hear from Nato secretary general Jens Stoltenberg this lunchtime.

    France24 - World

    Double lung transplant saves US man with terminal cancer

    Issued on: 24/03/2022 - 16:24Modified: 24/03/2022 - 16:22

    Washington (AFP) – US doctors announced Thursday they had successfully performed a double lung transplant on a patient with terminal lung cancer, giving new hope to others who also have advanced stages of the deadly disease.

    Albert Khoury, a 54-year-old non-smoker, underwent a seven-hour surgery to receive his new lungs at Northwestern Medicine in Chicago on September 25, 2021.

    Six months on, the lungs are working well and he has no signs of cancer in his body.

    "Lung transplantation for lung cancer is extremely uncommon with few cases reported," Ankit Bharat, chief of thoracic surgery at Northwestern Medicine, said in a statement.

    "For patients with stage 4 cancer, lung transplantation is considered a complete 'no-no,' but because Albert's cancer was confined only to his chest, we were confident we could clear all the cancer during surgery and save his life."

    Surgeons are generally reluctant to proceed with such transplants because if there are even a few cancerous cells remaining, there is a strong chance they will regrow in a patient taking immune-suppressing medications to prevent organ rejection.

    The few such procedures in the past have not been successful, but since then, advances have allowed doctors to better understand cancer's spread.

    In early 2020, Khoury was working as a cement finisher for the city of Chicago, when he began to experience back pain, sneezing, chills, cough and mucus. At first he assumed it was Covid, but called his doctor when he coughed up blood.

    "They discovered stage 1 lung cancer, but due to the Covid-19 surge, I couldn't begin treatment right away," he said in a statement.

    By July 2020, his cancer progressed to stage 2, and, despite several rounds of chemotherapy, kept growing to stage 3 and stage 4.

    He was told there was no chance of survival, but his sister told him about the pioneering lung transplants at Northwestern.

    'Can't stop smiling'

    In 2020, Bharat led a team that performed the first double lung transplant on a woman in her twenties whose lungs had been decimated by Covid.

    Khoury came under the care of oncologist Young Chae at Northwestern who wanted first to try other cancer-fighting treatments -- but his health kept declining, leaving him in an intensive care unit with pneumonia and sepsis.

    It was determined that he was in fact a candidate for transplant since the cancer, despite being stage 4, had not spread to other organs, and he received his new lungs after a two-week wait.

    The team had to remove "trillions" of cancer cells all over his lungs within a six hour time frame, all the while taking care not to spill material into his chest cavity or blood stream.

    "It was an exciting night," said Bharat.

    Khoury is now leading a normal life, and is able to work and go to the gym, without requiring breathing support.

    "My life went from zero to 100 because of Northwestern Medicine," he said.

    "You didn't see this smile on my face for over a year, but now I can't stop smiling."

    Based on the success, Bharat and Chae are developing a new set of protocols to determine who else might be eligible for such treatment.

    Lung cancer is by far the leading cause of cancer-related deaths in the United States making up almost 25 percent of all cancer mortalities.

    © 2022 AFP

    BBC

    Russian warship destroyed in occupied port of Berdyansk, says Ukraine

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    A Russian landing ship has been destroyed and two other vessels have been damaged in the occupied Ukrainian port city of Berdyansk, say Ukrainian officials.

    The Ukrainian military posted footage early on Thursday and said the Orsk had been hit by its forces.

    Details of what caused the explosion and fire on board the ship are unclear.

    Berdyansk, which is west of the besieged port of Mariupol, was seized four days after Russia invaded Ukraine.

    Russia says it has used the port as a base to ferry in equipment for its troops.

    Russian army TV hailed the arrival of the Orsk in Berdyansk last week as an "epic event" as it was the first Russian warship to dock there.

    Drone footage filmed by Russian state TV reporter Murad Gazdiev showed an armoured personnel carrier being offloaded from the Orsk in the port. The armoured vehicles were to be used to reinforce Russian troops, the TV report added.

    Video of the Black Sea Fleet’s Orsk Project 1171 large landing ship offloading BTR-82A vehicles in Berdyansk. https://t.co/G2RaJM1DaL pic.twitter.com/S21wCfcIbO

    Video posted by the navy and on social media showed explosions and a big ship on fire at the port at 07:00 (05:00GMT) on Thursday.

    While the Orsk was said to have been destroyed, fire reportedly spread to other vessels as well as an ammunition depot and a fuel terminal in the port. Footage from the scene appeared to show two ships sailing at speed from the port.

    Deputy Defence Minister Hanna Malyar told Ukrainian TV that the military had hit a "huge target", capable of carrying 20 tanks, 45 armoured vehicles and 400 troops.

    The BBC cannot independently verify the claim. Earlier this week Gazdiev, who works for Russia-backed media outlet RT, reported that Ukrainian missiles had repeatedly targeted Berdyansk port, and every missile had been intercepted by Russian anti-air defence.

    Berdyansk is of major strategic value to the Russians, lying between Crimea and the besieged city of Mariupol, some 80km (50 miles) to the east, where an estimated 100,000 people remain stranded facing Russian bombardment.

    Some of those who have managed to escape Mariupol have arrived in Berdyansk and Ukraine's deputy prime minister has said they will be taken inland to the city of Zaporizhzhia.

    Capturing the towns of Berdyansk and Melitopol are part of Russia's bid to create a land bridge from Crimea to the Russian border, as well as establishing a route towards Zaporizhzhia.

    Residents have staged protests against Russia's occupation of Berdyansk, and video posted on social media this week showed the military beating people in an attempt to disperse the crowd.

    Ukrainian officials said the attack on the Orsk had further symbolic value, suggesting that it may have taken part in Russia's original capture of Crimea in 2014, pointing to medals apparently awarded to the ship's commander and a crewman.

    War in Ukraine: More coverage

    On Friday at 11:30GMT the presenter Lucy Hockings will be hosting a Your Questions Answered on the war in Ukraine. This will be on World TV and the News Channel and will cover how it is being fought; how it is being reported; and how it may end - to the human consequences. You can get in touch on twitter using the hashtag BBC Your Questions - and you can email us on YourQuestions@bbc.co.uk.

    In some cases your question will be published, displaying your name, age and location as you provide it, unless you state otherwise. Your contact details will never be published. Please ensure you have read our terms & conditions and privacy policy.

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    Le Monde

    « Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

    Depuis le 24 février, date de l’invasion de l’armée russe en Ukraine, nous avons reçu près de 80 000 questions et commentaires, soit environ 2 600 par jour, qui ne pourront pas tous être publiés.

    « Pourquoi vous ne passez pas ma question ? », « je tente ma chance pour la énième fois… », « je suis censuré », « vous publiez toujours les mêmes ! », etc. A chaque fois que Le Monde couvre un événement en direct, permettant à ses lecteurs de poser des questions en temps réel, nous recevons un certain nombre de contributions de ce genre, plus ou moins cordiales. Le suivi en direct de la guerre en Ukraine, ininterrompu depuis la nuit du mercredi 23 au jeudi 24 février, n’échappe pas à cette règle.

    le live du jour sur la guerre en Ukraine

    Depuis plus de dix ans, Le Monde couvre des événements en direct en étant guidé par trois grands principes : la rigueur, la réactivité et l’interactivité. Comme pour tous les contenus que nous publions, nous avons toujours eu à cœur de placer la précision et la clarté des informations avant la rapidité. Si cette dernière reste logiquement un élément indispensable lors de la couverture en temps réel d’un événement, nous préférerons toujours arriver un peu plus tardivement que nos confrères mais avec des informations fiables et certifiées. Règle qui s’est imposée comme particulièrement incontournable lorsque l’actualité (et nos « lives » avec) concernait en particulier des attentats terroristes.

    Cette prudence peut parfois générer de la frustration ou de l’impatience, mais, dans la plupart des cas, si une information que vous avez lue ailleurs n’est pas publiée dans notre direct, c’est parce que nous n’avons pas (ou pas encore) été en mesure de la vérifier ou de comprendre toute sa portée. Il se peut aussi que la réponse ait déjà été donnée quelques heures auparavant (n’hésitez pas à remonter le fil du direct avant de poser votre question) ou qu’elle soit disponible ailleurs sur notre site, dans un des nombreux articles que nous publions tous les jours sur la guerre en Ukraine.

    Nous avons également parfois des contraintes purement pratiques et humaines quand, à certaines heures du jour et surtout de la nuit, les effectifs sont plus réduits et ne permettent pas de surveiller l’actualité et de répondre aux questions autant que nous le souhaiterions.

    Guerre en Ukraine : dans les coulisses du live du « Monde »

    Quoi qu’il en soit, nous nous efforçons de toujours maintenir cette interactivité et ce lien avec les lecteurs, auquel nous sommes attachés ; la quasi-totalité des questions sont bien lues, mis à part dans les pics d’actualité très intenses où le flot des contributions est si important qu’il devient impossible à suivre. Depuis le 24 février, nous avons reçu un total de près de 80 000 questions et commentaires, soit une moyenne de 2 600 par jour environ.

    Nous avons pu constater, lors des lives quotidiens au début de la pandémie de Covid-19, en mars 2020, à quel point il était essentiel d’offrir un lieu d’échange et de réponses pour des citoyens inquiets ou perdus dans des règles sanitaires qui évoluaient chaque semaine.

    « Nous avons été une quinzaine de journalistes à nous relayer sur ces 83 jours de “live” du “Monde” »

    L’attention que nous portons aux contributions vaut aussi, hélas, pour les quelques commentaires désagréables que nous recevons de temps en temps, au ton réprobateur, moqueur ou parfois à la limite de l’insulte, et qui, à force, peuvent peser sur la sérénité du travail des journalistes qui se relaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour vous informer en direct.

    C’est d’ailleurs l’occasion de préciser que ces journalistes ne sont pas des spécialistes de la guerre, de l’Ukraine ou de la Russie mais des journalistes généralistes, dont le premier domaine de compétence est le traitement de l’actualité en temps réel, dans le respect des règles de rigueur évoquées ci-dessus. Or, plus la guerre dure, plus certaines des questions reçues sont extrêmement précises, voire pointues, et nous ne sommes pas toujours en mesure d’y répondre dans l’immédiat. C’est pourquoi nous organisons, aussi souvent que possible, des tchats avec des spécialistes, qu’il s’agisse d’intervenants extérieurs (comme cet échange avec Michel Goya, historien et ancien militaire) ou de journalistes de notre rédaction (mardi, trois d’entre eux ont répondu à vos questions sur les conséquences économiques de la guerre). Nous transmettons aussi régulièrement les questions les plus fréquentes aux services spécialisés de la rédaction pour ensuite composer et mettre à jour des articles réunissant les réponses à vos principales interrogations.

    Guerre en Ukraine : les réponses du « Monde » à vos questions les plus fréquentes

    Enfin, certaines des questions reçues relèvent quasiment de la prédiction ou de la divination ; vous êtes nombreux à vouloir connaître le futur et savoir la fin de l’histoire (et c’est compréhensible). « Que se passerait-il si… ? », « comment telle situation va-t-elle évoluer ? », « que pense tel dirigeant ? », etc. Or c’est un exercice très délicat, voire impossible, pour un journaliste que de se prêter à l’actualité-fiction, sur la base d’hypothèses. Dans une situation comme celle-ci, où la guerre se joue aussi sur le terrain de l’information et de l’influence, il nous semble plus que jamais crucial de nous limiter autant que possible aux faits réels et avérés.

    • Une quinzaine de rédacteurs vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept ;
    • 6 rédacteurs en chef adjoints ;
    • 12 correcteurs pour relire le live ainsi que les articles du « desk » (lire notre article sur ce sujet) ;
    • 6 « home editors » (HE) pour actualiser en permanence la page d’accueil du Monde ;
    • 3 « social media editors » (SME) pour faire vivre Le Monde sur les réseaux sociaux ;
    • 2 iconographes pour faire le lien avec les photographes mobilisés et poster les dernières images du terrain ;
    • 6 journalistes du service Infographie (4 cartographes et 2 chercheurs), afin de produire des cartes de situation, postées chaque jour dans le live.

    Le Monde

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    Le Figaro

    Le journal du mercato : ça se bouscule pour Pogba, Lewandowski vers le Barça ?

    L'avenir de Pogba, Lewandowski vers le Barça ou encore la prolongation de Dembélé : retrouvez toutes les infos mercato de ce jeudi 24 mars 2022.

    Ça se bouscule pour Paul Pogba

    Libre à la fin de la saison, Paul Pogba s'est confié dans Le Figaro cette semaine sur son aventure mancunienne et sur son avenir. Le milieu de terrain a affirmé qu'il voulait «rattraper ces années où [il n'a] pas pu gagner de trophées». «Il faut être honnête, cela ne me satisfait pas, sur les cinq dernières saisons, mais vraiment pas du tout. Cette année, c'est mort, on ne gagnera rien encore. Que ce soit avec Manchester ou dans un autre club, je veux remporter des trophées», a-t-il déclaré. Selon toute vraisemblance, puisque les discussions entre son entourage et les dirigeants des Red Devils sont apparemment au point mort, l'international tricolore devrait changer d'air cet été. Et à en croire The Sun , ça se bouscule pour recruter gratuitement le champion du Monde 2018. D'après le quotidien britannique, la Juventus Turin - son ancien club -, le Real Madrid et le Paris Saint-Germain seraient les favoris pour accueillir «la Pioche». Mais deux autres clubs anglais surveilleraient de près sa situation : Newcastle United, et ses nouveaux richissimes propriétaires, et Aston Villa, dirigé par Steven Gerrard. Quel sera le choix de Paul Pogba ? Réponse cet été.

    Robert Lewandowski prêt à rejoindre le Barça ?

    Et si l'histoire d'amour entre Robert Lewandowski et le Bayern Munich prenait fin cet été ? D'après les éléments publiés par Sport , le Polonais serait prêt à commencer une nouvelle romance, en Espagne, et plus précisément avec le FC Barcelone, après douze années passées en Bundesliga. La transaction pourrait être facilitée par la relation qu'entretien Pini Zahavi, son agent, avec le président des Blaugrana Joan Laporta. Toutefois, la semaine dernière, le Bayern Munich se voulait confiant concernant l'avenir de son serial buteur, qu'il ne veut pas voir partir : «Il n'y a aucune raison de quitter le Bayern. Vous avez toutes les opportunités ici. Lewandowski a tout fait avec nous», assurait Oliver Kahn, le président du conseil d'administration du club. Robert Lewandowski, 33 ans, a rejoint le «FCB» en juillet 2014 après une expérience au Borussia Dortmund.

    À VOIR AUSSI - Les plus beaux buts de Robert Lewandowski au Bayern Munich

    FC Barcelone : Jordi Alba plaide pour une prolongation d'Ousmane Dembélé

    Petit à petit, Ousmane Dembélé renverse la situation. Promis à un départ gratuitement à l'intersaison, après avoir été écarté cet hiver, l'attaquant tricolore, revenu à son meilleur niveau sous les ordres de Xavi Hernandez, pourrait finalement rester un peu plus longtemps en Catalogne. C'est du moins la volonté de certaines personnalités chez les Blaugrana...dont Jordi Alba, qui s'est confié sur son coéquipier sur la Cadena Ser : « À son poste, il est de loin l'un des meilleurs au monde. Honnêtement, je ne sais pas ce qu'il va faire même si sa meilleure option est de rester au Barca», a déclaré le latéral gauche. Ousmane Dembélé, 24 ans, trouvera-t-il un terrain d'entente avec les dirigeants barcelonais pour prolonger, lui qui a repoussé ces derniers mois plusieurs offres ?

    Gareth Bale encore dans le flou concernant sur son avenir

    Quelles couleurs Gareth Bale défendra-t-il la saison prochaine ? Personne ne le sait, pas même le principal intéressé. «Je n'y ai pas du tout pensé. Penser à l'avenir peut générer des doutes, c'est pourquoi je ne l'ai pas fait», a-t-il expliqué dans des propos rapportés par Fabrizio Romano. Une chose est néanmoins certaine, l'attaquant gallois, dont le contrat avec le Real Madrid expire au terme de l'exercice 2021-2022, ne portera plus la tunique des Merengue. Pour le reste, rendez-vous au mois de mai pour en savoir davantage. Âgé de 32 ans, Gareth Bale est arrivé dans la capitale espagnole à l'été 2013 en provenance de Tottenham pour un peu plus de 100 M€.

    Le Bayern s’active pour séduire Ryan Gravenberch

    Considéré comme l’un des jeunes les plus prometteurs de sa génération, Ryan Gravenberch ne manque pas de prétendants. Parmi les équipes qui s’intéressent à son profil, on retrouve notamment le Bayern Munich. Et à en croire les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, la formation allemande s’activerait pour convaincre le milieu de terrain néerlandais de rejoindre la Bavière cet été. D’une part, des pourparlers auraient été ouverts avec l’Ajax Amsterdam. Pour le moment, le «FCB» proposerait 15 M€, plus 10 M€ de bonus, pour s’attacher les services du joueur âgé de 19 ans. Insuffisant pour les Lanciers, qui attendent une offre supérieure pour se séparer de leur pépite. Les discussions devraient se poursuivre ces prochaines semaines. D’autre part, le Bayern Munich négocierait avec Mino Raiola, l’agent de Ryan Gravenberch, pour trouver un terrain d’entente concernant les conditions personnelles. C’est assez clair, le club bavarois ne veut pas passer à côté du natif d’Amsterdam. Cette saison, Ryan Gravenberch a inscrit 2 buts et délivré 5 passes décisives en 26 rencontres d’Eredivisie.

    Giovanni Simeone définitivement transféré au Hellas Vérone ?

    Prêté cette saison par Cagliari à l’Hellas Vérone, Giovanni Simeone (26 ans) en étonne plus d'un depuis l'été dernier. L'Argentin, fils de Diego Simeone, compte déjà son actif 15 réalisations et 4 offrandes en 28 rencontres de Serie A. Des performances qui ne laissent pas insensibles les «Gialloblu». Selon les informations de Fabrizio Romano, ces derniers seraient prêts à lever l'option d'achat de l'avant-centre qui s'élèverait à 12 M€. Giovanni Simeone s'installera-t-il définitivement en Vénétie ? De nombreux clubs seraient par ailleurs intéressés par son profil. Dossier à suivre.

    Le journal du mercato : Raphinha priorité du Barça pour remplacer Dembélé... qui irait au PSG

    Le Barça qui craque pour Raphinha, Dembélé encore évoqué à Paris ou Tagliafico qui veut quitter l'Ajax : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 22 mars 2022.

    Mercato : pourquoi l'AS Monaco tremble à l'idée d'un départ de Mbappé libre cet été

    DÉCRYPTAGE – Un départ sans indemnité de transfert de Kylian Mbappé représenterait une perte sèche de 35 M€ pour Monaco. Explications.

    PSG : un départ de Pochettino en fin de saison coûterait (très) cher

    Selon les estimations de L'Équipe, le coach parisien touche environ 1,1 M€ brut mensuel dans la capitale.

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : Yannick Jadot engage un bras de fer avec TotalEnergies

    Publié le : 23/03/2022 - 18:30

    FRANCE 24 Suivre

    Le candidat écologiste à la présidentielle accuse TotalEnergies de "complicité de crimes de guerre" en raison des affaires de l'entreprise en Russie. Le PDG du groupe a répliqué en annonçant des poursuites en diffamation.

    En panne dans les sondages, l'écologiste Yannick Jadot tient son coup d'éclat : il s'est offert, mercredi 23 mars, un bras de fer contre TotalEnergies, qui a annoncé le poursuivre en diffamation pour avoir accusé la multinationale de "complicité de crimes de guerre" par son activité en Russie.

    Contrairement à son concurrent Jean-Luc Mélenchon, largement en tête à gauche et qui brigue le "vote utile", mais discret sur cette entreprise, Yannick Jadot a constamment pointé du doigt l'implication de TotalEnergies en Russie depuis le début de la guerre en Ukraine. Une manière aussi de faire parler son identité d'écolo favorable aux énergies renouvelables et pourfendeur des énergies fossiles.

    >> À voir : Qui sont les candidats à l'élection présidentielle ?

    Mercredi matin, le PDG du groupe français Patrick Pouyanné a décidé de contre-attaquer sur RTL. "Quand M. Jadot accuse les 100 000 salariés de Total [de crimes de guerre, NDLR], c'est gravissime, c'est une insulte, (...) c'est pas acceptable", a-t-il déclaré, "en colère".

    💬 Ukraine : "Je suis un patron en colère. Monsieur Jadot nous accuse de crime de guerre, ce n'est pas acceptable, c'est une insulte"@PPouyanne PDG de @TotalEnergies invité de @VenturaAlba dans #RTLMatin pic.twitter.com/ajE5zYNWXe

    March 23, 2022

    "M. Jadot passe son temps à dire du mal de mon entreprise. Ce que j'observe, c'est que ça le fait baisser dans les sondages; il ferait mieux de s'occuper de sa campagne et d'arrêter de nous insulter", a-t-il cinglé.

    Le groupe avait indiqué mardi arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes avant fin 2022 devant "l'aggravation du conflit" en Ukraine, mais pas de gaz. Une décision "complémentaire" de l'arrêt décidé précédemment des apports de capitaux à de nouveaux projets en Russie, qui ne signifie toutefois pas que le groupe se retire du pays.

    >> À lire : Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour

    Tweet de Yannick Jadot en forme de réponse quelques heures plus tard : "TotalEnergies, soutenu par E. Macron, fait quelques concessions mais maintient l'essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu'elles contribuent à financer. Oui, c'est être complice ! J'appelle P. Pouyanné, PDG de Total, à débattre avec moi", a réclamé le candidat écologiste.

    .@TotalEnergies, soutenu par E. Macron , fait quelques concessions mais maintient l'essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu’elles contribuent à financer. Oui c’est être complice ! J’appelle @PPouyanne, PDG de Total, à débattre avec moi

    March 23, 2022

    Action en diffamation

    Le "débat" se passera vraisemblablement au tribunal. Dans une déclaration transmise à l'AFP, TotalEnergies a annoncé lancer "sans délai une action en diffamation" contre des "propos inacceptables", "extrêmement graves et infondés", ajoutant continuer "ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens".

    "Être 'complice de crimes de guerre', c'est fournir une aide directe à un État ou à une organisation criminelle auteurs des crimes", a indiqué le groupe, s'adressant directement à Yannick Jadot : "Vos propos sont particulièrement graves et infondés contre notre compagnie qui n'opère aucun champ pétrolier ou gazier en Russie".

    Dénonçant une "insulte à l'intégrité de (leurs) équipes", TotalEnergies a affirmé continuer "ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens", le tout "dans le strict respect de la politique de l'Union européenne et des mesures de sanctions européennes applicables".

    Birmanie, Ouganda, Russie, Tanzanie: Partout dans le monde, #Total fait passer ses intérêts avant ceux des droits humains et de la protection du climat. Il y a ceux qui pensent que « Total doit rester en Russie », et il y a les écologistes. Face aux Lobbys #JeSoutiensYannickJadot https://t.co/yZiqdb8J03

    March 23, 2022

    En attendant, deux responsables écologistes sont montés au créneau pour défendre Yannick Jadot sur les réseaux sociaux. "Aucune procédure ne fera taire les écologistes", a écrit la députée Delphine Batho, cheffe des porte-parole de Yannick Jadot.

    L'eurodéputé David Cormand, ex-numéro 1 d'EELV, a enfoncé le clou, faisant même référence à la position conciliante de Jean-Luc Mélenchon : "Birmanie, Ouganda, Russie, Tanzanie : partout dans le monde, Total fait passer ses intérêts avant ceux des droits humains et de la protection du climat. Il y a ceux qui pensent que 'Total doit rester en Russie', et il y a les écologistes. Face aux lobbys, #JeSoutiensYannickJadot", ajoute David Cormand.

    Avec AFP

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    Le Monde

    « Nos futurs, la parole à la relève », le podcast du « Monde Campus » sur les jeunes et l’engagement

    « Le Monde Campus » propose un nouveau podcast pour faire découvrir des initiatives menées par des jeunes dans toute la France.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition de « Nos futurs, la parole à la relève », le nouveau podcast du « Monde Campus ». Actions pour le climat, préservation de notre alimentation, éducation aux médias, lutte contre le cyberharcèlement, engagement politique… pendant cinq épisodes, partez à la rencontre de jeunes qui s’engagent sur le terrain pour faire bouger les lignes et construire le monde de demain. Un podcast réalisé en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes et diffusé du 23 au 27 mars sur Lemonde.fr et les plates-formes d’écoute.

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Mercredi 23 mars

    Climat : ils ne marcheront plus à petits pas

    Ils voient la planète brûler mais ne regardent pas ailleurs. Ils sont jeunes, ont à peine terminé leurs études mais sentent déjà que le temps est compté. Avant eux, des rapports alarmants ont documenté les conséquences du réchauffement climatique. Avant eux, des militants ont déjà tiré la sonnette d’alarme. Mais ils ne baissent pas les bras et s’engagent à leur tour. Leur engouement, leur colère, leurs angoisses, leurs aspirations, ils les convertissent en actions sur le terrain. Plus question de transiger, encore moins d’abdiquer. Le climat est devenu leur priorité. Rencontre avec les bénévoles du mouvement citoyen Youth for Climate qui s’organisent à la veille d’une grève nationale pour l’écologie.

    Jeudi 24 mars

    Alimentation : produire et nourrir, nouvelle génération

    Nourrir 9 milliards d’humains. En respectant le bien-être animal, la santé des consommateurs et en sauvegardant notre planète. Ce sont les défis qui se posent aujourd’hui. Mais quand on imagine l’assiette de demain, que voit-on ? Pour certains, la question ne se pose pas : ce sera du beau, du bon, du local et au meilleur prix. Appelez-les les idéalistes, les utopistes. Ils sont jeunes et réfléchissent à des alternatives pour produire différemment et en vivre. C’est le pari de Tom Rial, jeune maraîcher, que nous sommes allés rencontrer. Il a installé son exploitation bio sur petite surface dans le Perche en Normandie, nommée Une ferme du Perche, et compte bien en vivre.

    Vendredi 25 mars

    Médias : apprendre à s’informer, le nouveau défi de l’école

    Débattre de l’actualité, débusquer les fausses informations, animer des conférences de rédaction, développer son esprit critique. Un peu partout en France, l’éducation aux médias fait son apparition dans les classes. Au collège, au lycée, les élèves deviennent pour quelques heures journaliste ou présentateur. C’est le cas à Roubaix, dans la classe média du collège Madame-de-Sévigné. Là-bas, Sarah Ouagueni, une jeune professeure d’histoire-géographie, a mis au point un programme ambitieux : réaliser trois émissions de radio sur l’année, avec une à deux heures de préparation collective chaque semaine. Un engagement hebdomadaire pour permettre à ses élèves de s’ouvrir au monde et de sortir de leur bulle. Reportage en classe, lors de la préparation de la prochaine émission de radio concoctée par les élèves.

    Samedi 26 mars

    Sexualité sur les réseaux sociaux : la traque à l’impunité

    Vengeances sexuelles, photos dénudées, moqueries… Sur les réseaux sociaux, l’intimité et la sexualité peuvent parfois être étalées au grand jour. Pour lutter contre le cybersexisme et le cyberharcèlement, des jeunes militantes s’engagent et s’activent sur le terrain. Dans l’association Stop Fisha, elles sont plusieurs dizaines de bénévoles qui, au quotidien et par écrans interposés, écoutent et rassurent les victimes, débusquent les comptes injurieux, les infiltrent et les dénoncent… pour mettre fin à l’impunité. Reportage sur l’île de Ré auprès de Laura, Juliette et Victoire, trois bénévoles de Stop Fisha, qui interviennent dans un collège pour faire de la prévention auprès des jeunes.

    Dimanche 27 mars

    Politique : l’engagement des jeunes, autrement

    Se rendre aux urnes ne les intéresse plus. Voter, pour quoi faire ? Pourtant impliqués dans les grands débats de société, les jeunes se détournent de la politique. Pour faire entendre leurs voix, ils trouvent d’autres chemins d’expression. L’engagement associatif, les manifestations, les débats sur les réseaux sociaux. De ce constat est né, en 2014, Allons enfants. Un parti politique composé de jeunes de 18 à 29 ans avec pour objectif de donner une image nouvelle à la politique et de rajeunir les élus. Rencontre avec deux candidats – Aya Salama, 18 ans, lycéenne à La Roche-sur-Yon et la plus jeune candidate du parti, et Sébastien Allix, 27 ans, président d’une association à Rennes.

    « Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix off : Judith Chetrit. Production éditoriale et voix off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.

    Joséfa Lopez

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    France24 - Monde

    Commonwealth : la Jamaïque plaide pour un régime républicain lors d'une visite du prince William

    Publié le : 24/03/2022 - 12:33

    FRANCE 24 Suivre

    À l'occasion d'une visite du prince William marquée par des manifestations dénonçant le rôle historique du Royaume-Uni, le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, a défendu l'idée d'une transition de son pays vers un régime républicain. L'île est une monarchie constitutionnelle et son chef d'État est la reine Elizabeth.

    Pour le Premier ministre de la Jamaïque, Andrew Holness, le basculement vers un régime républicain est "inévitable". À l'occasion d'une visite du prince William, marquée par des manifestations dénonçant le rôle du Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, dans le commerce des esclaves, le chef du gouvernement a déclaré qu'une transition du pays vers un modèle républicain n'était qu'une question de temps. La Jamaïque "passe à autre chose", a-t-il assené mercredi 23 mars, répondant au prince, deuxième dans l'ordre de succession au trône britannique, qui transmettait "la profonde affection" de sa grand-mère pour la Jamaïque.

    "Il est inévitable que nous nous dirigions vers une république pour répondre à la volonté du peuple de la Jamaïque et à notre ambition de devenir un pays indépendant, développé et prospère", a-t-il ensuite tweeté.

    (1/4) I was delighted to welcome the Duke and Duchess of Cambridge, Prince William and Kate Middleton to Jamaica and to the Office of the Prime Minister for a courtesy call this morning. pic.twitter.com/vAq7bznWet

    March 23, 2022

    Des questions "non résolues"

    Indépendante et membre du Commonwealth depuis 1962, l'île est une monarchie constitutionnelle et son chef d'État est la reine Elizabeth, qui vient de fêter ses 70 ans de règne.

    Andrew Holness avait auparavant dit devant la presse que la visite de William et son épouse Kate offrait une occasion de se pencher sur des questions "non résolues".

    La Jamaïque suivrait ainsi l'exemple de la Barbade devenue une république en novembre 2021, lors d'une cérémonie à laquelle assistait le père de William, le prince Charles.

    Colonisée par les Espagnols après l'arrivée de Christophe Colomb, la Jamaïque est passée en 1655 sous le joug de la couronne britannique qui a utilisé l'esclavage pour développer l'économie de l'île.

    "L'esclavage était abject et n'aurait jamais dû avoir lieu", a dit le prince William, reconnaissant la "douleur" de l'île, lors d'un dîner organisé par le gouverneur général de la Jamaïque, Patrick Linton Allen, représentant de la reine. Exprimant sa "profonde tristesse", il s'est dit d'accord avec son père, qui avait reconnu en 2021 que "l'effroyable atrocité de l'esclavage tache à jamais notre histoire".

    William n'a toutefois pas présenté les excuses réclamées mardi à son arrivée par des manifestants opposés à sa visite qui souhaitaient également des compensations, pour le rôle de la monarchie britannique dans le commerce d'esclaves ayant amené des centaines de milliers d'Africains travailler sur l'île dans des conditions inhumaines.

    "Éternelle reconnaissance"

    Le prince a par ailleurs exprimé son "éternelle reconnaissance" envers la génération Windrush, ces dizaines de milliers d'immigrés caribéens, principalement de Jamaïque, venus aider à la reconstruction du Royaume-Uni après la Deuxième Guerre mondiale.

    Le traitement réservé par le Royaume-Uni à ces immigrés arrivés légalement, mais ensuite privés de droits, voire renvoyés faute de documents nécessaires, a fait scandale.

    La tournée de William et Kate aux Caraïbes avait déjà connu un raté avec l'annulation la semaine dernière de la première étape dans un village du Belize, à cause d'un conflit entre la population locale et une organisation caritative dont William est le parrain.

    Le duc et la duchesse de Cambridge doivent se rendre ensuite aux Bahamas.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Les Néo-Zélandais appelés à choisir un nouveau drapeau par référendum

    Elizabeth II ne sera plus la reine de La Barbade

    BREXIT

    Brexit : au Royaume-Uni, remplacer l’UE par le Commonwealth ? Pas si simple

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : quels scénarios ?

    La divination est en général un art extrêmement risqué – il repose non pas sur une capacité à prédire l’avenir du haut d’un trépied pythien, mais sur l’analyse des grandes tendances et leur projection dans l’avenir, “toutes choses étant égales par ailleurs”. Or, l’opposition des événements est tellement courante, en particulier dans les campagnes militaires, que le risque est grand de devoir expliquer le lendemain d’un événement pourquoi la prédiction ne s’est pas matérialisée. Ajoutons-y l’incertitude des batailles et le fameux “brouillard de guerre” qui embrouille notre jugement, et il semble difficile de pronostiquer avec certitude l’issue de la guerre en Ukraine. On peut néanmoins aujourd’hui dégager quelques tendances qui peuvent nous permettre sinon de deviner, tout du moins d’anticiper l’avenir – en comprenant ce qui s’est passé durant ces quatre premières semaines de guerre.

    Nous avons désormais la certitude que le plan russe d’origine, celui de plier le conflit en quelques jours par des opérations commando et la décapitation de l’exécutif ukrainien, a été un échec.

    Nous avons désormais la certitude que le plan russe d’origine, celui de plier le conflit en quelques jours par des opérations commando et la décapitation de l’exécutif ukrainien, a été un échec. La stratégie de rechange, celle de la mise en place progressive d’un rouleau compresseur inarrêtable ne semble pas elle non plus porter ses fruits, ou tout du moins pas aussi rapidement que prévu : confrontés à une résistance ukrainienne qu’ils ont très largement sous-estimée et à des problèmes logistiques récurrents, les troupes russes ne tiennent aujourd’hui quasi que des routes et même le peu de villes qu’ils occupent semblent échapper à leur contrôle en raison de l’hostilité claire des populations. Pire encore, le contrôle des airs n’est toujours pas assuré côté russe et les drones ukrainiens (les fameux Bayraktar TB2 achetés et désormais coproduits avec la Turquie) se sont fait une place dans la sainte trinité des armements ukrainiens les plus efficaces contre les Russes, avec les Javelin et les Stinger de fabrication américaine. Enfin, les pertes importantes en équipements et en troupes (y compris parmi les haut gradés) couplées aux sanctions occidentales posent la question de la soutenabilité de la guerre à long terme, que ce soit d’un point de vue purement matériel ou de celui du front intérieur, alors que des denrées comme le sucre commencent à manquer dans les supermarchés russes.

    Tant que le moral des troupes reste bon, que les soldats ukrainiens ont accès aux équipements de leurs alliés et que les pertes subies ne sont pas trop importantes, les Ukrainiens semblent capables de résister sur le long terme

    On sait également que l’armée ukrainienne résiste beaucoup mieux que prévu. Une fois le choc de la première attaque passé, les troupes ukrainiennes ont su s’organiser et mobiliser équipements et hommes rapidement pour infliger de fortes pertes à l’ennemi. Les Russes pensaient avoir affaire à une armée encore soviétisée et corrompue, ils doivent faire face à des soldats bien équipés et capables d’initiative – la réforme de l’armée depuis 2014 a semble-t-il été efficace. Tant que le moral des troupes reste bon, que les soldats ukrainiens ont accès aux équipements de leurs alliés et que les pertes subies ne sont pas trop importantes, les Ukrainiens semblent capables de résister sur le long terme, même si leurs contre-attaques semblent pour l’instant devoir être limitées dans l’espace et dans le temps. Autre développement, le front paraît s’être stabilisé un peu partout, ce qui tend à laisser penser que nous pourrions arriver à une impasse stratégique, un blocage du front – ce que les informations de soldats russes creusant des tranchées sur le front du Donbass semblent confirmer. Cette impasse pourrait favoriser la paix – après tout, si personne ne peut atteindre ses objectifs ultimes (le renversement du gouvernement ukrainien et l’occupation effective d’une grande partie du territoire côté russe, la libération de l’ensemble du pays côté ukrainien), on peut imaginer que le temps est mûr pour la négociation. Ce scénario optimiste a malheureusement peu de chances d’aboutir, dans la mesure où aucune porte de sortie honorable ne se profile pour les deux parties à la fois : les troupes russes ne peuvent pas se retirer sans avoir obtenu quelque chose et les Ukrainiens ne peuvent pas concéder alors que l’ennemi essuie de lourdes pertes et ne contrôle effectivement que peu de territoire en dehors des routes et de quelques villes.

    Il est malheureusement plus vraisemblable que l’avenir de la guerre en Ukraine soit celui d’une guerre d’attrition, avec de longs sièges, l’emploi de nouvelles armes et des tentatives d’ouverture de nouveaux fronts pour briser l’impasse. On le sait, une guerre commence s’il y a désaccord parmi les parties sur leur rapport de force et elle ne peut s’arrêter que si les deux parties se mettent d’accord sur celui-ci. Il n’est pas certain que nous y soyons encore arrivés, il y a donc fort à parier que la stabilisation des positions ces derniers jours ne soit qu’une pause avant de nouvelles initiatives de part et d’autre.

    * Thibault Muzergues est essayiste. Il avait anticipé le retour de la guerre en Europe dans son livre Europe champ de bataille (Le Bord de l’Eau, 2021).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Madeleine Albright, adepte d'une diplomatie musclée au nom de la démocratie

    Adrien Jaulmes

    DISPARITION - Décédée des suites d'un cancer à l'âge de 84 ans, elle fut la première femme à occuper le poste de secrétaire d'État au sein du gouvernement américain.

    Madeleine Albright, ancienne secrétaire d'état américaine et première femme à occuper ce poste, est morte hier à 84 ans. Ambassadeur aux Nations-Unies entre 1993 et 1997, puis secrétaire d'État de Bill Clinton entre 1997 et 2001, Albright avait incarné pendant la décennie comprise entre la fin de la Guerre froide et avant les attentats du 11-Septembre 2001 une politique étrangère américaine volontiers militante et interventionniste.

    À lire aussiMadeleine Albright: «Je souhaite le retour d'une Amérique généreuse et charitable»

    Comme d'autres américains originaires d'Europe de l'Est, elle avait gardé une méfiance instinctive pour le fascisme et le communisme, et défendait une politique étrangère vigoureuse pour contrer les régimes autoritaires et totalitaires. Son histoire familiale avait largement contribué à façonner sa vision du monde.

    Marie Jana Korbelova était née en 1937 en Tchécoslovaquie dans une famille d'origine juive convertie au catholicisme, qui fuit en Angleterre l'invasion nazie l'année suivante. Elle émigre aux Etats-Unis avec ses parents en 1947, où son père, diplomate tchécoslovaque, est admis en tant que réfugié politique. L'adolescente, qui étudie dans le prestigieux Wellesley College, dans le Massachusetts, choisi le prénom français de Madeleine.

    Mariée à l'héritier d'une famille d'éditeurs, Joseph Albright, elle est naturalisée américaine en 1957. Diplômée de l'université de Columbia, Madeleine Albright devient l'assistante d'un sénateur démocrate, puis celle Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter, lui aussi originaire d'Europe centrale et partisan d'une politique américaine sans concessions à l'égard de l'Union soviétique.

    «Multilatéralisme affirmé»

    Albright enseigne à l'Université de Georgetown, avant d'être nommée par Bill Clinton ambassadeur aux Nations Unies en janvier 1993. À ce poste, elle assiste à l'échec de la mission américaine en Somalie, et applique soigneusement la politique décidée par Clinton de ne pas intervenir pendant le génocide au Rwanda, et de retirer dans les premiers jours du génocide la majorité des troupes de l'ONU du pays. Des années plus tard, Mme Albright dira que c'est son «plus grand regret de l'époque». Elle regrettera aussi l'absence d'intervention américaine en Bosnie, au moment du massacre de Srebrenica perpétré par les Serbes.

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    Au cours de ces années qui suivent la fin de la Guerre froide, Madeleine Albright est favorable à l'entrée dans l'Otan des anciens pays du bloc soviétique, malgré les mises en garde de certains spécialistes de l'URSS, comme George Kennan, l'inspirateur de la doctrine Truman. Se définissant elle-même comme une «idéaliste pragmatique», elle avait inventé l'expression de «multilatéralisme affirmé» pour décrire la politique étrangère de l'administration Clinton. Elle considérait les États-Unis comme la «Nation indispensable», et était favorable à ce que la diplomatie soit appuyée par la force pour défendre les valeurs démocratiques dans le monde. «Nous voyons plus loin dans l'avenir que d'autres pays, et nous voyons le danger qui nous guette tous», avait-elle déclaré en 1998. Son messianisme la conduisait parfois à des remarques maladroites. «Je pense que c'est un choix très difficile, mais le prix en vaut la peine», avait-elle répondu pendant un entretien télévisé sur les conséquences sur les enfants des sanctions de l'ONU contre l'Irak.

    Elle avait découvert tardivement l'origine juive de sa famille, et que trois de ses grands-parents avaient péri pendant l'Holocauste.

    Devenue secrétaire d'État, hantée par son échec à empêcher le génocide rwandais et à arrêter les massacres en Bosnie, elle pousse Bill Clinton à intervenir au Kosovo en 1999 pour empêcher ce qui est présenté à l'époque comme un génocide contre les musulmans ethniques par le dirigeant serbe Slobodan Milosevic, qu'elle accuse de perpétrer des «horreurs aux proportions bibliques». Cet interventionnisme humanitaire et armé lui vaut des critiques nombreuses à Washington, où on lui reproche le bombardement de Belgrade.

    Cette intervention de l'Otan sans mandat des Nations Unies, qui ulcère la Russie, préfigure d'autres opérations militaires américaines dans les années qui suivent. «Nous ne pouvons pas laisser perpétrer des crimes contre l'humanité», s'était-elle justifiée après l'opération. «J'assume l'entière responsabilité... il était essentiel que nous ne restions pas là à regarder ce que Milosevic avait l'intention de faire».

    L'invasion russe, une «erreur historique»

    La fin du mandat de Bill Clinton est marquée par l'échec des pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens, et celui des tentatives pour convaincre la Corée du Nord d'abandonner son programme nucléaire. Albright a aussi été critiquée pour ne pas avoir pris de mesures plus sérieuses contre al-Qaida après les attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998. Interrogée par la commission d'enquête sur le 11-Septembre, elle a qualifié ces attaques de «journée la plus difficile» de son ministère, mais a estimé qu'il aurait été «très difficile avant le 11-Septembre 2001 de persuader quiconque de la nécessité d'envahir l'Afghanistan». Première femme nommée à la tête du Département d'État, Albright avait conscience d'avoir joué un rôle de pionnière: «Je pense qu'il y avait de réelles questions quant à savoir si une femme pouvait être secrétaire d'État...Les gens savent maintenant que c'est parfaitement possible».

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    Première haute responsable américaine à rencontrer Vladimir Poutine lorsqu'il devient président au début de l'année 2000, Madeleine Albright avait publié le 23 février dernier, la veille de l'invasion de l'Ukraine, une tribune dans le New York Times où elle qualifiait d'«erreur historique» l'attaque russe. «L'Ukraine a droit à sa souveraineté, peu importe qui sont ses voisins...Tel est le message sous-jacent à la diplomatie occidentale. Il définit la différence entre un monde régi par l'État de droit et un monde qui n'obéit à aucune règle».

    Assez élégamment, elle avait aussi présenté ses excuses au sénateur Mitt Romney, dont elle avait raillé «le manque de compréhension du 21e siècle» après qu'il ait affirmé à Obama pendant la campagne présidentielle de 2012 que la Russie restait le grand ennemi géopolitique de l'Amérique. «Madeleine Albright était une force qui a défié les conventions et renversé les barrières, encore et encore», a dit Joe Biden dans un communiqué annonçant que les drapeaux américains seraient mis en berne en son honneur. «Elle était une immigrante fuyant la persécution, une réfugiée qui avait besoin d'un abri sûr. Et comme tant d'autres avant elle, et après elle, elle était fière d'être américaine».

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

    Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

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    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    France24 - Monde

    Comment expliquer le coup de chaleur sans précédent des régions polaires ?

    Publié le : 23/03/2022 - 17:38

    Sébastian SEIBT Suivre

    En fin de semaine dernière, les températures ont battu tous les records de chaleur aussi bien en Antarctique qu'en Arctique. Non loin du pôle Sud, elles étaient jusqu’à 40 °C supérieures aux moyennes saisonnières.  Des hausses liées aux caprices des “rivières atmosphériques”.

    Des températures allant jusqu' 40 °C au-delà des normales saisonnières en Antarctique et entre 20 et 30 °C de plus que d'habitude à certains endroits en Arctique. Les deux régions polaires ont connu simultanément une vague de chaleur inédite aux alentours du vendredi 18 mars. "Une telle coïncidence est très inhabituelle", reconnaît Julienne Stroeve, spécialiste du climat polaire à l'University College de Londres, contactée par France 24. 

    C'est la montée en flèche du thermomètre en Antarctique qui a attiré l'attention des scientifiques en premier. "Les températures enregistrées, même sur le plateau Antarctique [situé à plus de 2 000 mètres d'altitude en moyenne], étaient absolument absurdes", souligne Jonathan Wille, postdoctorant et spécialiste de la météo et du climat en Antarctique à l'Institut des géosciences de l'environnement à l'Université Grenoble Alpes, contacté par France 24. 

    Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8

    March 23, 2022

    À plus de 3 000 m d'altitude, -11,5 °C au lieu de -40 °C

    Il faisait ainsi plus qu'anormalement doux à la station Concordia qui se trouve à plus de 3 000 mètres d'altitude dans l'est de l'Antarctique. La température est, en effet, montée à -11,5 °C alors qu'il fait généralement plutôt entre - 40 °C et - 50 ° C dans cette région à cette période de l'année.

    "La barrière topographique formée par le dénivelé dans l'est de l'Antarctique fait que le climat y est très stable et les températures ne devraient jamais dépasser les -30 °C", explique à France 24 Martin Siegert, un glaciologue à l'Imperial College de Londres qui n'en revient pas des relevés de températures réalisés dans cette partie du globe la semaine dernière.

    Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD

    March 19, 2022

    En 65 ans d'observations météorologiques dans cette partie proche du pôle Sud - qui se trouve à plus de 4 000 km de l'Australie -, un tel pic de chaleur ne s'était jamais produit. Mais le thermomètre est resté sous les 0° C, ce qui a permis d'éviter une fonte des glaces "qui aurait été complètement inédite", note Martin Siegert.

    >> À lire aussi sur France  24 : En Antarctique, les jours du "glacier de l'Apocalypse" sont comptés

    De l'autre côté du globe, dans la région Arctique, le thermomètre a dangereusement flirté avec les températures de dégel alors même "qu'on est encore à la fin de la période froide", souligne Martin Siegert. À certains endroits, comme sur l'île de Hopen (au nord de la Norvège et au sud de l'archipel de Svalbard), "une température de 3,9 °C a été enregistrée, ce qui ne s'est jamais produit depuis le début des relevés en 1944", indique sur Twitter Ketil Isaksen, un climatologue norvégien.

    Mais la vague de chaleur en Arctique est "moins inhabituelle que celle en Antarctique", souligne Julienne Stroeve. Cette région du monde est la plus durement affectée par le réchauffement climatique - les températures y augmentent trois fois plus vite qu'ailleurs en moyenne -  et les événements météo extrêmes commencent à s'y multiplier. 

    Il n'en demeure pas moins que "la magnitude de ce pic de chaleur est surprenante", estime Martin Siegert. Pour lui, il pourrait avoir pour corollaire une saison des fontes de glaces qui commencerait un peu plus tôt que d'habitude. En général, le dégel débute à la fin du mois de mars et dure jusqu'en septembre dans la région arctique.

    De l'air chaud d'Espagne et de Nouvelle-Zélande

    Si ces records historiques se sont produits en même temps dans les deux régions polaires, "c'est une coïncidence", assure Julienne Stroeve. "Il n'y a presque aucun lien entre les mouvements d'air qui façonnent la météo en Arctique et en Antarctique", précise Martin Siegert.

    Mais dans les deux cas, ce sont des rivières atmosphériques qui sont à l'origine de ce réchauffement soudain des pôles. Il s'agit de couloirs d'air qui, comme des tapis roulants volant, transportent des grandes quantités de vapeur d'eau sur de longues distances.

    Pour expliquer le phénomène dans la région Arctique, il faut descendre "vers le sud-ouest de l'Espagne et le nord de l'Afrique, d'où est partie la rivière atmosphérique qui a transporté toute l'humidité vers le nord et surtout dans la région de la Sibérie", explique Jonathan Wille. 

    En Antarctique, le phénomène a été plus complexe. Il y a bien eu une rivière atmosphérique qui a pris son origine "à l'extrémité sud-est de l'Australie et en Nouvelle-Zélande", remarque le spécialiste de l'université de Grenoble.

    Mais ce n'est pas tout. En atteignant les côtes de l'Antarctique, cet air plus chaud a engendré des pluies et, un peu plus en altitude, de la neige. Ensuite, au lieu de se disperser et repartir vers le nord, ce courant atmosphérique est resté sur place et s'est même engouffré toujours plus vers le pôle Sud. "C'est une rivière atmosphérique qui est allée plus vite, est restée plus longtemps au-dessus de l'Antarctique et a poussé plus au sud que d'autres" qui ont atteint ce continent, résume Jonathan Wille. 

    Une "bizarrerie météo ou un événement précurseur" ?

    "Il serait tentant de mettre ces anomalies sur le compte du réchauffement climatique", reconnaît Martin Siegert. Après tout, l'une des conséquences de ces changements dus à l'activité humaine est que les événements météo extrêmes - comme des pics de chaleur dans les régions polaires ou les ouragans - deviennent plus courants. 

    Mais pour l'instant, il est encore trop tôt pour attribuer ces pics de température au réchauffement climatique. "La situation est revenue à la normale dans les régions polaires cette semaine, et il se peut que la météo de la semaine dernière reste un phénomène isolé", estime Julienne Stroeve.

    "C'est la grande question à laquelle il va falloir répondre : est-ce qu'on a eu affaire à une bizarrerie météo ou à un événement précurseur [du climat à venir dans ces régions] ?", ajoute Jonathan Wille. La question est d'autant plus importante qu'"on a eu de la chance cette fois-ci en Antarctique", estime Martin Siegert. Si la rivière atmosphérique s'était dirigée plus à l'ouest du continent austral - où les températures sont déjà naturellement plus douces en cette saison -, la vague d'air chaud aurait pu entraîner une fonte des glaces inédite. Ce qui serait une mauvaise nouvelle pour la montée des eaux.

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    Au sommet de l'Antarctique, une coopération pour préserver "un continent sanctuarisé"

    CHANGEMENT CLIMATIQUE

    En Antarctique, les jours du "glacier de l’Apocalypse" sont comptés

    EXPOSITION

    De l’Arctique à l’Antarctique, une exposition alerte sur les effets du changement climatique

    New York Times - World

    Taliban Renege on Promise to Open Afghan Girls’ Schools

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    The schools were supposed to reopen this week, and the reversal could threaten aid because international officials had made girls’ education a condition for greater assistance.

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    By Safiullah Padshah and Christina Goldbaum

    KABUL, Afghanistan — The Taliban on Wednesday abruptly reversed their decision to allow girls’ high schools to reopen this week, saying that they would remain closed until officials draw up a plan for them to reopen in accordance with Islamic law.

    The move is likely to deal a significant blow to the credibility the Taliban had been trying to build with international donors in recent months. And it could threaten the billions of dollars of humanitarian aid that have helped keep millions of Afghans from famine as the country grapples with a devastating economic collapse.

    The news was crushing to the over one million high school-aged girls who had been raised in an era of opportunity for women before the Taliban seized power in August last year — and who had woken up thrilled to be returning to classes on Wednesday.

    One 12th-grade student in Kabul said the decision had stamped out her last bit of hope that she could achieve her dream of becoming a lawyer.

    “Education was the only way to give us some hope in these times of despair, and it was the only right we hoped for, and it has been taken away,” the student, Zahra Rohani, 15, said.

    On Monday, the Ministry of Education had announced that all schools, including girls’ high schools, would reopen on Wednesday at the start of the spring semester. The following day, a Ministry of Education spokesman released a video congratulating all students on the return to class.

    Across the capital, Kabul, many girls had arrived at high schools on Wednesday morning excited to return to the campuses, and some schools did open, at least briefly. But as news spread that the Taliban had reversed their decision, many left in tears.

    Mehrin Ekhtiari, a 15-year-old student in 10th grade, said she and her classmates were shocked when a teacher announced the news to the classroom on Wednesday morning.

    “My hope was revived after eight months of waiting,” she said, adding later that the announcement had “dashed all my dreams.”

    In recent months, the international community has made girls’ education a central condition of foreign aid and any future recognition of the Taliban. Under the Taliban’s first rule, from 1996 to 2001, the group barred women and girls from school and most employment.

    Reporting From Afghanistan

    Aziz-ur-Rahman Rayan, a spokesman for the Ministry of Education, said in a phone interview that Taliban officials had decided on Tuesday not to allow girls above the sixth grade to return to school yet. He attributed the decision to a lack of a religious uniform for girls and the lack of female teachers for girls, among other issues.

    At an hourslong news conference at the Ministry of Education on Wednesday morning to note the start of the spring semester, Taliban officials did not mention the last-minute reversal and did not take questions from journalists present about girls’ high schools.

    Many principals and teachers said they only received the new instructions from the ministry after students had already arrived for classes Wednesday.

    The move came a little more than a week before a pledging conference where the United Nations had hoped donor countries would commit millions of dollars in badly needed aid, as Afghanistan grapples with an economic collapse that has left over half of the population without sufficient food to eat. It is unclear whether donors will be willing to contribute following the Taliban’s abrupt reversal on the key commitment of girl’s education.

    “It creates a lot of challenges in terms of how is the world going to engage with them and try to stop Afghans from starving when there’s no space to negotiate and convince the Taliban to shave off even the sharpest edges of their rights abuses,” said Heather Barr, the associate director of women’s rights at Human Rights Watch.

    The United Nations and the United States condemned the decision on Wednesday.

    “I’m deeply troubled by multiple reports that the Taliban are not allowing girls above grade 6 to return to school,” tweeted Ian McCary, the chief of mission for U.S. Embassy Kabul, currently operating out of Doha, Qatar. “This is very disappointing & contradicts many Taliban assurances & statements.”

    Many Afghan girls had waited for months to hear whether they would be allowed to return to school, after the Taliban seized control of the country. When schools reopened in September for grades seven through 12, Taliban officials told only male students to report for their studies, saying that girls would be allowed to return after security improved and enough female teachers could be found to keep classes fully segregated by sex.

    Later, Taliban officials insisted that Afghan girls and women would be able to go back to school in March, and many Western officials seized on that promise as a deadline that would have repercussions for the Taliban’s efforts to eventually secure international recognition and the lifting of at least some sanctions.

    In recent months, the Taliban had also come under mounting pressure to permit girls to attend high school from international donors, aid from which has helped keep Afghanistan from plunging further into a humanitarian catastrophe set off by the collapse of the former government and Western sanctions that crippled the country’s banking system.

    At one girls’ private high school in Kabul, more female students had arrived for classes Wednesday morning compared to previous years, the school’s principal said in an interview. But the excitement that had filled the hallways early was soon replaced with a sense of devastating disappointment when they learned that the school would have to close.

    “They came to my office, crying,” said the principal, who requested to remain anonymous for fear of Taliban retribution.

    The decision “doesn’t make sense at all, and it has no logic,” the principal added, noting that the new government has had over seven months to design a new uniform and address the teacher shortage.

    But even as girls’ high schools sent students away in Kabul, they were able to return to classes for the start of the spring semester in at least two northern cities, Kunduz and Mazar-i-Sharif, according to teachers and education officials there.

    That geographic discrepancy is indicative of the new government’s largely erratic policymaking and its struggle to adopt a uniform, nationwide approach to key issues.

    As an insurgency over the past two decades, the Taliban operated on a decentralized basis with local leaders empowered to make independent decisions in their provinces. Since seizing power, the Taliban have been reckoning with the need for consistent policies while struggling to tread a delicate line that satisfies their more moderate members, their hard-line base and the international community.

    For months, Taliban delegations have been meeting with E.U., U.N. and American officials, appealing for funding and recognition. So far, no country has recognized the Taliban’s government, and many donors remain skeptical of its promises to meet human rights obligations.

    The sudden reversal on the girls’ secondary schools seemed to validate existing concerns among Western donors that, despite assurances, they are dealing with much the same Taliban as the 1990s.

    It is also the latest sign that increasingly the group’s ideological views are taking precedence over international engagement, according to Ibraheem Bahiss, an International Crisis Group consultant.

    “The Taliban have been solidifying their position and becoming hard-line on a lot of issues,” Mr. Bahiss said.

    In recent months, the new government has issued restrictions on local media and cracked down on peaceful protests. Taliban officials have also issued new restrictions on women, including a ban on traveling farther than 45 miles in a taxi unless they are accompanied by a male chaperone.

    If the Taliban continue to restrict women’s movement, the policies could effectively confine women to their homes, advocates say — a move reminiscent of the group’s repressive rule in the 1990s.

    “You can’t exercise your other rights if you can’t leave your house to attend your job or attend education classes,” Ms. Barr said. “It’s a really alarming sign of what may be to come, it’s likely to herald further crackdowns on women.”

    Safiullah Padshah reported from Kabul and Christina Goldbaum from Dubai. Najim Rahim contributed reporting from Houston and Sharif Hassan contributed reporting from Mexico City.

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    Chaque jour, « Le Monde » publie en « une » un dessin de presse issu du réseau des dessinateurs et dessinatrices de l’association Cartooning for Peace. Vous pouvez les retrouver dans la rubrique « Dessins ».

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    Valeurs Actuelles

    Mercenaires tchétchènes, djihadistes syriens : ces combattants musulmans qui font la guerre en Ukraine

    Disposant d’un canal sur l’application Telegram, avec plus d’un million d’abonnés, le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, ne cesse de publier des contenus relatifs à la guerre en Ukraine. Sur l’une de ses vidéos, on le distingue, entouré de soldats, dans une salle à Hostomel, un aérodrome près de Kiev. Kadyrov, allié historique et obligé du président russe Vladimir Poutine, y serait afin de diriger lui-même les opérations des bataillons Kadyrovtsy, ces soldats de la République de Tchétchénie, qui interviennent en appui des armées russes. « Nous allons vous montrer [à vous les Ukrainiens, NDLR] que la tactique militaire russe est supérieure à la théorie et aux recommandations des conseillers militaires occidentaux », déclare le leader tchétchène dans la vidéo.

    Une telle instrumentalisation de bataillons fanatiques ou galvanisés est courante dans une guerre. De tels mercenaires représentent pour chaque camp un moyen d’effrayer l’adversaire. La guerre actuelle en Ukraine n’y échappe pas.

    Des Tchétchènes au service de Vladimir Poutine

    Le quotidien américain Wall Street Journal avait ainsi révélé le 6 mars que la Russie cherchait à recruter des Syriens favorables au régime de Bachar El-Assad. Information confirmée officiellement le 7 mars par le Pentagone. Ces derniers seraient payés quelques centaines de dollars par mois pour aller combattre en Ukraine. La Russie aurait par ailleurs établi une liste de plus de 40 000 militaires syriens prêts à lutter contre l’Ukraine, selon des rapports de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

    Le 11 mars, le président russe s’est dit favorable à la venue de volontaires du Moyen-Orient : « Si vous voyez qu’il y a qui veulent de leur propre chef, et non pour de l’argent, venir aider les gens qui vivent dans le Donbass, alors nous devons leur donner ce qu’ils désirent et les aider à se rendre dans la zone de conflit. »

    Ces combattants sont utilisés par la Russie parce qu’ils sont des spécialistes de la guerre urbaine, une des plus complexes à mener pour des armées conventionnelles. En effet, les problèmes de logistique, la multitude de caches possibles, la présence de tireurs isolés et d’engins piégés dans les immeubles sont autant d’obstacles pour les colonnes d’assaut. Pour les sièges des villes ukrainiennes de Marioupol et Kharkiv qui résistent, les mercenaires tchétchènes sont davantage utilisés en appui aux forces russes.

    #Ukraine #Russie les tchétchènes de Kadyrov à #Mariupol sur fond d’un nashid… Allah Akbar… sauvetage de civils et insigne Azov… pic.twitter.com/YGFJFp7a3m

    — Wassim Nasr (@SimNasr) March 18, 2022

    Depuis la fin de la guerre en Tchétchénie en 2004, « le président russe a utilisé les hommes de Kadyrov comme armes psychologiques. Ils peuvent se permettent des exactions que l’armée russe ne se permettrait pas. Ils ont été de tous les fronts : en 2014 en Crimée, en Syrie pour soutenir le régime syrien et aujourd’hui en Ukraine, analyse Amélie Myriam Chelly, sociologue et chercheuse associée à l’EHESS et au CNRS. D’après la propagande d’État russe, il y aurait près de 12 000 soldats tchétchènes en Ukraine. »

    Malgré « leurs expériences de combat dans le Caucase et sur le front syrien, leurs missions principales restent le maintien de l’ordre et des opérations antiterroristes. Les utiliser dans une invasion d’un territoire comme l’Ukraine est surprenant », ajoute Viatcheslav Avioutskii, docteur en géopolitique. De fait, les soldats de Kadyrov « sont certes financés et équipés par le Kremlin, mais ils échappent à son contrôle direct. Vladimir Poutine, au travers de son obligé Ramzan Kadyrov, les utilise ».

    De son côté, l’Ukraine a fait aussi appel à des combattants étrangers musulmans pour lutter repousser les troupes et milices russes. Le gouvernement de Kiev, qui accepte les étrangers dans son armée depuis 2016, recruterait pour sa part des djihadistes syriens notamment, contrairement à la Russie, affirment plusieurs experts. Pour autant, « l’éventuelle présence de Syriens en Ukraine aurait stratégiquement et militairement une influence limitée. Car ces combattants venant du Moyen-Orient ne sont pas habitués au climat et au relief ukrainiens. Ils ne risquent pas de changer la donne », estime Viatcheslav Avioutskii, spécialiste de la Tchétchénie et de l’Ukraine.

    #Ukraine tchétchènes pro à #Kiev. Tchetch vibes… pic.twitter.com/x8Q2PgTuPp

    — Wassim Nasr (@SimNasr) March 16, 2022

    L’opposition tchétchène n’est pas en reste. « À la suite de la guerre de Tchétchénie (1990-2004) et la guerre en Syrie contre le régime syrien, beaucoup de Tchétchènes antirusses se sont dispersés en Europe dans le Caucase ou dans la zone Syrie/Irak. Parmi eux, beaucoup sont djihadistes, et des militants qui continuent la lutte contre la Russie », relève le géopolitologue Alexandre Del Valle. Deux bataillons, Doudaïev et Sheikh Mansour, constitués de Tchétchènes foncièrement anti-Kadyrov (et donc antirusses) prennent part actuellement aux combats en Ukraine. Les noms de ces deux bataillons sont hautement symboliques : le général soviétique tchétchène Djokhar Doudaïev fut le père de la rébellion anti-russe en Tchétchénie entre 1991 et 1996, et Sheikh Mansour dirigea au XVIIIe siècle la résistance tchétchène contre la tsarine Catherine II de Russie.

    Interrogé par le Figaro, le commandant du bataillon Sheikh Mansour, Muslim Chiberloevsky, pour qui Kadyrov est un traître, exposait le 16 mars les raisons de son engagement : « Certains Ukrainiens se sont convertis à l’islam après s’être ralliés à nous, mais ce n’est pas obligatoire. Nous ne nous battons pas pour un homme ou une religion. Nous luttons ensemble pour la liberté. »

    Des islamistes en soutien à l’armée ukrainienne

    Par ailleurs, il y a eu d’après Alexandre del Valle un « tournant Zelensky » concernant les musulmans radicaux. En effet, l’Ukraine comprend une minorité musulmane très active et bénéficiant d’une grande tolérance. Par conséquent, « la dimension islamique commence à y prendre de l’importance. D’où le départ de musulmans ukrainiens en Syrie en 2014, etc. » Le géopolitologue fait remarquer que « ces derniers ont souvent été “frérisés” [influencés par les Frères musulmans]. Depuis la présidence de Zelensky, il y a eu une politique ouvertement assumée de laxisme envers des djihadistes partis en Syrie. Puisque les Russes ont interdit les Frères musulmans chez eux comme toutes les Républiques d’Asie centrale, prorusses ou prochinoises, les Ukrainiens ont plutôt une bienveillance envers les Frères. » Une bienveillance qui s’explique entre autres par « l’alliance entre la Turquie, le Qatar et l’Ukraine ».

    22/n- Dans l’armée, il y a des islamistes. Depuis 2016, la nationalité n’est plus requise pour s’y engager. En plus des jihadistes de DAESH, l’Ukraine va-t-il devenir une base jihadiste en Europe comme l’Afghanistan ? L’islamisme d’atmosphère y est déjà…https://t.co/IuEH5zX2lg pic.twitter.com/6B1qe1wRPW

    — LOUIZI Mohamed (Unique compte officiel) (@MohamedLOUIZI) February 28, 2022

    Avec la chute de l’État islamique, de nombreux islamistes radicaux se sont réfugiés en Ukraine. Ce qui fait dire à plusieurs experts que l’Ukraine est devenu le foyer de combattants de Daech. Le journal la Croix avait ainsi enquêté en 2019 sur la présence de djihadistes tchétchènes et daghestanais en Ukraine. Ces derniers avaient été employés contre les prorusses dans le Donbass. Depuis l’invasion russe, le 24 février dernier, l’armée ukrainienne n’hésiterait pas à faire venir des djihadistes syriens qui arrivent de Pologne après être passés par la Turquie.

    Selon des combattants syriens affiliés à la Turquie et cités par le Point, une visite d’une délégation officielle ukrainienne a eu lieu à la frontière turco-syrienne afin de préparer l’arrivée de mercenaires syriens pro-turcs. C’est ainsi qu’une figure de l’opposition syrienne, plus connue sous le nom de Abou Tow, se dit prêt à combattre la Russie en Ukraine. Le 15 mars, lors de la commémoration du 11e anniversaire du début de la révolution anti-Bachar El-Assad, des manifestations ont eu lieu à Idled, dans le nord-est de la Syrie. Les manifestants scandaient leur opposition à Vladimir Poutine et à Bachar El-Assad. Selon eux, l’Ukraine et la Syrie font face au même ennemi : la Russie.

    Said Ismagilov, le mufti de l’Ukraine a rejoint l’armée ukrainienne pour combattre l’armée russe et venger la Syrie. Quand l’islam s’invite dans une guerre, de part et d’autre, cette guerre prend une autre dimension. Le jihad n’est jamais loi. À suivre…https://t.co/8P5ctseEnl pic.twitter.com/e2qsujjZH9

    — LOUIZI Mohamed (Unique compte officiel) (@MohamedLOUIZI) March 14, 2022

    De son côté, le média libanais favorable au régime syrien, Al Mayadeen Net, rapportait le 8 mars que « près de 450 djihadistes arabes et étrangers sont arrivés en Ukraine depuis Idlib pour combattre les forces russes, moins de trois jours seulement après avoir quitté la Syrie en passant par la Turquie ». D’après Sabereen News, un conglomérat médiatique de fractions irakiennes, l’Ukraine tenterait également de recruter des Irakiens avec une expérience de guérilla urbaine pour 4 000 dollars de salaire mensuel afin de lutter contre les troupes russes.

    Des islamistes se sont engagés dans l’armée ukrainienne, d’autant plus que la nationalité n’est plus nécessaire pour y entrer. « Tous les étrangers désirant rejoindre la résistance aux occupants russes et protéger la sécurité mondiale sont invités par les autorités ukrainiennes », déclarait le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le 28 février. À date du 6 mars, ils étaient près de « 20 000 originaires de 53 pays », se réjouissait aussi le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba.  

    Le professeur Viatcheslav Avioutskii relativise cependant le poids de ces mercenaires ou volontaires étrangers dans le conflit : « Zelensky a appelé sous le drapeau plus de 300 000 réservistes qui s’ajoutent aux 250 000 militaires de l’armée ukrainienne, dont environ 100 000 seraient sur le terrain. Enfin, 80 000 Ukrainiens volontaires ont rejoint l’ouest de l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Ces derniers, après avoir reçu une formation militaire, devraient rejoindre les forces sur le terrain à partir d’avril. » Ce qui fait dire au professeur et spécialiste de la Tchétchénie et de l’Ukraine que « ces mercenaires ne vont certainement pas changer de manière significative les rapports de force dans cette guerre ».

    Utiles sur le plan tactique, ces mercenaires restent marginaux sur le plan numérique, comparés aux 150 à 190 000 militaires russes présents en Ukraine ou aux 250 000 soldats de l’armée ukrainienne. En plus de n’être pas assez nombreux, dès le début de l’invasion les autorités ukrainiennes ont communiqué abondamment sur la mort de combattants tchétchènes prorusses. C’est ainsi que deux bataillons de forces spéciales auraient été décimés et que les hommes de Ramzan Kadyrov auraient subi plusieurs revers. Deux hauts commandants du cercle intime de Kadyrov, Magomed Tushaev et Ansor Bisayev, ont également été tués. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Ukraine war: Defiant troops tell Russians: 'Go home while you're still alive'

    It is a month since Vladimir Putin's forces invaded Ukraine with a force of nearly 200,000 men. One of the first cities to feel the full force of the invasion was Kharkiv in the north-east. Our correspondent Quentin Sommerville and cameraman Darren Conway have spent time with two fighters who have been at the front line since the very beginning.

    This report contains some content some readers may find disturbing

    The tale of Kharkiv is the story of the army that didn't fail, and an army that failed to win.

    While Russia stumbles, Ukraine stands firm. Defying widespread expectations that it would collapse in short order, Russian forces have been unable to breach the Ukrainian army's lines around Kharkiv and have not managed to encircle the city.

    Russia invaded at 05:00 on 24 February. The night before, 22-year-old Vlad and his brother-in-arms Mark, also 22, were at a fellow private's wedding. Columns of Russian tanks, howitzers, armoured vehicles and troop transports rolled across the border, just 40km (25 miles) away. Despite the long build up of Russian forces, the move was a shock - Ukrainian troops scrambled to defend the city.

    When they learned of the attack, Vlad and Mark joined their battalion - the 22nd Motorised Infantry - and headed straight to the front lines. They have been there ever since. I have visited them there twice on the city's northern edge - a once pleasant suburban neighbourhood, which has now become a muddy battlefield strewn with corpses and burned-out Russian tanks and vehicles.

    But it is sound, not sight, that is so jarring here. All manner of Russian artillery and missiles are fired at these positions almost continuously. When there is a respite in the shelling, or the roar of Russian Grad rockets, the silence itself comes as a shock. Ukrainian forces have lived under this terror for weeks now.

    At a nearby command post, its windows all gone, broken furniture is strewn around. In an outbuilding, a belt-fed machine gun sits incongruously by a baby's pram. Children's climbing frames are surrounded by impact craters, and on one nearby abandoned house, a For Sale sign flaps in the freezing wind. Against the regular beat of Russian artillery outside, I ask Mark and Vlad what they are fighting for.

    Vlad's reply is short and to the point, "For peace in Ukraine." Mark shoots him a glance, "My comrade says for peace in Ukraine," he laughs, then he swears and asks, "Who knows? These people came to our land. No-one was waiting for them here, no-one was calling them."

    On that first day, one group of Russians made it into the centre, but were repelled after three days of hard, bloody fighting - with heavy casualties on both sides. The Russians were forced out beyond Kharkiv's edge.

    A month on, while Russian missiles still strike at the city centre and at least half the 1.4m population have fled, there are neighbourhoods that remain untouched.

    But, the city's eastern and northern residential neighbourhoods, which were largely intact when I arrived here three weeks ago, are unrecognisable. A tree has an unexploded Russian shell in its base; an apartment block has a 500kg bomb resting on its roof - if it had detonated, the whole building would have been brought down.

    Mark and Vlad keep this grimness of war from family ears on the calls home they make most most days, just a couple of minutes each to mothers and girlfriends. So there is no mention of the dead bodies at the back door and in the next garden, no mention of the colleagues killed by Russian shelling, or of the tank commander who died the previous day. And nothing that could reveal operational details.

    "Mainly we discuss when this will all end, when we can return to normal life, when everything is good and it won't be dangerous to walk outside," says Vlad.

    A bank of phone chargers is connected to a generator in the building. The room where they sleep is warm and orderly. An elderly German Shepherd dog lives with them, she's traumatised by the chaos around her and moves from Mark to Vlad, soldier to soldier. A brief head rub and she goes to the next man seeking comfort from the noise and disorder outside.

    The two men live everyday with Russians targeting their positions. Full-time soldiers, the Ukrainian army is their life.

    The Ukrainian soldiers might have it rough, but the Russians seem to have been particularly unprepared for anything other than the shortest possible campaign in Ukraine. The corpses I have encountered in the snow have been poorly dressed for a winter campaign, and Ukrainian soldiers say they found the most meagre of rations with them.

    Do they think of the soldiers on the other side, I wonder? Vlad says he has a message for them, "Run. Run away. Either you stay here in the ground or you go back home." He pauses but then adds, "Don't kill kids, destroy homes and families." This time it is Mark who is to the point, "Go back home while you are still alive."

    The Russian war machine is a formidable adversary - but in the initial phase of the war, the Ukrainian military put into practice lessons learned from Russia's 2014 annexation of the Crimean peninsula, where the Ukrainians were found seriously wanting. Ukrainian forces however, are still significantly outmatched in numbers, technology and airpower.

    So how have they held off the Russians so successfully?

    Ukraine war: Quentin Sommerville and cameraman Darren Conway

    A purported intercepted phone call, along with Western intelligence reports, may provide some of the answers. It is from a Russian commander in Mykolaiv, south of Lviv in western Ukraine, to his superiors on 11 March. It was released by Ukrainian officials and has not been independently verified. It paints a picture of Russian misery and incompetence in the Russian campaign that both the US Pentagon and the UK's Ministry of Defence have, in part, detailed.

    Troops lack basics such as tents and body armour - and are digging trenches in freezing ground to sleep. Two weeks ago, at another front line position in the city, I asked a young Ukrainian commander if his men slept in trenches. "Why would we sleep here when we can sleep in houses. The Russians sleep in trenches, but we sleep over there," he said, pointing to a well-heated house filled with men. He explained that the dead Russians had Kevlar body armour but many lacked the armoured plates that make the vest effective.

    Mark and Vlad are well equipped. As we move through forward positions, there is ammunition and weaponry everywhere. Piles of rations and, in the kitchen, tea and coffee being made from a dark, cast-iron kettle. Inside their vehicles there are plenty of cigarettes - despite the familiarity with the chaos around them, many of the men chain-smoke.

    When news comes over the radio that a colleague has been injured, an ambulance arrives within minutes and the casualty is covered in a heat blanket. He is bleeding, but is quickly stabilised. A Russian shell has peppered him with shrapnel and he has lost most of his fingers on one hand.

    Hours later, as we head back to the rear, news comes over the radio that the soldier is stable and will recover.

    The Ukrainians revel in their home-team advantage. They offer us biscuits and freshly delivered cakes from local factories. Their enemy has no such luck. There have been reports of Russian troops looting and foraging for supplies, villagers near Kharkiv complain that chickens and produce have been stolen.

    A video of a captured Russian army cookhouse gives an unappetising glimpse of the meals served to troops. Servings piled high with onions and potatoes - all held together with congealed fat. Russian army rations - Meals, Ready-To-Eat (MRE) - with an expiry date of 2015.

    When I met Mark and Vlad the first time, their commander gave me one of their sturdy green packs of Ukrainian daily rations - a leaving gift, he said.

    There were 17 different things inside: wheat porridge with beef; rice and meat soup; beef stew; chicken with vegetables; pork and vegetables; crackers; biscuits; tea bags; coffee; blackcurrant drink; honey; sugar; black pepper; chewing gum; bar of dark chocolate; plastic spoons; moist wipes.

    Ukrainian fortitude may be partly thanks to an unlikely suspect - Vladimir Putin.

    In 2014, the Ukrainian army was in a terrible state. As it fought and failed to prevent the annexation of Crimea, its troops went hungry. Corruption was rife, training and equipment lacking and its chain of command unresponsive. Vlad and Mark's battalion was reconstituted the same year. The whole Ukrainian underwent an overhaul - to make it ready for the next war with Russia.

    Vlad and Mark, and almost every fighting man I have met on the front line over the past three weeks, have one thing in common - they have all fought in the eastern Donbas region. Some sport combat patches on their body armour with "donbasonia" written on them.

    In the separatist Donbas enclaves of Donetsk and Luhansk, Ukrainian forces have been combat-tested for the past eight years. Between 250,000 and 400,000 Ukrainian men may have done tours of duty there since 2014.

    "Ukraine is not the same country it was in 2014," one front line commander told me - echoing a sentiment that was repeated again and again to me in Kharkiv.

    This has created a more professional army, and one with common purpose. An army that knew Russia wouldn't stop in Donbas or Crimea - and that a day of reckoning was sure to follow for the rest of the country.

    In short, Ukraine isn't the pushover it once was.

    War in Ukraine: BBC analysis

    As many as 190,000 Russian troops have been deployed to Ukraine - with additional Chechen and Syria forces boosting their ranks. Ukraine's army stands at 100,000, but Kyiv claims it can rapidly mobilise significantly more.

    And a month in, here in Kharkiv and across many other fronts in Ukraine, morale is strong among Ukrainian forces. "We are fighting for our land," Mark told me. What are Russia's mainly conscript fighters dying for? There are plenty of dead Russian fighters at various battlegrounds around the city. The Ukrainian dead, on the other hand, are quickly cleared away - but no official casualty numbers have been released.

    Few of the Russian corpses appear to be ethnic Russians, instead they are ethnic minorities. White bands on their uniforms distinguish them from regular Russian troops. "These aren't real Russians," another Ukrainian fighter said as we passed bodies by the road. "They don't know why they are here," he said.

    For the Ukrainians, this is seen as a good thing. Ethnic-minority Russian troops have weaker allegiance to Moscow, they say. One senior Kharkiv figure told me, "We don't fear Chechens, it's the Russians in Moscow restaurants who are afraid of them."

    Kamil Galeev of the Wilson Centre, a US think tank, explores the condition of the Russian army. He suggests the troops are underpaid and undermotivated. Certainly, recruitment is a problem in Russia where dropping fertility rates mean there are fewer young Russians available to fight.

    In Kharkiv, the winter snow and frost is beginning to melt. I join Mark beside his foxhole - a pit dug in the ground, on an embankment that is the front line. His boots squelch in the mud, the battlefield has become gooey, difficult terrain.

    The thawing weather might not help Russia either - two weeks ago the temperature here was -13C, it is now eight degrees. As the mud deepens to grip boots, vehicles and kit, it becomes a trap for attackers and a boon for those defending the farmland around the city.

    Further down the line, a soldier spots movement in nearby woods and opens fire. There is gunfire in response. "We have to move, there isn't enough protection here," says Mark "One hundred per cent, they will respond [with artillery]."

    Sure enough, shells begin to fall only metres away and dirt is thrown up in the air. The shells land close enough to feel the shockwaves in your chest. Our team scrambles for cover under a nearby vehicle.

    But Mark and Vlad seem untroubled. Everyone here told me the first three days were the worst. "This is much easier now," says the men's commander, who never once breaks into a run during the constant shelling, and hardly takes his phone from his ear, or the cigarette from his lips.

    A quick glance over their shoulders to check where the explosion hits, and Mark and Vlad continue the conversation. "It's OK, you get used to it. Humans adapt to everything quickly," Mark says as another explosion punctuates his sentence.

    What's going on right now, I ask, aware that cameraman Darren Conway is rolling. "They are working on our position," says Mark. "It's artillery," adds Vlad, with a nonchalant upward nod.

    As the two men head back to shelter for a smoke and some tea, they pass the spent cases of US and UK-supplied anti-tank weapons. These, too, have been a decisive factor in this war. I have seen the aftermath of those missile strikes - at least a dozen rusting shells of Russian armoured vehicles, trucks and tanks.

    But "the Ukrainian version is just as good," says another soldier, patriotically. Now is the time for once-sceptical Western governments to throw their weight, with more supplies and intelligence, behind Ukrainian resistance, another commander tells me.

    The Ukrainian national anthem contains the following lines:

    Our enemies shall vanish

    Like dew in the sun

    We too shall rule

    In our beloved country.

    Soul and body shall we lay down

    For our freedom

    There is little chance of Russian troops vanishing from Ukrainian soil.

    Already there are reports that north of Kyiv, they may be digging and forming defensive positions, since their advance was stymied. And Russia, with nuclear and chemical weapons, as well as a range of sophisticated conventional weapons, has the power to escalate its bombardments of Kharkiv and other cities. It has done so before in Grozny and in Syria, and there, Russia with all its firepower proved that artillery requires little morale or motivation to be effective.

    But Ukrainian forces, a month into this war, are satisfied they have defied expectations. With each week that passes, their chance of remaining independent grows, they believe. Russia isn't going anywhere, but neither are Mark and Vlad, nor the dozens of other Ukrainian soldiers I've met who say they are in this fight until the very end. Whenever that may be.

    Follow Quentin on Twitter at @sommervilletv

    War in Ukraine: More coverage

    On Friday at 11:30GMT the presenter Lucy Hockings will be hosting a Your Questions Answered on the war in Ukraine. This will be on World TV and the News Channel and will cover how it is being fought; how it is being reported; and how it may end - to the human consequences. You can get in touch on twitter using the hashtag BBC Your Questions - and you can email us on YourQuestions@bbc.co.uk.

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    La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles

    Publié le : 24/03/2022 - 08:12Modifié le : 24/03/2022 - 15:41

    FRANCE 24 Suivre

    Pyongyang a tiré jeudi un missile balistique intercontinental (ICBM), mettant un terme au moratoire qu'elle observait depuis 2017. L'armée sud-coréenne a indiqué avoir immédiatement riposté en tirant "des missiles depuis le sol, la mer et les airs" vers le large de ses côtes.

    La Corée du Nord a tiré, jeudi 24 mars, un missile balistique intercontinental (ICBM) qui est arrivé jusque dans la zone maritime économique exclusive du Japon, rompant un moratoire qu'elle observait depuis 2017 sur ce type d'essai d'arme, au risque de déclencher une spectaculaire montée des tensions dans la région.

    Le président sud-coréen Moon Jae-in a confirmé, dans un communiqué, que le projectile lancé jeudi après-midi par Pyongyang en direction de la mer du Japon était un ICBM.

    >> À lire aussi : "Pourquoi la Corée du Nord multiplie-t-elle les tirs de missiles en ce début d’année ?"

    Il s'agit "d'une rupture de la suspension des lancements de missiles balistiques intercontinentaux promise par le président Kim Jong-un à la communauté internationale", a-t-il déploré.

    L'armée sud-coréenne a indiqué avoir immédiatement riposté en tirant "des missiles depuis le sol, la mer et les airs" vers le large de ses côtes.

    "Un acte scandaleux et impardonnable"

    Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a dénoncé "un acte scandaleux et impardonnable". Le régime nord-coréen "menace la paix et la sécurité du Japon, de la région et de la communauté internationale", a-t-il déclaré depuis Bruxelles, où il se trouve pour un sommet du G7.

    Condamnant "avec force" le nouveau tir, la Maison Blanche a assuré que les États-Unis prendraient "toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du territoire américain, de la Corée du Sud et du Japon".

    Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques. Ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type d'arme depuis le début de l'année.

    Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.

    Pyongyang avait effectué trois lancements d'ICBM en 2017. L'engin alors testé, le Hwasong-15, était capable d'atteindre les États-Unis.

    Un échec la semaine dernière

    Selon Séoul, un essai de missile par la Corée du Nord le 16 mars s'est soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime a gardé un silence complet sur cet événement.

    "Pyongyang a essayé de lancer un ICBM à l'aéroport de Sunan la semaine dernière mais a échoué", a affirmé à l'AFP Go Myong-hyun, chercheur à l'Institut d'études politiques Asan. "Alors il a mené le lancement d'aujourd'hui pour maquiller ce ratage et parce qu'il doit maîtriser les technologies d'ICBM dès que possible."

    Beaucoup d'analystes s'attendaient à ce que Pyongyang, qui célèbrera le 15 avril le 110e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, fondateur du pays et grand-père de Kim Jong-un, se livre à une démonstration de force pour marquer cette fête, la plus importante du calendrier politique nord-coréen.

    "Kim Jong-un considère très important de prouver qu'il est un dirigeant compétent avant le 110e anniversaire de Kim Il-sung, surtout à son propre peuple", a expliqué Cheong Seong-chang, du Centre d'études nord-coréennes de l'Institut Sejong.

    Période de transition à Séoul

    Kim Jong-un a déclaré l'an dernier qu'améliorer les capacités militaires du pays était prioritaire pour le régime.

    Priorité parmi les priorités : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles.

    Ce missile, le Hwasong-17, a été surnommé le "missile monstre" par les analystes militaires. Il a été montré lors d'une parade à Pyongyang en octobre 2020. On ignore à ce stade si c'est ce missile qui a été testé jeudi.

    Les États-Unis et la Corée du Sud accusaient déjà le régime nord-coréen d'en avoir récemment testé certaines parties depuis le début 2022, sous couvert de ce qu'il a présenté comme des essais de lancement de satellites.

    "Kim a probablement le sentiment que c'est le moment parfait pour développer des ICBM, et rappeler au monde avec insistance que le Nord, contrairement à l'Ukraine, est un pays doté de l'arme nucléaire", a expliqué à l'AFP Ahn Chan-il, un analyste spécialisé dans la Corée du Nord.

    Cet essai survient également alors que la Corée du Sud est en période de transition présidentielle, le chef de l'État sortant Moon Jae-in devant céder son fauteuil en mai au conservateur Yoon Suk-yeol, élu au début du mois et qui a promis d'adopter une ligne plus dure face aux provocations du Nord.

    Avec AFP

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    La Corée du Nord a testé un nouveau système de missiles intercontinentaux, accuse Washington

    La Corée du Nord affirme avoir réalisé un nouveau test de développement satellite

    La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : l’Otan se prépare à des attaques “biologiques, chimiques et nucléaires ”

    L’Otan a annoncé, jeudi 24 mars, apporter une aide supplémentaire à l’Ukraine pour faire face à l’invasion russe. Le président Zelensky a exhorté une nouvelle fois les membres de l’alliance à lui fournir une assistance « sans restriction ».

    L’Otan a « activé » ses défenses face à la menace nucléaire

    Les pays de l’Otan ont « activé des éléments de défense » pour faire face à des menaces « biologiques, chimiques et nucléaires », a fait savoir le Secrétaire général de l’alliance, Jens Stoltenberg, lors d’une conférence de presse en marge du sommet de jeudi 24 mars. « Nous prenons des mesures afin de soutenir l’Ukraine, mais aussi de nous défendre nous-mêmes », a-t-il expliqué.

    Bombardements meurtriers à Kharkiv

    Les autorités ukrainiennes affirment que six civils ont été tués et une quinzaine ont été blessés par une frappe russe sur Kharkiv, ville située près de la frontière russe, relate Le Figaro. Le gouverneur de la région a affirmé que le bombardement avait touché un bureau de poste près duquel des civils recevaient de l’aide humanitaire.

    Kiev accuse Moscou d’utiliser des bombes au phosphore

    Le président ukrainien a repris, jeudi 24 mars, les accusations du maire d’Irpin qui a affirmé que l’armée russe utilise des bombes au phosphore, relaie Le Parisien. Cette substance s’enflamme au contact de l’air et de telles armes provoquent donc des incendies ravageurs et d’importantes brûlures. Les bombes au phosphore ne sont pas totalement interdites, mais leur usage dans les zones à forte concentration de civils est réprouvé par les conventions internationales sur les armes chimiques.

    Un mois de guerre

    Il y a un mois jour pour jour, l’armée russe envahissait l’Ukraine. Depuis, des centaines de soldats et de civils ont perdu la vie et les dégâts matériels sont considérables, notamment dans les villes les plus touchées comme Kiev, Kharkiv ou encore Marioupol. Comme le rapporte 20minutes ce 24 mars, c’est la ville de Lougansk, située à l’Est de l’Ukraine, qui a été la cible d’un bombardement faisant quatre morts et six blessés en début de matinée. Mais la patrie de Volodymyr Zelensky continue de résister, comme le souligne Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN.

    Trois sommets successifs

    Selon lui, Vladimir Poutine a commis « une grosse erreur » avec l’invasion de l’Ukraine dont il a « sous-estimé la résistance ». Ce 24 mars, le président ukrainien s’adresse aux 30 dirigeants de l’Alliance, qui doivent discuter de la nécessité de « réinitialiser [ses] défenses sur son flanc oriental ». Un sommet du G7 doit aussi se tenir dans la foulée, ainsi qu’un troisième sommet de deux jours durant lequel Joe Biden sera présent aux côtés des chefs d’Etat de l’Union européenne pour déployer de nouvelles stratégies contre les agissements de Vladimir Poutine.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    The competition is so intense that it is not only putting the traditional brewers out of business but also mass producers in recent years

    Carefully climbing the steep stairs, I followed Tsunenori Kano into the loft of the fermentation room of his family's 180-year-old soy sauce brewery, Kadocho. The dark space was eerily silent except for the creaking of my steps on the old wooden boards laid between the vats of soy sauce. The soy sauce was now dormant, it being late winter, but it still filled the air with a savoury aroma. Around me, a thick, fungus-laden crust covered the ceiling, hung from the beams and grew up the walls.

    "That is the bacteria and yeasts that are as old as the building," said Kano, the seventh-generation brewer, "they provide the authentic taste."

    I was in Yuasa, a quiet port tucked into a bay on the western coast of the Kishu Peninsula in Wakayama Prefecture, on a quest to learn about the ancient origins of the holy grail of Japanese cuisine: soy sauce.

    Soy sauce is arguably the most important seasoning in Japanese cooking. Its well-balanced, salty-sweet taste and deep layer of umami richness make nearly all foods taste more delicious and satisfying. Its uses range from a dab on sushi to a splash into noodle soups and stir-fries, as well as the featured flavour of glazed dishes like teriyaki.

    In 2017, Japan's Agency for Cultural Affairs designated Yuasa a Japan Heritage Site for being the birthplace of soy sauce, which is said to have been first made here in Japan in the late 13th Century.

    Kinzanji miso remains a popular local delicacy, enjoyed as a snack, side dish or even light meal (Credit: Tom Schiller)

    The now-beloved condiment came about soon after a Japanese Buddhist monk named Shinchi Kakushin returned from a trip to China and became the abbot at Kokoku-ji Temple near Yuasa. He brought with him a recipe for making Kinzanji miso, a uniquely chunky type of miso made from whole soybeans, various other grains (such as barley and rice) and vegetables. Yuasa's townsfolk soon discovered that the small amounts of liquid that pooled in tubs of fermenting Kinzanji miso, as its ingredients were pressed down with heavy stones, was in itself delicious. This by-product, called tamari (a generic word that means "to accumulate") became the basis for soy sauce as we know it today.

    You may also be interested in: • Is Japan losing its umami? • Japan's unknown indigenous cuisine • Japan's little-known seafaring past

    Within years, Yuasa was transformed from being a waystation on the Kumano Kodo pilgrimage route that leads to the renowned temples and shrines on nearby Mt Koya into Japan's most important soy sauce brewing centre. At its peak, the tiny town of just 1,000 or so houses was crowded with more than 90 soy sauce breweries, almost one soy sauce shop for every 10 homes.

    Today, the town's historical district is protected by Japanese law. It is an extensive area encompassing 323 houses and other hongawara-buki (traditional buildings) recognised for their immense cultural value. Many of them still have their traditional lattice windows and curved tile roofs, architectural features that were symbols to passers-by of the owners' prosperity. They include five soy sauce shops and six Kinzanji miso makers that are still active. Visiting them tells the remarkable story of the intertwined fortunes of Kinzanji miso and soy sauce.

    The distinctive flavour of Yuasa soy sauce reflects its ancient origins from Kinzanji miso. Unlike other types of miso, which are pastes used as seasonings, Kinzanji miso is an elegant tasting, nourishing dish. It's a culinary relic of Song Dynasty cuisine – considered one of the world’s great developments in cooking when exquisite new tastes were created from ordinary ingredients – and has remained a popular local delicacy over the centuries, enjoyed as a snack, side dish or even light meal when added to a bowl of rice or mixed into chagayu (a porridge made from rice, water and tea). It was served at every meal I had while in Yuasa.

    Tsunenori Kano is the seventh-generation brewer at Kadocho (Credit: Tom Schiller)

    As its tamari byproduct was so tasty, locals wanted a way to produce larger amounts of it. They efficiently adapted the Kinzanji miso-making process to create soy sauce, a thinner, yet similar tasting, form of the tamari.

    Established in 1841, Kadocho is one of the oldest of Yuasa's remaining soy sauce brewers; the soy sauce they produce is as close to the original type as you are likely to find anywhere in Japan.

    As we descended from the loft, Kano walked me through the brewery and explained how the soy-sauce making process was adapted from that of Kinzanji miso.

    Pointing out ancient wooden tools and iron equipment, he said that to make soy sauce, just two, rather than a variety, of grains, are used – steamed soybeans and toasted wheat – which are mashed rather than left whole (as is the case for Kinzanji miso) to better extract their flavour and umami.

    They're then mixed with koji kin (green Aspergillus oryzae mould spores), as is done for Kinzanji miso, and left for three days in an enclosed room, called a muro, where the temperature is carefully controlled. There, the grains germinate, their starches converting into sugars, enabling fermentation. This mash is next put into wooden barrels with copious amounts of fresh water and salt – rather than the watery vegetables used for Kinzanji miso – and the brew is fermented for at least 1.5 years to acquire the same kind of mellow, complex flavour that Kinzanji miso has.

    A powerful-looking man, Kano said that much of the work is done by hand. This includes regularly mixing the mash in his 34 large barrels with long wooden paddles and pressing the soy sauce from the mash when it is ready. Last, Kano slowly heats the soy sauce in an iron cauldron for half a day to stop its fermentation, using pine wood for the fire.

    Very little soy sauce is still made in the traditional way, using wooden barrels and long paddles (Credit: Ryouchin/Getty Images)

    Only about 1% of the soy sauce produced in Japan by some 1,200 companies is still made in the traditional way using wooden barrels, according to Keiko Kuroshima, a licensed soy sauce inspector and evaluator. One of Japan's three self-styled soy sauce sommeliers, she is the author of the definitive guide to soy sauce Shoyu Hon (Soy Sauce Book), published in 2015.

    "Other soy sauce is mass-produced in stainless steel tanks with the aim to create a consistent taste in as short a period of time as possible, often using artificial means to accelerate fermentation," she said. "The wooden barrels help create a greater diversity of flavour because of the micro-organisms that live in them. They also better reflect the skills of the brewer, their being more engaged in the process."

    Kadocho's soy sauce, whose flavour is characteristic of soy sauces made in Yuasa, has a thick body and powerfully rich taste, yet is pleasantly aromatic and mellow, like a well-aged cognac. Its flavour partly reflects Kano's use of a higher ratio of protein-rich soybeans to wheat than the industry standard.

    Most brewers, even traditional ones, use a 50:50 ratio of soybeans to wheat, which produces a thinner, lighter-tasting soy sauce. Kubota Soy Sauce Brewery, another old Yuasa brewer, makes two kinds of soy sauce. One, I was surprised to learn, is made with as much as 80% soybeans and only 20% wheat. The other one, matriarch Fumiyo Kubota told me, is their "light" soy sauce. It is made with 70% soybeans and 30% wheat. When I stopped by, she was busy preparing koji – the mixture of koji kin and soybeans and wheat – in preparation for a new batch of soy sauce that will brew for the next 1.5 to two years.

    The number of Yuasa's soy sauce brewers has dramatically declined over the last century. The main factor is competition from mass producers, "who compete primarily on price given the standardised quality of their soy sauce," according to Kuroshima. Traditionally made soy sauce is roughly two to three times more expensive than mass-produced soy sauce. "The competition is so intense that it is not only putting the traditional brewers out of business but also mass producers in recent years," she said.

    The liquid that pooled in tubs of fermenting Kinzanji miso became the basis for soy sauce as we know it today (Credit: Tom Schiller)

    One man who is bucking this trend is Toshio Shinko, who is working to re-establish Yuasa's position as a leading maker of soy sauce. He is the fifth-generation head of Kinzanji miso maker Marushinhonke, a business started by his great-great-grandmother in 1881. In 2002, Shinko created Yuasa Soy Sauce, located in a slick new building on a hill overlooking the town.

    His aim, he said, "is to make the best soy sauce in the world" by combining the best possible ingredients with old techniques, such as using wooden barrels, along with new production methods. His featured soy sauce, called Kuyo Murasaki, includes a special ingredient: some of the rare tamari by-product from his family's Kinzanji miso. Shinko has also created a line of specialty products, including organic and halal soy sauce, to ensure the condiment's place at the table for years to come.

    Yuasa's official recognition as the birthplace of soy sauce has revitalised the community, promising more variations and uses of soy sauce. To celebrate this exciting future, before I left Yuasa Soy Sauce, I stopped by its cafe and treated myself to a cone of its deliciously rich soy-sauce ice cream.

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    Valeurs Actuelles

    Xavier Driencourt : “En Algérie, le ‘système’ a une réelle capacité de survie”

    Valeurs actuelles. Après votre premier séjour d’ambassadeur à Alger, de 2008 à 2012, vous avez été affecté une seconde fois au même poste. Pourquoi ce choix inhabituel ?

    Xavier Driencourt. Lorsque je suis revenu en Algérie, en 2017, la situation exigeait un diplomate ayant une expérience de ce pays. Affaibli par son AVC de 2013, le président Bouteflika était en fin de règne, avec toute l’incertitude que cela génère. On a pensé que, connaissant l’Algérie, je serais immédiatement opérationnel. Puis il y eut le Hirak, mouvement révolutionnaire inédit qui dura jusqu’à la fin de 2019, la démission de Bouteflika et l’élection du président Tebboune. Je suis parti en 2020 pendant la crise du Covid.

    Quelles ont été les relations franco-algériennes pendant cette période de bouleversements ?

    Les autorités algériennes d’un côté et le mouvement de l’autre manipulaient le thème de l’ingérence française dans la politique intérieure algérienne. Dans l’opinion publique existe cette idée tenace que l’Algérie serait dirigée en sous-main depuis Paris par l’Élysée, l’ambassade à Alger et la DGSE. Une campagne anti-France fut organisée pendant toute l’année 2019 sans doute par diverses officines proches du pouvoir. Il était très commode pour eux d’avoir un bouc émissaire.

    Vous écrivez que la France a du mal à tenir des positions claires s’agissant de l’Algérie… Comment l’expliquer ?

    En gros, j’ai l’impression que nos hommes politiques sont mal à l’aise, craintifs, presque inhibés face à l’Algérie, car il s’agit à la fois d’une affaire diplomatique et d’une question de politique intérieure française. Ce que j’appelle « l’imprégnation de notre vie politique par l’Algérie » s’explique par la consanguinité entre nos deux pays, fruit de notre histoire commune. On dit que 10 % de la population française a un lien avec l’Algérie : les harkis, les pieds-noirs, ceux qui ont combattu pendant la guerre, les immigrés de première génération, les jeunes Français d’origine algérienne… Tous ces gens-là forment un bloc très hétérogène. Les responsables français sont sur le fil du rasoir quand ils parlent de l’Algérie, car leur discours est écouté à la fois par les autorités algériennes et par une partie de leur population.

    Les Algériens, qui nous connaissent bien mieux que nous ne les connaissons, ne se privent pas de jouer de cette ambiguïté. Pour eux, c’est la France qui dépend de l’Algérie et non l’inverse. Ils savent que nous avons intérêt à garantir leur stabilité, car si les choses tournent mal chez eux, elles pourraient tourner mal chez nous aussi…

    Le discours anti-France fait partie du fonds de commerce des autorités algériennes – l’insulte suprême, chez eux, est d’être traité de « Hizb France », le “parti de la France”

    La France « imprègne » -t-elle de la même manière la vie politique algérienne ?

    D’une certaine façon, oui car le discours anti-France fait partie du fonds de commerce des autorités algériennes – l’insulte suprême, chez eux, est d’être traité de « Hizb France », le “parti de la France”. Le président Macron y a d’ailleurs fait référence.

    Il existe là-bas ce que j’appelle une contradiction permanente : on critique la France publiquement tout en demandant dans la discrétion sa générosité – une place au lycée français, une inscription à l’université, un visa médical pour venir se faire soigner chez nous, etc. Cette attitude me fournissait l’occasion d’appliquer ce que je résumais auprès de mes collaborateurs par la formule « pétrole contre nourriture ». On me demandait un passe-droit ? Je saisissais cette opportunité de pouvoir exiger quelque chose en retour. Donnant-donnant.

    Vous consacrez un chapitre à la notion de “système”, terme répandu en Algérie pour désigner ceux qui dirigent vraiment le pays. Qu’est-ce qui caractérise ce “système” ?

    Ce terme utilisé par les Algériens ne correspond pas à une structure, mais plutôt à fonctionnement fondé sur une certaine opacité du mode de gouvernement. Personne ne sait réellement qui dirige, les décisions se prennent, en quelque sorte, “derrière le rideau”. On est facilement abusé par la façade de leurs institutions, dupliquées sur les nôtres, mais il existe une différence entre l’apparence et la réalité. Du temps de Bouteflika, le système était plutôt un jeu à trois entre l’armée, les services de renseignements (DRS) et le président. Le fondement de la légitimité se situe finalement dans un nationalisme antifrançais revendiqué.

    Je raconte dans le livre la scène de l’enterrement de Redha Malek en juillet 2017, enterrement pendant lequel on a volontairement humilié le Premier ministre d’alors, M. Tebboune qui pourtant venait d’être nommé. Saïd Bouteflika, le frère du président, et Ali Haddad, le patron des patrons, sont arrivés au cimetière et ont volontairement ignoré le Premier ministre, discutant entre eux sans se soucier de lui ni le saluer. Pour tous les témoins, c’est une image incroyable et le message est extrêmement clair. Deux semaines plus tard, le voyage qu’il fit en France fut un prétexte pour le renvoyer.

    Comment un ambassadeur peut-il opérer dans un tel contexte ?

    C’est très particulier… Vous devez construire votre réseau personnel. Vous ne savez pas vraiment qui sont les véritables interlocuteurs, qui travaille à la présidence de la République, qui dirige vraiment les journaux, vous n’avez pas les numéros de portable des gens. Vous êtes dans le noir, vous tâtonnez. C’est un gigantesque puzzle dont il faut rassembler les pièces. Pour monter un projet ou une coopération, il faut non seulement frapper à la bonne porte, mais être patient, faire preuve de ténacité et parfois marchander, négocier… Et parfois, sans savoir pourquoi, les choses se bloquent, ou se débloquent !

    Aujourd’hui, Saïd Bouteflika et Ali Haddad sont en prison. Le système a-t-il survécu au Hirak ?

    Je crois que la force de ce régime est la très grande stabilité dudit système. Beaucoup d’observateurs, y compris algériens, partagent cette vision des choses. Le Hirak, de ce point de vue, n’a pas vraiment changé les choses, le système a une réelle capacité de survie. Le général Gaïd Salah a été l’homme fort du système, ces dernières années et tout particulièrement au cours de l’année 2019. Après sa mort fin 2019, ses proches, des membres de sa famille ont été poursuivis en justice pour diverses affaires. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il avait fait “cavalier seul” et que le système, qui encore une fois fonctionne de manière collégiale, n’a pas accepté cette mise en avant. D’autres, comme le général Mediène, l’ancien patron des services de renseignements, le DRS, qu’il avait fait arrêter et juger, reviennent discrètement sur le devant de la scène.

    La France a réussi, après-guerre, la réconciliation avec l’Allemagne parce que face à de Gaulle, il y avait Adenauer. En Algérie, les interlocuteurs du président Macron ne portent pas toujours le même regard sur la relation avec la France.

    Sur la question sensible de la mémoire, le quinquennat d’Emmanuel Macron a-t-il permis de faire évoluer les choses ?

    La loi française de 2005 sur les “bienfaits de la colonisation” a été l’élément déclencheur qui a créé en Algérie une revendication en faveur de la repentance. En France, nous avons répondu par des déclarations sur la reconnaissance de l’histoire, sans jamais aller jusqu’à la repentance. Mais du côté algérien, ce discours sur le thème de la repentance est politiquement porteur.

    Emmanuel Macron a tenté de tendre la main à l’Algérie avec une politique habile des petits pas sur la question mémorielle. Après sa déclaration de 2017, il a reconnu l’assassinat de Maurice Audin, réhabilité Ali Boumendjel, commandé le rapport Stora, restitué des restes mortuaires et décidé l’ouverture anticipée de la consultation des archives judiciaires relatives à la guerre d’Algérie. Mais le problème est qu’il n’y a eu aucun retour du côté algérien, ni félicitations ni remerciements. La France a réussi, après-guerre, la réconciliation avec l’Allemagne parce que face à de Gaulle, il y avait Adenauer. En Algérie, les interlocuteurs du président Macron ne portent pas toujours le même regard sur la relation avec la France.

    Existe-t-il un danger islamiste en Algérie ?

    Plus au sens où on l’entendait pendant la “décennie noire” des années 1990. À cette époque, des groupes islamistes, notamment le Front islamique du salut (FIS), étaient en mesure de s’emparer du pouvoir par les urnes ou la violence pour instaurer une théocratie. Depuis la fin de la guerre civile et la “réconciliation nationale” opérée par Bouteflika, les islamistes ont renoncé à intervenir activement dans le jeu politique et compris qu’ils n’auraient jamais le dessus sur l’armée. Mais ils n’ont pas pour autant abandonné l’idée de prendre le pouvoir : leur stratégie, beaucoup plus subtile et donc plus dangereuse, ne passe plus par les armes, mais par le contrôle des esprits, de la société, l’école, l’université et les mosquées. Dans cette société de surveillance, beaucoup moins occidentalisée que dans les années ayant suivi l’indépendance, le “bon” Algérien, pour simplifier, devrait parler arabe (ou anglais), défendre sa religion et manifester une forme de sentiment antifrançais.

    En France, on parle aussi beaucoup de la question des procédures d’expulsion d’islamistes sortis de prison, dont le retour en Algérie pose souvent problème…

    Cette question revenait régulièrement, il est vrai, dans mes échanges avec les autorités locales. La France, en la matière, est prise au piège, car elle a besoin de la coopération algérienne aux deux bouts de la chaîne. D’un côté, aucune expulsion n’est possible si le consulat algérien ne reconnaît pas la nationalité de l’islamiste en délivrant le fameux laissez-passer consulaire. De l’autre, le gouvernement doit garantir qu’il ne fera pas subir au terroriste de traitement inhumain ou dégradant, sans quoi la Cour européenne des droits de l’homme s’opposera à l’expulsion. Nous sommes contraints par notre État de droit et ils le savent…

    La France dispose tout de même de leviers pour leur forcer la main, notamment celui de la délivrance des visas. En Algérie, écrivez-vous, les autorisations de séjour ne sont pas comme ailleurs une affaire consulaire, mais un dossier politique. Pourquoi cela ?

    Les raisons sont d’abord historiques : l’Algérie ayant été longtemps un département français, la circulation de part et d’autre de la Méditerranée fut libre jusqu’à l’instauration de l’obligation du visa, en 1986, à la suite des attentats de Paris. On considérait alors cette mesure comme une anomalie temporaire et ce sentiment ne s’est jamais estompé. Pour les Algériens, le visa est donc en quelque sorte “anachronique” et devrait en tout état de cause leur être accordé de droit. Beaucoup critiquent la France publiquement mais considèrent tout de même la détention d’un visa comme un graal. On a toujours besoin d’un visa pour des raisons très prosaïques – études des enfants, soins médicaux, séjours touristiques…

    Ensuite, le visa revêt une importance particulière en Algérie en raison des accords du 27 décembre 1968, pris dans la foulée des accords d’Évian, qui accordent aux Algériens des avantages dans le domaine migratoire dont aucun autre pays ne peut se prévaloir. Dans ce cadre dérogatoire au droit commun, le visa, même touristique, même de très courte durée, est le sésame absolu pour venir s’installer en France.

    Comment la France gère-t-elle ce dossier sensible ?

    Entre la fin de mon premier séjour, en 2012, et mon retour, en 2017, la France a plus que doublé le nombre de visas délivrés chaque année, passant de 200 000 à 413 000. J’ai demandé des instructions au gouvernement pour savoir s’il fallait maintenir cette tendance, la stabiliser, ou l’inverser : c’est la dernière option qui fut choisie. Dès l’année suivante, la mise en œuvre du nouveau “plan d’action visas” fit passer le nombre de visas délivrés à environ 250 000. Cette nouvelle politique suscita un mécontentement très vivace à Alger, mais dans ce domaine, les autorités algériennes sont réellement démunies : c’est la France qui décide souverainement.

    Les Algériens sont des négociateurs redoutables pour qui tout est rationnel et l’affectif n’intervient pas

    Dans notre relation avec l’Algérie, qui est, selon vos mots, « une épreuve permanente » , les visas ne devraient-ils pas nous donner un avantage considérable ?

    Ce pourrait être le cas si nous étions, comme eux, dans le cadre d’une diplomatie bien comprise. Les Algériens sont des négociateurs redoutables pour qui tout est rationnel et l’affectif n’intervient pas. Ils comprennent et ils respectent le rapport de force. J’ai eu souvent l’occasion de mettre en garde nos autorités contre ce que j’appelle une certaine forme d’angélisme. À Alger, on parle volontiers de “partenariat d’exception” mais une bonne diplomatie passe par la réciprocité ; nous n’avons pas gagné grand-chose : nos parts de marché diminuent, la coopération dans le domaine consulaire avec les reconduites à la frontière ne progresse pas, on l’a vu avec la crise de l’automne dernier, les gestes mémoriels ne débouchent pas sur des gestes du côté algérien. Bref, la réciprocité est nécessaire, c’est vrai dans la relation politique, dans la relation administrative ou consulaire, comme dans le mémoriel. Nous avons aussi des intérêts à défendre. La conclusion de mon livre n’est finalement guère optimiste.

    L’Énigme algérienne, chroniques d’une ambassade à Alger, de Xavier Driencourt, Éditions de l’Observatoire, 256 pages, 21 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Sainz tells Ferrari fans to remain cool, realistic after blistering season opener

    Issued on: 24/03/2022 - 16:04Modified: 24/03/2022 - 16:02

    Jeddah (Saudi Arabia) (AFP) – Carlos Sainz reminded Ferrari and their legion of Italian fans to stay focussed and realistic on Thursday ahead of this weekend's Saudi Arabian Grand Prix, the second in the Formula One season.

    The Spaniard, who came home second behind Charles Leclerc in Sunday's season-opening Bahrain Grand Prix as Ferrari claimed their first one-two since 2019, warned that it will not be as straightforward or easy to win again.

    "Even if we got both cars to the top of the podium positions in the opening race, we have to remember that we can't rule out anyone else from this season's fight," he said.

    "So, we need to stay focused and try to develop our car correctly. Mercedes and Red Bull will improve rapidly – but we expect that."

    Sainz, 27, joined Ferrari on a two-year contract from the 2021 season, replacing Sebastian Vettel, after two seasons with McLaren.

    "For me, it is the first time, or it seems it might be, that I may have a title-winning car to count on, so I think I will try to get into this fight and have some fun. I will try to enjoy it this year," said Sainz.

    Ferrari team boss Mattia Binotto was impressed by his team's performance in Bahrain but expects it will be another three or four races before it is clear which teams were in the title scrap.

    Red Bull were strong challengers in Bahrain, with world champion Max Verstappen running second close behind Leclerc until he was forced into retirement by fuel problems. His team-mate Sergio Perez missed out on a podium finish with the same issue. Lewis Hamilton finished third for Mercedes.

    Sainz added, in an interview with Spanish radio, that he and Leclerc would be free to race without team orders for the time being.

    "If one of us stands out and gains a lead in the standings, the other will help in the championship," he said.

    "That happens in all teams. What matters is taking part in the battle. The ideal situation would be to compete for the title between us without having the pressure of other teams – and really I would like to be at the top!"

    © 2022 AFP

    Le Figaro

    Oscar 2022: The Power of the Dog, Belfast, Coda… Tout savoir sur les films les plus attendus

    Simon ChernerJulie Guillaud

    Prêt pour la cérémonie, qui se déroule dans la nuit de dimanche à lundi? Relisez les avis des critiques du Figaro et il est encore temps de voir la plupart des films, actuellement au cinéma, sur Netflix, Prime Vidéo, Apple TV ou en DVD.

    Une quinzaine de longs métrages s'apprêtent à en découdre, dimanche soir, lors de la 94e cérémonie des Oscars. Meilleur film, meilleurs scénarios original et adapté, meilleures performances masculines et féminines, … La majorité des statuettes dorées convoitées du tout Hollywood seront distribuées à un concentré de longs métrages encensés par la critique et scrutés au fil des festivals et des prix cinématographiques. En amont de la soirée la plus attendue du cinéma américain, Le Figaro récapitule les films les plus importants à surveiller aux Oscars 2022.

    À lire aussiOscars 2022: la liste complète des films en compétition

    Belfast de Kenneth Branagh

    9 nominations. 1h37. Actuellement au cinéma.

    Buddy, un petit garçon de 9 ans, grandit à Belfast lorsque éclate à partir de 1969 la violente période des troubles entre la population anglaise protestante et les Irlandais catholiques. Cette fiction à caractère autobiographique, réalisée en noir et blanc par Kenneth Brannagh, est notamment nommée dans les catégories de meilleur film et de meilleur réalisateur. À l'affiche, Ciarán Hinds et Judi Dench sont également en lice pour la statuette de meilleur acteur et actrice dans un second rôle. Les Oscars du meilleur son et de la meilleure chanson originale pourraient également lui échoir.

    À lire aussiNotre critique de Belfast: l’amour comme religion

    Coda de Sian Heder

    3 nominations. 1h51. Disponible sur AppleTV+.

    Ruby, lycéenne américaine et chanteuse en éclosion apprend à jongler entre les prémices d'une carrière prometteuse et les attentes de sa famille. Le hic ? Ses parents ainsi que ses frères sont tous sourds. Remake de La Famille Bélier , Coda a rapporté la semaine dernière le prix de meilleur film de l'année décerné par la Producers Guild of America (PGA), généralement un bon indicateur du meilleur film palmarès des Oscars. Le film peut aussi prétendre remporter le prix du meilleur scénario adapté. L'acteur malentendant Troy Kotsur est nommé dans la catégorie de meilleur acteur dans un second rôle.

    À lire aussiCoda: le conte de fée hollywoodien du remake de La Famille Bélier

    Don't Look Up d'Adam McKay

    4 nominations. 2h25. Disponible sur Netflix.

    Une comète en approche rapide se dirige droit vers la Terre et menace la planète bleue d'un cataclysme inédit depuis l'extinction des dinosaures. Bonne nouvelle: les scientifiques s'en aperçoivent à temps. Mauvaise nouvelle: la classe politico-médiatique s'en contrefiche royalement. Comédie satirique et grinçante, cette métaphore filmique de la lutte contre le changement climatique a rejoint les différents candidats au titre de meilleur film, en plus d'être nommé pour les Oscars de meilleure musique, meilleur scénario adapté et de meilleur montage.

    À lire aussiDon’t Look Up: déni cosmique, la fin du monde en riant sur Netflix

    Tick, Tick… Boom ! , de Lin Manuel Miranda

    2 nominations. 1h55. Disponible sur Netflix.

    Si Andrew Garfield l'emporte dans la catégorie du meilleur acteur, ce ne sera pas pour sa performance surprise dans Spider-Man : No Way Home , mais bien pour son premier rôle dans une comédie musicale. Une performance qui lui a valu par ailleurs le Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical. Avec Tick, Tick... Boom!, Andrew Garfield s'essaye pour la deuxième fois au genre du biopic, la première remontant à 2010. Pour The Social Network, le réalisateur David Fincher lui confiait le rôle d'Eduardo Saverin, co-fondateur de Facebook. Les Oscars offrent l'opportunité à Andrew Garfield de doublement l'emporter dans la catégorie du meilleur acteur, que convoitent Benedict Cumberbatch, Javier Bardem, Denzel Washington et Will Smith.

    Drive My Car de Ruysuke Yamaguchi

    4 nominations. 2h57. Disponible sur AppleTV+, en DVD et Blu-ray.

    Un metteur en scène japonais doit se rendre à Hiroshima, où il va préparer une nouvelle adaptation de l'Oncle Vania de Tchekhov. Il y est conduit par une conductrice peu bavarde. Les deux personnages apprendront à faire la connaissance l'un de l'autre au cours du trajet. Prix du scénario au Festival de Cannes 2021 et meilleur film en langue étrangère aux Bafta 2022, ce road movie de Ryusuke Hamaguchi fait notamment partie des longs métrages en compétition pour la statuette du meilleur film international - en plus du ticket double pour les Oscars du meilleur film et du meilleur réalisateur. Adapté d'une nouvelle japonaise de Haruki Murakami, Drive My Car est également nommé dans la catégorie de meilleur scénario adapté.

    À lire aussiDrive my car : conduite accompagnée

    Dune, de Denis Villeneuve

    10 nominations. En VOD, en DVD et Blu-ray.

    Paul Atréides accompagne sa famille et sa maison sur la planète Arrakis, l'unique point connu de la galaxie où se trouve l'Épice, un hallucinogène puissant, nécessaire aux voyages dans l'espace. Nouvelle adaptation du roman de science-fiction éponyme de Frank Herbert, le Dune réalisé par Denis Villeneuve est nommé dans une kyrielle de catégories techniques, où se côtoient habituellement les superproductions hollywoodiennes. Soit dix nominations en tout, ce qui en fera le second film le plus cité de la soirée derrière The Power of the Dog. Il tentera naturellement sa chance pour l'Oscar du meilleur film et celui du meilleur scénario adapté.

    À lire aussiDune de Denis Villeneuve: un juste retour aux origines

    Julie (en 12 chapitres), de Joachim Trier

    2 nominations. 2h08. Actuellement en salle. Disponible en DVD, Blu-ray et en VOD.

    Entre escapade charmante à Oslo et mélancolie scandinave, ce long métrage suit plusieurs séquences de la vie d'une norvégienne trentenaire et malicieuse (Renate Reinsve, prix d'interprétation féminine au festival de Cannes 2021). Réalisé par Joachim Trier, le film (titré The Worst Person in the World, dans sa version anglaise) pourrait l'emporter dans la catégorie de meilleur scénario original. Et briller dans celle du meilleur film en langue étrangère.

    À lire aussiJulie (en 12 chapitres), femme des années 2020

    La Méthode Williams, de Reinaldo Marcus Green

    6 nominations. 2h25. Disponible en DVD et Blu-ray le 6 avril.

    Un patriarche ambivalent se consacre à corps perdu à l'éducation sportive de ses deux jeunes filles, des joueuses de tennis en devenir. Elles s'appellent Venus et Serena Williams. Intitulée King Richard aux États-Unis, la biographie de la famille Williams pourrait notamment faire remporter à Will Smith son premier Oscar, dans la catégorie de Meilleur acteur, après deux malheureuses nominations passées (pour Ali et À la recherche du bonheur). Nommé dans les catégories meilleur film, meilleur scénario original, meilleur montage et meilleure chanson originale, le film permet aussi à Aunjanue Ellis d'être en compétition pour la statuette de meilleure actrice dans un second rôle.

    À lire aussiLa méthode Williams, avec Will Smith: un plan parfait

    Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson

    3 nominations. 2h13. Actuellement au cinéma.

    Un vieil adolescent et une jeune adulte s'éprennent l'un de l'autre, entre la Californie et le New York du milieu des années 1970. Fable innocente et inspirée sur les premières amours de la jeunesse d'autrefois, le film de Paul Thomas Anderson est en compétition pour les deux prix convoités de meilleur film et de meilleure réalisation. Il pourrait également ravir la statuette du meilleur scénario original au grand favori Belfast.

    À lire aussiLicorice pizza: à nous les petites californiennes

    Nightmare Alley de Guillermo del Toro

    4 nominations. 2h31min. Actuellement au cinéma.

    Après ses Oscars du meilleur film et du meilleur réalisateur décrochés en 2018 avec La Forme de l'eau , Guillermo del Toro revient à l'attaque du prix le plus prestigieux d'Hollywood avec une nouvelle histoire aux profonds accents fantastique, mise en scène dans l'Amérique de 1939. Point de monstres aquatiques ici, mais des contorsionnistes et des bêtes de foire. Pas favori pour l'Oscar suprême, le long métrage pourrait capitaliser au moins sur ses décors, ses costumes ou encore sur sa photographie.

    À lire aussiNotre critique de Nightmare Alley, de Guillermo del Toro: un superbe cauchemar

    The Lost Daughter de Maggie Gyllenhaal

    3 nominations. 2h02min. Disponible sur Netflix.

    Une quadragénaire un peu perdue part se ressourcer en Grèce. Elle rencontre sur une plage une jeune maman épuisée par son enfant et qui lui rappelle ses propres errances maternelles. Premier film réalisé par l'actrice Maggie Gyllenhaal, cette adaptation d'un roman d'Elena Ferrante (nommée dans la catégorie de meilleur scénario adapté) place Olivia Colman et Jessie Buckley en très bonne position pour les Oscars de meilleure actrice et de meilleur actrice dans un second rôle.

    À lire aussiThe Lost Daughter sur Netflix: Olivia Colman a le mal de mère

    The Power of the Dog de Jane Campion

    12 nominations. 2h06. Disponible sur Netflix.

    Dans le fin fond du Montana, en 1925, un cow-boy brutal (Benedict Cumberbatch) enrage contre la femme alcoolique et le fils efféminé de son frère. Une manière de purger le douloureux secret qu'il garde en lui. Déconstruction des mythes virils de l'Ouest américain, le western intimiste de Jane Campion est le long métrage favori de cette 94e édition des Oscars. Il ne cumule pas moins de douze nominations, dont les convoitées catégories de meilleur film et meilleure réalisation.

    À lire aussiThe Power Of The Dog sur Netflix: la leçon de western de Jane Campion

    West Side Story de Steven Spielberg

    7 nominations. 2h 37min. Disponible en DVD et Blu-ray.

    New York, 1957. Le gang des Jets rivalise avec celui des Jets portoricains. Cela n'empêche pas la petite frappe Tony (Ansel Elgort) de tomber amoureux de la gracieuse Maria (Rachel Zegler), envers et contre tous. Signé Steven Spielberg, ce remake fidèle de la comédie musicale de 1961 a engrangé dix nominations, dont celles de Meilleur film et de Meilleure réalisation. Révélation du film, Ariana DeBose a ses chances pour l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.

    Encanto , de Byron Howard, Jared Bush, et Charise Castro Smith

    3 nominations. 1h43. Actuellement en salle.

    Nichée dans les montagnes colombiennes, la famille Madrigal habite une maison enchantée dans une cité pleine de vie, nommée Encanto. Chaque membre dispose d'un pouvoir magique, à l'exception de Mirabel, vivant dans la frustration. L'adolescente se rend compte de son importance lorsque sa famille est exposée à un imminent danger. Couronné du meilleur film d'animation au Golden Globes puis aux BAFTA, le 60e classique d'animation des studios Disney peut espérer le triplet gagnant aux Oscars.

    À lire aussiLa véritable histoire derrière le film d'animation Encanto

    Oscar 2022: l'Ukraine va-t-elle s'inviter à la cérémonie ?

    Hollywood ne sait toujours pas très bien sur quel pied danser vis à vis de l'invasion russe. Entre gestes de solidarité envers l'Ukraine et virulentes tirades anti-Poutine, la cérémonie des Oscars, qui se déroule dimanche soir, devrait réserver quelques surprises.

    Oscars 2022: la liste complète des films en compétition

    Le western de Jane Campion, The Power of the Dog, récolte 12 citations contre 10 pour Dune, le space opera de Denis Villeneuve. Suivi de près par West Side Story et Belfast avec 7 nominations chacun.

    Le Monde

    SANS TITRE

    Chaque jour, « Le Monde » publie en « une » un dessin de presse issu du réseau des dessinateurs et dessinatrices de l’association Cartooning for Peace. Vous pouvez les retrouver dans la rubrique «  Dessins  ».

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    BBC

    SANS TITRE

    The family epic is a shop-worn genre, but the creators of Pachinko reinvent it in their dazzling, heartfelt series about four generations of a Korean family that moves to Japan. The story starts in a poor fishing village in 1915, when Korea was under Japanese occupation, and goes through to the polished world of high finance in Tokyo and New York in 1989. But that saga is delivered with such artistry and imagination – including the passionate yet restrained emotions of the actors, the elegance of the time-shifting narrative and the show's astonishing visual beauty – that Pachinko is unsurpassed among recent series.

    More like this: - TV's latest obsessions - The coolest characters on TV - Why we got the Vikings wrong

    Based on Min Jin Lee's bestselling 2017 novel, the story centres on Sunya, played as a girl by Yu-na Jeon, in a delightful performance. For much of the story, Min-ha Kim plays her as a young woman who moves to Japan with her husband, a Korean minister. But the true heart of the series is Yuh-jung Youn, who won last year's best supporting actress Oscar as the blunt but warm grandmother in Minari. She plays the older Sunya, who lives in Osaka with her son, Mozasu (Soji Arai), the owner of pachinko gaming parlours (arcades popular in Japan where people play a game resembling pinball). All three actresses mesh perfectly, depicting a life that includes a misbegotten romance in Korea, and years of hard work in Japan selling kimchi from a street cart to support her family. The oldest Sunya's calm but expressive face contains them all. Wise, observant, deeply feeling and still troubled, she carries the weight of her personal past and of history.   

    While Sunya's trajectory is essentially the same as in the novel, the show's creator, Soo Hugh (The Terror), and its directors, Kogonada and Justin Chon, have radically transformed the book. The novel's straightforward chronology owes a debt to 19th-Century narratives. But the series opens with Sunja's pregnant mother asking for a curse to be lifted so she will not miscarry her child, then immediately leaps ahead to New York in 1989, where Sunja's grandson, Solomon (Jin Ha) is on the rise at an investment banking firm. From there the series keeps moving back and forth, picking up the forward movement of each timeline. This is not complication for complication's sake, but a brilliant stroke. Many episodes from the past flow gracefully from the older Sunja as if they are her flashbacks, adding a poignant layer of memory that enhances the show's emotional power, and gives the screen Pachinko a sharper, 21st-Century feel.

    In the 1989 timeline, Mozasu has made money with his pachinko parlours. But his profession is considered disreputable in polite society, adding a thread to the themes of class and discrimination that run through the decades. In Sunya's youth, Japanese police beat and threaten innocent Koreans in their own country. Mozasu, although born in Japan, is still considered an outsider there. The mix of languages the characters speak – Korean and Japanese with English in the brief New York scenes – call attention to the divide, with subtitles for different languages in different colours.

    Platform: Apple TV+

    Number of episodes: Eight

    Creator: Soo Hugh

    Directed by: Kogonada and Justin Chon

    Starring:Min-ha KimYuh-jung YounSoji AraiJin HaLee Min-ho

    Start date: 25 March 2022

    The entire cast is stunning and natural. Lee Min-ho, a major star in South Korea, is the charismatic Hansu, a Korean who works for a Japanese company and returns home as a broker at the fish market near Sunya's village. Dashing in a white suit and fedora, he is drawn to the modest, trusting, teenaged Sunya, who is dazzled by him despite rumours of his ties to organised crime. His life and hers intersect through the years.

    Jin Ha, a US actor (Devs and Love Life), brings complicated layers to Solomon, who goes to Tokyo to try to convince an old Korean woman there to sell her house to make way for his company's building project. His character is greatly enhanced and at times altered from the novel's, which allows the screen version to foreground the family's generational differences and give Solomon more difficult ethical choices. A scene in which he brings his grandmother, Sunya, to visit the older Korean woman is among the most affecting.

    Kogonada and Chon (Blue Bayou) direct four episodes each. Throughout, the cameras capture vistas that create an epic feel, looking out across the vast, glittering sea separating Korea and Japan, or down on to Tokyo high rises. Those views move in and out easily, leading to closeups that bring us intimately into the characters' lives. Pachinko is the latest in Kogonada's string of jaw-droppingly good works, including the films Columbus (2017) and the current After Yang, each made with intelligence and amazing visual style.

    Among the many smart choices in Pachinko, one of the best is its buoyant, joyful opening credit sequence. Each of the major actors dances down the aisle of the pachinko parlour to the bouncy 1967 song Let's Live for Today. They are in costume but not in character as Hansu/Lee swirls around and holds little Sunya/Yu-na in his arms, Solomon/Ha tosses his suit jacket in the air, and a smiling Mozasu/Soji raises his arms in disco moves. Seeing the actors highlights the fictional quality of the story, but the sheer happiness of the endlessly rewatchable scene signals the resilience of the family they play. 

    In the first episode, when Sunya is very young, her father tells her of the promise he made when she was just a week old, that "I would do anything to keep the ugliness of the world from touching you". Pachinko captures both the ugliness of a world bound to hurt her, and the profound beauty of her father's love, that endures through the generations and outweighs everything else.

    ★★★★★

    Pachinko premieres on AppleTV+ on 25 March.

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    France24 - World

    Russia's war on Ukraine: 'It's going spectacularly wrong'

    Issued on: 24/03/2022 - 15:45

    The United Nations said on Thursday that at least 1,035 civilians have been killed and 1,650 wounded in one month of war in Ukraine. And nearly 3.7 million people have fled Ukraine since Russia's invasion began. The UN warns that half of the country's children are now displaced. As Russia's invasion enters its second month, France 24 is joined by Dr. Natasha Kuhrt, Lecturer in International Peace & Security in the Department of War Studies at King's College London. Dr. Kuhrt describes how Russia's war effort has not been going to plan for Vladimir Putin. She highlights how the Russians were not at all prepared for urban warfare. And now Russia is basically "hemorrhaging" troops: "We're seeing the reports of very high numbers of casualties and, in fact, there was even [...] a Russian newspaper releasing figures showing 10,000 or more Russian casualties, only for that story to then suddenly, magically, disappear."

    BBC

    North Korea tests banned intercontinental missile

    North Korea has tested a banned intercontinental ballistic missile (ICBM) for the first time since 2017, South Korea and Japan say.

    Japanese officials said it flew 1,100 km (684 miles) and fell in Japanese waters after flying for over an hour.

    ICBMs, designed for nuclear arms delivery, could extend North Korea's strike range as far as the US mainland.

    The test is being seen as a major escalation by the North and has been condemned by its neighbours and the US.

    North Korea has launched a flurry of missile tests in recent weeks.

    The US and South Korea have said some of those tests, which Pyongyang claimed were satellite launches, were in fact trials of parts of an ICBM system.

    Thursday's missile appeared to be newer and more powerful than the one North Korea fired five years ago, reaching an altitude of more than 6,000km (3,730 miles), according to Japanese officials.

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    South Korea's military responded with five missile tests of its own, from land, sea and air. The United States condemned the North for a "brazen violation" of UN Security Council resolutions.

    "The door has not closed on diplomacy, but Pyongyang must immediately cease its destabilising actions," White House spokeswoman Jen Psaki said.

    Outgoing South Korean President Moon Jae-in condemned what he said was a "breach of the suspension of intercontinental ballistic missile launches promised by Chairman Kim Jong-un to the international community".

    A sign of the North's expanding nuclear reach?

    Professor Leif-Eric Easley, Ewha University in Seoul

    The Kim regime is determined not only to keep South Korea hostage to military threats that can evade Seoul's missile defences and pre-emptive strike capabilities, but also aims to expand its nuclear reach over the American homeland to deter Washington from coming to the defence of US allies.

    North Korea is nowhere near initiating aggression on the scale of Russia's invasion of Ukraine. But Pyongyang's ambitions likewise exceed self-defence as it wants to overturn the post-war security order in Asia.

    The effectiveness of existing sanctions is waning due to lax enforcement by some countries.

    Given China and Russia's lack of co-operation on the UN Security Council, the US and its allies will likely need to sanction more entities in those countries and elsewhere that are aiding North Korea's weapons programmes.

    The incoming Yoon administration in South Korea can be expected to increase defence exercises with the United States and security co-operation with Japan.

    The United States and South Korea had warned in recent weeks that North Korea may be preparing to test-fire an ICBM at full range for the first time since 2017.

    On 16 March, North Korea launched a suspected missile that appeared to explode shortly after lift-off over Pyongyang, South Korea's military said.

    The UN prohibits North Korea from ballistic and nuclear weapons tests, and has imposed strict sanctions after previous tests.

    In 2017 North Korea carried out a number of ICBM tests, the last of which involved a Hwasong-15 missile that reached an altitude of 4,500km (2,800 miles).

    Experts estimated the Hwasong-15 could have travelled more than 13,000km (8,080 miles) if it had been fired on a standard trajectory, which meant it could reach any part of the continental United States.

    The latest launch is thought to be the North's largest ever ICBM test, and involved an even more powerful missile, possibly the new Hwasong-17 unveiled in 2020 but untested up to now.

    In 2018 Kim Jong-un put in place a moratorium on long-range ballistic missile and nuclear tests, following talks with then US President Donald Trump.

    But in 2020, Mr Kim announced he was no longer bound by this promise.

    Thursday's launch also comes as satellite images showed North Korea firing up activity at its nuclear testing facility in Punggye-ri earlier this month, stoking fears that the North would resume testing nuclear weapons and long-range missiles.

    The facility, located in the north-east of the country, had been blown up in 2018 after Mr Kim promised to halt all nuclear tests.

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    North Korea's missile and nuclear programme

    North Korea's latest missile launch fails - South

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    Le Figaro

    «Malgré que», «la France, elle est»... Six fautes de français qu’on ne veut plus (jamais) entendre

    Maguelonne de Gestas

    Les barbarismes envahissent fréquemment nos phrases. La rédaction vous en propose un florilège, à ne surtout pas réemployer!

    Les exemples d’erreurs de français sont légion: extensions abusives de sens, barbarismes, bourdes de syntaxe, néologismes... Il suffit d’entendre l’une de ces fautes inlassablement répétée pour que notre sang ne fasse qu’un tour. «Actuellement en cours», «fermer la lumière»... Florilège de ces démons linguistiques qui maltraitent la langue française.

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    ● «Le ballon, il est parti là-bas»

    «Les habitants, ils ont leur mot à dire», «la France, elle est vraiment belle», «la voiture, elle m’a doublé du mauvais côté»... Le redoublement de sujet est aussi fréquent qu’irritant. Est-ce une façon d’insister, de souligner la teneur son propos? L’article n’a nul besoin d’être doublé par un autre, il se suffit à lui-même. La manie de supprimer la préposition «que» dans les phrases est un phénomène peu ou prou similaire. Morceaux choisis: «il m’a dit il va venir», «je pense elle est partie», «tu penses tu viens?»... Pourquoi retirer de la sorte ce mot inoffensif, mais indispensable?

    » LIRE AUSSI - Ces mots de la langue française que vous aimez passionnément

    ● «J’ai hâte aux vacances!»

    Celle-ci est particulièrement prisée par les jeunes. Vous l’aurez peut-être remarqué, le verbe «avoir hâte» est fréquemment amputé de la préposition «de». «J’ai hâte au printemps» est une phrase à proscrire absolument de ses habitudes langagières. L’usage veut que l’on dise: «avoir hâte de quelque chose» mais jamais «avoir hâte quelque chose». Proscrivons donc à tout jamais cette tournure au profit de «avoir hâte d’être en vacances / d’être au printemps» ou bien «de l’arrivée du printemps».

    ● «Regarde en dessous la table»

    Cette faute de français peut faire perdre son sang-froid au plus patient des hommes. Ici encore, la préposition «de» a été écartée sans autre forme de procès. C’est bien «regarde en dessous de la table», ou encore «à côté de la chaise» qu’il convient de dire et non «à côté la table» ou «en dessous la chaise». À trop vouloir gagner de temps, on finit par en oublier son français.

    » LIRE AUSSI - Tics de langage, anglicismes, barbarismes... Ces expressions que vous détestez

    ● «Je veux le meilleur pour bébé»

    Voilà une nouveauté aussi étrange qu’irritante. Quand certains parsèment leurs phrases d’un double article, d’autres décident à l’inverse... de le supprimer. Les publicités pour les enfants en bas âge en sont le meilleur exemple. On ne propose plus «des couches pour votre bébé», ou «pour le bébé», mais «pour bébé». Sur les réseaux sociaux, les légendes telles que «Promenade avec bébé» ou «Bébé et maman font un temps calme» pullulent à longueur de post, à notre grand désarroi. Voilà une mode bien étrange. Elle semble vouloir assimiler les parents et leur enfant, dans un même langage approximatif, celui que parlent les petits apprenant tout juste la langue. Sans doute est-ce précisément pour cette raison que la publicité s’est emparée de ce tic crispant...

    ● «Fermer/ouvrir la lumière»

    Si les verbes «fermer» et «ouvrir» sont acceptés par le Larousse comme synonymes «d’ouvrir / éteindre», ils relèvent du registre familier et ne sont pas de très bonne langue. Les deux tournures sont absentes du dictionnaire de l’Académie française. Ces tours ne sont pas condamnables, «mais on gagnerait à leur substituer des équivalents plus précis, surtout dans un registre plus soutenu», note la Banque linguistique de dépannage. Cette dernière précise que la formule «allumer la lumière» avait d’ailleurs été condamnée jadis, car ce n’est pas la lumière qu’on allume, mais la lampe. L’usage s’est peu à peu imposé, et nous l’avons conservé comme tel. «Allumer, éteindre, mettre en marche, faire fonctionner, actionner, couper, arrêter...» Il suffit de piocher dans ces nombreux synonymes pour éviter les deux verbes disgracieux.

    » LIRE AUSSI - Cinq expressions toutes faites que nous aimons dire (mais qui n’ont aucun sens)

    ● «On s’est fait un musée hier», «tu as fait quel pays toi?»

    Rares sont les verbes qui connaissent un tel succès. «Faire un musée», «faire un pays»... «Faire» est servi à toutes les sauces: «faire couple, faire famille, faire nation, faire église,...». Issu du latin facere , il signifie «réaliser quelque chose, créer, commettre». L’idée de «réaliser un musée» ou de «créer un pays» laisse songeur... Préférons tout simplement dire: «visiter un musée, un pays», ou user du verbe «aller», en évitant absolument la tournure: «je me suis fait».

    À VOIR AUSSI - Dictée du Figaro: Bernard Werber s’impose en maître de l’orthographe

    Connaissez-vous ces expressions au parfum de l’Histoire?

    «C’est Byzance!», «j’y suis j’y reste»... Ces formules quotidiennes ont été léguées par de grands évènements historiques. Florilège.

    «Ça geht’s», «avoir la latche»... Connaissez-vous ces expressions régionales?

    «Faire un schmutz», «ar’vi pa!»... Que signifient ces particularismes régionaux? Le Figaro vous propose de le découvrir grâce aux éclairages de Mathieu Avanzi.

    Le Monde

    Tract

    23 mars 202223 mars 2022uneanneeaulycee

    Tweet

    La question des (bons) enseignants s’invite dans la campagne présidentielle…

    TweetActualité 23 mars 2022 à 12:30

    Vraiment excellent, mais il manque une option que propose le Grand Mage Mamad … qui répare même les motos russes (Authentique !!!)

    Répondre 23 mars 2022 à 14:15

    Le « dégel hypothétique du point d’indice  » ?

    Vous voulez dire la raspoutitsa ?

    Répondre 23 mars 2022 à 18:15

    Moi, mon mage BonProf à moi il est bien mieux. Il fait aussi garde d’enfants, animateur périscolaire, cuistot, et même chauffeur de bus scolaire.

    Répondre 23 mars 2022 à 20:48

    Voyons @Alain38 on ne dit pas ça comme ça ! Les éléments de lange sur ce thème, c’est « le Mage Bonprof est prêt à accepter des missions supplémentaires ». Vous ruinez la campagne avec votre prosaïsme pataud !

    Répondre 23 mars 2022 à 19:05

    Alors là… je l’affiche demain en salle des profs… et partout partout partout (avec votre accord, bien sûr). Depuis votre parodie de « Devenez prof », je me languissais d’un pareil dessin. Merci (et bon courage).

    Répondre 23 mars 2022 à 20:42

    Ouaaah super !

    Vous pouvez m’en faire un pour le Mage Boninformaticien ou Bonélectronicien SVP ? Vous savez, celui que les entreprises cherchent en vain sur le marché du travail : 25 ans, bac+9, 10 ans d’expérience (préf. banque), références en Kotlin 4 et Android 15, intéressé par les pays du Golfe, carnet d’adresses étoffé chez les GAFAM, bonnes capacités de communication-vente. Embauche à 85% du SMIC la première année, 100% du SMIC dès la deuxième année (durée du projet : 9 mois).

    Répondre 23 mars 2022 à 20:44

    Les imagettes sont super 🙂 Bravo !

    Répondre 23 mars 2022 à 21:14

    Bonprof ! Bonprof !

    Avec un nom comme ça, ce serait pas un sbire à Poutine ?

    Répondre
    France24 - World

    Biodiversity loss threatens economic stability: central banks report

    Issued on: 24/03/2022 - 15:42Modified: 24/03/2022 - 15:40

    Paris (AFP) – Central banks have underestimated the significant threat posed by biodiversity loss, a new report said Thursday, warning that financial institutions and businesses were destroying the natural assets that they depend on.

    While climate change is increasingly factored into calculations of systemic economic risks, the report by central bankers, financial supervisors and academics said the comparable threats from the biodiversity crisis had only recently begun to be appreciated.

    "Biodiversity supports all life on our planet," said Ravi Menon, chairman of the Central Banks and Supervisors' Network for Greening the Financial System, in his foreword to the report.

    "But we are eroding this biodiversity at a pace that is severely damaging the natural ecosystems that provide us with food, water and clean air. This in turn could pose significant risks to economic, financial and social stability."

    The report, compiled with input from dozens of central banks, comes amid international negotiations in Geneva to thrash out a global deal to protect nature up to mid-century that has been compared to the Paris Agreement for climate change.

    Some 200 nations are set to sign off on this biodiversity framework, which includes a proposal to protect 30 percent of the world's habitats, at the UN's COP15 conference later this year in China.

    The new report stressed the impact the financial system can make on biodiversity, through lending, investment and insurance choices.

    Appetite for destruction

    It also underscored how dependent economic and financial systems are on healthy and functioning ecosystems and the risks that arise when these natural processes are damaged.

    For example, crops yields are threatened by losses of pollinator species, which are caused by the destruction and break-up of habitats, pesticide pollution, and climate change.

    Meanwhile, deforestation can cause changes not just to the local habitat, but the hydrological cycle as well, it said, noting research suggesting human pressures could cause the Amazon rainforest to pass a tipping point that would transform it into a savannah.

    The Inter-American Development Bank has estimated that policies to prevent the Amazon reaching this threshold -- curbing deforestation, investing in sustainable agriculture, improving fire management -- would generate approximately $339.3 billion in additional wealth.

    Researchers did, however, also warn that transition to a global economy that protects nature creates its own potential challenges.

    "It's not that these government policies are wrong," said Nick Robins, of the Grantham Research Institute on Climate Change and the Environment at the London School of Economics, who was co-chair of the study group behind the report.

    "It's just that maybe the current investments of these businesses and financial institutions are misaligned with a healthy ecosystem."

    The report said some countries had begun to take action, but it urged central banks to come up with a coordinated global response to the biodiversity crisis.

    "Inaction is also a choice" with inherent costs, said Robins, stressing that threats to nature should be integrated into the risk outlooks and calculations of central banks.

    "Biodiversity loss is a threat to financial stability," he added.

    © 2022 AFP

    BBC

    War in Ukraine: UK unveils new Russia sanctions as PM aims at gold reserves

    By Christy CooneyBBC News

    The West should consider ways to stop Russia using its gold reserves to prop up the rouble, the prime minister said.

    Boris Johnson's comments came as the UK announced sanctions on 65 more groups and individuals, including a private military firm and a major Russian bank.

    Speaking ahead of a Nato summit, the PM said the UK and the West must "tighten the economic vice" on Vladimir Putin.

    He said Russia crossed "red lines" by targeting Ukrainian civilians and tough steps now could help shorten the war.

    In addition to the new raft of financial sanctions, the UK government has announced plans to send 6,000 more missiles to Ukraine.

    Leaders from Nato, the EU, and the G7 are holding emergency meetings in Brussels to discuss the ongoing situation in Ukraine.

    On Thursday, Nato announced the creation of new battle groups in Bulgaria, Hungary, Romania, and Slovakia, while Ukrainian President Volodymyr Zelensky used a virtual address to urge the bloc to increase its supply of military equipment.

    Ahead of the talks, Mr Johnson said that, by deliberately bombing civilian centres, Putin had "already crossed the red line into barbarism".

    "We've got to step up. We've got to increase our support," he said.

    "We've got to tighten the economic vice around Putin, sanctioning more people today, as we are, sanctioning the Wagner Group, looking at what we can do to stop Putin using his gold reserves."

    In an interview with LBC, he added: "We need to do more economically.

    "Can we do more to stop him [Putin] using his gold reserves, for instance, in addition to his cash reserves? The more pressure we apply now, particularly on things like gold, I believe the more we can shorten the war … And then we need to do more to give the Ukrainians military support."

    As Mr Putin invaded Ukraine, the Russian Central Bank deployed some of its $640bn war chest of currency and gold reserves to prop up the Russian rouble.

    War in Ukraine: More coverage

    The Wagner Group, a private military firm thought to function as an arms-length unit of the Russian military, was among the 65 entities hit by new sanctions announced by the UK government on Thursday.

    Also targeted were Gazprombank, the country's third-largest bank and one of the main channels for payments for Russian oil and gas, and the state-run shipping firm Sovcomflot.

    The reported step-daughter of Russian foreign minister Sergei Lavrov, Polina Kovaleva, who is thought to own a London property worth an estimated £4million, was also targeted by the measures.

    In his speech to Nato leaders, Mr Zelensky called on them to give or sell Ukraine more tanks and anti-aircraft defence systems.

    "I don't want to blame Nato. I understand, this is not you," he said. "These are not your missiles or bombs which are destroying our cities.

    "I simply want you to know the alliance still can prevent Ukrainian deaths… by providing us all the munitions we are asking for."

    The summit follows an announcement by the UK government that it would be providing Ukraine with an additional 6,000 anti-tank and other missiles.

    The UK has already sent 4,000 anti-tank weapons, but will now send another 3,000, plus a similar number of what Downing Street described as "high explosive missiles".

    The prime minister is also expected to set out plans to offer more help to Ukraine with intelligence and longer-range combat.

    Ukrainian officials indicated this week the country's armed forces had the equipment they needed to stop tanks at short range, but needed more that would help them do the same over longer distances.

    The UK will also send an additional £25m in aid to help Ukraine pay the salaries of its armed forces.

    The government has already given £400m in humanitarian and economic aid to Ukraine and neighbouring nations since Russia's invasion.

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    Le Monde

    Barbecue au gaz Q 1200 de Weber

    Réalisé aux États-Unis, ce test a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire en version originale ici.

    Nous avons grillé 65 burgers, 13 kg de morceaux de poulet et 11 kg de saucisses sur 9 barbecues portables pour pouvoir élire les meilleurs modèles destinés aux petits jardins, aux balcons, terrasses, ou encore aux escapades en plein air. Le barbecue à gaz Q 1200 de Weber est notre premier choix. C’est le meilleur modèle transportable à nos yeux, à la fois pratique, sans souci, et éblouissant par ses performances en grillades. Pour les puristes qui préfèrent les grillades au charbon de bois, nous recommandons le barbecue Jumbo Joe de Weber. Il fait les choses aussi bien qu’un barbecue de taille normale, il saisit et grille à la perfection.

    Le meilleur barbecue portable au gaz

    Un barbecue idéal pour le camping et les grillades impromptues en plein air, et pour tous ceux qui vivent en ville avec un petit balcon, jardin ou terrasse.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 249,00€

    Nous avons testé 5 modèles de barbecue au gaz et le Q 1200 de Weber est le meilleur choix pour la plupart des utilisateurs. Le Q 1200 a supplanté la concurrence durant nos tests, que ce soit pour saisir des viandes à haute température ou au contraire les cuire à feu doux et lent. C’est aussi avec lui que nous avons enregistré le moins de départs de flammes. Le foyer du Q 1200 de Weber répartit la chaleur de façon homogène sous une surface de cuisson de 120 cm2. Nous aimons son grand couvercle en forme de dôme, avec un thermomètre intégré qui indique quand le barbecue est prêt à griller. Les tablettes rabattables sont pratiques pour poser les ustensiles et les garder à portée de main. Les poignées robustes permettent de déplacer ses 13 kg facilement. Weber garantit la plupart des éléments de ce modèle pendant 5 ans.

    Mais si vous préférez le goût des grillades au charbon de bois, le barbecue poids léger Jumbo Joe de Weber a les mêmes talents pour saisir et griller que le grand modèle. Durant nos tests, nous avons vérifié l’efficacité de ses clapets de ventilation sur le couvercle et le foyer. Ils permettent un contrôle précis de la température plus qu’aucun autre barbecue portable testé (dont deux autres barbecues de la même marque, Weber). La surface de cuisson du Jumbo Joe (45 centimètres de diamètre) est suffisante pour préparer un repas complet pour deux personnes ou le plat de résistance d’un petit groupe (capacité d’environ huit hamburgers). Nous aimons aussi la base en trépied du Jumbo Joe, qui se stabilise automatiquement sur les terrains irréguliers. Le bac à cendres ajoute une touche pratique et empêche les braises incandescentes de tomber sur le sol. La poignée du couvercle est isotherme et reste assez fraîche pour la saisir sans torchon ou manique. Weber garantit le Jumbo Joe jusqu’à 10 ans.

    Barbecue portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil

    Un barbecue portable au gaz très compact

    Ce barbecue se replie comme une valise et se transporte d’une seule main.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 199,00€

    Si vous recherchez un barbecue au gaz très compact, le Grill2Go X200 de Char-Broil est pensé pour être transporté d’une seule main. Il est légèrement plus large qu’un attaché-case. Le couvercle, la grille de cuisson et le foyer restent bien emboîtés durant le transport. Lors de nos tests, le Grill2Go a produit la chaleur intense voulue pour bien saisir les steaks, mais les morceaux de poulet ont provoqué quelques flammes. Nous ne recommandons pas le Grill2Go comme barbecue principal sur une terrasse, mais pour le camping et les grillades-parties en plein air, c’est un choix envisageable. La garantie de 5 ans de Char-Broil couvre les brûleurs, le couvercle et le foyer.

    Notre sélection des meilleurs barbecues portables

    Le test complet

    • Pourquoi vous pouvez nous faire confiance

    • A qui les barbecues portables sont-ils destinés ?

    • Comment nous avons effectué notre sélection

    • Les points clés pour choisir un barbecue portable au gaz

    • Les points clés pour choisir un barbecue portable au charbon

    • Comment nous avons conduit nos tests

    • Notre premier choix de barbecue portable au gaz : le Q 1200 de Weber

    • Des défauts qui ne sont pas rédhibitoires

    • On aime aussi : le barbecue portable au gaz Q 2200 de Weber

    • Deuxième choix : barbecue portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil

    • Notre choix de barbecue au charbon portable : Jumbo Joe de Weber

    • Conseils d’utilisation et entretien

    • La concurrence

    Pourquoi vous pouvez nous faire confiance

    Nous avons passé plus de 10 heures à étudier les tests professionnels sur les sites spécialisés AmazingRibs.com et Cook’s Illustrated. Ensuite, nous avons analysé des dizaines de modèles vendus sur Amazon avec les avis de leurs utilisateurs, ainsi que ceux publiés sur les sites de Home Depot, Lowe’s et Walmart. Pour compléter cette enquête approfondie, nous avons mis en pratique ce que nous avons appris des conversations de notre journaliste Tim Heffernan avec plus de dix experts. Parmi eux, Silvaggio de Big Apple BBQ à New York, et les chefs de produits des grands fabricants de barbecues rencontrés au salon Hearth, Patio & Barbecue Expo en 2017.

    Au printemps 2017, Tim Heffernan, Lesley Stockton et Michael Sullivan avaient passé plus de 40 heures à tester des grands barbecues au gaz et au charbon, ainsi que des ustensiles pour barbecues et grillades. Armés de toutes ces connaissances, Lesley et Tim ont cette fois-ci passé 16 heures sur deux journées à tester les neuf barbecues portables sélectionnés.

    A qui les barbecues portables sont-ils destinés ?

    Les barbecues portables ne sont pas réservés uniquement au camping, aux pique-niques et aux apéritifs. Ils sont parfaits pour les urbains qui ont la chance d’avoir un petit espace extérieur. Les barbecues de cette catégorie doivent être légers, petits et se transporter sans problème de la voiture au parc ou au terrain de camping.

    Si vous avez assez d’espace chez vous pour un barbecue classique, vous serez probablement plus inspiré par l’un de nos « premiers choix » en barbecues de grande taille (nous avons publié des guides sur les barbecues au gaz et au charbon). Les barbecues transportables sont en général moins polyvalents que les grands modèles. Leur capacité et leur taille compacte ne sont pas l’idéal pour des morceaux de viande qui nécessitent une cuisson lente ou une source de chaleur indirecte, comme un rôti ou de l’échine de porc.

    Vous trouverez deux familles de barbecues transportables : à gaz ou à charbon. Chacune a des avantages et des inconvénients.

    Les barbecues au gaz sont indiqués pour les utilisateurs qui font des grillades plusieurs fois par semaine à certaines périodes de l’année et consentent à sacrifier chaleur intense et goût inimitable d’une grillade au charbon pour profiter d’une solution « plus pratique ».

    Les points positifs

    • Les barbecues au gaz sont plus commodes que les modèles au charbon. Ils s’allument en appuyant sur un bouton et préchauffent en quelques minutes.

    • Un thermostat permet de contrôler facilement et d’un coup d’œil la chaleur, comme sur la plaque de cuisson d’une cuisine. Cette vérification permet d’éviter l’apparition de flammes, un dépôt de charbon excessif sur les grillades ou, à l’inverse, des grillades à moitié cuites.

    • Le gaz brûle proprement, sans fumée.

    • Le foyer refroidit rapidement ; vous pouvez ranger votre barbecue sans avoir à éteindre les braises ni vider les cendres.

    • La source de combustible et la flamme sont maîtrisées. Il n’y a pas de risque que les braises tombent au sol.

    • Les barbecues portables au gaz sont équipés d’adaptateurs où se fixent les petites cartouches de 500 g environ de gaz liquéfié (vendues séparément). Ces cartouches miniatures sont légères et faciles à transporter. Elles sont en outre disponibles dans la plupart des magasins d’électroménager et de sport.

    Les points négatifs

    • Le gaz ne produit pas une chaleur aussi forte que le charbon. La chaleur d’un barbecue au gaz ne peut donc pas égaler celle d’un modèle à charbon. Résultat : la viande et les légumes auront des marques nettes de la grille, mais peu de parties brunies entre.

    • Le gaz et sa combustion propre ne donnent pas le goût classique de grillades que les convives associent au charbon de bois.

    • Les barbecues au gaz et les cartouches de gaz liquéfié sont plus chers que les modèles au charbon.

    • Les cartouches de gaz ne peuvent pas être jetées à la poubelle. Elles doivent être déposées dans des points de collecte, souvent dans le lieu d’achat, pour être recyclées.

    Les barbecues au charbon sont plus indiqués pour ceux qui tiennent à ce goût particulier de grillade, et à une chaleur intense, capable de saisir les viandes, ou à ceux qui recherchent un barbecue abordable pour des barbecue parties occasionnelles.

    Points positifs

    • Le charbon de bois produit une chaleur plus intense, il saisit mieux que le gaz.

    • La nourriture grillée au charbon a ce goût que l’on aime des grillades en plein air.

    • En règle générale, un barbecue au charbon et un sac de briquettes de charbon coûtent moins cher qu’un barbecue au gaz et des cartouches de gaz.

    • Il n’est pas nécessaire de s’occuper du recyclage des cartouches vides.

    Points négatifs

    • Le charbon produit plus de fumée que le gaz, ce qui peut devenir un problème dans les espaces mal ventilés ou collectifs.

    • Les briquettes sont salissantes : le charbon laisse à son contact des traces de suie ou de cendres.

    • A vous la corvée d’éteindre les braises et de vider les cendres chaudes après la grillade.

    Comment nous avons effectué notre sélection

    Pour commencer, nous avons enquêté et comparé plus de cent modèles pour comprendre ce qui fait un bon barbecue portable. Les caractéristiques varient follement : la surface de cuisson sur les barbecues portables, par exemple, peut aller de 72 à 180 cm2. Une surface de cuisson plus grande se traduit généralement (mais pas toujours) par un barbecue plus large, plus lourd, dont le poids peut varier de 1 à plus de 45 kg. Ils peuvent coûter entre 12 et 700 euros, selon la qualité et le type de combustible utilisé !

    Un bon barbecue portable garantit une chaleur régulière, peu de départs de flammes, une surface de cuisson généreuse et il doit se transporter facilement. En plus d’être compact, un barbecue portatif doit pouvoir jouer le rôle de barbecue principal pour les personnes qui ont un petit espace extérieur chez elles. Les barbecues qui répartissent la chaleur sous toute la grille font cuire les aliments plus uniformément. Ceux qui provoquent des « hotspots », zones d’une chaleur extrême, et des départs de flammes, saisissent inégalement les aliments et vous obligent à faire le baby-sitter de votre dîner en restant au chevet du barbecue. Trop de départs de flammes, c’est agaçant. Par ailleurs, cela donne aux grillades un goût d’huile qui a brûlé. Nous pensons que la capacité idéale d’un barbecue portatif est celle qui vous permet de cuire un repas complet pour deux personnes ou un plat principal pour un petit groupe.

    Nous avons immédiatement exclu les modèles pliables de notre sélection car ils sont en acier mince et probablement pas assez résistants pour endurer une utilisation régulière. Les barbecues portables kamado sont de plus en plus vendus, mais nous pensons que leur surface de cuisson, entre 77 et 90 cm2, est trop petite pour justifier leur prix élevé. Nous ne nous sommes pas attardés outre mesure non plus sur les hibachis japonais, ces grills cylindriques, car ils n’ont pas de couvercle, ils sont destinés avant tout à griller à température élevée à la table, et ils n’ont pas d’autres fonctions.

    Nous avons aussi rapidement écarté les barbecues au gaz équipés d’un embout pour y fixer de gros cubes de gaz de 9 kg. Nous préférons les petites cartouches d’environ 500 g, assez légères pour être glissées dans un sac à dos ou une glacière.

    Les points à vérifier dans un barbecue portable au gaz

    Facilité d’utilisation

    L’attrait des barbecues à gaz réside dans leur simplicité d’utilisation et leur côté pratique. Il faut voir les barbecues à gaz portatifs comme de petits fours pour l’extérieur, alimentés au gaz. Le bouton-poussoir d’allumage et le thermostat de contrôle doivent être facilement accessibles et bien visibles pour mettre rapidement en marche le barbecue et régler la chaleur sans hésitation.

    Eléments de chauffe

    Les éléments de chauffe et les pare flammes bien conçus permettent de diminuer le risque de flammes hautes, qui se produisent lorsque la flamme n’est pas bien isolée des gouttes de graisse fondue. La flamme alimentée par la graisse donne aux aliments un goût âcre. Il est vraiment important d’éviter tout contact entre graisse et flamme, car les grilles de cuisson des petits barbecues à gaz se trouvent très près du brûleur (à quelques centimètres, la plupart du temps). Des inserts en acier placés au-dessus des orifices des brûleurs sont un bon point, comme certaines grilles de cuisson ingénieusement conçues, qui évacuent la graisse fondue à bonne distance de la flamme.

    Qualité des matériaux

    Les foyers en fonte d’aluminium sont solides, résistent à la corrosion et parviennent à absorber et réfléchir uniformément la chaleur, ce qui réduit le nombre de points chauds. Vous n’aurez pas à garder les yeux fixés sur le poulet pour qu’il ne carbonise pas. Les grilles de cuisson en fonte émaillée sont idéales pour saisir les aliments. Evidemment, la fonte peut rajouter plusieurs kilos au poids total d’un barbecue, mais nous pensons que de savoureux hamburgers bien saisis et des steaks à zébrures croustillantes justifient ce surpoids. Nous préférons aussi une grille de cuisson à tiges espacées, car elle permet à la chaleur du foyer de dorer les parties entre les marques du grill. Selon notre expérience, les grilles en acier inoxydable percées de petits trous ne laissent pas passer suffisamment de chaleur pour bien dorer les aliments.

    Combustible

    Les barbecues équipés d’un raccord pour des cartouches de gaz liquéfié de 500 g sont le must. Ces cartouches sont légères, peu coûteuses et disponibles chez de nombreux dépositaires. Traîner une bouteille de gaz de 9 kg (qui peut peser 15 kg pleine !) n’est pas vraiment notre idée du barbecue « transportable ». Si vous voulez ou êtes obligé d’utiliser des gros contenants de gaz, vous pouvez acheter un connecteur de type 1 pour un cube de gaz rechargeable de 9 kg.

    Vous cherchez d’autres options pour faire des barbecue parties dans votre jardin ? Reportez-vous à notre guide des barbecues au gaz de grande taille.

    Les points clés dans un barbecue au charbon de bois

    Clapets et circulation de l’air 

    Le contrôle de la température dans un barbecue au charbon dépend du placement du ou des clapets, puisque vous ne pouvez pas faire baisser la température du charbon incandescent. Mais les clapets de ventilation sont également importants pour entretenir les braises grâce à la circulation de l’air. Nous avons constaté qu’un clapet placé sur le haut du couvercle et un autre dans la cuve du foyer créent la meilleure circulation d’air. Les clapets doivent rester facilement accessibles et pivoter librement pour un réglage rapide de la température. Et surtout, attention aux barbecues dont les clapets inférieurs sont placés au-dessus du lit de charbon. Cette conception réduit la circulation d’air et peut faire mourir vos braises.

    Foyer

    Une chambre de combustion spacieuse réduit le risque de flammes qui jaillissent brusquement. Plus il y a d’espace entre le charbon et la grille de cuisson, moins vous risquez de finir avec des grillades carbonisées. Plus d’espace signifie aussi plus de charbon, et donc une possibilité de cuisson plus longue. Vous pouvez aussi organiser les aliments par zones « chaudes » ou « froides », pour les saisir ou au contraire les cuire par chaleur indirecte.

    Couvercle

    Des clapets de ventilation sur le couvercle sont pratiques pour créer un effet « cuisson au four ». Les poulets non désossés et les steaks épais ont besoin d’une chaleur tournante pour cuire intégralement.

    Qualité des matériaux

    Avec les barbecues portables au charbon, les matériaux ne sont pas un critère déterminant. La plupart du temps, ils sont en fonte émaillée, avec une grille de cuisson en métal fin. La simplicité de fabrication des barbecues à charbon est ce qui les rend peu chers.

    Si vous avez l’espace suffisant pour utiliser un barbecue de taille normale, consultez notre guide des barbecues à charbon.

    Comment nous avons conduit les tests

    ,

    Nous avons soumis les neuf barbecues portables, au gaz et au charbon, aux mêmes tests. Nous avons chargé leur grille de burgers de 170 g (sans les empiler les uns sur les autres, naturellement) et nous avons évalué l’homogénéité de la chaleur, le contrôle de la température, l’efficacité pour saisir les aliments, tout en surveillant l’apparition de flammes.

    Nous avons grillé du poulet non désossé, qui provoque souvent des flammes, et vérifié si les barbecues, qu’ils soient au gaz ou au charbon, pouvaient cuire pendant 45 minutes à température basse ou moyenne.

    Nous avons mis à contribution des chapelets de saucisses fraîches pour évaluer la capacité de chaque barbecue à gérer une grille bondée de viandes grasses. Les boyaux des saucisses se déchirent ou se percent, parfois, et les fuites de graisse fondue peuvent provoquer de vrais brasiers.

    Tableau récapitulatif.

    Notre premier choix : barbecue au gaz portable au gaz Q 1200 de Weber

    Barbecue au gaz Q 1200 de Weber

    Le meilleur barbecue portable au gaz

    Un barbecue idéal pour le camping et les grillades impromptues en plein air, et pour tous ceux qui vivent en ville avec un petit balcon, jardin ou terrasse.

    Acheter sur Amazon*Acheter sur CDiscountAcheter sur DartyAcheter sur BoulangerAcheter sur Fnac

    *Au moment de la publication, le prix était de 249,00€

    Le barbecue Q 1200 de Weber est le meilleur choix de barbecue portable pour la plupart des utilisateurs car ses matériaux sont de qualité, il limite les départs de flammes et il maintient une chaleur constante. Pour la troisième année d’affilée, nous n’avons pas trouvé un meilleur barbecue portable au gaz pour ce prix.

    Durant nos tests, le Q 1200 de Weber s’est démarqué de la concurrence par ses performances avec les grillades. Son foyer en fonte d’aluminium très solide est le meilleur pour absorber et diffuser la chaleur uniformément. Ses grillades sont invariablement les plus satisfaisantes, comparées à celles de tous les barbecues portables testés. La conception du Q 1200 limite le plus les risques d’irruptions de flammes, là encore plus que les autres modèles testés, grâce à sa grille en acier émaillé et aux rigoles creusées dans les tiges de la grille, qui empêchent la graisse fondue de tomber sur les flammes. Grâce au bouton d’allumage électrique et au thermostat facile à lire, l’allumage et la modulation de la température sont un jeu d’enfant. Le corps central en céramique est facile à nettoyer et ne risque pas de rouiller. Il est vrai que ce barbecue pèse quand même 13 kg, mais il reste pratique à transporter grâce à de larges poignées confortables. La garantie de Weber couvre la plupart des pièces pendant 5 ans.

    De tous les barbecues portables au gaz que nous avons testés, le Q 1200 de Weber est celui qui grille le mieux.

    Il est en outre spacieux. Avec ses 120 cm2 de surface de cuisson, le Q 1200 de Weber est assez grand pour griller un dîner entier pour deux personnes ou le plat principal d’un petit groupe. Nous avons vérifié : il peut griller six grands burgers en même temps, un poulet entier découpé en morceaux ou 10 saucisses. L’unité de chauffe (performance thermique : 2,5 kWh) en forme de U encercle trois côtés du barbecue pour une meilleure répartition de la chaleur. Toute la surface de cuisson est donc utilisable.

    De tous les barbecues testés, le Q 1200 de Weber a produit les meilleures grillades, avec un foyer en fonte d’aluminium qui retient et diffuse régulièrement la chaleur. C’est aussi celui qui a le moins de « points chauds », surtout grâce à son brûleur en forme de U, qui chauffe uniformément la grille de cuisson. La chaleur élevée a permis de cuire parfaitement les hamburgers, sans les brûler, et le Q 1200 a aussi battu la concurrence à feu moyen et doux constant pour des grillades telles que le poulet non désossé et les longs chapelets de saucisses.

    La grille en fonte émaillée limite la montée des flammes en servant de bouclier et en canalisant les graisses de cuisson, tout en permettant à la chaleur ambiante de dorer les aliments entre les marques du grill. Durant nos tests, les hamburgers du Q 1200 avaient la surface la plus cuite de tous les hamburgers que nous avons préparés, et une grillade dorée, c’est plus de goût. Cette grille fait la différence entre le Q 1200 et notre second choix, le Grill2Go de Char-Broil. La grille en acier inoxydable perforé de ce dernier n’est pas très efficace pour dorer.

    Avec un bouton d’allumage et un thermostat bien lisible, le Q 1200 est facile à allumer et la température est simple à contrôler.

    Le raccord au gaz du barbecue Weber est destiné aux cartouches de 500 g, mais accepte un adaptateur pour les cubes de gaz de 9 kg.

    Les tablettes rabattables du Q 1200 sont utiles pour garder les ustensiles à portée de main, même si nous déconseillons d’y poser un plateau débordant de viande ou d’autres aliments lourds. Le thermostat dans le dôme est un plus, mais il ne sert qu’à vous indiquer quand le barbecue est chaud et prêt.

    Quand les tablettes sont rabattues pour le transport, le Q 1200 a à peu près la taille d’une petite valise. Vous aurez besoin de vos deux mains pour le porter car il n’a pas de loquet pour maintenir le couvercle verrouillé à la partie foyer. La position des poignées latérales permet cependant de bien répartir ses 13 kg et évite la corvée de tirer et pousser le barbecue.

    Des défauts qui ne sont pas rédhibitoires

    Nous avons eu un petit problème avec l’exemplaire du Q 1200 que nous avons utilisé pour les tests. Le raccord du gaz était situé deux millimètres trop près de l’élément central et nous avons dû plier et pousser pour pouvoir fixer la cartouche à l’appareil. Nous avons demandé à nos collègues propriétaires d’un Q 1200 s’ils avaient rencontré le même problème. Ils nous ont tous assuré que le raccord avec la cartouche de gaz s’effectuait sans problème sur le leur. Nous avons imputé cet unique incident à un défaut de fabrication isolé, toujours possible.

    Les barbecues de la série Q de Weber pourraient bien être les meilleurs modèles que nous ayons jamais testés, mais ce sont aussi les plus chers. Le Q 1200 et le Q 2200 coûtent respectivement 200 et 250 euros. Rajoutons que la garantie de Weber couvre la plus grande partie de l’appareil pendant 5 ans. Nous pensons donc que le prix est justifié.

    Pour ce qui est du poids, les barbecues de la série Q sont un peu lourds pour les transporter régulièrement. Si la facilité de transport est pour vous un critère plus important que la performance culinaire, préférez notre deuxième choix.

    On aime aussi : barbecue portable au gaz Q 2200 de Weber

    Barbecue au gaz Q 2200 de Weber

    Un barbecue portatif

    La version jumbo de notre premier choix : plus de surface de cuisson, une chaleur plus intense

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    *Au moment de la publication, le prix était de 410€

    (((FICHE PRODUIT)))

    Le barbecue au gaz Q 2200 de Weber offre la même fabrication de haute qualité et la même performance impeccable que notre premier choix, le Q 1200 de Weber, mais avec 48 % de surface de cuisson supplémentaire et 41 % de production de chaleur supplémentaire. Comme le Q 1200, les qualités qui placent le Q 2200 loin devant la concurrence sont un foyer en fonte d’aluminium pour une chaleur régulière, une grille de cuisson en fonte émaillée, un bouton d’allumage, un couvercle-dôme, et des tablettes rabattables. Mais ce barbecue, avec ses 18 kg, n’est certainement pas léger !

    Durant les tests, le Q 2200 de Weber a grillé les aliments sans apparition de flammes parce qu’il a les mêmes qualités que notre premier choix : foyer en fonte d’aluminium, qui reflète la chaleur, élément de chauffe en forme de U et une grille en fonte émaillée qui évacue la graisse fondue. Le Q 2200 a aussi le même couvercle en forme de dôme avec son thermomètre intégré, des tablettes rabattables, les poignées solides, une cuve solide émaillée et la même durée de garantie que le Q 1200.

    Sur sa grille de cuisson bien plus large (53 x 38 cm), vous pourrez faire griller en même temps jusqu’à 10 hamburgers, deux poulets en morceaux ou 16 grandes saucisses. Le Q 2200 produit 3,5 kWh de chaleur (beaucoup plus que le Q 1200), pour chauffer une surface de cuisson plus grande. Ce qui veut aussi dire que vous consommerez plus de cartouches de gaz avec le Q 2200 qu’avec le Q 1200.

    Avec ses un peu plus de 18 kg (environ le poids d’un chien de taille moyenne), le Q 2200 de Weber se moque un peu du mot « portable ». Néanmoins, il reste un excellent barbecue pour les petits espaces. Et contrairement à un barbecue classique de grande taille, replié, il est suffisamment petit pour être rangé dans un appentis de jardin ou un garage.

    Deuxième choix : grill portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil

    Barbecue portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil

    Un barbecue portable au gaz très compact

    Ce barbecue se replie comme une valise et se transporte d’une seule main.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 199,00€

     

    Le barbecue portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil est un barbecue solide et compact, idéal pour les grillades en pleine nature : robuste, léger, facile à transporter. Le Grill2Go se verrouille fermement et empêche le couvercle, le foyer et la grille de cuisson de s’entrechoquer durant le transport. Comme les barbecues Weber, ce barbecue Char-Broil est en fonte d’aluminium, qui répartit régulièrement la chaleur. Mais contrairement à ses concurrents de marque Weber, le Grill2Go est incapable de saisir les aliments. Il se contente d’imprimer les marques de son grill à tiges perforées, ce qui bloque une grande partie de la chaleur ambiante du foyer. Nous avons aussi eu plus de départs de flammes avec le Grill2Go qu’avec les autres modèles que nous recommandons.

    La première qualité du Grill2Go de Char-Broil est sa taille réduite et la facilité de transport. Deux loquets situés à l’avant de l’appareil maintiennent le tout fermement en place, et vous pourrez le déplacer sans contorsion, d’une seule main (extrêmement appréciable si vous devez le porter sur plusieurs centaines de mètres).

    Le Grill2Go a une production de chaleur maximum de 2,8 kWh contre 2,5 kWh pour le Q 1200 de Weber. Ce petit barbecue portable devient vite chaud. Parfois trop chaud. Nous l’avons préchauffé pendant 5 minutes en position chaleur maximum et il a atteint plus de 315° alors que le Q 1200 de Weber n’a jamais dépassé 273°. Char-Broil assure que son « système de cuisson TRU aux infrarouges » élimine les départs de flammes, mais nous avons quand même dû gérer des flammes modérées en grillant des burgers, du poulet et des saucisses. La grille de cuisson en acier inoxydable perforé bloque aussi une grande partie de la chaleur ambiante. Avec pour résultat que nos aliments ont été saisis dès qu’ils sont entrés en contact avec le grill, mais qu’ils n’ont pas atteint la cuisson uniforme et complète obtenue avec les barbecues de la Série Q de Weber.

    Avec ses 13 kg, le Grill2Go pèse environ 5 kg de moins que le Q 1200 de Weber, alors que sa surface de cuisson (110 x 75 cm) est plus grande. Son prix est aussi bien inférieur à celui d’un barbecue Weber de la série Q. Le barbecue portable de Char-Broil est donc un bon choix si vous en avez déjà un chez vous et cherchez un petit modèle pour les vacances ou les excursions.

    Le raccord pour la cartouche de gaz est proéminent, sur le côté. Il est très facile d’y installer la cartouche de 500 g de gaz liquide. Un adaptateur (vendu séparément) permet de brancher un cube de gaz de Type 1 ou des bouteilles de 9 kg.

    Notre premier choix de barbecue portable au charbon : le Jumbo Joe de Weber

    Notre premier choix

    Jumbo Joe de Weber

    Le meilleur barbecue portable au charbon

    La version réduite et transportable du grand classique de Weber.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 207,49€

    Le barbecue Jumbo Joe est l’unique barbecue portable au charbon testé qui saisisse et cuise aussi bien qu’un barbecue de grande taille. Durant nos tests, ce modèle compact, en forme de chaudron, a « grillé » la concurrence par son côté pratique et son contrôle de la température. La généreuse surface ronde de cuisson (110 cm2) peut accueillir 7 hamburgers simultanément, un poulet entier en morceaux ou un chapelet de 10 saucisses.

    Un bras métallique pivotant maintient ensemble les éléments du barbecue pour le transport et sert également de support pour le couvercle quand vous cuisinez. Autres caractéristiques : mentionnons sa base, un trépied bien stable, son bac à cendres et sa poignée confortable, résistante à la chaleur, bien aussi pour le transport. Weber garantit le Jumbo Joe jusqu’à 10 ans.

    Si vous n’avez pas besoin de transporter votre barbecue, consultez notre guide des barbecues classiques à charbon.

    Le Jumbo Joe sort vainqueur du test des meilleurs hamburgers bien saisis, du meilleur poulet-barbecue et des meilleures saucisses grillées. Les deux clapets d’aération ajustables, dans le couvercle et le foyer, permettent un contrôle de la température facile et précis, supérieur à tous les concurrents. Quand nous avons versé dans le Jumbo Joe une pleine cheminée d’allumage de braises incandescentes (environ 90 briquettes), il a quand même été possible de tempérer la chaleur au niveau « moyen ». Chose impossible avec le barbecue Smokey Joe de Weber, dont l’unique clapet d’aération, et donc le manque de circulation d’air, a laissé nos braises s’éteindre alors que nous étions en pleine action.

    Le Jumbo Joe n’est pas le plus petit ni le plus compact des barbecues à charbon de notre test et pourtant, il semble léger et il est facile à transporter. La poignée métallique de verrouillage du couvercle maintient le barbecue fermement en place pour le transport et sert également de support bien pratique au couvercle. Un bouclier thermique garde la poignée du couvercle en plastique froide au toucher. Et comme le foyer spacieux peut contenir une cheminée d’allumage complète de charbon, vous pouvez faire deux ou trois fournées de grillades par chargement.

    Le Jumbo Joe gagne des points pour son collecteur de cendres, même si ce n’est qu’une sorte de poêle en aluminium fragile. Mais au moins, il dispose d’une barrière pour empêcher les braises chaudes de tomber sur votre patio ou votre terrasse.

    Durant nos tests, le Jumbo Joe a produit les hamburgers les mieux saisis, le meilleur poulet-barbecue et les meilleures saucisses grillées.

    La garantie par élément de Weber couvre la cuve et le couvercle pendant 10 ans, le « système de nettoyage mono touche » (un nom ronflant pour le mécanisme tout simple qui évacue les cendres hors du fond) et les composants en plastique pendant cinq ans. Toutes les autres pièces sont garanties pendant 2 ans.

    Conseils d’utilisation et entretien

    Gaz

    Mettez votre barbecue à l’abri des éléments pour qu’il ne rouille pas et ne vieillisse pas prématurément. L’idéal est de le ranger dans un garage ou un appentis. Si vous n’avez pas d’espace pour le ranger à l’intérieur, couvrez-le et maintenez-le hors sol, c’est la meilleure tactique de défense contre le mauvais temps. Weber vend des housses abordables pour le Q 1200 et le Q 2200 (vendues séparément) et nous recommandons vivement de faire cet investissement. La housse de transport (vendue séparément) pour le Grill2Go de Char-Broil n’est pas étanche, mais vous pouvez utiliser un sac-poubelle résistant pour déchets verts ou gravats, ou encore une bâche, pour le protéger.

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    Prolongez la vie de votre barbecue avec une housse

    Une housse pour barbecue protégera les brûleurs et les raccords de gaz de la pluie et de la poussière.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 39,99€

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    Un nettoyage régulier de la grille de cuisson préserve le goût de vos grillades. Avant ou après chaque utilisation, augmentez la température au maximum pendant 5 à 10 minutes pour incinérer la graisse figée et les débris alimentaires. Nettoyez la grille encore chaude avec une brosse prévue à cet effet, essuyez-la avec un chiffon mouillé pour enlever la suie et enduisez-la d’huile végétale. Ces précautions empêchent aussi les aliments de coller à la grille.

    Videz toujours le bac à graisse après une grillade pour ne pas risquer de tacher le sol de votre balcon ou terrasse s’il déborde.

    Si vous remarquez que les orifices du brûleur sont bouchés, débouchez-les à l’aide d’un fil de fer.

    Avant de ranger le barbecue à la fin de l’été, nettoyez-le à fond avec beaucoup d’eau savonneuse et rincez-le bien. Enlevez aussi la pile de l’allumage automatique pour éviter la corrosion.

    Charbon

    Les barbecues au charbon sont moins fragiles face aux éléments que leurs cousins au gaz. Le plus grand risque de raccourcir la durée de vie d’un barbecue est de le laisser plein de cendres sous la pluie. Le mélange eau-cendres produit de la chaux, qui attaquera le métal. La marche à suivre : videz les cendres et protégez-le de la pluie et de la neige. La marque Weber ne fait pas de housse pour le Jumbo Joe, mais un sac-poubelle grande capacité pour déchets verts ou gravats, ou une bâche en polyéthylène tissée devrait faire l’affaire.

    Videz le bac à cendres après chaque utilisation, mais attendez que le barbecue soit complètement froid et qu’il n’y ait plus aucune trace de braises ou de cendres chaudes (mieux vaut attendre 12 heures). N’utilisez pas d’eau pour éteindre les braises. Parce que, on vous le répète (voir plus haut), cela produit de la chaux.

    Un barbecue au charbon de bois se nettoie facilement. Pendant que le barbecue est chaud, grattez les débris et les aliments collés sur le grill chaud à l’aide d’une brosse métallique. Nous préférons le faire lorsque le barbecue préchauffe et que les braises sont les plus chaudes. Essuyez le grill avec un chiffon humide pour enlever la suie, puis badigeonnez-le d’huile végétale.

    Utilisez toujours votre barbecue, à gaz ou à charbon, dans un lieu bien ventilé. Ne l’allumez et ne l’utilisez JAMAIS dans un lieu confiné sans aération. La combustion produit du monoxyde de carbone, qui n’a pas d’odeur et peut tuer en quelques minutes, sans avertissement.

    La concurrence

    Gaz

    Le CGG-200 All Foods Gas Grill de Cuisinart a raté tous les tests. Malgré sa performance thermique affichée de 3,5 kWh, il est resté le plus froid de tous les barbecues au gaz testés. Les burgers des tests étaient livides et le poulet, spongieux et mal cuit.

    Le minuscule barbecue de table CGG-180T Petit Gourmet de Cuisinart a provoqué un brasier alors que nous faisions griller des burgers, puis un feu de graisse fondue avec le poulet. Tout ce que nous avons grillé sur ce barbecue en est sorti recouvert d’une pellicule sombre de suie et avait le goût de graisse brûlée.

    Charbon

    Le Sportsman’s Grill L410 en fonte de Lodge est depuis longtemps un chouchou de Lesley Stockton, rédactrice chez Wirecutter. Elle apprécie la chaleur intense qu’il produit. Utilisé comme un brasero hibachi japonais, le modèle Lodge excelle pour saisir la viande à haute température, ce qui en fait un appareil idéal pour griller des steaks. Le barbecue est en fonte, il retient donc une chaleur intense. Mais son design sans couvercle a ses limites quand il s’agit de cuisson lente. Bref, il pèse 13 kg et il est long à refroidir (bien sûr, puisqu’il est en fonte) : ce modèle de Lodge n’est pas vraiment « portable ». Mais si vous recherchez un mini-barbecue pour le jardin qui peut saisir des steaks et des côtelettes comme un pro, le Lodge mérite qu’on s’y intéresse.

    Le barbecue à charbon CCG-100 GrateLifter de Cuisinart possède une grille de cuisson convertible : elle se soulève lorsque vous ouvrez le couvercle du barbecue pour faciliter l’accès au lit de charbon. Les leviers, sur les côtés de la grille, s’ajustent pour maintenir la grille en position haute ou basse. C’est une bonne idée mais qui aurait besoin d’être encore travaillée. Lors des tests, un côté de la grille s’est coincé dans une position différente de l’autre pendant environ un tiers du temps. Nous avons été obligés de nous bagarrer contre du métal chaud.

    Nous avons été impressionnés par l’efficacité des grillades à chaleur intense du barbecue au charbon Go Anywhere de Weber. Mais une fois le foyer chaud, les clapets de ventilation latéraux qui régulent le flux d’air sont restés coincés, et nous, impuissants pour réguler la chaleur. C’est rédhibitoire quand on veut cuire à feu doux du poulet ou des saucisses.

    Maintenir les braises chaudes dans le barbecue à charbon Smokey Joe de Weber a été un véritable challenge. Ce petit barbecue en forme de chaudron n’a qu’un seul clapet de ventilation, situé sur le couvercle. La circulation d’air réduite signifie que nous n’avons pas pu entretenir les braises, ne serait-ce que pour une seule tournée de grillades. Résultat : des hamburgers tout pâles et du poulet mal cuit.  

    Tim Heffernan (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) , Lesley Stockton (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Claire Ulrich (traduction française)

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Renault suspend ses activités industrielles en Russie

    Renault suspend ses activités en Russie

     

    Une journaliste russe décédée

    La Russie, candidate à l’organisation de l’Euro de football

    Pourtant mise au ban du sport mondial, la Russie serait candidate pour organiser l’Euro de football, qu’il s’agisse de la compétition de 2028 ou de 2032, relate Le Figaro. D’autres pays sont également candidats : la Turquie, l’alliance Royaume-Uni/Irlande et l’Italie. Les pays qui accueilleront les deux compétitions seront désignés « en septembre 2023 ».

     

    Leroy Merlin annonce maintenir son activité en Russie

    Zelensky s’adressera aux Parlements suédois et danois

    Zelensky appelle les entreprises françaises à couper leur lien avec Moscou

    Zelensky s’exprime devant le Parlement français

    Une attaque russe à l’arme chimique est une « menace crédible » selon Biden

    Ce mercredi 23 mars, le président américain a estimé qu’une attaque russe à l’arme chimique était une « menace crédible », a-t-il évoqué en sortant de la Maison Blanche. Joe Biden se rend en Europe pour plusieurs visites diplomatiques, relaie Le Figaro. Il assistera à trois sommets internationaux – celui de l’UE, de l’Otan et du G7 – ce jeudi 24 mars à Bruxelles.

    Des pourparlers difficiles

    L’Ukraine a fait état de « pourparlers difficiles » alors que Kiev cherche toujours une solution pour mettre fin au conflit, rapporte Ouest-France. « Les pourparlers se déroulent de façon assez difficile car la partie ukrainienne a des positions claires et de principe », a exprimé le négociateur en chef côté ukrainien, Mykhaïlo Podoliak. Un peu plus tôt, Moscou avait eu les mêmes mots.

    Des échanges de prisonniers

    La Russie a confirmé que deux échanges de prisonniers avaient eu lieu avec l’Ukraine. « Le ministère de la Défense de la Russie organise quotidiennement des couloirs humanitaires et l’évacuation de civils de localités. De plus, deux échanges de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine ont eu lieu », a précisé le ministère.

    2433 enfants ukrainiens scolarisés en France

    Selon BFMTV qui cite les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, 2 433 enfants sont actuellement scolarisés en France et 2730 sont en cours de scolarisation. 5163 enfants au total.

    Vladimir Poutine au G20 en fin d’année ?

    Selon l’ambassadrice russe installée en Indonésie, le président russe prévoirait de participer au sommet du G20 prévu à la fin de l’année en Indonésie. Sa venue « dépendra de beaucoup de choses, notamment de la situation liée au Covid, qui s’améliore à présent. Mais jusqu’à présent l’intention est qu’il vienne », a-t-elle affirmé.

    La Pologne expulse plusieurs diplomates russes

    La Pologne a décidé d’expulser 45 diplomates russes pour espionnage. Les services de contre-espionnage avaient demandé au ministère des Affaires étrangères de les expulser du territoire polonais, car ils « mènent en fait une activité d’espionnage dirigée contre la Pologne ».

    “La guerre détruit l’Ukraine” selon le chancelier allemand

    Le chancelier Olaf Scholz estime que l’offensive russe en Ukraine « s’enlise malgré toutes les destructions qu’elle provoque jour après jour ». Il ajoute, rapporte franceinfo : « La vérité est que la guerre détruit l’Ukraine mais qu’en faisant la guerre, Poutine détruit aussi l’avenir de la Russie. »

    L’Ukraine veut “des armes offensives” pour répondre à la Russie

    Dans une vidéo publiée mardi 23 mars sur Telegram, que relaie Le Parisien, Kiev demande « des armes offensives » aux Occidentaux. « Nos forces armées et nos citoyens tiennent bon avec un courage surhumain, mais on ne peut pas gagner une guerre sans armes offensives, sans missiles à moyenne portée, qui peuvent être un moyen de dissuasion », a lancé le chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak. « Pourtant, on ne nous les donne pas. »

    121 enfants tués depuis le début de l’offensive, annonce Zelensky

    Devant le Parlement japonais, Volodymyr Zelensky a affirmé que 121 enfants ukrainiens étaient décédés depuis le début de l’invasion russe, relaie BFMTV. En outre, selon lui, la Russie n’« enterre ses propres soldats ».

    “Le drapeau russe ne flottera jamais au-dessus de Kiev”, selon le maire de Kiev

    « Les soldats russes ne rentreront jamais dans la ville de Kiev et le drapeau russe ne flottera jamais au dessus de notre ville. Nous préférons mourir que de nous mettre à genoux », a déclaré Vitali Klitschko dans France Bleu.

    Macron dénonce l’usage “d’armes explosives” par la Russie contre des civils

    Dans un message vidéo devant le premier Forum humanitaire européen, ouvert depuis lundi à Bruxelles, Emmanuel Macron a fustigé l’utilisation par la Russie « d’armes explosives » sur des civils. « Le droit international est bafoué, les infrastructures civiles sont bombardées, des armes explosives sont utilisées dans des zones densément peuplées, et les travailleurs humanitaires sont pris pour cible », a martelé le président français, ce mardi 22 mars, relaie BFM TV.

    Zelensky invité à prendre la parole au sommet de l’Otan jeudi

    Le chef de l’Etat ukrainien est invité à prendre la parole ce jeudi 24 mars au sommet de l’Otan. Volodymyr Zelensky pourra s’adresser par visioconférence aux dirigeants des pays membres de l’Otan, relate BFM TV. Un responsable de l’Alliance atlantique a estimé que ce sera « l’occasion pour les dirigeants des pays alliés d’entendre directement le président Zelensky parler de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le peuple ukrainien »

    La Russie utilisera l’arme nucléaire seulement en cas de « menace existentielle »

    Le porte-parole du gouvernement russe, Dmitri Peskov, a assuré que la Russie aura recours à l’arme nucléaire en Ukraine, seulement s’il y a une « menace existentielle » contre elle, relaie BFM TV. Il a confirmé : « Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l’utilisation des armes nucléaires et il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays. »

     

    Échange téléphonique entre Macron et Poutine

    Le président français, Emmanuel Macron, s’est à nouveau entretenu avec son homologue russe Vladimir Poutine, ce mardi 22 mars. Les deux dirigeants ont discuté durant une heure au téléphone, sans pour autant faire avancer la situation. D’après l’Élysée, Emmanuel Macron s’est dit certain de la nécessité de poursuivre les échanges diplomatiques aussi bien avec la Russie que l’Ukraine. Plus tôt dans la journée, le chef de l’Etat français a également parlé avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

     

    L’Occident prévoit de nouvelles sanctions

    TotalEnergies renonce à acheter du pétrole russe

    « 26 000 réfugiés ukrainiens en France », annonce Jean Castex

    Zelensky propose au pape de jouer un rôle de médiateur

    Talked to @Pontifex. Told His Holiness about the difficult humanitarian situation and the blocking of rescue corridors by Russian troops. The mediating role of the Holy See in ending human suffering would be appreciated. Thanked for the prayers for Ukraine and peace. pic.twitter.com/wj4hmrTRGd

    — Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) March 22, 2022

    Le Conseil de Paris vote la citoyenneté d’honneur à Kiev

    La maire de Paris a également qualifié Kiev de ville « vibrante et éprise de liberté » alors que plus de 3,5 millions de personnes ont fui. Selon le Parisien, la municipalité a dévoilé une enveloppe pour l’Ukraine d’un million d’euros, dont 640 000 euros pour l’accueil des réfugiés dans la capitale. La citoyenneté d’honneur a été votée à l’unanimité.

    Le #ConseilDeParis a voté à l’unanimité la citoyenneté d’honneur à la ville de Kyiv. Avec cette distinction, attribuée pour la première fois à une ville, Paris renouvelle son amitié et son soutien pour la capitale ukrainienne qui lutte actuellement pour sa liberté. 🇺🇦 pic.twitter.com/gB68IHQezB

    — Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) March 22, 2022

    L’Ukraine est le “rempart de l’Europe” pour Zelensky

    Ovationné devant le Parlement italien, Volodymyr Zelensky a demandé aux Italiens de renforcer son soutien à l’Ukraine, avant d’ajouter : « Nous défendons les valeurs de liberté. Aujourd’hui l’Ukraine, c’est la porte de l’Europe, son rempart. » Le président a aussi comparé Kiev à Rome, relate BFM TV  : « Kiev a une importance pour le monde comme Rome. Cette ville a déjà connu des épisodes de guerres terribles. »

    Des pourparlers pas assez “substantiels” pour Moscou

    Le porte-parole de la présidence russe a affirmé que les pourparlers avec l’Ukraine n’étaient, jusqu’ici, pas assez « substantiels », rapporte LCI. « Un certain processus (de négociations) a lieu, mais nous souhaiterions qu’il soit plus énergique, plus substantiel » , a lâché Dmitri Peskov. Aucune autre précision n’a été donnée.

    Joe Biden voit un “signe clair” que Poutine va avoir recours aux armes chimiques

    Alors que la Russie a accusé les États-Unis de détenir des armes chimiques et biologiques en Europe, Joe Biden a déclaré que ces accusations étaient fausses devant des dirigeants d’entreprises américains. « C’est un signe clair qu’il (Vladimir Poutine) envisage d’utiliser ces deux types d’armes », a lancé le président américain. Il a mis en garde : il pourrait y avoir « des conséquences sévères en raison du front uni de l’OTAN. »

    Sirènes anti-bombardements à Odessa

    Selon BFM TV, des sirènes anti-bombardements ont retenti à Odessa. Port stratégique de la mer Noire, la ville avait déjà été bombardée lundi 21 mars.

    Le Japon n’apprécie pas l’abandon des pourparlers

    Le Japon a protesté « fermement » contre la décision de la Russie d’abandonner les négociations pour un traité de paix entre les deux pays, relaie le Parisien, cela en raison, selon Moscou, de la « position inamicale » de Tokyo sur le conflit en Ukraine.

    « Cette situation est (en fait) le résultat de l’agression russe en Ukraine », a estimé le Premier ministre japonais Fumio Kishida devant le Parlement à Tokyo. « La tentative (russe) consistant à déplacer cette question vers les relations entre le Japon et la Russie est extrêmement injustifiée et absolument inacceptable », a-t-il ajouté.

    Zelensky souhaite une « rencontre » avec Poutine

    Le site d’Euronews censuré en Russie

    Le régulateur russe, Roskomnadzor, a bloqué ce lundi 21 mars l’accès au site de la chaîne française Euronews, sur ordre du Parquet. Le motif est inconnu, relate BFM TV.

    L’UE s’engage à augmenter ses dépenses militaires

    The current hostile environment requires a quantum leap forward. With EU Foreign and Defence Ministers, we just approved the Strategic Compass.

    The Compass gives us an ambitious plan for action for a stronger EU security and defence for the next decade. https://t.co/UZcI9V5irg

    — Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) March 21, 2022

    La France, l’Allemagne, les États-Unis, l’Italie et le Royaume-uni demandent encore « un cessez-le-feu » à Marioupol

    Emmanuel Macron s’est entretenu avec ses homologues Joe Biden, Olaf Scholz, Mario Draghi et Boris Johnson ce lundi 21 mars, relaie BFM TV. À l’issue de leurs discussions, l’Elysée a indiqué dans un communiqué que les dirigeants sont « revenus sur la situation humanitaire critique à Marioupol ». Pour la France, l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Italie et le Royaume-uni, il y a « urgence d’obtenir un accès sans entraves de l’aide humanitaire » dans cette ville assiégée du sud de l’Ukraine.

    Ils ont à nouveau réclamé « un cessez-le-feu immédiat » et le « retrait des troupes russes ». Les cinq dirigeants ont fait également part de leur « détermination à accroître leur soutien à l’Ukraine », relate BFM TV.

    Olena Zelenska reconnaissante de l’aide apportée par l’Europe

     

    Zelensky affirme que tout « compromis » sera soumis à un référendum

    L’Ukraine « ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie »

    Volodymyr Zelensky a indiqué, dans le même entretien à l’Union des médias publics européens (UER), que franceinfo diffusera à 21 h ce lundi soir, que son pays « ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie ». Pour le président ukrainien, il faudra « d’abord tous (les) détruire », et ensuite « leurs ultimatums seront respectés ». Les Russes « voudraient par exemple qu’on leur donne Kharkiv, Marioupol, Kiev », a encore assuré le président. « Mais ni les habitants de Marioupol, de Kharkiv, de Kiev, ni même le président, ne les laisseront faire », a-t-il déclaré comme le relate franceinfo.

    Le chef de l’Etat s’est, au passage, réjoui du combat mené par les Ukrainiens, qui n’hésitent pas à décrocher les drapeaux russes, que les troupes ennemies installent sur leurs terres. « Quand ils entrent et mettent leur drapeau, les gens l’enlèvent (…) alors qu’est-ce qu’ils veulent ? Détruire tout le monde ? C’est pour ça que j’ai dit que nous accepterons cet ultimatum quand nous n’existerons plus », a encore annoncé Volodymyr Zelensky.

     

    Moscou justifie le bombardement du centre commercial à Kiev

    « Le peuple lui-même défend le pays », assure Zelensky

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accordé un entretien à l’Union des médias publics européens (UER), dont France Télévisions. Et le chef d’Etat a assuré que « tout le monde peut voir que c’est le peuple lui-même qui défend le pays ». Il a également déclaré, comme le relaie franceinfo : « Cet élan collectif n’est pas le seul que nous ayons, mais c’est le plus important au côté de notre armée (…) et c’est ça notre véritable force. »

     

    Meta interdit en Russie pour « extrémisme »

    Zelensky demande d’autres sanctions à l’UE

    Dans une nouvelle vidéo publiée sur Telegram, le président ukrainien demande à l’Union européenne de cesser tout « commerce » avec la Russie, décrit BMF TV. « Sans commerce avec vous, sans vos entreprises et vos banques, la Russie n’aura plus d’argent pour cette guerre », a-t-il lâché.

    Il a enjoint l’UE d’agir : « Pas d’euros pour les occupants, fermez-leur tous vos ports, ne leur envoyez pas vos biens, refusez les ressources énergétiques. »

    Nouveau couvre-feu à Kiev

    Le maire de la ville, Vitali Klitschko, a mis en place un nouveau couvre-feu, commençant ce lundi soir et prenant fin mercredi matin. La capitale est toujours sous les bombardements russes.

    Une frappe à Kiev fait plusieurs morts, pas d’ultimatum à Marioupol

    Un bombardement a eu lieu dans la capitale Kiev faisant au moins six morts, relaie BFM TV. Plusieurs corps ont été retrouvés dans le centre commercial Retroville dans le nord-ouest de la ville. La frappe aurait laissé un cratère de plusieurs mètres de large. Dans le même temps, l’Ukraine a indiqué qu’elle « ne déposera pas les armes et ne quittera pas la ville » de Marioupol, rejetant l’ultimatum de la Russie.

    Plus loin, dans la ville de Novoselytsya, une fuite d’ammoniac s’est produite dans une usine chimique forçant les habitants à quitter la zone, à 2,5 kilomètres aux alentours. L’incident serait terminé. Joe Biden se rendra, lui, en Pologne vendredi 25 mars.

    Une attaque aérienne dans l’Ouest de l’Ukraine fait trois blessés

    19 enfants évacués à Marioupol

    Le président ukrainien évoque « la solution finale » menée par la Russie

    Devant le parlement israélien, Volodymir Zelenski a estimé qu’Israël et l’Ukraine vivent la « même menace : la destruction totale de notre culture » et demande au pays de « faire un choix » en soutenant l’Ukraine face à la Russie, relaie le Figaro. Le président de l’Ukraine a également affirmé que le Kremlin parle de « solution finale » au problème ukrainien, « comme les nazis » ont parlé de la question européenne.

    Cinq blessés dans l’explosion d’un obus devant un immeuble à Kiev

    Après l’explosion d’un obus russe près d’un immeuble dans le nord-ouest de Kiev, ce dimanche, cinq personnes ont été blessées, dont deux hospitalisées, a indiqué le maire de la ville Vitali Klitschko. Le bâtiment de dix étages, situé dans le quartier de Sviatiochine, est très endommagé, rapporte BFM TV.

    Le président Zelensky souhaite négocier avec Vladimir Poutine

    Dans un entretien accordé à la chaîne américaine CNN, le président ukrainien s’est de nouveau dit prêt à négocier avec Vladimir Poutine. « Sans négociations, on n’arrêtera pas la guerre. […] S’il existe seulement 1 % de chance d’arrêter cette guerre, nous devons la saisir », a déclaré Volodymir Zelenski. « Mais si ces tentatives échouent, cela voudra dire que [le conflit ukrainien] est une troisième guerre mondiale », a-t-il ajouté.

    Au moins 847 civils tués selon l’ONU

    Le Haut-commissariat aux Droits de l’homme des Nations-Unies affirme, dans un rapport dévoilé samedi 19 mars, avoir décompté 847 civils tués entre le 24 février et le 18 mars. Un chiffre nettement inférieur aux affirmations de Kiev, mais il ne s’agit là que des cas avérés par l’organe onusien. « Le nombre réel est considérablement plus important », détaille le document qui évoque également 1 399 blessés. Il précise que cette enquête ne tient pas compte de l’intensification récente des frappes russes contre plusieurs villes ukrainiennes.

    From 24 Feb—18 March, we recorded 2,246 civilian casualties in context of Russia’s armed attack against #Ukraine: 847 killed, incl 64 children; 1,399 injured, incl 78 children, mostly caused by shelling & airstrikes. Actual toll is much higher. Full update https://t.co/g7O1JLgmky pic.twitter.com/aN399jikz5

    — UNHumanRightsUkraine (@UNHumanRightsUA) March 19, 2022

    Le pape François dénonce une « agression contre l’Ukraine »

    Durant sa bénédiction de dimanche 20 mars sur la place Saint-Pierre, le pape François a condamné « l’agression violente contre l’Ukraine » et « un massacre insensé où chaque jour des atrocités se répètent ». Le souverain pontife a appelé à mettre fin à cette « guerre répugnante ».

    Boris Johnson demande une condamnation de la part de Pékin

    Le Premier ministre britannique a jugé, dans une interview au Sunday Times publiée samedi 19 mars, qu’il devenait « de plus en plus difficile et politiquement gênant pour les gens, activement ou passivement, de tolérer l’invasion de Poutine », au regard des « atrocités » commises par l’armée russe. Il a exhorté la Chine, allié historique de Vladimir Poutine, a se prononcer ouvertement contre l’invasion. Pékin a jusqu’ici dit « déplorer » la situation, mais sans parler de « guerre » et s’abstenant de condamner l’attaque. « Je pense qu’à Pékin, il comme ce à y avoir des doutes », a déclaré Boris Johnson.

    De nouveaux couloirs humanitaires

    La vice-première ministre ukrainienne Iryna Vereshchuk a annoncé dimanche 20 mars la mise en place de sept corridors humanitaires, notamment dans le sud-est du pays et dans les environs de Kiev. Ils devraient permettre en particulier une évacuation de la ville de Marioupol, sur le point de tomber aux mains des forces russes. 

    Moscou évoque de nouvelles frappes de missiles hypersoniques

    La Russie a de nouveau affirmé, dimanche 20 mars, avoir eu recours à des missiles hypersoniques. « Une importante réserve de carburant a été détruite […] par des missiles balistiques hypersoniques » tirés depuis la Crimée, a affirmé le ministère russe de la Défense. Des affirmations encore impossibles à confirmer. Les missiles hypersoniques ont la particularité de pouvoir déjouer les systèmes d’interception et de pouvoir transporter une charge nucléaire. En affirmant les utiliser avec succès, Moscou laisse donc entendre être en capacité de frapper les pays de l’Otan.

    Multiplications des raids dans l’Est

    Les bombardements se sont intensifiés dans les villes de l’est de l’Ukraine, samedi 19 mars. Mykolaïv, ville portuaire située sur la Mer Noire, a notamment été visée. Les raids contre la cité industrielle se sont succédé à un rythme très soutenu, rapporte le Figaro. Une caserne a été frappée et les témoins évoquaient des morts par dizaines, bien que cette information n’ait pas été confirmée par une source indépendante. Marioupol, ville stratégique sur la Mer d’Azov, a également connu une intensification des frappes et Moscou affirme avoir conquis 90 % de la ville.

    Une école bombardée à Marioupol, selon les autorités locales

    Vers une guerre longue ?

    Si les raids se poursuivent, l’avancée russe sur le terrain a été assez faible sur la plupart des fronts. Selon les renseignements britanniques, la Russie aurait changé de tactique face à la résistance ukrainienne et pour limiter ses pertes déjà importantes. Elle mise désormais sur « un bombardement aveugle » des zones urbaines pour appuyer ses troupes, au prix de pertes civiles plus importantes. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des troupes russes et ukrainiennes creuser des tranchées, souligne le Monde. Ce qui laisse augurer que les deux camps envisagent une guerre d’usure.

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    Le Figaro

    «Guerre en Ukraine: tous les orthodoxes doivent fustiger le patriarche de Moscou»

    TRIBUNE - Dans un texte vibrant de colère, le théologien orthodoxe Jean-François Colosimo s’insurge contre le soutien total apporté à l’invasion de l’Ukraine par le patriarche de Moscou, Kirill.

    «Toutes les fautes seront pardonnées, sauf le péché contre l’Esprit» prévient l’Évangile, ajoutant que «mieux vaut être jeté à la mer que de scandaliser un seul petit». Nous y sommes. Sans plus attendre une seconde, il faut que cesse le mensonge auquel Kirill de Moscou soumet la foi chrétienne à la face du monde. Il faut que stoppe l’imposture de voir le primat et potentat russe prêcher le conflit, bénir la croisade, absoudre le crime tout en brodant la croix du salut sur le linceul de l’Ukraine. Il faut que passe la honte dont il atterre les orthodoxes, la consternation dont il accable les catholiques et les protestants. Il nous faut, croyants, assumer sur terre le courroux des saints de toujours et de partout qui, au ciel, reconnaissent en l’enfant courant sous les bombes le Christ souffrant sur le Golgotha.

    Dès l’abord, ne nous trompons pas. Il n’y va pas d’une question de chapelle mais d’un souci d’humanité. Le pacte faustien qui lie Kirill à Poutine a pour fondement l’amnésie du fait totalitaire, la négation de l’irréductibilité transcendante de chaque individu, le retour de l’ère de l’inhumain. Trahissant la mémoire des martyrs de la persécution soviétique, le pontife a endossé l’oubli du Goulag afin que le despote puisse renouer impunément avec le règne de la force. Désormais, il glorifie sa tyrannie mortifère, la baptisant dans le sang des innocents, l’encensant de la fumée des anéantissements. Tous deux, le hiérophante et le sycophante, réactivent la pire des parodies du sacré produite par Staline. Mais leur remake révèle qu’il n’est pas trop tard pour un Nuremberg du communisme. Que les juristes qui pensent à traduire Poutine devant un tribunal ne manquent pas de verser Kirill au dossier d’instruction. Ils auront des théologiens comme témoins à charge.

    À lire aussiL’Église orthodoxe traversée de tensions, entre soutien au Kremlin et dénonciation du conflit

    Ensuite, ce détournement de la Bonne Nouvelle ne peut occuper la seule orthodoxie. L’Orient chrétien a ses faiblesses historiques mais l’infamie actuelle les dépasse et l’urgence de la désavouer vaut pour l’ensemble des confessions chrétiennes. Que leurs primats ne mésestiment pas l’endurance dans le mal de l’homo sovieticus. Quand le pape de Rome et l’archevêque de Cantorbéry supplient au téléphone le patriarche de toutes les Russies de se taire, Kirill se flatte auprès de Poutine de recevoir lui aussi des appels au plus haut niveau. On ne corrige pas le possédé, on l’exorcise et, en attendant, on le bannit. Que les responsables des instances qui, au sein de l’Eglise catholique, des Communions réformées, du Conseil œcuménique et ailleurs, font profession de dialogue suspendent les représentants de Kirill tant qu’eux-mêmes ne l’auront pas démis. Ils n’ont qu’à suivre l’exemple des évêques moscovites d’Ukraine qui viennent témérairement de rompre avec leur ancien archi-hiérarque, dénonçant en lui un archi-faussaire.

    Enfin, l’impératif de réagir s’impose, brûlant, aux orthodoxes. Pour eux, si volontiers piétistes, l’heure du jugement est arrivée. Qu’ils s’abstiennent d’implorer «Sa Sainteté» d’éclaircir sa position, comme le font certains de leurs prélats jusqu’en France et qui finiront parmi les tièdes que l’Éternel vomira de sa bouche. Le droit canon, qui n’est pas pour l’Église un code de régulation légale mais un guide de sauvegarde existentielle, leur commande l’anathème. Dans leur encyclique de 1872, les patriarches orientaux ont prophétiquement condamné la confusion entre les sphères religieuse et politique ainsi que la réduction de la foi à l’identité nationale comme l’«hérésie moderne par excellence», fautrice de schismes à caractère ethnique et de guerres à prétention impériale. Doublement apostat, tel ressort donc Kirill.

    C’est le droit du trône de Constantinople, à qui revient l’exercice de la primauté, qui a érigé en 1598 le patriarcat de Moscou dont Kirill se targue, qui a convoqué en 2015 le concile que Kirill a dénié, qui a accordé en 2018 l’indépendance aux orthodoxes d’Ukraine que Kirill leur refusait, de réunir les chefs des Églises locales, auxquelles Kirill a tant nui, pour collégialement le déposer. C’est-à-dire le destituer, en actant l’excommunication dont il s’est lui-même frappé.

    L’enjeu est universel. Les chrétiens doivent rénover le chantier planétaire en scrutant pourquoi le déclin de l’autorité se déduit de la faillite des institutions. Dont les leurs. Ce qui réclame du courage? La vérité n’en demande pas car c’est elle qui le donne, et en surabondance, dès lors qu’on la choisit. Commençons par en finir avec Kirill. On verra alors la grande spiritualité slave des fols-en-Christ, des ermites des forêts, des starets compatissants, du petit peuple fervent, louée par Gogol, Dostoïevski et Soljenitsyne, ressusciter des ténèbres des charniers d’hier, du carnage d’aujourd’hui. Et revenir avec splendeur témoigner, parmi nous et pour nous, de l’autre monde.

    * Auteur, notamment, de «L’Apocalypse russe -Dieu au pays de Dostoïevski» («Lexio-Poche», 2021).

    New York Times - World

    Coronavirus Rules Are Swiftly Falling Away in Asia, With a Big Caveat

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    Daily life in the region was once regulated by a snarl of virus restrictions. That is changing fast — except in mainland China, which is still rolling out lockdowns.

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    By Jason GutierrezMike Ives and Victoria Kim

    MANILA — In the Philippines, tens of thousands are crowding into political rallies in Manila, and the zoo there is packed. In India, millions fanned out last weekend to celebrate a Hindu festival. And in South Korea, 15,000 fans descended on a stadium in Seoul for three nights to see the K-pop band BTS perform for the first time since October 2019.

    Many Asian-Pacific countries are dismantling thickets of Covid rules at bewildering speeds, even though the Omicron variant of the coronavirus is still raging in parts of the region. The moves are driven by a mix of medical advice, economic pressures and the sentiment of a pandemic-weary public that enough is enough.

    “God knows we need this break,” said Shelly Bacallia, 29, who took her son to the Manila Zoo over the weekend, a reward of sorts for surviving a series of punishing Covid lockdowns. “We’ve been cooped up for the past two years.”

    There is at least one major caveat to the trend: Mainland China, which has generally adhered to its “zero Covid” approach, sticking with the snap lockdowns and strict border controls it has employed since early 2020. The state-controlled media emphasizes that the country of 1.4 billion people has by far the best record of controlling the virus. It plays up the pandemic death and illness toll of other countries while pointing to China’s low numbers as a sign of the superiority of the country’s system.

    But experts have questioned the wisdom of that approach as the country has grappled with its largest outbreak since the pandemic began in Wuhan, factories have suspended work and truck traffic has been delayed — snarling frayed supply chains.

    “China’s zero-Covid policy will increasingly leave it — and Hong Kong, to the extent that it follows — isolated,” said Victor V. Ramraj, a law professor who edited a recent collection of articles about Covid-era legal policy in the region and teaches at the University of Victoria in Canada.

    Hong Kong, a Chinese territory whose Covid policies once mirrored those on the mainland, diverged this week in its strategy, which has exacted a huge cost. With its previously tight border controls, the territory had cut itself off from the outside world, crushing an economy reliant on international trade.

    On Monday, Hong Kong’s leader, Carrie Lam, announced a reversal of its ban on flights from nine countries and signaled plans to further relax Covid rules. But the changes came even as the territory was experiencing a huge outbreak, with the city’s Covid fatality rate currently among the world’s highest, at three per 100,000 residents. Bodies are piling up next to Covid patients in hospitals and mortuaries are filling up quickly.

    But almost everywhere else in Asia, virus rules have been in steady retreat, the pace dictated by epidemiology, economic imperatives or political pressures.

    In India, where enormous Covid outbreaks once killed hundreds of thousands, restrictions there have largely vanished in recent weeks, except for a requirement to wear masks. Last weekend, millions of people celebrated Holi, a Hindu springtime festival in which people throw colored powder at one another.

    S. Sivaraman, 68, an advertising executive in the capital, New Delhi, went to a Holi party in a park with his family and about 100 neighbors. As people ran around dousing one another with powder, he said, the traumas of the pandemic were briefly forgotten.

    “We felt so happy to be out of a cage,” he said, “meeting people freely and hugging each other.”

    Thailand has been gradually relaxing entry requirements for foreign tourists in recent months. In Indonesia, Bali — an essential driver of the country’s tourism sector — has reopened at a faster pace than the rest of the country; it was among the first provinces to drop quarantine for foreign travelers.

    There had been some concern that Indonesia’s central government could put in place new restrictions during the Ramadan holiday that begins in April. But Theresia Elena, the general manager of the Dash Hotel Seminyak on Bali, said she wasn’t worried.

    “That won’t happen,” she said. “This is Bali. We’ve been given sweet promises.”

    New Zealand’s initial caution toward the virus became politically untenable this year, after business groups called for fewer restrictions and citizens living overseas protested limits on their return. The country now plans to welcome back foreign tourists in April, months ahead of schedule, in a bid to bolster its economic recovery. Starting on April 4, vaccine passes will no longer be required to enter public facilities, and vaccine mandates will be dropped for education, health, police and defense workers, Prime Minister Jacinda Ardern said on Wednesday.

    The South Korean government said this month that it would relax several antivirus measures under similar pressure from businesses. The departing president, Moon Jae-in, eased the rules in the midst of an election campaign in which the governing party’s candidate had been trying to court votes from long-suffering small-business owners with pledges to unwind pandemic rules, including nightly curfews and limits on the number of people allowed to gather publicly.

    Jacob Lee, an infectious-disease specialist at Hallym University in South Korea, criticized the change, saying that it had been, above all, “clearly a political decision.”

    “Scaling up social distancing would have been the correct and scientific thing to do,” he said. “But South Korea took the nonsensical step of preemptively easing distancing.”

    The Latest on China: Key Things to Know

    China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.

    The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.

    Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.

    Japan, which has maintained some of the tightest entry barriers, is also considering removing quarantine requirements for foreign businesspeople and students. More Southeast Asian countries are admitting tourists, including Singapore, Cambodia and Vietnam, though travelers have been frustrated with unclear guidelines on quarantines and testing.

    In the Philippines, Covid protocols have taken a back seat during campaign rallies for the presidential election in May. Tens of thousands of people crowded into Manila’s Ortigas business district last weekend to see Leni Robredo, who is running to replace the departing president, Rodrigo Duterte. It was the largest public gathering in the country in two years.

    At the same time, masks are still required in public places, some schools are still holding classes online, and reminders about social distancing are still plastered around venues.

    That includes the Manila Zoo, where Ms. Bacallia’s 7-year-old son received a second dose of a Covid vaccine at a pop-up clinic last weekend as a condition for entry. He is scared of needles and put up a fight.

    “But it is good that we can all go out now,” she said. “We told him, ‘We’re going to the zoo, but you need your shot first before you can get in.’ That helped to calm him down.”

    The question now is how long China can hold onto its zero-Covid policy.

    This month, officials imposed stringent restrictions on residents’ movement in two major cities, Shanghai and Shenzhen, on a day when each megacity reported fewer than 70 new cases.

    But there are signs that even China is tweaking its approach, after the country’s leader, Xi Jinping, urged officials to limit the economic pain of the country’s Covid response.

    Still, the virus controls retain the support of many.

    Ryan Liu, 33, who works at an internet company in Shenzhen and has barely left home this month, said he was happy to make a sacrifice for the greater good.

    “In our view, or in the view of most of us, we prefer this kind of strict control measures,” he said. “We must take some measures, and we can’t let it go.”

    Jason Gutierrez reported from Manila, and Mike Ives and Victoria Kim from Seoul. Reporting was contributed by Hari Kumar in New Delhi, Keith Bradsher in Beijing, Muktita Suhartono in Jakarta, Indonesia, and Amy Qin and Amy Chang Chien in Taipei, Taiwan. Li You contributed research.

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    Le Monde

    Alesis Prestige

    Vous souhaitez vous équiper d’un piano numérique point trop coûteux, pour faire débuter un enfant, voire pour vous lancer vous-même ? Ou peut-être souhaitez-vous renouer avec cet instrument ? Nous avons passé des dizaines d’heures à sélectionner de nombreux claviers 88 touches d’entrée de gamme parmi une offre pléthorique, puis testé 7 modèles particulièrement prometteurs, avec l’aide précieuse de 8 pianistes de tous niveaux, pratiquant tous les styles de musique. L’Alesis Prestige est à nos yeux le meilleur choix.

    Le meilleur rapport qualité prix pour débuter

    L’Alesis Prestige trône sur la première place du podium grâce à la qualité de sa fabrication, sa polyvalence et sa richesse sonore. Ce piano numérique d’entrée de gamme a réuni tous les suffrages.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 449€

    Cet instrument possède beaucoup de qualités : ses sonorités classiques sont convaincantes, la mécanique de son clavier est difficile à prendre en défaut, et ses boutons sont particulièrement simples à comprendre. Cela en fait le meilleur choix de ce comparatif pour un enfant qui débute les cours de piano classique. L’Alesis Prestige est aussi l’instrument le plus polyvalent de ce comparatif, le mieux à même d’aborder des répertoires comme la pop, la World, le Jazz, ou même les compositions pour orgue.

    Yamaha P-45

    Un piano numérique sérieux pour le classique

    Sur la seconde marche du podium, le Yamaha P-45 est un instrument efficace, discret, sans artifices. Un piano numérique qui offre l’essentiel.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 429€

    Avec ses sonorités sans ostentation, son esthétique classique et sa qualité de fabrication qui inspire confiance, le P-45 est un instrument sérieux, bien adapté à la pratique de la musique classique. Il s’avère toutefois un peu moins polyvalent que l’Alesis Prestige et son clavier souffre d’une certaine mollesse. Ces deux limites l’empêchent de se hisser à la première place.

    Casio CDPS 100

    Compact et discret

    Accessible aux petits budgets, le Casio CDPS 100 est aussi le moins encombrant des pianos de ce comparatif. Doté d’un clavier agréable, il offre une restitution sonore légèrement en retrait.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 338€

    Ce piano mérite sa place parmi les élus de notre comparatif grâce à son prix et à sa taille particulièrement réduite. Le CDPS 100 offre aussi la meilleure sensation digitale de ce comparatif grâce à la texture de ses touches, proche du matériau que l’on retrouve sur les pianos de concert, l’ivorite. Côté restitution sonore cependant, il reste un ton en dessous des Alesis et Yamaha. Il nous semble tout particulièrement destiné aux débutants qui vivent dans un logement où l’espace est compté, ou aux pianistes n’ayant pas joué depuis des années et qui se remettent au piano. C’est un clavier discret destiné à jouer de temps en temps des morceaux plutôt simples.

    Kawai ES-110B

    Pour interpréter des morceaux plus riches et nuancés

    Pour ceux qui peuvent investir plus, le Kawai ES-110B offre de belles promesses de richesse sonore et de sensations tactiles. Sa capacité à restituer des pièces plus complexes est meilleure.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 579€

    C’est le modèle du comparatif qui offre les sensations les plus proches d’un piano acoustique. La différence avec ses concurrents s’entend lorsqu’on s’attaque à des progressions d’accord riches, particulièrement quand la pédale de sustain est enfoncée longuement. Ce piano sera capable d’accompagner un enfant inscrit au conservatoire pendant une ou deux années de plus que l’Alesis, avant que l’achat d’un piano acoustique s’impose. Par ailleurs, c’est le seul modèle que nous recommanderions à un pianiste de haut niveau disposant d’un budget serré, et souhaitant s’offrir un piano numérique pour son côté pratique (compact, nomade et avec prise casque). Le Kawai possède d’ailleurs deux prises casques qui permettent à un élève et à son professeur de s’y raccorder simultanément.

    Notre sélection des meilleurs pianos numériques pas chers pour débutants

    Le test complet

    Pourquoi nous faire confiance

    Pianiste concertiste, je me produis dans des salles de musique classique sur tous les continents depuis trente ans. J’ai été formé au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et à l’Ecole normale de musique, où j’enseigne depuis.

    Le piano est différent de la plupart des instruments : on ne peut pas l’emporter avec soi. Tous les pianistes doivent s’adapter continuellement à de nouveaux modèles. Cela commence dès les premières leçons chez le professeur ou au conservatoire. Cela se poursuit lorsqu’on a la chance, comme moi, de donner des concerts. Au fil des années, j’ai développé un appétit pour la découverte de ces nombreux partenaires de jeu, avec en point d’orgue le piano « Walter » original de Mozart, sur lequel je me suis produit plusieurs fois en concert à Salzbourg. Cette expérience hors du commun m’a permis de prendre la mesure des progrès immenses accomplis par les facteurs de pianos depuis cette époque, et de mieux comprendre ce que souhaitait transmettre le compositeur. Ce plaisir de la découverte m’a poussé à réaliser des bancs d’essais et des comparatifs de pianos pour différents médias dont la revue Pianiste.

    Pour tester les claviers de ce guide, je me suis entouré de sept autres pratiquants, dont deux autres concertistes professionnels : Julien Gernay, pianiste concertiste international belge, professeur à l’Ecole normale de musique de Paris, ainsi que Miori Ito, pianiste concertiste japonaise. Miori Ito connaît très bien la problématique du choix d’un premier instrument car elle enseigne elle-même le piano dans des conservatoires franciliens à des enfants, dès leur plus jeune âge. Je me suis également entouré de pianistes de niveau débutant et moyen. Ce panel éclectique m’a permis de réaliser une synthèse complète des différents avis afin de réaliser le guide le plus objectif possible.

    À qui s’adressent les pianos numériques ?

    Les claviers numériques s’adressent à tout un éventail de pianistes : de l’enfant débutant à l’adulte souhaitant redécouvrir le piano, sans oublier les professionnels qui doivent doubler leur « vrai » piano d’un clavier plus nomade ou moins dérangeant pour le voisinage. Face au piano acoustique, qui constitue la principale alternative, les pianos numériques présentent beaucoup d’avantages, mais certains inconvénients également.

    • Les pianos numériques valent-ils les pianos acoustiques ?

    Nous n’allons pas rentrer dans une guerre de chapelle : ces deux familles instrumentales se complètent. Dans l’apprentissage pianistique du classique ou du jazz, il sera toutefois obligatoire de passer à un moment ou un autre sur un piano acoustique pour le travail quotidien car il s’agit de l’instrument originel, et qu’à l’heure actuelle, pour être tout à fait honnête et transparent, il n’y a pas d’instrument numérique qui puisse rivaliser avec le toucher et les sonorités d’un piano acoustique. En revanche, si l’on s’en tient à un répertoire pop, le piano acoustique n’est pas toujours indispensable.

    • Quels sont les atouts des pianos numériques ?

    Ils sont nombreux ! Premièrement, leur prix. Comme vous pourrez le constater au travers de ce guide, il est possible d’acquérir un piano (ou « clavier ») numérique pour une somme comprise entre 400 et 500 euros, et par conséquent, de ne pas prendre un risque financier trop important. Rappelons-le, les premiers prix pour un piano droit acoustique approchent les 3 500 euros pour un instrument neuf, et environ 1 500 euros pour un instrument d’occasion en bon état. On recommande d’accorder ce type de piano une fois par an, pour un tarif moyen compris entre 80 et 100 euros. Avec un instrument numérique, il n’est plus nécessaire d’accorder ou de régler l’instrument, il reste toujours au diapason.

    Les pianos numériques permettent, grâce à leur volume sonore réglable, ainsi qu’à leur prise casque, de travailler sans contrainte et sans déranger le voisinage, une condition presque indispensable de nos jours lorsque l’on réside en appartement. Cette discrétion sonore permet aussi aux professionnels de travailler en horaires décalés. Notons qu’on peut rendre silencieux un piano acoustique en l’équipant d’un système silencieux mais c’est assez coûteux. Cette option permet aux marteaux de la mécanique de venir frapper un capteur en lieu et place des cordes et ainsi, via un boîtier numérique, de brancher un casque et de travailler en silence.

    Enfin, les pianos numériques sont moins encombrants que les pianos acoustiques. Ils sont indiqués pour les appartements où l’espace est compté. Leur format permet aussi de les embarquer beaucoup plus facilement qu’un piano acoustique lorsque vous changez de lieu de résidence ou partez en villégiature.

    • Quels sont les atouts des pianos acoustiques ?

    Inventé en 1711, portant au départ le nom de Piano-Forte, le piano acoustique se distinguait du clavecin par ses riches nuances : il permettait de jouer certaines notes fortes et d’autres douces grâce à son mécanisme composé de marteaux venant frapper les cordes. Par la suite, l’instrument n’a cessé de progresser pour devenir depuis le XIXe siècle l’instrument que l’on connaît désormais, et qui continue d’évoluer grâce aux facteurs de piano, les fabricants.

    Un concertiste distingue immédiatement un piano acoustique d’un piano numérique : les sonorités du premier sont plus vivantes, plus pleines, plus amples. La résonance des cordes avec le bois du piano est inimitable. En outre, le toucher d’un piano acoustique est meilleur. Entre le clavier et le marteau qui frappe la corde, on trouve une mécanique complexe et difficile à reproduire à l’intérieur d’un modèle numérique. Quand on joue en nuances sur un piano acoustique, on sent le rebond du marteau sur les cordes. Quand on joue de façon véloce, la mécanique répond très rapidement : on peut répéter les pressions sur la même touche à intervalles très rapprochés. Seuls quelques rares pianos numériques haut de gamme s’approchent de ce toucher en répliquant une partie de sa mécanique.

    Comment nous les avons testés

    Les tests ont été réalisés dans l’auditorium du groupe « Le Monde » à Paris lors de plusieurs sessions de quelques heures. Tous les instruments étaient systématiquement regroupés afin que nos pianistes puissent passer d’un instrument à l’autre en quelques secondes, et vérifier leurs impressions instantanément dans un même environnement acoustique.

    Nous avons souhaité que ce groupe de 8 personnes comprenne des pianistes aux profils variés, afin qu’il soit le plus représentatif des utilisateurs potentiels de ce type d’instrument. Parmi nous se trouvaient une débutante de 7 ans, un adulte qui n’avait plus pratiqué depuis quinze ans, deux amateurs versés dans différents styles de musique (jazz, variété, classique), un ancien pianiste professionnel de world/jazz, ainsi que trois concertistes classiques, eux-mêmes enseignants.

    Notre protocole était le suivant : chaque pianiste disposait des 7 instruments pour une petite heure, et pour ses premiers essais, il passait le même temps sur chaque clavier pour ne pas en privilégier un plus qu’un autre. Après quoi il pouvait se concentrer sur les pianos numériques qui lui paraissaient les plus crédibles pour préciser ses impressions. Les marques étaient cachées afin que les tests se déroulent à l’aveugle et que les intervenants ne soient pas influencés. Les pseudonymes des instruments allaient de « clef à molette » à « concombre » en passant par « plaine », des noms choisis pour n’inspirer aucune émotion positive. Chaque pianiste a choisi un ensemble de morceaux et d’exercices qu’il jouait sur chaque instrument, et remplissait une fiche comportant les critères qui suivent :

    • Le réalisme de l’imitation (pianos, orgue, etc.)

    • La qualité et la restitution sonore

    • Le toucher et les sensations digitales

    • La réactivité et les nuances expressives

    Au cours des tests, nous avons échangé avec chaque pianiste pour recueillir ses impressions, et mieux comprendre son ressenti, ses attentes, les défauts qu’il percevait. Il a beaucoup été question de la brillance de son, de la réverbération des sonorités, de la qualité de la pédale d’expression, de l’ergonomie et de la qualité de fabrication.

    Les 7 pianos de ce comparatif ont été poussés dans leurs retranchements par les trois concertistes qui ont participé aux tests. Ils ont joué des morceaux compliqués, dont quelques pièces très rapides. Ces tests avaient pour but de tester la réactivité des touches de chaque modèle, leur expressivité, leur aptitude à reproduire beaucoup de sons simultanément (la polyphonie), entre autres qualités acoustiques.

    Ces morceaux ne font d’évidence pas partie du répertoire des pianistes qui s’équipent de pianos d’entrée de gamme, ils sont d’ailleurs assez difficiles à interpréter sur ces claviers assez limités. En concert, ces pièces sont habituellement jouées sur des pianos acoustiques à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Dans le cas des pianistes world et jazz, leur répertoire le plus virtuose est parfois joué sur des instruments numériques, mais des modèles bénéficiant de mécaniques bien plus évoluées. Avec ces morceaux ardus, nous avons voulu vérifier que les instruments testés pourraient accompagner les élèves pendant leur progression pianistique.

    Au final, le choix n’a pas été aisé, car ces pianos numériques offrent pour la plupart des qualités relativement proches, que ce soit au niveau de la richesse sonore ou bien de la réponse digitale. Mais au fur et à mesure des essais, quatre instruments sont sortis du lot.

    Notre premier choix : le Alesis Prestige

    Alesis Prestige

    Le meilleur rapport qualité prix pour débuter

    L’Alesis Prestige trône sur la première place du podium grâce à la qualité de sa fabrication, sa polyvalence et sa richesse sonore. Ce piano numérique d’entrée de gamme a réuni tous les suffrages.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 449€

    Prenant la première place sur le podium de notre sélection, l’Alesis Prestige est le modèle d’entrée de gamme de la société américaine du même nom. Née en 1984, la marque est peu connue du grand public car elle est spécialisée dans les instruments numériques de studio et de concert.

    La restitution sonore de l’Alesis Prestige est bonne, sa banque de sons, de qualité. Malgré nos sollicitations extrêmes, les études de Frédéric Chopin étant le test ultime pour ce type d’instrument, la mécanique du clavier n’a jamais été prise en défaut, avec un très bon retour rapide des touches. Ce clavier procure de belles sensations digitales malgré son toucher plastique, et permet de réaliser des nuances réalistes. Seules les nuances les plus douces sont plus difficiles à réaliser, un défaut dont souffrent la plupart de ses concurrents.

    Ses qualités polyphoniques - l’aptitude à restituer beaucoup de notes simultanées - sont très correctes, notamment dans le légendaire « Clair de lune » de Claude Debussy. La seule véritable ombre au tableau se situe dans la restitution des sonorités médiums graves, entre la deuxième et troisième octave, beaucoup moins naturels que le reste du spectre sonore de l’instrument. Mais lors d’une écoute au casque, le son paraît bien plus clair dans ces registres.

    L’Alesis Prestige est le piano le plus simple à utiliser de ce comparatif grâce à ses grandes touches aux descriptions claires, qui changent de couleur lorsqu’on change d’instrument. On peut effectuer des réglages sonores comme la réverbération et la brillance du son par différents boutons physiques dédiés. Cela en fait un choix idéal pour les enfants qui débutent.

    L’esthétique de l’Alesis Prestige diffère légèrement de la concurrence avec des formes anguleuses et des haut-parleurs disposés frontalement. Sa qualité de fabrication est de premier ordre.

    Relativement imposant et lourd (12,8 kg), il reste assez facile à loger et à transporter. Il est équipé de toutes les connectiques que l’on est en droit d’exiger : 2 sorties ligne (jack 6,3mm), 2 sorties casque (jack 6,3mm et 3,5mm), 1 Port USB type B qui permet aussi de connecter l’instrument en MIDI à un ordinateur, par exemple. Fourni avec une simple pédale d’expression, il est toutefois possible de lui adjoindre un pédalier (3 pédales) grâce à sa connectique DIN 5 broches. De plus, il intègre 16 sons d’instruments, une fonction métronome ainsi qu’un mode d’enregistrement.

    Au cours de nos tests, cet instrument a fait le consensus. Il devrait convenir à un grand nombre de personnes notamment pour sa facilité d’utilisation, sa polyvalence, son ergonomie générale et ses différents sons, notamment celui des grandes orgues. À conseiller sans hésitation pour débuter le piano d’une manière ludique.

    Notre second choix : le Yamaha P-45

    Yamaha P-45

    Un piano numérique sérieux pour le classique

    Sur la seconde marche du podium, le Yamaha P-45 est un instrument efficace, discret, sans artifices. Un piano numérique qui offre l’essentiel.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 429€

    Inventeur du « Clavinova », que notre mémoire collective a tendance à confondre avec « piano numérique », la marque nippone produit des pianos depuis le début du XXe siècle et des modèles numériques depuis 1984. Avec le P-45, Yamaha nous propose un clavier très abordable et transportable pour ceux qui ne souhaitent pas s’encombrer du meuble entier dans lequel sont logés d’autres pianos numériques de Yamaha.

    Sobriété et efficacité, voici les maîtres mots de ce clavier, qui se propose de répondre aux demandes de tous les publics sans chercher à sortir du lot. Avec le P-45, il est aisé de créer son univers sonore et de chercher différentes nuances. Les possibilités expressives demeurent bonnes lorsque le volume est abaissé au minimum, grâce aux belles possibilités dynamiques du clavier, et grâce à la banque de sons de premier ordre – la plupart des claviers concurrents font moins bien sur ce point. N’oublions pas de rappeler que depuis des décennies nous retrouvons les pianos de concert de la marque dans les plus grandes salles de concert autour du globe et que Yamaha est propriétaire depuis 2008 de la prestigieuse marque autrichienne Bösendorfer. Yamaha n’a pas manqué pas de sources sonores de qualité pour enregistrer les sons du P-45, et cela s’entend lorsqu’on le joue.

    Le clavier de ce P-45 n’est cependant pas très flatteur, la réactivité est bonne mais la remontée des touches est un peu « molle », ce qui ne l’empêche pas de répondre aux différentes sollicitations, qu’elles soient douces ou extrêmes, mais avec quelque chose que l’on pourrait qualifier de nonchalant. Il se prêtera plus aux Gymnopédie d’Erik Satie qu’à une pièce plus véloce comme le Concerto Italien de Jean-Sébastien Bach. Notons toutefois que cette nonchalance ne gênera réellement qu’une petite minorité de pianistes.

    Concernant les connectiques, on se satisfera du minimum : une prise casque et une prise USB. Ce qui permettra malgré tout de relier ce Yamaha P-45 à votre ordinateur pour l’utiliser en clavier maître MIDI si vous souhaitez pousser plus loin l’utilisation numérique de l’instrument, et aller au-delà des 10 sons d’instrument disponibles d’origine.

    Eternel second lors de notre banc d’essai, le P-45 est un instrument qui ne surprend pas mais qui devrait convenir à un grand nombre de personnes, car il ne prend aucun risque, et ne commet donc aucune erreur. Le piano caméléon en quelque sorte. Que cela soit par la fiabilité de la marque, qui n’est plus à démontrer, ses qualités polyphoniques, son adaptabilité et son rendu convaincant, quel que soit le type de musique que vous souhaitez pratiquer, jazz, world, classique.

    Notre choix de piano numérique petit budget : le Casio CDPS 100

    Casio CDPS 100

    Compact et discret

    Accessible aux petits budgets, le Casio CDPS 100 est aussi le moins encombrant des pianos de ce comparatif. Doté d’un clavier agréable, il offre une restitution sonore légèrement en retrait.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 338€

    Casio, une vieille maison fondée en 1846, est la marque qui a commercialisé en 1980 le tout premier clavier numérique : le Casitone 201. C’est son lointain successeur que nous avons testé ici, le CDPS 100, qui figure parmi les pianos les plus abordables de notre sélection. Il n’en est pas moins celui qui dispose du clavier le plus agréable. Son imitation « ivorite » des touches, du plus bel effet, offre une délicatesse digitale sans pareil. Ce clavier n’est pas sans rappeler la sensation tactile si particulière des pianos de la première moitié du XXe siècle.

    L’autre gros atout du CDPS 100 est son encombrement particulièrement réduit : c’est de loin le modèle le moins profond du comparatif. Lorsqu’on le colle au mur, il « dépasse » moins que ses concurrents. Le Casio doit sa minceur à ses haut-parleurs cachés à l’intérieur de sa coque. Cette caractéristique acoustique nuit un peu à la qualité de la restitution sonore, un brin inférieure à celle des autres lauréats du banc d’essai, mais reste très correcte malgré tout. On ne peut pas remplir un grand salon avec son volume sonore mais ça n’est pas sa vocation première. En revanche, le CDPS 100 trouvera parfaitement sa place dans la chambre d’un enfant.

    Il ne s’agit pas d’un instrument qui a pour vocation de jouer l’intégrale de la musique virtuose de Franz Liszt, encore moins que les meilleurs pianos de ce comparatif, mais il conviendra malgré tout, grâce à la qualité de son clavier, à un grand nombre de musiciens en devenir, ou aux pianistes qui ont arrêté la musique il y a des années et souhaitent s’y remettre.

    Son minimalisme est à la fois sa principale qualité et son défaut. Un défaut, par exemple, pour ceux qui souhaiteraient pousser plus loin l’expérience et accéder aux différents réglages sans avoir à passer par le mode d’emploi pour comprendre la marche à suivre. Notons toutefois que la plupart des connectiques sont présentes : USB, MIDI, Jack. On pourrait regretter l’absence de la technologie Bluetooth mais n’oublions pas qu’il s’agit du premier prix de la marque. Particulièrement nomade, ce piano peut aussi être utilisé avec des piles lors de vos pérégrinations.

    Notre choix plus haut de gamme : le Kawai ES-110B

    Kawai ES-110B

    Pour interpréter des morceaux plus riches et nuancés

    Pour ceux qui peuvent investir plus, le Kawai ES-110B offre de belles promesses de richesse sonore et de sensations tactiles. Sa capacité à restituer des pièces plus complexes est meilleure.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 579€

    Marque japonaise fondée en 1927, Kawai est désormais l’une des références en matière de pianos acoustiques, et on le ressent lorsque l’on est au clavier de cet ES-110B. Pour une bonne centaine d’euros de plus que ses concurrents, le piano numérique d’entrée de gamme de Kawai n’a pas laissé indifférent notre panel de pianistes.

    La puissance sonore est au rendez-vous, de même que la facilité à produire des nuances. On se prend au jeu, et l’on pourrait presque s’imaginer sur un piano acoustique, c’est dire ! Avec son allure presque austère, ce piano n’est pas là pour attirer le regard mais pour se faire entendre, quel que soit le répertoire abordé, de Bach à la New World en passant par les préludes de Rachmaninov. Attention, cette brillance et cette puissance sonore peuvent être difficiles à gérer de prime abord, voire devenir gênantes. Le son est un peu trop plein, trop démonstratif pour être parfaitement à l’aise lorsqu’on joue certaines pièces subtiles et délicates.

    Il est difficile de prendre cet instrument en défaut lorsque l’on recherche la virtuosité tactile. Il sera toujours là pour vous soutenir et reproduire vos désidératas, que cela soit dans la recherche de plans sonores ou bien encore lors de l’exécution de traits exigeants (toutes proportions gardées lorsque l’on compare cet instrument au reste de la gamme de pianos numériques de la marque). Grâce à sa polyphonie de 192 notes (contre 128 pour l’Alesis), l’ES-110B est plus à l’aise dans les successions d’accords riches et complexes, surtout lorsqu’on fait un usage abondant de la pédale de sustain. De tous les pianos de ce comparatif, c’est le modèle qui imite le son des instruments acoustiques avec le plus de sérieux.

    La connectique n’est pas en reste avec ses 2 sorties casques qui permettent au professeur et à l’élève de se brancher, ses connexions MIDI et Bluetooth. De plus, il offre d’origine une base de 8 sonorités de piano (plus 11 autres sons) et dispose d’une fonction d’enregistrement.

    Cet instrument conviendra aux pianistes plus exigeants qui recherchent un modèle d’entrée de gamme mais sans compromis, permettant d’aborder toutes les pages du répertoire classique et jazz, quitte à le payer un peu plus cher. Si vous pouvez vous le permettre, n’hésitez pas.

    La concurrence

    Nous avions aussi sélectionné plusieurs instruments qui n’ont pas décroché leurs places sur le podium malgré des qualités indéniables.

    Le Thomann DP-28 Plus est un très bon instrument et sûrement le plus complet sur le plan de la connectivité avec une double connectique pour les casques, une connection MIDI ainsi qu’une USB et des sorties additionnelles auxiliaires sans oublier une connectivité Bluetooth adjointe à une application disponible sur iOS et Android. De plus, le son de cet instrument est riche et puissant. Malheureusement, il a échoué à quelques centimètres du trio gagnant à cause de son échantillonnage. Il propose une sonorité instrumentale trop éloignée de celle d’un piano acoustique, notre référence dans l’absolu. Il n’en reste pas moins un instrument de très bonne facture et surtout, disponible à un prix très compétitif !

    Le Korg Borg B2 est un très bel instrument. La disposition des haut-parleurs sur toute la longueur du clavier, parallèle aux touches, est du plus bel effet et permet une restitution sonore très intéressante mais presque trop puissante, trop orientée vers l’utilisateur. L’émulation de la résonance par sympathie des cordes (précisons-le, inexistantes) vient enrichir la sensation acoustique. Malheureusement, son clavier et son rendu sonore à la limite de l’agressivité ne lui ont pas permis de se placer au sommet.

    Le Roland GO-88P est un instrument à part dans cette sélection. Poids plume avec ses 7 kg sur la balance, il est plus proche des claviers légers de type synthétiseur. Son spectre sonore et son échantillonnage nous paraissent rédhibitoires. Ceci dit, il pourrait convenir à ceux qui souhaitent une approche plus « pop » de l’instrument et, détail qui à son importance, il est équipé de la technologie Bluetooth lui permettant de communiquer avec tous vos appareils.

    Paul Montag

    Le Figaro

    Football: le globe-trotter Alain Giresse se pose au Kosovo

    Baptiste Desprez

    Le sélectionneur, qui entame une nouvelle expérience ce jeudi, raconte son incroyable parcours.

    Ce jeudi à 18 heures sur la pelouse du stade Fadil Vokrri de Pristina, Alain Giresse ne fredonnera pas la Marseillaise. «Gigi», champion d’Europe 1984 et inoubliable membre du carré magique de l’équipe de France au côté de Michel Platini, Bernard Genghini (puis Luis Fernandez) et Jean Tigana dans les années 1980, s’apprête à écrire une nouvelle page de sa longue carrière en tant que sélectionneur… du Kosovo. Nommé le 23 février dernier à la tête de la 109e nation mondiale, l’ancien milieu de terrain des Girondins de Bordeaux et de l’Olympique de Marseille, âgé de 69 ans, se lance dans un tout autre contexte avec la réception du Burkina Faso en match amical, lui qui s’est engagé dans cette aventure jusqu’en novembre 2023.

    Libre depuis son départ en septembre 2019 de la sélection tunisienne, qu’il a menée à la quatrième place de la Coupe d’Afrique des nations la même année en Égypte, l’éternel buteur lors de l’inoubliable France-Allemagne de 1982 est impatient à l’idée de relever ce nouveau défi. «J’étais en manque d’action avec l’envie de me replonger dans ce qui fait le sel de ma fonction, plante-t-il au Figaro, lui qui est présent à Pristina depuis deux semaines pour préparer son premier rendez-vous avec ses nouveaux joueurs. J’avais hâte de rechausser les crampons.»

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    Depuis 1995, Alain Giresse a enfilé le costume d’entraîneur avec des expériences à Toulouse, au Paris SG ou à Rabat, au Maroc, avant d’épouser la fonction de sélectionneur, tout d’abord en Géorgie (2004-2005), puis sur le continent africain au Gabon (2006-2010), au Mali (2010-2012, 2015-2017), au Sénégal (2013-2015) et enfin en Tunisie (2018-2019). Pour à chaque fois des aventures sportives et humaines singulières. «Je suis riche de toutes ces expériences, aussi inoubliables que loufoques et difficiles, témoigne-t-il, empreint de nostalgie. Entre les résultats sportifs, les conditions parfois singulières, les coups d’État, les relations avec les politiques, les paysages fabuleux, les accueils magnifiques, j’en ai pris plein les yeux. Tout cela m’a changé en tant qu’homme, j’ai pu mesurer ce qu’était la vie dans le monde, pas seulement celle où on est né et où on vit. Ça vous offre une vraie ouverture d’esprit.»

    Comment l’idole des Girondins a-t-elle fini par débarquer au Kosovo, jeune pays des Balkans d’à peine 2 millions d’habitants, dont l’indépendance fut proclamée en 2008? «Ça s’est fait simplement, je connaissais le Kosovo par un ami qui est à Toulouse, raconte Alain Giresse. Lors d’une visite de courtoisie là-bas, il y a quelques années, j’ai rencontré l’ancien président de la fédération, un ex-joueur de Nîmes, Fadil Vokrri, décédé en 2018. Il m’a reçu et en juin 2014, quand le Kosovo a commencé à se structurer, j’ai fait un match amical contre eux à Genève, lorsque j’étais entraîneur du Sénégal. Récemment, le président de la fédération (Agim Ademi, NDLR) m’a dit : “Tu sais que je cherche un entraîneur, tu ne voudrais pas venir? Un jour, tu m’avais dit: pourquoi pas?”.Je suis retourné là-bas, on a discuté, sans agent ni intermédiaire, et après une réflexion d’une semaine, le deal était fait.» À l’ancienne, presque après une poignée de mains. «On est à des années-lumière d’un transfert XXL, avec des tractations à rallonge, au contraire, ça s’est fait très facilement, grâce à quelques connexions», sourit-il, lui qui compte s’installer au Kosovo le temps de son mandat.

    Un défi immense

    Conscient de débarquer dans un jeune pays de football, admis depuis 2016 à l’UEFA, puis à la Fifa, le deuxième du Ballon d’Or 1982 fait face à un défi immense. Et salue au passage un certain Michel Platini, son fidèle partenaire en sélection, avec lequel il a gardé des liens très étroits. «Si je suis ici, c’est aussi, de façon indirecte, grâce à Michel, qui a poussé pour intégrer le Kosovo à l’UEFA du temps où il officiait en tant que président», souligne-t-il, lui qui s’est familiarisé avec l’hymne kosovar, Europe, mercredi soir, seul dans sa chambre d’hôtel, avant ses débuts officiels ce jeudi, tout en apprenant aussi quelques mots de la langue albanaise, majoritairement utilisée dans le pays, pour diriger ses joueurs. Sur le terrain, au sein d’un effectif composé majoritairement d’éléments évoluant à l’étranger (Valon Berisha, Edon Zhegrova, Elbasan Rashani jouent à Reims, Lille et Clermont en Ligue 1) et nés pour la plupart hors du Kosovo, pas question d’exploit ou de participation à une Coupe du monde et un Euro.

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    Chaque chose en son temps, avec notamment des rencontres en poule 2 (la 2e division européenne) de Ligue des nations dès juin prochain face à la Grèce ou l’Irlande du Nord. «Avant de parler de qualification, parlons progression et mettons en place quelque chose de cohérent», pointe Giresse, méfiant et surtout bien trop expérimenté pour s’avancer. Questionné sur un supposé manque de reconnaissance de son pays natal, d’absence de propositions de club plus huppé, «Gigi» répond avec franchise et sans aucune rancœur. «Depuis mon départ de France, je ne me suis jamais positionné sur des clubs. Je sais que je ne gagnerai jamais la Coupe du monde ou la Ligue des champions, mais combien de coachs peuvent y prétendre? Mon bonheur se trouve dans le fait d’éduquer, de faire progresser et d’apporter une expertise dans des «petits» pays du football. J’en suis fier.» C’est parti pour une nouvelle aventure.

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    Valeurs Actuelles

    Afghanistan : les talibans ferment les écoles aux filles quelques heures après les avoir rouvertes

    À peine rentrées, déjà reparties. Pour la première fois depuis sept mois, les jeunes filles afghanes avaient été autorisées à regagner les collèges et les lycées, du moins dans certaines provinces, raconte CNews. Mais de façon assez incompréhensible, l’Émirat islamique a décidé de faire marche arrière et de les renvoyer chez elle ce mercredi 23 mars alors qu’elles étaient à l’école. « Oui c’est vrai », a confirmé sans autre commentaire Inamullah Samangani, un des porte-parole des talibans.

    Une scène surréaliste alors que des journalistes filmaient justement ce mercredi matin le retour des jeunes filles dans les écoles secondaires. Un enseignant est alors entré et leur a demandé de rentrer chez elles. « On a pu voir sur les télévisions locales des scènes très poignantes de jeunes filles éclater en sanglots, qui se réjouissaient de pouvoir remettre enfin leur uniforme », rapporte la correspondante de France 24 à Islamabad, Sonia Ghezali.

    Séparer les filles des garçons

    Les talibans avaient pourtant décidé la veille d’autoriser leur retour en cours pour la première fois depuis le mois d’août. Les fondamentalistes avaient justifié cette longue attente par le souci de s’assurer du bon fonctionnement des établissements selon les principes islamiques. Ils voulaient aussi bien séparer les filles des garçons. Interrogée, une enseignante a concédé avoir vu des « élèves pleurer et hésiter à quitter le cours ». « C’est très douloureux de voir vos élèves pleurer », a-t-elle ajouté. Cependant, selon plusieurs témoignages, la situation serait confuse puisque la règle ne serait pas appliquée partout. Cela « traduit aussi l’idée que les dirigeants ne sont pas sur la même longueur d’onde », affirme Sonia Ghezali à France 24.

    Cette question de l’éducation des jeunes filles est cruciale pour la communauté internationale, en vue de la reconnaissance du régime islamiste et fondamentaliste. « Nous ne rouvrons pas les écoles pour faire plaisir à la communauté internationale ni pour gagner la reconnaissance du monde », lâchait pourtant le porte-parole du ministère de l’Éducation. Dans le pays, les droits des femmes ont été restreints depuis l’arrivée des talibans rappelle CNews. « Aujourd’hui, nous assistons à une tentative d’effacer progressivement les femmes et les filles de la vie publique en Afghanistan » déplore l’ONU.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Info ou Intox 2022 : déconstruire les fausses informations avec les lycéens

    Info ou Intox

    Publié le : 21/03/2022 - 18:20

    Maëva Poulet Suivre

    Alors que se tient du 21 au 26 mars la Semaine de la presse et des médias dans l’école, l’équipe des Observateurs de France 24 est partie à la rencontre d’une classe de seconde du Lycée Paul Valéry, à Paris, afin de répondre aux questions des élèves sur la désinformation et d’échanger avec eux des conseils pour démêler le vrai du faux. En partenariat avec le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (Clemi), notre reportage retrace cette expérience, à la fin de laquelle les élèves ont eux-mêmes réalisé un épisode de notre émission "Info ou Intox". 

    À l’issue de cinq séances, les élèves ont été initiés à la vérification des faits à partir d’intox qu’ils avaient identifiées eux-mêmes. La thématique du Covid, autour de laquelle circule massivement de fausses informations, a retenu leur attention, et notamment des vidéos sur TikTok ou Facebook prétendant que les autotests Covid réagiraient positivement à l’eau. Ils ont pu démonter cette affirmation avec l’appui d’un virologue.   

    Le module Info ou Intox issu de leur travail est disponible ci-dessous. 

    "INFO ou INTOX", un programme multilingue en partenariat avec le CLEMI 

    Pour sa huitième édition, ce numéro annuel d’"INFO ou INTOX" est présenté par Maëva Poulet en français, Derek Thomson en anglais, Fatma Ben Hamad en arabe et Natalia Ruiz Giraldo en espagnol. Il a été produit en partenariat avec le Clemi (Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information). 

    Cette émission s’inscrit dans une volonté de l'équipe des Observateurs de France 24 de transmettre conseils et bons réflexes à avoir sur les réseaux sociaux, tout en répondant aux interrogations des élèves.  

    "INFO ou INTOX" a aussi sa version courte hebdomadaire 

    Depuis octobre 2018, "INFO ou INTOX" se décline dans une version hebdomadaire disponible sur le compte Twitter @InfoIntoxF24 et sur les réseaux sociaux des Observateurs de France 24. Les épisodes sont aussi disponibles sur le compte Instagram de France 24 et des Observateurs en français, anglais et arabe. 

    Tous les soirs à 20 h 45 et 22 h 20, les infox repérées par les Observateurs de France 24 sont décryptées par les chroniqueurs Anthony Saint-Léger et James Creedon.  

    Vous voulez contacter la rédaction des Observateurs car vous pensez avoir repéré une fausse information ? 

    Nos contacts : 

    Mail : observateurs@france24.com 

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    Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

    Issued on: 23/03/2022 - 11:34

    Romain BRUNET Follow

    French President Emmanuel Macron hit the campaign trail in March, vying for re-election on a record that was somewhat stonewalled by five years of crisis. FRANCE 24 takes a look at how Macron has performed on social welfare issues – after the spending cuts he once pledged were thwarted by Yellow Vest protests and the Covid-19 pandemic.  

    This is the third installment of FRANCE 24's four-part series on Emmanuel Macron's record as French president after previous looks at foreign policy and economics.

    After winning office in May of 2017, Macron quickly set out to trim France's social welfare spending. That summer, the freshly elected centrist chose cuts that targeted low-income earners – a €5 a month cut to personalised housing aid and a massive reduction of subsidised employment contracts.

    Those measures were unpopular – but in line with the logic that a new French leader get the unpopular stuff out of the way early on. They also fit with Macron's budget-minded ethic at the beginning of his five-year term. Macron, who had served as economy minister under former Socialist president François Hollande, reasoned that if he was to boost purchasing power and stimulate business – while respecting the European Union's golden rule and bringing the deficit under 3 percent of GDP – there was no way around slashing social welfare spending.

    Those early decisions had staunch advocates in Macron's government – the fiscal discipline proponents the centrist president had poached from the right. Édouard Philippe, Macron's first prime minister, Economy Minister Bruno Le Maire and Interior Minister Gérard Darmanin, who initially served under Macron as budget minister, were all transplants from the conservative Les Républicains party.

    Macron's first economic measures – ending the wealth tax, imposing a 30 percent "flat tax" on capital gains – went further in earning the new French leader a moniker he has yet to shake: "le président des riches" (the president of the wealthy).

    The nickname stuck as Macron persisted in seeking a deep revamp of the French social model, which is either beloved or scorned depending on one's perspective. "We drop insane cash on social allowances and people are still poor. We don't see the end of it. The people who are born poor stay poor. The people who become poor stay poor ... People have to be made accountable," Macron was seen telling advisers in a June 2018 video.

    Three months later, the government rolled out a four-year, €8.5 billion "poverty plan". The project sought to rethink the French aid system from top to bottom in the name of "eradicating extreme poverty" within a generation. It sought to provide free breakfasts in some schools, €1 school lunches in some municipalities, daycare spots for children from underprivileged families and a new universal benefit meant to consolidate a number of existing social allowances. The plan's objectives were ambitious, but they gradually fell by the wayside. And yet spending cuts in other sectors remained a priority.

    'There is no magic money'

    Indeed, Macron's 2017 campaign platform had planned for some €25 billion in savings, including €15 billion in the healthcare sector. But as a result, the public health budget wasn't meeting the sector's needs, with personnel increasingly stretched to the breaking point. When a healthcare worker appealed to Macron for more resources back in April 2018, the president replied, "There is no magic money." The president's top priority was respecting France's budget commitments to Brussels. And on that score, the results were clear for all to see: France's budget deficit dropped from 3.4 percent of GDP in 2016, before Macron's election, to 2.8 percent in 2017 and 2.3 percent in 2018.

    But raising the carbon tax on fuel a few months later was the last straw for some in France and the result would come to disrupt Macron's plans. The Yellow Vest protest movement began in November 2018 as a motorists' revolt against rising fuel prices (French drivers are required to keep the high-visibility vests inside their vehicles as a safety measure) before escalating into a wider rebellion over the rising cost of living and against the government. At first, France's leadership downplayed the movement. But within weeks, it could no longer be ignored. As the fiery protests took hold on roundabouts nationwide, Macron was obliged to change course.

    To quell tensions in early 2019, Macron launched the Great Debate, a months-long pursuit of dialogue meant to register public complaints across the country. He also took action to boost purchasing power, including a €5 billion income tax cut, a €100 bonus for low-income workers and an increase in minimum pension benefits. The controversial carbon-tax hike, meanwhile, was simply cancelled. Altogether, the bottom line was €17 billion in fresh public spending.

    With the Yellow Vest crisis behind it, the government renewed its penny-pinching reform efforts, even at the risk of antagonising the country's labour unions. But worsening conditions in hospitals raised tensions with healthcare personnel throughout 2019. Finally, in November of that year, the government pledged €1.5 billion for the sector over three years, promised bonuses for nurses and nurses' aides, and assumed a third of the debts hospitals had incurred. But healthcare workers were unimpressed with the government's emergency plan. More than 1,000 hospital doctors, including 600 department heads, resigned in protest from the administrative functions of their jobs in January 2020. And the worst was yet to come for France's hospitals. 

    Meanwhile, Macron's promised unemployment insurance reform, adopted in 2019, raised the bar to qualify for benefits while trimming the amounts allocated to individual jobseekers. Those alternating between short contracts and periods of joblessness were penalised. And while Macron had promised over the course of his 2017 presidential campaign that independent workers and employees who chose to leave their jobs would gain access to jobseeker benefits, the conditions required to qualify were particularly restrictive in practice. The government explained that opening the system to too many people would have spurred unacceptably high spending. Indeed, cutting costs there had been a Macron campaign pledge, too; he had promised €10 billion in unemployment-insurance savings.

    Finally, at the tail end of 2019, the government set out to push through pension reform that was also meant to bring in savings. The revamp sought to introduce a new universal points system indexed to inflation and a so-called pivot age. That latter controversially sought to raise the age at which French retirees could collect a full pension by two years, to 64, while maintaining a legal retirement age of 62. The measure was not well received. Hundreds of thousands took to the streets in protest for weeks on end in late 2019 and early 2020. No small feat, the strike action became the longest ever in the history of the SNCF national public railway company and Paris public transit (RATP) as transportation workers sought to save their coveted special pension regimes. The government would finally take the controversial step of forcing the reform through parliament without a vote on February 29, 2020.

    'No matter the cost'  

    All of this was the prelude to a mammoth new crisis, the Covid-19 pandemic, which would yet again flummox Macron's budget-cutting dreams and inflict overlapping health and economic crises on much of the balance of his term. In March 2020, Macron suspended his pension reform and delayed the full deployment of his unemployment insurance revamp. Most importantly, Macron made a bold pledge that came to be known as his "no matter the cost" pandemic policy: He promised, whatever the price tag, to support public hospitals, save businesses and jobs, and stimulate an economy that would ultimately shrink by 8 percent, a recession deeper than any France had known since World War II. 

    The "magic money" Macron couldn't produce for healthcare personnel earlier in his term suddenly flowed freely and widely. France's healthcare budget grew by 9.4 percent in 2020 and 7.4 percent in 2021, with healthcare workers winning €9 billion in salary increases in the summer of 2020. Overall, the emergency measures France adopted in 2020 and 2021 cost €133.5 billion, according to the country's Treasury. France's budget deficit, meanwhile, rose to 9.2 percent of GDP and public debt soared to more than 155 percent in 2020. A far cry from the budgetary sobriety Macron had made the hallmark of his early years in office.  

    >> Macron unveils re-election manifesto, vows stronger France in time of crisis

    But as 2022 approached, with Macron eyeing re-election, the centrist incumbent was obliged to reassure the conservative segment of his base. His unemployment insurance reform finally came into effect in its entirety in the autumn of 2021. And the watchword became responsibility. "We want to pursue the redefinition of our social contract, putting duties before rights, from respecting authority to receiving social benefits," government spokesman Gabriel Attal told the daily "Le Parisien" in January.

    Hitting the campaign trail in March, Macron has carried through on that vision. He pledged last week that, if he is re-elected in April, he will condition welfare benefits on recipients dedicating 15 to 20 hours a week to rejoining the workforce, either through job training or partial employment. As for Macron's postponed pension reform, the president dropped the complex rejig once planned in favour of another that is hardly less controversial: he promised to raised France's legal retirement age by three years, to 65, if voters hand him a second term.

    This article has been translated from the original in French.

    French presidential election © France 24

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    Macron unveils re-election manifesto, vows stronger France in time of crisis

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    France24 - Monde

    Reportage en Ukraine : dans le dédale des catacombes d'Odessa avec ses habitants

    Publié le : 23/03/2022 - 23:53

    Amar AL HAMEEDAWI Julie DUNGELHOEFF Amar AL HAMEEDAWI Julie DUNGELHOEFF

    Odessa a été à son tour touchée par des frappes russes lundi. Cette ville fait partie des objectifs stratégiques de Vladimir Poutine, car elle lui assurerait le contrôle de l’axe logistique entre la mer noire et Kiev. Mais ses habitants sont forts d'un atout particulier : les catacombes de la ville, qui ont déjà servi pendant la Seconde Guerre mondiale. Nos reporters Julie Dungelhoeff et Amar Al Hameedawi sont allés à la rencontre d'Ukrainiens réfugiés vingt mètres sous terre. 

    Voilà des semaines que ses habitants s'étaient préparés à ces instants : depuis lundi 21 mars, la ville ukrainienne d'Odessa est à son tour la cible du feu russe. Cette cité historique de la Russie impériale et porte d'entrée sur la Mer noire constitue un objectif à la fois stratégique et symbolique pour le Kremlin dans sa guerre contre l'Ukraine. Mais les catacombes de la ville jouent représentent un atout pour la population ukrainienne.

    Les Ukrainiens le savent tous désormais : les sirènes annoncent l'imminence d'un bombardement russe. À Odessa, beaucoup d'habitants se sont mis à l'abri sous terre, dans les catacombes :  2500 km de tunnel à 20 mètres sous leurs pieds. Parmi eux, Alexandre, qui explique que ce refuge peut supporter une bombe d'une tonne. Et pour cause : c'est ce type de bombes qui frappe la ville Marioupol ces derniers jours. 

    En dehors de la nuit, on trouve dans cette ville souterraine essentiellement des femmes et des enfants. Une mère de famille ne cache pas son effroi : "Qui ne serait pas effrayé ? On veut tous rester en vie." Depuis le début de l'offensive russe, des bénévoles comme Alexandre veulent préparer les habitants au pire : "On a mis en place des lits pour que le tout le monde puisse dormir, on a isolé les murs au cas où nous devions rester longtemps. Mais on espère que ça n’arrivera pas."

    Les frappes tirées depuis les navires russes sur Odessa ont décuplé l'angoisse de sa population, qui trouve dans ses tunnels un semblant de réconfort : "Dimanche,  nous avons entendu les explosions. Nous étions loin de l’abri mais on s'y est réfugiés en courant. Ici on se sent plus en sécurité. On n'entend pas ce qui se passe dehors et les enfants ne paniquent pas", explique une mère de famille. Un réconfort bien précaire toutefois, pour une population remplie d'inquiétudes, à l'image d'une jeune fille : "Moi ce qui me fait peur c'est que cela dure très longtemps."

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    Résister face aux Russes, la question qui divise les habitants d'Odessa

    PÉNURIE DE SEMI-CONDUCTEURS

    Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre

    Décryptage

    Vu de Russie : comment la télévision russe traite la guerre en Ukraine ?

    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

    Las vacaciones en Venezuela terminan abruptamente y los turistas regresan a casa a una Rusia diferente

    Mientras los turistas rusos visitaban la isla Margarita, su país invadió Ucrania. Muchos se preguntaron qué problemas les esperaban de vuelta a casa.

    La playa del hotel Sunsol Ecoland, un destino popular entre los turistas rusos en la isla venezolana de Margarita.Credit...

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    Por Anatoly Kurmanaev y Isayen Herrera

    Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

    PLAYA PUERTO CRUZ, Venezuela — Bebían ron y bailaban al son de un radiocasete que emitía música electropop rusa en la rudimentaria sala de espera de un aeropuerto. Cantando “No es suficiente”, disfrutaban de las últimas horas de sus vacaciones tropicales.

    Se podría haber confundido a estos viajeros con turistas en vacaciones de primavera. En realidad, eran rusos que esperaban para embarcar en los últimos vuelos de regreso a Moscú antes de que las sanciones les cortaran la ruta de vuelta a casa, con su futuro y el de sus anfitriones trastocado por la invasión a Ucrania por parte del presidente Vladimir Putin.

    Los turistas rusos habían contribuido a insuflar una improbable nueva vida a la idílica isla venezolana de Margarita, antaño meca del turismo caribeño y devastada en los últimos años por la crisis económica, el aislamiento internacional y la pandemia. En virtud de un acuerdo aprobado por los gobiernos aliados de ambos países, más de 10.000 rusos han visitado Margarita desde septiembre en vuelos chárter directos desde Moscú, en la que era la única conexión internacional de la isla.

    El acuerdo dio trabajo a cientos de margariteños en 20 hoteles y obligó al gobierno central a mejorar el maltrecho suministro de electricidad, agua y gasolina de la isla. La delincuencia endémica fue reducida; los negocios empezaron a reabrir; los residentes que habían emigrado comenzaron a regresar.

    La reciente oleada de visitantes rusos representaba una pequeña fracción de los tres millones de turistas que Margarita recibía anualmente en su apogeo a principios de la década de 2010. Pero la llegada de los primeros viajes internacionales organizados en años dio a los lugareños la esperanza de haber cambiado el curso de la desgracia.

    “A cualquier extranjero que viene para acá lo queremos abrazar”, dijo José Gregorio Rodríguez, el presidente de la Cámara de Comercio del estado venezolano de Nueva Esparta, un archipiélago que incluye a Margarita. “Cuando estás en cero, cualquier mejora es bienvenida”.

    Los rusos fueron atraídos a Margarita por los precios bajos, el exotismo, porque no pedían visa ni había restricciones por la pandemia y por un sol que dura todo el año, dijeron los turistas entrevistados en la isla en febrero y principios de marzo. Los viajes podían costar desde 850 dólares por persona por 13 noches en un hotel de playa de tres estrellas, con todo incluido, y vuelos de ida y vuelta desde Moscú, de 15 horas cada uno.

    “Es algo nuevo, algo emocionante”, dijo Lucia Aleeva, una bloguera de la ciudad de Kazán. “En cierto sentido, somos los primeros exploradores”.

    Algunos turistas rusos dijeron que habían reservado los boletos a Margarita uno o dos días antes del viaje sin saber nada de Venezuela, atraídos por el precio inusualmente bajo del destino. La mayoría de los entrevistados se describieron a sí mismos como propietarios de pequeños negocios o trabajadores públicos provinciales, y muchos de ellos venían de capitales estatales tan lejanas como Chita, una ciudad siberiana cerca de Mongolia. Algunos nunca habían salido de Rusia; la mayoría nunca había estado en América Latina.

    Muchos de los turistas de más edad empezaron sus vacaciones de manera estereotípicamente rusa: bebiendo bastante.

    El mes pasado, Algis, quien trabaja en una empresa de construcción y es de Sochi, en el sur de Rusia, estaba ebrio cuando bajó del avión a un calor de 32 grados ataviado con varias capas de ropa de invierno . Llevaba una bolsa con botellas de alcohol compradas en una tienda libre de impuestos en una mano, y un paquete lleno de billetes de dólares variados en otra, diciendo que tenía la intención de invertirlos en un posible matrimonio en la isla.

    Otro turista llamado Andrey, quien alquila maquinaria pesada en la ciudad minera de Cheliábinsk, relató durante una cena aderezada de copiosas botellas de vino chileno barato que, durante una intensa sesión de bebida que comenzó en su ciudad natal y se prolongó hasta la terminal del aeropuerto de Moscú y al vuelo a Margarita, se vio sorprendido por una voz que anunciaba por el altavoz del avión que había sido seleccionado para conocer al ministro de Turismo de Venezuela al aterrizar porque era el turista ruso número 10.000 que visitaba la isla.

    Andrey dijo que le costó pararse derecho para la fotografía.

    En el extenso complejo turístico de Margarita, Sunsol Ecoland, los rusos bailaban hasta altas horas de la madrugada en una discoteca de playa que alternaba el reguetón con los éxitos rusos de grupos como Leningrado, un grupo de ska malhablado que idealizaba las hazañas de mala vida y abundante bebida de perdedores de la clase trabajadora.

    En las visitas a los pueblos coloniales de Margarita durante el día, muchos se maravillaban de la capacidad de los venezolanos para mantener el buen humor a pesar de las dificultades económicas cotidianas.

    Pero entonces, el 24 de febrero, Rusia invadió Ucrania y la guerra repercutió rápidamente en regiones muy alejadas del campo de batalla.

    A medida que los combates se intensificaban, los países y empresas occidentales cerraron su espacio aéreo a los vuelos rusos y suspendieron los contratos de arrendamiento y el suministro de piezas de aviación. En respuesta, el operador turístico Pegas Touristik, enfocado en Rusia, comunicó a sus clientes que estaban tomando el sol en Margarita que tendrían que evacuar.

    Muchos empezaron a preguntarse qué penurias les esperarían ahora en casa.

    La inflación en Rusia se dispara, crece el temor a la escasez y el acaparamiento y el gobierno impone controles de divisas y amenaza a las empresas extranjeras, algo que recuerda la vida durante los ocho años de depresión económica de Venezuela, de la que el país sudamericano acaba de salir.

    “Afortunadamente, tienen el mar y el sol”, dijo Yulia, trabajadora de un ministerio en Moscú. “En un país como el nuestro, sobrevivir a la agitación y la pobreza sería mucho más difícil y triste”.

    Al igual que otros rusos entrevistados en Margarita desde el inicio de la guerra, Yulia pidió no utilizar su apellido. Ninguno de los turistas rusos con los que habló el Times quiso hacer comentarios sobre la invasión en sí, o sobre los primeros informes de víctimas civiles en Ucrania. A menudo culpaban a una mala conexión a internet el no estar al tanto de las noticias. El gobierno ruso ha hecho que incluso mencionar la guerra sea un delito penal castigado con hasta 15 años de prisión.

    Yulia pasó sus últimos días en Margarita en la playa leyendo la novela distópica 1984, de George Orwell.

    Mientras los combates y las sanciones internacionales contra Rusia se intensificaban, el ambiente en los balnearios se volvía progresivamente sombrío. El poder adquisitivo de los rusos cayó en picada junto con el rublo, y sus tarjetas bancarias dejaron de funcionar.

    Los huéspedes rusos de Sunsol cenaron por última vez en la isla en silencio. El ruido habitual de una animada conversación y el movimiento y tintinear de las copas de vino en la gran sala del buffet del hotel había desaparecido, cediendo el paso al sonido lejano de las olas.

    La discoteca de la playa estaba vacía. Un grupo de artistas venezolanos bailaba solo en el escenario, intentando infructuosamente animar a los alicaídos huéspedes que contemplaban sus problemas inminentes.

    La moneda rusa ha perdido cerca del 37 por ciento de su valor desde el inicio de la guerra, y cientos de miles de sus ciudadanos se enfrentan al desempleo, mientras las sanciones conducen al cierre de empresas a un ritmo récord.

    Una asociación rusa de operadores turísticos afirmó que las reservas internacionales cayeron un 70 por ciento en la semana posterior al estallido de la guerra.

    El ánimo del personal de los centros turísticos era igualmente sombrío.

    La guerra ha supuesto un duro golpe para Margarita, que esperaba recibir 65.000 visitantes rusos este año. Algunos empresarios remodelaron sus hoteles inactivos para albergar a los visitantes esperados y contrataron nuevo personal, deseando que los vuelos rusos abrieran las puertas a otros turistas internacionales.

    Los sueldos eran irrisorios —los meseros ganaban tan solo un dólar al día— pero los trabajos al menos proporcionaban comidas constantes en un país donde el hambre sigue estando muy extenida. Desde que estalló la guerra, muchas personas ya han perdido sus empleos o han visto reducidos sus turnos.

    El último vuelo de Margarita a Moscú salió el 8 de marzo. Desde entonces, las principales compañías aéreas rusas han dejado de volar hacia occidente más allá de la vecina Bielorrusia.

    Aunque Pegas sigue anunciando viajes a Margarita a partir de abril, los propietarios de negocios turísticos en la isla dicen que el futuro de la ruta es incierto.

    Durante los últimos días de sus vacaciones, algunos huéspedes dijeron que confiaban en Putin, quien ha gobernado Rusia durante 22 años con el apoyo de muchos rusos.

    “Confiamos en nuestro presidente”, dijo una turista de Moscú, también llamada Yulia. “No creo que nos lleve al colapso”. Su esposo, Oleg, intervino en voz baja: “Bueno, ya es el colapso”.

    Otros intentaban disfrutar de lo que consideraban su último vistazo del mundo exterior.

    “Decidimos desconectar, como si fuera la última vez”, dijo Ravil, un diseñador de Moscú. “No sabemos si volveremos al mismo país del que nos fuimos”.

    Ksenia Barakovskaya colaboró con la reportería.

    Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

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    Le Monde

    Le Felco 2

    Ce test a été réalisé aux États-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire en version originale ici.

    Après avoir repéré 49 modèles et en avoir testé 39 sur des dizaines de branches d’érable et de nerprun, de tiges d’oignons verts, de cannes de framboises et de chevilles en bois, nous avons déterminé que le sécateur à une main Felco 2 constitue le meilleur outil pour la plupart des utilisateurs.

    Le meilleur sécateur de jardin

    À la fois tranchant, résistant, facile à manier et à réparer. Comme des milliers de jardiniers le savent déjà, il se peut que vous ne possédiez jamais qu’un seul modèle de sécateur : un Felco 2.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 45,40 €

    Lors de nos tests, le Felco 2 a effectué des coupes nettes et droites sur la quasi-totalité des supports que nous lui avons présentés. Ses lames franches s’ouvrent et se referment en douceur, et ne nécessitent qu’une pression légère pour la taille de branches épaisses. Par ailleurs, ses lames en acier trempé sont suffisamment solides pour résister à des dizaines de session d’affûtage, ses poignées en alliage d’aluminium forgé recouvert de plastique sont presque incassables, les réparations sont faciles et les pièces de rechange si besoin sont disponibles. Les modèles de la marque Felco sont vendus à un prix stable, ils sont reconnus et appréciés des jardiniers, dont beaucoup ont conservé leur sécateur Felco 2 pendant une décennie ou plus. Lors de nos tests, le sécateur Felco 2 a un tout petit peu écrasé un goujon en bois de 6,3 mm de diamètre et nous avons noté que ses poignées s’écartaient un peu trop pour certaines personnes (si vous êtes concerné, le Felco 6 devrait vous convenir). Ces défauts mis à part, ce modèle est presque parfait.

    L’ARS HP-VS8Z

    Un excellent sécateur, toutefois un peu difficile à trouver

    En plus de proposer les lames les plus affûtées de notre sélection, ce modèle est aussi celui qui demande le moins de force et effectue les coupes les plus fluides. Il n’est pas toujours simple à trouver, mais si vous tombez sur ce modèle pour le même prix que le Felco, alors n’hésitez pas.

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    Dans la quête du sécateur parfait, l’ARS HP-VS8Z nous a enfin offert satisfaction. Il s’agit du seul modèle à avoir réalisé des coupes parfaitement propres et lisses sur des tiges molles, des plantes ligneuses, des chevilles en bois dur et même des branches de nerprun de 19 mm de diamètre sans écraser ni abîmer quoi que ce soit, le tout en demandant moins d’effort à l’utilisateur que les autres modèles. L’ARS est doté de lames en acier à haute teneur en carbone incroyablement tranchantes qui ont été trempées pour gagner en fermeté et en résistance. Par ailleurs, la tolérance étroite et précise entre les deux lames permet une action de coupe fluide. Lors de nos essais, un sécateur sur deux a sauté ou est resté collé à une surface, mais pas celui-ci. Ses poignées confortables en aluminium recouvert de plastique (qui existent en plusieurs tailles) facilitent la coupe. À vrai dire, le HP-VS8Z est si performant que nous en avons presque fait notre premier choix pour ce guide. Toutefois, son prix est parfois très élevé et fluctue beaucoup. Si vous trouvez cet outil pour moins cher que le Felco 2, alors vous pouvez être sûr que vous achetez le meilleur sécateur disponible sur le marché.

    Le Corona BP 3180

    Pas aussi tranchant que les autres

    Ce sécateur résistant n’est pas aussi fluide ou tranchant que nos modèles préférés, mais il est tout à fait performant et s’adapte mieux que les autres aux grandes mains.

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    Ce sécateur est parfois vendu à un prix inférieur à celui de nos deux autres choix. Ses performances presque aussi satisfaisantes que celles des meilleurs, le sécateur à contre-lame forgé Corona BP 3180 Classic Cut est un excellent choix. Ses lames sont suffisamment affûtées pour couper rapidement et efficacement les tiges grêles et les branches épaisses. Nous avons même réussi à sectionner une branche de 19 mm d’une seule main, un exploit que seuls les meilleurs modèles de notre test ont accompli. À noter cependant, cette action a nécessité plus d’efforts qu’avec nos deux produits favoris. Le Corona BP 3180 ne propose pas un travail aussi propre que les modèles ARS et Felco, et il ne se manipule pas avec la même fluidité. À l’image de nos premiers choix, le Corona BP 3180 peut être réparé avec des lames, ressorts et vis de rechange. Vous aurez peut-être besoin de ces pièces plus tôt que prévu étant donné que ce sécateur est sujet à la rouille selon certains propriétaires. Ses poignées sont trop grandes et écartées pour de nombreuses personnes aux mains de petite ou moyenne taille, qui trouveront l’objet peu maniable. Si toutefois vous avez de grandes mains, le Corona BP 3180 est un bon choix.

    Notre sélection des meilleurs sécateurs de jardin

    Le guide complet

    Pourquoi nous faire confiance

    Notre méthode de sélection

    Notre méthode de test

    Notre sécateur préféré : le Felco 2

    Des défauts non rédhibitoires

    Nous recommandons aussi : le sécateur ARS HP-VS8Z

    Notre choix petit budget : le Corona BP 3180

    La concurrence

    Sources

    Pourquoi nous faire confiance

    Je jardine chez moi, dans la région de Boston, depuis plus de vingt ans maintenant. Je taille des pommiers, des rhododendrons, des framboises, des épicéas, des tomates et des roses, et suis l’un des piliers du groupe en ligne Menotomy Gardeners. J’ai, par ailleurs, obtenu un certificat en botanique de la New England Wild Flower Society (qui se fait désormais appeler Native Plant Trust) en 2007 et suis la cofondatrice de la Lexington Community Farm Coalition, qui se consacre à la préservation des terres agricoles en activité. En 2010, j’ai publié Boston’s Gardens and Green Spaces, ouvrage figurant parmi les meilleures ventes locales selon le classement du Boston Globe. J’ai également participé à l’émission Radio Boston du service public et au programme télévisé Chronicle sur WCVB pour parler des espaces verts de Boston. Mon travail a été publié dans le Boston Globe, le Boston Phoenix, le Boston Magazine et le guide Time Out Boston. Je participe fréquemment à des conférences organisées par des sociétés historiques, des clubs de jardinage et des groupes de lecture sur l’histoire du paysage et l’agriculture de la Nouvelle-Angleterre.

    Pour ce guide, j’ai interrogé des membres de l’Ecological Landscape Alliance et reçu les recommandations de huit paysagistes professionnels à travers le continent américain. Je leur ai demandé quels sécateurs ils utilisaient, ainsi que les modèles qu’ils confiaient à leurs équipes d’aménagement paysager. On m’a conseillé sept modèles de sécateurs (les Felco ont été mentionnés plus d’une fois), une petite tronçonneuse et un « pistolet-sécateur extensible », quoique je ne suis pas sûre d’avoir bien compris l’arboriculteur québécois qui me l’a recommandé.

    J’ai également consulté des sites de consommateurs, d’outillage et de jardinage, parcouru des articles et des posts publiés par Popular Mechanics, Fine Gardening, Organic Gardening, le Chicago Tribune, le New York Times (société mère de Wirecutter) et sur plusieurs blogs.

    Notre méthode de sélection

    Les sécateurs ont une seule mission sur terre : réaliser des coupes droites et propres sans blesser les mains de leurs utilisateurs. Les coupes inégales détériorent la guérison d’une plante, exposent plus de surface aux insectes et aux maladies et créent des crevasses dans lesquelles l’eau peut s’accumuler, augmentant ainsi les risques d’infection et de pourriture. Nous voulions un sécateur qui puisse couper de manière fiable tout le long d’une branche ou d’une tige sans l’écraser, ni vous blesser les mains.

    Les coupes inégales rendent plus difficile la guérison d’une plante, exposent plus de surface aux insectes et aux maladies et créent des crevasses dans lesquelles l’eau peut s’accumuler, augmentant ainsi les risques d’infection et de pourriture.

    Premier critère que nous avons considéré : la qualité des lames. Plus l’acier utilisé pour fabriquer les lames du sécateur est dur, plus celles-ci restent tranchantes longtemps. Nous étions donc à la recherche d’« acier trempé », « d’acier en carbone », ou mieux encore, « d’acier en carbone trempé ». Certains fabricants appliquent des revêtements en titane ou en chrome sur les lames pour éviter la rouille, mais cela n’a guère influencé nos recherches car l’affûtage des sécateurs enlève le revêtement, laissant le métal aussi vulnérable à la rouille que l’acier ordinaire.

    Au-delà de lames bien aiguisées, nous voulions trouver une conception globale qui permette aux sécateurs de bien couper, capacité qui repose sur la vis ou l’écrou central responsable de la distance entre les lames. Les lames doivent être posées si étroitement l’une contre l’autre que si vous regardez le sécateur fermé, aucune lumière ne doit pouvoir s’y glisser. Comme le dit le Store Felco : si un écrou est trop lâche, les branches se coinceront entre les lames ; s’il est trop serré, il sera difficile de presser les lames l’une contre l’autre pour effectuer une coupe. Nous voulions un sécateur qui soit correctement ajusté dès la sortie de sa boîte, et facile à resserrer s’il devenait lâche. Nous cherchions également un modèle avec des pièces de rechange que l’on puisse se procurer aisément. Même correctement ajustés, nettoyés et affûtés, les sécateurs peuvent être mortels.

    Nous voulions également des produits qui puissent s’adapter parfaitement à la prise en main d’un utilisateur et permettent l’ouverture et la fermeture avec une seule main, ce qui est signe de grande qualité. Ce genre de choses est toutefois subjectif. (Comme l’écrivait, en anglais, un chroniqueur spécialisé en jardinage dans le Portland Press Herald, « Essayer de choisir un sécateur pour une autre personne que soi, c’est comme essayer de lui choisir un matelas. ») Nous nous sommes donc concentrés sur les marques qui fabriquent d’excellents outils dans une variété de tailles – à l’image d’ARS, Corona et Felco – de sorte que si notre choix ne vous convenait pas, il y aurait une alternative dans une autre taille.

    Enfin, vous pouvez trouver deux types de sécateurs de base : les sécateurs à coupe franche et les sécateurs à enclume. Les sécateurs à coupe franche sont dotés de deux lames qui se croisent comme des ciseaux lorsque vous effectuez une coupe. Dans le cas des sécateurs à enclume, la lame affûtée s’arrête simplement sur une surface dure et plate ; cette conception est mieux adaptée au feuillage mort et aux broussailles. Nos recherches se sont concentrées sur le style « coupe franche », qui a la précision dont vous avez besoin pour effectuer des coupes nettes que ce soit sur des plantes ligneuses ou des tiges délicates.

    Notre méthode de test

    Pour simuler une utilisation typique au sein d’un jardin, j’ai testé les sécateurs en coupant une variété de tiges délicates et ligneuses : j’ai sectionné des tiges d’oignons verts, des cannes de framboise de 6,3 mm d’épaisseur, des chevilles en bois de 6,3 mm et de 12,7 mm, des branches d’érable de Norvège de 12,7 mm de diamètre, et des branches de nerprun de 19 mm. Je les ai coupées dix fois chacune, puis j’ai de nouveau coupé les oignons verts. Et enfin, j’ai lavé et séché les sécateurs pour que mon bureau ne sente pas l’oignon pendant que j’écrivais ce guide.

    J’ai évalué les outils en fonction de la qualité de leur coupe : ont-ils écrasé la plante ou laissé des fibres suspendues, ont-ils demandé beaucoup de force pour effectuer la taille et se sont-ils montrés performants tout au long des tests ? Les oignons verts se sont révélés étonnamment difficiles à travailler : la plupart des modèles ont coupé les parties vertes et blanches de façon propre et régulière, tandis que d’autres en ont fait de la bouillie.

    Tandis que les tiges ont permis de tester la finesse des outils, les pièces ligneuses ont mis à l’épreuve leur force. Pour la cheville de 6 mm de diamètre, seul le sécateur ARS HP-VS8Z a effectué des coupes propres sans demander d’effort de la part de l’utilisateur ; tous les autres modèles ont écrasé et aplati le bois en le coupant.

    Notre sécateur préféré : le Felco 2

    Le Felco 2

    Le meilleur sécateur de jardin

    À la fois tranchant, résistant, facile à manier et à réparer. Comme des milliers de jardiniers le savent déjà, il se peut que vous ne possédiez jamais qu’un seul modèle de sécateur : un Felco 2.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 45,40 €

    Au fil de nos tests, nous avons compris pourquoi le sécateur Felco 2 avait acquis si belle réputation auprès de générations de jardiniers. Aucun sécateur parmi les modèles que nous avons essayés (à l’exception de notre deuxième très bon choix, l’ARS HP-VS8Z) n’arrive à la cheville du Felco 2. Ce dernier nous a permis de couper les tiges d’oignons verts et les branches d’arbre avec finesse, offrant à la quasi-totalité des matériaux de notre test des extrémités parfaitement plates et lisses. Son action de coupe s’est montrée plus douce et ses lames plus affûtées que les autres, et il a nous a demandé moins d’effort que les divers produits de notre sélection (sauf, encore une fois, l’ARS HP-VS8Z). Comparés aux modèles moins chers, les outils Felco fonctionnent non seulement mieux mais sont plus résistants sur la durée : vous pouvez les ajuster et les réparer, en remplacer les pièces, et constater qu’ils sont tout simplement plus solides et plus durables que la concurrence.

    Les outils Felco ont notamment un avantage majeur par rapport à l’excellent modèle ARS : on les trouve à peu près partout (et leurs pièces de rechange ne sont pas difficiles à trouver). Cette disponibilité assure des prix homogènes et facilite le processus d’achat. Nous étions prêts à faire du modèle ARS notre premier choix, car il est légèrement supérieur en termes de qualité, mais au cours de la rédaction du guide, nous avons constaté la hausse du prix de ce modèle. ARS est un fabricant de niche et bien que ses outils soient fantastiques, leur fenêtre de disponibilité est moins fiable. La volatilité des prix a été déterminante dans notre choix. En faisant du Felco 2 notre recommandation première, nous estimons proposer aux lecteurs un outil presque parfait qui n’est pas compliqué à trouver et à acheter.

    Si les qualités du sécateur signé Felco sont évidentes sur tous les supports d’entrée de jeu, vous constaterez au fil du temps que vous pourriez très bien le garder pour toujours. On ne voudrait pas avoir l’air d’un slogan publicitaire mais ce modèle peut vraiment fonctionner comme au premier jour aussi longtemps que vous en avez besoin. À l’Ecological Landscape Alliance, nous avons consulté Olga Kraus, horticultrice certifiée, dotée de plus de vingt ans d’expérience dans le secteur des pépinières et paysagiste professionnelle : « J’utilise un Felco 2 depuis 25 ans, et depuis l’an dernier est venu s’y ajouter un Felco 6 », nous a-t-elle confié. Les jardiniers qui rédigent des critiques sur le site de matériel d’arboriculture Tree Stuff offrent des témoignages similaires : l’un d’entre eux possède la « même paire depuis 13 ans et l’utilise toujours ». Un autre détient le même modèle depuis douze ans, « avant même [qu’il] ne commence à couper des arbres, et [il n’a] toujours pas eu à changer les lames. » Et voici un exemple parfait, provenant également d’un client sur Tree Stuff : « Je possède l’un de ces sécateurs depuis 16 ans pour mon usage personnel et l’utilise depuis 5 ans dans le cadre de mon travail. Je l’ai égaré quelques mois et l’ai retrouvé dans la cour. Je l’ai huilé, me suis débarrassé de la rouille avec une brosse métallique puis j’ai aiguisé les lames. J’utilise toujours le même modèle aujourd’hui et il fonctionne comme au premier jour ! » Ce niveau de durabilité extrême distingue les produits Felco de tous les sécateurs moins chers que l’on peut trouver dans le commerce (et plus globalement de la plupart des produits du monde moderne).

    Cette fiabilité est due à leur processus de production qui se déroule au sein d’une ancienne usine horlogère suisse. Felco met également à disposition des usagers chaque pièce individuelle de ses sécateurs ; de fait, s’il y a de la casse, il est facile de remplacer la pièce endommagée.

    Un mot sur l’entretien des sécateurs Felco : si d’aventure vous tombez sur votre sécateur perdu depuis un bail dans le tas de compost, vous pouvez régler l’écrou central en acier trempé pour vous assurer que les lames s’alignent toujours correctement. À l’usage, nous avons trouvé cette tolérance entre les lames précise et exacte, mais il faut savoir que tous les sécateurs finissent par se désaligner. Vous pouvez ajuster et affiner les modèles Felco quand vous le souhaitez. C’est une autre caractéristique qui différencie les produits de la marque des sécateurs moins chers.

    Autre différence signée Felco : la facilité avec laquelle ces sécateurs opèrent les coupes. Lorsque vous passez du modèle Corona (notre choix petit budget) au Felco 2, par exemple, vous vous apercevrez qu’il demande moins d’effort à l’ouverture et à la fermeture. Les modèles Corona sont plus rigides. Vous ne le remarquerez peut-être pas sur les premières coupes, mais après quinze ou vingt minutes d’utilisation, vous commencerez à noter la différence, surtout si vous êtes un jardinier expérimenté.

    Les sécateurs Felco sont également plus faciles à manier que les modèles moins chers, grâce à leurs poignées arrondies et leur largeur d’ouverture modeste. Les Corona semblent être conçus pour les équipes d’aménagement paysager et leurs gars costauds aux mains larges. Les sécateurs Corona sont robustes, mais beaucoup de femmes rencontrent des difficultés de prise en main lorsqu’ils sont ouverts. Les modèles Felco (et ARS) sont un peu plus faciles à manipuler pour les hommes et les femmes au gabarit plus modeste.

    Des défauts non rédhibitoires

    Le sécateur Felco s’est montré presque parfait lors de nos tests, et le peu de problèmes qu’il a rencontrés au niveau des performances de coupe semblent dérisoires quand on les compare avec notre autre modèle préféré. Le Felco 2 a nécessité quelques efforts mineurs pour couper une branche d’érable de Norvège – notons que cette tâche a été plus facile avec le modèle ARS – et les lames Felco ont légèrement écrasé une cheville de 6 mm, tâche que l’ARS a, lui, menée à bien. Il s’agit là toutefois de minuscules défauts. Le sécateur Felco a coupé tous les autres échantillons à la perfection et ce sans requérir le moindre effort. Il a mieux fonctionné que l’ensemble des autres outils que nous avons essayés.

    Sachez que le sécateur Felco est davantage conçu pour les grandes mains que certaines autres marques. Le Felco 2 est 1,3 cm plus long que notre autre très bon choix, à savoir l’ARS HP-VS8Z. Ce différentiel de taille est également valable pour les autres modèles équivalents : le « petit » Felco, le Felco 6, est 6 mm plus long que le « petit » ARS, le HP-VS7Z, tandis que le sécateur à poignée rotative Felco 7 est 2,5 cm plus long que l’ARS HP-VS8R. Les testeuses ont préféré l’ARS au Felco en raison de la prise en main offerte par les poignées ARS.

    Le Felco 2 a également une particularité de conception qui constitue soit un défaut soit une fonctionnalité, selon les points de vue. Contrairement aux autres sécateurs manuels Felco, la lame inférieure du « F2 » est rivetée en place, et non vissée. Le rivet permet à la lame inférieure d’être fermement fixée, mais cela signifie également que si vous devez la remplacer, vous devrez la riveter ou trouver quelqu’un qui pourra le faire. Il y a de fortes chances que vous n’ayez pas besoin de vous en soucier à en juger par la durée de vie des sécateurs Felco, mais à mon sens, il s’agit d’un léger défaut.

    Nous recommandons aussi : le sécateur ARS HP-VS8Z

    L’ARS HP-VS8Z

    Un excellent sécateur, toutefois un peu difficile à trouver

    En plus de proposer les lames les plus affûtées de notre sélection, ce modèle est aussi celui qui demande le moins de force et effectue les coupes les plus fluides. Il n’est pas toujours simple à trouver, mais si vous tombez sur ce modèle pour le même prix que le Felco, alors n’hésitez pas.

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    L’ARS HP-VS8Z effectue de meilleures coupes que l’ensemble des autres sécateurs que nous avons testés ; il laisse moins de morceaux d’écorce et d’extrémités irrégulières de tiges que les modèles concurrents. Il s’agit du sécateur le plus fluide que nous ayons essayé, avec sa capacité à couper directement les branches lourdes et les fines extrémités des tiges d’oignons verts, sans hésitation, sans à-coup ni saccade. Par ailleurs, il ne reste jamais coincé. Bien qu’ARS n’indique pas le diamètre de coupe maximum pour ses sécateurs, l’ARS HP-VS8Z a même réussi à tailler une branche de 19 mm sans problème, contrairement à plusieurs autres modèles conçus pour couper des branches de 25 mm. Si vous trouvez cet outil pour un prix inférieur à un Felco, il n’y a aucune raison de ne pas vous laisser tenter.

    La raison probable pour laquelle le sécateur ARS fonctionne si bien ? Ses lames sont très, très acérées. Comme le note un blogueur, « ARS signifie “Always Really Sharp” » (soit « toujours très aiguisé »). Les lames de ce modèle, faites de ce que le fabricant appelle de « l’acier recuit sphéroïde granuleux à haute teneur en carbone », obtiennent une note de 59 sur l’échelle de dureté Rockwell (900 sur l’échelle de dureté Vickers). Les sécateurs typiques que l’on trouve en quincaillerie atteignent un score compris entre 50 et 54, tandis que plusieurs sociétés (Felco et Bahco, entre autres) ne souhaitent pas communiquer de chiffre. Toutefois, d’après ce que nous avons pu déterminer, la dureté de ce modèle était plus élevée que celle de tous les autres sécateurs que nous avons testés, à l’exception de l’Okatsune (60). Au-delà de leur caractère acéré, les lames du modèle ARS offrent une tolérance très précise, un point essentiel pour assurer une coupe fluide, ne jamais rester bloqué et proposer les résultats parfaits que vous constatez à chaque taille.

    ARS a conçu le reste de l’outil avec autant de soin que les lames. Les manches de la série VS sont en fonte d’aluminium recouvert de plastique, de sorte que vous n’ayez pas à vous soucier d’une éventuelle séparation des poignées d’un coup sec, à moins que vous n’ayez un Pulgasari dévoreur de métal pour animal de compagnie. Les poignées sont proposées en trois tailles : l’ARS HP-VS8Z, le modèle 20 cm que j’ai testé ; l’ARS HP-VS9Z, un modèle de 23 cm pour les grandes mains ; et l’ARS HP-VS7Z, destiné aux petites mains. Malheureusement, ARS ne conçoit pas de sécateurs pour gauchers ; pour cela, vous pouvez vous procurer un Felco 9. Pour une explication de la différence entre les outils de coupe destinés aux droitiers et aux gauchers, voir le guide Wirecutter consacré aux ciseaux de cuisine (en anglais).

    L’ARS HP-VS8Z et le Felco 2 ont fonctionné de manière presque identique lors de nos tests. La principale différence entre les deux modèles ? L’ARS HP-VS8Z coupe les grosses branches avec un peu plus de fluidité que le Felco 2, nécessite un peu moins de force et offre une coupe plus lisse et plus propre.

    L’ARS HP-VS8Z et le Felco 2 ont fonctionné de manière presque identique lors de nos tests. La principale différence entre les deux modèles ? L’ARS HP-VS8Z coupe les grosses branches avec un peu plus de fluidité que le Felco 2, nécessite un peu moins de force et offre une coupe plus lisse et plus propre. Le Felco 2 a également écrasé un peu la cheville que nous avons coupée, tandis que l’ARS HP-VS8Z a proposé une coupe ronde parfaite. Il s’agit là de différences mineures, et la plupart des gens ne les remarqueront même pas s’ils taillent principalement des branches de moins de 1,25 cm de diamètre.

    Le principal inconvénient de ce modèle, c’est sa disponibilité : l’ARS n’est pas aussi bien distribué que les modèles Felco et son prix est fluctuant.

    Notre choix petit budget : le Corona BP 3180

    Le Corona BP 3180

    Pas aussi tranchant que les autres

    Ce sécateur résistant n’est pas aussi fluide ou tranchant que nos modèles préférés, mais il est tout à fait performant et s’adapte mieux que les autres aux grandes mains.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 62,77€

    Le Corona BP 3180 permet lui aussi de sectionner aisément les tiges délicates des oignons verts et de couper les cannes de framboises. Lors des tests, sa coupe était suffisamment fluide et sa lame suffisamment tranchante pour que je puisse tailler une branche de 19 mm de diamètre. Les seuls autres sécateurs de ma sélection capables de telles prouesses sont les modèles ARS, Felco et Bahco, qui peuvent parfois coûter plus cher. Les lames des produits Corona sont fabriquées en acier à haute teneur en carbone SK5 et conservent normalement leur caractère tranchant longtemps après l’affûtage.

    Alors pourquoi ce modèle n’est-il pas notre premier choix ? Parce que les coupes du Corona BP 3180 sur les grosses branches ne sont pas aussi propres que celles effectuées par les sécateurs ARS et Felco, parce que ce modèle n’a pas opéré de façon aussi fluide et aisée, et parce que les utilisateurs dotés de mains de petite ou moyenne taille le trouveront difficile à manier. Le Corona proposant une ouverture très large des poignées lorsqu’il est ouvert, il est difficile à tenir en main pour de nombreux utilisateurs et utilisatrices. Il se trouve que Michael Zhao, journaliste chez Wirecutter, possède ce sécateur, et il nous a dit rencontrer des problèmes similaires : « Comme ce modèle est pourvu d’une grande ouverture, il n’est pas adapté aux personnes aux mains plus petites. Je dirais également que j’ai plus de force dans les mains que la moyenne (grâce à l’escalade) et je trouve que le sécateur offre plus de résistance que je ne le souhaiterais. »

    Les poignées en métal recouvert de plastique sont robustes, mais elles ne sont pas spécialement conçues ou moulées pour s’adapter à vos mains et à vos doigts comme celles d’un sécateur ARS ou Felco. Les poignées du modèle Corona sont droites avec un léger arc à l’extrémité, ce qui explique en partie pourquoi elles peuvent être gênantes si vos mains ne sont pas assez grandes pour les tenir. Corona propose un modèle plus petit, le sécateur à lame franche forgée Corona BP 3130, mais il est conçu pour couper des branches jusqu’à 13 mm de diamètre. La plupart des utilisateurs seraient mieux lotis avec un sécateur capable de s’attaquer à plus large.

    Sur Amazon, un petit nombre d’utilisateurs signalent que ce modèle est sujet à la rouille. Michael Zhao a également rencontré ce problème : « J’ai beau l’essuyer après utilisation (pas très soigneusement), il est toujours couvert de rouille. Il lui faut probablement l’huiler régulièrement, ce que je ne fais pas. » Pourtant, malgré ces soucis, vous pouvez garder ce sécateur en bon état de marche pendant des années avec des lames supérieures, des ressorts et des vis de rechange. À noter toutefois : la lame inférieure est assemblée avec des rivets et ne peut donc pas être remplacée.

    La concurrence

    La plupart de nos tests ont porté sur des sécateurs à lame franche standard, mais nous avons également essayé des sécateurs à poignées rotatives pour réduire la fatigue à l’utilisation, ainsi que des sécateurs à cliquet qui effectuent de grandes coupes en demandant moins de force.

    Le modèle Felco 6 est une version plus petite de notre premier choix. Il possède les mêmes lames tranchantes, mais il est équipé de poignées légèrement plus courtes (18 cm, contre 20 cm), un poids plus léger (210 grammes, contre 240 grammes) et une capacité de coupe moins élevée (2 cm, contre 2,5 cm). Si vos mains sont plus petites que la moyenne, cette paire est une excellente option. Autre modèle plus petit testé par nos soins, le Felco 14 s’avère tout aussi bon que les autres outils Felco que nous avons essayés au fil des années.

    Les sécateurs à lame franche Tierra Pro 38-1713 19 cm et Tierra Pro 38-1710 21,5 mm ne sont pas parvenus à couper l’un des dix échantillons de tiges d’oignons verts, ils ont légèrement écrasé les cannes de framboise et les goujons en bois, et ils ont requis plus de force que les autres modèles pour se refermer sur une branche de nerprun de 19 mm de diamètre. Les coupes étaient toutefois nettes et les lames n’ont pas arraché l’écorce des branches vivantes. Cherchez d’abord le modèle 19 cm – celui mesurant 21,5 cm est similaire mais plus difficile à refermer, et il a arraché de l’écorce sur les cannes de framboise.

    Le sécateur à lame franche Okatsune 101 18 cm est le modèle préféré des amateurs de bonsaïs. Il est fabriqué en « acier japonais Izumo Yasuki pour fournir une dureté Rockwell de 60 +/- 1 », ce qui signifie qu’il demeure affûté plus longtemps que les sécateurs à l’acier plus doux. Mince et court, il s’ouvre très largement (15 cm de diamètre à la base), ce qui rend sa manipulation difficile pour les utilisateurs dotés de petites mains (comme moi), et les poignées sont légèrement glissantes par temps humide. Ce modèle a parfaitement sectionné branches vivantes et chevilles en bois – et je pèse mes mots –, en ne laissant que peu d’écorce déchirée et en offrant des coupes lisses et plates. Cependant, à trois reprises sur nos dix tentatives, il n’a pas réussi à couper les tiges d’oignons verts. C’est un produit robuste : sur BladeForums, les internautes qui possèdent ce sécateur laissent des commentaires tels que « J’ai utilisé le sécateur 20 cm dans le cadre professionnel sur les neuf dernières années et il va certainement me survivre. » Wayne Schoech de chez Stone Lantern nous a indiqué que son entreprise proposait des ressorts de remplacement Okatsune.

    Le sécateur professionnel à lame franche Burgon & Ball GTO/PRL a montré des résultats aussi satisfaisants que l’Okatsune lors de nos tests, bien qu’il donne l’impression d’un travail un peu plus irrégulier et saccadé, et que la force avec laquelle il se referme envoie les extrémités coupées voler dans les airs.

    Le sécateur Ergo Tierra Garden 35-1731 à lame franche forgée ne fonctionne pas aussi bien que les modèles Tierra Pro. Le modèle Ergo a parfaitement coupé les oignons verts, mais a eu tendance à écraser les chevilles et les branches d’érable de Norvège, et il a demandé plus de force pour se refermer sur les branches vivantes que les autres modèles Tierra.

    Le sécateur à lame franche Burgon & Ball RHS GTO/SC est à l’image de la Royal Horticultural Society qui le recommande : il est respectable. Il s’ouvre grand et se referme fort, mais il ne pourrait couper une cheville de 12,7 mm ou une branche de nerprun de 19 mm que si je m’y mettais à deux mains. Il a eu tendance à écraser les chevilles, mais il les a tout de même coupées et effectué de bonnes tailles plates sur les branches vivantes.

    Le sécateur à lame franche Fiskars Quantum n’est pas fait pour couper les tiges d’oignons verts, et il a laissé pendre des morceaux d’oignon sur plus de la moitié des coupes. Le Quantum a également coupé la branche d’érable de Norvège de 9,5 mm de diamètre de manière inégale et a déchiré l’écorce. Le loquet en plastique de l’outil s’étend légèrement au-delà du niveau des poignées, ce qui peut être irritant si vous utilisez le sécateur sans gants.

    Selon le fabricant, le Fiskars PowerGear2 « multiplie l’effet de levier pour donner jusqu’à 3,2 fois plus de puissance à chaque coupe. » Cependant, puissance et finesse ne sont pas synonymes. Lors de nos tests, le PowerGear2 a eu tendance à écraser légèrement les branches vivantes et les chevilles, et il a nécessité plus de force pour se refermer que les autres sécateurs. J’ai dû rouvrir et presser le sécateur PowerGear2 trois fois pour arriver à couper une branche de nerprun de 19 mm. Les lames ne se sont pas non plus fermées de manière particulièrement fluide.

    Le sécateur à lame franche Gardena 8757 a nécessité plus de force pour se refermer que les autres sécateurs de ce type sélectionnés par mes soins. Bien qu’il soit censé couper des matériaux jusqu’à 20 mm d’épaisseur, couper la cheville de 12,7 mm et la branche d’argousier de 19 mm avec cette paire s’est avéré difficile. Il existe de meilleures options.

    Le sécateur Tierra Pro 38-1707 18 cm est parvenu à couper les tiges d’oignons verts seulement une fois sur deux, et a à peine pu tailler une branche de nerprun de 19 mm de diamètre. Ses coupes laissent de l’écorce déchirée et une surface inégale.

    Le sécateur à lame franche Corona BP 3350 avec poignée réglable est économique et offre la possibilité de se procurer des lames de rechange. Cependant, j’ai dû utiliser mes deux mains pour le forcer à se refermer sur la cheville en bois de 12,7 mm et la branche de nerprun de 19 mm. Par ailleurs, les branches de 9,5 mm et de 19 mm ont été légèrement écrasées au cours du processus.

    Le Corona BP 6310 a peiné à couper les tiges d’oignons verts et a nécessité beaucoup plus de force pour se refermer que la plupart des autres modèles à lame franche. J’ai eu besoin de mes deux mains pour couper l’argousier de 19 mm de diamètre. L’Okatsune 101 est une meilleure affaire.

    Le sécateur à lame franche forgée Kenyon 41406 a fait un travail correct sur les tiges d’oignons verts et les cannes de framboises, mais il a fallu employer plus de force pour couper les chevilles en bois et les branches vivantes qu’avec la plupart des autres sécateurs de notre sélection.

    Le sécateur Zavaland est le seul produit de la sélection qui a été complètement incapable de couper les tiges d’oignons verts. Il n’arrivait pas à sectionner quoi que ce soit sans que l’on ne serre fort, même des cannes de framboise, et il est à peine parvenu à couper la cheville de 12,7 mm et la branche d’argousier de 19 mm. Rendez-vous service et achetez plutôt l’ARS HP-VS8Z ou l’Okatsune 101.

    Pour un prix légèrement inférieur à celui du sécateur Felco 2, vous pouvez vous offrir le sécateur traditionnel AM Leonard 1286 – et le conserver longtemps, car AM Leonard vend également un kit de pièces de rechange. Le sécateur AM Leonard est presque aussi confortable que l’ARS HP-VS8Z, bien que ce modèle nécessite deux mains et de la force pour couper une branche de 19 mm. Ce modèle se ferme plus grossièrement que les modèles ARS, Felco et Bahco.

    Le sécateur Fiskars 7936 PowerGear a nécessité plus de force que les autres sécateurs pour couper les tiges d’oignons verts et les framboises, et a taillé la cheville de 6 mm de manière incohérente, mais il a ensuite été possible de couper la branche d’érable de Norvège avec une seule main. Le fermoir, les poignées et le mécanisme sont tous en plastique.

    La présence d’une poignée rotative peut réduire la fatigue des mains et des poignets, mais peut aussi s’avérer gênante et réduire votre puissance par coupe. Le sécateur à poignée rotative pour grosses coupes ARS HP-VS8R Signature ressemble à l’ARS HP-VS8Z mais possède une poignée qui pivote sur un axe à 90 degrés lorsque vous refermez vos doigts dessus. Autrement, il propose la même capacité de taille fluide et parfaite, et est doté de la même lame tranchante que le sécateur ARS Signature pour grosses coupes. La poignée rotative a de fait limité la force que je mobilisais pour effectuer une coupe : j’ai dû utiliser mes deux mains sur la branche de nerprun de 19 mm pour forcer la fermeture des lames, alors qu’une poignée non rotative m’a permis d’effectuer la même tâche d’une seule main.

    Le Felco 7 est similaire aux autres sécateurs de la marque à l’exception près qu’il possède une poignée rotative recouverte d’un matériau caoutchouteux moins glissant. Ses lames m’ont donné une impression légèrement plus rugueuse que l’ARS HP-VS8R, lisse et soyeux, mais cette remarque vaut pour la quasi-totalité des autres produits.

    Le sécateur à cliquet pour grosses coupes EZ Kut faisait partie de notre sélection. Lors nos tests, ce modèle a coupé facilement des cannes de framboise de 6 mm sans le cliquet, et a taillé des chevilles de 12,7 mm et des branches de 19 mm sans problème, en demandant peu de force, avec le cliquet. Cela dit, il a été incapable de couper deux échantillons d’échalote sur dix. En fin de compte, nous pensons que les défauts de conception – le rivetage ainsi qu’une lame de type enclume qui écrase les tiges vertes – l’emportent sur les avantages du mécanisme à cliquet.

    Le sécateur à cliquet Gardener’s Friend s’est affirmé comme le sécateur à cliquet qui coupait le plus facilement parmi ceux que nous avons testés, ainsi que le deuxième produit le plus cher. Couper des goujons en bois de 12,7 mm et des branches de 19 mm avec le Gardener’s Friend demande beaucoup moins de force que pour la plupart des autres sécateurs à cliquet, même si vous aurez besoin du même nombre de coups de cliquet quel que soit le sécateur (deux à trois pour la cheville, trois pour la branche de 19 mm). À savoir : le modèle Gardeners’Friend est vendu avec une petite éponge contenant de l’huile minérale, intégrée dans le manche pour nettoyer et huiler la lame, ce qui évite de sortir un chiffon.

    Le sécateur à enclume avec mécanisme à cliquet Corona RP 3230 est un choix économique. Léger, il utilise aisément le cliquet sur les branches épaisses, mais il peut également couper les extrémités fines des tiges d’oignons. Cependant, les poignées sont très larges tout comme la lame d’enclume. Lorsque j’ai testé le Corona RP 3230 sur des tiges de baies, je n’ai pas pu lui faire couper des cannes de 6 mm sans avoir à enclencher le cliquet — et dans le temps qu’il a fallu pour faire trois cliquets, les cannes étaient déjà bien écrasées car maintenues sous pression contre la lame d’enclume.

    Le sécateur à enclume avec mécanisme à cliquet Flexrake LRB205 a proposé un travail médiocre de coupe des tiges d’oignons verts, en arrachant quatre sur dix. Il n’est pas parvenu à couper les cannes de framboise sans engager le cliquet. Lorsque j’ai dû utiliser celui-ci, il a écrasé et déchiré les cannes sur une majorité de coupes. Cette même action a mieux fonctionné sur les chevilles et les branches, avec des coupes parfaites sur l’érable de Norvège et le nerprun.

    Le sécateur avec mécanisme à cliquet Gardena 8798-U SmartCut est beaucoup plus cher que tout autre produit de sa catégorie, principalement parce qu’il possède une caractéristique inhabituelle : un levier pour faire basculer le sécateur du mode lame franche ordinaire au mode cliquet. Malheureusement, l’option cliquet n’améliore pas les performances du Gardena, sauf sur les branches les plus épaisses. Six fois sur dix, il n’a pas réussi à couper les échalotes. Il a également écrasé les cannes de framboise et les deux chevilles en bois, arraché une partie de la couche extérieure de la cheville de 12,7 mm et laissé des bandes de bois suspendues aux coupes effectuées sur l’érable de Norvège.

    Le sécateur avec mécanisme à cliquet Classic Flexrake CLA349 20 cm a nécessité plus de force pour se refermer que tout autre sécateur à cliquet lors de la coupe de tous les matériaux, à l’exception des oignons verts. Étant donné que le but des sécateurs à cliquet est d’utiliser moins de force, je ne peux recommander ce modèle.

    Je n’ai pas pu terminer les tests sur le sécateur à enclume avec cliquet Flexrake LRB168, car une minuscule vis qui maintenait le cliquet sur les lames s’est détachée et a disparu.

    Les cisailles d’élagage à cliquet Gardenite sont légèrement plus grandes que les autres cisailles à élagage et nécessitent une deuxième pression à la fin de chaque coup de cisaille pour engager le cliquet et réaliser une coupe nette, même sur les pointes souples des oignons verts. Cette pression finale rend la coupe un peu maladroite par rapport à l’action douce du EZ Kut. Le Gardenite a également demandé bien plus de cliquets pour couper les branches : quatre pour couper la branche d’érable de Norvège de 9,5 mm de diamètre et cinq pour traverser la branche de nerprun de 19 mm de diamètre.

    Sources

    1. Stan V. Griep, Garden Tools : The Pruners, GardenSMART

    2. Beth Botts, We put hand pruners to the test, Chicago Tribune, 20 août 2006

    3. Hand Pruner Reviews, Galt Tech, 28 mars 2015

    4. Keep Your Felco Tools Forever, The Felco Store

    5. Tony Sculimbrene, Blade steel : ten things you need to know, All Outdoor, 24 juin 2013

    Meg Muckenhoupt (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Laura Pertuy (traduction française)

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Trump suggère d’intimider Poutine avec des sous-marins nucléaires

    « Si nous n’avions pas cette arme, nous ne pourrions pas discuter. » Donald Trump l’assure. La solution à la guerre en Ukraine serait la menace nucléaire. L’ancien président des Etats-Unis a accordé une interview à Fox Business, lundi 21 mars. Et il a inévitablement été interrogé sur la guerre en Ukraine, qui fait rage depuis l’offensive lancée par Vladimir Poutine le 24 février dernier. Donald Trump s’est prononcé au sujet du président russe : « Je l’entends prononcer sans cesse le mot qui commence par un «N», le nucléaire. » Il a alors conseillé aux Etats-Unis et aux pays occidentaux de se montrer plus offensifs : « Nous devrions lui dire que s’il utilise encore une fois le mot «nucléaire», nous allons envoyer des sous-marins [nucléaires] et nous ferons des allers-retours le long de sa côte. » 

    Les Etats-Unis ont « les meilleurs sous-marins du monde »

    Donald Trump en a profité pour se vanter, auprès de Fox Business, d’avoir réussi à rebâtir les « capacités nucléaires » des Etats-Unis. Et ce, « comme jamais personne ne l’avait pensé auparavant », a-t-il insisté sur la chaîne américaine. L’ancien locataire de la Maison Blanche a estimé que grâce à ses « efforts », le pays possède « les meilleurs sous-marins du monde, les plus puissants avec les meilleures machines ».

    Au début du mois de mars, lors d’un meeting à la Nouvelle-Orléans, Donald Trump avait déjà suggéré de bombarder la Russie avec des avions américains parés du drapeau chinois. « Comme ça nous disons que la Chine est responsable, que nous n’avons rien fait, ensuite ils se battent l’un contre l’autre. Nous n’aurons plus qu’à nous asseoir et regarder », avait martelé le prédécesseur de Joe Biden.

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    SANS TITRE

    #bbccricket

    Kumaran Ravendradas: Lot of talk of bowlers being tired for final Test but it is clear to see West Indies plan coming to fruition here...they obviously planned to tire out all the England batsman in the first two Tests so they can be bombed out cheaply here. I really hope I am wrong.

    Dan Lawrence, melted sun cream across his nose and cheek, pushes Jayden Seales for a single through the covers.

    Seales twice threatens Alex Lees. The England opener plays and misses at his fourth ball on the back foot before Lees leaves a ball which jags back and just misses his off stump.

    Lees then edges one over the slip cordon after going at a drive hard.

    Text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    What's frustrating about Zak Crawley is his inconsistency. Has the elegance to be the next KP but the temperament of Chris Gayle in a T20! He's young so I'm hopeful.

    Kyle Mayers left the field at the end of the last over, giving his hamstring a bit of stretch, so Alzarri Joseph gets his first chance with the ball.

    His second ball is a little wayward, down leg side, and beats the dive of Joshua da Silva to run away for four byes.

    Next ball he's on the money to Dan Lawrence who defends well before bellowing "NO!" just in case Alex Lees fancied a risky single.

    Jonathan Agnew

    BBC cricket correspondent in Grenada

    Mayers is quite a good height for this pitch. It means he has to bowl a fuller length than a taller bowler like Holder. It means the ball will swing more and challenge the batman's footwork.

    #bbccricket

    Piemontemio: West Indies are in the ascendancy here, but they've lost two reviews inside 16 overs. I wonder if that will come into play later in England's innings here.

    A change as Jayden Seales returns in place of Jason Holder.

    His second ball allows Dan Lawrence, after 13 balls, to get off the mark with a flick off his pads.

    Good gas from Seales who does Alex Lees for pace with his fifth ball which thumps into the left-hander's thigh pad.

    Jonathan Agnew

    BBC cricket correspondent in Grenada

    Mayers is a short, scuttling, lively medium pacer - almost the exact opposite of what they're facing the other end from Holder. He bowls a fuller length, and is causing England some problems at the moment.

    Kyle Mayers round the wicket to Alex Lees.

    The seamer appears a calculating character rather than a firebrand. After every delivery he comes across as serene, calm and deep in thought.

    Masterful stuff from him so far as he clocks up another maiden.

    Michael Vaughan

    Former England captain on BT Sport

    We've not seen the best of Alex Lees in Test cricket so far because it hasn't been easy - the ball has been moving.

    He's been excellent because he's just played the line.

    An absolute jaffa from Jason Holder as he swings his third ball past a tentative defensive poke from Dan Lawrence. Will the swashbuckling Lawrence seek to counter-attack here? Or play a more watchful innings.

    He seems content to play the situation as well as the deliver for the time being as he sees off a maiden from Holder.

    Curtly Ambrose is positively purring on commentary.

    Jonathan Agnew

    BBC cricket correspondent in Grenada

    Thank goodness for some interesting cricket!

    Alex, Alex, Alex. Not what you expect from an opener in this situation.

    Slightly wider from Kyle Mayers and jags away from the left-handed Lees who decided now was the time to bring out the cover drive. Not bat on it.

    England need to dig in and see this tricky spell off.

    Tim Peach

    BBC Sport in Grenada

    There are more West Indies fans in here today than at the previous two venues - you could tell by the noise greeting Root's wicket.

    Sir Curtly Ambrose

    Former West Indies bowler on BT Sport

    That is a very good delivery from Kyle Mayers to get rid of Joe root. It was cross-seam again and it's just taken the edge of the in-form batter.

    He was included in the team this morning and he's showing the captain what he can do.

    As expected, the ball was sliding down leg and was missing the stumps.

    West Indies burning through two reviews is probably the only thing they have got wrong this morning.

    Jason Holder is doing his job from the other end, largely keeping the England run rate down.

    After a single for Alex Lees early in the over Dan Lawrence the new man.

    The final ball of his over clips Lawrence on the pad as he attempts to defend. West Indies review after the original decision is given not out.

    Once again looks like a bit of a duff call by the West Indies.

    David Gower

    Ex-England captain on BT Sport

    That is a big, big scalp.

    Suddenly the decision to bowl first is looking as good as it gets. They've managed to get rid of England's master batter in Joe Root.

    Jonathan Agnew

    BBC cricket correspondent in Grenada

    I'm not sure that ball that got Root did too much untoward - it might have bounced a little more, but took Root's edge.

    Root c Da Silva b Mayers 0 (Eng 29-2)

    Huge wicket for West Indies.

    Kyle Mayers has stuck to some tried and trusted methods to snaffle two early England wickets.

    He has just nibbled it off an awkward length and forced England skipper Joe Root into playing at it. It's a thin edge and Joshua da Silva is on hand to take a routine catch. He tosses the ball in the air in delight.

    France24 - Monde

    À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis

    Publié le : 21/03/2022 - 08:38Modifié le : 21/03/2022 - 09:53

    David GORMEZANO Suivre

    Le ProEnglish Theatre, petit théâtre indépendant de Kiev qui joue et enseigne dans la langue de Shakespeare, s'est mué en un "art shelter", un abri artistique. La petite troupe d'acteurs s’est installée au sous-sol de leur théâtre pour vivre l'épreuve de la guerre ensemble, témoigner et organiser une résistance tous azimuts. Rencontre avec des artistes pétris d'humanité et résolus à gagner la guerre contre la Russie.

    Le 24 février, c'est au téléphone qu'Alex Borovensky, le directeur du ProEnglish Theatre, a appris que la guerre avait éclaté et que les chars russes étaient entrés en Ukraine. "J'ai raccroché, puis j'ai entendu les explosions, puis les sirènes. C'était irréel, je ne voulais pas y croire. Avec ma compagne, nous avons fait nos valises et nous avons décidé de nous installer au théâtre qui est en sous-sol. À la fin de la journée, nous avons tous regardé 'Mission Impossible 4', parce qu'à la fin, Tom Cruise détruit le Kremlin."

    En quelques jours, l'acteur et ancien professeur d'anglais se mue en résistant. Obstruer les fenêtres des deux pièces du théâtre donnant sur la rue, transformer la salle où étaient données les représentations en dortoir, abriter les gens de l'immeuble pendant la nuit ou lorsque les sirènes signalent une attaque aérienne, donner des interviews aux médias anglophones pour témoigner de la situation à Kiev et ailleurs en Ukraine, décharger des camions d'aide humanitaire et aider à leur répartition dans le quartier… L'heure était à la survie et à la solidarité. "Tous les jours, on me propose de venir me réfugier ici ou là, mais je veux rester. Je veux voir ce qui est en train de se passer de mes propres yeux. Ma résistance, c'est l'art et c'est ce que je veux partager, c'est pour ça que je vais rester à Kiev".

    En ce dimanche 20 mars, au 25e jour de guerre, l'irréel est devenu la nouvelle normalité. Un calme étrange règne dans la ville de Kiev troublée par le grondement sourd de la défense anti-aérienne ukrainienne. Ces derniers jours, les tirs de missiles russes ont touché des immeubles d'habitation, faisant plusieurs morts, tandis qu'à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, les affrontements se poursuivent. Un ciel bleu intense et les rayons du soleil semble annoncer le printemps. Alex et ses compagnons ont décidé de s'offrir une petite journée de détente.

    "Il n'y a pas de bombardements massifs alors nous nous aventurons un peu plus en ville, nous recommençons à circuler en voiture autour de Kiev. Mais il y a eu des frappes directes sur la ville. L'une d'elles a touché un immeuble juste à côté de celui d'une des actrices du théâtre et les vitres de son appartement ont explosé. Nous sommes dans l'attente."

    Un théâtre pour résister et créer

    Avec la guerre qui s'installe, la petite bande de trentenaire n'a pas renoncé à ses projets. Tetiana Shelepko, actrice et metteuse en scène, est en train de monter une pièce d'Harold Pinter, "Le nouvel ordre mondial", qui sera diffusée en direct sur Internet le 27 mars et projetée dans plusieurs théâtres en Allemagne, en Slovaquie et au Portugal. Continuer à jouer semble pour elle une nécessité. "Pendant les guerres, le théâtre devient un abri pour les âmes, il permet de s'échapper de la folie de la guerre", explique-t-elle.

    Alex a adopté le même dispositif et prépare une performance basée sur "La Voleuse de livres", un roman de l'écrivain australien Markus Zusak. "Ce sera un monologue qui se déroule dans un abri anti-aérien qui n'est autre que notre théâtre ! Le stream sera repris par différents théâtres dans le monde qui ont manifesté leur intérêt pour ce projet. Quand l'Ukraine aura gagné la guerre, nous allons faire une grande tournée, dans beaucoup de villes, pour que ceci ne se reproduise jamais."

    Soutenir avant tout l'armée

    Pour les deux compères, le monde artistique ne doit pas se contenter d'interpeller sur les souffrances et les dévastations qu'infligent cette guerre. "Si vous [les Occidentaux, NDLR] voulez venir en aide aux réfugiés ukrainiens ou aux artistes ukrainiens, donnez de l'argent à l'armée ukrainienne, il y a un compte qui a été ouvert pour cela et qui reçoit des donations dans toutes les monnaies. Pour moi, c'est une évidence, il faut s'attaquer à la racine du problème, qui est la Fédération de Russie et son armée. Sinon, vous n'allez pas résoudre le problème."

    Lorsqu'ils sont assis autour d'un café, les mines deviennent plus sombres. Certes, il règne un calme apparent à Kiev, mais chaque jour apporte son lot d'informations insoutenables, comme celles du bombardement par les forces russes du grand théâtre de Marioupol où s'étaient réfugiés plusieurs centaines de personnes.

    Le sort réservé à cette ville de 400 000 habitants au bord de la mer d'Azov prend aux tripes les Ukrainiens et décuple leur envie d'en découdre avec la Russie. "Je suis en colère. Il faut que ça s'arrête. Je pense qu'il faut aussi boycotter le monde de la culture russe, sans hésitation, parce que la Russie est en train de tuer mon pays", affirme Alex.

    L'aveuglement des Européens

    Tetiana ressent aussi une colère froide qu'elle dirige, elle, vers l'attitude des Européens. "L'Europe vit dans une illusion. Elle semble vivre dans le monde de Harry Potter, faisant semblant que ce qui est en train de se passer n'existe pas. Ce n'est pas le 'Ministère de la magie' qui va faire disparaître l'armée russe."

    De son côté, Bogdan, un journaliste qui a rejoint l'"art shelter" de la rue Smolenska, regrette la nonchalance des Européens vis-à-vis de la Russie. "Après l'annexion de la Crimée, Vladimir Poutine a multiplié les conférences de presse pour vanter le réarmement de la Russie, le développement de nouvelles armes ultra-sophistiquées et vos dirigeants semblaient ne pas y prêter attention. Ils ont continué à acheter du pétrole et du gaz russe comme si de rien n'était. Cela fait huit ans que Poutine prépare la guerre, pour nous, c'était évident."

    Regrettant l'aveuglement des Européens, Alex, Tetiana et leurs amis ont une foi inébranlable dans leur pays et la certitude qu'il vaincra l'ogre russe. "Soutenir l'armée, c'est très important mais il faut aussi penser à soutenir le pays tout entier. Si l'économie continue à tourner, alors la Russie va connaitre la défaite", estime Alex. Dans une ultime pirouette, l'acteur devenu résistant rappelle que cela fait trois semaines que Moscou tente de faire pénétrer ses blindés dans Kiev sans y parvenir. "L'armée russe est faible, rouillée et désorganisée. Il ne faut pas en avoir peur puisque qu'un petit pays corrompu comme le nôtre a pu la mettre en échec ! De quoi l'Europe a-t-elle peur ?"

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Guerre en Ukraine : ils s'appelaient Tetiana, Mykyta, Alisa, Yulia...

    REPORTAGE

    À Kiev, entraide et solidarité pour résister à tout prix

    Guerre en Ukraine

    L'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz

    Le Monde

    Chargeur solaire portable BigBlue 28W

    Réalisé aux États-Unis, ce test a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

    Une batterie contient une quantité d’énergie épuisable, à la différence du chargeur USB solaire qui, dès que le soleil est là, peut fournir une alimentation pour votre téléphone et d’autres petits appareils électroniques afin qu’ils restent chargés. Vous pouvez même l’utiliser pour recharger une batterie externe, afin de mettre cette énergie de côté pour plus tard. Après plus de 60 heures passées à tester 12 modèles, nous sommes convaincus que le BigBlue 28W USB est le meilleur chargeur solaire pour tous ceux qui ont besoin d’alimenter leurs petits appareils électriques afin de rester connecté en cas d’éloignement des réseaux électriques, voire en situation d’urgence (catastrophe naturelle, etc.).

    Le meilleur chargeur solaire mobile

    Ce chargeur solaire léger est celui qui vous fournit le plus de puissance utilisable pour sa taille. En outre, il dispose de trois sorties pour charger plusieurs appareils simultanément.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 75€

    Le chargeur solaire USB de 28 W de BigBlue est le plus puissant de tous les chargeurs solaires testés, et il offre des caractéristiques uniques lui permettant d’être plus polyvalent et plus résistant : un troisième port USB (la plupart des concurrents se contentent de deux), une protection antipluie pour ses connecteurs, et un accordéon de panneaux photovoltaïques léger mais offrant une belle surface afin de capturer le moindre rayon de soleil. Bien que d’autres modèles s’en approchent en matière de puissance, le BigBlue est aussi plus compact et léger que les concurrents proposant un rendement comparable : il tient plus facilement dans un sac de camping ou de randonnée, ou encore dans un kit d’urgence.

    X-Dragon SunPower 20W

    Puissance comparable, mais plus basique

    Si vous ne trouvez pas notre premier choix, ce modèle d’une taille similaire est presque aussi puissant, mais il offre moins de ports et de panneaux.

    Acheter sur Amazon*

    *Au moment de la publication, le prix était de 130€

    Si le BigBlue n’est pas disponible, nous apprécions également le chargeur solaire X-Dragon 20W SunPower. Lors de nos tests, seul notre produit vainqueur a généré plus d’énergie au fil de la journée ; le X-Dragon a même produit un rendement légèrement supérieur lorsque le soleil était au zénith. Bien qu’il puisse charger vos équipements aussi vite que notre modèle favori, il lui manque quelques petits plus pratiques, comme le port de chargement supplémentaire et la protection des connecteurs, qui permettent au BigBlue de se distinguer.

    Tout ce que nous recommandons

    La recherche

    Pourquoi nous faire confiance

    J’ai passé une trentaine d’heures à enquêter et à tester des chargeurs solaires portables pour ce guide, en plus des dizaines d’heures que d’autres rédacteurs de Wirecutter y ont passées au cours des deux dernières années. J’ai entre autres écrit des guides sur les meilleures batteries portables USB pour téléphones et tablettes, les meilleures batteries USB pour ordinateur portable et les meilleures alimentations portables à onduleur (en anglais). Avant de travailler à Wirecutter, j’ai été rédactrice scientifique et « fact-checker » pendant quatre ans. En outre, au cours d’un voyage d’un mois dans la brousse au Malawi, en Afrique, j’ai pu tester moi-même un chargeur solaire portable médiocre, si lent que je l’ai abandonné au milieu du voyage.

    À qui s’adressent les chargeurs solaires ?

    Les chargeurs solaires USB sont extrêmement pratiques si vous partez pour un voyage en camping ou si vous vous rendez dans une région où vous ne pourrez pas compter sur le réseau électrique. Ils sont également utiles dans un kit de survie. Un chargeur solaire peut recharger un smartphone de la taille d’un iPhone X en profitant durant quelques heures du soleil zénithal. Mais dans certains cas, un chargeur solaire n’est pas la meilleure alimentation portable. Une batterie externe conçue pour les téléphones et tablettes ou les ordinateurs portables (alimentés en USB-C ou par une prise secteur) vous conviendra peut-être mieux. Les batteries externes que nous recommandons peuvent alimenter un smartphone pendant des heures, voire des jours, tout en tenant dans le volume d’un livre de poche, et elles ne dépendent pas de la météo.

    Mais que vous choisissiez un chargeur solaire ou une batterie externe, l’appareil n’alimentera que des équipements USB ou USB-C, ce qui limite son intérêt pour ceux qui ont besoin d’une alimentation secteur durable et sans réseau électrique. Si vous prévoyez des séjours globalement sédentaires durant lesquels vous aurez besoin de charger ou d’alimenter des appareils plus gourmands, comme un ordinateur portable ou un téléviseur, ou encore des équipements de communication sophistiqués, vous préférerez sans doute un robuste générateur d’alimentation portable et à onduleur (en anglais).

    Notre méthode de sélection

    Pour sélectionner les chargeurs que nous souhaitions tester, nous avons commencé par piocher dans les listes de modèles les plus vendus et les plus appréciés sur Amazon. Nous avons aussi consulté les recommandations sur les sites de référence tels qu’OutdoorGearLab, et recherché des mentions sur les sites spécialisés en matériel high-tech ou équipement de sports de pleine nature. Une mauvaise note ou un avis très critique d’utilisateur trouvés sur le site Fakespot n’entraînaient pas une élimination systématique, mais nous avons rejeté les modèles récoltant régulièrement des commentaires négatifs pointant des problèmes de performances faibles ou irrégulières, de déformations du matériel, ou encore des défauts d’alimentation. Avant de demander la livraison des modèles à tester, nous avons pris en compte les éléments suivants.

    • Puissance d’alimentation et chargement

    Nous n’avons pris en compte que les chargeurs solaires USB promettant 10 watts ou plus : en deçà, vous n’auriez pas suffisamment d’électricité pour alimenter un simple smartphone toute la journée, ce qui n’est pas pratique. Nous avons préféré les modèles annonçant des puissances encore plus élevées, mais sans prendre d’appareils trop volumineux, à la portabilité limitée.

    Nous avons éliminé les modèles ne proposant qu’un seul port USB. Deux ports permettent de charger un second appareil ou de partager le chargeur avec un camarade. Tout port supplémentaire est un bonus. Chacun doit fournir au moins 1 ampère, le minimum nécessaire pour charger complètement un smartphone tel que l’iPhone X en trois à quatre heures.

    • Taille

    Un bon chargeur solaire portable doit être suffisamment compact pour le ranger facilement dans un petit sac à dos. Dans l’idéal, il n’est pas plus encombrant qu’un iPad. Ceci étant, une surface de capteurs plus grande permet de mieux capturer les rayons du soleil un jour nuageux ; nous avons donc éliminé les modèles à un seul panneau. Lors de tests précédents, nous avions d’ailleurs regretté les résultats médiocres des petits pavés solaires à batterie intégrée, comme vous le verrez dans la section Concurrence. Les campeurs et les randonneurs étant ceux que ces chargeurs solaires intéressent le plus, nous ne voulions pas non plus de modèles trop lourds : ceux que nous avons testés font autour de 500 g, et nous avons éliminé tout ce qui dépassait le kilo.

    • Garantie et fiabilité

    Nous avons exploré les sites web des fabricants et contacté leur service client pour nous assurer que chaque modèle était fabriqué et vendu par une marque réputée, effectivement disponible à la vente durant les mois à venir.

    • Petits plus

    Lorsqu’un chargeur offrait des caractéristiques en plus, nous les avons également prises en compte. Une fermeture magnétique ou un pied intégré peuvent simplifier l’utilisation d’un chargeur solaire, mais il faut bien entendu que celui-ci maîtrise sa tâche première, alimenter et charger des appareils. La plupart des modèles testés sont fournis avec un câble USB vers Micro-USB, mais certains (comme le modèle de 90 cm d’Anker) étaient plus longs et paraissaient plus solides. Beaucoup comportent également quelques mousquetons ; ils sont toujours petits et de qualité médiocre, mais nous apprécions la possibilité d’accrocher le chargeur sur un sac à dos ou une tente.

    Prix

    Les chargeurs solaires dépassant 100 € n’apportent pas d’avantage notable sur les modèles moins coûteux, ou bien ils font partie d’une catégorie de taille et de poids qui dépasse les besoins du campeur occasionnel ou du kit de survie courant. A l’autre bout de la gamme, les chargeurs vraiment premier prix ne produisent généralement pas assez de puissance et ne chargent pas assez rapidement pour mériter votre attention. Nous nous sommes battus avec des modèles low-cost, trop faibles ou bizarrement conçus (voir La concurrence), et notre conclusion est que vous ne devriez pas compter sur de tels appareils, quelle que soit la situation. Par élimination, il nous restait quatre chargeurs offrant la bonne combinaison de puissance maximale affichée, de taille et de poids, de disponibilité et de caractéristiques pratiques. Nous avons testé un modèle Anker de 15 W (notre ancien favori, désormais indisponible) et trois concurrents :

    Neuf autres modèles ont été testés auparavant ; nous les présentons dans la section La concurrence.

    Notre procédure de test

    Nous avons essayé les modèles les plus prometteurs lors d’une brumeuse semaine de juillet à New York. Si vous comptez voyager plus près de l’équateur ou sous des cieux plus dégagés, vous obtiendrez une puissance supérieure à celle que nous avons obtenue. Mais étant donné que nous avions testé des chargeurs dans des conditions optimales par le passé (dans le sud ensoleillé de la Californie), nous avons voulu cette fois créer un point de comparaison pour les citadins plus septentrionaux. Nous avons mené les tests en parallèle afin de nous assurer que chaque chargeur était face aux mêmes conditions météo, et nous avons mesuré la puissance maximale délivrée par chaque modèle, l’énergie totale produite durant la journée, et la puissance dégagée lorsque des nuages apportaient un peu d’ombre.

    Puissance de sortie en USB un jour brumeux (W)

    Lors d’un jour brumeux à New York, aucun des chargeurs n’a atteint la puissance maximale permise par ses ports USB.

    • Puissance maximale/charge la plus rapide : nous avons installé les panneaux juste avant midi solaire, l’heure à laquelle le soleil est au plus haut dans le ciel à un endroit donné. Après avoir vérifié que tous pointaient dans la même direction et étaient inclinés au même angle, nous les avons branchés sur un multimètre, le PortaPow 3-20V Dual USB Power Monitor, et un testeur de charge, le Drok DC 3-21V, afin de vérifier avec précision quelle puissance ils pouvaient fournir à l’instant le plus ensoleillé de la journée.
    • Énergie totale : nous avons également installé tous nos produits candidats durant quatre heures en milieu de journée, afin que chacun remplisse une batterie USB Anker PowerCore 20100 entièrement vidée. Nous avons mesuré le total de l’énergie produite à l’aide d’un multimètre PortaPow, placé entre le chargeur solaire et la batterie. Une fois le test terminé, nous avons également vidé chaque batterie à l’aide des testeurs de charge Drok, afin de vérifier la précision de nos mesures. Ces chiffres nous ont aidés à comprendre à quel point un smartphone ou une tablette courants seraient rechargés au bout d’un temps donné.
    • Stabilité de l’alimentation : lors d’une autre journée ensoleillée, nous avons vérifié si chaque chargeur retrouvait bien sa puissance maximale après avoir été couvert, comme par exemple au passage d’un nuage. À l’aide de la même installation, nous avons attendu que les multimètres atteignent au moins quelques watts, puis nous avons replié les panneaux photovoltaïques des chargeurs. Lorsque la puissance fournie est arrivée à zéro, nous les avons redéployés et avons attendu de retrouver la pleine puissance. Tous les modèles de notre plus récente série de tests l’ont réussi, mais par le passé, certains chargeurs solaires (souvent les moins chers) ne retrouvaient pas leur puissance. C’est un défaut rédhibitoire : si vous laissez votre téléphone branché à un chargeur solaire tout l’après-midi pour qu’il se recharge avant de partir en randonnée, vous serez très déçu de constater en revenant que la charge n’aura duré que 15 minutes avant d’être interrompue par un nuage.

    Un bon chargeur solaire portable doit être léger et compact lorsqu'il est plié, et imposant une fois étendu. CRÉDIT : WIRECUTTER / ROZETTE RAGO

    • Dimensions, praticité et finitions : avant d’analyser les performances, nous avons comparé la taille et la qualité de fabrication de chaque modèle. Nous avons mesuré les dimensions du panneau plié et déplié, et avons utilisé une balance électronique de cuisine pour les peser avec précision. La plupart des chargeurs solaires se composent de deux à quatre panneaux solaires cousus sur une toile de nylon, avec des câbles cachés entre deux couches de tissu et des composants électroniques situés dans une pochette sur le dernier panneau. Souvent, un Velcro ou un aimant les maintient fermés. Des trous rivetés ou des anneaux sur les bords permettent de les suspendre ou de les accrocher sur un sac à dos ou une tente. La qualité de la toile et des coutures s’est avérée similaire sur tous les modèles testés. Les panneaux solaires eux-mêmes étant étanches, ils sont simplement cousus sur les bords, sans revêtement supplémentaire. Taille et poids variaient un peu d’un modèle à l’autre, en comparant tous nos finalistes, nous avons conclu que leur conception était trop proche pour éliminer un produit ou même désigner un favori sur ce critère.

    Notre favori : chargeur solaire USB BigBlue 28W

    Chargeur solaire portable BigBlue 28W

    Le meilleur chargeur solaire mobile

    Ce chargeur solaire léger est celui qui vous fournit le plus de puissance utilisable pour sa taille. En outre, il dispose de trois sorties pour charger plusieurs appareils simultanément.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 75€

    Le BigBlue 28W USB est le chargeur solaire USB que nous choisirions pour une semaine dans les bois ou un mois au Malawi. C’est le plus puissant des modèles testés, il offre en outre plusieurs caractéristiques uniques : un troisième port, une protection des connecteurs USB, et une série de panneaux photovoltaïques de belle surface (bien que légers) afin de saisir le moindre rayon de soleil.

    Sous le soleil de midi, le BigBlue a fini ex æquo avec le X-Dragon 20W SunPower en ce qui concerne la puissance instantanée, culminant à environ 10,7 watts. Mais sur une journée, le BigBlue a offert un rendement total supérieur : 48,8 wattheures, contre 43,7 Wh pour le X-Dragon. La différence n’est pas énorme : elle représente à peine une demi-charge de batterie d’un iPhone X. Cependant, chaque wattheure compte quand vous êtes loin du réseau électrique, et ce petit supplément n’augmente guère sa taille ou son prix.

    Production d'énergie totale en 4 heures (Wh)

    Le chargeur solaire BigBlue a produit plus d’énergie sur l’ensemble d’un test de 4 heures que tout autre modèle testé.

    Le BigBlue se distingue des dizaines de modèles que nous avons étudiés par ses deux ports de 2,4 A et son port de 1 A, permettant de recharger trois appareils à la fois. Notez que ces indications supposent que les panneaux solaires fonctionnent à leur puissance maximale, donnée pour 28 W, ce qui n’arrive que rarement. Tous les autres modèles testés se contentent de deux ports. En outre, les USB du BigBlue sont mieux protégés de l’eau et de la poussière que ceux des concurrents : ils sont recouverts d’un couvercle en caoutchouc et d’un rabat de tissu. Heureusement, ce couvercle est attaché au chargeur, afin de ne pas le perdre, ce qui n’est pas le cas avec le chargeur Eceen.

    Le BigBlue est élégant, il paraît robuste, et il est de bonne fabrication, en toile synthétique résistante aux intempéries. Avec le chargeur X-Dragon, au poids similaire, c’est l’un des modèles les plus légers que nous avons testés : il pèse 570 grammes, le poids d’une petite boîte de conserve. Replié, il fait également partie des modèles les plus compacts, à égalité avec le chargeur Anker : 28 cm sur 16. Il est pourtant de loin le plus grand une fois déplié : il dispose de quatre panneaux, contre trois pour le X-Dragon et deux pour l’Anker et l’Eceen. Ainsi, le BigBlue est-il un peu moins simple à utiliser, mais sa surface supérieure lui permet de capturer un maximum de lumière, même durant un jour couvert.

    Pour alimenter votre appareil à charger, le BigBlue est livré avec un câble de 60 centimètres, deux fois plus long que ceux du X-Dragon et de l’Eceen. Cette longueur fait une énorme différence, par exemple pour pouvoir utiliser votre téléphone pendant qu’il se recharge ou pour placer une batterie à l’ombre, en toute sécurité, tandis que les panneaux sont en plein soleil. Quatre mousquetons sont également inclus : ils se fixent sur les anneaux de tissu cousus sur les bords du BigBlue et permettent de l’attacher sur un sac à dos afin de produire de l’énergie en vous déplaçant, ou bien sur une tente pour recharger votre équipement pendant que vous partez vous promener.

    Des défauts non rédhibitoires

    Le principal inconvénient du chargeur BigBlue est, comme le nom de la marque pourrait l’indiquer, sa taille. Sans être plus lourd que le X-Dragon, il fait bien 25 cm de plus une fois déployé, ce qui complique un peu la manœuvre lorsqu’il faut le placer dans la position idéale. Mais cette taille lui donne plus de surface pour capturer la lumière. En outre, il demeure relativement fin et compact lorsqu’il est plié, ce qui est le plus important.

    Certains modèles testés, comme l’Eceen, se referment aisément à l’aide de deux aimants cousus sous le tissu ; vous pouvez ainsi les replier et les ranger en un instant. La simple bande de Velcro du BigBlue s’est avérée moins sûre que celle du X-Dragon et se détache plus facilement. Par le passé, nous avons remarqué lors de tests au long cours que les bandes en Velcro vieillissent souvent mal dans l’eau, sous la pluie et le soleil, par rapport aux aimants. Gardez ce détail à l’esprit mais, encore une fois, il n’est pas rédhibitoire.

    Notre second choix : X-Dragon 20W SunPower

    X-Dragon SunPower 20W

    Puissance comparable, mais plus basique

    Si vous ne trouvez pas notre premier choix, ce modèle d’une taille similaire est presque aussi puissant, mais il offre moins de ports et de panneaux.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 130€

    Si le BigBlue n’est pas disponible ou si les prix changent considérablement, le chargeur solaire X-Dragon 20W SunPower est une bonne alternative. Il a fourni presque autant de puissance que le BigBlue lors de nos tests, laissant les modèles Anker et Eceen mordre la poussière, et il utilise comme lui une bande de Velcro pour maintenir les panneaux pliés et les protéger des rayures entre deux utilisations. Mais il n’a que deux ports USB-A (un de moins que notre favori) et la pochette de tissu à fermeture à glissière qui les recouvre n’est pas aussi protectrice que le couvercle en caoutchouc du BigBlue.

    La puissance maximale du X-Dragon s’est avérée identique à celle de notre premier choix : environ 10,7 W lors d’un jour brumeux à New York. Mais la quantité d’énergie produite sur la journée n’a pas dépassé 43,7 Wh, 5 de moins que le BigBlue. Pour mettre les choses en perspective, cette différence permettrait de recharger la batterie d’un téléphone Galaxy S10 de plus d’un tiers.

    Puissance de sortie en USB, à midi (W)

    Au midi solaire, le X-Dragon a produit la même puissance maximale que notre modèle favori.

    Les deux ports du X-Dragon sont donnés pour 2 ampères, soit 10 watts : lorsque le soleil est au rendez-vous, ils peuvent donc recharger un appareil presque aussi vite qu’un adaptateur secteur USB-A classique. Notez cependant que la puissance maximale combinée plafonne à 3 A (soit 15 W) : le chargement simultané de deux appareils sera donc un peu plus long. Cela reste un rendement raisonnable pour des panneaux solaires de 20 W, étant donné qu’il y a toujours quelques pertes dans la conversion.

    Même si le X-Dragon ne comporte pas de couvercle caoutchouté pour ses ports, comme le BigBlue, nous apprécions la pochette fermée par une glissière qui les protège, en plus de la couche externe de toile. Un rabat à Velcro sécurise le chargeur lorsqu’il est replié, avec une conception un peu plus réussie que celle du BigBlue. Les modèles testés qui ne disposent pas d’une telle protection sont plus vulnérables face aux éléments.

    Le X-Dragon pèse autant que le BigBlue. Il est un peu plus fin, mais plus large et plus haut de deux centimètres lorsqu’il est replié. Il est aussi bien moins élégant, avec une bande vert fluo et un énorme logo collés sur l’avant. Cela dit, aucun de ces reproches n’est éliminatoire.

    Comment tirer le maximum de votre chargeur solaire

    La simplicité d’utilisation de l’énergie solaire est une véritable source d’émerveillement. Le seul entretien nécessaire pour la plupart des panneaux photovoltaïques est de les maintenir relativement propres, sans dépôt de poussière. Un chiffon humide suffit généralement.

    Pour maximiser la puissance produite, vous devrez tout de même orienter correctement les panneaux. En règle générale, par rapport au sol, le panneau doit faire un angle correspondant à votre latitude, avec des petits ajustements saisonniers. Plus vous êtes loin des pôles (et proche de l’été), plus l’angle est faible. Par exemple, l’inclinaison moyenne idéale à Amiens tourne autour de 41 degrés, mais à Louxor elle est de l’ordre de 22 degrés. Même si vous n’atteignez pas l’angle parfait, vous en rapprocher peut augmenter sensiblement votre production électrique. Pour obtenir le rendement maximal, une recherche en ligne vous permettra de calculer l’angle idéal avant de partir. Notez les paramètres optimaux (attention, certains sites donnent l’inclinaison par rapport à l’horizontale, d’autres par rapport à la verticale) et tentez de vous en approcher une fois sur le terrain. Astuce de pro : une chaussure de randonnée est parfaite pour relever les panneaux.

    Comme la plupart des chargeurs solaires, le BigBlue dispose d’une poche sur le rabat principal où ranger votre appareil en cours de chargement. Cependant, s’il fait chaud, cette poche noire exposée en plein soleil est comme un four pour un téléphone ! Afin d’éviter la surchauffe, mieux vaut alors placer votre équipement sous les panneaux, dans le triangle entre le chargeur, son support et le sol, ou le maintenir à l’ombre d’une manière ou d’une autre.

    La concurrence

    Un représentant de la marque nous a confirmé qu’Anker ne fabrique plus le 15W PowerPort Solar Lite, notre précédent favori, de même que la version 21 watts.

    L’Eceen ECC-626 13W, lui aussi indisponible désormais, était léger et compact, et il offrait de petits plus intéressants comme son support dépliable, sa fermeture magnétique et une poche en néoprène. Mais ses performances étaient notablement moins bonnes que celle des autres modèles testés, et nous n’avions pas apprécié le positionnement des ports à l’extérieur du chargeur, à la merci des intempéries. Comme le BigBlue, un couvercle de caoutchouc protégeait ses ports lorsqu’ils ne servaient pas, mais celui-ci n’était pas attaché à l’appareil : il était donc facile à perdre (cela faillit nous arriver à plusieurs reprises).

    Nous avons testé le Goal Zero Nomad 7, cette marque ayant l’une des meilleures réputations de qualité et de service client dans sa catégorie. Bien construit, le chargeur dispose de ports USB et DC 12 V, et il profite d’avantages tels qu’une fermeture magnétique en lieu et place du Velcro des modèles moins coûteux. Mais il n’annonce que 7 watts, un quart de la puissance revendiquée par le BigBlue, malgré un prix élevé.

    Compacts, les chargeurs Instapark Mercury 10 et le Poweradd 14W ont un défaut majeur : ils ne retrouvent pas leur puissance maximale après avoir été masqués pendant dix secondes.

    Le chargeur solaire RAVPower 15W était notre ancien second choix, mais il a été remplacé par un modèle de 16 watts. Nous n’avons pas testé celui-ci : il coûte aussi cher que des concurrents bien plus puissants.

    Les modèles Creative Edge Solar-5, Poweradd Apollo 3 et ZeroLemon SolarJuice 10 000 mAh ont plafonné respectivement à 60, 60 et 65 % des puissances annoncées. Même avec la batterie intégrée à ces trois chargeurs, leur petit et unique panneau solaire n’offrait pas une charge suffisamment rapide pour concurrencer les modèles repliables à plusieurs panneaux.

    Sources

    1. James Bruce, Poweradd 14W Portable Solar Charger Review and Giveaway, MakeUseOf, 20 août 2014

    2. Charles R. Landau, Optimum Tilt of Solar Panels, Solarpaneltilt.com, 18 mars 2017

    3. Smythe Richbourg, RAVPower 15W Foldable Solar Charger review, The Gadgeteer, 1er juin 2015

    4. Gaye Levy, Gear Review : RAVPower 15W Solar Charger with Dual USB Ports, Backdoor Survival, 6 mars 2015

    5. Solar Angle Calculator, Solar Electricity Handbook.

    Sarah Witman (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Franck Mée (traduction française)

    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Investigaciones visuales

    Los soldados rusos tomaron su ciudad y después sus hogares

    En su avance hacia Kiev, tropas de Rusia invadieron un complejo de departamentos en un suburbio cercano a la capital y tomaron a los vecinos de rehenes. Parte de la operación quedó registrada en video.

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    Por Brenna Smith y Masha Froliak

    KIEV, Ucrania — Durante días, Roman Naumenko y sus vecinos del complejo de departamentos Pokrovsky, ubicado en las afueras de Kiev, habían estado observando desde unos cuantos kilómetros de distancia cómo las fuerzas rusas intentaban tomar el control de un aeropuerto cercano.

    “Vi cómo los helicópteros, que venían unos tras otros, disparaban”, comentó. “Fue un impacto enorme. No podía creer que fuera de verdad”.

    Los residentes se quedaban fuera de sus edificios filmando la destrucción con sus celulares.

    Cada día, las fuerzas rusas se acercaban más y más al complejo de departamentos. El 3 de marzo, un misil cayó directamente sobre uno de los edificios. En ese momento, más de 150 familias seguían en el complejo residencial de 14 edificios, según declaró un administrador del edificio a The New York Times.

    Más tarde, ese mismo día, los soldados estaban literalmente en la puerta de Naumenko.

    “Vimos a la infantería rusa en la cámara de seguridad de nuestro edificio”, relató. “Desde ese momento, los rusos se quedaron”.

    También obligaron a unos 200 residentes a quedarse, manteniendo a muchos de ellos como rehenes en los sótanos de sus propios edificios, forzándolos a entregar sus celulares y ocupando sus departamentos. Otros lograron pasar desapercibidos, pero aun así eran, en esencia, prisioneros en sus propias casas mientras las fuerzas rusas irrumpían y tomaban posiciones de francotirador en los edificios, que habían albergado a 560 familias.

    El Times entrevistó a siete residentes del complejo de departamentos Pokrovsky en la ciudad de Hostómel, unos 16 kilómetros al noroeste de Kiev. Todos experimentaron el asalto y el cautiverio de primera mano antes de encontrar maneras de huir. A partir de sus relatos, junto con las imágenes de las cámaras de seguridad y los celulares, el Times logró reconstruir la experiencia que se vivió mientras las fuerzas rusas se acercaban.

    “Fue realmente aterrador”, aseguró Lesya Borodyuk, una vecina de 49 años que comenzó a llorar mientras relataba lo ocurrido. “Le escribí a mi hija. Me estaba despidiendo de ella. Le dije que ahora probablemente nos iban a bombardear”.

    Fuera, en el estacionamiento, las cámaras de seguridad mostraban al menos una decena de soldados rusos y vehículos de combate de infantería. Los soldados trasladaron ametralladoras pesadas y obligaron a un hombre a entrar en un edificio a punta de pistola.

    Ksenia, que pidió ser identificada solo por su nombre de pila, observó con su marido y sus hijos desde la ventana de su segundo piso cómo las fuerzas rusas llegaban a su edificio.

    “No sabíamos lo que podía pasarnos”, afirmó. “Era un estado total de temor”.

    Un grupo de soldados utilizó rifles para romper la puerta principal de un edificio de departamentos. Una vez dentro, entraron al ascensor y destruyeron sus cámaras de seguridad. En algunos edificios, los soldados fueron piso por piso arrancando puertas de las bisagras y asaltando departamentos, según relataron los residentes.

    Al cabo de unas cuantas horas, según los siete residentes con los que habló el Times, los soldados rusos tomaron todo el complejo y atraparon a cerca de 200 civiles dentro de varios edificios.

    “Echaron a la gente de los departamentos”, relató Elena Anishchenko, que planeaba celebrar su cumpleaños número 33 con vecinos el día que llegaron los soldados. “No le preguntaron nada a nadie; simplemente les decían que fueran al sótano”.

    A muchos vecinos les confiscaron o destruyeron sus teléfonos celulares y computadoras portátiles.

    “Nos dijeron: ‘No se enojen, pero si hallamos su teléfono le dispararemos en el acto”, relató Anishchenko.

    Aislada del mundo exterior, Anishchenko dijo que ya no pudo leer las noticias ni hablar con su familia.

    Algunos residentes como Ksenia pudieron permanecer en sus hogares, quizás porque tenía un bebé.

    Otros pasaron desapercibidos. Naumenko y su esposa se escondieron en el séptimo piso de su edificio. Él aún tenía su teléfono, que encendía una vez al día para enviar un mensaje de texto a su familia diciéndoles que todavía estaba vivo.

    Preocupación familiar: ‘No me puedo comunicar’

    Los amigos y parientes de los que estaban atrapados en Pokrovsky pasaban penurias. En grupos de chat y mensajes de texto habían visto videos y capturas de pantalla de los soldados rusos cuando tomaron control del complejo. Luego dejaron de recibir los mensajes de sus seres queridos.

    Iryna Khomyakova, hija de una de las vecinas del complejo, vio los videos del circuito cerrado que mostraban a los soldados ingresando al ascensor. Preocupada, llamó a su madre, quien le informó que los soldados rusos acababan de entrar al edificio y que la habían obligado a bajar al sótano con otros.

    “El teléfono de mi mamá murió”, dijo el 9 de marzo, y no había tenido noticias de ella en días.

    Por mensaje de texto, Hanna Yaremchuk le dijo al Times que había perdido el contacto con su padre durante días y añadió que a él también lo tenían en un sótano. Se preguntaba: “¿Está vivo? ¡No lo sé!”.

    Viviendo con soldados

    Para los detenidos, la capacidad de moverse dependía de los guardias.

    A Borodyuk y a otras personas que estaban en su sótano se les permitía ir a sus departamentos a buscar comida y ropa abrigadora para soportar el frío del sótano de ladrillos. A los vecinos les permitían cocinar juntos y convivir.

    Los rusos que custodiaban el sótano de Anishchenko eran más estrictos. Solo permitían a los residentes visitas cortas y supervisadas a sus departamentos para conseguir comida y víveres para todos.

    “La gente era presa del pánico”, comentó Anishchenko, “Todo el mundo estaba al límite de su cordura”.

    Luego de un tiempo, cien o más soldados patrullaban fuera de los edificios, y algunos incluso vivían en los departamentos.

    En el séptimo piso, Naumenko y su esposa seguían eludiendo la detección. Los recientes bombardeos en la zona habían volado las ventanas y la temperatura había descendido por debajo del punto de congelación. Sin electricidad, improvisaron formas de cocinar, encendiendo aceite en un platillo para calentar la comida y usando una vela para calentar una lata de agua. Sin calefacción en el edificio, dormían completamente vestidos y con chaquetas.

    En el departamento de Ksenia, cada día implicaba conseguir suficiente comida para alimentar a sus hijos y sobrevivir hasta la mañana siguiente. Su nueva vida estaba muy lejos de lo que imaginaba.

    “Estuvimos esperando este departamento durante cuatro años”, aseguró Ksenia. “Invertimos en la remodelación. Pero ni eso importa ahora”.

    ‘Los liberaremos de los nazis’

    Afuera, la lucha era implacable.

    “Nos acostumbramos a los sonidos de los disparos y aprendimos a distinguir unos de otros”, aseveró Naumenko. “Sabíamos si estaban lejos o cerca. Si iban a dar contra nuestro edificio o pasarían por encima. Podíamos escucharlo”.

    Dentro del complejo de departamentos, los soldados les decían a sus prisioneros que Ucrania estaba a punto de ser liberada, relató Anishchenko.

    Borodyuk recordó a un oficial ruso de mayor rango que intentaba consolar a una niña en el sótano donde estaban detenidas. “Él le dijo: ‘Mi hija también tiene 8 años. La quiero mucho. La extraño. No tengas miedo, pequeña, los liberaremos de los nazis’”.

    Borodyuk relató que algunos de los soldados rusos más jóvenes ni siquiera sabían por qué estaban en Ucrania. Cuando los cautivos le preguntaron a un soldado por qué estaba aquí, respondió llorando: “¿Dónde estoy? ¿Qué tengo que hacer?”.

    Evacuado por casualidad

    El 9 de marzo, Rusia y Ucrania acordaron establecer varios corredores humanitarios durante un breve periodo para permitir la salida segura de los civiles de las zonas de conflicto. Pero los soldados rusos en Pokrovsky no informaron a sus prisioneros.

    Anishchenko se enteró por casualidad. Durante una visita supervisada a su departamento para buscar comida, vio un convoy moviéndose con banderas blancas desde la ventana y le preguntó a un soldado ruso qué estaba pasando. Él le dijo que había un corredor libre de disparos durante 72 horas. Ella y algunos de sus vecinos empacaron una maleta y corrieron.

    Al salir, el entorno era sombrío. “Vimos cadáveres tirados en el suelo”, narró. “Vimos autos estrellados y quemados con cuerpos dentro”.

    Naumenko encendió su celular y vio información en un grupo de WhatsApp sobre la evacuación del corredor humanitario. Él y su esposa recogieron rápidamente sus cosas.

    Al salir del complejo, un soldado les advirtió que no les dispararía, pero que los que patrullaban en otros lugares podrían hacerlo.

    Huyeron de todos modos y salieron ilesos, junto con todos los demás residentes con los que habló el Times. Naumenko se encuentra ahora en Kiev, donde piensa quedarse, y tal vez luchar.

    “Las cosas que vi en Hóstomel fueron una pesadilla. No quiero que esto ocurra aquí”, concluyó.

    Edición de video por Dmitriy Khavin.

    Brenna Smith es becaria en el equipo de video de Investigaciones visuales del Times. @brenna__smith

    Masha Froliak es investigadora y traductora. Trabaja con el equipo de Investigaciones visuales del Times

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    Valeurs Actuelles

    Russie : l’opposant Alexei Navalny condamné à 9 ans de prison

    L’opposant russe, Alexei Navalny, a été condamné par la justice ce mardi 22 mars. Il a écopé de neuf ans de prison pour « escroquerie » et « outrage à magistrat », relaiefranceinfo. La juge chargée du dossier a, en effet, ajouté une peine d’un an et demi de liberté surveillée, ainsi qu’une amende d’environ 1,2 million de roubles – à peu près 10 000 euros. Le principal opposant à Vladimir Poutine était déjà emprisonné depuis plus d’un an. Et depuis mi-février, il est jugé dans un tribunal mis en place dans l’enceinte de sa colonie pénitentiaire, située à 100 km de Moscou. La semaine dernière, le parquet avait requis treize ans de prison pour Alexei Navalny.

    Ses avocats arrêtés

    La justice russe reproche à Alexei Navalny d’avoir détourné des millions de roubles de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption. Il est également accusé d’outrage lors des dernières audiences, relate franceinfo. Ce n’est pourtant pas la version d’Alexei Navalny. Il a dénoncé de fausses accusations de la part du Kremlin, qui aimerait voir son opposant rester en prison le plus longtemps possible, selon lui.

    Les avocats du prévenu, Olga Mikhaïlova et Vadim Kobzev, ont été interpellés à l’issue du verdict, devant la prison. Comme le relaie franceinfo, les autorités les auraient arrêtés, car ils auraient gêné la circulation routière en s’adressant à la presse. Juste après le verdict, ce mardi 22 mars, Alexei Navalny a réagi sur son compte Twitter : « Poutine a peur de la vérité, je l’ai toujours dit. La lutte contre la censure, amener la vérité aux habitants de la Russie, reste notre priorité. »

    6/10 By the way, please note that they kept jamming my “last word” by interrupting the broadcast.

    That’s understandable: words have power, Putin is afraid of the truth, I have always said that.

    — Alexey Navalny (@navalny) March 22, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Non, ce tireur d’élite canadien n’est pas mort en Ukraine juste après son arrivée

    Publié le : 23/03/2022 - 15:52

    Alexandre Capron Suivre

    Des publications virales sur les réseaux sociaux ont annoncé la mort d’un tireur d'élite canadien nommé Wali, surnommé le "tireur d’élite le plus meurtrier au monde" dans plusieurs médias, et qui aurait été tué dans les premières heures de son arrivée en Ukraine près de Marioupol. Notre rédaction a pu parler avec ce combattant étranger parti se battre contre l’armée russe, pour qui ces fausses informations visent à dissuader les volontaires étrangers de se rendre en Ukraine.

    Ex-soldat du Royal 22e Régiment canadien, devenu informaticien, Olivier Lavigne-Ortiz est parti prêter main-forte aux Ukrainiens contre l’invasion russe en rejoignant la légion internationale pour la défense territoriale de l'Ukraine début mars.

    Connu pour ses précédentes implications dans des zones de conflits notamment en Afghanistan ou contre l’organisation État islamique au Kurdistan irakien, et pour ses qualités de tireur d’élite, le jeune homme a été annoncé mort à Marioupol dans plusieurs publications relayées entre le 12 et le 16 mars, certains avançant même qu’il aurait été tué "20 minutes après son arrivée sur la ligne de front", d’autres affirmant disposer d’une vidéo du tireur qui aurait tué le jeune homme, voire même qu’il s’agissait dans certains cas d’une femme "sniper" qui l’aurait abattu.

    Cette fausse information nous a par ailleurs été signalée pour vérification par un internaute via le compte Twitter @InfoIntoxF24.

    Message d'un internaute à la rédaction des Observateurs de France 24 via le compte Twitter @InfoIntoxF24. © Twitter

    Un démenti dès le 14 mars, puis de nouveau le 22 mars

    Le combattant canadien a lui-même démenti à deux reprises sa mort sur ses propres réseaux sociaux : le 14 mars par une publication Facebook, où il explique : "Ne vous en faites pas pour ma sécurité. Je suis déjà loin de la base qui a été bombardée hier. J'y suis déjà passé mais brièvement". 

    Le groupe de combattants que ce Canadien avait rejoint, la Brigade normande, a également publié un communiqué sur Facebook pour expliquer :

    "Wali n'est pas à Marioupol. Les rumeurs sur sa mort ont commencé à apparaître vers le 13 mars et le commandant de la brigade normande a communiqué avec lui le 15 mars au matin. […] Wali est un esprit libre et [nous avons dû] l'envoyer dans une autre unité de son choix car il contournait des instructions claires et des directives. […] Il devenait un danger pour la mission, pour sa famille [de combattants, NDLR] et pour lui-même."

    Après quelques jours de silence, durant lesquels les fausses informations ont redoublé, Wali a de nouveau publié sur sa page Facebook le 22 mars, cette fois avec une photo de lui-même, au milieu de balles en plastique dans un jeu pour enfant. Il affirme : 

    Les rumeurs comme quoi j’étais mort au combat étaient complètement ridicules. La vérité est que nous avons pris du terrain à l’ennemi en plus de lui causer des pertes. Malheureusement, nous avons aussi perdu des camarades, morts et blessés.

    "Quand j’ai allumé mon téléphone, ça a été un torrent de messages me demandant si j’étais mort ou pas !"

    La rédaction des Observateurs de France 24 a pu s’entretenir par appel vidéo avec ce combattant canadien le 22 mars, plutôt amusé par les fausses informations le concernant :

    J’ai été le dernier à apprendre ma propre mort, et le premier à la contredire ! Sur la ligne de front, nous n’avons pas le droit d’avoir nos téléphones, qui sont éteints et en lieu sûr. Quand je suis revenu de la zone de combat où je me trouve pour une période de repos le 21 mars [dans la région de Kiev, NDLR], j’ai allumé mon téléphone. Et là, ça a été un torrent de messages me demandant si j’étais mort ou pas !

    Je ne suis effectivement jamais allé à Marioupol : j’ai commencé à combattre dans une zone près du fleuve Dniepr. Puis après un différend avec le commandant de la brigade, je suis revenu à Kiev. Quand j’ai appris que j’étais annoncé mort, j’ai décidé de prendre cette photo dans une ancienne garderie abandonnée. C’était ma façon d’annoncer que ces rumeurs étaient ridicules, et que tout allait bien pour moi. La force de ces rumeurs, c’est que tant que je n’y répondais pas, elles pouvaient prospérer.

    Cependant, pour moi c’est juste du trolling amateur et grossier. J’ai du mal à comprendre la stratégie de cette fausse information, car pour moi, ça a été assez facile à démentir. Ceux qui diffusent ces fakes perdent toute crédibilité une fois le démenti publié. Cela montre qu’ils n’ont plus d’argument, et sont prêts à lancer n’importe quoi sur les réseaux sociaux. Ils sont peut-être aussi en train de perdre la guerre de la désinformation sur Internet !

    Des intox diffusées d’abord en Chine

    Selon Checknews de Libération, les premières fausses informations faisant état de la mort du tireur d’élite sniper canadien auraient filtré sur des sites chinois citant des sources russophones, avant d’être reprises un peu partout, et notamment sur plusieurs pages Facebook et Twitter d’Afrique de l’Ouest.

    Let's take a look at the propaganda of the Chinese media. The Chinese are spreading a rumor: the Canadian sniper Wali was killed by Russian special forces 20 minutes after he arrived in the battlefield pic.twitter.com/6dSIaNT0a3

    March 13, 2022

    Chinese Spy-on-line mentions False News that Wali was dead when he has arrived to Ukraine a day.#UkraineWar#Ukraine️ pic.twitter.com/eDwQ2bvfcM

    March 15, 2022

    Si le combattant explique ne pas s’être particulièrement renseigné sur l’origine de la fausse information, il a une idée de la raison :

    "C’est une guerre de symbole pour des raisons de prestige. Je ne suis pas essentiel à l’effort de guerre, mais je représente l’un des volontaires étrangers les plus connus en Ukraine, donc à des fins de propagande, il est bon de présumer ma mort pour ralentir l’afflux de volontaires qui voudraient s’engager dans les combats en Ukraine. Ma mort "rapide" aurait été un message pour dire que même des combattants expérimentés pouvaient être tués facilement."

    Télécharger l'application

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    BBC

    Ada Hegerberg ends Norway exile and named in squad for World Cup qualifiers

    Last updated on 5 hours ago5 hours ago.From the section Women's Football

    Former Ballon d'Or winner Ada Hegerberg has ended her five-year exile from the Norway team.

    The 26-year-old Lyon forward stopped playing for the national side because of a perceived lack of respect for female players in Norway.

    She has been included in the squad for the World Cup qualifiers against Kosovo and Poland in April.

    Hegerberg, who has 38 goals in 66 games for Norway, may play at this summer's European Championship in England.

    "It feels incredibly good to be back," she said.

    "I will do my part to help us achieve great things, both on and off the field - for football, for Norway, but not least for the next generation."

    Hegerberg, who spent 20 months out with an anterior cruciate ligament injury before returning in October 2021, is widely regarded as one of the greatest players in the women's game.

    She has won five Women's Champions League titles, six Division 1 Feminine titles, the French Cup five times and the Norwegian Women's Cup.

    She was named Uefa's Best Women's Player in Europe in 2016, won the inaugural Women's Ballon d'Or in 2018 and was named BBC Women's Footballer of the Year in 2017 and 2019.

    Norway coach Martin Sjogren described Hegerberg as "one of the best" in the world and said her return meaning "a lot to the national team".

    "For the most part, we have talked about how we see the future together and not what has happened," he said.

    "It was mostly to do with Ada's role and how we can make the team even better. The conversations have been very good."

    The Norwegian Football Federation (NFF) had made several unsuccessful attempts to encourage Hegerberg to return to international football.

    NFF president and former Norway midfielder Lise Klaveness has attended Lyon matches in recent months.

    "I was able to have very honest discussions with the federation, through Lise at first," Hegerberg said.

    "I am very glad to be able to come back with the team and get a new story started."

    Norway, who are three points clear at the top of World Cup qualifying Group F, host Kosovo on 7 April and Poland on 12 April

    They have been drawn in a group alongside England, Northern Ireland and Austria at Euro 2022.

    France24 - World

    Far-right Zemmour threatens to seize African leaders' assets if they don't take back immigrants

    Issued on: 24/03/2022 - 12:32

    NEWS WIRES

    Far-right French presidential candidate Eric Zemmour said on Wednesday that he could seize the homes of African leaders and block remittances to their countries if they failed to take back immigrants, as he seeks to reboot his flagging campaign.

    Zemmour, 63, a former political commentator, has made immigration and security the centre of his campaign and said this week that, if elected, he would create a Ministry of “Re-Immigration” that would deport hundreds of thousands of immigrants over his five-year term.

    That campaign promise drew a rebuke from the National Rassemblement’s Marine Le Pen, who is also far-right. She called the proposal “anti-republican” in a Tuesday interview with BFM TV, though she declined, when pressed, to say if it was racist. 

    Zemmour had been considered to be a formidable challenger to Le Pen, but is trying to reverse his political fortunes as opinion polls have shown him dropping behind his competitors and unlikely to make it to the second and final round of the election next month.

    >> Read more: French far-right candidate Zemmour says Ukrainians welcome, but not Arab refugees

    President Emmanuel Macron, a centrist whose policymaking has drifted to the right, and Le Pen are front-runners in the first round of the election, polls show, in a re-run of the 2017 election. Macron is favoured to win the final round.

    As president, Zemmour would go to Algeria, Morocco and Tunisia to negotiate accords for the expulsions, he has said.  About 30% of French immigrants were born in one of those three countries, according to the French Institute of Demographic Studies.

    >> Read more: Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate

    Asked what he would do if the countries’ leaders refused, Zemmour told a news conference: “The heads of African countries have homes in France. We could seize them, you see. There are a number of foreigners who send money through Western Union.  That’s an important part of the budgets of these countries. We can block them. I call those ways to put pressure.”

    Zemmour insisted on Wednesday he was the only presidential candidate in the race who could unify a fragmented French right.

    He also defended his focus on immigration despite Russia’s invasion of Ukraine, saying France’s main challenges remained “identity and security”.

    “It’s not because of an exterior crisis that interior crises miraculously evaporate,” Zemmour said.

    (Reuters) 

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    Far-right Zemmour faces lawsuit for denying Nazi deportation of homosexuals

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    French far-right candidate Zemmour says Ukrainians welcome, but not Arab refugees

    France 2022: The Campaign

    French far-right hopeful Zemmour toughens already tough line on immigration

    Valeurs Actuelles

    La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

    À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

    Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

    Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

    En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

    Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

    Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

    Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

    Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    UFC: Jorge Masvidal charged with felony battery of Colby Covington

    Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Mixed Martial Arts

    UFC fighter Jorge Masvidal has been charged with felony battery by police in the United States after an alleged altercation with rival Colby Covington outside a restaurant.

    The incident is alleged to have taken place in Miami Beach, Florida, on Monday night.

    The police reportexternal-link said Masvidal, 37, "punched him with a closed fist two times in the face".

    Covington beat Masvidal on points at UFC 272 in Las Vegas on 5 March.

    Masvidal and former interim welterweight champion Covington, 34, were friends and training partners before their relationship broke down and turned into a heated rivalry.

    France24 - World

    French Green candidate slams TotalEnergies for ‘complicity' in Ukraine war crimes

    Issued on: 23/03/2022 - 17:24

    FRANCE 24 Follow

    France’s Green candidate in the upcoming presidential election, Yannick Jadot, has accused TotalEnergies of “complicity in war crimes” in Ukraine, a day after the French energy giant said it would stop buying oil from Moscow by the end of the year but continue its purchases of Russian gas.

    The Paris-based oil and gas giant has come under intense pressure over its continued presence in Russia, with most of its Western rivals having rushed to end their Russian ventures just days after the Kremlin sent its tanks into Ukraine.

    Bowing to pressure, TotalEnergies announced on Tuesday it would stop buying Russia's oil and petroleum products by the end of the year. However, it stopped short of a full exit, saying it would hold on to its minority stakes in two major liquefied natural gas plants as it saw no way of finding non-Russian buyers for the holdings.

    The move also fell short of pacifying the company’s critics, who have accused the energy giant of helping to finance Putin’s invasion of Ukraine. They include the Greens’ presidential candidate Yannick Jadot, who engaged in a slanging match with the CEO of TotalEnergies on Wednesday, with just over two weeks to go before the presidential election’s first round on April 10. 

    CEO vs presidential hopeful

    “TotalEnergies, supported by [President Emmanuel] Macron, makes a few concessions but holds on to its core activities in Russia, in full knowledge of the war crimes they help to finance,” the Green candidate wrote in a tweet on Wednesday. “Yes, that’s being complicit!”

    Yannick Jadot, a long shot for the presidency who is polling at around 5%, levelled a similar accusation in an earlier tweet on Monday, in which he reposted a video of climate activists smearing TotalEnergies’ Paris headquarters with black paint in protest at its Russian operations. 

    Oui, Total doit quitter la Russie et cesser de financer la guerre de Poutine. Sur cette position, on ne peut pas être non-aligné. J'appelle les autres candidat·e·s à aller dans ce sens.@TotalEnergies @Ppouyanne Votre complicité coûte des vies. https://t.co/T4R7s1XENQ

    March 21, 2022

    The Green nominee ended his second salvo on Wednesday with an offer to debate the matter with the company’s CEO Patrick Pouyanné, who took a dig at Jadot in an interview with RTL radio earlier in the day.

    “When Mr Jadot levels accusations at Total’s 100,000 employees, it’s extremely serious, it’s an insult (...) and it’s unacceptable,” Pouyanné said. “Mr Jadot spends his time slandering my company. All I can see is that it causes him to drop further in the polls; he’d be better off looking after his campaign instead of insulting us.”

    TotalEnergies later said it would press charges against the Green candidate for “defamation”, describing his allegations as “extremely serious and unfounded”. It defended its purchases of Russian gas in a statement sent to French media, saying they were “for the benefit of European consumers”.

    Total is not alone among French companies coming under fire for their Russia ties, with carmaker Renault, home-improvement retailer Leroy Merlin and the Auchan supermarket giant all facing criticism. 

    ‘Without Russian gas, you stop part of the European economy’

    France’s largest company by annual revenue, TotalEnergies is more entrenched in Russia and exposed to the country’s gas sector than many of its rivals. It has warned of the risks and costs, both for itself and for Europe, of making a hasty exit from Russia.

    In his interview with RTL, Pouyanné said ending the company’s natural gas purchases from Russia would effectively hand over billions of euros to Russian investors. If other companies followed suit, he added, it would force a partial economic shutdown in Europe.

    Unless European governments impose sanctions on Russian gas, which would allow companies to declare force majeure to break contracts, pulling out of existing deals would require TotalEnergies to pay billions in penalties to its Russian partners, Pouyanné argued, warning that European economies would also pay a heavy price.

    "Without Russian gas, you stop part of the European economy (...). If we stop Russian gas we know that in winter 2023 we have a problem, in January we'll have to ration gas use, not for households but probably for industry," he said. "I know how to replace oil and diesel fuel (...)

     but with gas, I don't know how to do it. I don't know how to replace it, there isn't any other option available, and I have 25-year contracts that I can't get out of."

    (FRANCE 24 with AFP)

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    France's TotalEnergies to stop buying oil from Russia by end of 2022

    Energy security

    Reliant on Russian gas, Germany concerned over winter fuel supplies

    France unveils plan to mitigate impact of sanctions on Russia

    BBC

    There is increased exposure to violent or sexual content at a younger age, which causes a desensitisation and normalisation – Willough Jenkins

    Kids these days don’t get to be kids anymore, say the adults who remember a childhood free from the rules, oversight and digital pressures today’s young people navigate. In some ways, it may be true. The average parent allows their child a smartphone at age 10, opening up a world inaccessible to previous generations, with unlimited access to news, social media and other privileges previously reserved for adults, forcing them into emotional maturity before they reach adulthood. 

    There’s a term for it: ‘KGOY’ or ‘kids getting older younger’, meaning children are more savvy than previous generations.

    Rooted in marketing, the idea is because of KGOY, kids have greater brand awareness, so products should be advertised to children rather than their parents. The theory has been around since the noughties, and ever since, experts have attempted to prove out the early demise of childhood by pointing to causes ranging from the age at which they get a smartphone, to the fact that kids are now watching more adult television programmes, to the problem of teenage girls being pressured to think about their appearance due to greater exposure to beauty ideals on social media.

    Yet though many worry that kids may seem to be growing up too quickly, there’s also evidence that they could, in fact, be maturing more slowly. Gen Z are consistently reaching traditional markers of adulthood such as finishing education and leaving home later than previous generations, and studies have shown that teenagers are engaging in ‘adult’ activities such as having sex, dating, drinking alcohol, going out without their parents and driving much later than previous generations.

    Technology may be exposing kids to more, making them intellectually savvier. Yet whether they are actually growing up more quickly may be a matter of perspective. It may also be time to update what we think of as the milestones of maturation, and what it really means to grow up fast.

    "Children can communicate with strangers without supervision, which leads to an increased risk of cyberbullying or adult conversations" – Willough Jenkins (Credit: Getty Images)

    What is childhood?

    To understand how we measure growing up, it’s important to think about what most people mean by “childhood” and “adulthood”. Excluding biological measures such as when children hit puberty, our understanding of childhood is largely a social construction. People have different views of what it means depending on when and where they’ve grown up, making it difficult to measure or quantify.

    In most countries, people are considered adults from the age of 18, but this varies. In Japan, you are legally a child until you are 20, while in other countries such as Iran, individuals as young as nine years old can be treated as adults in law. Definitions of childhood have also varied historically: in the 19th Century, it was common for children under the age of 10 to work, and the idea of being a “teenager” didn’t really exist until the 1940s. Before then, adolescents were simply seen to transition straight from childhood to adulthood. 

    How, then, do we understand the idea of growing up more quickly – and is it really the case? “The basic stages of children’s development aren’t changing,” says Shelley Pasnik, senior vice president and director of the Center for Children and Technology, a research group based at Bank Street College, New York. “The external world is constantly shifting, but children’s cognitive and emotional milestones stay the same.

    And Pasnik points out, it’s difficult to measure and quantify the idea of “growing up” in a social and cultural sense. There are so many cross-cultural, linguistic and developmental aspects to childhood that it’s almost impossible to pinpoint any one thing as being the primary influence on how quickly children grow and age.

    There’s also evidence people tend to idealise their own childhood, imagining it as a more carefree and happy time. It’s possible adults who complain that children today are maturing more rapidly may well be comparing them to a skewed and nostalgic view of their own youth that doesn’t quite compare to reality.

    ‘Media-delivered ideas’

    “What has changed is [kids’] exposure to information,” says Pasnik, “through video platforms to caregiver phones; social media platforms and interactive speakers with unlimited capacity to push content.” Children are now constantly getting what Pasnik calls “media-delivered ideas” – content aimed at adults and viewed mostly over the internet – much sooner than previous generations. 

    “There is increased exposure to violent or sexual content at a younger age, which causes a desensitisation and normalisation, because children’s brains aren’t fully developed to process this in a way that an adult brain can,” says Dr Willough Jenkins, an inpatient director of psychiatry at Rady Children’s Hospital, San Diego. “Of course, part of the exposure is to other people, too. Children can communicate with strangers without supervision, which leads to an increased risk of cyberbullying or adult conversations that they are not equipped to handle.”

    All of this, says Pasnik, can lead to children confronting adult realities before they are developmentally ready to do so – something that is often interpreted as ‘growing up too quickly’.

    Jenkins is quick to point out, however, that technology is neither bad nor good, and that there’s plenty of scaremongering around youth’s increased access to social media. It’s an oft-cited anecdote that in previous generations parents worried about their children watching television, and now social media has become the new societal ill for people to fear.

    In fact, exposure to content not available to previous generations can be a good thing. Technology enables children to independently seek knowledge and to think critically, due to their access to a wider range of sources. For children in remote areas, the ability to find more knowledge and social connections outside their immediate family can be invaluable, as can accessing support and community for minority groups.

    Or staying young longer?

    Technology is far from the only social force affecting how children develop, and at what pace. Over the past few decades, parenting has become more intensive in the US and many other countries, and children today can expect more structured play, extracurricular activities and parental supervision than previous generations. 

    The topic of how this affects children is hotly debated – one argument is that heightened expectations placed on children to optimise their time in adult-like ways lead to unnecessary stress (and a loss of an important, carefree stage of childhood), while another argument is that they lead to a generation of pampered young adults unable to think for themselves (and a prolonged and unhealthy childhood).

    Experts say technology is neither bad nor good, and that there’s plenty of scaremongering around youth’s increased access to social media (Credit: Getty Images)

    “There’s been quite a bit of discussion especially in recent years, about children’s lives becoming more institutionalised and controlled,” says William Corsaro, a professor emeritus of sociology at Indiana University. He points to hovering parents and children’s involvement in extracurricular activities and lessons outside school, and to “overstated” fears about children’s safety and lower birth rates (meaning fewer at-home playmates) as factors that make children mature more slowly.

    This theory is echoed by Jean Twenge in her 2017 book iGen. Based on a survey of 11 million US-based young people, Twenge argued that kids born after 1995 are, contrary to much popular wisdom, growing up more slowly, engaging in milestones traditionally considered “adult” far later than their older counterparts.

    This is, in part, because smartphones allow children to socialise from their own home, making them less likely to engage in activities such as drinking with peers or sex, but she also points to an evolutionary idea known as ‘life history theory’, which classifies maturation of species into “slow” and “fast” strategies – the safer the environment, the more slowly they have to mature. 

    Today, in an age of low birth-rates and high life-expectancies, children tend to be closer to their parents and grow up in a safer environment, and thus can mature more slowly. This means that they aren’t pushed towards independence in the same way that children growing up in a fast maturation environment – what previous generations experienced – might be.

    In an age of low birth-rates and high life-expectancies, children tend to be closer to their parents and grow up in a safer environment, and thus can mature more slowly

    Although something of a wildcard, the pandemic also seems to be exacerbating this trend. Children stayed at home instead of going to school, weren’t able to travel to attend university and were furloughed from the jobs that offered a first taste of independence. By most traditional measures they were unable to grow up at the rate that children just a few years ahead of them had done – yet by other measures they were exposed to uncomfortable truths and social responsibilities such as mask-wearing that forced them to confront the adult world more quickly.

    A matter of perspective

    Though evidence indicates that in a cultural and social sense children aren’t growing up any more quickly than they ever have, this may be to do with how we understand what it means to grow up. 

    Viewed one way, children really are growing up more slowly, seemingly kept young by a socially distanced and digital world where their parents are their closest real-life companions. Viewed another way, children are simply showing how it looks to mature in today’s world. In fact it could be easy to argue that a broader view of life outside a hometown and local friendship circles given by technology, or an ability to navigate an online world, is just as valid a set of milestones and markers of growing up as having sex, drinking, driving and moving out of the family home. 

    Ultimately there are many factors that influence the rate at which children mature, and the circumstances are highly individual. Our understanding of where childhood ends and adulthood begins – and the line that separates them – is blurry, and subjective. Society isn’t static – it’s constantly evolving, and so what childhood looks and feels like is constantly evolving too. Getting ‘older’ might seem more complicated these days, but kids don’t know the difference, just as their parents didn’t know a life without the internet or television or telephones – or whatever it was their own parents worried was making them grow up too fast or slow.

    Additional reporting by Jessica Gross

    France24 - World

    A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’

    Issued on: 21/03/2022 - 15:58Modified: 21/03/2022 - 16:01

    Benjamin DODMAN Follow Juliette MONTILLY Follow Fadile BHAYAT Follow

    Rising in the polls, the French election’s dark horse Jean-Luc Mélenchon has promised a reboot of the French Republic, vowing to overhaul a presidential regime that he blames for mounting abstention, disillusion and increasingly violent protests.

    Sporting a prominent French moustache and the Phrygian cap of the revolutionary Sans-culottes, Johan Pain cut a familiar figure on place de la République in Paris – the French capital’s traditional protest hub

    The sprawling square, best known for its towering allegorical statue of the French Republic (coiffed, of course, with a Phrygian cap), has long been a rite of passage for every left-wing march in town. On Sunday, it was the stage for the biggest rally of France’s presidential campaign, in support of veteran campaigner Jean-Luc Mélenchon, who is polling in third with just three weeks to go before the April 10 vote.

    Basking in the warm sunshine, tens of thousands of flag-waving supporters flocked to hear Mélenchon promise a reboot of the Republic. Few had travelled as far as Pain, who made the 500-kilometre trip from Lausanne in Switzerland to back the leftist firebrand.

    “The Fifth Republic has failed us, it’s a broken system,” Pain, 72, said of the presidential regime instituted by General Charles de Gaulle, France’s wartime hero, more than 60 years ago. “I’ve realised this much from living abroad: when it comes to democracy in Europe, we’re bottom of the league.”

    Sunday’s “March for the Sixth Republic” marked the third such rally since Mélenchon first ran for the presidency a decade ago. It was a chance for the hard-left candidate to flex his muscles as he continues his slow but steady rise in the polls, five years after he narrowly missed out on a place in the all-important presidential run-off.

    The promise of a new Republic allowed Mélenchon to reach beyond his core support, drawing people for whom an overhaul of France’s constitution is the priority. Among them was 32-year-old dance teacher Hélène Lallemand, who quipped that she showed up “despite Mélenchon, rather than because of him”.

    Though no fan of the firebrand leftist, Lallemand praised his idea of convening a constituent assembly to draw up a new constitution – “by and for the people” – and giving voters the power to revoke their representatives. She said such moves were urgently needed to offset “the mounting voter apathy and disillusion that are sapping French democracy”. 

    “It is up to the people to write their constitution, not a cabinet of experts,” Mélenchon roared moments later as he addressed the crowd, promising to “breathe new life into a country that is dying a slow death through abstention.” 

    The permanent coup d’état

    Apathy and disillusion have translated into a steady decline in participation at French elections – leading up to the dismal 35% turnout registered at regional polls last year, in which the pandemic also played a part. As France’s marquee election, the presidential contest has traditionally enjoyed stronger participation, hovering at around 80%. But pollsters are warning that a surge in abstention threatens to undermine next month’s process.

    Last week, a study commissioned by French daily Le Monde found that fewer than 70% of French voters were certain they would take part in the first round on April 10. The number dropped to 53% for the 18-24 age group.

    “France is the only country in the European Union that is witnessing a steady decline in turnout in all elections, from local to presidential,” said Paul Alliès, a professor of political science at the University of Montpellier, in an interview with FRANCE 24. “When it comes to abstention, we’re number one!”

    A long-time advocate of a Sixth Republic, Alliès said rising abstention and increasingly violent protests are a consequence of a dysfunctional system that invests too much power and attention on the figure of the president. The corollary of this lop-sided system, he added,  is “a parliament that is totally impotent”.

    “This cult of the leader, our habit of framing elections as the ‘meeting between a man (sic) and a people’, it’s all nonsense,” he said. “We have the worst regime in all of Europe, and it’s fuelling violence and resentment.”

    French presidential election © France 24

    Critics of the presidential role fashioned by De Gaulle have long complained that it carries traits of Napoleon’s imperial synthesis, combining elements of France’s monarchical and revolutionary traditions. The criticism is as old as the system itself, its central tenet summed up in François Mitterrand’s 1964 pamphlet “The Permanent Coup d’Etat”. 

    Mitterrand accused De Gaulle of betraying the spirit of the constitution by sidelining parliament and swapping the role of arbiter for that of omnipotent ruler. “By replacing the national representation with the notion of the leader’s infallibility, General De Gaulle concentrates the nation’s interest, curiosity and passions on himself and depoliticises the rest,” wrote the future Socialist president, who would later play by the same rulebook. 

    Similar accusations have been levelled at De Gaulle’s successors, including Mitterand: presidents ruling from their ivory tower, answerable to nobody; parliaments stripped of powers and initiative, reduced to rubber-stamping the Elysée Palace’s directives; prime ministers appointed and dismissed at the president’s whim, and promptly scapegoated when things go wrong.

    In a 2014 study calling for political reform in France, the Peterson Institute for International Economics said “the era of regularly electing a new king and regularly tossing him out again should be over in France.”

    “France must change its system, preferably reducing the status of its presidency to the largely ceremonial level seen in other European republics,” the think-tank wrote. “At the least, it should (..) remov(e) the president's right to name the prime minister, call new elections, and serve as commander-in-chief.” 

    Designed to legitimise those sweeping powers by ensuring the president wins at least 50% of the popular vote, France’s two-round electoral system increasingly has the opposite effect, the study added. It noted that tactical voting aimed at keeping the far right out of power means the winner “command(s) a negative political mandate of ‘not being Marine Le Pen’, a leader without a popular mandate to lead or enact the change France needs.”

    Regime change

    Five years of self-styled "Jupiterian" rule under President Emmanuel Macron have only exacerbated the problems long flagged by critics of the Fifth Republic, said Alliès, pointing to the incumbent’s habit of relying on the secrecy of special “defence councils” to steer the country through the Covid-19 pandemic, terrorist threats and now the war in Ukraine.

    It’s a theme the Mélenchon campaign has been pushing as it promises an overhaul of France’s republican regime.

    “Over the past five years, Emmanuel Macron has aggravated every aspect of the solitary power fostered by the Fifth Republic,” says the leftist candidate’s online platform. “His predecessors were presidential monarchs; he has become an absolutist presidential monarch.”

    Mélenchon’s proposals for a Sixth Republic include introducing proportional representation to make parliament more representative; giving citizens the power to initiate legislation and referendums, and to revoke their representatives; and scrapping special powers that currently give France’s executive right to pass legislation without parliamentary approval. 

    But those are just proposals. The candidate for La France insoumise (France Unbowed) says it will be up to the people to decide on their next constitution. Never one to miss a revolutionary reference, he has promised to convene a constituent assembly whose members will be either elected or drawn by lots. Their draft constitution will then be submitted to the people via referendum.

    The veteran leftist is hardly the first presidential candidate to call for a Sixth Republic. In past elections, it was not uncommon for a majority of candidates – not all of them left-wingers – to back the idea of sweeping constitutional reform. Their proposals often differed, some advocating a parliamentary regime with a strong prime minister while others called for scrapping the PM’s job altogether.

    “Traditionally, only two parties have always supported the Fifth Republic – the mainstream centre-left and mainstream centre-right,” said Alliès. “It’s easy to see why: they’re the ones who enjoyed the regime’s sweeping powers.”

    Therein lies the main difficulty for advocates of regime change, Alliès added: “Essentially, you need a candidate who is willing to take the huge powers of the Fifth Republic and give them back to the people.”

    ‘Don’t disappoint me, Jean-Luc’

    Since the Revolution of 1789, France has had no shortage of regime changes, but all of them have coincided with times of great turmoil – whether revolutions, wars or coup d’états. The Fifth Republic may be experiencing difficulties, but it is not yet in terminal crisis. It has also proven to be relatively malleable, allowing for 24 constitutional revisions since its inception.

    During Macron’s term, the presidential regime weathered one crisis with game-changing potential: the Yellow Vest insurgency, one of the most potent and contagious protest movements in recent French history. It was eventually smothered through a combination of tax breaks, police crackdowns and a "Great National Debate", which France’s ubiquitous president soon turned into a town-hall road-show offering him unrivalled media coverage. 

    The high-visibility jackets were easily spotted at Sunday’s rally in Paris, where the Yellow Vests’ flagship demand for a “citizens’ initiative referendum” – which Mélenchon has included among his proposals for a Sixth Republic – featured prominently on placards and banners.

    “The people have been stripped of all power and so have our representatives in parliament,” said primary school teacher Christine Arlandis, who described herself as a Yellow Vest at heart, even though she did not wear a gilet jaune.

    “I’m voting for Mélenchon so that he gets rid of the Fifth Republic,” she added, blaming the current regime for “dismantling France’s social model and devitalising its democracy.”

    In 1988, an 18-year-old Arlandis cast her very first presidential vote for Mitterrand, who would famously make the most of the very presidential powers he had previously decried. More than three decades later, she is not certain she can trust Mélenchon to surrender those powers should he clinch the presidency.

    “I was wrong to trust Mitterrand back then, but I’m willing to risk it again because this is our last chance to revive democracy,” she said, holding up a sign with the words, “Don’t disappoint me, Jean-Luc”. 

    She added: “If we fail, then that’s it. I won’t vote again.”

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    France24 - World

    Our country wants to be fully independent, Jamaican PM tells British Royals

    Issued on: 24/03/2022 - 12:36

    NEWS WIRES

    Jamaican Prime Minister Andrew Holness told Britain's Prince William and his wife Kate on Wednesday his country wants to be "independent" and address “unresolved” issues, a day after protesters called on the United Kingdom to pay reparations for slavery.

    The royal couple arrived in Jamaica on Tuesday as part of a week-long tour of former British Caribbean colonies, but have faced public questioning of the British Empire's legacy.

    In a speech later on Wednesday, Prince William did not address calls to remove his grandmother, Queen Elizabeth, as head of state.

    The royal couple's trip comes after Barbados became a republic nearly four months ago by removing the queen as the sovereign head of state, a move Jamaica has begun to study.

    "There are issues here which as you would know are unresolved," Holness said during a photo shoot with William and Kate.

    "But Jamaica is as you would see a country that is very proud... and we're moving on. And we intend... to fulfill our true ambition of being an independent, fully developed and prosperous country."

    Dozens of people gathered on Tuesday outside the British High Commission in Kingston, singing traditional Rastafarian songs and holding banners with the phrase "seh yuh sorry" – a local patois phrase that urged Britain to apologise.

    In a speech at the governor general's residence attended by Holness and other dignitaries, William also stopped short of apologising for slavery, though he did say he agreed with his father's declaration that "the appalling atrocity of slavery forever stains our history".

    William, second-in-line to the British throne, also expressed his "profound sorrow" for the institution of slavery, which he said should never have existed.

    Jamaican officials have previously said the government is studying the process of reforming the constitution to become a republic. Experts say the process could take years and would require a referendum.

    Jamaica's government said last year it will ask Britain for compensation for forcibly transporting an estimated 600,000 Africans to work on sugarcane and banana plantations that created fortunes for British slave holders.

    (REUTERS)

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    Barbados becomes a republic, renouncing Britain's Queen Elizabeth

    Prince William says British royal family 'very much not racist'

    LONG READ

    Acquittal of 'Colston Four' for toppling slave trader statue ignites UK culture wars

    BBC

    I spent 30 years looking for an Archaic site like this

    You wouldn't think of the overtrodden Dominican Republic as a cutting-edge archaeology destination. Yet hidden beneath the beach cabanas are likely clues to a pre-Columbian mystery that's been perplexing anthropologists for centuries: who actually discovered the Caribbean?

    When Columbus arrived on Hispaniola in the 15th Century, he encountered the Taíno, an Arawakan-speaking people who came from the Orinoco Delta of present-day Venezuela, emigrating as early as 400 BCE. While it is often assumed that the Taíno were the "original" inhabitants of the Caribbean, particularly the Greater Antilles, other peoples had already been living there for several thousand years.

    These little-known first inhabitants of Hispaniola are known as the "Archaic" peoples, characterised by their usage of stone tools (and the "Ceramic Age" Taíno by their creation of ceramics). The term generalises a diverse group of prehistoric peoples whose languages and names for themselves are unknown.

    However, a recent discovery by a team of Italian and Dominican archaeologists on the Dominican Republic's secluded Samaná Peninsula, could change our understanding of who they were and where they came from.

    "El Pozito" (Spanish for "little well") is a rare settlement belonging to these little-known first inhabitants of Hispaniola. It's also the Dominican Republic's biggest Archaic discovery in half a century. To the untrained eye, the site – a grassy mound surrounded by lush vegetation 2km inland from capes Cabrón and Samaná – might not seem like anything more than an idyllic spot for a picnic. But after surveying the area and finding a natural spring nearby, seasoned archaeologist Alfredo Coppa knew to dig deeper.

    El Pozito is the Dominican Republic's biggest Archaic discovery in 50 years (Credit: Francesco Genchi/Sapienza University of Rome)

    For 2.5 weeks in September 2021, Coppa's team from Sapienza University of Rome, with investigators from Santo Domingo's Museo del Hombre Dominicano, combed a 12mx12m area of virgin turf untouched by agriculture. Digging just 20cm below the surface, gently prodding the moist, coffee-coloured earth for signs of past civilisations, they found a trove of polished stone hammers, pestles and axes, conches and other tools used by the Archaic people.

    The most significant finds are the mariposoid or butterfly axes, which were likely used for felling trees to make canoes and oars; and a small ceremonial well (35cm in diameter) with 12 stone pestles buried inside, barely used save some plant residue, leading the team to believe these settlers were also ritualistic – a ground-breaking revelation considering how little is known about their way of life. Few Archaic settlements have been uncovered around the Caribbean to date and this is among the most promising.

    While carbon dating has yet to be done on El Pozito, Coppa believes it to be around 2,000 years old (Late Archaic Age), based on the objects he's found so far, but he's hoping the settlement is much older than that. Particularly because what he's really looking to find is a necropolis – with burials spanning centuries – in order to glean genetic insights. And there's a good chance he will, because no site where humans lived has not been associated with a necropolis.

    "I spent 30 years looking for an Archaic site like this," said Coppa, who has overseen excavations in other places like Oman, Eritrea, Pakistan and Libya – and, of course, across the Dominican Republic.

    The Samaná Peninsula, which juts into the Atlantic Ocean, is believed to have been inhabited by the Archaic peoples (Credit: Dave Carr/Getty Images)

    The first and last major Archaic discovery here happened in the 1970s in the southern part of the island. Over the years, Coppa found butterfly axes scattered around the north, but no site, which led him to believe the Archaic peoples lived down south, likely coming from Cuba, the biggest island in the Greater Antilles.

    Until he found El Pozito.

    El Pozito is tucked away at the end of the Samaná Peninsula, a 30-mile verdant strip of land in the country's north-east that juts into the Atlantic Ocean. An eco-tourism paradise, the land is rainforested and dramatic, formed by the Sierra de Samaná, an extension of the Cordillera Septentrional – the biggest mountain range in the Caribbean – that runs along the northern coast, providing natural shelters along several remote beaches. Coppa theorises that these Archaic people may have reached Samaná from Puerto Rico, the closest nearby island about 200 nautical miles to the east, though he says more research is needed.

    You may also be interested in:The US' lost, ancient megacity • Was this the wickedest city on Earth? • A Roman settlement at the bottom of the sea

    But the bigger questions are: Which continent did they come from? To whom are they related? How did they interact and trade with others? And what happened to them?

    According to Sapiens author Yuval Noah Harari, the first seafaring society may have developed on the Indonesia archipelago 45,000 years ago. It would take another 39,000 years or so for homo sapiens to discover the Caribbean – the last region of the Americas to be settled by humans, and the first to be colonised by Europeans.

    While 6,000 years ago is relatively recent for archaeologists, evidence is scarce because almost nothing organic survives the tropics. The humid climate, volcanic soil and rising sea levels – not to mention agriculture, development, looting and indifference – breaks down and swallows up bones, settlements and objects, posing a challenge to Caribbean archaeology. But that's precisely what makes the field – and this discovery – exciting.

    A ground-breaking find was a small ritual well with 12 polished stone pestles buried inside (Credit: Francesco Genchi/Sapienza University of Rome)

    "They're the actual discoverers of the Caribbean but they've received the least attention from archaeologists," said Dr Reniel Rodríguez-Ramos, professor of archaeology at University of Puerto Rico in Utuado. Rodríguez-Ramos has written about how European travelogues at the time of Columbus misguided archaeologists, who long considered them as nomadic "fisher-hunter-gatherers" who lived in caves by the coast.

    For centuries, texts by Spanish and Italian travellers, such as Bartolomé de las Casas, a missionary from Seville who became a Dominican friar, were the only "evidence" archaeologists had about these non-Taíno peoples, often described in unsophisticated terms.

    They're the actual discoverers of the Caribbean but they've received the least attention from archaeologists

    But recent discoveries across the Caribbean – from the cultic implications of the 12 pestles found at El Pozito, to finding shelters and weights likely used to hold down fish nets in Puerto Rico – show that these first settlers were more skilled than archaeologists historically thought. They practiced agriculture and basket weaving, and were more sedentary than survivalist.

    In addition, the Caribbean archipelago is not visible from land (apart from the island of Trinidad, which can be seen from Venezuela), nor was it ever part of any continent. This means these first settlers took a chance when they ventured into the Caribbean Sea, which was unusual to do back then, say archaeologists.

    "These people had to be explorers," said Rodríguez-Ramos in answer to why they would be so daring. "There was no big population pressure back then. No need to jump into a canoe and risk their lives to come here. That's what navigators do. These are sea people. They're just like climbers. They do things because it's part of their idiosyncrasies."

    Butterfly axes were likely used for felling trees to make canoes and oars (Credit: Francesco Genchi/Sapienza University of Rome)

    He theorises they came from across the Americas, and that the islands were a centre for trade and cultural exchange; a maritime Silk Road.

    Furthermore, while it was long assumed that the Archaic people were either ancestors to or mixed with the Taíno, DNA analysis now tells us that the first settlers were genetically distinct, despite evidence that the two groups coexisted for centuries.

    This surprised experts. "When two groups meet you usually find mixture. It's almost entirely absent from the Caribbean and we are wondering why that is," said Dr Kathrin Nägele, a Caribbean-specialised archaeogeneticist from the Max Planck Institute, who pioneered a study on ancient Caribbean genomics published in Science in 2020.

    This absence, however, could be for lack of samples.

    The study was the first time ancient Caribbean human genomes were successfully sequenced, thanks to a breakthrough in DNA retrieval. (This led to subsequent studies by Harvard University and other, smaller labs.) While hundreds of Taíno skeletons have been analysed so far, only 55 Archaic Age genomes have been sequenced: 52 from Cuba and three from the Dominican Republic.

    Which is why Coppa is hoping to find a necropolis at El Pozito, where he may be able to source the inch-long bone they're searching for – the skull's petrous bone, which protects the inner ear – that is the best source of preserved DNA. It may explain who the Archaic peoples were related to and what happened to them; if they mixed with Ceramic Age groups, Europeans, died out or disappeared.

    Accessible only by foot, boat or horse, Playa Frontón is home to accessible pre-Columbian sites (Credit: Dave Carr/Getty Images)

    "Every new genome we study has the potential to change what we thought we knew," said Dr Kendra Sirak, research fellow at Harvard Medical School, who works with Coppa on sequencing ancient genomes.

    El Pozito is purposely not geotagged (so you can’t find it in Google Maps) in order to protect it from looters who sell archaeological objects to tourists on the black market.

    If you happen to find anything on your travels that could be of interest to archaeologists, be sure to leave it where you found it and notify authorities.

     

    For travellers interested in digging deeper, the place to start is the Museo del Hombre Dominicano in Santo Domingo, when it reopens. The impressive four-storey brutalist anthropological museum has been undergoing renovations since 2017, though Glenis Tavarez, a forensic archaeologist who has been with the museum for 38 years, hopes it will reopen for its 50th anniversary in 2023. When it does, it will feature artefacts from El Pozito.

    For now, it's best to head to Samaná. While the site is not yet open to the public (the dig is due to continue in July and interested travellers are welcome to inquire about joining), nearby on Cape Samaná, about a two-hour trek from the quiet fishing village of Las Galeras through jungle, is a towering 90m-high limestone cliff that runs 3.5km along a beach called Playa Frontón. The cocooned white-sand beach, along with its neighbour Playa Madama, is accessible only by foot, boat or horse. Coppa suggests these beaches as good places for interested travellers to explore, as both are filled with accessible pre-Columbian sites, including caves and petroglyphs, which he surveyed before finding El Pozito.

    While seeking shade under the sea-worn rockface or inside a cave, you might watch snorkelers or kayakers paddling the glistening turquoise waters – and be reminded of the intrepid people who came here first.

    ---

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    Valeurs Actuelles

    De l’incendie de l’ambassade d’Autriche au brasier de Notre-Dame, la longue histoire des pompiers de Paris

    Les sirènes retentissent dans l’île de la Cité. Le long des quais de Seine, plusieurs véhicules rougeâtres tentent de se frayer un chemin entre les files d’automobilistes. Sur les trottoirs du quartier Saint-Michel, une foule interdite retient son souffle. Il est 18 h 45 ce 15 avril 2019 et une épaisse fumée noire s’élève de la toiture de la cathédrale Notre-Dame.

    Sauver ou périr

    Lances à incendie sur les épaules, les premiers pompiers affluent sur le parvis de l’édifice religieux. Juchés sur leurs échelles, les soldats du feu tentent de circonscrire la propagation des flammes sur le toit. Dans le beffroi, les militaires progressent difficilement. Ils traquent par petits groupes les foyers pouvant provoquer l’effondrement du monument. Ils montent difficilement leurs lances dans les tours. Leur mission : protéger les imposantes cloches de la cathédrale, la rosace centrale et le grand orgue.

    Mais une image de cette tragédie demeure : la chute de la flèche de Viollet-le-Duc dans le brasier ardent. Quelques minutes plus tôt, le général commandant la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ordonne à ses hommes de pénétrer dans le bâtiment. Un détachement d’une dizaine de volontaires se charge de sauver les reliques de Notre-Dame. La mission est périlleuse. Le plomb en fusion tombe sur le sol. L’opacité de la fumée réduit le champ de vision des sauveteurs. Ils extraient in extremis certains trésors inestimables de la cathédrale dont la Sainte Couronne d’épines du Christ et la tunique de Saint Louis.

    Pour sauver ce joyau de l’art gothique, 21 lances à incendie placées sur des bras élévateurs d’une cinquantaine de mètres arrosent sans discontinuer la toiture. Les 600 sapeurs mettent tout en œuvre pour réaliser l’impossible. Vers deux heures du matin, le centre opérationnel annonce le message « feu éteint ». Notre-Dame est sauvée.

    Devant les caméras du monde entier, le sauvetage de Notre-Dame a mis en lumière tout le sang froid et le courage de la BSPP. Avec une intervention toutes les soixante secondes, dans Paris et sa petite couronne, cette unité est sur tous les fronts : incendie domestique, attentat terroriste, malaises, ivresse sur la voie publique, accidents de la route… Pour la seule année 2021, ces héros du quotidien ont accompli 463 851 missions avec une seule devise à l’esprit : « Sauver ou périr. »

    En 2018, Valeurs actuelles accompagnait ces hommes et ces femmes dans leur quotidien. Quarante-huit heures durant, nous avons partagé le quotidien du personnel de la caserne Blanche dans le IXe arrondissement de la capitale. Ils s’étaient alors confiés sur le sens qu’ils donnaient à ce métier hors-norme. « Il n’est pas obligatoire d’être fou pour travailler ici mais ça aide », commentait l’un deux. Un autre ajoutait : « Nous sommes une grande famille. On est tous solidaires les uns des autres. » Une « grande famille », voilà comment qualifier cette unité qui célèbre cette année le 211e anniversaire de sa fondation par… Napoléon.

    Une grosse colère de Napoléon entraîne la fondation de la BSPP

    Ambassade d’Autriche, 1er juillet 1810. Son excellence le prince Karl Philipp de Schwarzenberg donne une réception en l’honneur de Napoléon et de son épouse Marie-Louise. L’hôtel de Montesson se pare de ses plus beaux atours. De vastes tentes richement décorées sont élevées dans les jardins de l’ambassade. Une imposante salle de bal éphémère se monte avec des lustres ornés de bougies. Un feu d’artifice est même tiré en l’honneur du couple impérial.

    Soudain, le ciel s’assombrit. Un violent mouvement d’air rabat violemment un des lustres sur lequel s’enflamme une draperie. Les convives assistent impuissants au sinistre. La pièce s’embrase du sol au plafond. Certains convives meurent brûlés vifs, d’autres étouffés. Le cri sourd des blessés se perd dans le brasier. Qu’en est-il de l’action des pompiers sur place ? Seuls et sans renforts, six garde-pompes tentent tant bien que mal de stopper les flammes avec deux malheureuses lances. Napoléon enrage. L’Empereur ne pardonne pas cet échec et désavoue la Compagnie des garde-pompes.

    Dans la foulée, Napoléon entérine la fondation du Bataillon militaire de sapeurs-pompiers de Paris par un décret impérial du 18 septembre 1811. Ce décret jette les bases de ce que deviendra la future Brigade des sapeurs-pompiers de Paris et définit les caractéristiques militaires de l’unité. Le décret clarifie les missions et l’emploi du régiment. Il souligne le caractère militaire de l’unité en insistant sur la formation des personnels, l’innovation et la recherche de nouveaux équipements. Encore aujourd’hui, cette charte continue d’imprégner les esprits des nouvelles générations de pompiers.

    Notre-Dame, Bataclan, Rue Erlanger… Ces dernières années, la BSPP a connu une résurgence d’interventions plus médiatiques

    En deux cents ans d’existence, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris a été confrontée à des interventions aussi extrêmes que spectaculaires. Le 8 août 1868, un immeuble de la rue Saint-Antoine (IVe arrondissement) est en proie à un terrible incendie. Les flammes se répandent avec une violence inouïe dans les logis. Certains résidents se recluent de peur chez eux, quand d’autres s’amassent paniqués aux fenêtres.

    Cette détresse suscite un sentiment de révolte chez le caporal François Thibault. Il se saisit d’un simple drap et d’une échelle à crochet. À la force de ses bras, il agrippe son échelle aux balcons pour progresser sur la façade de l’immeuble.

    Une à une, il va chercher les victimes, qu’il protège avec son drap. Son exploit, devenu légendaire, est toujours narré à la nouvelle génération de pompiers. Cette échelle à crochet connaît une seconde jeunesse en février 2019, lors du drame de la Rue Erlanger, dans le XVIe arrondissement. Cet incendie d’origine criminelle entraîne la mobilisation en pleine nuit de la BSPP. Les héritiers du caporal Thibault réitèrent cette méthode de sauvetage. Pour aller secourir les victimes dans les étages, ils crochètent les balcons. Par binôme, ils réussissent à évacuer les habitants par la façade extérieure du bâtiment. Les pompiers de Paris demeurent les gardiens de la vie, en temps de paix, comme en temps de guerre.

    Dans les heures sombres de l’Occupation, au lendemain de la rafle du 16 juillet 1942, les familles juives sont entassées dans le Vélodrome d’Hiver. Les soldats du feu dirigés par le capitaine Henri Pierret vont leur venir en aide. Face aux conditions inhumaines de leur détention, l’officier ordonne à ses hommes de distribuer de l’eau aux malheureux. Les sapeurs recueillent discrètement les petits mots des internés, qu’ils glissent dans leurs besaces et dans leurs bottes. Ils s’empressent le lendemain d’adresser aux familles des détenus ces petits mots figés dans le temps. Les combats de la libération de Paris, du 19 au 25 août 1944 témoignent de cet héroïsme et de cette fidélité pour la « Ville lumière ». La verrière du Grand Palais en flamme, ils se précipitent pour sauver le monument. Une mission durant laquelle ils évacuent secrètement et sauvent les résistants piégés dans l’édifice. Ce sont ces mêmes pompiers, sous les ordres du capitaine Lucien Sarniguet, qui hissent le drapeau tricolore sur la tour Eiffel et l’Arc de Triomphe pour signifier la libération de la capitale.

    Ces dernières années, la BSPP a connu une résurgence d’interventions plus médiatiques. Face à la fureur des balles djihadistes ou à la violence des flammes, c’est toujours en première ligne que les pompiers répondent aux périls. Au soir des attentats du 13 novembre 2015, les pompiers mettent en place une véritable médecine de guerre. À même le sol des terrasses ensanglantées, ils se relaient sans relâche pour sauver le plus grand nombre de vies. L’éthique des pompiers de Paris se résume en cette formule du général Casso, « si je me permets de te demander quelle est ta peine, ce n’est pas par indiscrétion, mais bien pour mieux t’aider ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    ‘No hablabas ni preguntabas sobre eso’: trabajadores sirios hablan sobre fosas comunes que podrían ser crímenes de guerra

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    Se han localizado dos sitios que se cree que contienen miles de cuerpos de sirios asesinados en los centros de detención administrados por el gobierno del presidente Bashar al Asad durante la guerra civil.

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    Por Ben Hubbard y Marlise Simons

    BERLÍN — Durante el día, los trabajadores usaban maquinaria pesada para cavar fosas y zanjas. Después del anochecer, los cadáveres llegaban, y a veces eran centenares sobre las plataformas de camiones del ejército o en camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos.

    Según algunos hombres que trabajaron en dos emplazamientos de fosas comunes en Siria, cerca de Damasco, la capital, dichos cadáveres eran descargados en el suelo para luego ser sepultados, mientras los agentes de inteligencia del gobierno observaban la operación. En ocasiones, los trabajadores apisonaban la tierra para que los perros no desenterraran los cuerpos.

    A lo largo de los 11 años de guerra civil en Siria, grupos de derechos humanos y desertores del gobierno han documentado el asesinato masivo de civiles cometido por las fuerzas de seguridad al procurar la erradicación de cualquier oposición al dictador Bashar al Asad.

    El video muestra una secuencia de imágenes satelitales que revela la adición de zanjas en un sitio donde se sospecha que puede existir una fosa común que cubre un área de aproximadamente cuatro hectáreas en Qutayfa, una ciudad al norte de Damasco, entre 2014 y 2016. Una imagen de 2019 muestra actividad en el sitio, pero no evidencia más ampliaciones o nuevas zanjas.

    Ahora, The New York Times cuenta con algunos datos que esclarecen un misterio de la guerra que aún persiste: ¿qué ocurrió con los cuerpos de los miles de personas que murieron o fueron asesinadas en los centros de detención del gobierno?

    En los últimos meses, las entrevistas realizadas a cuatro sirios que trabajaron en las fosas secretas o cerca de ellas nos llevaron a analizar algunas imágenes satelitales. Las pistas en su conjunto revelaron la ubicación de dos sitios, cada uno de los cuales, según los hombres que trabajaron ahí, contienen miles de cuerpos. Según grupos de derechos humanos, es posible que también contengan pruebas sólidas de crímenes de guerra cometidos por las fuerzas de Al Asad, incluyendo la tortura sistemática y el asesinato de los detenidos.

    “Si no resolvemos el asunto de los desaparecidos, nunca alcanzaremos la paz en Siria”, señaló Diab Serrih, cofundador de una asociación de personas que fueron detenidas en la famosa prisión de Saydnaya, en Siria, y quien ha trabajado para encontrar fosas comunes. “Todos los días recibimos llamadas de personas que desean saber dónde están sus hijos”, añadió. “Muchas de ellas me dicen: ‘Solo quiero tener una tumba para poder ponerle flores’”.

    Después del levantamiento en 2011 que originó la guerra, Al Asad activó su red de agencias de seguridad para erradicar la disidencia con la encarcelación de manifestantes, activistas y demás personas.

    The Lasting Effect of Syria’s Civil War

    After a decade of fighting, many Syrians wonder if their country can be put back together.

    El año pasado, el Departamento del Tesoro de Estados Unidos aseveró que al menos 14.000 de esos detenidos fueron torturados hasta morir, pero es casi seguro que la verdadera cifra sea mucho más elevada. Más de otros 130.000 han desaparecido en los centros de detención del gobierno y se cree que muchos están muertos.

    En repetidas ocasiones, el gobierno sirio ha negado haber asesinado a personas detenidas, pero los grupos de derechos humanos han documentado con detalle esa práctica. Un conjunto importante de pruebas fue proporcionado por un fotógrafo de la policía siria, el cual se hace llamar “César”, quien huyó del país en 2013 con imágenes de más de 6000 cadáveres, algunos de los cuales presentaban señales de tortura.

    Solo sacando los cadáveres de las fosas comunes sería posible contarlos e identificarlos, pero es poco probable que eso suceda mientras Al Asad siga en el poder. Rusia, su aliado más fuerte, sigue apoyándolo y ni a él ni a sus altos funcionarios se les ha acusado nunca de atrocidades como el uso de armas químicas en contra de sus propios ciudadanos.

    Con el propósito de llamar la atención sobre esas atrocidades, esta semana, el Grupo de Trabajos de Emergencia sobre Siria, un grupo de defensa, llevó a Washington a uno de los hombres entrevistados por el Times para que hablara acerca de las fosas comunes con los congresistas y otras personas.

    Según informes de Human Rights Watch y otros organismos, muchos de los cuerpos de quienes murieron detenidos eran enviados a los hospitales del gobierno, donde se registraba su muerte. Los cuatro hombres entrevistados nos contaron lo que ocurrió después.

    Los cuatro trabajaban en las fosas comunes, o cerca de ellas, en las cercanías de Damasco, y cada uno era testigo de una parte de lo que hacía el gobierno para deshacerse de los cuerpos. Ahora, dos de los trabajadores están refugiados en Alemania, uno en Líbano y otro sigue en Siria. Tres de ellos hablaron con la condición de mantener su anonimato por temor a sufrir alguna represalia del gobierno sirio.

    El Times no logró, de manera independiente, corroborar todos los detalles de sus relatos, como la cifra total de cuerpos que recordaban haber visto. Y cada uno solo fue testigo de una parte de los trabajos de sepultura que realizaba el gobierno, los cuales, según grupos de derechos humanos, es probable que hayan sido reproducidos en otros emplazamientos de fosas comunes.

    Pero, en su mayoría, los distintos relatos concuerdan y corroboran los informes de los grupos de derechos humanos que han documentado los asesinatos en masa de los detenidos y el traslado de los cadáveres a los hospitales.

    Uno de los entrevistados nos habló sobre lo que atestiguó en un juicio emblemático realizado en Alemania que estuvo relacionado con los crímenes de guerra cometidos en Siria y que concluyó este año con una sentencia a cadena perpetua para un antiguo funcionario de inteligencia acusado de crímenes de lesa humanidad.

    Este hombre mencionó que, antes de la guerra, había trabajado para el gobierno regional de Damasco supervisando sepulturas de civiles. Nos dijo que los funcionarios de inteligencia lo reclutaron a mediados de 2011 para deshacerse de los cadáveres de los centros de detención que pasaban por los hospitales. Este trabajo lo realizó durante seis años en los dos emplazamientos de las fosas comunes.

    El hombre explicó que el primero de estos lugares, donde trabajó desde mediados de 2011 hasta principios de 2013, era un cementerio civil en Najha, un pueblo al sur de Damasco. Al principio, era el supervisor de unos cuantos trabajadores que enterraban pocos cuerpos, pero a medida que fue creciendo la violencia del conflicto, la cantidad de cadáveres aumentó y él se convirtió en lo que describió como un engranaje de una extensa burocracia de la muerte.

    Nos contó que le proporcionaron un autobús Nissan de color blanco decorado con fotografías de Al Asad, un uniforme militar y un permiso para cruzar los puestos de control. Antes del amanecer, trasladaba a más de una docena de trabajadores a las fosas comunes.

    Por su parte, grandes camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos llevaban los cadáveres de los hospitales a las fosas. Cuando llegaban, su equipo descargaba los cuerpos en el suelo, muchos de los cuales tenían moretones y heridas, les faltaban uñas en los dedos y algunos estaban en descomposición, cosa que indicaba que ya llevaban algún tiempo muertos.

    Nos comentó que él no enterraba los cuerpos, sino que supervisaba a los trabajadores y recibía los documentos de los hospitales que decían cuántos cuerpos habían llegado de cada centro de detención. Luego registraba esas cifras en una bitácora que tenía en su oficina, pero dejó esos documentos cuando huyó de Siria en 2017.

    En algunos momentos durante los seis años que trabajó en las fosas comunes, su equipo descargaba dos camiones casi dos veces por semana, cada uno de los cuales traía entre 150 y 600 cuerpos, comentó. Cada semana, el equipo también recibía algunas docenas de cuerpos de la prisión de Saydnaya, que ha sido catalogada por Amnistía Internacional como un “matadero de seres humanos”, donde imperaba la tortura y con frecuencia asesinaban a los prisioneros.

    Understanding Syria’s Civil War

    An enduring conflict. The Syrian war began 11 years ago with a peaceful uprising against the government and spiraled into a multisided conflict involving armed rebels, jihadists and others. Here is what to know:

    The origins. The conflict began in 2011 when Syrians rose up peacefully against the government of President Bashar al-Assad. The protests were met with a violent crackdown, while communities took up arms to defend themselves. Civil war ensued.

    Other groups became involved. Amid the chaos, Syria’s ethnic Kurdish minority took up arms and gradually took territory it saw as its own. The Islamic State seized parts of Syria and Iraq in 2014 and declared that territory its “caliphate,” further destabilizing the region.

    Foreign interventions. Mr. al-Assad received vital support from Iran and Russia, as well as the Lebanese militant group Hezbollah. The rebels were backed by the United States and oil-rich Arab states like Saudi Arabia. Turkey also intervened to stop the advance of Kurdish militias.

    The toll. The war has killed hundreds of thousands of people and displaced millions. Forces loyal to Mr. al-Assad have committed by far the most atrocities. The regime has turned to chemical weapons, barrel bombs and starvation to force Syrians into submission.

    Syria today. After more than a decade of fighting, the war has settled into a stalemate. Most of the country is nominally back under Mr. al-Assad’s control, but a crushing economic crisis has hobbled reconstruction efforts, impoverished the population and left many facing starvation.

    Mencionó que, al parecer, los muertos que llegaban de Saydnaya casi siempre acababan de fallecer y añadió que algunos parecían tener marcas de soga alrededor del cuello o heridas de bala. En ocasiones, tiraban los cuerpos en zanjas y los cubrían con tierra. Otras veces, amontonaban ocho cuerpos en fosas que eran para un solo cadáver.

    Las imágenes satelitales del cementerio de Najha durante ese periodo muestran fosas llenas y en una fotografía de 2012 se ve un camión con la parte posterior dirigida hacia las fosas y un vehículo blanco, tal vez un autobús, ubicado cerca.

    Durante el juicio del exfuncionario de inteligencia sirio que fue acusado de crímenes de lesa humanidad en Alemania, también testificaron otras dos personas sobre las fosas comunes de Najha.

    Una de ellas fue Eyad al Gharib, un exfuncionario sirio acusado el año pasado de ser cómplice en crímenes de lesa humanidad por trasladar a los manifestantes arrestados a una oficina de seguridad donde se sabía que torturaban a las personas. Este hombre le dijo al tribunal que los detenidos que morían eran enterrados en Najha, si sus cuerpos presentaban señales de tortura.

    Otro hombre entrevistado por el Times fue operario de una excavadora y, durante siete meses, trabajó en el cementerio de Najha en 2012. Afirmó que los agentes de inteligencia que supervisaban las sepulturas le ordenaban que cavara fosas cuadradas grandes.

    Este hombre también habló sobre los camiones frigoríficos que, durante el tiempo que trabajó ahí, llegaban algunas veces por semana con cientos de cuerpos, mismos que los trabajadores siempre descargaban en el suelo. Nos contó que los cubría con tierra y, en ocasiones, para apisonarla bien y evitar que los perros desenterraran los restos, pasaba su excavadora encima del sitio.

    Recuerda que el olor a muerte era tan fuerte que lo hizo desmayarse.

    Y asegura que una vez llegaron siete cuerpos, incluidos dos mujeres y un niño, en un camión de helados. Una década después, el recuerdo todavía lo persigue en Alemania, donde está refugiado.

    “Ya no puedo comer helado”, dijo.

    A principios de 2013, el hombre que conducía el autobús blanco señaló que el gobierno abrió una nueva fosa común cerca de la base militar de Al Qutayfah, un pueblo localizado al norte de Damasco.

    Según él, en ese lugar, una excavadora motorizada cavaba zanjas de hasta 90 metros de longitud y cuando llegaban los camiones frigoríficos, ladeaban su plataforma para tirar los cuerpos en un extremo de la zanja. Si se atoraban, los trabajadores los jalaban hacia la zanja, donde la excavadora los sepultaba.

    El siguiente grupo de cuerpos era tirado en otra parte de la zanja, un proceso extenuante que se repetía hasta que se llenaba la fosa, comentó. Luego, la excavadora cavaba otra zanja.

    Con base en su relato, The New York Times localizó el emplazamiento y analizó las imágenes de satélite de ese periodo, en las cuales se veían las largas zanjas que poco a poco eran llenadas con tierra. En algunas fotografías se ve una excavadora en ese sitio y, al menos, en una de ellas se aprecia un autobús blanco.

    Walid Hashim, un soldado retirado que sirvió en Qutayfa antes de desertar a fines de 2012, identificó el mismo lugar como una fosa común. En una entrevista telefónica, dijo que el sitio era un campo de tiro que el gobierno excavó para enterrar los cuerpos de las personas que habían muerto bajo custodia.

    El área estaba muy vigilada para mantener alejada a la gente, dijo, pero todos en la base sabían para qué era.

    “No hablabas ni preguntabas sobre eso”, dijo Hashim. “Pero todos los que trabajaban allí sabían sobre el cementerio”.

    Christoph Koettl colaboró con el reportaje desde Nueva York, Karam Shoumali, desde Berlín y Asmaa al Omar, desde Beirut.

    Ben Hubbard es el jefe de la corresponsalía en Beirut. Ha pasado más de una década en el mundo árabe en Siria, Irak, Líbano, Arabia Saudita, Egipto y Yemen. @NYTBen

    Marlise Simons es corresponsal de la oficina de París y se centra en los tribunales internacionales de justicia y crímenes de guerra. Durante casi cuatro décadas en The New York Times, ha vivido en Francia e Italia para informar sobre Europa y previamente cubrió América Latina desde Brasil y México.

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : un centre culturel russe visé par une attaque au cocktail Molotov à Paris

    L’ambassade de Russie réagit

    « Le 7 mars 2022, à 2h du matin, la Maison russe des sciences et de la culture à Paris a été attaquée. Nous demandons aux autorités françaises d’assurer la sécurité des représentations officielles russes en France », a tweeté l’ambassade de Russie en France. Sur son site, la Maison russe des Sciences et de la Culture évoquait au lendemain de l’incident une fermeture temporaire pour « des raisons administratives ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    In some cultures, to belch at the table is highly offensive. In other cultures, it might mean 'Thank you, that was a wonderful meal' – Peter McGraw

    After months spent poring over medieval texts for her PhD, Martha Bayless made a surprising discovery. She was looking at some of the earliest jokes written in Latin by Catholic scholars (some in excess of 1,000 years old). Few had ever been translated into English before, yet many were still funny – and some even made her laugh out loud.

    Shortly after, while waiting for her train, Bayless was reading a copy of Truly Tasteless Jokes 3 – a popular joke anthology from 1983. She was surprised to find, almost word for word, a joke that she had been transcribing just a day earlier.

    The joke lives up to the "truly tasteless" promise of the book. This is how it starts in its 1,000-year-old format: Two men were walking along a road talking of this and that. "What do you think," says one. "Which is more fun, defecating or having sex?"

    The other man ponders the question before coming up with a solution. I'll spare you the details, as it is a little rude by today's standards, but it involved seeking the advice of a sex worker.

    It struck Bayless that the joke had continued to be shared through a spoken culture of joke-telling, starting with the Latin text and culminating with her modern joke book, without needing to be written down for centuries in between.

    There is clearly something in this joke that has kept it in use to this day, even if it is crass by today's standards. But what is it that is still tickling audiences through the centuries? And will some modern jokes still be funny for thousands of years to come? As a comedy writer for BBC Radio 4, I was interested to find out.

    It seems that there are recognisable features in even the earliest written jokes. National Public Radio (NPR) in the US suggested in 2016 that the oldest recorded joke is from Bronze Age Sumeria (an early Mesopotamian civilisation dating 3300-1200BC). The joke goes: "What has never happened since time immemorial? A young wife has not farted on her husband's lap."

    The earliest jokes we have on record suggest that crude jokes stand the test of time (Credit: Javier Hirschfeld/ Getty Images)

    Needless to say, this joke wouldn't pack out comedy clubs today. However, it is striking that the earliest recorded joke is about toilet humour. The comic fixation with the crude, bodily and downright scatological is no modern invention, but instead is common in humour across cultures and time.

    Bayless, now a director of folklore and public culture at the University of Oregon, has written a number of books on early comedy. She says, "the earliest jokes were dirty jokes. People couldn’t resist them."

    Flatulence, for example, is funny because it shows our "uncontrollable physicality", says Anu Korhonen, a professor of cultural studies from the University of Helsinki in Finland.

    She adds the role of farts in early jokes was to represent our shared humanity and the equality of people, in an interview for the university magazine. Flatulence affects everyone – no one can help it.

    Some researchers suggest that because humour brings us together it might have an evolutionary purpose. Perhaps our ability to make light of bad situations helped us to overcome them – by joining together in laughter, we were able to reinforce our social bonds. Some scholars point to the existence of teasing-like behaviours in primates like chimpanzees as evidence of an early evolutionary origin of humour in humans. However, captive animals could be copying behaviours they have seen in us.

    But not all rude jokes translate well across cultures. Peter McGraw, a professor of marketing and psychology at the University of Colorado Boulder, explains that cultural norms vary so widely, finding a universally funny joke is challenging. "Even something like belching has a cultural element," he says. "In some cultures, to belch at the table is highly offensive. If your child does it, you might laugh because they don't know any better. In other cultures, it might mean 'Thank you, that was a wonderful meal'."

    If the oldest joke in the book really is the example from Bronze Age Sumeria of a young farting wife, it's not very funny any more (Credit: Javier Hirschfeld/ Getty Images)

    By the medieval period, many jokes were so rude you might be forgiven that they originated in bawdy inns and the less salubrious corners of society. But that is not the case at all, says Bayless. "It used to be thought that you had the official level of the [Catholic] Church that was very effete and dignified, and people off in [general society] making jokes – when you do more investigation you find that it's the important people making the jokes as well."

    Outside schools around the world you will see children playing tag (or maybe you called it tig, tips, it or bulldog), or perhaps a singing game, sport or imaginative play. It doesn't require wealth or education – where children have time, they will find a way to play – and it's not unique to humans either. So, what do we need play for? Why do we stop playing when we grow up? And should adults play more?

    This article is part State of Play, a series from BBC Future on the benefits of embracing playfulness. You might also be interested in some of the other articles:

    Bayless has found that many of the oldest written jokes were scribbled in the margins of ornate early Latin Bibles. Even in a culture where only academic and religious elites could read and write, early Church scholars were busy entertaining each other with smutty comments.

    Jokes in the times of all-powerful medieval monarchs were a risky business. Bayless recounts a story where a joke fell foul of English king Richard I. "Two men had been ridiculing the king at a drunken feast – the king was furious and summoned the men. Clearly disaster was about to befall the men, but then one of them answered: 'We might have said those things, but that was nothing to what we were going to say if the wine hadn't run out!'"

    It was a close shave for the men, as "if they hadn't come up with such a witty reply, their fate would have been dire indeed", says Bayless.

    There is less risk of being dispatched by an angry monarch these days, but reading the room is still an important skill for a comedian. McGraw says that effective jokes are a "benign violation" always walking a delicate balancing act between too soft and too extreme. The purpose of a benign violation is to elicit laughter and disgust at the same time – which perhaps explains why crude subject matter features so commonly.

    "It explains the two ways a joke can fail," adds McGraw. "That is that it can be too benign and too boring, like a child's knock-knock joke. Or it can be too much of a violation. It highlights how delicate joke telling is because it's easier to fail than it is to succeed." So, telling jokes is serious business, and it requires a strong capacity for understanding the audience.

    In fact, McGraw suggests that raw intelligence is the most effective indicator for whether someone is funny (of course a comedy writer would say that – Ed.). Among our ancestors, humour indicated that someone had a strong command of their surroundings. These jokes were made in the context of low life expectancy and a hostile world. But these fundamentals still hold in the modern day in our approach to relationships, and McGraw says "it's important to recognise how enjoyable it is to spend time with someone who is funny, they have the propensity to help you better cope with the difficulties of the world".

    There are two ways a joke can fail: it can be too bland or too offensive. A comedian must aim for a joke that is a "benign violation" (Credit: Javier Hirschfeld/ Getty Images)

    For example, jokes help us to subvert emotional states. When dealing with difficult subject matters, a funny punchline can distract us from the negative emotions.

    And what about the contemporary panic about "cancel culture" in comedy? For McGraw, this is not such a unique moment in history.

    "This phenomenon has been happening ever since there has been stand-up comedy," he says. As the two jesters from Richard I's court demonstrate, comedy has always been risky, and the power has always ultimately rested with the audience.

    "What is wrong and what is OK is determined not by the teller, but by the audience member, by the receiver, and by their mood, the context they're in, the number of drinks they've had, their culture, their identity," continues McGraw.

    If the power rests with the audience, the comedian has a tricky task in pleasing them. Stand-up comedian Catherine Bohart knows this pressure well. "The psychology of an audience is really interesting because [if] you seem fine, they are willing to trust you," she says. "But if you are being vulnerable, they can sniff out that anxiety and vulnerability."

    It is an unusual arrangement to be commanding so much attention for such a long time, and audiences demand value. Bohart is currently touring across the UK and Ireland, and she agrees with McGraw that, while there may be common themes across thousands of years of comedy, there is no single bit of stand-up material that works 100% of the time. Stand-up comedy is risky precisely because the comedian faces a fresh set of audience members to win over each time.

    They power in comedy rests with the audience – they decide what is funny and what is offensive (Credit: Javier Hirschfeld/ Getty Images)

    Bohart says that audience laughter is complicated. "The moment of shock can stifle laughter. Anything we're not supposed to laugh at: death, mental health, brutal self-deprecation. People can shy away from laughing out loud."

    Stand-up comedy in recent years has evolved at speed. Kylie Brakeman was one of the early adopters of a new kind of observational comedy that emerged at the start of the pandemic. Her to-camera Twitter videos have attracted millions of views and kicked off an era in which the day's events can be parodied within minutes.

    "It's insane that we're living in a world where daily TV is too slow to keep up," says Brakeman. Online comedians are increasingly at the bleeding edge of satire. "If something happened in the news you could jump on it right away. It's an advantage that online comedians have. Even if you're writing for a late night show, the joke has already been made 17 times on Twitter before the show airs at night."

    This type of modern comedy, which dates in minutes, is a far cry from a joke scribbled in the margins of a Latin text, which needed to remain funny for the next scholar at whichever time they stumbled across it.

    With this accelerated production process comes a different set of risks. But with an audience of millions kept behind a screen, "bombing" online feels less catastrophic. Brakeman says, "If people like it, then they like it. And if they don't, they're really not thinking about it that much. I think it's much less of a severe thing than bombing on stage, because it's just a case of getting no likes on something."

    Who knows what audiences thousands of years in the future would think if they unearthed videos of contemporary comedians. Maybe they will look at the cutting-edge comedy of today and see it much like the Mesopotamian fart joke: lacking in some of the finer cultural details, but with fundamentals that stand the test of time.

    *Matt Kenyon is a journalist and comedy writer for 'The Skewer' on BBC Radio 4.

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    France24 - World

    Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin

    Issued on: 24/03/2022 - 03:25

    Gwendoline DEBONO Gwendoline DEBONO

    As fighting rages in the town of Irpin, on the edge of Kyiv, volunteer medics are helping to evacuate the last civilians. FRANCE 24's Gwendoline Debono joined them for a day.

    Their yellow ambulance is synonymous with saviour for civilians still stuck on the front lines in Irpin.

    Taras, a French doctor of Ukrainian origin, left Corsica at the beginning of the war to come and help out as a volunteer medic

    He works alongside Sergei, an ambulance driver. At the first sign of trouble, they don their flak jackets and helmets and rush to the front lines.

    They go to look for civilians trapped in the town of Irpin, northeast of Kyiv. As they try to lead them to their ambulance, Russian forces start shelling the evacuation area.

    Taras and Sergei manage to bring civilians, including women, children and elderly men, to safety but their unarmoured vehicle shows damage from the shelling. 

    Click on the player above to watch the report.

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

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    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

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    ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

    BBC

    Ukraine is a country with an innate sense of humility, a great sense of humour, and a very healthy self-regard – Boris Dralyuk

    In 2014, when Russia annexed the Ukrainian peninsula of Crimea, the Russian satirist Vladimir Sorokin wrote about the reaction of his friends to the fighting that followed. "I can't believe that Russia and Ukraine are fighting. It's like a nightmare," said one. Another added: "All of us Russians are sitting in a huge theatre, watching a play called Ukraine. And you can't leave the theatre!" More like this:

    -       The writer who witnessed the future

    -       The overlooked masterpieces of 1922

    -       The sci-fi genre offering radical hope

    Now we are all watching, as transfixed and horrified as Sorokin and his friends. But what we are seeing, behind the news, is something more enduring: a representation of the character and qualities of Ukraine and its people. It is a place that, because of its unique geopolitical location and turbulent history, has been richly recorded in books and stories for many years, and continues to inspire writers today. BBC Culture set out to explore Ukraine's literary history, and speak to writers who know it best.

    Boris Dralyuk is a Ukraine-born writer and translator, now living in the US. When asked about how Ukraine is represented in writing, he identifies one of the fathers of its literature as Taras Shevchenko (1814-1861), "the national poet of Ukraine, a sort of Pushkin-like figure who was born into serfdom, whose talent bought him his freedom." One of Shevchenko's poems is A Cherry Orchard by the House (1847): "A tiny little lyric," says Dralyuk. "It won't strike you as brilliant poetry, but for Ukrainians, it's the very image of home. It just lodges in your heart and you can't shake it."

    Taras Shevchenko, known as "the national poet of Ukraine", is one of the fathers of the country's literature (Credit: Getty Images)

    He also names the poet Lesya Ukrainka (1871-1913), who was influenced by Shevchenko and was, says Dralyuk, "a kind of proto-feminist figure [and] you can tell by her choice of pseudonym that she was very much, if not a nationalist then a patriot. Her image has been on Twitter frequently, because Ukrainian women have shown so much courage [recently], so she's become a symbol of that kind of resistance."

    Neither Shevchenko nor Ukrainka, however, is well known outside Ukraine. It's disappointing, if apt, that some of the best-known early portrayals of Ukraine in literature are by outsiders, particularly those depicting the Crimean War of the 1850s. This conflict between Russia and an alliance including Britain and France was described by commentators as a "boozy fiasco" characterised by "notoriously incompetent international butchery." In England, the poet laureate Alfred, Lord Tennyson depicted a suicidal British mission during the war in his most famous poem, The Charge of the Light Brigade (1854), which portrayed with bitter irony the stupidity of the army leadership ("Someone had blundered") and admiration for the soldiers following their orders ("Stormed at with shot and shell/…/ into the mouth of hell/ rode the six hundred").

    Patriotic, proto-feminist poet Lesya Ukrainka has become a symbol of resistance in Ukraine (Credit: Alamy)

    From the Russian side, the Crimean War produced probably the world's first war correspondent, when a young officer in the Russian army with an interest in literature filed reports on the siege of the port of Sevastopol in 1854-55, and for the first time signed his full name to his writing: Leo Nikolayevich Tolstoy. His three "Sevastopol sketches" show Tolstoy’s qualities in an early form: a blend of politics and personalities, rigorous historical reconstruction, and an acute eye for larger-than-life characterisation.

    The sketches read like fiction, full of life and death, but for Tolstoy "the hero of my story, whom I love with all my heart and soul," was "the truth". He didn’t care whether his sketches offended anyone – "all the characters are equally blameless and equally wicked" – and they made him into a literary celebrity. "I failed to become a general in the army," he wrote, "but I became one in literature."

    The Crimean War produced, from the Russian side, perhaps the world's first war correspondent: Leo Nikolayevich Tolstoy (Credit: Alamy)

    The examples of Tolstoy and Tennyson illustrate the enduring image of Ukraine as a place not just divided but torn by conflict. What we now call Ukraine – it has been an independent nation for only three decades – was historically a crossing point from West to East. In the 19th Century, western Ukraine was part of the Austro-Hungarian Empire, and the East was ruled by Russia. In the early 20th Century, it was briefly united as the Ukrainian People's Republic, before once more being split between Russia, Poland, Czechoslovakia and Romania, and then becoming part of the Soviet Union. One way of looking at its tempestuous history is that that western Ukrainian city now known as Lviv was known variously as Lvov, Lwów or Lemberg, depending on who was in charge at the time.Another way is to listen to Ukraine-born writer and humorist Mikhail Bulgakov, who once reflected wryly that in the years after 1918, in his home city of Kyiv "there were 14 [changes of power], 10 of which I experienced personally." Bulgakov's own contribution to the literature of Ukrainian conflict is his first major work The White Guard (1925), which takes place during one of those battles for control of Kyiv, and follows the misfortunes of the once-wealthy Turbin family. (The book fell foul of Soviet censors for its failure to include a communist hero.)

    Mikhail Bulgakov's first major work, The White Guard, takes place during a battle for the control of Kyiv (Credit: Getty Images)

    Even today, Ukraine produces writing that reflects ongoing wars: Dralyuk names one of the country's most important contemporary poets as Lyuba Yakimchuk, who, he says, "was a refugee from Donbas, from the war zone, and she has written very movingly about that experience". Her 2016 poem Crow, Wheels highlights the apparent never-ending escalation of conflict: "When the city was destroyed, / they started fighting over the cemetery."

    A melting pot of cultures But we do Ukraine an injustice if we focus on its literature of conflict and ignore its other qualities. One of its most distinctive traits is that, because of the country's status as an East-West meeting point, it is a melting pot of cultures, particularly in the western cities like Lviv and Odessa. Ukraine-born Jewish writer Isaac Babel (born 1894) made his name as one of the key figures in 20th-Century literature through a relatively sparse output before he was killed as part of Stalin's terror campaign in 1940. Babel wrote that "no iron can pierce the heart with the force of a [full stop/period] put in just the right place," and although he too wrote about war – in his Red Cavalry sequence – it's his Odessa stories that conjure most beautifully the character of melting-pot Ukraine.

    Dralyuk, who was born in Odessa, has translated Babel's stories into English. The Odessa stories are mostly about the Jewish gangster community and capture its energy and unpredictability in a way that make them read like a European Damon Runyon. One passage, where the narrator falls foul of gang kingpin Benya Krik (who "got his way because he had passion, and passion rules the world"), could be straight out of Runyon's Broadway stories:

    "He kept on crying and stomping on me. My wife saw how much this upset me and commenced screaming. She started at half past four and didn't finish till eight. And how she gave it to him, oy, how she gave it to him! You should have seen it!"

    "Yes, yes, that's what I was emulating for sure," says Dralyuk. "Damon Runyon, Ring Lardner, and Jewish-American authors like Bernard Malamud." One of the secondary losses arising from the Russian invasion, fears Dralyuk, is that "the Russian language you see in Babel's stories, which is part of Ukrainian culture… will shrink inevitably, because those who speak both languages will probably make an effort to speak Ukrainian rather than Russian. And that forecloses a whole rich tradition that could have remained open. I would much rather Ukraine be allowed to develop as a multilingual, multicultural place, which is what it was for the last 30 years."

    Ukraine-born Jewish writer Isaac Babel captured the character of melting-pot Ukraine in his Odessa stories (Credit: Getty Images)

    In Babel's stories, Odessa is presented with both affection and humour. It is, he wrote in 1916, the "most charming of cities in the Russian Empire… where the living is light and easy." Its diversity is shown in "steamers from Newcastle, Cardiff, Marseille and Port Said; there are Negroes, Englishmen, Frenchmen and Americans." But on the other side of society, the "powdered wives" of the city's "plump and ridiculous bourgeoisie… succumb to the passionate caresses of temperamental students of medicine and law." Overall, Babel adds playfully, "the reader will say, 'It sounds like Odessa is a city like any other, and you, sir, are simply biased in the extreme.'"

    In fact, this cynicism and self-mockery is perfectly in keeping with what the Ukraine-born novelist Józef Wittlin in 1946 called the "abhorrence of solemnity" and "dislike of all manner of pomp" in his beloved city of Lviv. Like Babel, he adored his city's diverse, colourful population: "an extraordinary mixture of nobility and roguery, wisdom and imbecility, poetry and vulgarity." The Czech-French novelist Milan Kundera identified this as a quality more widely in central Europe: its people, he said, "represent the wrong side of history. They are its victims and outsiders. It is this disabused view of history that is the source of their culture, of their wisdom, of the 'nonserious spirit' that mocks grandeur and glory."

    Does this "nonserious spirit" apply to Ukraine too? "I think so," says Dralyuk. "It's a country with an innate sense of humility, a great sense of humour, and a very healthy self-regard. The valorising of the marginal, the wily, the trickster figure, the person who makes it by hook or by crook" – the sort we see in Babel's stories – "is ingrained in the culture. And what makes Ukrainian literature special is that it treats those figures with a great deal of nuance. I think it's part and parcel of the Ukrainian mentality – there's a wryness to the Ukrainian frame of mind."

    A turbulent century

    Making a similar point is Ukraine-born poet and translator Nina Murray, whom BBC Culture also spoke to about the country's literature. "There's a long-standing humorous tradition [in Lviv], because it's always been a mixed city where different classes of people made fun of each other. But also the Jewish writer Sholem Aleichem is from Lviv and he was a great humorist. I'm biased because I'm from there [too]!"

    Contemporary Ukrainian writers too share the "nonserious spirit." Dralyuk identifies the writer Andriy Lyubka's 2015 novel Carbide as a timely example: "It's just wonderful. It's one of these bandit stories, where a history teacher decides to dig a tunnel under the Ukrainian border and sneak all 40 million Ukrainians into the EU."

    The books share a theme of irrecoverable loss, like missing parts of our own past that we cannot know any more because the living memory is gone – Nina Murray

    What other qualities does contemporary Ukrainian writing exhibit, and what can it tell us about the country? For Murray, some of the books she has translated "share a theme of irrecoverable loss, like missing parts of our own past that we cannot know any more because the living memory is gone". This may not be surprising given the losses Ukraine has suffered in its turbulent century. Ukrainian literature, she says, can explore "what it feels like to have that hole behind you, and creative attempts to fill it".

    Murray notes that since 2014, "the Ukrainian government put more resources into translating modern Ukrainian literature overseas, which is why we're now seeing that investment paying off." For her, one of the key voices is Oksana Zabuzhko, who "became very famous in Ukraine back in the 90s. She published this short novel called Fieldwork in Ukrainian Sex (1996). And it was the first novel that was by a woman, about a woman navigating the postcolonial psyche, including in her relationships to Ukrainian men and other men. So she wrote about things that had never been written about before."

    Oksana Zabuzhko's 1996 novel, Fieldwork in Ukrainian Sex, made her famous in her home country (Credit: Getty Images)

    Perhaps the best known internationally of contemporary Ukrainian writers is Andrey Kurkov, whose most recent novel Grey Bees (2018) is set in the "grey zone" that arose between Russian separatists and Ukrainian troops in the South-East of the country following the 2014 annexation of Crimea. Kurkov's approach to the conflict is indirect: his hero, the beekeeper Sergey, has one of his hives impounded by Russian authorities, and when it's returned to him, it no longer works as a home for its bees. As gentle, naive Sergey travels from Donbas to Crimea, he encounters people representing modern Ukraine. They are generous, kind, resilient: all qualities we have seen in abundance under the present crisis.

    BBC Culture asked Murray and Dralyuk to recommend other modern Ukrainian writers who are published in English but less well-known than Kurkov. "There's a great book by a poet called Iryna Shuvalova," says Murray. "It's called Pray to the Empty Wells, [and] some of the poems reflect the process of comprehending the 2014 invasion and war." Dralyuk suggests Yuri Andrukhovych, a more established writer whose works include The Moscoviad and Twelve Circles, and who writes "in a kind of surrealist vein, very jocular, very satirical, that can explain the nature of the Ukrainian mentality and its history".

    Andrey Kurkov is perhaps the best-known internationally of Ukraine's contemporary writers (Credit: Sergei Supinsky/ Getty Images)

    The Polish writer Ryszard Kapuściński was present at the independence of Ukraine in 1991. In his book Imperium, he wrote that "the future of Ukraine will develop in two directions: in terms of its relations with Russia, and in terms of its relations with Europe and the rest of the world". Writing from and about Ukraine cannot unify those two directions but it can help us understand them. Dralyuk and Murray are passionate about helping non-Ukrainians to use its literature to understand this country which has too often been in the news for the wrong reasons. One work, only recently translated into English, which Dralyuk enthuses about is Kyiv-born Lev Ozerov's Portraits Without Frames (1999), which provides short vivid portraits in verse of 50 key Ukrainian and Russian figures, including Isaac Babel, Boris Pasternak and Anna Akhmatova.

    "It's a very important book [that] hasn't received much attention," says Dralyuk. "But it's the work of a man whose identity is front and centre now on our screens. Like [Volodymyr] Zelensky, the president of Ukraine, Ozerov was a Soviet-born Jewish person in the territory of Ukraine, who was as loyal to his Ukrainian identity as he was to his identity as a Russian writer. If only we had time to read it – we have a lot of other things to do! – I think the book would give us a very valuable perspective on what it means to be Ukrainian. It's not just being some hardcore nationalist who drapes himself in the flag," he adds. "It's having respect for the extremely diverse multilingual culture of the second-largest country in Europe."

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    France24 - Monde

    Visite aux Émirats : "Bachar al-Assad veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable"

    Publié le : 21/03/2022 - 19:59

    Marc DAOU Suivre

    Le président syrien Bachar al-Assad, allié de l'Iran et du Hezbollah libanais, a été reçu avec les honneurs aux Émirats arabes unis, qui ont récemment normalisé leurs relations avec Israël, pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011. Un évènement qui n'a pu avoir lieu sans l'aval iranien, estiment les experts, et qui rapproche un peu plus la Syrie d'une réintégration dans la Ligue arabe. 

    La visite de Bachar al-Assad aux Émirats arabes unis, le 18 mars, la première du président syrien dans un pays arabe depuis 2011, a pu provoquer un certain étonnement chez ceux qui ne sont pas coutumiers des grands paradoxes moyen-orientaux. Voire tout simplement des principes de la realpolitik.

    En effet, comment expliquer que l’allié de l’Iran et du Hezbollah libanais, qui ont contribué avec la Russie à sauver son régime, et qui font partie de "l’axe de la Résistance" contre Israël et les États-Unis, a-t-il pu se rendre aux Émirats, le chef de file des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec l'État hébreu dans le cadre des accords d’Abraham imaginés par l'administration américaine, et l’un des principaux acteurs du conflit yéménite ?

    Realpolitik donc, puisque les experts de la région s’entendent pour indiquer que cette visite n’a pas pu se faire sans l’aval des Iraniens, avec lesquels le président syrien doit composer dans son propre pays.

    "La Syrie est en état d'alerte face aux manœuvres suspectes de certains pays arabes visant à normaliser leurs relations avec le régime sioniste", a déclaré le 1er mars, le général Ali Mamlouk, le puissant chef des renseignements syrien, face au ministre iranien des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian, lors d'une visite à Téhéran.

    Feu vert iranien

    "Bachar al-Assad n’a pas beaucoup de marge de manœuvre, il ne peut pas se démarquer de Téhéran en se rendant sans son accord aux Émirats, soit la principale puissance régionale qui a récemment normalisé ses relations avec Israël, considéré comme l’ennemi honni par les Iraniens", estime Fabrice Balanche, maître de conférences à l’Université Lyon 2, géographe et spécialiste de la Syrie, interrogé par France 24.

    Un avis que partage Ziad Majed, professeur à l'université américaine de Paris, spécialiste du Moyen-Orient et l'un des auteurs de "Dans la tête de Bachar al-Assad", Actes Sud.

    "La diplomatie du régime syrien est calquée sur celles de ses protecteurs russe et iranien, dont il reste l’obligé et ne peut s’affranchir, indique-t-il. Il a donc certainement obtenu un feu vert iranien et russe pour se rentre à Abu Dhabi, car l’un et l’autre y trouvent un certain intérêt à le voir discuter avec Mohammed ben Zayed, dit MBZ, le très influent prince héritier d'Abu Dhabi".

    Ziad Majed explique que la République islamique iranienne, "à l’instar du Hezbollah pro-iranien au Liban", a toujours été dans "une posture extrêmement pragmatique dans laquelle tout est permis, dans laquelle toutes sortes de contacts, d’alliances ou de manœuvres lui sont autorisés, alors que tout est interdit pour ses adversaires".

    "Accords d’Abraham ou pas, les Iraniens ont aussi un intérêt d’avoir des contacts avec les Émiratis à travers Bachar al-Assad ou d’autres acteurs, notamment pour évoquer le Yémen où ils interviennent dans des camps adverses, sans toutefois accepter la moindre concession du président syrien qui nuirait à leurs intérêts, et en excluant toute idée de normalisation entre la Syrie et Israël".

    L’intérêt de Téhéran peut également être de nature économique, souligne Fabrice Balanche, qui évoque lui aussi des "lignes rouges à ne pas franchir pour la Syrie", notamment sur toutes les questions qui concernent l’État hébreu.

    "Si Bachar al-Assad parvient à obtenir des aides financières des pays du Golfe pour relever l’économie et lancer la reconstruction du pays, cela permettra de soulager les Iraniens qui auront moins besoin d’aider financièrement le régime de Bachar al-Assad, souligne-t-il. Damas n’arrive à survire économiquement que grâce à ses alliés, et notamment grâce au pétrole iranien et au soutien financier de Téhéran qui lui coûte très cher alors que sa propre situation économique est mal en point".

    Une visite "hautement symbolique"

    Les Iraniens, comme les Russes, ont également tout intérêt à voir le président syrien réintégrer l’échiquier arabe car il serait synonyme d’un nouvel échec pour les Occidentaux qui avaient appelé et œuvré pour un changement de régime à Damas, avant que Téhéran et Moscou ne lui sauve la mise.

    "Bachar al-Assad s’est rendu en confiance aux Émirats, dans le sens où le président syrien et MBZ ont depuis quelques années des relations assez cordiales, puisque ce pays du Golfe est le premier à avoir réouvert son ambassade à Damas, et œuvre depuis un certain moment pour obtenir la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe, poursuit Fabrice Balanche. Donc si début novembre 2022, le président syrien se retrouve à Alger, où sera organisé le prochain sommet de la Ligue arabe, et se fait prendre en photo avec les autres dirigeants et chefs d’État, cela voudra dire qu’il a gagné son pari en réintégrant la famille arabe et en retrouvant sa légitimité, et cela sera aussi une victoire pour ses parrains russes et iraniens".

    Mis au ban de la communauté internationale par les puissances occidentales, accusé d’avoir fait usage d’armes chimiques contre sa population, isolé par les puissances sunnites de la région, le régime syrien avait été suspendu des rangs de la Ligue arabe en novembre 2011, en protestation à la répression du soulèvement contre le régime.

    "Bachar al-Assad se tourne vers ses partenaires arabes, qui ont les moyens de lui assurer une aide économique pour la reconstruction du pays, parce qu'il sait qu’il n’a pas grand-chose à attendre des Occidentaux, et qu’il se doute qu’il sera plus dur de restaurer son image et retrouver sa légitimité auprès d’eux".

    Ziad Majed estime qu’entre "les sanctions occidentales contre Moscou et l’opinion publique internationale qui gronde contre la guerre lancée par le Kremlin contre l’Ukraine, il est très peu probable qu'on entende de nouveau les quelques voix qui s’élevaient en Occident pour réclamer la reprise ou la normalisation des relations avec le régime de Bachar al-Assad".

    "Alors que la Syrie se trouve économiquement et financièrement dans une situation catastrophique tandis que le régime est asphyxié par les sanctions, Bachar al-Assad, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ne peut donc que se retourner vers les pays arabes moins regardant sur son bilan", ajoute-t-il.

    Et de conclure : "d’où l’importance de cette visite hautement symboliquement pour le dirigeant syrien qui veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable, notamment au monde arabe, et qu’il est de retour sur la scène régionale après avoir été reçu avec les honneurs par un pays qui joue un rôle très actif sur le plan international et qui est actuellement membre du Conseil de sécurité".

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    Syrie : Bachar al-Assad aux Émirats pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011

    Le monde dans tous ses États

    Syrie : retour à la case Bachar ?

    Reporters

    La traque des criminels de guerre syriens en Europe

    France24 - World

    Threat looms of Russian attack on undersea cables to shut down West’s internet

    Issued on: 23/03/2022 - 17:00

    Sébastian SEIBT

    US President Joe Biden warned this week that Russia is considering attacks on critical infrastructure. One of the scenarios that has been mooted since the start of the war in Ukraine is that Moscow will attack undersea cables in order to cut off the world's internet. But this worst-case scenario is more difficult to implement than it sounds.

    "Based on evolving intelligence, Russia might be planning a cyber attack against us,” Biden said at a press conference on March 21. "The magnitude of Russia's cyber capacity is fairly consequential and it's coming."

    Biden added that "one of the tools (Russia's) most likely to use, in my view – in our view ­– is cyber attacks. They have a very sophisticated cyber capability”.

    This is not the first time since the start of Russia's invasion of Ukraine that the US president has warned about the threat of such attacks. The day after the launch of the Russian invasion on February 24, Washington announced it was "prepared" to ward off any Russian cyber attack.

    Biden urged American companies to "lock their digital doors" as quickly as possible to protect themselves. The fear is that "unprecedented cost inflicted on Russia" by all the latest international sanctions could push Russian President Vladimir Putin to retaliate by directly attacking NATO countries using cyber weapons, Biden said.

    The federal government is doing its part to get ready for potential Russian cyberattacks. We are prepared to help private sector companies with tools and expertise, but it is your decision as to the steps you’ll take and your responsibility to take them.

    March 22, 2022

    Moscow was quick to categorically reject these accusations. "The Russian Federation, unlike many Western countries, including the United States, does not engage in state-level banditry,” said Kremlin spokesman Dmitry Peskov on Tuesday.

    More than 430 underwater cables at risk

    But Biden's warnings have nonetheless revived the spectre of a digital disaster scenario where Russia would deprive the whole world of the internet by attacking the web's undersea cables.

    This prospect has been raised more than once, even in high military circles, since the beginning of the Ukrainian crisis. In January 2022, Admiral Tony Radakin, head of the British armed forces, said that Moscow could "put at risk and potentially exploit the world’s real information system, which is undersea cables that go all around the world”, reported the Guardian newspaper. Radakin’s theory was shared by the influential American think tank Atlantic Council, which published an article on the risk of the Kremlin severing global internet cables at the beginning of the year.

    In excess of 430 undersea internet cables represent tempting targets for anyone wishing to disrupt global connectivity. Often seen as one of the weakest links in the global network, these cables "look like large garden hoses lying at the bottom of the sea", Tobias Liebetrau, an expert on international relations and IT security issues at the Danish Institute for International Studies, told FRANCE 24.

    Above all, they have no special protection, except for "integrated surveillance systems that can send out alerts only if there is a threat nearby", added Liebetrau.

    Easily concealed attacks...

    "It is theoretically very easy to conceal the sabotage of an undersea cable," said Christian Bueger, a specialist in maritime security issues at the University of Copenhagen, speaking with FRANCE 24.

    All it would take to damage a cable would be for a merchant ship or fishing boat to drop its anchor on one not far from the coast, where these infrastructures are at a reasonably shallow level. Divers or submarines could also place explosives on the cables or install mines nearby, which could then be detonated remotely.

    These operations appear simple, but the results could be potentially spectacular and very costly for Western economies. As soon as a European internet user logs into their Gmail inbox, writes a tweet or "likes" a school friend's Facebook post, their requests cross the Atlantic via a network of these undersea cables.

    "They are vital if you are trying to transfer data to countries overseas," said Emile Aben, a computer security specialist at the RIPE Network Coordination Centre, an NGO that serves as a regional IP address registry for Europe and the Middle East, speaking with FRANCE 24.

    If the hypothesis of a Russian attack against these infrastructures is so worrying, it is because “Russia has been spotted doing naval research or exercises close to places where the cables are located", said Bueger. Russian ships have carried out exercises near Ireland and Norway, where several submarine cables linking Europe to the United States run. Russian research boats were also spotted in 2014 off the coast of Portugal, again in an area where there are a dozen submarine cables. For years, there has been a suspicion that "Russia is up to something", noted Bueger.

    ... but difficult in practice

    Bueger explained there is also "the impression that during each conflict, the means of communication are always among the priority targets. During the Second World War, it was the telegraphs, and today it would be the undersea cables”.

    The big difference is that depriving the world of the internet is not as easy as it was to cut electric wires on the front line in 1939. "Attacking one internet cable is a bit like destroying a single lane on a ten-lane highway. If the highway has enough capacity, traffic won't notice," said Aben. Highly connected countries, such as most European states, the United States or Asian countries, rely on much more than one cable to link them to the world precisely because these infrastructures are so vulnerable.

    "Apart from a few isolated islands, there are very few countries that would be deprived of the internet if only two or three cables were damaged," said Liebetrau. The islands that would be affected include the Azores archipelago, the island of Madeira and the Australian state of Tasmania.

    "Russia would have to mount a large-scale military operation to really threaten internet access for targets like the United States or Europe," said Liebetrau. “They would need to do a lot of reconnaissance operations to find out exactly where each cable is located, because although maps exist, they are deliberately not very precise".

    Russia would then have to mobilise a large number of ships and submarines to strike all the targeted cables simultaneously. "One place to target would be the Suez canal because it's a choke point for data transfer between Europe and Asia. But you would need to use explosives," said Bueger.

    Moreover, this kind of action would mainly target the civilian population. "While there is no alternative to undersea cables for everyday internet use [managing financial flows, watching movies, playing video games], some less data-intensive communications, such as military or government-to-government communications, could still be handled by satellite networks," said Bueger.

    This is why, even if in theory undersea cables appear to be prime targets, "it's highly unlikely that Russia would go down this route", reassured Liebetrau. An attack of this level would be considered an act of war by the West, as confirmed by Radakin. And Moscow would probably not be willing to escalate such an operation, which would require a lot of resources without having any significant impact on NATO's military capabilities.

    It is possible, though, that Russia could make some lesser level of attack, just to prove their power. "I can see them going after one or two cables as a symbolic gesture,” agreed Bueger.  “It would fit the pattern of Russia using their new weapons, because it would be an advanced type of attack."

    This article has been translated from the original in French.

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    Ukraine conflict presents a minefield for Anonymous and hacktivists

    WAR IN UKRAINE

    China and QAnon embrace Russian disinformation justifying war in Ukraine

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    BBC

    'Shame on you': How President Zelensky uses speeches to get what he needs

    By Paul AdamsDiplomatic correspondent

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    While his army has fought tenaciously on the battlefields of Ukraine, Volodymyr Zelensky has waged an information war on the capitals of the Western world.

    He's addressed 10 parliaments in two weeks, receiving standing ovations everywhere.

    Live by video link from a besieged capital, wearing a green t-shirt and sporting several days of stubble, he often signs off with a clenched fist salute. As applause rings out, he disappears. He's a man in a hurry, after all, with truly existential matters to attend to.

    "He knows how to embody the spirit of the nation," says Jonathan Eyal, of the Royal United Services Institute. "Not only in speech, but also in the way he appears, in his backdrop, where he speaks."

    Same but different

    The speeches, which began with an address to MPs in London on 3 March, have a single urgent purpose - to muster international support - and President Zelensky goes about it with a series of highly tailored messages.

    From the fall of the Berlin Wall to the 9/11 attacks on New York and Washington, Mr Zelensky taps into epic national events and traumas.

    In Paris on Wednesday he invoked the national motto of "liberté, égalité, fraternité". In Japan, he raised the spectre of nuclear disaster.

    The references aren't subtle. They're not supposed to be. They're visceral.

    And Mr Zelensky doesn't waste time getting to the point. Within a minute or two of his address in London, he was comparing Ukraine's 13 days of war to the Battle of Britain, the country's era-defining battle in World War Two.

    By way of Shakespeare ("To be or not to be"), he arrived, inevitably, at Winston Churchill. Mr Zelensky did not name Britain's wartime leader, but subtly adjusted Churchill's iconic 4 June, 1940 speech to fit Ukraine's geography.

    "We shall fight in the woods, in the fields, on the beaches, in the cities and villages, in the streets, we shall fight in the hills," he said.

    But as Mr Zelensky's parliamentary tour has progressed, other more strident notes have crept in. He's not been afraid to chide and scold the West for what he sees as its failure to deliver enough support.

    Power of shame

    "In each of the speeches, he's saying what sort of person are you?" says Nomi Claire Lazar, professor of public and international affairs at the University of Ottawa, who studies political rhetoric. "What sort of nation are you? If you fail to live up to this moment, then shame on you."

    In a speech to the US Congress littered with references to Pearl Harbour, Martin Luther King and Mount Rushmore, President Zelensky rebuked his audience in distinctly undiplomatic language. "We ask for a response," he pleaded. "For the response to terror. Is this too much to ask?"

    Addressing the Italian Chamber of Deputies on Tuesday, President Zelensky again resorted to shaming his audience, pointing out that members of Putin's circle have enjoyed vacationing in Italy.

    "Don't be a resort for murderers," he scolded.

    As the president of a country suffering an unprovoked invasion, Prof Lazar says, Mr Zelensky has earned the right. "You can't really go into foreign legislatures and say shame on you," says Prof Lazar, "unless you've already set yourself up as a moral arbiter."

    From his unique perspective, as the leader of a country that's just been invaded, without provocation, it's perhaps understandable that Mr Zelensky feels the need to shake any vestige of complacency out of his audience.

    "I think there's some frustration in him and his team," says Orysia Lutsevych of the Chatham House think tank. "They don't feel people are shaken enough to the ground."

    Standing ovations

    For each of his speeches, co-written by close aide Dmytro Litvin, Mr Zelensky has had a captive audience: politicians electrified by his unconventional, direct rhetoric, and fixed too in the uncomfortable spotlight of the Ukrainian leader's righteous anger.

    But he's also talking for and to his own people.

    He speaks in Ukrainian, and shuns the sharp suits normally associated with this kind of political spectacle. It's an extraordinary transformation for a politician whose approval rating had been falling for months before the war began.

    Until the war, Mr Zelensky's past as a comic actor often felt like a liability. Under attack, it's suddenly an asset.

    "Comedians make their living through this very intimate connection with their audience," says Prof Lazar. "This sense of what makes us uncomfortable. What makes us elated. What makes us laugh."

    The performance, with its simple, unadorned message - do more to help us - has one last audience: domestic public opinion in the West.

    "He's trying to create this sort of pressure from below," says Prof Lazar. "Domestic pressure on governments, which is particularly important, because what he's asking for is really expensive."

    Setting the agenda

    This, ultimately, is what it's all about. Mr Zelensky did not embark on this virtual tour of the world's legislatures merely to garner sympathy. Ukraine is fighting for its very existence, and can only carry on doing that with massive, sustained military assistance from its allies.

    For weeks, President Zelensky has been asking Nato to establish a no-fly zone over Ukraine. He knows he won't get it. But he might get the next best thing. "I think they are saying 'no-fly zone', because if it's a no, what do they give you in exchange?" says Ms Lutsevych. "I think that's the strategy."

    On Tuesday, the head of Mr Zelensky's office, Andriy Yermak, brought up alternatives to a no-fly zone. "Please enforce the no-fly zone or give us reliable air defence systems," he said.

    Efforts to improve Ukraine's air defences are already being made, and the US is reportedly considering the supply of ageing but still effective Soviet-made equipment.

    Jonathan Eyal says Zelensky's relentless approach is paying off.

    With Western leaders about to hold a day of intense discussions about the war, "the agenda will be exactly what other equipment should be handed over to him", he says.

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    France24 - Monde

    Vu de Russie : comment la télévision russe traite la guerre en Ukraine ?

    Publié le : 23/03/2022 - 19:59

    Elena VOLOCHINE

    Dans cette chronique "Vu de Russie", France 24 analyse le traitement médiatique russe de la guerre en Ukraine avec Elena Volochine, correspondante en Russie depuis une décennie. Elle a choisi aujourd'hui deux extraits de journaux télévisés russes, et les décrypte sur le plateau de France 24. Selon la rhétorique relayée par ces deux chaînes de télévision, Moscou ne frappe que des cibles militaires. Son armée protégerait même les civils des forces ukrainiennes.

    France 24, qui décrypte la communication ukrainienne, comme à l'occasion de la prise de parole du président Volodymyr Zelensky devant les parlementaires français mercredi 23 mars, analyse aussi le point de vue russe, dans une toute nouvelle chronique, "Vu de Russie". Riche d'une expérience de dix ans comme correspondante de France 24 en Russie, cheffe du bureau de la chaîne à Moscou, Elena Volochine a sélectionné deux extraits de journaux d'information télévisée russes de premier plan, traduits et explicités sur France 24. Pacifisme d'une armée russe héroïque face à des forces ukrainiennes qualifiées de "néo-nazies", diabolisation de l'Occident, fake news, diabolisation de l'ennemi, spectre d'une menace américaine : on y retrouve les principaux axes du récit russe sur le conflit depuis son déclenchement le 24 février, explique notre journaliste.

    L'armée russe en mission "humanitaire" face à des "néo-nazis"

    La première séquence est tirée de la première chaîne de la télévision russe, Pervi Kanal. Un média que la journaliste russe Marina Ovsyannikova a fait connaitre au monde entier par une image devenue virale : le 14 mars dernier, en plein journal télévisé, elle interrompait la présentatrice en faisant irruption sur le plateau munie d'une pancarte sur laquelle figurait ces mots : "non à la guerre, ne croyez pas à la propagande, on vous ment".

    Elena Volochine reprend et explique les trois titres du JT diffusé lors d'une heure de grande écoute, le 22 mars, énoncés en ces termes : 

    • Premier titre : "Roubijne : l'histoire dramatique du sauvetage des habitants de la vengeance des forces ukrainiennes, notre équipe de tournage a partagé une voiture avec des réfugiés."

    Roubijne se trouve dans la République populaire de Louhansk, un des deux territoires séparatistes, deux Oblast pris à l'Ukraine en 2014, au moyen de l'appui militaire russe. "Le côté qui est en guerre avec Kiev, où atterrissent par la force des choses les obus ukrainiens, est le seul que montre la télévision russe depuis le début du conflit" note Elena Volochine.

    Or, les sources d'information officielles – telle que la chaîne Pervi Kanal – sont désormais les seules auxquelles peut accéder le public russe, dans un pays où les derniers médias indépendants ont été contraint de mettre la clef sous la porte. Le 21 mars, un tribunal de Moscou a, en outre, interdit les réseaux sociaux américains Facebook et Instagram en Russie, en estimant qu'ils menaient des activités "extrémistes".

    • Deuxième titre : "Marioupol et ses habitants, dès que les bombardements ukrainiens se taisent, ils sortent des caves pour continuer à vivre."  

    "Dès que les bombardements ukrainiens se taisent" : des mots lourds de sens, insiste la cheffe du bureau de France 24 à Moscou. Selon les propos de la propagande russe, ce seraient les Ukrainiens seuls qui bombardent Marioupol, tandis que les Russes, eux, n'auraient de cesse d'aider les civils ukrainiens en détresse. 

    Une des principales pages du journal est ensuite consacrée à la ville de Marioupol, "les unités nationalistes ukrainiennes" y sont assimilées à des Nazis, tirant "sur des quartiers habités", relève Elena Volochine,

    "Les corridors humanitaires dans notre direction sont l'unique chance de salut", poursuit le présentateur du journal russe. Plus tard dans le journal, il est affirmé que les Ukrainiens se refusent à mettre en place tout couloir humanitaire.

    • Troisième titre : "pas de droit à l'erreur, nos héros-artilleurs (...) risquent leur vie et protègent leurs camarades des tirs de l'aviation ukrainienne, ils ont abattu les cibles aériennes jusqu'à la dernière" 

    Le but ici, explique la correspondante de France 24 à Moscou, est de présenter l'armée russe comme "à la pointe de la technologie, prête à risquer sa vie, ne ratant jamais ses cibles, lesquelles sont toujours militaires, et donc jamais civiles."

    L'armée russe est bel et bien médiatisée : ses porte-paroles font même deux points quotidiens avec la chaîne de télévision, remarque Elena Volochine, "mais les destructions causées par l'armée russe, elles, ne sont jamais montrées". Le citoyen russe n'a accès qu'à des images satellites de frappes ultraciblées, en phase avec le discours officiel du Kremlin : des armes (russes) de pointes ciblant des objectifs jamais situés dans des zones habitées.

    Le spectre de la "menace occidentale"

    La cheffe du bureau de France 24 à Moscou s'est également intéressée aux bandes annonces qui passent entre les journaux d'une autre chaîne d'information en continu, la télévision d'État Rossiya 24. 

    L'une d'elle affirme que Washington détiendrait des "laboratoires secrets de fabrication d'armes biologiques" en Ukraine. C'est là une rhétorique centrale pour Moscou, explique la journaliste : celle comme quoi les États-Unis constitueraient une sournoise menace contre la Russie, voire contre le monde.

    Le 11 mars, la Russie a ainsi convoqué le Conseil de sécurité de l’Onu pour évoquer l’utilisation par les États-Unis de ces laboratoires "secrets". Ces accusations reposent sur une théorie du complot, qui est aussi promue par la Chine et le mouvement conspirationniste américain QAnon.

    Lors du journal de Rossiya 24, le présentateur fait mention que "4,5 millions d'habitants pacifiques demeurent les otages des néo-nazis ukrainiens, comme à Kharkiv (...) Les civils sont toujours utilisés comme boucliers humains (...) parmi eux se trouvent aussi des étrangers issus de 25 pays."

    En plus de glorifier l'armée russe, le but escompté ici est double, explique la correspondante de France 24 à Moscou : dénigrer les actions de la riposte ukrainienne, tout en entretenant le mythe de la présence de mercenaires étrangers faisant ainsi miroiter au passage le spectre de l'Occident ennemi.

    La télévision russe a également recours à des "fake news", poursuit Elena Volochine. Rossiya 24 prête à France 24 un propos jamais tenu par la chaîne, comme suit : "Dans ce reportage sur les mercenaires étrangers, les mercenaires qui allaient partir sur la ligne de front doutent de leur décisions", explique le présentateur. Sans   montrer aucune image de France 24 pour étayer son propos.

    Rossiya 24 fait ensuite état d'"ex-membres des forces spéciales américaines prêtent allégeance au diable"; étayant le propos d'explications floues.

    "Si vous n'avez rien compris, c'est normal", ironise Elena Volochine, avant de conclure : c'est là unes des méthodes de la propagande russe, laquelle consiste à distiller et compiler des termes tels que "satanistes, américains, Nazis". Le finalité escomptée : terroriser le téléspectateur russe vis-à-vis de l'ennemi supposé, l'Occident.

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    Guerre en Ukraine : une journaliste dévoile les coulisses de la propagande russe

    LE FIL DU 23 MARS

    L'armée russe a commis des "crimes de guerre" en Ukraine, affirme Washington

    On va plus loin

    Ukraine : quelles armes face à la propagande russe ?

    BBC

    Oscars 2022: Which film might be named fan favourite?

    By Steven McIntoshEntertainment reporter

    Far be it from us to suggest The Power of the Dog isn't a crowd-pleasing thrill ride, but it's safe to say this year's best picture favourite doesn't have mass appeal.

    The slow-burn Western, which should not be viewed while operating heavy machinery, is a strong contender at Sunday's Oscars alongside films such as Coda, King Richard and West Side Story.

    But there are plenty of more mainstream films that missed out on nominations. Which is why the Academy has introduced the "fan favourite" this year - a prize decided entirely on public votes from social media and the Academy website.

    The winning film won't receive one of the gold statuettes like the others, so it's more of a bonus category, introduced for younger and more online-skewing audiences.

    "It's not an Oscar and it's not an award, it's really just an acknowledgement," the producer of this year's ceremony Will Packer told Little Gold Men. "And to me, that's a good thing. This ceremony doesn't have to be all awards, bereft of entertainment, just all about the amazing artists and craftspeople. We can do both."

    The fan favourite concept hasn't gone down well with everyone though, with some Oscars fans recalling the doomed attempt to introduce a similar category a few years ago.

    "I don't understand why they're trying to capture the public in a similar way to the idea of the Popular Oscar from 2018, which was just not a good or well-defined idea," said awards watcher Sophie Ciminello on the Next Best Picture podcast.

    "Nobody cares what the public thinks, you can go to Box Office Mojo for that. They want to know what the industry thinks, what the people who actually make movies think, that's why you watch the Oscars."

    But some high-profile stars are in favour. "They should have an Oscar for the most popular movie," actor Samuel L Jackson recently told The Sunday Times. "Because that's what the business is about."

    Asked if the Academy should give Spider-Man an Oscar, he replied: "They should! It did what movies did for ever - it got people to a big dark room."

    The award might be well-intentioned, but that's no guarantee it will entice the desired audience. Younger age groups who watch short viral clips online are unlikely to sit through a three-hour ceremony just because they voted.

    But either way, this gives us an excuse to look over some of the films which might win fan favourite, and why.

    Cinderella

    Description: A musical adaptation of the classic fairytale starring singer Camila Cabello and Pose star Billy Porter as the Fabulous Godmother.

    Why it's in the running: Cabello has enjoyed a dedicated and mobilised fan base ever since her Fifth Harmony days. They are just the kind of group who can pull themselves together for a targeted Twitter campaign.

    Box office: The movie didn't play in cinemas, but more than one million households watched it on Amazon Prime Video on its opening weekend.

    IMDb rating: A rather dubious 4.3.

    Number of Oscar nominations: Zero.

    What critics said: The Wrap's Yolanda Machado said the film lacked substance, "ultimately making this a one-time, forgettable watch," but IndieWire's Kristen Lopez said "the flaws in the narrative are nothing in comparison to the vibrancy and energy on display with each and every musical number".

    Spider-Man: No Way Home

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    Description: Everybody thought No Time To Die would be the film that saved cinema and brought the public back out to movie theatres. In the event, Spider-Man stole its thunder two months later, taking twice the amount of money as 007 at the box office.

    Why it's in the running: Fans loved it and many went to see it multiple times. It is, quite simply, the biggest film of the last year.

    Box office: $1.8bn (£1.38bn).

    IMDb rating: A superb 8.6.

    Number of Oscar nominations: One - best visual effects.

    What critics said: Empire's Dan Jolin said it was a "monumentally successful Spider-instalment which pulls off a tricky and ambitious narrative trick with all the grace of a balcony-top backflip", but Total Film's Neil Smith said: "Though delightful in places, the third entry in Sony's third Spider-Man cycle feels both overstocked and underwhelming."

    Minamata

    Description: Johnny Depp stars as war photographer W Eugene Smith, who documents the devastating effect of mercury poisoning in Japan's coastal communities. It was released quietly following Depp's high-profile court battle with ex-wife Amber Heard.

    Why it's in the running: The actor has an extremely dedicated fan base. Remember, when Depp lost his libel case against Heard and was ostracised from Hollywood, sales of Dior's Sauvage fragrance (which Depp is the face of) actually increased. His fans know how to show their support.

    Box office: A poor $1.5m (£1.15m) - more than $1m of which was made in Slovakia.

    IMDb rating: A strong 7.5 - higher than The Power of the Dog.

    Number of Oscar nominations: Zero.

    What critics said: Noel Murray of the LA Times said the movie "is direct, compelling and hard to dismiss", but The Hollywood Reporter's Deborah Young suggested the film uses "a mass of groan-worthy genre clichés that ill-serve the truth they are trying to recreate."

    Army of the Dead

    Description: A zombie heist film directed by Zack Snyder, who also helmed Man of Steel and Batman v Superman.

    Why it's in the running: Well, it's partly because Snyder encouraged his followers to vote. But it's also the kind of movie which wouldn't otherwise get a look-in from the Academy, which usually turns its nose up at zombie films.

    Box office: Only $1m (£770,000) in cinemas but in its first 28 days on Netflix it was watched by 75 million households.

    IMDb rating: A not-brilliant 5.7.

    Number of Oscar nominations: Zero.

    What critics said: Time's Stephanie Zacharek said it was "too scattershot, perhaps too derivative and definitely too long", but The Hollywood Reporter's David Rooney argued there was enough "excitement, suspense, jokey camaraderie, sorrowful losses, satisfying comeuppances, twists and turns" to justify it.

    Dune

    Description: Timothée Chalamet and Zendaya star in Denis Villeneuve's attempt to finally make a beloved film version of Frank Herbert's epic science fiction novel.

    Why it's in the running: Dune is one of the only fan favourite contenders that already has lots of Oscar nominations, including best picture. But as it's only likely to win in the technical categories, this would be a way of rewarding its huge box office success.

    Box office: $400m (£306m).

    IMDb rating: An impressive 8.1.

    Number of Oscar nominations: A stonking 10.

    What critics said: The Independent's Clarisse Loughrey said Dune is of "such intimidating grandeur that it's hard to believe it even exists in the first place", but Slate's Dana Stevens thought it was a "visual and aural marvel that is also a crashing bore".

    Tick Tick... Boom!

    Description: Hamilton creator Lin-Manuel Miranda directs Andrew Garfield in a musical which tells the story of the late Jonathan Larson, the composer who wrote Rent.

    Why it's in the running: It's a high-quality, well acted and moving film which has built a strong following particularly among musical theatre fans, who will be keen to make up for its absence in the best picture category.

    Box office: Negligible as it's another Netflix release. And we don't know how many people watched it there because Netflix don't systematically release viewing figures. Well done everyone.

    IMDb rating: A healthy 7.5.

    Number of Oscar nominations: Two - best actor for Garfield and best film editing.

    What critics said: CNN's Brian Lowry said the film was "anchored by a sensational performance by Andrew Garfield", but Screen Rant's Mae Abdulbaki thought it was "messy, missing a distinct spark and emotional depth".

    The Suicide Squad

    Description: Margot Robbie and Idris Elba star as mercenary supervillains in James Gunn's attempt to make a better version of 2016's poorly-reviewed Suicide Squad.

    Why it's in the running: This iteration of Suicide Squad went down better than the previous one (which has a 5.9 IMDb rating), so fans have been keen to show their approval for DC's attempt to get it right. Plus, many are miffed that it missed the visual effects category.

    Box office: $167m (£128m).

    IMDb rating: A decent 7.2.

    Number of Oscar nominations: Zero.

    What critics said: IndieWire's David Ehrlich said it was "the most fun and least depressing superhero movie in a very long time" but The New York Times' Manohla Dargis felt the violence "grows tiresome in its thudding repetition".

    Malignant

    Description: A crime horror in which lead character Madison has nightmares about grisly murders, which she discovers are in fact happening in real life.

    Why it's in the running: Because you should never underestimate cult horror fans and their level of dedication.

    Box office: $34m (£26m).

    IMDb rating: A mid-ranking 6.3.

    Number of Oscar nominations: Go on, have a guess.

    What critics said: The Wrap's William Bibbiani described it as an "absurdly entertaining frightfest" but Screen Rant's Debopriyaa Dutta concluded: "Malignant has its remarkable horror moments but ultimately succumbs to a tale that is more style than substance."

    Sing 2

    Description: Remember Sing? Great, this is a sequel. Animals sing songs. No you're rapidly losing enthusiasm for this article.

    Why it's in the running: Outside of best animated feature and sometimes best original song, there is rarely any recognition at the Oscars for children's films, so this new category is somewhere a popular-but-neglected film could make a splash.

    Box office: $367m (£280m).

    IMDb rating: A rocking 7.5.

    Number of Oscar nominations: Zero.

    What critics said: Variety's Peter DeBruge said it was "another easy-to-swallow confection designed to maximize audience delight", but Empire's Ella Kemp added: "The cacophony grows a little tiresome. The show can go on, but that doesn't mean it must."

    The Oscars take place on 27 March.

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    Valeurs Actuelles

    “Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”

    Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…

    Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.

    Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.

    Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?

    De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.

    Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.

    Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?

    Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.

    Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.

    L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…

    Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Mémoires incandescentes

    Actu

    Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

    Latifa Madani

    Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

    Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

    « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

    Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

    Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

    Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

    Guerre d'Algérie
    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Análisis noticioso

    La guerra de Putin en Ucrania es sobre identidad étnica y un imperio

    El discurso de Biden de “democracias contra autocracias” pasa por alto el origen más sombrío de esta guerra, que tiene profundas raíces en la historia y el pensamiento rusos.

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    Por Steven Erlanger

    BRUSELAS — El presidente Joe Biden asumió su cargo con la idea de que la lucha de este siglo sería entre las democracias y las autocracias del mundo.

    Sin embargo, la motivación del presidente de Rusia, Vladimir Putin, para librar una guerra en Ucrania ha sido un concepto distinto: el etnonacionalismo. Es una idea de nacionalidad e identidad con base en el idioma, la cultura y la sangre, una ideología colectivista profundamente arraigada en la historia y el pensamiento rusos.

    En repetidas oportunidades, Putin ha afirmado que Ucrania no es un Estado real y que los ucranianos no son gente real, sino que en realidad son rusos, parte del núcleo eslavo que también incluye a Bielorrusia.

    “Putin quiere consolidar la frontera de la civilización rusa, como la llama, y lo está haciendo con la invasión de un país europeo soberano”, opinó Ivan Vejvoda, investigador sénior en el Instituto de Ciencias Humanas en Viena.

    En este sentido, Ivan Krastev sostiene que esta guerra es de recolonización, en la que se están tomando tierras que gobernaron el imperio ruso y la Unión Soviética. “Aunque Ucrania fuera autocrática, Putin no la toleraría”, comentó Krastev. “Está volviendo a consolidar el nacionalismo imperial”.

    Si bien Putin comenzó como un “soviético, un coronel rojo”, mencionó Krastev, un búlgaro que es presidente del Centro de Estrategias Liberales de Sofía, “ahora ataca a la Unión Soviética como represora del pueblo ruso. Para él, esta es una guerra de identidad”.

    Para los opositores de Putin en Ucrania y Occidente, las naciones se basan en la responsabilidad cívica, el Estado de derecho y los derechos de los individuos y las minorías, entre ellos la libertad de expresión y la libertad de voto.

    Timothy Snyder, profesor de la Universidad de Yale y autor prolífico sobre el tema de Rusia y Ucrania, opina que “Rusia no solo le está declarando la guerra a una nación inocente”, sino que está atacando los supuestos de una Europa pacífica que respeta las fronteras, la soberanía nacional y las instituciones multilaterales.

    “Los líderes rusos están deshaciendo a propósito la estructura lingüística y moral que tenemos desde la Segunda Guerra Mundial”, comentó.

    Bajo la superficie de la guerra hay un choque de sistemas políticos, “una guerra en contra de la democracia liberal” y el derecho de Ucrania a la autodeterminación, comentó Nathalie Tocci, directora del Instituto Italiano de Asuntos Internacionales. Sin embargo, Tocci señaló que esto tan solo es parte de un conflicto más grande, pues Putin está intentando cambiar el significado de la soberanía.

    “Putin está regresando a una peligrosa visión nacionalista étnica e irredentista de la soberanía y la autodeterminación”, opinó Tocci.

    Vejvoda, de origen serbio, señala que el exlíder de Serbia Slobodan Milosevic también manipuló el concepto de etnonacionalismo, al afirmar que la antigua Yugoslavia había reprimido la identidad y las ambiciones de los serbios. Aunque Milosevic utilizó ese tipo de argumentos de una manera cínica, Putin parece haberlos absorbido seriamente.

    La idea de Rusia como una civilización distinta de Occidente, con quien compite, se remonta siglos atrás, a las raíces del cristianismo ortodoxo y la noción de Moscú como una “tercera Roma”, después de la misma Roma y Constantinopla. Snyder ha examinado las fuentes de lo que define como una forma de fascismo cristiano ruso, que incluye a Iván Ilyín, un escritor nacido en 1883, quien vio la salvación en un Estado totalitario gobernado por un individuo honrado.

    Las ideas de Ilyín han sido resucitadas y celebradas por Putin y su círculo íntimo de hombres de seguridad y aliados como Yuri Kovalchuk, a quien Mikhail Zygar, el exeditor del canal de noticias independiente TV Rain, describió hace poco como “un ideólogo, que se suscribe a una cosmovisión que combina el misticismo cristiano ortodoxo, las teorías conspirativas contra Estados Unidos y el hedonismo”.

    De manera similar, Putin ha tomado las ideas de Lev Gumilev, un historiador y etnólogo de la era soviética que promovió el “euroasianismo” como un antídoto para la influencia de Europa, y Aleksandr Dugin, quien ha planteado esa noción de promover una visión ultranacionalista del destino de Rusia como un imperio conservador en conflicto perpetuo con el mundo liberal de Occidente. En particular, sus historias han sido descritas en el libro Black Wind, White Snow: The Rise of Russia’s New Nationalism de Charles Clover.

    Dugin, quien durante mucho tiempo ha presionado por la reabsorción de Ucrania, a veces es llamado el “filósofo de Putin”. En 2014, Dugin dijo: “Tan solo después de restaurar la Rusia más grandiosa, que es la Unión Euroasiática, podremos ser un actor mundial creíble”. Dugin dijo que la revuelta ucraniana en contra de la influencia rusa ese año había sido “un golpe de Estado orquestado por Estados Unidos”, un intento de Occidente para detener “el avance de la integración rusa”.

    No obstante, si alguna vez Putin dio la impresión de haber usado esas visiones con cinismo para llenar el vacío ideológico que dejó el colapso del comunismo, ahora parece haberlas absorbido… y puesto en práctica.

    Hay un terreno preparado para ese tipo de ideas en Rusia, nación que durante siglos ha estado dividida entre los “occidentalizadores” y quienes consideran a Occidente como un cáncer: ajeno, decadente, insidioso y amenazador.

    Los europeos occidentales lidiaron de otra manera con sus propios imperios fallidos, al integrar sus Estados nación debilitados en la Unión Europea, en parte para limitar el nacionalismo agresivo. “La Unión Europea fue la transformación de imperios que fracasaron, desesperados por encontrar algo nuevo”, comentó Pierre Vimont, exembajador francés en Estados Unidos quien ahora trabaja en Carnegie Europe, un sitio más seguro y menos propenso a la guerra.

    El concepto de nación de Putin es étnico y autocrático, en contraste con la idea occidental de un Estado multicultural construido sobre la responsabilidad cívica, el estado de Derecho y los derechos individuales. Para ser estadounidense, han sugerido muchos, es necesario simplemente jurar lealtad a la bandera, obedecer la ley y pagar los impuestos.

    Los esfuerzos por definir más estrechamente lo que es ser un “verdadero estadounidense” han alimentado un populismo de extrema derecha, y en los elogios del expresidente Donald Trump a Putin hay elementos de identificación con un líder fuerte que defiende definiciones “tradicionales” —y restrictivas— de pertenencia nacional.

    Pero al igual que ocurre con la extrema derecha en países europeos como Alemania, Francia e Italia, la asociación con Putin ahora, durante su guerra de agresión en Ucrania, es un recordatorio embarazoso de adónde pueden conducir esas opiniones.

    China, la otra gran autocracia en la fórmula de Biden, se basa en ideas similares de nacionalismo étnico: todos los chinos forman parte de la misma nación, las minorías como los uigures son inferiores o peligrosas y la separación de Taiwán es ilusoria, un crimen de la historia que debe repararse.

    Incluso India, una gran democracia, ha sido empujada al nacionalismo étnico por el primer ministro Narendra Modi, con su ascendencia hindú. En Turquía, el presidente Recep Tayyip Erdogan ha recreado relatos históricos del Imperio Otomano al tiempo que ha actuado en solidaridad con los pueblos de habla turca en Azerbaiyán, Nagorno-Karabaj y en Asia Central.

    También en Europa, Viktor Orbán, el primer ministro húngaro, ha promovido la identidad y el nacionalismo húngaros a pesar de la censura de Bruselas. Ha entregado pasaportes húngaros a los húngaros étnicos de Rumanía y otros países, que pueden votar en Hungría, lo que le ha dado, hasta ahora, una ventaja electoral. Pero Orbán se enfrenta a unas elecciones parlamentarias el mes que viene, y sus largas y estrechas relaciones con Putin lo han perjudicado políticamente, aunque se ha apresurado a apoyar las sanciones de la Unión Europea a Rusia y a acoger a los refugiados ucranianos.

    La guerra etnonacionalista de Putin no ha salido tan bien —pareciera que para sorpresa del mandatario—, pues se ha desarrollado más como un esfuerzo sangriento que como un triunfo veloz. Presentarla como una guerra entre civilizaciones crea todo tipo de dificultades para los invasores rusos; después de todo, si los rusos y los ucranianos son un mismo pueblo, como insiste Putin, les están disparando a sus hermanos y hermanas.

    “Para esos chicos no es fácil asesinar ucranianos, porque comparten el idioma y se parecen a ellos”, mencionó Krastev. “Era más fácil con los chechenos”, el pueblo no eslavo del Cáucaso que Rusia ha combatido desde Catalina la Grande.

    Para Krastev, la gran decepción de Putin fue descubrir que los hablantes de ruso en Ucrania pelearan en contra de sus fuerzas. Incluso sus oligarcas ucranianos favoritos, como Rinat Akhmetov y Dmytro Firtash, “de pronto han descubierto su pertenencia a Ucrania”.

    Putin también ha trabajado para crear una sociedad más militarizada, basada en el orgullo ruso de haber derrotado a la Alemania nazi en la llamada “Gran Guerra Patriota”. Sin embargo, ahora Ucrania, la cual también combatió y sufrió a los nazis, está usando los mismos tropos en contra de los rusos invasores. Según Krastev, para Ucrania, “esta es su Gran Guerra Patriota”.

    Putin ha hecho más para fomentar la nacionalidad ucraniana que cualquiera de Occidente, opinó Krastev. “Putin quería ser el padre de una nueva nación rusa pero, en cambio, es el padre de una nueva nación ucraniana”, señaló.

    Steven Erlanger es el corresponsal diplomático jefe en Europa, vive en Bruselas. Previamente, reportó desde Londres, París, Jerusalén, Berlín, Praga, Moscú y Bangkok. @StevenErlanger

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"

    Publié le : 23/03/2022 - 17:02

    FRANCE 24 Suivre

    Le chef de l'État ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est adressé mercredi, par visioconférence, aux parlementaires français au sujet de la guerre en Ukraine. Il a notamment exhorté la France à défendre ses valeurs en Ukraine et à aider à mettre fin à cette "guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité".

    Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a exhorté, mercredi 23 mars, la France à soutenir l'Ukraine pour la défense des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité face à Moscou et demandé aux entreprises françaises encore présentes en Russie de cesser de financer la "machine de guerre" du Kremlin.

    "Nous attendons de la France, de votre leadership, que vous puissiez faire en sorte que la Russie cherche la paix pour mettre fin à cette guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité, contre tout ce qui a rendu l'Europe unie, libre et diverse", a dit le président ukrainien, via une traductrice, devant les deux chambres du Parlement français, auxquelles il a demandé d'observer quelques instants de silence en hommage aux victimes ukrainiennes de la guerre.

    "Nous attendons de la France, de votre leadership la restauration de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. On peut le faire ensemble et s'il y a des gens qui ont des doutes parmi les personnes présentes, je peux vous dire que votre peuple est sûr, comme tous les autres peuples de l'Europe."

    "Les entreprises françaises doivent quitter le marché russe"

    "Renault, Auchan, Leroy Merlin doivent cesser d'être les sponsors de la machine de guerre de la Russie, arrêter de financer le meurtre d'enfants et de femmes, les viols. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices", a déclaré le chef de l'État ukrainien.

    La chaîne de magasins Auchan est emblématique de la grande distribution en Russie, où elle exploite 231 magasins pour un chiffre d'affaires de 3,2 milliards d'euros, soit plus de 10 % de son activité globale. Auchan s'est refusé à tout commentaire. La semaine dernière, un porte-parole du distributeur français avait jugé extrêmement extrêmement surprenantes" les critiques formulées à son encontre par le président ukrainien.

    L'enseigne de bricolage Leroy Merlin, très implantée en Russie, son deuxième marché derrière la France, revendique 36 000 salariés dans ce pays, qui opèrent dans 107 hypermarchés et 62 villes. Des salariés de la branche ukrainienne de Leroy Merlin ont demandé lundi à l'enseigne de cesser ses activités en Russie après le bombardement d'un magasin du groupe à Kiev. Leroy Merlin, qui appartient au même groupe qu'Auchan, s'est également refusé à tout commentaire.

    D'autres enseignes internationales emblématiques comme le suédois Ikea et la chaîne de restauration rapide McDonald's ont en revanche suspendu leurs opérations en Russie en réaction à l'invasion de l'Ukraine.

    La Russie est aussi le deuxième marché du groupe automobile Renault dans le monde derrière l'Europe. Le fabricant français est présent via le groupe AvtoVAZ, qui a stoppé une partie de sa production à la mi-mars en raison d'une pénurie de composants liée aux sanctions occidentales infligées à la Russie. Renault n'était pas immédiatement disponible pour un commentaire. Le groupe avait indiqué plus tôt ce mercredi envisager de suspendre à nouveau la production de son usine de Moscou à partir de ce soir en raison de problèmes de logistique.

    Renault est d'autant plus exposé qu'il est associé en Russie avec le conglomérat public russe Rostec, dirigé par Sergueï Tchémézov, un allié de Vladimir Poutine.

    Le groupe français TotalEnergies, également critiqué pour son maintien en Russie, a quelque peu pris ses distances mardi avec ce pays stratégique en annonçant renoncer à tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, au plus tard à la fin de l'année.

    Multiplication des interventions auprès des parlements occidentaux 

    Volodymyr Zelensky, qui multiplie les interventions devant les parlements nationaux - il s'exprimait encore mercredi matin devant la Diète japonaise et parlera jeudi devant le parlement suédois -, s'adressera également jeudi à l'Otan réunie en sommet extraordinaire à Bruxelles.

    >> À voir aussi : "Guerre en Ukraine : la stratégie offensive de Volodymyr Zelensky auprès des parlements occidentaux"

    Nous avons besoin d'encore plus d'aide, pour que la liberté ne perde pas, d'armes antichar, de défense antiaérienne. Vous pouvez nous aider", a insisté le président ukrainien devant le Parlement français.

    Comparant aux "ruines de Verdun" les destructions infligées par l'armée russe à l'Ukraine depuis le début de son opération d'invasion le 24 février, Volodymyr Zelensky a également appelé la présidence française de l'Union européenne à favoriser l'adhésion "historique" de l'Ukraine au bloc communautaire.

    "Merci la France, gloire à l'Ukraine", a conclu le président ukrainien sous les applaudissements nourris des députés et sénateurs.

    Avec Reuters et AFP

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    Guerre en Ukraine : une journaliste dévoile les coulisses de la propagande russe

    témoignage

    Guerre en Ukraine : "c'était pire qu'un film d'horreur", ils racontent l'enfer de Marioupol

    LE FIL DU 23 MARS

    L'armée russe a commis des "crimes de guerre" en Ukraine, affirme Washington

    Valeurs Actuelles

    Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant

    TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.

    Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».

    Le gaz finalement concerné

    À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Henri Curiel, un ardent internationaliste

    Actu

    La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

    La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

    Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

     La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

    L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

    Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

    Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

    Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

    À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

    En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

    En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

    Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

    Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

    Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

    Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

    Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

    Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

    FranceAlgérieGuerre d'Algérie
    BBC

    Ukraine war: Fortnite owner Epic Games raises £37m for humanitarian efforts

    By Tom GerkenBBC News

    Epic Games says it has raised more than $50m (£37m) to aid humanitarian efforts in Ukraine.

    The Fortnite publisher announced on 21 March it would donate all proceeds from in-game sales, including cosmetic in-game items and virtual currency bought in a shop or online, until 3 April.

    And Xbox is donating the fee it would usually take on items bought by players in Fortnite.

    The amount raised so far is greater than that given by some countries.

    A statement on the Fortnite website said it would send funds "as quickly as we can".

    "We're not waiting for the actual funds to come in from our platform and payment partners, which can take a while depending on how the transaction was processed. As transactions are reported, we'll log them and send the funds to the humanitarian relief organisations within days."

    Epic is sending money to Unicef, Direct Relief, the UN Refugee Agency, and the UN World Food Programme.

    As of today, we’ve raised $50 million USD together in humanitarian relief funds to support people affected by the war in Ukraine. To see more about how the funds are being distributed visit https://t.co/aexRh7ZEWQ pic.twitter.com/IETgljrXV8

    Epic's fundraising joins other efforts by games companies and their fans to raise money for the victims of the war in Ukraine.

    Humble Bundle, for example, sells collections of video games online, with proceeds usually benefitting both the developers and charities.

    But in its latest offering, Humble has raised more than £10m exclusively for charities benefitting Ukraine. It is providing a bundle of 120 games and items usually valued at more than £1,800 that it now offers for a minimum donation of only £30.52.

    Kamini Tiwari, vice-president of social impact at Humble, praised the players who have put up their money to get the games. "We're very, very happy that our community is leaning in to support us," she said. "I think they also, like us, recognise that need is so great.

    "We are constantly humbled - pardon the pun - by our community. Throughout the year, and particularly during times of crisis and disaster, it's been great to see that across the gaming industry so many others are leaning in as well."

    Chucklefish Games, makers of WarGroove and Starbound, is one of the independent developers based in London that has offered up its games to the bundle.

    Alexis Trust, communications manager at the studio, said she felt it was their "duty to help those in need".

    She said the firm's partners, Lithuania-based Hidden Layer Games, which made the game Inmost, is "a two-man team from Ukraine and Russia".

    "Throughout the project the team experienced first-hand the difficulty of working between borders during a time of political tension, and so made the difficult decision to move together to Lithuania where their dream project could actually become a reality.

    "When the Russian military invaded Ukraine, we felt that it was our duty to extend that help to other families in whatever capacity we could."

    But Humble isn't the only bundle right now aiming to help those in Ukraine. There is also the now-completed itch.io bundle, which raised £4.7m by offering up 1,000 games in exchange for a minimum donation of £7.56.

    Brandon Sheffield, creative director of Necrosoft Games, organised the bundle. He told the BBC he thinks the cause "really resonated with people".

    And, he said, it was surprisingly easy to persuade developers of indie hits like Celeste and Superhot to help.

    "Believe it or not, it didn't take very much convincing at all," he said. "Everyone was pretty much ready to help. The publisher Raw Fury joined the itch.io platform just so that they could put four of their games into this."

    The charities which benefitted from the itch.io bundle were International Medical Corps, as well as the Voices of Children Foundation - a Ukrainian charity which provides support to children affected by trauma caused by war.

    "I feel like that's incredibly important for the future of Ukraine," Mr Sheffield said. "I chose this local organisation that's already there.

    "Because they're there, they've been like impromptu shelters, going around and using the money that they've been donated to try to protect the people in Kyiv and other places where they can actually access them."

    And Andy Pearson, chief marketing officer of British publisher PQube Games, that has donated games for the bundle, compared what was happening in the games industry to some of the big musical fundraising events of the past.

    "It's phenomenal. It exceeded the initial expectations and then continued to go on from there.

    "It was amazing. I am thinking now - has this been done before? And it has - it's like Live Aid - those big, big events where you had lots of creators all coming together in one versus a single person trying to contribute. That's what's really helped establish this."

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    États-Unis : l'ex-secrétaire d'État Madeleine Albright est morte à l'âge de 84 ans

    Publié le : 23/03/2022 - 19:47

    FRANCE 24 Suivre

    L'ancienne secrétaire d'État américaine Madeleine Albright, première femme à occuper ce poste au sein du gouvernement américain, est morte mercredi à l'âge de 84 ans, a annoncé sa famille dans un communiqué

    C'est une des figures de l'administration démocrate qui vient de s'éteindre de l'autre côté de l'Atlantique : l'ancienne secrétaire d'État américaine Madeleine Albright, est morte, mercredi 23 mars, à l'âge de 84 ans, a annoncé sa famille via un communiqué. Elle était la première femme à occuper ce poste au sein du gouvernement américain.

    Below is a statement from the family of @Madeleine: pic.twitter.com/C7Xt0EN5c9

    March 23, 2022

    Cheffe de la diplomatie entre 1997 et 2001, dans l'administration du président démocrate Bill Clinton, Madeleine Albright s'est éteinte des suites d'un cancer, précisent ses proches, qui saluent "une défenseure infatigable de la démocratie et des droits humains".

    Madeleine Albright est née le 15 mai 1937 à Prague dans une famille juive. Onze ans plus tard, sa famille émigre aux États-Unis où des études brillantes lui permettront d'accéder aux plus hautes marches du pouvoir.

    Juste avant de prendre la tête de la diplomatie américaine, elle occupa le poste d'ambassadrice des États-Unis auprès de l'ONU (1993-1997), où elle imprima sa marque, notamment lors de l'offensive américaine au Kosovo.

    Le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a qualifié sa mort de "dévastatrice". "C'était une pionnière", a-t-il salué. "En tant que première femme secrétaire d'Etat, elle a littéralement ouvert la voie à une grande partie de notre profession."

    Avec AFP

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    Derrière les barreaux, le lanceur d'alerte Julian Assange épouse son ancienne avocate

    Publié le : 23/03/2022 - 20:43

    FRANCE 24 Suivre

    L'amour derrière les barreaux : Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, s'est marié mercredi avec son ancienne avocate, Stella Moris, à la prison de haute sécurité britannique. Le lanceur d'alerte continue de se battre contre son extradition vers les États-Unis, un espoir compromis par le refus britannique d'examiner son recours.

    En liberté surveillée, il avait rencontré l'amour de sa vie, il l'épouse une décennie plus tard derrière les barreaux : Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, s'est marié mercredi 23 mars avec la femme qui fut jadis son avocate, Stella Moris, à la prison de haute sécurité britannique. Il continue d'espérer éviter une extradition vers les États-Unis, malgré la fin de non-recevoir de la Cour suprême britannique. 

    L'union a eu lieu en début d'après-midi à la prison de Belmarsh, dans le sud-est de Londres, en petit comité avec seulement quatre invités et deux témoins, dont les deux frères et le père de Julian Assange. 

    Ils veulent enlever à #JulianAssange toute dignité et soutenir un faux récit pour arrêter le combat pour sa liberté. #WeAreAllAssange #JournalismIsNotACrime #AssangeWedding #FreeAssangeNOW https://t.co/KIHfwIZkpO

    March 23, 2022

    Mais à l'extérieur, l'ambiance était festive, les quelques dizaines de soutiens du fondateur de WikiLeaks buvant du champagne, dansant ou appelant au micro à sa libération. Une pièce montée surmontée de figurines des mariés, avait été préparée, et des confettis lancés sur la mariée, sortie sans son nouvel époux. 

    "Merci", a dit Stella Moris après la cérémonie, se disant à la fois "heureuse" et "triste", car "ce que nous vivons est cruel". "C'est une personne des plus extraordinaires" et "il devrait être libre", a-t-elle ajouté.  

    Pris dans une longue saga judiciaire, l'Australien de 50 ans est recherché par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.

    Poursuivi notamment en vertu d'une législation contre l'espionnage, il risque 175 ans de prison, dans une affaire dénoncée par des organisations de défense des droits humains comme une grave attaque contre la liberté de la presse.

    "Torture lente" 

    Stella Moris était arrivée vêtue d'une robe de mariée gris argent, conçue par Vivienne Westwood, et accompagnée des deux petits garçons qu'elle a eus avec Julian Assange, en kilt et chemise blanche. Sur son voile étaient brodés les mots "libre", "noble" et "tumultueux".

    La styliste britannique, très engagée pour la libération de Julian Assange, a aussi conçu le kilt porté par le marié - en référence à ses origines écossaises.

    Parmi les soutiens rassemblés aux abords de la prison, qui avaient accroché des rubans jaunes disant "Le journalisme n'est pas un crime" ou "Libérez l'otage Assange maintenant", la Londonienne Sadia Kokni, 41 ans, considère que le fondateur de WikiLeaks "n'a fait qu'exposer la vérité" et que sa détention est une forme de "torture lente".

    Le journaliste américain Chris Hedges, lauréat du prix Pulitzer, a demandé la fin des "injustices" contre Julian Assange, au centre "de la plus importante bataille pour la liberté de la presse de notre époque".

    Dénonçant dans le Guardian une "persécution politique" et une "détention arbitraire", Stella Moris reprochait aux autorités pénitentiaires d'avoir refusé les témoins proposés et la présence d'un photographe pour que Julian Assange "reste invisible aux yeux du public à tout prix, même le jour de son mariage".

    "Affaire politique" 

    Le 14 mars, Julian Assange a vu disparaître l'un de ses derniers espoirs d'éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d'examiner son recours.

    Sa compagne, une avocate sud-africaine trentenaire, a depuis supplié la ministre de l'Intérieur britannique Priti Patel, à qui revient la décision d'approuver son extradition, de l'empêcher et de mettre fin à cette "affaire politique".

    Julian Assange et Stella Moris se sont rencontrés pour la première fois en 2011, lorsque l'avocate avait été engagée pour rejoindre l'équipe juridique chargée de lutter contre son extradition. Leurs fiançailles avaient été annoncées en novembre 2021.

    La jeune avocate a eu deux enfants avec Julian Assange, conçus lorsqu'il vivait à l'ambassade d'Équateur à Londres, où il avait trouvé refuge durant sept ans jusqu'à son arrestation en avril 2019. 

    Il craignait alors une extradition vers les États-Unis, ou bien la Suède où il faisait l'objet de poursuites pour viol, depuis abandonnées.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Julian Assange autorisé à contester son extradition devant la Cour suprême britannique

    WikiLeaks : Julian Assange risque de se suicider en cas d'extradition, insiste sa défense

    La justice britannique autorise en appel l'extradition de Julian Assange vers les États-Unis

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »

    Valeurs actuelles. Vous êtes non seulement le président du Medef, mais aussi un passionné des questions de défense. Quelles conséquences peut avoir la guerre en Ukraine ?

    Geoffroy Roux de Bézieux. L’Ukraine, où j’ai emmené une délégation de chefs d’entreprise il y a quelques mois, est un pays fragile composé de trois régions : l’Est russophone et orthodoxe, l’Ouest catholique anciennement polonais et le centre, qui constitue l’Ukraine historique, qui avait été sous domination autrichienne. Vladimir Poutine en a profité pour attaquer. C’est la troisième fois, après la Géorgie en 2008 et la Crimée en 2014. C’est d’autant plus inquiétant qu’il existe un risque de convergence entre la Russie et la Chine avec en parallèle la question de Taiwan. Cette crise nous rappelle que la mondialisation heureuse, c’est terminé.

    Que doit faire l’Europe ?

    Les pays de l’Union européenne ont du mal à avoir une position commune. Car l’ADN de l’Europe de l’Est ne sera jamais celui de l’Europe de l’Ouest. Il y a deux semaines, j’étais reçu en Roumanie par le Premier ministre. Dans son bureau, il y avait le drapeau de la Roumanie, celui de l’Union européenne et celui de l’Otan. Tout est dit : quand on est à 2 000 kilomètres de la frontière russe, on ne peut pas raisonner de la même façon qu’en voisin [de la Russie, NDLR]. Cela montre la ligne de césure, qui rend un peu illusoire toute tentative de défense européenne à vingt-sept. Les entreprises sont évidemment solidaires des sanctions prises et de celles qui viendront. Il faut que la Russie paye le prix de cette agression, même si le passé a prouvé que les sanctions uniquement occidentales n’étaient pas totalement efficaces.

    Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie.

    Quel impact aura la guerre sur les entreprises françaises ? Quels seront les secteurs les plus touchés ?

    Il y aura incontestablement un impact sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie. Le secteur bancaire, l’agroalimentaire, la distribution, le transport (notamment l’automobile), l’aéronautique et le spatial, le secteur électronique, le secteur pharmaceutique et chimique et enfin le secteur énergétique sont les plus exposés. Plus largement, notre préoccupation, c’est la hausse des prix de l’énergie et des matières premières agricoles. Le plan de résilience annoncé par le gouvernement doit permettre d’amortir le choc pour les entreprises et les ménages. Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie. Elles auront aussi un coût certain pour nos économies. Les entreprises françaises présentes en Russie ont d’ores et déjà annoncé mettre en œuvre ces sanctions, quelles qu’en soient les conséquences sur leur activité. La défense de nos valeurs est à ce prix.

    Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

    Les tensions géopolitiques couplées à la reprise économique mondiale ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. L’inflation vous semble-t-elle durable ?

    Il y a quatre mois, j’anticipais une inflation forte en 2022 et aussi bien les économistes que les experts de la Banque de France pensaient qu’elle était conjoncturelle. Je continue à penser qu’une partie est structurelle, ne serait-ce que celle liée à l’énergie, dont les prix continueront à augmenter avec la guerre en Ukraine. À la pression sur les salaires s’ajoute la loi du marché. Si la restauration a augmenté ses minima salariaux de branche de 16 %, c’est en raison des difficultés de recrutement. Après, est-ce que cela doit se traduire par une hausse du Smic ? Aux candidats de gauche qui la proposent, je rappelle qu’il a augmenté de 3,1 % l’an dernier et qu’il s’appréciera cette année dans le sillage de l’inflation. Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

    Dès lors, que proposez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat ?

    L’une des manières est de régler la crise du logement. Je rappelle que les deux principaux postes de dépenses chez les salariés payés au Smic sont le logement, qui représente jusqu’à 30 %, et l’énergie dont le poids varie en fonction des besoins de déplacement en voiture et de l’isolation du logement.

    L’an dernier, la France a construit 400 000 logements, il en manque 120 000. Au Medef, nous observons avec inquiétude la baisse des permis de construire depuis deux ans. Or, qui dit moins de permis dit moins de logements sur le marché, à l’achat mais aussi à la location, et donc des tensions sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat.

    La solution passe-t-elle aussi par une réforme de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié ?

    Le vrai problème, c’est que la participation et l’intéressement ne concernent que 50 % des salariés du privé ; la plupart de ceux travaillant dans des entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas concernés. Au Medef, nous souhaitons la généralisation de la prime Pepa, dite “prime Macron”, pour les TPE. Pour élargir l’actionnariat salarié, il faut adoucir la fiscalité. Valérie Pécresse propose, comme nous le demandons, la suppression du forfait social sur les actions gratuites.

    Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40

    Faut-il se féliciter des 140 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 ?

    Cela paraît astronomique, mais Google a réalisé 76 milliards d’euros de bénéfice en 2021 et la capitalisation d’Apple, de 3 000 milliards, est supérieure à celle de l’ensemble du Cac 40. Cela veut donc dire que, d’un claquement de doigts, ces géants américains peuvent se payer tous nos fleurons industriels. Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40. L’idée véhiculée par l’extrême gauche de vouloir faire payer les riches est extrêmement naïve : quand TotalEnergies fait des bénéfices, cela profite directement aux caisses de l’État et aux salariés via l’intéressement.

    Quelle première mesure symbolique devrait être prise par le prochain président de la République ?

    Outre la baisse des impôts de production, il faut continuer et accentuer les politiques déjà mises en œuvre. Il faudrait une nouvelle loi “compétences”. Le compte personnel de formation (CPF) a eu le mérite de faire prendre conscience aux salariés de la nécessité de se former, mais il a aussi donné lieu à des dérives fortes avec des formations parfois folkloriques. Avec les partenaires sociaux, nous venons de signer un accord pour resserrer le catalogue à des formations utiles aux salariés et à l’entreprise.

    Autre chantier, les cotisations sociales et patronales. Des efforts ont été réalisés pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Il faut maintenant s’attaquer aux salaires plus élevés, je rappelle que dans la plupart des pays d’Europe, et notamment en Allemagne, les cotisations sont plafonnées.

    Sans oublier la réforme des retraites…

    Nous sommes contre le régime universel à points ; c’est une belle idée intellectuelle qui ne fonctionne pas dans la réalité. Nous sommes favorables à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 65 ans avec la prise en compte de la pénibilité des métiers et de l’âge d’entrée dans la vie active Nous plaidons pour un régime général et trois régimes complémentaires. Celui du privé, Agirc-Arrco, existe déjà et est équilibré. Le régime des fonctionnaires verra la disparition des régimes spéciaux. Un régime des indépendants (avocats, dentistes, pharmaciens… ) doit être mis en place sur une durée longue, car les spécificités sont nombreuses.

    Dans quel état d’esprit les chefs d’entreprise abordent-ils la campagne présidentielle ?

    Les patrons me semblent préoccupés davantage par les enjeux de business que par la politique. Sans doute pensent-ils que les jeux sont déjà faits ou a contrario que la campagne n’a pas encore démarré [entretien réalisé le 22 février, NDLR]. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie va peut-être changer la donne et renforcer la préoccupation des Français pour la souveraineté de la France et de l’Europe.

    Quel candidat est le plus proche de la vision du Medef ?

    Je ne vous surprendrai pas, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ont, sur le plan strictement économique, des programmes assez proches de ce qui nous semble être les bonnes solutions économiques. Je note aussi une évolution des programmes à l’extrême droite : mis à part le côté protectionniste qui nous semble irréaliste, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont adapté leur programme à la réalité économique. Quant aux autres candidats, ils sont très éloignés et parfois à des années-lumière de ce qu’il faudrait faire pour le pays.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    L'armée russe a commis des "crimes de guerre" en Ukraine, affirme Washington

    Publié le : 23/03/2022 - 06:50Modifié le : 23/03/2022 - 21:19

    FRANCE 24 Suivre

    Le gouvernement américain "a établi que les membres des forces russes ont commis des crimes de guerre en Ukraine", a affirmé mercredi le secrétaire d'État américain Antony Blinken, se basant sur "un examen minutieux des informations disponibles issues de sources publiques et du renseignement". Retrouvez le fil des événements du mercredi 23 mars.

    Cette page n'est plus actualisée. Pour suivre les événements du 24 mars, cliquez sur le lien suivant

    • 5 h 15 : la participation de Poutine au G20 irait "trop loin"

    "La Russie a envahi l'Ukraine. C'est un acte violent et agressif qui fait voler en éclats l'état de droit international", a souligné le Premier ministre australien Scott Morrison lors d'une conférence de presse à Melbourne. "Et l'idée de s'asseoir autour d'une table avec Vladimir Poutine... à mes yeux, va trop loin."

    • 2 h 08 : le chef de la diplomatie ukrainienne salue la réaction de Renault

    "Je salue la déclaration du groupe Renault sur l’arrêt de ses activités industrielles en Russie. Un geste responsable dans le contexte de l’agression barbare de la Russie contre l’Ukraine", a écrit le ministre des Affaires étrangères ukrainien en anglais sur Twitter.

    • 0 h 08 : le Conseil de sécurité rejette une résolution présentée par Moscou

    Mercredi soir, Moscou a soumis au vote des 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU une résolution sur la "situation humanitaire" en Ukraine. La Russie et la Chine ont voté pour et les 13 autres membres du Conseil se sont abstenus pour montrer, selon des diplomates, que le texte russe était "inacceptable". Au contraire, l'ambassadeur russe à l'ONU Vassili Nebenzia a défendu "une résolution non politisée" qui pourrait "intéresser grandement les représentants humanitaires de l'ONU sur le terrain".

    Rendant hommage à l'ancienne secrétaire d'État américaine décédée mercredi, Madeleine Albright, l'Américaine Linda Thomas-Greenfield l'a citée : "'Je sais ce qui arrive quand on accorde un feu vert aux Russes' et c'est ce que nous ferions aujourd'hui si nous votions cette résolution."

    • 23 h 43 : l'Ukrainien Zelensky appelle à des manifestations dans le monde entier contre la guerre russe

    Le président ukrainien a appelé mercredi soir les citoyens du monde entier à descendre dans les rues pour protester contre l'invasion de son pays par la Russie. "Allez-y avec des symboles ukrainiens pour défendre l'Ukraine, pour défendre la liberté, pour défendre la vie !", a lancé Volodymyr Zelensky dans un message vidéo en anglais. "Retrouvez-vous sur les places, dans la rue, montrez-vous et faites-vous entendre !"

    .@Zelenskyy: The war of #Russia is not only the war against #Ukraine.🇷🇺started the war against freedom as it is. That’s why I ask you to stand against the war! Starting from March 24 - exactly one month after the Russian invasionAll as one together who want to stop the war! pic.twitter.com/Et8EfM1Z16

    March 23, 2022
    • 23 h 31 : le Royaume-Uni va livrer 6 000 missiles supplémentaires à l'Ukraine

    Le Royaume-Uni va livrer 6 000 missiles supplémentaires à l'Ukraine, multipliant par plus de deux ses livraisons d'armes létales défensives après l'invasion russe du pays, a annoncé mercredi le Premier ministre britannique.

    "Le Royaume-Uni travaillera avec [ses] alliés pour accroître la soutien militaire et économique à l'Ukraine", a indiqué Boris Johnson. Il a aussi annoncé aussi une aide de 25 millions de livres [30 millions d'euros] pour l'armée ukrainienne.

    • 23 h 24 : l'agriculture touchée par la guerre en Ukraine

    Bruxelles a annoncé mercredi une aide de 500 millions d'euros aux agriculteurs européens, un soutien aux éleveurs porcins et l'autorisation d'exploiter les jachères en raison de l'impact de la guerre en Ukraine, mais démenti tout abandon de sa stratégie de "verdissement" des cultures.

    De son côté, l'Égypte, touchée de plein fouet par la hausse des prix des matières premières liée à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, va demander le soutien financier du Fonds monétaire international (FMI), a indiqué l'institution mercredi.

    • 23 h 17 : l'armée russe établit des positions défensives en Ukraine, selon le Pentagone

    "Les Ukrainiens ont réussi à repousser les Russes à 55 kilomètres à l'est et au nord-est de Kiev", a déclaré un haut responsable du Pentagone. "Nous commençons à constater qu'ils se retranchent et qu'ils établissent des positions défensives", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas qu'ils n'avancent pas, c'est qu'ils ne tentent pas d'avancer. Ils prennent des positions défensives."

    Les forces russes restent également bloquées à 10 kilomètres du centre de Chernihiv, au nord-est de Kiev. Dans cette zone, "ils cèdent du terrain, ils se déplacent dans la direction opposée, mais pas de beaucoup", a-t-il noté.

    À Kharkiv (est), où les combats restent intenses, les forces russes sont encore à 15 à 20 kilomètres du centre-ville et elles font face à une résistance "très ferme" des Ukrainiens.

    "Ils déploient beaucoup plus d'énergie dans la région de Louhansk/Donetsk, et notamment autour de Louhansk", a-t-il indiqué. "Nous pensons qu'ils tentent d'immobiliser les forces ukrainiennes", qui sont déployées depuis 2014 le long de la ligne de front avec les zones séparatistes, "afin qu'elles ne puissent pas être utilisées ailleurs".

    • 21 h 19 : Biden est arrivé à Bruxelles pour une série de rendez-vous internationaux

    L'avion Air Force One transportant Joe Biden s'est posé à Bruxelles peu après 21 h locale mercredi (20 h GMT), selon les images diffusées par la chaîne CNN.

    Le président américain, qui veut cimenter l'unité des Occidentaux face l'invasion de l'Ukraine par la Russie, doit participer jeudi à trois rendez-vous internationaux majeurs (Otan, G7, Union européenne) puis se rendre en Pologne vendredi et samedi.

    • 21 h 01 : Renault annonce suspendre les activités de son usine à Moscou

    Le conseil d'administration de Renault a décidé de la suspension de toutes les activités du groupe en Russie. Le groupe ajoute dans ce texte "qu’il met déjà en œuvre les mesures nécessaires pour respecter les sanctions internationales". Quelques heures auparavant, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait demandé devant le Parlement français que les entreprises Renault, Auchan et Leroy Merlin cessent "d'être les sponsors de la machine de guerre de la Russie"

    • 20 h 11 : la Russie restreint l'accès à Google News

    Le régulateur russe des médias (Roskomnadzor) a restreint l'accès au portail d'actualité Google News, accusé de fournir l'accès à de "fausses" informations sur l'offensive russe en Ukraine, ont rapporté mercredi les agences de presse russes.

    • 20 h 10 : une journaliste russe tuée dans un bombardement à Kiev

    Une journaliste russe a été tuée dans un bombardement sur Kiev, a annoncé dans la soirée le média en ligne pour lequel elle travaillait, The Insider.

    Oksana Baulina a été tuée par une roquette pendant qu'elle était en train de filmer les dommages causés par une précédente frappe sur un centre commercial de l'arrondissement de Podil, dans le nord-ouest de la capitale ukrainienne, selon un communiqué de son journal.

    • 19 h 39 : l'OMS appelle à augmenter "massivement" l'aide humanitaire

    L'Organisation mondiale de la santé a appelé à relever "massivement" l'aide humanitaire en Ukraine dans les prochaines semaines, soulignant que les problèmes actuels ne sont que "la partie émergée des besoins".

    Elle a également appelé à l'arrêt des attaques contre le système de santé, affirmant en avoir authentifié 64 jusqu'à présent.

    • 19 h 25 : le chef de la diplomatie ukrainienne appelle au "boycott" mondial de Renault

    Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a appelé à un "boycott" mondial du constructeur automobile français Renault en raison de "son refus de quitter la Russie", à la suite de l'invasion de l'Ukraine par les forces russes.

    Dmytro Kouleba accuse dans un tweet Renault, dont la Russie est le deuxième marché et où il est présent via la compagnie AvtoVAZ, de "soutenir une guerre brutale d'agression". Il appelle en conséquence "les clients et les entreprises à travers le monde à boycotter le groupe Renault".

    Renault refuses to pull out of Russia. Not that it should surprise anyone when Renault supports a brutal war of aggression in Europe. But mistakes must come with a price, especially when repeated. I call on customers and businesses around the globe to boycott Group Renault. pic.twitter.com/STFeafnCoi

    March 23, 2022
    • 19 h 05 : Moscou expulse des diplomates américains en représailles

    La Russie a décidé d'expulser des diplomates américains en représailles à l'expulsion par Washington de 12 membres de la mission diplomatique russe auprès de l'ONU début mars, a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.

    "Le 23 mars, une note avec la liste des diplomates américains déclarés +persona non grata+ a été remise au responsable de la mission diplomatique américaine qui a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères", précise le communiqué.

    • 19 h : les États-Unis ont établi que l'armée russe a commis des "crimes de guerre" en Ukraine

    Le gouvernement américain "a établi que les membres des forces russes ont commis des crimes de guerre en Ukraine", a affirmé mercredi le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

    Les États-Unis se basent sur "un examen minutieux des informations disponibles issues de sources publiques et du renseignement", a indiqué dans un communiqué Antony Blinken, précisant que des tribunaux devraient déterminer les responsabilités juridiques.

    • 18 h 51 : Washington va sanctionner jeudi des oligarques et des responsables politiques russes

    Les États-Unis vont annoncer jeudi "un ensemble de sanctions qui concernent à la fois des personnalités politiques" et "des oligarques", a annoncé le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, en route avec le président Joe Biden pour l'Europe.

    Il a par ailleurs dit, lors d'un échange avec la presse à bord d'Air Force One, que les pays du G7 allaient lancer une "initiative" pour assurer que la Russie ne puisse pas contourner les sanctions qui lui ont déjà été imposées suite à l'invasion de l'Ukraine le 24 février.

    • 18 h 30 : en réponse à Zelensky, Adeo (Leroy Merlin) redit maintenir son activité en Russie

    Adeo, la holding de Leroy Merlin à qui le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé, parmi d'autres entreprises, de quitter la Russie, a répondu qu'une fermeture serait considérée comme une "faillite préméditée", "ouvrant la voie à une expropriation qui renforcerait les moyens financiers de la Russie".

    Dans une déclaration à l'AFP, Adeo assure en revanche avoir "décidé au début du conflit de suspendre les nouveaux investissements" en Russie. Volodymyr Zelensky a exhorté mercredi devant le Parlement français les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir "la machine de guerre" russe et à quitter ce pays, citant également Renault et Auchan, enseigne détenue comme Leroy Merlin par la famille Mulliez.

    • 18 h 17 : Sanofi arrête les dépenses en Russie, hors vaccins et médicaments "essentiels"

    Sanofi a annoncé arrêter toute nouvelle dépense non liée à l'approvisionnement de ses médicaments essentiels et vaccins en Russie et en Biélorussie.

    "En plein alignement avec la position de la communauté internationale, nous avons pris la décision avec effet immédiat d'arrêter toute nouvelle dépense qui ne serait pas directement liée à la fourniture de nos médicaments essentiels et vaccins en Russie et Biélorussie", a dit le laboratoire français dans un communiqué diffusé sur Twitter.

    We stand in opposition to the Russian war in Ukraine and in full support of the position of the international community. We’ve stopped new spending not related to the supply of our essential and life-changing medicines and vaccines in Russia, as well as in Belarus.

    March 23, 2022
    • 18 h 01 : exiger le paiement du gaz russe en roubles est une "rupture de contrat", dénonce Berlin

    L'Allemagne a critiqué une "rupture de contrat" après l'annonce par le président russe Vladimir Poutine que Moscou n'accepterait plus de paiements en dollars ou en euros en échange de ses livraisons de gaz à l'Union européenne.

    Cette exigence "constitue une rupture de contrat", a déclaré le ministre de l'Économie Robert Habeck lors d'une conférence de presse à Berlin. "Nous allons maintenant discuter avec nos partenaires européens de la manière de répondre à cette demande", a-t-il ajouté.

    • 17 h 53 : la Suède va envoyer 5 000 armes antichar de plus

    La Suède va envoyer 5 000 armes antichar supplémentaires à l'Ukraine pour la soutenir face à l'invasion russe, a annoncé le gouvernement suédois.

    Le pays scandinave, qui avait rompu pour Kiev avec sa doctrine lui interdisant d'exporter des armes vers un pays en guerre pour la première fois depuis 1939, va expédier une nouvelle cargaison d'armes.

    • 16 h 13 : Kiev toujours menacée mais l'armée russe recule sur plusieurs fronts selon le maire de la ville

    Kiev reste un objectif de l'armée russe, mais celle-ci est bloquée ces dernières semaines au nord-ouest et à l'est de la capitale ukrainienne, et a dû reculer ces derniers jours sur plusieurs de ces fronts, a affirmé le maire Vitali Klitschko.

    "La cible de l'agresseur est la capitale de l'Ukraine, le cœur de notre pays", a déclaré l'ancien champion du monde de boxe, au cours d'une conférence de presse dans un parc historique du centre-ville dominant le fleuve Dniepr.

    • 15 h 36 : Renault devrait suspendre à nouveau sa production à Moscou

    Renault envisage de suspendre à nouveau la production de son usine de Moscou à cause de problèmes de logistique, a annoncé Renault Russie, deux jours seulement après que l'activité du site a repris sur fond de guerre en Ukraine. La production de l'usine moscovite devrait s'arrêter mercredi soir, a ajouté la filiale russe du groupe au losange.

    • 15 h 34 : Stoltenberg promet une aide accrue à l'Ukraine et des renforts à l'Est

    L'Otan devrait décider lors de son sommet extraordinaire jeudi à Bruxelles l'envoi de renforts militaires dans les pays de l'Est de l'Europe ainsi qu'une aide accrue à l'Ukraine pour faire face notamment aux cyberattaques russes et à une éventuelle attaque chimique ou nucléaire.

    Jens Stoltenberg a redit pendant une conférence de presse au quartier général de l'Alliance atlantique la détermination de l'Otan à aider l'Ukraine à exercer son "droit à l'autodéfense" face à l'invasion russe, tout en insistant une nouvelle fois sur sa "responsabilité" d'éviter une extension du conflit aux pays voisins.

    • 15 h 30 : Volodymyr Zelensky demande aux entreprises françaises de quitter la Russie

    S'exprimant devant le Parlement français en visioconférence, le président ukrainien a affirmé que les entreprises françaises doivent cesser d'être responsable de la "machine de guerre" de la Russie. Il les a appelé à quitter le pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

    "Nous attendons de la France, de votre leadership, que vous puissiez faire en sorte que la Russie cherche la paix pour mettre fin à cette guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité, contre tout ce qui a rendu l'Europe unie libre et diverse", a dit le président ukrainien, via une traductrice, devant les deux chambres du Parlement français.

    • 15 h 27 : les Russes appelés à ne pas se ruer sur les médicaments

    Les autorités russes ont appelé leurs concitoyens à ne pas se ruer sur les médicaments, sur fond de craintes de pénuries du fait des sanctions occidentales prises contre Moscou après le début de l'offensive en Ukraine.

    "J'aimerais dire aux citoyens : il ne faut pas faire de stocks", a déclaré le ministre russe de la Santé, Mikhaïl Mourachko, lors d'une réunion du gouvernement diffusée à la télévision publique.

    • 15 h 11 : l'Otan appelle Pékin à s'abstenir de soutenir l'effort de guerre de Moscou

    Le sommet de l'Otan jeudi appellera la Chine à s'abstenir de soutenir l'effort de guerre de la Russie contre l'Ukraine, a indiqué le chef de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg, lors d'une conférence de presse.

    Le chef de l'Otan a également accusé Pékin de fournir "un soutien politique à Moscou, y compris en répandant des mensonges éhontés et de la désinformation" sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

    • 14 h 54 : Danone maintient sa position sur sa présence en Russie

    Danone a confirmé sa position consistant à poursuivre la production en Russie de produits laitiers et de nutrition infantile.

    Le groupe français, qui a interrompu ses investissements dans ce pays, dit suivre de près la situation en Russie et qu'il continuera à s'y adapter.

    • 14 h 42 : l'OIT "suspend" sa coopération avec la Russie

    L'Organisation internationale du travail a décidé mercredi de "suspendre provisoirement" sa coopération avec la Russie à cause de l'invasion de l'Ukraine, selon une résolution adoptée par le Conseil d'administration.

    La résolution - qui isole un peu plus Moscou au sein du système onusien - écarte aussi la Russie des réunions techniques et d'experts ou encore de conférences décidées par le Conseil d'administration de l'OIT.

    • 14 h 29 : l'Otan déploie quatre nouveaux groupements tactiques sur son flanc oriental

    L'Otan va déployer quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Slovaquie, pour renforcer ses défenses contre la Russie sur son flanc oriental, a annoncé son secrétaire général, Jens Stoltenberg.

    "Les dirigeants de l'Otan vont décider lors de leur sommet demain (jeudi) de renforcer la posture de défense avec quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Slovaquie, portant à huit les groupements tactiques déployés de la Baltique à la mer Noire", a précisé le Norvégien Jens Stoltenberg.

    • 13 h 58 : Poutine n'accepte plus de paiement en dollars et euros pour le gaz russe livré à l'UE

    Le président russe a donné une semaine aux autorités de son pays pour mettre en place un nouveau système en roubles, après avoir annoncé qu'il refuserait tout paiement en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l'UE. Vladimir Poutine a expliqué que cette décision était la conséquence d'une rupture de confiance avec les "pays inamicaux" après le gel des avoirs russes à l'étranger.

    Ce changement n'affectera que la monnaie de paiement et les contrats de livraison de gaz russe seront honorés, a précisé le dirigeant.

    • 13 h 10 : des yachts d'un oligarque russe saisis par la France

    Deux nouveaux yachts appartenant à l'oligarque russe Alexeï Kouzmitchev, parmi les plus influents en Russie, ont été gelés sur la Côte d'Azur dans le cadre des sanctions prises par l'Union européenne, d'après une source gouvernementale. L'un des yachts est amarré au Vieux-Port de Cannes et l'autre se trouve dans un chantier naval à Antibes. 

    Alexeï Kouzmitchev "est un grand actionnaire du conglomérat d'Alfa Group, qui comprend la banque Alfa Bank, l'un des plus grands contribuables de la Russie", selon l'UE. La France avait déjà immobilisé un méga-yacht, l'Amore Vero, propriété d'une société liée au patron du géant pétrolier russe Rosneft, Igor Setchine, le 3 mars.

    • 12 h 03 : la Russie et l'Ukraine ont échangé des prisonniers

    Selon le ministère russe des Affaires étrangères, deux échanges de prisonniers russo-ukrainiens ont été organisés depuis l'entrée des forces de Moscou en Ukraine. Les dates et le nombre de détenus concernés n'ont pas été précisés.

    • 11 h 22 : Volodymyr Zelensky appelle à réformer l'ONU

    Déplorant qu'aucune instance de l'ONU n'ait pu empêcher la Russie d'envahir l'Ukraine, le président ukrainien a appelé à de profondes réformes de l'organisation internationale. "Nous avons besoin d'un outil pour assurer de manière préemptive la sécurité mondiale. Les organisations internationales existantes ne fonctionnent pas dans ce but. Nous devons donc développer un nouvel outil préemptif qui puisse réellement arrêter les invasions", a-t-il affirmé devant le Parlement japonais en visioconférence.

    • 10 h 39 : bombardement russe sur un quartier résidentiel de Kiev

    Le quartier de Nyvky, dans la partie nord-ouest de Kiev, à environ cinq kilomètres de la ligne de front, a été la cible ce matin de tirs d'artillerie russe qui ont fait au moins quatre blessés légers et endommagé plusieurs habitations, d'après des sources concordantes. Une maison a été totalement détruite et incendiée, plusieurs immeubles ont été grêlés de schrapnels et leurs vitres soufflées, a constaté l'AFP sur place. Des vitrines de commerces voisins ont été également brisées et des arbres de ce quartier résidentiel décapités.

    • 10 h 35 : l'Ukraine appelle les Occidentaux à livrer "des armes offensives"

    Le chef de cabinet du président ukrainien a appelé les Occidentaux à livrer "des armes offensives", un "moyen de dissuasion" face à Moscou. "Il est impossible de se défendre efficacement pendant longtemps sans un système de défense aérienne fiable, capable d'abattre des missiles ennemis à longue portée", a argué Andriy Yermak, dans une vidéo publiée mardi soir sur Telegram.

    Pourtant, "on ne nous les donne pas", a-t-il déploré. "Tout comme ils ne nous donnent pas d'avions", a-t-il ajouté, une demande à ce stade systématiquement rejetée par les Occidentaux qui ne veulent pas intervenir militairement en Ukraine par crainte d'un élargissement du conflit avec la Russie.

    • 10 h 10 : la Chine contre une exclusion de la Russie du G20

    Pékin s'est prononcée contre une exclusion de la Russie du prochain sommet du G20, envisagée par Washington après l'invasion de l'Ukraine. "La Russie est un important pays membre (du G20), aucun membre n'a le droit d'expulser un autre pays", a estimé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.

    Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, avait évoqué mardi une possible exclusion du président Vladimir Poutine du G20, dont le prochain sommet est prévu en Indonésie à la fin de l'année.

    • 10 h 02 : l'Allemagne ne renoncera pas au gaz et au pétrole russe à court terme

    Le chancelier allemand ne voit pas l'Allemagne, qui doit restreindre sa dépendance énergétique à l'égard de Moscou, renoncer de si tôt aux livraisons de gaz ou de pétrole en provenance de la Russie. "Le faire du jour au lendemain reviendrait à plonger notre pays et toute l'Europe dans la récession", a averti Olaf Scholz devant le Bundestag. "Des centaines de milliers d'emplois seraient menacés. Des secteurs industriels entiers seraient en difficulté", a-t-il mis en garde.

    Le dirigeant européen a aussi estimé que l'offensive russe en Ukraine "s'enlise malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour". La "vérité est que la guerre détruit l'Ukraine mais qu'en faisant la guerre, (Vladimir) Poutine détruit aussi l'avenir de la Russie", a ajouté le chancelier, assurant que Kiev pouvait "compter sur l'aide" de Berlin.

    • 9 h 20 : Volodymyr Zelensky s'exprimera devant le Parlement français 

    Après le parlement italien mardi, c'est au tour de l'Assemblée nationale et du Sénat français de se réunir exceptionnellement et simultanément à 15 h, pour écouter le président ukrainien dans un message vidéo diffusé en direct. À l'Assemblée nationale comme au Sénat, aucun débat ne sera organisé après le message de Volodymyr Zelensky. Un comité de liaison parlementaire aura lieu dans la foulée à Matignon.

    • 8 h 56 : la pression s'intensifie autour d'Odessa

    Dans cette ville portuaire du Sud, la population tente de garder le moral et se tient prête en cas d'offensive russe. Hier, raconte l'envoyée spéciale de France 24, les sirènes ont retenti à plusieurs reprises appelant les habitants à se mettre à l'abri.

    • 7 h 40 : contre-attaque des Ukrainiens pour protéger la capitale

    Selon notre envoyée spéciale à Kiev, les habitants de la capitale craignent que l'armée russe intensifie ses frappes sur la capitale, étant donné que leurs manœuvres d'encerclement de la ville sont mises à l'échec par les combattants ukrainiens.

    Les forces ukrainiennes ont affirmé mardi avoir repris la ville de Makariv, située à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Kiev. Si cela est confirmé, cette manœuvre pourrait donner de l'air à la capitale ukrainienne. Tandis que sur le front d'Irpin, au nord de Kiev, les forces russes font face à des difficultés de ravitaillement.

    • 6 h 30 : 100 000 personnes toujours bloquées dans "l'enfer glacial" de Marioupol

    En attendant l'éventuelle amorce d'un cessez-le-feu, "près de 100 000 personnes dans des conditions inhumaines" sont piégées dans les ruines de Marioupol, "en état de siège total, sans nourriture, sans eau, sans médicaments, sous des bombardements constants", a alerté le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée mercredi à l'aube.

    Pour suivre le fil des événements du 22 mars, cliquez sur le lien suivant

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    De Lviv à Kiev, instantanés de l'Ukraine en guerre

    Décryptage

    Vu de Russie : comment la télévision russe traite la guerre en Ukraine ?

    Guerre en Ukraine : une journaliste dévoile les coulisses de la propagande russe

    Valeurs Actuelles

    France : l’agriculture envisage un avenir sans la Russie, grande exportatrice d’engrais

    La guerre en Ukraine se poursuit et ses impacts pourraient être nombreux. Ainsi, concernant les engrais, l’agriculture française ne peut se passer des importations, et notamment de la Russie, nous apprend BFM TV, vendredi 11 mars. En effet, le pays de Vladimir Poutine est un grand exportateur d’engrais ainsi que de gaz naturel, à partir duquel on produit des engrais. Or, le conflit pourrait tarir les exportations en direction de l’Hexagone, raison pour laquelle l’agriculture française est incitée à envisager un autre avenir. 

    « Une inquiétude qui monte » 

    Dans le détail, pas moins de 12,5 % de nos importations d’urée, l’un des fertilisants azotés les plus utilisés dans les champs français, proviennent de Russie, d’après des chiffres du cabinet Agritel. Et en réponse aux sanctions occidentales, Moscou a dernièrement recommandé aux producteurs d’engrais russes de suspendre de façon temporaire leurs exportations « Il y a une inquiétude qui monte chez les agriculteurs français, car ils voient les prix des engrais grimper de jour en jour. Et, de plus en plus, cette inquiétude se porte sur la disponibilité même des engrais », explique à nos confrères Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA, le principal syndicat agricole français. 

    Pour cette année, les répercussions devraient toutefois être limitées. En effet, les épandages sont presque terminés, note la chaîne d’informations. Mais la question va se poser pour l’année à venir, puisque les achats vont débuter au cours du printemps et de l’été. Une pénurie à retardement est redoutée par le secteur. Au Havre, par exemple, le géant norvégien Yara a fait savoir au cours de cette semaine qu’il allait réduire temporairement la production de son usine normande, en raison de l’envolée du gaz.

    « Toute l’offre mondiale va se contracter » 

    Aussi, les engrais azotés ne sont pas les seuls à manquer, puisque la potasse s’ajoute à cette équation, poursuit BFM TV. A savoir que la Russie et la Biélorussie représentent, à elles deux, 40 % des échanges mondiaux de potasse. « Il faut que l’on trouve des solutions à court terme, si l’on veut avoir les engrais nécessaires pour la prochaine campagne. Il va falloir être créatifs », témoigne Florence Nys, déléguée générale de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), qui rassemble les industriels français du secteur. 

    Problème, à court terme, les solutions demeurent limitées. Ainsi, la France ne produit pas de gaz naturel et les mines de potasse alsaciennes sont fermées depuis longtemps déjà. Diversifier les approvisionnements, redynamiser certaines sources et investir dans les pays qui possèdent ou transforment la matière première reste le moyen le plus rapide de changer les choses. Toutefois, les capacités sont restreintes. Par exemple, Trinité-et-Tobago fournit déjà 14 % de nos importations de solutions azotées. « Ce problème n’est pas seulement français : beaucoup de pays vont chercher d’autres sources d’approvisionnement pour compenser la baisse des exportations russes, résume Isaure Perrot, analyste chez Agritel, auprès du même média. Toute l’offre mondiale va se contracter. » 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Boycott des cinéastes russes : le monde de la culture divisé

    Publié le : 23/03/2022 - 15:58

    Natacha VESNITCH

    Notre chroniqueur cinéma Thomas Baurez revient sur les répercussions de l'offensive en Ukraine sur le monde de la culture, et en particulier sur celui du cinéma avec le boycott des cinéastes russes des grands festivals.Au programme également de ce nouveau numéro 100 % cinéma de "À l'Affiche" : Vincent Lacoste dans la peau d'un militant communiste pendant la guerre d'Algérie, le choc "Bruno Reidal, confession d'un meurtrier", et la rétrospective d'une icône à la Cinémathèque française : Romy Schneider.

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Sans gaz russe, la France aura du mal à passer l’hiver, prévient la directrice d’Engie

    Parmi le train de sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie, l’arrêt de l’importation du gaz russe n’a pas encore été décidé lundi 7 mars. Il faut dire que de nombreux états sont dépendant de cette énergie. Si la France est un importateur modéré en la matière, une coupure pure et simple risque de mener à une pénurie l’hiver prochain, a prévenu sur France Inter Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie.

    Plafonner les prix

    Pour la fin de la saison, le risque de pénurie est écarté en France, qui importe  environ 20 % de son gaz depuis la Russie. Cependant, « on utilise l’été pour remplir les stockages. A la fin de l’hiver, les stocks sont très faibles », explique Catherine MacGregor. Par conséquent, « si une décision devait être prise d’arrêter l’approvisionnement depuis la Russie, alors le remplissage de nos stockages serait insuffisant, et nous n’aurions pas suffisamment de gaz au début de l’hiver prochain ». Refuser le gaz russe serait selon elle un « scénario extrême » avec des marchés qui « pourraient cesser de fonctionner » et des prix de l’énergie qui deviendraient « extrêmement élevés ».

    Face à ces risques, Catherine MacGregor recommande à court terme un plafonnement du prix du gaz, et à moyen terme de travailler sur les capacités d’importations françaises depuis d’autres pays, mais aussi à accélérer le développement du biométhane et des énergies renouvelables.

    .@cathmacgregor : « .@cathmacgregor : « Si une décision devait être prise d’arrêter l’approvisionnement » de gaz depuis la Russie, « alors le remplissage » de nos réserves « serait insuffisant » pour l’hiver prochain, selon la directrice générale d’Engie #le79inter  » #le79inter pic.twitter.com/FRLrCd0LrP

    — France Inter (@franceinter) March 7, 2022

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    France24 - World

    ‘We just want to stay alive’: Sheltering from Russian bombs in Odesa’s catacombs

    Issued on: 24/03/2022 - 04:20

    FRANCE 24 Follow Julie DUNGELHOFF

    Russian forces bombed residential areas in their first attack on the Black Sea port of Odesa on Monday. Ukraine fears the city could be the next target of Russia’s offensive in the south. Its inhabitants have found the perfect refuge from Russian bombs – the city's catacombs.

    FRANCE 24's Julie Dungelhoeff and Amar Al Hameedawi met with civilians hiding out 20 metres underground in Ukraine's vital port city.

    Click on the player above to watch their report.

     

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Threat looms of Russian attack on undersea cables to shut down West’s internet

    ON THE GROUND

    Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin

    Ukraine’s Zelensky shames French companies still operating in Russia, calls on them to leave

    New York Times - World

    ‘Les ordenó que los mataran’: tres trabajadores humanitarios fueron ejecutados por soldados en Etiopía

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    Tres empleados de Médicos Sin Fronteras estaban rescatando personas heridas en una zona bélica del norte de Etiopía, cuando fueron asesinados. Su historia es un ejemplo de los peligros que corren muchos socorristas que trabajan en zonas de conflicto.

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    Por Simon Marks y Declan Walsh

    Este reportaje contó con el apoyo del Centro Pulitzer para la Cobertura Informativa de Crisis.

    Cuando la lucha se intensificó en el norte de Etiopía, en junio del año pasado, tres trabajadores humanitarios de Médicos Sin Fronteras se subieron a su vehículo todoterreno y recorrieron el paisaje azotado por el conflicto en busca de víctimas.

    Horas más tarde desaparecieron. Los trabajadores dejaron de responder su teléfono satelital. Un dispositivo de rastreo mostró que su vehículo dio una vuelta repentina en U y luego se detuvo. Desesperados, sus colegas intentaron localizarlos.

    Al día siguiente, los hallaron muertos, sus cuerpos fueron acribillados a balazos y estaban a un costado de la carretera polvorienta, cerca de su vehículo calcinado: María Hernández, española de 35 años y veterana del conflicto, quien llevaba un uniforme blanco manchado de sangre con el logotipo de Médicos Sin Fronteras; Yohannes Halefom, médico etíope de 32 años, quien estaba bocabajo sobre la tierra; y el conductor etíope Tedros Gebremariam, de 31 años, quien quedó tendido en la carretera a casi 27 metros.

    Médicos Sin Fronteras, ampliamente conocida por su nombre en francés, Médecins Sans Frontières, denunció de inmediato los ataques como “asesinatos brutales”, pero no señalaron culpables. Ahora, uno está saliendo a la luz.

    Los investigadores, los altos funcionarios de organizaciones humanitarias y los soldados etíopes entrevistados por el Times afirman que los tres socorristas fueron abatidos por soldados del gobierno etíope que se encontraban en retirada, mientras cumplían la orden de un comandante que se enfureció al encontrarlos en una zona de combate activa.

    “Él dijo: ‘Mátenlos’”, afirmó el capitán Yetneberk Tesfaye, de las Fuerzas de Defensa Nacional de Etiopía, quien asegura que escuchó la orden por radio.

    Los socorristas tenían las manos sobre la cabeza cuando les dispararon, según otro soldado que presenció los asesinatos.

    La matanza brutal que fue ejecutada en la región septentrional de Tigré, donde estalló una disputa bélica entre el primer ministro Abiy Ahmed y los líderes de la región del norte de Tigré en noviembre de 2020, atrajo relativamente poca atención. Fue otra atrocidad sin sentido en un tenso conflicto en el que se han reportado masacres, agresiones sexuales, limpieza étnica y otros probables crímenes de guerra.

    Las atrocidades no solo se producen en Tigré. Un espantoso video que circuló hace poco mostraba a las fuerzas de seguridad etíopes quemando vivos a tres hombres, que se cree que son de la etnia tigré, en la región occidental de Benishangul-Gumuz. El gobierno etíope se comprometió a enjuiciar a los perpetradores.

    Sin embargo, el asesinato de los tres miembros de Médicos Sin Fronteras puso de manifiesto los peligros específicos a los que se enfrentan los trabajadores humanitarios en Etiopía, donde el hambre y los desplazamientos amenazan a millones de personas, mientras el gobierno parece tratar a los grupos de socorro como enemigos en lugar de aliados.

    Desde el pasado mes de julio, cuando Tigré cayó en manos de los rebeldes, respetados grupos de ayuda han sido acusados de suministrarles armas a los rebeldes, altos funcionarios de las Naciones Unidas han sido expulsados de Etiopía y el gobierno ha impuesto un bloqueo punitivo en la región, lo que, según los informes de la ONU, ha cortado el suministro de alimentos a cinco millones de personas necesitadas.

    Etiopía es el país con la mayor tasa de asesinatos de trabajadores humanitarios, con 19 muertes en 2021, más que en Afganistán, Siria o el Congo, de acuerdo con The Aid Worker Security Database, una base de datos sobre ataques. Los empleados locales son los que más riesgo corren: de los 129 cooperantes que murieron en todo el mundo durante el año 2021, solo tres eran miembros del personal internacional, incluyendo a Hernández.

    Inmediatamente después del asesinato del equipo de Médicos Sin Fronteras, el gobierno etíope culpó a los rebeldes de Tigré. Las oficinas del primer ministro, el fiscal general y el portavoz militar de Etiopía no respondieron a las solicitudes para ser entrevistados.

    La misión es primero

    Cuando el equipo de Médicos Sin Fronteras partió el 24 de junio de su base en Abiy Adiy, en el centro de Tigré, la guerra había dado un giro dramático.

    Dos días antes, los militares etíopes habían salido de Abiy Adiy tras el levantamiento de una extensa ofensiva tigriana. En toda la región se produjeron grandes enfrentamientos, con importantes pérdidas etíopes. Las fuerzas tigrianas presionaban, mientras se trasladaban rumbo a Mekele, la capital regional.

    Sin embargo, el equipo de Médicos Sin Fronteras estaba comprometido con su misión.

    Hernández, quien creció en un pequeño pueblo de España, encontró su vocación a los 20 años durante su trabajo como voluntaria en la India en un refugio para niños desfavorecidos. “No hubo un solo día en el que no me fuera a la cama sin sentir paz y alegría”, escribió más tarde a su familia.

    En 2015, se unió a Médicos Sin Fronteras, y la enviaron a algunas de las zonas de conflicto más peligrosas del mundo: Yemen, México, Sudán del Sur, Nigeria y la República Centroafricana. Hernández solía regresar a Madrid agotada, y le preocupaba no tener tiempo para formar una familia, dijo Anne-Sophie Colleaux, una amiga de París. Sin embargo, el trabajo estaba primero.

    “Para ella, era más importante dedicarse a su trabajo”, comentó Colleaux.

    Yohannes, un médico sonriente con actitud relajada, se había unido a Médicos Sin Fronteras dos meses antes, después de un periodo como director médico en un hospital cercano. Su hermana, Wezef Halefom, dijo en una entrevista que también estaba comprometido con su trabajo.

    Tedros, el conductor, tenía un pequeño negocio de taxis en Tigré antes de conseguir el codiciado trabajo en una organización internacional de ayuda. Su pareja acababa de dar a luz por segunda vez, a una niña. Y aún no habían elegido el nombre.

    El equipo condujo hacia el sur desde Abiy Adiy, pasando por casquillos de bala desperdigados y agujeros de proyectiles por doquier tras los últimos combates, relató una investigadora humanitaria que pidió no ser nombrada para evitar represalias contra su organización. Encontraron víctimas: seis combatientes tigrianos heridos y un civil, a quienes enviaron a un hospital en ambulancia. Luego, el equipo siguió adelante.

    Justo después de las 3:00 p. m., a un kilómetro y medio antes de la aldea de Sheweate Hugum, su Land Cruiser se acercó a un convoy militar etíope que viajaba en la misma dirección, según seis soldados de la Fuerza de Defensa Nacional de Etiopía que se encontraban en la zona y que fueron entrevistados más tarde para este reportaje.

    El que divisó el convoy informó del vehículo de socorro a su comandante, el coronel Tadesse Bekele, de la División 31 de los militares etíopes, de acuerdo con otros soldados que estaban escuchando el canal de radio. El coronel Tadesse les ordenó que dispararan hacia el vehículo.

    Las balas impactaron el Land Cruiser, por lo que los tres socorristas salieron del auto y se resguardaron a un costado de la carretera, según los soldados. Un dispositivo de rastreo que los investigadores recuperaron más tarde mostró que el vehículo dio una vuelta en U a las 3:11 p. m. y luego se detuvo.

    El coronel Tadesse ordenó a sus soldados que detuvieran a los trabajadores humanitarios y registraran su vehículo. No obstante, cuando Hernández y Yohannes empezaron a caminar en su dirección, con las manos al aire, el coronel volvió a gritar por la radio.

    “Les preguntó a los soldados por qué estaban dirigiendo a los socorristas hacia él”, aseguró el capitán Yetneberk. “Luego les ordenó que los mataran”.

    El capitán Girmay Moges, situado a casi 50 metros de los trabajadores humanitarios, dijo que fue testigo de lo que ocurrió. “Tres o cuatro soldados los mataron”, declaró.

    Los seis soldados hablaron desde la prisión principal de Mekele, donde estaban recluidos entre miles de soldados etíopes encarcelados desde que los combatientes de Tigré los capturaron en junio. El Times los entrevistó por separado. No hubo señal alguna de que hubieran sido forzados o influenciados por sus captores.

    Los soldados dijeron que sabían que el incidente daba mala imagen al ejército etíope, pero aceptaron hablar porque creían que había estado mal. El comandante Teshome Abera esperaba que se responsabilizara a alguien por lo ocurrido. “Los soldados no habrían actuado así, si no se les hubiera ordenado”, aclaró.

    Pero la rendición de cuentas es poco común en la guerra de Etiopía. El gobierno solo ha acusado a 60 soldados de abusos relacionados con la guerra desde noviembre de 2020 y ha condenado a 16. Los rebeldes tigrianos, acusados de crímenes similares, no han señalado a nadie.

    Understand the Conflict in Ethiopia

    A year of war. On Nov. 4, 2020, Prime Minister Abiy Ahmed began a military campaign in the country’s northern Tigray region, hoping to vanquish the Tigray People’s Liberation Front — his most troublesome political foe.

    Rebels turned the tide. Despite Mr. Abiy’s promise of a swift campaign, the Ethiopian military suffered a major defeat in June when it was forced to withdraw from Tigray. The fighting subsequently moved south.

    Tigrayan forces close in. In late October, Tigrayan rebels captured two towns near Addis Ababa, the nation’s capital. The government declared a state of emergency and called on citizens to arm themselves.

    Drones tip the balance. A string of victories at the end of 2021 signaled that the Ethiopian government was regaining its footing on the battlefield. A fleet of combat drones acquired from allies in the Persian Gulf region was a decisive factor in the reversal.

    Atrocities on both sides. A United Nations report in November offered evidence that all sides involved in the conflict had committed atrocities. Since the start of the war, the Ethiopian and Tigrayan forces have since been accused of carrying out transgressions including extrajudicial killings.

    Las pruebas fotográficas y de video del periodo inmediatamente posterior a los asesinatos, revisadas por el Times, mostraban los cuerpos de los socorristas asesinados y su Land Cruiser calcinado. Los soldados afirmaron que el vehículo fue destruido con una granada propulsada por cohete.

    El convoy etíope continuó hacia el sur, hasta una ciudad llamada Yechila, donde fue emboscado por combatientes tigrianos. Varios miles de soldados etíopes fueron capturados.

    El coronel Tadesse murió en el campo de batalla, según relataron varios soldados. El Times no pudo confirmar su muerte.

    El nombre de una bebé

    Los aldeanos se apostaron a lo largo de la carretera para ver el convoy de las Naciones Unidas que transportaba a Mekele los cuerpos de los socorristas asesinados. Algunos aldeanos iban vestidos con el tradicional traje blanco que normalmente usan para celebrar ceremonias religiosas, en señal de honor.

    Pero en Adís Abeba, el gobierno etíope empezó a tratar a los trabajadores humanitarios internacionales como enemigos.

    En julio, Redwan Hussein, ministro responsable de Tigré, acusó a los grupos de ayuda de suministrar armas a los rebeldes tigrianos. Poco después, el gobierno suspendió las operaciones de la sección neerlandesa de Médicos Sin Fronteras y del Consejo Noruego para los Refugiados, y expulsó a siete altos funcionarios de la ONU por acusaciones de “inmiscuirse” en los asuntos internos de Etiopía. Para ese entonces, las fuerzas tigrianas se dirigían al sur, hacia la capital, Adís Abeba.

    Pero la guerra volvió a cambiar de dirección cuando Abiy, con la ayuda de drones armados suministrados por aliados de Medio Oriente, obligó a los tigrianos a retirarse al interior de Tigré. Ahora el conflicto se concentra en la vecina región de Afar, donde los hospitales están llenos de niños malheridos.

    En Tigré empeora la crisis humanitaria. Un bloqueo impuesto por el gobierno implica que solo el ocho por ciento de la ayuda alimentaria necesaria ha llegado a Tigré desde octubre, según la ONU, por lo que 23.000 “niños se encuentran en una condición muy grave” y en riesgo de muerte inminente.

    Médicos Sin Fronteras ya no opera en Tigré, aunque sigue trabajando en otras regiones de Etiopía. Con frecuencia, sus empleados han sido “objeto de acoso, graves amenazas y detenciones”, dijo Paula Gil, directora de la rama española de la organización, mediante un correo electrónico.

    El grupo de ayuda afirmó que había compartido con el gobierno etíope las conclusiones de su investigación interna sobre la muerte de los tres trabajadores humanitarios.

    Sin embargo, la tragedia también ha suscitado dudas sobre los procedimientos de seguridad de Médicos Sin Fronteras. Aunque su ética de trabajar en primera línea a menudo pone a su personal en mayor peligro del que corren los integrantes de muchos otros grupos de ayuda, varios trabajadores humanitarios dijeron en entrevistas que la organización tal vez tomó demasiados riesgos en Tigré.

    El 25 de mayo, un mes antes de los asesinatos, el grupo de ayuda Acción contra el Hambre retiró a su personal de Abiy Adiy después de que algunos de sus trabajadores fueron detenidos, interrogados y golpeados por soldados eritreos, dijo un funcionario de esa organización.

    Los eritreos, que luchaban junto a los militares etíopes en apoyo de Abiy, “asumieron que eran espías”, declaró un funcionario de seguridad de Acción contra el Hambre, quien habló con la condición de mantener su anonimato para poder comentar sobre ese asunto.

    Gil, de Médicos Sin Fronteras, insistió en que su equipo en Abiy Adiy había seguido “estrictos y rigurosos protocolos de manejo de la seguridad”.

    Hernández fue sepultada en un cementerio de Sanchotello, a unos 177 kilómetros de Madrid, junto a los abuelos que ayudaron a criarla. La fotografía de su tumba muestra a una joven sonriente mirando la costa española.

    Yohannes y el conductor, Tedros, fueron enterrados cerca de sus hogares en Tigré. La esposa de Tedros ya eligió el nombre de su hija recién nacida.

    Se llama María.

    Un reportero de The New York Times colaboró en este reportaje desde Mekele, Etiopía.

    Declan Walsh es el corresponsal principal para África. Antes estuvo radicado en Egipto, desde donde cubría el Medio Oriente y Pakistán. Antes trabajó para The Guardian y es el autor de The Nine Lives of Pakistan. @declanwalsh

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    Valeurs Actuelles

    À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

    « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

    À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

    « La SNCF a volontairement annulé des trains »

    Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

    Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

    Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

    La gauche réunie derrière Assa Traoré 

    D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

    La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

    Une prière de rue organisée au milieu de la route 

    La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

    En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

    Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

    Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

    — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

    La famille Traoré : une guerre de l’image 

    À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

    La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

    Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

    Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

    Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

    De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

    Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

    « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

    Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

    Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Former US Secretary of State Madeleine Albright dies at 84

    Issued on: 23/03/2022 - 20:05

    NEWS WIRES

    Madeleine Albright, who fled the Nazis as a child in her native Czechoslovakia during World War Two but rose to become the first female U.S. secretary of state and, in her later years, a pop culture feminist icon, died on Wednesday at the age of 84, her family said.

    Albright, a tough-talking diplomat in an administration that hesitated to involve itself in the two biggest foreign policy crises of the 1990s - the genocides in Rwanda and Bosnia-Herzegovina.

    “We are heartbroken to announce that Dr. Madeleine K.  Albright, the 64th U.S. Secretary of State and the first woman to hold that position, passed away earlier today. The cause was cancer,” the family said on Twitter.

    Below is a statement from the family of @Madeleine: pic.twitter.com/C7Xt0EN5c9

    March 23, 2022

    Albright, who had become the U.S. ambassador to the United Nations in 1993, had pressed for a tougher line against the Serbs in Bosnia. But during President Bill Clinton’s first term, many of the administration’s top foreign policy experts vividly remembered how the United States became bogged down in Vietnam and were determined to not repeat that error in the Balkans.

    The United States responded by working with NATO on airstrikes that forced an end to the war but only after it had been going on for three years.

    Albright’s experience as a refugee prompted her to push for the United States to be a superpower which used that clout. She wanted a “muscular internationalism”, said James O’Brien, a senior adviser to Albright during the Bosnian war.

    She once upset a Pentagon chief by asking why the military maintained more than 1 million men and women under arms if they never used them.

    Early in the Clinton administration, while she unsuccessfully advocated for a quicker, stronger response in Bosnia, Albright backed a United Nations war crimes tribunal that eventually put the architects of that war, including Serbian President Slobodan Milosevic and Bosnian Serb leaders, in jail, O’Brien said.

    The plain-spoken Albright took a tough line on a 1996 incident where Cuban jet fighters downed two unarmed U.S.-based planes, saying: “This is not cojones, this is cowardice,” using a Spanish vulgarity meaning “testicles”.

    Albright, who was born in the former Czechoslovakia in 1937, was nominated to become the first woman secretary of state, and confirmed unanimously in 1997. She was in the post until 2001.

    The painful lessons learned in Rwanda and Bosnia served the United States well in Kosovo, when Washington saw the more powerful Serbs begin a program of ethnic cleansing of ethnic Albanians. NATO responded with an 11-week campaign of air strikes in 1999 that extended to Belgrade.

    During efforts to press North Korea to end its nuclear weapons program, which were eventually unsuccessful, Albright traveled to Pyongyang in 2000 to meet North Korean leader Kim Jong-il, becoming the highest ranking U.S. official to visit the secretive Communist-run country.

    Once the Clinton years and the 1990s were over, Albright became an icon to a generation of young women looking for inspiration in their quest for opportunity and respect in the workplace. Albright was fond of saying: “There’s a special place in hell for women who don’t help each other.”

    (REUTERS)

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    Valeurs Actuelles

    Une si longue attente

    C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

    À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

    Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

    Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

    Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

    Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

    Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

    Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

    Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    Issued on: 21/03/2022 - 13:49

    David GORMEZANO

    The ProEnglish Theatre used to be known as a small independent Kyiv ensemble that put on English-language plays and offered drama classes. But in the four weeks since Russia launched its invasion of Ukraine, the theatre has become an “art shelter”, where actors come together to bear witness to war atrocities and scale an all-out artistic resistance. FRANCE 24 went to meet the troupe determined to help Ukraine win the war against Russia.

    On February 24, Alex Borovensky, the director of the ProEnglish Theatre, received a phone call telling him that war had broken out and that Russian tanks had entered Ukraine. “I hung up, and then I heard explosions, and then sirens. It was unreal, I didn’t want to believe what was happening. My partner and I packed our bags and decided to take shelter in the theatre, which is located in a basement. At the end of the day, we all watched Mission Impossible 4 together, because at the end of the film, Tom Cruise destroys the Kremlin.”

    In just a few short days, the actor and former English teacher had become a resistance fighter. The windows of the theatre overlooking the street have been secured, and the performance hall has been turned into a dormitory where people living in the building can take shelter at night whenever the city’s air raid alarms ring out. Borovensky is also helping to spread information about what is happening in Kyiv and elsewhere in Ukraine by speaking to English-language media. When humanitarian aid trucks roll into the city, he helps unload and distribute the goods in the neighbourhood surrounding the theatre. Survival and solidarity is the order of the day.

    “Every day, people ask me to come and take refuge with them, but I want to stay here. I want to see what is happening with my own eyes. Art is my resistance, and that’s what I want to share, that’s why I’m staying in Kyiv.”

    On this Sunday, March 20, the 25th day of Russia’s war against Ukraine, the unreal has become the new normal in Kyiv. There is currently a strange calm reigning over the city, occasionally disrupted by the dull rumble of Ukrainian anti-aircraft defence systems. In the past few days, Russian missiles have hit apartment buildings and killed several people, all the while army-to-army clashes continue some 30 kilometres north of the capital. The clear blue sky and the warming rays of the sun seem to indicate that spring is approaching. Borovensky and his friends have therefore decided to take the day off to relax.

    "There is no massive bombing so we’re venturing out a little more in the city, we’re starting to drive around Kyiv again. But there have been direct strikes on the city. One of them hit a building next to where one of the theatre's actresses live and the windows of her apartment exploded. So we’re waiting to see what happens.”

    Resisting and creating

    Although the war is progressively taking a deeper hold on the city, the small ensemble of actors in their 30s have not given up on their ambitions. Tetiana Shelepko, an actress and director, is in the midst of putting on a play by Harold Pinter, “The New World Order”. On March 27 it will be broadcast live and be shown at several theatres in Germany, Slovakia and Portugal. For her, it’s essential to keep on performing. “In wartime, the theatre becomes a shelter for the soul, it lets you escape from the madness of war,” she explained.

    Borovensky is of the same mindset and is currently preparing a performance based on Australian author Markus Zuzak’s novel “The Book Thief”. "It’s a monologue that takes place in a bomb shelter – our very own theatre! It will be streamed by different theatres around the world who have expressed interest in the project. Once Ukraine has won the war, we will go on a big tour, in many cities, to make sure this will never happen again.”

    Support the army!

    Both Borovensky and Shelepko agree that it is not enough for the art world to simply condemn Russia’s war on Ukraine. “If you [the West] want to help Ukrainian refugees or Ukrainian artists, donate money to the Ukrainian army, there’s an account that has been opened for that and it takes donations in all currencies. For me, it’s obvious: you have to tackle the root of the problem; the Russian Federation and its army. Otherwise you won’t solve the problem.”

    As the colleagues come together to have a cup of coffee, their faces grow darker. Kyiv might be enveloped in a temporary sense of calm right now, but each and every day brings new horrific news, such as the recent Russian bombing of a Mariupol theatre, where several hundred people had sought refuge. The violent attacks on the seaside city of 400,000 has only angered and galvanised Ukrainians even more. “I’m angry. This has to stop. I think we also need to boycott the Russian cultural world – without hesitation – because Russia is killing my country,” Borovensky said.

    ‘Europe lives in a Harry Potter world’

    Shelepko also shared her anger and frustration at Europe’s attitude toward the conflict. “Europe is living in an illusion. It seems to be living in some kind of Happy Potter world, pretending that what’s going on isn’t really happening. The ‘ministry of magic’ won’t make the Russian Army go away,” she said.

    Bogdan, a Ukrainian journalist who has also joined the "art shelter" on Smolenska Street, said Europe has been ignoring the danger of Russia. "After the annexation of Crimea, Vladimir Putin multiplied the number of press conferences praising Russia’s rearmament and development of new ultra-sophisticated weapons, and your leaders didn’t seem to pay any attention to that, they continued to buy Russian oil and gas as if nothing had happened. Putin has been preparing for war for eight years now; for us it’s been obvious all along."

    Although they all feel Europe has turned a blind eye to the Russian threat, Borovensky and Shelepko and their friends are steadfast in their conviction that Ukraine will win this war. “Supporting the army is very important, but we have to remember to also support the country as a whole. If our economy keeps on churning, then Russia will be defeated,” Borovensky said. As a final touch, the actor-turned-resistance-fighter underscored the fact that Russia has for more than three weeks tried – but failed – to enter Kyiv. "The Russian army is weak, rusty and disorganised. If a small corrupt country like ours can defeat it, there is no need to fear. What is Europe afraid of?"

    This article has been translated from the original in French.

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    Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    ON THE GROUND

    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    Valeurs Actuelles

    Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

    Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

    Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

    l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

    Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

    Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

    Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

    L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

    Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

    * Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    How access to satellite images shifts the view of war

    By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

    Kyle Glen, a project manager in Wales in the UK, has an unusual hobby - tracking Russian troop movements.

    Mr Glen is co-founder of Conflict News, an account on social media platform, Twitter, with more than 400,000 followers. It collates and shares publicly-available photos and videos of conflict, gathered from a variety of online sources.

    Since early last year, he and others among what's known as the "open source intelligence community" have been closely watching Russian military activity in and around Ukraine.

    He bought and shared from the account satellite images from online service SkyWatch, which reportedly showed the massing of vehicles along the Russia-Ukraine border over many months - and then, the moment when the invasion began.

    "We watched it go from nothing, to quite significant build-up and then it was empty again the day before the invasion," he recalls, referring to images from one apparent camp on the border.

    "I don't get any money from this at all," says Mr Glen. "It's completely a hobby, voluntary, whatever you want to call it."

    Media coverage of the war in Ukraine, which started almost a month ago, has included, arguably to an unprecedented extent, content shared via social media. This has included satellite photos that document troop movements and shocking damage to cities.

    In recent days, pictures snapped by satellites in orbit have captured images which appear to show destroyed Russian helicopters, extensive damage to a shopping centre and residential districts in Mariupol, and a civilian tanker vessel on fire in the Black Sea.

    Privately-owned companies that launch and operate their own satellites - such as Planet and Maxar - have distributed many satellite images of the conflict zone.

    The proliferation of these images means members of the public and military analysts alike can try to gauge the situation on the ground in Ukraine and the progress of Russia's invading armed forces from thousands of miles away.

    Mr Glen says that while satellite imagery has been available online during previous conflicts, including the war in Syria, the volume of this material was "a drop in the bucket", compared to what has come out of Ukraine in little more than a fortnight.

    So, what's changed? While government and intelligence agency satellites gather classified, secret information, commercial firms have long been able to sell their own, unclassified, imagery. And now, this material is being made easily accessible online.

    A variety of businesses and other organisations rely on satellite images to track everything from wildfires to crops and the movement of ships. This means there has been a big rise in the number of commercial satellites in orbit which has significantly increased data sharing possibilities says Chris Quilty, partner at Quilty Analytics.

    "There are more eyes in the sky," as he puts it.

    Members of the public can purchase high-quality pictures gathered by satellite for as little as $10 (£7.60) per sq km.

    The resolution of these images is sometimes very high, capturing tiny details measuring down to 30cm by 30cm at ground level. This granularity makes it possible to identify vehicles and road markings.

    Operators can also program satellites to monitor specific locations multiple times every 24 hours, picking up even small changes almost as soon as they happen.

    As the technology has advanced, the public's willingness to engage with satellite images has really taken off, Mr Quilty adds: "The fundamental capability hasn't changed dramatically, it's the willingness and manner in which users are ingesting and using the data that has changed."

    This even extends to sophisticated, synthetic aperture radar (SAR) imagery, which is often more difficult to interpret than a picture taken with an optical lens.

    Satellites can even capture SAR images through cloud cover. The resulting black-and-white pictures might show vehicles, including tanks, for instance, as rows of bright dots.

    Mr Glen says these types of image have helped him, and people like him, to track the beginning of the Ukraine invasion.

    Rita Konaev, associate director of analysis at Georgetown University's Center for Security and Emerging Technology, says satellite imagery "has been an aspect of modern conflict for 10 to 15 years now, but the scale [this time] is different and the accessibility is different," she adds, suggesting satellite imagery has helped to challenge disinformation about the invasion.

    "The architecture of European cities like Kyiv is very familiar in the Western world," adds Dr Konaev. This familiarity, she suggests, may have influenced the response in the West to the invasion - in contrast with wars in the Middle East and further afield.

    Mr Glen says followers of Conflict News and similar social media accounts, can verify satellite imagery by checking online sources themselves. "You can present the evidence to a wider audience in as unbiased a way as possible and let people to come to their own conclusions," he says.

    More technology of business:

    However, he also acknowledges that he and others like him in the so-called "open source intelligence community" make judgements about what to share and when.

    For example, he identifies more closely with the Ukrainians than the Russians in this conflict, he says, and therefore would not intentionally publish any information about Ukrainian military movements, to avoid accidentally compromising their safety.

    Some private companies are also sharing sophisticated images captured from orbit - in near real-time - directly with the Ukrainian military. Canadian firm MDA is one such example.

    Dr Konaev argues that satellite images offer a unique overview - literally - of events unfolding thousands of miles away, unlike any other media, which may she says explain some of the heightened interest in these pictures.

    "In some ways, I think the imagery from a distance, gives even more of a perspective of the scale of the destruction and the devastation," she adds. "It's more than just people's individual lives, it's [whole] communities."

    But there could be some significant consequences of making such detailed imagery so widely available.

    Although militaries have vast intelligence resources that they rely on beyond social media, there is no knowing how satellite images of troop movements shared on Twitter, or Facebook, could influence operational decisions on the ground.

    "There are real, potential life or death consequences," says Dr Konaev.

    Mr Glen has thought about this possibility but will likely never know whether an image he shares ultimately leads to a fatal attack or confrontation on a frontline.

    "I wouldn't say it makes me hesitate, as such, but it's something I'm aware is a possibility," he says. "And I've come to terms with it."

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    Présidentielle 2022 : Éric Zemmour présente ses 400 propositions pour la France

    Publié le : 23/03/2022 - 20:48

    Raphaël KAHANE Suivre Achren VERDIAN Marina BERTSCH Suivre

    Le candidat d'extrême droite Éric Zemmour a présenté, mercredi 23 mars, son programme très détaillé sur la politique migratoire : suppression du droit du sol, fin des aides sociales pour les étrangers extra-européens, fin du regroupement familial et de l'aide médicale d'État. De son côté, Yannick Jadot poursuit son bras de fer avec TotalÉnergies. Accusé de "complicité de crimes de guerre" en raison du maintien de ses activités en Russie malgré la guerre en Ukraine, le groupe français attaque le candidat écologiste en diffamation.

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    Joe Biden contraint par l'Ukraine à regarder vers l'Europe

    Publié le : 24/03/2022 - 10:21

    Julien CHEHIDA Suivre

    À la Une de la presse, jeudi : la visite en Europe du président américain, Joe Biden, la question cruciale l'approvisionnement du gaz en Europe et une soirée électorale, pour la présidentielle, bien différente des éditions précédentes.

    Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile.

    Pour la presse française, jeudi 24 mars, Joe Biden est "contraint", avec la guerre en Ukraine, de se tourner à nouveau vers l'Europe. Depuis son arrivée à la Maison Blanche, le président américain focalise toute son attention sur la Chine. Mais Le Figaro rappelle que la guerre en Ukraine a changé la donne. "A-t-il envie de porter ce costume de chef de guerre ?", s’interroge le journal. Les menaces de recours à l’arme nucléaire par la Russie sont prises au sérieux par Washington. Joe Biden doit aussi rassurer ses partenaires européens du bien fondé de l’Otan et de son principe de solidarité mutuelle en cas d’agression. "L’Amérique est de retour en Europe, écrit La Croix, car elle n’a pas d’autre choix si elle veut montrer sa crédibilité aux yeux du monde et de la Chine."

    Le président américain arrive en Europe avec un carnet de nouvelles sanctions potentielles contre la Russie et aussi un carnet de commandes pour livrer du gaz à l'Europe, en remplacement du gaz russe. Des discussions vont avoir lieu avec Bruxelles pour fournir les deux prochains hivers. Mais il s'agit de "gaz naturel liquéfié, rappelle le Washington Post. Stocker ce gaz sur le continent européen implique des investissements longs et coûteux. Et en terme de production, les États-Unis ne peuvent, pour l'instant, rivaliser avec la Russie."

    En France, l'hommage de la collectivité régionale de Corse à Yvan Colonna suscite la consternation de Paris. L'exécutif corse a choisi de mettre les drapeaux corses en berne suite au décès de l'ancien militant nationaliste, décédé, lundi, des suites d'une agression en prison. Le Parisien évoque une "tristesse collective". Mais vu de Paris, cette commémoration est une "faute". "Une chose est de respecter la douleur d’une famille, une autre est de transformer un homme, condamné pour l’assassinat d’un préfet en martyr", a réagi l’ancien Premier ministre Manuel Valls.

    L'autre "actualité" française, jeudi, concerne la campagne présidentielle française. Face au manque d'intérêt suscité par l'opinion et les médias, TF1 – la première chaîne de France – a choisi d'écourter sa soirée électorale du 10 avril, date du premier tour, pour rediffuser le film "Les Visiteurs", peut-on lire dans Télérama.

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    France24 - World

    War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

    Issued on: 17/03/2022 - 19:24

    Three weeks after Russia launched its invasion of Ukraine, the war is starting to have devastating effects not only on the ground, but in many countries that rely on Ukraine’s important wheat production. The United Nations has warned of a “hunger hurricane”, which is already starting to be felt in Northern Africa. FRANCE 24 takes a closer look.

    On March 14, the UN’s Secretary-General Antonio Guterres issued a stark warning about the wider threats of the war in Ukraine: world hunger. “We must do everything possible to avert a hurricane of hunger and a meltdown of the global food system,” he said.

    The comment echoed a similar concern voiced by David Beasley, the head of the World Food Programme, just a few days earlier: “The bullets and bombs in Ukraine could take the global hunger crisis to catastrophic levels. Supply chains and food prices will be dramatically impacted,” he said.

    Ukraine, along with southwestern Russia, has long been known as “Europe’s breadbasket” thanks to the region's rich dark soil, chernozem, among the most fertile in the world. The region accounts “for about 15 percent of the world’s wheat production, and nearly 30 percent of world exports,” Sébastien Abis, a researcher at the French Institute for International and Strategic Affairs (IRIS) and director for the Deemeter Club think tank, which specialises in global agricultural issues, told FRANCE 24.

    “But it’s not just wheat,” Abis said, “the two countries account for 80 percent of the world’s sunflower oil production, and Ukraine is the world’s fourth largest exporter of maize.”

    As the fighting in Ukraine continues and the Russian offensive intensifies along the Black Sea coastline, these important crop producers have now been cut off from the world. "Nothing is leaving the Ukrainian ports anymore," Abis explained, "and it is impossible to know what the country will be able to produce and harvest in the coming months".

    The conflict has already had dramatic consequences for Ukrainians “who are struggling to find food amid the bullets”, he said. But it is also causing concerns for the many countries that depend on Ukrainian wheat and are increasingly worried they will soon be unable to feed their people.

    Catastrophic shortages

    Egypt, Tunisia and Algeria have already started to feel the sting of the wheat-shortage. “The Maghreb countries depend heavily on Ukrainian wheat,” Abis said. "And this year, even more so because they have suffered a major drought which has increased their needs for foreign imports." For Egypt, it’s catastrophic. “Egypt is the world's largest importer of wheat and gets 60 percent of its imports from Russia and 40 percent from Ukraine."

    Already in the very first days of the Russian invasion “the agricultural markets [in the region] overreacted and anticipated wheat supply problems, leading to a surge in prices,” Abis explained, noting the price for a tonne of wheat was now at the historic level of €400. Before the conflict it cost €280 and in the spring of 2020, €150.

    In Tunisia, where there is currently a financial crisis and an inflation rate of over 6 percent, the population has been living with a shortage of semolina and flour, subsidised by the government. Faced with rising prices, many Tunisians struggle to survive without these subsidised products, which are increasingly difficult to come by. Now they can often only be found in the black market, where they are sold at steep prices.

    In Egypt, the rising wheat prices have pushed up overall bread costs.

    “The government has tried to reassure the people by explaining that it has sufficient stocks to last several months, and which will be replenished with the upcoming domestic spring harvest,” Abis said. Since the start of the Russian offensive, Egypt has tried to free itself from its Ukrainian wheat dependence by launching a call for tenders with new potential wheat suppliers. "But nothing came of it, the prices were too high," the researcher explained. “It’s a vicious circle: Even if the country can afford to buy wheat at a higher price, this will affect people’s purchasing power.”

    Algeria, meanwhile, is trying to fend off the crisis by implementing preventative measures: The government has banned the export of semolina, pasta and other wheat products to safeguard its raw material stocks. "But Algiers has an advantage: They export oil, the price of which is reaching record highs. This gives them the capacity to buy wheat, even with rising prices," Abis said.

    ‘Unsustainable' prices for developing countries

    North Africa is not the only region affected by the wheat shortage. Indonesia is the world's second largest buyer of Ukrainian wheat, and Pakistan, Turkey, and several countries in Central Asia and sub-Saharan Africa depend on it as well. 

    "I am particularly concerned about certain West African countries where cereal stocks are very low, especially in Mali, Burkina Faso and Senegal," Abis said. "For these countries, the current prices are unsustainable.”

    On Wednesday, the UN called for $4.3 billion in funds to help more than 17 million people in Yemen, saying the war in Ukraine could make the situation in the country – which has been plagued by war since 2014 – even worse. According to the UN, some 161,000 people in Yemen are likely to experience “catastrophic – or famine-like - levels of hunger” in the second half of this year.

    The UN Food and Agriculture Organization (FAO) estimates that an additional 8-13 million people worldwide face undernourishment if food exports from Ukraine and Russia are stopped permanently.

    "We must not forget that this new crisis comes on top of the already very difficult context of the Covid-19 pandemic, which has already caused historic inflation and undermined food security in many countries," Abis said.

    Wheat, a geopolitical issue

    Faced with this threat, and the possibility of new “hunger riots” which broke out in several countries in 2008 over soaring grain prices, French Agriculture Minister Julien Denormandie has called on the European Union to cover for the lost Ukraine wheat. "Europe must produce more," he said in an interview with French radio station France Inter on Tuesday, adding it must "take on the mission of providing sustenance".

    "What the minister announced is certainly the most pragmatic position to take, but we are hardly going to be able to increase production at the snap of a finger between now and this summer," Abis said. "We need to give producers the means and resources to do it, and we need to review the regulations for uncultivated land... In the past few years, Europe has adopted a policy to 'produce better'. Producing more would mean revising the whole European agricultural policy."

    "Wheat, more than ever, is becoming a geopolitical issue," he said. "Because behind all this, there is also the question of how countries will position themselves in relation to the Russian market. Will Russian grain exports continue? Considering the needs of certain countries, Moscow will most certainly continue to play an important role on the international scene."

    This article has been translated from the original in French.

     

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Economics Professor Sergei Guriev: ‘War in Ukraine could lead to meltdown of global food system’

    Business Daily

    OECD warns of major shock to global economy from war in Ukraine

    France unveils plan to mitigate impact of sanctions on Russia

    France24 - World

    'Ashes of a dead land': Ukraine appeals for help as more bombs pound Mariupol

    Issued on: 23/03/2022 - 11:11Modified: 23/03/2022 - 11:47

    The besieged port city of Mariupol is under continuous bombardment as Russian forces redouble their efforts to capture it after its leaders refused to surrender, Ukrainian officials said on Tuesday. The city council said the pounding was turning Mariupol into the "ashes of a dead land".

    France24 - World

    Paris schools prepare to take in refugee children from Ukraine

    Issued on: 15/03/2022 - 13:54

    Lara BULLENS Follow

    The number of Ukrainian refugees arriving on French soil has tripled in the last week. For those who plan on staying, Paris is setting up a special scheme to integrate Ukrainian refugee children in the French school system.

    “The other day, a mother came in with her baby. It was so small it looked like a newborn. [The mum] wouldn’t stop crying. It broke my heart,” says Odette, a caretaker at the École Polyvalente Eva Kotchever, a kindergarten and primary school in the 18th arrondissement (district) of Paris. 

    Odette was on vacation when Russia invaded Ukraine on February 24, and only discovered the news upon her return. “I got a phone call on Saturday morning from the school. They filled me in on what was happening and told me that we had become an emergency reception centre of sorts,” she explains.

    The school has been taking in refugee families since March 10, offering them some respite after long, stressful journeys fleeing the horrors of the war in Ukraine, where their menfolk of fighting age still remain to defend their homeland.

    Most of them arrive from the reception centre next door that was set up on March 3 specifically for Ukrainian refugees by France Terre d’Asile, an NGO helping asylum seekers. There, they can get a meal, begin their asylum-seeking process, find temporary housing and see a doctor, from 9am to 6pm. With only one common play area for children, many refugee parents (mostly mothers) struggle to deal with the administrative procedures while having to care for their young ones. Called up by the City Hall for help, the school freed up three classrooms and a heap of toys to offer relief.

    ‘For now, it’s the best we can do’ 

    Pushing past the school’s glass doors, a teacher walks through a short corridor with a reception desk to the left. Odette is the first point of contact and asks visitors to sign in with their information before entering the halls of the École Polyvalente Eva Kotchever. To the right of the corridor, a cement wall is embellished with children’s drawings, and arrows in the blue-and-yellow colours of the Ukrainian flag indicating the way to the first floor. “Most families and children don’t speak French, so we’ve put up arrows to guide them to the designated classrooms,” Odette says.

    Families are never left unaccompanied. They are escorted from the next door reception centre by city hall facilitators who work for organisations like DASCO (“direction des affaires scolaires” or “direction of school affairs”), in charge of welcoming new pupils across Paris. “For now, we are just helping out and offering up our classrooms to children so that their parents can do what they need,” says Christine Serra, the school’s principal. “The teachers don’t really come into contact with the children. Things are still quite separated at the moment. The children aren’t integrated in the French classrooms, they don’t interact with the pupils.”

    On the second floor, a classroom-turned-crèche is occupied by three facilitators. They are helping two Ukrainian mothers, one fast asleep on a floor mattress and another making arrangements on her phone, to entertain and care for their children. Marlène Mallard, a former nursery assistant who is volunteering as a facilitator, gestures to the sleeping woman. “We’re taking care of her son while she gets some rest. They arrived at 10am this morning and she hasn’t slept for god knows how long.” Her son kicks around a football, playing with 10-year-old Yvan, who has already picked up some French words in a few hours. Yvan’s little sister, no more than a few months old, is being rocked in the arms of a translator. “We never separate siblings,” she smiles, keeping her identity anonymous for fear of what could happen if she ever returns to her native Russia.

    Meanwhile Paris’s Deputy Mayor for education, Patrick Bloche, who is working with the local education board to provide schooling for Ukrainian refugee children, visited the principal’s office to see how things were going with the emergency reception classrooms. “He said that the City Hall will most likely try and place Ukrainian children in schools with UPE2A units [programmes to help accommodate non-French speaking foreign children],” explains Serra. Of the 645 kindergartens and primary schools in Paris, only 60 have UPE2A units. As for secondary schools, 81 have the capacity to accommodate non-French speakers.

    #Paris accueillera dans ses crèches et ses écoles tous les enfants des familles de réfugiés d'#Ukraine. Ils auront accès gratuitement aux cantines scolaires. Les PMI proposeront des consultations et un soutien psychologique aux enfants et à leurs familles. #StandWithUkraine pic.twitter.com/ENuAca3EzR

    March 2, 2022

    “We’ll see how things go,” Serra says. “Of course, if we can help in any way possible to integrate the children in our school, we will. But for now, this is the best we can do, and it doesn’t cost us much of an effort.”

    First steps towards a French education

    The number of refugees fleeing Ukraine and arriving in France has tripled in the past week. Around 13,500 displaced people have been controlled by border police and are now on French soil, according to France’s Interior Minister Gérald Darmanin.

    “We can now accommodate up to 100,000 refugees on national territory. The state and local authorities have made a big effort. We are continuing to work on scenarios where we could take in more [people],” Darmanin explained at a press briefing on Monday. 

    Some are passing through on their way to other countries, others are here to stay. Around 4,600 refugees have been given accommodation so far, according to French Housing Minister Emmanuelle Wargon. And while the majority have only just arrived, 650 Ukrainian children are already enrolled in French schools, said Marlène Schiappa in an interview with French newspaper Le Journal du Dimanche

    The larger “plan d’accueil école” (school reception plan) for Ukrainian refugees aged 3-18 is still being finalised. For now, schools with UPE2A units are those welcoming the first Ukrainian refugee pupils, allowing the language barrier to be breached. The interior and education ministries will direct parents to OEPRE workshops, aimed at facilitating their integration through French language courses and helping them better understand the school system so they can support their children.

    The Paris city board of education has also opened a Ukraine “crisis unit” to help refugee parents with the school enrolment process. The board has also provided teachers with an online pamphlet outlining how to welcome pupils who have suffered trauma. 

    The final goal is “getting refugee children into school”, Education Minister Jean-Michel Blanquer proclaimed in a tweet. For Odette, it’s important to take it slow. “Speaking to some children, I see that many are afraid and a bit intimidated. This is a safe space for them, they don’t hear everyday sirens going off. It’s peaceful.” Perhaps in the near future, the École Polyvalente Eva Kotchever will be able to untack the blue and yellow arrows guiding Ukrainian refugee children to its classrooms. 

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    France24 - Monde

    Baky Meïté, ancien rugbyman : "J’ai été agent d’entretien pendant le confinement"

    Publié le : 24/03/2022 - 10:46

    Pauline PACCARD Suivre

    Baky Meïté est l’ancien capitaine de l’équipe nationale de rugby de Côte d’Ivoire. Il s’est engagé au printemps 2020 lors du premier confinement comme agent d'entretien dans un hôpital parisien. De ces mois passés à nettoyer des interrupteurs et des poignées de portes, il en a tiré un récit intitulé "les chiffons bleus". Un hommage très sensible à ces travailleurs invisibles dont on ne parle plus vraiment.

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    Valeurs Actuelles

    Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique

    Si l’on dit que l’habit ne fait pas le moine, alors le lieu ne fait pas le prestige de l’établissement. contraste avec les locaux mis à sa disposition. C’est dans un Lidl désaffecté de la ville de La Fère (Aisne) qu’en 2017, 11 gamins ont tenté l’expérience de l’alternative scolaire. Quatre ans plus tard, l’école compte 70 élèves et va devoir songer à refuser des candidatures. Le bouche-à-oreille a fait son travail, la rentrée 2022 s’annonce fructueuse. Si les pédagogies alternatives peuvent avoir quelque chose de déroutant ou de trop révolutionnaire, Excellence Ruralités revient aux fondamentaux de ce qui fait l’enseignement et l’apprentissage. Pour le plus grand bonheur des parents, parfois dépassés par le décrochage des enfants.

    Viser l’excellence

    Quand un adulte rentre dans la classe, les enfants se lèvent. La blouse pour les primaires et l’uniforme pour les collégiens, le rassemblement dans la cour pour la levée des couleurs en début de semaine : des détails qui, l’air de rien, deviennent des automatismes et facilitent la mise au travail, selon les enseignants. Les classes réduites à 15 élèves permettent déjà cette ambiance et assurent un suivi individuel. Et le vouvoiement réciproque des élèves et des professeurs vient rappeler à l’enfant toute la considération que l’adulte lui porte. Loin des fantasmes poussiéreux de l’école de la IIIe République, le Cours Clovis remet au jour l’importance de l’ordre, du cadre et de la discipline. Mais ici, l’autorité ne rime pas avec verticalité et distance. Le professeur tient à avoir une proximité avec ses élèves, ce qui permet d’assister parfois à des scènes surprenantes. Rares sont les établissements dans lesquels le proviseur apporte sa lunchbox et déjeune au milieu de ses écoliers, ou sort sa guitare pour jouer du Johnny et chanter avec les enfants.

    Pierre-François Chanu, le directeur de l’école, est très attaché à cette proximité. Initialement professeur d’histoire dans l’académie de Nantes, il rejoint la fondation en septembre 2019. Comme beaucoup de ses collègues, il considère que l’enseignement classique contient des angles morts sur les plans humain et éducatif : « Je suis tombé amoureux de cette pédagogie, je cherchais depuis longtemps une profession qui ait du sens », nous explique-t-il.

    Cette profession, c’est Jean-Baptiste Nouailhac, un ami de longue date, qui la lui offre en montant cette association. En 2017, celui-ci quitte Paris pour s’installer en Picardie avec son épouse. Longtemps investi auprès de l’association Espérance Banlieues, l’entrepreneur rêve d’une structure semblable pour les enfants de la ruralité. Les oubliés, trop loin des métropoles, dont le géographe Christophe Guilluy observait le déclassement social en 2014 dans son livre la France périphérique.

    Frappé par ce constat, Nouailhac veut répondre au décrochage scolaire et à la misère sociale qu’il observe dans une des régions les plus pauvres de France. Entre les garçons accros à la pornographie dès l’âge de 11 ans, les enfants battus par leurs parents, les élèves traumatisés par le harcèlement scolaire ou les adolescents incapables de soustraire 1 de 60, la tâche est immense. Malgré ce lot d’histoires dramatiques, l’école peut aujourd’hui se féliciter des résultats probants qu’elle affiche.

    Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie

    Cinq ans après son ouverture, les témoignages de parents d’élèves s’accumulent. Cynthia, mère d’Antoine, élève de CE1, a inscrit son fils en mai dernier dans l’établissement. Deux semaines après l’inscription, le jeune garçon pouvait partiellement réciter la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. « Je suis bouche bée encore aujourd’hui, il est beaucoup plus épanoui et apaisé qu’à l’époque », confie-t- elle à Valeurs actuelles . Elle attend la rentrée prochaine pour inscrire le petit frère. Le vouvoiement, les classes réduites, l’uniforme ont su séduire bon nombre de sceptiques.

    Les méthodes du Cours Clovis ont rapidement convaincu des parents heureux de fonctionner avec les professeurs : « Dès qu’il y a un problème avec un enfant, on reçoit rapidement un SMS pour être tenu au courant », explique Sabine, la mère de Jade, une ancienne élève. Un tandem qui se crée dès les premiers jours lors du barbecue annuel de rentrée, étape importante, selon le directeur.

    Une terre d’histoire

    Longtemps, les enfants du Cours Clovis se sont demandé ce que des Parisiens en costard venaient faire dans l’Aisne. La dévalorisation incite à penser qu’il n’y a rien à faire à La Fère, et pourtant… Les éducateurs s’entêtent à le répéter : « Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie », nous explique le directeur. Force est de constater que le message est passé. Maolan, 8 ans, connaît aujourd’hui l’histoire des Mérovingiens par cœur et hésite à choisir son roi préféré entre Clovis et Dagobert. Sur la terre du premier roi de la dynastie, l’enracinement s’opère et entraîne un sentiment d’appartenance à tout ce qui peut ressembler à un groupe, une famille.

    En plus des classes réduites, les élèves de la primaire au collège sont divisés en équipe. Les troisièmes sont chefs et les quatrièmes seconds. Lors du rassemblement de lancement de journée, tous se tiennent en rectangle devant les enseignants et les éducateurs. Un cri par équipe, puis un cri d’école et la journée commence. S’il fallait détailler la pédagogie globale de l’établissement, Pierre-François Chanu répondrait : « On prend ce qui fonctionne, de l’école traditionnelle à la pédagogie de Maria Montessori, on crée autour de ce qui nous paraît être le mieux pour les enfants. » Quoi qu’il en soit, le scoutisme a pris sa place et a su inspirer le projet fraternel de la fondation.

    Mais cet esprit de camaraderie ne serait rien sans une once de compétition. Lors du déjeuner, deux filles de la même classe de quatrième débattent à table de qui, entre Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette, est la plus “stylée”. Surprenant, jusqu’à ce qu’elles expliquent être chacune membre de l’une des deux équipes qui portent les noms respectifs des deux héroïnes. L’esprit de cocarde n’a pas d’échelle.

    Lorsqu’il s’agit de parler de leur établissement, les élèves n’hésitent pas à s’exprimer. « Cette école a changé ma vie » , nous dit Julie (le prénom a été modifié). Longtemps tétanisée par l’école et la prise de parole en public, la collégienne s’est finalement révélée lors de l’atelier d’art oratoire. Suffisant pour se sentir redevable envers l’établissement, et ses camarades de classe ne sauraient la contredire. Meilleur collège du monde pour certains, ou meilleur de France pour les plus mesurés. Avec le déclic vient la reconnaissance. Entre ceux qui avaient peur d’aller à l’école, ceux qui ne savaient pas lire à l’entrée au collège et ceux dont les anciens enseignants désespéraient de la progression, le Cours Clovis a su panser les plaies et protéger ses élèves du décrochage tant redouté.

    Du Lidl au château de la ville

    Plusieurs fois par semaine, un temps est consacré à un atelier bricolage pour permettre de prendre l’air. Les élèves troquent leurs uniformes pour le bleu de travail et rejoignent le château de La Fère. Moyen pour les adeptes du travail manuel de révéler leurs compétences et de dépoussiérer cet endroit qui a fait la fierté de la ville, lieu de naissance d’Antoine de Bourbon, père d’Henri IV, et ancienne école d’artillerie dans laquelle – selon le roman local transmis par Jean-Baptiste Nouailhac – Napoléon a fait ses classes. Seulement le plan Armées 2000 de l’ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement a poussé les militaires à quitter leurs appartements à partir de 1993, date à laquelle le château perd petit à petit de son attrait, avant d’être finalement laissé à l’abandon à partir de 2012.

    Depuis sa fenêtre, Ginette, la sacristaine de la commune, voit le château renaître, elle qui est arrivée à La Fère en 1955 avec son époux. La ville était belle, les rues vivantes, les églises pleines. Le départ des militaires endort progressivement la commune dans la mollesse et le déclassement. Les commerces ferment et les gens s’en vont. « Ça a été un vrai désespoir pour nous de voir la ville se transformer, devenir triste, il n’y a plus d’animation », nous confie-t-elle, impatiente de voir des dizaines d’enfants en uniforme réveiller les murs des anciens appartements militaires de La Fère. Symbole de la réussite et de l’évolution de ce projet ambitieux, l’école y transférera bientôt ses locaux. Passer d’un vieux supermarché au château de Poudlard incarne bien la quête d’excellence du projet.

    À l’époque, les Laférois accouraient en bas de chez eux pour regarder les officiers en bel uniforme défiler dans les rues. Aujourd’hui, la ville cherche une nouvelle attraction et l’a peut-être trouvée. Le vendredi en fin d’après-midi, quand les enfants amènent les couleurs et entonnent la Marseillaise pour clore la semaine, il y a, de l’autre côté du portail du Lidl, des riverains qui s’arrêtent, s’étonnent et poursuivent leur route, et puis il y a ceux qui s’arrêtent et chantent avec eux.

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    New York Times - World

    Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

    Ottawa Dispatch

    Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

    Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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    By Ian Austen

    Photographs by Aaron Vincent Elkaim

    OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

    But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

    “This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

    Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

    Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

    More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

    When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

    Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

    Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

    “Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

    Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

    CANADA

    ONTARIO

    QUEBEC

    Detail

    area

    Arrowhead

    Provincial Park

    Toronto

    N.Y.

    QUEBEC

    Patinage en Forêt

    Rideau Canal

    Skateway

    ONTARIO

    Icelynd

    Ottawa

    10 mileS

    By The New York Times

    When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

    The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

    To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

    Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

    Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

    But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

    Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

    The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

    This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

    The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

    One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

    But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

    While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

    Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

    Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

    In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

    But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

    “It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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    France24 - Monde

    La campagne de Pécresse s'enlise : à droite, les républicains pensent à l'après

    Publié le : 23/03/2022 - 13:14

    Roselyne FEBVRE Suivre

    À dix-huit jours du premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron est toujours en tête des sondages, Marine Le Pen reste solidement ancrée en deuxième position. Quant à Valérie Pécresse, elle décroche… Dans son camp, déjà, certains voient sa défaite comme acquise.Roselyne Febvre en parle avec Bruno Jeudy, de Paris Match et Pierre Jacquemain, de la revue Regards

    Valeurs Actuelles

    Le picard et le flamand pourront être enseignés dans les écoles des Hauts-de-France

    Moins connues que le breton ou le corse, le picard et le flamand occidental ont acquis leurs lettres de noblesse auprès de l’Éducation nationale, rapporte Le Parisien vendredi 21 janvier. Les deux langues régionales pourront donc désormais être enseignées dans les écoles des Hauts-de-France à partir de la rentrée prochaine. « C’est le résultat de dix-huit années de combat », se félicite auprès du quotidien Jean-Paul Couché, président de l’Institut de la langue régionale flamande (ILRF).

    La vraie langue des Ch’tis

    Le succès de Bienvenue chez les Ch’tis a pu faire oublier que l’on y parle en réalité le picard, avec quelques variantes. Ce patois est parlé dans presque tous les Hauts-de-France, à l’exception du Dunkerquois, soit un territoire habité par quelque six millions d’habitants. Le nombre de locuteurs est estimé à un million par l’Agence régionale de la langue picarde, ou Agince d’el région pour el langue picarde (ARLP). En France, la zone géographique de langue flamande est nettement plus petite et ne concerne « que » 800 000 personnes dans le nord-ouest de la région. Mais la langue étant parlée également en Belgique et aux Pays-Bas, le nombre de locuteurs est analogue.

    Reste désormais à mettre en place l’enseignement. « Nous demandons que des expérimentations soient menées à Aulnoy-lez-Valenciennes dans le Nord et à Roisel dans la Somme. Deux enseignants sont volontaires », explique au Parisien le directeur de l’ARLP. « Il s’agit maintenant de mettre au plus vite en place un conseil académique des langues régionales et une convention État-Région », juge de son côté Jean-Paul Couché.

    Hauts-de-France : les dernières actualités

    Pour le président des chasseurs de la Somme, interdire partiellement la chasse, c’est non

    A Creil, l’appel à la prière diffusé par haut-parleurs à l’extérieur de la mosquée

    Nord : un sexagénaire contraint de cohabiter avec des squatteurs pendant des mois

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

    Angkor Wat Dispatch

    Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

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    By Richard C. Paddock

    Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

    ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

    Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

    “It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

    But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

    This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

    “This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

    Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

    The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

    Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

    Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

    In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

    A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

    Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

    Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

    Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

    Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

    But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

    At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

    Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

    Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

    “I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

    Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

    In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

    Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

    In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

    “You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

    Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

    “There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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    Valeurs Actuelles

    [Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

    Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

    Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

    Eric Zemmour et la civilisation

    Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

    A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

    Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

    Des religions et des visions du monde différentes

    Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

    On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

    La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

    C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    The Smugglers’ Paradise of Afghanistan

    The Great Read

    For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.

    Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...

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    By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

    Photographs by Kiana Hayeri

    Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.

    ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.

    It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.

    Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.

    “I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.

    It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.

    For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.

    But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.

    Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.

    12:45 A.M.

    “Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.

    It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.

    Reporting From Afghanistan

    Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.

    After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.

    “I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.

    A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.

    Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.

    “When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.

    10:15 A.M.

    We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.

    Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.

    Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.

    As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.

    Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.

    “Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”

    H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.

    Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.

    The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.

    “The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”

    Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.

    By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.

    Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.

    “I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.

    H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.

    Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.

    Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.

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    France24 - Monde

    J'irai faire rire les Blancs : d'Abidjan à Montreux, l'itinéraire de l'humoriste Clentélex

    Publié le : 18/03/2022 - 15:07

    Dans cette émission, nous vous proposons de découvrir le parcours d'un jeune humoriste africain invité pour la première fois de sa vie à se produire sur la scène du prestigieux festival d'humour de Montreux, en Suisse. Clentélex a 23 ans et habite le quartier pauvre d'Abobo, à Abidjan. Plutôt que de céder à la violence ambiante, il a préféré manier l'arme de l'humour. Son talent lui a permis de remporter le concours organisé en Côte d'Ivoire. Un documentaire de Jean-Charles Guichard et Noémie Mayaudon.

    France24 - World

    Trump 'guilty' of numerous felonies, says resigning New York prosecutor

    Issued on: 24/03/2022 - 03:48

    NEWS WIRES

    Donald Trump is "guilty of numerous felony violations," said a prosecutor who resigned from a criminal probe into the former US president's business practices, according to his resignation letter published Wednesday by the New York Times. 

    Mark Pomerantz, who led the New York investigation into Trump's finances, resigned on February 23 along with Carey Dunne, the other lead prosecutor on the case.  

    Pomerantz's letter said that he had quit over the decision by new Manhattan district attorney Alvin Bragg not to move ahead with prosecution of the Republican billionaire. 

    That decision, he wrote in the letter which the US daily published in full, was "contrary to the public interest."

    "The team that has been investigating Mr. Trump harbours no doubt about whether he committed crimes -- he did," Pomerantz wrote. 

    The investigation had probed whether Trump fraudulently overvalued multiple assets to secure loans and then undervalued them to minimise taxes.

    It was launched by Bragg's predecessor Cyrus Vance, with Bragg taking over the case when he took office in January.

    When Dunne and Pomerantz resigned last month, Bragg's spokesperson said that the investigation was "ongoing."

    The Times reported that he has told aides the case can move forward if new evidence emerges or a Trump insider decides to turn on the former president.

    But, Pomerantz wrote: "No events are likely to occur that will alter the nature of the case... There are always additional facts to be pursued."

    But the decision not to prosecute "will doom any future prospects that Mr. Trump will be prosecuted for the criminal conduct we have been investigating," he continued.

    Republican Trump, 75, has not been charged and has repeatedly described the case as a political witch hunt by a Democratic prosecutor.

    In July last year, the Trump Organization and its long-serving finance chief, Allen Weisselberg, were charged with 15 felony fraud and tax evasion charges.

    They pleaded not guilty, and Weisselberg's trial is due to begin in the middle of this year.

    The criminal investigation into Trump is very similar to a civil inquiry being conducted by New York state Attorney General Letitia James, who is also a Democrat.

    In January, she said her probe had uncovered "significant evidence" of fraudulent or misleading practices at the Trump Organization.

    James can sue the Trump Organization for damages over any alleged financial misconduct but cannot file criminal charges.

    Trump has so far kept Americans guessing about whether he intends to seek the Republican presidential nomination again, but the host of legal probes threaten to complicate any bid for another run at the White House in 2024.

    (AFP)

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    Trump engaged in ‘criminal conspiracy’ to block transfer of power, US congressional panel finds

    Trump's new social media application 'Truth Social' begins gradual rollout

    US Capitol Siege

    Texas man convicted on all counts in first trial of Capitol Hill rioters

    France24 - World

    Ukraine’s Zelensky shames French companies still operating in Russia, calls on them to leave

    Issued on: 23/03/2022 - 16:02

    NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky called on French companies including carmaker Renault, supermarket group Auchan and DIY retailer Leroy Merlin to leave Russia, during an address to the French parliament on Wednesday.

    “French companies must quit the Russian market,” Zelensky said during a 15-minute video address in his trademark green T-shirt. “Renault, Auchan, Leroy Merlin and others must stop sponsoring the Russian war machine.”

    French lawmakers gave Ukraine and its ambassador to France three standing ovations before the address by Zelensky, who has spoken to parliaments across the Western world in previous weeks in a bid to garner support for his country.

    Invoking a specifically French national trauma, as he has done in other nations’ parliaments, the Ukrainian leader said that images of devastated cities such as Mariupol “recall the ruins of Verdun as in the photos of World War I that everyone has seen”.

    “The Russian army makes no distinction between targets. They destroy residential areas, hospitals, schools, universities.”

    “They do not take into account the concepts of war crimes,” he added.

    Unlike in other speeches to parliaments when Zelensky has appealed for weapons, his main target appeared to be French companies that continue to operate in Russia as well as people who “bury their heads in the sand and try to find money in Russia”.

    Partly state-owned Renault suspended its production at its plants near Moscow last month after Russia’s invasion but has since reportedly resumed production.

    Major French retailers such as Auchan, Leroy Merlin and sports group Decathlon have not followed a boycott of Russia by other top Western brands from McDonalds to Coca-Cola.

    French energy giant TotalEnergies, formerly known as Total, has said it will continue to buy Russian gas but will stop purchasing Russian oil and petroleum products by the end of this year.

    “I know how to replace this oil and diesel fuel,” CEO Patrick Pouyanne told RTL radio on Wednesday, but “with gas, I don’t know how to do it”.

    (AFP)

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    EU accuses Russia of committing ‘massive war crime’ in Ukraine’s Mariupol

    AS IT HAPPENED

    ‘Russian forces have committed war crimes in Ukraine,’ Blinken says

    As it happened

    Zelensky says 100,000 still trapped in Mariupol, facing ‘inhumane conditions’

    Valeurs Actuelles

    [Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien

    Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.

    C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.

    Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.

    On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes

    Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.

    Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !

    La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien

    Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.

    Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    À Kiev, les habitants entrent dans la résistance pour leur survie

    Publié le : 23/03/2022 - 09:09

    James ANDRE Jonathan WALSH James ANDRE Jonathan WALSH

    Pas question pour les Ukrainiens de livrer leur ville aux Russes. Alors la résistance s'organise dans la capitale assiégée. Les volontaires civils se battent à leur manière, en aidant les déplacés ou en fournissant de l'équipement aux forces ukrainiennes. Nos envoyés spéciaux Jonathan Walsh et James André les ont rencontrés. 

    Avant la guerre, Dmytro Tymoshenko vendait de la peinture industrielle et employait 70 personnes. Aujourd'hui, arme à l'épaule, le patron a mis son entreprise au service de la résistance ukrainienne. Après avoir mis à l'abri sa femme et ses deux enfants partis à l'étranger, il a transformé les locaux de sa société en plateforme logistique au service des combattants et des déplacés. "Il y a tellement de gens qui ont rejoint des unités de volontaires avec des armes mais sans gilet pare-balles, sans kit médical. Alors nous essayons de les équiper pour qu'ils puissent gagner cette guerre."

    Dans son hangar, les médicaments collectés sont triés avant d'être distribués. "C'est de l'aide humanitaire pour tous ceux qui en ont besoin, explique une volontaire. Pour Kiev, pour la défense territoriale, les habitants, l'armée ou les hôpitaux." La solidarité et l'entraide sont devenues la norme dans la capitale assiégée. Avec la guerre à leur porte, les habitants n'ont plus d'autre choix pour survivre. Un reportage de Jonathan Walsh et James André. 

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    L'armée russe a commis des "crimes de guerre" en Ukraine, affirme Washington

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    Valeurs Actuelles

    Pour un État au service de la fraternité

    Depuis les Six Livres de la république écrits par Jean Bodin en 1576, l’État moderne s’est attribué la souveraineté transcendante qui appartenait, à l’époque de la chrétienté, soit aux empereurs soit aux papes. Cette puissance était unique, indivisible et intransférable. Elle a considérablement marqué le droit international à partir du traité de Westphalie en 1648 avec la mise en place d’un système par lequel les États ont imposé leur supériorité sur les régimes d’appartenance confessionnelle. Avec la révolution française de 1789 s’est ajoutée en France une excommunication politique du religieux. Progressivement, l’État moderne s’est sécularisé, devenant agnostique, refusant l’imposition de toute éthique particulière selon le vœu de Hegel. La république en tant que l’expression de l’unité d’un peuple ne trouve plus alors son principe dans une communauté de convictions. Le principe d’organisation de la cité n’est plus la foi en Dieu mais l’obéissance à l’État, détenteur du monopole de la violence. Comme l’a écrit Jean-Marc Ferry, « la communauté de convictions a cédé le pas à une communauté d’obligations ».

    L’Etat « moderne » est à bout de souffle

    Aujourd’hui, l’État, dans sa configuration “moderne”, est à bout de souffle. Il suffit de mentionner la montée endémique des violences que l’État ne parvient à juguler qu’avec de plus en plus de difficultés. Son autorité est régulièrement contestée comme hier, sur les ronds-points des régions de France, ou aujourd’hui, dans certains départements outre-mer. Des franges importantes de la population française sont tentées aujourd’hui par le vote extrémiste en raison de la globalisation ultralibérale qui les a fragilisées et que les pouvoirs publics ont encouragée pendant plusieurs décennies.

    Aussi le temps est venu d’affirmer la fraternité comme valeur centrale des services publics en forme de colonne vertébrale d’un nouvel État-fraternité, succédant aux autres formes, dépassées, de conception de l’État (providence, stratège, libéral, etc. ). La fraternité en effet est le principe fondamental qui permet de maintenir en tension les deux autres principes de la liberté et de l’égalité. Mais la fraternité ne s’improvise pas : elle doit être planifiée avec de nouvelles méthodes, intégrée dans de nouvelles politiques publiques et traduite dans les budgets des comptes publics.

    Les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et conviviale

    Elle rejoint la prise de conscience, cette fois du côté de l’Église catholique, que « les différentes religions, par leur valorisation de chaque personne humaine, comme créature appelée à être fils et fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société » ( Fratelli tutti, 271). De fait, les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et plus conviviale. Pour cela, il faudrait mettre en place un enseignement œcuménique, à la fois laïque et inter-religieux, de la culture éthique et religieuse à destination des fonctionnaires de la République. L’objectif est non seulement de permettre à chacun de découvrir l’histoire, les grands enseignements et les styles de vie des principaux cultes, mais aussi de comprendre les nuances existant au sein des différentes traditions religieuses.

    Mais la fraternité ne consiste pas seulement en la mise en place d’une plus grande coopération entre les cultes et les pouvoirs publics. C’est pourquoi il convient aussi d’associer les plus démunis à la création de la loi et des règles de la vie en commun, et, à une échelle planétaire, de lancer une plate-forme multi-acteurs consistant à la mise en place d’un dialogue des civilisations afin de favoriser la nécessaire réforme de la gouvernance mondiale.

    * Antoine Arjakovsky est historien, codirecteur du département de recherche Politique et religions du Collège des Bernardins.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    New York Times - World

    Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.

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    Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.

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    By Emily Schmall

    AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.

    When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.

    When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.

    They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.

    “It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”

    The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.

    That unity, however, has recently frayed.

    A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.

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    Gulf of

    Mannar

    50 mileS

    By The New York Times

    The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.

    Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.

    But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.

    They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.

    The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.

    But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.

    Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.

    The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.

    Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.

    “Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.

    Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.

    Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.

    “Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.

    The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.

    “We are here for human unity, but also to build a city,” she said.

    The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.

    “It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”

    Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.

    “Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”

    Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.

    “How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.

    The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.

    Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.

    Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.

    Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”

    “These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”

    Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.

    While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.

    Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.

    “The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”

    Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.

    Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.

    “Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”

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    Valeurs Actuelles

    Lycées d’élite : le grand remplacement

    Se réclamant sans le dire de l’idéologie de la discrimination positive, la suppression de la sélection sur dossier pour l’admission en seconde dans les lycées Henri-IV et Louis-le-Grand a suscité de nombreuses protestations. Même le Monde, en dépit de sa dévotion pour le progressisme sociétal, s’est senti obligé de publier, le 1er février, une tribune écrite par un « collectif d’élèves, de professeurs, d’anciens élèves et parents d’élèves » de ces deux établissements, favorable au maintien de la sélection sur dossier et indiquant d’ailleurs qu’existe d’ores et déjà un système permettant « à d’excellents élèves issus de collèges très défavorisés d’intégrer ces lycées ». Quant au Figaro, ce n’est pas moins de quatre tribunes qu’il a consacrées à l’affaire. L’alerte a été donnée le 25 janvier par Olivier Babeau, président de l’Institut Sapiens. Rappelant que la politique de « démocratisation » de l’enseignement a eu pour effet que le niveau s’est effondré dans la plupart des établissements scolaires et que ne surnagent que quelques îlots d’excellence, au premier rang desquels Henri-IV et Louis-le-Grand, il déplore que le choix du nivellement par le bas au nom de l’égalité s’en prenne aujourd’hui à ces « quelques îlots qui luttaient encore courageusement », et il dénonce « une construction artificielle par quotas construite aux dépens de l’excellence ».

    Émanant du recteur de l’académie de Paris, le second de ces textes, publié le 3 février, fait sans surprise l’apologie de cette décision, se réclamant de « l’ouverture sociale » et prétendument destinée à permettre au « jeune Péguy » et au « jeune Camus » d’aujourd’hui de « bénéficier de l’excellence ». La troisième tribune, en date du même jour, a pour auteur Tristan Claret-Trentelivres, ancien élève de l’Ena et président de l’Association pour l’accès égal aux emplois publics et la défense de la méritocratie républicaine. Celui-ci dénonce la discrimination positive comme la source d’une profonde injustice et voit dans une réforme qui privilégie les critères « sociaux » au détriment de la prise en compte des niveaux scolaires « un clou supplémentaire enfoncé dans le cercueil de la méritocratie républicaine ». Enfin, le 9 février, est parue une tribune signée de cent professeurs de Henri-IV et Louis-le-Grand, qui soulignent notamment qu’il est particulièrement dangereux pour la France de casser par une discrimination positive le modèle d’excellence de ces deux prestigieux lycées, « à l’heure où toutes les enquêtes internationales ont montré le décrochage des élèves français dans toutes les disciplines considérées ». Cependant, à la lecture de ces tribunes, le plus remarquable est que personne n’ose vraiment nommer l’objectif évident mais non dit poursuivi par les pouvoirs publics avec cette décision d’éviction des meilleurs au profit d’élèves moins compétents mais que l’on tient à privilégier.

    certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”

    Cet évitement de la réalité est la conséquence du règne intolérant sur notre société d’un néo-religieux suicidaire, la religion séculière des droits de l’homme, laquelle enferme l’esprit humain dans le monde rêvé de l’idéologie en lui interdisant de vivre dans le monde réel, ce qui cause les plus grands dommages au monde réel en produisant de cruels malheurs publics et privés. Tout au plus l’enjeu concret du rejet de ce qui reste de méritocratie en France transparaît-il un peu dans la tribune de Tristan Claret-Trentelivres lorsqu’il indique que, pour l’accès à la haute fonction publique, ont été créés en 2021 des « concours spéciaux réservés aux boursiers », et cela pour « accroître la “diversité” des élites administratives ». Diversité : on sait ce que ce mot veut dire aujourd’hui. C’est l’indicateur d’une volonté politique de faire naître artificiellement de nouvelles élites issues de l’immigration extra-européenne, de produire massivement des élites de remplacement.

    Pour autant, certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”, préférant y retrouver la classique obsession gauchiste de vouloir couper ce qui dépasse. Et ils ajouteront que les élèves ainsi recrutés sont incapables de devenir une élite de substitution, dès lors qu’ils ne vont dans l’ensemble pas réussir aussi bien que ceux dont ils ont pris la place. Mais c’est oublier qu’il sera toujours possible de les faire discrètement entrer dans la haute administration au moyen de concours spécifiques protégés d’une vraie concurrence. C’est bien le point de départ de la fabrication d’une élite de remplacement. Cela est confirmé par ce qui se passe dans les autres lycées publics parisiens, déjà soumis à cette même mécanique de discrimination positive qu’on vient d’étendre à Louis-le-Grand et Henri-IV. Ainsi, à Condorcet, aucun élève issu du collège de cet établissement n’a été admis en 2021 à poursuivre au lycée, dont ils ont tous été exclus au profit de candidats venant de collèges situés en grande partie dans les zones nord et est de l’agglomération parisienne : des élèves bien souvent issus de l’immigration extra-européenne qui peuple de manière de plus en plus exclusive les quartiers dits “populaires”, qu’il serait plus exact d’appeler “quartiers ethniques”.

    Ce remplacement intégral de la population scolaire au sein d’un établissement prestigieux montre bien qu’est à l’œuvre un “grand remplacement” de l’élite lycéenne, prélude à celui de l’élite tout court. Tel est l’objectif ethnique que l’on cache, fort mal d’ailleurs, derrière l’invocation des critères sociaux, de la préférence due aux boursiers, de la prise en compte de “l’indice de positionnement social” des établissements scolaires d’origine des candidats. La détermination des pouvoirs publics à briser les derniers îlots d’excellence de l’enseignement public s’inscrit dans la volonté de réaliser à marche forcée un processus d’islamisation-africanisation des élites de la France. C’est ce que diront un jour en termes clairs les historiens chinois, indiens ou russes, lorsqu’ils retraceront la descente aux enfers et la plongée dans la tiers-mondisation de ce pays qui a été l’un des plus riches et puissants au monde, et peut-être celui dont la civilisation a été la plus brillante.

    * Jean-Louis Harouel est professeur émérite d’histoire du droit à l’université Panthéon-Assas (Paris-II), notamment auteur de “les Droits de l’homme contre le peuple” (Desclée de Brouwer) et “L’islam est-il notre avenir ?” (La Nouvelle Librairie).

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    France24 - Monde

    Les deux principaux suspects du meurtre de l'ex-rugbyman argentin Aramburu ont été arrêtés

    Publié le : 23/03/2022 - 11:39Modifié le : 23/03/2022 - 14:03

    FRANCE 24 Suivre

    Les deux militants de l'ultradroite soupçonnés d'être impliqués dans l'assassinat, samedi, à Paris de l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu ont été interpellés : Loïk Le Priol en Hongrie, dans la nuit de mardi à mercredi, et Romain Bouvier mercredi à Sablé-sur-Sarthe.

    L'enquête avance sur le meurtre de l'ancien rugbyman et ex-international argentin Federico Martin Aramburu. Le principal suspect a été interpellé dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 mars en Hongrie, a appris l'AFP de sources proches du dossier, confirmées par le parquet de Paris.

    Loïk Le Priol, ancien militaire et membre du mouvement d'ultradroite GUD âgé de 27 ans, est soupçonné d'avoir tiré sur l'ancien joueur qui est décédé sur place, samedi au petit matin. Il a été interpellé en Hongrie à la frontière de l'Ukraine, a précisé à l'AFP une autre source proche du dossier.

    L'autre homme, Romain Bouvier, 31 ans, également actif à l'ultradroite et qui aurait aussi tiré sur l'ex-rugbyman, a été interpellé dans la matinée à Sablé-sur-Sarthe par la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Nantes, a appris l'AFP d'une autre source proche du dossier. L'interpellation a été confirmée de source judiciaire à l'AFP.

    THREAD. Le récit de la soirée où Federico Martín Aramburú a été supposément tué par Loïk Le Priol, militant d’extrême-droite. pic.twitter.com/6lH8RvBof5

    March 22, 2022

    Détention provisoire

    Mardi, une jeune femme de 24 ans, soupçonnée d'avoir conduit la voiture, une jeep appartenant à Le Priol, a été mise en examen pour "complicité d'assassinat" et placée en détention provisoire.

    Les deux hommes auraient tiré sur l'ancien international argentin, tué par balles après une altercation dans un bar de Saint-Germain-des-Près, Le Mabillon.

    Les faits se sont déroulés vers 6 h boulevard Saint-Germain dans le 6e arrondissement de Paris, après un "différend" entre deux groupes de personnes au bar Le Mabillon, ont expliqué à l'AFP des sources policières.

    Les groupes ont été séparés par des videurs, a ajouté l'une de ces sources, mais les suspects "sont revenus peu après avec un véhicule et ont tiré des coups de feu". "Plusieurs impacts" de balles ont été relevés sur place, a ajouté une source proche de l'enquête et le sportif est mort sur place des suites de ses blessures. L'enquête est conduite par la brigade criminelle

    Loïk Le Priol, connu pour sa radicalité et sa violence, et Romain Bouvier, un ancien étudiant de l'université parisienne Assas, doivent comparaître devant un tribunal en juin pour "violences aggravées" contre un membre du GUD, qu'ils sont soupçonnés d'avoir tabassé et humilié avec trois autres membres de ce mouvement d'ultradroite.

    Formé à l'Ecole des mousses de la Marine nationale à Brest, Loïk Le Priol avait suivi une formation de commando marine, l'élite opérationnelle de la Marine nationale, avant d'être affecté au commando de Montfort avec lequel il avait participé à plusieurs opérations extérieures au Mali et à Djibouti entre 2013 et 2015. Rapatrié en France en juillet 2015 pour raisons médicales - un état de stress post-traumatique -, il avait été ensuite radié de l'armée en raison de son comportement violent.

    "Cauchemar absolu"

    Federico Martin Aramburu, né en 1980, ancien centre ou ailier de Biarritz (2004-2006), Perpignan (2006-2008) et Dax (2008-2010), comptait 22 sélections avec l'Argentine.

    L'ancien trois-quart centre ou ailier avait notamment été titulaire lors du match pour la troisième de place de la Coupe du monde 2007, remportée par les Argentins face aux Bleus (34-17), rencontre au cours de laquelle il avait inscrit un essai.

    Depuis sa retraite sportive, il vivait à Biarritz et travaillait pour une entreprise de tourisme.

    Le milieu du rugby lui a rendu de nombreux hommages. Par la voix de leur avocat Me Yann Le Bras, ses proches ont appelé à laisser la police travailler sereinement.

    "Pour la famille et ses nombreux amis, ce 19 mars a tourné au cauchemar absolu. Ce crime odieux et son décès laissent chacun d'eux et au-delà tout le monde du rugby abasourdi dans une douleur indicible", avait-il écrit dans un message envoyé à l'AFP dimanche.

    Avec AFP

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    France24 - Monde

    Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école

    Publié le : 23/03/2022 - 05:46Modifié le : 23/03/2022 - 09:24

    FRANCE 24 Suivre

    Quelques heures seulement après avoir annoncé la réouverture des collèges et lycées pour les filles, les Taliban ont finalement prié le même jour les élèves de rentrer chez elles. 

    Les Taliban sont revenus sur leur décision. Les filles qui avaient repris mercredi 23 mars le chemin du lycée à Kaboul, la capitale de l'Afghanistan, après la décision des Taliban de rouvrir l'école secondaire aux filles dans le pays, plus de sept mois après l'arrivée au pouvoir des islamistes, ont dû rebrousser chemin. Les Taliban ont ordonné dans la même journée la fermeture des collèges et lycées pour les filles en Afghanistan, quelques heures seulement après leur réouverture, a confirmé un responsable taliban.

    "Oui c'est vrai", a déclaré sans autre commentaire à l'AFP Inamullah Samangani, porte-parole des Taliban, en confirmant des informations selon lesquelles les filles avaient été priées de retourner chez elles.

    Une équipe de l'AFP-TV filmait mercredi matin un cours dans une classe du lycée Zarghona pour filles, à Kaboul, lorsqu'un enseignant est entré et a ordonné aux élèves de rentrer chez elles. Ces dernières, qui se réjouissaient de leur retour à l'école pour la première fois depuis la prise de pouvoir en août dernier des fondamentalistes islamistes, ont fermé leurs livres, emballé leurs affaires et quitté en larmes la classe. "On a pu voir sur les télévisions locales des scènes très poignantes de jeunes filles éclater en sanglots, qui se réjouissaient de pouvoir remettre enfin leur uniforme", raconte Sonia Ghezali,  correspondante à Islamabad pour France 24. 

    "J'ai vu mes élèves pleurer et hésiter à quitter le cours. C'est très douloureux de voir vos élèves pleurer", se désolait auprès de l'AFP Palwasha, enseignante à l'école de filles Omara Khan, aussi dans la capitale.

    Le droit à l'éducation au cœur des négociations

    "La situation est confuse, la règle n'est pas appliquée partout dans le pays. Il s'agit là d'un grand cafouillage des Taliban, poursuit Sonia Ghezali. Il traduit aussi l'idée que les dirigeants ne sont pas sur la même longueur d'onde."

    La communauté internationale a fait du droit à l'éducation pour tous une pierre d'achoppement dans les négociations sur l'aide et la reconnaissance du régime des islamistes fondamentalistes. Plusieurs pays et des organisations ont proposé de rémunérer les enseignants

    Le ministère de l'Éducation avait pourtant annoncé la reprise des cours mercredi pour les filles dans plusieurs provinces, sauf celles de Kandahar, ville du sud et berceau des Taliban, qui devait rouvrir le mois prochain. "Nous ne rouvrons pas les écoles pour faire plaisir à la communauté internationale, ni pour gagner la reconnaissance du monde", avait assuré à l'AFP le porte-parole du ministère, Aziz Ahmad Rayan. "Nous le faisons dans le cadre de notre responsabilité de fournir une éducation et des structures éducatives à nos élèves", a-t-il ajouté.

    Les Taliban avaient insisté sur le fait qu'ils voulaient prendre le temps afin de s'assurer que les filles âgées de 12 à 19 ans seraient bien séparées des garçons et que les établissements fonctionneraient selon les principes islamiques.

    Avant la volte-face des Taliban, des filles interrogées par l'AFP à l'ouverture des écoles se disaient "heureuses" de revenir en classe et remerciaient même les autorités.

    Avec AFP

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    L'ONU approuve une résolution établissant une coopération avec l'Afghanistan des Taliban

    L'Entretien de France 24

    Hamid Karzaï : "Les Taliban permettront aux filles de retourner à l’école"

    Le Débat de France 24

    Les Taliban au pouvoir depuis six mois : l'Afghanistan en péril ?

    France24 - Monde

    L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire

    Publié le : 23/03/2022 - 07:03

    Tiffany FILLON

    La Pologne est en première ligne dans l'accueil des réfugiés ukrainiens. Varsovie est pourtant réputée pour sa politique migratoire intransigeante et la relation entre les deux pays est marquée par un conflit mémoriel. Mais face à l'invasion russe, l'Ukraine et la Pologne semblent dépasser ce passé douloureux. 

    Depuis le début de l'invasion de l’Ukraine, la Pologne a accueilli à elle seule plus de la moitié de tous les réfugiés qui ont fui le pays, soit environ six réfugiés sur 10. Cela représente, depuis le 24 février, plus de deux millions de personnes, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Il y a quelques mois pourtant, la Pologne était accusée, à l'instar de son voisin, la Biélorussie, de refouler parfois violemment les migrants irakiens, syriens ou afghans qui arrivaient aux portes de l'UE.

    Cette politique de la main tendue semble, à première vue, surprenante, d'autant que les relations entre l'Ukraine et la Pologne héritent d'un passé difficile. En 2018, une loi adoptée par la majorité PiS (Droit et justice) au pouvoir en Pologne avait suscité de vives tensions avec l'Ukraine. Cette loi visait à pénaliser, au sujet de la Shoah, "l'attribution à la nation ou à l’État polonais, en dépit des faits, de crimes contre l’humanité". L'un de ses volets punissait, en outre, la négation des "crimes commis par les nationalistes ukrainiens ou les membres de formations ukrainiennes ayant collaboré avec le IIIe Reich allemand".

    Car Varsovie qualifie de "génocide" le massacre de quelque 100 000 Polonais dans la région de Volhynie par des nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale. L'emploi du terme "génocide" est, rejeté par Kiev, qui reconnaît toutefois sa responsabilité dans cette tuerie.

    >> À voir aussi : Pologne : à Varsovie, des nationalistes veulent revoir l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale

    En Volhynie, ces crimes contre la population avaient commencé sous l'occupation allemande, en 1941, et continué après la reprise de l'Ukraine par les Soviétiques, en 1943-1944. En représailles, des maquisards polonais s'étaient vengés en massacrant des milliers d'Ukrainiens.

    Le traumatisme de l'époque soviétique

    "Pendant des décennies, ce sujet n'a pas été vraiment évoqué car il remettait en cause l'amitié entre peuples frères des pays socialistes et pouvait, paradoxalement, raviver la mémoire des massacres soviétiques commis contre des Polonais", explique à France 24 Paul Gradvohl, historien, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et spécialiste de l’Europe centrale.

    Selon lui, il s'agit surtout d'un "contentieux historique qui a été monté en épingle par les conservateurs du PiS pour alimenter leur rhétorique victimaire et contrer les rappels de l'antisémitisme polonais [pendant la guerre]". Aujourd'hui, "il n'a pas de raison particulière de rester en tête d'affiche. Cet accueil des Ukrainiens par les Polonais est une façon de réécrire l'Histoire et de leur dire : 'Vous voyez que cela peut bien se passer'", poursuit Paul Gradvohl.

    >> À lire aussi : L'opération Barbarossa : le début d'une guerre d'anéantissement

    Les Ukrainiens et les Polonais ont, par ailleurs, payé le prix fort sous Staline et gardé en mémoire ces massacres. Quelque 5 millions de personnes sont mortes en Ukraine, en 1932 et 1933, lors d'une grande famine provoquée par la politique de collectivisation de Staline. "Ils ont été tués sur une base ethnique et sociale. Ils ont été tués sous prétexte qu'ils avaient une tradition de petits paysans par rapport au mythe de la commune rurale russe", rappelle Paul Gradvohl. Des centaines de milliers de Polonais ont, par ailleurs, été tués dans les années 1937-1938, sur ordre de Staline, lors des Grandes purges, des répressions politiques massives menées par le NKVD, la police politique du régime soviétique.

    Le mouvement de solidarité envers les Ukrainiens trouverait, en partie, ses racines dans une solidarité fondée contre l'impérialisme russe. "Pour les Polonais, c'est une façon de dire : 'Les Russes font avec vous ce qu'ils ont fait avec nous. On est à vos côtés'", résume Paul Gradvohl.

    Les Ukrainiens et les Polonais ne sont pas seulement des voisins au passé douloureux. Avant cette crise, la Pologne abritait déjà environ 1,5 million d'Ukrainiens venus, pour la plupart, travailler dans ce pays membre de l'Union européenne. Beaucoup d'entre eux travaillaient notamment dans le secteur des services à la personne, représentés par une majorité de femmes. Or, aujourd'hui, quelque 90 % de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants.

    Liés par la langue, la religion et les migrations

    "L'accueil est d'autant plus facile et compréhensible qu'ils parlent chacun une langue relativement proche. Une intercompréhension s'est développée entre les deux peuples, notamment ces dernières années avec les échanges de population. Les Ukrainiens qui étaient en Pologne avant le 24 février partaient, puis revenaient et repartaient", précise l'historien qui a contribué à l'ouvrage Histoire partagée, mémoires divisées : Ukraine, Russie, Pologne" de Korine Amacher, Éric Aunoble et Andrii Portnov (Éditions Antipodes Suisse, 2021).

    Les Ukrainiens ont beau être majoritairement orthodoxes et les Polonais, catholiques, la religion chrétienne est aussi un pont entre les deux populations, d'autant plus en Pologne, qui se présente comme un défenseur des valeurs chrétiennes.

    >> À voir aussi : En Ukraine, la "décommunisation" et la chute des symboles soviétiques

    Ces points communs ont probablement poussé de nombreux citoyens Polonais à soutenir leurs voisins ukrainiens. Ils les ont hébergés, leur ont fourni de la nourriture, ont servi de traducteurs ou les ont aidés à se déplacer en Europe. Mais aujourd'hui, face à l'afflux de réfugiés, les bénévoles, épuisés, demandent au gouvernement de prendre le relais.

    Mardi 22 mars, l'ONG Amnesty International a appelé le gouvernement central à "agir rapidement afin de proposer un système d’enregistrement, des hébergements à plus long terme, un soutien psychosocial, des transports et d’autres modes d’assistance". Cet appel avait été lancé bien plus tôt par la population. Le 9 mars, le quotidien conservateur Rzeczpospolita signait une Une marquante : 'Les gens ont aidé, maintenant c’est au tour du gouvernement.'

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    Guerre en Ukraine : face à plus de deux millions de réfugiés, la Pologne s'organise

    ANALYSE

    Ukraine : l'afflux de réfugiés "ravive des souvenirs historiques brûlants"

    REPORTAGE

    Exode à la frontière Ukraine-Pologne : "Ils nous refoulent juste parce qu'on est Noirs !"

    France24 - World

    WikiLeaks founder Assange marries long-term partner in ceremony at UK prison

    Issued on: 23/03/2022 - 19:35

    NEWS WIRES

    WikiLeaks founder Julian Assange married his long-term partner Stella Moris inside a British high-security prison on Wednesday at a small ceremony attended by just four guests, two official witnesses and two guards.

    Assange is being held in jail while U.S. authorities seek his extradition to face trial on 18 counts relating to WikiLeaks’ release of vast troves of confidential U.S. military records and diplomatic cables more than a decade ago.

    “I am very happy and very sad. I love Julian with all my heart, and I wish he were here,” Moris said outside the gates of Belmarsh prison following the ceremony.

    The 50-year-old Australian, who denies any wrongdoing, has been in the southeast London jail since 2019, and before that was holed up in the Ecuadorean Embassy in the British capital for seven years.

    While living at the embassy he fathered two children with Moris, a lawyer more than a decade his junior, whom he met in 2011 when she started work on his legal team. Their relationship began in 2015.

    The registrar-led nuptials took place during visiting hours at the prison, where some of Britain’s most notorious criminals have served sentences, including child murderer Ian Huntley.  Afterwards, the guests were asked to leave immediately.

    For the occasion, Moris wore a lilac satin wedding dress and Assange a kilt - a nod to his family ties to Scotland - which were created by British fashion designer Vivienne Westwood, who has campaigned against his extradition.

    The bridal dress featured an inscription of a personal message from Westwood, and the long veil was embroidered with words such as “valiant”, “relentless” and “free enduring love”.

    “To me, Julian is a pure soul and a freedom fighter,” Westwood said.

    Outside the jail, Moris cut a wedding cake and gave a speech to supporters who had gathered for the occasion.

    “You know what we are going through is cruel and inhuman,” she said. “The love that we have for each other carries us through this situation and any other that will come. He is the most amazing person in the world. He is wonderful and he should be free.”

    Assange suffered a blow earlier this month when he was denied permission to launch an appeal at Britain’s Supreme Court against a decision to extradite him. However, he could still challenge the government’s ratification of the extradition. 

    (REUTERS)

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    London court denies bail to WikiLeaks founder Julian Assange

    Wikileaks founder Julian Assange stripped of Ecuadorian citizenship

    WikiLeaks founder Assange can be extradited to the US, London court rules

    France24 - World

    ‘Russian forces have committed war crimes in Ukraine,’ Blinken says

    Issued on: 23/03/2022 - 07:43Modified: 23/03/2022 - 22:22

    FRANCE 24 Follow

    The United States has assessed that Russian military forces have committed war crimes in Ukraine, US Secretary of State Antony Blinken announced on Wednesday, referring to a review of “countless accounts and images of destruction”. Follow FRANCE 24’s liveblog for the latest updates on the situation in Ukraine [Paris time].

    4:30 am: 7,000 to 15,000 Russian troops dead in Ukraine, says NATO

    NATO estimated on Wednesday that 7,000 to 15,000 Russian soldiers have been killed in four weeks of war in Ukraine, where fierce resistance from the country's defenders has denied Moscow the lightning victory it sought.

    By way of comparison, Russia lost about 15,000 troops over 10 years in Afghanistan.

    A senior NATO military official said the alliance's estimate was based on information from Ukrainian authorities, what Russia has released – intentionally or not – and intelligence gathered from open sources. The official spoke on condition of anonymity under ground rules set by NATO.

    Ukraine has released little information about its own military losses, and the West has not given an estimate, but President Volodymr Zelensky said nearly two weeks ago that about 1,300 Ukrainian servicemen had been killed.

    2:25 am: Russian regulator blocks Google News, reports Interfax

    Russia's communications regulator has blocked the news aggregator service of Alphabet Inc's GOOGL.O Google, accusing it of allowing access to what it calls fake material about the country's military operation in Ukraine, Interfax news agency said on Wednesday.

    "We’ve confirmed that some people are having difficulty accessing the Google News app and website in Russia and that this is not due to any technical issues on our end," Google said in statement.

    "We’ve worked hard to keep information services like News accessible to people in Russia for as long as possible."

    Interfax said Roskomnadzor, the regulator, had acted on a request from the office of Russia's prosecutor general.

    "The American online news resource in question provided access to numerous publications and materials containing inauthentic and publicly important information about the course of the special military operation on the territory of Ukraine," Interfax quoted the regulator as saying.

    A new Russian law makes it illegal to report any event that could discredit the Russian military.

    1:15 am: Russia expels US diplomats in tit-for-tat move

    Russia on Wednesday said it was expelling US diplomats in retaliation for Washington's step to remove 12 of Moscow's representatives to the UN based in New York.

    "On March 23, a note with the list of the American diplomats declared 'persona non grata' was handed to the head of the American diplomatic mission who was summoned to the Ministry of Foreign Affairs," the ministry said in a statement.

    The decision was taken in response to the expulsion by Washington of Russian diplomats at the UN in New York, the source said.

    "The US side has been given firm notice that any hostile action by the United States against Russia will be met with a resolute and appropriate response," the statement added. 

    A US State Department spokesperson confirmed it had received the list from Moscow.

    12:15 am: 64 attacks on health care in Ukraine war, says WHO

    The World Health Organization (WHO) said on Thursday it had verified 64 instances of attacks on health care in Ukraine between Feb. 24 and March 21 resulting in 15 deaths and 37 injuries.

    Close to 7 million Ukrainians have been internally displaced in the one month of war, with one in three of them suffering from a chronic health condition, according to the global health agency.

    Pressure has been mounting on medical professionals and volunteers from Ukraine and abroad to keep the country's healthcare system going, since the start of the Russian invasion. Read full story

    The conflict, which began on Feb. 24, has caused more than 3.6 million refugees to flee Ukraine and already led to the unprecedented isolation of Russia's economy due to sanctions. 

    11:57 pm: Russian move on Ukraine aid fails at UN Security Council

    A Russian-drafted call for aid access and civilian protection in Ukraine that does not mention Moscow's role in the crisis failed at the U.N. Security Council on Wednesday, with only Russia and China voting yes and the remaining 13 members abstaining.

    "If Russia cared about the humanitarian situation, it would stop bombing children and end their siege tactics. But they haven't," Britain's U.N. Ambassador Barbara Woodward told the council after the vote. Russia denies attacking civilians.

    A Security Council resolution needs at least nine votes in favor and no vetoes by Russia, China, Britain, France or the United States to be adopted. Russia's U.N. Ambassador Vassily Nebenzia accused those who abstained on Wednesday of doing so "for political reasons."

    Explaining China's yes vote, Ambassador Zhang Jun said Beijing had a "strong expectation" that there should be an immediate ceasefire, but that while pushing for a halt to the fighting, the council should "also respond to the humanitarian crisis in a positive, pragmatic and constructive manner."

    11:52 pm: Ukraine's Zelensky urges global protests against Russia's war

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday urged citizens around the world to take to the streets to stop Russia's invasion of his country.

    "Come with Ukrainian symbols to support Ukraine, to support freedom, to support life," Zelensky said in a video address in English. "Come to your squares, to your streets, make yourselves visible and heard."

    In a passionate speech on the eve of a one-month anniversary of Russia's invasion, Zelensky urged people around the globe "to stand against the war starting from March 24... and after then" and speak up against Russia's bloody war.

    "Show your standing, come from your offices, your homes, your schools and your universities, come in the name of peace," Zelensky said.

    "The world must stop the war."

    Hundreds of civilians have been killed, hundreds more injured and over three million Ukrainians have fled their country since Russia invaded its neighbour on February 24 with the goal of thwarting its pro-Western course.

    11:35 pm: UK to send 6,000 missiles, £25 mn to Ukraine army, says Johnson

    Prime Minister Boris Johnson said late Wednesday that Britain would send 6,000 missiles, consisting of anti-tank and high explosive weapons, and £25 million ($33 million, 30 million euros) in financial aid to Ukraine's military.

    "The United Kingdom will work with our allies to step up military and economic support to Ukraine, strengthening their defences as they turn the tide in this fight," he said in a statement, announcing the package on the eve of attending NATO and G7 summits.

    11:30 pm: Russian army 'taking defensive positions' in Ukraine: Pentagon

    The Russian army has retreated more than 30 kilometres (18 miles) east of Kyiv in the past 24 hours and has begun to establish defensive positions on several fronts in Ukraine, a senior Pentagon official said Wednesday. 

    "The Ukrainians have managed to push the Russians back 55 kilometres east and northeast of Kiev," the senior official, who requested anonymity, told reporters. "That is a change from yesterday."

    On Tuesday the Pentagon had estimated that Russian forces were around 20 kilometres from the center of the capital.

    To the northwest, "they're basically digging in and they are establishing defensive positions," the official added. "So it's not that they're not advancing. They're actually not trying to advance right now."

    Moscow's indiscriminate attacks have devastated several Ukrainian cities since it sent tens of thousands of troops into its eastern European neighbour on February 24, with the civilian toll soaring and more than ten million people fleeing their homes.

    Many analysts still see no clear path out of the conflict.

    9:30 pm: Biden arrives in Brussels for crunch summits on Ukraine

    US President Joe Biden arrived in Brussels on Wednesday for crunch summits with European, G7 and NATO allies, expected to focus on Russia's invasion of Ukraine, pictures on broadcaster CNN showed.

    Biden, who will be seeking to rally allies to forge a united response to Moscow, will participate in meetings of NATO, the European Union and G7 Thursday before visiting Poland Friday and Saturday.

    9:01 pm: Renault suspends operations at Moscow plant

    French carmaker Renault on Wednesday announced the immediate suspension of operations at its Moscow plant. The announcement comes just hours after Ukraine’s President Volodymyr Zelensky gave a 15-minute-long speech to the French parliament in which he accused a number of French companies, including Renault, of financing the war by still operating in Russia, calling on them to leave.

    8:22 pm: Russian journalist killed in Kyiv shelling

    Oksana Baulina, a Russian journalist for the investigative news outlet The Insider, was killed when Russian troops shelled a residential neighbourhood in the Ukrainian capital, the outlet said Wednesday.

    Baulina, who previously also worked for Russian opposition leader Alexey Navalny’s anti-corruption group, “died under fire in Kyiv” while “filming the destruction” caused by Russian shelling, The Insider said on its website.

    7:30 pm: Russia expels US diplomats in tit-for-tat move

    Russia is expelling an unspecified number of US diplomats in retaliation for Washington’s move to remove 12 of Moscow’s representatives to the UN based in New York.

    “On March 23, a note with the list of the American diplomats declared ‘persona non grata’ was handed to the head of the American diplomatic mission who was summoned to the Ministry of Foreign Affairs,” the ministry said in a statement. “The US side has been given firm notice that any hostile action by the United States against Russia will be met with a resolute and appropriate response,” it said.

    7:05 pm: Russian forces have committed war crimes in Ukraine, Blinken says

    The United States has reached the assessment that Russian military forces committed war crimes in Ukraine, US Secretary of State Antony Blinken announced Wednesday.

    “Last week, I echoed President [Joe] Biden’s statement, based on the countless accounts and images of destruction and suffering we have all seen, that war crimes had been committed by Putin’s forces in Ukraine. I noted then that the deliberate targeting of civilians is a war crime,” Blinken said in a statement. “Today, I can announce that, based on information currently available, the US government assesses that members of Russia’s forces have committed war crimes in Ukraine,” he said.

    6:08 pm: Germany says ‘breach of contract’ to pay Russian gas deliveries in roubles

    Russia’s demand for payments in roubles for gas deliveries to Europe constitutes a breach of contract, German Economy Minister Robert Habeck warned Wednesday.

    “The announcement of paying in rubles is... a breach of the contract and we will now discuss with our European partners how we would react to that,” he said. Germany imported 55 percent of its natural gas from Russia before Moscow invaded Ukraine.

    5:03 pm: Russian minister urges public not to stockpile medicines

    Russia’s Health Minister Mikhail Murashko has urged people not to buy extra supplies of medicines as many fear shortages and price hikes due to Western sanctions over Moscow’s military operation in Ukraine.

    “I want to tell the public: you don’t need to stock up,” Murashko said during a televised cabinet meeting with President Vladimir Putin. “The suppliers say that deliveries are continuing as planned.”

    4:42 pm: Ukrainians push back Russian forces around Kyiv  

    Kyiv’s Mayor Vitali Klitschko on Wednesday said that Ukrainian forces have managed to push back Russian troops in several areas around the Ukrainian capital. Klitschko said there were battles raging on the northern and eastern outskirts of the city, and that “the small city of Makariv and almost all of Irpin is already under the control of Ukrainian soldiers”.

    He urged Russian soldiers to go back home and said Ukrainians are ready to defend Kyiv building by building. “We are ready to fight for each building, each street, every part of our city,” he said.

    3:24 pm: ‘French companies need to leave Russia,’ Zelensky says

    Zelensky, who received a standing ovation after his 15-minute speech to the French parliament, said Ukraine needs “more than just oxygen… We need to act together”. Zelensky called on the French companies that are still operating in Russia to leave the country, and pleaded for France to send Ukraine more weapons, more air raid defences and to strengthen French sanctions on Moscow.  

    3:10 pm: Zelensky addresses French lawmakers

    Ukraine’s President Volodymyr Zelensky is currently addressing the French parliament via video link. He has begun his speech by saying “most of the answers are in your hands”, and asking the lawmakers to hold a minute of silence for Ukraine and the many victims of the Russian invasion that started on February 24.

    2:47 pm: Zelensky to address French parliament

    Ukraine’s President Volodymyr Zelensky is scheduled to address French lawmakers in the National Assembly at 3pm.

    2:16 pm: NATO to deploy four new 'battle groups' to eastern members

    NATO’s Secretary-General Jens Stoltenberg on Wednesday said that the transatlantic military alliance is set to bolster its eastern flank by deploying four new battle groups in Bulgaria, Hungary, Romania and Slovakia “with major increases in the eastern part of the alliance on land, in the air and at sea”.

    He also said NATO would lend Ukraine 'additional support' against nuclear, chemical threats, and that Russia “must understand it can never win a nuclear war”.

    1:42 pm: Black Sea port city of Odesa holds on despite first strike

    Authorities in Odesa accused Russian forces of carrying out a strike on residential buildings in the outskirts of the Ukrainian city early on Monday, the first such attack on the Black Sea port city. FRANCE 24's Julie Dungelhoeff and Amar Al Hameedawi report from the strategic city.

    1:24 pm: Zelensky urges Japan to impose trade embargo on Russia

    Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy urged Japan on Wednesday to ramp up pressure on Russia with a trade embargo, making an unprecedented direct appeal to parliament that invoked the two nations' shared experience of nuclear disaster.

    Speaking to lawmakers by video link in a gesture never previously accorded to a foreign leader, Zelenskiy thanked Japan for leading the way among Asian nations in condemning Russia's invasion of Ukraine and launching sanctions.

    12:41 pm: Ukraine says talks with Russia 'difficult'

    Kyiv said Wednesday that talks with Russia to end nearly one month of fighting were encountering "significant difficulties" after Moscow accused the United States of hindering peace efforts.

    "The negotiations are continuing online. They are proceeding with significant difficulties because the Ukrainian side has clear and principled positions," Ukraine's lead negotiator Mykhailo Podolyak told reporters in written comments.

    12:01 pm: "Putin plans to attend G20 summit" 

    President Vladimir Putin plans to attend a G20 summit later this year in Indonesia, Moscow's envoy said Wednesday, dismissing suggestions Russia could be excluded from the group over the war in Ukraine.

    A day earlier, the United States indicated it would consult allies over Russia's membership in international forums to increase pressure over the invasion of Ukraine, which has prompted a refugee crisis in Europe and roiled global markets. 

    Russian Ambassador to Indonesia Lyudmila Vorobieva said G20 host Jakarta had already invited Putin to the November heads of state summit in Bali.

     

    10:52 am: International volunteers gather on Polish border to help refugee influx 

    Following the Russian invasion, more than 3.5 million refugees have fled Ukraine. Poland has taken in most of these refugees. FRANCE 24’s Ellen Gainsford reports the Polish-Ukrainian border on how volunteers from all over the world are providing Ukrainians with practical help and moral support.

    10:20 am: Putin's offensive in Ukraine 'stuck', says Germany's Scholz

    Russian President Vladimir Putin's invasion of Ukraine has stalled despite the daily assaults inflicted by his troops, German Chancellor Olaf Scholz said on Wednesday, urging Moscow to "immediately" stop the fighting.

    "Putin's offensive is stuck despite all the destruction that it is bringing day after day," Scholz said in a speech to the German parliament.

    Unprecedented sanctions imposed by Western partners are working and will only bring further damage to Russia's economy, warned the German leader.

    "But that is just the beginning, many of the toughest consequences will only been seen in the coming weeks," he said, warning that "we are constantly creating sanctions".

    Putin "must hear the truth" that not only is the war destroying Ukraine, "but also Russia's future".

    Scholz insisted that Germany stands by Kyiv but said he would not endorse calls for NATO to help erect a no-fly zone over Ukraine or to send in "peacekeeping troops".

    "As difficult as it is, we will not give in on that," he said, adding that Germany would not risk a direct military conflict between nuclear-armed Russia and NATO. 

    09:46 am: 'Sending peacekeepers to Ukraine may lead to NATO-Russia confrontation'

    Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Wednesday said sending peacekeepers to Ukraine may lead to a direct confrontation between Russia and the NATO military alliance.

    Poland last week said an international peacekeeping mission should be sent to Ukraine and be given the means to defend itself.

    09:06 am: Nine humanitarian corridors agreed for Wednesday, says Ukrainian deputy PM

    Agreement has been reached to try to evacuate civilians trapped in Ukrainian towns and cities through nine “humanitarian corridors” on Wednesday, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

    Signalling no agreement had been reached with Russia to establish a safe corridor form the heart of Mariupol, she said people wishing to leave the besieged port city would find transport in nearby Berdyansk.

    08:04 am: Local ceasefire agreed for Luhansk, says governor

    The governor of the Luhansk region in eastern Ukraine said agreement had been reached on a local ceasefire to evacuate civilians trapped by fighting. Governor Serhiy Gaidai said on the Telegram messaging app that the ceasefire would come into force at 9am.

    01:34 am: March 22: Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    Entrepreneur Dmytro Tymoshenko has turned his paint company into a force for Kyiv’s self-preservation. His facilities are now producing their own bulletproof vests as well as serving as a hub for distribution of medicine and other humanitarian aid. FRANCE 24’s James Andre, Jonathan Walsh and Oleksiy Gordieiev report from the Ukrainian capital:

    11:22 pm: Zelensky says talks with Russia tough but ‘moving forward’; 100,000 still trapped in Mariupol

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky said early Wednesday that peace talks with Russia to end the war were tough and sometimes confrontational but added “step by step we are moving forward”.

    In his nightly video address, Zelensky also said 100,000 people were living in the besieged city of Mariupol in inhuman conditions, without food, water or medicine.

    Zelensky said more than 7,000 people had escaped in the last 24 hours, but one group travelling along an agreed humanitarian route west of the city were “simply captured by the occupiers”.

     

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    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    ON THE GROUND

    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    France24 - World

    Ukraine conflict presents a minefield for Anonymous and hacktivists

    Issued on: 23/03/2022 - 07:03

    Sébastian SEIBT

    The Russian invasion of Ukraine has sparked a surge of volunteer hackers, or hacktivists, battling on the digital frontline with Moscow. Groups such as Anonymous, Squad303 and Cyber Partisan have carried out several cyberattacks against Russian targets over the past few weeks. But these highly publicised attacks against Russian sites also pose a danger.

    Weeks after declaring an “electronic war” on the “Kremlin’s criminal regime”, Anonymous – a hacking collective – claimed to have hacked 2,500 Russian and Belarusian government, state media and other sites “in support of Ukraine”.

    The claim, which was posted on Twitter on March 17, was impossible to verify. Corroborating assertions by a decentralised collective of anonymous hacktivists – which anyone can claim to be – is extremely difficult.

    MORE: Since declaring 'cyber war' on Kremlin's criminal regime, #Anonymous has hacked over 2500 websites of Russian & Belarusian gov't, state media outlets, banks, hospitals, airports, companies & pro-russian 'hacking group' in support of #Ukraine. #OpRussia

    March 17, 2022

    But one thing is certain: the Russian invasion of Ukraine has led to a resurgence of cybermilitancy and new recruits for Anonymous, which had its moment of glory in the early 2010s. "There has never been such a mobilisation of hacktivists at the international level to defend the same cause," said Athina Karatzogianni, a media and communications lecturer at the University of Leicester, in an interview with FRANCE 24.

    Calling ‘digital talents’ for an ‘IT army’

    For those who know how to handle the digital weapon, hacking campaigns against Russian targets are used "to express solidarity – a bit like people who agree to host a Ukrainian refugee", Dennis-Kenji Kipker, a cybersecurity specialist at the University of Bremen, told FRANCE 24.

    The sense of mission was fueled by a call, two days after Russia launched its invasion, by Mykhailo Fedorov, Ukraine’s vice prime minister and minister for digital transformation. In a February 26 post, Fedorov called for “digital talents” since Ukraine was “creating an IT army”.

    We are creating an IT army. We need digital talents. All operational tasks will be given here: https://t.co/Ie4ESfxoSn. There will be tasks for everyone. We continue to fight on the cyber front. The first task is on the channel for cyber specialists.

    February 26, 2022

    Soon after the post was published on various platforms, the Anonymous collective "declared war" on Russian President Vladimir Putin. They were joined by several other groups, such as the Polish hacktivist movement Squad303 and the Belarusian Cyber Partisans, who say they are opponents of Belarusian President Alexander Lukashenko.

    This international group of hackers against Moscow then multiplied its operations. There was a succession of “denial of service” attacks (DDoS attacks are used to make a site inaccessible by overloading the servers with requests) against the sites of the Kremlin, the FSB (the intelligence service) and the state RT television station.

    These activists have also managed to steal large amounts of information from the servers of major business groups such as Gazprom and the site of Roskomnadzor, the Russian media regulator. They also took control of several Russian news channels, such as Russia 24 and Channel One, for about ten minutes in order to broadcast images of Russian bombings.

    Finally, Squad303 has developed a tool that allows anyone to send messages to Russian cell phone numbers in order to "alert them to the reality of the conflict", according to the hacking group named after the 303 squadron of Polish fighters during World War II. They claim that more than 20 million messages have been sent to Russians.

    ‘Beating the Russians’ in the information war

    At a time when the fighting is claiming many victims in Ukraine, these efforts in cyberspace may seem anecdotal. A cyberattack on the Duma website to insert a pro-Ukrainian message on the homepage will never have the same effect as a bomb dropped on a residential area in Kyiv or Mariupol.

    "Certainly these operations will not change the face of the conflict, but they will have an impact," said Kipker. "It’s still too early to assess the role of these activists in the conflict and above all, they are only one piece of the puzzle of all the efforts – including economic sanctions – put in place to counter Russia," said Vasileios Karagiannopoulos, a specialist in hacktivism at the University of Portsmouth, in an interview with FRANCE 24.

    For instance, "data stolen by Anonymous could prove useful for the Ukrainian authorities", noted Karagiannopoulos.

    There’s also "the symbolic impact of these cyberattacks", noted Karatzogianni. They show that the Russian cyber army, often portrayed as one of the most experienced in the world, is not unbeatable. "It’s also a message sent to the Ukrainians to show them that we are doing what we can to help them," she added.

    Operations such as the hacking of Russian television channels "allow us to beat the Russians in the information war, which is supposed to be one of their strong points", explained Karatzogianni.

    The success of Anonymous and other collectives have seen a rise in hacking operations, with Twitter teeming with messages warning of ever larger attacks. It’s a rise in cyber power that is not without risk.

    The risks of playing Putin’s game

    "What happens if one of Anonymous' attacks were to damage critical infrastructure in Russia, such as a hospital?" asked Kenji Kipker. "They have not received any training in cyber warfare, and there is always the risk of significant unexpected collateral damage," acknowledged Karatzogianni.

    UK authorities have already warned amateur hackers not to join Ukraine’s “IT Army” amid fears that activists could be breaking the law or launch attacks that spiral out of control, reported the Guardian newspaper. "There’s always a risk of escalation if Vladimir Putin can use an Anonymous attack as a pretext and claim that it is proof of the West's involvement in the conflict," said Karagiannopoulos.

    This is "the problem with collectives like Anonymous, because they do not speak for anyone and they don't have the right to 'declare wars' as they have done", said Kipker. In other words, since they don't represent anyone, the Kremlin will have no trouble portraying them as agents of the West. "Especially if these hacktivists do damage to infrastructure that matters to Russians on a daily basis [such as railroads, hospitals etc.], which could strengthen Russian public support for Vladimir Putin," he explained.

    Instead of taking the risk of carrying out offensive actions that could go wrong, Anonymous and other hacktivists "could help find the best ways to secure Ukrainian computer networks against attacks by Russian hackers", suggested Kipker.

    The war in Ukraine could be a pivotal moment for hacktivism. It may go down in history as the conflict that allowed this form of activism "to become known worldwide as an effective means of struggle", noted Karagiannopoulos. But it could also br the factor that led to a new escalation of Europe’s most serious conflict since the end of World War II.

    This article has been translated from the original in French.

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    India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner

    ON THE GROUND

    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    ON THE GROUND

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : à Odessa, la peur des habitants après les premières frappes

    Publié le : 23/03/2022 - 09:31Modifié le : 23/03/2022 - 11:59

    Amar AL HAMEEDAWI Julie DUNGELHOEFF

    Épargnée jusque-là par l'armée russe, la ville portuaire ukrainienne d'Odessa vit depuis quelques jours ses premiers bombardements, laissant craindre une attaque venue depuis la mer. Notre envoyée spéciale Julie Dungelhoeff a rencontré Anatoly, 81 ans, blessé par une frappe qui a partiellement détruit sa maison.

    Valeurs Actuelles

    Philip K. Dick, mystique déjanté

    Certains de ses admirateurs le tiennent pour un prophète. D’autres estiment qu’il n’était qu’un blagueur de génie. Lui-même affirmait que son œuvre était un « long cheminement vers l’illumination » avant de confesser dans un éclat de rire que ses livres n’avaient aucun sens. Philip K. Dick reste un mystère. Pur produit de la contre-culture californienne, il a bâti une œuvre prolifique constituée de 44 romans et plus de 120 nouvelles, jetant des ponts improbables entre science-fiction et Beat generation, musique pop et philosophie, drogue et religion, paranoïa et invasion martienne.

    En interrogeant jusqu’à l’obsession la notion de réel et la définition de l’homme, il a laissé un témoignage sur les angoisses de son époque tout en apercevant dans les brumes de son délire le monde dans lequel l’humanité ne tarderait pas à sombrer, le nôtre, happé par le virtuel, les mutations génétiques, les machines “intelligentes” et la surveillance généralisée. Écrivain marginal assez peu lu de son vivant, il a connu une gloire posthume favorisée par Hollywood, où il est l’un des auteurs les plus portés à l’écran. Une vingtaine de films pour le cinéma ou la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans, dont Blade Runner de Ridley Scott (1982), Total Recall de Paul Verhoeven (1990) ou Minority Report (2002) de Steven Spielberg. Quarante ans après sa mort, une charge éditoriale vient saluer celui qu’Emmanuel Carrère tient pour le « Dostoïevski du XXe siècle », avec une douzaine de rééditions en format poche (J’ai lu), ainsi que la réédition de la biographie que lui a consacrée Lawrence Sutin en 1989, et les trois derniers romans de Philip K. Dick formant la Trilogie divine, que publie la maison Denoël.

    Philip Kindred Dick et sa jumelle Jane sont nés le 16 décembre 1928 à Chicago, avec six semaines d’avance. Mal nourrie par une mère au mieux inexpérimentée, la petite fille mourra de faim le 26 janvier suivant.

    « Le traumatisme de la mort de Jane devait demeurer l’événement central de sa vie psychique », écrit son biographe. On trouvera dans ses romans de nombreux personnages en communication télépathique avec leur jumeau mort. Il en voudra à sa mère, se sentira coupable « d’avoir pris tout le lait » et finira plus ou moins, lorsqu’il plongera dans le mysticisme, par identifier sa sœur à Dieu.

    La famille ne survivra pas à ce drame. Fin 1929, elle s’est installée à San Francisco mais les parents divorceront quatre ans plus tard. Sa mère part à Washington avec Philip ; elle reviendra en Californie (Berkeley) pour les 10 ans du petit. Philip K. Dick ne quittera quasiment plus cette région jusqu’à la fin de sa vie. Son enfance est triste, marquée par la solitude et l’absence de père. Il s’invente une petite sœur avec qui il fait semblant de monter à cheval, souffre de vertiges. On lui diagnostique bientôt une schizophrénie, qui sera néanmoins infirmée à l’âge adulte.

    L’enfant se passionne pour la musique classique et découvre, à 12 ans, la science-fiction à travers les “pulps”, ces magazines de littérature populaire dans lesquels de nombreux auteurs de science-fiction ont fait leurs débuts : H. P. Lovecraft, Robert Heinlein, Frank Herbert, Isaac Asimov ou Ray Bradbury, pour ne citer que les plus grands. C’est dans ces mêmes pulps aux couvertures ornées de monstres aux yeux exorbités (Thrilling Wonder Stories, Fantastic Story Magazine…) qu’il débutera lui-même en 1952. En six ans, il écrit plus de 80 nouvelles, peaufinant son univers futuriste peuplé de télépathes et d’extraterrestres adeptes de religions d’épouvante. Dans The Minority Report (1956), il imagine des humains aux capacités divinatoires (les “précogs”), capables de prévoir un meurtre avant qu’il ne se produise, avec tous les problèmes philosophiques que cela pose.

    Premier chef-d’œuvre en 1962 avec le Maître du Haut Château

    Mais son rêve est de publier un roman “réaliste”. Il en écrira plusieurs, tous seront refusés (à part Confessions d’un barjo qui paraîtra en 1977). D’après son biographe, ils ne sont pas très bons. C’est donc dans le genre SF qu’il continuera, pour la grande joie de ses lecteurs.

    Le premier chef-d’œuvre survient en 1962 avec le Maître du Haut Château dans lequel il fait ce qu’il sait faire de mieux : tordre la réalité jusqu’à faire douter d’elle. Le roman se passe en 1962. L’Axe a gagné la guerre et les États-Unis sont depuis 1948 sous domination japonaise à l’ouest, allemande à l’est, avec une zone tampon au milieu (les Rocky Mountain States). Les personnages évoluent dans ce contexte lorsqu’ils découvrent un livre écrit par un écrivain retiré dans son Aventin, lequel imagine un monde dans lequel ce sont les Alliés qui ont gagné la guerre…

    Le roman (prix Hugo 1963) est un tournant dans sa carrière, l’écrivain change de catégorie. Suivront le Dieu venu du Centaure (1965), premier livre hanté par les questions religieuses, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (1966), rebaptisé Blade Runner après l’adaptation par Ridley Scott, puis Ubik (1969), son roman le plus baroque où un aérosol aux pouvoirs divins permet de basculer d’une époque à l’autre dans une société dominée par des télépathes et des anti-télépathes, sur fond de conquête spatiale…

    La stupéfiante production de l’auteur durant les années 1960 a un prix : les amphétamines. Dick en avait des bocaux pleins au frigo, qu’il prenait par poignées entières. Cela lui permettait d’écrire durant trois ou quatre jours d’affilée avant de s’écrouler pour quarante-huit heures. Évidemment, cela n’arrangeait pas son état psychologique. Il avait développé une paranoïa, craignait la CIA et le KGB, subissait des sautes d’humeur et des dépressions féroces durant lesquelles il gardait le lit pendant une semaine, ou tentait de se suicider avant de finir à l’hôpital.

    Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue

    « Difficile à vivre », dit gentiment son biographe. Un tyran, pourrait-on traduire. Il exigeait le silence absolu quand il écrivait mais une disponibilité de tous les instants quand il s’éloignait de sa machine à écrire. Durant ses épisodes maniaques, l’une de ses épouses racontera qu’il se montrait puéril et capricieux comme un enfant. Ses cinq mariages se sont terminés par cinq divorces.

    En 1970, lorsque sa quatrième épouse le quitte, sa vie part carrément en eau de boudin. Pendant deux ans, il n’écrira pas une ligne, passant ses journées à se “défoncer” et à se prendre pour un gourou. Il effraie toutes les jeunes filles qu’il croise en tombant amoureux d’elles, accueille chez lui des hippies drogués, dont l’un, évadé d’un hôpital psychiatrique, dort avec des fusils chargés dans son lit. Un cambriolage dont il est la victime le persuade qu’il est dans le viseur des Black Panthers, du FBI ou d’une milice d’extrême droite (ou des trois à la fois). Certains pensent aujourd’hui qu’il était tellement shooté qu’il s’est peut-être autocambriolé. Vive la contre-culture. Tout cela finira par une tentative de suicide à Vancouver où il a répondu à une invitation à participer à un colloque sur la science-fiction. Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue.

    Digne représentant des années psychédéliques, Philip K. Dick était également un mystique comme seule la Californie de cette époque pouvait en produire. L’une des constantes de son œuvre est la conscience d’une réalité apparente considérée comme illusoire. Lui affirme avoir vu derrière l’illusion plusieurs fois au cours de sa vie.

    Sa première illumination eut lieu au lycée, au cours d’un devoir de physique où il “séchait”. Il se mit à prier et une voix intérieure lui résuma le principe d’Archimède. Cette voix qui lui parlera régulièrement dans les années soixante-dix, il l’appellera tour à tour “la Voix de l’IA”, “Diane”, “la Sybille”, “Sophia”, “Sekkinah”, “le Zèbre”, avant d’opter pour le Christ. En 1967, converti au christianisme épiscopalien, il vit ce même Christ « propulsé à une vitesse terrifiante » de sa Croix en forme d’arbalète. Mais il était sous LSD.

    C’est en février 1974 qu’il vécut sa grande expérience mystique, celle qui l’occupera jusqu’à la fin de sa vie. Il venait de se faire opérer d’une dent de sagesse, souffrait le martyre et se fit ainsi livrer un antalgique par la pharmacie du coin.

    Une vingtaine de films pour le cinéma et la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans.

    Quand une jeune fille se présenta à sa porte avec le médicament, il remarqua à son cou un pendentif représentant un poisson, signe de reconnaissance des premiers chrétiens. Ce signe provoqua en lui l’expérience de ce qu’il qualifiera plus tard d’anamnèse, la “perte de l’oubli” : en une fraction de seconde, il comprend que l’on vit toujours dans les premiers temps du christianisme, qu’il est quelqu’un d’autre nommé Thomas (ou Firebright), que l’univers visible est entièrement faux et que le temps linéaire n’existe pas.

    Plus tard, sa radio débranchée se mettra à l’insulter, il sera aveuglé par un rayon de lumière rose bourré d’informations en écoutant Strawberry Fields des Beatles, et des serpents ayant son propre visage le réveilleront en pleine nuit. Kierkegaard disait qu’après avoir bâti une maison de fous dans sa jeunesse, Jonathan Swift avait fini par s’y réfugier. On pourrait dire la même chose de Philip K. Dick.

    Que penser de cette expérience d’un point de vue du sens commun ? Est-elle une simple mystification ? Un délire psychotique ? Est-elle liée à des accidents cérébraux à répétition ? À des épisodes épileptiques ? À un abus de vitamines dont l’écrivain se gavait ? Philip K. Dick a lui-même exploré toutes ces explications, oscillant sans cesse entre l’illusion de ces visions et leur vérité. Et peu importe d’ailleurs. L’essentiel pour nous est que cette série de visions a relancé son œuvre et permis son aboutissement avec les trois derniers romans : SIVA, l’Invasion divine et la Transmigration de Timothy Archer, la fameuse Trilogie divine.

    De 1974 à 1978, Dick va essayer de comprendre ce qui lui est arrivé en rédigeant des notes et des synthèses de ses lectures religieuses, qu’il finira par intituler l’Exégèse : des milliers de pages sans plan et sans méthode bourrées d’informations tirées des grands textes sacrés et de la gnose. Il se servira largement de ces notes pour l’écriture de la trilogie, « tentative pour formuler [sa] vision en une structure rationnelle, qui puisse être communiquée à autrui », comme il l’écrivait lui-même.

    Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique

    Avec son mélange d’exégèse religieuse et de science-fiction, SIVA est un ovni littéraire. Dick y raconte son expérience mystique du point de vue d’un personnage qui se dédouble : Horselover Fat (Horselover pour “celui qui aime les chevaux”, soit “philippos” en grec, et Fat pour “gros” en anglais, soit “dick” en allemand) et Phil Dick. Le premier est un mystique à qui SIVA (Système Intelligent Vivant et Agissant) est apparu, le second un écrivain de science-fiction rationnel qui tient le premier pour un cinglé. Ses admirateurs ont tendance à l’oublier mais Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique. Il s’ensuit un roman où le lecteur hésite sans cesse « entre le réel et l’illusion, la folie et la santé mentale, le réalisme ou la science-fiction », comme l’écrit Étienne Barillier dans sa postface.

    Le deuxième roman pourrait être considéré comme le point de vue de Horselover Fat, ainsi que l’a suggéré le romancier de science-fiction Kim Stanley Robinson. L’Invasion divine est un roman de science-fiction pure mettant en scène Herb Asher, en état de suspension cryonique après un accident, qui se souvient des événements passés lorsqu’il était dans son dôme de la planète CY30-CY30B, et notamment du retour sur Terre de Rybys Romney, qui accouchera d’Emmanuel, nouveau Christ chargé de combattre Belial… Le roman rassemble toutes les idées religieuses de l’écrivain et cherche de manière obsessionnelle à comprendre l’existence du Mal, cette fois-ci sans humour.

    Quant au dernier roman, il serait, dans la même logique de Robinson, le point de vue de Phil Dick, autrement dit le point de vue rationnel et sceptique sur les événements mystiques qu’il a vécus. C’est d’ailleurs un roman tout ce qu’il y a de plus réaliste inspiré par le pasteur épiscopalien américain James Pike, une figure iconoclaste et hérétique du mouvement hippie : Timothy Archer dans le livre.

    Il a lui-même des visions, croit communiquer avec son fils défunt. Mais à travers la narratrice, la belle-fille de l’évêque, Dick en vient à rejeter tout le fatras mystico-théologique abstrait qui l’encombrait depuis des années, et à louer les vertus simples de l’humanité, et notamment la bonté, dans laquelle il finit par trouver la réponse à sa question de la définition de l’homme.

    Étonnant destin en montagnes russes dont il est impossible de savoir quelle direction il aurait prise. Le 18 février 1982, ses voisins le trouvent couché par terre, inconscient. Conduit à l’hôpital, on lui diagnostique un accident vasculaire cérébral. Dans les jours suivants, il en fait d’autres avant que son cœur ne s’arrête le 2 mars, à l’âge de 53 ans, quelques mois avant la sortie de Blade Runner qui consacrera sa gloire. Il est enterré dans le Colorado, à côté de sa sœur Jane.

    Invasions divines, Philip K. Dick, une vie, de Lawrence Sutin, Denoël, 510 pages, 24 € ;

    la Trilogie divine, de Philip K. Dick, Denoël, 852 pages, 28 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Black Sea port city of Odesa holds on despite first Russian strike

    Issued on: 23/03/2022 - 12:50Modified: 23/03/2022 - 15:02

    Julie DUNGELHOFF

    Authorities in Odesa accused Russian forces of carrying out a strike on residential buildings on the outskirts of the Ukrainian city early on Monday, the first such attack on the Black Sea port city. FRANCE 24's Julie Dungelhoeff and Amar Al Hameedawi report from the strategic port.

    L'Humanité

    Sortir du gaz russe : pistes et impasses

    Décryptage

    À Versailles, l’Union européenne s’est donné 5 ans pour ne plus dépendre de la Russie. Dix jours plus tard, les fausses bonnes idées et l’impératif climatique compliquent la donne. Explications

    Marie-Noëlle BertrandMarion d'Allard

    C’est l’épine dans le pied de l’Union européenne. Alors que Moscou intensifie son offensive en Ukraine, les Vingt-Sept se sont engagés, au sommet de Versailles, à se désengager des énergies fossiles russes d’ici à 2027. Une échéance lointaine qui s’explique, entre autres, par les difficultés réelles à rendre effective une telle décision.

    Pour ce qui est du gaz, « l’UE importe 90 % de sa consommation, dont 45 % environ depuis la Russie », précise la Commission européenne. Un taux qui varie selon les pays : 100 % pour la Finlande, l’Estonie ou la Lettonie, quand l’Allemagne importe de Russie un tiers de sa consommation et l’Italie 43 %. L’Hexagone, pour sa part, dépend du gaz russe à hauteur de 16 % de ses besoins.

    Sortir de cette dépendance est devenu un impératif européen. Mais, de la recherche de fournisseurs alternatifs au développement des énergies décarbonées en passant par l’impérieuse nécessité d’atteindre une forme de sobriété, Bruxelles tâtonne toujours.

    1. Substituer un gaz à un autre, un plan climaticide

    Le gaz naturel circule de deux façons : par gazoduc, sous pression et à 40 km/h en moyenne, ou à bord de navires méthaniers, sous forme liquide (GNL). Aujourd’hui, l’Europe se fournit principalement par gazoduc, depuis la Norvège et la Russie. Chercher d’autres fournisseurs revient donc pour partie à privilégier les importations de gaz naturel liquéfié, en provenance des États-Unis notamment, qui exportent du gaz de schiste, issu de la fracturation hydraulique de la roche. Désastreuse sur le plan environnemental, l’importation de gaz de schiste est également une option « plus chère », relève l’économiste Pierre-Noël Giraud, avec « un coût de transport équivalant au coût de production », précise le professeur à Mines ParisTech.

    Côté infrastructures, importer du GNL demande des capacités de stockage suffisantes et de terminaux méthaniers capables de regazéifier cette matière première. À l’heure actuelle, la France dispose de quatre terminaux de ce type, dont trois sont opérés par Elengy, filiale d’Engie. Mais « ces installations ne sont pas en sous-régime et nos stockages sont pleins pour un petit moment. Les clients achètent des capacités de stockage pour plusieurs années », relève-t-on en interne. Quant à la possibilité de renforcer rapidement nos capacités de stockage de gaz, « ça n’est même pas évoqué », poursuit ce spécialiste du dossier. En somme, substituer le GNL au gaz russe risque fort de s’avérer compliqué à court terme. D’autant plus, conclut-il, que « tout le monde est à la recherche d’une alternative au gaz russe. Il faut raisonner dans le cadre d’un réseau interconnecté ».

    Peut-on se passer du gaz russe ?

    2. Accélérer le développement des énergies décarbonées

    Seul pays de l’UE à ne pas avoir atteint ses objectifs 2020, la France est la mauvaise élève en matière d’énergies renouvelables, avec à peine 19 % de la consommation brute finale (essentiellement hydraulique), pour un objectif fixé de 23 %. Un tel retard renforce mécaniquement la dépendance aux énergies fossiles. Pourtant, développées massivement, « les énergies renouvelables pourraient nous permettre de sortir de dilemmes comme celui qui se pose actuellement » au sujet du gaz russe, assure Pierre Laboué (1), chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). À condition d’investissements publics conséquents, directs ou sous forme d’aide aux particuliers.

    « Les prix de l’énergie augmentent et vont continuer d’augmenter ces prochains mois. Depuis cet automne, nous recevons de plus en plus de demandes individuelles concernant la pose de panneaux solaires ou la rénovation thermique des logements », explique Sylvain Le Falher, cofondateur et président d’Hello Watt. Alors que « les aides dédiées ont baissé, poursuit-il, il est urgent de relancer un programme de rénovation énergétique important quand on sait qu’en France, il y a encore 4 millions de chaudières au fioul ». Développer les énergies renouvelables, oui, mais pas seulement, poursuit Sylvain Le Falher : « Cette situation implique aussi que des décisions politiques soient prises en matière de nucléaire. » Particularité française, l’électricité produite sur le territoire émane à 75 % du parc nucléaire, une énergie « de transition », décarbonée et pilotable.

    3. Consommer moins : l’arlésienne française

    En finir avec notre dépendance aux hydrocarbures russes passera aussi par mettre fin à notre dépendance aux hydrocarbures tout court. L’objectif d’en limiter la part est d’ailleurs dicté depuis 2015 et la signature de l’accord de Paris sur le climat. Pour plafonner le réchauffement à +2 °C, la communauté internationale s’est alors engagée à atteindre la neutralité carbone dès la deuxième moitié du siècle. Cela implique de réduire à quasi-néant la production d’énergies fossiles. La France s’est dotée d’une stratégie nationale bas-carbone (SNBC) qui prévoit d’avoir baissé la consommation de gaz et de pétrole de respectivement 10 % et 19 % en 2023, et de 22 % et 34 % en 2028. Le bilan est, pour l’heure, on ne peut plus mitigé. La faible décrue de la consommation de pétrole depuis 2020 est jugée conjoncturelle, due à la crise sanitaire. La consommation de gaz naturel a quant à elle augmenté de 0,5 %.

    Pourtant, la question climatique est sur la table depuis vingt-cinq ans, souligne Matthieu Auzanneau, directeur du think tank The Shift Project : « Si nous avions pris des mesures dès le protocole de Kyoto en 1997, la question de notre dépendance au gaz et au pétrole de Vladimir Poutine ne se poserait pas. » Reste maintenant à nous sevrer dans l’urgence. Mais « s’engager dans une sobriété planifiée n’est pas la même chose que s’engager dans une sobriété de guerre », reprend Matthieu Auzanneau. Les leviers d’action sont en revanche bien identifiés. Côté pétrole, les transports se placent en tête et comptent pour près de 60 % de notre consommation ; l’autre gros morceau concerne l’usage non énergétique du pétrole (plastique, chimie, pesticides…). Côté gaz, le logement résidentiel est le principal poste affecté, suivi par l’industrie (un gros quart de notre consommation) et par la production d’électricité et de chaleur (2). « Réduire de 1 °C le chauffage dans les maisons et ralentir sur la route peut nous permettre de limiter notre dépendance au gaz et au pétrole russes l’an prochain », conclut le directeur de The Shift Project.

    ÉnergiegazRussieénergies renouvelables
    New York Times - World

    The Coronavirus Pandemic

    Brazil Dispatch

    In Glitter and Leotards, They Took a Stand: Carnival Must Go On

    After Brazil’s biggest party was effectively canceled for the second straight year, a group of artists rallied to play on despite police orders.

    Musicians and revelers crowding a downtown street in Rio de Janeiro on Monday.Credit...Dado Galdieri for The New York Times

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    By Jack Nicas

    Jack Nicas, The Times’s Brazil bureau chief, reported this story by spending the weekend with the Carnival blocos on the streets of Rio de Janeiro.

    RIO DE JANEIRO — A young man sat alone with a beer and his tuba. One by one, his co-conspirators arrived. A man in a leotard with a trumpet. A shirtless drummer in a wizard hat. Another tuba player in a leopard-skin bra.

    They were a ragtag group, convening near a popular downtown plaza to break the rules and start a party. In their view, they were here to save Rio de Janeiro’s Carnival.

    After Omicron brought a new wave of Covid cases to Brazil, Rio banned the roving bands known as “blocos” that fuel the free, impromptu street parties that make this city’s Carnival such a democratic revelry. City authorities had been scouring social media for planned blocos and vowed to break up any that violated the order.

    Instead of the blocos, the city was allowing private, paid parties that could check for vaccinations. That left many Rio residents worried that Carnival — one of the few institutions where Rio’s social classes still mingle — was becoming more private and elite. Some of them wondered whether it would be much of a Carnival at all.

    But on the edge of the plaza just after 9 p.m. on Friday, Carnival’s first official night, the resistance was assembling next to a Chinese noodle stand. They were armed with glitter, fishnet and a full brass section.

    “Carnival is a cultural manifestation, not an event,” said Rafael Comote, 30, a trumpet player wearing a pink wig and a vest from the Rio health department, borrowed from a friend. “Carnival is not something you can forbid.”

    The bloco had formed over the previous few days in a WhatsApp group of about 100 musicians from bands that had canceled their plans. After last year’s Carnival cancellation, these musicians wanted to play. They called their makeshift band “Repressed Demand.” To evade the police, they decided on the meeting spot just a few hours before.

    Around 10:30 p.m., the group headed for Olympic Boulevard, a promenade along the water created for the 2016 Olympics. “We’re all apprehensive,” Mr. Comote said as he walked. “This is the first bloco of the first day, so let’s see.”

    About 20 musicians and 30 spectators stopped in front of a warehouse. With streetlights flickering overhead, they warmed up with a famous Brazilian Carnival song whose opening lyrics sent a message: “Make way so I can pass. Excuse me so I can let off some steam.” The small crowd bounced to the rhythm — and began texting their friends.

    Benjamin Rache Salles, a physics professor with glitter on his face, said he was heading to meet friends at a samba bar when he heard there was a bloco. Now those 10 friends were on their way here.

    Within an hour, the band was encircled by more than 200 people dancing and singing. Vendors were selling $2 beers. Carnival had arrived.

    “The music produces a vibration that reaches your heart and gives you emotion. And you sing, dance, jump, get happy and forget everything,” said Fabio Morais, a trumpet player in a red firefighter vest. “Then you come back to reality.”

    Suddenly, there were red flashing lights. The police had arrived, too.

    ‘We’ll ask them to disperse.’

    In 1919, after the Spanish flu ravaged much of the world, Rio’s Carnival celebration was filled with such debauchery that it is still known as perhaps the best party the city has ever seen. Historians have said that year led to many Carnival hallmarks that continue today, including Rio’s biggest bloco, costumes and the occasional kissing of a stranger.

    That left expectations high for this year’s Carnival, the days-long celebration of indulgence ahead of the Christian observance of Lent. Much like 1919, it was expected to serve as a pressure valve after the pandemic restrictions. “We don’t party because life is quiet, because life is good,” said Luiz Antônio Simas, a Rio historian who has studied Carnival. “The party is restorative.”

    The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

    Then Omicron arrived. In January, Rio’s mayor postponed until April the official Carnival parade, known for its elaborately costumed dancers and floats, and banned altogether the more than 450 blocos and their freewheeling street parties. Most other cities made similar moves.

    But a loophole in Rio’s policy — allowing private Carnival parties, which had already become more popular in recent years — let paid gatherings flourish.

    Dozens popped up, with some offering elaborate musical performances and selling tickets for more than $100. Almost immediately, many Rio residents saw the policy as hypocritical.

    “On what moral grounds do you stop the street carnival while various other gatherings and events are happening?” Mr. Simas said. “The ban was not based on public health criteria.”

    City Hall stood firm. The man tasked with hunting the Carnival blocos was Brenno Carnevale — yes, that is his real name — head of the department that cracks down on illegal street vendors, taxis and, during the pandemic, parties.

    The day before Carnival started, Mr. Carnevale said he had 32 agents monitoring social media for blocos and hundreds of police officers patrolling the streets. They had infiltrated more than 50 WhatsApp group chats. And they issued a clear warning the previous weekend when they broke up two blocos downtown in a pre-Carnival celebration.

    “There are always people who want to defy the rules,” he said. If the blocos go out, “we’ll seek dialogue,” Mr. Carnevale said. “We’ll ask them to disperse.”

    ‘We’re not going to stop.’

    When the police showed up on Olympic Boulevard on Friday night, things became tense. In some ways, the encounter would set the tone for the rest of Carnival.

    The police wanted the bloco to move. But the officers didn’t necessarily say they had to stop playing. “We are going to Harmony Plaza,” said Paula Azevedo, a fiery trombone player. “We’re not going to stop.”

    The police agreed the party could move. Then Ms. Azevedo posed another question. “You agree that this is hypocrisy?” she said. “It is hypocritical to have to pay to enjoy Carnival?”

    “Yes,” one officer responded. “Of course.”

    The party became a parade down Olympic Boulevard, gathering energy and size as it went. When the band turned left onto a more narrow street, it was difficult to move.

    By 3 a.m., thousands of people packed Harmony Plaza. They greeted friends, kissed and moved to the music. Some climbed on to a gazebo. People wore wigs, capes and feathers, and vendors sold caipirinhas, meat skewers and corn on the cob. And the band didn’t stop, the drums and horns the heartbeat of the party. Overlooking it all was a state police precinct.

    At 6 a.m., Paulo Mac Culloch, a spokesman for Mr. Carnevale, responded to a text message asking if the department had spotted any blocos that night. “Up until now,” he responded, “no.”

    The party made clear that Rio’s Carnival was on. While much smaller than usual and without the typical infrastructure, like portable toilets and sound stages, blocos played through the streets of downtown for the next four days, sometimes attracting enormous crowds.

    The police, for their part, mostly watched. They tried to keep people off the tram tracks and from disrupting traffic, but tensions mostly remained low. One officer said everyone just wanted to get along because of the war in Ukraine.

    On Monday, Mr. Carnevale’s department said that it broke up 11 blocos from Saturday through Monday. “The street Carnival, with the big organized blocos, didn’t happen as it usually does,” the department said. “However, we had people celebrating in the streets and we followed it all.”

    Renata Rodrigues, a sociologist and a drummer in a feminist bloco that played on Tuesday, said that despite all the challenges, Rio’s street Carnival was alive and well.

    “There is nothing more Rio than this street culture, this way of intertwining, getting together with people you know and you don’t know,” she said. “We haven’t been able to do any of that for two years, so it’s been a memorable, incredible Carnival.”

    She added: “Something that only the street can provide.”

    Leonardo Coelho contributed reporting.

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    BBC

    Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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    The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

    The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

    But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

    Valeurs Actuelles

    Le cœur est un chasseur solitaire

    A lors, dans le demi-jour boréal du canyon, tout ce qui existe au monde s’estompe, et il n’y a plus que mon âme, mes souvenirs, les voix mêlées de la Black-foot River, le rythme à quatre temps et l’espoir de voir venir un poisson à la surface. À la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. Comme Norman Maclean, dans la Rivière du sixième jour, August est un jeune homme interdit qui, sans se connaître vraiment – c’est là le lot de l’adolescence -, demeure un étranger pour lui-même dans un monde qu’il ne comprend pas.

    Au cœur du drame, ici, la lente érosion du couple que formaient ses parents, jusqu’à l’inévitable séparation et les sacrifices que celle-ci impose à ses victimes. Face au silence de son père, avec qui il ne sait que parler du beau et du mauvais temps, August suit sa mère et quitte la terre de son enfance dans les plaines du Michigan où « l’absence de relief est profondément enracinée chez les gens du coin, qui n’éprouvent pas le besoin d’observer les choses en prenant de la hauteur ». Avec elle, sur la route de Lewis et Clark, il rejoint le Montana rural.

    Là, les canyons et les rivières de l’Ouest américain côtoient la médiocrité des banlieues et de ses mobile homes qui campent dans des champs mal entretenus entre les piscines en plastique et les trampolines cassés décolorés par le soleil. « August avait la sensation que son existence était désormais divisée en deux parties distinctes : celle dans laquelle son père, sa mère et lui vivaient ensemble dans la nouvelle maison, et celle d’aujourd’hui où tout baignait dans un brouillard confus. » Dans ce roman d’apprentissage grave et mélancolique, Callan Wink suit son héros de ses 12 à ses 19 ans, depuis ses années collège au début des années 1990. La fiction et les souvenirs se confondent dans une écriture dont on perçoit l’allure autobiographique : comme l’auteur, la plupart des garçons de l’âge d’August se sont engagés dans l’armée, mais n’en sont jamais revenus. « Nous, on a eu le Viêtnam, constate le coach de l’équipe de football du lycée, alors que s’effondre le World Trade Center . Et vous, vous aurez à affronter ça. »

    Se soustraire à “la fange d’ici-bas”

    Callan Wink signe avec August un roman touchant et lumineux où la difficulté de se connaître et de se trouver n’obtient une réponse que dans l’impossible lutte pour tenter de se soustraire à « la fange d’ici-bas ». « La plupart du temps, il aurait voulu échapper à sa propre compagnie, mais il n e voyait pas comment faire. » Là, dans le portrait de cette Amérique banale, loin de l’effervescence de la ville, du bruit et de sa fureur, les ouvriers s’attroupent au comptoir d’un diner en préfabriqué, Guns N’ Roses et Janis Joplin au juke-box. Là, aussi, les filles aux cheveux crêpés, piercing au nombril et tatouages tribaux au creux des reins flirtent avec les garçons en teddy de feutre, les cheveux gominés à la Elvis. La violence, elle, sourd dans ce décor où parfois l’on n’a rien d’autre à faire que d’attendre que le temps passe : « Ce que la plupart des gens appellent vivre consiste juste à essayer de comprendre après coup ce qui leur est arrivé. »

    “August”, de Callan Wink, Albin Michel, 400 pages, 22,90 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    War in Ukraine: Should the West cut remaining ties with Russia?

    Issued on: 23/03/2022 - 20:12

    François PICARD Follow

    Would Russia really use nuclear weapons? The Kremlin's spokesperson Dmitry Peskov told CNN that that would only happen if Moscow faced an existential threat and certainly not in the current campaign in Ukraine. Is that simply stating the obvious, or should we worry?

    Last month, on the eve of the invasion of Ukraine, Vladimir Putin made a thinly-veiled threat to the West if they tried to stop him. After recent Russian war games that included the eventuality of nuclear war and as some European nations stockpile iodine pills, would Putin really dare to go where neither side went during the Cold War?

    We also ask our guests about the West's resolve in the wake of Volodymyr Zelensky's speech before the French parliament and ahead of Joe Biden's arrival in Europe for summits with leaders of NATO, the G7 and EU. 

    Produced by Juliette Laurain, Sophie Pizzimenti and Melissa Kalaydjian. 

    © Studio graphique France Médias Monde

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    • Mireille CLAPOT, Member of French Parliament, LREM
    • Vladislav DAVIDZON, Nonresident fellow at the Atlantic Council
    • Nikolay PETROV, Senior Research Fellow, Chatham House
    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    French Green candidate slams TotalEnergies for ‘complicity' in Ukraine war crimes

    Ukraine’s Zelensky shames French companies still operating in Russia, calls on them to leave

    The Debate

    The longer the war... Does time favour Ukraine or Russia?

    Valeurs Actuelles

    Des syndicats demandent le changement de nom d’un collège “Soljenitsyne”, trop proche de Poutine

    Le nom d’Alexandre Soljenitsyne va-t-il disparaître des établissements français qui honorent l’écrivain russe ? C’est en tout cas le souhait de plusieurs syndicats vendéens de l’Education, qui ont demandé au conseil départemental et au rectorat de débaptiser le collège d’Aizenay, rapporte Ouest-France vendredi 18 mars. Ils jugent que le nom ne peut être conservé dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine. L’établissement avait été baptisé en l’honneur du prix Nobel de littérature en 2005.

    « Une forme de révisionnisme »

    Dans leur courrier, les syndicats évoquent la proximité d’Alexandre Soljenitsyne dans les dernières années de sa vie avec Vladimir Poutine. « Peu avare de compliments envers le dictateur russe qui lui décerna le prix d’État, Soljenitsyne partageait avec lui sa vision de l’unité de la Russie, un patriotisme aveugle », détaillent-ils. Fervent dénonciateur du totalitarisme de l’URSS, ce qui lui valut 8 ans de goulag, l’auteur n’était cependant pas hostile à l’instauration d’un régime autoritaire fondé sur le nationalisme. Certains lui reprochent de ne pas avoir dénoncé les atteintes du Kremlin aux droits de l’Homme dans les dernières années de sa vie. Décédé en 2008, l’auteur de « L’Archipel du goulag » n’a cependant pas connu la radicalisation du discours de Poutine jusqu’à l’invasion ukrainienne.

    « C’est une forme de révisionnisme. Sous l’émotion, on peut vouloir faire des changements, mais Soljenitsyne s’est battu pour la liberté », a répondu le vice-président du département, Guillaume Jean, cité par Ouest-France. Le changement de nom ne semble donc pas à l’ordre du jour. « L’année de la Russie », que devait organiser le département en 2023 pour le 30e anniversaire de la venue de l’écrivain, a cependant été annulée.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Former Ivory Coast rugby star on working as janitor during Covid-19 pandemic

    Issued on: 24/03/2022 - 12:32

    Baky Meïté is a former captain of the Ivory Coast rugby team. Back in the spring of 2020, he put his rugby career on hold to work as a janitor in a geriatric hospital in Paris. He has now published a book, "Les Chiffons Bleus", as a tribute to his former colleagues who appear somewhat forgotten today. He joined us for Perspective.

    France24 - World

    Where's Wali? Canadian sniper confirms he's alive after reports he was killed in Ukraine

    Issued on: 23/03/2022 - 21:48

    James CREEDON Follow

    A notorious Canadian sniper has confirmed he is alive and well in an interview with FRANCE 24. Wali (not his real name) was operating in Ukraine in a lone wolf capacity. Also, were members of a Russian Army choir really arrested for singing anti-war songs? We take a closer look in this edition of Truth or Fake.

    France24 - Monde

    Crash d'un Boeing en Chine : une boîte noire de l'avion retrouvée

    Publié le : 23/03/2022 - 11:46

    FRANCE 24 Suivre

    Une des deux boîtes noires de l'avion de China Eastern Airlines qui s'est écrasé lundi dans les montagnes du sud de la Chine a été retrouvée, a annoncé mercredi à la presse un représentant de l'administration chinoise de l'aviation civile (CAAC).

    Du progrès dans l'enquête sur le Boeing 737-800 : une des deux boîtes noires de l'avion de China Eastern Airlines qui s'est écrasé lundi dans les montagnes du sud de la Chine a été retrouvée, a annoncé mercredi 23 mars à la presse un représentant de l'administration chinoise de l'aviation civile (CAAC).

    L'appareil, un Boeing 737-800, effectuait un vol entre les villes de Kunming et de Canton. Il transportait 132 personnes, 123 passagers et neuf membres d'équipage. Selon les données du site spécialisé FlightRadar, l'avion a brutalement piqué vers le sol avant de s'écraser, un comportement jugé inhabituel par les experts.

    Boîte noire

    La CAAC n'était pas en mesure dans l'immédiat de préciser si la boîte noire retrouvée était celle dédiée à l'enregistrement des voix dans le cockpit (CVR) ou celle contenant les données du vol (FDR).

    Le fonctionnement et l'utilisation des boîtes noires sont les mêmes pour tous les avions, quel que soit le modèle de boîte noire, selon le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français pour l'aviation civile.

    D'un poids de sept à dix kilogrammes chacune, elles sont en fait orange avec des bandes blanches réfléchissantes, afin de les rendre plus visibles, et sont localisées au niveau de la queue de l'appareil.

    Le "cockpit voice recorder" (CVR), qui fonctionne comme un magnétophone, contient deux heures d'enregistrement audio des conversations et bruits dans le cockpit : discussions entre les pilotes, communications avec l'équipage, mais aussi bruits d'ambiance dans l'avion, notamment des alarmes éventuelles, grâce à quatre pistes d'enregistrement audio. Les plus récents modèles permettent 25 heures d'enregistrement.

    "Déterminer au plus vite les causes de l'accident"

    Des centaines de pompiers, militaires, médecins, volontaires et responsables politiques locaux restent mobilisés pour retrouver des traces des passagers, leurs effets personnels et la deuxième boîte noire.

    L'éventuelle confirmation de la mort des 132 passagers en ferait le pire accident d'avion depuis 1994 en Chine, où la sécurité aérienne est jugée très bonne par les experts. Selon la CAAC, toutes les personnes à bord étaient de nationalité chinoise.

    La CAAC a tout de même ordonné une inspection générale dans l'ensemble du secteur aérien lors des deux prochaines semaines.

    Le président chinois, Xi Jinping, a appelé lundi à "déterminer au plus vite les causes de l'accident" et dépêché sur les lieux une équipe gouvernementale dirigée par le vice-Premier ministre Liu He.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Un avion transportant 132 personnes s'est écrasé dans le sud-ouest de la Chine

    Crash d'un Boeing en Chine : pas de trace de survivants, ni de boîtes noires

    France24 - Monde

    En RD Congo, l'impossible retraite des fonctionnaires

    Publié le : 24/03/2022 - 15:53

    Samia METHENI Suivre

    Ils ont 70, 80, 90 et même 100 ans. Enseignants ou agents administratifs, ils sont fonctionnaires en République démocratique du Congo et travaillent encore, attendant désespérément un pécule, une pension et une reconnaissance qui ne viennent pas.

    France24 - Monde

    Présidentielle 2022 : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

    Publié le : 22/03/2022 - 17:44Modifié le : 22/03/2022 - 17:52

    Les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. La présidentielle française n'y échappera pas, d'autant plus avec la guerre en #Ukraine et les tensions entraînées.Quelles sont les techniques les plus utilisées ? Quelles opérations peuvent être menées par des puissances comme la Russie par exemple ? Décryptage dans le premier épisode de notre mini-série.

    France24 - World

    'No heat to eat': Britons face worst cost of living crisis in 70 years

    Issued on: 24/03/2022 - 10:04

    Dheepthika LAURENT

    IN THE PAPERS - Thursday, March 24: We look at reactions from the British press after the government's new budget reveals the worst cost of living crisis in 70 years. Also, Joe Biden is in Brussels for several summits on Ukraine. Meanwhile, a top Vladimir Putin aide quits his government and leaves the country, while The Times of London reports that the threat of a coup against Vladimir Putin is very real. Finally, we look at a crisis of domestic pet obesity in the UK and how the internet may play a role.

    Links to the articles we mentioned:

    British front pages

    Cartoon by Peter Brookes

    Russia

    The Spectator cover 

    The Times: 'Ukraine war: Putin ‘at risk of coup’ by Russian security services'

    Pet obesity

    The Guardian: "'He raids the bin and eats the cat’s food!’ – the dangerous rise in obese pets'

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    L'Humanité

    Découverte extraordinaire d’un navire mythique

    Actu

    Latifa Madani

    L’une des épaves les plus inaccessibles de l’histoire, celle de l’Endurance d’Ernest Shackleton, grand nom de l’histoire de l’exploration, a été retrouvée cent sept ans après avoir sombré dans l’Antarctique. À 6 kilomètres du lieu de son naufrage, en 1915, l’épave du trois-mâts goélette a été débusquée le 9 mars, par 3 000 mètres de fond dans la mer de Weddell. Dans « la pire portion de la pire mer du monde », ainsi que la décrivait l’explorateur. Une découverte saisissante. « L’ Endurance est dans un fantastique état de conservation, elle se tient droite. On peut même lire son nom inscrit sur la poupe », dit Mensun Bound, le directeur de l’expédition britannique à laquelle ont pris part d’anciens étudiants bretons et normands de l’Intechmer de Cherbourg (Manche). La barre du navire est intacte. Des équipements sont empilés contre la rambarde, comme si l’équipage venait de quitter le bateau. Des technologies de pointe ont été utilisées par la mission Endurance 22, pour « le projet sous-marin le plus complexe jamais entrepris ».

    antarctique
    Valeurs Actuelles

    [JEU CONCOURS] Gagnez un séjour à Mandelieu dans un hôtel 4 étoiles

    Jusqu’au 05 avril 2022, participez à notre jeu concours pour peut-être gagner 1 séjour de deux nuits pour deux personnes à l‘hôtel Ermitage de l’Oasis à Mandelieu-la-Napoule ! Le gagnant sera tiré au sort :

    Pour participer, répondez à la question ci-dessous :

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    War in Ukraine: 'Pets are getting left at train stations'

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    A man from Guildford has travelled from the UK to west Ukraine to try and bring some of the pets abandoned because of the war to safety.

    Photographer Nick Tadd has teamed up with a network of volunteers, taking over supplies and bringing the animals back across the border to a shelter in Poland.

    Mr Tadd is documenting his work on social media and hopes to raise money for more supplies and a new ambulance for the animals.

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    The Saturday Profile

    For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

    Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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    By Carlotta Gall

    LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

    Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

    For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

    Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

    War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

    “I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

    More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

    “I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

    Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

    Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

    As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

    “I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

    The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

    As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

    “We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

    Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

    A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

    His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

    Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

    In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

    “That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

    In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

    In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

    “He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

    Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

    In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

    After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

    Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

    But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

    “So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

    Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

    He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

    “It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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    Valeurs Actuelles

    Sony dévoile sa vision automobile

    PHILOSOPHIE

    Sony, le fabricant d’électronique, s’allie à Honda pour produire des voitures électriques. Après avoir livré, il y a deux ans au CES de Las Vegas, un premier prototype, la Vision S berline, il récidive avec sa Vision-S 02. Un concept de SUV 7 places cette fois, qui tire tout autant profit de son savoir-faire dans le domaine de la gestion des batteries, des caméras, des capteurs pour parvenir à une conduite autonome totalement sûre. Honda et Sony vont créer une entreprise conjointe : au premier, le soin de fabriquer et d’assembler les autos ; au second, celui de développer la plate-forme dédiée aux services de mobilité (imagerie, télécommunication, connectivité, univers du jeu). « Nous avons l’intention de nous appuyer sur notre vision pour “faire de l’espace de mobilité un espace émotionnel” et de contribuer à l’évolution de la mobilité centrée sur la sécurité, le divertissement et l’adaptabilité », s’enthousiasme Kenichiro Yoshida, le président-directeur général de Sony, empruntant au discours ambiant.

    CONCURRENCE

    C’est qu’il n’est pas le seul à sceller des alliances de cette nature. Google a noué un partenariat avec Ford et Renault, Microsoft avec Volkswagen et General Motors. Amazon, le champion du commerce en ligne, avec Stellantis (ex-PSA), pour élaborer le futur SmartCockpit intégré aux véhicules de quatorze marques de la galaxie Stellantis dès 2024. Le projet de Sony ne portera pas sur les mêmes volumes, mais le pli est pris. Honda ne veut plus faire que de la voiture électrique. Tesla en a démontré, il est vrai, la viabilité. Alors, tout le monde s’engouffre dans la brèche, poussé par les impératifs écologiques et les normes serrées qui les encadrent.

    CARACTÉRISTIQUES

    Classique dans ses lignes, la Sony Vision-S 02 repose sur la même base technique que la Vision S berline. Ambiance claire et luxueuse. Tableau de bord composé d’écrans larges, façon Honda e. Pour visionner un film, jouer à la console, afficher mille informations, c’est parfait. Évidemment, il faut accepter ce nouveau dogme qui veut que le conducteur ne conduise plus grand-chose ou le moins possible, qu’il se sente, avec ses passagers, dans une voiture comme au bureau, le temps d’un trajet, sous un large toit en verre pour contempler le ciel et les petits oiseaux. Mais alors, les 544 chevaux et le “0 à 100” a priori édifiant (en 4,8 secondes pour la berline) de la fiche technique ? Ce n’est pas le moindre des paradoxes de ces voitures “intelligentes”, qui perçoivent manifestement l’automobiliste comme Dr Jekyll & Mr Hyde.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    France's former president Hollande inches towards political comeback

    Issued on: 23/03/2022 - 21:19

    Marc Perelman Follow Shirli SITBON

    There are just 18 days to go before round one of the French presidential election. In today's show, we see how former socialist president François Hollande is inching towards making a political comeback after the election. We also take a closer look at decades of tumultuous ties between the French state and Corsica in the wake of recent tensions and delve into the powers of the French president. 

    The brutal killing of Yvan Colonna, a Corsican nationalist convicted of killing the top French official on the island back in 1998, has taken Macron's government by surprise. Colonna was seriously injured in jail by another inmate and later died of his wounds, sparking a wave of protests in Corsica against the government in Paris.

    The unrest has prompted the French government to propose "autonomy" for Corsica for the first time in a bid to quell protests ahead of April's two-round presidential election. We take a look at decades of tumultuous ties between the French state and Napoleon's birthplace.

    We have also inaugurated a new weekly segment: the French presidential election for dummies. We begin by putting the spotlight on the presidency itself, which is a uniquely powerful institution – some experts say it's the most powerful executive in the democratic world. FRANCE 24's Florence Villeminot explains what powers the French president has.

    French presidential election © France 24

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    • Florence VILLEMINOT, FRANCE 24 journalist

    Macron calls for calm after Corsican nationalist Colonna dies following prison assault

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    French government floats Corsican ‘autonomy’ as unrest jolts election campaign

    FRENCH CONNECTIONS

    The powers of the French president: A modern-day monarch?

    New York Times - World

    At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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    The Saturday Profile

    After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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    By Vjosa Isai

    MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

    By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

    Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

    She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

    She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

    When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

    By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

    She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

    Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

    The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

    No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

    “A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

    As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

    “It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

    Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

    “Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

    She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

    But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

    “I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

    In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

    Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

    Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

    “When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

    She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

    She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

    The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

    She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

    Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

    As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

    “Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

    Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

    One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

    Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

    “Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

    In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

    Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

    People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

    Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

    “If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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    Valeurs Actuelles

    La folie douce des collectionneurs

    Dans la Collection invisible, Stefan Zweig raconte la passion d’un aveugle pour des eaux-fortes qu’il ne peut plus voir. Une collection est une histoire de héros singuliers, aux sensibilités diverses. Certains se damnent pour un objet, d’autres le laissent venir à eux, il y a aussi ceux qui le vendent… Camille de Foresta, commissaire-priseur chez Christie’s (www.christies.com) explique : « Le collectionneur, le vrai, celui qui passe sa vie à traquer l’objet rare, veut avoir le contrôle sur sa collection jusqu’au bout, pour éviter qu’elle soit mal dispersée après sa disparition. Un sentiment de puissance est à l’œuvre. Le collectionneur scrute tout le processus de vente, les photos, le catalogue… et il est présent à la vente. » Lors de plus grosse vente jamais réalisée en France, la collection Bergé-Saint Laurent (février 2009) qui a totalisé plus de 373 millions d’euros, Pierre Bergé était partout ! Et une fois la collection vendue, le collectionneur en amorce une nouvelle. C’est une addiction. Karl Lagerfeld, qui a collectionné les arts décoratifs du XXe siècle, a dispersé sa collection avant d’en entamer une autre, de mobilier et d’objets d’art du XVIIIe siècle. Il serait sans doute tombé d’accord avec l’idée que le commissaire-priseur est le maillon d’une chaîne qui touche à toute une vie. Pierre-Antoine Martenet, expert chez Quirinal (www.quirinal.fr), accompagne ceux qui débutent. Ils ont, pour la plupart, la quarantaine et possèdent un patrimoine déjà constitué. Il leur reste une enveloppe conséquente, ils étudient alors le placement plaisir. « Les mentalités sont bien différentes en Suisse ou en Belgique, où il est plus question de spéculation », explique-t-il. Les Français, eux, ont l’envie véritable de posséder des objets qui les enrichissent et nourrissent leur individualité, en écho au patrimoine national, qui influence notre goût et notre art de vivre.

    Catherine collectionne les poupées anciennes sans relâche

    Catherine, 80 ans, collectionne les poupées anciennes : Googlie en biscuit aux yeux exorbités, Kewpie en celluloïd datant des années 1910. Catherine traverserait le monde pour une Googlie, mais elle ne prend pas l’avion ; alors elle épluche les catalogues de ventes américaines et enchérit à 3 ou 4 heures du matin. Ne surtout pas le laisser à quelqu’un d’autre. La quête est plus enrichissante que la possession. Souvent, Catherine est déçue par son achat, elle pense déjà au suivant.

    Jacques Duthoo, 57 ans, se dit amateur et amasseur plutôt que collectionneur. Son fil rouge, c’est l’automobile, du bouchon de radiateur aux savonnettes des réclames de pompes à essence des années 1970, l’objet le ramène à un souvenir. « Tout est lié à mon enfance que je cherche à revivre. Chez moi, je peux entasser et rêver. » Jacques possède des vitrines “fourre-tout”, organisées par marques, Bugatti, Ferrari, Jaguar… avec des modèles réduits, des assiettes à dessert, des couverts, des porte-clés…

    De son côté, Olivier de Serres, 71 ans, collectionne les paquets de cigarettes, les avions, les disques pop rock des années 1960 et les Citroën. Ses parents roulaient en Citroën, l’automobile est sur toutes les photos de famille. À 18 ans, il s’offre sa première traction avant. Puis deux, puis trois, ça y est, il a mis le doigt dans l’engrenage. Et c’est bientôt une flotte complète qui vient enorgueillir sa demeure tourangelle. Sa passion relève encore d’un moyen de ralentir le temps qui passe. La passion des voitures anciennes est intense et a ses temps forts en salle des ventes, au printemps (récemment en mars, les ventes pendant le salon Rétromobile d’Artcurial, www.artcurial.com) comme à l’automne.

    Jean, antiquaire bourguignon de 60 ans, collectionne les jouets en tôle et les casques à pointe. À 14 ans, il file aux puces de Clignancourt à la recherche de petites voitures. Il n’est pas arrêté sur une marque. Il aime l’objet. Enfant, il jouait aux petits soldats, adulte, il se rue sur les accessoires d’époque. Les casques à pointe étaient à l’origine fabriqués en cuir avec des garnitures ; à la fin du XIXe siècle, la Prusse, la Bavière, le royaume de Saxe et autres possèdent tous un casque différent. Ils sont très hauts en 1842, s’abaissent en 1870, en 1915 ils deviennent surtout protecteurs.

    Il apprend à lire avec Tintin, puis en collectionne les premières éditions

    Yves Bergeret, 75 ans, collectionne Tintin, le journal des jeunes de 7 à 77 ans. Tout commence avec sa mère, abonnée à la Vie catholique illustrée dans les années 1950. Le dernier feuillet reproduisait alors une page d’un album de Tintin. Yves apprend à lire ainsi. Devant ses progrès, sa mère lui offre un premier album. Depuis, il collectionne les premières éditions en noir et blanc, les boules de cristal et autres statuettes rares relatives à son héros, Hergé, le visionnaire. “Tintinomania”, c’est le titre de la vente exceptionnelle qui vient d’être organisée, le 10 mars, à Tarbes par Me Adam, avec des lots issus de la collection d’un passionné de la région toulousaine.

    Le vrai collectionneur est dans une quête permanente, il cherche le Graal et ne le trouvera jamais, souvent déçu mais jamais abattu, la passion emporte tout sur son passage. « Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? » Oui, s’écriait Sacha Guitry – qui ne possédait que des objets illustres dont il racontait la provenance. Sa plus belle collection, selon lui, les femmes de sa vie ! « Les collectionneurs sont des gens heureux », aurait dit Goethe.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Taliban schools U-turn 'a devastating day' for Afghan girls - Malala Yousafzai

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    Nobel Peace Prize laureate Malala Yousafzai has told the BBC that the Taliban will continue to make excuses to prevent girls from learning beyond primary school.

    Since the Taliban seized power in August 2021, only girls’ primary schools - along with all boys’ schools - have remained open in most of Afghanistan.

    Girls’ secondary schools were due to open on Wednesday, but the Taliban has reversed its decision saying a ruling is still to be made on the uniforms that girls must wear.

    Speaking to BBC World News' Yalda Hakim, Ms Yousafzai said the Taliban is envisioning an Afghanistan where we do not have educated women.

    France24 - World

    From where I stand: The incredible story of Ivorian comedian Clentélex

    Issued on: 18/03/2022 - 15:47

    Clentélex is a 23-year-old man from Ivory Coast who has overcome the odds. He grew up in a poor neighbourhood of Abidjan. Unlike many of his contemporaries who were lured into violence and crime, Clentélex used comedy as his weapon of choice. He won the biggest comedy prize in his homeland, an award which gave him the chance to perform at the prestigious Montreux Comedy Festival in Switzerland. Noémie Mayaudon and Jean-Charles Guichard bring us his incredible story in this documentary.

    France24 - World

    Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening

    Issued on: 23/03/2022 - 05:46

    NEWS WIRES

    The Taliban ordered girls' secondary schools in Afghanistan to shut Wednesday just hours after they reopened, an official confirmed, sparking confusion and heartbreak over the policy reversal by the hardline Islamist group.

    "Yes, it's true," Taliban spokesman Inamullah Samangani told AFP when asked to confirm reports that girls had been ordered home.

    He would not immediately explain the reasoning, while education ministry spokesman Aziz Ahmad Rayan said: "We are not allowed to comment on this". 

    An AFP team was filming at Zarghona High School in the capital, Kabul, when a teacher entered and said class was over.

     

    Crestfallen students, back at school for the first time since the Taliban seized power in August last year, tearfully packed up their belongings and filed out.

    "I see my students crying and reluctant to leave classes," said Palwasha, a teacher at Omra Khan girls' school in Kabul.

    "It is very painful to see your students crying."

    United Nations envoy Deborah Lyons called reports of the closure "disturbing".

    "If true, what could possibly be the reason?" she tweeted.

    When the Taliban took over last August, schools were closed because of the Covid-19 pandemic, but only boys and younger girls were allowed to resume classes two months later.

    There were fears the Taliban would shut down all formal education for girls, as they did during their first stint in power from 1996 to 2001.

    The international community has made the right to education for all a sticking point in negotiations over aid and recognition of the new Taliban regime, with several nations and organisations offering to pay teachers.

    On Wednesday, the order for girls' secondary schools to resume appeared to only be patchily observed, with reports emerging from some parts of the country -- including the Taliban's spiritual heartland of Kandahar -- that classes would restart next month instead.

    But several did reopen in the capital and elsewhere, including Herat and Panjshir -- temporarily at least.

    "All the students that we are seeing today are very happy, and they are here with open eyes," Latifa Hamdard, principal of Gawharshad Begum High School in Herat, told AFP.

    Barriers

    The education ministry said reopening the schools was always a government objective and the Taliban were not bowing to international pressure.

    "We are doing it as part of our responsibility to provide education and other facilities to our students," ministry spokesman Rayan told AFP Tuesday.

    The Taliban had insisted they wanted to ensure schools for girls aged 12 to 19 were segregated and would operate according to Islamic principles.

    The Taliban have imposed a slew of restrictions on women, effectively banning them from many government jobs, policing what they wear and preventing them from travelling outside of their cities alone.

    They have also detained several women's rights activists.

    Even if schools do reopen fully, barriers to girls returning to education remain, with many families suspicious of the Taliban and reluctant to allow their daughters outside.

    Others see little point in girls learning at all.

    "Those girls who have finished their education have ended up sitting at home and their future is uncertain," said Heela Haya, 20, from Kandahar, who has decided to quit school.

    "What will be our future?"

     It is common for Afghan pupils to miss chunks of the school year as a result of poverty or conflict, and some continue lessons well into their late teens or early twenties.

     Human Rights Watch also raised the issue of the few avenues girls are given to apply their education.

     "Why would you and your family make huge sacrifices for you to study if you can never have the career you dreamed of?" said Sahar Fetrat, an assistant researcher with the group.

     The education ministry acknowledged authorities faced a shortage of teachers -- with many among the tens of thousands of people who fled the country as the Taliban swept to power.

     "We need thousands of teachers and to solve this problem we are trying to hire new teachers on a temporary basis," the spokesman said.

    (AFP)

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    UN votes to establish formal presence in Taliban-run Afghanistan

    The France 24 Interview

    Hamid Karzai criticises US move to divide Afghan assets between aid and 9/11 victims

    Focus

    Afghan refugees in France: A new but precarious beginning

    BBC

    Spring Statement 2022: Chancellor announces 1p income tax cut by 2024

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    Taxes on working families will be cut, Chancellor Rishi Sunak has said, closing his Spring Statement to cheers from Conservative benches.

    He said the basic rate of tax would fall from 20p to 19p before end of this Parliament in 2024, and that it was "fully costed and fully paid for" in his tax plans given to the Commons on Wednesday.

    Earlier in his statement he said the income threshold at which point people start paying National Insurance would rise to £12,570 in July, which Mr Sunak said was tax cut for employees worth over £330 a year

    LIVE: Chancellor Rishi Sunak delivers Spring Statement

    BBC coverage of the Spring Statement

    France24 - World

    Police arrest two main suspects in Paris murder of Argentinian rugby star Aramburu

    Issued on: 23/03/2022 - 11:26

    NEWS WIRES

    Police have arrested the two men suspected of gunning down the former star Argentine rugby player Federico Martin Aramburu in Paris, one of whom was trying to flee to Ukraine, authorities said Wednesday.

    Aramburu, 42, was killed early Saturday after he and some friends got embroiled in a dispute with another group at a cafe in the French capital’s chic Saint-Germain neighbourhood.

    After leaving the cafe, the two men are believed to have returned and fired several shots from a car at Aramburu, who died at the scene.

    A 24-year-old woman accused of driving the car was detained on Saturday, and the other suspects, both members of a French far-right group with a history of violence, were taken into custody Wednesday.

    Loik Le Priol, a 27-year-old former marine commando, was arrested overnight at the Hungarian border post of Zahony, where he claimed “he was going to Ukraine to fight” against Russia’s invasion of the country, Hungarian police said in a statement.

    Officers found three knives in his car. He is to be turned over to French police in the coming days.

    The second suspect, 31-year-old Romain Bouvier, was found in Sable-sur-Sarthe, a small town in western France near Le Mans.

    The two men, both members of the GUD white nationalist group, were already due in court in June on charges of beating up a former GUD activist. A video of the beating was obtained by investigative journalism website Mediapart.

    The French navy told AFP that Le Priol participated in French military operations in Mali and Djibouti but was repatriated to France in 2015 after a diagnosis of post-traumatic stress disorder, and was later discharged because of violent behaviour.

    ‘Clearly unstable’

    A structured far-right student group from the late 1960s to the 80s, the GUD has shrunk to something more like a « gang... about 10 people » said Jean-Yves Camus, a political scientist specialising in the far right.

    French weekly Marianne reported that Le Priol had already been convicted twice for assault, and once for drunk driving.

    In 2016, Le Priol launched a line of white nationalist clothing.

    “Everyone who knew Loik thought he had calmed down... last time I saw him in Paris, he had a girlfriend, life plans, seemed peaceful. We were happy that ‘he was doing better’,” YouTuber Julien Rochedy, who posed with one of the T-shirts, wrote on Twitter.

    But Camus said that « the extraordinary thing about the Le Priol case is that he was known for a long time as an individual capable of unrestrained violence.

    “He was known to be especially impossible to control, including with his own buddies.... Why did the military allow someone to join who was clearly unstable?” he asked.

    ‘Unspeakable pain’

    Aramburu played as a centre or wing, winning 22 Argentina caps including at the 2007 World Cup in France, where he scored a try as the Pumas beat the hosts in the third-place playoff.

    He played club rugby in France for Biarritz, Perpignan and Dax from 2004 to 2010, winning the Top 14 twice with Biarritz and later sitting on the club’s board of directors. 

    “There was an altercation, as there can be at the end of the evening,” a former Biarritz Olympique player who was with him told AFP on condition of anonymity.

    “It was settled but the men came back and fired at Aramburu, who took three bullets.”

    Since his retirement from sport, Aramburu had lived in Biarritz and worked for a tourism company.

    “This heinous crime and his death have left his family, friends and the world of rugby stunned and in unspeakable pain,” a lawyer for Aramburu’s family, Yann Le Bras, said in a statement on Sunday.

    (AFP)

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    Soldier shoots man with knife at Paris’ Louvre museum

    FRANCE

    Kim Kardashian robbed at gunpoint in Paris hotel

    Man shot dead outside Paris hospital in apparent 'targeted killing'

    BBC

    Rachel Zegler: West Side Story actress gets Oscars invitation after outcry

    West Side Story actress Rachel Zegler will attend the Oscars after all, following an outcry when she revealed she had not been invited.

    Zegler plays Maria in Steven Spielberg's new adaptation of the hit musical, which is nominated for seven prizes at Sunday's Academy Awards.

    Earlier this week, she said she would watch the ceremony on TV in "sweatpants and my boyfriend's flannel".

    But has now been added to the final list of stars who will present awards.

    "The absolutely incredible team at @Disney and our Snow White producers worked some real-life magic, and I am thrilled to be able to celebrate my @westsidemovie fam at the Oscars," she wrote on Twitter.

    The 20-year-old is currently shooting Disney's new live action Snow White film in the UK.

    "It's not lost on me that being able to shoot a film the scale of Snow White during Covid is not easy, and any adjustment to our schedule is no small sacrifice," Zegler said.

    She thanked the Academy of Motion Picture Arts and Sciences, who organise the Oscars, and this year's ceremony producer Will Packer.

    "I'm so excited to open that shiny envelope," she said. "I could not be more grateful to everyone who helped make this possible. seriously. Now, what to wear..."

    More on the Oscars:

    The actress originally revealed she had not been invited to the glittering Hollywood show in response to a social media user who asked what she was planning to wear.

    Russ Tamblyn, who played Riff in the original 1961 film, was among those who called on the Academy to reconsider, saying it was "your duty to find Rachel a seat at the Oscars".

    He wrote: "She STARS in #Westsidestory which is nominated across the board. When they say representation matters, this is what that means. Please do right by her."

    Zegler is not nominated personally, but her co-star Ariana DeBose, who plays Anita, is favourite to win best supporting actress, while the film's other nominations include best picture.

    The latest additions to the award presenter line-up also include tennis legends Serena Williams and Venus Williams, whose story is told in another best picture nominee, King Richard.

    They will be joined by Jake Gyllenhaal, Jason Momoa, Josh Brolin and Eurphoria's Jacob Elordi.

    Previously announced presenters include Sir Anthony Hopkins, Samuel L Jackson, Lily James, Daniel Kaluuya, Zoë Kravitz, Mila Kunis, Lady Gaga, Rami Malek, Lupita Nyong'o, Elliot Page, Uma Thurman and John Travolta.

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : ces Français qui se préparent à aller combattre

    Publié le : 21/03/2022 - 18:06Modifié le : 22/03/2022 - 12:51

    Samia METHENI Suivre

    Près de Bordeaux, des "recrues" civiles tentent de se former aux b.a.-ba de la formation militaire grâce aux conseils d'un ancien militaire des forces spéciales françaises. Tous s'imaginaient partir au front en Ukraine, mais face aux derniers développements dramatiques sur le terrain ukrainien, la plupart renoncent ou hésitent. 

    BBC

    Spring statement: 'Sunak doesn't understand scale of challenge' - Labour

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    Shadow chancellor Rachel Reeves has criticised the Spring Statement, following Rishi Sunak's announcement.

    She told MPs it was clear he "does not understand the scale of the challenge".

    "His choices are making the cost of living crisis worse not better", she added.

    LIVE: Chancellor Rishi Sunak delivers Spring Statement

    BBC coverage of the Spring Statement

    Valeurs Actuelles

    [d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

    Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

    Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

    Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

    Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

    Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

    Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

    “Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

    Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

    Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

    Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

    Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

    Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

    Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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    Saturday Profile

    Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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    By Jason Horowitz

    ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

    In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

    Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

    “Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

    “Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

    She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

    An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

    The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

    For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

    “I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

    “It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

    The Great Read

    More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

    She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

    But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

    Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

    She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

    In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

    Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

    “We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

    The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

    What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

    That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

    Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

    For the princess, the past few years have been a constant battle.

    In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

    She considers the inspection tantamount to a home invasion.

    As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

    But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

    “This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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    France24 - Monde

    France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier

    Publié le : 24/02/2022 - 21:31

    Alix LE BOURDON

    Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.

    La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics

    Ici l'Europe

    Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (2/2)

    Ici l'Europe

    Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (1/2)

    L'Humanité

    D’autres regards sur l’espace à travers les arts

    Exposition L’observatoire du Cnes, à Paris, ouvre exceptionnellement ses portes au public à l’occasion d’un événement intitulé « Avec l’espace ».

    Anna Musso

    Alors que l’avenir de la mission spatiale russo-européenne ExoMars est en jeu ces jours-ci, au sein de l’Agence spatiale européenne, la nouvelle exposition d’art contemporain de l’Observatoire de l’espace, le laboratoire culturel du Centre national d’études spatiales (Cnes), à Paris, arrive à point nommé au service de la paix et de la coopération. Consacrée aux relations entre arts visuels et espace, elle vise à « renverser notre rapport à l’espace », explique Gérard Azoulay, responsable de l’observatoire et commissaire de l’exposition. L’aventure spatiale est plus que jamais sur le devant de la scène avec l’arrêt de la coopération spatiale russe et le développement de l’industrie américaine du New Space. Or, l’exposition montre l’engagement des artistes pour reconsidérer les rapports de l’art actuel et de l’espace : « Afin qu’il ne se situe plus du côté de la conquête et la domination mais de l’attention à l’autre. »

    espaceExpositionscnes
    BBC

    Lapsus$: Oxford teen accused of being multi-millionaire cyber-criminal

    A 16-year-old from Oxford has been accused of being one of the leaders of cyber-crime gang Lapsus$.

    The teenager, who is alleged to have amassed a $14m (£10.6m) fortune from hacking, has been named by rival hackers and researchers.

    City of London Police say they have arrested seven teenagers in relation to the gang but will not say if he is one.

    The boy's father told the BBC his family was concerned and was trying to keep him away from his computers.

    Under his online moniker "White" or "Breachbase" the teenager, who has autism, is said to be behind the prolific Lapsus$ hacker crew, which is believed to be based in South America.

    Lapsus$ is relatively new but has become one of the most talked about and feared hacker cyber-crime gangs, after successfully breaching major firms like Microsoft and then bragging about it online.

    The teenager, who can't be named for legal reasons, attends a special educational school in Oxford.

    City of London Police said: "Seven people between the ages of 16 and 21 have been arrested in connection with an investigation into a hacking group. They have all been released under investigation. Our inquiries remain ongoing."

    Playing online games

    The boy's father told the BBC: "I had never heard about any of this until recently. He's never talked about any hacking, but he is very good on computers and spends a lot of time on the computer. I always thought he was playing games."

    "We're going to try to stop him from going on computers."

    The BBC has also spoken to the boy's mother, who did not want to comment.

    'Doxxed' online

    "White" was outed - or "doxxed" - on a hacker website, after an apparent falling out with business partners.

    The hackers revealed his name, address, and social media pictures.

    They also posted a biography of his hacking career, saying: "After a few years his net worth accumulated to well over 300BTC [close to $14m]… [he is] now is affiliated with a wannabe ransomware group known as 'Lapsus$', who has been extorting & 'hacking' several organisations."

    As first reported by Bloomberg, cyber-security researchers have been tracking "White" for nearly a year and have linked him to Lapsus$ and other hacking incidents.

    "We've had his name since the middle of last year and we identified him before the doxxing," said Allison Nixon, chief research officer at cyber-security investigation company Unit 221B.

    "Unit 221B working with [cyber-security company] Palo Alto after identifying the actor, watched him on his exploits throughout 2021, periodically sending law enforcement a heads-up about the latest crimes."

    Mrs Nixon says researchers tracked him through a trail of activity linked through a nearly unbroken stream of the boy's online accounts.

    "We did it by watching the post history of an account and seeing older posts provide contact information for the guy."

    Mrs Nixon says the trail was followed thanks to mistakes "White" made in failing to cover his tracks.

    Lapsuss$ crew

    The Lapsus$ cyber-extortion group has gained notoriety in a short space of time thanks to its high-profile targets and active presence on the messaging app Telegram. Its channel has grown to 47,000 subscribers.

    The last message was posted on the channel on Wednesday, with the group saying: "A few of our members has a vacation until 30/3/2022. We might be quiet for some times. Thanks for understand us - we will try to leak stuff ASAP."

    Chris Morgan, from cyber-security company Digital Shadows, says Lapsus$ has risen in prominence in recent months "after targeting several enterprise technology companies, breaching significant amounts of data and posting on to their dedicated Telegram data leak channel".

    "Little is known of the origins of the group, however, given that Lapsus$'s initial activity was directed towards several organisations in Brazil, some researchers have speculated that the group is based in South America," Mr Morgan said.

    In a Wednesday blog post, Microsoft said Lapsus$ had gained limited access to its system.

    Security company Okta admitted that it too had been hacked by the group, with consequences for hundreds of its clients.

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    New York Times - World

    The Academy Awards

    The saturday profile

    An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’

    Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”

    Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times

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    By Farnaz Fassihi

    Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.

    The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.

    “It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”

    For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.

    His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.

    After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.

    “Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”

    If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.

    Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.

    Explore the 2022 Academy Awards

    The 94th Academy Awards will be held on March 27 in Los Angeles.

    The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.

    Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.

    If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”

    Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.

    “In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”

    Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.

    But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.

    As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.

    Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.

    “For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”

    Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.

    In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”

    He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)

    Our Reviews of the 10 Best-Picture Oscar Nominees

    “Belfast.” In this charming memoir, the director Kenneth Branagh recalls, through a rose-tinted lens and black-and-white photography, his working-class childhood in a turbulent Northern Ireland.

    “CODA.” A shy 17-year-old is the lone hearing member of her rambunctious family. As she confronts a newly awakened desire to sing, her efforts to share her musical talent with her deaf relatives are remarkably affecting.

    “Don’t Look Up.” Two astronomers discover a comet headed straight for Earth. When they pass along the bad news, the president of the United States has other things on her mind to pay attention to than the impending catastrophe.

    “Drive My Car.” A theater director grapples with the death of his wife, as he mounts a production of “Uncle Vanya.” A chauffeur assigned by the theater company ferries him to and from work while holding back vast emotional reserves of her own.

    “Dune.” In this adaptation of Frank Herbert’s science-fiction opus, the young scion of a noble family departs for a desert planet home to monstrous sandworms, enigmatic Bedouin-like inhabitants and an addictive, highly valuable resource called spice.

    “King Richard.” This two-for-one superhero origin story follows young Venus and Serena Williams in their ascent in women’s tennis, as they fulfill an ambition that their father had conceived before the two were born.

    “Licorice Pizza.” In Paul Thomas Anderson’s coming-of-age romance, a child performer who has hit maximum adolescent awkwardness is aging out of his professional niche. His encounter with 20-something Alana, whom he instantly falls for, gets the story’s juices going.

    “Nightmare Alley.” A grifter with empty pockets and a mysterious past joins the sleazoid world of 1930s back-road carnivals. He soon begins cycling through women, including a clairvoyant whose husband once had a successful mentalist act.

    “The Power of the Dog.” Phil Burbank has been playing cowboy his entire adult life, raising cattle on his family’s Montana ranch for decades. When his brother George marries a widow with a teenage son, a lifelong family dynamic is disrupted.

    “West Side Story.” Steven Spielberg’s remake of one of Broadway’s most celebrated musicals — a modern take on “Romeo and Juliet” — centers on the forbidden love between Tony and Maria, who are involved with two rival street gangs in Manhattan’s West Side in the 1950s.

    In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.

    Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.

    Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”

    If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”

    Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.

    He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.

    In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.

    He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.

    Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.

    When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”

    That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.

    “I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”

    If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”

    Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”

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    Valeurs Actuelles

    Algérie, le dernier acte de la tragédie

    Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

    Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

    « De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

    Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

    C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

    En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

    Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

    « Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

    Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

    Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

    La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

    Des rafales, des hommes à terre…

    Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

    Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

    « La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

    “Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    Issued on: 23/03/2022 - 07:45

    James ANDRÉ James ANDRÉ

    Entrepreneur Dmytro Tymoshenko has turned his paint company into a force for Kyiv’s self-preservation. His facilities are now producing their own bulletproof vests as well as serving as a hub for distribution of medicine and other humanitarian aid. FRANCE 24’s James Andre, Jonathan Walsh and Oleksiy Gordieiev meet volunteers participating in the effort.

    Dmytro Tymoshenko’s paint company employed 70 people before Russia invaded Ukraine a month ago. Since then, regular operations have stopped, and Tymoshenko has instead turned the company’s resources towards protecting the capital – starting by producing their own bulletproof vests.

    “So many people came to self-defence units. All of them came just with a gun but without bulletproof vest, without medicine, without anything. So we try to equip them to win,” Tymoshenko said.

    His wife and children have fled abroad to find refuge from the fighting. But Tymoshenko has stayed on, turning his warehouses into logistical hubs, where volunteers sort and dispatch medicine and other supplies.

    Among them is Anna Babenko, who volunteers while her husband fights on the front lines. His unit was recently hit.

    “He called me late last night and told me that only four of them were still alive,” Babenko says. “I want the air raid sirens to stop. I want the children to go to school. I want all of this to stop.”

    Click on the video player above to watch the full report.

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    ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

    WAR IN UKRAINE

    Mariupol deputy mayor describes scenes of horror in embattled city

    As it happened

    Zelensky says 100,000 still trapped in Mariupol, facing ‘inhumane conditions’

    BBC

    Orchards vanishing from the landscape, says National Trust

    By Helen BriggsEnvironment correspondent

    Orchards are vanishing from the landscape with an area the size of the Isle of Wight lost since 1900, according to research carried out by the National Trust.

    The disappearance of more than half of orchards across England and Wales is having an impact on flora and fauna, the organisation said.

    Orchards have been torn down to make way for houses and farming.

    The biggest decline has been seen in the south west.

    Annie Reilly of the National Trust said: "Many of the orchards which were once on the peripheries of our towns and cities in the 18th and 19th centuries have been lost with urban expansion and often remain as map evidence or street names only."

    The colourful display of springtime blossom has been part of British folklore and culture for centuries, with fruit trees in orchards among the first to bloom.

    "It matters for people to be able to enjoy the beauty of that burst of blossom in the spring and it matters for nature," said head of historic environment at the trust, Tom Dommett.

    Traditional orchards can support wildlife, such as flies, bees, bats and birds. The knotted trunks and branches of trees provide a home for patrolling bats; while flowers are a food source for pollinating insects.

    The researchers used artificial intelligence to analyse historic maps held by the National Library of Scotland, combined with data sets compiled by Natural England and The People's Trust for Endangered Species.

    According to the National Trust:

    The National Trust has vowed to plant four million blossoming trees as part of its commitment to plant and establish 20 million trees across England, Wales and Northern Ireland by 2030.

    Follow Helen on Twitter.

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    France24 - World

    Black box of crashed China Eastern airliner found

    Issued on: 23/03/2022 - 12:04

    NEWS WIRES

    A black box from the crashed China Eastern airliner was recovered on Wednesday as investigators try to piece together what made a jet carrying 132 passengers nosedive into a mountainside in southern China.

    The cause of the disaster has mystified aviation authorities who have scoured rugged terrain for clues, finding no survivors from what is almost certain to be China's deadliest plane crash in nearly 30 years.

    A flight recorder “from China Eastern MU5735 was found,” on Wednesday Liu Lusong, a spokesman for China's aviation authority, told reporters, although state media later said it was badly damaged.

    The Boeing 737-800 is equipped with two flight recorders: one in the rear passenger cabin tracking flight data, and the other a cockpit voice recorder.

    “At present, it is unclear whether it is a data recorder or a cockpit voice recorder,” that has been found, Mao Yanfeng, an official at the Civil Aviation Administration of China (CAAC), said according to state media.

    Officials have still refrained from declaring all of the passengers dead despite the pulverised mass of twisted metal and charred belongings that has greeted recovery teams on the mountainside.

    On Wednesday afternoon, AFP reporters saw a small crowd of people guided by officials across the police cordon that marks entry to the site, huddled under umbrellas in the driving rain.

    One middle-aged man later confirmed that he was the relative of someone on the fight, and asked the media not to crowd around him.

    The Boeing 737-800 plane went down near Wuzhou in southern China on Monday afternoon after losing contact with air traffic control.

    Sharp drop

    Flight tracking website FlightRadar24 showed the jet sharply dropped from an altitude of 29,100 to 7,850 feet (about 8,900 to 2,400 metres) in just over a minute.

    After a brief upswing, it dropped again to 3,225 feet, the tracker said.

    On Wednesday, rescuers were forced to pause the search as rains raised risks to teams working in a zone where a large pit has been bored out by the impact of the aircraft.

    A reporter for state broadcaster CCTV given access to the crash area said there were risks of “small-scale landslides” as rain had destabilised the steep slopes.

    President Xi Jinping was swift to order a probe into the crash, dispatching senior Communist Party officials to the scene, including close aide Vice Premier Liu He.

    The Civil Aviation Administration of China has said it will conduct a two-week safety inspection across the industry.

    Authorities have sealed off access to the crash site and blocked foreign media from speaking to the distraught relatives who have gathered in Wuzhou.

    China Eastern said the crashed plane, which was nearly seven years old, had met all airworthiness requirements pre-flight.

    Aviation authorities said more painstaking evidence gathering was needed before coming to any conclusions.

    (AFP)

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    BBC

    Covid: Fewer stomach bugs recorded during UK's lockdown

    By Michelle RobertsDigital health editor

    The UK's Covid lockdown appears to have had a massive impact on stomach bugs, slashing outbreaks by more than half in England during the first six months of the pandemic.

    Far fewer people suffered vomiting and diarrhoea than usual, data show.

    People staying at home, mixing less and washing their hands will have had an impact, say public health experts in a new article published by BMJ Open.

    This perk may continue if we all carry on being more germ-aware, they say.

    Routine surveillance in England shows the number of outbreaks caused by the winter vomiting bug norovirus has increased in recent weeks, although they are still below the five-year-average or usual level for this time of year.

    Projectile vomiting

    Norovirus is easily transmitted through contact with people who have it, or contaminated surfaces.

    Prof Saheer Gharbia, from the UK Health Security Agency and one of the authors of the BMJ study, said: "Norovirus, commonly known as the winter vomiting bug, has been at lower levels than normal throughout the pandemic but, as people have begun to mix more, the numbers of outbreaks have started to increase again."

    Symptoms include sudden onset of nausea, projectile vomiting and diarrhoea. Although it can be very unpleasant, it usually goes away in a couple of days.

    The advice is to stay at home if you are experiencing norovirus symptoms and do not return to work or send children to school or nursery until 48 hours after symptoms have cleared.

    Prof Gharbia said: "Please avoid visiting elderly relatives if you are unwell - particularly if they are in a care home or hospital.

    "As with Covid and other infectious illnesses, handwashing is really important to help stop the spread of this bug, but remember, unlike for Covid, alcohol gels do not kill off norovirus, so soap and water is best."

    For their study, Prof Gharbia and colleagues looked at information on outbreaks, laboratory notifications, calls to the NHS 111 health advice service, GP appointments, and attendance at emergency care for gastrointestinal infections during the first half of 2020 in England.

    That included illness from bacteria like salmonella and listeria, as well as the winter vomiting virus.

    Just over 1,500 suspected and lab-confirmed gastrointestinal infection outbreaks were reported in England, representing a 52% fall on the five-year average for the period.

    Google Trends data showed internet searches for key phrases, such as "food poisoning", "gastroenteritis" and "sickness bug" plunged, while ones for "handwashing" and "disinfection" rose substantially during the UK's first Covid wave.

    Each year in England there are typically more than 17 million cases of gastrointestinal infections, resulting in more than one million calls or visits for medical advice or care.

    To help reduce the spread:

    Prof Martin Marshall, from the Royal College of GPs, said: "This study makes clear that as we've seen with other contagious diseases, such as colds and flu, prevalence of gastro-intestinal infection was lower during the pandemic. This is likely to be in a large part due to restrictions that were implemented to stop the spread of Covid, and greater adherence to public health measures.

    "As we move to the next stages of the pandemic, severe restrictions have been, and continue to be, lifted to allow a more normal way of life, but practising good hygiene measures is something that can and should continue, and really can help people keep well."

    Related Internet Links

    Norovirus in England - GOV.UK

    Diarrhoea and vomiting - NHS

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    Valeurs Actuelles

    1830 ou la révolution introuvable

    À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.

    Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?

    Sous les pavés, Louis-Philippe

    « Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.

    Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?

    “Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner

    Issued on: 22/03/2022 - 18:11

    Leela JACINTO Follow

    India’s failure to condemn Russian aggression in Ukraine at all costs reflects its longstanding relations with Moscow. But as the war enters a more brutal phase, it’s a price that might be too high to pay, even for cheap Russian oil and arms, if it draws New Delhi’s archrivals closer to Moscow.

    The leader of the world’s largest democracy is having a hard time uttering the word that has dominated headlines and diplomatic discourse for nearly a month. “Ukraine” has topped multilateral and bilateral agendas since Russia launched its invasion last month, but Indian Prime Minister Narendra Modi appears determined to avoid the subject at all costs.  

    At a virtual summit between the leaders of Australia and India on Monday, Australian Prime Minister Scott Morrison opened the meeting with a reference to “the very distressing backdrop of the war in Europe” and “Russia’s unlawful invasion of Ukraine”.

    Modi’s remarks, in sharp contrast, skipped the elephant in the room, meandering through trade, technology, stolen artefacts and cricket. But India’s allies are noting Modi’s studied Ukraine-war omission along with New Delhi’s persistent failure to criticise Russian aggression – and have concluded that it’s just not cricket. 

    Over the past few weeks, India has abstained five times from condemning the invasion at the UN, including a UN Human Rights Council (UNHRC) resolution demanding an independent inquiry on Russian violations in Ukraine.  

    India has not only stuck to the diplomatic sidelines as the international community slaps sanctions against the Putin regime, it is even considering buying Russian oil in Moscow’s time of economic need. Indian officials have confirmed that the country’s central bank is in initial consultations with Moscow on a bilateral rupee-rouble exchange to maintain trade relations despite the West’s sanctions, according to media reports.

    As President Vladimir Putin reapplies his Chechnya and Syria war strategies on Ukraine, there have been howls of condemnations over Russian attacks on civilians, including strikes on hospitals and bomb shelters in the besieged city of Mariupol. India though has issued statements calling for the “respect of sovereignty and territorial integrity” while refusing to call out Russia for its brutal disrespect for Ukraine’s sovereignty and territorial integrity. 

    The war in Ukraine has been a moment of reckoning for the international community, sparking a reset in some countries, such as Germany, that have dramatically changed their defence and energy policies to respond to the latest aggression and try to forestall future Russian expansionist bids.  

    But India – a mighty democracy that sees itself as a leader of the developing world – has been frozen on the fence, attempting an old balancing act between Moscow and Washington DC while the tectonic plates of global power shift beneath its feet.   

    New Delhi has been careful to explain its delicate situation, including historic links backed by Moscow’s economic and diplomatic support through thick and thin. But as the war in Ukraine enters a more vicious phase, with India’s allies coping with the effects of sanctions on global prices and supplies, New Delhi’s diplomatic tightrope act could get hard to sustain.      

    ‘Interests, not morality’ drive policy  

    During the height of the Cold War, India was one of the founding members of the Non-Aligned Movement (NAM) of primarily postcolonial nations that refused to be officially aligned with either the US or the USSR. 

    Since the end of the Cold War, NAM has struggled for relevance, keeping up criticisms of US foreign policy while Russia was granted observer status last year. Of the 35 countries that abstained in a March 3 UN General Assembly vote calling for an immediate end to the Ukraine invasion, all the countries – except China – are NAM members. 

    “We’re looking at one of the most serious cases of aggression committed by any country since the end of World War II,” noted Michael Kugelman from the Washington DC-based Wilson Center in an interview with FRANCE 24. “Why did 30-odd countries refuse to condemn the aggression? The answer is simple: because it was not in their interest to vote in favour of the resolution. At the end of the day, it’s interests, not morality, that drive foreign policy decisions.” 

    The Philippines favored a resolution to reprimand Russia from invading Ukraine in a historic vote of 141-5 during the United Nation’s (UN) General Assembly on March 3, 2022. pic.twitter.com/uJ9yTmkE6w

    March 3, 2022

    Oil and arms for sale at cheap rates 

    Earlier this month, as international sanctions started to bite and with Western Europe moving to reduce Russian oil imports, Moscow offered to sell India 3 million barrels of Russian oil at a heavy discount, according to media reports.

    India is not as energy dependent on Russia as Germany, but the discounted price saw Indian officials revisiting a Cold War-era arrangement called the rupee-rouble trade to bypass financial sanctions.  

    New Delhi’s interests in Russia are primarily in the defence sector. On the international stage, New Delhi may be a vocal proponent of a non-aligned, multipolar world order, but its dependence on Russian arms belies its standing as an independent Global South leader.  

    “India’s armed forces are predominantly equipped with Russian weaponry. Moscow has been India’s historic arms supplier and is open to technology transfers,” explained Avinash Paliwal of London University’s School of Oriental and African Studies (SOAS) in an interview with FRANCE 24. 

    Both India and Russia feature prominently in global arms import and export charts, with billion-dollar bilateral stakes.    

    Russia is the world’s second-largest arms exporter after the US, accounting for nearly 20 percent of global exports between 2017-2021, according to the Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

    Among importers, India tops the arms buyer charts, accounting for 11 percent of global arms imports in 2017-2021, according to SIPRI figures. 

    Who were the five largest arms importers in 2017–21?1) India🇮🇳2) Saudi Arabia🇸🇦3) Egypt🇪🇬4) Australia🇦🇺5) China🇨🇳Together, they received 38% of total global arms imports in 2017–21. New SIPRI data on global #ArmsTransfers out now ➡️ https://t.co/mwH3tzOOIM pic.twitter.com/aWA5s4Fac8

    March 14, 2022

    While India has attempted to diversify its arms procurement – primarily from France and Israel, in recent years – it has not managed to wean itself from Russian military hardware.  

    Around 85 percent of India’s existing arsenal – including MiG-29 and Sukhoi SU-30 fighter jets – came from the Soviet Union or Russia, according to the Washington DC-based Stimson Center. New Delhi is Moscow’s top weapons buyer, with India accounting for a whopping 28 percent of Russia’s global arms sales, according to SIPRI figures.  

    “Russia provides arms at special prices. Take for instance, the S-400 missile defence system that Delhi views as critical to its national security. No other country is willing to offer a better deal,” said Kugelman. “India currently faces a two-front threat from China and Pakistan.

    There’s a high demand for military equipment from Moscow to help India deter the Chinese threat, and India doesn’t have the luxury of just deciding to wind down Russian imports.” 

    Pakistani PM’s ‘exciting time’ to visit Moscow 

    India is adept at explaining what it calls its “pincer” security situation between rivals China to the east and Pakistan to its west. But New Delhi has been less adroit at adjusting to a changing security scenario in its backyard and beyond.  

    The US withdrawal from Afghanistan not only scrambled India’s geostrategic gains in the region, it also clouded New Delhi’s reading of Putin’s hegemonic plans in Europe and its global impact.  

    Last month, when Russia launched its invasion on Ukraine, Pakistani Prime Minister Imran Khan was in Moscow, echoing Putin’s anti-West screed. On February 24, as the world recoiled in horror over Russia’s aggression, the Pakistani cricketer-turned-prime minister declared it was an “exciting time” to be in the Russian capital. “It was terrible decision-making. Imran Khan’s stock didn’t rise by visiting Moscow,” noted Paliwal. 

    Khan is facing a no-confidence vote in parliament later this week, driven primarily over domestic governance and economic mismanagement issues. But on the foreign policy front, Khan’s anti-West alignment with Putin has been steadily tightening into an embrace. 

    “The Russia-Pakistan relationship tectonic plate has been shifting for a while. This includes Russia’s tactical support of the Taliban [Pakistan’s allies in Afghanistan]. The differences between Russia and India in the subcontinent is also quite visible with Moscow’s lethal arming of Myanmar’s military junta,” explained Paliwal.

    Sino-Russian ‘authoritarian alliance’ 

    More alarming for India has been China’s ties with Russia, which are getting stronger as Moscow faces isolation on the world stage.  

    Just days before the Ukraine invasion, Putin and Chinese counterpart Xi Jinping cemented a significant partnership on the sidelines of the Beijing Winter Olympics. While the West has been monitoring a Sino-Russian “authoritarian alliance”, for India, it’s a nightmare scenario.

    “While India wants different power centres, a new entente between Russia and China undermines this multipolarity,” explained Kugelman. 

    As a new Iron Curtain falls over Russia, analysts warn that Putin’s growing dependence on Xi would make it difficult for India to navigate its critical interests. “Seeing an important ally being completely economically and diplomatically dependent on a key strategic adversary – China – is not to Delhi’s advantage. Sino-Russia ties have taken a whole different logic and it’s much more in favour of China,” said Paliwal. 

    Beijing’s regional power games, including the 2020 deadly Sino-India border skirmishes, has drawn India closer to the US in recent years. India is now part of the Quad grouping – which includes Australia, Japan and the US – that is focused on the Indo-Pacific region and functions as a counterweight to China.

    But the Ukraine war is not only throwing Putin into Xi’s brotherly embrace, it also risks distracting the US from the Indo-Pacific theatre, according to Kugelman. “It could prompt Washington to downgrade the threat of China and to focus on Europe. India doesn’t want that,” he explained. 

    The Quad is not a formal alliance, but a loose grouping of four nations bound by a joint opposition to Chinese muscle flexing in the region. Each country though projects its own values on the grouping. Japan, for instance, emphasizes the democratic credibility of the four Quad nations while India is more focused on maritime cooperation.  

    The Ukraine war however is starting to expose New Delhi’s compromised moral and military power in the club.

    India is the only Quad member that has not condemned Russia’s invasion, sparking thinly veiled exasperation in diplomatic circles. Following the latest Morrison-Modi virtual summit, for instance, India’s foreign secretary on Monday told reporters that Australia “understands” New Delhi’s position on Ukraine.  

    “‘Understands’ in diplomatic parlance is not necessarily agreeing with the policy but grudgingly accepting India’s position,” explained Kugelman.  “Fellow Quad members have strongly different views on the Russian issue and it’s one of the rare policy disagreements in the group.” 

    While the US so far has stopped short of criticising India’s position on Ukraine, there are signs that Washington’s patience is starting to wear thin. Addressing US business leaders on Monday, President Joe Biden noted that that India was an exception among Washington's allies with its "shaky" response to the Russian invasion of Ukraine. "The Quad is, with the possible exception of India being somewhat shaky on some of this, but Japan has been extremely strong – so has Australia – in terms of dealing with Putin's aggression," said Biden. 

    A mediation opportunity – if Putin agrees 

    Some analysts believe the Russian invasion could provide a diplomatic opportunity for India. “I think India is well positioned to play the role of third-party negotiator. None of the other countries that have offered to mediate – Israel, France or Turkey – have the kind of deep relations that New Delhi has with Moscow,” said Kugelman. “India is sensitive to criticisms that it punches below its weight on the world stage. If India agrees to mediate, and could help end the war, it would showcase its ability to do big and meaningful things in the world.” 

    But the success of an Indian mediation would hinge on Putin’s willingness to yield. It would require New Delhi to ditch a longstanding resistance to third-party negotiations since India has historically opposed any outside involvement in its disputes, particularly with Pakistan over the Kashmir crisis.  

    The Russian invasion has caught India balancing on the wrong diplomatic foot. If it lacks the nimbleness to shift course, New Delhi could be stuck in a rut as the Ukraine war drags on while India needs military spare parts to service its primarily Russian arsenal against rivals drawing closer to Moscow.

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    A Black Iraqi’s Sudden Career in TV News: ‘They Wanted to See All Colors’

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    Randa Abd Al-Aziz was joking with friends in a Baghdad cafe when she got a surprise job offer: broadcasting the news in Iraq, whose Black citizens have little media presence and even less power.

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    By Jane Arraf

    BAGHDAD — Randa Abd Al-Aziz was relaxing in a Baghdad cafe, making her friends laugh by reading a cosmetics pamphlet aloud in classical Arabic, the exaggeratedly formal language of speeches, official decrees — and TV anchors.

    Overheard by a talent scout, Ms. Abd Al-Aziz soon got a totally unexpected and life-changing offer: How would she feel about reading the news on television?

    Ms. Abd Al-Aziz recounted the story of her discovery as she was getting ready for a recent broadcast. She tilted her face so a makeup artist could apply the armor-like layer of foundation and eye makeup that transforms what she describes as her “baby face” into that of a sophisticated anchorwoman, one who is not just presenting the news but also making Iraqi history.

    Ms. Abd Al-Aziz, 25, is the first Black Iraqi employed on air at the state television’s news and information channels at least since the United States toppled Saddam Hussein almost two decades ago. (TV executives said they believed there had been no Black state TV anchors during Hussein’s decades-long rule, either.)

    “I thought it would just be for a few days and they will see it won’t work and I will leave,” said Ms. Abd al-Aziz, who had no prior TV experience and only a passing curiosity about the news media. She brought her mother to the initial meeting with the network.

    Ms. Abd al-Aziz’s journey from a cafe to the anchor chair was a hard road, with more than six months of 10-hour days of voice lessons and an immersion into Iraqi and regional politics, topics in which she previously had zero interest.

    “I worked on it. I worked on my voice, took time to follow the news,” she said, adding that she learned from every negative comment her tutors gave her. “This is what made me progress.”

    On a recent morning, she arrived early at the studio, picking up her scripts for the main noon newscast and reading them over before she slid with obvious confidence into a chair in front of a teleprompter.

    The ease she feels now is a far cry from her first live bulletin in September when she said she was frozen with fear.

    “I didn’t make a single mistake but when I got off air I burst into tears,” she said.

    Her hiring last year came after a nationwide search by the head of state media, who added her to the network’s roster of about 100 news anchors, correspondents and show hosts.

    “We have in Iraq at least 1.5 million African-Iraqis,” said Nabil Jasim, 51, the president of the Iraqi Media Network. “They need to see themselves reflected on TV.”

    Her hiring both shocked and bothered a few network employees and viewers, Mr. Jasim said, a negative response that highlights the deeply entrenched racism in Iraq, a country with about 40 million people.

    In the country’s tribal-dominated political system, Black Iraqis have essentially no political representation. Iraq’s Parliament does not have a single Black lawmaker. There are almost no senior Black officials in government ministries. As in other Arab countries, many Iraqis casually use racial slurs.

    Most members of Iraq’s Black community are descendants of enslaved East Africans brought to the southern coast of Iraq beginning in the ninth century, a slave trade that lasted more than 1,000 years and that ended in some Arab countries just decades ago.

    In Iraq, the slave labor was concentrated in the south, where there was backbreaking work in salt fields and date plantations. Most of Iraq’s Black population still lives in the county’s south in intense poverty and with little formal education.

    Ms. Abd Al-Aziz’s background is atypical for a Black Iraqi: She grew up in a middle-class family in Baghdad, where her late father was a businessman and her mother now owns a stationery shop. Ms. Abd Al-Aziz earned a degree in agricultural economics and was working in an import distribution business when the network approached her.

    Even though she was hesitant, the recruiter convinced her to take the chance.

    “He told me there’s an experiment, that they wanted to see all colors on Iraqiya TV,” Ms. Abd Al-Aziz said, referring to the state broadcaster, which a Baghdad University poll found to be the most widely watched of Iraqi networks. The network has Turkmen and Kurdish and Syriac channels, in addition to its mainly Arabic-language programming.

    Ms. Abd Al-Aziz said she first had to persuade her mother to agree, and then she accepted the offer, thinking she might last a week before the network realized she couldn’t do it.

    “At the beginning they said, ‘There is no hope for her,’” said Mr. Jasim, describing the reaction of producers assigned to work with her. “I said, ‘Just put her in front of the camera and leave the rest to us.’”

    In a profession that relies heavily on physical appearance, he was sure Ms. Abd Al-Aziz had the right look for television. And the networks’ producers came to agree with their boss: The camera loves her.

    When Black Iraqis do appear on television, it is usually as musicians, dancers or in comedic roles. Mr. Jasim said he wanted to dispel those stereotypes and was considering a political program for Ms. Abd al-Aziz to host.

    While the Black Lives Matter movement has spread across much of the world, Iraq has only a nascent Black rights movement.

    There is no consensus among Black Iraqis even of what to call themselves. Some reject the terms Black or African-Iraqi as divisive. Many have settled on the Arabic term “asmar,” or dark-skinned.

    Asked what she considers the best term, Ms. Abd Al-Aziz said, simply: “Iraqi.”

    “Iraq is diversity. We have more than one origin. Your nationality is enough,” she said.

    Ms. Abd Al-Aziz was the only Black student in her class at high school, but she said she did not feel a lack of opportunities growing up. Asked about the discrimination faced by the broader Black community in Iraq, she said she did not yet know enough to feel comfortable commenting.

    “I like to talk only about what I have witnessed myself,” she said. But, she added, she was determined to learn more.

    “Before, I had no interest in the political reality,” she said. Now, she is asking questions about race and power in Iraq.

    She said some of her Arab friends use skin-whitening creams and have suggested she do so as well.

    “I always say love yourself. This is me and this is my color, and if you have any questions about it, ask God,” she said.

    If Ms. Abd Al-Aziz has not felt blocked by racism, it has held back hundreds of thousands of other Iraqis.

    Slavery was officially abolished in Iraq in 1924; in Saudi Arabia, it was 1962. In Oman slavery was legal until 1970. Across the Arab world, Black people are still commonly referred to as “abeed,” meaning slaves.

    While the word also refers to servants of God and is part of many Muslim names, its use to describe a Black person is offensive.

    “Other Iraqis deal with us as if we are still slaves,” said Abdul Hussein Abdul Razzak, a Black journalist and the co-founder of the Free Iraqis Movement, an association founded in 2017 to defend the rights of Black Iraqis.

    Despite years of writing for government newspapers as a freelancer, Mr. Abdul Razzak, 64, said he had never been employed by any of them.

    “I am a good journalist but no one ever gave me a chance to work,” he said.

    Black rights advocates say many Black students drop out of school because of bullying by students and teachers. A survey in 2011 reported illiteracy rates among Black Iraqis at 80 percent, a figure more than twice as high as the national average, and believed to be largely unchanged since then.

    “My aunt could not read or write but she used to tell me that our school diplomas would be the weapons in our hands,” said Thawra Youssif, a Black Iraqi who lives in Basra.

    Ms. Youssif, 62, who has a doctorate in theater, said she is one of only a handful of Black Iraqis in Basra, Iraq’s second-largest city, with a postgraduate degree.

    “If you asked them about Malcolm X, no one will know him,” she said. “If you cannot read, you cannot search the internet to know your roots. My people need to be educated to overcome the legacy of enslavement.”

    Having mastered television, Ms. Abd Al-Aziz said she is now slowly growing into the idea of being a role model who could inspire Black Iraqis.

    “I am trying to demonstrate that my example can be a hope for everyone,” she said. “That the color of our skin will not stop us.”

    Nermeen al-Mufti contributed reporting.

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    France24 - Monde

    Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne

    Publié le : 18/02/2022 - 13:28

    Caroline DE CAMARET

    Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.

    DECRYPTAGE

    La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen

    À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

    DECRYPTAGE

    Roberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen

    BBC

    My Job: 'Covid has made it impossible to switch off'

    By Lora JonesBusiness reporter, BBC News

    The pandemic has transformed the world of work across the UK and the easing of restrictions has left many questioning what they do and why they do it.

    As part of the 'My Job' series we investigate how different people find purpose in their daily work.

    Ed Kendall qualified as a social worker through the Frontline charity in 2019. He's recently started a new role in Westminster focussing on long-term safeguarding work with children and families.

    Why did you choose this job?

    All of the jobs I've had have been focussed on working with children. I had taught English and cared for an autistic child, and I really enjoyed the caring aspect - helping a young person overcome a challenge they might have. It might seem small or insignificant at the time, but it can have a big impact on their development.

    I had a few friends and family members who were social workers too, and I wanted a job where the focus was working directly with the child.

    I did consider teaching. But I found the the pastoral role and the challenges you have in social work more attractive.

    How did you find the job at the beginning?

    When you first start out, it takes a while to get used to what the job really is [involves].

    If a crisis happens within a family, everything else gets dropped. You might even [end up] doing really practical things like helping a family to buy furniture or food.

    The aim is that you're slowly given different families to work with, to get your head around the role and fit that around everything you've learnt - like the relevant legislation.

    It is a bit of a shock to the system, and there's no end to surprises in terms of what can happen in a family's life, or what children say... Working with a family who had quite large snakes roaming around the home, along with a parrot that was quite loud when we were trying to have quite a serious conversation, was one lighter, stand-out, moment.

    Routes into social work

    University course: Complete a degree or postgraduate qualification in social work approved by Social Work England. You'll usually need two to three A-levels, or their equivalent, to go to university.

    Apprenticeship: Start a social worker degree apprenticeship, which takes about three years. Often four or five GCSEs are needed at grades 9 to 4, or equivalent, for a degree apprenticeship.

    Training: You could apply to do a work-based training programme. These are usually offered to graduates. Frontline, which offers a salary, and Step Up to Social Work give training for those who want to get into children's social work.

    Volunteering: Before qualifying as a social worker, you can apply to be a social work assistant or support worker. You can also gain experience by volunteering in the community with a charity, or through paid work.

    Source: National Careers Service

    What does the day-to-day look like for you now?

    Every day, and each family, is vastly different: in Westminster, you'll be working with a caseload of up to 15-17 children.

    Your job is to help co-ordinate and plan support in the safeguarding team, and really support the needs of [each of] the children in the long-term.

    It might be that you're chairing a "child-in-need" meeting of professionals from school, mental health services or domestic abuse practitioners say, to make sure the plan for that child is working properly, or tweak it if it's not.

    You could also be visiting a child at school, supporting them through thinking about what's happening at home, or understanding the experience they've gone through. The 'life story' work is different dependent on each child and their circumstances - talking through if they're in a care placement, have had to flee different refuges, or explaining what work their parent is doing, if there is alcohol abuse at home.

    What are the biggest misconceptions about your job?

    I think the biggest misconception among the families we work with, is that a social worker's job is to remove children from families. Of course, unfortunately, that is something that can happen. But, as a service and for me [personally], we believe that families are best when they're kept together.

    Often my friends, or family, don't really understand that either. Typically people might say: "Oh, that must be really difficult."

    It can be, but I think there's a gap of knowledge around what a social worker does. During the pandemic, we were often left off the list of amazing frontline workers that were being recognised. I think the role social workers have in society is less thought-about.

    Has the role changed over the pandemic?

    When the pandemic first started and schools shut, referral rates dropped right down.

    My caseload dropped from working with 20 to 25 children in my old job, to just working with one child. That was really worrying because all those risky behaviours and families in need of support didn't change, but people were going without. Or people weren't able to make a call to a professional if they were locked-in with an unsafe person.

    It can be really hard to do work with children as well as gauge their true wishes or feelings when they're at home, maybe in an environment where they don't feel safe.

    Even today - with job losses and the impact on mental health the pandemic has had - we've seen certain cases where people have started using [drugs or alcohol] again and children have been neglected. It will have a really long-term effect.

    How do you manage the impact on your own mental health?

    You do need a certain resilience because you're dealing with sad situations on a daily basis.

    I find there's no rhyme or reason to which incidences are more upsetting. You might find it harder to switch off if you connect particularly well with a certain family or child, so having a good team around you is essential.

    Of course, it has been harder during Covid, to switch off. At the end of the day, you shut your laptop, but I'm still sat in my living room and there's nowhere else to go.

    So, I've tried maintaining relationships with people I met through my training at Frontline, so there's somebody to off-load to, and I think exercising has been quite important as well in terms of keeping your mood up.

    Children's social work in numbers

    Source: Government statistics

    Do you think people underestimate children?

    Children are incredibly resilient - and there's no end to being surprised by what they say, or do.

    And ultimately, I am a children's social worker, not one for the parents. [The children] are able to achieve amazing things and overcome such difficult experiences.

    I think one of the key problems in social work has been that in the past 10 years the government has made cuts that have had a big impact on early intervention services. So, the aim for those teams, would be to identify difficulties in a home early on and stop them increasing. But with less funding, less services are available too and that has a direct affect on the children.

    What advice would you have for others considering this career path?

    It can have an emotional impact on you, but it really is an amazing job.

    If you enjoy working with people and children, you get to form really amazing relationships with them.

    It can be difficult sometimes to recognise the good work you do in a dark situation.... But when you get a bit of positive feedback from a family that you work with, you do realise you can have a huge impact on a child's life.

    This interview has been condensed for clarity.

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    BBC

    Climate change: 'Madness' to turn to fossil fuels because of Ukraine war

    By Matt McGrathEnvironment correspondent

    The UN Secretary General says the rush to use fossil fuels because of the war in Ukraine is "madness" and threatens global climate targets.

    The invasion of Ukraine has seen rapid rises in the prices of coal, oil and gas as countries scramble to replace Russian sources.

    But Antonio Guterres warns that these short-term measures might "close the window" on the Paris climate goals.

    He also calls on countries, including China, to fully phase out coal by 2040.

    In his first major speech on climate and energy since COP26, Mr Guterres makes no bones about the fact that the limited progress achieved in Glasgow is insufficient to ward off dangerous climate change.

    Scientists believe that keeping the rise in global temperatures under 1.5C this century is crucial to limiting the scale of damage from global warming.

    To keep that threshold alive, carbon output needs to be cut in half by the end of this decade. Instead, as Mr Guterres points out, emissions are set to rise by 14%.

    "The problem was not solved in Glasgow," Mr Guterres says, in a speech delivered at the Economist Sustainability Summit.

    "In fact, the problem is getting worse."

    The war in Ukraine threatens to make that situation even more problematic, he says.

    Europe and the UK and other countries are looking to cut their reliance on Russian oil and gas this year. Many are turning to coal or imports of liquefied natural gas as alternative sources.

    But Mr Guterres warns this short-term approach heralds great danger for the climate.

    "Countries could become so consumed by the immediate fossil fuel supply gap that they neglect or knee-cap policies to cut fossil fuel use," Mr Guterres said.

    "This is madness. Addiction to fossil fuels is mutually assured destruction."

    Countries must "accelerate the phase out of coal and all fossil fuels," and implement a rapid and sustainable energy transition.

    It is "the only true pathway to energy security."

    Mr Guterres says the solutions to the climate crisis mostly lie in the hands of the G20 group of richest nations, which produce around 80% of global emissions.

    While many of these countries have taken great steps to slash emissions by 2030, there are a "handful of holdouts, such as Australia."

    Coal must be banished, Mr Guterres says, with a full phase-out for richer nations by 2030, and 2040 for all others, including China.

    Coal "is a stupid investment," according to the Secretary General, "leading to billions in stranded assets."

    He says the way forward is to build coalitions to help major emerging economies to move rapidly away from fossil fuels.

    He highlights the case of South Africa. During COP26 several countries including the UK, US and others agreed to an $8.5bn financing programme to end South Africa's reliance on coal.

    Mr Guterres says the pieces are coming together for similar coalitions in Indonesia, Vietnam and elsewhere.

    Money is one of the key problems in addressing the climate issue and Mr Guterres has called for a major ramping up in finance to help countries adapt to rising temperatures.

    He points out that right now, one person in three globally is not covered by early warning systems for disasters - in Africa six in ten people are not protected.

    In 2022, he argues, richer countries must finally make good on their well-worn promise to provide a $100bn a year to the developing world.

    Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.

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    France24 - Monde

    Toulouse l'espagnole

    Publié le : 10/02/2022 - 12:01

    Xavier CHEMISSEUR Xavier CHEMISSEUR

    Direction Toulouse ! Toulouse l'espagnole devrait-on dire... Car cette cité du sud, connue surtout pour son club de rugby, ses immeubles roses, son climat ensoleillé et sa vie nocturne animée possède une forte histoire commune avec l'Espagne. Au XXe siècle, la ville a été le refuge des quelque cinq cent mille Espagnols fuyant la guerre civile et les forces victorieuses de Franco. Et c'est donc depuis Toulouse que ces exilés politiques ont préparé les fondements d'un retour à la démocratie dans l'Espagne post-franquiste. C'est dire si Toulouse à une place spéciale dans l'histoire de l'Espagne !

    Reportage de Xavier Chemisseur et Luke Brown

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    BBC

    Netflix boss Scott Stuber says Oscar best picture win would be the dream

    By Katie RazzallCulture editor

    A streaming service could win best picture at the Oscars for the first time on Sunday, which Netflix's head of global film Scott Stuber says would be "the dream".

    "We all grew up wanting that," Stuber says in his first UK broadcast interview. "We are all going into the room with that hope and dream. Can you make a film that will be considered best in class?"

    Netflix, once the new kid on the block, has 27 Oscar nominations at this year's Academy Awards, more than any other studio. The Power of the Dog, the story of two warring brothers set in 1920s Montana, is one of the frontrunners to be named best picture.

    Its director, Jane Campion, is also nominated for best director, and its stars Benedict Cumberbatch, Kodi Smit-McPhee, Jesse Plemons and Kirsten Dunst are all up for acting awards.

    Netflix has never won best picture, despite previous nominations for Roma, Mank and The Irishman. This year, it faces competition from another streaming giant, Apple, whose film Coda is also hotly tipped.

    Stuber, often described as the most influential man in Hollywood, told me: "I'm nervous. You never know what's going to happen in that room. It would be thrilling, it would be exciting, I hope we'll be the ones who win it. But if not, we're OK."

    We were talking in one of the gleaming new Netflix offices in the heart of Hollywood, just a mile from the Dolby Theatre, which will host the Academy Awards on Sunday. It's a fitting location for a streamer that is revolutionising the film industry.

    After getting started in television programming, Netflix only began making original films less than seven years ago. Stuber joined in 2017 from Universal, a studio from a more traditional mould.

    His mission was to bring great storytelling and big-name directors to Netflix, and to move the streamer further from its previous business model, when it licenced movies from others.

    He has attracted directors like Alfonso Cuaron, Martin Scorsese and Spike Lee as well as Campion, even though he faced initial reservations. "When you're new, there's always scepticism," he says.

    "I thought OK, I have a big job, I'm the head of a new studio, let me call everyone. And a lot of people would go, 'No', and I thought, 'Oh really, but we've been friends or we've made that film or that film.' And it kind of shocked me."

    Many film-makers have now changed their views, and the latest signing is Stephen Spielberg, whose company has a multi-year deal with Netflix.

    Stuber says they are talking about a "really terrific thriller" that will cost between $50m-$70m (£38m-£53m) and a "big movie" that will be announced in the next few months costing hundreds of millions of dollars. "I hope to get him behind the camera for us one day," he says.

    Spielberg once said films made by streaming services should not be allowed to enter the Oscars. What changed?

    Stuber believes the director is only trying to "make sure that whatever these new distribution models are, at the core they are trying to protect the movie business".

    He adds: "I wish that Friday night at the movies was still as important as it was when I was 19. It's changing, because there's video games and phones and TikTok, but really what we have to do is protect the movie business."

    But is Netflix doing that? Some claim Netflix and its streamer competitors are killing cinema by not giving movies enough of a platform in cinemas before launching them onto their services.

    Cumberbatch has previously criticised Netflix for the short theatrical window it gave The Power of the Dog, just a few weeks exclusively in cinemas before it launched on Netflix. He told Vanity Fair he questioned whether he was "working for the Goliath that is killing David".

    Stuber points out that the movie has been shown in more than 2,000 cinemas, and remained in many while being streamed. He says Netflix wants to offer directors like Campion the option for their films to be seen on the big screen, while also bringing them to a home audience.

    He does also appear open to longer windows for films to be exclusively screened in cinemas. "We want it to work, we want these films to matter in big profound ways. We're trying to get the best combination of audiences. Think of the audience on Netflix. The size of the audience for that film is huge compared to what it would be [if only in cinemas]."

    Netflix has more than 200 million subscribers across 190 countries. As for the idea that Netflix is killing cinema? "That would be terrible, for someone who loves it."

    Stuber still thinks films are best seen "on the big screen or a big screen at home" and believes it will stay that way. His prediction for the future of film is that there will be less time between release dates for movie franchises, due to streaming demand.

    "You'll see someone make two big Star Wars movies and they'll be six months apart instead of two years apart, and I think you'll see someone make a big film and then quickly have eight to 10 episodes of a series offshoot. So the audience that loves that story will be able to see it very quickly thereafter."

    When it comes to the TikTok generation, he says "it's imperative to make sure they still love movies".

    Netflix has announced around 90 original films for this year, with eight in production now including Heart of Stone, starring Wonder Woman Gal Gadot, which is currently shooting in the UK. Enola Holmes 2 has also recently finished filming at Shepperton Studios in Surrey, where Netflix is doubling its presence.

    The UK is "one of the great places in the world to make film" for its artistry, storytelling, craftsmanship and levels of talent, says Stuber.

    He believes we are heading into a "bold decade in film, as we figure out all these distribution models and how they work together".

    He says "it's going to be a great time for new voices around the globe" and that we'll find the next generation of Campions, Spike Lees and Scorseses.

    His ambition is to get Daniel Day Lewis to Netflix. "I think he's remarkable, but he's retired," he bemoans. Stuber is also a huge Denzel Washington fan. "My dream was to get the two of them in a movie together.

    "But that dream won't come true, so hopefully I can just get Denzel."

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    France24 - Monde

    Russie vs Occident : le spectre des attaques contre les câbles Internet sous-marins

    Publié le : 22/03/2022 - 19:16

    Sébastian SEIBT Suivre

    Le président américain Joe Biden a averti que la Russie réfléchissait à mener des attaques contre les infrastructures critiques. L’un des scénarios évoqués depuis le début de la guerre en Ukraine est que Moscou s’en prenne aux câbles sous-marins afin de couper le monde d’Internet. Un scénario catastrophe qui est plus difficile à mettre en œuvre qu’il n’y paraît.

    Joe Biden a fait souffler, lundi 21 mars, un vent d'inquiétude sur le cyberpaysage mondial. "L'État russe envisage différentes pistes possibles de cyberattaques", a affirmé le président des États-Unis, disant se fonder sur des "renseignements en constante évolution". 

    Ce n'est pas la première fois depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie que l'exécutif américain met en garde contre la menace d'attaques orchestrées par des pirates informatiques sur ordre de Moscou. Dès le lendemain du lancement de l'offensive russe, Washington s'était même dit "prêt" à parer à toute cyberattaque russe.

    >> À lire aussi : Ukraine : la Russie accusée d'avoir dégainé l'arme cyber

    Plus de 430 câbles sous-marins menacés

    Mais cette fois-ci, Joe Biden a prié les entreprises américaines de "fermer leurs portes numériques" au plus vite afin de se protéger. Le "coût sans précédent infligé à la Russie" par les sanctions décidées par la communauté internationale pourrait pousser Moscou à se venger de l'Occident dans le cyberespace, a conclu Joe Biden. 

    En d'autres termes, le président russe Vladimir Poutine, acculé par les sanctions, serait dorénavant prêt à l'escalade guerrière en s'attaquant directement aux pays de l'Otan grâce à l'arme cyber. Des accusations que Moscou s'est empressé de rejeter catégoriquement. "La Fédération de Russie, contrairement à beaucoup de pays de l'Ouest, y compris les États-Unis,  ne s'adonne pas à ce genre de banditisme numérique d'État", a affirmé Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

    Mais les mises en garde de Joe Biden n'en ont pas moins remis au goût du jour médiatique le spectre d'un scénario numérique catastrophe qui verrait la Russie priver le monde entier d'Internet en s'attaquant aux câbles sous-marins de la Toile.

    Cette hypothèse a plus d'une fois été évoquée jusque dans les hautes sphères militaires depuis le début de la crise ukrainienne. En janvier 2022, l'amiral Tony Radakin, chef des forces armées britanniques, avait déclaré que Moscou pourrait "mettre en danger le système de circulation de l'information qui dépend des nombreux câbles sous-marins", rappelle le Guardian. Une hypothèse partagée par le très influent think tank américain Atlantic Council, qui a publié une note de synthèse, en début d'année, consacrée à ce risque.

    Il faut dire que les plus de 430 câbles Internet sous-marins représentent des cibles alléchantes pour qui voudrait perturber la connectivité mondiale. Souvent considérés comme l'un des maillons faibles du réseau mondial, ces câbles "ressemblent à de gros tuyaux d'arrosage de jardin qui reposent au fond de la mer", décrit Tobias Liebetrau, spécialiste des relations internationales et des questions de sécurité informatique à l'Institut danois d'études internationales.

    Surtout, ils ne bénéficient d'aucune protection particulière, si ce n'est "des systèmes intégrés de surveillance qui permettent d'alerter s'il y a une menace à proximité", poursuit ce chercheur qui est le coauteur d'une étude sur la sécurité du réseau de câbles sous-marins parue dans la revue Contemporary Security Policy en 2021

    Des attaques faciles à dissimuler…

    Des "victimes" sans défense qui sont aussi plutôt faciles à attaquer. "Il est théoriquement très aisé de dissimuler un sabotage de câble sous-marin", estime Christian Bueger, également coauteur de l'article de la revue Contemporary Security Policy et spécialiste des questions de sécurité maritime à l'université de Copenhague, contacté par France 24. 

    Il suffirait qu'un navire marchand ou un bateau de pêche vienne jeter l'ancre juste au-dessus d'un câble sous-marin non loin des côtes (où ces infrastructures ne se trouvent pas trop en profondeur) pour l'endommager. Des plongeurs ou des sous-marins peuvent aussi venir placer des explosifs sur ces câbles ou installer des mines proches, qui peuvent ensuite être déclenchées à distance.

    Des opérations qui semblent faciles pour des résultats potentiellement spectaculaires et très coûteux pour les économies occidentales. Dès qu'un internaute européen se connecte à sa boîte de réception Gmail, écrit un tweet ou "like" le message d'un ami de lycée sur Facebook, ses requêtes traversent l'Atlantique en passant par ces câbles sous-marins.

    "Ils sont vitaux si vous cherchez à transférer des données vers des pays qui n'ont pas de liaisons terrestres avec l'endroit où vous êtes", explique à France 24 Emile Aben, spécialiste de la sécurité informatique au RIPE Network Coordination Center, une ONG qui sert de registre régional d'adresses IP (adresses sur le réseau Internet) pour l'Europe et le Moyen-Orient notamment.

    Si l'hypothèse d'une attaque russe contre ces infrastructures inquiètent tant, c'est en partie "parce qu'il y a eu des activités suspectes de la Russie en mer à proximité des endroits où se trouvent ces câbles", rappelle Christian Bueger. Des navires russes ont ainsi fait des exercices non loin de l'Irlande ou de la Norvège, là où passent plusieurs câbles sous-marins reliant l'Europe aux États-Unis. Des bateaux de recherche russes avaient également été repérés en 2014 au large du Portugal, là encore dans une zone où se trouvent une dizaine de câbles sous-marins. Depuis des années, il règne donc une suspicion que "la Russie prépare quelque chose", note Christian Bueger.

    … mais difficiles à mettre en œuvre

    Pour cet expert, il y a aussi "l'impression que durant chaque conflit, les moyens de communication font toujours partie des cibles prioritaires. Durant la Seconde Guerre mondiale, c'étaient les télégraphes, et aujourd'hui ce seraient les câbles sous-marins."

    Sauf que priver le monde d'Internet n'est pas aussi facile que de rendre les moyens de télécommunication inaccessibles en coupant des fils électriques sur le front en 1939. "S'attaquer à un câble, 'est un peu comme détruire une seule voie sur une autoroute à dix voies", résume Emile Aben. Des pays très connectés, comme la plupart des États européens, les États-Unis ou les pays asiatiques, ont bien plus d'un câble sous-marin pour les relier au monde. Justement parce que ces infrastructures sont fragiles.

    "À part quelques îles isolées, rares sont les pays qui seraient privés d'Internet si seulement deux ou trois câbles étaient endommagés", reconnaît Tobias Liebetrau. Ce serait le cas pour l'archipel des Açores, l'île de Madère ou encore l'État australien de Tasmanie.

    "La Russie devrait donc mettre en place une opération militaire de grande envergure pour vraiment mettre en danger l'accès à Internet pour les États-Unis ou l'Europe", estime Tobias Liebetrau. Il faudrait d'abord mener des opérations de reconnaissance pour savoir exactement où se trouve chaque câble "car si des cartes existent, elles sont volontairement peu précises", note cet expert. 

    La Russie devrait ensuite mobiliser un nombre important de navires et de sous-marins pour frapper simultanément tous les câbles visés. "Le plus efficace serait peut-être une opération ciblée dans le canal de Suez, où passe une grande partie des données qui circulent entre l'Europe et l'Asie", estime Christian Bueger. 

    En outre, ce genre d'action causerait surtout du tort aux populations civiles. "S'il n'y a pas d'alternative aux câbles sous-marins pour ce qui est des usages quotidiens d'Internet [gérer des flux financiers, regarder des films, jouer aux jeux vidéo], certaines communications moins gourmandes en données, comme les communications militaires ou entre gouvernements, pourraient être prises en charge par des réseaux satellite", estime Christian Bueger.

    C'est pourquoi, même si en théorie les câbles sous-marins apparaissent comme des cibles de premier choix, "il est très peu probable que ce soit une option retenue par Moscou", estime Tobias Liebetrau. En effet, il n'y a aucun doute que ce type d'attaque serait considéré comme un acte de guerre par l'Occident. C'est d'ailleurs ce qu'avait déclaré l'amiral britannique Tony Radakin. Et Moscou ne serait probablement pas disposé à une telle escalade pour une opération qui demanderait beaucoup de ressources sans avoir de répercussions notables sur les capacités militaires de l'Otan.

    En revanche, les Russes pourraient s'en prendre à un ou deux câbles "pour lancer un avertissement symbolique", estime Christian Bueger. Histoire de mettre le doigt là où ça peut faire mal et démontrer qu'ils savent le faire.

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : "c'était pire qu'un film d'horreur", ils racontent l'enfer de Marioupol

    Publié le : 22/03/2022 - 16:34

    Gulliver CRAGG Suivre

    En Ukraine, des dizaines de milliers de personnes restent toujours bloquées à Marioupol, la ville portuaire du sud-est du pays, qui vit sous les attaques constantes des Russes. L'envoyé spécial de France 24, Gulliver Cragg, a rencontré un couple qui a réussi à s'échapper de Marioupol pour rejoindre Lviv, à l'ouest de l'Ukraine.

    Oleksii et Viktoria Kazantsev ont réussi à fuir Marioupol avec leur fille, pour rejoindre Lviv et son calme relatif, dans l'ouest de l'Ukraine. Le couple a tout laissé derrière lui pour échapper à ce qu'ils qualifient de "film d'horreur". Leur téléphone portable est rempli d'images montrant Marioupol détruite.

    Le couple, qui affirme ne plus se sentir en sécurité nulle part en Ukraine, envisage désormais de déménager à l'étranger.

     

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    "S'échapper de Marioupol" : le récit des derniers journalistes présents dans la ville assiégée

    LE FIL DU 21 MARS

    L'UE dénonce un "crime de guerre majeur" commis à Marioupol

    REPORTAGE

    Guerre en Ukraine : à Lviv, pas de pardon pour l'envahisseur russe

    L'Humanité

    Peut-on se passer du gaz russe ?

    Le débat

    La guerre en Ukraine a révélé le niveau de dépendance de la France et de l’Europe au gaz russe. Se sevrer de cette énergie répondra-t-il aux enjeux de souveraineté, climatiques et de pouvoir d’achat ?

    Notre dépendance à la Russie accroît notre vulnérabilité à tous points de vue. Il faut sans plus tarder activer les leviers de la transition énergétique.

    Neil MakaroffrESPONSABLE eUROPE rÉSEAU aCTION cLIMAT

    La guerre en Ukraine est révélatrice d’un gros risque lié à notre dépendance aux énergies fossiles, en particulier au gaz. L’Union européenne dépend pour 41 % du gaz russe. Elle importe 90 % du gaz en général. Elle est extrêmement dépendante pour alimenter ses centrales à gaz et produire de l’électricité, pour faire fonctionner son industrie, pour produire des engrais azotés pour son agriculture. Cette extrême dépendance crée une importante fragilité. À plusieurs titres. Elle aggrave notre vulnérabilité géopolitique, économique, sociale, environnementale.

    En achetant du gaz russe, les Européens financent directement la guerre. Près de 1 milliard d’euros par jour sont reversés à la Russie, en échange de pétrole et de gaz. Cette dépendance alimente aussi la crise climatique.

    Déjà, avant la guerre, on estimait que le gaz fossile avait même remplacé le charbon en termes d’émissions de gaz à effet de serre pour le secteur électrique. Enfin, elle accroît la précarité énergétique. Le gaz est aujourd’hui à la source de la flambée des prix de l’énergie et impacte directement le portefeuille des Européens, lorsqu’ils se chauffent notamment. Près de 80 millions d’Européens risquent de basculer dans une précarité énergétique.

    Rester dans cette dépendance mène donc à une impasse. Dès lors, que faire ? Deux options s’affrontent. La première, celle de dirigeants européens, consiste à créer de nouvelles routes du gaz (Qatar, États-Unis, etc.). La seconde est celle de la transition énergétique, à savoir être en capacité de se sevrer du gaz et des énergies fossiles.

    Accélérer le grand chantier de rénovation du parc des bâtiments européens. La guerre en Ukraine doit constituer l’électrochoc pour nous permettre d’accélérer ces chantiers.

    Sur le très court terme, on peut amortir le choc en prenant des mesures d’économie d’énergie. L’Agence internationale de l’énergie suggère de baisser le chauffage des bâtiments de 1 degré, ce qui ferait baisser la consommation d’environ 6 à 7 %. Ce n’est pas négligeable, mais il ne faut pas que cette mesure ne cible que les ménages, dont beaucoup vivent déjà dans la précarité. Les entreprises et les administrations doivent prendre leur part.

    Sur le court et le moyen terme, la seule porte de sortie est d’activer, sans tarder, les leviers de la transition énergétique. Ils sont connus, ils sont sur la table, ils sont en cours de négociation à l’échelle européenne : le développement massif des énergies renouvelables (ENR), énergies que l’on peut déployer rapidement et à moindre coût, comme le photovoltaïque sur les toits.

    Accélérer le grand chantier de rénovation du bâtiment. Aujourd’hui, on ne rénove que 0,2 % du grand parc des bâtiments européens par an. Si on veut réduire notre consommation, il faut rénover de façon performante au moins 3 %. La guerre en Ukraine doit constituer l’électrochoc pour nous permettre d’accélérer ces chantiers qui feront baisser à la fois la consommation et la facture des ménages, et nous rendre moins dépendants de l’importation d’énergies fossiles. Enfin, réduire fortement l’usage des engrais azotés dans l’agriculture et développer l’agro-écologie réduiront notre dépendance au gaz et seront bénéfiques à notre santé et à la planète.

    Pour aller plus loin

    Ce serait très coûteux à court terme, dangereux à long terme car cela renforcerait l’alliance Chine-Russie et nous rendrait dépendants des États-Unis.

    Éric Buttazzoni

    Syndicaliste CGT mines-énergie, ancien administrateur de Gaz de France

    Avant même la guerre en Ukraine, la situation était très tendue sur le gaz. La question de l’embargo sur le gaz russe intervient alors que, depuis un an, la demande de gaz est très forte, entraînant une hausse des prix qui impacte déjà toute l’économie et entraînant celle de l’électricité : multiplication par 10 depuis 1 an, + 90 % depuis début décembre.

    La situation a été aggravée par un manque d’anticipation des fournisseurs, qui ont tardé à stocker, et par la captation des volumes disponibles par l’Asie. Les stocks sont très bas en cette fin d’hiver en Europe. La France participe à maintenir l’équilibre en exportant beaucoup plus de gaz que d’habitude vers la Suisse, l’Italie et l’Autriche.

    Un tel embargo créerait des risques immédiats importants pour l’Europe. La France est moins dépendante au gaz russe (17 % de ses approvisionnements) que l’Europe (40 % avec 66 % pour l’Allemagne et jusqu’à 100 % pour certains pays). À très court terme, il n’y aurait pas de problèmes d’approvisionnement pour la France. Mais, ce n’est qu’une vision à quelques semaines. Sur l’année 2022, les conséquences d’un embargo sur le gaz russe seraient graves.

    Il reste la perspective de la substitution de biogaz au gaz fossile. Ce scénario, essentiel à la transition énergétique, demandera du temps, la cible étant 2050.

    Il y a peu de souplesse sur les autres contrats et, en ce qui concerne le gaz naturel liquéfié, GNL, dont tout le monde parle tant, les terminaux français ont des capacités déjà presque saturées. L’arrêt des livraisons de gaz russe à partir du printemps pénaliserait fortement l’industrie et limiterait la possibilité de remplir les stockages pour l’hiver prochain, entraînant des pénuries majeures. Cela s’accompagnerait d’une aggravation de la flambée du prix du gaz.

    Vers la fin des contrats russes ? Le mot d’ordre d’indépendance vis-à-vis du gaz russe pourrait signifier que l’embargo débouche sur la fin de toute relation commerciale avec la Russie, renvoyant celle-ci à encore plus d’autarcie et renforçant une alliance Russie-Chine contre le reste du monde. Une vision défendue par les États-Unis, qui ont beau jeu d’annoncer l’embargo. Ils sont devenus, avec le gaz de schiste, un pays exportateur.

    Ils sont d’ailleurs engagés depuis des années dans un bras de fer avec la Russie pour essayer de devenir un fournisseur majeur de l’Europe. Dans ce scénario, cette dernière passerait à terme sous la dépendance du gaz américain. Certes, il reste la perspective de la substitution de biogaz au gaz fossile. Ce scénario, essentiel à la transition énergétique, est maintenant très bien documenté et très crédible. Mais il demandera du temps, la cible étant 2050.

    En conclusion, si l’embargo sur le gaz russe est possible sur les semaines à venir, il serait porteur de très graves conséquences pour la couverture des besoins des industriels et des particuliers, tant en quantité qu’en prix. Surtout, il pourrait enclencher une rupture dans la durée, encouragée par les États-Unis et potentiellement très périlleuse pour la paix et les relations sur le continent européen.

    Guerre en UkraineUkrainegaz russe Guerre en Ukraine
    France24 - Monde

    États-Unis : une tornade destructrice frappe la Louisiane

    Publié le : 23/03/2022 - 06:21

    FRANCE 24 Suivre

    Une tornade a touché terre mardi soir en Louisiane. Selon un média local, une personne a été tuée à Arabi, en banlieue de La Nouvelle-Orléans, et de nombreuses habitations ont été touchées.

    Une tornade a frappé mardi 22 mars la Louisiane, dans le sud des États-Unis, faisant au moins un mort et détruisant un grand nombre d'habitations.

    "Une importante tornade touche le sol à la Nouvelle-Orléans ! Mettez-vous à l'abri maintenant !", a tweeté le service national météorologique, depuis la Nouvelle-Orléans, à 20 h 35 (2 h 35 GMT).

    "Des dommages importants aux habitations" ont été signalés à Arabi, une banlieue située à l'est de La Nouvelle-Orléans, selon un message publié sur Facebook par le bureau du shérif de la paroisse de Saint-Bernard. "Des opérations de secours sont en cours pour venir en aide aux habitants pris au piège dans leurs maisons", ajoute-t-il. 

    Une tornade balaie la Nouvelle Orléans, en Louisiane. pic.twitter.com/UozWZFdOn0

    March 23, 2022

    Au moins une personne a été tuée à Arabi, a déclaré à la chaîne de télévision locale WDSU le président de la paroisse de Saint Bernard, qui comprend plusieurs villes.

    Maisons éventrées

    Des images diffusées par des chaînes locales et sur Internet montrent des maisons éventrées, des poteaux électriques, des lignes électriques et des débris jonchant les rues. 

    STORM DAMAGE: Here is just some of the damage we’re seeing from the tornado that hit Louisiana earlier tonight. This is Arabi, Louisiana (outside the lower 9th ward). @foxweather @FoxNewsMMR pic.twitter.com/PIQ5CzTmrQ

    March 23, 2022

    "Les services de l'État aident les responsables locaux à évaluer les dégâts et les conséquences de cette tornade", a tweeté le gouverneur de la Louisiane, John Bel Edwards. 

    Cette tornade a été générée par une série de tempêtes qui traversé mardi le sud des États-Unis. D'autres tornades ont été observées dans l'est du Texas plus tôt dans la journée et d'autres sont possibles dans la soirée.

    Avec AFP

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    France24 - World

    'How will we survive?': Bangladesh launches food subsidies as Ukraine war sees prices soar

    Issued on: 22/03/2022 - 18:23

    Sam BALL

    As the war in Ukraine continues to rage its economic impact is being felt around the world, including in Bangladesh where soaring food prices have left some of the nation's poorest wondering how they will afford to eat. Now, the country's government has launched a subsidies programme it says will help some 10 million people buy food at a reduced cost.

    BBC

    Not smart but clever? The return of 'dumbphones'

    By Suzanne BearneBusiness reporter

    Seventeen-year-old Robin West is an anomaly among her peers - she doesn't have a smartphone.

    Instead of scrolling through apps like TikTok and Instagram all day, she uses a so-called "dumbphone".

    These are basic handsets, or feature phones, with very limited functionality compared to say an iPhone. You can typically only make and receive calls and SMS text messages. And, if you are lucky - listen to radio and take very basic photos, but definitely not connect to the internet or apps.

    These devices are similar to some of the first handsets that people bought back in the late 1990s.

    Ms West's decision to ditch her former smartphone two years ago was a spur of the moment thing. While looking for a replacement handset in a second-hand shop she was lured by the low price of a "brick phone".

    Her current handset, from French firm MobiWire, cost her just £8. And because it has no smartphone functionality she doesn't have an expensive monthly data bill to worry about.

    "I didn't notice until I bought a brick phone how much a smartphone was taking over my life," she says. "I had a lot of social media apps on it, and I didn't get as much work done as I was always on my phone."

    The Londoner adds that she doesn't think she'll ever buy another smartphone. "I'm happy with my brick - I don't think it limits me. I'm definitely more proactive."

    Dumbphones are continuing to enjoy a revival. Google searches for them jumped by 89% between 2018 and 2021, according to a report by software firm SEMrush.

    And while sales figures are hard to come by, one report said that global purchases of dumbphones were due to hit one billion units last year, up from 400 million in 2019. This compares to worldwide sales of 1.4 billion smart phones last year, following a 12.5% decline in 2020.

    Meanwhile, a 2021 study by accountancy group Deloitte said that one in 10 mobile phone users in the UK had a dumbphone.

    "It appears fashion, nostalgia, and them appearing in TikTok videos, have a part to play in the dumbphone revival," says Ernest Doku, mobiles expert at price comparison site Uswitch.com. "Many of us had a dumbphone as our first mobile phone, so it's natural that we feel a sense of nostalgia towards these classic handsets."

    Mr Doku says it was the 2017 relaunch of Nokia's 3310 handset - first released in 2000, and one of the biggest-selling mobiles of all time - that really sparked the revival. "Nokia pushed the 3310 as an affordable alternative in a world full of high-spec mobiles."

    He adds that while it's true that dumbphones can't compete with the latest premium Apple and Samsung models when it comes to performance or functionality, "they can outshine them in equally important areas such as battery life and durability".

    Five years ago, Przemek Olejniczak, a psychologist, swapped his smartphone for a Nokia 3310, initially because of the longer-lasting battery. However, he soon realised that there were other benefits.

    "Before I would always be stuck to the phone, checking anything and everything, browsing Facebook or the news, or other facts I didn't need to know," he says.

    "Now I have more time for my family and me. A huge benefit is that I'm not addicted to liking, sharing, commenting, or describing my life to other people. Now I have more privacy."

    New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

    However, Mr Olejniczak, who lives in the Polish city of Lodz, admits that initially the switch was challenging. "Before I'd be checking everything, such as buses and restaurants, on my smartphone [when travelling]. Now that is impossible, so I have learned to do all those things beforehand at home. I got used to it."

    One maker of dumbphones is New York company Light Phone. Slightly more clever that the norm for such products, its handsets do allow users to listen to music and podcasts, and link by Bluetooth to headphones. Yet the firm pledges that its phones "will never have social media, clickbait news, email, an internet browser, or any other anxiety-inducing infinite feed".

    The company says it recorded its strongest year for financial performance in 2021, with sales up 150% compared with 2020. This is despite its handsets being expensive for dumbphones - prices start at $99 (£75).

    Light Phone co-founder, Kaiwei Tang, says the device was initially created to use as a secondary phone for people wanting to take a break from their smartphone for a weekend for example, but now half the firm's customers use it as their primary device.

    "If aliens came to earth they'd think that mobile phones are the superior species controlling human beings," he says. "And it's not going to stop, it's only going to get worse. Consumers are realising that something is wrong, and we want to offer an alternative."

    Mr Tang adds that, surprisingly, the firm's main customers are aged between 25 and 35. He says he was expecting buyers to be much older.

    Tech expert, Prof Sandra Wachter, a senior research fellow in artificial intelligence at Oxford University, says it is understandable that some of us are looking for simpler mobile phones.

    "One can reasonably say that nowadays a smart phone's ability to connect calls and send short messages is almost a side feature," she explains. "Your smart phone is your entertainment centre, your news generator, your navigation system, your diary, your dictionary, and your wallet."

    She adds that smartphones always "want to grab your attention" with notifications, updates, and breaking news constantly disrupting your day. "This can keep you on edge, might even be agitating. It can be overwhelming."

    Prof Wachter adds: "It makes sense that some of us are now looking for simpler technologies and think that dumbphones might offer a return to simpler times. It might leave more time to fully concentrate on a single task and engage with it more purposefully. It might even calm people down. Studies have shown that too much choice can create unhappiness and agitation."

    Yet back in London, Robin West says that many people are bewildered by her choice of mobile. "Everyone thinks it's just a temporary thing. They're like: 'So when are you getting a smartphone? Are you getting one this week?'."

    Additional reporting by New Tech Economy series editor Will Smale.

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    BBC

    I've experienced first-hand the transformative power that formulations and treatments can have – Paul Gerrard

    Rituals of beauty, wellbeing and self-care permeate cultures across history, encompassing ideas of identity and expression, transformation and restoration, cleansing and healing, culture and worth. From a nurturing new face cream to online meditation, beauty and wellbeing provide survival mechanisms, opportunities to take stock and rebalance during anxiety-filled times. 

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    -          How rest and relaxation became an art

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    -          Why buying vintage is 'the new luxury'

    The pandemic has seen a spike in mental health issues – with 76 million more cases of anxiety, and 53 million more cases of depressive disorder, according to Unicef and Gallup. In troubled times, some beauty professionals have responded imaginatively. When A-list makeup artist Lee Pycroft noticed rising stress levels among her clients, she retrained as a psychotherapist. She now offers combined makeovers and therapy. "Makeupfulness" is where makeup and mindfulness merge. "Certain language techniques, active listening, reframes and questioning help a person calm down while I do their makeup, enabling them to think more clearly," Pycroft told Glamour. "I have witnessed women going through severe life challenges start to behave differently after a makeover and a chat. It might be that they go and do something kind for themselves, or are able to see their challenges from a different perspective as they have achieved some emotional flexibility around an issue."

    (Credit: Emmanuel Lafont)

    In 2014, when Tom Chapman lost a friend to suicide, he launched the Lions Barber Collective, a barbering look-book project to raise awareness and funds for suicide prevention. "It's been joked about forever that hair pros are a cheap psychiatrist or counsellor, but in reality, we listen on average for 2,000 hours a year," he said. "Imagine what we could achieve by training hair pros to be more successful in suicide prevention and mental health awareness." Working with psychiatrists, Chapman created the "Barber Talk training", enabling hair professionals to identify warning signs, ask the right questions, listen with empathy and, finally, guide those in need to the groups and resources that could help them.

    This resonates deeply with Paul Gerrard, founder of Happy Paul, a range of mood-enhancing male skincare. "Happy Paul's journey has been like therapy," says Gerrard. "I've suffered from depression since my early teens and I've experienced first-hand the transformative power that formulations, product and spa treatments can have. Yet wellness has become a luxury commodity afforded to the few." The brand was created, he says, to be accessible to all. "To me, wellness is about looking after yourself, first and foremost, and that shouldn't be exclusive." Happy Paul's sustainable, vegan products – including an uplifting roll-on blend of bergamot, lemon and eucalyptus – encourage simple, rewarding acts of selfcare, with some of the profits going to mental-health charity Young Minds. 

    The pandemic is driving awareness and approval for more companies that support people and communities. Founded in 2018 by beauty writer Sali Hughes and beauty PR Jo Jones, Beauty Banks aims to tackle hygiene poverty in the UK and to establish being clean as a basic right. Young people can be particularly affected, say the duo, skipping school rather than going into class without washing their hair. Jones and Hughes had first-hand experience of the surplus the industry produces. Their plan: to ask their contacts to donate hygiene products to those in need via partnerships with more than 100 registered foodbanks, domestic abuse charities, homeless shelters, schools, NHS trusts and care-leaver associations. 

    (Credit: Emmanuel Lafont)

    "We were furious and frustrated when we learned about hygiene poverty, so we decided to do something about it," writes Jones, on the charity’s website. "Both Sali and I work in the beauty industry and know there is a lot of waste and, most importantly, a tremendous amount of generosity and kindness. So we leverage our connections, influence and skills to power Beauty Banks." An average delivery to a charity, catering for about 150 people, is worth around £500, and contains items many of us take for granted including soap and sanitary products. 

    And, as interest in self-care and community has soared, so too has concern for the planet. Successive reports about the climate and ecological crisis have put the global population on high alert and shoppers are asking serious questions about the things they buy every day. The beauty industry is a terrible offender: there are persistent issues of irresponsible sourcing and poisonous levels of ocean pollution, both via plastic packaging and the chemicals used in formulations. Some of our shampoos and shaving foams end up in oceans, and what’s bad for seabirds and coral is, perhaps unsurprisingly, bad for us.

    The search is on for formulations and ingredients that protect and truly nourish, that work positively, not only for the bodies they're applied to but also the conditions in which they're grown and harvested. And For Weleda, founded in the 1920s by Austrian philosopher Rudolph Steiner and encompassing both beauty and naturopathic medicines, using biodynamic growing methods, the answer has always been clear: to go back to the source, back to nature. "Natural ingredients work in harmony with the body, in a way petrochemical-derived synthetics do not," says Jayn Sterland, Weleda UK's managing director and chair of the British Beauty Council's Sustainable Beauty Coalition. "A skin complaint is often a visible sign of imbalance. Applying a cream merely masks the problem. Using plant-based ingredients which are more skin compatible and work in harmony with the body can trigger our own healing capability."

    (Credit: Emmanuel Lafont)

    Last year, in an effort to boost supplies of well-grown ingredients to the entire beauty sector, sustainable beauty brand Davines and the Rodale Institute launched a 10-hectare regenerative organic farm and research centre in Parma, Italy. "You don't often think about where ingredients come from, and what the impact that production process has on our personal health and the health of the planet or the farmworkers," Rodale's chief executive Jeff Moyer told Vogue Business, at the time. "Expanding this idea [of regenerative agriculture] to go beyond just food and fibre is a great opportunity for all of us."

    A better world

    As Sterland puts it: "The holistic health benefits [of regenerative beauty] are well documented, both for the user and for the planet." And this is where the intersections between health, wellbeing and beauty start to take shape, and where the richest potential for beauty to have a positive impact on the world takes place. High street beauty brand Lush's technicolour windows and playful products belie the serious work that takes place behind the scenes. "Biodiversity has always been important for us," says the brand's supply chain impact project manager Cadi Pink. "One of our key strategies within sourcing, for example, has been to increase the diversity of materials we're using, in order to put less pressure on ecosystems [via industrial agriculture]." The label has mapped out key biodiversity hotspots around the world, where the brand is actively nurturing regenerative and agroforestry in practice.  

    (Credit: Emmanuel Lafont)

    "Sustainability initiatives often focus on minimising harm," adds James Atherton of the Lush Regenerative Fund, or Re:Fund. "Regeneration goes that extra step and asks: 'how do we add value and health to the ecologies and the social spaces that we're working in?' The opportunity now for the beauty industry is to align more on what we mean by regeneration," he continues. "Often, we see it attached to tree planting or regenerative agriculture but there's this quote by [Brazilian trade union leader] Chico Mendes, 'environmentalism without class struggle is just gardening'. And I love that. We've always believed that, if you're working with grassroots communities, they are the experts. We're just there to offer support where we can."

    One such community is the Laikipia Permaculture Centre, a collective of five Maasai women's groups, supported by the regenerative agriculture consultancy reNature, producing Aloe Secundiflora leaves for Lush in ways that combine traditional knowledge with the principles of permaculture. Aloe Secundiflora, originally used by the Maasai for healing and washing, can be processed into everything from shampoo and skin cream to shower gel. The women now produce their own cosmetics for the local market, which gives them additional income. As the demand for responsible beauty grows, harvesting natural ingredients well, with communities and nature in mind, will be vital.

    The good news is that sustainable, ethical beauty – beauty that makes the world a better place – is set to surge

    The good news is that sustainable, ethical beauty – beauty that makes the world a better place – is set to surge, from $34.5 billion in 2018 to $54.5 billion in 2027. Alongside established names such as Weleda and Lush, a significant number of emerging dynamic brands are accelerating new futures in beauty with innovations in local ingredients, waterless formulas; even aiming at carbon neutrality. What makes these brands so right for these times is their holistic approach to beauty's problems, and their understanding that seemingly separate issues such as product formulation, social justice and environmental protection are fundamentally interlinked and connected. 

    Danish make-up brand Kjaer Weis is certified organic, working closely with its suppliers, while packing its products into smooth refillable, metal cases. BYBI invites customers to send back their skin booster bottles for them to be sterilised and used again. Wellness brand Haeckels, founded by beach warden Dom Bridges, harvests antibacterial seaweed from Margate beaches in the UK for its handmade skincare; its bottles are made from biodegradable algae; its outer packaging is grown from mushrooms. Brands including Pachamamai, Ethique and Lush use condensed formulations to make solid bars, amplifying the efficiency of products while also reducing the need for unnecessary water in the mixtures (and the need for plastic bottles to hold those formulations).

    "These purpose-driven beauty companies weave sustainability throughout their whole business, from sourcing and formulation through to independent product certification and paying employees a fair, real, living wage," says Sterland. For Lush, the potential of beauty to change the world is part of the brand's DNA. "We very much see ourselves as campaigners," says spokesperson Jonnie Hatfield. "It's not enough just to be against something any more. You really need to be making a difference."

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    France24 - Monde

    Cour suprême américaine : la juge Jackson se défend face aux attaques républicaines

    Publié le : 23/03/2022 - 03:33

    FRANCE 24 Suivre

    Ketanji Brown Jackson, candidate de Joe Biden à la Cour suprême des États-Unis, a fait face mardi aux attaques des sénateurs républicains pendant son audition de confirmation. La magistrate ne s'est pas démontée.

    La magistrate afro-américaine Ketanji Brown Jackson s'est vigoureusement défendue, mardi 22 février, face aux accusations de laxisme envers les pédophiles portées par des élus républicains lors de l'examen de sa candidature historique à la Cour suprême.

    Après plusieurs heures d'interrogatoire plutôt policé devant la commission judiciaire du Sénat, le républicain Ted Cruz l'a accusée frontalement d'avoir tout au long de sa carrière "milité pour les prédateurs sexuels".

    L'élu du Texas a assuré qu'elle avait, en tant que juge fédérale, "prononcé des peines inférieures aux réquisitions dans 100 % des dossiers de pédopornographie" qui lui ont été soumis. 

    "En tant que mère, ces affaires m'ont horrifiée" et "j'en fais encore parfois des cauchemars", a-t-elle rétorqué, en laissant percer pour la première fois une pointe d'émotion. "Je les ai toujours traitées très sérieusement, comme tous les autres crimes qui m'ont été soumis."

    Passes d'armes

    Le sénateur Josh Hawley est revenu à la charge un peu plus tard, en insistant longuement sur sa décision de condamner à trois mois de prison un homme arrêté en possession d'images pornographiques mettant en scène des enfants, alors que les procureurs réclamaient au moins deux ans de détention.

    Il sortait tout juste du lycée et d'autres éléments du dossier étaient spécifiques, a justifié la magistrate. "Si vous regardiez plus largement la centaine de décisions que j'ai rendues, et celles des autres juges (...), vous verriez que nous essayons tous de prendre en compte l'ensemble des facteurs pertinents pour rendre la justice de manière individualisée", a-t-elle ajouté.

    Volant à son secours, plusieurs élus démocrates ont rappelé qu'au niveau national, 70 % des peines prononcées dans les affaires de pédopornographie étaient inférieures aux barèmes fixés par le Congrès.

    Ces passes d'armes, dans une audition plutôt ronronnante, ne devraient pas faire dérailler la candidature de la juge Jackson. Nommée par le président Joe Biden à la Cour suprême, cette brillante juriste de 51 ans devrait, sauf surprise, obtenir le feu vert du Sénat début avril et devenir la première femme noire à siéger au sein de la haute juridiction.

    "Théorie critique de la race"

    Selon un sondage Politico-Morning Consult, 47 % des Américains souhaitent qu'elle soit confirmée et seuls 19 % s'y opposent.

    Au-delà du symbole, son arrivée, pour remplacer le juge démissionnaire Stephen Breyer, ne modifiera pas les équilibres au sein du temple du droit américain, où les conservateurs garderont une solide majorité de six sièges sur neuf. Pour toutes ces raisons, la plupart des élus républicains ne se battent pas férocement pour contrer sa candidature.

    Mais ceux qui nourrissent des ambitions présidentielles ont utilisé son audition pour faire résonner leurs thèmes de prédilection. Au-delà de son coup d'éclat sur les pédophiles, Ted Cruz a également laissé entendre que la juge Jackson soutenait la "théorie critique de la race". Dans l'esprit des conservateurs, cette théorie est enseignée à l'école et oblige les enfants blancs à se voir comme des oppresseurs et les enfants noirs comme des victimes.

    "C'est une théorie académique qui analyse le racisme au niveau institutionnel" et "n'est enseignée à mon sens qu'en faculté de droit", a-t-elle rétorqué. "Mais je ne l'ai jamais étudiée ni utilisée dans mon travail de juge et je ne le ferai pas si je suis confirmée à la Cour suprême."

    Guantanamo

    D'autres élus républicains lui ont reproché d'avoir défendu des détenus de Guantanamo ou des criminels endurcis quand elle était avocate dans les services d'aide juridictionnelle à Washington de 2005 à 2007. Aux États-Unis, tout accusé a droit à un avocat, a-t-elle répondu : "C'est ce qui fait notre grandeur".

    "Des membres de ma famille sont sur la ligne de feu, donc je suis très attachée à la sécurité publique", a-t-elle également souligné, en rappelant que son frère et deux de ses oncles étaient ou avaient été policiers.

    Se disant "troublé" par le fait que plusieurs "associations gauchistes" soutiennent sa candidature, le sénateur républicain Lindsey Graham lui a demandé si elle était "militante". "Non", a-t-elle rétorqué. "Je n'importe pas mes vues personnelles ou mes préférences" dans mes décisions, a-t-elle martelé à plusieurs reprises.

    Sur les sujets politiques, conformément aux usages, elle s'est montrée évasive. Elle a notamment refusé de se prononcer sur les appels, émis par plusieurs élus et associations de gauche, à créer de nouveaux sièges au sein de la Cour suprême pour diluer l'influence des magistrats conservateurs. "À mon avis, les juges ne doivent pas parler de politique."

    Avec AFP

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    États-Unis : Joe Biden nomme la magistrate noire Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême

    Cour suprême américaine : face aux sénateurs, la juge Jackson promet de défendre la démocratie

    Cour suprême américaine : le juge progressiste Stephen Breyer va quitter ses fonctions

    BBC

    Laptop art: From Vans to Harry Styles

    Photographic student Thorsten Mjölnir has always been fascinated by the way people personalise and mark their possessions, which inspired him to look at the way students decorate their laptops.

    Falmouth and Exeter university share a library, on the Penryn campus, in Cornwall, which Mjölnir describes as having a delicious mix of students across all sorts of courses, from politics to photography.

    Falmouth is a creative-arts university where Mjölnir studies press and editorial photography.

    "I am interested in people and stories," he says Mjölnir.

    "These laptops show both these things."

    These images are actually scans of the laptops made on the library photocopier while students were studying for their dissertations.

    "If I noticed something that looked interesting to me, I would approach the person, explain my idea and ask if I could put their laptop on the photocopier," Mjölnir says.

    "Everyone was keen and I think maybe it was because they liked the distraction.

    "I even became somewhat of an expert at guessing the courses the students were on just from the cover, which was fun to play.

    "I noticed that people normally had lots of stickers, or none.

    "It was unusual for people to have just one sticker - but when I did see laptops with a single sticker, I liked it.

    "My favourite laptop is the one with the five birds on it.

    "The owner is a woman who is fascinated by corvids."

    Here are a selection of the images Mjölnir made.

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    France24 - Monde

    Le manque d’eau, une violence de plus dans les pays en guerre

    Publié le : 22/03/2022 - 18:05

    Lou ROMÉO

    Alors que le Forum mondial de l'eau s'ouvre ce mardi à Dakar, en Ukraine, au  Yémen ou encore au Nigeria, les populations civiles vivant dans des zones de conflit pâtissent d’un manque d’eau, dont les conséquences multiples s’ajoutent à celles de la guerre. 

    Dans la ville ukrainienne de Marioupol, assiégée par les troupes russes depuis le 24 février, la population manque de nourriture et d’électricité, mais également d’eau potable. Certains habitants sont réduits à boire de la neige fondue ou l’eau des radiateurs. Une situation de crise aiguë qui se retrouve dans tous les pays en conflit, selon Emmanuel Rinck, directeur des opérations de l’ONG Solidarités international, contacté par France 24.

    "À Marioupol et dans certains quartiers de Kharkiv, rapporte-t-il, les habitants ne peuvent pas sortir de chez eux à cause du danger et les infrastructures sont détruites. L’eau ne coule plus du robinet et les habitants ont un cruel manque d’eau potable, qui est pourtant un besoin primaire d'un point de vue humanitaire."

    Pour tenter de pallier le manque, l’ONG essaie d’organiser des convois de camions citernes et d'apporter à chaque habitants les 15 litres d’eau quotidiens nécessaires à sa survie. Une aide d’urgence qu’ils déploient depuis 40 ans dans de nombreux pays en conflit, comme le Yémen, l’Afghanistan ou la Syrie.

    "Les populations vivant dans les zones de conflit manquent d’eau car la guerre déstructure tout, poursuit Emmanuel Rinck. Le bombardement des usines électriques, des cibles stratégiques, empêche par exemple les stations de pompage de fonctionner, et le manque d’eau vient s’ajouter à celui de chauffage et d’électricité."

    >> À voir : Géopolitique de l'eau : un enjeu stratégique des conflits modernes

    Déplacements massifs de population

    Lorsque le conflit s’étire dans le temps, l’entretien du réseau de plomberie peut également devenir un problème. Au Yémen, par exemple, où 15 millions de personnes manquent d’eau potable, l’ONG a travaillé à rétablir les réseaux de tuyauterie de la troisième ville du pays. Ils ne fonctionnaient plus, faute d’entretien après dix ans de conflit.

    Mais ces investissements demandent des conditions adaptées : "Dans les conflits de faible intensité, il est possible de travailler à des solutions de long terme, en partenariat avec les institutions locales, précise Emmanuel Rinck. Mais ces travaux importants sont impossibles à réaliser dans des zones de combats."

    Parfois, un cercle vicieux s'enclenche : le manque d’eau potable provoque des déplacements massifs de population qui peuvent s’inscrire dans le temps, et les réfugiés, souvent relégués dans des zones arides et inhospitalières, continuent de souffrir d’un manque d’accès à l’eau.

    "À Borno, dans le nord-est du Nigeria, explique Vincent Foucher, chercheur au CNRS contacté par France 24, les autorités organisent le retour des déplacés dans des villes garnisons gardées par l’armée pour les protéger (du groupe jihadiste) Boko Haram présent dans les zones rurales. Mais ces villes surpeuplées et aux très faibles services publics manquent d’eau. Beaucoup d’infrastructures ont été détruites et les forages ont cessé de fonctionner. L’agriculture urbaine y est rendue impossible et les gens passent leur temps à faire la queue pour avoir de l’eau."

    Moyen de pression sur les populations civiles

    Le contrôle de l’eau devient ainsi un enjeu stratégique dans la région, et un moyen de pression des groupes jihadistes sur les populations civiles : certains habitants sont contraints de revenir vivre dans les zones contrôlées par les jihadistes pour pouvoir survivre. L'État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), l’une des branches de Boko Haram, qui s’est assuré le contrôle des terres fertiles bordant le lac Tchad, peut ainsi prélever un impôt sur ces populations.

    >> À voir : L'eau potable, un défi humain et des enjeux économiques

    L’accès aux toilettes est enfin un enjeu vital dans les camps de réfugiés, où les gens vivent dans la promiscuité. "Il faut absolument garantir des toilettes propres et de quoi se laver les mains pour se prémunir des épidémies", rappelle Emmanuel Rincke. Le manque d’eau et d’infrastructures d’hygiène expose particulièrement les plus fragiles. Au Yémen, 2,7 millions de personnes ont contracté le choléra depuis 2017, selon Oxfam en buvant de l'eau contaminée. Dans le monde, 360 000 enfants de moins de 5 ans continuent à mourir chaque année de diarrhées causées par une eau insalubre.

    À cela s'ajoute le réchauffement climatique : nombre de zones accueillant des réfugiés sont particulièrement touchées, ce qui vient accentuer encore plus le désordre causé par le conflit. Selon le Comité international de la Croix Rouge, sur les 25 États jugés les plus vulnérables et les moins prêts à s’adapter au changement climatique, quatorze sont embourbés dans des conflits.

    "Le manque d'eau est une urgence absolue, conclut Emmanuel Rinck. Il faut réagir très rapidement pour que la situation ne s'aggrave pas."

    Selon l’Unicef, près de 48 millions de personnes vivant dans des zones de conflits manquent actuellement d’eau potable.

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Forum mondial de l’eau au Sénégal : seulement un Africain sur quatre a accès à l’eau potable

    Revue de presse

    "S'échapper de Marioupol" : le récit des derniers journalistes présents dans la ville assiégée

    Focus

    Inde : le défi de l'accès à l'eau potable pour tous

    France24 - World

    The volunteers training to fight in Ukraine … or in France

    Issued on: 22/03/2022 - 11:46Modified: 22/03/2022 - 12:09

    Sam BALL

    In the countryside near Bordeaux, France, a group of civilians thinking of volunteering to fight in Ukraine are getting a crash course in modern warfare. In just two days, they are hoping to learn skills that could help them survive on the battlefield, from handling weapons to basic military tactics. However, some are starting to doubt their ability to be of use in a warzone, while others feel their new skills could come in handy even if they remain in France.

    BBC

    Aerial photos show 100 years of changing landscape

    The blast furnaces at the Scunthorpe Steelworks where molten iron is produced from iron ore, coke and limestone. All four furnaces were named after queens of England including Queen Anne, pictured in 2016

    The airfield at RAF Scampton, Lincolnshire, as seen in 1955 when the runways and other infrastructure were expanded to accommodate the Avro Vulcan aircraft

    The Chain Home radar at Bempton, in East Yorkshire, can be seen top right in this 2013 photograph. Closer to the sea there is another collection of concrete buildings including one for an early warning radar, which was developed in response to the Soviet Union testing of atomic weapons in 1949, Historic England said

    This picture of North Yorkshire's Saltburn-by-the-Sea is believed to have been taken by a low-flying RAF reconnaissance aircraft, most likely a Spitfire, in 1949

    Whetley Mills in Bradford as photographed in 2009. The mill is among a number showing Bradford’s rich textile heritage. It was described in 1893 publication ‘The Century's Progress’ as among the largest and best organised establishments in the Bradford spinning industry, but the reality was far from flawless with working conditions being hazardous, Historic England said

    The East Hecla steelworks in Sheffield, photographed here in 1946, produced nearly 290,000 artillery shells in World War One. From 1917 some of the factory’s capacity was converted to manufacture 60-pounder guns and later shells during World War Two

    This image, taken in 2013, shows the remains of Leighton Construction Camp at Breary Banks in North Yorkshire. It was originally constructed to house workers building Leighton reservoir but became a training camp for the Leeds City Battalion during World War One. From 1917 it was used as a prisoner of war camp

    This photo of the docks in Hull was taken in 1925 when the city was a major centre for imports and exports. The Humber Dock closed to shipping in 1967, but reopened as Hull Marina in 1983

    Three dark circles in the crops in Tallington, Lincolnshire, show the site of ditches that once surrounded Bronze Age burial sites. Historic England said the line of pits was another common archaeological feature in this part of Lincolnshire

    1 of 9

    Aerial photographs showing 100 years of changes to the Yorkshire and Lincolnshire landscape have been made available via an online archive.

    Historic England said its Aerial Photography Explorer, external provided a "fascinating insight" and offered "striking discoveries" in the two regions.

    It features more than 400,000 images taken across the country from 1919 to the present day.

    The organisation said it hoped people would use the online archive to research their local areas and gain "an insight into a century of changes and development".

    France24 - World

    Odessa ‘turned into a fortress’ as city readies for war

    Issued on: 18/03/2022 - 18:51

    Sam BALL

    With its ornate architecture and striking sea views, Odessa has been called the "Pearl of the Black Sea". Now though, the Ukrainian city has been "turned into a fortress", according to its mayor, as residents prepare for a possible assault by invading Russian forces, with barricades, anti-tank obstacles and sandbags scattered throughout the once bustling streets to protect the city's treasured monuments.

    BBC

    In pictures: 2022 Sony World Photography Awards

    The winners of the Open category of the 2022 Sony World Photography Awards have been revealed.

    More than 170,000 images were entered into this year's Open competition, with over 100 photographers shortlisted.

    Each winner will go on to compete for the overall Open Photographer of the Year title and a $5,000 (£3,827) prize.

    The overall winners in the Open, Student, Youth and Professional competitions will be announced on 12 April.

    Here are the category winners, along with comments from the photographers themselves.

    Bike with Flowers - Thanh Nguyen Phuc, Vietnam

    Category: Travel

    "A hundred years ago, there were just 36 streets and now there are many more - but the street culture remains strong in Hanoi.

    "There are lots of shops in the main streets but people in the old streets prefer to get serviced by mobile street vendors.

    "I spent a weekend following street vendors and found that they were walking or riding their bikes all day.

    "Here is one of my favourite moments."

    The Honey Collector - Utsab Ahamed Akash, Bangladesh

    Category: Lifestyle

    "The honey collectors collect in winter.

    "They place the bees' nests near the mustard field as they can produce more honey that way.

    "We often see this kind of scene in the Bangladesh countryside."

    Surfing Festival - Raido Nurk, Estonia

    Category: Motion

    "The waves were the biggest I've ever seen in the evening, when I took this photo in The Netherlands.

    "The waves and the pouring rain created quite a unique atmosphere."

    Havana Running Away - Etienne Souchon, France

    Category: Street Photography

    "This is the third picture of thousands taken over a month-long trip to Havana, Cuba, with my 35mm [camera] - and it is my favourite!

    "There is something happening here, some kind of tension: this car looks like it is drifting in the middle of the street, and this kid looks like he is running away from something."

    Segundo Uso (Second Use) II - Leonardo Reyes-González, Mexico

    Category: Object

    "Still life photography of things thrown away (aka trash), that might be useful for someone else - or could, hopefully, become art."

    The Endless Summer: Surf Trip - Simone Corallini, Italy

    Category: Portraiture

    "Simone Gentile, a 16-year-old surfer."

    Anger Management - Scott Wilson, United Kingdom

    Category: Natural World and Wildlife

    "A wild mustang stallion kicks up a dust storm in north-western Colorado."

    Old Meets New - Anthony Chan, Hong Kong

    Category: Architecture

    "In an industrial district in Hong Kong, surrounded by a mix of old and new developments, this shot was taken to highlight a contrasting co-existence: a new skyscraper's stylishly designed front entrance and an old industrial complex with myriads of air conditioners, pipes and wires mounted on its wall.

    "The shadow and light accentuated the overall monochromic effect of the city's architecture."

    Untitled - Isabel Salmon, United Kingdom

    Category: Creative

    "I began to document my mum's experience with labyrinthitis and persistent postural-perceptual dizziness (PPPD).

    "I am finding ways to explore this through experimental techniques, with the intention of combining sound, and also considering other senses.

    "I hope to create an installation in collaboration with my mum, using a series of conversations with her."

    Exodus - Vicente Ansola, Spain

    Category: Landscape

    "I encountered this field of sunflowers in Castilla and León [north-west Spain].

    "Sunflowers always seek the divine by following the sun on its route.

    "These ones, although withered, stood up proudly.

    "When I grabbed my camera to shoot, I no longer saw sunflowers but women walking the dry fields of Castilla, wearing ancestral garments."

    All photographs courtesy 2022 Sony World Photography Awards. Selected work by winners and shortlisted entries will be exhibited at Somerset House, London, from 13 April - 2 May 2022.

    Related Topics

    France24 - World

    France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

    Issued on: 24/02/2022 - 18:04

    Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

    Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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    France24 - Monde

    Deux bombes "superpuissantes" frappent Marioupol, de nouvelles sanctions en préparation

    Publié le : 22/03/2022 - 06:35Modifié le : 22/03/2022 - 23:03

    FRANCE 24 Suivre

    Au 27e jour du conflit en Ukraine, deux "bombes superpuissantes" ont frappé mardi Marioupol, ville du sud-est de l'Ukraine ravagée par les bombardements russes, tandis que le président américain Joe Biden et ses alliés européens vont appliquer cette semaine des sanctions supplémentaires contre la Russie et resserrer les mesures déjà existantes.

    Cette page n'est plus mise à jour. Cliquez ici pour retrouver plus d'informations sur la guerre en Ukraine.

    • 3 h 34 : Zelensky affirme que les négociations avec la Russie sont difficiles, parfois conflictuelles

    "Nous continuons à travailler à différents niveaux pour encourager la Russie à avancer vers la paix. Les représentants ukrainiens prennent part aux discussions qui se tiennent tous les jours. C'est très difficile, parfois conflictuel", a déclaré Volodymyr Zelensky dans une allocution vidéo. "Mais petit à petit, nous avançons."

    Le président ukrainien a également accusé les forces russes d'attaquer le port de Marioupol et de contrecarrer les tentatives d'évacuation des civils de la ville. "À ce jour, environ 100 000 personnes vivent dans des conditions inhumaines dans la ville, complètement bloquées, sans nourriture, sans eau, sans médicaments, soumises à des bombardements permanents", a-t-il ajouté.

    • 1 h 34 : le président ukrainien invite le pape à devenir médiateur entre Kiev et Moscou

    "On apprécierait le rôle médiateur du Saint-Siège pour mettre fin à la souffrance humaine" en Ukraine, a écrit Volodymyr Zelensky sur Twitter à l'issue d'un entretien téléphonique avec le pape. Le président ukrainien a encore déclaré avoir informé "sa Sainteté de la situation humanitaire difficile et du blocage des couloirs humanitaires par les troupes russes", tout en le remerciant pour ses "prières pour l'Ukraine et la paix".

    Volodymyr Zelensky a "demandé (au pape) de venir dans notre pays dans ce moment très important", a-t-il ajouté dans une vidéo diffusée dans la nuit de mardi à mercredi. "Et je crois que nous pouvons organiser cette visite importante qui apporte un soutien significatif à chacun d'entre nous, chaque Ukrainien."

    • 1 h 30 : l'opposition biélorusse appelle à des sanctions contre Loukachenko

    Pavel Latouchko, figure de l'opposition biélorusse, a appelé mercredi à des sanctions contre la Biélorussie aussi dures que celle visant la Russie et à des poursuites judiciaires contre son président Alexandre Loukachenko, "complice" de Vladimir Poutine dans l'invasion de l'Ukraine. 

    • 22 h 41 : le président de l'UA plaide pour une aide à l'Afrique, "aux économies fragilisées"

    Le chef de l'État sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine (UA), a appelé à Dakar les partenaires internationaux dont la Banque mondiale à aider l'Afrique à faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine, en lui réallouant notamment les droits de tirage spéciaux (DTS) des pays riches.

    Le dirigeant sénégalais s'exprimait en présence du président de la Banque mondiale David Malpass, lors d'une conférence de presse.

    • 20 h 24 : Zelensky participera virtuellement au sommet de l'Otan

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky prendra part virtuellement au sommet de l'Otan prévu jeudi pour discuter du conflit avec la Russie, a déclaré le porte-parole du dirigeant, cité par l'agence de presse Interfax.

    Sergii Nykyforov a indiqué que le président ukrainien effectuerait a minima une allocution vidéo au cours du sommet de l'Alliance et pourrait prendre part à l'intégralité des débats, a rapporté Interfax.

    • 20 h 19 : la Russie n'utilisera l'arme nucléaire qu'en cas de "menace existentielle"

    Moscou n'utilisera l'arme nucléaire en Ukraine qu'en cas de "menace existentielle" contre la Russie, a déclaré mardi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov sur la chaîne CNN International.

    "Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l'utilisation des armes nucléaires et il s'agit d'une menace existentielle pour notre pays", a-t-il dit.

    • 19 h 58 : Poutine et Macron ont discuté des pourparlers Russie-Ukraine

    Le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu par téléphone avec son homologue français, Emmanuel Macron, a rapporté l'agence de presse Interfax, précisant que les deux dirigeants ont discuté des pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine.

    Cet entretien a été organisé à la demande de la France, a indiqué pour sa part l'agence de presse RIA.

    • 19 h 33 : Macron dénonce l'usage par la Russie "d'armes explosives" contre les civils

    Le président français Emmanuel Macron a dénoncé l'usage par la Russie "d'armes explosives dans des zones densément peuplées", estimant que "tout, dans l'agression de l'Ukraine par la Russie, est inacceptable".

    "Le droit international est bafoué, les infrastructures civiles sont bombardées, des armes explosives sont utilisées dans des zones densément peuplées, et les travailleurs humanitaires sont pris pour cible", a déclaré le président français dans une vidéo devant le premier Forum humanitaire européen qui s'est ouvert lundi à Bruxelles.

    • 19 h 16 : les Occidentaux vont annoncer jeudi de nouvelles sanctions contre la Russie

    Les Occidentaux vont annoncer jeudi "de nouvelles sanctions contre la Russie et renforcer" celles qui existent déjà, a annoncé le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden lors d'une conférence de presse.

    Jake Sullivan a assuré par ailleurs que les États-Unis n'avaient "pas vu la Chine fournir de l'équipement militaire à la Russie" depuis le récent échange de Joe Biden avec son homologue chinois Xi Jinping, tout en assurant que Washington "continuait à surveiller" de telles potentielles actions de la part de Pékin.

    • 18 h 51 : la Russie ouvre une enquête contre un journaliste pour "fausse information" sur l'armée

    La Russie a ouvert mardi une affaire pénale contre un célèbre journaliste pour publication de "fausses informations" sur les agissements de l'armée russe en Ukraine, un chef d'accusation récemment introduit passible de 15 ans de prison.

    Le Comité d'enquête, chargé des principales affaires, a annoncé avoir "ouvert une enquête criminelle contre le journaliste Alexandre Nevzorov", lui reprochant d'avoir "sciemment publié de fausses informations sur un bombardement délibéré d'une maternité de Marioupol (sud-est de l'Ukraine) par l'armée russe".

    • 18 h 40 : TotalEnergies annonce arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes d'ici à fin 2022

    Le groupe français TotalEnergies a annoncé sa décision d'arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, "au plus tard à la fin de l'année 2022".

    L'entreprise, qui a été critiquée pour n'avoir pas quitté la Russie, a expliqué dans un communiqué prendre "des mesures complémentaires" face "à l'aggravation du conflit" en Ukraine.

    • 17 h 56 : le Crédit agricole a cessé tout nouveau financement en Russie

    Le Crédit agricole a dit avoir cessé tout nouveau financement à des entreprises russes et toute activité commerciale en Russie depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février dernier.

    La banque indique dans un communiqué avoir pris contact avec les entreprises internationales clientes pour déterminer avec elles les modalités de suspension des services qui leur sont rendus localement par sa filiale de banque de financement et d'investissement, Crédit Agricole CIB, pour une mise en œuvre dans les semaines qui viennent.

    • 17 h 51 : plus de 26 000 réfugiés ukrainiens recensés à l'entrée en France

    Plus de 26 000 réfugiés ukrainiens ont été recensés à l'entrée sur le territoire français depuis le début de l'invasion russe en Ukraine à la fin février, dont 10 500 se sont vu délivrer une autorisation provisoire de séjour, a déclaré mardi le Premier ministre Jean Castex.

    Parmi ces réfugiés, principalement des femmes et enfants, la France a accueilli un peu plus de 2 400 enfants dans ses écoles, collèges et lycées.

    "À ce jour, plus de 26 000 réfugiés ont été recensés à l'entrée sur le territoire français depuis la fin février pour rejoindre de la famille, des amis ou pour se diriger vers d'autres pays, en particulier l'Espagne, le Portugal ou le Royaume-Uni", a précisé le Premier ministre à l'issue de la réunion d'une cellule interministérielle de crise sur le sujet.

    • 17 h 16 : l'UE propose des aides aux entreprises touchées par les sanctions russes

    Les entreprises européennes touchées par les sanctions contre la Russie, à la suite de son invasion de l'Ukraine, peuvent recevoir des aides allant jusqu'à 400 000 euros, selon un document de la Commission européenne consulté par Reuters.

    Les entreprises des secteurs de l'agriculture, de la pêche et de l'aquaculture peuvent obtenir jusqu'à 35 000 euros de subventions directes, d'avantages fiscaux et de paiement, ainsi que des garanties, précise le document, dans le cadre de la proposition de la Commission d'assouplir temporairement les règles relatives aux aides d'État pour faire face à la crise.

    • 16 h 25 : deux "bombes superpuissantes" frappent Marioupol, le maire de la ville témoigne des scènes d'horreur sur France 24

    Deux "bombes super puissantes" ont secoué mardi la ville portuaire assiégée de Marioupol, cible de bombardements incessants depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, il y a près d'un mois, alors que les autorités ukrainiennes tentent une nouvelle fois de secourir les civils.

    France 24 s'est entretenu avec le maire de Marioupol, Sergeï Orlov, sur les horreurs que vivent les habitants de la ville. "Des mères me demandent de l'aide car elles n'ont pas de nourriture pour leurs enfants, et malheureusement je n'ai rien à leur répondre car les troupes russes bloquent la ville. La Russie ne permet aucune entrée d'aide humanitaire", a-t-il témoigné.   

    • 15 h 54 : l'Ukraine estime que 300 000 civils manquent de nourriture dans Kherson occupée

    Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a déclaré qu'environ 300 000 habitants de la ville de Kherson, occupée par l'armée russe, manquaient de nourriture et de fournitures médicales, accusant la Russie d'empêcher les évacuations vers les lignes ukrainiennes.

    "Les 300 000 habitants de Kherson sont confrontés à une catastrophe humanitaire en raison du blocus de l'armée russe. La nourriture et les fournitures médicales sont presque épuisées, mais la Russie refuse d'ouvrir des couloirs humanitaires pour évacuer les civils", a déclaré Oleg Nikolenko, porte-parole du ministère, sur Twitter.

    Kherson’s 300k citizens face a humanitarian catastrophe owing to the Russian army’s blockade. Food and medical supplies have almost run out, yet Russia refuses to open humanitarian corridors to evacuate civilians. Russia’s barbaric tactics must be stopped before it is too late!

    March 22, 2022
    • 15 h 09 : le secrétaire général de l'ONU appelle à la fin de la guerre en Ukraine

    Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté à mettre fin à la "guerre absurde" déclenchée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, prévenant que le conflit "n'allait nulle part, et vite", et que le peuple ukrainien "subit un véritable enfer".

    "Poursuivre la guerre en Ukraine est moralement inacceptable, politiquement indéfendable et complètement absurde sur le plan militaire", a déclaré Antonio Guterres à la presse.

    • 13 h 03 : la Russie adopte une loi pour réprimer les "mensonges" sur son action à l'étranger

    Les députés russes ont validé, mardi, une loi prévoyant de lourdes sanctions pour punir les "informations mensongères" sur l'action de Moscou à l'étranger, nouvelle arme répressive dans l'arsenal russe pour le contrôle des informations sur son offensive en Ukraine.

    Ce texte, adopté en troisième lecture, punit la "diffusion publique d'informations sciemment fausses sous couvert d'informations fiables" à propos des "activités des organes de l'État russe en dehors du territoire russe", selon un communiqué du Parlement.

    • 11 h 54 : cinq morts dans une attaque russe près de Donetsk

    La ville d'Avdiivka, tout proche de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, a été la cible d'une attaque russe dans la soirée de lundi, faisant au moins 5 morts et 19 blessés, a indiqué mardi Lioudmila Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.

    "Cinq civils ont été tués et 19 blessés", a déclaré cette responsable ukrainienne sur sa chaîne Telegram, indiquant qu'Avdiivka avait été "la cible de tirs d'artilleries et de bombardements aériens [russes], détruisant complètement le village".

    • 10 h 50 : près de 3,5 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe

    Près de 3,5 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le 24 février, selon le décompte de l'ONU publié lundi. Quelque 90 % de ces réfugiés sont des femmes et des enfants, les hommes ukrainiens âgés de 18 à 60 ans n'ayant pas le droit de quitter leur pays.

    La Pologne accueille à elle seule plus de la moitié des réfugiés.

    • 9 h 40 : les forces ukrainiennes reprennent le contrôle d'une partie de la banlieue de Kiev

    Tôt mardi, les troupes ukrainiennes ont obligé les forces russes à quitter Makariv, dans la banlieue ouest de Kiev, après une bataille acharnée, a annoncé le ministère ukrainien de la Défense.

    Le territoire reconquis a permis aux forces ukrainiennes de reprendre le contrôle d'une autoroute clé et d'empêcher les troupes russes d'encercler Kiev par le nord-ouest.

    • 8 h : bombardements russes près d'Odessa, les faubourgs de la ville visés pour la première fois

    Les États-Unis voient les signes d'une offensive proche sur la ville d'Odessa. Une douzaine de navires seraient au large de la plus grande ville portuaire d'Ukraine, qui a subi dimanche, pour la première fois, des tirs de roquettes. Les troupes russes se heurtent à une forte résistance à Mykolaïv.

    Selon notre envoyée spéciale à Odessa, les sirènes ont retenti toute la nuit pour prévenir les habitants d'une éventuelle frappe. Pour la première fois, des missiles ont été tirés. Plusieurs ont échoué en mer, mais l'un d'entre eux a atterri sur un immeuble d'habitation, faisant un blessé.

    • 6 h 30 : Kiev prêt à parler Donbass et Crimée avec Moscou contre la fin des hostilités

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est déclaré lundi soir prêt à tout discuter avec son homologue russe, Vladimir Poutine, s'il accepte de négocier directement avec lui, y compris de la Crimée et du Donbass, mais avec des "garanties de sécurité" en préalable, et en prévenant que l'Ukraine serait "détruite" avant de se rendre.

    Pour suivre les événements du 21 mars, cliquez sur le lien suivant

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    Près de 600 civils ont été tués au Mali en 2021 selon la Minusma

    Publié le : 24/03/2022 - 15:35

    FRANCE 24 Suivre

    Selon une estimation de la mission de l'ONU au Mali, près de 600 civils ont été tués au Mali en 2021 – avec notamment une forte hausse en fin d'année – dans des violences imputées essentiellement à des groupes islamistes radicaux, ainsi qu'à des milices et des groupes proclamés d'autodéfense communautaire.

    Près de 600 civils ont été tués au Mali en 2021 dans des violences imputées principalement aux groupes jihadistes, mais aussi aux milices d'autodéfense et aux forces armées, indique jeudi 24 mars un document de la mission de l'ONU dans le pays (Minusma).

    Plongé dans la tourmente depuis 2012, le Mali a connu au cours des six derniers mois de 2021 une augmentation de 16 % du nombre de personnes tuées par rapport aux six premiers mois, affirme cette note de la division des droits de l'Homme de la Minusma portant spécifiquement sur le second semestre de l'année passée.

    Précisément, 318 personnes ont trouvé la mort dans les violences au cours du second semestre, selon le document. Le chiffre était de 266 au premier semestre, rappelle-t-il.

    Le nombre d'enlèvements en baisse

    Les enlèvements ont quant à eux diminué, passant de 425 à 343 d'un semestre à l'autre.

    Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), affilié à Al-Qaïda, "et les autres groupes similaires ont multiplié les attaques contre des civils" et les forces maliennes ainsi que la Minusma, dit le document.

    Le Mali est aussi en proie aux agissements de groupes affiliés à l'organisation État islamique.

    La Minusma impute aux groupes islamistes radicaux la mort de 206 personnes, et l'enlèvement ou la disparition de 239 autres entre juillet et décembre 2021. Les milices et les groupes proclamés d'autodéfense communautaire sont responsables de la mort de 70 personnes au cours de la même période, ajoute-t-elle.

    >> À lire aussi : "Pour Wassim Nasr, 'le conflit est monté d'un cran' dans le nord du Mali en mars 2022"

    Vingt-cinq civils ont été tués au cours d'opérations des forces de sécurité, poursuit la Minusma. "Les forces armées maliennes ont exécuté arbitrairement au moins sept civils (six hommes et un garçon de huit ans) et tué un autre homme par balles" le 25 octobre dans la région de N'Dola (centre), selon le document.

    Les autorités maliennes réfutent catégoriquement les accusations d'exactions contre les forces de sécurité.

    La Minusma impute aux forces régionales et internationales la mort de cinq personnes au second semestre. Des forces françaises et africaines opèrent au Mali.

    Avec AFP

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    Au Mali, près de 30 morts dans une attaque jihadiste contre un camp de l'armée

    Mali : raid de l'armée contre une "base terroriste" dans le Nord

    Plusieurs dizaines de combattants et de civils tués dans le nord du Mali

    BBC

    Diébédo Francis Kéré: The first African to win architecture's top award

    Burkino Faso-born architect, Diébédo Francis Kéré, has become the first African to win the prestigious Pritzker Prize, which is often referred to as the Nobel Prize of architecture. His highly esteemed work, including permanent and temporary structures, has been erected in his country of birth, but also across Africa, Europe and the United States.

    Mr Kéré, 56, was elated to receive what is considered architecture's most renowned award, telling the BBC he was "very happy, very proud. It was a huge surprise."

    But his decades-long journey to the top of his field was far from straightforward, with limited opportunities in his village.

    "I grew up in a community where there was no kindergarten, but where community was your family," he told the Pritzker Prize.

    "I remember the room where my grandmother would sit and tell stories with a little light, while we would huddle close to each other and her voice inside the room enclosed us, summoning us to come closer and form a safe place. This was my first sense of architecture," he continued.

    At the age of seven, Mr Kéré found himself crammed into an extremely hot classroom with more than 100 other students.

    As the first child in his community to have attended school, this experience of poor building facilities was his earliest inspiration to improve the educational lives of Burkina Faso's children, using architecture.

    Years later and after studies in Germany, the dream became a reality, with Mr Kéré designing a primary school in his home village of Gando as his first building in 2001.

    It was built with significant input from local people, who contributed to the workforce and resources, according to the prize's website.

    "Architecture is an instrument we can use to create better cities, to create space to inspire people, to create classrooms which inspire the best generation," he told BBC Afrique.

    The success of the primary school earnt Mr Kéré the Aga Khan Award in 2004, which is awarded every three years to identify building projects that address the needs of societies with a large Muslim population.

    The renown of the Gando school later paved the way for him to design more educational establishments, like Lycée Schorge, also in Burkina Faso.

    One of the distinguishing markers of Mr Kéré's work is his use of light, which Pritzker Prize facilitators noted in their announcement: "A poetic expression of light is consistent throughout Kéré's works. Rays of sun filter into buildings, courtyards and intermediary spaces, overcoming harsh midday conditions to offer places of serenity or gathering."

    Mr Kéré's signature use of light is also evident in his design of healthcare facilities, such as the Centre for Health and Social Welfare in Burkina Faso's Opera Village, which is still under construction, according to the architect's own website.

    Beyond his designs in Burkina Faso, the award-winning architect has also designed permanent and temporary structures across Europe and the United States, such as London's 2017 Serpentine Pavilion.

    Each year, the Serpentine Gallery invites an international architect to build their first ever London edifice on its grounds.

    His inspiration for the design was the trees in his home village of Gando, with structures that sought to connect the visitors with the surrounding nature, according to the Serpentine website.

    Mr Kéré has also done designs for the famous Coachella Valley Music and Arts Festival, which runs each year in California and attracts celebrities and big names in the entertainment industry with Billie Eilish, Swedish House Mafia and Kanye West among those set to perform this year.

    Mr Kéré's design for the 2019 festival was named Sarbalé Ke, which means House of Celebration. His inspiration for the structure was the Baobaob tree, which has a hollow interior bark.

    Mr Kéré's ongoing architectural works include parliament buildings in both Burkina Faso and Benin. Although unfinished, the designs once again demonstrate his signature use of light.

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    Haute intensité : Le ministère des Armées se veut rassurant au sujet de l’état des stocks de munitions

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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    Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.

    « Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».

    Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.

    Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].

    « Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.

    Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.

    « De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».

    Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.

    En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.

    Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».

    « Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.

    « Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.

    Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.

    Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».

    Haute intensité : Le ministère des Armées se veut rassurant au sujet de l’état des stocks de munitions

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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    Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.

    « Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».

    Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.

    Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].

    « Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.

    Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.

    « De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».

    Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.

    En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.

    Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».

    « Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.

    « Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.

    Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.

    Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».

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    Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.

    « Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».

    Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.

    Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].

    « Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.

    Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.

    « De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».

    Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.

    En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.

    Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».

    « Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.

    « Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.

    Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.

    Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».

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    Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.

    « Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».

    Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.

    Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].

    « Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.

    Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.

    « De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».

    Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.

    En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.

    Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».

    « Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.

    « Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.

    Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.

    Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».

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    Madagascar, pays dévasté par cinq catastrophes naturelles en un mois et demi

    Publié le : 24/03/2022 - 11:40

    En moins de deux mois, Madagascar a été frappée par cinq catastrophes naturelles dont deux cyclones, faisant 200 morts et 460 000 sinistrés. La ville de Mananjary, sur la côte est du pays, a quasiment été rayée de la carte. Ses habitants ne survivent que grâce à l'aide internationale. À quoi ressemble leur quotidien ? Reportage de notre correspondante Gaëlle Borgia.

    Une émission préparée par Rebecca Martin.

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    L’Argentine envisage l’achat d’au moins un sous-marin français de type Scorpène

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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    Lors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opératonnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.

    Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.

    Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].

    En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.

    Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].

    Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.

    « Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.

    Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.

    L’Argentine envisage l’achat d’au moins un sous-marin français de type Scorpène

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Lors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opératonnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.

    Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.

    Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].

    En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.

    Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].

    Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.

    « Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.

    Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.

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    Lors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opératonnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.

    Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.

    Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].

    En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.

    Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].

    Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.

    « Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.

    Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.

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    Lors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opératonnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.

    Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.

    Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].

    En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.

    Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].

    d’après le quotidien Clarins

    Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.

    « Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.

    Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.

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    Les États-Unis suggèrent à la Turquie de céder ses systèmes russes de défense aérienne S-400 à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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    Le 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.

    Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».

    Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.

    Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.

    Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.

    Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.

    Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.

    Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.

    Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.

    Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…

    Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.

    Les États-Unis suggèrent à la Turquie de céder ses systèmes russes de défense aérienne S-400 à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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    Le 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.

    Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».

    Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.

    Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.

    Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.

    Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.

    Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.

    Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.

    Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.

    Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…

    Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.

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    Le 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.

    Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».

    Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.

    Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.

    Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.

    Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.

    Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.

    Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.

    Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.

    Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…

    Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.

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    Le 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.

    Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».

    Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.

    Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.

    Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.

    Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.

    Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.

    Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.

    Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.

    Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…

    Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.

    France24 - World

    The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

    Issued on: 16/02/2022 - 16:01

    For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

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    Selon un général américain, la Chine serait sur le point d’établir une base navale sur la façade Atlantique de l’Afrique

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

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    Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.

    En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.

    Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].

    Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.

    Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.

    Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.

    « La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».

    Selon un général américain, la Chine serait sur le point d’établir une base navale sur la façade Atlantique de l’Afrique

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

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    Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.

    En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.

    Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].

    Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.

    Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.

    Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.

    « La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».

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    Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.

    En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.

    Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].

    Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.

    Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.

    Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.

    « La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».

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    Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.

    En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.

    Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].

    Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.

    Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.

    Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.

    « La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».

    France24 - World

    From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

    Issued on: 10/02/2022 - 11:14

    The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

    Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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    France24 - World

    Ethiopia declares 'indefinite humanitarian truce' to allow aid into Tigray

    Issued on: 24/03/2022 - 16:06Modified: 24/03/2022 - 16:08

    NEWS WIRES

    Ethiopia’s government on Thursday declared “an indefinite humanitarian truce effective immediately”, saying it hoped to help hasten delivery of emergency aid into the Tigray region, where hundreds of thousands face starvation.

    Since war broke out in northern Ethiopia in November 2020, thousands have died, and many more have been forced to flee their homes as the conflict has expanded from Tigray to the neighbouring regions of Amhara and Afar.

    Prime Minister Abiy Ahmed’s government “is committed to exert maximum effort to facilitate the free flow of emergency humanitarian aid into the Tigray region”, it said in a statement.

    “To optimise the success of the humanitarian truce, the government calls upon the insurgents in Tigray to desist from all acts of further aggression and withdraw from areas they have occupied in neighbouring regions,” it said.

    “The government of Ethiopia hopes that this truce will substantially improve the humanitarian situation on the ground and pave the way for the resolution of the conflict in the northern Ethiopia without further bloodshed.”

    The conflict erupted when Abiy sent troops into Tigray to topple the Tigray People’s Liberation Front (TPLF), the region’s former ruling party, saying the move came in response to rebel attacks on army camps.

    Fighting has dragged on for over a year, triggering a humanitarian crisis, as accounts have emerged of mass rapes and massacres, with both sides accused of human rights violations.

    Tigray itself has been subject to what the UN says is a de-facto blockade.

    The United States has accused Abiy’s government of preventing aid from reaching those in need, while the authorities in turn have blamed the rebels for the obstruction.

    Nearly 40 percent of the people in Tigray, a region of six million people, face « an extreme lack of food », the UN said in January.

    Meanwhile, humanitarian organisations have been forced to increasingly curtail their activities because of fuel and supply shortages.

    The government previously declared a “unilateral ceasefire” in Tigray in June last year, after the TPLF retook the region from federal forces. But fighting intensified in the second half of 2021 before reaching a stalemate.

    (AFP)

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    Tigray rebels gang-raped women and girls in Ethiopia conflict, says Amnesty Int'l

    Ethiopia lifts wartime state of emergency, three months earlier than expected

    Nearly 40 percent of Tigrayans face 'extreme lack of food', UN warns

    Opex 360

    La Grèce lorgne sur les Mirage 2000-9 des Émirats arabes unis

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

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    En décembre 2021, les Émirats arabes unis ont confirmé leur intention de se procurer 80 avions de combat Rafale F4 auprès de Dasssault Aviation pour 14 milliards d’euros. Cela faisait treize ans que des négociations étaient menées en vue de signer ce contrat. Et durant celles-ci, Abu Dhabi avait un temps exigé la reprise des 60 Mirage 2000-9 de ses forces aériennes, avant finalement de décider de les moderniser en novembre 2019.

    Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.

    Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.

    En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].

    Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.

    Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].

    Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.

    Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.

    Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.

    La Grèce lorgne sur les Mirage 2000-9 des Émirats arabes unis

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

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    En décembre 2021, les Émirats arabes unis ont confirmé leur intention de se procurer 80 avions de combat Rafale F4 auprès de Dasssault Aviation pour 14 milliards d’euros. Cela faisait treize ans que des négociations étaient menées en vue de signer ce contrat. Et durant celles-ci, Abu Dhabi avait un temps exigé la reprise des 60 Mirage 2000-9 de ses forces aériennes, avant finalement de décider de les moderniser en novembre 2019.

    Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.

    Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.

    En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].

    Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.

    Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].

    Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.

    Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.

    Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.

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    En décembre 2021, les Émirats arabes unis ont confirmé leur intention de se procurer 80 avions de combat Rafale F4 auprès de Dasssault Aviation pour 14 milliards d’euros. Cela faisait treize ans que des négociations étaient menées en vue de signer ce contrat. Et durant celles-ci, Abu Dhabi avait un temps exigé la reprise des 60 Mirage 2000-9 de ses forces aériennes, avant finalement de décider de les moderniser en novembre 2019.

    Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.

    Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.

    En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].

    Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.

    Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].

    Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.

    Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.

    Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.

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    Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.

    Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.

    En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].

    Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.

    le journal en ligne grec Newpost

    Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].

    Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.

    Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.

    Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.

    rumeur dit
    France24 - Monde

    Guinée : début des assises nationales largement boycottées

    Publié le : 22/03/2022 - 22:18

    Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

    En Guinée, les "Assises nationales" ont été lancées ce mardi à Conakry par le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya. La rencontre a été boycottée par plusieurs leaders politiques et de la société civile du pays. Les explications avec Malick Diakité, notre correspondant à Conakry.

    L'ex-chef d'un groupe armé anti-balaka, Maxime Mokom, a comparu mardi pour la première fois devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, qui auraient été commis en Centrafrique en 2013 et 2014.

    Nous vous proposons un reportage au côté des soldats ougandais dans les monts Rwenzori, ainsi que dans la forêt du parc national des Virunga, où ils revendiquent plusieurs victoires contre le groupe armé ADF. Reportage de Bastien Renouil.

    Enfin, coup de projecteur dans ce journal sur la mise à la disposition du grand public d'entretiens inédits réalisés avec des acteurs de tout bord de la guerre d'Algérie. Le projet est porté par le réalisateur François Demerliac, il est notre invité.

    Cheffe d'édition : Célia Caracena

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    • François DEMERLIAC, Réalisateur
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    La Russie affirme avoir visé un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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    Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

    Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

    De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

    Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

    « Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

    La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

    La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

    Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

    Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

    L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

    Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

    La Russie affirme avoir visé un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

    Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

    De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

    Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

    « Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

    La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

    La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

    Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

    Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

    L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

    Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

    Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

    De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

    Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

    « Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

    La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

    La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

    Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

    Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

    L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

    Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

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    Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

    Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

    De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

    Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

    « Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

    La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

    La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

    a été confirmée

    Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

    Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

    L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

    Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

    France24 - Monde

    Challenge App Afrique : l’Ivoirienne Christelle Hien-Kouame lauréate de la 6e édition

    Publié le : 16/03/2022 - 19:00

    L’Ivorienne Christelle Hien-Kouame a remporté la sixième édition du prix Challenge App Afrique avec sa plateforme Prenez les feuilles, permettant l’accès au programme scolaire sous le format de résumés de cours par chapitre et par matière, suivi d'une série de questions à choix multiples pour évaluer la compréhension de l'apprenant.

    Cette année, le prix Challenge App Afrique RFI France 24 avait pour thème "le numérique au service de l’éducation des enfants".

    Ouvert à tous les Africains et jeunes entreprises du continent, la sixième édition du Challenge App Afrique de France 24 et RFI visait à soutenir le développement d’applications numériques dans le domaine des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour favoriser l’éducation des enfants. Un peu moins de 900 projets ont été reçus.

    Mercredi 16 mars, Christelle Hien-Kouame était l’invitée de l’émission spéciale, co-présentée par Emmanuelle Bastide (RFI) et Julia Sieger (France 24), diffusée en “Facebook live” sur les comptes de RFI et France 24 et du Challenge App Afrique RFI-France 24.

    Elle bénéficie d’une enveloppe de 15 000 euros pour développer son projet et d’un accompagnement par l'Agence française de développement (AFD) dans le programme SIBC (Social & Inclusive Business Camp).

    Deux autres projets étaient retenus comme finalistes : AbcCode et AltLearn des camerounaises Arielle Kitio et Marylène Owona.

    Lancé en 2016, le "Challenge App Afrique" est un concours, associé à une émission de RFI et France 24. Remis dans un pays d’Afrique francophone, il vise à développer l’Internet citoyen en encourageant des projets aux services de l’intérêt général. Les cinq premières éditions ont récompensé, à Dakar, en 2016, Cheick Oumar Bagayoko (Mali), un jeune docteur et informaticien malien, pour son application de télé-expertise médicale "Bogou", à Abidjan, en 2017, Raissa Banhoro (Côte d'Ivoire), pour son application d'alphabétisation fonctionnelle "Lucie", à Cotonou, en 2018, Serge Auguste Zaongo (Burkina Faso), pour son application destinée à surveiller l’irrigation d’une exploitation agricole, en 2019, à Kevin Sesse (Côte d’Ivoire), pour son projet "Mon Artisan", une plateforme connectée qui permet aux utilisateurs de solliciter des artisans locaux, et en 2020 à Amara Diawara (Guinée), pour son projet "Afriqcare", une plateforme destinée aux professionnels de la santé ainsi qu’aux patients maliens et guinéens, permettant une gestion des consultations et la prise de rendez-vous en ligne, avec la possibilité d’avoir accès à un livre de santé et un carnet de vaccination électronique.

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    La frégate française « Vendémiaire » a navigué dans le détroit de Taïwan, malgré les revendications chinoises

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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    Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

    « Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

    Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

    Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

    L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

    Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

    Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

    « Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

    Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

    Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

    Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

    Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

    Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

    Photo : État-major des armées

    La frégate française « Vendémiaire » a navigué dans le détroit de Taïwan, malgré les revendications chinoises

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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    Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

    « Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

    Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

    Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

    L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

    Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

    Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

    « Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

    Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

    Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

    Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

    Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

    Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

    Photo : État-major des armées

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    Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

    « Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

    Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

    Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

    L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

    Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

    Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

    « Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

    Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

    Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

    Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

    Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

    Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

    Photo : État-major des armées

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    Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

    « Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

    Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

    Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

    L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

    Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

    Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

    « Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

    Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

    Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

    Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

    Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

    Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

    Photo : État-major des armées

    Opex 360

    Un MV-22 Osprey américain s’est écrasé en Norvège, lors de l’exercice Cold Response

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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    Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

    Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

    Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

    « En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

    « Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

    Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

    Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

    Photo : USMC

    Un MV-22 Osprey américain s’est écrasé en Norvège, lors de l’exercice Cold Response

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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    Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

    Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

    Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

    « En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

    « Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

    Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

    Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

    Photo : USMC

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    Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

    Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

    Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

    « En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

    « Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

    Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

    Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

    Photo : USMC

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    Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

    Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

    Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

    « En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

    « Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

    Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

    Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

    Photo : USMC

    France24 - World

    UN report says nearly 600 civilians killed in Mali amid anti-jihadist fight

    Issued on: 24/03/2022 - 15:30

    NEWS WIRES

    Jihadists, armed militias and the armed forces in Mali killed close to 600 civilians in 2021, the UN said Thursday, with casualty numbers rising towards the end of the year.  

    In the last six months of 2021, civilian killings rose 16 percent, according to a report by the United Nation's peacekeeping mission in the troubled Sahel state, known as Minusma. 

    Mali, an impoverished nation of 21 million people, has over the past decade been wracked by a jihadist insurgency. Vast swathes of the country are in thrall to myriad rebel groups and militias.

    Thousands of soldiers and civilians have been killed and hundreds of thousands of people have been forced to flee their homes.

    Mali's under-equipped army has also often been accused of committing abuses during the brutal conflict.

    On Thursday, Minusma's human rights division said 318 civilians had been killed in the country in the second half of 2021, compared to 266 during the first six months. 

    Kidnappings, on the other hand, decreased from 425 during the first half of 2021 to 343 in the second half. 

    Jihadist groups had killed 206 civilians between July and December last year, and were responsible for abducting or disappearing 239 others, according to the Minusma report.

    Other armed militias killed 70 civilians over the same period, while Malian armed forces killed 25. 

    In one incident in October in central Mali, the report said that Malian forces "arbitrarily executed at least seven civilians," including an eight-year-old boy.

    Mali's army-dominated government has repeatedly denied accusations its military has committed abuses. 

    French troops and soldiers from neighbouring African states also operate in Mali.

    The Minusma report said that foreign troops were responsible for killing five civilians during the second half of last year. 

    Human Rights Watch this month also released a report accusing Malian soldiers and jihadist groups of a wave of civilian killings.

    (AFP) 

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    French army says senior al Qaeda leader killed in Mali

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    HRW report accuses Mali government forces of killing civilians

    Mali's ruling junta orders suspension of FRANCE 24 and RFI

    France24 - Monde

    Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre

    Publié le : 07/03/2022 - 18:37

    Sébastian SEIBT Suivre

    Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a prévenu dimanche que la prochaine cible de l’armée russe pourrait être la ville d’Odessa, les spécialistes des chaînes d’approvisionnement craignent que cela pourrait entraîner le début d’une nouvelle pénurie de semi-conducteurs. Car cette ville du sud de l’Ukraine est considérée comme la capitale d’un élément crucial pour fabriquer ces puces informatiques : le gaz néon purifié.

    "Les bombardements s’intensifient de jour en jour", s’alarme dimanche 6 mars Larisa Bondarenko, qui habite Odessa, dans le sud de l’Ukraine. "Le président Volodymyr Zelensky a dit que notre ville serait la prochaine cible de l’armée russe. Je ne peux pas demander aux employés de revenir travailler dans ces conditions. Ils sont un peu comme ma famille", ajoute cette femme qui est la directrice du développement de la société Cryoin.

    Son entreprise fournit un produit très spécifique et demandé dans le monde : le gaz néon purifié. Mais depuis le début de la guerre, le 24 février, Cryoin a arrêté sa production par mesure de sécurité, faisant resurgir le spectre de nouvelle pénurie de semi-conducteurs.

    Héritage de l’ère soviétique

    "La guerre en Ukraine pourrait entraîner une nouvelle crise dans le secteur des puces informatiques", a averti le site Wired fin février. "Les fabricants de semi-conducteurs doivent trouver une alternative à l’Ukraine", soutient le Washington Post. "L’invasion en Ukraine risque d’aggraver le chaos généré par la pandémie de Covid-19", craint pour sa part le New York Times.

    Quel rapport entre un obscur gaz et les puces qui font tourner nos smartphones, équipent les voitures modernes et se retrouvent dans à peu près tous les équipements électroniques modernes ? "C’est un élément crucial dans le processus de fabrication des puces informatiques", explique Jan-Peter Kleinhans, responsable des questions de technologie et géopolitique de la Stiftung Neue Verantwortung (Fondation pour une nouvelle responsabilité), un cercle de réflexion allemand, contacté par France 24.

    Concrètement, la gravure des circuits sur les semi-conducteurs est impossible sans néon purifié. Ce gaz est utilisé dans le processus de lithographie extrême ultraviolet qui sert dans la fabrication des circuits "de 180 nanomètres et plus petit, ce qui représente la part du lion de tous les semi-conducteurs produits", souligne Techcet, le cabinet américain de référence sur les problématiques des semi-conducteurs, contacté par France 24.

    Ce gaz, purifié à 99,99 %, remplace l’oxygène dans les tubes de gravure, ce qui permet d’éviter que des impuretés ne viennent se glisser dans les circuits des puces durant la lithographie.

    Mais rares sont les sociétés qui fournissent ce néon purifié. Odessa, en Ukraine, a longtemps été la capitale mondiale de cette production. Une spécialité qui remonte à l’ère soviétique : les usines russes fabriquaient l’acier, et les gaz qui résultaient de ce processus étaient envoyés en Ukraine où ils étaient purifiés.

    Après la chute de l’URSS, cette répartition des tâches a persisté. Grâce au gaz fourni par les Russes, une poignée d’entreprises ukrainiennes assurait près de 70 % des besoins mondiaux en néon purifié en 2014.

    L'essor de la Chine

    Après l’annexion de la Crimée cette même année, les prix de ce très précieux gaz ont été multipliés par six, entraînant l’une des plus importantes pénuries de semi-conducteurs… avant celle créée par l’arrêt du commerce mondial dû à la pandémie de Covid-19.

    Depuis lors, la prolifération des "objets intelligents" – des smartphones aux réfrigérateurs et voitures connectés – n’a fait qu’accroître la pression exercée sur les fournisseurs ukrainiens. D’autant plus qu’il n’y a pas non plus eu multiplication des entreprises spécialisées dans la purification du gaz néon en Ukraine. "Nous sommes les principaux exportateurs et fournissons des clients aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud ainsi qu’en Europe. Il y a encore un autre fournisseur important à Marioupol, mais qui est aussi à l’arrêt depuis le début de l’invasion", détaille Larisa Bondarenko.

    Pour évaluer le risque que l’invasion russe de l'Ukraine fait peser sur le très stratégique secteur des semi-conducteurs, "il faut savoir si les acheteurs de ce gaz ont su diversifier leurs sources d’approvisionnement après la crise de 2014", souligne Jan-Peter Kleinhans.

    Une question sur laquelle les avis divergent. Pour Techcet, l’Ukraine n’assure plus que la moitié environ des besoins en néon pour la fabrication des semi-conducteurs, tandis que le reste provient dorénavant de "la Chine, et aussi un peu des États-Unis et d’Europe", affirment les analystes de ce cabinet. "Nous estimons que c’est entre 50 % et 70 %", soutient pour sa part Olivier Perrin, spécialiste des questions d’énergie et d’industrie pour la branche stratégie du cabinet d’audit et de conseil Deloitte, contacté par France 24. Pour lui, la réelle diversification n’a pas empêché l’Ukraine de rester la principale source d’approvisionnement pour des industries qui veulent toujours plus de gaz néon.

    Ensuite, le risque d’une pénurie n’est pas pour tout de suite. Essentiellement grâce aux stocks. Mais ils ne sont pas éternels. Entreposer ces gaz nécessite de prendre toute une série de précautions spécifiques "pour s’assurer que le matériau reste de premier ordre", soulignent les analystes de Techcet. C’est donc un choix coûteux que "les fabricants de puces ne veulent pas avoir à payer" trop longtemps, ajoutent ces experts. Autrement dit, les stocks s’épuiseront d’ici quelques mois.

    La guerre après la pandémie

    Larisa Bondarenko confirme à France 24 que Cryoin pourrait encore faire face aux commandes "si la situation venait à s’améliorer bientôt". "Nous sommes restés en contact avec nos fournisseurs russes qui sont prêts à nous livrer dès que les frontières rouvrent. On aurait alors la capacité d’augmenter notre production afin d’honorer nos clients", affirme-t-elle.

    Elle n’est cependant pas très optimiste. Les bombardements risquent en effet d’endommager les infrastructures à Odessa, comme les installations portuaires vitales pour les exportations. Il y a, en outre, "la question de la mobilisation des employés qui pourraient tous avoir à prendre les armes", rappelle-t-elle.

    Selon des analystes joints par France 24, si les Russes parviennent à prendre Odessa, le président Vladimir Poutine pourrait aussi être tenté d’utiliser le gaz néon comme élément de négociation. L’arme du gaz et du pétrole est bien connue pour faire pression ; les installations de purification du gaz néon pourraient devenir un autre levier pour Moscou.

    Le risque est d’autant plus à prendre au sérieux que le monde commençait à entrevoir la fin des problèmes d’approvisionnement liés à la pandémie. Dans ce contexte, "il y a une forte hausse de la demande de semi-conducteurs et les carnets de commande sont pleins. Toute perturbation de l’approvisionnement d’un des composants de la chaîne peut avoir un impact négatif sur la production des puces dans les six à douze mois à venir", estime Techcet.

    Mais tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. "Les premiers affectés seront les clients européens", assure Olivier Perrin. La Chine a les moyens d’augmenter sa production de gaz néon purifié, mais va, d’après cet expert, servir en priorité ses sociétés nationales avant de vendre le surplus au reste du monde. Même les États-Unis ont quelques producteurs qui peuvent monter en régime pour limiter l’impact d’un arrêt de l’approvisionnement par l’Ukraine… contrairement à l’Europe.

    La pandémie aura montré au monde que nos sociétés ultraconnectées dépendent d’une chaîne d’approvisionnement complexe et fragile. L’invasion de l’Ukraine risque d’enfoncer le clou en démontrant que le bien-être des consommateurs occidentaux, accros à leur iPhone ou fiers de conduire une Tesla, dépend aussi d’un gaz dont ils n’ont probablement jamais entendu parler et qui est purifié dans une zone de conflit.

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    Le projet de corvette européenne pourrait se concrétiser plus tôt que prévu

    par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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    Lancé en 2019 dans la cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], sous la direction de l’Italie et avec la participation de la France, de la Grèce ainsi que de l’Espagne [le Portugal a le statut d’observateur, ndlr], le projet de corvette européenne [EPC – European Patrol Corvette] a reçu le soutien de l’Agence européenne de défense [AED].

    Pour rappel, il s’agit de développer une nouvelle classe de navires « modulaires », selon une architecture « plug-and-play » ouverte. Ces corvettes devraient afficher un déplacement de 3’000 tonnes maximum pour une longueur de 110 mètres. Au moins trois configurations sont prévues : une première pour la lutte anti-navire, une seconde pour les missions longues, avec une capacité anti-surface et une troisième pour la patrouille de haute-mer.

    La Marine nationale attend beaucoup de ce programme car il lui permettra de remplacer ses six frégates de surveillance affectées depuis le début des années 1990 dans les départements et territoires d’outre-Mer. Celles-ci devraient être retirées du service entre 2030 et 2033. Cela étant, leur remplacement devient de plus en plus urgent en raison de la faiblesse de leurs capacités militaires. Conçus pour des missions relevant de l’Action de l’État en mer [AEM], elles ne font désormais plus le poids dans le contexte actuel, marqué par une remise en question du droit international et des logiques de prédation.

    « Les intérêts [de ce projet de corvette européenne] sont multiples : capacitaires, budgétaires, puisque les coûts de developpement seraient mutualisés par une ingénierie commune, industriel et politique », a souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par la nouvelle revue DefTech.

    « L’ambition est de disposer d’un premier prototype en 2027, puis de produire une vingtaine de bâtiments, ce qui permettrait d’obtenir une effet de série intéressant », a également affirmé l’amiral Vandier.

    En la matière, il est toujours délicat de donner une échéance, tant il est rare que les trains arrivent à l’heure dans les programmes d’armement, notamment quand ils sont conduits en coopération… Toujours est-il que les pays participants à ce projet de corvette ont la ferme intention de tenir les délais… voire, si possible, de gagner du temps.

    En effet, cela suppose de réunir deux conditions : mettre en place une organisation industrielle efficace et faire converger les besoins opérationnels des quatre pays impliqués, ce qui n’est jamais simple. La première est remplie, avec un consortium impliquant Naval Group, Fincantieri et Navantia. Quant à la seconde, elle a franchi un cap important, lors d’une réunion organisée le 8 mars au Palazzo Marina [Rome], avec des représentants des marines des quatre pays impliqués.

    Cette « réunion, consacrée à la rédaction des exigences communes, a été fondamentale pour élaborer le document relatif aux capacités qui seront à la base du projet et sceller la convergence des intentions des quatre pays participant afin de rendre ce programme réalisable par le consortium industriel », a expliqué le ministère italien de la Défense.

    « Grâce à l’appui de l’AED […], un consensus a été trouvé pour la rédaction des premiers documents permettant d’établir les axes de développement du programme », a-t-il continué.

    Et de préciser : « Les prochaines étapes consisteront à approuver, au niveau national, les exigences opérationnelles afin de poursuivre le processus de conception ».

    Si tout se passe bien, le contrat de construction des corvettes pourrait être notifié aux industriels concernés en 2025 et la pose de la quille du premier navire serait envisageable en 2026 [et non plus en 2027], pour une livraison à partir de 2030.

    Photo : illustration

    Le projet de corvette européenne pourrait se concrétiser plus tôt que prévu

    par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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    Lancé en 2019 dans la cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], sous la direction de l’Italie et avec la participation de la France, de la Grèce ainsi que de l’Espagne [le Portugal a le statut d’observateur, ndlr], le projet de corvette européenne [EPC – European Patrol Corvette] a reçu le soutien de l’Agence européenne de défense [AED].

    Pour rappel, il s’agit de développer une nouvelle classe de navires « modulaires », selon une architecture « plug-and-play » ouverte. Ces corvettes devraient afficher un déplacement de 3’000 tonnes maximum pour une longueur de 110 mètres. Au moins trois configurations sont prévues : une première pour la lutte anti-navire, une seconde pour les missions longues, avec une capacité anti-surface et une troisième pour la patrouille de haute-mer.

    La Marine nationale attend beaucoup de ce programme car il lui permettra de remplacer ses six frégates de surveillance affectées depuis le début des années 1990 dans les départements et territoires d’outre-Mer. Celles-ci devraient être retirées du service entre 2030 et 2033. Cela étant, leur remplacement devient de plus en plus urgent en raison de la faiblesse de leurs capacités militaires. Conçus pour des missions relevant de l’Action de l’État en mer [AEM], elles ne font désormais plus le poids dans le contexte actuel, marqué par une remise en question du droit international et des logiques de prédation.

    « Les intérêts [de ce projet de corvette européenne] sont multiples : capacitaires, budgétaires, puisque les coûts de developpement seraient mutualisés par une ingénierie commune, industriel et politique », a souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par la nouvelle revue DefTech.

    « L’ambition est de disposer d’un premier prototype en 2027, puis de produire une vingtaine de bâtiments, ce qui permettrait d’obtenir une effet de série intéressant », a également affirmé l’amiral Vandier.

    En la matière, il est toujours délicat de donner une échéance, tant il est rare que les trains arrivent à l’heure dans les programmes d’armement, notamment quand ils sont conduits en coopération… Toujours est-il que les pays participants à ce projet de corvette ont la ferme intention de tenir les délais… voire, si possible, de gagner du temps.

    En effet, cela suppose de réunir deux conditions : mettre en place une organisation industrielle efficace et faire converger les besoins opérationnels des quatre pays impliqués, ce qui n’est jamais simple. La première est remplie, avec un consortium impliquant Naval Group, Fincantieri et Navantia. Quant à la seconde, elle a franchi un cap important, lors d’une réunion organisée le 8 mars au Palazzo Marina [Rome], avec des représentants des marines des quatre pays impliqués.

    Cette « réunion, consacrée à la rédaction des exigences communes, a été fondamentale pour élaborer le document relatif aux capacités qui seront à la base du projet et sceller la convergence des intentions des quatre pays participant afin de rendre ce programme réalisable par le consortium industriel », a expliqué le ministère italien de la Défense.

    « Grâce à l’appui de l’AED […], un consensus a été trouvé pour la rédaction des premiers documents permettant d’établir les axes de développement du programme », a-t-il continué.

    Et de préciser : « Les prochaines étapes consisteront à approuver, au niveau national, les exigences opérationnelles afin de poursuivre le processus de conception ».

    Si tout se passe bien, le contrat de construction des corvettes pourrait être notifié aux industriels concernés en 2025 et la pose de la quille du premier navire serait envisageable en 2026 [et non plus en 2027], pour une livraison à partir de 2030.

    Photo : illustration

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    Lancé en 2019 dans la cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], sous la direction de l’Italie et avec la participation de la France, de la Grèce ainsi que de l’Espagne [le Portugal a le statut d’observateur, ndlr], le projet de corvette européenne [EPC – European Patrol Corvette] a reçu le soutien de l’Agence européenne de défense [AED].

    Pour rappel, il s’agit de développer une nouvelle classe de navires « modulaires », selon une architecture « plug-and-play » ouverte. Ces corvettes devraient afficher un déplacement de 3’000 tonnes maximum pour une longueur de 110 mètres. Au moins trois configurations sont prévues : une première pour la lutte anti-navire, une seconde pour les missions longues, avec une capacité anti-surface et une troisième pour la patrouille de haute-mer.

    La Marine nationale attend beaucoup de ce programme car il lui permettra de remplacer ses six frégates de surveillance affectées depuis le début des années 1990 dans les départements et territoires d’outre-Mer. Celles-ci devraient être retirées du service entre 2030 et 2033. Cela étant, leur remplacement devient de plus en plus urgent en raison de la faiblesse de leurs capacités militaires. Conçus pour des missions relevant de l’Action de l’État en mer [AEM], elles ne font désormais plus le poids dans le contexte actuel, marqué par une remise en question du droit international et des logiques de prédation.

    « Les intérêts [de ce projet de corvette européenne] sont multiples : capacitaires, budgétaires, puisque les coûts de developpement seraient mutualisés par une ingénierie commune, industriel et politique », a souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par la nouvelle revue DefTech.

    « L’ambition est de disposer d’un premier prototype en 2027, puis de produire une vingtaine de bâtiments, ce qui permettrait d’obtenir une effet de série intéressant », a également affirmé l’amiral Vandier.

    En la matière, il est toujours délicat de donner une échéance, tant il est rare que les trains arrivent à l’heure dans les programmes d’armement, notamment quand ils sont conduits en coopération… Toujours est-il que les pays participants à ce projet de corvette ont la ferme intention de tenir les délais… voire, si possible, de gagner du temps.

    En effet, cela suppose de réunir deux conditions : mettre en place une organisation industrielle efficace et faire converger les besoins opérationnels des quatre pays impliqués, ce qui n’est jamais simple. La première est remplie, avec un consortium impliquant Naval Group, Fincantieri et Navantia. Quant à la seconde, elle a franchi un cap important, lors d’une réunion organisée le 8 mars au Palazzo Marina [Rome], avec des représentants des marines des quatre pays impliqués.

    Cette « réunion, consacrée à la rédaction des exigences communes, a été fondamentale pour élaborer le document relatif aux capacités qui seront à la base du projet et sceller la convergence des intentions des quatre pays participant afin de rendre ce programme réalisable par le consortium industriel », a expliqué le ministère italien de la Défense.

    « Grâce à l’appui de l’AED […], un consensus a été trouvé pour la rédaction des premiers documents permettant d’établir les axes de développement du programme », a-t-il continué.

    Et de préciser : « Les prochaines étapes consisteront à approuver, au niveau national, les exigences opérationnelles afin de poursuivre le processus de conception ».

    Si tout se passe bien, le contrat de construction des corvettes pourrait être notifié aux industriels concernés en 2025 et la pose de la quille du premier navire serait envisageable en 2026 [et non plus en 2027], pour une livraison à partir de 2030.

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    Lancé en 2019 dans la cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], sous la direction de l’Italie et avec la participation de la France, de la Grèce ainsi que de l’Espagne [le Portugal a le statut d’observateur, ndlr], le projet de corvette européenne [EPC – European Patrol Corvette] a reçu le soutien de l’Agence européenne de défense [AED].

    Pour rappel, il s’agit de développer une nouvelle classe de navires « modulaires », selon une architecture « plug-and-play » ouverte. Ces corvettes devraient afficher un déplacement de 3’000 tonnes maximum pour une longueur de 110 mètres. Au moins trois configurations sont prévues : une première pour la lutte anti-navire, une seconde pour les missions longues, avec une capacité anti-surface et une troisième pour la patrouille de haute-mer.

    La Marine nationale attend beaucoup de ce programme car il lui permettra de remplacer ses six frégates de surveillance affectées depuis le début des années 1990 dans les départements et territoires d’outre-Mer. Celles-ci devraient être retirées du service entre 2030 et 2033. Cela étant, leur remplacement devient de plus en plus urgent en raison de la faiblesse de leurs capacités militaires. Conçus pour des missions relevant de l’Action de l’État en mer [AEM], elles ne font désormais plus le poids dans le contexte actuel, marqué par une remise en question du droit international et des logiques de prédation.

    « Les intérêts [de ce projet de corvette européenne] sont multiples : capacitaires, budgétaires, puisque les coûts de developpement seraient mutualisés par une ingénierie commune, industriel et politique », a souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par la nouvelle revue DefTech.

    « L’ambition est de disposer d’un premier prototype en 2027, puis de produire une vingtaine de bâtiments, ce qui permettrait d’obtenir une effet de série intéressant », a également affirmé l’amiral Vandier.

    En la matière, il est toujours délicat de donner une échéance, tant il est rare que les trains arrivent à l’heure dans les programmes d’armement, notamment quand ils sont conduits en coopération… Toujours est-il que les pays participants à ce projet de corvette ont la ferme intention de tenir les délais… voire, si possible, de gagner du temps.

    En effet, cela suppose de réunir deux conditions : mettre en place une organisation industrielle efficace et faire converger les besoins opérationnels des quatre pays impliqués, ce qui n’est jamais simple. La première est remplie, avec un consortium impliquant Naval Group, Fincantieri et Navantia. Quant à la seconde, elle a franchi un cap important, lors d’une réunion organisée le 8 mars au Palazzo Marina [Rome], avec des représentants des marines des quatre pays impliqués.

    Cette « réunion, consacrée à la rédaction des exigences communes, a été fondamentale pour élaborer le document relatif aux capacités qui seront à la base du projet et sceller la convergence des intentions des quatre pays participant afin de rendre ce programme réalisable par le consortium industriel », a expliqué le ministère italien de la Défense.

    a expliqué

    « Grâce à l’appui de l’AED […], un consensus a été trouvé pour la rédaction des premiers documents permettant d’établir les axes de développement du programme », a-t-il continué.

    Et de préciser : « Les prochaines étapes consisteront à approuver, au niveau national, les exigences opérationnelles afin de poursuivre le processus de conception ».

    Si tout se passe bien, le contrat de construction des corvettes pourrait être notifié aux industriels concernés en 2025 et la pose de la quille du premier navire serait envisageable en 2026 [et non plus en 2027], pour une livraison à partir de 2030.

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    France24 - World

    Madagascar left reeling from two major cyclones

    Issued on: 24/03/2022 - 13:33

    The island of Madagascar, just off the east coast of Africa, has been hit by five natural disasters in less than two months, including two major cyclones. More than 200 people have died and 460,000 have been left without shelter. The eastern city of Mananjary has been practically wiped off the map. The remaining 35,000 residents are trying to survive but many have no housing, electricity or clean drinking water. International aid agencies are helping keep them alive. Our correspondents visited what remains of the city.

    France24 - World

    Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA

    Issued on: 23/03/2022 - 18:17

    Sam BALL

    At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.

    France24 - Monde

    Quentin Fillon Maillet, biathlète : "Mon bonheur, c'est de réussir dans mon sport"

    Publié le : 23/03/2022 - 08:00

    Pauline PACCARD Suivre

    Quentin Fillon Maillet vient de boucler en Norvège une saison phénoménale en remportant le titre de meilleur biathlète mondial, quelques semaines seulement après avoir décroché cinq médailles olympiques à Pékin, dont deux en or. Une consécration pour ce Jurassien de 29 ans qui s'est longtemps demandé s'il allait atteindre la première place dans son sport. Il revient pour France 24 sur ce rêve devenu réalité et sur le bonheur qu'il trouve dans le succès et dans la préparation qui mène aux titres.

    JO-2022: Shaun White 4e pour ses adieux au snowboard, Roeiseland titrée sur le sprint en biathlon

    JO-2022

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    Quentin Fillon Maillet remporte la Coupe du monde de biathlon

    France24 - World

    Drinking water for all in India: Will Modi's dream come true?

    Issued on: 22/03/2022 - 15:47

    More than half of India's population doesn't have access to clean drinking water. Contaminated water is not only disastrous for people's health and the environment, it is also estimated to cost the country more than half a billion euros annually. Prime Minister Narendra Modi has pledged to bring clean drinking water to all households by 2024, by investing €45 billion. But can he deliver? Our correspondents report on the ambitious Jal Jeevan Mission.

    A programme prepared by Rebecca Martin 

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    Opex 360

    La marine ukrainienne prétend avoir détruit le navire de débarquement russe « Orsk »

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

    Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.

    Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

    « Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

    Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

    Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

    Selon les affirmations ukrainiennes, le navire de débarquement Orsk aurait été touché par un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab].

    ***UPDATE***#Russian ammunition explosions this morning in #Berdyansk, geolocated to 46.749590°, 36.773788°

    Ropucha Class landing ship seen sailing away from fireAlligator class also observed near fire.

    Awaiting info pic.twitter.com/0xlt4rfFL0

    — H I Sutton (@CovertShores) March 24, 2022

    Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.

    Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

    Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.

    Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].

    France24 - Monde

    JO de Paris-2024 : la moitié des billets seront vendus à 50 euros ou moins

    Publié le : 22/03/2022 - 07:51

    FRANCE 24 Suivre

    La stratégie de billetterie pour les JO de Paris-2024 a été dévoilée lundi par le comité organisateur. Celle-ci prévoit notamment une moitié des billets à la vente à 50 euros et moins au cours de l'année 2023, une manne financière indispensable pour boucler un budget de 4 milliards d'euros. Au total, plus de 13 millions de billets seront disponibles à la vente, pour les JO et les paralympiques.

    Les organisateurs des JO de Paris-2024 ont dévoilé, lundi 22 mars, leur stratégie de billetterie, proposant notamment une moitié des billets à la vente à 50 euros et moins, au cours de l'année 2023, une manne financière indispensable pour boucler leur budget de 4 milliards d'euros.

    Après avoir dévoilé en décembre, à grand renfort de visuels, une cérémonie d'ouverture inédite hors-stade entièrement sur la Seine, dont la facture n'a pas encore été affichée, le comité d'organisation (Cojo) s'est penché sur la billetterie.

    Bien sûr, le scénario pandémique rode toujours, après le huis clos à Tokyo, et très peu de spectateurs à Pékin. Il y a un an, le patron du Cojo, Tony Estanguet, avait confié aux parlementaires que le comité travaillait sur plusieurs modèles pour cette raison.

    Plus de 13,4 millions de billets seront disponibles à la vente : 10 millions pour les JO et 3,4 millions pour les paralympiques. Tout sera vendu en 2023, via un système de tirage au sort (inscription dès décembre 2022) qui générera des créneaux d'achats en février et en mai, puis fin 2023.

    >> À lire sur France24.com : Paris-2024 : des sites olympiques conçus pour laisser "un héritage social"

    "Tarifs accessibles"

    Niveau tarif, un million de billets olympiques, sera vendu à 24 euros et ce pour tous les sports. Et 50 % des billets olympiques seront vendus à 50 euros et moins.

    Pour le patron du Cojo, Tony Estanguet, l'idée est d'avoir des "Jeux ouverts au plus grand nombre, populaires, fédérateurs", avec "un grand volume de billets à des tarifs accessibles, pour tous les sports".

    Le budget du Cojo, qui s'établit désormais à près de 4 milliards d'euros, repose sur les recettes de sponsoring, celles de la billetterie et une contribution du Comité international olympique (CIO). Côté sponsors, le tour de table – 1,1 milliard d'euros – n'est pas encore bouclé.

    Le délégué interministériel aux JO, Michel Cadot, a récemment accordé un satisfecit au Cojo : "sur le plan de l'avancée en terme de respect du calendrier […] comme sur le plan budgétaire, les dossiers sont très correctement maîtrisés", a-t-il expliqué à l'Assemblée.

    Après la révision de 2020, qui avait débouché sur 300 millions d'économies, les dépenses et les recettes vont être une nouvelle fois passées au peigne fin. La prochaine révision budgétaire est en effet prévue pour la fin 2022.

    L'exécutif a demandé aux organisateurs de saisir son comité d'audit pour passer en revue le budget d'ici à l'été. D'autant que le Cojo pourrait voir ses prévisions percutées par le contexte inflationniste ou par d'éventuelles conséquences économiques liées à la guerre en Ukraine.

    Parallèlement, les organisateurs gèrent d'autres questions sensibles, comme celle du relais de la flamme. Plus d'une dizaine de départements ont publiquement refusé le ticket d'entrée à 150 000 euros hors taxes pour le passage de la flamme, le jugeant prohibitif.

    Le Cojo insiste sur le fait qu'il ne gagne pas d'argent avec l'opération et qu'il en prend en charge une partie. Tous les départements n'ont pas encore répondu. 

    Colère du côté du basket

    Certains sites d'épreuves font aussi parler d'eux. 

    Après le site du tir à La Courneuve, en bonne voie pour rester là, c'est désormais le site des épreuves de qualifications de basket, un des halls du Parc des Expos de la porte de Versailles, qui fait beaucoup parler, en particulier sur Twitter. 

    "Comment peut-on accepter de voir le basket, le sport co' le plus populaire aux JO être envoyé dans le parc des expo ?", s'est insurgé la semaine dernière Evan Fournier, vice-champion olympique avec l'équipe de France à Tokyo.

    Comment peut-on accepter de voir le basket, le sport Co le plus populaire aux J.O être envoyé dans le parc expo ? Plafond trop bas, salle pas adaptée. @Jpsiutat on ne peut pas laisser passer ça !!! Je crois rêver! pic.twitter.com/AAhGsaOjAp

    March 16, 2022

    "Certes ce ne sont sans doute pas les standards d'une salle de NBA, mais c'est aussi ce qu'on aime aux Jeux olympiques, avoir une 'horizontalité' entre tous les sports", a répondu le quintuple champion olympique de biathlon, désormais membre de la commission des athlètes du CIO, Martin Fourcade. De son côté, le Cojo explique que des réunions sont en cours avec la fédération internationale de basket pour trouver des "solutions techniques" pour l'aménagement de la salle. 

    Mais tout cela n'a pas apaisé le basketteur qui a essayé d'entraîner le handball, qui jouera à Lille, dans son combat : "Sérieusement je suis handballeur, on me dit que je vais vivre les Jeux Olympiques @Paris2024 à Lille. JE PÈTE UN PLOMB. C'est une honte. Faut pas vous laissez faire. Combien de médailles d'or vous avez ramené à la France ? Quel manque de respect." 

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Paris-2024 : des sites olympiques conçus pour laisser "un héritage social"

    Paris-2024 : une cérémonie d'ouverture inédite et grandiose sur la Seine

    JEUX OLYMPIQUES

    Le drapeau olympique est arrivé à Paris, le compte à rebours pour les Jeux 2024 est lancé

    Opex 360

    Dissuasion : Le missile ASMP-A Rénové des Forces aériennes stratégiques va entrer en production

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

    Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

    Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

    Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

    « Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

    Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

    Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

    « Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

    L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

    En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

    Photo : archive

    France24 - Monde

    RD Congo : quand la pollution provoque des coupures d'électricité

    Publié le : 22/03/2022 - 17:34Modifié le : 22/03/2022 - 17:36

    Laura MOUSSET Suivre

    À l'extrémité sud du lac Kivu, la plus grande centrale hydroélectrique de l'est de la République démocratique du Congo subit les conséquences de la pollution. Une nappe de déchets plastiques se forme en permanence sur le barrage de Ruzizi, au point de bloquer les installations. Depuis fin janvier, un des quatre groupes de la centrale, endommagé par les déchets, est à l'arrêt, entraînant des coupures d'électricité dans plusieurs localités de la région.   

    Opex 360

    Dissuasion nucléaire : Le dialogue stratégique proposé par M. Macron aux Européens est « toujours sur la table »

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

    Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

    Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

    Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

    Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

    Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

    « Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

    Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

    „Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

    — Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

    L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

    S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

    Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

    France24 - Monde

    Inde : le défi de l'accès à l'eau potable pour tous

    Publié le : 22/03/2022 - 13:40Modifié le : 22/03/2022 - 13:45

    L'Inde est l'un des pays au monde où le stress hydrique est le plus problématique, rendant très difficile l'accès à l'eau pour une partie de la population. Les conséquences sont désastreuses, tant sur le plan sanitaire qu’économique et environnemental. Pour y remédier, le gouvernement du Premier ministre Modi a mis sur la table 45 milliards d’euros. Objectif : de l'eau potable pour tous d'ici 2024. Point d’étape, trois ans après son lancement, sur ce programme baptisé "Jal Jeevan Mission".

    Une émission préparée par Rebecca Martin 

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    Forum mondial de l’eau au Sénégal : seulement un Africain sur quatre a accès à l’eau potable

    Inde : face à la pollution de l'air, New Delhi prend des mesures d'urgence

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    Inde : le combat d'un citoyen pour nettoyer les lacs pollués de Bangalore

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    Otan : Le Commandement allié de forces interarmées veut davantage de troupes prêtes au combat

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

    Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

    « Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

    Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

    En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

    Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

    En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

    « La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

    El País (ESP)

    Frigiliana, el pueblo de Málaga al que no se le puede pedir más

    ANDALUCÍA

    Tiendas, restaurantes, galerías y hoteles con una marcada identidad local salpican esta localidad que mantiene intacto su blanco perfil entre deliciosas vistas al Mediterráneo y la protección del parque natural Sierras de Tejeda, Almijara y Alhama

    Cuenta el artista alemán Klaus Hinkel que, tras tomar un café en el bar Jaime y mientras subía la calle Amargura, entendió que Frigiliana, pueblo que visitaba por primera vez, iba a ser su hogar para siempre. Era el año 1995 y llevaba seis meses recorriendo Andalucía buscando su sitio en lugares como Vejer de la Frontera, Marbella, Ronda o Casares. Fue, sin embargo, aquí donde todo cuadró. “Había un pueblo tranquilo y una casa en ruinas a la venta para remodelarla yo mismo”, recuerda el acuarelista que, por aquel entonces, era piloto de avión. Hoy posee un taller abierto en el que los rankings populares aclaman como el pueblo más bello de Málaga. Y aunque la masa turística ha cambiado su fisonomía, el alma de la localidad permanece inalterable entre árboles de aguacates, un urbanismo de influencia árabe, vistas al Mediterráneo y la protección del parque natural de Sierras de Tejeda, Almijara y Alhama.

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    En el perfil blanco y alargado de Frigiliana hay un edificio que sobresale. Tiene murales en su fachada y un reloj solar. Fue levantado en el siglo XVI y hoy es la sede de la fábrica de miel de caña Nuestra Señora del Carmen, la única en Europa. Es apenas el recuerdo de cuando la provincia andaluza era gran productora de caña de azúcar, con miles de hectáreas sustituidas actualmente por mangos y aguacates que se adentran hasta el propio casco urbano. El ingenio, cerca de la plaza de las Tres Culturas, ejerce de antesala del casco histórico. Sus calles se pueden recorrer hasta en tuk tuk, pero merece la pena hacerlo a pie. Es la manera de no perderse callejones, pasadizos y miradores como el que ofrece el restaurante El Mirador. Es también una forma de ejercitar las piernas: el pueblo está repleto de cuestas, casi siempre con escaleras. Fueron los propios vecinos quienes, en los años sesenta del pasado siglo, apostaron por este formato. Era el más adecuado para las bestias y el primer coche no circuló hasta finales de los setenta.

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    En El Lagar ofrecen vinos dulces de Málaga a un euro acompañados de un tapeo a base de chacinas y productos locales. En el Barribarto, es decir, el barrio alto, infinitas macetas decoran las fachadas de las casas bajas encaladas y coloridas puertas de madera. A un paso del restaurante El Adarve —con exquisitas berenjenas con miel de caña local y estupendas carnes— se ubica el taller de Klaus Hinkel, cuyas acuarelas recrean rincones del pueblo y retratan a sus vecinos. El artista repasa su vida y su obra en el libro que publicó a finales de 2021: Ideas, arte e inspiración, y aplaude cómo la economía turística permite fijar población y mejorar la calidad de vida de sus vecinos, pero también advierte de que la tranquilidad ha desaparecido de las calles. Él se quedará, pero ya a principios del siglo XXI escritores y artistas que buscaban aquí un escondite creativo abandonaron el lugar como respuesta al turismo. Antes lo habían hecho los padres de Nick Launay, quien después de vivir su infancia en Frigiliana produjo, ya en Londres, la música de artistas como Nick Cave, Lou Reed, Arcade Fire y Talking Heads.

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    La iglesia de San Antonio de Padua, del siglo XVII, presenta nueva fachada recientemente rehabilitada, y a su lado se esconde la calle Garral, especialmente pintoresca. Un pequeño pasadizo alcanza la fuente de las Tres Culturas (siglo XVII), mismo nombre que el festival que se celebra aquí cada verano para recordar la vieja convivencia de judíos, cristianos y musulmanes. Hay una sorpresa cercana: La Domadora y el León, un local de aires industriales impulsado por Charo Barco y Javier León, quienes aterrizaron en Frigiliana en 2013 también en busca de una vida mejor. Lo han conseguido asentando su cerveza artesanal, La Axarca, pero también promoviendo a otras 300 marcas siempre frescas para consumir en su espacio. “Buscamos que sea un punto de encuentro: además de cervezas hay exposiciones, presentaciones de libros y otras propuestas”, subraya ella. De vuelta por la calle Real, la galería de arte y tienda de antigüedades Almagra, de Ana Ortiz, es una delicia en la que perderse. Y los hoteles Miller’s of Frigiliana y El Torreón 109, uno frente al otro, una estupenda opción para descansar. A las afueras, La Posada Morisca invita a la contemplación (puedes leer aquí la crítica del hotel de Fernando Gallardo).

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    Disfrutar de los alrededores

    Antes, eso sí, es obligada la excursión a El Acebuchal, a menos de 10 kilómetros. Esta minúscula aldea, que ya se mencionaba en las crónicas de las revueltas moriscas de la zona en el siglo XVI, fue desalojada por la Guardia Civil en la posguerra y a finales del pasado siglo la familia García Sánchez se propuso rehabilitarla. Ahora es un mágico rincón donde residen un puñado de vecinos y varias casas rurales ejercen de refugio para el turismo. También hay un restaurante, El Acebuchal, del que Manu Chao disfrutó en 2015. El chef Antonio García explora aquí la gastronomía local añadiendo las influencias de sus viajes por el mundo. Sus favoritas son las recetas de esencia árabe. “Son nuestro origen”, explica quien elabora pan a diario y tiene a la montaña como guía.

    A su alrededor hay rutas que suben hasta la venta Panaderos por el antiguo camino de arrieros que llegaba hasta Granada. También ascensos al pico de El Cielo, pistas para disfrutar de la bicicleta, caminatas hasta el cerro El Fuerte superando las ruinas del castillo de Lízar, del siglo XI, o senderos que caen a Nerja. La naturaleza completa un pueblo al que difícilmente se le puede pedir más.

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    Les frégates « Belh@rra » de la Marine nationale seront moins bien équipées que celles vendues à la Grèce

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

    Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

    Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

    Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

    Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

    La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

    Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

    « Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

    Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

    Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

    Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].

    Photo : Par Rama CC BY-SA 3.0 fr,

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    La Russie ne fera usage de l’arme nucléaire qu’en cas de « menace existentielle », assure le Kremlin

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

    Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

    Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

    D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

    En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

    « La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

    En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

    « Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

    La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

    Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

    Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

    Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

    « Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

    D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

    « L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

    « Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

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    Les États-Unis livrent à Kiev des armes soviétiques récupérées après la Guerre Froide à des fins de renseignement

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

    Alors qu’ils ont incité plusieurs pays de l’Otan à céder leurs systèmes de défense aérienne d’origine soviétique [ou russe] aux forces ukrainiennes pour aider à repousser l’invasion russe, les États-Unis ont visiblement l’intention de garder certains de ceux qu’ils ont récupérés dans le cadre d’un programme confidentiel mené après la Guerre Froide.

    En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.

    L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].

    Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.

    D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.

    Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.

    « Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.

    Photo : Ştefan CiocanCC BY-SA 3.0

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    L’Allemagne est prête à fournir le « noyau » de la future force de réaction rapide européenne

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

    Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

    « La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

    L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

    « Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

    Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

    Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

    Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

    Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

    « Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

    Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

    En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

    « Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

    A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

    Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Si hace unos años me hubieran dicho que iba a escribir sobre pasta y pesto, no me lo habría creído. Primero, por un rechazo creado a partir de un diagnóstico erróneo de celiaquía; segundo, porque la relacionaba con comida rápida de primer año de carrera que te saciaba facilidad y te hastiaba por repetición. Y, tercero y último -y aquí reside parte de mi personalidad repelente- por la viralidad que tiene cualquier plato de pasta en las redes. Sin embargo, con el paso del tiempo y la independencia personal, he acabado revisitando momentos de mi vida a través de platos de comida. A veces uno necesita sentirse cerca de casa y un plato de pasta con nata y bacon -que no es carbonara, pero así la preparaba mi madre y la de muchas otras personas- puede acercarte a cosas y personas que están a distancia física y temporal.

    Centrándonos en la receta que aquí nos ocupa, sé que alguno que otro se llevara las manos a la cabeza por no respetar la integridad del pesto, pero partimos de la base de que pesto es cualquier salsa que se maja en un mortero y se emulsiona con aceite. Este concretamente está inspirado en ingredientes básicos de la gastronomía tailandesa: en lugar de piñones, usaremos cacahuetes y mantequilla de cacahuete; el umami lo obtendremos de combinar ajos confitados con parmesano y salsa de pescado.

    Entiendo que haya personas reacias al toque de salsa de pescado, pero es algo personal: si tengo que salar algo, la uso porque me resulta espectacular; si se quiere mantener su integridad vegetariana se puede sustituir por salsa de soja o directamente por más sal. El toque fresco lo aporta el zumo de lima junto a las hojas de albahaca, cilantro y la cebolleta china. Si queréis tirar aún más para Tailandia, sería interesante añadir algún chile ojo de pájaro, pero esto os lo dejo a vuestra elección.

    Sobre la elección de la pasta, recomiendo lumaconi porque me parecen fantásticos con este tipo de salsas debido a su relieve y tamaño, pero se puede sustituir por cualquier pasta que tengáis en la despensa y os agrade. Sobre cocinarla, no sé más que nadie en este terreno, pero recomiendo salar de una forma preocupante el agua de cocción para extraer el sabor de la propia pasta y no quedarnos sólo con el del pesto.

    Dificultad

    Sobrevivir a la ira de los puristas gastronómicos.

    Ingredientes

    Para 2 platos generosos

    • 300 g de lumaconi (o cualquier tipo de pasta que agarre bien salsas)
    • 6 dientes de ajo
    • 3 cebolletas china (la parte verde)
    • 20 g de hojas de albahaca (un puñado generoso)
    • 20 g de cilantro (con tallo) (unas 8/10 ramas)
    • 50 g de cacahuetes fritos
    • 1,5 cucharadas de mantequilla de cacahuete
    • El zumo de una lima
    • 1,5 cucharadas de salsa de pescado o de soja
    • 60 g de parmesano rallado
    • Media cucharadita de pimienta blanca molida
    • Media cucharadita de sal en escamas
    • 5 cucharadas de aceite de oliva virgen extra (o hasta que os guste la textura del pesto)

    Preparación

    1. Confitar los dientes de ajo en una ollita con aceite a fuego mínimo -que no burbujee- unos 30 minutos o hasta que estén dorados -color caramelo- y blandos (es recomendable preparar más y usarlos en otras preparaciones).

    2. Llevar una olla grande con agua y una cucharada de sal a ebullición. Añadir la pasta y cocinar según las instrucciones del paquete.

    3. En un mortero o una procesadora de alimentos, añadir todos los ingredientes listados arriba (excepto la pasta) hasta conseguir una textura cremosa en la que se diferencien los ingredientes.

    4. Cuando la pasta esté lista, retirar del agua y mezclar en un cuenco con el pesto y un poco del agua de la cocción para ayudar a que se integre bien. Servir, con más parmesano rallado si se desea.

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    El País (ESP)

    SANS TITRE

    En el legendario programa Con las manos en la masa, Elena Santonja puso a cocinar a insignes personajes de su tiempo, de Pedro Almodóvar a Sara Montiel, pasando por Ana Belén, Manuel Vázquez Montalbán o Victoria Abril. Somos conscientes de que nunca le llegaremos ni a la suela del zapato, pero aun así queremos revivir su costumbre de preparar platos con gente que no forma parte del mundo de la gastronomía, pero a la que le gusta guisar.

    Por eso a partir de ahora pasarán por aquí algunos famosos aficionados a las cazuelas. Nuestra primera invitada es la cantante, starlette y reina de los bajos fondos Samantha Hudson. Ya la vimos cocinar en la sexta temporada de Masterchef Celebrity, y ahora viene a deslumbrarnos con un plato propio: su delicioso bocata de falso pulled pork, inspirado en el del restaurante vegano Romero Verde y en el que el cerdo es sustituido por jackfruit. Todo lo tienes en el vídeo de arriba.

    HAMBURGUESA VEGETARIANA DE SAMANTHA HUDSON

    Ingredientes

    Para 2 bocadillos

    • 1 lata de jackfruit verde en conserva (unos 250 g)
    • 500 ml de caldo de verduras
    • 1/2 cebolla dulce
    • Salsa de soja
    • Salsa de humo líquido
    • Pimentón de la Vera
    • Comino
    • Ajo en polvo
    • Orégano
    • Pepinillos
    • 2 panecillos de brioche

    Crema de queso vegana

    • 2 o 3 cucharadas de crema de anacardos
    • 2 cucharaditas de levadura nutricional
    • 1/2 limón
    • Sal

    Cebolla encurtida

    • 1 cebolla roja
    • 1 cucharada de azúcar
    • 1 jalapeño o guindilla roja fresca
    • Vinagre de manzana

    Preparación

    1. Poner en una sartén el jackfruit con el caldo. Cocinar a fuego medio hasta que el jackfruit esté blando.
    2. Mientras, cortar la cebolla roja y la guindilla en juliana y ponerlas en un bote con el azúcar. Añadir un chorro generoso de vinagre y cubrir con agua.
    3. Mezclar el queso crema con el zumo de limón, la levadura nutricional y un poco de sal. Mezclar e ir añadiendo cucharadas del caldo en el que se está cocinando el jackfruit, hasta obtener una crema espesa.
    4. Cuando el jackfruit esté blando, ponerlo encima de un colador con un bol debajo para que escurra bien. Pasarlo a otra sartén con un poco de aceite. Picar la cebolla y saltearla en la sartén junto al jackfruit, aplastándolo con una cuchara para que se deshilache.
    5. Añadir una cucharadita de pimentón, otra de comino, otra de ajo en polvo y otra de orégano. Mojar con un buen chorro de salsa de soja y un poco de salsa de humo. Remover y saltear un par de minutos más hasta que todo ligue.
    6. Cortar los pepinillos en láminas y los panecillos por la mitad. Untar las dos caras con queso crema. Poner el jackfruit encima de una de ellas y rematar con cebolla encurtida y pepinillos cortados en láminas. Tapar y servir.

    Samantha Hudson actúa el 26 de marzo en Madrid (Festival Horteralia); el 2 de abril, en Murcia (Festival Xtrafresh); el 9 de abril, en Alicante (The One); el 23 de abril, en Sevilla (Custom); el 6 de mayo, en Hospitalet de Llobregat (Monjamon Festival); el 7 de mayo, en Valencia (Flow Festival); el 20 de mayo, en Burgos (Andén 56), el 11 de junio, en Santander (Espacio Santander); el 17 de junio, en Barcelona (Festival Sónar), y el 25 de junio, en Las Palmas de Gran Canaria (Teatro Víctor Jara).

    Ha publicado el álbum Liquidación total en Subterfuge, y su último vídeo es 'Demasiado coño'.

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