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Keanu Reeves : portrait d’une icône pop en mouvement

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Alors que débarque dans les salles obscures le nouvel opus des aventures de John Wick, Arte revient sur le parcours de son acteur vedette Keanu Reeves.

Emile LeauthierKeanu Reeves - messie pop

Il est l’increvable mitrailleur de la saga John Wick, l’élu dans Matrix, la victime offerte aux succubes de Dracula, le héros de Speed... Depuis la fin des années 80, Keanu Reeves trace son chemin le long des sentiers boueux du microcosme Hollywoodien. Flanqué de ses yeux sensibles et de sa bouille mêlant tendresse profonde et charisme, le bonhomme roule sa bosse au gré de films cultes et d’une poignée de nanards. Sans cesser jamais de se réinventer, le comédien se révèle souvent là ou on ne l’attend pas. S’il est parvenu à s’imposer comme une icône de la culture populaire, drainant des légions fidèles admiratifs tant de ses rôles que de sa gentillesse légendaire, son parcours toujours en mouvement fut cependant semé de nombreuses embuches et d’épreuves douloureuses. 

En effet, pour Keanu Reeves, enfance rime avec instabilité. Né à Beyrouth d’une mère canadienne et d’un père americano-hawaieen, il est contraint de déménager à Sidney puis à New-york après le divorce de ses parents. Abandonné par son père à l’âge de 3 ans, il ne le reverra plus. Après la rupture de sa mère avec son deuxième mari, il déménage à nouveau et s’installe à Toronto. Le jeune Keanu s’éprend très vite d’art dramatique, qu’il voit comme un passeport vers une multitude de vies, et décroche ses premiers rôles dès l’âge de 9 ans. Il apparaît également dans une poignée de publicités. Après avoir déménagé à Los Angeles et enchaîné une série de rôles modestes, les portes du 7ème art s’ouvrent définitivement à lui avec le succès du long-métrage Le fleuve de la mort en 1986. Il apparaît ensuite dans de nombreux films de jeunesse, dont l’excellente aventure de Bill et Ted en 1989 et sa suite intitulée Les folles aventures de Bill et Ted en 1991. A la fin des années 80, la destinée de ce jeune poulbeau semble toute tracée. 

Les années 90 sont pour Reeves une décennie de contrastes, entre quête de soi, confirmation de stature internationale et fin de l’innocence. En 1991, le comédien surprend son monde en jouant l’un des personnages  principaux de My own private idaho de Gus Van Sant aux côtés de son ami River Phoenix, qu’une overdose emportera deux ans plus tard. Ne rencontrant pas le succès espéré, cet échec marque le premier coup de frein de sa carrière. Par la suite, Keanu Reeves s’essaie à divers rôles auprès de cinéastes de renom, de Kenneth Branagh à Francis Ford Copola. Autant d’essais qui lui laisseront un arrière-goût amer. Son jeu lisse tout en retenue détonne face au flamboiement de certains des acteurs avec lesquels il partage l’affiche. Il semble parfois perdu. En parallèle, son rôle inattendu dans Speed en 1994 l’installe au rang de star internationale. Aux antipodes des actionneurs testostéronnés de l’époque, il campe un héros bien plus fragile et humain. Si Keanu Reeves continue encore de se chercher, l’ultime renouveau de sa carrière intervient en 1999, avec la sortie d’un monument inégalé de la science fiction : Matrix

Au fil des années, un culte s’est mis en place autour de Keanu Reeves, alimenté notamment par les anecdotes en cascade sur sa gentillesse sans commune mesure, son humilité et sa bienveillance, son caractère pudique et discret aux antipodes des clichés de la star. Un culte qui ne s’est jamais démenti, malgré des choix de carrière parfois déroutants et des rôles dans certaines séries B flirant avec le Z. Si ce documentaire aurait mérité d’être plus long et approfondi, il permet néanmoins de se replonger dans la vie et l’œuvre d’un comédien profondément humain. Et ça, ça fait du bien !  

Keanu ReevescinémadocumentaireArte
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Western. À cheval entre les mondes

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Laurent Etre

Aux États-Unis, en 1890, la colonisation des terres amérindiennes par le gouvernement et les populations débarquant d’Europe se poursuit. Les affrontements entre colons, tribus et bandits de grand chemin sont monnaie courante. C’est dans cet univers impitoyable que surgit une aristocrate anglaise, Cornelia (Emily Blunt), lancée à la poursuite d’un homme qu’elle tient pour responsable de la mort de son fils. Avec ses riches toilettes, elle ne semble pas, de prime abord, taillée pour un périple à travers les jeunes États américains. Mais les apparences sont trompeuses. Croisant la route d’un Indien de la tribu des Pawnees, Eli (Chaske Spencer), Cornelia fait montre, à ses côtés, d’une débrouillardise et d’une ténacité à toute épreuve. Lui, ex-éclaireur dans la cavalerie américaine, en butte à la fois au racisme de ses frères d’armes d’hier et au rejet de ses pairs pawnees, se révèle être, à l’instar de sa complice, mû par une soif de justice : il compte récupérer les terres auxquelles il estime avoir droit, du fait de son engagement passé dans l’armée. Cheminant ensemble, ces deux êtres vont peu à peu découvrir que leurs histoires respectives sont étroitement mêlées.

Avec ses vastes étendues, baignées d’une lumière intense, ce western ne déroge pas aux codes du genre. Le rythme des deux premiers épisodes n’est pas des plus trépidants, mais cela se trouve compensé par l’intensité des personnages.

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De Gaulle-Staline, les coulisses d’un pacte

« Connaissez-vous l’ambassadeur soviétique à Ankara ? Pensez-vous qu’il accepterait de transmettre un message à son gouvernement ? » Nous sommes en juillet 1941, à Beyrouth, au Liban. De Gaulle reçoit pour la première fois Géraud Jouve, délégué de la France libre pour la Turquie et les Balkans. Interloqué, celui-ci répond par l’affirmative. « Pouvez-vous le sonder, sans trop me découvrir ? », renchérit de Gaulle, révélant ainsi sa stratégie, aujourd’hui encore méconnue, de “coopération” avec l’URSS. Dès le lendemain, de Gaulle dicte en effet à Jouve un message à l’intention de Sergueï Vinogradov, l’ambassadeur soviétique à Ankara, lui proposant d’établir des relations « directes » mais « officieuses » entre la France libre et l’URSS.

Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais.

Un mois plus tôt, juste avant le déclenchement de l’attaque allemande contre le pays de Staline, de Gaulle avait déjà chargé deux de ses plus proches collaborateurs, René Cassin, secrétaire du Conseil de défense de l’Empire, et Maurice Dejean, directeur des Affaires politiques, d’une démarche similaire, « discrète mais nette », auprès de l’ambassadeur soviétique à Londres, Ivan Maïski, auquel il ira cette fois jusqu’à proposer la mise en place de « relations militaires » avec Moscou.

En échange de sa main tendue, de Gaulle obtient, le 26 septembre 1941, sa reconnaissance officielle par Staline comme « chef de tous les Français libres ». Devenant, à compter de ce jour, « l’allié de la Russie soviétique, dans la lutte contre l’ennemi commun ». « Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais », insistera-t-il auprès d’Alexandre Bogomolov, représentant de son pays auprès des gouvernements alliés en exil à Londres. « La France qui combat va lier son effort à l’effort renaissant de l’Union soviétique […] . Elle est, malgré son malheur provisoire, l’alliée désignée de la Russie nouvelle », déclare-t-il encore, publiquement cette fois, en janvier 1942. Staline, qui n’est pas homme à se contenter de paroles, exige alors le soutien de la France libre à son objectif de “second front”, qui doit selon lui s’ouvrir à l’ouest et non dans les Balkans, comme proposé par Churchill. Une stratégie à laquelle de Gaulle ne tarde pas à se rallier.

Son entrevue avec Molotov, à l’ambassade d’URSS à Londres, le 24 mai 1942, se déroule dans un climat des plus cordiaux. Au point, quelques jours plus tard, que de Gaulle fera cette stupéfiante demande à l’ambassadeur Bogomolov : « En cas de rupture totale avec les Américains et les Anglais, est-ce que le gouvernement de l’URSS serait prêt à m’accueillir, moi, mes gens et mes troupes, sur son territoire ? » Embarrassé, ce dernier recommande de « ne passe presser pour prendre une décision extrême ».

J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains.

Préparé et conduit à l’insu de la France libre, le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942 est un terrible coup pour de Gaulle, humilié par Churchill et Roosevelt qui lui préfèrent l’amiral Darlan. Mais ses “alliés” communistes vont lui venir en aide. Moins d’un mois plus tard, le 28 novembre, est mis au point ce qu’Henri-Christian Giraud, le petit-fils du général, a surnommé « le protocole caché » (De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988) : 18 points scellant l’alliance gaullo-communiste, parmi lesquels l’affirmation d’une épuration des « traîtres de Vichy ». Puis, le 4 décembre, de Gaulle déclare à Maïski : « J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains. »

Début 1943, le chef de la France libre, qui a encore le choix entre l’alliance avec les “rouges” ou avec Giraud, dont l’anticommunisme est notoire, choisit la première. En témoigne sa lettre aux membres du Comité central du PC, qui sera révélée en 1982.

De Gaulle lui-même en fera l’aveu: « J’ai joué ce jeu et je l’ai joué carrément. » Rien ne l’en détournera. Y compris les huit jours qu’il passera à Moscou à l’invitation d’un Staline ivre et tyrannique, avec lequel il signera un « pacte franco-soviétique » soutenant notamment le Comité polonais de Lublin, mis en place parles Soviétiques pour supplanter le “vrai” gouvernement réfugié à Londres.

Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle dressera du reste un portrait saisissant du dictateur, non dénué d’une certaine fascination. « Staline, écrit-il, était possédé de la volonté de puissance. Rompu par une vie de complot à masquer ses traits et son âme, à se passer d’illusion, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger… Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. Mais si âpre était sa passion qu’elle transparaissait souvent, non sans une sorte de charme ténébreux… »

« L’admiration et l’affection de la France pour Staline »

En novembre 1943 a lieu à Alger ce que le journaliste Jean Pierre-Bloch, chef des services “Action” de la France Libre, surnommera « le brumaire de De Gaulle » : l’intégration des communistes au Comité français de libération nationale (CFLN). Dont Giraud, dans le même temps, est évincé… Le procommuniste Emmanuel d’Astier de La Vigerie et le militant du PCF Étienne Fajon sont par ailleurs nommés commissaires à l’Intérieur et à l’Information — la police et la propagande.

Absent de la conférence de Yalta en février 1945, de Gaulle n’en confiera pas moins à Bogomolov qu’il était « globalement satisfait » de ses conclusions — livrant pourtant la moitié de l’Europe à l’URSS. Au lendemain de la capitulation allemande du 8 mai, il félicitera encore Staline, lui faisant part de « l’admiration et de l’affection de la France », ainsi que de « la reconnaissance de l’Europe tout entière ». C’est à ce prix, auquel s’ajoutent, en 1944, les nationalisations réclamées par les communistes, que le PC aurait renoncé à son objectif de “révolution”. Lors des élections législatives d’octobre 1945, celui-ci n’en deviendra pas moins le premier parti de France (26 % des voix). Mais la menace, pour l’heure, a été circonscrite. Trois mois plus tard, en janvier 1946, de Gaulle quitte le pouvoir. « Ce départ ne manque pas de grandeur », commentera Maurice Thorez.

L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Méga-bassines : résistance !

Actu

Collectif

collectif d’élus EELV, de citoyens écologistes et de scientifiques

« E h bien, savez-vous ce qu’il va se passer ? Nous allons bientôt manquer d’eau. » Voilà comment René Dumont terminait son allocution pour défendre la candidature écologiste à l’élection présidentielle de 1974. Nous y sommes. Près de cinquante années d’inaction climatique après, la ressource en eau n’est plus abondante et l’ONU se réunit en catastrophe pour décliner un programme mondial d’action pour l’eau. En France, la situation est encore pire que ce qu’avaient imaginé les scénarios les plus pessimistes : notre territoire se réchauffe plus vite et plus intensément que la moyenne planétaire.

Dans ce contexte de raréfaction de l’eau, quelques acteurs économiques cherchent à se l’approprier, en construisant des méga-bassines, destinées à irriguer des cultures intensives de maïs l’été… Depuis vingt ans, des projets sortent de terre, avec une opposition toujours plus forte des scientifiques et des autres usagers de l’eau, confortée par les décisions des tribunaux administratifs qui, à plusieurs reprises, ont déclaré la construction de ces méga-bassines illégale. Le programme de construction de 16 méga-bassines dans les Deux-Sèvres a démarré alors même que le premier jugement du tribunal a exigé un redimensionnement de 9 d’entre elles, car les volumes prévus dépassent les volumes auxquels les irrigants ont droit, pourtant déjà indécents au regard de la capacité des milieux à les fournir. L’État n’a pour autant pas suspendu son financement de 50 millions d’euros et mobilise plusieurs milliers de policiers à chaque manifestation. Autoriser, financer et protéger des ouvrages illégaux qui endommagent les écosystèmes, voilà un profond mépris étatique… de l’État de droit.

La paix ne s’impose pas par la force, elle se construit par l’objectivité des solutions proposées, le dialogue et la démocratie. La trajectoire prise par Emmanuel Macron depuis qu’il est à la tête de notre pays n’est pas la bonne. De la loi Asap qui a supprimé les consultations publiques, au traitement policier des gilets jaunes, en passant par le refus du dialogue social pour la réforme des retraites et la loi de sécurité globale pour éviter de documenter les violences policières, tout a été fait pour réduire les espaces de démocratie dans notre pays.

Nous étions déjà là pour nous opposer à la construction du barrage de Sivens, et avions dénoncé, en vain, les dérives du maintien de l’ordre. Nous ne voulons pas revivre le même drame, qui a coûté la vie à Rémi Fraisse, parce que l’État refuse d’organiser le dialogue. Nous étions à Sainte-Soline en octobre 2022, et nous serons à Melle, les 24, 25 et 26 mars prochains, pour penser, proposer, défendre et fêter l’eau, dans un esprit de désobéissance fertile, festive et non violente. Agriculteurs, citoyens, scientifiques, élus locaux, nationaux et européens, associations de protection de l’environnement, nous serons toutes et tous en résistance.

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France24 - Monde

Réforme de la justice en Israël : sous pression, Netanyahu s'engage à "mettre fin à la division"

Publié le : 23/03/2023 - 22:06

FRANCE 24 Suivre Florent RODO

Après presque trois mois de manifestations massives contre le projet de réforme de la justice, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est exprimé jeudi. Il a indiqué vouloir faire "tout, afin de calmer les esprits" et "mettre fin à la division au sein du peuple". 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est engagé, jeudi 23 mars, à "mettre fin à la division au sein du peuple", après bientôt trois mois de manifestations massives contre le projet de réforme de la justice en cours d'examen au Parlement.

Benjamin Netanyahu, qui était jusque-là resté en retrait sur ce dossier, a annoncé qu'il entrait "en scène" et qu'il était déterminé à faire avancer la réforme, mais qu'il ferait tout pour "parvenir à une solution" acceptable tant pour les défenseurs du projet que pour ses détracteurs.

"Nous ne pouvons permettre qu'un différend, aussi aigu soit-il, mette en danger notre avenir commun à tous (...) Les opposants à la réforme ne sont pas des traîtres, les partisans ne sont pas des fascistes", a-t-il déclaré en faisant référence aux invectives favorites de chacun des deux camps à l'encontre de l'autre. "Je ferai tout, tout, afin de calmer les esprits et de mettre fin à la division au sein du peuple", a-t-il encore dit.

Lui-même avait qualifié à plusieurs reprises ces dernières semaines les manifestants de partisans de "l'anarchie".

Le ministre de la Défense annule son intervention

La réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, elle met en péril le caractère démocratique de l'État d'Israël.

Benjamin Netanyahu et ses alliés d'extrême-droite et ultra-orthodoxes estiment quant à eux la réforme nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu'ils jugent politisée.

Le Premier ministre a prononcé son adresse à la nation après s'être entretenu avec son ministre de la Défense, Yoav Gallant, qui avait initialement annoncé son intention de s'exprimer publiquement en début de soirée. Ce dernier, qui a demandé plusieurs fois à la coalition au pouvoir de faire une pause dans le processus législatif pour permettre des négociations avec l'opposition sur la réforme, a finalement annulé son intervention.

Des dizaines de milliers de manifestants jeudi

Pendant un peu plus d'une heure, les télévisions israéliennes ont évoqué la perspective d'une démission du ministre, ou le scénario d'une hypothétique explosion de la coalition gouvernementale, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël.

Jeudi encore, plusieurs dizaines de milliers d'Israéliens ont manifesté contre la réforme au cours d'une nouvelle journée de mobilisation, émaillée de heurts entre manifestants et policiers.

À Tel-Aviv, une dizaine de manifestants ont été arrêtés pour atteinte à l'ordre public selon la police. Les forces de l'ordre ont utilisé des canons à eau pour disperser la foule qui avait bloqué le périphérique de la ville, selon une journaliste de l'AFP sur place.

"Si le vote [de la loi] sur la [composition de la commission chargée de la] désignation des juges passe la semaine prochaine [au Parlement], c'est le début de la dictature", a déclaré à l'AFP Nadav Golander, un manifestant de 37 ans, qui travaille dans la publicité.

Ce texte est un des éléments centraux de la réforme. Il a été amendé ces jours-ci en commission pour en adoucir la teneur en vue de parvenir à un vote plus large, et Benjamin Netanyahu a confirmé qu'il serait bien soumis au vote des députés pour adoption en séance plénière "la semaine prochaine".

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Le monde dans tous ses États

Israël : une démocratie en danger

En Israël, 11e semaine consécutive de manifestations contre un projet de loi controversé

douche froide

Détente entre l'Arabie saoudite et l'Iran : le rêve israélien d'un front anti-iranien s'éloigne

L'Humanité

Anticiper l’effet des technologies

Chronique

Sylvestre Huet

Réfléchir avant d’agir. Ce vieux et sage adage prend un sens très précis, mais redoutable, lorsqu’on l’applique aux innovations issues des sciences et des techniques. Dans nos sociétés capitalistes, les actionnaires des entreprises privées sont pressés. Ils souhaitent les mettre en œuvre le plus rapidement possible. Objectif ? Que l’avantage concurrentiel qui en découle produise le maximum de profits. Ce mécanisme peut se révéler dangereux. Par l’usage massif d’un objet ou d’une substance dont les effets nocifs pour les êtres humains ou les écosystèmes ne se dévoilent qu’avec le temps. Pour limiter ce risque, il faut l’anticiper. Développer des recherches sur ces effets possibles, avant le déploiement sans limite et sans précautions des produits de l’innovation technologique. Et donc réfréner l’appétit de profits. Puis imposer des règles fondées sur l’intérêt général et celui des générations futures.

Constellations : tout comprendre des projets d'Internet par satellite d'Elon Musk et Jeff Bezos

Prenons un exemple où il est encore temps : l’usage de l’orbite terrestre. Certes, il existe depuis les années 1960 avec les premiers satellites. Mais le développement de technologies réduisant le coût de l’accès à cet espace ouvre la voie à une invasion inédite. Les « constellations » des géants du Net ou de SpaceX vont compter des dizaines de milliers de satellites. Cette invasion n’est pas sans risques, dont celui de déclencher, par chocs entre satellites ou avec des débris de plus en plus nombreux, une réaction en chaîne. Elle pourrait transformer certaines orbites les plus utiles en champs de mines. Écarter ce risque exige de le mesurer, puis de concevoir, signer et appliquer un traité mondial pour réglementer l’usage de l’espace circumterrestre, ce bien commun de l’humanité. Pour que cette démarche soit efficace, elle doit anticiper le risque et non le suivre. Or, s’il est encore temps pour l’orbite terrestre, il est déjà trop tard pour nombre des dégâts infligés aux écosystèmes marins, à la biodiversité terrestre ou pour un réchauffement climatique limité à 1,5 °C depuis la révolution industrielle.

Pour anticiper, il faut une recherche publique puissante et libre, chargée de l’évaluation des risques. Cette activité ne peut rapporter aucun profit ; elle sera donc toujours réduite par les actionnaires. Il faut des dirigeants politiques soucieux de l’intérêt général et d’un avenir plus lointain que celui de leur pouvoir. Les citoyens peuvent évaluer à ces deux points si leur pays peut, ou non, appliquer le prudent adage.

la chronique scientifique de sylvestre huetSciences
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Pour gagner du temps, les États-Unis vont livrer une ancienne version du char Abrams à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

Après plus d’un an de guerre, les chars mis en oeuvre par l’armée ukrainienne, de conception soviétique, sont « rincés ». Récemment, un chef de peloton a récemment confié au journal Kyiv Independant qu’il était de plus en plus difficile de faire fonctionner les T-64 restants de son unité, faute de moyens pour les réparer.

« Nous avons des situations où 3 à 5 chars sortent pour contrer une offensive et 2 à 3 d’entre eux ne tirent pas », a ainsi déclaré cet officier. « Aujourd’hui, ça pourrait bien marcher, ça démarre, tout va bien. Et demain ça s’éteint et on ne peut pas tirer », a-t-il ajouté. Un autre militaire ukrainien a dit la même chose à franceinfos. « Ce sont des engins [les T-64] des années 1970. Ils tombent souvent en rade », a-t-il dit, ajoutant qu’il « n’aurait pas assez de quatre heures pour faire la liste de toutes les pannes possibles ».

Le retour des beaux jours étant propice à de nouvelles offensives d’ampleur, il est donc urgent pour l’armée ukrainienne de se mettre en ligne de nouveaux chars. D’où la demande de Kiev auprès de ses partenaires occidentaux pour en obtenir.

Si la France a décidé de livrer des chars légers AMX-10RC, le Royaume-Uni livrera 14 Challenger 2, prélevés dans l’inventaire de la British Army. Mais l’aide la plus substantielle sera fournie par la « coalition Leopard », qui s’est engagée à envoyer une centaine de Leopard 2 en Ukraine [plus de 150 chars, selon Lloyd Austin, le chef du Pentagone]. Et ceux-ci sont en train de se déployer progressivement.

Quant aux États-Unis, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser la « réexportation » de Leopard 2 vers l’Ukraine, ils firent la promesse de livrer 31 M1A2 Abrams à l’armée ukrainienne… Mais dans l’immédiat étant donné qu’il fallait produire ces chars, ceux-ci devant être dans une configuration différente de celle utilisée par l’US Army.

Cependant, et afin de répondre plus rapidement aux besoins de l’armée ukrainienne, le Pentagone a finalement changé son fusil d’épaule… Le 21 mars, son porte-parole, le général Pat Ryder, a en effet annoncé que les États-Unis fourniront à l’Ukraine « le modèle M1A1 du char Abrams », dont près de 5000 furent livrés à l’US Army entre 1985 et 1992. « Cela « nous permettra d’accélérer considérablement les calendriers de livraisons et de fournir cette capacité importante à l’Ukraine d’ici à l’automne de cette année », a-t-il précisé.

Cela étant, celui-ci n’a rien dit au sujet des capacités dont disposeront ces chars, si ce n’est qu’elles seront « similaires » à celles du M1A2.

L’un des enjeux porte sur la chaîne logistique à mettre en place pour permettre à l’armée ukrainienne d’utiliser les chars américains, ceux-ci étant très gourmand en pétrole, avec leur turbine Honeywell AGT1500 de 1500 ch, laquelle « tourne » au carburant aéronautique, voire avec du gazole. Un autre concerne la formation des équipages et des techniciens ukrainiens, celle-ci prenant du temps.

Quoi qu’il en soit, le vrai défi pour l’armée ukrainienne sera de faire cohabiter des modèles différents de chars [Leopard 1, Leopard 2, M1A1 Abrams, Challenger 2, sans oublier les T-72 et autres T-64].

« Nous serons obligés pour chaque type d’engin d’organiser une gestion spécifique des pièces détachées, avec des stocks, des munitions et du personnel formés pour les réparer et les utiliser. […] Les Abrams sont différents des Leopard et si dans une brigade, il y a trop de variété, ça peut être tellement compliqué que l’on pourrait perdre en efficacité », a ainsi prévenu Orest Firmaniuk, officier de presse de la 1ère brigade blindée ukrainienne.

L'Humanité

Emmanuel Macron : l’oubli et le mépris

Tribune

Élisabeth Godfrid

Élisabeth Godfrid Philosophe

« I l faudrait nous rappeler aussi que notre pays aujourd’hui tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal » ​​​​​​​(discours d’Emmanuel Macron, 13 avril 2020).

Dans la réforme des retraites, la même personne s’est-elle souvenue de ces femmes et ces hommes ? Toujours non reconnus, sous-payés, sommés de travailler encore plus longtemps au nom d’abord d’une dite « justice », puis d’une « nécessité » dont ils n’auront pas ou peu le profit. Mais ils auront l’usure de leur corps, de leur esprit avant même qu’un médecin, s’ils en trouvent encore, oracle de prévention, ne mette le nom de « pénibilité » sur les arthroses qui font hurler. « Nous rappeler » ?

Où est cet horizon de sens que ce « nous » invoque alors même que la verticalité du pouvoir, les privilèges fiscaux, la non-redistribution des richesses minent ce « nous » ? Une valeur de partage, ce désir d’ « adapter le pays à la marche du monde » (E. Macron dans son livre Révolution) quand ce monde est régi par des intérêts particuliers qui détruisent la planète, système néolibéral mortifère dans son mépris des coexistences ? Sentiment de ne rien devoir dans la surdité, l’absence d’empathie d’un entre-soi qui fait sécession. « Nos économies » ? Étrange dédouanement qui s’exonère d’une responsabilité, alors même que les aides aux entreprises sont données sans contrepartie, que le temps d’allocation chômage est raccourci, mettant à mal les seniors ne retrouvant pas d’emploi, qu’aucune contribution de solidarité n’est demandée aux grandes entreprises, l’ISF toujours supprimé. Il faudrait « ne pas les faire fuir ».

Mais leur optimisation fiscale, elle, est une fuite de capitaux permettant d’échapper à une juste imposition qui aurait pu faire retour sur l’argent public. « Le pays se divise face aux injustices frappantes, intolérables qui le traversent » (Révolution). Nous y sommes. L’oubli des inégalités est cette injustice que pourfend la Déclaration de 1789. « L’oubli et le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics. » ​​​​​​​Malheur d’une réforme, oui, qui demande des efforts aux plus faibles, accentue désarroi, désocialisation. Carrières hachées, bas salaires, inégalité salariale hommes-femmes. « Continuez de travailler ! » La litanie est connue. « Fraternité pour les plus faibles » ​​​​​​​(toujours dans ​​​​​​​ Révolution). Et à sa suite ils répètent la fable : « Tous auront 1 200 euros. » Le dit du « bon sens » est réquisitionné. Est-ce du bon sens quand des intérêts financiers sont à ce point privilégiés, accaparant sans rendre, quand les privatisations s’étendent aux domaines publics, quand classes et hôpitaux ferment, quand le renvoi d’ascenseur paye à McKinsey 500 000 euros pour « l’évaluation de l’évolution du métier d’enseignant » ? « La sénescence d’un organisme social, dit Henri Laborit, se repère au nombre de chapelles, d’intérêts particuliers ou de groupes enkystés qui limitent les échanges, les orientent dans un sens unique au profit d’un petit nombre au détriment de l’ensemble. »

Sommes-nous toujours les héritiers de 1789 ? La nuit du 4 août est à refaire. Là est la modernité. Non pas cette « marche du monde » qui mène à l’invivable, à la bêtise inefficace d’un productivisme aveugle et sourd aux autres possibles de l’élan humain. Toutes ces valeurs de partage que pratique avec réussite l’école finlandaise préférant, elle, la coopération à la compétition. « Conquérir le monde » ? Vieille proposition. Celle qui s’accompagne le plus souvent d’un mépris de l’autre, de la condescendance d’un sentiment de supériorité et n’avance l’intérêt commun qu’en jouant du simulacre. Mépris en effet que ces simulacres de négociation où il ne s’agit que d’entériner ou de changer à la marge.

La réforme des retraites pouvait être le chantier d’une démocratie délibérative sans l’épée de Damoclès d’un 49.3 qui, sous prétexte d’urgence, continue d’entretenir l’injuste. L’urgence n’est pas là mais dans une planète mise en danger par des intérêts financiers pour qui tout est marchandable. Peut-être alors cette réforme est-elle encore l’occasion d’un tournant politique, d’un changement de valeurs où travail autrement organisé et temps libéré rythment une société différente. Celle d’un essor partagé retrouvant le souffle de l’article 6 de la Déclaration : « La loi est l’expression de la volonté générale, tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation. » Enjeu d’un « tous », enjeu d’un monde encore vivant.

Emmanuel Macron
Opex 360

L’Inde affirme que la Russie peine à tenir ses engagements en matière de livraison d’armes

par Laurent Lagneau · 24 mars 2023

Selon la dernière étude de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI], l’industrie russe de l’armement a perdu des parts de marché à l’exportation entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Et si, en la matière, la Russie a perdu du terrain par rapport aux États-Unis, elle risque de se faire dépasser par la France, celle-ci ayant vu ses parts de marchés progresser de 44%.

Cette tendance pourrait s’accentuer dans les années à venir. En effet, dans les années à venir, la priorité de Moscou devrait mettre l’accent sur le remplacement des équipements de ses forces armées détruits lors de la guerre en Ukraine, quitte à mettre des parts de marché à l’exportation.

En outre, des pays tentés par l’achat de matériels russes pourraient être dissuadés de passer commande par la menace de sanctions, comme celle que les États-Unis s’autorisent à prendre via la loi dite CAATSA [Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act]. Ce dispositif a, par exemple, fait « capoter » la vente de 11 chasseurs-bombardiers Su-35 à l’Indonésie… Ce qui a d’ailleurs profité au Rafale du français Dassault Aviation.

Cependant, la menace d’éventuelles sanctions américaines n’a pas dissuadé New Delhi de se procurer cinq batteries de défense aérienne russes S-400 Triumph pour 5,43 milliards de dollars… Cela dit, il n’est pas question pour les États-Unis de prendre une mesure susceptible de refroidir leurs relations avec l’Inde, notamment en raison de sa rivalité avec la Chine et de l’importance de son marché de l’armement.

En effet, et d’après l’étude du SIPRI, l’Inde reste « le premier importateur d’armes au monde », même si ses importations ont baissé de 11% entre 2013-17 et 2018-22 sous l’effet de la politique « Make in India » et… de la complexité de ses processus d’approvisionnement. Et l’industrie russe de l’armement est le premier fournisseur des forces indiennes.

Cela étant, et malgré l’achat de S-400, cette position est en train de sérieusement s’éroder, New Delhi ayant entrepris de diversifier ses sources d’approvisionnement, ce qui profite aux industriels américains et, surtout, français. « La France a supplanté les États-Unis en tant que deuxième plus grand fournisseur d’armes de l’Inde, après la Russie », a en effet relevé l’institut suédois.

Si l’industrie de l’armement est jusqu’ici parvenu à conserver cette première place en Inde, c’est en partie grâce au soutien logistique des matériels déjà livrés, notamment les avions de combat [MiG-29, Su-30 MKI, etc]. Mais cela pourrait ne pas durer… surtout si les délais de livraison ne sont pas tenus.

Or, c’est justement ce que reproche l’Indian Air Force [IAF] aux industriels russes. « En raison de la guerre en Ukraine, la Russie n’est pas en mesure de livrer des équipements vitaux qu’elle s’était engagée à fournir », a-t-elle en effet dénoncé dans un déclaration transmise cette semaine au Parlement indien. Et d’évoquer, sans livrer de détails, une « livraison majeure » prévue en 2023 qui « n’aura finalement pas lieu ».

Il est possible qu’il s’agisse d’une batterie S-400 – deux sur les cinq commandées restent encore à livrer – ou bien d’un lot de pièces détachées pour les Su-30 MKI, dont l’IAF possède près de 250 exemplaires. En tout cas, en raison de ces difficultés d’approvisionnement liées à la guerre en Ukraine, celle-ci a réduit d’un tiers le montant de ses investissements dédiés à sa modernisation par rapport à l’exercice budgétaire précédent.

Une autre raison susceptible de pousser New Delhi à se détourner de plus en plus de l’industrie russe de l’armement dans les années à venir est la volonté de Moscou de renforcer significativement sa relation avec Pékin, comme l’a montré, cette semaine, la rencontre entre le chef du Kremlin, Vladimir Poutine et son homologue chinois, Xi Jinping.

L'Humanité

Sous les cendres de Notre-Dame, les secrets des bâtisseurs

Notre-Dame aurait été la première cathédrale gothique à faire un usage massif et innovant des agrafes, des pièces de fer mesurant de 20 à 98 cm qui permettaient de sceller des pierres entre elles et de renforcer une structure.

Eugénie Barbezat

Le terrible incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame, à Paris le 15 avril 2019, a néanmoins ouvert la voie à de nouvelles recherches. Après quatre ans de restauration, les scientifiques viennent de publier une enquête mettant en évidence le plus ancien emploi du métal pour la construction d’une cathédrale gothique. « L’accès à des endroits de l’édifice jusqu’alors inaccessibles a permis de détecter pour la première fois l’utilisation d’armatures en fer dans la cathédrale », expliquent-ils.

Les plus anciennes remonteraient aux années 1160

Parmi les tonnes de métal récupérées à la suite de l’incendie, l’équipe de recherche s’est intéressée aux milliers d’agrafes utilisées pour assembler les blocs de pierre : les plus anciennes d’entre elles remonteraient aux années 1160, correspondant aux prémices du chantier. Si ces découvertes ne compensent en rien la perte en termes de patrimoine architectural, elles nous éclairent sur les techniques de construction et les conditions de travail des ouvriers de l’époque.

Rencontre virtuelle avec les compagnons de fortune de Notre-Dame de Parisnotre-dame-de-parisSciencesArchitecture
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La FREMM DA Lorraine a tiré un missile surface-air Aster 30 en vue de son admission au service

par Laurent Lagneau · 24 mars 2023

Réceptionnée en novembre dernier par la Direction générale de l’armement [DGA], qui l’a remise dans la foulée à la Marine nationale, la Frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREMM-DA] « Lorraine », la dernière de la série, fait actuellement l’objet d’une vérification de ses capacités militaires dans le cadre d’un déploiement longue durée [DLD], qui est la dernière étape avant toute admission d’un navire au service actif.

C’est donc dans ce contexte que, le 22 mars, la FREMM-DA « Lorraine » a tiré avec succès un missile surface-air Aster 30 sur une cible « représentative des menaces actuelles », a annoncé le ministère des Armées.

Ce n’est pas la première fois qu’une FREMM-DA tire un tel missile. En novembre 2021, « l’Alsace » s’était livrée au même exercice, lequel lui avait permis de valider l’ensemble de ses capacités opérationnelles… et donc d’officialiser son admission au service dans la foulée.

« Ce type tir entraîne les équipages à faire face à des situations de haute intensité susceptibles d’être rencontrées par les bâtiments de combat de la Marine en opération. Il s’agissait en l’occurrence de la neutralisation d’une menace aérienne à trajectoire complexe, dans une situation d’escorte d’une unité précieuse sous menace missile », a expliqué le ministère au sujet de l’exercie que vient de réaliser l’équipage de la FREMM-DA Lorraine, avec l’appui de la DGA Maîtrise de l’information [pour la préparation du tir] et de la DGA Essais de missiles.

Pour renforcer le réalisme de l’exercice, l’équipage de la frégate ignorait les détails de la trajectoire – non radiale – du missile qu’il devait intercepter avec l’Aster 30.

« La séquence nous a permis de détecter puis poursuivre la cible dès son lancement par la batterie côtière, via notre conduite de tir STIR, de l’engager avec un missile Aster 30, puis d’engager nos mesures d’auto-protection. C’est une grande satisfaction que d’avoir vu l’accomplissement de ces gestes que nous répétons tant en entraînement. On sort de cette séquence avec une confiance renforcée dans l’efficacité de nos systèmes et de nos savoir-faire opérationnels », a témoigné le lieutenant de vaisseau Xavier, chef du service Armes.

Cet entrainement, mené « dans un contexte de menace du haut du spectre », souligne l’exigence de réalisme apportée à l’entrainement des forces de la Marine nationale », a fait valoir le ministère des Armées. En outre, a-t-il ajouté, « les enseignements tactiques et techniques de ce tir sont multiples et contribuent à développer les capacités de combat de cette dernière.

Pour rappel, si elles disposent des mêmes capacités de lutte anti-sous-marines que les six FREMM mises en oeuvre par la Marine, les FREMM-DA « Alsace » et « Lorraine » emportent davantage de missiles surface-air Aster 15 [30 km de portée] et Aster 30 [plus de 100 km de portée] et sont dépourvues de missiles de croisière navals [MdCN]. Elles se distinguent également par leur mâture en « taille de guêpe », qui réduit l’effet de masque sur l’arrière pour leur radar Herakles +. Elles disposent de moyens de communications renforcés, d’une nouvelle conduite de tir radar et électro-optique ainsi que de l’outil d’aide à la décision FTEWA.

La FREMM-DA Lorraine remplacera la frégate anti-aérienne Jean Bart, désarmée le 31 août dernier.

Photo : Marine nationale

France24 - World

Pension reform: French government will not 'yield to violence' Macron says

Issued on: 24/03/2023 - 14:31

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French President Emmanuel Macron strongly condemned violence that erupted in Thursday's demonstrations against raising the French retirement age and said he would not give in to it.

"We will yield nothing to violence, I condemn violence with the utmost strength," Macron told a news conference, after an EU Summit in Brussels, on Friday.

Macron is under pressure to find a way out of a crisis that has seen some of France's worst street violence in years over a pension bill he has pushed through parliament without a vote.

Strikes have caused widespread disruption in France, yet Macron vowed the government would continue with the “democratic process” to legalise the reform, which is now being examined by France’s highest constitutional authority.

“The pension reform is before the Constitutional Council and it is obvious that we will wait for the decision of the Constitutional Council,” Macron said. “We continue to move forward, France cannot be at a standstill."

The head of state also said he was ready to talk to union leaders once the Constitutional Council has made its decision on the pension reform bill.

"I have indicated our availability to move forward on issues such as professional decline, the end of careers, retraining, career development, working conditions, and remuneration in certain sectors," he said.

"I am at the disposal of the joint unions if they wish to come and meet me to make progress on all these subjects."

As protests are expected to continue next week, a planned state visit to France from Britain's King Charles III has been postponed.

>> Charles III’s state visit to France postponed due to unrest over pension reform

"I think we would not be serious and lack common sense to propose to His Majesty the King and the Queen Consort to come do a state visit in the middle of the demonstrations," Macron said Friday.

The French president said that the visit would be rearranged for early summer.

(FRANCE 24 with AFP)

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More than 149 police injured, 172 people arrested in French pension protests

At least 457 people arrested, 441 security forces injured in violent French pension protests

Charles III’s state visit to France postponed due to unrest over pension reform

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Les forces américaines ripostent à une attaque de drones menée contre une de leurs bases en Syrie

par Laurent Lagneau · 24 mars 2023

Outre les survols – qualifiés « d’agressifs » – de leurs positions par des avions de combat russes, les forces américaines déployées en Syrie font régulièrement l’objet d’attaques menées par des groupes armés affiliés à l’Iran, et plus précisément à l’unité al-Qods des Gardiens de la révolution. Toutes ne donnent pas forcément matière à une riposte.

Cela étant, en août dernier, le chef de la Maison Blanche, Joe Biden, avait ordonné des frappes aériennes contre des groupes armés pro-iraniens implantés dans la province de Deir ez-Zor après deux attaques ayant visé les bases de Green Village et d’Al-Tanf, cette dernière étant stratégique dans la mesure où elle permet de verrouiller l’axe Damas-Bagdad tout en empêchant de possibles infiltrations de terroristes en Jordanie. Des roquettes et des drones avaient alors été utilisés contre les forces américaines… mais sans faire [trop] de dégâts.

Ce qui n’a pas été le cas de celle du 23 mars, menée avec des drones contre une « installation de maintenance » de base de Green Village, laquelle avait par ailleurs encore été prise pour cible une semaine plus tôt. En effet, un employé civil d’un « sous-traitant » du Pentagone y a laissé la vie et cinq militaires américains ont été blessés. Trois d’entre-eux, ainsi qu’un autre civil, ont dû être évacués vers Bagdad. D’où les représailles décidées par Washington.

Des « frappes aériennes ont été menées en réponse à l’attaque d’aujourd’hui ainsi qu’à une série d’attaques récentes contre les forces de la coalition en Syrie par des groupes affiliés au corps des Gardiens de la révolution », a en effet indiqué le Pentagone, précisant qu’il y avait tout lieu de penser que les drones utilisés par les assaillants étaient « d’origine iranienne ».

« Comme le président Biden l’a clairement indiqué, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour défendre nos concitoyens et riposterons toujours au moment et à l’endroit de notre choix », a ensuite justifié Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Les raids américains, au sujet desquels aucun détail n’a été donné, auraient visé un dépôt d’armes situé dans le district de Harabesh, à Deir ez-Zor ainsi que des positions de groupes armés soutenus par l’Iran dans les régions de Mayadin et d’al-Boukamal. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], « 11 combattants pro-iraniens » auraient été tués par ces frappes.

Quoi qu’il en soit, et selon le général Erik Kurilla, le chef de l’US CENTCOM, le commandement militaire pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, les bases américaines en Irak et en Syrie ont été visées à 78 reprises par des groupes affiliés à l’Iran depuis janvier 2021. Et d’ajouter, lors d’une audition au Congrès, que Téhéran « détient désormais la flotte de drones la plus importante et la plus performante de la région », dont des Shahed-136, utilisés par les Russes en Ukraine.

Pour rappel, dans le cadre de la coalition anti-jihadiste qu’ils dirigent [opération Inherent Resolve – OIR], les États-Unis maintiennent environ 900 militaires en Syrie, notamment auprès des Forces démocratiques syiriennes [FDS], lesquelles jouèrent un rôle capital dans la chute du « califat » autoproclamé par l’État islamique [EI ou Daesh], et d’autres groupes rebelles syriens, comme le « Maghaweir al-Thowra » [« Les commandos de la Révolution »], implanté à al-Tanf.

À noter que cette présence militaire américaine a récemment fait l’objet d’un débat à la Chambre des représentants, à l’initiative de Matt Gaetz, un élu républicain de Floride. Celui-ci avait en effet déposé une résolution exigeant le départ des forces américaines de Syrie. Résolution qui a finalement été rejetée par 321 voix contre 103.

L'Humanité

La démocratie sous logique néolibérale mortifère

Tribune

Marie-Jean Sauret

Marie-Jean Sauret  Psychanalyste et auteur 

La Constitution française date du 4 octobre 1958, elle a été révisée 24 fois. Elle serait démocratique par son contenu et parce qu’elle a été adoptée par référendum, il y a cinquante-cinq ans. Pensons-nous la même chose que nos grands-parents ? Les révisions, la proposition d’une nouvelle Constitution et au minimum d’une nouvelle République prouvent que non. La Constitution constitue-t-elle une garantie absolue contre les dérives étatiques ? Non, il suffit que le renouvellement compose un conseil de réactionnaires pour que le pire soit légalement possible. L’épisode états-unien autour de l’avortement montre qu’une constitution pourrait résister aussi peu que les lois fondamentales en Israël. 

Les Français ont d’ailleurs élu un président avec une minorité de voix, et une Assemblée nationale dont la majorité sert aujourd’hui d’autres intérêts que ceux de la majorité des citoyens, cf. les retraites. Peut-on dire que la nation est mieux servie par la gestion à flux tendu – rentabilité, économie (pour qui ?) obligent –,  avec les résultats que l’on sait – pénurie de médicaments, freins à la recherche, dégradation de la recherche et de l’enseignement, débâcle de l’hôpital public, faillite des services publics, etc. ?  

« Vous avez voté pour nous. Maintenant, rentrez chez vous, on s’occupe de tout. De toute façon, vous ne comprenez rien. On vous fait mal ? Oui, mais pour votre bien. » Cette démocratie-là ne respecte pas notre voix. Une véritable démocratie s’en déduit : elle doit doubler la représentation nationale par un débat public permanent et se doter de dispositifs adéquats pour cela. Sans débat, la démocratie ne mérite pas son nom : puisqu’elle sert la volonté d’asservissement de l’État au lieu d’être la contestation du pouvoir établi quand il vise à confisquer les espaces de liberté conquis par les citoyens. Les conséquences de cette absence de démocratie sont désastreuses. 

Beaucoup en font l’expérience : après la pénurie de vaccins, de gel antiseptique, de masques, de blouses sanitaires, des médicaments de première nécessité sont en rupture de stock. Qui dira les complications de la vie ordinaire et les dégradations de la santé – parfois jusqu’à la mort ? L’allongement du temps de travail de deux années supplémentaires : serait-il possible d’envoyer chaque élu passer deux ans dans un emploi pénible ? Deux ans payés à ramasser les ordures, alimenter les incinérateurs, s’occuper de personnes dépendantes, tenir la caisse d’un supermarché, prendre la place de manœuvres dans les travaux publics ou le bâtiment, entretenir la voirie, autoroutes comprises, hiver comme été, contrôler dans le train, renforcer la police en ville et en dehors, durant les manifestations, les événements à protéger, etc. ?  

Peut-être prendraient-ils au sérieux non seulement la demande des salariés relative à la pénibilité, mais les accidents qui en résultent et la mortalité au travail. Avec deux morts par jour dans le privé et un autre dans le public, l’allongement proposé signifie l’envoi à la mort de 2 100 personnes supplémentaires. Le terme « assassin » lancé par un député au ministre du Travail serait plus violent que cela ? Plus violent que ce dont ont à souffrir les victimes de violences policières, que les coups portés contre les femmes et autres ? 

La logique néolibérale a des conséquences délétères directes sur les individus qu’elle écrase ; elle en formate d’autres jusqu’à ce qu’ils en deviennent violents, de gré ou de force. Ici aussi, seraient requis des dispositifs de parole qui permettent d’interroger le rapport de chacun avec sa propre colère, sa violence, tout ce qui fait sa singularité et qui le pousse à rejeter l’altérité (racisme, antisémitisme…). Seulement le néolibéralisme ne peut comprendre cela, faute de prendre au sérieux la voix de chacun. Et au fond, seule une démocratie authentique le peut. 

Celui qui méprise la voix méprise la vie. 

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L'Humanité

Environnement. Purifier l’air des villes avec différentes essences d’arbres

Actu

Une étude montre que plus la diversité des arbres en ville est grande, plus les polluants de nature différente sont absorbés. Conifères ou feuillus, les arbres n’ont pas les mêmes spécificités pour capter les particules fines…  Explications.

Jérémie Bazart

Depuis plusieurs mois, ces pages se font l’écho de découvertes récentes à propos de l’impact des espaces arborés en ville sur la santé.

Cette fois-ci, c’est vers la Suède qu’il faut se tourner. « On sait depuis plus de quinze ans, grâce à de la modélisation et des observations empiriques, que la végétation urbaine a le potentiel pour améliorer la qualité de l’air. En 2011, des chercheurs ont démontré l’importance du rôle des arbres urbains dans l’élimination de la pollution atmosphérique mais sans quantifier l’importance de cet effet », expliquent les chercheurs de l’université de Göteborg dans un article (1) paru fin 2022.

Deux familles de polluants atmosphériques

L’équipe s’est intéressée à deux familles de polluants atmosphériques qui appartiennent aux composés aromatiques polycycliques : celle des dibenzothiophènes (DTP), et celle des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP, voir encadré ci-dessous).

Il existe en effet un lien, maintes fois prouvé, entre l’exposition aux polluants atmosphériques et un risque accru de maladies cardio-vasculaires et respiratoires.

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)

Ces composés chimiques forment une famille de plus de 100 molécules émises dans l’atmosphère par des sources diverses. Les HAP sont liés à des processus de combustion incomplète de matières fossiles (charbon, gaz, pétrole) issues de processus industriels ou domestiques (fumée de la cuisine, feux de cheminée, tabagisme…).

Leur durée de vie dans l’environnement varie fortement d’un composé à l’autre. Les risques associés à ces composés sont principalement liés à une exposition chronique, car les HAP présentent des concentrations dans l’environnement relativement faibles. Cependant, sur la durée, ils forment des dépôts sur les végétaux et contaminent aussi les eaux de surface. De fait, ils peuvent s’accumuler dans la faune et la flore.

Plusieurs HAP sont classés par le Centre international de recherche sur le cancer comme des substances cancérogènes, mutagènes et cytotoxiques. C’est pourquoi leurs émissions, leur production et leur utilisation sont réglementées.

Source : Airparif

« Dans les villes, le trafic est la principale source de ces polluants, qui sont rejetés en raison d’une combustion incomplète dans les moteurs. Nous avons étudié les concentrations de ces polluants dans les feuilles des arbres du jardin botanique de Göteborg. Cette collection offre une occasion unique de tester de nombreuses espèces différentes avec des conditions environnementales contrôlées et une exposition aux polluants atmosphériques identique autorisant les comparaisons », poursuivent les auteurs dans leur article.

Feuillus et conifères sont complémentaires

Ils ont ainsi pu observer des changements dans le contenu, en polluants atmosphériques, des feuilles au fil du temps et détecter des variations entre les espèces. Leurs analyses ont porté sur 11 espèces d’arbres : 7 feuillus (comme le bouleau, le châtaignier ou le peuplier), 3 conifères à feuilles persistantes (de la famille des pins par exemple) et une à feuilles caduques (c’est le cas du mélèze).

« Les résultats de notre étude montrent que les conifères absorbent généralement plus de HAP gazeux que les feuillus. Ce qui peut être considéré comme un avantage », affirment les botanistes. La publication explique que ces mêmes espèces agissent d’ailleurs comme une sorte de purificateur d’air en hiver, lorsque la pollution de l’air est généralement la plus élevée.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Par ailleurs, il semblerait également que leurs aiguilles absorbent les polluants atmosphériques durant de nombreuses années. Mais les feuillus ne sont pas en reste, puisqu’ils auraient un rôle important dans le nettoyage de l’air. En effet, la plus grande surface de contact de leurs feuilles aiderait les particules à se déposer…

Vers une planification urbaine raisonnée

« Les disparités d’absorption entre les espèces sont très importantes. Le mélèze, qui perd ses aiguilles chaque automne, a été le meilleur aux tests d’absorption des polluants », poursuivent les chercheurs. Cependant, les feuilles et les aiguilles ne décomposent pas les polluants, qui se retrouvent finalement dans le sol lorsqu’elles tombent et se décomposent.

Toute l’actualité scientifiquedécryptée par nos journalistes spécialisésAnna Musso, Jérémie Bazart et Marie Cygler.

Néanmoins, suffit-il de remplir les rues d’arbres pour améliorer la qualité de l’air ? Non, car, selon les botanistes, « une allée d’arbres dans un dédale de rues étroites peut réduire le débit d’air, ce qui a pour effet de concentrer localement les polluants. C’est pourquoi, lorsqu’il n’y a pas de vent, il est préférable de mettre en place une végétation plus basse, comme des haies par exemple ».

La conclusion de l’article des chercheurs porte en fait sur l’intérêt d’une planification urbaine minutieuse. Ainsi, multiplier les espèces d’arbres ainsi que leurs tailles apporterait un élément supplémentaire dans la purification de l’air pour aménager des villes durables… tout en diminuant, bien sûr, les émissions de polluants.

(1) « Differences in accumulation of polycyclic aromatic compounds (PACs) among eleven broadleaved and conifer tree species », dans « Ecological Indicators », décembre 2022

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L'Humanité

Décès de Marion Game : le public de « Scènes de ménage » pleure son Huguette

Actu

L’actrice de théâtre, cinéma et télévision est morte jeudi 23 mars à l’âge de 84 ans.

Emile Leauthier

Les amateurs de la série à succès Scènes de ménage sont en deuil. Marion Game, qui incarnait l’attendrissante et pétillante Huguette en couple avec son bougon de mari Raymond campé par Gérard Henandez, s’en est allée « rejoindre les étoiles » a annoncé sa fille à l’AFP vendredi 24 mars. Si les circonstances de sa mort ne sont pas  connues, l’actrice semblait souffrir, selon son ami Georges Beller, de « soucis de mémoire. » L’absence de la comédienne lors du prime time de la série diffusé le 17 janvier dernier avait déjà suscité interrogations et inquiétudes chez les téléspectateurs. Le pays vient donc de perdre une actrice forte d’une longue carrière au cinéma, à la télévision, au théâtre et dans le doublage.

Car si Scènes de ménage fit connaître à Marion Game une véritable notoriété tardive, sa carrière débuta dès les années 70 ou, avec son visage pétillant et sa crinière rousse, elle devint une figure familière et appréciée. Au cinéma, elle interpréta de nombreux seconds rôles auprès de cinéastes renommés, dont Michel Audiard pour Le cri du cormoran le soir au dessus des jonques en 1971, ou encore Parking de Jacques Demy en 1985. A la télévision, elle apparut dans certains jeux très populaires, à commencer par les jeux de 20 heures   sur France 3 et L’Académie des Neuf« sur antenne 2. On l’aperçut également dans quelques séries comme l es Brigades du Tigre en 1975, Nana en 1981 ou plus récemment encore Plus belle la vie de 2010 à 2012. Elle mena également une carrière de doubleuse, prêtant sa voix à nombre  d’actrices et de personnages dans quantité de films et de séries, dont le personnage de Phyllis Van de Kamp, belle-mère de Bree, dans la série mondialement célèbre Desperate housewives la mère de famille dans la série non moins culte Malcom, ou encore Sally Field dans Forrest Gump. Elle joua également dans de nombreuses pièces de théâtre.

Avec son personnage terriblement attachant d’Huguette, Marion Game a su conquérir le cœur de plusieurs millions de spectateurs chaque soir sur M6 depuis 2009. Une page se tourne donc tant pour les fidèles de la série, habitués aux chamailleries enfantines du couple Huguette et Raymond, que pour tous les nostalgiques des années 70 et 80. 

Séries téléviséesDécès
France24 - World

Charles III’s state visit to France postponed due to unrest over pension reform

Issued on: 24/03/2023 - 11:39

NEWS WIRES

Britain’s King Charles on Friday cancelled a state visit to France after social unrest over President Emmanuel Macron’s new pension law erupted into some of the worst street violence seen in years across the country.

The postponement will be a major embarrassment to Macron, who had hoped the monarch’s visit would mark a symbolic step in the two countries’ efforts to turn a page after years of poor relations post-Brexit.

Charles had been due to travel to France on Sunday for three days before moving on to Germany, an itinerary that had been seen as a win for the French leader who has sought to position himself as Europe’s de facto leader.

The king’s visit had been due to include a lavish banquet at the Palace of Versailles and the postponement will pile further pressure on Macron to find a way out of a crisis over his plans to raise the retirement age, which has seen some of France’s worst unrest since the “Yellow Vest” rebellion of 2018-2019.

“The King and The Queen Consort’s State Visit to France has been postponed. Their Majesties greatly look forward to the opportunity to visit France as soon as dates can be found,” a Buckingham Palace spokesperson said.

A source in British Prime Minister Rishi Sunak’s office said Macron had asked for the visit to be cancelled.

The Elysee said it was a joint decision taken by the British and French governments after trade unions called for a further day of nationwide strikes and demonstrations during the king’s visit.

Macron said at a press conference on Friday that King Charles III's visit would be rearranged for early summer.

A Buckingham Palace source said Charles’ visit to Germany will go ahead as planned.

Black-clad anarchists fought street battles with police for several hours in the French capital on Thursday, ransacking a McDonald’s restaurant, smashing up bus shelters and setting alight mounds of garbage that have piled up during strikes.

In Bordeaux, at the heart of one of France’s best-known wine growing areas and where Charles had also been expected to visit, protesters set alight the entrance to the city hall.

“The king is right (not to come),” 23-year old Dorian Ginggen said in Paris. “France is dangerous right now, with the protests. And at the same time he must understand that the French must be heard (by their government).”

Weeks of protests over plans to raise the retirement age by two years to 64 escalated and became more violent after Macron’s government pushed the pensions legislation through parliament last week without a vote. His government lacks a clear majority.

The president has insisted the changes to pensions are essential to keep the system funded.

Hard-left leader Jean-Luc Melenchon, who earlier this week said now was “not the right time” for Charles to come, welcomed the cancellation of the visit.

The left-wing opposition, and some protesters, often criticise Macron - who began his second term in office last year - as a would-be monarch.

“The meeting of the kings in Versailles is broken up by popular censure,” Melenchon tweeted.

(Reuters)

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French trade unionists threaten red carpet rollout for Charles III's state visit

Charles III will travel to France, Germany on first state visits as king

FRANCE IN TURMOIL

King Charles set to face strikes and disruption in France on first foreign visit

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Marine nationale : La DGA donne son feu vert à la production des sept dernières vedettes de soutien à la plongée

par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

En décembre 2019, la Direction générale de l’armement [DGA] notifié au chantier naval Merré [filiale du groupe BMA] un contrat portant sur la livraison à la Marine nationale de huit Vedettes de soutien à la plongée [VSP] afin de compléter le Système de lutte anti-mine du futur [SLAM-F] et de remplacer les « Vedette d’Intervention Plongeurs Démineurs » [VIPD] mises en oeuvre par les trois Groupements de Plongeurs Démineurs [GPD] et l’École de plongée de Saint-Mandrier depuis les années 1990.

Mise à l’eau en avril 2022, la première unité de ce programme – appelée Ophrys – fit l’objet d’une campagne d’essais en mer, avant d’être remise à la DGA en novembre dernier. Et il ne restait plus à l’industriel d’attendre le feu vert pour lancer la construction des sept autres unités prévues.

Ce feu vert était en effet suspendu aux résultats de l’évaluation opérationnelle de l’Ophrys menée par la Marine nationale. Pour autant, bien qu’elle ne soit pas encore terminée, celle-ci a d’ores et déjà permis de confirmer les « bonnes qualités de manœuvre et de navigation de la VSP » et de vérifier son autonomie et son endurance ainsi que le bon fonctionnement de son caisson hyperbare de recompression.

« Elle a ainsi démontré aux groupes de plongeurs démineurs et à l’Ecole de plongée qu’ils pourront conduire leurs opérations subaquatiques en sécurité », a en effet souligné la DGA, qui a par conséquent lancé la production des sept autres VSP commandées.

La seconde vedettes devrait ainsi être livrée à la Marine nationale durant l’été 2024. « Les livraisons des VSP suivantes s’échelonneront tous les trois mois jusqu’au second trimestre 2026 », a précisé la DGA, ce 23 mars. « L’arrivée des VSP dans la Marine nationale complète le renouvellement des capacités navales de lutte contre les mines et les engins explosifs improvisés, tel que prévu par la loi de programmation militaire 2019-2025 », a-t-elle ajouté.

Pouvant être dépoyées dans les zones de faible profondeur [60 à 100 mètres], les VSP se verront confier plusieurs missions. Outre la lutte contre les mines [d’abord en complément des bâtiments bases pour plongeurs démineurs et des chasseurs de mines tripartites, puis du SLAM-F], elles seront utilisées pour la recherche par sonar remorqué, la formation, le soutien aux travaux sous-marins et l’intervention sur les coques de navires.

Construite en aluminium, une VSP affiche un déplacment de 87 tonnes, pour une longueur de 26,5. Dotée d’un moteur diesel et d’une propulsion électrique pour naviguer discrètement à vitesse réduite, son autonomie est de 450 km. Elle peut embarquer jusqu’à 30 plongeurs pour des « missions à la journée ». Enfin, elle est armée d’une mitrailleuse de 7,62 mm.

France24 - World

West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises

Presented by

Issued on: 05/09/2022 - 11:22

World bank

As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.

In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.

These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.

Soaring prices

The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating  a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes. 

« Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.

Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.

The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.

Tackling root causes

The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.

The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.

The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than  four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.

The Great Green Wall

As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.

The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.

Tangible results

“Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.

By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.

“Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.

His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.

About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.

In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.

Green future

As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.

“When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.

Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa

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France24 - World

France to ban TikTok on civil servants’ work phones

Issued on: 24/03/2023 - 13:48

NEWS WIRES

France will ban the use of Chinese-owned video-sharing app TikTok on the work phones of civil servants, Civil Service Minister Stanislas Guerini said on his Twitter account.

“In order to guarantee the cybersecurity of our administrations and civil servants, the government has decided to ban recreational applications such as TikTok on the professional phones of civil servants,” he said in a statement.

He added that for several weeks, several of France’s European and international partners have adopted measures to restrict or ban the downloading and installation of the TikTok application by their administrations.

Guerini said recreational applications do not have sufficient levels of cybersecurity and data protection in order to be deployed on administrations’ equipment, adding that the ban is effective immediately and that government services will monitor compliance.

He said that, exceptionally, exemptions can be given for professional reasons, such as institutional communication of an administration.

A string of Western governments and institutions have banned TikTok in recent weeks, including the UK parliament, the Dutch and Belgian administrations and the New Zealand parliament.

Late last month, the European Union’s two biggest policy-making institutions - the Commission and the Council - banned TikTok from staff phones for cybersecurity reasons.

Concerns have mounted globally about the potential for the Chinese government to access users’ location and contact data through ByteDance, TikTok’s Chinese parent company.

(Reuters)

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UK bans TikTok on government devices over security concerns

TikTok CEO grilled by skeptical US lawmakers over national security threat

US urged TikTok to part ways with Chinese ByteDance to avoid a national ban

L'Humanité

Maryam Touzani tisse le fil d’amours réprouvées

Nos recommandations culturelles

CINÉMA La deuxième réalisation de la cinéaste marocaine confronte un couple d’artisans-commerçants à l’arrivée d’un apprenti et au réveil d’un cancer du sein.

Michaël MélinardLe Bleu du caftan,

Un bébé qu’on ne saurait voir, une sexualité qu’on ne saurait tolérer, Maryam Touzani interroge les hypocrisies de la société marocaine. Adam, son premier long métrage, explorait la relation ambiguë entre une femme célibataire sur le point d’accoucher et une veuve tiraillée entre le désir de l’aider et de la rejeter. Déjà, elle s’attachait à placer sous les projecteurs ce que d’ordinaire les Marocains préfèrent cacher sous le tapis. Elle s’offre une ­démarche similaire dans le Bleu du caftan autour d’un improbable et fragile triangle amoureux.

Halim (Saleh Bakri) est un maalem, littéralement « celui qui sait ». Le terme désigne ici un maître dans l’art du caftan, ces longues tuniques parées de broderies. Certains de ses confrères sont passés à la machine, il continue son travail à la main. À lui l’atelier situé dans l’arrière-boutique, pendant que son épouse, l’énergique Mina (Lubna Azabal), gère une clientèle exigeante, protégeant son mari des demandes incongrues et de tout ce qui pourrait entraver sa sérénité. L’arrivée de Youssef (Ayoub Missioui), un jeune apprenti, bouleverse l’équilibre de l’échoppe. Mina se méfie du nouveau venu, ne croit pas en sa soif d’apprendre. Peut-être craint-elle qu’il réveille la fougue endormie de son mari. En effet, Halim est attiré par les hommes. Au hammam, il assouvit ses ­désirs sans qu’on sache si Mina tolère cette sexualité ou ignore tout de ses escapades. Elle est jalouse, parfois injuste avec le nouveau venu. Mais elle est aussi rattrapée par d’autres préoccupations, telles le réveil de son cancer.

Une exaltation du quotidien

Prix de la presse internationale d’Un certain regard à Cannes, en 2022, primé dans de nombreux festivals (Angoulême, Chicago, Göteborg…), le Bleu du caftan ­réunit un couple singulier et ­intrigant. En Halim, le comédien palestinien Saleh Bakri porte tout le poids de la honte d’une ­inclination encore largement réprouvée. Mina, incarnée par Lubna Azabal, en est l’ossature, la colonne vertébrale. Il y a dans le récit de leur relation une exaltation du quotidien, une complicité tendre, un amour ­sincère qui fuit le spectaculaire. C’est une ­cigarette partagée à la fenêtre ou l’installation à la terrasse d’un café uniquement fréquenté par des hommes. Elle, le regard fier et la posture pleine d’assurance, lui, aux aguets, comme s’il craignait de se faire surprendre dans un parallèle implicite à ses amours clandestines.

C’est dans ces pas de deux que le film convainc le plus. Le Bleu du caftan séduit moins dans son ­approche trop programmatique. Telle la mise en miroir entre les traditions à préserver (le travail artisanal, la quête d’excellence) et celles à abolir (la répression hypo­crite de l’homosexualité). Ou encore le clin d’œil un peu appuyé entre le contraste de l’approche tactile, presque charnelle du travail du caftan et les rapports quasi platoniques du couple, à peine contredits par une scène d’amour. La belle promesse de scénario s’avère moins excitante à l’écran. Il n’empêche, cet hommage au caftan, à la beauté, à l’amour du travail bien fait figure aussi une exhortation à jouir et à aimer librement. Une douceur bienvenue dans ce monde de brutes. 

cinémaMarochomosexualitéMaryam Touzani
France24 - World

Israel’s Netanyahu heckled by hundreds of protesters during London visit

Issued on: 24/03/2023 - 13:38

NEWS WIRES

Hundreds of protesters rallied Friday outside Downing Street in central London to heckle the arrival of Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu for a meeting with his British counterpart Rishi Sunak.

Netanyahu has faced weeks of escalating protests in Israel over his government’s judicial reform programme, which would increase politicians’ power over the courts and critics argue is a threat to democracy.

Demonstrators in the UK capital, many holding Israeli flags and placards critical of the country’s veteran leader, shouted “shame” in Hebrew as he greeted Sunak at the door of 10 Downing Street.

They erected the letters of the word “democracy” on Whitehall opposite the entrance to the gated street, while wielding signs accusing Netanyahu of dragging Israel towards “dictatorship”.

“It’s important to be here because maybe at some point they won’t have the right to protest in Israel,” Dana Drori, a mother-of-two in her 30s, told AFP at the protest, alongside her young daughters.

“It’s anger, it’s sadness,” she said of her emotions. “It’s just hard to believe it’s becoming a dictatorship.”

In a televised address hours before departing for London, Netanyahu pledged to restore unity within his increasingly fractured country, but gave little away about how he would do that while still pursuing the reforms.                 

‘Strategic ties’

Some of Israel’s allies abroad, including the leaders in the United States and Germany, have raised concerns about the controversial overhaul.

However, Sunak and his ministers have not commented on it.

The UK government released few details about the two-day visit, but Netanyahu’s office said in a statement his meeting with the British leader will “focus on the Iranian issue”.

The pair will discuss “the need to formulate a united international front against Iran in order to stop its nuclear program”, it added.

They are also expected to talk about strengthening bilateral “strategic ties” as well as issues including the war in Ukraine and developments in the Middle East, the statement noted.

Netanyahu is also set to meet hardline interior minister Suella Braverman—who has herself faced stinging criticism over contentious UK plans to deter asylum-seekers—to discuss countering global terrorism.

Further protests by pro-Palestinian groups are expected in central London later Friday, with some Palestinians attending the morning rally.

“As Palestinians from the diaspora we see ourselves at the front line of the fight for a free Palestine and when Netanyahu comes to visit in our backyard we have to protest it,” said one 24-year-old protester, who gave her name only as Yasmine. 

(AFP)

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Israelis protest for 11th consecutive week against Netanyahu's judicial reform plans

Israel’s Netanyahu vows to 'end division' as thousands protest against justice reforms

Israeli 'handmaids' march against government's judiciary overhaul

France24 - World

At least 457 people arrested, 441 security forces injured in violent French pension protests

Issued on: 24/03/2023 - 09:45

NEWS WIRES Emerald MAXWELL Camille NEDELEC

A total of 457 people were arrested and 441 security forces injured on Thursday during nationwide protests against French President Emmanuel Macron’s pensions reform, Interior Minister Gerald Darmanin said.

Speaking to the CNews channel on Friday morning, Darmanin also said that there had been 903 fires lit in the streets of Paris during by far the most violent day of protests since they began in January.

“There were a lot of demonstrations and some of them turned violent, notably in Paris,” Darmanin added, saying the toll was “difficult” while praising the police for protecting the more than million people who marched around France.

Police had warned that anarchist groups were expected to infiltrate the Paris march and young men wearing hoods and facemasks were seen smashing windows and setting fire to uncollected rubbish in the latter stages of the demonstration.

Darmanin, a rightwing hardliner in Macron’s centrist government, dismissed calls from protesters to withdraw the pensions reform which cleared parliament last week in controversial circumstances.

“I don’t think we should withdraw this law because of violence,” he said. “If so, that means there’s no state. We should accept a democratic, social debate, but not a violent debate.”

Elsewhere on Thursday, the entrance to Bordeaux city hall was set on fire during clashes in the southwestern wine-exporting hub.

“I have difficulty in understanding and accepting this sort of vandalism,” the mayor of Bordeaux, Pierre Hurmic, told RTL radio on Friday.

“Why would you make a target of our communal building, of all people of Bordeaux? I can only condemn it in the strongest possible terms.”

British King Charles III is set to visit the southwestern city next Tuesday, and had been expected to visit the city hall and meet with Hurmic.

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} AS IT HAPPENED

More than 149 police injured, 172 people arrested in French pension protests

FRANCE IN TURMOIL

‘Democracy at stake’: French protesters vent fury at Macron over pension push

Mass protests in France after Macron vows to continue with pension reform

Valeurs Actuelles

Peur sur les banques

Valeurs actuelles. Trois banques américaines ont fait faillite avant l’effondrement de Credit Suisse la semaine dernière. Où s’arrêtera le désastre ?

Marc Touati. C’est un peu comme poser la question de savoir si le nuage de Tchernobyl pouvait s’arrêter à la frontière française. Il faut faire preuve d’humilité, le retour des faillites bancaires américaines est un signal dangereux. Il montre que des milliards de dollars ont été injectés dans la nouvelle économie sans discernement. Sur 800 licornes – ces entreprises valorisées au moins 1 milliard de dollars -, seules quinze entreprises sont rentables. Les banques ne peuvent pas continuer éternellement à les financer à perte. Elles commencent à payer la facture et n’ont sans doute pas fini. Oui, il existe des risques de nouvelles faillites des établissements spécialisés dans le financement de start-up. Si cela reste cantonné à ce secteur high-tech ou des cryptomonnaies, les marchés pourront résister. Mais rien ne dit que d’autres établissements bancaires aux métiers plus larges ne seront pas touchés. Le cas du Credit Suisse en est l’illustration.

​Vous aviez anticipé il y a quelques jours cette fragilité du Credit Suisse…

​Personne ne voulait voir les signes d’inquiétude. En réalité, cela fait des mois qu’on en parle, qu’on sait qu’il y a des créances douteuses, des malversations financières. Cet établissement, qui fut un fleuron bancaire dans les années 1990 et 2000, s’est effondré depuis 2010. L’action avait déjà chuté de 75 % en un an (et de 96 % depuis 2010). L’action ne cote plus que 70 centimes de franc suisse contre 10 francs l’an dernier (et 90 francs en 2016) ! Après l’annonce de délaissement de son principal actionnaire saoudien, le gouvernement suisse a annoncé qu’il viendrait en soutien. Le Credit Suisse, c’est Lehman Brothers en puissance. Autant la Silicon Valley Bank est sectorielle et constitue la seizième banque américaine, autant le Credit Suisse est un établissement européen diversifié de premier plan qui a de nombreux engagements aux États-Unis. C’est là le grand danger.

​Faut-il craindre un risque de contagion aux banques françaises ?

​La faillite des trois banques américaines a remis le sujet sur le devant de la scène. Mais les investisseurs et les épargnants n’ont pas tellement d’inquiétudes à avoir pour les banques françaises ; la BNP, les banques mutualistes comme le Credit agricole ou les Banques populaires sont solides. Mais on peut avoir des surprises, par exemple sur la Société générale. Il faut rester prudent sans paniquer.

​Le soutien apporté autant par les autorités financières que par les politiques des deux côtés de l’Atlantique est-il suffisant pour rassurer les Bourses mondiales ?

​Les autorités américaines ont sorti le grand jeu : elles ont garanti l’ensemble des dépôts bancaires des banques en faillite, ce qui représente pas moins de 173 milliards de dollars de dépôt pour SVB, et 89 milliards pour Signature (alors que l’assurance dépôt est normalement limitée à 250 000 dollars par compte en banque). Non seulement le gouvernement américain aide les dépositaires mais la Réserve fédérale risque aussi de ne pas augmenter ses taux comme elle le prévoyait. Cela peut paraître formidable mais elles montrent qu’elles sont encore dans une logique du “quoi qu’il en coûte”, alors même que cette politique a conduit à la formation de cette bulle high-tech.

Les banques centrales se sont jetées dans une fuite en avant en alimentant une bulle financière. On en paie aujourd’hui le prix.

Le problème est que ceux qui proposent de rembourser tous les dépôts des banques américaines en faillite sont les mêmes que ceux qui avaient fait les erreurs précédentes de financement à tout va. Les banques centrales se sont jetées dans une fuite en avant et ont continué à faire tourner la planche à billets en 2021 et 2022. Avec les conséquences que l’on connaît sur la formation de la bulle high-tech.

​Quelles conséquences aujourd’hui ?

​La fin de la bulle numérique et le risque de récession. Aujourd’hui, les Occidentaux sont pris à leur propre piège. Cette fuite en avant et ce déni de réalité des dirigeants monétaires européens et américains ont conduit à la situation que l’on connaît aujourd’hui. La Fed est prise en otage ; si elle arrête de monter ses taux pour sauver les banques et qu’elle réactive sa planche à billets, elle va réalimenter l’inflation. Mais si elle remonte les taux, l’inflation va certes baisser mais le risque continuera à peser sur les banques.

​L’enjeu est de retrouver la crédibilité des marchés. Les banques centrales européennes et américaines ont perdu la confiance des investisseurs. Elles ont assuré du cash, les taux n’augmentent plus mais c’est une solution de court terme. Le fait de garantir tous les dépôts est une solution hasardeuse. Elles ont voulu éviter un rush bancaire et ont préféré payer. Il faut à présent assainir le système, quitte à organiser certaines faillites de banques parce qu’elles ne sont pas viables. Regardez, HSBC a racheté la filiale britannique de Silicon Valley Bank pour une livre sterling symbolique. UBS est sur le point de reprendre le Credit Suisse. Finalement, Lehman Brothers, c’était une faillite soudaine. Là, on organise la faillite en revendant des actifs à d’autres banques.

​Et que penser de la BCE qui vient de relever de 50 points de base ses taux directeurs ?

​L’Europe est économiquement en danger, n’oublions pas qu’elle enregistre beaucoup plus d’inflation qu’outre-Atlantique. La BCE n’a pas fait le job. Elle remonte ses taux alors même qu’à la fois les risques de récession et d’inflation ne sont pas maîtrisés. Il y a encore quelques mois, sa présidente, Christine Lagarde, affirmait que l’inflation venait de nulle part. Cela pose un gros problème de crédibilité.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Actu

Après le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.

Pierre Barbancey

Comment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.

Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! 

Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis

Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.

Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à Jénine

Les ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.

Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit «  profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.

L’obtention de permis de port d’armes facilitée

À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

C’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.

Israël-PalestinePalestineCisjordanieJénine
BBC

California battles heavy floods, high winds and rain

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Watch: 'Apocalyptic' winds rip through San Francisco's Bay Area

At least two people have died after California was hit with another storm that brought high force winds, heavy rain, and more flooding.

Millions of people remain under flood watch as the 12th atmospheric river this season pummels the state.

Over 125,000 customers are without power, according to Poweroutage.us.

California's severe weather is expected to subside on Wednesday, with forecasts suggesting the storm is headed inland.

On Tuesday, parts of the Pacific Coast highway were shut down due to flooding.

The highest rainfall levels have so far occurred in the San Francisco Bay Area, where the National Weather Service recorded as much as 4.4in (11.17cm) of rain in some regions.

Part of the retaining wall on one interstate cracked on Tuesday before collapsing under pressure of heavy rain, the San Francisco Chronicle reported, and chunks of concrete fell down the rain-soaked hill.

Traffic delays from the damage are expected to last weeks or even months, officials said.

In another part of the Bay Area, a man driving a sewer truck was killed after high winds knocked a tree onto his vehicle, a local CBS affiliate reported.

A train carrying 55 passengers through the Bay Area collided with another downed tree and derailed. No one was injured.

Coastal flood advisories are in effect around San Francisco through Thursday.

Thousands have been evacuated from two small California towns, Alpaugh and Allensworth, in the central part of the state in Tulare County.

While some residents have been forced to wade through several feet of water to reach their homes in the aftermath of the storm's ferocity, additional high winds, rain and snowfall are predicted to continue in other parts of the US.

As the storm tracks east and meets cooler temperatures, a winter weather advisory has been put in place from northern Nevada to Nebraska, where snow predictions range from 3in to 10in.

A winter storm warning is also in effect in southern Nevada, north-western Arizona, and southern Utah.

The National Weather Service has also issued a red flag warning in Texas, Oklahoma, Kansas, Colorado and New Mexico, where wind gusts are predicted to reach up to 55mph (88km/h).

The atypical California rain defies years of historic droughts. Tens of trillions of gallons of rainwater have fallen on the state since the storms began in late December.

The latest atmospheric river to hit the US southwest will stretch as far as the Rocky Mountains by Wednesday evening.

Atmospheric rivers occur when water evaporates into the air and is carried along by the wind, creating long currents that flow in the sky like rivers flow on land. They can bring heavy rain and snowfall.

The extreme flooding this season has caused some parts of California to lift restrictions on water use as the rainfall has helped to ease the state's historic drought. Experts have cautioned that the dry conditions could return next year.

Several factors contribute to flooding, but a warming atmosphere due to climate change can make extreme rainfall more likely.

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King Charles's France visit postponed after pension protests

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Watch: Bordeaux town hall in flames

King Charles III's state visit to France has been postponed after a request by President Emmanuel Macron, Downing Street says.

The president said "we would not be sensible and would lack common sense" to go ahead after unions called a day of pension protests during the visit.

The trip to Paris and Bordeaux had been due to begin on Sunday.

But both cities were caught up in violence on Thursday, some of the worst since demonstrations began in January.

Buckingham Palace said the decision to postpone the three-day visit by Charles III and Camilla, the Queen Consort, was due to the "situation in France".

"Their Majesties greatly look forward to the opportunity to visit France as soon as dates can be found," the statement added.

Speaking at the end of an EU summit in Brussels, President Macron said that from the moment on Thursday night when the unions announced a 10th national day of action for Tuesday, two days into the state visit, he felt it would be inappropriate for the King and Camilla to travel.

"As we have considerable friendship, respect and esteem for His Majesty and the Queen Consort and the British people, I took the initiative this morning to call [the King] and explain the situation... Common sense and friendship led us to suggest a postponement."

The UK government added the decision had been "taken with the consent of all parties". Mr Macron said France had proposed moving the trip to early summer.

The decision is a significant loss of face for France and for President Macron. This was supposed to have been a showcase for France, introducing the new monarch to the best of French life and cementing a newly awakened friendship.

But the protests made the trip impossible. Several French cities saw violence on the sidelines of Thursday's largely peaceful demonstrations that attracted more than a million people.

The entrance to the town hall in Bordeaux was set alight. In the capital, tear gas was fired and Interior Minister Gérald Darmanin said 903 fires were lit, in a city where refuse has been left uncollected since 6 March.

For much of Friday morning, French officials had sought to reassure the public that the state visit, from 26 to 29 March, would go ahead and that security was in place. Some UK journalists had already travelled to Paris to cover the event.

This was a hugely important trip for the King: a first state visit, and to one of the UK's closest and oldest allies.

The King and Camilla were due to ride along the Champs-Elysées in the heart of Paris and have a banquet at Versailles with President Macron.

Camilla was due to open an art exhibition at one of the main Paris attractions, the Musée d'Orsay. They were then expected to head to Bordeaux.

But every step of the visit was at risk of being targeted by protests and eventually it became impossible. Even the people who roll out the red carpets were planning strike action.

Interior Minister Mr Darmanin said earlier on Friday that there were "no known threats" to the King. Bordeaux Mayor Pierre Hurmic said the trip to his city had been adapted so it "can go ahead under the best security, so as not to expose the King to the slightest difficulty".

However, facing the prospect of showing the King through rubbish- and graffiti-strewn streets, with every public appearance smothered in security, and every movement threatened by strikes, the French president made the obvious choice.

It may have been a joint decision with the UK government, but he was the one under pressure.

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Watch: Rubbish and e-scooters set on fire in France pension protests

The trip to Bordeaux, originally intended to focus on organic vineyards, went up in flames. The town hall, its front door set alight on Thursday, was due to be part of the visit.

Domestically, the image would have played badly for the president. Dining with a king in Versailles would have been jarringly inappropriate and could have played rather too directly into the hands of his detractors.

A TV interview that President Macron gave on the eve of Thursday's national action appeared to galvanise protesters, when he described the government's reforms as an economic necessity, saying he was prepared to accept the resulting unpopularity.

His government decided on Monday to force through the reforms, which raise the pension age from 62 to 64 and extend contributions by workers to 43 years.

As the president and prime minister realised they would struggle to pass the law in the National Assembly, they resorted to a constitutional power to bypass a vote.

"I listened to Macron yesterday and it was as if someone was spitting in our face," said Adèle, a 19-year-old law student in Nanterre. "For this pension reform, there is another way and if he doesn't do that, it's because he's not listening to the people. There's a clear lack of democracy," she told the BBC.

While the postponement will be highly embarrassing for President Macron, it will also be disappointing for King Charles.

State visits are made on the advice of the government and all the background briefing had been that this was an important diplomatic statement about rebuilding relationships with European neighbours.

The King and Camilla were due to travel from France to Germany on Wednesday. Charles's first state visit will instead begin in Berlin.

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France24 - World

Finn bidding for Man Utd is sport-crazy tech entrepreneur

Issued on: 24/03/2023 - 17:14Modified: 24/03/2023 - 17:12

Helsinki (AFP) – Finnish entrepreneur Thomas Zilliacus, who has entered the race to buy Manchester United, is a former Nokia executive who says he made his fortune in Asia's tech sector.

Little-known in his native Finland before he threw his hat into the ring on Thursday, the 69-year-old Singapore resident is a passionate football fan, former owner of a hockey club, and the founder and chairman of tech investment group Mobile FutureWorks Inc (MFW).

MFW, which is an unlisted company, says it builds businesses in fields ranging from social media to online payment services, eSports, streaming video and real estate.

"Companies controlled by MFW have operations and offices in more than 20 countries in Asia, Africa and Europe, where it owns a controlling stake in more than 150 businesses,” it says on its website.

Those businesses have "a combined market value of more than $3 billion," it says, a claim that is difficult to confirm independently.

According to Finnish broadsheet Helsingin Sanomat, Zilliacus said he built his wealth "through real estate, shares and setting up his own businesses".

But his net worth is not publicly known.

He is up against deep pockets in his bid for United, with British billionaire Jim Ratcliffe and Sheikh Jassim Bin Hamad Al Thani, the chairman of Qatar Islamic Bank, also in the running to take over the Premier League giants.

Zilliacus's life-long love of sport is well-documented -- he played football as a boy and reportedly once spent time in the academy set-up at Brazilian club FC Fluminense.

He is a former co-owner of one of Finland's biggest ice hockey clubs, Jokerit, and has served as chairman of the football division of Finnish club HJK.

Involved in student politics at Helsinki University, he started at Nokia in 1980, where he became global communications chief. A few years later, while still at Nokia, he co-founded a modelling agency.

He also co-founded Hartwall Arena in the late 1990s, the largest concert venue in the Helsinki area.

The Finn moved to Singapore where he became head of the mobile phone company's business in the Asia and Pacific region, staying with the firm until the mid 1990s.

He decided to focus on technology in 1998, according to Helsingin Sanomat.

His social media company, Yuuzoo, was listed on the Singapore Stock Exchange in 2014, but share trading was suspended four years later.

Zilliacus is promising supporters of Manchester United, 20-time English champions, the chance to own 50 percent of the club.

"My bid is built on equality with the fans," he said.

"My group will finance half of the sum needed to take over the club and will ask the fans, through a new company that is being set up for this specific purpose, to participate for the other half."

© 2023 AFP

France24 - World

Rights groups accuse French police of brutality in pension protests

Issued on: 24/03/2023 - 17:06Modified: 24/03/2023 - 17:04

Paris (AFP) – Criticism from human rights groups mounted on Friday over the alleged brutality of French police in handling protests opposed to President Emmanuel Macron's pension reform.

French authorities arrested more than 450 people on Thursday in the most violent day of demonstrations since the start of the year against the bill to raise the retirement age from 62 to 64.

In the days leading up to Thursday's protests, rights watchdogs had expressed worries over what they termed "arbitrary" detentions and the police's excessive use of force.

But security officials have defended their actions, saying they are responding to violent rioters and anarchist groups which frequently infiltrate French demonstrations to provoke clashes.

The French Human Rights League has accused the authorities of "undermining the right of citizens to protest by making disproportionate and dangerous use of public force".

"The authoritarian shift of the French state, the brutalisation of social relations through its police, violence of all kinds and impunity are a major scandal," the league's president Patrick Baudouin said on Friday.

Rights groups have raised concerns over the police's repeated use of "kettling", also called "trap and detain" in the United States, a crowd-control tactic consisting of cordoning off protesters in a small area.

Reports have emerged that police have detained foreign schoolchildren and other innocent bystanders, fired teargas at protesters in closed-off areas, and even hurt a man so badly he had to have a testicle amputated.

Teenagers, jogger detained

Macron's government on Thursday last week used a controversial executive power to adopt the pensions bill without a parliamentary vote, fuelling outrage and spontaneous protests in major cities.

In the days since, videos have appeared on social media appearing to show police knocking over or hitting demonstrators.

Human Rights Watch told AFP it was very concerned about "what appears to be abusive police practices".

It said they echoed similar "abusive crowd control and anti-riot tactics" during the anti-government "Yellow Vest" movement in 2018-2019 during Macron's previous term in office.

"The French authorities have apparently not drawn lessons from this or reviewed their police crowd control policies and practices," HRW's France director Benedicte Jeannerod said.

Critics have denounced police carrying out sweeping "preventive" detentions, saying even blameless passersby have been caught up in their dragnet.

In one instance on Thursday night last week, two 15-year-old Austrians on a school trip were among those kettled by police, Liberation newspaper reported.

The two teenagers, who had been trying to find their host families, spent the night in jail before their embassy intervened.

A man out jogging was detained the same night.

He told France Inter radio he was booked on allegations ticked at random on the charge sheet, and was not released until the following afternoon.

Security forces detained 292 people that night, but 283 of them were freed without charge.

'View to commit violence'

Macron on Friday condemned the violence overnight and said security forces had worked "in an exemplary manner".

Interior Minister Gerald Darmanin said the police had responded to "troublemakers, often from the far left", who had caused 441 police to be injured.

AFP saw suspected anarchists and other protesters setting fire to rubbish, smashing shop windows and launching stones and fireworks at security forces.

Darmanin said that 11 internal inquiries had been opened into alleged police brutality in the past week.

"It is possible that, individually, police, often because they are tired, commit acts inconsistent with what they were taught," he said.

In one such case, a woman had complained that a member of a motorbike unit beat her with a truncheon while she was caught against a wall in Paris on Monday, a source following the file told AFP.

In another, earlier this year, police on January 19 beat a man so hard with a truncheon that he had to have a testicle amputated, his lawyer told AFP.

Paris police chief Laurent Nunez said earlier this week said there were "no unjustified arrests", and that security forces detained people from "gatherings with a view to commit violence".

He defended the police's motorbike unit, known as BRAV-M, which critics have called to be disbanded, as being one "particularly well adapted to dispersing" groups.

Right groups have long accused French police of brutality and racism in the force, but say internal investigations seem to result in few sanctions.

burs-ah/adp/fb

© 2023 AFP

France24 - World

LatAm food crisis on the table at Ibero-American summit

Issued on: 24/03/2023 - 17:16

Santo Domingo (AFP) – Addressing a food crisis affecting a fifth of Latin America's population featured high on the agenda of an Ibero-American leaders summit that started in the Dominican Republic on Friday.

According to the United Nations' Food and Agriculture Organization, Latin America and the Caribbean is the region of the world where eating a basic healthy diet is most expensive -- at $3.89 per person per day in 2020, compared to $3.19 in North America and Europe.

It is a price that 22.5 percent of the region's population cannot afford, according to the UN -- more than 130 million people in 2020.

Heads of state and government from 14 of the 22 Spanish- and Portuguese-speaking countries of Latin America and Europe, were due to attend the two-day summit.

Spain's King Felipe VI and Prime Minister Pedro Sanchez and Portuguese President Marcelo Rebelo de Sousa are among those gathered in Santo Domingo with the leaders of Chile, Uruguay, Honduras and others.

Latin America, which faces a "difficult" 2023 according to predictions by the Inter-American Development Bank (IDB), will be hoping the meeting results in more support for its struggling economies.

Fairer, more inclusive

Financing will be "a central point," the Dominican Republic's deputy minister of multilateral foreign policy, Ruben Silie, said at a press conference this week.

Much current financing "does not take into account the crisis situation that our countries are experiencing," he added.

"They do not respond adequately to the indebtedness of the countries and... the burden of the health crisis and later the crisis in Europe," Silie said, referring to the Ukraine war.

The Ibero-American group's secretary general, Andres Allamand, said the summit should approve "a roadmap that marks the path towards food security" and charters dealing with technological threats and environmental protection.

It should also adopt "a proposal for a fairer and more inclusive international financial architecture that allows financing the post-pandemic recovery," he said in a statement.

The meeting will also serve as preparation for a July summit of the UN Economic Commission for Latin America and the Caribbean (ECLAC) and the European Union, according to Mariano de Alba, an analyst with the Crisis Group think tank.

"Many issues on the agenda of this Ibero-American summit will be the main ones of the July summit," he told AFP.

These include to "strengthen ties and coordination between Europe and the region to address three issues: food security, environmental challenges and how to cooperate to increase access to technology."

The IDB had forecast economic growth of 1.0 percent for Latin America and the Caribbean. The International Monetary Fund has put the figure at 1.8 percent.

Among the notable summit absentees is Mexican President Andres Manuel Lopez Obrador who also did not send his foreign minister but an under-secretary.

According to De Alba, this reflected tensions between Spain and Mexico after Lopez Obrador accused Spanish firms of having paid bribes in his country in the past in exchange for contracts.

© 2023 AFP

France24 - World

Tourists to get chance to walk in King Charles' coronation footsteps

Issued on: 24/03/2023 - 16:34Modified: 24/03/2023 - 17:17

Emerald MAXWELL

London's Westminster Abbey said visitors will get the chance this summer to follow King Charles' coronation footsteps, getting access for the first time in living memory to an area sealed off to the public. Charles will be crowned on May 6 at the church where coronations for English and British monarchs have been held for the past 1,000 years.

BBC

Massive asteroid to pass by Earth on weekend

An asteroid large enough to destroy a city will pass between the orbits of the Earth and the Moon this weekend - luckily for us, missing both.

The object, named 2023 DZ2, was discovered a month ago.

On Saturday, it will pass within 515,000km of the moon, before flying by Earth hours later.

It is rare for such a huge asteroid - estimated to be between 40 and 90 metres in diameter - to come so close to the planet.

According to Nasa, it's an important opportunity for astronomers to increase their knowledge of asteroids, in the event that a dangerous object were discovered with the potential to hit Earth.

"There is no chance of this 'city killer' striking Earth, but its close approach offers a great opportunity for observations," said the European Space Agency's planetary defence chief, Richard Moissl.

As it is passing just 68,000km away, the asteroid will be visible through binoculars and small telescopes across the globe.

A live web broadcast of its approach will be provided by The Virtual Telescope Project.

The object looks set to return towards Earth's orbit in 2026, but scientists have ruled it out as a threat to the planet on that occasion, too.

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BBC

Liam Holden: Army torture forced murder confession, court rules

The family of a Belfast man has been awarded £350,000 in damages after he was tortured into admitting killing a British soldier in 1972.

Liam Holden was subjected to waterboarding techniques while in military custody and his treatment led to a confession, the High Court ruled.

His conviction for murdering Private Frank Bell was quashed a decade ago.

The last man in the UK sentenced to hang, Mr Holden died last September, aged 68.

His death penalty was commuted and he was released 17 years into a 40-year sentence, the rest of which he spent on licence.

He always maintained he was hooded, waterboarded and had a gun pointed at his head before wrongly admitting to shooting Private Bell.

Mr Holden's murder conviction was finally quashed in 2012, and he was then awarded £1m for losses suffered due to the miscarriage of justice.

'Soldiers acted in bad faith'

Delivering Friday's ruling in the damages case against the Ministry of Defence (MoD), the judge said Mr Holden genuinely believed he was going to be killed.

With paratroopers having wrongly and unlawfully induced him to make the admission, the MoD was held liable for his malicious prosecution and misfeasance in public office.

"The plaintiff was subjected to waterboarding; he was hooded; he was driven in a car flanked by soldiers to a location where he thought he would be assassinated," said the judge.

"A gun was put to his head and he was threatened that he would be shot dead.

"Hooding of the plaintiff, in the circumstances as alleged, constitutes inhuman and degrading treatment in breach of Article 3 of the [European Convention on Human Rights]," he said.

The judge said that while the soldiers had an "honest belief" they were acting lawfully they knew their actions would injure Mr Holden and "unquestionably acted in bad faith".

Their actions left Mr Holden with significant psychological effects, said the judge.

According to the Holden family and their solicitor, this was the first time a court had found waterboarding took place during The Troubles.

After the ruling, the family expressed sadness and relief.

"My father is not here to see this finished," his son Samuel Bowden told BBC Radio Ulster's Talkback programme.

"What he went through should never have happened... today it's all clear that he was innocent."

'Like I was drowning'

At a previous court hearing, Mr Holden gave his account of his treatment by soldiers after his arrest.

He said he was pinned to the floor while a towel was placed over his face.

"They started pouring a bucket of water slowly through the towel," he said.

"The first thing I felt was the cold, then trying to breathe and then sucking water in through my mouth and up my nose.

"It was like you were just drowning."

He said that up to four sessions of questioning and waterboarding were carried out.

Mr Holden was then hooded, dragged out of a chair and taken to a loyalist area of Belfast.

"While we were driving one of the soldiers was tapping my knee with a gun, saying: 'This is for you'," he told the court.

"They took me out of the car and brought me into a field, put a gun to my head and said if I didn't admit to shooting the soldier they would shoot me."

Asked by his barrister how he had responded to the alleged threat, Mr Holden replied: "I just said: 'I shot the soldier.'

"[I] made a cock-and-bull story about where I shot him from, where I got the weapon, where I dumped the weapon and how I got away."

A forensic psychiatrist who examined Mr Holden in 2016 said he described being plagued by nightmares more frightening than any real-life experience.

His son Samuel said his criminal record made it difficult to get work, leave the country or just "get a normal life going".

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France24 - World

Scotland coach Steve Clarke signs new contract

Issued on: 24/03/2023 - 16:18

London (AFP) – Scotland head coach Steve Clarke has agreed a new deal to stay in charge of the national side until the 2026 World Cup in Canada, Mexico and the United States.

Scotland open their Euro 2024 qualifying campaign against Cyprus at Hampden Park on Saturday and host Spain three days later.

Clarke, 59, has immediately set his sights on returning to a major tournament after his team featured at Euro 2020 -- the first time Scotland had qualified for the final stages of a top-level event since 1998.

The former West Brom and Reading manager, whose side were last year promoted to UEFA League Group A, said he was "proud" to sign an extension to his Scotland contract.

"The immediate focus is ensuring a positive start to our Euros campaign against Cyprus, who were the opposition for my first match in charge in 2019," Clarke said.

"When we named our squad for the double-header, I spoke with my coaches about how the quality and depth of the squad has evolved in those four years."

Scottish Football Association chief executive Ian Maxwell said the decision had been one of the "easiest" during his time in the role.

"Steve has united the nation behind a successful men's national team and as we look forward to a new UEFA Euro 2024 campaign, it was important we demonstrated our commitment to Steve and his backroom team, and acknowledged the continuity that has been key to our improvement in the past four years," he said.

© 2023 AFP

BBC

SANS TITRE

When Ayo Balogun was a teenager spending the summer cooking with his grandmother in Western Nigeria's Kwara State, his uncle took him out for an exciting night in the country's capital Lagos, living it up at all sorts of restaurants, from dive bars to posh clubs.

"It was just one night. And I've been trying to recreate that evening since then. It's like, you're always chasing that thing," he said.

Now in Brooklyn, after moving to the US in 1998, Balogun is the chef of Dept of Culture, one of the hottest new restaurants in New York, praised for its warm atmosphere, heart-warming dishes and mission of introducing regional Nigerian cuisine to American palates. The tiny restaurant located in a former barber shop was listed as one of the Best New Restaurants of 2022 by Eater and has been shortlisted for the prestigious James Beard Foundation Awards, which will announce winners in June.

Dept of Culture opened only a year ago in the Brooklyn neighbourhood of Bedford-Stuyvesant, not far from the former Civil Service Café where Balogun organised his first pop-up dinners during the pandemic. (Balogun's parents were civil servants, hence the name.) Tiny but elegant, Dept of Culture only has one communal table and a counter with four stools. It can host just 16 people a night, and it's booked for months in advance.

The restaurant, which has a fixed menu, is a BYOB establishment where guests share a meal and often more than one bottle that they brought from home. On a recent night, the first course was a dish called asaro, a deliciously textured porridge made with two kinds of yam – sweet potato and white yam tuber – and served with smoked shrimp and crayfish for a little extra kick. Balogun's father ate it as a schoolboy in the 1950s, but Balogun himself didn't like it as a child.

Asaro, a porridge made with two kinds of yam: sweet potato and white yam tuber (Credit: Ilya Shnitser)

"Now, I found myself eating it all the time," he explained. "It makes me think of, like, Agatha Christie, and watching TV after coming back from school."

For guests who are not accustomed to Nigerian cuisine, it's a dish that manages to be both comforting and familiar, even if you've never tried it before.

The second course, iyán – a pounded yam served with smoked fish, efo (spinach), egusi (fermented melon seeds) and iru (locust beans) had a much more unexpected elastic texture.

"It's like old people's food," joked Balogun.

When talking about his food, Balogun not only shares tales of his country – which he says is "the most beautiful in the world" – but also makes a point of saying any ingredient names in Yoruba first.

For instance, when introducing his spicy Goat Meat Pepper Soup – while reassuring guests that "you feel the heat, but it goes away" – Balogun spells out the name for pepper. "It's rodo. R-O-D-O," he said.

After all, this is the Dept of Culture.

Written and directed by Anna BressaninDirector of Photography Ilya ShnitserEdited by Laura Plasencia and Anna Bressanin

BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future.

This video is part of BBC Reel's Soul Food playlist.

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France24 - World

China says does not ask firms for foreign data as TikTok row grows

Issued on: 24/03/2023 - 16:11Modified: 24/03/2023 - 16:16

China insisted Friday it does not ask companies to hand over data gathered overseas, as the Chinese-owned TikTok faces mounting calls for a ban in the United States. FRANCE 24's Yena Lee tells us more.

BBC

Scientists now argue that there is no evidence showing that cleanliness is linked to the development of allergies

With spring around the corner in the Northern Hemisphere, many of us are ready to open the windows, get out the cleaning products and remove all the dust, grime and dirt in our homes.

But how important is having a clean home for our health? Does deep cleaning help prevent infection and protect us from diseases? Experts say we should be careful not to conflate cleanliness with good hygiene.

The Covid-19 pandemic increased household cleaning as people tried to keep the virus at bay by disinfecting every inch of their home. This was exacerbated by the World Health Organization warning early on that the virus could spread through contaminated surfaces, known as fomites. Later research concluded that surfaces presented a low risk of disease transmission.

Sally Bloomfield, chairperson of the International Scientific Forum on Home Hygiene and an honorary professor at London School of Hygiene and Tropical Medicine worries the pandemic has led many people to pick up unhelpful cleaning habits. These can include such things as obsessively scrubbing their floors, instead of focusing on good hygiene practices which help prevent the spread of disease.

"People have an obsession with cleanliness as a means to protect themselves against germs," says Bloomfield. "It's somewhere in our DNA that we associate cleanliness with health… We've evolved to have a disgust reflex and avoid things that are nasty or smelly."

But cleanliness and hygiene are not the same thing, she says.

Current health advice suggests people should clean their hands after handling pets, for instance (Credit: Getty Images)

"Cleanliness is about achieving the appearance of [an area] looking clean, through vacuuming or wiping it," she says. "But hygiene is about protecting yourself from harmful microbes."

These include pathogens such as norovirus, flu, Covid-19 and salmonella, says Bloomfield.

"Hygiene is a set of actions, not a state, which you carry out when it's necessary, rather than at a prescribed time," says Bloomfield. "It's about intervening at key moments."

We should all practice "targeted hygiene" in our daily lives and recognise when harmful microbes are likely to spread, says Bloomfield. For example, when we're handling raw food, using the toilet, touching pets, blowing our nose or disposing of rubbish.

The International Scientific Forum on Home Hygiene has set out nine key moments when it is vital that we practice good hygiene in our daily lives:

● During food handling● While eating with fingers● Using the toilet and changing a nappy● Coughing, sneezing and nose blowing● Touching surfaces frequently touched by other people● Handling and laundering "dirty" clothing and household linens● Caring for domestic animals● Handling and disposing of refuse● Caring for an infected family member

A national survey carried out by the Royal Society for Public Health (RSPH) in the UK revealed that many people are confused about the difference between hygiene and cleanliness. Many of the respondents said that being hygienic involves removing dirt. More than a third (36%) said that dirt was always of usually harmful and 61% said that touching a child's hands after they had been playing outside was likely to spread harmful microbes.

But the RSPH notes that the main sources of pathogens are not typically places which are considered "dirty", but rather contaminated food, domestic animals and infected people.

Research actually shows that getting mucky can provide many important health benefits. Studies show that children who grow up on farms, for example, suffer less from asthma and allergies and are less likely to develop autoimmune conditions such as Crohn's disease due to their early-life exposure to a more diverse range of microorganisms which helped regulate their immune system. 

The belief that cleanliness and hygiene are the same has persisted since the late 1980s, when epidemiologist David Strachan postulated the hygiene hypothesis. It argued early childhood exposure to germs and infections helps develop children's immune systems and protects against allergies.

The rise in childhood allergies and asthma in the late 20th Century was linked to children's reduced exposure to microbes through declining family sizes, limited interaction with animals and higher standards of cleanliness, according to Strachan.

But scientists now argue that there is no evidence showing that cleanliness is linked to the development of allergies.

Graham Rook, emeritus professor of medical microbiology at University College London (UCL), says the hygiene hypothesis should instead be reframed as the "old friends hypothesis." He argues that exposure to "old friends", non-infectious organisms, which have been around for much of our evolutionary history, is actually what trains the immune system to not overreact to harmless microbes, rather than childhood infections or how clean your home is growing up.

Since the 1980s, some scientists have believed playing in dirtier environments helps create a healthy immune system in children (Credit: /Getty Images)

We're born with a fully formed immune system that needs programming," says Bloomfield. "The programming is done by the 'old friends'. [They are] teaching the immune system to not react to things like pollen and food allergens, which are perfectly harmless."

A child's susceptibility to developing allergies therefore does not have anything to do with cleanliness, but rather with their exposure to different types of microorganisms via their gut, their skin and the air they breathe, according to scientists. (Read more about how we can prevent food allergies through early exposure.)

In a 2021 study, Rook and Bloomfield concluded that we are not too clean for our own good.

We definitely do need to encounter the microbiota from our mothers, and from the natural environment – Graham Rook

Children receive all the microbial inputs they need to develop a healthy immune system through vaccines, their natural environment and the beneficial microbiota they derive from their mothers during childbirth, they said.

"We definitely do need to encounter the microbiota from our mothers, and from the natural environment, and a failure to do so certainly contributes to immunoregulatory disorders such as allergies because these organisms set up the mechanisms that regulate the immune system," says Rook. But cleaning the home "does not necessarily reduce the child's exposure to mother or to nature".

"Targeted hygiene practices at key risk moments and sites can maximise protection against infection while minimising any impact on essential microbial exposures," the study states.

"You cannot keep your home hygienic. If you wanted to do that, you would have to put it in a sterile box," says Bloomfield. "But if you intervene at key moments, you will deal with most of the risks."

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More than 149 police injured, 172 people arrested in French pension protests

Issued on: 23/03/2023 - 10:34Modified: 24/03/2023 - 06:41

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Hundreds of thousands of French workers on Thursday rallied in a new show of rage against President Emmanuel Macron's pension reform, with protests turning violent in Paris and other cities in a battle that shows no sign of abating. More than 149 police and gendarmes were injured and 172 people arrested, French Interior Minister Gérald Darmanin said Thursday evening. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time [GMT+1].

10:22pm: French interior minister Darmanin slams violence from 'far-left thugs' 

French Interior Minister Gérald Darmanin on Thursday slammed what he called violence from "thugs" on the "far left" that broke out on the sidelines of protests against pension reform.

He said that "1,500 rioters" had attended the Paris rallies to "break cops and public buildings". 

To date, he said that 172 people had been arrested in France, including 77 in Paris, some of them for "attacks on persons in charge of public authority" or "fires", he added.

9:31pm: Violent protests ‘not what unions wanted’, but blame may fall on government

Calls by union leaders for non-violent protests to keep public opinion onside were ignored by a number of demonstrators throughout France who clashed with police and lit fires in major cities.

“Images of tear gas, violence and fires was not what the unions wanted,” said FRANCE 24’s Marc Perelman, “but, that being said, according to a poll that came out today … 70% of those asked are blaming the violence on the government.”

 

9:13pm: Violence at protests ‘unacceptable’ says Prime Minister Borne

France’s Prime Minister Élisabeth Borne has said that the violence and damage seen at protests on Thursday was "unacceptable".

She added that she was grateful to police and other emergency services.

Manifester et faire entendre des désaccords est un droit. Les violences et dégradations auxquelles nous avons assisté aujourd’hui sont inacceptables. Toute ma reconnaissance aux forces de l’ordre et de secours mobilisées.

March 23, 2023

9:01pm: Fire blazes at entrance to Bordeaux City Hall

Social media videos from local news outlet Rue 89 Bordeaux shows a fire blazing at the entrance to Bordeaux City Hall on Thursday night after a day of protests in the city, followed by firemen arriving to tackle the blaze.

 

#ReformesDesRetraites L’entrée de la mairie de #Bordeaux en feu pic.twitter.com/i2AffFVGzd

March 23, 2023

 

Les sapeurs-pompiers s’activent pour éteindre le feu sur la porte de la mairie de #Bordeaux #ReformedesRetraite pic.twitter.com/bY2lmDX1Ne

March 23, 2023

 

 

8:44pm: Demonstrations continue in Paris as protesters set fire to newsstands, rubbish bins

The official protest march has ended in Paris but many unofficial demonstrations are continuing in the French capital with multiple blazes being reported in the streets around the Place de l'Opéra.

Shortly before 8pm fires were reported in the surrounding streets, often started in rubbish bins or newsstands. Police were charging remaining protesters, AFP reported.

Small groups of protesters were marching towards les Halles district, setting fire to garbage cans on their way, AFP said.

🔴 Incendie en cours d’un kiosque à #Paris : les affrontements se poursuivent. #manif23mars pic.twitter.com/Mj9PwhDOTC

March 23, 2023

Situation de chaos à Paris avec des dizaines de départs de feu et plusieurs cortèges. pic.twitter.com/tPGDneURMm

March 23, 2023

 

20:28: More than 120 police injured, 80 arrested, interior minister says

Some 123 police and gendarmes have been injured during protests on Thursday and 80 people have been arrested, says France's Interior Minister Gérald Darmanin.

A cette heure, on dénombre 123 policiers et gendarmes blessés et plus de 80 individus interpellés. https://t.co/DNS06dLqUx

March 23, 2023

8:24pm: Protesters 'even more defiant' after Macron TV interview

Reporting from protests in Paris on Thursday, FRANCE 24's Catherine Norris-Trent says violent scenes erupted from 4pm onwards amid a sense of defiance among demonstrators.

 

Really violent scenes at the Paris protest today against the French govt’s pension reforms. Tensions flared from 4pm onwards and riot police fired tear gas and charged several times.Many on the streets of Paris I spoke to feel even more defiant after Macron’s TV interview… https://t.co/ywv8K7UEte

March 23, 2023

 

7:53pm: French unions call for new day of strikes on March 28 

French unions are calling for a new day of strikes and demonstrations on March 28. 

7:45pm: 'Paris, rise up,' protesters chant

A small group of demonstrators walk past terraces where customers are chanting "Paris, get up, rise up".

Un petit groupe de manifestants passent à côté de terrasses de bars où les clients reprennent en chœur "Paris, debout, soulève toi" #Paris #manif23mars #manifestation #Manifestations pic.twitter.com/zCs3G7c5JE

March 23, 2023

7:40pm: 'The real trash are in government,' say Paris protesters

FRANCE 24's Ben Dodman is with protesters at the Paris rally, where references and tributes to the rubbish collectors' strike abound.

Macron in a bin, “the real trash are in government”… Plenty of tributes & references to rubbish collectors’ strike at Paris rally – and overall a distinctly angrier tone compared to previous protests, with the focus now on government’s “denial of democracy” pic.twitter.com/pS9evTkZB6

March 23, 2023

 

Other placards play on Macron's "contempt" for the French people and compare him to Louis XIV.

Paris protesters hold posters with a montage of Macron dressed in full regalia in the manner of “Sun King” Louis XIV, accompanied by the slogan “Méprisant de la République” (contemptuous of the Republic) pic.twitter.com/15A6Tx95rY

March 23, 2023

7:20pm: Protesters continue to chant and rally amid the tear gas

Alors que les charges violentes et les gaz lacrymogène se multiplient depuis plusieurs heures les manifestants continuent de chanter. Les jeunes sont dans le rue ils ne rentreront pas chez eux. #Paris #Manifestations #manif23mars pic.twitter.com/qwAbF1A8nf

March 23, 2023

7:06pm: CGT union says 3.5 million attended protests in France, authorities put figure at just over 1 million

Some 3.5 million people in France joined protesters against pension reforms on Thursday, according to the CGT union.

Authorities say that demonstrators at protests throughout France numbered just 1.08 million with 119,000 rallying in Paris.

The figure from the interior ministry makes Thursday’s protests the biggest in the French capital since strikes began in January. The second largest was on March 15, when 480,000 people took to the streets in Paris, according to the government.

The CGT union puts the attendance figure for March 15 protests in Paris at 480,000. 

7pm: 'The anger in France isn't showing signs of slowing down just yet'

Rubbish is continuing to pile up on the streets of the French capital and rubbish collectors anger “isn’t showing signs of slowing down just yet”.

FRANCE 24’s Catherine Norris-Trent reports from outside a waste incineration plant on the southern edge of Paris.

 

6:52pm: French authorities must avoid 'unneccessary force', Amnesty warns

Amnesty International has warned that the French authorities must avoid using ‘unneccessary force’ as violent clashes erupted between protesters and police around France on Thursday.

French authorities must ensure the safety of protesters and refrain from using unnecessary or excessive force. #ProtectTheProtestpic.twitter.com/TM2psTziq2

March 23, 2023

 

6:36pm: Students join strike action in schools and universities

Students blockaded dozens of lycées (high schools) and universities in France on Thursday in protest against planned pension reforms.

The Ministry of Education reported "148 incidents" in high schools in France, including 38 full blockades, 70 filter blockades, 14 attempted blockades and 26 other forms of disruption.

Student union L'Alternative said students in 80 schools and universities were taking part in strike action, with 60 blockaded or occupied.

>> ‘Live to work or work to live?’: Why France's youth are fighting Macron’s pension reform

6:22pm: 'We don't have any choice but to strike and block the economy until he surrenders'

French protesters restricted access to Paris's Charles de Gaulle airport on Thursday and workers blocked the train tracks at Paris's Gare de Lyon in a ninth day of mass strikes against Emmanuel Macron's controversial pension reform. FRANCE 24's Catherine Clifford reports on French workers' latest strike actions. 

 

 

 

5:52pm: In Paris, first-time protesters join crowds on ninth day of strikes 

Many protesters are taking to the streets for the first time, angered by Macron’s decision to ram the pension reform through using article 49.3, which allows the French government to pass a bill without a vote. 

FRANCE 24’s Ben Dodman has been talking to some of the protesters in Paris. 

Latest mass rally against pension reform now underway in Paris, route between Bastille & République already jam-packed. Many first-time protesters angered by Macron’s decision to force reform through without a vote pic.twitter.com/MJXM7jXUZH

March 23, 2023

One of these first-time protesters is Valérie.

"Before the pension reform, I had never demonstrated," she tells FRANCE 24’s Cyrielle Cabot, in Paris. “Today, I no longer believe at all that we will be able to stop the reform. But I'm here anyway, to make my anger heard.”

 

« Avant la réforme des retraites, je n’avais jamais manifesté », raconte Valérie. « Aujourd’hui, je ne crois plus du tout qu’on arrivera à arrêter la réforme. Mais je suis là quand même, pour faire entendre ma colère ». pic.twitter.com/gI6ZeliOER

March 23, 2023

“Even if we were against the reform, we had never demonstrated or gone on strike,” said Marie-Lou and Aurélien. “But after 49.3, we decided to come. There is nothing right about this [reform]: neither the way it’s being done or the what it contains!“

 

« Même si nous sommes contre la réforme, nous n’avions pas encore manifesté ni fait grève. Mais après le 49.3, on a décidé de venir. Il n’y a plus rien qui va : ni le fond ni la forme! », expliquent de concert Marie-Lou et Aurélien. pic.twitter.com/A9vMT2t6jR

March 23, 2023

5:38pm: Clashes between protesters and security forces continue in Paris

Journalists are sharing videos of chaotic scenes along Grands Boulevards, one of Paris’s major avenues. Videos show protesters throwing fireworks and other projectiles into smoke-filled air, as authorities use shields and batons to push back against demonstrators.

 

Quelques minutes plus tôt, ambiance hystérique à Grands boulevards, avec jets de projectiles, gaz, feux d'artifice et charges des FDO pic.twitter.com/Nr9khauXOM

March 23, 2023

 

Affrontements chaotiques sur les Grands Boulevards. Les forces de l’ordre régulièrement encerclées doivent retraiter. #manif23mars #retraites #paris pic.twitter.com/DJtkFV3tAH

March 23, 2023

 

5:26pm: Attendance at protest marches high in cities around France

Figures from unions and authorities suggest that turnout on Thursday for demonstrations against pension reforms has been among the highest since strikes began in January.

In Rouen, authorities said 14,800 protesters joined marches – a record since the beginning of the year – compared with 23,000, according to the CGT union.

Participation was also up sharply in Lyon (where 22,000-55,000 attended), Brest (where 20,000-40,000 attended) and Montpellier (where 18,000-40,000 attended), although numbers did not reach the same highs as on previous strike days, January 31 and March 7.

Differences in figures from unions and authorities are routine, yet especially large contrasts have been noted in some cities. In Nice, the CGT puts the number of demonstrators present on Thursday at 40,000 and the authorities just 5,200. In Marseille the prefecture counted 16,000 demonstrators, or seventeen times less than the 280,000 suggested by the CGT.

5:00pm: Union says 800,000 protesters have joined Paris march

The CGT union says 800,000 people have joined demonstrations in Paris on Thursday for the ninth day of national strikes against pension reform.

This is the largest attendance figure put forward by unions since protests began in January.

According to the union, the previous record for attendance in the capital was 700,000 demonstrators on March 7. Estimated attendance figures put forward by local authorities for the same day were significantly lower, at 81,000.

Authorities have not yet released an official estimation of how many protesters attended Thursday's march.

4:42pm: Violence erupts at front of Paris protest march 

Violence broke out at the head of the demonstration march against pension reform on Thursday in Paris, where several hundred protesters dressed in black broke windows and street furniture, AFP reported.

The violent protesters, known as black bloc, damaged convenience stores and a McDonald's fast-food restaurant while throwing cobblestones and other projectiles and chanting "Ah! Ah! Anticapitalist!".

The protesters also threw cobblestones and bottles at the police and set fire to garbage cans, AFP reported.

According to police, "about a thousand" black bloc protesters are present at the march, dressed in black and equipped with masks and goggles.

4:32pm: Violence in Brittany ‘cannot go unpunished’ interior minister says

French Interior Minister Gérald Darmanin has said attacks and damage caused by protesters in Lorient, where a government building was set on fire, are “inacceptable” and “cannot go unpunished”.

 

Inacceptables attaques et dégradations contre la sous-préfecture et le commissariat de Lorient. Pensées aux fonctionnaires blessés. Ces actes ne peuvent rester impunis.

March 23, 2023

 

4:17pm: Clashes reported between protesters and authorities in north-west 

Clashes broke out on Thursday between demonstrators and forces of order during pension reform protests in Nantes, Rennes and Lorient, AFP has reported.

In Nantes, demonstrators entered the administrative court ransacking the reception and breaking windows and doors, noted AFP. Firemen quickly put out a fire in a courtroom.

In Lorient protests were marked by unprecedented unrest, with the city police station and law enforcement officers targeted demonstrators. Protesters broke the windows of a local government building using projectiles and lit fires at the gate, before the police intervened to disperse the crowd, AFP reported.

 

 

A #Lorient , le commissariat est en train de brûler.#ReformeDesRetraites pic.twitter.com/N82gtUzE0H

March 23, 2023

 

 

In Rennes, authorities fired tear gas in response to projectiles and trash can fires, plunging the protest march into a thick cloud of acrid smoke, according to an AFP journalist.

3:44pm: 'We can still make things happen!'

"We can still make things happen," GCT union members Greg and Philippe, told FRANCE 24’s Cyrielle Cabot at Place de la Bastille in Paris. “Street protests have already brought down a law in the past, we can do it again!”

“Macron has shown nothing but contempt for the French," they added. "Today, it is no longer just about pensions. It is all our frustration and anger at a government that does not listen when we express our opinions."

 

 

« On peut encore faire bouger les choses », martèlent Greg et Philippe, de la CGT. « La rue a déjà fait tomber une loi dans le passé, on peut recommencer ! » pic.twitter.com/yfRKbiqsK3

March 23, 2023

 

3:35pm: Official figures show sharp increase in public sector workers joining strikes

Some 15.5% of people on strike at midday on Thursday work in the French public sector, according to official figures from the civil service.

This shows a sharp increase in participation among France’s 2.5 million civil servants compared to the previous national strike on March 15, when it had fallen to less than 3%.

3:22pm: French pension reform showdown 'an acid test' for unions and government

Numbers that turn out for Thursday’s protests will be significant in showing whether unions can still mobilise people against the reforms, or whether the government can expect unrest to blow over quickly, says Paul Smith, Associate Professor in French History and Politics at the University of Nottingham.

“This is really an acid test on both sides, for the trade unions and the government,” he said.

 

 

 

2:57pm: Union leaders call for ‘no violence’

The secretary general of the CFDT Laurent Berger called for “no violence” in protests throughout France, saying that the unions needed to “keep [public] opinion until the end”. He said that Thursday had "revived the mobilisation” in national strikes against pension reforms, which have been ongoing since January.

The leader of the hardline CGT Union Philippe Martinez said he felt that Emmanuel Macron had "thrown a can of gasoline on the fire" with his televised interview on Wednesday, adding that unions had written to the president to alert him to the "explosive situation" in the country.

>> Macron breaks silence on France’s bitter pension battle: Key takeaways

2:49pm: Unions in Marseille claim record turnout for anti-reform march

Demonstrations in Marseille on Thursday against pension reform had a record number of participants according to figures from unions, who said 280,000 people joined street protests.

Local authorities estimated there were 16,000 attendees.

The previous record for protests in the city was 240,000 people joining a protest departing from the old port, according to unions.

The Marseille prefecture puts the record at 40,000 people joining protests against pension reforms on January 31.

 

 

1:57pm: Protesters gather for march through Paris

In Paris, protesters are gathering at Place de la Bastille for a march that will cross through landmark sites in the capital, FRANCE 24’s Cyrielle Cabot and Ben Dodman report.

The cortege is expected to set off at 2pm before passing through Place de la République and ending at Place de l’Opéra at 7pm. Authorities have warned that traffic will be severely disrupted.

 

9e journée de mobilisation contre la #ReformeDesRetraites. La place de la Bastille est déjà bien chargée, à 40 minutes du départ du cortège. Suivez la manifestation #F24 @France24 ⬇️ pic.twitter.com/cpbUY10A6w

March 23, 2023

 

“Jupiter (Macron), the people will bring you back down to Earth”, writes 72-year-old Michel, heading to Bastille for latest pension protest in Paris. “Past presidents were capable of listening & backtracking, but Macron thinks he’s Louis XIV, an absolute monarch,” he adds. pic.twitter.com/tycHqp6Ht6

March 23, 2023

 

1:43pm: More than a quarter of public sector electricity workers join strikes

More than a quarter of employees (25.3%) at national electricity provider EDF stopped work at midday on Thursday for the ninth day of strikes against the pension reform, management has said.

1:33pm: Hundreds of protesters invade tracks at Paris's Gare de Lyon train station

In Paris, hundreds of protesters on Thursday morning flooded onto train tracks in the Gare de Lyon, interrupting traffic and causing a delay of at least half an hour, according to national railway operator SNCF.

"And we will go on, we will go on, we will go on till revocation" of the reform, they chanted.

Deputy mayor of Paris, Ian Brossart, tweeted a video of the blockade.

 

Les voies de la Gare de Lyon bloquées par des centaines de manifestants pic.twitter.com/lIEyOPQCWH

March 23, 2023

 

1:25pm : French national rail provider SNCF warns of  widespread disruption

National rail provider SNCF has said it will only run half of its Inoui and Ouigo TGV trains and a third of its TER on Thursday.

According to several union sources, 35% of SNCF workers officially declared their intention to join strikes.

12:14pm: French government renews requisition order at Fos-sur-Mer fuel depot

The French government has renewed the requisition order requiring three employees to return to work at the Fos-sur-Mer fuel depot in southern France to secure petrol supplies for the region, an energy ministry spokesperson said on Thursday.

A requisition order has also been prepared for the Gonfreville site in northern France, but the formal notification has not been issued at this stage, the spokesperson added.

The order follows more than two weeks of industrial action that is part of the nationwide movement against pension system changes.

11:34am: Police to be deployed throughout the country 

Some 12,000 police, including 5,000 in Paris, will be deployed during the day, Interior Minister Gerald Darmanin said on Thursday.

Spontaneous protests have broken out on a daily basis in recent days, leading to hundreds of arrests and accusations of heavy-handed tactics by police.

Amnesty International has expressed alarm "about the widespread use of excessive force and arbitrary arrests reported in several media outlets".

Paris police chief Laurent Nunez on Thursday denied this, saying the security forces only detained people from "gatherings [...] committing violence".

11:03am: Nationwide disruption as protests get under way across France 

The streets of Paris continue to smell strongly as approximately 7,000 tonnes of rubbish remain uncollected. Although the French government has ordered some bin collectors to gather the rubbish for health reasons, this process is a challenge as many incinerator sites have been blocked by protesters. 

Public transport, including regional trains, flights and metro services, has been heavily impacted. Many schools have also shut down as teachers joined the strike action. 

Public anger has not faded, with many reacting strongly to French President Macron's live television interview yesterday. Trade union leaders said he made a "mockery" of the French public and called on people to continue striking, including at oil refineries.

FRANCE 24's Catherine Norris Trent reports. 

 

 

 

10:47am: Protesters partially block access to CDG airport 

In an early action Thursday, protesters blocked road access to Terminal 1 at the capital's Charles de Gaulle airport, French television pictures showed.

The spontaneous protest near Terminal 1 would not impact flights, a spokesperson for Aeroports de Paris said.

10:06am: Dunkirk LNG terminal blocked by strike until Friday morning, union says 

The Dunkirk liquefied natural gas (LNG) terminal in northern France was blocked early on Thursday after workers voted to renew strike action against the government's planned changes to pensions, a union source said.

It will be blocked until Friday morning with a general meeting to be held with workers around noon that day to decide if the strike will be renewed again, the source said.

9:33am: French unions dig in after Macron defends pension reform

Trains were disrupted and a new day of nationwide protests kicked off in France on Thursday after a defiant President Emmanuel Macron pledged to implement a contentious pensions overhaul by the end of the year.

France's leader on Wednesday said he was prepared to accept unpopularity because the bill raising the minimum retirement age from 62 to 64 was "necessary" and "in the general interest of the country".

Protests were planned across the country on Thursday in the latest day of nationwide strikes that began in mid-January against the pension changes.

Half of all high-speed trains were cancelled, national railway operator SNCF said, after union sources reported around a third of staff would be striking.

At least half the trains into Paris from the suburbs were not running.

(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

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Macron holds firm on pension reform bill as protests escalate

Mass protests in France after Macron vows to continue with pension reform

FRANCE IN TURMOIL

Protests, appeals, referendum: What’s next for France’s pension reform?

France24 - World

Macron breaks silence on France’s bitter pension battle: Key takeaways

Issued on: 22/03/2023 - 16:30Modified: 22/03/2023 - 16:32

FRANCE 24 Follow

French President Emmanuel Macron broke his silence on the bitter pension battle roiling the country in a televised interview on Wednesday, stressing that his contentious reform raising the pension age is necessary and will come into force later this year.

Macron, whose approval rating has sunk to below 30%, was aiming to steady the ship and appease the anger that has swept the country since he rammed his deeply unpopular pension reform through parliament without a vote.

Dismissing calls for a snap election or a referendum, he said the plan to raise France’s minimum retirement age from 62 to 64 would continue on its “democratic path” and come into force by the end of 2023.

The French president also reaffirmed his faith in Prime Minister Élisabeth Borne, whose government narrowly survived a no-confidence vote triggered by Macron's use of special executive powers to bypass parliament.

>> Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

Here are the key takeaways from his interview with TF1 and France 2.

  • Pension reform to be enacted by year-end

Macron said his disputed pension overhaul was “necessary” to balance France’s pension system over the coming years amid shifting demographics.

“The longer we wait, the more it (the deficit) will deteriorate,” said the French president, whose government has failed to persuade the public – and indeed many economists – of the need for a reform.

“This reform is necessary, it does not make me happy. I would have preferred not to do it,” he said, calling for the reform to come into force by the end of 2023.

>> Protests, appeals, referendum: What’s next for France’s pension reform?

Macron, whose support is highest among pensioners and older workers, said 1.8 million pensioners “will start seeing their pension increase by an average of 600 euros per year” as a result of the changes.

  • Ready to accept ‘unpopularity’

The French president, who cannot seek re-election after his second term ends in 2027, said he was prepared to accept unpopularity over the contentious reform, which polls say is opposed by more than two-thirds of the French.

“Between short-term opinion polls and the broader interest of the nation, I choose (the latter),” he said. “If it is necessary to accept unpopularity today, I will accept it.”

Macron saw his approval rating plummet to 28% last week, according to an Ifop poll, his lowest level since the Yellow Vest crisis in 2019. The poll was conducted before he used special executive powers to force through his pension reform, further enraging his critics.

 

  • ‘Restart’ talks with unions on worker conditions

Macron acknowledged the “call for justice” voiced by protesters during mass rallies against his pension reform, which critics say will primarily affect low-skilled workers who start their careers early and have physically draining jobs, as well as women with discontinuous careers.

He promised to set up an “investment fund for the prevention of occupational wear and tear”, though he avoided using the word “pénibilité (arduousness), which has been a recurrent theme during protests.

During his first term in office, Macron struck down certain criteria of pénibilité that allowed some workers to retire earlier owing to the exhausting nature of their jobs. He has in the past said he was “not a fan” of the word pénibilité, “because it suggests that work is a pain”.

  • Confidence in Prime Minister Borne

Macron said his equally embattled Prime Minister Borne retained his confidence, brushing off calls for her to go.

"She (Borne) has my trust to lead this government team," he said of the premier, whose approval rating has also slipped below 30%.

Macron urged Borne to “build a legislative platform” that is “clearer, more concise” and that “changes things for our compatriots in a more tangible way”.

  • Yes to dissent, no to violence

While acknowledging “legitimate protests”, the French president promised zero tolerance for violence following days of unrest triggered by his decision to bypass parliament.

Lawyers, magistrates and politicians from the opposition have accused police officers of making hundreds of arbitrary arrests in an attempt to stifle the anti-government protests.

Video footage of police brutality aimed at protesters and some journalists has prompted the country’s rights ombudswoman, Claire Hédon, to express her “concern”.

Macron had ruled out bowing to pressure from protesters during a meeting with cabinet ministers on Tuesday evening, dismissing talks of a snap election or a referendum.

“The crowd, whatever form it takes, has no legitimacy in the face of the people who express themselves through their elected representatives,” he said, glossing over the fact that he denied those representatives a vote on his pension reform.

  • Profit-sharing scheme for workers

Seeking to regain the political initiative, and shake off the "president of the rich" tag that still dogs him, Macron said he wanted the government to take measures ensuring that companies share more of their profits with workers.

“We have big companies that are in the process of buying back their own shares ... We need to find the right way but they must share (profits) more with their employees,” he said.

Macron said he would ask the government to work on what he called an “exceptional contribution” by companies to the benefit of workers.

Finance Minister Bruno Le Maire said the idea was to spur a "substantial" increase in contributions to profit-sharing schemes by companies with more than 5,000 employees that buy back their own shares.

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French opposition says Macron shows ‘contempt’ for workers in TV interview

FRANCE IN TURMOIL

Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

FRANCE IN TURMOIL

A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

BBC

Paul Rusesabagina: Hotel Rwanda hero set to be freed

Paul Rusesabagina, a former hotel manager portrayed as a hero in the Hollywood film Hotel Rwanda, is to be released from prison in Kigali.

Two years ago, he was sentenced to 25 years for terrorism by a Rwandan court in what supporters called a sham trial.

A government spokesperson said Mr Rusesabagina's sentence had been "commuted by presidential order".

Mr Rusesabagina, 68, is credited with saving some 1,200 people during the 1994 genocide.

In a statement his family told the BBC: "We are pleased to hear the news about Paul's release. The family is hopeful to reunite with him soon."

There have been international calls for Mr Rusesabagina's release, especially from the United States, where he had lived since 2009. The Biden administration has said he was "wrongfully detained".

His family say the Rwandan government lured him from Texas, where he had permanent residency, back to Rwanda in 2020.

Mr Rusesabagina left Rwanda in 1996. His story remained largely unknown for a decade, while he worked as a taxi driver in the Belgian capital, Brussels.

It was featured in a section of journalist Philip Gourevitch's 1998 book about the genocide, but it was the 2004 Hollywood movie, where he was played by Don Cheadle, that brought him global attention.

The Rwandan genocide lasted 100 days from April 1994, when 800,000 people, mostly from the Tutsi ethnic group, were slaughtered by extremists from the Hutu community.

Mr Rusesabagina - a hotel manager at the time - protected some 1,200 people from the violence, after they sought shelter in the building.

The following year he was awarded the Presidential Medal of Freedom by then-US President George W Bush for his efforts. But he became a fierce critic of Rwanda's President Paul Kagame.

In a 2018 video message, Mr Rusesabagina called for a regime change, saying that "the time has come for us to use any means possible to bring about change in Rwanda".

He was arrested in 2020, when, according to his supporters, a private jet he believed would take him to Burundi, instead landed in the Rwandan capital Kigali.

In September 2021 he was found guilty of backing a rebel group behind deadly attacks in 2018 and 2019 in Rwanda.

Mr Rusesabagina was freed alongside Callixte Nsabimana, spokesman of the Rwanda Movement for Democratic Change - an opposition political party.

A spokesperson for the Rwandan government said: "No-one should be under any illusion about what this means, as there is consensus that serious crimes were committed, for which they were convicted.

"Under Rwandan law, commutation of sentence does not extinguish the underlying conviction.

"Rwanda notes the constructive role of the US government in creating conditions for dialogue on this issue, as well as the facilitation provided by the state of Qatar."

More about the Rwandan genocide:

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Between April and July 1994, an estimated 800,000 Rwandans were killed in the space of 100 days.

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France24 - World

French opposition says Macron shows ‘contempt’ for workers in TV interview

Issued on: 22/03/2023 - 16:08

FRANCE 24 Follow Clovis CASALI Follow

French union leaders and opposition politicians on Wednesday reacted with outrage to a televised interview with President Emmanuel Macron in which he discussed planned pension reforms recently forced through government.

In an interview broadcast on national television channels TF1 and France 2, Macron defiantly vowed to push through the deeply unpopular pensions reform.

The president said he was prepared to accept unpopularity in the face of sometimes violent protests across France.

>> Hundreds arrested as French protests continue after government survives no-confidence vote

Aides said the televised discussion was aimed at "calming things down", as weeks of strikes against the reforms show little sign of abating, but initial reactions showed it might have quite the opposite effect.

"Lies!" the moderate, reform-minded Laurent Berger, head of the CFDT, France's largest union, tweeted, accusing Macron of "rewriting history" after he said unions had not offered an alternative to his pension bill.

Philippe Martinez, who leads the more hardline CGT union, told French media that Macron was mocking workers with what he called an "outlandish" interview.

The union leader said the interview showcased the French President's "hypocrisy", adding that Macron's comments showed "disdain for the millions of people who have been protesting".

Opposition politicians were also quick to criticise the president.

LFI leader Jean-Luc Mélenchon also accused Macron of telling lies about pension reform in the interview and showing “typical contempt for the workers and the demonstrations”.

Macron parle une fois de plus pour ne rien dire à part ses mensonges sur la #ReformeDesRetraites.Il nous accable de ses marques traditionnelles de mépris pour les travailleurs et les manifestations. La foule M. Macron, est au peuple ce que le cri est à la voix.#greve23mars pic.twitter.com/XwC39T67Oy

March 22, 2023

Macron “lives outside all reality", the far-left leader said at a press conference in Toulouse on Wednesday.

 

Marine Le Pen, the leader of the far-right in parliament, said Macron had merely "reinforced the feeling of contempt" felt by the French

The secretary of France’s Socialist Party, Olivier Faure, warned of a fierce reaction to the televised interview from the French public, saying Macron had “put even more explosives on an inferno that is already ablaze”.

“It’s astonishing. He is in absolute denial,” Faure said from outside France’s National Assembly.

(FRANCE with AFP, REUTERS)

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President Macron hopes to heal divisions after bruising pensions fight

AS IT HAPPENED

Macron holds firm on pension reform bill as protests escalate

In the press

Will Macron 'Macronsplain' his way out of pension reform anger?

France24 - World

Protests, appeals, referendum: What’s next for France’s pension reform?

Issued on: 21/03/2023 - 21:43

Cyrielle CABOT Romain HOUEIX

After the French government this week survived two no-confidence votes sparked by the use of special executive power to push pension reforms through parliament, President Emmanuel Macron faces public outrage and constitutional appeals amid swirling rumours of a dissolution of parliament, a change of government and even a referendum on the new retirement measures. FRANCE 24 takes stock of what’s next in French politics.

Following a series of dramatic days in French politics, controversial pension reforms were adopted on Monday the hard way. French Prime Minister Élisabeth Borne rammed through the bill in the National Assembly, the lower house, last week by invoking Article 49.3. The constitutional clause grants the government executive privilege to pass a bill without a parliamentary vote and gives the opposition the opportunity to respond with a no-confidence vote.

On Monday, March 20, the government narrowly survived the no-confidence vote, paving the way for the adoption of the pension reforms, which extends the official retirement age from 62 to 64.

But opponents of French President Emmanuel Macron’s pension reforms are not caving in and they still hope to force a government backdown before the new law is enacted.

The far-left NUPES (New Ecological and Social Popular Union) alliance has vowed to use "all means” at their disposal to defeat the despised pension reform. These include mass protests, holding a public referendum to try to overturn the reforms, and appealing to the Constitutional Council with the aim of invalidating the law on procedural grounds.

On the streets with an eye on the past

The next steps are likely to be played out on the streets of French cities and towns. Spontaneous demonstrations started erupting on Thursday night, after the government invoked Article 49.3. Following Monday’s no-confidence votes, they turned violent, with some protesters erecting barricades, destroying public property and burning garbage that has been piling up in the French capital due to the waste workers strike over pension reforms. Hundreds were arrested after a night of protesters playing cat-and-mouse with riot police across France.

In addition to the spontaneous displays of discontent, trade unions are continuing nationwide strikes, which have gripped France since the start of the year. French unions have called another day of strikes on Thursday, March 23. So far, the eight nationwide strikes called by the unions this year have been peaceful. Following the dramatic political events over the past few days and the unruly spontaneous demonstrations on the streets, there are heightened fears of violence.

Jean-Luc Mélenchon, firebrand leader of the far-left France Unbowed (La France Insoumise, LFI) party, called for public protests at a press briefing near the National Assembly. "I hope that this popular discontent is expressed on a mass scale at any place under any circumstances, and that it enables us to obtain the withdrawal of the text," he said.

In the past, mass protests have succeeded into forcing French governments to back down. The opposition regularly cites the example of the 2006 youth employment reforms under then prime minister, Dominique de Villepin. The law covering the New Employment Contract – CPE as it’s known in France – provided a two-year trial period for young people, and it was also adopted by invoking Article 49.3. Following mass protests however, the law was finally suspended and then abolished by a new vote.

The next step: the Constitutional Council

French opposition lawmakers have other tools at their disposal to try to rescind the new pension law. They include an appeal to France’s Constitutional Council. It is charged with ruling on the constitutionality of new laws before they can be implemented.

The defeat of the no-confidence votes on Monday cleared the way for the adoption of new pension legislation, but the law does not yet have the green light for implementation. 

A Constitutional Council appeal enables the suspension of the implementation deadline until it examines the new law within a one-month deadline. But under Article 61.3 of the French constitution, the government can ask the council to examine the text on an urgent basis, which reduces the deadline to eight days.

On Monday night, Borne announced that she will refer "directly to the Constitutional Council" for an examination "as soon as possible", according to a statement from the prime minister’s office. The prime minister hopes that "all the points raised during the debates can be examined", the statement added.

Referendum: putting it to the people

Another option is a public referendum, or the referendum d’initiative partagée (RIP).

An RIP request was also submitted to the Constitutional Council on Monday after the government survived the no-confidence votes.

A constitutional weapon at the disposal of French parliamentarians, the RIP requires a complex combination of parliamentary and voter endorsements.

French lawmakers organising a “popular consultation of a bill" require an endorsement of one-fifth of the members of both houses of parliament, or at least 185 of the 925 parliamentarians in the 577-member National Assembly and 348-member Senate.

It must also be "supported by one tenth of the electorate", or 4.87 million people, whose signatures must be collected within nine months.

Around 250 parliamentarians, mainly left-wing lawmakers from both houses, submitted an RIP request to the head of the National Assembly on March 17.  The request was transmitted to the Constitutional Council, which must now verify if the conditions for calling a referendum are met.

According to Valérie Rabault, the Socialist vice-president of the National Assembly, the procedure would "block the implementation of this reform for nine months". But "if a RIP is triggered on pensions, it must be before the implementation of the law".

Dissolving the National Assembly, firing the prime minister

"Only one solution: dissolution,” has become a slogan over the past few days among opponents of the pension reform seeking a dissolution of the National Assembly.

The possibility of the president dissolving the National Assembly was a talking point among his party members following the June 2022 parliamentary elections, when Macron’s centrist movement failed to win a majority in the lower house.

Under the French constitution, the president has the right to dissolve the National Assembly, triggering fresh parliamentary elections. 

Macron himself privately threatened to dissolve parliament in case of a parliamentary gridlock

It was still a threat last week, before the government was forced to invoke Article 49.3 since Borne was not sure of getting the minimum 287 votes in the National Assembly needed to approve the pension reform.

Following Monday’s tight no-confidence vote, the prospect seems even less likely.

In any case, it’s a risky move. In 1997, then president Jacques Chirac tried the move, which cost him his majority.

If new parliamentary elections are called, it’s also difficult to predict the results. Theoretically, the far-left NUPES coalition should make gains following the mass anti-pension reform mobilisation. 

But analysts warn that the most likely winner of a re-election would be Marine Le Pen’s far-right National Rally, thriving once again on French discontent.

The recent pension drama could cost Prime Minister Borne her job, according to many experts. They note that Macron could change his prime minister in a bid to give a new impetus to the rest of his second – and last – presidential term.

Some analysts say Macron might wait a while before he changes the head of government. They note that the president may not want to be seen as throwing a prime minister, who stuck it out with a difficult reform, under the bus – or at least immediately.

For now, the messaging from the Élysée presidential palace has been resolute. Following a meeting with his political allies on Tuesday, Macron declared he would not be "be rushed into anything", a participant told the AFP. The opposition and the electorate however may not be as patient.

This article has been translated from the original in French.

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRANCE IN TURMOIL

Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

FRANCE IN TURMOIL

A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

CITY OF LITTER

Rubbish piles up in streets of Paris as France’s pension battle enters final stretch

France24 - World

🔴 Live: UN accuses Russia and Ukraine of ‘summary executions’ of prisoners

Issued on: 24/03/2023 - 07:50Modified: 24/03/2023 - 13:50

FRANCE 24 Follow Catherine VIETTE Follow

The United Nations said Friday it was “deeply concerned” by what it described as summary executions of prisoners of war carried out by Russian and Ukrainian forces on the battlefield. Earlier in the day, Russia’s former President Dmitry Medvedev said Russian forces may have to advance as far as Kyiv or Lviv to destroy “infection” in Ukraine. Follow our live blog for all the latest developments on the war in Ukraine. All times are Paris time (GMT+1).

 

 

3:50pm: French DIY retailer Leroy Merlin to transfer ownership of Russian business

French DIY retailer Leroy Merlin, which employs 45,000 people in Russia, intends to hand over ownership of operations in the country to local management, its parent company ADEO said on Friday.

Leroy Merlin is owned by the Mulliez family, which is also behind French sporting goods chain Decathlon and food retailer Auchan, both of which continue to operate in Russia.

"We are starting the transfer process and have to submit the project to the relevant authorities in Russia," ADEO's head said, adding that the process may take many months to complete.

Western companies from McDonald's and Starbucks to Deutsche Bank and Shell have stepped back from Russia, under pressure from customers and their governments to inflict an economic price on Moscow for waging war on its neighbour.

2:32pm: Russia wants demilitarised buffer zones in Ukraine, says Putin ally

Russia wants to create demilitarised buffer zones inside Ukraine around areas it has annexed, an ally of President Vladimir Putin said on Friday, saying it might be necessary to push deeper into Ukraine if such zones cannot be set up.

Former President Dmitry Medvedev said Russia needed demilitarised corridors around the areas it is claiming – and which Ukraine says it will never accept Russian control of.

"We need to achieve all the goals that have been set to protect our territories, that is the territories of the Russian Federation," Medvedev, who is deputy chairman of Russia's Security Council, said in an interview with Russian media posted on Telegram.

We need to "throw out all the foreigners who are there in the broad sense of the word, create a buffer zone which would not allow the use of any types of weapons that work at medium and short distances, that is 70-100 kilometres, to demilitarise it," Medvedev said

1:49pm: UN accuses Russia, Ukraine forces of ‘summary executions’ of prisoners

The United Nations said Friday it was “deeply concerned” by what it described as summary executions of prisoners of war carried out by Russian and Ukrainian forces on the battlefield.

The head of the UN Human Rights Monitoring Mission in Ukraine, Matilda Bogner, said her organisation had documented the killings of “up to 25 Russian prisoners of war” by Ukrainian armed forces as well as “the summary execution of 15 Ukrainian prisoners of war shortly after being captured by Russian armed forces”.

11:53am: Ukraine revises death toll for overnight Russian strike in Donetsk region

Ukrainian emergency services has revised down the death toll of an overnight Russian strike in the Donetsk region, saying three and not five people were killed in the attack.

“Three people died and two people were injured as a result of the incident,” it said.

The strike occurred in the town of Kostyantynivka and hit a humanitarian support centre.

The emergencies service published images of a one-storey building with its roof caved in and debris all around. It said the victims included “three internally displaced women from Bakhmut, Chasiv Yar and Opytne” – nearby towns at the centre of the conflict.

Kostyantynivka is about 25 kilometres west of Bakhmut, an industrial city that has seen the longest and bloodiest battle of the Russian invasion.

11:42am: Kremlin says important to identify object found next to Nord Stream pipeline

The Kremlin on Friday said it was important to identify an object discovered next to one of the Nord Stream pipelines, and said the ongoing investigation into blasts that struck the pipelines last September must be conducted with full transparency.

Kremlin spokesman Dmitry Peskov also told reporters it was a positive sign that Denmark had invited the Russian-controlled operator of the Nord Stream 2 pipeline to help salvage an unidentified object found close to the Baltic Sea pipelines. "It's certainly positive news when the owner of the pipeline is invited to take part in very important phases of the investigation," he said.

Last week, Danish authorities said a tubular object, protruding around 40 cm (16 inches) from the seabed and 10 cm in diameter, had been found during an inspection of the last remaining intact Nord Stream pipeline by its operator, Nord Stream 2 AG.

"It is critically important to determine what kind of object it is, whether it is related to this terrorist act  – apparently it is – and to continue this investigation. And this investigation must be transparent," Peskov added.

Three of the four pipelines of the Nord Stream 1 and Nord Stream 2 gas links were hit in a still-unexplained explosion last September.

11:36am: Russia says use of depleted uranium shells in Ukraine would harm the population

Russia's defence ministry said on Friday that the use of depleted uranium shells in Ukraine would harm Ukrainian troops, the wider population and negatively affect the country's agriculture sector, the Interfax news agency reported.

Russia reacted furiously to plans outlined by Britain earlier this week to send shells containing depleted uranium to Ukraine.

London says they are a conventional form of ammunition, while President Vladimir Putin said the move showed NATO members were sending weapons with a "nuclear component" to Kyiv.

11:29am: Russian wanted by US goes missing in Italy

The son of a senior Russian official arrested in Italy at Washington’s request disappeared the day after a court approved his extradition to the United States, media reports said.

Following his arrest at Milan Malpensa Airport on October 17, Artyom Uss was held at his residence near Milan but required to wear an electronic bracelet.

US authorities accuse Uss, the son of a Siberian governor, of having illegally sold US technologies to Russian arms companies.

On Tuesday, an Italian court agreed to his extradition to the United States – but the following day, he disappeared, media reports said. According to La Repubblica newspaper, police checked on Uss early Wednesday but around lunchtime his electronic bracelet sounded the alarm, and he has not been seen since

10:09am: 'We don't want direct conflict with NATO', says Russia's Medvedev

Russian ex-President Dmitry Medvedev said on Friday that Russia was not planning to enter into a direct conflict with NATO and was interested in resolving the Ukraine crisis through talks, the Interfax news agency reported.

However, he warned that any Ukrainian attempt to take the Crimean peninsula – which Moscow annexed in 2014 – would be grounds for Russia to use "absolutely any weapon" against Kyiv in response.

9:46am: Several civilians killed in overnight Russian attacks in northern and eastern Ukraine

Overnight Russian missile strikes and shelling killed at least seven civilians in northern and eastern Ukraine, regional officials said.

Emergency services said five civilians were killed in Kostiantynivka in the eastern region of Donetsk region, and President Volodymyr Zelensky’s office said two were killed and seven wounded following intense shelling of Bilopillia in the northern region of Sumy.

9:35am: Russian officer sentenced to 6.5 years in prison for desertation

A Russian security officer who fled the country because he objected to the invasion of Ukraine has been sentenced to six-and-a-half years in high-security prison, the Taiga.info news website reported on Friday.

Federal Protective Service Major Mikhail Zhilin, 36, fled to Kazakhstan last year when Russia announced a conscription campaign, illegally crossing the border through woods while his wife and children drove through a checkpoint. Zhilin sought refugee status in the former Soviet republic but his request was denied and authorities there stopped him from leaving for Armenia.

Kazakhstan handed him over to Russia late last year, leading to the rare conviction of an officer for desertion.

According to Taiga.info, a court in the city of Barnaul found Zhilin, who had worked on communications at a security facility in Siberia, guilty of deserting and illegal border crossing and, in addition to the prison term, stripped him of his officer rank.

7:19am: Russian forces may advance to Kyiv or Lviv, Medvedev says

Russian forces may have to advance as far as Kyiv or Lviv in Ukraine to “destroy this infection”, the country’s former president Dmitry Medvedev said in an interview with Russian news agencies.

“Nothing can be ruled out here. If you need to get to Kyiv, then you need to go to Kyiv, if to Lviv, then you need to go to Lviv in order to destroy this infection,” RIA Novosti quoted Medvedev, who is now deputy chairman of the Russian Security Council, as saying.

1:47am: Ukraine prepares counteroffensive

Ukrainian troops will soon counterattack as Russia’s offensive looks to be faltering, a commander said, noting Russia’s Wagner mercenaries “are losing considerable strength and are running out of steam”.

“Very soon, we will take advantage of this opportunity, as we did in the past near Kyiv, Kharkiv, Balakliya and Kupiansk,” Kyiv’s ground forces commander Oleksandr Syrskyi said in a social media post.

There was no immediate response from Moscow to suggestions its forces in Bakhmut were losing momentum, but Wagner boss Yevgeny Prigozhin issued statements in recent days warning of a Ukrainian counterassault.

On Monday, Prigozhin published a letter to Russian Defence Minister Sergei Shoigu, saying Ukraine aimed to cut off Wagner’s forces from Russia’s regular troops.

 

Read more analysis on the war in Ukraine © France Médias Monde graphic studio

 

(FRANCE 24 with Reuters, AFP and AP)

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EU's von der Leyen plans conference on children taken by Russia

AS IT HAPPENED

Talks with Japan’s prime minister ‘productive’, Zelensky says

As It Happened

Ukraine blasts Putin for coming to ‘admire the ruins’ of Mariupol

BBC

SANS TITRE

The court has returned from recess.

We'll now hear more from Dr Boehne.

The court is now taking a short recess.

Stay with us and we'll bring you the main developments as soon as it returns.

Dr Boehne is continuing to give his testimony as he is cross-examined by Sanderson's legal team.

He has been talking through his handwritten notes he took down back in 2016.

As the neurologist is giving his evidence via videolink, his notes are being shared on the same screen as the legal team scroll through the paperwork.

Neurologist Boehne is now being asked about his expert evidence about Sanderson's injuries.

Boehne is saying that his job, from a biomechanics perspective, is to determine how Sanderson's injuries may have come about.

He is asked whether he has an opinion on whether anyone was skiing unreasonably when the collision happened.

"I have no comment on how anyone was skiing," he says.

Neurologist Richard Boehne is currently giving evidence before the court by videolink.

He is being questioned about previous testimony by medical experts on behalf of Terry Sanderson.

Dr Boehne is being asked if he agrees with Sanderson's witness characterisation of the accident.

The witness has cast doubt on the suggestion that the retired doctor's deterioration came directly after the collision, as well as saying there is evidence Sanderson only suffered a mild concussion.

Day four of the case is now under way in the court in Park City, Utah.

Terry Sanderson and Gwyneth Paltrow's lawyers have been addressing the judge about a procedural matter.

Now Paltrow and Sanderson have entered the court and the jury has been brought in, testimony has begun for the day.

Stick with us for key revelations and analysis of the case.

The spotlight in this trial hasn't just been on the Hollywood actress.

So far, the lawyers in the case have been at the centre of attention.

Gwyneth Paltrow is accused of causing a collision that left retired eye doctor Terry Sanderson, 76, concussed.

Sanderson alleges that Paltrow crashed into him, causing him lasting injuries and brain damage.

He is seeking $300,000 (£244,000) in damages, having dropped a previous claim for $3.1m. Paltrow has countersued and is seeking $1 plus legal fees.

A doctor who gave evidence in court this week has said Sanderson had sustained a traumatic brain injury that "completely changed his life".

The court heard earlier this week that Gwyneth Paltrow was false"distracted" when she crashed into Sanderson, inflicting brain damage and breaking his ribs.

Steve Owens, Paltrow’s lawyer, has rejected these claims.

He told the jury Paltrow had just begun descending the slope when a pair of skis suddenly appeared between her legs and a man collided into her back.

When Oscar winner-turned-lifestyle influencer Gwyneth Paltrow and retired eye doctor Terry Sanderson took to the slopes in 2016, they can't have foreseen that they would still be talking about it seven years later.

They collided on a beginner slope at an upmarket resort in Utah, and are now suing each other over what took place.

The trial began on Tuesday and is expected to last about a week. Sanderson is due to take the stand later today to give his version of events.

Proceedings at the court in Park City, Utah, are due to get under way shortly and we'll bring you the latest.

You can also watch by hitting the Play button at the top of this page.

France24 - World

Several pro-Iran fighters killed in US retaliatory strikes in Syria

Issued on: 24/03/2023 - 05:34Modified: 24/03/2023 - 09:22

NEWS WIRES

US airstrikes killed eight pro-Iran fighters in eastern Syria following a drone attack that killed one American contractor and wounded five US service personnel, a war monitor said Friday.

Defense Secretary Lloyd Austin said Thursday that at the direction of President Joe Biden, he had authorised “precision airstrikes tonight in eastern Syria against facilities used by groups affiliated with Iran’s Islamic Revolutionary Guard Corps.”

The IRGC is a wing of the Iranian military and is blacklisted as a terrorist group by the United States.

“The airstrikes were conducted in response to today’s attack as well as a series of recent attacks against Coalition forces in Syria by groups affiliated with the IRGC,” Austin added.

A Department of Defense statement said the US contractor had been killed and the others wounded “after a one-way unmanned aerial vehicle struck a maintenance facility on a Coalition base near Hasakeh in northeast Syria”.

Another US contractor was also injured in the UAV attack, the Pentagon said, adding that the US intelligence community “assess the UAV to be of Iranian origin”.

On Friday, Rami Abdel Rahman, head of the Syrian Observatory for Human Rights, a Britain-based monitor with a wide network of sources on the ground in the war-torn country, said eight people had been killed by US strikes.

“US strikes targeted a weapons depots inside Deir Ezzor city, killing six pro-Iran fighters, and two other fighters were killed by strikes targeting the desert of Mayadine and near Albu Kamal,” he said.

‘Always respond’

Hundreds of US troops are in Syria as part of a coalition fighting against remnants of the Islamic State (IS) group and have frequently been targeted in attacks by militia groups.

The US troops support the Syrian Democratic Forces (SDF), the Kurds’ de facto army in the area, which led the battle that dislodged the IS group from the last scraps of their Syrian territory in 2019.

Two of the US service members wounded on Thursday were treated on-site, while the three other troops and one US contractor were medically evacuated to Iraq, the Pentagon said.

“We will always take all necessary measures to defend our people and will always respond at a time and place of our choosing,” said General Michael Kurilla, commander of US Central Command.

When the strikes were announced, Biden had already travelled to Canada, where he is set to meet with Prime Minister Justin Trudeau.

Last August, Biden ordered similar retaliatory strikes in the oil-rich Syrian province of Deir Ezzor after several drones targeted a coalition outpost, without causing any casualties.

That attack came the same day that Iranian state media announced a Revolutionary Guard general had been killed days earlier while “on a mission in Syria as a military adviser”.

Iran says it has deployed its forces in Syria at the invitation of Damascus and only as advisers.

(AFP)

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Syrian state media says Israeli strike damaged Aleppo airport

Diplomacy

Détente between Iran and Saudi Arabia raises hopes for steps towards peace in Yemen

Assad meets Putin in Moscow as Syrians mark 12 years since anti-regime uprising

BBC

Lionel Messi: Argentina & Paris St-Germain forward reaches 800 goals

Last updated on 8 hours ago8 hours ago.From the section Footballcomments444

Lionel Messi scored his 800th top-level goal as Argentina beat Panama 2-0 in their first match since winning the World Cup.

The 35-year-old Paris St-Germain forward becomes the second player to reach the milestone after Cristiano Ronaldo.

Messi's tally includes 672 goals over 17 seasons for Barcelona and 29 for PSG.

He also has 99 international goals, with two coming in the World Cup final.

The Argentina captain scored an 89th-minute free-kick at the Monumental de Nunez Stadium in Buenos Aires to add to Thiago Almada's opener 11 minutes earlier.

Messi will have the opportunity to score his 100th international goal when Argentina play Curacao on Tuesday.

It is yet another milestone in an extraordinary career during which he has won almost every major trophy, including four Champions Leagues, 10 La Liga titles, the Copa America and, finally in December, the World Cup.

Established as one of the greatest players of all time, Messi has won the Ballon d'Or - awarded to the best player of the year in European football - a record seven times, twice more than Ronaldo.

The only major competition Messi has played in but failed to win so far is the French Cup.

Messi's haul of 35 trophies with Barcelona, whom he joined at the age of 13, makes him the most decorated player in the Spanish club's history and he unsurprisingly holds Barca's all-time scoring and appearance (778) records.

He has also scored more goals (474) and provided more assists (192) than any player to have featured in La Liga and has the record for the most goals in a single season in the Spanish top flight - 50 in 37 games during 2011-12.

He has the most La Liga hat-tricks (36) and shares the record for the most trebles in a single season with Ronaldo, who also has eight.

While the Portugal forward remains the Champions League's all-time top scorer with 140 goals, Messi - who has 129 - was the first player to register five goals in a match in the competition and his sequence of scoring in 18 consecutive years is also unmatched in the European club game's elite tournament.

Should he carry on playing and stay fit, Messi should reach 900 club appearances next season and would likely score in his 20th consecutive top-flight season.

He is already Argentina's most capped player (172) and is one away from a century of goals for his country. Gabriel Batistuta is second on the list with a distant 56 from 78 games.

Only Ronaldo (120) and Ali Daei, who scored 109 times for Iran between 1993 and 2006, have scored more men's international goals.

BBC

Israel's Netanyahu meets Sunak at Downing Street amid protests

Prime Minister Rishi Sunak has met Benjamin Netanyahu at Downing Street as the Israeli leader faces domestic turmoil over judicial reforms.

Mr Sunak greeted Mr Netanyahu outside No 10 before talks over security and the threat from Iran.

Mr Netanyahu will also meet Home Secretary Suella Braverman on his one-day visit.

Hundreds of protesters gathered at the gates of Downing Street to demonstrate against the Israeli PM's policies.

There was a cacophony, including shouts of "shame" and "traitor", as Mr Netanyahu made the short walk from his convoy to the steps of Number 10.

A planned photo opportunity for media at the start of the talks was cancelled, and there was no joint statement.

The visit comes at a time of political turmoil in Israel, with the country gripped by months of some of the biggest demonstrations in its history.

Mr Netanyahu has defied calls to scrap a shake-up of the legal system, amid warnings the crisis is not only causing social upheaval but could harm Israel's security.

Growing numbers of military reservists are refusing to serve in protest.

Thursday saw tens of thousands of Israelis take to the streets across the country, in scenes which have been repeated weekly and escalated since the start of the year.

נתניהו בדאונינג 10. אחת העיתונאיות הבריטיות זרקה לו: היועצת המשפטית שלך אומרת שאתה מפר החוק. נתניהו כבר מורגל בהתעלמות pic.twitter.com/E8QeiTUcG8

Downing Street said that in his meeting with Mr Netanyahu, Mr Sunak "stressed the importance of upholding the democratic values that underpin our relationship, including in the proposed judicial reforms in Israel".

It said the two men also discussed the war in Ukraine and Iran's "destabilising activity", as well as its nuclear programme. It said the leaders welcomed an agreement signed this week aimed at deepening technical, trade and security ties between the UK and Israel.

Although previous visits to the UK by Mr Netanyahu have been met with demonstrations by pro-Palestinian groups, Friday's protests - led by British and Israeli Jews, with many waving Israeli flags - were an unusual sight.

On the opposite side of the road, hundreds of protesters from the Palestine Solidarity Campaign held a demonstration against Mr Netanyahu's visit and the State of Israel, while a third, small rally was also held nearby by supporters of Mr Netanyahu.

Opponents of the Israeli prime minster say he is using the judicial reforms, which will weaken the power of the Supreme Court among other things, to bolster himself and shield policies of his government - the most right-wing in Israel's history.

Mr Netanyahu has accused critics of disrespecting voters who gave his coalition and its reform platform a commanding win in November's elections.

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Israel's PM vows to continue with legal reforms

France24 - World

TikTok CEO grilled by skeptical US lawmakers over national security threat

Issued on: 24/03/2023 - 02:53

NEWS WIRES Camille NEDELEC

A nearly six-hour grilling of TikTok’s CEO by lawmakers brought the platform’s 150 million US users no closer to an answer as to whether the app will be wiped from their devices.

US lawmakers on Thursday pressed Shou Zi Chew over data security and harmful content, responding skeptically during a tense committee hearing to his assurances that the hugely popular video-sharing app prioritises user safety and should not be banned due to its Chinese connections.

In a bipartisan effort to rein in the power of a major social media platform, Republican and Democratic lawmakers hurled questions on a host of topics, including TikTok’s content moderation practices, how the company plans to secure American data from Beijing, and its spying on journalists.

Chew spent most of the hearing attempting to push back assertions that TikTok, or its Chinese parent company, ByteDance, are tools of the Chinese government. But he failed to answer uncomfortable questions about human rights abuses committed by China against the Uyghurs, and seemed taken aback by a TikTok video displayed by one lawmaker that advocated for violence against the House committee holding the hearing.

The rare public appearance by the 40-year-old Singapore native comes at a crucial time for the company. TikTok has ballooned its American user base to 150 million in a few short years, but its increasing dominance is being threated by a potential nationwide ban in the US and growing fears among officials about protecting user data from China's communist government.

There's also symbolism for lawmakers in taking on TikTok, which has been swept up in a wider geopolitical battle between Beijing and Washington over trade and technology, as well as heightened tensions due to recent balloon politics and China’s relationship with Russia.

“Mr. Chew, you are here because the American people need the truth about the threat TikTok poses to our national and personal security,” Committee Chair Cathy McMorris Rodgers, a Republican, said in her opening statement.

Chew told the House Committee on Energy and Commerce that TikTok prioritises the safety of its young users and denied it's a national security risk. He reiterated the company’s plan to protect US user data by storing it on servers maintained and owned by the software giant Oracle.

“Let me state this unequivocally: ByteDance is not an agent of China or any other country,” Chew said.

Nevertheless, the company has been dogged by claims that its Chinese ownership means user data could end up in the hands of the Chinese government or that it could be used to promote narratives favourable to the country's communist leaders.

In 2019, the Guardian reported that TikTok was instructing its moderators to censor videos that mention Tiananmen Square and included images unfavorable to the Chinese government. The platform says it has since changed its moderation practices.

Concerns about the platform increased when ByteDance admitted in December that it fired four employees who accessed data on two journalists, and people connected to them, last summer while attempting to uncover the source of a leaked report about the company.

Aware of its weakness, TikTok has been trying to distance itself from its Chinese origins, saying 60% of ByteDance is owned by global institutional investors such as Carlyle Group.

"Ownership is not at the core of addressing these concerns,” Chew said.

But for many others, it is. The Biden administration has reportedly demanded TikTok's Chinese owners sell their stakes in the company to avoid a nationwide ban. China has said it would oppose those attempts. Meanwhile, Secretary of State Anthony Blinken said at a separate committee hearing Thursday that he believes TikTok is a security threat, and “should be ended one way or another.”

White House press secretary Karine Jean-Pierre said “everyone was watching” Thursday’s TikTok hearing at the White House. But she declined to comment on specific actions the administration could take to address its TikTok concerns.

In one of the most dramatic moments of the hearing, Republican Rep. Kat Cammack played a TikTok video showing a shooting gun with a caption that included the House committee, with the exact date before it was formally announced.

“You expect us to believe that you are capable of maintaining the data security, privacy and security of 150 million Americans where you can’t even protect the people in this room,” Cammack said.

TikTok said the company on Thursday removed the video and banned the account that posted it.

Concerns about what kind of content Americans encounter online, or how their data is collected by technology companies, isn't new. Congress has been wanting to curtail the amount of data tech companies collect on consumers through a national privacy law, but those efforts have failed.

At a news conference on Wednesday, Rep. Jamaal Bowman, a New York Democrat and one of the few allies TikTok seemingly has on the Hill, said lawmakers concerned about protecting users shouldn’t target TikTok, but must instead focus on a national law that would protect user data across all social media platforms. Chew also noted the failure of U.S. social media companies to address the very concerns for which TikTok was being criticized.

“American social companies don’t have a good track record with data privacy and user security,” he said. "Look at Facebook and Cambridge Analytica, just one example.”

Committee members also showed a host of TikTok videos that encouraged users to harm themselves and commit suicide. Many questioned why the platform’s Chinese counterpart, Douyin, does not carry the same potentially dangerous content as the American product.

Chew responded that it depends on the laws of the country where the app is operating. He said the company has about 40,000 moderators that track harmful content and an algorithm that flags material.

Wealth management firm Wedbush described the hearing as a “disaster” for TikTok that made a ban more likely if it doesn't separate from its Chinese parent. Emile El Nems, an analyst at Moody’s Investors Service, said a ban would benefit TikTok rivals YouTube, Instagram and Snap, “likely resulting in higher revenue share of the total advertising wallet.”

To avoid a ban, TikTok has been trying to sell officials on a $1.5 billion plan, Project Texas, which routes all US user data to servers owned and maintained by the software giant Oracle.

As of October, all new US user data was being stored inside the country. The company started deleting all historic US user data from non-Oracle servers this month, in a process expected to be completed this year, Chew said.

Republican Rep. Dan Crenshaw noted that regardless of what the company does to assure lawmakers it will protect US user data, the Chinese government can still have significant influence over its parent company and ask it to turn over data through its national security laws.

Congress, the White House, US armed forces and more than half of US states have already banned the use of the app from official devices. Similar bans have been imposed in other countries including Denmark, Canada, Great Britain and New Zealand, as well as the European Union.

A complete TikTok ban in the US would risk political and popular backlash from its young user base and civil liberties groups.

David Kennedy, a former government intelligence officer who runs the cybersecurity company TrustedSec, said he agrees with restricting TikTok access on government-issued phones but that a nationwide ban might be too extreme.

“We have Tesla in China, we have Microsoft in China, we have Apple in China. Are they going to start banning us now?" Kennedy said. “It could escalate very quickly.”

(AP)

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UK bans TikTok on government devices over security concerns

White House gives government agencies 30 days to enforce TikTok ban

US urged TikTok to part ways with Chinese ByteDance to avoid a national ban

BBC

That social interaction and feel of being part of a collective is something I think people forget when they’ve not had it for ages – Jessica Bryant

Soon after graduating from university in 2021, Jessica Bryan landed a fully remote job handling customer service at a tech company. She absolutely loved working from home.

“I could work for a bit, then walk the dog or meet a friend for coffee, then continue working after,” she says. “I had this great office space in my house, too. As soon as I had finished work, I had the ability to fully relax.”

Then, as Covid-19 restrictions eased, Bryan’s bosses asked her to spend more and more time in the office. It was her first experience of a full-time, in-person environment. “I was back in an almost-school routine … and I didn't like it,” says the 24-year-old, based in the UK. In February 2022, she left the company, determined to stick only with roles that afforded her the flexibility and freedom of working remotely.

She landed a remote role soon thereafter, but the job ended abruptly in August 2022, when the company unexpectedly dissolved. Bryan is now in a new position at a digital PR firm as a senior copywriter – but she’s required to spend two to three days a week in the office.

A few months in, she’s surprised by how much she’s enjoying it – even after digging in her heels against returning.

“It creeped up on me how much I liked being in the office,” she says. “In the mornings, I'd be looking forward to seeing my colleagues and having a nice chat.” Bryan missed the camaraderie in a way she never would’ve predicted only a few months ago. “That social interaction and feel of being part of a collective is something I think people forget when they’ve not had it for ages.”

Bryan is one of a growing group of workers who have quietly changed their minds about returning to their desks, at least a little. They’re rediscovering the unexpected perks of being back in the office, from catching up with colleagues face-to-face, to finding themselves able to draw clearer boundaries between work and home.

And while many are willing to tell their bosses they’re glad to be back, some have taken the decision to keep those feelings quiet – they don’t want to encourage management to take away flexible-work arrangements.

In the UK, Jessica Bryan was set on working remotely – but is happy to be back among friends in the office (Image Credit: Ravinder Bhurji)

‘There’s no ignoring me when you’re in person’

When millions of workers were forced to pivot to remote work at the start of the pandemic, it was a major adjustment.

Alexander Kahn, a director of account management at Miami-based software firm Kaseya, says it took about three months to fully get into a routine of working from his kitchen table, having always been based full-time in an office. But quickly, he began to appreciate the “undeniable benefits”. With no commute, he had time to run household errands during the day and spend lots of extra time with his dogs.

So, when his employer decided to bring staff back into the office full-time in June 2021, Kahn was reluctant to get on board.

“I wasn't overjoyed,” he admits. “It was a shock. In a year and three months, you get used to certain things. I was in the cohort that was thinking, ‘I'm performing at my job and the company is performing, so what is the need to go back into an office?’ We're a sales-based company. What's the benefit of going back if I'm still ticking all the boxes and I'm still selling?”

Many workers have shared the same sentiment. According to a survey by US-based recruitment platform FlexJobs, about two-thirds of people surveyed between July and August 2022 wanted to keep working remotely full-time, while 32% wanted the chance to work from home at least a few days per week. Another report by workplace insights company ADP Research Institute, which surveyed more than 32,000 US workers in November 2021, found 64% would look for another job if their employer wanted them back in the office full-time.

Still, many companies have still brought back workers to office, at least a few days per week. And some of the workers who resisted the return are finding that maybe it’s not so bad after all.

Like Bryan, once Kahn was back in the Miami office, the 29-year-old quickly discovered upsides. “I started to realise that if I wanted to have a conversation with someone or work through a problem, there's no ignoring me when you're in person,” he says. “If I needed a simple answer to a quick question, that might have been a multi-hour process at home. But now if I need an answer from one of our VPs, I can walk in their office and get things done a lot quicker.”

He also found personal benefits, such as an improved work life balance.  “My home time is my home time,” he says. “It's time with my family, and when I'm in the office I give it my all.”

In Miami, Alexander Kahn likes the ability to solve problems in person now that he's back in the office (Credit: Courtesy of Alexander Kahn)

Keeping quiet, for now

As much as some workers are finding themselves surprisingly happy to be back, they aren’t all comfortable broadcasting their change of heart to their employers. They fear of losing all the flexibility they’ve accrued during the pandemic.  

Before the pandemic, employers “paid lip service to the idea of flexibility, but it didn’t happen, in real terms, for many people”, says Liz Sebag‑Montefiore, director and co-founder of 10Eighty, a London-based firm that works with organisations to improve employee experience. Now that these promises have been realised for many, “most of us want more flexibility, more choice, more autonomy, better work-life balance, and we don’t want to give up the few advantages we have wrenched from lockdown”.

“It can be difficult to discuss the perks and joys of being in the office without being concerned that you may trade in your perks of flexibility,” adds Sarah Burrows, a career change coach based in London. “Therefore, you may feel more risk averse when discussing your enjoyment of being in the office and not over-sharing how much you enjoy it out of nervousness of this level of autonomy being taken away.”

Even Bryan is careful about how she frames her positive experience. Although she isn’t afraid to share her feelings with her new employers, she always prefaces any discussion with the fact that she enjoys the flexibility of hybrid work. And though she’s sure “they’d be absolutely delighted if I wanted to work full-time in the office”, she’s also confident any such change would be a two-way conversation, rather than an order.

Of course, as more and more companies start to re-think remote work, the return-to-office issue will continue to be divisive among workers, who have different preferences. For some, it may even be enough to cause quits for more flexible roles. But for others who don’t have the ability or desire to leave, a transition back into the office might come with some surprising perks, leading even the most devout remote work fans to think again.  

France24 - World

China says again drove away US warship in South China Sea; US says asserting navigational rights

Issued on: 24/03/2023 - 07:05

NEWS WIRES

China’s defence ministry said on Friday that it yet again had to monitor and drive away the U.S. Navy destroyer USS Milius that entered its territorial waters in the South China Sea near the Paracel Islands.

“We sternly demand the U.S. to immediately stop such provocative acts, otherwise it will bear the serious consequences of unforeseen incidents,” a spokesperson said in a statement from the Ministry of National Defence.

The U.S. Navy said the guided-missile destroyer was asserting its navigational rights and freedoms.

“Unlawful and sweeping maritime claims in the South China Sea pose a serious threat to the freedom of the seas, including the freedoms of navigation and overflight, free trade and unimpeded commerce, and freedom of economic opportunity for South China Sea littoral nations,” the U.S. Navy 7th fleet said in an emailed statement.

U.S. forces operate in the South China Sea on a daily basis, the U.S. Navy said.

It was the second straight day of a stand-off between the two super powers amid growing tensions in the South China Sea.

China claims vast swathes of the area that overlap with exclusive economic zones of various countries including the Philippines. Trillions of dollars in trade flow every year through the waterway.

(Reuters)

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China says it warned US warship to leave S. China Sea, US denies claims

Philippines grants US more access to military bases amid China tensions

Two US warships conduct 'routine' transit of Taiwan Strait amid China tensions

BBC

SANS TITRE

From the US, to the UK and India, seaweed cultivation is seeing something of a renaissance.

It's become a livelihood and source of nutrition in parts of the world where it hasn't traditionally been part of the cuisine before, and is a fast-growing source of food production globally, with manifold potential uses in agriculture.

As well as cultivating seaweed for food, restoring degraded natural kelp forests could help restore ecosystems and help to deacidify the oceans. But might it also help people to travel the world too?

Catriona Macleod, deputy head of the Fisheries and Aquaculture Centre at the University of Tasmania's Institute for Marine and Antarctic Studies in Australia, describes seaweed as the "Swiss army knife" of tools to tackle planetary challenges.

One of those challenges is a sustainable source of fuel for aviation. The vast majority of flights are currently powered by fossil fuels, contributing nearly 2.5% of the world's carbon dioxide emissions, and around 3.5% when non-CO2 emissions are considered too. Renewable alternatives such as biofuels from crops on land come with their own sustainability issues, such as massive use of land and water, and harm to biodiversity. Seaweed, meanwhile, requires a fraction of the resources to grow, and has more than a decade of experiments as a fuel behind it.

But for all the enthusiasm about seaweed, it's not a miracle crop. The quantities of it required to fuel long-distance transport would be considerable. And, like anything, too much of it can bring a whole new set of problems and sometimes may even be a source of carbon emissions itself. Scaling up seaweed aquaculture is also a grand challenge in itself, as Macleod notes.

Join me in the third episode of Future Planet's video series New Directions, where we ask what it would take to power planes using seaweed.

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BBC

Visitors can walk on rare coronation floor in socks

Historic medieval flooring, at the exact spot where King Charles will be crowned inside Westminster Abbey, is going to be opened to visitors - as long as they take off their shoes.

Abbey authorities say this will be the first time in living memory that the public will have been able to walk across the "Cosmati pavement".

The mosaic is claimed as one of Britain's greatest medieval treasures.

But visitors will have to wear socks to protect the 13th Century surface.

At the centre of the medieval mosaic is a polished stone circle with a swirling pattern, surrounded by rings of designs in glass, marble and coloured stone, and this is where the coronation chair will be placed when King Charles is crowned on 6 May.

Since the 19th Century, the richly-decorated but rather battered floor had been covered up with carpets - including for Queen Elizabeth II's coronation in 1953 - or roped off from public access.

But the intricate mosaic, claimed as the most important example of this style outside Italy, will be revealed for the coronation of King Charles, with the 700-year-old coronation chair being placed in the centre of the floor.

For 10 weeks after the coronation, from 15 May to 29 July, visitors will be able to walk across the Cosmati pavement and stand on the spot where centuries of royal coronations have taken place.

Standing in their socks - bare feet will not be allowed to avoid the floor getting "sticky" - visitors would be able to get the view that King Charles had, looking towards the high altar with the congregation and choir behind him.

The Abbey, expecting a high demand for this one-off experience, said the visits must be pre-booked, with people allowed on to the flooring in small groups, as part of a £15 guided tour.

But this week the site was also briefly occupied by anti-monarchy protesters, who walked on to the Cosmati pavement, wearing shoes, and held up a banner.

A spokesman for campaign group Republic, which has called for the abolition of the monarchy, criticised the coronation as a "pointless parade" that would shore up an "unelected head of state".

The medieval floor has had painstaking restoration work, taking off centuries of grime, but the Abbey's head conservator Vanessa Simeoni says much of the stone is original.

She said that working on the historic floor gives her a real sense of continuity with the original craft workers who laid the mosaic 750 years ago.

"It's absolutely amazing. I always feel a connection with the people who made these objects. They knew their materials, they knew their designs," says the conservator.

Working on the stones she says the conservators can see different techniques that were being tried by their medieval forebears, such as a way of waterproofing and keeping out the damp that the Italians working in London had developed.

The floor, named after the Italian craftsmen who created it, was commissioned by Henry III and completed in 1268. It's a square of about 7.5 metres, with a design of interlocking patterns, using inlaid stones, such as purple-coloured porphyry and yellow limestone.

When it was first laid, the marble, glass and coloured stones would have been highly polished, so that the floor would have shimmered in the candlelight.

Ms Simeoni said that as well as Italian and local English materials, the floor includes stones from Egypt, Greece and Turkey.

Many of the pieces of stone and marble used in the floor were taken from Roman ruins and recycled by Italian craftsmen who brought them to Britain, she added.

It means that the coronations of monarchs in Westminster Abbey have taken place for centuries on a surface built from the fragments of an even older Roman Empire.

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BBC

SANS TITRE

It was only a matter of time - but Harry Kane has now scored more England goals than any player in history.

His 54th strike against Italy took him past Wayne Rooney's previous record and, aged just 29, there are surely plenty more to come.

Is Kane on his way to setting a target that will never be beaten?

(The stories and voices were gathered by BBC Sport, Ryan Baldi and BBC Radio 5 Live)

With 204 goals in just 310 Premier League appearances for Tottenham and 54 goals in 81 England appearances, Kane has already established himself as one of the world’s best strikers.

But how has the 29-year-old gone from being a six-year-old stand-in goalkeeper to one of the most feared forwards in the world?

We have spoken to those involved in his journey and recount some of the stories along the way.

It all began for Kane as a six-year-old for Ridgeway Rovers, a youth club based in north-east London that also produced David Beckham.

He turned up for their annual trials and the rest, as they say, is history - although not before a very brief stint as a goalkeeper.

Dave Bricknell, Ridgeway coach at the time, said: "This six-year-old boy turns up at Loughton Rugby Club, and we're doing a little shooting session, and I ask for a lad who can go in goal.

"This little boy puts his hand up and says: 'I'll go in goal.' So we give him some gloves, and he performs heroics - makes some fantastic saves.

"I think, yes, I've got a goalkeeper here - because goalkeepers are very hard to find, particularly at six. They do it for five seconds and they want to be a centre-forward.

"Then I get told he's not a goalkeeper, he's on pitch. So I think ok, and I stick him on pitch. And he's scoring loads of goals, on a very long pitch as well, so he ends up being our striker.”

For two years, Kane couldn’t stop scoring for Ridgeway Rovers – earning him a move into Arsenal’s youth set-up.

Bricknell said: “He could see a pass, he could play. He was very, very good at an early age. He could strike a ball like an 11-year-old even at the age of six.

"But Harry's best attribute was his great self-belief. He had good touch, but his main attribute was that he had major confidence in himself.

"He would score lots of goals, but if it went wide and he didn't score, he wouldn't worry about it - he'd just go and get his next chance and try to score again."

Luke Robinson, Kane's former school friend and Ridgeway team-mate, said: "He had a great sense of humour, we always had a laugh, but he was always driven.

"He used to keep himself to himself, he had his goals.

"Anywhere from 30 yards, he knew where the goal was. I remember we were in the London Cup and were losing 5-1, Harry scored five and we went through."

It was not all plain-sailing for the Tottenham man, suffering rejection at an early age as he was released by Arsenal aged 10 - despite being second top scorer behind Benik Afobe - and then turned down by Watford.

Aged 11, he was given one more chance – this time at his local club Tottenham and with his school team at Chingford Foundation.

"Aged 11 Harry was technically very gifted, with a great first touch, and a very clever player; he always knew where to go, right from an early stage," says Mark Leadon, Kane's PE teacher.

"He was also a very good cricketer - he opened the bowling from year seven to 10 and batted at four or five. But he loved his football. He was never a prima donna, and he would always put a shift in. Some students think they're better than others, but not him.

"Yet what came through more than anything else was his determination to succeed. He's always wanted to make a mark - and from a very early age you could see how driven he was."

Between the age of 11 to 17, Kane progressed through Tottenham's youth set-up - until he was sent out on loan to League One Leyton Orient in January 2011.

During that time, he signed scholarship terms with Spurs on his 16th birthday.

Alex Inglethorpe, formerly Tottenham youth team coach, said: "When I joined Spurs as under-18 coach, Harry was aged 13. Part of my remit was to work with the under-14s, so every Wednesday evening we'd get together.

"I'd like to say he was the gold medallist in the group and that we'd all spot he was going to be the fantastic player - but I'd be lying. He probably wasn't even on the podium.

"He had a lovely technique - an ability to pass and receive and shoot - but if there was something that endeared him to you it was that he was very, very low maintenance.

"It became fairly evident when Harry became a scholar that he was someone who could finish. He wasn't great with his head and he wasn't great on his left side, but he was his own best coach.

"That boy at 13, who didn't have everything, taught himself an awful lot more in those five years that followed. He was very aware of what he didn't have and very aware of what might stop him - and he was very determined to make that right."

So, after rejection by Arsenal and fighting against the odds at Tottenham, Kane was finally ready for senior football, aged 17.

But it wasn't straight into the Premier League - far from it - as he spent the next four seasons on loan in the lower leagues at Leyton Orient, Millwall, Norwich and then Leicester.

He would finally earn his big chance with Tottenham at the age of 21.

Kane's first loan spell was at League One Leyton Orient, where he scored five goals in nine starts.

"Harry was not like other Premier League players, where you feel they're going to come in 'Billy Big Time', a bit of a Charlie boy," says former Orient team-mate Scott McGleish.

"He wanted the experience of learning what I call men's football. He could play the 18s and the 21s, but he wanted to learn - and from the word go he was ready to fight for his place.

"In training, he was willing to learn from everybody, and even more importantly willing to just knuckle down and work hard.

"You could see in training and subsequently the matches that he had ability and a desire to go further, but you're still looking like a young 17-year-old: very slight, still needing to physically develop, not the quickest but technically excellent."

Kane's form at Orient earned him a move up the footballing ladder to Championship Millwall in January 2012, where he joined their ultimately successful relegation fight.

Millwall's then veteran defender Alan Dunne remembers a moment in training that stood out. "It was a copycat of Marco van Basten's goal at Euro '88," he said.

"It was probably the best goal I've seen in training in my time. If I'd scored a goal like that, I would have run off waving my shirt around my head, but it didn't faze him. It was like it was expected.

"I've seen a lot players come to the Den and freeze, because within five minutes they're being called names that they've never heard before and they can't cope with that pressure.

"Harry had that in the back of his head, because it's always spoken about when young players come in. But it didn't faze him - he was a focused lad, he was confident in his ability. It was a challenge to him, and a challenge that he rose to."

"I used to sit next to Harry in the changing room," says former Millwall defender Darren Ward. "After training every day, he used to sit on his spot and just stay there. You're thinking, 'What's he doing? What's he looking at?' He wouldn't move for a while.

"One day someone asked him, 'What are you doing Harry?' And he said: 'I'm just thinking about what I could improve on in training, how it went, what went right, what didn't'.

"Whenever I looked at him after training, he'd be sitting there, going over it in his head. That is a player who takes care of his football. He means business. And he was doing that at 18. That's incredible."

Nine goals in 26 starts helped win over the anti-Spurs Millwall faithful. Kane was voted the club's young player of the season and helped saved them from relegation.

"If there's one word to describe his finishing, it was immaculate," said Dunne.

"People say immaculate isn't really a football word, but he would find each bottom corner the same time, every time. No scuffs. It wasn't top corners, it was bottom corner, bottom corner, bottom corner."

Ward added: "Did I think he would break into the Tottenham first team, yes, but to be one of the top three strikers in the world? I don't think anyone would have expected that. I don't think you would have said he'd be where he is now."

Another two loan spells followed, one cut short by injury at Norwich at the start of the 2012-13 season, before spending the second part of the campaign at Leicester - mostly sitting on the bench with Jamie Vardy.

He then spent that summer with England at the Under-20 World Cup, a campaign which saw him score once as the Three Lions were knocked out at the group stage.

Peter Taylor, England under-20 coach in that summer of 2013, said: "The impression I got was firstly what a nice boy you are, and secondly that you're not going to have regrets at the end of your career, because you're going to give it everything you have to be a player.

"I've dealt with League One and League Two players, and you might have to keep reminding them about things. Harry you only had to tell once. He's a very intelligent player."

In July 2013, Swindon Town spent a week of their pre-season in Portugal's Algarve. There, the League One side enjoyed warm-weather training and played a couple of fixtures against a Tottenham XI made up mostly of young players.

Ward had just joined Swindon from Millwall, and in the tunnel before one of the friendlies spotted his former team-mate Kane. An informal relationship with Spurs had seen a handful of young players arrive on loan, with Grant Hall, Ryan Mason and Alex Pritchard all set to spend 2013-14 at the Wiltshire club. Rumour had it Kane would follow.

"Wardy, they want me to go on loan again," Kane confided. "I want to stay here. I'm good enough to get in this first team."

For most of the 2013-14 season, though, Kane continued to struggle to make a meaningful first-team impact at Tottenham.

His big Tottenham breakthrough finally came on 7 April 2014, just three months shy of his 21st birthday.

Andre Villas-Boas had been sacked as Spurs boss, replaced by his former youth coach Tim Sherwood, and it was then Kane got his Premier League debut - scoring against Sunderland.

"It didn't feel a gamble at all to give Harry that start. It was almost overdue to be honest," says Sherwood.

"Roberto Soldado was in front of him in the team, and nobody wanted Roberto to do well more than me - but every single day in training Harry was outperforming him.

"I was the biggest believer Harry Kane ever had, because I used to think he was a mix between Teddy Sheringham and Alan Shearer, both players I played with. It's a big accolade, but I think it's the right one."

Kane made it three goals in three games when he followed up his Sunderland strike by scoring against West Bromwich Albion and Fulham, as he ended the season as first-choice striker.

"You have to have the bravery of Tim Sherwood and Les Ferdinand to put him in the team ahead of Soldado, who was a Spain international at the time," says Chris Ramsey, the Queens Park Rangers technical director who was Tottenham's head of player development at the time. "It showed the confidence the club had in him.

"When we took charge, there was talk of him going back on loan, and he said, 'No, I'm not going. I don't want to go'.

"He backed himself, knowing that we rated him, and that if he kept on doing what he was doing - and the first team at that time weren't doing what they needed to do - that we'd play him."

The following season Kane, who represented England at all age groups, quickly proved his breakthrough was no fluke.

And - after hitting 29 goals by the end of March in the 2014-15 season - he earned his first senior England call-up as he was named in Roy Hodgson's squad to face Lithuania.

It took him just 79 seconds, three touches and one header to mark his international debut with a goal.

Few could have predicted what was to follow in an England shirt though...

Now, Kane's love affair with Tottenham and England continues - despite almost leaving for Man City in the summer of 2021.

He has 204 goals in 310 Premier League appearances for Spurs, three golden boots and 54 England goals in 81 matches. All that is missing is the trophies.

"One thing Harry's got that's the same with all the great players - the Messis and Ronaldos - he wants to play, because he wants to score," says Ramsey.

"I definitely would have said he was good enough to play in the Premier League, good enough to play for England. Good enough to become the phenomenon that he has? I can't say I would have predicted that.

"But if anybody had the will to become world class, I definitely would have said it was him."

BBC

The character remains a grounding force: a familiar friend in a crazy accelerated world

Back in the mid-1980s, I was thrilled to unwrap a hi-tech gift for my ninth birthday: a handheld Game + Watch version of the arcade hit Donkey Kong. I played the game obsessively, captivated by its split screen liquid-crystal display, and the simple expressiveness of its hero character: a plucky monochrome figure called Mario, who would scale a construction site to rescue a captive princess. Mario had three lives in this platform game, but an apparently infinite appeal beyond it.

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Over the decades, Mario has appeared in more than 200 games, among them Nintendo's original Mario Bros (which marks its 40th anniversary in March 2023), alongside his sibling Luigi, and the Mario Kart series (1992 onwards). His adventures have inspired multi-generational merch (toys, trading cards, designer kimonos), spin-offs including new animated feature The Super Mario Bros Movie, and theme park attractions. More than any other video-gaming character, Mario has steadily powered up from an arcade sprite to a household name and pop culture icon.

Mario's now massive "everyman" presence stems from low-key beginnings. Prior to his 1981 debut in Donkey Kong, Mario had been called Ossan (Japanese for "middle-aged guy"), Mr Video and Jumpman in development; he was eventually named after the landlord of Nintendo's US HQ. His creator, Shigeru Miyamoto, referenced global pop culture influences, envisioning a protagonist that could make recurring cameos across different games, rather like Alfred Hitchcock cropping up in the movies he directed. Mario's original 8-bit design was instantly recognisable: stout, bright, bearing a distinctive cap and moustache; by the arcade release of Mario Bros (1983), his character was adapted, switching roles from carpenter to Italian-American plumber (reflecting that game's landscape of pipes, as well as Miyamoto's love of Western comics), while the controls remained intuitive.

Mario was switched from carpenter to plumber in the early games; creator Shigeru Miyamoto has called him 'a blue-collar hero' (Credit: Alamy)

"I think that Mario became so popular because the actions in the Mario game are something that are innate to humans everywhere," Miyamoto told NPR in a 2015 interview. "Everyone is afraid of falling from a great height. If there is a gap that you have to cross, everyone is going to try to run to jump across… because of the simplicity of these experiences as well as the interactive nature of controlling the character and seeing the response on the game screen – that's what really resonated with people."

Mario is an unequivocal "good guy", yet his form has been intriguingly fluid. His transformative qualities (and home console fame) became apparent in the pivotal Super Mario Bros (1985), where various Mushroom Kingdom items boosted his size and abilities. In his book The Ultimate History of Video Games Vol 1 (2010), Steven L Kent describes Mario as "the elder statesman of the gaming industry", explaining that: "Super Mario Bros [1985] took Mario out of his single-screen setting and placed him in a huge vivid world… players now controlled him as he ran through a seemingly endless, brightly coloured countryside filled with caverns, castles, and giant mushrooms. The landscape was much too expansive to fit on a screen."

The Super Mario Bros Movie, due to be released in April, stars Chris Pratt and Charlie Day as twin brothers Mario and Luigi (Credit: Nintendo/Universal Pictures)

Since then, Mario has remained an unmistakeable character across all kinds of incarnations, including a flying tanuki (Japanese raccoon dog, in Super Mario Bros 3, 1988) to a bee (in Super Mario Galaxy, 2007) and a cat (Super Mario 3D World, 2013). His roles have ranged from Dr Mario (for a 1990 puzzle game) to artist/composer (Mario Paint, 1992) and athlete (in racing, football, and tennis games, besides Nintendo/Sega crossover series Mario & Sonic at The Olympic Games). In Super Mario Odyssey (2017), even Mario's cap took on a life of its own. Meanwhile, Mario's surrounding cast has grown increasingly vast, yet even when these characters front their own games, they're ultimately defined by their bond to him: as sibling (Luigi); sidekick (Princess Peach; Yoshi); or adversary (Donkey Kong; Bowser; Wario).

The sound of Mario has also proved a literal game-changer. Composer Koji Kondo's now legendary music and movement effects have accompanied Mario's quests since Super Mario Bros [1985], and US voice actor Charles Martinet has developed his cartoonish catchphrases ("Let's-a-go!"), but even the first Mario Bros game featured snappy motifs that immediately bring the character to mind.

"That 'coin drop' sound – I think it's just two very high keynotes – is so recognisable and simple," says musician and founder of the London Video Game Orchestra, Galen Woltkamp-Moon. "Mario always looked iconic, even in very low-res pixel art, but I also remember being able to sing his soundtracks when I was maybe six or seven years old, which I couldn't do with any other game at the time. The music is very accessible for all ages; it's changed up every other bar or so, and it keeps the audience engaged."

On the big screen

Translating a beloved videogame character to the movie screen has often proved risky, though there's clearly a new wave of adaptations (including the rather limp Sonic the Hedgehog films). The live-action Super Mario Bros feature (1993) proved a clunky flop, despite a talented cast and high-end FX; Bob Hoskins played Mario, later describing the film as "the worst thing I ever did" (in a 2007 interview with The Guardian). In advance of its release, the new Super Mario Bros Movie has apparently provoked a fan backlash to Chris Pratt's voice acting as CGI Mario, though co-director Aaron Horvarth insists it's in the right spirit.

"When you play the game, if you don't give up, Mario will succeed," Horvarth told Total Film. "So we transferred that player experience from the game to a characteristic that [movie] Mario would have… [Chris Pratt] is really good at playing a blue-collar hero with a tonne of heart."

Mario has endured in all kinds of realms, inspiring blockbuster appearances (as per Miyamoto's original concept, he's a playable character in numerous games including Super Smash Bros and Fortnite, and a background detail in many others) to internet memes (besides the surreal "Italian Elon Musk" parody account) and conceptual art. The US visual artist Cory Arcangel's video installation Super Mario Clouds (2002) modifies Super Mario World; in 2015, an artist working under the pseudonym Samir Al-Mutfi created a "Syrian Super Mario" platform game, depicting the challenges faced by refugees seeking safety. Increasingly, Mario features in the collections of major galleries and institutions.

According to Kristian Volsing, a curator for Young V&A in London, Mario deserves to be in a museum. "Video games, as much as any other media, should be recognised for their cultural impact," he tells BBC Culture. "Mario has been there right from the beginning of the video games revolution in the 1980s, and he's more popular than ever as we get to the 40th anniversary.

"Mario is recognised all over the world – though he's also quite a blank slate. And the amazing games design is meant to be a communal experience. You'll also get titles like Super Mario Maker [a game with design tools, originally released in 2015]; it's saying that everybody who plays these games already knows how they work, because they're so involved with them."

Mario brings generations together at play. Now my son is around the same age I was when I first encountered the character, and his own birthday wish-lists have included Super Mario Lego, or an updated Super Mario Bros Game + Watch. When we race each other at Mario Kart, we might not select Classic Mario (there are so many character options, including Metal Mario and Baby Mario), but the character remains a grounding force: a familiar friend in a crazy accelerated world.

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BBC

Crewless container ships appear on the horizon

Cruising quietly through the Frier Fjord in southern Norway, the Yara Birkeland looks like an ordinary small ship.

However, by the end of the year, the number of crew on board will be reduced from five to two and then, if all goes well, in two more years the vessel's bridge will be removed and there won't be any crew on board at all.

Until then, Captain Svend Ødegård is at the helm of the 80m-long ship. "We are taking big steps towards autonomy," he tells the BBC. "There's a lot of installed technology there, that is not on existing ships."

Eventually the Yara Birkeland will navigate aided by sensors, including radar and cameras, which will feed data to an artificial intelligence, which will detect and classify waterborne obstacles.

"We have situational awareness - cameras on the side, front and stern of the ship," the captain explains. "It can decide whether to change its path because something is in the way."

The captain's job will move onto dry-land, to a remote operation centre more than 80km (50 miles) away, where several ships could potentially be monitored at the same time. If necessary, humans will be able to intervene by sending commands to alter the speed and course.

Owned by fertiliser giant Yara, the Yara Birkeland has been sailing twice weekly for last several months from the firm's enormous plant near Porsgrunn to the port of Brevik, carrying up to 100 containers and collecting data along the 13km (8 miles) route.

"Vessels which operate along short, regular and fixed routes offer good opportunities to introduce autonomous ship technologies," says Sinikka Hartonen, Secretary General of One Sea Association, an alliance of maritime companies and experts working in autonomy.

The project's technology provider, Kongsberg is working on another two battery-powered autonomous barges in the Oslo Fjord, with Norwegian grocery wholesaler Asko, and a fourth, small container ship, near Ålesund.

"Some of the technology has already been around for many years. So it's really putting it together," says An-Magritt Ryste, director for next generation shipping at Kongsberg Maritime.

According to Ms Ryste, there's also interest in using autonomous navigation in fishing, passenger ferries and military vessels.

Kongsberg already makes autonomous underwater vehicles (AUVs), which largely carry out seabed mapping tasks for customers in offshore energy, ocean research and defence.

Recently, the firm delivered an 8m, unmanned surface vessel (USV) that detects fish stocks, using acoustic sonars and navigating by AI, cameras, radar, and GPS.

"They're also supervised by humans, who can intervene. But they are fully autonomous," says Bjørn Jalving, Kongsberg's Senior Vice President of Technology.

Kongsberg has been scaling up the technology for larger vessels. "Eventually I think limitations will not be technical, it's a matter of making it safe and secure in compliance with regulations, and good business for the operators," says Mr Jalving.

Of course one of the big attractions for shipping firms, is the costs saved by not having a crew aboard. One team could potentially monitor several ships, says Mr Jalving. Plus it's safer for a crew to be on land, rather than at sea.

Other companies are also working on autonomous shipping projects.

Last year in Japan, a 222m car ferry self-navigated and docked using technology by Mitsubishi Shipbuilding Company.

Meanwhile, a commercial ship completed a month-long voyage from Texas to South Korea, navigating autonomously for about half of the 20,000km route.

The ship's optimal route choice saved fuel and emissions, according to the ship's technology provider, Avikus, part of the ship building firm HD Hyundai.

More technology of business:

"You can use autonomy to limit tasks that are dangerous or boring," says Marius Tannum, an Associate Professor of Applied Autonomy at the University of South-Eastern Norway.

"The Yara Birkeland project and the Asko barge project are pushing the technology out into the real world, and not just in research labs, like we have been doing for many years."

When it comes to safety, crewless vessels need to perform as well, if not better than captained ships says Prof Tannum, who believes there will always needs to be a backstop - someone monitoring who could intervene if necessary.

"Since this is very new technology and not tested in real life that much, we need this transitional period with crew on board," Prof Tannum says. "Then gradually, we can trust the autonomy to do more."

Autonomy opens up possibilities for new designs though, he adds. "Without crew you can have more capacity for goods, because you don't need the living quarters, galley, heating, air conditioning and other systems," Prof Tannum adds.

There's scepticism whether large unmanned ships could be crossing oceans any time soon, though. "First the legal challenges must be resolved. And then the ships needs robust energy and propulsion systems that require very little maintenance," points out Prof Tannum.

One of the biggest hurdle is regulation and new rules will have to be drawn up.

"Current legislation has been developed based on the presumption that the equipment onboard a ship is fully manually controlled," says Sinikka Hartonen, adding that the International Maritime Organization is now working towards a framework.

"The regulation is totally new territory for the marine authorities and politicians in Norway. What they do will have consequences internationally," says Yara project manager Jon Sletten.

Whatever happens, progress in autonomous shipping is likely to move more quickly than autonomous cars and trucks, according to Prof Tannum.

"Autonomous cars move in high-speed close to both dynamic and static obstacles, road conditions vary and the complexity that cars in regular traffic faces is more challenging than ships.

"Unmanned autonomous ships with a fixed route and a remote operation center (ROC) will be operating with less risk than unmanned autonomous trucks driving in regular traffic," he says.

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BBC

We have clearly identified that permafrost degradation is one of the main causes of increased larger rockfalls – Jacques Mourey

It's only 6am but there are already more than a hundred people waiting for the cable car that leads from Chamonix to the top of Aiguille du Midi, in the French Alps. It is a scene that repeats here almost every day during the busy summer months. Riding in the cabin that carries passengers to the top of the 3,842m (12,604ft) peak in only 20 minutes is one of the most popular attractions in the French mountaineering capital.

A rocket-shaped structure carved into the top of this majestic peak, complete with man-made tunnels and platforms, allows visitors to marvel at spectacular views of Mont Blanc. It also serves as one of the most unusual natural laboratories in the world.

"This place is unique because it gives us easy access to a very extreme environment," says Matan Ben-Asher, a geomorphologist at the Laboratory of Environment Dynamics and Territories of the Mountain (Edytem) at University Savoie Mont Blanc, in Chambery, France, while we make our way through the tunnels to the platform above the east face of Midi. There, his colleague Josué Bock had already set three static ropes, throwing the other ends to a steep rock slope 30m (98ft) below the platform. Ignoring the numerous tourists curiously watching this procedure, the two researchers put on their helmets and climbing harnesses, load a drill and laptop into a backpack before rappelling off into the void.

They will spend the next few hours hanging from the ropes about 200m (656ft) above the glacier, maintaining part of a sensor network installed through deep boreholes into the rock walls of Aiguille du Midi. One of their tasks is to repair a broken cable that connects the electrodes of a device for measuring electrical resistivity. This expensive instrument is commonly used for the detection of water and minerals in soil, but is not built to endure the freezing temperatures and frequent lightning strikes it experiences on the rockface beneath the cable car station.

Keeping it running is a vital task, however. Up here amidst the clouds, the scientists are deploying it for an innovative purpose – to monitor permafrost in the rock walls.

Most commonly associated with the polar regions, permafrost is soil and rocky material that stays frozen continuously for at least two years. Normally it lies beneath an "active layer" that melts and freezes depending on the season. Less well known is that permafrost can also be found on steep mountain walls.

In the European Alps, more and more of it is thawing each year – and it is threatening the very mountains it is found in.

The imposing rock faces beneath the cable car station on Aiguille du Midi are a natural laboratory for monitoring the decay of permafrost in the Alps (Credit: Vedrana Simičević)

Permafrost in the Alps tends to be found above 2,500m (8,202ft) where it runs deep into cracks in the solid rock, helping to glue them together. Without it, the mountainsides can become unstable.

And the thawing is happening on two different timescales, explains Florence Magnin, another member of Edytem lab and one of the most prominent researchers studying how Alpine permafrost is affected by climate changes. Short-term thaws occur each summer, but heatwaves, which have been more frequent in this part of the French Alps since 2015, are taking their toll.

"If summer is warmer, the active layer, which means the layer above the permafrost that is always thawing in the summer, is becoming deeper every year," she says. "This means that part of the layer now thaws for the first time ever, which can provoke destabilisation in the rock."

The other timescale can be seen through the long-term data collected from the sensor network embedded in the rockface – it shows that every 10 years the average temperature deep inside the rock has increased by 1C (1.8F), due to the gradual deepening of the summer thaw. "This steady and slow warming can also provoke rockfalls", says Magnin.

Older climbers from Chamonix still remember an anecdote about two Germans who in 1997 were  climbing on the west face of Aiguille du Dru, a famous peak in the Mont Blanc massif. At the end of the day, they settled to spend the night on the ledge in the upper part of the granite wall. Up to this point their ascent had gone according to plan, but something was off – for hours they listened to frightening sounds coming from the depths of the mountain. Disturbed, they called the mountain rescue service in the morning.

Shortly after the helicopter lifted climbers from the wall, a massive rockfall, approximately 27,000 cubic metres (953,496 cubic ft) in volume, swept down the Dru west face.       

Another massive rockfall in 2011 revealed the probable culprit – the remains of ice lurking beneath the fracture. It only confirmed what was already clear to scientists, that the main cause of unusually large rockfalls was the degradation of ancient permafrost that fills the cracks deep inside the walls.

"This kind of permafrost is usually not reachable, but rockfalls gave us the opportunity to date the ice. It was between 800 and 4,500 years old," says Ludovic Ravanel, from Edytem Laboratory. Yet despite its age, it appears to be melting away.

As a geomorphologist and experienced mountain guide from a long line of mountaineers, Ravanel became motivated to focus on permafrost after the infamous European heat wave in 2003 triggered numerous rockfalls. Two years later, he and his colleagues set up a monitoring network in the Mont Blanc massif using human observers and cameras, which has enabled them to collect data from more than 1,500 larger rockfalls so far.

In the last few years, the number of more significant events is rapidly increasing in many parts of the Alps, says Ravanel.

And there are fears that, in the coming decades, even larger rockfalls will drastically change the landscape of the mountains in the region.

With it, the danger for hikers and mountaineers grows as well. In 2017, large rockfalls from Pizo Cengalo, on the border of Italy and Switzerland, triggered an avalanche of rock and dirt that travelled down the valley, killing eight people.

Dangerous events continued to wreak havoc over last summer. And the route that was most seriously affected happened to be the most popular one – the easiest path to the top of Mont Blanc itself.

This line of ascent attracts an estimated 20,000 people each year, but on the way up they all have to cross the infamous "death couloir". Extremely prone to falling rocks, this section of the so-called Goûter route up the mountain has been the scene of more than a hundred fatal incidents since the start of the 1990s. Until recently, climbers would have to be somewhat unlucky to cross the 20m (66ft) wide couloir at the exact moment of a rockfall, but for the last few summers, flying rocks have been an almost constant occurrence, say climbing guides. In July 2022, numerous rocky avalanches forced mountain guides from Chamonix to stop taking clients on this route, effectively closing the mountain for less experienced mountaineers.

"We have clearly identified that permafrost degradation is one of the main causes of increased larger rockfalls," says Jacques Mourey of University of Lausanne, one of the scientists in charge of a small sensor network at the couloir. Their research showed that the ground temperature in the upper part of the couloir is increasing at a rate of 2C (3.6F) per decade.   

To answer questions about what will happen in the future at high-risk places like Goûter couloir, the natural laboratory at Aiguille du Midi is important.

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"There is probably no place like this in the world where you can just walk into the permafrost," says Ben-Asher, talking about the tunnels that extend into the rockface. As a bonus, the pointy shape of the peak and connecting platforms enables researchers to move easily between differently orientated rock faces.

The first temperature sensors were placed at Aiguille du Midi in 2005. Back then, the scientists spent days drilling three 10m-deep (33ft) boreholes in a hard and steep granite wall. Now, more than a decade of data from numerous types of sensors is providing a clearer view of how this deep permafrost is affected by rising temperatures as the climate warms.

The Goûter couloir has become particularly hazardous for mountaineers on Mont Blanc and some guides now refuse to use the route (Credit: Philippe Desmazes/AFP/Getty Images)

Their analysis suggests that the most destructive changes to the permafrost are usually happening six or more meters beneath the rock surface as summer heatwaves cause the temperature there to rise to between -2 and 0C (28-32F). Thermal modelling of 209 rockfalls has shown that air temperatures at the surface were higher than usual up to two months and one to five days before a rockface failure.

There are a few ways in which the thawing of ice can cause the detachment of a large volume of rock. Most commonly, water accumulated in an existing fracture can build hydrostatic pressure strong enough to widen or break the crack. In other places, the permafrost may be the only thing keeping two rock layers glued together.

"We can see in the laboratory that if you attach two rock layers with the ice, detachment will already begin even at -3C [27F]," says Ravanel.

Scientists are now trying to learn more about the physical processes involved in rockface collapses.

"Water can be also efficient in taking the heat from the surface into the fractures, so we want to know how much water is going into rock and where it is coming from," says Ben-Asher. Conveniently, in the dark tunnels of Midi high station, water seeps through cracks, making it easier to collect samples. To see what amount of the water is coming from the snow melt, scientists are using an old simple trick – dyeing the different snow packs with fluorescent colours.

"In this way, we have already identified three different sources, but in August [2022] the snow melted and the water was still coming from somewhere," says Ben-Asher. On some days, the collecting buckets were fuller than usual without visible reasons. This all could point to permafrost melting, so scientists are applying different methods to find out how much time the water they are collecting has spent in the rock. If it is very old, then it might indicate that ancient permafrost is now melting.

Meanwhile, 69km (39 miles) away, a separate group of scientists are collecting data from another remarkable permafrost field laboratory. The 4,478m-high (14,692ft) Matterhorn, located on the border of Italy and Switzerland, is widely regarded as one of the most beautiful mountains in the world. Motivated by rockfalls that occurred after the 2003 heatwave, Swiss scientists started setting up a wireless sensor network in 2006. The task was more difficult than on Midi, mostly because there is no cable car that leads to the top of Matterhorn, only demanding climbing routes. Over the following 10 years, however, they managed to build a network comprised of 17 different sensor types, which have allowed them to gather more than 154 million data points.

Built around the worst of the rockfall locations, the network comprises of temperature sensors, cameras, "crackmeters" that measure the widening of the fractures, inclinometers, GPS sensors and seismic sensors that help them measure the formation and melting of ice in fractures deep within the rock.

All these field measurements and laboratory experiments are contributing to computer models to help predict the behaviour of the mountain permafrost in rising temperatures. Researchers hope it will allow them to identify the most dangerous locations in any mountain range at similar altitudes.

Scientists use a network of sensors to monitor the stability of the permafrost deep inside the Alpine rock face of Aiguille du Midi (Credit: Vedrana Simičević)

But it could take another 20 years, and a lot more data, until such models could be good enough to forecast large rockfalls, says Magnin.

Meanwhile, some of the findings are already directly helping to keep mountaineers safe. For example, it's known that the most frequent rockfalls in the north faces in the Alps occur at a lower elevation and with higher frequency than on the south faces. Even more specifically, thanks to the sensor network, scientists have identified the least dangerous time of the day for crossing the Goûter couloir in summer – from 9am to 10am, although climbers are still encouraged to check conditions before setting off. 

The keenest to implement this knowledge are mountain guides, many of whom spend up to 200 days a year in the mountains, and are seeing the effects of climate change first hand. "At the beginning of July we now have conditions that we usually see in August," says Olivier Greber, president of the Chamonix Guide Company. In response, guides choose to climb some routes in colder conditions and avoid others completely. They are offering clients mountain adventures at lower altitudes and in less risky areas.

"We are also listening advice from Ravanel and his colleagues," adds Greber. "We learned to spot alarming signs – water pouring from the cracks, strange noises coming from the wall or evidence that a particular crack is becoming wider every year."

Unaware of these threats, many mountaineers unfamiliar with the local context still chose to climb in dangerous conditions.

But the problem is much wider. In French Alps, says Ravanel, there are 947 elements of infrastructure located in the permafrost regions, from mountain huts to ski resort cable cars. Some of them were already affected by thawing. He believes that ensuring safety of the Alps and the many people who visit them will only be a growing challenge.

"A decade ago I was not fully aware of the huge changes we would see," says Ravanel. "So now I probably can't imagine the rate of the processes we could confront in the next decade."

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BBC

US firms 'more negative' about doing business in China

US companies are "more negative than they've been in a long time" about doing business in China, according to the president of the American Chamber of Commerce in China (AmCham China).

As tensions continue to grow between the world's two biggest economies, Michael Hart says that the rivalry has "made business very challenging".

The governments of President Xi and President Biden have been disagreeing on what seems like an ever-increasing number of issues; ranging from Ukraine, to coronavirus, and Taiwan, to Tiktok, and semiconductors.

That is reflected in AmCham China's latest annual survey of its more than 900 members. For the first time it shows that a majority, 55%, no longer regard China as a top-three investment priority - a place where they should spend money to grow their business.

The number who see the "uncertainty of bilateral relations" as their leading challenge in China has risen 10% in the last year to 66%. At the same time, the number who think China has become less welcoming to foreign companies has grown to 49%.

It's now five years since then US President Donald Trump imposed tariffs on $60bn (£49bn) of Chinese goods, as he stepped up his trade war over "unfair trade practices" including intellectual property theft and the trade deficit.

China followed through on its promise to retaliate with tariffs of its own.

Relations built on trade

AmCham China members include some of the US's most successful companies such as Nike, Intel, Pfizer and Coca-Cola.

The latter was the first US consumer business to sell its products in communist China after then President Deng Xiaoping opened the country up to foreign companies in December 1978. Ever since then trade has been at the heart of the relationship.

Corporate pessimism over the current state of the US-China relationship reflects a tumultuous few years, according to Mr Hart.

"Companies are just really tired after three years of Covid," he adds, also highlighting a number of other issues. These include travel becoming more difficult, rising labour costs, executives who are "just not willing" to take up assignments in China, political pressure, and China becoming a less predictable place in which to do business.

Despite all those difficulties, the numbers show trade between the two countries hit a record high of $690.6bn last year.

This reflection of their mutual dependence has implications for the health of the entire global economy. That is according to Eswar Prasad, who is a professor of global trade policy at Cornell University, and former head of the International Monetary Fund's China Division.

"The reality is that China does need a lot of products, especially technology products from the US, and the US does have a lot of companies that run their supply chains through China," he says.

"This is important for the global economy because it's not just supply chains that these two countries are critical for. The tenor for global trade is set by the relationship between these two countries."

The World Trade Organisation (WTO) is supposed to keep that tenor harmonious by upholding global trade rules.

However, in December, the Biden administration forcefully rejected two rulings that went in China's favour about the tariffs that were imposed by then US President Donald Trump as part of his trade war. The US said they were imposed over issues of national security that the WTO had no right to rule on.

Overall, 66.4% of US imports from China and 58.3% of Chinese imports from the US remain subject to tariffs, according to the Peterson Institute for International Economics, with little sign that either side will reduce them.

Global Trade

More from the BBC's series taking an international perspective on trade.

"The way the US is approaching its relationship with China could lead to a deterioration of the rules-based global trading system that the US and China have signed on to," says Prof Prasad.

He adds: "If the US starts withdrawing from engagement with multilateral institutions that does not bode well for global governance."

Supply chain difficulties

The souring US-China relationship also means a growing number of US companies are looking at moving their supply chains outside of China. Apple has become one of the world's most profitable companies by making huge numbers of iPhones in China, but is now increasingly making them in countries such as India.

However, that will only have a limited impact on getting round US-China tensions according to Dan Wang, who is the Shanghai-based chief economist at Hang Seng Bank China.

"Even if the US succeeds in building up an alternative supply chain, that alternative one will still largely depend on China," she says.

Those other countries will still rely on China for components, especially in industries such as green energy, medical technology and electronics, explains Ms Wang.

Whilst companies aren't shunning China all together, Mr Hart does say that "they're trying to de-risk their supply chain". He adds: "So they're having more of a China plus one strategy, and they realise that can no longer rely on China."

China's economic growth has slowed to an annualised pace of 3% as coronavirus restrictions curtailed business activity. At the recent National People's Congress, the newly appointed Premier Li Qiang said that, now those measures had been lifted, the target was 5% growth, although it would "not be easy" to meet.

Ms Wang says: "Beijing still wants US companies to invest in China, and that attitude I do not believe will change anytime soon."

Mr Hart adds that the giant Chinese consumer market is probably the place where US firms remain "the most optimistic". Firms such as McDonald's, Starbucks and Ralph Lauren all have major Chinese expansion plans in the pipeline.

National security concerns

However, all this comes against a backdrop of national security concerns between the two nations, centred on technology.

These have led to a growing number of measures by the Biden administration to try to stop China accessing US technology. These include trying to limit new investments in China by US semiconductor manufacturers.

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Why does China’s economy matter to you?

Both countries have been trying to increase government support for technologies they regard as critical to the future of the global economy.

In his State of the Union speech last month President Biden said: "I've made clear with President Xi that we seek competition, not conflict."

"I will make no apologies that we are investing to make America stronger. Investing in American innovation, in industries that will define the future, that China intends to be dominating."

However that approach has not gone down well in Beijing, where President Xi said recently that "Western countries - led by the US - have implemented all-round containment, encirclement and suppression against us, bringing unprecedentedly severe challenges to our country's development".

It is a rivalry which is increasingly affecting individual companies and spreading around the world.

Chinese telecoms giant Huawei has been restricted in many countries because of US pressure, with Germany the latest to consider taking action. Meanwhile, social media firm Tiktok has been threatened with a complete ban in the US, whilst also facing restrictions in the UK.

All these tensions between the US and China mean "the temperature is certainly very high", according to Prof Prasad and that could come at a cost that is felt well beyond the US and China.

"Rising hostilities between the world's two largest economies, which together account for roughly 40% of world GDP, are likely to create more volatility and uncertainty, which is the last thing an already fragile world economy now needs," he says.

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SANS TITRE

As food obsessions go, how about the American who allegedly tried to buy New Zealand in order to gain exclusive rights to a special soup? To be fair, this soup was made from a unique shellfish called toheroa, which had also dazzled royalty and even inspired a jaunty 1980s children's song called Toheroa Twist.

"Everyone in the 1950s lived on toheroa," recalled Dargaville Museum committee member Ron Halliday in a 2019 YouTube documentary. "They were lovely, sweet food – and it gives you a lot of energy." He spoke of manual workers taking toheroa soup in a thermos to their jobs. "You could work all day on that."

Toheroa are a clam that grow as large as a human hand and burrow in intertidal sands on just a handful of epic surf-swept beaches – mainly on the west coast of New Zealand's North Island, but also in isolated colonies at places like Oreti, a beach at the nation's southern tip.

Succulent and sustaining, toheroa were a legendary delicacy for Māori coastal communities for centuries. "The toheroa was considered a taonga (treasure)," said Victoria University (Wellington) researcher Dr Ocean Mercier when she fronted a Science Learning Hub series made for New Zealand schools.

"[The taste of] raw toheroa is like a really creamy sweetcorn chowder," said University of Waikato marine ecologist Phil Ross, when I asked if he had combined his years of scientific study of toheroa numbers and how to bring them back with actually eating them when opportunity arose. Others talk of a gamey taste to a meat that combines pale green body flesh with a long, creamy-white muscly "tongue" the animal uses to burrow – and which inspired its name (toheroa means "long tongue" in Māori).

As well as eating them raw on the beach, Māori also traditionally cooked toheroa in a hāngī (an underground oven) or preserved them on strings of flax to dry in the sun. Dried toheroa were used for trade and as prestige food to serve guests visiting a Māori marae (community meeting house).

Toheroa are mainly found on the west coast of New Zealand's North Island in places such as Ripiro Beach (Credit: Westend61/Getty Images)

As the passion for toheroa spread into New Zealand's pakeha (white settler) community, other ways to eat them became popular, with devotees arguing over whether they were best minced up into fritters for frying – with additions like cinnamon or parsley – or turned into a soup celebrating what legendary 1960s TV chef  Graham Kerr called "the rarest food item in the world" in a recipe.

Māori Robyn Boulter shared her toheroa memories in an evocative 2015 film. "My first recollection was going down the beach and seeing all these thousands of holes! We used to go down on our horses, jump off, dig them up and eat them just like that. Raw is beautiful." She was happy to cook toheroa fritters too. "I have only one recipe. Just toheroa, onion, egg, flour – that's it."

Ross reveals the impact of his own debut tasting. "The first one I ate was when I went to the beach with a Māori expert who was showing me how to find them. He cracked one open then and there, and we ate it raw. I was a bit nervous but couldn't appear squeamish!" he said. "But it was so delicious. And that was first time I really understood why these were so special and so popular."

Though Māori tribes were known to battle each other for access to particularly abundant toheroa beds – the term for sections of beach where large numbers of toheroa gather together in the sand – the key event in toheroa's culinary history came when the Prince of Wales (later Edward VIII) had his first taste of luscious green toheroa broth on a 1921 visit to New Zealand. So smitten was he by its distinctive taste that he shattered royal protocol to ask, Oliver Twist-style, if he could have some more.

Ecologist Phil Ross studies toheroa numbers and how to bring them back (Credit: Phil Ross)

This hearty expression of royal approval sparked media coverage across the British Empire, and the dish "fit for a king" quickly became a key fixture on New Zealand menus, before spreading across Britain's globe-spanning dominions. Toheroa soup – exported in gaudily labelled cans – was served at both high-end restaurants and humble diners in Britain, considered a favourite comfort food to combat the winter chill.

The first toheroa cannery was established in the 1890s at Mahuta Gap by Ripiro Beach – New Zealand's longest stretch of sand – and the 1920s royal thumbs up saw others spring up across the country. From the 1920s to the 1960s, an average of 20 tonnes of toheroa was canned a year. There were dramatic spikes, though – 77 tonnes were put into tins in 1940, for example, partly to supply New Zealand troops heading abroad to fight in World War Two.

There was also an explosion in the number of people heading for New Zealand beaches to dig toheroa for themselves. In the 1920s, the daily limit on toheroa was 50 per person, and the shellfish could be taken for 10 months of the year. From the 1950s, as toheroa numbers dwindled, authorities still allowed an open season of two months, but reduced the individual limit to 20 per day. On one weekend in 1966, an estimated 50,000 people poured onto Ripiro Beach like a hungry whirlwind, pulling an estimated one million toheroa from its sands.

Toheroa stocks began to collapse – something that still angers Māori rights activists like Paturiri Toautu. "For us Māori this kai (food) was very precious. They were an integral part of our food source," he said. "But then the pakeha realised that serious money could be made from canning the toheroa and selling it overseas. So they built canneries, and within 20 years, our precious taonga was nearly extinct."

Toheroa are a clam that grow as large as a human hand and burrow in intertidal sands (Credit: Phil Ross)

Commercial harvesting was finally banned 50 years ago, and the last "open day", when people could plunge into the shallow surf to dig for their own taste of seafood heaven, was back in 1993. Now anyone caught harvesting toheroa illegally faces fines up to NZ$20,000 (about £10,300) or community service sentences – though that still doesn't deter everyone, with the NZ Herald reporting a prosecution as recently as September 2022.

Only local Māori can still legally harvest this treasured form of kai moana (seafood) – and only then for special occasions such as tribal meetings or funerals. Serving toheroa also serves as a savoury manifestation of the key Māori principle of manaakitanga: generosity and hospitality that reflects the host's status and mana (prestige).

Māori have teamed up with marine biologists to try and restore toheroa numbers. "Māori have always been scientists," explained Mercier in one of her Science Learning Hub broadcasts. "Our science has allowed us to live, work and thrive in the world for hundreds of years."

This Māori knowledge of the environment and its myriad forms of life is called mātauranga, and its ancient insights have been appreciated by contemporary scientists for shedding light on some of the mysteries of toheroa life. "Modern science has a surprising lack of knowledge around toheroa biology and ecology," said Ross.

Toheroa soup was served at both high-end restaurants and humble diners in Britain (Credit: Alamy)

According to Māori mātauranga, microscopic baby toheroa roam in the water for up to 21 days after birth, before riding the surf foam and onshore winds to get blown into the sand dunes, where they nestle inside a dune grass called pingao (also known as golden sand sedge). After growing inside pingao, when ready to return to the ocean, the toheroa hitch a ride on flowerheads that sea breezes send tumbling from the dunes back down to the water's edge.

Today, Māori coastal communities share their ecological insights with scientists who, in turn, show them how to carry out precise data gathering to monitor changing amounts of toheroa on different beaches.

A key complement to this research involves educating children about toheroa and the need to change harmful human behaviours. For example, the pakeha love of driving cars on vast beaches like Ripiro may lead to young toheroa being crushed in the sand. 

Māori author Betsy Young has combined toheroa conservation work with a children's book due to be published later this year. Written with fellow conservationist James Te Tuhi, The Journey of the Little Toheroa will weave together Māori and modern scientific knowledge.

Anyone caught harvesting toheroa illegally faces hefty fines (Credit: Phil Ross)

Young told me about joining her first project to enhance toheroa numbers, run by the Māori Women's Welfare League. "That was the best environment project anyone could have done on the amazing life cycle of the toheroa," she said. "We started a trust after that in 2005, winning many awards and going to schools to share stories about the pingao and its connection with toheroa."

While toheroa numbers remain in a state of flux, there are signs this legendary shellfish may be on the way back. "I am always optimistic about the future of the toheroa," said Young. 

She is echoed by Ross. "They are as abundant as I've seen them in 10 years. And there is a huge amount of young," he said. "So, I'm optimistic that if the environmental conditions are right, the capacity is there for toheroa to recover. The issue is the human element – the need to make big decisions on how we use land."

BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future. 

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BBC

Harry Kane: How the striker broke the England goals record

Last updated on 23 March 202323 March 2023.From the section England

The calm demeanour, the sharp exhale, the run up and clinical finish. It was the same old penalty routine from Harry Kane, only this time it took him to a place no England player has gone before.

By netting from the spot against Italy on Thursday night, Kane fired himself into the record books, scoring his 54th international goal to surpass Wayne Rooney as England's all-time leading goalscorer.

Remarkably, Kane has reached the tally in 39 fewer games than it took Rooney, and the 29-year-old's England career includes an ominous strike 79 seconds into his debut, a World Cup Golden Boot and more than a goal a game in major tournament qualifiers.

Here is when, where and how the Tottenham striker became England's top marksman.

Six Englishmen have reached the 40-goal mark in international football, the other four being Sir Bobby Charlton (49), Gary Lineker (48), Jimmy Greaves (44) and Michael Owen (40).

What marks Kane out among this group is the speed at which he has scored his goals, accruing them at a rate of one every 1.5 games. Only the prolific Greaves can beat that with 1.3.

The deposed Rooney was much slower than Kane, amassing his 54 goals at a strike every 2.26 matches.

His acceleration since March 2021 has been something to behold - a tally of 22 goals in 28 games, including four in the first half of a 10-0 win over San Marino in November last year. He became the first player to score four goals in an England game since Ian Wright against the same opponent almost exactly 28 years earlier.

His penalty against France in the World Cup quarter-finals in Qatar in December saw him draw level with Rooney. Agonisingly, he missed the chance to overtake him by missing a second penalty in that game, which England lost 2-1.

Kane's 16 goals in a calendar year (2021) is another England record, beating the 12 scored by Dixie Dean in 1927 and George Hilsdon in 1908.

And he has five England hat-tricks to his name, the same number as Lineker and one shy of the record tally of Greaves.

His fourth and fifth hat-tricks were scored just three days apart - the one in San Marino coming shortly after a treble against Albania at Wembley. This set a new record for a European player in World Cup/Euros qualifying, previously held by Spain's Raul (four days in March 1999).

Kane also joined Vivian Woodward (1909), Dean (1927) and Tommy Taylor (1957) in scoring hat-tricks in successive appearances for England.

Most of Kane's goals have come under Gareth Southgate - 49 of them in 64 caps to be precise. No player has ever scored more for a single manager in England men's football history, with Lineker's 35 in 58 matches under Sir Bobby Robson the next best.

The breakdown of the goals scored by England's leading goalscorers says a lot about their era. Charlton and Greaves scored a combined six tournament goals and just nine in qualifying - with the vast majority (83.87%) coming in friendlies.

In contrast, goals in qualifying tournaments have become much more of a factor in the modern era - 20 of Owen's 40 and 30 of Rooney's 50 came in these matches.

Kane's goal haul includes an incredible record of scoring in qualifying matches for major tournaments. He has netted 33 times in 28 games to help his country reach two World Cups and three European Championships - and he scored in a remarkable 15 qualifiers on the trot from 5 October 2017 to 8 September 2021.

During qualifying for the 2020 Euros, he netted in all eight of England's games, scoring 12 in total against the Czech Republic, Kosovo, Bulgaria and Montenegro.

His record at major tournaments is not too shabby either. Four goals in 11 European Championship games may seem somewhat modest, but he has eight in 11 at World Cup finals - second only to the 10 scored by Lineker.

He and Lineker are the only two Englishmen to win a World Cup Golden Boot, the latter in Mexico in 1986 and the former in Russia in 2018. Alan Shearer - at Euro 96 - is the only other one to be top scorer at a major finals.

In total, Kane's competitive scoring record for his country is 48 goals in 68 games.

On the flip side, only seven of Kane's goals came against sides occupying a top 10 spot in Fifa's world rankings at the time.

Three of these were in friendlies - one in a 3-2 win in Germany in March 2016 and a double in another 3-2 victory, this time against France, in June 2017. Three were against a then fourth-ranked Croatia in a 2-1 home Uefa Nations League win in November 2018, the extra-time penalty winner in the Euro 2020 semi-final against Denmark, who were then ranked 10th, and his goal against fourth-ranked France in Qatar.

His goal against Italy on Thursday is the seventh, with the Azzurri currently ranked sixth in the world.

The average ranking of the teams against whom he has scored his goals is 64.55. Rooney is slightly behind him on this front, with an average opponent ranking of 69.21.

The team against whom he has scored the most goals is San Marino with five, although Germany will also be sick of the sight of him, with Kane having scored in all four of his games against them.

For all of his international career, Kane has functioned as England's central striker - a predominantly right-footed predator, who comes alive in the box. The nature of his goals reflect this.

Over 70% of his goals (39 of 53) have been scored with his right foot, with all but two of them from inside the box (including an England record of 18 penalties).

The breakdown of which minutes his England goals have come in offer a fascinating insight, with each half yielding a similar pattern.

There are a number of factors that can play into this, but the increasing number scored towards the end of each half does hint at a forward who grows as a threat as he becomes ever more acclimatised to the game and opposition legs tire.

He has 31 goals outside England (10 of those at neutral venues) and scored 23 at home, 19 of them at Wembley, with the other two coming at Manchester City's Etihad Stadium and St Mary's Stadium in Southampton.

Portugal's Cristiano Ronaldo is the top goalscorer in international football history, with 120 goals in 197 games.

Beneath him are six players who have reached the 80-goal mark - Iran's Ali Daei (109), Argentina's Lionel Messi (98), Malaysia's Mokhtar Dahari (89), Ferenc Puskas, who represented Hungary and Spain (84), India's Sunil Chhetri (84) and Ali Mabkhout of the United Arab Emirates (80).

Kane's goal every 1.5 games puts him above all of those players but Puskas (a goal every 1.01 games) and Mabkhout (every 1.34 games).

Age is on Kane's side as regards extending the England goals record further.

He is currently 29 years old, giving him potentially another four or five years of international football, barring injury.

At Kane's age, Rooney had 47 goals to his name, Charlton had scored 41, Lineker 29, while Greaves and Owen had both played their final international match.

Kane shows no sign of slowing in his goalscoring either, having recently passed the 270 mark for Tottenham. He has 204 Premier League goals to his name, meaning only Rooney (208) and Alan Shearer (260) sit above him on the list of all-time scorers in the rebranded English top-flight.

Kane's international career could also be prolonged by the lack of an obvious natural successor waiting in the wings.

The next highest scorer in the current England setup below Kane is 27-year-old Raheem Sterling with 20. Only two more current internationals - Danny Welbeck and Marcus Rashford - are into double figures. Forward Bukayo Saka and centre-back Harry Maguire are next with seven.

Southgate has experimented with a number of options to try and find a fitting backup to his captain, with Dominic Calvert-Lewin, Oli Watkins, Patrick Bamford, Tammy Abraham all making the squad. Brentford's Ivan Toney and Callum Wilson of Newcastle are the latest.

Six and a half years separated Rooney and Kane breaking the England goals record. We are likely to be waiting much longer for Kane's eventual successor.

BBC

Lottery jackpot wins: Is Duleek the luckiest village in Ireland?

What are the odds on two residents of a small, sleepy Irish village winning the lottery?

Pretty good, it seems.

The old saying goes that lightning doesn't strike the same place twice but it turns out it does in Duleek, County Meath.

Well, metaphorically at least.

There have been two Irish Lotto jackpot wins within the past six months, with both winning tickets sold within a few hundred metres of each other.

The latest lucky ticket - which won €3.9m (£3.4m) - was bought at Shane Bowe's Eurospar store.

He describes the big win as the "icing on the cake", having taken over the business last year.

"On Monday there was lots of talk in the village then we got a phone call to say we had sold the winning ticket," he says.

"The excitement was just phenomenal."

Mr Bowe, who employs 30 local people, says the latest win has created "the feel-good factor and the craic over the last couple of days".

"All the papers are trying to say it's the luckiest village in Ireland so everybody needs to go buy their tickets here," he adds.

Last October a winning ticket worth €8.9m (£7.8m) was purchased at Seamus Lowthe's Londis store.

In 2019 Kathleen Sheridan, who is originally from north Dublin but lives in Duleek with her husband, was part of a winning family syndicate.

They won €175m (£154m) from the EuroMillions in 2019 - the biggest pay-out in Irish National Lottery history.

Her Duleek-native sister-in-law also won £600,000 in the lottery in the late 1980s.

Something in the water?

In the village's coffee shop, which doubles as an off-licence, Aidan Coleman tells BBC News NI that locals are delighted about Duleek's new reputation as Ireland's luckiest village.

He says the historical village, which is home to about 4,000 people, has grown a lot in the past few years and people are very friendly.

Mr Coleman has also struck lucky over the years as part of a local syndicate that recently shared a €20,000 win among its 10 members.

"There's something in the water… we've had a lot of winners here," he adds.

"Anyone that has won it has been very practical with it, they haven't gone wild with it."

Steeped in Irish history, Duleek is located a few kilometres from Newgrange - part of the Brú na Bóinne Unesco World Heritage Site.

The village takes its name from the Irish daimh liag, meaning house of stones, as it is believed the first stone church in Ireland was erected here.

St Patrick is said to have established a bishopric in the village around 450 AD, which he placed in the care of St Cianán.

In April 1014 the bodies of the former High King of Ireland Brian Borù and his son are believed to have lain in state before being transferred to County Armagh for burial.

The ruins of St Mary's Abbey medieval monastery, built in the 12th Century, are listed as a national monument of importance.

But more recently it's been the lottery wins that have garnered a lot of Duleek's attention.

Megan McManus and Brooke Errles have returned to Duleek to visit family, having spent the past few years travelling across Greece, France, Spain and Italy.

"Every time I come back someone's won the lotto," says Megan.

"It's just a bit mad for such a small village for people winning the lotto.

"I'm going to start doing it."

A full fridge and friends

As much as they'd welcome a lottery win, both agree there are other ways to define what being lucky means.

"Having things going your way I suppose, having a full fridge, good friends around, good parties," adds Brooke.

The winner of this latest jackpot has yet to make themselves known, although speculation is rife.

"There's talk… it was the same last time, you always hear talk," says Anne Campbell, who works in the village's bar and restaurant.

"I actually did [the lottery] on Saturday and got a shock on Monday morning.

"I won eight euros so it wasn't me."

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BBC suspends proposed closure of the BBC Singers

The BBC has paused its decision to close the BBC Singers, after "a number of organisations" came forward to offer alternative funding.

The group, which is the UK's only full-time professional chamber choir, was targeted by budget cuts shortly before celebrating its 100th anniversary.

The proposal sparked a backlash, with 140,000 people signing a petition urging the BBC to reverse its decision.

A temporary reprieve has been granted, as new funding models are explored.

"I am confident that this does secure their future," said Simon Webb, the BBC's head of orchestras and choirs.

"But this has all happened just in the last few days - and what we're looking for now is a little bit of time to quietly, confidentially have conversations with these external partners."

He declined requests to name the organisations involved but said the choir would still be called the BBC Singers - a name they adopted in 1972, having previously been known as the Wireless Singers, the BBC Chorus, the Variety Chorus and even the Kentucky Minstrels.

The BBC also confirmed that the ensemble would appear at this year's Proms concerts.

Previously, the 20-member choir had been due to close in July, meaning they would miss the summer music festival entirely.

The corporation's u-turn was received with relief by many in the arts world.

"This is wonderful news," tweeted actor Samuel West, who performed with the BBC Singers at the 2002 Proms. "Thank you @BBC for listening to reason, and music, and beauty."

"Rejoice! What a fabulous way to start a Friday," added former MP Ed Balls. Opera star Jennifer Johnston said she was "cautiously optimistic", while conductor John Rutter thanked "all who raised their voice" in protest.

That included thousands of amateur singers in choirs across the UK and abroad, who joined forces to produce a video pleading for the BBC Singers to be saved.

If the BBC thought no one would care... they were WRONG! Watch thousands of amateur singers across the UK and abroad say with one voice, "Don't scrap the BBC Singers!" Watch the full video here: https://t.co/fTKMkwZ52T#WeAreTheBBCSingers #SaveTheBBCSingers pic.twitter.com/QGS7cQE2So

"The outpouring of love for the BBC Singers and orchestras over the past few weeks has been incredible and we know our members are hugely grateful for all the support they've received," said Naomi Pohl, general secretary of the Musicians Union.

Choirmaster Sam Evans, who organised the video campaign, also welcomed the latest development.

"It goes to show that when you've got an important message, you can make your voices heard," he said.

"I don't want to fight the BBC," he added. "I feel like the BBC is a family member, but sometimes people in your family take wrong turns and they need to be told that they're making a mistake."

'Lamentable' decision

The decision to close the BBC Singers was part of a wider programme to downsize the BBC's classical music groups, announced at the start of the month.

It also involves a 20% reduction of roles in the BBC's English orchestras - the BBC Symphony Orchestra, the BBC Concert orchestra and the BBC Philharmonic.

The BBC said it was part of a plan that "prioritises quality, agility and impact". According to the latest BBC annual report, £25m was spent on orchestras and performing groups in the last financial year.

The BBC says it needs to find £400 million in savings by 2027 because of the two-year freeze in the licence fee imposed by the Government.

The move caused consternation across the classical music world. Cellist Julian Lloyd Webber called the cuts "lamentable" and said they called the future of the licence fee into question.

"What has happened to our nation's beloved BBC - the organisation that has been responsible for some of the greatest classical music broadcasts in history?" he said in the Radio Times.

"The dereliction of its core principles has happened stealthily, over many years and with a lack of transparency that has eroded trust both inside and outside the organisation.

"Quite rightly, profound questions are now being asked as to what, if anything, the BBC still stands for."

On Thursday, the Telegraph reported that Britain's pre-eminent conductor, Sir Simon Rattle, "may be willing to boycott the BBC Proms" in protest at the cuts.

The Musicians Union has said it will continue to fight to save roles in other BBC performing groups.

Which performance groups are affected?

The BBC Singers, based at the BBC's Maida Vale Studios in London, have now been granted a temporary reprieve as alternative funding models are sought. The choir performs across the UK and around the world, making annual appearances at the BBC Proms.

The BBC's three English orchestras - Symphony, Concert and Philharmonic - will see a 20% reduction in roles.

The BBC Concert Orchestra can be heard on BBC Radio 2's Sunday Night Is Music Night and on BBC Radio 3. It explores a wide selection of music, ranging from classical to contemporary.

The BBC Philharmonic is based at Media City UK in Salford, and performs an annual season of concerts at Manchester's Bridgewater Hall, as well as giving regular concerts at other venues across the north of England.

The BBC Symphony Orchestra plays a major role at The Proms, and also has an annual season at London's Barbican. Its commitment to contemporary music is demonstrated by a range of premieres each season.

In a statement, the BBC said it would "continue to engage with the Musicians' Union and the other BBC Unions about our proposals on the BBC's English Orchestras".

"The financial challenges are still there," said Mr Webb, "but we've set out our plan… and now we're listening.

"If there are counter-proposals, we're very much listening to that, as we have done with the BBC Singers."

The backlash over cuts to classical music comes at an awkward time for the BBC.

It recently suspended, then reinstated, Match Of The Day presenter Gary Lineker after a critical tweet on the government's asylum policy triggered a row over the broadcaster's impartiality rules.

Meanwhile, BBC chairman Richard Sharp is under continued scrutiny after it was revealed he helped facilitate a £800,000 loan for then-prime minister Boris Johnson - shortly before the government appointed Sharp to the BBC board.

He is currently awaiting the result of an investigation by Adam Heppinstall KC, who was tasked with re-examining the appointment process.

And there are continued protests over cuts to local radio, with staff at the BBC's 39 local stations planning a 24-hour walk-out on 15 March, which is Budget day.

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Jack Dorsey business target of Hindenburg report

Tech billionaire Jack Dorsey is facing scrutiny, after a report accuses the payments company he leads of inflating user numbers and catering to criminals.

The firm, Block, rejected the claims, which sent its shares tumbling 15%.

The report came from short-seller Hindenburg Research, which is known for taking on high-profile targets such as Indian tycoon Gautam Adani.

The company makes money by betting shares will fall and is poised to benefit from the slide.

Block, which former Twitter boss Mr Dorsey co-founded in 2009 and leads as chief executive, said it was exploring legal action against Hindenburg for the "factually inaccurate and misleading report".

"We are a highly regulated public company with regular disclosures, and are confident in our products, reporting, compliance programs, and controls. We will not be distracted by typical short seller tactics."

Formerly known as Square, Block made its name with a sleek, small white credit card reader that became popular among vendors at farmer's markets, and other small businesses, allowing the firm to fetch a nearly $3bn (£2.4bn) valuation when it listed on the stock exchange in 2015.

Now worth more than $30bn (£24.4bn), it was renamed Block in 2021, to reflect another, fast growing side of its business: Cash App, a payments app that was the focus of Hindenburg's report.

Hindenburg alleged Block provided misleading statistics on its users which it claimed had been linked to criminal activity such as sex trafficking.

While conducting its research, Hindenburg claimed it had easily created obviously fake Cash App accounts in the names of Donald Trump and Elon Musk and made public records requests, which allegedly showed that Cash App was used to facilitate millions in fraudulent pandemic relief payments from the government.

It said that reflected "key lapses" in compliance processes.

"Former employees described how Cash App suppressed internal concerns and ignored user pleas for help as criminal activity and fraud ran rampant on its platform," Hindenburg said. "This appeared to be an effort to grow Cash App's user base by strategically disregarding Anti Money Laundering (AML) rules."

Shares in Block had already been hit by worries of a slowdown in economic activity and consumer spending. Cash App also has ties to the world of crypto currencies, which have seen their values tumble.

Mr Dorsey, who had split his time between Twitter and Square, stepped down as chief executive of the social media company in 2021. Twitter was later sold to billionaire Elon Musk for $44bn (£35.8bn).

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Commercial development of gene-edited food now legal in England

Gene-edited food can now be developed commercially in England following a change in the law.

Supporters of the technology say it will speed up the development of hardier crops that will be needed because of climate change.

Critics say that the change could bring ''disaster'' to our food production and the environment.

Gene editing involves making precise changes to an organism's DNA to enhance certain characteristics.

The new law also opens the door to the development of gene-edited farm animals, but a further vote by MPs will be required before it is allowed, again only in England.

The Scottish, Welsh and Northern Irish governments have not permitted the commercial use of gene editing.

Gene editing in England had been covered under the same tight regulation that has restricted the commercial development of GM crops under EU law. Brexit has enabled the Westminster government to relax the rules for the newer technology.

The chief scientific advisor for the Department for Environment, Food and Rural Affairs (Defra), Prof Gideon Henderson, says that the new rules will lead to better food production and bring jobs and investment to England.

"What's changed is that we can now use precision breeding technology developed in the lab and take it into the fields so that we can grow better crops and bring them to market more readily so that we can use the technology to enhance agricultural outcomes and food production in the UK and globally," he said.

The Precision Breeding Act allows only genetic changes that could also have been produced naturally or through traditional crossbreeding programmes already in use today. GM can involve the introduction of genes from other species and will not be permitted.

Gene editing enables researchers to make precise genetic changes to a plant's DNA, for example adding a gene to boost its growth or reduce dependence on fertiliser. The same change could be produced by crossbreeding different varieties, but it would take much longer.

The new law allows for the use of gene editing and other methods that may arise in the future, provided the end result is a crop that is no different to a variety that could have been naturally produced.

Critics of genetically altered food, such as Pat Thomas of Beyond GM, are concerned that gene-edited crops will not have to go through the extensive testing required of GM foods in the EU, which may result in the introduction of toxins and allergens into the food chain.

"The entire process of this bill has been of the government consulting scientists with vested interests, usually in the biotech industry, who are reassuring the government that this change in the law will have no consequences," she said.

"History has shown that when you remove regulatory control, particularly for food and the environment, there is looming disaster on the horizon.''

Defra's response is that the Food Standards Agency, the FSA will only authorise products for sale if they are judged to present no risk to health.

There is also concern that labelling of gene-edited food is not a requirement and it is unclear how GE food from England will be prevented from entering other parts of the UK, where it is still banned.

A Welsh Government spokesperson said that this would create "unavoidable consequences for Wales".

"Gene-edited plants, animals and products from England will be marketable here without the authorisations our law requires," they said.

"This undermines the devolution settlement. The UK Government chose not to engage with us, despite our efforts, whilst developing the bill and this means the effects of it have not been properly considered."

The Scottish government has a long-standing opposition to GM and wishes to stay in step with the EU, though its stance is opposed by NFU Scotland who says it puts Scottish farmers at a competitive disadvantage.

The Northern Ireland government has to follow the protocol negotiated with the EU which requires that it remains in step with rules regarding the definition of GM crops in Europe, which also cover gene-edited crops.

There is however enthusiasm for the use of gene editing among some plant breeders in England.

The National Institute of Agricultural Botany, just outside Cambridge, has been breeding new varieties of crops for UK farmers for more than a hundred years.

They crossbreed different varieties to produce new ones that grow better and are more resistant to diseases. It can take ten to fifteen years of development. The head of the lab, Prof Mario Caccamo told BBC News that he wants to use the technology to develop new varieties that can grow well in the hotter, drier conditions that the UK is experiencing more regularly, because of climate change.

"When we look to how the population is growing and how much we are increasing our yields using traditional methods, we are lagging behind," he said. "The projections show that we have to have an acceleration into how we can improve crops otherwise we are going to be struggling to feed the world."

The UK is among the world leaders in research into plant genetics. But that expertise has not been able to take off, because of the effective ban on the commercial development of the technology, according to its supporters. The hope is that the change in law will attract new investment leading to new companies, new jobs and new foods.

Bayer Crop Science has developed GM crops for use across the world, employing more than 30,000 people.

But in the UK, it has a staff of 90 who are involved in traditional plant breeding. The company isn't ready to announce any new investment plans in England yet - but the firm's head of marketing in the UK, Lindy Blanchard, welcomed the change in the law.

"We are really, really excited and we are committed to help farmers overcome the challenges of climate change and we want to provide safe sustainable food for society, so no doubt we will be looking at this but it is step by step."

The new act also has provision to allow gene-edited animals on English farms, like these disease resistant pigs, developed in Scotland. But that will require another vote by MPs in Westminster once the government is satisfied that animals won't suffer.

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BBC

Northern lights dazzle in parts of UK overnight

Sky gazers were treated to "one of the best displays of aurora" on Thursday night.

After a strong geomagnetic storm, the northern lights were seen in southern England and Wales in a rare display.

The aurora can be particularly strong around the equinox which happened earlier in the week.

Aurora activity is also increasing as the sun reaches the most active part of its 11-year cycle in 2025.

Late on Thursday evening satellites which monitor solar activity picked up a strong solar wind directed towards Earth.

Aurora watchers were then alerted, poised with their cameras pointing to the northern sky.

Charged particles entered our atmosphere and interacted with oxygen and nitrogen. The result was a display of green, magenta, red and purple colours dancing in the night sky.

Seeing the aurora in Scotland is fairly normal but this geomagnetic storm was so strong that it was spotted by BBC Weather Watchers in parts of Wales and southern England.

One Weather Watcher in Norfolk described it as the "best display of aurora I've seen this far south - greens and magentas clearly visible by eye".

- Best display of northern lights seen - meteorologist

- Northern lights spotted across Wales again

Another reason why the display may have been so good is that around the time of an equinox, more charged particles are able to enter our atmosphere.

With the tilt of the Earth in relation to the Sun positioned at right angles during the equinox, the magnetic field is stronger resulting in a more vibrant aurora.

This latest display comes less than a month since we saw the aurora come unusually south around the UK.

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Lawyers in Gwyneth Paltrow trial off to bumpy start

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Gwyneth Paltrow is being sued by a retired optometrist who claims the Hollywood actress caused a skiing collision in 2016. He is seeking damages of $300,000 (£244,000). Ms Paltrow denies the claim and is seeking $1 in damages.

The Hollywood actress is used to being in the spotlight, but so far in the trial the lawyers in the case have been the centre of attention.

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France24 - World

‘Every tenth of a degree matters’: UN climate report is a call for action, not despair

Issued on: 22/03/2023 - 16:57

Cyrielle CABOT

The latest report by the UN’s climate advisory panel has once again highlighted the need for urgent action against human-induced climate change, noting that the tools to prevent climate catastrophe already exist. While hopes of limiting global warming at 1.5C are rapidly fading, climate experts stress that “every additional tenth of a degree matters” to mitigate the already dire consequences of our planet warming. 

The 36-page “summary for policymakers”, a synthesis of nine years of research by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), is a stark reminder that the devastating impacts of climate change are hitting faster than expected – and that failure to take decisive action could make some of those consequences irreversible. 

“Humanity is on thin ice – and that ice is melting fast,” UN Secretary-General Antonio Guterres warned on Monday as he presented the report’s key findings. “Our world needs climate action on all fronts – everything, everywhere, all at once.” 

The IPCC report says our planet is on course to reach 1.5 degrees Celsius above pre-industrial levels – considered a safer limit to global warming – in little over a decade. Its dire warning comes just eight years after the COP21 climate summit in Paris made the 1.5C threshold a beacon for climate policies. 

“Since the Paris Accord, the stated objective of states has been to keep global warming well below 2C above pre-industrial levels – and to step up efforts to limit it to 1.5C,” says Wolfgang Cramer, a research director at the Mediterranean Institute of Marine and Terrestrial Biodiversity and Ecology (IMBE).  

“This overall objective provided a horizon and a specific target for climate policies,” adds Cramer, who co-authored the IPCC’s last major report in 2022. “But when you look at the current trajectories and the poor efforts mustered by governments, it does indeed appear highly unlikely that we can meet that second target.” 

The figures speak for themselves. The IPCC says greenhouse gas emissions would need to be slashed by 45% by 2030 for there to be any chance of capping global warming at 1.5C. That would mean annual cuts equivalent to the one witnessed at the height of the Covid-19 pandemic in 2020, when the world’s economies ground to a halt. 

As things stand, humanity is well off the mark. According to the IPCC’s projections, our planet is on course for global heating of 2.5C by the end of the century if governments stick to their emissions pledges – and 2.8C if they stick to current policy. 

The planet’s ‘fever’ 

While the outlook is dire, it should not be cause for fatalism and inaction, experts caution.  

“Our actions right now will determine the extent of global warming in the long run. The objective is to ensure it remains as low as possible,” says Cramer, for whom the 1.5C target “is already too high” to avert major consequences for the planet. 

“We’re currently at 1.2C and already we are bearing the consequences, with an increase in heatwaves, droughts and flooding,” he explains. 

 

To understand the significance of each fraction of a degree, Cramer draws a parallel with a human suffering from fever. Add one degree Celsius to the normal body temperature of 37C and the person will feel unwell and have headache. Add 2C and the suffering increases. At 3C it becomes dangerous, particularly if the person is vulnerable. 

The same goes for our planet, Cramer adds.  

“The consequences will differ at each degree and in different parts of the world: they will be most severe in places that are most vulnerable,” he says. “1.5C will always be better than 1.6C, which will always be preferable to 1.7C. Every tenth of a degree matters.” 

Biodiversity under threat 

The consequences of this global “fever” are increasingly evident, starting with the extinction of biodiversity.  

In 2015, the year of the Paris Accord, the Bramble Cay Melomy, a small rodent that lived on a speck of land off the coast of Papua New Guinea, became the first known mammal to go extinct as a result of human-caused climate change. 

“Scientists have shown that its disappearance was caused by rising sea levels submerging its habitat,” Camille Parmesan, a climate and biodiversity expert at the CNRS research centre, told FRANCE 24 in an interview in December. 

“We have also documented the disappearance of 92 species of amphibians, killed because of the proliferation of a fungus that developed as a result of climate change modifying ecosystems,” Parmesan added.  

>> ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

Corals are another obvious casualty. At 1.5°C, 70% to 90% of reefs could disappear. At 2°C, the figure rises to 99%. 

Experts at the UN-backed biodiversity agency IPBES say more than a million species are currently threatened with extinction, with climate change becoming the “most significant” menace. “The more it increases, the more ecosystems are disrupted, with consequences for wildlife,” an agency report stated in 2021. 

Extreme weather 

“Each additional degree will translate into increasingly frequent and severe weather events, with ever greater consequences for the 3.3 billion people who live in vulnerable areas,” adds Cramer. 

For several years now, scientists have been investigating links between climate change and extreme weather events, a field known as “attribution science”. Their findings confirm that heatwaves, floods and hurricanes are increasing in intensity, magnitude and frequency as a result of global warming. Research has thus established that climate change made the devastating heatwave that hit India and Pakistan in March and April last year thirty times more likely. 

In this context, “decision makers should also focus their efforts on slowing down global warming” – in addition to curbing it, says glaciologist Gerhard Krinner, one of the authors of the latest IPCC report.  

“The faster climate change takes place the less time people will have to adapt,” he explains. “This in turn will increase the risk of severe shortages, famines and conflicts.” 

Tipping points 

Both experts flag the danger of reaching “tipping points” that would be extremely difficult to reverse, such as a destabilisation of the Antarctic ice cap.  

While the likelihood of catastrophic ice-sheet melting is currently still low, “it increases as the planet warms and there is a real risk of the rise in sea levels accelerating dramatically at between 1.5C and 2C", Cramer warns.   

Should the Antarctic’s permafrost come to melt, it would release vast amounts of greenhouse gases trapped under the ice, in turn further warming the planet and accelerating ice melt. Other examples of tipping points include the Amazon rainforest turning to savannah and Greenland’s ice cap melting. 

Each of these scenarios can be avoided, the experts insist, provided there is a political will to do so. 

“We now have multiple solutions that are readily available to slow down and limit climate change,” says Cramer, for whom “the obstacle is no longer innovation – but politics”.  

“Today’s efforts will make all the difference in the long term,” adds Krinner. “We can still spare ourselves those extra tenths of a degree.” 

This article was translated from the original in French.

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IPCC report calls for urgent climate action, but will governments listen?

UN climate report a 'message of hope' despite impacts hitting faster than expected

UN warns 'vampiric' water use leading to 'imminent' global crisis

France24 - World

Did Russian ties to Koran-burning outside Turkish embassy derail Sweden’s NATO bid?

Issued on: 21/03/2023 - 16:36

Louise NORDSTROM Follow

The timing couldn’t have been worse. Turkey had already threatened to derail Sweden’s NATO aspirations when a far-right extremist set fire to a Koran outside the Turkish embassy in Stockholm. On Friday, Ankara issued its verdict on Sweden and Finland’s joint NATO bid: For now, Turkey would only start ratifying Finland's application. Several reports have since emerged, meanwhile, pointing to suspected Russia ties among the organisers of the damaging Koran-burning protest.

On January 21, far-right provocateur Rasmus Paludan travelled from Denmark to Sweden to set the holy book of Islam alight in what appeared to be a one-man show in front of the Turkish embassy in Stockholm.

The act sent shockwaves across large parts of the Muslim world, sparking mass protests in Pakistan, Iraq, Iran, Lebanon, and of course in Turkey, where anti-Sweden rallies grew so violent that the Swedish embassy in Ankara was briefly forced to close.

Politically, the Koran-burning was nothing short of a disaster for Sweden. For months on end, Sweden had tried to appease Turkey in exchange for its all-important ratification of its NATO membership application. But the road to such a blessing had already proved long and arduous – and in some cases even impossible. Ankara’s demands had grown from extradition requests of “Kurdish terrorists” in the name of Turkish national security to calling for Sweden to crack down on anti-Turkey protests in Stockholm and to fire a minister.

Turkish President Recep Tayyip Erodgan said Sweden could no longer count on Turkey's support in joining the military alliance.

READ MORE>> 'We humiliated ourselves': Sweden’s bid to join NATO meets continued resistance from Turkey

Just 10 days prior to Paludan’s Koran-burning protest, Sweden had already seen its NATO bid almost scuppered after a group of Kurds had hung an effigy of Erdogan to a lamppost outside Stockholm’s City Hall.

Infuriated by the move, Ankara immediately cancelled a planned visit to Turkey by Sweden’s parliament speaker – a clear indication that diplomatic ties between the two countries had now hit a new low.

Sweden’s Prime Minister Ulf Kristersson called the protest an outright act of “sabotage against Sweden's NATO application”.

‘Sweden will be shocked’

Then came Paludan’s Koran-burning stunt, which prompted Erdogan to announce, for the first time, that his country may only greenlight Finland’s NATO application, leaving Sweden behind.

"If necessary, we can give a different response concerning Finland. Sweden will be shocked when we give a different response for Finland," Erdogan said.

On paper, however, the Koran-burning was nothing out of the ordinary for Paludan. The Islamophobic extremist had already staged several similar events in both Sweden and his home country Denmark in the past. However, there was something odd about the protest that did not sit quite right with outside observers. Firstly, it was the timing – it was clearly a particularly sensitive moment in Sweden's NATO application. Secondly, Paludan had travelled from Denmark to Sweden with the sole purpose of staging the event.

Finland’s former foreign minister Alexander Stubb immediately blamed it on Russia.

“This should come as no surprise. Russia seems to be behind the burning of the Quran [Koran] in Sweden. This is what hybrid warfare of a rogue state looks like. In today's world everything can be weaponised,” he tweeted.

 

This should come as no surprise.Russia seems to be behind the burning of the Quran in Sweden.This is what hybrid warfare of a rogue state looks like.In today's world everything can be weaponised. https://t.co/KPjO5noaIm

January 26, 2023

 

Stubb’s successor, Pekka Haavisto, chimed in, telling Finnish broadcaster YLE that Paludan’s ties to Russia had “been investigated and certain connections in his vicinity have been found", but without giving any evidence of his claims.

Although Kristersson, the Swedish premier, did not comment on any such links, he said: “There are forces both within Sweden and outside who wish to hinder Sweden’s membership in NATO,” adding that: "It’s against that background we need to see the provocateurs who wish to worsen Sweden’s relations with other countries.”

‘How to fight back against liberalised, globalised West?’’

In the days leading up to the event, it emerged that the idea of burning a Koran outside the Turkish embassy had not even come from Paludan himself. Instead, he claimed he had been contacted by two Swedish far-right activists who had convinced him to do it, and that one of them, Chang Frick, had even paid for his demonstration permit.

Frick, who regularly does media spots for the far-right Sweden Democrats (SD), previously contributed to Ruptly, a subsidiary of the Russian state-owned media Russia Today. According to DN Frick has travelled to Russia on several occasions in recent years, and in 2017, he accompanied a fellow SD member who acted as an election observer in the Russian regional elections. During their visit, Frick claimed in a tweet to have met “real hotshots in Moscow”. When interviewed by a state-run broadcaster, he said that the elections had been carried out in a fair and just manner. “There’s nothing to criticise,” he said.

In a recent interview with DN, however, he said that: “I’ve never had anything to do with the Russian state in any way, and I’m deeply critical against what it is doing in Ukraine.”

The other man who was allegedly involved in organising the Koran-burning is an unnamed reporter who works for the far-right Swedish news website Exakt24. The website also has links to Russia, and its Editor-in-Chief, Erik Almqvist, has acted as an election observer there. In a video from a 2020 conference in Russia, Almqvist is seen asking Leonid Alutskij, the chairman of the Russian Duma’s Foreign Affairs Committee, how they could “together join our forces and fight back [against] the liberalised, globalised West".

'Secret methods'

Last week, just days before Turkey announced its decision on Sweden and Finland’s NATO applications, Swedish investigative programme Kalla Fakta (Cold Facts), revealed that Paludan too has Russian connections. According to the programme he has been connected to at least six people linked to the private Russian paramilitary Wagner Group via Russian social media network VKontakte. One of them is believed to be a recruiter and a senior member of the group, and has been accused by Ukraine of election meddling and influencing public opinion in favour of Russian interests in other countries.

When confronted with this evidence by Kalla Fakta, Paludan denied the claims. He called the findings “ridiculous” and accused the reporter of having set up a fake profile in his name.

“I would assume that the profile you have been checking isn’t my profile. It seems more like you might have cheated with this [the evidence] to create a VKontakte profile,” he retorted.

But whether Paludan was consciously influenced by his Russian contacts or not, experts say an overall Russian involvement cannot be ruled out.

“There’s reason to grow suspicious when events that have been set up so sophistically so clearly play into Russia’s hands,” Tony Ingesson, a senior lecturer in intelligence analysis at Lund University, told Swedish newspaper Aftonbladet, pointing to the logic that “the enemy of my enemy is my friend”.

But, he added, “Russia uses secret methods so that people don’t realise they are being supported [in their acts]”.

Jorgen Holmlund, an expert in intelligence analysis at the Swedish Defence University, agreed.

“You can ask yourself why a Danish citizen travels here to work in a way that supports Russian interests,” he said. “Given what we already know about Russian election meddling, it’s not untoward for me to say that skillfully planted narratives to get others to act – consciously or not – are likely to be present here [in Sweden] as well”.

On Friday, Turkey made a fateful decision on Sweden’s NATO process that – at least in the near term – was definitely not helped by a Koran-burning protest in Stockholm.

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US urges Turkey to green-light Sweden and Finland’s NATO applications

Finland edges closer to joining NATO, setting deadline for co-applicant Sweden

Turkey's Erdogan says Finland may join NATO without Sweden

BBC

Marion Biotech: India cancels licence of drug maker linked to child deaths in Uzbekistan

India has cancelled the manufacturing licence of a firm whose cough syrups have been linked to 18 child deaths in Uzbekistan.

The WHO in January had warned against the use of two cough syrups made by Marion Biotech, saying they were substandard.

Marion Biotech denies the allegations.

After the deaths were reported in Uzbekistan, India's health ministry had suspended production at the company.

On Wednesday, authorities in Uttar Pradesh state - where Marion Biotech is based - said they were now "permanently" cancelling the company's licence.

"The firm based in Noida city cannot carry out any manufacturing now," drug inspector Vaibhav Babbar told the Hindustan Times newspaper.

The BBC has reached out to state authorities for a statement.

Marion Biotech has not responded to BBC's request for comment.

India is the world's largest exporter of generic drugs, meeting much of the medical needs of developing countries.

But in recent months, many Indian firms have come under scrutiny for the quality of their drugs, with experts raising concerns about the manufacturing practices used to make these medicines.

The latest action against Marion Biotech came after tests by a government laboratory in December found 22 drug samples of the firm's cough syrup to be "adulterated and spurious".

"The adulterated and spurious drugs can cause grievous hurt to the public and it is suspected that related material/records may be disposed of," Asheesh Kaundal, inspector of India's Central Drugs Standard Control Organisation (CDSCO), had said in his complaint.

Earlier this month, the Uttar Pradesh police had also arrested three employees of the company for selling adulterated products.

On Wednesday, SK Chaurasia, the Drugs Licensing Officer of Uttar Pradesh, said that Marion Biotech had failed to respond to the notice issued to them in connection with the findings "satisfactorily".

India launched an investigation against Marion Biotech after the WHO issued a global medical alert, linking the deaths of 18 children in Uzbekistan to the firm's Dok-1 Max and Ambronol cough syrups.

The health body said an analysis by the quality control laboratories of Uzbekistan's health ministry had found "unacceptable amounts" of Diethylene glycol and ethylene glycol in the drugs.

The substances are toxic to humans and could be fatal if consumed.

In an emailed response to the BBC in January, Marion Biotech said that it "did not agree" with the WHO's findings and that it was cooperating with investigations being carried on by the Indian government.

Marion Biotech isn't the first Indian drug maker to get into trouble over its cough syrups.

In October, WHO had sounded a global alert and linked four cough syrups made by Maiden Pharmaceuticals to the deaths of 66 children from kidney injuries in The Gambia..

Both the Indian government and the company, Maiden Pharmaceuticals, have denied the allegations.

BBC News India is now on YouTube. Click to subscribe and watch our documentaries, explainers and features.

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France24 - World

Battle for Bakhmut highlights divide between Wagner mercenary chief and the Kremlin

Issued on: 16/03/2023 - 16:24

Sébastian SEIBT

The founder and leader of Russia’s Wagner mercenary group, Yevgeny Prigozhin, has been touted as someone who could pose a political challenge to Russian President Vladimir Putin. Once a key battlefield ally, in recent days Prigozhin has publicly lamented losing his direct line to the Kremlin. Wagner fighters are not being supplied with enough ammunition to win the battle for Bakhmut despite his numerous appeals, in what may be a sign of a struggle for influence in Moscow – and, notably, at Russia’s ministry of defence.

Wagner chief Yevgeny Prigozhin had hoped seizing the Ukrainian city of Bakhmut would bring him a moment of glory but the Ukrainian city has been holding out against his Wagner Group mercenaries. Despite steady advances the city remains under Ukrainian control, according to a March 13 report from the Institute for the Study of War, a US think tank. 

But that did not stop Prigozhin from declaring last week that he intends to run for president of Ukraine in 2024. And yet Prigozhin also seems all too aware that his political destiny is increasingly linked to the outcome of the battle.

"[Prigozhin] has been talking about the ‘liberation’ of Bakhmut since last July, and it's still under Ukrainian control. I imagine some in Moscow must not be pleased with that," says Stephen Hall, a specialist in Russian politics at the University of Bath.   

It is not just Ukrainian soldiers who are thwarting Prigozhin’s political and military amibitions. In Moscow, an anti-Prigozhin camp has formed within the defence ministry, emboldened by Wagner’s difficulties on the battlefield, to disparage the man known as “Putin’s chef” –  because he owns restaurants that cater to the Kremlin – who went on to become the king of Russian mercenaries.   

Not one to obscure his motives, Prigozhin has previously flirted with the ideas of becoming defence minister or even creating his own political party.   

Wagner vs the ministry of defence   

Prigozhin has publicly complained of his treatment at the hands of the Russian ministry of defence (MoD). He has accused the ministry of blocking the ammunition deliveries his fighters need to take Bakhmut – and even called for the public to pressure the military to increase its supplies. In a March 9 post on his Telegram channel, he claimed that the government phone lines in Wagner units had been disabled after his public pleas for more ammunition. 

The Wagner Group was viewed favourably after its success in helping Russia illegally annex Crimea in 2014 and for its actions in Syria and further afield, when the ministry of defence “provided ammunition and equipment to Wagner, and were rather pleased with the work done", says Joseph Moses, a specialist in military strategy and the Ukraine war with the International Team for the Study of Security Verona.    

Putin’s full-scale Ukraine invasion quickly changed the game. Putin sent the Wagner Group into combat once the regular army seemed to be struggling. 

“Ukraine was fully mobilised, but Vladimir Putin was unwilling for political reasons to follow suit, only launching a partial mobilisation in September. His generals simply lacked the soldiers they needed,” writes Mark Galeotti, a specialist in Russian military affairs, in The Spectator, a British weekly.  The mercenaries allowed the Kremlin to reinforce the front without launching a full-scale mobilisation.  

These early successes may have gone to Prigozhin’s head. "He is very self-confident and has always been a bluffer. So he thought he could seize the opportunity [to gain political influence with Putin],” says Hall. It seems he intended to build upon the political wreckage left behind by Defence Minister Sergei Shoigu and his right-hand man, Valery Gerasimov, the army chief of staff.

>>Read more: Shoigu and Gerasimov: Masters of Putin's wars

"The whole Prigozhin versus MoD situation dates from around May, 2022,” just months after the February 2022 invasion, says Moses. “Prigozhin was then rumoured to be fueling the criticism ultranationalist bloggers were posting on Telegram and [other social media channels].”

"The competition for ammunition in Ukraine is the perfect theatre for infighting between Prigozhin and the MoD," continues Moses. Ammunition is an increasingly rare commodity in what has now become a war of attrition, each side attempting to wear down its adversary’s resources over time.   

For Prigozhin, it all hinges on Bakhmut  

Bakhmut was supposed to validate Prigozhin’s military strategy, with him gambling on the idea that Ukraine would not marshal too many resources to defend a city with questionable strategic importance. “He expected Bakhmut to fall quickly," Hall says.   

The fighting has now been raging for more than nine months, and Prigozhin’s position is weakening. 

"A coalition has formed against the threat posed by Prigozhin, and with the Bakhmut situation, they now have ammunition to try to weaken his role and influence Putin," says Hall, who believes Wagner’s chief committed a strategic error by seeking to increase his influence.

"He may say that he had a direct line to the Kremlin, but in reality he never really had one,” Hall says. “He never was a close friend of Putin and some of his enemies, like Shoigu, have known Putin for much longer – and he tends to trust them more."

The Russian defence ministry seems to have decided to make Bakhmut a tomb for Wagner mercenaries. Prigozhin cannot give up on Bakhmut, so the regular army is using it to bleed Wagner dry, sending them into the worst fighting in the ruined AZOM metal works, while ready to swoop in and claim the victory as and when it falls,” writes Galeotti.   

If Bakhmut remains under Ukrainian control, Wagner would have to shift the front to somewhere else very quickly if Prigozhin wants to return to the good graces of the Kremlin and keep his political ambitions alive, says Hall.

Prigozhin will also have to cede territory to other private military companies (PMCs), many more of which have emerged in recent months. "This would surely lead to a redistribution of roles between the different PMCs, with some, like Shoigu’s ‘Patriots’, gaining more influence,” says Moses.   

The influence of private militias in Russia was underscored by the Duma’s adoption of a law this week making criticism of private paramilitary groups fighting in Ukraine punishable by lengthy jail terms.  

But although Prigozhin’s image as a conquering hero has taken a hit, “he definitely still holds more credibility than the ministry of defence” with Putin, according to Moses. Most of the blame for the Russian army's failures has been put on the ministry, Moses says.

What’s more, the Wagner Group is still very useful to the Kremlin. Wagner’s strategy in Bakhmut – to send in wave after wave of prisoners, recruited as fighters by Wagner in exchange for pardons – doesn’t affect the Kremlin as much as the death of Russia’s own soldiers, he points out.

If, in the end, Wagner mercenaries finally succeed in taking the city, “Prigozhin will be able to say that he achieved victory not only against Ukrainian [forces] but also despite the ministry of defence," Moses says.

Viewed in this light, the battle for Bakhmut has become as much about Russia’s political future as the outcome of the war.    

This article was translated from the original in French.

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Poland to be first NATO member to send fighter jets to Ukraine

MERCENARY WAR

Wagner Group’s bloody year in Ukraine: From murder squad to cannon fodder

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Putin’s army chief handed ‘poisoned chalice’ amid Russian power tussle

France24 - World

Détente between Iran and Saudi Arabia raises hopes for steps towards peace in Yemen

Issued on: 16/03/2023 - 18:49

Marc DAOU

A renewal in diplomatic ties between Iran and Saudi Arabia has raised hopes of an end to fighting in Yemen, where the two regional powers have been locked in a proxy war for eight years.  

The deal renewing diplomatic relations between Saudi Arabia and Iran had barely been signed on March 10 in Beijing when all eyes turned to Yemen, where the two rival powers have been in indirect confrontation since 2015.

The surprise agreement between the two Middle Eastern powers may have its most concrete impact in Yemen, which has been ravaged by a war between its government, supported by a Saudi-led military coalition, and Houthi rebels supported by Iran.

Both sides were quick to welcome news of the agreement between the Islamic Republic and the Wahhabi monarchy, signalling the potential significance of the deal.

The Yemeni government said it hoped that the renewed diplomatic ties between the two countries would allow for “the start of a new era in regional relationships, and put an end to Iran’s interference in Yemeni affairs”.  

Meanwhile, Mohamed Abdel Salam, spokesman for the Shiite rebels who seized Yemen’s capital Sanaa in the beginning of 2015, said that “the region has long needed a return to normal relations”. 

A positive outcome for Yemen? 

Whether an immediate consequence of the agreement, or a simple coincidence of the calendar, UN-sponsored talks between the Yemeni government and the Houthi rebels began the next day on March 11 in Geneva. 

The talks are the seventh such meeting aiming to implement an agreement on prisoner exchanges made in Stockholm five years ago. 

The details of negotiations that led to the agreement between Saudi Prince Mohammed Bin Salman and Iranian Supreme Leader Ali Khamenei are unknown, and both countries have yet to prove that they will honour their word.  

Yet, there is now the prospect of “direct channels of communication being opened between the two powers”, says Riadh Sidaoui, director of the Geneva-based Arab Centre for Political and Social Research and Analysis. 

”We can even say, for the first time, that there is now real hope for a major breakthrough on prisoner exchanges because the parties have agreed to 11 days of talks, which will allow for several subjects to be discussed,” he says.  

Optimism stems directly from the renewal of diplomatic ties, he says, “since it is now expected that the Saudis will exert pressure on the Yemeni government and the Iranians on the Houthis to obtain an initial breakthrough. Then, if they are successful on the issue of prisoners, they will need to push talks even further to reach a peace agreement”.       

A ‘credibility test’ for Iran? 

The Saudi’s will likely wait for proof of goodwill from Tehran before placing too much faith in the renewal of diplomatic ties between the two countries, says Saudi political commentator based in Riyad, Saad Abdullah al-Hamid. 

“We are in an intermediary period that will serve as a credibility test for Iran. It’s a question of seeing if Iran genuinely intends to stick to the promises that made the Beijing agreement possible and if relations can actually improve.”

Yemen could be the testing ground for building or breaking trust between the two countries – and the place where Iran and its allies are expected to make changes.  

“Multiple issues are on the table and discussions will cover Yemen and all subjects related to it,” al-Hamid says. “That includes Iranian meddling in Yemen, the role of militias, the threat the Houthis pose to the Saudi Kingdom, and transport of hydrocarbons.” 

Chief among these is security in Saudi Arabia.  

In recent years, Iran-backed Houthi rebels have been accused of carrying out drone attacks and missile strikes on Saudi oil installations.    

Between Saudi and Iranian diplomats, “getting a concrete solution to the Yemen crisis that will placate Saudi fears about Houthi attacks in the Kingdom of Saudi Arabia has been the key sticking point”, says Simon Mabon, professor of international relations and Middle East specialist at the University of Lancaster, UK.

“If the Saudis have reached an agreement with Iran, then they have figured out a way of either extricating themselves from Yemen or guaranteeing their security.” 

Extricating itself from the conflict by building trust with Iran may be a key concern for Saudi Arabia, says former Iranian diplomat Hadi Afkahi.  

"Saudi Arabia expected to conquer Yemen in six months, but it’s now embroiled in a war that has lasted for years. That’s why Mohammed bin Salman now wants to end the conflict… to turn his attention to the enormous plans for his Vision 2030 [for Saudi Arabia]," he says.

"The first priority is to re-establish diplomatic relations between Saudi Arabia and Iran, and the first step is to open embassies and send ambassadors. Then, when issues directly concerning each country have been dealt with, it will be a question of regional issues. The first of these that was brought up in negotiations was the war in Yemen." 

‘A moment of optimism’ 

The conflict in Yemen has caused 377,000 deaths in eight years according to the UN, and sparked a severe humanitarian crisis, which has left 80 percent of the population struggling to access food, water and health care.   

After a six-month ceasefire, which brought about a marked reduction in violence even though it ended in October, the Beijing agreement brings the potential for real change on the ground.  

But peace is not inevitable.  

“My big fear is that this will be an agreement that neglects, ignores and marginalizes Yemenis themselves, who have been suffering tremendous hardship and huge pressures over the past decade, with conflict, with environmental challenges, and now with huge food shortages,” says Mabon. 

“This looks like it is the type of agreement that is in the realm of high politics, that the Saudis and the Iranians would make with elites. And those elites are not necessarily listening to and articulating the concerns of ordinary Yemenis who are struggling to put food on the table, to survive, to get medicine for their children, or to allow them to go to school.” 

As regional relations show signs of improvement, the complexity of the conflict cannot be underestimated. For instance, there is an ongoing threat from violent jihadist factions and separatist desires in south Yemen, formerly an independent state. 

As much as renewed tied between Iran and Saudi Arabia have brought about a rare “moment of optimism”, Mabon says: “The conflict in Yemen is not just about Saudi Arabia and Iran. It's also about local grievances. It's about control of territory. It's about access to politics. It's about a vision for the state. And these are not matters that can be can be negotiated away by elites in Riyadh and Teheran.” 

This article has been adapted from the original in French.

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British navy seizes Iranian weapons shipment suspected to be bound for Yemen

UN report: More than 11,000 children killed or maimed in Yemen civil war

UN chief urges Yemen rivals to avoid new violence and renew ceasefire

BBC

Masked man with loaded gun stopped from entering Florida strip club

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An armed man wearing a devil mask was stopped from entering a strip club in Tampa, Florida, on Sunday.

CCTV shows security guards fighting off and disarming the man, who was carrying a loaded gun in one hand and a flashlight in the other, according to police.

Tampa Police Department Interim Chief Lee Bercaw said there was "no question in my mind" the security guards had prevented a mass shooting.

Officers, who took the man into custody, said they found two additional full magazines in his pocket and more ammunition, knives and firearm holsters in his truck.

France24 - World

North Korea says it tested new 'nuclear underwater attack drone'

Issued on: 23/03/2023 - 23:54

NEWS WIRES

North Korean state news agency KCNA said on Friday it tested a new nuclear underwater attack drone under leader Kim Jong Un's guidance this week, as a US amphibious assault ship arrived in South Korea for joint drills.

The North's state news agency also confirmed it fired cruise missiles during the weapon test and firing drill that took place from Tuesday to Thursday.

During the drill, the North Korean drone cruised underwater for over 59 hours and detonated in waters off its east coast on Thursday, the KCNA said. It did not elaborate on the drone's nuclear capabilities.

The drone system is intended to make sneak attacks in enemy waters and destroy naval striker groups and major operational ports, the KCNA said.

"This nuclear underwater attack drone can be deployed at any coast and port or towed by a surface ship for operation," the news agency said.

In a separate firing drill, North Korea also confirmed it fired four cruise missiles on Wednesday to practice carrying out tactical nuclear attack missions.

The missiles were tipped with a "test warhead simulating a nuclear warhead," and flew 1,500 to 1,800 kilometres, it added.

The South Korean military has said North Korea fired four cruise missiles off its east coast on Wednesday.

The North said the latest weapon test and drills had no negative impact on security of the neighbouring countries.

(Reuters)

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North Korea fires missile into sea amid US-South Korea drills

N. Korea fires several cruise missiles off its east coast, says S. Korea

North Korea's Kim calls for nuclear attack preparedness against US, South Korea

BBC

France pension protests: Mounds of rubbish and e-scooters set on fire

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Large crowds have been protesting across France, on a ninth day of nationwide demonstrations and strikes over legislation to raise the retirement age from 62 to 64.

Protesters set fire to bins and piles of uncollected rubbish, causing firefighters to intervene.

Refuse collectors have been on strike for over two weeks in several cities, with Paris seeing thousands of tonnes of uncollected rubbish on the streets.

France24 - World

EU's von der Leyen plans conference on children taken by Russia

Issued on: 23/03/2023 - 07:44Modified: 23/03/2023 - 22:16

FRANCE 24 Follow

EU chief Ursula von der Leyen announced Thursday she would help organise a conference on securing the return of Ukrainian children taken to Russia during the ongoing conflict. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).

10:02pm: EU chief von der Leyen plans conference on children 'deported' to Russia

EU chief Ursula von der Leyen announced Thursday she would help organise a conference on securing the return of Ukrainian children taken to Russia during the ongoing conflict. "It is a horrible reminder of the darkest times of our history, what's happening there to deport children. This is a war crime," she said, after a summit of EU leaders.

Last week, the International Criminal Court issued an arrest warrant accusing Russia's President Vladimir Putin of war crimes for overseeing the deportation of Ukrainian children.

More than 16,000 Ukrainian children have been taken to Russia since Moscow's February 24, 2022 invasion, according to Kyiv, with many allegedly placed in institutions and foster homes.

Von der Leyen, the president of the European Commission, said she would work with Poland's Prime Minister Mateusz Morawiecki to mobilise international support for their return.

>>> In Ukraine's Kherson, dozens of children deported to Russia

7:20pm: Ukraine recognises 'incorrect' information about Russian withdrawal from town in Kherson region, 'occupiers still' present

Ukraine's army said Thursday that it had mistakenly announced the withdrawal of Russian forces from the southern city of Nova Kakhovka in the Kherson region.

"The occupiers are still temporarily in Nova Kakhovka. Information about the alleged withdrawal of the enemy from this settlement was made public as a result of incorrect use of available data," Ukraine's general staff said on the Telegram messaging app.

6:58pm: Moscow-installed regional official denies Russian withdrawal from town in Kherson

A Moscow-installed official in the Kherson region in Ukraine's south on Thursday denied the withdrawal of Russian forces from the city of Nova Kakhovka, announced earlier by Ukraine's defence ministry.

"I officially declare that all Russian military personnel in Nova Kakhovka, as well as in other places of deployment on the left (eastern) bank of the Dnipro (river), remain in their place," Vladimir Saldo said on Telegram.

Russian forces redeployed to the east bank of the Dnipro River last November after abandoning positions on the west bank in the face of a counter-offensive by Ukrainian troops.

6:10pm: Ukraine claims Russian forces withdrew from town in Kherson region

Ukraine's defence ministry said Thursday that Russian troops had withdrawn from the southern city of Nova Kakhovka in the Kherson region, despite no reports of a surge in fighting there.

"As of March 22, 2023, all units of the occupying army that were stationed in the settlement of Nova Kakhovka in the Kherson region left the town," said a defence ministry statement. It added that the Russians had looted valuable belongings from residents prior to their pullout.

AFP was unable to verify the various claims put forward by the defence ministry and it did not say Ukrainian soldiers had entered the settlement.

Most of the Kherson region fell to Russian forces early in the invasion launched last February but Kyiv's army wrested back control of the regional capital last November.

5:57pm: World Athletics lifts doping ban on Russia, but country’s athletes still suspended over invasion of Ukraine

World Athletics on Thursday lifted the ban on the Russian track and field federation for state-sponsored doping. But its athletes remain barred from competition while Moscow's invasion of Ukraine continues.

The Russian federation was banned in 2015 after a damning World Anti-Doping Agency report identified "a deeply-rooted culture of doping". For the athletics superpower to return to the fold, it had to meet a series of strict conditions including establishing a culture of zero tolerance and an effective anti-doping structure.

Just a handful of Russian athletes took part in track and field at the Tokyo Olympics, which was postponed from 2020 to 2021 because of the Covid-19 pandemic, and they did so under a neutral flag.

A lifting of sanctions over the doping issue will have little immediate effect, however, as all Russian and Belarusian athletes have been banned from competition "for the foreseeable future" since Moscow's invasion of Ukraine in February 2022. That includes the option of competing as a neutral.

5:15pm: Ukraine’s Zelensky exhorts EU to send jets, missiles, warns ‘delays’ could extend the war

Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday told European leaders that "delays" sending fighter jets and long-range missiles could extend the war, an EU official said.

Zelenksy addressed a summit of his EU counterparts via video link from a Ukrainian train after visiting war-ravaged areas along the front line with Russian forces.

The official said the Ukrainian leader welcomed an EU plan agreed this week aimed at sending Kyiv one million artillery shells over the next 12 months. But Zelensky insisted that delays in supplying modern jets and long-range missiles could drag out the conflict, the official said.

3:06pm Slovakia hands over first four MiG-29 jets to Ukraine

Slovakia on Thursday said it had transferred the first four of the MiG-29 fighter jets it had promised Ukraine, with nine others to follow in the coming weeks.

"The first four MiG-29 fighter jets have been safely handed over to the Ukrainian armed forces," Slovak defence ministry spokeswoman Martina Kakascikova said. "In the coming weeks, the rest of the planes will be handed over," she added.

Slovakia announced on Friday that it would donate the Soviet-made MiG warplanes to Ukraine, making it the second NATO member  following Poland – to pledge the aircraft. All-in-all it promised 10 operational MiG-29 fighter jets and an additional three to be used as spare parts. It also said it would send part of a KUB air defence system to Ukraine.

Slovakia plans to replace the jets with American F-16s, and the changeover should take place no later than January 2024. Bratislava opted to stop using its MiGs last year since they were dependent on Russian technicians and companies. The Czech Republic and Poland have since been protecting its airspace.

1:19pm: German foreign minister voices support for ICC after Putin arrest warrant

German Foreign Minister Annalena Baerbock on Thursday expressed support for the International Criminal Court (ICC) following its decision to issue an arrest warrant for Russian President Vladimir Putin on war crimes charges.

Speaking during a news conference in North Macedonia, Baerbock said with reference to the Russian leader that "nobody is above the law".

12:31pm: Russia does not expect transparent Nord Stream probe, says Russian FM 

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Thursday that Moscow did not expect an investigation into last year's blasts on the Nord Stream gas pipelines to be transparent.

The pipelines, which connect Russia and Germany under the Baltic Sea, were hit by unexplained explosions last September in what Moscow called an act of "international terrorism".

Denmark, Germany and Sweden have conducted their own investigations into the blasts. Moscow has repeatedly complained that it has not been kept informed about their findings.

12:19pm: Ukraine's Zelensky visits Kherson region, vows to 'restore everything'

Ukrainian President Volodymyr Zelensky posted footage on Thursday of him visiting the southern Ukrainian region of Kherson, where he promised to "restore everything" following Russia's invasion.

A Ukrainian counter offensive late last year pushed Russian troops out of the regional capital Kherson after months of occupation.

"Working trip to Kherson region. The village of Posad Pokrovske, where houses and civilian infrastructural facilities were damaged as a result of Russia's full-scale invasion. I talked to the locals about their problems and needs," Zelensky said in a post on social media.

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12:00pm: Poland wants more EU funds for Ukraine arms purchases, PM says 

Poland will seek an additional 240 million euros ($261 million) in European Union funding to refinance military purchases for Ukraine, the Polish prime minister said on Thursday.

"Poland has already received about 200 million zlotys to refinance arms purchases for Ukraine," Mateusz Morawiecki told reporters in Brussels ahead of the EU summit there. "We want to ... obtain 240 million euros, another billion zlotys, for Poland."

11:45am: Spain's Sanchez, China's Xi to discuss Ukraine next week

Spanish Prime Minister Pedro Sanchez said on Thursday he would discuss a peace plan for Ukraine with Chinese President Xi Jinping during an official visit to China next week.

"We will also talk about Ukraine where the most important thing is to be able to guarantee a stable and lasting peace," Sanchez told reporters in Brussels, where he attended the EU Summit there.

11:02am: Estonia PM speaks against easing Russia sanctions, calls for tighter G7 oil cap

Estonian Prime Minister Kaja Kallas on Thursday spoke against any weakening of sanctions against Russia under a deal to export Ukrainian grain through the Black Sea, and called for the G7 to tighten its oil cap to squeeze Russia's revenue more.

"We know that Russia is earning less from the oil... We see the economic sanctions, including the oil price cap, are having an effect on the Russian economy and their ability to fuel the war machine," she said on arriving to talks among the EU's 27 national leaders in Brussels on Thursday and Friday.

"We should continue with that," she said, adding that Estonia would agree to raise the cap again should oil prices rise. She spoke against any weakening of sanctions against Russia as sought by Moscow in the grain deal talks.

"We shouldn't weaken the sanctions," she said, adding Russia could still use 18 ports for its agri-food exports to third countries and that only about a dozen Russian banks were targeted by Western sanctions.

9:47am: Ukraine says 'will take advantage' of Russian fatigue in Bakhmut 'very soon'

A senior Ukrainian military commander vowed a counter-attack against Russian forces near the town of Bakhmut in eastern Ukraine, the stage for the longest battle of Moscow's invasion, on Thursday.

"Sparing nothing, they are losing significant strength and becoming exhausted. Very soon we will take advantage of this opportunity, like we did near Kyiv, Kharkiv, Balakliya and Kupiansk," said the commander of Ukraine's ground forces, Oleksandr Syrsky, referring to successful Ukrainian counter-offensives.

Read more; Battle for Bakhmut highlights divide between Wagner mercenary chief and the Kremlin

8:43am: Russia's ex-leader says arrest of Putin abroad would be 'declaration of war'

Russia's ex-president Dmitry Medvedev has warned that attempts to arrest Vladimir Putin abroad after the International Criminal Court (ICC) issued a warrant against him would be seen by Moscow as a "declaration of war".

 

"Let's imagine – it's clear that this is a situation that will never happen –  but nevertheless let's imagine it does," the Putin ally said.

"The current head of a nuclear state arrives on the territory of, say, Germany, and is arrested. What is this? A declaration of war against the Russian Federation."

Medvedev said that if this happened "all of our means, rockets and others, will fly on the Bundestag, in the Chancellor's Office and so on."

8:23am: Russia has regained partial control of access to Ukrainian town of Kreminna, UK says

British military intelligence said on Thursday that Russia had partially regained control over the approaches to the eastern Ukrainian town of Kreminna, after its troops were pushed back from the region earlier this year.

"In places, Russia has made gains of up to several kilometres," the military intelligence said in an update, adding that Russian commanders are likely trying to expand a security zone and are also seeking to recapture the logistic hub of Kupiansk in Kharkiv.

Russian forces earlier on Thursday unleashed a wave of air strikes in the north and south of Ukraine a day after Russian President Vladimir Putin bid farewell to Chinese leader Xi Jinping following a two-day visit to Moscow.

7:27am: At least eight dead, seven injured following drone attack in town south of Kyiv 

Russian drones attacked Ukrainian cities and missiles blasted an apartment block. In Rzhyshchiv, a riverside town south of Kyiv, at least eight people were killed and seven injured after a drone struck two dormitories and a college, regional police chief Andrii Nebytov said.

"This must not become 'just another day' in Ukraine or anywhere else in the world. The world needs greater unity and determination to defeat Russian terror faster and protect lives," Ukrainian President Volodymyr Zelensky tweeted, along with a video of security camera footage showing a building exploding.

Zaporizhzhia. Right now, residential areas where ordinary people and children live are being fired at.This must not become "just another day" in 🇺🇦 or anywhere else in the world. The world needs greater unity and determination to defeat Russian terror faster and protect lives. pic.twitter.com/YnocW2yVaU

March 22, 2023

6:00am: Russia's Medvedev says West won't leave Russia, China alone

The West dislikes Russia and China's independence and the coming decades will not be quiet as it will try to break Russia up into smaller and weaker states, former Russian president Dmitry Medvedev said on Thursday.

In an interview with state news agency TASS, Medvedev said Ukraine was part of "Greater Russia", and added that he saw no prospects for reviving Russia's ties with the West in the near future.

3:55am: UN nuclear chief says Ukraine plant situation 'remains perilous'

The UN nuclear agency's chief said Wednesday that the situation at Ukraine's Zaporizhzhia power plant "remains perilous" following a Russian missile strike this month that disconnected the plant from the grid.

Europe's largest nuclear power plant needs a reliable electricity supply to operate pumps that circulate water to cool reactors and pools holding nuclear fuel.

Since a Russian strike on March 9, the plant has relied on a single backup power line that remains "disconnected and under repair", according to Rafael Grossi, head of the International Atomic Energy Agency.

"Nuclear safety at the ZNPP [Zaporizhzhia Nuclear Power Plant] remains in a precarious state," Grossi said in a statement on Wednesday.

(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

 

© France Médias Monde graphic studio

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} AS IT HAPPENED

Zelensky says Ukraine will 'respond to every blow' after Russian attacks

Putin praises Chinese peace proposal, but says Ukraine ‘not ready’ to accept

AS IT HAPPENED

Ukraine says Russian cruise missiles destroyed by explosion in Crimea

France24 - World

Franco-German tensions on carbon-neutral plans loom over EU summit

Issued on: 23/03/2023 - 04:11Modified: 23/03/2023 - 22:10

NEWS WIRES Armen GEORGIAN Follow

A burgeoning row between France and Germany fired by differences over nuclear energy and combustion engines threatened to spill over into a gathering of the 27 European Union leaders Thursday.

Existing strains between the European Union's two biggest players after Berlin upset some of its partners by blocking -- at the last minute -- a landmark deal to prohibit new sales of fossil fuel cars from 2035.

The ban is key to Brussels' ambitious plan to become a "climate neutral" economy by 2050, with net-zero greenhouse gas emissions.

In an unprecedented action this month, Germany intervened after the car ban had already been approved under the EU legislative process. It demanded that Brussels provide assurances the law would allow the sales of new cars with combustion engines that run on synthetic fuels.

While the last-minute block frustrated many EU capitals, Paris had in turn already irked Berlin by insisting on giving nuclear energy a starring role in European plans to produce more green technology in Europe.

Paris and Berlin have traditionally worked together to push forward the EU agenda. 

But the split hangs over the summit as the leaders meet to discuss EU support for Ukraine and how to boost economic competitiveness in the face of threats from US and Chinese subsidies.

The European Commission, the EU's executive arm, has been holding talks with Germany's transport ministry to resolve the dispute over cars.

German Chancellor Olaf Scholz told reporters before the summit that Germany's talks with the commission were "on the right track".

"It is now really only a matter of finding the right way to implement this promise," Scholz said.

Domestic affair reaches EU 

While no agreement has yet been reached, Dutch Prime Minister Mark Rutte said he hoped the issue would be resolved "over the coming days".

Some leaders criticised Germany's 11th-hour move to slam the brakes on a proposal that had already cleared all the hurdles in the traditional EU legislative process.

"The entire architecture of decision-making would fall apart if we all did that," Latvian Prime Minister Arturs Krisjanis Karins said.

Germany, which boasts one of the world's biggest car manufacturing industries, blocked the deal signed last year in a move viewed as a product of domestic politics.

Scholz heads a coalition made up of his social democrats and rival Greens and liberals.

"It is above all a German affair and an internal debate in German politics that has reached Europe," a senior EU diplomat complained.

The synthetic fuels Germany wants an exemption for are still under development, produced using low-carbon electricity. The technology is unproven, but German manufacturers hope it will lead to the extended use of combustion engines.

While Germany led the revolt against the combustion engine ban, it is not alone. It has formed a small alliance with countries including Italy, another major car manufacturer, and eastern European states such as Poland and Hungary.

France has not held back from singling out Germany for criticism.

Earlier this month, French Transport Minister Clement Beaune accused his German counterpart of leading "a revolt" against the ban on new petrol- or diesel-engine cars.

'Scam' nuclear 

Against this tense backdrop, French President Emmanuel Macron will meet Scholz one-on-one on Friday. 

Another bone of contention they will have to thrash out is France's push for EU recognition that nuclear power has a role to play in Europe's green future.

Nuclear divides the EU, with countries like Austria and Luxembourg strongly against while its supporters include the Czech Republic and Poland.

"It's not safe, it's not fast, it's not cheap and it's not climate-friendly. With European flags on it, it would be a scam," Luxembourg's Prime Minister Xavier Bettel said, as he arrived.

On March 16, the European Commission launched new plans to boost clean technology production by ensuring permits are given out faster and projects given better access to funding.

Nuclear-powered France wanted atomic energy to be included in the list but failed to achieve that goal.

Nuclear did, however, feature in the proposals announced -- but it applies only to fourth-generation reactors that do not yet exist, meaning atomic energy would obtain little of the advantages on offer.

Macron will "focus on the role of nuclear in decarbonisation" during the leaders' meeting, a French government source said.

Another senior EU diplomat was less optimistic about what the summit would achieve, given the distance between the capitals.

"We don't expect a spectacular breakthrough on any specific issue," the diplomat said.

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} NUCLEAR RESURGENCE

France mulls nuclear revamp as Ukraine war prompts an energy mix rethink

ENERGY CRISIS

How France’s prized nuclear sector stalled in Europe’s hour of need

Down to Earth

France's energy mix in turmoil

France24 - World

Israel’s Netanyahu vows to 'end division' as thousands protest against justice reforms

Issued on: 23/03/2023 - 21:49

NEWS WIRES

Israeli divisions over the government's judicial reform programme widened Thursday as police fired water cannons at protesters blocking a highway in Tel Aviv and right-wing Prime Minister Benjamin Netanyahu pledged to restore unity.

Demonstrators fear the proposed reforms, which are already moving through parliament, would increase the power of politicians over the courts and are a threat to Israeli democracy.

Israel's allies abroad have also raised concerns about the overhaul.

Lawmakers earlier on Thursday approved legislation restricting grounds for declaring a premier unfit for office, a move opposition chief Yair Lapid called "a personal law" to protect Netanyahu, who is on trial for corruption, which he denies. 

נתניהו בחר הערב להתעלם משר הבטחון שלו, ממודיעין חשוב שהגיע לשולחנו, מעשרות אלפי לוחמים במילואים ומהמשבר הכלכלי ובחר לשאת נאום מנותק ומלא שקרים. זה חוסר אחריות לאומי, זו פגיעה בבטחון המדינה.

March 23, 2023

Tens of thousands of Israelis protested in Tel Aviv and other cities, according to crowd estimates by Israeli media. Similar-sized crowds have taken to the streets on other occasions during routine protests over the past few months since the proposals were introduced.

Netanyahu, in a televised address, said he was determined to advance the reforms but wanted to reach a solution acceptable to both supporters and critics of the proposal.

He said he wanted to to "end division among the people" after months of protest, including objections from high-level officials.

'Civil war'

Last week, President Isaac Herzog, who holds a largely symbolic role, expressed concern over the deepening rift in society and presented a proposed compromise. The government rejected it.

"Anyone who thinks that a genuine civil war, with human lives, is a line that we could never reach, has no idea what he is talking about," Herzog warned.

On Thursday one demonstrator, Nadav Golander, warned of a "dictatorship" if the government presses forward.

"The people understand... that they will not stop," said Golander, 37.

"Of all the 'days of paralysis'... this is the most important, there are loads of people," he added, referring to the name used by organisers.

Many demonstrators carried Israeli flags and some clashed with officers. Police reported at least 10 arrests in Tel Aviv over alleged public order offences.

Thousands also rallied in Jerusalem outside Netanyahu's residence, Israeli media said.

Police did not give an estimate of the number of protesters.

Other rallies took place in the northern city of Haifa and southern Beersheba.

The reforms were announced by Justice Minister Yariv Levin in January, days after Netanyahu's government took office, a coalition with ultra-Orthodox Jewish and extreme-right allies which analysts have called the most right-wing in the country's history.

Netanyahu and his allies say the proposed changes are necessary to diminish the powers of the Supreme Court, which they argue has become politicised.

Biden call

Members of the opposition have refused to negotiate with the coalition, demanding a complete freeze to all legislation related to the judicial reform.

In a call Sunday with Netanyahu, US President Joe Biden voiced support for a "compromise" and stressed the importance of "genuine checks and balances", the White House said.

German Chancellor Olaf Scholz had urged Netanyahu to reconsider Herzog's compromise proposal.

On Monday, the ruling coalition presented an amended version of a key element of its judicial overhaul, ahead of votes planned before parliament goes into recess next week.

Other pieces of legislation part of the reform package would wait until the summer session to enable "real dialogue" with the opposition, coalition parties said in a joint statement.

The new version of a bill to change the way judges are selected would put more lawmakers and members of the judiciary in the judicial appointments panel than the initial text.

Opponents of the package have accused Netanyahu of trying to use the reforms to quash possible judgements against him. The prime minister has rejected the accusation.

Lawmakers voted 61 against 47 to approve an amendment to one of Israel's Basic Laws, the country's quasi-constitution, specifying the necessary conditions for a temporary removal.

The previous version of the law stated that a premier could be declared incapacitated, but did not specify on what grounds or lay out the necessary steps.

The amended legislation requires a request by the prime minister, or a government vote backed by a three-quarter majority of ministers, and only for mental or physical health reasons.

The law "de facto limits the possibility of declaring a prime minister incapacitated to exercise their functions", said Guy Lurie, a researcher at the Israel Democracy Institute in Jerusalem.

"Reasons other than those specified in the amendment will no longer be admissable," he told AFP.

Some opposition figures and civil society groups have argued for Netanyahu to be declared unfit to serve, citing his ongoing trial. He denies the charges of bribery, fraud and breach of trust.

(AFP)

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Israelis protest for 11th consecutive week against Netanyahu's judicial reform plans

Israeli 'handmaids' march against government's judiciary overhaul

Focus

In Israel, military reservists protest against judicial reform

BBC

Claude Lorius: Pioneering French climate change scientist dies aged 91

Claude Lorius, a leading glaciologist whose expeditions helped prove that humans were responsible for global warming, has died at the age of 91.

He led 22 expeditions to Greenland and Antarctica during his lifetime.

It was during one trip to Antarctica in 1965 where an evening of whiskey with ice cubes led him to prove humankind's role in the heating of the Earth's surface.

Lorius died on Tuesday morning in the French region of Burgundy.

It was his love of adventure which set him on the path to identifying and predicting an impending catastrophe for the planet.

In 1956, just out of university, he joined an expedition to Antarctica. Temperatures there were as low as -40C (-40F).

Despite this, Lorius and two other people lived there for two years, surviving with limited supplies and a faulty radio.

The more polar expeditions he led to the continent, the more he became fascinated with Antarctica's mysteries.

In 1965, Lorius had a revelation by gathering ice samples and dropping them in whiskey. He spoke about it half a century later.

"One evening, after deep drilling, in our caravan we drank a glass of whiskey in which we had put ice cubes of old ice," he said.

"Seeing the bubbles of air sparkling in our glasses, I came to the idea that they were samples of the atmosphere trapped in the ice."

Realising the scientific potential of analysing trapped air, he then decided to study ice cores - samples drilled out of the ice which act as frozen time capsules.

By drilling into the ice, Lorius drilled into the past, penetrating, in his words, the "ice of the first Ice Age".

His research into air bubbles trapped in the ice was published in 1987.

It showed that while carbon dioxide had varied slightly, after the Industrial Revolution concentrations of the greenhouse gas had rocketed as temperatures rose.

Lorius's research brought him international renown and allowed scientists to look back over 160,000 years' worth of glacial records.

The French National Centre for Scientific Research (CNRS) said it left "no room for doubt" that global warming was due to man made pollution.

From then on he became a campaigner and in 1988 he was the inaugural expert of the United Nations Intergovernmental Panel on Climate Change.

In 2002, he was awarded the CNRS gold medal along with his colleague Jean Jouzel.

Lorius was also the first Frenchmen to receive the prestigious Blue Planet Prize.

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Gendered misinformation is threatening women's rights and democratic institutions

Issued on: 24/03/2023 - 15:22

Erin Ogunkeye

The recent resignations of high-profile female leaders, the anti-Amber Heard cyberbullying operation after her trial against Johnny Depp and the mass harassment of female rights activists have one common thread: the use of gendered disinformation campaigns that are often monetized by digital platforms. The global phenomenon risks not only discouraging women from participating in politics, but also threatens democratic institutions. Erin Ogunkeye speaks to gender equality expert Lucina Di Meco, who spearheaded a report on the patterns and motives driving the attacks. We also take a look at growing cases of rape and sexual abuse at a displacement camp in eastern Democratic Republic of Congo.

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'The Art Spy': The true story of French art historian Rose Valland's role in WWII

Issued on: 24/03/2023 - 13:36Modified: 24/03/2023 - 13:39

Gavin LEE

Rose Valland was one of the most highly decorated spies during World War II, credited with playing a leading role in saving thousands of looted artworks during the Nazi occupation. She was a Parisian art historian who spied on powerful Nazi leaders such as Hermann Göring over a period of four years. Rose's information enabled soldiers to know what to look for when recovering the stolen artworks. But she remains a relatively unknown figure in popular culture. Journalist Michelle Young is aiming to change that. She has uncovered more information about Rose's life, and her new book "The Art Spy" tells that story. She spoke to FRANCE 24’s Gavin Lee for Perspective.

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Will countries leave the Commonwealth during King Charles III's reign?

Issued on: 24/03/2023 - 12:30

Just like his mother before him, King Charles II is not only head of state of the United Kingdom, but also of 14 Commonwealth countries. For years however, rumours have been circulating that after Queen Elizabeth II passed away, several of those nations would announce their decision to become a republic. So is it true? Our international affairs editor and royal watcher Philip Turle investigates in this edition of Coronation Countdown.

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Candida auris fungal infections spreading in US at 'alarming' rate, says CDC

A deadly fungal infection that is hard to treat is spreading rapidly at an "alarming" rate, says the Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

US cases nearly doubled in 2021 - from 756 to 1,471, says the CDC report.

Healthy people are not at risk from Candida auris, but those with weak immune systems - or using medical devices like ventilators or catheters - can suffer severe illness or die.

The majority of cases tested were immune to anti-fungal treatment.

For this reason the CDC has called it an "urgent antimicrobial resistance threat". Many patients are in hospitals and elderly care homes.

It can spread from "contact with affected patients and contaminated surfaces or equipment", the CDC said.

One in three patients with invasive infections dies, but it can be difficult to assess the exact role Candida auris played in vulnerable patients, said CDC epidemiologist Dr Meghan Lyman, the report's lead author.

The most common symptoms are fever and chills that do not improve after treatment, according to the CDC.

Because most patients are already sick, it is sometimes hard to detect the fungal infection. Only a laboratory test can confirm an infection.

The infection was first reported in the US in 2016. The most rapid rise in cases was from 2020 to 2021, according to CDC data which was published in the Annals of Internal Medicine.

Another reason for concern was the increase of cases that became "resistant to echinocandins" which is the antifungal medicine most recommended for treatment of the infection.

The CDC attributes the rise in the number of cases reported to poor infection prevention at healthcare facilities, as well as enhanced screening efforts which have picked up on the surge in infections.

It also may have worsened due to strain on healthcare and public health systems during the Covid-19 pandemic.

In Mississippi, the state's lead epidemiologist has identified a long-term acute-care facility to be at the centre of the outbreak.

"Unfortunately, multi-drug resistant organisms such as C. auris have become more prevalent among our highest risk individuals, such as residents in long-term care facilities," Dr Paul Byers told NBC.

According to preliminary CDC data, there were 5 clinical cases of Candida auris in 2022. In more populous states like California and Texas, there were 359 and 160 cases, respectively.

Nationwide there were 2,377 clinical cases in 2022, which would be a marked rise from the 1,471 cases in 2021.

Dr Lyman, told CBS News the rise "emphasises the need for continued surveillance, expanded lab capacity, quicker diagnostic tests, and adherence to proven infection prevention and control".

Other countries have also been seeing an increase in Candida auris cases.

Last year, the World Health Organization included it on its list of "fungal priority pathogens".

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India's search for Sikh separatist leader continues

Issued on: 24/03/2023 - 10:55

Dheepthika LAURENT

IN THE PRESS – Friday, March 24: We look at reactions in the international papers as France's pensions reform protests turn violent and chaotic. Elsewhere, India continues its search for the leader of a Sikh separatist movement who has been on the run for nearly a week and whose supporters defaced the Indian embassy in London this week. Finally, we end with a stunning photo from the animal kingdom!

BBC

Are romance authors at risk from book-writing chatbots?

Sales of romantic fiction continue to boom, but with the genre often accused of being formulaic, are its authors at risk of being replaced by book-writing chatbots?

Julia Quinn is the author of the bestselling Bridgerton series of novels, which follow the love lives of eight siblings from a family of that name in 19th Century London.

She says that the inspiration behind the books started with a duke.

"Definitely the character of Simon came first," says Ms Quinn, in reference to the fictional Simon Basset, the brooding, troubled Duke of Hastings.

"I came up with this tortured character, and then I thought, 'okay, well, he needs to fall in love with somebody who comes from the exact opposite background'."

As the duke is estranged from his father, Ms Quinn decided that he needed "to fall in love with someone with just the best family ever that you could imagine in that time period". She adds: "And that's how the Bridgertons came around really, as a foil."

It is this sort of characterisation and human touch that helps to make romance novels enduringly popular - and lucrative for successful authors in the genre.

Seattle-based Ms Quinn is said to have more than 20 million books in print in the US alone, and the TV adaptation of Bridgerton is one of the Netflix's most-watched shows.

But is rapidly-advancing technology about to threaten the livelihoods of romantic fiction authors?

The problem is the release last autumn of ChatGPT - an advanced language processing technology, developed by OpenAI.

The artificial intelligence (AI) was trained using text databases from the internet, including books, magazines and Wikipedia entries. In all 300 billion words were fed into the system.

When prompted, ChatGPT can produce intricate writing that can appear to have been written by a human.

It has made many headlines, with particular concern that it can be used by students to write their essays.

ChatGPT can also be tasked to write pieces of fiction in a certain genre. And while the quality definitely isn't there yet, the technology will continue to get better.

OpenAI launched the latest version of ChatGPT this week, and other firms are working on rival systems.

Ms Quinn says she remembers reading some AI written romantic fiction a few years ago, "and it was terrible". "And so of course I said 'oh, it could never be a good one'."

And then ChatGPT arrived. "It makes me really kind of queasy," admits Ms Quinn. However she adds that she remains optimistic that human creativity will come out on top.

"I think so much in fiction is about the writer's voice," she says. "And I'd like to think that's something that an AI bot can't quite do."

Jill Rettberg, an expert on chatbots, says it is "really important" to just understand how they work.

"The autocorrect on your phone, if you say, 'I'm on my….' it will predict 'way'," says the co-director of the Center for Digital Narrative at the University of Bergen in Norway.

"All these GPT things are exactly the same, just prediction, but with much, much more text."

This innovation is unfolding during a romance-reading renaissance. Last year, sales of romantic fiction in the US shot up by 52.4%, compared with an increase of just 8.5% for adult fiction overall.

Meanwhile, sales of the genre in the UK have increased more than two fold over the past three years.

Jen Prokop, who co-presents the romance novel podcast Fated Mates, attributes part of this growth to social media. She says this helps fans connect with each other, and share their enthusiasm for the genre.

"Now with the rise of TikTok, podcasts, Twitter... romance readers are finding each other," says Chicago-based Ms Prokop, who also reviews and edits romance literature.

She adds that fans of the genre are also now far happier to admit it. "When we say romance is becoming more mainstream, or more popular, part of that, I think, is actually just that readers are saying, 'I'm not going to be ashamed of this anymore'."

Helen Hoang, bestselling author of romance books set in modern times, says there is now much more diversity in the genre, both in terms of the fictional characters and the writers. She claims this is also helping to bring more readers in the fold.

Her book The Kiss Quotient, published in 2018, tells the story of a young autistic woman who overcomes her fear of dating to fall in love with a man of Swedish and Vietnamese descent.

"And I felt like it inspired publishers to really get on board with bringing in diverse authors, and these books that were featuring new kinds of narratives that you hadn't seen before," says Ms Hoang from her home in southern California.

She adds that that she "can't see a robot or AI being able to create stories that really speak to the human experience, I just don't see it happening".

"My experience with writing and with reading is it's not good unless the author has felt it before," Ms Hoang says.

Yet she hopes that AI could in the future be used to help "make the writing process easier for authors, but it'll only be a tool, and it will never replace people".

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

Victoria Baines, professor of information technology at Gresham College in London, says she can understand why some people think romantic fiction is "so formulaic". She adds that this is why it is in turn seen as a genre where you can get ChatGPT to "knock something out".

Julia Quinn attributes the enduring popularity of the genre in part to the promise of a happy conclusion to the story. "I think that there is something comforting and validating in a type of literature that values happiness as a worthy goal," she says.

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France24 - World

France, Germany face off on EU's 2035 internal combustion car ban

Issued on: 24/03/2023 - 11:14

In this edition: Germany seeks an "e-fuels" exemption to the EU's ban on the sale of new petrol and diesel cars after 2035, while France pushes for an all-electric transport future. Also, markets drop amid ongoing interest rate hikes and banking turmoil, and US short seller Hindenburg Research targets Jack Dorsey's Block payment firm.

France24 - World

Football star Cristiano Ronaldo breaks all-time men’s international caps record

Issued on: 23/03/2023 - 22:11

NEWS WIRES

Cristiano Ronaldo broke the men's international appearance record on Thursday by starting Portugal's Euro 2024 qualifier against Liechtenstein.

The 38-year-old, who was dropped from the Portuguese starting XI during the World Cup in Qatar last year, won a 197th cap for his country.

"Records are my motivation," Ronaldo told reporters on Wednesday.

"I want to become the most capped player in history. That would make me proud.

"But it doesn't stop there, I still want to be called up very often."

Ronaldo made his international debut in 2003 and became the first man to score in five World Cups last year before Portugal lost to Morocco in the quarter-finals.

He is currently playing for Saudi club Al Nassr after an acrimonious end to his second spell at Manchester United.

Ronaldo's appearance off the bench in the defeat by Morocco equalled the previous mark of 196 caps held by Kuwait's Bader Al-Mutawa.

He left the pitch in tears following Portugal's shock 1-0 loss against the North Africans.

The five-time Ballon d'Or winner will also be hoping to increase his record tally of 118 international goals as Portugal begin their qualification campaign for next year's European Championship in Germany.

Since leaving Europe, Ronaldo has scored nine goals in 10 matches for Al Nassr.

He was replaced as the starting striker by Goncalo Ramos during the World Cup, with the Benfica youngster scoring a hat-trick in a last-16 win over Switzerland.

But veteran coach Fernando Santos stepped down following the tournament and new boss Roberto Martinez has immediately put his faith in Ronaldo, who also captains the side.

There were questions over whether his 20-year international career had ended in Qatar as Ronaldo will be 39 by the time Euro 2024 kicks off.

But Martinez, who left his role as Belgium coach after the World Cup, has strongly defended his decision to keep Ronaldo in the fold.

"I do not look at the age," said Martinez when he announced his first squad last week.

The Spaniard added his squad announcement was the "starting point" for Euro 2024, suggesting Ronaldo is likely to be involved if Portugal qualify for the tournament.

Ronaldo adds the international appearance landmark to an impressive list of individual records.

He is the leading goalscorer in European Championship finals with 14 goals and has netted a record 140 times in the Champions League.

Ronaldo has also finished as the top-scorer in three of Europe's top five leagues -- in England, Spain and Italy.

Portugal will visit Luxembourg in their second Group J qualifier on Sunday.

They have also been drawn alongside Bosnia and Herzegovina, Iceland and Slovakia.

(AFP)

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South Korea stun Ronaldo's Portugal with late goal to reach knockouts

SPORT DIPLOMACY

Cristiano Ronaldo, the face of Saudi Arabia’s new sporting ambitions

Portugal's Cristiano Ronaldo signs for Al Nassr football club in Saudi Arabia

BBC

Birmingham cherry blossoms draw spectators and photographers

People have been gathering to enjoy and photograph blossoming trees which have brought a flourish of pink to a city centre.

The popular cherry blossoms can be seen in Oozells Square, outside Birmingham's Ikon Gallery.

"Brindleyplace blossom. Beautiful bab," tweeted Stacey Barnfield, a photographer and artist who was among people who shared images.

"It's that time of year again, when Oozells Square, outside of @ikongallery bursts to life with the most perfect pink blossom," Birmingham and Black Country Wildlife Trust said on Twitter.

The number of people photographing the trees may also have been boosted by Brindleyplace, which is running a competition looking for the best pictures of the square in bloom.

The organisation, which promotes the business and leisure estate, said three images would be chosen to be printed, framed and displayed at the Ikon Gallery. The closing date is 11 April.

The square has also been chosen by the National Trust among locations for a Blossom Picnic. People are invited to enjoy their lunch among the blooms on Saturday 1 April.

The following day, the Birmingham Contemporary Music Group will perform a free concert in the square at 15:00 BST.

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France24 - World

At least 14 members of Burkina Faso security forces killed in terror attack

Issued on: 23/03/2023 - 18:17

FRANCE 24 Follow

Four soldiers and 10 volunteers with the military were killed on Wednesday in northern Burkina Faso, in a terrorist attack that coincided with a visit by the country's military leader in the same Centre-North region, a security source said Thursday.

The attack on Wednesday in Zorkoum, near the city of Kaya, targeted a unit of soldiers and members of the Volunteers for the Defence of the Fatherland (VDP), the source said.

"We have sadly lost four soldiers and 10 volunteers. On the enemy's side, around 20 soldiers were neutralised," the source said. Another security source said "several" members of the security forces were killed, while a local official confirmed the attack but did not give a toll.

The unit in Zorkoum had been tasked with providing security for workers fixing the water supplies for Kaya, around 10 kilometres away, which have come under frequent attack, the local source said.

Junta leader Captain Ibrahim Traore had arrived in Kaya early Wednesday for a 48-hour visit.

He went to the site of the attack "several hours later" to "pay tribute to the bravery of the forces, who repelled the attack and inflicted enormous casualties", a senior security official said.

The government spokesperson did not respond to a request for comment on Wednesday's attack.

Burkina Faso is battling a terrorist insurgency that spilled over from neighbouring Mali in 2015.

Insurgents in the country's north and east have mined roads, besieged towns, wrecked water facilities and undermined efforts to deliver food and supplies to trapped civilians.

More than 10,000 civilians, troops and police have been killed, according to one NGO estimate, and at least two million people have been displaced.

Anger within the military at failures to roll back the offensive led to two coups last year.

Junta’s response concentrated on VDP's military-trained civilians

Vowing to recover lost territory after he came to power in September, Traore has staked much of his strategy on the VDP. Its members are civilian volunteers who are given two weeks' military training and then work alongside the army, typically carrying out surveillance, information-gathering or escort duties.

But the force has suffered heavy casualties since its creation in December 2019, targeted by roadside bombs, ambushes and hit-and-run raids by jihadists riding on motorbikes.

Five VDP members were among 11 civilians who were killed in attacks on Sunday and Monday in the country's east and centre-east.

(FRANCE 24 with AFP & Reuters)

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Dozens of soldiers killed in jihadi attack on Burkina Faso army unit

Thomas Sankara, ‘Africa’s Che Guevara’, reburied in Burkina Faso

Several killed in Burkina Faso by terrorist group

BBC

Hundreds more photos saved from tip to be added to Coventry archive

Hundreds more photographic images, saved from being dumped at a tip, have been unearthed and handed over to a city archive.

Some of the glass negatives, rescued by former cameraman Ian Hollands, have lain unseen for more than 30 years.

The collection, depicting the lives of people in Coventry as the city restored itself following the devastation of the blitz in 1940, was taken by Arthur Cooper.

More information had also come to light about the photographer himself.

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Post-war images of Coventry saved from a tip

Mr Hollands had previously sent thousands of the negatives he had rescued to publishing company Mirrorpix where they were digitised and made available to view as part of the Coventry Digital initiative.

Following a BBC report highlighting the Coventry University scheme, Mr Holland was prompted to hand over more boxes, containing about 500 negatives, to the project's director Dr Ben Kyneswood.

Arthur Cooper, a freelance photographer, worked in the city from the 1930s to the 1960s, capturing weddings, award ceremonies and events as well as visiting celebrities and royalty for publications such as the Midlands Daily News and the Coventry Evening Telegraph.

An "early look" at the collection showed it contained images similar to the 8,049 already digitised, Dr Kyneswood said.

"I was really hopeful that there was more out there," he added, "so to find out that there was more out there and that they're in my office now - it's fantastic".

Keen photographer Mr Hollands, 75, said he had been alerted to the fact the valuable negatives were about to be taken to a tip some time in the late 1980s, and he had to act quickly to save them.

He had retrieved the thousands of glass plates from the garden of Mr Cooper's widow, Marjorie, where they had "just been chucked in rubbish bags".

"I took them home and put them all in cardboard boxes, and they stayed on the shelf in my house for about 15 or 20 years," he explained.

About ten years ago most of the collection he passed on to Mirrorpix via his son, Samuel Hollands, who worked for the Coventry Evening Telegraph at the time.

"One day a Ford transit van turned up and we loaded all the glass plate negatives into the back of this van and that's the last I saw them until I've heard about them now," he explained.

"I kept a few boxes back just so I could go through them, but they've been sitting around in my house ever since," he said, but had handed over the archive after being alerted to Dr Kyneswood's project.

Samuel Hollands said he had been shocked to see the coverage of Arthur Cooper on the BBC.

"When I told my father he didn't believe me, he thought it must be something else," he said.

"But I just knew they were the ones that we'd given in all those years ago."

"I'm pleased I did something about it, because I could have just ignored it and they would have gone," his father added."

More details had also emerged about the photographer himself, explained Dr Kyneswood.

"A family member had got in touch with some photographs of Arthur, and to say he had served in Egypt in World War Two, and detailed some of the military campaign medals he had won."

Information from Mr Cooper's niece, 78-year-old Sandra Johnson, also revealed he had worked as a photographer to King Faisal II of Iraq when the ruler was just seven years old.

He was also a Freeman of the city.

He said since the story about Mr Cooper was published in January, about 100,000 people had viewed the photographer's images on the Coventry Digital website, which was "amazing".

"We've had some great stories come out, people being able to point out friends and families," he said.

"And they're able to tell me what they're looking at and give me some exceptional detail."

The collection was significant because it gave people "a chance to tell their stories, because they can see themselves, and their life in these pictures," he said.

After scanning the latest negatives they would be driven to the Mirrorpix archive in Watford "where they'll join the other Arthur Cooper archive negatives, and they'll be saved forever," Dr Kyneswood added.

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The lost photographer's archive saved from a skip

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Coventry Digital

Mirrorpix

Coventry University

France24 - World

French trade unionists threaten red carpet rollout for Charles III's state visit

Issued on: 23/03/2023 - 14:25

NEWS WIRES Emerald MAXWELL

French public sector trade unionists have warned they will not provide red carpets during the visit of Britain's King Charles III to Paris next week, but non-striking workers are expected to roll them out. 

The CGT union representing staff at the National Furniture service, which is responsible for manufacturing and maintaining red carpets, among other items, said Wednesday they would strike during the sovereign's trip to France from Sunday.

The union said its members would no longer provide "furnishings, red carpets or flag services."

"We’re aware that the king of England will be welcomed in France this weekend and our services will be required," a statement said, adding that the visit would take place "without us". 

"We ask our managers to point out to the ministry of culture that any request for furnishings will be seen immediately by workers as a provocation," the statement added.

But a spokesman for the National Furniture service told AFP that only 24 members of staff were on strike on Thursday, out of 420.

"The red carpet has been delivered and the trade unions have assured us that they will not block the work of non-striking staff," Loic Turpin said.

Charles III and his wife Queen Consort Camilla are expected to arrive in France on Sunday for their first official trip abroad since Charles ascended to the throne last September.

But the country is in the grip of fierce protests and strikes over President Emmanuel Macron's pensions reform, meaning the king's schedule is still being worked out. 

Officials on both sides are concerned that protesters will use the occasion to publicise their fight against Macron's bid to increase the retirement age to 64 from 62 at present. 

But in London, Prime Minister Rishi Sunak's spokesman told reporters Downing Street was "not aware of any plans to change the plan" concerning the king's visit.

The British monarch had been expected to attend a ceremony with Macron on Monday at the Arc de Triomphe before visiting the presidential palace and then the Senate. 

He is also scheduled to be a guest of honour for a state banquet at the Palace of Versailles outside Paris on Monday evening, although the BFM news channel reported that organisers are thinking of switching the venue for security reasons.

Red carpets would be expected at each of these stops. 

The schedule for Charles' trip to Bordeaux in southwest France on Tuesday is also up in the air, with trade unionists threatening to block a planned tram journey amid ongoing protests in the city.

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRANCE IN TURMOIL

King Charles set to face strikes and disruption in France on first foreign visit

Charles III will travel to France, Germany on first state visits as king

Royal diplomacy

Charles III hosts first state visit as king, aiming to bolster South Africa ties

BBC

Living with water pollution in Guatemala

The first UN water summit in almost 50 years is taking place this week in New York City, where thousands of delegates will meet to discuss a looming global water crisis caused by overconsumption and overdevelopment.

Reuters news agency sent a photographer to the Las Vacas river in the Chinautla municipality outside Guatemala City on Tuesday to record the impact that pollution is having on one waterway.

All images subject to copyright.

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Finding answers to the world's drinking water crisis

France24 - World

Lebanon in 'very dangerous situation' with reforms stalled, IMF warns

Issued on: 23/03/2023 - 16:55

NEWS WIRES

The International Monetary Fund warned on Thursday that Lebanon was in a very dangerous situation a year after it committed to reforms it has failed to implement and said the government must stop borrowing from the central bank.

IMF mission chief Ernesto Rigo told a news conference in Beirut that the authorities should accelerate the implementation of conditions set for a $3 billion bailout.

"One would have expected more in terms of implementation and approval of legislation" related to reforms, he said, noting "very slow" progress. "Lebanon is in a very dangerous situation," he added, in unusually frank remarks.

Lebanon signed a staff-level agreement with the IMF nearly one year ago but has not met the conditions to secure a full programme, which is seen as crucial for its recovery from one of the world's worst financial crises.

Without implementing rapid reforms, Lebanon "will be mired in a never-ending crisis," the IMF warned in a written statement after Rigo's remarks.

The economy has been crippled by the collapse of the Lebanese currency, which has lost some 98% of its value against the U.S. dollar since 2019, triggering triple-digit inflation, spreading poverty and a wave of emigration.

The crisis erupted after decades of profligate spending and corruption among the ruling elites, some of whom led banks that lent heavily to the state.

The government estimates losses in the financial system total more than $70 billion, the majority of which were accrued at the central bank.

"No more borrowing from the central bank," Rigo said.

"Over the years, the government has been borrowing from the central bank. Not just in the past (but also) the last few months, which is something we have recommended should stop."

The IMF has called for financial sector losses to be distributed in a way that preserves the rights of small depositors and limits recourse to state assets, though powerful politicians and banks have pushed back, delaying the recovery.

"Suffice it to say that the loss is so large that there will unfortunately have to be a distribution between the government, the banks and depositors," Rigo added.

Still, he said that the IMF would "never walk away" from helping a member country and there was no deadline for Lebanon to implement the reforms.

Slow reforms

Some observers say that an IMF deal now appears further away than ever before.

"To anyone observing Lebanon over the last four years, the likelihood of an IMF program being implemented appears slim to none," Mike Azar, a financial consultant and expert on the Lebanese financial crisis, told Reuters.

"There is no urgency, no incentive and no pressure on decision-makers to implement any of the basic reforms," he said, adding that Lebanon was instead headed for disorderly dollarization, collapsing public services and the wiping out of remaining deposits.

Authorities have passed some reform measures, such as a 2022 budget, an audit of the central bank's foreign asset position and a revised banking secrecy law.

But the IMF's statement on Thursday said the revised banking secrecy law should be amended again "to address outstanding critical weaknesses".

Lebanon still has no capital control law, has not passed legislation to resolve its banking crisis and has failed to unify multiple exchange rates for the Lebanese pound – all measures the IMF has requested.

Rigo said that Lebanon should move towards a market-determined exchange rate, rather than maintaining multiple rates including the central bank's Sayrafa exchange rate, which is not set by market forces.

(REUTERS)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Reporters

SOS diaspora: How Lebanese abroad help their country survive crisis

Perspective

Lebanon's economic situation 'uniquely devastating', Egypt's 'potentially manageable'

MIDDLE EAST MATTERS

Rising poverty and hunger in Lebanon: The fight against malnutrition for low-income families

France24 - World

Ethiopia names senior TPLF official as head of Tigray interim govt

Issued on: 23/03/2023 - 16:09

NEWS WIRES

The Ethiopian government said Thursday it has appointed a senior official in the Tigray People's Liberation Front (TPLF) as head of an interim government for Tigray after a peace deal ended a brutal two-year conflict.

The announcement comes just a day after parliament removed the TPLF from an official list of terrorist organisations, a move it said would help bolster the November 2022 agreement between the rebels and the federal government.

"Prime Minister Abiy Ahmed has appointed Getachew Reda as president of the Tigray region's interim administration," Abiy's office said in a statement posted on Twitter.

የትግራይ ክልል ጊዜያዊ አስተዳደር ስለማቋቋም#PMOEthiopia pic.twitter.com/faNdF5rsDv

March 23, 2023

There was no immediate response to the announcement from the TPLF or Getachew himself.

The formation of a transitional government for Ethiopia's northernmost region and the delisting of the TPLF as a terrorist group were among the key provisions of the peace deal signed in South Africa's capital Pretoria.

The agreement had stipulated the establishment of an "inclusive" interim regional administration until elections can be held.

The TPLF, which once dominated Ethiopian politics, had been officially designated a terrorist organisation in May 2021, six months after the Tigray war began.

Public face of TPLF

Getachew, adviser to TPLF leader Debretsion Gebremichael, also once served as communications minister in the federal government under prime minister Hailemariam Desalegn who governed from 2012 to 2018.

The public face of the TPLF, Getachew signed the African Union-brokered deal in Pretoria along with Abiy's national security adviser Redwan Hussein.

During the conflict, the TPLF briefly came close to marching on the capital Addis Ababa but was beaten back by forces loyal to Abiy.

Under the agreement, the TPLF agreed to disarm in return for the restoration of access to Tigray, which was largely cut off from the outside world during the war.

Since then, there has been some resumption of basic services and aid deliveries to Tigray, which has faced dire shortages of food, fuel, cash and medicines.

Access to the region of six million people remains restricted, and it is impossible to verify independently the situation on the ground.

The fighting has killed untold numbers of civilians, displaced more than two million and left millions more in need of humanitarian aid.

Estimates of casualties vary widely, with the United States saying that as many as half a million people have died while Olusegun Obasanjo, the African Union's envoy to the region, has said it could be up to 600,000.

The war tarnished the reputation of Abiy, a Nobel Peace laureate, with the United States accusing troops from Ethiopia and its ally Eritrea of committing crimes against humanity during the conflict.

Washington on Monday accused all parties to the conflict of committing war crimes but singled out Ethiopian, Eritrean and regional Amhara forces for crimes against humanity, without mentioning the TPLF.

(AFP)

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Ethiopia's parliament removes Tigray rebel party from terror list

Blinken tells Ethiopia to strengthen peace on first post-Tigray war visit

Blinken arrives in Ethiopia as part of bid to boost US engagement in Africa

France24 - World

US raises interest rates despite troubles in banking industry

Issued on: 23/03/2023 - 02:42

NEWS WIRES

Stocks fell sharply Wednesday after the Federal Reserve indicated the end may be near for its economy-crunching hikes to interest rates, but it also doesn’t expect to cut rates anytime soon despite Wall Street’s hopes.

The S&P 500 fell 1.6% for its first drop in three days. The Dow Jones Industrial Average lost 530 points, or 1.6%, while the Nasdaq composite dropped 1.6%.

Some of the sharpest drops came again from the banking industry, where investors are worried about the possibility of more banks failing if customers pull out their money all at once.

They slid after Treasury Secretary Janet Yellen said she's not considering blanket protection for all depositors at all banks, unless they present a risk to the overall system.

Stocks had been little changed for much of the day, before the Fed raised its key rate by a quarter of a percentage point in its campaign to drive down inflation.

The move was exactly what Wall Street was expecting. The bigger question was where the Fed is heading next. There, the Fed gave a hint it may not hike rates much more as it assesses the fallout from the banking industry's crisis.

Instead of repeating its statement that “ongoing increases will be appropriate,” the Fed said Wednesday that it now only sees “some additional policy firming may be appropriate.” Chair Jerome Powell emphasised the shift to ”may" from “will.”

The Fed also released the latest set of projections from its policy makers on where rates are heading in upcoming years. The median forecast had the federal funds rate sitting at 5.1% at the end of this year, up only a smidge from where it currently sits, in a range of 4.75% to 5%.

That’s also the same level as seen in December, and it’s counter to worries in the market that it could rise given how stubborn high inflation has remained.

That helped to send yields slumping in the bond market, which has been home to some of the wildest action this month.

The yield on the two-year Treasury, which tends to track expectations for the Fed, tumbled to 3.96% from 4.13% just before the projections were released. It was above 5% earlier this month.

Some of this month's slide also came from building hopes for rate cuts later this year by the Fed. Such cuts can boost prices for stocks, bonds and other investments while giving the economy more room to breathe. They also, though, can give inflation more fuel.

Powell said Wednesday the Fed is still focused on getting inflation down to its 2% goal and that it is not envisioning any rate cuts this year. He also said the Fed could begin raising rates again, even after it takes a pause, if high inflation makes that necessary. That took some momentum out of the market.

Economic “indicators are still pretty resilient,” said Sameer Samana, senior global market strategist for Wells Fargo Investment Institute. “For markets to still speculate on rate cuts, it’s probably not going to take place this year if the Fed has its way.”

“There were a good dozen or so instances where he kept bringing it back to inflation. For better or worse, he was pretty consistent.”

The Fed was stuck with a difficult decision as it balanced whether to keep hiking rates to drive down inflation or ease off the increases given the pain it's already caused for the banking industry, which could drag down the rest of the economy. The second- and third-largest US bank failures in history have both occurred in the last two weeks.

A worry is that too much pressure on the banking system, particularly among the smaller and mid-sized banks at the center of investors’ crosshairs, would mean fewer loans made to businesses across the country. That in turn could mean less hiring and less economic activity, raising the risk of a recession that many economists already see as high.

Powell said such a pullback in lending could act almost like a rate hike on its own. And that was one of the reasons the Fed opted to raise by only 0.25 points Wednesday instead of 0.50 points. He also said that he sees the banking system overall as strong and sound.

Markets around the world have pinballed sharply this month on worries the banking system may be cracking under the pressure of much higher rates. They found some strength recently after Yellen indicated on Tuesday the government may back depositors at more weakened banks if the system is at risk.

That could mean making sure even customers with more than the $250,000 limit insured by the Federal Deposit Insurance Corp. can get all their money. On Wednesday, though, Yellen said that she wasn't considering blanket protections for all depositors at all banks, only for those “when it’s deemed to be a systemic risk.”

Stocks of smaller- and mid-sized banks fell sharply. First Republic Bank dropped 15.5%, and PacWest Bancorp. fell 17.1%.

Some of the biggest excitement was around what are called “meme stocks.”

GameStop shot up 35.2% after it reported a surprise profit for its latest quarter. Analysts were expecting another loss for the struggling video-game retailer.

The stock rocked Wall Street in early 2021 when hordes of smaller-pocketed and novice investors piled into it, sending its price surging and inflicting big losses on hedge funds that had bet on its decline.

All told, the S&P 500 fell 65.90 points to 3,936.97. The Dow dropped 530.49 to 32,030.11, and the Nasdaq fell 190.15 to 11,669.96.

(AP)

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New York Community Bank to buy large part of failed Signature Bank, US agency says

UBS agrees to buy Credit Suisse for more than $3 billion to calm global markets

Large US banks inject $30 billion into First Republic Bank in effort to stem crisis

France24 - World

'Japa': The mass exodus of Nigeria's youth

Issued on: 09/03/2023 - 21:28Modified: 09/03/2023 - 21:37

Sam BALL

The term "japa" comes from the Yoruba word meaning to run or flee and, in recent years, has become something of a buzzword on the streets of cities such as Lagos as a growing number of often young, educated Nigerians look to move abroad to escape unemployment, inflation and low salaries. But this exodus is leaving the country facing a brain-drain, while some warn that those who leave may not find the life they are hoping for abroad.

Opex 360

Berlin va acquérir 100 blindés Boxer de conception germano-néerlandaise auprès de… l’Australie

par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

Initialement, le programme de véhicule de combat d’infanterie « Boxer » aurait dû être mené dans le cadre d’une coopération européenne associant la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Seulement, Paris et Londres décidèrent de s’en retirer à l’aube des années 2000, ce qui donna lieu, côté français, au développement du Véhicule blindé de combat d’infanterie [VBCI], confié à Nexter. Quant aux Britanniques, ils changèrent d’avis… en 2019, avec la commande d’un total de 623 exemplaires.

Quoi qu’il en soit, l’Allemagne et les Pays-Bas ont continué le développement du Boxer au sein du consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], formé par Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland. Depuis, l’armée néerlandaise en a acquis 200 exemplaires [livrés entre 2013 et 2018] et la composante terrestre [Heer] de la Bundeswehr en comptait 405 unités en juin 2021, dont 256 en version transport de troupe et 72 en version sanitaire.

Par ailleurs, l’ARTEC Boxer a connu quelques succès à l’exportation, avec notamment la Lituanie [88 exemplaires] et, surtout, l’Australie, qui, en 2018, dans le cadre de son programme LAND 400 Phase 2, notifia à Rheinmetall une commande 211 blindés en version CRV [reconnaissance au combat] pour 3,3 milliards d’euros.

Depuis, les 25 premiers Boxer CRV, fabriqués en Allemagne, ont été livrés à l’Australian Army. Quant aux 186 restants, ils doivent être produits par Rheinmetall à Brisbane, dans l’État du Queensland, « avec de l’acier australien ». Et cette production a d’ailleurs commencé le 21 mars.

Mais l’usine de Brisbane ne produira pas des Boxer CRV uniquement destinés à l’Australian Army.

En effet, ce 23 mars, le ministère allemand de la Défense a fait part de son intention de lancer une coopération avec son homologue australien afin d’acquérir 100 Boxer dotés d’une tourelle de 30 mm. Des négociations portant sur les aspects juridiques et commerciaux de cette commande vont être lancées prochainement.

Selon Berlin, ces véhicules produits en Australie remplaceront les blindés Wiesel 2 de la Bundeswehr… Wiesel 2 qui ne « boxe » pourtant pas dans la même catégorie puisqu’il affiche une masse de seulement quatre tonnes, soit sept à huit fois moins que le Boxer quand il est en ordre de combat.

Le gouvernement australien est « enthousiasmé par la perspective de produire des Boxer pour l’armée allemande à Brisbane […] dans le cadre de ce qui pourrait être l’un des plus importants contrats d’exportation d’armement pour l’Australie », a commenté Pat Conroy, ministre délégué aux industries de défense.

À Berlin, on précise que l’objectif est que la Bundeswehr puisse recevoir ces Boxer à partir de 2025.

« Afin de respecter cet échéancier serré, l’approbation parlementaire sera obtenue dès que le contrat sera prêt. Le projet doit être financé par le fonds spécial de la Bundeswehr », a indiqué le ministère allemand de la Défense. Et d’ajouter : « Cette coopération […] est un signe visible de la coopération de confiance entre l’Allemagne et l’Australie ».

France24 - World

'All brothers at the front': Ukraine's Roma find acceptance in war

Issued on: 09/03/2023 - 17:46

Sam BALL

The estimated 400,000 Roma scattered across Ukraine have long faced entrenched poverty, discrimination and segregation. But with Roma soldiers fighting on the front lines and members of the community helping Ukrainians in need behind it, some say attitudes are beginning to shift – and hope that it lasts.

Opex 360

Des aviateurs ukrainiens sont en France pour suivre des stages de survie en cas d’éjection

par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a réaffirmé que la livraison de Mirage 2000C à l’Ukraine n’était pas un « tabou politique » [« pourquoi exclure une arme plus qu’une autre car c’est ce qu’ont fait de l’avion qui est défensif ou offensif », a-t-il dit]… mais que ce n’était pas la priorité du moment, les forces ukrainiennes ayant surtout besoin de capacités en matière de défense sol-air et de munitions, notamment d’obus de 155 mm.

En outre, a aussi souligné M. Lecornu, la question des Mirage 2000C porte un enjeu de « faisabilité technique et opérationnelle » étant donné qu’il faudrait « plusieurs mois de formation », tant pour les pilotes que les mécaniciens, pour que la force aérienne ukrainienne puisse les mettre en oeuvre. Et c’est sans compter sur le maintien en condition opérationnelle [MCO], « redoutablement complexe », et la nécessité de disposer des infrastructures adéquates.

Cependant, dans son édition du 23 mars, le quotidien Le Figaro affirme que, depuis un mois et demi, des aviateurs ukrainiens – une trentaine – suivent une formation « accélérée » à Mont-de-Marsan [?]et à Nancy afin d’apprendre à piloter des Mirage 2000. « La France veut se garder toutes latitudes. Si un jour la décision politique est prise, il faudra que les pilotes soient formés », a confié une source « proche du dossier ».

Depuis l’été dernier, la base aérienne [BA] 133 de Nancy-Ochey abrite des Mirage 2000B [biplace], mis en oeuvre par l’Escadron de chasse 2/3 Champagne pour la formation des pilotes de Mirage 2000D et de Mirage 2000-5. Aussi, la présence de pilote ukrainien en Lorraine ne serait donc pas surprenante… Du moins si ce qu’avance Le Figaro est exact. En revanche, on voit mal ce que la BA 118 de Mont-de-Marsan vient faire dans cette affaire, même si, par le passé, elle a accueilli des pilotes étrangers venus en France pour prendre en main le Rafale.

Quoi qu’il en soit, ce 23 mars, le ministère des Armées a confirmé la présence d’aviateurs ukrainiens en France… mais pas leur formation sur Mirage 2000.

« Nous formons des équipages ukrainiens en France notamment à la défense sol-air et à la survie au cas où leur appareil serait abattu », a en effet précisé le général Yann Gravêthe, directeur par intérim de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense [DICoD], lors du point presse hebdomadaire du ministère des Armées. « Nous ne formons pas de pilotes ukrainiens, ni au pilotage, ni à l’usage de système d’armes », a-t-il insisté.

Pour rappel, la France a livré à l’Ukraine deux systèmes de défense aérienne à courte portée Crotale NG, prélevés dans l’inventaire de l’armée de l’Air & de l’Espace. Et elle s’apprête à fournir un système Sol-Air Moyenne Portée Terrestre [SAMP/T ou Mamba] dans le cadre d’une coopération avec l’Italie, où, par ailleurs, des opérateurs ukrainiens suivent actuellement une formation. Enfin, les forces ukrainiennes ont aussi reçu des missiles anti-aériens MISTRAL.

Quant au stage de survie évoqué par le général Gravêthe, il relève du « Centre de formation à la survie et au sauvetage » [CFSS], établi sur la BA 120 de Cazaux. Après une partie théorique, celui-ci se termine avec une phase « pratique » de quarante-huit heures.

« Après une seconde nuit passée sur le terrain, [les stagiaires] seront récupérés par un groupe de récupération au sol afin d’être exfiltrés, par voie aérienne ou par voie terrestre. Le scénario va alors prendre une nouvelle tournure, [ils] seront capturés. Aux mains de l’ennemi, ils devront faire face à une période d’interrogatoire. Cette phase [leur] permet de se préparer à la charge psychologique qu’ils pourraient endurer en cas de capture au combat », détaille l’armée de l’Air & de l’Espace au sujet de stage.

Photo : mission de recherche et sauvetage au combat lors de l’exercice Orion – Cédric Guerdin / armée de l’Air & de l’Espace

Opex 360

La Slovaquie va acquérir 12 hélicoptères d’attaque américains AH-1Z à des conditions très avantageuses

par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

Ayant retiré du service ses avions de combat MiG-29 en août 2022 pour les livrer à l’Ukraine, la Slovaquie doit désormais compter sur l’aide de la Pologne et de la République tchèque pour assurer la protection de son espace aérien, dans l’attente de la livraison des 14 F-16 « Viper » qu’elle a commandés auprès du groupe américain Lockheed-Martin.

Cependant, Bratislava est sur le point d’obtenir d’autres « Viper »… en l’occurrence des hélicoptères d’attaque Bell AH-1Z. En effet, le 21 mars, le ministre slovaque de la Défense, Naroslav Nad, a fait savoir que Washington venait de proposer une vente de 12 appareils de ce type, à des conditions très avantageuses.

Ainsi, la Slovaquie n’aurait à payer que 340 millions de dollars pour ces hélicoptères, dans le cadre d’un accord d’une valeur globale de 1 milliard de dollars, cette somme prenant en compte la fourniture de 500 missiles AGM-114 Hellfire ainsi que la formation des équipages et des techniciens slovaques. Les 660 millions de dollars restants seraient ainsi pris en charge par les États-Unis, via leur « Military Assistance Program », a indiqué M. Nad.

La facture pourrait encore être moins élevée pour Bratislava puisque l’Union européenne [UE] apporterait un financement de 213 millions de dollars [200 millions d’euros] pour compenser le don des MiG-29 à l’Ukraine.

« Pour 13 vieux MiG […] et une petite partie du système [anti-aérien] KUB PVO, nous avons une offre d’environ 660 millions sous forme d’hélicoptères neufs avec tous les accessoires et beaucoup de missiles sophistiqués et environ 200 millions provenant de la Facilité européenne pour la paix pour les MiG et 50 millions pour le système KUB », a résumé le ministre slovaque. « Le montant total de l’indemnisation dépassera donc 900 millions d’euros. Cela s’appelle défendre les intérêts nationaux et augmenter les capacités de défense du pays comme jamais auparavant. Merci! », a-t-il conclu.

À noter que, l’an passé, la République tchèque avait aussi bénéficié d’une aide similaire de la part des États-Unis, ceux-ci lui ayant promis six AH-1Z Viper supplémentaires [en plus des quatre exemplaires qu’elle avait déjà commandés], dans le cadre du programme Excess Defense Articles [EDA]. À l’époque, Prague venait n’annoncer son intention de se procurer 24 chasseurs-bombardiers F-35A.

Pour rappel, l’AH-1Z Viper peut être armé d’une mitrailleuse de type Gatling à contacteur électrique M197 montée dans une tourelle, de roquettes Hydra 70 ou APKWS II, de missiles air-air AIM-9 Sidewinder et de 4 lanceurs M272 pouvant tirer jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire. Et depuis peu, il est en mesure d’emporter le missile AGM-179A JAGM [Joint Air-to-Ground Missile].

France24 - World

Nigeria's education crisis: 20 million children out of school

Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49

Sam BALL

Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.

France24 - World

‘Democracy at stake’: French protesters vent fury at Macron over pension push

Issued on: 23/03/2023 - 22:44

Benjamin DODMAN Follow

French protesters downed their tools and marched once again in Paris and other cities on Thursday, galvanised by President Emmanuel Macron’s decision to ram his deeply unpopular pension reform through parliament without a vote, in what critics have branded a “denial of democracy”.

More than two months into a bitter battle that has roiled the nation, opponents of Macron’s plans to raise the retirement age showed no sign of relenting, with the number of protesters on the rise again after dipping in recent weeks.

The rallies marked the ninth day of nationwide strikes and protests, and the first since Macron ordered his prime minister to use special executive powers to bypass parliament, turning an already festering dispute into a political and institutional crisis.

In the French capital, several hundred thousand protesters turned out, setting off from the symbolic protest hub of Bastille. Many held posters with a montage of Macron dressed in full regalia in the manner of “Sun King” Louis XIV, accompanied by the slogan “Méprisant de la République” (contemptuous of the Republic).

“We’re fed up with a president who thinks he’s Louis XIV, who doesn’t listen, who thinks he’s the only one to know what’s good for this country,” said Michel Doneddu, a 72-year-old pensioner from the Paris suburbs. He held up a placard that read, “Jupiter, the people will bring you back down to Earth”, a reference to a nickname commonly used by critics of Macron’s lofty, arrogant manner.

“We’ve had our share of useless presidents, but at least in the past they knew when to listen and when to back down,” Doneddu added. “But Macron, he’s on another planet.”

The march included many first-time protesters, like 32-year-old student Lou, who said she turned out “not so much for the pension reform but because our democracy is at stake”.

Clashes broke out and fires were lit as the rally made its way towards the Opéra Garnier in the heart of Paris, mirroring the violence that has gripped the country since the government used Article 49.3 of the constitution to force Macron's reform through parliament.

Interior Minister Gérald Darmanin said more than 120 police officers were injured on Thursday alone in clashes across France, with unrest sweeping several Breton cities and protesters setting fire to the porch of the city hall in Bordeaux.

‘Our democracy is broken’

The latest round of protests came a day after Macron broke his silence on the bitter pension dispute, saying he was prepared to accept unpopularity because the bill was “necessary” and “in the general interest of the country”.

Striking a defiant tone, Macron said he had “no regrets” except one: he acknowledged that his government had failed to persuade the public of the need for a reform that comes on the heels of the Covid-19 pandemic and with French households battered by galloping inflation.

That the government has failed to convince the French is an understatement. Polls have consistently shown that more than two thirds of the country oppose the pension overhaul. A broad majority of the French has also expressed support for strikes that have disrupted schools, public transport and rubbish collection, burying the streets of Paris – the world’s most visited city – under stinking piles of trash.

Macron’s own approval rating has taken a hit, slumping to just 28% according to an Ifop poll last week – its lowest level since the Yellow Vest crisis. The poll was conducted before the president further enraged his critics by ordering his prime minister to trigger Article 49.3.

While Borne’s government narrowly survived a no-confidence vote in the National Assembly on Monday, surveys suggest the French were hoping for a different outcome altogether. Two in three voters backed the no-confidence motion, according to an Elabe poll, including – astonishingly – a slim majority (51%) of people who backed Macron in last year’s presidential runoff.

At the Paris rally on Thursday, many said they voted for Macron less than 12 months ago, though stressing that they did so to keep the far right out of power – and not in support of his promised pension overhaul. Rejection of his planned reform, they added, was precisely the reason voters later stripped him of a majority in parliament.

“Our democracy is broken, it forces us into choosing a lesser evil,” said 21-year-old student Maude. “And even when parliament and the country are opposed to it, the government can still go ahead and do what it likes.”

‘Death sentence’

Borne’s minority government is hardly the first to use Article 49.3, which has been triggered 100 times since 1962. Seldom, however, has it been used to ram through a reform of such scope and so vehemently rejected by the public.

At the heart of the pension overhaul is a contentious plan to raise the country’s minimum retirement age from 62 to 64 and stiffen requirements for a full pension, which the government says is required to balance the books amid shifting demographics. 

Unions, however, say the proposed measures are profoundly unfair, primarily affecting low-skilled workers who start their careers early and have physically draining jobs, as well as women with discontinuous careers.

The perceived inequity of Macron’s pension reform has touched a raw nerve in a country that has the word “égalité” (equality) enshrined in its motto. Talk of its unfairness has been a key driver of the mass protests that have brought millions to the streets in cities, towns and villages across the country, drawing from well beyond the ranks of the left.

>> ‘Not just about pensions’: French protesters see threat to social justice in Macron’s reform

“Raising the retirement age is a death sentence for us,” said Julien, a 40-year-old rubbish collector, marching in Paris with dozens of striking colleagues.

“I’ve been doing this job for 10 years and that’s more than enough to wear anyone out,” he said. “Some of my colleagues died during Covid. We were celebrated at the time, and now this is how they thank us!”

Like Julien, railway worker Ragnar said Macron’s previous government had already made it more difficult for workers to retire early owing to the particularly exhausting nature of their jobs, by striking down certain criteria of “pénibilité” (arduousness), such as lifting heavy loads or working with chemical substances.

“We need to amplify our strikes and protests, block the country, make sure there isn’t a single drop of fuel left in petrol stations. It’s the only way to stop the government,” said the 23-year-old member of the SUD trade union.

The French president has achieved at least one thing, his colleague Nathalie quipped: “He’s united every single union against him – that’s quite a feat!”

“The fact that every single one of France’s unions is opposed to the reform should be cause for reflection,” added 49-year-old Audrey, a financial controller and member of the white-collar CGC union. “Our union is all about dialogue, but the government is not interested in talking to us.”

‘The battle in parliament may be over – but we’re not done’

Macron’s criticism of unions during his lunchtime television interview on Wednesday drew angry responses, most notably from the head of the moderate CFDT, Laurent Berger, who scolded the French president for seeking to portray the pension dispute as a tussle “between one responsible (man) and a group of irresponsibles”.

Berger’s union – France’s largest – notably supported the last reform of France’s pension system under former president François Hollande in 2014, which increased the number of working years required to qualify for a full pension but did not push back the minimum retirement age. This time, however, it has banded with more radical groups in a rare alliance.

In the build-up to Thursday’s nationwide rallies, union members stepped up their campaign of barrages and disruptions, briefly blocking train stations, bus depots and motorways, including the main road leading to Charles-de-Gaulle airport near Paris, France’s largest hub, where fuel supplies had become “critically low” due to continuing strikes at oil refineries across the country.

Targeted power cuts left the town hall of the 5th arrondissement (district) of Paris – run by a centre-right mayor who backs the reform – without electricity for several hours, while student unions said that more than 400 high schools across the country were temporarily blockaded by protesting students.

In a sign of just how broad the protest movement has become, even the entrance to Panthéon-Assas university in Paris, France’s best-known law faculty and hardly a hotbed of radical politics, had been barricaded.

“The anger is greater than ever,” said Ian Brossat, a deputy mayor of Paris, attending Thursday’s rally wrapped in the tricolour sash typically worn by elected officials during public events. “Hostility towards an unjust reform has now been supplemented by outrage at the use of an anti-democratic tool,” he said, dismissing Macron’s latest pledge of a “change of method”.

“We’ve seen what the method looks like: it means bypassing the National Assembly and governing from the Élysée Palace,” Brossat added. “He is stuck in the role of an absolute monarch cut off from reality.”

A few steps away, retired teacher Sylvie Bredillet was equally dismissive of Macron’s suggestion that the government had failed to explain the motives of his pension reform.

“He says his government failed to get the message across, but we heard it loud and clear: he wants to force two more years of work on the essential workers who deserve their pensions, instead of taxing the wealthy,” she said.

“Macron says he’s holding his ground – well so are we,” added her partner Philippe, holding a banner that read “Gaulois réfractaire” (Gaul who resists change, a phrase Macron controversially used to comment on French resistance to reform) and sporting a moustache to match.

Both vowed to continue protesting until the reform is withdrawn. So did 40-year-old Emilie Dalle, a school headmistress from a suburb of Paris, who said she was even more motivated to march following the president's “authoritarian” move.

“The battle in parliament may be over, but we’re not done,” she said. “Macron cowed away from democracy, fearing he would lose a vote. Now we have to take matters into our own hands.”

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Mass protests in France after Macron vows to continue with pension reform

FRANCE IN TURMOIL

Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

FRANCE IN TURMOIL

A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

Opex 360

Les forces russes déstockent de vieux chars T-54, produits dans les années 1950

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

Pour le moment, et même si, selon le renseignement britanniques, les forces russes auraient l’intention de le déployer, le T-14 Armata, censé marquer une rupture technologique par rapport aux chars qu’elles ont précédemment mis en service, n’a toujours pas fait son apparition en Ukraine… Ce qui n’est pas le cas du T-62, dont de nombreux exemplaires [191 selon les estimations] furent déployés dans la région de Zaporijjia [annexée depuis par la Russie] à partir de mai 2022.

Produits dans au début des années 1960, les T-62 avaient progressivement été remplacés par les T-72, mis en service lors de la décennie suivante. Cependant, ce n’était pas la première fois que l’armée russe les engageait dans des combats : ce fut le cas en Afghanistan, en Tchétchénie et, plus récemment, Géorgie [août 2008].

Cela étant, il a récemment été rapporté, sur la foi de vidéos diffusées via les réseaux sociaux, que l’armée russe venait de remettre en service des véhicules blindés de transport de troupe BTR 50 encore plus anciens puisque leur conception remonte au début des années 1950. Même chose pour le canon antiaérien automoteur ZSU-23-4 Shilka, autrefois utilisé par l’Armée rouge.

Mais la liste ne s’arrête pas là. En effet, d’autres images suggèrent que l’armée russe vient de déstocker des chars T-54 [et T-55], conçus juste après la Seconde Guerre Mondiale, sur la base du T-34, lequel joua un rôle essentiel contre les troupes nazies.

En effet, des T-54 ont été filmés alors qu’ils étaient transportés par chemin de fer depuis le Kraï du Primori [extrême-orient russe], où est implantée la 1295e base de réparation et de stockage de chars. Les T-62 précédemment envoyés en Ukraine en provenaient…

Russian T-54 tanks on their way to Ukraine. pic.twitter.com/DlED37q6qa

— Clash Report (@clashreport) March 22, 2023

Pour le moment, la destination de ces T-54 n’est pas connue. Mais il est probable qu’ils soient prochainement déployés dans les régions ukrainiennes actuellement sous contrôle russe.

Selon les analystes de la Conflict Intelligence Team [CIT, une organisation russe indépendante], deux modèles du T-54 auraient été déstockés : le T-54-3, produite entre 1952 et 1953 et dotée d’une nouvelle tourelle, ainsi que d’un viseur téléscopique TSh-2-22, ainsi que le T-54B, sortie en 1957, avec un canon rayé D-10T2S de 100 mm, un stabilisateur STP-2 Tsiklone et un viseur infrarouge.

Évidemment, il peut toujours être utile de déstocker de vieux chars [sinon, l’armée russe ne le ferait pas…]. Cependant, le cas des T-54 présente plusieurs inconvénient : leur blindage est insuffisant [alors que le Royaume-Uni a indiqué qu’il fournirait des obus perforants à uranium appauvri avec les 14 Challengers 2 promis à l’Ukraine] et ils sont dépourvus de conduite de tir et d’ordinateur balistique. En outre, le système de stabilisation de leur canon n’est pas à la hauteur… Et sans parler des munitions de 100 mm qu’ils utilisent… ou encore de leur état mécanique, ces chars ayant l’âge de leurs durites.

À noter, cependant, que l’armée ukrainienne utilise également des chars de conception aussi ancienne, à savoir des M55S qui, fournis par la Slovénie, dont dérivés du T-55 soviétique, dont la production débuta à partir de 1958. Mais à la différence des T-54/55 russes, ils furent modernisés dans les années 1990 et reçurent un canon canon L7/M68 de 105 mm [à la place de celui de 100 mm], d’un ordinateur de contrôle de tir et d’une nouvelle motorisation.

France24 - World

Time-travelling back to France's 'Belle Époque'

Issued on: 23/03/2023 - 17:20

Florence VILLEMINOT Follow Genie GODULA Follow

In this special history episode of French Connections Plus, we take a deep dive into "la Belle Époque" or "The Beautiful Era", a period in France history straddling the end of the 19th century and the beginning of the 20th century. It was a moment of peace and prosperity, technological progress, bubbling creativity and hope in the future. The period also saw deep societal change that laid the foundations of modern-day France. But there was a darker side to "la Belle Époque", as it was marked by great inequality and imperialism. This begs the question: was it really such a beautiful era? We take a closer look.

Opex 360

Barkhane : Des opérateurs de drones Reaper armés ont reçu la Croix de la valeur militaire pour la première fois

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

Il y a quelques années, l’US Air Force peinait à trouver suffisamment de spécialistes pour mettre en oeuvre ses drones MQ-9 Reaper et RQ-4 Global Hawk. En effet, compte-tenu du rythme opérationnel [notamment lors des engagements en Afghanistan et en Irak], cette filière était alors perçue comme une voie de garage, les promotions étant plutôt rares, faute de pouvoir disposer de temps pour préparer les examens pour espérer atteindre le grade supérieur.

Un autre frein au recrutement était lié au manque de reconnaissance des opérateurs de drones. Et cela tenait au fait que, mettant en oeuvre des drones depuis le Nevada, à plus de 11’000 km des zones d’action, ils ne risquaient pas leur vie, contrairement à leurs camarades engagés sur des théâtres d’opérations. D’ailleurs, le Pentagone dut reculer quand il proposa de créer, à leur intention, une médaille devant avoir un rang égal, si ce n’est supérieur, à celles destinées à distinguer les militaires ayant connu l’épreuve du feu.

En France, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a jusqu’ici réussi à éviter de tels écueils. D’abord, les équipages de drone MQ-9 Reaper sont engagés au plus près de la zone d’action. Ainsi, ils ont été « projetés » au Niger, dans le cadre de l’opération Barkhane, désormais terminée. En outre, mais cela va changer à l’avenir, après la création d’une filière de télé-pilotes « ab initio », les pilotes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] sont généralement issus du personnel navigant, pourvu qu’ils aient au moins la qualification de sous-chef de patrouille.

Quant à la reconnaissance, les « équipages » de drones sont éligibles aux mêmes distinctions que leurs camarades.

Ainsi, le 21 mars, sur la base aérienne 709 de Cognac, et pour la première fois depuis que l’AAE met en oeuvre des drones MALE armés au sein de la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA], trois membres d’équipages de Reaper se sont vus remettre la Croix de la valeur militaire [CVM] au titre de leurs actions durant l’opération Barkhane.

« La cérémonie s’est déroulée en présence de l’ensemble des unités de la base aérienne et a mis à l’honneur des aviateurs qui se sont particulièrement distingués lors de missions de guerre en opérations extérieures, les récompensant pour leurs actions exemplaires au Sahel », a ainsi souligné le ministère des Armées.

Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE [CEMAAE], qui a évoqué des « actions décisives » au Sahel, a ainsi remis la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze à deux capitaines, l’un en tant que télépilote de Reaper, l’autre en qualité de « commandant d’escadrille et de coordinateur tactique ». La troisième médaille a été rémise par le général Vincent Coste, le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [AAC] à la capitaine « Lysiane », également coordinateur tactique.

Pour rappel, un « équipage » de drone MQ-9 Reaper se compose d’un pilote, d’un opérateur « capteur », d’un coordinateur tactique [qui est, en quelque sorte, le « chef d’orchestre » de la mission] et d’un opérateur « images ».

Le communiqué du ministère des Armées ne précisé la nature des actions qui ont valu à ces trois officiers la Croix de la valeur militaire… En outre, l’AAE et l’État-major des armées [EMA] sont discrets sur les missions effectuées par les Reaper au Sahel. Cependant, dans son dernier numéro, le magazine Raids a pu obtenir quelques chiffres restés longtemps sous le boisseau.

Ainsi, depuis décembre 2019, les Reaper engagés dans l’opération Barkhane ont largué 181 bombes guidées laser GBU-12, ce qui représente la « moitié des frappes aériennes françaises ». Et, depuis leur déploiement à Niamey, en 2014, ils ont « accumulé 55’000 heures de vol ».

« Armés depuis 2019, les Reaper assurent des missions de surveillance, reconnaissance, renseignement en temps réel, appui aérien, frappe de précision, protection de site ou encore, coordination des moyens aériens. Les drones sont indispensables à la réalisation des missions aériennes », a rappelé le ministère des Armées.

L'Humanité

Le 23 mars 1983, Ronald Reagan lançait la « guerre des étoiles »

Actu

Il y a quarante ans, est présentée l’Initiative de défense stratégique, visant à donner aux États-Unis une longueur d’avance sur l’URSS. La crainte de voir repartir une escalade guerrière est alors forte et suscite la contestation des pacifistes.

Chloé Maurel

Les années 1980 marquent un regain de tensions Est-Ouest au cours de la guerre froide. Le 23 mars 1983, le président américain conservateur Ronald Reagan, dans un discours télévisé sur le budget de la défense nationale, annonce le lancement d’un grand projet, l’Initiative de défense stratégique (IDS) : « Nous nous engageons dans un programme pour contrer la terrible menace des missiles soviétiques avec des mesures défensives. Tournons-nous vers les forces mêmes de la technologie, qui ont engendré notre grande base industrielle et qui nous ont donné la qualité de vie dont nous jouissons aujourd’hui. (…) J’invite la communauté scientifique de notre pays, ceux qui nous ont donné des armes nucléaires, à mettre ses grands talents au service de l’humanité et de la paix mondiale, à nous donner les moyens de rendre ces armes nucléaires impuissantes et obsolètes. Ce soir, (…) je dirige un effort global et intensif pour définir un programme de recherche-développement à long terme pour commencer à atteindre notre objectif ultime d’éliminer la menace posée par les missiles nucléaires stratégiques. »

1984, la révolution conservatrice est à son apogée aux États-Unis

Il s’agit d’un ambitieux programme de défense antimissile pour protéger les États-Unis d’une éventuelle frappe nucléaire stratégique par des missiles balistiques intercontinentaux ainsi que par ceux lancés par des sous-marins. L’initiative vise à intercepter les missiles ennemis depuis le sol et l’orbite terrestre. Elle comprend des volets futuristes, avec l’idée d’utiliser des lasers à rayons X, susceptibles de canaliser l’énergie d’une explosion nucléaire en des rayons capables de détruire des missiles balistiques en vol, projet alors étudié, depuis une dizaine d’années, au laboratoire de Livermore en Californie par le « groupe O », et dirigé par le prolifique inventeur et astrophysicien américain Lowell Wood.

Sous la plume des journalistes, ce projet de bouclier spatial prend immédiatement le surnom glamour de « Star Wars » (« guerre des étoiles »), du nom de la célèbre série de films, au grand dam de son réalisateur, George Lucas, agacé que celle-ci soit utilisée par ses adversaires politiques. Il entamera un procès – mais sans succès – contre les lobbies militaro-industriels, dénonçant l’utilisation du nom de sa série à des fins militaristes. L’URSS s’alarme immédiatement à l’annonce du programme IDS, qui remet en question la situation d’« équilibre de la terreur » (dissuasion nucléaire mutuelle), en place depuis les années 1950. L’URSS était déjà depuis plusieurs mois alertée sur un possible réarmement américain. Le dirigeant soviétique Andropov avait déclaré en janvier 1983, devant les responsables des pays du pacte de Varsovie : « Il est difficile de faire la part entre l’intimidation et la préparation à la guerre, (…) mais nous ne pouvons en aucun cas laisser les États-Unis acquérir la supériorité militaire. (…) La course aux armements peut rendre la situation politico-militaire instable. (…) Il n’est pas exagéré de dire que nous sommes confrontés à la plus grande tentative de l’impérialisme pour arrêter les progrès du socialisme. »

Un projet irréalisable technologiquement

L’IDS suscite des protestations dans les milieux pacifistes et antimilitaristes, aux États-Unis et en Europe, en lien avec la crise des euromissiles. En Allemagne de l’Ouest, où fleurissent les Friedens Initiatives (« comités pour la paix »), plus de 1,3 million de manifestants défilent dans les rues, le 23 octobre 1983, contre le déploiement d’armes nucléaires. On compte également 600 000 manifestants à Rome, 400 000 à Bruxelles et 300 000 à Londres. À Paris, des dizaines de milliers de personnes sont réunies à l’initiative notamment du Mouvement de la paix, du PCF et de la CGT. Elles forment, ce même 23 octobre 1983, une chaîne humaine à Paris entre les ambassades de l’Union soviétique et des États-Unis.

États-Unis. 1960-1980, vers le cauchemar américain

Ceux-ci maintiennent cependant leur projet. En 1984, Reagan fonde la Strategic Defense Initiative Organization (Sdio) pour superviser le programme. Mais celui-ci ne tiendra pas ses promesses et disparaîtra finalement dans les limbes. En 1987, la Société américaine de physique conclut que le développement d’un bouclier antimissile global est irréalisable technologiquement, et qu’il faudrait au minimum dix ans de recherches intensives pour simplement établir sa faisabilité, sans parler de son coût colossal, à une époque où les États-Unis et le monde sont entrés en récession économique… L’IDS sera finalement officiellement abandonnée en 1993, sous l’administration Clinton, à la suite de la fin de la guerre froide, en 1991.

Ronald ReaganÉtats-UnisURSSHistoire
Opex 360

Un commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace va être créé sur la base de Bordeaux-Mérignac

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

Dans le cadre du plan Altaïr, dévoilé en 2022, la Brigade des Forces spéciales Air [BAFSA], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP] et la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC] ont quitté le giron du Commandement des force aériennes [CFA] pour être ratachées directement au chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace [CEMAAE].

« Cette évolution supprime un échelon hiérarchique, simplifie le dialogue et accélère la prise de décision et les arbitrages par le niveau central », a ainsi récemment justifié le général Vincent Coste, l’actuel « patron » de la BAAC, laquelle devrait bientôt assumer la responsabilité des systèmes de défense sol-air, lesquels relèvent actuellement de la Brigade aérienne du contrôle de l’espace [BACE] et de la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL].

Cela étant, son périmètre s’étant réduit avec ces mouvements, le CFA va donc disparaître pour être remplacé par un « Commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace » [CTAAE]. Cette réforme se concrétisera en septembre 2023, sur la base aérienne [BA] 106 de Bordeaux-Mérignac.

Pour rappel, le CFA a fait l’objet de plusieurs réformes au cours de ces dernières années. En 2016, il avait ainsi fusionné avec le le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA] à l’occasion de son arrivée sur la BA 106, en provenance de la BA 102 de Dijon Longvic, dont la fermeture était alors programmée.

Quoi qu’il en soit, ce CTAAE sera « une des clés de voûte » qui permettra à l’armée de l’Air et de l4espace de « rester au rendez-vous des opérations », assure le ministère des Armées, via un communiqué diffusé ce 22 mars. Et d’ajouter : « Défense-sécurité, protection défense, appui au fonctionnement des bases aériennes, coordination technico-logistique ou encore rayonnement territorial » relèveront désormais de sa responsabilité.

Ce nouveau commandement s’inscrira dans le « sillon de son prédécesseur en étant étant responsable de la coordination technico-logistique et de l’appui au déploiement », poursuit le ministère des Armées. Et la nouveauté sera que ce CTAAE prendra la « responsabilité opérationnelle sur le champs ‘protection-défense’ et dans « son rôle fondamental d’appui de proximité au profit des bases aériennes, de leurs unités et de leur personnel ».

En outre, le CTAAE se verra confier le « pilotage et la gestion » des missions auxquelles prennent part les aviateurs sur le territoire national, comme Sentinelle et Hephaistos [lutte contre les feux de forêt].

Photo : Pompier de l’Air – La Brigade des Pompiers de l’Air restera sous la tutelle du CTAAE © AAE

France24 - World

Will Macron 'Macronsplain' his way out of pension reform anger?

Issued on: 22/03/2023 - 09:48Modified: 22/03/2023 - 10:17

Dheepthika LAURENT

IN THE PRESS – Wednesday, March 22: The French papers look ahead to Emmanuel Macron's live TV interview amid ongoing nationwide anger over pension reforms. In the UK, former PM Boris Johnson is to defend his actions over the Partygate scandal in front of a parliamentary committee that could decide his political future. Also, Japan's baseball team defeats the US to win the World Baseball Classic championship. Finally, Robbie Williams delights by inviting two fans with terrible seats at his Paris concert up on stage!

President Macron hopes to heal divisions after bruising pensions fight

FRANCE IN TURMOIL

Protests, appeals, referendum: What’s next for France’s pension reform?

Macron defiant as anger simmers over French pension reform

France24 - World

'Hotel Rwanda' hero Rusesabagina to be freed from Rwanda prison

Issued on: 24/03/2023 - 15:56

FRANCE 24 Follow

Rwanda said on Friday it has commuted the 25-year jail sentence against ailing "Hotel Rwanda" hero Paul Rusesabagina, a fiercely outspoken critic of President Paul Kagame who has been held behind bars for more than 900 days.

The announcement comes less than two weeks after Kagame said Kigali was looking into resolving Rusesabagina's case, which has been a cause of concern for the West and global rights groups.

"Paul Rusesabagina and (co-defendant) Callixte Nsabimana have had their prison sentences commuted by presidential order, after consideration of their requests for clemency," government spokeswoman Yolande Makolo told AFP, without disclosing when they would be released.

"No one should be under any illusion about what this means, as there is consensus that serious crimes were committed, for which they were convicted," Makolo added.

The sentences of another 18 people convicted of terrorism offences alongside Rusesabagina in September 2021 have also been commuted, she said, highlighting the role of the United States and Qatar in the case.

Rusesabagina will fly to Doha and then go on to the United States after his expected release, the Qatari government said Friday.

Now 68, Rusesabagina, was jailed after a trial his supporters denounced as a sham that was plagued with irregularities. He has now been detained for 939 days, according to the Free Rusesabagina website.

His family has long warned about Rusesabagina's deteriorating health and has voiced fears he could die in prison.

A court in May 2022 upheld the sentences against Rusesabagina and most of his 20 co-defendants who were jailed for between three and 20 years for backing an armed group. 

Rusesabagina was the manager of a Kigali hotel and is credited with helping to save about 1,200 lives during the 1994 genocide in which about 800,000 people were slaughtered, mainly Tutsis but also moderate Hutus.

Rusesabagina, whose story inspired the Oscar-nominated 2004 movie "Hotel Rwanda" starring US actor Don Cheadle, became a vocal critic of Kagame, founding his own party.

He emerged as a staunch government critic whose tirades against Kagame led him to be treated as an enemy of the state.

Rights groups accuse Rwanda - ruled with an iron fist by Kagame since the end of the genocide - of cracking down on free speech and opposition.

'Wrongfully detained'

Speaking via videolink at the Global Security Forum in the Qatari capital Doha on March 13, Kagame had signalled a possible softening in Rwanda's approach on Rusesabagina's case.

"There is discussion, there is looking at all possible ways of resolving the issue without compromising the fundamental aspects of that case. I think there is going to be a way forward," he said at the time.

Makolo said on Friday that Rwanda "notes the constructive role of the US government in creating conditions for dialogue on this issue, as well as the facilitation provided by the State of Qatar".

Last year, the United States said Rusesabagina - who holds Belgian citizenship and a US Green Card - was "wrongfully detained" after a plane carrying him to Burundi was diverted to Rwanda in August 2020.

Also in 2022, the UN Working Group on Arbitrary Detention issued an opinion concluding that Rusesabagina had been "abducted" and that his detention was "arbitrary".

Rusesabagina's family said he was tricked into travelling from his US home with the promise of work in Burundi and that he has been tortured while in detention.

He was accused of supporting the National Liberation Front (FLN), a rebel group which is blamed for attacks inside Rwanda in 2018 and 2019 that killed nine people.

Rusesabagina denied any involvement in the attacks, but was a founder of the Rwandan Movement for Democratic Change (MRCD), an opposition group of which the FLN is seen as the armed wing.

US Secretary of State Antony Blinken and rights groups have raised the case with Rwanda, although Kagame said last year that the United States could not "bully" him into ordering a release.

Rusesabagina's family last year filed a $400 million lawsuit in the United States against Kagame, the Rwandan government and other figures for allegedly abducting and torturing him.

In 2005, Rusesabagina received the highest US civilian award, the Presidential Medal of Freedom.

(FRANCE 24 with AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} EYE ON AFRICA

UK's Braverman expected in Rwanda over asylum seeker deal

EYE ON AFRICA

Leaked UN report cites 'substantial evidence' of Rwanda supporting M23 rebels

EYE ON AFRICA

Rwanda-backed rebels stirring ethnic divisions in DR Congo, HRW says

L'Humanité

Réalité

Éditorial

Laurent Mouloud

Une fois de plus, les mots d’Emmanuel­ Macron lui sont revenus en boomerang.­ Mercredi, il dissertait au JT de 13 heures sur la tendance dans notre démocratie « à vouloir s’abstraire de la réalité ». Au lendemain de cette neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le chef de l’État devrait, au moins, avoir la lucidité de s’appliquer ses propres analyses. La « réa­lité », c’est lui qui ne veut pas la voir. Et sûrement pas ces millions de Français, représentant une profonde volonté générale, descendus à nouveau dans la rue ce jeudi avec une détermination exemplaire. Face à un président qui ne peut qu’opposer déni, mépris et court-­circuitages démocratiques, la légitimité est définitivement de leur côté.

Le contraste est désormais saisissant. D’un côté, une unité syndicale sans faille à l’appui d’une opinion publique largement acquise. De l’autre, un Emmanuel Macron isolé et sans autre proposition que de souffler sur les braises en rêvant d’un pourrissement du mouvement. La journée d’hier, et le souci répété des leaders syndicaux de mener des actions non violentes, montre que personne, espérons-le, ne compte lui faire ce cadeau. Au bout d’un an de mandat à peine, le chef de l’État semble déjà en fin de règne. Incapable d’apaiser et de donner un cap clair à son mandat autre que celui d’un néolibéralisme rance, à courte vue, imposé à coups d’alliances politiques de circonstance.

En imaginant que la mobilisation sociale va s’éteindre comme par magie, la Macronie se voile la face. Derrière la contestation de la réforme des retraites, c’est bien l’incapacité du chef de l’État à défendre et à faire vivre l’intérêt général – seul à même de fédérer les Français – qui est pointée. À l’entreprise de déconstruction du collectif à laquelle s’astreint Emmanuel Macron depuis 2017, les manifestants opposent la force du commun. Il le sait. Sa tentative de discréditer le mouvement en le qualifiant de « foule » désincarnée et irrationnelle témoigne avant tout de ses craintes. Et d’une volonté inquiétante de « s’abstraire de toute réalité ».

Réforme des retraitesEmmanuel Macron
France24 - World

Mali questions ‘credibility’ of UN rights report claiming steep rise in civilian killings

Issued on: 24/03/2023 - 10:52

NEWS WIRES

Malian authorities have questioned the “credibility” of a UN report that claimed a significant increase in the number of people killed in 2022 and blamed more than a third of human rights violations on the army.

Bamako said the report, published Wednesday by the UN’s MINUSMA Mali mission, used “documents published by state and non-state organisations” and interviews conducted remotely to verify some of the details.

“This approach raises questions about the credibility of all the information gathered,” it said.

MINUSMA said 1,277 people were killed in Mali in 2022, more than double the previous year’s total of 584.

It also attributed 35 percent of human rights violations to security forces, which were “sometimes accompanied by foreign military personnel”.

These figures do not include violations committed in Moura, where in late March 2022 there was what Human Rights Watch has described as a massacre of 300 civilians by Malian soldiers associated with foreign fighters.

The Malian army denies this and claims it eliminated over 200 jihadists.

A UN report on these alleged abuses has not yet been released.

Mali’s junta in 2022 began working with what it calls Russian “instructors”. Opponents say these are mercenaries from the Wagner group.

In February, the head of the UN mission’s human rights division was expelled from Mali.

(AFP)

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UN report links Malian army to ‘exponential rise’ in abuses

EU imposes additional sanctions on Wagner Group for 'rights abuses' in Africa

Mali junta expels UN mission's human rights chief over 'destabilising' actions

France24 - World

DR Congo appoints former militia leader Bemba to defence minister post

Issued on: 24/03/2023 - 10:41

NEWS WIRES

DR Congo President Felix Tshisekedi appointed former militia leader Jean-Pierre Bemba as minister of defence in a cabinet reshuffle on Friday, as the country grapples with armed conflict in its restive east.

Bemba, who served as vice president from 2003 to 2006, had been jailed by the International Criminal Court over crimes committed by rebels under his command, but the court overturned his sentence in 2018.

The Democratic Republic of Congo is struggling to quell an armed rebellion by the M23 insurgency, which Kinshasa and several Western governments say is backed by neighbouring Rwanda.

Tshisekedi’s former chief of staff, Vital Kamerhe, was appointed as minister of economy, after he was sentenced to 20 years in prison for embezzlement before being acquitted last year.

A spokeswoman for Tshisekedi appeared on national television early Friday to read out the composition of the new government.

The country is due to go to the polls in December.

Tshisekedi, who has been in power since January 2019, has said that he will run for re-election.

(AFP)

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Clashes erupt in DR Congo between M23 rebels and army despite ceasefire

UN Security Council team arrives in DR Congo as violence erupts in east

DR CONGO

DR Congo political heavyweights excluded from presidential election

France24 - World

Bird flu: The next pandemic?

Issued on: 24/03/2023 - 17:01

Valérie DEKIMPE

It has ravaged farms, decimated wild birds and spilled onto mammals. Could the avian flu spark the next human pandemic? The Down to Earth team takes a closer look.

Ducks ‘most vulnerable species’ in France 

Jean-Christophe Dardenne is a duck farmer in France's southwestern Gers region. Normally, his flocks would be used to roaming freely in the fields, but not anymore. A bird flu epidemic that has gripped Europe for over a year has forced authorities to impose a lockdown on farms across the country. It's been tough to handle, says Jean-Christophe, who doesn't have the necessary equipment to keep his animals indoors.

"Some flocks will never get to see the sun and daylight," he complains, adding that animals kept indoors will grow less quickly, leading to a loss in meat and foie gras production.

Jean-Christophe is among a lucky few to have been spared so far by the disease. But he lives in constant fear that one day the flu will be detected in his farm, and his ducks culled by local authorities. 

"To me this type of management is absurd," he says. "It worries me a lot for the future."

Europe's worst outbreak

The highly infectious strain of bird flu has been ripping through farms for a number of years now. Influenza A, also known as H5N1, was first detected at a goose farm in China in 1996. It can spread through entire flocks of birds through the animals' droppings and saliva. 

It's the fourth wave of avian influenza to grip Europe since 2015, but also its worst outbreak on record, with nearly 50 million poultry culled in 2022. France ranks among the countries hit hardest by the disease, with nearly 16 million poultry killed to prevent the spread of the virus.

The way the disease is expanding has also set off alarm bells. It usually flares up in autumn before fading away in spring and summer. This outbreak, though, has defied all seasons. 

But what really has scientists concerned is the flu's pandemic potential, as infections have been reported across a large spectrum of birds and other species, including mammals. 

A Covid-19 scenario? 

There's one question on everyone's minds: what about human transmission? H5N1 is currently considered a low risk to humans. But health authorities are on high alert. The more it continues to spread, the greater the chances are that it may evolve. 

At France's National reference lab for avian influenza, every mutation is being watched closely to avoid this scenario. Samples from farms and wildlife collected across the country end up here for analysis. 

Beatrice Grasland, a virologist, confirms the virulence of this outbreak. In 2022, they recorded 1,400 outbreaks in farms. 

"It's unprecedented, nearly three times the numbers we had in previous outbreaks," she says.

For now it's an avian virus, but the team of scientists is monitoring its possible transmission to other species, mammals in particular.  A domestic cat recently became infected, a potential warning sign according to Grasland.

 "A single replication of the virus in this cat created mutations that enable the transmission of the virus among mammals," she warns.

Unlike the Covid-19 pandemic, the influenza vaccine already exists. But a bird flu pandemic could still wreak havoc. 

 "We’re potentially dealing with a virus we humans have never encountered before. We would be facing an epidemic like we’ve never seen before and we would need to act very fast," Grasland concludes.

Wild birds, hosts and latest victims of the virus

Scientists have been taken aback by the magnitude of this outbreak, mostly because wild bird mortalities have reached unprecedented levels.

Wild birds are usually the hosts and transmitters of the disease, but they are able to withstand the virus. Now, they've become the latest victims.

"In France, two major groups of wild birds have been affected: birds of prey, which is unheard of. Then, we have seabirds," explains Cedric Marteau from the French League for the Protection of Birds (LPO). 

The rate of infection among France's sole gannet colony in Brittany has been spectacular. More than 40 percent of adults have died and 90 percent of chicks. 

"It will be very difficult for bird populations to recover," warns Marteau. His main concern now is that species threatened with extinction could suffer a similar fate.

In the outskirts of Paris, the death toll among wild birds has also risen sharply. Some 1,400 birds were collected in under three weeks in February: mainly seagulls, but also ducks, a swan and moorhen.

"I’ve never seen anything like it," says Sébastien Viprey, Biodiversity officer for the Paris-Grand Orly region.

Vaccine rollout by 2023

For veterinary officials, it's become increasingly clear that the epidemic won't be tamed without resorting to vaccines. 

Vaccines are set to be rolled out in French farms starting in September 2023, according to the deadline set by the government. Jean-Luc Guérin, from the French National Veterinary School in Toulouse, is in charge of carrying out trials before the vaccination campaign officially begins. 

His team has partnered with farms in order to test two different vaccines in real life conditions. They monitor the animals to detect antibodies as well as conducting molecular tests to make sure the virus does not continue to circulate silently among flocks. 

"In France, we know that ducks play a major role in what we call the 'dynamics of infection'. That means that if we are able to contain infections in ducks, then we'd be making great strides in the fight against the disease," says Jean-Luc Guerin.

One of the main challenges with the avian influenza vaccine is being able to certify that the animals that get jabbed aren't healthy carriers of the disease, he explains. That has long fuelled scepticism in the international community, but for Guerin we have gone past the point of debate.

"We can see quite clearly that the nature of the risk has changed and we no longer have a choice," he concludes. 

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Bird flu found in foxes near Paris, says animal health organisation

Science

Tens of millions of birds culled, but avian influenza continues to spread

epidemic

Largest global bird flu outbreak ‘in history’ shows no sign of slowing

France24 - World

Himalayas: The climate time bomb threatening India

Issued on: 24/03/2023 - 11:16

In the world's highest mountain range, global warming threatens thousands of glaciers, resulting in increasingly frequent natural disasters: landslides, avalanches and glacier collapses. Our reporters Alban Alvarez and Navodita Kumari travelled to the small northern Indian state of Uttarakhand, where these disasters are compounded by a rush to develop infrastructure such as hydroelectric dams.

Up in the foothills of the Himalayas, the region of Uttarakhand is getting the Indian government’s attention. The state of 10 million inhabitants, bordering both China and Nepal, has become a vast open-air building site. The government of Indian Prime Minister Narendra Modi fully intends to take advantage of the region’s geographical position to make it a hub for renewable energy

India, the world’s third-biggest carbon emitter, which gets 80 percent of its electricity from coal, is counting on the large-scale construction of hydroelectric power stations in the region to achieve carbon neutrality by 2070. Uttarakhand certainly has assets: the state is home to dozens of rivers, especially the Ganges and the Yamuna, the country’s largest waterways. But in addition to being located in a seismic zone, Uttarakhand is threatened by global warming, resulting in the accelerated melting of its glaciers. 

For the past decade, the region has experienced natural disasters every year: landslides, avalanches, glacier collapses and even "cloudbursts" – sudden storms that can destroy a valley in a few minutes. In 2013, some 10,000 Hindu pilgrims died there during sudden bad weather while praying at a religious site. The bodies of almost 4,000 of them were never found.

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Climate change: India devastated by recurring natural disasters

Rescuers search for missing after glacier unleashes flash flood in Indian Himalayas

Scores missing as Himalayan glacier bursts in northern India

France24 - World

EU governments sued for violating human rights through climate inaction

Issued on: 24/03/2023 - 08:53Modified: 24/03/2023 - 08:55

NEWS WIRES

Citizens affected by climate change are suing the governments of more than 30 European countries in three separate cases before the European Court of Human Rights, alleging that state inaction has violated their human rights.

They are the first such cases to be heard before the Court in Strasbourg, France, and could result in orders for the governments involved to cut carbon dioxide emissions much faster than currently planned.

Here’s what you need to know.

What are the three cases?

The first case being heard next Wednesday focuses on the health impact of climate change-induced heatwaves, in a case brought by thousands of elderly Swiss women against the Swiss government as part of a six-year legal battle.

Also on Wednesday, the court will hear a case brought by Damien Carême, a member of the European Parliament for the French Green party, who is challenging France’s refusal to take more ambitious climate measures.

The third case, due to be heard after the summer concerns six Portuguese youths, who are taking on 33 countries - including all 27 European Union member states, Britain, Norway, Russia, Switzerland, Turkey and Ukraine.

They, too, argue those countries have violated their rights and should be ordered to take more ambitious action to address climate change. Six other climate cases are pending.

What rights may have been violated?

The cases will be the first time the Court considers whether climate change policies, if they are too weak, can infringe people’s human rights enshrined in the European Convention.

The Swiss women argue that by failing to cut emissions in line with a pathway that limits global warming to 1.5C, Bern violated, among others, their right to life.

The case cites the U.N. Intergovernmental Panel on Climate Change—which found with very high confidence that women and older adults are among those at highest risk of temperature-related mortality during heatwaves—and uses the applicants’ medical records to show their vulnerability.

Carême’s application, made in 2019 when he was mayor of the municipality of Grande-Synthe in northern France, will assess whether insufficient government action can amount to a violation of the right to life, by exposing people’s homes to climate risk.

In his case, the French Council of State already ordered Paris to take additional measures to cut emissions by 40% from 1990 levels by 2030.

Carême will now ask the Strasbourg court to assess whether the government’s failure to do more to address climate change violated his right to private and family life.

The Portuguese youths - whose ages range from pre-teens to early 20s - also argue that the 33 countries have failed to agree to curb emissions fast enough to limit global warming to 1.5C. They argue that their right to life is being threatened by climate change-fuelled impacts like wildfires, and that failure to tackle climate change discriminates against young people who will be hit hardest.

One of the youths was prevented from attending school for days because of the amount of smoke in the air from wildfires, while another of the group’s garden was covered in ash.

What’s at stake for governments?

The outcome of the cases at the European Court of Human Rights could have wider ripple effects, by either supporting or undermining the prospects of similar cases being won in future - both in national courts, or at the Strasbourg court.

A win could also embolden more activists and citizens to bring similar cases against governments - or, equally, a loss for the claimants could have a chilling effect on potential similar claims.

Some eight countries have piled into the Swiss proceedings as third parties in a move which shows how important the cases are for them.

The 33 governments in the Portuguese case also tried, unsuccessfully, to stop the court fast-tracking their case.

Some of the countries involved argue that the cases are inadmissible, saying it is not Strasbourg’s job to be “supreme court” on environmental matters or enforce climate treaties, in Switzerland’s words.

What could the court decide?

The fact that the three cases are all being referred directly to the court’s top bench—the ‘Grand Chamber’—is seen as significant since only cases that raise serious questions about the Convention’s interpretation are sent there.

There have already been some cases where national courts have upheld citizens’ rights in relation to climate change, most notably the 2019 “Urgenda” case in the Netherlands. In that case the Dutch High Court ordered the government to speed up plans to cut greenhouse gas emissions, saying it hadn’t done enough to protect its citizens from the dangerous effects of climate change.

The European Court of Human Rights typically deals with cases within three years although it could be faster since at least the Swiss case has priority status.

The Swiss case asks for the court to prescribe deep emissions cuts within three years that would ensure the levels are “net negative” versus 1990 levels by 2030.

A panel of 17 judges will decide on the cases and the outcomes cannot be appealed.

(Reuters)

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UN warns 'vampiric' water use leading to 'imminent' global crisis

Franco-German tensions on carbon-neutral plans loom over EU summit

CLIMATE CRISIS

‘Every tenth of a degree matters’: UN climate report is a call for action, not despair

L'Humanité

Retraites. À Bobigny, les syndicats se mobilisent avant la journée du 23 mars

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Un rassemblement contre la réforme des retraites et appelé par l'intersyndicale du département de Seine-Saint-Denis, s'est tenu devant la préfecture de Bobigny.

Environ 200 manifestants se sont rassemblés sur le parvis de la préfecture de Bobigny, en Seine-saint-Denis, à l'appel de l'intersyndicale du département. Cette mobilisation unitaire entend dénoncer le passage en force du gouvernement après l'utilisation du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites sans vote.

colère très profonde

Une colère très vive selon Khamta, professeure dans la ville des Lilas : "On est dans une période d'urgence écologique où rien n'est fait, les inégalités entre les hommes et les femmes persistent et cette réforme a été l'élément déclencheur de cette colère très profonde."

Sa collègue Mina, présente à ses côtés, précise : " Le 49.3 nous montre que nous sommes dans une crise sociale mais également face à une crise démocratique importante. Le mouvement va se durcir et il faut participer à toutes les initiatives qui permettent d'exprimer cette colère face à un gouvernement illégitime."

Le président Macron contre les travailleurs

"C'est un rapport de force, un rapport de classe. Le président Macron contre les travailleurs. Il y a un allongement de la durée de travail dans des conditions toujours plus difficiles avec des rémunérations qui ne sont pas à la hauteur.", souligne Valérie Gila, agent de la fonction publique territoriale et militante FSU.

Marie-George Buffet, venue soutenir les grévistes, explique au micro de l'Humanité : "La colère est profonde face au mépris du président de la République et cette colère va durer et s'approfondir. C'est bien que des gens se réunissent dans un quartier, un lycée, une faculté pour dire : on n'en veut pas de cette réforme."

"Il faut des grandes journées d'action mais en parallèle, il faut des actions ciblées, de blocage, filtrage, parce qu'il nous reste que ça entre nos mains", conclut Romain Rassouw, responsable syndical de la CGT Energie 93.

Réforme des retraites
L'Humanité

Retraites. De l'incinérateur d'Ivry à la fac de Tolbiac, plusieurs centaines d'étudiants mobilisés

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Plusieurs centaines d'étudiants ont manifesté mardi après-midi pour demander le retrait de la réforme des retraites au départ de l'incinérateur de déchets d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), bloqué par des éboueurs, depuis le 6 mars.

Les manifestants, majoritairement des étudiants, ont défilé à partir de 15h en direction du quai d'Austerlitz à Paris, encadrés par des forces de l'ordre en nombre, à l'appel de la coordination interfacs et de la coordination nationale étudiante.

"Grève générale, totale, étudiants travailleurs, tous ensemble on est forts, tous ensemble on leur fait peur" ou "Et la rue elle est à qui ? Elle est à nous !", chantaient les étudiants, rejoints par des travailleurs, éboueurs mais aussi cheminots ou enseignants. "Préservons nos retraites des vautours", ou "Métro, boulot, tombeau", pouvait-on lire sur leurs pancartes.

Un mouvement reconductible qui explose

"Ce que le 49.3 veut nous imposer, la rue va le défaire. On va unifier toutes les colères, toutes les grèves pour un mouvement reconductible qui explose, qui déborde et qui fasse plier ce gouvernement" martèle Victor Mendez, étudiant à la fac de Nanterre. "On est dans un mouvement quotidien et jeudi doit être le point de départ d'un grand mouvement de grève reconductible", souligne le syndicaliste de l'Unef.

"Nous sommes mobilisés aujourd'hui aux côtés des éboueurs et des cheminots, pour montrer qu'on est tous ensemble. C'est une mobilisation intergénérationelle, contre la société qu'on nous propose", a renchéri la présidente de l'Unef, Imane Ouelhadj.

Cette convergence est essentielle

"Cette convergence est essentielle car c'est quand la jeunesse et le monde du travail s'unissent, que les gouvernants commencent à trembler." nous explique Mina Khalil, syndicaliste à la cgt.

Pour Grégory, 45 ans, cheminot à la gare d'Austerlitz, syndiqué à la CGT, "que ce soit les jeunes, les cheminots, les éboueurs, on est tous sur un même sujet, même combat !". "On n'est pas prêt de lâcher. On attend demain que Macron parle (à 13H00 en direct sur TF1 et France 2) pour foutre le feu aux poudres", a-t-il ajouté.

"Non seulement on a une réforme des retraites mais on est dans une espèce de course folle aux profits, à la production qui nous conduit dans le mur, on l'a vu avec le rapport du GIEC, donc il s'agit de leurs conditions de vie dans les années qui viennent", nous précise la députée EELV sandrine Rousseau, présente dans le cortège.

La contestation protéiforme contre la réforme des retraites a continué mardi, à travers la France.

Au seizième jour de la grève des éboueurs parisiens, deux des trois usines d'incinération desservant la capitale, celle d'Ivry-sur-Seine et celle d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), étaient "complètement bloquées" mardi comme la veille, selon le syndicat métropolitain qui les gère. La mairie de Paris a décidé d'actionner une cellule de crise.

Avec Afp

Réforme des retraites
France24 - World

The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

Presented by

Issued on: 16/03/2023 - 17:42Modified: 16/03/2023 - 17:46

The green paths

Paris’s Institut du monde arabe (The Arab World Institute) and Uzbekistan’s Art & Culture Development Foundation are hosting an exhibition that plunges us into the history and ancestral skills of Uzbekistan at the turn of the 20th century.

Until June 2023, Paris’s Institut du monde arabe is hosting an exhibition dedicated to Uzbekistan’s ancient textiles and entitled “On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold”. Visitors to the exhibition are able to discover, for the first time, unique historic artefacts never before seen outside Uzbekistan.

Speaking at the IFTM Trade show in Paris last September, Uzbekistan’s ambassador to France, Sardor Rustambaev, said his country was “a hidden gem of Central Asia.” “Everybody knows about the Great Silk Road and most of the people know about the cities of Samarkand or Bukhara. However, not many of them know that they are located in modern Uzbekistan.”

The show presents nearly 300 original pieces across an exhibition area of more than 1,100 m², including jewellery, precious objects and embroideries representative of the treasures of ancient Uzbekistan.

 Earlier this year, another exhibition entitled “The Splendours of Uzbekistan's oases”, took place at the Louvre. It displayed the Central Asian country as a crossroads of civilisations and a cornerstone of the ancient Silk Road.

“Samarkand is an almost three-thousand-years-old ancient civilisation, which is the same age as Rome. We were always at the crossroads of different civilisations and nations, and being part of the Great Silk Road, it served as a bridge between East and West, between North and South,” Rustambaev said.

 For the first time, Uzbekistan is showcasing its unique culture and history to the French public as well as to the thousands of international visitors eager to see the mysteries of the Silk Road unveiled.

 On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold is at the Institut du monde arabe until June 4, 2023.

 #Uzbekistan #Tourism #Exhibition #Travel #History #Asia #Paris #Samarkand #Art #Museum #Painting #Louvre

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Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

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L'Humanité

Fin des voitures thermiques en 2035, la confusion

Voix d'Europe

Jean-Jacques Régibier

Alors que l'interdiction des véhicules thermiques après 2035 semblait acquise suite au vote du Parlement européen, l'Allemagne, puis sept autres pays refusent d'appliquer cette date butoir, semant la confusion chez les consommateurs et dans l'industrie automobile qui emploie 13 millions de travailleurs en Europe. 

Pourquoi ce revirement, quelles conséquences et que va-t-il se passer maintenant ? Explications avec la députée européenne Karima Delli (les Verts), présidente de la commission du transport au Parlement européen. 

 

Parlement européen
France24 - World

Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

Presented by

Issued on: 31/01/2023 - 15:00

The green paths

From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism

Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.

Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.

“Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”

Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.

“UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”

All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”

In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.

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The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

L'Humanité

À Lons-le-Saunier, « Macron, c’est le Roi-Soleil »

Actu

L’entretien à la télévision du président de la République, mercredi, a suscité l’ire des milliers de manifestants présents ce jeudi dans la préfecture du Jura.

Samuel Ravier-Regnat

Lons-le-Saunier (Jura), envoyé spécial.

Deux mois que le mouvement social contre la réforme des retraites a commencé et c’est la première fois que Christophe se met en grève. Il a fallu le recours du gouvernement à l’article 49.3, jeudi 16, et l’intervention à la télévision d’Emmanuel Macron, mercredi 22, pour convaincre cet opérateur de peinture industrielle de 52 ans de venir gonfler ce jeudi la manifestation de Lons-le-Saunier, la préfecture du Jura.

« Ses paroles m’ont été insupportables, comme de l’urticaire. C’était un ramassis de mensonges. Maintenant, on veut monter d’un cran », annonce l’ouvrier, militant à la CFDT, qui déclare spontanément qu’il soutient « les blocages et les manifestations plus radicales, parce qu’il n’y a pas le choix ».

L’interview du président de la République, qui a notamment accusé les organisations syndicales de ne pas avoir « proposé de compromis » et parlé de « factieux » à propos des protestataires, est sur toutes les lèvres. « Nous comparer aux gens du Capitole ? Mais il est fou ! » s’étonne un retraité s’adressant à une amie.

À deux pas de là, Patricia admet qu’elle n’a pas regardé la prise de parole du chef de l’État (à 13 heures, elle tractait avec la FSU), mais les propos tenus par ce dernier l’ont mise en rogne. « Emmanuel Macron méprise tout le monde. C’est affligeant de la part d’un dirigeant qui a été élu à l’arrache et parce qu’il était opposé à l’extrême droite. Comment peut-il être à ce point borné et sourd aux revendications de la rue ? » s’interroge cette institutrice venue du sud du Jura, en grève reconductible depuis le 7 mars.

Mépris : le mot revient dans toutes les bouches

« Mépris » : le mot revient aussi dans la bouche de Johann Daniel, secrétaire de l’union locale CGT de Lons-le-Saunier. Pour ce professeur de mathématiques, foulard rouge noué autour du cou, l’ancien ministre de l’Économie a « démontré son inaptitude à faire consensus dans la société. Il n’entend rien, ne remet rien en question. Il est responsable d’une fracture totale dans la société ». « Macron, c’est le Roi-Soleil », tance à son tour Catherine, salariée de la Mutualité sociale agricole, selon laquelle « il y a un problème démocratique quand on gouverne à coups de 49.3 ».

Malgré l’adoption de la réforme des retraites en début de semaine, la manifestation lédonienne rassemble quelque 5 500 personnes, selon la CGT (2 200 selon la police). Un chiffre conséquent au regard de la population de la ville (environ 17 000 habitants), dans la lignée des « taux de participation exceptionnels », dixit la CGT, enregistrés lors des premières journées de mobilisation.

« On pense toujours qu’on peut gagner en reconduisant et en massifiant les grèves », explique Johann Daniel. Une heure après s’être élancé, le cortège, mené par un tracteur de la Confédération paysanne, s’arrête devant la permanence de la députée LaREM Danielle Brulebois, protégée par deux policiers. Un participant craque un fumigène, quelques pétards retentissent. Certains manifestants laissent éclater leur colère : « Honte à vous ! »

Réforme des retraitesMobilisations retraitesjuralons-le-saunier
France24 - World

Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

Presented by

Issued on: 29/06/2022 - 19:54

JICA

The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

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L'Humanité

« Plein d’artistes avaient envie de s’exprimer»

Entretien

Le monde du cinéma et du spectacle sort du bois pour dire sa solidarité avec une tribune appelant au retrait du texte du gouvernement. Entretien avec l’un de ses initiateurs, le cinéaste Gilles Perret.

Michaël Mélinard

Documentariste, Gilles Perret a notamment ­raconté l’édification de la Sécurité sociale. En passant à la fiction  (Reprise en main), il a dénoncé la délocalisation de l’industrie de pointe et démystifié le monde de la finance. Le cinéaste est à l’origine de la tribune du secteur du cinéma et du spectacle pour le retrait de la réforme des retraites (1), signée par des centaines d’artistes parmi lesquels les récents césarisés Noémie Merlant, Bastien Bouillon ou Alice Diop, la star de la série 0HPI, Audrey Fleurot, le cinéaste Michel Hazanavicius, mais aussi Philippe Katerine, Laure Calamy, Camélia Jordana, Juliette Binoche ou Jonathan Cohen.

Le monde de la culture était peu audible. Pourquoi décidez-vous de hausser le ton ?

L’absence du monde du cinéma et de la culture dans ces mobilisations était dramatique. Parmi nous, des gens documentent ou font des fictions autour des questions sociales. Les semaines s’enchaînaient et rien ne se passait. Je suis loin du milieu parisien. Je n’ai pas d’aura médiatique, mais je suis peut-être un peu légitime pour lancer quelque chose. J’ai appelé Samuel Churin, de la coordination des intermittents, et Denis Gravouil, de la CGT spectacle. La bonne surprise, c’est que rapidement une belle brochette de noms du cinéma a signé cette tribune. Plein d’artistes, de comédiens avaient envie de s’exprimer mais ils n’avaient pas osé ou trouvé l’occasion de le faire.

Ce retard à l’allumage n’était-il pas lié pour certains à la crainte d’un procès en illégitimité ?

Je ne crois pas à la peur d’une prise de parole contre-productive. En revanche, certaines têtes d’affiche peuvent être gênées sachant qu’elles vivent confortablement et n’ont aucun souci de fins de mois. Mais nous avons bien précisé dans la tribune que même ceux qui ne s’estiment pas directement concernés la signent par solidarité envers le mouvement social et pour prévenir des dangers de la répression policière. Mais la réaction a été aussi tardive pour le mouvement des gilets jaunes. Il a fallu attendre quatre mois avant que le monde du cinéma et du spectacle ne commence à comprendre qu’il n’était pas composé que de fachos, d’incultes ou d’abrutis. Cela pose la question de la porosité entre le mouvement social et le monde du cinéma. C’est tout à notre honneur de sortir un peu du bois et de montrer notre solidarité.

La tribune évoque aussi la précarité d’une partie de votre profession, plus fragile que les têtes d’affiche…

Cela émane de la CGT spectacle. Elle avait fait des demandes d’informations sur les conséquences de cette réforme sur nos régimes. Il n’y a jamais eu de réponse. Cette tribune était l’occasion de l’évoquer. Mais c’est une démarche politique. Elle sert d’abord à intensifier la pression sur le gouvernement et à essayer de maintenir ce capital sympathie de la population envers les manifestations et les revendications.

Comment envisagez-vous d’accompagner le mouvement ?

Nous allons essayer de monter une soirée de soutien, début avril, sur la proposition de Denis Gravouil. Mais cette tribune n’est pas un collectif. À part les acteurs de mon film  (Reprise en main – NDLR) comme Pierre Deladonchamps, je ne connais pas les têtes d’affiche signataires. Elles ont d’ailleurs toutes bien bossé pour relayer la tribune dans leur réseau de comédiens.

Que vous inspirent cette réforme et la manière dont elle a été adoptée ?

Mes œuvres racontent la manière dont se sont construits cet édifice collectif et notre République sociale. L’attitude de Macron est à 180 degrés de cet esprit, à l’opposé de celui du Conseil national de la Résistance. Un homme seul décide de déconstruire le collectif et de précariser les plus faibles dans notre société. Ambroise Croizat disait : « On va débarrasser les gens de l’angoisse du lendemain. » Et là, on remet les gens dans l’angoisse et la précarité à un âge où ils aspirent à se reposer ou à se consacrer à d’autres choses. Mes films sont beaucoup projetés en ce moment parce qu’ils entrent en résonance avec le mouvement social et pour alimenter les caisses de grève. On dit souvent que l’histoire ne repasse pas les plats. Mais dans la manière dont tient ce pouvoir – par la peur, la violence et la détention des médias par quelques milliardaires – dans cette compromission et cette soumission de l’État face aux forces de l’argent, cela rappelle les périodes qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale. Tout tient par la seule volonté d’un homme enfermé dans sa tour d’ivoire. C’est très inquiétant.

gilles perretRéforme des retraitescinémaMobilisations retraites
L'Humanité

Révélation : le ministère du Travail ouvre la chasse aux syndicalistes grévistes

Actu

Dans une note interne que l’Humanité a pu consulter, les services d’Olivier Dussopt font des préconisations contre le droit de grève. De quoi licencier les élus du personnel coupables d’entraver la « liberté du travail », par exemple. Suite à notre publication, le ministre a tenté dans un tweet de démentir nos informations. Pour vous permettre de juger sur pièces nous vous invitons à découvrir l'intégralité de la note à la fin de cet article.

Thomas Lemahieu

Intimidations et chantages à l’emploi, réquisitions ou remplacements de salariés grévistes, sanctions et discriminations à leur encontre… En marge de la répression des manifestations dans la rue – avec, au bas mot, plus de mille interpellations, n’ouvrant, dans l’écrasante majorité des cas, sur aucune poursuite et donc manifestement arbitraires –, une autre répression est en cours, dans les entreprises, petites ou grandes, dans les administrations et les services publics. Les exemples ne manquent pas : des raffineries de TotalEnergies, où les directions ont menacé de renoncer aux investissements, aux centres d’incinération des déchets qu’elles ont tenté de relancer avec des intérimaires… Et, là aussi, au coude-à-coude avec les patrons, le gouvernement est à la manœuvre pour s’en prendre au droit de grève.

Nous insérons dans cet article des extraits de la note interne de la DGT.

Une série de jurisprudences pour faciliter les licenciements

La preuve ? Le 13 mars, à trois jours du coup de force d’Emmanuel Macron et d’Élisabeth Borne avec le recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution en guise de vraie-fausse conclusion pour l’examen parlementaire du projet de loi sur les retraites, la direction générale du travail (DGT) a adressé à ses relais hiérarchiques au sein de l’inspection du travail un singulier vade-mecum sur l’autorisation administrative des licenciements pour faits de grève des salariés protégés du fait de leurs mandats syndicaux ou de représentation du personnel. Dans cette fiche technique que les responsables de service ont été chargés de faire passer aux agents de terrain, la DGT rappelle certes que « le droit de grève est un droit constitutionnel ».

 Nous savons que nos collègues résisteront et dénonceront les cas de répression. » Représentants du personnel CGT

« Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire en raison de l’exercice normal du droit de grève », précisent ainsi les auteurs du document. Mais derrière cette pétition de principe sur laquelle ils ne s’étendent pas du tout, ils énumèrent une série de jurisprudences susceptibles de faciliter, dans les faits, la chasse aux syndicalistes. Pour la CGT du ministère du Travail, « ce document est un véritable manuel juridique pour faciliter les licenciements en justifiant des décisions d’autorisations pour motif disciplinaire des grévistes ».

La note interne de la DGT que l’Humanité a pu consulter s’attarde en particulier sur les contrôles quant à la « matérialité » et la « gravité des faits » reprochés au salarié protégé dans le cadre d’un mouvement de grève. En creux, elle encourage le recours des employeurs à des constats d’huissier de justice qui doivent emporter le jugement de l’inspection du travail, en dépit du doute subsistant quand, par exemple, ils sont contredits par des attestations émanant d’autres salariés. Pareil pour le recours à d’éventuels procès-verbaux de gendarmerie ou de police nationale : l’inspecteur du travail doit juste « s’assurer que ces pièces ne sont pas couvertes par le secret de l’enquête et de l’instruction ».

Impasse sur l’exercice du droit des salariés

Parmi les éléments qui peuvent justifier le licenciement en cas d’actes « illicites » – comportements agressifs et violents, atteintes à l’outil de production, entraves à la liberté du travail ou à la liberté de circulation, séquestrations –, les agents doivent établir la participation « personnelle » du syndicaliste ou « a fortiori » son rôle « prépondérant, constant et particulièrement actif » en tant que « meneur ». Afin d’atténuer ou de renforcer la gravité de la faute, la DGT insiste : « Les juridictions administratives prennent en considération le rôle modérateur que devraient jouer les salariés protégés dans le cadre d’un conflit collectif. »

Pour les représentants du personnel CGT au sein de l’inspection du travail, cette fiche technique qui fait l’impasse « sur l’exercice du droit de grève par les salariés, leurs garanties en la matière et les modalités pratiques d’exercice de ce droit », mais également « sur le contrôle des employeurs qui portent atteinte au droit de grève », n’est pas un accident. « En solidarité avec la mobilisation historique qui s’amplifie, nous savons que nos collègues résisteront et dénonceront les cas de répression des grévistes, écrit le syndicat. Le rôle de l’inspection du travail est de défendre le droit de grève, pas d’aider les patrons à museler la contestation sociale ! »

Notre communiqué sur cette note scandaleuse du Ministère du @Travail_Gouv https://t.co/1DObyrlWj5 pic.twitter.com/dafVeV4Uvv

— CGT Ministère du Travail (@cgt_tefp) March 24, 2023

L'intégralité de la note à découvrir iciDroit de grèveinspection du travailRéforme des retraitesMobilisations retraites
France24 - World

Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

Presented by

Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33

The green paths

The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world

Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.

Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”

Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.

Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”

With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.

In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.

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Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

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The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

L'Humanité

En direct. Succès de la journée d'action : 3,5 millions de manifestants

L'Humanité

Retraites. Une 9e journée de mobilisation chauffée à blanc par Emmanuel Macron

Actu

L’intervention télévisée du chef de l’État, ce mercredi 22 mars, a remis du carburant dans le moteur intersyndical de la contestation sociale contre la réforme des retraites. Si bien que cette 9e journée de grèves et manifestations s’annonce massive.

Stéphane Guérard

Sacré chauffeur de mouvement social, ce président de la République ! En une intervention dans le 13 Heures de TF1 et France 2, ce 22 mars, Emmanuel Macron a attisé comme jamais la contestation de sa réforme des retraites.

Les leaders des huit syndicats n’en revenaient pas de cette prestation jupitérienne

Les leaders des huit syndicats unis contre le recul de l’âge légal de 62 à 64 ans n’en revenaient pas eux-mêmes de cette prestation jupitérienne. « Hors-sol » et « caricatural », pour Philippe Martinez (CGT). « Déni et mensonge », dénonçait Laurent Berger (CFDT). « C’est une provocation. (…) Il est parti sur la Lune, peut-être qu’il était avec Thomas Pesquet, je ne sais pas, quelque part dans la navette spatiale… » se demandait François Hommeril (CFE-CGC).

Réforme des retraites. Emmanuel Macron en flagrant déni de réalité

Quant à Laurent Escure (Unsa), il restait le souffle coupé après le parallèle fait par le président entre les cortèges informels de manifestants de ces derniers jours et les « factieux » ou « factions » de Trump et Bolsonaro attaquant la démocratie : « Non, mais M. le président… sérieusement ?? » a-t-il twitté. Avant de résumer : « Trêve de blabla… on veut le retrait ! »

Ces petites phrases que Macron ferait mieux d’appliquer à sa politique 

Ce jeudi 23 mars, ils devraient être encore plusieurs millions à partager cet objectif, pour cette 9 e journée nationale intersyndicale et interprofessionnelle, certainement marquée par un afflux d’étudiants dans les cortèges.

Le précédent de la non application du CPE en 2006 est dans toutes les têtes

Et peu importe que la réforme ait été adoptée par un court-circuitage parlementaire conclu d’un 49.3. Le précédent de 2006 et de la non-application du Contrat de première embauche (CPE) par le président d’alors, Jacques Chirac, après l’adoption de la loi portée par son premier ministre Dominique de Villepin, est dans toutes les têtes.

Côté grèves, le nombre de préavis a grimpé très haut, si on se réfère aux mobilisations de ces deux derniers mois. La moitié des TGV Inoui et Ouigo et le tiers des TER rouleront ce jeudi, soit moins que le 15 mars ; 20 à 50 % des trains seront maintenus, selon les lignes du RER.

Aucun train Intercités ne roulera, à l’exception de deux allers-retours Paris-Clermont et Paris-Brive. Les agents de la RATP entrent dans le conflit avec des lignes partiellement fermées et des stations où les rames ne s’arrêteront pas.

Quant au personnel de l’Education nationale, il sera à nouveau très mobilisé, au regard des 40 à 50 % de professeurs du primaire déclarés grévistes, selon le Snuipp-FSU, premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires.

Enseignement supérieur : le refus de la précarité, des études à la retraite

Les éboueurs enchaîneront leur 18 e journée de grève

Fer de lance de la lutte, les énergéticiens devraient aussi peser sur la production des centrales nucléaires et des barrages hydroélectriques, ainsi que sur les dépôts méthaniers et gaziers mis à l’arrêt. À leurs côtés dans les incinérateurs parisiens, les éboueurs enchaîneront leur 18 e journée de grève.

A l'incinérateur d'Issy-les-Moulineaux, pour les « travailleurs essentiels »  : « C’est comme ça qu’on nous remercie ? »

Dans les villes côtières comme Le Havre, Brest, Lorient, Boulogne-sur-Mer ou Marseille, l’opération « Ports morts » est reconduite par la CGT. L’intensification de la lutte des raffineurs se fera sentir, entre les actions de blocage des dépôts pétroliers, comme ce mercredi à Puget-sur-Argens (Var), Saint-Vincent-de-Paul et à Bassens, au nord de Bordeaux, et les occupations de raffineries.

Une seule des quatre que compte TotalEnergies fonctionne, mais de façon très limitée, tout comme les deux sites d’Esso-ExxonMobil. Si bien que la pénurie d’essence s’aggrave.

Annonce d’un déploiement sécuritaire d’envergure

Côté manifestations, le mouvement social devrait user de toutes ses formes d’action mises en œuvre depuis début janvier. Des rassemblements et cortèges les plus classiques (plus de 250 comptabilisés par les syndicats, du bourg de Belle-Ile à Paris), aux occupations de la voie publique – comme en Savoie, où une opération péages gratuits a eu lieu ce mercredi, sur les autoroutes A43 et A430 –, jusqu’aux potentielles prolongations nocturnes qu’ont connues la plupart des grandes villes cette dernière semaine.

Dans ce contexte, les syndicats ont accueilli fraîchement l’annonce d’un déploiement sécuritaire d’envergure, que les huit précédentes journées de mobilisation n’avaient pas connu. « Mobiliser 12 000 forces de l’ordre pour la grande journée de mobilisation interprofessionnelle unitaire de ce jeudi montre la fébrilité et l’absence de sérénité de ce gouvernement. (…) Alors que la crise sociale et politique s’installe, à quoi joue le chef de l’État ? Que cherche-t-il ? Des débordements issus de la colère ? » se demande ainsi la CGT.

Interventions musclées et arrestations en nombre : le service après-vente du 49.3 façon Darmanin

En écho à ce dispositif renforcé, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a envoyé ses instructions aux procureurs généraux et de la République quant au suivi d’éventuels incidents.

Dans une « dépêche » dévoilée par l’AFP ce mercredi, le garde des Sceaux leur demande « une réponse pénale systématique et rapide » à l’encontre des manifestants interpellés en marge des rassemblements contre la réforme des retraites pour « troubles graves à l’ordre public », « atteinte aux personnes et aux biens » et « actes d’intimidation et menaces contre les élus ».

Pour le syndicat des avocats de France, « il y a une volonté d’intimider et de ficher »

Depuis le déclenchement du 49.3, jeudi 16 mars, plusieurs centaines de manifestants à travers la France ont été mis en garde à vue, puis libérés après un classement sans suite des griefs qui leur étaient imputés. Rien qu’à Paris, ce schéma sécuritaire a été appliqué à 425 personnes, de jeudi à samedi. Seules 52 ont fait l’objet de poursuites.

Mobilisations retraitesRéforme des retraites
L'Humanité

Mobilisations retraites. Violences policières : ces vidéos accablantes

Actu

Après une gestion pacifiée du maintien de l’ordre pendant les grandes journées de mobilisation, la police est revenue aux méthodes violentes. Les vidéos de scènes de coups, d’insultes et d’arrestations arbitraires se multiplient. Petite recension non exhaustive.

Camille Bauer

Emmanuel Macron persiste et signe. « On ne peut accepter ni les factieux, ni les factions », a-t-il indiqué lors de sa prise de parole du 22 mars. « On ne tolérera aucun débordement. »

Pire, il a assimilé ceux qui descendent dans la rue actuellement aux manifestants américains d’extrême droite qui ont mené l’assaut contre le Capitole à Washington, le 6 janvier 2021, ou à ceux qui ont attaqué des lieux de pouvoir au Brésil, en janvier.

Qualifiés par le président de « foule qui n’a pas de légitimité face au peuple qui s’exprime à travers ses élus », les participants aux rassemblements spontanés qui se multiplient depuis l’utilisation de l’article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites sont soumis à une répression très violente de la part de la police. Une violence qui s’étale depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux.

Une des scènes les plus emblématiques de violence policière a été filmée à Bastille, à Paris. On y voit les policiers faire tomber au sol une personne sans abri, puis l’insulter : « Sac à merde », « allez, relève-toi et casse-toi, gros lard ». Une manifestante qui tente de relever l’homme leur lance « vous manquez d’humanité à ce point-là » :

Un dernier pour la route.Faire tomber un SDF, le traiter de "sac à mer**", ne pas l'aider, intimider celles et ceux qui essaient de le relever.La police française.

Bravo à la jeune femme qui a tout dit :" Vous manquez d'humanité à ce point là ?"La réponse est oui.[@KavehP2 ] pic.twitter.com/SoJDh6tnsU

— j'dis ça j'dis rien (@jdicajdisrien) March 21, 2023

Dans une autre vidéo, un policier lance dans la foule une grenade qui atterrit sur un manifestant.

Un crs lance une grenade de palets de lacrymo en plein sur la tête des manifestants ! ce qui est rigoureusement interdit ! La personne va bien ! Chance incroyable ! @blast_france #le_duq pic.twitter.com/WfzcAlQU99

— duquenne (@le_DuQ_artiste) March 22, 2023

Un autre policier crie « tiens, ramasse tes couilles, enculé » après avoir tiré avec son LBD.

Ailleurs, on voit un membre des Brav-M (brigade de répression de l’action violente motorisée), particulièrement mises en cause dans la répression, rouler sur la jambe d’un manifestant.

Ou tentant de rouler à moto sur les manifestants :

Il y a également de nombreuses images de tabassages.

Contre un cortège.

Contre des passants.

Un père avec son enfant d’environ 1 an que les policiers n’autorisent pas à sortir de la nasse.

Parmi les deux cas où l’inspection générale de la police nationale a été saisie, ces images d’un homme mis à terre par le coup de poing d’un policier puis laissé sans secours.

un membre de la #BRAV vient de mettre une droite à un manifestant #ReformeDesRetraites #directAN #greve20mars #manif20mars #Manifestations #MacronDestitution #MotionDeCensureTransPartisane #Borne #Macron pic.twitter.com/PQPn4n6fuG

— Timothée Forget (@xztim_) March 20, 2023

Beaucoup de vidéos de violences se déroulent à Paris, mais tout le pays est concerné. À Rennes, un jeune en sang entouré de policiers témoigne : « J’ai 22 ans, je suis marin pêcheur, on m’a frappé pour rien. »

À Rennes encore, interpellations violentes dans une pizzeria Domino’s Pizza.

À Romainville, la police à cheval… « Mais c’est l’Ancien régime ! Ils envoient la troupe à cheval charger les piquets de grève (ici le site de tri de #Romainville) et demain, ils iront déjeuner à #Versailles avec #KingCharles ».

On trouve aussi dans la presse et sur les réseaux de nombreux récits d’arrestations et de gardes à vue arbitraires. Les passants ne sont pas épargnés, comme cet homme âgé arrêté de façon musclée alors qu’il était assis au café.

Une femme d’une cinquantaine d’années sous le choc qui ne comprend pas ce qu’on lui reproche.

« J’ai passé 62 heures en GAV (garde à vue – NDLR) cette semaine alors qu’à aucun moment, je n’ai fait autre chose que marcher dans la rue. Darmanin a franchi le Rubicon concernant la répression et le contrôle de la population. Je suis renvoyé devant le tribunal de Nanterre le 7 septembre. Je vous raconte».

L’ambassade d’Autriche a même dû intervenir pour faire libérer deux mineurs en voyage de classe pris dans une nasse puis « menottés et insultés ».

L’ampleur du phénomène est tel que même BFMTV en a parlé et qu’un de ses éditorialistes l’a dénoncée. De leur côté, trois députés LFI, Thomas Portes, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis, ont demandé, le 22 mars, le « démantèlement à titre provisoire de la Brav-M ». Mais ils ont peu de chance d’être entendus.

Même quand il était interrogé à l’Assemblée sur des violences sexuelles dénoncées par quatre manifestantes de Nantes, le ministre de l’Intérieur est resté droit dans ses bottes.

Fidèle à ses habitudes, il prend la défense des policiers, soutenant « qu’être dans une manifestation non déclarée est un délit et mérite une interpellation ». Faux. En juin 2022, la Cour de cassation, ultime arbitre en matière judiciaire, a rappelé qu’aucune « disposition légale ou réglementaire n’incrimine le seul fait de participer à une manifestation non déclarée ».

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L'Humanité

Corinne Jac, aide-soignante  : « Je suis obligée de travailler plus longtemps pour pas grand-chose »

Portrait

À 57, Corinne Jac, l' aide-soignante applaudie durant le Covid, est privée de sa surcote par le projet de loi. La paramédicale à l’hôpital Saint-Louis, à Paris, regrette le manque de reconnaissance, trois ans après le confinement.

Samuel Eyene

Exercer le métier d’aide-soignante était une évidence pour Corinne Jac. « J’aime soigner les gens. Que ce soit un SDF ou un habitant du 16 e arrondissement, je ne fais pas de différence. Chacun a le droit à un égal accès aux soins ! »  lance-t-elle.

Du haut de ses 57 ans, Corinne entame sa 34 e année dans le milieu hospitalier et à l’hôpital Saint-Louis où elle a fait toute sa carrière depuis 1989. D’abord en tant qu’agent hospitalier, puis comme aide-soignante, à partir de 2004. À l’hôpital toute la nuit, de 21 heures à 7 heures du matin, les tâches sont diverses. « J’occupe aussi bien un poste à l’accueil qu’en médecine ou encore au brancardage. Je peux aussi être sollicitée en unité d’hospitalisation. Je tourne sur ces différents postes à longueur de temps », liste celle qui est aussi élue Force ouvrière.

A l'incinérateur d'Issy-les-Moulineaux, pour les « travailleurs essentiels »  : « C’est comme ça qu’on nous remercie ? »

« Je peux partir cette année avec une retraite à 1 300 euros, mais ce n’est pas suffisant »

Joviale, cette professionnelle de santé rigole volontiers tout au long de la discussion. Il faut croire que cela fait partie de sa personnalité. « J’ai toujours aimé rire et faire rire les gens, même au travail. J’appelle ça les “public relations” », s’amuse l’aide-soignante qui se considère comme une « tchatcheuse ».

La mobilisation décolle dans de nombreux secteurs

Pourtant, sa joie s’efface derrière l’amertume quand elle aborde le sujet de la réforme des retraites. De fait, vu son âge et son statut d’aide-soignante, Corinne aurait pu prétendre à une fin de carrière cette année. Mais le texte gouvernemental a chamboulé ses plans. « Je peux partir cette année avec une retraite à 1 300 euros, mais ce n’est pas suffisant, étant donné que j’ai encore une enfant à charge, regrette l’aide-soignante. J’avais prévu de partir à 60 ans, pour bénéficier d’une surcote au moment où ma fille serait au lycée. Mais la réforme va me contraindre de travailler plus longtemps pour pas grand-chose. »

Je me retrouve avec des tendinites et des douleurs lombaires. » Corinne Jac, aide-soignante 

Un coup de massue pour Corinne. Usée par ces années d’hôpital, la mère de famille vit des moments parfois plus difficiles que d’autres. « Ce n’est pas tous les jours facile de voir des gens blessés ou d’assister à des décès. Je me prends souvent la misère du monde en pleine figure. »

Une seule exigence : le retrait de la réforme

À la pénibilité psychologique s’ajoutent les douleurs physiques. « Je me retrouve avec des tendinites et des douleurs lombaires », confie-t-elle, encore marquée par les premières vagues de victimes du Covid en 2020. Alors considérée comme travailleuse de « première ligne », elle administrait des soins aux patients et était sur le pont en dépit du « manque de personnel, de matériel et de lits ».

Le tout sous les applaudissements de la population. Trois ans plus tard, la reconnaissance qu’on lui portait est un lointain souvenir. «  Nous étions vus comme des héros, alors qu’aujourd’hui, nous sommes insultés, voire menacés de mort. La considération à notre égard a changé et le gouvernement ne nous a pas aidés », observe Corinne. Aujourd’hui en grève, cette aide-soignante n’exige qu’une chose : le retrait de la réforme des retraites. Et la mobilisation de ce 23 mars est une date qu’elle a cochée.

Réforme des retraitesMobilisations retraitesmanifestationsPénibilité
L'Humanité

Pulsion(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Vérité Ainsi, la vieille pulsion est réveillée – et nous nous souvenons, soudain, que la France reste la France, même quand l’horizon paraît bouché. Donc, cette fois, le roi est nu : à bas le roi ! Après moins de six ans de pouvoir, plus rien ne changera désormais. Quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, Mac Macron II a tout perdu à force de tout détruire, jusqu’à la légitimité de sa position comme de son incarnation. De mépris en coups de menton, le prince-président, en « Nabot » du XXI e siècle bien plus destructeur que Nicoléon en son temps (c’est dire), a poussé les feux du libéralisme technocratique au point d’essouffler définitivement ce qu’il subsistait encore de notre régime.

Réforme des retraites. Emmanuel Macron en flagrant déni de réalité

Même en allant chercher très loin la parole des éditocrates qui, jadis, se complaisaient dans les plis du présidentialisme absolu, tout républicain un peu sérieux se pose dorénavant la seule question à la hauteur du moment : la V e République a-t-elle vécu ? Parvenu à ce point de crispations démocratiques, sociales et institutionnelles, regardons la vérité en face. Le régime du monarque-élu se trouve totalement à bout de souffle. Et avec lui, le cadre représentatif a été martelé, humilié, démonétisé en quelque sorte, au point d’entraver l’action politique et d’attiser, à tous les échelons de la République, cette défiance croissante. Depuis son arrivée sous les lambris du Palais, Mac Macron I et II a poussé la verticalité jupitérienne jusqu’à la caricature. Résultat, le sentiment de fracture entre le chef de l’État et les citoyens connaît une aggravation si inquiétante et mortifère que tout retour en arrière paraît impossible, sinon inutile.

Le régime est à bout de souffle…

Violent Ne soyons pas naïfs, Mac Macron en personne réfléchit à une sortie de crise, à la fin de son quinquennat, à la suite. Raison pour laquelle il songerait sérieusement cette fois à une « réforme des institutions » qui s’apparenterait plutôt à un accommodement de circonstances. Un chantier lancé à bas bruit. Mais pas moins explosif que celui des retraites. À son corps défendant, le dossier des retraites, de même que les passages en force au Parlement, auront, paradoxalement, accéléré le processus de conscientisation politique du pays en tant qu’expérimentation du cadre institutionnel qui est le nôtre, aussi aberrant que violent. Les citoyens, atterrés, ont découvert dans le détail les travers de la Constitution, et par ailleurs ce qu’il serait possible d’en faire entre les mains de l’extrême droite – de quoi frissonner.

Soyons réaliste : la Constitution, l’organisation des pouvoirs publics, la démocratie et donc la République ne correspondent plus aux attentes ni aux exigences de solidarité, de justice et à l’aspiration croissante à un nouveau mode de développement. Nous voilà parvenus à un point de non-retour aussi enthousiasmant que dangereux pour les équilibres fondamentaux de la nation. Un autre cycle, qui ne réclamerait pas de demi-mesure, peut-il dès lors s’ouvrir vers une VI e République ? Elle aurait pour principe la compétence normative des citoyens, à savoir leur capacité d’intervenir personnellement dans la fabrication des lois et des politiques publiques. Rendons-nous bien compte que, à l’approche de son soixante-cinquième anniversaire, le régime fondé par le général de Gaulle est en voie de battre le record de longévité détenu jusqu’à présent, dans l’histoire constitutionnelle française, par la III e République (1870-1940). Trop, c’est trop…

Cruel Certes, d’autres avant lui avaient déjà bien entamé le travail, mais le fossoyeur de sa propre fonction porte un nom : Mac Macron. En le regardant s’agiter, et même parler, cette semaine, le bloc-noteur songea à Victor Hugo, et au portrait cruel que le grand poète écrivit de Louis Bonaparte dans Napoléon le Petit, ce « personnage vulgaire, puéril, théâtral et vain », qui aimait « les grands mots, les grands titres, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir » et qui mentait « comme les autres hommes respirent ». Le roi est nu. Et la vieille pulsion réveillée.

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel DucoinEmmanuel MacronVe république
L'Humanité

Le héros de l’eau

Chronique

Philippe Rio

Alors que se tient la conférence mondiale des Nations unies sur l’eau au siège des Nations unies, à New York, nous avons eu l’immense honneur, avec les maires de Libreville, Rotterdam, Tanger et le gouverneur de la région de Valparaiso, au Chili, de rencontrer le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, lors d’une réunion bilatérale avec notre organisation Cités et gouvernements locaux unis, l’ONU des villes et des collectivités territoriales.

Le gouverneur chilien Rodrigo Mundaca est l’un des héros planétaires contre la privatisation de ce bien commun de l’humanité. Son pays a gravé dans le marbre la loi de l’argent pour l’accaparement de ce qui devient un nouvel or bleu. En 1980, le régime dictatorial de Pinochet a inscrit dans la Constitution que « l’eau et sa gestion relevaient du secteur privé ».

Une hérésie et des logiques d’accaparement, pour ne pas dire une insulte à l’avenir de notre planète, quand on sait que 31 % des ressources en eau de notre planète sont en Amérique du Sud, et notamment au sein de la cordillère des Andes. Mais aussi une aubaine financière dans laquelle s’est engouffré le groupe Suez, qui gère des services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement du pays. Pour avoir dénoncé la collusion entre les gouvernants successifs en place et les groupes privés comme Suez pour lesquels le Chili est une véritable vache à lait, Roberto Mundaca, ingénieur agronome de formation, fait l’objet de menaces de mort et de convocations devant la justice.

Les collectivités territoriales ont un rôle majeur à jouer pour une réappropriation publique de l’eau. Nous sommes des artisans locaux de l’eau.

Pour assurer une vision d’avenir qui mette au cœur la préservation de notre planète et un égal accès à l’eau potable pour tous, les collectivités territoriales ont un rôle majeur à jouer pour une réappropriation publique de l’eau. Nous sommes des artisans locaux de l’eau.

La maîtrise publique de l’eau, c’est celle de ses outils de production comme de sa gestion durable. Nous devons tourner la page des profits sur l’eau. Le service public de l’eau permet de préserver les ressources, réparer les fuites, améliorer la qualité de l’eau, assainir sa production et s’adapter au dérèglement climatique.

Le secrétaire général des Nations unies a assuré à travers nous à tous les militants de l’eau que les Nations unies devaient inscrire l’eau comme droit humain fondamental. Le gouverneur de Valparaiso lui a parlé avec ses tripes et son cœur dans cette rencontre qui était l’occasion d’une vie. Face à la mondialisation et aux enjeux financiers du secteur, des Nations unies de l’eau sont une étape importante, mondialement, nationalement et localement.

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L'Humanité

L’art médical

Chronique

Cynthia Fleury

Le Moyen Âge a gagné en complexité et « modernité » avec le travail inestimable de l’historien Michel Pastoureau. Grâce à sa lecture, nous avons cessé de le rendre plus obscur qu’il n’est réellement et lui avons fait une place, essentielle, dans la conduite du progrès scientifique et socio-politique. Marilyn Nicoud, quant à elle, réunit sous sa direction des historiens de la santé et de la médecine (Andretta, Faure, Moulinier-Brogi, Rieder, Sueur) pour témoigner autrement des rapports des patients et de leurs médecins au Moyen Âge, en usant parfois du miroir de l’époque contemporaine, dans Souffrir, soigner, guérir (Vendémiaire, 2023). C’est vers le XIII e siècle que le métier de « physicien » s’est réglementé en Occident, face à la multiplication des charlatans, barbiers et autres apprentis apothicaires qui sévissent. Trois profils de soignants vont émerger, avec leurs réglementations spécifiques : le médecin, le chirurgien, l’apothicaire.

CHAQUE SEMAINE  Retrouvez la chronique philo de Cynthia Fleury

Les sources, issues de différents collèges de médecins, des « protomedicati » (organismes qui réglementent la pratique médicale), de livres de licence, des comptes rendus de réunions, de quantité de journaux tenus quotidiennement par les médecins, notamment quand ils sont de cour ou liés à de riches familles, nous permettent de mieux comprendre comment la responsabilité médicale et la consolidation des savoirs académiques se sont structurées à partir du XIII e siècle. L’ouvrage recèle un cahier central iconographique : une enluminure issue d’une copie (XV e siècle) du Canon d’Avicenne (XI e siècle) montre un patient alité, visiblement aisé, entouré d’une constellation de médecins échangeant leurs diagnostics lors de la « collatio » (discussion, consultation à plusieurs). D’autres illustrations montrent la vie active de « l’archipel hospitalier », avant sa grande révolution du XVIII e, et l’on voit les médecins s’affairer ensemble autour des lits des patients sur une fresque datée du XV e siècle.

Autre lieu déterminant au Moyen Âge, l’officine de l’apothicaire, où l’on vend et fabrique les médicaments et autres potions. Enfin, la figure du médecin itinérant, dont il fallait profiter du passage dans la ville pour se faire arracher une dent ou retirer un cristallin en cas de cataracte. Il faut attendre le XVIII e et la correspondance des médecins de cour pour accéder à une documentation extrêmement riche sur la santé des enfants princiers, qui est soumise à une vigilance soutenue, liée aux enjeux dynastiques. Il en est de même pour la question du corps de la reine, de ses menstruations à l’accouchement, en passant par la grossesse et les questions plus générales de fertilité. Strictement, rien n’échappe à leur surveillance autocratique. Bémol de leur puissance : le métier de médecin du souverain n’est pas sans danger : certes la mobilité sociale et la fortune, mais parfois aussi le bûcher.

La chronique de Cynthia FleuryPhilosophieSantéMédecine
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Harcelée puis virée pour insuffisance

Chronique

Maude Beckers

Une victime de harcèlement moral perd quasi systématiquement son emploi, que ce soit parce qu’elle est poussée à la démission, à la rupture conventionnelle, ou parce que son état de santé n’est plus compatible avec celui-ci et qu’elle finit par être jugée inapte par la médecine du travail. Il arrive également qu’elle soit licenciée pour une prétendue insuffisance professionnelle. Il est alors essentiel que le juge, saisi de la contestation du licenciement, soit particulièrement vigilant pour vérifier non seulement la réalité de cette insuffisance professionnelle, mais également si cette dernière ne trouve pas son origine dans le harcèlement subi. C’est ce que le conseil de prud’hommes de Boulogne-Billancourt, en sa formation du départage, a fait dans un jugement du 13 janvier 2023.

Une salariée de la société BNP Paribas Real Estate Investment Management France, comptant près de huit années d’ancienneté, avait accepté une modification de ses fonctions. À cette occasion, elle ne bénéficiait cependant d’aucune formation particulière pour l’aider à se familiariser avec ses nouvelles tâches. Elle était en outre particulièrement exposée à l’animosité d’une de ses collègues de travail qui lui répondait de « se démerder » dans l’exécution de ses nouvelles missions et à la violence, notamment, de sa supérieure hiérarchique qui n’hésitait, pas à lui jeter un document à terre de façon humiliante. C’est dans ce contexte que, sept mois après, la salariée était licenciée pour insuffisance professionnelle et ce alors qu’elle avait toujours eu de bons entretiens professionnels jusqu’à la modification de ses tâches.

Le conseil de prud’hommes, dans une décision extrêmement bien motivée, reconnaissait l’existence du harcèlement moral en faisant une application très claire de l’aménagement de la charge de la preuve. Il retenait notamment, comme indice laissant présumer le harcèlement, le caractère très circonstancié des dénonciations de la salariée, les contestations peu détaillées de la supérieure, le manque de réaction totale de la DRH face à la dénonciation de la souffrance au travail, et le manque d’intérêt de la salariée de dénoncer des faits de cette nature au moment où elle le faisait. Le conseil de prud’hommes a conclu enfin à la nullité du licenciement, l’insuffisance professionnelle reprochée étant liée au harcèlement moral que la salariée avait subi « puisque isolée et sans formation adéquate, il lui était difficile de ne pas faire d’erreur dans l’exercice de ses fonctions, ce d’autant plus qu’elle ne pouvait pas compter sur le soutien de la direction des ressources humaines restée sourde à ses alertes ».

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L'Humanité

Jusqu’au bout.

Chronique

Patrick Le Hyaric

Calfeutré en son palais, marchant sur la tête des corps intermédiaires, mettant les parlementaires sur la touche, le président libéral-autoritaire de la République entaille toujours plus les entrailles de la République pour servir capital.

Même en s’appuyant sur une alliance avec le parti officiel de la droite - lui-même en voie de délitement - Le président est minoritaire à l’Assemblée nationale. Et, il a senti le vent du boulet de la censure à neuf petites voix près. Va-t-il cette fois entendre le peuple et le parlement et jeter à la poubelle son refrain pour que cette loi aille « jusqu’au bout de son cheminement démocratique ». Décidément le mot« démocratie » est réduit pour lui en un vulgaire gargarisme puisque les députés de voter par des subterfuges législatifs, quand il refuse de recevoir une intersyndicale unie et porteuse des voix de l’immense majorité des salariés.

Quant au peuple debout, il lui réserve mensonges, menaces de réquisitions, canons à eau et lacrymogènes.

Vouloir à tout prix soutenir le capital, « rassurer les marchés » est incompatible avec l’intérêt général, avec l’unité de la société, avec un esprit public revitalisé.

Déjà fatigués, déprimé, éreinté par le travail, exaspéré par la pandémie, angoissé par les bruits de la guerre en Europe, rançonnés par une inflation galopante nos concitoyens ne supportent plus d’être les fantassins du capital à qui le pouvoir décide de voler deux années de vie.

Sans majorité réelle dans le pays, élu uniquement grâce au barrage citoyen dressé dans les urnes pour empêcher l’extrême droite d’accéder au pouvoir, ce président veut imposer sa loi des 64 ans contre deux Français sur trois et contre quatre salariés sur cinq. Au point d’amplifier gravement la crise démocratique.

Une loi qui met en cause le rapport au travail, le rapport à la vie ne peut être adopté sans vote. Tous les thuriféraires du pouvoir ont beau brandir tous les articles des règlements des assemblées, agiter comme un chiffon la Constitution au nom du droit, tout le monde a bien compris le sens du bras d’honneur fait à la démocratie, la violence coup de force déployé pour imposer une violente régression sociale.

Ce n’est pas parce qu’un article comme le couperet du 49-3 est inscrit dans la Constitution qu’il est synonyme de démocratie. Tout au contraire. Il y est inscrit pour bâillonner l’Assemblée. C’est ce que découvre l’immense majorité de nos concitoyens depuis des semaines.

Mieux, celles et ceux qui se sont déplacés pour choisir leur député en juin dernier s’aperçoivent que les effets de leur vote sont réduits au silence puisque le parlementaire de leur circonscription est empêché de se prononcer sur cette fameuse « mère des réformes ».

Même les députés du camp présidentiel, des ministres jusqu’à la première d’entre eux, ont dû attendre le dernier quart d’heure pour connaître le verdict du monarque « non éclairé ». Puis, ils ont été sommés de courir annoncer la sale nouvelle à l’Assemblée nationale, avec des mots, contraire à ceux qu’ils ânonnaient la veille.

C’est la goutte d’eau de trop d’un vase déjà bien plein des eaux usées antidémocratiques et antisociales. Elle fait déborder la crise politique sur le système institutionnel au point de faire naître une « crise de régime » aux issues incertaines. Les deux tiers des Français en sont à souhaiter la chute du gouvernement.

Dans de telles conditions, le mouvement social et revendicatif doit se poursuivre, prendre encore de l’ampleur. En même temps, les forces progressistes, la force communiste se trouve face à des responsabilités décuplées pour unir le monde du travail et de la création, la jeunesse en quête d’un avenir meilleur, comme les retraités, afin de construire avec elles et eux un débouché politique portant en son cœur un changement démocratique, social et écologique. Un changement où les travailleuses et travailleurs seraient respectées, rémunérés enfin à hauteur de leur effort et qualification.

Rebâtir la France, ses hôpitaux, développer l’enseignement et la formation, réindustrialiser, construire des logements ou développer les transports publics en commun tout en tenant compte des impératifs climatiques, revitaliser l’agriculture en tenant compte des exigences de santé et de biodiversité, réparer les réacteurs nucléaires… nécessitent de grand plan de créations d’emplois et de formation et d’engager un nouveau projet pour le travail. Ceux-ci ne doivent plus être soumis mais maître de leur travail et de la production. Cette visée émancipatrice devrait être inscrite dans une nouvelle Constitution.

Les parlementaires de la coalition de gauche et des écologistes – La Nupes - continuent le combat aux côtés des travailleurs et de la jeunesse. Ils défèrent avec d’autres le texte des 64 ans devant le Conseil constitutionnel pour à la fois dénoncer le véhicule législatif - d’une loi de finances utilisée pour la contre-réforme ; le recours à l’article 47-1 pour réduire le temps des débats, l’utilisation au sénat des articles 38,40, 44 et 44-3 pour terminer par le 49-3 de l’Assemblée nationale.

Toute une armada législative utilisée pour faire passer les articles de la loi sans s’embarrasser de l’opposition parlementaire.

Dès maintenant les organisations syndicales soutenues par les groupes de gauche du Parlement appellent à un référendum d’initiative partagée (RIP). Cette demande soutenue par plus de 200 parlementaires a été déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale le 17 mars et transmise au Conseil constitutionnel qui doit maintenant la valider. Cette initiative ne s’oppose pas à l’amplification du mouvement populaire en cours. Elle l’épaule et le prolonge.

Sans attendre, il est nécessaire ville par ville, entreprise par entreprise, village par village de lancer une grande campagne politique unitaire, avec l’objectif de recueillir le soutien de 4,7 millions de citoyennes et de citoyens.

Le lancement d’une telle initiative suspend l’application de la loi durant les neuf mois de campagne de collecte de ces signatures. La mobilisation massive pour le retrait de celle-ci laisse penser qu’il sera possible de réunir le nombre de signataires exigés puis de rendre majoritaire le Non au référendum.

Nous pouvons donc vivre un grand moment démocratique pour bloquer un rouage de la contre-révolution sociale et de débattre des enjeux fondamentaux de l’heure : le travail et sa rémunération, son sens, son utilité, les moyens de la justice sociale et de l’éradication de la pauvreté, le déploiement de services publics démocratisés, la nature d’une autre construction européenne, les voies pour la construction d’une nouvelle république sociale et démocratique.

Dans ces débats pointeront forcément les enjeux de la construction d’une alternative démocratique et progressiste en lien avec les citoyens. La nouvelle unité syndicale en osmose avec l’unité des forces progressistes peut augurer d’une nouvelle période pour ouvrir la voie à de profonds changements sociaux, démocratiques et écologiques.

Emmanuel Macrondémocratie
L'Humanité

Retraites : quand on veut, on ne peut pas

Chronique

Violaine de Filippis Abate

La motion de censure transpartisane ayant été rejetée à seulement 9 voix près, la réforme des retraites a été adoptée, décalant de deux ans l’âge légal de départ. Derrière cette loi qui suppose que tout le monde pourrait facilement travailler plus sans peine, se cache cette expression de Napoléon : « Quand on veut, on peut, quand on peut, on doit. » L’analyse du travail que fait notre gouvernement est coupée de toute réelle réflexion sur les inégalités structurelles. Pourtant, les chiffres sont édifiants. Les ouvriers ont une espérance de vie de sept ans inférieure à celle des cadres. Ils passeront en bonne santé seulement un tiers de leur retraite, contre deux tiers pour les seconds (source : CNRS). Décaler l’âge de départ, c’est aggraver encore ce différentiel.

Le gouvernement Borne échappe de justesse à la censure

On connaît la petite chanson qui consiste à dire « oui, mais rien ne les empêchait de faire un autre métier ». Les statistiques nous le démontrent encore une fois, les enfants de travailleurs pauvres restent pauvres. Une étude de 2022 rapporte que 57 % des individus ayant deux parents cadres sont diplômés du supérieur long, contre 8 % de ceux issus d’une famille ouvrière. Notre rapport au travail est pensé de façon égoïste et préserve encore les privilèges. Il n’y a aucune réelle volonté politique de s’interroger sur la notion de travail en elle-même, et sur les rapports entre classes sociales. La « pensée » de droite et d’extrême droite fustige toute analyse des blocages dits « systémiques » en hurlant qu’on assassine le libre arbitre. Mais c’est oublier un point matriciel : pour que le libre arbitre existe, encore faut-il être dans les conditions pour pouvoir l’exercer. Or, actuellement, soit l’État ne souhaite pas les mettre en place, soit il échoue à permettre à chaque personne de faire librement ses choix.

Le gouvernement Borne échappe de justesse à la censure

Chez les travailleurs pauvres, les femmes sont encore plus précarisées : 44 % d’entre nous ont des carrières incomplètes. Or, la pension minimale annoncée de 1 200 euros par mois est conditionnée à une carrière complète, à temps plein. Beaucoup, donc, n’y auront pas accès. Là aussi, on ne connaît que trop bien l’idée qui consiste à dire que s’arrêter après un enfant serait un choix, tout comme travailler à temps partiel. Mais quelle est notre réelle liberté à le faire quand, depuis l’enfance, on nous met dans le crâne qu’il est « naturel » de privilégier sa famille à sa carrière quand on est une femme ? Prendre en compte les blocages créés par notre société ne revient pas automatiquement à déresponsabiliser les individus, en les sauvant par l’épouvantail « système ». Au contraire, cela permet d’avoir un regard plus juste sur les parcours de chacune et de chacun. Car, aujourd’hui, et je l’affirme pourtant en tant que transclasse, la réalité c’est que, bien souvent, quand on veut, on ne peut pas.

La chronique féministe de Violaine de Filippis AbateMobilisations retraitesRéforme des retraitesFéminisme
L'Humanité

Des artistes se mobilisent pour Roger Waters contre l’annulation de ses concerts en Allemagne

Actu

L’ancien leader de Pink Floyd est accusé d’antisémitisme parce qu’il défend les droits des Palestiniens. Une pétition a été lancée, déjà signée par des centaines de musiciens dont Peter Gabriel, Eric Clapton, et d’acteurs, dont Susan Sarandon et Julie Christie, ainsi que par des cinéastes comme Ken Loach et Terry Gilliam.

Pierre Barbancey

Depuis qu’il a pris position en faveur des droits du peuple palestinien, dénoncé l’occupation israélienne et appelé les artistes du monde entier à ne pas se produire en Israël, Roger Waters, ancien bassiste de Pink Floyd, doit faire face à des attaques à répétition. Ses prochains concerts prévus en Allemagne viennent d’être annulés par les autorités locales, comme à Munich et à Francfort où il devait se produire en mai. « Le maire de Munich et certains membres des partis politiques des Verts et du SDP, ainsi que d’autres porte-parole du lobby israélien m’ont calomnié, m’accusant d’être un antisémite et de faire l’apologie de Poutine. Je ne suis ni l’un ni l’autre. Je ne l’ai jamais été et ne le serai jamais », a-t-il écrit dans un communiqué.

Le musicien a également indiqué qu’il combattra ces interdictions en portant l’affaire en justice. Pour les municipalités allemandes incriminées, Waters serait antisémite parce qu’il a appelé au boycott culturel d’Israël et qu’il a comparé le régime israélien à celui de l’Afrique du Sud durant l’apartheid.

Une « campagne dangereuse »

Face à ces attaques répétées contre Roger Waters, de nombreux artistes ont décidé de briser le silence et ont lancé une pétition ( https://www.change.org/p/let-pink-floyd-s-roger-waters-perform-in-frankfurt-germany) dans laquelle on peut lire notamment : « Nous, artistes, musiciens, écrivains et autres personnalités et organisations publiques, sommes profondément troublés par les récents efforts des autorités allemandes pour discréditer et réduire au silence le musicien Roger Waters. »

Dans cette pétition, ses soutiens affirment également que l’effort pour diffamer Waters est une « campagne dangereuse qui associe délibérément la critique des politiques illégales et injustes d’Israël à l’antisémitisme ». Le texte souligne que ces positions ne sont pas propres à l’ex-Pink Floyd, ni « en dehors des limites de l’opinion publique dominante », et que de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch, B’Tselem d’Israël, diverses agences des Nations unies et les responsables sud-africains ont également défini Israël comme un État d’apartheid.

Enfin, la pétition demande à ceux qui ont annulé le concert de revenir sur leur décision et les pointe du doigt en affirmant qu’ils « préfèrent voir la musique de Waters supprimée plutôt que de s’engager sur les questions que sa musique met en lumière » et qu’ils devraient « considérer leur propre histoire d’antisémitisme, de racisme et de génocide et la façon dont ces phénomènes peuvent être stoppés aujourd’hui dans d’autres parties du monde, y compris dans la Palestine occupée ».

De nombreux signataires

Parmi les principaux signataires de la pétition à ce jour figurent les musiciens Brian Eno, Peter Gabriel, Nick Mason (ancien batteur de Pink Floyd) et Eric Clapton, les actrices Susan Sarandon, Julie Christie et Alia Shawkat, les cinéastes Ken Loach, Terry Gilliam et Ramin Bahrani, la dramaturge Caryl Churchill, les artistes Julian Schnabel et Dread Scott, les humoristes Alexei Sayle et David Cross, le journaliste John Pilger, les professeurs Noam Chomsky et Cornel West, l’historien Ilan Pappé et l’activiste politique Daniel Ellsberg.

Contrairement à ce que ses détracteurs voudraient faire croire, Roger Waters est loin d’être isolé dans le monde du spectacle. En 2018, par exemple, l’actrice israélo-américaine Natalie Portman avait refusé de se rendre en Israël pour recevoir un prix prestigieux récompensant le travail et le dévouement d’une personnalité envers la communauté et les valeurs juives. « J’ai choisi de ne pas participer parce que je ne voulais pas apparaître comme soutenant Benyamin Netanyahou, qui devait faire un discours à la cérémonie », avait-elle alors expliqué.

La femme du jour. Natalie Portman

Cela n’avait pas empêché une campagne dirigée contre elle, notamment par la ministre de la Culture de l’époque. « Comme beaucoup d’Israéliens et de juifs dans le monde, je peux critiquer la direction israélienne sans pour autant vouloir boycotter l’ensemble du pays », expliquait-elle. « Israël a été créé il y a exactement soixante-dix ans, pour servir de refuge aux survivants de l’Holocauste. Mais les mauvais traitements de ceux qui souffrent des atrocités aujourd’hui ne sont simplement pas en accord avec mes valeurs juives. Parce qu’Israël m’est cher, je dois m’opposer à la violence, à la corruption, aux inégalités et à l’abus de pouvoir. » Difficile de traiter Natalie Portman d’antisémite…

Roger WatersIsraël-PalestineAllemagnepeter gabriel
L'Humanité

Depuis la France, le ministre israélien Bezalel Smotrich nie l’existence des Palestiniens

Pas honte

Le ministre d’extrême droite est venu en France déclarer, lors d’une cérémonie en hommage à un ancien dirigeant du Betar : « Il n’y a pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien. » Sans que cela ne gêne qui que ce soit au gouvernement.

Pierre Barbancey

Le 13 mars, le député communiste Jean-Paul Lecoq envoyait un courrier à la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour s’inquiéter de la possible venue en France de Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances.

Il rappelait son profil : « Membre d’un parti d’extrême droite israélienne, ouvertement raciste, prônant le nettoyage ethnique des Palestiniens sur les terres occupées par Israël. » Et que Bezalel Smotrich se présente comme un « fasciste homophobe ». Un courrier resté sans réponse.

Gérald Darmanin était sans doute trop occupé à trouver le meilleur moyen de faire taire l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, expulsé de Jérusalem en décembre. Il n’a pas vu arriver Bezalel Smotrich sur le sol français ce dimanche. Il n’a même pas tenté d’empêcher ce sinistre personnage de s’exprimer. D’abord lors d’une cérémonie en hommage à un ancien dirigeant du Likoud France et du Betar, Jacques Kupfer, dont il a repris les déclarations avec plaisir : « Il n’y a pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien. » Ce qui ne gêne pas Gérald Darmanin. Mais qu’on ose critiquer la politique d’Israël alors, on est, aux yeux du ministre de l’Intérieur, un « antisémite ».

«Pas question d’envisager la création d’un État palestinien, d’un État du terrorisme »

Smotrich n’en est pas resté là. Interrogé par la chaîne I24 News, celui qui avait déclaré qu’Israël devait raser le village de Huwara, avant de faire une molle volte-face, a insisté : « Il n’est pas question pour nous d’envisager la création d’un État palestinien, d’un État du terrorisme. »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Emmanuel Macron, qui a reçu il y a peu Benyamin Netanyahou, chef du gouvernement auquel appartient Smotrich, sait maintenant à quoi s’en tenir. Inutile donc de parler d’une solution à deux États avec une telle coalition.

Au contraire, il convient désormais d’envisager des sanctions efficaces pour forcer Israël à respecter le droit international. À cet égard, les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale peuvent être délivrés contre tous les dirigeants. Y compris israéliens.

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Israël-Palestine
L'Humanité

Une famille palestinienne dans la peur

Un jour avec

À Al-Bustan, quartier de Jérusalem-Est occupé, les Al Ragaby vivent dans la crainte quotidienne de voir les soldats arriver avec des pelleteuses pour détruire leur maison.

Pierre Barbancey

Jérusalem-Est occupé, envoyé spécial.

Assise sur un fauteuil, les mains dressées devant le pauvre poêle à gaz qui diffuse une bien faible chaleur, Rameh Al Ragaby semble perdue. Elle roule des yeux, regarde à droite à gauche ses meubles et, dans la pièce adjacente, le réfrigérateur et la cuisinière. C’est une maison semblable à beaucoup d’autres dans ce quartier d’Al-Bustan, à Jérusalem-Est, fait de venelles labyrinthiques, de maisons simples et de patios au charme ancien. Pas de richesse ostentatoire mais une dignité, celle des petites gens qui ne demandent rien d’autre qu’à vivre en paix.

Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

Un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans

Mais en paix, Oum Rameh, comme on appelle affectueusement les dames d’âge mûr dans le monde arabe, ne l’est pas. À 54 ans, elle vit un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans. « Autour de nous, tous ceux qui avaient construit leur maison n’ont pas réussi à obtenir un permis malgré leurs demandes et bien qu’ils aient payé ce qu’il fallait à municipalité », souligne-t-elle à voix basse comme si elle craignait d’être entendue par des oreilles ennemies. « Alors, on a fait de même. C’est seulement quand nous avons fini que les autorités sont venues nous dire qu’on n’avait pas le droit de construire. »

Jérusalem-est. Expulsion sans appel pour une famille palestinienne

Elle se souvient de ce jour de 2002 où « beaucoup de soldats sont arrivés avec des fonctionnaires venus faire des photos » ; de son mari, déjà malade, qui fait une attaque. Et, par la suite, les amendes qui pleuvent, les tiroirs qui débordent de factures. Une fuite en avant. Puisque les permis de construire ne sont jamais délivrés, autant bâtir un étage lorsque la famille s’agrandit. Chez les Al Ragaby, comme chez nombre de Palestiniens, on fait comme on peut. D’autant plus que le père, Mohammad, 59 ans, ancien boulanger, ne peut plus travailler. La famille vit sur la pension d’invalidité et l’aide des enfants les plus âgés, dont certains vivent déjà ailleurs. Mohammad passe ses journées en visite à l’hôpital.

Sous prétexte de fouilles archéologiques

Al-Bustan, en réalité, fait partie de Silwan, un vieux quartier arabe de Jérusalem-Est, en contrebas de la vieille ville. En 2009, la municipalité de Jérusalem (la partie orientale est occupée depuis 1967), a publié son plan d’urbanisme. Celui-ci, comme le rappelle Gilles Devers dans son indispensable ouvrage Jérusalem-Est sous la protection du droit international (1), a été « en réalité initié par l’organisation de colons israéliens El-Ad. »

France-palestine. Des élus contre la casse de logements à Jérusalem-Est

Le processus est toujours le même. Sous prétexte de fouilles archéologiques, les autorités israéliennes décident de mettre la main sur l’ensemble d’une zone. En l’occurrence, ici, il s’agissait d’étendre les fouilles dans la soi-disant « cité de David » pour y construire un « parc biblique ». Ce plan prévoit l’appropriation de 70 % des terres de Silwan et a classé Al-Bustan en « zone ouverte », permettant l’expulsion de 88 maisons habitées par 1 500 Palestiniens.

« Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour »

En février 2022, les menaces se font réalité. La famille reçoit un ordre de démolition. Quand sera-t-il exécuté ? Mystère. Les recours en justice sont aléatoires et surtout coûteux. « J’ai peur pour les enfants », sanglote la mère. « S’ils détruisent notre maison, on ne saura pas où aller. À chaque instant, j’ai peur qu’ils arrivent et qu’ils abattent les murs. » Comme un défi, elle lance ce cri de désespoir à l’encontre des destructeurs israéliens : « Je les tuerai ou ils me tueront ! »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Sa fille Narmin, 20 ans, part tous les matins travailler, la boule au ventre, dans une crèche. « Je ne me sens pas en sécurité, je vois des soldats partout. Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour. » Elle arrête de parler, pousse un soupir et tente un sourire pour arrêter les larmes qui gonflent ses yeux. « Tout ça affecte ma vie. J’ai toujours peur pour mes parents. J’ai perdu tout espoir. »

Sa sœur Sadin, 15 ans, paraît plus insouciante. Elle a gardé un visage d’enfant quand celui de Narmin est déjà marqué. Sadin bondit presque pour dire qu’elle aime le sport, qu’elle voudrait être journaliste. Mais, au collège, dès qu’elle apprend que quelque chose se passe dans le quartier, elle appelle sa mère. « Elle peut me téléphoner dix fois par jour. » Sadin a peur. « Peur qu’on détruise notre maison, peur de perdre tous les cadeaux qu’on m’a offerts, peur qu’on casse mes baguettes avec lesquelles je joue de la batterie. »

Tout peut arriver, du jour au lendemain. Alors, la famille a rassemblé les documents importants (cartes d’identité, actes de naissance, de mariage…) et les a placés en sécurité. « Je veux vivre dans un endroit où, quand quelqu’un frappe à la porte ou si j’entends des pas, je n’ai pas peur », glisse Oum Rameh au moment du départ. Puis elle va se rasseoir près du poêle, dans l’incertitude.

Palestinejérusalem-estIsraël-Palestine
L'Humanité

Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

Reportage

Le nouveau gouvernement israélien tente d’accélérer l’annexion de la Cisjordanie. Parmi la jeune génération, même si l’OLP ne joue plus son rôle historique, la volonté d’en finir avec l’occupation demeure intacte.

Pierre Barbancey

Jérusalem-Est, Ramallah, Naplouse, Jénine (territoires palestiniens occupés), envoyé spécial.

Le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, n’a pas vraiment de couleur. Une expression qui peut paraître étrange mais c’est pourtant le sentiment qui frappe l’esprit et s’imprime sur la rétine. Des murs gris et tristes, des rues défoncées et des embouteillages rendus encore plus insupportables pour les piétons par la multiplication des motos et autres trottinettes électriques.

Les haut-parleurs des vendeurs de fruits et légumes crachent en boucle leurs messages enregistrés qui se mêlent au son rugueux des moteurs. La vieille ville de Jérusalem et l’esplanade des Mosquées ne sont pas loin. Il fut un temps où les habitants du camp pouvaient s’y rendre comme bon leur semblait. Chose impossible aujourd’hui.

Les plans gouvernementaux israéliens de colonisation ont relégué des pans entiers de l’ancien gouvernorat de Jérusalem en Cisjordanie, diminuant d’autant le pourcentage de Palestiniens vivant dans la ville sainte. Dans le même temps, la colonisation à Jérusalem-Est augmente la population juive. Un vase de Torricelli ethnico- religieux, en quelque sorte.

Il n'y a qu'un mot pour désigner cette vie : l'enfer

Pour les Palestiniens, il n’y a qu’un mot pour désigner cette vie : l’enfer. Zakaria, 30 ans, qui déambule dans ce camp où il est né, ne dit pas autre chose : « C’est comme être un animal enfermé dans une cage. » À l’instar de la plupart des jeunes ici, il n’a pas de travail régulier. « On vit tous la même chose. »

Parler de révolte à Shuafat est un mot trop faible. Il s’agit d’une combinaison de colère vive, d’espoir et de désespoir. Alors, lorsqu’en octobre 2022, Zakaria et ses amis ont appris qu’Oday Tamimi, 22 ans, qu’ils connaissaient si bien, avait mené une action devant la colonie israélienne de Maale Adumim, la réaction a été une explosion de joie.

Les forces d’occupation, à la recherche d’Oday Tamimi, ont investi le camp. « Ils ont arrêté tous ses proches, ont frappé ses parents », se souvient Zakaria. « C’était devenu une zone de guerre. » Quelque chose d’incroyable s’est passé qui devrait faire réfléchir les Israéliens mais également l’Autorité palestinienne.

L’avis de recherche lancé par l’armée stipulait qu’Oday avait le crâne rasé. Ni une ni deux, tous les jeunes du camp se sont également rasé le crâne. Ils étaient tous des Oday Tamimi. « Pour nous, c’est un héros », soutient avec admiration Zakaria. « Il a sacrifié sa vie pour dénoncer notre souffrance. On ne peut plus supporter ce qui se passe. » Oday a finalement été tué le 19 octobre 2022, mais sa mémoire continue de flotter dans le camp de Shuafat.

Les Palestiniens n’ont pas élu leurs représentants depuis… 2006

Depuis quelques mois, on assiste à un changement d’atmosphère en Cisjordanie occupée. Les multiples attaques des colons armés contre les paysans palestiniens et les raids de l’armée ont provoqué une réaction de la jeunesse palestinienne, celle née au moment des accords d’Oslo, en 1993.

Au point qu’on se demande désormais si une troisième Intifada n’est pas sur le point d’éclater. « J’étais diplomate pendant la deuxième Intifada et, comme mes collègues de la communauté du renseignement, je suis inquiet. Nous voyons aujourd’hui un rappel désagréable de certaines des réalités que nous avons déjà vues », déclarait début février William Burns, le patron de la CIA.

Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

À Ramallah, Jamal Juma, coordinateur de la Campagne populaire palestinienne contre le mur de l’apartheid et, depuis 2012, de la Coalition de défense de la terre, rappelle que « le nouveau gouvernement israélien veut annexer purement et simplement la Cisjordanie. Il ne cherche même plus à jouer le jeu comme les gouvernements précédents. Maintenant, ils veulent tout simplement donner 62 % de la Cisjordanie aux colons ». Ce qui va consister à « isoler les différentes régions de la Cisjordanie et à mettre en place des gouvernements autonomes ».

Jamal Juma pointe une contradiction. « Les Américains ne veulent pas qu’il y ait une explosion en Cisjordanie, contrairement au gouvernement fasciste israélien, qui pourrait ainsi profiter de la situation pour organiser son nettoyage ethnique. » Selon lui, pour mettre en échec les projets israéliens, il convient de « retrouver l’unité palestinienne. Mais l’Autorité palestinienne s’entend avec les États-Unis ».

Dans ce contexte d’un mouvement national très faible et de partis politiques déconsidérés, difficile de penser qu’un statu quo va demeurer. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre, car tout le monde hait l’Autorité palestinienne », prédit Jamal Juma.

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Les Palestiniens, sans véritable représentation politique, n’ayant pas élu leurs représentants depuis… 2006 (les élections prévues en mai 2021 ont été annulées par Mahmoud Abbas, 88 ans le 26 mars), se trouvent ainsi coincés entre l’occupation et une Autorité corrompue, mettant sous le boisseau l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). D’où cette recherche non pas d’une mais de multiples formes de résistance.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

À Jénine et à Naplouse, des jeunes ont formé des groupes armés. Jamal Hweil, qui combattait dans le camp de Jénine en avril 2002, rappelle que, « à l’époque, il y avait une unité de toutes les factions. Yasser Arafat nous soutenait. Maintenant, les jeunes s’expriment en résistant d’une façon différente, pas de façon idéologique. Ils veulent exprimer leur refus de l’occupation et de l’injustice. Ils disent aux Israéliens qu’ils n’entreront pas facilement dans le camp ».

À Jénine, la résistance de tous les instants

Dans ce même camp, Ahmed Awwas, 36 ans, explique aussi que « les jeunes veulent quelque chose de nouveau. Après l’échec de la lutte armée, après l’échec des négociations et des accords d’Oslo, ils cherchent comment faire ».

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens

Cette même recherche anime les étudiants de l’université de Beir Zeit, à Ramallah. Mahmoud Nawaj, coordinateur du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), assure : « Depuis quelques mois, nous recevons beaucoup plus d’adhésions. Les partis politiques n’attirent plus les jeunes, en revanche ils voient que ce qu’on fait fonctionne. On se fiche de savoir s’il faut un État ou deux. L’important, c’est d’en finir avec l’occupation, avec cet état d’apartheid. » Mahmoud Nawaj résume : « Les jeunes se tournent vers nous car ils peuvent s’exprimer et être actifs. »

Ce mouvement non violent (pourtant criminalisé dans certains pays, dont la France) peut-il aider à l’émergence d’une nouvelle Intifada ? « Pour que le soulèvement se transforme en une troisième Intifada, il faut une plateforme, être organisé », explique-t-il en souriant.

Ce devrait être le rôle de l’OLP mais celle-ci est corrompue et divisée. Tous les étudiants ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains sont dans l’impatience, à l’image d’Abed, 21 ans, étudiant en droit, et de Tarek, 25 ans, qui suit les cours de relations internationales. « Les Ukrainiens auraient le droit de se défendre et pas nous ? » demandent-ils rageusement lorsque nous les rencontrons dans un café.

«  On ne croit plus en la solution à deux États. La résistance armée, c’est mieux que la résistance diplomatique car personne ne respecte le droit international. La lutte armée est la seule solution. » Arwa, elle, un peu plus âgée et maintenant chercheuse, tente de tempérer : « Je crois en la résistance populaire pacifique, mais Israël pousse à la violence. »

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens. Une rencontre avec les différents représentants de partis palestiniens à Naplouse nous a permis de mesurer les difficultés politiques et l’incapacité, pour l’heure, d’organiser un mouvement.

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Hisham Sharabaty, de l’organisation des droits de l’homme al-Haq – ONG classée terroriste par Israël –, estime qu’ « il y a une tentative de changer les choses mais Israël tue immédiatement ceux qui prennent des responsabilités ». 

Par ailleurs militant communiste, il veut voir dans l’émergence de ces groupes « le retour à une certaine solidarité collective. Ces groupes redonnent espoir et fierté ». C’est sans doute là qu’il faut chercher les éléments de la résistance à venir, qu’il s’agisse d’une troisième Intifada ou du renouveau du mouvement national palestinien, qui s’est brisé sur les écueils d’Oslo. 

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Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

Entretien

Hani Al Masri, chercheur et membre de la Fondation Yasser-Arafat, revient sur la situation au Proche-Orient et évoque la possibilité d’une nouvelle Intifada.

Pierre Barbancey

Ramallah (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Les territoires palestiniens occupés et Israël se trouvent-ils aujourd’hui dans une nouvelle situation ?

Oui, car le nouveau gouvernement extrémiste en place en Israël pense qu’il peut forcer les Palestiniens à accepter la solution israélienne sans leur donner aucun de leurs droits. Ce qui fait que la confrontation entre les deux parties est plus forte qu’auparavant.

Dans le village de Huwara (en Cisjordanie, où les colons ont incendié des maisons, ­détruit des voitures et tué une personne le 26 février – NDLR), ils ont tenté de répéter la Nakba (« catastrophe », lorsque les Palestiniens ont été forcés de quitter leurs villages en 1948 – NDLR). Donc c’est un moment crucial.

Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Dans le même temps, il y a une crise politique en Israël avec une forte opposition au gouvernement, non pas sur la ­politique menée vis-à-vis des Palestiniens mais sur le rôle de la Cour suprême. L’administration américaine et l’Union européenne s’inquiètent de ce gouvernement, mais elles ne font rien, ne tentent pas de faire pression, de mettre en place des sanctions ou de boycotter. Or, sans cela, rien ne changera.

Le but de la coalition au pouvoir en Israël reste l’annexion, le transfert de populations, le changement du statut sur l’esplanade des Mosquées, la confrontation militaire avec Gaza, peut-être la guerre avec le Hezbollah libanais et l’Iran. Ce gouvernement est dangereux pour les juifs, pour les Palestiniens et pour l’ensemble de la région.

Que faire alors que les jeunes essaient de trouver leur voie ?

À mon sens, les Palestiniens doivent adopter une nouvelle approche, une nouvelle politique. Le leadership palestinien répète les mêmes erreurs. En particulier, il pense que les Américains ou qu’une nouvelle élection en Israël pourront changer la situation.

Or, depuis plus de quarante ans, la politique israélienne vire à droite, en fait depuis 1977, lorsque le Likoud a gagné les élections pour la première fois dans l’histoire d’Israël. La gauche sioniste a quasiment disparu. Et on peut dire que cette droite actuelle n’est pas la même qu’auparavant, elle est plus extrémiste, plus proche des sionistes religieux.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Netanyahou a besoin de l’extrême droite, de Smotrich et Ben-Gvir. Ils sont sur la même longueur d’onde. Ils voient bien l’affaiblissement des pays arabes et pensent donc que le moment est venu d’aller jusqu’au bout.

La nouvelle génération de Palestiniens croit en la résistance. Mais le leadership palestinien ne fait pas ce qu’il devrait faire. Et les partis non plus. Ils ont besoin de se réformer, de changer, d’arrêter de se concentrer sur leurs propres intérêts au lieu de ceux du mouvement national.

C’est vrai aussi pour le Hamas, d’ailleurs, qui se contente de contrôler Gaza et d’utiliser la résistance en soutien à son administration et non pas comme un outil de libération. Le prix de cette stratégie est lourd. Vous pouvez vous défendre mais vous ne pouvez pas attaquer.

Les Palestiniens prennent maintenant des initiatives individuelles contre l’occupation, ce qui rend le « travail » des Israéliens très ­compliqué. Ces derniers ne savent pas comment gérer ce phénomène, surtout quand personne ne sait quand une opération peut avoir lieu car ce sont vraiment des actions individuelles.

Et cela dure ­depuis plus d’un an. Les accords d’Oslo ont fait que les Palestiniens sont encore sous occupation et les Israéliens disent maintenant que ces terres leur appartiennent. C’est la grande différence avec la période précédente.

Allons-nous vers une troisième Intifada ?

Nous nous dirigeons vers quelque chose de similaire mais ce ne sera pas la même chose. Dans les Intifada précédentes, le leadership dirigeait cette révolte. Aujourd’hui, il y est opposé et en a même peur. Par ailleurs, une Intifada a besoin d’un but. Aujourd’hui, quel est-il ? Il y a une division. Certains Palestiniens veulent reprendre toute la Palestine, d’autres parlent de la solution à deux États, d’autres encore un seul État ou un État islamique…

La condition pour qu’il y ait une Intifada est donc de savoir ce qu’on veut gagner. En ce moment, il y a une résistance populaire dans certaines villes, une résistance armée dans d’autres. L’Intifada, ce doit être partout. Auparavant, tous les Palestiniens participaient, pas seulement ceux de Jénine ou de Naplouse.

À Jénine, la résistance de tous les instants

Pour cela, il faut un leadership politique et un front palestinien uni. L’OLP jouait ce rôle. Mais depuis Oslo, l’OLP est comme dans un réfrigérateur. Beaucoup de partis ne veulent plus y participer car Abou Mazen (Mahmoud Abbas) prend les décisions tout seul, il n’y a même plus de Parlement.

La majorité des partis et des Palestiniens est contre sa politique. 80 % des gens sont en faveur de sa démission. Au sein du Fatah, la bataille est engagée pour sa succession et Abbas utilise cela pour les diviser car ils ont tous peur de l’après ! Israël, les États-Unis, l’Égypte, l’Union européenne préviennent tout coup contre lui car ils ne savent pas qui viendra après. Il est vieux et « il attend Godot ». Or, il devrait se concentrer sur l’unité palestinienne au lieu d’empêcher toute réforme et même la tenue d’élections.

En tant que personnalité indépendante, vous faites partie de ce qu’on appelle le dialogue national palestinien. Que s’y passe-t-il concrètement ?

Depuis le début je dis qu’il faut se mettre d’accord sur un programme politique et ensuite passer un accord sur les principes d’un partenariat. Parce que le Fatah ne peut plus diriger le mouvement palestinien seul. Il faut donc un accord pour donner de l’espace à tout le monde, y compris au Hamas. L’unité signifie partenariat. Or, Mahmoud Abbas n’en veut pas, tout comme le Fatah ne veut pas perdre son poids dans les institutions.

Quant au Hamas, son programme n’est pas un programme national à cause de ses relations avec les Frères musulmans, le Qatar et la Turquie, et il se concentre seulement sur Gaza. Il faut changer notre politique car tout a changé, y compris dans la région et dans le monde.

Après la guerre en Ukraine, rien ne sera comme avant. Il nous faut être prêt à changer et à recueillir des bénéfices des changements dans le monde, ou, au minimum, éviter des pertes. 

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Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Reportage

Le 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.

Pierre Barbancey

Huwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »

« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara

À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise-­ t-il.

Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.

La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille

Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.

Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara

« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »

 Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA

Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la ­population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.

Des « milices terroristes »

« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Dans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le commu­niqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.

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Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »

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Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Entretien

Alors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.

Pierre Barbancey

Yehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.

Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.

Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?

Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.

Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.

De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.

Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Il y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?

Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.

Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.

Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?

Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.

Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.

Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droite

Jusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.

Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.

Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?

C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.

Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?

Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.

Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?

On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…

C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.

S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.

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Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Actu

Le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.

Pierre Barbancey

Naplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.

Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.

Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Mais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».

Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.

Les Palestiniens sans recours

Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».

Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.

Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».

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Proche-Orient.  ​​​​​​​Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique

Premier plan

Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage

Pierre Barbancey

Tel-Aviv (Israël), envoyé spécial.

Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.

La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.

Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »

Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirs

Voilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.

Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.

« Cette loi nous amène vers la dictature »

Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.

Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Ce n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.

Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».

Une mobilisation qui transcende les clivages

Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».

En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».

 Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte

Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».

La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.

Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)

Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».

Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?

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En Allemagne aussi, des postiers prêts à la grève illimitée

Actu

Les personnels de la Deutsche Post haussent le ton pour des hausses de salaires de 15 %. Tous les services publics sont en effervescence.

Bruno Odent

À l’heure où les Français se mobilisent pour leur retraite, les luttes sociales s’intensifient aussi outre-Rhin. Depuis des semaines, les débrayages se multiplient pour des hausses de rémunérations conséquentes à la poste et dans les services publics. 

La question est devenue ultrasensible dans le pays, où la flambée des prix se situe aux alentours de 10 %. « L’inflation, la hausse des prix alimentaires, de ceux de l’énergie, de l’essence ont dévoré le budget des employés. Beaucoup de familles ne savent plus comment s’en sortir », ​déplore Frank Werneke, le président du syndicat VerDi des services.

Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres

86 % des syndicalistes postiers prêts à la grève illimitée

Les négociations tarifaires (l’équivalent des conventions collectives françaises) n’ont pu déboucher sur aucun accord, compte tenu du refus de la partie patronale de bouger sur des hausses de salaires qui compensent réellement les pertes de pouvoir d’achat. VerDi exige une hausse de 10,5 % des salaires dans les hôpitaux, les jardins d’enfants, les transports urbains ou encore les aéroports, dont plusieurs ont été paralysés par les débrayages.

C’est à la poste allemande, entièrement privatisée, que la tension est la plus forte. Le syndicat des postiers affilié à VerDi revendique 15 % d’augmentation. Le patronat campait sur son refus et n’envisageait de hausses de salaires qu’à partir de… 2024.

Face au blocage, VerDi a lancé une consultation interne sur le lancement d’une « grève illimitée ». Le résultat est sans appel : quelque 86 % des syndicalistes postiers sont prêts à entrer dans un mouvement de ce type, très inhabituel d’un modèle social allemand centré sur la culture du compromis.

En 2022, des profits record pour Deutsche Post DHL

La direction de Deutsche Post DHL, qui célébrait devant la presse, quelques instants plus tôt, ses profits record en 2022 (8,4 milliards d’euros), a précipitamment fait savoir qu’elle était finalement prête à reprendre la négociation salariale, ce 10 mars. « Les patrons sont bien inspirés de prendre ce vote très au sérieux », a réagi Andrea Kocsis, dirigeante du syndicat des postiers.

Elle indiquait qu’ils portaient la responsabilité de ne plus traiter désormais « les revendications syndicales (que) par le mépris ». La direction de la Deutsche Post DHL avait disqualifié la demande du syndicat, dans les précédents rounds de négociations, comme « économiquement non viable ».

Le printemps social s’annonce chaud

Au sein de la Deutsche Post, privatisée, les conditions de travail et les rémunérations n’ont cessé de se détériorer sous l’effet de l’ubérisation massive de la gestion de l’entreprise. Un postier sur trois perçoit entre 1 400 et 2 100 euros net par mois.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Et un manque de personnel devenu chronique conduit notamment à un allongement des tournées des facteurs, sans compensation. Le printemps social s’annonce chaud en Allemagne, tant le ras-le-bol contre l’inflation et les pertes de pouvoir d’achat s’étend.

Les personnels des écoles, hôpitaux, transports, qui ont déjà débrayé, pourraient hausser le ton et emboîter le pas aux postiers. Sur la défensive, la fédération patronale réclame un durcissement de la réglementation du droit de grève, pourtant déjà très restrictive.

Le rédacteur en chef d'un jour : « La grève n'est pas une spécialité française »

La France serait le seul pays au monde à connaître de grandes grèves, selon certains éditorialistes. Ils sont bien mal informés… ou, plutôt, tentent de faire pression sur l’opinion publique, de diviser le monde du travail. La réalité est bien différente, comme le démontre l’actualité sociale européenne depuis des mois. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires est au cœur de nombreux conflits sociaux. Le mouvement social historique au Royaume-Uni ne fait que trop rarement la une de nos journaux, en dépit des grèves importantes et inédites dans de nombreux secteurs, comme dernièrement dans la santé. Que des infirmières choisissent la grève reconductible est symbolique du niveau de la colère.

En Espagne et au Portugal aussi, les luttes se démultiplient. Même l’Allemagne, pays cité pour la qualité de son dialogue social chez nos détracteurs locaux, connaît de nombreux mouvements de grève. Dans la métallurgie, l’automobile, les transports comme le rail ou l’aérien, etc., les salariés revendiquent et utilisent le droit de grève, pourtant très restreint outre-Rhin.

Ces quelques exemples démontrent combien, dans tous les pays, là où ce droit demeure, même restreint, la grève est un outil de lutte efficace pour obtenir satisfaction. C’est pourquoi patronat et gouvernement veulent le restreindre ou l’interdire. La grève n’a pas de nationalité, elle est internationaliste.

Allemagneluttes socialesLa PosteSalaires et pouvoir d'achat
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Chez Ilévia, le « coup de marteau du 49.3 » galvanise les troupes

Reportage

Déclenchée à l’occasion d’une négociation sur les salaires, la grève dans les transports publics lillois voit son succès renforcé par la lutte contre la réforme des retraites.

Ludovic Finez

Villeneuve-d’Ascq (Nord), correspondance.

«Elle m’a licencié et maintenant elle veut me faire travailler deux ans de plus ! » Dorian Vallois s’est battu comme délégué CGT contre les 180 suppressions de postes à l’usine d’amidon Cargill, à Haubourdin (Nord). Son licenciement a été, contre l’avis de l’inspection du travail, validé par Élisabeth Borne, alors ministre du Travail, avant de devenir première ministre et d’endosser la retraite à 64 ans.

Industrie. À Haubourdin, Cargill sacrifie la ville et la moitié de son usine

Le militant est arrivé à l’aube, ce lundi 20 mars, devant le dépôt de bus de Villeneuve-d’Ascq, en soutien aux grévistes d’Ilévia, les transports publics de la métropole lilloise. Musique à fond, barrières métalliques, feux de palettes : aucun véhicule ne sort.

Pour le militant, il n’y a rien à sauver dans la loi : « Même la pénibilité, ce sont des conneries. » Dans son ex-usine, aucun ouvrier n’est considéré comme exposé au bruit, sous prétexte que la situation ne dure pas huit heures d’affilée. Dans son congé de reclassement, dix mois ne comptent pas comme cotisés : autant de rab avant la quille.

« J’ai eu une carrière hachée, mais est-ce une raison ? »

À ses côtés, Yves Estager, retraité de la communauté urbaine de Lille, ajoute : « Ma femme est également retraitée. Vivre avec 1 900 euros par mois à deux, ce n’est pas évident. J’ai eu une carrière hachée, mais est-ce une raison ? »

Frédéric Szolga se joint à la conversation. Éducateur spécialisé et délégué SUD, il encadre des enfants de 6 à 14 ans. « Nous sommes deux pour gérer en moyenne un groupe de dix-huit, précise-t-il. J’ai 53 piges et ça devient physiquement compliqué, je ne me vois pas faire ça jusqu’à 64 ans. » Quant aux beaux discours sur l’emploi des seniors, il n’en croit pas un mot, tant il constate dans son établissement les pratiques diverses pour « se débarrasser des anciens ».

La grande tartuferie de l’emploi des seniors

Ligne de métro à l'arrêt, un événement rare sur ce réseau, sans conducteur car automatisé

Dorian, Yves et Frédéric font partie des dizaines de militants venus prêter main-forte au dépôt de Villeneuve-d’Ascq, tandis que de nombreux autres ont fait de même aux dépôts de Sequedin et de Wattrelos. Ce lundi, aucun tram n’a circulé et seulement une poignée de bus. Signe de la forte mobilisation : une des deux lignes de métro était à l’arrêt toute la journée. Un événement rare sur ce réseau, sans conducteur car automatisé.

Reconduite à l’assemblée générale de 10 heures, la grève avait été enclenchée par la CGT, suivie par la CFDT, SUD et l’Unsa, après une réunion tendue de négociation annuelle obligatoire. En contrepartie d’une proposition d’augmentation salariale qui a fini par se rapprocher des 5 %, la direction veut alourdir le système de carence, en cas de congé maladie.

« Psychologiquement, l’utilisation du 49.3 a également mis un coup de marteau aux salariés de notre entreprise, où se posent beaucoup de problèmes de conditions de travail. Ils n’imaginent pas travailler jusqu’à 64 ans, ni atteindre le nombre suffisant de trimestres », souligne Mohamed Farhi, de la CGT Ilévia, joint au téléphone à la mi-journée. Ou quand un bras d’honneur à la démocratie galvanise les troupes plutôt que de les assommer.

LilleRéforme des retraitesMobilisations retraitesTransports publics
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Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel

Actu

Agroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.

Cécile Rousseau

Le numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.

Des mesures d’austérité

Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».

Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».

À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.

Une mise en sous-traitance des usines Danone

Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.

Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.

Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.

Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.

DanoneSalaires et pouvoir d'achat
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Un accord très chiche sur le partage de la valeur

Actu

Rémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.

Stéphane Guérard

Le nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.

En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».

Des mécanismes exonérés de cotisations

Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».

Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’inté­ressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.

À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.

Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale
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Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne

Actu

Étranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.

Bruno Odent

Des millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.

Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ­ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».

Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel

Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.

Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement

La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.

AllemagnegrèvesSalaires et pouvoir d'achatSalaires rémunérations
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Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois

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Numérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.

Pierric Marissal

La magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).

« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.

Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».

Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an

Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.

La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.

Harcèlement sexuel. Du très lourd chez Ubisoft

À cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction. 

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Grand écart salarial chez Schneider Electric

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GRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.

Cécile Rousseau

Branle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.

Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.

Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.

Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.

3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021

Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.

La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.

Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.

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L'Humanité

Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau

Actu

Pour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.

Cyprien Boganda

«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.

«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.

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L'Humanité

Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires

Reportage

Transports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.

Eva Leray

Bondoufle (Essonne), envoyée spéciale.

«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».

Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.

« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »

Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.

La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »

« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».

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L'Humanité

Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »

Entretien

Sylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.

Antoine Portoles

Depuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?

Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultra­libéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.

RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?

Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.

Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.

Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?

Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.

Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.

Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.

Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?

On oublie souvent que, dans les catégories ­populaires, une part ­significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.

Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »

Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ­ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.

Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.

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VA+ agressé : derrière la violence gratuite, l’inquiétude des journalistes de droite

Au début des années 2000, l’écrivain Marc Dugain achevait son roman phare, Heureux comme Dieu en France. Deux décennies ont passé. La France s’est archipellisée, le sectarisme en a profité pour proliférer. A tel point que la maxime mériterait d’être actualisée. “Malheureux comme un journaliste de droite en France” sied mieux à l’époque. En 2023, l’adage prend même tout son sens. Baudouin Wisselmann a créé VA+, la chaîne Youtube de Valeurs actuelles, en 2019. Il y a quelques semaines, il se rend, accompagné de son cadreur, à Saint-Etienne. Déclassement économique, insalubrité, insécurité… Depuis plusieurs années, la commune de la Loire, classée parmi les plus pauvres de France, est à la dérive. Symbole de cette agonie ? Le quartier de Beaubrun-Tarentaize. En 2014, Le Monde publiait un article intitulé Saint-Etienne, capitale des taudis, avec, pour illustration, la photographie d’un immeuble vétuste de ce ghetto, détruit depuis lors. De vitrines baissées en commerces qui mettent la clé sous la porte, les habitants déplorent un quartier à l’abandon, délaissé par les pouvoirs publics. « A Beaubrun-Tarentaize vit une population aux revenus modestes, qui subit de plein fouet les conséquences de la mondialisation, et qui s’inquiète de la fermeture de nombreux commerces, confie Baudouin Wisselmann. Alors, logiquement, on décide d’interviewer des Stéphanois pour avoir leur ressenti sur la situation. »

🔴 « Tu vas frapper un journaliste ? » – « Oui je m’en fous »

À Saint-Étienne, @Baudouin_wissel et notre cadreur ont été pris à partie par des militants de gauche peu soucieux de la liberté de la presse.

Reportage disponible sur @VAplus_ : https://t.co/5QnYQKl6U2 pic.twitter.com/PsPn1A7Ty3

— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) March 17, 2023

Ce qui en agace certains. Plus particulièrement ce groupe de quadragénaires, capuches sur la tête, style altermondialiste, qui suit nos journalistes depuis plusieurs minutes. « On les avait déjà remarqués, mais on n’y prêtait peu attention, on pensait qu’ils étaient inoffensifs. Alors qu’on revient vers le centre-ville pour interroger une habitante, l’un d’eux lance : ne répondez pas, c’est des fachos ! Wesh les FAF ! » L’anathème, éculé, n’atteint plus Baudouin depuis longtemps. Le chef de VA+ tente de nouer un dialogue. « Viens discuter ! T’es stressé ? » En vain. En guise de réponse, l’un des opposants enfile un masque Covid. Avec ce tissu, il fait coup double : il sait qu’il échappe à la fois au débat et à la caméra. Un autre en profite pour faire valser la bonnette VA+. « Un classique. On est devenus champions du monde de ramassage de bonnettes » , ironise notre journaliste. Si seulement l’offensive s’était arrêtée là. La situation s’envenime. Les militants anticapitalistes décrètent l’équipe de VA+ persona non grata. L’un deux crache sur Baudouin. Qui décide de riposter. Les deux opposants en viennent aux mains. Ils sont seulement séparés in extremis par deux passants. « On n’a pas déposé de plainte car il n’y pas de blessure ni d’ITT, mais il y a un préjudice moral. Je suis père de famille, la question de la sécurité se pose. »

Pour l’heure, VA+ sillonne la France sans garde du corps. Le jeune média a appris à grandir avec le dogmatisme de ses contradicteurs. Quoi qu’il en coûte. « C’est devenu notre quotidien depuis que notre chaîne a du succès [371 000 abonnés sur YouTube] », admet Baudouin Wisselmann.

Censure et intimidations

Les exemples sont légion. Comme ce jour de novembre 2021, dans les rues de Lyon. L’insécurité gangrène le quartier de la Guillotière. L’enclave lyonnaise est même devenue, à coup de cambriolages et de banditisme, une zone de non-droit au sein de la ville des frères Lumière. Alors VA+ décide de passer au peigne fin les environs. Alors qu’Armel de Marsac sonde des habitants du quartier, aux mains des trafiquants de drogue et des caïds, quelques membres du collectif la Fourmi Rouge l’observent, le scrutent. Rapidement, ils le prennent en filature. Durant de longues minutes, une sorte de course-poursuite s’engage. Les militants finiront par jeter l’éponge. Bis repetita à Marseille quelques mois plus tard. Une poignée de racailles l’invectivent dans la rue. « A titre personnel, j’ai déjà été pris à partie à Lille et Villepinte par des militants d’extrême-gauche. Ils nous ont pris notre bonnette, à chaque fois avant des meetings d’Eric Zemmour », rappelle Baudouin Wisselmann. Anne-Lorraine Rousseau, ex-journaliste de VA+, est bousculée alors qu’elle couvre une manifestation. « La gauche militante ne supporte pas qu’on fasse notre travail. Alors il décident de tout mettre en œuvre pour l’entraver ».

Angles modifiés, quartiers sciemment évités, questions retoquées… Pour sauver sa peau, VA+ est contraint de se brider, voire de se censurer. Quid du microcosme journalistique ? La corporation semble s’habituer à ces dérives… lorsqu’elles touchent des journalistes de droite. Alors que les agressions de journalistes de France 3 ou BFMTV sont copieusement relayées dans la presse, les prises à partie par des militants féministes et antifa de Jordan Florentin (Boulevard Voltaire), en mars, et de Maud Koffler (ex-Livre-Noir), fin 2021, sont elles passées sous silence. « Après la publication de vidéo de mon agression sur Instagram, j’ai reçu des messages de soutien de quelques confrères, mais en perso seulement, déplore Baudouin Wisselmann. Comme si beaucoup d’entre eux ne souhaitaient pas s’exposer par peur d’éventuelles représailles. » 2023, ou craintif comme un journaliste en France ?

Pour consulter le reportage intégral sur le délabrement de Saint-Etienne, rendez-vous sur l’offre Rejoindre de VA+

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[Vidéo VA+] Le village de Bélâbre se déchire autour de l’installation de migrants

A l’initiative du collectif Non au CADA à Bélâbre, une centaine de locaux, et de soutiens venus à l’appel du parti Reconquête se sont rassemblés sur la place de l’église afin de faire entendre leurs revendications au maire, qui fait aujourd’hui la sourde oreille. Les habitants, inquiets des répercussions sécuritaires que pourrait causer l’accueil de ces 38 migrants dans un bâtiment de taille modeste et dans un village tranquille, s’opposent fermement au projet, et réclament au maire l’organisation d’un référendum local sur la question. Le seul épicier du village a d’ors et déjà annoncé qu’il partirait ailleurs si jamais le projet devait aboutir.

En opposition à ces villageois, d’autres habitants soutenus par des militants d’extrême-gauche venus de toute la région (notamment à l’appel de l’organisation Extinction Rebellion Poitiers) se sont réunis place de la mairie en faveur de l’accueil de ces migrants derrière une banderole « Bélâbre Généalogique ». Ils soutiennent le projet initié par l’association Viltaïs, organisation pourtant pointée du doigt par la Cour des comptes à cause du train de vie démesuré de ses dirigeants. Le cortège s’est finalement approché de la place de l’église sous l’étroite surveillance des 84 gendarmes déployés afin de sécuriser les manifestations. Quelques échanges tendus ont eu lieu, sans néanmoins dégénérer vers la violence.

Des activistes ont néanmoins réussi à déjouer la vigilance des gendarmes et ont saboté le matériel de sonorisation apporté par les anti-CADA en sectionnant le câble d’alimentation. Une méthode d’intimidation qui n’a pas refroidit les opposants au centre d’accueil, qui se sont finalement réunis à quelques dizaines de mètres plus loin sur le perron de l’Eglise afin de prononcer quelques uns des discours, sans micro.

Marie-Odile Trusch, bélâbraise d’un âge honorable et porte-parole du collectif, n’a elle pas pu s’exprimer et a dû attendre le calme d’une conférence de presse organisée à l’écart du raffut des militants immigrationnistes pour dénoncer les diverses menaces, insultes, et autres diffamations subies par les membres du collectif, parfois par voie de presse.

Une manifestation locale, qui a eu une répercussion nationale, grâce à la venue du très médiatique avocat Pierre Gentillet, originaire d’une commune située à une trentaine de kilomètres de là et qui accueille déjà des demandeurs d’asile dont l’intégration ne semble pas avoir été aussi idyllique que semblent vouloir le présenter les pouvoirs publics.

« Battez-vous pour #Belabre » ! Discours de @Pierre_GTIL en soutien aux manifestants contre l’ouverture d’un centre pour demandeurs d’asile dans le village. Reportage à venir sur @Valeurs pic.twitter.com/MY9WJ1YkOt

— Jonathan Moadab (@MoadabJ) March 11, 2023

Les habitants du village ont fourni une contre-proposition au maire pour racheter la chemiserie pour en faire une entreprise tournée vers l’avenir et le web3. Bien qu’enclavée, cette commune du Berry dispose en effet d’un accès à la fibre optique.

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La dérive et les frasques d’un glandeur vulgaire et de son ex-petite amie dans la sphère arty alternative de Los Angeles.

Vincent Ostria

Tentant de masquer sa calvitie galopante avec divers artifices capillaires, vêtu de façon outrancière et ridicule, Eugene Kotlyarenko, réalisateur et souvent acteur principal, est le sale gosse du courant « mumblecore ». Ouvertement libidineux, ce trentenaire né en Ukraine ne pense qu’au sexe et cultive la vulgarité avec constance. Katelyn, son ex-petite amie new-yorkaise lui rend visite à Los Angeles. Pendant qu’elle se trouve encore dans l’avion, il s’envoie en l’air avec une jeune femme dont on ne voit pas le visage. L’affaire est montrée crûment par le biais d’un montage sarcastique. Le ton de cette anti-comédie romantique version trash est donné. Dès lors, les pusillanimes tentatives d’Eugene pour recoller les morceaux de sa relation avec son ex vont pimenter cette balade foutraque dans les bas-fonds de la décadence californienne. Outre les frasques incessantes d’Eugene, qui cultive le grotesque en esthète, « A Wonderful Cloud » a des vertus documentaires en étudiant l’exhibitionnisme de la faune alternative de Los Angeles. Tout le monde est artiste n’importe nawak, tout le monde est un peu dans le cinéma, et cultive un hédonisme ayant pour corollaire un désespoir qui ne dit pas son nom. Les déambulations de Katelyn et Eugene, de loft d’artistes ringards en fêtes déglinguées, prennent alors des allures d’« After Hours » diurnes. Ce qui prime est la vérité du tableau (la vraie Los Angeles, pas celle du cinéma) et la trivialité des situations. Ce film est un condensé du mouvement « mumblecore », peu diffusé hors des États-Unis, qui perpétue une marginalité festive initiée par les beatniks dans les années 1940, poursuivie par les hippies, puis les punks et toutes sortes de bouffons juvéniles de la société de consommation. La grande différence de Kotlyarenko avec ses pairs et les autres farceurs narcissiques — dont Woody Allen —, est une forme de sincérité maso dans sa vision du monde et sa peinture de lui-même. Il joue son propre rôle dans la vie et l’actrice qui incarne Katelyn (Kate Lyn Sheil) est sa vraie ex-petite amie. Mais en même temps, cette dérive glandouilleuse élevée au rang des beaux-arts n’est pas aussi foutraque qu’elle veut en avoir l’air. Les films de Kotlyarenko n’ont certes pas un grand écho international, mais il sont professionnels et travaillés. D’où le paradoxe d’un tel cinéma, qui semble atteindre le degré zéro du je-m’en-foutisme, mais qui est en fait très structuré. On ne se lasse jamais de ce type de geste cinématographique, qui reste toujours sur le fil. Et puis Kotlyarenko apporte un sang nouveau dans la comédie romantique.

Valeurs Actuelles

[Edito] Agnès Verdier-Molinié : « La fin de l’argent magique, c’est aussi la fin du déni »

[Edito] Agnès Verdier-Molinié : « Mais qui paie l’impôt, mille sabords ?! »

Coronavirus : les quatre limites de la gestion française

Si la France n'adapte pas sa politique sanitaire à la réalité du terrain, son économie continuera de s'effondrer beaucoup plus rapidement que celle de ses voisins européens.

Les pistes de l’Ifrap pour dépenser mieux et moins

La Poste, collectivités locales, Éducation nationale, Sécurité sociale et santé… Le think tank passe la suradministration à la loupe.

Hôpital public : pourquoi le plan d’Emmanuel Macron ne suffira pas à résoudre la crise

La crise que traverse l'hôpital public ne relève pas d'abord d'un manque de moyens, mais de lourdeurs administratives qui doivent urgemment faire l'objet de réformes, tranche Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation Ifrap.

La grève à la SNCF, premier acte du harcèlement qui vient sur la réforme des retraites

Après avoir paralysé la circulation les 19 et 20 octobre en revendiquant un pseudo-droit de retrait, les syndicats de la SNCF annoncent une grève dure à compter du 5 décembre. Tout ça pour défendre un système de retraite très généreux, très coûteux… et très injuste, estime la directrice de l'Ifrap Agnès Verdier-Molinié.

Réforme des retraites, attention aux intox

Parmi les pistes évoquées pour la future réforme des retraites se trouvent déjà un certain nombre de non-dits qui ne laissent pas d'inquiéter.

Justice sociale, urgence écologique… Et si le gouvernement s’attaquait plutôt au vrai problème : son incurie budgétaire ?

La feuille de route proposée par Édouard Philippe dans son discours de politique générale est insuffisante pour répondre aux trois urgences économique, sociale et politique. Sans tarder, la France doit transformer son modèle en s'inspirant de ses voisins du nord de l'Europe, alerte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation Ifrap.

L’agaçant jeu de bonneteau fiscal d’Emmanuel Macron

Sans marge de manœuvre financière, le chef de l'État est acculé à user d'un dangereux balancier fiscal entre les ménages et les entreprises. Explications d'Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation IFRAP.

Les syndicats à contre-courant de l’Histoire

L'Humanité

Banlieues bleues cultive les marges

Nos recommandations culturelles

Festival La programmation de ce 40e anniversaire se veut audacieuse. Un voyage au diapason des identités sonores qui redéfinissent le large champ des musiques improvisées, depuis la Seine-Saint-Denis.

Clément Garcia

Pieds ancrés mais regard projeté. Pour ses quarante printemps, Banlieues bleues ne se contentera pas de célébrer ses riches heures. Le festival aurait pu. De Miles Davis à Wayne Shorter en passant par Max Roach ou Sonny Rollins, les éminences du jazz y sont toutes passées, construisant la renommée internationale de ce jalon considérable de la longue histoire d’amour entre le France et les musiques improvisées. Une histoire symbolisée par l’affiche iconique de cette édition anniversaire, instantané volé par Guy Le Querrec en 1989 à Saint-Denis où Nina Simone et Miriam Makeba s’embrassent façon Brejnev et Honecker, version afro-­sororelle. Pour le passé, on en restera donc là.

Place au présent, et au futur : « Ce qui est saillant dans la programmation de cette édition, ce sont ces nouvelles formes musicales, avec beaucoup de projets assez dingues et de groupes bizarroïdes », expose Xavier Lemettre, qui dirige le festival depuis 2001. En parcourant la programmation, ce sont les hybridations qui sautent aux yeux. De celles qui tendent à redéfinir les musiques improvisées. « Aujourd’hui, la musique a muté. Elle s’est un peu balkanisée. Et les musiciens ne se rangent plus forcément derrière un style. Beaucoup de ceux qui font du jazz s’en éloignent dans leurs projets.  »

Electro, fusion tropicale, blues-raï et rumba-punk

De jazz, il sera bien sûr encore question avec le tambour battant d’Hamid Drake ou les six cordes de Marc Ribot. Mais champ libre est laissé à l’expérimentation et aux jeunes artistes. La flamenca Rocío Márquez y tiendra la scène sur les beats electro de Bronquio. Il y a quelques mois, la paire pondait un album remarquable, Tercer Cielo, électrisante plongée dans la tradition. Entre le septuor de fusion tropicale colombien la Sonora Mazurèn, né dans les faubourgs de Bogota, le rap alternatif du natif d’Alabama (États-Unis) Pink Siifu, le hip-hop bleuté de Sélébéyone, le bues-raï du projet Mademoiselle emmené par Rodolphe Burger, Sofiane Saidi et Mehdi Haddab (lire notre entretien dans l’Humanité du 10 mars), l’afro-transe d’HHY & the Kampala Unit, la rumba-punk de Lova Lova, la star brésilienne de samba-­rap Emicida ou le fringant doyen Ray Lema, le panel fait voyager dans les genres et les cultures.

« En quarante ans, l’identité du festival a changé, reconnaît Xavier Lemettre , mais sa philosophie reste la même : présenter au public le plus large possible la richesse, la diver­sité et la créativité musicales.  » Le festival a toujours su contourner les ponts d’or de l’industrie musicale en consacrant le mariage heureux de la Seine-Saint-Denis et du jazz, d’un lieu au ban et d’une musique aux marges. « À sa création, Banlieues bleues était l’un des rares endroits où on pouvait entendre des musiques marginalisées : le free-jazz à une époque, le jazz contemporain ou européen. On est dans le nord-est de Paris, où vivent un nombre incalculable de musiciens, là où c’est le moins cher, comme la banlieue de New York, de Chicago ou de Rio. Le futur de la musique se joue avec ces musiciens-là. Et le futur de la société en France se joue aussi en grande partie ici.  » Douze villes accueillent cette année le festival et les communes fondatrices de l’association participent toujours à son conseil d’administration, perpétuant l’ancrage territorial de l’événement. « Ça pouvait paraître comme un handicap d’être éparpillé sur autant de villes sur quatre semaines. Mais, pour nous, c’est un atout de rayonnement et de proximité.­ Car chaque concert est préparé aussi localement. Et l’ancrage territorial, c’est l’éducation musicale pendant et après les concerts, où des artistes professionnels travaillent avec des publics. L’art ne va pas du haut vers là-bas, il se construit aussi entre des professionnels et des publics qui partagent des projets ensemble », indique le directeur. Une ambition soutenue par une politique tarifaire particulièrement généreuse qui relève d’une mission de service public, grâce au concours des différentes collectivités.

Cette année, l’ouverture est prévue dans les locaux de l’université Paris-VIII, à Saint-Denis, l’une des plus grosses facs d’art d’Europe avec plus de 4 000 étudiants. « La France du futur, très mélangée, très moderne, très au courant. C’est sans doute pour ça qu’on risque de ne pas pouvoir y jouer… » regrette, amusé, Xavier Lemettre, qui compte se replier dans son repaire de la Dynamo, à Pantin. Dans cette université bloquée d’où des notes bleues devaient s’élever, le rejet de la motion de censure ne passe pas. Aux marges de la cité plus qu’ailleurs.

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Edouard Husson : “L’objectif pour les Etats-Unis est de rendre l’Union européenne plus dépendante d’eux”

Écoles privées catholiques : la détresse insoupçonnée des jeunes

Saint-Michel face au Conseil d’Etat : la statue des Sables d’Olonne sera-t-elle déboulonnée ?

Sables d’Olonne : l’Archange Saint-Michel devant le Conseil d’Etat

[Entretien] Enseignante tuée à Saint-Jean-de-Luz : « Beaucoup d’enfants sont atteints de troubles psychologiques »

[Exclu VA +] De transgenre à lanceur d’alerte, le cri du cœur d’Oli London

On a lu le livre du Prince Harry pour vous… et on n’est pas déçus !

[Entretien] Bertrand Deckers : « Le Prince Harry s’en prend à la monarchie »

[Entretien] Destruction des églises « sans grand intérêt » : Alexandra Sobczak répond à Roselyne Bachelot

JMJ 2011 à Madrid : un souvenir émouvant du pontificat de Benoît XVI

L'Humanité

« On essaie de saisir les phénomènes de société naissants »

Nos recommandations culturelles

Télévision Le magazine de M6  Zone interdite fête ses 30 ans. Réalisant toujours de bonne audiences, il démontre l’appétit des téléspectateurs pour l’enquête journalistique.

Grégory Marin

Le magazine de société Zone interdite fête ses 30 ans. En se penchant sur des décennies ­d’histoire intime et collective, l’émission de ce dimanche, consacrée à l’évolution de la place des femmes dans la société et aux avancées de l’égalité femmes-hommes, est constitutive de ce que le programme voulait faire : «  Montrer le monde tel qu’il est. » Depuis 1993, à sa création par Patrick de Carolis, Zone ­interdite a imprimé un ton, suscité des polémiques, mais aussi contribué au débat public.

Jean-Marie Tricaud a été de l’aventure Zone interdite dès le départ. Reporter, réalisateur, puis rédacteur en chef pendant dix ans, il en est désormais le producteur exécutif. « Bimensuelle et monothématique », l’émission est aujourd’hui composée d’un seul reportage de 90 minutes, une « singularité », assure Jean-Marie Tricaud, qui permet de « prendre son temps ». Dans la fabrication, d’abord : « 90 minutes, c’est quasiment un film de cinéma, qui nécessite un an de travail. » Dans le temps accordé aux témoins, ensuite, « pendant l’enquête, en tournage et à l’antenne ».

Zone interdite a un temps pâti de l’image d’émission sensationnaliste qui collait à M6, véhiculée essentiellement par les caricatures des Guignols. L’émission peut encore, de temps à autre, être associée à des polémiques : en 2017, elle était accusée de présenter la transidentité comme un « effet de mode », selon ­certaines associations et, plus ­récemment, Arrêt sur images relayait les critiques d’une Roubaisienne affirmant que ses propos avaient été « tronqués » et que le montage d’un reportage sur l’islam radical dans cette ville du Nord était « trompeur ». « On fait juste notre travail, plaide Jean-Marie Tricaud. C’est scandaleux que des journalistes soient ­l’objet de menaces » pour un ­reportage. Ophélie Meunier, présentatrice du magazine depuis sept ans, en a été victime sur les réseaux sociaux, au point de bénéficier un moment d’une protection policière.

« Faire bouger les mentalités »

Comme ses consœurs Cash investigation ou Réseau ­d’enquêtes, Zone interdite revendique de « faire bouger les mentalités » : « Quand on sent qu’il y a un phénomène montant, on essaie d’enquêter, de saisir les phénomènes de ­société naissants », plaide Ophélie Meunier. « Par exemple, dans les années 1990, on s’est emparés de la sécurité routière. Ce n’était pas un thème populaire, mais une tragédie, plus de 8 000 morts par an sur la route ! Et dans les années 2000, le gouvernement en a fait une priorité. On a joué notre rôle », complète son producteur. Depuis, le handicap, les maisons de retraite ont fait l’objet d’émissions qui ont eu des répercussions sur le public et au-delà. À l’occasion d’un reportage sur les dérives de l’aide sociale à l’enfance, présenté à l’Assemblée nationale début 2020, le directeur adjoint des programmes de M6, Jonathan Curiel, affirmait que « la télévision doit s’emparer de ces faits de société pour faire bouger les lignes ». Vu les ­audiences de ces émissions d’investigation (en moyenne 3 millions de spectateurs pour Cash ­investigation, autour de deux pour Zone interdite), le public acquiesce.

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Valeurs Actuelles

Poubelles, rats, patrimoine : comment Hidalgo transforme la capitale en ZAD

Vasectomie : la tendance de la stérilisation au masculin

Renforcement de la lutte contre l’immigration : la poudre aux yeux européenne

Le triste phénomène “no kids”

Brexit : le “Bregret” des Britanniques

Enquête au cœur de la fin de vie : le documentaire qui dévoile le vrai visage de l’euthanasie

Le 8 février 2023, Valeurs Actuelles a assisté à l’avant-première d’un documentaire sur l’euthanasie signé Ligne de Front, la société de production de Bernard de la Villardière.

Danone : inauguration d’un centre pour relever les défis de demain

Hijab Day : le flop de l’édition 2023 en France

Euthanasie : l’ « Eldorado » belge qui inspire la France

Jean-Luc Coronel de Boissezon, révoqué pour l’exemple

L'Humanité

Essai. Une manifeste injustice culturelle

Nos recommandations culturelles

Stéphane Floccari

L’expression de « philosophie indienne » a longtemps été inaudible. Elle heurte encore parfois les oreilles de ceux qui, génération après génération, ont été formés à la tradition européenne de la philosophie, sous les titres de métaphysique, d’ontologie ou de science universelle. Celle qui, des présocratiques à Deleuze, a placé l’œil du concept au centre du visage cyclopéen du philosophe et mis dans sa bouche un nombre limité d’idiomes, tous issus du Vieux Continent. Circulant librement du grec au latin, de l’anglais au français et à l’allemand, plus marginalement à l’italien ou à l’espagnol, exceptionnellement au danois, la pensée philosophique a, depuis deux siècles, déclaré la pensée indienne indigne du titre de philosophie. Le goût et l’intérêt prononcé de philosophes tels que Hegel et Schopenhauer pour la pensée philosophique indienne n’ont pas suffi à inverser la tendance. C’est le mérite de Vincent Eltschinger et Isabelle Ratié d’instruire le procès en révision d’une manifeste injustice culturelle.

Une tradition jugée à tort non philosophique

Leur parti pris est de donner la priorité aux problèmes et non aux doctrines, en osant poser à une tradition jugée à tort non philosophique des questions qui, elles, le sont. Il en résulte une série d’études passionnantes consacrées à la conscience, à autrui, à la connaissance, à la vérité ou à Dieu. À lire cet épais et salutaire ouvrage, on se prend à espérer le texte d’un auteur de philosophie indienne à l’épreuve reine du baccalauréat. Chiche ?

PhilosophieEssaisInde
Valeurs Actuelles

[Bigot] Le juste prix du vivre ensemble

[Bigot] Ukraine, un an après : le gâchis français

[Bigot] Ukraine, le patriotisme européen de substitution

[Bigot] IVG dans la constitution : la vie politique française en voie d’américanisation

[Bigot] Ukraine : arrête tes chars Macron !

[Bigot] La réforme des retraites à la lanterne

[Bigot] Désindustrialisation, endettement, la France d’aujourd’hui sera-t-elle la Grèce de demain ?

[Bigot] Retraites : un référendum sinon rien !

[Bigot] “Qatargate” : faut-il boycotter le Parlement européen ?

[Bigot] Sciences Po, temple de la soumission au “wokisme”

L'Humanité

Histoire. Le sang de Lucrèce et l’histoire de Rome en représentation artistique

Nos recommandations culturelles

Didier PinaudLe Suicide de Lucrèce

Voici tout un livre sur l’image de Lucrèce après le viol qu’elle dut subir de la part de son mari, « le soudard Sextus Tarquin », comme l’avait qualifié Michel Leiris dans  l’Âge d’homme. L’historien de l’art Henri de Riedmatten nous raconte donc ici l’histoire de Lucrèce, illustre pour sa mort tragique qui aurait entraîné la chute de la royauté romaine. Aussitôt après son suicide accompli en présence de son père et de son mari, Lucius Junius Brutus secoua le poignard ensanglanté de la « suicidée de la société » et appela le peuple à la révolte, instituant alors la République. Ce processus de fondation a bien été déclenché par ce suicide de Lucrèce, morte de façon héroïque sous un régime qui promouvait la propriété sexuelle de l’homme sur la femme… Et ce qui reste de cette histoire, c’est l’art. On retrouve cette représentation historique dans ce très beau livre sous-titré Éros et politique à la Renaissance. Les peintres de la Renaissance se sont en effet emparés du suicide de Lucrèce, comme par exemple Lucas Cranach l’Ancien…

RomePeintureEmpire Romain
L'Humanité

Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon

Enquête

À la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.

Rosa Moussaoui

Le 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le ­sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une ­résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant ­résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux ­adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »

Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas »  Christian Cambon 

Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdo­madaire marocain francophone Tel Quel.

Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».

« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».

Comme une atmosphère de Mamounia à Paris

Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-­président de la délégation parlementaire au renseignement.

En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.

Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.

Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.

Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.

Un ancien tortionnaire honoré

Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »

Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.

Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »

Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »

Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le Palais

Dans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.

Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».

« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »

« Notre allié le plus sûr au Maghreb »

Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’auto­détermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.

Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».

Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »

De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.

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L'Humanité

Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc

Actu

L’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.

Jérôme Skalski

Le Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.

L’expulsion de la délégation israélienne

Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Le sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Union africainesahara occidentalMarocfront polisario
Valeurs Actuelles

VA+ agressé : derrière la violence gratuite, l’inquiétude des journalistes de droite

ChatGPT-Valeurs actuelles : qui dit la vérité ? Le “grand remplacement”, mythe ou réalité ?

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L'Humanité

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Enquête

[Mise à jour le 23 février]

BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.

Rosa Moussaoui

Dans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.

Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».

« Ingérence étrangère »

Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.

Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».

Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.

Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…

Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.

« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »

Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.

Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »

Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.

Un autre média concerné ?

La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.

Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.

« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».

Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.

Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française

Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

Dans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.

Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».

La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Omar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »

Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien

Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».

Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »

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Valeurs Actuelles

Brèves de prétoire : « Monsieur, vous êtes dans un tribunal correctionnel, pas à une tribune politique »

Un public inhabituel a pris place sur les bancs de la 23e chambre du tribunal correctionnel de Paris. À peu de choses près, nous pourrions nous croire dans un amphithéâtre pour un cours en sciences humaines et sociales. Tous ces jeunes gens, ou presque, arborent la tenue classique de l’étudiant en révolte contre le système : Dr. Martens aux arpions, paire de jeans et pulls sans forme (on exagère à peine).

L’un deux, la vingtaine échevelée, a poussé la coquetterie jusqu’à épingler un pin’s A.C.A.B, acronyme du slogan anglais « All Cops Are Bastards » [En français, « Tous les flics sont des bâtards », NDLR], au revers gauche de son blouson Harrington. Au droit, un patch estampillé « Action antifasciste ». Lui et sa bande sont venus soutenir leurs « camarades » arrêtés mardi soir lors de rassemblements sauvages contre la réforme des retraites.

Chevaux mi-ras, moustaches naissantes, et traits inexpressifs, cet apprenti couvreur-zingueur manifeste un détachement insolent.

C’est le cas de Clément, 25 ans, interpellé place de la Bastille sur les coups de 23 h 00, après avoir été repéré par des policiers en train de construire et de mettre le feu à une barricade. Cheveux mi-ras, moustache naissante et traits inexpressifs, cet apprenti couvreur-zingueur manifeste un détachement insolent.

La très énergique présidente, Anne-Laure Mabille, le questionne sur les faits. « Je nie les avoir commis », répond le prévenu d’une voix monotone. S’il a vu d’autres personnes construire une barricade et y mettre le feu à l’angle de la rue Saint-Sabin et de la rue du Chemin-Vert ? Affirmatif, mais il n’en faisait pas partie. Problème : les policiers précisent que le jeune homme identifiable à son jogging rouge à trois bandes – celui qu’il porte actuellement dans le box – n’était entouré d’aucun autre individu lorsqu’il a commis ces dégradations.

Clément écoute, mais ses yeux disent “cause toujours”.

Seulement voilà, Clément n’a pas été arrêté sur le fait accompli, mais plus tard dans la soirée, à quelque 500 mètres du lieu de l’infraction.

Qu’à cela ne tienne, l’opinion de la procureure de la République est formée : l’homme qui est assis dans le box est l’incendiaire de la rue Saint-Sabin. À preuve, ses habits caractéristiques qui n’ont pas pu tromper les agents interpellateurs. Et de rappeler « qu’on a parfaitement le droit d’exprimer ses opinions, de manifester son désaccord, mais pas de commettre des infractions ». Clément écoute, mais ses yeux disent “cause toujours”. Pour insolent qu’il soit, le jeune homme n’a pas un pedigree de voyou ; il est seulement fait état d’une peine pour des faits de dégradations à Grenoble en 2021. Rien de bien méchant. Aussi, la proc’ demande-t-elle une peine d’avertissement : huit mois avec sursis.

Là-dessus, protestation de l’avocate du manifestant : « Le seul élément à charge dans ce dossier, c’est une phrase dans le PV. “Il construisait une barricade en y mettant le feu”. Il n’y a aucun élément contradictoire, on est dans le flou le plus total. » Quant à l’élément central de cette affaire, le fameux jogging rouge, le conseil de Clément lui oppose l’exploitation-vidéo qui ne montre aucun individu vêtu ainsi. Très en verve, elle achève sa plaidoirie en citant l’avocat et écrivain, François Sureau : « Il ne reste rien de la liberté de manifester si le gouvernement peut choisir ses opposants. »

Je veux dire qu’on continuera à se mobiliser contre cette réforme injuste malgré les violences policières.

La présidente invite Clément à prendre une dernière fois la parole. « Je veux dire qu’on continuera à se mobiliser contre cette réforme injuste malgré les violences policières et… » Anne-Laure Mabille le coupe : « Monsieur, vous êtes dans un tribunal correctionnel, pas à une tribune politique. Il y a méprise ! »

Sur les bancs du public, cet accès de niaise sentimentalité révolutionnaire a eu son petit effet ; certains opinent du chef, l’air de dire : « Prends ça, dictature ! » En attendant, la dictature vient de déclarer Quentin non-coupable, faute d’éléments permettant d’affirmer avec certitude qu’il est l’auteur de ces faits.

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L'Humanité

Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue

Histoire de la semaine

En vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.

Clément Garcia

L’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.

À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.

Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortune

Pionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.

L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL

Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»

Des  métalleux en prison

Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.

Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias

Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».

L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.

Subventions et répression

Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»

Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»

Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».

C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»

Une programmation cloisonnée

Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.

TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.

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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».

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Fatiha et Driss Radi, au nom du fils

Un jour avec

Les parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.

Rosa Moussaoui

Dans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de  Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».

mis à l’épreuve d’un cruel isolement

Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.

Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».

Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.

guets-apens et violences policières

Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.

Salir, calomnier, bâillonner...

Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.

Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.

MarocMarocgateOmar Radi
France24 - Monde

Retraites : "Nous continuons d'avancer, la France ne peut pas être à l'arrêt", affirme Macron

Publié le : 24/03/2023 - 14:26Modifié le : 24/03/2023 - 15:02

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La réforme des retraites va poursuivre son "chemin démocratique" et continuer d'avancer, a déclaré, vendredi, Emmanuel Macron, à Bruxelles lors d'une conférence de presse, en dépit du durcissement de la contestation sur ce texte dans le pays.

Droit dans ses bottes. Le président français, Emmanuel Macron, a affirmé, vendredi 24 mars, que la France "ne peut pas être à l'arrêt" et que la réforme des retraites allait poursuivre son "chemin démocratique", en dépit du durcissement de la contestation dans le pays.

"Nous continuons d'avancer. Le pays ne peut pas être à l'arrêt", a-t-il dit depuis Bruxelles à l'issue d'un sommet des dirigeants de l'Union européenne, avant de répéter à trois reprises que sa Première ministre, son gouvernement et le Parlement continuaient "à avancer".

>> Reportage : "Il faut tout bloquer !" : à Paris, la colère gronde contre Emmanuel Macron et le gouvernement

Après son adoption au Parlement via le recours à l'article 49.3 de la Constitution, le projet de loi portant sur la réforme des retraites est actuellement en cours d'examen par le Conseil constitutionnel qui doit le valider avant que le chef de l'État ne puisse le promulguer.

Jeudi, des heurts ont éclaté à Paris et dans d'autres villes françaises en marge et à l'issue des manifestations organisées à l'appel d'une neuvième journée de contestation de la réforme qui a été marquée par un regain de mobilisation.

"En démocratie, on n'a pas le droit à la violence" réagit le président Emmanuel #Macron 🇫🇷, interrogé sur les violences qui ont éclaté lors des manifestations contre la #ReformeDesRetraites pic.twitter.com/tAgKoQN9iE

March 24, 2023

"Nous ne céderons rien à cette violence", a déclaré Emmanuel Macron depuis Bruxelles, disant la condamner avec la "plus grande fermeté".

"Le bon sens et l'amitié nous conduisent à proposer un report"

Le chef de l'État s'est par ailleurs dit "à disposition de l'intersyndicale" pour aborder les autres thématiques évoquées mercredi lors de son interview au journal télévisé.

"J'ai indiqué notre disponibilité à avancer sur des sujets comme l'usure professionnelle, les fins de carrière, les reconversions, l'évolution des carrières, les conditions de travail, les rémunérations dans certaines branches", a-t-il détaillé.

>> À lire : Réforme des retraites : les contre-vérités d’Emmanuel Macron

"Et donc je suis à la disposition de l'intersyndicale si elle souhaite venir me rencontrer pour avancer sur tous ces sujets. Pour le reste et la réforme des retraites, elle est devant le Conseil constitutionnel et il est évident que nous attendrons la décision du Conseil constitutionnel".

Interrogé au sujet du report de la visite du roi Charles III en France, Emmanuel Macron a expliqué avoir proposé qu'"au début de l'été", une nouvelle date de visite puisse "être calée".

🔴 "Nous ne serions pas sérieux à proposer à sa majesté et la reine consort de faire une visite d'État au milieu des manifestations" a répondu le président Emmanuel #Macron 🇫🇷 en discours au sommet européen, interrogé sur la visite repoussée de Charles III pic.twitter.com/K6vTZCuLzO

March 24, 2023

Selon lui, "le bon sens et l'amitié nous conduisent à proposer un report", et, puisqu'une nouvelle journée de mobilisation est annoncée pour mardi 28 mars, "nous ne serions pas sérieux et nous manquerions d'un certain bon sens" à "proposer une visite au milieu des manifestations".

Avec AFP et Reuters

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L'Élysée annonce le report de la visite officielle de Charles III en France

Réforme des retraites : nuit incandescente à Paris et dans plusieurs villes de France

Réforme des retraites

"Il faut tout bloquer !" : à Paris, la colère gronde contre Emmanuel Macron et le gouvernement

Valeurs Actuelles

[Nay] Le 49.3 faute de mieux

Le président aura-t-il toujours la main verte pour réformer la France ? En a-t-il toujours l’autorité ? Et sur qui pourra-t-il compter, puisque sa majorité est relative ? En 2017, les Français élisaient un chef de l’État téméraire âgé de 39 ans. Le pays avait, selon lui, besoin d’une thérapie de choc. Pour les retraites, on lui avait vendu (alors qu’il n’y connaissait que pouic) la réforme systémique si chère à la CFDT. Sur le papier, la réforme parfaite. Tout euro cotisé donnerait les mêmes droits à tous. Les 42 régimes ne feraient plus qu’un.

« Un jour, j’irai vivre en théorie parce qu’en théorie tout se passe bien », ironisait Pierre Desproges. Illustration : les premiers calculs montraient que si 40 % des salariés verraient leurs retraites améliorées, 60 % seraient perdants. Que les régimes qui avaient bâti leur système sans rien demander à l’État (avocats, notaires, RATP…), grâce à un fonds de réserve abondé par leurs cotisations, devraient le mettre au pot commun. La fronde menaçait d’être grave. Votée en première lecture, la réforme fut abandonnée dans les tiroirs. Merci le Covid.

En 2022, Emmanuel Macron est réélu avec une seule proposition : la retraite à 65 ans (mesure d’âge qu’il jugeait stupide trois ans plus tôt). Comme elle était prônée par tous les candidats de la primaire des Républicains, ce serait, croyait-il, son assurance tous risques dans l’hémicycle. Rien n’a changé depuis 2010, quand Nicolas Sarkozy avait fait voter le passage de la retraite de 60 à 62 ans. Même chorégraphie : des syndicats tous unis contre la réforme, un même lot de manifestations, de grèves, de menaces. En 2010, Nicolas Sarkozy (à l’instar d’Emmanuel Macron aujourd’hui) refusait de recevoir les syndicats. Mais son conseiller social, Raymond Soubie, avait pour eux porte ouverte à l’Élysée.

Autre différence : Éric Woerth, le ministre qui défendait la mesure, s’y était préparé pendant cinq mois. Et surtout, le gouvernement avait une majorité parlementaire. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas et il y a eu trop de cafouillages, comme l’annonce de la retraite minimale de 1 200 euros. Bernique ! Le Mico (“minimum contributif”) ne profiterait au mieux qu’à 10 000 personnes. Ou encore cette déclaration du ministre Dussopt : « La réforme des retraites est une réforme de gauche », alors qu’il avait besoin des voix LR.

La retraite à 65 ans était jugée stupide par Emmanuel Macron trois ans plus tôt !

Et puis, in fine, le lâchage d’une partie des Républicains. Le premier à se rebeller : Aurélien Pradié, député du Lot, qui entraînait avec lui 5 ou 6 collègues. Xavier Bertrand, qui depuis les Hauts-de-France faisait savoir que, lui député, il voterait contre la réforme. Laurent Wauquiez, qui encourageait une dizaine de ses amis à la dissidence. Ainsi les deux élus de Haute-Loire, dont Isabelle Valentin (il est son suppléant), se montraient les plus déterminés à voter contre. Tandis qu’Éric Ciotti et Olivier Marleix tenaient vaille que vaille une ligne courageuse. Question de cohérence. Et aussi parce qu’Élisabeth Borne leur avait concédé les aménagements qu’ils lui avaient demandés.

​Longtemps, on avait cru à ce deal : les LR voteraient la réforme des retraites, mais il ne faudrait pas compter sur eux pour la loi Darmanin sur l’immigration. Les jours précédant le vote, Élisabeth Borne, confiante, l’affirmait, ainsi que plusieurs de ses ministres : il n’y aurait pas de recours au 49.3.​

Las, le matin du jour J, Éric Ciotti prévenait qu’une partie de ses troupes voulaient voter contre. Combien étaient-ils, 10, 15, 20 ? Le score enflait d’heure en heure. À l’Élysée, tour de table : la majorité risquait d’être trop courte. Que fallait-il faire ? « On a une réforme équilibrée, j’ai fait le maximum, j’engage le 49.3, et tant pis si je saute », déclarait la Première ministre. Aussitôt approuvée par Bruno Le Maire, Gabriel Attal, François Bayrou, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, et Emmanuel Macron. La motion de censure a été votée par 19 députés LR. Il a manqué 9 voix pour renverser le gouvernement. Neuf voix, ce n’est rien. Les perdants veulent se croire vainqueurs. Éperonnés par Jean-Luc Mélenchon, le parrain de la gauche, ils veulent continuer la lutte. Mais la loi s’appliquera, en cas de feu vert du Conseil constitutionnel. Quant au président, il n’avait plus qu’un choix binaire : tenir ou lâcher. Connaissant son caractère… La suite ? Le feuilleton reste à écrire.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Ignacio Cembrero

Homme du jour

Rosa Moussaoui

C’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.

Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.

pegasusMarocEspagneliberté de la presse
France24 - Monde

L'Élysée annonce le report de la visite officielle de Charles III en France

Publié le : 24/03/2023 - 11:40Modifié le : 24/03/2023 - 16:16

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L'Élysée a annoncé que la visite d'État du roi Charles III en France, initialement prévue du 26 au 29 mars, était reportée compte tenu de la nouvelle journée de mobilisation nationale prévue mardi contre la réforme des retraites.

La visite d'État du roi Charles III en France, prévue de dimanche à mercredi, est "reportée", "compte tenu de l'annonce d'une nouvelle journée d'action nationale contre la réforme des retraites" mardi 28 mars, a annoncé l'Élysée, vendredi 24 mars, dans un communiqué. Emmanuel Macron a évoqué la possible venue du roi d'Angleterre "au début de l'été".

La décision a été "prise par les gouvernements français et britannique, après un échange téléphonique entre le président de la République et le roi ce matin, afin de pouvoir accueillir Sa Majesté le roi Charles III dans des conditions qui correspondent à notre relation d'amitié", écrit la présidence française, promettant une reprogrammation de la visite "dans les meilleurs délais".

Interrogé vendredi après-midi à ce sujet lors de sa conférence de presse au sommet européen de Bruxelles, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité que Charles III effectue un déplacement en France "au début de l'été".

🔴 "Nous ne serions pas sérieux à proposer à sa majesté et la reine consort de faire une visite d'État au milieu des manifestations" a répondu le président Emmanuel #Macron 🇫🇷 en discours au sommet européen, interrogé sur la visite repoussée de Charles III pic.twitter.com/K6vTZCuLzO

March 24, 2023

"Nous avons proposé que, au début de l'été, en fonction de nos agendas respectifs, nous puissions ensemble caler une nouvelle visite d'État", a-t-il expliqué. Il s'agit de recevoir le roi "dans des conditions qui lui permettent de profiter de la France", a-t-il ajouté.

Selon lui, "le bon sens et l'amitié nous conduisent à proposer un report" de la visite. À partir du moment où une nouvelle journée de mobilisation a été fixée pour mardi prochain par l'intersyndicale, "nous ne serions pas sérieux et nous manquerions d'un certain bon sens" à "proposer une visite au milieu des manifestations", a-t-il expliqué.

Visite dans la région de Bordeaux

Une source au palais de Buckingham avait indiqué en début de semaine que les manifestations pourraient avoir des conséquences sur l'organisation de la visite du roi la semaine prochaine, la première depuis qu'il est devenu monarque en septembre 2022.

Charles III était attendu pour une visite d'État en France du 26 au 29 mars. Son programme comprenait une visite au musée d'Orsay, un dîner au château de Versailles, une cérémonie à l'Arc de Triomphe ainsi qu'un entretien au palais de l'Élysée.

Le roi devait également se rendre avec la reine consort dans la région de Bordeaux, où des manifestants ont incendié jeudi la porte de la mairie.

Plusieurs voix dans l'opposition ont appelé à l'annulation de cette visite en raison du mouvement de contestation contre la réforme des retraites, qui s'est amplifié depuis le recours du gouvernement au 49.3 pour faire adopter la loi sans vote.

Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait indiqué vendredi matin que la France était prête à accueillir le roi d'Angleterre. "Nous serons prêts évidemment a l'accueillir dans d'excellentes conditions", a-t-il dit sur CNews.

Avec AFP et Reuters

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La visite de Charles III dans le "viseur" de certains manifestants anti-réforme des retraites

Les manifestations en France risquent de perturber la visite de Charles III

Le roi Charles III choisit la France pour sa première visite d'État fin mars

France24 - Monde

La France interdit des applications comme TikTok sur les téléphones des fonctionnaires d’État

Publié le : 24/03/2023 - 13:32

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Dans un communiqué du ministère de la Transformation et de la fonction publiques, le gouvernement français a indiqué, vendredi, interdire les applications récréatives comme TikTok ou Netflix sur les téléphones professionnels des fonctionnaires d’État. 

Après les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni, c'est au tour de la France de prendre des mesures à l'encontre de certaines applications comme TikTok ou Netflix. Le gouvernement français a décidé de les interdire sur les téléphones professionnels des fonctionnaires d’État, a fait savoir vendredi 24 mars le ministère de la Transformation et de la fonction publiques dans un communiqué.

Cette décision a été prise "pour garantir la cybersécurité de nos administrations et de nos agents publics", a indiqué sur Twitter le ministre Stanislas Guérini.

L'interdiction, qui s'applique sans délai et de manière uniforme, vise aussi les applications de "streaming" comme Netflix, de jeux comme celle de Candy Crush et d'autres applications dites récréatives comme Instagram, Snapchat et Tinder, a précisé un porte-parole du ministère à Reuters.

Les États-Unis, le Canada, la Belgique, la Nouvelle-Zélande ou encore la Commission européenne ont déjà interdit l'utilisation de l'application TikTok sur les téléphones professionnels.

Les applications récréatives comme TikTok sont désormais interdites, avec effet immédiat, sur tous les téléphones que l'État fournit aux agents publics.@StanGuerini pic.twitter.com/3KMA6BercF

March 24, 2023

Soupçons

L'application chinoise de partage de vidéos fait l'objet d'un examen de plus en plus minutieux en raison des craintes que les données des utilisateurs de l'application appartenant à la société ByteDance, basée à Pékin, ne se retrouvent entre les mains du gouvernement chinois, des accusations que le groupe rejette.

Le directeur général de TikTok, Shou Zi Chew, a été auditionné, jeudi, par le Congrès américain, alors que de nombreux parlementaires sont convaincus de la nécessité d'interdire l'application aux États-Unis.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a assuré, vendredi, que la Chine attachait une grande importance à la confidentialité et à la sécurité des données.

Pékin n'a jamais demandé, et ne demandera jamais, à une entreprise de fournir des données ou des renseignements situés dans des pays étrangers, a indiqué un représentant du ministère.

Avec AFP

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Washington menace d’interdire TikTok si l’application reste aux mains du Chinois ByteDance

La Nouvelle-Zélande va bannir TikTok des appareils de ses députés

OPÉRATION SÉDUCTION

Promesses et lobbying : comment TikTok veut se faire aimer aux États-Unis

L'Humanité

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Révélation

Des accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés. 

Gaël De Santis

À 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.

À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».

Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.

Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Une idylle de longue date

Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.

Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.

Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».

Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du Maroc

En d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.

« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.

Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.

Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.

De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.

Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».

On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE

Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.

Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.

Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.

Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouie

Au mépris du droit international

Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.

Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.

L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.

Une mansuétude incompréhensible

Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.

« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.

En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.

Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.

Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.

Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraoui

Il est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.

La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».

Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC

La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…

Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UE

L’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.

Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.

« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.

« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.

L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.

Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sang

Le Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »

Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.

MarocParlement européenQatargateMarocgate
France24 - Monde

Benjamin Netanyahu accueilli à Londres par des opposants à sa réforme judiciaire

Publié le : 24/03/2023 - 13:41Modifié le : 24/03/2023 - 13:44

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Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rencontré, vendredi, son homologue britannique, Rishi Sunak, au 10 Downing Street. Aux abords du lieu, des centaines de manifestants se sont rassemblés pour protester contre son projet controversé de réforme judiciaire.

Après Rome et Berlin, Benjamin Netanyahu poursuit à Londres, vendredi 24 mars, son offensive diplomatique pour tenter de convaincre les pays occidentaux de s'opposer à un retour à l'accord sur le programme nucléaire de l'Iran, ennemi numéro un d'Israël.

Mais son déplacement au Royaume-Uni intervient dans un contexte très tendu en Israël, où un projet de réforme de la justice qui entend limiter les prérogatives de la Cour suprême divise profondément. À Londres aussi, Le Premier ministre israélien a été accueilli, vendredi, aux abords du 10 Downing Street par des centaines de manifestants rassemblés pour protester contre son projet de réforme controversée.

Depuis l'annonce de ce projet début janvier, par l'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël, des manifestations massives ont lieu toutes les semaines dans le pays.

>> À lire : En Israël, un influent cercle de réflexion derrière la controversée réforme judiciaire

À Londres, des centaines de personnes arborant des drapeaux israéliens ont manifesté devant Downing Street vendredi matin, au moment où Benjamin Netanyahu était accueilli par Rishi Sunak, criant notamment "honte, honte, honte" en hébreux et en anglais.

"Feuille de route" entre le Royaume-Uni et Israël

"Je pense que Netanyahu est en train de prendre le contrôle de la Cour suprême pour faire d'Israël une dictature et nous devons nous y opposer aussi fortement que possible", affirme à l'AFP Alon, un Israélien d'une cinquantaine d'année vivant à Londres.

Des dizaines de manifestants brandissant des drapeaux palestiniens ont également manifesté pour protester contre "l'occupation" israélienne dans les territoires palestiniens.

Plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis et l'Allemagne, ont exprimé leurs inquiétudes sur le projet de réforme, tout comme le président israélien lui-même, qui a mis en garde, la semaine dernière, contre le risque de "guerre civile".

>> Détente entre l'Arabie saoudite et l'Iran : le rêve israélien d'un front anti-iranien s'éloigne

Le Royaume-Uni n'a pas publiquement réagi à la réforme controversée et a signé, mardi, une "feuille de route" destinée à renforcer à long terme le partenariat entre les deux pays, notamment dans les domaines de la tech et de la sécurité.

"Le Royaume-Uni et Israël font également front commun, défiant l'influence néfaste de l'Iran dans la région et le large fléau de l'antisémitisme", a indiqué, mardi, le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly.

La "feuille de route" indique aussi que le Royaume-Uni entend coopérer avec Israël pour "s'attaquer à l'attention disproportionnée portée à Israël au sein des Nations unies et d'autres organismes internationaux".

Avec AFP

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Réforme de la justice en Israël : sous pression, Netanyahu s'engage à "mettre fin à la division"

En Israël, 11e semaine consécutive de manifestations contre un projet de loi controversé

Nouveaux rassemblements en Israël contre la réforme de la justice

France24 - Monde

Réforme des retraites : nuit incandescente à Paris et dans plusieurs villes de France

Publié le : 24/03/2023 - 07:32Modifié le : 24/03/2023 - 07:45

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Le conflit sur la réforme des retraites s'est poursuivi, jeudi, avec un regain de mobilisation et des images de violences inédites au neuvième jour de mobilisation. Des incidents ont éclaté à Paris et dans plusieurs grandes villes françaises. Selon le ministère de l'Intérieur, 457 personnes ont été interpellées et 441 policiers et gendarmes blessés.

Une mobilisation en hausse et des scènes de violences dans plusieurs villes françaises : voici le bilan après la 9e journée nationale, jeudi 23 mars, contre la réforme des retraites et avant de nouvelles manifestations prévues pour le 28 mars. D'après les chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur, 457 personnes ont été interpellées et 441 policiers et gendarmes blessés.

Entrée dans son troisième mois, la contestation contre la loi controversée de l'exécutif a rassemblé entre 1,089 million (Intérieur) et 3,5 millions (CGT) de manifestants jeudi. Signe que le 49.3 décidé par le gouvernement et l'intervention, la veille, du président de la République n'ont pas refroidi les ardeurs des opposants. 

Dans le cortège brestois, Aurélie Thieffry, 35 ans, animatrice périscolaire dans le Finistère, s'est dite convaincue de pouvoir faire reculer l'exécutif : "Ça va être compliqué mais avec un peu d’organisation, c’est possible d’y arriver".

"On sent qu'il y a un élan extrêmement fort de la population, une opinion publique qui est largement convaincue et donc voilà tant qu'il y a un calendrier qui nous permet d'agir, on est mobilisés", a commenté Marylise Léon, n°2 de la CFDT à l'issue de l'intersyndicale qui a donné à nouveau rendez-vous mardi aux manifestants et grévistes, avec des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end.

Les syndicats, rassurés par les chiffres de la mobilisation, ont été aussi ragaillardis par des cortèges où les jeunes sont manifestement venus plus nombreux.

>> "Il faut tout bloquer !" : à Paris, la colère gronde contre Emmanuel Macron et le gouvernement

Tout sauf une surprise tant son irruption avait été pronostiquée depuis le début de la mobilisation : la violence, qui n'avait jusqu'ici été que sporadique, a également fait une entrée en scène spectaculaire dans le jeu entre le gouvernement et les syndicats.

Porte de la mairie de Bordeaux incendiée, "scènes de chaos" dénoncées par la maire de Rennes, canons à eau à Lille et Toulouse, manifestante avec un pouce arraché à Rouen, commissariat pris pour cible à Lorient (Morbihan)... Les violences sont montées d'un cran. Presque partout dans les métropoles. "Inacceptables", a jugé la Première ministre, Élisabeth Borne.

L'exécutif reste inflexible sur la réforme des retraites

À Paris, des violences ont éclaté en tête de la manifestation avec leur lot de vitrines brisées et de mobilier urbain détruit, et des incidents se sont poursuivis en soirée dans le sillage de cortèges dits "sauvages". À rebours d'un défilé où la grande majorité des manifestants a marché pacifiquement.

Feux de poubelle, sirènes et gyrophares ont strié une nuit où des grappes de manifestants ont joué au chat et à la souris avec les forces de l'ordre. 

Le ministre de l'Intérieur a fait état de 172 interpellations en France, et de 149 blessés dans les rangs des forces de l'ordre, selon un bilan provisoire donné vers 22 h. La préfecture de police de Paris a fait état de 103 personnes interpellées dans la capitale. Gérald Darmanin a dénoncé la violence de "casseurs souvent venus de l'extrême gauche".

La stratégie de l'exécutif, "c'est une stratégie minoritaire de faire pourrir un mouvement social et de faire peur aux gens en employant la violence, et j'ose parler de violences policières", selon Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT.

La police procède à de nombreuses charges et matraque les manifestants dans le cortège parisien.#manif23mars #reformedeseetraites pic.twitter.com/CfBHJ4G4pz

March 23, 2023

Les mobilisations anti-bassines dans les Deux-Sèvres ce week-end et la venue du roi Charles III la semaine prochaine en France, en pleine crise sociale, promettent en tout cas un sacré défi pour un exécutif décidé à jouer l'ordre. Ce dernier reste inflexible sur sa réforme. Emmanuel Macron avait défendu bec et ongles, mercredi, une réforme "nécessaire" pour les finances publiques, assumant son "impopularité".

>> Réforme des retraites : les contre-vérités d’Emmanuel Macron

À l'issue de ce nouvel épisode d'un conflit dont aucun camp ne semble chercher une sortie, les responsables politiques de gauche ont invité, jeudi, les Français à amplifier encore la contestation contre la réforme des retraites, Fabien Roussel appelant à "mettre le pays à l'arrêt", et Jean-Luc Mélenchon à "jeter toutes les forces dans la bataille".

Pour Marine Le Pen, finaliste malheureuse de la dernière présidentielle, "Emmanuel Macron ne peut plus gouverner seul, il doit désormais en revenir au peuple".

Avec AFP

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Retraites : regain de mobilisation et de tensions, nouvelle journée d'actions mardi

Réforme des retraites

"Il faut tout bloquer !" : à Paris, la colère gronde contre Emmanuel Macron et le gouvernement

FACT-CHECKING

Réforme des retraites : les contre-vérités d’Emmanuel Macron

France24 - Monde

🔴 En direct : l'ONU accuse Ukrainiens et Russes d'"exécutions sommaires" de prisonniers de guerre

Publié le : 24/03/2023 - 07:30Modifié le : 24/03/2023 - 16:47

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L'ONU a accusé les forces ukrainiennes et russes d'avoir commis des dizaines d'"exécutions sommaires" de prisonniers de guerre pendant l'invasion russe de l'Ukraine. Suivez les derniers développements de la guerre en Ukraine heure par heure.

  • 16 h 44 : un volontaire français récemment tué dans la région de Bakhmout

Un volontaire français a été récemment tué dans la région de Bakhmout, le point chaud de la ligne de front dans l'est de l'Ukraine, selon des informations de presse confirmées par le ministère des Affaires étrangères.

Le quotidien régional Ouest-France avait fait état le 22 mars de la mort de Kevin D., un ancien humanitaire parti il y a plus d'un an combattre aux côtés des Ukrainiens. Le trentenaire a été tué dans des circonstances indéterminées près de Bakhmout, où se déroule depuis huit mois une sanglante bataille entre forces russes et ukrainiennes.

  • 13 h 33 : l'ONU accuse Ukrainiens et Russes d'"exécutions sommaires" de prisonniers de guerre

L'ONU a accusé les forces ukrainiennes et russes d'avoir commis des dizaines d'exécutions sommaires de prisonniers de guerre pendant l'invasion russe de l'Ukraine. 

"Nous sommes profondément préoccupés par l'exécution sommaire de 25 prisonniers de guerre et personnes hors de combat russes" ainsi que par celle de "15 prisonniers de guerre ukrainiens", a déclaré Matilda Bogner, cheffe de la mission de surveillance des droits de l'homme des Nations Unies en Ukraine. 

  • 12 h 00 : Leroy Merlin veut céder la totalité de ses magasins en Russie

Adeo, la maison mère de Leroy Merlin, a indiqué "son intention de céder le contrôle" de la société, implantée depuis 18 ans en Russie, son deuxième marché après la France. Cette opération "doit permettre de préserver les emplois des 45 000 collaborateurs et de pérenniser l'activité de l'entreprise", fait valoir dans un communiqué le groupe français, détenu par la famille Mulliez.

  • 10 h 30 : six morts dans des frappes russe dans l'est et le sud

 "Trois femmes et deux hommes sont morts" à Kostiantynivka, située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Bakhmout, épicentre de combats avec l'armée russe, a indiqué le service d'État pour les Situations d'urgence sur Telegram.

Une femme a également été tuée et quatre autres civils blessés par des tirs d'artillerie dans le village de Bilozerka, dans la région de Kherson (sud), a ajouté le parquet. 

  • 10 h 20 :  la Russie appelle à identifier l'objet trouvé près de Nord Stream

Le Kremlin a déclaré qu'il était important d'identifier un objet découvert à côté de l'un des gazoducs Nord Stream. Selon Dmitry Peskov, le porte-parole du Kremlin, l'enquête en cours sur les explosions de septembre doit être menée dans la plus grande transparence.

  • 9 h 34 : cinq morts dans une frappe russe contre une ville de l'est 

Cinq personnes ont été tuées dans une frappe russe contre la ville de Kostiantynivka, dans la région de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le service d'État pour les Situations d'urgence. 

"Trois femmes et deux hommes sont morts" dans la frappe d'un missile russe qui a touché un bâtiment d'un étage accueillant un centre d'accueil humanitaire dans cette localité située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Bakhmout, épicentre de combats avec l'armée russe, ont indiqué les secours sur Telegram. 

  • 7 h 54 : Gazprom va expédier 42,5 millions de m3 de gaz vers l'Europe

Le chargement doit partir aujourd'hui.

  • 6 h 18 : Dmitri Medvedev n'écarte pas le scénario d'un assaut à Kiev ou Lviv 

"Les forces russes pourraient devoir avancer jusqu'à Kiev ou Lviv en Ukraine", a déclaré l'ancien président de la Russie Dmitri Medvedev, lors d'une interview accordée aux russes.

"Rien ne peut être exclu ici. Si vous devez aller à Kiev, alors vous devez aller à Kiev, si vous devez aller à Lviv, alors vous devez aller à Lviv afin de détruire cette infection", a déclaré Dmitri Medvedev, cité par RIA Novosti.

  • 4 h 56 : l'Ukraine se prépare à lancer une contre-offensive

Les troupes ukrainiennes, sur la défensive pendant des mois, vont bientôt contre-attaquer car l'offensive russe semble faiblir, a dit un commandant ukrainien.

Le président Volodymyr Zelensky a tout de même averti que, sans un approvisionnement plus rapide en armes, la guerre pourrait durer des années.

  • 0 h 28 : les Russes de Pussy Riot distinguées aux États-Unis pour leur esprit de résistance

Le groupe contestataire punk et féministe russe Pussy Riot, va être distingué en mai, aux États-Unis, par un prix honorant l'esprit de résistance grâce à la musique, notamment contre la guerre de la Russie en Ukraine, ont annoncé, jeudi, les organisateurs.

Le 6 mai, elles recevront la distinction "Woody Guthrie", du nom d'un chanteur et compositeur américain de folk (1912-1967) considéré comme un musicien de gauche, classé parfois socialiste, révolutionnaire voire anarchiste, et qui défendait les plus pauvres et les opprimés.

Les derniers récipiendaires de ce prix sont Bruce Springsteen, Joan Baez ou Pete Seeger.

 

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 18 MARS

Ukraine : Vladimir Poutine en visite en Crimée, jour de l'anniversaire de l'annexion

LE FIL DU 17 MARS

Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

LE FIL DU 23 MARS

Ursula von der Leyen annonce une conférence sur les enfants enlevés par la Russie

L'Humanité

Mondial. Le Maroc termine au pied du podium

Actu

Les Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.

Nicolas Guillermin

Première équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).

La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »

Rythme enlevé en début de rencontre

Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.

C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).

Les Marocains se créent quelques occasions

Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.

Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.

FootballMondial 2022 au Qatarcoupe du monde de footballMaroc
France24 - Monde

JO 2024 : les caméras de la peur, laser anti-drone, vidéo surveillance, la tech fait ses jeux

Publié le : 24/03/2023 - 16:29Modifié le : 24/03/2023 - 16:31

L'Assemblée nationale a approuvé jeudi 23 mars le recours à de la vidéosurveillance dite "intelligente", basée sur des algorithmes, que l'exécutif veut expérimenter avant et pendant les JO-2024, malgré les craintes de dérives sécuritaires de la gauche.

New York Times - World

The Latest: War in UkraineRussian Force’s Leader Signals No Letup in Bakhmut

Kyiv March 24, 6:25 p.m.

Moscow March 24, 7:25 p.m.

Washington March 24, 12:25 p.m.

Here’s what we know:

The founder of Russia’s Wagner private army gave no indication of ending his campaign to seize Bakhmut, while urging the Kremlin to prepare for Ukrainian offensives. Here is what we’re covering:

Wagner’s leader signals no letup in Bakhmut, even as Ukraine says his forces are ‘exhausted.’

The I.C.C.’s Ukraine field office will facilitate war crimes investigations.

Ukraine pushes for phone talks between Zelensky and China’s leader.

Ukraine says 3,500 people still in Bakhmut ‘refuse to leave.’

The world organization for track and field keeps its ban on Russia and Belarus, adding to Olympic debate.

Wagner’s leader signals no letup in Bakhmut, even as Ukraine says his forces are ‘exhausted.’

The head of Russia’s Wagner private military group has said that his forces will continue their brutal campaign to capture Bakhmut, the eastern Ukrainian city ruined by one of the longest battles of the war, while warning that the Kremlin needed to more clearly define its military goals as Ukraine prepares to mount a possible counteroffensive.

“First of all, we need to decide where we’re going to or where we come to a halt,” Yevgeny V. Prigozhin, the head of the Wagner group, said in an interview posted to the Telegram messaging network on Thursday. “As soon as this is determined absolutely clearly, then it will be clear when the S.V.O. will end,” he said, using the Russian initials for the Kremlin’s term for the war, the “special military operation.”

As Russia’s invasion pushes into a 14th month, officials on both sides are signaling that fighting will intensify as temperatures warm into the spring. The spokesman for President Biden’s National Security Council said this week that Russia was planning further offensives, while officials in both Kyiv and Moscow have suggested that Ukraine will soon launch a renewed push to reclaim territory lost in the east and south.

Both armies have poured huge resources into Bakhmut, which Russia has failed to conquer despite eight months of fighting. Oleksandr Syrsky, the commander of Ukraine’s ground forces, said on Thursday that Russian forces were “not giving up hope of taking Bakhmut at any cost,” although he said he saw signs that fighters from the Wagner group there were “losing significant strength and becoming exhausted.”

“Very soon,” he said on Telegram, “we will take advantage of this opportunity.”

More advanced weapons from Western allies, including tanks and fighter jets, are beginning to arrive and could help Ukraine go on the attack. But it is not immediately clear whether Ukraine’s exhausted soldiers can swiftly change the course of the fighting in Bakhmut. Kyiv’s forces, too, are believed to have suffered huge numbers of deaths and injuries there in unrelenting Russian bombardments and in defending against waves of near-suicidal assaults by Russian ground troops, including former prisoners recruited by Wagner.

Moscow’s forces have pushed into Bakhmut, and street battles have broken out, with the two armies holed up in abandoned and ruined factories, according to Russian and Ukrainian accounts of the fighting. But Russian forces have been unable to rout Ukrainian troops from the city or to cut off the last roads leading west out of the city, routes that Kyiv’s forces have used to supply and reinforce their defense.

Mr. Prigozhin gave no indication that he would cease Wagner’s effort to capture Bakhmut. “The Bakhmut meat grinder continues,” he said in his comments, pointing to a map in front of him.

But his warning to Kremlin military planners highlighted what even supporters of Russia’s war effort see as one of the biggest problems in how President Vladimir V. Putin is conducting the invasion: He has not specified what Russia’s goals are.

Mr. Prigozhin — the once secretive tycoon whose close personal ties to Mr. Putin helped him amass a fortune before he founded Russia’s best-known mercenary force — has frequently criticized Russian military officials for not providing his fighters, whom he describes as more effective than the regular army, with adequate equipment and support.

At another point in the interview, Mr. Prigozhin seemed to question one of Mr. Putin’s stated reasons for going to war: the false claim that Ukraine was run by “Nazis.” “I don’t know about the denazification of Ukraine,” Mr. Prigozhin said. “Are there Nazis there, or aren’t there? I haven’t crawled around in there.”

He also said that Russia needed to prepare for multiple offensives by Ukraine and urged Russian officials, as he has in the past, to avoid playing down Ukraine’s will to fight.

“They are not running away, they are fighting, they are standing to the death where they have to,” he said of Ukrainian soldiers. “They are behaving with absolute dignity.”

Russian officials appear to be trying increasingly to prepare their own public for a looming offensive by Ukraine. Dmitri A. Medvedev, the vice chairman of Mr. Putin’s Security Council, said in comments released on Friday that the military was getting ready for Ukraine to go on the attack.

“They are preparing for various offensive operations — everyone knows that,” Mr. Medvedev said. “Our General Staff is taking this into account and preparing its solutions.”

Shashank Bengali and Anton Troianovski

The I.C.C.’s Ukraine field office will facilitate war crimes investigations.

The International Criminal Court and Ukraine have agreed to open a field office in the country to facilitate investigations into war crimes and other potential violations of international law in the midst of Russia’s invasion.

Ukrainian officials and the court announced the agreement Thursday, about a week after the I.C.C. issued an arrest warrant for President Vladimir V. Putin of Russia over the abduction and deportation of Ukrainian children. It would be one of about a half-dozen locations the court maintains in countries with active investigations.

Ukraine is not a party to the court but has accepted its jurisdiction for crimes committed in its territory. Ukrainian officials said the office would enable closer cooperation with international prosecutors and help ensure that those responsible for atrocities are held to account under international law.

“This step will allow international justice to be even more active in investigating the crimes of the Russian military on our Ukrainian soil,” President Volodymyr Zelensky said in his nightly address.

Andriy Kostin, Ukraine’s prosecutor general, called the step “just a start, a strong start.”

Although last week’s warrant for Mr. Putin and another Russian official focused on the unlawful forced transfer of Ukrainian children, prosecutors are investigating an array of potential crimes and charges including the deliberate targeting of civilian infrastructure.

Despite the symbolic significance of the warrant and the specter of arrest that would hang over Mr. Putin if he travels to nations that are party to the court, the likelihood of the Russian president or other leaders standing trial at The Hague remains slim. The court cannot hear cases in absentia, and Russia is unlikely to surrender its officials.

The court has field offices in countries including the Democratic Republic of Congo, Uganda and Central African Republic. The I.C.C. has maintained one in Georgia, where it investigated crimes during the 2008 war between Georgia and Russia over control of the separatist Georgian province of South Ossetia.

In that case, the court opened an investigation into possible war crimes in 2016 but was hampered by its inability to gain access to territory occupied by Russia. It issued the first arrest warrants only in 2022, for three people who remain in the occupied areas and are unlikely to face arrest.

Victoria Kim

The State of the War

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Ukraine pushes for phone talks between Zelensky and China’s leader.

KYIV, Ukraine — Ukraine is pressing for telephone talks between President Volodymyr Zelensky and China’s top leader, Xi Jinping, a senior official in Kyiv said on Friday, days after Mr. Xi made a three-day state visit to Russia aimed at strengthening ties with Ukraine’s adversary.

Mr. Zelensky has held dialogues with an array of world leaders since Russia launched its full-scale invasion 13 months ago, seeking to make Ukraine’s case and garner support. But he has yet to speak with Mr. Xi, and it was unclear whether Beijing had agreed to take part in any phone calls.

Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, is trying to set up a phone conversation between the two leaders, along with senior officials in the Ukrainian president’s office, according to Mykhailo Podolyak, an adviser to Mr. Zelensky. Mr. Podolyak said that Ukraine was “proactively proposing” the conversation.

While the United States and Europe have supplied military aid to Ukraine since Russia’s full-scale invasion began, Kyiv has also been keen to preserve its relations with Beijing.

Yet Beijing has continued to foster its ties with Russia. During Mr. Xi’s visit to Moscow, he engaged in talks with President Vladimir V. Putin in which the Chinese leader stressed Beijing’s solidarity with Moscow as a political, diplomatic, economic and military partner, as well as an ally standing against what it views as an attempt by Washington to constrain China’s development.

Although Mr. Xi’s arrival in Moscow occurred several weeks after China released a proposal for peace in Ukraine, the country appeared only toward the end of their joint statement issued at the end of the three-day visit.

The proposal, the full details of which are unclear, has been dismissed by the West as unserious, given that it does not call for Russia to give up territory it has seized in the war and does not address details such as whether Russian troops would withdraw. The proposal has also not been warmly received in Kyiv, for the same reasons, just as it has rejected earlier calls for any cease-fire.

The Chinese proposal is expected to be among the issues discussed by Prime Minister Pedro Sánchez of Spain and Mr. Xi next week when the Spanish leader travels to China for economic meetings and a visit to Beijing. Although Spain has been a staunch ally of Ukraine and has pledged to send tanks, Mr. Sánchez has also signaled that he is open to the possibility that China might be able to mediate peace talks.

Matthew Mpoke Bigg

Ukraine says 3,500 people still in Bakhmut ‘refuse to leave.’

From a prewar population of 70,000, fewer than 3,500 civilians remain in the eastern Ukrainian city of Bakhmut after eight months of Russian attacks aimed at capturing it, according to Pavlo Kyrylenko, the Ukrainian governor of the surrounding Donetsk Province.

The Ukrainian authorities last month stepped up calls for all residents to leave the city and ordered the last aid groups working there to withdraw, in what was then seen as a possible prelude to a withdrawal as Russian troops closed in.

Those remaining in Bakhmut include 32 children “whose parents refuse to leave,” Mr. Kyrylenko told reporters on Thursday, while he defended Ukrainian efforts to bring residents to safety.

Amid the mass departures of Ukrainian civilians from eastern areas destroyed by the fighting, some families have remained in their homes because of medical needs, because they are too poor to leave or for other reasons. In Bakhmut, some residents “are even hiding” from police officers and emergency workers who come to their door in an attempt to get them out, he said.

“These are those who refuse point-blank to leave the city,” Mr. Kyrylenko said. “A tremendous amount of work has been done to evacuate them.”

With Bakhmut continuing to hold out as an emblem of Ukrainian resistance, President Volodymyr Zelensky traveled this week to what his office described as an area near the city to thank troops “for protecting the state, sovereignty, the east of Ukraine.”

But dangers linger, even for those who escape the city. Early Friday, Russian missiles struck the city of Kostiantynivka, about 13 miles southwest of Bakhmut, according to a statement from Ukraine’s general prosecutor’s office. One missile hit an “invincibility center,” one of thousands of makeshift shelters Ukraine has set up nationwide to provide basic services amid Russian attacks.

Three women who had fled to Kostiantynivka from nearby areas, including one from Bakhmut, died in the strike, the prosecutor’s office said.

Shashank Bengali

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The world organization for track and field keeps its ban on Russia and Belarus, adding to Olympic debate.

World Athletics, the international governing body for track and field, voted Thursday to continue its ban on athletes from Russia and Belarus from participating in events.

The move by one of the most influential international sports federations in the Olympic movement is the latest sign that the push to keep Russia and Belarus out of the 2024 Olympics next summer in Paris has not ebbed, despite the hopes of leaders of the International Olympic Committee that it might. Thomas Bach, the president of the International Olympic Committee, had said earlier this year that he was hopeful that there might be a way to have athletes from Belarus and Russia compete at the Paris Olympics so as not to punish them for the policies of their leaders.

World Athletics and numerous other sports federations put a ban in place shortly after Russia began its full-scale invasion of Ukraine 13 months ago, using Belarus as a staging ground.

“The death and destruction we have seen in Ukraine over the past year, including the deaths of some 185 athletes, have only hardened my resolve on this matter,” Sebastian Coe, the president of World Athletics, said in a statement Thursday.

“The integrity of our major international competitions has already been substantially damaged by the actions of the Russian and Belarusian governments, through the hardship inflicted on Ukrainian athletes and the destruction of Ukraine’s sports systems,” said Mr. Coe, a former Olympic runner from Britain. “Russian and Belarusian athletes, many of whom have military affiliations, should not be beneficiaries of these actions.”

A spokesman for the I.O.C. declined to comment. The I.O.C. is expected to address the matter after an executive board meeting next week.

World Athletics did agree to establish a working group to discuss under what conditions Russian and Belarusian athletes might be able to compete as individuals. In professional tennis, for example, players from Russia and Belarus have been largely allowed to compete individually, but their countries cannot take part in international competitions, such as the Davis Cup or the Billie Jean Cup, and athletes cannot be identified with their countries by flag or nationality.

Stanislav Pozdnyakov, the president of the Russian Olympic Committee, has said that athletes from Russia and Belarus should be allowed to compete with no restrictions. President Volodymyr Zelensky of Ukraine has personally lobbied the I.O.C. to prohibit Russians and Belarusians from participation, saying that allowing the athletes to compete under a neutral flag would not be enough punishment for their countries.

The question now is whether there will be any spillover effect from the decision from World Athletics, and a similar decision by the International Ice Hockey Federation on Wednesday, to other sports and organizations.

In February, with the vast majority of European governments seemingly against allowing athletes from Russia and Belarus to compete in Paris next year, the I.O.C. searched for a way to have those athletes begin the process of qualifying for the Summer Games. During that period, the Olympic Council of Asia began to explore allowing Russia and Belarus to compete at the Asian Games, a continental championship scheduled for later this year in Hangzhou, China.

It is not clear whether that organization, which is made up of the national Olympic committees in Asia, will have to follow the World Athletics ban. Also, if athletes from Russia and Belarus do compete at the Asian Games while the ban is in place, it is not clear whether World Athletics, which runs the track and field competition at the Olympics, would accept their results.

More immediately, the Lawn Tennis Association, which oversees tennis in Britain, and the All England Club, which owns and organizes Wimbledon, appear poised in the coming weeks to announce that they will allow players from Russia and Belarus to compete this year after banning them from all tournaments in Britain last year.

Matthew Futterman

A conference to help locate Ukraine’s abducted children is being organized, the E.U.’s top official says.

BRUSSELS — The European Union is set to organize an international conference aimed at tracing Ukrainian children abducted by Russia, the president of the European Commission, Ursula von der Leyen, told reporters on Thursday evening.

Speaking at the end of the first day of a meeting of E.U. heads of state, where they discussed aid to Ukraine and gave final approval to send the country one million artillery shells, Ms. von der Leyen said that the abduction of Ukrainian children was “a war crime” and “a horrible reminder of the darkest times of our history.”

The Russian authorities have been accused of an organized campaign of abducting Ukrainian children from occupied territories in Ukraine. Under the umbrella of a Kremlin-sponsored program, thousands of children ranging from toddlers to teenagers were placed in homes and summer camps in Russia to be re-educated, The New York Times and researchers have found.

Last week, the International Criminal Court in The Hague issued an arrest warrant for President Vladimir V. Putin of Russia over the forcible deportation of children from Ukraine. It also issued a warrant for Russia’s commissioner for children’s rights, Maria Lvova-Belova, the public face of the Kremlin-sponsored program that transfers the children out of Ukraine. Ukraine has reported the transfer of 16,226 children to Russia, but the United Nations has been unable to verify that number.

Ms. von der Leyen said the conference was to be organized with Poland and in partnership with Ukraine, and would aim to ramp up “international pressure to take all possible measures to establish the whereabouts of these children.” The conference hopes to assist U.N. bodies and international organizations in obtaining information on the abducted children.

Ms. von der Leyen did not provide further details on the joint initiative, saying instead that it was only “the very beginning of very hard work.”

Monika Pronczuk

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Slovakia makes its first delivery of pledged Soviet-era fighter jets to Ukraine.

The first four of the 13 Soviet-designed fighter jets Slovakia pledged to send to Ukraine have been delivered, and the remaining will arrive in the coming weeks, the Slovak defense ministry said on Thursday.

Poland, which has led efforts to break NATO’s resistance to sending warplanes to help Ukraine defend itself against Russia, became the first country to pledge MIG-29 fighters last week. Slovakia’s pledge followed just one day later.

The arrival of the MIG-29s is not expected to significantly change battlefield dynamics. Many of the aging Slovak jets are in need of repairs, the country’s defense minister, Jaroslav Nad, said in a statement. They will most likely be used to provide spare parts for Ukraine’s own Soviet-era jets.

Poland’s campaign for warplanes has resembled its pressure campaign earlier this year to get allies to send advanced battle tanks to Ukraine. Those efforts succeeded in persuading several countries, including Britain, Germany, the United States and Finland, which announced on Thursday that it would send Ukraine a second package of Leopard 2 tanks.

In an interview with The Guardian published on Wednesday, the NATO secretary general, Jens Stoltenberg, did not rule out the possibility of member nations sending Western jets to Ukraine, saying no decisions on the American-made F-16 fighter planes Ukraine has been pleading for had been made.

However, the United States and Britain have so far demurred on the question of sending their own warplanes to Ukraine, and a White House spokesman insisted last week that sending the American-made planes was “not on the table right now.”

Instead, the United States has offered help to Slovakia and Britain has offered assistance to Poland after their pledges to send MIGs.

The United States offered Slovakia new AH-1Z Viper attack helicopters and AGM-114 Hellfire II air-to-surface missiles as compensation for sending its MIGs, the Slovak defense ministry said on Wednesday.

The U.S. offer could also be understood as compensation for its delay in delivering the 14 F-16s that Slovakia ordered in 2019, Mr. Nad, the defense minister, said.

On Monday, the British armed forces minister, James Heappey, told the German news organization Welt that Britain was prepared to help Poland fill gaps in its air defense left by its pledge to send MIGs to Ukraine.

Anushka Patil

L'Humanité

7 gestes pour bien céruser un meuble en bois

Actu

Séduisante par sa simplicité et ses résultats, cette technique de décoration a le mérite de faire ressortir le veinage du bois. Idéal pour mettre en valeur un meuble un peu terne ou lui donner une seconde jeunesse. Nos conseils.

Marcel Guedj

La céruse métamorphose l’aspect d’un meuble ou d’un objet en bois, qu’il soit neuf ou ancien. Elle permet par exemple soit de personnaliser une armoire de chambre ou de salle de bains, un buffet ou un encadrement de miroir achetés dans le commerce, soit de donner un nouveau cachet à un meuble, voire un parquet, une porte ou du lambris, démodé ou terni par les ans.

Elle modifie l’apparence du bois – en lui donnant cette teinte familière de la chaux utilisée jadis pour le protéger des attaques insecticides et fongicides –, sans pour autant dissimuler le principal intérêt décoratif du bois, à savoir son veinage (structure ligneuse propre à l’arbre), au graphisme unique. Bien au contraire.

En pâte ou en cire

À l’opposé de la peinture, qui masque plutôt le veinage du bois (éventuellement à l’exception des peintures spéciales dites « à effet céruse »), la céruse le fait ressortir. L’effet produit est particulièrement convaincant sur des essences à pores larges, tels le châtaignier, le chêne, le frêne, l’épicéa et d’une manière générale les bois tendres (conifères), au grain ouvert et aux larges pores. Cette technique ne donnera rien en revanche sur des bois durs et tropicaux, aux pores fermés.

La céruse se présente sous la forme d’une pâte ou d’une cire, blanches ou colorées, que l’on applique sur les surfaces après quelques opérations préparatoires consistant principalement à évider (légèrement) les veines du bois pour les remplir de céruse. La pâte à céruser a un pouvoir couvrant plus important que la cire à céruser, qui donne cependant des effets de patine intéressants.

7 étapes pour céruser un meuble

Matériel

Brosse à céruser

Chiffons

Coton à mécher

Pinceau plat

Pâte ou cire à céruser

Laine d’acier

  1. Démonter les poignées et les ferrures du meuble s’il y a lieu.
  2. Frotter doucement la surface du bois avec une brosse à céruser pour ouvrir les pores du bois. Travailler dans le sens du fil du bois.
  3. Bien dépoussiérer avec l’aspirateur puis un chiffon.
  4. Étendre la pâte (ou la cire) à céruser au pinceau plat. Sur les surfaces verticales, commencer par le bas pour éviter les coulures.
  5. Faire pénétrer la pâte dans les pores du bois avec du coton à mécher ou un chiffon doux, par des mouvements circulaires.
  6. Enlever l’excédent de produit avec un chiffon avant séchage complet.
  7. Laisser sécher puis égrener avec un tampon de laine d’acier 000 par des mouvements circulaires. Dépoussiérer.

Il est possible de teinter le bois (ou de l’éclaircir), mais il faut le faire avant d’étendre la pâte à céruser. En finition, vous pourrez aussi recouvrir les surfaces cérusées d’une cire ou d’un vernis (incolores), mais seulement une quinzaine de jours après.

Bricolage
France24 - Monde

Retraites: Bernard Cazeneuve appelle Macron à "suspendre" la réforme

Publié le : 24/03/2023 - 16:26

Paris (AFP) – L'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve appelle le Emmanuel Macron à "suspendre la réforme des retraites" et à rechercher "un compromis" avec les organisations syndicales, dans un communiqué à l'AFP.

"La mise sur pause de la réforme contestée peut créer les conditions d'une sortie par le haut de la crise, et mettre fin à la spirale de la violence", écrit M. Cazeneuve, qui vient de créer un mouvement, La Convention, pour rassembler les forces de gauche social-démocrates hostiles à la Nupes.

Alors que "la France fait face, depuis l'adoption de la réforme des retraites par le biais de l’article 49.3 de la Constitution, à une montée de la colère et à une poussée de violence", il existe "un chemin et un seul : la recherche d’un compromis avec les organisations syndicales afin de sortir le pays de la crise grandissante" et "garantir la pérennité du financement des retraites", écrit également Bernard Cazeneuve.

M. Macron "ne peut pas être réfractaire à son peuple" et doit "choisir le chemin de la désescalade", poursuit l'ex-ministre de François Hollande.

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, a de son côté demandé au chef de l’État de "mettre sur pause" la réforme des retraites.

© 2023 AFP

L'Humanité

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Révélation

Jamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Thomas Lemahieu

Quand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.

Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Derrière l’ONG, une organisation  « présumée criminelle »

Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.

« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »

Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…

Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.

Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.

Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence

Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.

Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».

Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européen

Dans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.

L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.

En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Fight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…

Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes

Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.

Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.

Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.

Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.

« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve

Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »

Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir français

Sollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»

Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.

C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»

Parlement européenQatargateCorruptionMaroc
L'Humanité

Trois petits robots passés maîtres en cuisine

Actu

Le petit électroménager nous facilite la vie, surtout quand on veut une cuisine rapide, saine et vitaminée. Extracteur de jus, cuisson vapeur ou préparation du riz... rien de plus simple, il suffit d’appuyer sur le bouton.

André Goulven

Pour bien manger, mangez varié. Si l’on retrouve cette idée dans le discours de nombreux nutritionnistes, ce n’est pas pour rien. Avoir une alimentation diversifiée permet d’éviter les carences, en donnant à son corps tout ce dont il a besoin. Le manque de temps, la gestion du quotidien ou tout simplement le manque d’envie ont pourtant souvent raison des élans culinaires. C’est qu’éviter de manger la même chose semaine après semaine demande de se creuser un peu la tête et d’y consacrer de l’énergie… pas toujours évidente à trouver au moment de passer aux fourneaux. Afin d’y remédier et de s’ouvrir le champ de nouveaux plaisirs gustatifs, pourquoi ne pas se tourner vers de nouvelles acquisitions en matière de petit électroménager ? En plus d’un gain de temps certain, ces appareils permettent de s’essayer à autre chose. On peut alors se laisser imaginer des sushis maison réussis à coup sûr grâce à un cuiseur à riz, des fruits laissés un peu trop longtemps dans la corbeille mais sauvés grâce à un extracteur de jus, ou de délicieux plats sans matière grasse ajoutée et extrêmement rapides à préparer avec un cuit vapeur… Et ça tombe bien, « l’Humanité magazine » vous a sélectionné à l’avance chacun de ces produits.

Bain de vapeur

Disposer légumes et poisson en les répartissant sur les deux étages de la machine, ajouter de l’eau dans le réservoir, tourner la molette, patienter et… c’est prêt ! Plus besoin de beurre ou de contrôler la casserole toutes les deux minutes. Un bon point pour alléger son planning.

www.seb.fr

Juteux

Un bon jus d’orange fraîchement pressé pour bien commencer la journée, tout le monde apprécie. Avec cet extracteur de jus, il suffit d’appuyer sur un bouton. C’est aussi l’occasion d’essayer de nombreuses associations de fruits et de ne pas jeter ceux un peu trop mûrs.

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Bon riz

Extrêmement populaire en Asie, le « rice cooker » fait de plus en plus d’émules en France. En plus de cuire le riz automatiquement à la perfection, il le garde au chaud jusqu’au moment du service. Parfait pour la préparation du riz à sushi, souvent ratée à la casserole.

www.tefal.frConsommation
France24 - Monde

Actions choc et "non-violence"... Plongée au cœur du nouvel activisme écolo en Europe

Publié le : 24/03/2023 - 16:02

ENTR Suivre

Les militants écologistes sont passés à la vitesse supérieure. Une nouvelle génération d'activistes n'hésite pas à dégonfler des pneus de SUV ou briser des vitres de banques pour dénoncer l'inaction climatique. Reportage dans les coulisses de ces nouveaux mouvements très médiatisés et prêts à tout pour alerter sur le changement climatique.

Ils jettent de la soupe sur des tableaux, se collent les mains sur les autoroutes ou taguent les portes des lieux de pouvoir… Les militants écologistes se lancent dans des actions toujours plus spectaculaires pour dénoncer l'inaction climatique.

De nouveaux groupes de militants ont émergé ces dernières années, à l'instar de Just Stop Oil, Insulate Britain ou encore Dernière rénovation. Et ils ont été particulièrement actifs en 2022.

Mais jusqu'où peuvent aller ces activistes ? Les méthodes utilisées font polémique et divisent, y compris au sein du milieu militant. Au point qu'Extinction Rebellion UK, le pionnier de cette nouvelle génération d'activistes, a décidé d'arrêter temporairement les actions cet hiver.

De Paris à Stroud, ville de naissance d'Extinction Rebellion, ENTR a suivi ces militants qui prônent la non-violence tout en misant sur les images choc pour faire pression sur les gouvernements. Quitte à risquer amendes, gardes à vue et peines de prison.

 

ENTR, c'est quoi ?

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Comment Rotterdam se prépare à faire face à la montée des eaux

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Le football anglais deviendrait-il écolo ?

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Cannabis : comment fabrique-t-on du CBD en Europe ?

Valeurs Actuelles

Retraites : 1,09 million de manifestants, le gouvernement surpris, 441 policiers et gendarmes blessés

En France, même les manifestants se lèvent tôt. Cette neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a débuté de bonne heure dans plusieurs villes de l’Hexagone. Si certaines manifestations se sont déroulées sans heurts, en revanche, quelques tensions ont eu lieu, notamment dans l’ouest de la France, ainsi qu’à Paris. Selon le ministère de l’Intérieur, plus d’un million de manifestants se sont mobilisés dans toute la France, dont 119 000 dans la capitale. Une mobilisation en hausse, à la surprise de l’exécutif qui « pensait voir une décélération ».

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a annoncé qu’au moins 441 policiers et gendarmes ont été blessés dans les manifestations de ce jeudi. Celui-ci a par ailleurs indiqué les forces de l’ordre ont procédé à 457  interpellations en France, dont 77 à Paris. Près de 140 feux ont été déclarés dans la journée, a indiqué également Gérald Darmanin, qui a fustigé les « 1500 casseurs […] là pour casser du flic et des bâtiments publics ».

À Lorient, dès 11 heures du matin, des tensions ont éclaté en tête du cortège. Des poubelles ont été incendiées devant la sous-préfecture de Lorient, et des manifestants ont usé de projectiles en direction des forces de l’ordre. Bouteilles de verre, poteaux, pierres, fumigènes, auxquels une vingtaine de policiers ont répliqué par des grenades lacrymogènes, relaie BFMTV.

Des attaques « inacceptables »

Plusieurs gendarmes sont venus en renfort, alors que les manifestants érigeaient des barricades devant le commissariat qui est vite devenu la cible de dégradations. Des projectiles ont fusé en direction des vitres, jusqu’à les briser et le portail du bâtiment a été mis à feu ainsi que des poubelles qui se trouvaient le long du mur. Les forces de l’ordre ont néanmoins réussi à sécuriser le commissariat, non sans que des manifestants ne tentent de l’assiéger en escaladant les grilles. Les pompiers ont éteint les feux, mais le cortège s’est déplacé sur la place Glotin, avant que la pluie n’ait raison d’eux.

Le ministre de l’Intérieur s’est empressé de dénoncer ces dégradations sur le réseau social Twitter. « Inacceptables attaques et dégradations contre la sous-préfecture et le commissariat de Lorient », a ainsi écrit Gérald Darmanin, avant d’accorder « ses pensées aux fonctionnaires blessés ».

Inacceptables attaques et dégradations contre la sous-préfecture et le commissariat de Lorient. Pensées aux fonctionnaires blessés. Ces actes ne peuvent rester impunis.

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 23, 2023

 

Rennes et Nantes aussi en proie aux échauffourées

À Rennes, des individus vêtus de noir se sont rapidement joints aux 22 200 manifestants. Visages masqués et projectiles à la main, ces derniers ont affronté les forces de l’ordre aux environs de la place de la République. La préfecture a également dénoncé des « jets » d’acide, lancés en direction des autorités, ainsi que des dégradations de mobiliers urbains, ou encore des poubelles incendiées. En réponse, les policiers et gendarmes ont dû recourir à des canons à eau, mais les militants, visiblement préparés, se sont protégés derrière des barricades. Au moins quatre personnes ont été interpellées, relaie France Bleu.

Du côté de Nantes, 25 000 manifestants se sont mobilisés, selon les chiffres de la police. Vers 12 h 30, des tensions ont également éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants, qui ont bataillé, projectiles contre gaz lacrymogènes pendant plus d’une heure en continu. Les murs de la ville ont été tagués par certains individus, tandis que d’autres scandaient « flics violeurs assassins ».

Fortes tensions dans la capitale

Alors que la CGT revendique 800 000 manifestants dans les rues de Paris, la situation s’est vite tendue également. 200 à 300 individus vêtus de noir ont pris la tête du cortège vers 16 heures, pour caillasser et dégrader du mobilier urbain. Si les forces de l’ordre ont tenté d’empêcher ces dégradations, plusieurs manifestants ont jeté des projectiles – y compris incendiaires – dans leur direction pour les en empêcher.

🔴 Plusieurs jets d’engins incendiaires type Molotov en direction des policiers.

Affrontements à #Paris. #greve23mars #manif23mars pic.twitter.com/uHX1bbNQun

— Clément Lanot (@ClementLanot) March 23, 2023

Les policiers et gendarmes ont du utiliser des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la foule. Alors que les black blocs s’en prennent aux forces de l’ordre, un jet de projectile a heurté un policier de la 11e compagnie à la tête, lui faisant perdre connaissance.

Un policier de la 11ème Compagnie d’Intervention a perdu connaissance à Paris après un jet de projectile reçu pleine tête.

Ces bourgeois qui tel le journaliste Bouchet-Petersen ou l’avocat Kempf parlent de «tenue Robocop» au sujet de nos protections, sont nés avant la honte. 1/2 pic.twitter.com/32v4Uf6iY0

— Linda Kebbab (@LindaKebbab) March 23, 2023

🇫🇷 ALERTE INFO – Un policier a perdu connaissance lors d’une charge à la #manifestation contre la réforme des retraites à #Paris. Il a été évacué par ses collègues. (via @JulesRavel1) #greve23mars #manif23mars #reformedesretraites pic.twitter.com/0zxvkOmIwl

— Mediavenir (@Mediavenir) March 23, 2023

Vers 20 heures, des manifestants ont déclenché un incendie au pied d’un immeuble, dans le quartier de l’Opéra

Paris: un incendie déclenché au pied d'un immeuble dans le quartier de l'Opéra pic.twitter.com/EKrzGIDN5m

— BFMTV (@BFMTV) March 23, 2023

À Bordeaux, où le cortège a réuni 18 200 personnes selon la préfecture, plusieurs incidents ont éclaté. Vers 20 heures, des manifestants se sont dirigés vers la place Pey Berland et ont allumé un feu sur le portail de l’hôtel de ville, détruisant le porche de la mairie.

🔥🇫🇷 ALERTE INFO – L’entrée de la mairie de #Bordeaux a été incendiée en marge des manifestations. (Rue 89) #reformedesretraites #greve23mars #grevegenerale pic.twitter.com/1aJHXz3pFw

— Mediavenir (@Mediavenir) March 23, 2023

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - Monde

Décès de l'astronaute français Jean-Jacques Favier

Publié le : 24/03/2023 - 15:48

Paris (AFP) – L'astronaute Jean-Jacques Favier, sixième Français à être allé dans l'espace lors d'un vol à bord de la navette américaine Columbia, est mort à l'age de 73 ans, a annoncé vendredi le Centre national d'études spatiales (CNES).

Physicien et ingénieur de formation, Jean-Jacques Favier avait été sélectionné en 1985 comme "astronaute expérimentateur" par l'agence spatiale française, alors qu'il était ingénieur-chercheur au Commissariat l'énergie atomique (CEA).

Au sein du CNES, il devient responsable scientifique du four spatial Mephisto, qui a volé plusieurs fois à bord de la navette spatiale Columbia. En 1995, il est désigné comme astronaute spécialiste d'une expérience du laboratoire Spacelab emporté par le vaisseau américain.

Il passe 16 jours, 21 heures et 48 minutes en orbite, du 20 juin au 7 juillet 1996. Soit 14 ans après Jean-Loup Chrétien, le premier Français à avoir volé dans l'espace, à bord d'un vaisseau russe Soyouz.

Jean-Jacques Favier devient ainsi "le premier scientifique français à avoir séjourné dans l'espace", précise le CNES, rendant hommage à son "parcours exemplaire".

"Il marquera de son empreinte les futures générations et inspirera nombre d'entre nous", ajoute le PDG du CNES Philippe Baptiste, dans le communiqué.

Durant sa mission, Jean-Jacques Favier fut responsable de plus de 30 expériences de physique en micro-gravité.

Après sa carrière d'astronaute, il s'est engagé dans l'éducation et la recherche, en collaborant notamment à un projet du CNES de préparation d'une future base lunaire et/ou martienne.

© 2023 AFP

New York Times - World

Rwanda Announces Release From Prison of ‘Hotel Rwanda’ Hero

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Paul Rusesabagina, whose story inspired a Hollywood movie, was kidnapped by the Rwandan government and jailed. In a deal brokered by the U.S. and Qatar, he is to be set free.

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By Abdi Latif Dahir and Declan Walsh

NAIROBI, Kenya — Paul Rusesabagina, whose heroism in the face of genocide was portrayed in the Oscar-nominated movie “Hotel Rwanda,” will be released from prison on Saturday after being captured, held and tried by the Rwandan government in a case that drew international condemnation, the Rwandan government announced on Friday.

His release will end two and a half years in captivity for Mr. Rusesabagina, who had moved to the United States and become a staunch detractor of Rwanda’s longtime leader, Paul Kagame.

In August 2020, Mr. Rusesabagina, 68, was duped into traveling overseas on what he thought was a speaking trip, kidnapped by the Rwandan government, tortured and put on trial.

He was convicted on eight charges, including murder, kidnapping and belonging to a terrorist group, and sentenced to 25 years in prison. He pleaded not guilty to all the charges and denied the accusations the Rwandan government leveled against him.

Mr. Rusesabagina will be released alongside 19 others with whom he was convicted on terrorism-related offenses, said Yolande Makolo, spokeswoman for the Rwandan government, in a written text message. She said that even though their prison sentences had been commuted, under Rwandan law, that does not “extinguish the underlying conviction.”

Ms. Makolo said in the text message, “No one should be under any illusion about what this means, as there is consensus that serious crimes were committed, for which they were convicted.”

The release follows several months of negotiations involving the White House, the Rwandan government, the government of Qatar and Mr. Rusesabagina’s family.

He is expected to fly to the Qatari capital, Doha, on Saturday and then on to the United States, according to an official informed of the negotiations, who was not authorized to comment publicly and spoke on condition of anonymity.

The official said that the talks started at the end of 2022 and that a breakthrough came last week at a meeting between Mr. Kagame and the emir of Qatar, Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani, during a security summit in Doha.

Mr. Rusesabagina’s release will come just weeks before Rwanda marks the 29th anniversary of the 1994 genocide. He was lauded for his role in sheltering and saving 1,268 people.

That story became the genesis for the 2004 movie “Hotel Rwanda” and brought him global recognition and multiple awards, including the Presidential Medal of Freedom in 2005 from President George W. Bush.

The news of his release was first reported by the news website Semafor and by Reuters.

Mr. Rusesabagina, a Belgian citizen and a permanent U.S. resident, was living in San Antonio in 2020 when he was lured by Rwandan operatives into flying to Dubai, in the United Arab Emirates. After that, he boarded a private jet thinking that he was flying to Burundi for a speaking engagement, only to land in the Rwandan capital, Kigali.

In the hours after, Mr. Rusesabagina said that he had been blindfolded and tortured and held in solitary confinement. It wasn’t until days later that the authorities paraded him in front of the news media and charged him with being the founder and leader of a terrorist group that sponsored and financed terrorist activities against Rwandans.

Mr. Rusesabagina’s family, which had mounted an aggressive advocacy campaign for his release, said in a statement that they were pleased to hear news of his release and were “hopeful to reunite with him soon.”

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France24 - Monde

Ursula von der Leyen annonce une conférence sur les enfants enlevés par la Russie

Publié le : 23/03/2023 - 08:43Modifié le : 23/03/2023 - 22:35

FRANCE 24 Suivre

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé que l'Union européenne va organiser une conférence afin de localiser les enfants enlevés en Ukraine par la Russie et les ramener dans leur pays. Plus tôt dans la journée, les quatre premiers chasseurs MiG-29 slovaques ont été livrés à l'Ukraine, a déclaré une porte-parole du ministère slovaque de la Défense. Voici le fil du 23 mars 2023.

Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur l'Ukraine en cliquant ici

  • 0 h 28 : les Russes de Pussy Riot distinguées aux États-Unis pour leur esprit de résistance

Le groupe contestataire punk et féministe russe, Pussy Riot, va être distingué en mai aux États-Unis par un prix honorant l'esprit de résistance grâce à la musique, notamment contre la guerre de la Russie en Ukraine, ont annoncé jeudi les organisateurs.

Le 6 mai, elles recevront la distinction "Woody Guthrie", du nom d'un chanteur et compositeur américain de folk (1912-1967) considéré comme un musicien de gauche, classé parfois socialiste, révolutionnaire voire anarchiste, et qui défendait les plus pauvres et les opprimés.

Les derniers récipiendaires de ce prix sont Bruce Springsteen, Joan Baez ou Pete Seeger.

  • 23 h 57 : l'UE et l'ONU ont discuté de la sécurité alimentaire et du conflit en Ukraine

Les dirigeants de l'Union européenne ont discuté avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, de la sécurité alimentaire mondiale et des sanctions imposées contre la Russie pour son invasion de l'Ukraine, validant par ailleurs un plan destiné à fournir plus de munitions à Kiev.

Antonio Guterres était convié à un sommet européen à Bruxelles après que la Russie et l'Ukraine sont convenues, il y a quelques jours, de prolonger un accord chapeauté par l'ONU et la Turquie garantissant les livraisons céréalières en mer Noire, lesquelles sont considérées comme cruciales pour empêcher une crise alimentaire mondiale.

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a déclaré que le bloc communautaire voulait s'assurer que la guerre "horrible" menée par la Russie en Ukraine "n'entraîne pas une insécurité alimentaire dans le monde".

  • 22 h 07 : Ursula von der Leyen annonce une conférence sur les enfants enlevés par la Russie

L'Union européenne (UE) va organiser une conférence afin de localiser les enfants enlevés en Ukraine par la Russie et les ramener dans leur pays, a annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à l'issue d'un sommet à Bruxelles.

"En partenariat avec les Ukrainiens, le Premier ministre (polonais) Mateusz Morawiecki et moi-même avons lancé une initiative visant à rapatrier ces enfants enlevés par la Russie. Pour cela nous organiserons une conférence (...) nous voulons exercer une pression internationale afin que toutes les mesures possibles soient prises pour retrouver la trace de ces enfants", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse.

  • 19 h 06 : l'Ukraine dit s'être trompée en annonçant un retrait russe d'une ville près de Kherson

L'armée ukrainienne a reconnu s'être trompée en annonçant un retrait des forces russes de la ville de Nova Kakhovka près de Kherson, dans le sud du pays, affirmant avoir mal analysé les informations reçues.

"Les occupants se trouvent encore temporairement à Nova Kakhovka. L'information sur le supposé retrait de l'ennemi de cette localité a été rendue publique à la suite d'une utilisation incorrecte des données disponibles", a indiqué l'état-major ukrainien sur Telegram.

  • 18 h 47 : l'occupation russe dément tout retrait russe d'une ville près de Kherson

Un responsable de l'occupation russe dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, a démenti tout retrait de l'armée russe de la ville de Nova Kakhovka, comme annoncé par le ministère de la Défense ukrainien.

"Je déclare officiellement que tout le personnel militaire russe à Nova Kakhovka, ainsi que dans d'autres endroits sur la rive gauche du Dniepr, reste sur ses positions", a indiqué sur Telegram Vladimir Saldo.

  • 18 h 03 : Russes et Bélarusses restent "exclus" des compétitions internationales d'athlétisme

Les Russes et Bélarusses resteront "exclus" des compétitions internationales d'athlétisme dans un "futur proche" en raison de l'invasion russe en Ukraine, a indiqué le président de World Athletics Sebastian Coe, à un an et demi des Jeux olympiques de Paris.

Sur un autre volet, le Conseil de la fédération internationale a décidé de réintégrer la Fédération russe d'athlétisme, qui était suspendue suite à un vaste scandale de dopage depuis plus de sept ans. Ce qui ne change rien concernant leur participation immédiate à des compétitions.

  • 17 h 58 :  les troupes russes se sont retirées d'une ville près de Kherson, selon l'armée ukrainienne

L'armée ukrainienne a affirmé que les troupes russes se sont retirées de la ville de Nova Kakhovka, située de l'autre côté du Dniepr, dans la région de Kherson, dans le Sud de l'Ukraine.

"Le 22 mars 2023 (mercredi), toutes les unités de l'armée d'occupation stationnées dans la localité de Nova Kakhovka, dans la région de Kherson, ont quitté la ville", a indiqué sur Telegram le ministère ukrainien de la Défense.

Cette information était invérifiable de source indépendante dans l'immédiat.

  • 16 h 46 : Zelensky exhorte les Européens à fournir missiles et avions de combats

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré aux leaders européens que les "retards" dans l'envoi d'avions de combat et de missiles longue portée pourraient prolonger la guerre, a affirmé un responsable européen.

  • 15 h 36 : la Finlande envoie trois chars démineurs Leopard supplémentaires

Le ministre finlandais de la Défense, Antti Kaikkonen, a annoncé l'envoi de trois chars de déminage Leopard 2 à l'Ukraine, en plus des trois précédemment envoyés. "La Finlande livre trois véhicules blindés de déminage Leopard 2", a déclaré le ministre Kaikkonen aux journalistes à Helsinki.

Les chars, équipés de mitrailleuses à la place du canon habituel, sont conçus pour neutraliser les mines et autres engins explosifs. En février, la Finlande a annoncé qu'elle envoyait trois chars de combat Leopard de déminage en Ukraine.

  • 14 h 38 : les quatre premiers MiG-29 slovaques livrés à l'Ukraine

Les quatre premiers chasseurs MiG-29 slovaques ont été livrés à l'Ukraine, a déclaré une porte-parole du ministère slovaque de la Défense.

"Les quatre premiers avions de combat MiG-29 ont été remis aux forces armées ukrainiennes", a indiqué dans un communiqué Martina Kakascikova, assurant que les neuf autres appareils promis seront transférés "dans les prochaines semaines".

Selon ce texte, le transfert a été effectué "par des pilotes ukrainiens, avec l'aide de l'armée de l'air slovaque".

Sur l'ensemble des treize chasseurs slovaques, trois seront utilisés pour fournir des pièces détachées. Bratislava avait déclaré auparavant qu'il livrera à Kiev aussi une partie du système de défense anti-aérienne Koub.

  • ​12 h 19 : Volodymyr Zelensky promet de "tout restaurer" à Kherson

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a posté des images de sa visite dans la région de région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, où il a promis de "tout restaurer" après l'invasion russe. 

Lors de sa visite, il est également allé, selon des images de la présidence, à Possad-Pokrovské, une localité qui a subi d'importantes destructions et a été aux mains de l'armée russe jusqu'à son retrait à l'automne 2022.

Volodymyr Zelensky a également visité une station électrique endommagée pendant la vague de frappes contre les installations énergétiques ukrainiennes tout au long de l'hiver.

  • 11 h 03 : des équipages ukrainiens formés à la défense sol-air en France

Des aviateurs ukrainiens sont formés en France à la défense sol-air ainsi qu'à la survie en cas d'éjection en terrain hostile, a annoncé le ministère français des Armées.

"Nous formons des équipages ukrainiens en France notamment à la défense sol-air et à la survie au cas où leur appareil serait abattu", a détaillé le délégué adjoint à l'information et à la communication de la défense, le général Yann Gravêthe, lors d'un point presse hebdomadaire. 

En revanche, "nous ne formons pas de pilotes ukrainiens, ni au pilotage, ni à l'usage de système d'armes", a-t-il précisé, démentant ainsi une information du Figaro faisant état de la formation sur Mirage 2000 de pilotes ukrainiens sur le sol français.

  • 9 h 56 : la visite du président chinois à Moscou a "enhardi" Poutine, au moins en apparence

"La visite de Xi a enhardi Poutine", a estimé Liana Fix, experte au Council on Foreign Relations (CFR), un centre de réflexion américain, soulignant que cette visite s'est déroulée quelques jours après l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) d'un mandat d'arrêt international visant le président russe. 

Cette visite a été "perçue par le monde non-occidental comme un contrepoids à la décision" de la CPI, poursuit Alexandre Baounov, expert de la Fondation Carnegie. C'est "comme si le dirigeant chinois avait brisé la malédiction sur Poutine".

Pour l'experte du CFR, du point de vue de Moscou, cette visite signale "le soutien implicite - même si ce n'est pas un soutien proactif de la Chine -" pour continuer à se battre en Ukraine. Et preuve que Xi souhaite donner une place de choix au président russe : il l'a invité à lui rendre visite à Pékin.

  • 9 h 31 : l'Ukraine compte "très bientôt tirer parti" de la fatigue russe à Bakhmout

L'Ukraine a indiqué compter "très bientôt tirer parti" de la fatigue russe à Bakhmout, épicentre des combats dans l'est du pays depuis plusieurs mois et où les forces russes, avec le groupe paramilitaire Wagner en première ligne, ont subi d'importantes pertes.

"L'agresseur ne désespère pas de prendre Bakhmout à tout prix, malgré les pertes en hommes et en matériel", a indiqué sur Telegram le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrsky. "Très bientôt, nous tirerons parti de cette opportunité, comme nous l'avons fait autrefois près de Kiev, Kharkiv, Balakliïa et Koupiansk", a-t-il dit, citant de précédentes victoires militaires ukrainiennes.

  • 8 h 26 : une arrestation de Poutine par la CPI serait une "déclaration de guerre", prévient un responsable russe

Une arrestation de Vladimir Poutine par un pays étranger à la suite du mandat d'arrêt émis la semaine dernière par la Cour pénale internationale reviendrait à "déclarer la guerre" à Moscou, a mis en garde un haut responsable russe.

"Imaginons la chose (...) Le chef de l'État d'une puissance nucléaire se rend disons, par exemple, en Allemagne et est arrêté. Qu'est-ce que cela ? Une déclaration de guerre contre la Russie", a déclaré, mercredi soir, l'ex-président Dmitri Medvedev, actuel numéro 2 du Conseil de sécurité russe.

  • 3 h 50 : l'Ukraine à l'agenda du sommet de l'Union européenne

Les dirigeants des Vingt-Sept, qui arriveront à Bruxelles à partir de 10 h 30 (09 h 30 GMT), doivent discuter de l'Ukraine et des moyens de renforcer la compétitivité de l'économie européenne, selon les points officiellement évoqués à l'agenda du sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'UE jeudi et vendredi.

  • 3 h 47 : la sûreté de la centrale nucléaire de Zaporijjia dans un état "précaire", alerte l'AIEA

La sûreté nucléaire de la centrale ukrainienne de Zaporijjia (sud-est) se trouve dans un "état précaire", a mis en garde le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, dans un communiqué.

Selon l'organisation, la "dernière ligne électrique de secours" de la centrale, endommagée depuis le 1er mars, reste "déconnectée et en réparation". Or, elle lui permet en dernier recours d'assurer la sûreté et la sécurité nucléaires, en refroidissant notamment ses réacteurs.

La centrale dépend depuis trois semaines de l'électricité fournie par une seule ligne externe principale de 750 kV, et "tout dommage (sur cette ligne) entraînera la perte totale de toute l'alimentation hors site de la centrale".

"La sûreté nucléaire au sein de la (centrale) reste dans un état précaire", a déclaré Rafael Grossi. "J'appelle une fois de plus toutes les parties à s'engager à garantir la sûreté nucléaire et la protection de la sécurité de la centrale."

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 18 MARS

Ukraine : Vladimir Poutine en visite en Crimée, jour de l'anniversaire de l'annexion

LE FIL DU 17 MARS

Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

LE FIL DU 21 MARS

Zelensky salue des discussions "productives" avec le Premier ministre japonais

New York Times - World

Leader of India’s Opposition to Modi Is Expelled From Parliament

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The expulsion of Rahul Gandhi is a devastating blow to the once-powerful Indian National Congress party. He and several other politicians are now in jeopardy through India’s legal system.

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By Suhasini Raj and Alex Travelli

NEW DELHI — Rahul Gandhi, one of the last national figures standing in political opposition to Prime Minister Narendra Modi of India, was disqualified as a member of Parliament on Friday, sending shock waves across the country’s political scene and devastating the once-powerful Indian National Congress party Mr. Gandhi leads.

Mr. Gandhi was expelled from the lower house the day after a court in Gujarat, Mr. Modi’s home state, convicted him on a charge of criminal defamation. The charge stemmed from a comment he made on the campaign trail in 2019, characterizing Mr. Modi as one of a group of “thieves” named Modi — referring to two prominent fugitives with the same last name. Mr. Gandhi received a two-year prison sentence, the maximum. He is out on 30 days’ bail.

Any jail sentence of two years or more is supposed to result in automatic expulsion, but legal experts had expected Mr. Gandhi to have the chance to challenge his conviction. A notification signed by a parliamentary bureaucrat appointed by Mr. Modi’s Bharatiya Janata Party on Friday stated that Mr. Gandhi had been disqualified automatically by the conviction itself, per the Constitution of India.

“They are destroying the constitution, killing it,” said Srinivas B.V., president of the Indian National Congress Party’s youth wing. “The court gave Mr. Gandhi 30 days to appeal against the order, and hardly 24 hours have passed since.”

Mr. Gandhi said in a Twitter post on Friday, “I am fighting for the voice of this country. I am ready to pay any price.”

Mr. Srinivas said the party will fight the expulsion, politically and legally. One of the party’s most prominent members, Shashi Tharoor, who like Mr. Gandhi is a member of the lower house in the state of Kerala, said on Twitter that the action ending his tenure in Parliament was “politics with the gloves off, and it bodes ill for our democracy.”

Mr. Gandhi, a scion of the Nehru-Gandhi family whose father, grandmother and great-grandfather served as prime minister, has taken pains to improve his national profile in recent months. He led an unexpectedly popular march late last year across swaths of India, rallying crowds to “unite India” against the Hindu-first nationalism espoused by Mr. Modi. And since the fortunes of Gautam Adani, a tycoon long associated with Mr. Modi, collapsed under pressure from a short-seller’s report in January, Mr. Gandhi has been using his platform in Parliament to call for an investigation of his business empire.

The Congress Party is not alone in worrying about the implications for India’s democracy that Mr. Gandhi’s disqualification poses. With parliamentary elections coming next year, the government's attempts to clamp down on dissent seem to be gaining momentum, other opposition leaders pointed out.

Last month, Manish Sisodia, the second in command of the Aam Aadmi Party, was arrested on charges related to fraud. Earlier this month Kavitha K., a leader from a regional party that recently turned to national politics, was questioned by federal investigators in connection with the same case.

The string of criminal cases against politicians — though none have been brought against high-profile members of Mr. Modi’s Bharatiya Janata Party, or B.J.P. — contrasts awkwardly with Mr. Modi’s presentation of India as “the Mother of Democracy” during a global publicity blitz to accompany its hosting the Group of 20 summit meeting this year.

Police raids against the BBC’s office in India and some of the country’s leading think tanks have intensified doubts about the strength of India’s democracy. Eliminating the opposition from parliament through the courts might heighten those misgivings dramatically.

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L'Humanité

Un avocat qui cache bien des vertus

Actu

Dans les makis ou en tartare, l’avocat plaide pour une alimentation équilibrée. Gourmand en eau, ce fruit originaire de loin présente hélas un bilan écologique sans appel.

Noé Blouin

Au même titre que les galettes de maïs et le saumon, l’avocat est devenu incontournable dans tout bon article sur les brunchs sains et équilibrés du dimanche matin. Doux au goût, ce fruit venu de loin est effectivement un vrai concentré d’antioxydants (vitamines A, C et E), de minéraux, de fibres et de vitamines K et B9. Si certains lui reprochent sa haute teneur en lipides, équivalente à une cuillère d’huile, ceux-ci contiennent notamment des oméga 6 et 9. De la bonne graisse pour lutter contre le cholestérol.

La France, le plus gros consommateur en Europe

À l’instar de nombreux produits de notre gastronomie, l’avocat est arrivé sur le Vieux Continent par les cales des galions espagnols après la découverte du Nouveau Monde. Considéré comme un mets de luxe dans nos contrées, il était alors largement démocratisé outre-Atlantique et ce depuis plusieurs milliers d’années. Ce n’est que récemment que le fruit s’est éloigné de la cuisine tex-mex pour devenir un aliment commun en France, le pays européen qui en consomme le plus.

Parmi les nombreuses variétés existantes, la plus présente sur les étals de nos marchés est sans aucun doute le Hass, à la peau bosselée, qui doit son succès à sa facilité de conservation, idéale pour un marché basé sur l’exportation longue distance. Le Hass est un hybride, découvert par hasard dans les années 1920 par un postier californien à la main verte. Rudolf Hass avait ainsi planté trois noyaux d’avocats aux provenances diverses dans le jardin de sa maison de La Habra Heights. Après avoir hésité à couper le plan qui refusait tous ses greffons, il aurait finalement découvert ces « nouveaux » fruits étranges. Devant l’accueil chaleureux de sa famille et de son voisinage pour ces avocats différents, il aurait ensuite breveté son invention, sans en tirer grand bénéfice. Un siècle plus tard, son arbre a conquis le monde et un festival est même organisé chaque année en son honneur à l’endroit qui l’a vu grandir.

La question de la maturation

Le problème principal avec l’avocat, c’est de l’avoir à point au moment où l’on désire le manger. Le fruit n’est pas consommable dès qu’il est récolté, ni même souvent à l’achat. Il faut attendre que sa chair se ramollisse, un état mesurable uniquement par le toucher. Pour accélérer grandement la maturation, il est cependant possible de le mettre dans un sachet avec une banane, un kiwi ou une tomate, des fruits secrétant de l’éthylène.

Mais avant de se lancer dans ses nombreuses recettes, il est tout de même nécessaire de rappeler que la culture de l’avocat est une énorme consommatrice d’eau, demandant plusieurs centaines de litres pour un kilo de fruits. Sa consommation demande donc de la retenue. Afin de limiter au maximum l’impact environnemental du produit, il est donc nécessaire de bien vérifier s’il est labellisé et de connaître sa provenance, le pays producteur le plus proche étant l’Espagne. Sur les côtes corses, quelques exploitations proposent aussi des avocats, mais ces denrées sont difficiles à trouver au vu de la faible production.

Avocat rôti, œuf et truite fumée

 

 

Difficulté : facile

Temps de préparation : 20 minutes

Ingrédients pour 4 personnes : 2 beaux avocats Hass, 4 œufs de petit calibre, 4 tranches de truite fumée, 250 g de roquette, Ciboulette, Sel, poivre, 1 citron vert, Piment d’Espelette.

Préchauffer le four à 180 °C.

  1. Couper les avocats en deux et retirer les noyaux.
  2. Casser un œuf dans chaque partie centrale des avocats.
  3. Ajouter le sel, le poivre et une pincée de piment d’Espelette.
  4. Enfourner le tout pendant une quinzaine de minutes, jusqu’à ce que le blanc de l’œuf soit cuit.
  5. Découper les tranches de truites en petits carrés d’environ 1 cm de côté. En mélanger les deux tiers avec la roquette.
  6. Après avoir sorti les avocats du four, y ajouter un trait de jus de citron vert et le reste de la truite. Il ne reste plus qu’à dresser.
Bon et sain
France24 - Monde

L'Ukraine "répondra à toutes les attaques" de Moscou, réitère Volodymyr Zelensky

Publié le : 22/03/2023 - 07:28Modifié le : 22/03/2023 - 22:29

FRANCE 24 Suivre

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est rendu sur le front près de Bakhmout, tandis que la marine russe dit avoir contré une attaque de drone, mercredi, sur le port de Sébastopol, en Crimée, péninsule annexée par Moscou. Voici le fil du 22 mars 2023.

Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur l'Ukraine en cliquant ici

  • 3 h 47 : la sûreté de la centrale nucléaire de Zaporijjia dans un état "précaire", alerte l'AIEA

La sûreté nucléaire de la centrale ukrainienne de Zaporijjia (sud-est) se trouve dans un "état précaire", a mis en garde mercredi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, dans un communiqué.

Selon l'organisation, la "dernière ligne électrique de secours" de la centrale, endommagée depuis le 1er mars, reste "déconnectée et en réparation". Or, elle lui permet en dernier recours d'assurer la sûreté et la sécurité nucléaires, en refroidissant notamment ses réacteurs.

La centrale dépend depuis trois semaines de l'électricité fournie par une seule ligne externe principale de 750 kV, et "tout dommage (sur cette ligne) entraînera la perte totale de toute l'alimentation hors site de la centrale".

"La sûreté nucléaire au sein de la (centrale) reste dans un état précaire", a déclaré Rafael Grossi. "J'appelle une fois de plus toutes les parties à s'engager à garantir la sûreté nucléaire et la protection de la sécurité de la centrale."

  • 22 h 17 : Washington rejette les plaintes de Moscou sur la livraison d'obus à uranium appauvri à Kiev

Les États-Unis ont rejeté mercredi les plaintes de la Russie, qui a critiqué l'annonce, par la Grande-Bretagne, de la livraison prochaine de munitions contenant de l'uranium appauvri à l'Ukraine. Moscou avait jugé qu'un tel choix représenterait une "aggravation sérieuse" du conflit, menaçant de "répliquer".

John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, a estimé que les arguments russes étaient "fallacieux".

  • 19 h 22 : l'Ukraine "répondra à toutes les attaques" de Moscou, assure Volodymyr Zelensky

L'Ukraine "répondra à toutes les attaques" russes, a lancé mercredi soir Volodymyr Zelensky, après une attaque de Moscou aux drones qui a fait au moins sept morts dans la région de Kiev, et une frappe contre un immeuble à Zaporijjia (centre-est).

"Nous répondrons de façon certaine à l'occupant à toutes les attaques contre nos villes (...) Toutes les frappes russes recevront une réponse militaire, politique et juridique", a-t-il assuré dans son allocution quotidienne, à l'issue d'un déplacement près de Bakhmout, sur le front, puis à Kharkiv (nord-est).

  • 17 h 16 : la Cour pénale internationale rejette les "menaces" suite au mandat d'arrêt contre Poutine

La Cour pénale internationale (CPI) a rejeté mercredi les "menaces" et les mesures annoncées contre son procureur et les juges impliqués dans la délivrance d'un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine pour crime de guerre lors de l'invasion russe.

La Présidence de l'Assemblée des États parties de la Cour, qui constitue son organe législatif, "déplore ces tentatives d'entrave des efforts internationaux visant à garantir la responsabilité des actes interdits par le droit international général", a-t-elle déclaré dans un communiqué.  

  • 15 h 56 : le comité du Nobel de la paix condamne les poursuites contre le lauréat Memorial

Le comité remettant le Nobel de la paix a condamné mercredi les perquisitions et les arrestations "infondées" en Russie visant l'ONG Memorial, colauréate du prix 2022.

Le comité norvégien "déplore l'arrestation et les poursuites visant Ian Ratchinski et d'autres membres éminents de Memorial. Les accusations à leur encontre sont infondées et doivent être abandonnées", a affirmé dans un communiqué sa présidente, Berit Reiss-Andersen.

  • 15 h 54 : la Chine n'a pas encore "franchi la ligne" de livraison d'armes létales à la Russie, assure Blinken

La Chine n'a pas encore "franchi la ligne" consistant à livrer des armes létales à la Russie en pleine guerre en Ukraine, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. "À ce jour, nous ne les avons pas vus franchir cette ligne", a-t-il déclaré en réponse à une question lors d'une audition devant le Sénat à Washington.

  • 15 h 50 : l'Ukraine aura besoin de 411 milliards de dollars pour son redressement et sa reconstruction 

L'Ukraine aura besoin de 411 milliards de dollars pour son redressement et sa reconstruction après la première année du conflit provoqué par l'invasion russe, lancée le 24 février 2022, selon une estimation publiée mercredi par la Banque mondiale (BM), l'ONU, l'Union européenne et le gouvernement ukrainien.

Alors que les combats se poursuivent, ces organisations et institutions anticipent un besoin immédiat de 14 milliards de dollars dès cette année, afin de réaliser "les investissements critiques et prioritaires" permettant de démarrer la reconstruction.

  • 13 h 50 : la Slovaquie reçoit une offre d' armes américaines d'une valeur d'un milliard de dollars

La Slovaquie a indiqué avoir obtenu des États-Unis une offre pour des armes d'une valeur de plus d'un milliard de dollars, à taux réduit, en compensation de ses treize chasseurs MiG-29 promis à l'Ukraine.

"La valeur de ce matériel est légèrement supérieure à un milliard de dollars (...) La Slovaquie paierait environ 340 millions de dollars", a déclaré sur Facebook le ministre slovaque de la Défense Jaroslav Nad, en ajoutant que l'offre américaine était proposée en échange "de 13 vieux MiG et d'une partie du système de défense aérienne".

  • 13 h 14 : la livraison d'obus à uranium appauvri serait une aggravation "sérieuse" du conflit, prévient Moscou

La livraison par Londres à l'Ukraine de munitions contenant de l'uranium appauvri, récemment évoquée par une responsable britannique, représenterait une "aggravation sérieuse" du conflit, a mis en garde le chef de la diplomatie russe.

"C'est un pas vers une aggravation supplémentaire, une aggravation sérieuse" du conflit, a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse à Sotchi, dans le sud de la Russie, évoquant notamment des conséquences sur la santé de la population et un risque de contamination des sols.

  • 13 h 04 : un mort et 25 blessés dans une frappe russe sur un immeuble d'habitation à Zaporijjia, selon le maire​​​​​​

Au moins une personne a été tuée et 25 blessées dans une frappe russe sur un immeuble d'habitation à Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, a annoncé le maire de la ville.

"Malheureusement, une personne blessée, qui se trouvait dans un état grave, est décédée. Selon des informations actualisées, 25 personnes sont actuellement hospitalisées", a indiqué sur Telegram Anatoli Kourtiev. Le président Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de "bombarder la ville avec une sauvagerie bestiale".

  • 12 h 33 : la Russie veut moderniser la défense antiaérienne de la ville de Moscou

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a annoncé mercredi prévoir cette année la modernisation de la défense antiaérienne de la capitale, Moscou, alors que les attaques de drones ukrainiens visant le territoire russe se multiplient.

"Cette année, nous achèverons la modernisation du système de défense antimissile de Moscou", a déclaré M. Choïgou, cité par les agences de presse russes.

Selon lui, deux nouvelles unités de défense antiaérienne seront notamment formées et dotées de systèmes de missiles air-sol de nouvelle génération S-350.

  • 12 h 21 : le président ukrainien Volodymyr Zelensky visite le front près de Bakhmout

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu mercredi sur la ligne de front dans la zone de Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine, a annoncé son service de presse.

"Région de Donetsk. Positions de première ligne des militaires ukrainiens en direction de Bakhmout. Honoré d'y être aujourd'hui et de décorer nos héros", a déclaré Volodymyr Zelensky dans un message sur Telegram en publiant une vidéo de ce déplacement.

  • 11 h 55 : la Pologne qualifie de "dangereux" l'axe Chine-Russie

Le Premier ministre polonais a qualifié de "dangereux" l'axe Chine-Russie, après que le dirigeant chinois Xi Jinping a achevé son séjour à Moscou.

La visite du dirigeant chinois "nous remplit d'inquiétude" car "l'axe Chine-Moscou est dangereux", a déclaré mercredi le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue japonais, Fumio Kishida.

Xi Jinping a quitté la Russie mercredi matin après un sommet avec le président russe Vladimir Poutine, les deux ayant loué mardi l'entrée dans une "nouvelle ère" de leur relation "spéciale" face aux Occidentaux.

  • 11 h 53 :  des missiles de défense côtière russes déployés sur les îles Kouriles 

Sergei Shoigu a déclaré qu'une division de systèmes de missiles de défense côtière Bastion avait été déployée à Paramushir, l'une des îles Kouriles, dont une partie est revendiquée par le Japon.

  • 11 h 22 : le bilan de l'attaque de drones russe passe à quatre morts

L'attaque de drones russe sur un lycée professionnel de Kiev a fait quatre morts, selon un dernier bilan.

"Plus de vingt drones meurtriers iraniens" lancés contre l'Ukraine, "ainsi que des missiles, de nombreux bombardements. Tout cela, c'est juste la dernière nuit de terreur russe", a dénoncé sur Twitter le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui condamne des "frappes criminelles".

  • 10 h 46 : le Kremlin pas surpris par la réaction "hostile" des Occidentaux au sommet Poutine-Xi

"En ce qui concerne la réaction des pays de l'Occident collectif, le fait que leur réaction sur tous les sujets était de nature inamicale et hostile n'est une nouvelle pour personne", a jugé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, après le sommet russo-chinois lors duquel Vladimir Poutine et Xi Jinping ont affiché leur alliance.

  • 9 h 32 : la marine russe dit avoir "repoussé" une attaque de drones sur Sébastopol

"La flotte de la mer Noire a repoussé une attaque de drones de surface contre (le port de Crimée de) Sébastopol", a déclaré sur Telegram le gouverneur de la ville, Mikhaïl Razvojaïev, installé par la Russie.

"Au total, trois objets ont été détruits", a-t-il ajouté, assurant que "la situation est sous contrôle". Selon lui, il n'y a eu aucune victime ni aucun navire endommagé, mais les explosions ont brisé des fenêtres dans des immeubles avoisinants. Parmi ces bâtiments figure un centre culturel appelé "La maison de Moscou", situé à côté du port et très connu en ville.

  • 8 h 31 : trois morts dans une attaque de drones russe dans la région de Kiev 

Trois personnes ont été tuées dans une attaque de drones russe ayant touché un lycée professionnel dans la région de Kiev dans la nuit de mardi à mercredi, a annoncé le service d'État des situations d'urgence.

Vers 07H00 (06H00 GMT) "trois personnes sont mortes, deux personnes ont été blessées et une personne a été sauvée", a indiqué sur Telegram le service d'État des situations d'urgence (DSNS), ajoutant que "quatre personnes se trouvent probablement sous les décombres".

L'administration militaire de la région de Kiev a fait état de son côté sur Telegram de trois morts et sept blessés dans une attaque sur un "site civil", sans donner plus de détails.

  • 7 h : Xi Jinping quitte Moscou après son sommet avec Poutine 

Xi Jinping a quitté Moscou après avoir loué avec Vladimir Poutine l'entrée dans une "nouvelle ère" de leur relation "spéciale" face aux Occidentaux. Le président russe a prudemment appuyé le plan chinois pour régler le conflit en Ukraine, tout en accusant Kiev de le rejeter.

L'initiative chinoise, qui préconise des pourparlers de paix, comporte des éléments qui peuvent "servir de base à un règlement pacifique (du conflit), quand ils y seront prêts en Occident et à Kiev", a lancé Vladimir Poutine.

"Right now there are changes, the likes of which we haven't seen for 100 years," Mr. Xi told Mr. Putin through an interpreter after the state dinner as the leaders bid farewell. "And we are the ones driving these changes together.” pic.twitter.com/0Q9cGfWLKl

March 21, 2023

 

  • 22 h 22 : l'Ukraine obtient un plan d'aide de 15,6 milliards de dollars du FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé être parvenu à un accord avec le gouvernement ukrainien eu vue de la mise en place d'un plan d'aide d'un montant total de 15,6 milliards de dollars.

Le plan doit permettre de "soutenir la reprise économique graduelle tout en créant les conditions d'une croissance de long terme dans un contexte de reconstruction après le conflit et sur le chemin de l'adhésion à l'Union européenne" (UE), a précisé le FMI dans un communiqué.

  • 22 h 15 : Zelensky salue des discussions "productives" avec le Premier ministre japonais

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est réjoui de discussions "productives" avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida, en visite à Kiev, en louant la "volonté très concrète" de Tokyo de "protéger" l'Ukraine face à "la terreur russe".

"Etant donné la puissance du Japon, de son leadership en Asie pour la défense de la paix et l'ordre international fondé sur des règles, ainsi que sa responsabilité en tant que président (tournant) du G7, les discussions d'aujourd'hui peuvent avoir un résultat mondial", a estimé M. Zelensky, dans son message vidéo quotidien.

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 18 MARS

Ukraine : Vladimir Poutine en visite en Crimée, jour de l'anniversaire de l'annexion

LE FIL DU 17 MARS

Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

LE FIL DU 21 MARS

Zelensky salue des discussions "productives" avec le Premier ministre japonais

L'Humanité

Taille des rosiers : le pourquoi du comment

Actu

Voici le printemps, c’est la période idéale pour tailler certains rosiers afin de les conserver touffus et florifères. Mais la coupe doit être adaptée à la vie de l’arbuste. En voici les principes et quelques exemples.

Marcel Guedj

Faut-il vraiment tailler ce rosier alors qu’il a si bien fleuri la saison précédente ? Oui, sans hésiter, précisément pour le voir refleurir abondamment. Sinon, il deviendrait hirsute et fleurirait moins bien. La taille consiste en effet à raccourcir les rameaux ayant fleuri pour détourner le flux de sève et favoriser de nouvelles pousses latérales à la base de l’arbuste (en plomberie, on appellerait ça une dérivation…), qui fleuriront à leur tour. Avec en prime l’avantage de rajeunir le sujet. Le tout est de savoir quand et comment.

Pour les variétés buissons et arbustes non remontantes (qui ne fleurissent qu’une fois, au printemps), cette taille doit intervenir en juin-juillet, juste après la floraison, car les roses de l’année suivante vont se former sur les nouveaux rameaux qui naissent après la taille. Pour les remontants (qui fleurissent plusieurs fois, du printemps à l’automne), la taille se pratique maintenant, en fin d’hiver (février-mars selon la zone géographique et le climat – voire mi-avril pour les zones montagneuses), hors des périodes de gel, avant que la végétation n’ait redémarré.

Respect de la charpentière

Il faut cependant adapter les principes généraux qui précèdent. Voici quelques exemples : on ne taille pas de la même façon un rosier buisson (ou à massif) remontant et un grimpant. Pour les premiers, on taille assez court, en rabattant les rameaux entre les deux tiers et la moitié de leur longueur environ (plus on taille court, plus l’arbuste va se fortifier). Pour les seconds, on respecte les charpentières qui structurent l’arbuste (sauf si elles sont mortes ou gênantes : dans ce cas on les supprime). On se contente de les palisser et de raccourcir les branches secondaires à une vingtaine de centimètres de leur naissance sur la charpentière.

Au passage, dans tous les cas, on supprime les branches malades et les gourmands (qui poussent sous le bourrelet de greffe) qui détournent la sève à leur profit. C’est le côté sauvage du rosier (l’églantier) qui réapparaît au détriment de la variété (greffée) de votre rosier. Équipez-vous pour tout cela de gants de jardin pour rosier, d’un sécateur propre et bien affûté pour ne pas écraser la tige lors de la coupe, et d’un coupe-branches pour les grosses charpentières. Et dites-vous que la nature saura bien corriger vos petites erreurs…

 

    Les 4 étapes de la taille d’un rosier buisson remontant

    • Couper le bois mort (sécateur ou coupe-branches selon le diamètre des rameaux).
    • Supprimer les pousses malades ou malingres, ainsi que celles qui se dirigent vers l’intérieur, cela pour aérer le centre de l’arbuste.
    • Éliminer les gourmands qui partent du pied, sous le point de greffe (bourrelet) reconnaissables à leur vigueur et leur développement rapide.
    • Tailler chaque branche juste au-dessus d’un bourgeon (par exemple le troisième ou le cinquième) orienté vers l’extérieur. Tailler toujours en biseau pour que l’eau ne puisse stagner.
    Jardinage
    Valeurs Actuelles

    Retraites : Emmanuel Macron se dit “à la disposition de l’intersyndicale”

    Le président de la République aurait-il changé d’avis en chemin pour Bruxelles ? Depuis la capitale de l’Union européenne, Emmanuel Macron s’est déclaré « à la disposition de l’intersyndicale », pour avancer tout de suite sur des sujets tels que « l’usure professionnelle, les fins de carrières, les reconversions, les conditions de travail, la rémunération dans certaines branches ».

    Des déclarations qui diffèrent de la position du Gouvernement il y a de cela quelques semaines. Alors que le Sénat se trouvait en plein examen du texte sur la réforme des retraites, jeudi 9 mars, Bruno Le Maire avait indiqué qu’il n’était plus question de recevoir l’intersyndicale, qui avait demandé à être reçue par Emmanuel Macron.

    « Nous continuerons aussi à avoir la plus grande fermeté »

    « C’est le temps du Parlement », avait ainsi déclaré le ministre de l’Économie et des Finances, avant d’indiquer que « c’est aux parlementaires, qui représentent le peuple français, de prendre des décisions sur cette réforme des retraites », au micro de CNews. Pour autant, sur la question de cette réforme, Emmanuel Macron a déclaré attendre « la décision du Conseil constitutionnel », mais indique que « le pays ne peut pas être à l’arrêt », alors que d’autres projets de loi son en cours, notamment sur l’immigration.

    Alors que nombre de mobilisations se sont déroulées jeudi 23 mars en protestation contre la réforme des retraites, le président de la République a dénoncé les heurts et violences qui ont eu lieu. « Face aux violences, que je distingue des manifestations, nous continuerons aussi à avoir la plus grande fermeté », a-t-il indiqué, avant d’appeler « chacun à la responsabilité », et d’assurer son soutien aux forces de l’ordre. Au moins 441 policiers et gendarmes ont été blessés au cours de ces manifestations de jeudi, d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    France24 - Monde

    Le FMI promet 15,6 milliards de dollars à l'Ukraine : une plan d'aide inédit pour un pays en guerre

    Publié le : 22/03/2023 - 10:43

    Line RIFAI Suivre

    Le FMI vient de parvenir à un accord avec le gouvernement ukrainien qui porte sur un plan d'aide de 15,6 milliards de dollars pour l'Ukraine. Il doit permettre de "soutenir la reprise économique graduelle tout en créant les conditions d'une croissance de long terme dans un contexte de reconstruction après le conflit et sur le chemin de l'adhésion à l'UE". C'est la première fois que le Fonds monétaire international accord une telle aide à un pays encore en guerre.

    LE FIL DU 20 MARS

    Les États-Unis annoncent une nouvelle aide militaire à l'Ukraine

    Focus

    Ukraine : malgré le danger, les agriculteurs travaillent leurs champs minés

    "Le Verdun ukrainien"

    La bataille de Bakhmout, enjeu symbolique ou stratégique ?

    Valeurs Actuelles

    Retraites : Fabien Roussel et les députés communistes se “posent la question” de continuer à siéger au Parlement

    Vers une crise dans les chambres du Parlement ? Ce vendredi 24 mars, le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel a indiqué sur BFMTV que les élus du PCF ne pouvaient retourner à l’Assemblée nationale « comme si de rien n’était », après les diverses mobilisations sur la réforme des retraites.

    « Est-ce que l’on peut, nous, députés, sénateurs, continuer de travailler, de discuter avec les ministres, avec le Gouvernement, comme si de rien n’était ? Comme si rien ne se passait en ce moment ? Comme si c’était juste des manifestations ? » s’est interrogé l’élu communiste qui n’est plus certain de vouloir remettre les pieds dans l’hémicycle.

    Le PCF se range du côté des manifestants

    Après le recours au 49.3 par l’exécutif sur le texte de la réforme des retraites, Fabien Roussel estime que la nation est face à une « situation de crise politique, sociale, économique, démocratique, extrêmement grave ». Jeudi 23 mars, la neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a réuni près de 1,09 million de manifestants partout dans l’hexagone. De nombreux heurts ont éclaté dans plusieurs villes de France, notamment à Rennes, Lorient, Nantes, Bordeaux, et Paris.

    Selon le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, au moins 441 policiers et gendarmes ont été blessés au cours de ces manifestations. Une situation plus que tendue pour le Gouvernement. Fabien Roussel, lui, a d’ores et déjà choisi son camp : « Nous sommes du côté du monde du travail, du côté de ceux qui manifestent, du côté de l’intersyndical, et donc nous voulons aussi apporter notre pierre à cette mobilisation et à ce combat ».  En somme, en menaçant implicitement de quitter le Parlement, les élus PCF entendent bien vouloir continuer à maintenir la pression sur le Gouvernement.

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    Valeurs Actuelles

    JO 2024 : les députés de la majorité présidentielle et du RN s’allient pour voter le projet sur la vidéosurveillance, la gauche s’indigne

    C’est une première. Ce jeudi 23 mars, l’Assemblée nationale a examiné le projet de loi olympique, en vue des Jeux prévus pour 2024. L’article 7 a été adopté par la chambre basse, avec 59 voix contre 14. Cet amendement prévoit à titre expérimental que la sécurisation « de manifestations sportives, récréatives ou culturelles » puisse recourir à des images de vidéosurveillance, via des algorithmes.

    Cet article 7 a été cosigné par des élus du Rassemblement national, ainsi que de la majorité présidentielle. Une initiative que n’a pas digérée la Nupes, qui s’est insurgée contre cette alliance de circonstance, relaie La Dépêche. « Je pense que c’est la première fois, un amendement transpartisan de la majorité avec le Rassemblement national. Vous n’avez pas honte ? » a tonné dans l’Hémicycle le député écologiste, Jérémie Iordanoff. Et d’ajouter : « Je suis scandalisé. On est sur une dérive de cette majorité qui ne sait plus où elle va. Je suis inquiet pour la suite de ce mandat. »

    L’inquiétude gagne la gauche

    Pour les députés de la Nupes, cet événement marque « un point de bascule dans l’histoire de notre Hémicycle et de notre République ». Il faut dire que ces derniers ont pris l’habitude de refuser par posture idéologique, quelque amendement qui soit proposé par le RN, même si cela ne contrevient pas à leur projet politique.

    Le député du MoDem, Erwan Balanant, a lui-même hésité longuement avant d’appuyer son vote, indique-t-il. « Il y a un moment donné où les groupes d’étude permettent d’avancer sur des sujets », s’est finalement résigné l’élu centriste.

    Au-delà de la querelle des partis, les députés de la Nupes s’inquiètent que ce dispositif exceptionnel ne soit par la suite dévoyé et étendu à la population. Gérald Darmanin a néanmoins tenu à rassurer ces derniers, assurant que « ces événements prédéterminés concernent non pas des personnes, mais des situations ».

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    New York Times - World

    Israel’s Judicial Overhaul

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    Israel’s Attorney General Says Netanyahu Broke Law With Judicial Intervention Pledge

    Gali Baharav-Miara said Prime Minister Benjamin Netanyahu created a conflict of interest by saying he would become more involved in pushing for a judicial overhaul while on trial for corruption.

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    By Patrick Kingsley

    Reporting from Jerusalem

    Israel’s attorney general issued a sharp rebuke to Prime Minister Benjamin Netanyahu on Friday, warning him that he had broken the law by announcing that he would become more personally involved in his government’s efforts to overhaul the judiciary.

    The attorney general, Gali Baharav-Miara, said Mr. Netanyahu’s announcement on Thursday night had breached a Supreme Court ruling from earlier in the year that said the prime minister must avoid conflicts of interest between his professional role and private interests.

    Mr. Netanyahu is currently on trial for corruption in the same judicial system that his government is trying to overhaul.

    “Your statement last night,” Ms. Baharav-Miara wrote in a letter to Mr. Netanyahu on Friday, was “illegal and tainted by a conflict of interest.”

    The development added a dramatic new complexity to Israel’s internal turmoil, which was set off in January when Mr. Netanyahu’s government announced plans to increase government control over who gets to be a judge and reduce the judiciary’s ability to strike down laws passed by Parliament.

    What to Know About Israel’s Judiciary Overhaul

    A divisive proposal. A package of proposed legislation for a far-reaching overhaul of the judicial system in Israel has set off mass protests by those who say it will destroy the country’s democratic foundations. Here is what to know:

    What changes are being proposed? Israel’s right-wing government wants to change the makeup of a committee that selects judges to give representatives and appointees of the government a  majority. The legislation would also restrict the Supreme Court’s ability to strike down laws passed by Parliament and weaken the authority of the attorney general, who is independent of the government.

    What do opponents of the plan say? The front opposing the legislation, which includes Israelis largely from the center and left, argues that the overhaul would deal a mortal blow to the independence of the judiciary, which they view as the only check on government power. They say that the legislation would change the Israeli system from a liberal democracy with protections for minorities to a tyranny of majority rule.

    Where does Benjamin Netanyahu stand? In the past, Netanyahu, Israel’s current prime minister, was a staunch defender of the independence of the courts. His recent appointment of Yariv Levin, a leader of the judicial overhaul, to the role of justice minister signaled a turnaround, even though Netanyahu publicly promised that any changes would be measured and handled responsibly.

    Is there room for compromise? The politicians driving the plan said they were prepared to talk and a group of academics and lawmakers, in the meantime, met behind the scenes for weeks to find a compromise. On March 15, the government rejected a compromise by Issac Herzog, the president of Israel, that was dismissed by Netanyahu soon after it was published.

    The statement from the attorney general came a day after Mr. Netanyahu, addressing Israelis on prime-time television, doubled down on the divisive judicial overhaul after his coalition passed a law making it harder to remove him from office.

    In his address Thursday, he promised to go ahead next week with plans to give the government greater control over appointments to the Supreme Court — squashing rumors that he was about to back down. He spoke shortly after the defense minister, Yoav Gallant, met with Mr. Netanyahu to warn him about the effect the turmoil has had on the military.

    His speech capped a day in which thousands of protesters demonstrated across Israel against the plan.

    The attorney general’s office gave no indication Friday that she would begin legal proceedings herself. But at least one organization said Friday it planned to petition the Supreme Court to adjudicate, possibly opening yet another front between the government and the judiciary.

    One of the groups leading the anti-government protests, the Movement for the Quality of Government, said it would file a motion for contempt of court and “demand that the prime minister be subject to the sanctions set forth in the law, including heavy fines and imprisonment.”

    Supporters of the judicial overhaul say it is necessary to give elected lawmakers primacy over unelected judges. But critics say it will remove one of the few checks on government overreach, potentially paving the way for authoritarian rule.

    The standoff has led to one of the gravest domestic crises in Israeli history.

    Hundreds of thousands of protesters have been demonstrating against the plans every week since the start of the year. Business leaders have begun to divest from Israel amid fears about looming threats to the rule of law. Thousands of military reservists have either warned that they would refuse volunteer service if the overhaul passes, or have already done so. And leading public figures, including the president, Isaac Herzog, have warned that the crisis might lead to civil war.

    The attorney general’s intervention on Friday amplified tensions because it raised the possibility that Mr. Netanyahu — already on trial for bribery and fraud — could be prosecuted for yet another possible breach of the law.

    There was no immediate official response from the office of Mr. Netanyahu, who flew to London early Friday to meet with the British prime minister, Rishi Sunak.

    But Mr. Netanyahu’s allies in Likud, his right-wing party, said that the prime minister had acted legally and accused the attorney general, who was appointed by the previous government, of her own conflict of interest.

    “As someone who was appointed and managed by Gideon Saar and his friends, who are influenced by hatred of Netanyahu, you are tainted by a serious conflict of interest when it comes to dealing with Prime Minister Netanyahu,” said Shlomo Karhi, the communications minister, referring to the justice minister in the previous government. “The legal situation is clear: You must avoid any involvement with Netanyahu.”

    Hiba Yazbek contributed reporting from Nazareth, Israel.

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    France24 - Monde

    Sidaction : après 40 ans de lutte, "on n’a jamais été aussi proche de jouir d’un monde sans sida"

    Publié le : 24/03/2023 - 08:43

    FRANCE 24 Suivre

    Alors que le Sidaction débute vendredi, sa présidente, la virologue nobélisée Françoise Barré-Sinoussi, estime qu'il est possible d'éradiquer le sida, à condition d'améliorer l'accès au dépistage et aux traitements.L'association explique qu'"on n'en guérit toujours pas" bien qu'on "n'ait jamais été aussi proche de jouir d'un monde" sans ce virus.

    "Après 40 ans de lutte, on n’a jamais été aussi proche de jouir d’un monde sans sida". Voici le slogan du Sidaction pour sa campagne 2023, qui se déroule du vendredi 23 au dimanche 25 mars. À cette occasion, l'association de lutte contre le VIH rappelle quelques chiffres : plus de 38 millions de personnes vivent avec le sida dans le monde – dont 174 000 en France – et 650 000 en meurent chaque année.

    "Cela veut dire qu'on n'a pas encore éradiqué la maladie, pourtant on doit y arriver puisqu'on sait qu'avec les traitements, les personnes ne développent pas la maladie", explique à l'AFP la virologue nobélisée Françoise Barré-Sinoussi. "Si on arrive à traiter 100 % des personnes infectées, elles ne développeront plus le sida."

    Mais il reste un défi de taille, selon la spécialiste : "Un quart des personnes vivant avec le sida n'ont toujours pas accès aux traitements pour différentes raisons, y compris le fait que le dépistage est insuffisant."

    En France, on compte encore plus de 5 000 découvertes de séropositivité chaque année, selon Sidaction. Quelque 23 % de ces nouvelles découvertes concernent les plus de 50 ans et 13 % concernant les moins de 25 ans.

    Pour faire un don à Sidaction :

    • Par téléphone au 110 (numéro gratuit).
    • Par SMS en envoyant DON au 92 110.
    • Par internet.

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    VIH : un troisième cas de guérison confirmé après une greffe de moelle osseuse

    Journée mondiale

    Lutte contre le sida : malgré des années de prévention, le sujet suscite toujours un "malaise"

    TEMOIGNAGES

    VIH : des injections au lieu du comprimé quotidien, "une révolution" pour certains patients

    Valeurs Actuelles

    Réforme des retraites : le coup d’éclat des syndicats

    C’est une forteresse de verre et de béton près de la porte de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, qui abrite le siège de la CGT depuis 1982. On n’y entre pas sans badge ou convocation. Adossés au mur du gigantesque patio Georges-Séguy, du nom de l’ancien secrétaire général fermement engagé au Parti communiste à la fin des années 1970, une dizaine de syndicalistes. Ils parlent entre eux du mouvement qui se durcit « de partout », de la colère qui monte « pas seulement syndicalement mais aussi dans le milieu associatif et même des gens de droite qui vont manifester… ». Certains évoquent le prochain congrès qui se tiendra du 27 au 31 mars, pendant que d’autres achètent des casquettes et autres gadgets à la boutique baptisée le “matériel syndical”. À côté, la “librairie NVO”, pour “la Nouvelle Vie ouvrière”, du nom du journal de la confédération, fait la promotion des magazines, tracts et ouvrages des militants.

    Le passage en force par le 49.3 est vécu comme une déclaration de guerre. C’est la démocratie qui est en danger.

    Leurs tenues estampillées CGT renseignent sur leur niveau d’engagement. Leurs moustaches, parfois, indiquent le soutien qu’ils apportent à leur patron, Philippe Martinez. Les visages sont fatigués mais leur enthousiasme révèle autre chose : après dix jours de grève déclinés en février et mars, ils sont bien décidés à continuer le combat. Sur la machine à café, une vidéo donne le ton : des images défilent avec le slogan “La retraite à coups de poing” ou encore “C’est notre travail qui crée la richesse, on ne lâche rien”. Encore moins depuis l’annonce du 49.3, jeudi 16 mars. « On a vécu la volonté de passage en force du gouvernement comme une déclaration de guerre. C’est la démocratie qui est en danger », lance un syndicaliste qui appelle à un regain de mobilisation.

    Le monarque face aux citoyens ​

    « Dans nos rangs, les gens sont au bout du rouleau ; beaucoup de familles en ont ras le bol. Si encore la réforme des retraites touchait tout le monde, du président au citoyen… Le fait que les régimes spéciaux de l’Assemblée et du Sénat ne soient pas touchés, ce petit monde de politiques qui se protègent entre eux, ça ne passe pas du tout. C’est le monarque et ses valets contre tout le monde », nous confie un militant.

    « Voir une telle mobilisation, un tel refus, cela nous donne raison et confi ance en l’avenir », ajoute un haut représentant de la CGT. À force de passer leurs journées et leurs soirées du premier trimestre à s’organiser, les militants ont fini par comprendre que l’union fait la force. L’image était plus qu’un symbole : dès le 16 février, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, et celui de la CFDT, Laurent Berger, que tout opposait par le passé, défilent à Albi, commune de 50 000 habitants devenue le temps d’un jour le symbole de la ville moyenne en lutte, sous une même banderole – il faut mettre la France à l’arrêt. Une telle photo de famille n’avait jamais été prise depuis le précédent projet de réforme des retraites d’envergure, en 2010. À l’époque, Éric Woerth, ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique, présente un projet dont l’une des principales mesures concernait le relèvement de deux ans (déjà !) de l’âge légal de départ à la retraite, de 60 à 62 ans.

    Cette fois, derrière le mariage de la carpe et du lapin, l’union intersyndicale rassemble la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l’Unsa, Solidaires et la FSU. De quoi éviter à chacun de lutter seul contre les inégalités. L’intersyndicale se met d’accord sur deux mots d’ordre : non au recul de l’âge de départ à la retraite et non à l’allongement de la durée de cotisation. Dix jours de mobilisation plus tard et des records de manifestants battus (près de 3,5 millions le 7 mars, selon la CGT), l’intersyndicale a réussi son pari : obtenir et conserver le soutien de deux tiers des Français contre le projet de réforme des retraites.

    Des soutiens mais surtout des adhésions. Les demandes de carte syndicale ont explosé depuis début janvier. « Nous avons près de 140 000 adhérents à jour de cotisation et nous enregistrons actuellement trois fois plus d’adhésions que d’habitude », confie Cyril Chabanier, président confédéral de la CFTC. Mieux encore à Montreuil : « Nous avons enregistré 15 000 adhésions ces dernières semaines, c’est énorme ! C’esttrois fois plus que l’an dernier ! » Même optimisme à Force ouvrière et à la FSU. Pour la CGT et la CFTC, la hausse des adhésions s’explique aussi par la proximité des congrès, traditionnellement une période de tension où les éléments les plus radicaux rencontrent plus d’écho qu’en temps normal. « C’est vrai, la réforme des retraites a été une bonne opportunité pour communiquer à quelques jours du congrès dans la course à la succession de Philippe Martinez », confirme une source syndicaliste de Montreuil. Le succès est visible autant en région parisienne que dans les grandes villes de province et même dans les territoires plus reculés, ceux qui se sentent les plus « abandonnés par le pouvoir ». Et autant dans les secteurs emblématiques de l’énergie, des transports, de la santé, des télécoms que dans l’agroalimentaire ou la distribution, où le relais syndical est historiquement moins fort.

    Le grand mépris d’Emmanuel Macron

    Au total, ce sont 2 millions de personnes à jour de cotisation qui se sont dressées face au pouvoir et à une réforme dont elles ne voulaient pas. Un chiffre loin d’être négligeable, qui fait rêver à droite et à gauche. « La CGT représente plus d’adhérents que tous les partis politiques, pas loin de 800 000 personnes encartées, et malgré cela les politiques nous décrédibilisent et veulent faire croire qu’on ne représente rien, qu’on est dans notre coin », poursuit notre militant CGT. Et le patron de la confédération, Philippe Martinez, de confirmer : « On ne doutait pas de notre place ; le problème, c’est qu’Emmanuel Macron ne doit pas être au courant tant il nous méprise depuis le premier jour. »

    Un autre de lancer : « Macron croit qu’il a été élu pour faire ses réformes alors que ses électeurs ont d’abord voulu barrer la route au Rassemblement national. Le président se croit intouchable et nous prend pour des c… Il ferait mieux d’écouter la rue plutôt que de penser à la politique extérieure de la France. » Un manque de considération, certainement. « Les politiques avaient peut-être enterré les syndicatstrop vite », analyse Jean-Marie Pernot, politologue à l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires). « Ils avaient disparu des radars ces dernières années mais le mouvement montre qu’ils avaient gardé des forces. » Et de rappeler que le taux de syndicalisation est tombé de 11,2 % à 10,3 % entre 2013 et 2020.

    Macron aurait voulu développer le syndicalisme en France, il ne s’y serait pas pris autrement.

    Reconnaissons aussi que le président de la République a œuvré, malgré lui, pour l’unité syndicale. Le lendemain de la grande manifestation du 7 mars et alors que le texte était en débat au Sénat, les syndicats lui ont demandé rendez-vous. Emmanuel Macron leur a répondu : « Le gouvernement est, comme il l’a toujours été, à votre écoute pour avancer par le dialogue, trouver des solutions innovantes, sans transiger sur la nécessité de restaurer un équilibre durable de notre régime de retraite. » Et d’asséner : « En tant que garant des institutions, il est de mon devoir de préserver ce temps parlementaire qui se déroule actuellement et qui est l’essence même de notre démocratie. » Un rejet vécu comme un affront. « Le pouvoir a refusé de nous recevoir, enrage un de nos syndicalistes CGT. Et finalement, Macron aurait voulu développer le syndicalisme en France, il ne s’y serait pas pris autrement. »

    Une erreur stratégique qui a finalement redonné sens au syndicalisme. Le gouvernement a, sans doute aussi, un peu trop vite misé sur la distinction qui existe entre syndicats réformistes (CFDT, CFTC) et contestataires (CGT, FO…), espérant pouvoir négocier avec les premiers au détriment des seconds, les jusqu’au-boutistes, et faire basculer l’opinion publique. Un jeu de billard à plusieurs bandes. « Un syndicat réformiste n’est pas un syndicat paillasson, juge Jean-Marie Pernot. La CFDT est une organisation complexe avec ses 600 000 adhérents, elle montre depuis longtemps son ouverture aux compromis ; elle avait dit, dès le départ, qu’elle s’opposerait au recul de l’âge de départ à la retraite. La voir au cœur de l’intersyndicale n’est donc pas le résultat de l’humeur matinale de Laurent Berger. »

    Allier les adhérents réformistes et les contestataires historiques n’avait donc rien d’une évidence. « Il y a beaucoup de syndicats en France, donc autant de stratégies et de points de désaccord, poursuit Jean-Marie Pernot. Mais ils ont réussi à s’unir et rencontrent davantage d’écho, ce qui est tout à fait naturel. » Cyril Chabanier se souvient : « Au début de la lutte, nous savions que le gouvernement serait déterminé et que pour avoir une chance de réussir, il fallait être tous ensemble. Avoir réussi à bâtir une intersyndicale a été apprécié par notre base. » Même sentiment chez un cégétiste de Montreuil : « Cette alliance était évidente car la réformetouche tous les syndicats engagés. La première fois, Sarkozy, qui est aujourd’hui le conseiller de l’ombre de Macron, n’avait pas réussi sa réforme. Nous faisons face à un régime capitaliste : le social contre le capital, le stéréotype. C’est pour cela que l’intersyndicale fonctionne. Elle est solide. »

    “L’alliance intersyndicale est durable”

    Aujourd’hui, face au bien piètre spectacle à l’Assemblée et au ton donné par les députés de la Nupes, les syndicats appréhendent les gesticulations de Jean-Luc Mélenchon : « Il parade, veut se démarquer politiquement. Quand on appelle à une grève nationale, il est à contre-courant, il est dans ses derniers souffles : son parti est en train d’exploser et lui, il joue perso, s’agace notre syndicaliste. En revanche, on croit dans la relève, Ruffin et Autain sont percutants. » Le patron de la CFTC abonde : « C’est clair, nous avons marqué des points par rapport à un spectacle navrant et cela a donné une crédibilité à notre mouvement. »

    Et la suite ? « Je pense que l’alliance intersyndicale est durable, estime Pierre Ferracci, président du Groupe Alpha et expert en relations sociales. C’est l’occasion de bâtir un socle qui peut durer s’il y a une gestion intelligente des divergences entre la CGT, la CFDT et les autres organisations. » À la CGT, on confirme : « On est unis, la première des trois grosses centrales qui partira se tirera une balle dans le pied. »

    La fin de la partie est loin d’être sifflée. Déjà parce que la mobilisation a été historique. Et parce qu’après la réforme des retraites, il y a d’autres combats à mener : le travail, le partage de la valeur, les conditions de la transition environnementale et surtout le pouvoir d’achat. « L’inflation, c’est notre meilleure alliée, c’est elle qui nous permet de négocier la hausse des salaires. Et en même temps, c’est notre meilleure ennemie car on la subit tous, tous les jours : le kilo de patates est le même pour tout le monde, que tu sois milliardaire ou non », nous explique-t-on à la CGT.​

    Un militant ajoute : « Avant les “gilets jaunes”, on se satisfaisait d’un litre de gazole à 1 euro. Et maintenant on se réjouit s’il ne dépasse pas 2 euros. On n ‘en peut plus de se serrer la ceinture pendant que d’autres, comme le patron de Total, continuent d’engranger des profits et d’augmenter leur salaire. »

    Seule inquiétude, que le mouvement social échappe aux syndicats. « Tant qu’on a la main sur le mouvement, le gouvernement a des interlocuteurs pour négocier. Je rappelle que c’est notre premier rôle. Le jour où la résistance échappe aux syndicats, la France sera en feu », veut croire un responsable de la CGT. À surveiller donc, comme la pression dans une Cocotte-Minute .

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    L'Humanité

    Télétravail, ne négligez pas les pauses !

    Actu

    Si le télétravail semble offrir plus de latitude pour prendre les pauses nécessaires, quand la charge de travail est forte, la tentation est grande de ne pas s’arrêter. Les pauses sont pourtant indispensables tant à la concentration qu’à la santé.

    Mélanie Mermoz

    « Certains jours j’ai énormément de travail, je ne décroche presque pas les yeux de mon écran. D’autres jours, c’est plus cool, je prends un peu plus de temps pour moi, je vais faire une course, fais une petite sieste ou vais à un cours de sport », explique Sandra (1), chargée de communication. Avec la mise en place du travail hybride, une nouvelle organisation s’est progressivement mise en place pour les 26 % de salariés (2) qui pratiquent régulièrement le télétravail. Les tâches nécessitant des échanges sont effectuées au bureau tandis que celles qui demandent plus de concentration sont, elles, réalisées hors bureau. Quand on est face à un dossier tunnel, la tentation peut être forte de ne pas s’arrêter afin de finir plus tôt. Pour éviter des situations de surcharge et permettre des moments de déconnexion, la régulation de la charge de travail est primordiale !

    Qu’on soit en télétravail ou sur site, c’est la même réglementation qui s’applique concernant le temps de pause. Dès lors que le temps de travail atteint 6 heures, le salarié bénéficie d’un temps de pause de 20 minutes qu’il peut prendre à la fin de ces 6 heures ou avant (ce temps monte à 30 minutes pour les moins de 18 ans). En revanche, il n’existe pas de disposition spécifique concernant la pause méridienne. Si tous les professionnels de santé s’accordent sur la nécessité de prendre un vrai temps pour manger, dans les faits, la tentation est grande pour de nombreux télétravailleurs de manger sur le pouce, devant leur écran. « Quand je suis en télétravail, je grignote, je prends très rarement le temps de me préparer quelque chose à manger », observe Marion (1), ingénieure. Cette pratique n’est pas sans risques pour la santé, elle est notamment souvent la cause d’une prise de poids.

    Marcher, s’aérer, s’étirer

    Loin d’être un temps perdu, les pauses, ces respirations, tant physiques que mentales, sont en réalité indispensables. Elles permettent notamment que le cerveau s’approprie les informations reçues et que la mémoire puisse les traiter. Dans une de ses brochures consacrées aux risques en télétravail, l’Institut national de recherche et de sécurité invite les salariés à prendre des pauses régulières (5 minutes toutes les heures) « pour limiter la fatigue visuelle (en quittant l’écran des yeux) et pour se déconnecter mentalement », il recommande de profiter de cette pause pour se lever et faire quelques pas. « Faire quelques mouvements des poignets et des étirements du dos permet de lutter contre l’apparition des douleurs », rappelle Gérald Demortière, médecin du travail. Au moment du déjeuner, marcher une dizaine de minutes permet de s’aérer et de faire une peu d’exercice. Dans le télétravail, au moment des pauses, hommes et femmes ne sont toujours pas égaux. Pour ces dernières, les pauses sont plus souvent l’occasion de lancer une lessive ou de l’étendre, d’aller éventuellement faire une course pour le foyer. Cela leur permet de moins avoir le sentiment de courir en fin de journée, mais ne modifie pas la répartition inégalitaire des tâches domestiques, voire l’accentue !

    Télétravail
    France24 - Monde

    "Il faut tout bloquer !" : à Paris, la colère gronde contre Emmanuel Macron et le gouvernement

    Publié le : 23/03/2023 - 20:23Modifié le : 23/03/2023 - 20:25

    Cyrielle CABOT

    Envoyée spéciale dans le cortège parisien – Une semaine après l'utilisation du 49.3 pour faire adopter la controversée réforme des retraites, des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Paris, selon les syndicats, pour dénoncer le "passage en force" de l'exécutif et crier leur colère. Dans le cortège, certains battaient déjà le pavé ces dernières semaines. D'autres sont venus les rejoindre pour la première fois pour dénoncer "un déni de démocratie".

    "Manu Ciao", "49.3 ou pas, la réforme elle ne passera pas". Jeudi 23 mars, c'est une immense marée humaine qui est venue manifester à Paris pour la neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Quelque 800 000 personnes ont battu le pavé, selon les chiffres avancés par les syndicats, 119 000 selon le ministère de l'Intérieur - un record depuis le début du mouvement. Au-delà du projet de loi contesté, beaucoup sont venus crier leur colère une semaine après le recours du 49.3 par le gouvernement. Dans la foule, les voix dénonçaient ainsi "le mépris" d'Emmanuel Macron, une "dérive autoritaire" et  "une démocratie en danger".

    Tout le long du cortège, parti d'une place de la Bastille noire de monde aux alentours de 14 heures, les manifestants ont scandé les slogans devenus habituels lors de ces journées de mobilisation - "Métro-boulot-caveau", "La retraite avant l'arthirtre" ou encore "Tu nous mets 64, on te mai 68". 

    "Macron, le méprisant"

    Cette fois-ci d'autres pancartes se sont montrées omniprésentes, avec deux principales cibles : Emmanuel Macron et Elisabeth Borne. Le chef de l'État dépeint en diable, en monstre ou Louis XVI côtoyait une Première ministre affublée de cornes et de griffes.  

    "Macron, le méprisant", brandissent par exemple Valérie et Magali, reprenant des affiches offertes par le parti communiste français et qui ont beaucoup de succès. "Emmanuel Macron est dans son bureau doré de l'Élysée, au-dessus de nous tous et incapable de comprendre la pénibilité du monde du travail aujourd'hui", dénoncent de concert les deux femmes de 57 et 54 ans. "Il refuse catégoriquement d'entendre que nos conditions de travail ne cessent de se dégrader depuis des années - avec toujours moins de budget et d'effectif. Nous ne pouvons physiquement pas travailler deux années supplémentaires !"

    Les deux amies, professeure d'EPS et secrétaire dans un service d'archives dans la banlieue parisienne, ont manifesté chaque semaine contre le projet. "Nous pensions nous arrêter après la dernière manifestation car nos salaires commencent à souffrir. Mais quand on a vu que le gouvernement avait recours au 49.3, en méprisant totalement la voix des Français, nous avons changé d'avis", poursuivent les deux femmes. Avant de marteler, décidées : "Maintenant, on continuera le temps qu'il faudra."

    Michel, quant à lui, brandit une pancarte tout aussi explicite sur laquelle ont peut lire : "Du haut de l’Elysée, ersatz de Jupiter, le peuple rassemblé, te descendra sur terre", peut-on lire. "On en a assez d’un président qui se prend pour Louis XIV, qui n’écoute pas, qui pense qu’il est le seul à savoir ce qui est bien pour le pays", explique ce retraité de 72 ans. "Avant, même quand ils étaient mauvais, les présidents savaient au moins écouter, et reculer quand il le fallait. Aujourd’hui ils sont simplement sur une autre planète."

    Plus que la réforme des retraites, c'est ce recours au 49.3 qui a poussé Marie-Lou et Aurélien à descendre dans la rue. S'ils sont opposés à la réforme, ils n'avaient pas fait grève ou manifesté jusqu'ici. "Mais aujourd'hui nous sommes ici car il est hors de question que nous acceptions ce déni de démocratie. Au-delà du projet de loi en lui-même, c'est vraiment ce passage en force que l'on est venu dénoncer", expliquent-ils. "Depuis des mois, le gouvernement a l'air de faire ce qu'il veut et la colère s'accumule. Là, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Trop c'est trop."

    "On peut encore faire plier le gouvernement"

    Dans la foule compacte qui tente de rallier progressivement la place de la République puis la place de l'Opéra sous le soleil et le fracas des pétards, les manifestants interrogés avouent osciller entre "colère", "détermination", "frustration", mais aussi, pour certains une once de résignation. 

    "Je n'avais jamais manifesté avant la réforme des retraites. Mais ce projet est si injuste et inégalitaire que pour la première fois, j'avais décidé de descendre dans la rue", témoigne Valérie. À 54 ans, cette clerc de notaire se dit "dégoutée" et  "écoeurée" par l'utilisation du 49.3, et avoue à mi-mot être peu confiante pour la suite. "Emmanuel Macron refuse totalement de nous entendre. Je suis pessimiste. Je ne pense pas qu'il cédera, mais je manifeste quand même car je veux le forcer à entendre notre colère", explique-t-elle. 

    « Avant la réforme des retraites, je n’avais jamais manifesté », raconte Valérie. « Aujourd’hui, je ne crois plus du tout qu’on arrivera à arrêter la réforme. Mais je suis là quand même, pour faire entendre ma colère ». pic.twitter.com/gI6ZeliOER

    March 23, 2023

    Selon elle, le dernier espoir réside plutôt dans les outils démocratiques à disposition de l'opposition, notamment le référendum d'initiative partagée. Soumise lundi 19 mars au Conseil constitutionnel par l'opposition, cette arme à la disposition des députés prévoit la possibilité d'organiser une consultation populaire sur une proposition de loi. Et la procédure permettrait de bloquer pendant neuf mois la mise en œuvre de cette réforme.

    >> Manifestations, Conseil constitutionnel, référendum… Quelle suite à la réforme des retraites ?

    Greg et Philippe, de leur côté, refusent de céder à la morosité. "On peut encore faire bouger les choses. La rue a déjà fait plier un gouvernement même une fois une loi adoptée. Nous pouvons recommencer", assurent ces deux militants de la CGT, en référence à  la loi sur les CPE, en 2006, qui avait finalement été abandonnée face à la pression de la rue. "Justement, il faut se mobiliser encore davantage. Il faut que chacun vienne exprimer sa frustration face au mépris du gouvernement."

    "Macron est droit dans ses bottes, mais nous aussi. Il joue l'usure, mais on tiendra. On est bien remontés… Il parle d’incompréhension, dit que le gouvernement a manqué de pédagogie… mais on a très bien compris ce qu’il veut faire : il veut donner deux ans de plus à ceux qui méritent leurs retraites, comme les travailleurs essentiels, au lieu d’aller chercher l’argent là où il faut."

    "Bloquons le pays" 

    Après huit journées de mobilisation sans débordements importants, l'ambiance au sein du cortège est bien plus tendue jeudi, certains n'hésitant pas à scander "ça va péter !". 

    À l'image des violences qui ont émaillé les manifestations spontanées organisées dans plusieurs villes de France ces derniers jours, plusieurs incidents ont eu lieu en début de cortège. Tout au long de la manifestation, des personnes habillées en noir et équipées de masques et lunettes, ont notamment ont brisé des vitrines et dégradé du mobilier urbain. Ils ont aussi lancé de nombreux pavés et bouteilles sur les forces de l'ordre, qui ont fait usage à de nombreuses reprises de gaz lacrymogène. Plusieurs poubelles et trottinettes ont également été incendiées.

    >> En plein conflit social, le maintien de l’ordre à la française pointé du doigt

    Des violences que Pascal, 54 ans, condamne mais comprend. "À force de nous mépriser, Emmanuel Macron radicalise le mouvement", dénonce-t-il, affublé d'un gilet jaune et d'une pancarte satirique représentant le personnage de BD d'Asterix donnant une gifle à Macron. "Je dénonce ces violences. Mais je suis d'accord sur un point : il faut que la rue se soulève. C'est le moment ou jamais. Bloquons le pays s'il le faut mais cette loi ne doit pas passer !"

    Alix, Marie et Alma, quant à elles, ont participé aux manifestations parisiennes spontanées chaque soir de la semaine. Et si les trois étudiantes d'une vingtaine d'années admettent s'inquiéter face aux débordements, cela n'entrave en rien leur détermination. "Toutes ces violences font peur. Mais nous avons encore plus peur pour notre démocratie. Il faut en finir avec ce gouvernement de plus en plus autoritaire."

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    Retraites : des policiers accusés de violence et des gardes à vue "arbitraires" critiquées

    REVUE DE PRESSE

    Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

    L'Humanité

    Heure d'été le 26 mars 2023 : on avance ou on recule ?

    En attendant que la France acte la fin du changement d'heure bi-annuel comme de nombreux autres pays, le passage à l'heure d'été revient dans la nuit du 25 au 26 mars 2023... Pour la dernière fois ? Et, au fait, on avance ou on recule ? On remet les pendules à l'heure.

    Daniel Roucous

    Ça fait 47 ans que les gouvernements successifs, depuis Giscard d’Estaing en 1976, avancent ou retardent chaque année, nos horloges ! Et ça fait 25 ans que le passage à l’heure d’hiver a lieu le dernier dimanche d'octobre et le passage à l’heure d’été le dernier dimanche de mars.

    Deux heures de plus que le temps universel

    Ainsi cette année, dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 mars 2023, à 2 heures du matin, il faudra ajouter 60 minutes à l'heure légale. Il sera alors 3 heures. Nous perdons ainsi une heure de sommeil... mais nous gagnons d'un coup une heure de luminosité naturelle en fin de journée.

    Ce changement d'heure nous ramène à deux heures de plus que le temps universel (T.U) contre une seule après le passage à l'heure d'hiver.

    Bien entendu, les smartphones ou tout autre appareil connecté passent à l'heure d'été automatiquement, sans qu'aucune intervention ne soit nécessaire.

    Un temps universel avec lequel nos édiles jouent au yoyo sous prétexte d’harmonisation européenne d’éclairage et, dernière lubbie, lutter contre l'éclairage artificiel. Ce T.U correspond au temps solaire moyen tenant compte de la correction due à la longitude (4 minutes par degré). Un décret du 8 mars 2017 a, à cet effet, mis à jour les dispositions réglementaires relatives au temps légal français.

    Les citoyens poussent pour ne plus changer d'heure

    1 Le calendrier du changement d'heure s'applique normalement jusqu'en 2032 inclus, date à laquelle l’impact sur les économies d’énergie devrait s’améliorer selon une étude de l'Ademe qui date maintenant de plus de 10 ans.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Cela dit, à la lecture des alertes régulières de l’ANPCEN (association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne), on est en droit de s’interroger sur l’impact quant à la limitation de l’éclairage artificiel.

    Cette association ne cesse d’alerter sur l’extension du parc d’éclairage public qui compterait 11 millions de points lumineux en France (+ 89% en 20 ans !) et ce malgré la réglementation.

    2 Le Parlement européen, poussé par 4,2 millions d'Européens qui avaient demandé que ça cesse lors d'une consultation publique en 2018, est résolu à mettre fin au changement d'heure deux fois pas an.

    Rebelote l'année suivante :  la Commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale avait lancé une consultation en ligne sur le sujet, entre le 4 février et le 3 mars 2019.

    Cette consultation sur la fin du changement d'heure avait reçu 2 103 999 réponses. Résultat : 61,16 % des citoyens ayant participé ont une expérience négative ou très négative du changement d'heure. Par ailleurs, 83,71 % des répondants souhaiteraient mettre fin au changement d'heure 2 fois par an. Enfin, en cas de suppression du changement d'heure, 59,17 % des participants choisiraient de rester définitivement à l'heure d'été.

    En France, le maintien définitif de l'heure d'été plébiscité

    Dans un communiqué de presse du 12 septembre 2018, le président de la Commission européenne proposait de tout arrêter en 2019. Comment et pour quelle heure ? Chaque Etat membre de l'Union européenne doit notifier à la Commission européenne son intention d'appliquer de façon permanente l'heure d'été ou l'heure d'hiver. Cependant il est conseillé aux États membres de "coordonner leurs choix afin de préserver le bon fonctionnement du marché intérieur et d'éviter la fragmentation qui pourrait survenir dans une situation où certains États membres décideraient de continuer à appliquer les dispositions relatives à l'heure d'été alors que d'autres les supprimeraient."

    Mardi 26 mars 2019, le Parlement européen a acté la fin du changement d'heures. Mais la directive n'est toujours pas adoptée.

    En France, c'est le maintien définitif de l'heure d'été qui a été plébiscité. Lors d'une consultation citoyenne des Français sur le changement d'heure réalisée par l'Assemblée nationale, 59 % ont voté en faveur de l'heure d'été.

    Chaque pays aurait dû normalement faire un choix avant le 1er avril 2020. Cependant, avec la pandémie de Covid-19, ces derniers ne se sont toujours pas mis d’accord et la fin du dispositif semble compromise pour 2021. 

    Aux États-Unis, un projet de loi pour rendre l'heure d'été permanente

    Rappelons que la directive européenne de 2001 relative au changement d'heure, transposée dans le droit français par arrêté du 3 avril 2001 du ministre de l'économie qui a pris effet le 1er janvier 2002, avait pour but d'harmoniser les dates auxquelles les états membres de l’Union européenne passent de l’heure d’hiver à l’heure d’été.

    Elle n’a jamais obligé à appliquer le principe même du changement d’horaire, ce d’autant que la France avance déjà d’une heure sur le Royaume-Uni, l’Irlande, le Portugal. Celles et ceux qui voyagent en Europe le savent bien.

    Les pays de l'UE sont répartis sur trois fuseaux actuellement :- Europe occidentale (UTC) : Irlande, Portugal et Royaume-Uni ;- Europe centrale (UTC+1) : Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie, Danemark, Espagne, France, Hongrie, Italie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Suède ;- Europe orientale (UTC+2) : Bulgarie, Chypre, Estonie, Finlande, Grèce, Lettonie, Lituanie et Roumanie.

    La faculté d’abandonner le mécanisme de changement d’heure a toujours été du ressort de chaque état en vertu du principe de subsidiarité… principe fondateur de l’Europe avec celui de la solidarité.

    La Russie et la Chine ont renoncé, depuis longtemps, au changement d’horaire pour revenir au temps universel comme la majorité des pays hors Union européenne.

    Aux États-Unis, le Sénat américain a approuvé à l’unanimité le 15 mars 2022 un projet de loi appelé Sunshine Protection Act qui rendrait l'heure d'été permanente à partir de l'année 2023. Mais la mesure n’a pas encore été adoptée par la Chambre des représentants, ni promulguée par le président Joe Biden.

    A quand enfin une décision similaire en Europe ?

    En lien :

    changement d'heuretransition énergétique
    France24 - Monde

    En RD Congo, l'ancien chef de guerre Jean-Pierre Bemba nommé à la Défense

    Publié le : 24/03/2023 - 10:45

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    Le Premier ministre congolais, Jean-Michel Sama Lukonde, a conservé son poste lors du remaniement du gouvernement annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi en République démocratique du Congo. L'ex-chef de guerre et ancien vice-président Jean-Pierre Bemba a, par ailleurs, été nommé à la Défense.

    À neuf mois de la prochaine présidentielle, un remaniement du gouvernement a été annoncé, dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 mars, en République démocratique du Congo, maintenant en fonction le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, mais redessinant l'équipe ministérielle.

    Parmi les nouveaux poids-lourds du gouvernement figure, à la Défense, l'ancien vice-président (2003-2006) Jean-Pierre Bemba. Ex-chef de guerre, Jean-Pierre Bemba avait été condamné à 18 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis en République centrafricaine avant d'être acquitté en appel en 2018, au terme de dix ans d'emprisonnement.

    Pic de tension

    Il est nommé vice-Premier ministre et ministre de la Défense, alors que la RD Congo, aux prises avec des violences armées depuis près de 30 ans dans sa partie orientale, connaît un pic de tension avec son voisin le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23, qui occupe depuis l'année dernière de larges pans de la province du Nord-Kivu.

    Autre retour en grâce, Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, condamné en 2020 à 20 ans de prison pour détournement de fonds avant d'être acquitté en appel en 2022, est nommé à l'Économie, au rang lui aussi de vice-Premier ministre.

    Un remaniement était présenté comme imminent depuis trois mois, après la démission, fin décembre, de trois ministres membres du parti de l'homme d'affaires Moïse Katumbi, candidat à la prochaine présidentielle, qui avaient quitté le gouvernement en solidarité avec leur mouvement politique en rupture avec la coalition au pouvoir.

    Candidature

    La présidence a averti, jeudi, en début de soirée, d'une "communication importante" à venir, avant qu'une porte-parole de Félix Tshisekedi n'apparaisse à la télévision nationale après minuit pour lire la composition du nouveau gouvernement.

    La prochaine présidentielle est prévue le 20 décembre prochain. Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a annoncé depuis des mois qu'il serait candidat à sa réélection.

    Jean-Michel Sama Lukonde est Premier ministre depuis février 2021. Le président Tshisekedi l'avait nommé pour conforter sa majorité après avoir mis fin à la coalition qu'il formait au sommet de l'État avec son prédécesseur Joseph Kabila.

    Avec AFP

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    Le Conseil de sécurité de l'ONU en RD Congo alors que de violents combats font rage dans l'Est

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    RD Congo : la crise dans le Nord-Kivu complique l'enrôlement des électeurs

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Nicolas Sarkozy à Kinshasa en médiateur dans la crise entre la RD Congo et le Rwanda ?

    New York Times - World

    Famed Antiwar Protester Was Once Cog in Russia’s Propaganda Machine

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    The Saturday Profile

    For 20 years, Marina Ovsyannikova worked for Russian state TV. What compelled her, shortly after Ukraine was invaded, to storm a live broadcast and tell viewers they were being lied to?

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    By Constant Méheut

    Reporting from Paris.

    Her feet stuck in muddy soil on a pitch black October night, Marina Ovsyannikova stopped in despair. For four hours, she and her 11-year-old daughter had been trudging through plowed fields leading to Russia’s border, trying to escape the country.

    With no phone signal, they had been navigating by the stars, diving to the ground when the headlights of border guards’ cars approached. They were lost.

    “It was real hell,” Ms. Ovsyannikova said, recalling how she sat down in the mud and moaned, “Take me back to Moscow. I’d rather go to jail.”

    And prison was a very real possibility for her if she did return.

    Her antiwar protest a few months earlier had rattled the Kremlin and earned headlines around the world. In March of 2022, just a few weeks after Russia’s invasion of Ukraine had begun, she stormed a live broadcast of Russia’s most-watched TV news program, holding up a sign reading: “They’re lying to you.”

    She was able to access the program’s live studio because Ms. Ovsyannikova herself had long been a cog in Russia’s propaganda machine. For two decades, she had worked as a journalist at Channel 1, a state-run television station whose flagship news program parrots the Kremlin’s views.

    “I was well aware that we were creating a parallel reality,” Ms. Ovsyannikova, 44, said of her time spent working for state media. “The war simply became a point of no return. It was no longer possible to keep quiet.”

    Immediately after her extraordinary protest, Ms. Ovsyannikova was detained, interrogated, fined and then later, after another protest, placed under house arrest.

    Convinced both that she was innocent of any crime and that she had no future in Russia, she engineered her escape: She cut off her electronic monitor, swapped cars six times on her way to the border, then went the final distance by foot, finally sneaking under a barbed-wire border fence, before ultimately making her way to France, where she now lives in exile.

    The roots of Ms. Ovsyannikova’s protest can be found in her childhood, which gave her both affection for Ukraine and firsthand experience of the horrors of war.

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    They are shaping the world around them. These are their stories.

    She was born in Odesa, Ukraine, to a Russian mother and a Ukrainian father who died when she was a baby. She grew up in Chechnya, where her mother, a chemical engineer, worked at an oil refinery. But she had to flee that home when Russian soldiers crushed the breakaway region in the mid-1990s, during a violent conflict that imbued her, she said, with a hatred of war.

    As refugees, Ms. Ovsyannikova and her mother relocated to the outskirts of Krasnodar, in southern Russia. After studying journalism in college and working as a regional TV anchor, Ms. Ovsyannikova joined Channel 1 in Moscow in 2002. Her job: monitoring Western broadcasts to cherry-pick news that showed the West in a bad light to air on the network’s shows.

    “In the minds of Russians, there had to be an image that all Americans were L.G.B.T supporters who killed Black people and abused adopted children from Russia,” she writes in “Between Good and Evil,” an autobiography to be released in the United States this month.

    Still, despite her insider’s knowledge of — and degree of complicity in — the network’s propaganda role, Ms. Ovsyannikova stayed at Channel 1, a choice, she said in a video posted after her protest, of which she was now “deeply ashamed.”

    To justify her decision, she said there was nowhere else for a journalist to go in a country with little to no independent press. Besides, her well-paid job allowed her to raise her two children in a gated neighborhood outside Moscow.

    When Russia invaded Ukraine last year, the state propaganda apparatus went into full swing, dismissing civilian casualties and portraying the attack as a fight against neo-Nazis.

    But on her screens, Ms. Ovsyannikova saw clips from Western media showing villages flattened by Russian strikes and streams of desperate Ukrainian refugees, reminding her of her childhood in Chechnya.

    This was the tipping point that compelled her to surrender her privileges for what she knew would be the persecuted life of a Russian protester.

    “Staying and working for a criminal regime amounted to signing a pact with the devil. Your hands would be covered with Ukrainian blood,” Ms. Ovsyannikova said.

    Alone at home on a Sunday, she drew her protest sign using her daughter’s pens. She hid it in the sleeve of her jacket as she went to work the next day.

    Sitting in the newsroom, Ms. Ovsyannikova anxiously watched for opportunities to burst past the guards blocking the entrance to the set of “Vremya,” Russia’s most-watched news show.

    “A guard was looking at her phone,” she said. “I realized that was my chance.”

    Ms. Ovsyannikova rushed to the set, unfurled her sign behind the anchor and shouted, “Stop the war!” Within six seconds, the camera cut away.

    Ms. Ovsyannikova was quickly arrested and questioned for hours. She overheard her interrogators discussing what she should be charged with, worrying that images of her protest going viral had made her case one of global interest. President Emmanuel Macron of France had already publicly expressed concern about her fate.

    Ms. Ovsyannikova, who resigned from her job, avoided criminal prosecution and was only fined 30,000 rubles, or about $400.

    The next backlash she faced came from unlikely camps: Ukrainians and her own family.

    A month after her protest, Ms. Ovsyannikova was hired by Die Welt, a German newspaper, to report on the war in Ukraine. But her past raised suspicions among Ukrainians, who questioned the authenticity of her antiwar conversion.

    There was a protest outside the newspaper’s offices in Berlin, and Ukrainian activists posted on social media that there was “no such thing as ex-propagandists.” A reporting trip to Ukraine ended in failure as she could not secure accreditation.

    “I was very naïve,” Ms. Ovsyannikova said. “I didn’t get that when Russian troops are shelling all of Ukraine, anyone with a Russian passport isn’t welcome.”

    Back home, Ms. Ovsyannikova’s mother, “zombified by Kremlin propaganda,” wanted her in prison. Her son, 18, said she had “ruined our family life.” And her ex-husband, a top manager at the state-run channel Russia Today, was seeking custody of their two children.

    Ms. Ovsyannikova returned to Moscow in July to deal with the custody case. But she couldn’t keep silent and protested again, outside the Kremlin, decrying the killing of children in Ukraine. This time, she was charged with the criminal offense of spreading false information about the country’s armed forces and placed under house arrest, awaiting a trial where she faced up to 10 years in prison.

    “They were tightening the screws,” Ms. Ovsyannikova said. “My lawyer told me to flee.”

    Her escape was coordinated by the French nongovernment organization Reporters Without Borders, with the assistance of a local network that helps dissidents leave the country. She fled with her daughter, Arisha, on a Friday night, when Russian security services are known to ease up.

    Ms. Ovsyannikova got rid of her electronic tag with wire cutters and traveled within Russia for about two days, changing cars and guides in remote villages.

    The last part of the journey was supposed to be a half-mile night walk to the border. But it took them hours to spot the flashlight of their next contact and reach safety.

    “There were very stressful moments,” said Christophe Deloire, the head of Reporters Without Borders. He declined to reveal details of the operation, including where they crossed the border, for security reasons.

    But he added that, in an era of information warfare, “weakening a propaganda system from within, including through defections, is useful.”

    Ms. Ovsyannikova spent her first few months in France incognito, using a false identity for dentist visits and changing homes several times. She said she feared for her life, given Russia’s habit of poisoning opponents.

    To dispel the fear, she has resorted to humor. “The Kremlin doesn’t have enough polonium for everyone,” she said.

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    New York Times - World

    Biden and Trudeau Meet for First Summit in Canada

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    A deal on migration and turmoil in Haiti are likely to be two key talking points between the leaders of the neighboring countries.

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    By Michael D. Shear and Ian Austen

    OTTAWA — President Biden and Prime Minister Justin Trudeau of Canada began a one-day summit meeting Friday morning as Mr. Biden prepared to deliver an address to Parliament Hill and the two leaders were set to announce a new agreement aimed at confronting a migration surge at their borders.

    The day of official meetings, speeches and a news conference will conclude with a gala before the president returns to Washington Friday night. Mr. Biden’s visit — his first to Canada as president — was delayed nearly two years, in part because of the Covid pandemic at the start of his term.

    White House and Canadian officials said the interactions between the two leaders were expected to be warm and productive — a sharp turn from the often tense exchanges between Mr. Trudeau and former President Donald J. Trump. There was a widespread sense of relief in Canada when Mr. Biden succeeded Mr. Trump, a president who belittled Mr. Trudeau and whose trade policies threatened Canada’s economy and diminished good will toward the United States.

    In brief remarks as they began their meetings, the two leaders displayed that warmth, with Mr. Trudeau saying that “we have no greater friend and ally than the United States and it’s always, always a real pleasure to be able to welcome you.”

    Mr. Biden responded that the United States is lucky to have a neighbor who shares the country’s values.

    “We disagree and agree on things occasionally,” he said. “But there’s no fundamental difference in the democratic values we share. And it really makes a big difference.”

    Still, Mr. Biden and Mr. Trudeau were expected to discuss some areas of potential tension, including America’s wish for Canada to spend more on defense and the question of whether Mr. Trudeau will agree to lead an international force to help stabilize Haiti, the troubled Caribbean nation where gangs have unleashed a wave of terror.

    More on U.S. Immigration

    The migration agreement, which is set to be formally announced by the two leaders Friday afternoon, is expected to ease one area of potential disagreement as both Mr. Biden and Mr. Trudeau face increasing pressure to deal with unlawful immigration.

    But after the tumultuous Trump years, which led to tariffs on key Canadian industries, divided the nations on international relations and threatened the continental free trade agreement that is the backbone of Canada’s economy, officials emphasized that the meeting will be more about showing how much Mr. Biden, Mr. Trudeau and their countries have in common.

    Karine Jean-Pierre, the White House press secretary, said the president will stress the bond between the two countries in his address to Parliament, which has been a tradition of American presidents for several decades.

    “He will promote our shared domestic and foreign policy goals by highlighting the mutual benefits of the Inflation Reduction Act, the CHIPS and Science Act, the U.S.-Mexico-Canada Agreement for promoting prosperity and clean energy,” she said.

    Mr. Biden is generally aligned with Mr. Trudeau on climate change and other environmental issues — a keystone of the prime minister’s political agenda. The two leaders are critical of China and firm supporters of Ukraine. And, while it will go unspoken publicly at least, Mr. Trudeau’s progressive politics share more in common with Democrats than Republicans.

    A survey by Abacus Data, a public opinion polling firm based in Ottawa, found Canadians almost evenly divided between those who have a positive view of Mr. Biden, those with a negative view and those with no opinion at all about the president. That is in stark contrast to opinions about Mr. Trump, who was overwhelmingly unpopular in Canadian polling, and to opinions about Mr. Obama, who was more popular than any Canadian politician in polls.

    As is inevitable for leaders of two closely entwined economies, Mr. Trudeau and Mr. Biden are likely to go through the ritual on Friday of griping about some perceived trade injustice by each other’s country. That will include claims from American industry that Canadians’ softwood lumber is unfairly subsidized, a complaint that, in some forms, reaches back to the 19th century.

    But in advance of the meeting, Canadian and United States officials downplayed the significance of current trade tensions and acknowledged that when it comes to the lumber dispute, the president may be largely powerless.

    The issue has been longstanding, in part, because there are powerful interested parties in United States that lobby Congress, according to a Canadian official, who spoke on the condition he not be named discussing sensitive bilateral matters. The official downplayed expectations of any sort of resolution.

    If, as anticipated, Mr. Biden brings up Canada’s limited military spending, a perennial complaint of all visiting presidents, Canadian officials indicated that he will be reminded of Canada’s commitment to spend 38.6 billion Canadian dollars on modernizing systems for the joint Canada-U. S. air and coastal military command known as NORAD. Canada also agreed to purchase 88 F-35 fighter jets from the United States.

    For Mr. Biden, the short summit was another opportunity to put on display his efforts to rally the international community behind global issues, again using the power of the United States to confront challenges that straddle borders.

    The migration deal reached by the two countries is one example. People in countries across the hemisphere are being increasingly displaced from their homes, reshaping global patterns of migration and putting pressure on countries like the United States and Canada.

    John F. Kirby, a spokesman for the National Security Council, told American reporters this week that Mr. Biden and Mr. Trudeau had been discussing the issue — and trying to resolve disagreements — for months.

    “Issues of migration — we are well aware of Canadian concerns,” Mr. Kirby said. “We have concerns of our own. And — I mean, it’s a shared hemisphere, a shared regional challenge.”

    Mr. Biden’s speech to Parliament is also an opportunity to highlight his efforts to build a global coalition to stand with Ukraine against Russia’s invasion.

    Canada has been an enthusiastic member of that effort, and officials said the president will praise Mr. Trudeau and his government for the provision of military and economic support for the Ukrainian people during the past year.

    Mr. Biden will also underscore how much Canada and the United States are aligned in the fight against climate change. The president successfully pushed for passage of legislation to provide hundreds of billions of dollars worth of incentives on behalf of clean energy projects.

    Mr. Trudeau has likewise invested significant political capital on the issue of global warming, pushing his country toward emissions reductions, and has implemented a national strategy to deal with the consequences of climate change.

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    L'Humanité

    Chine-Russie, relation d’une nouvelle ère

    Actu

    En pleine guerre en Ukraine, Pékin s’affirme comme le principal allié du Kremlin. La visite du président Xi Jinping à Moscou qui débute ce 20 mars confirme des rapports privilégiés et un tournant géopolitique.

    Vadim Kamenka

    Le président chinois, Xi Jinping, arrive, ce lundi 20 mars, à Moscou pour discuter de la « coopération stratégique » avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Il s’agit de sa première visite d’État en Russie en près de quatre ans.

    Depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, les deux dirigeants se rencontreront pour la deuxième fois, un premier dialogue avait eu lieu en septembre lors d’un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai en Ouzbékistan.

    Chine-Russie, une coopération et des arrière-pensées

    À l’époque, Xi Jinping et Vladimir Poutine avaient affiché leur volonté de se soutenir face aux pays occidentaux. Cette fois, ils devraient signer « une déclaration commune (…) sur l’approfondissement des relations de partenariat exhaustif et de relation stratégique entrant dans une nouvelle ère », a affirmé le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

    La Chine, qui n’a cessé de renforcer ses liens avec la Russie, a décidé d’envoyer un signal fort

    Cette visite d’État n’est pas anodine étant donné le contexte. La Chine, qui n’a cessé de renforcer ses liens avec la Russie, a décidé d’envoyer un signal fort. Le dirigeant chinois doit rester chez son voisin jusqu’au mercredi 22 mars pour y signer des documents bilatéraux importants.

    Pour le programme : « Ce sera une conversation en tête-à-tête, il y aura un déjeuner informel. Et dès le (mardi) 21 mars, se tiendra une journée de négociations », a précisé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Côté chinois, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, évoque un « déplacement pour l’amitié et la paix » et « un échange de vues approfondi avec le président Poutine sur les relations bilatérales et les grandes questions internationales et régionales d’intérêt commun ». La vraie question est de savoir si la forte convergence politique qui se manifeste peut devenir une alliance ou un pacte.

    Les deux pays ont désormais une même priorité stratégique : l’opposition à l’Occident et aux États-Unis. Dans ce nouvel ordre mondial que cherchent à défendre Pékin et Moscou, où la Chine s’affirme, d’autres puissances adhèrent : Brésil, Iran, Inde, Afrique du Sud, Congo, Mali… Ainsi, treize pays ont affirmé vouloir rejoindre l’organisation des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), dont l’Algérie, l’Égypte, l’Iran, Bahreïn, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Turquie, l’Afghanistan, l’Indonésie...

    « Les Russes et les Chinois peuvent être au diapason sur l’indivisibilité de la sécurité, sur les blocs et les alliances militaires»

    Si Pékin a refusé de condamner Moscou pour le conflit en Ukraine, il avait publié le jour anniversaire de l’invasion, le 24 février dernier, un document en 12 points à propos de la guerre. Ce texte pointait l’impératif du dialogue et de la négociation en vue d’une « solution pacifique ».

    Guerre en Ukraine. Nouvelle donne avec le plan de paix chinois

    Le ministère des Affaires étrangères rappelait aussi le « respect de la souveraineté des pays » et la ferme condamnation de l’emploi de l’arme atomique brandi à plusieurs reprises par Vladimir Poutine et des « attaques armées contre les centrales nucléaires ». Il reprenait aussi des propositions mentionnées le 21 février lors la présentation de son « initiative globale de sécurité ».

    Il est évident que les deux présidents vont échanger sur ces points. « Les Russes et les Chinois peuvent être au diapason sur certains comme l’indivisibilité de la sécurité, sur les blocs et les alliances militaires. Mais sur d’autres comme le respect de la souveraineté territoriale, il y a des points de divergence », note Igor Delanoë, le directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe.

    Igor Delanoë : « La Chine et la Russie partagent la perception d’un Occident menaçant »

    Après sa visite en Russie, le président chinois appellera Volodymyr Zelensky

    Pour de nombreux diplomates, la Chine veut maintenir une excellente image, notamment auprès des pays du Sud, et apparaître désormais comme un acteur majeur capable de promouvoir la paix. Au Moyen-Orient, la Chine a favorisé une médiation entre les Saoudiens et les Iraniens.

    Et le président chinois a précisé qu’au terme de sa visite en Russie, il appellerait le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « En ce qui concerne l’Ukraine, je doute que les Européens, les Russes et les États-Unis, qui considèrent ce continent comme leur pré carré, laissent les Chinois à la manœuvre pour mettre fin au conflit », estime un expert en relations internationales.

    En attendant, la décision du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, de viser Vladimir Poutine d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre peut-elle avoir un impact ? Ni la Chine ni la Russie n’ont reconnu les compétences de la CPI. Moscou a contesté cette décision et rappelé que d’autres États membres du Conseil de sécurité de l’ONU, dont les États-Unis, ne l’avaient pas ratifiée.

    Côté économique, le commerce bilatéral, qui a progressé de 29 % en 2022, a atteint les 189 milliards de dollars. Un niveau qui concerne les secteurs de l’énergie (pétrole, gaz), les semi-conducteurs, l’automobile, équipements militaires, etc. La part du pétrole russe dans les importations chinoises est proche de 17 %.

    L’un des enjeux de la visite portera aussi sur le futur gazoduc Power of Siberia II, qui doit passer par la Mongolie et pourrait fournir, à l’horizon 2030, 50 milliards de m3 de gaz supplémentaires par an. Les marques chinoises occupent désormais plus de 30 % du marché automobile russe. La stabilité de l’économie russe dépend désormais de la Chine, qui s’affirme en alternative à l’impérialisme américain.

    ChineRussiexi jinpingVladimir Poutine
    Valeurs Actuelles

    [La lettre de M. de Rastignac] Pouvoir en cendres

    La nuit déjà était tombée, mais de la rue se dégageait une atmosphère de désastre. Je me trouvais pourtant, mon cousin, dans un de ces quartiers d’ordinaire si calmes que les avenues y ressemblent à des allées de cimetières. Ce soir-là, nous étions lundi, c’était le grand charivari. La police déboulait à cheval, le bruit des sirènes transperçait les oreilles, de la fumée âcre s’élevait des ordures dispersées partout comme après un ouragan.

    J’essayais de m’approcher du ministère de Toutes les Polices, mais tout était barricadé. Je m’entretenais alors un moment avec un des milliers de policiers déployés dans Paris. Il me confiait que des dizaines de groupes provoquaient sciemment des scènes d’insurrection aux quatre coins de la capitale. Il faut dire que cela fait des semaines que les enragés, pris de fièvre révolutionnaire, appellent au soulèvement. Paris retrouve l’ivresse des jours d’émeutes.

    Le chef de l’État, me dit-on, pour le moment, ne montre rien.

    Nul ne sait, à l’heure où j’écris cette missive, si c’est une poussée fugace ou un mal plus profond. J’en devisais, le lendemain, dans le calme d’une auberge à la mode avec un éminent conseiller en image qui n’en savait pas plus que moi. La vérité est que nous sommes entrés dans un de ces moments où les minutes sont des heures et les heures des jours entiers. Même autour de M. de Marville, on sent une grande fébrilité. Ses propres amis confient leur désarroi. Ceux qui le peignaient en nouveau Machiavel le décrivent désormais en Scapin pris dans un de ses tours.

    Le chef de l’État, me dit-on, pour le moment, ne montre rien. S’il s’agace, c’est contre son gouvernement, ses députés, ses conseillers, mais rien ne vient entamer l’assurance de sa supériorité. Pourtant, son intelligence brillantissime ne suffira pas à le sortir de l’embarras. Comprenez bien que les fils cèdent un à un. Ses députés grondent, ses ministres complotent, ses conseillers esquivent : le chef de l’État, hormis la Charte, n’a plus aucun point d’appui. Il pensait bien s’appuyer sur les légitimistes, mais les légitimistes se dérobent. Tout l’éclat qui entoure mystérieusement le pouvoir commence à se dissiper. Les courtisans qui cherchaient comment atteindre le prince ont tourné les talons et s’inquiètent déjà de savoir qui sera son successeur…

    Il n’y a pas que les déchets qui terminent en cendres, mon cousin, parfois les ambitions aussi tombent en poussière…

    Reclus dans son palais, M. de Marville ne règne déjà que sur son propre exil. Ne lui dites pas qu’il est condamné à ne plus rien faire parce que pour le jeune homme, c’est l’autre nom de la torture. Son bonheur veut le fracas de la bataille, sa bonne humeur se déploie au vent de la chevauchée. L’inaction lui pèse, l’attente lui est un supplice, il s’y morfond comme un officier de marine au quart de nuit. Croyez-moi, il ne pourra rester assis quatre ans sur son tambour.

    Pour le moment, il fait comme si de rien n’était. Il attend que le temps se calme et compte sur l’inconséquence de l’opinion, capable de changer d’humeur aussi vite que le ciel en Bretagne. Mais, croyez-moi, les événements le contraindront très vite à se mettre en mouvement. Des élections ? Je n’y crois guère, elles auraient pour premier effet d’offrir un triomphe aux frontistes. Non, le plus probable est qu’il soit obligé dans les jours, les semaines, les mois qui viennent de nommer un nouveau président du Conseil. La liste des prétendants, sachez-le, s’allonge de jour en jour. L’autorité d’Athénaïs Bryond sur ses ministres (qui n’était déjà pas grande) se réduit un peu plus encore. Ses députés lui reprochent leurs propres faiblesses. La dame tient dignement son rang dans la tempête, mais beaucoup la regardent déjà comme un souvenir du passé. Les ministres savent qu’ils peuvent en une seconde ne plus l’être, les intrigants de tous bords espèrent que c’est enfin leur heure. Il n’y a pas que les déchets qui terminent en cendres, mon cousin, parfois les ambitions aussi tombent en poussière…

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    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Maxime Tandonnet : “Notre régime atteint la quintessence de l’absurdité”

    Valeurs actuelles. Il s’en est fallu de peu, lundi soir, pour que l’Assemblée nationale ne renverse le gouvernement. Que traduisent ces 9 votes qui ont manqué pour que la motion de censure obtienne la majorité ?

    Maxime Tandonnet. Les conditions de l’article 49.3 rendent difficile le vote d’une motion de censure : atteindre la majorité absolue de 287 votants à l’Assemblée nationale relève de l’exploit ! Dès lors, le fait que le vote de la motion de censure soit passé si près du succès, à 9 voix près, est un événement politique. Que les deux principales forces d’opposition, Nupes et RN, associées à quelques centristes et membres de la droite LR, aient surmonté leurs haines pour voter dans le même sens a fait tomber un tabou. Le gouvernement de Mme Borne est maintenant en sursis. On sait qu’il peut être renversé à tout moment. Cette précarité institutionnelle d’un gouvernement (en dehors de la volonté présidentielle) se présente comme une situation exceptionnelle dans la Ve République.

    D’où vient cette impression tenace que la France ne vit pas seulement une crise sociale et politique, mais bien davantage une crise de régime ?

    La réforme des retraites est en soi insignifiante. Elle repose sur un chiffon rouge, le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans. Mais de fait, compte tenu des 43 annuités obligatoires, les 64 ans qui soulèvent la colère ont un impact réduit. Ils consistent uniquement à pénaliser les personnes entrées sur le marché du travail avant l’âge de 21 ans et qui devront cotiser au-delà des 43 annuités. Le caractère insignifiant de cette réforme se double ainsi d’une connotation injuste, malgré les aménagements en faveur des carrières longues. Le discours officiel, qui martèle que cette réforme est vitale pour sauver le régime des retraites ou les équilibres financiers, ruisselle de mensonge. En vérité, cette réforme emblématique se présente comme la goutte qui fait déborder le vase de la colère populaire ou son déclencheur. Nous assistons à une révolte du corps social contre ce qu’il ressent, depuis trop longtemps, comme le mépris des élites dirigeantes.

    Dans le Figaro, Mathieu Bock-Côté assure qu’une « crise de régime […] se dessine depuis trente ans, et culmine dans la situation présente, où la classe politique autorisée semble de plus en plus se barricader dans les institutions de la République ». Souscrivez-vous à son analyse ?

    En 1995 Jacques Chirac fut élu sur le slogan : « La feuille de paie n’est pas l’ennemi de l’emploi. » Il a ensuite appliqué une politique de rigueur draconienne pour qualifier la France dans l’euro. M. Hollande et M. Macron ont tous les deux gagné la présidentielle, en 2012 et 2017, en mettant l’accent sur “l’exemplarité”. On sait ce qu’il en est advenu par la suite… Le mal français tient à l’effondrement de la confiance en la parole politique, au sentiment que les dirigeants du pays n’en font qu’à leur tête en manifestant un souverain mépris envers la nation. Cette déchirure entre le peuple et ses dirigeants atteint aujourd’hui son paroxysme : 75 % des Français et 90 % des actifs proclament qu’ils ne veulent à aucun prix des 64 ans, notamment du fait de leur caractère injuste. Et le pouvoir politique donne le sentiment d’avancer avec des œillères sans la moindre considération pour cette révolte venue des profondeurs du pays.

    Cette crise ne prend-elle pas sa source dans le grand malentendu qui entoure la double élection d’Emmanuel Macron, d’abord en 2017 grâce à un concours de circonstances, à la faveur de l’affaire Fillon, puis en 2022 face à la “menace” Le Pen ?

    Bien sûr. Le régime politique français atteint la quintessence de l’absurdité. Il repose sur l’élection présidentielle, elle-même fondée sur une logique d’image personnelle bien plus que sur un débat d’idées et un choix de société. Les candidats mettent en avant quelques gadgets destinés à meubler leur campagne. À un moment de sa campagne de 2022, pour couper l’herbe sous le pied de Mme Pécresse, le candidat-président a subitement annoncé un report de l’âge de la retraite à 65 ans tandis que, quelques mois auparavant, il fustigeait violemment cette mesure comme « hypocrite ». Le régime français substitue, depuis trop longtemps, une logique de rayonnement personnel et de coup d’éclat au sens de l’intérêt général ou du bien commun.

    Si le président au soir de sa réélection avait admis que ce vote l’obligeait, comment expliquer qu’il ne cesse de se prévaloir de ses promesses électorales pour légitimer sa réforme des retraites ?

    La présidentielle de 2022 s’est déroulée sans véritable campagne, sans débat de fond, entre les terreurs covidesques et le déclenchement de la guerre d’Ukraine. Le choix de nombreux électeurs de l’actuel président était dominé par la crainte de voir M. Mélenchon ou Mme Le Pen parvenir à l’Élysée. Mais il est mensonger d’affirmer que les électeurs dans leur ensemble avaient les 65 ans (ou 64) à l’esprit quand ils ont voté dans un contexte global extrêmement anxiogène. Quant au message principal des législatives qui ont suivi, avec 46 % de participation, le refus d’accorder une majorité absolue au chef de l’État manifestait bien au contraire une volonté populaire de ne surtout pas accorder au président un blanc-seing, y compris sur les 65 ans.

    Ce raisonnement n’est-il pas un dévoiement de l’esprit initial de la Ve République ?

    C’est évident. Le report à 64 ans de l’âge du départ à la retraite, dérivé de la promesse de campagne de M. Macron de porter cet âge à 65 ans, serait comme gravé dans le marbre. Un tel raisonnement se heurte à l’esprit initial de la Ve République. Dans l’esprit de son fondateur, Charles de Gaulle, l’élection ne valait pas une sorte de chèque en blanc pour les dirigeants politiques, dont la légitimité pour gouverner et réformer le pays reposait, au-delà du scrutin initial, sur la confiance populaire préservée. D’où les référendums successifs où le Général engageait sa confiance et la poursuite de son mandat. Présider ou gouverner la France contre son gré, sans la confiance populaire, était inconcevable à ses yeux.

    La France n’a-t-elle pas perdu sa culture démocratique ?

    Les milieux dirigeants ou influents ont perdu la culture démocratique, mais pas forcément la France profonde. L’erreur des politiques au pouvoir est de concevoir l’autorité comme jupitérienne, verticale, imposée de haut en bas. Or, la véritable autorité repose sur l’adhésion et sur la confiance populaire. Tout se passe comme si une petite caste poudrée, déconnectée de la nation, se considérait comme suffisamment supérieure et éclairée pour faire le bonheur du peuple malgré lui. Une logique de mépris est au cœur de la tragédie actuelle. Les dirigeants français n’ont pas compris que l’autorité (notion opposée à l’autoritarisme) était inconcevable sans la confiance. Aucune leçon de la crise des “gilets jaunes” n’a été retenue. Nous subissons les conséquences du déclin scolaire et d’un effondrement du niveau intellectuel de la classe dirigeante.

    La sécession démocratique à laquelle nous assistons élection après élection, avec une abstention toujours plus grande, ne conduit-elle pas à fragiliser encore davantage le pouvoir ?

    On ne peut pas gouverner une nation comme la France de plus de mille ans d’histoire, s’identifiant à la richesse de sa pensée et de sa littérature, par une approche autoritariste. Les événements qui ont marqué en 2020 la crise sanitaire – l’épidémie de Covid-19 – ne sont pas étrangers à la crise actuelle. Pendant plus d’un an le pouvoir politique n’a pas hésité à alimenter la peur pour justifier des mesures liberticides, confinements, couvre-feu, etc. « Les non vaccinés, j’ai très envie de les emmerder », déclarait le chef de l’État en imposant un passe vaccinal dont il est avéré qu’il n’a servi strictement à rien. Un retour de bâton s’exprime en ce moment. Les responsables politiques ont rompu avec leur mission fondamentale qui est le respect intangible et le service du peuple.

    Revenons à cette réforme des retraites. Comment expliquez-vous que le pouvoir s’arc-boute à cette réforme ?

    Cette réforme, qualifiée de “mère des réformes”, est devenue emblématique de la “transformation de la France”, selon le slogan macroniste. De fait, depuis six ans, l’équipe actuelle peut difficilement se prévaloir de réformes importantes et utiles. En revanche, la faillite d’une politique s’exprime dans de multiples domaines : sécurité, migrations, désindustrialisation (déficit du commerce extérieur), effondrement scolaire, sanitaire, énergétique… La réforme des retraites intervient comme le paravent d’un piètre bilan. D’ailleurs, les économies qui en sont attendues ne sont qu’une infime goutte d’eau au regard de la dette publique de 3 000 milliards d’euros, qui s’est accrue de 560 milliards en trois ans.

    Quand un pouvoir ne disposant plus que d’une majorité relative se montre aussi incapable de bâtir des majorités de circonstance, comment peut-il encore prétendre exercer le pouvoir ?

    Nous sommes aujourd’hui dans une impasse totale. Une dissolution conduirait à un morcellement politique encore plus marqué. Un changement de Premier ministre ne suffi rait pas à ramener le calme et la confiance. Pour des raisons de prestige personnel bien davantage que d’intérêt général, le pouvoir semble a priori exclure de retirer les 64 ans de la discorde. Dans une telle configuration, un président ayant la stature d’un homme d’État poserait la question de confiance dans le cadre d’un référendum en mettant en jeu la poursuite de son mandat. Et nous touchons du doigt la crise des institutions de la Ve République, taillées sur mesure, en 1958, pour des hommes d’État, plaçant l’intérêt de la France avant leur destin personnel, mais inadaptées à la médiocrité intellectuelle et morale de la classe politique actuelle.

    En faisant usage du 49.3, pour la onzième fois depuis le début du second quinquennat, après avoir défendu jusqu’au bout l’idée qu’elle souhaitait que sa réforme des retraites soit votée par les députés, Élisabeth Borne n’a-t-elle pas mis fin au mandat d’Emmanuel Macron ?

    L’idée que l’usage du 49.3 est légitime parce qu’il figure dans la Constitution est absurde. Tout dépend des circonstances. À ce compte, le recours à l’article 16 (la dictature légale), dès lors qu’il figure dans la Constitution, pourrait se justifier à chaque secousse ! L’usage combiné des articles 47.1, 44.3 puis 49.3 de la Constitution a eu pour effet de verrouiller le débat au Parlement. La réforme n’a même pas été votée par l’Assemblée nationale. Sur un sujet aussi sensible et impopulaire que la réforme des retraites, ce verrouillage a été ressenti comme un déni démocratique supplémentaire, contribuant à mettre le feu aux poudres. Certes, les violences émanent de groupuscules ultraminoritaires mais elles se propagent dans un climat de défiance généralisé qui embrase le pays.

    À moins que la Macronie, à défaut de pouvoir mener des réformes indispensables, ne multiplie les lois sociétales et n’institue de nouveaux droits pour faire oublier la crise sans fin que nous traversons… N’est-ce pas là la marque du progressisme ?

    Nous entrons dans une ère de nihilisme et une atmosphère empoisonnée. Les partis vont continuer à se désintégrer. La violence et la contestation vont devenir endémiques tandis que le lien de confiance sera définitivement brisé. L’abstentionnisme continuera sa vertigineuse progression. La suite du quinquennat s’annonce chaotique, interminable. On peut imaginer que la Macronie, dans les mois à venir, tentera de se refaire une virginité en misant sur les lois sociétales et sur le retour à une débauche de communication tous azimuts et une exacerbation du culte de la personnalité comme paravent du chaos et de l’échec.

    La France est-elle encore réformable ?

    Le thème d’une France irréformable est encore une fois la traduction du mépris des élites dirigeantes envers le peuple. Bien sûr que la France est réformable, mais à condition de ne pas sombrer en permanence dans l’arrogance et la morgue. On ne dira jamais assez à quel point, depuis plusieurs décennies, cette image du pouvoir aux mains d’une caste hors-sol, persuadée de détenir la lumière et la capacité à faire marcher un peuple à la baguette, est dévastatrice. Le succès d’une réforme passe au contraire par le respect et l’écoute de la nation. Le peuple est plus responsable que ne le pensent les élites dirigeantes : à condition de le respecter et de l’écouter. La France souffre d’avoir abandonné le référendum comme mode de décision depuis 2005 sur des sujets qui engagent réellement l’avenir de la nation.

    Dernier ouvrage paru de Maxime Tandonnet : “Georges Bidault, de la Résistance à l’Algérie française”, Perrin, 368 pages, 23,50 €.

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    France24 - Monde

    Réforme des retraites : les contre-vérités d’Emmanuel Macron

    Publié le : 22/03/2023 - 21:02

    Romain BRUNET Suivre

    Le président de la République a défendu sa réforme des retraites, mercredi, en usant de plusieurs contre-vérités pour justifier les options prises par son gouvernement. France 24 fait le point sur ces affirmations trompeuses.

    Emmanuel Macron a reconnu, mercredi 22 mars, demander "des efforts" aux Français avec sa réforme des retraites qui prévoit de reculer l’âge légal de départ de 62 ans à 64 ans et a déclaré comprendre leur "colère légitime". Un aveu qui tranche avec la présentation de la réforme faite début janvier par sa Première ministre, Élisabeth Borne, qui parlait alors d’une "réforme de justice" et de "progrès".

    En revanche, le chef de l’État a multiplié les contre-vérités et autres approximations pour justifier sa réforme et les options choisies. France 24 en dresse la liste et apporte les précisions nécessaires.

    >> À lire : Retraites, pénibilité, Borne, dialogue social... L'essentiel de l'interview d'Emmanuel Macron

     

    Emmanuel Macron s’appuie sur la démographie comme principale raison pour justifier sa réforme des retraites. Si ses chiffres sont exacts – il y avait bien autour de 10 millions de retraités lorsqu’il est sorti de l’ENA en 2004 et il devrait effectivement y avoir environ 20 millions de retraités en 2030 –, la nécessité d’une nouvelle réforme en raison de l’accroissement du nombre de retraités n’est pas avancée par le Conseil d’orientation des retraites (COR).

    Si un déficit à venir de 0,1 % du PIB en 2023 à 0,8 % du PIB en 2050 est effectivement annoncé dans le dernier rapport du COR, publié en septembre 2022, celui-ci souligne toutefois : "Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite." Une affirmation répétée début 2023, à la fois à l’Assemblée nationale et au Sénat, par le président de cette institution, Pierre-Louis Bras.

    Et pour cause, la dynamique démographie n’est pas nouvelle. Les précédentes réformes des retraites, et en particulier celles de 2010 et de 2014, en tenaient déjà compte. C’est ainsi que la part des dépenses de retraites dans le produit intérieur brut (PIB) devrait rester à peu près stable dans l’avenir, selon le COR. Même sans réforme, ces dépenses passeraient de 13,8 % du PIB en 2021 à 13,9 % en 2027, avant d'atteindre une fourchette de 14,2 % à 14,7 %, selon les scénarios, de 2028 à 2032. À plus long terme, entre 2032 et 2070, la part qu'elles représentent par rapport à la richesse nationale "serait stable ou en diminution", "dans une fourchette allant de 12,1 % à 14,7 %" en 2070, anticipe le COR.

    Pour autant, le système de retraite sera bel et bien déficitaire dans les années à venir, ce qui peut justifier, politiquement, la nécessité de mener une réforme. Mais rien n’obligeait à changer l’âge de départ légal à la retraite, d'autres leviers pouvant être actionnés pour combler les futurs déficits.

    >> À lire : Réforme des retraites : une communication gouvernementale souvent épinglée

     

    Emmanuel Macron évoque justement les principaux autres leviers à sa disposition pour combler le déficit du système des retraites, se laissant aller, là aussi, à quelques inexactitudes. Si les ménages faisant partie des 10 % les plus pauvres touchent en moyenne une pension de 790 euros par mois, rappelons que les ménages parmi les 10 % les plus aisés reçoivent en moyenne une pension de 4 040 euros par mois, selon l'Observatoire des inégalités. Tous les retraités ne sont donc pas logés à la même enseigne.

    Concernant les cotisations salariales, le chef de l’État a mis en avant les problèmes de pouvoir d’achat des Français pour justifier son refus d’explorer cette piste. Pourtant, 59 % des Français se disent prêts à cotiser davantage pour éviter de travailler plus longtemps, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche publié en janvier 2023.

    Surtout, Emmanuel Macron exclut de demander le moindre effort aux entreprises, affirmant que "ce n’est pas comme ça que marchent les retraites". Faux : les pensions de retraites sont financées par les cotisations salariales et patronales, la part patronale étant même supérieure (60 %) à la part salariale (40 %).

    >> À lire : Réforme des retraites : qui sont les gagnants et les perdants ?

     

    Emmanuel Macron s’est efforcé durant toute son interview d’apparaître comme un président "responsable" qui accepte de mener "une réforme impopulaire" pour l’intérêt général des Français. Il a de surcroit regretté que les oppositions fassent le choix de laisser filer les déficits.

    Qu'en est-il ? Le Rassemblement national, qui souhaite maintenir l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans mais avec la possibilité de partir à 60 ans pour les carrières longues, propose de financer le système grâce à un encouragement de la natalité, la réindustrialisation de la France et l’augmentation des salaires, mais assume par ailleurs que son projet ait "10 milliards d'euros de déficit", selon les propos de la députée Laure de Lavalette.

    En revanche, ce n'est pas le choix fait par les partis de la Nupes (La France insoumise, Parti socialiste, Europe Écologie-Les Verts, Parti communiste), favorables à la retraite à 60 ans avec 40 années de cotisation, qui proposent de financer le système en augmentant les salaires – ce qui aurait pour effet d’augmenter les recettes de cotisations –, en imposant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, en créant un million d’emplois, en augmentant les cotisations des hauts revenus et en supprimant la plupart des exonérations de cotisations.

    >> À lire : Retraites : Les Républicains, nouvelle aile gauche de la macronie ?

     

    Le président de la République est venu avec un graphique du journal Le Parisien pour montrer que les Français partent plus tôt à la retraite que leurs voisins européens. Si Emmanuel Macron a raison, il convient toutefois de nuancer cette affirmation.

    Si la comparaison de l’âge légal de départ à la retraite montre effectivement de grandes disparités, il est préférable de comparer l’âge effectif de départ. Car pour avoir une retraite complète, les Français doivent actuellement cotiser 42 ans et sont donc souvent contraints de travailler au-delà de 62 ans – nombre d’entre eux ayant des carrières incomplètes doivent même aller jusqu’à 67 ans, âge d’annulation de la décote. Au contraire, les Allemands, par exemple, dont l’âge de départ est fixé à 66 ans, préfèrent souvent partir plus tôt, quitte à toucher une pension plus faible.

    Ainsi, selon un rapport dressant un "panorama des systèmes de retraite en France et à l’étranger" publié en 2022 par le COR, l’âge moyen de liquidation des droits à la retraite en France était en 2019 de 62,6 ans pour les femmes et de 62,0 ans pour les hommes. La même année, cette moyenne était, pour les femmes, de 63,3 ans en Italie, 63,7 ans en Belgique, 64,3 ans en Espagne, 64,4 ans en Allemagne et en Suède et de 66,0 ans aux Pays-Bas. Pour les hommes, elle était de 62,5 ans en Belgique, 63,1 ans en Italie, 63,7 ans en Espagne, 64,0 ans en Allemagne, 64,4 ans en Suède et 66,0 ans aux Pays-Bas.

    Un écart qui continue de se resserrer puisque la réforme Touraine de 2014 allonge progressivement la durée de cotisation à 43 annuités – l’actuelle réforme vise à accélérer ce processus – et que l’âge de départ effectif moyen à la retraite en France s’acheminait déjà, d’ici la fin des années 2030, vers les 64 ans, selon le COR.

    >> À lire : Réforme des retraites : le 47.1, l’arme du gouvernement pour éviter l’obstruction

     

    Emmanuel Macron a accusé les syndicats, et en particulier la CFDT, de n’avoir proposé aucun "compromis" sur sa réforme des retraites et d’avoir joué la politique de la chaise vide. "Déni" et "mensonge", a répondu Laurent Berger, le patron de la CFDT, "sur le fait qu'il n'y aurait de la responsabilité que dans un camp, sur le fait que la CFDT aurait proposé à son congrès une augmentation de la durée de cotisation, (...) sur le fait qu'on [n'aurait] pas fait de contre-propositions".

    Si les syndicats sont unanimes pour s’opposer au recul de l’âge légal de départ à la retraite, ils défendent en revanche des propositions différentes. La CGT est ainsi favorable à un retour à la retraite à 60 ans, tandis que la CFDT propose un régime universel à points. Ils ont toujours été ouverts au dialogue depuis le début des discussions, à l’automne dernier, avec le gouvernement, mais ont déploré l’inflexibilité de l’exécutif sur les 64 ans.

    Il est toutefois vrai que lors du Congrès de Lyon, en juin 2022, la direction de la CFDT avait essuyé un camouflet en étant contrainte par un vote interne de durcir sa résolution générale. Les délégués avaient adopté un amendement affirmant que "l'allongement de l'espérance de vie ne peut justifier une augmentation de l'âge moyen de liquidation", prenant ainsi le contre-pied de la formulation initiale, qui affirmait que "l'allongement de l'espérance de vie peut justifier une augmentation de l'âge moyen de liquidation".

    >> À lire : Réforme des retraites : "Il arrive parfois que la rue gouverne"

     

    Le président de la République a jugé que la contestation contre sa réforme des retraites était moins forte que les précédentes. C’est faux. Avec 1,28 million de manifestants partout en France le 7 mars, selon le ministère de l’Intérieur, et 3,5 millions selon la CGT, il s’agit – quelque soit le chiffre choisi – de la plus forte mobilisation enregistrée contre une réforme des retraites.

    En comparaison, la mobilisation contre la réforme de 2010 a rassemblé le 12 octobre entre 1,23 et 3,5 millions de personnes. Le 13 mai 2003, entre un million de manifestants, selon les autorités, et deux millions, selon les syndicats, ont défilé contre la réforme Fillon. Et en 1995, les manifestations contre le plan Juppé ont rassemblé à leur apogée, le 12 décembre, entre un million de personnes, selon les autorités, et deux millions, selon les syndicats.

    Il est à noter que si les réformes de 2003 et 2010 sont effectivement entrées en vigueur, les mesures de 1995 liées aux retraites furent finalement abandonnées par le Premier ministre Alain Juppé. Les réformes de 1993 et de 2014 n’ont, elles, pas suscité de fortes contestations dans la rue.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 22 MARS

    Réforme des retraites : après l’interview d’Emmanuel Macron, la colère ne faiblit pas

    Retraites : l'opposition et les syndicats dénoncent "le mépris" d'Emmanuel Macron

    Reforme des retraites

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    France24 - Monde

    Les banques centrales, ces pompières pyromanes de la crise

    Publié le : 22/03/2023 - 17:45

    Sébastian SEIBT Suivre

    La Réserve fédérale américaine doit décider, mercredi, si elle acte une nouvelle hausse des taux pour lutter contre l’inflation. Une option potentiellement explosive dans le contexte de la crise bancaire que les banques centrales cherchent pourtant à éteindre.

    Tous les regards sont tournés vers elles. Des faillites de banques régionales aux États-Unis au sauvetage de Credit Suisse en Europe, les banques centrales sont attendues à chaque tournant de la crise qui secoue le système financier mondial depuis deux semaines.

    La Reserve fédérale (Fed) américaine a été au cœur du plan d’action pour garantir les dépôts des clients de banques comme Silicon Valley Bank (SVB) ou First Republic Bank et renflouer autant que possible les établissements en difficulté. La Banque centrale européenne (BCE), de son côté, multiplie ces derniers jours les déclarations pour tenter de convaincre que Credit Suisse était un vilain petit canard dans un océan de banques européennes solides et en bonne santé.

    Faire pleuvoir l'argent

    Surtout, elles ont rouvert en grand les robinets à liquidités pour s’assurer que les caisses des banques restent bien remplies. “Aux États-Unis, par exemple, la Fed a déjà ajouté 300 milliards de dollars à son bilan depuis le début de cette crise”, souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France. Concrètement, cela signifie que la Réserve fédérale est prête à avancer sans attendre jusqu'à 300 milliards de dollars au total aux banques qui en feraient la demande.

    Les principales banques centrales mondiales – Fed, BCE, Bank of England et Banque centrale du Japon – se sont aussi mises d’accord, dimanche 19 mars, pour agir de concert afin de faciliter l’accès aux liquidités en dollars au niveau mondial. “C’est le même type de dispositif qui avait été mis en place après la chute de Lehman Brothers en 2008 et à l’époque de la crise de la dette souveraine en Europe au début des années 2010”, note Alexandre Baradez. 

    Et les banques ne se sont pas fait prier. Rien qu’aux États-Unis, elles ont emprunté 150 milliards de dollars en à peine une semaine, entre jeudi 9 et mercredi 14 mars. Une ruée vers les fonds “qui n’a pas d’équivalent, même en remontant à la crise des subprimes”, constate Alexandre Baradez. C’est dire s’il y avait une demande parmi les banquiers américains, inquiets de se retrouver à nu si tous leurs clients voulaient retirer en même temps leurs fonds – comme cela a été le cas avec Silvergate ou SVB. 

    >> À lire aussi sur France 24 : Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos

    Surtout, cette “capacité de réaction des banques centrales est phénoménale. Cette séquence prouve qu’elles semblent vraiment n’avoir aucune limite dans la création monétaire pour sauver des banques qu’elles jugent d’importance systémique”, note Alexandre Baradez. 

    Peut-être se sentent-elles aussi un peu responsables. Ces super-pompiers financiers sont en effet montés au créneau pour éteindre un feu qu’ils ont contribué à allumer il y a un peu plus de deux ans. 

    Victimes des Banques centrales ?

    Le contexte ? La pandémie de Covid-19 et la grande inconnue de ses conséquences économiques. Face à cette situation inédite, “les banques centrales ont injecté des sommes massives dans l’économie. C’est grâce à l’argent qu’elles ont prêté aux États à des taux très bas que les gouvernements ont pu mettre en place leurs plans d’urgence permettant à leurs économies de survivre au choc”, souligne Alexandre Baradez.

    Les banques ont dû s'adapter à cette politique des taux bas sur les prêts à court terme. “Comme ces titres ne rapportaient plus rien, les banques se sont tournées vers des obligations à beaucoup plus long terme, qui demeuraient plus rémunératrices”, note Nathalie Janson, spécialiste des questions financières à la Neoma Business School.

    Ce qui explique pourquoi toutes les banques américaines en difficulté aux États-Unis avaient placé la quasi-totalité de leurs actifs dans ce type de produits financiers. 

    Sauf que cette politique d’argent facile a engendré une forte inflation. Et quand les banques centrales ont décidé de mettre les prix au pas, elles n’y sont pas allées de main morte. Elles ont fermé le robinet à prêts et décidé de hausses des taux à une vitesse inédite. “Ce resserrement monétaire a été plus violent que celui démarré en 2014 pour mettre fin à la politique d’argent facile mise en place après la crise des subprimes”, remarque Alexandre Baradez. 

    “Il était normal que ce revirement brutal fasse des victimes parmi les banques”, assure Nathalie Janson. La hausse rapide des taux d’intérêt depuis un an a rendu les placements à court terme bien plus rémunérateurs pour les investisseurs, qui se sont donc détournés des obligations à long terme, leur faisant perdre beaucoup de valeur. Conséquence : “Ceux qui avaient essentiellement des titres à long terme ont perdu beaucoup d’argent, à tel point que certains ont fait faillite”, résume le Financial Times.

    “La politique des banques centrales a créé un contexte favorable à cette crise, mais les établissements qui ont fait faillite ont aussi commis l’erreur de ne pas diversifier leurs placements pour couvrir le risque de cette hausse des taux d’intérêt”, pointe Nathalie Janson. 

    Lutte contre l'inflation ou sauvetage des banques ? 

    Les efforts des banques centrales semblent avoir porté leurs fruits. Les Bourses mondiales sont reparties à la hausse mardi, suggérant que les marchés financiers avaient digéré le rachat en urgence de Credit Suisse par UBS et semblaient rassurés par les mesures prises pour renflouer les banques régionales américaines.

    Mais le plus dur reste peut-être encore à faire. L’inflation n’a pas disparu et les banques centrales “risquent de se retrouver dans le rôle du pompier pyromane sans le vouloir”, souligne Nathalie Janson. 

    En effet, après l’opération “sauvez le soldat bancaire”, elles pourraient être tentées de reprendre le chemin de la hausse des taux pour contenir la hausse des prix. C’est ce que la BCE a déjà commencé à faire vendredi, arguant que les batailles contre l’inflation et pour la stabilité financière pouvaient être menées de front. 

    La Fed, amenée à trancher cette question mercredi, et la Bank of England, dont la décision sur une hausse des taux est attendue jeudi, vont-elles suivre l’exemple de la BCE ? “Surtout pas de hausse supplémentaire maintenant”, réclame le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung dans un éditorial publié mardi. Nul ne sait vraiment s’il n’y a pas d’autres banques au bord du précipice financier qui pourraient chuter en cas de nouveau resserrement monétaire. 

    Mais le scénario d’une pause prolongée dans la politique de hausse des taux risque “d’installer les banques centrales dans un cycle sans fin d’injection de liquidités”, estime Nathalie Janson. Dans ce scénario, le pompier bancaire jetterait de l’huile sur le feu de l’inflation. “Et actuellement, on n’a pas d’autres solutions pour lutter contre l’inflation que d’utiliser le levier des taux directeurs”, précise cette spécialiste.

    Un refus d’augmenter les taux “pourrait aussi être interprété par les marchés financiers comme le signe que les banques centrales estiment que le système bancaire est encore trop fragile”, note le Wall Street Journal. Certainement pas le message que les banquiers centraux voudraient faire passer à des Bourses qui recommencent à peine à avoir confiance dans le système bancaire.

    C’est pourquoi “les banques centrales vont probablement décider d’une hausse des taux, mais moins forte que ce à quoi on aurait pu s’attendre s’il n’y avait pas eu ces faillites”, juge Alexandre Baradez. Le pari, expliqué par le Financial Times, est que les banques, échaudées par cette crise, vont de toute façon prêter moins d’argent, ce qui va ralentir l’activité économique et, tout naturellement, faire baisser l’inflation. Mais c’est le scénario rêvé d’un plan qui se déroulerait sans le moindre accroc.

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    Crise bancaire : UBS va racheter Credit Suisse pour trois milliards de francs suisses

    VILAIN CANARD BANCAIRE

    Credit Suisse, la banque qui paie le prix de ses 1 001 scandales

    La chronique de l’éco

    Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    From Combat in Ukraine to Rehab in Minnesota, With No Time to Waste

    War has forced Ukraine to become skilled at treating amputees, but there are too many for its overtaxed medical workers. Some are finding their way to a prosthetics clinic in Minnesota.

    Credit...The work begins at the Protez clinic in Oakdale, Minn.

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    Photographs by David Guttenfelder

    Written by Eric Nagourney

    David Guttenfelder, a veteran photographer covering the fighting in Ukraine, traveled to the Midwest to spend time with maimed Ukrainians who went abroad for medical help.

    The soldiers, still outfitted in camo, arrived not by cargo plane or armored carrier but by wheelchair, and formed up before a crowd bearing flags, flowers and the traditional loaves of bread.

    There were handshakes, hugs and song — the Ukrainian national anthem, of course — and a few photos, but no long-winded speeches or squandered minutes.

    This was the arrivals area of the Minneapolis International Airport, far from home. These soldiers had a lot to get done and not much time to do it.

    Thirteen months ago, the Russian invasion of Ukraine had barely begun when Serhii Lukashchuk got the early-morning call. “They said, ‘The war has started,’ so I put on my uniform and went to the front lines,” he said.

    It was his second tour in the Ukrainian Army, but just weeks after arriving in the southern Zaporizhzhia region, he stepped on a land mine, losing his right leg below the knee and part of his left foot.

    Surgery followed, and still more surgery.

    “And then I was in America,” he said.

    Mr. Lukashchuk, 30, was part of the seventh group of Ukrainian amputees to find their way to the Protez Foundation rehabilitation clinic in Oakdale, Minn., where they were being fitted with new limbs.

    Another soldier, Mykola Filonenko, sought help from the clinic at the urging of his sister after he lost his legs fighting in the region of Kharkiv. Roman Hryhorian, who lost a leg and an arm in the city of Bakhmut, got a tip about it from someone at the Ukrainian Health Ministry.

    The State of the War

    Years of hostilities with Russia and its proxies have forced Ukraine to become skilled in the art of replacing limbs, but with full-scale war in its second year, the need has become too great for Ukraine’s medical workers alone. So since last summer, Protez, a nonprofit, has been taking in Ukrainians who have lost limbs.

    By this month, almost 800 Ukrainians had signed up for help, said Dr. Yakov Gradinar, the chief medical officer at Protez. So far, the clinic has equipped almost 60 people, most of them soldiers, with prosthetic devices.

    “The biggest part of their success has been their determination,” said Dr. Gradinar, who spent his early childhood in Ukraine. All of the men photographed for this article volunteered for the military after Russia invaded. “That just shows their drive,” he said.

    Protez, which is about 15 miles east of Minneapolis, is not like many other prosthetic clinics, which may work with amputees for months, fitting the prosthetic devices, doing physical therapy and teaching them how to use their new limbs.

    “This program lasts only three weeks or so,” said Dr. Gradinar. “It’s a greatly accelerated process: from wheelchair to walking home.”

    For some patients, like a civilian who lost his arm in the brutalized town of Bucha, even that felt too long.

    “He said: ‘Yakov, in five days I need to be back in Ukraine. Winter is coming and I need to be taking care of city needs,’” Dr. Gradinar recalled.

    Ukrainians are no strangers to tough winters, but even so, Minnesota took some getting used to. Before the soldiers began arriving, it was often frostbite that landed people in Minnesota clinics in need of a prosthetic limb.‌

    “A cold welcome to Minnesota,” some joke now about their reception, which was anything but.

    Gifts at the airport were just the beginning. Minnesota has a big Ukrainian community, and many people have volunteered to help at the clinic and put the soldiers up in their homes.

    One of the volunteers, Toly Dzyuba, said he and his wife were consumed by anger in the early months of the war and desperate to offer meaningful help.

    “It is incredible to witness the transformation that happens during the three to four weeks of rehab,” Mr. Dzyuba said. “These soldiers arrive in their wheelchairs with a broken spirit, with missing limbs. Their lives got crippled — you can see it all in their eyes.

    “Within two to three days, they are able to stand and make their first baby steps. Then they can walk.”

    Mr. Hryhorian said he was lucky just to be alive.

    He and three other soldiers were in Bakhmut, the eastern city where fighting has raged for months, unloading a truck filled with ammunition, grenades and mines. They spotted a Russian reconnaissance drone above them. The drone had spotted them, too.

    Soon, they were being hit by artillery fire.

    Two of the men escaped unhurt. The third was wounded. Mr. Hryhorian, 40, lost his right arm and right leg, and ended up in Minnesota in January being fitted for new ones.

    Given the cargo he was unloading, it could have been much worse. The artillery shells landed some 50 meters from the truck, he said. A direct hit may well have killed them all.

    “It would have been over,” he said.

    Mr. Filonenko, 22, had to argue his way into the war.

    When Russia invaded, he went to his local recruiting office to sign up, but the recruiters saw only a man with scoliosis and flat feet, and sent him home.

    On his third try, they relented.

    Before the war, he was learning to tattoo. The ink on his right leg read “God.” On his left was a cross.

    The tattoos were left on the battlefield of Kharkiv. He stepped on a mine while carrying a wounded soldier.

    In late January, he returned home after finishing treatment in Minnesota.

    “Now,” he said, “I want to get stronger and work on starting a family.”

    The Protez Foundation, which was formed in 2022, depends heavily on donations and covers the Ukrainian soldiers’ treatment, travel and lodging costs. The soldiers help the clinic raise money — traveling, for example, to California in January to attend a fund-raiser. They also made time for some sightseeing.

    Workers at the clinic realized quickly that their Ukrainian patients faced more than just the usual hurdles amputees must overcome.

    “You’re surprised how many challenges they get that we here in the United States don’t think about,” Dr. Gradinar said. “For example, the lights go off — they cannot use an elevator. One of the soldiers had to go up seven floors.

    “So now when I’m training with them, I started to think, ‘OK, let’s start doing stairs much sooner.’ And I’m shocked at how they can do it.”

    When it was time to go home, the Ukrainians’ plans varied.

    Mr. Filonenko said he wanted to go back to learning tattooing.

    Mr. Lukashchuk said he hoped to relearn to walk and then go back into the army (a quarter of the 28 soldiers treated by Protez last year did just that).

    Vadym Burei, who was going back to his family, might have had to explain himself a little to his wife.

    Mr. Burei, 44, lost both of his legs outside Bakhmut when the vehicle he was in was hit by a Russian rocket. He had been en route to aid wounded soldiers, and had been in some of the most intense battles of the war, including in Lysychansk and Bakhmut.

    “During the middle of the war,” he said, “I told my wife that I was a cook in the kitchen. Afterward, she understood how far away from the truth that really was.”

    David Guttenfelder contributed reporting.

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    Valeurs Actuelles

    Affaire Dora Moutot  : est-il encore possible de dénoncer l’idéologie trans ?

    Le 15 octobre 2022, sur le plateau de l’émission « Quelle époque ! », la féministe Dora Moutot était invitée à débattre avec Marie Cau, figure emblématique de la communauté queer [Qualifie les personnes qui ne correspondent pas au modèle sexuel traditionnel, NDLR] et première maire transgenre de France. Un échange musclé au cours duquel Dora Moutot avait fustigé les dérives de la transidentité, déplorant notamment qu’être une femme soit désormais uniquement perçu comme un ressenti, et non plus comme une réalité biologique. Interrogée par Léa Salamé sur sa perception de l’édile, la militante l’avait qualifiée d’« homme transféminin ».

    Une première plainte pour “mégenrage”

    Des propos qui ont suscité l’ire d’activistes trans et de plusieurs médias progressistes ; Dora Moutot se voit bientôt qualifiée de « transphobe », arme de disqualification massive des LGBT-friendly. La militante n’en a cure, qui persiste et signe : « Ces gens sont des personnes malades, qui utilisent des techniques dignes du pire autoritarisme », écrit-elle sur Instagram en réponse à ces propos de l’activiste trans Hanneli Escurier : « Un jour, très proche je pense, des trans vont aller fracasser des TERFS [Trans Exclusionary Radical Feminist : expression qui désigne les militantes qui excluent les femmes trans des luttes féministes, NDLR] C’est comme ça que ça va finir […] Ce n’est pas un appel à la violence, juste une prémonition publique sur quelque chose qui va devenir inévitable. »

    « A-t-on encore le droit de critiquer une idéologie ? Et une idéologie qui nie des faits biologiques et matériels ? »

    Déterminées à faire taire la militante féministe, Marie Cau, Hanneli Escurier, et les associations LGBT + Mousse et Stop Homophobie ont déposé une plainte avec constitution de partie civile en février contre Dora Moutot pour « injures publiques envers une personne à raison de son identité de genre » et « provocation publique à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe ». Cette plainte vise les deux épisodes cités plus haut.

    Mais la cabale judiciaire ne s’arrête pas là. Mardi, quatre associations LGBT+, STOP homophobie, Mousse, l’Inter LGBT et Famille LGBT+ ont également porté plainte contre Dora Moutot et son acolyte féministe Marguerite Stern pour « injures et provocations publiques à la haine ou à la violence » contre les personnes transgenres. En cause, le lancement de leur mouvement et plateforme en ligne « Fémelliste » visant à défendre les réalités biologiques et à lutter contre l’activisme trans. Contactée par Valeurs actuelles, Dora Moutot dénonce des attaques qui n’ont d’autre but que « de faire taire toutes les autres femmes en agitant le spectre de poursuites judiciaires ».

    Fin février, une tribune signée par plusieurs personnalités dans Marianne faisait état d’un risque pour la liberté d’expression : « On peut ne pas être d’accord avec elle. On peut s’opposer sur le front des idées, mais tenter de la museler en portant plainte : est-ce bien sérieux ? Car qu’est-ce que débattre si ce n’est échanger autour de désaccords ? Le moindre désaccord doit-il se terminer en procès pour x-phobie ? Doit-on rappeler une fois de plus les mots attribués à Voltaire : ‘Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire’ » ? Surtout, le terme de transphobie était remis en cause, posant la question suivante  : « A-t-on encore le droit de critiquer une idéologie ? Et une idéologie qui nie des faits biologiques et matériels ? »

    Pour l’aider à faire face aux frais de justice, la jeune femme a ouvert une cagnotte en ligne : https://www.doramoutot.com/proces-cagnotte-dora-moutot

    La genèse d’un combat

    Pour Dora Moutot, tout a commencé en 2019. À cette période, elle tenait le compte Instagram @tasjoui, qui aborde la sexualité féminine. Elle abordait notamment des questions liées à l’utérus, au vagin ou au clitoris. Ne s’adressant qu’aux « femmes biologiques » – ce qui tombe sous le sens – le compte essuie rapidement des critiques : «  Dans la sphère féministe, nombre de femmes ont cédé à la novlangue transgenriste. Il faut parler de personnes menstruées, de personnes à vulve, de pénis de femme. Tout un tas de vocabulaire que j’ai refusé d’utiliser . »

    Son refus de céder aux instances des transactivistes quérulents a pour effet de la placer dans le camp des anti-trans.

    Elle ne le sait pas encore, mais le refus de céder aux instances de cette minorité quérulente a pour effet de la placer dans le camp des anti-trans : « Au début, ce n’était pas du militantisme contre l’idéologie trans, ça ne faisait juste pas sens pour moi. Je n’avais pas envie de m’exprimer dans ces termes-là, je ne croyais pas en ça. » Depuis lors, elle subit un harcèlement de tous les instants sur les réseaux sociaux. Entre autres déconvenues, Dora Moutot a perdu l’ensemble de ses partenariats rémunérés sur son compte Instagram.

    Aujourd’hui, la militante se définit comme « femelliste », soit comme une « femelle humaine  ». En rupture avec les féministes intersectionnelles, elle considère que le corps est la seule chose qui participe à la définition de ce qu’est une femme  : « Quand je parle d’homme transféminin et de femme transmasculine, je parle de la sexuation avant de parler du genre, alors qu’eux placent d’abord le genre ».

    Une idéologie totalitaire

    L’utilisation de ce vocabulaire fait d’elle une TERF – féministe radicale excluant les personnes trans des luttes féministes – pour ses détracteurs. En France, Dora Moutot, ainsi que Marguerite Stern, toutes deux à l’initiative du site internet femelliste.com, sont malgré elles les représentantes les plus visibles de ce mouvement.

    Il est  inquiétant que des femmes puissent être menacées de mort dans ce pays juste parce qu’elles disent une vérité biologique.

    Ces derniers mois, la haine que suscite cette perspective exclusivement biologique a pris un tour très inquiétant. Ainsi, le 8 mars, à l’occasion de manifestations pour la Journée internationale des droits des femmes, des féministes intersectionnelles ont recouvert les murs de la capitale de menaces explicites  : « Sauve un trans, tue une TERF », « Mort aux TERFS », « Dora Moutot danger public ». Dernièrement, l’adresse de la militante a été révélée sur Twitter. Désormais, c’est couverte d’un masque, d’un bonnet et de lunettes qu’elle arpente les rues de Paris. « Je trouve ça désolant de ne plus me sentir en sécurité », explique celle qui envisage de quitter la France. Son cas montre la force de pénétration de cette idéologie et son pouvoir de nuisance.

    Depuis plusieurs semaines, Dora Moutot tente en vain d’interpeller des personnalités politiques : Gabriel Attal, Marlène Schiappa, Isabelle Rome, pour ne citer qu’eux. En vain. Elle le déplore : « Il est  inquiétant que des femmes puissent être menacées de mort dans ce pays juste parce qu’elles disent une vérité biologique sans qu’aucune institution ne se réveille.  » Et d’appeler de ses vœux à un réveil des consciences face à une idéologie promue dans de nombreux médias.

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    [Vidéo VA+] Face au système trans – Dora Moutot et Marguerite Stern

    Ces militantes, d’abord connues dans les milieux de la gauche féministe, sont-elles passées du côté obscur du fascisme comme certains l’affirment ? Sont-elles transphobes ? Au cours de ce Grand Entretien, Dora Moutot et Marguerite Stern reviennent sur ce qui leur a valu d’être mises au ban des luttes féministes à cause de leur opposition philosophique à l’idéologie transgenre, et sur leur combat pour que les femmes restent des femmes.

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    France24 - Monde

    Le président Kaïs Saïed ravive une controverse frontalière avec la Libye

    Publié le : 22/03/2023 - 11:53

    Marc DAOU Suivre

    Calcul politique ? Rodomontade populiste ? Tunisiens et Libyens continuent de s’interroger sur la dernière polémique en date provoquée la semaine dernière par les propos du président Kaïs Saïed sur les bénéfices du champ pétrolier libyen de Bouri et un litige frontalier réglé dans les années 1980 par la Cour de justice internationale, à la demande des deux voisins.

    Après avoir provoqué un tollé en février en dénonçant la présence de "hordes de migrants clandestins" en Tunisie – des propos à l’origine de violences contre les migrants d'origine subsaharienne dans le pays –, le président Kaïs Saïed a suscité la semaine dernière une nouvelle controverse, cette fois avec la Libye voisine.

    Lors d’une visite effectuée le 16 mars dans les locaux de l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap), le chef de l’État a rouvert un dossier tombé dans les oubliettes de l’Histoire : celui du champ offshore libyen de Bouri, situé à 120 km au nord de la Libye et considéré comme l’un des plus grands gisements pétroliers en activité en Méditerranée. Selon la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’Unesco, ses réserves contiennent "4,5 milliards de barils de pétrole brut récupérable et 3,5 billions de pieds cubes de gaz naturel associé".

    Un litige frontalier réglé… en 1985

    Dans une vidéo diffusée par le site de la présidence tunisienne, Kaïs Saïed apparaît flanqué de la PDG de l’Etap, Dalila Chabbi Bouattour, avec laquelle il tient, face caméra, une carte des réserves d’hydrocarbures du pays. Pointant du doigt directement le champ offshore libyen, le président déplore que la Tunisie n’a reçu que des "miettes de Bouri", alors qu’un partage équitable de ses revenus pourrait "répondre à tous les besoins de la Tunisie et plus encore". Et ce, alors que le litige autour de la zone maritime frontalière entre la Libye et la Tunisie a été tranché en faveur de Tripoli par la Cour internationale de justice (CIJ) en 1982. Une décision confirmée trois ans plus tard par l’instance qui siège à La Haye.

     

    Kaïs Saïed rappelle ensuite qu’il existait, dans les années 1970, bien avant le recours à la CIJ, une intention de diviser le champ en deux moitiés égales avec la Libye, mais que cette solution avait été rejetée par la Tunisie alors présidée par Habib Bourguiba, au pouvoir entre 1957 et 1987.

    Sans surprise, ces propos à la fois critiques contre le premier président de la République tunisienne et semblant remettre en question la décision rendue par la CIJ ont provoqué un tollé au sein de la classe politique libyenne et sur les réseaux sociaux.

    "Les richesses de la Libye appartiennent au peuple libyen", a tonné le président de la commission de l’énergie au sein du Parlement libyen, Aïssa Aribi, dans une déclaration relayée dimanche par l’Agence de presse libyenne. 

    Pour sa part, le ministre libyen du Pétrole et du Gaz, Mohamed Aoun, s’est contenté de rappeler dans un communiqué de presse que la CIJ avait tranché le litige frontalier en faveur de la Libye, et que le président tunisien était "dans l’erreur". 

    Du côté des médias tunisiens, d’aucuns questionnent le timing et le but de la sortie présidentielle. "Il reste à s’interroger sur les motivations du président tunisien qui a cru devoir remettre sur le tapis cette affaire réglée depuis longtemps, écrit le site d’information en ligne Kapitalis. Que cherche-t-il à prouver ou à provoquer ? Sachant que les relations tuniso-libyennes, sans être vraiment au beau fixe, ne sont pas non plus à leur plus bas niveau et que les deux pays, qui font face à des tensions internes, se passeront volontiers de polémiques d’autant plus improductives qu’elles sont anachroniques voire insensées."

    Les experts eux aussi s'interrogent, confie un historien basé à Tunis, qui a requis l'anonymat par crainte de représailles professionnelles. "Les spécialistes des frontières terrestres et maritimes de la Tunisie se demandent encore quelle mouche a piqué Kaïs Saïed, rapporte-t-il. Même si, hélas, les Tunisiens sont désormais habitués à ce qu’il jette des anathèmes et des jugements à l’emporte-pièce."

    Et de poursuivre : "Heureusement que les Libyens sont restés sobres dans leurs réactions en rappelant leur droit souverain sur cette zone, car c’est ce qui permet, pour l’instant, de ne pas transformer cette polémique un peu absurde en crise diplomatique majeure, estime l’universitaire. À l’époque, la Libye et la Tunisie s’étaient accordées pour trancher leur litige en portant la question devant la justice internationale. Or lorsqu’on accepte la logique d’un compromis, on accepte la sentence de la Cour."

    "Lui seul décide de tout"

    Selon l’universitaire, cette "énième" polémique est le fruit "d’un calcul politique motivé par des raisons personnelles" puisque les déclarations du président lui semblent avoir été préparées, carte à l’appui.

    "Il a peut-être voulu montrer à l’opinion qu’il a hérité des erreurs du passé sur des questions clés comme les hydrocarbures, mais je vois surtout une manière pour lui de se distancer des problèmes actuels et de rehausser sa stature auprès de la population, ajoute l’universitaire. On ne peut même pas blâmer ses conseillers de ne pas l'avoir dissuadé de rouvrir ce dossier parce que lui seul décide de tout, au point même de se permettre de réécrire l’Histoire et de construire un nouveau récit nationaliste dans le but de construire sa propre image."

    Quitte, insiste-t-il, "à essayer, dès qu’il le peut, de ternir l’image de Habib Bourguiba, qui reste un chef historique et charismatique aux yeux des Tunisiens".

    >> À lire aussi : "Discours antimigrants en Tunisie : 'Une façon de faire oublier les problèmes du pays'"

    Critiqué à l’international, le président tunisien, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, est sous pression. Quelques semaines après l'Union africaine - qui avait condamné ses déclarations "choquantes" sur les migrants subsahariens -, c’est l’Union européenne qui s'est inquiétée ces derniers jours de la détérioration de la situation politique et économique dans le pays, où l'opposition dénonce un recul des droits et des libertés depuis le coup de force présidentiel.

    "Cette polémique inutile tombe mal alors que la Tunisie peine à se sortir de la crise internationale suscitée par les propos du président sur les migrants subsahariens. Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe d’une nouvelle crise diplomatique, a fortiori avec le voisin libyen, conclut l’universitaire basé à Tunis. D’autant plus que le pays est assez isolé sur le plan régional et international à cause de nos difficultés à la fois politiques à l’intérieur, mais aussi économiques et financières."

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Focus

    Tunisie : des migrants subsahariens partent dans l'urgence face au déferlement de haine

    Attaques antimigrants en Tunisie : la Banque mondiale suspend son principal programme

    Des centaines de Subsahariens évacués de Tunisie après une flambée de violences racistes

    Valeurs Actuelles

    Avec « Femelliste », Dora Moutot et Marguerite Stern dénoncent les dangers de l’idéologie transgenre

    Lors de la présentation des invités, Léa Salamé avait saisi l’importance du duel : « Nous allons aborder en fin d’émission un sujet qui bouleverse notre époque. » En ce samedi soir d’octobre, le plateau de l’émission Quelle époque !, sur France 2, vrombit. Marie Cau débat avec Dora Moutot. La première maire transgenre face à une activiste féministe. En coulisses, l’ambiance est froide, presque glacée. « Aucun mot n’a vraiment été échangé entre nous, mais le ton est resté courtois », confie Dora Moutot à Valeurs actuelles.

    Une fois les caméras allumées, la cordialité s’évapore. Dora Moutot distille la première banderille : « Pour moi, Marie Cau, c’est un homme. C’est un homme transféminin. Une personne qui est biologiquement un homme, mais qui a des goûts qui correspondent au genre femme ». Elle n’aurait pas dû. « Transphobe », « hystérique », « haineuse ». Sur le plateau de Léa Salamé, on ne remet pas en question la vulgate progressiste. « En y réfléchissant bien, ma venue sur ce plateau était un traquenard, confie Dora Moutot. Je n’ai même pas eu l’occasion d’exposer mes arguments. »

    Les transactivistes découvrent la séquence. Rapidement, ils déversent leur haine contre la créatrice du compte Instagram anti-patriarcat « T’as Joui ? », fort de ses 485 000 abonnés. Lynchée numériquement – « je suis habituée au cyberharcèlement depuis trois ans mais là, c’était hors de contrôle, j’ai reçu des centaines de messages d’insultes »– , Dora Moutot ferme son compte Instagram. Le temps de la diète numérique est venu. De ce « traumatisme » cathodique, la frondeuse s’est relevée. Elle en a tiré, avec l’ex-Femen Marguerite Stern, créatrice des collages urbains contre les féminicides, un nouveau mouvement, « Femelliste ».

    « Le femellisme, c’est le vrai féminisme, lorsque la femme reconnaît qu’elle est une femme adulte femelle, rappelle Dora Moutot, ex-rédactrice en chef adjoint chez Konbini. Notre mouvement veut remettre la femme au cœur du jeu ». Le manifeste « femmeliste », structuré en quatorze points, signé notamment par la pédopsychiatre Caroline Eliacheff et le journaliste Brice Couturier, rappelle que « le corps est le seul critère qui permet de définir ce qu’est une femme », affirmation « faisant sécession avec un féminisme totalement dévoyé ». « Au lieu d’être dans ce mythe où il faudrait tout effacer pour atteindre l’égalité, je pense qu’on doit atteindre l’égalité tout en conservant nos différences », souligne Marguerite Stern.

    Quand le Planning familial devient woke

    A l’origine du projet, la parution fin août, d’une affiche woke du Planning familial. La campagne mettait en scène un homme enceint avec, en légende, un slogan univoque : « Au planning, on sait que des hommes aussi peuvent être enceints. » Dora Moutot et Marguerite Stern fréquentent les mêmes cercles féministes depuis quelques années. Soudées par la lutte contre le patriarcat, elles se côtoient plus qu’elles se connaissent. La parution de l’affiche du Planning familial va les unir. « Le Planning familial était en train de devenir une officine transactiviste, comme c’est le cas aux Etats-Unis où l’institution est devenue un des plus gros distributeurs d’hormones de transition du pays, se souvient Dora Moutot. Il fallait réagir. »

    Les deux militantes lancent la riposte. Elles publient, quelques heures plus tard dans Marianne, une tribune aux allures de brûlot. Le texte, corrosif, « alerte sur les problématiques que soulève l’idéologie transactiviste qui est en train de parasiter cette institution [le Planning familial]. » La lettre ouverte provoque l’ire des militants LGBT, qui y voient un dérapage « transphobe » de la part des deux féministes. Qu’importe. La tribune vient aux oreilles d’Aurore Bergé, la présidente du groupe LREM à l’Assemblée. Les deux militantes sont reçues en grande pompe au Palais-Bourbon, rencontrent trois députées de la majorité sensibles à leur cause. « Les députés étaient disposées à nous écouter mais les discussions n’ont rien donné, déplore Marguerite Stern. On a surtout senti que la majorité était très divisée sur la question ».

    Six mois plus tard, il était temps de relancer la machine. « Femelliste » arrive à point nommé. Débunkage, tribunes, tutoriels … Tous les moyens d’expression sont bons pour donner un nouvel espace de parole aux femmes. « Le site Femelliste est une plateforme d’échanges sur le transgenrisme qui vise à rappeler que tout le monde ne peut pas se revendiquer femme, explique Dora Moutot. Beaucoup de femmes n’en peuvent plus de ce féminisme orwellien qui nie le réel et la biologie pour tomber dans l’idéologie ». « Le transgenrisme est un cheval de Troie habillé de strass et de paillettes, abonde Marguerite Stern. Sous couvert d’inclusivité, les femmes sont effacées. »

    Leur crainte ? Que la France imite le modèle anglo-saxon. « Au Royaume-Uni, c’est carrément dystopique, ils parlent de « personne à trou de devant » ! insiste Marguerite Stern. J’estime qu’ils ont six ou sept ans d’avance sur nous. A nous de tout faire pour ne pas les imiter ». Là-bas, la transition est devenue un business lucratif. Dans le nord de Lonrdres, la clinique Tavistock a pratiqué des opérations de transition de masse. « Près de 1000 familles se sont retournés judiciairement contre l’établissement, informe Marguerite Stern. De nombreuses vies ont été détruites, brisées. » Devant la répétition de scandales sanitaires, Tavistock s’est vue contrainte de fermer définitivement ses portes, fin août 2022. Une première victoire pour les « femellistes ».

    « J’y ai perdu ma santé mentale »

    Les deux « croisées » le savaient : s’opposer frontalement à l’idéologie LGBT a un prix. Le prix de la mort sociale. En 2021, la marque de sextoys « Passage du désir » a mis fin à sa collaboration avec Dora Moutot par crainte de voir son image ternie. Certains de ses amis se désabonnent de son compte sous peine de licenciement par leur patron. La télévision et ses ex-collègues de Konbini la boudent pour la promotion de son ouvrage Mâles Baisées (2021). « J’ai été ostracisée socialement après avoir osé rappeler des vérités scientifiques, confie la « femelliste ». J’ai perdu tous mes contrats. Aujourd’hui, je vis à la marge, je suis dans la merde financièrement ».

    Fausses accusations, violences physiques, traque en ligne, censure… Les deux militantes ont observé quatorze types de harcèlement. Un enfer quotidien qui les contraint, un temps, à songer à quitter la France. « On y a toutes les deux pensé, confie Marguerite Stern. J’ai perdu trois quarts de mes amis. J’ai perdu deux emplois avant de lancer les collages, lorsque j’étais encore Femen. J’ai reçu des œufs au visage lors de manifs, j’ai été frappée. Finalement, j’ai surtout perdu ma santé mentale »

    Aujourd’hui, seuls les médias de centre et de droite acceptent d’écouter les deux féministes, ostracisées par la presse « progressiste ». Le mélange des genres peut étonner. Qu’importe si Valeurs actuelles n’est « pas sa tasse de thé », Marguerite Stern salue « l’honnêteté intellectuelle du média ». Et l’ancienne Femen de conclure : « Aujourd’hui, je considère que l’extrême gauche est autant un danger pour la société française que l’extrême droite. Je ne le pensais pas il y a encore quelques années. »

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    France24 - Monde

    Mali : le nombre de civils tués a plus que doublé en 2022, révèle l'ONU

    Publié le : 24/03/2023 - 11:23

    FRANCE 24 Suivre

    Un rapport de l'ONU indique que le nombre de civils tués au Mali a plus que doublé entre 2021 et 2022. Le document révèle aussi que 35 % des violations des droits humains sont imputables aux Forces de défense et de sécurité (FDS).

    Un nouveau rapport alarmant des Nations unies. Le nombre de civils tués au Mali a plus que doublé en 2022 par rapport à 2021, et 35 % des violations des droits humains ont été imputées aux Forces de défense et de sécurité (FDS), selon ce document consulté mercredi par l'AFP.

    Dans sa note trimestrielle sur les violations des droits humains, la Mission de l'Onu au Mali (Minusma) indique que 1 277 personnes ont été tuées en 2022 dans des violences imputables à différents acteurs, contre 584 en 2021. Une augmentation de 118 %.

    "D'une manière générale, 2 001 personnes ont été affectées par les actes de violence en 2022 (1 277 tués, 372 enlevés / disparus et 352 blessés)", a précisé la mission, créée en 2013 pour aider à stabiliser l'État du Mali.

    Les jihadistes pointés du doigt

    Les groupes jihadistes sont les principaux responsables des violences – ils ont commis 56 % des violations enregistrées, selon la même source.

    Après deux coups d'État successifs en 2020 et 2021, les militaires au pouvoir au Mali ont poussé vers la sortie, en 2022, leur partenaire français pour se tourner vers la Russie – des "instructeurs", selon la junte, des mercenaires du groupe Wagner impliqués dans de multiples exactions, selon différents États occidentaux.

    "S'agissant des Forces de défense et de sécurité (FDS), 694 violations des droits de l'Homme, soit 35 % du nombre total de violations, sont imputables à leurs éléments, quelquefois accompagnés par du personnel militaire étranger", a indiqué la Minusma.

    Ces chiffres n'incluent pas les violations commises fin mars 2022 à Moura où, selon l'ONG Human Rights Watch, 300 civils ont été massacrés fin par des soldats maliens associés à des combattants étrangers, peut-être russes.

    Violences multiples

    L'armée malienne a démenti, revendiquant l'élimination de plus de 200 jihadistes. Les tensions avec la division des droits de l'Homme de la Minusma se sont brutalement accrues à l'arrivée des militaires au pouvoir il y a deux ans.

    La junte fait ouvertement barrage aux investigations de la Minusma sur les droits humains et les abus dont les forces maliennes sont régulièrement accusées. En février, le chef de la division des droits de l'Homme de la mission de l'ONU a été expulsé par les autorités de Bamako.

    Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation jihadiste et aux violences de toutes sortes. Ce vaste pays pauvre et enclavé est plongé dans une profonde crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire.

    Les violences sont le fait de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaida et au groupe État islamique, de milices autoproclamées et de différents groupes armés, mais aussi des forces régulières et de bandits.

    Avec AFP

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    Des centaines de Subsahariens évacués de Tunisie après une flambée de violences racistes

    L’UE annonce de nouvelles sanctions contre le groupe russe Wagner en Afrique

    Le Mali annonce le report du référendum constitutionnel prévu le 19 mars

    New York Times - World

    France’s Pension Plan

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    King Charles Postpones Trip to France Amid Unrest

    For President Emmanuel Macron, who has been the target of widespread fury and protests after he pushed through an increase in the retirement age, a planned royal visit was particularly ill-timed.

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    By Aurelien Breeden

    Reporting from Paris

    King Charles III of Britain has postponed a visit to France that was scheduled for next week because of strikes and protests against President Emmanuel Macron’s pension overhaul, officials in both countries said on Friday, an embarrassing blow to the French leader.

    The visit by King Charles and the queen consort, Camilla, who were scheduled to arrive in Paris on Sunday before heading to Germany on Wednesday, was particularly ill-timed for Mr. Macron in light of the widespread fury over his plan to raise the legal retirement age to 64 from 62.

    Speaking at a news conference in Brussels, Mr. Macron said that the decision was dictated by “common sense and friendship” and that it would have been a mistake “to do a state visit in the middle of demonstrations.”

    A British government representative said that the decision had been taken “with the consent of all parties, after the president of France asked the British government to postpone the visit.”

    Mr. Macron said the two countries would work on organizing a new visit in the early summer, and a spokeswoman for the German government said the royal visit to Germany would continue as planned.

    That Charles had chosen France as his first overseas destination as king had highlighted Britain’s desire to mend the relationship with its European neighbor after years of fractured ties. The visit had been scheduled to occur only weeks after Prime Minister Rishi Sunak of Britain met with Mr. Macron in Paris during a tête-à-tête that sounded like a reconciliation.

    But the optics of the royal trip were poor for Mr. Macron, who has long been described by his critics as a monarchical ruler himself, and the decision to postpone underscored the depth of anger in the country and the difficulty he will probably have in moving past it.

    “What would have been objectionable, both for the British people and for ourselves, would have been to try and go ahead with it as if nothing were happening,” Mr. Macron said. To do so, he added, could have prompted “incidents.”

    A state banquet that the French president was supposed to host for the king at the Château de Versailles, the former residence of kings and queens just outside Paris, felt particularly discordant at a time when thousands of protesters were complaining that their president was out of touch.

    The French leader had pushed through the pension overhaul without a full vote in Parliament last week, setting off a no-confidence vote on Monday that Mr. Macron’s government barely survived. More than one million people took to the streets in France on Thursday for a nationwide day of strikes and protests.

    A statement from the French presidency cited a new day of strikes and protests expected on Tuesday — right during the king’s visit — as the main reason for the postponement, after an outpouring of anger on Thursday that was marked in some cities by violent and chaotic clashes with the police.

    That fueled concerns that French security forces would be stretched too thin to secure the king’s trip while also preventing the vandalism and mayhem that has marred some of the pension protests over the past week.

    Mr. Macron’s political opposition had pounced on the visit as proof that he was so aloof that he would rather dine with a foreign monarch than heed their concerns.

    Opponents welcomed news of the postponement, and some reacted with glee. Jean-Luc Mélenchon, the influential leftist leader, quipped on Twitter that “the meeting of kings at Versailles” had been “dispersed by popular censure.”

    The logistics of the visit had also become increasingly precarious. The king and Camilla were scheduled to take a train down to the southwestern city of Bordeaux on Tuesday, right in the middle of what is expected to be a widely followed transportation strike.

    There, the king was scheduled to inaugurate a new British Consulate, see the devastation caused by wildfires over the summer and tour an organic vineyard.

    But Bordeaux, like other French cities, has been rattled by the angry demonstrations against Mr. Macron’s pension overhaul. Protesters set a door at the town hall on fire on Thursday night, and some activists had already vowed to disrupt the king’s visit.

    Mathieu Obry, a representative for the C.G.T., France’s second-largest labor union, in Bordeaux, said in an interview before the visit was canceled that “we have nothing against Charles,” but that protesters intended to block a tramway that the king was supposed to ride.

    “We have a democratically elected president who thinks he is a monarch,” Mr. Obry said. “Our own monarch should listen to his people.”

    In Paris, the royal visit would have included a ceremony at Tomb of the Unknown Soldier at the Arc de Triomphe in Paris, an address to the French Parliament and an opening of a painting exhibition at the Musée d’Orsay.

    It was not immediately clear when the French authorities decided that the wisest course of action would be to postpone the king’s visit. Hours before the announcement, Gérald Darmanin, the French interior minister, spoke in assuring tones on the CNews television channel, saying that security for the royal visit would not be an issue, with 4,000 police officers deployed for the king’s trip.

    “We will obviously be ready to welcome him in excellent conditions,” Mr. Darmanin had said.

    Sandrine Rousseau, a Green lawmaker who had been highly critical of the king’s visit, said the postponement was “respectful of the social movement” gripping France.

    “It was outlandish to do this visit right in the midst of a social conflict of historic proportions — to go eat in Versailles and walk down the Champs-Élysées,” Ms. Rousseau told the BFMTV news channel.

    Even opponents of Mr. Macron who were in favor of his pension overhaul said postponing the royal visit was humiliating.

    “What an image for our country, to not even be able to guarantee a head of State’s security,” Éric Ciotti, the head of the mainstream conservative Republican party, wrote on Twitter.

    Reporting was contributed by Constant Méheut from Paris, Megan Specia and Mark Landler from London, and Christopher F. Schuetze from Berlin.

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    L'Humanité

    Ukraine. Bakhmout, une bataille symbolique aux milliers de morts

    Actu

    Depuis huit mois, les combats se sont intensifiés pour le contrôle de cette ville du Donbass. Détruite, elle pourrait être conquise par l’armée russe dans les prochains jours. En Russie, la rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit.

    Vadim Kamenka

    Dans le Donbass, en ce 386e jour de guerre en Ukraine, les affrontements pour la prise de Bakhmout concentrent l’essentiel des forces russes et ukrainiennes. La féroce bataille aux milliers de morts qui dure depuis plusieurs mois arrive à son épilogue.

    Ukraine. Dans le Donbass, Moscou prêt à tout ?

    La chute pourrait intervenir dans les jours qui viennent, Moscou continuant d’avancer vers le centre de la ville après l’avoir encerclée. Le temps pris par l’armée russe et les forces du groupe militaire privé Wagner interroge.

    Tactique ou épuisement humain et matériel ?

    Est-ce tactique ou le fait d’un épuisement humain et matériel ? Pour le général Vincent Desportes, « on a l’impression que, comme les Allemands voulaient saigner à blanc l’armée française en 1916 à Verdun, les Russes et Wagner veulent faire de même avec les soldats ukrainiens. Car ils ont l’avantage en termes de population avec 144 millions d’habitants, contre 44 millions pour l’Ukraine ».

    Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

    Côté ukrainien, le pouvoir, qui ne faisait pas de Bakhmout un enjeu stra­tégique, a complètement changé de discours ces dernières semaines. À l’instar du président Volodymyr Zelensky, l’ensemble des autorités civiles et militaires affirment désormais que sa défense est primordiale pour « la stabilité du front » et pour éviter la prise d’autres grandes villes proches comme Kramatorsk. «

     L’opération défensive dans cette direction est d’une ­importance stratégique primordiale pour dissuader l’ennemi », a affirmé, mardi 14 mars, Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces armées.

    Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes

    Pour de nombreux observateurs, Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes et de les fixer, tout en préparant simultanément la grande offensive de printemps. Car, Bakhmout n’a pas un intérêt stra­tégique majeur. Elle est devenue au fil des mois et des morts avant tout symbolique.

    « Cela ressemble à la bataille de Verdun lors de la Première Guerre mondiale. Les Français défendaient l’endroit comme les Ukrainiens défendent Bakhmout, car les autorités ne veulent pas ­lâcher, un affrontement devenu emblématique », juge le général Desportes.

    Encore récemment, le commandant des forces terrestres, Oleksandr Syrskyi, confirmait que « chaque jour de la défense de la ville nous permet de gagner du temps pour préparer les futures opérations offensives ». Mais les États-Unis, principal allié financier et militaire de l’Ukraine, commencent à douter du but réel de Kiev dans cette bataille.

    « La contre-offensive majeure au printemps »

    « Je ne veux certainement pas négliger l’énorme travail que les soldats et les dirigeants ukrainiens ont déployé pour défendre Bakhmout, mais je pense que c’est plus une valeur symbolique qu’une valeur stratégique et opérationnelle », a estimé le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin.

    Une interrogation partagée par plusieurs responsables de l’administration Biden qui s’inquiètent de la capacité de Kiev à mener désormais « la contre-offensive majeure au printemps », avance le site Politico.

    C’est dans ce contexte que les demandes répétées de Volodymyr Zelensky de bénéficier de munitions de la part de l’Union européenne pourraient être satisfaites.

    Bruxelles serait sur le point d’accepter un accord de 2 milliards d’euros. Un milliard pour réapprovisionner les stocks de l’Ukraine et un autre pour acheter des munitions aux pays qui ouvriraient leurs dépôts à Kiev.

    La stratégie d’une guerre longue en question

    Un autre tournant pourrait intervenir sur le terrain. Au bout d’un an de conflit, une avancée majeure semble se dessiner à Avdiivka, qui se trouve sur les hauteurs de Donetsk. Cette véritable ville fortifiée, qui demeure une place stratégique pour l’armée ukrainienne depuis 2014, subit un encerclement de l’armée russe.

    Objectif prioritaire dès l’invasion du 24 février 2022, elle permettrait de desserrer l’étau pour les habitants de Donetsk en proie aux bombardements. Si Avdiivka venait à tomber avant l’offensive ukrainienne, l’effet sur la ligne de front serait bien plus important qu’à Bakhmout. Elle briserait un point clé du système de défense de Kiev car la ville bénéficie de liaisons ferroviaire et terrestre.

    Donbass. "Nous sommes condamnées à revivre le même cauchemar"

    Le prix de ces batailles est tout aussi lourd pour la Russie. La rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit, alors que l’épuisement des soldats ne cesse d’être relayé. Dans des vidéos adressées aux autorités et au président russe Vladimir Poutine, de nombreux conscrits ont récemment dénoncé leurs conditions. La stratégie d’une guerre de longue durée, pariant sur l’épuisement de l’adversaire et sur une population plus importante, dévoile certaines limites.

    Russie. Nés sous Poutine, sous emprise et déboussolés

    Pour Marlène Laruelle, directrice de l’Institut pour les études européennes, russes et eurasiennes (Ieres) à Washington, « le problème dans ce type de guerre contemporaine est qu’il est difficile de définir la victoire. Une victoire complète, dans laquelle un camp récupère tout et l’autre perd tout, arrive rarement. Cela pourrait donc ressembler beaucoup plus à une longue ligne de cessez-­le-feu gelée, sans véritable victoire en vue ».

    Pour ­garantir la sécurité de l’Europe, seul un projet de paix peut permettre une sortie de la guerre. Pour l’instant, celle-ci préfère collecter des munitions.

    Guerre en UkraineBakhmoutPartition de l'Ukrainedonbass
    France24 - Monde

    Les États-Unis frappent la Syrie après la mort d'un Américain dans une attaque de drone

    Publié le : 24/03/2023 - 05:27

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    Un sous-traitant américain a été tué jeudi en Syrie dans une attaque de drone qui a également blessé cinq soldats et un autre sous-traitant américains, a annoncé jeudi soir le Pentagone, qui ajoute avoir procédé à des "frappes aériennes de précision" en représailles dans l'est du pays. Les services de renseignement américains considèrent que le drone est "d'origine iranienne".

    Les forces américaines ont mené des "frappes aériennes de précision" dans l'est de la Syrie après une attaque de drone qui a tué un Américain et en a blessé six autres, a annoncé jeudi 23 mars au soir le Pentagone.

    L'attaque de drone a eu lieu jeudi vers 13 h 38 (10 h 38 GMT) contre une installation de maintenance d'une base près de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, a indiqué le Pentagone dans un communiqué. Les services de renseignement américains considèrent que le drone est "d'origine iranienne", a ajouté le Pentagone. La personne décédée est un sous-traitant américain, et les blessés sont cinq soldats et un autre sous-traitant également américains, selon la même source.

    "J'ai autorisé les forces du Commandement central des États-Unis à mener des frappes aériennes de précision ce soir dans l'est de la Syrie contre des installations utilisées par des groupes affiliés au corps des Gardiens de la révolution" iraniens, a déclaré le ministre américain de la Défense Lloyd Austin, cité dans le communiqué. "Les frappes aériennes ont été menées en réponse à l'attaque d'aujourd'hui ainsi qu'à une série d'attaques récentes contre les forces de la coalition en Syrie par des groupes affiliés au corps des Gardiens de la révolution", a-t-il précisé.

    Des centaines de soldats américains en Syrie

    Plusieurs centaines de soldats américains se trouvent en Syrie au sein d'une coalition luttant contre les restes du groupe État islamique (EI). Ils sont fréquemment pris pour cible lors d'attaques menées par des milices. Les troupes américaines soutiennent les Forces démocratiques syriennes (FDS), l'armée de facto des Kurdes dans la région, qui a mené la bataille ayant délogé l'EI des derniers territoires qu'il contrôlait en Syrie en 2019.

    Deux des soldats blessés jeudi ont été soignés sur les lieux de l'attaque, tandis que les trois autres soldats et un sous-traitant américain ont bénéficié d'une évacuation médicale vers l'Irak, a relaté le Pentagone.

    "Comme le président Biden l'a clairement indiqué, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour défendre nos concitoyens et riposterons toujours au moment et à l'endroit de notre choix", a déclaré Lloyd Austin. Joe Biden se trouve au Canada pour rencontrer le Premier ministre Justin Trudeau et s'exprimer vendredi devant le Parlement canadien.

    En août 2022, le président américain avait ordonné des frappes de représailles similaires dans la province syrienne de Deir Ezzor, riche en pétrole, après l'attaque d'un avant-poste de la coalition par plusieurs drones qui n'avait pas fait de victime. L'attaque était survenue le jour de l'annonce par un média d'État iranien de la mort d'un général des Gardiens de la révolution, tué quelques jours plus tôt, "au cours d'une mission en Syrie en tant que conseillers militaires".

    L'Iran dit avoir déployé ses forces en Syrie à l'invitation de Damas, et seulement en qualité de conseillers. Les Gardiens de la révolution islamique constituent le bras idéologique de l'armée iranienne et sont qualifiés de groupe terroriste par Washington.

    Avec AFP

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    Syrie : au moins dix morts dans des raids contre des cibles pro-iraniennes

    L'armée américaine affirme avoir répliqué à des tirs de roquettes en Syrie

    Syrie : les États-Unis frappent des installations de milices pro-iraniennes

    Valeurs Actuelles

    Des « applications récréatives » comme TikTok ou Netflix interdites sur les téléphones des fonctionnaires français

    Une mesure de protection. Vendredi 24 mars, le gouvernement a annoncé l’interdiction de certaines applications sur les téléphones professionnels des fonctionnaires français, rapporte Le Figaro. Par un communiqué du ministère de la Fonction publique, il est désormais interdit aux 2,5 millions d’agents de la fonction publique d’État de détenir sur leur téléphone professionnel des applications dites « récréatives » comme l’application chinoise de vidéo TikTok, ou encore le jeu en ligne Candy Crush, ou même le site de streaming vidéo Netflix.

    « Protéger la France contre toute atteinte éventuelle à sa sécurité et à sa souveraineté »

    Cette interdiction « s’applique sans délai et de manière uniforme », selon le communiqué du ministère. En effet, ces applications « ne présentent pas les niveaux de cybersécurité et de protection des données suffisants pour être déployés sur les équipements des administrations », explique le ministère. Des dérogations seront attribuées « pour des besoins professionnels tels que la communication institutionnelle d’une administration. »

    « Le Gouvernement se doit de protéger la France contre toute atteinte éventuelle à sa sécurité et à sa souveraineté », ajoute le ministre du numérique Jean-Noël Barrot.

    Au même moment, le patron chinoitiktok de TikTok était auditionné par le Congrès américain, l’application étant accusée d’être à la botte du Parti communiste chinois et d’ « endoctriner les enfants avec du contenu woke et pro-PCC ». Son interdiction totale aux Etats-Unis est sérieusement envisagée par l’administration Biden avec le soutien, rare, de l’opposition conservatrice républicaine.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    A Refuge for Russians and Ukrainians, Bali Rethinks Its Open-Door Policy

    After multiple accounts of tourists behaving badly, its governor wants Russia and Ukraine to lose access to Indonesia’s visa-on-arrival program.

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    By Sui-Lee Wee and Muktita Suhartono

    For most of last year, thousands of Russians and Ukrainians flocked to the Indonesian island of Bali to escape the war. There they found refuge in a tropical paradise where locals rolled out the welcome mat for Ukrainians fleeing the shelling and Russians dodging the draft.

    Then, a Russian influencer scaled a 700-year-old sacred tree, naked.

    After that, a Russian street artist painted an antiwar mural on a private house, and a Russian teenager was caught vandalizing a school.

    A string of recent motorbike collisions involving Russians and Ukrainians has raised questions about traffic safety on the island.

    Now, the once-welcoming Balinese people have had enough. Confronted with a barrage of complaints, the governor of Bali, Wayan Koster, announced earlier this month that he asked the Indonesian government to revoke Russia’s and Ukraine’s access to the country’s visa-on-arrival program.

    He said many of those who have flocked to Bali to avoid the war have not only violated a number of local laws but have been seeking jobs while on short-term tourist visas. (Obtaining a visa on arrival is usually instantaneous, requiring a $33 fee and no paperwork.)

    The Balinese have long endured badly behaved tourists in mostly isolated incidents. Now, they complain regularly of half-naked foreigners riding motorbikes and desecrating objects that are considered sacred on the predominantly Hindu island.

    “It’s like they live in a bubble and they don’t care about what’s outside the bubble,” said I Wayan Pardika, 33, a Balinese tour guide for a hotel. “For them, it is OK to be half naked, with only a bikini and driving around without a helmet. But they don’t see that it’s not so for the locals around them.”

    The Balinese were initially sympathetic to the plight of the new émigrés. Many extended credit for car and home rentals to Russians, who found themselves cut off from the international payments system because of sanctions. After being sealed off for two years during the coronavirus pandemic, they were eager for income.

    The State of the War

    But later, they discovered that many Russians had taken on jobs on the island — as surfing instructors and tour guides. Some started their own car and home rental businesses, violating the laws governing tourist visas and taking away from local income.

    “We opened our doors, we opened our arms, and we welcomed them with a big smile,” said Niluh Djelantik, the founder of a luxury shoe brand in Bali. “But our kindness has been taken for granted.”

    Many Balinese say part of the issue is that the authorities are struggling to cope with the sudden influx of Russians, who now make up the second-biggest group of tourists on the island after Australians. Last year, 58,000 Russians and 7,000 Ukrainians visited Bali. This January alone, 22,500 Russians arrived in the province.

    In May 2022, the Indonesian government added Russia and Ukraine to the list of countries eligible for its visa-on-arrival program. The visas allow Russians and Ukrainians and citizens from 85 other countries to stay for an initial period of 30 days, and for another 30 days if they apply for an extension.

    Sandiaga Uno, the minister for tourism, indicated that the government was not going to revoke the visa program, as requested by the Bali governor. In a weekly address earlier this month, he said that the number of people causing trouble was “not too significant.” Last November, Mr. Sandiaga had told The New York Times that the government would help renew the tourist visas of those fleeing the war.

    But the authorities in Bali have zeroed in on the rising traffic violations involving Russians and Ukrainians that have sometimes turned deadly. In response, Mr. Wayan, the governor, announced last week a ban on all foreigners riding motorbikes, a decision that Mr. Sandiaga said should be reversed.

    Grishanti Holon, 33, a Russian digital artist, said many of his compatriots who arrive in Bali come from small provinces without much exposure to the world. He said he has formed a group to teach Russians about Balinese norms and encouraged them to open businesses to create jobs for locals.

    “Now there are too many people who come and they think: ‘It’s OK for me to do anything I want,’” Mr. Holon said.

    Bali’s tourism agency said it would put up signs in English, Russian and Ukrainian next week, urging tourists to follow “common-sense rules.” “Do not post offensive, vulgar pictures to social media,” read one poster. “Confine skimpy beachwear to appropriate venues.” Offenders, it warned, would face “large fines and deportations.”

    Ukraine’s ambassador to Indonesia, Vasyl Hamianin, told reporters last week that he was offended that Mr. Wayan had lumped Russians and Ukrainians together. Mr. Hamianin called on the governor to show him the crime statistics involving Ukrainians and cited Indonesian government data that showed that Russians were responsible for 56 traffic violations in Bali in the past week, dwarfing the five Ukrainian cases.

    Mr. Hamianin said the 5,000 Ukrainians currently living in Bali contribute to the local economy and pay their taxes, and are “nice and obedient citizens.” He said they were there because of the war but that “the absolute majority of them say they want to get back home.”

    “I think it’s just human to allow the people who run from the war to stay some time in your country,” Mr. Hamianin said.

    Much of the frustration in Bali has been focused on Russian tourists. Ms. Niluh, the founder of the luxury shoe brand, has an Instagram account with 564,000 followers. Her account has become a clearinghouse for what she says are examples of Russians behaving badly in Bali. (On Monday, she posted two videos showing a Russian man baring his rear end on a sacred mountain and another purportedly Russian man picking a fight with a local security guard.)

    On Thursday morning, Yuri Chilikin, the Russian tourist who bared his rear end, turned up at Ms. Niluh’s house to apologize.

    At Ms. Niluh’s request, Mr. Chilikin, a 23-year-old from Moscow, agreed to perform a ceremony on the mountain to apologize. Ms. Niluh told Mr. Chilikin that if he abides by other laws, she would tell local officials not to deport him.

    Still, Elena Pozdniakova, 33, an engineer from Moscow who arrived in Bali last September with her husband and their 3-year-old daughter, said the multiple accounts of Russian tourists behaving badly made her “feel ashamed.”

    “I just want to say that not every Russian is like this,” she said.

    Ms. Pozdniakova’s husband, Sergei Pozdniakov, said he understood the frustration because he has also witnessed some of his countrymen behaving rudely. Despite the anger on social media, he and his wife say they remain touched by the hospitality of the Balinese people. “We’ve never met a Balinese person who has said, ‘Because you are Russian, you are bad,’” said Mr. Pozdniakov.

    In an interview, Silmy Karim, director general of immigration for the Ministry of Law and Human Rights, said he was still reviewing Mr. Wayan’s proposal to revoke the visa-on-arrival program for Russia and Ukraine. He said his primary focus is weeding out foreigners who violate local law, and that he is studying the examples of other countries with large numbers of Russian tourists, including Thailand, where there are more than 350,000 Russians on the Thai island of Phuket alone.

    “They can be orderly,” he said. “It’s up to us to watch over and discipline them.”

    Dera Menra Sijabat and Nyimas Laula contributed reporting.

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    L'Humanité

    Accord céréalier : le chantage de Moscou

    Actu

    En pleine guerre en Ukraine, l’initiative pour l’exportation de maïs et de blé n’a pas encore été prolongée.

    Vadim Kamenka

    À Genève, durant les négociations avec les Nations unies, la Russie a proposé de prolonger, lundi soir, l’initiative céréalière de la mer Noire (BSGI) pour une durée de soixante jours. Cet accord avait été signé en juillet 2022 entre l’ONU, l’Ukraine, la Russie et la Turquie, pour permettre l’exportation de ces denrées via les ports de la mer Noire durant cent vingt jours.

    Renouvelée le 19 novembre pour cent vingt jours, cette coopération s’achève ce 18 mars, alors qu’elle a permis d’exporter plus de 24 millions de tonnes de céréales, essentiellement du maïs et du blé, selon l’ONU. Près de la moitié des flux sont allés aux pays développés : la Chine, suivie de l’Espagne, de la Turquie, de l’Italie et des Pays-Bas.

    Un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix

    Sa reconduction tacite a été refusée par Moscou, qui a défendu l’abaissement de la durée de l’initiative à deux mois. Les autorités russes ont mis en doute le respect des contreparties prévues dans l’accord et d’autres volets concernant les exportations d’engrais. Sur ce dernier point, le Programme alimentaire mondial a d’ailleurs alerté sur un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix et une chute de la production agricole dans certains pays.

    Le responsable des pourparlers pour la Russie auprès de l’ONU, Sergueï Vershinine, a expliqué dans un communiqué que « si les exportations commerciales de produits ukrainiens se font à un rythme soutenu et rapportent des bénéfices considérables à Kiev, les restrictions imposées aux exportateurs agricoles russes sont toujours en place ».

    La Russie, qui a envahi l’Ukraine le 24 février 2022, a essuyé un dixième paquet de sanctions, le mois dernier. Sergueï Vershinine, également vice-ministre des Affaires étrangères, s’est fait même menaçant : « Notre position future sera déterminée par les progrès tangibles dans la normalisation de nos exportations agricoles, non pas en paroles mais en actes. Cela comprend les paiements bancaires, la logistique du transport, les assurances, le dégel des activités financières et l’approvisionnement en ammoniac via l’oléoduc Togliatti-Odessa ».

    « Préserver l’intégrité de l’accord »

    Le gouvernement ukrainien a immédiatement réagi. « L’accord sur “l’initiative céréalière de la mer Noire” implique au moins cent vingt jours de prolongation, la position de la Russie de le prolonger de seulement soixante jours contredit donc le document signé par la Turquie et l’ONU », a condamné sur Twitter le ministre des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov. Kiev attend désormais « la position officielle » des Nations unies et d’Ankara, en tant que « garants de l’initiative ».

    À trois jours de la date limite, les consultations persistaient « avec toutes les parties » et à « tous les niveaux », a répondu de manière diplomatique Jens Laerke, pour l’agence humanitaire des Nations unies (Ocha), affirmant que l’ONU fera tout « pour préserver l’intégrité de l’accord ». Aucune réaction à la proposition russe, ni sur les conséquences d’un non-renouvellement. « Nous verrons, samedi, ce qui se passera, samedi », a-t-il conclu à Genève.

    Guerre en UkrainecéréalesRussieUkraine
    L'Humanité

    Igor Delanoë : « La Chine et la Russie partagent la perception d’un Occident menaçant »

    Entretien

    Depuis plusieurs années, la coopération entre Moscou et Pékin s’est développée. La venue du président chinois sera l’occasion de redéfinir ce partenariat dit stratégique. Igor Delanoë, directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe, revient sur cette notion. Entretien.

    Vadim Kamenka

    Plusieurs convergences de fond existent entre les autorités chinoises et russes, notamment en matière politique, sur le besoin d’un nouvel ordre mondial multipolaire et désoccidentalisé.

    À partir de lundi, Xi Jinping entame une visite de trois jours en Russie. Que peut-on en attendre ?

    Il s’agit du premier déplacement important de Xi Jinping depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et sa réélection officielle, le 10 mars. Les deux chefs d’État s’étaient vus à Pékin, en février 2022, juste avant le déclenchement de la guerre, à l’occasion des jeux Olympiques. Ils avaient évoqué leur partenariat stratégique sans limite. Avec le conflit en Ukraine, les autorités chinoises ont pris leurs distances vis-à-vis de cette formule pour décrire la nature de leur relation avec le Kremlin. Inversement, les Russes persistent à conserver le narratif du partenariat stratégique sans limite. Cette visite sera donc l’occasion de renouveler les termes de cette coopération étant donné le nouveau contexte géopolitique qui existe depuis le 24 février 2022.

    L’autre objectif sera d’évoquer la montée en puissance dans la zone pacifique de l’Aukus (Australie, Royaume-Uni, États-Unis), qui a pris une nouvelle tournure avec la réunion à San Diego, le 13 mars. Les trois pays ont annoncé un partenariat pour la vente de sous-marins à propulsion nucléaire pour l’Australie. Russes et Chinois estiment devoir – chacun selon des modalités et des contextes différents – faire face à une pression occidentale : les premiers dans le cadre d’un conflit ouvert en Ukraine, les seconds dans la zone Asie-Pacifique.

    Cette visite marque-t-elle un tournant dans leurs rapports bilatéraux ?

    Étant donné la durée conséquente de cette visite pour un chef d’État, il est certain qu’il y aura des annonces. Les deux pays pourraient bien signer de nouveaux documents pour formaliser les différents volets de ce partenariat stratégique présenté comme « approfondi » qui s’étale jusqu’à 2030. En somme, ils vont présenter une feuille de route et discuter aussi du volet militaro-technique de cette coopération. Côté russe, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et le chef du service fédéral vont participer à ces échanges. Car les deux pays ont développé des partenariats dans ce domaine avec des exercices militaires communs, notamment sur la côte pacifique. Mais pas seulement. Ils effectuent actuellement un exercice naval dans le golfe d’Oman avec la marine iranienne. Un volet économique sera également abordé : nouveaux contrats énergétiques, nœuds logistiques, investissements chinois en Russie.

    Que signifie le concept de coopération stratégique ?

    Ce partenariat exprime plusieurs convergences de fond. En matière politique, les deux pouvoirs partagent une perception similaire d’un Occident menaçant et agressif. Quand on examine les deux documents chinois publiés à quelques jours d’intervalle sur la sécurité globale et sur la paix en Ukraine, Pékin critique en creux le rôle de l’Occident dans les affaires du monde. Moscou et Pékin fustigent la « mentalité de la guerre froide » et l’ « unilatéralisme » qui caractériseraient l’action des Occidentaux dans la gestion des affaires du monde et dénoncent l’utilisation abusive des sanctions dans les relations internationales en désignant les États-Unis. En clair, il y a des convergences très fortes sur la perception du rôle de l’Occident et, par extension, sur ce que devrait être le nouvel ordre mondial : multipolaire et passablement désoccidentalisé.

    Le partenariat économique, lui, demeure très dense. La Chine doit être désormais le premier partenaire commercial de la Russie. Dans la coopération militaro-technique, les Chinois sont en avance dans de nombreux domaines sur les Russes, mais il subsiste des niches potentielles si les deux partenaires souhaitent avancer dans cette direction. Avec l’affaire de l’Aukus et des sous-marins nucléaires, Vladimir Poutine avait proposé, en 2019, que les Russes puissent travailler avec les Chinois sur l’élaboration d’un système d’alerte avancée pour les tirs de missiles balistiques. Un sujet extrêmement sensible qui touche à la souveraineté et que les Russes étaient prêts à partager.

    Depuis le début du conflit en Ukraine, comment cette relation a-t-elle évolué ?

    Le déséquilibre qui existait avant dans la relation entre les deux économies a été confirmé et même accentué. Les dirigeants russes avaient parfaitement identifié cette situation particulièrement inconfortable et avaient cherché à diversifier « leurs partenariats asiatiques » avec le Japon, la Corée du Sud et le Vietnam, notamment. Mais la guerre en Ukraine a rebattu les cartes. Il ne reste plus que la Chine qui a maintenu ses liens et dans une moindre mesure le Vietnam. L’asymétrie dans ces relations n’en est que plus prononcée. Dans le cadre de ce conflit, les Chinois sont très anxieux face à la rhétorique nucléaire employée par les autorités russes. Cela ressort dans leurs documents stratégiques affirmant qu’il ne fallait pas que l’arme nucléaire soit utilisée.

    RussieChinexi jinpingVladimir Poutine
    France24 - Monde

    L'actu en dessin : frappée par la sécheresse, la France se prépare à de nouvelles restrictions d'eau

    Publié le : 24/03/2023 - 08:51

    FRANCE 24 Suivre

    L'épisode de sécheresse qu'a traversé la France cet hiver augure de nouvelles restrictions d'eau à venir. La pénurie ne touche pas que l'Hexagone mais le monde entier. L'humanité épuise "goutte après goutte" les ressources en eau de la planète, a alerté l'ONU le 22 mars lors d'une conférence pour tenter de répondre aux besoins de milliards de personnes, en danger face à une crise mondiale de l'eau "imminente".

    Les pluies du mois de mars n'y font rien. La situation est "toujours préoccupante" dans plusieurs départements français, s'alarme Météo France, à la sortie d'un hiver exceptionnellement sec. À l'échelle du pays, la pluviométrie a été excédentaire de 15 % en septembre, mais a connu un lourd déficit de – 35 % le mois d'octobre qui a suivi.

    Si les mois de novembre, décembre et janvier "ont été relativement proches de la normale", la pluie n'est plus tombée sur le pays pendant 32 jours (entre le 21 janvier et le 21 février). Il s'agit de la plus longue série de jours consécutifs sans précipitations. En février, le déficit était de – 75 %.

    Le phénomène ne touche pas que la France mais le monde entier. L'humanité "vampirique" épuise "goutte après goutte" les ressources en eau de la planète, a alerté l'ONU avant le début, mercredi 22 mars, d'une conférence pour tenter de répondre aux besoins de milliards de personnes, en danger face à une crise mondiale de l'eau "imminente".

    "Une surconsommation et un surdéveloppement vampiriques, une exploitation non durable des ressources en eau, la pollution et le réchauffement climatique incontrôlé sont en train d'épuiser, goutte après goutte, cette source de vie de l'humanité", s'alarme le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans l'avant-propos d'un rapport publié à quelques heures de cette conférence des Nations unies sur l'eau, inédite depuis près d'un demi-siècle. "L'humanité s'est engagée aveuglément sur un chemin périlleux", souligne-t-il. Et "nous en subissons tous les conséquences".

    Une situation préoccupante que le caricaturiste Urbs a choisi de traiter avec humour. Né à Limoges en 1970, Rodolphe, alias Urbs, est dessinateur de presse. Il dessine pour les journaux Le Résistant, Sud-Ouest, Dazibao, et Le Canard enchaîné et appartient au collectif de caricaturistes "Cartooning for peace".

    Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l’universalité du dessin de presse, la liberté d’expression, les droits de l’Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} L’invité du jour

    Anina Ciuciu : "100 000 enfants sont privés du droit à l’éducation, notamment des jeunes filles"

    Focus

    Les réfugiées afghanes retournent à l'école au Pakistan

    DEMAIN A LA UNE

    Droits des femmes : la journée du 8 mars, un coup de projecteur sur la lutte pour l'égalité

    Valeurs Actuelles

    [Bigot] La France est-elle à la veille d’une nouvelle révolution ?

    La France se trouve aujourd’hui confrontée à deux mouvements distincts.

    Depuis vendredi dernier, un mouvement d’étudiants et de lycéens se réunit le soir, dans les centres des grandes villes universitaires. À côté de ces “petits soirs”, il y a de “grandes journées”. Depuis le début du mouvement social, des Français manifestent à l’appel de l’intersyndicale. Les premiers mouvements sont illégaux, les autres sont déposés en préfecture et autorisés.

    Chaque mouvement est déjà dépassé par sa base.

    Les manifestations de l’intersyndicale sont convoquées à jour et heure dites et se déroulent dans un cadre et suivant un parcours précis. Pourtant, la France périphérique utilise la contestation syndicale pour exprimer sa colère. Les déambulations ne tombent pas du ciel et La France insoumise cherche à récupérer ces jeunes bobo-gauchos mais comme dit le poète, c’est plutôt « puisque ces mystères nous échappent, feignons d’en être les organisateurs ». Au fond, comme tous leurs ainés, au moins depuis les manifestations contre le CPE, ces jeunes improvisent un rite initiatique et cherchent une cause en même temps qu’à se retrouver et à prouver leur courage.

    La sociologie et la géographie de ces deux mouvements sont très différentes : les centre-villes universitaires et les enfants de bobos d’un côté et le monde salarié sur tout le territoire de l’autre. Chacun de ces mouvements pourrait s’étendre. Les jeunes des quartiers pourraient rejoindre les étudiants gaucho-bobos car il n’y a pas de barrière étanche entre étudiants et lycéens ni entre lycéens. Du côté des cortèges classiques, le barycentre se situe encore du côté des salariés des services publics mais les gilets jaunes sont déjà là et leur colère pourrait enfler.

    Tout le monde peut d’autant plus facilement s’unir que le Président martèle qu’il n’y a aucune alternative.

    La contestation changera de nature lorsque les deux mouvements se seront rejoints. L’avenir de la contestation va se jouer là. La jonction est plutôt bien partie sauf si les casseurs, les pilleurs et les racailles s’en mêlent.

    Bien sûr, les syndicats sont concurrents, mais tous sont d’accord : le président s’est bien foutu de leur gueule !

    Bien sûr, LFI et les syndicats ne s’aiment pas, mais tous ont été humiliés par la comparaison avec les factieux du Capitole, évoquée mercredi midi par Emmanuel Macron dans son interview sur TF1 et France 2.

    Bien sûr, le Rassemblement national n’appellera pas à la révolution, mais ses électeurs n’en peuvent plus et sa patronne a dit qu’elle n’éteindra pas l’incendie.

    Bien sûr, en pleine inflation, la France périphérique n’a pas le luxe de se révolter, mais elle est à bout.

    Tout le monde peut d’autant plus facilement s’unir que le président, par son amateurisme revendiqué, par son mépris à peine dissimulé, par sa morgue imbécile incarne à merveille ce système qui prétend qu’il n’y a pas alternative. Le risque est donc très grand d’une réédition des gilets jaunes appuyés cette fois par la jeunesse et par les syndicats.

    La France, au bord de l’explosion ?

    La France est-elle pour autant à la veille d’une révolution ?

    D’abord, qu’est-ce qu’une révolution ? Idéologiquement, c’est un changement violent et radical de régime et de valeurs politiques. On passe de la monarchie d’ancien régime à la République, de l’empire du shah à la République islamique, de l’URSS communiste à la fédération de Russie capitaliste. Et on est prêt, pour y arriver, à y laisser sa peau. Techniquement, une révolution, c’est une situation dans laquelle le pouvoir échoue à réprimer la foule en colère, souvent car les forces de l’ordre, les CRS mettent la crosse en l’air.

    La France de 2023 est-elle pré-révolutionnaire ? La réponse est malaisée voire contradictoire. D’un côté, la France n’est pas dans une situation objectivement révolutionnaire. Et de l’autre, l’explosion semble inévitable et difficile à arrêter.

    La France n’est pas objectivement révolutionnaire. D’abord, il manque à la France de 2023 deux ingrédients clés d’une révolution : la démographie et l’idéologie. Les révolutions éclatent dans des pays où plus de 50 % de la population a moins de 20 ans, nous n’y sommes plus. La plupart des sondages indiquent que les Français ne veulent pas renverser la République au nom d’une nouvelle idéologie. Et si Mélenchon est un bolchévique avec le couteau entre les dents, il ne veut que la VIème République, pas la dictature du prolétariat.

    Mais la France est subjectivement au bord de l’explosion. L’exaspération y est telle que oui, le pouvoir peut tomber. D’abord, il y a un effet accumulation de la pression. Combien de décennies de mensonges, de trahisons et de cocufiage démocratique ? Rappelons qu’au plus fort des Giles jaunes, 40 % des Français soutenaient la violence des manifestants. Nous n’en sommes plus là. Nous sommes plus loin.

    Les forces de l’ordre, elles aussi à bout

    Ensuite, si les CRS, les gendarmes et les policiers sont légalistes, ce sont aussi des citoyens. Sociologiquement, il est peu probable qu’ils soutiennent la réforme des retraites. Eux-aussi sont à bout. Ils ont déjà sauvé Macron une fois, il n’est pas sûr qu’ils le sauveront deux fois.

    Comment sortir d’une situation où l’ordre public pourrait tomber ? A court terme, il n’y a que le référendum de l’article 11 ou le retrait sinon ce sera le saut dans l’inconnu. Ce n’est pas une crise de régime mais c’est une crise de la représentation. Le peuple ne veut pas sortir de la République, il estime que ses représentants l’ont trahi en lui imposant une politique dont il ne veut pas.

    Pourtant, les élections sont libres. Si le pouvoir n’avait pas été élu, il n’y aurait pas de contradiction. Le gouvernement serait un usurpateur. Ce n’est pas le cas. Le président Macron a d’ailleurs beau jeu de dire qu’il a été démocratiquement élu. Inversement, si 70 à 80 % de Français ne soutenaient pas les manifestants, ces derniers ne seraient que des factieux. Ce n’est pas le cas.

    Deux constats très simples éclairent cette crise de représentativité et permettent de surmonter ce paradoxe qui voit le peuple accuser ses représentants élus de trahir la démocratie.

    Un bloc élu très largement minoritaire

    D’abord, entre un tiers et une moitié des électeurs ne votent plus et si l’on ajoute à ces abstentionnistes les électeurs du RN et de LFI, on réalise qu’effectivement le bloc élitaire élu est archi minoritaire et que 70 à 80 % du corps électoral ne veut pas de sa politique.

    Ensuite, les opposants au système, le RN et Reconquête mais aussi LFI et les les autres partis de la Nupes peinent à convaincre et aucun d’eux, pris séparément, ne dépasse le bloc élitaire Macron + Les Républicains.

    De plus, les opposants au système sont incapables de s’allier. Marine Le Pen déteste bien plus Jean-Luc Mélenchon et ce dernier déteste bien plus Marine Le Pen que chacun d’eux ne détestent Emmanuel Macron.

    La crise de représentation s’étend donc à ceux qui la dénoncent.

    On comprend mieux pourquoi le bloc élitaire continue à gouverner alors qu’il n’a plus que 25 ou 30 % des Français derrière lui.

    On comprend aussi qu’il y a un problème d’offre politique.

    Tant qu’une alternative majoritaire et crédible au bloc élitaire ne s’est pas constituée, il n’y aura pas de sortie politique à la crise.

    Réfléchissons au lien entre ces deux constats.

    C’est parce qu’aucune alternative crédible, séduisante, enthousiasmante n’existe que les abstentionnistes restent chez eux.

    C’est parce que les deux critiques du système euro-libéral, la critique identitaire et la critique sociale reste séparée que ces deux critiques restent politiquement stériles.

    Or, tant qu’une alternative majoritaire et crédible au bloc élitaire ne s’est pas constituée, il n’y aura pas de sortie politique à la crise. Ou alors temporaire, fragile.

    Si ceux qui le contestent étaient en mesure de s’unir alors il y aurait une alternative ultra majoritaire au fameux There is no alternative. L’euro-libéralisme s’écroulerait rapidement. L’UE connaîtrait le même sort que l’URSS. La France serait de retour et se redresserait rapidement. Il faudrait pour cela préférer la France à la gauche. Il faudrait pour cela préférer la France à la droite.

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    New York Times - World

    U.S. Due Diligence Firm Says China Detained Its Employees

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    Five Chinese nationals were taken away last Monday, and the company, which does corporate investigations, and its law firm have been unable to contact them.

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    By Keith Bradsher

    Reporting from Beijing

    The authorities in China have raided the Beijing office of the Mintz Group, an American corporate investigations firm, and detained all five of its Chinese employees, the company said on Friday.

    Mintz Group said in a statement that the authorities closed its operations in Beijing. The company has not been able to contact the employees since they were taken away.

    It was unclear what the authorities’ objectives were in investigating the company, and the government did not respond to a request for comment. But the move highlighted the potential risks that firms involved in due diligence face in China as Xi Jinping, the country’s top leader, has repeatedly called for a greater emphasis on security and has tightened the ruling Communist Party’s grip on information.

    “We can confirm that Chinese authorities have detained the five staff in Mintz Group’s Beijing office, all of them Chinese nationals, and have closed our operations there,” Mintz said in a statement. The Chinese nationals were detained on Monday, said two people familiar with the investigation who spoke on condition of anonymity because of legal sensitivities.

    The Mintz Group, which is based in New York, does due diligence work — background checks, asset tracing, and fraud and corruption investigations — for companies before they make acquisitions or other large investments. The company says that it has over 450 investigators in 18 offices around the world.

    Such work has been the target of the Chinese authorities in the past. In 2013, the Shanghai authorities arrested a British investigator, Peter Humphrey, and his wife and business partner, Yu Yingzeng, an American. They had operated a corporate investigations firm, ChinaWhys, that also did due diligence for multinationals.

    Both were charged with violating the rights of private citizens by obtaining private information about them. Each spent two years in prison before being released and allowed to leave China.

    Even as China tightens security policies, Beijing officials have also been trying to persuade foreign companies to resume investing. China almost completely closed its borders for nearly three years during the pandemic but lifted its “zero Covid” policies in early December and began reopening its borders in early January.

    The raid comes as an annual gathering of multinational chief executives and senior Chinese government officials known as the China Development Forum was set to open on Saturday. Chinese economic policymakers have been hoping that the gathering would be a chance to re-establish international investment confidence in China.

    Tim Cook, the chief executive of Apple, and Ray Dalio, who founded the world’s biggest hedge fund, Bridgewater Associates and retired late last year, are scheduled to attend the forum. But few other prominent American executives are scheduled to attend or speak at the forum this year. Many American companies have become worried about getting caught between pressure from the Chinese government to express support, and pressure from Congress to show that they are standing up to Beijing on issues like human rights, and have gone silent.

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    Valeurs Actuelles

    Le livre de la semaine : Le Phénomène trans, le regard d’un philosophe

    Dany-Robert Dufour, philosophe et professeur à l’université Paris-VIII, décortique les stratagèmes qu’utilise le système trans pour imposer sa vision du monde. À coups de campagnes de propagande médiatique, ce cheval de Troie a même dévoyé l’idéologie libérale. Peut-on changer de sexe comme on change d’apparence, de frigo ou de fond d’écran ? « J’y vois [dans le système trans] une subversion parfaitement compatible avec le relativisme généralisé prôné par la culture néolibérale », analyse-t-il. Pour alerter sur les dangers du phénomène, l’auteur rappelle que deux tiers des personnes ayant “transitionné” ont déjà eu des pensées suicidaires. Un ouvrage qui s’adresse autant aux parents qu’aux adolescents tentés de céder à une mode qui n’a pas fini de décimer toute une génération.

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    New York Times - World

    Canada Grew by a Record 1 Million People From Immigration

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    The country’s growth was fueled almost entirely by newcomers, as the federal government pushes more immigration to plug labor shortages.

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    By Vjosa Isai

    TORONTO — For the first time in its history, Canada grew by over one million people last year and most of them were newcomers, signaling that the federal government’s ambitious goal of boosting immigration to fill labor shortages is within reach.

    Canada’s population growth rate of 2.7 percent in 2022 put it among the world’s 20 fastest-growing nations, a list largely dominated by African countries, according to a new report by Statistics Canada, the census agency.

    The growth comes as the federal government makes a push to address its labor shortage and manage a wave of retiring baby boomers by raising its 2025 immigration targets almost 25 percent.

    It also comes as the country grapples with a surge of asylum seekers arriving at its border with the United States, a topic that will be high on the agenda after President Biden arrived in Canada’s capital on Thursday for a two-day series of meetings with Prime Minister Justin Trudeau of Canada.

    On Thursday before the visit began, a United States official familiar with the issue said that the two countries had reached an agreement that would allow Canada to turn back asylum-seekers walking into the country from the south. In exchange, Canada has agreed to provide a new, legal refugee program for 15,000 migrants fleeing violence, persecution and economic devastation in South and Central America, the official said.

    Canada enjoys widespread support for immigration and public “attitudes are extremely positive,” said Victoria Esses, the director of the Centre for Research on Migration and Ethnic Relations at Western University in London, Ontario.

    “The minister has done a great job of talking up the issue of how much we need immigrants in order to fill skill shortages, and labor market and for population growth,” she said. “That’s impactful and people take that to heart.”

    Still, Canada’s embrace of migrants is calibrated by rules that to varying degrees allow the country to be selective about who it admits.

    Most newcomers settle in Canada through its various economic immigration programs, which require them to apply and meet eligibility criteria that value higher education and skilled work.

    In November, Sean Fraser, Canada’s immigration minister, unveiled the government’s plan to welcome about 1.5 million newcomers over three years, starting in 2023.

    Last year, Canada added over 437,000 immigrants and another 608,000 nonpermanent residents, such as refugees and those on study or work permits, the census agency said in its report, published on Wednesday. It said the Russian invasion of Ukraine was one of the factors driving a net increase in each province of nonpermanent residents.

    The government has approved close to 617,000 temporary resident applications through a special program to accommodate Ukrainians fleeing the war, and more than 133,000 of them have arrived in Canada. On Wednesday, Mr. Fraser announced that Canada would be extending the program and pushing back the deadline for accessing federally funded temporary housing, settlement services and income support.

    But as Canadians contend with house prices and monthly rents that strain even affluent budgets, some are questioning how much the government’s rosy outlook on immigration is taking into account the other supports those newcomers will need, particularly for housing. Ontario, Canada’s most populous province, has responded with a plan to encroach on environmentally protected land near Toronto to build new homes, with the premier endorsing the plan as necessary to house a future wave of immigrants.

    Lofty real estate prices, and the government’s plans to resettle immigrants in communities facing acute labor shortages, may divert some newcomers away from Canada’s largest cities, including Toronto, Montreal and Vancouver, to more rural areas.

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    France24 - Monde

    La Corée du Nord dit avoir testé un nouveau drone sous-marin d'attaque nucléaire

    Publié le : 24/03/2023 - 00:02

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    La presse officielle nord-coréenne a rapporté, vendredi, le test d'un nouveau drone sous-marin nucléaire d'attaque, dont la mission est de "produire un tsunami radioactif de grande ampleur" par une explosion sous-marine et de détruire les navires et les ports ennemis. Néanmoins, les analystes ont mis en doute les affirmations de Pyongyang.

    La Corée du Nord a affirmé, vendredi 24 mars, avoir testé un drone d'attaque nucléaire sous-marin capable de déclencher un "tsunami radioactif", tout en accusant les exercices militaires américano-sud-coréens d'être à l'origine de la détérioration de la sécurité régionale.

    Pyongyang a procédé cette semaine à ses propres manœuvres, notamment au test d'un nouveau système sous-marin de lancement de missiles nucléaires, a annoncé, vendredi, l'agence d'État nord-coréenne KCNA.

    "Ce drone d'attaque nucléaire sous-marin peut être déployé sur toute côte et port ou remorqué par un navire de surface", a rapporté KCNA. Le but de cette arme est de "s'infiltrer furtivement dans les eaux opérationnelles et de produire un tsunami radioactif à grande échelle [...] pour détruire les groupes d'attaquants navals et les principaux ports opérationnels de l'ennemi", a-t-elle ajouté.

    Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a personnellement supervisé les essais, selon KCNA. Des images publiées par le quotidien officiel Rodong Sinmun montrent un Kim souriant et ce qui semble être une explosion sous-marine. L'agence a également affirmé que Pyongyang avait tiré, mercredi, des missiles de croisière stratégiques "équipés d'une ogive d'essai simulant une ogive nucléaire".

    Une tentative de tromperie ?

    Néanmoins, les analystes ont mis en doute les affirmations de la Corée du Nord. L'idée que Pyongyang possède "un drone sous-marin à capacité nucléaire devrait être accueillie avec scepticisme", a estimé le professeur Leif-Eric Easley de l'université Ewha à Séoul. "Les affirmations de Pyongyang concernant un nouveau système d'armement ne sont pas la même chose qu'une démonstration crédible de ses capacités", a-t-il ajouté.

    Dans un message sur Twitter, l'analyste américain Ankit Panda n'excluait pas que l'allégation de test soit une "tentative de tromperie/opération psychologique".

    Malgré tout, cette affirmation est "choquante", a souligné à l'AFP Cheong Seong-chang, de l'Institut Sejong. Si c'est avéré, on voit mal comment Séoul "pourrait répondre à une nouvelle arme aussi redoutable de la Corée du Nord qui (dit-elle) peut détruire complètement les principaux ports opérationnels du Sud".

    KCNA indique également que "Pyongyang est plus que prêt à utiliser ses armes nucléaires tactiques à tout moment", a noté à l'AFP An Chan-il, un transfuge devenu chercheur.

    Puissance nucléaire ?

    Après une année record d'essais d'armes et de menaces nucléaires croissantes de Pyongyang en 2022, Séoul et Washington ont renforcé leur coopération en matière de défense et ont mené du 13 au 23 mars 2023 leurs exercices militaires conjoints les plus importants depuis cinq ans.

    La Corée du Nord considère tous les exercices de ce genre comme les répétitions d'une invasion de son territoire, et a averti à plusieurs reprises qu'elle y répondrait de manière "massive". Vendredi, KCNA a décrit les exercices conjoints entre les États-Unis et la Corée du Sud, baptisés "Freedom Shield", comme un exercice visant à "occuper" la Corée du Nord.

    L'exercice du "drone d'attaque nucléaire sous-marin" de Pyongyang a été mené "dans le but de mettre en garde l'ennemi contre une véritable crise nucléaire", a rapporté l'agence. Kim Jong-un a également souligné que les capacités nucléaires du Nord se "renforçaient à un rythme plus rapide", selon KCNA.

    Avec AFP

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    Corée du Nord : Kim Jong-un a dirigé une simulation de "contre-attaque nucléaire"

    La Corée du Nord lance un missile balistique vers la mer du Japon

    La Corée du Nord tire un nouveau missile intercontinental

    L'Humanité

    Selon Greenpeace, la France a triplé ses importations dʼuranium enrichi russe

    Actu

    Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif. Il atteste de la poursuite – et même de l’amplification – du lien commercial en matière de nucléaire entre la France et la Russie.

    Marion d'Allard

    Les faits sont décidément têtus. En dépit des interventions répétées de Paris visant à renforcer les sanctions internationales contre Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine, le secteur du nucléaire semble en être particulièrement épargné.

    Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi – déjà adopté par le Sénat après engagement de la procédure accélérée – « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif.

    L’ONG affirme que « la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en pleine invasion de l’Ukraine ». Pour la seule année 2022, « un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises » a été importé de Russie, estime l’organisation.

    Entre les mains du géant russe Rosatom

    Mais pas seulement. L’uranium naturel (que la France importe également) en provenance principalement d’Ouzbékistan et du Kazakhstan passe entre les mains du géant russe Rosatom, entreprise d’État créée en 2007 par Vladimir Poutine pour regrouper les activités civils et militaires. Un « outil géopolitique tentaculaire au service du Kremlin », « qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe », détaille Greenpeace.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Enfin, toujours pour 2022, poursuit l’ONG, « l’intégralité des exportations françaises d’uranium de retraitement a été envoyée en Russie et l’intégralité des importations d’uranium réenrichi en France provenait de Russie ».

    De son côté, le gouvernement français persiste et signe. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a ainsi réaffirmé, le 6 décembre 2022, « l’intransigeance » du gouvernement « quant au respect des sanctions » contre la Russie, ajoutant sans ciller que « la France n’est pas dépendante de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire ».

    Télécharger le rapport complet sur le site de Greenpeace.

    NucléaireGuerre en Ukrainesanctions économiquesRussie
    L'Humanité

    Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

    Entretien

    Guerre en Ukraine.  Le pacifiste Oleg Bodrov décrit une société russe caporalisée pour l’effort de guerre et en appelle à la solidarité internationale.

    Gaël De Santis

    Moscou (Russie), envoyé spécial.

    Depuis l’invasion de l’Ukraine, décrétée par le président russe le 24 février 2022, le nombre de morts russes atteindrait 100 000. La société russe ne peut s’exprimer librement sur un tel sujet. Oleg Bodrov tente d’analyser ces douze derniers mois et estime que les sociétés civiles en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis, restent le principal espoir de paix.

    Quel est votre regard sur cette année de guerre ?

    L’année écoulée a été l’année la plus difficile de ma vie. À cause de l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de citoyens ukrainiens et russes sont morts. Un Ukrainien sur trois a été contraint de quitter son domicile pour échapper à la guerre. Des centaines de milliers de jeunes ont quitté la Russie pour échapper à la mobilisation.

    En quoi la société russe a-t-elle été impactée, voire transformée par ce conflit ?

    À l’intérieur de la Russie, les fondements de l’interaction entre la société et le pouvoir ont été détruits. Le pouvoir s’est isolé des sociétés civiles et il a brisé l’information et sa liberté. Le pays s’est transformé en un gigantesque camp de concentration : la Constitution ne fonctionne plus, les tribunaux sont politiquement biaisés, tous les médias indépendants sont fermés, la propagande de guerre est menée sur les chaînes d’État. Les opposants publics à la guerre sont soit en prison, soit payent des amendes gigantesques qui servent à soutenir la guerre. Les autorités essaient de me transformer – ainsi que mes amis et partenaires pacifistes dans d’autres pays – en ennemi. Et, dans le même temps, il n’existe plus aucun tabou sur le nucléaire. La prise de contrôle par des militaires d’une centrale est révélatrice de ce basculement. La capture de Zaporijjia l’illustre. Cela signifie que toute l’Europe est comme minée par ces centrales nucléaires. C’est une menace pour la sécurité de centaines de générations futures de notre planète.

    La paix semble s’éloigner au fur et à mesure que les semaines passent et que les massacres se multiplient…

    Les politiciens actuels en Russie, en Ukraine et dans les pays de l’Otan manquent de volonté politique pour la paix. L’interaction des diplomates russes avec l’Europe et les États-Unis a été perdue. Le processus est dirigé par les militaires, qui ne peuvent que tuer et détruire. Je me sens responsable de ce qui se passe. C’est très difficile à vivre. La Russie et « l’Occident collectif » parlent de leur volonté de « se battre jusqu’à la victoire », mais personne ne dit ce que signifie cette victoire. Nous avons besoin de nouveaux acteurs, de nouvelles parties prenantes (la Chine, par exemple) pour changer la tendance actuelle – la violence – et revenir au dialogue. Cela permettrait ensuite la consolidation de la paix. Les représentants des organisations de maintien de la paix, des droits de l’homme et de l’environnement peuvent devenir de tels acteurs. La solidarité de la société civile en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis est désormais le principal espoir. J’essaie d’initier une telle interaction.

    La société russe semble être prête à une guerre longue. Qu’en pensez-vous ?

    Malheureusement, oui ! Le 23 février, dans ma ville, Sosnovy Bor, un journal local a rapporté que 26 écoliers avaient prêté serment à l’organisation militaire d’enfants : Iounarmia (Jeune Armée). C’est-à-dire que dès l’enfance, sous le slogan du patriotisme, nos jeunes sont formés à une conscience militariste. Pire, la militarisation apparaît comme la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’installe durablement dans notre pays ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine.

    Quelle est votre réaction à l’annonce de la suspension des accords Start ?

    La suspension par la Russie de « l’accord sur les armements stratégiques offensifs » (Start III) signifie un nouvel élan à la course aux armements nucléaires et des turbulences politiques. Dans la société, l’idée de la possibilité de gagner une guerre nucléaire est promue, car la Russie a un potentiel suffisant. Je crois que le moment est venu de publier en Russie, en Europe et aux États-Unis un rapport sur les conséquences possibles d’une guerre nucléaire. Il est important que la société civile de notre planète soit solidaire et exige que les politiciens abandonnent ces plans absurdes.

    Guerre en UkraineUkraineRussiemouvement de la paix
    France24 - Monde

    Le fondateur de la cryptomonnaie Terra arrêté au Monténégro et inculpé aux États-Unis

    Publié le : 24/03/2023 - 01:32

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    Do Kwon, le fondateur sud-coréen de la cryptomonnaie Terra, a été arrêté, jeudi, au Monténégro. La justice américaine l'a aussitôt inculpé pour divers types de fraude en lien avec le crash de son cryptoactif, entraînant une perte de près de 40 milliards de dollars pour les investisseurs.

    Quelques heures après son interpellation au Monténégro, le fondateur sud-coréen de la cryptomonnaie Terra, Do Kwon, a été inculpé jeudi 23 mars pour fraude par la justice américaine, selon les documents que l'AFP a pu consulter.

    Un jury fédéral de New York a retenu pas moins de huit chefs d'inculpation contre l'homme de 31 ans, accusé de divers types de fraude, dont fraude en ligne, en bande organisée, en lien avec le crash de son cryptoactif, entraînant une perte de près de 40 milliards de dollars pour les investisseurs.

    Selon l'acte d'accusation, Do Kwon a "volontairement trompé les investisseurs sur de nombreux aspects de la blockchain Terra, parmi lesquels la technologie utilisée et l'ampleur de son adoption par les utilisateurs".

    >> À lire : Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos

    Il a été arrêté un peu plus tôt dans la journée au Monténégro, en compagnie de son directeur financier, Hon Chang-joon, selon le ministre de l'intérieur du pays des Balkans. "La police du Monténégro a arrêté une personne soupçonnée d'être l'un des fugitifs les plus recherchés au monde, le Sud-Coréen Do Kwon, cofondateur et PDG de Terraform Labs", a annoncé sur Twitter Filip Adzic.

    Direction Dubaï

    Les deux hommes ont été arrêtés à l'aéroport de la capitale, Podgorica, en possession de "documents falsifiés", alors qu'ils cherchaient à embarquer pour Dubaï en utilisant de faux passeports belge et costaricien.

    Les deux hommes faisaient l'objet d'un mandat d'arrêt émis par leur pays d'origine. "Nous attendons une confirmation officielle de son identité", a poursuivi Filip Adzic.

    Interpol avait diffusé en septembre une notice rouge pour le localiser, à la demande de procureurs sud-coréens. Le parquet avait demandé au ministère des Affaires étrangères à Séoul de révoquer son passeport, affirmant que Do Kwon était "en fuite".

    Le gendarme boursier américain, la SEC, avait de son côté engagé des poursuites mi-février contre Do Kwon pour avoir "orchestré une fraude de plusieurs milliards de dollars en actifs crypto".

    Une stabilité non assurée sur des devises

    Au-delà de la lourde perte enregistrée par les investisseurs, la chute de Terraform Labs et du Terra avait ébranlé le marché mondial des cryptomonnaies, première des nombreuses secousses qui ont touché ce secteur depuis un an.

    Terraform Labs proposait une cryptomonnaie dite stable, ou "stablecoin", le Terra. En principe, le cours d'un "stablecoin" est adossé à celui d'une devise traditionnelle ou à des actifs tangibles, ce qui garantit aux investisseurs plus de stabilité dans l'univers très volatil des cryptomonnaies.

    >> Scandale FTX : le Who’s who de l’incroyable débâcle au royaume des cryptomonnaies

    Cependant, la stabilité de certaines de ces cryptomonnaies n'est pas assurée par des réserves en devises, mais par un algorithme qui réalise des arbitrages en fonction de l'offre et de la demande d'une autre cryptomonnaie. C'était le cas du Terra, qui était adossé au cryptoactif développé par la Luna Foundation Guard.

    "Une fraude gonflée par un pseudo 'stablecoin' algorithmique"

    Pour la SEC, Terraform et Do Kwon "ont à maintes reprises dupé les investisseurs" en affirmant qu'une populaire application coréenne de paiement avait utilisé la technologie derrière le Terra pour régler des transactions qui augmenteraient la valeur du Luna.

    Le système de Terraform Labs "constituait simplement une fraude gonflée par un pseudo 'stablecoin' algorithmique, dont le prix était contrôlé par les accusés, et pas par un quelconque code informatique", a affirmé un haut responsable de la SEC, Gurbir Grewal.

    En avril 2022, la valeur du Terra avait atteint son plus haut niveau. Selon CoinMarketCap, il était alors le quatrième "stablecoin" le plus important et la dixième principale cryptomonnaie en termes de valeur marchande. Un mois plus tard, le Terra avait perdu plus de la moitié de sa valeur en à peine 24 heures, semant un vent de panique.

    Très vite, le "stablecoin" et son jeton jumeau Luna sont tombés à zéro, frappant les économies de nombreux petits investisseurs.

    Les autorités sud-coréennes ont depuis ouvert plusieurs enquêtes criminelles autour de cette affaire. Séoul a indiqué, vendredi, qu'elle demanderait l'extradition de Do Kwon. "Les procureurs de la Corée du Sud vont prendre des mesures pour rapatrier Kwon Do-hyung. Nous y travaillons", a expliqué à l'AFP Kim Hee-kyung, une porte-parole du cabinet des procureurs du sud de Séoul, en citant son nom complet.

    Avec AFP

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    Arrestation aux Bahamas de Sam Bankman-Fried, le "roi" déchu des cryptomonnaies

    DESCENTE AUX ENFERS

    Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos

    L'Humanité

    Walter Baier, solidaire des Français

    Un jour avec

    Le nouveau président du Parti de la gauche européenne (PGE) était à Paris, le 7 mars, pour soutenir la grève contre la réforme des retraites.

    Gaël De Santis

    Dans son combat contre le libéralisme, Walter Baier a fait escale à Paris. Mardi 7 mars, il est au plus bel endroit qui soit, au beau milieu des 700 000 Franciliens qui défilent dans la capitale pour dire non à la réforme des retraites d’Élisabeth Borne. Président du Parti de la gauche européenne (PGE), ce communiste autrichien de 69 ans est invité à s’exprimer face aux syndiqués et salariés, depuis le camion affrété par le PCF pour l’occasion. « Je suis venu porter toute notre solidarité aux travailleurs français dans cette lutte. Celle-ci a une très grande importance en Europe », fait-il valoir. À ses côtés, le communiste espagnol Ismael González, responsable à l’organisation d’Izquierda Unida, approuve : « Si vous tenez le coup, nous tiendrons le coup dans le reste des pays européens ! » Les manifestants qui passent applaudissent. Une délégation du Parti du travail de Belgique (PTB), elle aussi présente, acquiesce. « Il faut lutter, développer la solidarité. Dans tous les pays, nous avons le même ennemi, les riches, les élites. Nous devons combattre le système capitaliste sur tout le continent. Lier la lutte contre la régression sociale à celle en faveur de la paix », reprend le dirigeant autrichien.

    En aparté, il nous confie : « Vous vous battez pour le salariat français, mais également pour tous les Européens qui défendent l’État providence et les services publics. » La question européenne est au cœur des combats de Walter Baier. De 1994 à 2006, il est président du KPÖ, le Parti communiste d’Autriche. Il participe alors à la lutte contre l’entrée dans la majorité gouvernementale de droite du FPÖ, le parti d’extrême droite de Jörg Haider. Ce combat a un retentissement international. À Vienne convergent, en février 2000, les délégations de nombreuses forces de gauche européenne. De 2007 à 2019, il est dirigeant de Transform ! Europe, une fondation unie au PGE. Il se lie à cette occasion avec des membres du PCF, telle Élisabeth Gauthier, militante à Corbeil-Essonnes (Essonne), autrichienne elle aussi et cheville ouvrière d’Espaces Marx en France et de Transform ! Europe jusqu’à sa mort, en 2016. Aujourd’hui, il continue son compagnonnage dans les rues de Paris avec les Français élus avec lui à Vienne dans l’équipe dirigeante du PGE : Hélène Bidard, Frédéric Boccara, Vincent Boulet… Une étape parmi tant d’autres pour celui qui, depuis 2007, écume les divers rassemblements européens, qu’ils soient altermondialistes, antifascistes ou environnementalistes.

    Des réformes antisociales, il en a déjà vu en Europe. Pour lui, celle des retraites participe d’une « stratégie qui a commencé en 2008. Nous assistons à une offensive contre l’État providence. Des coups contre celui-ci ont déjà été donnés au Royaume-Uni, en Grèce, en Belgique. Cela arrive partout. C’est pour cette raison que je dis qu’on a affaire à un combat européen ». Dans tous les pays, la problématique est la même. « Avant tout, la question est de taxer les riches pour mobiliser les fonds nécessaires afin de sauver les services publics, les systèmes de santé et de retraite. C’est celle de la redistribution de la richesse, des revenus », souligne-t-il.

    Toutes les luttes sont liées. « Il est impossible de séparer le combat des femmes de celui de la classe travailleuse », dit-il à la veille de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « L’un des principaux combats et acquis du XX e siècle a été celui des femmes pour leur émancipation. Il a été une source importante de démocratie, de progrès social », souligne-t-il, en en tirant les leçons : « La lutte des femmes doit être reconnue dans son autonomie. Je pense que la gauche l’a désormais compris. »

    Autre combat du moment, celui pour la paix, que Walter Baier a fait sien depuis le début de son militantisme, dans les années 1980. Le 24 février, il participait à un rassemblement devant les locaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne. « Là-bas, j’ai prononcé un discours, raconte-t-il. J’y ai dit qu’il n’y a aucune interrogation sur le fait que la guerre a été commencée par la Russie, qu’il s’agit d’une violation du droit international. Mais j’ai également posé cette question : comment faire que cette guerre s’achève ? Nous avons appelé à des négociations, à un cessez-le-feu et au retrait des troupes russes du sol ukrainien. » Mais surtout, alerte-t-il, la sécurité en Europe présente un autre défi. « Il y a en Russie des centaines de missiles qui pointent des villes européennes. Il y a deux cents missiles visant des cités russes », rappelle-t-il, invitant les pays et parlementaires européens à relancer des traités de désarmement nucléaire.

    autricheRéforme des retraitesparti de la gauche européenneGuerre en Ukraine
    Valeurs Actuelles

    [Sagazan] Macron, pyromane de la République

    Avec Gisèle, Laurent et Bettina, on s’est rencontrés en février 2022, à Chenôve, ZAC bétonnée bordant Dijon. Il flottait alors sur le parking du Géant Casino comme un air de kermesse. C’est là que les “convois de la liberté” — version française de la mobilisation des truckers canadiens ayant paralysé Ottawa pendant des semaines et poussé Justin Trudeau à l’exil — en provenance du Sud et de l’Est de la France avaient établi leur point de ralliement.

    J’avais alors grimpé dans le van aménagé de Bettina, aux côtés de Gisèle, pour vivre avec eux leur entrée dans Paris. A l’arrière, Laurent nous tartinait des sandwiches au camembert, histoire de prendre des forces avant le siège qu’ils se promettaient de tenir une fois arrivés dans la capitale. Le porte-clé en forme de gilet jaune accroché au rétroviseur, battait la mesure aux rythmes d’une route cahotante. Derrière les vitres, défilait la campagne. La France de la ruralité, des petites et moyennes villes, celle des zones pavillonnaires et des cités-dortoirs aux abords coulés dans ces sordides et froides dalles de béton, saccagés au nom du Dieu consommation..

    Ils avaient avalé des kilomètres pour exprimer leur détresse ; à l’arrivée, seuls les blindés les attendaient.

    Dans le rétro de Bettina, une cohorte de vétérans des ronds-points, d’anti-passe sanitaire, de soignants suspendus, de retraités inquiets de la France qu’ils vont laisser à leurs petits-enfants. La France des déclassés qui travaille dure mais tire sans cesse le diable par la queue. La France qui voit leur pouvoir d’achat s’amoindrir, leur espérance d’une vie meilleure douchée, leur liberté et leurs droits s’amoindrir, mais jamais leurs devoirs.

    A l’époque, ils avaient avalé des kilomètres de bitume pour rejoindre Paris et exprimer auprès de Macron leur détresse. Sur les Champs-Élysées, des blindés les attendaient. Les forces de l’ordre dispersaient à coups de grenade lacrymogènes quelques essaims de « factieux » — déjà le mot était lâché — criant de provocants « Liberté ! » ou brandissant, bravaches, des drapeaux français. Ordre avait été donné de « briser l’émeute ». Macron avait sonné le tocsin contre son peuple.

    Par ces offenses, le pyromane de la République, craquait une première allumette et faisait déjà rougeoyer les braises de la colère.

    Après les avoir insultés, quelques semaines plus tôt, en déclarant vouloir les « emmerder », Macron désormais humiliait, brisait, méprisait ce petit peuple de France. Par ces offenses, le pyromane de la République, craquait une première allumette et faisait déjà rougeoyer les braises de la colère.

    Le 49.3 déclenché pour faire passer la réforme des retraites aux forceps agit alors comme un électro-choc sur cette France méprisée et humiliée, à la colère jusqu’ici rentrée, tant elle a été anesthésiée, sous perfusion de « pognon magique » et abrutie par les pilules avalées de ces peurs sciemment instillées. Celle du Covid, celle de la guerre en Ukraine, celle du chaos qui règnerait si les extrêmes venaient à s’emparer du pouvoir, celle de l’inflation galopante et d’une France plongée dans le noir… L’agitation des peurs aura été l’horizon de son premier quinquennat et le marchepied du second. Résultat, nous avons aujourd’hui, lui et le chaos.

    Mais pour Macron, pas question d’une quelconque remise en question, de retrait du texte, de dissolution ni même de remaniement. Pis, pour lui, il s’agit même d’une victoire : « Quand on gagne un vote, c’est une victoire, pas une défaite », a-t-il déclaré devant les députés de sa majorité au soir du rejet, à neuf voix près, de la motion de censure, comme une énième provocation. Le 49.3 est certes un des rouages de notre constitution. Mais sa mécanique crisse et crispe un sentiment profond de trahison démocratique des élites, de dépossession de la souveraineté populaire et de dérives autocratiques.

    On ne balaie pas d’un revers de main les doléances de son peuple. On ne méprise pas de la sorte un peuple souverain, Monsieur Macron. Car ce principe même de « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » est lui aussi gravé dans notre constitution.

    Gisèle, Laurent et Bettina ont à nouveau grimpé dans leur Van. Ils ont repris la route depuis Nice, sitôt la motion de censure rejetée, pour se joindre aux manifestations parisiennes. Les colères s’agrègent en cortèges. Le petit peuple de France — cette « foule illégitime » de « factieux » — est lui aussi en marche, bien décidé cette fois-ci à déloger l’incendiaire de la République.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - Monde

    Fifou, itinéraire d'un enfant doué

    Publié le : 24/03/2023 - 12:57

    Juliette FIEVET Suivre

    Rendez-vous avec le photographe, illustrateur, graphiste et réalisateur Fifou. Véritable légende dans l’univers du rap il peut se targuer d’avoir réalisé plus de 800 pochettes d’albums en 20 ans (Snoop Dog, Booba, PNL, Ninho, Jul, Dinos Soprano, Lacrim, Gazo, Leto, Seth Gekho, Doc Gyneco, Gims, Aya Nakamura…). Retour sur ses débuts dans un studio de 9 mètres carrés jusqu’à ses productions les plus folles! Pour cet épisode c’est Don Bak qui offre la vidéo surprise.  

    Valeurs Actuelles

    Zemmour choisit Aix-en-Provence et Orange pour entamer son comeback littéraire

    Une file de véhicules sans fin, stationnés le long de la départementale. Les zemmouriens se pressent vers une salle de réception perdue dans l’arrière-pays aixois pour se procurer et faire signer le dernier ouvrage de l’écrivain devenu figure politique : une chronique de sa campagne électorale. Rien d’étonnant à ce que la « cité aux mille fontaines » accueille une nouvelle fois le chef de Reconquête. Elle compte parmi les villes où la ferveur militante a été la plus forte, en témoignait une affiche géante « Je signe pour Zemmour » déployée sur le cours Mirabeau dès mai 2021. Un an plus tard, le candidat déchu faisait son grand retour post-présidentielles aux collines de Cuques. « C’est dans les Bouches-du-Rhône qu’on a fait les meilleurs scores de France donc il y a une base électorale à entretenir, et même à élargir avec le déclin de LR », analyse Richard Dubreuil, responsable Reconquête de Marseille 9-10 et conseiller municipal.

    800 Provençaux ont fait le déplacement. Pour les nombreux anciens militants, ce sont de joyeuses retrouvailles : « c’est l’occasion de revoir les gens de Reconquête, c’est comme une famille », sourit Chloé, employée polyvalente de 21 ans. Aucun défaitisme dans les discours des sympathisants, et chacun y va de sa petite opinion sur la posture à adopter. Pour Romain, logisticien de 27 ans et ex-militant identitaire, « il faut continuer à parler franc, sans dédiabolisation. » Adrien, étudiant en droit de 24 ans, croit qu’il faut « y associer le combat culturel. » La suite pour Reconquête ici ? « Nous structurer, répond sans hésiter Jean-Marc Graffeo, adjoint départemental du parti, le défi est de donner un esprit de militantisme à des gens qui n’avaient jamais milité avant. » Naturellement présent, le sénateur marseillais Stéphane Ravier, face aux demandes, finira aussi par dédicacer les exemplaires à la chaîne.

    « En Provence, j’ai reconstitué la matrice du RPR »

    A Orange, chez son « ami” Jacques Bompard, « par qui tout a commencé », rappelle-t-il, Eric Zemmour retrouve la scène pour la première fois depuis la séquence électorale de 2022. La chaleur des meetings présidentiels a laissé place aux applaudissements des 800 spectateurs, ici aussi. L’occasion de rappeler que des élus locaux soutiennent encore le président de Reconquête. « En Provence, j’ai reconstitué la matrice du RPR », argumente-t-il. Une “union des droites” qui lui a permis de réaliser 23% des suffrages aux législatives dans le Var. Pas de slogans, pas de logo Reconquête, ni de stand d’adhésion ce soir-là en Vaucluse, « c’est une conférence littéraire organisée par l’éditeur », assure son entourage qui revendique plus de 25 000 exemplaires vendus en une semaine du dernier livre : Je n’ai pas dit mon dernier mot (édition Rubempré). Les discours restent très politiques à l’heure où l’affaire Hébrard (voir page …) est révélée. « Une trahison prévisible » clame-t-on au sein du clan Bompard. « Ici, on ne collabore pas, nous nous retrouvons devant un drapeau français, pas turc », lance Stéphane Ravier. La rupture avec le RN est plus irréconciliable ici qu’ailleurs, comme en témoigne l’absence de Marie-France Lorho, députée du Vaucluse sous la triple étiquette Ligue du Sud, RN et Reconquête. L’ex-adjointe de Jacques Bompard est durablement brouillée avec le clan orangeois : on lui reproche son alignement jugé total avec le groupe RN à l’Assemblée nationale. Pour Reconquête, pas question d’abdiquer, « les grands destins naissent dans les grandes épreuves », conclut Guillaume Peltier. Prochain rendez-vous à Cogolin, le 1er avril.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - Monde

    Liberté de la presse en Jordanie : les journalistes luttent contre la censure

    Publié le : 24/03/2023 - 12:49

    Chloé DOMAT Sophie GUIGNON

    Il y a 12 ans, la jeunesse jordanienne descendait dans les rues pour réclamer des réformes en plein Printemps arabe. Mais ce "Mouvement des jeunes du 24 mars" ne durera pas. Après le retour de l'état d'urgence – déclaré en 2020 pour répondre à la pandémie – de nouvelles lois sont apparues et sont désormais utilisées pour museler les journalistes et les citoyens critiques de la monarchie, dans un pays qui fait traditionnellement figure de régime modéré et stable. À Amman, la résistance s’organise. Un reportage de Chloé Domat et Sophie Guignon. 

    Revue de presse

    Forbidden Stories : "En Inde, la liberté de la presse plus que jamais dans le collimateur"

    En Jordanie, un coup de filet "antiterroriste" sur fond de manifestations contre la vie chère

    Reporters

    Journalisme au Mexique : à Tijuana, l'information tue

    Valeurs Actuelles

    Pour la première fois en France, un couple transgenre donne naissance à un enfant

    Une première en France. Mi-février, un couple de transgenres a donné naissance à une petite fille à Bourges, sans recours à une PMA, rapporte Actu.fr. Mattéo et Victoire, un couple de transgenres a donc donné naissance à une petite fille le 19 février dernier au centre hospitalier Jacques Cœur de Bourges (Cher). C’est Mattéo, né femme, qui a porté le bébé pendant neuf mois, n’ayant pas subi d’opération de changement de sexe, avant de lui donner naissance aux côtés de sa compagne, Victoire, née homme.

    Un état-civil chamboulé

    Le couple souhaitait avoir un enfant depuis trois ans, et avait d’abord envisagé une PMA, avant de choisir la méthode naturelle. Cependant, cette naissance, la première en France, pose des questions à l’état-civil. En effet, si les deux parents ont vu leur nouveau genre reconnu à l’état-civil, il n’en va pas de même pour la filiation : pour ce même état-civil, sur le livret de famille, Mattéo est la mère et Victoire le père. Une situation que les intéressés dénoncent : leur statut devrait, pour eux, correspondre à leur (nouvelle) identité.

    Un état de fait qui rend l’administratif plus compliqué : « Ça bloque tous les logiciels. La mutuelle, la Sécu, la CAF… Le dossier est toujours bloqué à la Sécu. Dès le début de ma grossesse, tout a été bloqué », explique ainsi Mattéo.

    Bourges : les dernières actualités

    “C’est trop peu” : les collègues d’un policier blessé à Bourges critiquent la peine prononcée à l’égard du chauffard

    Un policier percuté volontairement lors d’un contrôle routier à Bourges

    À Bourges, le « gang des châteaux » mis hors d’état de nuire

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    France24 - Monde

    Sommet européen : Berlin freine sur la fin des moteurs thermiques en 2035

    Publié le : 24/03/2023 - 12:26

    Christophe DANSETTE Christophe DANSETTE

    En marge du sommet européen, Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont cherché à trouver un compromis, vendredi, alors qu'une nouvelle fois, les deux dirigeants ont des points de vue divergents. La discorde, cette fois-ci, concerne la fin des moteurs thermiques d'ici 2035 qu'avait voté le Parlement européen. Berlin a bloqué ce texte et veut permettre la production de moteurs spécifiques pour carburants de synthèse au delà de 2035. Autre sujet évoqué : le salon de la Paris Blockchain Week qui s'est tenu dans la capitale.

    DIPLOMATIE

    Entre Paris et Berlin, les divisions sur l'automobile et le nucléaire bousculent le sommet de l'UE

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    La chronique de l’éco

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    Le futur blindé Ajax de la British Army devrait entrer en service en 2025, soit avec huit ans de retard

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    Notifié en 2014 à la filiale britannique du groupe américain General Dynamics Land Systems [GDLS UK] pour environ 4,5 milliards d’euros, le programme Scout SV, lancé pour remplacer les blindés CVR(T) de la British Army, aurait dû se concrétiser rapidement. En effet, les premiers véhicules blindés de combat « Ajax » [sur les 589 commandés] étaient attendus en 2017. Seulement, c’était sans compter sur les impondérables…

    Pour rappel, développé à partir de l’ASCOD 2, l’Ajax a été imaginé pour le combat infovalorisé [ou collaboratif], ce qui suppose l’intégration de nombreux capteurs et autres systèmes de communication. Quant à son armement, il repose essentiellement sur une tourelle équipée d’un canon CT40 de 40 mm, utilisant des munitions téléscopée. Le souci est que cela s’est traduit par une prise de poids trop importante pour le châssis, celui-ci ayant été conçu pour un véhicule de 20 à 30 tonnes.

    Résultat : lors des premiers essais, il est apparu que l’Ajax ne pouvait pas rouler à plus de 30 km/h sans être sujet à des vibrations « excessives » et bruyantes. Tellement bruyantes que les militaires britanniques chargés des évaluations ont dû faire tester leur audition [et certains seront d’ailleurs indemnisés pour des troubles de l’audition…]. Des soucis de mobilité furent également mis en lumière, le blindé étant par exemple incapable de faire une marche arrière sur des objets de 20 cm de haut.

    À plusieurs reprises, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida d’interrompre les essais de l’Ajax « pas mesure de sécurité »… et de suspendre les paiements dus à GDLS UK tant que ces problèmes ne seraient pas réglés. Dans le même temps, certains n’hésitèrent pas à parler de « fiasco ». Et pour cause : en février 2022, l’Infrastructure and Projects Authority classa ce programme parmi ceux à « risque », alors qu’il affichait déjà un retard de cinq ans. En outre, le National Audit Office [NAO] y alla de ses critiques, celui-ci ayant concentré ses flèches sur la façon dont fut géré ce programme [exigences du cahier des charges trop nombreuses et évoluant au fil du temps, insuffisance des contrôles, notamment de la qualité, etc].

    Quoi qu’il en soit, GDLS a, semble-t-il, trouvé les solutions pour remettre l’Ajax sur de bons rails. En tout cas, c’est ce qu’a récemment assuré Phebe Novakovik, sa Pdg, tout en disant s’attendre à une reprise des paiements du MoD d’ici la fin du premier semestre 2023, « compte tenu de la maturité du véhicule et de la situation du programme ».

    Et cela vient d’être confirmé par Alex Chalk, le secrétaire d’État chargé des achats du MoD. « Les progrès s’étant poursuivis lors des essais de l’Ajax, le ministère de la Défense confirme les dates de mise en service révisées et la reprise des paiements à General Dynamics », a-t-il fait savoir, le 20 mars.

    « Compte tenu des progrès satisfaisants, le MoD reprendra les paiements ce mois-ci, en commençant par un versement de 480 millions de livres sterling. Cela représente environ la moitié de ce qui a été retenu depuis décembre 2020. Le redémarrage des paiements à General Dynamics reflète le fait que le programme continue de retrouver une base solide », a ajouté M. Chalk.

    Désormais, il est question de prononcer une capacité opérationnelle initiale [IOC] de l’Ajax entre juillet et décembre 2025. Ce qui fait un retard de huit ans par rapport aux prévisions initiales. Quant à la pleine capacité opérationnelle [FOC], elle pourrait être déclarée en 2028, voire en 2029.

    Le futur blindé Ajax de la British Army devrait entrer en service en 2025, soit avec huit ans de retard

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    Notifié en 2014 à la filiale britannique du groupe américain General Dynamics Land Systems [GDLS UK] pour environ 4,5 milliards d’euros, le programme Scout SV, lancé pour remplacer les blindés CVR(T) de la British Army, aurait dû se concrétiser rapidement. En effet, les premiers véhicules blindés de combat « Ajax » [sur les 589 commandés] étaient attendus en 2017. Seulement, c’était sans compter sur les impondérables…

    Pour rappel, développé à partir de l’ASCOD 2, l’Ajax a été imaginé pour le combat infovalorisé [ou collaboratif], ce qui suppose l’intégration de nombreux capteurs et autres systèmes de communication. Quant à son armement, il repose essentiellement sur une tourelle équipée d’un canon CT40 de 40 mm, utilisant des munitions téléscopée. Le souci est que cela s’est traduit par une prise de poids trop importante pour le châssis, celui-ci ayant été conçu pour un véhicule de 20 à 30 tonnes.

    Résultat : lors des premiers essais, il est apparu que l’Ajax ne pouvait pas rouler à plus de 30 km/h sans être sujet à des vibrations « excessives » et bruyantes. Tellement bruyantes que les militaires britanniques chargés des évaluations ont dû faire tester leur audition [et certains seront d’ailleurs indemnisés pour des troubles de l’audition…]. Des soucis de mobilité furent également mis en lumière, le blindé étant par exemple incapable de faire une marche arrière sur des objets de 20 cm de haut.

    À plusieurs reprises, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida d’interrompre les essais de l’Ajax « pas mesure de sécurité »… et de suspendre les paiements dus à GDLS UK tant que ces problèmes ne seraient pas réglés. Dans le même temps, certains n’hésitèrent pas à parler de « fiasco ». Et pour cause : en février 2022, l’Infrastructure and Projects Authority classa ce programme parmi ceux à « risque », alors qu’il affichait déjà un retard de cinq ans. En outre, le National Audit Office [NAO] y alla de ses critiques, celui-ci ayant concentré ses flèches sur la façon dont fut géré ce programme [exigences du cahier des charges trop nombreuses et évoluant au fil du temps, insuffisance des contrôles, notamment de la qualité, etc].

    Quoi qu’il en soit, GDLS a, semble-t-il, trouvé les solutions pour remettre l’Ajax sur de bons rails. En tout cas, c’est ce qu’a récemment assuré Phebe Novakovik, sa Pdg, tout en disant s’attendre à une reprise des paiements du MoD d’ici la fin du premier semestre 2023, « compte tenu de la maturité du véhicule et de la situation du programme ».

    Et cela vient d’être confirmé par Alex Chalk, le secrétaire d’État chargé des achats du MoD. « Les progrès s’étant poursuivis lors des essais de l’Ajax, le ministère de la Défense confirme les dates de mise en service révisées et la reprise des paiements à General Dynamics », a-t-il fait savoir, le 20 mars.

    « Compte tenu des progrès satisfaisants, le MoD reprendra les paiements ce mois-ci, en commençant par un versement de 480 millions de livres sterling. Cela représente environ la moitié de ce qui a été retenu depuis décembre 2020. Le redémarrage des paiements à General Dynamics reflète le fait que le programme continue de retrouver une base solide », a ajouté M. Chalk.

    Désormais, il est question de prononcer une capacité opérationnelle initiale [IOC] de l’Ajax entre juillet et décembre 2025. Ce qui fait un retard de huit ans par rapport aux prévisions initiales. Quant à la pleine capacité opérationnelle [FOC], elle pourrait être déclarée en 2028, voire en 2029.

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    Notifié en 2014 à la filiale britannique du groupe américain General Dynamics Land Systems [GDLS UK] pour environ 4,5 milliards d’euros, le programme Scout SV, lancé pour remplacer les blindés CVR(T) de la British Army, aurait dû se concrétiser rapidement. En effet, les premiers véhicules blindés de combat « Ajax » [sur les 589 commandés] étaient attendus en 2017. Seulement, c’était sans compter sur les impondérables…

    Pour rappel, développé à partir de l’ASCOD 2, l’Ajax a été imaginé pour le combat infovalorisé [ou collaboratif], ce qui suppose l’intégration de nombreux capteurs et autres systèmes de communication. Quant à son armement, il repose essentiellement sur une tourelle équipée d’un canon CT40 de 40 mm, utilisant des munitions téléscopée. Le souci est que cela s’est traduit par une prise de poids trop importante pour le châssis, celui-ci ayant été conçu pour un véhicule de 20 à 30 tonnes.

    Résultat : lors des premiers essais, il est apparu que l’Ajax ne pouvait pas rouler à plus de 30 km/h sans être sujet à des vibrations « excessives » et bruyantes. Tellement bruyantes que les militaires britanniques chargés des évaluations ont dû faire tester leur audition [et certains seront d’ailleurs indemnisés pour des troubles de l’audition…]. Des soucis de mobilité furent également mis en lumière, le blindé étant par exemple incapable de faire une marche arrière sur des objets de 20 cm de haut.

    À plusieurs reprises, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida d’interrompre les essais de l’Ajax « pas mesure de sécurité »… et de suspendre les paiements dus à GDLS UK tant que ces problèmes ne seraient pas réglés. Dans le même temps, certains n’hésitèrent pas à parler de « fiasco ». Et pour cause : en février 2022, l’Infrastructure and Projects Authority classa ce programme parmi ceux à « risque », alors qu’il affichait déjà un retard de cinq ans. En outre, le National Audit Office [NAO] y alla de ses critiques, celui-ci ayant concentré ses flèches sur la façon dont fut géré ce programme [exigences du cahier des charges trop nombreuses et évoluant au fil du temps, insuffisance des contrôles, notamment de la qualité, etc].

    Quoi qu’il en soit, GDLS a, semble-t-il, trouvé les solutions pour remettre l’Ajax sur de bons rails. En tout cas, c’est ce qu’a récemment assuré Phebe Novakovik, sa Pdg, tout en disant s’attendre à une reprise des paiements du MoD d’ici la fin du premier semestre 2023, « compte tenu de la maturité du véhicule et de la situation du programme ».

    Et cela vient d’être confirmé par Alex Chalk, le secrétaire d’État chargé des achats du MoD. « Les progrès s’étant poursuivis lors des essais de l’Ajax, le ministère de la Défense confirme les dates de mise en service révisées et la reprise des paiements à General Dynamics », a-t-il fait savoir, le 20 mars.

    « Compte tenu des progrès satisfaisants, le MoD reprendra les paiements ce mois-ci, en commençant par un versement de 480 millions de livres sterling. Cela représente environ la moitié de ce qui a été retenu depuis décembre 2020. Le redémarrage des paiements à General Dynamics reflète le fait que le programme continue de retrouver une base solide », a ajouté M. Chalk.

    Désormais, il est question de prononcer une capacité opérationnelle initiale [IOC] de l’Ajax entre juillet et décembre 2025. Ce qui fait un retard de huit ans par rapport aux prévisions initiales. Quant à la pleine capacité opérationnelle [FOC], elle pourrait être déclarée en 2028, voire en 2029.

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    Notifié en 2014 à la filiale britannique du groupe américain General Dynamics Land Systems [GDLS UK] pour environ 4,5 milliards d’euros, le programme Scout SV, lancé pour remplacer les blindés CVR(T) de la British Army, aurait dû se concrétiser rapidement. En effet, les premiers véhicules blindés de combat « Ajax » [sur les 589 commandés] étaient attendus en 2017. Seulement, c’était sans compter sur les impondérables…

    Pour rappel, développé à partir de l’ASCOD 2, l’Ajax a été imaginé pour le combat infovalorisé [ou collaboratif], ce qui suppose l’intégration de nombreux capteurs et autres systèmes de communication. Quant à son armement, il repose essentiellement sur une tourelle équipée d’un canon CT40 de 40 mm, utilisant des munitions téléscopée. Le souci est que cela s’est traduit par une prise de poids trop importante pour le châssis, celui-ci ayant été conçu pour un véhicule de 20 à 30 tonnes.

    Résultat : lors des premiers essais, il est apparu que l’Ajax ne pouvait pas rouler à plus de 30 km/h sans être sujet à des vibrations « excessives » et bruyantes. Tellement bruyantes que les militaires britanniques chargés des évaluations ont dû faire tester leur audition [et certains seront d’ailleurs indemnisés pour des troubles de l’audition…]. Des soucis de mobilité furent également mis en lumière, le blindé étant par exemple incapable de faire une marche arrière sur des objets de 20 cm de haut.

    À plusieurs reprises, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida d’interrompre les essais de l’Ajax « pas mesure de sécurité »… et de suspendre les paiements dus à GDLS UK tant que ces problèmes ne seraient pas réglés. Dans le même temps, certains n’hésitèrent pas à parler de « fiasco ». Et pour cause : en février 2022, l’Infrastructure and Projects Authority classa ce programme parmi ceux à « risque », alors qu’il affichait déjà un retard de cinq ans. En outre, le National Audit Office [NAO] y alla de ses critiques, celui-ci ayant concentré ses flèches sur la façon dont fut géré ce programme [exigences du cahier des charges trop nombreuses et évoluant au fil du temps, insuffisance des contrôles, notamment de la qualité, etc].

    Quoi qu’il en soit, GDLS a, semble-t-il, trouvé les solutions pour remettre l’Ajax sur de bons rails. En tout cas, c’est ce qu’a récemment assuré Phebe Novakovik, sa Pdg, tout en disant s’attendre à une reprise des paiements du MoD d’ici la fin du premier semestre 2023, « compte tenu de la maturité du véhicule et de la situation du programme ».

    Et cela vient d’être confirmé par Alex Chalk, le secrétaire d’État chargé des achats du MoD. « Les progrès s’étant poursuivis lors des essais de l’Ajax, le ministère de la Défense confirme les dates de mise en service révisées et la reprise des paiements à General Dynamics », a-t-il fait savoir, le 20 mars.

    « Compte tenu des progrès satisfaisants, le MoD reprendra les paiements ce mois-ci, en commençant par un versement de 480 millions de livres sterling. Cela représente environ la moitié de ce qui a été retenu depuis décembre 2020. Le redémarrage des paiements à General Dynamics reflète le fait que le programme continue de retrouver une base solide », a ajouté M. Chalk.

    Désormais, il est question de prononcer une capacité opérationnelle initiale [IOC] de l’Ajax entre juillet et décembre 2025. Ce qui fait un retard de huit ans par rapport aux prévisions initiales. Quant à la pleine capacité opérationnelle [FOC], elle pourrait être déclarée en 2028, voire en 2029.

    France24 - Monde

    Maya Abdul-Malak, réalisatrice : "Beyrouth est une ville où la vie, la mort et l’espoir se côtoient"

    Publié le : 24/03/2023 - 12:21

    Philomé ROBERT

    Avec notre invitée, nous nous posons au cœur de Beyrouth. Maya Abdul-Malak, réalisatrice franco-libanaise, vient nous parler de son troisième film intitulé "Un cœur perdu et autres rêves de Beyrouth". Ce document en forme de long poème est présenté dans le cadre de la 45ème édition du festival Cinéma du réel au Centre Pompidou, à Paris, qui démarre ce vendredi.

    New York Times - World

    A River Choking on Fish Corpses, and a Community Full of Anger

    It’s the latest clash over a river basin in New South Wales, Australia, in an arid land where social, economic and environmental interests collide over water issues.

    Millions of dead fish floating along parts of the lower Darling River in Menindee, Australia, on Wednesday.Credit...

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    By Yan Zhuang

    Photographs by Michaela Skovranova

    Yan Zhuang reported this article from Menindee, in New South Wales, Australia.

    “Welcome to dead fish central,” said Graeme McCrabb, a local resident, as he navigated his speedboat through fields of rotting fish carcasses bobbing in the acid-green water of the river that runs through his town.

    Millions of fish have died in the Darling River near his town, Menindee, in outback New South Wales, their bodies packing the surface of the water from bank to bank for miles. After days under the sun, their bodies had started to “break up and turn into fish soup,” as Mr. McCrabb put it, transforming the river that locals rely on for drinking and showering into an ecological wasteland.

    Authorities have said the mass death was caused by a lack of oxygen in the water, called hypoxia, a result of recent floods and a heat wave. But furious locals say the true root of the problem is the overuse of Australia’s biggest and most vital river system.

    The disaster is the latest episode in a long-running battle over the Murray Darling Basin, a vast network of lakes and rivers stretching across four states in eastern Australia, which sustains much of the country’s agriculture and dozens of communities along its banks. In an arid country where social, economic and environmental interests clash whenever water runs scarce, the issue has pitted states against each other, and riverside communities against farms upstream.

    In Menindee — population: 551 — residents have endured the stink of decaying fish for several days. At its worst, one resident, Barry Stone, described it as “eye-watering. It stung the inside of your nose and made you want to throw up.”

    And they fear for their drinking water, which is treated river water.

    More frustratingly, they said, is how they have been raising concerns about the declining health of the river for years, to little avail. Even after a previous mass fish death in 2019, little was done to address the problem, they said.

    Out on the river on Wednesday, Mr. McCrabb pointed out various species of dead fish: bony herring, gold perch, endangered silver perch, some invasive species. Five days into the die-off, fish corpses had started drifting downstream with the current and sinking to the bottom. Decaying skin and flesh had disintegrated into flakes, creating films of gray sludge on the water’s surface.

    Crayfish covered in this film tried to escape up the sides of the steep riverbank, while the occasional live fish jumped out of the water or flailed near its surface, gasping. The initial die-off had further depleted oxygen in the water, causing more fish to die. Carp, which endure low-oxygen environments better than other fish, swarmed around the carcasses, thousands of tiny mouths opening and closing incessantly at the water’s surface.

    Mr. McCrabb, a grape grower, has become an unofficial face of the disaster. During both the 2019 fish death and the current one, he has regularly taken his boat onto the water, documenting the carnage to raise awareness — and “rub salt in the wounds of the government,” as he puts it.

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    He is not the only one in the area to become an accidental activist. In Menindee, as in other towns along the river, small-business owners, retirees and Indigenous people traditionally associated with the area have mobilized in the face of what they see as an existential threat to their communities and livelihoods.

    “You can put a time limit on the river,” said Ross Leddra, a Menindee resident and the president of the Darling River Action Group, a coalition fighting for better-quality water. “They’re saying in five to 10 years the river will be dead.”

    Even though locals knew another fish death event was possible, “no one thought this would ever happen to this extent,” he said. “How are they going to repair the river when there’s millions of dead fish on the bottom decomposing into the soil?”

    Authorities have called the cleanup a “logistical nightmare,” acknowledging that it will be impossible to completely remove the carcasses because of the scale of the disaster.

    “I need to be very upfront with the community in saying: Will every fish be removed? I don’t think so,” said Brett Greentree, the state police assistant commissioner overseeing the effort.

    Standing outside his home on the riverbank, Ross Files, a retiree, watched fish floating in the same water he used for bathing and laundry, and contemplated how long he might be able to continue living by the river.

    “I think it’s the finish of me,” he said.

    Mr. Files, 85, said that in his youth the river water was clean enough to drink from without treatment. He is one of many residents who say the river’s health started to decline when agriculture intensified upstream a few decades ago, leaving less water available to flow downstream.

    “This problem didn’t start yesterday or last week or last year,” he said. “I’ve been here for 85 years, and for the last 25 I’ve had nothing but problems with the river.”

    Some scientists share this view. The 2019 fish deaths happened during a drought and the current ones after a flood, said Richard Kingsford, the director of the Center for Ecosystem Science at the University of New South Wales. But, he said, the long-term causes were the same both times: “There’s not enough water in the river, and the whole system is engineered so these escape routes are closed.”

    Over-extraction means parts of the river run dry more often, he said, and the small and medium-sized floods that used to periodically clear away organic debris have all but disappeared. That means when a big flood hits, that debris is all swept into the river, where it breaks down and deoxygenates the water.

    That, combined with the construction of weirs that have prevented the fish from swimming to better-oxygenated water, has made this disaster worse, he said. He adds that while fish organically breed and die en masse, natural processes alone cannot explain the extraordinary scope of the recent fish deaths.

    The New South Wales fisheries and water management bodies, by contrast, both attribute the disaster to weather-related causes. “For a natural event such as this, there are very few operational steps that can be taken to prevent them from occurring,” WaterNSW, which manages the state’s rivers, said in a statement.

    Issac Jeffrey, chief executive of the National Irrigators’ Council, echoed this sentiment. “It’s awful to see, but it is part of the cycle,” he said via email.

    On Thursday, after many of the fish had already sunk to the bottom of the river, the cleanup started with workers in small boats removing floating carcasses with hand-held nets.

    Authorities said this will be followed by machinery that will drag nets through the river to scoop up sunken fish.

    But to Mr. McCrabb, it seemed like a futile effort, considering how many days the fish carcasses had already been decaying and sinking in the water.

    It was impossible to clean up a disaster this enormous, he said. “The only way to deal with it is to prevent it.”

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    Les forces ukrainiennes montrent le système français de défense aérienne Crotale NG en action

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a assuré lors de ses récentes auditions parlementaires : les forces ukrainiennes sont très satisfaites des deux systèmes de défense aérienne Crotale NG qu’elles ont reçus à la fin de l’année 2022. « Tous les tirs de Crotale sont des tirs d’interception réussis », a-t-il ainsi déclaré au Sénat, le 28 février, avant d’en faire autant à l’Assemblée nationale, quelques jours plus tard.

    Cependant, tous les tirs ne soldent apparemment pas par une « interception réussie ». C’est en effet ce que montrent des images du Crotale NG en action, diffusées sur les réseaux sociaux par les forces ukrainiennes. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’efficacité de ce système, puisque la séquence montrée se termine par la destruction d’un missile de croisière russe [dont le type n’a pas été précisé].

    « Le système français de défense aérienne à courte portée Crotale NG est en service dans l’armée ukrainienne. Deux lancements visant un missile de croisière russe. Premier : cible manquée. Deuxième : coup au but! », a commenté le ministère ukrainien de la Défense.

    French short-range air defense system "Crotale NG" is in service with the #UAarmy.Two launches targeting a russian cruise missile.First one: missed the target.Second one: Goooal!

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    — Defense of Ukraine (@DefenceU) March 20, 2023

    La courte vidéo [13 secondes] montre le départ des deux missiles depuis l’écran du poste de tir du système, celui-ci recevant des images en infra-rouge.

    La Défense ukrainienne n’a pas précisé la date de cette vidéo. Il est possible qu’elle ait été prise le 9 mars dernier, quand les forces russes ont tiré une salve de 81 missiles [dont six armes hypersoniques Kinjal] contre des objectifs situés dans le centre, le sud et l’ouest de l’Ukraine. Seulement 34 d’entre-eux ont été détruits en vol, soit un taux d’interception de 42%…

    Pour rappel, le Crotale NG est équipé d’un radar de surveillance pulse-Doppler fonctionnant en bande S, d’un radar de poursuite pulse-Doppler éméttant en bande Ku [avec une portée supérieure à 30 km], d’une caméra thermique à double champ [portée de 19 km] ainsi que de capteurs infrarouge. Et il est doté de huit missiles intercepteur VT-1, pouvant atteindre la vitesse de Mach 3,5 et ayant une portée pratique de 11’000 mètres. Le délai d’interception pour une cible évoluant à 8000 mètres est d’environ dix secondes.

    Jusqu’alors, l’armée de l’Air & de l’Espace disposait de 12 systèmes Crotale NG… Mais il est question de les remplacer par des VL MICA à la faveur de la prochaine Loi de programmation militaire.

    Les forces ukrainiennes montrent le système français de défense aérienne Crotale NG en action

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a assuré lors de ses récentes auditions parlementaires : les forces ukrainiennes sont très satisfaites des deux systèmes de défense aérienne Crotale NG qu’elles ont reçus à la fin de l’année 2022. « Tous les tirs de Crotale sont des tirs d’interception réussis », a-t-il ainsi déclaré au Sénat, le 28 février, avant d’en faire autant à l’Assemblée nationale, quelques jours plus tard.

    Cependant, tous les tirs ne soldent apparemment pas par une « interception réussie ». C’est en effet ce que montrent des images du Crotale NG en action, diffusées sur les réseaux sociaux par les forces ukrainiennes. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’efficacité de ce système, puisque la séquence montrée se termine par la destruction d’un missile de croisière russe [dont le type n’a pas été précisé].

    « Le système français de défense aérienne à courte portée Crotale NG est en service dans l’armée ukrainienne. Deux lancements visant un missile de croisière russe. Premier : cible manquée. Deuxième : coup au but! », a commenté le ministère ukrainien de la Défense.

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    La courte vidéo [13 secondes] montre le départ des deux missiles depuis l’écran du poste de tir du système, celui-ci recevant des images en infra-rouge.

    La Défense ukrainienne n’a pas précisé la date de cette vidéo. Il est possible qu’elle ait été prise le 9 mars dernier, quand les forces russes ont tiré une salve de 81 missiles [dont six armes hypersoniques Kinjal] contre des objectifs situés dans le centre, le sud et l’ouest de l’Ukraine. Seulement 34 d’entre-eux ont été détruits en vol, soit un taux d’interception de 42%…

    Pour rappel, le Crotale NG est équipé d’un radar de surveillance pulse-Doppler fonctionnant en bande S, d’un radar de poursuite pulse-Doppler éméttant en bande Ku [avec une portée supérieure à 30 km], d’une caméra thermique à double champ [portée de 19 km] ainsi que de capteurs infrarouge. Et il est doté de huit missiles intercepteur VT-1, pouvant atteindre la vitesse de Mach 3,5 et ayant une portée pratique de 11’000 mètres. Le délai d’interception pour une cible évoluant à 8000 mètres est d’environ dix secondes.

    Jusqu’alors, l’armée de l’Air & de l’Espace disposait de 12 systèmes Crotale NG… Mais il est question de les remplacer par des VL MICA à la faveur de la prochaine Loi de programmation militaire.

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    Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a assuré lors de ses récentes auditions parlementaires : les forces ukrainiennes sont très satisfaites des deux systèmes de défense aérienne Crotale NG qu’elles ont reçus à la fin de l’année 2022. « Tous les tirs de Crotale sont des tirs d’interception réussis », a-t-il ainsi déclaré au Sénat, le 28 février, avant d’en faire autant à l’Assemblée nationale, quelques jours plus tard.

    Cependant, tous les tirs ne soldent apparemment pas par une « interception réussie ». C’est en effet ce que montrent des images du Crotale NG en action, diffusées sur les réseaux sociaux par les forces ukrainiennes. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’efficacité de ce système, puisque la séquence montrée se termine par la destruction d’un missile de croisière russe [dont le type n’a pas été précisé].

    « Le système français de défense aérienne à courte portée Crotale NG est en service dans l’armée ukrainienne. Deux lancements visant un missile de croisière russe. Premier : cible manquée. Deuxième : coup au but! », a commenté le ministère ukrainien de la Défense.

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    La Défense ukrainienne n’a pas précisé la date de cette vidéo. Il est possible qu’elle ait été prise le 9 mars dernier, quand les forces russes ont tiré une salve de 81 missiles [dont six armes hypersoniques Kinjal] contre des objectifs situés dans le centre, le sud et l’ouest de l’Ukraine. Seulement 34 d’entre-eux ont été détruits en vol, soit un taux d’interception de 42%…

    Pour rappel, le Crotale NG est équipé d’un radar de surveillance pulse-Doppler fonctionnant en bande S, d’un radar de poursuite pulse-Doppler éméttant en bande Ku [avec une portée supérieure à 30 km], d’une caméra thermique à double champ [portée de 19 km] ainsi que de capteurs infrarouge. Et il est doté de huit missiles intercepteur VT-1, pouvant atteindre la vitesse de Mach 3,5 et ayant une portée pratique de 11’000 mètres. Le délai d’interception pour une cible évoluant à 8000 mètres est d’environ dix secondes.

    Jusqu’alors, l’armée de l’Air & de l’Espace disposait de 12 systèmes Crotale NG… Mais il est question de les remplacer par des VL MICA à la faveur de la prochaine Loi de programmation militaire.

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    Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a assuré lors de ses récentes auditions parlementaires : les forces ukrainiennes sont très satisfaites des deux systèmes de défense aérienne Crotale NG qu’elles ont reçus à la fin de l’année 2022. « Tous les tirs de Crotale sont des tirs d’interception réussis », a-t-il ainsi déclaré au Sénat, le 28 février, avant d’en faire autant à l’Assemblée nationale, quelques jours plus tard.

    Cependant, tous les tirs ne soldent apparemment pas par une « interception réussie ». C’est en effet ce que montrent des images du Crotale NG en action, diffusées sur les réseaux sociaux par les forces ukrainiennes. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’efficacité de ce système, puisque la séquence montrée se termine par la destruction d’un missile de croisière russe [dont le type n’a pas été précisé].

    « Le système français de défense aérienne à courte portée Crotale NG est en service dans l’armée ukrainienne. Deux lancements visant un missile de croisière russe. Premier : cible manquée. Deuxième : coup au but! », a commenté le ministère ukrainien de la Défense.

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    March 20, 2023

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    La Défense ukrainienne n’a pas précisé la date de cette vidéo. Il est possible qu’elle ait été prise le 9 mars dernier, quand les forces russes ont tiré une salve de 81 missiles [dont six armes hypersoniques Kinjal] contre des objectifs situés dans le centre, le sud et l’ouest de l’Ukraine. Seulement 34 d’entre-eux ont été détruits en vol, soit un taux d’interception de 42%…

    Pour rappel, le Crotale NG est équipé d’un radar de surveillance pulse-Doppler fonctionnant en bande S, d’un radar de poursuite pulse-Doppler éméttant en bande Ku [avec une portée supérieure à 30 km], d’une caméra thermique à double champ [portée de 19 km] ainsi que de capteurs infrarouge. Et il est doté de huit missiles intercepteur VT-1, pouvant atteindre la vitesse de Mach 3,5 et ayant une portée pratique de 11’000 mètres. Le délai d’interception pour une cible évoluant à 8000 mètres est d’environ dix secondes.

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    France24 - Monde

    Contestation, la France menacée de paralysie?

    Publié le : 24/03/2023 - 10:43

    Julien CHEHIDA Suivre

    À la une, vendredi 24 mars, le regard de la presse étrangère sur la contestation contre la réforme des retraites en France, les interrogations sur le déplacement de Charles III à Paris et la problématique des méga-bassines en France.

    Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également en devenant fan de notre page Facebook.

    Quelles seront les suites de la contestation contre la réforme des retraites ? Pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung, la France est menacée de paralysie avec la multiplication des secteurs en grève (énergies, transports, éducation, etc.). Le journal allemand observe que la contestation des derniers jours ne porte plus uniquement sur les retraites mais aussi sur le lien entre les français et le pouvoir, un lien brisé qui pourrait porter atteinte à toute velléité de réforme future. D'où la question posée par The Independent : "Est-ce qu’Emmanuel Macron peut survivre à un mouvement plus large de protestation ?" Le journal britannique se dit inquiet de voir un président français "entêté" et "sourd" aux contestations, avec le risque que la colère ne se transforme dans les urnes par une victoire de l’extrême droite dans les années à venir. Vu du Québec, cette "bataille des retraites" sonne comme un avertissement pour Le Devoir. "Il y a le droit de manifester... et aussi celui d’être entendu". "À faire l’autruche, Emmanuel Macron rate là une occasion de montrer l’exemple face à des régimes illibéraux qu’il prétend combattre".

    Dans ce contexte, le roi Charles III arrivera à Paris, dimanche soir, pour une visite d'État de trois jours. Une visite qui vire au "casse-tête", écrit Le Parisien. Descente des Champs-Élysées, déplacement à Bordeaux, bains de foule, "tout peut encore bouger pour éviter tout débordement". "Ce serait politiquement et diplomatiquement dévastateur pour la France", d’après un proche du président français. C’est surtout le symbole du dîner d’État à Versailles qui cristallise toutes les tensions. "Pas de tapis rouge pour le roi Charles III", écrit le Guardian en référence à la grève du personnel du mobilier national. "Des mois de préparation pour en arriver là", écrit le très francophile Stephen Clarke. "Ils veulent aller à Versailles alors que cela rappelle 1789". La pique est surtout dirigée contre le président français, accusé par certains de se comporter en monarque républicain. Avec toutes ces incertitudes, est-il vraiment nécessaire de maintenir la visite, s'interroge The Daily Beast. "Il faudrait peut-être y réfléchir à deux fois, majesté", écrit le correspondant britannique du journal américain.

    L'autre grand dossier de la semaine, c'est la publication du 6e rapport du Giec sur le réchauffement climatique. Parmi les problématiques soulevées figure la question de l’eau qui se raréfie dans certaines régions du monde. En France, l'usage de méga-bassines utilisées dans l’agriculture attise les tensions car elles sont alimentées par les nappes phréatiques, à un niveau déjà très bas cette année. Illustration dans les Deux-Sèvres, dans un reportage à lire dans La Croix. Comment rendre l’agriculture plus responsable ? Que se passe-t-il quand il n’y a plus d’eau ? "L’exode", écrit Libération à travers un reportage en Éthiopie, qui suit des éleveurs dans le sud du pays. "Ça a commencé il y a trois ans", témoigne l’un d’eux. "Pas une goutte de pluie", "On a bougé sans cesse jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien nulle part". D’ordinaire, cette région connaît des saisons de pluie régulières, mais que le réchauffement climatique a tout bouleversé. Dans cette zone, 85% de la population vivait directement du bétail.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    La visite de Charles III dans le "viseur" de certains manifestants anti-réforme des retraites

    Retraites : regain de mobilisation et de tensions, nouvelle journée d'actions mardi

    Réforme des retraites : nuit incandescente à Paris et dans plusieurs villes de France

    L'Humanité

    Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »

    Entretien

    GUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.

    Youness Machichi

    Dans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.

    Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?

    Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.

    Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.

    Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?

    Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.

    Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?

    L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.

    Guerre en UkraineChine
    L'Humanité

    Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire

    Reportage

    Ukraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.

    Emmanuelle Chaze

    Odessa (Ukraine), correspondance particulière.

    Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.

    Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.

    les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses

    La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».

    Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.

    Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »

    Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire. 

    Guerre en Ukraineodessa
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    La Macédoine du Nord est sans doute le premier pays de l’Otan à avoir livré des avions de combat à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    La semaine passée, la Pologne a fait savoir qu’elle livrerait à l’Ukraine quatre avions de combat MiG-29 Fulcrum de conception soviétique dans les « prochains jours ». Puis la Slovéquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même temps. Et certains commentaires ont souligné le caractère inédit de ces annonces étant donné qu’aucun pays de l’Otan n’avait jusqu’à présent assumé de fournir une aide de cette nature à Kiev. Seulement, ce n’est probablement pas tout à fait exact…

    En avril 2022, alors qu’il était encore le porte-parole du Pentagone avant de devenir celui du Conseil de la sécurité nationale, à la Maison Blanche, John Kirby, s’était emmêlé les pinceaux en affirmant que les « Ukrainiens avaient à leur diposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Puis il corrigea le tir quelques heures après, en expliquant que Kiev avait en réalité reçu des pièces détachées lui permettant d’accroître la disponibilité de son aviation de combat. « Ils n’ont pas reçu d’avions entiers d’un autre pays », avait-il insisté.

    Cela étant, trois mois plus tard, il fut rapporté que la Macédoine du Nord, membre de l’Otan depuis 2020, avait cédé à l’Ukraine quatre avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » [dont un Su-25B biplace]. Mais, à l’époque, Skopje garda le silence sur cette livraison.

    Les quatre Su-25 en question avaient été acquis pour quatre millions d’euros… auprès de l’Ukraine, en 2001, c’est à dire lors de l’insurrection menée par la branche macédonnienne de l’Armée de libération nationale kosovare [UÇK-M]. Mais ils furent retirés du service peu après la fin des troubles. Il avait été question de les revendre en 2004… puis de les porter au standard de l’Otan quelques années plus tard… Ce qui ne put se faire.

    Il aura fallu huit mois pour avoir la confirmation, par la ministre nord-macédonienne de la Défense, Slavyanka Petrovska, de la livraison de ces quatre avions à l’Ukraine. Cependant, ils n’ont pas été livrés en état de voler… Par conséquent, ils ont dû être « cannibalisés » par la force aérienne ukrainienne afin de pouvoir assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] de ses Su-25 « Frogfoot ».

    Outre ces quatre avions d’attaques, Skopje a aussi fourni à Kiev des « armes d’infanterie, des systèmes d’artillerie, des chars de combat [des T-72, ndlr], des capacités anti-chars et anti-aériennes ainsi que des équipements et des munitions destinés à être utilisés par l’aviation militaire », a indiqué Mme Petrovska, sans donner plus de détails.

    Et cette liste n’est sans doute pas terminée puisque Kiev a également demandé à Skopje Nord des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24 « Hind ». En janvier 2023, la « brigade aérienne de Macédoine du Nord » en disposait encore de cinq exemplaires. selon le « World Air Forces » édité par Flight Global.

    Quoi qu’il en soit, la discrétion de la Macédoine du Nord au sujet de son aide militaire à l’Ukraine s’explique sans doute par ses relations difficiles avec la Russie, laquelle prit très mal son adhésion à l’Otan, synonyme de perte d’influence russe dans les Balkans.

    La Macédoine du Nord est sans doute le premier pays de l’Otan à avoir livré des avions de combat à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    La semaine passée, la Pologne a fait savoir qu’elle livrerait à l’Ukraine quatre avions de combat MiG-29 Fulcrum de conception soviétique dans les « prochains jours ». Puis la Slovéquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même temps. Et certains commentaires ont souligné le caractère inédit de ces annonces étant donné qu’aucun pays de l’Otan n’avait jusqu’à présent assumé de fournir une aide de cette nature à Kiev. Seulement, ce n’est probablement pas tout à fait exact…

    En avril 2022, alors qu’il était encore le porte-parole du Pentagone avant de devenir celui du Conseil de la sécurité nationale, à la Maison Blanche, John Kirby, s’était emmêlé les pinceaux en affirmant que les « Ukrainiens avaient à leur diposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Puis il corrigea le tir quelques heures après, en expliquant que Kiev avait en réalité reçu des pièces détachées lui permettant d’accroître la disponibilité de son aviation de combat. « Ils n’ont pas reçu d’avions entiers d’un autre pays », avait-il insisté.

    Cela étant, trois mois plus tard, il fut rapporté que la Macédoine du Nord, membre de l’Otan depuis 2020, avait cédé à l’Ukraine quatre avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » [dont un Su-25B biplace]. Mais, à l’époque, Skopje garda le silence sur cette livraison.

    Les quatre Su-25 en question avaient été acquis pour quatre millions d’euros… auprès de l’Ukraine, en 2001, c’est à dire lors de l’insurrection menée par la branche macédonnienne de l’Armée de libération nationale kosovare [UÇK-M]. Mais ils furent retirés du service peu après la fin des troubles. Il avait été question de les revendre en 2004… puis de les porter au standard de l’Otan quelques années plus tard… Ce qui ne put se faire.

    Il aura fallu huit mois pour avoir la confirmation, par la ministre nord-macédonienne de la Défense, Slavyanka Petrovska, de la livraison de ces quatre avions à l’Ukraine. Cependant, ils n’ont pas été livrés en état de voler… Par conséquent, ils ont dû être « cannibalisés » par la force aérienne ukrainienne afin de pouvoir assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] de ses Su-25 « Frogfoot ».

    Outre ces quatre avions d’attaques, Skopje a aussi fourni à Kiev des « armes d’infanterie, des systèmes d’artillerie, des chars de combat [des T-72, ndlr], des capacités anti-chars et anti-aériennes ainsi que des équipements et des munitions destinés à être utilisés par l’aviation militaire », a indiqué Mme Petrovska, sans donner plus de détails.

    Et cette liste n’est sans doute pas terminée puisque Kiev a également demandé à Skopje Nord des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24 « Hind ». En janvier 2023, la « brigade aérienne de Macédoine du Nord » en disposait encore de cinq exemplaires. selon le « World Air Forces » édité par Flight Global.

    Quoi qu’il en soit, la discrétion de la Macédoine du Nord au sujet de son aide militaire à l’Ukraine s’explique sans doute par ses relations difficiles avec la Russie, laquelle prit très mal son adhésion à l’Otan, synonyme de perte d’influence russe dans les Balkans.

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    La semaine passée, la Pologne a fait savoir qu’elle livrerait à l’Ukraine quatre avions de combat MiG-29 Fulcrum de conception soviétique dans les « prochains jours ». Puis la Slovéquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même temps. Et certains commentaires ont souligné le caractère inédit de ces annonces étant donné qu’aucun pays de l’Otan n’avait jusqu’à présent assumé de fournir une aide de cette nature à Kiev. Seulement, ce n’est probablement pas tout à fait exact…

    En avril 2022, alors qu’il était encore le porte-parole du Pentagone avant de devenir celui du Conseil de la sécurité nationale, à la Maison Blanche, John Kirby, s’était emmêlé les pinceaux en affirmant que les « Ukrainiens avaient à leur diposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Puis il corrigea le tir quelques heures après, en expliquant que Kiev avait en réalité reçu des pièces détachées lui permettant d’accroître la disponibilité de son aviation de combat. « Ils n’ont pas reçu d’avions entiers d’un autre pays », avait-il insisté.

    Cela étant, trois mois plus tard, il fut rapporté que la Macédoine du Nord, membre de l’Otan depuis 2020, avait cédé à l’Ukraine quatre avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » [dont un Su-25B biplace]. Mais, à l’époque, Skopje garda le silence sur cette livraison.

    Les quatre Su-25 en question avaient été acquis pour quatre millions d’euros… auprès de l’Ukraine, en 2001, c’est à dire lors de l’insurrection menée par la branche macédonnienne de l’Armée de libération nationale kosovare [UÇK-M]. Mais ils furent retirés du service peu après la fin des troubles. Il avait été question de les revendre en 2004… puis de les porter au standard de l’Otan quelques années plus tard… Ce qui ne put se faire.

    Il aura fallu huit mois pour avoir la confirmation, par la ministre nord-macédonienne de la Défense, Slavyanka Petrovska, de la livraison de ces quatre avions à l’Ukraine. Cependant, ils n’ont pas été livrés en état de voler… Par conséquent, ils ont dû être « cannibalisés » par la force aérienne ukrainienne afin de pouvoir assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] de ses Su-25 « Frogfoot ».

    Outre ces quatre avions d’attaques, Skopje a aussi fourni à Kiev des « armes d’infanterie, des systèmes d’artillerie, des chars de combat [des T-72, ndlr], des capacités anti-chars et anti-aériennes ainsi que des équipements et des munitions destinés à être utilisés par l’aviation militaire », a indiqué Mme Petrovska, sans donner plus de détails.

    Et cette liste n’est sans doute pas terminée puisque Kiev a également demandé à Skopje Nord des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24 « Hind ». En janvier 2023, la « brigade aérienne de Macédoine du Nord » en disposait encore de cinq exemplaires. selon le « World Air Forces » édité par Flight Global.

    Quoi qu’il en soit, la discrétion de la Macédoine du Nord au sujet de son aide militaire à l’Ukraine s’explique sans doute par ses relations difficiles avec la Russie, laquelle prit très mal son adhésion à l’Otan, synonyme de perte d’influence russe dans les Balkans.

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    La semaine passée, la Pologne a fait savoir qu’elle livrerait à l’Ukraine quatre avions de combat MiG-29 Fulcrum de conception soviétique dans les « prochains jours ». Puis la Slovéquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même temps. Et certains commentaires ont souligné le caractère inédit de ces annonces étant donné qu’aucun pays de l’Otan n’avait jusqu’à présent assumé de fournir une aide de cette nature à Kiev. Seulement, ce n’est probablement pas tout à fait exact…

    En avril 2022, alors qu’il était encore le porte-parole du Pentagone avant de devenir celui du Conseil de la sécurité nationale, à la Maison Blanche, John Kirby, s’était emmêlé les pinceaux en affirmant que les « Ukrainiens avaient à leur diposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Puis il corrigea le tir quelques heures après, en expliquant que Kiev avait en réalité reçu des pièces détachées lui permettant d’accroître la disponibilité de son aviation de combat. « Ils n’ont pas reçu d’avions entiers d’un autre pays », avait-il insisté.

    Cela étant, trois mois plus tard, il fut rapporté que la Macédoine du Nord, membre de l’Otan depuis 2020, avait cédé à l’Ukraine quatre avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » [dont un Su-25B biplace]. Mais, à l’époque, Skopje garda le silence sur cette livraison.

    Les quatre Su-25 en question avaient été acquis pour quatre millions d’euros… auprès de l’Ukraine, en 2001, c’est à dire lors de l’insurrection menée par la branche macédonnienne de l’Armée de libération nationale kosovare [UÇK-M]. Mais ils furent retirés du service peu après la fin des troubles. Il avait été question de les revendre en 2004… puis de les porter au standard de l’Otan quelques années plus tard… Ce qui ne put se faire.

    Il aura fallu huit mois pour avoir la confirmation, par la ministre nord-macédonienne de la Défense, Slavyanka Petrovska, de la livraison de ces quatre avions à l’Ukraine. Cependant, ils n’ont pas été livrés en état de voler… Par conséquent, ils ont dû être « cannibalisés » par la force aérienne ukrainienne afin de pouvoir assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] de ses Su-25 « Frogfoot ».

    Outre ces quatre avions d’attaques, Skopje a aussi fourni à Kiev des « armes d’infanterie, des systèmes d’artillerie, des chars de combat [des T-72, ndlr], des capacités anti-chars et anti-aériennes ainsi que des équipements et des munitions destinés à être utilisés par l’aviation militaire », a indiqué Mme Petrovska, sans donner plus de détails.

    Et cette liste n’est sans doute pas terminée puisque Kiev a également demandé à Skopje Nord des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24 « Hind ». En janvier 2023, la « brigade aérienne de Macédoine du Nord » en disposait encore de cinq exemplaires. selon le « World Air Forces » édité par Flight Global.

    Quoi qu’il en soit, la discrétion de la Macédoine du Nord au sujet de son aide militaire à l’Ukraine s’explique sans doute par ses relations difficiles avec la Russie, laquelle prit très mal son adhésion à l’Otan, synonyme de perte d’influence russe dans les Balkans.

    France24 - Monde

    Nicolas Sarkozy à Kinshasa en médiateur dans la crise entre la RD Congo et le Rwanda ?

    Publié le : 23/03/2023 - 22:15

    Meriem AMELLAL Kalidou SY

    Nicolas Sarkozy est arrivé à Kinshasa mercredi en fin de journée pour une visite privée express d'une journée en RD Congo. L’ancien président français a rencontré le chef d’État Felix Tshisekedi. Cette rencontre intervient alors que les relations entre le Rwanda et la RD Congo sont exécrables depuis la résurgence du M23 dans l’est du pays. Kinshasa, ainsi que les Nations unies, accusent le Rwanda de soutenir les rebelles, ce que Kigali dément toujours.

    C’est un projet emblématique en Guinée. Depuis plusieurs mois, l’exploitation du gisement de fer du mont Simandou est au cœur d’un bras de fer entre les militaires au pouvoir en Guinée et les groupes miniers. Après les avoir suspendus pendant plusieurs mois, Mamadi Doumbouya vient de donner son feu vert pour la reprise des travaux de ce gigantesque chantier stratégique pour l’économie du pays. Notre rédacteur en chef Afrique, Stéphane Ballong, était en plateau pour en parler.

    Avec l’inflation élevée, près de 10,4 % en février, et la cherté de la vie, les Tunisiens ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts, d'autant plus pour les courses du ramadan, qui a débuté jeudi. La situation économique dans le pays reste très critique, le chef de la diplomatie européenne a parlé d’un risque "d’effondrement" de l’économie tunisienne si les autorités ne parviennent pas à finaliser un accord avec le fond monétaire pour un prêt d’1,9 milliards de dollars.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    • Stéphane BALLONG
    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Le journaliste Olivier Dubois libéré : des tractations longues, les contreparties non divulguées

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Éthiopie : le Parlement retire le TPLF de la liste des groupes terroristes

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    L'opposant sénégalais Ousmane Sonko dénonce "une tentative d'assassinat"

    New York Times - World

    See One Historic Turkish Street Before and After the Earthquakes

    By Anjali SinghviBedel SagetK.K. Rebecca LaiYuliya Parshina-Kottas, Sergey Ponomarev and Jeremy WhiteMarch 22, 2023

    A barbershop that doubled as a ‘therapy room.’ A 150-year-old church. Doner kebab shops. The Times flew a drone over a street in Antakya’s Old City to show what has been lost.

    Drone path along

    Saray Street

    Asi River

    Old City

    Officials said shortly after the earthquakes that at least 80 percent of all buildings in Antakya would need to be demolished. Across Turkey, more than 50,000 people have died and more than 1.5 million people have been displaced.

    The destruction on Saray Street is a fraction of all that was lost in Old City. It was Antakya’s anchor — bringing residents together for dining, shopping, gathering and praying.

    Narrow streets like Saray had cul-de-sacs with some of the area’s finest restaurants serving local cuisines and desserts, like knafeh, a sweet cheese pastry. It was “the gastronomy market of Antakya,” said Ms. Yuksel, who co-owned Barudi Cafe.

    Not far from Saray, Kurtulus Street is another commercial hub that was destroyed by the earthquakes. Stretching a mile, it had several shops, restaurants and hotels.

    Beyond its shops and restaurants, Old City had some of the most important and oldest religious and cultural institutions. Among the places that are now gone and may never be restored are: the Antakya Protestant Church; the Greek Orthodox Church of Antioch; Antakya Synagogue; and Habibi Neccar Mosque, which is one of the first mosques in the Anatolia region, an area that spans most of Turkey.

    Damaged or destroyed historic or cultural landmark

    ANTAKYA

    Ihsaniye

    Mosque

    Antakya

    Post Office

    Adali

    Mansion

    Mahremiye

    Mosque

    New

    Mosque

    Former

    Town

    Hall

    Former

    Parliament

    of Hatay

    New

    Public

    Bath

    Habibi Neccar

    Mosque

    Kemal Pasa St.

    Bank of

    Ziraat

    Sheik Ali

    Mosque

    Grand (Ulu)

    Mosque

    Kurtulus St.

    ASI RIVER

    Old City

    Greek Orthodox

    Church of Antioch

    Antakya

    Ata College

    Saray St.

    Sarimiye Mosque

    Antakya Synagogue

    The Liwan

    Hotel

    Affan Coffeehouse

    Antakya

    Protestant

    Church

    Government

    Building

    Turkey

    Antakya

    500 ft.

    ANTAKYA

    Ihsaniye

    Mosque

    Antakya

    Post Office

    Adali

    Mansion

    Mahremiye

    Mosque

    New

    Mosque

    Former

    Parliament

    of Hatay

    Former

    Town

    Hall

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    Public

    Bath

    Kemal Pasa St.

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    Ziraat

    Sheik Ali

    Mosque

    Grand (Ulu)

    Mosque

    ASI RIVER

    Habibi Neccar

    Mosque

    Greek Orthodox

    Church of Antioch

    Old City

    Sarimiye Mosque

    Antakya

    Ata College

    Kurtulus St.

    Saray St.

    The Liwan Hotel

    Antakya Synagogue

    Affan Coffeehouse

    Antakya

    Protestant

    Church

    Feb. 6

    earthquakes

    Government

    Building

    Turkey

    Antakya

    500 ft.

    ANTAKYA

    Ihsaniye

    Mosque

    Antakya

    Post Office

    Adali

    Mansion

    Mahremiye

    Mosque

    New

    Mosque

    Former

    Town

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    Former

    Parliament

    of Hatay

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    Public

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    Habibi Neccar

    Mosque

    Kemal Pasa St.

    Bank of

    Ziraat

    Sheik Ali

    Mosque

    Grand (Ulu)

    Mosque

    Kurtulus St.

    ASI RIVER

    Old City

    Greek Orthodox

    Church of Antioch

    Antakya

    Ata College

    Saray St.

    Sarimiye Mosque

    Antakya Synagogue

    The Liwan

    Hotel

    Affan Coffeehouse

    Antakya

    Protestant

    Church

    Government

    Building

    Turkey

    Antakya

    500 ft.

    Adali

    Mansion

    Antakya

    Post Office

    Mahremiye

    Mosque

    Ihsaniye

    Mosque

    New

    Mosque

    Former

    Town Hall

    Former

    Parliament

    of Hatay

    Kemal Pasa St.

    Grand (Ulu)

    Mosque

    Bank of

    Ziraat

    New Public

    Bath

    Sheik Ali

    Mosque

    ANTAKYA

    Habibi Neccar

    Mosque

    ASI RIVER

    Kurtulus St.

    Old City

    Greek Orthodox

    Church of Antioch

    Sarimiye

    Mosque

    Antakya

    Synagogue

    Antakya

    Ata College

    Saray St.

    The Liwan

    Hotel

    Government

    Building

    Turkey

    Affan Coffeehouse

    Feb. 6

    earthquakes

    Antakya

    Protestant

    Church

    Antakya

    500 ft.

    Many residents and business owners had taken great pride in Old City’s multicultural alliances and embrace of various cultures.

    “Here, there’s a church, there’s a mosque, and there’s a synagogue,” said Ozgur Akseven, 34, who owned Eva Lounge Cafe, a restaurant with live music near Saray Street. “In the community, we are Armenian, we are Christian, we are Muslim, we are Jewish. We are human all together.”

    When the church bell rang, Mr. Akseven said, his lounge would stop the music, and everyone would stop drinking for about 45 minutes to show respect.

    Mr. Akseven, who had returned to retrieve his scooter from the rubble in late February, spoke of his family’s connection to the neighborhood. “Even my father’s father has some memories in here. This is real history,” he said, adding that “the identity of Antakya was erased” with the earthquakes.

    For Dr. Eraslan, Old City was an important place she visited often with her family. “It was good before,” she said, “but we didn’t understand before we lost our city, how important it was to us.”

    But Antakya, formerly called Antioch, is no stranger to disaster. Since its birth, it has rebuilt itself over and over, emerging resilient every time.

    “The community always came back stronger from each disaster,” said Andrea U. De Giorgi, an author of “Antioch: A History,” and a professor of classical studies at Florida State University.

    Rebuilding and restoring all that was lost in Old City may take many years.

    “We have a long road ahead of us,” said Deniz Ozturk, a restoration expert and volunteer working on the ground in Antakya.

    For now, what was once a vibrant part of the Old City remains desolate, and sits eerily empty.

    Notes: Building facades overlaid on the drone footage are from Google Maps’ Street View. Images from 2015 were used when recent imagery was unavailable. A section of the main street shown in the drone videos is officially called Hurriyet Street, but locals refer to it as Saray Street. Some of the business names were verified using Google Maps’ Street View and videos of the street taken by residents a few months before the earthquakes.

    Sources: Emir Cekmecelioglu, architect; Andrea U. De Giorgi, Florida State University; Tugce Tezer, Mimar Sinan Fine Arts University, Department of Urban and Regional Planning; Zeynep Ahunbay, Istanbul Technical University; Alper Sener, videographer; Turkish Ministry of National Defense; Cultural Inventory Map (damaged historic buildings); Hatay Culture Inventory, Vol. 1, Antakya

    Bedel Saget and Anjali Singhvi reported from Antakya, Turkey. Drone footage by Sergey Ponomarev. Maps by Scott Reinhard. Additional reporting and translation by Beril Eski, Aladdin Cogal and Gulsin Harman.

    New York Times - World

    Centuries of Stargazing Leave Jesuit Names Written in the Heavens

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    The latest list of approved labels for asteroids includes nods to three more scholars of the order, as well as a pope, challenging the idea that science and religion make awkward partners.

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    By Elisabetta Povoledo

    Based in Rome, Elisabetta Povoledo has been reporting on issues involving the Vatican for more than three decades.

    Centuries after the Holy See muzzled Roman Catholic stargazers for questioning the centrality of the Earth in the cosmos, Jesuit astronomers from the Vatican’s in-house observatory are increasingly writing their names in the heavens.

    The Vatican, run by Pope Francis, the first Jesuit pope in history, recently announced that three more Jesuit scientists from its Jesuit-run observatory had asteroids named after them as part of a fresh batch that included the 16th-century pope who commissioned the Gregorian calendar and a Tuscan pastry chef whose hobby is the firmament.

    Jesuits, while not quite yet as numerous as the stars, have had more than 30 asteroids assigned to them since the space rocks began to be formally named in 1801. That “should not be surprising, given the often scientific nature of this community,” said the astronomer Don Yeomans, who worked at NASA’s Jet Propulsion Laboratory in Pasadena, Calif., and is now part of the group that gives official approval for the names given to asteroids.

    The three astral Jesuits named last month are the Rev. Robert Janusz, a Polish priest and physicist who focuses on measurements of light from star clusters (565184 Janusz); the Rev. William R. Stoeger (1943-2014), an American priest (551878 Stoeger); and the Rev. Johann Georg Hagen (1847-1930), an Austrian American who, per the naming citation for 562971 Johannhagen, “devised several ingenious experiments at the Vatican to demonstrate the rotation of the Earth, directly confirming the theories of Copernicus and Galileo.”

    All three work or worked in the Specola Vaticana, or Vatican Observatory, just off the papal gardens at Castel Gandolfo, a short drive from Rome. The observatory is a descendant of centuries of Vatican-sponsored research into the stars, and it is the only Vatican body that carries out scientific study.

    The history of the observatory, which has been staffed by Jesuits since the 1930s, is a rebuttal to the notion that the Roman Catholic Church has always sought to stand in the way of scientific advancement, an idea perpetuated by high-profile cases like those of Galileo and Giordano Bruno at the hands of the Inquisition during the Renaissance.

    “There are institutions like the Pontifical Academy of Science that tell the Vatican what’s going on in the world of science, but we actually do the science,” said Brother Guy Consolmagno, an asteroid honoree (4597 Consolmagno) and director of the observatory, whose website tagline is “faith inspiring science.” In a 2017 interview with The New York Times, Brother Consolmagno said that part of the mission of the observatory was “to show the world that the church supports science.”

    It’s telling that a former director of the observatory, the Jesuit astrophysicist Rev. George V. Coyne, who died in 2020, played a significant role in getting the Vatican to shift position and formally acknowledge in 1992 that Galileo might have been correct.

    “One thing the Bible is not,” Father Coyne told The New York Times Magazine in 1994, “is a scientific textbook. Scripture is made up of myth, of poetry, of history. But it is simply not teaching science.”

    The Specola’s roots date to Pope Gregory XIII, who built an observatory — known as the Tower of the Winds — inside the Vatican so that astronomers could study the reform of the Julian calendar, which was in use until 1582. Gregory, a.k.a. Ugo Boncompagni (1502-1585), was an important early patron of the Jesuits and now has an asteroid named after him, 560794 Ugoboncompagni.

    Among the astronomers who worked on the reformed calendar was a Jesuit, Christopher Clavius (1538-1612) — asteroid 20237 Clavius — who lived at the Roman College, a school in the Italian capital started in 1551 by St. Ignatius Loyola, the founder of the order.

    The Roman College formed generations of astronomers, including Giovanni Battista Riccioli (1598-1671) — asteroid 122632 Riccioli — who published a map of the moon in 1647 and codified some of the lunar nomenclature that is still in use. When Neil Armstrong said: “Houston, Tranquillity Base here. The Eagle has landed,” on the 1969 Apollo 11 moon mission, “Tranquillity” was a reference to the Mare Tranquillitatis, or Sea of Tranquillity, which Riccioli had named.

    Asteroid 4705 Secchi is named after the Jesuit priest Angelo Secchi (1818-1878), who pioneered astronomical spectroscopy and was the director of the observatory at the Roman College from 1848 until his death.

    The Vatican observatory’s current astronomers mostly split their time between Castel Gandolfo and Mount Graham, Ariz., where the Vatican operates a telescope in partnership with the University of Arizona.

    The Rev. Jean-Baptiste Kikwaya Eluo, who works at the observatory, said that being a scientist and a man of faith changes the way that a person observes the world. He said that his scientific vocation had been fostered by his superiors in the Jesuit order. (He also has an asteroid named after him: 23443 Kikwaya.)

    As Jesuits, “because we truly believe that God is the one who put everything there, it puts us in a very different relation with the thing we are observing,” Father Kikwaya said in a Zoom conversation from Arizona.

    The naming of asteroids — which are also known as minor planets or small solar system bodies — is overseen by a group of professional astronomers, part of the International Astronomical Union. The group is presented every month with a list of proposed names and citations, but not all asteroids are labeled; only about 3.8 percent of the 620,000 numbered asteroids have been named, following specific guidelines.

    Traditionally, names favored mythological figures from Greece or Rome (the first four were named Ceres, Pallas, Juno and Vesta), but inspiration was later drawn from other cultures. Ryugu, for example, is a magical underwater palace in Japanese folklore, while Bennu was named for an ancient Egyptian bird deity (selected from thousands of entries in a “Name that Asteroid!” contest). There is also Apophis, who, in Egyptian mythology, is the enemy of the sun god Ra.

    Over the decades, more prosaic attributions emerged, mostly for scientists, astronomers or high-profile figures. In recent years, asteroid names have also been inspired by the winners and top participants of high school science and engineering fairs. (The New York Times science writer Carl Zimmer has an asteroid, too: 212073 Carlzimmer.)

    There are restrictions. “Names of pet animals are discouraged,” the guidelines note, and historical figures associated with “the slave trade, genocide or eugenics” are not acceptable. There is also a restriction on military and political figures — they must have died at least 100 years ago to be considered.

    Opening up the process has raised questions about attributing asteroid names to students whose future is still an untraveled road, however.

    Take the case of Representative Alexandria Ocasio-Cortez, who had an asteroid named for her (23238 Ocasio-Cortez) after her high school project won a prize at an international science and engineering fair. “It’s true,” she wrote on Twitter in 2018.

    Despite Ms. Ocasio-Cortez’s subsequent career, the asteroid will retain her name; there is no retroactive reclamation. “We don’t do that,” said Gareth Williams, secretary of the naming group, which is called the Working Group for Small Bodies Nomenclature.

    The group also tends to “strongly discourage” naming asteroids after religious figures, Dr. Williams said. But the current crop of Jesuit astronomers “were not named because they were Jesuits, they were named because they were astronomers. They just happened to be Jesuits,” Dr. Williams noted.

    Many of the asteroid names have a story attached. In the latest batch, asteroid 44715 was named Paolovezzosi, for Paolo Vezzosi, an amateur astronomer and pastry chef from the Italian town of Montelupo Fiorentino, in Tuscany. Mr. Vezzosi, according to the citation, “provides delicious cakes,” at outreach events.

    He was nominated by Maura Tombelli, president of an astronomy group that funded and built a public observatory in Montelupo Fiorentino. Ms. Tombelli has discovered 200 asteroids during her decades of stargazing (asteroid 9904 is called Mauratombelli in her honor).

    Nominating Mr. Vezzosi was a way of thanking him for helping to get the observatory off the ground, Ms. Tombelli explained.

    “We had nothing else to give, just my rocks in the sky,” she said.

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    France24 - Monde

    En plein conflit social, le maintien de l’ordre à la française pointé du doigt

    Publié le : 23/03/2023 - 06:39

    David RICH Suivre

    Interpellations abusives, usage disproportionné de la violence, encerclement de foules… Alors que se multiplient ces derniers jours les manifestations spontanées contre la réforme des retraites, le débat sur les violences policières en France refait surface, alimenté par la publication de vidéos choquantes sur les réseaux sociaux.

    "La détermination qui s’exprime dans la rue est en train de se transformer en colère", avait alerté le 12 mars le leader syndical Laurent Berger, espérant dissuader le gouvernement de recourir à l'article 49.3 de la Constitution.

    Après le passage en force de la réforme des retraites jeudi dernier avec cette procédure sans vote à l’Assemblée nationale, les événements ont donné raison au secrétaire général de la CFDT. Suite aux deux mois de manifestations pacifiques contre le projet du gouvernement, des rassemblements spontanés ont éclaté à travers la France, marqués par une escalade notable des incidents.

    À l'aube de la neuvième journée de grève et d’action décidée par l’intersyndicale jeudi 23 mars, la tension laisse craindre de nouvelles violences alors que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé d'importants renforts policiers.

    En parallèle, les critiques fusent contre la gestion du maintien de l’ordre lors de ces récents rassemblements. L’opposition de gauche ainsi que des magistrats et des défenseurs des droits de l’Homme dénoncent une répression excessive, visant à intimider les manifestants.

    Détentions arbitraires et vidéos de violences

    Lundi, le Syndicat de la magistrature est monté au créneau, accusant le gouvernement d’instrumentaliser la justice. "Sur 292 gardes à vue de manifestant·es, seules neuf ont donné lieu à des poursuites pénales" après la manifestation de jeudi place de la Concorde, a-t-il déploré, fustigeant une utilisation "très abusive" de la garde à vue et rappelant que "l'autorité judiciaire n'est pas au service de la répression du mouvement social".

    Selon le dernier bilan consolidé du parquet de Paris, 425 personnes ont été placées en détention provisoire lors des trois premières soirées de manifestations spontanées, alors que seulement 52 d’entre elles ont finalement fait l'objet de poursuites.

    Il n’y a "pas d'interpellations injustifiées", a réagi lundi le préfet de police Laurent Nuñez, expliquant qu’il n’est pas toujours possible de matérialiser l’infraction dans le délai des 48 heures de garde à vue. "On interpelle pour des infractions qui, à nos yeux, sont constituées", a-t-il insisté.

    "Il y a eu 1 200 manifestations non déclarées, il faut savoir qu'être dans une manifestation non déclarée est un délit et mérite une interpellation", a pour sa part déclaré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Une contre-vérité puisque la Cour de cassation a rappelé que la participation à un rassemblement non déclaré ne saurait être un motif d’arrestation.

    Au cours du week-end, plusieurs vidéos devenues virales ont suscité une vive indignation quant au comportement présumé de certains policiers durant ces manifestations.

    Dans l’une d’entre elles, un membre des forces de l’ordre assène un violent coup de poing au visage d’un manifestant, qui chute inanimé au sol. Un geste en apparence "inadapté", a reconnu le préfet de police, alors que le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire.

    un membre de la #BRAV vient de mettre une droite à un manifestant #ReformeDesRetraites #directAN #greve20mars #manif20mars #Manifestations #MacronDestitution #MotionDeCensureTransPartisane #Borne #Macron pic.twitter.com/PQPn4n6fuG

    March 20, 2023

     

    Une autre vidéo massivement partagée montre un policier tirer au lanceur de balles de défense (LBD) en direction d’un manifestant en fuite, en proférant des insultes.

    « Tiens ramasse tes couilles enculé ! » crie un policier après avoir tiré au LBD sur un manifestant (@blast_france)#MotionDeCensureTransPartisane #Revolution #greve20mars #manifestations#ReformesDesRetraites pic.twitter.com/vu1OFhIMkx

    March 20, 2023

    Deux exemples parmi d’autres captés par des vidéastes amateurs et des journalistes. Des comportements qui interrogent et ont même entraîné un commentaire de l’ONU. "Je suis de très près les manifestations en cours et rappelle que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental", a alerté lundi son rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d'association.

    #France - Je suis de très près les manifestations en cours et rappelle que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental que les autorités doivent garantir &protéger. Les agents des forces de l’ordre doivent les faciliter et éviter tout usage excessive de la force. 🧵 pic.twitter.com/2NILUyz15M

    March 20, 2023

     

    Retour au "schéma classique" du maintien de l’ordre

    Ces débordements marquent un tournant dans le mouvement social contre la réforme des retraites après deux mois de manifestations massives et pacifiques contre le projet impopulaire du gouvernement.

    Pour Christian Mouhanna, chargé de recherches au CNRS spécialiste des politiques de sécurité, ce regain de violences illustre un retour à un schéma du maintien de l’ordre finalement "assez classique". "Depuis les attentats de 2015, il y a eu un durcissement évident de la gestion du maintien de l’ordre, plus offensif et moins tourné vers la négociation. Celui-ci s’est manifesté d’abord lors des manifestations contre la loi Travail puis lors des rassemblements étudiants contre Parcoursup, avant de se cristalliser lors du mouvement des Gilets jaunes", rappelle-t-il.

    "Bien sûr, il est plus dur de gérer des mouvements sans organisateurs identifiés mais les autorités ont tendance à minimiser les débordements policiers lorsqu’ils se produisent, ce qui a pour effet d’encourager les éléments les plus répressifs au sein des forces de l’ordre."

    Tactiques policières décriées

    Au cours des dernières années, la gestion du maintien de l’ordre à la française a suscité d'intenses débats dans l’Hexagone, notamment sur l’utilisation du LBD, interdit dans de nombreux pays car jugé trop dangereux. Le retrait de cette arme avait été demandé en 2017 par le défenseur des droits mais rejeté deux ans plus tard par le Conseil d'État.

    Les vidéos publiées ces derniers jours ont également relancé le débat sur les "nasses", une pratique consistant à bloquer des manifestants dans un périmètre. En 2021, le Conseil d’État avait sévèrement critiqué cette technique, jugeant qu’elle pouvait constituer une entrave importante à la liberté de manifestation.

    "Cette stratégie crispe tout le monde car elle empêche la fluidité des mouvements de foules et constitue bien souvent un facteur d’aggravation", analyse Christian Mouhanna. "Elle est souvent utilisée comme une arme préventive très discutable. Comment expliquer qu’elle n’ait pas été employée lors des énormes mobilisations syndicales mais plusieurs fois ces derniers jours lors de manifestations rassemblant seulement quelques milliers de personnes ? On voit bien qu’elle est utilisée pour impressionner."

    Enfin, le scandale suscité par la vidéo du policier assénant un coup de poing au visage donne une image peu reluisante de l’action des Brigades de répression de l'action violente motorisées (Brav-M), créées début 2019 dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes et dont les méthodes avaient alors fait l’objet de nombreuses polémiques. Des critiques d’autant plus vives que ces méthodes rappellent celles des "voltigeurs", une brigade dissoute en 1986 après la mort de Malik Oussekine.

    Ces unités, composées en partie de forces issues de brigades anticriminalité (BAC), ne sont pas permanentes, intervenant de manière ponctuelle lors de manifestations. "Ces policiers ne sont pas des professionnels du maintien de l’ordre, et leurs actions génèrent parfois de fortes tensions, y compris avec les CRS et les gendarmes mobiles qui sont eux les vrais spécialistes du domaine", affirme Christian Mouhanna.

    Les JO en ligne de mire

    Cette vive polémique quant à la gestion sécuritaire des mouvements sociaux intervient alors que la France se prépare à accueillir deux événements sportifs majeurs : la Coupe du monde de rugby à l’automne 2023 puis les Jeux olympiques de Paris durant l’été 2024. Or le monde du sport, lui non plus, n’échappe pas aux critiques sur la gestion du maintien de l’ordre.

    Le mois dernier a ainsi été publié un rapport indépendant accablant sur les débordements lors de la finale de la Ligue des champions de mai 2022 au Stade de France, en banlieue parisienne. Il fustige l’approche sécuritaire de la police française et notamment l'utilisation de gaz lacrymogènes et de sprays au poivre, qui "n’ont pas leur place dans une fête du football". De quoi inciter le gouvernement à revoir sa copie sécuritaire, au risque de laisser son image se dégrader à l’international.

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    Retraites : des policiers accusés de violence et des gardes à vue "arbitraires" critiquées

    LE FIL DU 21 MARS

    Pour Emmanuel Macron, "la foule" n'a pas de "légitimité" face aux élus

    Retraites : l'opposition et les syndicats dénoncent "le mépris" d'Emmanuel Macron

    L'Humanité

    À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres

    Reportage

    Russie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.

    Vadim Kamenka

    Rostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.

    Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.

    des millions de réfugiés du donbass passent par rostov

    Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.

    Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »

    Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.

    Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre. 

    RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don
    France24 - Monde

    Retraites : regain de mobilisation et de tensions, nouvelle journée d'actions mardi

    Publié le : 23/03/2023 - 09:53

    FRANCE 24 Suivre

    Un total de 1,08 million de manifestants ont défilé jeudi en France, selon le ministère de l'Intérieur, 3,5 millions selon la CGT pour la neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Des violences et des heurts ont été signalés au fil de plusieurs cortèges. L'intersyndicale a appelé à "une nouvelle grande journée de grèves et de manifestations mardi 28 mars partout dans le pays". Retrouvez notre liveblog du 23 mars.

    Au lendemain d'une intervention du président de la République qui a hérissé les opposants, la journée d'actions intersyndicale, jeudi 23 mars, était la première organisée dans toute la France après l'adoption de la loi via l'arme constitutionnelle du 49.3.

    • Entre 1,089 million de manifestants (Intérieur) et 3,5 millions (CGT) ont défilé dans plus de 300 villes partout en France, dont entre 119 000 (Intérieur) et 800 000 (CGT) à Paris. Ces chiffres marquent un net regain de la mobilisation.

    • La journée a également été marquée par une radicalisation du mouvement avec de nombreux incidents et de nombreux faits de violence dans plusieurs villes. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait état de 123 gendarmes et policiers blessés et de 172 personnes interpellées en France.

    • Alors que des heurts avaient toujours lieu dans la soirée, notamment à Paris, l'intersyndicale, décidée à ne pas "tourner la page", a appelé en début de soirée à "une nouvelle grande journée de grèves et de manifestations mardi 28 mars partout dans le pays" et à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end.

    • Pendant ce temps, les grèves entrainaient de nombreuses perturbations, notamment dans les transports. À la SNCF, seule la moitié des TGV Inoui et Ouigo et le tiers des TER circulaient, tandis que la RATP faisait état d'un trafic "très perturbé". Quelques dizaines de personnes ont également fait irruption à l'aéroport de Roissy, bloquant durant une heure les accès au Terminal 1 avant d'en être délogés dans le calme. Face au risque de pénurie de carburant, le gouvernement a pris un arrêté de réquisition à l'égard des grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Normandie. Des monuments ont également été fermés, dont la Tour Eiffel ou le château de Versailles. Dans l'Éducation nationale, le ministère a comptabilisé 23,22 % de grévistes dans le primaire et 19,61 % dans le secondaire.

    • L'agitation a aussi gagné une partie de la jeunesse. Le ministère a signalé jeudi après-midi "148 incidents dans les lycées en France" dont 38 blocages. Des universités ont elles aussi été bloquées, dont la peu révolutionnaire faculté de droit d'Assas.

    Veuillez rafraîchir la page si le liveblog ne s'affiche pas automatiquement.

     

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    Retraites : une 8e journée de mobilisation marquée par l'accord parlementaire sur la réforme

    Mobilisation contre la réforme des retraites en net recul, Macron appelé à "consulter le peuple"

    Valeurs Actuelles

    Lille : Martine Aubry demande au préfet d’interdire un concert du rappeur Millésime K.

    La tournée du rappeur patriote Millésime K. déplaît fortement à Martine Aubry. Mardi 21 mars, la maire socialiste de Lille a demandé à la préfecture du Nord d’interdire le concert de l’artiste, qui était prévu pour samedi prochain, relaie Le Figaro.

    Les élus écologistes lillois se sont rapidement joints à cette demande de censure, brossant un portrait peu reluisant du rappeur. « Ce dernier est connu pour ses textes aux propos ouvertement racistes, sexistes, homophobes et transphobes, contraires aux valeurs de la République qu’il se targue pourtant de défendre », a ainsi écrit dans un communiqué le « Groupe des élu.es Lille Verte ». En effet, Lille verte accuse Millésime K. de duper les propriétaires des salles, qui seraient « rarement mis au courant de la nature précise de l’évènement lors de la location ».

    La préfecture du Nord n’a, pour le moment, pas annoncé l’interdiction du concert de Millésime K. qui n’a, semble-t-il, pas du tout prévu de l’annuler. Le rappeur a réagi sur le réseau social Instagram : « Lille, on se voit samedi soir, j’espère qu’il y a de l’ambiance dans le Nord ».

    Des tentatives de censure récurrentes

    Mais les concerts de l’artiste patriote sont régulièrement menacés. Le 10 mars dernier, un de ses concerts à Grenoble s’est vu annulé à la suite d’une dénonciation des syndicats et d’organisations antifascistes. « Les agressions et le terrorisme d’extrême droite sont en hausse de partout et les paroles de Millésime K. y incitent clairement, il est temps de les stopper », écrivaient-elles dans un communiqué, sans pour autant les nommer.

    Avec plus de 700 000 abonnés sur TikTok, Millésime K. est l’auteur de trois albums, respectivement intitulés « Liberté », « Égalité », « Fraternité ». De quoi faire trembler la gauche. Le rappeur qui continue sa tournée malgré les tentatives d’interdiction devra se produire à Paris, Marseille, Montpellier ou encore Strasbourg.

    Lille : les dernières actualités

    Lille : traumatisé par son expérience au Mali, un militaire se suicide dans sa caserne

    Hauts-de-France : des militants écologistes dégonflent les pneus de 65 véhicules pour les mettre “hors d’état de nuire”

    Lille : un Guinéen sous OQTF et sorti de prison suspecté du viol d’une femme de 78 ans

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - Monde

    Au nord du Burkina Faso, 14 morts dans une attaque terroriste

    Publié le : 23/03/2023 - 18:21

    FRANCE 24 Suivre

    Mercredi matin, une attaque dans le nord du Burkina Faso a fait 14 morts dont quatre soldats. L'unité prise pour cible se trouvait à Zorkoum, à une dizaine de kilomètres de la ville de Kaya.

    Une dizaine de supplétifs civils et quatre soldats ont été tués mercredi lors d'une attaque près de Kaya, dans le nord du Burkina Faso, où le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, est en visite, ont indiqué jeudi 23 mars à l'AFP des sources sécuritaires et locale.

    "Tôt dans la matinée du mercredi, des groupes terroristes ont attaqué une unité mixte de militaires et de volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils) à Zorkoum", localité située à une dizaine de kilomètres de Kaya (nord), a déclaré à l'AFP une source sécuritaire. "On déplore côté ami quatre soldats et une dizaine de volontaires tombés. Côté ennemi, une vingtaine de terroristes ont été neutralisés", a précisé cette source. 

    Confirmant l'attaque, une autre source sécuritaire a évoqué "plusieurs pertes parmi les éléments de défense", sans cependant évoquer de bilan précis. 

    L'unité prise pour cible à Zorkoum était chargée de sécuriser les travaux de réparation des installations d'approvisionnement en eau de la ville de Kaya, régulièrement sabotées par des hommes armés, a expliqué à l'AFP un responsable local, confirmant également l'attaque. 

    Visite du président de la transition

    Arrivé mercredi matin dans la ville de Kaya pour une durée de 48 heures, le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, s'est rendu sur les lieux de l'attaque "quelques heures plus tard", pour "saluer la bravoure des éléments qui ont réussi à repousser l'attaque en leur infligeant d'énormes pertes", a indiqué une source sécuritaire de haut rang.

    "Hier matin quand nous venions (à Kaya), l'ennemi a décidé de nous accueillir d'une manière assez spectaculaire. Peut-être qu'il se disait que ça allait toucher notre moral pour nous décourager. Mais non ! Il ne fait que nous encourager à aller vers lui, vers le combat", a déclaré le président jeudi.  "Aujourd’hui on peut nous attaquer, certes, mais ils ne peuvent pas repartir sain et sauf. Et dans un futur proche, nous voulons tout mettre en œuvre pour qu'on ne puisse pas nous attaquer", a-t-il ajouté.

    Le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch il y a près de six mois, avait fait part en février de sa "détermination intacte" à combattre les terroristes, malgré la multiplication des attaques. 

    Onze civils, dont cinq supplétifs de l'armée, ont été tués dimanche et lundi lors de plusieurs attaques de terroristes présumés dans le centre-est et l'est du pays, selon des sources locales et sécuritaire.

    Depuis 2015, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes terroristes liés à celui de l'État islamique et à Al-Qaïda, qui ont fait en tout 10 000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.

    Avec AFP

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    Au Burkina Faso, une dizaine de civils tués par des groupes terroristes

    Burkina Faso : au moins 51 soldats tués dans une nouvelle attaque sanglante

    Burkina Faso : plusieurs dizaines de soldats tués en quatre jours dans deux attaques

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Retraites : des riverains applaudissent les forces de l’ordre et insultent des casseurs à Lyon

    Ils en ont assez. Mercredi 22 mars, en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites, des riverains d’un quartier de Lyon s’en sont pris verbalement à des groupes de casseurs, rapporte CNews. Alors qu’une manifestation se tenait ce mercredi soir dans la capitale des Gaules, des groupes de casseurs ont commencé à semer le chaos dans la ville. Une situation qui a généré des tensions avec les forces de l’ordre. Mais pas seulement. Dans la rue des Chartreux (1er arrondissement), des riverains ont applaudi la police qui intervenait contre un groupe de casseurs et insulté copieusement ces derniers.

    Scène inattendue rue des Chartreux à Lyon sur le passage de la manif anti-réforme des retraites. Des riverains applaudissent les policiers et invectivent les casseurs pic.twitter.com/xZFvCcLO6E

    — Lyon Mag (@lyonmag) March 22, 2023

    « Cassez-vous »

    Certains riverains à leurs fenêtres s’en sont pris directement aux casseurs qui incendiaient une poubelle : « Va chez toi, brûle chez toi », « Allez brûler vos voitures à vous bande de c*** », « Allez brûler votre quartier », « Cassez-vous » … peut-on notamment entendre.

    Depuis l’adoption de réforme des retraites via un 49.3 et le rejet de deux motions de censure, la contestation contre cette réforme a pris un tournant plus dur, des groupes d’extrême gauche profitant de manifestations non-déclarées pour semer le chaos et s’en prendre tant aux forces de l’ordre qu’au mobilier urbain ou aux devantures de commerces.

    Ce jeudi 23 mars, les syndicats organisent une nouvelle journée de grèves et de manifestations. Et après l’interview mercredi midi du chef de l’Etat, qui n’a pas apaisé la colère des opposants à la réforme, les responsables syndicaux appellent à une « mobilisation massive ».

    Lyon : les dernières actualités

    Lyon : les affrontements au couteau se multiplient depuis une semaine

    Lyon : des habitants dénoncent l’allègement par la mairie écologiste d’un dispositif anti-rodéo

    Retraites : opposé à la réforme, le maire écologiste de Lyon furieux après des dégradations sur la mairie du 4e arrondissement

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - Monde

    "Je ne veux pas me cacher" : Diomande dénonce l'exploitation des sans-papiers dans le BTP

    Publié le : 22/03/2023 - 18:27Modifié le : 22/03/2023 - 18:48

    Alexandra RENARD Samia METHENI Suivre

    Depuis le printemps 2022, l'inspection du travail a révélé de nombreux cas de travailleurs sans-papiers sur les chantiers des futurs JO de Paris. Une situation qui a mis en lumière l'apport de cette main-d’œuvre clandestine dans le secteur du bâtiment. France 24 est partie à la rencontre de Diomande, un sans-papiers travaillant dans le bâtiment depuis quatre ans.

    New York Times - World

    Jailed in Egypt at 17, He Wrote to Survive and to Share His Long Ordeal

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    The Saturday Profile

    Sentenced as a teenager to 15 years for “unlawful assembly,” Abdelrahman ElGendy started recording the abuses of prison life. The idea of someday publishing his memoir gave him a reason to live.

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    By Aida Alami

    Abdelrahman ElGendy envisioned the ending of his book would be inspiring, despite all the horrors he would have to recount.

    Starting at age 17, Mr. ElGendy spent six years and three months in squalid prisons in Egypt, and one way he survived, he said, was to imagine the memoir he would publish if he were ever freed.

    He knew the harrowing abuses he witnessed and endured during his detention — including guards whipping prisoners and beating them with batons and wooden chair legs — would make for a powerful story, if hard to read and even harder to share. But the thought of the book also gave him an existential purpose at a time when his life was little more than suffering.

    He knew he didn’t want his memoir to be about only pain and degradation. The idea that, somehow, it could also be about hope helped ease his despair, letting him dream that all he was going through could have a positive meaning in the end.

    “This is how I want readers to receive my work one day: What you’re holding between your hands, this is it. This is how I survived,” said Mr. ElGendy, now 27 and studying for a Master of Fine Arts degree at the University of Pittsburgh. His autobiography is his thesis project.

    Mr. ElGendy was arrested at 17 in Cairo in October 2013 as he sat in a car with his father while taking pictures and filming a protest.

    His prior activism had been short-lived: He had attended only a few protests, starting after his friend’s father was one of hundreds of people killed by Egyptian security forces in August of that year amid a brutal crackdown on the supporters of the recently ousted president, Mohamed Morsi.

    Earlier on the day of his arrest, he had fought with his parents, who were not politically active and didn’t want him to take any more risks. But a teacher he loved had recently been arrested, and he wanted to do something about it.

    They made a compromise: His father would take him to the protest and they would not leave the car.

    But plainclothes officers were standing nearby. They pulled the teenager out of the car, snatched his phone and beat him, he said. His father, pleading that they let his son go, was arrested, too.

    Explore The Times’s Saturday Profiles

    They are shaping the world around them. These are their stories.

    Father and son spent days awaiting interrogation, crammed in a small cell with dozens of other people sleeping on top of each other. The teenager stood in a corner, fanning his frail father with a piece of cardboard.

    They were eventually tried as a group of 68, all in the same cage in a courtroom, and sentenced to 15 years in a maximum-security prison for the crime of “unlawful assembly.”

    After his conviction, the teenager was transferred to prison, where he was stripped naked and groped, he said, and had his head shaved. He said prisoners referred to the ritual as a “welcome party” and that it was designed to “tame and break” prisoners.

    His fear at suddenly being a teenage inmate in a country with a notoriously brutal penal system was compounded by guilt that his father, who owned a marketing research firm, was with him behind bars.

    The first time he wrote while in custody was after a court hearing in May 2014.

    While standing inside a police transport vehicle, he saw his reflection in the metal, which fed an urge to put down in words the cruelty and absurdity of the events that had led him there. He went back to his cell and scribbled his first essay, in Arabic.

    “Remnants of a lost dream and withering hope: I see them peeking from my reflection on the handcuff crushing my wrist,” he wrote.

    His cellmates cried when he read it to them, so he decided to smuggle the paper to his sister, who published it on Facebook. On her next visit, she shared readers’ reactions: shock, sadness and compassion. That encouraged him to continue, and writing became the way he would fill much of his time as he sat in his cell.

    Mr. ElGendy’s case wasn’t publicized like that of some high-profile prisoners. Protesters around the world did not chant his name, columns in international papers were not written asking for his release and editorial boards were not aware of his plight.

    His situation, after all, was not extraordinary; in fact, it was common in Egypt. He was just one of more than 60,000 political prisoners in Egyptian jails, including pretrial detainees, according to estimates by human rights groups last year. A New York Times investigation revealed the extent of the abuses suffered by the prisoners, including many who were accused only of having noncompliant political views.

    While in prison, Mr. ElGendy enrolled at Ain Shams University and eventually graduated with a degree in mechanical engineering. Egyptian law permits prisoners to sit for university exams.

    As a student, he was allowed to have books in English that his jailers thought were for class. He said he read over 300 books, studying and writing mostly at night beside the cells’ bathroom, where a dim light shone and when the prison was quieter.

    His determination to finish his degree, he said, was driven in part by the role he imagined his graduation would play in his memoir.

    “I’d be in the middle of a mental breakdown studying to finish my degree, and what keeps me going is thinking how anticlimactic it would be in the book when the protagonist doesn’t graduate after all this buildup,” he explained. Pushing him on, he added, was “this notion that whatever I experienced was not in absolute vain.”

    Mr. ElGendy hid his writing in the dirty laundry he gave his family during their monthly visits. His father was pardoned after three years in jail.

    His writing started receiving attention, and in 2018, the Egyptian publication Mada Masr, one of the only remaining independent voices in Egypt, ran his essays as a multipart series, “Anatomy of an Incarceration.”

    In one piece, he wrote about the anticipation of a family visit and the careful choreography required to leave his cell, where each inmate was given a bare 12 inches of space:

    “We tiptoed and hopped across the cell, not wanting to step on anyone’s head or stomach by mistake — those two hurt the most. We aimed for hands and feet only. I yelled that we were ready as we approached the cell door, and it opened with a bang to let us out for the first time in a week — an entire week spent rotting with 64 other prisoners in a tiny 4-by-5-meter cell.”

    With his sentencing upheld after an appeal, his only hope for early release was a presidential pardon. But he never received one. He was moved between seven jails in his six-plus years.

    Finally, it was determined that a clerical error had led to his being improperly tried as an adult.

    He was retried as a minor and released in January 2020. A prison guard woke him up to tell him the news. He left the prison as suddenly as he had entered it.

    Mr. ElGendy now lives in Pittsburgh, drawn by a strong creative nonfiction program. He spends his days writing his master’s thesis, working to release other prisoners and giving talks about human rights.

    In prison, he said, reading works of resistance by contemporary Egyptian authors — like the poetry of Mostafa Ibrahim and Tamim Al-Barghouthi and the novels of Ahdaf Soueif — shook and inspired him. “I’ve absorbed this idea of resistance through storytelling,” he said.

    “I dream that my book plays the same role for generations to come,” he added. “The stories exist, because I told them. I was there, this is what happened and you cannot rob me of my words.”

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    Valeurs Actuelles

    Deux mineurs à moto suspectés d’avoir mortellement renversé une octogénaire à Brest

    L’enquête devra déterminer les circonstances exactes du drame. Deux jeunes hommes au volant d’une moto sont suspectés d’avoir mortellement renversé, mercredi 22 mars, une personne âgée à Brest (Finistère), rapporte Sud-Ouest. Les deux jeunes, mineurs puisqu’âgés de 16 ans, circulaient à vive allure sur une moto de type « grosse cylindrée », dixit le procureur, lorsqu’ils ont fauché une vieille dame qui traversait une rue sur un passage piéton du quartier de Pontanézen, au nord de Brest. À l’arrivée des secours, aux alentours de 17 h 15, la victime, âgée de 84 ans, était déjà morte. Les suspects avaient, eux, pris la fuite.

    Homicide involontaire aggravé

    Le lendemain, jeudi 23 mars, les deux jeunes suspects se sont rendus au commissariat de la ville, où « ils ont immédiatement été placés en garde à vue pour les faits d’homicide involontaire aggravé », a indiqué le procureur de la République de Brest Camille Miansoni. La veille, des témoins de la scène avaient pu donner leur version des faits. Selon une source policière, avant leur placement en garde à vue, les deux mineurs « avaient été identifiés depuis mercredi » par la police. Ils sont défavorablement connus des services de police. Le procureur a confirmé l’ouverture d’une enquête menée par la Sûreté Départementale qui « devra déterminer les circonstances précises de l’accident et le rôle respectif éventuel de chacun des mis en cause ».

    Brest : les dernières actualités

    Le maire socialiste de Brest renvoyé en correctionnelle pour « recel d’abus de confiance »

    A Brest, deux Ukrainiens accusés de pédophilie et pornographie sur leur fils de 7 ans

    Du “copiétonnage”, une alarme… l’application de Bibus pour lutter contre le harcèlement de rue à Brest

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - Monde

    Entre Paris et Berlin, les divisions sur l'automobile et le nucléaire bousculent le sommet de l'UE

    Publié le : 23/03/2023 - 16:23

    Barbara GABEL

    Les divisions entre la France et l'Allemagne autour de la fin du moteur thermique en 2035 et de l’avenir de l’énergie nucléaire s’invitent au sommet européen, lancé jeudi à Bruxelles, sur fond de lutte contre le réchauffement climatique et de guerre en Ukraine qui poussent l’Europe à se défaire des énergies fossiles.

    Les discussions s'annoncent ardues. Les disputes franco-allemandes sur la place du nucléaire dans la lutte contre le changement climatique et l'interdiction des moteurs thermiques en 2035 jettent une ombre sur le sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'UE, qui se tient à Bruxelles jeudi 23 et vendredi 24 mars. 

    L'Ukraine, mais aussi les moyens de renforcer la compétitivité de l'économie européenne, sont à l'agenda des discussions. Dès son arrivée, Xavier Bettel, Premier ministre du Luxembourg, allié de Berlin dans le rejet de l'atome, a défendu sa position. "L'énergie nucléaire ? Elle n'est pas sûre, pas rapide, pas bon marché et elle n'est pas respectueuse du climat. Avec des drapeaux européens dessus, ce serait une arnaque", a-t-il lancé. 

    L'affrontement sur le nucléaire fait rage

    Une réunion bilatérale entre la France et l'Allemagne est prévue vendredi matin, alors que les relations entre les deux puissances européennes sont tendues depuis des mois.  

    Le contexte est difficile pour le président français Emmanuel Macron, arrivé en toute discrétion avec trois heures de retard jeudi, après deux mois de contestation massive contre sa réforme des retraites. De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz est également en difficulté dans les sondages et empêtré dans les divisions de sa coalition. 

    Paris et Berlin ne cessent de batailler sur la question du nucléaire depuis que l'Allemagne a décidé d'en sortir après la catastrophe de Fukushima en 2011. La semaine dernière encore, le couple franco-allemand s'était affronté sur la place du nucléaire dans une proposition de règlement de la Commission européenne en matière de politique industrielle.  

    La France et une dizaine d'États qui misent sur cette technologie souhaitaient obtenir la reconnaissance de l'atome dans les moyens à soutenir pour décarboner l'économie, contre l'avis de l'Allemagne et d'une poignée de pays antinucléaires. 

    >> À lire aussi : Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent

    Finalement, Paris a obtenu que le nucléaire soit mentionné, décrochant une victoire symbolique. Mais, en pratique, la filière ne bénéficiera quasiment d'aucun des avantages prévus par le texte, comme l'accélération des procédures d'autorisation de projets ou les facilités de financements qui profiteront aux énergies renouvelables. 

    La querelle des moteurs thermiques

    Autre point de discorde : l'automobile. Le gouvernement allemand a choqué ses partenaires début mars en bloquant un texte clé du plan climat de l'UE sur les émissions de CO2 des voitures, qu'elle avait pourtant déjà approuvé.  

    Ce texte, qui imposera de fait les motorisations 100 % électriques pour les véhicules neufs à partir de 2035, avait fait l'objet en octobre d'un accord entre États membres et négociateurs du Parlement européen, et avait été formellement approuvé mi-février par les eurodéputés réunis en plénière

    >> À lire aussi : Fin des voitures thermiques en 2035 : "une bonne nouvelle" même si "le véhicule propre n'existe pas"

    Mettant en avant les carburants synthétiques (ou "e-fuels") comme solution après 2035, l'Allemagne a réclamé de la Commission européenne qu'elle présente une proposition ouvrant la voie aux véhicules fonctionnant aux carburants de synthèse, une disposition pourtant déjà prévue dans l'accord conclu l'an dernier. 

    Cette technologie, encore en développement, consisterait à produire du fuel à partir de CO2 issu des activités industrielles en utilisant de l'électricité bas-carbone. Défendue notamment par des constructeurs de véhicules haut de gamme allemands et italiens, elle permettrait de prolonger l'utilisation de moteurs thermiques après 2035.

    "L'Allemagne est très dépendante du secteur automobile, et donc des moteurs thermiques", rappelle Rémi Bourgeot, économiste principal au conférence Board, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), sur France 24. Selon l'expert, le passage au 100 % électrique relève d'un "défi très important". "Les constructeurs européens partent de loin et ne sont pas bien positionnés dans l'offre de véhicules électriques." La question des batteries et de la dépendance à l'Asie et à la Chine se pose également. "On peut craindre que l'Europe n'arrive pas à bâtir une autonomie dans ce domaine." 

    L'exécutif européen mène des discussions complexes avec Berlin pour trouver une issue. L'idée est qu'elle précise, dans un texte séparé, comment l'UE pourra accorder à l'avenir un feu vert aux carburants de synthèse, sans remettre en cause ses objectifs de réduction de CO2. 

    Mais cette technologie est vivement contestée par les ONG environnementales. "Les carburants synthétiques sont chers en raison de leur processus de production coûteux et énergivore", dénonce notamment la Fédération européenne pour le transport et l'environnement sur son compte Twitter. "Le coût sera répercuté sur les automobilistes et seuls les riches pourront payer la facture." 

    E-fuels are expensive due to their costly & energy intensive production process.The cost will get passed onto drivers & only the wealthy will be able to foot the bill.Some drivers who buy new ICEs will be pushed into circumventing the rules & buying fossil petrol instead.2/5

    March 23, 2023

    Plusieurs responsables s'inquiètent d'une remise en cause des procédures de l'UE qui pourrait faire dérailler de nombreux textes, notamment du plan climat européen, si d'autres États devaient suivre cet exemple. 

    "Toute l'architecture européenne de prise de décision s'écroulerait si nous agissions tous comme ça", a critiqué le Premier ministre letton, Krisjanis Karins. 

    "La plupart des pays disent : 'On a pris ce cap [du véhicule électrique], ne changeons pas de cap'", a souligné le chef du gouvernement belge, Alexander De Croo. 

    "On ne souhaite pas revenir sur la date de 2035", a souligné de son côté l'Élysée. 

    Avec AFP 

     

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    MBDA et Nexter ont été retenus par la DGA pour le développement de la munition téléopérée COLIBRI

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    En mai 2022, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] a lancé un appel à projets en vue de développer deux types de munitions téléopérées [encore appelées « rôdeuses »], dont l’efficacité, démontrée lors de la guerre du Haut-Karabakh d’octobre 2020, venait d’être confirmée dans les combats en Ukraine.

    Le premier projet, appelé « LARINAE », vise mettre au point une munitions rôdeuse pouvant atteindre une cible potentielle dans un rayon de cinquante kilomètres. Quant au second, baptisé « COLIBRI », il consiste à développer un appareil du même genre, mais pour des objectifs situés à seulement cinq kilomètres de distance.

    « Nous avons indiqué vouloir des solutions peu onéreuses, évidemment efficaces, prévoyant une autonomie fonction de la zone considérée et livrées très vite ; nous voulons aussi que les militaires soient capables de se former très rapidement », a récemment précisé Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement, à l’origine de ces deux appels projets puisqu’il dirigeait l’AID au moment de leur lancement.

    L’enjeu de LARINAE et COLIBRI est de taille. Du moins il pourrait l’être… En effet, lors d’une audition parlementaire, en janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a affirmé que les « munitions rôdeuses » constituaient une « capacité clé » et que, l’un des objectifs de la prochaine Loi de programmation militaire serait d’en acquérir « plusieurs milliers » pour les besoins de l’armée de Terre. Et d’expliquer : « que de faire des stocks [de munitions] de manière indifférenciée, on va aussi s’intéresser à la nature même des systèmes d’armes pour regarder ce dont on peut avoir besoin en fonction de la nature de l’engagement et de la réactivité que l’on doit avoir ».

    Quoi qu’il en soit, ce 21 mars, l’AID a annoncé qu’elle venait de retenir deux consortiums pour le projet COLIBRI [elle n’a en revanche rien dit au sujet de LARINAE].

    « Le projet porté par les sociétés MBDA et Novadem et le projet développé par Nexter et une société française de drones [Delair?] ont été retenus parmi 19 propositions industrielles », a en effet indiqué l’AID, via un communiqué.

    La sélection de deux projets, décrits comme « complémentaires », permettra à la Direction générale de l’armement [DGA] d’explorer « plusieurs axes technologiques et opérationnels », afin de répondre rapidement et efficacement aux besoins exprimés par les forces.

    Ainsi, la solution proposée par MBDA et Novadem repose sur un drone à voilure tournante, plus facile à utiliser et à manoeuvrer. Elle « permettra d’explorer des cas d’usages en environnement urbain ou moins ouvert », souligne l’AID. Quant à celle soumise par Nexter et son associé, elle consiste à adapter un drone de surveillance à voilure fixe », mieux adapté pour les environnements « ouverts et possiblement plus vastes ».

    « Les deux projets intègrent une charge pyrotechnique. Les premières démonstrations de ces munitions télé-opérées sont envisagées pour fin 2023 », précise l’AID. Elles permettront « d’alimenter la connaissance des capacités de ces types de solutions d’un point de vue technique et opérationnel, ainsi que les aspects relatifs à la sécurité de mise en œuvre », ajoute-t-elle.

    Cet appel à projets inaugure une nouvelle approche en matière de programme d’armement, dans la mesure où il se concentre sur les effets à produire et non pas sur les spécifications techniques, tout en prenant en compte différents facteurs [coût, délais, etc].

    MBDA et Nexter ont été retenus par la DGA pour le développement de la munition téléopérée COLIBRI

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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    En mai 2022, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] a lancé un appel à projets en vue de développer deux types de munitions téléopérées [encore appelées « rôdeuses »], dont l’efficacité, démontrée lors de la guerre du Haut-Karabakh d’octobre 2020, venait d’être confirmée dans les combats en Ukraine.

    Le premier projet, appelé « LARINAE », vise mettre au point une munitions rôdeuse pouvant atteindre une cible potentielle dans un rayon de cinquante kilomètres. Quant au second, baptisé « COLIBRI », il consiste à développer un appareil du même genre, mais pour des objectifs situés à seulement cinq kilomètres de distance.

    « Nous avons indiqué vouloir des solutions peu onéreuses, évidemment efficaces, prévoyant une autonomie fonction de la zone considérée et livrées très vite ; nous voulons aussi que les militaires soient capables de se former très rapidement », a récemment précisé Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement, à l’origine de ces deux appels projets puisqu’il dirigeait l’AID au moment de leur lancement.

    L’enjeu de LARINAE et COLIBRI est de taille. Du moins il pourrait l’être… En effet, lors d’une audition parlementaire, en janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a affirmé que les « munitions rôdeuses » constituaient une « capacité clé » et que, l’un des objectifs de la prochaine Loi de programmation militaire serait d’en acquérir « plusieurs milliers » pour les besoins de l’armée de Terre. Et d’expliquer : « que de faire des stocks [de munitions] de manière indifférenciée, on va aussi s’intéresser à la nature même des systèmes d’armes pour regarder ce dont on peut avoir besoin en fonction de la nature de l’engagement et de la réactivité que l’on doit avoir ».

    Quoi qu’il en soit, ce 21 mars, l’AID a annoncé qu’elle venait de retenir deux consortiums pour le projet COLIBRI [elle n’a en revanche rien dit au sujet de LARINAE].

    « Le projet porté par les sociétés MBDA et Novadem et le projet développé par Nexter et une société française de drones [Delair?] ont été retenus parmi 19 propositions industrielles », a en effet indiqué l’AID, via un communiqué.

    La sélection de deux projets, décrits comme « complémentaires », permettra à la Direction générale de l’armement [DGA] d’explorer « plusieurs axes technologiques et opérationnels », afin de répondre rapidement et efficacement aux besoins exprimés par les forces.

    Ainsi, la solution proposée par MBDA et Novadem repose sur un drone à voilure tournante, plus facile à utiliser et à manoeuvrer. Elle « permettra d’explorer des cas d’usages en environnement urbain ou moins ouvert », souligne l’AID. Quant à celle soumise par Nexter et son associé, elle consiste à adapter un drone de surveillance à voilure fixe », mieux adapté pour les environnements « ouverts et possiblement plus vastes ».

    « Les deux projets intègrent une charge pyrotechnique. Les premières démonstrations de ces munitions télé-opérées sont envisagées pour fin 2023 », précise l’AID. Elles permettront « d’alimenter la connaissance des capacités de ces types de solutions d’un point de vue technique et opérationnel, ainsi que les aspects relatifs à la sécurité de mise en œuvre », ajoute-t-elle.

    Cet appel à projets inaugure une nouvelle approche en matière de programme d’armement, dans la mesure où il se concentre sur les effets à produire et non pas sur les spécifications techniques, tout en prenant en compte différents facteurs [coût, délais, etc].

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    En mai 2022, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] a lancé un appel à projets en vue de développer deux types de munitions téléopérées [encore appelées « rôdeuses »], dont l’efficacité, démontrée lors de la guerre du Haut-Karabakh d’octobre 2020, venait d’être confirmée dans les combats en Ukraine.

    Le premier projet, appelé « LARINAE », vise mettre au point une munitions rôdeuse pouvant atteindre une cible potentielle dans un rayon de cinquante kilomètres. Quant au second, baptisé « COLIBRI », il consiste à développer un appareil du même genre, mais pour des objectifs situés à seulement cinq kilomètres de distance.

    « Nous avons indiqué vouloir des solutions peu onéreuses, évidemment efficaces, prévoyant une autonomie fonction de la zone considérée et livrées très vite ; nous voulons aussi que les militaires soient capables de se former très rapidement », a récemment précisé Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement, à l’origine de ces deux appels projets puisqu’il dirigeait l’AID au moment de leur lancement.

    L’enjeu de LARINAE et COLIBRI est de taille. Du moins il pourrait l’être… En effet, lors d’une audition parlementaire, en janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a affirmé que les « munitions rôdeuses » constituaient une « capacité clé » et que, l’un des objectifs de la prochaine Loi de programmation militaire serait d’en acquérir « plusieurs milliers » pour les besoins de l’armée de Terre. Et d’expliquer : « que de faire des stocks [de munitions] de manière indifférenciée, on va aussi s’intéresser à la nature même des systèmes d’armes pour regarder ce dont on peut avoir besoin en fonction de la nature de l’engagement et de la réactivité que l’on doit avoir ».

    Quoi qu’il en soit, ce 21 mars, l’AID a annoncé qu’elle venait de retenir deux consortiums pour le projet COLIBRI [elle n’a en revanche rien dit au sujet de LARINAE].

    « Le projet porté par les sociétés MBDA et Novadem et le projet développé par Nexter et une société française de drones [Delair?] ont été retenus parmi 19 propositions industrielles », a en effet indiqué l’AID, via un communiqué.

    La sélection de deux projets, décrits comme « complémentaires », permettra à la Direction générale de l’armement [DGA] d’explorer « plusieurs axes technologiques et opérationnels », afin de répondre rapidement et efficacement aux besoins exprimés par les forces.

    Ainsi, la solution proposée par MBDA et Novadem repose sur un drone à voilure tournante, plus facile à utiliser et à manoeuvrer. Elle « permettra d’explorer des cas d’usages en environnement urbain ou moins ouvert », souligne l’AID. Quant à celle soumise par Nexter et son associé, elle consiste à adapter un drone de surveillance à voilure fixe », mieux adapté pour les environnements « ouverts et possiblement plus vastes ».

    « Les deux projets intègrent une charge pyrotechnique. Les premières démonstrations de ces munitions télé-opérées sont envisagées pour fin 2023 », précise l’AID. Elles permettront « d’alimenter la connaissance des capacités de ces types de solutions d’un point de vue technique et opérationnel, ainsi que les aspects relatifs à la sécurité de mise en œuvre », ajoute-t-elle.

    Cet appel à projets inaugure une nouvelle approche en matière de programme d’armement, dans la mesure où il se concentre sur les effets à produire et non pas sur les spécifications techniques, tout en prenant en compte différents facteurs [coût, délais, etc].

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    En mai 2022, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] a lancé un appel à projets en vue de développer deux types de munitions téléopérées [encore appelées « rôdeuses »], dont l’efficacité, démontrée lors de la guerre du Haut-Karabakh d’octobre 2020, venait d’être confirmée dans les combats en Ukraine.

    Le premier projet, appelé « LARINAE », vise mettre au point une munitions rôdeuse pouvant atteindre une cible potentielle dans un rayon de cinquante kilomètres. Quant au second, baptisé « COLIBRI », il consiste à développer un appareil du même genre, mais pour des objectifs situés à seulement cinq kilomètres de distance.

    « Nous avons indiqué vouloir des solutions peu onéreuses, évidemment efficaces, prévoyant une autonomie fonction de la zone considérée et livrées très vite ; nous voulons aussi que les militaires soient capables de se former très rapidement », a récemment précisé Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement, à l’origine de ces deux appels projets puisqu’il dirigeait l’AID au moment de leur lancement.

    L’enjeu de LARINAE et COLIBRI est de taille. Du moins il pourrait l’être… En effet, lors d’une audition parlementaire, en janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a affirmé que les « munitions rôdeuses » constituaient une « capacité clé » et que, l’un des objectifs de la prochaine Loi de programmation militaire serait d’en acquérir « plusieurs milliers » pour les besoins de l’armée de Terre. Et d’expliquer : « que de faire des stocks [de munitions] de manière indifférenciée, on va aussi s’intéresser à la nature même des systèmes d’armes pour regarder ce dont on peut avoir besoin en fonction de la nature de l’engagement et de la réactivité que l’on doit avoir ».

    Quoi qu’il en soit, ce 21 mars, l’AID a annoncé qu’elle venait de retenir deux consortiums pour le projet COLIBRI [elle n’a en revanche rien dit au sujet de LARINAE].

    « Le projet porté par les sociétés MBDA et Novadem et le projet développé par Nexter et une société française de drones [Delair?] ont été retenus parmi 19 propositions industrielles », a en effet indiqué l’AID, via un communiqué.

    La sélection de deux projets, décrits comme « complémentaires », permettra à la Direction générale de l’armement [DGA] d’explorer « plusieurs axes technologiques et opérationnels », afin de répondre rapidement et efficacement aux besoins exprimés par les forces.

    Ainsi, la solution proposée par MBDA et Novadem repose sur un drone à voilure tournante, plus facile à utiliser et à manoeuvrer. Elle « permettra d’explorer des cas d’usages en environnement urbain ou moins ouvert », souligne l’AID. Quant à celle soumise par Nexter et son associé, elle consiste à adapter un drone de surveillance à voilure fixe », mieux adapté pour les environnements « ouverts et possiblement plus vastes ».

    « Les deux projets intègrent une charge pyrotechnique. Les premières démonstrations de ces munitions télé-opérées sont envisagées pour fin 2023 », précise l’AID. Elles permettront « d’alimenter la connaissance des capacités de ces types de solutions d’un point de vue technique et opérationnel, ainsi que les aspects relatifs à la sécurité de mise en œuvre », ajoute-t-elle.

    Cet appel à projets inaugure une nouvelle approche en matière de programme d’armement, dans la mesure où il se concentre sur les effets à produire et non pas sur les spécifications techniques, tout en prenant en compte différents facteurs [coût, délais, etc].

    New York Times - World

    The Tech Worker With a 4-Hour Commute From the West Bank to Tel Aviv

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    The Saturday Profile

    Moha Alshawamreh is among the few Palestinians who work in Israel’s tech industry. His commute shows both the inequities of life in the West Bank and an exception to them.

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    By Patrick Kingsley

    Patrick Kingsley reports on Israelis and Palestinians for The Times, and Laura Boushnak is a photographer. They spent several days with Moha Alshawamreh in Israel and the occupied West Bank.

    As hundreds of Palestinians filed through an Israeli checkpoint one recent Monday morning, most were dressed for a day of manual labor. But there was at least one striking exception.

    Moha Alshawamreh, 31, wore a button-up shirt and carried a computer. While many of his relatives and neighbors, mostly male, were headed to the construction sites of southern Israel — providing cheap Palestinian labor for some of the lowest-paid jobs in Israel — Mr. Alshawamreh was on his way to a tech firm in Tel Aviv.

    “Look at all these people,” Mr. Alshawamreh said that day in January, with a mix of sadness and empathy. “You don’t see any of them with a laptop or going to an office.”

    Mr. Alshawamreh, the son of a laborer and a stay-at-home mother, is an engineer for a firm that uses artificial intelligence to improve retail websites — and one of the very few Palestinians working in the Israeli tech industry, considered one of the world’s most innovative.

    He wound up there after a remarkable set of circumstances, including encounters with a book about the Holocaust, college half a world away and an Israeli pop star.

    His journey to work — through the turnstiles and security scanners of Israeli checkpoints — highlights the inequities between Palestinians and Israelis living in the West Bank, which is currently experiencing some of its deadliest violence in two decades. His journey through life — from an occupied village to a Tel Aviv skyscraper — highlights a rare exception to that imbalance.

    Mr. Alshawamreh said Israelis should know that his yearslong odyssey was “emotionally and mentally exhausting to the brink of tears.” Palestinians should see that “what I did proves that it is possible,” he added.

    Mr. Alshawamreh’s working week began in the village where he grew up, Deir al-Asal al-Fauqa, a sleepy hilltop community of about 2,000 Palestinians in the southern West Bank. The village lies just east of a gray wall, hundreds of miles long, that Israel built to curb Palestinian attacks from the West Bank, which Israel captured from Jordan during the Arab-Israeli War of 1967.

    To cross that wall and head to Tel Aviv, Israelis living in the nearest Jewish settlement — built in 1982 and considered illegal under international law by most countries — can drive north through a nearby checkpoint that Palestinians are barred from using. By that route, settlers can reach Tel Aviv in 75 minutes.

    But Mr. Alshawamreh must enter Israel on foot, through a separate checkpoint in Meitar, 10 miles by road to the south. That restriction doubles the distance of his commute and more than triples its duration.

    To reach the crossing, Mr. Alshawamreh rose at 5 a.m. and waited in the darkness for a southbound car pool.

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    They are shaping the world around them. These are their stories.

    By sunrise, he was among hundreds of Palestinians at Meitar filing through an airport-style security system that aims to stop gunmen from entering Israel. On the Israeli side, another car pool took him to Beersheba, the nearest big city in southern Israel.

    “It’s like moving from the third world to the second world to the first world,” he said of his commute.

    A chance discovery in Beersheba long ago set Mr. Alshawamreh on his current trajectory.

    Mr. Alshawamreh’s father, Meshref, 63, has worked as a day laborer in Beersheba for years. One day about 15 years ago, Meshref brought home a book he’d found in the city. It was “Man’s Search for Meaning,” by Viktor E. Frankl — an account of the author’s experience in Nazi concentration camps.

    20 miles

    Mediterranean

    Sea

    Jordan R.

    West

    Bank

    Tel Aviv

    JORDAN

    DESTINATION

    Jerusalem

    ISRAEl

    Dead

    Sea

    Deir al-Asal al-Fauqa

    GAZA

    STRIP

    ORIGIN

    Meitar

    Beersheba

    By The New York Times

    Mr. Alshawamreh, then a teenager, picked it up. He found more than he expected — a primer on the Holocaust, a subject sometimes dismissed or minimized in Palestinian discourse, and a lesson in resilience.

    Through Mr. Frankl’s writing, Mr. Alshawamreh concluded that “it is our decision whether we want to perish due to our trauma — or if we want to put meaning into it and thrive because of it.”

    Suddenly, Mr. Alshawamreh’s horizons expanded, he said. Before, he had simply expected to follow in his father’s footsteps. Now, he imagined something bigger.

    He won a scholarship to a university in Malaysia, earning his first degree in computer science. Then he earned another scholarship in South Korea, acquiring fluent Korean and a master’s degree in behavioral economics.

    Despite that résumé, jobs were hard to find back in the tiny Palestinian tech industry.

    More than half of college-level tech graduates in the West Bank fail to find work in the field, according to estimates by the Palestinian Internship Program, which is based in Israel and trains Palestinian would-be entrepreneurs. Overall unemployment in the territory is around 13 percent, contrasted with 4 percent in Israel and 46 percent in the Gaza Strip.

    Mr. Alshawamreh began to consider working in Israel. Though he grew up a few hundred yards from Israel, he first heard about its reputation as the “Start-Up Nation” while studying in South Korea. An idea took root: Could he find work in Tel Aviv?

    “Then I came home,” Mr. Alshawamreh said, “and reality hit.”

    An Israeli settler in the West Bank has no legal hurdle to working in Tel Aviv, but Mr. Alshawamreh needed a work permit to enter Israel as well as an employer willing to undergo the many bureaucratic contortions required to hire a Palestinian.

    Experts reckon there are only a few dozen Palestinians among the 360,000 workers in the Israeli tech sector, in addition to a few hundred working remotely from the West Bank.

    Then in 2018, a breakthrough: Mr. Alshawamreh won a three-month internship at an Israeli company building cancer-screening technology — and, with it, a work permit.

    Full-time work proved elusive. So, with his permit still valid, he instead became a rare Palestinian student at Tel Aviv University. He pursued a third degree — a master’s in business administration, half of it funded by the college, and lived in Tel Aviv.

    But without a job, Mr. Alshawamreh struggled to pay his share of the fees and was suspended halfway through. He emailed dozens of prominent Israelis and Palestinians, asking for help.

    One of Israel’s best-known pop stars, David Broza, unexpectedly wrote back. Moved by Mr. Alshawamreh’s plight, Mr. Broza let him stay in his home and helped raise the college fees.

    “I have no idea what took over,” Mr. Broza recalled recently. “But the next thing I know is I give him the key to my house.”

    Soon after, the suspension was lifted, allowing Mr. Alshawamreh to earn the M.B.A. But even with three degrees, work was scarce.

    It took another two years, scores of rejected job applications and a bout of depression before Mr. Alshawamreh finally found a full-time tech job at the Israeli firm Syte.

    His role involves speaking with clients and troubleshooting problems with their websites. He has grander ambitions; he hopes one day to found a Palestinian version of Uber. But this job is a start.

    Mr. Alshawamreh’s willingness to engage with Israelis has sometimes attracted criticism from fellow Palestinians.

    For critics, working in construction in Israel is acceptable, given the high unemployment in the West Bank. Reaping the benefits of Tel Aviv office life, however, is a step too far, in their view. They think such workers normalize the occupation by engaging too closely with Israelis.

    But to Mr. Alshawamreh, there will be little progress toward peace unless Palestinians and Israelis treat one another as partners.

    “My message is that we should learn more about each other,” he said. “Break the walls, talk — and put ourselves in each other’s shoes and see each other as two traumatized peoples.”

    His own journey has already enlightened Israeli colleagues.

    After catching a bus from Beersheba, Mr. Alshawamreh finally reached Tel Aviv shortly before 10 a.m., about four hours after leaving home.

    “It’s more than just commuting,” one of his Israeli colleagues, Linda Levy, said. She added, “He’s made me aware of things I had no clue existed in Israel.”

    Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem.

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    France24 - Monde

    Violences des gangs en Haïti : le point sur la situation

    Publié le : 22/03/2023 - 17:17

    Laura MOUSSET Suivre

    Selon les Nations unies, plus de 530 personnes ont été tuées par les gangs depuis janvier en Haïti, des violences qui se sont aggravées depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021. Désormais, les groupes criminels contrôlent plus de la moitié du pays le plus pauvre des Amériques. Ils font régner la terreur, obligeant des milliers de personnes à fuir. 

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    Marine nationale : Le premier Bâtiment ravitailleur de forces a mis le cap vers son futur port d’attache

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

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    Mis sur cale en décembre 2021, puis lancé en avril 2022, le premier Bâtiment ravitailleur de forces [BRF] du programme FLOTLOG [Flotte Logistique], le « Jacques Chevallier », a quitté le chantier naval de Saint-Nazaire dans la nuit du 19 au 20 mars, pour une nouvelle campagne d’essais en mer, à l’issue de laquelle il rejoindre la base navale de Toulon, son port d’attache, après un détour par Brest. C’est en effet ce que vient d’annoncer Naval Group.

    En réalité, le départ du BRF « Jacques Chevallier » aurait dû avoir lieu plus tôt, c’est à dire après la première cérémonie des couleurs, au cours de laquelle le pavillon français a été hissé pour la première fois à son bord.

    « C’est un jalon important dans la prise en main par la Marine d’un nouveau bâtiment. Elle suit la prise d’armement pour essais [PAE] à l’occasion de laquelle le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri a été désigné commandant du premier équipage d’armement en janvier 2023 », avait expliqué la Marine nationale, le 3 mars dernier.

    Seulement, le mouvement social contre la réforme des retraites a retardé d’une semaine le départ du navire pour son futur port d’attache.

    Quoi qu’il en soit, souligne Naval Group, « le BRF ‘Jacques Chevallier’ a franchi une nouvelle étape en quittant son port constructeur avant sa réception par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr], pour le compte de la Direction générale de l’armement [DGA], et sa livraison à la Marine nationale à l’été 2023 ».

    Le BRF doit arriver à Toulon d’ici la fin du mois de mars. Avant cela, les essais en mer auxquels il sera soumis se concentreront sur son système de ravitaillement à la mer [fourni par les Chantiers de l’Atlantique] ainsi que sur son système de combat et de communication [livré par Naval Group].

    « Nous nous félicitons de l’excellent résultat obtenu grâce à la bonne coopération de nos équipes et de celles de nos différents partenaires. Nous allons maintenant poursuivre cette collaboration de qualité jusqu’à la livraison du navire au mois de juillet à Toulon », a commenté Laurent Castaing, le directeur Général des Chantiers de l’Atlantique.

    « Le départ du navire pour son port d’attache est un jalon important pour la DGA, la Marine nationale, les Chantiers de l’Atlantique, Naval Group et tous nos partenaires industriels. Nous sommes fiers de faire partie de ce programme européen et restons pleinement engagés à offrir à la DGA et à la Marine nationale les meilleures expertises des secteurs civil et militaire dans la construction des navires de fort tonnage », a fait valoir Olivier de la Bourdonnaye, Directeur Bâtiments de surface de Naval Group.

    Pour rappel, le programme FLOTLOG a fait l’objet d’un contrat de 1,7 milliard d’euros, notifié à Naval Group et aux Chantiers de l’Atlantique par le ministère des Armées, via l’OCCAr. Quatre BRF doivent être construits, selon le modèle du LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano, du constructeur italien Fincantieri. La construction du second, le « Jacques Stosskopf » doit commencer à Saint-Nazaire d’ici environ un an, alors que la coupe de sa première tôle a été réalisée en février 2022 au chantier naval de Castellammare di Stabia [Italie].

    D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], les BRF auront une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, ils seront mis en oeuvre par un équipage de 130 marins. Dotés d’une double coque, ils disposent d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents permettant le soutien simultané de deux navires et d’une plateforme aéronautique pouvant accueillir un hélicoptère NH-90 ainsi qu’un drone aérien. Leur armement repise sur deux systèmes RAPIDFire de 40 mm, fournis par Thales et Nexter.

    Photo : Marine nationale

    Marine nationale : Le premier Bâtiment ravitailleur de forces a mis le cap vers son futur port d’attache

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Mis sur cale en décembre 2021, puis lancé en avril 2022, le premier Bâtiment ravitailleur de forces [BRF] du programme FLOTLOG [Flotte Logistique], le « Jacques Chevallier », a quitté le chantier naval de Saint-Nazaire dans la nuit du 19 au 20 mars, pour une nouvelle campagne d’essais en mer, à l’issue de laquelle il rejoindre la base navale de Toulon, son port d’attache, après un détour par Brest. C’est en effet ce que vient d’annoncer Naval Group.

    En réalité, le départ du BRF « Jacques Chevallier » aurait dû avoir lieu plus tôt, c’est à dire après la première cérémonie des couleurs, au cours de laquelle le pavillon français a été hissé pour la première fois à son bord.

    « C’est un jalon important dans la prise en main par la Marine d’un nouveau bâtiment. Elle suit la prise d’armement pour essais [PAE] à l’occasion de laquelle le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri a été désigné commandant du premier équipage d’armement en janvier 2023 », avait expliqué la Marine nationale, le 3 mars dernier.

    Seulement, le mouvement social contre la réforme des retraites a retardé d’une semaine le départ du navire pour son futur port d’attache.

    Quoi qu’il en soit, souligne Naval Group, « le BRF ‘Jacques Chevallier’ a franchi une nouvelle étape en quittant son port constructeur avant sa réception par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr], pour le compte de la Direction générale de l’armement [DGA], et sa livraison à la Marine nationale à l’été 2023 ».

    Le BRF doit arriver à Toulon d’ici la fin du mois de mars. Avant cela, les essais en mer auxquels il sera soumis se concentreront sur son système de ravitaillement à la mer [fourni par les Chantiers de l’Atlantique] ainsi que sur son système de combat et de communication [livré par Naval Group].

    « Nous nous félicitons de l’excellent résultat obtenu grâce à la bonne coopération de nos équipes et de celles de nos différents partenaires. Nous allons maintenant poursuivre cette collaboration de qualité jusqu’à la livraison du navire au mois de juillet à Toulon », a commenté Laurent Castaing, le directeur Général des Chantiers de l’Atlantique.

    « Le départ du navire pour son port d’attache est un jalon important pour la DGA, la Marine nationale, les Chantiers de l’Atlantique, Naval Group et tous nos partenaires industriels. Nous sommes fiers de faire partie de ce programme européen et restons pleinement engagés à offrir à la DGA et à la Marine nationale les meilleures expertises des secteurs civil et militaire dans la construction des navires de fort tonnage », a fait valoir Olivier de la Bourdonnaye, Directeur Bâtiments de surface de Naval Group.

    Pour rappel, le programme FLOTLOG a fait l’objet d’un contrat de 1,7 milliard d’euros, notifié à Naval Group et aux Chantiers de l’Atlantique par le ministère des Armées, via l’OCCAr. Quatre BRF doivent être construits, selon le modèle du LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano, du constructeur italien Fincantieri. La construction du second, le « Jacques Stosskopf » doit commencer à Saint-Nazaire d’ici environ un an, alors que la coupe de sa première tôle a été réalisée en février 2022 au chantier naval de Castellammare di Stabia [Italie].

    D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], les BRF auront une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, ils seront mis en oeuvre par un équipage de 130 marins. Dotés d’une double coque, ils disposent d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents permettant le soutien simultané de deux navires et d’une plateforme aéronautique pouvant accueillir un hélicoptère NH-90 ainsi qu’un drone aérien. Leur armement repise sur deux systèmes RAPIDFire de 40 mm, fournis par Thales et Nexter.

    Photo : Marine nationale

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    Mis sur cale en décembre 2021, puis lancé en avril 2022, le premier Bâtiment ravitailleur de forces [BRF] du programme FLOTLOG [Flotte Logistique], le « Jacques Chevallier », a quitté le chantier naval de Saint-Nazaire dans la nuit du 19 au 20 mars, pour une nouvelle campagne d’essais en mer, à l’issue de laquelle il rejoindre la base navale de Toulon, son port d’attache, après un détour par Brest. C’est en effet ce que vient d’annoncer Naval Group.

    En réalité, le départ du BRF « Jacques Chevallier » aurait dû avoir lieu plus tôt, c’est à dire après la première cérémonie des couleurs, au cours de laquelle le pavillon français a été hissé pour la première fois à son bord.

    « C’est un jalon important dans la prise en main par la Marine d’un nouveau bâtiment. Elle suit la prise d’armement pour essais [PAE] à l’occasion de laquelle le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri a été désigné commandant du premier équipage d’armement en janvier 2023 », avait expliqué la Marine nationale, le 3 mars dernier.

    Seulement, le mouvement social contre la réforme des retraites a retardé d’une semaine le départ du navire pour son futur port d’attache.

    Quoi qu’il en soit, souligne Naval Group, « le BRF ‘Jacques Chevallier’ a franchi une nouvelle étape en quittant son port constructeur avant sa réception par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr], pour le compte de la Direction générale de l’armement [DGA], et sa livraison à la Marine nationale à l’été 2023 ».

    Le BRF doit arriver à Toulon d’ici la fin du mois de mars. Avant cela, les essais en mer auxquels il sera soumis se concentreront sur son système de ravitaillement à la mer [fourni par les Chantiers de l’Atlantique] ainsi que sur son système de combat et de communication [livré par Naval Group].

    « Nous nous félicitons de l’excellent résultat obtenu grâce à la bonne coopération de nos équipes et de celles de nos différents partenaires. Nous allons maintenant poursuivre cette collaboration de qualité jusqu’à la livraison du navire au mois de juillet à Toulon », a commenté Laurent Castaing, le directeur Général des Chantiers de l’Atlantique.

    « Le départ du navire pour son port d’attache est un jalon important pour la DGA, la Marine nationale, les Chantiers de l’Atlantique, Naval Group et tous nos partenaires industriels. Nous sommes fiers de faire partie de ce programme européen et restons pleinement engagés à offrir à la DGA et à la Marine nationale les meilleures expertises des secteurs civil et militaire dans la construction des navires de fort tonnage », a fait valoir Olivier de la Bourdonnaye, Directeur Bâtiments de surface de Naval Group.

    Pour rappel, le programme FLOTLOG a fait l’objet d’un contrat de 1,7 milliard d’euros, notifié à Naval Group et aux Chantiers de l’Atlantique par le ministère des Armées, via l’OCCAr. Quatre BRF doivent être construits, selon le modèle du LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano, du constructeur italien Fincantieri. La construction du second, le « Jacques Stosskopf » doit commencer à Saint-Nazaire d’ici environ un an, alors que la coupe de sa première tôle a été réalisée en février 2022 au chantier naval de Castellammare di Stabia [Italie].

    D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], les BRF auront une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, ils seront mis en oeuvre par un équipage de 130 marins. Dotés d’une double coque, ils disposent d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents permettant le soutien simultané de deux navires et d’une plateforme aéronautique pouvant accueillir un hélicoptère NH-90 ainsi qu’un drone aérien. Leur armement repise sur deux systèmes RAPIDFire de 40 mm, fournis par Thales et Nexter.

    Photo : Marine nationale

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    Mis sur cale en décembre 2021, puis lancé en avril 2022, le premier Bâtiment ravitailleur de forces [BRF] du programme FLOTLOG [Flotte Logistique], le « Jacques Chevallier », a quitté le chantier naval de Saint-Nazaire dans la nuit du 19 au 20 mars, pour une nouvelle campagne d’essais en mer, à l’issue de laquelle il rejoindre la base navale de Toulon, son port d’attache, après un détour par Brest. C’est en effet ce que vient d’annoncer Naval Group.

    En réalité, le départ du BRF « Jacques Chevallier » aurait dû avoir lieu plus tôt, c’est à dire après la première cérémonie des couleurs, au cours de laquelle le pavillon français a été hissé pour la première fois à son bord.

    « C’est un jalon important dans la prise en main par la Marine d’un nouveau bâtiment. Elle suit la prise d’armement pour essais [PAE] à l’occasion de laquelle le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri a été désigné commandant du premier équipage d’armement en janvier 2023 », avait expliqué la Marine nationale, le 3 mars dernier.

    Seulement, le mouvement social contre la réforme des retraites a retardé d’une semaine le départ du navire pour son futur port d’attache.

    Quoi qu’il en soit, souligne Naval Group, « le BRF ‘Jacques Chevallier’ a franchi une nouvelle étape en quittant son port constructeur avant sa réception par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr], pour le compte de la Direction générale de l’armement [DGA], et sa livraison à la Marine nationale à l’été 2023 ».

    Le BRF doit arriver à Toulon d’ici la fin du mois de mars. Avant cela, les essais en mer auxquels il sera soumis se concentreront sur son système de ravitaillement à la mer [fourni par les Chantiers de l’Atlantique] ainsi que sur son système de combat et de communication [livré par Naval Group].

    « Nous nous félicitons de l’excellent résultat obtenu grâce à la bonne coopération de nos équipes et de celles de nos différents partenaires. Nous allons maintenant poursuivre cette collaboration de qualité jusqu’à la livraison du navire au mois de juillet à Toulon », a commenté Laurent Castaing, le directeur Général des Chantiers de l’Atlantique.

    « Le départ du navire pour son port d’attache est un jalon important pour la DGA, la Marine nationale, les Chantiers de l’Atlantique, Naval Group et tous nos partenaires industriels. Nous sommes fiers de faire partie de ce programme européen et restons pleinement engagés à offrir à la DGA et à la Marine nationale les meilleures expertises des secteurs civil et militaire dans la construction des navires de fort tonnage », a fait valoir Olivier de la Bourdonnaye, Directeur Bâtiments de surface de Naval Group.

    Pour rappel, le programme FLOTLOG a fait l’objet d’un contrat de 1,7 milliard d’euros, notifié à Naval Group et aux Chantiers de l’Atlantique par le ministère des Armées, via l’OCCAr. Quatre BRF doivent être construits, selon le modèle du LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano, du constructeur italien Fincantieri. La construction du second, le « Jacques Stosskopf » doit commencer à Saint-Nazaire d’ici environ un an, alors que la coupe de sa première tôle a été réalisée en février 2022 au chantier naval de Castellammare di Stabia [Italie].

    D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], les BRF auront une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, ils seront mis en oeuvre par un équipage de 130 marins. Dotés d’une double coque, ils disposent d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents permettant le soutien simultané de deux navires et d’une plateforme aéronautique pouvant accueillir un hélicoptère NH-90 ainsi qu’un drone aérien. Leur armement repise sur deux systèmes RAPIDFire de 40 mm, fournis par Thales et Nexter.

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    New York Times - World

    The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)

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    Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.

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    By Jason Horowitz

    ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.

    “I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.

    Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.

    It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.

    A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.

    With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.

    “It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”

    The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”

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    They are shaping the world around them. These are their stories.

    Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”

    She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.

    Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.

    Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.

    But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.

    She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.

    She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.

    “Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”

    One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.

    “Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”

    But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.

    Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”

    Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.

    But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”

    That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”

    Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”

    Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”

    The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.

    Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”

    She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.

    Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.

    “Well,” she said. “We’ll see.”

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    L’Union européenne débloque deux milliards d’euros pour livrer des munitions à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

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    Si le sujet des avions de combat a donné lieu à maints débats au cours de ces dernières semaines, les forces ukrainiennes ont des besoins beaucoup plus urgents à satisfaire pour contrer l’offensive russe. Outre les systèmes de défense aérienne, celles-ci doivent impérativement refaire leurs stocks de munitions, notamment d’obus de 155 mm. Et pour cause : en moyenne, elles en tirent entre 10’000 et 20’000 par jour.

    D’ailleurs, Kiev a dit vouloir 350’000 obus par mois pour permettre à ses troupes de contenir les assauts russes maus aussi permettre à ces dernières de lancer des contre-offensives.

    D’où le plan de l’Union européenne [UE], qui, doté de deux milliards d’euros, vise à livrer au moins un million d’obus de 155 mm aux forces ukrainiennes et à regarnir les stocks des pays membres, dont certains sont déjà presque épuisés.

    Ce plan a fait l’objet d’un accord de principe, ce 20 mars, à l’occasion d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des Vingt-Sept. Mais il doit encore être approuvé par les chefs d’État et de gouvernement, lors du Conseil européen des 23 et 24 mars.

    Dans le détail, il est d’abord question de rembourser, à hauteur de un milliard d’euros, les munitions prélevées dans les stocks des États membres, au prix de « 1000 à 1300 euros » par obus, a précisé une source diplomatique auprès de l’AFP. Or, une telle munition vaut 4000 euros l’unité actuellement…

    Ensuite, un second milliard d’euros sera utilisé pour un achat mutualisé de munitions d’artillerie destinés aux forces ukrainiennes. Au regard des tarifs actuels, cette enveloppe permettra de livrer 250’000 obus à ces dernières. Soit de quoi tenir entre 12 et 25 jours… si la consommation observée jusqu’alors est la même.

    À noter que que le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a affirmé que l’objectif de fournir un million de munitions au cours de l’année prochaine n’était pas gravé dans le marbre » car « il est possible que nous ne puissions pas l’atteindre ».

    D’où le troisième volet de ce plan, lequel parle d’augmenter les capacités de production des industriels européens afin de « reconstituer les stocks des pays de l’UE et continuer à approvisionner les forces ukrainiennes ».

    More artillery ammunition for Ukraine as fast as possible. This was the main focus of today’s EU Foreign Affairs Council. I anticipate the swift adoption of big decisions which will bolster Ukraine’s capabilities on the battlefield. pic.twitter.com/oQpIZDa3EJ

    — Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) March 20, 2023

    « Plus de munitions d’artillerie pour l’Ukraine aussi vite que possible. C’était l’objet principal du Conseil des affaires étrangères de l’UE d’aujourd’hui. Je m’attends à l’adoption rapide de grandes décisions qui renforceront les capacités de l’Ukraine sur le champ de bataille », s’est félicité Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne.

    Les deux milliards d’euros de ce plan proviendront de la Facilité européenne pour la paix [FEP], un fonds abondé par les États membres en fonction de leur PIB. À que l’Autriche, Malte et l’Irlande ne participent au financement de livraisons d’armes. Un accord de principe a également été trouvé pour augmenter de 3,5 milliards d’euros la dotation de cette FEP.

    Cela étant, livrer des obus est une chose… Mais s’assurer que les forces ukrainiennes ont les moyens de les tirer en est une autre. En clair, le maintien en condition opérationnelle [MCO] des pièces d’artillerie qui leur ont été livrées [et d’autres doivent l’être encore] est crucial. Et celui-ci ne sera pas forcément aisé à assurer, compte-tenu de la diversité des canons donnés à Kiev.

    L’Union européenne débloque deux milliards d’euros pour livrer des munitions à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

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    Si le sujet des avions de combat a donné lieu à maints débats au cours de ces dernières semaines, les forces ukrainiennes ont des besoins beaucoup plus urgents à satisfaire pour contrer l’offensive russe. Outre les systèmes de défense aérienne, celles-ci doivent impérativement refaire leurs stocks de munitions, notamment d’obus de 155 mm. Et pour cause : en moyenne, elles en tirent entre 10’000 et 20’000 par jour.

    D’ailleurs, Kiev a dit vouloir 350’000 obus par mois pour permettre à ses troupes de contenir les assauts russes maus aussi permettre à ces dernières de lancer des contre-offensives.

    D’où le plan de l’Union européenne [UE], qui, doté de deux milliards d’euros, vise à livrer au moins un million d’obus de 155 mm aux forces ukrainiennes et à regarnir les stocks des pays membres, dont certains sont déjà presque épuisés.

    Ce plan a fait l’objet d’un accord de principe, ce 20 mars, à l’occasion d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des Vingt-Sept. Mais il doit encore être approuvé par les chefs d’État et de gouvernement, lors du Conseil européen des 23 et 24 mars.

    Dans le détail, il est d’abord question de rembourser, à hauteur de un milliard d’euros, les munitions prélevées dans les stocks des États membres, au prix de « 1000 à 1300 euros » par obus, a précisé une source diplomatique auprès de l’AFP. Or, une telle munition vaut 4000 euros l’unité actuellement…

    Ensuite, un second milliard d’euros sera utilisé pour un achat mutualisé de munitions d’artillerie destinés aux forces ukrainiennes. Au regard des tarifs actuels, cette enveloppe permettra de livrer 250’000 obus à ces dernières. Soit de quoi tenir entre 12 et 25 jours… si la consommation observée jusqu’alors est la même.

    À noter que que le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a affirmé que l’objectif de fournir un million de munitions au cours de l’année prochaine n’était pas gravé dans le marbre » car « il est possible que nous ne puissions pas l’atteindre ».

    D’où le troisième volet de ce plan, lequel parle d’augmenter les capacités de production des industriels européens afin de « reconstituer les stocks des pays de l’UE et continuer à approvisionner les forces ukrainiennes ».

    More artillery ammunition for Ukraine as fast as possible. This was the main focus of today’s EU Foreign Affairs Council. I anticipate the swift adoption of big decisions which will bolster Ukraine’s capabilities on the battlefield. pic.twitter.com/oQpIZDa3EJ

    — Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) March 20, 2023

    « Plus de munitions d’artillerie pour l’Ukraine aussi vite que possible. C’était l’objet principal du Conseil des affaires étrangères de l’UE d’aujourd’hui. Je m’attends à l’adoption rapide de grandes décisions qui renforceront les capacités de l’Ukraine sur le champ de bataille », s’est félicité Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne.

    Les deux milliards d’euros de ce plan proviendront de la Facilité européenne pour la paix [FEP], un fonds abondé par les États membres en fonction de leur PIB. À que l’Autriche, Malte et l’Irlande ne participent au financement de livraisons d’armes. Un accord de principe a également été trouvé pour augmenter de 3,5 milliards d’euros la dotation de cette FEP.

    Cela étant, livrer des obus est une chose… Mais s’assurer que les forces ukrainiennes ont les moyens de les tirer en est une autre. En clair, le maintien en condition opérationnelle [MCO] des pièces d’artillerie qui leur ont été livrées [et d’autres doivent l’être encore] est crucial. Et celui-ci ne sera pas forcément aisé à assurer, compte-tenu de la diversité des canons donnés à Kiev.

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    Si le sujet des avions de combat a donné lieu à maints débats au cours de ces dernières semaines, les forces ukrainiennes ont des besoins beaucoup plus urgents à satisfaire pour contrer l’offensive russe. Outre les systèmes de défense aérienne, celles-ci doivent impérativement refaire leurs stocks de munitions, notamment d’obus de 155 mm. Et pour cause : en moyenne, elles en tirent entre 10’000 et 20’000 par jour.

    D’ailleurs, Kiev a dit vouloir 350’000 obus par mois pour permettre à ses troupes de contenir les assauts russes maus aussi permettre à ces dernières de lancer des contre-offensives.

    D’où le plan de l’Union européenne [UE], qui, doté de deux milliards d’euros, vise à livrer au moins un million d’obus de 155 mm aux forces ukrainiennes et à regarnir les stocks des pays membres, dont certains sont déjà presque épuisés.

    Ce plan a fait l’objet d’un accord de principe, ce 20 mars, à l’occasion d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des Vingt-Sept. Mais il doit encore être approuvé par les chefs d’État et de gouvernement, lors du Conseil européen des 23 et 24 mars.

    Dans le détail, il est d’abord question de rembourser, à hauteur de un milliard d’euros, les munitions prélevées dans les stocks des États membres, au prix de « 1000 à 1300 euros » par obus, a précisé une source diplomatique auprès de l’AFP. Or, une telle munition vaut 4000 euros l’unité actuellement…

    Ensuite, un second milliard d’euros sera utilisé pour un achat mutualisé de munitions d’artillerie destinés aux forces ukrainiennes. Au regard des tarifs actuels, cette enveloppe permettra de livrer 250’000 obus à ces dernières. Soit de quoi tenir entre 12 et 25 jours… si la consommation observée jusqu’alors est la même.

    À noter que que le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a affirmé que l’objectif de fournir un million de munitions au cours de l’année prochaine n’était pas gravé dans le marbre » car « il est possible que nous ne puissions pas l’atteindre ».

    D’où le troisième volet de ce plan, lequel parle d’augmenter les capacités de production des industriels européens afin de « reconstituer les stocks des pays de l’UE et continuer à approvisionner les forces ukrainiennes ».

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    — Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) March 20, 2023

    « Plus de munitions d’artillerie pour l’Ukraine aussi vite que possible. C’était l’objet principal du Conseil des affaires étrangères de l’UE d’aujourd’hui. Je m’attends à l’adoption rapide de grandes décisions qui renforceront les capacités de l’Ukraine sur le champ de bataille », s’est félicité Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne.

    Les deux milliards d’euros de ce plan proviendront de la Facilité européenne pour la paix [FEP], un fonds abondé par les États membres en fonction de leur PIB. À que l’Autriche, Malte et l’Irlande ne participent au financement de livraisons d’armes. Un accord de principe a également été trouvé pour augmenter de 3,5 milliards d’euros la dotation de cette FEP.

    Cela étant, livrer des obus est une chose… Mais s’assurer que les forces ukrainiennes ont les moyens de les tirer en est une autre. En clair, le maintien en condition opérationnelle [MCO] des pièces d’artillerie qui leur ont été livrées [et d’autres doivent l’être encore] est crucial. Et celui-ci ne sera pas forcément aisé à assurer, compte-tenu de la diversité des canons donnés à Kiev.

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    Si le sujet des avions de combat a donné lieu à maints débats au cours de ces dernières semaines, les forces ukrainiennes ont des besoins beaucoup plus urgents à satisfaire pour contrer l’offensive russe. Outre les systèmes de défense aérienne, celles-ci doivent impérativement refaire leurs stocks de munitions, notamment d’obus de 155 mm. Et pour cause : en moyenne, elles en tirent entre 10’000 et 20’000 par jour.

    D’ailleurs, Kiev a dit vouloir 350’000 obus par mois pour permettre à ses troupes de contenir les assauts russes maus aussi permettre à ces dernières de lancer des contre-offensives.

    D’où le plan de l’Union européenne [UE], qui, doté de deux milliards d’euros, vise à livrer au moins un million d’obus de 155 mm aux forces ukrainiennes et à regarnir les stocks des pays membres, dont certains sont déjà presque épuisés.

    Ce plan a fait l’objet d’un accord de principe, ce 20 mars, à l’occasion d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des Vingt-Sept. Mais il doit encore être approuvé par les chefs d’État et de gouvernement, lors du Conseil européen des 23 et 24 mars.

    Dans le détail, il est d’abord question de rembourser, à hauteur de un milliard d’euros, les munitions prélevées dans les stocks des États membres, au prix de « 1000 à 1300 euros » par obus, a précisé une source diplomatique auprès de l’AFP. Or, une telle munition vaut 4000 euros l’unité actuellement…

    Ensuite, un second milliard d’euros sera utilisé pour un achat mutualisé de munitions d’artillerie destinés aux forces ukrainiennes. Au regard des tarifs actuels, cette enveloppe permettra de livrer 250’000 obus à ces dernières. Soit de quoi tenir entre 12 et 25 jours… si la consommation observée jusqu’alors est la même.

    À noter que que le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a affirmé que l’objectif de fournir un million de munitions au cours de l’année prochaine n’était pas gravé dans le marbre » car « il est possible que nous ne puissions pas l’atteindre ».

    D’où le troisième volet de ce plan, lequel parle d’augmenter les capacités de production des industriels européens afin de « reconstituer les stocks des pays de l’UE et continuer à approvisionner les forces ukrainiennes ».

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    — Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) March 20, 2023

    More artillery ammunition for Ukraine as fast as possible. This was the main focus of today’s EU Foreign Affairs Council. I anticipate the swift adoption of big decisions which will bolster Ukraine’s capabilities on the battlefield. pic.twitter.com/oQpIZDa3EJ

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    — Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) March 20, 2023

    March 20, 2023

    « Plus de munitions d’artillerie pour l’Ukraine aussi vite que possible. C’était l’objet principal du Conseil des affaires étrangères de l’UE d’aujourd’hui. Je m’attends à l’adoption rapide de grandes décisions qui renforceront les capacités de l’Ukraine sur le champ de bataille », s’est félicité Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne.

    Les deux milliards d’euros de ce plan proviendront de la Facilité européenne pour la paix [FEP], un fonds abondé par les États membres en fonction de leur PIB. À que l’Autriche, Malte et l’Irlande ne participent au financement de livraisons d’armes. Un accord de principe a également été trouvé pour augmenter de 3,5 milliards d’euros la dotation de cette FEP.

    Cela étant, livrer des obus est une chose… Mais s’assurer que les forces ukrainiennes ont les moyens de les tirer en est une autre. En clair, le maintien en condition opérationnelle [MCO] des pièces d’artillerie qui leur ont été livrées [et d’autres doivent l’être encore] est crucial. Et celui-ci ne sera pas forcément aisé à assurer, compte-tenu de la diversité des canons donnés à Kiev.

    L'Humanité

    Habib Benglia, un comédien haut en couleur

    Il était une fois

    Il y a un siècle, en 1923, Habib Benglia interprétait le rôle-titre de « l’Empereur Jones » sur une scène nationale, l’Odéon : une première pour un acteur noir. Dans le contexte colonial et raciste de l’époque, cet artiste aux multiples talents a réussi à s’imposer non seulement en tant que Noir, mais aussi comme acteur à part entière, ouvrant ainsi la voie à d’autres.

    Par Nathalie Coutelet, maîtresse de conférences HDR au département théâtre de l’université Paris-VIII, historienne des pratiques scéniques des XIXe et XXe siècles

    Nous fêterons cette année le centenaire de la création française, en 1923, de « l’Empereur Jones » d’Eugene O’Neill (1) sur les planches de l’Odéon, qui a marqué l’histoire du spectacle français surtout grâce au comédien Habib Benglia, premier comédien noir jouant un rôle important sur une scène nationale. Ce n’est cependant pas l’unique fait marquant d’une carrière protéiforme, intense et riche. Cet artiste a connu des succès avant et après, tant au théâtre qu’au cinéma, au music-hall, en danse et à la radio. En tout cas, cette pièce ne doit pas occulter la quarantaine de spectacles de théâtre, la trentaine de films, la douzaine de revues et galas de danse et la dizaine d’œuvres radiophoniques auxquelles il a participé.

    De Tombouctou à Paris

    Il est difficile de faire la part des choses entre la légende et la vérité au sujet du parcours qui a mené Habib Benglia de Tombouctou, au Soudan français (actuel Mali), à Paris. Lui-même a soigneusement entretenu un certain flou sur ses origines nomades – un père caravanier, justifiant sa naissance à Oran en 1895 – et le parrainage du maréchal Lyautey, expliquant son inscription pour des études en agronomie à Paris.

    Rafael Padilla, dit Chocolat, premier héros populaire noir

    Rencontrant de jeunes artistes dans un café où il récitait des vers, il aurait ainsi été présenté, par l’intermédiaire de la comédienne Régine Flory, à Cora Laparcerie et Jacques Richepin, qui l’ont engagé dans la pièce « le Minaret » en 1913 au Théâtre de la Renaissance qu’ils dirigent. Auparavant, il avait aussi joué dans « Champion de boxe » de Robert Bossis (1912). Ces deux œuvres indiquent les registres dans lesquels la présence, très inhabituelle sur la scène française, d’un comédien à la peau noire était particulièrement appréciée : l’exotisme et le sport. Au même moment, le cinéma recourait à ses services pour les mêmes raisons et il tournait « l’Étoile du Sud », « le Turco de Ginette » ou « le Goumier », dont les titres disent bien le potentiel exotique.

    Firmin Gémier fait appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes »

    La force d’Habib Benglia, toutefois, est d’avoir réussi à dépasser ce rôle de corps noir interprétant des rôles secondaires et très caractéristiques, et d’imposer son jeu pour des personnages de premier plan. En effet, après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il s’engage volontairement auprès de soldats algériens, il connaît une période faste. Les grands noms de la mise en scène Firmin Gémier et Gaston Baty font appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes », de Saint-Georges de Bouhélier, « les Mille et Une Nuits », de Maurice Verne, « Le Simoun », d’Henri-René Lenormand. À ce moment, sa voix, sa diction, considérée comme impeccable, son corps mobile et expressif constituent des atouts recherchés. C’est bien lui comme artiste que l’on désire, même si la couleur de sa peau entre souvent dans les considérations. Mais il appréciait par-dessus tout la danse, selon les témoignages de ses filles, et il participe à plusieurs revues aux Folies-Bergère (« Folies sur folies », 1922, « Un soir de folie », 1925) ou à l’Apollo (« Revue de mai », 1921), tout en mettant sur pied des galas de « Danses et musiques africaines », ou de « Danse et Poésie » (1925).

    Il est aussi convoité par les groupes d’avant-garde et prête son concours aux dramaturges nouveaux que sont Boussac de Saint-Marc, Herman Grégoire, Philippe Fauré-Frémiet ou Simon Gantillon, en même temps qu’il se plie aux formes classiques du répertoire shakespearien et moliéresque à l’Odéon, alors dirigé par Firmin Gémier. Un des rêves qu’il a régulièrement livrés à la presse lors d’interviews était celui d’incarner Othello, ce qu’il ne réalisera jamais.

    Un « racisme ordinaire »

    Il a toutefois joué dans « le Marchand de Venise », « le Songe d’une nuit d’été » et « la Mégère apprivoisée ». Il faut pleinement mesurer ce que représente la présence d’un acteur noir dans ces œuvres du panthéon occidental et sur une scène subventionnée, alors que ce n’est que dans les années 1990 que le public et la critique salueront les audaces d’un Peter Brook mettant en scène le formidable artiste Sotigui Kouyaté dans les pièces shakespeariennes aux Bouffes-du-Nord, et que le premier artiste noir intégré à la Comédie-Française, le trop oublié Georges Aminel, n’en sera pensionnaire qu’en 1967…

    Omar Sy, aussi charmeur et flambeur que Chocolat

    Prétendre qu’Habib Benglia, fort de cette reconnaissance théâtrale, n’était victime d’aucun racisme serait évidemment faux, et ce serait fort mal juger le contexte colonial dans lequel il a effectué son parcours artistique. D’après les coupures de presse, critiques et entretiens qui nous permettent de mesurer la façon dont il fut perçu, il s’agissait surtout de ce que l’on nomme un « racisme ordinaire », au détour de mots, d’expressions dont la violence est sans doute plus évidente et plus exacerbée pour nous aujourd’hui et qui faisaient partie de la « norme » de l’époque – peu remise en question.

    La présence d’un « Noir authentique » contribue au réalisme

    La première de ces violences, à n’en pas douter, est la récurrente mention de sa couleur de peau, mise en avant quel que soit le sujet. Jack Hylton, célèbre chef d’orchestre de jazz blanc, aurait même refusé de paraître sur la même scène que Benglia à Bruxelles, en 1928, en raison de sa couleur, suscitant les vives réactions de l’Union des artistes français. Toutefois, l’incroyable plasticité et tonicité de son jeu, la puissance de sa voix ont été assez unanimement louées, notamment dans « l’Empereur Jones », d’Eugene O’Neill, pièce pour laquelle l’Odéon accueillit donc un comédien noir. Si l’époque ne se préoccupait pas du tout de questions éthiques autour du « blackface », la présence d’un « Noir authentique » soigneusement notée par tous les articles contribue au réalisme et à l’attractivité du spectacle. Mais Benglia y est aussi décrit comme le « tragédien noir », un hommage à ses qualités vocales et corporelles en même temps qu’une réduction et une assignation à sa couleur de peau.

    Au cinéma, les films demeurés dans les mémoires collectives auxquels il a participé, tels que « le Roman d’un spahi », « la Grande Illusion » ou « les Enfants du paradis », ne lui ont offert que des rôles assez secondaires. Pour « Daïnah la métisse » de Jean Grémillon (1932), en revanche, il interprète le rôle principal, et la vedette blanche Charles Vanel, un second rôle. Le charisme d’Habib Benglia, le grain de sa voix, sa présence, ses dons mimiques et gestuels y éclatent. Les images et le son du film nous permettent de mieux saisir les compliments adressés à son jeu de mains et aux sonorités particulièrement prenantes de sa voix, par exemple dans « Maya », de Simon Gantillon – pièce jouée plus de 900 fois.

    Loin d’être un simple exécutant, il a su déployer une activité de création

    Ce grain de voix explique aussi son travail pour la radio, qui se développe rapidement et devient progressivement un média de masse. À partir des années 1930, Benglia y côtoie des noms célèbres tels que Pierre Schaeffer (« la Coquille à planètes ») et il offre son timbre aux œuvres de John Steinbeck (« les Raisins de la colère »), de Rudyard Kipling (« le Livre de la jungle ») et de Muse Dalbray (« le Petit Guinnarou », auquel collabore aussi Georges Aminel). Lorsque la France est occupée par l’Allemagne, c’est alors la radio qui lui fait des propositions de travail, mais Benglia passe en zone libre pour se mettre en sécurité et monte des spectacles, dont une « Revue nègre » avec d’autres artistes noirs réfugiés sur la Côte d’Azur, qu’il écrit et met en scène. Sa voix chantée a d’ailleurs aussi été utilisée dans des opérettes comme « Ces messieurs-dames », de Francis Carco (1932), « les Bootleggers », de Nino et Manuel Rosenthal (1933) et dans un opéra comme « Kerkeb », de Marcel Samuel-Rousseau (1951).

    À cette palette déjà si complète s’ajoute l’écriture poétique et dramatique. Habib Benglia a notamment donné des versions radiophoniques de ses pièces « Un soir à Bamako » (1950), « l’Oiseau de l’orage » (1951) et « le Mariage de Belzébuth » (1959). Il s’essaie aussi à la mise en scène aux côtés de Forzano pour « Gutlibi » (1928) et d’Yvan Noé pour « Marzouk » (1929), dont il crée les personnages éponymes (2). Loin d’être un simple exécutant, Habib Benglia a su déployer une activité de création. En outre, il peut légitimement être considéré comme un pionnier qui a ouvert la voie à d’autres artistes noirs après lui, en particulier au danseur Féral Benga, dont il parraine l’entrée aux Folies-Bergère. Certains rôles auraient été spécialement écrits pour lui, alors qu’il était une célébrité du Tout-Paris et que son jeu si sensible séduisait les metteurs en scène. Ce serait notamment le cas de « l’Attachée », d’Yves Mirande (1929), de « Marzouk », d’Yvan Noé (1929) ou encore de « la P… respectueuse », de Jean-Paul Sartre (1946).

    « La P… respectueuse », symbole des combats anticoloniaux et antiségrégationnistes de leur auteur, résonne avec la dernière partie de la carrière d’Habib Benglia, celle de l’engagement. À partir de 1948, dans le cadre des commémorations de l’abolition de l’esclavage, il milite pour obtenir des fonds afin de créer un centre artistique et théâtral de l’Outre-mer et organise les galas de la fête des étudiants de la France d’outre-mer chaque année. Dans un entretien en 1967 pour l’émission  « Présence de l’Afrique », il soulignait la nécessité de former des comédiens africains et de contribuer à des distributions plus représentatives de la pluralité ethnique de la France et du monde.

    La polyvalence des artistes de l’époque

    Les derniers rôles interprétés au cinéma confirment cette ambition politique, avec « les Racines du ciel » de John Huston d’après Romain Gary (1958) ou « Tam-tam » de Napolitano (1955), qui dénoncent les ravages de la colonisation européenne et de son acculturation forcée ; « Tamango », de John Berry d’après Mérimée (1958), ou « Lydia Bailey », de Jean Negulesco (1952), qui retracent respectivement la révolte des esclaves sur les bateaux négriers et le combat de Toussaint Louverture.

    Habib Benglia n’est jamais retourné à Tombouctou, lieu de ses origines, même s’il a tourné près de Bamako « L’Homme du Niger », de Jacques de Baroncelli (1939). Il demeure un comédien français, sans doute emblématique de la polyvalence des artistes de l’époque, qui effectuent d’incessants allers-retours entre théâtre, cinéma, radio et music-hall. Artiste indissociable de son contexte sociopolitique, il a participé aux spectacles de l’Exposition coloniale de 1931 – durant laquelle il dirige un cabaret, le Train bleu – aussi bien qu’à des œuvres dénonçant l’impérialisme et les discriminations. Sa carrière est toutefois exceptionnelle par sa richesse foisonnante. L’Odéon, durant la saison 2022-2023, a programmé « Othello », mis en scène par Jean-François Sivadier et interprété par Adama Diop. Un siècle après la création d’Habib Benglia dans « l’Empereur Jones », donc, un autre artiste réalise son rêve shakespearien.

    Histoire
    New York Times - World

    The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most

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    Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.

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    By Constant Méheut

    Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.

    A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.

    And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.

    He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.

    Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.

    “This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”

    These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.

    His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.

    He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”

    The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.

    With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.

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    They are shaping the world around them. These are their stories.

    Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.

    “We wanted to repeat May 1968!” he said.

    Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.

    His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.

    In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”

    “I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”

    Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.

    Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.

    Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.

    Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.

    Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.

    “We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”

    In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.

    Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.

    His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”

    Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”

    But in the crowds, Mr. Reddé is popular.

    At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.

    “Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.

    Mr. Reddé is even a kind of human landmark.

    “We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”

    Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.

    “His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.

    Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.

    “He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.

    Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.

    Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.

    “Protesting rejuvenates,” he said.

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    Valeurs Actuelles

    Brest : deux policiers hors service agressés à la matraque

    « Ça a été extrêmement violent. » Vendredi 7 janvier, alors qu’ils se trouvaient, hors service et en civil, dans un parc de Brest, deux policiers ont été victimes d’une violente agression, rapporte Ouest-France. Alors qu’ils regagnaient leur véhicule, les deux fonctionnaires ont été pris à partie par un groupe de quatre individus encapuchonnés qui auraient reconnu leur statut de policier. Rejoint par huit autres personnes, le groupe s’en est alors pris aux deux policiers, les insultant et les menaçant. La situation a dégénéré lorsque l’un des assaillants a sorti une matraque et a entrepris de frapper les deux fonctionnaires de police.

    Plainte déposée

    « Très choqués », de l’aveu même d’Eric Kerbrat, secrétaire départemental d’Unité SGP Police FO, les deux victimes de cette agression ont déposé plainte le lendemain, samedi 8 janvier. Une expertise médicale doit être réalisée. Eric Kerbat explique : « Nous constatons une augmentation des violences contre les policiers qui nous inquiète », déplore-t-il. « D’habitude, hors service, ce sont des regards ou des paroles. Ça n’avait jamais été aussi loin à Brest », conclut le syndicaliste.

    Brest : les dernières actualités

    Deux mineurs à moto suspectés d’avoir mortellement renversé une octogénaire à Brest

    Le maire socialiste de Brest renvoyé en correctionnelle pour « recel d’abus de confiance »

    A Brest, deux Ukrainiens accusés de pédophilie et pornographie sur leur fils de 7 ans

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Opex 360

    La réparation du porte-avions HMS Prince of Wales risque de coûter plus cher que prévu

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

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    Depuis son admission au service, en décembre 2019, le second porte-avions britanniques, le HMS Prince of Wales, n’a pas été épargné par les avaries, avec notamment deux inondations de ses compartiments [dont une qui endommagea sérieusement son installation électrique, en octobre 2020]. La dernière en date est survenue en août dernier, avec une rupture d’un accouplement SKF au niveau de sa ligne d’arbres d’hélice à tribord, alors qu’il s’apprêtait à assurer la mission Westlant 22, en Amérique du Nord.

    Depuis, le porte-avions est en cale sèche, au chantier naval de Rosyth [Écosse]. Début janvier, la Royal Navy avait dit que les réparations seraient terminées d’ici le printemps. Et de préciser que le HMS Prince of Wales entrerait dans une « autre période de maintenance » portant sur ses installations aéronautiques avant d’être de nouveau opérationnel.

    Seulement, en février, il est apparu que la ligne d’arbre d’hélices à babord présentait aussi des signes de fatigue… D’où la décision d’effectuer des réparations à titre préventif. Évidemment, cela n’est pas sans conséquence, à la fois sur la facture du chantier ainsi que sur la disponibilité du navire.

    En effet, selon l’édition dominicale du quotidien The Times, le coût des réparations s’éleverait désormais à 20 millions de livres… et le porte-avions devrait quitter Rosyth à la fin du mois de mai.

    Une source du ministère de la Défense [MoD] a « déclaré que prolonger le séjour d’un porte-avions en cale sèche est extrêmement coûteux et a confirmé que la facture des réparations s’élevait désormais à 20 millions de livres sterling, alors que les estimations précédentes avançaient un montant de 3 millions de livres sterling », écrit le Sunday Times.

    Reste à savoir qui va payer la facture… alors que le consortium « Aircraft Carrier Alliance », créé par BAE Systems, Babcock et Thales pour la contruction des deux porte-avions de la Royal Navy, a été dissous.

    Pour le moment, l’enquête sur les causes de cette avarie subie par le HMS Prince of Wales n’a pas encore livré ses conclusions. Cependant, à en croire le journal britannique, les tests des lignes d’arbre – fournies par le norvégien Kongsberg – effectués lors de la construction du navire n’avaient identifié aucun problème.

    Quoi qu’il en soit, pour un ancien officier de la Royal Navy, cité par le Sunday Times, « quelqu’un a fait une grosse erreur dans le processus de construction, puis, dans le processus d’essai quelqu’un a accepté le risque que cette erreur représenterait pour le fonctionnement du navire ».

    La réparation du porte-avions HMS Prince of Wales risque de coûter plus cher que prévu

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

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    Depuis son admission au service, en décembre 2019, le second porte-avions britanniques, le HMS Prince of Wales, n’a pas été épargné par les avaries, avec notamment deux inondations de ses compartiments [dont une qui endommagea sérieusement son installation électrique, en octobre 2020]. La dernière en date est survenue en août dernier, avec une rupture d’un accouplement SKF au niveau de sa ligne d’arbres d’hélice à tribord, alors qu’il s’apprêtait à assurer la mission Westlant 22, en Amérique du Nord.

    Depuis, le porte-avions est en cale sèche, au chantier naval de Rosyth [Écosse]. Début janvier, la Royal Navy avait dit que les réparations seraient terminées d’ici le printemps. Et de préciser que le HMS Prince of Wales entrerait dans une « autre période de maintenance » portant sur ses installations aéronautiques avant d’être de nouveau opérationnel.

    Seulement, en février, il est apparu que la ligne d’arbre d’hélices à babord présentait aussi des signes de fatigue… D’où la décision d’effectuer des réparations à titre préventif. Évidemment, cela n’est pas sans conséquence, à la fois sur la facture du chantier ainsi que sur la disponibilité du navire.

    En effet, selon l’édition dominicale du quotidien The Times, le coût des réparations s’éleverait désormais à 20 millions de livres… et le porte-avions devrait quitter Rosyth à la fin du mois de mai.

    Une source du ministère de la Défense [MoD] a « déclaré que prolonger le séjour d’un porte-avions en cale sèche est extrêmement coûteux et a confirmé que la facture des réparations s’élevait désormais à 20 millions de livres sterling, alors que les estimations précédentes avançaient un montant de 3 millions de livres sterling », écrit le Sunday Times.

    Reste à savoir qui va payer la facture… alors que le consortium « Aircraft Carrier Alliance », créé par BAE Systems, Babcock et Thales pour la contruction des deux porte-avions de la Royal Navy, a été dissous.

    Pour le moment, l’enquête sur les causes de cette avarie subie par le HMS Prince of Wales n’a pas encore livré ses conclusions. Cependant, à en croire le journal britannique, les tests des lignes d’arbre – fournies par le norvégien Kongsberg – effectués lors de la construction du navire n’avaient identifié aucun problème.

    Quoi qu’il en soit, pour un ancien officier de la Royal Navy, cité par le Sunday Times, « quelqu’un a fait une grosse erreur dans le processus de construction, puis, dans le processus d’essai quelqu’un a accepté le risque que cette erreur représenterait pour le fonctionnement du navire ».

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    Depuis son admission au service, en décembre 2019, le second porte-avions britanniques, le HMS Prince of Wales, n’a pas été épargné par les avaries, avec notamment deux inondations de ses compartiments [dont une qui endommagea sérieusement son installation électrique, en octobre 2020]. La dernière en date est survenue en août dernier, avec une rupture d’un accouplement SKF au niveau de sa ligne d’arbres d’hélice à tribord, alors qu’il s’apprêtait à assurer la mission Westlant 22, en Amérique du Nord.

    Depuis, le porte-avions est en cale sèche, au chantier naval de Rosyth [Écosse]. Début janvier, la Royal Navy avait dit que les réparations seraient terminées d’ici le printemps. Et de préciser que le HMS Prince of Wales entrerait dans une « autre période de maintenance » portant sur ses installations aéronautiques avant d’être de nouveau opérationnel.

    Seulement, en février, il est apparu que la ligne d’arbre d’hélices à babord présentait aussi des signes de fatigue… D’où la décision d’effectuer des réparations à titre préventif. Évidemment, cela n’est pas sans conséquence, à la fois sur la facture du chantier ainsi que sur la disponibilité du navire.

    En effet, selon l’édition dominicale du quotidien The Times, le coût des réparations s’éleverait désormais à 20 millions de livres… et le porte-avions devrait quitter Rosyth à la fin du mois de mai.

    Une source du ministère de la Défense [MoD] a « déclaré que prolonger le séjour d’un porte-avions en cale sèche est extrêmement coûteux et a confirmé que la facture des réparations s’élevait désormais à 20 millions de livres sterling, alors que les estimations précédentes avançaient un montant de 3 millions de livres sterling », écrit le Sunday Times.

    Reste à savoir qui va payer la facture… alors que le consortium « Aircraft Carrier Alliance », créé par BAE Systems, Babcock et Thales pour la contruction des deux porte-avions de la Royal Navy, a été dissous.

    Pour le moment, l’enquête sur les causes de cette avarie subie par le HMS Prince of Wales n’a pas encore livré ses conclusions. Cependant, à en croire le journal britannique, les tests des lignes d’arbre – fournies par le norvégien Kongsberg – effectués lors de la construction du navire n’avaient identifié aucun problème.

    Quoi qu’il en soit, pour un ancien officier de la Royal Navy, cité par le Sunday Times, « quelqu’un a fait une grosse erreur dans le processus de construction, puis, dans le processus d’essai quelqu’un a accepté le risque que cette erreur représenterait pour le fonctionnement du navire ».

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    Depuis son admission au service, en décembre 2019, le second porte-avions britanniques, le HMS Prince of Wales, n’a pas été épargné par les avaries, avec notamment deux inondations de ses compartiments [dont une qui endommagea sérieusement son installation électrique, en octobre 2020]. La dernière en date est survenue en août dernier, avec une rupture d’un accouplement SKF au niveau de sa ligne d’arbres d’hélice à tribord, alors qu’il s’apprêtait à assurer la mission Westlant 22, en Amérique du Nord.

    Depuis, le porte-avions est en cale sèche, au chantier naval de Rosyth [Écosse]. Début janvier, la Royal Navy avait dit que les réparations seraient terminées d’ici le printemps. Et de préciser que le HMS Prince of Wales entrerait dans une « autre période de maintenance » portant sur ses installations aéronautiques avant d’être de nouveau opérationnel.

    Seulement, en février, il est apparu que la ligne d’arbre d’hélices à babord présentait aussi des signes de fatigue… D’où la décision d’effectuer des réparations à titre préventif. Évidemment, cela n’est pas sans conséquence, à la fois sur la facture du chantier ainsi que sur la disponibilité du navire.

    En effet, selon l’édition dominicale du quotidien The Times, le coût des réparations s’éleverait désormais à 20 millions de livres… et le porte-avions devrait quitter Rosyth à la fin du mois de mai.

    Une source du ministère de la Défense [MoD] a « déclaré que prolonger le séjour d’un porte-avions en cale sèche est extrêmement coûteux et a confirmé que la facture des réparations s’élevait désormais à 20 millions de livres sterling, alors que les estimations précédentes avançaient un montant de 3 millions de livres sterling », écrit le Sunday Times.

    écrit

    Reste à savoir qui va payer la facture… alors que le consortium « Aircraft Carrier Alliance », créé par BAE Systems, Babcock et Thales pour la contruction des deux porte-avions de la Royal Navy, a été dissous.

    Pour le moment, l’enquête sur les causes de cette avarie subie par le HMS Prince of Wales n’a pas encore livré ses conclusions. Cependant, à en croire le journal britannique, les tests des lignes d’arbre – fournies par le norvégien Kongsberg – effectués lors de la construction du navire n’avaient identifié aucun problème.

    Quoi qu’il en soit, pour un ancien officier de la Royal Navy, cité par le Sunday Times, « quelqu’un a fait une grosse erreur dans le processus de construction, puis, dans le processus d’essai quelqu’un a accepté le risque que cette erreur représenterait pour le fonctionnement du navire ».

    Valeurs Actuelles

    Marseille : un homme de 21 ans meurt criblé de balles dans le 3e arrondissement

    Les drames n’en finissent plus de pleuvoir dans la cité phocéenne. Dans la nuit du mercredi 22 mars au jeudi 23 mars, un jeune homme d’une vingtaine d’années a été abattu dans le 3e arrondissement de Marseille, à l’entrée de la résidence Eugene-Pottier, indique La Provence. La police judiciaire a été saisie de l’enquête.

    D’après les premiers éléments, plusieurs individus en voiture auraient intercepté la victime, avant de lui tirer dessus à l’aide de pistolets automatiques aux alentours de minuit. Son corps a été criblé de balles, quinze en tout, dont plusieurs en pleine tête. Laissé pour mort, les meurtriers auraient ensuite dérobé son scooter. Les secours sont intervenus sur place, mais le jeune homme a malheureusement succombé à ses blessures. Une trentaine de cartouches ont été retrouvées sur les lieux du crime. La victime n’était pas connue des services de police, mais il pourrait s’agir d’un règlement de comptes.

    Vague de violence sans fin

    Les homicides par balles sont par malheur récurrents à Marseille, où des victimes de plus en plus jeunes sont fauchées. Vendredi 17 mars, un jeune homme avait également été abattu dans un quartier du nord de Marseille. Lui aussi était criblé de balles, dont le calibre correspondait à une arme de type kalachnikov.

    Des armes qui circulent de plus en plus dans les rues de la ville. Ainsi, le préfet des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri, indiquait que plus de « 1000 armes ont été saisies en 2022 », sur Franceinfo. Des chiffres qui interpellent et font écho aux 33 morts par balles recensés durant l’année dernière à Marseille.

    Marseille : les dernières actualités

    Marseille-Provence 2013 : il y a dix ans, la cité phocéenne devenait la capitale européenne de la Culture

    Marseille : un député alerte Éric-Dupond-Moretti après les menaces proférées par un djihadiste déjà incarcéré

    Réforme des retraites : après le blocus d’un lycée à Marseille, un député LFI visé par deux plaintes pour violence

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    Польша получит компенсацию от ЕС за поставки вооружений Украине

    Варшава получит от Евросоюза (ЕС) €800–900 млн компенсации за поставки оружия Киеву. Об этом в пятницу, 24 марта, сообщил премьер-министр Польши Матеуш Моравецкий.

    «Вслед за переданным Украине оружием мы получим компенсацию. Эта компенсация будет очень хорошей и очень пригодится Польше. Уже до Пасхи компенсация составит в сумме около €300 млн. А потом будут очередные €500–600 млн в будущие месяцы», — сказал он журналистам по итогам саммита ЕС.

    Моравецкий отметил, что за европейские средства Варшава сможет приобрести современные боеприпасы и создавать технологические линии по производству разного рода оружия.

    Глава правительства уточнил, что Украина получила от Польши танки Т-72, артиллерийские снаряды и боеприпасы, переносные зенитно-ракетные комплексы, беспилотники и барражирующие боеприпасы. Кроме того, Варшава обучает бойцов Вооруженных сил Украины (ВСУ) обслуживанию немецких танков Leopard 2 и гаубиц Krab.

    Отменить бронь: что ВС России могут противопоставить западным танкам Современные ПТРК способны поражать любые типы машин европейского и американского производства

    Ранее, 14 марта, Моравецкий сообщил, что Польша может передать Украине истребители МиГ-29 в течение ближайших 4–6 недель.

    До этого, 8 марта, президент Польши Анджей Дуда заявил, что Варшава готова передать все свои истребители МиГ-29 украинским военно-воздушным силам. По его словам, у Киева есть пилоты, которые могут управлять этими истребителями.

    Официальный представитель Кремля Дмитрий Песков 17 марта отметил, что Польша и Словакия, поставляя истребители МиГ-29 Украине, повышают уровень своей непосредственной вовлеченности в конфликт.

    24 февраля министр обороны Польши Мариуш Блащак рассказал, что четыре польских танка Leopard 2 уже находятся на Украине. Позднее, 9 марта, он анонсировал поставку оставшихся 10 танков.

    Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Киева на фоне спецоперации РФ по защите Донбасса, решение о которой принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

    France24 - Monde

    Cambodge : les "toilettes flottantes", un équipement vital pour les populations du lac Tonlé Sap

    Publié le : 21/03/2023 - 17:54

    Laura MOUSSET Suivre

    Au Cambodge, 100 000 personnes vivent dans des maisons flottantes sur le lac Tonlé Sap, sans système d’assainissement. Les habitants se lavent, cuisinent et boivent l’eau dans laquelle ils font également leurs besoins. Cette eau souillée provoque des maladies, en particulier parmi les jeunes enfants. Pour répondre à ce danger sanitaire, des toilettes flottantes ont été installées. Mais cet équipement coûteux peine encore à se généraliser.  

    Opex 360

    Londres propose à Varsovie de l’aider à protéger son espace aérien après le don de MiG-29 à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

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    La semaine passée, la Pologne a annoncé qu’elle livrerait quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine et que six autres ne tarderaient pas à suivre. Puis, la Slovaquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même type, ceux-ci ayant été retirés du service le 31 août dernier, après qu’un accord a été trouvé avec Varsovie et Prague pour assurer la protection de son espace aérien.

    En effet, les MiG-29 slovaques devaient être remplacés par 14 F-16 « Viper », commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin… Mais ceux-ci ne seront pas livrés avant 2024… D’où un déficit capacitaire comblé par les forces aériennes polonaises et tchèques, dans le cadre de l’Otan.

    Cela étant, c’est vers la Pologne que se porte l’attention du Royaume-Uni. C’est en effet ce que l’on peut conclure des propos tenus par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’un entretien accordé au quotidien allemand Die Welt.

    « Nous examinerons très positivement une demande de la Pologne pour combler ses lacunes [après le don de MiG-29 à Kiev]. Nous l’avons déjà fait lorsque Varsovie a livré pour la première fois des chars T-72 à l’Ukraine, nous lui avions fourni le char Challenger 2. Il pourrait en aller de même pour les avions de chasse », a en effet déclaré M. Heappey. Et d’ajouter : « Pour nous, la question est de savoir dans quelle mesure nous reconstituerons les capacités militaires de ces forces aériennes qui renoncent à leur équipement ».

    Pour rappel, en juillet 2022, le Queen’s Royal Hussars de la British Army avait effectivement déployé un escadron de 14 chars Challenger 2 en Pologne. « C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », s’était félicité Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, à l’époque.

    Pour le moment, et contrairement à l’an passé, quand il fut question de livrer ses MiG-29 à l’Ukraine [ce qui n’avait pas pu se faire…], la Pologne n’a pas exigé d’autres avions de combats aux  » capacités opérationnelles équivalentes » pour les remplacer. Et pour cause : l’été dernier, elle a commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.

    Quoi qu’il en soit, M. Heappey avait récemment évoqué une possible cession des Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » de la Royal Air Force [RAF] aux membres de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Mais aucun des pays concernés ne s’est logiquement dit intéressé.

    Londres propose à Varsovie de l’aider à protéger son espace aérien après le don de MiG-29 à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2023

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    La semaine passée, la Pologne a annoncé qu’elle livrerait quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine et que six autres ne tarderaient pas à suivre. Puis, la Slovaquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même type, ceux-ci ayant été retirés du service le 31 août dernier, après qu’un accord a été trouvé avec Varsovie et Prague pour assurer la protection de son espace aérien.

    En effet, les MiG-29 slovaques devaient être remplacés par 14 F-16 « Viper », commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin… Mais ceux-ci ne seront pas livrés avant 2024… D’où un déficit capacitaire comblé par les forces aériennes polonaises et tchèques, dans le cadre de l’Otan.

    Cela étant, c’est vers la Pologne que se porte l’attention du Royaume-Uni. C’est en effet ce que l’on peut conclure des propos tenus par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’un entretien accordé au quotidien allemand Die Welt.

    « Nous examinerons très positivement une demande de la Pologne pour combler ses lacunes [après le don de MiG-29 à Kiev]. Nous l’avons déjà fait lorsque Varsovie a livré pour la première fois des chars T-72 à l’Ukraine, nous lui avions fourni le char Challenger 2. Il pourrait en aller de même pour les avions de chasse », a en effet déclaré M. Heappey. Et d’ajouter : « Pour nous, la question est de savoir dans quelle mesure nous reconstituerons les capacités militaires de ces forces aériennes qui renoncent à leur équipement ».

    Pour rappel, en juillet 2022, le Queen’s Royal Hussars de la British Army avait effectivement déployé un escadron de 14 chars Challenger 2 en Pologne. « C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », s’était félicité Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, à l’époque.

    Pour le moment, et contrairement à l’an passé, quand il fut question de livrer ses MiG-29 à l’Ukraine [ce qui n’avait pas pu se faire…], la Pologne n’a pas exigé d’autres avions de combats aux  » capacités opérationnelles équivalentes » pour les remplacer. Et pour cause : l’été dernier, elle a commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.

    Quoi qu’il en soit, M. Heappey avait récemment évoqué une possible cession des Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » de la Royal Air Force [RAF] aux membres de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Mais aucun des pays concernés ne s’est logiquement dit intéressé.

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    La semaine passée, la Pologne a annoncé qu’elle livrerait quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine et que six autres ne tarderaient pas à suivre. Puis, la Slovaquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même type, ceux-ci ayant été retirés du service le 31 août dernier, après qu’un accord a été trouvé avec Varsovie et Prague pour assurer la protection de son espace aérien.

    En effet, les MiG-29 slovaques devaient être remplacés par 14 F-16 « Viper », commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin… Mais ceux-ci ne seront pas livrés avant 2024… D’où un déficit capacitaire comblé par les forces aériennes polonaises et tchèques, dans le cadre de l’Otan.

    Cela étant, c’est vers la Pologne que se porte l’attention du Royaume-Uni. C’est en effet ce que l’on peut conclure des propos tenus par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’un entretien accordé au quotidien allemand Die Welt.

    « Nous examinerons très positivement une demande de la Pologne pour combler ses lacunes [après le don de MiG-29 à Kiev]. Nous l’avons déjà fait lorsque Varsovie a livré pour la première fois des chars T-72 à l’Ukraine, nous lui avions fourni le char Challenger 2. Il pourrait en aller de même pour les avions de chasse », a en effet déclaré M. Heappey. Et d’ajouter : « Pour nous, la question est de savoir dans quelle mesure nous reconstituerons les capacités militaires de ces forces aériennes qui renoncent à leur équipement ».

    Pour rappel, en juillet 2022, le Queen’s Royal Hussars de la British Army avait effectivement déployé un escadron de 14 chars Challenger 2 en Pologne. « C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », s’était félicité Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, à l’époque.

    Pour le moment, et contrairement à l’an passé, quand il fut question de livrer ses MiG-29 à l’Ukraine [ce qui n’avait pas pu se faire…], la Pologne n’a pas exigé d’autres avions de combats aux  » capacités opérationnelles équivalentes » pour les remplacer. Et pour cause : l’été dernier, elle a commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.

    Quoi qu’il en soit, M. Heappey avait récemment évoqué une possible cession des Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » de la Royal Air Force [RAF] aux membres de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Mais aucun des pays concernés ne s’est logiquement dit intéressé.

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    La semaine passée, la Pologne a annoncé qu’elle livrerait quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine et que six autres ne tarderaient pas à suivre. Puis, la Slovaquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même type, ceux-ci ayant été retirés du service le 31 août dernier, après qu’un accord a été trouvé avec Varsovie et Prague pour assurer la protection de son espace aérien.

    En effet, les MiG-29 slovaques devaient être remplacés par 14 F-16 « Viper », commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin… Mais ceux-ci ne seront pas livrés avant 2024… D’où un déficit capacitaire comblé par les forces aériennes polonaises et tchèques, dans le cadre de l’Otan.

    Cela étant, c’est vers la Pologne que se porte l’attention du Royaume-Uni. C’est en effet ce que l’on peut conclure des propos tenus par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’un entretien accordé au quotidien allemand Die Welt.

    « Nous examinerons très positivement une demande de la Pologne pour combler ses lacunes [après le don de MiG-29 à Kiev]. Nous l’avons déjà fait lorsque Varsovie a livré pour la première fois des chars T-72 à l’Ukraine, nous lui avions fourni le char Challenger 2. Il pourrait en aller de même pour les avions de chasse », a en effet déclaré M. Heappey. Et d’ajouter : « Pour nous, la question est de savoir dans quelle mesure nous reconstituerons les capacités militaires de ces forces aériennes qui renoncent à leur équipement ».

    Pour rappel, en juillet 2022, le Queen’s Royal Hussars de la British Army avait effectivement déployé un escadron de 14 chars Challenger 2 en Pologne. « C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », s’était félicité Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, à l’époque.

    Pour le moment, et contrairement à l’an passé, quand il fut question de livrer ses MiG-29 à l’Ukraine [ce qui n’avait pas pu se faire…], la Pologne n’a pas exigé d’autres avions de combats aux  » capacités opérationnelles équivalentes » pour les remplacer. Et pour cause : l’été dernier, elle a commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.

    Quoi qu’il en soit, M. Heappey avait récemment évoqué une possible cession des Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » de la Royal Air Force [RAF] aux membres de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Mais aucun des pays concernés ne s’est logiquement dit intéressé.

    Известия (RUS)

    The Times сообщила о кораблях Дании и Швеции у «Северных потоков» до взрывов

    Патрульные корабли ВМС Дании и Швеции находились в районе, где произошел подрыв газопроводов «Северный поток» и «Северный поток – 2», за четыре дня до диверсии. Об этом в пятницу, 24 марта, сообщает британская газета The Times.

    По данным издания, 21 сентября 2022 года датский корабль P524 Nymfen был замечен в дальнем районе Балтийского моря. Отмечается, что «впервые за много лет» судно взяло курс на северо-восток и обогнуло остров Борнхольм на участке, где проложены газопроводы. Достигнув этого района, корабль отключил транспондер. Таким образом, международные системы наблюдения на несколько часов потеряли его из поля видимости.

    Вслед за датским судном в этот же район направился шведский корабль, который сопровождал самолет-разведчик ВВС Швеции.

    Необычные передвижения судов ВМС Дании и Швеции первым заметил независимый датский исследователь Оливер Александер. Позже предоставленные им сведения подтвердились благодаря навигационным записям, которые издание обнаружило в базе данных отслеживания кораблей MarineTraffic.

    По словам экс-офицера разведки Дании, аналитика центра анализа Think Tank Europa в Копенгагене Якоба Каарсбо, датский корабль-разведчик оказался в месте диверсии не случайно. При этом немецкая группа, занимающаяся расследованием взрывов, всё еще не готова сделать выводы о том, что произошло с «Северными потоками», сообщили источники издания.

    С газу на глаз: есть ли шансы у международного расследования взрывов СП Россия призывает к коллективному поиску ответов, оппозиция в Германии предлагает создать спецкомиссию

    Ранее в этот день журналист-расследователь, лауреат Пулитцеровской премии Сеймур Херш заявил, что президент США Джо Байден отдал приказ на подрыв газопроводов, чтобы наказать канцлера Германии Олафа Шольца. По мнению журналиста, американский лидер сделал это в конце сентября 2022 года, после публичного отказа Шольца от поставок оружия Киеву.

    При этом на тот момент конфликт на Украине, который Байден активно поддерживал, шел «не очень хорошо» для США. Херш также заявил, что Соединенные Штаты рассматривали возможность взорвать «Северные потоки» еще в 2021 году.

    Ранее, 23 марта, Китай стал соавтором российской резолюции о расследовании диверсии на «Северных потоках», по которой состоится голосование в Совете Безопасности ООН. Первый заместитель постоянного представителя РФ при ООН Дмитрий Полянский рассказал, что российская сторона добросовестно в течение месяца провела экспертную работу над текстом и убрала противоречивые моменты.

    В тот же день госсекретарь США Энтони Блинкен заявил, что ни одно американское федеральное агентство не причастно к диверсиям на «Северных потоках».

    В ответ на это посольство РФ в Вашингтоне сообщило, что заявления американской стороны о непричастности к терактам на российских газопроводах не вызывают никакого доверия и требуют проверки.

    Утечки на «Северных потоках» были обнаружены в сентябре 2022 года. Представитель сейсмоцентра Швеции Бьерн Лунд заявил, что в районе утечек на трубопроводах в момент ЧП было зарегистрировано два мощных подводных взрыва. На месте аварии были найдены следы взрывчатки. РФ назвала произошедшее актом государственного терроризма.

    France24 - Monde

    Un réchauffement de + 1,5 °C en 2030, et après ? Pourquoi "chaque dixième de degré compte"

    Publié le : 22/03/2023 - 07:02

    Cyrielle CABOT

    La synthèse de neuf années de travaux du Giec sur le climat, publiée lundi, est venue rappeler la nécessité d'agir rapidement contre le dérèglement climatique. Alors que la possibilité de maintenir le réchauffement sous la barre des 1,5 °C semble s'éloigner, les experts rappellent que "chaque dixième de degré compte". 

    "L'humanité marche sur une fine couche de glace et cette glace fond vite", alertait le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lundi 20 mars. Et cette glace fond d'autant plus vite que le réchauffement climatique s'accélère. D'ici aux années 2030-2035, il atteindra 1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle, ont confirmé lundi 20 mars les experts du Giec dans leur nouveau rapport de synthèse, la somme des neuf dernières années de recherche représentant le consensus scientifique le plus à jour sur le climat.

    Une annonce qui apparaît comme une énième mauvaise nouvelle pour la planète alors que depuis la COP21 de 2015 en France ce seuil des + 1,5 °C était brandi comme une boussole des politiques climatiques. "Depuis les Accords de Paris, l'objectif affiché des États est de maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2 °C par rapport à l'ère pré-industrielle et de multiplier les efforts pour le limiter à 1,5 °C", rappelle Wolfgang Cramer, directeur de recherches au CNRS à l'Institut méditerranéen de biodiversité d'écologie marine et continentale. "Cela donnait un horizon et une cible précis pour les politiques climatiques."

    "Et effectivement, aujourd'hui, en regardant les différentes trajectoires possibles et les faibles efforts mis en place par les gouvernements, il paraît très difficile de tenir ce second objectif", poursuit le spécialiste, qui avait été l’un des auteurs principaux d'un précédent rapport du Giec publié en février 2022.

    Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Aujourd'hui, selon la synthèse publiée lundi, pour avoir une chance de maintenir le réchauffement à 1,5 °C, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre d'environ 45 % d'ici 2030 par rapport à aujourd'hui. Cela reviendrait à connaître chaque année la même baisse que celle vécue en 2020, en pleine pandémie de Covid-19, lorsque les économies du monde entier étaient à l'arrêt. 

    Une baisse colossale alors que la planète semble pour le moment prendre la trajectoire inverse. Selon le Giec, elle se dirige vers un réchauffement de 2,5 °C à la fin du siècle si les promesses faites par les États sont respectées, 2,8 °C en suivant leurs politiques actuelles. 

    >> À lire aussi : "Rapport du Giec : les chiffres clés d'une "bible" du climat qui ne voit pas tout en noir"

    Le réchauffement climatique, la "fièvre" de la planète

    Mais pour autant, il ne faut pas tomber dans le fatalisme, s'accordent à dire les experts. "Car nos actions actuelles vont aussi déterminer l'ampleur du dérèglement climatique à plus long terme", explique Wolfgang Cramer. "L'objectif, toujours, c'est de parvenir à rester le plus bas possible."

    "Cet objectif, de toute façon, c'était déjà trop… Nous le voyons aujourd'hui : nous sommes déjà à 1,2 °C de réchauffement et nous en subissons les conséquences avec la multiplication des canicules, sécheresses, inondations… ", poursuit-il.

    Pour comprendre l'importance de ces fractions de degrés supplémentaires, le spécialiste établit un parallèle avec un humain souffrant de fièvre. Habituellement, la température corporelle d'un individu est de 37 °C. Si on y ajoute 1 °C, il sera souffrant et aura légèrement mal à la tête. À 2 °C, il souffrira encore davantage. Mais à 3 °C, cela peut devenir dangereux, surtout si la personne est vulnérable. 

    Il en va de même pour la planète. "Les conséquences ne seront pas les mêmes à chaque degré et dans les différentes parties du globe. Pour les plus vulnérables, les conséquences seront bien plus importantes que pour celles qui le sont moins", explique-t-il. "1,5 °C vaudra toujours mieux que 1,6 °C, qui sera toujours préférable à 1,7 °C. Chaque dixième de degré compte". 

    Première menace sur la biodiversité

    Les illustrations des conséquences de cette "fièvre" de la planète sont nombreuses. Parmi elles : l'extinction  de la biodiversité. Le Melomys de Bramble Cay, un petit rongeur qui vivait sur de petites îles entre l'Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée a ainsi déjà disparu à cause du réchauffement climatique. "Les scientifiques ont montré que sa disparition est due à la submersion de son habitat", détaillait à France 24 en décembre dernier Camille Parmesan, directrice de recherche au CNRS et spécialiste des liens entre biodiversité et climat. "Nous avons aussi relevé la disparition de 92 espèces d'amphibiens, tués à cause de la prolifération d'un champignon. On a la preuve que celui-ci s'est développé parce que le dérèglement climatique, en modifiant les écosystèmes, lui a offert des conditions propices." Autre exemple flagrant : les coraux. À 1,5 °C, 70 à 90 % d’entre eux pourraient disparaître. À 2 °C, le chiffre monte à 99 %.

    Aujourd'hui, selon l'IPBES – les experts biodiversité de l'ONU – plus d'un million d'espèces sont menacées de disparition et "le dérèglement climatique est en passe de devenir la menace la plus importante qui pèse sur elles". "Plus il s'accentue, plus les écosystèmes sont perturbés, avec des conséquences sur la faune et la flore", notent-ils dans un rapport publié en 2021

    >> À lire aussi : "La biodiversité, à la fois victime et outil de lutte contre le réchauffement climatique"

    "Des phénomènes météorologiques plus nombreux et plus intenses"

    "Chaque degré supplémentaire se traduira aussi par des phénomènes météorologiques plus nombreux et plus intenses", insiste encore Wolfgang Cramer. "Avec toujours plus d'impacts pour les 3,3 milliards de personnes qui vivent dans des zones vulnérables." 

    Depuis quelques années, certains scientifiques travaillent en effet à la "science de l'attribution", qui vise à étudier les liens entre des phénomènes météorologiques extrêmes et le dérèglement climatique. À travers leurs travaux, ils confirment que les canicules, inondations ou ouragans augmentent en intensité, en ampleur ou encore en fréquence en lien avec le réchauffement climatique. Ils estiment, par exemple, que cela a rendu la canicule qui a touché l'Inde et le Pakistan en mars et en avril 2022 trente fois plus probable.

    "Face à ces menaces, nos efforts doivent aussi permettre de ralentir au maximum le réchauffement", abonde de son côté Gerhard Krinner, glaciologue et l’un des auteurs du résumé à l’intention des décideurs publié lundi. "C'est tout aussi important. Plus le réchauffement ira vite, moins la population aura de temps pour s'adapter. Cela augmentera le risque de pénuries, de famines ou de conflits."

    Sans compter, note le glaciologue, que certains changements seront irréversibles et doivent donc intervenir "le plus tard possible". "Une espèce éteinte, par exemple, ne pourra pas réapparaître", cite-t-il. "Un glacier fondu aura énormément de mal à se recréer. La montée des eaux, quant à elle, va se poursuivre pendant des siècles plus ou moins vite en fonction du réchauffement."

    La peur des points de bascule

    Enfin, les deux spécialistes mettent en garde contre les "points de bascule". "Ces événements, dont il est très difficile de savoir à quel stade du réchauffement climatique ils pourraient survenir et qui auraient des conséquences majeurs pour la planète", insiste Wolfgang Cramer. 

    "C'est le cas, par exemple, de la déstabilisation de la calotte glaciaire antarctique. La probabilité que cela arrive aujourd'hui est faible mais augmente avec le réchauffement avec des réels risques d'une accélération énorme de la hausse du niveau de la mer entre 1,5°C et 2°C." Concrètement, si les sols gelés (le pergélisol) de l'Antarctique venait à fondre, il libèrerait des milliards de gaz à effet de serre stockés dans sa glace. Cela réchaufferait alors la planète et accélérerait encore la fonte de la glace – un cercle vicieux. Parmi les autres exemples souvent cités : la transformation de la forêt amazonienne en savane ou encore la fonte de la calotte du Groënland.

    Tous ces scénarios peuvent être évités, martèlent les deux spécialistes. "Aujourd'hui, nous avons de nombreuses solutions en main, qui sont disponibles et efficaces, pour ralentir et limiter le dérèglement climatique. Les obstacles ne sont plus de l'ordre de l'innovation mais politiques", termine Wolfgang Cramer. "Les efforts que nous faisons maintenant feront toute la différence à long terme et peuvent encore nous éviter ces dixièmes de degrés supplémentaires", termine Gerhard Krinner.

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    La biodiversité, à la fois victime et outil de lutte contre le réchauffement climatique

    Réchauffement climatique

    Rapport du Giec : les chiffres clés d'une "bible" du climat qui ne voit pas tout en noir

    L’invité du jour

    François Gemenne : "Il faut se battre pour chaque dixième de degré" de réchauffement du climat

    Valeurs Actuelles

    Corse : tentative d’attentat indépendantiste sur une mairie

    Vers le retour des mouvements indépendantistes corses ? Dans la nuit du mercredi 22 au jeudi 23 mars, une mairie a été incendiée à Afa, près d’Ajaccio. Le procureur d’Ajaccio a ainsi indiqué qu’« une bouteille de gaz a été retrouvée jeudi sur les marches, noircies par ce qui semble avoir été un incendie, de la mairie d’Afa », avant d’ajouter que « le parquet national antiterroriste s’est saisi » de l’enquête.

    Grâce aux témoins et aux vidéosurveillances, une personne a été vue avec un jerrican en main en train d’asperger d’essence les escaliers de la mairie et la bonbonne de gaz, avant de l’enflammer, relaie France Bleu. Le maire de la commune, Pascal Miniconi, a évoqué un « sentiment de tristesse » et se dit « surpris ». Il s’interroge sur les revendications de cet acte. « Est-ce qu’on a voulu viser le symbole, la mairie ? Ou moi-même ? » Son premier adjoint, lui, a vivement condamné l’acte criminel, rappelant que « la mairie est l’outil de tout le monde ».

    Le GCC, un mouvement indépendantiste qui multiplie les attentats

    Sur la façade du bâtiment municipal ont été taguées les lettres « GCC », en référence à « Ghjuventù Clandestina Corsa », une organisation clandestine corse qui milite pour l’indépendance de la Corse. Ce mouvement est apparu après le meurtre d’Yvan Colonna par un détenu jihadiste en mars 2022. Depuis l’officialisation de son existence, le 7 février 2023, le GCC a fait plusieurs demandes, dont la « vérité sur l’assassinat d’Yvan Colonna », ou encore la libération de Charles Pieri, militant nationaliste corse.

    Le GCC se revendique comme l’héritier légitime du Front de libération nationale de la Corse (FLNC). Depuis son apparition, le mouvement indépendantiste a revendiqué pas moins dix-sept incendies et attentats, qui visent principalement des résidences secondaires de continentaux, des promotions immobilières, des lieux touristiques ou encore des engins de chantier, indique le quotidien Corse-Matin.

    Ajaccio : les dernières actualités

    Assassinat d’Yvan Colonna : l’ex-directrice de la prison d’Arles et un agent visés par une procédure disciplinaire pour « manquements »

    Suicide d’un CRS en Corse : le 22e dans la police cette année

    Une manifestation sous tension en mémoire d’Yvan Colonna à Ajaccio

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Valeurs Actuelles

    Ivry-sur-Seine : une cinquantaine d’anarchistes prennent d’assaut des locaux du PCF

    Le rouge et le noir faisaient pourtant bon ménage jusque-là. Ce mercredi 22 mars, une cinquantaine de militants anarchistes ont attaqué des locaux du Parti communiste français (PCF) d’Ivry-sur-Seine, indique le Parisien. Des locaux qui n’étaient plus utilisés depuis déjà quelque temps, a indiqué le secrétaire départemental du PCF, Ozer Öztorun.

    Alors qu’une partie des assaillants tâchait de rameuter des renforts, une quinzaine d’entre eux ont réussi à s’introduire au sein du bâtiment, en passant par le cimetière pour finir par s’introduire dans les étages. Les individus souhaitaient visiblement squatter les locaux du PCF, mais à l’approche des forces de l’ordre, ils ont préféré briser toutes les fenêtres, quitte à saborder leur éphémère forteresse.

    Mission de sauvetage

    La police a dû faire usage de la force pour les déloger, puisqu’un jet de grenade a été nécessaire. Les individus ont été évacués, et l’un d’entre eux a été interpellé. Afin de sécuriser les lieux, plusieurs effectifs de police sont restés, avant de laisser une société de gardiennage s’assurer que les anarchistes ne reviennent pas.

    Loin de vouloir reprendre d’assaut les locaux du PCF, c’est au commissariat d’Ivry-sur-Seine que s’est rassemblée une vingtaine de militants anarchistes, en début de soirée, afin de réclamer la libération de leur camarade interpellé plus tôt. Le slogan : « On déteste la police » a résonné quelque temps devant le commissariat, avant de s’éteindre progressivement, à mesure que chacun d’entre eux s’enfuyait à l’arrivée des renforts policiers.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    Известия (RUS)

    Шольц заявил о желании продолжить контактировать с Путиным

    Канцлер Германии Олаф Шольц продолжит контактировать с президентом России Владимиром Путиным. Об этом он заявил 24 марта в Брюсселе.

    «Я часто говорил с российским президентом и буду продолжать это делать», — заверил Шольц.

    Пусть бундес так: Шольц и Путин дали шанс дипломатии С чем согласились и о чем поспорили канцлер Германии и президент России

    21 марта газета Rheinische Post написала о регулярном общении Шольца с Путиным. В материале была отмечена вежливость как российского лидера, так и немецкого канцлера. Сам Шольц указал на длительность этих бесед — «иногда по часу, иногда по полтора часа. Иногда на немецком, иногда с переводом».

    В феврале власти ФРГ отметили важность сохранения регулярного контакта с Путиным «в надежде на какие-то подвижки вперед» в кризисе вокруг Украины.

    Предыдущая беседа Путина и Шольца состоялась 2 декабря 2022 года. Переговоры прошли по инициативе германской стороны. В разговоре президент России указал на деструктивную позицию западных стран, включая Германию, которые накачивают Украину вооружением, а также занимаются подготовкой украинских солдат.

    11 ноября того же года канцлер Германии заверил, что доводы критиков не убедили его отказаться от телефонных переговоров с Путиным. С его слов, все хотят, чтобы конфликт завершился миром.

    France24 - Monde

    Rapport du Giec : les chiffres clés d'une "bible" du climat qui ne voit pas tout en noir

    Publié le : 20/03/2023 - 16:06

    Sébastian SEIBT Suivre FRANCE 2

    Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a publié, lundi, sa très attendue synthèse du sixième rapport d'évaluation sur les changements climatiques. Un document d'une trentaine de pages qui souligne les dégâts déjà causés par le réchauffement de la planète et la difficulté d'atteindre l'objectif de limiter la hausse des températures. Mais les travaux des scientifiques démontrent aussi que l'effort en vaut la peine, y compris économiquement.

    C’est la nouvelle “bible” du changement climatique. La synthèse du sixième rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a été publiée lundi 20 mars et devient la référence en matière de connaissances scientifiques sur le réchauffement de la planète et ses conséquences.

    Ce document est le résultat d’une compilation de milliers d’études et de recherches dans ce domaine menée depuis fin 2014 et la publication de la précédente synthèse des experts du Giec.  

    Les auteurs de ce “résumé pour les décideurs” constatent l’ampleur des dégâts déjà occasionnés par ces changements du climat dans un monde soumis à des températures qui ont déjà augmenté de 1,1 °C par rapport à la période de référence, de 1850 à 1900. 

    Ils soulignent aussi l’insuffisance des efforts consentis par les États pour tenir les engagements pris à l’occasion des différents sommets sur le climat. L’objectif de rester dans les clous d’une hausse des températures comprise entre 1,5 °C et 2 °C d’ici 2100 semble de plus en plus inatteignable. Ainsi, “la hausse des températures pourrait dépasser les 1,5 °C d’ici dix ans si les émissions annuelles de CO2 restent au niveau actuel”, explique Gerhard Krinner, chercheur à l'Institut des géosciences de l'environnement et l’un des auteurs du rapport du Giec. 

    "Les bénéfices compensent largement les coûts"

    Mais tout n’est pas noir dans ce document hautement sensible politiquement et dont chaque phrase a été soigneusement soupesée en amont de la publication. “Il y a de multiples options disponibles et efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et permettre d’adapter [le monde] au changement climatique causé par l’Homme”, affirme même le Giec en préambule de ce document.

    C’est, notamment, “la première fois que le Giec prend position et juge bénéfique de manière générale un effort pour maintenir les températures sous le seuil d’une hausse de 2 °C”, souligne Jean-Charles Hourcade, économiste du climat au CNRS qui a participé à l’élaboration du rapport. 

    En effet, jusqu’à présent, ces scientifiques se contentaient seulement d’évaluer comment atteindre les objectifs climatiques et d’estimer à quel point c’était réaliste. Cette fois-ci, “ils affirment que les bénéfices des politiques pour limiter la hausse des températures compensent largement les coûts”, affirme Jean-Charles Hourcade.

    Une prise de position qui vise clairement à pousser les décideurs à s’engager davantage sur la voie des réformes et des investissements pour un avenir plus vert. Même si, à court terme, ces changements provoqueront des bouleversements sociétaux profonds. 

    Le meilleur programme d’action, d’après le Giec, “serait de réorienter l’essentiel des investissements [environnementaux] vers les pays en développement”, assure Jean-Charles Hourcade. C’est dans ces zones que chaque dollar investi aura le meilleur retour sur investissement pour la planète et l’économie. 

    Les chiffres clés du rapport du Giec

    1,1 °C. Entre 2011 et 2020, la température mondiale a été 1,1 °C au-dessus de celle entre 1850-1900. C’est cette dernière période qui sert de référence à tous les modèles élaborés par les scientifiques pour calculer notre trajectoire climatique et établir si, par exemple, nous pourrons contenir la hausse des températures à 1,5 °C ou 2 °C.

     

    3,2 °C. C’est la hausse médiane des températures prévue d’ici à 2100, en prenant en compte toutes les mesures déjà mises en œuvre par les États pour limiter leurs émissions. 

    En fait, elle devrait se situer entre 2,2 et 3,5 °C d’après les calculs des scientifiques du Giec. Dans tous les cas, les efforts consentis jusqu’à présent sont loin de suffire pour atteindre l'objectif d’une hausse de 2 °C maximum fixé en 2015 lors de la COP21 à Paris. 

     

    0,45 °C. Le Giec affirme que l'émission de 1 000 milliards de tonnes de CO2 en raison de l’activité humaine entraîne à chaque fois une hausse des températures globales de 0,45 °C.

    En se fondant sur les seules émissions de CO2 en 2018 – 38 milliards de tonnes –, la hausse des températures dépasserait les 1,5 °C d’ici 23 ans. Mais en réalité, ce seuil risque d’être atteint d’ici dix ans en raison des autres gaz à effet de serre comme le méthane qui contribuent aussi au réchauffement climatique.

     

    3,7 mm. C’est la hausse annuelle du niveau des mers en raison du réchauffement climatique entre 2006 et 2018, constate le Giec. La vitesse de ce phénomène s’est considérablement accélérée puisqu’entre 1971 et 2006, cette hausse annuelle était près de deux fois moins rapide.

    En tout, le niveau de la mer a déjà augmenté de 20 cm depuis le début du XXe siècle. Autrement dit, près d’un cinquième de la hausse globale a eu lieu entre 2006 et 2018 (4,4 cm).

     

    6 mètres. Sur le très long terme, le niveau des océans pourrait s’élever de près de 6 mètres, même si l’humanité parvient à maintenir la hausse des températures à 2 °C au maximum. 

    Le rapport du Giec indique, en effet, que dans ce scénario, le niveau des eaux devrait augmenter de 3 à 6 mètres durant les 2 000 prochaines années. De quoi changer dramatiquement la géographie du globe et faire disparaître une partie des terres aujourd’hui émergées.

    Même en limitant la hausse des températures à 1,5 °C, le niveau des mers augmenterait encore fortement – entre 2 et 3 mètres – en 2 000 ans.

     

    Entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes vivent dans des contextes qui les rendent très vulnérables aux effets du réchauffement climatique. Près de la moitié de la population mondiale est donc susceptible d’être affectée par des événements météo extrêmes, comme les sécheresses, les pluies torrentielles ou encore les séismes.

    Ce sont les populations vivant dans les pays les plus pauvres qui sont le plus à risque, soulignent à nouveau les scientifiques du Giec. Entre 2010 et 2020, la mortalité liée à des inondations, des sécheresses ou encore des ouragans était 15 fois plus forte dans les pays les plus pauvres par rapport aux régions où se trouvent les pays dits riches.

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} CONSCIENCE ÉCOLOGIQUE

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    L’armée allemande pourrait remplacer ses hélicoptères d’attaque Tigre par des H145M dotés d’une capacité antichar

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2023

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    Initialement partie prenante au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, l’Allemagne a finalement décidé de passer son tour, laissant ainsi tomber la France et l’Espagne. Cette décision aurait été motivée par la disponibilité de la cinqantaine d’appareils en service au sein de la Heer [la composante terrestre de la Bundeswehr], celle-ci étant bien trop faible. En effet, et selon Christine Lambrecht, alors ministre de la Défense, seulement 9 étaient en état de vol en avril 2022…

    Aussi, cela fait quelques temps qu’il est prêté l’intention à la Bundeswehr de remplacer ses Tigre. Et le candidat le plus souvent cité est l’AH-64E Guardian de l’américain Boeing. Cependant, à en croire Business Insider Deutschland, qui s’appuie sur des documents internes, le ministère allemand de la Défense a d’autres intentions.

    En effet, celui-ci envisagerait l’achat, pour environ 3 milliards d’euros, de 82 hélicoptères légers H145M [dont 15 exemplaires sont déjà utilisés par le Kommando Spezialkräfte des forces spéciales allemandes] et de doter 24 d’entre-eux d’une capacité antichar.

    Initialement destiné au marché civil, le H145 est diponible en version militaire depuis 2014, avec deux nouveaux moteurs Turbomeca Arriel 2E à régulation numérique [Fadec] et la possibilité d’emporter une nacelle canon, des roquettes à guidage laser [comme la FZ275 LGR de Thales] et des missiles anti-char, tel le Spike ER [Extended Range] de l’israélien Rafael, des essais ayant été conduit à cette fin en 2022.

    À l’occasion du salon aéronautique ILA de Berlin. L’an passé, Airbus Helicopters avait proposé au ministère allemand de la Défense une nouvelle version de son H145M, celui-ci disposant d’un rotor à cinq pales afin de porter sa charge utile à près de deu tonnes. En outre, l’industriel avait annoncé la création de l’équipe « LUH SK – Team H145M », comprenant notamment Hensoldt Sensors, Hensoldt Avionics, Liebherr-Aerospace, Rohde & Schwarz, Safran Helicopter Engines et ZF Luftfahrttechnik.

    « Nous avons un produit solide avec une disponibilité très élevée, des délais de livraison courts garantis et nous avons organisé le support du système d’armes avec un grand nombre d’entreprises allemandes. […] Avec la formation de l’équipe, nous offrons à la Bundeswehr une configuration complète qui peut être obtenue rapidement et efficacement », fit valoir, à l’époque, Wolfgang Schoder, le directeur général d’Airbus Helicopters Allemagne.

    Cela étant, et toujours d’après Business Insider Deutschland, la conversion de 24 H145M en hélicoptères d’attaque ne ferait pas l’unanimité au sein de la Bundeswehr, certains y voyant une « décision purement politique qui ignore les besoins opérationnels ». Ce serait en tout cas l’avis exprimé par le Wehrtechnische Dienststellen 61 [WTD 61 – Centre technique de la Bundeswehr pour les aéronefs et les équipements aéronautiques, ndlr], celui-ci pointant notamment le manque de protection des équipages.

    L’armée allemande pourrait remplacer ses hélicoptères d’attaque Tigre par des H145M dotés d’une capacité antichar

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2023

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    Initialement partie prenante au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, l’Allemagne a finalement décidé de passer son tour, laissant ainsi tomber la France et l’Espagne. Cette décision aurait été motivée par la disponibilité de la cinqantaine d’appareils en service au sein de la Heer [la composante terrestre de la Bundeswehr], celle-ci étant bien trop faible. En effet, et selon Christine Lambrecht, alors ministre de la Défense, seulement 9 étaient en état de vol en avril 2022…

    Aussi, cela fait quelques temps qu’il est prêté l’intention à la Bundeswehr de remplacer ses Tigre. Et le candidat le plus souvent cité est l’AH-64E Guardian de l’américain Boeing. Cependant, à en croire Business Insider Deutschland, qui s’appuie sur des documents internes, le ministère allemand de la Défense a d’autres intentions.

    En effet, celui-ci envisagerait l’achat, pour environ 3 milliards d’euros, de 82 hélicoptères légers H145M [dont 15 exemplaires sont déjà utilisés par le Kommando Spezialkräfte des forces spéciales allemandes] et de doter 24 d’entre-eux d’une capacité antichar.

    Initialement destiné au marché civil, le H145 est diponible en version militaire depuis 2014, avec deux nouveaux moteurs Turbomeca Arriel 2E à régulation numérique [Fadec] et la possibilité d’emporter une nacelle canon, des roquettes à guidage laser [comme la FZ275 LGR de Thales] et des missiles anti-char, tel le Spike ER [Extended Range] de l’israélien Rafael, des essais ayant été conduit à cette fin en 2022.

    À l’occasion du salon aéronautique ILA de Berlin. L’an passé, Airbus Helicopters avait proposé au ministère allemand de la Défense une nouvelle version de son H145M, celui-ci disposant d’un rotor à cinq pales afin de porter sa charge utile à près de deu tonnes. En outre, l’industriel avait annoncé la création de l’équipe « LUH SK – Team H145M », comprenant notamment Hensoldt Sensors, Hensoldt Avionics, Liebherr-Aerospace, Rohde & Schwarz, Safran Helicopter Engines et ZF Luftfahrttechnik.

    « Nous avons un produit solide avec une disponibilité très élevée, des délais de livraison courts garantis et nous avons organisé le support du système d’armes avec un grand nombre d’entreprises allemandes. […] Avec la formation de l’équipe, nous offrons à la Bundeswehr une configuration complète qui peut être obtenue rapidement et efficacement », fit valoir, à l’époque, Wolfgang Schoder, le directeur général d’Airbus Helicopters Allemagne.

    Cela étant, et toujours d’après Business Insider Deutschland, la conversion de 24 H145M en hélicoptères d’attaque ne ferait pas l’unanimité au sein de la Bundeswehr, certains y voyant une « décision purement politique qui ignore les besoins opérationnels ». Ce serait en tout cas l’avis exprimé par le Wehrtechnische Dienststellen 61 [WTD 61 – Centre technique de la Bundeswehr pour les aéronefs et les équipements aéronautiques, ndlr], celui-ci pointant notamment le manque de protection des équipages.

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    Initialement partie prenante au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, l’Allemagne a finalement décidé de passer son tour, laissant ainsi tomber la France et l’Espagne. Cette décision aurait été motivée par la disponibilité de la cinqantaine d’appareils en service au sein de la Heer [la composante terrestre de la Bundeswehr], celle-ci étant bien trop faible. En effet, et selon Christine Lambrecht, alors ministre de la Défense, seulement 9 étaient en état de vol en avril 2022…

    Aussi, cela fait quelques temps qu’il est prêté l’intention à la Bundeswehr de remplacer ses Tigre. Et le candidat le plus souvent cité est l’AH-64E Guardian de l’américain Boeing. Cependant, à en croire Business Insider Deutschland, qui s’appuie sur des documents internes, le ministère allemand de la Défense a d’autres intentions.

    En effet, celui-ci envisagerait l’achat, pour environ 3 milliards d’euros, de 82 hélicoptères légers H145M [dont 15 exemplaires sont déjà utilisés par le Kommando Spezialkräfte des forces spéciales allemandes] et de doter 24 d’entre-eux d’une capacité antichar.

    Initialement destiné au marché civil, le H145 est diponible en version militaire depuis 2014, avec deux nouveaux moteurs Turbomeca Arriel 2E à régulation numérique [Fadec] et la possibilité d’emporter une nacelle canon, des roquettes à guidage laser [comme la FZ275 LGR de Thales] et des missiles anti-char, tel le Spike ER [Extended Range] de l’israélien Rafael, des essais ayant été conduit à cette fin en 2022.

    À l’occasion du salon aéronautique ILA de Berlin. L’an passé, Airbus Helicopters avait proposé au ministère allemand de la Défense une nouvelle version de son H145M, celui-ci disposant d’un rotor à cinq pales afin de porter sa charge utile à près de deu tonnes. En outre, l’industriel avait annoncé la création de l’équipe « LUH SK – Team H145M », comprenant notamment Hensoldt Sensors, Hensoldt Avionics, Liebherr-Aerospace, Rohde & Schwarz, Safran Helicopter Engines et ZF Luftfahrttechnik.

    « Nous avons un produit solide avec une disponibilité très élevée, des délais de livraison courts garantis et nous avons organisé le support du système d’armes avec un grand nombre d’entreprises allemandes. […] Avec la formation de l’équipe, nous offrons à la Bundeswehr une configuration complète qui peut être obtenue rapidement et efficacement », fit valoir, à l’époque, Wolfgang Schoder, le directeur général d’Airbus Helicopters Allemagne.

    Cela étant, et toujours d’après Business Insider Deutschland, la conversion de 24 H145M en hélicoptères d’attaque ne ferait pas l’unanimité au sein de la Bundeswehr, certains y voyant une « décision purement politique qui ignore les besoins opérationnels ». Ce serait en tout cas l’avis exprimé par le Wehrtechnische Dienststellen 61 [WTD 61 – Centre technique de la Bundeswehr pour les aéronefs et les équipements aéronautiques, ndlr], celui-ci pointant notamment le manque de protection des équipages.

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    Initialement partie prenante au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, l’Allemagne a finalement décidé de passer son tour, laissant ainsi tomber la France et l’Espagne. Cette décision aurait été motivée par la disponibilité de la cinqantaine d’appareils en service au sein de la Heer [la composante terrestre de la Bundeswehr], celle-ci étant bien trop faible. En effet, et selon Christine Lambrecht, alors ministre de la Défense, seulement 9 étaient en état de vol en avril 2022…

    Aussi, cela fait quelques temps qu’il est prêté l’intention à la Bundeswehr de remplacer ses Tigre. Et le candidat le plus souvent cité est l’AH-64E Guardian de l’américain Boeing. Cependant, à en croire Business Insider Deutschland, qui s’appuie sur des documents internes, le ministère allemand de la Défense a d’autres intentions.

    Business Insider Deutschland

    En effet, celui-ci envisagerait l’achat, pour environ 3 milliards d’euros, de 82 hélicoptères légers H145M [dont 15 exemplaires sont déjà utilisés par le Kommando Spezialkräfte des forces spéciales allemandes] et de doter 24 d’entre-eux d’une capacité antichar.

    Initialement destiné au marché civil, le H145 est diponible en version militaire depuis 2014, avec deux nouveaux moteurs Turbomeca Arriel 2E à régulation numérique [Fadec] et la possibilité d’emporter une nacelle canon, des roquettes à guidage laser [comme la FZ275 LGR de Thales] et des missiles anti-char, tel le Spike ER [Extended Range] de l’israélien Rafael, des essais ayant été conduit à cette fin en 2022.

    À l’occasion du salon aéronautique ILA de Berlin. L’an passé, Airbus Helicopters avait proposé au ministère allemand de la Défense une nouvelle version de son H145M, celui-ci disposant d’un rotor à cinq pales afin de porter sa charge utile à près de deu tonnes. En outre, l’industriel avait annoncé la création de l’équipe « LUH SK – Team H145M », comprenant notamment Hensoldt Sensors, Hensoldt Avionics, Liebherr-Aerospace, Rohde & Schwarz, Safran Helicopter Engines et ZF Luftfahrttechnik.

    avait proposé

    « Nous avons un produit solide avec une disponibilité très élevée, des délais de livraison courts garantis et nous avons organisé le support du système d’armes avec un grand nombre d’entreprises allemandes. […] Avec la formation de l’équipe, nous offrons à la Bundeswehr une configuration complète qui peut être obtenue rapidement et efficacement », fit valoir, à l’époque, Wolfgang Schoder, le directeur général d’Airbus Helicopters Allemagne.

    Cela étant, et toujours d’après Business Insider Deutschland, la conversion de 24 H145M en hélicoptères d’attaque ne ferait pas l’unanimité au sein de la Bundeswehr, certains y voyant une « décision purement politique qui ignore les besoins opérationnels ». Ce serait en tout cas l’avis exprimé par le Wehrtechnische Dienststellen 61 [WTD 61 – Centre technique de la Bundeswehr pour les aéronefs et les équipements aéronautiques, ndlr], celui-ci pointant notamment le manque de protection des équipages.

    New York Times - World

    After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story

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    Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.

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    By Norimitsu Onishi

    TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.

    “Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”

    The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.

    “People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”

    A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.

    Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”

    Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.

    “It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.

    CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.

    In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”

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    They are shaping the world around them. These are their stories.

    During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.

    “The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”

    Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.

    She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.

    Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.

    “My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”

    Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”

    After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.

    She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.

    “Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”

    In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.

    Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.

    “I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.

    Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.

    The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”

    A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.

    At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.

    “There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.

    She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.

    The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”

    But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.

    As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.

    “It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”

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    Développés en interne, LION, SINGE, LIANE et PANDA sont les nouveaux logiciels du Mirage 2000 D RMV

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2023

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    Confiée à Dassault Aviation après avoir été maintes fois reportée, la modernisation de 55 Mirage 2000D mis en oeuvre par la 3e Escadre de Chasse [basée à Nancy] va bientôt franchir une nouvelle étape, avec la déclaration de capacité opérationnelle complète du nouveau standard de ce chasseur-bombardier, en service depuis le début des années 1990.

    Dans le détail, cette opération a consisté à accroître la capacité d’emport de munitions, à intégrer une nacelle canon CC422 de 30 mm et à remplacer les missile air-air d’autodéfense Magic II par des MICA Infrarouge [IR]. Par ailleurs, l’interface homme-machine a été revue, avec une avionique modernisée, des écrans tactiles et de nouveaux logiciels.

    Sur ce point, une photographie publiée par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] au moment de l’arrivée du premier Mirage 2000 RMV à Mont-de-Marsan, où il devait être pris en main par l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » et le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], en a intrigué plus d’un… dans la mesure où l’on y voyait le logo du système d’exploitation Microsoft Windows s’afficher sur un large écran destiné au navigateur-officier système d’armes [NOSA].

    Jusqu’à présent, peu de choses ont été dites sur ces nouveaux logiciels du Mirage 2000RMV. Cependant, le dernier numéro d’Air Actualités a apporté quelques précisions à leur sujet. Ainsi, au nombre de quatre, ils ont tous été développés en interne, par le département « Ingéniérie logicielle » du peu connu Escadron des systèmes d’information opérationnels et de cyberdéfense [ESIOC] qui, basé à Mont-de-Marsan, s’est vu confier quatre missions, dont le développement de programmes informatiques à vocation opérationnelle, la mise en oeuvre et le soutien de ces derniers, la lutte dans le cyberespace et la valorisation de la donnée par l’intelligence artificielle.

    Le développement de ces programmes informatiques destinés au Mirage 2000D a été conduit en étroite coordination avec le 1/30 Côte d’Argent, selon la méthode AGILE [qui met l’accent sur la collaboration entre des équipes auto-organisées et pluridisciplinaires avec leurs clients, ndlr].

    « Nous recueillons d’abord les besoins des responsables fonctionnels dans leur jargon. Ensuite, nous devons traduire leurs exigences dans un langage informatique, sous forme de texte ou de schéma [logigramme]. Nous devons penser tous les cas de figure possibles qui peuvent découler d’un clic », explique un officier analyste de l’ESIOC dans les pages d’Air Actualités.

    Dans le détails, trois Applications Utilisateurs [AU] embarquées et un logiciel de préparation de mission ont été conçus, « sur mesure », par cette unité. Ainsi, LION [pour Logiciel intégré opérationnel de navigation] a été installé sur la visualisation tête basse [VTB] à l’avant du cockpit, tandis que LIANE [Logiciel intégré d’aide à la navigation embarquée] fonctionne sur une tablette fixée sur la cuisse du pilote. Quant au NOSA, il utilise SINGE [Système intégré de navigation et de gestion des équipements], qui « tourne » sur « un grand écran tactile de douze pouces en place arrière ».

    Ces trois AU fonctionnent en réseau, permettant ainsi au pilote et au NOSA de partager la même image de la situation tactique [SITAC] en temps réel [terrains amis/ennemis, cibles, zones d’attente, etc]. « La plus-value, c’est qu’en cas de changementn nous pouvons tout mettre à jour en temps réel », note le capitaine « Yurick », un pilote de Mirage 2000 RMV, cité par Air Actualités.

    LION, SINGE et LIANE sont alimentés en informations par le logiciel de préparation de mission PANDA [Programmation des applications de navigation des données aéronautiques], également mis au point par l’ESIOC.

    « Les cartes et les points ne sont pas natifs à LION, LIANE et SINGE. Avant le vol, nous devons les créer sur PANDA, puis, par le biais d’un disque dur renforcé, nous les injectons dans les logiciels embarqués, directement depuis l’avion », explique le capitaine Yurick.

    En outre, PANDA est aussi utilisé pour le débriefing, toutes les données de la mission [transmissions radio, images prises par les nacelles, trajectoires, etc…] lui étant retransmises.

    Comme le souligne Air Actualités, le développement des systèmes d’armes relève généralement des industriels. Mais l’ESIOC « a su démontrer son utilité avec des logiciels conçu par et pour les Aviateurs. […] Un savoir-faire interne unique qui apporte une flexibilité et une réactivité inégalées à l’informatique embarquée, lui permettant de s’adapter continuellement et rapidement aux nouveaux besoins des forces », conclut-il.

    Développés en interne, LION, SINGE, LIANE et PANDA sont les nouveaux logiciels du Mirage 2000 D RMV

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2023

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    Confiée à Dassault Aviation après avoir été maintes fois reportée, la modernisation de 55 Mirage 2000D mis en oeuvre par la 3e Escadre de Chasse [basée à Nancy] va bientôt franchir une nouvelle étape, avec la déclaration de capacité opérationnelle complète du nouveau standard de ce chasseur-bombardier, en service depuis le début des années 1990.

    Dans le détail, cette opération a consisté à accroître la capacité d’emport de munitions, à intégrer une nacelle canon CC422 de 30 mm et à remplacer les missile air-air d’autodéfense Magic II par des MICA Infrarouge [IR]. Par ailleurs, l’interface homme-machine a été revue, avec une avionique modernisée, des écrans tactiles et de nouveaux logiciels.

    Sur ce point, une photographie publiée par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] au moment de l’arrivée du premier Mirage 2000 RMV à Mont-de-Marsan, où il devait être pris en main par l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » et le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], en a intrigué plus d’un… dans la mesure où l’on y voyait le logo du système d’exploitation Microsoft Windows s’afficher sur un large écran destiné au navigateur-officier système d’armes [NOSA].

    Jusqu’à présent, peu de choses ont été dites sur ces nouveaux logiciels du Mirage 2000RMV. Cependant, le dernier numéro d’Air Actualités a apporté quelques précisions à leur sujet. Ainsi, au nombre de quatre, ils ont tous été développés en interne, par le département « Ingéniérie logicielle » du peu connu Escadron des systèmes d’information opérationnels et de cyberdéfense [ESIOC] qui, basé à Mont-de-Marsan, s’est vu confier quatre missions, dont le développement de programmes informatiques à vocation opérationnelle, la mise en oeuvre et le soutien de ces derniers, la lutte dans le cyberespace et la valorisation de la donnée par l’intelligence artificielle.

    Le développement de ces programmes informatiques destinés au Mirage 2000D a été conduit en étroite coordination avec le 1/30 Côte d’Argent, selon la méthode AGILE [qui met l’accent sur la collaboration entre des équipes auto-organisées et pluridisciplinaires avec leurs clients, ndlr].

    « Nous recueillons d’abord les besoins des responsables fonctionnels dans leur jargon. Ensuite, nous devons traduire leurs exigences dans un langage informatique, sous forme de texte ou de schéma [logigramme]. Nous devons penser tous les cas de figure possibles qui peuvent découler d’un clic », explique un officier analyste de l’ESIOC dans les pages d’Air Actualités.

    Dans le détails, trois Applications Utilisateurs [AU] embarquées et un logiciel de préparation de mission ont été conçus, « sur mesure », par cette unité. Ainsi, LION [pour Logiciel intégré opérationnel de navigation] a été installé sur la visualisation tête basse [VTB] à l’avant du cockpit, tandis que LIANE [Logiciel intégré d’aide à la navigation embarquée] fonctionne sur une tablette fixée sur la cuisse du pilote. Quant au NOSA, il utilise SINGE [Système intégré de navigation et de gestion des équipements], qui « tourne » sur « un grand écran tactile de douze pouces en place arrière ».

    Ces trois AU fonctionnent en réseau, permettant ainsi au pilote et au NOSA de partager la même image de la situation tactique [SITAC] en temps réel [terrains amis/ennemis, cibles, zones d’attente, etc]. « La plus-value, c’est qu’en cas de changementn nous pouvons tout mettre à jour en temps réel », note le capitaine « Yurick », un pilote de Mirage 2000 RMV, cité par Air Actualités.

    LION, SINGE et LIANE sont alimentés en informations par le logiciel de préparation de mission PANDA [Programmation des applications de navigation des données aéronautiques], également mis au point par l’ESIOC.

    « Les cartes et les points ne sont pas natifs à LION, LIANE et SINGE. Avant le vol, nous devons les créer sur PANDA, puis, par le biais d’un disque dur renforcé, nous les injectons dans les logiciels embarqués, directement depuis l’avion », explique le capitaine Yurick.

    En outre, PANDA est aussi utilisé pour le débriefing, toutes les données de la mission [transmissions radio, images prises par les nacelles, trajectoires, etc…] lui étant retransmises.

    Comme le souligne Air Actualités, le développement des systèmes d’armes relève généralement des industriels. Mais l’ESIOC « a su démontrer son utilité avec des logiciels conçu par et pour les Aviateurs. […] Un savoir-faire interne unique qui apporte une flexibilité et une réactivité inégalées à l’informatique embarquée, lui permettant de s’adapter continuellement et rapidement aux nouveaux besoins des forces », conclut-il.

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    Confiée à Dassault Aviation après avoir été maintes fois reportée, la modernisation de 55 Mirage 2000D mis en oeuvre par la 3e Escadre de Chasse [basée à Nancy] va bientôt franchir une nouvelle étape, avec la déclaration de capacité opérationnelle complète du nouveau standard de ce chasseur-bombardier, en service depuis le début des années 1990.

    Dans le détail, cette opération a consisté à accroître la capacité d’emport de munitions, à intégrer une nacelle canon CC422 de 30 mm et à remplacer les missile air-air d’autodéfense Magic II par des MICA Infrarouge [IR]. Par ailleurs, l’interface homme-machine a été revue, avec une avionique modernisée, des écrans tactiles et de nouveaux logiciels.

    Sur ce point, une photographie publiée par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] au moment de l’arrivée du premier Mirage 2000 RMV à Mont-de-Marsan, où il devait être pris en main par l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » et le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], en a intrigué plus d’un… dans la mesure où l’on y voyait le logo du système d’exploitation Microsoft Windows s’afficher sur un large écran destiné au navigateur-officier système d’armes [NOSA].

    Jusqu’à présent, peu de choses ont été dites sur ces nouveaux logiciels du Mirage 2000RMV. Cependant, le dernier numéro d’Air Actualités a apporté quelques précisions à leur sujet. Ainsi, au nombre de quatre, ils ont tous été développés en interne, par le département « Ingéniérie logicielle » du peu connu Escadron des systèmes d’information opérationnels et de cyberdéfense [ESIOC] qui, basé à Mont-de-Marsan, s’est vu confier quatre missions, dont le développement de programmes informatiques à vocation opérationnelle, la mise en oeuvre et le soutien de ces derniers, la lutte dans le cyberespace et la valorisation de la donnée par l’intelligence artificielle.

    Le développement de ces programmes informatiques destinés au Mirage 2000D a été conduit en étroite coordination avec le 1/30 Côte d’Argent, selon la méthode AGILE [qui met l’accent sur la collaboration entre des équipes auto-organisées et pluridisciplinaires avec leurs clients, ndlr].

    « Nous recueillons d’abord les besoins des responsables fonctionnels dans leur jargon. Ensuite, nous devons traduire leurs exigences dans un langage informatique, sous forme de texte ou de schéma [logigramme]. Nous devons penser tous les cas de figure possibles qui peuvent découler d’un clic », explique un officier analyste de l’ESIOC dans les pages d’Air Actualités.

    Dans le détails, trois Applications Utilisateurs [AU] embarquées et un logiciel de préparation de mission ont été conçus, « sur mesure », par cette unité. Ainsi, LION [pour Logiciel intégré opérationnel de navigation] a été installé sur la visualisation tête basse [VTB] à l’avant du cockpit, tandis que LIANE [Logiciel intégré d’aide à la navigation embarquée] fonctionne sur une tablette fixée sur la cuisse du pilote. Quant au NOSA, il utilise SINGE [Système intégré de navigation et de gestion des équipements], qui « tourne » sur « un grand écran tactile de douze pouces en place arrière ».

    Ces trois AU fonctionnent en réseau, permettant ainsi au pilote et au NOSA de partager la même image de la situation tactique [SITAC] en temps réel [terrains amis/ennemis, cibles, zones d’attente, etc]. « La plus-value, c’est qu’en cas de changementn nous pouvons tout mettre à jour en temps réel », note le capitaine « Yurick », un pilote de Mirage 2000 RMV, cité par Air Actualités.

    LION, SINGE et LIANE sont alimentés en informations par le logiciel de préparation de mission PANDA [Programmation des applications de navigation des données aéronautiques], également mis au point par l’ESIOC.

    « Les cartes et les points ne sont pas natifs à LION, LIANE et SINGE. Avant le vol, nous devons les créer sur PANDA, puis, par le biais d’un disque dur renforcé, nous les injectons dans les logiciels embarqués, directement depuis l’avion », explique le capitaine Yurick.

    En outre, PANDA est aussi utilisé pour le débriefing, toutes les données de la mission [transmissions radio, images prises par les nacelles, trajectoires, etc…] lui étant retransmises.

    Comme le souligne Air Actualités, le développement des systèmes d’armes relève généralement des industriels. Mais l’ESIOC « a su démontrer son utilité avec des logiciels conçu par et pour les Aviateurs. […] Un savoir-faire interne unique qui apporte une flexibilité et une réactivité inégalées à l’informatique embarquée, lui permettant de s’adapter continuellement et rapidement aux nouveaux besoins des forces », conclut-il.

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    Confiée à Dassault Aviation après avoir été maintes fois reportée, la modernisation de 55 Mirage 2000D mis en oeuvre par la 3e Escadre de Chasse [basée à Nancy] va bientôt franchir une nouvelle étape, avec la déclaration de capacité opérationnelle complète du nouveau standard de ce chasseur-bombardier, en service depuis le début des années 1990.

    capacité opérationnelle complète

    Dans le détail, cette opération a consisté à accroître la capacité d’emport de munitions, à intégrer une nacelle canon CC422 de 30 mm et à remplacer les missile air-air d’autodéfense Magic II par des MICA Infrarouge [IR]. Par ailleurs, l’interface homme-machine a été revue, avec une avionique modernisée, des écrans tactiles et de nouveaux logiciels.

    Sur ce point, une photographie publiée par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] au moment de l’arrivée du premier Mirage 2000 RMV à Mont-de-Marsan, où il devait être pris en main par l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » et le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], en a intrigué plus d’un… dans la mesure où l’on y voyait le logo du système d’exploitation Microsoft Windows s’afficher sur un large écran destiné au navigateur-officier système d’armes [NOSA].

    photographie publiée

    Jusqu’à présent, peu de choses ont été dites sur ces nouveaux logiciels du Mirage 2000RMV. Cependant, le dernier numéro d’Air Actualités a apporté quelques précisions à leur sujet. Ainsi, au nombre de quatre, ils ont tous été développés en interne, par le département « Ingéniérie logicielle » du peu connu Escadron des systèmes d’information opérationnels et de cyberdéfense [ESIOC] qui, basé à Mont-de-Marsan, s’est vu confier quatre missions, dont le développement de programmes informatiques à vocation opérationnelle, la mise en oeuvre et le soutien de ces derniers, la lutte dans le cyberespace et la valorisation de la donnée par l’intelligence artificielle.

    Le développement de ces programmes informatiques destinés au Mirage 2000D a été conduit en étroite coordination avec le 1/30 Côte d’Argent, selon la méthode AGILE [qui met l’accent sur la collaboration entre des équipes auto-organisées et pluridisciplinaires avec leurs clients, ndlr].

    « Nous recueillons d’abord les besoins des responsables fonctionnels dans leur jargon. Ensuite, nous devons traduire leurs exigences dans un langage informatique, sous forme de texte ou de schéma [logigramme]. Nous devons penser tous les cas de figure possibles qui peuvent découler d’un clic », explique un officier analyste de l’ESIOC dans les pages d’Air Actualités.

    Dans le détails, trois Applications Utilisateurs [AU] embarquées et un logiciel de préparation de mission ont été conçus, « sur mesure », par cette unité. Ainsi, LION [pour Logiciel intégré opérationnel de navigation] a été installé sur la visualisation tête basse [VTB] à l’avant du cockpit, tandis que LIANE [Logiciel intégré d’aide à la navigation embarquée] fonctionne sur une tablette fixée sur la cuisse du pilote. Quant au NOSA, il utilise SINGE [Système intégré de navigation et de gestion des équipements], qui « tourne » sur « un grand écran tactile de douze pouces en place arrière ».

    Ces trois AU fonctionnent en réseau, permettant ainsi au pilote et au NOSA de partager la même image de la situation tactique [SITAC] en temps réel [terrains amis/ennemis, cibles, zones d’attente, etc]. « La plus-value, c’est qu’en cas de changementn nous pouvons tout mettre à jour en temps réel », note le capitaine « Yurick », un pilote de Mirage 2000 RMV, cité par Air Actualités.

    LION, SINGE et LIANE sont alimentés en informations par le logiciel de préparation de mission PANDA [Programmation des applications de navigation des données aéronautiques], également mis au point par l’ESIOC.

    « Les cartes et les points ne sont pas natifs à LION, LIANE et SINGE. Avant le vol, nous devons les créer sur PANDA, puis, par le biais d’un disque dur renforcé, nous les injectons dans les logiciels embarqués, directement depuis l’avion », explique le capitaine Yurick.

    En outre, PANDA est aussi utilisé pour le débriefing, toutes les données de la mission [transmissions radio, images prises par les nacelles, trajectoires, etc…] lui étant retransmises.

    Comme le souligne Air Actualités, le développement des systèmes d’armes relève généralement des industriels. Mais l’ESIOC « a su démontrer son utilité avec des logiciels conçu par et pour les Aviateurs. […] Un savoir-faire interne unique qui apporte une flexibilité et une réactivité inégalées à l’informatique embarquée, lui permettant de s’adapter continuellement et rapidement aux nouveaux besoins des forces », conclut-il.

    Valeurs Actuelles

    Affaire Tiphaine Véron : l’ONU somme le Japon de relancer l’enquête

    Pour les Véron, ce sont les montagnes russes au pays des cerisiers en fleurs. L’ONU, via son Comité contre les disparitions forcées, enjoint le Japon à faire toute la lumière sur la disparition de Tiphaine Véron, évaporée le 29 juillet 2018 alors qu’elle visitait le site touristique de Nikko, à quelques kilomètres de Tokyo. Le Comité somme la police japonaise de relancer l’enquête, de coopérer avec la police française et de permettre à la famille d’avoir accès au dossier. Le Japon, signataire de cette convention internationale, est dans l’obligation d’y répondre d’ici au 14 avril 2023.

    Cela fait plus de quatre ans que la famille Véron, soudée, se bat pour qu’une enquête sérieuse soit enfin menée par les autorités japonaises, en coopération avec la police française. Quatre ans que tant d’interrogations sur sa disparition les torturent. Quatre ans qu’ils sont confrontés à un mur juridique absurde à la fois japonais et français. D’abord, l’inertie des autorités japonaises qui depuis le début de l’affaire se bornent à suivre une piste accidentelle malgré le nombre d’éléments penchant inexorablement vers celle criminelle. Ensuite, malgré l’appui des autorités françaises et du parquet de Poitiers d’où est originaire Tiphaine, la juge française en charge de l’instruction avait décidé, l’été dernier, de clore les investigations et de classer le dossier, sans même se déplacer au Japon en quête de nouveaux éléments.

    Nous avons désormais la conviction qu’une enquête en bonne et due forme sera enfin menée.

    En janvier dernier, le dossier de Tiphaine a été sauvé in extremis de l’oubli par Me Corinne Herrmann qui l’a placé sur la pile des “cold cases” du nouveau pôle de Nanterre dédié à ces affaires non résolues. L’avocate, qui a traqué Emile Louis et défendu le père d’Estelle Mouzin face au silence de Fourniret, est spécialiste de ces enquêtes criminelles dites “insolubles” à l’époque des faits, faute de preuves ou d’enquêtes initiales mal menées, mais que les moyens techniques et scientifiques modernes peuvent aider à résoudre. « Via l’ONU comme le pôle des “cold cases”, nous avons désormais la conviction qu’une enquête en bonne et due forme sera enfin menée pour retrouver la trace de notre soeur », nous confie Damien Véron qui a effectué son sixième voyage au Japon au mois de novembre, pour poursuivre ses recherches, maintenir la pression sur les autorités japonaises, mobiliser le pouvoir diplomatique et les médias nippons.

    Car depuis ce 29 juillet 2018, beaucoup de zones d’ombre noircissent le dossier Véron. Lorsqu’elle arrive au Japon pour un voyage de quelques semaines, Tiphaine tient à commencer son périple par la visite de Nikko, lieu sacré du bouddhisme et du shintoïsme. Après une nuit passée dans une auberge située au bord de la rivière Daiya, Tiphaine prend son petit-déjeuner dans le réfectoire et discute avec quelques touristes, hésitant sur son itinéraire au vu du temps pluvieux. Selon l’hôtelier, Tiphaine aurait quitté les lieux vers 10h du matin. Pourtant, les données GPS de son téléphone, récupérées plus tard par la famille et sans le moindre concours des autorités japonaises et françaises, montrent que Tiphaine surfe sur internet jusqu’à au moins 11h40. A partir de là, plus aucune trace d’elle.

    Le dossier de Tiphaine est désormais sur la pile des “cold cases” du nouveau pôle de Nanterre

    Alertée par l’hôtelier de la disparition d’une touriste française, la police locale s’entête alors sur une piste accidentelle : un typhon ayant balayé la région la veille et fait remonter, selon leurs dires, le niveau de la rivière qui s’écoule au cœur du site touristique de Nikko. Malgré les multiples dragages de ses eaux, aucun corps n’a jamais été retrouvé.

    Pourtant, plusieurs faisceaux d’indices accréditent une piste criminelle. D’abord, le comportement étonnant de l’hôtelier fuyant les interrogations de la famille à leur arrivée à Nikko peu après le signalement de sa disparition. Puis, il y a les traces de sang découvertes sur les murs de la chambre de Tiphaine, révélées par une solution au Luminol. Cette pièce pourtant capitale n’a jamais été versée au dossier. Sur place, la famille a découvert un étrange panneau, planté au cœur du site touristique, alertant les jeunes femmes qu’un faux guide rôdant dans les parages serait susceptible de les importuner. Ce dernier n’a jamais été auditionné par la police locale. Malgré la réputation paisible de la ville de Nikko, plusieurs corps démembrés ont été repêchés dans la rivière comme en atteste les pages de faits divers des canards locaux que la famille a pu décortiquer. Le Japon s’arracherait-il le titre de pays le plus sûr au monde au prix de nombreuses enquêtes criminelles jamais ouvertes ?

    « Tant de pistes jusqu’ici n’ont jamais été explorées ! Notre avocate Corinne Herrmann va déposer une demande d’actes auprès du juge d’instruction du pôle “cold cases” qui pourrait enfin se déplacer au Japon et tenter d’élucider le mystère de la disparition de Tiphaine », explique, confiant, Damien Véron. Car quelle que soit l’issue des investigations, si la vérité peut doucher l’espérance, l’ignorance rend plus insupportable encore l’absence.

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    L'Humanité

    Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance

    Il était une fois

    Pour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance

    L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.

    Le CNR : l’originalité d’une démocratisation

    Un phénomène qui se développe au départ de façon spontanée

    Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.

    Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.

    Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne

    Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.

    Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au Reich

    Les tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.

    Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du Vercors

    Métamorphoser les réfractaires en combattants

    Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.

    Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.

    La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.

    Henri Frenay « L’inventeur » de la Résistance

    Transformer les « camps refuges » en maquis combattants

    L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.

    Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.

    À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.

    Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances

    L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.

    Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.

    Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943

    Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-­pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).

    Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).

    Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.

    En savoir plus

    • Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
    • Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
    • Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
    • « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
    Résistance
    Valeurs Actuelles

    Essonne : sa nièce lui a « manqué de respect », il lui donne un coup de hache en pleine rue

    Un acte d’une violence impressionnante. Le 23 octobre 2019, un homme alors âgé de 63 ans, attend sa nièce à un arrêt de bus, à Juvisy. Il dissimule sous sa veste une hache, et attaque la jeune fille. Heureusement, son sac à dos, où était rangé son ordinateur, amortit le coup.

    Plus de 2 ans se sont écoulés. Le procès du sexagénaire s’est ouvert ce mardi 21 mars. Devant la cour d’assises de l’Essonne, à Évry-Courcouronnes, il tente d’expliquer son geste. Un différend familial serait la raison de cette agression, raconte Le Parisien.

    « Elle porte mon nom et m’a manqué de respect »

    Tout commence il y a une dizaine d’années. Les parents de la victime décident de faire adopter leur fille par son oncle et sa tante. Cette dernière ayant la nationalité française, la jeune fille a vu des portes s’ouvrir pour son avenir, notamment en étudiant au lycée français de Pondichéry.

    Alors que sa nièce réussit brillamment dans son lycée, son oncle, plus « traditionaliste », tente de mettre fin à ses études en la déclarant morte, puis en essayant d’empêcher son arrivée en France. Cela crée des tensions dans la famille, et les ponts sont coupés avec l’agresseur.

    Quatre mois avant l’attaque, il tente de renouer le contact avec sa nièce, en vain. « Elle porte mon nom et m’a manqué de respect », explique-t-il à la barre. « Mon idée était de la rencontrer et de discuter. Je me suis dit qu’avec la hache, je pouvais faire peur. J’étais en colère. »

    Deux vertèbres fracturées

    Le jour de l’agression, les différents témoignages révèlent que l’homme n’a pas essayé de discuter avec la victime et l’a attaqué directement. « Je voulais lui faire peur verbalement en lui disant : ‘Enlève mon nom’. Mais en arrivant là-bas, ça s’est passé autrement. En une seconde, ça a changé. J’ai commis une faute. Ça a mal tourné. »

    Il a été révélé que cela faisait plusieurs jours que l’accusé repérait les habitudes de sa nièce. La jeune femme a eu deux vertèbres fracturées et a dû porter une minerve pendant trois mois. « J’étais incapable de me changer, de prendre une douche seule », sanglote-t-elle à la barre. Le verdict est attendu ce mercredi

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    Projet pétrolier Willow en Alaska : les écologistes dénoncent "l’effroyable trahison" de Joe Biden

    Publié le : 13/03/2023 - 22:31Modifié le : 13/03/2023 - 22:34

    David RICH Suivre

    Alors qu’il avait promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales, le président américain, Joe Biden, a donné, lundi, son accord à un projet d’extraction controversé dans le nord de l’Alaska, malgré l’intense mobilisation des écologistes. Une décision qui illustre les paradoxes de la politique américaine en matière climatique.

    Pour les défenseurs du climat aux États-Unis, c’est une trahison. Malgré la campagne acharnée menée par ces derniers contre le méga projet pétrolier Willow, dans le nord de l’Alaska, le président américain a donné son feu vert, lundi 13 mars,  au géant du secteur ConocoPhillips pour procéder à plusieurs forages dans cette région, particulièrement affectée par le réchauffement climatique.

    Fustigé pour son impact catastrophique sur l'environnement, le projet est néanmoins soutenu par une partie de la population locale, qui y voit une importante manne financière et des retombées bénéfiques en matière d’emplois. Tiraillé entre la défense des intérêts économiques et celle du climat, Joe Biden a finalement approuvé trois zones de forage contre les cinq initialement demandées par l'entreprise.

    L’or noir de l’Arctique

    La controverse autour du méga projet de forage dans l’Alaska débute en 2017. Suite à la découverte d’importants gisements de pétrole dans le nord-ouest de cet État, l’entreprise ConocoPhillips annonce un projet d’extraction ambitionnant d’atteindre jusqu’à 180 000 barils par jour. Problème, la zone en question, des terres fédérales qui portent l’appellation trompeuse de Réserve nationale de pétrole en Alaska, est en fait une vaste zone sauvage considérée comme un havre de paix pour la biodiversité et notamment les oiseaux migrateurs.

    Elle se situe par ailleurs dans l’Arctique, frappée de plein fouet par les effets du dérèglement climatique. "L'Alaska s'est réchauffé deux fois plus vite que le reste du pays, ce qui a eu des répercussions considérables" alertent les chercheurs du programme fédéral Global Change Research (USGCRP) dans un rapport, citant en exemple la disparition d’espèces sauvages ou bien encore la recrudescence des incendies de forêt.

    Bataille judiciaire

    En 2020, le président Donald Trump avait donné son accord à l’entreprise ConocoPhillips pour trois sites de forage. Mais trois organisations de défense de l’environnement avaient saisi la justice, et obtenu en août 2021 l’interruption du projet au motif que son impact sur les ours polaires n’avait pas été correctement évalué.

    Début février, le Bureau de gestion du territoire avait publié une nouvelle analyse environnementale du projet, privilégiant à nouveau l’option de trois sites de forage, finalement retenue par Joe Biden.

    Durant la campagne, le président américain avait fustigé à de nombreuses reprises le climato-scepticisme de Donald Trump et promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales. Mais le projet de ConocoPhillips suscite un fort engouement en Alaska, en proie à d’importantes difficultés économiques et dont les revenus reposent en grande partie sur l’industrie pétrolière. Ses défenseurs insistent par ailleurs sur l'importance d'assurer l'indépendance énergétique du pays dans le contexte de crise provoqué par l'offensive russe en Ukraine.

    "J'ai le sentiment que les habitants de l'Alaska ont été entendus", s’est félicité Mary Peltola, représentante démocrate de l'Alaska, lundi, suite à l’annonce de la décision. "L'État de l'Alaska ne peut pas porter seul le fardeau de la résolution des problèmes liés au réchauffement climatique."  

    "Bombe climatique"

    Pour faire passer la pilule auprès des défenseurs de l’environnement, le gouvernement américain a annoncé travailler sur des protections supplémentaires pour une vaste zone de la réserve nationale de pétrole. Il a également annoncé vouloir interdire de façon permanente les forages sur une grande zone de l'océan Arctique, bordant cette réserve. 

    Mais des ONG dénoncent les contradictions de la politique de Joe Biden, qui a promulgué en août un plan de 370 milliards d’euros pour la transition énergétique tout en poursuivant les investissements dans les énergies fossiles.

    "Malgré le leadership historique du président en matière de climat, son héritage comprendra désormais l'approbation d'une bombe climatique qui garantira des décennies d'émissions de gaz à effet de serre alors que le monde devrait s'éloigner des combustibles fossiles", a déclaré Karlin Itchoak, directeur régional principal de la Wilderness Society pour l'Alaska.

    Arctic protections need to fulfill @POTUS commitments to climate, biodiversity, and frontline communities. We stand w/ millions of climate allies speaking out to #StopWillow & will not back down until the Arctic is protected once and for all. pic.twitter.com/ytoKzHUgsT

    March 13, 2023

    "Willow est une effroyable trahison" fustige pour sa part la présidente du think tank The Climate Center, Ellie Cohen, estimant que le projet émettrait à lui seul 280 millions de tonnes de CO2 au cours des 30 prochaines années, soit l'équivalent de l'introduction de près de 2 millions de  voitures neuves à essence par an.  

    Ces dernières semaines, une vague de vidéos d'opposition au projet avait notamment déferlé sur le réseau social TikTok, alors qu’une pétition en ligne a recueilli plus de 3,3 millions de signatures. Plusieurs organisations ont déjà laissé entendre envisager un nouveau recours en justice pour barrer la route au projet Willow.

    Avec AFP

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    Les États-Unis puiseront une nouvelle fois dans leurs réserves de pétrole

    Le fil du 27 décembre

    La Russie ne vendra plus son pétrole aux pays utilisant le prix plafond

    STOCKS D'ÉNERGIES

    Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Ukraine Dispatch

    In Stoic Ukraine, Stony Faces Are Starting to Crack and to Cry

    Although Ukrainians excel at putting up a brave front, a tremendous amount of suffering is being kept bottled up and sometimes bursts out.

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    By Jeffrey Gettleman

    KYIV, Ukraine — Hunched over a bowl of borscht in a crowded restaurant, the man was bragging about how many people he used to employ, all his political connections and how, if he ever had to, he could even kill someone and make the trouble “go away.”

    With his clean-shaven head, black sweatshirt and hands the size of bear paws, he certainly looked as if he could make good on that threat. And if this overtly macho owner of a construction company couldn’t do it himself, he kept dropping hints of his links to the Ukrainian underworld.

    But then his face suddenly softened, saddened.

    “All my life, all my life, when I had problem, I could fix it,” he said. “But now … with this war ...” — he couldn’t even finish his sentence. He covered his face with his hands and burst into sobs, tears plunking into his soup.

    Ukrainians are generally good at putting up a brave front. So much of the messaging from President Volodymyr Zelensky on down has been that they are tough, they are ready to sacrifice, they are “unbreakable” — that’s one of Mr. Zelensky’s favorite words.

    But as the war drags on, an almost unbearable amount of pain builds up. And just like the sudden outburst at the restaurant, which surprised everyone at the table, especially the man himself, so many people here try to conceal their suffering that it creates a precarious emotional landscape, full of unmarked cliffs.

    “People don’t want to open up, because they’re afraid that if they do, they’ll lose it,” said Anna Trofymenko, a psychotherapist in Kremenchuk, a city in central Ukraine.

    She had a metaphor for this tendency to bottle up emotions.

    “There are two types of people in this world — the avocado and the coconut,” she said.

    The avocado, she explained, is soft on the outside, hard on the inside. The coconut is the opposite.

    “We’re like coconuts,” she said.

    Even before the war, she said, Ukrainians tended to be stoic and reluctant to emote. She chalked this up to the lingering haze of Soviet times when the survival strategy was: Don’t stand out. Don’t draw attention to yourself. Don’t open up to strangers.

    The State of the War

    Yevhen Mahda, a leading political scientist in Kyiv, agreed.

    “During the Soviet Union,” he said, “every person was a small piece of a big machine. No one expressed their emotions. It wasn’t needed. No one cared.”

    Though younger Ukrainians don’t have the same baggage, “society doesn’t change so fast,” Mr. Mahda said. “It’s a process, it’s not a fairy tale, it’s not a Harry Potter book, it’s our life.”

    In Pokrovsk, an eastern town near the front line, I met a young woman sitting on an evacuation train. Her village had been relentlessly bombed, and she fled in a hurry. She carried 150 hryvnias in her pocket — about $4. But she was composed and neatly dressed, her carefully made up face a blank mask.

    I didn’t ask many questions, but at one point looked at her and said, “Sorry you’re going through this.” She looked right back at me and burst into tears.

    Ms. Trofymenko, the psychologist, explained this was part of the landscape, too. “As soon as you feel safe,” she said, “you let yourself go.”

    “You know, we seem very reserved, unemotional, with a lack of feelings,” she added. “But once you are inside, it’s a different story.”

    On the Poland-Ukraine border in the earliest days of the war, I watched one of the greatest refugee crises of modern times. An endless assembly of women and children streamed across the border, millions of them. Burdened by hastily packed, bulging suitcases and cast out of their own homes by circumstances that were upending history, they were tiny, vulnerable figures dwarfed by the long roads and huge skies.

    One woman in a green hoodie stopped for a rest along a Polish highway. Because of the rule that military-age Ukrainian men are not allowed to leave the country, she was alone. She had just parted with her husband, whom she had known since they were young. She, too, was dry eyed — at first.

    But after she shared her parting words to her husband, her composure cracked. Once she allowed herself to think about the man she loved and how she had no idea when, or maybe even if, she would see him again, and how it felt to clutch him that last time at the border, it was impossible to cauterize her feelings.

    As a journalist, covering huge traumatic events doesn’t necessarily get easier the more one does it. I sometimes feel my protective lining wearing down.

    Recently, I saw a photo of a building on fire in eastern Ukraine, not far from Pokrovsk. I looked closer and felt a pang of fear. Wait a sec, I said to myself. I’ve been to that building.

    It was in the same town, Chasiv Yar, where I had an unusual interaction with a Russian sympathizer. He told me and my translator, Alex, that he believed the Russians were “doing the right thing” by invading Ukraine. Alex and her family have suffered immensely from this war (as have just about all Ukrainians), but she did not argue with the sympathizer. As a journalist, that wasn’t her role.

    At the end of the interview, the Russian sympathizer, who was in his 70s, cheerful and full of life, plodded into his garden and started sawing down a bunch of grapes. He really appreciated the company, he said, and wanted to give us a gift.

    As he stretched toward the glistening fruit, I saw Alex’s eyes fill with tears.

    “What is it?” I asked.

    We had interviewed so many people who had lost everything, but I’d never seen her cry. She is tough. She is hard. She is, by her own admission, a coconut.

    Why was she crying now?

    “Because these people are good,” she said.

    If someone from the “other side” — as most Ukrainians and much of the West brand Russia and its supporters — could so happily offer fruit from his garden, what did that say about the complexities of war?

    We walked off with the grapes, filled with emotions that were not so easily buttoned down.

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    L'Humanité

    Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité

    Il était une fois

    Donner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2

    Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.

    « Une épreuve prolétarienne de masse »

    Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »

    Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».

    Une foule admirative des sportifs

    Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »

    Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »

    Un rendez-vous de l’athlétisme français

    Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.

    Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’or

    Une importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.

    « Le sport est un moyen et non un but »

    La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »

    Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.

    Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière

    L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.

    La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.

    La base de départ pour de futurs champions

    La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».

    La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.

    Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne

    Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.

    Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.

    Pour en savoir plus

    • Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
    • Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
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    France24 - Monde

    Décès du glaciologue Claude Lorius, pionnier de la climatologie

    Publié le : 23/03/2023 - 17:51

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    Le glaciologue Claude Lorius s'est éteint mardi à l'âge de 91 ans. Il a notamment été l'un des premiers à avoir démontré le rôle du CO2 dans le réchauffement climatique et a participé à la reconstitution des climats du passé grâce à des études menées en Antarctique.

    Le glaciologue français Claude Lorius, l'un des premiers à avoir établi le rôle du dioxyde de carbone (CO2) dans le réchauffement climatique, est mort mardi à l'âge de 91 ans, a appris l'AFP jeudi 23 mars auprès de son éditeur et d'un chercheur du CNRS de son entourage.

    Ce pionnier des expéditions polaires, qui aura vécu six années en cumulé dans l'Antarctique depuis sa première mission en 1957, a contribué à fonder la climatologie, reconstituant le climat du passé grâce à l'étude des bulles d'air piégées dans les carottes de glace sur des millénaires.

    "Les éditions Arthaud ont le regret d'annoncer le décès de leur auteur Claude Lorius", qui avait raconté sa vie de glaciologue dans ses "Mémoires sauvées des glaces".

    "Claude Lorius est mort mardi matin" en Bourgogne, a confirmé à l'AFP le paléoclimatologue du CNRS Jérôme Chappellaz, chercheur et ancien collaborateur de Claude Lorius, qui est proche de la famille. "Claude était aussi de la trempe des aventuriers de l'exploration polaire", a de son côté salué l'explorateur Jean-Louis Étienne, dans une vidéo publiée sur Twitter.

    Missions en Antarctique

    Né à Besançon le 27 février 1932, Claude Lorius, à peine diplômé, était tombé sur une annonce : "Recherche étudiants pour participer à l'Année géophysique internationale", en Antarctique. Il restera un an, en 1957, dans des conditions extrêmes, à la base Charcot, sur ce continent blanc où il n'aura de cesse de vouloir revenir.

    Devenu chercheur au CNRS en 1961, il est de retour en terre Adélie en 1965. Là, il décide de s'intéresser aux bulles d'air de la glace, autant d'échantillons d'atmosphère pouvant renseigner sur les interactions avec le climat. Dès les années 1970, il commence à soupçonner le rôle des activités humaines dans le réchauffement planétaire.

    En 1977-1978, après trois ans de repérage et dix de préparation, lui et son équipe entament un forage profond du Dôme C (sud-est de l'Antarctique). Ils creusent jusqu'à 900 mètres, prouesse permettant de retracer 40 000 ans d'histoire climatique.

    En 1984 une mission sur la base russe de Vostok (1 500 km à l'intérieur de l'Antarctique) lui permet de remonter des glaces de 150 000 ans.

    Pouvant ainsi reconstituer un cycle climatique complet, il constate que les courbes de températures suivent des rythmes réguliers, avant de s'emballer en même temps que celles du CO2 depuis le milieu du XIXe siècle et la Révolution industrielle. Ces résultats seront publiés en 1987 dans la revue Nature.

    Le chercheur, membre de l'Académie des sciences, s'emploiera ensuite à mobiliser pour la lutte contre le réchauffement mondial. En 2002, il reçoit la médaille d'or du CNRS avec son confrère et ami Jean Jouzel. Le réalisateur oscarisé Luc Jacquet lui a consacré en 2015 un film, "La Glace et le ciel".

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Rapport du Giec

    Un réchauffement de + 1,5 °C en 2030, et après ? Pourquoi "chaque dixième de degré compte"

    CHANGEMENT CLIMATIQUE

    En Antarctique, les jours du "glacier de l’Apocalypse" sont comptés

    CHANGEMENT CLIMATIQUE

    Accélération de la fonte des glaces, avec des conséquences bien visibles

    Valeurs Actuelles

    Haute-Garonne : deux chefs d’entreprise percutent en voiture des voleurs de carburant

    C’était la fois de trop. Un trentenaire, accompagné de son père, a violemment percuté deux hommes d’origine géorgienne. Ces derniers venaient de leur voler du carburant à même le réservoir. Pris d’un élan de rage, le plus jeune a foncé, en voiture, sur les voleurs. L’un d’eux est grièvement blessé.

    Le conducteur et son père, des chefs d’entreprises, ont été interpellés à la suite de l’accident et ont été mis en examen, ce mardi 21 mars, pour violences avec arme, en réunion, rapporte La Dépêche.

    Une alarme anti-vol

    Ce n’était pas la première fois que les chefs d’entreprises se faisaient voler. Avec la montée des prix du carburant, un marché noir de l’essence se développe de plus en plus, et les principales cibles des voleurs ne sont autres que les sociétés de transports.

    L’entreprise des deux interpellés n’y a pas échappé. À plusieurs reprises, leurs réserves de carburant baissaient mystérieusement. Pour mettre fin au phénomène, le père et le fils ont décidé d’installer un système d’alarme anti-vol, qui se déclenche lorsque le siphon est forcé. Bingo. Dans les environs de 2 h du matin, ce mardi 21 mars, deux Géorgiens ont tenté de siphonner des réservoirs de poids lourds.

    Ni une, ni deux, le trentenaire a grimpé dans son véhicule et a coursé les deux pilleurs. Il n’a pas hésité à leur foncer dessus. L’un d’entre eux « est toujours en soin au service neurologique de l’hôpital. À ce stade des investigations, ses blessures sont très graves. Ses jours ne sont pas en danger, mais les plaies nécessitent 10 jours d’ITT », explique le procureur de la République à nos confrères.

    Garde à vue pour les deux entrepreneurs

    Le conducteur a été interpellé par les gendarmes dès leur arrivée sur les lieux de l’accident. Le père, qui a prévenu son fils du vol en cours et qui l’a laissé prendre le volant, a également été placé en garde à vue. Le parquet de Toulouse a estimé qu’il a joué un rôle dans ce drame.

    Les deux Géorgiens, âgés de 26 et 50 ans, sont aussi poursuivis pour vol en réunion. Ils devraient être jugés prochainement par le tribunal correctionnel de Toulouse.

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    L'Humanité

    Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne

    Il était une fois

    Le 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens

    Thomas Grillot

    C’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.

    Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.

    Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers

    Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.

    L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.

    Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.

    Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy 

    Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.

    Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.

    Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.

    Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890

    Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.

    C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.

    Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...

    C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.

    Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?

    Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.

    Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge

    C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.

    Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.

    1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

    Dans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.

    Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.

    Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis

    Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.

    Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.

    Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa

    Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.

    Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.

    Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux

    Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.

    Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.

    Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.

    Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».

    Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.

    La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.

    En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson

    D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.

    Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.

    (1)  L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.

    Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.

    Il était une fois... une autre histoire !

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

    Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

    A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

    amérindiensWounded Knee
    Valeurs Actuelles

    [Interview] “L’annulation de la visite de Charles III est un coup terrible contre l’autorité d’Emmanuel Macron”

    Valeurs actuelles. Que vous inspire le report de la visite de Charles III en France ?

    Ben Harris-Quinney. Le choix de la première visite diplomatique fait partie des décisions les plus importantes qu’un monarque doit prendre au cours de son début de règne. Les visites diplomatiques de membres de la famille royale impliquent de très longs préparatifs. Et le fait d’annuler une telle visite est extrêmement rare et va causer des perturbations très importantes. 

    Pensez-vous que le roi soit satisfait de cette décision ?

    Il est peu probable que Charles III ait souhaité l’annulation de ce voyage. Le Prince William s’est rendu à la frontière ukrainienne cette semaine et, au cours de l’histoire, de nombreux membres de la famille royale ont été vétérans de guerre. Ils voyagent avec des dispositifs de sécurité extrêmement importants et se laissent rarement intimider par les menaces terroristes ou de troubles à l’ordre civil. Et ce, même s’il est vrai qu’historiquement, la France est un lieu dangereux pour les monarques. 

    Quelles sont les conséquences politiques de ce choix pour Emmanuel Macron ?

    Le fait que Macron demande l’annulation de cette visite est un coup terrible pour son autorité. Jusqu’à maintenant, les manifestations avaient peu attiré l’attention de la presse britannique, mais c’est désormais la “Une” de tous les journaux.

    Cela donne l’impression que la France est une nation en crise depuis qu’Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir.

    La presse britannique avait suivi les manifestations des Gilets jaunes, et celles contre les mesures liberticides d’Emmanuel Macron lors du covid. C’est la troisième période de troubles majeurs à l’ordre public à faire la “Une” des journaux britanniques depuis son élection en 2017.

    Cela donne l’impression que la France est une nation en crise depuis qu’Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir. Il semblerait que l’autorité de cet ex-banquier est en train de s’effriter.

    L’emploi du temps du roi est prévu longtemps à l’avance et ses équipes n’apprécient généralement pas les annulations. Il est dès lors très probable que le roi Charles III rende visite à une autre nation avant la France. J’espère qu’il choisira une nation dont le chef est plus aligné sur les intérêts britanniques et qui est aussi capable de tenir ses engagements.

    Pourquoi le roi avait-il choisi la France pour sa première visite à l’étranger ?

    Sa Majesté la défunte Elizabeth II était extrêmement populaire ; Charles III, lui, connaît un début de règne un peu plus compliqué, à cause des scandales au sein de la famille royale. Sa popularité auprès des conservateurs, et même des royalistes, est loin d’être assurée.

    Le choix de la France comme première visite diplomatique avait été fortement influencé par le ministère des Affaires étrangères britannique et semble traduire une volonté de rester proche du cœur de l’Union européenne, ce qui dans le cadre du Brexit et de la crise migratoire au Royaume-Uni est une ligne controversée. Emmanuel Macron n’est pas apprécié en Grande-Bretagne par la plupart des partisans du Brexit et des conservateurs, ceux-ci sont cependant de fervents défenseurs de la Monarchie.

    Pourquoi cette méfiance des conservateurs envers Macron ?

    En Grande-Bretagne vous avez une séparation marquée entre l’”establishment”, ou bloc élitaire, qui comprend tous les principaux partis politiques représentés au Parlement, maintenus par un vieux système, et les mouvements dissidents à droite et à gauche. Emmanuel Macron fait partie intégrante de ce bloc élitaire qui souhaite que rien ne change. En Grande-Bretagne, les figures de l’”establishment” sont élues grâce à notre système électoral, la majorité des citoyens n’est pas satisfaite de leur action. C’est une des raisons du vote du Brexit et de l’engouement autour de figures anti-establishment, ou populaires, telles que Nigel Farage. 

    Le bloc élitaire britannique est très mal à l’aise avec les figures de droite aux Etats-Unis par exemple. Quand Trump était président, ces membres de l’establishment ont préféré se tourner vers l’Allemagne et la France comme des alliés alternatifs pour maintenir ce qu’ils considèrent “l’état de droit”. Emmanuel Macron, lui, est l’allié idéal de ce point vu.

    Les grandes lignes politiques se dessinent principalement entre un bloc élitaire et un bloc populaire.

    Quelle est l’opinion britannique concernant les manifestations en France ?

    En Occident plus généralement, les grandes lignes politiques se dessinent principalement entre un bloc élitaire et un bloc populaire, les mondialistes et les nationalistes. Si les manifestations actuelles ont une coloration de gauche, la droite britannique perçoit néanmoins le caractère anti-establishment de la chose et tend donc à les soutenir.

    La visite diplomatique du monarque britannique en France est une tradition de longue date. Est-elle menacée par la dégradation de l’image de la France, perçue comme de plus en plus dangereuse et sale ?

    La Grande-Bretagne et la France ont eu un parcours similaire. Les problèmes que connaît la France concernant la cohésion sociale, particulièrement dus à une immigration de masse, touchent également le Royaume-Uni et tout l’Occident. 

    La France demeure une des destinations les plus populaires pour les Anglais et s’il y a une inquiétude concernant son changement de nature, la France n’est pas encore considérée comme un pays dangereux.

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    Известия (RUS)

    Ремейк Resident Evil 4 стал самым успешным релизом серии в Steam

    Ремейк хоррор-игры Resident Evil 4, релиз которой состоялся 24 марта, установил рекорд серии по количеству одновременных игроков в Steam. Об этом свидетельствуют данные платформы SteamDB.

    Так, число активных игроков в первый день после выхода составило более 135 тыс. человек. При этом проект получил более 3 тыс. отзывов от пользователей Steam, 93,8% которых положительные.

    На втором месте по популярности находится Resident Evil Village, вышедшая в 2021 году. В эту часть серии одновременно играли свыше 106,6 тыс. человек. Замыкает тройку лидеров ремейк Resident Evil 2, релиз которого состоялся в 2019 году — более 74 тыс. активных игроков.

    Оригинальная четвертая часть Resident Evil была выпущена в 2005 году. Ее сюжет остался прежним, а геймплей ремейка претерпел некоторые незначительные изменения.

    Игра доступна на PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox Series X/S и Windows. В ней присутствует полная русскоязычная локализация с озвучкой и субтитрами.

    Паразитический эффект: почему Resident Evil 4 стала одной из самых ожидаемых игр года В конце марта выходит ремейк четвертой части «Обители зла»

    Ранее, 22 марта, компания Capcom сообщила о начале разработки бесплатного VR-режима для ремейка игры Resident Evil 4. Он будет доступен в виде бесплатного обновления для владельцев PlayStation VR2. При этом дата выхода не называется.

    France24 - Monde

    Le Liban vit un "moment très dangereux", selon le Fonds monétaire international

    Publié le : 23/03/2023 - 15:53

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    Un responsable du FMI a alerté jeudi sur la situation au Liban, confronté depuis près de quatre ans à une grave crise économique. La monnaie du pays a perdu 98 % de sa valeur. 

    Le Liban vit "un moment très dangereux". C'est ce qu'a indiqué, jeudi 23 mars, un responsable du Fonds monétaire international (FMI), alors que la crise économique dans le pays du Cèdre s'aggrave de jour en jour. Ce même responsable déplorait dans le même temps la lenteur de la mise en œuvre des réformes par les responsables politiques.

    "Nous pensons que le Liban se trouve à un moment très dangereux, à la croisée des chemins", a déclaré lors d'une conférence de presse Ernesto Ramirez Rigo, au terme d'une mission à Beyrouth. "Le processus de mise en œuvre" des réformes nécessaires "a été très lent", a ajouté le responsable, prévenant que "la politique d'inaction va laisser le Liban plongé dans une crise sans fin".

    Le FMI a annoncé en avril 2022 un accord de principe avec Beyrouth pour une aide de trois milliards de dollars, échelonnée sur quatre ans mais conditionnée à la mise en œuvre de réformes, dont une évolution de la loi sur le secret bancaire ou une restructuration du secteur bancaire ainsi qu'une loi sur le contrôle des capitaux.

    Ce n'est pas la première fois que le FMI dénonce la lenteur des autorités libanaises dans la mise en place de ces réformes. "Le temps passe, cela fait presque un an que nous sommes parvenus à un accord", a déploré le responsable du FMI. "Les Libanais ont fait des progrès, mais malheureusement ces progrès sont très lents".

    La monnaie perd 98 % de sa valeur par rapport au dollar

    Depuis 2019, le Liban est plongé dans une profonde crise économique imputée par une grande partie de la population à la mauvaise gestion, la corruption, la négligence et l'inertie d'une classe dirigeante en place depuis des décennies.

    La monnaie locale a perdu plus de 98 % de sa valeur par rapport au dollar sur le marché parallèle, tandis que des restrictions bancaires draconiennes empêchent les épargnants d'avoir librement accès à leur argent.

    Mercredi, des centaines de Libanais, dont un grand nombre de militaires à la retraite, ont manifesté à Beyrouth contre la détérioration des conditions de vie et l'effondrement vertigineux de la monnaie nationale, avant d'être dispersés à coups de gaz lacrymogènes par les forces de l'ordre.

    Avec AFP

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    Известия (RUS)

    Брата Чулпан Хаматовой исключили из труппы «Современника»

    Брата актрисы Чулпан Хаматовой Шамиля исключили из труппы московского театра «Современник». Об этом в пятницу, 24 марта, сообщил директор театра Юрий Кравец.

    «В настоящее время Шамиль Наильевич Хаматов членом труппы «Московского театра «Современник» не является, трудовые отношения с ним отсутствуют. Соответственно, ввиду отсутствия трудовых отношений заработную плату <…> не получает», — сообщил он агентству REGNUM.

    Кравец уточнил, что Шамиль Хаматов не задействован в спектаклях театра с 1 августа.

    При этом не уточняется, уволен ли актер. Как утверждает агентство, в «Современнике» не ответили на вопрос, находится ли Хаматов в длительном неоплачиваемом отпуске.

    Слова и дело: чем закончится для Смольянинова скандал с интервью западным СМИ Из-за антироссийских высказываний актером заинтересовалось следствие, а в Госдуме предложили помечать фильмы с его участием

    23 марта 2022 года Чулпан Хаматова уволилась из театра «Современник». В том же месяце актриса заявила об отъезде из России. Она проживает в Латвии.

    В интервью для YouTube-канала «Скажи Гордеевой», опубликованном в марте, Хаматова заявила, что никогда не воспринимала всерьез свое звание народной артистки РФ, назвала награду бредятиной и пережитком Советского Союза. Помимо этого, актриса подчеркнула, что если ее лишат звания, то она воспримет эту потерю спокойно.

    Почетное звание было присвоено Хаматовой 21 марта 2012 года. Также она является лауреатом двух Государственных премий РФ (2004 и 2014).

    23 марта пресс-секретарь президента РФ Дмитрий Песков заявил, что уехавшая звезда «не может сделать общую погоду». По его мнению, драматизировать отъезд даже нескольких публичных личностей не стоит.

    France24 - Monde

    Dépôts pétroliers, routes, trains : nouvelles actions de blocage contre la réforme des retraites

    Publié le : 23/03/2023 - 07:08Modifié le : 23/03/2023 - 18:45

    FRANCE 24 Suivre

    Les grèves contre la réforme des retraites se poursuivent en France, jeudi, avec de multiples actions de blocage entamées la veille. Le trafic routier, ferroviaire, aérien est affecté. Le ramassage des ordures est toujours perturbé, notamment à Paris. Le mouvement touche aussi certaines universités françaises bloquées par des étudiants.

    Plusieurs actions de blocage contre la réforme des retraites, qui touchent les dépôts pétroliers, les ports, les routes, le transport aérien, le secteur gazier et des universités, ont débuté dès mercredi à travers la France. Certaines se poursuivent pour la 9e journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites ce jeudi 23 mars.  

    • Carburant

    Au niveau national, la situation se dégrade légèrement, avec 14,30 % des stations-service en pénurie d'au moins un type de carburant contre 12 % mardi, et 7,13 % sont à sec, contre 6 % mardi.

    Dans le Sud-Est, les Alpes-Maritimes ont annoncé un rationnement des quantités de carburant disponibles à la pompe, comme précédemment le Gard, le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence ou le Var.

    En France seule une raffinerie TotalEnergies sur quatre est en fonctionnement. Les deux raffineries d'Esso-ExxonMobil tournent encore : celle de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), qui fonctionne en débit minimal, et celle de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime). Cependant les expéditions de carburants restent bloquées dans les deux sites.

    Côté dépôts pétroliers celui de Puget-sur-Argens (Var), a été bloqué mercredi pendant sept heures. Deux actions simultanées de blocage sur deux ronds-points desservant deux dépôts pétroliers ont par ailleurs été menées au nord de Bordeaux. Sur le port de Lorient (Morbihan), les deux entrées qui mènent au dépôt pétrolier ont été bloquées dans la matinée par une centaine de manifestants, qui ont été repoussés par les forces de l'ordre.

    • Ports

    Les ports de Marseille-Fos et de Brest étaient totalement bloqués mercredi dans le cadre d'une journée d'action "ports morts" à l'appel du syndicat CGT.

    Par ailleurs, dans la zone portuaire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), des manifestants ont mené dans la matinée une action coup de poing, allumant des brasiers sur les accès menant au port.

    • Routes

    Des feux de palettes et de pneus allumés par des manifestants ont conduit à la fermeture pendant plus de huit heures de l'A55 dans le sens Fos-Marseille, causant d'importants bouchons.

    En Savoie, une centaine de manifestants ont mené deux opérations péage gratuit entre 7 h 00 et 9 h 00 sur l'A43 et l'A430 au niveau des péages de Chambéry Nord (sans Lyon-Chambéry) et de celui de Saint-Hélène-sur-Isère. 

    À Saint-Nazaire, une centaine de manifestants ont bloqué le pont de Saint-Nazaire à de 06 h 00 à 14 h 30.

    • Trains

    Le trafic ferroviaire a été interrompu mercredi dans plusieurs gares du sud de la France après l'intrusion de manifestants sur les voies. Comme à Toulouse, Montpellier ou encore Nîmes.

    Jeudi la SNCF ne sera en mesure de faire rouler que la moitié de ses TGV Inoui et Ouigo et le tiers de ses TER.

    Selon plusieurs sources syndicales, le taux de déclaration d'intention, qui concerne les salariés obligés de se déclarer grévistes 48 heures à l'avance pour permettre d'organiser le plan de transports, atteint 35% à la SNCF.

    • Métro et RER "très perturbés"

    Le trafic du métro parisien et du RER sera "très perturbé" jeudi avec des lignes partiellement fermées et des stations où les rames ne s'arrêteront pas. Seules les lignes automatisées (1 et 14) circuleront normalement, et la 4 presque normalement, tandis que les autres rouleront à des horaires variables pendant la journée. 

    Côté RER, la RATP prévoit un train sur deux sur les lignes A et B. La station Auber sera fermée. 80 % des bus seront en circulation et un trafic quasi normal est prévu pour les tramways. 

    [#MouvementSocial] À la suite d’un préavis appelant à une journée de grève interprofessionnelle le jeudi 23 mars, la #RATP prévoit un trafic très perturbé sur les réseaux RER et Métro. Le trafic sera quasi normal sur les réseaux Bus et Tramway. ⤵️ pic.twitter.com/ZVF3epc4Qa

    March 22, 2023

     

    • 25 % de grévistes à la SNCF à midi

    Le taux provisoire de grévistes atteignait 25 % jeudi midi à la SNCF, selon une source syndicale qui évoque une participation moindre qu'au début du mouvement mais qui reprend de la vigueur. 

    Dans le détail, on compte 56 % de grévistes chez les conducteurs, 39 % chez les contrôleurs, 26,5 % chez les aiguilleurs, 31 % au matériel et 14 % chez les cadres, a-t-elle précisé.

    Ce taux de participation est bien supérieur aux 15 % de grévistes comptabilisés à la mi-journée lors de la précédente journée interprofessionnelle de mobilisation, le 15 mars, mais nettement inférieur aux 39 % comptabilisés lorsque les syndicats de la SNCF avaient entamé une grève reconductible pour protester contre la réforme gouvernementale, le 7 mars.

    Vendredi, le trafic devrait rester "perturbé" en Île-de-France, a indiqué la SNCF.

    • Gaz

    Selon la CGT, les gaziers du terminal de Dunkerque (Nord) ont décidé de fermer les vannes jeudi et de réduire le débit au minimum technique pendant 24 heures  avant une assemblée générale vendredi matin "pour voir comment ils envisagent de continuer l'action".

    Dans les dépôts de gaz, comme celui de Gournay-sur-Aronde (Oise), des salariés évoquent l'idée de "sécher le réseau", une action pour l'instant écartée car une remise en service prend des mois.

    • 25 % de grévistes chez EDF à midi

    Un peu plus d'un quart des salariés d'EDF (25,3 %) ont cessé le travail jeudi à la mi-journée, selon la direction.

    Cette participation est en légère hausse par rapport à la précédente journée de mobilisation en semaine, le 15 mars, lors de laquelle la direction avait comptabilisé 22,45 % de grévistes à mi-journée par rapport aux effectifs totaux de l'entreprise.

    • Universités

    Plusieurs universités sont bloquées par des étudiants. Sur le site de Bron de l'université Lyon 2, la direction de la faculté a annoncé qu'aucune activité n'aurait lieu ce mercredi.

    À Saint-Etienne, le blocage de l'université, qui a démarré lundi à l'appel du syndicat étudiant OSE (Organisation Solidarité étudiante) a été étendu mercredi. Une soixantaine d'étudiants en grève bloquent les accès à quatre sites. Un site de l'université à Roubaix (Nord) est bloqué, ainsi que le site de Sciences Po Lille.

    À Toulouse, mercredi soir, un millier d'étudiants se sont réunis pour la première fois en assemblée générale et ont voté le blocage des trois universités de la ville à partir de jeudi, un blocage reconductible.

    • Déchets

    La grève des éboueurs parisiens engagée le 6 mars contre la réforme des retraites est reconduite jusqu'à lundi, selon les responsables de la CGT qui bloquent l'accès à l'usine d'incinération d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).

    Mercredi, selon la mairie de Paris, 9 500 tonnes jonchaient les trottoirs, une estimation en légère augmentation pour la première fois depuis le début des réquisitions décidées jeudi par la préfecture de police.

    EN COURS À AUBERVILLIERS: plusieurs charges des forces de l’ordre repoussées par les manifestant.e.s déterminé.e.s à tenir le #blocage du garage de camions à benne #Greve23Mars pic.twitter.com/P2P6lna977

    March 23, 2023

    Les usines d'incinération d'Ivry-sur-Seine et d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) étaient toujours bloquées, celle de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) fait l'objet d'un barrage filtrant et le site d'évacuation de Romainville (Seine-Saint-Denis) a de nouveau été débloqué par les forces de l'ordre, selon le syndicat Syctom.

    À Lyon, huit camions à benne appartenant aux services techniques de la métropole ont été sabotés dans la nuit de mardi à mercredi.

    • Transport aérien

    À l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, un mouvement de grève "inopiné" du contrôle aérien a provoqué mercredi l'annulation d'une trentaine de vols et "quelques retards", a déclaré une porte-parole de l'aéroport.

    En France pour jeudi la direction générale de l'Aviation civile (DGAC) demande aux compagnies aériennes d'annuler 30 % de leurs vols à Paris-Orly et 20 % dans d'autres aéroports.

    Les plateformes Marseille-Provence, Toulouse-Blagnac et Lyon-Saint-Exupéry sont concernées par la suppression d'un vol sur cinq au départ ou à l'arrivée. Ces consignes semblent traduire une mobilisation plus importante des aiguilleurs du ciel que celle observée ces derniers jours.

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 22 MARS

    Réforme des retraites : après l’interview d’Emmanuel Macron, la colère ne faiblit pas

    FACT-CHECKING

    Réforme des retraites : les contre-vérités d’Emmanuel Macron

    Réforme des retraites

    En plein conflit social, le maintien de l’ordre à la française pointé du doigt

    Valeurs Actuelles

    La visite en France du roi Charles III du Royaume-Uni reportée en raison des mobilisations contre la réforme des retraites

    Il ne viendra finalement pas en France. Du moins, pas tout de suite. Vendredi 24 mars, l’Élysée a fait savoir que la visite du roi du Royaume-Uni Charles III était reportée en raison de la contestation de la réforme des retraites. « Compte tenu de l’annonce, hier, d’une nouvelle journée d’action nationale contre la réforme des retraites le mardi 28 mars prochain en France, la visite du Roi Charles III, initialement prévue du 26 au 29 mars dans notre pays, sera reportée », écrit le palais présidentiel dans un communiqué.

    La décision a été « prise par les gouvernements français et britannique, après un échange téléphonique entre le président de la République et le Roi ce matin, afin de pouvoir accueillir Sa Majesté le roi Charles III dans des conditions qui correspondent à notre relation d’amitié », ajoute la présidence française, promettant une reprogrammation de la visite « dans les meilleurs délais ».

    Des incertitudes planaient déjà sur le dîner à Versailles

    La tenue d’un dîner officiel entre les deux chefs d’Etat lundi 27 mars à Versailles semblait déjà bien compromise, toujours en raison de potentielles manifestations qui en auraient affecté la sécurité. Les autorités françaises avaient un moment envisagé de déplacer le dîner au palais de l’Élysée. Avant, en définitive, de reporter purement et simplement la visite française du souverain britannique.

    Celui-ci devait, outre une visite de certains lieux parisiens comme le musée d’Orsay, se rendre par la suite à Bordeaux.

    La France devait être le premier déplacement officiel de Charles III, avant de se rendre à Berlin, à l’invitation du chancelier allemand.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    В Японии показали последнюю серию «Покемона» с Пикачу

    Японский телеканал TV Tokyo показал 24 марта финальный эпизод анимэ-сериала «Покемон» со своим самым известным персонажем Пикачу.

    Серия под названием The Rainbow and the Pokémon Master стала 1234-й, в которой главными героями выступили Пикачу и его тренер Эш Кетчум.

    Впервые они появились на телеэкранах 1 апреля 1997 года. Всего сериал про приключения Пикачу и Эша просуществовал на протяжении 25 сезонов.

    14 апреля сериал «Покемон» будет перезапущен с новыми главными героями. Ими станут тренеры Лико и Рой и их покемоны.

    Игра кончилась: стоит ли смотреть последний эпизод «Одних из нас» Сериал получился сильным, но к финалу авторы слегка запутались

    Ранее, 12 марта, на телеканале НВО и стриминговом сервисе НВО Мах вышла последняя серия первого сезона The Last of Us. Известно, что авторы продлили проект на второй сезон. К главным ролям вернутся Белла Рамзи и Педро Паскаль. По сюжету контрабандист Джоэл должен вывести выжившую 14-летнюю Элли из зоны карантина.

    France24 - Monde

    Projet de loi olympique : les députés adoptent un article controversé sur la vidéosurveillance

    Publié le : 23/03/2023 - 13:59

    FRANCE 24 Suivre

    L'Assemblée nationale a donné jeudi raison au gouvernement français, qui souhaite expérimenter la vidéosurveillance basée sur des algorithmes avant et pendant les JO-2024. La gauche et Amnesty international craignent des dérives sécuritaires.

    Un pas vient d'être franchi. L'Assemblée nationale a approuvé, jeudi 23 mars, le recours à de la vidéosurveillance dite "intelligente", basée sur des algorithmes. Un dispositif inédit que l'exécutif veut expérimenter avant et pendant les JO-2024, malgré les craintes de dérives sécuritaires exprimées par la gauche.

    Adopté avec 59 voix pour (majorité présidentielle - LR - RN) face à 14 contre (Nupes), l'article 7 du projet de loi sur les Jeux olympiques prévoit la possibilité d'expérimenter, dès la promulgation de la loi, l'analyse au moyen d'algorithmes d'images de caméras et de drones lors de grands événements, afin d'alerter les autorités sur des faits et gestes potentiellement à risque.

    "Voté en l’état, ce projet de loi marquerait une première étape dangereuse pour les droits humains, dont le droit à la vie privée" avait également critiqué l'ONG Amnesty international en janvier, dénonçant un projet qui "comporte de graves dangers pour nos droits". Le Conseil national des barreaux s'est également prononcé contre cette mesure. 

    "Pas les sweats à capuche" dans les algorithmes

    Les Jeux olympiques sont en ligne de mire mais l'expérimentation, qui doit s'arrêter fin 2024, pourrait démarrer dès la promulgation de la loi, et concerner par exemple la prochaine Coupe du monde de rugby à l'automne. 

    La liste des "événements" à détecter doit être fixée par décret, après avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). Lors des débats, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a cité en exemples "un départ de feu, des goulots d'étranglement de population, un colis ou un sac abandonné". Mais "pas les sweats à capuche", a-t-il assuré, pressé de questions par la gauche. 

    >> À lire : Sécurité des JO de Paris-2024 : dernière ligne droite avant une cérémonie d'ouverture hors normes

    Les députés de la Nupes s'inquiètent du possible dévoiement de cette technologie, craignant que les Jeux ne servent que de tremplin pour généraliser par la suite ce type de surveillance à la population.

    L'exécutif insiste sur les garde-fous, l'absence de reconnaissance faciale, et sur la nécessité de sécuriser les Jeux et les millions de spectateurs attendus. "Les événements prédéterminés concernent non pas des personnes, mais des situations", a insisté Gérald Darmanin, sans les convaincre

    Un traitement des données sous-traité au privé ? 

    Lors de l'examen du projet de loi à l'Assemblée, les débats ont beaucoup tourné autour du caractère "biométrique" ou non des données, dans le cas par exemple où il est nécessaire d'isoler et de suivre une personne. La majorité et le gouvernement assurent qu'elles ne revêtent pas ce caractère. "Ce seront forcément des données biométriques", a insisté Sandra Regol (écologiste). 

    Les députés de l'opposition ont tenté de circonscrire davantage l'expérimentation, de la cantonner aux abandons de bagage, ou d'imposer le fait que l'État soit seul responsable de l'analyse des données, sans recourir au privé, mais sans succès. 

    >> À lire : JO-2024 : Paris est-il prêt face au défi des transports ?

    Un amendement du RN Aurélien Lopez-Liguori, président du groupe d'étude sur la sécurité et la souveraineté numériques, a été adopté. Il entend prioriser le recours à des entreprises européennes. Mais le fait que des députés de la majorité, membres du groupe d'étude, ont cosigné ou sous-amendé un amendement RN, a indigné à gauche. 

     Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LOGISTIQUE

    JO-2024 : Paris est-il prêt face au défi des transports ?

    Sécurité des JO de Paris-2024 : dernière ligne droite avant une cérémonie d'ouverture hors normes

    Sécurité, transports... À 500 jours des JO de Paris, Emmanuel Macron enclenche le décompte

    Valeurs Actuelles

    Retraites : le dîner présidentiel entre Charles III et Emmanuel Macron à Versailles pourrait être déplacé à cause des manifestations

    Emmanuel Macron pourra-t-il recevoir Sa Gracieuse Majesté Charles III du Royaume-Uni dans les ors du château de Versailles ? D’après BFM TV, les autorités françaises réfléchissent à déplacer le lieu du dîner qui doit se tenir lundi 27 mars entre le président de la République Emmanuel Macron et le roi du Royaume-Uni Charles III. La raison : des manifestations contre la réforme des retraites qui pourraient venir perturber la sécurité de ce dîner, qui doit se tenir au château de Versailles entre le Président français et le monarque britannique. L’Élysée est actuellement une piste envisagée.

    Un dispositif sécuritaire important

    Pour cette première visite du monarque britannique outre-Manche, un dispositif sécuritaire important doit être mis en place. Tous les agents de la Direction de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris ont été rappelés pour sécuriser cette visite d’État. Devant la tension actuelle en France, les services du protocole royal britannique ont pris contact avec le ministère des Affaires étrangères français pour modifier certains aspects du déplacement du Roi. Celui-ci devrait notamment renoncer aux bains de foule, qu’il affectionne.

    Cette visite doit débuter dimanche 26 mars et se conclure mercredi 29 mars. Le Roi doit notamment se rendre à Bordeaux, visiter le musée d’Orsay à Paris, et donc, être reçu par le Président Emmanuel Macron.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    На Украине назвали число оставшихся поврежденными объектов электрогенерации

    На Украине всё еще поврежден 31 объект электрогенерации, в том числе тепловые электростанции (ТЭС), теплоэлектроцентрали (ТЭЦ), и гидроэлектростанции (ГЭС). Об этом 24 марта заявил заместитель министра энергетики страны Юрий Власенко в ходе круглого стола в Верховной раде.

    «У нас остаются поврежденными 19 энергоблоков ТЭС суммарной мощностью 3,3 ГВт, четыре энергоблока ТЭЦ суммарной мощностью 1,1 ГВт, восемь гидроагрегатов ГЭС суммарной мощностью 0,54 ГВт», — сказал он.

    Власенко отметил, что все эти объекты многократно повреждались.

    Достать «Кинжалы»: в ответ на брянский теракт нанесен ракетный удар Для уничтожения особо важных объектов применялось гиперзвуковое оружие

    Ранее, 18 марта, председатель государственной инспекции энергетического надзора Руслан Слободян заявил, что полное восстановление украинской энергосистемы займет годы. По словам чиновника, на сегодняшний день гарантировать бесперебойное энергоснабжение в стране просто невозможно.

    До этого, 9 марта, официальный представитель Минобороны РФ Игорь Конашенков во время брифинга сообщил, что Вооруженные силы России нанесли массированный удар возмездия по военной инфраструктуре Украины в ответ на теракт, совершенный украинскими диверсантами в Брянской области 2 марта.

    В тот день украинские СМИ заявили, что несколько сильных взрывов прозвучали в Киеве. Также о взрывах сообщили в Сумской, Винницкой и Киевской областях.

    Кроме того, в энергохолдинге ДТЭК сообщили, что три теплоэлектростанции получили повреждения. Мэр Киева Виталий Кличко заявил, что 40% жителей города остались без отопления в связи с экстренными отключениями энергии. Он добавил, что водоснабжение при этом работает в штатном режиме.

    Также 9 марта премьер-министр страны Денис Шмыгаль сообщил, что на территории восьми регионов Украины поражены объекты энергетической инфраструктуры.

    Российские войска начали наносить удары по критическим объектам Украины с 10 октября 2022 года. Как пояснил президент РФ Владимир Путин это стало ответом на террористические действия киевского режима, в частности на Крымском мосту.

    Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой было объявлено 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

    France24 - Monde

    Tigré : l'Éthiopie nomme un rebelle à la tête du gouvernement régional par intérim

    Publié le : 23/03/2023 - 13:18Modifié le : 23/03/2023 - 13:20

    FRANCE 24 Suivre

    Quelques mois après l'accord de paix ayant mis fin à deux ans de sanglante guerre civile, le gouvernement éthiopien a indiqué avoir nommé, jeudi, un haut responsable du mouvement rebelle du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) à la tête du gouvernement par intérim de cette région du nord.

    Nouveau signe d'apaisement en Éthiopie. Le gouvernement a nommé, jeudi 23 mars, un haut responsable du mouvement rebelle du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) à la tête du gouvernement régional par intérim de cette région, quelques mois après l'accord de paix qui a mis fin à deux ans de sanglante guerre civile.

    "Le Premier ministre Abiy Ahmed a nommé Getachew Reda président de l'administration par intérim de la région du Tigré", ont annoncé les services de Abiy Ahmed dans un communiqué posté sur Twitter. Getachew Reda était notamment jusque là porte-parole du TPLF.

    La veille, les députés éthiopiens avaient retiré le TPLF de la liste des entités terroristes, une nouvelle étape majeure de l'application de l'accord de paix que le mouvement rebelle a signé avec le gouvernement éthiopien en novembre dernier à Pretoria.

    "Le Premier ministre Abiy Ahmed a nommé Getachew Reda président de l'administration par intérim de la région du Tigré", ont annoncé les services de d'Abiy Ahmed dans un communiqué posté sur Twitter.

    >> À lire : En Éthiopie, Antony Blinken va devoir déployer une "diplomatie schizophrénique"

    Le TPLF, un parti longtemps marginalisé

    Getachew Reda, conseiller du chef du TPLF Debretsion Gebremichael, était jusque là porte-parole du mouvement.

    La levée, mercredi, de la qualification terroriste a ouvert la voie à la mise en place d'une administration intérimaire au Tigré dirigée par le TPLF, comme le prévoit l'accord de paix.

    Longtemps tout-puissant, le TPLF a gouverné de fait l'Éthiopie durant trois décennies avant d'être progressivement marginalisé à l'arrivée du Premier ministre Abiy Ahmed en 2018, à la faveur de plusieurs mois de contestation populaire.

    Le mouvement rebelle était classé terroriste par les autorités éthiopiennes depuis le 6 mai 2021, six mois après le début de la guerre au Tigré.

    Avant la guerre, Getachew Reda fut notamment ministre de l'Information du gouvernement fédéral éthiopien du Premier ministre Hailemariam Desalegn entre 2012 et 2018.

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

    En Éthiopie, Antony Blinken appelle à "enraciner" la paix au Tigré

    Le Parlement éthiopien retire le TPLF, parti des rebelles du Tigré, des entités terroristes

    stratégie d'influence

    En Éthiopie, Antony Blinken va devoir déployer une "diplomatie schizophrénique"

    Valeurs Actuelles

    « Vous endoctrinez nos enfants avec du contenu woke et pro-communiste » : le Congrès américain déterminé à bannir TikTok des Etats-Unis

    Ils sont vent debout contre TikTok. Jeudi 23 mars, les élus du Congrès américains ont auditionné le patron de la plateforme chinoise TikTok, qu’ils accusent de partager ses données avec le Parti communiste chinois, rapporte 20 Minutes. Durant 5 heures, les élus, tant démocrates que républicains, ont durement attaqué Shou Zi Chew, l’accusant d’être un relai de la propagande du Parti communiste chinois. « Monsieur Chew, bienvenu à la commission la plus transpartisane du Congrès. Nous ne sommes pas toujours d’accord sur la méthode, mais nous voulons tous protéger notre sécurité nationale, notre économie et surtout nos enfants », a souligné le républicain Buddy Carter.

    « Vous endoctrinez nos enfants avec du contenu woke et pro-communiste »

    La question centrale de ce long interrogatoire était de savoir si la maison-mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, donnait l’accès à ses données, c’est-à-dire celles de centaine de milliers d’utilisateurs, au Parti communiste chinois, c’est-à-dire à l’Etat chinois. Avec à la clé, en cas de certitude sur ce fait, l’interdiction pure et simple de TikTok aux Etats-Unis.

    Une autre accusation revient : celle de générer de la propagande via la plateforme de vidéos : ainsi l’élu texan républicain Randy Weber a, lui, accusé TikTok « d’endoctriner » les enfants avec « des contenus woke et pro-parti communiste chinois ».

    « Le gouvernement chinois ne possède pas et ne contrôle pas ByteDance. C’est une entreprise privée », a cependant rétorqué Shou Zi Chew. La représentante Anna Eshoo a qualifié ses arguments de « grotesques ». « Je ne crois pas qu’il existe réellement un secteur privé en Chine », a-t-elle dit, évoquant la loi chinoise qui impose aux entreprises du pays de partager leurs données si Pékin leur demande.

    La Maison Blanche, la Commission européenne, les gouvernements canadien et britannique et d’autres organisations ont récemment interdit à leurs fonctionnaires de l’utiliser, ainsi que, ce vendredi 24 mars, le gouvernement français.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    Известия (RUS)

    IKEA закрыла сделку по продаже мебельной фабрики в Новгородской области

    ООО «Инвест Плюс» завершил 24 марта сделку по покупке ООО «Икеа Индастри Новгород». Соответствующее соглашение было заключено со шведской компанией Klipphult Holding АВ («дочка» IKEA, владевшая новгородским заводом), сообщил «Известиям» источник в ГК «Слотекс».

    Компания «Инвест Плюс» принадлежит Вадиму и Валентине Осиповым. Вадим Осипов является владельцем 99% в УК и гендиректором ООО «Инвест Плюс». Одновременно он один из бенефициаров группы «Слотекс» (Slotex), рассказал источник.

    «Мы не знаем деталей отборочного конкурса, но он был непростой. IKEA анализировала не только финансовое предложение, но и бизнес-план, репутацию, продуктовый портфель, отраслевой опыт претендентов. <…> Стороны взяли на себя обязательство не разглашать условия заключенной сделки. Могу лишь пояснить, что сделка носит денежный характер и не подразумевает опциона, то есть возможности для IKEA обратного выкупа актива. Мы не планируем делать приобретенный актив частью группы «Слотекс», это самостоятельный бизнес», — заявил Осипов.

    Шведский гамбит: на три фабрики IKEA в России нашли покупателя Какие предприятия и как будут развивать эти заводы в стране

    Ранее, 15 февраля 2023-го, замминистра промышленности и торговли Виктор Евтухов заявил, что условия продажи производственных активов IKEA в России были согласованы правительственной комиссией по контролю за осуществлением иностранных инвестиций. Отмечалось, что шведская компания нашла покупателей на три свои фабрики.

    IKEA приостановила работу торговых точек в России 4 марта 2022 года. Как и многие иностранные производители, шведская компания столкнулась с проблемами в импорте необходимой продукции.

    В середине июня в IKEA объявили сотрудникам о продаже бизнеса в РФ и роспуске персонала.

    L'Humanité

    Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page

    Il était une fois

    Le 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin

    Jean-Yves Mollier

    On pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.

    Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous)  américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.

    Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.

    De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.

    Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.

    Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.

    Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.

    « Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.

    Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.

    Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).

    C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.

    Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.

    Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.

    En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.

    EN SAVOIR PLUS

    « Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.

    « Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.

    « Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.

    livres
    France24 - Monde

    Pékin dit avoir chassé un navire américain en mer de Chine méridionale, Washington dément

    Publié le : 23/03/2023 - 06:24

    FRANCE 24 Suivre

    Alors que la lutte d'influence entre Pékin et Washington est de plus en plus intense, la Chine a affirmé, jeudi, avoir chassé un destroyer américain qui avait "pénétré illégalement" dans les eaux des Paracels, un archipel qu'elle contrôle en mer de Chine méridionale. Les États-Unis accusent la Chine de déclaration "mensongère".

    Regain de tension entre Pékin et Washington. L'armée chinoise a indiqué, jeudi 23 mars, avoir chassé un navire de guerre américain ayant "pénétré illégalement" dans un archipel qu'elle contrôle en mer de Chine méridionale, un compte-rendu des faits jugé "mensonger" par les États-Unis.

    Cet incident survient dans un contexte de lutte d'influence entre Pékin et Washington dans cette zone maritime et de forte rivalité sur plusieurs autres dossiers : Taïwan, TikTok, traitement de la minorité ouïghoure ou encore commerce.

     

    Le destroyer USS Milius a "pénétré illégalement" jeudi "sans l'approbation des autorités chinoises" dans les eaux des Paracels, a indiqué dans un bref communiqué Tian Junli, porte-parole du théâtre d'opération sud de l'armée chinoise.

    "Des forces navales et aériennes ont été mobilisées pour suivre et surveiller ce navire, ainsi que lui lancer un avertissement et le faire quitter la zone", a-t-il souligné.

    Il a dénoncé une manœuvre américaine qui "compromet la paix et la stabilité en mer de Chine méridionale" et assuré que l'armée "reste sur ses gardes et prendra toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder avec fermeté la souveraineté nationale".

    Un territoire disputé 

    Les Paracels, un archipel situé à équidistance des côtes chinoises et vietnamiennes, sont disputées entre Pékin et Hanoï. La marine chinoise a repris le contrôle de l'ensemble des îles en 1974 à la suite d'un conflit naval.

    "La déclaration de la RPC (République populaire de Chine) est mensongère", a indiqué un porte-parole du commandement Indo-Pacifique de l'armée américaine.

    "L'USS Milius (...) mène des opérations de routine en mer de Chine méridionale et n'a pas été refoulé. Les États-Unis continueront de voler, naviguer et opérer là où le droit international le permet", a-t-il souligné.

    >> Le canal de Bashi : l’autre rivalité sino-américaine en mer de Chine

    La Chine affirme avoir été la première nation à découvrir et nommer les îles de la mer de Chine méridionale, par laquelle transite aujourd'hui une grande partie du commerce entre l'Asie et le reste du monde.

    Elle revendique ainsi une grande partie des îles de cette zone maritime. Mais d'autres nations riveraines (Philippines, Vietnam, Malaisie, Brunei) ont des prétentions de souveraineté concurrentes.

    Chaque pays contrôle plusieurs îles et atolls, notamment dans l'archipel des Spratleys, plus au sud, où les incidents sont bien plus fréquents que dans les Paracels.

    Les États-Unis mènent régulièrement en mer de Chine méridionale des opérations baptisées "liberté de navigation", en envoyant des navires de guerre afin de contester les prétentions chinoises. 

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Taïwan annonce le renforcement de ses liens militaires avec les États-Unis

    Ballon chinois : Joe Biden assure "ne pas chercher le conflit" avec Pékin

    "Ballon espion" : Pékin a refusé un appel avec le chef du Pentagone

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : un volontaire français meurt sur le front de Bakhmout

    Mort pour l’Ukraine. Jeudi 23 mars, Les Dernières Nouvelles d’Alsace ont annoncé la mort d’un volontaire français en Ukraine, près de Bakhmout. Kévin David, âgé de 29 ans, a été tué cette semaine près de cette localité de l’est du pays que se disputent Russes et Ukrainiens depuis plusieurs mois. C’est la « Task Force Baguette », une unité de volontaires français combattant en Ukraine, qui a annoncé cette tragique nouvelle via son compte Twitter. « C’est avec le cœur lourd et une immense tristesse que nous partageons avec vous le décès de notre frère d’armes Kévin David, près de Bakhmout. Il laisse derrière lui, sa compagne et ses 2 enfants. Merci pour ton sacrifice. Repose en paix », écrivent les combattants français.

    C’est avec le cœur lourd et une immense tristesse que nous partageons avec vous le décès de notre frère d’arme Kévin David, près de Bakhmut. Il laisse derrière lui, sa compagne et ses 2 enfants.

    Merci pour ton sacrifice. Repose en paix 🇺🇦 pic.twitter.com/fFyNR284yO

    — Task Force Baguette (@TFBaguette) March 23, 2023

    Volontaire dès le début de la guerre

    D’après Les Dernières Nouvelles d’Alsace, le jeune homme, originaire du Maine-et-Loire, s’était engagé dès le début du conflit au sein de la Légion internationale créée à la demande du président ukrainien Volodymyr Zelensky et regroupant des volontaires de toutes nationalités combattant les Russes aux côtés de l’armée ukrainienne. Kévin David avait par la suite rejoint les forces spéciales de l’armée ukrainienne où il servait comme brancardier sur le front de Bakhmout, avant d’y trouver tragiquement la mort courant mars. La date exacte de son décès n’a pour l’heure pas été communiquée. Sa famille a mis en place une cagnotte Leetchi pour financer le rapatriement de son corps en France et ses obsèques.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    В России впервые пройдет акция «Помочь планете»

    В России впервые пройдет акция «Помочь планете». Экологи призывают 25 марта в 20:30 мск на один час отключить подсветку и сократить потребление энергии. Об этом 24 марта сообщила общероссийская общественная организация «Зеленый патруль».

    «Организация акции по экономии электричества носит и символический характер: мы показываем, что всегда готовы помогать планете, умеем бережно относиться к ее ресурсам и природе в целом: практикуем раздельный сбор мусора, бережем водные ресурсы, стараемся отказаться от передвижения на автомобилях, отказываемся от токсичной бытовой химии, высаживаем деревья, заботимся о переработке пластика», — говорится на сайте организации.

    Зеленый свет: зачем России Экологический кодекс В Совфеде поддержали идею Росприроднадзора о создании общего свода законов о защите окружающей среды

    Отмечается, что отключение подсветки дома правительства, здания Государственной думы и Совета Федерации призвано повысить значимость и заметность инициативы для российской и международной аудитории, а также «продемонстрирует, что Россия не изолирована от международного сообщества».

    New York Times - World

    The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries

    Toronto Dispatch

    Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.

    Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times

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    By Norimitsu Onishi

    SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.

    Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.

    Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.

    “Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”

    Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.

    But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.

    Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.

    A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”

    “Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”

    Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.

    For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.

    “Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.

    The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.

    Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.

    To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.

    An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.

    “Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”

    “Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”

    Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.

    Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.

    “It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”

    When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.

    Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.

    “We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.

    Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.

    “Eight years the same,” he said.

    The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.

    “This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”

    At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.

    Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.

    “My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”

    Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.

    “If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”

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    L'Humanité

    À gauche, l’unité saluée et l’alternative en perspective

    Actu

    Les parlementaires de la Nupes étaient au rendez-vous de cette neuvième journée d’action. Mobilisés derrière l’intersyndicale, ils pensent au débouché politique à proposer aux Français.

    Diego Chauvet

    Alors que le cortège commence à cheminer sur le boulevard Beaumarchais, à Paris, la gauche est à nouveau au rendez-vous de la mobilisation sociale. Pour la neuvième fois, les partis de la Nupes saluent de concert « l’unité de l’intersyndicale ». Et ils pensent aussi à la suite.

    Emmanuel Macron a opposé une fin de non-recevoir, mercredi 22 mars, aux millions de Français qui défilent dans les rues depuis le 19 janvier, à l’intersyndicale et aux parlementaires qui ont tenté de s’opposer à sa réforme avant le passage en force final du 49.3.

    Réforme des retraites. Emmanuel Macron en flagrant déni de réalité

    En face, la gauche entend au contraire démontrer qu’il y a une alternative à la retraite à 64 ans et à l’exercice du pouvoir par la Macronie.

    Appuyer les mobilisations sociales jusqu’au retrait

    « Notre perspective, c’est une mobilisation qui continue à monter », assure le député insoumis Alexis Corbière. Pour l’instant, c’est en effet la première urgence pour la gauche : appuyer les mobilisations sociales jusqu’au retrait de la réforme.

    « La priorité aujourd’hui est de faire monter la pression dans la rue , confirme également la secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier. On a aussi la carte du référendum d’initiative partagée, qui est notre ultime recours. »

    Reste également la question de l’alternative, alors qu’Emmanuel Macron a accusé l’opposition de gauche de n’avoir rien à proposer. « C’est un thème éculé, utilisé par la Macronie depuis le début du mouvement », balaie Alexis Corbière, qui rappelle que l’accord de la Nupes, scellé au moment des législatives, propose « la retraite à 60 ans avec quarante annuités de cotisation ».

    « Nous allons continuer notre travail de parlementaires et rester groupés », explique de son côté le socialiste Jérôme Guedj. « Après, il faudra approfondir l’accord de 2022 », admet-il alors que le matin même, dans Libération, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, plaidait pour « aller vers un projet de coalition qui incarne l’alternative ». « Nous devons voir loin pour travailler sur un contrat de gouvernement », ajoute Jérôme Guedj en appelant à « sortir du crétinisme présidentiel en construisant un pacte de législature ».

    Démontrer que la gauche est prête à gouverner

    Un peu plus loin, le communiste Fabien Roussel va dans le même sens. « Faisons la démonstration que la gauche est prête à gouverner, lance le secrétaire national du PCF. Nous sortons tous renforcés, que ce soit les forces de gauche, les syndicats, les salariés dans la rue. »

    Face à un pouvoir qui « joue la colère » pour tenter de retourner l’opinion, le député du Nord veut que la gauche « joue pleinement son rôle politiquement et mette le gouvernement en situation de ne plus pouvoir gouverner ». « Ce mouvement laissera des traces », affirme en outre Jérôme Guedj.

    « Serons-nous le débouché politique ? Si on arrive à faire échouer la réforme, c’est de bon augure. Sinon il faudra savoir être le réceptacle de ce qui restera dans la tête des Français », prévient-il. Il pense notamment à la colère qui pourrait être récupérée en partie par le RN.

    « Il faut donner des perspectives politiques », insiste Fabien Roussel devant le cirque d’Hiver. « C’est un appel que je lance » aux autres forces de la gauche, « au-delà de la Nupes », précise-t-il.

    Réforme des retraitesNupesgauche
    France24 - Monde

    Une mèche de cheveux de Beethoven lève le voile sur la mort du compositeur

    Publié le : 23/03/2023 - 08:25Modifié le : 23/03/2023 - 08:52

    FRANCE 24 Suivre

    Des chercheurs sont parvenus à retrouver les causes de la mort du grand compositeur de musique classique, Ludwig van Beethoven, en analysant son ADN à partir de plusieurs mèches de cheveux, préalablement authentifiées comme étant celles du célèbre musicien. Ils ont révélé, mercredi, les résultats de cet ambitieux projet débuté en 2014. 

    Il y a quasiment deux siècles, le 26 mars 1827, l'un des plus influents compositeurs de musique classique, Ludwig van Beethoven, décédait à Vienne à l'âge de 56 ans. Mais depuis, les débats autour des raisons exactes de sa mort n'ont jamais cessé entre les spécialistes.

    Des chercheurs ont aujourd'hui utilisé une technique inédite pour apporter un nouvel éclairage sur la disparition prématurée du compositeur allemand. Ils ont analysé son ADN à partir de mèches de ses cheveux.

    Leur étude, publiée mercredi 22 mars dans la revue scientifique Current Biology, a révélé de fortes prédispositions génétiques aux maladies du foie, ainsi qu'une infection au virus de l'hépatite B à la fin de sa vie. Ces deux facteurs ont vraisemblablement contribué à sa mort, très certainement d'une cirrhose, aggravée par la consommation d'alcool.

    Scientists have sequenced Ludwig van Beethoven’s genome from locks of his hair, revealing clues to the great composer’s health and his family history.The study's lead author, Tristan Begg from @UCamArchaeology @ClareHall_Cam, explains how they did it and what they discovered 👇

    March 22, 2023

    Mais ils n'ont malheureusement pas pu expliquer la cause de sa surdité progressive, qui causait tant de peine à l'auteur de la 9e Symphonie. 

    En 1802, le compositeur avait fait part de sa volonté, dans une lettre à ses frères rédigée dans un moment de désespoir, que sa maladie soit décrite après sa mort et rendue publique. "Nous avons cherché à répondre à ce souhait", a déclaré lors d'une conférence de presse Tristan Begg, chercheur à l'université de Cambridge et auteur principal de l'étude. 

    Et même si le mystère perdure encore autour de certaines des nombreuses pathologies dont souffrait Beethoven, "nous avons été extrêmement chanceux (...) d'obtenir des résultats si fascinants", a déclaré le scientifique à l'origine de ce projet démarré en 2014.

    Authenticité des cinq mèches de Beethoven

    Jusqu'ici, les recherches sur la santé de Beethoven émanaient surtout de ses correspondances, son journal, des notes de ses médecins, ou encore d'un rapport d'autopsie. 

    Cette fois, les scientifiques se sont penchés sur huit mèches de cheveux présentées comme appartenant à Beethoven, et issues de collections publiques ou privées. Ils ont déterminé que cinq d'entre elles provenaient d'un même individu masculin, avec des altérations montrant qu'elles dataient bien du début du 19e siècle. 

    Parmi ces cinq mèches, l'histoire de transmission depuis deux siècles est ininterrompue pour deux d'entre elles, et soutenue par une riche documentation. L'une a été offerte en 1826 par Beethoven lui-même à un ami musicien, et la seconde provient d'un ami de la famille ayant organisé ses funérailles.

    >> À lire : Une "photo de famille" de Néandertaliens dévoilée par la génétique

    Ces cinq mèches, qui couvrent les sept dernières années de vie de Beethoven, sont de façon quasi-certaine authentiques, selon les chercheurs. Trois autres ont en revanche été disqualifiées, dont une qui avait été utilisée pour soutenir l'hypothèse d'une mort par intoxication au plomb, mais appartenant en fait à une femme.

    Le séquençage de l'ADN a ensuite eu lieu en Allemagne, dans le laboratoire de l'Institut Max-Plank d'anthropologie à Leipzig, où sont habituellement plutôt étudiés des hommes préhistoriques. 

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} DES SOURIS ET DES HOMMES

    Quand la génétique permet à deux souris mâles de procréer

    ESPACE

    La somptueuse "Galaxie du Fantôme" dans l'œil du télescope James Webb

    La beauté de Jupiter révélée par des clichés inédits du télescope James-Webb

    Известия (RUS)

    Боксер Джонсон рассказал о планах найти жену в России

    Американский боксер Кевин Джонсон хочет найти себе в Россию жену. Об этом он рассказал 24 марта «Известиям».

    «Это совсем не первый раз мой в России. Я тут бывал уже несколько раз. В предыдущий раз я приезжал сюда и останавливался у моего друга. Мы искали мне женщину, искали мне жену русскую! Хочу найти себе русскую жену», — рассказал спортсмен.

    До этого, 22 марта, Джонсон признался в любви к России. Он отметил, что неоднократно был в Москве и гулял по улицам столицы с российским боксером Александром Поветкиным. По словам Джонсона, в России у него немало хороших друзей.

    Кевин Джонсон — американский боксер-профессионал, провел почти 60 боев. Его соперниками были Тайсон Фьюри, Виталий Кличко, Энди Руис, Энтони Джошуа и другие звезды мирового бокса.

    Телеканал РЕН ТВ покажет бой Вячеслава Дацика и Кевина Джонсона в рамках проекта «Бойцовский клуб РЕН ТВ. Суперсерия». Боксерский поединок между двумя тяжеловесами пройдет 31 марта на арене «Динамо» в Москве. В рамках вечера бокса на ринге также сразятся Павел Шульский с Данило Сузартом, Артем Сусленков с Эбенезером Тетте и Николай Данилов с Евгением Орловым.

    Valeurs Actuelles

    L’armée britannique n’est plus que l’ombre d’elle-même

    Rishi Sunak a promis de faire passer l’effort militaire du Royaume-Uni à 2,5 % du PIB. À titre de comparaison, aux dernières nouvelles, la France ambitionne 2 % pour 2025. En poste depuis 2019, Ben Wallace, le ministre de la Défense, avait déjà obtenu, en 2021, la plus grosse augmentation budgétaire depuis la guerre froide, ce qui a permis de porter son budget actuel à environ 60 milliards d’euros annuels. Et il vient de décrocher une rallonge de 5,6 milliards pour deux ans. C’est la moitié de ce qu’il escomptait. Il y avait péril en la demeure militaire.

    « Il faudra dix ans au Royaume-Uni pour reconstituer son stock d’armes épuisé par les livraisons à l’Ukraine. » Début mars, Tobias Ellwood, ancien officier et président de la commission de la défense des Communes, a officiellement sonné l’alarme. Le tableau de l’armée britannique est « vraiment sombre », a-t-il martelé. Le portrait que brossent les experts militaires français de leurs homologues est tout aussi inquiétant. L’armée de Sa Majesté ne pourrait plus réaliser une projection de force, ni a fortiori une opération de haute intensité. Même l’Otan s’interroge sur sa capacité à assumer son rôle de force de réaction rapide de l’Alliance l’année prochaine, en remplacement des Allemands.

    Le soutien important fourni par Londres à Kiev est le coup de canif de trop à un outil militaire réduit comme peau de chagrin après la dispendieuse aventure irakienne, achevée en 2011. Le régime minceur subi alors par l’ Army s’est accentué avec les décisions ayant découlé de l’Integrated Review en 2021. La priorité donnée aux armes “innovantes” (satellites, drones, robots, guerre électronique et cybernétique) a été payée par une réduction historique de son format. Affichant aujourd’hui 73 000 hommes, la force terrestre a été allégée de près de 10 000 soldats. Dans la réalité, c’est sans doute bien plus, car un tiers des postes sont maintenant attribués à des réservistes, beaucoup demeurent vacants.

    L’armée de terre a perdu 10 000 hommes, sans compter les postes désormais attribués aux réservistes

    Ce qu’il lui restait de moyens lourds, dont les 150 chars Challenger 2 qui seront modernisés (contre 220 Leclerc en France), a été concentré dans la 3e division. Le reliquat des unités légères, dont les forces spéciales, a rejoint la 1re division, qui est entièrement vouée à la contre-insurrection. C’est cette unité qui fournit les 8 000 hommes que Londres déploie dans l’est de l’Europe. C’est elle qui a formé plus de 20 000 soldats ukrainiens en 2022, après les 30 000 remis à niveau sur place entre 2014 et le déclenchement de la guerre. « Ce qui est arrivé à nos meilleurs partenaires est exactement ce qui nous guette demain si la loi de programmation militaire sacrifie trop la masse », préviennent les militaires français.

    Véritables institutions outre-Manche, la Royal Air Force et la Royal Navy ont été sauvées du déclin par un effort financier démarré avant 2021. Leur remontée en puissance est cependant lente, tant les trous étaient béants et des compétences perdues. La Marine a dû faire appel aux chantiers navals américains pour achever la construction de ses nouveaux sous-marins nucléaires. Ses deux porte-aéronefs flambant neuf multiplient les arrêts pour défauts techniques. Quant à la flotte des coûteux chasseurs embarqués F-35 acquis aux États-Unis, leur nombre est si insuffisant qu’il a fallu combler les trous avec des appareils et des pilotes venus d’outre-Atlantique lors de leur dernière campagne à la mer.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - Monde

    Naufrage meurtrier d'une embarcation de migrants au large de la Tunisie

    Publié le : 23/03/2023 - 01:29

    FRANCE 24 Suivre

    Selon une ONG, cinq migrants sont morts noyés mercredi et 28 sont portés disparus après le naufrage de leur embarcation "surchargée" au large de la Tunisie. Cinq personnes ont pu être secourues. La plupart des passagers étaient originaires de Côte d'Ivoire.

    Cinq migrants d'origine sub-saharienne se sont noyés, mercredi 22 mars, et 28 autres sont portés disparus après le naufrage de leur embarcation au large de la Tunisie, a indiqué un groupe de défense des droits humains. 

    "Les corps de cinq migrants ont été retrouvés et cinq autres ont été secourus, mais 28 sont toujours portés disparus", a déclaré Romdhane Ben Amor, du Forum tunisien pour les droits sociaux et économiques (FTDES). Il a précisé que l'embarcation avait coulé "parce qu'elle était surchargée" avec 38 passagers, pour la plupart originaires de Côte d'Ivoire.

    Le bateau avait quitté la région côtière de Sfax pour tenter d'atteindre l'île italienne de Lampedusa.

    Discours incendiaire du président tunisien

    Ce naufrage est la dernière tragédie de ce type survenue en Méditerranée centrale, connue pour être la route migratoire la plus meurtrière au monde.

    Il survient un mois après le discours incendiaire du président tunisien, Kaïs Saïed, qui a accusé les migrants d'Afrique subsaharienne de représenter un "complot" contre la Tunisie et d'être à l'origine d'une vague de criminalité. Ses propos ont déclenché des violences à l'encontre des migrants noirs et les propriétaires, craignant des amendes, ont expulsé des centaines de personnes qui campent désormais dans les rues de Tunis.

    Quelque 21 000 migrants venant d'Afrique sub-saharienne sont présents en Tunisie, pays de douze millions d’habitants, selon des estimations.  

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Reportage

    Migrants illégaux fuyant la Tunisie : "Je me sentais tellement heureux ici"

    Le président tunisien prône des "mesures urgentes" contre l'immigration subsaharienne

    New York Times - World

    Restoring Glory of Angola’s Carnival, With a Puny Budget but Much Passion

    Angola Dispatch

    A singer and son of a music legend is trying to once again make the Carnival celebration a highlight of the year — and to make it a year-round force for positive change in Angola.

    Performing for Carnival in Luanda, Angola, last month. Once a cultural highlight that seized the streets of this port city, Carnival seems to barely register a blip these days.Credit...

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    By John Eligon

    Photographs by Gulshan Khan

    Reporting from Luanda, Angola

    The singer stood in a rubble-strewn courtyard in one of the hard-knock neighborhoods of Luanda, Angola’s capital, antsy as he got the performers in line for their final rehearsal before the big competition.

    “United Af-ri-caaaa,” a voice hummed over a loudspeaker before a percussion-heavy beat kicked in. More than a dozen young people facing the singer, Tony do Fumo Jr., swiveled their hips and arms and stomped their feet.

    The group of mostly teenagers, led by Mr. do Fumo, was preparing for its inaugural performance at Carnival, a celebration — and contest for prize money — that ushers in the Christian season of Lent. ​Pacing with the glare of a drill sergeant, he blew a whistle and waved an arm. The dancers froze. Another whistle and gesture, and they were back on beat, Mr. do Fumo bobbing along with them.

    The son of an Angolan music legend, ​Mr. ​do Fumo grew up under the tutelage of some of the country’s most prominent musicians. He has performed across the world before live crowds and on television. But the pressure for this performance was unlike any he’d ever felt.

    Once a cultural highlight that seized the streets of this port city in Africa’s southwest, Carnival in Luanda seems to barely register a blip these days. The swirl of colorful, flowing costumes, semba music and hip-shaking dances that make up the Mardi Gras-like festivities are mostly confined over three days to a quarter-mile waterfront stretch known as Marginal. Many blame the event’s decline on the distraction of life’s daily hardships and a lack of financial investment from a government stretched thin.

    Enter Mr. do Fumo, 38, a semba singer who performs with an immersive passion. He is among those trying to help restore Carnival’s glory — and change what it means to participate in it.

    Organizers have encouraged Angolans to form groups that not only perform in the event, but also engage in social and cultural activities year-round. That’s what Mr. do Fumo had in mind when, six years back, he started his Carnival group, União Jovens do Prenda, or the United Youth of Prenda, named for his former neighborhood in Luanda. It qualified for the competition — and the prize money awarded to the winners — for the first time this year.

    And he was hoping his group would win a much-needed infusion of cash to fund activities like buying wheelchairs, feeding the hungry and providing support to help young people resist gangs.

    By The New York Times

    Mr. do Fumo was born with art in his DNA; while his father sang, his mother danced. But his parents died when he was just 6, and he grew up struggling, in a rough neighborhood with relatives who had few financial resources. He has participated in Carnival since he was 8, and sees his group as a vehicle to help young people overcome difficult conditions, as he did, through culture.

    “When God gives you an opportunity to get something, it’s not only for you,” Mr. do Fumo said. “What I get for being an artist, I share with the community. We all eat the same food.”

    So there he was, only hours before the group was scheduled to compete on a Sunday afternoon late last month, frantically trying to make sure everything was right. He scurried around the courtyard outside his modest home in Cassequel — a two-room cement block with a corrugated tin roof — with paint flecks on his hands and an intensity on his face. His performers packed the rectangle under a punishing sun, the courtyard’s two papaya trees providing no shady relief.

    So much remained unfinished. A cardboard cutout of Africa that was supposed to be painted with each nation’s flag was only half-done. Fabric still needed to be stitched for costumes, and beads needed to be glued on. Posters needed final touches. One teenager ran green and yellow fabric through a sewing machine as he sat beneath a beach umbrella bearing a picture of Angola’s president, João Lourenço.

    Mr. do Fumo paced, sipping cola from a plastic bottle, barking commands and complaints.

    “There is no money!” he fumed. “There is nothing else I can do!”

    The government had allocated 1.3 million kwanzas for the group, but that had not yet been paid. Instead, to pay for the costumes and everything else, Mr. do Fumo had burned through 1.5 million kwanzas (nearly $3,000) of his own money, which he had been saving to buy a car. And that was barely enough.

    The top hats that went with the costumes were fashioned from cardboard and covered in cheap fabric. Most of the large posters the performers would carry were hand drawn, rather than professionally printed.

    “When it comes to culture, they should do more,” Mr. do Fumo said of the government.

    Filipe Zau, Angola’s minister of culture and tourism, conceded that funding was lacking. The challenge, he said, was that Carnival was no longer confined to urban centers, meaning there were more groups for the government to support. He said enticing more private sponsors, planning earlier and attracting foreign visitors were all part of the government’s strategy to raise more revenue to bolster Carnival, which in Angola dates back a century when Angolans spontaneously took to the streets to celebrate — and to mock their Portuguese colonizers.

    “It’s politically important, it’s culturally important, it’s socially important,” Mr. Zau said.

    In an ideal world, a vibrant Carnival would help uplift struggling neighborhoods like Cassequel. Gutters and streams around the community of tightly packed bungalows are filled with trash and mucky water, and a stench to go with it. Along the craggy dirt roads, women set up wooden stands to sell fruits and vegetables. Alcohol is often the main free time activity for many young people.

    Mr. do Fumo had no time to think about what might be in the future. Showtime was approaching. With the flair of a coach before the big game, he delivered some final instructions to the younger performers.

    Focus on the competition, not hanging out with friends. Drink water so you don’t faint. Keep your emotions in check. Breathe.

    “We are going to Marginal to bring the big prize to our community,” he roared, and the dozens of young people around him let out a big cheer before boarding the buses for the main Carnival venue.

    Somehow, when the moment came to perform before the judges on the street with the temporary bleachers, all of the scattered pieces in the courtyard seemed to click. Two performers led the charge, wheeling a painted banner bearing the name Jovens do Prenda set against a desert scape. The dancers sashayed right behind. Mr. do Fumo, in all white with a colorful top hat, bounced up and down amid the rows of dancers.

    When it was all done, they laughed and joked and returned to the courtyard at night, where the young performers huddled around Mr. do Fumo.

    “They really surprised me,” he said, pointing out that there was not a single professional dancer among the group. “The good thing was to see the commitment from my people and see them all together, united.”

    A few days later, the results were in: Jovens do Prenda placed 14th, out of 15 groups in its category. There would be no prize money this year.

    But Mr. do Fumo was already moving on.

    Shortly before Carnival, one of the group’s dancers had told him her house was in dire condition. After Carnival, it collapsed, Mr. do Fumo said. So he has started raising money to buy materials to build her a new house.

    “Let’s go now, let’s work,” he said.

    Gilberto Neto contributed reporting from Luanda.

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    Известия (RUS)

    Освещавший события в Донбассе французский журналист Боке получил паспорт РФ

    Французский журналист Адриан Боке, освещавший события в Донбассе, получил паспорт гражданина России. Соответствующую информацию 24 марта он подтвердил корреспонденту «Известий».

    Из соображений безопасности время и место церемонии были засекречены.

    Как заявил Боке ТАСС, теперь он хочет обратиться с просьбой о принятии в гражданство России для своей жены и дочери.

    Тревожный путь: как потомок молокан воспел подвиг русского солдата К 85-летию Александра Проханова

    Ранее, 24 февраля, президент России Владимир Путин подписал указ о принятии Боке в гражданство РФ.

    Как рассказал Боке «Известиям» 18 февраля, он попросил политическое убежище в РФ и российское гражданство из-за опасений за жизнь дочери на родине. Он вспомнил, как в сентябре 2022 года пережил нападение в Стамбуле, после чего решил подать заявление на российское гражданство. При этом Боке отметил, что нападение осуществили агенты Службы безопасности Украины (СБУ).

    16 января в МВД РФ заявили, что готовы рассмотреть вопрос об урегулировании правового положения Боке, если он подаст соответствующее заявление.

    Боке стал первым западным волонтером, кто публично заявил о провокации украинских боевиков в Буче. В мае 2022 года после посещения Донбасса он также заявил, что украинские войска совершают военные преступления в отношении мирных граждан и пленных российских солдат.

    В начале сентября журналист сообщил, что украинские власти причастны к геноциду в Донбассе и химической атаке в Донецке. Боке также отмечал, что по возвращении домой он был удивлен тем, как местные власти и СМИ трактуют события на Украине.

    Россия с 24 февраля 2022 года проводит специальную операцию по защите Донбасса. Решение о ее начале принято на фоне обострения ситуации в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

    Valeurs Actuelles

    Etats-Unis : la possible inculpation pénale de Donald Trump repoussée par la justice new-yorkaise

    Donald Trump n’affrontera pas la justice. Du moins, pas tout de suite. Mercredi 22 mars, le procureur démocrate de New York a repoussé la potentielle inculpation pénale de Donald Trump, rapporte Sud-Ouest. L’ancien président américain, candidat pour reprendre la Maison-Blanche en 2024 à son adversaire et successeur, l’actuel président démocrate Joe Biden, est mis en cause dans une affaire de paiement de 130 000 dollars, juste avant sa victoire à la présidentielle de novembre 2016, à une actrice de films X, Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une liaison.

    Dans un message publié vendredi 17 mars sur son réseau social Truth Social, Donald Trump avait annoncé sa prochaine arrestation, mardi 21 mars, appelant ses partisans à se mobiliser.

    Pas d’arrestation pour l’instant

    Cependant, cette annonce, qui avait créé une bronca politique outre-Atlantique, n’a manifestement pas eu de suite immédiate, puisque, mercredi 22 mars, le procureur démocrate de l’état de New York, Alvin Bragg, a fait savoir que la réunion du grand jury, un panel de citoyens travaillant sur l’enquête avec lui, était annulée. Ce grand jury était censé voter la potentielle inculpation de l’ancien président américain.

    Mais, d’après des médias locaux, ce panel ne votera pas avant la fin de la semaine, même s’il devait se réunir jeudi. Le grand jury siège les lundis, mercredis et jeudis.

    Cette inculpation ne signifierait pas nécessairement l’arrestation immédiate de Donald Trump. Celui-ci a d’ores et déjà annoncé qu’il répondrait à toute convocation judiciaire.

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    France24 - Monde

    Rwanda : l'opposant et héros de "Hôtel Rwanda" devrait être libéré de prison samedi

    Publié le : 24/03/2023 - 16:22Modifié le : 24/03/2023 - 16:42

    FRANCE 24 Suivre

    Une porte-parole du gouvernement rwandais a annoncé vendredi que Paul Rusesabagina, héros qui a inspiré le film "Hôtel Rwanda", serait libéré samedi, sa peine de prison de 25 ans pour "terrorisme" ayant été commuée.

    L'opposant Paul Rusesabagina, héros qui a inspiré le film "Hôtel Rwanda", devrait être libéré samedi après que sa peine de prison de 25 ans pour "terrorisme" a été "commuée", a annoncé, vendredi 24 mars, une porte-parole du gouvernement rwandais à l’AFP.

    La condamnation de Paul Rusesabagina datant de septembre 2021 a été "commuée par ordre présidentiel", a dit la porte-parole Yolande Makolo au sujet de cette affaire qui a suscité des réprobations internationales et de défenseurs des droits humains.

    Il va pouvoir aller au Qatar puis aux États-Unis, une fois qu'il aura été libéré, a indiqué vendredi le gouvernement qatari. "La procédure pour son transfert au Qatar est en cours", a déclaré un porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères. "Il ira ensuite aux États-Unis", a-t-il ajouté, au lendemain d'une visite du président Paul Kagame à Doha.

    Cette nouvelle intervient moins de deux semaines après une annonce du président Paul Kagame selon laquelle des "discussions" étaient en cours concernant l'emprisonnement de l’opposant.

    Les soutiens de Paul Rusesabagina estiment que son procès a été une imposture marquée par des irrégularités. Et sa famille insistait sur l'état de santé déclinant de l'homme de 68 ans.

    Opposant à Paul Kagame depuis plus de 20 ans

    Un tribunal avait maintenu sa condamnation en mai 2022, ainsi que la plupart de celles de ses 20 coaccusés, qui ont écopé de peines de trois à vingt ans de prison.

    Paul Rusesabagina a été rendu célèbre par le film "Hôtel Rwanda" qui raconte comment ce Hutu modéré qui dirigeait l'hôtel des Mille Collines dans la capitale rwandaise a sauvé plus de 1 000 personnes durant le génocide des Tutsi en 1994.

    Opposant depuis plus de 20 ans à Paul Kagame, qu'il a accusé d'autoritarisme et d'alimenter un sentiment anti-Hutu, Paul Rusesabagina a utilisé sa renommée hollywoodienne pour donner un écho mondial à ses positions.

    Les défenseurs des droits humains accusent le Rwanda – dirigé d'une main de fer par Paul Kagame depuis la fin du génocide de 1994 au cours duquel 800 000 personnes ont été tuées – de réprimer la liberté d'expression et l'opposition.

    Avec AFP

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    Paul Rusesabagina, héros du film "Hôtel Rwanda", face à la justice

    "Hotel Rwanda" : le parquet fait appel de la condamnation de Paul Rusesabagina

    REPORTAGE

    Procès de Paul Rusesabagina : "Les survivants ont le sentiment qu'il n'est pas un héros"

    Известия (RUS)

    Врачи назвали условие для значительного уменьшения риска смерти при гипертонии

    Ученые выяснили, что мужчины, страдающие гипертонией, но при этом поддерживающие физическую активность, меньше подвержены смерти от сердечно-сосудистых заболеваний. Исследование опубликовано в «Европейском журнале профилактической кардиологии» в четверг, 23 марта.

    По данным журнала, у мужчин с высоким кровяным давлением и при этом низким уровнем активности риск смерти от сердечно-сосудистых заболеваний был почти в два раза выше, чем у мужчин без гипертонического заболевания и с хорошей физической подготовкой.

    Те, кто при гипертонии поддерживал хорошую физическую форму, имел гораздо ниже вероятность смерти от инсульта, инфаркта, стенокардии и подобных заболеваний. Однако в сравнении со здоровым мужчиной, даже заботящиеся о своем здоровье гипертоники имеют на 55% больше вероятности умереть из-за проблем с сердцем и сосудами, отмечается в публикации.

    В заключение авторы отмечают, что мужчины, имеющие гипертоническое заболевание, обязаны проводить регулярный мониторинг артериального давление и находить время для занятия спортом.

    Быстрее, выше, синее: почему гипертония опаснее гипотонии Врачи рассказали, какое артериальное давление самое опасное

    Европейское общество кардиологов (ESC) рекомендует взрослым всех возрастов стремиться к 150–300 минутам аэробной активности средней интенсивности в неделю или 75–150 минутам аэробной активности высокой интенсивности в неделю.

    Ранее во вторник, 28 февраля, на сайте JAMA Cardiology вышел материал об ученых из Колумбийского университета, которые выяснили, что воздействие ультразвуком на определенные нервы в почках может помочь гипертоникам лучше контролировать артериальное давление.

    Valeurs Actuelles

    Des pilotes ukrainiens formés par la France sur des avions de chasse Mirage 2 000

    Après avoir fourni à l’Ukraine des canons Caesar et des blindés AMX, la France s’investit davantage dans le conflit opposant l’Ukraine à la Russie. En effet, depuis plus d’un mois, une trentaine de pilotes ukrainiens reçoit un apprentissage accéléré sur les avions de chasse français Mirage 2 000, d’après des informations du Figaro.

    Ces fleurons de l’industrie française, conçus par Dassault, faisaient déjà l’objet de nombreuses questions depuis le 28 février dernier. En effet, lors d’une audition au Sénat, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait reconnu que des discussions étaient en cours avec les Ukrainiens à propos des formations possibles sur les Mirage 2 000. Mais lorsque le sénateur Philippe Folliot avait demandé si les douze Mirage 2 000-C, qui sont actuellement stockés, pouvaient être vendus ou cédés à l’Ukraine, Sébastien Lecornu n’avait pas répondu favorablement, indiquant que l’État se concentrait sur l’envoi de munitions.

    Une nouvelle étape dans la guerre

    La décision de former des pilotes ukrainiens à ces avions de chasse n’a en effet été prise que le 8 février, avant la visite de Volodymyr Zelensky à Paris, explique le ministère de la Défense. Pour autant, le ministère indique que seule la formation de « personnels militaires aériens » a débuté sur les bases aériennes de Mont-de-Marsan et de Nancy.

    Ce faisant, la France franchit une nouvelle étape dans la coopération avec l’Ukraine, et rejoint le rang des nations qui fournissent un apprentissage aux pilotes ukrainiens, aux côtés des États-Unis et du Royaume-Uni.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    В Бибирево водитель фургона насмерть сбил мужчину на тротуаре

    Машина сбила мужчину на тротуаре на северо-востоке Москвы. Об этом сообщили в пресс-службе столичной прокуратуры в пятницу, 24 марта.

    «На улице Мурановская водитель автомобиля Fiat, двигаясь задним ходом, совершил наезд на мужчину, который от полученных травм скончался на месте», — сказали в ведомстве агентству городских новостей «Москва».

    Согласно оперативному видео, человека на тротуаре сбил фургон красного цвета.

    Прокуратура Северо-Восточного административного округа контролирует установление обстоятельств аварии и привлечение виновного лица к уголовной ответственности.

    Накануне грузовик сбил велосипедиста на перекрестке улицы Воронцово Поле и Дурасовского переулка в Москве. Об этом сообщили в пресс-службе столичного департамента транспорта и развития дорожно-транспортной инфраструктуры в четверг, 23 марта.

    21 марта автомобиль совершил наезд на пешехода на улице Летчика Бабушкина в Москве.

    На записи с моментом ДТП видно, как мужчина идет по пешеходному переходу, преодолевает две полосы. Машины притормаживают, чтобы его пропустить. Но на третьей полосе Ford Focus слишком поздно начинает снижать скорость, пытается уйти от столкновения на четвертую полосу, но сбивает пешехода.

    France24 - Monde

    Abdoulaye Bathily, représentant de l'ONU : "La plupart des acteurs libyens veulent des élections"

    Publié le : 24/03/2023 - 15:30

    Christophe BOISBOUVIER Marc PERELMAN

    Abdoulaye Bathily, représentant spécial de l'ONU pour la Libye, a présenté au Conseil de sécurité de l'ONU une nouvelle initiative pour tenter de sortir de l'impasse libyenne. Elle prévoit notamment des élections présidentielle et législatives d'ici à la fin de cette année. Abdoulaye Bathily a répondu aux questions de Marc Perelman, de France 24, et de Christophe Boisbouvier, de RFI.

    Pour le représentant spécial de l'ONU pour la Libye, la plupart des acteurs sont décidé à aller aux élections. D’ailleurs une majorité de Libyens se sont inscrit sur les listes électorales. "Il faut créer les conditions pour que la question électorale ne reste pas entre les mains de cette minorité qui bloque", estime Abdoulaye Bathily.

    Concernant les accusations d’ingérence de la part des deux chambres - la Chambre des représentants et le Haut-Conseil d'État - le représentant spécial de l'ONU assure qu’il n’y en a aucune et appelle à la responsabilité politique, morale et légale.

    Abdoulaye Bathily précise que, dans l’état actuelle de la Libye, il n’est pas acceptable que des candidats soient écartés de l’élection présidentielle. Il faut selon lui créer les conditions pour que la question électorale dépasse les rivalités internes à ces deux chambres.

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    L'Humanité

    Fréquentable

    Billet

    Maurice Ulrich

    La pression de l’actualité est telle qu’on en vient à ne plus voir ce qui se passe ailleurs. On avait dit beaucoup de mal de Giorgia Meloni, la nouvelle cheffe du gouvernement italien. Postfasciste et tout ça, admiratrice de Mussolini… Et puis l’Europe et même la France ont commencé à la trouver fréquentable. Emmanuel Macron lui-même l’a rencontrée à Rome, discrètement, il y a quelques mois, c’est dire. Les migrants ont une autre vision. Le directeur du quotidien progressiste Domani, Stefano Feltri, aussi. Il aura affaire dans quelques mois à la justice, accusé de diffamation par Mme Meloni pour avoir évoqué un éventuel favoritisme de sa part dans un contrat avec un entrepreneur. Il y a quelques jours, son journal a reçu la visite de la police. C’est un ministre qui se plaint d’avoir été cité dans une autre affaire… Les familles homoparentales ne sont pas non plus à la fête, qui voient leurs droits contestés et sont accusées par des membres du gouvernement de « détruire la famille ». Il faut se méfier de certaines fréquentations.

    le billet de Maurice UlrichGiorgia MeloniItalie
    New York Times - World

    Earthquake in Turkey and Syria

    Turkey Dispatch

    ‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks

    More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.

    People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...

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    By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac

    Photographs by Sergey Ponomarev

    Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.

    The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.

    On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.

    “We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.

    “I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.

    The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.

    The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.

    The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.

    In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.

    Deadly Quake in Turkey and Syria

    A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.

    Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.

    “We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”

    Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.

    “I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.

    On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.

    At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.

    “The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.

    Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.

    “I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.

    “We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.

    The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.

    On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.

    “I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”

    He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.

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    Valeurs Actuelles

    Le contact presse de Twitter automatisé pour envoyer un émoji “caca” comme réponse aux mails des journalistes

    Il est sûrement le milliardaire américain qui fait le plus parler de lui. Depuis son rachat du réseau social Twitter, Elon Musk enchaîne les polémiques et les annonces plus surprenantes les unes que les autres. Ce 19 mars, le patron de la plateforme a confirmé sa volonté de ne plus répondre aux journalistes. Et quoi de mieux qu’un émoji pour faire passer un message ?

    La boîte mail de l’équipe presse de la plateforme a été automatisée. Désormais, à la réception de n’importe quel message, un émoji « caca » est instantanément envoyé, rapporte BFMTV.

    press@twitter.com now auto responds with 💩

    — Elon Musk (@elonmusk) March 19, 2023

    Un service presse inexistant

    L’équipe de communication de Twitter est effectivement silencieuse depuis le mois de novembre 2022, date à laquelle elle aurait été décimée. Après avoir racheté Twitter pour 44 milliards de dollars, Elon Musk a licencié plus de 50 % de ses employés pour réduire les coûts de la société. Aujourd’hui, l’entreprise compte environ 2.000 employés.

    Le chef d’entreprise avait déjà par le passé démantelé le service presse de son autre entreprise, Tesla. Un refus catégorique donc de communiquer avec les journalistes de quelque façon que ce soit. En décembre 2022, il avait ainsi désactivé les comptes de plusieurs journalistes américains écrivant régulièrement sur Twitter, avant de finalement les réactiver après une pluie de critiques.

    Les polémiques, Elon Musk les enchaîne depuis le rachat de la plateforme. Les licenciements et démissions massifs, les changements majeurs de l’expérience utilisateur, ou bien encore la désactivation de plusieurs comptes. Des sujets dont il n’est pas prêt d’aborder avec la presse.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    МВД объявило в розыск политолога Аббаса Галлямова

    МВД России объявило в розыск политолога Аббаса Галлямова (настоящий материал касается физического лица, выполняющего функции иностранного агента Аббаса Галлямова), сообщается на сайте ведомства, в пятницу, 24 марта.

    «Галлямов Аббас Радикович, 30 мая 1972 года рождения, разыскивается по статье УК», — говорится в сообщении.

    При этом на данный момент неизвестно, по какой статье обвиняется Галлямов.

    Бывший чиновник из Башкирии, политолог Галлямов был внесен в реестр иноагентов 10 февраля текущего года. Причиной стало распространение им материалов, для неограниченного круга лиц, созданных иностранными агентами, высказывания против проведения Россией спецоперации на Украине, а также за участие в качестве эксперта и респондента на площадках, предоставляемых иностранными структурами.

    France24 - Monde

    Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 20 mars

    Publié le : 24/03/2023 - 14:59

    FRANCE 24 Suivre
    • Olivier Dubois a été libéré et est arrivé le 20 mars à l'aéroport de Niamey, au Niger, avant de rentrer en France le 21 mars. Le journaliste a été otage de jihadistes au Mali pendant près de deux ans (711 jours de détention). "Je n'ai pas été maltraité, ni humilié, ni frappé, ni quoi que ce soit", a-t-il déclaré à l'AFP peu après son arrivée sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris. "Il y a eu des moments difficiles mais pas physiques comme certains ont pu le vivre".

    • L'opposant sénégalais Ousmane Sonko a dénoncé, le 20 mars, une nouvelle tentative d'assassinat à son encontre. Hospitalisé cinq jours après avoir respiré du gaz lacrymogène envoyé par les forces de l'ordre lors de son transfert forcé vers le tribunal de Dakar, l'adversaire le plus en vue de Macky Sall accuse ce dernier d'avoir tenté de l'empoisonner. Le même jour, le président sénégalais a maintenu ouverte la question de sa candidature à un troisième mandat en 2024. Dans un entretien accordé à L'Express, il a fait valoir que seuls des facteurs politiques, et non pas constitutionnels, l'empêcheraient de se présenter, quoi qu'en disent ses adversaires.

    • Le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti des autorités rebelles du Tigré, a été retiré le 22 mars de la liste des entités terroristes par le Parlement éthiopien. Le TPLF était classé terroriste depuis le 6 mai 2021, plusieurs mois après le début d'un conflit avec le gouvernement fédéral – auquel a mis fin un accord de paix signé en novembre dernier. La commission de l'ONU chargée d'enquêter sur les accusations de violations répétées des droits humains au Tigré a récemment affirmé avoir "des motifs raisonnables de croire que toutes les parties au conflit (forces éthiopiennes et érythréennes comme forces rebelles) ont commis des crimes de guerre et des violations des droits humains".

    Le président Kaïs Saïed ravive une controverse frontalière avec la Libye

    Calcul politique ? Rodomontade populiste ? Tunisiens et Libyens continuent de s’interroger sur la dernière polémique provoquée la semaine dernière par les propos du président Kaïs Saïed sur les bénéfices du champ pétrolier libyen de Bouri et un litige frontalier réglé dans les années 1980 par la Cour de justice internationale, à la demande des deux voisins.

    Le président Kaïs Saïed ravive une controverse frontalière avec la Libye. © Studio graphique FMM

    RD Congo : le calvaire des femmes d’un camp de déplacés du Nord-Kivu

    Dans l’Est de la RD Congo, près de 800 000 personnes ont été déplacées dans la province du Nord Kivu. En cause, le conflit lié au M23, soutenu selon l’ONU par le Rwanda voisin. Autour de Goma, les camps de déplacés se multiplient et les conditions de vie y sont difficiles – en particulier pour les femmes, de plus en plus nombreuses à briser le silence et à témoigner des viols qu'elles subissent alors qu’elles s'occupent des tâches domestiques.

    Burkina Faso : à Ouagadougou, un golf écologique résiste à l'épreuve du temps

    À Ouagadougou existe un terrain de golf unique en son genre. Ici, pas de pelouses soigneusement arrosées, mais de la terre et des cailloux : le "green" est donc remplacé par un "brown". "Le Burkina Faso, c’est un pays où on a besoin de l’eau. C’est une denrée très chère, donc nous ne pouvons pas nous permettre de faire des forages ici", explique Salif Samaké, président du Golf Club de Ouagadougou.

    Tshé Tshé, membre du Fulu Miziki Kolektiv : "On ne veut pas que l'Afrique soit la poubelle du monde"

    Les Fulu Miziki Kolektiv fabriquent leurs instruments et leurs tenues de scène à partir de matériaux et de déchets récupérés dans les rues de Kinshasa, en RD Congo. Pas d’électronique, mais un groove unique. Leur nom signifie "musique des poubelles", en lingala. Tshé Tshé, membre de ce groupe musical hors du commun, parle de son message panafricain sur la situation écologique du continent.

    Cameroun : la ruée vers l'eau potable à Douala

    "L'eau potable dans la ville de de Douala, c'est comme un trésor", explique Cédric Meka, venu remplir des bombonnes d'eau tirée directement du sous-sol par un forage privé à la brasserie Guinness de Bassa, la capitale économique du Cameroun. Mais la demande en eau est supérieure à l'offre, et avec les forages privés qui se multiplient, les risques sanitaires suivent cette tendance.

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    Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 13 mars

    Récap

    Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 6 mars

    Récap

    Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 27 février

    L'Humanité

    Retraites. Même adoptée, la loi peut être retirée

    Actu

    Les opposants à la réforme brandissent le précédent du CPE pour rappeler que sa validation à l’Assemblée ne siffle pas la fin du match.

    Cyprien Caddeo

    La démocratie a parlé : circulez, il n’y a plus rien à voir. C’est en somme le message que martèlent les macronistes depuis l’adoption de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, le 20 mars, suite à l’échec des motions de censure. Le bras de fer entre le gouvernement et le mouvement social serait désormais caduc : Élisabeth Borne estime même avoir « le droit d’employer le mot victoire ».

    En mars 2006, entre un et trois millions de personnes dans les manifestations

    C’est oublier l’histoire sociale récente. Nombre d’opposants à la réforme brandissent l’exemple du mouvement contre le contrat première embauche (CPE), en 2006, pour rappeler que la partie n’est pas finie : « Une loi votée n’est pas forcément appliquée », en conclut Philippe Martinez (CGT).

    Les similitudes sont en effet frappantes. Comme pour les retraites en 2023, la loi portée par le premier ministre Dominique de Villepin est adoptée en février 2006 avec recours au 49.3. Mais les mobilisations ne faiblissent pas.

    Au mois de mars, il y a toujours entre un et trois millions de personnes dans les manifestations, et les heurts avec la police se multiplient. Le climat d’asphyxie force le président Chirac à intervenir pour suspendre la mesure. Elle sera ensuite abandonnée. Toute ressemblance avec des événements en cours n’est donc pas fortuite.

    Un référendum pour refroidir les ardeurs du gouvernement

    Plus récent encore : la mise en échec de la privatisation des Aéroports de Paris (ADP). Votée dans le cadre de la loi Pacte en avril 2019, celle-ci ne s’est jamais concrétisée. L’article en question a d’abord été bloqué par la tentative de référendum d’initiative partagée (RIP) lancée par des parlementaires de gauche comme de droite.

    Le RIP a échoué à réunir les 4,7 millions de signatures d’électeurs nécessaires à son déclenchement, mais 1,1 million l’ont tout de même paraphé. Suffisant pour refroidir les ardeurs du gouvernement : celui-ci met définitivement le projet à la poubelle en mars 2020, ayant désormais d’autres virus à fouetter.

    Le fait qu’une loi soit adoptée n’oblige donc en rien qu’elle soit un jour appliquée. Emmanuel Macron peut encore appuyer sur le bouton stop.

    Sur le plan juridique, il faut d’abord que la réforme soit promulguée par le président de la République, puis accompagnée de mesures d’application. Selon un rapport du Sénat daté de 2016, ce sont d’ailleurs en moyenne 30 % des articles votés qui ne se concrétisent jamais.

    La faute, souvent, à une très grosse inflation législative qui empêche l’administration de suivre le rythme. Mais aussi, parfois, à une mobilisation sociale victorieuse dans les prolongations, bien après le vote.

    Réforme des retraitesMobilisations retraitescpe
    Valeurs Actuelles

    [Edito] Agnès Verdier-Molinié : « La fin de l’argent magique, c’est aussi la fin du déni »

    C’est la fin… la fin de l’argent magique. Indéniablement, cela accélère le calendrier des réformes, qui tout d’un coup deviennent plus urgentes. Beaucoup plus qu’elles ne l’étaient l’an dernier. On le voit bien à l’insistance du gouvernement pour faire passer une réforme des retraites avec report de l’âge de départ à 64 ans alors que la même majorité y était opposée pendant le précédent quinquennat. Emmanuel Macron a lui-même expliqué l’urgence financière devant le Conseil des ministres convoqué jeudi dernier avant l’utilisation du 49.3 : « Je considère qu’en l’état, les risques financiers, économiques, sont trop grands. Et je vous autorise donc à utiliser le 49.3. »

    Pourquoi n’avoir pas dit que, dès cette année 2023, nous risquons de graves problèmes de financement de nos services publics et de nos retraites ?

    Oui, les risques financiers qui pèsent sur la France sont énormes et, jusque-là, le gouvernement n’avait pas été très clair dans sa communication sur le sujet. Pourquoi n’avoir pas dit plus tôt que les nuages financiers sont déjà au-dessus de nos têtes et pas seulement en 2027 ou 2030 ? Que nous risquons une attaque des marchés sur la dette de la France ?

    Le gouvernement est resté dans le flou, ces derniers mois, en ne disant pas la vraie raison de la réforme des retraites : éviter la dégradation de la note de la France par les agences de notation et, derrière, un emballement des taux et une explosion du coût annuel de la dette qu’on ne pourrait pas payer.

    ​Pourquoi n’avoir pas dit clairement, au début des débats sur la réforme des retraites, que, dès cette année 2023, nous risquons de graves problèmes de financement de nos services publics, de nos retraites et des salaires des fonctionnaires, car les taux sur la dette française augmentent ? Bientôt 60 milliards d’euros en budgétaire alors que nous étions à 39 milliards en 2019.

    Nous avons des taux d’intérêt qui tutoient maintenant les 3 % sur la dette à dix ans (ils étaient encore négatifs début 2021) et qui pourraient monter en flèche si les investisseurs dans la dette française perdaient confiance. Dans ces temps troublés où la moindre étincelle peut mettre le feu aux marchés, ce serait bien pour nous tous de ne pas tester cette hypothèse.

    La fin de l’argent magique, c’est aussi l’atterrissage dans la réalité.

    ​Ce n’est pas un petit sujet, car une crise de la dette peut survenir à tout moment en France. Et pour rassurer les investisseurs qui nous prêtent gentiment sur la totalité des administrations publiques autour de 300 milliards d’euros par an, il faut expliquer comment nous allons – et pouvons ! – redresser les comptes de la France. Et comment nous allons le faire. La fin de l’argent magique, c’est aussi l’atterrissage dans la réalité.

    Cela aurait été même mieux pour la France et les Français que cela survienne plus tôt, afin que le réveil soit plus précoce. Nous aurions alors gaspillé moins d’argent public pendant le Covid et pendant la crise énergétique. En arrêtant le travail, en arrêtant la production et en faisant des chèques à gogo. La Banque centrale européenne (BCE), avec la bénédiction des gouverneurs des banques centrales nationales, a tout fait pour prolonger l’anesthésie en maintenant des taux bas, voire négatifs, le plus longtemps possible, en rachetant des dettes publiques au maximum du maximum de ce qu’elle pouvait faire.

    ​C’est l’inflation qui a sonné la fin de la partie de l’argent magique, car on ne peut pas à la fois maintenir des taux bas et racheter des dettes publiques au niveau de la Banque centrale, tout en faisant semblant de vouloir contrer l’inflation. Tout 2021, la BCE a fait la politique de l’autruche, mais, en 2022, il a bien fallu qu’elle se rende à l’évidence. L’inflation n’allait pas caler toute seule. Il a tout de même fallu attendre juillet 2022, après les élections françaises, pour que la BCE remonte ses taux de 0,5 point, une première depuis 2011 face à l’inflation galopante. Marquant ainsi la fin de l’ère des taux d’intérêt négatifs en zone euro. Alors que la Fed avait commencé en mars 2022 sa remontée des taux et annoncé six hausses à venir…

    En infantilisant les Français, on les braque.

    ​Bref, la fin de l’argent magique c’est aussi la fin du déni. C’est le début d’une phase qui sera une phase fondamentale pour la France. La phase pendant laquelle nous pouvons retrouver une prospérité en choisissant le bon chemin, celui d’une vraie revue des dépenses dans laquelle l’utilisation de chaque euro d’argent public sera enfin évaluée et remise en question par le Parlement. Celui d’une vraie trajectoire financière de redressement (nous n’en avons plus). Cela passera peut-être par un gouvernement de coalition large pour pouvoir faire voter les textes au Parlement. C’est possible dans beaucoup de pays voisins, pourquoi pas en France ?

    ​Pour associer nos compatriotes à cet effort de chasse au gaspi, il conviendra de mieux leur expliquer les enjeux majeurs. Et arrêter de planquer sous le tapis les sujets qui fâchent pendant les campagnes électorales. En infantilisant les Français, on les braque, en leur expliquant les effets de la fin de l’argent magique sans rien travestir, on peut les responsabiliser et les associer aux réformes. À bon entendeur !

    *Agnès Verdier-Molinié est directrice de la Fondation Ifrap.

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    Valeurs Actuelles

    “J’en appelle au gouvernement”

    Valeurs actuelles. Crise de l’offre, des conditions de financement, ajout de normes environnementales, l’effondrement du marché du logement neuf est-il profond et durable ?

    Pascal Boulanger. ​La promotion immobilière est confrontée, depuis les dernières élections municipales de 2020, à une crise de l’offre. Les maires délivrent de moins en moins de permis. À cela vient se surajouter, depuis septembre 2022, une crise de la demande, qui s’explique par la hausse des taux, l’application du taux d’usure, les restrictions d’accès au crédit appliquées par certains réseaux bancaires. Les particuliers, les bailleurs sociaux, les investisseurs institutionnels ont déserté le marché du neuf. C’est un fait. Parce qu’elle est multifactorielle, cette crise, en l’absence de mesures fortes et immédiates, sera profonde et durable.

    ​Pourquoi n’arrive-t-on plus à construire suffisamment de logements neufs ?

    ​L’adage “maire bâtisseur, maire battu” s’est confirmé lors des dernières élections municipales. De nombreux maires, notamment dans de grandes métropoles, se sont fait élire sur un programme visant à ne plus construire. Sans compter que les plans locaux d’urbanisme, pourtant votés par les collectivités, ne sont appliqués qu’à hauteur de 65 %. Cela veut dire que là où l’on peut construire 100 logements neufs, seulement 65 sortent de terre.

    Il faut se mobiliser pour rendre le « pouvoir d’habiter » à nos concitoyens.

    ​Moins de permis délivrés et des opérations moins denses expliquent pourquoi on ne construit pas suffisamment. Une étude de l’ESCP Junior Conseil, début 2023, évalue les besoins à 450 000 logements neufs par an. Or, seulement 370 000 logements sont construits en moyenne chaque année. Au lieu de résorber le déficit, on le creuse.

    ​Cette crise va-t-elle entraîner une répercussion à la hausse du coût d’acquisition ou des loyers ?

    ​C’est d’ores et déjà le cas. Les dépenses liées au logement peuvent représenter 30 %, voire 40 %, du budget des ménages, notamment pour les plus modestes.

    ​Pour permettre à nos concitoyens de retrouver du pouvoir d’achat, il faut se mobiliser pour leur rendre le “pouvoir d’habiter”. Il y a trente ans, les jeunes couples pouvaient acquérir leur premier logement. C’est hélas de moins en moins vrai aujourd’hui.

    ​Vous en appelez au président de la République, quelles sont vos solutions ?

    ​La FPI a lancé un cri d’alarme lors de son congrès de Strasbourg, le 7 juillet 2022, en préconisant la mise en œuvre de mesures fortes et immédiates destinées à aider les parties prenantes de l’acte de construire (maires, acquéreurs, professionnels de l’immobilier). La FPI propose de flécher une part de la TVA immobilière (perçue sur la vente des logements collectifs neufs) vers les communes bâtisseuses pour tout logement construit au-delà de la moyenne de production constatée sur les trois dernières années. Cette mesure créera un choc psychologique. Le “héros” de la ville ne sera plus celui qui aura empêché un projet de se réaliser, mais au contraire le maire qui, grâce à ces moyens financiers complémentaires, aura la capacité financière de rénover une école, construire une crèche, entretenir les équipements sportifs, etc.

    ​Depuis septembre, il est également nécessaire d’intervenir pour soutenir la demande, c’est-à-dire les acquéreurs. De nombreuses mesures, qui seraient temporaires pour relancer la machine, sont sur la table : pourquoi ne pas supprimer le taux d’usure ? Pourquoi ne pas prévoir une mesure fiscale forte et elle aussi temporaire en faveur des particuliers ? L’heure n’est pas à la réflexion, mais à l’action.

    Retrouvez l’intégralité de cet entretien sur www.valeursactuelles.com.

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    France24 - Monde

    Promesses et lobbying : comment TikTok veut se faire aimer aux États-Unis

    Publié le : 23/03/2023 - 18:06

    Sébastian SEIBT Suivre Matthieu MABIN

    Le Congrès américain auditionnait jeudi Chew Shou Zi, le PDG de TikTok – épilogue d'une longue bataille menée par le réseau social chinois, qui l'a vu dépenser des milliards de dollars pour tenter de prouver aux Américains qu'ils peuvent lui faire confiance. En vain ?

    C'est un face-à-face aux ramifications technologiques, culturelles, politiques et diplomatiques qui se tenait au Congrès américain, jeudi 23 mars. Chew Shou Zi, le PDG de TikTok, y joue l'avenir de ce réseau social d'origine chinoise face à des élus américains qui veulent savoir si la sécurité nationale américaine est en danger.

    "L'enjeu est gigantesque pour Chew Shou Zi, car s'il répond mal, cela peut faire basculer une majorité de législateurs en faveur de la vente forcée de TikTok a un partenaire américain ou de son interdiction pure et simple sur le territoire américain", résume Hamza Mudassir, cofondateur du cabinet britannique de conseils pour start-up Platypodes et professeur de stratégie entrepreneurial à l'université de Cambridge. 

    TikTok joue gros

    Une telle issue serait un gouffre financier pour le réseau social favori des ados, puisque les États-Unis représentent "entre 30 % et 40 % du chiffre d'affaires global de l'entreprise", poursuit cet expert. 

    Mais Chew Shou Zi ne joue pas l'avenir de son application simplement sur cette audition. Elle représente le point d'orgue d'une bataille d'influence menée en coulisse depuis des années par TikTok pour essayer d'apaiser les craintes des autorités américaines.

    Le climat politique s'est soudainement tendu pour l'appli en 2020 alors que Donald Trump résidait encore à la Maison Blanche. Le président milliardaire avait décidé d'interdire le réseau social et de le vendre à une société américaine. Le tout au seul motif que l'application était chinoise et que le chantre du Make America great again était en croisade contre tout ce qui venait de Chine. TikTok est, en effet, la version "occidentale" de Douyin, une application créée par le géant chinois de l'intelligence artificielle ByteDance.

    TikTok avait été sauvé à cette époque par la justice américaine, qui avait annulé le décret de Donald Trump. Mais le réseau social, échaudé par cet épisode, s'était alors attelé à la mise en place de son "Project Texas", nom de code pour son offensive de charme aux États-Unis.

    Il s'agit d'un vaste éventail de mesures censées démontrer que TikTok a coupé le cordon ombilical avec ByteDance, et donc ne serait plus à la merci de l'interventionnisme de Pékin, principale inquiétude à Washington. 

    Ce plan d'attaque est détaillé dans un document de 90 pages remis en 2022 à l'administration américaine et dont certains détails ont été dévoilés à un petit groupe de journalistes américains et de spécialistes des questions de protections de données en janvier de cette année. 

    Sauver le soldat TikTok depuis le Texas

    L'opération passe par deux initiatives principales : la mise en place d'une structure 100 % américaine, avec un personnel 100 % américain, et la remise des clefs de l'accès aux données des utilisateurs américains de TikTok à un partenaire de "confiance". C'est le géant Oracle – dont le siège est au Texas, d'où le nom de code du projet – qui doit devenir le gardien des données du réseau social sur le sol américain.

    Le premier volet de ce plan a été achevé avec la création de TikTok U.S. Data Security Inc. (USDS) dès juillet 2022. Cette filiale américaine du réseau social doit s'occuper de l'accès aux données et de la modération du contenu, c'est-à-dire "les principales questions qui peuvent relever de la sécurité nationale américaine", souligne le blog juridique Lawfare, qui a été convié à la présentation de Project Texas par TikTok.

    L'administration américaine est censée avoir un droit de regard direct sur tous les employés embauchés par cette structure. Elle peut notamment mener des enquêtes sur les antécédents de ces salariés, afin de s'assurer qu'aucun espion chinois ne s'est glissé dans l'entreprise.

    Le volet protection des données est plus technique, et TikTok a ouvert aux États-Unis des "centres de transparence" pour montrer concrètement comment des employés de d'Oracle pourront vérifier qu'aucune information personnelle d'un ressortissant américain ne soit transférée vers ByteDance. 

    Oracle pourra vérifier qu'il n'y a rien de suspect dans le code de l'algorithme de TikTok et s'assurer qu'il n'y a pas de changement de l'application qui permettrait à la Chine d'exercer une forme de censure sur les contenus vus aux États-Unis.

    Bataille de lobbying

    En tout, "c'est un effort très coûteux pour TikTok, qui veut dépenser 1,5 milliard de dollars pour mettre en place le Project Texas. C'est aussi un plan très complet, mais il n'est pas sûr du tout que cela va suffire", assure Hamza Mudassir.

    Le problème pour ce réseau social vient du fait que "les États-Unis, culturellement, n'abordent pas la question TikTok sous l'angle de la protection des données, mais essentiellement en invoquant le menace à la sécurité nationale", résume Luca Mattei, spécialiste des questions de protection des données pour l'International Team for the Study of Security (ITSS) Verona, un collectif international d'experts des questions de sécurité internationale.

    "Je ne vois pas trop ce que la Chine pourrait faire de tellement grave avec les données d'Américains. Mais ce qui est plus inquiétant, c'est l'utilisation de TikTok à des fins de propagande", a affirmé au site Buzzfeed Adam Segal, directeur du programme sur la réglementation du cyberespace du Council on Foreign Relation, un cercle de réflexion américain. Il craint surtout que la Chine demande à ByteDance d'inonder TikTok de contenus de propagande à destination du public nord-américain.

    Une inquiétude que TikTok "ne pourra jamais apaiser à 100 % avec des solutions techniques, car il est impossible de prouver que ByteDance n'a plus aucun accès ou influence sur les opérations aux États-Unis", explique Hamza Mudassir. 

    C'est pourquoi, outre le Project Texas, TikTok a lancé une vaste campagne de lobbying. "ByteDance a dépensé 5,3 millions de dollars pour faire passer son message à Washington en 2022. Seul Meta [Facebook], Amazon et Alphabet [maison mère de Google] ont dépensé plus", souligne le New York Times. 

    Dans les semaines qui ont précédé son audition au Congrès, le PDG de TikTok a tout fait pour rencontrer personnellement chacun des élus appelés à lui poser des questions. "On n'a pas l'habitude d'avoir un face-à-face avec un PDG d'un puissant groupe tech comme ça", a reconnu Lori Trahan, une élue démocrate du Massachusetts, interrogée par le Washington Post. 

    Mais là encore, TikTok se heurte à un obstacle : le lobbying des géants américains du Net contre eux. Des groupes bien mieux implantés à Washington, comme Facebook, "ont soutenu aux élus que TikTok représentait bel et bien une menace pour la sécurité nationale", a constaté le New York Times.

    C'est de bonne guerre, estime Hamza Mudassir. "TikTok est devenu bien plus populaire qu'eux auprès des jeunes et ces grands groupes ont tout intérêt à pousser leur rival en eaux troubles", estime-t-il. 

    La guerre des données

    Et l'audition qui se déroule au Congrès ne concerne, en réalité, pas que les États-Unis. "Si ça se passe mal et qu'au final les États-Unis décident d'interdire TikTok, tous les alliés de Washington, à commencer par le Royaume-Uni, vont suivre cet exemple", assure Hamza Mudassir. Le Parlement britannique a d'ailleurs annoncé jeudi, pendant l'audition de Chew Shou Zi, l'interdiction de TikTok sur tous ses appareils, une semaine après une annonce similaire du gouvernement.

    Ce qui se joue à Washington dépasserait même le cas TikTok. "Les arguments qui sont développés dans cette histoire reflète le débat plus large sur la gouvernance des données et notamment la tendance actuelle au protectionnisme en la matière", assure Luca Mattei. 

    De plus en plus de pays, comme les États-Unis, veulent avoir un contrôle sur la destination des données personnelles exploitées par des groupes étrangers. Ce n'est pas un hasard si, à Washington, "il y a un rare consensus entre démocrates et républicains sur la question de TikTok", note Luca Mattei. 

    L'affaire TikTok prouve ainsi qu'aujourd'hui, la protection des données personnelles n'est plus seulement une question de vie privée, mais aussi de souveraineté nationale ou d'affrontement géopolitique. Même s'il s'agit de vidéos souvent plutôt futiles, du moins comparé à un conflit géopolitique sino-américain pour le leadership technologique mondial.

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    Washington menace d’interdire TikTok si l’application reste aux mains du Chinois ByteDance

    La Nouvelle-Zélande va bannir TikTok des appareils de ses députés

    La chronique de l’éco

    TikTok, dans le viseur des Européens, en offensive de charme auprès des autorités

    Известия (RUS)

    Эксперты предрекли «Ашану» судьбу Leroy Merlin

    Эксперты не исключают, что «Ашан», который так же, как и Leroy Merlin, входит в «Ассоциацию семьи Мюлье», к лету может быть передан российскому менеджменту. Об этом «Известиям» 24 марта заявил партнер и руководитель департамента оценки и консалтинга CMWP Константин Лебедев.

    «Основная задача таких сделок — показать с юридической точки зрения, что материнская компания не имеет отношения к российскому подразделению и РФ. Есть вероятность, что Leroy Merlin придется поменять и российское название ООО «Леруа Мерлен Восток» — тогда придется создать новое ООО с новыми учредителями», — сказал он.

    По его мнению, скорее всего, передача магазинов будет на безденежной основе. Дело в том, что сейчас материнская компания не может использовать деньги, которые зарабатывают российские магазины. Но деньги должны использоваться, в таких случаях управление передается российскому менеджменту, чтобы они продолжали заниматься развитием сети, открывали новые магазины, добавил Лебедев.

    Что за бренд: сети уберут с полок копии товаров зарубежных марок Кто и почему сейчас создает такую продукцию и есть ли на нее спрос

    Ранее 24 марта французская группа Adeo сообщила о намерении передать магазины Leroy Merlin локальному менеджменту. Руководитель направления по связям с общественностью Leroy Merlin Лола Сатторова в беседе с «Известиями» рассказала, что торговые точки продолжат работу, рабочие места будут сохранены.

    В этот же день статс-секретарь — замминистра промышленности и торговли РФ Виктор Евтухов назвал решение Adeo цивилизованным и добавил, что в министерстве будут «следить за событиями и помогать российским управленцам». Он также подчеркнул, что сеть не только продолжит работать, но и планирует открывать новые магазины.

    L'Humanité

    Analía Kalinec, l’Argentine « désobéissante »

    Un jour avec

    Fille d’Emilio Kalinec, connu comme le « docteur K » durant la dictature militaire, elle a créé un collectif, Histoires désobéissantes, pour permettre aux proches de témoigner des crimes d’un de leurs proches.

    Anne Dominique

    Buenos Aires (Argentine), correspondance particulière.

    Petite, Analía Kalinec vivait dans une bulle. « Je suis née en pleine dictature (de Jorge Rafael Videla entre 1976 et 1983 – NDLR), mais j’ai vécu une enfance heureuse », nous explique l’institutrice et psychologue de 44 ans, qui nous reçoit à son domicile de Buenos Aires. « Je passais mes journées avec ma mère et mes trois sœurs, se souvient-elle, nous ne regardions pas le journal télévisé mais des telenovelas. » Son père, un policier, était pris par son travail pendant la semaine. « Il était affectueux », dit-elle, alors qu’elle termine son petit déjeuner attablée dans la cuisine, ce dimanche matin. Les week-ends, il lui racontait souvent une histoire qui la faisait rire aux éclats : celle de la Petite Queue de coton. Il s’agissait d’un petit lapin qui roulait à toute allure en trottinette. Sa mère lui demande de ralentir, mais il désobéit et finit par tomber et se blesser la queue. La morale de l’histoire est restée gravée dans sa tête. « Je faisais tout pour ne pas décevoir mon père, bien me comporter, et avoir de bonnes notes », se souvient Analía.

    Un tortionnaire dans des centres de détention clandestins

    Inévitablement, la « bulle » de la jeune femme finit par éclater alors qu’elle a 24 ans. En 2005, vingt-deux ans après le retour à la démocratie en Argentine, Analía reçoit un appel de sa mère. Elle lui apprend que son père vient d’être arrêté dans le cadre de la réouverture des poursuites, par le gouvernement péroniste de Nestor Kirchner (2003-2007), contre les crimes commis pendant la dictature. Ces dernières avaient été interrompues par les lois dites du « point final », votées en 1986, sous la pression des militaires durant l’administration du président du Parti radical Raul Alfonsín (1983-1989). Analía découvre alors que son père, Emilio Kalinec, était aussi connu comme le « docteur K ». Pendant la dictature, il a séquestré, torturé et assassiné de nombreuses personnes dans des centres de détention clandestins. Condamné à perpétuité en 2010, il purge aujourd’hui sa peine dans la prison d’Ezeiza, à Buenos Aires.

    Face à la cruauté de son père, Analía Kalinec ne peut plus lui « obéir ». « Je suis un être humain avant d’être “la fille de” », nous dit-elle. La jeune femme s’engage alors auprès des organisations de droits humains qui se battent toujours pour connaître le sort des 30 000 disparus et près de 500 bébés volés pendant la dictature. À la suite de la médiatisation de l’histoire d’Analía, d’autres proches de tortionnaires la contactent. Ensemble, ils fondent, le 25 mai 2017, le premier collectif de proches de génocidaires : Histoires désobéissantes. « Nous sommes 150 à être entrés en contact et 34 à militer dans le collectif », calcule la jeune femme avec fierté.

    Histoires désobéissantes plaide notamment pour que les enfants de personnes accusées de crime contre l’humanité puissent participer au procès de leurs parents. Comme dans d’autres pays, « le Code de procédure pénale argentin interdit à un enfant de témoigner ou de s’exprimer contre ses parents. Sauf si le crime est commis contre l’enfant lui-même ou un parent », s’indigne Analía. Or, «  il y a peut-être un élément d’information que nous pourrions apporter qui peut aider… cette petite pièce du puzzle qui manque » pour élucider certains crimes.

    « Il est difficile de remettre en cause un membre de sa famille »

    Cette loi incarne « cet imaginaire social (patriarcal) qui impose le devoir de loyauté » envers sa famille, analyse l’institutrice. Comme d’autres membres du collectif, la famille d’Analía n’a pas supporté sa « désobéissance ». Après le décès de sa mère, en 2015, son père et deux de ses sœurs ont lancé une procédure judiciaire, toujours en cours, pour la déclarer « indigne » et la priver de son héritage. Leur argumentaire invoque le quatrième commandement de la Bible : « Tu honoreras ton père et ta mère. » « Ce n’est qu’au commandement suivant, le cinquième, que la Bible interdit de tuer », rappelle-t-elle.

    Aujourd’hui, Analía souhaite développer le collectif des « désobéissants » à l’échelle mondiale. Des antennes ont déjà été créées au Chili, en Uruguay, au Brésil, au Paraguay, au Salvador et même en Espagne. En octobre 2021, elle a voyagé en Allemagne dans l’espoir que les descendants de nazis s’unissent à leur tour pour répudier les crimes d’un membre de leur famille. « Que faire quand nous sommes la fille, le fils, la sœur, le frère d’un criminel qui, après avoir torturé et assassiné, rentre chez lui ? » interroge-t-elle. « Nous (le collectif) disons qu’il faut désobéir. Mais il est très difficile de remettre en cause un proche. C’est pourquoi nous donnons tant d’importance à la diffusion du collectif, car nous savons qu’il peut aider quelqu’un d’autre à se poser cette question. » ​​​​​​​

    Un jour avecArgentinedictature argentine
    New York Times - World

    Ferrari, Prada y hambre: la visión socialista de Venezuela se tambalea

    Tras años de escasez extrema, algunos venezolanos viven con lujos mientras otros sobreviven con dificultad. El país se ha convertido cada vez más en una nación de ricos y pobres.

    Servicio en Altum, un restaurante que pende de una grúa en Caracas, Venezuela. Credit...

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    Por Isayen Herrera y Frances Robles

    Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

    Isayen Herrera y Adriana Loureiro Fernandez reportearon desde Caracas, Venezuela. Frances Robles reporteó desde Key West, Florida.

    CARACAS, Venezuela — En la capital, una tienda vende bolsos de Prada y un televisor de 110 pulgadas por 115.000 dólares. No muy lejos, un concesionario de Ferrari ha abierto, y un nuevo restaurante permite que los comensales acomodados disfruten de una comida sentados encima de una grúa gigantesca con vistas a la ciudad.

    “¿Cuándo fue la última vez que hicieron algo por primera vez?”, gritaba por el micrófono el anfitrión del restaurante a los clientes emocionados, mientras cantaban una canción de Coldplay.

    Esto no es Dubái ni Tokio, sino Caracas, la capital de Venezuela, donde una revolución socialista prometió igualdad y el fin de la burguesía.

    La economía de Venezuela colapsó hace casi una década, lo que provocó un enorme flujo de emigrantes en una de las peores crisis de la historia moderna de América Latina. Ahora hay indicios de que el país se está asentando en una nueva y rara normalidad, con productos cotidianos fácilmente disponibles, una pobreza que empieza a disminuir y asombrosas áreas de opulencia.

    Esto ha dejado al gobierno socialista del presidente autoritario de Venezuela, Nicolás Maduro, liderando un país en el que la economía está mejorando, la oposición batalla por unirse y Estados Unidos ha comenzado a reducir las sanciones petroleras que habían contribuído a obstaculizar las finanzas.

    Las condiciones siguen siendo terribles para una gran parte de la población, y aunque la hiperinflación que paralizó la economía se ha moderado, los precios siguen triplicándose anualmente, una de las peores tasas del mundo.

    Pero con la relajación por parte del gobierno de las restricciones al uso de dólares estadounidenses para hacer frente al colapso económico de Venezuela, la actividad empresarial está volviendo al que fue el país más rico de la región.

    Como resultado, Venezuela es cada vez más un país de ricos y pobres, y una de las sociedades más desiguales del mundo, según Encovi, una respetada encuesta nacional realizada por el Instituto de Investigaciones Económicas y Sociales de la Universidad Católica Andrés Bello.

    Maduro se ha jactado de que la economía creció un 15 por ciento el año pasado, con respecto al anterior, y de que la recaudación de impuestos y las exportaciones también aumentaron, aunque algunos economistas subrayan que el crecimiento de la economía es engañoso porque se produjo tras años de enormes caídas.

    Por primera vez en siete años, la pobreza está disminuyendo: la mitad del país vive en la pobreza, frente al 65 por ciento en 2021, según la encuesta de Encovi.

    Pero la encuesta también reveló que los venezolanos más ricos eran 70 veces más ricos que los más pobres, lo que pone al país a la par con algunos países de África que tienen las tasas más altas de desigualdad en el mundo.

    Y el acceso a los dólares estadounidenses está limitado a personas con vínculos al gobierno o a quienes están involucrados en negocios ilícitos. Un estudio del año pasado de Transparencia Internacional, una organización anticorrupción, halló que negocios ilegales como el contrabando de comida, gasolina, personas y gas representaban más del 20 por ciento de la economía venezolana.

    Aunque algunas zonas de Caracas están llenas de residentes que pueden adquirir una creciente variedad de productos importados, uno de cada tres niños en toda Venezuela sufría desnutrición en mayo de 2022, según la Academia Nacional de Medicina.

    Alrededor de siete millones de personas se han dado por vencidas y han huido de su patria desde 2015, según las Naciones Unidas.

    A pesar del nuevo mensaje del gobierno de Maduro —“Venezuela se arregló”—, muchos sobreviven con el equivalente a solo unos pocos dólares al día, y los empleados del sector público han salido a la calle para protestar por los bajos salarios.

    “Tengo que hacer maromas”, dijo María Rodríguez, de 34 años, analista de laboratorio médico en Cumaná, una pequeña ciudad ubicada a 400 kilómetros al este de la capital. Rodríguez dice que, para pagar la comida y la matrícula escolar de su hija, dependía de dos trabajos, un negocio paralelo de venta de productos de belleza y el dinero de sus familiares.

    Yrelys Jiménez, profesora de preescolar con estudios universitarios en San Diego de los Altos, una localidad ubicada a media hora en coche al sur de Caracas, bromeaba diciendo que su salario mensual de 10 dólares significaba “pan para hoy y hambre para mañana”. (El restaurante que permite que los comensales coman a 45 metros sobre el suelo cobra 140 dólares por comida).

    A pesar de estas penurias, Maduro, cuyo gobierno no respondió a las solicitudes de comentarios, se ha centrado en promover los crecientes indicadores económicos del país.

    “Parece que el enfermo se recupera, se para, camina y corre”, dijo Maduro en un discurso reciente, comparando a Venezuela con un paciente de hospital que se cura repentinamente.

    El cambio de estrategia de Estados Unidos hacia Venezuela ha beneficiado en parte a su gobierno.

    En noviembre, después de que el gobierno de Maduro accediera a reanudar las conversaciones con la oposición, el gobierno de Biden concedió a Chevron una licencia de seis meses, prorrogable, para extraer petróleo en Venezuela. El acuerdo estipula que los beneficios se utilicen para pagar las deudas que el gobierno venezolano tiene con Chevron.

    Y, mientras Estados Unidos sigue prohibiendo las compras a la petrolera estatal, el país ha aumentado las ventas de petróleo en el mercado negro a China a través de Irán, según los expertos en energía.

    Maduro también está saliendo del aislamiento de sus vecinos latinoamericanos porque un giro regional hacia la izquierda ha provocado el deshielo de las relaciones. Colombia y Brasil, ambos dirigidos por líderes de izquierda recientemente elegidos, han restablecido las relaciones diplomáticas. El nuevo presidente de Colombia, Gustavo Petro, ha sido particularmente cálido con Maduro, reuniéndose con él en repetidas ocasiones y acordando un acuerdo para importar gas venezolano.

    Con las elecciones presidenciales previstas para el próximo año y la reciente disolución del gobierno paralelo de la oposición, Maduro parece cada vez más confiado en su futuro político.

    La tasa de inflación del año pasado, del 234 por ciento, sitúa a Venezuela en el segundo lugar del mundo, por detrás de Sudán, pero palidece en comparación con la hiperinflación registrada en 2019, cuando la tasa se disparó hasta el 300.000 por ciento, según el Banco Mundial.

    Con la producción y los precios del crudo al alza, Venezuela también ha empezado a experimentar un aumento de los ingresos procedentes del petróleo, su exportación clave. La producción del país, de casi 700.000 barriles al día, es superior a la del año pasado, aunque fue dos veces mayor en 2018 y cuatro veces mayor en 2013, dijo Francisco J. Monaldi, investigador de política energética de América Latina en la Universidad Rice.

    La flexibilización por parte del gobierno venezolano de las restricciones sobre los dólares ha facilitado que algunas personas puedan usar el dinero enviado desde el extranjero. En muchos casos, no se intercambia dinero en efectivo. Los venezolanos con medios utilizan cada vez más aplicaciones digitales como Zelle para usar dólares en cuentas del extranjero para pagar bienes y servicios.

    Aun así, los funcionarios estadounidenses califican el panorama económico de Venezuela de ilusorio de alguna manera.

    “Fueron capaces de ajustarse a muchos de sus problemas tras la aplicación de las sanciones a través de la dolarización”, según Mark A. Wells, subsecretario de Estado adjunto, “por lo que con el tiempo empieza a parecer que son capaces de alcanzar un estatus que básicamente ayuda a las élites de allí, pero los pobres siguen siendo muy, muy pobres”.

    “Por lo tanto, no es que todo sea más estable y mejor ahí”, agregó Wells.

    Maduro asumió el cargo hace casi 10 años y fue reelegido en 2018 en unos comicios ampliamente considerados como una farsa y que fueron repudiados por gran parte de la comunidad internacional.

    La creencia generalizada de que Maduro ganó fraudulentamente llevó a la Asamblea Nacional elegida democráticamente a declarar vacante la presidencia en 2019 y utilizar una disposición de la Constitución para nombrar a un nuevo líder, Juan Guaidó, un exdirigente estudiantil. Fue reconocido por decenas de países, incluido Estados Unidos, como gobernante legítimo de Venezuela.

    Pero como figura principal de un gobierno paralelo que supervisaba las cuentas financieras internacionales congeladas, carecía de poder dentro del país.

    En diciembre, la Asamblea Nacional destituyó a Guaidó y eliminó el gobierno interino, una medida que algunos observadores consideraron como un impulso a Maduro. Varias figuras de la oposición han anunciado que se presentarán a las primarias previstas para finales de octubre, a pesar de que muchos analistas políticos son escépticos de que Maduro permita una votación creíble.

    “Lo que Maduro tiene hoy es una oposición desarticulada y dispersa”, dijo Guaidó en una entrevista telefónica. “También tiene a la mayoría del pueblo en su contra. Sigue siendo un dictador sin apoyo popular, una economía destruida por su propia culpa, con profesores, enfermeras, ancianos y trabajadores protestando ahora mismo mientras hablamos”.

    Incluso gente como Eugenia Monsalves, propietaria de una empresa de suministros médicos en Caracas y que envía a sus dos hijas a colegios privados, está frustrada con el rumbo del país.

    Aunque es de clase media alta, dice que tiene que cuidar cómo gasta su dinero.

    Sale a comer de vez en cuando y ha visitado algunas de las nuevas tiendas de lujo de la ciudad, pero sin comprar nada.

    “La gran mayoría de los venezolanos viven una situación complicada, muy complicada”, dijo.

    Monsalves cree que el gobierno de Maduro debe irse, pero le preocupa que los mejores candidatos hayan sido forzados al exilio o descalificados. La oposición, dijo, no se ha unido en torno a lo que más necesita: un líder que pueda energizar al electorado.

    “Eso es lo que yo más quisiera, así como muchísimos otros venezolanos”, dijo. “Pero la verdad es que de esta manera, y sin un panorama claro de la oposición, una propuesta clara de un candidato, lo veo muy difícil”.

    Nayrobis Rodríguez colaboró con reporteo desde Sucre, Venezuela, y Julie Turkewitz, desde Necoclí, Colombia.

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    France24 - Monde

    Intelligence artificielle : en dépit des avancées vertigineuses, l'homme doit garder le contrôle

    Publié le : 17/03/2023 - 19:57

    Guillaume GRALLET Suivre

    De Baidu à Open AI en passant par Microsoft, Anthropic et Google, les annonces se succèdent dans l'intelligence artificielle.  Elles promettent des résumés de réunion, des conseils culinaires et financiers, ou encore la création de jeux vidéo en un temps record. Libératrice, l'intelligence artificielle s'invite dans tous les pans de notre vie. Et si on allait un peu trop vite ?

    Avec l'arrivée de GPT-4, le tout dernier modèle de langage d'Open AI, l'entreprise californienne qui a mis au point ChatGPT, promet de coder une réplique du jeu vidéo Pong en 60 secondes, de rédiger une plaidoirie d'avocat, ou encore de donner des conseils de sommelier comme d'investissements financiers. Le programme serait même capable de battre 90 % des juristes à l'épreuve qui permet de devenir avocat.

    De son côté, le logiciel d'images génératives Midjourney, qui a fait parler de lui avec une version élargie de La jeune fille à la perle, vient de sortir une nouvelle version. Enfin, le géant historique de l'informatique Microsoft a mis au point Copilot, un outil qui permet de prendre des notes, de faire des résumés de réunions, ou encore de générer facilement des tableaux. Ces changements sont-ils trop brutaux ? Une chose est sûre, l'humain doit garder le contrôle de ces machines.

    >> À voir aussi : Ces chercheurs africains qui créent une intelligence artificielle plus fine

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    Valeurs Actuelles

    Après le trafic de drogues, le chef des « Centristes » Nicolas Jeanneté soupçonné de détention d’images pédopornographiques

    Une affaire en entraine parfois une autre. Mardi 21 mars, alors qu’il avait été interpellé la veille pour des suspicions de trafic de drogues, le chef de file du parti Les Centristes, Nicolas Jeanneté, est désormais soupçonné de pédopornographie, rapporte Le Parisien. La saisie de l’ordinateur de l’élu au Conseil de Paris aurait révélé la détention de centaines de fichiers pédopornographiques. D’autres supports, saisis en perquisition, sont en cours d’exploitation et la brigade de protection des mineurs a d’ores et déjà été alertée de cette découverte. Une seconde enquête judiciaire, parallèle, pourrait être ouverte dans les prochaines heures pour traiter ce volet.

    Un élu vent debout contre la drogue

    Lundi 20 mars, Nicolas Jeanneté avait été appréhendé par la police pour des suspicions de trafic de drogues de synthèse qu‘il utiliserait au cours de soirées « chemsex ». L’élu de 57 ans se procurerait ces drogues via le Darknet, la partie cachée et clandestine d’Internet et les ferait livrer à l’adresse de l’entreprise de son fils adoptif. Ce dernier a également été interpellé, non sans mal, puisqu’il se serait rebellé durant l’opération de police, explique Le Parisien.

    Pourtant, l’élu avait à plusieurs reprises tenu publiquement des propos très durs sur ces substances illicites et dangereuses. « Malgré l’une des répressions les plus fortes en Europe, la France reste le pays où la consommation de cannabis, cocaïne et drogues de synthèse est l’une des plus élevées », dénonçait le conseiller municipal de Paris le 1er mars encore, soutenant « une vraie politique de lutte contre la drogue = prévention + répression + soins ».

    En attendant, sa garde à vue a été prolongé ce mardi soir.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    L'Humanité

    États-Unis. Donald Trump vers la case prison ?

    Actu

    L’ombre d’une inculpation plane sur l’ancien président, qui aurait acheté le silence d’une ancienne actrice porno avec laquelle il a eu une relation extraconjugale. Le milliardaire tente d’instrumentaliser l’enquête à son bénéfice politique, alors qu’il veut être le candidat républicain en 2024.

    Christophe Deroubaix

    « La star du porno, l’ex-président et le FBI ». Ce pourrait être le titre d’un épisode d’une série dont nous abreuve TF1. Les barrières de la police de New York ont été dressées face à la tour Trump, où réside l’ancien locataire de la Maison-Blanche qui, fidèle à lui-même, s’étale sur les réseaux sociaux. Les caméras de télévision sont en poste, attendant l’arrivée, toutes sirènes hurlantes, des gros SUV noirs d’où surgiront des agents en costume et lunettes de soleil. Tout cela est pourtant bien réel et, pour la première fois de l’histoire du pays, un ancien président – Donald Trump, en l’occurrence – pourrait être arrêté.

    130 000 dollars pour le silence de Stormy Daniels

    Que lui reproche-t-on ? Potentiellement, de fausses déclarations, une infraction aux lois sur le financement électoral. Le tout encapsulé dans une seule et même affaire. Donald Trump aurait versé de l’argent à une certaine Stephanie Clifford juste avant l’élection présidentielle de 2016, qu’il a finalement remportée malgré un retard de 3 millions de voix sur Hillary Clinton. Le paiement avait pour but d’acheter le silence de cette femme, plus connue sous son nom de scène Stormy Daniels, avec laquelle le milliardaire, alors marié depuis un an à l’ancien mannequin Melania, aurait entretenu une liaison extraconjugale.

    Donald Trump, « principale cause » de l’assaut contre le Capitole selon l’enquête parlementaire

    C’est le très sérieux quotidien des milieux d’affaires, le Wall Street Journal, qui, début 2018, ouvre le bal des révélations. Un mois avant le scrutin, l’actrice porno aurait conclu un accord avec les avocats de Donald Trump moyennant son silence contre 130 000 dollars. Quelques mois plus tard, elle accorde une interview à 60 Minutes, l’émission-phare de CBS, évoquant cette relation sexuelle survenue en juillet 2006. Celui qui n’était pas encore entré dans l’arène politique et celle qui avait déjà quitté les plateaux de films X s’étaient rencontrés lors d’un tournoi de golf organisé au bord du lac Tahoe, à cheval entre les États de Californie et du Nevada. Ils auraient eu une relation sexuelle consentie, dont quelques détails seront fournis dans un livre,  Full disclosure (Divulgation complète), par Stormy Daniels, qui, ces derniers jours, affuble son ancien amant d’un soir du sobriquet de « Tiny » (minuscule).

    Bourdes et trahisons

    Dès la parution des premières révélations, Donald Trump dément. Mais son dossier s’alourdit quand Michael Cohen, son ancien avocat, confirme, dans une volte-face inattendue, la version de Stormy Daniels. Surnommé le « Pitbull », l’homme des basses œuvres juridiques du milliardaire reconnaît même lui avoir versé 130 000 dollars. Malgré cette « trahison », Donald Trump nie toujours. Pourtant, en mai 2018, un autre de ses avocats, l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani, qui ne s’est pas encore ridiculisé dans les recours en justice perdus contre le résultat de l’élection présidentielle de 2020, commet une bourde et affirme qu’il a remboursé l’argent à Michael Cohen. Ce dernier décide de plaider coupable et, en décembre 2018, écope d’une peine de trois ans de prison pour avoir réglé cet argent grâce au financement de la campagne électorale de l’ancien président.

    Assaut du Capitole : témoignage accablant contre Donald Trump

    Notons qu’en août 2016, The National Enquirer avait acheté pour 150 000 dollars les droits de l’histoire de Karen McDougal, ancienne playmate du magazine  Playboy, qui affirmait avoir eu une relation sexuelle avec le milliardaire. Le patron du tabloïd est un proche de Donald Trump ; l’histoire ne sera jamais publiée, le but de la manœuvre étant d’acheter l’exclusivité afin d’étouffer, une technique connue sous le nom de catch and kill (« attrape et élimine »).

    Une infraction aux lois sur le financement électoral

    Dernier épisode en date de ce feuilleton : le 13 mars, Michael Cohen a témoigné devant un grand jury à New York et confirmé ses déclarations précédentes, ouvrant la voie à une possible inculpation de Donald Trump, à tout le moins une convocation afin de s’expliquer. Si le versement à Stormy Daniels a bien été commandité par Donald Trump, cela s’apparenterait à une infraction aux lois sur le financement électoral, un délit pénal. Une condamnation l’empêcherait de se présenter à l’élection présidentielle de 2024, comme il en a annoncé l’intention.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    C’est ici que l’affaire judiciaire devient doublement politique : l’arrestation d’un ancien président des États-Unis constituerait une grande première et Donald Trump a décidé d’instrumentaliser l’enquête judiciaire, reprenant la plume d’un scénario qu’il ne maîtrise pas afin de laisser libre cours à sa passion favorite : se poser au milieu de la scène en martyr-sauveur. Samedi 18 mars, il annonce donc le jour de son arrestation (mardi) et appelle à une mobilisation de ses partisans. Peu importe que ni l’une et l’autre ne se produit : victime d’une « chasse aux sorcières » de la part d’une justice « politisée » aux mains des démocrates (le procureur qui mène l’enquête, Alvin Bragg, a en effet été élu sous l’étiquette démocrate, comme il est de coutume aux États-Unis de se présenter à des postes avec le soutien de l’un des deux grands partis), voici le « serial looser » redevenu le champion de la base du parti républicain, la même qui estime que l’élection de 2020 a été « volée » par Joe Biden. Tactiquement coincé, son adversaire le plus dangereux dans le cadre de la prochaine primaire républicaine, Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, accuse le procureur de Manhattan d’être « financé par Soros », le milliardaire philanthrope dépeint par l’ultra-droite, sur fond d’antisémitisme, comme le marionnettiste de « l’ultra-gauche »… tout en relativisant l’importance d’une éventuelle arrestation de Trump.

    Mise en scène en martyr-sauveur de l’Amérique blanche éternelle 

    Comme à son habitude, Donald Trump va user la corde jusqu’à son dernier fil. Son équipe de campagne nourrit la dramaturgie à coups de tweets de cet acabit : « Des barricades sont en train d’être disposées autour du tribunal pénal de Manhattan, au moment où notre nation attend une annonce pour savoir si le président Donald J. Trump va être INCULPÉ bien qu’il n’ait commis AUCUN DÉLIT ». L’ancien président en rajoute des tonnes, donnant rendez-vous « le 5 novembre 2024, quand nous, le peuple, regagnerons la Maison- Blanche et rendrons sa grandeur à l’Amérique ».

    États-Unis Donald Trump crée son propre réseau social

    Dans cette sorte de poker menteur, c’est le procureur Alvin Bragg qui doit désormais faire son « annonce » et éventuellement trancher entre le juridique – mener l’enquête à son terme – et son implication politique – permettre à Donald Trump de se présenter en martyr de l’Amérique blanche éternelle. S’il était arrêté, l’ancien président serait, comme les autres justiciables, soumis au perp walk (1), à la prise d’empreintes digitales et pourrait même être menotté. Une aubaine pour le milliardaire, sauf s’il ne devait jamais ressortir libre du dépôt du palais de justice de Manhattan.

    Donald TrumpÉtats-UnisPrésidentielles américaines 2016
    Известия (RUS)

    Петербургских таможенников арестовали по делу о взяточничестве

    Главный инспектор отдела оформления и контроля Балтийского поста Северо-Западного таможенного управления Елена Сальман арестована по делу о взяточничестве. Такое решение вынес Пушкинский районный суд Санкт-Петербурга 24 марта.

    Она проходит по п. «а» ч. 5 ст. 290 УК РФ («Получение взятки») и под стражей пробудет до 22 мая.

    По версии следствия, Сальман в период с сентября 2017 по октябрь 2022 года вместе с коллегами получила более 150 тыс. рублей взяток в обмен на обещание ускорить пропуск товаров по декларациям. Средства поступали переводами на банковскую карту через дочь обвиняемой.

    Аналогичная мера была избрана в отношении начальника отдела Александра Мартынова, который, по данным «Известий», был задержан одновременно с Сальман 23 марта. Следствие полагает, что он получил от игроков внешнеэкономического рынка больше 290 тыс. рублей в период с начала февраля до середины марта текущего года. В его отношении возбуждено дело по ч. 5 ст. 290 УК РФ («Получение взятки»).

    Он не признает вину. Мартынов и его защитник возражали, ходатайствовали об избрании более мягкой меры пресечения, указывая, что в представленных материалах отсутствуют доказательства обоснованности выдвинутых обвинений. Однако по решению суда он пробудет под стражей до 22 мая.

    Не досмотрели: один из экс-руководителей ФТС получил 10 лет колонии Александр Кизлык помогал уходить от наказания контрабандистам крупных сумм валюты

    Ранее в этот день «Известия» узнали подробности задержания и ареста Сальман. По данным источника, оплату с предпринимателей, обращавшихся к инспектору за противоправной услугой, собирала дочь Сальман.

    Кроме того, по данным «Известий», была задержана сотрудница таможни в Приволжье, занимавшая должность всего три дня.

    New York Times - World

    Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention

    Nepal Dispatch

    In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.

    Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

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    By Sameer Yasir

    Photographs and Video by Saumya Khandelwal

    For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.

    As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.

    “Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.

    Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.

    Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.

    Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.

    “Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”

    For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.

    Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.

    In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.

    Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.

    “We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”

    Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.

    Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.

    Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.

    The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.

    Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.

    The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.

    The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.

    But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.

    During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.

    The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.

    “When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”

    Their work has inspired other women in Nepal’s capital.

    “When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”

    Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.

    “But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”

    “Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”

    On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.

    Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.

    After the prayers, the nuns gathered outside.

    Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.

    She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.

    One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.

    And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?

    “Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”

    Bhadra Sharma contributing reporting.

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    Valeurs Actuelles

    Grèves contre la réforme des retraites : jusqu’au-boutisme et dérapages

    Emmanuel Macron pensait en avoir terminé avec les syndicats, comme il a détruit la gauche et la droite avec son hold-up lors des présidentielles de 2017 et 2022. Mais la réforme des retraites leur a redonné vie. Pire, et l’Élysée ne l’avait pas prévu, les organisations syndicales se sont liguées contre le gouvernement Borne, qui aligne les maladresses avec un rare professionnalisme. La nature a horreur du vide. Face à l’obstruction orchestrée par les députés de la Nupes à l’Assemblée nationale, qui a empêché tout débat serein sur la réforme et à une opposition qui ne dit pas si elle est pour ou contre ce projet, les syndicats s’affirment comme les seuls contradicteurs du gouvernement. Ils ne se privent pas de le montrer : CGT, Sud-Rail, CFDT… qu’ils soient réformistes ou contestataires, tous se succèdent sur les plateaux des chaînes d’info.

    Des vérités et des contre-vérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées.

    Il est vrai que ces jusqu’au-boutistes biberonnés à l’idéologie communiste sont d’excellents clients alignant les punchlines face aux représentants de la majorité et à des ministres qui encaissent ces petites phrases balancées tels les uppercuts d’un boxeur.

    ​Face à l’absence de réaction du gouvernement ou de l’opposition, les syndicats jouent une surenchère extrêmement dangereuse qui, dans le cas de la CGT, s’explique par la proximité du congrès pour trouver un successeur à Philippe Martinez. Sur les plateaux de télé, ils égrènent leurs idées d’extrême gauche, assènent leurs vérités et contrevérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées. Tous rêvent sans doute encore du grand soir, renverser le gouvernement et le capitalisme. Il est pourtant urgent d’entendre ce qu’ils disent.

    ​Olivier Mateu, entre Staline et Mélenchon

    ​Il se « fout d’être traité de stalinien ». « J’assume ! » dit-il. À 48 ans, le candidat à la succession de Philippe Martinez, Olivier Mateu, est l’homme clé de la CGT des Bouches-du-Rhône, l’une des plus importantes de France avec plus de 32 000 adhérents. Ce forestier-sapeur, détaché et payé par le conseil départemental, a adhéré dès l’âge de 12 ans aux Jeunesses communistes. Né à Port-de-Bouc d’un père soudeur, responsable local de la CGT et du Parti communiste français, la lutte des classes, il connaît : « Oui, on revendique clairement des conceptions de classe. » Dans son bureau, des portraits de ses idoles : Hugo Chávez, Fidel Castro, Che Guevara, Nicolas Maduro, ainsi qu’un drapeau palestinien et une affiche franco-française de la CGT remontant à 2016 avec le slogan : « la police pour les voleurs, pas pour les travailleurs ».

    ​Depuis quelques jours, le syndicaliste défraie la chronique avec ses prises de position, pas tant sur la réforme des retraites que sur la guerre en Ukraine. Interrogé par le journal la Provence puis sur CNews, il assure qu’il s’agit « d’une guerre entre les capitalistes américains et les capitalistes russes et comme dans toutes les guerres, ce sont les travailleurs et les populations qui morflent ». S’il se défend d’être pro-Poutine, il affirme « ne pas cracher sur la période où la Russie et l’URSS se revendiquaient du socialisme ».

    ​Et pour cause : en 2019, Olivier Mateu, déjà secrétaire général départemental CGT, a obtenu l’adhésion de sa fédération à la Fédération syndicale mondiale (FSM), autrement dit à l’internationale syndicale révolutionnaire (que la CGT avait quittée lors de la chute de l’URSS). Laquelle FSM avait soutenu, l’an dernier, les séparatistes pro-Russes dans le conflit ukrainien, scandant que « la FSM était et reste contre les pratiques fascistes du gouvernement ukrainien qui est une marionnette des États-Unis et de l’Otan ». À propos de fascisme, Olivier Mateu déclamait déjà lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, en janvier 2020 : « On va répondre par la lutte, on sait d’où on vient, les nôtres, ils n’étaient pas du côté des Allemands. Le Medef, il ne peut pas s’enorgueillir de ça. »

    ​Ambiance violente. Celui qui menaçait, il y a quelques jours, le préfet de « mettre le feu département », voire de déclencher la guerre à la première réquisition, affirme d’ailleurs que « la violence est du côté des travailleurs ». Et de confier à Mediapart : « Pour certains, je suis stalinien, pour d’autres, je suis mélenchonien, pour beaucoup, je suis un dangereux gauchiste. Le plus emmerdant, ce serait d’être rien ! »

    ​Sébastien Menesplier, Robin des Bois de l’Énergie

    ​Pour le secrétaire de la fédération CGT Mines-Énergie, originaire de Gironde, la situation est claire. « On s’arrêtera quand on aura gagné le retrait de la réforme des retraites », a récemment annoncé, sur BFM TV, cet homme qui a commencé sa carrière, en 1994, à la centrale nucléaire de Blaye en tant qu’électrotechnicien. Il y découvre le syndicalisme : « On m’explique que c’est la CGT qui commande ici, se souvient-il dans un portrait publié dans Libération. On me dit : “Jeune, t’as intérêt à bien choisir ton camp”. » En 1996, il adhère donc à la CGT et, trois ans, plus tard au Parti communiste. Entre l’atome et la CGT, il fait son choix : il devient secrétaire de section en 2002 et six ans après, arrive au siège de la CGT, à Montreuil. En 2017, il prend la tête de la FNME-CGT, poste où il est réélu.

    « Le syndicalisme de lutte, c’est tout ce qui fait sens pour moi ! » clame-t-il dans Libération. Quitte à « mettre la France à l’arrêt », reconnaît-il sur BFM TV, et à la plonger dans le noir. Cela repose sur « la convergence des ports, des docks, des cheminots, des industriels ». En clair, il faut chaque fois monter d’un cran pour peser toujours plus sur l’économie en agissant, d’abord, sur l’outil de travail face à un gouvernement qu’il trouve « arc-bouté » ! L’hôpital qui se moque de la charité… Tous les moyens sont bons, « l’occupation des sites stratégiques, très certainement dans les industries électriques et gazières, la baisse de la production d’électricité ».

    ​Premiers visés, les politiques : « On va aller les voir dans leurs permanences, on va aller discuter avec eux, et puis si d’aventure ils ne comprennent pas le monde du travail, on les ciblera dans les coupures qu’on saura organiser », prévenait-il, voilà quelques semaines. Des menaces suivies d’effets : « Les Robin des Bois ont agi vis-à-vis de l’intérêt général », a-t-il considéré sur LCI. Le secrétaire fédéral est conscient des conséquences locales : « La grève va de pair avec la désorganisation du travail dans les entreprises. » Après lui, le déluge ?

    ​ Fabien Villedieu, pro de la grève reconductible

    ​On reconnaît le délégué syndical Sud-Rail moins à sa détermination qu’à sa casquette vissée sur la tête : « Le gouvernement ne reculera pas uniquement avec des journées de 24 heures. Donc, on a été au bout de cette stratégie, maintenant, on passe la seconde », a-t-il averti sur Franceinfo. Sa passion pour la lutte syndicale remonte à ses années de lycéen, à Toulouse, où il a manifesté contre le plan Juppé avant d’adhérer d’abord à la CGT puis de passer chez Sud-Rail, en 2001. Le 2 juin 2003, il est muté à Paris. « Le 3, j’attaquais une grève de neuf jours pour défendre les retraites. Ma façon à moi de dire bonjour au patron ! » se targue-t-il à 20 Minutes. La retraite, déjà !

    Le mantra de Fabien Villedieu, conducteur de train sur la ligne D du RER, est aujourd’hui la grève reconductible pour faire plier le gouvernement : il en parle depuis un mois. « C’est l’élément le plus efficace pour gagner, revendique-t-il sur BFM TV. On a attendu la fin des vacances pour mettre en place la grève reconductible, ce n’est pas pour reprendre le travail trois jours après. »

    ​À ceux qui douteraient du succès face à l’essoufflement, le cheminot tance les salariés de la SNCF : « Mais ouvrez les yeux, bordel ! Six manifestations en un moins d’un mois, dont quatre qui dépassent le million, c’est historique. » Adepte du toujours plus, il veut « cranter la mobilisation », même s’il concède que la grève reconductible ne prend pas autant qu’il l’aurait voulu. Cela dit, la grève des éboueurs à Paris et de certains agents à la SNCF montre que le mouvement social contre le projet de réforme des retraites reste fort.

    ​Benjamin Amar, le provocateur

    ​Prof d’histoire-géo dans un lycée de Créteil, il est le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne et, surtout, un grand habitué des plateaux télé. Il est sans conteste l’un des plus violents des syndicalistes sur les chaînes d’info. Il vocifère, monopolise le débat, coupe la parole de ses interlocuteurs… rien ne l’arrête. Comme quand il provoque Pascal Praud en dénonçant le présentateur comme un « partisan du gouvernement ». Amar menace. Encore récemment, également sur le plateau de CNews : « Si le gouvernement veut s’amuser à jouer la carte de la répression syndicale, il va se retrouver avec un cocktail explosif. » À quelle “répression syndicale” fait-il allusion ? Il ne s’encombre pas des détails, on n’en saura rien.

    ​Benjamin Amar exulte, affirmant que de mémoire de syndicaliste, il n’a jamais vu une telle mobilisation contre une réforme. Certes, les manifestants sont nombreux, mais les records dans la rue sont loin d’être explosés ! Il n’hésite pas à asséner, encore, dans un débat sur Sud Radio, le 7 mars, qu’il n’y a aucune urgence pour le financement des retraites. Selon lui, si Mme Borne était un tant soit peu honnête, elle communiquerait les « solutions alternatives » que ses camarades lui ont mises sous le nez. Solutions que le gouvernement aurait balayées, ajoute-t-il, au motif que ça ne l’intéressait pas. Le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne n’entre jamais dans le concret et on attend toujours le détail de ses fameuses “solutions alternatives”. Il ose prétendre que la réforme des retraites n’était pas au cœur de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron !

    ​L’homme a été un moment présenté comme une figure montante au sein de la CGT, potentiel candidat à la succession de Philippe Martinez. Jusqu’à ce qu’il soit suspendu de tous les mandats, en février 2022, après une accusation de viol que la justice a classée sans suite, et en dépit de sa réintégration.

    ​Lionel Arbiol dans la quatrième dimension économique

    ​Le délégué CGT de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, commente régulièrement les mouvements de grève dans l’énergie, un des secteurs les plus durs de la CGT. Évoquant le début de pénuries de carburants, il y a quelques jours, il prédisait déjà une situation similaire à celle de l’automne dernier, lorsque les files d’attente s’allongeaient devant les rares stations-service approvisionnées.

    Actuellement, le syndicaliste explique que la réforme des retraites ne servirait pas à financer les retraites, mais serait utilisée pour la réindustrialisation de la France et les réformes de la santé et de la justice ! Il avance que ces secteurs ont été sinistrés par les gouvernements libéraux et qu’aujourd’hui il s’agit de faire payer la note aux Français. Tout un programme !

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    France24 - Monde

    Un pirate informatique de légende à la tête du bras cyber du renseignement militaire russe ?

    Publié le : 16/03/2023 - 18:37

    Sébastian SEIBT Suivre

    Evgueni Serebriakov, un célèbre pirate informatique russe, aurait été nommé à la tête de Sandworm, groupe de cybercriminels lié aux services de renseignement militaire russe, et réputé pour son agressivité en Ukraine, d’après le magazine américain Wired. 

    C’est un nom qui semble sorti d’un roman de science-fiction de Frank Herbert, auteur de la saga Dune. Mais Sandworm – "ver de sable" – n’a rien d’un monstre fictif : il s’agit de l’un des groupes de pirates informatiques russes les plus redoutés, qui représente le principal bras cyber du GRU, le service russe de renseignement militaire, d’après Washington

    Ce groupe de cybercriminels aux ordres de Moscou dispose d’un visage depuis mercredi 15 mars : Evgueni Serebriakov, en serait le nouveau patron, d’après le site Wired, qui affirme en avoir eu la confirmation par des responsables américains du renseignement. 

    Sandworm, présent en Ukraine depuis 2013

    Une promotion que Wired qualifie de rencontre entre l’un des cybercriminels russes "les plus téméraires et l’organisation de cyberpirates la plus agressive en Russie". Un cocktail qui, sur fond de guerre d’invasion en Ukraine, pourrait être de nature à  inquiéter Kiev.

    Les Ukrainiens connaissaient bien Sandworm avant l'arrivée supposée d’Evgueni Serebriakov à sa tête. "Cette région apparaît comme le terrain de jeu favori de ce groupe, même si on ne connaît pas avec certitude l’ensemble des opérations qu’il a menées dans le monde", note Benoît Grunemwald, expert en cybersécurité pour la société slovaque Eset, très présente en Ukraine où elle collabore avec les autorités pour parer aux cyberattaques depuis le début de la guerre. 

    À lire aussi sur France 24 : Guerre en Ukraine : "Il n'y a jamais eu une telle variété de cyberopérations dans un conflit"

    Ce groupe est "apparu sur nos radars dans cette région à partir de 2013, et y a maintenu une présence constante à travers de multiples attaques depuis lors", résume ce spécialiste. À l’époque, le lien entre Sandworm et le GRU n’avait pas encore été établi. 

    Mais il était clair que ces pirates informatiques n’appartenaient pas au commun des cybercriminels qui agissent avant tout par intérêt financier. "Les cibles choisies avaient généralement un intérêt stratégique pour les États", souligne Benoît Grunemwald. 

    Leurs principaux faits d’armes en Ukraine, avant l’offensive russe lancée en 2022, ont été de couper le courant dans une partie de Kiev en 2016, grâce au virus Industroyer, après avoir paralysé une partie des centrales électriques du pays – un an plus tôt, à l’aide d’un autre logiciel malveillant de leur confection.

    "C’est clairement un groupe spécialisé dans le cyber-sabotage, qui excelle dans la destruction de données ou d’installations", précise John Fokker, chef des renseignements sur la menace du centre de recherches de Trellix, une entreprise américaine de cybersécurité.

    Attaque contre la campagne de Macron en 2017

    Même si Sandworm a un tropisme avéré pour l’Ukraine, le groupe a su aussi exporter son savoir-faire sur d’autres territoires. Il est aussi responsable de la propagation, en 2017, de NotPetya, l’un des rançongiciels les plus destructeurs de l’histoire. Ce dernier a coûté plus d’un milliard de dollars aux centaines de victimes à travers le monde, selon les autorités américaines. 

    Ces cybercriminels se sont aussi illustrés sur la scène politique. Ils ont participé à la vaste opération russe de déstabilisation de l’élection présidentielle américaine de 2016 en subtilisant des documents sur les serveurs du parti démocrate. Un an plus tard, ces mêmes Russes ont été accusés d’avoir tenté de reproduire la manœuvre lors de l’élection française en visant les serveurs de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron. 

    À lire aussi sur France 24 : Le GRU, l'arme pas si secrète de Poutine

    Autrement dit, "Sandworm a comme spécialité les attaques contre les infrastructures électriques, mais le groupe sait s’adapter aux circonstances", résume Benoît Grunemwald. Du moment que les opérations font du bruit. C’est un détail qui a rapidement mené des experts en cybersécurité à soupçonner des liens entre Sandworm et le GRU, "un service de renseignement connu pour ses coups d’éclat", comme le souligne John Fokker. Mais il faudra attendre 2020 pour que Washington associe Sandworm à l’unité 74455, qui est la dénomination officielle du principal bras cyber du GRU.

    Un cybercriminel arrêté puis relâché aux Pays-Bas

    L’arrivée d’Evgueni Serebriakov à la tête d’un groupe très agressif comme Sandworm peut paraître logique. Ce Russe est, en effet, réputé pour être "techniquement très doué" et pour "aimer prendre des risques", souligne Wired. Son principal fait d’armes est, paradoxalement, l’opération au cours de laquelle il s’est fait arrêter. Et qui a échoué.

    En 2018, Evgueni Serebriakov a été interpellé par la police néerlandaise sur un parking situé devant le bâtiment de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye. Il portrait sur lui l’attirail du parfait cyber-espion venu écouter d’aussi près que possible les discussions relatives à la tentative d’empoisonnement par le GRU de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal, qui se déroulaient à ce moment dans l’enceinte de cette institution. 

    Arrêté en compagnie d'autres Russes, Evgueni Serebriakov a été remis aux autorités russes peu après. "Ce n’est pas étonnant, ils avaient tous des passeports diplomatiques, ce qui fait que les Pays-Bas ne pouvaient pas, par exemple, les extrader vers les États-Unis, comme cela avait été suggéré à l’époque. La seule chose qui a pu être faite est de les qualifier de persona non-grata dans le pays et de demander aux Russes de les récupérer", souligne John Fokker, qui a été membre des forces spéciales de la marine néerlandaise avant d’être spécialiste en cybersécurité chez Trellix. 

    En 2018, Evgueni Serebriakov travaillait déjà pour le GRU, mais au sein d’un autre groupe, spécialisé dans le cyberespionnage et à un échelon plus bas. Il avait déjà un CV bien rempli : il avait participé à des opérations en marge des Jeux olympiques de Rio et contre l’Agence mondiale antidopage en 2016, en plein scandale éclaboussant les athlètes russes.

    "C’est donc un agent très expérimenté qui, si c’est confirmé, a pris la tête de Sandworm", reconnaît John Fokker. Wired n’est d’ailleurs pas seul à avoir constaté qu’Evgueni Serebriakov est monté en grade. Christo Grozev, spécialiste de la Russie pour le site d’investigation Bellingcat, a fait la même déduction… après avoir obtenu des relevés téléphoniques de ce pirate. Il recevait des appels de généraux du GRU qui n’appellent pas directement le menu fretin des cyberespions, ce qui "m’a fait réaliser qu’il devait lui-même avoir été nommé à une position de commandant", a expliqué Christo Grozev à Wired.

    Reste à savoir quel impact une telle nomination pourrait avoir sur la cyberguerre en Ukraine. Les pirates informatiques russes ont été très actifs au début de l’invasion, mais sans faire d’importants dégâts. L’arrivée Evgueni Serebriakov pourrait être le signe que Moscou veut taper plus fort. Si cette nomination venait à être confirmée, "[cela] pourrait indiquer que quelque chose se prépare", note John Fokker. Trellix avait constaté que Sandworm s’était fait discret en Ukraine depuis quelques mois. Le calme avant la tempête ?

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} TECH 24

    Cyberattaques : au-dessus de nos têtes... du nouveau

    TECH 24

    Cyberguerre : l'autre front du combat contre l'Ukraine

    CYBERARMÉE

    Guerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme

    L'Humanité

    Luiz Inacio Lula da Silva

    Homme du jour

    Vadim Kamenka

    Pour son troisième mandat, le président du Brésil entend poursuivre son combat contre les discriminations raciales à l’image de son gouvernement, en grande partie noir et métis, qui reflète « le visage de la société brésilienne ». À Brasilia, Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé, mardi, aux côtés de sa ministre de l’Égalité raciale, Anielle Franco, icône de la lutte contre le racisme et la violence policière : « Le racisme est à la racine des inégalités, c’est pourquoi nous devons le combattre comme la vermine dans une plantation. »

    Pour y parvenir, le chef de l’État de 77 ans a signé un arrêté pour que 30 % des hauts postes de fonctionnaires soient réservés aux personnes noires et métisses. Le pays de 213 millions d’habitants concentre la plus grande population noire en dehors de l’Afrique. Selon une étude réalisée en 2021, seuls 5 % des cadres des 500 plus grandes entreprises sont issus d’une minorité. Après le mandat de Jair Bolsonaro, son prédécesseur d’extrême droite qui avait relancé d’importantes discriminations, Lula, réélu en octobre dernier, s’engage à y parvenir d’ici à la fin 2025, alors que le Brésil a été le dernier pays du continent américain à avoir aboli l’esclavage, en 1888.

    Plus d’articles sur les sujets qui vous intéressent : HOMME OU FEMME DU JOUR  BRÉSIL  LULA

    homme ou femme du jourBrésilLuladiscriminations
    Valeurs Actuelles

    Notre-Dame vogue vers 2024

    Le compte à rebours est lancé. Le président Macron avait lui-même fixé le délai de reconstruction de Notre-Dame à cinq ans, au lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, avant de confier le chantier de restauration au général d’armée Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, qui a maintenu le cap. « Quand on fixe une mission, on fait tout pour la réussir. Je n’ai jamais douté que cela serait un combat, qu’il faudrait se battre. Mais nous sommes bien partis pour y parvenir : là où il y a une volonté, il y a un chemin », nous assure le militaire. Et c’est désormais les compagnons et artisans d’art qu’il souhaite à la fois valoriser et encourager.

    Combien d’artisans mobilisés ? Plus de 500 travaillent chaque jour dans la cathédrale et près d’un millier à travers la France. Les travaux sont de toute nature, de la reconstruction des voûtes à la restauration intérieure des sculptures ou des décors peints, en passant par le remontage des vitraux et du grand orgue à présent restaurés, ou encore la construction de la charpente en chêne de la flèche, en Meurthe-et-Moselle. Ils font appel à des savoir-faire ancestraux comme à des techniques contemporaines. « Nous sommes tous fi ers et enthousiastes ; cela ne veut pas dire que c’est facile tous les jours mais c’est une aventure collective magnifique », glisse Philippe Jost, directeur général délégué de l’établissement public. Et le général Georgelin d’ajouter : « Non seulement laloi donne mission à l’établissement public de valoriser les métiers d’art et du patrimoine, mais nous voulions aussi rendre hommage à la qualité du travail des artisans, à la générosité des compagnons, et montrer au public, malgré la fermeture de la cathédrale aux visiteurs, l’avancement des travaux. »

    Le général Georgelin n’a « jamais douté que la réouverture en 2024 serait un combat » mais il est en passe d’y arriver.

    Voilà donc l’Espace Notre-Dame, un lieu de 300 mètres carrés sous le parvis de la cathédrale. Une “maison du chantier et des métiers” ouverte au public qui donne un aperçu de l’ensemble des travaux entrepris. Dès l’entrée, un film aide à comprendre l’histoire de la cathédrale et les besoins architecturaux de sa sécurisation et de sa restauration depuis l’incendie. Une maquette géante présente à la fois ce qu’on nomme la “forêt” de Notre-Dame, les voûtes, le beffroi nord, la flèche… et permet de situer les différents travaux.

    Une tête d’ange retrouvée miraculeusement est exposée ​

    Des vestiges de l’incendie, il en faut pour rappeler l’étendue des dégâts. Ici une pièce de bois brûlé issue de la charpente, là un morceau de toiture de plomb qui avait fondu sous la chaleur et un ornement de la flèche – une statue d’un grand duc – disparue dans l’incendie. La couverture, qui recouvre la charpente, sera reconstruite à l’identique, en plomb. Des vitrines montrent des vestiges ou éléments restaurés, en attente de leur retour dans la cathédrale.

    Sur les quatre têtes d’ange qui ornaient l’oculus de la voûte de la croisée du transept, deux ont été miraculeusement retrouvées dans les décombres, après avoir chuté de 33 mètres. Une des deux est exposée. Cependant, elles étaient trop abîmées pour être replacées en l’état – les blocs de pierre dans lesquels ces têtes étaient taillées ayant une fonction structurelle. Les quatre têtes ont été refaites à l’identique, grâce à des tirages et des moulages élaborés à partir de photos et d’archives.​

    Autre exemple présenté, un panneau du vitrail de sainte Geneviève, patronne de Paris, issu du cloître de la sacristie. Si l’ensemble des vitraux a été épargné par les flammes – de même que les peintures murales et le grand orgue -, ils étaient très encrassés avant l’incendie et ont subi une avalanche de poussière ; ils nécessitent un nettoyage approfondi. Les vitraux des 39 baies hautes de la nef, du chœur et du transept ont été déposés et ont été restaurés par neuf ateliers de maîtres verriers à travers la France et un en Allemagne.​

    « On en a profité pour réparer les dommages antérieurs à l’incendie, dus aux effets du temps – certaines pièces de verre ont été remplacées, d’autres ont nécessité un recerclage en plomb, d’autres encore ont été recolorées pour jouer sur les ombres et les lumières » , explique un expert. Quant aux peintures murales, un chantier test mené sur deux chapelles – une aux murs peints, l’autre non -, à l’hiver 2020, lors de la phase de sécurisation, a permis de définir le protocole de nettoyage et de restauration, validé scientifiquement avant d’être appliqué aux intérieurs de l’édifice.

    La Cour des comptes a donné quitus pour la qualité de la gestion ​

    La valorisation de chaque corps de métier, voilà le fil rouge de cette maison du chantier et des métiers. « Mettre en valeur le savoir-faire mais aussi susciter des vocations », insiste le général. Si la main-d’œuvre ne manque pas à l’appel pour le chantier de Notre-Dame, l’établissement public souhaite bénéficier de l’extraordinaire intérêt qu’il génère auprès du grand public pour faire connaître les expertises indispensables à la renaissance de la cathédrale. « Nos appels d’offres ont obtenu les réponses nécessaires et les compétences sont au rende z-vous. Mais nous savons que les entreprises ont du mal à recruter. Ces métiers superbes ont besoin de se faire connaître pour attirer des vocations », abonde Philippe Jost. Non sans séduire dès le plus jeune âge. « Cet espace s’adresse aussi bien aux amoureux du patrimoine qu’aux scolaires. »

    ​Beaucoup réalisent l’ampleur des travaux effectués grâce à la générosité des donateurs. À elles seules, les trois premières fortunes françaises, les familles Arnault, Bettencourt et Pinault, ont donné environ 500 millions d’euros sur un total de 846 millions récoltés pour la restauration de Notre-Dame. Le général Georgelin peut être satisfait. L’automne dernier, la Cour des comptes a donné quitus à l’établissement pour la qualité de sa gestion. De l’aide financière, le diocèse en aura ensuite besoin pour l’aménagement intérieur. L’appel aux dons pour l’entretien du patrimoine religieux ne fait sans doute que commencer.

    www.rebatirnotredamedeparis.fr

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    Похожий на снаряд предмет нашли в Москве у проходной ТЭЦ

    На юго-западе Москвы возле теплоэлектроцентрали (ТЭЦ) был найден предмет, похожий на снаряд. Об этом источник сообщил в пятницу, 24 марта.

    По предварительным данным, возле ТЭЦ-20 на улице Вавилова у забора был обнаружен предмет, напоминающий мину или гранату.

    «Территория оцеплена сотрудниками полиции», — сказал он агентству городских новостей «Москва».

    На место вызвали саперов, передает RT.

    Охрана в порядке: в вузах хотят готовить специалистов по борьбе с терроризмом Как и кого будут защищать новые профессионалы в этой области

    Ранее, 17 февраля, в Калужской области был предотвращен теракт на предприятии химической промышленности, который планировали осуществить приверженцы запрещенной в России террористической организации «Исламское государство» (ИГ).

    По данным Центра общественных связей (ЦОС) ФСБ России, исламисты планировали подорвать на химпредприятии цистерны с горюче-смазочными материалами.

    France24 - Monde

    Football : la superstar Cristiano Ronaldo bat le record mondial de sélections internationales

    Publié le : 23/03/2023 - 21:14

    FRANCE 24 Suivre

    L'international portugais de 38 ans a battu mardi le record du nombre de sélections en équipe nationale, en disputant son 197e match avec la Seleção contre le Liechtenstein. Cristiano Ronaldo devance ainsi le Koweïtien Bader Al-Mutawa qui détenait jusqu'ici ce record avec 196 sélections.

    Cristiano Ronaldo a établi un nouveau record mondial de sélections en équipe nationale masculine en disputant son 197e match avec le Portugal face au Liechtenstein jeudi 23 mars à Lisbonne pour les qualifications à l'Euro-2024.

    L'attaquant de 38 ans, évoluant dans le club saoudien d'Al-Nassr, était titulaire au coup d'envoi de cette première rencontre de la campagne qualificative de la Seleção vers le championnat d'Europe organisé en Allemagne et a ainsi doublé le Koweïtien Bader Al-Mutawa (196) avec qui il partageait ce record jusqu'alors.

    "J'aime battre les records, c'est ma motivation, je veux devenir le joueur avec le plus de sélections de l'histoire, ce serait quelque chose, je l'avoue, qui me rendrait fier. Mais cela ne s'arrête pas là, j'aimerais encore être appelé très souvent en sélection au cours de ma carrière", avait prévenu Cristiano Ronaldo la veille en conférence de presse.

    Presque 20 ans de carrière internationale

    'CR7' a honoré sa première cape le 20 août 2003, à 18 ans, 6 mois et 15 jours, en entrant en jeu lors d'un match amical face au Kazakhstan. Le Portugal était alors entraîné par le Brésilien Luiz Felipe Scolari. 

    En bientôt 20 ans de carrière internationale, le capitaine portugais a affronté 70 nations différentes et participé à toutes les grandes compétitions internationales depuis l'Euro-2004, soit cinq Championnats d'Europe et cinq Coupes du monde. Il a remporté les deux premiers trophées majeurs de l'histoire de son pays : l'Euro-2016 et la Ligue des nations 2019.

    Le quintuple Ballon d'or détenait déjà le record du monde de buts en sélection depuis le 1er septembre 2021 en dépassant, grâce à un doublé face à l'Irlande, l'Iranien Ali Daei et ses 109 réalisations. Cristiano Ronaldo a signé son premier but international face à la Grèce, en ouverture de l'Euro-2004 organisé au Portugal.

    Il cumule ainsi deux des plus importants records du football de sélection masculin.

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Diplomatie du sport

    Cristiano Ronaldo, tête de pont des folles ambitions sportives de l'Arabie Saoudite

    Football : la star Cristiano Ronaldo signe avec le club saoudien d'Al-Nassr jusqu'en 2025

    Valeurs Actuelles

    Hausse de la TVA sur le marché de l’art : la grande hypocrisie du gouvernement

    Valeurs actuelles. Bruxelles a adopté l’an dernier à l’unanimité une directive, qui doit à présent être transposée, qui multiplie par près de 4 le taux de TVA (de 5,5% à 20%) sur les importations d’œuvres d’art en provenance de pays autres que l’Union européenne. Quelles conséquences craignez-vous ? Eric Turquin. Le vrai sujet, c’est que le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait ; pire, c’est Bruno Le Maire, lui-même, qui a signé cette directive l’an dernier en tant que président du Conseil. C’est comme si un conseil municipal votait à l’unanimité pour qu’une autoroute traverse son village. Sans même prendre l’avis de ses habitants : ni les marchands d’art, ni les galeristes, ni les maisons de vente aux enchères n’ont été consultés. Nous aimerions entendre la ministre de la Culture s’exprimer sur le sujet. La France est le seul pays européen à disposer d’un marché d’art conséquent. Il représente 7 % du marché mondial et plus de la moitié du marché des 27 pays européens. Notre pays compte plus d’un millier de galeries, des fondations privées de renommée mondiale, qu’il s’agisse de la Fondation Louis Vuitton ou de la Pinault Collection à la Bourse du Commerce-, des maisons de ventes aux enchères Drouot, Artcurial, Christies et Sothebys qui appartiennent aujourd’hui à des Français. Le marché de l’art fait vivre des antiquaires et galeristes mais aussi des assureurs, des transporteurs, photographes, restaurateurs etc.

    Le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait.

    Les défenseurs du patrimoine ne seraient finalement pas si nombreux parmi nos gouvernants ? Cette directive illustre l’hypocrisie du système ; les défenseurs du patrimoine poussent des hauts cris quand un tableau d’un artiste français quitte la France mais taxeraient à l’importation la couronne de Charlemagne. En réalité, ce qui les intéresse, c’est l’augmentation des collections publiques, sans vraiment se soucier du patrimoine national qui comprend aussi les biens en mains privées qui entrent sur le territoire français. Souvenez-vous, lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %. C’est vous dire l’absurdité du système. Cette directive aura un double effet : pousser les collectionneurs à conserver les œuvres d’art hors de France et décourager les vendeurs étrangers de vendre en France.

    Est-ce le principe même de cette taxe qui est regrettable ? Le principe d’une taxe à l’importation sur les œuvres d’art est un contresens. Elle a été introduite en 1994 suite à une directive européenne et dès la fin des années 90, la commission des Finances de l’Assemblée nationale tirait la sonnette d’alarme, jugeant que cette taxe avait deux conséquences : un détournement de trafic de Paris vers Londres, pour bénéficier d’une détaxe de TVA, et une incitation, pour les vendeurs étrangers, à choisir les États-Unis plutôt que l’Europe. Ce fut le cas pour les Japonais, grands vendeurs des tableaux acquis très chers dans les années 1980 qui ont tous choisi New-York pour éviter les fameux 5,5 %, que les États-Unis ne prélèvent pas.

    Lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %.

    La taxe à l’importation vise à protéger le marché européen. Le système fiscal a été pensé pour encourager les exportations de produits industriels, de sucre, de blé… et décourage les importations de ces biens et protéger le marché intérieur. Autant l’export de biens et services industriels ou agricoles enrichit notre pays, autant en matière d’art, c’est le phénomène inverse. Si demain, un galeriste parisien a le choix pour vendre une œuvre entre deux clients, un musée français et un musée américain, il vendra hors TVA au second, plutôt qu’au premier. La France s’appauvrit par ses exportations d’œuvres d’art mais s’enrichit par leur importation. C’est pour cela qu’il est incompréhensible de vouloir taxer encore plus lourdement les importations d’œuvres d’art.

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    L'Humanité

    Paris 2024. Pour les Jeux, l’État nous aura à l’œil

    Actu

    Le projet de loi olympique débattu à l’Assemblée nationale fait la part bien trop belle à la sécurité, beaucoup moins au sport.

    Éric Serres

    George Orwell, quand tu nous tiens ! Plus rien ne semble arrêter le gouvernement englué dans sa réforme des retraites, pas même lorsqu’il s’agit de parler sport. Après le rejet des motions de censure, les députés ont entamé, lundi soir, l’examen du projet de loi JO-2024, avec un volet répressif des plus gratinés, qui déchaîne déjà un très grand nombre de critiques et de défiances. Adopté avec une confortable majorité en première lecture au Sénat, dominé par la droite, ce texte comprend en effet un large volet sécuritaire, qui interroge.

    Mauvaise réponse au fiasco de la dernière finale de la Champions League au Stade de France

    On pense tout d’abord à l’article 7, sorte de mauvaise réponse au fiasco de la dernière finale de la Champions League qui se déroulait au Stade de France et qui opposait le Liverpool FC au Real Madrid.

    Pour rappel, le 28 mai 2022, des incidents avaient éclaté autour du stade et avaient été réprimés par les forces de police, malmenant les supporters des deux camps et rejetant la faute sur ces derniers. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, les jours suivants, avait pour son unique défense repris ce vieil anathème qui veut que les supporters de Liverpool soient tous des hooligans en puissance.

    Stade de France. Le Sénat charge la préfecture de police

    Depuis, pas une excuse, malgré les révélations qui se sont accumulées et qui ont mis en cause les supposées « forces de l’ordre ». Pis, seule l’UEFA,­ après une enquête externe, a décidé d’indemniser les spectateurs qui avaient acheté leur ticket. Que nenni côté gouvernement, qui est resté campé sur ses positions de collégien pris la main dans le sac : « M’sieur, c’est pas moi, c’est les autres ! »

    Un dispositif « disproportionné »

    C’est donc dans un esprit, que l’on pourrait qualifier de revanchard, que ce dernier a décidé de mettre en place, dans son texte de loi olympique, un système afin d’aider, soi-disant, à la protection des « manifestations sportives, récréatives ou culturelles ». L’une des solutions mises en avant ? Le couplage de la vidéosurveillance à un traitement algorithmique des images : souriez, vous êtes pisté !

    La loi olympique promeut l’ultra-surveillance

    Une idée très, trop, 1984, qui pose question, notamment à Stéphane Peu, député de Seine-Saint-Denis de la Gauche démocrate et républicaine-Nupes : « Je regrette la place tout à fait exorbitante prise par la sécurité dans cette loi olympique. Nous nous opposons en particulier aux mesures visant à une plus grande répression dans les stades. Nous regrettons cette manière de travailler sur les sujets du supporterisme. Quant à l’article 7, relatif à la vidéosurveillance algo­rithmique, parce qu’il vise à la pérennisation de ces dispositifs au-delà des Jeux, comme l’étude d’impact en témoigne, il vient polluer cette loi et porte une atteinte disproportionnée au droit. »

    Ce à quoi la députée EELV Sandra Regol, elle aussi inquiète du « cheval de Troie » gouvernemental, a ajouté : « Ce genre de dispositif de surveillance, qui va profiter à des sociétés privées, a été utilisé aux JO d’Athènes et à ceux de Pékin. Ils n’ont jamais été temporaires. »

    Bâillonner toute expression politique dans les stades

    Surveillance, flicage, tout passe dans le texte de loi. Pourquoi vouloir ainsi bâillonner toute expression politique dans les stades, comme il est proposé dans l’article 14 ? « Il faut parfois savoir y arborer un drapeau, en solidarité­ par exemple avec l’Ukraine, ou ­encore la Palestine », témoigne Stéphane Peu, ­rejoint encore une fois par Sandra Regol : « Le sport est politique ! Souvenez-vous des JO de Mexico où, pour dénoncer les inéga­lités dont sont victimes les Noirs américains, les ­sprinteurs Tommie Smith et John Carlos avaient le poing levé. »

    Mais, comme si ces deux points sécuritaires ne suffisaient pas à rendre cette loi olympique totalement hors sol et tellement libérale, s’y ajoutent des dispositions pour faciliter le travail le dimanche sans la moindre concertation avec les syndicats et en complet désaccord avec la charte sociale olympique, si souvent vantée.

    Le travail dominical s’invite aux JO 2024

    Que dire, enfin, du transport, talon d’Achille des JO ? Quid de l’ouverture à la concurrence des bus à l’instant même où débuteront les Jeux ? « Nous allons proposer, en mai, un projet de loi afin d’y surseoir », termine le député de Seine-Saint-Denis. Et le sport, et une politique sportive pour les Françaises et Français dans tout cela ? Ne cherchez pas, ou alors peut-être entre les lignes, à moins que l’on ne soit face à ce phénomène bien connu du monde de la presse, celui de la page blanche ? 

    Jeux olympiques Paris 2024sécuritélégislation
    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Putin y Xi celebran la colaboración de sus países, a pesar de la guerra de Rusia en Ucrania

    El presidente ruso, Vladimir Putin, le dio la bienvenida a Xi Jinping, el máximo dirigente chino, y mencionó brevemente el plan de paz de Pekín para Ucrania, sin dejar de subrayar la sólida cooperación entre Moscú y Pekín.

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    Por Valerie HopkinsChris Buckley y Anton Troianovski

    Valerie Hopkins reportó desde Moscú, Chris Buckley desde Taipéi (Taiwán) y Anton Troianovski desde Seúl.

    El presidente ruso, Vladimir Putin, y el máximo dirigente chino, Xi Jinping, iniciaron el lunes sus conversaciones en Moscú. Posaron uno al lado del otro demostrando una colaboración que no se ha visto afectada por la guerra que Rusia mantiene en Ucrania desde hace un año.

    Aunque la guerra y las fricciones que ha evidenciado estuvieron presentes en la reunión, Xi y Putin no hicieron comentarios públicos al respecto, a pesar de las múltiples consecuencias registradas el año pasado como las sanciones occidentales a Rusia, la crisis energética en Europa y la devastación en Ucrania.

    En vez de eso, los líderes hicieron todo lo posible por halagarse mutuamente y proyectar unidad en una serie de actos meticulosamente coreografiados. Xi es el líder mundial de más alto nivel que visita Rusia desde la invasión y se quedará tres días, mientras continúan las sangrientas batallas en el este de Ucrania. Además, su visita se produce solo tres días después de que la Corte Penal Internacional emitiera una orden de detención contra el líder ruso por crímenes de guerra.

    Las imágenes de la alianza, construida más con gestos simbólicos que con un tratado formal, ha avivado la ansiedad en Occidente ante la posibilidad de que China expanda su apoyo a Rusia más allá de la diplomacia o la economía —posiblemente con armas para que sean usadas en la guerra de Putin— y consolide un poderoso bloque opuesto a la OTAN y Estados Unidos.

    “Querido amigo, bienvenido a Rusia”, le dijo Putin a Xi, después de que el líder chino fuera recibido con una alfombra roja y una banda militar.

    Putin le dijo a su invitado que China era objeto de “envidia” porque su gobierno había construido un “sistema muy eficaz para desarrollar la economía y fortalecer el Estado”. Xi expresó su “profunda gratitud” a Putin y dijo estar “seguro de que el pueblo ruso seguirá apoyándolo firmemente”, según Xinhua, la agencia de prensa estatal china.

    Los mandatarios se sentaron junto a una pequeña mesa, cerca de una chimenea, en un entorno mucho más íntimo que la larga mesa en la que Putin mantuvo tensas reuniones con líderes occidentales antes de que Rusia invadiera Ucrania.

    Pero detrás de esta muestra de amistad hay un escenario geopolítico. China y Rusia se oponen a un orden mundial dominado por Estados Unidos y sus aliados, y eso parece pesar más que cualquier objeción que pueda tener Xi sobre la invasión de Ucrania.

    El secretario de Estado, Antony J. Blinken, criticó la visita, afirmando que equivale a una “pantalla diplomática para que Rusia siga cometiendo” crímenes de guerra. El tribunal internacional acusó a Putin de ser responsable del secuestro y deportación de niños ucranianos, y las fuerzas rusas siguen atacando zonas civiles.

    Según Blinken, el viaje “sugiere que China no siente la responsabilidad de hacer que el presidente rinda cuentas por las atrocidades cometidas en Ucrania”.

    Putin, en un artículo publicado en el Diario del Pueblo, el principal periódico del gobernante Partido Comunista de China, estableció paralelismos entre las amenazas que, según él, pesan sobre Rusia por parte de Occidente —y que, en su opinión, lo impulsaron a invadir Ucrania— y las preocupaciones de Pekín en materia de seguridad en Asia.

    Describió la cooperación entre Rusia y China como un contrapeso esencial a un Occidente que pretende dominar no solo Europa Oriental, sino también la región de Asia-Pacífico, y que pretende “contener el desarrollo de nuestros países”.

    “Son las relaciones ruso-chinas las que hoy representan prácticamente la piedra angular de la estabilidad regional, incluso mundial”, escribió Putin.

    Según un resumen chino de su reunión en el Kremlin, Xi le dijo a Putin: “La mayoría de los países apoyan la disminución de las tensiones, abogan por las negociaciones de paz y se oponen a echarle leña al fuego. Históricamente, los conflictos deben resolverse mediante el diálogo y las negociaciones”.

    Las cautelosas declaraciones de Xi coinciden con la delicada posición que China ha adoptado en relación con la guerra: simpatiza con las quejas de Rusia contra la influencia occidental y la OTAN, al tiempo que aboga por el diálogo para poner fin a los combates. En consonancia con esa ambigüedad, Xi se ha referido a los combates en Ucrania como una “crisis” o un “conflicto”, pero no como una guerra o una invasión.

    Al final del primer día de reuniones, no se evidenció algún progreso en el aspecto que más expectativas ha generado: saber si Xi podrá convencer a Putin para que inicie negociaciones de paz serias. Putin se limitó a afirmar que Rusia había “estudiado detenidamente” las propuestas de paz de China y que las tratará “con respeto”.

    Un portavoz de la Casa Blanca, John F. Kirby, dijo: “Veremos de qué salen hablando de esta reunión”. Al calificar a la alianza Pekín-Moscú como un “matrimonio de conveniencia”, dijo que armar a Rusia iría en contra de las declaraciones públicas de Xi acerca de que China quiere la paz.

    Para Putin, la visita de Xi también es una oportunidad para suavizar las tensiones suscitadas por los asesinatos de nueve ciudadanos chinos en una mina de oro en la República Centroafricana, un incidente que Xi ha condenado. Hay diversas afirmaciones sobre la identidad del grupo responsable de las muertes, pero algunos culpan a un grupo de mercenarios rusos.

    Las conversaciones de Xi y Putin continuarán el martes, cuando se les unirán delegaciones más amplias de funcionarios gubernamentales. También planean dirigirse a los medios de comunicación y celebrar un banquete estatal al que asistirán los líderes empresariales rusos.

    Ambos mandatarios se han reunido unas 40 veces desde que Xi se convirtió en líder nacional pero, aunque proyectan una relación más profunda que nunca, la guerra ha interrumpido sus relaciones, al tiempo que ha profundizado la dependencia rusa de China para el comercio y el apoyo diplomático.

    La guerra ha sido una fuente de inestabilidad para Pekín, y ha perjudicado los lazos chinos con los países europeos. También ha magnificado las tensiones económicas y energéticas mundiales en un momento en que Xi quiere centrarse en la reconstrucción económica de China después de la pandemia.

    En las últimas semanas, Xi ha tratado de reafirmar el papel global de China después de su aislamiento pandémico. Pekín se ha presentado como un potencial intermediario de la paz, organizando conversaciones que condujeron a un acuerdo significativo este mes entre Arabia Saudita e Irán y proponiendo un plan de 12 puntos que fue redactado en términos generales para poner fin a los enfrentamientos.

    El presidente de Ucrania, Volodímir Zelenski, dijo que agradecería la oportunidad de hablar con Xi, pero no está claro si los líderes tienen la intención de hablar.

    El ministro de Relaciones Exteriores de China, Qin Gang, habló por teléfono la semana pasada con el ministro de Relaciones Exteriores de Ucrania, Dmytro Kuleba, e instó a Ucrania y Rusia a negociar. “No importa cuán grandes sean las dificultades y los desafíos, no se le debe cerrar la puerta a una solución política”, le dijo Qin, según el Ministerio de Relaciones Exteriores de China.

    Pero hay obstáculos enormes.

    Putin, en su artículo del lunes, señaló que Rusia entablará conversaciones solo si retiene el control del territorio capturado en el este y el sur de Ucrania. El gobierno de Ucrania ha descartado ceder territorio a cambio de la paz.

    “El primer y principal punto es la capitulación o retirada de las tropas de ocupación rusas”, dijo Oleksiy Danilov, jefe del Consejo de Defensa y Seguridad Nacional de Ucrania, en un comunicado el lunes.

    Ni las fuerzas rusas ni las ucranianas han mostrado una desaceleración en la lucha a lo largo del frente en expansión. Cientos de soldados mueren o resultan heridos diariamente en cada bando, según los analistas militares.

    Incluso en el caso de que China desee desempeñar un papel para poner fin al derramamiento de sangre, es poco probable que Xi presione a Putin para evitar poner en peligro su asociación más amplia, según dicen muchos analistas. Xi considera que el vínculo de Pekín con Moscú es esencial para compensar el dominio global estadounidense.

    “Los países occidentales liderados por Estados Unidos han implementado la contención, el cerco y la represión general de China”, declaró en un discurso este mes.

    William Klein, un exdiplomático estadounidense radicado en Pekín, dijo que la visita a Moscú “demuestra claramente que China ve a Rusia como un socio estratégico indispensable”.

    “Independientemente de lo que China pueda pensar sobre la guerra, ve a Rusia como una clave para crear un contrapeso a la presión de Estados Unidos”, dijo Klein, que ahora es socio consultor de FGS Global. “No debería haber ninguna expectativa de que China recalibrará sus intereses fundamentales debido a esta guerra”.

    La pérdida del apoyo de Rusia podría dejar a China peligrosamente expuesta, según han argumentado los expertos en política exterior china, incluso después de la invasión de Putin.

    El mes pasado, Yang Jiemian, un experto en política exterior de Shanghái, escribió en un análisis que si “Rusia se debilita constantemente hasta el punto en que no puede, no quiere o no se atreve a luchar contra Estados Unidos y Occidente, eso haría que China enfrente circunstancias estratégicas muy desfavorables”.

    Marc Santora colaboró con reportes desde Kiev, Ucrania, Ivan Nechepurenko desde Tbilisi, Georgia; Olivia Wang desde Hong Kong y Michael Crowley y Katie Rogers desde Washington.

    Valerie Hopkins es corresponsal internacional de The New York Times y cubre la guerra en Ucrania así como Rusia y los países de la antigua Unión Soviética. @VALERIEinNYT

    Chris Buckley es corresponsal jefe de China y, después de criarse en Sídney, Australia, ha vivido en China durante la mayor parte de los últimos 30 años. Antes de unirse al Times en 2012, fue corresponsal de Reuters en Pekín. @ChuBailiang

    Anton Troianovski es el jefe de la corresponsalía de Moscú para The New York Times. Antes fue el jefe de la corresponsalía de The Washington Post en Moscú y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y en Nueva York. @antontroian

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    Известия (RUS)

    США ввели санкции против самолета Лукашенко

    Минфин США внес в санкционный список самолет, которым пользуется президент Белоруссии Александр Лукашенко. Об этом сообщается на сайте ведомства в пятницу, 24 марта.

    «Boeing 737, принадлежащий правительству Белоруссии и используемый в качестве президентского самолета для находящегося под санкциями США лидера Белоруссии Александра Григорьевича Лукашенко», — говорится в сообщении.

    Кроме этого, под рестрикции также попали БелАЗ и Минский автомобильный завод (МАЗ), сообщает RT.

    Также в санкционный список включены директора обоих заводов и семь членов Центральной избирательной комиссии (ЦИК) Белоруссии, в том числе ее секретарь Елена Балдовская, передает НСН.

    Война грузовиков: почему Польша закрывает границу с Белоруссией Варшава повышает ставки в конфликте с Минском

    22 марта Лукашенко заявил, что Запад осознал неправильность санкций и пытается торговать с Россией и Белоруссией одной рукой.

    Белорусский лидер также отметил, что Европа уже предъявляла американской стороне претензии по поводу того, что на фоне введенных ограничений США продолжают торговлю с РФ.

    10 марта депутат Европарламента от Польши Витольд Ващиковский призвал Евросоюз к рассмотрению вопроса о введении против Белоруссии санкций, аналогичных антироссийским.

    Ранее, 17 января, Госдеп США ввел визовые ограничения против 25 граждан Белоруссии. Санкции были введены в отношении членов национального собрания республики за их роль в принятии закона, который разрешает смертную казнь для лиц, осужденных за покушение на террористические акты.

    До этого, 19 декабря, руководитель пресс-службы Госдепартамента Нед Прайс заявил, что США могут ввести новые санкции против Белоруссии, если правительство страны продолжит укреплять сотрудничество с Россией.

    Valeurs Actuelles

    Montmartre, ses touristes et sa délinquance

    Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.

    Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.

    La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.

    Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.

    Un marché noir à ciel ouvert

    En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.

    Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.

    « Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »

    Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs

    Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.

    Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »

    Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »

    Un mécanisme bien huilé

    C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.

    Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.

    Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.

    Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. 

    « On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.

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    France24 - Monde

    Football : Didier Deschamps nomme Kylian Mbappé capitaine de l'Équipe de France

    Publié le : 21/03/2023 - 00:46

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    Plusieurs médias ont rapporté lundi que Didier Deschamps a désigné Kylian Mbappé capitaine de l'Équipe de France de football, en remplacement de Hugo Lloris. Antoine Griezmann, lui, est promu vice-capitaine des Bleus, à la place de Raphaël Varane.

    Kylian Mbappé a été désigné capitaine de l'équipe de France par le sélectionneur Didier Deschamps en remplacement de Hugo Lloris, qui a pris sa retraite internationale, a-t-on appris lundi 20 mars de source proche des Bleus, confirmant une information du Figaro et de L'Équipe.

    À 24 ans, Mbappé (66 sélections, 36 buts) a accepté cette nouvelle fonction après une discussion lundi soir avec son sélectionneur, a-t-on appris de même source. Deschamps s'est également entretenu avec Antoine Griezmann, promu vice-capitaine à la place de Raphaël Varane, qui a également pris sa retraite internationale après le Mondial-2022.

    L'attaquant du Paris SG, dont la première sélection en bleu remonte à mars 2017, disputera son premier match comme capitaine vendredi (20 h 45) contre les Pays-Bas au Stade de France en ouverture des qualifications à l'Euro-2024. 

    Pressenti depuis plusieurs semaines

    Champion du monde 2018 et vice-champion du monde 2022, Mbappé était pressenti depuis plusieurs semaines pour hériter du brassard, après avoir guidé les Bleus vers leur deuxième finale de suite au Qatar en décembre. 

    Le Parisien, leader technique et dont la voix porte de plus en plus dans le vestiaire, a marqué un triplé contre l'Argentine en finale et a réussi son tir au but, sans parvenir à offrir un troisième titre planétaire aux Tricolores (3-3, 4-2 t.a.b.). Il a également pris de l'importance dans la vie de groupe, relançant en 2022 la question du droit à l'image collectif, qu'il souhaite voir réformé. 

    Au premier jour du rassemblement lundi, Didier Deschamps avait laissé planer le suspense sur l'identité du futur capitaine, assurant en conférence de presse en début d'après-midi qu'il comptait "utiliser ces premiers jours pour en discuter avec les joueurs concernés". Les discussions se sont finalement tenues lundi soir au centre d'entraînement de Clairefontaine.

    Mbappé a la lourde tâche de remplacer Hugo Lloris, détenteur du brassard pendant plus de dix ans, la première fois en 2010. Ce dernier, homme de confiance de Deschamps, avait de larges responsabilités, notamment de représentation des Bleus à la Fédération ou auprès des médias. Il se rendait ainsi en conférence de presse à la veille de chaque rencontre qu'il disputait comme titulaire.

    Dans son club, Mbappé fait partie des vice-capitaines derrière le porteur N.1 du brassard, le Brésilien Marquinhos. Dimanche, lors de la défaite du PSG contre Rennes (2-0), il a par exemple été capitaine en l'absence de ce dernier. 

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} NOUVELLE ÈRE

    Équipe de France : place aux jeunes, Deschamps dévoile sa première liste des Bleus post-Mondial

    FOOTBALL

    Le gardien et capitaine des Bleus Hugo Lloris annonce sa retraite internationale

    Football : le sélectionneur Didier Deschamps prolonge avec les Bleus jusqu'en 2026

    Известия (RUS)

    В Севастополе открыли памятную доску погибшим в ходе СВО морякам десантных кораблей

    В Севастополе открыли памятную доску морякам бригады десантных кораблей, погибшим в специальной военной операции России на Украине (СВО). Церемония прошла у Минной стенки в пятницу, 24 марта.

    Как рассказал командир крымской военно-морской бригады Черноморского флота РФ Феликс Меньков, памятная доска будет напоминанием о подвиге, который совершили севастопольские десантники. По словам командира ВМБ, погибшие показали пример честного служения Отечеству и выполнили свой воинский долг до конца.

    «Год назад мы в ходе ведения боевых действий потеряли корабль десантного соединения, БДК «Саратов». Потеряли личный состав десантного корабля «Саратов», «Новочеркасск», «Цезарь Куников», — сказал Меньков в ходе торжественной церемонии.

    Сообщалось, что БДК «Саратов» получил значительные повреждения в результате обстрела. Для того чтобы не допустить детонации корабля, его затопили у причальной стенки. На поверхность судно подняли 1 июля 2022 года. Восстановлению судно не подлежало.

    Уплывут в прошлое: к концу десятилетия ВМФ радикально обновится К 2030-му в группировке ракетных подводных крейсеров стратегического назначения не останется кораблей советской постройки

    В мае прошлого года сообщалось, что Военно-морской флот (ВМФ) России примет в свой состав 20 боевых кораблей, пять катеров, а также 21 судно обеспечения. В 2021 году в рамках государственного оборонного заказа было заложено 10 кораблей и шесть судов обеспечения.

    21 марта прошлого года сообщалось, что второй серийный атомный подводный ракетоносец проекта 955А (шифр «Борей-А») «Генералиссимус Суворов» войдет в состав Военно-морского флота России в декабре 2022 года.

    «Генералиссимус Суворов» и другие корабли 995А придут на смену лодкам проекта 667БДРМ и 667БДР, срок эксплуатации которых подойдет к концу в 2030 году. Также сообщалось о готовящейся передаче российскому ВМФ новейшего фрегата проекта 22350 «Адмирал Головко». Корабль станет первым штатным носителем гиперзвуковой системы «Циркон».

    L'Humanité

    ski freestyle. Perrine Laffont, plus que jamais la boss

    Éric Serres

    ski freestyle Assurée de remporter le gros globe de cristal, Perrine Laffont a terminé sa saison par une 30e victoire en Coupe du monde de ski de bosses, en dominant en finale l’Américaine Jaelin Kauf, sur les pistes kazakhes d’Almaty. Avec deux médailles d’or aux championnats du monde en simple et en parallèle, quatre victoires en Coupe du monde, onze podiums sur douze courses cet hiver, le gros globe du classement général et le petit globe des bosses parallèle, Perrine Laffont a repris sa domination de la discipline, un an après sa décevante quatrième place aux JO de 2022 à Zhangjiakou (Chine). « Je suis simplement contente que la saison soit terminée, ça a été dur et compliqué. C’est génial de terminer sur deux victoires », a commenté la Pyrénéenne de 24 ans. 

    ski freestyle
    Valeurs Actuelles

    La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre

    J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.

    L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.

    Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.​

    Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…

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    L'Humanité

    Quidditch sans frontières

    Chronique

    Mejdaline Mhiri

    Fin avril, 400 personnes se retrouveront, balai en main, dans la banlieue d’Épinal, en Lorraine, pour mener le combat le temps d’un week-end. Il ne s’agit aucunement d’une manifestation de technicien·nes de surface en lutte pour l’amélioration de leurs conditions de travail, mais d’un tournoi de quidditch. Ce « sport-fiction » issu de l’univers du jeune sorcier Harry Potter s’est popularisé dans l’Hexagone au point d’aboutir, en 2013, à la création d’une fédération, la FFQ.

    Dès 2005, deux étudiants de l’université américaine de Middlebury avaient adapté des scènes du film en une discipline sportive. Comme les balais ne volent évidemment pas (vous aussi, vous vous êtes posé la question ?), il s’agissait d’établir des règles pour que l’intérêt sportif, la faisabilité, mais aussi le spectacle soient au rendez-vous. Ainsi, le souafle s’est mué en ballon de volley, le vif d’or en balle de tennis logée dans une chaussette accrochée au dos de l’arbitre, et les anneaux suspendus dans le vide en cerceaux. Plus banal mais plus réaliste aussi.

    S’il y a peu de chance pour qu’un sort soit jeté en plein match, une obligation majeure est à respecter : chaque équipe doit être composée de sept membres dont au maximum quatre s’identifient au même genre. La FFQ se vante d’organiser « le seul sport de contact obligatoirement mixte à reconnaître la pluralité des genres ». Un état d’esprit porté à la fois sur la compétition, la bonne humeur et l’altérité. « Je n’en connais pas les raisons exactes mais ça fait partie de notre ADN, porté par la fédé internationale, partage Tess Harmand, présidente de la FFQ. Les personnes trans ou non binaires peuvent donc être elles-mêmes sur un terrain de quidditch. »

    Avec plus de 300 licencié·es, la discipline demeure confidentielle en France mais veut transmettre ses valeurs. Également directrice du développement à la Fondation Alice Milliat, Tess Harmand détaille : « On n’a pas de chiffres concernant la pratique des personnes trans parce qu’on ne leur demande pas de s’identifier comme telle à l’inscription. Instinctivement, je dirais qu’il y a peut-être trois ou quatre personnes concernées. Ce n’est pas énorme mais c’est crucial pour nous. »Une commission égalité/mixité au sein de la FFQ veille à ce que chacun·e trouve sa place au quotidien. « On a une belle communauté parmi nos licencié·es mais les vieilles habitudes, avec les hommes qui mènent le jeu, peuvent vite reprendre le dessus si on n’y prend pas garde… » glisse-t-elle. Les 29 et 30 avril, vingt-quatre équipes venues de tout le continent s’affronteront pour remporter la coupe dans leur maison respective. Et ce, quelle que soit leur composition. 

    sportharry potterLGBTLa chronique sportive de Mejdaline Mhiri
    Известия (RUS)

    Эксперты оценили передачу магазинов Leroy Merlin в РФ локальному менеджменту

    В случае передачи активов локальному менеджеру владение компанией оформляется на российские физические лица, рассказал «Известиям» 24 марта президент Союза торговых центров Булат Шакиров, комментируя намерение французской группы Adeo передать магазины Leroy Merlin в России местному менеджменту.

    «Компания становится полностью российской с учредителями в виде российских физических лиц. Иногда это могут быть российские юрлица. Основной смысл такой сделки в том, что это становится на 100% российская компания, которая будет вести свою деятельность независимо от французского офиса: совершенно самостоятельно принимать решения и нести бизнес-риски», — уточнил он.

    По его словам, в таких ситуациях по итогам 2022-го и в этом году наблюдается, что сумма таких сделок номинальная. Шакиров отметил, что многие компании оставляют за собой право выкупить активы обратно за такую же стоимость.

    Эксперт напомнил, что подобная сделка с передачей магазинов должна проходить через правительственную комиссию и согласовываться с правительством РФ.

    В то же время юрист, основатель и СЕО консалтинговой группы vvCube Вадим Ткаченко обратил внимание на то, что у ООО «Леруа Мерлен Восток» в настоящее время более 99% принадлежит АО «Бриколаж Инвестиссман Франс», менее 1% — французской группе Adeo. По его мнению, формально ничего не поменяется. Передача активов локальному менеджменту означает, «что все главные роли и вся администрация будут состоять из граждан РФ и лиц, зарегистрированных в России». В результате никто не попадет под санкции и не нарушит ограничительные меры, объяснил эксперт.

    «Фактически управлять всё так же будет «Бриколаж», и все будут понимать, что управление остается прежним, хотя внешне это будет более самостоятельная организация. Документы также будут скорректированы, чтобы эта компания не выглядела как дочерняя организация, — просто часть ее акций будет принадлежать зарубежной компании», — считает Ткаченко.

    Что за бренд: сети уберут с полок копии товаров зарубежных марок Кто и почему сейчас создает такую продукцию и есть ли на нее спрос

    Ранее в этот день группа Adeo объявила о намерении передать российские активы компании локальному менеджменту. Руководитель направления по связям с общественностью Leroy Merlin Лола Сатторова в беседе с «Известиями» рассказала, что гипермаркеты продолжат работу, рабочие места будут сохранены, продолжится выполнение партнерских обязательств.

    Статс-секретарь — замминистра промышленности и торговли РФ Виктор Евтухов назвал такое решение Adeo цивилизованным, разумным и добавил, что в министерстве будут «следить за событиями и помогать российским управленцам в решении всех возникающих вопросов».

    France24 - Monde

    Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe

    Proposé par

    Publié le : 16/03/2023 - 17:31

    The green paths

    L'Institut du monde arabe de Paris et la Fondation pour le développement de l'art et de la culture de l'Ouzbékistan organisent une exposition qui nous plonge dans l'histoire et le savoir-faire ancestral de l'Ouzbékistan au tournant du XXe siècle.

    Jusqu'en juin 2023, l'Institut du monde arabe accueille une exposition consacrée aux textiles anciens de l'Ouzbékistan. Elle s’intitule : « Sur les routes de Samarcande. Merveilles de la soie et de l'or ». Les visiteurs de l'exposition peuvent découvrir, pour la première fois, des artefacts historiques uniques jamais vus en dehors de l'Ouzbékistan.

    Lors du salon du tourisme IFTM à Paris en septembre dernier, l'ambassadeur d'Ouzbékistan en France, Sardor Rustambaev, a déclaré que son pays était « un joyau caché de l'Asie centrale ». « Tout le monde connaît la Grande Route de la soie et la plupart des gens connaissent les villes de Samarkand ou de Boukhara. Cependant, peu d'entre eux savent qu'elles sont situées dans l'Ouzbékistan moderne ».

    L’exposition présente près de 300 pièces originales sur une surface de plus de 1 100 m², comprenant des bijoux, des objets précieux et des broderies, représentatifs des trésors de l'Ouzbékistan ancien.

    Plus tôt cette année, une autre exposition intitulée « Les splendeurs des oasis de l'Ouzbékistan » a eu lieu au Louvre. Elle présentait le pays d'Asie centrale comme un carrefour des civilisations et une pierre angulaire de l'ancienne Route de la Soie.

    Pour Rustambaev, les villes ouzbèkes font du pays un incontournable sur le continent asiatique : « Samarcande est une ancienne civilisation vieille de près de trois mille ans, soit le même âge que Rome. Nous avons toujours été au carrefour de différentes civilisations et nations, et faisant partie de la grande route de la soie, le pays a servi de pont entre l'Est et l'Ouest, entre le Nord et le Sud ».

    L'Ouzbékistan expose pour la première fois sa culture et son histoire uniques au public français, ainsi qu'aux milliers de visiteurs internationaux, impatients de percer les mystères de la Route de la soie.

    Sur les routes de Samarcande. Merveilles de soie et d'or, IMA, jusqu’au 4 juin 2023

    #Ouzbékistan #Tourisme #Expositions #Voyage #Histoire #Asie #Paris #Samarcande #Art #Musée #Peinture #Louvre

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    Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

    France24 - Monde

    Liga : le Barça assomme le Real au Camp Nou et file vers le titre

    Publié le : 19/03/2023 - 23:41

    FRANCE 24 Suivre

    Dans un clasico décisif pour le titre, le FC Barcelone a largement dominé le Real Madrid (2-1), dimanche soir au Camp Nou. Les Catalans, qui disposent de douze points d'avance en tête, se retrouvent en position idéale pour gagner le championnat. 

    Le FC Barcelone fait un grand pas vers le sacre. Le Barça a raflé sur le fil le clasico retour comptant pour la 26e journée de Liga (2-1) face au Real Madrid, dimanche 19 mars.

    Le club catalan compte désormais douze points d'avance à douze journées de la fin. "On fait un championnat extraordinaire", savoure Xavi.

    Dans un Camp Nou plein à craquer (95 745 spectateurs, record de la saison), les Catalans ont mal débuté la partie, avec un but contre son camp de Ronald Araujo, qui a dévié un centre de Vinicius dans ses propres cages dès la 9e minute, puis ont égalisé juste avant la mi-temps, grâce à un but du droit de Sergi Roberto, bien placé à la retombée d'une frappe contrée.

    Et dans le temps additionnel (90e+2), Kessié, qui était pressenti pour débuter la partie à la place de Sergi Roberto (qu'il a remplacé à la 77e minute), a délivré les Catalans d'une reprise du plat du pied droit après un centre d'Alejandro Balde.

    Rejoint par tout le banc et tous ses coéquipiers, le milieu ivoirien a célébré son but avec effusion devant le bouillant virage nord du Camp Nou.

    Une fin de match inespérée : quelques minutes auparavant, les hommes de Xavi pensaient bien avoir perdu ce 253e clasico de l'histoire. Car à la 81e, Marco Asensio, à peine entré en jeu (76e à la place de Fede Valverde) a cru offrir la victoire aux Madrilènes... Mais son but du gauche, similaire au but de Kessié, a été annulé par l'arbitre vidéo en raison d'une position de hors-jeu.

    Prochain affrontement : la demi-finale retour de la Coupe du Roi

    En dehors du terrain, ce choc était teinté de polémiques. Les Merengues se sont joints aux poursuites judiciaires engagées contre les Catalans pour tentatives présumées d'influence sur les arbitres. 

    Le match de clubs le plus suivi du monde a fait du Barça la première équipe au monde à atteindre la barre des cent victoires contre la "Maison Blanche".

    Le Real peut presque déjà dire adieu à sa couronne de champion d'Espagne, qui semble désormais destinée au Barça de Xavi et devra très vite se concentrer sur la Ligue des champions, où il affrontera Chelsea en quarts.

    Mais les deux équipes se reverront très vite : dès le 5 avril, en demi-finale retour de la Coupe du Roi au Camp Nou, le Real aura l'occasion d'effacer ce revers et de rééquilibrer les comptes. Car cette saison, les Catalans ont remporté trois des quatre clasicos disputés.

    Avec AFP et Reuters

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    Le Barça surclasse le Real et remporte la 14e Supercoupe d'Espagne de son histoire

    TOUR DES STADES

    Foot européen : le PSG sombre, le Bayern assure et le Barça s'envole

    Liga : le Barça humilie le Real au Bernabéu

    Известия (RUS)

    Пробки в Москве достигли 8 баллов

    Пробки в российской столице 24 марта достигли отметки в восемь баллов. Об этом сообщает пресс-служба московского дептранса в своем Telegram-канале.

    «ЦОДД: на дорогах восемь баллов — основные затруднения в центральной части города. Затруднено движение в центральной части города, на Садовом кольце, ТТК, МКАД и на вылетных магистралях по направлению в область», — рассказали в ведомстве.

    В пресс-службе посоветовали по возможности отложить использование автомобилей и предпочесть движение на общественном транспорте.

    Цена вопроса: как в Москве и мире борются с пробками и заторами В столице изменятся тарифы на парковку

    Ранее, 21 марта, столичный дептранс обратился к автолюбителям и призвал их пользоваться общественным транспортом для поездок по городу из-за пробок в центре Москвы. На тот момент пробки в российской столице были на отметке в шесть баллов.

    За день до этого, 20 марта, загруженность автомобильных дорог Москвы достигла 10 из 10 баллов, а средняя скорость движения в городе составляла 20–25 км/ч.

    France24 - Monde

    Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

    Proposé par

    Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09

    The green paths

    Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.

    Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.

    Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.

    "Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".

    Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.

    “Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".

    En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".

    En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.

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    Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe

    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Robert Redeker : « L’abolition de l’âme précède et conditionne l’abolition de l’homme »

    Valeurs Actuelles. Le souci de l’âme s’est éclipsé, aussi bien des livres des philosophes […] que de la société. Objet de tous les soins les siècles précédents, l’âme est désormais absente, effacée, refoulée, comme une rupture de transmission révélant une époque inédite, déplore Robert Redeker. Le philosophe et écrivain nous entraîne, avec la beauté de sa plume, à la rencontre de l’âme, porte ouverte sur la vie intérieure. Il nous montre comment, de Descartes à Derrida, de la spectacularisation de la vie privée à la déspiritualisation de la mémoire, on est parvenu, petit à petit, à la priver de son écosystème et, ainsi, à la faire disparaître. Une réflexion originale et nécessaire.

    Un trou nouveau dans notre culture est, selon vous, apparu : celui laissé par la disparition de l’âme. Que s’est-il passé ? Robert Redeker. Mon livre part d’un étonnement devant une disparition dont personne ne semble s’être aperçu. Le mot “âme”, en son sens fort, s’est effacé aussi bien du langage courant que de celui de la philosophie. Il ne subsiste plus que sous la forme d’un mot vidangé de sa substance, ne désignant qu’un vague état d’esprit. “Âme” demeura très longtemps l’un des mots les plus importants et fréquents de la civilisation et de la culture. Le prononcer engageait. Le prononcer relevait du sérieux le plus profond. L’âme réclamait les soins les plus importants. Elle était prioritaire. Le corps passait après. Peu y prêtent attention : “SOS” [“ Save Our Souls”] se traduit par “sauvez nos âmes” ! Fait culturel, son effacement prend une signification historique : il dit tout sur notre époque, notre société, l’homme contemporain.

    Le philosophe Rémi Brague a écrit un livre remarquable titré les Ancres dans le ciel. Je reprends son vocabulaire, pour voir dans l’âme l’architecture de ces ancres. L’époque contemporaine décroche ces ancres, auxquelles l’humanité était suspendue, arrache l’homme de ses véritables racines, qui poussent dans le ciel. Elle force le ciel à lui tomber sur la tête puis à se briser en mille morceaux sur le sol. Ce que les Gaulois craignaient, que le ciel leur tombe sur la tête, a été provoqué volontairement par les Modernes.

    C’est avec Descartes que commence, inconsciemment, la condamnation de l’âme. Comment ? Le nom de Descartes, partiellement contre la lettre de ses textes, est synonyme d’un recommencement du monde, dont l’homme, et non plus Dieu, serait l’auteur. Avec lui, l’âme reçoit un nouveau destin dont l’abolition sera l’accomplissement. Les mots restent les mêmes, “âme” et “homme”, masquant la transformation que la modernité naissante, dont Descartes exprime dans toute sa pureté le programme, fait subir aux choses qu’ils désignent. Descartes promeut l’âme (la « principale partie » de l’homme, dit-il), tout en la déspiritualisant. Le “je” est une âme, mais cette âme se limite à l’action de penser. Je pense, donc je suis une âme – tel est le sens complet de son fameux « Je pense, donc je suis ». Voici que les qualités “mystiques” de l’âme, celles que Pascal met en exergue, sont supprimées ! Voyons dans la démarche de Descartes une totale intellectualisation de l’âme. Elle aboutit à l’identité entre le “je”, l’âme, et la pensée. Avec Descartes, l’identité entre “je”, âme, pensée, et raison est acquise. Cette extraordinaire promotion de l’âme, masquant son effeuillage, signe le commencement de son déclin.

    Après Descartes apparaissent tour à tour sur la scène du monde les substituts de l’âme – le cogito , le sujet, la conscience, l’inconscient, le cerveau, le gène -, qui seront ses rivaux autant que ses fossoyeurs.

    Pourquoi parlez-vous d’abolition et non de disparition ou de destruction ? L’abolition du mot n’est pas la destruction de la réalité afférente. Vous pouvez effacer du dictionnaire le mot “soleil”, sans parvenir pour autant à empêcher cet astre d’exister. Vous pouvez abolir la peine de mort, vous ne pouvez en supprimer la possibilité. L’âme est une réalité de type spirituel ; on peut abolir son idée, l’expulser du lexique, mépriser le souci qu’elle exige de nous, on ne peut détruire sa réalité. C’est pourquoi le moteur de cette abolition fonctionne selon deux régimes, la censure et le refoulement.

    Il est vrai qu’“âme” est un mot particulier. Le prononcer – à l’instar du mot “Dieu”, du mot “Jésus”, du doublet “Vierge Marie” – est l’appeler. Quand je dis “âme”, je lui dis que je suis préparé à l’accueillir et, consciemment ou non, je l’appelle.

    Qu’est-ce que l’âme ? N’est-ce pas une illusion ? Une définition propre à un croyant ? Nos contemporains peinent à comprendre ce que Descartes, nonobstant sa réduction de l’âme aux fonctions intellectuelles, exprime : je suis plus certain d’avoir une âme, ou d’être une âme, que d’avoir un corps. Personne ne le peut nier : le corps est plus illusoire que l’âme. Sans doute nos contemporains sont-ils pris à la glu de l’illusion du corps plus qu’aucune autre civilisation. Sans doute croient-ils au corps comme leurs ancêtres croyaient en l’âme. Avec la même ardeur dans la foi. Ou plutôt avec plus d’ardeur, car leur progressisme et leur scientisme les ont persuadés qu’ils vivent en des temps postérieurs à toutes les illusions. Avec plus d’ardeur aussi parce que la certitude arrogante les possède d’être moins naïfs et plus intelligents que leurs ancêtres. L’infatigable popularité de la liturgie du sport atteste cette foi. L’importance prise par les politiques sanitaires, la mutation de la politique en biopolitique la confirment. J’appelle illusion la croyance en l’existence objective et autonome du corps humain. Et aussi la croyance qu’il épuise la vérité de l’être humain.

    La peur et la haine de l’âme sont les affections qui actionnent son refoulement.

    L’âme est une présence dont l’évidence se découvre lorsque nous approfondissons notre vie intérieure. Cette découverte fait de l’âme un événement. Poursuivie avec obstination, l’introspection bute toujours sur une réalité aussi indéconstructible qu’indestructible. Cette réalité, c’est l’âme. Saint Augustin exemplifie pour tous les hommes et à jamais ce parcours d’expérience intérieure. Ce n’est ni une réalité de type matériel ni une réalité de type intellectuel, comme l’Idée chez Platon – bien qu’elle appartienne, de la même façon que cette Idée, au monde invisible -, mais une réalité qui dépasse l’opposition du matériel et de l’intellectuel, une réalité spirituelle. Dans la vie pratique, l’âme est cette forteresse qu’aucune violence, pas même la torture, n’arrive à faire tomber – parce qu’elle est taillée dans une autre étoffe que le corps. Le paradigme de cette indestructibilité se rencontre chez Soljenitsyne. Vous pouvez tout contre moi, vous pouvez me réduire en esclavage, me torturer, vous pouvez me concasser, mais vous ne pouvez détruire mon âme. Laquelle se nomme liberté. Laquelle est, philosophiquement, le siège de la liberté.

    Ne peut-on considérer alors que l’âme est notre moi ? Il importe de ne pas les confondre. Mon âme, ce n’est pas moi. Je la puis découvrir dès que je parviens à neutraliser le moi, à paralyser ses prétentions, à dégonfler son enflure. Tout le monde moderne – et, désormais l’école elle-même – est une entreprise de flatterie du moi. Flatter le client, flatter le citoyen, flatter l’élève – flatter le moi partout où il se trouve. Cette universelle dictature de la flatterie, qui abaisse aussi bien les flatteurs que les flattés, trouve ses racines dans la substitution du moi à l’âme. Le remplacement de l’âme par le moi engendre un corollaire : l’épanouissement remplace le salut. D’où : le développement personnel supplante la vie spirituelle. L’âme est exigeante pour elle-même, le moi l’est pour les autres.

    « Le moi refoule l’âme », pourquoi ? « Dans l’enfer, il n’y a pas d’autre pronom que “moi” », écrivit Donoso Cortés. Maurice Clavel estimait, contre le cliché communément colporté par les demi-habiles, que le refoulé originel de l’Occident n’était pas la sexualité mais Dieu. Notre pays pratique constamment un violent travail de refoulement de Dieu. Il semble même que ce soit son occupation politique principale. Le refoulement du catholicisme, qui prend désormais un tour névrotique de plus en plus prononcé, caractérise la vie publique française, au sens très large de ce syntagme, puisque au-delà de la politique, le monde de la culture tout entier donne dans cette frénésie maladive. Une dynamique analogue se produit chez les individus.

    Descartes a donné au moi sa forme moderne. Ce moi ne cesse, depuis le XVIIe siècle, de s’hypertrophier. Toute autre instance lui fait ombrage. Comme le « moi haïssable » fustigé (et non flatté !) par Pascal, il se veut centre de tout. L’âme demande au sujet humain le contraire de ce que le moi exige : de la sévérité avec soi-même, du renoncement, de l’ascèse, de l’humilité. Quelles passions exigent le refoulement collectif de Dieu et individuel de l’âme ? Exactement le contraire des exigences de l’âme. L’orgueil et la vanité, ces manifestations en l’homme du désir d’être l’alpha et l’oméga de sa propre existence. De ne dépendre de rien d’autre que de lui-même. De ne devoir rien à personne : ni au passé, ni aux ancêtres, ni à la société, ni à la nation, ni aux morts, ni à Dieu. Ce moi moderne duplique l’Adam du moment de la faute. Les fantasmes de l’autocréation, que l’on rencontre en toutes lettres chez Marx, et de l’autosuffisance le hantent. L’âme et Dieu renvoient ces prétentions à l’inconsistance ; d’où la peur devant les réalités exprimées dont ces idées portent témoignage, d’où aussi la haine. La peur et la haine de l’âme sont les affections qui actionnent son refoulement.

    Vous dites que le nouvel antiessentialisme vise à détruire le monde occidental, pourquoi ? Un projet traverse la philosophie de la seconde moitié du XXe siècle : pour parvenir à éliminer définitivement l’âme de la culture et de la civilisation, il faut assécher son biotope. L’empêcher de respirer. Les notions d’essence et de vérité constituent ce biotope. L’essence fonde depuis les anciens Grecs le “logocentrisme” (selon le néologisme de Derrida) qui caractérise le mode d’être occidental.

    La philosophie n’est plus recherche de la vérité mais création de concepts.

    L’antiessentialisme est le dogme sur lequel repose la philosophie postérieure à la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit d’un simple préjugé, dont il n’existe aucune démonstration sérieuse, frauduleusement présenté comme un résultat indiscutable. Pour Lyotard, l’une des grandes figures de la French Theory, le discours de l’essence et du vrai est toujours à combattre, parce qu’il est celui du Maître. La volonté d’en finir avec l’Occident – par la subversion, la révolution ou bien sa dissolution dans le grand bain des cultures du monde – anime, depuis sa coulisse psychopolitique, l’antiessentialisme.

    Vous relevez un « discrédit de la vérité » parmi les philosophes modernes. Qu’est-ce que c’est ? Gilles Deleuze professait que le pertinent en philosophie est moins la vérité que l’intéressant. Le déclassement de la notion de vérité remonte à Nietzsche, n’ayant fait que s’étendre depuis. La philosophie n’est plus recherche de la vérité mais création de concepts, autrement dit un art redevable d’un jugement esthétique. Cette trahison de la philosophie, changée en art de créer des concepts, porte sur elle un regard esthétique déclassant la quête de vérité. L’indifférentisme et le relativisme généralisé suivent. Parti de la philosophie, ce discrédit affecte la société entière, rendant impossible la transmission scolaire, affaiblissant à l’extrême l’adhésion aux institutions, mettant tous les discours sur le même plan, aussi bien celui d’un Prix Nobel que les délires d’un platiste, sapant toute forme d’autorité, créant les conditions socioculturelles d’acceptation du “wokisme”.

    « Le transhumanisme paraphe l’achèvement du processus d’abolition de l’âme. » Pourquoi ? L’émergence du transhumain – mutation technologique de l’homme, prenant le relais des changements naturels “darwiniens” – signifie d’abord que l’on décrète l’évolution naturelle de l’homme terminée, ouvrant l’ère de son évolution technologique. L’homme alors n’est plus le produit de la nature (Darwin) ni la création de Dieu (les monothéismes), mais le produit de lui-même, par le truchement de sa technologie. Le transhumanisme est l’utopie d’un homme qui ne serait ni naturel ni surnaturel mais artificiel. Plat et positif, tout de surface, cet homme ignorera la vie intérieure et la négativité (la détresse spirituelle, la tentation du mal, la souffrance), ne connaîtra jamais la détresse. Qu’est-ce que le transhumain, sinon l’homme “algorithmisé” ?​

    La vie intérieure, la prière, la poésie, la gratitude devant le don de la vie reconstituent la disposition aux retrouvailles avec notre âme.

    On ne peut fabriquer le transhumain, qui est l’abolition de l’homme, qu’après avoir aboli ce qui distingue l’homme des bêtes, l’âme. L’abolition de l’âme précède et conditionne l’abolition de l’homme.

    « Avec la mémoire, c’est son âme que l’homme abandonne. » Pourquoi ? Qu’est-il arrivé à notre mémoire ? Rien dans notre société ne subit autant de calomnies que la mémoire. Ce n’est pas un hasard. Cette attaque se propose certes de disjoindre les hommes des structures collectives (nation, classe, civilisation) dans lesquelles ils sont incrustés. Son résultat est l’atomisation temporelle des hommes, compagne de leur atomisation sociale. Mais elle se propose surtout la déspiritualisation. Saint Augustin s’adresse à Dieu : « Vous demeurez dans ma mémoire. » La mémoire est donc l’habitation de Dieu en l’homme. La mémoire est ainsi le Ciel intérieur de l’homme. La guerre contre la mémoire recouvre ce Ciel du manteau obscur de l’oubli. L’homme contemporain est l’homme appauvri de son Ciel intérieur.

    Quels chemins pour retrouver notre âme ? Mon livre n’est pas pessimiste. Aucun désespoir ne suinte de ses pages. Si l’homme moderne a perdu les chemins d’accès à son âme, il demeure en sa puissance de les rouvrir. Comment ? En osant – c’est bien le verbe à employer, dans le contexte actuel – la vie intérieure, la prière, la poésie, la gratitude devant le don de la vie et la beauté de la nature. Le silence accompagne ces pratiques. Elles reconstituent la disposition aux retrouvailles avec notre âme.

    L’Abolition de l’âme, de Robert Redeker, Les Éditions du Cerf, 352 pages, 24 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    Миссия ООН выявила 25 случаев расправы над пленными из России со стороны ВСУ

    Мониторинговая миссия ООН по правам человека зафиксировала 25 случаев расправы солдат Вооруженных сил Украины (ВСУ) над российскими военнопленными. Об этом 24 марта сообщила глава миссии Матильда Богнер в ходе пресс-конференции в Киеве.

    «Мы глубоко обеспокоены казнями со стороны украинских вооруженных сил суммарно до 25 российских военнопленных и лиц, прекративших участие в военных действиях, которые мы смогли задокументировать», — приводит ее слова агентство Agence France-Presse.

    Отмечается, что зачастую расправы происходили сразу после захвата на поле боя. При этом миссия не располагает информацией о судебном преследовании виновных.

    Уже все дома: РФ вернула с Украины 168 дальнобойщиков и моряков В каких условиях находились незаконно удерживаемые гражданские лица

    Ранее, 17 марта, постоянный представитель РФ при ООН Василий Небензя заявил, что Россия получает всё больше фактов военных преступлений Киева. По его словам, украинские военные препятствовали эвакуации мирных жителей, использовали людей в качестве щита, намеренно уничтожали уцелевшие объекты инфраструктуры и жилые дома.

    До этого, 7 марта российский военнослужащий, который был освобожден из украинского плена, рассказал «Известиям», что военнослужащие ВСУ отказывали пленным в оказании медицинской помощи, а также запугивали их.

    9 февраля омбудсмен Луганской Народной Республики (ЛНР) Виктория Сердюкова потребовала от международных правозащитных организаций провести расследование по факту снятой на видео расправы украинских военных над российскими.

    В тот же день телеканал RT в Telegram-канале сообщал о расстреле украинскими военными сдавшегося в плен российского солдата.

    Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »

    Valeurs Actuelles. Le loisir est tout sauf un élément anecdotique de nos sociétés : il est à la fois leur plus grande faiblesse et la clé de leur progrès, avertit Olivier Babeau dans son nouvel ouvrage. Mais pour le professeur d’université, fondateur et président de l’Institut Sapiens (laboratoire d’idées dédié à la réflexion sur la place de l’être humain dans le monde technologique), ce temps libre représente actuellement une grande faiblesse alors que le divertissement, loisir passif et stérile, prend trop le pas sur les autres formes de loisir. Un peu dépassés par l’importance inédite du temps non travaillé qui nous était accordé, nous n’avons pas questionné son emploi et la façon dont il accentue les inégalités sociales. Alors que les nouvelles technologies renforcent cette emprise du divertissement sur nos temps de cerveau disponibles, cet ouvrage appelle à l’examen de conscience.

    « On a volé notre temps » , avertissez-vous dès les premières pages de votre ouvrage. De quelle manière ?

    Olivier Babeau. Je pars du constat que nous avons beaucoup de machines censées nous permettre d’économiser notre temps, tout est à portée de doigt. Par exemple, en deux clics nous pouvons commander un billet de train, là où auparavant il fallait se rendre au guichet et faire la queue.

    Or, malgré cela, nous sommes nombreux à courir après le temps, à n’avoir jamais de moments pour faire ce que nous avons envie de faire : la pile de livres non lus s’élève sur la table de nuit, l’instrument de musique prend la poussière… Cela augmente notre culpabilité. Ce temps gagné sur le temps de travail grâce à son recul nous échappe comme du sable fin entre nos mains.

    Dans mon ouvrage, je procède à une archéologie du temps libre. Je constate que nous terminons une époque commencée il y a dix mille ans, avec le néolithique, c’est-à-dire la sédentarisation. Celle-ci scellait la fin du nomadisme de groupes de chasseurs-cueilleurs qui avaient une logique économique très différente. Ces hommes du paléolithique travaillaient très peu : deux à quatre heures par jour. Ils menaient ainsi une vie de relative oisiveté qui ne correspond toutefois pas totalement au loisir actuel, où l’on s’extrait du collectif pour faire des choses seul, car la vie était collective. Puis, à partir du néolithique, on a fait une sorte de pacte faustien avec l’agriculture et l’élevage. On a cru acheter la tranquillité d’approvisionnement. Mais celle-ci a permis d’avoir beaucoup plus d’enfants, donc de bouches à nourrir. Et comme l’agriculture est très dépendante des aléas du climat, on n’est finalement jamais autant mort de faim qu’à partir de l’adoption de l’agriculture. Et on n’a jamais autant travaillé.

    L’histoire de l’humanité depuis dix mille ans est celle d’une très lente reconquête de ce temps libre de l’âge d’or du paléolithique. Cela s’est accéléré au XIXe siècle, d’abord par une forme de retour en arrière avec l’industrie qui a fait exploser le nombre d’heures de travail, plus de 4 000 heures par an pour un ouvrier, puis avec le reflux tant attendu au XXe . On travaille de moins en moins : on faisait 1 950 heures par an dans les années cinquante contre 1 500-1 400 heures par an aujourd’hui dans une vie bien plus longue et avec une vie professionnelle plus courte. Comme l’a calculé François-Xavier Oliveau, en 1841 un homme travaillait 70 % de sa vie éveillée en moyenne. Aujourd’hui, pour une personne aux 35 heures et atteignant les 85 ans, cela représente seulement 12 % Très clairement, dans l’arbitrage travail/loisir, on choisit le loisir. C’est un phénomène nouveau : sous Sarkozy, un sondage montrait que 60 % des Français étaient prêts à travailler plus pour gagner plus. Cela s’est désormais inversé. Je ne déplore surtout pas le fait que le loisir a vaincu le travail, je m’interroge toutefois sur ce qu’est devenu ce temps en dehors du travail.

    Comment expliquer cette inversion récente ? Plusieurs interprétations sont possibles. Je retiens entre autres le vide téléologique dans lequel nous nous trouvons. Il y a une absence de but, de sens. Il n’y a plus de grands récits de la religion ou de la patrie fondant l’accord implicite selon lequel on échange du travail contre des bienfaits. Durant les Trente Glorieuses, on acceptait de travailler beaucoup en échange d’améliorations saisissantes du niveau de vie.

    Nous sommes aussi dans un moment paradoxal : nous ne sommes plus excités par la consommation, on n’est plus prêt à travailler pour elle, mais on n’est pas prêt non plus à y renoncer. On la considère comme un dû. Les gens ne voient pas pourquoi ils devraient travailler pour jouir des fruits d’une prospérité à laquelle ils ont toujours été habitués… Le loisir est devenu en quelque sorte une nouvelle religion. Un remplacement des fins dernières. Le sens de la vie ne se trouve plus dans l’espoir d’une vie après la mort ou dans une cause collective pour laquelle donner sa vie, mais dans l’exigence de “se faire plaisir”, dans cette espèce d’hédonisme individualiste qui passe par le temps de loisir. Il est devenu l’or de notre existence, mais aussi d’une partie de l’économie qui fonctionne pour la production de divertissements.

    Comment décrire le loisir ? Il y a trois types de loisir : le loisir aristocratique, qui est le loisir pour les autres, celui qui se caractérise par l’agrégation sociale, le fait de s’inscrire dans un réseau. C’est le temps familial, amical ou social. Il y a ensuite le loisir pour soi, la skholè ou loisir studieux, tel le moine ou le philosophe qui se concentre sur son amélioration personnelle. Cela concerne donc tous les loisirs actifs. Le sport en fait partie. Ce sont les activités qui enrichissent d’une manière ou d’une autre. Enfin, il y a le temps pour rien, le temps hors de soi, de fuite de soi-même, le divertissement pascalien. Il n’est pas radicalement mauvais, la question est l’équilibre des trois. Or le divertissement a phagocyté une partie de notre temps libre…

    « Le triomphe du temps libre va de pair avec une forme de désespérance existentielle », c’est un peu fort… Le temps libre seul ne donne pas de sens à l’existence. Le problème philosophique du sens de la vie se pose peut-être encore plus quand on a beaucoup de temps à soi que quand on en a très peu.

    Le sociologue Georges Friedmann parlait du « travail en miettes » : la mécanisation et la parcellisation des tâches déshumanisaient le travail. À ce travail dépourvu de sens répond un loisir qui en est lui aussi privé. La succession des sollicitations en tout genre, notamment via les réseaux sociaux, produit aussi un loisir en miettes. C’est tout le message de mon livre : on ne questionne pas assez cet océan de loisirs qui nous est donné. C’est d’autant plus dommageable que les inégalités se produisent et se transmettent dans ces temps de loisir.

    Vous expliquez, en effet, que l’usage de son temps libre devient « le principal levier de la lutte des places », pourquoi ? Durant l’Ancien Régime, les inégalités étaient établies par la naissance. Au XIXe s’ajoutent les effets de la transmission des moyens de production et du capital. Au XXIe siècle, les capacités cognitives sont devenues déterminantes dans la réussite. Notre économie est de plus en plus exigeante sur les niveaux de formation. Le niveau requis monte, et les conditions de la reproduction sociale se durcissent. Le XXe siècle était le siècle de l’ingénieur, le XXIe est celui d’une nouvelle forme d’honnête homme, très polyvalent, capable de mêler les savoirs. Or les élites ont toujours été attentives aux leviers de reproduction sociale. Elles consacrent une énergie immense à réunir les conditions favorisant la réussite de leur progéniture. Le bon usage des loisirs en fait partie. Ce n’est pas qu’une question d’argent : ceux qui réussissent le plus sont les enfants d’enseignants ! On peut penser que ces parents sont par profession attentifs à transmettre une forme de discipline du temps pour soi. Cette éthique de l’usage actif du temps libre est plus facilement cultivée dans certains milieux sociaux que dans d’autres.

    Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile.

    Occuper son loisir est un art très difficile. Il ne faut pas oublier que les membres de l’aristocratie avaient une conception très contrainte de la façon de vivre leur oisiveté. Ils avaient peu de temps réellement libre, car il était entièrement consacré à cultiver leur appartenance sociale. Le temps libre pour soi demande aussi une discipline de soi, qu’avaient les moines et les philosophes, nécessitant une mise à distance du plaisir immédiat. Résister à soi-même est ardu, c’est tout un art qui est traditionnellement transmis dans certaines classes sociales. On y apprend à procrastiner le plaisir : par exemple, souffrir quelques années avant de savourer le plaisir de bien jouer du violon. On a alors accès à une qualité supérieure de plaisir parce qu’il a été épargné, capitalisé.

    Quelle est la différence entre culture et divertissement ? Je fais très attention à ne pas faire de jugement de valeur, à ne pas opposer les anciens et les modernes, la musique classique et le rap. Il y a de la production culturelle de valeur à toutes les époques. Seulement peut-on dire qu’il est plus difficile de bien discerner, sur le moment, ce qui survivra à l’épreuve du temps. Ce qu’on appelle culture est ce qui s’oppose au divertissement qui, lui, ne laisse pas de trace. Il se consume, se consomme dans l’instant. C’était l’idée de Hannah Arendt : « Seul ce qui dure à travers les siècles peut finalement revendiquer d’être un objet culturel. »

    Le problème est que notre obsession égalitariste nous conduit à une relativité délétère, interdisant de distinguer ce qui appartient proprement à la culture et ce qui ne lui appartient pas.

    Si tout est culture, alors la culture n’est rien.

    Quel effet ont les écrans ? Ils ont accéléré les choses. Le coût marginal d’accès au savoir, à tous les contenus du monde, est tombé à zéro, mais le savoir n’est pas pour autant mieux répandu en pratique. Les écrans ont aussi contribué à répandre des rumeurs ou des théories du complot. Un sondage récent a montré qu’un jeune sur six pense que la Terre est plate. Depuis que tout est disponible, la vérité ne s’est pas répandue car se sont aussi déversés toutes les erreurs et tous les mensonges. Le modèle économique des plates-formes est fondé sur la maximisation du temps passé. La fascination exercée par la succession stroboscopique des images est intentionnellement produite.

    Justement, la société industrielle est devenue une société de la « captation de l’attention ». Quelles en sont les conséquences ? Le nouvel or de la société, à travers le loisir, est notre temps de cerveau disponible. Notre attention est la matière première des plates-formes. On a ainsi développé toutes les techniques de captation de l’attention en utilisant les connaissances les plus récentes dont on dispose sur le fonctionnement de notre cerveau. C’est très efficace : on est tous devenus un peu accros aux écrans. On déroule ainsi plus de 200 mètres de réseaux sociaux par jour en moyenne…

    Finalement, faut-il rejeter la modernité, la technologie, et revenir aux humanités ? Il est possible de se débrancher plus souvent, de moins utiliser son smartphone, en se créant des limites de temps d’activité par jour sur les applications. Mais pour certains métiers, c’est professionnellement compliqué, tous ne peuvent pas se débrancher. D’ailleurs, il ne s’agit pas de rejeter la modernité mais d’en tirer parti au mieux. Ce qui implique de connaître son passé. L’essentiel est moins de se débrancher que d’acquérir une discipline de soi afin de maîtriser les technologies. Ces dernières ont précisément besoin des humanités, c’est-à-dire, dans l’esprit de Cicéron qui avait proposé le mot, de ces savoirs qui nous rendent proprement humains.

    Quelle juste place donner aux loisirs ? Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile. C’est un défi redoutable que de bien occuper son temps libre. Les Américains disent “work hard, play hard” . Il faut relever ce défi sérieusement pour en tirer le meilleur. Nous avons une qualité de vie extraordinaire et il faut en être conscient. Mais l’épanouissement personnel est peu corrélé à la quantité de “j’aime” recueillis sur les réseaux sociaux et de vidéos regardées. Dans un monde où mille séductions technologiques nous entraînent loin de nous-mêmes, il nous faut plus que jamais cultiver l’art difficile de la relation aux autres et à soi.

    La Tyrannie du divertissement, d’Olivier Babeau, Buchet Chastel, 288 pages, 21, 50 €.

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    France24 - Monde

    Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école

    Proposé par

    Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50

    Unicef

    Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.

    “La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.

    Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.

    Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.

    C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.

    Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique

    Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.

    Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.

    L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.

    Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/

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    L'Humanité

    « Hier, vous n'étiez qu'une foule, vous êtes un peuple aujourd'hui ! »

    Premier plan

    L’allocution présidentielle de mercredi a mis un coup de fouet aux mobilisations contre la réforme. Ce jeudi 23 mars, ils étaient 3,5 millions dans la rue, confortant l’intersyndicale dans l’idée d’obtenir le retrait du texte de loi.

    Pierric Marissal

    Derrière une jolie banderole bleue taguée « EN GRÈVE », une grosse cinquantaine d’étudiants de l’université Gustave-Eiffel de Marne-la-Vallée cherchent à rejoindre la tête du cortège qui part de la Bastille, à Paris. Les organisations de jeunesse sont en tête, juste derrière Solidaires.

    Mais elles sont bloquées à deux rues de là en raison de l’affluence énorme. C’est la première fois qu’ils se mobilisent ainsi. « Il y a eu le 49.3, et puis l’allocution de Macron, c’était le coup bas de trop », assure Hanna, qui défile pour la première fois.

    Réforme des retraites. Emmanuel Macron en flagrant déni de réalité

    Justin, lui, aurait bien aimé que ses camarades de fac se mobilisent en nombre plus tôt, aux précédents jours de mobilisation, « mais le campus est éclaté. Ça a été un vrai travail de fond », assure celui qui participe à la création du premier syndicat étudiant sur le site.

    « Face aux CRS qui voulaient nous intimider, on s’est mis à chanter tous ensemble la musique de Star Wars»

    « C’est la première fois ce matin que les classes prépa rejoignent les lycéens pour bloquer le lycée », se réjouit aussi Lea sous une banderole violette annonçant que Voltaire est en grève. « Côté profs, on est toujours autour de 30 % de grévistes, mais les élèves se mobilisent vraiment. On avait semé des graines, organisé une projection du documentaire 1336 sur la lutte victorieuse des Fralib, ça prend », ajoute la jeune professeure, qui aurait bien aimé que tout le lycée défile.

    « On sent beaucoup de colère, mais elle reste motivante, joyeuse, et il y a toujours de l’humour. La dernière fois, on s’est retrouvés face aux CRS qui tapaient sur leurs boucliers pour nous intimider, on s’est mis à chanter tous ensemble la musique de Star Wars, vous savez quand Dark Vador arrive », raconte- t-elle tout sourires.

    Comme pour lui donner raison, Matthieu Trubert, de l’Ugict CGT, invite avec malice le patronat à se joindre au cortège. « L’employeur a toujours l’obligation de résultat en matière de santé au travail, pointe-t-il . Comme l’âge de départ à la retraite va dépasser celui de l’espérance de vie en bonne santé, comment vont s’en sortir les patrons ? » rigole-t-il.

    Chez les égoutiers, on tient bon, mais l’heure est moins à la fête

    Chez les égoutiers, on tient bon, mais l’heure est moins à la fête. « On est là parce qu’on n’a pas le choix, lance Frédéric Aubisse, responsable CGT aux égouts de Paris.  Nous avons dix-sept années d’espérance de vie en moins que la moyenne des Français, c’est douze années chez les éboueurs… »

    A l'incinérateur d'Issy-les-Moulineaux, pour les « travailleurs essentiels »  : « C’est comme ça qu’on nous remercie ? »

    Pour eux, le nerf de la guerre est le retrait de la réforme. Le 49.3, le mépris présidentiel, cela n’a fait qu’attiser la colère. Et après ? « Il nous restera à distribuer des allumettes, sourit-il un peu désabusé. Quand on pense que la dernière fois qu’il avait parlé de nous, on était des travailleurs essentiels… Ah ben, justement, en parlant de travailleurs essentiels… » s’interrompt-il, tendant la joue à Sylvie, de la CGT AP-HP, dans sa blouse blanche d’hospitalière bardée d’autocollants en grève.

    Corinne Jac, aide-soignante  : « Je suis obligée de travailler plus longtemps pour pas grand-chose »

    Elle est déterminée mais épuisée. « On est nombreux à être en grève, assure-t-elle, mais on est assignés, alors on doit bosser. On a travaillé pendant le Covid, parfois avec de simples sacs-poubelle en guise de protection, en sous-effectif, de jour comme de nuit, on ne peut pas prendre nos vacances, et ils veulent qu’on bosse jusqu’à 64 ans ? »

    Un sentiment de mépris

    Vêtue de la chasuble blanche de SUD santé AP-HP, Isabelle est tout aussi déterminée. « Quand on est épuisés, qu’on en a marre de manifester, la colère c’est un moteur, ça nous redonne du jus », assure-t-elle. Pour elle comme pour beaucoup, quelque chose a changé depuis la dernière journée de mobilisation.

    Ce sentiment d’être méprisé par le gouvernement, le président. Le référendum d’initiative partagée reste un peu flou : « C’est par la rue qu’on y arrivera, comme pour le CPE. »

    Même adoptée, la loi peut être retirée

    Pour Cyril, qui a fait le chemin avec ses collègues pour manifester jusqu’à Paris depuis la centrale de Dampierre (Loiret), la colère a même pris le pas sur le fond de la réforme comme motivation à défiler. « Ce mépris de classe du président mobilise de nouvelles personnes, je pense qu’il fait tout pour que cela dégénère. » Il soupire et hausse les épaules : « Tant pis, on est prêts. »

    L’intervention d’Emmanuel Macron de la veille a aussi exaspéré les responsables syndicaux, présents en tête du cortège. « Son discours est une sorte de provocation par le vide, cingle Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. L’utilisation du 49.3 il y a quelques jours, tout comme ce passage à la télé complètement lunaire montrent bien l’isolement de l’exécutif. Il n’y a plus que les macronistes pour croire que tout va bien se passer. »

    « La classe ouvrière hausse le ton »

    Pour la suite, les responsables syndicaux affichent leur détermination. La fébrilité perçue dans le camp macroniste – des députés ont fait part de leurs doutes quant à l’utilisation du 49.3 – tout comme le regain de ­mobilisation observé ces derniers jours galvanisent les troupes.

    On se prend à espérer un scénario « façon CPE » en 2006, où Jacques Chirac avait fini par jeter l’éponge malgré le vote de la réforme : « C’est évidemment notre objectif », affirme Murielle Guilbert, codéléguée générale de Solidaires, tandis que son collègue Simon Duteil se ­félicite de l’ampleur de la mobilisation. « Je reviens du Havre, où je n’avais jamais vu un tel niveau de colère, raconte-t-il. Les manifestants ont mis une carcasse de bus au milieu de la route… La classe ouvrière est en train de hausser le ton. »

    Retraites. Une 9e journée de mobilisation chauffée à blanc par Emmanuel Macron

    Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière, appelle les opposants à la réforme « à actionner tous les leviers disponibles : il y a la saisie du Conseil constitutionnel, mais aussi le référendum d’initiative partagée (RIP) et bien évidemment le mouvement social ».

    Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, croit à un engouement populaire autour du RIP : « La privatisation d’Aéroports de Paris (ADP) ne parlait pas forcément aux habitants de Nantes ou de Rodez, par exemple. La réforme des retraites parle à tout le monde. »

    Conclusion de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT : « Certains auraient pu penser que le vote de la loi provoquerait une baisse du nombre de manifestants. C’est tout le contraire : cette journée est l’une des plus grosses mobilisations depuis les années 1990. »

    Partout en France, la déferlante :

    Mobilisations retraitesRéforme des retraitesRéférendum retraitesmanifestations
    France24 - Monde

    L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises

    Proposé par

    Publié le : 05/09/2022 - 11:10

    Banque mondiale

    Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.

    Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.

    Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.

    La flambée des prix

    L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.

    « Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

    Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.

    Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.

    S'attaquer aux causes profondes

    La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.

    Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.

    Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.

    La Grande muraille verte

    Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.

    La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.

    Des résultats tangibles

    « Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.

    En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.

    « Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.

    Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.

    Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 ​​000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.

    Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.

    Un avenir vert

    À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.

    « Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.

    Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa

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    Valeurs Actuelles

    Covid, discutons de tout et surtout des chiffres !

    Dans un essai corrosif, Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels, le statisticien Pierre Chaillot déconstruit point par point, chiffres et graphiques à l’appui, le récit officiel cataclysmique qui nous a été conté ces trois dernières années. Mortalité, tests, vaccins, saturation des hôpitaux, essais cliniques… tous les biais statistiques utilisés par les autorités pour jouer opportunément sur les peurs et nous soumettre à l’inacceptable y sont décortiqués.

    ​Valeurs actuelles. ​Vos ex-collègues de l’Insee décrivent pour l’année 2020 une « mortalité exceptionnelle » (+ 9 %). Comment expliquer que vous n’arriviez pas du tout à cette conclusion alors que vous appartenez à ce même institut d’État ?

    Pierre Chaillot. On ne compare jamais des choux et des carottes. Pour calculer un taux de mortalité, il faut prendre en considération plusieurs choses. D’abord, la population augmente et vieillit. En 2020, on bat le record du nombre de décès total. Inexorablement, ce nombre augmentera chaque année pendant au moins vingt ans, le temps que les baby-boomers décèdent. Ensuite, on ne compare jamais une année par rapport à la seule année précédente. Pourquoi ? Parce qu’en démographie, il y a un phénomène que l’on appelle l’effet moisson : certaines années sont marquées par un hiver rude ou une canicule provoquant une augmentation forte des décès. L’année suivante, le nombre de morts diminue. Tout simplement parce que les personnes fragiles et âgées ont déjà été fauchées, comme après la canicule de 2003. On repère des effets moissons environ tous les deux ou trois ans.

    ​C’est la raison pour laquelle comparer la mortalité de 2020 avec seulement celle de 2019 n’a pas de sens. C’est tout simplement tricher. Et ce n’est d’ailleurs pas la méthodologie habituelle de l’Insee… Lorsque l’on fait son métier de statisticien correctement, que l’on standardise les données, on constate que la mortalité de 2020 est identique à celle de 2015, marquée par un hiver rude et son lot de pathologies saturant les hôpitaux.

    ​Comment comprendre alors le décalage entre les images de services hospitaliers saturés, diffusées en boucle sur les chaînes d’information, et les chiffres déconcertants de l’ATIH révélant même une sous-utilisation des services hospitaliers en 2020 ?

    ​Ces chiffres ont été une surprise pour moi ! J’étais persuadé qu’il y avait eu une saturation hospitalière extrêmement forte au moment du premier confinement. En réalité, ce que nous a appris l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), c’est que l’activité Covid pendant cette période ne représentait que 2 % de l’activité… Pis, il manquait 50 % de patients dans les services par rapport à l’activité habituelle ! Cela s’explique en grande partie par les déprogrammations de soins et d’opérations.

    ​En revanche, il serait faux de dire qu’aucun service n’aurait été saturé. Sitôt la pandémie déclarée, le gouvernement a déclenché le plan Orsan REB, habilitant le 20 février 2020 seulement 38 hôpitaux dits de première ligne sur les 1 500 existant en France, à recevoir des patients estampillés Covid ou à tout le moins en difficulté respiratoire. Fatalement, vous créez un effet entonnoir immédiat ! Il est assez facile d’y envoyer les télés pour faire croire à la saturation de tous les hôpitaux de France.

    ​Vous reconnaissez malgré tout une surmortalité les premières semaines de la pandémie, le Covid aura quand même été une grande faucheuse !

    ​Lorsque vous tombiez malade, les consignes du gouvernement étaient claires : restez chez vous, prenez du Doliprane et si votre état empire, appelez le 15 ! On a empêché les médecins de ville de soigner. Alors les gens sont arrivés dans un état lamentable à l’hôpital. Par ailleurs, dès mai 2020, Santé publique France tire la sonnette d’alarme : il manquait 6 000 patients victimes d’AVC ou de crise cardiaque sur la période du confinement par rapport aux données habituelles. Donc, soit on a affaire à un méchant virus qui guérit les AVC et les crises cardiaques, soit on leur a tant fichu la trouille que les personnes victimes d’accidents cardiaques ont eu peur de se rendre à l’hôpital et sont mortes chez eux…

    Le rivotril ne doit pourtant surtout pas être inoculé en cas d’insuffisance respiratoire, sauf à vouloir accélérer la mort​

    Quant aux Ehpad, ce qui s’y est passé est absolument scandaleux. On a une surmortalité qui démarre pile au moment de la publication du décret du 23 mars 2020, qui sera rebaptisé décret Rivotril, privilégiant le palliatif. Les ventes de Rivotril augmentent même de 227 % en avril 2020. C’est à cette période que l’AP-HP met en place des groupes d’intervention rapide, permettant à des médecins d’injecter du Rivotril à toute personne âgée présentant de graves difficultés respiratoires, sur la base d’un simple coup de fil et sans prévenir les proches. Il suffit de lire la notice du Vidal pour savoir que ce produit ne doit surtout pas être inoculé en cas d’insuffisance respiratoire, sauf à vouloir accélérer la mort… Finalement toutes les décisions prises se résument en un mot : l’abandon.

    ​Une dirigeante de Pfizer a reconnu qu’aucun des essais du laboratoire ne portait sur l’analyse de la transmission. Qu’en est-il des cas graves ? La vaccination empêche-t-elle réellement d’aller à l’hôpital ?

    ​Quand on analyse les essais cliniques de Pfizer, de Moderna, comme les comptages du ministère de la Santé, aucun ne s’attelle à démontrer que le vaccin protégerait des formes graves. Ils cherchent seulement à prouver que le vaccin protégerait d’un test positif. Dans le cadre des essais, plusieurs indices montrent qu’on testait très peu les vaccinés et systématiquement les non-vaccinés. D’ailleurs, dans les deux essais il y a autant de morts de chaque côté, même plutôt plus du côté des vaccinés chez Pfizer.

    la seule chose contre laquelle ce vaccin protège est de faire un test

    ​Il y a des tas de biais utilisables pour démontrer l’efficacité d’un vaccin. D’une part, la mise en place d’un passe sanitaire : ainsi, les vaccinés n’ont plus besoin de faire de test pour accéder aux bistrots et les non-vaccinés sont obligés de se tester. Vous avez donc logiquement des positifs qui apparaissent chez les non-vaccinés. En réalité, la seule chose contre laquelle ce vaccin protège est de faire un test. D’autre part, en regardant les chiffres du ministère de la Santé, je me suis aperçu qu’il y avait en plus un problème d’appariement. C’est-à-dire qu’ils ont comparé des données issues de différentes instances. Non seulement, ils n’ont absolument aucune idée du nombre de vaccinés dans la population éligible (selon leurs chiffres, cela varie de 7 à 14 %), mais ils ont fait disparaître la moitié des décès, notamment ceux qui les arrangent, dans une étude censée comptabiliser le nombre de morts estampillés Covid à l’hôpital en juin 2021. J’ai aussitôt refait les calculs et démontré leur “erreur” dans une vidéo devenue virale qui a contraint le gouvernement à un addenda [un ajout d’annexe, NDLR]. Du jamais-vu de mémoire de statisticien !

    ​Selon vos calculs, il n’y a pas eu de surmortalité en 2020 due au Covid. Qu’avez-vous pu constater en 2021, depuis l’apparition des vaccins ?

    ​Il n’y a pas d’hécatombe non plus en 2021, nulle part en Europe. En revanche, en affinant les résultats, on constate des hausses de mortalité suspectes pile au moment des campagnes de vaccination, pour quasi tous les pays et toutes les tranches d’âge. En regardant les données EuroMomo (base européenne de la mortalité), on voit que le nombre de décès des jeunes Européens (tranche d’âge 15-44 ans) est sorti de la moyenne. Ces chiffres sont toujours en ligne, mais il faut savoir les trouver. Le seul constat que l’on peut faire, c’est que les courbes de vaccination et de mortalité se suivent. Mais pour établir un possible lien de causalité, il nous faudrait croiser la date de la vaccination avec celle du décès, données qui existent mais que les autorités refusent de nous livrer malgré nos nombreuses requêtes.

    ​Pourquoi, malgré les nombreux cas d’effets secondaires renseignés par la pharmacovigilance et dont on sait qu’ils sont sous-estimés (à peine 10 % des cas sont remontés), aucun signal de vigilance, de prudence, voire de simple précaution, ne soit lancé ?

    ​L’omerta est totale. Depuis le début, nous constatons des records de remontée de pharmacovigilance partout. Il suffi t de regarder les données de l’ANSM en France, du Vaers aux États-Unis, d’EudraVigilance pour l’Europe… Les autorités savent très bien que l’on n’a jamais eu autant d’effets indésirables déclarés pour aucune autre vaccination ! Et qu’ils sont par ailleurs largement sous-estimés tant le questionnaire est long et fastidieux, et qu’il est souvent difficile pour un médecin d’assumer un possible lien entre son geste et la pathologie qu’elle a déclenchée. Puis, lorsqu’une personne décède, il est quand même rare qu’elle fasse sa propre déclaration en pharmacovigilance ! Pourtant, même la dernière étude Epi-Phare montre une augmentation des problèmes cardiaques chez les jeunes.

    ​Malgré tous ces éléments, il y a une véritable chape de plomb sur ce sujet. Il est interdit de critiquer la vaccination. Comme dans tous les précédents scandales sanitaires touchant les labos, il faudra attendre un certain nombre d’années avant que la vérité n’éclate, défendue par une minorité agissante face à la toute-puissance des labos.

    ​Vous nous faites replonger dans l’enquête parlementaire du Sénat après la gabegie financière contre l’épidémie de grippe H1N1 en 2009. On y retrouve étonnamment les mêmes ingrédients que pour la crise du Covid. Dix ans plus tard, les décisions prises ont été l’exact inverse de celles préconisées par le Sénat…

    ​On y retrouve effectivement les mêmes prêcheurs d’apocalypse, comme l’épidémiologiste Neil Ferguson et ses modèles catastrophistes instillant la peur. Lors du H1N1, Ferguson avait prédit au moins 100 000 morts alors que nous avons péniblement atteint les 300… Cela fait trente ans qu’il annonce n’importe quoi et pourtant, les autorités du monde entier continuent de l’écouter. On retrouve la même mécanique conduisant à taxer de “complotiste” toute personne souhaitant prendre part à un débat contradictoire. Le rapport du Sénat pointe aussi largement du doigt les conflits d’intérêts, notamment ceux liant les laboratoires pharmaceutiques et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont les décisions ont toujours arrangé les labos.

    ​Par exemple, au moment du H1N1, l’OMS a changé la définition d’une pandémie : désormais, il ne faut plus un certain nombre de malades et de morts mais l’observation d’un virus pour qu’une pandémie soit déclarée ! De quoi favoriser in fine la vente de vaccins… À l’issue de l’enquête parlementaire, les scientifiques ont préconisé de ne surtout pas vacciner en population générale lorsque le virus sévissait déjà, et nous avons à nouveau fait tout le contraire.

    ​Pour vous, les cabinets de conseil tels McKinsey sont désormais une des nouvelles pièces maîtresses de « l’escroquerie pandémique ».

    ​Ce n’est pas tout à fait nouveau. Les cabinets de conseil étaient déjà très présents lors de la crise du H1N1. C’est à partir de Nicolas Sarkozy que l’on commence à avoir une prise de pouvoir de l’extérieur, via des sociétés de ce type, prenant peu à peu le pas sur le Parlement. Mais leur usage s’est exacerbé sous Emmanuel Macron comme l’a dévoilé récemment un rapport du Sénat. Toute la crise sanitaire a été pilotée par des cabinets de conseil, laissant largement le Parlement de côté. Sauf qu’ils ont des accointances très fortes avec “Big Pharma” puisque cette industrie fait partie de leurs clients, mais aussi avec les politiques. C’est ahurissant qu’en toute impunité, Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel, a validé la constitutionnalité de lois parfaitement liberticides alors même qu’elles favorisaient le business de son propre fils, Victor, un des directeurs associés de McKinsey ! Combien de politiques pantouflent à l’issue de leur carrière dans ces cabinets en échange de bons procédés ?

    ​S’exprimer sur le Covid en tenant un discours à contre-courant du récit officiel vous étiquette d’emblée complotiste et fait de vous la cible d’une armée de fact-checkers. Qu’êtes-vous venu faire dans cette galère ?

    ​Je n’ai pas fait exprès ! Initialement, j’avais ma chaîne YouTube sur laquelle je “décodais” les chiffres de l’économie. Mais dès janvier 2020, on n’en avait plus que pour le coronavirus tueur, alors je me suis penché sur les chiffres. C’est ainsi que j’ai publié ma première vidéo remettant en perspective les chiffres de mortalité annoncés en Chine et me suis retrouvé au milieu d’une bataille rangée entre des fous furieux qui prédisaient que la population mondiale allait être décimée, et d’autres qui criaient à l’arnaque et alertaient sur les prémisses d’un totalitarisme. Alors j’ai continué à creuser et suis devenu peu à peu la cible des fact-checkers m’accusant de raconter des mensonges avec de vrais chiffres. Faire parler les chiffres est pourtant mon métier : je suis statisticien, formé par l’Insee, en détachement depuis avril 2019. Mes analyses comme mes propos n’engagent en aucun cas l’institut.

    ​Covid 19, ce que révèlent les chiff res offi ciels : mortalité, tests, vaccins, hôpitaux, la vérité émerge, de Pierre Chaillot, L’Artilleur, 480 pages, 22 €.

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    L'Humanité

    Grève du 23 mars. La jeunesse révoltée amplifie sa mobilisation

    Réforme des retraitesReportage

    Franck Cartelet

    En colère contre le recours au 49.3 et les violences policières, une partie de la jeunesse a amplifié sa mobilisation jeudi contre la réforme des retraites. L'Humanité s'est glissé dans le cortège étudiant.

    La mobilisation ne faiblit pour cette neuvième journée d'action contre la réforme des retraites au lendemain d'une intervention du président de la République qui a ravivé la colère.

    80 écoles et universités mobilisées

    Le syndicat étudiant L'Alternative a comptabilisé quelques 80 écoles et universités mobilisées, dont une soixantaine bloquées ou occupées. «La mobilisation est très forte chez les étudiants malgré la répression policière, dans les facs ou dans la rue, et tous les soirs les policiers de la Brav-M attaquent les manifestants.», nous explique Éléonore Schmitt, porte-parole du syndicat étudiant L'Alternative.

    Dans la matinée, l'accès à des lycées et sites universitaires a notamment été bloqué à Paris, Rennes, Marseille ou Toulouse. "C'est symbolique. On veut montrer notre mécontentement face à cette réforme, même à Assas il y a de la colère", souligne Redouane.

    Pour Pauline, étudiante en Histoire à Paris : «J'ai envie que ce mouvement soit historique, que cette fois ci on gagne et il faut croire en nos valeurs, je suis à fond !».

    Étudiants et lycéens ont défilé par milliers

    A Paris, étudiants et lycéens ont défilé par milliers, beaucoup plus nombreux que les fois précédentes. "Les jeunes, ça amplifie le mouvement, ça crée de la dynamique, on passe un cran", estime Benoît Teste (FSU), rappelant la formule qui veut que les mouvements de jeunesse soient "comme le dentifrice: quand ils sont sortis du tube, on ne peut plus les faire rentrer".

    Jusque-là plus timide --tant le sujet des retraites peut sembler éloigné de leurs préoccupations--, la mobilisation de la jeunesse s'est renforcée depuis une semaine. Les raisons de cette évolution? Le recours au 49.3, les images de violences policières ou les dernières prises de parole de M. Macron, qui a estimé que la "foule" n'avait "pas de légitimité" face aux élus, selon les témoignages recueillis dans les cortèges.

    Des étudiants se sont rapprochés des travailleurs de différents secteurs (éboueurs, cheminots...) et participé à des actions communes, par exemple une manifestation jeudi devant l'incinérateur de déchets d'Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, ou se retrouvent le soir pour manifester.

    Cette journée était la première organisée au niveau national après l'adoption de la loi via l'arme constitutionnelle du 49.3.

    Regain de mobilisation

    Peu avant le départ du cortège parisien, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a noté un "regain de mobilisation" et appelé "à la non-violence", ajoutant que "jusqu'au bout il va falloir garder l'opinion" qui est une "pépite".

    A ses côtés, son homologue de la CGT Philippe Martinez a estimé qu'Emmanuel Macron avait "jeté un bidon d'essence sur le feu" avec son interview, rappelant que les syndicats avaient écrit au chef de l'Etat pour l'alerter sur la "situation explosive" du pays. A Paris, où la CGT a annoncé 800.000 manifestants

    Selon une source proche du gouvernement, l'exécutif espère que la mobilisation "s'étiole" après jeudi, et que tout rentre dans l'ordre "ce week-end". Mais l'intersyndicale ne désarme pas: elle se retrouvera jeudi soir au siège de la CFDT à Paris.

    Avec Afp.

    Réforme des retraites
    France24 - Monde

    Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

    Proposé par

    Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

    Banque Africaine de Développement

    L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

    La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

    Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

    L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

    • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
    • L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
    • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
    • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
    • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

    L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

    • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
    • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
    • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
    • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
    • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

    Justice climatique

    Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

    BAD, un rôle pionner

    La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

    Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

    Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

    Le Ghana s’enflamme pour le solaire

    En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

    Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

    Rien que de l’eau

    D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

    Les chaussures qui jamais ne s’usent

    La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

    Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

     

    Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Valeurs Actuelles

    Marseille-Provence 2013 : il y a dix ans, la cité phocéenne devenait la capitale européenne de la Culture

    Le 12 janvier 2013, Marseille et la Provence devenaient la capitale européenne de la culture. Vingt-huit ans après la création de l’événement et après Paris en 1989, Avignon en 2000 et Lille en 2004, cette manifestation culturelle revenait en France, en Provence et à Marseille. Cette désignation, survenue en septembre 2008, a permis à la deuxième ville de France d’entreprendre de grands projets et de se débarrasser de son image de ville infréquentable. Les efforts entrepris pour être à la hauteur de ce rendez-vous ont été considérables. La cité phocéenne a eu un peu moins de 5 ans pour se transformer et elle l’a fait. Le chantier était long et audacieux. Un bateau amiral en est fièrement sorti. Il a paradé çà et là durant 12 mois.

    Pendant une année, plus de 500 manifestations culturelles se sont succédé sur les bords de la Méditerranée. Parmi les plus emblématiques, des expositions de qualité comme Ici, ailleurs, une sélection d’œuvres d’une quarantaine d’artistes issus du pourtour méditerranéen à la Friche de la Belle de Mai, Le noir et le bleu, un rêve méditerranéen au MuCem mais aussi de nombreux spectacles vivants ou de rue avec en figure de proue le Cirque en capitale et ses 200 représentations, la TransHumance réunissant plusieurs milliers de personnes et d’animaux dans les rues de la cité phocéenne et autres Août en danse, Mix Up et Opéra Slam. Des animations plébiscitées sur l’instant mais peu nombreuses à avoir survécu et à être parvenues à se faire une place durable dans le paysage culturel marseillais. Celles qui ont émergé, en revanche, l’ont fait avec brio. Le meilleur exemple étant celui des arts du cirque avec la création de la Biennale du cirque (BIAC), « une référence, en pointe pour le cirque contemporain », selon Guy Carrara, le co-directeur d’Archaos, la compagnie qui a créé la BIAC. C’est aussi le cas de plusieurs lieux culturels comme le Frac (Fond régional d’art contemporain), le MaMo, le centre d’exposition de la Cité Radieuse, le Silo, un ancien bâtiment industriel aménagé en salle de spectacle qui accueille concerts, one-man-shows, ballets et pièces de théâtre quotidiennement, le Château Borély qui après une très belle restauration héberge le musée des arts décoratifs, de la faïence et de la mode, ou celui de la Buzine, devenu le siège de la Cité du cinéma. Tous ces sites qui ont été largement dépoussiérés pour accueillir diverses expositions à l’occasion de cette année spéciale conservent aujourd’hui tous ses bienfaits. Grâce à l’événement, ils ont trouvé ou retrouvé une vocation et de leur superbe.

    Une évolution structurelle

    Tout comme l’ensemble de la ville car si la capitale de la culture a logiquement eu des bienfaits sur le plan culturel, elle en a aussi eu pour l’architecture et l’urbanisme. « On avait beaucoup de projets dans les cartons et MP2013 a permis de les déclencher », explique Rémy Marciano, architecte marseillais et professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille. Il ajoute : « Ça a confirmé le potentiel de Marseille à produire une architecture locale et forte. Ça a été un point de départ ». Parmi les bâtiments sortis de terre à l’occasion de la manifestation culturelle, deux ont vu le jour sur l’esplanade du J4. Il s’agit de la Villa Méditerranée et du MuCem. Le premier, propriété du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, a été imaginé par l’architecte italien Stefano Boeri. S’il s’agit d’une prouesse architecturale avec son avancée en porte-à-faux de 40 mètres de long s’élevant à 19 mètres au-dessus d’un bassin de 2 000 m3, cela n’a pas suffit à le rendre populaire. Le bâtiment, en 2013 comme les années suivantes, a été montré du doigt par bon nombre de Marseillais pour son inutilité. Rémy Marciano reconnaît qu’à sa construction, sa fonction n’était pas bien définie : « Il y a eu un flottement sur la programmation et sur l’usage ». Durant près de 10 ans, l’édifice régional, destiné originellement à accueillir des conférences, des réunions et des expositions, n’était en quelque sorte qu’une coquille vide. Depuis juin 2022, ce n’est plus le cas. Le bâtiment a changé de vocation pour abriter le musée Cosquer Méditerranée comprenant une reconstitution de la Grotte Cosquer, une grotte paléolithique découverte en 1991 par le plongeur Henri Cosquer dans la calanque de la Triperie. Une reconversion réussie puisque la Villa Méditerranée ne désemplit plus. 400 000 visiteurs y sont attendus chaque année. Le succès a été long à se dessiner mais il est bel et bien au rendez-vous.

    Celui, en revanche, qui n’aura pas dû attendre pour se faire une place, c’est son voisin, le MuCem. Le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, œuvre de Rudy Ricciotti et qualifié de « bâtiment identitaire » par le professeur d’architecture, a très rapidement conquis le cœur des Marseillais. Sa  façade en résille de béton n’a laissé personne indifférent. Pas moins que la passerelle de 130 mètres de long qui le relie au Fort Saint-Jean, lui aussi rénové pour l’occasion, et permet à l’ensemble de redoubler d’intérêt. En témoignent les 550 000 visiteurs en moyenne reçus chaque année. Autre grande réussite directement liée à MP2013, la rénovation du Vieux-Port. Avec elle, le cœur de la ville a totalement changé de physionomie. Anciennement très encombré par les voitures et grisonnant, il se pare désormais de belles pierres dans des tons clairs et offre de grands espaces piétonniers. L’ombrière créée par Norman Foster, en plus d’apporter un peu de fraîcheur, lui donne également un caractère singulier. Là encore, l’événement culturel a eu de nombreux bienfaits et a donné une belle impulsion à la ville en matière de rénovation urbaine. Les efforts menés sur le Vieux-Port ont été étendus à l’hyper centre et les rues environnantes ont été réhabilitées ou sont en cours de réhabilitation. Le grand échec de MP2013, à savoir la très onéreuse rénovation du hangar portuaire du J1, fermé au public depuis la fin de l’exposition consacrée au Corbusier, mis à part, l’événement a été très bénéfique pour la structure et l’architecture de la deuxième ville de France.

    Enfin, le secteur à avoir su tirer profit de ce sommet culturel  est incontestablement le tourisme. Avant 2013, Marseille était une ville peu fréquentée par les touristes qu’ils soient internationaux, nationaux, régionaux ou professionnels. Son image n’était pas bonne et la ville n’était pas pensée pour accueillir des visiteurs extérieurs. Le métro fermait ses portes à 21 heures ce qui limitait fortement les déplacements tardifs comme les transferts de la Gare Saint-Charles aux hôtels du centre ville et les centres de congrès comme les lieux d’intérêts n’étaient pas fléchés rendant le parcours des non initiés pour le moins difficile. Pour Maxime Tissot, directeur de l’office du tourisme de Marseille, l’année 2013 a permis une prise de conscience collective et a marqué le début d’une nouvelle ère touristique : « On a ouvert cette ville et on a arrêté d’être uniquement entre nous. C’était un événement structurant qui a énormément apporté car il a permis à Marseille de changer de dimension ». En effet, cette année spéciale a donné un nouvel élan à la cité phocéenne. Marseille a changé d’image. Elle est passée de ville infréquentable à ville attractive. Et, comme le dit le directeur de l’office du tourisme : « Le soufflé n’est pas retombé ». Mieux, il a continué à monter. Marseille est aujourd’hui dans le top 50 des destinations de tourisme d’affaires et reçoit plus de 5 millions de visiteurs chaque année contre 4 millions en 2012. Grâce à Marseille- Provence 2013, la cité phocéenne est véritablement devenue une ville touristique. L’offre culturelle y est plus importante qu’elle ne l’a jamais été et les infrastructures sont désormais adaptées aux besoins. De bonnes choses  pour les différents événements qui attendent la ville dans les mois à venir. L’expérience capitale de la culture  servira sans aucun doute à faire de la Coupe du Monde de Rugby, de la venue du Pape François, de l’arrivée de la flamme olympique et bien sûr de l’accueil des épreuves de voile des Jeux Olympiques 2024 des succès. Les retombées devraient une nouvelle fois être très positives. La navire Marseillais tient le cap.

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    L'Humanité

    Lyon Un essai historique obtenu par la lutte 

    Reportage

    Après de multiples actions, le secteur culturel, déterminé contre la réforme des retraites, va expérimenter, en partenariat avec la mairie, une assurance-chômage pour les artistes et auteurs à l’échelle de la ville.

    Lucas Martin-Brodzicki

    Lyon (Rhône), correspondance particulière.

    En musique, ce jeudi matin, une vingtaine de personnes sortent avec émotion du musée des Beaux-Arts de Lyon. Après quatre jours d’occupation entraînant la fermeture des lieux, les manifestants emportent avec eux les tapis de sol leur ayant servi de matelas. Sur la presqu’île de Lyon, place des Terreaux, ils célèbrent cette occupation victorieuse alors que le petit cortège draine de plus en plus de monde.

    « Nous avons gagné le maintien de notre banderole au-dessus de l’entrée du musée malgré notre départ et ce jusqu’au retrait de la ­réforme des retraites », commente Agathe Chevallier, autrice et performeuse. Surtout, ces travailleurs et travailleuses, réunis au sein de l’assemblée générale des arts, de la culture, de l’audiovisuel et de l’événementiel, s’apprêtent à mener un essai « historique », obtenu par la lutte : « On s’est mis d’accord avec Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe au maire de Lyon déléguée à la culture, pour expérimenter une assurance-chômage pour les artistes-auteurs à l’échelle de la Ville de Lyon. » Car, contrairement au spectacle vivant, les professionnels relevant de ce statut ne bénéficient pas de l’intermittence. « Et c’est une catastrophe, reprend Agathe Chevallier. Une grosse partie d’entre nous vit en dessous du seuil de pauvreté, ou grâce au RSA, que le gouvernement souhaite conditionner à un certain type de travail gratuit. »

    En attendant de voir ce que donnera concrètement cette expérimentation, le cortège des artistes n’oublie pas l’autre grande attaque menée par le gouvernement contre le monde du travail : la réforme des retraites. Très vite, ils rejoignent les grévistes de l’opéra de Lyon, eux aussi mobilisés devant leur lieu de travail. Aucune représentation ne s’y est tenue ce week-end. Sur la place de la Comédie, la fanfare joue et les banderoles se déploient sous le regard des passants, souvent sympathisants : « Tuer nos retraites : votre chef-d’œuvre » ; « Les métiers du spectacle mobilisés ». Dans le cortège interprofessionnel, parti un peu après 11 heures pour le parcours habituel, les deux banderoles servent de lieu de retrouvailles à tout un secteur depuis le début de la mobilisation. Emma, Margaux et Camille, ouvreuses au Théâtre des Célestins, manifestent pour la deuxième fois. Elles ont préparé un discours revendicatif qu’elles liront ce jeudi soir avant les représentations. Elles espèrent un accueil plus chaleureux que celui reçu par les musiciens professionnels de l’auditorium de Lyon. Vendredi 17 mars, une prise de parole syndicale évoquant leurs conditions de travail et leur opposition à la réforme a été huée et sifflée par une partie du public. Les images ont fait le tour des réseaux sociaux et attiré les projecteurs sur un secteur culturel au cœur des mobilisations, malgré les cris d’orfraie de la bourgeoisie lyonnaise.

    Selon l’intersyndicale du Rhône, 55 000 personnes ont manifesté ce jeudi 23 mars, soit la plus forte mobilisation ­depuis le début du mouvement contre la réforme. Une assemblée générale ouverte à toutes et à tous était prévue en fin de journée à la bourse du travail, afin de réfléchir à la suite du mouvement social.

    Mobilisations retraitesRéforme des retraitesPolitique culturelleAssurance chômage intermittents
    New York Times - World

    Pandemia de la COVID-19

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    Nuevos datos vinculan los orígenes de la pandemia con perros mapache en el mercado de Wuhan

    En unas muestras que dieron positivo para coronavirus, un equipo de investigación internacional encontró material genético de animales, incluidas grandes cantidades que coincidían con perros mapache.

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    Por Benjamin Mueller

    Ben Mueller ha estado cubriendo el coronavirus, incluido sus consecuencias, tratamiento y orígenes, desde su aparición a principios de 2020.

    Un equipo internacional de expertos en virus declaró el jueves que encontraron datos genéticos de un mercado en Wuhan, China, que vincula el coronavirus con los perros mapache que se venden allí, lo que añade evidencia al argumento de que la peor pandemia en un siglo podría haber sido provocada por un animal infectado que estaba siendo vendido a través del comercio ilegal de vida silvestre.

    Los datos genéticos se extrajeron de muestras tomadas dentro y en los alrededores del Mercado Mayorista de Mariscos de Huanan desde enero de 2020, poco después de que las autoridades chinas clausuraran esas instalaciones debido a las sospechas de que estaban relacionadas con el brote de un nuevo virus. Para ese entonces, los animales ya no estaban allí, pero los investigadores tomaron muestras en paredes, pisos, jaulas de metal y carritos que a menudo se usan para transportar jaulas de animales.

    En las muestras que dieron positivo para coronavirus, el equipo de investigación internacional encontró material genético de animales, incluidas grandes cantidades que coincidían con perros mapache, afirmaron tres científicos involucrados en el análisis.

    La mezcla del material genético del virus y el animal no prueba que un perro mapache estuviera infectado. Incluso si un perro mapache hubiese sido infectado, no estaría claro que el animal haya propagado el virus a las personas. Otro animal podría haberle transmitido el virus a las personas, o alguien infectado con el virus podría habérselo transmitido a un perro mapache.

    Sin embargo, el análisis estableció que los perros mapache —animales peludos que están relacionados con los zorros y que se sabe que son capaces de transmitir el coronavirus— depositaron firmas genéticas en el mismo lugar donde se recolectó material genético del virus, afirmaron los tres científicos. Esa evidencia es consistente con un posible escenario en el que el virus haya “saltado” a los humanos desde un animal salvaje, explican los investigadores.

    Aún no se ha publicado el informe con todos los detalles de los hallazgos del equipo de investigación internacional. Su análisis fue divulgado por primera vez por The Atlantic.

    Con seguridad, los nuevos datos atizarán el debate sobre los orígenes de la pandemia, aunque no resuelva la interrogante de cómo se inició.

    En las últimas semanas, la llamada teoría de la fuga de laboratorio, que plantea que el coronavirus surgió de un laboratorio de investigación en Wuhan, ganó impulso gracias a una nueva evaluación de inteligencia del Departamento de Energía de Estados Unidos y audiencias dirigidas por el nuevo liderazgo republicano de la Cámara de Representantes.

    Pero los datos genéticos del mercado ofrecen algunas de las pruebas más tangibles sobre cómo el virus podría haberse propagado de animales salvajes, fuera de un laboratorio, a las personas. También sugiere que los científicos chinos no han proporcionado un recuento completo de la evidencia que podría completar los detalles sobre cómo se propagó el virus en el mercado de Huanan.

    Jeremy Kamil, virólogo del Centro Shreveport de Ciencias de la Salud de la Universidad Estatal de Luisiana, quien no participó en el estudio, afirmó que los hallazgos demuestran que “las muestras del mercado que tenían los primeros linajes de covid en ellos estaban contaminadas con lecturas de ADN de animales salvajes”.

    Kamil dijo que eso no llegaba a ser una evidencia concluyente de que un animal infectado había desencadenado la pandemia. Sin embargo, dijo que “eso realmente centra la atención, de manera profunda, en el comercio ilegal de animales”.

    Los científicos chinos ya habían publicado un estudio que analizó las mismas muestras del mercado en febrero de 2022. Esa investigación reportó que las muestras habían dado positivo para el coronavirus, pero sugirió que el virus provenía de personas infectadas que estaban comprando o trabajando en el mercado, en vez de los animales que se vendían allí.

    En algún momento, esos mismos investigadores, incluidos algunos afiliados al Centro Chino de Control y Prevención de Enfermedades, publicaron los datos sin procesar de las muestras tomadas en el mercado en GISAID, un archivo internacional de secuencias genéticas de virus (los intentos de contactar a los científicos chinos por teléfono el jueves 16 de marzo no tuvieron éxito).

    Florence Débarre, bióloga evolutiva del Centro Nacional de Investigación Científica de Francia, explicó en una entrevista que el 4 de marzo estaba buscando en esa base de datos información relacionada con el mercado de Huanan cuando, por casualidad, notó que aparecían más secuencias de lo habitual. Confundida sobre si contenían nuevos datos, Débarre los apartó. Al volver a iniciar sesión la semana pasada, descubrió que contenían una gran cantidad de datos sin procesar.

    Los expertos en virus habían estado esperando esos datos de secuencias sin procesar del mercado desde que se enteraron de su existencia en el informe chino de febrero de 2022. Débarre dijo que alertó a otros científicos, entre ellos los líderes de un equipo que el año pasado publicó un conjunto de estudios que señalaba al mercado como el lugar de origen.

    La semana pasada, un equipo internacional —que incluía a Michael Worobey, biólogo evolutivo de la Universidad de Arizona; Kristian Andersen, virólogo del Instituto de Investigación Scripps en California; y Edward Holmes, biólogo de la Universidad de Sídney— comenzó a extraer los nuevos datos genéticos.

    Una muestra en particular llamó su atención. Había sido tomada de un carrito vinculado a un puesto específico en el mercado de Huanan que Holmes visitó en 2014, dijeron los científicos involucrados en el análisis. Holmes descubrió que ese puesto contenía perros mapache enjaulados encima de otra jaula que contenía aves, es decir, exactamente el tipo de entorno propicio para la transmisión de nuevos virus.

    El equipo de investigación descubrió que la muestra tomada de un carrito en ese lugar a principios de 2020 contenía material genético del virus y de un perro mapache.

    “De manera relativamente rápida pudimos darnos cuenta de que al menos en una de estas muestras había mucho ácido nucleico de perro mapache, junto con ácido nucleico del virus”, afirmó Stephen Goldstein, virólogo de la Universidad de Utah que trabajó en el nuevo análisis (los ácidos nucleicos son los componentes químicos básicos que transportan la información genética).

    Después de que el equipo internacional tuvo acceso a los nuevos datos, algunos científicos involucrados en el análisis dijeron que se comunicaron con los investigadores chinos que subieron los archivos con una oferta para colaborar, siguiendo las reglas del archivo en línea. Acto seguido, las secuencias desaparecieron de GISAID.

    No se sabe con certeza quién los eliminó o por qué fueron eliminados.

    Débarre afirmó que el equipo de investigación estaba buscando más datos, incluidos algunos de muestras del mercado que nunca se divulgaron. “Lo importante es que todavía hay más datos”, dijo.

    Los científicos involucrados en el análisis afirmaron que algunas de las muestras también contenían material genético de otros animales y de humanos. Angela Rasmussen, viróloga de la Organización de Vacunas y Enfermedades Infecciosas de la Universidad de Saskatchewan en Canadá, trabajó en el análisis y afirmó que la presencia del material genético humano era de esperarse porque las personas compraban y trabajaban allí y los casos humanos de covid fueron vinculados al mercado.

    Sin embargo, Goldstein advirtió: “No tenemos un animal infectado, y no podemos probar definitivamente que había un animal infectado en ese puesto”. El material genético del virus es lo suficientemente estable, dijo, como para no tener claro cuándo con exactitud se depositó en el mercado. Goldstein afirmó que el equipo seguía analizando los datos y que no tenía la intención de que su análisis se hiciera público antes de publicar un informe.

    “Pero, como a los animales que estaban en el mercado no se les tomaron muestras en ese momento, esto es lo mejor que podemos obtener”, dijo.

    Benjamin Mueller es reportero de salud y ciencia. Anteriormente, cubrió la pandemia de coronavirus como corresponsal en Londres y la policía en Nueva York. @benjmueller

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    France24 - Monde

    Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique

    Proposé par

    Publié le : 25/07/2022 - 13:17

    JICA

    Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.

    Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

    Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.

    « Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.

    En prélude à la TICAD8

    Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

    La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

    La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

    « En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

    Une nouvelle approche du développement

    Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

    Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

    Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.

    La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation

    La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

    Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.

    « Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

    La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

    Répondre aux défis par l'appropriation des solutions

    L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.

    Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

    Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »

    Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

    Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».

    Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

    Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).

    TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement

    Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

    « Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »

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    Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

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    New York Times - World

    Las baterías usadas de coches estadounidenses enferman a los trabajadores mexicanos

    La extracción de plomo de baterías de automóvil, muchas de ellas procedentes de Estados Unidos, ha provocado altos niveles de contaminación por plomo en algunas plantas de reciclaje del norte de México, según un nuevo informe.

    Después de que unos análisis mostraron altos niveles de plomo en el cuerpo de Azael Mateo González Ramírez, su supervisor en una planta de baterías recicladas en el norte de México lo instó a seguir trabajando.Credit...Alejandro Cegarra para The New York Times

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    Por Steve Fisher

    Photographs by Alejandro Cegarra

    Una tarde de 2019, después de regresar a casa de su trabajo en una planta de reciclaje de baterías de automóviles en el norte de México, Azael Mateo González Ramírez dijo que tenía mareos, le dolían los huesos y sentía la garganta áspera. Luego le dio dolor de estómago, y sufrió episodios de diarrea.

    González trabajaba en una planta de Monterrey donde manipulaba baterías usadas de automóviles, muchas procedían de Estados Unidos, y extraer plomo era una parte del proceso. El trabajador, de 38 años, apilaba las baterías cerca de grandes contenedores de polvo de plomo.

    Según González, las pruebas médicas mostraron que tenía altos niveles de plomo en su cuerpo. Los expertos coinciden en que ningún nivel de plomo es seguro y que, con el tiempo, puede provocar daños neurológicos y gastrointestinales.

    Su supervisor insistió en que siguiera trabajando.

    La ciudad de Monterrey, ubicada a tres horas en coche desde Texas, se ha convertido en la mayor fuente de baterías de automóvil de Estados Unidos. En la última década se ha registrado un crecimiento constante del envío de baterías usadas estadounidenses a México, según la Agencia de Protección Ambiental de EE. UU. (EPA, por su sigla en inglés).

    El aumento de los envíos de baterías se produce mientras un informe publicado el lunes reveló que hay niveles significativamente altos de plomo en muchas instalaciones, lo que deja a los trabajadores en una situación vulnerable ante un metal tóxico que plantea graves riesgos para la salud humana.

    Las muestras de suelo tomadas afuera de seis plantas de reciclaje de baterías en Monterrey, en 2021, revelaron niveles de plomo muy por encima del límite legal en México, según el informe de Occupational Knowledge International, una organización de salud pública sin ánimo de lucro con sede en San Francisco, y Casa Cem, un grupo ecologista mexicano.

    Aunque la normativa mexicana estipula que las instalaciones deben eliminar el plomo del suelo contaminado y pueden ser clausuradas por infringir las normas medioambientales, los registros del gobierno mexicano muestran que en los últimos años se han cerrado pocas plantas.

    La laxitud de las leyes medioambientales mexicanas y su aplicación aún más laxa animan a las empresas estadounidenses a llevar baterías usadas en ese país, donde la mano de obra es más barata y los sindicatos son más débiles, señalaron los expertos en derechos laborales y salud ocupacional.

    “Los trabajadores de esas plantas son envenenados día tras día y, a menudo, ellos mismos no lo saben”, dijo Perry Gottesfeld, director de Occupational Knowledge International. “No reciben la formación necesaria, no disponen del equipo adecuado y no operan en instalaciones que tengan una ventilación adecuada”.

    En los últimos 10 años, el número de baterías de automóvil enviadas a México desde Estados Unidos ha crecido casi un 20 por ciento, según los registros de la EPA incluidos en el estudio de ambas organizaciones. Los datos de la EPA muestran que, en 2021, más del 75 por ciento de todas las baterías estadounidenses usadas se exportaron a ese país.

    En las plantas de reciclaje, el plomo se extrae de las baterías, se tritura, se funde y se convierte en lingotes que se utilizan para fabricar nuevas baterías.

    El mayor fabricante de baterías de automóviles del mundo, Clarios, con sede en Milwaukee, Wisconsin, compró dos plantas en Monterrey en 2019, y el informe encontró niveles de plomo en el suelo afuera de sus instalaciones que estaban muy por encima del límite legal en México de 800 partes por millón. (Las muestras en el reporte fueron probadas y analizadas por un laboratorio independiente).

    En una planta de Clarios, una muestra de suelo arrojó niveles de plomo de 15.000 partes por millón, mientras que en la otra instalación, una muestra mostró 3800 partes por millón de plomo.

    En 2021, Clarios cerró su última planta de reciclaje de baterías de automóviles en Estados Unidos en Carolina del Sur, tras una serie de multas de la EPA por infracciones relacionadas con la contaminación del aire, los residuos peligrosos y el transporte inadecuado de baterías de plomo.

    El envío de baterías a México le ahorraría a la empresa un 25 por ciento en costos de reciclaje, según una presentación de Clarios ante la Comisión de Bolsa y Valores.

    “Ciertamente, hay un ahorro de costos si no hay que preocuparse por actualizar las instalaciones para cumplir con las normas que están en vigor en EE. UU.”, dijo Gottesfeld.

    Una portavoz de Clarios declaró que en las instalaciones de la empresa se aplican “estrictos protocolos de seguridad y proporcionamos a nuestros empleados equipos de protección de última generación”.

    “Trabajamos con las autoridades locales en materia de salud, seguridad y medioambiente para garantizar que nuestras instalaciones no solo cumplen las normas, sino que son un punto de referencia para nuestro sector”, declaró Ana Margarita Garza-Villarreal, la portavoz.

    Aunque la agencia federal de medioambiente de México está facultada para cerrar las plantas que incumplan las normas medioambientales, los documentos muestran que solo en cuatro ocasiones, durante los últimos 23 años, las autoridades han cerrado temporalmente algunas secciones de las plantas de reciclaje de pilas por contaminación del aire y el suelo.

    La legislación mexicana exige que las plantas dispongan de sistemas de filtración para eliminar la propagación del polvo de plomo y que las empresas proporcionen mascarillas a los trabajadores. Pero algunos sistemas de filtrado están anticuados o se estropean, el uso de mascarillas no se aplica estrictamente y los contenedores de polvo de plomo se encuentran en zonas de trabajo que no están correctamente ventiladas, según las entrevistas realizadas por el Times a 15 trabajadores actuales y antiguos de plantas de reciclaje de baterías en Monterrey.

    Óscar Nuñez, de 32 años, dijo que trabajó en una planta de reciclaje propiedad de una empresa mexicana donde la ventilación no funcionaba bien y el polvo de plomo penetraba en sus guantes.

    “Era como una cárcel ahí”, dijo Núñez, quien renunció a los tres meses por temor a su salud.

    Elizabeth Coronado era enfermera en una planta de Monterrey propiedad del Grupo Gonher, donde trabajó González, y se encargaba de supervisar la salud de los trabajadores en zonas de alta exposición al plomo.

    De los aproximadamente 300 trabajadores cuyas muestras de sangre analizaba cada tres meses, dijo que un tercio de ellos tenía 50 microgramos de plomo por decilitro de sangre en su organismo. En 2022, el promedio de los trabajadores de reciclaje de baterías en Estados Unidos era de nueve microgramos, según un grupo comercial de baterías.

    Los expertos en plomo en Estados Unidos dicen que los trabajadores cuyo nivel de plomo alcanza los 30 microgramos de plomo por decilitro de sangre deben ser retirados de la fuente del metal.

    “Es alarmante”, dijo Coronado, quien dejó la planta en 2021 y ahora trabaja en una clínica local.

    Coronado dijo que la empresa solía darles a los trabajadores con altos niveles de plomo multivitaminas y leche pero, según los expertos, eso no hará nada para mejorar la exposición al plomo. Dicen que, en vez de eso, los tratamientos más eficaces incluyen darles a los pacientes medicamentos que se enfocan en el plomo presente en el cuerpo y lo elimina.

    El Grupo Gonher no respondió a una solicitud de comentarios.

    Aunque ninguna cantidad de plomo en el cuerpo es segura, niveles como los encontrados en los trabajadores de la planta de Gonher pueden tener graves consecuencias, dijo Michael Kosnett, experto en exposición al plomo en el lugar de trabajo y profesor adjunto asociado de la Escuela de Salud Pública de Colorado.

    “No debe tolerarse”, dijo. “Entre los efectos nocivos a largo plazo, más significativos, que se asocian al plomo en la sangre en las etapas de adolescencia o de mayor edad se encuentra un riesgo documentado de muerte por enfermedad cardiaca”.

    González dijo que se había ofrecido a tapar los contenedores que contenían polvo de plomo. Pero su supervisor le dijo que no era una prioridad.

    González aseguró que fue despedido de la planta en 2021 como parte de lo que la empresa le dijo que era una reestructuración. En sus cinco años en la planta, dijo, nunca había faltado un día al trabajo y cree que, en parte, fue despedido por las preocupaciones que planteó en repetidas ocasiones sobre la exposición al plomo.

    González Ramírez, quien ahora trabaja alquilando equipos de música para eventos privados, dijo que sus amigos que trabajan en la planta de reciclaje afirman que poco ha cambiado.

    “Hay mucho veneno ahí”, dijo.

    Chantal Flores y Lorena Ríos colaboraron con reportes desde Monterrey.

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    Известия (RUS)

    Высокопоставленных сотрудников таможни арестовали по делу о взятках

    Замначальника Центрального таможенного управления генерала Александра Беглова и начальника Центра электронного декларирования Центральной акцизной таможни полковника Александра Алеева арестовали по делу о взяточничестве. Решение вынес Басманный суд Москвы 24 марта, сообщает корреспондент «Известий».

    Под стражей они пробудут до 22 мая.

    Ранее в этот день Беглову предъявили обвинение по ч. 6 ст. 290 УК РФ («Получение взятки в особо крупном размере»), п. «б» ч. 3 ст. 291.1 УК РФ, Алееву — по ч. 6 ст. 290 и п. «в» ч. 5 ст. 290 УК РФ.

    Суд провел заседания в закрытом режиме, удовлетворив ходатайство следователя. Журналистов пустили только на оглашение.

    По данным «Известий», обоих задержали с поличным 23 марта при получении взятки в размере $50 тыс. (около 3,8 млн рублей) от двух предпринимателей, один из которых, предположительно, является экс-сотрудником подразделения по борьбе с коррупцией таможни. За какие услуги была обещана такая сумма, пока не установлено.

    Бизнесмены Д. Красногорский и А. Бережной также были задержаны и проходят по ч. 4 ст. 291.1 УК РФ («Пособничество во взяточничестве, совершенное в особо крупном размере») и п. «б» ч. 4 ст. 291 УК РФ соответственно. Красногорского отправили под домашний арест на один месяц 29 суток.

    Не досмотрели: один из экс-руководителей ФТС получил 10 лет колонии Александр Кизлык помогал уходить от наказания контрабандистам крупных сумм валюты

    Кроме того, 23 марта по подозрению во взяточничестве в Санкт-Петербурге были задержаны начальник отдела таможенного оформления и контроля Центра электронного декларирования Александр Мартынов и Елена Сальман, а также сотрудница таможни в Приволжье, занимавшая должность всего три дня.

    Беглов работает в структуре таможенных органов с 2001 года. Должность замначальника Центрального таможенного управления он занял в 2015 году.

    Valeurs Actuelles

    Client mystère : l’horreur économique

    Le narrateur file à toute berzingue dans les rues de Lille. Un cube sur le dos, il fait partie d’une armée d’ombres livrant sushis, burgers, wraps et autres. Sur son vélo à pignon fixe, il pédale prestissimo pour respecter les cadences infernales. Jusqu’à l’inéluctable accident : « La quattro formaggi gisait […] , encore fumante, décomposée en lambeaux. C’est l’image de cette pizza lacérée en vrac qui s’est gravée dans mon souvenir, curieusement. Les traînées filandreuses de mozzarella sur le bitume jonché de tomates concassées, la base de pâte déformée, oblongue, les ricochets de gorgonzola en monticules épars innervés de tranchées bleues, les câpres explosées façon puzzle et les olives éparpillées en étoile », écrit Mathieu Lauverjat.

    Le corps contusionné, le damné de la route, son avenir irrémédiablement compromis par un impitoyable algorithme – qui le sanctionnerait, une fois rétabli, en le cantonnant aux courses les moins rémunératrices -, décide de changer de voie, découvrant par hasard le métier de client mystère. Véritable homme invisible au service d’une entreprise, il teste la qualité et le bon fonctionnement de différents services, évaluant les employés. Sa première tâche consiste à contrôler la mise en place d’un liquide vaisselle « combinant dégraissage et formule anticalcaire » dans les rayons d’un supermarché. Véritable caméléon, il multiplie les missions ; un jour, jeune célibataire fortuné voulant acheter une berline, un autre, amant en quête de lingerie pour un cinq-à-sept… Recruté par PMGT – pour Profit Motion Gain Turbo -, il prend du galon, sillonnant la France en train afin de vérifier la conformité des tenues des contrôleurs, des baris-tas et autres à la charte de l’entreprise. À partir de cet instant, tout va partir en vrille, mais il n’est pas question de déflorer une intrigue s’achevant, et c’est heureux, de manière fort morale.​

    « Client mystère » est un grand roman de la contemporanéité, décrivant l’aliénation des travailleurs de la France des oubliés.

    Client mystère est un grand roman de la contemporanéité, celle de la périphérie chère à Christophe Guilluy, des Center Parcs et des zones commerciales, décrivant l’aliénation des travailleurs de la France des oubliés. De victime, le “héros” devient bourreau, minuscule et inflexible rouage d’une société de l’évaluation permanente. Joliment contrôlée, la narration de Mathieu Lauverjat – qui connaît visiblement bien son sujet -laisse une large place à la novlangue creuse de l’économie : « Le bench , ouvert nuit et jour, ruisselait d’activités aussi diverses que variées mais toutes dédiées à l’innovation disruptive de PMGT. Développeurs du catalogue d’applications, growth hackers , UX designers , chief product officers ; on est un troupeau de taureaux, clamait Anne-Sophie, et on va tout fracasser. » Glaciale, la manageuse en talons aiguilles est l’un des personnages les moins sympathiques d’un livre qui constitue in fine une réflexion sur le désenchantement et la solitude dans les sociétés occidentales, à l’image des premiers romans d’un certain Michel Houellebecq.

    “Client mystère”, de Mathieu Lauverjat, Gallimard, coll. “Scribes” 240 pages, 19,50 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    В СФ усомнились в возможности Евросоюза повлиять на позицию Китая в отношении РФ

    Евросоюз, безусловно, хочет повлиять на позицию Китая в отношении России, но это невозможно сделать за счет поездок и переговоров. Об этом 24 марта «Известиям» заявил сенатор Совета Федерации Сергей Цеков.

    Таким образом он отреагировал на слова французского лидера Эммануэля Макрона о том, что Франция и Германия попытаются усилить взаимодействие с Пекином, чтобы оказать влияние на РФ по ситуации вокруг Украины. Так Макрон объяснил цели своей предстоящей апрельской поездки в КНР. Он также отметил, что во время визита в Китай его будет сопровождать глава Еврокомиссии Урсула фон дер Ляйен.

    «Безусловно, они хотят, чтобы Китай был их союзником. Франция, тем более Еврокомиссия выражают общую линию Евросоюза, которая диктуется Соединенными Штатами Америки. Их, конечно, беспокоит то, что Китай проводит самостоятельную политику, что Китай дружен с Россией. Они попытаются это как-то изменить, но я думаю, что они очень наивные, если думают, что во время поездки могут что-то изменить», — сказал Цеков.

    Сенатор выразил мнение, что если европейские страны хотят изменить мировую политику, то в первую очередь им нужно измениться самим.

    «Они сами должны проводить адекватную международную политику, которая заключается в том, что не надо навязывать никому свое видение того, как должно жить то или иное государство, как должно сотрудничать с другими государствами. Если они будут демонстрировать полнейшее уважение к другим государствам, то тогда мировая политика изменится. А изменить ее за счет поездки, за счет каких-то разговоров — это в принципе невозможно в нынешней ситуации», — заключил Цеков.

    «Россия вынуждена будет реагировать» Путин высказался о поставках боеприпасов Киеву, оценил мирный план КНР и провел переговоры с Си

    Ранее, 21 марта, председатель КНР Си Цзиньпин по итогам переговоров с президентом России Владимиром Путиным в Москве заявил, что Китай выступает за мир и диалог по украинскому конфликту. Он также подчеркнул, что в этом вопросе КНР руководствуется принципами Устава ООН и придерживается объективной и беспристрастной позиции, а также активно содействует примирению и восстановлению переговоров.

    В тот же день Путин допустил принятие китайского плана мирного урегулирования, однако отметил, что Россия и Китай выступают против того, чтобы любые государства и блоки наносили ущерб третьим странам.

    В конце февраля Китай представил свой план по урегулированию конфликта на Украине. Пекин призвал все стороны прекратить боевые действия, «отказаться от менталитета холодной войны» и начать мирные переговоры. Кроме того, в КНР повторили тезис о том, что ядерные войны не должны вестись, а также выступили против атак на атомные электростанции и ядерные объекты.

    Valeurs Actuelles

    Des dieux dans la cuisine ?

    Qu’appelle-t-on penser ? Question bateau de la philosophie, et même son navire amiral, depuis qu’il y a des hommes, et qui pensent qu’ils pensent (et aussi des femmes, puisque la précision générique est désormais de rigueur). Faut-il nous faire un dessin ? On ne demande pas mieux, quand c’est Mme Catherine Meurisse qui s’en charge. Humaine, trop humaine, soit l’auteur au pays des philosophes. Elle entend le mot en son sens le plus large et croque aussi bien Platon et Spinoza que Darwin ou Proust, les penseurs et les professeurs que les écrivains et les mythes : Ulysse et Dom Juan et même les “singes de la sagesse”. Socrate pour commencer fait les frais de sa maïeutique : la mythologie dévorée par ses deux premières syllabes. Cet âge (le nôtre) est sans pitié.

    On connaît l’adage, que se plaisait à citer Hegel, et qui aurait été inventé par une femme : “Il n’y a pas de grand homme pour son valet de chambre. ” Il suppose qu’il n’y a pas de grand homme non plus pour sa femme, ni même peut-être d’homme tout court. Un philosophe (que nous ne dénoncerons pas) a inventé, sans doute un soir de mauvaise humeur, la catégorie du “sordido-pratique”, soit la réduction au plus trivial, qui serait une fatalité féminine. Le réductionnisme (la fameuse catégorie du “ne… que” – “ce n’est que… ” – dont parlait Simone Weil) est la mort de la pensée, et le tombeau de la philosophie.

    Simone Weil en boîte de conserve

    Ici, pas de tombeau ; la philosophie est bien vivante et Mme Meurisse l’illustre en la satirisant. Elle joue des préjugés à la mode et des préventions en vigueur et c’est à ce nouveau tribunal de la critique qu’elle convoque les grands noms de jadis ou de naguère. Des citations des auteurs sont mises en situation dans les circonstances de la vie, collective ou singulière, et c’est ainsi que Simone Weil, que nous évoquions, a les cruels honneurs de l’album : elle rappelle les conditions d’un « travail non servile » sans remarquer qu’elle est prise dans une chaîne de fabrication où elle finit en boîte de conserve. De même Héraclite, empoisonné dans le fleuve où il se baigne, que le cours de l’histoire transforme en cloaque ; ou Hegel, prenant au mot son Esthétique et canonisant œuvre d’art n’importe quelle « mauvaise idée qui [lui] passe par la tête » ; ou encore Aristote, qui fait de la logique l’arme disruptive de la publicité… Si la leçon de l’album est amère, c’est son talent lui-même qui en est cause : le monde que nous dessine Mme Catherine Meurisse, d’un crayon si incisif, est-il encore habitable pour les philosophes ?

    On rêve d’une suite avec d’autres patients : Leibniz et ses monades « sans portes ni fenêtres » (on demande à voir), Gödel et ses théorèmes d’incomplétude aux innombrables applications, Guillaume d’Occam et son fameux rasoir à couper tout ce qui dépasse dans la création, Abélard, le Bernard-Henri Lévy du XIIe siècle (mais Bernard-Henri Lévy finit mieux), Weininger, le théoricien de la guerre des sexes, furieusement d’actualité par les temps qui courent, ou encore Unamuno et son féminisme transcendantal (on peut même, pour n’être pas taxé d’étroitesse occidentale, songer à Panini, le théoricien de la grammaire sanskrite, ne fût-ce que pour le délivrer de sa postérité boulangère)…

    “Humaine, trop humaine”, de Catherine Meurisse, Dargaud, 96 pages, 22 €.

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    L'Humanité

    À Rennes, déterminées, les féministes réenchantent la manifestation

    Reportage

    À chaque rassemblement contre le projet de l’exécutif, le cortège féministe de la capitale bretonne répond présent.Toujours dans la joie et la bienveillance.

    Rennes (Ille-et-Vilaine), correspondance particulière.

    Manifestant, choisis ton camp. À Rennes, les rassemblements contre la réforme des retraites ont la force de leur diversité. Celui de jeudi – rassemblant entre 22 000 et 35 000 manifestants – ne fait pas exception. À l’avant, il y a comme d’habitude le black bloc et les étudiants. Le noir des cagoules, la fumée des lacrymos, l’envie viscérale de « tout cramer ». À l’arrière, le calme des syndicats, l’odeur du camion de galette saucisse. Et au milieu, le cortège féministe. C’est ici que l’on réenchante le mouvement malgré la fatigue, à coups de chants, de danses et de slogans cinglants.

    Dans la foule, il y a Carole, 55 ans, et Florence, 59 ans, venues tout droit de Redon. « Ici, il y a quelque chose d’assez festif, joyeux et “vénère” », témoigne la première, éducatrice spécialisée, un brassard violet par-dessus sa veste. « Je n’ai pas forcément envie d’aller suivre la CGT ou la CFDT. Je n’ai rien contre eux mais ça ne me correspond pas. » Sa camarade, infirmière en psychiatrie, estime, elle, s’y sentir en sécurité, loin des forces de l’ordre : « Je ne cours plus assez vite et je n’ai pas envie de me prendre des lacrymos en pleine tête. » C’est que dans la capitale bretonne, le dispositif déployé est particulièrement conséquent. Le rejet de la motion de censure et le discours de la veille sont dans toutes les têtes. Ce jour-là, certains CRS sont même venus en renfort de Nantes. Le climat est tendu.

    Le cortège féministe tente de canaliser cette dynamique. À quelques mètres des deux amies, une sono crache Nique la BAC, du rappeur Lorenzo. Darmanin, Macron, le patriarcat, la police : les figures d’autorité en prennent pour leur grade. Pauline, étudiante, estime que « c’est important de faire converger les luttes, parce que les femmes sont les premières pénalisées par cette réforme ». À ses côtés, Coraline, pancarte humoristique à la main, salue elle aussi l’énergie déployée. « On a essayé de faire à peu près toutes les manifs. C’est ici où l’on se sent le plus à l’aise. »

    «On essaie d’être inclusifs»

    Mené par des militantes déterminées, le cortège féministe célèbre la lutte sociale dans la joie et la bienveillance. Une mixité choisie permet à chacun de s’y retrouver. Une autre Pauline, membre du collectif Nous toutes 35, qui en a la charge, s’efforce en effet « d’accueillir le plus grand nombre de gens. On essaie d’être inclusifs, que des personnes en situation de handicap puissent venir par exemple ».

    Cette fois-ci, la tâche est plus ardue que d’habitude. On slalome entre les débris de verre, on contourne une poubelle en feu. Les stigmates des manifestations passées parsèment les rues du centre-ville. On tente d’échapper aux gaz lacrymogènes, aux canons à eau et aux mouvements de foule. Malgré les difficultés, la jeune femme trouve important de continuer à « faire du bruit. Participer à ce mouvement, ça me donne une rage supplémentaire, je me sens moins seule ».

    Mobilisations retraitesRéforme des retraites
    L'Humanité

    Requiem féministe ou l’ultime retour des Femmouzes T

    Nos recommandations culturelles

    Le duo féminin toulousain revient dans les bacs avec « Résistantes ». Ce 4e album militant libère une joie mélancolique. Et sonne comme un adieu après le décès de l’une de ses chanteuses.

    Ingrid Pohu

    L’émotion de Rita Macedo est palpable. L’accordéoniste et chanteuse franco-brésilienne l’avoue sans fard : « Assurer la promotion de cet album sans Françoise est un défi. Je le fais pour lui rendre hommage. » Françoise Chapuis, sa partenaire artistique depuis trente-quatre ans, est morte à l’âge de 55 ans, en janvier dernier. Soit deux ans après avoir enregistré ce disque où l’engagement est à la fête. Sur les notes entraînantes de « Résistantes », les duettistes chantent : « Déglaçons le bouillon à l’optimisme et à l’insurrection. » « Il faut rester positif dans le monde d’aujourd’hui ! » commente Rita Macedo. « Avec nos chansons, nous militons contre toutes les formes d’injustice. Et c’est vrai que les femmes sont souvent les premières à trinquer. »

    Le tandem honore la mémoire de la résistante Germaine Tillion, « qui ne dort pas au Panthéon ». Et parle aussi de ces « inconnues ordinaires », à l’image de Bintou, jeune Sénégalaise « qui rêve d’être une dame, rêve d’un Escalator, d’un moteur plutôt que de rames ». On croise aussi Mado, une octogénaire qui « a trop usé ses talons à servir tous ces demis aux pochtrons » dans son bar PMU. « Par leurs histoires et leur existence, ces femmes font aussi partie de la résistance. » Et de chanter en occitan un poème du XIe siècle qui évoque une reine libre de vivre ses amours « sans en rendre compte au roi ». Cette fois, l’accordéon et le tambourin laissent davantage d’espace aux guitares et au piano, attirant dans leurs cordes une mélancolie tourbillonnante. Comme dans « la Valse et son Diego », qui met en scène l’histoire d’amour inattendue entre une valse et un bandonéon. « Sans être de grandes intellectuelles, nous avons fait ces chansons avec notre cœur et notre intuition », confie Rita Macedo avant de conclure, émue : « Les Femmouzes T, ça restera l’œuvre de ma vie. »

    Musique
    New York Times - World

    La policía y el ejército de Perú usaron fuerza excesiva contra manifestantes

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    Investigaciones visuales

    Una investigación de The New York Times revela que las fuerzas de seguridad dispararon municiones letales contra civiles desarmados, en las protestas de diciembre y enero.

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    Por Brent McDonald y Ainara Tiefenthäler

    Graphics by James Surdam

    En el transcurso de cinco semanas, las fuerzas de seguridad de Perú respondieron repetidamente a las protestas antigubernamentales con lo que los expertos califican como fuerza excesiva, lo que incluye accionar escopetas con munición letal y disparar rifles de asalto contra los manifestantes que huían, así como ocasionar la muerte de personas desarmadas que estaban a cientos de metros de distancia, según revela una investigación de The New York Times.

    Las protestas comenzaron a principios de diciembre, desencadenadas por la destitución y detención del presidente Pedro Castillo, quien intentó disolver el Congreso y gobernar por decreto. Tanto los militares como las fuerzas de la Policía Nacional han participado en las medidas represivas que se han concentrado en las provincias del sur, donde Castillo tenía su base de apoyo.

    Algunos manifestantes exigen que se redacte una nueva Constitución que aborde los arraigados problemas de pobreza y desigualdad.

    Cuarenta y ocho civiles han muerto y más de 970 han resultado heridos, según la Defensoría del Pueblo de Perú. La investigación del Times descubrió que la mayoría de las muertes fueron causadas por armas de fuego.

    El Times analizó cientos de videos e imágenes, revisó informes de autopsias y balística y habló con testigos y expertos. Analizamos en detalle ocho muertes ocurridas en diciembre y enero en tres localidades —en las ciudades de Ayacucho, Juliaca y Macusani— para mostrar que los militares y la policía utilizaron tácticas letales, a menudo en aparente violación de sus propios protocolos, que estipulan el uso de fuerza razonable y proporcional al responder a disturbios civiles.

    “El factor clave es que la policía no está utilizando la fuerza letal de forma proporcional”, afirmó Joel Hernández, de la Comisión Interamericana de Derechos Humanos. Hernández ayudó a efectuar una evaluación sobre el terreno de la violencia, y la calificó de “excesiva para el objetivo de controlar la protesta”.

    Las protestas han desembocado en escaramuzas violentas entre agentes de la policía y manifestantes. Al menos 363 agentes de las fuerzas de seguridad habían sido heridos hasta finales de febrero, según el Ministerio de Salud. Con la intención de tomar aeropuertos y atacar edificios gubernamentales, los manifestantes han arrojado piedras con hondas y lanzaron explosivos improvisados. Un oficial de policía murió cuando una turba enfurecida quemó su vehículo. Las autoridades dijeron que los bloqueos de carreteras de los manifestantes provocaron accidentes de tráfico e impidieron el traslado a los hospitales, lo que contribuyó a la muerte de 11 personas.

    La presidenta de Perú, Dina Boluarte, hizo campaña como líder de izquierda y aliada de los pobres de las zonas rurales, pero luego ha adoptado una línea dura contra los manifestantes. Boluarte ha dicho que la policía y el ejército respondieron conforme a la Constitución, las leyes y los protocolos del país, y culpa de las muertes a delincuentes violentos y armados.

    “Eso no es una protesta pacífica. Eso es una acción violenta generada por un grupo de personas radicales”, dijo Boluarte en un discurso el 24 de enero, después de que 18 civiles fallecieran en Juliaca. Ese grupo de personas, de acuerdo con la presidenta, tienen una agenda política y económica “basada en el narcotráfico, en la minería ilegal y el contrabando”.

    Pero en los cientos de imágenes y otros materiales examinados, el Times no encontró pruebas de que las armas caseras portadas por algunos manifestantes causaran muertes de civiles. Y la ministra de Relaciones Exteriores de Perú, Ana Cecilia Gervasi, declaró al Times en febrero que el gobierno no contaba con pruebas de que las protestas estuvieran siendo impulsadas por grupos criminales.

    La fiscalía peruana está investigando a Boluarte y las acciones de su gobierno relacionadas con las protestas.

    Tanto Boluarte, como el Ministerio de Defensa y la Policía Nacional del Perú no han respondido a las preguntas del Times.

    Los videos e imágenes de este reportaje contienen escenas de violencia explícita.

    Ayacucho: manifestantes baleados con fusiles de asalto

    El 15 de diciembre, un día después de que Boluarte declaró un estado de emergencia nacional que le otorgaba a la policía mayores poderes para detener a personas e ingresar en propiedades privadas sin orden judicial y autorizaba al ejército a colaborar en el control de los disturbios civiles, un grupo de soldados peruanos apostados en Ayacucho acudió al aeropuerto local para desalojar a los manifestantes que se encontraban ahí.

    Al final del día, 10 civiles habían muerto o recibido heridas mortales. Todos por armas de fuego.

    En dos de los casos en Ayacucho analizados por el Times, las pruebas visuales y los documentos muestran que los soldados desplegaron un uso excesivo y letal de la fuerza contra los civiles.

    Los videos muestran que alrededor de las 2:00 p. m., elementos de policía comienzan a disparar gases lacrimógenos contra unos 150 manifestantes reunidos en el aeropuerto, y que algunos respondieron lanzando o arrojando piedras. Más de una decena de soldados avanzaron con fusiles de asalto Galil. El Times tuvo acceso a un registro militar de las armas entregadas a los soldados destacados en Ayacucho que confirma que más de 80 efectivos recibieron fusiles Galil ese mismo día.

    A medida que más manifestantes intentaban tomar el aeropuerto de nuevo, las imágenes muestran a los soldados haciendo que retrocedan y persiguiéndoles hasta las calles residenciales adyacentes, mientras disparaban de manera indiscriminada en dirección a los civiles que huían.

    Un video grabado hacia las 6:30 p. m. capta a varios soldados en la esquina suroeste del aeropuerto disparando hasta 20 veces con fusiles de asalto Galil en dirección a un parque de la ciudad donde había gente escondida detrás de árboles y muros bajos de hormigón.

    Los explosivos improvisados lanzados por los manifestantes detonaban a decenas de metros de los soldados, que parecían no inmutarse y seguían disparando.

    A las 6:35 p. m., a dos cuadras de distancia, una cámara de seguridad situada frente a un parque municipal graba una bala que alcanza por la espalda a Christopher Michael Ramos Aime, de 15 años, cuando cruzaba la calle.

    La bala alcanzó a Christopher con tal fuerza que le atravesó la parte superior del torso, saliendo por el hombro opuesto, según un informe de balística realizado por la policía peruana y consultado por el Times. El reporte estimaba que la bala, que no fue recuperada, tenía unos 5 milímetros de diámetro.

    Las imágenes muestran a soldados disparando hacia donde estaba Christopher con fusiles de asalto Galil. Los soldados estaban a unos 90 metros de distancia, una distancia dentro del rango de alcance de 396 metros del arma, y dispararon proyectiles de 5,56 milímetros, consistentes con la bala que mató a Christopher, según un análisis del Times y la revisión de un experto forense que pidió permanecer en el anonimato porque no está autorizado para hablar con los medios de comunicación.

    Momentos después, a una cuadra de distancia, José Luis Aguilar Yucra, de 20 años, cae muerto de un balazo en la cabeza. Un video muestra que estaba parado en la acera entre un grupo de personas cuando es impactado por una bala.

    Aproximadamente en ese momento, parece que los soldados disparaban desde un muro del cementerio ubicado a 76 metros de distancia, un rango dentro del alcance de un fusil Galil, y en la línea de visión del sitio donde Aguilar Yucra estaba de pie.

    Las imágenes muestran que, después de que los soldados se retiran el lugar, un grupo de personas recupera del pavimento más de una decena de casquillos usados, identificados por el Times como munición de 5,56 milímetros.

    Según el informe de balística, la herida de bala en la frente de Aguilar Yucra corresponde a un proyectil de 5 milímetros, consistente con la munición utilizada por el fusil de asalto militar Galil.

    El Ministerio de Defensa de Perú no ha respondido a las solicitudes de información sobre estos dos casos concretos, pero dijo en un comunicado el 16 de diciembre que su personal había sido atacado en el aeropuerto con “objetos contundentes, explosivos y armas de fuego artesanales”. En las imágenes analizadas, el Times no encontró indicios de que los manifestantes portaran armas.

    Los videos parecen mostrar que tanto Christopher como Aguilar Yucra estaban desarmados y, como estipulan los protocolos militares, no representaban “un peligro inminente de muerte o lesiones graves” para los agentes ni para nadie cuando recibieron disparos.

    Otras seis víctimas presentaban heridas de bala compatibles con el calibre de la munición disparada por los fusiles Galil, según los expertos forenses de la Policía Nacional. Un informe de balística muestra que la policía recuperó una bala de 5,56 milímetros en una de las víctimas.

    Juliaca: el día más mortífero de las protestas

    El 9 de enero, tras varios días de marchas, Juliaca se convirtió en el escenario de los enfrentamientos más mortíferos desde que comenzaron las protestas. Dieciocho civiles, entre ellos tres menores y un residente médico, murieron por disparos, según los registros hospitalarios y de autopsias obtenidos por el Times. Otras 70 personas resultaron heridas, al menos 31 de ellas por arma de fuego. Un suboficial de policía murió luego de que su patrulla fue incendiada esa noche.

    Las imágenes, documentos y testimonios recogidos por el Times ofrecen un relato detallado de la respuesta militar y policial desplegada ese día contra los manifestantes en el aeropuerto local, y sugieren que los agentes policiales que estaban en la primera línea fueron responsables de la mayoría de las personas heridas de bala y fallecidas. Las imágenes y los documentos oficiales también señalan la participación de elementos de la policía en otros tiroteos con civiles sucedidos en el centro de la ciudad esa noche.

    El tiroteo comenzó por la tarde, cuando cientos de manifestantes se dirigieron al aeropuerto de Juliaca, que estaba resguardado por las fuerzas de seguridad. Algunas personas intentaron tomar las instalaciones, lanzando piedras y disparando lo que parecían ser fuegos artificiales con lanzadores caseros. Los efectivos policiales disparaban gases lacrimógenos desde tierra y, finalmente, también lo hizo el ejército desde un helicóptero que volaba a baja altura.

    Las imágenes del aeropuerto y las calles cercanas muestran a los agentes apuntando y disparando repetidamente armas de fuego en la dirección en la que estaban los civiles. Un video muestra a un soldado disparándole a la multitud. El Times, en consulta con expertos en armamento, pudo identificar los tipos de armas de fuego que usaban los oficiales de policía y los militares ese día, y las municiones que dispararon.

    Poco antes de las 2:00 p. m., Gabriel Omar López Amanqui, de 35 años y padre de dos hijos, fue fotografiado lanzándole piedras a una fila de agentes de policía cerca del aeropuerto. Minutos después, le dispararon. En el informe de la autopsia se describen más de 70 pequeñas heridas penetrantes compatibles con perdigones o postas —un tipo de munición letal que suelen disparar las escopetas calibre 12—, algunas de las cuales le causaron lesiones mortales en el corazón y los pulmones.

    Según el experto forense que analizó los documentos para el Times, es probable que la escopeta disparada contra López apuntara por encima de la cintura a una distancia de menos de 20 metros.

    Pareciera que esa táctica viola los protocolos de la policía peruana, que establecen que ante manifestantes que lanzan objetos contundentes como piedras, los agentes deben usar balas de goma, apuntar a las extremidades inferiores y disparar a una distancia no inferior a los 35 metros.

    Las directrices policiales también establecen que el primer paso para controlar a una multitud descontrolada debe ser detener a los actores violentos. Ese día fueron detenidas 11 personas en las protestas en Juliaca, según la Coordinadora Nacional de Derechos Humanos, un grupo de defensa de los derechos humanos.

    Rápidamente las inmediaciones del aeropuerto se convierten en un caos, con varios muertos y decenas de heridos. Al anochecer, la multitud se dispersa, pero pequeños grupos de manifestantes seguían enfrentándose a los efectivos policiales en el centro de la ciudad, y al menos tres civiles más resultan muertos.

    Uno de esos civiles es Eberth Mamani Arqui, quien estaba varias cuadras al oeste de una comisaría de la Policía Nacional con un grupo de más de una decena de personas. Las imágenes tomadas en ese momento muestran a agentes armados con equipamiento antidisturbios que corrían en dirección a la multitud. Un video capta a los civiles gritando a los agentes por la calle, cuando se oye un disparo y Mamani cae de espaldas al suelo.

    Mamani, de 40 años, murió luego de recibir un disparo en el rostro. Era un operador de maquinaria pesada y tenía un hijo de 8 años.

    A dos cuadras al norte de la comisaría de la Policía Nacional se produjo otro enfrentamiento, en el que al menos cuatro civiles fueron heridos de bala, dos de ellos mortalmente. Según el análisis de las imágenes grabadas durante aproximadamente una hora, se produjeron repetidos disparos de fusil en dirección a los peatones y manifestantes, algunos de los cuales lanzaban lo que parecen ser fuegos artificiales hacia los agentes.

    A las 7:51 p. m., las imágenes de un circuito cerrado de televisión mostraban a un grupo de personas que arrastraron fuera del campo de visión de los agentes de policía a dos jóvenes que recibieron disparos mortales. En imágenes tomadas con un teléfono celular en el lugar, las víctimas yacían en la acera, sangrando abundantemente. El Times ha identificado a estas dos víctimas como Paul Franklin Mamani Apaza, de 20 años, y Brayan Apaza Jumpiri, de 15.

    Según el informe de la autopsia de Mamani Apaza, el joven murió por un tiro de un proyectil de 7,62 milímetros en el pecho, que coincide con la munición de los fusiles de asalto Kalashnikov usados por los efectivos policiales.

    Brayan tenía una bala alojada en la cabeza, según los testimonios, los informes médicos y la autopsia. Murió tras permanecer tres días en coma.

    Los 18 civiles que resultaron heridos mortalmente en Juliaca el 9 de enero, excepto uno, murieron por disparos en la parte superior del cuerpo, cuatro de ellos en la cabeza. Los expertos forenses encontraron balas de 7,62 milímetros en cuatro de los cadáveres, incluido el de Mamani Apaza. Otras ocho víctimas también presentaban heridas compatibles con fusiles de asalto policiales y militares. Al menos tres víctimas, entre ellas López Amanqui, murieron por municiones letales que coinciden con las que usan las escopetas que portaban las fuerzas de seguridad en el aeropuerto.

    Según la Policía Nacional, un agente murió y otro resultó herido en la madrugada del 10 de enero en Juliaca, cuando fueron atacados por una turba enfurecida que incendió su patrulla. Otros seis agentes heridos durante las protestas del 9 de enero fueron trasladados en helicóptero a un hospital de Lima.

    En un discurso televisado dos semanas después, Boluarte afirmó que “no es la policía que está disparando” y que la mayoría de las muertes en Juliaca se debían a armas caseras o ilegales. “La policía no usa esas armas letales”, afirmó. El gobierno no ha aportado ninguna prueba que respalde esa afirmación.

    Macusani: disparos a distancia

    El 18 de enero, otros dos manifestantes, Sonia Aguilar Quispe y Salomón Valenzuela Chua, murieron por disparos mientras cientos de personas se concentraban en Macusani, una ciudad al sur de Perú. Los disparos que los mataron parecen haber sido efectuados por la Policía Nacional, según pruebas visuales, análisis de audio y relatos de testigos recogidos por el Times.

    Por la tarde, tras una marcha pacífica en Macusani, las imágenes muestran a decenas de personas dispersas a lo largo de un camino de tierra que pasa por la comisaría de la Policía Nacional de la ciudad. Algunos manifestantes lanzan piedras, explosivos improvisados e insultan a los agentes que estaban dentro y fuera del edificio, en un perímetro de unos 90 metros de distancia. Los agentes de policía lanzaron gases lacrimógenos y se oyeron disparos esporádicos.

    En un video que parece filmado desde el interior de la comisaría, un agente disparaba con un fusil de asalto Kalashnikov contra los manifestantes que estaban en un cerro. Una transmisión en directo de una hora de duración desde el exterior de la comisaría capta disparos repetidos desde la entrada del edificio. Los agentes también disparaban desde el techo de la comisaría.

    Alrededor de las 5:50 p. m., se produjo una ráfaga de seis disparos en rápida sucesión que causaron conmoción en las personas que estaban en el cerro porque Aguilar Quispe recibió un disparo en la cabeza. Según los testimonios de los testigos, estaba de pie entre la multitud cuando la alcanzó la bala.

    Aguilar Quispe, de 35 años y madre soltera de dos niños pequeños, llegó al hospital ya muerta, con el cráneo fracturado por la bala, según los informes de la autopsia.

    El sonido de los disparos —uno de los cuales se cree que mató a Aguilar Quispe— fue captado en dos emisiones de video en directo: una se grabó cerca de la comisaría de policía y la otra en la protesta en lo alto del cerro, a menos de 45 metros de Aguilar Quispe.

    El Times les pidió a dos expertos que analizaran el audio. Robert C. Maher, experto en acústica de disparos de la Universidad Estatal de Montana en Bozeman, dijo que el sonido de los disparos era coherente con disparos de rifle dirigidos en la dirección general de los manifestantes. Steven Beck, exasesor de acústica del FBI, dijo que la distancia del tirador coincidía con la ubicación de la comisaría.

    Valenzuela, de 30 años, camionero, operador de maquinaria pesada y padre de cuatro hijos, se encuentra cerca cuando Aguilar Quispe fue abatida. Una media hora más tarde, él también recibe un disparo, a pocos pasos de distancia, y fallece al día siguiente de un disparo en el pecho, según consta en su autopsia.

    Esa noche, una turba incendió la comisaría de la Policía Nacional de Macusani. Según las noticias locales, los agentes fueron rescatados en helicóptero. No se informó de ningún herido.

    Responsabilidad del gobierno

    En total, las 48 víctimas civiles de Perú tenían edades comprendidas entre los 15 y los 62 años. Entre las muertes analizadas se encuentran la de Sonia Aguilar Quispe, una mujer que estudiaba en el extranjero y regresó a casa para cuidar de sus padres; la de José Luis Aguilar Yucra, un joven padre que trabajaba en una tienda de refrescos, y la de Brayan Apaza Jumpiri, un estudiante de secundaria que decía que quería ser agente de policía.

    Algunos familiares entrevistados por el Times expresaron su temor a las represalias de las autoridades y dijeron que las víctimas han sido tachadas de terroristas en los medios de comunicación locales.

    “Mi hijo tenía un futuro adelante”, dijo Asunta Jumpiri Olbea, madre de Brayan, quien acababa de cumplir 15 años. “Mi hijo no es un terrorista. Ellos son terroristas y nos están matando como animales”.

    El Ministerio Público de la fiscalía de Perú está investigando a Boluarte por posibles delitos de “genocidio, homicidio calificado y lesiones graves” relacionados con las protestas e intenta determinar la responsabilidad de cada muerte por arma de fuego. Al mismo tiempo, en un documento interno oficial del 27 de febrero el ministerio ha dicho que dejará de prestar servicios de investigación, incluido el uso de expertos forenses y balísticos —servicios que pueden ser cruciales para las investigaciones de derechos humanos—, a menos que lo soliciten específicamente los principales fiscales del país.

    Hasta la fecha, no se ha acusado ni detenido a ningún militar o agente de policía en relación con las muertes ocurridas en las protestas.

    John Ismay colaboró desde Washington. Julie Turkewitz colaboró desde Bogotá, Colombia. Mitra Taj colaboró desde Lima. Haley Willis colaboró desde Nueva York.

    Brent McDonald es corresponsal sénior de video para el Times en Washington. Produce cortos documentales, reportajes en video e investigaciones visuales. @DocuBrent

    Ainara Tiefenthäler es videoperiodista y trabaja en el equipo de Investigaciones visuales. Fue una de las periodistas galardonadas con el Premio Pulitzer 2022 de Reportaje Internacional por la cobertura del Times sobre la gran cantidad de víctimas civiles en los ataques aéreos liderados por Estados Unidos. @tiefenthaeler

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    Valeurs Actuelles

    Montres Yema, toujours et partout

    La saga Yema est née sur une terre d’exil. Celui de l’horloger genevois Laurent Mégevand, coupable pour les autorités helvètes de 1793 d’avoir épousé les idéaux de la Révolution française. Banni, il s’installe de l’autre côté de la frontière, à Besançon, avec 80 confrères accusés des mêmes sympathies révolutionnaires. Faisant ainsi de la “ville d’or” la capitale de la montre française — titre qui lui sera attribué en 1860.

    Il s’imposait donc que quatre-vingt-huit ans plus tard, en 1948, Henry Louis Belmont, de son vrai nom Henri Blum, sorti major de l’École d’horlogerie, fondât dans la capitale franc-comtoise la manufacture qui nous intéresse aujourd’hui. Ses premiers chronomètres sortent des ateliers après quatre ans de travail. Un an plus tard, la manufacture est l’une des premières à proposer des “plongeuses” étanches jusqu’à 200 mètres.

    Du fond des mers aux profondeurs de l’espace

    Depuis, les maisons horlogères de Besançon ont connu le meilleur comme le pire, de la “marche pour Lip”, qui réunit, en septembre 1973, dans la ville morte plus de 100 000 manifestants, à la révolution du quartz. Mais, malgré les aléas, après un passage dans le giron du japonais Seiko suivi d’un retour sur la terre de France, à Morteau, Yema a tenu bon.

    Mieux que ça : Yema est allé partout ! Sur l’eau, pendant la Route du Rhum en tant que chronométreur officiel ; sous l’eau, avec les plongeurs de la Marine nationale ; au pôle Nord avec l’explorateur Jean-Louis Étienne ; sur les circuits automobiles, au poignet de figures mythiques des sports mécaniques comme Mario Andretti ; dans le ciel avec l’armée de l’Air et jusque dans l’espace avec Patrick Baudry à bord de la navette Discovery ou, plus récemment, dans le cadre de la préparation des missions spatiales de Thomas Pesquet.

    Partout, on vous dit ! Pour accompagner dans leurs passions tous ceux qui réalisent des exploits dans des conditions extrêmes comme en témoigne le slogan de la maison : “L’heure des héros”.

    Navygraf, Rallygraf, Flygraf, Wristmaster Traveller… autant d’appellations qui permettront à chacun de trouver le garde-temps qui lui convient parmi la quarantaine de modèles actuellement en vente. Et pour tous les porte-monnaies, les prix s’échelonnant entre 369 euros pour une petite rétro Rallygraf Meca-Quartz et 3 598 euros pour la belle mécanique de la Wristmaster Traveller Micro-Rotor en édition limitée.

    Superman 500, la revanche d’un modèle mythique

    Et pour le héros des héros : la Superman ! Modèle mythique de la marque depuis les années 1960, régulièrement réédité, à quartz ou automatique (on notera que le mouvement est estampillé maison), en éditions limitées ou non, pour gaucher (avec la couronne à gauche), en acier ou en bronze, agrémenté d’une aiguille GMT (ou non) et d’un bloque-lunette et couronne qui évitera au plongeur maladroit les erreurs dans la gestion des temps de plongée ou de décompression, la Superman est un incontournable qui continue de surprendre.

    Avec l’arrivée, en septembre dernier, de la Superman 500, on a retrouvé tous les superlatifs qui ont qualifié les modèles antérieurs. Mais cette fois, le plongeur vraiment maladroit était ravi d’apprendre que l’on pouvait repêcher sa “plongeuse” en parfait état de fonctionnement jusqu’à 500 mètres de profondeur !

    Ce qui reste plus qu’assez si l’on s’en tient à la plongée plaisir, puisque la profondeur maximale recommandée par les agences techniques est de 60 mètres. En fait, la Superman 500 cherche surtout à se positionner en tant que montre de plongée professionnelle française ultime. Mais qui peut le plus, peut le moins. Et compte tenu des prix astronomiques du secteur, cette française à 1 399 euros offre un joli rapport qualité/prix.

    Yema veut conquérir le Pôle Sud

    Avec l’arrivée de trois déclinaisons de couleurs supplémentaires, fin février, on trouve désormais six modèles différents de la nouvelle Superman. Les teintes de la lunette bidirectionnelle en verre saphir résistant aux rayures évoquent, pour certaines, de prestigieux précédents. Notamment la lunette Pepsi en rouge et bleu ou la Batman en noir et bleu. Une impression renforcée par un look résolument “néo-vintage” qui nous renvoie, sans aucun complexe, aux plus belles heures de l’horlogerie suisse…

    C’est d’ailleurs le modèle qu’a choisi Pierre Hedan, jeune explorateur français, pour l’accompagner lors de ses entraînements avant son expédition en solitaire au pôle Sud, en novembre prochain. Un choix qui s’imposait. En effet, pendant l’été antarctique, les journées s’allongent rapidement jusqu’à ce que la nuit ne tombe plus. Un soleil de minuit qui peut faire perdre leurs repères aux plus affûtés des aventuriers. Dans les conditions extrêmes qui seront celles de cette expédition, la GMT de Yema constituera une aide précieuse pour ne pas “perdre le sud” au cœur de cette perpétuelle pénombre.

    Là encore, Yema marque son territoire et nous rappelle avec cette conquête de l’autre pôle qu’il n’est pas un endroit où la petite française n’aura pas planté le drapeau tricolore.

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    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    Известия (RUS)

    США ввели санкции в отношении БелАЗа и МАЗа

    США ввели санкции в отношении Белорусского автомобильного завода (БелАЗ) и Минского автомобильного завода (МАЗ). Об этом 24 марта сообщило министерство финансов.

    «Следующие организации были добавлены в санкционный лист управления по контролю за иностранными активами: ОАО «БелАЗ», управляющая компания холдинга «БелАЗ-Холдинг», ОАО «Минский автомобильный завод», — говорится в сообщении.

    Также в санкционный список включены директора обоих заводов и семь членов Центральной избирательной комиссии (ЦИК) Белоруссии, в том числе ее секретарь Елена Балдовская.

    Кроме того, санкции введены в отношении самолета Boeing 737, которым пользуется президент Белоруссии Александр Лукашенко.

    Война грузовиков: почему Польша закрывает границу с Белоруссией Варшава повышает ставки в конфликте с Минском

    Ранее, 10 марта, депутат Европарламента от Польши Витольд Ващиковский призвал Евросоюз к рассмотрению вопроса о введении против Белоруссии санкций, аналогичных антироссийским. По его мнению, наложить ограничения в отношении Минска следует из-за сотрудничества с Россией и необходимости помешать участию Китая в конфликте на Украине.

    17 января Госдеп США ввел визовые ограничения против 25 граждан Белоруссии. По словам госсекретаря Энтони Блинкена, санкции введены в отношении членов национального собрания страны за их роль в принятии закона, который разрешает смертную казнь для лиц, осужденных за покушение на террористические акты.

    До этого, 19 декабря, руководитель пресс-службы Госдепартамента Нед Прайс заявил, что США могут ввести новые санкции против Белоруссии, если правительство страны продолжит укреплять сотрудничество с Россией. Пресс-секретарь Белого дома Карин Жан-Пьер отметила обеспокоенность Вашингтона возможным участием Минска в спецоперации РФ.

    Valeurs Actuelles

    Restaurant : Ochre

    Teintes chaudes aux murs de pierre. Cette maison d’époque ajoute son charme à l’adresse qui est le premier restaurant du chef Baptiste Renouard. Ce candidat de la saison 10 de Top chef était coaché par Jean-François Piège avec qui il a appris la rigueur en cuisine. De cet intermède télévisuel, il garde le goût de la compétition. Dans l’assiette, le chef veut nous raconter des histoires, des histoires de cueillettes sauvages, des histoires bretonnes plutôt marines et des histoires d’art.​

    Soigneusement réfléchies, les appellations de chaque plat font écho à sa sensibilité. Ce jour-là, à la carte du déjeuner, en entrée, l’œuf de poule coulis d’épinards, la patate douce rôtie crème fumée au curcuma et les saint-jacques à peine fumées ; en plat, le suprême de volaille jaune, raisins et mousseline de marrons à la cardamome ; en dessert, le cédrat en vacherin vaporeux aromatisé au thym, crème légère au miel, la poire cuite à la braise, caramel de cèpes, pesto au cresson. La spécialité du chef, qui travaille avec un chef pâtissier ami de longue date, est le café, du fruit à la torréfaction.

    Un menu déjeuner entrée, plat, dessert à 57 euros et un menu Signature dégustation au déjeuner avec les spécialités du chef, 75 euros. Un menu en 8 temps, 120 euros, un menu en 10 temps, 160 euros, un menu végétarien, 110 euros. Cette adresse est une belle découverte, un chef inventif tout juste auréolé d’une étoile au Michelin en 2021.

    Ochre, 56, rue du Gué, Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Tél. : 09.81.20.81.69.

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    L'Humanité

    L’agent orange toujours sur le banc de l’accusation

    Nos recommandations culturelles

    THÉÂTRE Avec « Nos corps empoisonnés » Marine Bachelot Nguyen met en scène la lutte de Tran To Nga, victime dans sa jeunesse des épandages mortifères au Vietnam.

    Gérald Rossi

    Sur l’écran défilent des images d’archives, extraites d’actualités, de reportages, de documentaires, passés entre les mains expertes de Julie Pareau, qui signe aussi la scénographie. Dès cet instant va roder le fantôme noir du poison connu sous le nom « d’agent orange ». Une estrade coupe le plateau en deux, avec, plus près, un de ces barils toujours inquiétants, tant ils renferment le plus souvent du pétrole ou des déchets chimiques voire radioactifs. L’ensemble, dans les lumières justement dosées d’Alice Gill-Kahn, prend tout son sens. Et, comme l’on dit, « fait théâtre », avec bonheur.

    Marine Bachelot Nguyen, l’autrice et metteure en scène, dont on se souvient par exemple du captivant « Circulations capitales », propose cette fois avec « Nos corps empoisonnés » de dire la vie et les combats d’une femme exemplaire, qui a dépassé les quatre-vingts printemps, Tran To Nga. Engagée pour défendre sa propre liberté, « impliquée dans les luttes de chacune des époques qu’elle a traversées », pointe Marine Bachelot Nguyen. Sur la scène, elle est interprétée, à la première personne, par Angélica Kiyomi Tisseyre-Sékiné. La jeune comédienne, fraîche, franche, bref talentueuse, a l’âge de Tran To Nga quand cette dernière s’est retrouvée dans les maquis au Vietnam, contre l’armée américaine.

    Mais l’histoire qui nous est contée, absolument vraie, est bien plus forte qu’un simple témoignage, qu’un exercice parfois laborieux de théâtre documentaire souvent sèchement militant. Le récit effectue, ici, sans le moindre à-coup, des allers-retours jusqu’au salut final en présence de Tran To Nga. En passant par un moment essentiel, au tribunal d’Evry (Val-de-Marne) en 2021. Ce 25 janvier-là s’est tenu un procès pas ordinaire. Celui d’une douzaine de firmes chimiques mondiales, comme Monsanto, Dow Chemical, etc, représentées par quatorze avocats qui « incarnent l’impérialisme, la guerre chimique, la production d’herbicides à usage de mort et de destruction politique » indique le texte. L’utilisation de ces substances est aussi dénoncée comme le premier écocide perpétré sur la planète.

    Face à eux, Tran To Nga et des militants du collectif « Vietnam dioxine », qui avec elle dénonce toujours, l’usage de « 75 millions de litres d’agent orange épandus, déversés sur les forêts, sur les terres, sur les corps, pendant la guerre du Vietnam ». La vieille dame d’aujourd’hui a été atteinte dans ses chairs alors. Sans aucune reconnaissance ni réparation. « Je ne me fais pas d’illusion. Jamais les criminels n’auront le courage de reconnaître leurs crimes ». Avec talent Marine Bachelot Nguyen évite tout sensationnel tout voyeurisme. Les mots, les images, le récit frappent d’autant plus fort. Suscitant de belles émotions, de la colère, et du partage solidaire.

    ThéâtrevietnamAgent orange
    Известия (RUS)

    Трое взрослых и ребенок отравились угарным газом в Нижегородской области

    Трое взрослых и один девятилетний ребенок отравились угарным газом в Нижегородской области. Об этом 24 марта сообщил замгубернатора региона Давид Мелик-Гусейнов в своем Telegram-канале.

    «В поселке Неклюдово Борского района пострадали четыре человека, отравившись угарным газом. Среди пострадавших — один ребенок, девочка 9 лет», — рассказал он.

    Известно, что все пострадавшие были госпитализированы: взрослые в терапевтическое отделение, а ребенок — в педиатрическое отделение Борской ЦРБ. На данный момент все они находятся в состоянии средней степени тяжести.

    Ранее, 22 марта, было возбуждено уголовное дело по факту гибели двоих детей в результате пожара в поселке Часцы в подмосковном Одинцово. По предварительной версии, причиной возгорания стало короткое замыкание из-за электроприбора. Комната отапливалась тепловым масляным радиатором. В следственном отделе уточнили, что причиной смерти детей стало отравление угарным газом.

    Valeurs Actuelles

    La DS 3 e-Tense voit plus loin

    PHILOSOPHIE

    On appelait ce modèle de DS 3 la Cross-back. Appelez-la DS 3 tout court à compter de ce millésime et puisque c’est une électrique, nommez-la DS 3 e-Tense. Elle a le mérite d’ouvrir la voie pour une marque française qui nous promet que ses nouveaux modèles seront 100 % électriques en 2024. Sortie en 2019, la DS 3 Crossback n’a pas eu le succès escompté, du fait sans doute d’une autonomie un peu juste pour un prix élyséen. Mais l’heure du “restylage” – comme disent les marques – a sonné et DS a décidé de se ressaisir pour faire enfin frémir les ventes (seulement 7 000 exemplaires écoulés, il est vrai, en 2022). Sa recette ? Une toute nouvelle chaîne de traction électrique du groupe Stellantis qui fera ensuite le miel des marques sœurs que sont Citroën, Peugeot et Opel. Côté esthétique, la face avant n’est pas vraiment bouleversée, mais on voit bien les retouches de style au niveau des boucliers. Les jantes pleines jouent en faveur de l’aérodynamisme. On remarque aussi quelques coquetteries à l’arrière, comme l’abandon du chrome, un entourage des feux tout noir et l’inscription “DS Automobiles” en toutes lettres.

    ESTHÉTIQUE

    À bord, on est bluffé par la qualité d’exécution du décor. Toujours aussi impressionnant, ce cuir Nappa pleine fleur dans sa confection en “bracelet de montre”. Et puis, ces surpiqûres point perle, inspirées de la broderie. Le guillochage “clous de Paris” des inserts métalliques ornant les commandes, le long de la console centrale, évoque noblement l’univers de la haute horlogerie. L’infodivertissement à navigation connectée s’appuie sur un écosystème numérique bien pensé, intuitif et personnalisable. Pour accéder à toutes les fonctionnalités, y compris par des raccourcis sur l’écran central de belle taille (10,3 pouces). La reconnaissance vocale est aussi du voyage pour exécuter vos moindres désirs et vous simplifier le trajet. L’habi tacle accueille cinq passagers, le coffre, 350 litres de chargement.

    TECHNIQUE

    Venons-en à la cavalerie. Exit le bloc électrique de 136 chevaux et la batterie de 46 kilowattheures de l’ancienne Crossback. Vive les 156 chevaux de la DS 3 e-Tense ! Il pousse plus fort et la batterie revendique 54 kilowattheures pour une autonomie portée à plus de 400 kilomètres et même plus de 550, si vous ne faites que de la ville. Temps de charge : trente minutes sur superchargeur (pour monter à 80 %), moins de six heures pour un vrai plein sur borne 11 kilowatts et jusqu’à vingt-sept heures à la maison sur prise standard. Alternatives : DS 3 BlueHDI 130 et essence PureTech 100 et 130 chevaux.

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    Valeurs Actuelles

    Eugénisme, contraception, révolution sexuelle : les trois victoires du transhumanisme

    Avec le vote, ce mardi 15 à l’Assemblée, du projet de loi bioéthique, le progressisme remporte une victoire décisive, et peut-être finale, dans le combat qu’il mène depuis deux siècles contre l’anthropologie chrétienne.

    Au-delà de sa mesure phare – la « PMA pour toutes » –, le projet de loi relative à la bioéthique introduit une série de ruptures plus fondamentales encore que celle-ci : il sépare totalement la procréation de la sexualité par l’introduction de la PMA non-thérapeutique ; il rend indépendant de l’âge la faculté de procréer par la légalisation de l’autoconservation des gamètes ; il encourage l’eugénisme par l’extension du diagnostic prénatal et préimplantatoire ; il libéralise l’exploitation et la modification génétique des embryons humains ; il favorise l’avortement par la suppression du délai de réflexion et de l’autorisation parentale pour les mineurs ; il supprime la frontière entre l’homme et l’animal par l’autorisation de la greffe de cellules humaines sur des embryons animaux ; il substitue la volonté à la biologie comme fondement de la filiation.

    C’est comme si la digue bioéthique s’effondrait sous nos yeux, emportée par la perspective progressiste qui anime la majorité parlementaire.

    La suppression brutale des protections et des interdits patiemment posés par les précédentes lois laisse sans voix. C’est comme si la digue bioéthique s’effondrait sous nos yeux, emportée par la perspective progressiste qui anime la majorité parlementaire. Aussi est-il nécessaire, pour comprendre la philosophie qui sous-tend ce projet de loi et en donne la cohérence, de revenir aux racines même de ce progressisme-scientiste, que l’on nomme aujourd’hui transhumanisme et dans le sillage duquel s’inscrit le député Jean-Louis Touraine, rapporteur de la loi, par ailleurs militant actif de la GPA et de l’euthanasie.

    À cet égard, il importe de bien saisir que l’ensemble de ces mesures participent d’un vaste projet de transformation de l’homme qui a des racines profondes dans la pensée des Lumières, en particulier chez Condorcet qui croyait « qu’il n’a été marqué aucun terme au perfectionnement des facultés humaines » et que « la perfectibilité de l’homme est réellement indéfinie » (1795). Ce progressisme a trouvé, dans l’extrapolation de la théorie de Darwin, les bases scientifiques de sa vision philosophique du destin de l’humanité, et ce faisant une nouvelle morale. Selon cette vision, l’homme est un être spirituel (c’est-à-dire doté d’intelligence et de volonté) dont la conscience serait issue de la vie, et la vie de la matière. L’homme serait ainsi un mutant engagé dans un processus constant d’évolution – et d’élévation – par émancipation de la matière inerte puis de la vie animale, pour atteindre une forme de vie consciente, une vie « humaine ». Notre humanité ne serait ainsi pas figée en un état donné, naturel, mais progresserait à mesure que se poursuit le processus de domination de la matière, lequel culmine dans la domination de la volonté individuelle sur son propre corps. Le progrès, comme processus de spiritualisation, devient ainsi la condition et la mesure de notre humanité. Le corps, ce faisant, est dévalorisé, ramené à de la simple matière animale ; et la vie n’est plus qu’un matériau. Cela explique bien sûr l’eugénisme, mais aussi la valorisation contemporaine des diverses formes de sexualité non-fécondantes. Car ces formes de sexualité prouvent que, même dans cet aspect particulièrement animal de notre être, l’esprit individuel est capable d’échapper au donné naturel, de le transcender. Moins animales, ces sexualités seraient donc plus humaines.

    L’eugénisme et la sexualité sont ainsi intimement liés. Ils le sont aussi en ce que la maîtrise de la sexualité est une condition et un outil de l’eugénisme. A travers la maîtrise de la sexualité, c’est celle de la procréation, et plus encore celle de la « vie » qui est recherchée. Car la maîtrise de la vie est une forme achevée de domination de notre intelligence, non seulement sur notre corps naturel, mais sur le processus global d’évolution de l’humanité. Seule la maîtrise biologique de la vie permettrait à l’homme d’œuvrer consciemment à la poursuite et à l’accélération du progrès de l’évolution de l’espèce humaine. C’est là le programme du transhumanisme ; il a été progressivement mis en œuvre à mesure que les technologies lui ne donnent les moyens.

    Le corps, ce faisant, est dévalorisé, ramené à de la simple matière animale ; et la vie n’est plus qu’un matériau.

    L’eugénisme et la sexualité sont ainsi intimement liés. Ils le sont aussi en ce que la maîtrise de la sexualité est une condition et un outil de l’eugénisme. A travers la maîtrise de la sexualité, c’est celle de la procréation, et plus encore celle de la « vie » qui est recherchée. Car la maîtrise de la vie est une forme achevée de domination de notre intelligence, non seulement sur notre corps naturel, mais sur le processus global d’évolution de l’humanité. Seule la maîtrise biologique de la vie permettrait à l’homme d’œuvrer consciemment à la poursuite et à l’accélération du progrès de l’évolution de l’espèce humaine. C’est là le programme du transhumanisme ; il a été progressivement mis en œuvre à mesure que les technologies lui ne donnent les moyens.

    Dans une première étape, avant la découverte de l’ADN (1953), ce programme a d’abord porté sur l’espèce humaine et les races et eut pour nom eugénisme. Ses promoteurs les plus radicaux sont tous issus du milieu de la libre-pensée et de la franc-maçonnerie. En Angleterre, le philosophe Herbert Spencer ajoute à la loi générale de l’évolution celle de la « survie du plus apte » (1864). Il estime que la concurrence entre personnes, sociétés et races est le moyen par lequel la sélection naturelle s’opère au sein de l’espèce humaine en assurant l’élimination des plus faibles et le triomphe des plus aptes, et ce faisant, le progrès. Son œuvre est complétée par celle de Thomas Huxley – le grand père de Julian et de Aldous – qui développe toute une philosophie moniste autour de l’évolutionnisme. Il est accompagné dans cet effort par le biologiste allemand Ernst Haeckel, eugéniste radical, favorable au suicide et à l’euthanasie. Haeckel fut l’un des membres les plus éminents de la Fédération Internationale de la Libre Pensée, ainsi que de la Ligue pangermaniste et de la Société allemande d’hygiène raciale qui contribuèrent toutes deux significativement à la doctrine nazie.

    En France, l’eugénisme radical a été introduit en 1862 par Clémence Royer, fondatrice de l’obédience maçonnique Droit humain. Elle fait précéder sa traduction de L’origine des espèces de Darwin par une diatribe progressiste dénonçant les « représentants déchus ou dégénérés de l’espèce ». Elle est suivie notamment par Paul Robin, proche de Bakounine et de Ferdinand Buisson, qui fonde en 1896 une Ligue pour la Régénération humaine dont l’objet est de promouvoir la contraception, l’avortement et la liberté sexuelle. Eugéniste, il souhaite ainsi œuvrer à l’émergence d’une « nouvelle race, scientifiquement tant améliorée » que disparaîtraient devant elle tous les « résidus d’une fausse civilisation ». Pour lui, le respect « de la chasteté, de la pureté, est le dernier lambeau le plus résistant à la destruction des doctrines métaphysiques qui ont toujours opprimé les humains ». Charles Richet, prix Nobel de médecine en 1913 et vice-président de la Société française d’eugénisme, préconise « l’élimination des races inférieures » et « des anormaux ». Les exemples pourraient être multipliés. Tous sont convaincus d’avoir découvert la vérité du progrès humain et détestent le christianisme, dont ils dénoncent (avec Nietzsche) le caractère antinaturel de la charité envers les faibles.

    Les mouvements néomalthusiens et eugénistes ont rapidement compris que leur programme ne pourrait être mis efficacement en œuvre qu’à la condition de séparer la sexualité et la procréation, si possible (mais pas nécessairement) avec le consentement des personnes concernées. Margaret Sanger, la fondatrice du Planning familial, le dit très clairement en 1922 : « aucun espoir de progrès n’est possible tant que l’on n’atteint pas une nouvelle conception du sexe, qui ne soit pas simplement un acte procréatif, une nécessité biologique pour la perpétuation de la race, mais un mode d’expression psychique et spirituelle. » Le contrôle de la procréation a donc bien une double finalité. Elle vise d’une part à « prévenir la naissance de ceux qui transmettrait leur imbécillité à leur descendance » (finalité eugénique) ; mais elle est aussi, et même « d’abord un instrument de libération et de développement humain » (finalité spirituelle). Pour elle, « par le sexe, l’humanité peut atteindre la plus grande illumination spirituelle qui va transformer le monde, qui va illuminer l’unique chemin vers un paradis terrestre ».

    Les mouvements néomalthusiens et eugénistes ont rapidement compris que leur programme ne pourrait être mis efficacement en œuvre qu’à la condition de séparer la sexualité et la procréation

    Julian Huxley, frère d’Aldous et premier directeur de l’Unesco, milite également pour la diffusion de la contraception et de l’avortement comme moyens de limitation des naissances des êtres « inférieurs ». Mais il va plus loin, en recommandant d’agir non plus seulement sur la sexualité (en la stérilisant), mais aussi sur la procréation (en la sélectionnant). Pour lui, « toutes sortes de possibilités pourraient émerger » si la société adoptait le système recommandé par Hermann Müller consistant à « séparer les deux fonctions de la sexualité et de la reproduction » et d’utiliser pour la procréation les gamètes de « quelques mâles hautement doués ». Cette séparation améliorerait non seulement la race humaine, mais rendrait les relations sociales plus altruistes, car moins marquées par la concurrence sexuelle, à l’instar des sociétés de fourmis ou d’abeilles. Hermann Muller, prix Nobel en 1946, fut le premier à proposer la création d’une banque de sperme dans le but de collecter et de diffuser les semences d’hommes supérieurs. Il proposa à Staline en 1936 d’y contribuer et de l’employer pour régénérer la population de l’URSS.

    Le lien explicite entre eugénisme et révolution sexuelle apparaît encore clairement dans la fondation en 1928 de « La Ligue mondiale pour la réforme sexuelle » qui milite à la fois pour la contraception, l’eugénisme, et l’acceptation « des personnes sexuellement anormales ». Margaret Sanger, les héritiers de Paul Robin, ou encore Julian Huxley figurent parmi ses membres et soutiens. Le même groupe de personnes s’engage peu après dans la fondation de mouvements œuvrant à la légalisation de l’euthanasie. La plupart sont issus des rangs des sociétés eugénistes ; ils sont mus par la même volonté de dominer la vie.

    Le lien explicite entre eugénisme et révolution sexuelle apparaît encore clairement dans la fondation en 1928 de « La Ligue mondiale pour la réforme sexuelle » qui milite à la fois pour la contraception, l’eugénisme, et l’acceptation « des personnes sexuellement anormales ».

    Au-delà de la séparation de la sexualité de la procréation (par la contraception), puis de celle de la procréation de la sexualité (la première fécondation in vitro de lapines est réalisée en 1934), un troisième degré de séparation est encore possible : celle de la gestation d’avec le corps. Elle a été conçue en 1923 par le généticien britannique J. B. S. Haldane qui envisage la gestation par utérus artificiel, et la nomme « ectogénèse ». Cette troisième étape n’est pas été réalisée à ce jour, mais elle est déjà préparée dans des laboratoires, et plus encore par la diffusion de sa forme « artisanale » qu’est la gestation par autrui.

    Julian Huxley, J. B. S. Haldane et Hermann Muller se connaissaient bien pour avoir notamment cosigné en 1939 un « manifeste des généticiens » recommandant aux gouvernements d’adopter « une sorte d’encadrement conscient de la sélection » pour rendre possible une amélioration génétique des générations futures. Julian Huxley a donné un nom à cette vision prométhéenne de l’humanité, il l’a appelée « transhumanisme » et l’a déclarée « religion de l’avenir », à l’époque même où il présidait à la fondation de l’Union internationale humaniste et éthique. Aldous Huxley, le frère de Julian et le petit fils de Thomas, était donc bien placé pour comprendre cette vision, et l’exposer dans le Meilleur des mondes. Il n’a pas eu besoin d’inventer le contenu du livre, il lui a suffi d’écouter ses proches.

    Ces grandes figures ont eu, depuis lors, des héritiers, que l’on retrouve en France principalement au sein de la tradition maçonnique. Ils ont notamment pour nom Pierre Simon, Henri Caillavet ou Jean-Louis Touraine et ne font, pour l’essentiel, que répéter et tenter d’appliquer un projet déjà ancien. Ils ont milité pour la légalisation de la contraception, de l’avortement, de l’euthanasie, de la GPA. Quant à l’eugénisme, il a gagné en efficacité en devenant libéral et sophistiqué ; mais sa forme primaire transparaît encore parfois, comme lorsque Henri Caillavet déclara en 2001 que « permettre à un enfant handicapé de venir au monde est une faute parentale et peut-être même le témoignage d’un égoïsme démesuré ». Pour Pierre Simon, comme pour Jean-Louis Touraine, le point de « basculement anthropologique » a été l’acceptation de la première séparation entre la sexualité et la procréation, c’est-à-dire de la contraception. « Tout le reste, dit ce dernier, n’est que conséquence ».

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    L'Humanité

    Pathogène X : se préparer à la prochaine pandémie, en partenariat avec l’Académie des sciences

    Le débat

    Alors que la crise du Covid n’est pas terminée, nous devons être prêts face aux futures maladies infectieuses émergentes, qui seront causées par un agent pathogène encore inconnu. Tour d’horizon, avec Dominique Costagliola, des piliers d’une lutte efficace.

    Dans le cadre du partenariat de l'Humanité Magazine avec l’Académie des sciences, des académiciennes et académiciens analysent et apportent leur éclairage sur les grands enjeux du monde contemporain au travers de questions scientifiques qui font l’actualité.

    CE MOIS-CI 

    Dominique Costagliola, biomathématicienne et épidémiologiste, directrice de recherche émérite à l’Inserm au sein de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (Inserm, Sorbonne Université), est membre de l’Académie des sciences. Après ses travaux déterminants sur l’infection à VIH, elle développe des expertises cruciales pour la recherche sur le Covid et les maladies émergentes.

    Au XXIe siècle, les maladies infectieuses émergentes ou réémergentes qui ont causé des épidémies ou des pandémies sont notamment le Sras, la dengue, le choléra, la grippe porcine, la rougeole, le Mers, Ebola, Zika, le Covid.

    Au cours des deux dernières décennies, le paysage des risques liés aux maladies infectieuses a évolué de manière inédite en raison de changements dans plusieurs domaines. Sur le plan démographique, citons l’urbanisation, la croissance démographique, le changement d’affectation des terres, les migrations, le vieillissement et la modification des taux de natalité.

    Le changement climatique, lui, modifie l’aire de répartition et la densité des espèces, entraînant de nouvelles interactions entre celles-ci et augmentant le risque d’émergence de zoonoses (maladies infectieuses des animaux vertébrés transmissibles à l’homme).

    75 % des maladies humaines émergentes répertoriées sont des zoonoses causées par des agents pathogènes provenant d’un réservoir animal.

    Pour les maladies transmises par des vecteurs, les caractéristiques biologiques du vecteur et de l’agent pathogène peuvent être sensibles au climat : ainsi, le moustique-tigre, vecteur de la dengue, est maintenant présent en France et le nombre de cas autochtones de dengue en 2022 y a été supérieur au nombre cumulé des dix années précédentes. Les évolutions technologiques facilitent les voyages et les échanges mondiaux, moins chers et plus rapides.

    Dans ce contexte, et avec l’expérience de la crise du Covid, quels sont les piliers d’une lutte efficace contre les maladies infectieuses émergentes, a fortiori lorsqu’apparaîtra le « pathogène X », encore inconnu, susceptible de provoquer une pandémie ?

    Les questions auxquelles il faut répondre

    La santé des humains, celle des animaux et de l’environnement sont interconnectées, d’où l’approche préconisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) « une seule santé ». Ainsi, 75 % des maladies humaines émergentes répertoriées sont des zoonoses causées par des agents pathogènes provenant d’un réservoir animal.

    Prévenir ou ralentir les mécanismes d’émergence nécessite de développer des recherches pour répondre aux questions suivantes.

    • Quels sont les mécanismes biologiques des événements émergents, et quels sont les facteurs qui permettent aux agents pathogènes de franchir la barrière des espèces ?
    • Quels instruments de surveillance, de contrôle et de modélisation utiliser pour détecter rapidement les menaces d’agents pathogènes et contrôler l’infection ?
    • Quelles sont les dynamiques sociales, économiques et géopolitiques qui favorisent la propagation des maladies infectieuses émergentes ?

    Ces questions sont au cœur de deux programmes prioritaires de recherche récemment mis en place en France : « Maladies infectieuses émergentes » (MIE) et « Prévenir les risques d’émergences zoonotiques et de pandémies » (Prezode).

    Le rôle essentiel de la prévention

    Il est capital de développer des systèmes de surveillance optimisés pour produire des données précoces et solides sur les nouveaux agents pathogènes dans les écosystèmes de la faune sauvage, sur l’identification des hôtes intermédiaires potentiels dans la faune sauvage et le bétail, sur les vecteurs potentiels et les facteurs favorisant la transmission, sur la détection précoce des infections chez les humains exposés.

    Ce travail doit être concentré sur les principales zones d’émergence (zones spécifiques d’Afrique et d’Asie du Sud-Est), notamment liées à l’empiètement agricole/humain sur les habitats de la faune sauvage, les systèmes d’élevage de bétail ou de volaille de plus en plus intensifiés et les marchés d’animaux vivants.

    La liste des agents pathogènes à surveiller doit être régulièrement actualisée. Le plan directeur de recherche et développement de l’OMS – présenté en 2017, actualisé en 2018 et en cours de révision – est une stratégie mondiale et un plan de préparation qui permettent l’activation rapide des activités de recherche et développement pendant les épidémies. Il fonctionne sur la base d’une liste de maladies prioritaires identifiées, celles qui présentent un risque pour la santé publique en raison de leur potentiel épidémique et pour lesquelles les contre-mesures sont absentes ou insuffisantes.

    Contenir l’expansion des épidémies

    Lorsque survient une nouvelle épidémie, il faut agir le plus rapidement possible selon le triptyque : identification des cas, recherche des personnes contacts, isolement. Cela nécessite de pouvoir repérer efficacement les cas, notamment ceux qui transmettent la maladie, ce qui peut se révéler plus ou moins complexe.

    • L’identification était relativement aisée par exemple pour le Sras, car les cas qui transmettaient la maladie étaient presque tous symptomatiques et la transmission survenait pour l’essentiel après l’apparition des symptômes.
    • Elle est plus difficile pour le Covid : une grande partie des cas qui transmettent sont asymptomatiques et la transmission peut se produire avant l’apparition des symptômes.

    Le contrôle repose en grande partie sur les actions prosociales des individus : se faire dépister, porter un masque, s’isoler en cas d’infection. Elles reposent largement sur des politiques publiques, la diffusion d’informations fiables, l’accès aux sites de dépistage, un cadre économique (comme des arrêts maladie pris en charge) et un engagement des citoyens. Pour susciter cet engagement en cas de pandémie, il faut travailler avec les associations existantes afin de mettre en place une coproduction garantissant que la voix du public est intégrée. On a pu voir les aspects bénéfiques d’une telle démarche à l’occasion de l’épidémie de Mpox (variole du singe) en France.

    Les gouvernements de tous les pays, y compris ceux dont les revenus sont les plus faibles, devraient allouer une part suffisante du revenu national à leur système de santé publique et de soins pour garantir leur solidité. Dans les pays à ressources limitées, l’aide au développement devrait compléter le financement national.

    Réduire les inégalités

    Au niveau national, lors des pandémies, l’augmentation des inégalités socio-économiques entraîne une baisse de la confiance des citoyens dans les autorités et un rejet des comportements prosociaux. Les politiques publiques devraient donc veiller à ce que les charges économiques et sociales soient réparties de façon équitable.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Au niveau mondial, il s’agit aussi de développer des mécanismes permettant un accès équitable aux contre-mesures médicales et non médicales dans l’ensemble des pays. Affirmer que « personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas » est bel et bien une réalité épidémiologique. L’Afrique est restée le continent avec le plus faible accès à la vaccination pendant la crise du Covid.

    Il faut donc inventer des mécanismes de financement et de partage appropriés, comme le récent fonds d’intermédiation financière pour la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies, une initiative de l’OMS et de la Banque mondiale censée permettre un financement à long terme pour renforcer les capacités des pays à revenus faibles et intermédiaires par le biais d’investissements et d’un soutien technique aux niveaux régional, national et mondial.

    Développer un écosystème propice à l’innovation

    Organiser et développer les secteurs de recherche et développement pour les tests diagnostiques, les vaccins et les traitements des maladies infectieuses émergentes est crucial. Cela implique en premier lieu d’avoir une recherche fondamentale forte, car on ne sait pas à l’avance d’où viendront les innovations utiles.

    Plusieurs laboratoires avaient commencé à développer des plateformes vaccinales à l’occasion des crises H1N1 et Ebola, ce qui a permis le lancement rapide d’essais de phase 1 sur les vaccins candidats contre le Sars-CoV-2. Un autre point clé est de penser en parallèle le développement du vaccin et sa production à grande échelle. La crise du Covid en a illustré l’importance lorsque les livraisons limitées ont conduit à restreindre la campagne vaccinale.

    Concernant les traitements, le recours à des essais plateformes adaptatifs a émergé comme une solution utile à l’occasion des crises H1N1 et Ebola. Dès la crise H1N1, le Royaume-Uni a décidé de financer un réseau pour conduire des essais cliniques avec des sites sélectionnés et financés en dehors de la période épidémique, et c’est ce qui a permis à l’essai Recovery de démarrer rapidement et de produire de nombreux résultats sur les traitements du Covid.

    De plus, le National Institute for Health Care Research a très vite mis en place un comité chargé d’autoriser ou non la réalisation de chaque essai clinique portant sur le Covid, limitant le foisonnement d’essais de petites tailles et dont la plupart n’ont pu atteindre le nombre prévu des inclusions, comme on l’a vu en France, avec beaucoup de projets portant sur un même médicament proposés par différents promoteurs sans aucune coordination.

    Au niveau international, les obstacles ont aussi été réglementaires, avec un système européen peu adapté à l’urgence de la crise, des difficultés pour signer les accords de participation entre chaque site et les promoteurs des essais, et un manque de coordination entre les pays. Aussi, il ne suffit pas de disposer d’un traitement, il faut également avoir un système de mise à disposition rapide et efficace – les difficultés d’accès au Paxlovid, un médicament contre le Covid, en illustrent la nécessité –, et donc financer les recherches sur les méthodes de mise en œuvre des interventions (1).

    Renforcer le multilatéralisme au niveau mondial

    Pour corriger les défauts majeurs observés, il conviendrait de mettre en place des mécanismes pour prioriser les traitements à évaluer, simplifier la réalisation des essais cliniques, développer des procédures numériques pour la collecte, le monitorage et le partage des données.

    Il faut également mettre au point une procédure permettant de tirer rapidement parti des financements mis à disposition et de combiner financements européens et nationaux. Et enfin, investir en période non épidémique dans des réseaux d’essais cliniques à l’hôpital et en ville. Des initiatives allant dans ce sens sont en cours en France dans le cadre de France 2030 avec la stratégie d’accélération « Maladies infectieuses émergentes ».

    Enfin, plus globalement, il est primordial de renforcer le multilatéralisme au niveau mondial pour la gestion des pandémies dans toutes leurs dimensions essentielles – politique, culturelle, institutionnelle et financière.

    (1) Par exemple, sur la meilleure façon d’organiser une campagne vaccinale qui n’augmente pas les inégalités sociales de santé.

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    Известия (RUS)

    Ремейк Resident Evil 4 стал самым успешным релизом серии в Steam

    Ремейк хоррор-игры Resident Evil 4, релиз которой состоялся 24 марта, установил рекорд серии по количеству одновременных игроков в Steam. Об этом свидетельствуют данные платформы SteamDB.

    Так, число активных игроков в первый день после выхода составило более 135 тыс. человек. При этом проект получил более 3 тыс. отзывов от пользователей Steam, 93,8% которых положительные.

    На втором месте по популярности находится Resident Evil Village, вышедшая в 2021 году. В эту часть серии одновременно играли свыше 106,6 тыс. человек. Замыкает тройку лидеров ремейк Resident Evil 2, релиз которого состоялся в 2019 году — более 74 тыс. активных игроков.

    Оригинальная четвертая часть Resident Evil была выпущена в 2005 году. Ее сюжет остался прежним, а геймплей ремейка претерпел некоторые незначительные изменения.

    Игра доступна на PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox Series X/S и Windows. В ней присутствует полная русскоязычная локализация с озвучкой и субтитрами.

    Паразитический эффект: почему Resident Evil 4 стала одной из самых ожидаемых игр года В конце марта выходит ремейк четвертой части «Обители зла»

    Ранее, 22 марта, компания Capcom сообщила о начале разработки бесплатного VR-режима для ремейка игры Resident Evil 4. Он будет доступен в виде бесплатного обновления для владельцев PlayStation VR2. При этом дата выхода не называется.

    Valeurs Actuelles

    L’Ukrainien Stepan Bandera, héros encombrant et réhabilité

    Ce 15 octobre 1959, l’ambulance est arrivée trop tard. Lorsque les secouristes entrent dans ce banal immeuble de Munich, l’homme pour lequel ils ont été appelés est déjà mort. Il gît sur le palier de son appartement au troisième étage. Pour la police, c’est le résultat d’une chute fatale. Mais devant l’insistance de la veuve, qui affirme qu’il s’agit d’un assassinat, une autopsie est ordonnée. Elle révèle bientôt la présence de cyanure dans les poumons.

    ​La police bavaroise se perd en conjectures, loin de connaître ce personnage. Le passé de la victime aurait pu pourtant la mettre sur le début d’une piste. Stepan Bandera, cet Ukrainien de 50 ans, figurait depuis longtemps sur la liste des cibles à abattre dressée par le KGB, les services de renseignements soviétiques.

    ​Car Bandera aura consacré sa vie à combattre pour l’indépendance de l’Ukraine, se battant tour à tour contre les Polonais, puis les Soviétiques. Aujourd’hui, il est célébré en Ukraine comme une figure patriotique historique et décrié par la propagande russe comme « un complice de l’Holocauste » et la preuve de la collusion du régime de Kiev avec « les néonazis ».

    ​Né le 1er janvier 1909 dans le village de Staryï Ouhryniv, en Galicie, à l’époque partie de l’Empire austro-hongrois (aujourd’hui l’oblast d’Ivano-Frankivsk, en Ukraine) dans un milieu rallié aux idées nationales, il a pour père, Andriy, un prêtre de l’Église grecque- catholique (de rite byzantin), qui s’est engagé comme volontaire dans l’éphémère armée ukrainienne lors de la guerre ukraino-polonaise de 1918-1919, avant que Varsovie ne reprenne le contrôle de la Galicie. Il sera assassiné par le NKVD, devenu le KGB. Deux de ses frères, universitaires, seront arrêtés par la Gestapo et périront au camp d’Auschwitz en 1942. Un troisième mourra, dit-on, au maquis. Une de ses sœurs sera condamnée à une peine de dix ans dans un camp soviétique.

    ​Stepan est interpellé et, un temps, placé en détention pour agitation alors qu’il n’a que 17 ans et milite au sein d’un mouvement de jeunesse. En même temps qu’il commence des études d’agronomie à l’université de Lviv, le jeune homme rejoint ensuite les organisations nationalistes ukrainiennes plus structurées, où son charisme, son courage, ses dons oratoires et son intransigeance le désignent bientôt comme le chef de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN). Il a 26 ans.

    ​Son but est de faire naître, par tous les moyens, y compris la violence, sur une base ethnique, un État ukrainien qui regrouperait les territoires divisés entre la Pologne et l’Union soviétique. Le militant est imprégné de la lecture des essais des théoriciens nationalistes comme le journaliste Dmytro Dontsov et le Pr Ievhen Onatskyi, dont l’antisémitisme est érigé en système : les juifs, à leurs yeux, sont des agents de collusion avec les puissances occupantes, la Pologne et la Russie qui se partagent l’Ukraine.

    ​Des procès pour plaider la lutte de libération nationale

    ​Bandera développe alors des actions clandestines visant les autorités russes et polonaises, ainsi que des hommes politiques ukrainiens qui ne partagent pas ses convictions. Arrêté en juin 1934, il est jugé dans deux procès, pour avoir ourdi l’assassinat du ministre polonais de l’Intérieur Bronislaw Pieracki, tué le 15 juin 1934, et pour son implication dans de nombreux autres attentats. Les procès sont une occasion rêvée pour plaider la cause de « la lutte de libération nationale ».

    ​À la barre des accusés, Bandera popularise le Slava Ukraini ! (“Gloire à l’Ukraine”), clamé le bras levé, à la mode fasciste. Il ne cède rien de sa résolution, bien au contraire : « Notre idéal, comme nous le comprenons, nous dépasse tant que pour parvenir à sa réalisation, nous sacrifierons non pas des centaines mais des milliers de vies humaines. »

    Condamné par les polonais à la prison à vie, Bandera est libéré par les nazis et se rallie à Hitler

    ​Condamné par la justice polonaise à être exécuté, Bandera voit sa sentence commuée en prison à vie. Après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne en septembre 1939, les nouveaux maîtres de la région libèrent Bandera. Soutenu par l’aile la plus radicale de son mouvement, l’OUN-B, celui-ci décide de jouer la carte de l’alliance avec Hitler. Entre 1940 et 1941, ses militants massacrent des milliers de Polonais et de juifs accusés de s’opposer à son projet politique.

    ​Le 22 juin 1941, les troupes du Reich franchissent la frontière soviétique et s’en prennent, au sud, à celle de l’Ukraine. Quelques jours après, le 30 juin, à Lviv, à peu de kilomètres, les dirigeants de l’organisation des nationalistes ukrainiens proclament l’indépendance de l’Ukraine. Bandera se trouve de leur côté, tandis que se sont constitués deux bataillons qui combattent, sous l’autorité du commandement allemand, contre les Soviétiques. Plusieurs pogroms antisémites se produisent au même moment.

    ​Un mot d’ordre à la fois contre Staline et contre Hitler

    ​Peu après, les Allemands qui les estiment incontrôlables arrêtent Bandera et d’autres dirigeants nationalistes, non seulement à Lviv mais aussi à Kiev. Ils vont être emprisonnés, et Bandera est envoyé en résidence surveillée à Berlin, puis dans un camp de concentration – où il demeure jusqu’à l’été 1944. Pendant ce temps, ses combattants vont adopter le mot d’ordre “contre Staline et contre Hitler”. À l’été 1943, à Volhynia, dans le nord-ouest de l’actuelle Ukraine, ils procèdent à un autre massacre de plusieurs dizaines de milliers de civils polonais, hommes, femmes, et enfants. Des villages entiers disparaissent. Des atrocités qualifiées de “génocide” par le Parlement polonais en 2016.

    ​En septembre 1944, confrontés à l’inexorable avancée de l’Armée rouge, les Allemands libèrent Bandera en comptant bien que celui-ci coordonne l’action de ses hommes armés contre les Soviétiques. Ces mêmes partisans vont poursuivre leurs actions de harcèlement après la fin de la guerre jusqu’à l’écrasement de leurs derniers maquis à la fin des années 1950.

    ​Bandera, lui, s’est réfugié en Bavière dans la zone d’occupation américaine. Son ascendant sur ce qui lui reste de partisans actifs en Ukraine, désormais sous contrôle soviétique, est jugé suffisamment important pour que les services occidentaux s’intéressent à lui alors que la guerre froide point. Et l’OUN-B se targue de s’être ralliée au principe démocratique en 1943, au moment où elle tentait de nouer des contacts avec les Alliés, à l’ouest.

    ​Tout discours antisémite a disparu de la terminologie nationaliste qui n’a désormais pour cible que « l’impérialisme soviétique ». Bandera fait alors la tournée des diasporas ukrainiennes au Canada et en Europe occidentale. Les États-Unis lui refusent, toutefois, un visa en 1955.

    ​Deux assassinats ciblés à Berlin-Ouest à deux ans de distance

    ​Dans un de ses rapports, la CIA a décrit l’exilé comme mû par « une intransigeance politique et une ambition personnelle qui le mettent en opposition à toute organisation politique au sein de l’émigration favorable à une forme représentative de gouvernement ». Mis sur la touche, Bandera continue à être modestement rémunéré par les services ouest-allemands, jusqu’à son assassinat en 1959.

    En 2010, le président Viktor Iouchtchenko l’élève par décret au rang de “héros de l’Ukraine »

    ​Il faudra attendre le 12 août 1961 pour connaître la vérité sur les circonstances de cette mort. Ce jour-là, un Ukrainien de 30 ans entre dans un commissariat de Berlin-Ouest : il se dénonce comme un double meurtrier et demande l’asile politique. Il s’appelle Bohdan Stashynsky et se présente comme un agent du KGB. Il déclare avoir tué, sur l’ordre de son patron, Alexander Chelepine, le 12 octobre 1957, un nationaliste ukrainien en exil à Munich, Lev Rebet, et deux ans plus tard, et toujours en octobre, Stepan Bandera. Il s’est, chaque fois, servi d’une arme chargée de gaz au cyanure projeté au visage de ses victimes. Un crime indécelable sans autopsie. Condamné à huit ans de prison en octobre 1962, Stashynsky sera libéré pour bonne conduite après quatre ans et refera sa vie en Afrique du Sud.

    ​Dans l’Ukraine devenue indépendante, Bandera sera réhabilité. En 2010, le président Viktor Iouchtchenko l’élève par décret au rang de “héros de l’Ukraine”. Toujours honni à Varsovie, son souvenir est célébré dans l’ouest du pays par une quarantaine de monuments. Renforcé par l’invasion russe de février 2022, le mythe Bandera, devenu symbole patriotique, l’a emporté sur l’histoire sanglante d’un destin tourmenté.

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    L'Humanité

    Révoltées, elles serrent les poings pour rêver

    Nos recommandations culturelles

    THÉÂTRE Sandrine Lanno met en scène « Mauvaises filles », de Sonia Chiambretto, qui raconte quotidien et espoirs de gamines placées dans des institutions fermées.

    Gérald Rossi

    Dans la lumière vacillante de quelques lampes torche, elles dessinent à la craie, sur le mur, au fond d’une chambre que l’on devine, le plan de leur univers quotidien. Là c’est le grillage, là encore le grillage et là les murs. Également infranchissables. Au bout, au-delà des lourdes portes verrouillées, c’est la ville, la vie. Les trois gamines, Kaïna (Lola Blanchard), Annette (Évelyne Didi) et Billie (Paola Valentin) sont les porte-paroles de tant d’autres, et leurs prénoms sont interchangeables : Gisèle, Sakina, Awa, Salomé…

    Sandrine Lanno, artiste associée au théâtre de Chelles en Seine-et-Marne, où le spectacle a été créé en janvier dernier, a conçu « Mauvaises filles » et l’a mis en scène, à partir d’un texte qu’elle a commandé à Sonia Chiambretto. Avec la volonté de donner la parole à « une multitude de jeunes femmes », dont le point commun est d’être contrainte de vivre (ou d’avoir vécu) dans un centre éducatif fermé pour mineures.

    Dans les années cinquante on parlait d’institutions, de maisons de correction, souvent gérées par des structures dépendant du clergé. Dans ces établissements (il en existe aussi pour les garçons) les demoiselles, en vertu d’une loi de 1850, « sont élevées en commun, sous une discipline sévère et appliquée aux travaux qui conviennent à leur sexe ». Histoire de rassurer les familles et la société en général.

    Ce qui n’empêche pas ces adolescentes, qui refusent à leur manière « le chaos par lequel elles sont souvent passées avant de se retrouver placées par la justice » d’être des révoltées explique Sandrine Lanno, qui se dit frappée par leur « invisibilité ». Billie, dans une lettre à « Madame la juge » explique : « Je n’ai pas grand-chose. Ma vie, oui, mais ma vie ne vaut pas grand-chose, même ma mère le pense ». Pour autant, il ne s’agit pas ici de portraits, ni de « personnages » qui racontent leurs histoires et les confrontent, mais à travers ces fragments, c’est tout un désespoir interchangeable qui défile.

    Bénédicte Villain, au violon, accompagne avec ses compositions ce théâtre à mi-chemin entre le document et l’évocation poétique. Sans jugement sur ces « rebelles », mais avec la volonté de faire entendre leur humour comme leurs souffrances, leurs rêves comme leurs amours. Pour émouvoir et les faire sortir de l’ombre grise.

    www.theatredurondpoint.frThéâtre
    Известия (RUS)

    Стали известны подробности ареста инспектора петербургской таможни

    Задержанная в Петербурге инспектор Балтийского таможенного поста Елена Сальман помогала ускорить выпуск в свободное обращение товаров по декларациям, которые поступали в отдел таможенного оформления и контроля. Об этом в пятницу, 24 марта, сообщил источник «Известий».

    По данным источника, оплату с предпринимателей, обращавшихся к инспектору за противоправной услугой, собирала дочь Сальман.

    В настоящее время чиновница арестована Пушкинским районным судом Петербурга на два месяца. Ей предъявлено обвинение по трем эпизодам. Следователи выясняют, какие еще сотрудники Северо-Западного таможенного управления получали взятки.

    Также сообщается, что Фрунзенский районный суд избирает меру пресечения главе отдела таможенного оформления и контроля Центра электронного декларирования Александру Мартынову. Он был задержан с поличным в момент получения взятки в 300 тыс. рублей.

    Не досмотрели: один из экс-руководителей ФТС получил 10 лет колонии Александр Кизлык помогал уходить от наказания контрабандистам крупных сумм валюты

    Ранее в этот день Западное межрегиональное следственное управление на транспорте СК РФ сообщило, что в отношении главного инспектора отдела оформления и контроля Балтийского поста Северо-Западного таможенного управления возбуждено уголовное дело о получении взятки.

    Установлено, что сотрудница с сентября 2017-го по октябрь 2022 года вместе с коллегами получила более 150 тыс. рублей взяток от представителей участников внешнеэкономической деятельности. Деньги отправлялись переводами на банковскую карту.

    Аналогичное преступление вменяется в вину и начальнику отдела таможенного оформления и контроля Центра электронного декларирования Северо-Западной электронной таможни. Он, по версии следствия, получил от игроков внешнеэкономического рынка больше 290 тыс. рублей с начала февраля до середины марта текущего года.

    Кроме того, по данным «Известий», была задержана сотрудница таможни в Приволжье, занимавшая должность всего три дня.

    Тогда же сотрудники ФСБ задержали с поличным замначальника Центрального таможенного управления генерала Александра Беглова и начальника центра электронного декларирования Центральной акцизной таможни полковника Александра Алеева. Предположительно, они подозреваются в получении взятки в размере $50 тыс. (около 3,8 млн рублей) от двух предпринимателей. Один из них, возможно, является бывшим сотрудником подразделения по борьбе с коррупцией таможни.

    Заседание суда об избрании Беглову и Алееву меры пресечения назначено на 24 марта, материалы дела уже поступили в Басманный суд Москвы.

    L'Humanité

    24 mars 1953 . À l’heure des « complots », la CGT dans les filets de l’État

    Il était une fois

    Le jour n’est pas encore levé ce matin du 24 mars 1953 quand la préfecture de police de Paris lance une vaste opération contre la CGT. Engagées en Indochine, les autorités veulent frapper fort contre la centrale, accusée de vouloir « démoraliser l’armée et la nation ». Nous voici au pic antisyndical de l’anticommunisme d’État, qui fait rage au plus fort de la guerre froide.Par Michel Pigenet, professeur émérite d’histoire contemporaine, université Paris-I Panthéon-Sorbonne

    Michel Pigenet

    À l’aube du 24 mars 1953, la préfecture de police de Paris est sur le pied de guerre. Dans le tumulte d’ordres criés, des moteurs qui chauffent et des portières claquées, les commissaires et inspecteurs de la police judiciaire, des renseignements généraux et de la direction de la surveillance du territoire côtoient les centaines de gardiens, rassemblés pour une opération de « grande envergure » aux quatre coins de l’agglomération. La veille, les juges d’instruction Pierre Duval et Yves Michel, détachés auprès du tribunal militaire de la Seine, ont obtenu les moyens d’exécuter des dizaines de mandats d’amener et de commissions rogatoires. Leur cible ? La Confédération générale du travail (CGT). Car, au plus fort de la guerre froide, l’anticégétisme est une variante assumée de l’anticommunisme d’État.

    Il fait encore nuit quand l’une des équipes parties de l’île de la Cité atteint l’avenue du Président-Wilson, à Montreuil, où réside, au numéro 20, Benoît Frachon, figure historique du syndicalisme communiste. Les policiers espèrent le cueillir au saut du lit. Le temps que les inspecteurs cernent la maison, le secrétaire général de la CGT, réveillé, comprend de quoi il retourne. Sans plus attendre, il s’éclipse par le passage discret qui donne accès au pavillon de son voisin et camarade, le député Jacques Duclos, qui assume la direction du PCF depuis la convalescence de Maurice Thorez en URSS (novembre 1950-avril 1953). Bredouilles, les fonctionnaires stationnent sur place. Peu après 9 heures, une Hotchkiss noire franchit la grille du numéro 22, emportant Duclos et ses gardes du corps. Caché sous le siège arrière, Frachon est du voyage.

    La police, munie de mandats d’amener, débarque au siège du syndicat. Alain Le Léap est alors déjà embastillé depuis octobre 1952. Le codirigeant de la CGT a été inculpé pour « atteinte à la sûreté extérieure de l’État ».© Keystone France/Gamma-Rapho

    Marcel Dufriche, responsable des questions de la jeunesse et de la main-d’œuvre immigrée, en mission à Vienne, échappe également à l’interpellation. André Tollet, secrétaire de l’Union des syndicats de la Seine, n’a pas cette chance. Appréhendé chez lui, boulevard Montparnasse, il subit le même sort que Lucien Molino, étoile montante du bureau confédéral, surpris à son domicile de Saint-Maur. En marge des rangs cégétistes, André Stil, le rédacteur en chef de « l’Humanité », est arrêté à Livry-Gargan. D’autres militants subissent une visite domiciliaire, à l’exemple de Marcel Baudin, dirigeant de l’Union internationale des dockers et marins, d’Henri Jourdain, son homologue pour les métallurgistes, et de militants moins en vue, mais travaillant pour la Fédération syndicale mondiale (FSM) (1).

    Il n’est pas 6 heures lorsque débute la perquisition la plus décisive, au 213 de la rue La Fayette à Paris, au siège de la CGT. Alors que le concierge refuse d’ouvrir, les spécialistes de la préfecture crochètent la serrure de la lourde porte d’entrée. Commissaires et inspecteurs s’engouffrent dans l’immeuble, tandis que des élèves moniteurs y pénètrent par les fenêtres. Sur les trottoirs, un « très gros service d’ordre » (2) interdit d’approcher. D’autres locaux sont passés au peigne fin, dont ceux de l’Union des syndicats de la région parisienne, boulevard du Temple, des Éditions syndicales internationales, rue Montholon, et de l’école syndicale de Gif-sur-Yvette.

    D’évidence, les autorités veulent frapper fort. À l’initiative, la justice militaire invoque les articles 76 et 80 du Code pénal, en clair des actes « de démoralisation de l’armée ou de la nation ayant pour objet de nuire à la défense nationale », susceptibles de « soustraire à l’autorité de la France une partie des territoires sur lesquels cette autorité s’exerce ». L’instruction s’intéresse aux déclarations, publiées pour la plupart, et aux actions cégétistes en faveur de la paix et de la solidarité internationale. De l’opposition à la guerre d’Indochine au refus de l’arme atomique, de l’Otan et des bases américaines sur le territoire français, en passant par le soutien aux aspirations des peuples colonisés et aux revendications des travailleurs nord-africains en métropole, la liste des faits visés est longue. Dans le contexte de l’époque, les positions de la CGT confortent ses adversaires, prompts à dénoncer leur caractère subversif, l’alignement sur le Parti communiste et la collusion avec une puissance étrangère.

    Sous l’angle judiciaire, tout a commencé au lendemain de la manifestation très violente du 28 mai 1952 contre Ridgway la Peste, surnom donné au général américain, soupçonné d’avoir recouru aux armes bactériologiques en Corée. Des heures durant, les manifestants ont disputé la rue aux forces de l’ordre, qui procèdent à 718 interpellations. La plus retentissante est celle de Jacques Duclos, intercepté alors qu’il rentrait à Montreuil. Dans sa voiture, les policiers ont saisi, entre autres, un carnet couvert de notes prises au fil des réunions du secrétariat et du bureau politique du PCF. Rédigées sans filtre, les bribes de propos rapportés sont une aubaine pour les services de la Tour pointue. En date du 11 avril 1952, on lit ainsi : « Nous travaillons pour la défaite certaine de cette armée (française) au Vietnam, en Corée, en Tunisie… » Le 17, il est question de « lutte contre les fabrications de guerre ».

    Jacques Duclos en 1969, le mai des prolétaires s’impose à gauche

    Le 29 mai 1952, sur la seule base des événements de la veille, le doyen des juges d’instruction parisiens inculpe Jacques Duclos pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’État ». Le 31, à Toulon, de nouveaux affrontements avec la police s’achèvent par une fouille minutieuse de la bourse du travail, où l’on découvre un dépôt d’armes et de munitions remontant à la Résistance, des plans de défense du port militaire, des relevés d’essais d’engins radioguidés et de mouvements de troupes vers l’Indochine… Qu’importe si ces données n’ont rien de confidentiel, l’énumération autorise l’ouverture d’une information pour « atteinte à la sûreté extérieure de l’État ». Des dizaines de perquisitions suivent, redoublées et élargies, le 7 juin, aux sièges de syndicats à Lorient, Bordeaux, Oran, etc.

    Conscientes de la faiblesse des « preuves » rassemblées, les autorités craignent un désaveu judiciaire. Une requalification s’impose. Le 8 août, le parquet militaire se réfère aux articles 76 et 80 du Code pénal. Le 8 octobre, les juges Duval et Michel ordonnent une rafale d’interpellations et de perquisitions. Les unes concernent, à Paris et dans 14 villes de province, le PCF, son école centrale, diverses organisations de sa mouvance dont celle des jeunes, l’UJRF, des journaux, la Banque commerciale pour l’Europe du Nord… Le ministre de la Défense réclame, en outre, la levée de l’immunité parlementaire de la quasi-totalité de la direction communiste.

    La piste syndicale se confirme par ailleurs, visant les organisations de dockers et de marins, cinq unions départementales, ainsi qu’Alain Le Léap, l’autre secrétaire général de la CGT. S’il n’est pas communiste, ses responsabilités internationales et son titre de vice-président de la FSM l’exposent à la répression en cours. En déplacement quand les policiers frappent à sa porte, il se présente, le 10 octobre 1952, à la caserne de Reuilly, où les magistrats instructeurs officient. Ceux-ci, en quête de nouveaux éléments, lancent le coup de filet du 24 mars 1953.

    Jour de fête nationale à Paris : la police ouvre le feu sur le cortège où l’on réclame la libération descamarades incarcérés et l’indépendance de l’Algérie. Les balles du 14 juillet 1953 font sept morts : un ouvrier français, six Algériens. © AFP

    « Nouveau coup de force gouvernemental », réagit la CGT, qui retourne contre le pouvoir le terme de « complot » dont on l’accuse. Tandis que la défense judiciaire s’organise autour d’un collectif d’avocats, la centrale, solidaire des « détenus d’opinion », fait front. Depuis le début, cependant, la protestation peine à déborder des colonnes de la presse syndicale pour s’ancrer dans les entreprises. La formation d’un comité d’action n’y change rien, jusqu’à la fin mars 1953. La mise en cause de Benoît Frachon suscite plus d’émotion, au moins au sein de la CGT, qui tire à un million d’exemplaires sa première déclaration de clandestin. Hors de ses rangs, Force ouvrière (FO) garde ses distances et la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), sceptique, veut des preuves que l’affaire relève du syndicalisme. En dépit de la libération d’André Tollet, début avril, la campagne cégétiste marque le pas.

    L’époque est difficile. Repartie de plus belle, en 1951, l’inflation ampute le pouvoir d’achat ouvrier, toujours inférieur à ce qu’il était avant la guerre. À compter de 1952, le brutal ralentissement de l’activité fait resurgir le spectre du chômage, peu propice aux actions par trop éloignées des revendications immédiates.

    Il en faudrait plus, certes, pour rompre la confiance dans les délégués et les militants du quotidien, dont on salue volontiers le dévouement et par lesquels s’incarne la CGT. De 1950 à 1955, les élections à la Sécurité sociale classent la centrale en tête, autour de 43 % des suffrages, soit plus que le total cumulé de la CFTC et de FO. Cette prééminence n’exclut ni des disparités ni les revers consécutifs aux embardées activistes. La séquence n’en manque pas : perte du comité d’entreprise (CE) de Renault-Billancourt en 1952, recul de 56,4 % à 54,8 % entre 1950 et 1954 dans l’ensemble des CE du pays. Quant aux effectifs, entre les deux dates, les chiffres officiels admettent une chute de 4 millions à 2,1 millions. Affectée dans son fonctionnement, la CGT ne relève pas moins le défi de tenir à Paris, du 7 juin au 12 juin 1953, son 29e congrès. Pour l’occasion, les 2 000 délégués ratifient une ligne plus soucieuse des attentes des salariés et adoptent un « programme économique » détaillé et ambitieux, significatif du recentrage à l’œuvre.

    Colonisation. « À Paris, en 1953, les manifestants ont été ciblés comme Algériens »

    Rien n’est réglé, en revanche, sur le front judiciaire. Les sept morts du 14 juillet 1953, tombés sous les balles de la police qui a tiré sans sommation sur les nationalistes algériens défilant de Bastille à Nation, avec la CGT et le PCF, font craindre le pire pour l’avenir. À tort. Au cœur de l’été, le gouvernement s’apprête à réformer par décrets-lois les régimes spéciaux du secteur public. À la surprise générale, les agents réagissent. Du 4 au 25 août, l’arrêt des principaux services publics fige le pays. Sur le terrain, le savoir-faire cégétiste resserre les liens distendus avec les travailleurs. Si le pouvoir parvient, au sommet, à dissocier la CFTC et FO de la CGT, la manœuvre passe mal à la base. Il faut lâcher du lest, donner des gages aux salariés, sans oublier, cette fois, la CGT. Le 25 août, jour choisi par ses fédérations pour une « reprise en bloc du travail », la chambre des mises en accusation décide la libération d’Alain Le Léap et de Lucien Molino… « Nous savions négocier ! », confiera plus tard le secrétaire d’État à la présidence du Conseil.

    En août, le plan de réforme des retraites du secteur public est accueilli par une grève colossale. Le pays est à l’arrêt, le pouvoir doit céder. Le Léap est libéré le 25 août. Après une ultime incarcération, Frachon reprendra ses fonctions en novembre. © Intercontinentale / AFP

    Le 17 novembre 1953, un non-lieu général clôt l’affaire de Toulon. Le lendemain, le bureau confédéral de la CGT invite Benoît Frachon et Marcel Dufriche à reprendre leur place en son sein. Le premier, appréhendé pour la forme le 22, quitte la prison le 26. De retour en France en décembre, Dufriche est interpellé à son tour le 16 janvier 1954, puis libéré le 21. Le pouvoir politique tourne la page des « complots ». Bon gré, mal gré, la justice en prend acte.

    (1) L’unité syndicale mondiale au sein de la FSM (créée en 1945), où les communistes sont alors prépondérants, ne résiste pas à la guerre froide et à la scission des organisations pro-occidentales. (2) « Le Parisien libéré » du 25 mars 1953.

    EN SAVOIR PLUS

    • « La CGT dans les années 1950 », de E. Bressol, M. Dreyfus, J. Hedde, M. Pigenet (dir.), PUR, 2005. Dont « La CGT à l’épreuve du “complot” (1952-1954) », de M. Pigenet, en ligne sur books.openedition.org
    • « L’État contre les syndicalistes ? », de M. Pigenet, Arbre bleu-Institut d’histoire sociale CGT, 2023.

    Il était une fois... une autre histoire !

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

    Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

    À retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

    CGT
    Известия (RUS)

    Румынский сенатор заявила о смертельных угрозах от МИД Украины

    Румынский сенатор Диана Шошоакэ 24 марта заявила, что получила смертельные угрозы со стороны украинского министерства иностранных дел, после того как зарегистрировала законопроект об аннексии части территории Украины.

    Сенатор назвала действия украинского МИДа «гнусным нападением» и добавила, что тем самым Украина доказывает «свой характер жестокого и фашистского государства».

    «Эта угроза мне со стороны Украины показывает намерение этого государства физически устранить тех, кто выступает против нацистской политики Киева», — написала Шошоакэ на своей странице в Facebook (принадлежит Meta, запрещена в России).

    Сенатор добавила, что Киев не имеет права вмешиваться в дела румынского парламента. Она также пояснила, что в работе над законопроектом учитывала резолюцию сената США № 148 от 11 июня 1991 года. В этом документе утверждается, что США поддерживают право на самоопределение народа Молдавии и Северной Буковины.

    По словам Шошоакэ, утверждая законопроект, она открыла путь к мирным и дипломатическим переговорам по вопросам границы. Угрозы же со стороны Киева говорят о том, что украинское государство «слабо и небезопасно» и что к боевым действиям оно прибегает из-за отсутствия аргументов.

    Уроки румынского: почему Молдавия отказывается от своего языка Переименование подчеркивает геополитический курс страны

    Ранее 24 марта сообщалось, что МИД Украины намерен ввести санкции в отношении Шошоакэ. Соответствующее заявление сделал официальный представитель внешнеполитического ведомства Олег Николенко.

    Накануне стало известно, что Шошоакэ внесла в парламент Румынии законопроект, предусматривающий денонсацию договора о добрососедских отношениях с Украиной и аннексию части ее территорий, напоминает «Газета.Ru».

    Проект предполагает добавление трех новых статей в закон, которым в 1997 году был ратифицирован договор о добрососедских отношениях и сотрудничестве между странами. Одна из них включает в себя отказ от выполнения данного договора после 2027 года.

    30 ноября 2022 года Румыния призвала Украину признать, что молдавского языка не существует. Об этом говорилось в сообщении МИД Румынии по итогам встречи главы ведомства Богдана Ауреску с украинским коллегой Дмитрием Кулебой.

    Valeurs Actuelles

    Quand le FLN importait la Guerre d’Algérie à Paris

    Pétrifié. Il a beau, au cours de sa carrière, avoir été confronté aux faits divers les plus barbares, jamais l’ex-commissaire Roger Le Taillanter, policier de légende, n’oubliera cette nuit-là. Nous sommes à Drancy, à côté de Paris, en 1961. Il est 22 h 30. « Je suis resté un instant pétrifié sur le seuil du café algérien devant un spectacle hallucinant, raconte-t-il dans Le Grand, ma vie de flic (Plon, 1999) . Sept corps inertes gisent sur le dallage ou sur les banquettes. Certains des hommes ont encore dans leurs mains crispées des cartes à jouer. Tous sont criblés de balles à hauteur de la poitrine et de la tête. Le cafetier, lui, a été abattu derrière son comptoir. Le sol est inondé de sang dans lequel je marche sans m’en rendre compte, car il a coulé jusqu’à la porte et même traversé le trottoir jusqu’au caniveau. » Un épisode, un de plus, des terribles affrontements entre factions rivales d’indépendantistes algériens qui vont terroriser la capitale et sa région de 1954 à la fin 1962 : plusieurs milliers de morts au total, dont 902 pour la seule année 1958…

    À l’origine, donc, de cette vague d’attentats et d’exactions, la plus importante de l’histoire de France, la lutte fratricide “importée” en métropole que se livrent le FLN et le MNA (Mouvement nationaliste algérien), en guerre ouverte depuis 1953. En conflit pour le leadership sur la rébellion, les deux partis s’affrontent aussi pour faire main basse sur le “nerf de la guerre” : le magot des “cotisations”, en réalité un gigantesque racket, imposées à ceux des 300 000 Nord-Africains vivant en métropole (dont la moitié en région parisienne) qui gagnent de l’argent. Sanctions infligées aux récalcitrants : ablation du nez ou d’une oreille, égorgement, strangulation ou noyade en cas de récidive… Auteur de La Guerre d’Algérie en France, 1954-1962 (Presses de la Cité, 1994), Raymond Muelle estime « les sommes collectées entre janvier 1955 et mars 1962 à 400 millions de francs » !

    Attaques de commissariats, bombe à l’Assemblée

    Mois après mois, une lutte à mort pour ce pactole s’engage en métropole entre le FLN et le MNA. Meurtres et exactions s’enchaînent. Partout en France, écrit l’historien, « les cadavres sont parfois enfermés dans des sacs, ou flottant au fil de l’eau, testicules en moins, gorge ouverte. Parfois le nez et les oreilles sont coupés, les yeux crevés ou bien, faute de temps, la tête a été écrasée à coups de barre de fer ou de pavé ». Fin 1957, le FLN, plus féroce, prend le dessus sur le MNA. Sa stratégie de la terreur s’intensifie. En plus de la population d’origine algérienne, les policiers français deviennent des cibles. Pour le seul premier trimestre 1961, 11 d’entre eux sont tués, 38 grièvement blessés. Une prime par nuit passée dans les “secteurs dangereux” est instaurée. Le service Action du Sdece (l’ancêtre de la DGSE) est mobilisé. La France est en état de siège. Un couvre-feu pour les musulmans est instauré à Paris.

    Mais rien n’y fait. Afin de frapper l’opinion, le FLN ultradominant multiplie les attentats : attaques de commissariats parisiens, bombes à l’Assemblée, mais aussi à la préfecture de Melun, à celle de Saint-Étienne… En juillet 1958, tous les jours ou presque, la presse titre sur le « terrorisme nord-africain ». Un mois plus tard, et en quelques jours, une centaine de déflagrations et de mitraillages secouent la France : dépôts de carburant incendiés, locaux officiels plastiqués, voies ferrées sabotées, policiers criblés de balles, bombe découverte à la tour Eiffel… Jusqu’au bout, « la guerre devient furieuse, écrit Muelle. De véritables combats, des scènes de western se déroulent en plein Paris : grenadages, assauts contre les cantonnements, poursuites dans le métro »

    Tous les terroristes arrêtés, ou presque, n’en seront pas moins libérés après les accords d’Évian…

    L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

    « Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

    Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

    L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Известия (RUS)

    Польша получит компенсацию от ЕС за поставки вооружений Украине

    Варшава получит от Евросоюза (ЕС) €800–900 млн компенсации за поставки оружия Киеву. Об этом в пятницу, 24 марта, сообщил премьер-министр Польши Матеуш Моравецкий.

    «Вслед за переданным Украине оружием мы получим компенсацию. Эта компенсация будет очень хорошей и очень пригодится Польше. Уже до Пасхи компенсация составит в сумме около €300 млн. А потом будут очередные €500–600 млн в будущие месяцы», — сказал он журналистам по итогам саммита ЕС.

    Моравецкий отметил, что за европейские средства Варшава сможет приобрести современные боеприпасы и создавать технологические линии по производству разного рода оружия.

    Глава правительства уточнил, что Украина получила от Польши танки Т-72, артиллерийские снаряды и боеприпасы, переносные зенитно-ракетные комплексы, беспилотники и барражирующие боеприпасы. Кроме того, Варшава обучает бойцов Вооруженных сил Украины (ВСУ) обслуживанию немецких танков Leopard 2 и гаубиц Krab.

    Отменить бронь: что ВС России могут противопоставить западным танкам Современные ПТРК способны поражать любые типы машин европейского и американского производства

    Ранее, 14 марта, Моравецкий сообщил, что Польша может передать Украине истребители МиГ-29 в течение ближайших 4–6 недель.

    До этого, 8 марта, президент Польши Анджей Дуда заявил, что Варшава готова передать все свои истребители МиГ-29 украинским военно-воздушным силам. По его словам, у Киева есть пилоты, которые могут управлять этими истребителями.

    Официальный представитель Кремля Дмитрий Песков 17 марта отметил, что Польша и Словакия, поставляя истребители МиГ-29 Украине, повышают уровень своей непосредственной вовлеченности в конфликт.

    24 февраля министр обороны Польши Мариуш Блащак рассказал, что четыре польских танка Leopard 2 уже находятся на Украине. Позднее, 9 марта, он анонсировал поставку оставшихся 10 танков.

    Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Киева на фоне спецоперации РФ по защите Донбасса, решение о которой принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

    L'Humanité

    La « concurrence des mémoires », vraiment ?

    Chronique

    Nicolas Offenstadt

    Les tenants de la grandeur de la « mémoire nationale », c’est-à-dire de commémorations et d’enseignements centrés sur les hauts faits de l’histoire de France, sur ce qu’ils considèrent être la grande histoire, celle des rois bâtisseurs, de la gloire militaire, de l’unité, ne cessent aujourd’hui de dénoncer la « concurrence des mémoires ». Qu’est-ce à dire ?

    Ils entendent par là les revendications « mémorielles » de différentes communautés qui se définissent par leurs origines, un destin tragique ou encore une orientation sexuelle. En leur sein, des activistes, des porte-parole, des entrepreneurs de mémoire entendent en effet que les histoires de l’esclavage, des soldats coloniaux, des régions, ou encore des homosexualités – pour s’en tenir à ces exemples – trouvent une place plus grande dans l’enseignement, les politiques de mémoire ou les débats publics. Et cela fait frémir les fanas du « roman national ». La bonne vieille histoire à la grand-papa serait menacée de toutes parts, la « mémoire nationale » risquerait l’éclatement.

    Ces conservateurs du passé figé trouveraient intérêt à lire un peu plus sur la « mémoire », sur la manière dont elle se constitue. Deux spécialistes viennent de rassembler un bel ensemble de contributions pour faire le point sur cette « mémoire collective ». La perspective est ici fondamentale : il ne s’agit pas de disserter sur la mémoire en général, mais de l’étudier comme un fait social, des pratiques, bref faire une sociologie de la mémoire. Tous les auteurs du volume ne se plient pas entièrement à cette exigence – nécessaire pour sortir des propos convenus et des déplorations réactionnaires –, mais on y trouvera cependant un riche matériau cumulé (1). Patrick Le Galès montre ainsi comment la mise en scène du passé des villes participe à une « dénationalisation de la mémoire » : « Partout, en Europe, la mémoire des villes européennes avant le cycle de l’État-nation est redécouverte mobilisée, inventée si besoin », parfois pour des luttes politiques d’importance. Sylvain Antichan démonte, lui, remarquablement ce discours contemporain sur la « concurrence des mémoires » en expliquant que cela n’a rien de si nouveau et que c’est finalement mal poser la question : « Cette notion empêche souvent de comprendre les processus qu’elle vise à décrire. »

    Il étudie avec finesse la constitution du « musée d’Histoire de France » de Versailles, ouvert par Louis-Philippe en 1837. Il apparaît alors que de nombreux groupes, professionnels, sociaux, locaux entendent que leur gloire soit aussi exposée dans le musée. Une véritable « pression sociale » pour faire partie de l’histoire de France, déjà : « S’enclenche alors ce qu’on désigne communément comme une “concurrence des mémoires” : des hommes de lettres s’opposent aux militaires pour être intégrés à l’histoire de France, des militaires ou des facultés s’opposent entre eux et entre elles pour y avoir une place. » Mais c’est l’action de l’État qui suscite en fait cet intéressement à la mémoire. « Le commun », conclut Antichan, « n’est pas nécessairement la négation de l’hétérogénéité et de la conflictualité mais peut en être le produit ».

    Nicolas Offenstadt
    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Volcanes de costillas picantes en los que la lava es queso. Pollo frito como el que se toma en las calles de Seul. Falsos bibimbaps que son postre. Éstas y otras fantasías forman parte de la oferta de Pocha, un local que ha dado un paso más en la ampliación de la oferta gastronómica coreana en España. Restaurantes de cocina tradicional de Corea hay muchos, pero este pequeño bar del Eixample ha traído la versión más callejera, contemporánea y desprejuiciada a Barcelona.

    Según cuentan sus dueños, Nim Ro e Ine Joo, la expresión pocha se podría traducir como salir a beber y picar algo después del trabajo, y los platillos propios de ese momento se denominan anju. Esta especie de tapeo es la que podéis ver desfilar en el vídeo de arriba, en el que también encontraréis la receta de uno de sus platos más exitosos: la tortita de kimchi.

    TORTITAS DE KIMCHI DEL RESTAURANTE POCHA

    Ingredientes

    Para 1 tortita (2 personas)

    • 100 g de kimchi con su salsa
    • 110 g de harina de trigo
    • 1 cucharadita de maicena
    • Chile en polvo
    • 120 ml de agua
    • Aceite de girasol
    • Sal

    Preparación

    1. Picar el kimchi.
    2. Juntar en un bol el kimchi con su salsa, la salsa de kimchi, la harina, la maicena, una pizca de chile en polvo, una pizca de sal y el agua. Mezclar.
    3. Calentar tres cucharadas de aceite de girasol en una sartén a fuego medio. Cuando esté caliente, verter la masa y extenderla moviendo la sartén.
    4. Unos tres o cuatro minutos después, cuando el borde de la masa esté hecho y se empiece a ver dorado, dar la vuelta a la tortita (ver vídeo).
    5. Cocinar otros tres o cuatro minutos y dar la vuelta otra vez, añadiendo más aceite si la sartén está muy seca.
    6. Tocar el centro de la tortita. Si ya está duro, subir el fuego, añadir un poco más de aceite y cocinar un poco más hasta que la tortita esté bien dorada y crujiente.
    L'Humanité

    Dachau, laboratoire du système concentrationnaire

    Il était une fois

    Le 22 mars 1933, deux mois après l’arrivée au pouvoir d’Hitler, est ouvert, sous la houlette d’Heinrich Himmler, le camp de concentration de Dachau. Destiné tout d’abord aux opposants politiques - militants communistes en tête -, il accueillera in fine tous les indésirables du IIIe Reich : juifs, homosexuels, tsiganes, criminels de droit commun... Emblématique de la barbarie nationale-socialiste, Dachau servira de modèle pour tous les camps nazis.

    Bernard Frederick

    Le 30 janvier 1933, le maréchal Paul von Hindenburg, Reichspräsident et légende de la Première Guerre mondiale, nomme au poste de chancelier de la République de Weimar Adolf Hitler, dont le parti politique, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), a obtenu 33,1 % des voix lors des élections fédérales de novembre 1932, contre 20,4 % aux sociaux-démocrates et 16,9 % aux communistes. Hitler est contraint de former un gouvernement de coalition avec la droite nationaliste mais, dès le 1er février, il obtient d’Hindenburg la dissolution du Reichstag et de nouvelles élections, prévues le 5 mars.

    L’incendie du Reichstag, le 27 février 1933, provocation fomentée par les nazis, qui accusent les communistes, une semaine avant les élections, est le prétexte pour suspendre toutes les libertés civiles et arrêter des centaines de communistes, dont des députés, ainsi que des sociaux-démocrates. Ces mesures, parfaitement illégales, sont entérinées le 28 février par le « décret du président du Reich pour la protection du peuple et de l’État », qu’Hitler a obtenu du vieux maréchal. Et qui crée la « détention de protection » et suspend les droits civiques et les droits de l’homme « jusqu’à nouvel ordre ».

    C’est dans ce contexte que, le 20 mars 1933, Heinrich Himmler, préfet de la police de Bavière, annonce, lors d’une conférence de presse, que, le mercredi 22 mars, « s’ouvrira près de Dachau le premier camp de concentration. Il a une capacité de 5 000 personnes ». Il est destiné à l’incarcération d’opposants politiques : communistes, syndicalistes et sociaux-démocrates.

    Le camp est situé en Bavière, tout près de la petite ville de Dachau, à une vingtaine de kilomètres de Munich, sur un territoire marécageux et boisé. En 1916, une fabrique de munitions y avait été installée, avec des halls de production, des dépôts et des logements pour 8 000 ouvriers. Après l’arrêt de l’usine en 1920, les bâtiments se sont délabrés. Le lieu, entouré par un haut mur, n’en convenait pas moins parfaitement pour l’installation d’un camp de concentration.

    Les premiers détenus sont amenés au camp de Dachau, le 22 mars. Les nazis bavarois y ont placé environ 5 400 personnes en « détention de protection » jusqu’au 13 avril 1933. Quelque 1 600 d’entre elles sont alors relâchées et 3 700 restent incarcérées.

    Jusqu’en 1938, le nombre total de détenus oscillera entre 2 000 et 2 500. Les communistes allemands constituent le premier contingent. Ils sont ensuite rejoints par de plus en plus de sociaux-démocrates, d’hommes politiques issus de la bourgeoisie et des monarchistes.

    Les conditions de détention se dégradent très vite. Le 1er avril 1933, Himmler est nommé commandant de la police politique de Bavière et fait savoir dès le lendemain au commandant de la police de sûreté (Schutzpolizei) que « le camp de concentration de Dachau sera subordonné, avec effet immédiat, au chef de la police politique auxiliaire ». C’est-à-dire à lui-même. Le 10 avril, l’Oberführer SS Johann-Erasmus Freiherr von Malsen-Ponickau, s’adressant aux gardes, déclare que celui qui s’imagine que « les détenus à garder ont figure humaine » ou qui « ne supporte pas la vue du sang » est incapable d’y exercer des fonctions.

    Le premier commandant de Dachau est le SS-Standartenführer Hilmar Wäckerle, jusqu’en juin 1933, date à laquelle il est démis de ses fonctions en raison du scandale que provoque la mort de plusieurs prisonniers – il y a encore, à cette époque, des juges républicains. Le SS-Standartenführer Theodor Eicke est nommé par Himmler en remplacement de ­Wäckerle. Au moment de sa nomination, il se trouve dans une clinique psychiatrique.

    Sous Eicke, Dachau devient une base d’entraînement à la gestion des camps. Une discipline implacable, basée sur la terreur, y règne, et des châtiments cruels, pouvant aller jusqu’à la peine de mort, y sont appliqués. Extrait du règlement qu’il a rédigé : « Quiconque fait de la politique, tient des discours ou des réunions de provocation, forme des clans, se rassemble avec d’autres dans le but d’inciter à la révolte, se livre à une nauséabonde propagande d’opposition ou autre, sera pendu en vertu du droit révolutionnaire ; quiconque se sera livré à des voies de fait sur la personne d’un garde, aura refusé d’obéir ou se sera révolté sous quelque forme que ce soit, sera considéré comme mutin et fusillé sur-le-champ ou pendu. »

    Un système de travail forcé est introduit. Dans les premières années, des travaux exténuants visent à terroriser et punir les détenus ; à partir de 1938, cette main-d’œuvre est aussi utilisée pour l’agrandissement du camp. Puis, lorsque le régime recourt massivement au travail forcé des déportés dans le cadre de la « guerre totale », un vaste réseau de Kommandos (camps) extérieurs implantés près des usines y est créé, principalement pour l’armement aérien.

    Eicke invente aussi le costume rayé des prisonniers et les triangles de couleur pour indiquer leur statut : rouge pour les prisonniers politiques, vert pour les droits communs, rose pour les homosexuels, violet pour les Témoins de Jéhovah.

    Deux mois après l’arrivée d’Eicke, les meurtres commencent. Le député communiste allemand Franz Stenzer est abattu le 22 août 1933 ; le 27, un journaliste communiste est assassiné par Eicke lui-même. D’autres vont suivre.

    Eicke fait aussi de Dachau une école où il forme de nombreux commandants de camps de concentration existants ou à venir, comme Rudolf Höss, futur directeur d’Auschwitz. Le 4 juillet 1933, Himmler nomme Eicke inspecteur des camps de concentration, auxquels il va appliquer le modèle d’organisation qu’il a élaboré à Dachau, et commandant des unités SS Totenkopf (« tête de mort » en français ; elles assurent principalement la garde des camps).

    Après la Nuit de cristal, le pogrom organisé par les hitlériens dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, 11 000 juifs sont envoyés à Dachau. À partir de 1939, le camp se développe pour accueillir des milliers de déportés, représentant 38 nationalités. Entre 1933 et 1945, il a reçu plus de 200 000 détenus dans le camp central et dans les 183 Kommandos extérieurs. Au moins 28 000 prisonniers y sont morts entre juin 1940 et mai 1945, et certainement plus de 13 000 auparavant, 160 000 autres seront marqués à vie par les tortures, le travail forcé et les terribles conditions de détention.

    À Dachau, des médecins allemands effectuent des expériences sur des prisonniers. Y sont réalisés notamment des expérimentations à haute altitude avec une chambre de décompression et sur l’hypothermie pour l’armée de l’air, des procédés pour rendre l’eau de mer potable, des tests de nouveaux médicaments contre le paludisme et un anticoagulant, ainsi que, comme dans d’autres camps nazis, contre le typhus, la tuberculose, la fièvre typhoïde… Des centaines de déportés en sont morts ou ont gardé de graves séquelles de ces pratiques.

    Après l’attaque de l’URSS, en juin 1941, des prisonniers de guerre soviétiques, sélectionnés par la Gestapo parce qu’identifiés comme intellectuels, juifs ou fonctionnaires communistes, sont fusillés par les SS du camp au cours d’exécutions de masse. Plus de 4 000 sont ainsi assassinés en 1941-1942.

    La résistance s’est organisée à Dachau, d’abord autour des déportés communistes autrichiens, puis elle s’est internationalisée dans le Comité international des détenus, devenu par la suite Comité international de Dachau (CID).

    Devant l’avancée des Alliés, les SS commencent à évacuer des détenus du camp de Dachau – ils sont alors près de 68 000, sous-camps compris–, fin avril 1945. Quelque 25 000 prisonniers sont forcés de marcher en direction du Tyrol, ou sont emmenés dans des trains de marchandises. Plusieurs milliers y laissent la vie. L’arrivée à Dachau de déportés évacués d’autres camps provoque une épidémie de typhus. Le 28 avril, le dernier Kommando de travail, composé d’Allemands et d’Autrichiens dont beaucoup d’anciens des Brigades internationales, sorti du camp pour travailler, découvre les routes jonchées de cadavres des évacués, morts du typhus, d’épuisement ou abattus. Il décide de ne pas attendre l’arrivée des Américains. Otto Jendran, vétéran de la guerre d’Espagne, prend le commandement de cette troupe de résistants qui s’empare de l’hôtel de ville de Dachau. Après cinq heures d’une bataille inégale contre les SS, les insurgés tentent de s’enfuir, en vain pour la plupart.

    Le 29 avril 1945, les troupes de la 7e armée américaine entrent dans le camp de Dachau. Résistant communiste, Joseph Sanguedolce, futur maire de Saint-Étienne, est détenu dans le camp extérieur d’Allach. Il en raconte la libération : « Au matin du 29 avril, il n’y a plus de SS, les armes qui traînent sont récupérées par des détenus. Nous sommes coupés de l’extérieur (…). Les charniers grossissent. Les risques d’épidémie se précisent. Il y a moins d’une semaine de vivres (…). À l’intérieur des blocks, l’animation est grande. (Elle) cache mal l’anxiété qui nous étreint. Juste avant la tombée de la nuit, un sifflement suivi de détonations arrête nos ébats. Des obus (américains – NDLR) tombent sur des baraques dans le camp des juifs et celui des femmes. Il y a des morts et des blessés. (…) Le camp est entre nos mains, mais les Américains ne sont toujours pas là. Le Comité international a d’importantes dispositions à prendre (contre) l’épidémie de typhus. Le nombre de morts augmente considérablement. Le 30 avril au matin (…), au loin, des tanks américains passent ; bientôt, ils s’éloignent. (…) Soudain un cri : derrière les champs, surgissent des soldats (qui) avancent avec précaution. C’est une joie délirante. Des détenus pleurent, d’autres squelettes mus par on ne sait quelle force avancent et veulent voir les libérateurs. Ce sera pour beaucoup d’entre eux leur dernière satisfaction. » (1).

    Les Allemands ont fait une telle publicité sur le camp de concentration de Dachau lors de sa création qu’il est connu au-delà du Reich. En 1937, plusieurs journaux français publient des articles ou des reportages sur l’univers des camps, dont Dachau. Le magazine communiste « Regards » publie dans son édition du 7 janvier un texte du journaliste et militant antifasciste Stefan Priacel, parmi les premiers en France à dénoncer ce qui se passe à Dachau. Il base son article sur un reportage paru dans le journal nazi « Illustrierter Beobachter ». Il en traduit certains passages, à côté de photographies publiées à titre de propagande par cet hebdomadaire. « Il n’y a lieu ici de commenter ni ces photos, ni ces textes. Atrocement éloquents, ils disent ce que la plupart d’entre nous avaient hésité à écrire, par crainte d’être taxés d’exagération », souligne Stefan Priacel. Il poursuit : « Après nous avoir fait voir quelques ateliers, le “Illustrierter Beobachter” met sous les yeux de ses lecteurs des types de “sous-hommes” (Untermenschen). Trois têtes portent cette légende : “Trois représentants typiques de l’humanité inférieure au camp de concentration de Dachau. Un communiste. Un fainéant. Un criminel professionnel.”  En dépit des efforts du photographe et bien que le “communiste” porte une barbe de trois jours, le reporter n’est point parvenu à lui enlever un front large et intelligent, non plus que son regard douloureux et franc d’ouvrier allemand. » Ce n’était que le début, personne ne sait encore de quoi Dachau sera le nom.

    dachau
    L'Humanité

    « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », la lettre de Robespierre à Danton vendue 175 000 euros 

    Florent LE DU

    Comme un symbole, c’est à Versailles qu’a été vendue, dimanche 12 mars aux enchères, l’unique lettre de Robespierre à Danton conservée, datant du 15 février 1793. 175 000 euros pour ce morceau d’histoire qui témoigne de la relation affective entre les deux révolutionnaires, souvent présentés de manière abusive comme rivaux : « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », écrit le premier au second, endeuillé par le décès de son épouse.

    Un pan de notre histoire et de la naissance de la République en 1793

    Exposé au Musée (privé) des manuscrits de Paris jusqu’à sa fermeture en 2015, la lettre ne devrait donc plus être accessible au public, alors que l’État aurait pu se saisir de l’occasion pour l’acquérir.

    « Un vulgaire bout de papier, quelques lignes à peine, mais elles contiennent un pan de notre histoire et symbolisent une part du mystère de la Révolution française. Et donc de la naissance de la République en 1793 », s’est ému l’historien Loris Chavanette, demandant au gouvernement que l’État préempte le manuscrit. Une requête restée lettre morte.

    robespierredantonRévolution française
    L'Humanité

    Le Procureur de la République saisi pour une nasse policière contestée à Strasbourg.

    Actu

    Le député du Bas-Rhin Emmanuel Fernandes (NUPES/FI) dénonce auprès de la justice une nasse qu’il juge illégale, opérée lundi par les forces de l’ordre dans une ruelle de Strasbourg. 80 manifestants y ont été enfermés puis soumis à des jets de gaz lacrymogène. Plusieurs ont perdu connaissance.

    Jean-Jacques Régibier

    Tous les témoignages concordent. En bloquant les ponts qui permettent de quitter le centre historique de Strasbourg, c’est bien dans une souricière que les forces de l’ordre ont poussé lundi en soirée un groupe d’une centaine de personnes, jeunes pour la plupart, suite à la manifestation contre la réforme des retraites qui s’était déroulée sans incidents. « Nous avions emprunté une petite rue pour rejoindre une artère principale, un groupe de policiers était derrière nous. A 20 m de la Grande rue, on a vu les gyrophares qui avançaient vers nous. On s’est rendu compte qu’on était bloqués des deux côtés. Nous étions comme des animaux en cage, une situation extrêmement oppressante », explique Alan Depriester, étudiant en master d’administration publique qui confirme qu’aucun délit n’avait été commis par les étudiants pendant leur périple dans le centre ville. Aucun constat n’a d’ailleurs été établi dans ce sens par la police. Aussitôt pris dans la nasse, le groupe d’une centaine de manifestants, a essuyé plusieurs tirs de grenades lacrymogènes, sans aucune justification, aucun policier n’ayant été menacé. La ruelle du quartier médiéval de la Petite France dans laquelle les étudiants se sont retrouvés acculés sur 50m, ne fait pas plus de 2,50 m de large, et elle est bordée d’immeubles hauts empêchant l’évacuation des gaz. « Nous étions dans un brouillard de lacrymogène. Il y avait des personnes à terre, beaucoup de gens toussaient, avaient les yeux qui brûlaient, certains vomissaient. Une des personnes à terre a fait un malaise. Il a été impossible de sortir de la nasse pendant 20’ », témoigne Arthus, 32 ans, en formation de cuisinier. C’est ce que confirme Salomé qui fait son service civique dans le domaine du droit des enfants. « C’était vraiment la panique. J’ai donné un masque à une personne qui avait du mal à respirer, j’essayais d’aider », explique-t-elle. Un restaurant tibétain situé dans la ruelle a ouvert ses portes pour protéger les manifestants. Une quarantaine d’entre eux y ont trouvé refuge.

    « Une personne était en convulsion dans le restaurant, nous avons essayé d’appeler une infirmière mais rien ne passait. On a eu peur », reconnait Salomé. Dehors, selon de nombreux témoignages, les policiers menaçaient de frapper tous ceux qui tenteraient de s’approcher pour sortir de la nasse. Certain manifestants, pour avoir essayé, ont essuyé les jets de bombes lacrymogène. « Les CRS ne voulaient strictement rien entendre », confirme Alan Depriester qui dit avoir constaté lui aussi que de nombreuses personnes étaient en grande difficulté respiratoire. Cécile qui affirme n’avoir « jamais été casseuse », témoigne être tombée à genoux parce qu’elle ne pouvait plus respirer, et avoir vu, près d’elle, une autre manifestante qui vomissait et se sentait très mal, « une expérience très traumatisante », dit-elle. Elle dénonce l’attitude « ultra méprisante » du pouvoir et des forces de l’ordre. « On n’a plus le droit de faire grève et de manifester, c’est ce qu’ils veulent », dit-elle.

    Darmanin dans le déni

    Interpellé à l’Assemblé nationale jeudi en début de matinée sur ces violences policières par le député du Bas-Rhin Emmanuel Fernandes (NUPES/FI), Gérald Darmanin a affirmé que toute nasse n’était pas obligatoirement illégale, à condition que soit aménagé un couloir de sortie, ce qui, d’après le rapport établi par le député strasbourgeois et que confirment les témoignages, n’a pas été respecté par les forces de l’ordre pendant une vingtaine de minutes dans la nasse de lundi soir à Strasbourg. A nouveau interpellé en fin de matinée par l’autre députée de la NUPES du Bas-Rhin, Sandra Regol (EELV), le ministre de l’Intérieur a finalement répondu que ce sont les manifestants qui avaient refusé de sortir de la nasse, obligeant les CRS à charger.

    « On peut mentir éhontément devant les Français. Ce ministre là n’en est pas à une outrance près », commente Cédric qui précise qu’il a lui-même reçu, comme plusieurs manifestants, des coups de matraque dans le dos sans aucune raison, simplement parce qu’il se trouvait à l’arrière du groupe et qu’il ne pouvait pas avancer plus vite, une violence « presque aussi traumatisante que la nasse », estime-t-il.

    Le procureur saisi

    Emmanuel Fernandes a saisit le procureur de la République jeudi en fin de journée, sur la base d’un rapport très détaillé des violences policières qui se sont déroulées lundi soir à Strasbourg. 24 personnes ont témoigné par écrit en s’engageant sur l’honneur. De nombreuses vidéos et des photos viennent corroborer ces témoignages.

    « J’ai saisi le procureur de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénale qui fait obligation à un député de la nation de le faire lorsqu’il a connaissance d’un délit ou d’un crime », justifie Emmanuel Fernandes qui explique également avoir reçu plus de 50 mails de manifestants qui décrivent en détail les violences policières de lundi à Strasbourg. Alain Depriester fait part de son « très gros sentiment d’injustice » après ce qu’il a subi lundi dans ce quartier habituellement très touristique de la Petite France. « Je suis très remonté. Il y a une fracture totale entre le pouvoir et les citoyens », estime-t-il. « En employant la violence, le gouvernement et la police essaient de faire que les gens n’aillent plus manifester. C’est d’autant plus important qu’on y retourne », juge Salomé. C’est aussi l’avis de Cédric qui « refuse de donner raison » aux forces de l’ordre. « Il faut retourner dans les manifestations, il ne faut pas céder », martèle-t-il. Pour Cécile, « on est à un moment décisif, les gens n’en peuvent plus. Le déni démocratique avec le 49.3 a mis le feu aux poudres », dit-elle.

    Jean-Jacques Régibier

    violences policières
    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Volcanes de costillas picantes en los que la lava es queso. Pollo frito como el que se toma en las calles de Seul. Falsos bibimbaps que son postre. Éstas y otras fantasías forman parte de la oferta de Pocha, un local que ha dado un paso más en la ampliación de la oferta gastronómica coreana en España. Restaurantes de cocina tradicional de Corea hay muchos, pero este pequeño bar del Eixample ha traído la versión más callejera, contemporánea y desprejuiciada a Barcelona.

    Según cuentan sus dueños, Nim Ro e Ine Joo, la expresión pocha se podría traducir como salir a beber y picar algo después del trabajo, y los platillos propios de ese momento se denominan anju. Esta especie de tapeo es la que podéis ver desfilar en el vídeo de arriba, en el que también encontraréis la receta de uno de sus platos más exitosos: la tortita de kimchi.

    TORTITAS DE KIMCHI DEL RESTAURANTE POCHA

    Ingredientes

    Para 1 tortita (2 personas)

    • 100 g de kimchi con su salsa
    • 110 g de harina de trigo
    • 1 cucharadita de maicena
    • Chile en polvo
    • 120 ml de agua
    • Aceite de girasol
    • Sal

    Preparación

    1. Picar el kimchi.
    2. Juntar en un bol el kimchi con su salsa, la salsa de kimchi, la harina, la maicena, una pizca de chile en polvo, una pizca de sal y el agua. Mezclar.
    3. Calentar tres cucharadas de aceite de girasol en una sartén a fuego medio. Cuando esté caliente, verter la masa y extenderla moviendo la sartén.
    4. Unos tres o cuatro minutos después, cuando el borde de la masa esté hecho y se empiece a ver dorado, dar la vuelta a la tortita (ver vídeo).
    5. Cocinar otros tres o cuatro minutos y dar la vuelta otra vez, añadiendo más aceite si la sartén está muy seca.
    6. Tocar el centro de la tortita. Si ya está duro, subir el fuego, añadir un poco más de aceite y cocinar un poco más hasta que la tortita esté bien dorada y crujiente.
    L'Humanité

    Incendie au foyer Clairlogis : les Parisiens se mobilisent et récoltent 26 000 euros

    Actu

    Aurélien Soucheyre

    C’est une histoire de solidarité collective et immédiate. Le 17 mars, un incendie accidentel s’est déclaré au foyer Clairlogis, qui accueille une soixantaine d’enfants à Paris. Aucun blessé n’est à déplorer, notamment grâce à des portes coupe-feu qui ont très bien joué leur rôle. Mais les dégâts matériels sont particulièrement importants, à tels points que les enfants, scolarisés dans les écoles et collèges du dix-huitième arrondissement de la capitale, ont dû en urgence être hébergés ailleurs, parfois loin, dans d’autres régions.

    Grâce à la volonté et la mobilisation des services de la Ville de Paris, ils devraient retrouver chacun leur classe dès la semaine prochaine, ainsi qu’un hébergement à Paris, dans le vingtième arrondissement, en attendant la fin des travaux dans leur foyer d’origine, espérés en septembre ou octobre de cette année.

    L’association Clairlogis, qui gère l’établissement sinistré, fait cependant face à des dépenses urgentes. Une cagnotte en ligne a ainsi été lancée à l’initiative de Denis Chauvet, directeur de l’école maternelle des Cloys, où sont scolarisés plusieurs des enfants du foyer. « Nous avons déjà récolté plus de 26 000 euros grâce à près de 450 donateurs. Cela a très bien fonctionné. La particularité de ce foyer, c’est qu’il accueille des fratries, et que les enfants sont complètement insérés dans la vie du quartier. Une navette va être mise en place par la Ville de Paris pour que les enfants puissent aller de leur foyer dans le vingtième à leurs établissements scolaires dans le dix-huitième. C’était très important pour nous », apprécie-t-il.

    La cagnotte est encore ouverte jusqu’au 8 avril. Voici le lien : https://www.leetchi.com/c/foyer-enfants-clairlogis-paris-18.

    Au-delà des dons, plusieurs équipes de bénévoles sont appelées à se former pour équiper, réaménager et décorer le foyer de remplacement dans les jours à venir.

    solidaritéécolefoyers
    L'Humanité

    La justice passe une nouvelle fois en faveur de Vincenzo Vecchi

    Actu

    L’ex altermondialiste condamné à douze ans de prison après le contre-G8 de Gênes en 2001 ne sera pas renvoyé en Italie. Après celles de Rennes et d’Angers, la Cour d’Appel de Lyon a statué en ce sens. Grande victoire pour son comité de soutien qui exige désormais que la France respecte cette décision.

    Thomas Lemahieu

    Pour la troisième fois, une chambre de l’instruction de cour d’Appel française refuse la remise à l’Italie de Vincenzo Vecchi. Après celles de Rennes et d’Angers, c’est celle de Lyon qui a fait droit aux demandes des avocats de l’ex militant italien, condamné dans son pays à une peine de plus de douze ans de prison pour avoir participé au contre-G8 de Gênes en juillet 2001. Depuis son arrestation en août 2019 dans les environs de Rochefort-en-Terre (Morbihan) où il s’était installé quelques années plus tôt, Vincenzo Vecchi vit sous la menace d’être renvoyé en Italie afin de purger une peine exorbitante, infligée - pour simple « concours moral », sans éléments matériels sur sa participation directe à une émeute - sur la base d’un code pénal qui n’a jamais été expurgé de ses remugles fascistes.

    « Au nom de quelles valeurs l’exécutif s’acharne-t-il contre l'altermondialiste Vincenzo Vecchi ?» demande l’écrivain Eric Vuillard

    Comme leurs collègues, précédemment, les magistrats lyonnais n’ont manifestement rien voulu entendre des injonctions faites par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et par la Cour de Cassation qui l’une et l’autre ont tenté d’encadrer fermement la décision dans ce dossier: selon ces institutions, le fait, par exemple, que les droits français et italiens ne coïncident absolument pas dans la répression des faits liés à la participation à des manifestations ne devait en rien empêcher l’extradition de Vincenzo Vecchi. En somme, rien ne doit entraver la coopération judiciaire entre États membres de l’Union européenne. Et puis non, la Cour d’appel de Lyon ne se plie pas à cet ordre qui piétinerait la justice la plus élémentaire pour les citoyens et ne servirait qu’à offrir un trophée au gouvernement post-fasciste de Giorgia Meloni...

    Pour le comité Vincenzo Vecchi, qui s’est au départ organisé à partir d’un groupe d’amis et de voisins dans le Morbihan pour s’étendre vite à des personnalités comme l’écrivain Eric Vuillard, le député européen honoraire Francis Wurtz et beaucoup d’autres, cette décision est une nouvelle grande victoire. « On a gagné, je n’arrive pas à dire autre chose, se réjouit son avocate Me Catherine Glon. La justice est passée. » Sur le départ en direction de Paris, où les soutiens de Vincenzo Vecchi se retrouveront samedi pour une conférence de presse, Jean-Baptiste Ferraglio, l’un des piliers du comité, glisse au téléphone: « Pour nous, c’est un immense bonheur, une joie incroyable, témoigne-t-il. Ces derniers jours, on a calculé le nombre de réunions publiques, de kilomètres qu’on a parcourus depuis le début, et c’est vraiment énorme. On est très fiers aussi parce qu’on a réussi à se porter à la hauteur d’enjeux qui dépassent le sort du seul Vincenzo, mais qui sont d’une actualité brûlante. Je pense aux lois liberticides et à la dérive autoritaire de nos États... Nous sommes fiers, heureux, joyeux, mais nous restons attentifs et méfiants encore car, même si la porte paraît vraiment étroite, le procureur peut encore faire appel. Mais pour nous, c’est sûr, nos États, que ça soit l’Italie ou la France, doivent maintenant accepter et arrêter les frais. »

    Éric Vuillard « La peine infligée à Vincenzo Vecchi est faite pour terroriser »Vincenzo Vecchi
    El País (ESP)

    SANS TITRE

    La harina de centeno sirve para alguna cosilla más que para hacer pan -que es un uso magnífico, no tenemos nada en contra-, pero, oye, que si queremos aportar algo de variedad a la insipidez de nuestras vidas podemos meterla en unas creps, que son un alimento riquísimo tanto en versión salada como dulce. Unas crepes de harina de centeno tienen un aspecto parecido al de las de harina de trigo habituales, pero un sabor distinto e interesante.

    La receta de las crepes es sencilla: consta de harina, huevos, leche y una grasa, mantequilla o aceite, en proporciones variables. Como decía nuestra compañera Ana Vega en la receta de las crepes Suzette, hacer crepes es mucho más fácil de lo que piensas y no hace falta tener una crepera o sartén especial para elaborarlas. Tan solo un poco de maña para que salgan finas y uniformes. Si lo necesitas, usa un plato para darles la vuelta, como harías con una tortilla de patatas.

    En general, prefiero no agregar azúcar a la masa de las crepes porque así las puedes rellenar tanto con dulce como con salado, según te dé la ventolera. La fórmula la he tuneado de la amiga Liliana de Albahaca y Canela, aunque empleando harina integral de centeno al 100%. La harina de centeno tiene menos gluten que la de trigo y ambas tienen distintas características, por lo que en principio las crepes que se obtienen son más frágiles. Al igual que ocurre con las crepes del norte de Francia elaboradas con trigo sarraceno, la masa cocida adquiere algo menos de cohesión que una masa de trigo; hay que cuajar perfectamente bien las crepes por la primera cara, hasta que esté bastante tostadita, para asegurarnos de que no se desbaraten al darles la vuelta. Te aconsejo que no uses un tamaño de sartén mayor de 20 centímetros, sobre todo si no tienes mucha práctica crepera.

    Dificultad

    La de conseguir la consistencia adecuada de la masa en crudo para que la crepe quede fina y estupenda, cuestión de práctica. Pero se pilla enseguida.

    Ingredientes

    Para unas 8 crepes de 20 cm

    • 120 g de harina de centeno integral (si empleas harina de centeno blanca, necesitarás algo menos de leche, porque la fibra absorbe más agua)
    • ½ cucharadita de sal
    • 2 huevos grandes a temperatura ambiente
    • 300 ml de leche entera a temperatura ambiente
    • 25 g de mantequilla derretida
    • Algo de mantequilla adicional para pintar la sartén

    Preparación

    1. Pesar y medir todos los ingredientes pesables y medibles.

    2. Derretir la mantequilla y mezclarlo todo en un bol con unas varillas o en un robot hasta que no queden grumos. Pasar esta papilla a una jarra, taparla y dejarla reposar una hora en la nevera para que la harina se hidrate bien.

    3. A la hora de cuajar las crepes, poner a calentar a fuego medio una sartén antiadherente de 20 cm, mejor que no sea muy profunda.

    4. Remover la papilla de masa cruda para homogeneizarla.

    5. Poner en la sartén un poquito de mantequilla y extenderla por toda la superficie con un papel de cocina o un pincel de silicona cuando se derrita.

    6. Cuando la sartén este bien caliente, verter con la jarra el equivalente a un cucharón en el centro de la sartén y girarla rápidamente para que la masa recubra todo el fondo. Si la masa no está suficientemente fluida como para cubrir el fondo de la sartén en este vaivén, o queda demasiado gruesa, añadir algo de leche o agua a la masa y mezclar antes de cuajar la siguiente crepe.

    7. No pasa nada por tener que tirar la primera crepe porque se rompa o salga mal; se da en las mejores familias.

    8. Cuajar la crepe perfectamente por esta primera cara, hasta que esté bien tostadita (levantar la crepe con cuidado por el lateral para verlo), introducir una espátula o paleta larga por debajo de la crepe y voltearla con un movimiento rápido para cocinar la segunda cara (o, como decíamos en la introducción, usa un plato para voltear la crepe como si fuera una tortilla de patata).

    9. Tostar la segunda cara al gusto, sacar la crepe a un plato y tapar con un paño para que no se enfríe.

    10. Proceder de igual manera con el resto de la masa hasta acabarla, apilando las crepes en el plato (no se pegan unas a otras).

    11. Servir las crepes de harina de centeno con acompañamientos dulces o salados, como más te guste, con mermeladas, compotas, crema pastelera, chocolate o nata, o con queso fundido, un huevo a la plancha, jamón o lo que te apetezca.

    Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

    L'Humanité

    « Le meilleur endroit pour stocker de l’eau, c’est dans le sol »

    Entretien

    Au regard du réchauffement climatique, il est nécessaire de revoir notre façon de gérer la ressource, estime l’hydrologue Bernard Barraqué.

    Alexandra Chaignon

    Pourquoi les retenues d’eau ne peuvent-elles pas être une solution ?

    En tant que scientifique, je ne suis pas opposé par principe aux retenues artificielles. Mais avec le changement climatique, il n’est pas du tout sûr qu’on puisse les remplir. Cela pose la question de leur utilité. En outre, leur remplissage risque de se faire au détriment des nappes situées en dessous. Les partisans de ces infrastructures affirment vouloir laisser les nappes se remplir et ne prendre que le surplus. Mais comment contrôler que ce ne sera pas au détriment des besoins en eau de la végétation ? Par ailleurs, si on veut que ces retenues soient financées par les agences de l’eau, donc de l’argent public, il faut des études pour en mesurer la viabilité à trente ans. Les scénarios du Giec peuvent permettre d’anticiper sur la disponibilité de l’eau : à partir de là, dans certains cas ça peut valoir le coup d’en construire, et dans d’autres cas, non. Or, on a l’impression que la décision de construire les 16 bassines des Deux-Sèvres a été prise de façon hâtive, avant d’avoir les résultats des études… C’est inquiétant.

    Ces retenues induisent une inégalité d’accès à l’eau, qui est un bien commun. Comment s’assurer qu’elle soit justement répartie et accessible à tous ?

    Ces bassines ne peuvent servir qu’à quelques agriculteurs proches qui pourront prolonger leur mode de production sans changement. C’est inégalitaire et non durable. Et à partir du moment où ces bassines vont bénéficier de financements publics, la gouvernance doit en être assurée par une institution publique.

    Quelles sont les solutions pour remédier au manque d’eau, qui va se répéter et s’amplifier ?

    Le meilleur endroit pour stocker de l’eau, c’est dans le sol. Elle reste au frais, ne s’évapore pas et se filtre naturellement. Dans une retenue de substitution, l’eau stockée en surface va s’évaporer avec la chaleur et peut donner lieu à des proliférations d’algues. Ce que nous pouvons faire, c’est l’aider à s’infiltrer dans le sol. L’autre voie, c’est que les agriculteurs repensent leur modèle en adoptant des cultures moins gourmandes en eau. Il n’y a pas d’autre solution.

    Le traitement des eaux usées peut-il être une réponse ?

    L’Italie et l’Espagne réutilisent 10 % de leurs eaux usées ou davantage. La France serait à 1 % en raison d’une prudence excessive des autorités sanitaires, qui craignent les contaminations. Cet écart s’explique aussi parce qu’en France, on a toujours eu de l’eau. En outre, traiter les eaux usées, cela coûte cher. Sauf qu’avec le changement climatique, il va falloir évoluer sur ce point, notamment pour l’agriculture. Il faudra juste penser que réutiliser les eaux usées traitées, jusqu’ici rendues aux cours d’eau, fera baisser le niveau de ceux-ci… ce qui posera d’autres problèmes.

    Le cycle de l’eau est-il complètement déréglé ?

    La sécheresse de 2022 n’a pas été pire que celles de 1976 ou de 2003 mais le problème, c’est l’enchaînement rapproché de ces phénomènes. Des épisodes extrêmes, il y en a toujours eu. Mais on voit qu’avec le réchauffement — et ça, le Giec l’avait prévu —, une partie de la France a moins d’eau, subit plus de sécheresses importantes et rapprochées.

    Gaspille-t-on trop d’eau ?

    Il faut faire la part des choses : le plus gros usage de l’eau en France, c’est pour le refroidissement des centrales électriques, avec de l’eau qui est rendue réchauffée aux cours d’eau. Ce qui pose problème du point de vue de leur température, donc de la biodiversité. Les industriels, eux, ont diminué leur consommation à moins de 3,5 km3 par an, contre 6 km3 dans les années 1960. Évidemment, il reste des économies à faire. L’agriculture pourrait réduire ses consommations en adoptant de nouvelles techniques d’irrigation plus efficaces et des assolements moins gourmands. Restent les villes : elles utilisent actuellement 5 km3 par an, avec des seuils de consommation d’eau potable de plus en plus difficilement compressibles. Individuellement, on peut aussi faire des économies, comme changer les chasses d’eau. Au-delà, je pense qu’il faudrait que les collectivités locales encouragent et aident les usagers à faire des économies en partant du principe que l’eau la moins chère, c’est celle qu’on n’a pas utilisée. Sur le fond, il faut surtout éviter d’avoir à faire de nouveaux forages, de nouveaux captages, essayer de faire avec ce qu’on a en entretenant mieux les réseaux.

    gestion de l'eauSécheresseRéchauffement climatique
    L'Humanité

    Philippe Rio : « L’intérêt général se joue aussi à l’échelle locale »

    Entretien

    Biens communs La raréfaction de l’eau est aggravée par le réchauffement climatique et les prélèvements massifs. Présent à la conférence de l’ONU sur l’eau, à New York, Philippe Rio, maire de Grigny, plaide pour une gestion publique et durable de l’or bleu.

    Marion d'Allard

    À l’occasion de la conférence de l’ONU sur l’eau, qui doit se conclure, ce vendredi, à New York, une centaine de maires ont fait le déplacement pour porter l’ambition d’une remunicipalisation de la gestion de cette ressource vitale. Parmi eux, Philippe Rio, maire communiste de Grigny (Essonne) et vice-président de Grand Paris Sud en charge du cycle de l’eau.

    En quoi la présence d’élus municipaux est fondamentale dans un sommet international sur la question de l’eau ?

    Aujourd’hui, 75 % de la population mondiale vit en milieu urbain. Les collectivités, les villes et les villages sont au cœur du défi de la gestion et de la préservation de la ressource en eau. Ce défi se remportera, entre autres, grâce à la mobilisation des municipalités et aux initiatives qu’elles prennent en la matière. L’intérêt général se joue aussi à l’échelle locale.

    Vous plaidez clairement pour la remunicipalisation de la gestion de l’eau. Pourquoi est-ce si important ?

    Le marché raisonne à court terme et dans une logique de profits alors que l’eau doit être gérée sur du long terme, au nom de l’intérêt général. L’eau est un bien commun de l’humanité et dans ce moment historique à l’ONU, cette affirmation prend tout son sens. Ce n’est plus possible d’envisager cette ressource vitale comme un bien marchand à la manière d’un ordinateur ou d’une paire de baskets. Il y a urgence à changer de paradigme, y compris au plus près de chez nous. En Île-de-France, par exemple, deux visions se confrontent quant à la gestion de l’eau : d’un côté celle portée par le Syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif) et Veolia, qui veulent utiliser la technique dite de l’osmose inverse basse pression – il s’agit de prélever de l’eau impropre à la consommation, lui ôter tous les éléments impurs et tous les oligoéléments pour y ajouter ensuite, artificiellement, du calcium, du potassium et du magnésium. Une technique qui consomme 25 % d’eau en plus et 50 % d’énergie. De l’autre, nous portons une vision plus sobre. Eau de Paris, qui se fournit en eau de source en Seine-et-Marne, rachète les terres agricoles en amont et signe des conventions avec les agriculteurs pour qu’ils passent en bio. Résultat : moins d’intrants chimiques, in fine, pour rendre l’eau potable. C’est ça, protéger la ressource.

    Il est également souvent mis en cause le fait que dans les réseaux d’eau urbains, 20 % de la ressource sont perdus à cause des fuites…

    Il est parfaitement inadmissible que 20 % de l’eau produite et payée par l’usager s’en aille dans la nature. Et pour avoir fait la bascule entre un modèle privé et un modèle public, je peux dire qu’effectivement ils n’ont pas la même rigueur en matière d’entretien des réseaux. Les entreprises privées ont un objectif de rentabilité, des actionnaires à financer. C’est cette contradiction qu’il faut comprendre, à l’échelle mondiale.

    Comment ce sommet peut-il participer à régler cette contradiction ?

    Nous allons créer ici une nouvelle alliance entre des instances internationales et les territoires. C’est la première fois que les collectivités sont invitées à l’ONU pour parler de l’eau alors que nous sommes des gestionnaires. Cette alliance, en quelque sorte, saute par-dessus les États, qui n’ont pas tous la même approche. Par exemple, la Slovénie a constitutionnalisé l’eau en tant que bien public alors qu’au Chili, la Constitution garantit sa privatisation. Mais à l’échelle des territoires, les choses se posent différemment. Le maire de Valparaíso est un militant de l’eau publique qui se bat contre les cultures d’avocats qui assèchent son territoire. Il y a un peu plus d’un an, à la Bourse de Chicago, l’eau est devenue un bien marchand sur lequel on peut désormais spéculer et aujourd’hui, les spéculateurs jouent sur les sécheresses en Californie pour se faire du fric. Cette tendance existe aussi en France, lorsque des fonds de pension entrent au capital des géants du secteur. C’est une confrontation très forte entre deux modèles, mais nous sommes optimistes. En France, en dépit de lobbies puissants, le mouvement de remunicipalisation est profond, transpartisan.

    EauONUPhilippe RioAccès à l'eau
    L'Humanité

    Méga-bassines : pourquoi ça déborde

    Actu

    Des milliers d’opposants à ces retenues d’eau géantes sont attendus dans les Deux-Sèvres, malgré les interdictions. La répression s’annonce sévère.

    Emilio Meslet

    Il se pourrait bien que la matraque ne soit pas uniquement réservée aux opposants à la réforme des retraites. Dans les Deux-Sèvres, le gourdin policier devrait aussi s’abattre, ce week-end, sur les manifestants hostiles aux méga-bassines.

    Mobilisations retraites. Violences policières : ces vidéos accablantes

    « La préfecture a laissé entendre que Gérald Darmanin n’envisage pas de nous stopper autrement que par la répression. On s’y prépare du mieux possible », explique Julien Le Guet, porte-parole de Bassines non merci, collectif coorganisateur de la mobilisation avec les Soulèvements de la Terre et la Confédération paysanne. Mardi 21 mars, près de 1 500 personnes ont participé, en ligne, à un « brief juridique pour savoir comment se protéger », assure celui qui est batelier dans le Marais poitevin.

    Méga-bassines : “Nous ne voulons pas revivre le drame de Sivens” 

    Venus de toute l'Europe

    Si bien que, malgré les interdictions de manifester, les renseignements territoriaux attendent au minimum entre 7 000 et 10 000 personnes, d’après RTL, pour la journée de samedi, temps fort de ces « manif-actions ».

    Ils seront « plusieurs dizaines de milliers », venus de toute l’Europe, selon Julien Le Guet, pour dire non à ces gigantesques retenues d’eau – de pluie ou pompée, en hiver, dans les nappes phréatiques – censées servir à irriguer, en période de sécheresse, des cultures majoritairement liées à l’agro-industrie.

    D’où un dispositif policier conséquent, à l’instar de celui qui avait violemment réprimé une mobilisation similaire en octobre 2022, avec plus de 1 700 agents. À l’époque, les affrontements avaient blessé 61 gendarmes, d’après le ministre de l’Intérieur, et une soixantaine de manifestants, selon les organisateurs. Gérald Darmanin les avait alors qualifiés, toute honte bue, d’ « écoterroristes » de façon à criminaliser les opposants et à se poser en garant de l’ordre.

    Activistes verts : la bête noire du gouvernement

    Pour l’heure, le tracé de la manifestation de samedi, soutenue par plus de 200 organisations syndicales, associatives et politiques, dont EELV, la FI et le PCF, n’est pas encore connu de façon à compliquer la tâche des autorités, qui, elles, soutiennent ces projets de privatisation de l’eau.

    Trois options sont sur la table : une marche vers la méga-bassine de Sainte-Soline, dont la taille équivaut au Stade de France, un cortège vers celle de Mauzé-sur-le-Mignon ou bien, s’il y a beaucoup de monde, les deux. « Nous serons nombreux dans les champs du Poitou. Nous viendrons impacter matériellement les chantiers de méga-bassines : nous sommes déterminés à ce qu’elles ne se construisent pas », promet Léna Lazare, figure de la génération climat et représentante des Soulèvements de la Terre.

    La manifestation sera ponctuée d’ « actions de désobéissance civile et paysanne », annonce-t-on, quand les services de police craignent « des violences et des dégradations ».

    Le collectif Bassines non merci réclame un moratoire

    Interdit de territoire dans les deux communes concernées et sous surveillance policière, Julien Le Guet prévient, lui, vouloir « coûte que coûte » stopper les méga-­bassines. Plusieurs associations ont déposé des référés-liberté contre les interdictions de manifester et de circulation du matériel agricole : « S’ils ont peur que ça se passe mal, ils n’ont qu’à autoriser les mobilisations et rouvrir le dialogue », demande Nicolas Girod, porte-parole national de la Confédération paysanne.

    « Nous ne voyons pas comment les sanctions infligées aux anti-bassines, tout comme le déploiement annoncé des forces de gendarmerie samedi seraient de nature à permettre un dialogue avec les membres du collectif Bassines non merci et leurs soutiens », dénonce dans un communiqué de la fédération communiste du 79.

    Car, de dialogue, il n’en existe plus entre les défenseurs des méga-bassines et leurs adversaires. D’un côté, le gouvernement se fait l’avocat de ces projets privés au service de l’agro-industrie notamment souhaités par la FNSEA, premier syndicat agricole.

    Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau loue un modèle « vertueux » et le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu accuse la gauche d’ « hystériser » le débat. Des opposants qui, pourtant, ne manquent pas d’arguments appuyés sur une récente contre-expertise à une étude du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

    « Le meilleur endroit pour stocker de l’eau, c’est dans le sol »

    « Tous les usages doivent entrer dans la sobriété, affirme Julien Le Guet. Je veux bien faire pipi sous la douche mais pas si je continue à voir les champs de maïs arrosés tout l’été, grâce aux méga-bassines, quand les cours d’eau d’à côté sont à sec. »

    Alors que la France a connu une période de forte sécheresse estivale suivie d’une inédite sécheresse hivernale qui dure, la question du partage de la ressource en eau et de son utilisation se place au cœur des enjeux. Et questionne de fait le recours aux méga-bassines, dont le bénéfice ne profite qu’à certains agriculteurs.

    « La question qu’on doit se poser ne tourne pas autour du stockage de l’eau. C’est un combat qui n’oppose pas écologie et agriculture. Il faut se demander : quelle agriculture ?, quelle alimentation ?, continue-t-on à irriguer ?, où prend-on l’eau ?, pour qui ? », interpelle Nicolas Girod, qui demande la « suspension des travaux ».

    Quid des évaporations et de la qualité de l’eau ?

    Au-delà de l’accès à l’eau quand les nappes phréatiques sont à sec, ces retenues d’eau à ciel ouvert interrogent quant à leur efficacité. Quid des évaporations ? Sans parler de la qualité de cette eau stagnante : « On sait bien que l’eau stockée dans les nappes est de meilleure qualité que celle stockée en plein soleil », martèle Nicolas Girod, quand Julien Le Guet évoque un potentiel risque de pandémie et de contamination.

    Surtout lorsqu’elles sont situées à proximité d’élevages de volaille, avec le risque de grippe aviaire. « Au fond des bassines, il y a des cadavres d’oiseaux », assure la figure de la mobilisation, qui évoque aussi la présence de « cyanobactéries ».

    Autant de questionnements et d’alertes qui ne se traitent pas par la répression policière. Le collectif Bassines non merci demande un moratoire sur ces immenses bassins.

    Mais l’exécutif reste sourd, même lorsque quelques projets sont déclarés illégaux par la justice, comme c’est le cas en Charente-Maritime. Ce qui inquiète Nicolas Girod : « Il y a eu un 49.3 social sur les retraites qui met le pays dans une grande tension. Il ne faudrait pas un 49.3 écologique sur les bassines. »

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    L'Humanité

    Commerce. Moscou et Pékin signent l’acte de naissance d’un immense gazoduc

    Actu

    Vladimir Poutine et Xi Jinping ont officiellement donné le feu vert à la construction de Force de Sibérie 2, un gazoduc reliant la Sibérie à la Chine. Un virage stratégique doublé d’une bombe climatique.

    Marion d'Allard

    Pour Vladimir Poutine, c’est « l’affaire du siècle ». Pour Xi Jinping, la garantie de sécuriser son approvisionnement énergétique et de faire face à l’explosion de la demande intérieure. Ce mardi, les dirigeants russe et chinois sont parvenus à un accord final concernant la construction d’un gigantesque gazoduc, Force de Sibérie 2, opéré par le géant russe Gazprom.

    À terme, il permettra de faire transiter 50 milliards de mètres cubes de gaz sur 2 600 kilomètres, depuis la Sibérie jusqu’au nord de la Chine via les steppes mongoles. Cette nouvelle infrastructure a vocation à compléter le gazoduc déjà existant, Force de Sibérie, qui relie l’Extrême-Orient russe à la Chine. Si « tous les accords ont été conclus » concernant ce projet, a déclaré Vladimir Poutine, ni lui ni son homologue chinois n’ont pour l’heure donner de détail quant au calendrier de mise en œuvre.

    Poutine cherche à écouler ses hydrocarbures

    Dans leur déclaration finale, les deux chefs d’État se sont également engagés à « poursuivre un partenariat encore plus étroit dans le secteur de l’énergie ». Le virage est clair, Vladimir Poutine cherche du côté de Pékin de quoi écouler ses hydrocarbures après que les sanctions prises par l’Occident depuis l’invasion de l’Ukraine ont largement compromis ses exportations vers l’Ouest.

    Chine-Russie, relation d’une nouvelle ère

    Ainsi,  « la coopération commerciale et économique est une priorité dans les relations entre la Chine et la Russie », a rajouté le président russe, le 21 mars, estimant que celle-ci « dépassera la barre des 200 milliards de dollars » en 2023. En dehors de l’exportation vers la Chine de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié issus des immenses gisements sibériens, Vladimir Poutine s’est également dit « prêt à créer (avec la Chine) un organe de travail conjoint pour le développement de la route maritime du Nord » qui traverse l’Arctique à la faveur de la fonte des glaces polaires. Objectif : faciliter le passage des supertankers vers l’Asie.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Derrière la stratégie commerciale d’un État qui ne jure que par l’extraction et l’exportation des énergies fossiles, se joue, aussi, l’avenir de la planète entière. Quarante-huit heures seulement après la publication du dernier rapport du Giec, qui intime aux gouvernements du monde entier de cesser tout nouveau forage s’ils veulent atteindre les objectifs climatiques qu’ils se sont eux-mêmes fixés, les annonces conjointes de Moscou et de Pékin concernant la création d’un immense gazoduc, l’exploration du sous-sol arctique et le passage de navires démesurés par le pôle Nord sont un très mauvais signal. Un scandale environnemental.

    RussieChinegazsanctions économiques
    L'Humanité

    Aux États-Unis, un bouclier pour des réserves naturelles

    Un geste en faveur de l’écologie. Ce mardi, Joe Biden a classé comme monuments nationaux deux gigantesques espaces naturels. Ce statut confère aux zones concernées un bouclier contre tout projet de construction immobilière ou économique. Il est aussi synonyme de retombées touristiques. Les territoires nouvellement promus d’Avi Kwa Ame, au Nevada, et de Castner Range, au Texas, sont d’immenses réserves naturelles chargées d’histoire. La terre d’Avi Kwa Ame est sacrée pour les peuples hopi et chemehuevi paiute. Ce territoire renferme de nombreux habitats fertiles qui favorisent la survie de plantes et d’animaux du désert des Mojaves. La protection de la zone de Castner Range permettra, elle, de garantir la sécurité de l’aquifère approvisionnant la région en eau potable. Cette zone comporte aussi des couloirs de migration qui abritent des lions de montagne, des renards nains… Le président américain envisage également de créer un sanctuaire marin dans le Pacifique.

    États-UnisEnvironnement
    L'Humanité

    Comment notre environnement culturel peut se retrouver dans nos gènes

    Entretien

    Dans son dernier livre, Évelyne Heyer, professeure au Muséum national d’histoire naturelle, dévoile les mystères de l'évolution de notre patrimoine génétique en remontant jusqu’à nos origines. Un nouvel éclairage fascinant sur l’aventure humaine. Entretien.

    Anna Musso

    Évelyne Heyer est une référence en matière d’anthropologie génétique, la science qui étudie l’histoire et l’évolution du peuplement humain au prisme des données génétiques et culturelles des populations. Dans son dernier ouvrage, la professeure au Muséum national d’histoire naturelle et commissaire scientifique du musée de l’Homme, développe, de façon accessible, une trentaine de sujets d’actualité ou fondamentaux, pour comprendre d’où nous venons et réfléchir sur notre humanité. De Neandertal au boom des jumeaux au XXIe siècle en passant par la colonisation de l’Amérique, Évelyne Heyer apporte un nouveau regard sur la grande aventure humaine.

    Pour aborder notre humanité en tant qu’Homo sapiens, vous évoquez le legs de Neandertal, ce cousin qui s’est croisé avec nos ancêtres. En quoi était-il différent de nous ?

    Le mélange entre Sapiens et Neandertal s’est fait au moment où Sapiens s’est aventuré hors d’Afrique. Les populations qui ont leurs ancêtres uniquement en Afrique ont très peu de Neandertal. Toutes les autres en possèdent environ 2 % dans leur patrimoine génétique. La différence entre Neandertal et nous était assez faible, ce qui a rendu possible ce croisement, ces mélanges et descendances. Mais Neandertal est quand même une humanité différente, ne serait-ce que par la forme du crâne et son univers culturel.

    Par exemple, les peintures dans les grottes ont été réalisées par Sapiens et non par Neandertal. Les petits bouts de gènes néandertaliens que nous possédons influencent, entre autres, notre immunité. Des travaux en cours tendraient à montrer que certains ont augmenté la probabilité d’avoir un Covid grave ou, au contraire, de protéger contre le virus, que d’autres encore seraient liés à des formes de diabète…

    Dans les bouts de génome que Sapiens a reçu de Neandertal, plusieurs sont liés à la résistance aux pathogènes. Nous venions d’Afrique, et nous avons dû faire face à de nouvelles infections en arrivant en Europe et en Asie, alors que Neandertal était là depuis plusieurs centaines de milliers d’années, et donc adapté à ces pathogènes. Le fait de récupérer ses bouts d’ADN dans notre génome nous a permis de nous adapter et de mieux résister à certaines maladies ou de mieux cicatriser notre peau.

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    Au fil du livre, vous rappelez que la notion de race humaine n’a aucun fondement scientifique…

    Le racisme consiste à définir une hiérarchie et même une essence des êtres humains à partir des différences de couleur de peau dont il existe au moins 4 000 nuances ! Ainsi vous réduisez ce qu’est un individu à ce que vous croyez savoir de lui d’après sa couleur de peau. Se replonger dans notre passé permet de montrer, par exemple, que les premiers Européens, d’après nos connaissances actuelles, étaient de couleur de peau foncée. À la grotte de Lascaux, les peintres étaient noirs aux yeux bleus.

     Les choix culturels modifient les rythmes des migrations humanines. » 

    Évelyne Heyer, professeure au Muséum national d’histoire naturelle

    Dans mon livre, je donne aussi l’exemple de cette jeune femme danoise dont les scientifiques ont reconstitué la couleur de peau à partir de son ADN datant de 6 000 ans ; elle avait une peau de couleur foncée et des yeux bleus. Au XIXe et au début du XXe siècle, on pensait qu’il y avait des différences fortes entre les groupes humains qu’on appelait « races ». Mais la génétique a montré qu’il y a, en fait, très peu de différences parce qu’on est une espèce qui a toujours migré au fil de l’histoire, entraînant des mélanges.

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    L’humain transmet non seulement ses gènes, mais aussi sa culture, influençant son évolution. Pouvez-vous nous préciser votre approche ?

    C’est une des choses qui m’a fascinée chez les êtres humains, et c’est pourquoi je considère que je fais de l’anthropologie. Si on veut comprendre l’évolution des populations humaines, il faut toujours mélanger des éléments biologiques et culturels.

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    Je vous donne un exemple amusant. Prenons la capacité à digérer le lait. Nous sommes des mammifères, or, normalement, les mammifères adultes ne digèrent pas le lait : une vache ne boit pas de lait. Quel mécanisme génétique a permis à des humains de le faire ? C’est un avantage qui a évolué depuis plusieurs milliers d’années dans certaines populations qui ont changé de culture, élevé des animaux, bu leur lait frais et en ont fait une composante importante de leur alimentation. Ces mutations leur sont devenues avantageuses, elles ont mieux survécu et se sont mieux reproduites. Et, au fil des générations, ces mutations se sont répandues à tel point que, dans le Nord de l’Europe, par exemple, 90 % des adultes digèrent le lait. C’est un exemple où la culture s’inscrit à travers les générations dans nos gènes.

    Vous parlez également de l’exemple du mariage ?

    Dans les sociétés humaines, il existe de multiples manières de faire famille. C’est l’anthropologie de la parenté. Un des traits qui différencie les manières de faire famille est ce qu’on appelle la patrilocalité ou la matrilocalité. Quand un homme ou une femme de villages différents s’épousent et vont vivre dans le village du mari, on dit que la société est patrilocale. Si c’est le contraire, on dit qu’elle est matrilocale. Ces choix culturels modifient les rythmes des migrations humaines. Par exemple, dans notre espèce, 60 % des sociétés sont plutôt patrilocales car ce sont surtout les femmes qui ont migré, et cela se voit dans l’ADN. Le système de parenté influence les migrations et donc la diversité génétique des populations.

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    En observant l’ADN de plusieurs populations, je saurai si elles sont plutôt patrilocales ou matrilocales. Des études réalisées à l’échelle de la planète montrent que notre espèce est plutôt patrilocale. Dans l’ADN, certains bouts ne sont transmis que par les femmes, l’ADN mitochondrial, et d’autres ne sont transmis que par les hommes, le chromosome Y. Ainsi, en comparant les données sur ces bouts d’ADN, on sait s’il s’est produit plus de migrations par les hommes ou par les femmes. Dans cet exemple, l’ADN sert à retracer des éléments forts de notre culture.

    L’évolution ne cesse de se poursuivre, comment l’imaginez-vous avec le réchauffement climatique ou les épidémies ?

    Chez les êtres vivants, il y a toujours une évolution génétique mais elle se déroule sur une très longue durée. Ce qui va changer en termes biologiques est lié au fait qu’on a plus de migrations à longue distance, avec les moyens actuels de transport et de communication. Des gens d’aspect différent vont donc se mélanger et créer de nouvelles apparences. On peut imaginer un visage aux traits chinois et noir de couleur de peau, avec des yeux bleus et des cheveux roux ! S’agissant du réchauffement climatique, le point d’interrogation est de savoir quelles migrations il va entraîner, et cette question demeure très débattue. Quant à notre espèce, elle ne va pas disparaître : elle est arrivée à s’acclimater à de nombreux environnements différents, par des adaptations aussi bien culturelles que biologiques.

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